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Jours de Chasse
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M 02515 - 66 - F: 9,50 E - RD
Jours
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HASSE N° 66
Les feux
de l’hiver
Jours de Chasse
Sommaire TRIMESTRIEL DÉCEMBRE 2016 JANVIER FÉVRIER 2017 ●
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PROCHAINE PARUTION N°67
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GUILLAUME BEAU DE LOMÉNIE
Jours de CHASSE BEL/LUX 10 € - DOM 9,80 € - AND 10,50 € - MAROC 95 MAD - PORT CONTI 10 € - SUISSE 15,90 FS - TOM 1600 XPF
N° 66
Les feux de l’hiver
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COLLECTION PURDEY
www.joursdechasse.com
Rédacteur en chef : François de Pirey (11.40) Rédacteur en chef adjoint : Éric Lerouge (11.91) Reportages : Guillaume Beau de Loménie et Vincent Piednoir Armurerie et optique : Charles-Henri de Noirmont Visite privée et saveurs : Véronique André Vins, alcools et cigares : Marie-Claude Fondanaux Webmaster : Marie Vercelletto (11.96) Iconographie : Patrick Iafrate (11.92), chef de service ; et Élisabeth Ham (12.11), adjointe. Responsable production : Nicolas Gigaud (11.87) Responsable photogravure, rédacteur infographe : Denis de Amorin (11.48)
Reportage
L’Île aux Oiseaux, paradis ailé
112 Les armes
Purdey & Sons Maison haute couture
ADMINISTRATION GESTION DÉVELOPPEMENT
24, rue Georges Bizet, 75116 Paris Tél. : 01.40.54.11.00 - Fax : 01.40.54.11.81 Secrétaire général, directeur de la diffusion : Antoine Broutin (11.62) Directrice déléguée : Ariel Fouchard (11.02)
PUBLICITÉ
Directeur commercial : Hervé Dequatre (Rens. 01.40.54.11.07, 06.85.84.22.34 ou herve.dequatre@valmonde.fr) Pages Art de vivre : Hubert de Cerval (Hugo Conseil) Tél. : 07.81.09.93.41. Maquette-planning : Odile Garbacz (Tél. : 01.56.52.23.06 ; ogarbacz@media.figaro.fr)
Numéro de commission paritaire : 0618 K 79921 - ISSN 1622-8979
DIFFUSION ET ABONNEMENTS Service diffusion : Valérie Dubuy (11.59), Corinne Landry (11.58) Ventes au numéro : Gilles Marti (12.19) (gilles.marti@valmonde.fr ) ADMINISTRATION Directeur administratif et financier : Éric Baracassa (11.30) Services généraux : Catherine Delange (11.13)
SERVICE ABONNEMENT
4, rue de Mouchy, 60438 Noailles Cedex Tél. : 01.55.56.70.94. Fax : 01.40.54.11.81. Imprimé par Savoy Offset.
GROUPE VALMONDE
Président: Étienne Mougeotte
Vice-présidents : Charles Villeneuve, Olivier Dassault Directeur général, directeur de la publication : Yves de Kerdrel Valmonde et Cie, SA au capital de 1 526 926 euros Actionnaire majoritaire : Privinvest Médias RCS : Paris B 775 658 412. Siret : 77565841200165. Photo du bandeau : Olivier Dassault. Photo de couverture : All Canada Photos/Alamy Stock Photo. Copyright 2016 - Jours de Chasse. Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus. Sauf dans les cas où elle est autorisée expressément par la loi et les conventions internationales, toute reproduction totale ou partielle du présent numéro est interdite et constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du code pénal.
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Variations tanzaniennes
24, rue Georges Bizet, 75116 Paris
RÉDACTION
PRINTEMPS 2017 MARS
Évasion
Pour obtenir votre correspondant, composez directement le 01.40.54 suivi des quatre chiffres entre parenthèses.
Président-Fondateur Olivier Dassault
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NATURE PHOTOGRAPHERS LTD/ALAMY STOCK PHOTO
CHASSE Jours
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N° 66 hiver 2016
005 Point de mire 006 L’actualité de la chasse et choke 018 LeChicmonde de la chasse 034 Repaires Sites, Twitter, Facebook… À l’affût 036 Salons et expositions d’hiver Tentations 038 Équipements de saison… 38 … pour elle L’éditorial d’Olivier Dassault
40 … pour lui 42 … Accessoires
046 46Automobile Volvo V90 Enchères 048 Ils sont sortis du bois… 056 LaSignets chasse en librairie Confidences 062 François Baroin 066 Évasion Variations tanzaniennes 076 Tourisme Zanzibar, entre ciel et terre L’Île aux Oiseaux, paradis ailé 080 Reportage
Les grandes plumes, 090 deDécouverte la Belle Province Sur le terrain 102 Tout savoir sur… 102 Les territoires 106 112 126 130
Les chiens Les armes Les chasses à la journée Le droit
Chasseur de légende 132 Howard Hill, l’archer magnifique Anniversaire 144 Montbel, l’art de l’affût littéraire L’art et la chasse 154 Ferdinand von Rayski Visite privée 156 Invitation chez Natacha et Olivier Dassault À l’ardoise 168 Les tables de Paris et d’ailleurs Rencontre 170 Jean Guyon : “Je suis un chasseur d’émotions” Alcools et champagne 174 Pluie d’étoiles dans un ciel de fêtes Flacons 178 178 Domaine de Cauhapé 180 Château Fontenil Volutes 182 Cigares et alcools Tentations 184 184 Les douceurs de l’hiver 186 La maison et sa cuisine
188 La maison et sa déco 190 La maison et son jardin
Les placements et conseils 192 Donald Trump et l’argent 194 Forum Les lecteurs ont la parole
ADAGP, Paris 2016, pour les œuvres de ses membres.
Ce numéro comprend deux encarts brochés Moleiro Editor entre les pages 66 et 67 et Abonnement entre les pages 130 et 131.
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Éditorial
BENDAUCHEZ
par Olivier Dassault
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lus qu’un loisir, la chasse est un art de vivre et Jours de Maissoyonsoptimistes,notreloisirrestelaplusmerveilleuse chasse se fait l’écho de cette passion qui nous fait tous rêver. aventure humaine qui soit et tous les reportages que nous Toutefois, ce loisir, qui n’est pas qu’une activité physique, est vous proposons au fil des pages de ce numéro vont,nous l’essouvent décrié par ceux qui ne connaissent pas notre culture pérons, de nouveau vous emmener vers des territoires étonet notre façon de protéger la nature. Notre travail, à nous nants et magnifiques.Que ce soit en France sur l’idyllique Île chasseurs, doit être pédagogique pour faire comprendre aux aux Oiseaux, au cœur de la Gironde et du mythique bassin soi-disant défenseurs d’une nature rêvée que défendre notre d’Arcachon. Ce territoire si particulier où l’on peut observer environnement est une obligation réelle et vitale. l’incroyable spectacle du passage de barges rousses et aussi de S’il n’est pas question de politique dans cette revue,il est bécassines des marais ainsi que toutes sortes d’autres oiseaux pourtant important de signaler que tous les candidats à la qui se posent sur l’estran.Il n’est donc pas nécessaire de faire primaire de la droite et du centre se sont engagés à sauvegar- de longs voyages pour se sentir totalement dépaysés.Voilà ender la chasse comme culture ancestrale. Il est bien que cer- core l’illustration de la variété des émotions que nous vous tains hommes politiques osent dire publiquement les plaisirs proposons. Autre territoire et autre chasse au Canada cette qu’ils éprouvent à ces longues courses folles en forêt ou cette fois, dans la Belle Province et ses forêts profondes. C’est une attente du soir à la passée. François Baréelle découverte que de chasser sur un roin, dont vous lirez les confidences dans territoire qui donne l’impression d’être ce numéro, est de ceux-là et nous lui en encoreviergeetdepouvoiradmirerle“branLa chasse est un tout sommes reconnaissants. chu”, un canard arboricole parmi les plus et, s’il faut la La chasse est un tout et s’il faut la débeaux du nouveau monde. Jours de Chasse fendre de toutes nos forces, elle nous imestfierdepouvoirvousemmenerdanscette défendre, elle nous poseaussid’êtreextrêmementvigilantssur aventure extraordinaire. impose d’être la gestion de nos territoires.Les chasseurs, Puisque la période s’y prête, nous avons principalement de gibier d’eau, sont une poussélesportesd’uneinstitutionquetout extrêmement fois de plus soumis aux aléas de la réglenemrod rêve un jour de franchir. En effet vigilants sur la gestion mentation. La raison est le retour de la Purdey & Sons a accepté de nous recevoir de nos territoires. grippe aviaire. En effet, des cas de grippe pour une visite très privée et nous faire ont été détectés sur des oiseaux sauvages admirer la science et la beauté de ses armes et dans des élevages sur le territoire franmythiques.L’histoiredecettevénérableinsçais.Ilestregrettablequeleministèredel’Agricultureetl’Anses titution est tout aussi remarquable que ses fusils. Le raffine(Agence nationale de sécurité sanitaire) n’aient pas jugé utile ment ainsi que la perfection technique vont en émouvoir plus de consulter l’ONCFS et la FNC. Ces deux instances sont d’un. Le luxe a cela de magique qu’il est intemporel et perle relais naturel auprès des chasseurs et leurs décisions ne sonne ne peut rester insensible à ce savoir-faire si parfait. vont pas être sans conséquences sur l’exercice de la chasse. La fin d’année approchant, pourquoi ne pas offrir un Toutefois on peut faire confiance à la vigilance et au civisme beau livre de chasse dans une réédition soignée. La librairie des pratiquants de la chasse en zones humides pour être de Montbel qui célèbre son 70e anniversaire est la plus imattentifs et jouer leur rôle de veille sanitaire si la grippe se portante dans le domaine cynégétique. Du fondateur à ses propriétaires actuels, la même passion et le même désir de propage. L’acte de chasser aujourd’hui implique une responsabi- vous proposer le livre qui saura faire rêver le soir après une lité assumée devant la société qui s’inquiète à juste titre des partie de chasse. Toute l’équipe de Jours de Chasse se joint à moi pour vous agressionsqu’ellefaitsubiràlanature.Lechasseurestfierd’être “un passeur” et de contribuer à sa manière au développe- souhaiter de très bonnes fêtes. ment durable.Il est important de faire savoir que les meilleurs défenseurs de l’écologie sont bien les chasseurs.En effet nous sommes au plus près de la faune et la flore et détectons souventavanttoutlemondelesmodificationsdel’environnement. Il faut souhaiter que, dans les années qui viennent, les pouvoirs publics en prennent conscience.
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Pointdemire REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE
« Au téléphone, 90 000. Contre la salle, 100000,110000… », Me François de Ricqlès alimente le flux de surenchères ininterrompu. Nous sommes au lot n° 6,un Braque couché ou Grand Saint-Germain (16,5 cm de
les débats.Salle,téléphone,plus souvent téléphone. On surenchérit,on ne joue plus,on fait des choix, le plus grand sculpteur animalier au monde écrit une nouvelle page de sa cote ici à Paris. C’est encore un Éléphant d’Afrique et trois gazelles (29 cm sur 58), avec une trajectoire qui aboutit à 320 000 euros, à l’orée de sa
haut sur 51,5 de long),la première des douze œuvres de la collection Alain Delon à être soumise à la vente. Le lot n° 5, Panthère jouant avec une boule (41,5 cm sur 79,7) vient d’égaler son estimation à 800000 euros.« À 200000,j’adjuge! », le commissaire-priseur sans ménagement fait claquer son marteau, le Braque a trouvé preneur. Largement audessus de son estimation.On enchaîne avec un Cerf bramant,bronze à patine (41,5 cm sur 48,5). Même sentence au-dessus de son estimation à 180000 euros. La Petite Panthère assise (22 cm sur 35) triple son estimation haute à 320000 euros.Alain Delon,au fond de la salle à droite, suit en toute discrétion
fourchette d’estimation.Le Vautour,une aile déployée (36,5 cm sur 33) grille toutes les priorités à 180000 euros.Nouvelle effervescence, Deux grands léopards (33,3 cm sur 104,3) franchit allègrement son estimation à 750000.Finalement c’est toute la fraîcheur d’une Jeune Fille (62,5 cm sur 18,5) qui vient clore la vente.Elle parvient à 725000,six fois son estimation. Un acheteur dans la salle a eu raison d’un autre au téléphone. Il est 18h35, Alain Delon vient le féliciter. Il est visiblement très ému et ne s’attendait pas à un tel succès.Le produit de sa vente s’élève à 4,08 millions.Rembrandt Bugatti s’est une nouvelle fois distingué. Éric Lerouge
REMBRANDT BUGATTI CHEZ CHRISTIE’S
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l n’est pas 18 heures,devant le 9 de l’avenue Matignon, une dizaine de personnes conversent à la lueur des vitrines de Christie’s. Paris est humide, il a plu toute la nuit et la douceur peu coutumière de ce mois de novembre ajoute un peu plus de moiteur dans l’air.À l’entrée,on achète des catalogues des ventes à venir, des ventes passées, on va, on vient.Aucune effervescence,aucun point de ralliement.Alain Delon est là. Il est finalement venu,il avait pourtant laissé planer sa possible absence.Cette fine gâchette de l’art animalier,ce collectionneur assidu de Rembrandt Bugatti n’a pu résister à la fièvre que procure une salle des ventes. Ce soir, pourtant il n’est pas acheteur. Mais alors? Sans connaître le scénario,qui va s’écrire en direct devant ses yeux, devant nos yeux, dans quelques minutes, il a une nouvelle fois arraché le rôle-titre. Il n’a pas eu à actionner la terrible machine médiatique, juste annoncé au Figaro, lors d’une présentation succincte et décontractée sur Facebook,sa volonté de céder douze œuvres de Rembrandt Bugatti – frère cadet d’Ettore, fondateur de la marque Bugatti – qui fait l’objet de belles batailles d’enchères aux quatre coins du monde. C’est la communication du IIIe millénaire. Et pour que la fête soit plus belle,Christie’s a ajouté cinq autres sculptures,c’est la meilleure façon de célébrer le centenaire de la disparition du grand maître italien. Solitaire, mélancolique, bourreau de travail, Rembrandt Bugatti est l’auteur d’une Œuvre colossale puisqu’il a exécuté plus de trois cents pièces en à peine quinze ans. Il commence sa carrière à 16 ans et la termine à 31,la fin de sa vie.C’est la voie de la spontanéité qui a guidé son modelage à la main, sans repère, sans mesure, sans esquisse préparatoire. Du bout de ses doigts, des félins, des cervidés, des pachydermes des oiseaux sont nés entre le Jardin des Plantes de Paris et le Jardin zoologique d’Anvers. Il y a cinquante ans Alain Delon le découvre,il ne cessera plus jamais de partir sur ses traces. En vendant,en achetant,il fait vivre une collection inestimable et offre une aura légitime au sculpteur solitaire.
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PHOTOS : REMBRANDT BUGATTI RÉPERTOIRE - CHRISTIE’S
Le Guépard cède douze chefs-d’œuvre
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Accompagner Financer Être la banque des patrimoines privés et professionnels Neuflize OBC, 350 années d’expérience pour créer de la valeur
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Nous avons l’expérience de l’avenir
Pointdemire REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE
ÉDITION D’ART
LAURIER
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Moleiro ressuscite Gaston Phoebus
Périnet en or…
MOLEIRO EDITOR
’allez pas dire à Manuel Moleiro que le livre vit ses dernières heures… L’homme, dont l’humour est un trait caractéristique, vous sourirait poliment avant de vous expliquer que le succès de sa maison d’édition installée à Barcelone est une réponse aux pourfendeurs du papier,de l’encre et de l’impression classique.Plus perspicace.Ce Galicien qui a gagné les bords de la Méditerranée pour étudier le journalisme et l’édition d’art,il y a quelques années, décida de mettre au jour,dans la réalisation de fac-similés,les originaux gardés précieusement dans les bibliothèques les plus réputées du monde (BnF, British Library, Metropolitan…) pour des raisons de conservation. Il se spécialisa dans la reproduction de codex et de cartes, des œuvres d’art généralement réalisées sur parchemin, vélin, papier, papyrus… entre les VIIIe et XVIe siècles sous la forme de manuscrits enluminés. Sa ligne de conduite? Utiliser des techniques ultraperformantes pour rester fidèles au manuscrit original.Reliés en peau tannée suivant les méthodes d’autrefois et édités sur un papier fabriqué à la main,les codex reproduisent toutes les nuances des peintures,l’or,l’argent… Pour réaliser ces ouvrages cela nécessite du temps,beaucoup de temps,au moins deux ans. Le premier d’entre eux fut le Béatus de Ferdinand I,un superbe manuscrit sur l’Apocalypse qui s’inscrit dans une des principales traditions iconographiques des manuscrits enluminés du sud de l’Europe.Depuis d’autres trésors révélés et mis à la portée des amateurs. À titre de curiosité, l’un d’eux montrés en premier plan dans la bibliothèque monacale dans le film le Nom de la rose est signé de la maison Moleiro. Pour le plus grand plaisir des cynégètes, la maison catalane a décidé d’éditer le Livre de la chasse de Gaston Phoebus, qui fut rédigé, ou plus exactement dicté à un copiste, de 1387 à 1389. L’ouvrage qu’il composa avec beaucoup de soin fut,jusqu’à la fin du XVIe siècle,le bréviaire de tous les adeptes de l’art de la chasse. Interrogé par téléphone, Mónica Miró, la directrice éditoriale s’exprimant dans un français impeccable, nous confie que le livre que la maison s’apprête à sortir a été réalisé « à partir du manuscrit Français 616 que détient la BnF.La finesse des enluminures,la qualité des illustrations relatant les tranches de vie d’un chasseur,et par extension de l’homme du Moyen Âge,le récit de Phoebus qui nous transporte en un temps où homme et nature étaient unis ont été les moteurs de notre choix ».Parmi les quarante-quatre exemplaires conservés de cet ouvrage, le manuscrit Français 616 est en effet sans doute le plus beau et le plus complet. Le texte est écrit dans un excellent français.Ses pages sont illustrées de 87 enluminures d’une qualité qui comptent parmi les productions les plus séduisantes de l’enluminure parisienne du début du XVe siècle. Gaston Phoebus présentait la chasse comme un exercice rédempteur qui permet au chasseur d’atteindre le paradis.Cet exercice physique,demandant un savoir-faire,est un excellent moyen d’éviter l’oisiveté source de tous les maux,et entretenir son corps et son esprit,soutenait-il. Ce que nous vérifions chaque fois que nous quittons le bitume pour regagner notre campagne.Les nemrods qui se donneront la chance d’acquérir ce traité de chasse,à n’en pas douter, goûteront au fruit défendu de la lecture d’un manuscrit précieux qui leur permettra de toucher du doigt le paradis de Gaston Phoebus. Éric Lerouge Pour plus d’informations:09.70.44.40.62 ou +34.932.402.091 et moleiro.com/online
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ur quel air de chasse Yannick Bureau a-t-il célébré cet honneur? La maison Périnet, qu’il dirige, s’est en effet vue décerner en juin la palme d’or du Comité de France sous le patronage de la Commission Malraux. Le Comité a pour vocation dereconnaîtreceuxquicontribuentauprestige de la France et à son rayonnement économique, industriel ou culturel. Il a ainsi voulu souligner la contribution de la maison Périnet à la défense de notre patrimoine. Et son ancrage dans la tradition depuis1829n’estpassonseulatoutpuisque le Comité a été sensible à la création d’événementsetdeconcertsdejazz(Electromp), dontYannick Bureau est l’acteur phare,qui permettent de faire entrer cet instrument dans la modernité.Mais aussi à l’académie d’enseignement,les Enfants de Saint-Hubert,quiinscritdanslapérennitélapratique delatrompedechasse.Ilestànoterquec’est la première fois, depuis sa fondation sous la IVe République,que le Comité de France honore ce secteur d’activité. E. L. PERDRIX GRISES
Annus horribilis
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es pluies diluviennes du printemps au Nordetlalonguepériodedegrandfroid et de sécheresse l’hiver dernier au Sud ont été fatales à la perdrix grise. Les résultats des comptages d’été menés dans le cadre duréseaunationalperdrix-faisanONCFSFNC-FDContconfirmélescraintes.Après plusieurs saisons de reproduction variant du moyen au mauvais,la perdrix grise paie le prix fort les pires conditions jamais connues depuis la mise en place des suivis de l’espèce à la fin des années 1970. À l’exception de quelques jeunes issus de nids tardifs, la reproduction a en effet étéquasinulledansdenombreuxterritoires. Pire. Dans certains secteurs du Bassin parisien, lesadultesontsubidelourdespertes, sans doute épuisés ou affaiblis. L’ONCFS rappelle que seule une amélioration significative de son habitat permettra d’en restaurer les populations. Tout dépend aussi de la responsabilité des chasseurs E. L.
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Nouvelle Audi Q2 #untaggable Untaggable = inclassable. SUV = tout-terrain. Volkswagen Group France S.A. au capital de 7 750 000 € - 11 avenue de Boursonne Villers-Cotterêts – RCS Soissons B 602 025 538. *Audi Occasion :plus et Audi Service. Audi recommande Castrol EDGE Professional. Gamme Audi Q2 : consommation cycle mixte (l/100km) : 4,4 - 5,7. Rejets de CO2 mixte (g/km): 114 - 130. Valeur communiquée à titre indicatif en cours d’homologation au 29/09/2016.
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Pointdemire REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE
ENTRETIEN
Quatre questions à… George Aman
président du Comité international de la chasse et de la conservation du gibier
ouvez-vous nous parler de votre lien avec votre prédécesseur Bernard Lozé et évoquer votre vision de la chasse? Bernard Lozé et moi-même nous connaissons depuis longtemps et avons appris au fil des ans à nous apprécier aussi bien professionnellement qu’en privé. Dès les débuts de sa présidence, il m’a demandé si je serais éventuellement un jour intéressé à prendre sa succession, ce qui m’a beaucoup honoré. Je marche aujourd’hui dans ses pas. En ce qui concerne ma vision de la chasse, je me fais d’un côté beaucoup de soucis en voyant monter sans cesse la pression au niveau mondial sur la nature, la vie sauvage et lapertedesonhabitat;et,d’unautrecôté,comment le fossé entre l’homme et la compré-
Le CIC doit en effet être actif au niveau international,mais aussi,et c’est très important, au niveau local. Il s’est positionné durant les dix dernières années comme partenaire important et reconnu dans les commissions internationales et défenseur de la protection de la nature et de l’exploitation de manière durable de la faune sauvage. Il faut continuer à développer cette position, identifier les points d’intervention pour avoir une influence efficace et s’imposer. Pour pouvoir travailler avec succès au niveau international, le CIC a besoin du soutien et de l’aide sans limites de tous les chasseurs. C’est la meilleure façon de s’affirmer comme un interlocuteur viable, mais aussi un adversaire là où il faut l’être.Avec un euro
hension de la nature ne cesse de se creuser. Ce dernier point est en grande partie animé par les idéologues des mouvements du droit des animaux. Jusqu’à maintenant, la chasse s’est montrée passive et, pour la survie de la chasse, il est urgent que les chasseurs prennent la parole. C’est pour cela que nous devons nous organiser de manière stratégique, organisernotrecommunicationextérieurede manière plus efficace, resserrer les rangs, régler les dérives internes, rassembler nos ressources, déléguer et partager les tâches,ainsi ques’adresserdemanièreurgenteauxjeunes. Comment agit le CIC pour que la chasse durable soit une réalité, au niveau local mais aussi à l’échelle internationale?
par an pour le travail de notre organisation sœur la Face [Fédération des associations de chasse et de conservation de la faune sauvage del’Unioneuropéenne]surle“chantierEurope” et un autre euro par an pour le CIC au niveau international, nous pouvons changer les choses et ainsi augmenter les chances du maintien de la chasse pour les générations futures à un niveau bien plus haut que l’actuel. Sur quel front le CIC est-il actif actuellement et quels sont les prochains projets? Lors de la Conférence du Cites en octobre dernier (lire aussi page 15), le CIC a constitué une plateforme Be calm,let Africa speak !, qui a donné aux États du Sud de
PHOTOS : CIC - COLLECTION GEORGE AMAN
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l’Afrique qui sont pour la chasse les moyens de s’exprimer devant les médias internationaux, afin de contredire le diktat des organisationsduNorddeprotectiondesanimaux. Grâce au succès de cette action, il est possible de développer un mouvement permettant de jouer un rôle important dans l’utilisation durable de la nature et l’exploitation de la faune sauvage.Le CIC se doit d’amorcer ce qui est nécessaire et rester actif comme soutien. Dans un projet pilote très intéressant en Allemagne,nous avons développé des principes et des critères adaptés à la pratique de lachassequilimitentetdéfinissentleconcept de “chasse durable”. Ces critères doivent être soumis au vote de l’ensemble des chasseurs et ensuite bien sûr être appliqués par eux. Parallèlement il doit être aussi accepté pard’autresreprésentantsdelaprotectionde la nature. Il vaut mieux que nous chasseurs définissions ce qu’est la chasse durable,étant sur le terrain, plutôt que l’on se voie imposer une définition par des personnes n’ayant pas tous les éléments en main pour une vision objective. La communication est donc primordiale et il est important que l’on écoute les chasseursetqu’onleurdonnelesmoyensdecommuniquer.LeCICestlàpouraideràprendre les choses en main! Pour finir,parlons de vous. Quelle est votre chasse de prédilection et où aimez-vous chasser? C’est avec une certaine fierté que je peux vous dire que mon fils représente la septièmegénérationdechasseurspassionnés.L’incroyable diversité de la chasse qu’il m’a été donné de vivre ainsi que toutes les différentes personnalités que l’on rencontre dans notre monde sont fascinantes. J’ai fait la connaissance de gens passionnants, vu des paysages des plus incroyables,découvert des richessessauvages,desterritoiresetdespeuples que seule la chasse pouvait m’offrir. C’est pourquoi je n’ai pas de chasse de prédilection, je me sens aussi heureux en France,enSuisse,enAutriche,danslescontrées les plus lointaines et apprécie la variété de la nature sauvage que nous devons absolument protéger pour les générations futures. propos suscités par Éric Lerouge www.cic-wildlife.org
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Pointdemire REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE
Contre-pied
PROTECTION AÉRIENNE
Aigles contre drones
CAPORAL-CHEF SUHAS DAVID/AFP
evant la prolifération des drones dans le ciel français, a fortiori en zones interdites,etlamenaceterroristepermanente, l’armée française vient de prendre un choix peu commun.Elle a en effet décidé,comme l’a fait avant elle la police néerlandaise, de dresser quatre aigles royaux et deux autours de palombes,capable de détecter des drones à plusieurs milliers de mètres et de les neutraliser. Les premiers résultats ont été jugés très encourageants par l’armée de l’air. Car si ces aigles sont considérés comme une future arme de taille dans la lutte contre les drones, c’est qu’ils ont été élevés dans les conditions qui s’y prêtent.
En maîtrisant parfaitement sa trajectoire, l’aigle est le prédateur propice à ce genre d’intervention,contrairement à l’utilisation d’armes, bien plus dangereuses et moins précises.« Ce n’est pas tellement la retombée des plombs en elle-même,c’est plutôt les retombées des débris du drone qui ne sont pasdutoutmaîtrisablesquandonlesdétruitavec une arme »,souligne Jean-Christophe Zimmermann, général de division aérienne. La prochaine étape sera d’équiper les aiglesd’untraceurGPSetd’unecaméraafin de repérer et filmer les pilotes des drones jugés“ennemis”.Ainsi,lesrapacesquipourraientêtredéployésen2017-2018enFrance, viennent compléter les techniques développées par les autorités françaises dans le cadre de la lutte anti-drones. La chasse au vol, on l’espère, va retrouver un certain intérêt auprès des pouvoirs publicsgrâceàcetteinitiativeaussimoderne que traditionnelle. François de Pirey
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Agriculture ou Environnement?
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haque campagne présidentielle est l’occasion de remettre sur le tapis la par Pi err e de Boisg ui lbert question du rattachement de la chasse au ministère de l’Agriculture plutôt qu’à celui de l’Environnement dont elle dépend depuis sa création en 1971! De fait elle ne s’y est jamais sentie tout compatibles avec le bon état de la biodià fait bien. Tant parce que la chasse est versité et sont largement à l’origine de la loin d’être une priorité au sein du minisquasi-disparitiondupetitgibierdeplaine. tère de l’Environnement, de l’Énergie et Remembrement,arasementdeshaies,utidelaMer,queparladominanceensonsein lisation massive de pesticides et autres d’une pensée écologiste plutôt urbaine et désherbants, vitesse des engins agricoles assez souvent anti chasse. et primauté de l’économique relèguent Ajoutons-y quelques directives eurola chasse,dans le meilleur des cas,au rang péennes jugées à juste titre scélérates par de l’anecdote, au pire à celui d’une nuile monde de la chasse, et il n’en faut pas sancecomptetenudesdégâtsauxcultures, plus pour que l’idée de rejoindre l’agrifussent-ils indemnisés. culture apparaisse comme Or la chasse ne se légitiRemembrement, mera dans la société que une évidence. La FNC utilisation massive de pour sortir des conflits par sa capacité à valoriser pesticides, primauté de idéologiquesl’avaitaureste son action bénéfique au l’économique… ont souhaité en 2007,de même plan écologique. Pas seurelégué la chasse au que le président élu à cette lementparlarégulationdu rang de l’anecdote voire date qui envisageait un migrandgibier,maisparl’acà celui de nuisance. nistère de la Ruralité mais tion concrète des chasn’avait pas donné suite. seurssurl’environnement. Certes chasse et agriculture sont étroiExpertise, savoir-faire, connaissance des tementliées.Lesagriculteursdisposantdu espèces,protectionetrestaurationdesmifoncier dont ont besoin les chasseurs pour lieux, veille sanitaire, entretien des chepratiquer! Pas de territoires pas de chasse! minsruraux,luttecontrel’artificialisation Certes des engagements communs sont des sols, présence sur le terrain, poids du pris çà et là, comme avec le programme bénévolat… la liste est longue des améAgrifaune qui tend à concilier rendement nités positives de la chasse pour l’écoloagricole et performance environnemengie dont elle est un acteur de terrain. tale. Certes chasseurs et agriculteurs fuSans cette dimension écologique,s’inrent longtemps les seuls utilisateurs de la tégrant dans une notion de développenature,et parfois les mêmes du reste,avant mentdurableaucœurdelaproblématique quen’apparaissentrandonneurs,vététistes, environnementale,lachasseperdraitsavajoggeurs et autres cavaliers quand les agrileur ajoutée et se mettrait en danger. Alors quitter le ministère de l’Environculteurs raccrochaient le fusil. Mais les histoires se sont séparées et les nent parce qu’on n’y est pas majoritaire, pour se ranger derrière le monde agricole intérêts sont devenus clairement contrapour lequel la chasse n’est pas un enjeu dictoires. L’agriculture est devenue intensivesouslapressiondudéveloppement maisunecontrainte,sonneraitcommeune ◆ erreur stratégique majeure! économique, dont les pratiques sont in-
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PATRICK IAFRATE
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Pointdemire REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE
PAS-DE-CALAIS
La forêt malade mais toujours ouverte aux chasseurs
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l’entrée de la forêt de Boulogne-sur-Mer,la plus grande du Pasde-Calaisavecplusde2000hectares,unpanneauprévient:«Chalarose des frênes, risques de chute de branches, accès en forêt interdit ». C’est la première fois en France que l’ONF décide de fermer une forêt pour raison sanitaire. Ici, un arbre sur deux est un frêne. Et un sur deux est flétri, dégarni, malade de la chalarose. Minuscule (environ 3 millimètres), ce champignon a infecté le pied du frêne en s’insinuant dans les fissures de l’écorce.Une fois touché,l’arbre est condamné.Aucun traitement n’est possible puisque les spores se promènent dans l’atmosphère. Les nécroses au pied empêchent la circulation de la sève. L’arbre va d’abord lutter en recréant des rameaux,qui sont à leur tour attaqués. Épuisé,il finit par mourir dans un délai maximal de quatre ans pour un arbre adulte (en quelques mois seulement pour un arbre jeune). L’Inra avance seulement 3 % de frênes résistants à la chalarose en France. Soit 97 % d’arbres appelés à disparaître. Compte tenu de CHASSE ET NATURE
La Somme se dote d’une nouvelle Maison
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Somme, pour méconnues qu’elles soient parfois, n’en demeurent pas moins légendaires. Qu’il s’agisse de la sauvagine,avec la mythique hutte des 400 coups et ses platières à bécassines adjacentes, ou des compagnies de perdrix grises – toutefois sérieusement mises en péril cette année par une reproduction calamiteuse (lire page 8) – sans oublier les magnifiques hêtraies de la forêt de Crécy-en-Ponthieu,qui s’animent régulièrement des cris des anglo-français du Vautrait Tiens Bon Picard. Près d’un millier de personnes avaient répondu à l’invitation du présidentYves Butel. Elles ont pu à l’envi découvrir et visiter, au son des trompes des sonneurs du Val de
MAISON DE LA CHASSE ET DE LA NATURE DE LA SOMME
’est assurément une nouvelle ère qui s’est ouverte le 16 septembre pour la Fédération départementale des chasseurs de la Somme, avec l’inauguration en grande pompe de la nouvelle Maison de la Chasse et de la Nature de ce département. Les Samariens sont,on le sait,pour bon nombre d’entre eux,enfants de Saint-Hubert,et ce déménagement de leur interlocuteur public était un événement aussi attendu qu’espéré. Rien que de bien normal,à la vérité,tant les opportunités cynégétiques qu’offre la
l’urgence, dans les cinq forêts fermées au public (Nieppe, Hardelot, Vimy,Desvres et Boulogne-sur-Mer),tout frêne malade situé à moins de 20 mètres des routes est abattu. Comme dans la plupart des forêts domaniales, les cinq massifs forestiers du nord de la France fermés au public, sont loués pour la chasse (au petit et grand gibier) à plusieurs adjudicateurs. Divisée en sept lots de chasse,la forêt de Boulogne est louée entre 150000 et 200000 euros par an. « Les chasseurs ne sont pas concernés par l’arrêté d’interdiction de pénétrer dans les massifs domaniaux qui concernent les marcheurs,lesrandonneurs,lescavaliers…»,témoigneBrunoDermaux, expert à l’Office national des forêts. L’ONF a simplement prévenu les chasseurs ayant droit des risques de chute de branches et d’arbres. Il déconseille les chasses les jours de grand vent, recommande aux chasseurs et aux rabatteurs le port du casque et invite les tireurs postés à ne pas stationner sous les frênes… Marie de Greef-Madelin
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Selle, un bâtiment flambant neuf, implanté à quelques encablures de la capitale picarde, sur le site de Lamotte-Brebières. Les représentants des associations cynégétiques spécialisées (CICB,Unucr…) ne s’y étaient pas davantage trompés et ont écouté avec attention les discours des personnalités publiques et politiques présentes. On notait notamment la présence de Barbara Pompili,secrétaire d’État à la Biodiversité et de Willy Schraen, dont c’était l’une des premières interventions publiques depuis son élection à la présidence de la Fédération nationale des chasseurs le 24 août. Dans un concept novateur, ces locaux accueilleront non seulement la Fédération des chasseurs et les 37 salariés qui en dépendent, mais aussi leurs homologues de la Fédération de la Somme pour la pêche et la protection des milieux aquatiques,et les dix personnes qui y sont rattachées. Les nostalgiques des locaux amiénois, qui avaient en 1992 ancré la chasse au cœur de la ville et du quartier Saint-Leu,ne pourront que convenir que cette implantation ne manque pas d’atouts : esthétisme, certes, avec un bâtiment de 1600 mètres carrés à l’architecture contemporaine s’insérant parfaitement dans le paysage, mais également praticité pour ses membres et usagers,avec un vaste sous-sol et des places de stationnement gratuites. Guillaume Demarcq
La chasse aux trophées enfin reconnue utile!
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’année qui s’achève a vu deux éminents organismes – le Parlement européen et la Cites (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) – s’accorder pour reconnaître enfin l’importance de la chasse aux trophées dans la conservation de la nature et la gestion des populations animales.Lancée à l’initiative du Parlement européen (associé à la République sud-africaine) qui, en juillet, avait déjà rejeté une motion invitant à interdire la chasse aux trophées et la vente de trophées de chasse – motion à laquelle, n’en doutons pas, le ministre de l’Environnement,Ségolène Royale,n’aurait pas manqué d’applaudir des deux mains –,la résolution que nous saluons aujourd’hui a été adoptée à l’unanimité par les 183 membres de la Cites lors de sa convention triennale plus connue sous le nom de Cop17 (17e conférence des parties) qui s’est tenue à Johannesburg du 24 septembre au 6 octobre. Le texte de cette résolution « recommande aux parties de considérer le rôle positif de la chasse dans la conservation des espèces, l’établissement de bénéfices socioéconomiques et l’incitation à la conservation de la faune sauvage,lorsqu’ils envisagent d’imposer des mesures nationales plus strictes et de statuer au sujet de l’importation de trophées de chasse ». On ne saurait être plus clair,et apporter plus cinglant démenti aux contempteurs et autres pourfendeurs de la chasse et des chasseurs. Il faut dorénavant espérer que les États membres de la Cites, au nombre desquels la Chine et les États-Unis qui comptent l’un et l’autre parmi les plus gros importateurs d’ivoire d’éléphant illégal, apporteront à la lutte contre le braconnage dont les ravages en Afrique en particulier touchent la plupart des espèces, la même détermination et le même consensus qu’ils mettent à défendre la chasse légale. Guillaume Beau de Loménie
l faut avoir une imagination aussi fertile que les 53 artistes de la sélection 2016 pour trier sur le volet les candidats
gent au Colombien Milthon (au centre sur la photo) et le bronze à Blandine Touzard dont la poésie des encres et aquarelles a emballé les jurés. En sculpture, Gari est en or,Milthon à nouveau en argent et Madeleine Van der Knoop en bronze. Plus connus, Arnaud Fréminet emporte le Prix Rosa-Bonheur,la sagace Louise Groux le Prix des beaux-arts de
qui se pressent à la porte d’Animal Art Paris, installé à Auteuil depuis cinq ans. Il faut percevoir chez l’un comme chez l’autre quelle vision innovante il apportera. Sa patte, son graphisme, les matières qu’il utilise, le message que l’artiste porte au-delà d’un modelé, d’une application d’huile à la spatule,d’un trait de couleur,d’un cordon de soudure… Ce“magicien”,c’est Jean-Christophe BarboudesPlaces,queleslecteursdeJours de Chasse connaissent bien. Et cette année, le fondateur et commissaire du salonaeuduflair.Puisquedesdixnouvelles pépites, qui se sont jointes aux artistes qui font la renommée d’Art Animal Paris, cinq ont été couronnées par le jury dontnousfaisionspartie.Enpeinture,l’or revient en effet à Valérie Etterlen, l’ar-
la Ficif et l’ingénieuse Julie Salmon celui de la Société centrale canine. Coup de cœur:Blandine Planchon;et Révélation: Georges Carillo. Le public trépignait d’impatience depuis un an pour explorer les salons d’expositiondel’hippodromed’Auteuiletdécouvrir le travail des artistes. Le succès traduit cette impatience puisque 5000 personnes,plusquel’anpassé,sesontrendues dans l’Ouest de la capitale.Saluons leregardaffinésurlesartsdeJeand’Haussonville, directeur général du Domaine deChambord,quiprésidaitcettesixième mouture.EtremercionsJean-Christophe Barbou des Places d’offrir chaque annéeunescèneetdesacteursincarnantl’art animalier figuratif avec autant d’enthousiasme. Éric Lerouge
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Les nouveaux artistes entrent par la grande porte
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12. Roland de Montlivault, Philippe de Chaumont-Quitry et Éric de La Bigne. 13. Rubens Abbosh. 14. Jacques Naudin. 15. Benoît Barthe. 16. Stéphane Vanbergue et Lucio Petini.
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10. Leyla Chihi et Mohamed Ali Chihi, ambassadeur de Tunisie en France. 11. Yves van Onsem. 7. Cyril Pivert et Jacques Bolelli. 8. Joost de Graeve et Carole Voute. 9. Mathieu Morel et Pierre-Yves Vuillemin.
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Deux soirées à la Beretta Gallery: le vernissage du photographe Georges Carillo… 1. Georges Carillo, Carole Voute et Olivier Dassault. 2. Karl et Constance de Bourbon-Parme et Florence Woerth. 3. Baudouin de Saint Léger. 4. Tania de Bourbon-Parme. 2
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10. Khaldoun Anastas et Odran Achard. 11. Sabine Arnal et Nathalie Muller.
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5. Jean-Yves de Vaubernier. 6. Sabine Germain. 7. Maxime Bras. 8. Cédric Fontenay. 9. Munir Anastas et Philippe Audouin.
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… et un cocktail 100 % Diane 1. Caroline Camus et Charlotte de Stabenrath. 2. Victoria Vignol. 3. Diane Rondouin et Fanny Julien-Laferrière. 4. Marie Claude Pichot, Béatrice Besson des Saules et Nathalie Ribes.
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5. Magali de Mauroy. 6. Noémie Vachette, Mounira Massen et Rose-Philippine Vachette.
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PHOTOS : CÉDRIC FONTENAY
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7. Sonia Bernard et Amélie Beau. 8. Gersende Raudot de Chatenay et Sophie Gautheron. 7
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5. François Rubichon. 6. Charles-Henri de Vaucelles et Xavier Marchand.
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7. Claude Decoster. 9 8. Ariel Fouchard, François de Pirey et Marie-Claude Fondanaux 11
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9. Guillermo Aniel-Quiroga, François de Nicolay, Nicolas Drach, Capucine Michelet et Guillaume Beau. 10. Manuela de Mello Mattos et Louis-Philippe Talau.
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11. Benedicte Drach et Sophie de Ligne. 12. Aude Lagradette. 13. Mounir Bouanani. 14. Laila Cardinal.
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Femmes artistes à l’honneur à l’Armurerie Jeannot à Levallois-Perret 1. Jérôme Bouclet,Anne Brusson et Hélène Bouclet. 2. Christine Lelièvre. 3. Catherine Farvacques. 4. Marie-Joëlle Cédat.
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5. Antoine Berton. 6. Jérôme Descamps et Johan Brillant. 7. Sandrine Decel, François Gilet et Franck Enault.
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8. Jean-Christophe Barbou des Place. 9. Georgine Glaenzer. 10. Axelle de Carville. 11. Thierry Desjardin.
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9. Jean de La Porte des Vaux et Mme Louis de Rohan-Chabot.
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5. Renaud Denoix de Saint Marc, Jacques-Henri Bourdois et Me Denis Delcourt-Poudenx.
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50 ans du Club de la Chasse et de la Nature et sortie du livre “50 ans histoire de chasse” 1. Louis de Rohan-Chabot. 2. Valéry Giscard d’Estaing et Estelle Rebottaro. 3. Philippe Dulac. 4. Alexandre Col.
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Cocktail à la boutique Gien à Paris pour l’extension du service Sologne 1. Pascal d’Halluin. 2. Yves de Talhouët et Estelle Rebottaro. 3. Guillaume et Victor de Brondeau.
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4. Aude de la Rivière. 5. Marielle Hénon-Dhuicque.
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Soirée So Chasse chez Passion Campagne à Paris 1. Edouard de Domecy et Baudouin de Saint Léger. 2. Golvine de Vaucelles et Pierre Fisse. 3. Bernard Gérand. 4. Charles-Henri de Vaucelles. 5. Guillaume de Waziers. 6. Adrien Mercier et Benoît Germain. 11 3
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Le Club de la Chasse et de la Nature et le Cercle Gaston Phoebus mettent à l’honneur l’Écosse 1. Helena Hojenberg et Antoine Cohen-Potin. 2. La maison Glenmorangie, partenaire de la soirée. 3. Olivier Gelis. 4. Karine Billet. 5. Alain Lenfant, 2 et M. et Mme Philippe Netto.
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15. Anthony Delpy. 16. Frédéric Billet. 17. Cécile Étrillard et Yves Laborde. 18. Bertrand Gaucheron-Perol.
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6. Christian David. 7. Olivier Guiguet. 8. Le préfet Pierre Monzani, Philippe de Fursac et le préfet Jacques Gérault 9. Hervé Dequatre, Arnaud Jacquinet, Agnès Després et François de Pirey.
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12. Le champagne Moët & Chandon accompagne la soirée. 13. Stéphane Igolen. 14. Tanguy Kerneis. 10. Paul Mougenot et Tiphaine Rémy. 11. Florent Ménager et John Wilson, chef de Glenmorangie House.
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8. Isabelle Jalfre et Facrou Chopra. 9. Luc Bouttier.
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Rendez-vous retour de chasse à la Galerie Gaggenau à Paris 1. Thomas Drach et Audrey Santer. 2. Marcello Pettineo. 3. Sarah Sebban. 4. Keyza Grand-Bonheur et Claire Châtaignier. 3
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Soirées Isuzu avec “Jours de Chasse” au Salon de l’automobile à Paris 1. Toru Makinouchi et Roberto Brendaglia. 2. Philippe Vallier. 3. Aurélien Rougerie. 4. Mounir Bouanani. 5. Marcy de Soultrait. 6. Ariel Fouchard,Ariane Faure et Christophe Petitjean. 7. Quelques bulles de notre partenaire Brimoncourt.
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5. Maxime Peugnet. 6. Cécile Boyer. 7. Le chef Suzy Palatin.
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La nature est un jeu d’enfant
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pprendre et comprendre la nature.Voilà l’objectif d’Ekolien,le nouveau site Internet dédié à l’éducation à la nature à destination des jeunes et des moins jeunes proposé par la Fédération nationale de la chasse. Dans une pratique de la chasse toujours plus écologique et protectrice de l’écosystème, Ekolien s’inscrit légitimement dans ce paysage virtuel complexe.Grâce à cette plateforme intuitive, s’informer sur la nature devient un jeu d’enfant. Au premier coup d’œil, le graphisme séduit. Il est très facile de naviguer de page en page. Deux lignes directrices guident notre lecture: des fiches pratiques et des vidéos. Dans les deux cas,chaque support vous informera précisément sur la faune sauvage et les milieux naturels des différentes régions de France.Plusieurs espèces sont présentées avec exactitude: mode de vie, habitat, alimentation ou encore reproduction. Chaque information est rédigée avec l’aide de spécialistes afin de garantir leur qualité et leur authenticité. Les excellentes photographies de Dominique Gest illustrent avec justesse les fiches synthétiques. En parallèle,des vidéos réalisées par Laurent Charbonnier animent intelligemment le site. On apprécie la richesse et la qualité des films pédagogiques. Apprenez par exemple à observer différentes es-
pèces animales comme le chevreuil ou le renard et prenez conscience de l’importance des forêts dans l’équilibre de l’écosystème. La présence de mots clés permet de se diriger facilement vers un contenu spécifique.En lien avec les programmes de l’Éducation nationale, Ekolien
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Les entretiens vérités de Baudouin
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’ai bien sûr déjà tiré avec une arme à feu.J’ai même tiré au canon.C’estNathalie Kosciusko-Morizet qui le confie à… Baudouin de Saint Léger.À la veille de l’élection présidentielle,l’artisan du magazine cynégétique en ligne Chassons.com a rencontré les candidats à la primaire de la droite. Neuf questions leur ont été posées autour de la chasse. « Le but était de présenter tous les candidats de la droite sans exception », confirme Baudouin. Leur donner la parole afin de connaître leur rapport à la chasse mais surtout de mettre en lumière leur projet s’ils sont élus.Leurs réponses vont forcément influer sur le vote de nos lecteurs.Parmi tous les candidats interrogés,il y a peut-être le futur président de la République.Leurs positions sur la chasse évoquées lors de nos rencontres sont publiées sur Internet.» L’objectif de ces entretiens était avant tout de connaître leurs engagements. Pour se différencier, Baudouin entre dans le vif du sujet avec des questions directes – comme « Avez-vous déjà tiré avec une arme à feu? » – qui ont amené des réponses sans langue de bois: le placement de l’ONCFS sous l’autorité du ministre de l’Agriculture pour François Fillon et Alain Juppé, ou la refonte du code rural et du code de l’environnement pour
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Premier site Internet dédié à la chasse en France, Chassepassion.net vous offre chaque jour une actualité complète sur la chasse. Le forum vous permet également de dialoguer avec des chasseurs de votre région ou de la France entière. En parallèle, vous trouverez de nombreuses descriptions et informations concernant les races des chiens de chasse, les espèces chassables ou encore des précisions sur la législation…
Jours de C HASSE ◆
C’est le “Bon coin” des chasseurs. Ce site vous permet de déposer ou consulter gratuitement des petites annonces. Votre recherche est facilitée par des entrées du type chasse à la journée, grand et petit gibiers, carabines de chasse, optiques, dressage des chiens, art de la chasse, couteaux, textiles et même teckels-terriers… Un site communautaire pragmatique au service des chasseurs.
Bruno Le Maire. Nicolas Sarkozy a même cité le nom des ministres chasseurs qu’il choisirait dans son gouvernement: François Baroin, David Douillet,Frédéric Péchenard… Mais Baudouin a également voulu connaître leur position sur des sujets plus délicats comme la législation de la vente d’armes en France alors que l’état d’urgence vient d’être prolongé par François Hollande. À noter que le consensus est total quant à la préservation des domaines cynégétiques de Chambord et de Rambouillet. L’ambition de Baudouin de Saint Léger ne s’arrête pas à la droite. Prochains sur la liste: les écologistes.À retrouver sur Chassons.
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Noël au zoo
◆ Babouins, loups, lynx et manchots… venez fêter Noël en famille avec les animaux! Le Parc zoologique de Paris à Vincennes célèbre toute la magie de Noël. Au programme : illuminations, chocolat chaud et Père Noël pour petits et grands.Profitez également de la patinoire de 200 mètres carrés installée en plein cœur du parc. Prolongez votre balade hivernale avec vos amis autour de quelques douceurs de fin d’année :spaetzel, vin chaud, spécialités montagnardes ou encore gaufres et crêpes vous réchaufferont à coup sûr dans un lieu unique!
www.parczoologiquedeparis.fr
JUSQU’AU 22 JANVIER
1. L’Odyssée des animaux
◆ Les plus grands peintres animaliers flamands du XVIIe siècle s’exposent au musée de Flandre à Cassel (Nord). Une centaine d’œuvres de Roelandt Savery,Frans Snyders, Jan Fyt (ci-dessus) ou encore Paul de Vos venues d’Europe mais aussi d’Afrique du Sud qui témoignent d’un art singulier et réaliste. L’animal est le sujet central des peintures et des dessins qui jalonnent cette exposition. Des scènes de chasse mais aussi des natures mortes et de magnifiques représentations d’animaux en pleine nature. Certains tableaux interpellent comme l’Entrée des animaux dans l’arche de Noé de Jan Brueghel l’Ancien.Chaque œuvre raconte à sa manière l’incroyable odyssée des animaux.
www.museedeflandre.lenord.fr
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PHOTOS : SIK-ISEA, ZURICH - COLLECTION PRIVÉE
LES EXPOSITIONS ET LES SALONS DE L’HIVER p a r A n n e D e r a m
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2. Scènes de chasse en Allemagne
mille au sein du musée mais aussi une séance de dédicaces du lauréat du Prix littéraire François-Sommer. Créé à l’occasion des 50 ans de la Fondation,le salon participe activement à la célébration de la nature mais aussi à la réflexion sur notre responsabilité sur son avenir.
◆ La chasse est source d’inspiration,il n’est rien de le dire.Et,en la matière,l’Allemagne, peut en témoigner (ci-dessus à droite, le Chasseur et sa meute de Max Liebermann). Le Musée de la Chasse et de la Nature à Paris expose près de 150 œuvres du début du XXe siècle provenant des plus grands musées allemands et suisses. Chaque peinture ou dessin met en évidence les particularités des artistes allemands à représenter la chasse et la nature. Leur signature est originale et expressive.Gilbert Titeux,commissaire général de l’exposition, a réussi à mettre en perspective les peintres Ferdinand von Rayski et Georg Baselitz : deux artistes3de talent fascinés par la chasse et la faune sauvage de différentes époques.En parallèle,la cour du musée accueille un bronze de cerf du Portugais Miguel Branco. Tout en finesse,ce Black Deer,discret,incarne toute la majesté du“caïd des forêts”.
◆ L’année dernière,il avait réuni plus de 1600 visiteurs autour d’une seule et même sensibilité:l’art animalier.Fort de ce succès,JeanChristophe Barbou des Places,l’organisateur du Salon,réitère en 2017 au Cercle Gaulois. Ce sont pas moins de 36 artistes internationaux qui présenteront leurs œuvres aux visiteurs mais aussi au jury pour enlever un prix dans leur domaine respectif. Marine Oussedik, Catherine Farvacques, Arnaud Fréminet, Louise Groux ou encore Olivier Jouanneteau:les talents seront variés,pour le plus grand plaisir des amateurs !
SAMEDI 28 JANVIER
ET AUSSI…
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Salon du livre Lire la nature
◆ Explorer les relations de l’homme à la Na-
ture à travers les livres.Le fil rouge de ce premier Salon du livre au Musée de la Chasse et de la Nature à Paris consacré à la nature promet un programme enrichissant: des débats animés par des chercheurs et des écrivains, des rencontres avec une quarantaine d’auteurs, des animations pour toute la fa-
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DU 10 AU 12 MARS
3e Animal Art Bruxelles
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◆ Salon Jagd Hund, à Dortmund en Allemagne, du 31 janvier au 5 février. www.jagd-und-hund.de ◆ 21e Salon du couteau d’art, à Nyons (Drôme), du 3 au 6 mars www.salonducouteaudenyons.blogspot.fr ◆ 21e Salon de la chasse et de la faune sauvage, à Mantes-la-Jolie (Yvelines), du 24 au 27 mars, www.salondelachasse.com
Tentations MODE, PARFUMS ET ACCESSOIRES POUR
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Tentations MODE, PARFUMS ET ACCESSOIRES POUR
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1. Cravate 100 % soie Laksen chez Passion Campagne, 55 €, www.passion-campagne.com 2. Gilet 100 % DerbyTweed et 100 % anglais chez Mettez, 495 €, www.mettez.com 3. Richelieu à médaillon Crockett & Jones, patiné et glacé à la main, 650 €, www.crockettandjones.com 4. Sac reporter Montblanc Sartorial, en cuir de veau imprimé Saffiano, doublure jacquard, 665 €, www.montblanc.com 5. Pince à billets Ultiman, en argent massif brossé et poli, œil en améthyste, 450 €, www.ultiman.fr 6. Montre Zenith El Primero-Land Rover, boîtier de 42 mm en aluminium céramisé, bracelet cuir doublé de caoutchouc, 8 900 €, www.zenithwatches.com 7. Parfum Oud Absolu de la collection Les Heures Voyageuses de Cartier, 342 € le vaporisateur de 75 ml, www.cartier.fr 8. Jumelles Noctivid 10x42 de Leica, 2 600 €, fr.leica-camera.com 9. Costume Wicket en flanelle de laine à motifs pied-de-poule brun et noir, 860 €, www.wicket.fr
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1. Cartouchière Retriever 20 tubes de Beretta, 65 €, www.humbert.com 2. Manchon Anéas en cuir de veau pleine fleur doublé mouton naturel, multiple couleurs, 320 €, www.aneas.com 3. Couteau Crocket River par Agora Tec, lame 102 mm, manche en bois, 249 €, www.agora-tec.fr 4. Casquette DXO by Deerhunter, 48 €, www.deerhunter.eu 5. Cartouche Valle Steel 36 de Baschieri & Pellagri, gamme zone humide, 15,70 €, www.baschieri-pellagri.com/fr 6. Gilet Angus Waistcoat de Härkila par Chapuis Armes, 289 €, www.chapuisarmes.com 7. Écharpe Imaginarium d’Artumès & Co, en laine et soie, 195 €, www.artumesandco.com 8. Sac de battue Aymeric de Club Interchasse, 169 €, www.interchasse.fr 9. Cuissard La Garenne, 169 € le modèle non doublé, léger et déperlant, 199 €le modèle doublé, 100 % imperméable, www.lagarennechasse.com
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Le B15 est le dernier né de la Collection John M.Browning. L’Armurerie Jeannot s’est empressée de l’acheter pour le plus grand plaisir des amoureux de Browning.
Venez le découvrir.
9, rue Louise-Michel, 92300 Levallois-Perret Tél. 01 47 57 53 20 - www.boutique-armureriejeannot.com Photographie : Johan Brillant - Designer Graphique : Hélène Bouclet
Tentations ACCESSOIRES
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1. Monoculaire de vision nocturne VIS1012 de Num’Axes, grossissement 6x et 5x avec le zoom numérique, 329,90 €, www.numaxes.com 2. Complément optique ExoLens Zeiss Mutar 0,6x Asph T* par Rivolier, compatible avec les smartphones iPhone 6, 6s, 6 Plus et 6s Plus, 250 €, www.rivolier.com 3. Veste Metso Insulated d’Härkila par Chapuis Armes, 499 €, www.chapuis-armes.com 4. Signal de Leatherman par GMT Outdoor, 164,90 €, www.gmtoutdoor.fr 5. Housse John Field pour carabine avec cadena, 99 €, www.johnfield.eu 6. Lampe frontale rechargeable Nitecore HC60 par Agora Tec, 69,90 €, www.agora-tec.fr 7. Gilet de tir Compton Alan Paine chez Tweed Chasse, 170 €, www.tweedchasse.com 8. Chaussures Madeira Peak de Keen, 179,95 €, www.keenfootwear.com 9. Chaussettes Forest de Seeland chez Chapuis Armes, 50 €, www.chapuis-armes.com
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Automobile p a r Jul i en L ecl erc
Volvo V90 Le grand virage Ce break de haute sécurité éblouit par la pureté de ses traits et la qualité de ses finitions.
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uelle santé ! Volvo s’inscrit décidément dans un cercle vertueux depuis sa prise de contrôle en 2010 par le groupe chinois Geely. Exactement comme Jaguar et Land Rover après leur rachat par l’indien Tata.Voici donc la marque suédoise portée par un élan de créativité. Le renouvellement des générations obéit ici à un cahier des charges tellement exigeant que Volvo peut se targuer de faire de l’ombre désormais au meilleur de la production germanique. Cela avait déjà été le cas avec un surprenant SUV XC90.Dans la foulée,la fée Geely s’est penchée sur le berceau des remplaçantes des Volvo S80 et V70. La S90 donc et la V90 partagent l’astudouceur sur la direction pour rester aligné cieuse plate-forme modulaire SPA.Le break passifs qui font le succès du XC90:allumage sur le marquage au sol. en sort transfiguré. On est loin, très loin du automatique des phares,stationnement semiCôté moteurs, les six cylindres ont disphysique d’armoire normande des indes- automatique, caméras multiples pour offrir paru du catalogue. Ils ont été remplacés par tructibles Volvo d’antan. Elles avaient leur une vision panoramique à 360 degrés lors des des quatre cylindres suralimentés. Le charme,c’est vrai.Ces breaks (la propulsion manœuvres délicates. Le freinage automa235chevaux turbo Diesel, par exemple, fait 960, le V70 ou le V90 de 1996) pouvaient tique d’urgence comprend un programme sensation.Associé à la transmission AWD à transporter des volumes que lui envierait capable de détecter la nuit les grands aniquatre roues motrices,il transforme votre élénotre séduisante version 2016. Mais ques- maux qui se présenteraient au bord de la gant break en une machine apte à s’engager tion esthétique et standing, on ne boxe plus route. Le pilote semi-automatique est aussi sur les chemins boueux.Le secret de ce bloc dans la même catégorie. Le nouveau millé- du voyage ! Livré de série, il se passerait D5? Un petit compresseur électrique futé sime brille par sa fluidité. On aime sa ca- presque de vous, en maintenant une vitesse qui souffle dans un réservoir auxiliaire pour landre concave, ses phares mystérieux bar- prédéfinie ou une distance de sécurité avec accélérer l’activation du turbo.Le moteur se rés par un guide lumineux en forme de le véhicule qui précède, tandis qu’il agit en fait plus réactif à bas régime et il ne marteau de Thor. consomme rien ou presque pour un À bord, design très suédois, Volvo V90 D5 AWD engin d’une telle puissance. Il se clair, épuré, ce qui amplifie l’immarie en outre à merveille avec la pression d’espace.Le confort atteint Dimensions L : 4 940 mm ; l : 1 880 mm ; H : 1 480 mm. boîte automatique à huit rapports. des sommets même si le tunnel Charges utiles Poids : 1817 kg. Volume du coffre : 560 à D’autres motorisations sont propocentral s’avère un brin envahissant 1 526 l. Réservoir : 60 l. Roue de secours : non, kit anticrevaison. sées : un D3 de 150 chevaux (en pour le passager placé au milieu de “boîte 6”manuelle ou Geartronic 6 la banquette.Les mélomanes se déMoteur 4 cylindres turbo Diesel 1 969 cm3. et même 8, pour la version AWD), lecteront d’une sono optionnelle Puissance : 235 ch. Couple : 480 Nm de 1 750 à 2,250 tr/mn. un D4 de 190 chevaux ou encore, Bowers & Wilkins. La sécurité deTransmission : intégrale, boîte auto à 8 rapports. cette fois en essence, un T5 de meure une obsession chez Volvo.La 254 chevaux,voire un bestial T6 de marque s’est fixé une ambition Performances 240 km/h. 0 à 100 km/h : 7,2 sec. 320 chevaux. Prévoir quand même toute à son honneur: « Plus aucun 4,9 l/100 km. Rejets CO2 : 129 g/km. un petit budget pour les options.Sur mort ni blessé grave » dans ses voice point aussi,Volvo marche sur les tures à l’horizon 2020.Pour l’heure, Prix À partir de 56 450 euros. brisées des allemandes... elle se pare des systèmes actifs et ◆
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Ils sont sortis du bois…
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Quand octobre et novembre arrivent, l’art animalier délie toutes les langues. Quelques rapaces, étonnamment, via livres et aquarelles, entrent en scène.“Le Hibou” de Pablo Picasso, par exemple, s’offre un vol en haute atmosphère. Et la dispersion d’une partie de la bibliothèque du Verne montre que la littérature cynégétique est un trésor qu’on ne saurait maltraiter.“Silence, moteur, ça tourne”.
Cyril Duval www.facebook.com/duvalencheres
1. Cette magnifique “Diane” de Paul Howard Manship a joué les premiers rôles à 685 000 euros. 2. Cette étude de tigre de Vincenzo Migliaro s’est échangée à 4 700 euros. 3. Cet “Harphang, vol de dos” de Vincent Munier est monté jusqu’à 5 700 euros. 4. Vente animalière phare de l’année, “le Hibou” de Pablo Picasso a été cédé à 2,28 millions d’euros. 5. Cet ibex de Mongolie (“Capra Sibirica”) prélevé en 1991 est parti à 640 euros. 6. Cet “Ours blanc” de François Pompon a atteint 26 250 euros. 7. Ce “Barcode Leopard” de Banksy a séduit un acheteur à 13 000 euros.
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◆ C’est en pleine nature, dans la Sarthe, et dans un cadre exceptionnel, le château d’Amenon, que commence le 4 septembre notre compte rendu trimestriel.La 5e Fête de la chasse et de la nature rassemblait en effet le monde de la chasse dans la Sarthe et Me Cyril Duval y allait de sa touche en organisant une vente aux enchères. Deux Karl Reille (1886-1975) étaient enlevés de très belle manière: une gouache (29 cm sur 41,5), Chasse à courre au cerf, bat-l’eau, à 6800 euros,bien au-dessus de son estimation;et une aquarelle,Chasse à courre au cerf (19 cm sur 14,5) à 2800,également au-dessus de son estimation. Et enfin, une aquarelle et gouache humoristique (35 cm sur 50,5) d’O’Klein (1893-1985) triplait son estimation haute à 920 euros.
Millon & Associés www.millon-associes.com
◆ Retour à Paris,le 16 septembre,pour une vente Mobilier et objets d’art. Un Tigre surprenant une antilope, bronze à patine vert nuancé (34 cm sur 57) d’Antoine-Louis Barye (1795-1875), s’offrait un joli parcours à 4000 euros, son estimation.
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PHOTOS : ARTCURIAL - AGUTTES - YANN LE MOUEL - CORNETTE DE SAINT CYR - AGUTTES
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◆ Animalia,art et cynégétique,le 21 octobre rue Rossini à Paris.Un harfang des neiges branchés (Nyctea scandiaca) convainquait un acheteur à 2600 euros, nettement au-dessus de son estimation. Et une Scène de chasse à courre, le passage de la rivière, huile sur toile (47 cm sur 53) d’Eugène Péchaubès (1890-1967),terminait à 800 euros, au-dessus de son estimation.
Aguttes www.aguttes.com
◆ Le 19 septembre,en route pour Lyon et une vente Cabinet de curiosités, histoire naturelle. Un bouquetin des Pyrénées (Capra pyreniaca) en cape tiré dans la Sierra de los Gredos en Espagne en 1969 changeait de main à 400 euros,au-dessus de son estimation.Un ibex de Mongolie (Capra Sibirica) en cape prélevé en 1991 partait facilement au-dessus de son estimation à 640 euros.Un grand koudou (Tragelaphus strepsiceros) en cape collecté en Zambie en 1975 atteignait son estimation à 485 euros.Et enfin,un élan d’Alaska (Alces alces) en cape tiré en Alaska en 1984 atteignait 1785 euros,son estimation. ◆ Dix jours plus tard et lors d’une vacation Arts décoratifs à Neuillysur-Seine une très belle lithographie (28 cm sur 52) figurant une panthère noire marchant d’Auguste Jouve (1846-1905), le père du plus célèbre Paul, était acquise à 380 euros, dans son estimation.
Piguet Hôtel de ventes www.hoteldesventes.ch
◆ Excursion en Suisse entre les 26 et 29 septembre pour une très belle vente Chasse, armes, animalia que nous vous avions annoncée dans notre dernier numéro.Jules Moigniez (1835-1894),et son Chien à l’arrêt (bronze à patine dorée,19 cm de haut),atteignait 280 euros, son estimation. Un lion, okimono miniature en ivoire japonaise de l’époque meiji (entre 1868 et 1912), était acquis à 1400 euros, près de trois fois son estimation haute.Et enfin un loup gris (Canis lupus lupus) naturalisé en situation (68 cm sur 150) flirtait avec son estimation basse à 880 euros.
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Bonhams www.bonhams.com
◆ C’est à Londres que, le 28 septembre, l’on pouvait trouver des œuvres cynégétiques lors de la vente XIXe siècle européen, art victorien et impressionnisme anglais.Une étude de tigre,huile sur toile (19,5 cm sur 29) de Vincenzo Migliaro (1858-1938), s’échangeait à 4700 euros.Un Fauconnier,aquarelle (60 cm sur 40) de Paul Joanovitch (1859-1957), finissait à 8000 euros. Deux aquarelles d’Archibal Thorburn (1860-1935) suscitaient un flot d’enchères: Poules et coq faisans (27 cm sur 37) jusqu’à 26000 euros; et Bécasse dans un paysage d’hiver (37 cm sur 55) à 46000 euros. ◆ Le 2 novembre, à New York cette fois et une vacation Art européen du XIXe.La Pause,huile sur toile (51,5 cm sur 76) figurant un équipage de vènerie faisant une halte de Heywood Hardy (18431933), était cédée à 5 900 euros. Le Jeune Maître, huile sur toile (52,7 cm sur 60,8) de John Sargent Noble (1848-1896), était emportée à 11800 euros. Et Deux pointers à l’arrêt,autre huile sur toile de Percival Rosseau (1859-1937), faisait un heureux à 23500 euros. ◆ Toujours à New York, pour une vente Art américain et une enchère au coude à coude. À 685000 euros, une magnifique Diane, bronze à patine (97 cm de haut) de fonte Valsuani de Paul Howard Manship (1885-1966), tenait la vedette. >>
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PHOTOS : BONHAMS - RIEUNIER-DE MUIZON - ÉRIC PILLON - SOTHEBY’S
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1. Ce “Busard commun” de John Selby s’est échangé à 10000 euros. 2. Ce “Jeune Maître” de John Sargent Noble à 11800. 3. Ce “Cerf frottant ses bois et biche au repos” d’AntoineLouis Barye à 2 300. 4. Cette “Chasse à courre” de Maurice Toussaint à 750.
Yann Le Mouel www.yannlemouel.com
◆ Un Ours blanc, bronze à patine noire (25 cm sur 45) de François Pompon (18551933) à la cire perdue Valsuani,figurait au programme de la venteTableaux et sculptures modernes chez Drouot le 30 septembre.Il franchissait son estimation haute à 26250 euros.
BD Enchères www.bdencheres.be
◆ Toujours le 2 octobre à Liège pour une vacation BD. Et un étonnant tigre réalisé par Frank (né en 1956), crayon gras et aquarelle (103 cm sur 67), s’échangeait à 1400 euros, son estimation.
vente Maîtres anciens du XIXe siècle.Une paire d’huiles (80 cm sur 94) d’Étienne Jeaurat (1699-1789), dont une montrant des Perdreaux,bécasse,cuivre sur un entablement, était acquise à 3640 euros, sous son estimation. Et un Tigre qui marche d’Antoine-Louis Barye, bronze à patine brun vert (21,5 cm sur 42) de fonte Barbedienne, doublait son estimation à 5400 euros. ◆ Toujours au Rond-Point le 26 octobre pour une vacation Curiosités,histoire naturelle. Un couple de faucon crécerelle de 1903 et 1904 avec Cites ne tardait pas à trouver acquéreur à 1400 euros, bien au-dessus de leur estimation. Un grand koudou en cape parvenait à peine à son estimation à 350 euros.Tout comme un éland de Livingstone (Taurotragus oryx) en cape à 250 euros. Un ibex de Sibérie prélevé au Tadjikistan finissait lui à 380 euros.
Delon Hoebanx www.delon-hoebanx.com Artcurial www.artcurial.com
◆ De plus en plus fréquent, l’art des rues (associé à la BD ce jourlà) donnait rendez-vous aux amateurs à Hong Kong le 3 octobre.Un amusant Barcode Leopard, de Banksy (artiste anglais né en 1974),séduisait un acheteur à 13000 euros, au-dessus de son estimation. ◆ Retour au centre historique du Rond-Point le 11 octobre avec une
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◆ C’est à l’occasion d’une vente allant de Vieux papiers à l’art cynégétique le 4 octobre que cette jeune société proposait, salle Rossini, une Nature morte au lièvre,fine aquarelle (80 cm sur 59) d’Henri de Linarès (1904-1987).À 1200 euros,elle atteignait son estimation. Même destinée pour une Nature morte au renard, huile sur toile (100 cm sur 74) de Félix Clouet (?-1881), à 1100 euros. >>
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Sotheby’s www.sothebys.com
◆ Tout nemrod averti piaffait d’impatience depuis l’annonce de la vente d’une partie de la bibliothèque du Verne le 5 octobre à Paris. Les grands noms de la littérature cynégétique étaient aux premières loges dont voici une très courte sélection.Charles d’Arcussia (1547-1619),et sa Fauconnerie (une édition très estimée et très recherchée de 1608), s’offrait une belle approche à 6875 euros,dans son estimation.Même cheminement pour la Chasse comportant douze planches lithographiées cynégétiques et humoristiques d’Honoré Daumier (1808-1879) à 6250 euros.Jacques du Fouilloux (1519-1580), et sa Vènerie (édition originale de 1561 d’une grande rareté), faisait trembler la salle avant que son ouvrage ne soit emporté à 267000 euros,le double de son estimation.Un Raboliot de Maurice Genevoix (1890-1980) édité en 1928 par le Cercle parisien du livre et illustré et dédicacé par Mathurin Méheut (18821958) comprenant deux aquarelles et deux menus pour le dîner du Cercle franchissait son estimation à 3250 euros. Joseph Oberthür, Louis Pergaud… la liste était longue et fournie des écrivains et illustrateurs au menu de cette vacation.Avant que ne claque le marteau de Me Pierre Mothes à 519000 euros pour Des Déduits de chasse de Gaston Poebus (1331-1391) édité vers 1505-1510.Deux fois son estimation haute! ◆ Le 15 novembre, nouvelle évocation de la fauconnerie avec, dans le cadre de la vente Voyages, cartes et histoire naturelle à Londres, une aquarelle, (48 cm sur 38) de John Selby (1788-1867) figurant une forme (une femelle) de Busard commun.À 10000 euros,elle fai-
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PHOTOS : CHRISTIE’S - DAGUERRE - BONHAMS - PIGUET HÔTEL DES VENTES DE GENÈVE
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1. Ce “Fauconnier” de Paul Joanovitch a terminé à 8 000 euros. 2. Ce “Braque à l’affût” de Pierre-Jules Mêne à 1000. 3. Ces “Bécasses en automne”, de George Browne, à 8800. 3. Ce lion, okimono miniature en ivoire japonaise de l’époque meiji (entre 1868 et 1912), à 1 400 euros.
sait mieux que son estimation.Du même auteur une forme de Faucon pèlerin (aquarelle, 41,5 cm sur 26,4) entrait dans sa fourchette d’estimation à 13100 euros.
Daguerre www.audap-mirabaud.com
◆ Direction Semur-en-Auxois en Côte-d’Or le 9 octobre. PierreJules Mêne (1810-1879),et son Braque à l’affût,bronze à patine brune (12 cm sur 21) parvenait à 1000 euros,au-dessus de son estimation.
Audap & Mirabaud www.audap-mirabaud.com
◆ Au “menu” de Curiosités et civilisations chez Drouot le 10 octobre, un hibou grand duc (Bubo bubo) naturalisé sur branche. À 1380 euros, il trouvait facilement acquéreur. ◆ Le 15 novembre, chez Drouot, avec une vacation Souvenirs historiques, chasse.Plusieurs huiles sur toile de Roger Reboussin (18811965) passaient sous le marteau au-dessus de leur estimation.Comme cette Buse dans la campagne (17 cm sur 36), à 320; ces Renardeaux jouant (50,5 sur 65),à 1350; cet Envol de bécasses (33,5 cm sur 41),à 1300; ou encore ce Renard et sa proie (36,5 cm sur 46), à 500. >>
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nous avons pensé à tout, de sorte que vous n’ayez plus de soucis à vous faire.
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Le B15 est le digne héritier du légendaire B25. Différents modèles de B15 avec leurs finitions et gravures artisanales à haute valeur ajoutée vous sont proposées à partir de 14.000 EUR. Tous nos B15 sont éprouvés billes d’acier.
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Enchères 1
IER SARR
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RIL DUVA
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P & MIRA
BAUD
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: TESS PHOTOS
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1. Cette “Bécasse” de Roger Reboussin a été cédée à 550 euros. 3. Cette “Chasse à courre au cerf” de Karl Reille à 6 800 euros. 4. Ce dessin humoristique d’O’Klein à 920 euros. 5. Ce grand duc (“Bubo bubo”) à 1380 euros.
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Christie’s www.christies.com
◆ Direction Big Apple les 13-14 octobre avec une vente Living with Art.Deux gravures de Carl Rungius (1869-1959) changeaient de main logiquement: un Cerf (20,3 cm 27,9) à 4475 euros,au-dessus de son estimation; les Habitants de la falaise (20,3 cm 27,9) figurant des mouflons, à 2830 euros, dans son estimation. Bécasses,en automne, huile sur toile (76,2 cm sur 55,9) de George Browne (1918-1958), séduisait un acheteur à 8800 euros, au-dessus de son estimation. Et Deux léopards,huile sur toile (75 cm sur 127) de Donald Grant (1930-2001), atteignait sans peine son estimation à 5300 euros. ◆ Impossible de résister à ce petit bijou d’inventivité,le 16 novembre à New York à l’occasion d’une vente Impressionnisme et art moderne. Le Hibou (rouge et blanc),sculpture (33,6 cm sur 34,3) de Pablo Picasso (1881-1973),déclenchait une bataille d’enchères et s’envolait à 2,28 millions d’euros, près d’un million au-dessus de son estimation haute!
Éric Pillon www.pillon-encheres.com
◆ Partons pour Versailles,le 16 octobre et une vacation Tableaux anciens. Deux témoignages cynégétiques de belle tenue à des budgets corrects. Le Chien, aquatinte (36,5 cm sur 29) de Léon Danchin (1887-1938), s’échangeait à seulement 100 euros, juste son estima-
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tion.Et la Chasse à courre, gouache (43 cm sur 53) de Maurice Toussaint (1882-1974), faisait un heureux à 750 euros.
Tajan www.tajan.com
◆ Retour à Paris à l’EspaceTajan dans le VIIIe pour une vacationTableaux anciens et du XIXe le 17 octobre.Une subtile Nature morte au lièvre,colvert et grives,huile sur toile (65 cm sur 92) d’Arthur Brunel de Neuville (1852-1941),finissait dans son estimation à 1500 euros.
Tessier & Sarrou www.neret-tessier.com
◆ Drouot, le 19 octobre et une vente chasse. Bécasse,une très belle aquarelle (31 cm sur 24) de Roger Reboussin,faisait 550 euros seulement, son estimation. Une belle acquisition comme nous les défendons dans ces colonnes.
Rossini www.rossini.fr
◆ Grande vente de bronzes d’Antoine-Louis Barye, le 18 octobre, lors de la dispersion de la collection Dieterle,rue Rossini dans le IXe. Parmi lesquels, un Daim (à patine brune, 15,6 cm sur 18,3) parti à 3000 euros, son estimation; un Crocodile (à patine brune, 3,5 cm sur
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PHOTOS : BD ENCHÈRES -TAJAN - SOTHEBY’S
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1. “Les Déduits de chasse” de Gaston Poebus ont foudroyé l’assistance à 519 000 euros. 2. Ce “Faucon pèlerin” de John Selby est parti à 13100 euros 3. Ce tigre réalisé par Frank à 1400 euros. 4. Cette “Nature morte au lièvre, colvert et grives” d’Arthur Brunel de Neuville à 1 500 euros.
19,6) à 9000, mieux que son estimation; un Cerf à l’écoute (à patine brune, 18,9 cm sur 16,4) à 14500, le double de son estimation; un Éléphant d’Asie (à patine brune,13,8 sur 19,1) à 20000,plus du double de son estimation; un Lapin,oreilles dressées (à patine brune, 5,7 cm sur 7,3) à 2800,mieux que son estimation;et un JeuneTigre qui marche (à patine brune,10,6 cm sur 19) à 4800 euros,son estimation.
Osenat www.osenat.fr/
◆ Poursuivons à Fontainebleau,le 13 novembre avec une vente L’Esprit du XIXe et une Chasse à courre,huile sur toile (petites restaurations, 60 cm sur 92) d’Eugène Péchaubès.À 750 euros,elle dépassait son estimation. Et une Scène de chasse à courre (60 cm sur 81) de M. Guillebert (XIXe siècle) entrait dans son estimation à 1000 euros.
Cornette de Saint Cyr www.cornettedesaintcyr.fr
◆ Une vacation Photographie,le 14 novembre,avenue Hoche,Paris VIIIe. Un Harphang, vol de dos, (tirage subligraphie de haute qualité, 100 cm sur 150) de Vincent Munier (né en 1976) parvenait à son estimation à 5700 euros. Et, du même auteur, le Portrait loup blanc dans la brume (tirage subligraphie de haute qualité,100 cm sur 150) dépassait son estimation à 6600 euros.
Ader www.ader-paris.fr
◆ Toujours à Paris dans le IXe cette fois pour une vente Tableaux modernes le 3 novembre. Un Chien et faisan,huile sur toile (92 cm
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sur 73) de Charles-André Reyne (1873-1917), changeait de main à 750 euros, mieux que son estimation haute. ◆ Même lieu de rendez-vous et une vacation Dessins anciens et modernes le 18 novembre cette fois. Un Lion couché,aquarelle (21 cm sur 27) de Gustave Surand (1860-1937), était cédée à 1700 euros, son estimation. Un Épagneul à l’arrêt,autre aquarelle (51,7 cm sur 73) de Riab (1898-1975),était vendue à 2200 euros,bien mieux que son estimation.Et deux aquarelles de dimensions identiques (34 cm sur 49) et de Charles-Olivier de Penne (1831-1897) étaient acquises à petit prix (550 euros): Deux chiens en bord de rivière et Deux chiens à l’arrêt.
Rieunier-De Muizon www.rieunier-associes.com
◆ Pour finir cette boucle trimestrielle, collectionneurs et amateurs se pressaient au 9,rue Drouot à Paris le 21 novembre pour une vente Bronzes animaliers, tableaux du XIXe pour laquelle notre ami Guy de Labretoigne était expert.Impossible de vous offrir une vision détaillée. Signalons néanmoins ces Deux chiens de vènerie couplés,bronze à patine brune (12 cm sur 15) d’Alfred Dubucand (1828-1894) qui faisait un heureux à 650 euros, moins que son estimation. Ce Cerf frottant ses bois et biche au repos,bronze à patine brune (22 cm sur 22) d’Antoine-Louis Barye, qui doublait son estimation haute à 2300 euros.Et enfin,Ils passent… laies et marcassins, groupe de neuf sangliers (15 cm sur 110) d’Anne Nicolle (née le 20 juillet 1958),qui partait à 5500 euros, dans son estimation.
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Signets g Les Pieds sur terre de Nicolas Vanier
Sangliers, une passion de Laurent Cabanu, photos de Serge Lardos
de chez soi,à regarder les arbres,la terre,la pluie, le gel, le soleil,les saisons,l’eau. Une invitation à regarder ce que fait l’homme de cet environnement qui nous a été légué avant que ne déboulent dans nos poches, nos sacs de voyages, sur nos tables basses, nos bureaux, le monde numérique et ses promesses virtuelles.Une invitation à comprendre les mécanismes régissant les choses de la nature. L’étape essentielle: la curiosité. Elle fait partie de notre“logiciel”et est fâcheusement centrée aujourd’hui sur soi et la vie des autres. Curieuse erreur.Ne lorgnons pas du côté des écologistes, ils n’ont qu’une réponse militante.Alors arrêtons le monde quelques quarts d’heure choisis pour se plonger dans le livre de Nicolas Vanier, qui chemine, depuis tout temps, sur la route de l’aventure, surtout celle du Grand Nord souvent avec ses chiens. Qu’y trouve-ton? Le bon sens qui nous fait défaut. Celui de la terre. En redécoupant son ouvrage en mois, en chapitres récurrents (Milieu et phénomènes naturels,Le monde animal, L’homme et la nature, À l’autre bout du monde) et en sous-chapitres (milieu, météo, ciel pour le premier par exemple), tous les équilibres sont décortiqués avec minutie et sobriété accompagnés du point de vue de Nicolas Vanier sur chaque sujet: sur l’énergie, « Je reste convaincue que notre salut énergétique viendra,pour une large part,du soleil », la chasse « refusons l’amalgame,il reste des chasseurs responsables,respectueux d’une nature qu’ils aiment et donc protègent,et d’où,de temps à autre,ils prélèvent quelques canards,sangliers… » Les abeilles, le chamois, le nucléaire, les vendanges, la cabane, les sujets sont pluriels et leur évocation raisonnée, sans jugement débridé et dans le but affirmé de protéger sans“piocher dans le capital”. Un ouvrage intelligible sans moralisme.Éric Lerouge
le sanglier sont nombreuses mais sa symbolique,elle,est universelle.Laurent Cabanau est spécialiste de la bête noire en France et dans le monde. Il avait donc toute légitimité à nous offrir ce beau livre consacré à cet animal mythique. Vous y retrouverez tout ce qu’il faut savoir sur ce gibier: son histoire,son alimentation,sa reproduction,sa vie sociale ou encore les différentes manières de le chasser.L’auteur répond aussi synthétiquement et clairement à des questions atypiques: Le sanglier a-t-il du goût? Voit-il les couleurs? Ou communiquet-il? Quelques encadrés viennent dynamiser la lecture comme l’évolution de la dentition en fonction de l’âge du sanglier. Les photographies de Serge Lardos illustrent à merveille l’ouvrage. Elles nous montrent l’animal sous tous les plans: en pleine course,à la chasse, en rut ou en compagnies. On apprécie aussi les quelques idées de recettes autour du gibier qui conclut l’ouvrage ainsi que le glossaire des termes relatifs au sanglier et à ses chasses. Loin d’être une encyclopédie monotone sur les caractéristiques du sanglier, ce beau livre agréable à parcourir trouvera sûrement une place au pied de votre sapin. Anne Deram
◆◆◆ C’est une invitation. Une invitation à sortir
Éditions de La Martinière,456 pages,34,90 €.
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◆◆◆ Le goret, le gori,le cochon ou lo singlar.Les appellations pour désigner
Éditions du Sud Ouest,144 pages,19,90 €.
D’ombres et de flammes
de Pierric Guittaut ◆◆ Né à Melun en 1974,ce responsable qualité dans l’industrie aéronautique vit depuis plus de trente ans dans le Berry,une région aussi connue pour ses relations avec la superstition que celle où il place l’action de son second roman noir: la Sologne.Le major de gendarmerie Fabrice Remangeon renvoyé dans son village natal après une faute professionnelle part sur les traces de braconneurs laissant derrière eux les dépouilles de grands animaux.Confronté à son passé et à son déni de la profession de son défunt père,sorcier, l’enquêteur se lance à la poursuite des coupables.Il croit revoir, sous les traits d’une autre, Élise, son épouse disparue dix ans auparavant.Puis son meilleur ami, mort jeune, apparaît dans la nuit! Des incidents étranges se multiplient autour du militaire. L’assassinat d’une jeune collègue amplifie sa volonté de résoudre toutes ces énigmes. L’enquête est bien troussée, l’atmosphère rendue avec justesse et les personnages semblent vrais. En revanche l’emploi permanent d’adjectifs superfétatoires alourdit et ralentit cette marche à travers la forêt des mots! Manifestement Pierric Guittaut connaît la chasse et apprécie la nature. Il faudrait cependant qu’il réussisse, dans son prochain livre, à alléger ses descriptions, en particulier celles des femmes et des scènes de sexe, frisant parfois le ridicule.Dommage! Stéphanie Leclair De Marco Gallimard,299 pages,18 €.
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Scènes de chasse en Allemagne Rayski/Baselitz de Gilbert Titeux
◆◆◆ Le tableau de Ludwig Knaus montre un garde-
forestier en sa masure fumant une longue pipe, une femme alimente un immense poêle émaillé comme on en trouve de part et d’autre du Rhin,trois chiens de chasse sont à ses pieds,fusil, poire à poudre,gibecière, casquette au crochet jouxtent trophées de cerf et de brocards.Une autre toile,celle de Carl Friedrich Deiker, dévoile le dernier combat d’un sanglier au ferme par des mâtins dans un paysage de neige. Un morceau de bravoure et de férocité. L’œuvre de Ferdinand von Rayski, Lièvre dans la neige,nous précipite elle dans une nature hivernale, authentique et farouche. La lumière bleu-violet est déclinante, le gîte est loin, le lièvre cherche à se nourrir. Ces trois scènes cynégétiques sont tirées du délicieux ouvrage de Gilbert Titeux édité à l’occasion de l’exposition Rayski/Baselitz en ce moment au Musée de la Chasse et de la Nature et dont il est le commissaire général. Entre histoire et histoire de l’art, cette étude préfacée par Claude d’Anthenaise (conservateur du musée) et richement documentée évoque la chasse en Allemagne depuis l’avènement du Revierjagdsystem (“système de chasse par territoire”) en 1848 – toujours en vigueur aujourd’hui, il codifie le droit de chasse et neutralise les us et coutumes féodaux– à des scènes du XXe siècle. Pour finir sur un parallèle avec les œuvres déroutantes d’un peintre contemporain, Georg Baselitz qui affiche sa filiation avec Rayski et Gustave Courbet. Ce Revierjagdsystem prit donc le parti de la gestion de territoire en affirmant que « la nature constitue un patrimoine qu’il faut gérer et conserver », précise Gilbert Titeux. Qui sera vite accompagné par une éthique cynégétique. En 1875, la Fédération allemande de chasse clamera même: « Nous voulons une chasse respectable!», bien évidemment de la réglementation.La pratique du chasseur (Waidmann) appliquant la règle (Waidgerecht) se différenciera du tireur ou du chasseur du dimanche. Cette culture cynégétique germanique se traduira dans les représentations de scènes de chasse, conformes en somme aux exigences. Une ligne de conduite que l’on retrouvera au fil des courants de pensées artistiques: romantisme, réalisme, naturalisme, impressionnisme, pointillisme, expressionisme… S’attachant, avec prudence,nuances et méthode à l’évolution cynégétique et artistique,notre auteur offre ici un témoignage éclairé que les disciples de Saint-Hubert français apprécieront sans nul doute avec délectation. E. L. Musée de la Chasse et de la Nature,240 pages,39 €.
Jack London L’Appel du grand ailleurs d’Olivier Weber
◆◆◆ L’image au tirage grossier, nous étions au commencement de
la photographie, en dit long. Un enfant, godasses lacées de ficelles,pantalon de tissus de toile épaisse, chemise blanche ternie, casquette de docker écossais, est plongé dans la lecture d’un livre“encyclopédique”deux coudes appuyés sur la table. Nous sommes en 1886 dans un de ces bars d’Oakland où les princesses de la nuit et les marins hirsutes oublient l’arrogance de leur destin. Ce jeune garçon a 10 ans, c’est Jack London. Depuis sa rencontre avec Ina Coolbrith, bibliothécaire, belle et jeune poétesse, il a rengainé ses bagarres de rue et oublie la crasse misère de la crique de San Antonio pour la lecture de livres d’aventure, de récits de voyage, d’essais historiques. Chaque mot qui enrichit son vocabulaire trouve enfin sa place: il avait vécu la grammaire de la vie des rues, il fait l’apprentissage de la syntaxe de l’écriture. L’élève est doué. Grâce à son père adoptif, John London, il découvre de temps à autre les plaisirs de la pêche, de la chasse à la sauvagine mais, pour des raisons de survie, il doit s’émanciper. Nous le retrouvons, pour 10cents, dans l’enfer d’une conserverie à l’âge de 13 ans puis le pillage d’huîtres… Taraudé par le désir d’horizons plus vastes, il s’engage pour une saison de chasse aux phoques, fait de la prison à son retour à San Francisco,va d’errance en petits jobs, et se fait même chercheur d’or.C’est en 1899 que The Overland Monthly accepte enfin de publier une de ses nouvelles. La consécration arrive en 1903, avec l’Appel sauvage. Il est plus sage que les cent vies de cet auteur phare vous soient contées avec aisance par Olivier Weber, journaliste et écrivain. Images d’époques choisies sur le volet à l’appui, il vous emportera sur le chemin de ce loup parmi les hommes. E. L. Paulsen,320 pages,56 €.
Chasse du gibier par milieu de Pascal Durantel
◆◆ La chasse synonyme de destruction
écologique? Au contraire! Pratiquée avec raison,notre passion contribue à la sauvegarde des nombreuses espèces qui peuplent forêts et plaines. Cet ouvrage vous donne l’opportunité d’être acteur de cette pérennisation possible grâce à une régulation de la vie sauvage. Divisé en catégorie de gibier (sanglier, cerf, mouflon ou encore bécassine), ce livre est un vrai guide pratique qui analyse en détail toutes les techniques de chasse en fonction du gibier.Vous pourrez parcourir cet ouvrage truffé d’informations utiles à une chasse de « gestion de l’environnement » comme un mode d’emploi. Chaque“fiche” indique le biotope du gibier,les facteurs de régression de leur population, les modes de chasse et races de chiens à privilégier (le beagle par exemple pour le chevreuil).Vous trouverez également des précisions synthétiques sur les ruses de certains animaux ou sur les armes et munitions préconisées pour chasser le sanglier ou les limicoles. Un glossaire en fin d’ouvrage le complète avec pertinence.Afin de vérifier rapidement certains termes parfois complexes. Facile et agréable à lire, ce recueil de conseils vous permettra d’allier passion pour la chasse et respect de la nature. A. D. Artémis,Bibliothèque du Chasseur,160 pages,22 €.
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Signets g Bières et Gibiers de Pierre Mercier de Beaurouvre
Gordon-Cummings
Cinq ans de chasse dans l’intérieur de l’Afrique méridionale
◆◆◆ On ne dira jamais assez combien la bière peut être une alliée
◆◆◆ Publié en France sous le double parrainage d’Alexandre
Dumas et de Daniel Henriot, en 1860 pour le premier et en 2016 pour le second, l’ouvrage de Gordon-Cumming Cinq ans de chasse dans l’intérieur de l’Afrique Méridionale a la chance d’être réédité par les Éditions Montbel. Il enrichit à son tour chez celles-ci et de superbe manière la collection“Les Aventuriers Voyageurs”que nous évoquons régulièrement dans ces colonnes. Haut en couleur,sont les mots qui viennent d’emblée à l’esprit dès les premiers chapitres de ce livre passionnant. Et en matière de couleur, l’extravagant Écossais s’y entendait qui ne dédaignait pas d’arborer même au cœur de l’Afrique la tenue traditionnelle au premier rang de laquelle le kilt jaune et vert de son clan. Mais l’originalité du personnage ne saurait se cantonner à des détails vestimentaires et faire oublier de réelles qualités de coureur de bois – ou plutôt de savane – et un courage indéniable qu’il mit au service de sa passion pour la chasse des grands fauves.Celle-ci presque à la même époque que notre Jules Gérard national lui value le surnom de“Chasseur de lion”, Gérard quant à lui étant affublé de celui de“Tueur de lion”.Le parcours des deux hommes est d’ailleurs similaire à bien des égards. Tout comme son homologue français, après un passage sous les armes, Gordon-Cummings fait le choix de se consacrer exclusivement à la chasse et à l’exploration du continent africain. L’une et l’autre vont l’amener à côtoyer des hommes tels que David Livingstone avec lequel il aura au demeurant quelques démêlées et qui n’hésitait pas à voir en Gordon-Cummings « a mad sort of Scotchman » ou en d’autres termes,“une sorte d’Écossais fou”.Alors,fou Gordon-Cummings? Peut-être de cette sorte de sublime folie qui fait les aventuriers et les héros solitaires et attachants. Son livre en tous les cas nous brosse le portrait d’un homme qui, sous son kilt,“en avait une paire”et dont nous nous plaisons à croire qu’il a rejoint le panthéon des“Grands Chasseurs devant l’éternel”. Guillaume Beau de Loménie Éditions de Montbel,440 pages,25 €.
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non négligeable de la gastronomie, notamment en s’unissant au gibier. Mais il y a des règles à observer pour qu’elle y trouve la meilleure place et c’est ce que Pierre Mercier de Beaurouvre s’ingénie à nous expliquer tout au long des pages de son livre. Ce récidiviste – on lui doit déjà les ouvrages Cidres et Gibiers et Cueillette et Gibiers, dans la collection Cuisine & Saveurs dirigée par Anne Gruet – nous montre cette fois non seulement qu’il aime le gibier, mais encore qu’il trouve du bonheur à le préparer, à le déguster entre amis et, parfois, dans les restaurants spécialisés! Les recettes détaillées, traditionnelles et originales, traitant aussi bien de la plume que du poil, sont là pour le prouver. L’auteur remonte d’abord le fil de la bière, en explorant ses origines, son histoire – car elle en a une,“vieille comme le monde” (les Sumériens brassaient déjà…), riche en péripéties et aussi intéressante que celle du vin – et son élaboration, du maltage à la dégustation, de la cervoise familiale à l’avènement du brassage industriel. Dans le chapitre France et Belgique, il unit le coq gaulois au lion des Flandres pour souligner que les deux pays sont « aux origines des grandes bières de garde », en s’étendant plus particulièrement sur les bières d’abbayes. L’Irlande et l’Allemagne l’ont élevée au rang d’institution! Leur chapitre relate la saga Guiness, avant de souligner que l’importance culturelle, commerciale et historique de la bière allemande provient d’une loi promulguée en 1500, toujours en vigueur dans certaines villes allemandes. Une brève référence au reste du monde (Asie, États-Unis, Amérique du Sud,Afrique…) clôture le prologue. Chaque recette mentionne la bière qui la met le mieux en valeur et, pour certaines, donne l’adresse du restaurant créateur… Antilope, canard et oie, cerf et daim, chamois et mouflon, chevreuil, faisan, lièvre et lapin, perdreaux et sanglier jalonnent des pages dont la seule lecture fait saliver à l’avance. Particulièrement remarqué: le potjevleesch à la Goudale, grand classique de la gastronomie du Nord, revisité avec du gibier et qui réunit sanglier, chevreuil, garenne et faisan, « servi dans sa gelée parfumée,posé sur des frites brûlantes »… Pierre Mercier de Beaurouvre ne semble pas près d’oublier ce mets, dégusté à l’occasion d’une nuit de hutte où les canards ne sont pas passés… Mais qu’importe. Quel bonheur! conclut-il. Pour concocter des dîners de chasse dignes de ce nom. Marie-Claude Fondanaux Éditions de Montbel,Cuisines et Saveurs,96 pages,22 €.
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Signets g Mystérieuse Bécasse
de Jean-Michel Desplos ◆◆◆ La bécasse est une grande dame mystérieuse et discrète. La chasser est un défi. Toujours prête à s’enfuir,elle sait se rendre invisible grâce à des techniques dont elle seule détient le secret.Avec Mystérieuse bécasse,JeanMichel Desplos tente de percer quelques-uns de ses mystères. L’auteur explore la bécasse des bois (Scolopax rusticola) dans ses aspects les plus variés.Ses caractéristiques sont regroupées dans une fiche signalétique détaillée (alimentation, envergure, plumage…). Il répond aussi à quelques questions que beaucoup de bécassiers se posent. Comment la repérer dans les immenses sous-bois? Comment déterminer son âge en fonction de son plumage? L’auteur appuie ses explications grâce à des cartes détaillées sur la migration de la“Grande Dame au long bec”et zones géographiques occupées par cette migratrice nocturne (de l’extrême Ouest européen à l’extrême Est asiatique). Certaines bécasses détiennent d’ailleurs des records de distance parcourue. Comme celle qui a été reprise à Tartas en 2013 alors qu’elle avait été baguée en 2010 à Moscou – distants de 3285 kilomètres! Des anecdotes agrémentent intelligemment le livre qui comprend aussi des récits de chasses et des portraits de bécassiers et de leurs fidèles chiens d’arrêt. On apprécie les recettes proposées comme“La bécasse au foie gras flambée à l’armagnac”qui dévoile déjà un doux fumet dans notre cuisine. L’iconographie est agréable. On regrette cependant l’absence de photos de bécasses au naturel pour en saisir toute leur splendeur. Ce panorama de la“Reine des bois” demeure exhaustif et intéressera tous les amoureux de l’oiseau qui souhaitent approfondir leurs connaissances ou contempler un recueil de qualité. Un beau livre à offrir ou à s’offrir. A. D. Éditions Sud Ouest,144 pages,28,50 €.
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50 histoires de chasse
◆◆◆ Le Club de la Chasse et de la Nature fête de la plus belle des manières
ses cinquante ans. En effet, il a demandé à cinquante de ses membres, des plus illustres aux plus jeunes, une histoire,un récit,un souvenir, un poème. Comme le souligne Agnès Després,sa directrice,qui a coordonné le recueil, l’ensemble des contributeurs prouve que l’on peut aussi bien manier la plume que le fusil.Vous trouverez au fil des pages des récits de transmissions et d’apprentissage de l’observation,de la recherche et de l’approche.Tous ces textes nous ramènent aux sensations profondes et vitales que la chasse nous procure. Comme le dit si bien Laure de Rohan Chabot à la fin de son récit « j’avais l’âme marquée,au fer rouge et à jamais,par une émotion de chasse que, depuis ce jour,je n’ai jamais cessé de renouveler ». C’est par là que l’on comprend la passion qui anime tous ces hommes et femmes pour retrouver les émotions vraies du contact originel avec la nature,dans ce qu’elle peut avoir d’immuable,de sauvage et de violent parfois. Voilà un très beau cadeau pour cette fin d’année qui convient aussi bien aux chasseurs qu’aux non-chasseurs de 7 à 77 ans. L’ouvrage est joliment illustré par Patrice Bac,Estelle Rebottaro et Thibault de Witte.Une belle idée réalisée avec brio. François de Pirey Club de la chasse et de la nature,238 pages,50 €.
Que ferons-nous des canards sauvages?
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◆◆ Un petit livre par son format mais très profond
et instructif. Observés et comptés,les canards sauvages voyagent au fil des saisons. Par ailleurs comme ils s’hybrident avec les canards élevés en captivité ils sont en liberté surveillée.Les canards nous apprennent beaucoup sur la gestion de plus en plus interventionniste de la chasse et notre vision de la conservation de la nature. Cet essai répertorie toutes les nuisances auxquelles est soumis le canard et entre autres les plombs perdus dans les zones humides. Une étude a démontré que les canards sauvages recherchent régulièrement de petits graviers indispensables à leur digestion.Ils confondent les graviers et le plomb perdu et donc sont atteints de saturnisme. Cette étude réalisée en Camargue évalue les densités à plusieurs centaines de milliers de plombs par hectare. Les oiseaux très intoxiqués maigrissent, perdent leur capacité à voler et meurent. Cet exemple parmi tant d’autres montre tout l’intérêt de ce livre très explicite et convaincant sans pour autant être anti chasse mais plaide pour une gestion raisonnée par les chasseurs eux-mêmes de leur environnement. La vertu de la gestion adaptative peut selon les auteurs permettre d’apprendre à expérimenter des voies de collaboration entre tous les acteurs de la chasse. Voilà un livre bienveillant et instructif que tout chasseur de gibiers d’eau se doit de lire. F. de P. Quae,96 pages,10 €.
Jours de C HASSE ◆
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François Baroin
“La chasse est pour moi essentielle et probablement existentielle” entretien réalisé par Pa scale Lorca
À quoi pensez-vous lorsque vous chassez ? Le jeu est justement de ne penser à rien d’autres et progressivement se mettre en harmonie avec la nature. On ne pêche ni ne chasse bien que si l’on se met au diapason, et que l’on se fond modestement danslanature.Ilnefautfairequ’écouter,observer,comprendre et profiter de l’instant. Sur une journée, c’est très difficile d’arriver à cet état. Dans la période estivale, il faut plusieurs jours… Il y a donc souvent une part de frustration. Mais c’est un peu comme la différence entre un roman et un poème.La poésie vous offre des émotions à souffle court qui n’ont pas la même intensité que de rentrer dans une histoire. Il y a un rapport au temps nécessaire, mais l’on peut cueillir
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uneémotionsurl’instantcommeoncueilleunvers,unestrophe, un joli poème. Est-on le même chasseur à 50 ans que lorsque l’on est enfant? Pas du tout. Cela fait trente-cinq ans que j’ai mon permis de chasser et cela en fait quarante-cinq que j’accompagne des chasseurs. J’observe une évolution silencieuse. Ce ne sont pas les mêmes besoins de prédation, pas les mêmes recherches ou la même frénésie.On gère différemment l’ins-
TIM PLOWDEN/ALAMY STOCK PHOTO
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rançois Baroin est l’un de ces hommes qui comptent aujourd’hui le plus dans le paysage politique français.Maire deTroyes depuis 1995, il est aussi sénateur Les Républicains de l’Aube et président de l’Association des maires de France depuis 2014.Plusieurs fois ministre sous les gouvernements Juppé,Villepin et Fillon,il est entré en politique en 1989, dans le sillage de son père Michel Baroin homme politique et grand dirigeant d’entreprises comme les AGF ou la Fnac. C’est ce dernier qui l’initie aux plaisirs de la chasse et de la pêche. Une passion que François Baroin cultive dans la discrétion et l’amour du terroir familial: l’Aube et la Creuse.Dans cet entretien exclusif pour Jours de Chasse, celui qui fut aussi plus jeune député de France, accepte, sans détours, d’en évoquer les ressorts intimes.
tant, on profite de chaque seconde, on sélectionne certainement mieux et l’on relâche aussi beaucoup plus de poissons. Lorsque l’on pêche, l’on ne retient que les prises exceptionnelles,celles qui ont donné lieu à des combats magnifiques et qui racontent une histoire magnifique.S’agissant de la chasse, c’est pareil. On va vers plus de partage avec les amis et des moments de vie. L’acte de chasser demeure en lui-même un acte important mais il n’est plus aussi essentiel que lorsque l’on est jeune chasseur. Il y a une dimension sportive égale-
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ment.Quand on chasse le petit gibier,en Creuse par exemple, on peut parcourir jusqu’à douze kilomètres et l’on rentre lessivé.Faire quatre ou cinq kilomètres dans les torrents nécessite aussi beaucoup de précision pour votre intégrité physique.Alors à 35 ou 51 ans ce n’est pas la même force physique et la même capacité de récupération. Mais cela se gère. Malraux disait, il faut soixante ans pour faire un homme et ensuite il estbonpouragir.Moijepensequ’uneviedechasseur ou de pêcheur se construit jusqu’à la fin du compteur de l’existence car on apprend tous les jours. La chasse,la pêche ne sont-elles pas des prétextes pour voyager et rencontrer d’autres hommes? Ce n’est pas du tout la manière dont je me suisconstruitautourdecespassions.Cesontplutôt des éléments de transmission. Mais c’est vrai que ce sont aussi des acquis de liberté. Les gens le savent peu, mais la chasse était un priviFrançois Baroin avoue aimer toutes les formes de chasse depuis “l’alouette au lège qui a été aboli la nuit du 4 août 1789.Et cela cul levé jusqu’au tir au brocard (page de gauche) sans oublier la chasse en montagne”. leur a donné une dimension extrêmement poPour cet amoureux du terroir, la rivière la Creuse (en haut), est son “grand large” pulaire qui n’a rien à voir avec l’image d’Épinal où il se ressource dès que ses obligations d’homme public lui laissent quelque répit. que les opposants à la chasse – qui par ailleurs ont le droit de développer leurs arguments – ont l’habitude dien.C’est un jardin secret,mais pour autant il ne modifie en de véhiculer. C’est une passion qui fait tomber les frontières rien ma relation aux autres. sociales a priori. La chasse,la pêche,permettent-elles de surmonter Le fait d’être chasseur ou pêcheur change-t-il plus facilement les difficultés de l’existence? la nature des relations entre les hommes? Avoir une passion est toujours une chance. La politique Il est certain que partager la même passion,la même néestévidemmenttrèschronophageetl’actionpubliquenécessite cessité de s’investir avec humilité dans l’accomplissement de beaucoup de force et d’énergie. Je les puise dans la capacité ces rites quotidiens au sein de cette nature, rapproche. L’inde m’évader dans ces passions. Mais la nature n’est pas un tensité qui prévaut dans la présentation des souvenirs, une pansement sur une jambe pour surmonter d’éventuelles difaction de chasse ou de pêche partagée,nourrissent une converficultés professionnelles, c’est un besoin et c’est une joie, ce sation qui ensuite enrichit un échange et structure des relan’est pas un centre de rétablissement. La chasse est une imtions amicales. C’est un engagement qui éloigne du quotimense école de patience.Le rapport au temps devient un élé-
Les confidences de François Baroin
PATRICK IAFRATE
Le sénateur et président de l’Association des maires de France n’a jamais renoncé à son fief familial de Saint-Sulpicele-Dunois (page cicontre en bas) dans la Creuse. C’est souvent de ce petit bourg, qu’entouré de ses proches, il part pour de longues battues. Mais rien ne le rend plus heureux que “l’ouverture de la perdrix dans l’Aube” (page ci-contre).
mentconstitutifdevotrepersonnalité.L’acceptationdel’échec fait aussi partie des éléments essentiels dans la bonne maîtrise de ses passions. Cela s’appelle l’humilité. Quel rapport entre la chasse et la politique? Pour moi ce sont deux mondes qui n’ont strictement rien à voir. On peut toujours faire des allégories sur l’approche, l’affût, la prédation, le trophée… Pour ma part, je ne vois pas de rapport direct ou indirect.Je vous parlais de la patience.Certes c’est une qualité en politique mais il y a d’autres moyensdel’acquérirqued’alleràlachasse.Toutvousconstruit dans une vie. Avez-vous transmis votre passion à vos enfants? J’ai trois enfants. Mes deux garçons sont chasseurs, et l’un est chasseur et pêcheur.J’ai eu la chance qu’il réagisse de la même manière que lorsque j’étais enfant.Avec le plaisir de partagerdesmomentsavecleurpèredifférentsduretourd’une journée bien chargée. Comment devient-on chasseur et pêcheur? En l’occurrence, il s’agit plutôt d’atavisme. Mon père était chasseur et pêcheur, mon grand-père était chasseur. Dans toute la famille, sur deux siècles de références familiales,tout le monde l’a plus ou moins été.Et quant à la pêche, c’est mon père qui m’a initié. Je l’accompagnais très jeune, dès l’âge de 4-5 ans.Nous nous posions sur un rocher et nous pêchions des ablettes sur la petite ou la grande Creuse.C’était une passion de vacances,c’est devenu un élément d’équilibre indispensable. Et mon grand large à moi, est un ruisseau de 3 mètres,mes 20 heures d’avion à moi ce sont ces trois heures un quart de route qui me mène jusqu’à cette Creuse profonde où je me ressource. Quels sont vos premiers souvenirs de chasse ou de pêche? Mon premier souvenir de chasse… je dois avoir,5-6 ans. J’accompagne mon père dans une petite chasse communale, près de Nogent-sur-Seine avec l’un de ses amis qui est agriculteur. Ce matin-là et il avait tiré un énorme lièvre, un gros
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rouquin,tout roux,très lourd,qui avait probablement ses habitudes dans les bois et il me l’a fait porter… Je me souviens de sa lourdeur, mais je ne voulais surtout pas le lâcher… Je l’ai porté, pendant des heures et des heures, car il avait dû le tirer au petit matin,et je me souviens avoir été épuisé.C’était une fatigue merveilleuse car,pour la première fois,il me donnait l’autorisation de porter son gibier. En fait, il me l’avait donné pour que je le porte quelques instants mais je n’ai jamaisvoululelâcher,carc’étaitunactedeconfiancemerveilleux. Mon premier souvenir de pêche est une pêche en étang. Nousétionspartistrèstôt,paruntempsmagnifiqueenCreuse, avec des amis de mon père. Nous avions pris une barque danslespremièresclartésdujournoyéessousunepetitebrume et nous sommes arrivés sur cette île où nous nous étions placés… C’était l’été,au mois d’août.Mon père avait installé les cannes. Le bouchon s’est enfoncé, le combat a démarré. C’était une énorme tanche,quelque chose comme trois kilos. Mon père tenait derrière, m’aidait à mouliner et à rapporter ce poisson. Votre première canne à pêche et votre premier fusil? En ces temps-là, la fibre de verre n’était pas encore arrivéejusqu’ànous.J’avaisdoncunecanneenbambou.Monpremier fusil, comme tout le monde, a été une petite 4,5 Diane. Après j’ai fait le parcours traditionnel du 9, du 12 et du 14 millimètres.Puis avec l’âge,on prend des calibres plus petits. Sans doute parce qu’il y a une esthétique dans le mouvement du swing qui fait que c’est plus agréable de l’accomplir avec une gerbe moins chargée. Enfant,qu’est-ce qui vous fascinait? J’aimais tout:le jour qui se lève,les préparatifs,l’émotion la veille quand on s’endort sans l’être jamais vraiment, la poussée d’adrénaline. Il y avait les autres chasseurs, d’autres enfants.Je retrouvais des copains.Partager ces moments avec mon père qui était ainsi totalement libéré de ses lourdes contraintes professionnelles, le voir dans un autre cadre, tel
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PHOTOS : JOEL DAMASE/PHOTONONSTOP/AFP - BLICKWINKEL/ALAMY - DAVID TIPLING/ALAMY
qu’enlui-même,anourridesqualitésde relations et a structuré les plus beaux souvenirs de mon existence avec lui. Préférez-vous la chasse ou la pêche? Est-ce d’ailleurs la même chose? Ce sont deux passions d’égale intensité. De plus, quand on est dans un petit ruisseau torrentueux, dans un affluent de la Creuse et que l’on pêche la truite à la sauterelle ou à la mouche,il y a une part de chasse et de quête, il faut comprendre le sens de l’eau, les habitudesdespoissons,connaîtreleshoraires aussi, les jours de lune, le vent… Ce sont des éléments de convergence dont le plus important est, bien sûr, l’harmonie avec la nature. Simplement, il y a des saisons. La pêche est une activité estivale. J’aimerais avoir plus de temps aux mois de mai ou juin pour m’y consacrer. Et la chasse est une passion, j’aime autant l’alouette au cul-levé qu’une volée de perdrix dans les betteraves au bois, que le tir au brocard ou la chasse en montagne. Vous évoquez cette harmonie avec la nature mais comment la définissez-vous? Être chasseur ou pêcheur est un parcours initiatique de compréhension de la nature dans laquelle nous sommes une espèce parmi d’autres, plus prédatrice, probablement la plus prédatrice.Etc’estcettecompréhensiond’êtreunparmid’autres, au sein d’un univers qui n’appartient à personne,mais dans lequel chacun a ses habitudes.Être au contact avec cette nature m’a structuré. Pour moi, cette passion n’est pas importante, elle est essentielle et elle est probablement existentielle.
Est-ce qu’il y a des natures que vous préférez à d’autres ? Onnepeutêtredenullepartetj’ailachanced’êtredequelque part qui porte le nom de deux rivières qui sont deux départements l’Aube et la Creuse. J’ai une passion pour les paysages au bois, au fond de ces plaines céréalières au nord de Troyes qui ont façonné mon enfance et mon adolescence. J’ai aussi une passion pour la Creuse où je puise mes racines. C’est un département magnifique avec une poésie exceptionnelle… Il y a beaucoup de sources et de ruisseaux. C’est une nature abondante. Je vous parlais de la chasse en montagne, il n’y a rien de plus beau que l’automne sur les cimes lors du rut.Produire cet effort, intense, rigoureux d’aller vers les cimes, et sélectionner les animaux avec votre guide est merveilleux. Mais dans mes préférences,je place au-dessus l’ouverture de la perdrix dans l’Aube. ◆
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Évasion ◆
Variations repor tage et ph otos Gu illaume Be au de Loméni e
La Tanzanie reste l’un des plus beaux pays de chasses naturelles
et d’authentique gibier au monde. Nous l’avons vérifié une nouvelle fois, du pays massaï aux berges de la Kisigo River.
Variations tanzaniennes
A
u sortir d’Arusha,sur la route qui s’enfonce vers l’ouest dans le pays massaï,les plantations de café remplacent dans un premier temps les constructions sans charme de la ville africaine.Grise et terne, jonchée de détritus que le vent chasse devant lui, rebus de la ville qui s’efface, la savane au bout de quelques kilomètres retrouve pourtant ses droits.Mais il faut attendre près de deux heures encore pour qu’elle offre son vrai visage: celui d’une nature inamovible depuis la nuit des temps.Du moins voudrait-on le croire. À Makuyuni,nous quittons la route principale et bifurquons vers le nord. Bientôt les premières maisons de M’to Wa Mbu font leur apparition.Notre véhicule emprunte alors un semblant de piste qui s’enfonce entre les maisonnettes de briques de ciment ou de terre. Enfin, dans un formidable nuage de poussière grise,il file vers la première étape de cette équipée tanzanienne à laquelle nous convie la jeune société African Buffalo Safari Trackers. Non sans émotion nous retrouvons la savane que nous avons si souvent sillonnée près de vingt-cinq ans auparavant.Le paysage reste inchangé et les petites bandes de ces charmantes gazelles de Thomson (Eudorcas thomsonii) ou encore celles des délicates gazelles de Waller ou gérénuks (Litocranius walleri) qui s’égaient devant notre 4x4 parmi les bosquets d’euphorbes font renaître d’un coup des souvenirs que nous n’avions évoqué depuis fort longtemps. Notre
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Vue sur le pays massaï (ci-dessus) depuis notre camp adossé au mont Losiminguri (ci-dessous). En bas, un jeune bouvier massaï et son troupeau de vaches étiques.
camp se profile bientôt au sommet d’une colline adossée au mont Losiminguri au faîte duquel croît la forêt du même nom. Un semis de grandes tentes couleur sable
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disséminées dans la végétation et les rochers nous accueille enfin. Avant d’y prendre nos quartiers pour les trois prochains jours,nous faisons honneur au pot
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Variations tanzaniennes de bienvenue qui nous est servi à la descente du véhicule maculé de cette sombre et tenace poussière volcanique, et dont nous nous extirpons avec plaisir. En compagnie de Naio,truculent et sympathique chasseur mexicain auquel nous nous sommes joints, les jours suivants sont consacrés à la chasse des nombreuses espèces de gazelle qui peuplent le pays massaï. Gamshad,notre guide offre quant à lui l’étonnante et rare particularité d’être indéniablement le premier et à n’en pas douter le seul guide de chasse originaire du Baloutchistan iranien qu’il nous soit donné de croiser en Afrique. Outre les Thomson et les gazelles girafes (l’autre nom des gazelles de Waller) que nous avons déjà citées, les gazelles de Grant (Gazella granti) font bientôt leur apparition. Emblématiques de cette partie de l’Afrique, et seule sous-espèce présente en Tanzanie, les dik-diks de Kirk (Madoqua kirkii) qui comptent parmi les plus petites antilopes d’Afrique pullulent également et nous ne comptons plus celles qui détalent devant notre véhicule.Nous mettons un terme à notre chasse dans le pays massaï par la quête du petit koudou (Tragelaphus imberbis) qui niche dans les montagnes environnantes.La belle anti-
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Dans ce milieu naturel où la robe des animaux se confond avec leur environnement, une observation minutieuse reste la clé de la réussite de ces chasses authentiques.
lope hante volontiers les failles et les couloirs de végétation (n’gorongo) qui s’étirent au pied de celles-ci. Cette chasse nous entraîne sur des territoires bien différents de ceux que nous avons explorés au cours des derniers jours.À la savane un peu monotone où notre véhicule soulève en permanence des nuages denses de poussière succèdent en effet des collines recouvertes d’une herbe jaune et mi-courte qui ondule doucement sous le vent. Elles sont également le domaine de petites troupes de zèbres et des bandes d’impalas (Aepyceros melampus) qui détalent devant nous dans une succession de bonds formidables et pleins de grâce. Mais il est temps d’entamer la seconde partie de notre voyage. De bon matin,nous retrouvons le confortable 4x4 qui nous a conduit depuis Arusha jusqu’à notre villégiature massaïe. Plus de douze heures de route nous séparent en effet de nos prochains territoires de chasse situés sur la rivière Kisigo dans la réserve du même nom,au centre du pays. L’excellente route en dépit de sa longueur n’est jamais monotone. Aux vertes col-
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lines chargées de bananiers,de manguiers et de caféiers du début succède à nouveau la savane parsemée d’immenses amas de blocs granitiques aux formes arrondies, qui confèrent en dépit de l’aridité une certaine douceur à la brousse environnante.Les nombreux villages que nous traversons fourmillent d’une population jeune et animée dont, à toute heure de la journée, des myriades d’enfants ou d’étudiants arborant l’uniforme de leur collège ou de leur lycée semblent constituer l’essentiel.Dès l’abord du village le plus modeste ou de la ville la moins avenante, des bouquets de jacarandas en fleurs éclairent et égaient de ce violet vif et profond un paysage qui se fait parfois austère et des constructions sans charme. Parvenus à Mayoni, nous quittons l’asphalte et entamons les trois dernières heures de piste au bout de laquelle nous attend notre camp.Aux bouquets de jacarandas succèdent des groupes d’imposants baobabs dont les troncs torturés et monumentaux disent un âge immémorial. Petit à petit,la brousse efface les derniers villages de briques et de pisé.
Des éparpillements de pauvres cases de paille et de terre battue les remplacent. Mais lorsque nous franchissons enfin le lit de la rivière Kisigo qui marque le début de la réserve de chasse, il y a beau temps que nous avons dépassé les dernières huttes.Le camp que nous découvrons enfin est à l’image de celui que nous avons laissé derrière nous quelques heures plus tôt.Aussi n’avons-nous pas de mal à retrouver nos marques dans les grandes et confortables tentes qui nous sont attribuées et qui s’élèvent ici au milieu d’une vaste clairière taillée dans la savane. À la nuit tombée, toute proche,rassurée,par le silence qui s’installe bientôt sur le camp de toile, une hyène solitaire nous adresse son cri de bienvenue. Plus tard, nous suivrons son souffle rauque entre les abris de toile avant de sombrer enfin dans un sommeil réparateur. Le lendemain avant le lever du jour, nous sommes installés dans le véhicule de chasse. La nuit qui s’achève est encore fraîche et nos pisteurs exhibent la plus belle collection qui soit de cache-nez, bonnets de laine, parkas, doudounes et gants fourrés qui se puissent imaginer sous ces latitudes.Le jour qui pointe en-
Dans les collines du pays massaï (ci-dessus), nous traquons le petit koudou. Dans les savanes de la Kisigo Game Reserve, Gamshad et ses pisteurs unissent leurs efforts et leurs savoir-faire pour nous mettre en présence des Caffer caffer (ci-dessous et page de gauche).
fin ne tarde pas à dévoiler les premières traces de ces Caffer caffer que notre ami mexicain est venu forcer en leur repaire et nous ne sommes pas mécontents de délaisser notre véhicule pour la première de l’une de ces nombreuses traques que
nous allons entreprendre au cours des jours suivants. Mais les buffles sont des animaux retors. Et celui que nous suivons aujourd’hui pendant plus de deux heures finit par éventer notre présence sur ses arrières. Après quelques circonvolutions, nous perdons sa trace dans un
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taillis inextricable où nos pisteurs en dépit des efforts qu’ils déploient pour ne pas se laisser distancer doivent enfin, la mort dans l’âme, avouer leur impuissance. Afin de ne pas perdre de temps en déplacements inutiles, nous déjeunons en brousse et l’ombre des grands arbres qui accueille notre halte abrite bientôt une sieste à laquelle nous sacrifierons volontiers au cours de cette chasse. L’après-midi est consacrée à la visite des points d’eau qui sont disséminés sur la zone de chasse.Ceux-ci,en dépit de la saison sèche,sont abondamment fournis et alors que le soleil entame sa lente descente vers l’horizon une faune variée se presse vers eux pour s’y désaltérer. Les jours suivants nous offrent le même programme et les mêmes déconvenues.La visite aux pointsd’eauauxpremièreslueursdujour nous réserve chaque matin son lot de tracesfraîches.Maislapoursuitequenous entamons sans délai pour tenter de remonter la piste de l’animal se solde au boutdequelquesheuresparsapertedans
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Variations tanzaniennes les taillis denses où les buffles semblent se complaire. Entre deux pistages nous sillonnons une zone aux paysages variés qu’agrémentent des collines recouvertes de forêts. Seule ombre au tableau de ces lentes déambulations exploratoires, des nuages de mouches tsé-tsé qui ne nous laissent parfois aucun répit. Lorsque les insupportables insectes se font trop envahissants, nos pisteurs enflamment une ou deux bouses d’éléphant séchées et les déposent dans unebassine de ferblanc. Exclusivement constitués de végétaux où la paille domine,lesexcrémentsdespachydermes se consument lentement et longtemps en dégageantunefuméedenseetâcrequiéloigne les mouches tout autant qu’elle nous asphyxie,donnantparlàmême,etnousnous en amusons,tout son sens à l’expression “Smoking shit” (fumer de la m…). En dépit de l’absorption de ces substances non prohibées,nous ne rentrons pas bredouillespourautant.Etaudeuxièmejour denotrequête,Naio,notrechasseurmexicain, réalise à la volée un fort joli coup de carabine sur un beau mâle de zèbre
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Les buffles sont retors et nos pisteurs doivent faire montre de patience et de sagacité pour ne pas se laisser tromper par les ruses de l’animal. Figure incontournable de toute chasse en Tanzanie, le game-scout. Le nôtre ne se sépare jamais de son arme.
de Burchell (Equus burchelli).Mais Naio n’en a pas fini avec les Syncerus Caffer caffer.Il reste à celui-ci plus de dix jours de chasse que ce dernier entend bien mettre à profit pour enrichir sa collection naissante de buffles africains. Trois jours après ce premier succès, nous prenons au départ d’un point d’eau le pied d’un animal qui paraît de belle taille. Au bout de quelques dizaines de mètres,la trace trahit un galop tout aussi
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soudain que furieux que nous ne nous expliquons pas. Plus étonnant encore, celle-ci profondément gravée dans le sol poussiéreux s’égare dans un parcours zigzaguant et virevoltantdontnouscomprenons enfinlacause.Departetd’autre de la trace du buffle, nous découvrons dans le sable et la cendre des derniers brûlis les empreintes de trois lions. Devinant le drame qui s’est joué ici,nousdécidonsdecontinuer de remonter la trace du buffle et de ses poursuivants lancés dansunelutteàmort.Auboutdequelques centaines de mètres, les lions paraissent rattraperleurproie.Leursempreintesqui se mêlent de plus en plus étroitement à celles du taureau nous font deviner les efforts des trois félins pour le renverser. De place en place,le sol retourné raconte les efforts de ce dernier pour sa survie. En vain.À quelques mètres de là,le pisteur de tête se fige soudain et nous désigne du doigt un magnifique lion à cri-
nière dissimulé,repus,dans la pénombre d’un épais buisson dont rien ne semble devoir le déloger. Plus loin encore, sans un regard pour notre petite troupe,deux jeunes lions consentent à s’éloigner lentement de la dépouille du buffle que nous découvrons enfin, plus qu’à moitié dévorée. Le lendemain de cet épisode sanglant, nous entamons en fin de matinée la poursuite d’une petite troupe de quatre mâles dont les traces nous semblentdesplusprometteuses.Le soleil déjà haut tempère notre marche mais nous comptons qu’ilauralemêmeeffetsurcelle des animaux.Nous ne tardons pas en effet à les repérer retirés sous les maigres frondaisons d’un bosquet d’épineux. L’un d’eux en particulier se détache du couvert et Naio décide de tenter sa chance. Pourtant, la pénombrequitrahitl’animallesauveégalement! La balle du Mexicain fait voler enéclatsuneénormebranchesombreque nul d’entre nous n’avait décelée et dans un fracas de bois brisé les quatre buffles nous laissent bientôt penauds. La chance nous sourit enfin l’aprèsmididudixièmejourdechasse.Alorsque
Naio, notre chasseur mexicain (ci-dessus au centre), entame une nouvelle approche avec Gamshad et ses pisteurs (ci-contre, à droite). Empirique mais efficace, la bouse d’éléphant se consumant à petit feu nous aide à lutter contre les tsé-tsé (ci-dessous).
notre véhicule s’engage sur un vaste plateau un épais nuage de poussière attire notre attention à quelques centaines de mètres sur la gauche de notre route et en lisière d’une forêt d’acacias. Nous finissons par identifier les buffles qui en sont la cause. Bientôt, emmenés par un pisteuretparnotreguide,nousentamons une lente approche sur le troupeau qui ne semble pas avoir décelé notre présence et s’étire sous les branches en pais-
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Variations tanzaniennes sant l’herbe dense qui couvre le sol. Quelquetroiscentsmètresplusloin,nous nousdissimulonsdansuntaillisd’oùnous observonsensilencelatroupesombrequi défile devant nous. Il s’en élève parfois ce bref beuglement si caractéristique des troupeaux de buffles que rien ne trouble. Mais la végétation qui les masque tout autant qu’elle nous dissimule ne facilite pas le repérage d’un trophée digne de ce nom.Et de très longues minutes s’écoulentavantqueGamshadnedésigne enfin à son chasseur un mâle isolé que son trophée condamne. Au coup de carabine,l’animalsemblesereplier sur lui-même et nous nous attendons à le voir s’effondrer d’un coup.Mais le Caffer dans une brutale volte-face s’enfoncedanslavégétationdense, noyé dans la masse de ses congénères soudain affolés et lancés dans un lourd et sonore galop. À quelques mètres de l’endroit où se tenait l’animal visé nos pisteurs relève rapidement sur le sol quelques minces gouttes de sang, mais de buffle point. Commence alors la délicatetraquedel’animalblesséquisemble s’être rapidement écarté du troupeau. Le sang que l’on repère sur certaines feuilles basses de quelques arbustes nous entraînerapidementversdehautesherbes où, tendus et attentifs, nous redoublons de vigilance. Alors que le jour décline rapidement,nousentendonssoudaincette
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Après plusieurs occasions de tir qui disent la bonne densité de ce gibier passionnant, Naio accroche enfin à son tableau de chasse son premier buffle du Cap !
sorte de sourd grondement qui annonce parfoislachargedel’animaltraqué.Gamshad, qui s’est porté en avant, découvre à quelques mètres, le flanc maculé de la boue fraîche d’une mare dans laquelle il semble s’être vautré dans l’espoir d’atténuer l’épanchement de sang qui le trahit, l’animal qui nous fait face. Avant
quenotreguidenetentelemoindremouvement pour épauler, celui-ci esquive à nouveau et disparaît dans la pénombre maintenant presque totale.Nous ne saurions poursuivre plus longtemps une traque que la nuit rend aléatoire et dangereuse. Une fois pris les repères indispensables à la suite de notre poursuite,nous
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remettons celle-ci aux premières heures dulendemain.Aupetitjour,noussommes à nouveau sur la trace du buffle.Celle-ci nous conduit à nouveau dans les hautes herbes et nous progressons à pas comptés pendant une longue heure sans rien discernerau-delàdequelquesdizainesde centimètres. Lorsque retenti à nouveau devant nous cette sorte d’avertissement que la veille au soir nousavionsentendu,nousnous figeons.GamshadetNaioépaulentd’unseulmouvement.Côte à côte, et sur une ligne, nous reprenons doucement notre lenteprogression.LeCafferqui nous fait face soudain, tête baissée, au milieu d’une place d’herbe rougie de sang où il a passé la nuit, n’entend sans doute pas le fracas des deux carabines dont les décharges simultanéeslecouchentd’unbloc sur le sol.Nous restons un instant hébétés par le fracas des deuxlourdescarabinesetlasoudainetédel’action,maisconscientd’avoir vécuunefoisencoreaucœurdel’Afrique l’une des émotions les plus authentiques que puisse offrir cette terre de passion, la chasse du buffle! ◆ Nous remercions l’agence African Buffalo Safari Trackers qui nous a permis de réaliser ce reportage. www.abusat.com
To u r i s m e ◆
Zanzibar
Entre ciel et mer
texte et photos Guillaume Beau de Loménie
L
a Tanzanie appartient à ces rares pays de chasse africains qui offrent, outre le dépaysement et l’excitation d’un “safari” au grand gibier, maintes possibilités de pratiquer un tourisme plus consensuel.Cette“consensualité” (que le lecteur nous pardonne ce“royal”néologisme…) a toutefois son revers. Les parcs nationaux dont le pays regorge –Serengeti et Tarangire en tête– affichent des tarifs exorbitants. Quant au cratère du Ngorongoro, dont le prix de la visite per capita est tout aussi prohibitif, il est devenu une annexe de la place de la Concorde à une heure de pointe.Celui-ci offre en effet le désolant spectacle de dizaines de véhicules tout-terrain pare-chocs contre pare-chocs. Chargée d’une humanité braillarde et déguisée en aventurier de pacotille (à moins qu’elle n’ait opté pour l’affligeante et pathétique combinaison tongues-pantacourt), celle-ci rivalise dans les principales langues de la planète et à la vue du
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moindre buffle sortant de sa bauge ou d’un lion vautré dans l’herbe, de commentaires dont la profondeur de l’imbécillité n’a d’égale que celle du fameux cratère.Il est toutefois un endroit que l’homo-tongus n’a pas encore totalement dénaturé et qu’il convient de découvrir avant l’irréparable outrage.Zanzibar,l’île aux Épices,située entre ciel et mer,offre en effet ce sentiment d’étrangeté et de dépaysement sans lequel il n’est de voyage qui se conçoive. D’abord arabe jusqu’au début du XVIe siècle, elle devient possession portugaise de 1503 à 1698.Avec la domination du sultanat d’Oman,puis celle du sultanat de Zanzibar,l’archipel (composé des îles d’Unguja, Pemba et Mafia) redevient arabe jusqu’en 1890.La même année,il passe sous l’autorité anglaise avant son accession à l’indépendance en 1963.Ainsi Zanzibar s’enrichit-il aujourd’hui encore d’une diversité culturelle et confessionnelle qui en fait un endroit à part dans une Afrique
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L’archipel de Zanzibar est l’un de ces joyaux qu’il convient
de découvrir avant que le tourisme de masse ne l’ait totalement dévoyé. Visite de Stone Town et de ses environs.
Ci-dessus, Stone Town (“ville de pierre”), centre historique de la capitale Zanzibar, offre au voyageur qui l’aborde par la mer le spectacle de ses maisons blanches et de ses toits rouges qui se détachent entre ciel et mer sur un camaïeu de bleu et de turquoise. Cicontre, une jeune femme sur le pas de sa porte.
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Zanzibar Entre ciel et mer Boutre ou “dhow” en arabe. Le spectacle de ces pirogues à balancier qui partent ou reviennent de la pêche sur les eaux turquoise est un ravissement qu’on ne se lasse d’observer.
soumise à la tentation de sanglants extrémismes. Cette diversité s’affiche dès le rivage que le voyageur aborde après une heure et demie de traversée sur un des ferrys modernes qui, au départ de Dar esSalaam, la capitale de la Tanzanie, relitl’îleaucontinent.Lecrépiblanc des premières maisons de Stone Town (“la ville de pierre”), centre historique de la capitale Zanzibar, et leurs toits rouges tranchent sur le bleu turquoise de la mer. Passé les formalités d’immigration dans un joyeux et combien africaindésordre–Zanzibardisposed’un statut de semi-autonomie et délivre au voyageurunvisad’entrée–,cedernierpénètredeplain-pieddanslacapitaleetplus particulièrement dans la vieille ville. Celle-ci tire son nom, Stone Town, des blocs de récifs coralliens utilisés pour la construction des maisons, y compris les plus grandes, en particulier au cours du XIXe siècle. Cette particularité vaut à la ville de pierre d’être classée par l’Unesco
au patrimoine de l’humanité. Les rues étroites à la manière des médinas arabes d’Afrique du Nord ou de certaines villes espagnoles ne laissent, et c’est heureux, aucune place aux véhicules. Ainsi le visiteur découvre-t-il tout à loisir les richesses d’une architecture qui porte la marquedesculturesmultiplesquisesont succédé sur l’île d’Unguja. Les célèbres portes sculptées sont l’uned’elles.D’inspirationarabe–portes
Carnet de voyage La saison de chasse en Tanzanie se situe de juillet à décembre. C’est également la meilleure période pour y pratiquer le tourisme de vision qui constitue outre la chasse, l’autre attrait de ce beau pays. Pour l’une comme pour l’autre de ces activités, il convient de prendre certaines précautions sur le plan prophylactique en particulier en ce qui concerne le paludisme. Il faut s’assurer également que le vaccin contre la fièvre jaune est à jour. Le visa pour la Tanzanie s’obtient auprès du consulat (13, avenue Raymond-Poincaré à Paris XVIe). Mais on peut tout aussi bien l’obtenir à l’arrivée, à l’aéroport, soit à Arusha soit à Dar es-Salaam. Dans un cas comme dans l’autre, le coût est de 50 dollars. De nombreuses compagnies aériennes desservent la Tanzanie au départ de Paris. Citons entre autres: Air France (vols directs), KLM (avec escale à Amsterdam) et Kenya Airways (avec escale à Nairobi). Le coût moyen d’un billet aller-retour est de 750 euros en classe touriste.
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On se rend à Zanzibar, soit au départ d’Arusha en avion (comptez de 50 à 200 dollars en fonction de la compagnie et de la taille de l’avion) soit au départ de Dar es-Salaam. Également en avion, mais aussi avec des ferrys modernes et confortables. Comptez 60 dollars environ pour ces derniers. La monnaie tanzanienne est le shilling tanzanien dont le cours est d’environ 2340 TZS pour 1 euro. Où se renseigner? Office de tourisme de Tanzanie www.tanzaniatouristboard.com Ambassade de Tanzanie à Paris tanzaniaembassy.fr
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rectangulaires – ou indienne – frontons circulaires–, ces portes le plus souvent enteckornenttoujoursnombredemosquées ou de maisons d’habitation parmi les plus anciennes. Ces maisons, souvent d’un bloc,ont abrité en leur temps les hommes qui ont fait la richesse de Zanzibar. Planteurs, en particulier des célèbres clous de girofle qui ont largement concouru au renom de l’archipel, trafiquants d’ivoire ou encore négriers. Zanzibar fut en effet longtemps une des plaques tournantes de la traite des esclaves à destination des pays du golfe arabique,etce,bienlongtempsaprèsque l’esclavage a été aboli dans les pays occidentaux. Un des plus fameux de ces trafiquants fut Tippo Tip, de son vrai nom Hamed bin Mohammed el Marjebi. La vaste maison, encore que passablement délabrée, mais qui n’en évoque pas moins les juteux profits que ce natif de Zanzibar tira de son commerce du bois d’ébène existe toujours. Les professionnels de la repentance occidentale et de la mauvaise conscience à sens unique sont cordialement invités à venir s’y recueillir… Lecorailn’estpasl’uniquematériau de construction des maisons de Stone Town.Leboistientuneplaceimportante dans l’édification de nombre d’entre elles. Au gré de sa promenade, le visiteur découvre ainsi maintes demeures dont les balcons de bois ou les façades sculptées,tel l’imposant ancien dispensaire de la ville,évoquent étonnamment
Ci-contre, l’ancien dispensaire de Stone Town, dans le plus pur style Gingerbread ; au-dessus, le phare de l’îlot Chombe ; ci-dessus, une maison à balcon de bois dans l’une des rues étroites de Stone Town ; et, ci-dessous, une des célèbres portes de Zanzibar, celle-ci d’origine indienne.
le style gingerbread qui fit la richesse de l’architecture haïtienne du XIXe siècle, voire de certaines maisons de la côte estdesÉtats-Unis.Maispourfascinante que soit cette ville aux mille visages, elle ne peut faire oublier longtemps ce qui en constitue l’un des éléments fondateurs et vers lequel semble converger d’une façon ou d’une autre la plus modeste des ruelles de cet étonnant dédale. La mer omniprésente offre en effetmaintsravissements.Lespectacledes dhows qui partent ou reviennent de la pêcheestundeceux-là.Cesjolisbateaux en bois de teck ou encore de manguier ou de palétuvier et à l’unique voile triangulaireettrapézoïdale,ditevoilearabe, constituent à toute heure du jour, du lever du soleil au crépuscule,un tableau dont on ne se lasse pas. Maispourmieuxapprécierlabeauté simple et semble-t-il immémoriale de celui-ci, le voyageur devra se rendre toutaunorddel’île.LevillagedeNungwi abrite une longue plage de sable blanc qui accueille à marée basse des dizaines de dhows couchés sur le flanc. Dès que le niveau de l’eau le permet à nouveau, desgroupesdepêcheursrejoignentleurs
embarcations et les apprêtent pour la pêche qui s’annonce. À l’heure dite, presque à l’unisson, ils hissent la voile et,par groupe,se dirigent vers la“barre” écumantequel’ondevineàquelquesencabluresetqu’ilspeuventfranchirmaintenant en toute sécurité. La mer tur-
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quoise se couvre alors de voiles blanches et le spectacle inoubliable fait penser à une peinture d’Edward Hopper. Il est temps pour le voyageur de rejoindre Stone Town par cette même route bordéedeforêtsdecocotiersetdemanguiers qu’il a empruntée à l’aller.Demain matin si le cœur lui en dit, il pourra aller déambuler au marché au fruit et aux épices,visiterl’imposantecathédraleanglicane dont le clocher côtoie le plus pacifiquement du monde les minarets dedeuxoutroismosquées,ouencorecelui de la cathédrale Saint-Joseph à quelques rues de là. Sur le port,il pourra pour quelques shillings louer une embarcation à moteur qui le conduira sur l’un des bancs de sable qui affleure à la surface des eaux turquoise non loin de StoneTown, pour s’y baigner ou encore y pratiquer la plongée sous-marine. Le soir enfin, ivre de soleil et d’air marin, il rejoindra la terrasse de l’un des magnifiques hôtels construits en bord de mer pour y dîner d’un de ces poissons argentés que les dhows qui passent lentement dans le soleil couchant rapportent dans leur filet, à Zanzibar, entre ciel et mer. ◆
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Reportage ◆
L’Île aux Oiseaux paradis ailé repo rtage et photos Julien Domingo
Les oies bernaches, annonciatrices de l’automne, survolent déjà l’Île aux Oiseaux en nombre. Le site a une importance majeure pour cette espèce migratrice : plus de 50 000 bernaches cravants hivernent sur le bassin d’Arcachon, soit environ 60 % de l’effectif mondial.
Située sur la commune de La Teste-de-Buch, au cœur de la très chasseuse
Gironde et du mythique bassin d’Arcachon, l’Île aux Oiseaux fait partie de ces zones humides emblématiques où tout sauvaginier rêverait de tremper ses bottes. Nous y avons passé trois jours rythmés par les grandes marées.
L’Île aux Oiseaux paradis ailé
A
lors que notre bateau était lancé à pleine vitesse sur le bassin, une langue de terre étroite émergeant à peine de l’eau à marée haute apparut soudain, puis nous vîmes poindre la silhouette insolite des fameuses cabanes “tchanquées” montées sur pilotis. Originaire des hautes terres du Massif central,qui ont naturellement fait de nous un chasseur des cimes et des sommets davantage que des plaines et des marais,nous ne connaissions de l’Île aux Oiseaux que le nom et sa solide réputation de sanctuaire du gibier d’eau, des oiseaux migrateurs en général ou encore des loups de mer. En elle-même, cette île est une légende. D’abord par son origine,qui demeuremystérieusepuisquepersonnene sait dire aujourd’hui s’il s’agit d’un ancienbancdesable,d’unamasdevaselentement constitué par les vents et les courantsouencored’unedunedétachée de la partie terrestre et partie à la dérive sur le bassin au fil des siècles.Plus énigmatique encore, sa surface est variable d’une marée à l’autre:près de 2000hectares à marée basse, moins de 100 hectaresquandlescoefficientsatteignentou dépassent les 110.Son nom,enfin,n’est
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depuis les villages les plus pas usurpé, quand on songe À marée basse, proches : ce qui donna son que plus de soixante espèces une petite virée nom à la pointe située entre d’oiseaux différentes, chasur l’estran permet Petit-Piquey et Grand-Pitoyantesetvariées,lapeuplent de récolter huîtres quey:laPointeauxChevaux. aufildessaisons:martins-pêsauvages, palourdes En 1827,l’île est intégrée au cheurs, pluviers, courlis, taet coques, voire domainepublic.L’ostréiculdornes, bernaches, gorgesde prélever ture s’y installe vers 1950 et bleues à miroir… il y en a un bécasseau lespremièrescabanesàusage pour tous les goûts! Un vrai à la rencontre, professionnel apparaissent. paradis pour l’avifaune. les bons jours. Au XXe siècle, la motorisaOr, si cette île est encore de nos jours un sanctuaire et un refuge, tion des pinasses (les barques des pêc’est notamment parce qu’elle a été bien cheurs et ostréiculteurs) permettant le protégée des menaces qui pesaient sur travail à la journée transforme progreselle.Drainage,constructions,artificiali- sivement l’usage des cabanes.Peu à peu, sation des sols ou encore massification l’île devient un lieu consacré à la chasse, touristique auraient pu avoir raison de à la pêche récréative et aux loisirs en sa tranquillité et de sa sauvagerie.C’eût général.Début2005,l’Étatremetengesété compter sans l’attachement qu’ont tion au Conservatoire du littoral, pour pour elle les habitants du bassin, de la trente ans,les 219 hectares du domaine dune du Pilat au Cap-Ferret en passant public maritime de l’île. Sur les 139 par ceux d’Arcachon ou encore de hectares émergés,sont implantées quaL’Herbe ou Piraillan.Un peu d’histoire rante cabanes (plus les deux célèbres permet de mieux comprendre l’évolu- cabanes“tchanquées”qui se retrouvent tion de la réglementation sur l’île:avant les pieds dans l’eau dès que la marée 1820, son territoire était un bien com- remonte), à quoi s’ajoutent quarante et mun à tous les habitants des bords du une tonnes (affûts flottants, que l’on bassin,qui en usaient librement et sans appelle ailleurs des gabions) destinées contrainte, notamment comme lieu de à la chasse de nuit des oiseaux d’eau et pacage pour les troupeaux de vaches et quinze pantes vouées à chasser les mide chevaux qui s’y rendaient en nageant grateurs terrestres. Les cabanes, deve-
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MUFLON - LA COLLECTION DE DEERHUNTER AYANT ÉTÉ RÉCOMPENSÉE PAR UN “AWARD”. Combinant isolation thermique Thinsulate et membrane Deer-Tex, la Collection Muflon de Deerhunter est remarquablement conçue, vantant ses multiples qualités, dont son extrême résistance à la pluie la plus cinglante et parfaitement coupe-vent.
Deerhunter - info@deerhunter.eu | Agent : sarl Bernard Gérand Tel. 06 07 25 21 60 - Mail : contact@bgsarl.fr
www.deerhunter.eu
nues cabanes de loisir, font désormais l’objet d’une autorisation d’occupation temporaire (AOT), délivrée par le Conservatoireselonuneprocédured’attribution un brin complexe. Celle-ci d’une durée de sept ans évite les dérives de la transmission et de la cabanisation permanente, contraires au droit maritimeconcernantledomainepublic. On est donc seulement occupant, jamais propriétaire de sa cabane. Conséquence de ce dispositif, l’accostage et le mouillage sur l’île sont réglementés, c’est-à-dire autorisés seulement aux ayants droit,qui ont l’obligation de coller sur leurs embarcations le fameux macaron d’autorisation d’accès à la zone protégée.Précisonsquel’ÎleauxOiseaux n’estaccessiblequ’enbateau,etàmarée haute. À marée basse, un chenal àfortcourantformeunebarrièredifficilementfranchissableautourdelapartie émergée.Le camping est par ailleurs totalement interdit. Accéder à l’Île aux Oiseaux en tant quechasseuretpouvoirpasserplusieurs joursconsécutifssurplacedemeuredonc un rare privilège, réservé aux détenteurs d’une AOT et, partant, leurs amis ou invités.C’est donc à l’invitation d’un amoureux de l’île,Adrien, jeune vigne-
ron en charge d’un prestigieux domaine àSaint-Émilion,quenousavonspupasser trois jours et quatre nuits dans l’une des cabanes du quartier dit“du Port de l’Île”.Pour ce dernier,c’est devenu une tradition ; chaque année, au moment des premières grandes marées de septembre, Adrien organise un séjour de chasse sur l’Île avec quelques-uns de ses meilleurs amis.Trois jours en autar-
ment dans l’Hexagone, mais assez proche,finalement,des stages de survie que pratiquent de plus en plus de chasseurs américains et scandinaves. Le séjour repose ainsi sur une vision de la chasse“aventure”à la fois totalement archaïque et résolument moderne. Totalement archaïque dans son principe,puisqu’ils’agitdepasserquatre jours dans un confort minimaliste, en se nourrissant de ce que la nature, prodigue,veut bien offrir à ceux qui lavivent.Etrésolumentmodernepar la vision qu’elle porte : celle d’une chassepure,prédatrice,sportive,sans compromis,complètement intégrée à son environnement. « En réalité, précise Adrien, nous ne sommes pas totalement dans le cadre de stage de survie.Certes nous n’avons pasd’eaucourantenid’électricité,mais nousemmenonsdeslampes,danslamesure où il est interdit de faire du feu sur le site. Par ailleurs, nous emportons quelques denrées essentielles,à commencer par des bouteilles choisies de… Saint-Émilion Grand Cru, parce que nous sommes des épicuriens. Mais l’essentiel demeure : passées du matin et du soir,pour mettre de laviandeaumenu.Pêcheàlaligneoupêche à pied en journée pour agrémenter nos repas d’huîtres sauvages,de mulets,de couteaux ou encore de palourdes fraîches.En respectant ce rythme de vie et ses limites,il SANDER MEERTINS/ALAMY STOCK PHOTO
L’Île aux Oiseaux paradis ailé
ciequasitotale,pourcegroupedequatre comparses presque complètement coupés du monde.Mieux qu’un dépaysant voyage au milieu des eaux du bassin, il s’agit d’une sorte d’incroyable aventure cynégétiquebaséesurlachasse,lapêche, la cueillette. Bref, un vrai retour aux sources et une immersion au cœur de la vie sauvage, très éloigné de la chasse telle que nous la pratiquons générale-
Nos chasseurs contemplent la marée montante depuis la partie terrestre, ou émergée (ci-dessous), de l’île. Un territoire qui ne représente plus que 100 hectares à marée haute, contre près de 2000 à marée basse. Page de gauche, un vanneau huppé.
Préservation
Et si les chasseurs n’étaient pas là… L
e site de l’Aclou (Association des concessionnaires, locataires, occupants et usagers de l’Île aux Oiseaux pour la défense du paysage naturel et bâti) est riche en informations et rassemble tous les détenteurs d’une autorisation d’occupation temporaire. Qui précise que si l’on peut se promener sur l’Île aux Oiseaux sans se couvrir de vase (la hagne) jusqu’aux oreilles ou tomber dans un trou d’eau, c’est grâce au travail de fourmis que réalisent les chasseurs. Des pontons de bois traversant les esteys permettent de parcourir des sentiers recouverts de pochons d’huîtres qui relient les différents quartiers et les installations de chasse. De plus, grâce à leur présence toute l’année (et particulièrement en hiver, période durant laquelle le tourisme est en sommeil), les chasseurs contribuent à l’entretien et au nettoyage du site.
www.ile-aux-oiseaux.org
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faut avouer que la sensation chasse est incroyable. » Nous lui demandons s’il pense pratiquer de la sorte une chasse plutôt passéiste, ou au contraire en plein dans l’air du temps, à l’heure où la chasse à l’arc, par exemple, fait son grand retour. La réponse est millimétrée: « C’est un peu comme dans mon vignoble : plus je travaille à l’ancienne, par exemple en réalisant mes labours à cheval,plus je me sens pionnier,en avance sur mon époque.» Ce matin à l’aube avant d’atteindre l’île,nousnousétionsdonnérendez-vous sur l’embarcadère du port d’Arcachon pour charger toutes nos affaires dans le bateau qui allait nous permettre de faire la traversée. Fusils, munitions, filets de camouflages, matelas de sol, duvets, lampesdepocheetfrontalesavaientprestementétéplacésdanslefrêleesquif,ainsi que plusieurs jerricans d’eau douce,car la rareté de cette dernière en milieu salinpeutviterendrelepéripledésagréable. Nous avions embarqué alors pour une traversée d’une vingtaine de minutes avec,commeamerfixe,lescabanestchanquées, qui indiquent le cap,mais en évitant soigneusement les nombreux parcs à huîtres du bassin.
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pusculaire cette fois. À Peu après avoir mis pied Les grandes marées grand pas, nous atteignons à terre, nous y voilà donc, sont synonymes la pointe de l’île et sommes l’armeaupoing,dansl’attente de grands passages ; en place,juste à la limite du des premiers passages de lice jour-là, l’un des montant, pile à l’heure micoles que les grands coefchasseurs du groupe idoine. L’important coeffificientsdemaréenedevraient réussit trois pas manquer d’occasionner. quadruplés de barges cient nous oblige à déplacer notre poste toutes les Hélas,nousavonscommencé successifs, grâce cinq minutes,sous peine de lapasséeunpeutardivement, notamment à la nous retrouver en un inset seules quelques barges densité des vols. tant avec de l’eau à la taille. roussesetautrespiedsrouges Cette première soirée va nous ré(chevaliers gambettes) seront accrochés au tableau. Vu notre nombre, autant server l’incroyable spectacle d’un andire que le repas du soir n’était pas ga- thologique passage de barges rousses, ranti. Qu’à cela ne tienne, une rapide l’un des plus importants que nos quatre virée sur l’estran, à marée basse, suffira chasseurs n’aient jamais vu. Arrivant à agrémenter nos agapes d’un joli pla- droit du nord, les vols se succèdent à teau de coques et palourdes.Si nous ne unrythmeeffréné,essentiellementcompouvons pas faire de feu à même le sol posés de barges mais il importe de respour nous réchauffer ou nous éclairer, ter vigilant au moment de lâcher son notre cabane est tout de même équipée coupdefusilcarellessontaccompagnées d’un petit barbecue permettant de cuire d’une cohorte de limicoles protégés tels rapidementnosprises,limicolesetcrabes. que tournepierres et petits gravelots. Ce premier repas aux saveurs sauvages Au fur et à mesure que la marée monte, nous reculons de l’estran vers l’intésera tout simplement divin. Maislejourdéclineprécocementen rieur de l’île. Mais c’est à se demander cette fin septembre et, très vite, le bruit jusqu’où l’eau va monter! Sur la fin de la passée, l’un de nous caractéristique de la marée montante vient nous rappeler qu’il est temps de réussitàfairedouzebargesentroiscoups nous préparer pour l’autre passée, cré- de fusil ! C’est dire si les oiseaux pas-
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1. Courlis corlieu. 2. Bécassine des marais. 3. Barge rousse. 4. Bécasseau maubèche. 5. Barges, bécasseaux, chevaliers, les limicoles font le voyage ensemble et se posent sur l’estran en groupes mélangés. Espèces chassables et espèces protégées sont à distinguer avant de lâcher son coup de fusil.
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sent en vols denses. La nuit tombe. Adrienaaccèsàunecabane,maisnepossède pas de tonne pour chasser de nuit. De toute façon,il y a encore très peu de canards sur la zone, faute de froid et de vent de nord. Nous prenons donc le chemin de la cabane mais, cette fois, il faut passer par le bord de la pointe. Nous avons de l’eau jusqu’aux hanches et l’un de nous, en posant le pied dans unestey(ruisseauoucanalplusprofond) caché par le montant, réussira à se mouiller entièrement.Par chance,il a le réflexe de lever les bras, le fusil restera au sec.On n’en dira pas autant du reste de ses affaires de chasse demeurées dans son sac à dos ! Après cette péripétie, quelques boutades et un plat de filets de barges grillés, fin du premier jour.
Affût
Du bonheur à la tonne L
a chasse à la tonne est une chasse d’affût pratiquée avec des appelants vivants, qui nécessite la construction d’une tonne et la création d’un plan d’eau. La tonne est une petite cabane flottante en bois placée dans une fosse et ancrée aux quatre coins, car soumise au régime des marées. Des meurtrières de tir sont positionnées en partie supérieure. Les appelants sont sélectionnés pour leur voix qui incite leurs congénères sauvages à se poser sur le lac de tonne. Cette chasse, plus qu’une passion, est un véritable art de vivre. Le tonnayre, en dehors des périodes de chasse, élève ses appelants, entretient sa tonne et son lac, puis la saison venue, passe les froides nuits d’hiver en veille dans l’attente d’une très hypothétique pose. On compte quarante et une tonnes sur le territoire de l’île.
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Fruit de la matinée de chasse, trois barges rousses. Ce limicole gracieux et bien présent sur l’île est un migrateur au long cours, capable de voyager jusqu'à 11 500 kilomètres sans escale.
À l’aube du deuxième jour,la nuit a été courte, car peuplée du chant des innombrablesespècesquis’activentennocturne au-dessus de l’île, à commencer par les bruyantes bernaches cravants. Dans une semaine et demie, il devrait y avoir non pas quelques centaines de ces petites oies, mais plus de 50000 en hivernagesurlebassin,uncoupàpasserdes nuits blanches… Après un bref déjeuner, nous remettons le cap sur la pointe qui nous a si bien réussi la veille. Ce matin,hélas,le passage de barges a déjà beaucoup perdu en intensité, au point qu’Adrien,qui maîtrise à merveille l’art du sifflet avec ou sans appeau,nous donne la consigne de ne les tirer qu’à la pose,sitoutefois,nousparvenonsàlesfaire poserassezprochesduposte.Enrevanche, ladiversitédesespècess’estfortementaccrue depuis hier:un vanneau nous passe sur la tête, puis un grand courlis et quelques courlis corlieus. Autermedelapremièrepassée,notre tableauserévèlebeaucouppluschatoyant et coloré que la veille: quelques bécasseaux maubèches,une bécassine des marais,deschevaliersgambettesetaboyeurs et, surtout, beaucoup de pluviers. Il ne nous manque qu’une pie de mer et un
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courlis pour rassembler tout le bestiaire chassable de l’Île aux Oiseaux. Adrien ne cache pas sa joie: « La diversité,c’est ce qui me plaît le plus dans la chasse des limicoles. » Il est vrai qu’en matière de diversité, ici, nous sommes servis. Peu de sitesenFrancepermettentd’observerautant d’espèces sur une période aussi courte.La marée est basse,nous partons donc faire un tour sur l’estran,pour une partie de pêche à pied. Outre les traditionnelles coques et palourdes,cette fois, nous allons avoir la surprise de trouver une bonne quinzaine de tourteaux, qui feront notre délice au déjeuner, prouvant une fois de plus que la nature sait se montrer généreuse,quand on ne l’exploite pas à outrance. Le coefficient de marais étant en baisse forte, nos deux passées suivantes seront moins fructueuses mais qu’importe! Ici, sur ce sanctuaire des oiseaux, l’on pense plus qu’ailleurs à ce fameux proverbe:“Il y a bien assez sur terre pour le bonheur de tous, mais trop peu pour la cupidité de chacun.” Une phrase que nous méditons, sur le bateau qui nous ramèneàArcachon,pendantques’éloigne aurasdel’eaulasilhouettedecetteîlemagicienne. ◆
Se ressourcer La chasse, comme les saisons, est un éternel recommencement. Chaque année, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre, la voilà parée de nouveautés et pourtant immuable. Comme toute rivière, la chasse s’alimente d’une source qui change sans cesse. La nouvelle collection Club Interchasse® est à cette image, ancrée dans une tradition décidant de l’avenir. Nos lignes Lancelot et Arthur font ainsi revivre – « revisitent » dirait-on aujourd’hui – de célèbres vestes de chasse. Renaissance c’est vrai, mais aussi modernité et technicité : au traditionnel coton de ces tenues se combine de la fibre Cordura®, gage de solidité et de robustesse. Renaissance toujours avec notre nouvelle veste matelassée Sully qui relance la patine fruit du succès de la Célestin. Renaissance portée enfin par notre gilet Brenne qui parachève, avec Leopold, Lerry et Lenny, une ligne chic, authentique, pratique et confortable. Se ressourcer c’est revenir à la source. La nôtre jaillit dès notre signature :
l’instinct, la passion et le style.
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INTERCHASS
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w w w. i n t e r c h a s s e . f r Les vestes Lancelot (pour lui) et Célestine (pour elle) marient tradition et modernité
Découverte ◆
LES GRANDES PLUMES
de la Belle Province repo rtag e et photo s Ge orges Dume nes
La profondeur des forêts québécoises abrite une diversité de petits gibiers
DON JOHNSTON BI/ALAMY STOCK PHOTO
à la sauvagerie authentique. Bécasses, gélinottes huppées, tétras du Canada, mais également le fascinant canard carolin… Ils ont été prétextes à vivre l’aventure sur une terre qui l’incarne plus que toute autre.
“Bonasa umbellus”, la gélinotte huppée, le graal canadien du chasseur de petit gibier au chien d’arrêt. Une diablesse aussi à l’aise au sol que dans les arbres.
LES GRANDES PLUMES de la Belle Province Le territoire est immense pour une faible densité de population. Recouvert en grande partie de forêts, il donne souvent l’impression de chasser sur des territoires vierges. Ci-contre, notre setter gordon y était tout à son aise. Ci-dessous, une rivière à débit lent, en cœur de forêt, le domaine du “branchu”, un canard arboricole parmi les plus beaux du nouveau monde.
L
es rêves du chasseur globe-trotter sont peuplés d’excursions cynégétiques exotiques et de destinations lointaines, parmi lesquelles figurent assurément les grands espaces nord-américains. Loin de nous l’idée de comparer leurs mérites à ceux de l’Asie Centrale, de Sibérie ou encore d’Afrique, pour ne citer qu’eux, mais il faut admettre que l’Amérique –et, plus spécifiquement,les États-Unis et le Canada – exerce une fascination particulière. Est-ce là le fait de l’Histoire, qui mêla intimement notre pays à ces terres transatlantiques? Ou encore la cause d’une littérature et d’une cinématographie particulièrement fournies sur le sujet? Toujours est-il que les romans de Jack London, James Fenimore Cooper ou autres coureurs des bois ont définitivement inscrit dans l’imaginaire collectif ces immenses forêts du nouveau monde, l’esprit des Amérindiens qui les peuplent et, enfin, le bestiaire fabuleux que nous promet cette nature généreuse. Qui ne rêve d’une cabane,posée en bordure de lac,au milieu de nulle part dans la forêt canadienne? Ces rêves sont en tout cas les nôtres et,durantlesquelquesannéesoùnoushabitions la Belle Province, nous eûmes le bonheur d’en concrétiser quelques-uns. Parmi les plus belles chasses qu’il est possible d’y pratiquer figure celle de la petite faune forestière. La période la plus propice pour s’y adonner est l’automne, et plus précisément le mois d’octobre, durant lequel la forêt québécoise
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Il n’existe pas de situation de chasse que la Silver Selection ne puisse
performance sans pareille et une apparence des plus nobles. Pour
maîtriser, que ce soit sur la glace ou dans les sables du désert, dans
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LES GRANDES PLUMES de la Belle Province
est la plus belle et la plus spectaculaire, lorsquesesarbresseparentd’unfeuillage auxcouleursexubérantes.C’estenprime une période à la météorologie clémente, voire radieuse,le célèbre“été indien”qui représente une fenêtre climatique bienvenueavantquenes’abattel’impitoyable hiver canadien. N’ayant pas trouvé notre bonheur dans les séjours proposés par les pourvoiries, c’est par nos propres moyens que nous les organisons à la carte, il est vrai facilités par une résidence prolongée, mais tout à fait envisageable pour qui aime la chasse aventurière,et accepte l’idée d’un résultat aléatoire. Le Québec possède pour cela plusieurs options parmi lesquelles figurent les terres de la Couronne,terres ouvertes au public,mais aux limites parfois difficiles à définir et souvent complexes d’accès car situées loin des axes routiers,obligeant un passage préalable et délicat sur les terres privées. Les “Réserves fauniques”sontenrevanchetoutesindiquées pour la pratique cynégétique par “soimême”.Ce sont d’immenses entités territoriales de plusieurs centaines de milliers d’hectares, voire plus, sillonnées de pistesforestièresdédiéesoùchasse,pêche et exploitation du bois sont la plupart du temps encadrées par la Sepaq, organisme en charge d’y développer une ac-
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4x4, espérant rencontrer gétivité économique et tourisDans les jeunes linottes en bord de piste, tique tout en y préservant boisements, la lièvres d’Amérique ou tétras l’équilibre environnemenvégétation dense duCanada,qu’ilstirentausol tal.Ledétenteurd’unelicence abrite la gélinotte et immobiles, nous aspirons de chasse canadienne ou huppée, dont la pour notre part à les chasser étrangère, à jour de ses perqueue fait office de avec nos chiens d’arrêt et en mis de chasse québécois saitrophée et les sonniers concernant le petit bécasses américaines mouvement. Le gibier que gibier et le gibier migrateur (page de droite). Si la nous recherchons avant tout aujourd’hui ne se trouve peutainsiypratiquerlachasse première est plus àlajournée,ouplusieursjours facile à chasser après d’ailleursqu’àl’approchedevant soi: la bécasse américonsécutifs,moyennant l’acla chute des feuilles, caine. Peu prisée des chasquittement d’un forfait adéla seconde a déjà seurs locaux, eu égard à leur quat. migré vers le sud mode de chasse,ScolopaxmiLes formalités accomdes États-Unis. norattireenrevancheleschasplies, nous voilà donc accompagnédenoschiensenpartancepour seurs hexagonaux. Comme sa dénomila Réserve faunique de Mastigouche, à nation latine le laisse entendre,le limicole cheval sur la région de Mauricie et de dans sa variante américaine est environ Lanaudière se situant à quelque cent deux fois plus petit que notre bécasse soixante-dix kilomètres de Montréal. européenne.Elleendiffèreégalementpar Après quelques dizaines de kilomètres la couleur de son poitrail,uniformément d’autoroute, et autant de routes secon- cannelle.Le tiers méridional du Québec daires, c’est via de larges pistes fores- se trouvant au nord de son aire de rétières permettant aux camions de trans- partition, sa période de chasse y est relaporter du bois que se fait l’accès jusqu’à tivementcourte.Débutnovembreauplus lamaisond’accueil.Puisunréseaudeche- tard, elle entame sa migration hivernale mins non carrossables permet d’y péné- et,poussée par les coups de froid,s’en va trer plus en profondeur et de détermi- gagnerlesud-estdesÉtats-Unisjusqu’au Mexique. On la trouve principalement ner une zone de chasse pertinente. Si les Québécois chassent majori- dans les jeunes boisements de feuillus, tairementsanschiensetsillonnentlesche- de dix ans d’âge maximum, constitués mins à pied ou plus souvent encore en de bouleaux,d’aulnes de noisetiers et de
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saules,oùserencontreégalementla“verge d’or”, une plante qui s’épanouit sur les sols meubles et acides,riches en animalcules et dont la bécasse se délecte. La piste sur laquelle nous évoluons s’étire dans un majestueux décor forestier tout en relief, où se relaient secteurs de feuillus chatoyants et zones de grands résineux. Comme dans tout le Québec, l’eau est omniprésente,sous forme d’une multitude de lacs, de taille contenue ou bien gigantesques,souvent façonnés par lelaborieuxtravaildescastorsetreliésensemble par un réseau non quantifiable derivières.Audétourd’unvirage,aubout d’une petite sente,le biotope correspond enfin à celui de notre quête,une ancienne coupe en régénérescence. Dans le sable, les traces d’ours noirs,de loups et d’orignauxtémoignentd’uneviefourmillante. nous espérons que les bécasses seront aussi de la partie. Après trois heures et demie d’une logistique laborieuse depuis Montréal compte tenu de la faible distance finalement parcourue, notre setter gordon et notre retriever sont heureux de fouler le sol et pénètrent sans s’atermoyer dans l’immensité d’une forêt où il est normal desesentirseulaumonde.Lachiennegalope lentement,se jouant des nombreux troncsmortsqu’ellefranchitavecl’aisance d’un cheval hunter. Sagement, le retriever reste à faible distance, broussaillant aimablementenattendantdefairecepour quoi il est là.Après quelques minutes de quête,lachiennesefigefaisanttairelasonnaille à son cou. Au plaisir et à l’excitation de voir la gordon à l’arrêt se mêle celui de ne pas s’être trompé sur le potentiel d’un secteur que l’on découvre le jour même et qui, visiblement, accueille au moins un représentant de l’espèce que nous sommes venus chasser. Loind’êtreaussifugacequenos“très dérangées”sorcières européennes,celleci,qui rencontre sans doute aujourd’hui le premier duo homme-chien de sa vie, tient bien l’arrêt.Il nous faut quasiment marcher dessus pour la faire décoller. En revanche, son vol est explosif et, comme notre mordorée,elle fait montre d’une grande habileté à slalomer entre les branches en feuille. La gerbe atteint néanmoins sa cible, et la petite bécasse tombe comme une pierre,précédée d’un nuage de plumes. Le retriever qui n’attendait que cela part au rapport et revient l’oiseau en gueule. Elle est splen-
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LES GRANDES PLUMES de la Belle Province dide. Nous nous remettons en quête et multiplionslesrencontres,etlesoccasions de tir, dont les conditions restent difficiles dans ce milieu dense en végétation. En fin de chasse,les bécasses déjà levées qui, souvent, se remisent au plus loin à quelque 200 mètres du lieu d’où elles ont été débusquées se montrent davantage légères et enclines à ruser, en piétant notamment,ou en s’envolant précisémentàl’endroitoùilestlemoinsévident delestirer.Unepreuvequelanaïvetédont certains les affublent ne tient qu’à leur inexpérience, elle-même liée à la rareté de leurs rencontres avec les chasseurs. Avec pas moins de 21 levées, et un quotade4oiseauxatteint,nousvoilàcomblé. En fin d’après-midi, nous suivons notre GPS pour retrouver la voiture et franchissons un vallon marécageux lorsque la chienne se tétanise.Elle rompt l’arrêt plusieurs fois pour avancer avec une grande prudence sur un gibier re-
tors qui semble l’absorber tout entière. Je l’incite à poursuivre ce qu’elle fait sur près de 200 mètres sans jamais parvenir à bloquer la source de cet effluve irrésistible et insaisissable. Las, je relâche mon attention une fraction de seconde ce qui suffit à l’oiseau que nous poursuivions pourpartirdansunconcertdebattements d’ailes, sans même nous laisser le temps d’épauler.Tout comme notre setter,nous venonslàdefairelarencontreavecunspécimen d’un des plus beaux et passion-
Résultat à deux d’une passée matinale aux branchus sur une rivière des Laurentides. La saveur de leur chair laisse des souvenirs impérissables.
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nants gibiers qu’il soit possible de chasser au chien d’arrêt: la gélinotte huppée ! Il est tard, le jour décline, et il est temps de rentrer à Montréal.Nous nous promettons d’organiser rapidement une petite expédition destinée à la quête du galliforme.Surleretour,unorignal,l’élan américain,nous coupe la route… Magie des forêts québécoises… Lasemainesuivante,nousvoilàdonc prêt à retrouver le sentier des bois, et parfaitement motivé à tenter de rencon-
Nouvelle vue d’une clairière où l’on aperçoit les méandres d’un cours d’eau. Adeptes des lacs et plus encore des petites mares et des marais boisés, le canard carolin est assurément l’un des plus beaux d’Amérique du Nord.
trer à nouveau la fameuse gélinotte américaine, Bonasa umbellus. C’est équipé d’une tente et de tout le nécessaire de la vie au grand air que nous partons cette fois, ayant pris soin de prépayer trois jours de chasses sur la Réserve faunique de Papineau-Labelle qui se situe, elle, aux confins de l’Outaouais et des Laurentides. S’il est possible de louer un chalet tout confort en bord de lac,la météo étant très clémente,les températures tout à fait tempérées, nous optons pour le camping au fond des bois,désireux de profiter le plus possible de cette nature sauvage. De plus, le secteur est réputé accueillir la population de loups la plus nombreusedelaprovince,etl’idéedenous endormir au son d’une chorale de loups achève de nous convaincre d’opter pour la toile de tente. Mais pour l’heure, il faut déterminer un secteur de chasse favorable au galliforme. Celui-ci est sensiblement le même que celui des bécasses.Les jeunes boisementsdetypestaillis,issusdecoupes en régénérescence,ont sa préférence sachantqu’ellesenourritdesramilles,bourgeonsetautrechatonsavecunenetteprédilection pour ceux des bouleaux,aulnes et merisiers. La présence de sorbiers ou d’aubépines américaines,dont elle se régale des fruits, est un atout supplémentaire pour la cantonner. Ayanttrouvéuntelsecteur,nousnous mettonsenchasse.Lachiennequêteavec méthode et ne tarde pas à nous cristalliser en bordure de chemin. Déjà nous entendons plusieurs oiseaux se dérober dans la végétation.Ayant retenu la leçon de notre rencontre précédente,nous devançons la setter d’un pas pressé. Une grosse“poule”décolle hors de notre portée et quelques secondes après, sa couvée de l’année éclate tout autour de moi, me permettant de réaliser un doublé. Les jeunes oiseaux sont maillés et déjà bien gaillards.Nous voyons enfin de près cet oiseau parfaitement adapté au milieu forestier.La chienne,stimulée par ce premier succès,redouble d’efforts et sait désormais quoi chercher. La progression dans ce taillis est délicate, mais les rencontres assez nom-
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breuses. Les tirs beaucoup moins! Habituée à faire face à une myriade de prédateurs, allant de l’ours noir au loup, le coyote, le lynx, le renard et toute une batterie de mustélidés et d’oiseaux de proiesquihantentlesparages,lagélinotte huppée a développé un système de sauvegarde admirable. Capable de piéter sur des centaines de mètres, mais aussi de se percher,de vous laisser passer pour mieux vous surprendre en partant dans votre dos ou, à l’inverse, de décoller à la moindre alerte, dès que vous mettez un pied dans le bois.Elle exprime ainsi tous ses talents défensifs face aux chiens d’arrêt et force du coup l’admiration des aficionados de la discipline,nombreux aux États-Unis,plusencorequ’auCanada,où son trophée fait la fierté du chasseur: une queue en éventail terminée d’une largebandenoireauxrefletsplusoumoins roux, selon l’écotype. Cet appendice remarquable permet au mâle,à l’instar du dindon,deparaderàlasaisondesamours. Duhautd’unepetitebutteoud’unvieux tronc mort, déployant sa caudale, dressantsa huppe et sa collerette,elle bât frénétiquement des ailes pour affirmer sa dominance et sa territorialité. C’est le fameux tambourinage,élément important de l’ambiance sonore des forêts d’Amérique du Nord. Pour avoir la chance de rapporter un tel trophée, il faut réussir à tirer un adulte,bien moins
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La magie des forêts du nouveau monde en automne ne doit pas faire oublier que l’on s’y perd facilement, et parfois très longtemps… S’équiper d’un GPS, de cartes, boussoles et de quoi survivre plusieurs jours est indispensable.
simple à bloquer que des jeunes de l’année. Et pourtant,en fin de journée,chasseur et chiens commençons à nous habituer aux frasques de la gélinotte, anticipons mieux ses réactions et parvenonsenfinàrécolterdeuxspécimensbien matures pour notre plus grande joie. Après cette rude journée de chasse, nous profitons de la soirée sous les étoiles et au coin du feu pour déguster ses filets, aussi blanc et plus onctueux encore que de la chair de poulet.Notre campement improvisé est bordé par une rivière et fait face à une queue de lac où s’active uncoupledecastors,tropoccupésparleur interminable chantier pour s’intéresser à nous. Les chiens terrassés par la fatigueleurrendentbiencetteindifférence. De temps à autre, la surface de l’eau est
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troublée par le gobage des ombles de fontaines. Nous voilà seul profitant des murmures d’une forêt qui englobe presque tout le Canada. Le clou du spectacle intervient à la nuit tombante lorsque, à quelques centaines de mètres, se mettent à hurler les loups.Un moment que nous ne sommes pas près d’oublier. Le lendemain et le surlendemain sont à nouveau dédiés à la quête de la gélinotte,ce qui nous vaut de multiplier les rencontres avec ce gibier passionnant. Le dernier jour, nous parvenons à atteindre le PMA quotidien de six oiseaux. Dans ces quêtes forestières, il nous arrive parfois de tomber sur un lièvre d’Amérique très répandu, dont le pelage s’éclaircit pour virer au blanc en hiver.Une stratégie de survie qui lui fait
bien défaut,quand la neige tarde à venir et que, sur le sol forestier, son pelage blanc le trahit aux yeux de tous les prédateurs, y compris humains, qui abusent de cette faiblesse.En revanche nous necroiseronspasdetétrasduCanada,davantage présent plus au nord,là où s’épanouissentlesépinettesquiluifournissent le gîte et le couvert. Il sera le prétexte à une nouvelle expédition de chasse. Pour notre dernier jour avant de regagnerMontréal,nousrejoignonsSimon, un ami québécois avec qui nous avons projeté de chasser une autre merveille de ces bois, palmipède cette fois, puisqu’il s’agit du canard carolin,localement appelé“branchu”eu égard à sa propension à se percher dans les arbres et à y nidifier. Il est assurément l’un des plus beauxcanardsd’AmériqueduNord.Plus sobre, la femelle possède quelques élémentsdecoquetteriesavecsontourd’œil blanc, ses miroirs et ses pointes d’ailes d’un beau bleu métallique.Adeptes des lacsetplusencoredespetitesmaresetdes marais boisés, le carolin peut également être abondant le long des rivières forestièrespossédantundébitlent.C’estlelong de l’une d’elles,que nous tiendrons notre affût pour la passée du matin. Nouslaremontonsencanoësurtrois bons kilomètres avant l’aube jusqu’à une courbe élargie où nous positionnons nos formes. Cachés dans les roselières, nous découvrons avec la levée du jour un décor de cartes postales.Thuyas et épinettes embaument l’air frais de leurparfumsucré.Déjàlespremièressilhouettes de canards percent la brume comme des avions de chasse et plient lesailespourglisserversnosformes.Entre les salves d’imposants colverts et autres canards noirs, apparaissent enfin les carolins, graciles et rapides. Ils offrent un tircomparableàceluidenossarcelles.En moins d’une heure,la limite de prélèvementquotidiennedesixoiseauxparchasseurestatteinte.Yfigurenttroisjolismâles enplumagenuptial.Jeréservel’und’entre eux à la taxidermie, sans omettre de conserver sa chair,parmi les plus savoureuses des anatidés qu’il m’ait été donné degoûter.Joiesd’unenaturedécidément opulente,quelques brochets et achigans à petite bouche viendront s’ajouter aux prises du matin lors de la descente de la rivière. Une bien belle manière de clore cette escapade. Les rêves américains ne sont décidément pas des chimères… ◆
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Au Salon de la Chasse de Rambouillet, on y trouve tout et surtout ce qu’il n’y a pas ailleurs
Le magazine des
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Les faisans élisent domicile dans les collines de la Bouverie ◆ Dans le Perche, Anthime Daveau cultive depuis trente ans son exploitation dans le souci d’y maintenir du petit gibier naturel. Profitant de la politique en faveur du faisan commun de la Fédération des chasseurs d’Eure-et-Loir, il a réussi à obtenir d’excellentes densités.
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uel beau pays que le Perche,trait d’union entre les paysages agricoles intensifs de la Beauce et ceux plus verdoyants et en relief des bocages de l’Ouest. De cet heureux mariage, la partie occidentale de l’Eure-etLoir a hérité de terres fertiles propices à la fois aux cultures céréalières et oléagineuses,ainsi que de généreuses pâtures, le tout constituant un biotope mixte de polyculture et d’élevage très intéressant pour la faune en général et le petit gibier en particulier.Auparavant gibier roi des collines percheronnes, la perdrix grise y a malheureusement largement régressé,
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n’étant présente que de manière relictuelle sur la plupart du pays, à l’exception de quelques secteurs contigus de l’Orne possédant encore de belles densités. En revanche, le faisan s’y est désormais imposé comme le nouveau symbole cynégétique du département. Sa présence,parfois très nombreuse,est appréciée par tous ceux qui traversent le Perche, chasseurs ou non, et ont la joie d’apercevoir en nombre le bel oiseau cuivré, au gagnage le long des routes. Une abondance qui traduit chez les agriculteurs locaux une vraie mentalité de gestionnaires.
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Anthime Daveau, cultivateur sur sa ferme de la Bouverie,située dans les environsdeBrunellesetinclusedansleGIC duSaussayeenfaitpartie,parpassionpour la chasse autant que par pragmatisme, lui qui a connu l’abondance de gibier et assisté à sa raréfaction expresse. Lorsqu’il reprend l’exploitation de 120 hectares,au milieu des années 1980, la tendance est au regroupement parcellaire et à l’arrachage quasi systématique des haies. Dans le sillage du remembrement, ce sont aussi les bordures de chemins enherbés, et tous les éléments de diversification paysagère qui pâtissent
de cette politique destructrice, dont il netardepasàconstaterl’effetdévastateur sur le petit gibier sédentaire, totalement dépendant de son environnement local. « J’assistais à cela un peu impuissant,jusqu’au déclic de la mise en place de la nouvelle politique agricole commune en 1992, avec laquelle il était possible de toucher des aides financières pour l’implantation de jachères sur 10 % de la surface totale.Beaucoup en ont profité pour implanter des jachères n’importe où,et de préférence sur les terres pauvres et non exploitées,intéressés seulement par l’argent de la prime.J’ai décidé pour ma part de jouer le jeu et d’utiliser cette mesure pour recréer de vraies surfaces susceptibles de bénéficier à la petite faune et inverser la tendance.» Loin de les mettre en place dans un coin de son exploitation,Anthimeimplanteaucontraire ses jachères entre de grandes parcelles pourlescloisonneretendiminuerlataille. Unemesurequi,dansunpremiertemps, n’a ni enrayé la chute des effectifs de perdrixgrise,nimêmepermisauxfaisans
qu’iltented’implanterdèslesannées1990 de tenir. Ses revers sont nombreux au départ,mais son entêtement amorce une dynamique d’aménagements indispensables à de futurs succès. En 2007, la Fédération des chasseurs d’Eure-et-Loir fait un pas décisif en se lançant dans une ambitieuse politique d’implantation du faisan commun naturel, pour faire face notamment à la raréfaction des perdrix. La commune sur laquelle se trouve la Bouverie adhère au plan de chasse, comme désormais la moitié du département et s’inscrit parmi les volontaires pour bénéficier de ces réintroductions d’oiseaux de souche dûment sélectionnés. Anthime,dont l’exploitation atteint désormais 160 hectares finance 70 % des lâchersetbénéficiede30%restantspayés par la fédération des chasseurs suivant l’accord mis en place.Sont alors réintroduits pendant trois ans consécutifs une centaine de jeunes faisans chaque année, au moyen de volières d’acclimata-
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Afficher de belles densités de faisan et chasser des oiseaux naturels et combatifs, tel est le pari réussit d’Anthime Daveau (page de gauche), qui enregistre sur son exploitation les meilleurs comptages de son secteur.
tions.Sur cette période,la chasse du phasianidé est suspendue,mais compte tenu des excellents résultats affichés sur son exploitation et après décision locale,Anthime est autorisé à réaliser un petit prélèvement symbolique mais bien mérité dès la troisième saison de chasse. Cette fois, la souche est la bonne et se reproduit bien sur le territoire dont les aménagementscontinuentdes’améliorer.Aux parcellesdejachère,devenuesentre-temps les SIE (surfaces d’intérêt écologique), il privilégie dorénavant une implantation en bandes, réparties d’un bout à l’autre de la Bouverie et multipliant ainsi les effets de lisière. Les bandes semées d’herbes, dactyles et fétuques principalement,de quatre à cinq mètres de large
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Les territoires
Entretenir et recréer des éléments de diversification paysagère, des couverts et des zones de nourrissage, voilà la clef du succès. La vie appelle la vie !
maximum sont très fréquentées par les faisans et servent plus spécifiquement de zone de nidification. La végétation y est dense,permettant aux poules d’y dissimuler leurs couvées.Elles attirent également les insectes indispensables aux poussins.Mais elles servent aussi de couvert intéressant et de zones d’abris sûrs, dès lors que les cultures sont récoltées à l’automne. Bien semées, elles s’implantent durablement, ne laissant que peu de place aux indésirables chardons et autres plantes envahissantes. L’autre couvert phare de la Bouverieestlesorgho,implantéaussisousforme delonguesbandes,largesd’unevingtaine de mètres.« Cela constitue un couvert très sécurisant pour le faisan,notamment face à la prédation ailée. Je les garde en place tout l’hiver et les broie juste après la fermeture,avant que les poules n’aient l’idée d’y pondre.En outre,les graines sont très appréciéesdugalliformeetpermettentunnourrissagenatureletefficace.»Nombreuxsont aussi les lièvres qui s’y réfugient.En tout pas moins de 8 hectares de cultures à gibier ont été mis en place.Les Cipan (culturesintermédiairespiègesànitrates)sont aussi choisies pour profiter au petit gibier:« J’implante ainsi de petites bandes de
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moutarde assez clairsemées.Le faisan reste avanttoutunoiseaudebordurequiaimevoir loin et,selon mes observations,n’aime pas lestropgrandscouverts»,constateAnthime. Quant aux agrainoirs,Anthime en a réparti une dizaine sur tout le territoire et remarque qu’un faisan est capable de faire jusqu’à 300 mètres pour venir s’y agrainer.Il ne nourrit les faisans que l’hiver et cesse de les alimenter dès le mois d’avril,les faisans ayant à nouveau la possibilité de se débrouiller seuls.
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L’autre impératif pour qui souhaite voir s’épanouir une population naturelle est de bien maîtriser les populations de prédateurs. Le piégeage par collet a peu à peu cédé la place aux cages à renard et autres boîtes à fauves,rendues attirantes par la mise en place d’un pigeon vivant. Anthime les considère comme étant plus sélectives.Complétée par des séances de déterrages au printemps, du tir à l’approche et à l’affût en été, et des battues dans les maïs avant la récolte,cette régu-
lationpermetdetuerenmoyenneunepetitedizainederenardsparan,jusqu’àvingt les années records. Quant aux corvidés, ils sont capturés au moyen d’une cage piège implantée au cœur des champs, le long d’une haie. Enfin l’autre prédateur surveillé de près par Anthime est le sanglier, qui ne manque pas de détruire les nids lorsqu’il en rencontre. À la Bouverie, on fait ainsi en sorte que les populations de suidés ne prennent pas racine, étant difficilement compatible avec le petit gibier nichant au sol. Ce dernier faitl’objetnotammentdetirsd’étéetd’efficaces battues dès que sa présence est repérée sur l’exploitation. Grâce à ses efforts,Anthime peut se targuer de posséder l’une des plus belles populations de faisans du secteur, malgréunterritoireàlasurfacelimitée.Après uneprogressionfulgurantelespremières années qui suivirent l’implantation des faisans,letauxdesuccèsreproducteuratteignant jusqu’à 7 jeunes par poule, les populationsdefaisansemblentdésormais se stabiliser autour de 3 à 4,5 jeunes par poule. Cette stagnation est-elle liée aux conditions météorologiques exécrables ces dernières années et plus particulièrement pendant le dernier printemps? Où est-ce le fait d’une densité finalement adaptée aux capacités d’accueil du territoire? Anthime s’interroge mais ne
À défaut de sauver la perdrix grise, autrefois gibier roi des cultures percheronnes, les aménagements de la Bouverie profitent aux perdrix rouges, dont une compagnie a élu domicile sur l’exploitation.
s’inquiète pas trop. Il compte tout de même sur son exploitation en moyenne 40 à 60 coqs chanteurs aux 100 hectares etafficheainsilesmeilleurscomptagesdu secteur.Son territoire accueille entre 100 et 150 faisans,tous sexes et classes d’âge confondus.Bénéficiantsansdoutedesefforts d’aménagements et de la régulationdesprédateurs,lelièvres’yporteégalement bien affichant une belle densité, et si la perdrix grise manque toujours à l’appel,unejoliecompagniederougesnaturelles a trouvé dans les champs de la Bouverieuneconfortableterred’accueil. Cette biodiversité a un coût et nécessite plus encore un lourd investissement en temps de travail qu’Anthime n’a néanmoins jamais regretté:« Je prends autant de plaisir à voir toute l’année du gibier naturel sur mes terres que de le prélever,même si les deux parties de chasse saisonnières avec mes proches constituent l’épilogue d’une année de gestion et d’aménagementetrestentdegrandsmoments,avec un gibier naturel qui se défend.» Désormais c’est son fils qui reprend l’exploitation du domaine agricole,mais Anthime n’est pas prêt à abandonner ses efforts pour la petite faune et conti-
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nuera à superviser les aménagements. Après une dernière reproduction médiocre la saison passée, il espère un prochain printemps plus clément qui permettrait à sa population de remonter au niveaudesdensitésdel’annéeprécédente. Il n’en demande pas plus:« Il ne faut pas non plus que cela devienne un élevage à ciel ouvert,d’autant que le faisan peut faire un peu de dégâts sur les semis. » Actuellement,laFédérationd’Eure-et-Loirlance unplandesauvegardedelaperdrixgrise, sur le modèle de celui mis en place dans le département du Pas-de-Calais. Anthime suivra de près les résultats de ces sauvetages de couvées et des réintroductions d’oiseaux, espérant qu’ils permettent aux effectifs de ce gibier patrimonial de remonter et de revenir là où il avait disparu. « La perdrix grise reste à mes yeux l’un des plus beaux oiseaux de chasse,maisilnécessiteunegestionàgrande échelle et beaucoup de travail. Refroidis par les échecs successifs autour de l’espèce, mesvoisinsnesontpasencoreprêtsàyconsacrerletempsetl’engagementnécessaire.J’attendspourmapartdevoirsil’opérationfonctionne dans les secteurs tests,et si tel est le cas,je suis partant! » ◆
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Les chiens par Julien Dom i ngo
La règle d’or des déclics ◆ Il y a des moments clés, des passages obligatoires et des étapes cruciales dans la vie d’un chien de chasse, surtout dans sa prime jeunesse. Ces phases feront de lui un chien précoce ou tardif, talentueux ou à peine moyen. Quels sont ces déclics qui changent tout?
Dans notre pays, la question de l'intelligence animale a longtemps été considérée comme ridicule et non avenue. Pourtant, tout chasseur propriétaire de chiens peut aisément observer des différences dans la compréhension des mêmes apprentissages d’un sujet à l'autre.
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PHOTOS : ALAIN DAMPÉRAT - MEDIAWORLDIMAGES/ALAMY STOCK PHOTO
vez-vous remarqué comme cer- aux chiens courants.De jeunes sujets,par l’herbe, figés, tendus, assurés que le gitaines capacités,chez le chien,ar- exemple, qui se contentent de suivre la bier est bien devant.Ça part de là.Beaurivent soudainement après une meute pendant des semaines, souvent coup d’autres apprentissages, d’ailleurs, longue phase d’apprentissage infruc- avec un peu de retard et qui,un jour,ar- se révèlent non pas de façon linéaire et tueuse en apparence ? Premier arrêt, rivent jusqu’au sanglier mort. Dans les progressive,après une phase d’amélioracompréhension soudaine du “patron”, semaines qui suivent, le chiot change de tion continue,mais par sauts,par bonds, première arrivée sur l’animal mort… au- rang et se met à monter vers la tête du par paliers successifs,par déclics.C’est le tant de bonnes surprises pour le chas- groupe,en poussant force coups de voix. cas du patron sur un autre chien, par seur,qui se produisent souvent de façon Il s’est déclaré. Cela s’est joué sur une exemple, ou encore du rapport, voire de brutale et inattendue, par déclics. seule journée, un seul événement. C’est la propreté à la maison. Dans notre pays ultracartésien, et Novembre 2010, nous accompa- ce que nous appellerons un déclic. gnons un chasseur et son auxiliaire d’un “Je ne le sais pas mais je l’ai toujours pour cause, la philosophie dominante a an et demi sur le causse du Larzac, à la su”, c’est ainsi que les psychologues dé- longtemps été basée sur la théorie des bécasse. Les oiseaux sont bien arrivés et finissent les contenus inconscients du “animaux-machines”,consistant à consiles deux chiens expérimentés qui chas- cerveau humain.En fait,quand un déclic dérer les bêtes, y compris domestiques, sent avec nous les trouvent,les uns après se produit,quelque chose se réveille chez comme dénuées de toute intelligence et les autres. À chaque arrêt, nous prenons le chien qu’il avait déjà en lui, d’où l’as- mues par leurs seuls réflexes ou instincts notre temps, appelons le jeune setter, pect soudain de la chose. Les déclics se primaires.Cette théorie a longtemps fait obstacle à une compréhension plus l’emmenons à proximité des autres fine et mieux étayée de ce que sont chiens, espérant qu’il détecte une les comportements canins, entre émanation, sans aucun succès. Vers autres. quatre heures du soir, la journée On dit qu’il y a apprentissage lorstouche à sa fin et mon ami se désesqu’un individu, placé plusieurs fois père car son jeune sujet, mis en prédans la même situation, modifie ou sence de bécasses à cinq reprises,qui adapte sa conduite de façon systéfurent toutes levées et dont deux fumatique et relativement durable. Le rent tuées, n’a toujours pas l’air de Larousse complète, sans distinction s’intéresser à ce qu’il se passe. Il se entre espèces: « Ensemble des procespromène entre les arrêts avec une sus de mémorisation mis en œuvre par nonchalance, à se demander s’il ne l’animal ou l’homme pour élaborer ou serait pas un brin court de nez. modifier les schèmes comportementaux Le lendemain, nous nous renspécifiques sous l’influence de son envidons à un lâcher de faisans de tir orronnement et de son expérience.» L’apganisé par la société de chasse locale. prentissage met donc en œuvre la Au bout de cinq minutes,le setter se mémoire, l’expérience et l’environmet à l’arrêt sur une poule faisane, nement,chez l’homme,comme chez qui se laisse docilement coincer au le chien. milieu des buis. Arrêt de plomb. La L’on considère donc comme acquis faisane finit par se lever,et nous la tiaujourd’hui qu’un chien peut aprons. Quelques minutes après, au prendre, c’est-à-dire adapter son terme de la même scène, seconde comportement,de différentes façons. poule au tapis. Puis une troisième et La première,la plus basique et la plus nous rentrons à la maison.Mon ami connue, est celle du conditionneest content,c’est la première fois qu’il ment, théorisée par le psychologue voit son chien à l’arrêt sur autre chose russe Ivan Pavlov.Tout le monde en qu’une boîte d’envol garnie d’un piCe jeune setter gordon vient peut-être d’arrêter et connaît le principe:en jumelant le son geon.Dans la semaine qui va suivre, de rapporter sa première bécasse. Parfois, il suffit d’une cloche avec l’apport de nourrile jeune setter va arrêter fermement d’un oiseau tombé devant le nez du chien pour ture,l’on finit par faire saliver le chien trois bécasses.Au mois de janvier, je déclencher le déclic qui en fera un bécassier. au son de la cloche.C’est évidemment revois le chien, il est transfiguré. Chassant, arrêtant et rapportant les bé- produisent d’autant plus facilement, et un mécanisme que les dresseurs utilisent casses avec l’assurance et l’autorité d’un d’autant plus tôt,que le chien a de solides beaucoup sous la forme de punition et vieux grognard bien créancé.On jurerait qualités naturelles.Le plus spectaculaire de récompense.Toutefois,dès que le chiot qu’il a fait ça toute sa vie. En quelques de ces déclics, bien sûr, c’est de voir un connaît les enseignements de base (le minutes,ces trois poules dociles ont per- chien se déclarer. Certains sujets se pro- rappel, l’assis à l’ordre, la propreté), l’on mis au chien de comprendre ce que l’on mènent dans la nature pendant deux, peut passer à l’étape supérieure,celle du attendait de lui, y compris à la bécasse. trois ou cinq ans, sans jamais avoir l’air conditionnement opérant,ou du renforDes histoires comme celle-là,vous en en- de chasser le moins du monde et puis,un cement positif.Exemple emblématique, tendrez aussi narrées par les chasseurs jour, vous les trouvez, couchés dans la caresse pendant l’arrêt.Mais l’on peut
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Les chiens
PHOTOS : TIERFOTOAGENTUR/ALAMY STOCK PHOTO - JULIEN DOMINGO
Chien d’arrêt, leveur de gibier ou chien courant destiné à chasser en meute, tous ont besoin de déclics initiaux pour se mettre à chasser vraiment. Ces apprentissages peuvent être facilités par la complicité entre le maître et son auxiliaire. Un autre moyen de précipiter ces déclics, dont on a tant besoin, est de faire chasser quelque temps les jeunes avec des chiens plus expérimentés.
aller plus loin dans la sophistication de ces“renforçateurs”,si l’on veut peaufiner la complicité que l’on a avec son auxiliaire. Si vous améliorez la gamelle du chien (avec de l’huile d’olive,du jus de viande ou autre) chaque soir où il vous a livré une belle journée de chasse, vous verrez que, même avec un temps de décalage,la récompense est parfaitement comprise, qui témoigne d’un certain niveau d’intelligence chez le chien. Mieux encore, vous pourrez aisément observer à mesure des sorties de chasse sur un même territoire que votre chien élabore une vraie“carte cognitive”de son environnement.La mémoire des remises à bécasses ou à sangliers en est la preuve la plus flagrante. Et il ne s’agit pas seulement de mémorisation pavlovienne, puisque, en changeant le chien de territoire, l’on s’aperçoit vite qu’il sait“repérer”les nouvelles remises.Il y a d’ailleurs des chiens qui ont un “sens de la place” particulièrement spectaculaire.
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Comportement encore plus intelligent et élaboré: l’insight, théorisé par le psychologue allemand Wolfgang Köhler (1887-1967), l’un des pères de la psychologie de la forme.Ce dernier a en effet démontré qu’un singe placé devant une situation qui pose un problème particulier (attraper des bananes hors de portée de la main à l’aide d’un bâton) trouvait d’un seul coup, après plusieurs autres tentatives infructueuses, une solution:prendre une caisse placée dans un coin de la pièce, la déplacer et monter dessus. Ce phénomène de découverte soudain,qu’il a nommé l’insight,le chien
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de chasse vous en fera la démonstration très régulièrement. Les comportementalistes animaliers,qui considèrent qu’il s’agit là d’une des expressions les plus parlantes de l’intelligence animale, s’en servent à loisir,et avec succès. L’insight apparaît d’ailleurs comme le meilleur allié de la théorie des déclics. Placé plusieurs fois face à une situation nouvelle, le chien finit par comprendre subitement ce que l’on attend de lui,et agit alors en conséquence. Autre élément qui vient à l’appui de la théorie des déclics, les psychologues ont écrit sur les primo-apprentissages, mais plutôt à propos de l’enfant, des choses instructives qui peuvent très bien s’appliquer aux animaux. Ils considèrent comme établie, par exemple, que l’acquisition du langage ne se fait pas de façon régulière, mais par une série de phases d’anticipation, de stagnation et de régression successives.L’anticipation, c’est justement le déclic, elle atteste
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Les chiens
L’arrêt ferme et verrouillé, la sagesse à l’envol, le rapport… autant d'apprentissages qui, souvent, finissent par être compris subitement au terme d'une longue période d'assimilation.
qu’une chose vient d’être comprise.Juste après, se produit souvent une phase de stagnation, voire de régression, qui ne doit pas vous alarmer car elle n’est en réalité rien d’autre qu’une période d’assimilation. Les dresseurs amateurs ou professionnels savent bien qu’il ne faut pas insister trop longtemps sur les leçons qui ont l’air de ne pas rentrer, mais plutôt attendre qu’elles pénètrent dans le cerveau du chien,raison pour laquelle ils dressent par séances de dix à quinze minutes, pas plus. Et ils savent aussi que c’est souvent après une période de repos,sans entraînement,que des progrès se font jour. Il est fréquent par exemple que les chiens s’améliorent par bonds spectaculaires d’une année à l’autre, durant l’intersaison.Le rapport est typiquement le genre d’apprentissage qui rentre d’un coup,souvent après une période de nonchasse. De ce point de vue là, l’intersaison doit être considérée comme une étape majeure de l’apprentissage. Pour que le chien fasse un jour le rapprochement entre une cause et un effet, il faut répéter les situations,certes,mais en mé-
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nageant entre elles des temps de repos et d’assimilation des compétences nouvelles.Alors,en cas d’échec sur une leçon particulière, ne vous énervez pas. Une bonne nuit de sommeil là-dessus, et ça repart! Peut-on catalyser ces déclics,c’est-àdire accélérer le rythme naturel des choses, pour qu’ils se produisent plus tôt? La réponse est oui,mais cela dépend pour quoi.Le meilleur exemple est celui de la déclaration d’un jeune chien d’arrêt. Si vous comptez le déclarer sur bécasse ou pire perdrix rouge,en allant tout de go chasser ces oiseaux naturels et fa-
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rouches, vous risquez d’attendre longtemps votre premier arrêt.En revanche, si vous commencez par du gibier facile, par exemple en organisant une paire de journée de chasse aux cocottes, qui se laissent bien arrêter,vous avez toutes les chances que votre auxiliaire comprenne plus vite le mécanisme de l’arrêt et le reproduise ensuite sur du gibier sauvage. La règle d’or étant de ne pas mettre un chiot dans des situations où il a toutes les chances d’échouer,mais au contraire, de créer les conditions qui vont le mettre en confiance, lui donner envie et enthousiasme. ◆
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Détail d’un superposé Purdey de calibre 20 (canons en acier damassé). Page ci-contre : James Purdey l’Aîné (portrait attribué à William Beechey) et James Purdey le Jeune (par Archibald Stuart-Wortley). Ces deux toiles se trouvent aujourd’hui dans la Long Room.
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manuel Guegan.Accueillant,chaleureux, ce Français expatrié au royaume de Sa Majesté – « Je suis petit breton de naissance ayant élu domicile chez les Grands-Bretons! » – s’apprête à nous faire vivre une journée que nous qualifierons sobrement… d’inoubliable. Après avoir traversé la boutique et caressé du regard les objets, vêtements et autres luxueux accessoires qui s’y trouvent disposés avec un évident souci du détail, nous voici bientôt dans le temple d’Audley House : la fameuse
manuel,que décision fut prise,en 1944,de débarquer en Normandie.Chef d’état-major sous le commandement d’Eisenhower,le général Bedell Smith organisa ici plusieurs réunions secrètes à cette fin… » Naturellement, quelques échantillons d’œuvres signées Purdey offrent au visiteur la pureté de leurs lignes parfaites:fusils juxtaposés,superposés mais aussi carabines font,derrière la vitre qui les protège et sous la lumière qui les sublime,comme un bouquet de fleurs boisées et métalliques… Privilège insigne,
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C
ertains lieux ont le pouvoir de ralentir la course du temps. Lorsqu’on a l’heur d’y pénétrer, on a le sentiment d’avoir laissé dehors les obligations de sa vie quotidienne, le rythme effréné du présent auquel on appartient, les menues contrariétés comme les grands embarras. Parenthèses libératrices,ces lieux privilégiés sont des écrins de sérénité au sein desquels il nous est miraculeusement permis de goûter les bienfaits de l’art, de la beauté – de tout ce qui élève l’esprit,en somme… Or il est à Londres,en plein cœur de Mayfair, un lieu qui inspire très exactement cette gamme d’émotions rares. Œuvre de l’architecte William Lambert, Audley House fut construite entre 1881 et 1883: une élégante bâtisse de briques rouges à quatre étages et aux structures métalliques, située tout près de Hyde Park, sur South Audley Street. Chargée d’histoire, la maison arbore au faîte de son entrée principale le lion et la licorne qui symbolisent la monarchie britannique, ainsi que la devise de celle-ci héritée de Henri V: « Dieu et mon droit » – en français, s’il vous plaît… Environné de superbes vitrines où l’esprit de la chasse rayonne avec noblesse,ce fronton d’origine surplombe lui-même un nom qui,dans l’univers de l’arme fine,est synonyme d’excellence et de perfection absolues. Six lettres. Deux siècles de pur génie au service de la cynégétique.Et le plus prestigieux armurier au monde. Purdey… Quelle émotion que de se tenir, en ce mois de septembre naissant, devant la porte de cette institution qui fut toujours – à juste titre – consciente de son rang ! En franchissant le seuil d’Audley House,on ne peut s’empêcher de songer que cet endroit mythique a reçu et continue de recevoir la fine fleur de l’esthétique et du tir… L’on se souvient,surtout,de ce que James Purdey le Jeune (1828-1909),fils du fondateur,avait déclaré dans une lettre datée de 1866 : « Je ne fais qu’une seule qualité,la meilleure. J’ai mes propres compagnons,fabrique mes armes dans mes propres ateliers,paye plus cher pour obtenir cette qualité et dispose d’ouvriers extrêmement qualifiés qui se chargent de contrôler et d’assurer la perfection de la finition,et dont je pense qu’ils sont absolument les meilleurs de la profession.» Cent cinquante ans plus tard,ces propos pétris d’une légitime assurance ne seront certes pas démentis par notre hôte,Em-
◆ Raffinement esthétique, perfection mécanique, aura sans équivalents : depuis deux cents ans, l’armurier londonien ne “fait qu’une seule qualité, la meilleure”. Visite guidée, et très privée, à Audley House, élégante bâtisse de briques rouges et cœur de la noble maison anglaise. Long Room – cette“salle d’exposition” où le temps paraît avoir suspendu son vol et la mémoire élu domicile… Jadis, c’était le bureau personnel de James Purdey le Jeune;au centre,il y avait alors un imposant puits rectangulaire – retiré en 1938 et remplacé par une table à l’avenant – qui permettait aux dirigeants de surveiller les ateliers situés au soussol… Aujourd’hui,la Long Room ferait assurément pâlir d’envie musées et collectionneurs:photographies dédicacées de clients célèbres, lettres manuscrites, trophées magnifiques, peintures… La petite comme la grande histoire y est omniprésente. Un exemple? « Nous savons que c’est dans cette pièce,confie Em-
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nous sommes d’ailleurs invité par notre guide à prendre en main certaines de ces armes,à les épauler,à jouir un instant de leur…“possession”– sensation analogue, sans doute, à celle qu’éprouve le violoniste mis en présence d’un authentique Stradivarius! « Toute personne souhaitant acquérir un Purdey passe par la Long Room,indique Emmanuel.C’est à la fois un rituel et une nécessité.En moyenne,nous avons besoin de deux ans pour fabriquer et mettre définitivement au point une arme.Il va de soi que celle-ci est toujours conçue sur mesure,et au diapason des désirs du client. Il s’agit à chaque fois d’une création originale; notre philosophie,à cet égard,est de respecter l’irréductibilité du temps: alliant
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PHOTOS : WIKIMEDIA COMMON - VINCENT PIEDNOIR
Les armes
Ci-dessus, vue d’Audley House, cœur de la maison Purdey depuis 1883. Ci-dessous, à gauche, Emmanuel Guegan, directeur des ventes, nous conte l’histoire de l’armurerie dans ce lieu mythique qu’est la Long Room, ci-dessous.
robustesse, qualités techniques uniques et extrême finesse d’exécution,un Purdey est appelé à s’inscrire dans la durée.S’en offrir un, c’est un véritable projet – un engagement,au sens propre du terme… » Il flotte dans la Long Room une atmosphère solennelle et feutrée. Invité à prendre place sur l’impressionnant fauteuil que l’on surnomme ici le “trône”, j’observe les portraits,exposés aux murs, des générations de Purdey qui se sont succédé à la tête de l’illustre maison depuis sa création en 1816: James Purdey l’Aîné (1784-1863) et James Purdey le
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Jeune, bien sûr ; Athol Purdey (18581939) ainsi que ses fils James Alexander (1891-1963) et Thomas (1897-1957) ; puis Richard Beaumont (1926-2010),neveu de lord Sherwood et cousin de Nigel Beaumont (né en 1954),ex-président de Purdey. Érudit passionné et passionnant, Emmanuel évoque alors chacun d’eux avec force détails et anecdotes. D’abord, il y a ce symbole pieusement conservé dans l’une des vitrines de la Long Room:le maillet et le ciseau à bois de James Purdey l’Aîné himself.Fils d’un forgeron d’origine écossaise et française
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(le nom de Purdey est une anglicisation de Pardieu),celui que l’on appellera plus tard“le Fondateur”est né dans le quartier de Whitechapel.Issu d’une fratrie de sept enfants dont cinq moururent en bas âge, il entra à 14 ans en apprentissage chez Thomas K. Hutchinson – l’époux de sa sœur,lui-même armurier.En 1805, il est embauché comme monteur à bois chez Joseph Manton, le plus grand fabricant londonien de l’époque,celui qui avait porté à son plus haut degré d’achèvement le système de la platine à silex,et que le colonel Peter Hawker,dans ses Ins-
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Les armes Dans les ateliers d’Hammersmith… De haut en bas, et de gauche à droite : James Mc Donald, finisseur, nous présente une crosse appelée à recevoir l’enduit secret Purdey ; Richard Bayley, quadrilleur ; la main de Tony Smith opérant un ajustage au noir de fumée ; et Laurie Bayliss, directeur de production.
tructions aux jeunes chasseurs, intronisa « Chef et roi des armuriers ». Au contact de Manton, James Purdey affine ses connaissances; il apprend à maîtriser l’opération délicate qui consiste à marier harmonieusement le bois et l’acier – et il travaille alors aux côtés des meilleurs canonneurs et platineurs du moment.Trois ans plus tard,cependant, il quitte Manton et rejoint les ateliers du révérend Alexander Forsyth, au 10 Piccadilly,en qualité de monteur à bois et platineur. Esprit ingénieux, Forsyth vient de faire breveter un système de mise à feu à percussion qui présente de multiples avantages par rapport au fu-
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sil à silex: il est plus fiable, plus rapide à recharger et absolument imperméable à l’humidité.Le succès,pourtant,n’est pas au rendez-vous – et il faudra attendre les années 1820 pour assister à la généralisation fulgurante de la percussion… Toujours est-il que, contremaître puis chef d’atelier chez Forsyth, James Purdey décide en 1815 de créer sa propre entreprise. Désormais membre de la Guilde des armuriers de Londres,il s’établit dans une petite boutique de Princes Street au cours du printemps suivant.Le défi n’est pas sans risques, mais l’avenir montrera que l’homme avait eu raison de le relever: si en 1816 Purdey réalisa 12
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fusils – il en confectionna en 1824 quelque 165… Un chiffre considérable! Fait curieux:les premiers Purdey furent tous à silex – sans exception. Prudence avisée ou respect d’une tradition bien ancrée? Lorsque l’intérêt pour la percussion se répandit significativement, vers 1825, Purdey ne manqua pourtant pas d’y associer son propre talent. La réputation de la maison s’affirmant,les locaux de Princes Street se révélèrent rapidement trop étroits. En 1826, Purdey emménagea donc au 315 Oxford Street – adresse que Joseph Manton, déclaré en faillite, avait été contraint de quitter,et qui serait bientôt
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Astrid de Sologne 45240 La Ferte-Saint-Aubin
Judeau Sologne 18700 Aubigny-sur-Nére
Passion Campagne 75017 Paris
Atelier Siffrine SNC 59400 Cambrai
Jumfil 69390 Vernaison
Périgord Chasse Pêche 24430 Marsac-sur-l’Isle
Au Nenuphar 18390 St Germain du Puy
L’Atelier du Fusil 22940 Plaintel
TB Armes 03000 Moulins
Aux Coureurs des Bois 41350 Saint-Gervais-la-Foret
La Billebaude 37000 Tours
Terres et Passions Amboise 37400 Amboise
Aux Jours de Chasse 02201 Soissons
La Chasse 34000 Montpellier
Terres et Passions Chinon 37500 Chinon
Beretta Gallery - Paris 75008 Paris
La Sellerie 85000 La Roche-sur-Yon
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info@johnfield.eu - + 32 (0) 51 42 37 75 Seyntexlaan 1 - 8700 Tielt - Belgium
rebaptisée 314 1/2 afin de remédier à la numérotation fantaisiste des rues londoniennes de l’époque. Quoi qu’il en soit, le nom de Purdey rayonna durant près de soixante ans à partir de cette adresse. Sportsmen britanniques,cynégètes étrangers,happy-fews,membres de la famille royale…, nul n’ignorait alors où se procurer the best en matière d’armes de chasse. Qu’il s’agisse des ducs de Gloucester et de Cumberland, frères du roi George IV, du prince d’Orange, du tsar de Russie Nicolas Ier,du roi d’Italie Victor-Emmanuel II ou encore, consécration ultime pour un Anglais, de la reine Victoria (qui passa commande dès 1838 !) –, l’art de la maison d’Oxford Street acquit très tôt ses titres de noblesse auprès des grands de ce monde;du reste, ainsi que le souligne Dominique Venner dans son Dictionnaire amoureux de la Chasse,« s’il fallait citer toutes les têtes couronnées qui furent clientes de Purdey,il faudrait énumérer tous les royaumes de la vieille Europe et quelques autres de moindre calibre… ». Au demeurant, il convient de préciser qu’en dépit d’un attachement profond aux techniques traditionnelles de confection,le Gun & Rifle Maker londonien intégra progressivement – en particulier sous l’influence de James Purdey le Jeune – les innovations qui allaient faire date dans l’histoire de ses propres armes:
PHOTOS : VINCENT PIEDNOIR - JAMES PURDEY & SONS
Les armes
Ci-dessus, John Dowell exécutant une gravure Rose and Scroll sur une platine et, ci-contre, Ryan Smith peaufinant une bascule.
le chargement par la culasse et non plus par la bouche,le passage de la cartouche à broche à la percussion centrale,l’adoption de la fameuse bascule Beesley et du système hammerless, celle de la clef de verrouillage supérieure Scott et,plus tardivement, celle de l’éjecteur. Quoi d’étonnant,donc,à ce que l’on retrouve parmi les fidèles de Purdey des personnalités comme Charles Darwin,le comte de Grey (l’homme aux 556 813 pièces – un fervent défenseur des Pur-
dey à chiens extérieurs!),le roi d’Espagne Alphonse XIII et… nombre de maharadjahs? Mais quoi de surprenant, surtout,à ce que Purdey bénéficiât des Royal Warrants du prince de Galles et de la reine,respectivement dès 1868 et 1878? Lorsqu’en 1883 James Purdey le Jeune quitte Oxford Street pour Audley House,les commandes affluent et les affaires sont florissantes – ainsi qu’en témoignent les registres conservés dans la Long Room,et au sein desquels se trou-
Bagagerie The Purdey way of life A
u printemps prochain, Purdey lancera officiellement sa toute nouvelle ligne de bagages Shooting Weekend (disponible dès à présent à la boutique d’Audley House). Malles sur mesure, sacs à dos, serviettes… Le célèbre armurier londonien a de nouveau
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mis à profit sa connaissance intime de l’univers cynégétique pour proposer le meilleur. « L’idée de cette gamme a commencé à germer dans mon esprit il y a douze ans, indique Emmanuel Guegan, directeur des ventes. Depuis deux siècles, la maison dispose
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d’un savoir-faire unique dans le domaine des malles et mallettes à fusils, un savoir-faire qui n’a cessé de s’étoffer à travers les époques et au gré de l’évolution des modes de voyage. Après un rigoureux travail d’analyse au cœur des archives et du patrimoine de la maison en termes de maroquinerie, de styles, de codes architecturaux, le temps de la réflexion a laissé place au design et à la création des pièces. Notre objectif? Répondre aux besoins essentiels du chasseur et du voyageur modernes, tout en respectant à la lettre l’éthique qui fut toujours celle de Purdey: les meilleurs matériaux, le souci du détail, la perfection de la finition, l’amour du beau. » Le cuir utilisé par Purdey provient d’une tannerie basée dans le petit village côtier de Colyton, dans le Devon. Le site de cette tannerie fut créé par les Romains il y a environ deux mille ans. Là, on pratique le tannage ancestral à l’écorce de chêne – une technique dont la découverte remonte à la nuit des
PHOTOS : VINCENT PIEDNOIR - JAMES PURDEY & SONS
vent consignés (depuis 1818 !) les éléments essentiels relatifs à l’identité et au destin de chaque arme: numéro, noms des artisans et de l’acheteur,détails techniques divers. Assurément, la “manière Purdey” ne vise pas seulement l’excellence mais aussi la plus haute singularité, la plus haute distinction. Express, sideby-side,under-and-over (Purdey produit des superposés depuis le rachat deWoodward & Sons, en 1948): l’arme matérialise ici le nec plus ultra d’un savoir-faire qui se transmet d’homme à homme, et presque sur le mode initiatique… De fait (autre privilège qui nous fut accordé lors de cette mémorable journée!),nous avons eu l’honneur et le plaisir de visiter les nouvelles coulisses de la maison,celles auxquelles seuls les clients de Purdey ont la chance d’accéder et où leur sont livrés, pour une large part, les secrets de l’art. Situés à Hammersmith, à quelque huit kilomètres à l’ouest d’Audley House, les ateliers flambant neufs de Purdey ont nécessité deux ans de travaux. « Nous étions sur ce même site de Felgate Mews depuis 1979,signale Emmanuel. Non conçus pour Purdey,les anDeux exemples de réalisations récentes : en haut, un fusil juxtaposé de calibre 12 et, en dessous, une carabine juxtaposée de calibre 470 nitro Express.
temps, probablement à la préhistoire, et que seule une poignée d’artisans continue de faire vivre à travers le monde. « Personne n’a encore été capable de dater précisément l’avènement de cette technique – inchangée jusqu’à aujourd’hui. Elle est à l’origine d’une authentique alchimie entre la peau de l’animal, l’écorce, l’eau et… le temps. » Excluant tout recours aux produits chimiques, la réalisation de chaque peau s’étale en effet sur dix mois. « Un anachronisme en 2016… Mais c’est cela, le vrai cuir! » Naturellement, les matières premières – bétail, écorce – sont issues de sources locales, exclusivement. La toile, quant à elle, est un mélange de fibres d’orties et de coton élaboré par l’un des derniers tisserands indépendants du Lancashire depuis six générations. Confectionnée spécialement pour Purdey, cette toile avait été mise au point à l’origine pendant la Première Guerre mondiale par les Suisses, afin de pallier la pénurie de coton.
Le mélange se révéla plus résistant que la toile de coton pur; par la suite, il allait même entrer dans la composition des célèbres Swiss Army Rucksacks, sacs réputés indestructibles et, aujourd’hui encore, très prisés des collectionneurs. Élément important: plante vivace, l’ortie ne nécessite aucun pesticide pour croître et se développer. « Cette fibre est aussi robuste qu’écologique, aussi agréable au toucher qu’au regard… » Enfin, les pièces métalliques sont également conçues par et pour Purdey. Si l’ouvrage des graveurs londoniens reste fidèle aux exigences esthétiques de la maison, celle-ci met un point d’honneur à souligner la fonctionnalité irréprochable
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de sa gamme de bagages. « Bien entendu, à l’instar de toutes nos armes, chaque pièce est numérotée et individuellement consignée dans les registres d’Audley House. » Élégance, singularité, fiabilité: The Purdey Way, toujours…
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ciens bâtiments ont été rasés et la reconstruction des lieux a été effectuée selon nos plans entre 2013 et 2015 – y compris celle du pas de tir souterrain, le seul de Londres… » Ici,technologies de pointe et handmade traditionnel opèrent à l’unisson pour conférer,à la notion de sur mesure,son acception la plus aboutie. Directeur de production et chef d’orchestre de ces ateliers hors du commun, Laurie Bayliss nous présente chacune des étapes par lesquelles passeront le noyer turc,l’acier ou le damas – avant que ne naisse,sous les doigts experts des compagnons,cette sublimation de la matière qu’est, en définitive, un Purdey. Si la canonnerie bénéficie de machines high-tech assurant le dégrossissage du métal ainsi que le forage de certains éléments, et si l’ingénierie Purdey teste la viabilité des systèmes au sein d’une salle informatique dédiée qui conserve, en outre, les plans de conception de chaque arme – la confection de celle-ci demeure, comme autrefois,totalement artisanale. Monteur à bois,basculeur,garnisseur, graveur, finisseur… Observer à l’œuvre ces orfèvres – tous d’une extrême prévenance – est en soi un spectacle… grisant. L’un d’eux nous explique en détail les subtilités des mécanismes intérieurs de l’arme qu’il met au point, quand un autre procède,sous nos yeux,à l’ajustage d’une bascule et d’une paire de canons au noir de fumée – une technique ancestrale, précise au millième de millimètre;ici,penché sur la surface ténue d’une platine,un jeune graveur interrompt son minutieux travail pour nous faire découvrir les volutes et roses (« Rose and Scroll ») qu’il a esquissées,et qu’il s’apprête maintenant à faire sourdre de l’acier au moyen de burins et de marteaux; là, c’est au tour du finisseur, oncle du précédent, de nous présenter une crosse sur laquelle quarante couches d’un mystérieux enduit vont être successivement appliquées pour obtenir, entre autres qualités physiques, cette couleur si spécifique aux Purdey – signature de leur élégance… Mais n’allez pas demander au maître-armurier ce
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PHOTOS : VINCENT PIEDNOIR - JAMES PURDEY & SONS
Les armes
Ci-dessus : conçu par Harry Lawrence, l’un des trois fusils miniatures offerts au roi George V en 1935 (le pound donne l’échelle…). Ci contre : étiquette en usage de 1878 à 1882, lorsque Purdey était encore situé au 314 1/2 Oxford Street.
que contient cette étrange substance qui oscille entre le rouge, le brun et le marron brillant: « Il y a de l’huile de lin et… autre chose! », répondra-t-il. La recette, en effet,est jalousement gardée secrète… De retour à Audley House, Emmanuel confie nous avoir réservé une dernière surprise. Nous sommes dans la Long Room;durant quelques secondes, notre hôte s’absente – avant de nous rejoindre, le sourire aux lèvres… Dans sa main,il tient une petite mallette de cuir, longue d’une quinzaine de centimètres à peine, et à l’intérieur de laquelle se trouve rangé… un fusil miniature à chiens extérieurs, de toute beauté! « En mai 1935, précise-t-il, George V célébra son jubilé d’argent – vingt-cinq ans de
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règne.Proche de la famille royale,Purdey souhaita pour l’occasion offrir à son souverain un présent hors du commun: ce fut une paire de modèles réduits qui reproduisait,à l’échelle d’un sixième,l’une de celles que le roi avait acquises par le passé.En plus de cette paire,un troisième exemplaire avait été fabriqué pour pallier l’éventualité d’une panne : or c’est cette arme que vous avez sous les yeux.Elle porte le n°24 707,mesure 17,78 centimètres de long et comporte 69 pièces! La réalisation des trois fusils à chiens extérieurs est l’œuvre de Harry Lawrence,autre grand nom de la maison Purdey… » Puis de conclure: « Il va de soi que ces miniatures,merveilles de mécanique et d’esthétique,avaient été conçues pour fonctionner! D’ailleurs,la mallette contient encore quelques cartouches… » So british, isn’t it? ◆ Nous remercions Purdey (www.purdey.com) de nous avoir ouvert ses portes. Merci aussi à Emmanuel Guegan,Geoff Brown, Laurie Bayliss et aux Gun Makers de l’atelier d’Hammersmith.
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3 COUCHES POUR DES CONDITIONS STABLES ET AGREABLES PAR N’IMPORTE QUEL TEMPS Grâce à ces trois couches, vous aurez tout ce qu’il vous faut pour avoir un maximum de confort en toutes conditions. La première couche vous garde au sec, la seconde vous garde au chaud, et la dernière vous protège. Jouez avec la modularité de cette collection pour créer votre propre combinaison.
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Les armes
par Charles-Henri de Noirmont
Essai Orion Light de Chapuis Armes
Superposé high-tech et léger
◆ Le célèbre armurier de la Loire présente deux nouveaux fusils lisses (Plaine et Bécassier), déclinaison allégée du Super Orion. Le choix des matériaux a été déterminant dans leur fabrication.
D
ans la mythologie grecque, Orion était célèbre pour sa taille, sa beauté et sa passion pour la chasse.Il était en outre très habile dans le travail du métal. Il chassa de longues années les bêtes féroces de l’île de Chios puis de Crète. Après sa mort, il devint avec son chien Sirios une des constellations que nous pouvonsadmirerdansl’hémisphèreNord. La marque Chapuis a donné en 1992 le nom de Super Orion à un fusil superposé en acier très connu des chasseurs, renommé pour sa robustesse, sonélégance.LesuperposéOrionLight en est sa version allégée de près de 500 grammes. La bascule entaillée, basse, ronde, est usinéedanslamassed’unalliage,leFortal 7075,trois fois plus léger que l’acier, résistantetélastique.Ellereçoituntraitement thermique nouveau destiné à en durcir la surface,ce qui la rend pratiquementinrayable.Sacouleur,d’un noir profond,est inaltérable.La bascule et le devant sont gravés au laser de fins motifs floraux dessinés par un artiste de la maison. La relime en souligne la finesse.Toutes les pièces qu’elle contient sont en acier traité,notammentl’insertautourdes percuteurs,pourpermettredesfrottements sans usure. La détente double ou unique, non sélective
CHAPUIS ARMES
L’Orion Light, version Plaine : un fusil élégant, léger et robuste. Chapuis Armes décline une version Bécassier (C60 et C65) tout aussi distinguée.
et dorée, confère au fusil une touche élégante. Tous les bois sont poncés et huilés.La crosse, pistolet ou anglaise, est en noyer turc sélectionné parVincent Chapuis pour ledessinetlabeautédesesveinages.Lequadrillage est effectué à la main. Il facilite la préhension de la crosse et de la longuesse tulipée qui porte le crochet d’assemblage “à auget” lui aussi usiné dans la masse. Les canons sont formés par martelage à froid, gage d’une très grande résistance, assemblés par une bande intermédiaire et équipésd’extracteursoud’éjecteurs.L’âme est chromée et leur surface dotée d’un beau bronzage profond,“à la couche”.Une bande de visée ventilée et guillochée porte un guidon en “grain d’orge”, bien visible. Tous les canons, à chokes fixes ou interchangeables, sont éprouvés pour le tir des cartouches à haute pression à billes d’acier, mais sont limités au maximum au demichoke pour éviter les surpressions. Généralement, un fusil léger a du recul. Mais l’OrionLight,endépitdeses2kilosetdemi, présente deux dispositions ingénieuses: un équilibrage au droit des tourillons de basculementdescanons;une“portéederecul”, pièce en acier durci, remplaçable, placée verticalement dans la bascule. À la fermeture, elle vient s’insérer dans un logement porté par la frette d’assemblage descanons,usinéedanslamassed’unebarre d’acier. Ainsi, l’effort de recul s’exerce à l’arrière de la bascule et non sur les tourillons, situésàl’avant,commesurbeaucoupdesuperposés. Il en résulte un recul très supportableencalibre12/70avecdescartouches chargées à 24 et 28 grammes de plomb.
Jours de C HASSE ◆
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Orion Light version Plaine C 30 Light-Extracteurs. C 35 Light-Éjecteurs. Crosse pistolet ou anglaise en noyer 2 étoiles sur le C 30, 3 étoiles sur le C 35. Calibres 12 et 20 Magnum. Longueur des canons avec bande ventilée: 700 mm et 760 en option. Chokes fixes ou interchangeables en option. Poids 2,7 kg environ, selon les calibres et longueurs de canons. Prix 2450 € en calibre 12 avec chokes fixes et extracteurs. Comptez un supplément de 220 € pour la version à chokes interchangeables et 350 € pour la version à éjecteurs. Fabricant Chapuis Armes, ZI La Gravoux, 42380 Saint-Bonnet-le-Château. www.chapuis-armes.com
NousavonstestéunOrionLightPlaine à éjecteurs et chokes interchangeables, en calibre12MagnumchezVouzelaud,àBrou (Eure-et-Loir). Le canon inférieur était équipéduchokelisse,lecanonsupérieurdu quart de choke. Un premier tir de ciblage sur un mur blanc à 35 mètres nous permit de constater la répartition régulière des plombs des gerbes. Nous avons ensuite tiré 50 cartouches de 12/70 mm, chargées à 24 grammes de plomb sur des plateaux lancés selon diverses trajectoires. Grâce à sa bascule ronde l’arme est agréable en main et sur le bras,monte vite à l’épaule. La détente tarée à 1,9 kilo est agréable, l’éjection régulière. Le recul est supportable avec cette charge mais si l’on prévoit le tir de nombreuses cartouches de12/76mmà32grammesdeplomb,l’ajout d’un sabot de crosse est à envisager. L’Orion Light est une arme qui marie élégance,légèreté et robustesse.Il sera apprécié des Diane,des jeunes chasseurs,des adeptesdelachasseenmontagne,maisaussi de ceux de bécasses. ◆
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par Véronique André
Les armes
Leica Experience
Janvry, grand théâtre de chasses
◆ Le Château de Janvry, propriété de la baronne Béatrix Reille, à près de trente minutes de Paris dans l’Essonne et au cœur d’une forêt vallonnée, a offert son cadre unique pour recevoir, au début octobre, la Leica Experience à laquelle a collaboré “Jours de Chasse”.
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our comprendre Janvry, plongeons-nous quelques instants dans l’histoire.C’est au XVIe siècle que Jehan de Baillon,secrétaire et conseiller du roi,achète les terres de Janvry pour y créer un manoir seigneurial à l’emplacement du château actuel.À la suite des nombreuses dettes laissées par le fils de Jehan de Baillon,la propriété est cédée à Michel Ferrand, qui fit construire, sur les bases de l’hôtel, le château actuel de style Louis XIII doté d’un corps central et de deux ailes, ainsi que des prisons et une chambre des gardes dans la tour sud-est du château. En 1784,le château passe aux mains de la famille Anjorrant, ancêtre de la famille Reille, aujourd’hui, toujours propriétaire des lieux. C’est à partir de cette époque que la propriété se transmet par les femmes, d’abord avec Alexandrine Cambout du Coislin, fille du marquis, qui épouse le comte Georges du Luart, ascendant de la famille Reille. Pendant la guerre, des troupes françaises, allemandes et américaines ont successivement occupé les lieux,laissant ceux– ci particulièrement dégradés.À la fin de la guerre, le baron Jean Reille, petit-fils de la comtesse du Luart,entame de fabuleux travaux de restauration, en installant l’eau courante ainsi que le chauffage. Son fils Ghislain continue les travaux et les aménagements du château avec sa femme Béa-
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trix Reille,propriétaire actuelle,et extraordinaire maîtresse de maison.Tous deux ont donné à ce château historique l’âme d’une maison de famille agréable à vivre et un domaine de chasse,bien agencé et diversifié à quelques kilomètres seulement de Paris. Le territoire de Janvry est de plus de 700 hectares aménagé pour la chasse dont l’éventail est très diversifié pour que chacun y trouve son compte.Chasses en tous
genress’ycôtoient:grandesbattues,chasses mixtes,battuesdegrandgibier,etenfinbattuessimulées(pigeond’argile).Descultures à gibier et des battues ont été créées dans des vallons encaissés pour chasser essentiellementlefaisan.Lesoiseauxélevésàl’anglaise(volièresanglaises)sontintroduitssur le territoire en été pour être chassés à partir de la fin du mois d’octobre. Ils constituent donc un gibier quasi sauvage réputé pour la vitesse et la hauteur de son vol. Mais le château de Janvry ne s’arrête pas là.On peut y organiser des journées de
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travail et des séminaires, car la proximité deParisattirelestravailleursavidesdecampagne. Le domaine de Janvry est un lieu de réunion idéal pour les journées d’étude des entreprises, lorsque le château transformesessalonsensallesmodulables,équipées de toutes les nouvelles technologies, sur une surface totale de 170 mètres carrés. Multifonction,le château de Janvry se loue aussi pour les mariages ouencorepourlecinéma,avec ses décors naturels et personnalisables. Le domaine proposedesambiancesvariées à l’atmosphère soignée et prestigieuse des salons et des grandeschambreshistoriques, du théâtre du XIXe siècle, l’anciennecuisineduXVIIIe , les greniers,les cachots ou les granges. La baronne Béatrix Reille, propriétaire du château aidée de son fils, accompagne toujoursleschasseursets’occupe de ses hôtes de la première à la dernière minute. Son dynamisme et sa convivialité séduisent toujours les invités, son talent de décoratrice,font de ses tables de vraies mises en scène.Que ce soit à l’occasion de grandes ou de petites chasses, elle reçoit les chasseurs dans la grande salle à manger ou dans les cuisines historiques avec la même chaleur.C’est même elle qui se met aux fourneaux en petit comité. Pourajouteràl’ambiancefamiliale,tous les rabatteurs sont des amis, des éleveurs et agriculteurs voisins,ou des membres de la famille ce qui décuple la convivialité. ◆
de
PHOTOS : CHÂTEAU DE JANVRY - FABRICE BOURGARD - ARY VILASÉCA
Jours de Chasse
CHASSE Jours
Leica
Experience
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1. François de Pirey, la baronne Béatrix Reille et les heureux participants de la journée Leica Experience : Hervé Dequatre, Xavier Marchand (Treesco), Fabrice Bourgard et Pierre de Pellegars (BNP Paribas Banque Privée). 2. Une vue des différentes ogives. 3. Premières sensations sur la consistance du tir d’approche (groupement). 4. Ary Vilaséca en simulation de tir de montagne RX Helix Merkel et Leica Magnus. 5. Les carabines utilisées avec les dernières innovations Leica. 6. Les munitions utilisées donnant les meilleurs groupements à toutes les distances de tir : 100 mètres, 185 mètres et 295 mètres.
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Les chasses à la journée texte Baudouin de Saint Léger, photos Gérard Changeux
Domaine de Bois Bécasse ◆ Il est 7 heures, nous sommes
un peu en avance pour une fois. Nous avons rendez-vous avec notre acolyte Frédéric à notre point de ralliement habituel, Le Murat, porte d’Auteuil.Le temps est très doux mais il pleut à torrent. Nous en profitons pour prendre un petit café entouré des quelques matinaux qui écoutent avec des yeux exorbités la radio et la nouvelle de la matinée,Trump sera le nouveau président des États-Unis.Quelle surprise! Après avoir avalé notre expresso,nous distinguons au loin le 4x4 de Frédéric,c’est parti,enfin, direction Isdes (dans le Loiret) et le Domaine de Bois Bécasse.
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ousadoronscettesensation,celle de quitter Paris à l’heure où la vie reprend petit à petit, suffisamment tôt encore pour éviter les encombrements du périphérique. Nous aimons pouvoir profiter du lever du jour et imaginons déjà les compagnies de perdreaux et les premiers coups de fusils. Après avoir roulé deux heures, nous arrivons sur une petite route située en contrebasdupetitvillaged’Isdes.UnpanneauBoisBécasse,nousabordonsunepetite allée typique de Sologne, celle que vous distinguez en général depuis une routeprincipaleetdontl’issueavivel’imaginaire.Nousnesommespaslespremiers, quelques 4x4 sont déjà garés impeccablement devant cette magnifique demeure. Il fait doux pour un mois de novembre,lanatureestsuperbeetilnepleut pas.Nous sortons nos bagages de chasse pour nous rendre dans le vestiaire de la maison.FrançoisBoureyvientànotrerencontre et nous accueille avec gentillesse comme toujours. À peine votre botte at-elle passé le seuil de la porte de la maisonquevousvoussentezimmédiatement
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chezvous.Nousentendonsauloin le crépitement de la cheminée et les rires des premiers chasseurs. L’odeur du café embaume les piècesdelamaison.Quelchasseur nes’estjamaisretrouvédanscette excitation animale le matin avant enfin de pouvoir faire feu? Une fois les derniers convives arrivés, nous allons nous préparer. Nous avons décidé de tester un nouveau fusil que nous avons pu découvrir à l’Iwa cette année, le B725 modèle Hunter.Nous avons déjà pu tirer avec notre frère en modèle trap et avons eu lors d’un challenge de très bonnessensations.FrançoisBoureynous réunit tous pour le traditionnel rond d’avant-chasse. Nous chasserons exclusivement la plume ce jour et plus particulièrementperdreauxrougesetgrisainsi que faisans communs et vénérés.Si,bien
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sûr,il passait un renard… Ce renard,celuiquihantedetrèsnombreuxchasseurs, combien de fois avons-nous demandé à Saint-Hubert de nous en offrir un beau spécimen le jour de grandes battues,enfin cela n’est pas notre propos. Nous voici dans les voitures, Mira, la chienne labrador sable de Frédéric, se réveille, elle aussi ressent notre excitation, il de-
Nos hôtes, Anne et François Bourey, organisent des chasses depuis de très nombreuses saisons dans une ambiance intimiste et familiale. Cette demeure, ci-dessous et page de gauche, est très certainement l’une des plus belles de la région et leur table y est absolument délicieuse.
vrait se passer quelque chose rapidement. Nous voici garés sur une petite route aux abords d’une clairière.Nous sortons nos fusils et entouronsFrançoisetsongarde.Nous recevons nos numéros de battue pour la journée et le suivons.François nous poste individuellement en nous donnant nos angles de tirs et en nous encourageant. Puis, une fois seul, nous laissons aller notre imagination pour mieux nous préparer. Si un oiseau passe dans la sapinière, nous prendrons bien le temps de le devancer; s’il passe dans cette allée, nous attendronsqu’ildépassecechêne;sinous étions une bécasse, nous passerions par ici. Soudain, le coup de trompe retentit, nous sortons deux cartouches de notre sacAnéas,fermonsdélicatementnotrefusil et allumons notre casque Peltor indispensablepourcetypedejournée!C’est parti,lespremierscoupssefontentendre, j’aperçois des faisans voler au-dessus de la sapinière pour se jeter dans la plaine. Puis voici un beau faisan qui arrive en trombeparlechemin,Françoisnousavait prévenu.Nous sommes face à lui,attendons qu’il nous dépasse pour le tirer, il tombemajestueusementàlasecondecartouche. Il y a toujours un peu de stress lorsquel’ondébuteunejournéedechasse. Comment va-t-on tirer? Que vont dire les autres fusils si nous venions à manquer des oiseaux faciles? Nous sommes
heureuxdecepremiercoup,voiciunbeau cocker qui vient à notre rencontre, il a entendu et il ne lui faut pas beaucoup de temps pour faire ressortir sa jolie tête des ronces avec le coq dans la gueule. La battue continue de plus belle,les canons crépitent, nous avons de nouveau trois très beaux oiseaux à tirer et manquons le dernier. Le garde sonne, il faut ramasser ses cartouches et indiquer aux rabatteurs les zones à inspecter pour retrouver nos oiseaux. Ici, à Bois Bécasse,lechienestroi.AnneetFrançoisont une garde rapprochée fantastique avec une petite meute de working cockers. Les chiens sont d’une très grande qualité et le ramassage des oiseaux s’opère en quelques minutes. Chaque année, Françoisreçoitdesfinalesderapportslors de grandes battues, c’est un spectacle
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unique.Les douze fusils se retrouvent désormais pour le premier tableau.Les chasseurs ont le sourire, se charrient, c’est bon signe. Ce sont déjà 52 oiseaux qui ont été tirés sur cette première battue.JeanPhilippe, dont c’est la première chasseici,estauxanges.Ilmemontre son sac à cartouches, « je dois déjà ravitailler ».Il est temps désormais de nous rendre à la deuxième battue. Nous reprenons les véhicules et formons un convoi compact. Nous nous approchons d’une maison abandonnée près d’un petit étang. Nous nous déplaçons dans les allées impeccablement entretenues. Notre prochaine battue est une sapinièreentremêléedepetiteshaiesetderonciers, le théâtre idéal pour les faisans et les perdreaux. De nouveau, une fois en place les coups de fusils s’enchaînent. Nous sommes idéalement placé en bordure de bois avec l’ensemble de la ligne sur notre gauche, nous adorons ce type de poste.Celui où vous pouvez vous dissimuler pour ne pas être vu des oiseaux et en même temps profiter du spectacle de la ligne. À chaque oiseau qui s’aventure sur cette plaine,nous lui souhaitons de réussir à faire parler tous les fusils sans prendre ne serait-ce qu’un plomb. C’est un vrai feu d’artifice,les chiens positionnésderrièrelestireurssontdansune excitationextrême,leschasseurseuxsont dans un véritable ballet, lever les fusils,
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La chasse à la journée
prendredel’avance,tirer,sourireourouspéter, reprendre des cartouches, repositionnersespieds,unvraitravaildeconcentration. La chasse de Bois Bécasse n’est pas une chasse de débutant,on aime ici pouvoir tirer de très beaux oiseaux. En tout cas, c’est ce qui transparaît désormais lors du traditionnel verre de sloe gin après nosdeuxpremièresbattues.Leschasseurs commententleurstirs,sefélicitentlesuns les autres; les discussions vont bon train et tout le monde est d’accord pour dire que nous venons de réaliser une très bellebattue.Aprèscettepetitepause,nous repartons à pied pour la dernière battue de la matinée. Une fois encore, nous aurons beaucoup de chance avec de magnifiques oiseaux entre deux rayons de soleil qui fontdésormaisleursapparitions.Gérard, mon voisin, décroche un faisan vertigineux avec son magnifique juxtaposé.On peut dire ce que l’on veut mais je trouve qu’il y a quelque chose d’ancestral dans le tir de l’un de ces vieux et si beaux fusils. Aujourd’hui, c’est globalement le fusil superposé qui a remplacé son cousin dans ce type de battue mais un chas-
seur sachant parfaitement bien tirer avec cette arme, c’est un vrai régal. En parlant de régaler,il est l’heure de partir déjeuner et nous ne manquerions ici pour rien au monde ce moment. Après avoir rapidement délaissé nos bottes pour une paire de mocassins, nous retrouvons les autres fusils dans cette pièce absolument magique, le salon de la maison. Elle est unsubtilmélangeentremaisondefamille, lodge sud-africain et bar boisé vous rappelant les douceurs de l’Écosse. François et Anne Bourey sont des amoureux de grands espaces et partent chasser chaque année à l’étranger dans les profondeurs de la brousse du Limpopo et dans les moors écossais. Ils ont rassemblé dans cette pièce leurs univers en y apportant une touche extrêmement fine.Tous les chasseurs qui
La marque de fabrique de la maison, l’excellence des chiens (ici Gin, une workingcocker, en action sur un rapport de perdrix). Chaque année, François Bourey reçoit des finales de rapports lors des grandes battues.
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se sont déjà assis dans ce salon vous diront à quel point il est difficile de quitter cetendroitquiinviteàlarêverie.Noschasseurs se racontent leur battue matinale devantcettemagnifiquecheminéeautour de quelques bulles. Puis vient le moment de se mettre à table. Un magnifique koudou trône dans la salle à manger impeccablement disposé face à nous. Nous avons la grande chance de découvrir quelques très belles chasses en France et nous devons dire qu’il est très difficile de pouvoir égaler celle de Bois Bécasse. Nous dégustons en entrée un magnifique foie gras maison à la truffe. S’ensuit un merveilleux filet de faon, de très bons fromages et une tarte aux pommes maison qui réveille nos sens et nous rappelle nos souvenirs d’enfance. Nous aimerions rester à table tellement
Ici à Bois Bécasse le gibier est roi, il n'est pas rare de réaliser des tableaux de 200 à 400 oiseaux (ici poules et coqs faisans). Ci-dessous, sur la ligne de tir, avant le coup d’envoi de la battue.
l’ambiance y est agréable. Mais la journée n’est pas terminée et il nous faut de nouveau repartir affronter le froid et ces oiseaux de haute voltige. Nous voici sur une plaine entourant une vaste enceinte où nous entendons déjà au loin le rapprocher des rabatteurs.Ilyaunventàcouperaucouteau et les oiseaux nous arrivent dessus à une vitesse astronomique.Vient un joli perdreau,unbouletdecanon.Nousajustons notre premier coup,le loupons,nous retournons,prenonsnotretempsetfaisons tomber ce bel oiseau. Quand un oiseau vous dépasse et que vous devez le tirer derrière vous, ne jamais se presser et prendretoutletempsqu’ilfautpourcouvrir l’oiseau et l’ajuster au bon moment. Puis, de nouveaux oiseaux viennent à nous, nous nous motivons entre voisin, à toi Alexandre, à toi Mathieu. Qui n’a jamais eu cette sensation de se dire que la chasse pouvait être un travail d’équipe même dans ce type de battue? Annoncezunoiseaupoursonvoisinn’est-cepas tout simplement de la politesse? Puis, la battue se termine, nous ramassons nos munitions et nous nous retrouvons pour faire le point avant de nous rendre pour la battue finale. François nous invite à recharger nos sacs à cartouches. Cette battue se situe dans le cœur même du territoire et de très nombreux oiseaux viennent s’y remiser pendant la journée. Cette battue se panache entre
des postes de plaine, de petit bois etd’étang.Nousavionseulachance d’y participer il y a deux ans. Un souvenir agréable. Nous sommes posté sur une petite butte au cœur même de l’étang. Àpeinelabattuea-t-elledémarréque desfaisansviennentplaneràdeshauteurs magistrales au-dessus du plan d’eau.On se croirait dans un épisode de Downton Abbey entourés de lord Grantham et de Matthew Crawley lors des incroyables battues de faisans dans le Berkshire.Les oiseauxarriventlesunsderrièrelesautres et ne nous laissent que peu de temps pour réussir à recharger. Cet instant est absolument magique,des canards qui se sont envolés à notre arrivée passent audessus de l’étang à une trop grande hauteur. Puis, la trompe retentit, nous soufflons une dernière fois dans nos canons pour y faire partir les résidus de poudre. Nous rangeons notre arme,la chasse est terminée. Nous repartons heureux, un peu déçus que cela soit déjà terminé, c’est souvent cela la chasse, on aimerait
quelesoleilcontinueràbriller,ilfautpourtant rentrer. Nous nous retrouvons une dernièrefoisdevantcettemagnifiquemaison pour contempler notre tableau du jour. Notre journée s’est très bien passée, tous les fusils ont pu tirer, manquer et réaliser de très beaux doublés. Les derniers récalcitrants qui souhaitent encore profiter de cet instant vont se mettre au chaud devant la cheminée en sirotant un scotch ou une orangeade. Les chiens viennent se blottir dans leur panier, ils ontdonnélesignalpourpartiretretrouver la lumière de la tour Eiffel. On aimerait rester un peu plus autour d’Anne et de François,ce n’est que partie remise et la saison n’est pas encore terminée. La maison se vide petit à petit,nous voici dans notre 4x4 avec Frédéric, un silence se fait, que c’est bon la chasse, que c’était bon Bois Bécasse. ◆
Mémento de poche Territoire 250 hectares. Département Loiret (45). Type de Chasse Battues de faisans (communs et vénérés) et de perdrix (grises et rouges).
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Tarif Selon le tableau et le nombre de chasseurs. Points forts Oiseaux de haut vol, réception de prestige. Dans l’idéal Proposer une battue 100 % vénérés… Contact François Bourey Rens.: fb@sepajfb.com et 06.08.71.95.93.
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par Guillaume Demarcq*
Le droit
Gérer la vie d’un territoire
borationduschémadépartemental. Si l’article L425-1 impose que la chambre de l’agriculture, les représentants de la propriété privée ◆ C’est grâce aux schémas départementaux de gestion que les fédérations ruraleetlesintérêtsforestiers départementales des chasseurs organisent l’activité cynégétique. soient associés à l’établissement du schéma,les services préfectorauxpeuvent,s’ilsesi l’on peut en cultiver timentquecertainesparticula nostalgie à l’envi et laritéslocalesnécessiteraient se tordre les mains en d’ouvrir plus largement la désespérant des neiges d’anconsultation, inciter la fédétan chères à François Villon, rationdeschasseursàlefaire. l’ère de la chasse-cueillette Par ailleurs, s’il varie en est indubitablement révolue fonction des départements, et notre art de vivre s’exerce chaque schéma de gestion désormais dans un péridoit,conformémentàl’article mètre juridique, sociétal L 425-2,comporter cinq ruet environnemental chaque briquesobligatoires:lesplans jour plus contraint. Fruits de chasse et les plans de gesde la loi du 26 juillet 2000 tion; les mesures relatives à relative à la chasse, et régis lasécuritédeschasseursetdes par les articles L 425-1 et non-chasseurs;les actions en suivants du code de l’envivued’améliorerlapratiquede ronnement, les schémas déla chasse (conception et réapartementaux de gestion lisation des plans de gestion cynégétique en constituent approuvés, fixation des préaujourd’hui,au niveau local, lèvements maximums autola pièce maîtresse. C’est en risés, régulation des prédaeffet au travers de leur élaboteurs, lâchers de gibier, ration et de leurs renouvelrecherche au sang du grand lements que les fédérations La couleur des dispositifs de sécurité relevant du schéma départemental gibier,prescriptions relatives départementales des chaspeut simplement être recommandée ou obligatoire. à l’agrainage et à l’affourageseurs organisent, sur l’ensemble du territoire,de façon exclusive et au- autonomie de fédérations parfois voisines ment, chasse du gibier d’eau à l’agrainée, tonome,l’activité cynégétique. n’est pas, nous le savons, sans engendrer modalités de déplacement d’un poste fixe; La volonté du législateur était à l’époque quelques difficultés. Ainsi, quel chasseur, lesactionsmenéesenvuedepréserver,deproduelle. D’une part, responsabiliser les chas- invité sur un territoire dont il n’est pas cou- téger par des mesures adaptées ou de restauseurslocaux,toutenreconnaissantqu’auplus tumier, ne s’est pas interrogé sur la raison rer les habitats naturels de la faune sauvage; près du terroir ils étaient plus aptes à en pour laquelle les effets fluorescents étaient lesdispositionspermettantd’atteindrel’équiprendre en compte les spécificités. D’autre obligatoires dans la majorité des départe- libre agro-sylvo-cynégétique Enfin,lorsquelafédérationaachevél’élapart, assurer une politique cohérente sur mentsfrançaisetsimplementrecommandés l’ensemble du territoire national d’une acti- dans les autres? La couleur de ces disposi- boration de son projet de schéma, le préfet vité touchant des biens communs, à l’instar tifs de sécurité relève d’ailleurs elle aussi du recueillel’avisdelacommissiondépartemendelabiodiversitéetlafaunesauvage,ets’exer- pouvoirsouveraindesrédacteursduschéma tale de la chasse et de la nature et, sauf deçant avec d’autres usagers de l’espace natu- départemental.Or,lanuancen’estpasneutre mande de modification du projet par cette rel: agriculteurs, exploitants forestiers, pro- car les points du schéma rédigés de ma- dernière,approuveleschémapararrêté.C’est meneurs… nière impérative sont opposables aux chas- donc à un processus original d’élaboration Les deux idées-forces irriguant ce cor- seurs, et leur non-respect peut conduire à de normes parfois impératives que sont aspus juridique sont dès lors d’un côté l’au- une verbalisation par les agents en charge sociésleschasseursparl’intermédiairedeleurs représentants locaux. tonomie des fédérations rédactrices et de du contrôle. L’onnesauraitdonctroplesinviteràfaire l’autre le contrôle des pouvoirs publics sur Mais autonomie, aussi large soit-elle, leurstravaux.Autonomietoutd’abord.C’est ne signifie pas indépendance,et les pouvoirs vivre,par leurs votes et leur présence aux asbien sur les fédérations départementales, et publics opèrent un contrôle à trois niveaux. semblées générales, ces laboratoires d’idées partantsurleschasseurseux-mêmes,quere- Tout d’abord a priori, puisque la loi rappelle que sont les fédérations départementales. ◆ pose la conception de ces schémas. Cette l’importance de la concertation dans l’éla- (*) Avocat près la cour d’appel d’Amiens.
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VINCENT PIEDNOIR
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Russell Crowe dans le “Robin des Bois” de Ridley Scott de 2010. Et page de droite, Howard Hill, tirant un genou à terre. Il doubla Errol Flynn dans la version de 1938.
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Chasseur
de légende ◆
Howard Hill
L’archer magnifique par Manfred de Boissieu
Considéré comme le plus grand archer du monde, Howard Hill (1899-1975) a un palmarès sportif époustouflant et une carrière cynégétique digne des plus grands nemrods de la planète.
ledistraire,luietsesfrères.Parmi tous ces ustensiles de tir qui requièrent chacun de l’adresse, celui que le jeune Howard préfère immédiatement est l’arc… Ilymontreunetellehabiletéque dès l’âge de 5 ans,dans le champ decotonoùl’avaiententraînéses petits beagles,il tue son premier lapin! Très fier, il court aussitôt le montrer à son père qui le félicite de fournir ainsi la viande pour le dîner de la famille. Sa prise suivante est un merle.Son pèreluiditalors:«Fils,tul’astué; tu le plumes,tu le prépares et tu le manges! » Cette réflexion pleine de sagesse va marquer profondémentlejeunegarçonqui,plus tard,chaquefoisqu’ileneutl’occasion au cours de ses chasses, répétera souvent: « Ne tuez pas de poisson ou de gibier que vous ne puissiez manger vous-même,il y en aura toujours pour le lendemain! » C’est à l’Alabama Polytechnic Institute dans la ville d’Auburn que Howardfaitsesétudes.Grandsportif,ilpratique le baseball, le basket et le football américain. En 1922, il est semi-professionnel de baseball sans cesser cepenCRÉPIN-LEBLOND
A
ux États-Unis, l’un des hommes les plus illustresdumondedu tir à l’arc est Howard Hill.Il rentra vivant dans la légende en portant l’usage de cette arme à un degré inégalé d’adresse et de perfection. Son palmarès sportif dans les compétitions officielles est époustouflant et sa carrière cynégétique le place parmi les plus grands nemrods de la planète. Conscient de son talent, il s’est servi du cinéma pour immortaliser ses exploits et devenir célèbre tout en saisissant l’opportunité fabuleuse que lui offrait cette technique pour faire connaître son art auprès du grand public. À son époque, la pratique du tir à l’arc est confidentielle: discipline olympique au début du siècle disparue en en 1920.Quant à l’arc,arme de chasse,le perfectionnement des armes à feu l’avait pratiquement relégué aumusée.Cependantquelquesrarespassionnés en célébraient encore le rite avec une prodigieuse dévotion. Howard Hill naît le 13 novembre 1899àWilsonvilledanslecomtédeShelby
en Alabama,le pays du coton,au sud des États-Unis. Il grandit avec ses quatre frères dans une importante plantation. Dès son plus jeune âge, il s’amuse avec despistoletsàbouchon,deslance-pierres etdesarcsqueconfectionnesonpèrepour
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Howard Hill
BRIDGEMANIMAGES.COM
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L’archer magnifique
Ci-contre, Howard Hill établissant un record de distance. Ci-dessus, Indiens séminoles réfugiés dans la mangrove (en haut) afin de vivre selon leurs traditions. L’un d’entre eux lui permit d’approfondir ses connaissances sur l’art de la chasse à l’arc
dantdes’entraînerautiràl’arc.Ilépouse cette année-là son ancien professeur d’anglais Elizabeth Hodges, originaire d’Aschville.Le couple s’installe en 1925 à Miami où Howard a trouvé une place d’ingénieur conseil à la Hughes Tool Company,unefabriquedemachines-outils.Toujours passionné par le tir à l’arc, distraction idéale pour un jeune cadre dynamique,il participe le week-end aux concoursavecassiduité.Bienvite,lesvictoires s’enchaînent. Le 26 février 1926 sur le parcours du golf d’Opa Locka à
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Miami, il remporte son premier grand tournoidetirlonguedistanceenportant à 358 mètres le record du genre. La lecture d’un livre va, brusquement, changer le destin de Howard en lui donnant une autre idée de la vie. Il s’agit de l’ouvrage de Maurice Thompson, publiée en 1878 : The Witchery of Archery.(la Magie du tir à l’arc). Il faut savoir qu’après la Guerre de Sécession, les nordistes victorieux interdirent l’usage des armes à feu aux anciens soldats sudistes.Deux frères Will et Mau-
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rice Thomson, vétérans de l’armée sudiste vaincue ayant tout perdu, se réfugièrent alors dans les marécages du sudouest de la Floride. Pour survivre, ils se confectionnèrent des arcs et des flèches, aidés probablement par quelques Indiens séminoles, ce peuple qui, malgré troisguerressanglantes,résistajusqu’en 1868 au gouvernement fédéral. Certains survivants qui avaient échappé à ladéportationaprèsl’IndianRemovalAct, étaient restés dans les mangroves où ils >> vivaient selon leurs traditions.
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L’archer magnifique
Quand les deux frères retrouvèrent la civilisation, l’un d’eux, Maurice, écrivit un précis d’utilisation et de fabrication des arcs,véritable manuel de chasse à l’arc. Cet ouvrage est devenu très célèbre: il eut, dit-on, un impact aussi déterminant pour populariser le tir à l’arc aux États-Unis que la Case de l’Oncle Tom de Harriet Beecher Stowe pour exacerber les tensions sociales qui menèrent à la guerre civile en 1861. Onesten1920,Howard,quia21 ans, est totalement subjugué par cet ouvrage. À la même époque, tout à fait par hasard,ilfaitlaconnaissanced’unSéminole qui va approfondir les connaissances de Howard sur l’art de la chasse à l’arc en le familiarisant aux subtilités des pratiques
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etdestechniquesdécritesdanscefameux livre.Sonenseignementeutuneinfluence très forte sur Howard. C’est alors qu’Howard, s’inspirant des techniques indiennes et du livre de Thompson, se met à fabriquer des arcs et des flèches pour son usage personnel mais aussi pour les vendre. Son atelier est installé à Opa Locka, au nord-ouest de Miami où il vit avec sa famille. Bientôt, l’appel de la chasse et de la nature est de plus en plus fort: il se sent prêt pour organiser son premier grand voyage au Canada. Son rêve est de tirer, avec son arc, un original (l’original ou orignalestl’élanduCanada,nomméainsi par les Basques qui venaient, depuis le XVIe siècle, pêcher la morue et la ba-
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leine sur les côtes du Labrador et aux abords du fleuve Saint-Laurent). L’histoire raconte que le guide qui devait emmener notre jeune chasseur en forêt,refusa de l’accompagner lorsqu’il réalisa quecelui-cin’avait,enguised’arme,qu’un arc et des flèches.Il fallut alors que Howard,sous ses yeux stupéfaits,tue d’une flèche un canard à plus de 145 mètres, pour que celui-ci accepte,finalement,de le conduire. Lors de ce voyage, Howard tua son premier cerf de Virginie et son premier original. Un jour,le célèbre journaliste et éditorialisteArthurBrisbaneproposeàHoward et à sa femme Elizabeth de venir s’installerdanssonranchcalifornien,pour prendre en main l’éducation de ses enfants.Le couple accepte et s’installe dans l’exploitationsituéelelongdelamythique route 66 qui passe près de la petite ville de Barstow.Howard fait la connaissance
PHOTOS : CRÉPIN-LEBLOND - WWW.BRIDGEMANIMAGES.COM - AKG-IMAGES/ALBUM/WARNER BROT
En 1938, les frères Warner lui demandèrent de doubler les scènes de tir à l’arc de “Robin des Bois” (ci-dessus, Errol Flynn) et d’enseigner les techniques de base aux centaines de figurants qui devaient se servir d’un arc.
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Howard Hill
L’archer magnifique
PHOTOS : CRÉPIN-LEBLOND - IMAGEBROKER/ALAMY STOCK PHOTO
Posant avec un ours tiré au Canada. Et, ci-dessus, un wapiti (“Cervus canadensis”). Conscient de son talent, Howard Hill se servira du cinéma pour immortaliser ses exploits : bison, wapiti, mouflon… notamment dans les Rocheuses.
de celui qui allait devenir l’un de ses plus proches amis: Ed Hill,propriétaire de la station-service toute proche. Howard découvre qu’il a, lui aussi, la passion du tir à l’arc.Aussitôt les deux compères ne ratent pas une occasion de s’entraîner au tir des journées entières et de chasser le lapin. La région, bien que très aride et brûlée par le soleil, est assez bien fournie en lapins, en lièvres mais aussi en ânes sauvages,appelés burros en espagnol, dont la viande est succulente car elle ressemble à du veau à s’y méprendre. Ce gibier de fortune agrémente les dîners que Howard, remar-
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quable cuisinier, prépare au quotidien,soitchezlui,soitlorsdesfréquentesexpéditionsdechasse.Howard reste en Californie pendant une année entière. Son adresse à l’arc atteint des sommets. Au fur et à mesure que le temps passe, il prend conscience du caractère exceptionnel de ses talents d’archerettousceuxquilecôtoient lerenforcentdanscetteidée.Ilressent alors, comme beaucoup, un besoin irrésistible de célébrité. Dans les années 1930,le moyen le plus efficace,peut-être le seul,de se faire connaître du grand public est le cinéma. Convaincu que chasser les grands animaux d’Amérique du Nord est certainementaussispectaculaireetpleindesuspense que de chasser ceux d’Afrique ou d’Asie,il se rend à Hollywood pour tenter de convaincre un producteur de faire un reportage sur la vie sauvage américaine.Lepremieràluifaireconfiancen’est autrequeletrèscélèbreproducteurJerry Fairbanks qui lui propose de faire un court-métrageauWyoming.Howardpart alors avec un cameraman et tourne son premier film The Last Wilderness/Hun-
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ting the Hard Way.C’est un documentaire sur toutes les prouesses que Howard est capable de réaliser avec son arc: on le voit notamment à cheval, tuer un bison au milieu d’un troupeau lancé au galop, exploit que seuls les Indiens sont capables de réaliser. Puis ce sont des chasses à l’ours,au wapiti et au mouflon dans les Montagnes Rocheuses En 1938,les Frères Warner décident de tourner lesAventures de Robin des Bois, film à très gros budget avec Errol Flynn dans le rôle principal.Un problème majeur se pose alors aux réalisateurs: aucun acteur sur le plateau ne sait se servir d’un arc. Cela est fâcheux pour un film où cette arme est utilisée à tous les instants du scénario. Soucieux de concilier sécurité et réalisme les producteurs sont résignés à payer: « OK,disaient-ils, nous tirerons l’argent mais qui tirera les flèches? » On organisa alors un concours pour débloquer la situation. Cinquante archers venus de toute la Californie se présentèrent.Celui qui domina largement les débats fut Howard Hill. Il est aussitôt engagé pour doubler Errol Flynn dans toutes les scènes de tir à l’arc et pour enseigner les techniques de base aux cen-
Grizzly (“Ursus arctos”), mouflon canadien (“Ovis canadensis”) et élan (“Alces alces)”. Répondant à l’appel puissant de la forêt, il organise un grand voyage au Canada et y accomplit un rêve : tirer un orignal. Cidessous, sanglier fléché sur l’île de Catalina en Californie.
Véritable célébrité, Howard est sollicité pour le tournage de la plupart des films comportant des scènes de tir à l’arc. Parallèlement,danssonatelier,ilfabrique, pour tout Hollywood, des arcs et des flèches.Cependantsagrandepassionreste lachasse.IlembarquetrèssouventàSanta Barbara avec des amis,dont l’incontour-
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nable Ed Hill, pour chasser le sanglier sur l’île de Santa Cruz, la plus grande desChannelIslands,véritableparadisnaturel. Le directeur de la chasse et de la pêche du Nevada l’invite aussi régulièrement à venir chasser le cerf dans les Montagnes Ruby.Cette chaîne de montagnes du Grand Bassin qui a huit sommets à plus 3000 mètres,s’étend sur cent trentekilomètres.Elleestpeupléedecerfs magnifiques appelés cerfs à queue noire ou cerfs hémiones:36 individus de cette espècesontinscritsautableaudeHoward. L’un d’eux, tiré à plus de soixante-cinq mètres, a ses cotations enregistrées dans le livre national des trophées de la chasse à l’arc. Howard a gagné 196 tournois de tir d’affilée,remporté sept compétitions de “golf tir à l’arc” (épreuve, aujourd’hui populaire,quiréunitsurunterraindegolf un archer et un golfeur). En tant que tireur à l’arc, il reçut les mêmes louanges qu’un joueur de football ou de baseball: il fut le premier homme à entrer dans le “Hall of Fame” pour ses talents d’archer.En1941,àuntournoiauGrandPark
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PHOTOS : CRÉPIN-LEBLOND - ALL CANADA PHOTOS/ALAMY STOCK PHOTO - IMAGEBROKER/ALAMY STOCK PHOTO
taines de figurants qui devaient se servir d’un arc. Il ne se doutait pas qu’on allait lui demander aussi quelque chose qui, aujourd’hui,paraîtabsolumentahurissant. Dans de nombreuses scènes, il devait tirer avec de vraies flèches, sur certains figurants.Ceux-cin’étaientprotégésque paruneplaqued’aciermesurant35 centimètres de haut et 28 de large installée sur leur dos ou sur leur torse. Pour que les flèches restent plantées, ces plaques étaient doublées d’une épaisseur de 7 centimètresdebalsa.Ils’agissaitcertes de cascadeurs mais leur vie,à l’évidence, dépendait de la sûreté du tir de Howard! Il faut reconnaître qu’ils n’étaient pascraintifs!Queceserait-ilpasséeneffet si une seule flèche avait manqué la cible de peu…? Surtout de peu! L’histoire ne le dit pas, heureusement! Howard, en effet, ne rata jamais, même quand les cibles vivantes étaient sur des chevaux au galop et que chaque scène était recommencée un nombre incalculable de fois. Les notions de sécurité à l’époque, laissent rêveur, autant que le sang-froid de Howard dont jamais la main ne trembla. Errol Flynn,dont il est devenu l’ami, leconvierégulièrementsursonyacht.Howard y fait des démonstrations de pêche en tirant sur des espadons et des requins. Sesprouessessontfilméescommecetonneau dansant sur flots dont il rebouche la bonde avec un bouchon fixé au bout desaflèche…Ilyamêmedespêchessousmarines à l’arc… Ces prises de vues donnent l’idée à Howard, en 1952, de tourneravecErrollefilmlaCroisièresurleZaca. Ce tournage emmena les deux compères chasserdanstoutessortesdelieux,del’Atlantique au Pacifique.
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L’archer magnifique
PHOTOS : CRÉPIN-LEBLOND - BEN MCRAE/ALAMY STOCK PHOTO
Sa célébrité grâce à sa maîtrise totale de l’arc lui permet d’emprunter de l’argent auprès d’amis fortunés pour organiser une expédition en Afrique en 1949. Il y tourne un film, “Tembo”, qui le montre surtout en train de chasser.
de Chicago il attire 35000 spectateurs; aussi incroyable que cela puisse paraître, la foule pour finir, en guise de souvenir, lui arrache sa chemise, son arc, son carquois… Howard fait tellement de jaloux qu’il décide en 1945 d’arrêter la compétition.Dès lors,il se consacre à des exhibitions très rémunératrices et qui attirent un public considérable. Il se fait construireunesuperbemaisonàPacoima, l’un des quartiers les plus anciens de Los Angelesets’yinstalleavecsafamille.Dans son nouvel atelier,il teste la fibre de verre pour renforcer ses arcs et obtient des résultats spectaculaires.
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Howard disait à qui voulait l’entendre: « L’arc et les flèches peuvent terrasser n’importe quel animal au monde, y compris l’éléphant d’Afrique! » Sa célébrité lui permet alors d’emprunter de l’argent auprès d’amis fortunés pour organiser une expédition en Afrique.Le but serait le tournage d’unfilmdocumentairesurlestribus indigènes, la faune et la flore africaine encore peu connues à l’époque. Une vague intrigue serait associée au scénario : la recherche d’une tribu mystérieuse appelée les Hommes Léopards. Le film, nommé Tembo serait tourné en couleur avec une voix off; en fait, il fut surtout destiné à montrerHowardentraindechasser.Partie de La Nouvelle-Orléans, l’expédition avec ses camions, ses jeeps et son matériel débarquent au Congo belge le 9 décembre 1949 puis remonte le fleuve jusqu’à Stanleyville.Elle rejoint par terre le Tanganyika où elle installe un camp à l’extrême sud du lac Victoria. Beaucoup avaient dit à Howard qu’il était impossible de tirer un éléphant avec
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un arc et que personne, pas même les indigènes,ne s’y risqueraient sans l’aide d’une flèche empoisonnée : « si la première flèche ne le tue pas il vous piétinera », lui disait-on ! Howard se vit attribuer, par les autorités du Tanganyika,le privilège d’abattre un vieux solitaire qui détruisait les récoltes.Sûr de lui,muni d’un
Howard Hill
L’archer magnifique
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Autre wapiti (“Cervus elaphus”) et, ci-contre, leçon de tir à l’arc lors de l’une de ces exhibitions qui attirait le grand public. Howard Hill aimait tout particulièrement enseigner et renonçait souvent au plaisir de tirer pour aider les autres à progresser.
arc de 115 livres et de flèches pesant 1700 grains, il traqua l’animal et le tua d’une seule flèche qui pénétra de 80 centimètresdanslacagethoracique.Ilestdevenu ce jour-là le seul homme connu à avoir abattu un éléphant d’une flèche. La démonstration de Howard était faite. Il faut aussi accorder un crédit intéressant aux pièces qui sont mentionnées à son tableau de chasse pour cette expédition.Onnote,parmielles,ungrandnombre d’antilopes diverses et de nombreux crocodiles, trois éléphants, deux lions, un buffle, un léopard, ces derniers appartenant au Big Five (terme qui désigne les cinq grands animaux chassés en Afrique pour les promoteurs de safaris). On remarque cependant l’absence de rhino-
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céros:Howard n’aurait pas trouvé cet animal assez agressif… L’expédition parcourut 48 300 kilomètres et consomma une quantitécolossaledepellicule…Ilfallut un an et demi pour que le film soit monté et sonorisé. Tembo eut la chanced’êtreachetépardesgrands studiosquiledistribuèrenten1952 dans 57 pays. Si l’on fait abstraction du témoignage passionnant qu’il représente, le film est objectivement médiocre:c’est une succession de scènes de chasse maladroitement filmées,faisantappelàdesartificesgrossiers qui n’arrivent pas à créer l’illusion. Howard Hill est le seul homme au monde qui vécut uniquement du tir à l’arc:plus qu’un hobby,plus qu’une passion, ce fut sa profession. Peter O. Stecher, un maître archer autrichien né en 1965 connu comme puriste de l’arc classique et disciple de Howard Hill,fit cette réflexionlorsd’uneconférencesurcedernier en 2008: « On peut supposer que quelqu’un qui,chaque jour,tire des milliers de flèches,passe son temps à chasser à l’arc, soit un excellent archer surtout quand son tir est purement instinctif et qu’il lui suffit de fixer une cible pour la toucher! En fait,en
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regardant ses films,et en étudiant son style, unechoseestclaire:Howardtouchaitsescibles parce que c’était lui et qu’il avait un talent fou! » Il faut dire que Howard Hill a toujours revendiqué une ascendance amérindienne.Il est mort le 4 février 1975 à VincentenAlabamaetfutenterréaupied d’une colline en présence d’une foule immense. Indissociable de l’histoire de l’humanité,arme de défense,de chasse et de guerre,arme fétiche des plus grands héros de la mythologie et de l’histoire,l’arc aurait pu définitivement disparaître si quelques passionnés n’avaient, comme Howard Hill, consacré leur vie à sa promotion.En 1970,l’IFAA (International Field Archery Association) est créée aux États-Unis. Elle représente une trentaine de pays et 30 000 archers dans le monde.Le tir à l’arc est de nouveau une discipline olympique depuis 1972. ◆ Pour en savoir plus:Howard Hill,l’Homme et la Légende,de Craig Ekin Éditions La Compagnie les Rocheuses. Nous remercions les éditions Crépin-Leblond de nous avoir permis d’enrichir l’iconographie de cet article. www.crepin-leblond.fr
Mécènes
Partenaires
Partenaires médias
© Paris, musée de la Chasse et de la Nature, © Georg Baselitz, 2016 – Jochen Littkemann
EXPOSITION 8 NOVEMBRE 2016 12 FÉVRIER 2017 62, RUE DES ARCHIVES 75003 PARIS CHASSENATURE.ORG
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L’art de l’affût littéraire par Vincent Piednoir
C’est la plus ancienne et la plus importante librairie cynégétique
PHOTOS : VINCENT PIEDNOIR - COLLECTION ÉDITIONS DE MONTBEL
francophone. La maison de Montbel – que les lecteurs de “Jours de Chasse” connaissent bien! – célèbre son 70e anniversaire…
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ans l’introduction à sa monumentale Bi- trouvent ainsi rassemblés une centaine de volumes.Le goût bliographie des ouvrages français sur la Chasse de la collection ne tarde pas à entrer en jeu,et nombreux (1934),Jules Thiébaud écrit: « Les livres sur sont les chasseurs bibliophiles qui sont alors tentés de réunir lachassesontpeut-être,parmiles tout ce qui a été publié sur le sujet qui les in‘‘spécialités”de la bibliophilie,celle qui réunit Ithier et Cédric téresse particulièrement.» le plus d’amateurs et qui a produit le plus de Fougerolle qui Figure incontournable de la bibliophilie grandnombredecollectionneursacharnés.Les président aux destinées cynégétique française, Jules Thiébaud raisons en sont faciles à discerner: la princide la librairie évoque ainsi, en quelques lignes, la genèse d’une passion dont l’avènement repale est que la passion de la chasse, qui est de Montbel. Page fort vive, vient s’ajouter à celle de l’amour de gauche, exemplaires monteraitaumoinsàlafinduMoyenÂge. En feuilletant le millier de pages que des livres, qui ne l’est pas moins. Les chasdu “Traité de toutes les compte sa Bibliographie, le novice comme seurs se plaisent à retrouver dans la lecture, chasses” de Jourdain. l’initié peut à loisir traverser ces siècles pendantlesmauvaisjours,lessouvenirsdeleurs joies de plein air.On commence par quelques livres didac- qui contribuèrent à honorer, par le livre, l’extrême ritiques,auxquelsviennentsejoindrelesouvragesanecdotiques chesse intellectuelle et esthétique à laquelle le noble des Foudras,des Cherville et de leurs émules ; très vite se déduit fut toujours associé.De fait,si le collectionneur
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de haut vol s’efforce d’y quêter en fin limier la voie de quelque traité remarquable par sa rareté, rien n’interdit à l’amateurmoinséclairédepénétrercette épaisseforêtderéférencesàlabillebaude, dans l’espoir de lever, tel un lièvre gîté, le titre qui rejoindra peut-être un jour lestrophéesdesaproprebibliothèque… Plaisir de parfaire son érudition, plaisir d’explorer la vivante mémoire de la littérature cynégétique ou plaisir de rêver,simplement,à l’acquisition d’un ouvragequiémeutparsabeautématérielle: en fréquentant “le Thiébaud”, nul ne peut, en tout état de cause, faire vraiment buisson creux! Située rue de Courcelles, dans le VIIIe arrondissement de Paris, la Librairie de Montbel inspire au visiteur – fût-il ou non chasseur – un sentiment très analogue à celui que l’on éprouve en parcourant la Bibliographie de Thiébaud. Seule différence, mais de taille : les livres ne sont point seulement ici désignés par quelques mots choisis d’où naîtront souvent l’enthousiasme et la convoitise – parfois la frustration; classés avec soin parmi les sobres étagères qui tapissent les murs de la petite boutique,ils sont là,en chair et en os,moins silencieux qu’il n’y paraît et visiblement fort désireux d’être touchés, d’être ouverts,d’être lus – de parler en somme… Cesœilladesfurtivesquevousadressent d’élégantes couvertures bigarrées,
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Fondateur de la librairie, Émile de Montbel (1896-1957), ci-contre, était un passionné de chasse, de chevaux et de livres. À droite, couverture d’une édition originale des Mémoires de Joseph Oberthür (1950), suivie, ci-dessous, d’un dessin de l’auteur avec envoi autographe. Page de droite : frontispice gravé, extrait de “la Vénerie royale” de Robert de Salnove (XVIIe siècle).
ces chants de sirènes littéraires qui s’échappent des rayonnages et qui vous poursuivront longtemps après votre départ, jusque dans le brouhaha de la rue –quelbibliophile,eneffet,nelesconnaît? Car celui qui vénère le livre de la sorte n’est pas uniquement animé par le goût delalecture,siboulimiquesoit-il:ilaime l’objet pour lui-même,et entretient avec lui une relation quasi charnelle au sein de laquelle le sens du beau joue, en définitive, le tout premier rôle. De fait, lorsque Cédric et Ithier de Fougerolle, maîtres du lieu, vous présentent telle édition princeps d’un traité de vénerie ou de fauconnerie vieux de
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quatre siècles – attirant votre attention sur le détail d’une lettrine finement ciselée,sur la noblesse d’un cuir d’origine qui protège le volume des injures du temps, sur les planches que celui-ci contient ou sur l’originalité de sa provenance – il apparaît bien difficile de ne pas prendre la mesure de la passion qui les habite… Une passion que la maison de Montbel nourrit et transmet depuis maintenant… soixante-dix ans! Eneffet,lepremierchapitredel’histoire de la maison fut écrit dès 1946, par le comte Émile de Montbel (18961957). Officier de cavalerie démobilisé après la Seconde Guerre mondiale, ce Savoyard féru de chevaux et de chasse avait alors entrepris de créer un lieu destiné aux beaux livres et à la littérature qui leur étaient consacrés. Ainsi naquit la Librairie de Montbel,laquelle, à l’époque,occupait un minuscule local de douze mètres carrés situé rue PaulCézanne – entre la rue du FaubourgSaint-Honoré et la rue de Courcelles. «Au départ,le fonds de la librairie était composé d’ouvrages issus de la propre collection d’Émile de Montbel,explique Cédric. Artisanal, le premier catalogue publié par ses soins fait état de 218 volumes – dont,entre autres merveilles,une édition de1643delaFauconneriedeCharlesd’Arcussia.Détail cocasse:la boutique ne possédant pas le téléphone,le numéro indiqué sur le catalogue était celui du domicile
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d’Émile de Montbel ; on priait donc chacun de n’appeler qu’en… dehors des heures de bureau! » Progressivement, la librairie de la rue Cézanne attira à elle les amateurs les plus avertis de livres de chasse rares ou précieux. Parmi eux figurait un homme auquel les nemrods de France et de Navarre doivent beaucoup:«Lesiègesocialdel’entreprisedeFrançois Sommer se trouvait,curieux hasard, juste en face du bâtiment où M.de Montbel était installé.Par sa baie vitrée,le fondateur du Musée de la chasse et de la nature gardait toujours un œil sur la librairie: lorsqu’elleétaitvide,ilavaitcoutumedetraverser la rue afin de venir s’enquérir des opportunitésquipouvaientseprésenterpour enrichir la désormais célèbre bibliothèque qu’abrite l’hôtel de Guénégaud… » La bibliophilie – ou l’art de l’affût, sinon de L’“âme de la librairie”, Jacqueline l’approche…Quoiqu’ilen Frachon (1917-2009), ici dans soit,l’anciencommandant la première boutique située dans le VIIIe. decavaleriesechargeaseul, Ci-contre et ci-dessous, “les Hommes des durant deux années, de bois” du comte d’Osmond et “Vènerie toute la logistique des normande “ de Le Verrier de la Conterie. lieux.Puis,unjourde1948, une jeune femme eut l’excellente idée de franchir le seuil de la boutique et de proposer ses services. Cette jeune femme se nommait Jacqueline Frachon : pendant un demisiècle, elle allait incarner “l’âme”de la librairie.« Le mot n’est pas trop fort, précised’ailleursIthier.Carce fut à tel point que,plus tard, certains clients prendront l’habitude – volontairement ou non,mais cela sonnait en toutcascommeunhommage – de l’appeler ‘‘Madame de Montbel”,toutsimplement.» Née en 1917, Jacqueline Frachon était issue d’une vieille famille françaisequipratiquaitdepuis toujourslavénerieetl’équitation–etqui mile de Montbel mourut, en 1957, elle comptait, au demeurant, plusieurs mi- racheta naturellement l’affaire au fils litaires et officiers des haras dans ses de ce dernier et continua de consacrer rangs. Passionnée de littérature, elle- sa vie, son énergie et son talent à la démême cavalière, elle était imprégnée velopper. Non sans une certaine nosd’une culture qui ne pouvait que cor- talgie, Cédric et Ithier de Fougerolle se respondre à l’esprit de la librairie et à sa souviennent de cette femme raffinée, vocation profonde. Du reste, lorsqu’É- haute en couleur, à la distinction toute
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britanniqueetàlamémoireprodigieuse, susceptibled’intimideraupremierabord et pourtant « si bienveillante » lorsqu’elle décelait,chez ses visiteurs, les signes de cet amour du bel ouvrage qu’elle partageait alors sans compter. DanslarevueVénerie(deuxièmetrimestre 2010), ils ont d’ailleurs brossé
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un superbe portrait de cette Dame à la fois indépendante et d’un autre temps, qui avait su conférer à la librairie des allures de Salon comme il en existait jadis,etauprèsdelaquelleilsavaienteuxmêmes, de leur propre aveu, beaucoup appris. « À la librairie,est-il notamment écrit, Jacqueline était toujours disponible pour conseiller aussi bien les grands bibliophiles que les jeunes passionnés qui débutaient.Elle savait avec habileté les mettre sur la voie et réserver avec autorité tel livre à l’un et tel titre à un autre.Elle n’hésitait pas à dissuader un amateur modeste ou novice d’acheter un ouvrage trop important pourluietsamanièrepéremptoirededéclarer quetelrécitétaittrèsmauvaisn’appelaitaucune contestation. En revanche, un jeune client qu’elle sentait enthousiaste mais sans grand moyen obtenait facilement une remiseoulapossibilitédepayerendeuxoutrois fois… » Enoutre,siJacquelineFrachongoûtait singulièrement les volumes dédiés à l’univers spécifique du cheval,elle restait très attachée à l’art de la chasse à courre et aux supports littéraires qui en perpétuent le souvenir et la tradition,commeentémoignel’albumconsacréàl’ÉquipageServant-Servantqu’elle publia en 1991 à quelques exemplaires,
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Détails extraits du “Traité général des chasses à courre et à tir” (1822) de François Xavier Félix Jourdain. Jules Thiébaud écrit que l’ouvrage est “un des livres de chasse des plus agréablement illustrés de cette époque”. Un exemple, parmi d’autres, des trésors proposés par la librairie de Montbel…
album à la conception particulièrement soignée et sur la couverture duquel elle avaitfaitincrusterleboutonderigueur… Fidèle du Country Show de Paris et du Game Fair, entre autres, elle avait égalementassisté«àtouteslesplusgrandes dispersionsdebibliothèquescynégétiquesdepuis la guerre », y compris à celle du célèbre fonds Marcel Jeanson,qui eut lieu au début de l’année 1987, à Monaco. Au vrai, armée de ses fiches bristol et de son « antique machine à écrire » qui excluaienttoutrecoursàl’informatique, “Madame de Montbel” fit à elle seule, tout au long de sa carrière, le bonheur
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des plus importants collectionneurs bibliophiliqueseuropéens.Laissonsànouveaulaparoleàsessuccesseurs:«Lesplus grands chasseurs français mais aussi italiens, espagnols, portugais ou suisses sont passés rue Paul-Cézanne, repartant avec des raretés,des exemplaires truffés de dessins, des provenances et des envois prestigieuxoudespetitesplaquettesintrouvables.» Après avoir, durant cinquante ans, alimenté avec un dévouement sans faille la flamme et l’esprit de la Librairie de Montbel, Jacqueline Frachon décida, en 1997, de prendre sa retraite. Bibliophile avisé, le père de Cédric et Ithier
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Ci-dessus, couverture d’un ouvrage d’Édouard Demole illustré par Xavier de Poret (1948) ; ci-contre, superbe planche tirée de “Grandes Chasses d’Asie, d’Europe et d’Amérique” (1901) de Richard Lydekker ; à droite, détail d’un volume sur la fauconnerie de Guillaume Tardif, auteur du XVe siècle (édition de 1607).
de Fougerolle la connaissait de longue date, et eux-mêmes étaient liés depuis l’enfance à l’un des petits-fils du fondateur,GuillaumedeMontbel.«Lorsque nous apprîmes qu’elle désirait se retirer, confieCédric,nousnousprésentâmesàJacqueline Frachon – qui nous adopta d’emblée.Pendant les six mois qui suivirent notre entrée en scène, elle nous donna maints conseils et nous pensons qu’elle était heureusedevoirlamaisonpourlaquelleelleavait tant œuvré poursuivre son chemin… » Il faut dire qu’avant de prendre les rênesdelavénérableinstitution,lesdeux frères avaient déjà fondé, huit ans plus tôt,unelibrairiespécialiséedansleslivres anciens, à Paris. Leur fonds était alors principalementcentrésurlesbeaux-arts etl’architecture.«N’étantnil’unnil’autre chasseur,nous avons peu à peu découvert l’extraordinaire fécondité de la culture cynégétique–tantpasséequecontemporaine – en nous y plongeant avec avidité et humilité:Vialar,biensûr,maisaussiBlaze,d’Yauville,de Marolles,Le Couteulx puisVince-
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not,Genevoix… La liste est longue,depuis Gaston Phébus ! Cela étant, le “vieux” livre restait,en quelque sorte,fiché au cœur même de notre ADN ; et l’expérience que nous avions acquise précédemment dans ce domaine allait nous être très précieuse pour l’avenir… » Car l’avenir auquel Ithier fait ici référence renvoie sans conteste au troisième chapitre de l’histoire de la librairie, un chapitre au sein duquel l’offre de livres neufs et l’édition de classiques introuvables ou d’inédits se sont assez logiquementinvitées.«Bienentendu,nous avons toujours été soucieux de conserver la philosophiepremièredenosdevanciers:proposer des livres de chasse de collection,des exemplaires singuliers par leur origine,leur âge, leur rareté. Cependant, nous nous
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sommes rapidement rendu compte que,bibliophiles ou simples amateurs de récits cynégétiques,nombredenosclientsressentaient une certaine frustration à ne pouvoir accéder à tel ou tel volume – épuisé ou jamais réédité.Frustration légitime,n’est-ce pas? Ainsi avons-nous pris le parti de nous lancer dans une activité qui nous était alors… presqueinconnue:lemétierd’éditeur.»Heureuse initiative ! Depuis 2000, plus de deux cents titres ont vu ou revu le jour grâce à elle – soit une moyenne de seize parutions par an… Le premier gros travail de la maison fut la réédition,excusez du peu,des œuvrescynégétiquescomplètesdumarquis de Foudras: douze volumes au total, à raison de trois tous les deux ans. Madame Hallali,l’AbbéTayaut,lesVeillées de Saint-Hubert… Élaboré et présenté avec le plus grand soin, chaque tome fut enrichi d’illustrations signées Matthieu Sordot. « Nous tenons beaucoup à la dimension esthétique du livre,et faisons d’ailleursrégulièrementappelautalentd’ar-
Un échantillon de livres édités ou réédités chez Montbel, parmi lesquels certains ont remporté un franc succès. Le principe de la maison ? Privilégier les textes et les sujets par nature intemporels.
tistes animaliers contemporains.» Concernant la ligne éditoriale, Cédric et Ithier de Fougerolle ont adopté une position originale,que peu de leurs homologues se font fort aujourd’hui de pouvoir soutenir,etquimérited’êtresoulignéed’autant : moins sensibles littérairement à l’évanescence de l’actualité et aux éclats souvent trompeurs des effets polémiques,ils privilégient à juste titre l’intemporel,ledocumentinscritparnature dans la durée. La meilleure preuve de lapertinencedecechoix,c’estqu’ilsn’ont jamais eu recours, en seize ans de publication, à la terreur de l’auteur et au déshonneur du livre: le triste pilon… « Lorsque nous acceptons un manuscritoudécidonsderepubliertelouvrage,nous nous efforçons de rester fidèles à ce principe.Qu’il s’agisse d’un traité,d’un récit de chasse,d’un roman,d’une étude historique, d’un livre consacré aux chiens,aux armes, au gibier ou à sa cuisine, la pérennité du sujet doit être palpable.C’est la raison pour laquelle,sans en nier l’utilité,nous ne pro-
posons qu’un nombre très restreint de titres généralistes ou de vulgarisation – aussi bien dans l’occasion,dans l’ancien que dans le neuf.Mais il est vrai que chaque texte requiert d’être examiné individuellement et à la loupe:l’annotation,comme le travail de réécriture avec l’auteur quand c’est nécessaire, fait partie intégrante de notre démarche.» La librairie a quitté la rue Cézanne pour la rue de Courcelles il y a dix ans. Aux côtés de Cédric et d’Ithier de Fougerolle, deux personnes œuvrent quotidiennement à développer ce haut lieu de la culture cynégétique où grande chasse et vénerie sont particulièrement mises à l’honneur: mesdames Gaëtane de Bentzmann et Anne Gruet – initiatrice, soit dit en passant, de la succulente collection “Dîners de Chasse”… Audemeurant,l’équipeassureseulel’essentiel de la diffusion et de la promotion – spécificité qui suppose une réactivité à toute épreuve: « Étant donné que nousvendonsbeaucoupparcorrespondance,
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nos envois journaliers sont importants ; il est donc pour nous capital d’avoir physiquement en stock les volumes mentionnés dansnosbulletinsmensuels,dansnotrenewsletter hebdomadaire (qui compte 11 600 abonnés) et dans les catalogues illustrés que nous adressons, chaque année, à plusieurs milliers de nos clients à travers le monde… » Si l’heure du numérique et de la dématérialisation semble avoir sonné sous nos chagrines latitudes, il est, en plein centre de Paris, une forêt de mots et de livres qui continue de fleurer bon le papier authentique, l’encre indélébile et le voyage de chasse… Alors,forte de ses soixante-dix campagnes vécues souslehautpatronagedeSaint-Hubert, puisse la Librairie de Montbel, longtemps encore,insuffler l’esprit du grand air aux Lettres contemporaines! ◆ Librairie-Éditions de Montbel, 8,rue de Courcelles,ParisVIIIe. Rens.:01.45.63.04.04 et www.montbel.com
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en partenariat avec
L’
Art
et la
Chasse
◆ Voir plus loin pour votre patrimoine
par Guy de Labretoig ne
Ferdinand von Rayski (1806-1890)
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Quand, en France,
MUSÉE DE LA CHASSE ET DE LA NATURE, PARIS/DR
la chasse est l’expression de l’aristocratie, en Allemagne, elle est l’affaire de la bourgeoisie.
La Halte de chasse dans la forêt de Wermsdorf
L
es approches de l’art cynégétique de part et d’autre du Rhin diffèrent tellement que l’on peut prétendre, sans vraiment se tromper,qu’elles n’ont en commun que l’animal de chasse. Est-ce une raison suffisante pour méconnaître le style et la manière des artistes allemands? À tort,nous réduisons souvent la peinture animalière germanique à l’image un peu kitsch d’un dix cors bramant,les pieds dans les bruyères sur fond de forêt de conifères. Pourtant,letraitementartistiquedes œuvres cynégétiques en Allemagne mérite intérêt et reconnaissance. Il est le faitd’artistesquiontdéveloppéunmode de représentation original et fort. Leur facture se revendique d’un réalisme proche de celui de Gustave Courbet.La Halte de chasse dans la forêt deWermsdorf en est un bel exemple. Son auteur, Ferdinand von Rayski (1806-1890),l’un des maîtres de l’École de Dresde, restera comme le portraitiste de l’aristocratie allemande du XIXe siècle mais il se révèle aussi excellent peintre animalier. Notretableauréunitmagistralement dans une même scène les deux spécialités de l’artiste. Les trente-six chasseurs se tiennent tous debout,rassemblés dans une clairière, après une battue de chevreuils, en attendant le repas sous la futaie de cette forêt saxonne. Chacun des personnages est identifiable (tous ont étéidentifiés),l’artiste,lui-même,s’estreprésenté à l’extrême gauche en chasseur, coiffé d’un chapeau vert. Outre Frédéric-Auguste II (1797-1854),roi de Saxe, organisateurdelachasse,etsesneveuxles princes Albert et Georges, tous ici font partie de l’aristocratie prussienne ou figurentparmilescadressupérieurssoitde l’armée, soit de l’administration civile ou forestière. Les animaux: chiens, chevaux ou trophées de chevreuil,bien que prétexte à ce rassemblement, ne jouent qu’un rôle secondaire. Le paysage qui sert de décor à cette assembléedechasseurssecomposed’une clairière dans la froidure d’une fin d’automne.Lastaturemajestueused’unvieux chêne s’impose parmi les autres arbres,
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plusjeunes,plusfrêlesetd’essencesmoins nobles.Ilrenvoie,enmiroir,l’imageduroi de Saxe au centre du groupe des chasseurs. Malgré cette allusion discrète à la hiérarchie,ici point de faste ni d’apparat, rien d’ostentatoire. Par une quasi-unité vestimentaire,l’artiste souligne la convivialité et la fraternité des chasseurs liés par une passion commune;par le traitement des tenues, des arbres et du sol dans un même ton en camaïeux de vert etdebrun,ilrenforcelesentimentdesymbiose entre l’homme et la nature. Ce tableau réalisé en1859 pour honorer une commande de la Maison de Saxe, n’a pas été peint in situ mais reconstituéàpartirdusouvenird’unechasse passée(probablementennovembre1853). En effet, le roi Frédéric-Auguste II de Saxe, présent au centre de la scène, est mort accidentellement en 1854. Cettetoiled’importances’imposepar sa taille (114 cm par 163) mais aussi par saqualitéreconnuequiluivaudradenombreuses reproductions et la conservation de son étude préparatoire par le Musée de Dresde. Notre tableau, lui, restera longtemps accroché aux cimaises duchâteaudeMoritzburgquiaccueillait les chasses des princes de Saxe. Caché pendant la Seconde Guerre mondiale pour le soustraire au pillage des troupes russes, il disparaît en 1946. Récemment réapparu sur le marché de l’art, il a rejointlescollectionsduMuséedelaChasse et de la Nature à Paris. L’importancedecetableautientégalement à l’influence déterminante qu’il a eue sur la carrière d’un artiste contemporain:GeorgBaselitz,quiaffirmequ’une reproduction du tableau de Rayski est à l’origine de sa vocation artistique. À l’occasion d’une exposition commune,laconfrontation,àunsiècled’écart, de ces deux artistes majeurs,pour étonnantequ’ellesoit,donneunéclairageparticulièrement intéressant sur la peinture cynégétique allemande. ◆ Scène de chasse en Allemagne.Rayski-Baselitz, Musée de la Chasse et de la Nature,Paris IIIe, jusqu’au 12 février.Rens.:chassenature.org
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Les Châtaigniers représentent tout à fait le style de l’architecture
solognote. Des bâtiments qui tournent autour d’une cour intérieure. Ici sous le soleil rasant du soir, les maisons semblent lilliputiennes.
V
isite privée ◆
Chez Natacha et Olivier
Dassault
aux Châtaigniers en Sologne reportage Véronique André photos Mourad Mokrani
Invitation chez Natacha et Olivier Dassault
L
es Châtaigniers sont un rendez-vous de chasseurs bien abrité au cœur d’une forêt de… châtaigniers d’où le nom évidentdelamaison.AucentredelaSologne, passé la lourde porte de bois massif, on pénètre sur le domaine au cœur de feuillus qui imposent leur nom comme une évidence. La cour d’entrée est entourée d’une succession de petits bâtiments qui viennent tous d’être réhabilités par l’architecte Bruno Béguin. Deux ans de travaux ont été nécessairesàlarénovationoùdenombreuxartisans locaux ont officié. Une ancienne porcherie, une
ROMAIN ROUGER
Ci-dessus, vols de canards qui viennent d’être dérangés d’un étang proche et, ci-dessous, autre vol de faisans cette fois, à la première battue. Ci-contre, en route pour la ligne; en dessous, nature morte aux cartouches; et, en bas, à l’orée du bois scène de tir au poste. Page de gauche en haut, Olivier Dassault, prenant la direction de la ligne de tir; en dessous, Arnaud et Amicie Lanquest; et, en bas, la chasse commence par les consignes de sécurité.
Invitation chez Natacha et Olivier Dassault
ancienne grange,un séchoir à fourrage et une vieille ferme,cettedernièreenlongère,ontétédécorésavec goût pour abriter plusieurs chambres destinées aux amis et aux chasseurs de passage. À l’étage, de ce territoire secret, plusieurs trophées d’ici et d’ailleurs, courent sur les murs, occupent un recoin,imposent leur majesté et font de leur omniprésence le souvenir du propriétaire. De grandes baies vitrées soutenues par de vieilles poutres apportent la lumière dans les salles de réception du bas où plusieurs recoins imposent la passion d’Olivier Dassault pour la chasse et la photo, mais on sent bien qu’une main féminine a aidé à la décoration. Olivier Dassault est aussi un chasseur d’images, Natacha une ambassadrice et une décoratrice hors pair. Selonl’époquedel’année,lesChâtaignierssont animés par les bruits de la campagne solognote quiabritentpetitetgrandgibiers.Aujourd’huic’est une chasse au faisan de haut vol et au canard qui attend nos convives. Les lignes de huit fusils se succèdent sur le territoire. Un bois dense de bouleaux et de châtaigniers rend les oiseaux difficiles lorsque ceux-ci se jouent malicieusement du brouillard. >> Suite du reportage page 164
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Olivier Dassault a lâché son fusil l’espace d’un instant pour une de ses passions. Capter l’image de ses amis, un “shooting” d’un autre genre, photographique cette fois. Ci-dessus, Fabrice Bourgard et Inessa Baban, la chasse bat son plein. Et, à gauche, Pierre de Pellegars, avec son chargeur, en pleine discussion sur les cartouches utilisées à l’occasion de cette battue.
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Ci-dessus, Christophe Perrier, venu en voisin ; à gauche, un rabatteur avec les labradors; en dessous, Ary Vilaséca, très concentré sur son tir; et, ci-dessous, les premiers colverts déjà au tableau. En bas et de gauche à droite, Dominique Villeroy de Galhau et sa casquette emblématique, Alain Drach et Érick Berville. Tous les “acteurs” de la chasse ont répondu avec enthousiasme à l’invitation d’Olivier Dassault.
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Invitation chez Natacha et Olivier Dassault Vernissage de l’exposition d’Olivier Dassault à la Galerie Capazza à Nançay (Cher)
Après la chasse et avant le dîner,Olivier,Natacha et ses invités parcouraient les quelques kilomètres qui les séparaient de la Galerie Capazza à Nançay. Olivier Dassault y exposait ses photos jusqu’au début décembre. Ce vernissage permettait une fois de plus d’admirer son travail photographique et de se retrouver entre amis et amateurs. 1
1. Olivier et Natacha Dassault. 2. Gérard Capazza. 3. Éric Colmet Daâge. 4. Pierre de Pellegars. 5. Patrick Morin. 6. Chantal Dusserre-Bresson. 7. Guy et Isabelle Mansuy. 8. Christian Noorbergen. 9. Véronique Pillon.
12. Justin Ickonga. 13. Xavier Hussenot. 14. Laura Capazza. 15. Dominique Villeroy de Galhau. 16. Sophie Capazza.
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10. Franta et Sandra Zeenni. 11. Virginie Mallet.
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Les plus belles Chasses de France
Sologne -Lamotte-Beuvron
PROPRIÉTÉ EXCEPTIONNELLE DE 90 HA, ENTIÈREMENT RÉNOVÉE
Exceptionnel manoir solognot, maison d’amis, garages et ateliers, piscine, tennis… Territoire partiellement clôturé, boisé et desservi par des allées carrossables. 2 étangs (4,5 ha et 2 ha), marais aménagés sur 7 ha. Propriété bordée par une rivière et traversée par un canal. Prix : Nous consulter Martial Renaud +33 (0)6 12 94 84 59 / Etienne de Beaurepaire + 33 (0)6 07 71 57 74
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Invitation chez Natacha et Olivier Dassault Ledomainenevoitquedeuxoutrois fois par an seulement des battues organisées juste pour quelques amis ce qui rend le petit gibier plus spontané et plus difficile à tirer. Cetteescapadecynégétiqueétaitune parenthèse délicieuse,durant laquelle la connivence d’une bande d’amis autour du maître et de la maîtresse de maison était de mise, juste avant l’hiver. ◆ Alain Drach, savourant un cigare; en dessous, Natacha Dassault et Amicie Lanquest; un ours tiré par Olivier Dassault. Et, cidessous, trophées et cerf en cap trônant sur la cheminée au-dessus d’un joli petit bronze. L’on remarquera que la demeure, sans ostentation, est celle d’un cynégète esthète.
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Ci-dessus, c’est l’heure du dîner, la tablée éclairée d’une lumière tamisée mais suffisante. Ci-contre, Dominique Villeroy de Galhau et Hervé de Rocquigny. Ci-dessous, Pierre de Pellegars, engageant une partie de billard américain; et, à droite, autour du billard, un moment avant, Ary Vilaséca, Érick Berville, Fabrice Bourgard découvrant les photos de la restauration des Châtaigniers sur les explications d’Olivier Dassault.
Saveurs
Invitation chez Natacha et Olivier Dassault p a r V éro n i q u e A n d ré, ph o t o s D o n a l d v a n d er Pu t t en
Frédéric Vardon maîtrise ce don d’élever les goûts avec subtilité au rang divin de l’excellence. Entre autres mets gourmands, nous aimons son œuf gros fermier cuit à basse température, royale et émulsion de champignons, mouillettes, son chevreuil de chasse, légumes et fruits d’automne et son sorbet aux fruits et glaces crémeuses.
Notre chef nous livre ses secrets Le 39V, 39,avenue George-V,Paris VIIIe. Rens. : 01.56.62.39.05 Et www.le39v.com
Frédéric Vardon chef du restaurant “39 V” à Paris peut se targuer d’avoir gardé le même prix pour son menu déjeuner depuis l’ouverture. Il entre dans les cuisines des Châtaigniers et interprète un faisan rôti pommes grenailles. En entrée, foie gras cru de canard et, en dessert, soufflé au Grand Marnier attendent les convives.
Foie gras cru de canard Pour 6 personnes
2 foies gras crus de canard de 500 g chacun,sel,poivre noir,poivre rouge,poivre de timut,une demi-cuillère à café de piment d’Espelette, 1 verre de cognac ou d’armagnac,film alimentaire et torchon. ◆◆◆
Sortez le foie gras du réfrigérateur et laissez-le remonter à température ambiante.Écartez les deux lobes de votre foie gras. Retirez la veine principale qui est reliée aux autres nerfs. Étalez le film alimentaire et saupoudrez-le de sel et du mélange des poivres.Placez-y les lobes de foie gras dénervé.Salez,poivrez et ajoutez le piment d’Espelette.Arrosez de cognac ou d’armagnac.Roulez le foie gras dans le film en serrant afin d’en expulser le maximum d’air.Puis enroulez votre ballotin dans une seconde feuille de film.Placez au réfrigérateur une nuit. ◆◆◆
Portez de l’eau salée à ébullition.Retirez le film et déposez le foie sur un torchon.Enroulez votre préparation,toujours en serrant fermement.Fermez les extrémités avec de la ficelle. Arrêtez le feu et plongez-y le foie gras pendant 10 minutes. ◆◆◆
Retirez le torchon.Dans un saladier rempli de glaçons, placez-y votre ballotin et laissez refroidir.Réservez et placez au réfrigérateur 24 heures avant dégustation. Servez avec quelques morceaux de pâte de coing.
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Faisan en cocotte et pommes grenailles Pour 6 personnes
2 faisans vidés,750 g de pommes de terre grenailles, 2 oignons,2 gousses d’ail,huile d’olive,50 g de beurre, 1 branche de thym,sel,poivre et 1 petite truffe noire. ◆◆◆
Dans une cocotte,faites revenir l’oignon avec un peu de sel,dans un mélange de beurre et d’huile d’olive. Lorsque l’oignon est légèrement doré,ajoutez les faisans,et faites-les colorer de tous les côtés. Réduisez le feu et couvrez. ◆◆◆
Lavez les pommes de terre et ajoutez-les dans la cocotte.Remuez bien,augmentez un peu le feu pour faire dorer les pommes de terre. Ajoutez sel et thym.Réduisez à nouveau le feu, et couvrez ; remuez de temps en temps et retournez les faisans. ◆◆◆
Laissez cuire environ 45 minutes à partir de l’ajout des légumes.Poivrez en fin de cuisson.Au moment de servir,râpez sur chaque morceau déjà découpé quelques lamelles de la truffe.
Soufflé au Grand Marnier Pour 6 personnes
500 ml de lait,250 ml de Grand Marnier,1 œuf entier,1 jaune d’œuf, 40 g de Maïzena,10 g de farine,3 gouttes d’extrait de vanille. Pour la meringue 150 g de blancs d’œuf,50 g de sucre,5 g de Maïzena. ◆◆◆
Dans un récipient,mélangez la farine,la fécule de maïs, le Grand Marnier,l’œuf et le jaune d’œuf.Portez le lait à ébullition avec le Grand Marnier.Versez le lait progressivement dans le récipient avec les autres ingrédients en remuant constamment. ◆◆◆
Mettez le tout sur le feu et faites cuire à une température modérée pendant 10 minutes.Battez les blancs d’œufs en neige ferme avec le sucre et la fécule de maïs.Graissez 4 moules à soufflé avec du beurre et saupoudrer de sucre.Versez le mélange dans les moules et lissez parfaitement le haut. ◆◆◆
Incorporez délicatement les blancs d’œufs au premier mélange en remuant avec une spatule de haut en bas.Cuisez à four chaud (185 °C) pendant 12 minutes,sans ouvrir le four. Saupoudrez de sucre glace et servez immédiatement.
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À l’ardoise LES BONNES TABLES p a r V éro n i q u e A n d ré
Paris VIIe La Ferme de Saint-Simon
Place au mitonné, mijoté…
Prix à David Bizet
Esthète du lièvre à la royale
La Ferme de Saint-Simon,6,rue de Saint-Simon, ParisVIIe.Rens.:01.45.48.35.74 www.fermestsimon.com
◆ La rue Saint-Simon compte parmi celles qui laissent encore rêver que Saint-Germaindes-Prés est un village. À un angle de rue au cœur d’une forêt de ministères,LaFermeSaintSimon reste une institution sûre.Rendez-vous prisé des cercles politiques et littéraires, mis en vue par ses anciens propriétaires dans les années1980lechefFrancisVandenhendeetson épouse Denise Fabre. Mais les temps passent et aujourd’hui avec une nouvelle déco et une carte de bon niveau, la belle adresse renoue aveclacuisinedetraditionbourgeoise.Aupiano depuis quelques mois,le chefTeddy Merienne qui interprète au fil des saisons les classiques du répertoire français. Revus sans compromission,ils rappellent des saveurs en voie d’extinction et pour cet automne la carte met en avantdesublimesplatsdegibiercommelelièvre à la royale (44 euros) ou encore la grouse en écaille de cèpes, mousseline de cerfeuil tubé-
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reux (46 euros), le cochon et chevreuil sont également mis à l’honneur. On adore,en entrée,les poêlées de champignons et œuf mollet (22 euros), le pâté en croûte au foie gras (19 euros) ou encore le suprême de volaille aux cèpes (32 euros). Dans ce décor entièrement revisité par l’architecte franco-argentin Marcelo Joulia, l’élégance est omniprésente, inspirant un confort protecteur,où l’on retrouve les archétypes de la brasseriecommelesbanquettesadosséesauxmurs, les miroirs en longueur qui répondent aux rideauxàmi-hauteurdesvitrines.L’ensembleest raffinéetlapatinedesmatièresajoutesatouche de séduction. Le cuir, les velours, les placages de bois sombre dialoguent avec les reflets métalliques du laiton et l’or mat des claustras qui brisent la perspective de la salle. Il s’y dégage un sentiment d’alcôve qui contribue à la réussite des déjeuners d’affaires et à la romance des dîners.Frédéric Delafosse le directeur du restaurant en grand professionnel assure avec ses équipes un accueil très attentif.
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◆ CechefquiofficieàL’OrangerieduFour Seasons GeorgeV à Paris a été couronné à la fin octobre du Prix du meilleur lièvre à la royale du monde. Les Journées gastronomiques de Sologne qui se déroulaient à Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher) et ont accueilli le premier championnat du monde de la disciplinevoyaientconcourirneufchefs.Un combatdetoques,ausommet,doncremporté de loin par David Bizet. Endébutd’année,cechasseuretchef talentueux nous avait fait l’honneur de nous livrer trois de ses recettes (œuf de poule poché au caviar, canard colvert auxcèpesdeBordeauxetcroustillantcafé cacahuètes), trois de ses chefs-d’œuvre dont vous pouvez retrouver les secrets dans Jours de Chasse n° 63.
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L’un des fleurons de Mandelieu-la Napoule : l’Etrier de Barbossi Entre roches rouges de l’Esterel et garrigue, l’Etrier de Barbossi accueille ill chevaux et poneys de proprié propriétaires dans un domaine sécurisé, où l’environnement naturel est préservé.
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Re n c o n t r e ◆
Jean Guyon
“Je suis plutôt un chasseur d’émotions” entretien réalisé par Marie-Claude Fo ndanaux
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« Depuis ma jeunesse,j’ai toujours été passionné par le vin.Il y a eu une époque où les grands crus étaient encore accessibles. Nousachetionsunegrandebouteilleàplusieurset,autourd’uncassecroûte, nous goûtions et nous critiquions ! Nous émettions des avis entre soi… J’ai pris la décision d’acheter des vignes après uneréflexionquiadurédix ans.Je me disais:“Je critique le vin mais sauraisje le faire ?”et,en 1990, j’aitrouvéunebellebâtisse et 2 hectares pour faire mon vin et celui des copains. Ce côté convivial et l’idée de pérennité me plaisaient. J’étais loin de penser que j’allais monter la plus grande propriété vinicole du Médoc.»Caraujourd’hui,sapropriétécompte185hectaresrépartis en huit châteaux,dont Rollan de By et Haut Condissas – dont les vins sont très appréciés – avec installations techniques dernier cri. Et même un hôtel pour accueillir les visiteurs. Il est passé de 12000 à 1,2 million de bouteilles (dont 200000 partent aux États-Unis), renommées tant au niveau des vins que des marques.
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PHOTOS : HENRI DEROCHE
encontrer Jean Guyon peut relever du prodige. Cet électron libre navigue entre les vignes et les étangs,les montagnes et les forêts,là où sa passion pour le vin et la chasse le mène, au gré de voyages qui n’ont pas forcément besoin d’être au long cours pour être jalonnés de moments intenses.C’est dans son vignoble médocain que nous le retrouvons,après avoir parcouru la longue route de Pauillac au départ de Bordeaux. Presque jusqu’au bout du bout du Médoc. Bégadan. C’est le nom du village où sont situées ses propriétés,là où il réside quand il est sur ses terres,là où il élabore des vins qui ne laissent personne indifférent…
Et la chasse, dans tout cela? C’est une tradition familiale. Chez les Guyon,on chasse de père en fils.Et en petit-fils,voire arrière-petit-fils! Il a une dizaine d’années quand son grand-père l’emmène chasser… « J’étais très fier de porter son carnier.» Ensuite, sonpèrequiétaitantiquaire-brocanteurl’entraînedans lescampagnes qu’il sillonne à la recherche du meuble, de l’objet ou dutableaurare,précieuxouinsolite.Combinantchasseetchine,
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PHOTOS : HENRI DEROCHE - MARION COUSIN
ilsortsonfusilpourfairedes pauses,Jean le suit tout naturellement. « J’ai appris la chasse devant soi,notamment en chassant le lièvre en plaine, la vraie chasse, pas la chasse de battue avec rabatteurs… Ma mère était originaire de l’Aube,près deTroyes et mon père du Berry.J’ai passé mon enfanceentreParisetl’Aube, avec le Berry en toile de fond pour les vacances.Ce sont des endroitsoùilyavaitbeaucoup d’étangs,c’est probablement de là que vient mon goût pour la chasse au gibier d’eau.Dès que j’ai eu trois sous, je me suis acheté un fusil,un SaintÉtiennesuperposé,calibre12, monpréféré.J’aitoujoursaimé avoir une ligne directrice,mais c’est une question d’habitude.» Il s’essaiera par la suite au ball-trap,entre copains,dans des clubs autour de Paris. « On tirait 100 à 200 cartouches sur des plateaux.Certes,ce n’est pas la chasse,mais c’est un sport d’adresse qui permet le contact direct avec son fusil. L’intérêt, c’est qu’on apprend à tirer avec précision,les positions des pieds et autres… Ça finit par devenir automatique.Bien sûr,il manque l’émotion. Mais c’est un entraînement formidable.» À 20 ans,il chasse à la tonne,petite cabane semi-enterrée, bricolée au bord d’une pièce d’eau pour attendre les passages de canards le soir. Un canard attaché sert d’appeau pour atti-
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Ci-contre, le château Rollan de By ; ci-dessus, celui de Condissas; et, en haut, Jean Guyon dans ses vignes. Page de gauche, envol de canards et joli rapport d’un springer. Le vin, la chasse et les arts animent cet homme tout de passions
rer ses congénères par ses cris.Et la fête qu’on fait en les attendant n’a pas de prix! Il s’offrira ensuite une action dans une société de chasse près de Beauvais. Puis vient l’époque du service militaire. Jean Guyon l’effectue dans l’Oise,au sein du génie de l’Air.Bénéficiant d’une invitation à la chasse au faisan, il rattrape un coup loupé par son voisin qui commente : « Sacré coup de fusil ! » et se présente:généralAlibert.Sonsupérieur.Ilscausent…Quatrejours après,il est convoqué à Beauvais.On lui demande de faire son paquetage, il s’attend au pire. Il finira son temps à Villacoublay, sous les ordres du général qui écrivait un livre sur la chasse et voulait un illustrateur! Car Jean Guyon,entretemps,
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PHOTOS : COLLECTION JEAN GUYON
Une rencontre… Jean Guyon
Ci-dessus, entre amis dans une chasse de faisans il y a quelques années et, ci-contre, sa fierté, un ours tiré dans les Carpates. “La chasse, comme le vin et la gastronomie, fait partie d’une qualité de vie, avec des rencontres, des partages, un art de vivre.” En Sologne, avec Jaime de Marichalar et Olivier Dassault. “Je serais capable de renoncer à un week-end entier dans un palace avec restaurant gastronomique pour une chasse au perdreau, dans la région de Séville, par exemple !”
avait suivi les cours de l’École Boulle à l’issue desquels il comptait bien embrasser la carrière d’architecte d’intérieur. C’est ainsi qu’il entre ensuite, au début des années 1970, dans la prestigieuse maison Jansen qui vient de décrocher le contrat d’aménagement du camp de Persépolis pour le 2500e anniversaire de l’État perse. Il y restera quatre ans avant de monter sa société et d’ouvrir une boutique avenue George-V à Paris. Une partie de la clientèle Jansen l’a suivi. Tout en servant sa clientèle française, il décore des appartements pour des Libanais, Saoudiens, Koweitis, ce qui lui vaut d’être invité par ces derniers à des chasses à la gazelle. «Tous les chasseurs savent que la chasse favorise beaucoup les contacts!» À la fin de l’année 1987, il se lance également dans l’immobilier, activité à laquelle il renoncera en 1991, après l’achat de son vignoble médocain. Ce parcours ne l’a pas empêché de chasser en Sologne et dans le Perche,avant de se lancer à l’étranger.« J’ai chassé en Espagne– laperdrixrouge,lecerfetlesanglier –,auMaroc– latourterelle – et en Afrique,mais sur le tard,pour tirer buffles et antilopes que les autochtones mangent.Je n’ai jamais eu envie de tirer de lion,par exemple.Je ne suis pas un chasseur de trophées,plutôt unchasseurd’émotions.Ilm’estarrivédechasseravecmonfils[après
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des études financières,il a passé un brevet de pilote à l’Enac] en Sologne, au Maroc… Il est presque plus passionné que moi dans la quête du grand gibier.» Les années 1990 seront aussi l’occasion de la découverte de la Roumanie où il chasse plutôt ours, cerf, chevreuil, sanglier. Puis la Hongrie, la Grande-Bretagne pour le faisan et la perdrix… « C’est du gibier d’élevage,mais les faisans sont les plus beauxqu’onpuissetirer.Malheureusement,géographiquementparlant,ce n’est pas très facile d’accès.» Il se rendra également en République centrafricaine où il chassera le buffle,le phacochère et le koudou (cette grosse antilope de 800 kilos !)… « Mais c’est terminé, maintenant, làbas.» Jean Guyon chasse avec deux Browning,calibres 12 et 20. Il se flatte d’être un client fidèle à la marque depuis longtemps. « Mon fusil,c’est un copain,son poids,sa forme… on le tient sans y penser,c’est automatique.Il fait partie de soi,c’est un troisième bras! » Et tout ce qui tourne autour du thème de la chasse l’intéresse,il s’est pris de passion pour certains objets et en est même devenu collectionneur: des bronzes de chiens du XVIIIe siècle, par exemple, signés Barye ou Mêne ; des tableaux de chasse,certains signés Hamilton,qui était le peintre du roi de Prusse… « Je tiens ça de mon père,qui était bon peintre et dessinateur. Il m’a initié, je me balade, je chine, je marche au coup de cœur.Je ne revends que si je m’en lasse ou si… je manque de place ! Là, je viens de m’offrir le Chasseur, un tableau d’un peintre hollandais du XVIIe… Cuisiner le gibier est un de ses loisirs favoris. « Aussi bien la plume que le poil! Ça me détend.Au départ,je n’ai pas d’idée précise,tout dépend de ce que j’ai sous la main.Filet de chevreuil rôti ou de sanglier,canard à l’orange… Ma spécialité:le bourguignon de sanglier avec pied de veau.Sans prétention,je crois que je ne m’en tire pas mal du tout!»
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Morceaux choisis lors d’une chasse au canard chez Monique Pozzo Di Borgo au Chesnay (Loir-et-Cher). Et, ci-dessous, au cours de cette même chasse, une majestueuse apparition. “Les chasseurs veillent au biotope. Sans eux, plus de faune.”
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tiquer peut être un moyen pour les jeunes d’en prendre conscience.» Pour toutes ces raisons et tant d’autres, il était impossible de ne pas provoquer cette rencontre. ◆
PHOTOS : HENRI DEROCHE
Il a toujours des emplois du temps chargés, mais que lui ferait bousculer un agenda? « Une belle chasse au perdreau en Espagne, dans la région de Séville, par exemple. Le paysage, les couleurs,parfums,le climat,l’ambiance… Un dépaysement assuré.Je serais capable de renoncer à un week-end dans un palace avec restaurant gastronomique pour ça! Et seul un problème physique me ferait renoncer à la chasse… » Un souvenir de chasse particulier ? « L’expression d’un labrador de six mois que j’avais et qui m’a ramené un lièvre que j’avais tiré et qui était plus grosquelui.Lafiertéqu’ilavaitdansleregard…c’était incroyable.» Et son propre regard sur la chasse? « Avant, c’était une activité réservée à la noblesse.Aujourd’hui,tout le monde peut chasser,chacun à son niveau. La chasse, comme le vin et la gastronomie, fait partie d’une qualité de vie,avec des rencontres, des partages,un art de vivre.De plus,les chasseurs veillentaubiotope.Sanseux,plusdefaune.Lachasse mène à la découverte du monde de la nature.La pra-
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C hampagnes
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A lcools
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dans un ciel de fêtes
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dossier réalisé par Marie-Claude Fondanau x
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3 1. Brimoncourt Extra Brut Grand Cru Cette cuvée fine et intense, franche et profonde, offre un bel équilibre entre fruité (agrumes, fruits à chair blanche) et minéralité. Sur toutes les saveurs iodées (fruits de mer) et la gastronomie asiatique épicée. 40 €. brimoncourt.com 2. Cognac Hine Bonneuil 2006 Ce cognac généreux, titrant 42,8 degrés, offre des arômes d’abricot confit et de nougat, avec une note de pain grillé, une pointe de fruité exotique (litchi) et une touche de pêche rôtie en filigrane. Édition limitée à 9 500 bouteilles. 95 €. www.hine.com 3. Ardbeg Twenty One Ce whisky original vieilli dans des fûts de bourbon présente des arômes poivrés et tourbés intenses, avec des notes de caramel, de pain grillé et d’eucalyptus. Persistance harmonieuse sur la vanille et les épices. 370 €. www.ardbeg.com
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N
oël n’est pas un jour ni une saison,c’est un état d’esprit.CettephrasedeJohnCalvinCoolidge, trentième président des États-Unis, est de circonstance en cette fin d’année.Parce que,de manière générale,l’annéeécouléen’apasétéparticulièrementheureuse.Parcequenousavonsl’impressionquenotremonde bascule.Parce que nous sommes en train de comprendre que c’est nous qui forgeons notre histoire et que nous sentons peut-être que l’année qui s’annonce ne sera probablement pas une partie de plaisir… Raison de plus pour nous fondre dans cet esprit de Noël, celui qui nous rend plus tolérant, plus optimiste, plus joyeux.C’est le moment idéal pour mettre ses soucis de côté, pour ouvrir porte, bras et cœur à ces moments intenses et riches qu’offre la période des fêtes de fin d’année,pour repeindre notre vie en rose afin d’y accueillirfamilleetamisquipartagerontavecnousunepromesse de temps meilleurs… Et qui inviter aussi à la fête sinondesbulles?Cellesduchampagne,biensûr,qui,après avoir égayé nos papilles,mettront le cœur en joie,le sourire aux lèvres, le rose aux joues et la lumière aux yeux de toute l’assemblée! Les cuvées que nous avons choisies – classiques, rares ou insolites, patiemment et soigneusement élaborées par de solides maisons – seront à leur place, aussi bien à l’apéritif que sur une belle table pour accompagner les repas de fêtes. Chaque bouteille trouvera son plat pour une union classique ou un accord audacieux. Connaisseur ou découvreur, chacun pourra trouver ou retrouver les goûts qui lui correspondent et qui lui plaisent. Les beaux alcools sont également de la partie. Scrupuleusement sélectionnés, ils font la part belle au whisky, au cognac, au calvados, Grand Marnier,rhum et porto. Le tout à déguster avec modération, comme il se doit… Nous vous souhaitons donc de bonnes dégustations, de délicieux moments de partage et de joie, une intense et savoureuse fin d’année 2016 et une paisible, sereine et rayonnante année 2017! ◆
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6 4. Aberlour A’Bunadh Original Cask Strength Un single malt de 30 ans, brut de fûts (xérès). Complexe, opulent, malté et fumé, avec des arômes qui évoluent sur la mangue et la pomme, les épices, la noisette et le cacao. La finale ronde et chaleureuse cède la place au pain d’épices et à la tourbe. 68 €. www.aberlour.com 5. Dom Ruinart Blanc de Blancs 2004 Des arômes biscuités et floraux, des notes d’agrumes et quelques touches minérales confèrent à cette cuvée d’exception une grande fraîcheur qui persiste de l’attaque à la finale. Un vin destiné à des mets francs et directs. 168 €. www.ruinart.com 6. Glen Grant 18 ans Complexe, avec un caractère riche et dynamique, ce whisky exhale des saveurs subtiles de caramel, vanille et raisin sec, sur fond boisé et malté. La finale est douce et finement épicée. En coffret chêne, accompagné de deux timbales de cuivre. 200 €. www.glengrant.com
7 8 7. Besserat de Bellefon Cuvée B de B Pinot noir 45 % pour la puissance et le caractère, chardonnay 45 % pour l’élégance et la finesse, 10 % pinot meunier pour le fruité et la souplesse. Faiblement dosé. Boisé subtil et fondu, brioche, zeste confit. Structuré et harmonieux. Authentique. 60 €. besseratdebellefon.com 8. Calvados Roger Groult Réserve Ancestrale AOC Calvados Pays d’Auge Cette Réserve titre 40 degrés. Avec ses arômes fruités (noix), épicés (girofle, cannelle), boisés, torréfiés, ce calvados complexe et expressif constitue un digestif idéal après un repas de fête. 320 €. www.calvados-groult.com 9. The Macallan 65 ans d’âge Ultime chef-d’œuvre qui complète et clôt la collection des Six Pilliers. Un whisky single malt rare, le plus ancien jamais embouteillé par la distillerie. Cette rareté évolue sur une gamme d’arômes qui vont de la vanille au miel, de la cannelle à la datte, du poivre noir concassé au clou de girofle, de la fève de cacao au chocolat noir. Dans une précieuse carafe Lalique qui rend hommage à l’artisanat d’art. Éditée à 450 exemplaires. 32 000 €. www.themacallan.com
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10. Mumm Grand Cordon Pinot noir 45 %, chardonnay 30 %, pinot meunier 25 %. Choisis respectivement pour leur puissance, leur finesse et leur rondeur. Avec sa belle complexité, aux arômes de fruits exotiques et de vanille, à la fraîcheur vive, à la finale ronde et parfumée, à la persistance équilibrée, cette séduisante cuvée est destinée à l’apéritif. 35 €.www.mumm.com 11. Jura One for the Road Riche et d’une belle complexité, ce whisky de 22 ans d’âge qui titre 47 degrés présente des arômes de pain frais, fruits secs, ananas rôti, vanille, chocolat noir amer, moka, épices (gingembre) et fruits confits (cerise et figue). Édition limitée à 702 bouteilles pour la France. 180 €. www.jurawhisky.com 12. Porto Graham’s “Ne Oublie” Grande rareté, plus de 130 ans d’âge. Riche, complexe et profond dont la robe dense, noire au reflet émeraude, révèle l’ancienneté. Le vin, aux arômes de caramel, de moka, de raisins secs et d’abricot confit, conserve une grande fraîcheur et un équilibre d’une grande finesse. Produit à 656 exemplaires, dont une quantité limitée pour la France. 5 500 €. www.grahams-port.com
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13. Rhum Appleton Estate 21 ans Produit par l’une des plus anciennes distilleries de la Jamaïque (1749), issu d’un assemblage des rhums de 21 ans élevés dans des fûts de chêne américain puis soigneusement sélectionnés. Le résultat : un rhum aux arômes puissants d’agrumes confits (orange) et d’épices (muscade), avec des notes de vanille, de cacao et de moka. Finale persistant avec suavité et douceur. 180 €. www.appletonestate.com 14. Drappier Grande Sendrée 2008 Cuvée issue d’un seul lieu-dit, ce rosé de saignée allie le caractère du pinot noir à l’élégance du chardonnay. Maturation sur lattes de 7 ans. Il offre rondeur et souplesse sur une colonne vertébrale vive. Sa richesse lui donne de la persistance. 70 €. www.champagne-drappier.com
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Pluie d’étoiles dans un ciel de fêtes
1 2 3 1. Glenmorangie Pride 1978 Une édition limitée pour un malt d’exception titrant 47,4 degrés. En fûts depuis 1978, quinze ans de maturation supplémentaire… et une explosion d’arômes fins : pommes au four caramélisées, cuir et tabac, caramel et vanille, girofle et cannelle, zestes confits, moka et cacao, dans une palette qui oscille entre douceur et vivacité. 4 500 €. www.glenmorangie.com 2. Boizel Joyau de France chardonnay 2007 Élaboré dans un millésime délicat, avec des chardonnays issus de quatre grands crus de la Côte des Blancs. Seules les premières presses sont utilisées. Vieillissement 8 ans sur lies. Floral (aubépine) et fruité (agrumes et amandes), toasté et minéral, fin et élégant, vif et harmonieux, droit et équilibré, frais et persistant. Racé. 92 €. www.boizel.com 3. Devaux Sténopé 2009 Produit exclusif d’une rencontre entre Rhône et Champagne, cette cuvée toujours millésimée allie pinot noir et chardonnay, dans un millésime “béni des dieux”. Gourmand (brioche, zeste confit), charnu et savoureux, tonique et tendu, avec une finale longue et chocolatée. 130 €. www.champagne-devaux-stenope.com
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4. Moët & Chandon Grand Vintage 2008 Chardonnay 40 %, pinot noir 37 %, pinot meunier 23 %. Vieillissement en cave 7 ans. Complexe, floral (tilleul, acacia, chèvrefeuille) et fruité/agrumé (fruits à chair blanche, bergamote, zeste de mandarine), brioché et vanillé avec une touche de poivre blanc. Bel équilibre acide/alcool, vif et direct, finale longue et fraîche. 52 €. fr.moet.com 5. Cognac Deau Extra Black Harmony Ce cognac élégant qu’abrite ce flacon à l’aspect contemporain révèle une palette riche et ample d’arômes et de saveurs. Les notes florales de fleur d’oranger, violette, iris et chèvrefeuille s’entrelacent avec quelques touches beurrées et fruitées (poires, pêches de vigne). Edition limitée à 1 500 flacons. 225 €. ww.deaucognac.com 6. Lucien Collard Grand Cru Bouzy 2009 Pinot noir 80 %, chardonnay 20 %. Pas de fermentation malolactique. Vieillissement en cave plus poussé, minimum 5 ans. Puissant et structuré, frais et complexe, ample et persistant, beaucoup de caractère, un champagne de repas à servir sans hésiter sur des plats épicés, des poissons marinés et sur une salade de fruits exotiques (mangue, fruit de la passion). 40 €. www.champagne-lucien-collard.com
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4 7. Quintessence de Grand Marnier Une interprétation unique dans une version plus riche et plus concentrée de la célèbre liqueur qu’on ne présente plus ! Subtil équilibre entre le cognac – assemblage des cinq meilleurs crus : Grande et Petite Champagne, Borderies, Fins Bois et Bons Bois – et l’essence minutieusement extraite d’oranges amères, ce nectar sans pareil, servi sec ou sur lit de glace, fait le bonheur des fins de belles soirées. 695 €. fr.grand-marnier.com
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8 9 10 8. Taittinger Brut Cuvée Collection 2008 Assemblage de première presse. Chardonnay 50 %, pinot noir 50 % issus de Grands Crus de la Montagne de Reims et du début de la Vallée de la Marne. Intense et minéral, riche et vif, frais et persistant, dans une belle complexité florale (fleurs blanches) et fruitée (agrumes). À l’apéritif, sur des poissons en sauce crémeuse et un homard thermidor. 220 €. www.taittinger.com 9. Chassenay d’Arce Confidences rosé Pinot noir 85 %, chardonnay 11 %, pinot blanc 4 %. Sélections parcellaires de la vendange 2009. Vieilli en cave pendant 4 ans, dosage 7 g pour privilégier la complexité de cette cuvée (fraise des bois, bois de réglisse, tabac blond miellé, vanille, poivre blanc). Rondeur et fruité, élégance et fraîcheur, longueur et persistance. Belle personnalité. Sur un magret de canard rôti dans son jus. 56,50 €. www.chassenay.fr 10. Clos Lanson 2006 Issu des vignes d’une parcelle unique au sol crayeux remontant au XVIIIe siècle, face à la cathédrale de Reims. Chardonnay 100 % élevé sous bois. 7 870 bouteilles millésimées. Charnu, soyeux, fruité et toasté. Riche et persistant sur des notes salines. Grande fraîcheur. Idéal pour l’apéritif. 190 €. www.lanson.com 11. Tsarine Cuvée Premium Brut Pinot noir 33 %, pinot meunier 33 %, chardonnay 34 %. Cet assemblage donne à cette cuvée une belle structure, une complexité arrondie et de l’élégance. Les arômes délicats de fleurs de tilleul et de citronnelle évoluent vers l’orange amère et le coing, puis vers la pêche blanche et le raisin de Corinthe. Son équilibre délicat le destine à l’apéritif et sur des mets aux saveurs discrètes, comme des filets de sole à la crème par exemple. 28 €. www.tsarine.com
12. Highland Park Ice Edition Premier opus d’une nouvelle édition de quatre whiskies qui célébreront les racines vikings des îles Orcades. Single malt de 17 ans d’âge, essentiellement élevé en fûts de bourbon. Malgré ses 53,9 degrés, il est doté d’une fraîcheur qui évoque les tempêtes de la saga des Géants de Glace. Puissant mais suave, sur des notes tourbées, avec des arômes de vanille et d’iris qui l’équilibrent en l’adoucissant. Finale crémeuse, aux fines notes boisées et épicées, dans une belle persistance. 330 €. highlandpark.co.uk 13. L’Essence de Courvoisier Assemblage de plus de cent eaux-devie provenant des réserves du Paradis de la Maison issues des crus de Grande Champagne et de Borderies. Un cognac d’une fantastique complexité qui offre des arômes de crème brûlée, pâte d’amande, miel des montagnes, évolue vers le bois de santal et la feuille de tabac à cigare, pour finir sur des notes florales, fruitées et réglissées. Persistance intense et subtile. En carafe cristal Baccarat. 3 000 €. courvoisier.com/fr
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VINS ET ALCOOLS p a r Ma ri e-C l a u de Fo n d a n a u x
Domaine Cauhapé Cœur fondant
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De l’agriculture à la viticulture, il n’y a qu’un pas que Henri Ramonteu a franchi pour faire des vins d’un moelleux que toute la presse salue. Les amateurs, eux, applaudissent également ; ce qui encourage. les Ramonteu père et fils à s’aventurer dans la voie des vins secs.
DOMAINE DE CAUHAPÉ
es vignes nichées entre Pyrénées et Atlantique, étagées sur des coteaux exposés sud-est et soumises à un climat qui allie une rigueur montagnarde à la douceur océane,combinaison propice à la méthode du passerillage qui préside à l’élaboration des vins moelleux de Jurançon… C’est là que se trouve le domaine Cauhapé,propriété de Henri Ramonteu. Il bénéficie d’une qualité de terroir mêlant argile, silice et galets, ce qui permet d’exprimer la quintessence des cépages du Jurançon. Trente hectares de petit manseng,six de gros manseng et un de courbu, ainsi que vingt-cinq hectares de camaralet et cinq hectares et demi de lauzet, composent les quarantequatre hectares du vignoble. Ces deux derniers cépages anciens des Pyrénées ont été replantés et sont devenus les piliers de l’assemblage des vins secs de Cauhapé. En1980,HenriRamonteuestagriculteur. Mais les quelques pieds de vigne qui tournent autour de sa propriété l’attirent.Suffisammentfortpourledécideràembrasser la carrière de vigneron! Il décide de s’initier aux mystères de la vinification et,
en quelques années, il parvient à maîtriser la mécanique des rouages de la production et à percer ceux de la demande des marchés, réussissant à faire du Domaine Cauhapél’unedesréférencesdel’appellationJu-
rançon.Aujourd’hui,lesqualificatifs élogieux ne manquent pas:« Exceptionnel » (Guide Parker),« Un des plus grands vins du monde » (Guide Hachette), « Les plus grands moelleux de la planète » (Revue du vin de France)… Lui, ce qu’il souhaite, c’est s’inscrire dans la recherche de l’aromatique variétale et du potentiel de garde.« Dans le verre,il faut séduire, pas impressionner.» Il a transmis ses valeurs à son fils, œnologue conseil installé en Nouvelle-Zélande, mais qui reste impliqué dans l’activité du domaine malgré la distance.Père et fils ont un but commun: orienter la production vers les vins blancs secs. Pour le moment, sur les 200000 bouteillesannuelles,cesontlesmoelleuxquitiennentencorelehautdupavé.Maislatendance pourrait bien s’inverser dans l’avenir… www.jurançon-cauhape.com
Nous avons aimé Les notes fruitées Quatuor de Cauhapé 2015 moelleux AOC Jurançon
Assemblage du meilleur de chaque cuvée des moelleux du domaine. 90 % petit manseng/10 % gros manseng. Robe: or intense. Nez: complexe, aromatique, avec des notes d’ananas rôti, d’abricot sec, de pêche de vigne bien mûre et de pâte de coing. Bouche: tout en finesse et subtilité, ampleur et richesse, toute la volupté des vendanges tardives. Finale généreuse, persistant sur la palette aromatique, avec la fraîcheur en prime.
Ballet d’Octobre 2015 moelleux AOC Jurançon
70 % gros manseng/30 % petit manseng. Robe: dorée, brillante. Nez: net, sur des fruits exotiques (mangue) et des agrumes confits (zeste), avec un fond
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de pain d’épices miellé. Bouche: attaque tout en douceur, croquante et fraîche dans son développement, avec une finale dans laquelle on retrouve la palette des arômes du nez. Finale équilibrée, longue et persistante. C de Cauhapé 2015 sec AOC Jurançon Assemblage des têtes de cuvées des quatre jurançons secs du domaine. Petit et gros manseng, camaralet, courbu, lauzet. Robe: dorée, lumineuse. Nez: complexe, fruits à chair jaune, agrumes, épices et fruits mûrs. Bouche: harmonieuse, structurée, dotée d’une grande fraîcheur et d’une belle acidité de soutien. Équilibré et élégant. La Canopée 2015 sec AOC Jurançon 100 % petit manseng. Robe: or franc. Nez: complexe, épicé, raisin sec, fruité (nèfle, coing, pommes, ananas). Bouche: assez volumineuse, puissante avec une belle maturité de fruits, finale persistante dans laquelle des touches d’ananas et de miel se mêlent à un boisé exotique bien fondu.
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L’abus d’alcool est dangereux pour la santé,à consommer avec modération.
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VINS ET ALCOOLS p a r Ma ri e-C l a u de Fo n d a n a u x
Château Fontenil 30 ans, l’âge mûr
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Un duo d’œnologues, deux cuvées bordelaises, une propriété à Fronsac, un vignoble de 9 hectares, une vinification en barriques… à Château Fontenil, on vient de fêter trente ans. Un âge que Michel et Dany Rolland savourent.
COLLECTION CHÂTEAU FONTENIL
n 1986,à la recherche d’une maison à la campagne dans le but de fuir le centre-ville avec Stéphanie et Marie,leurs deux filles,Dany et Michel Rolland – œnologues et propriétaires d’un laboratoire à Libourne depuis 1973 – visitent une habitation girondine sur les hauteurs de Saillans, dans le Fronsadais.Tout est à refaire mais la maison est dotée d’une superbe vue sur la vallée et est assortie de 7 hectares de vignes. Ils veulent prendre le temps d’y réfléchir et finalement, c’est“oui”. Mais ce n’est qu’en 1997, à l’issue d’une longue période de travaux (la priorité fut la remise en état de l’outil de travail, donc construction d’un nouveau chai et aménagement du cuvier d’abord… on y a travaillé avant d’y habiter!) qu’ils s’installent dans la maison pour fêter un premier Noël dans leur nouveau foyer. Aujourd’hui,le vignoble de Château Fontenilcompte9hectaresdesols(argilo-calcaires etmolassesdufronsadais)répartisentrepieds de côtes, corniches, versants et plateaux, exclusivement plantés de merlots d’une moyenned’âgedequaranteans.Lesvendanges sont manuelles, les tris minutieux, l’élevage rigoureux: 15 à 18 mois en barriques, dont 40 % neuves (renouvelées chaque année). Deux vins sont produits sur la propriété: Château Fontenil et Le Défi de Fontenil.Ce
dernier est le fruit d’une expérimentation. En 1999, au début du mois d’août, un essai de pose de bâches plastiques sur le sol est mis en place afin de pallier les inconvénients provoqués par des pluies un peu trop intempestives, néfastes en fin de véraison. Les résultats sont extrêmement probants. L’expérimentationdoits’étalersurtroisans,surdeux parcellespentues.Reconduiteen2000,elleest stoppée sur une intervention de l’Inao (Institut national de l’origine et de la qualité), qui juge le procédé non seulement inesthétique mais également susceptible de modifier le terroir… Les bâches devront être sup-
primées. En cas de maintien, les vins issus des parcelles concernées seront déclassés en “Vindetable”.Partantduprincipequ’uneexpérimentation doit être conduite jusqu’au bout,les bâches sont maintenues,8000 bouteilles de“Vin de table”– une cuvée très“spéciale” – sont produites cette année-là… C’est ainsi que Le Défi de Fontenil est né et reste aujourd’hui une cuvée de tête, uniquement élaboré en année propice,sans millésime affiché, avec un numéro de lot pour chacun et commercialisé en“Vin de France” depuis 2009 pour justifier son nom! www.rollandcollection.com
Nous avons aimé Le choix des arômes Château Fontenil (30000 et 40000 bouteilles par an)
Millésime 2011
Millésime 2007
Robe: rubis dense, profond. Nez: sur les fruits noirs (mûres, myrtilles) avec des notes grillées/toastées et un boisé délicat. Bouche: élégante, aromatique, aux tannins fondus et à la finale empyreumatique. Persistance suave mais pleine de vivacité. Le Défi de Fontenil (de 0 à 8000 bouteilles par an suivant le millésime – pas de millésimes 2002, 2003, 2006, 2007 par exemple…)
Millésime 2008
Millésime 2005
Robe: rubis, brillante et vive. Nez: mûr, subtil, élégant, du fruit et de la fraîcheur, avec quelques notes épices/réglisse. Bouche: ronde, charnue et fruitée, aromatique, avec une belle fraîcheur équilibrée et des tannins polis. Robe: rubis, éclatante. Nez: délicat, finement boisé, fruit mûr et réglisse douce. Bouche: attaque en douceur, milieu de bouche accompli, équilibré et harmonieux, développement très aromatique sur un réglissé intense, un fruité confit et de beaux tannins veloutés. Finale persistance sur une grande fraîcheur.
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Robe: rubis profond. Nez: finement boisé, sur fond de fruits noirs confits et réglisse. Bouche: attaque ample et goûteuse, développement complexe et intense, sur de superbes tannins veloutés. Ensemble très équilibré, harmonieux, d’une grande fraîcheur, avec une finale longue et réglissée, épicée et pimentée dans sa persistance. Tous les vins de la propriété sont proposés par Rolland Collection (particuliers) et le négoce bordelais (circuit restaurants/cavistes) et distribués dans plus de vingt-cinq pays.
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HIVER 2016
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé,à consommer avec modération.
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NORD DEUX-SÈVRES SUD MAINE-ET-LOIRE
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PHOTO : ALAIN DE L’HERMITE
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CIGARES ET ALCOOLS p a r Ma ri e-C l a u de Fo n d a n a u x
Noël et réveillon 2016 “Viva Cuba!”
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Un réconfortant feu de cheminée nous attend. Après le café, sortons les cigares et présentons-les à la compagnie. C’est Noël, prenons notre temps pour déguster l’une ou l’autre des vitoles sélectionnées.Ou les deux, pourquoi pas ? La première prendra entre trois quarts d’heure et une heure,la seconde entre une heure et demie et deux heures. C’est dire si les choses sont sérieuses… Bien sûr, fêtes obligent, « Viva Cuba! » LE PREMIER CIGARE SUR LEQUEL NOTRE CHOIX s’est porté est un Saint Luis Rey Regios.Cet hermoso,très séduisant avec sa cape lisse couleur chocolat, est bien construit, ses feuilles issues de la Vuelta Abajo sont entièrement roulées à la main. La production des cigares de la marque est toujours limitée.L’allumage est aisé, la fumée ample dès le début du tirage ; l’ensemble riche, mais sans excès de puissance, déroule des arômes de torréfaction et de miel des montagnes. Le premier tiers, tendre et doux, révèle un chocolaté léger, rien de commun avec le foin ! Le deuxième tiers nous transporte vers les arômes empyreumatiques plus marqués de fruits secs grillés, le divin n’est pas loin… Nous avons trouvé le troisième tiers un peu plus ardu,mais il est tout de même plus près du foin que du purin! C’est justement le bon moment pour l’associer à quelques gouttes de rhum J.M affiné en fûts de cognac Delamain de 350 litres, après avoir vieilli en fûts de bourbon
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PHOTOS : MARCIN JUCHA/ALAMY STOCK PHOTO - CEPHAS PICTURE LIBRARY/ALAMY STOCK PHOTO
es agapes d’un dîner de Noël ont souvent tendance à jouer les prolongations, ne trouvez-vous pas? Certes, bonne chère et bons vins nous retiennent à table plus longtemps qu’on ne le souhaiterait peut-être, mais avouons-le, à notre plus grande satisfaction. Et en cette soirée spéciale de réveillon, les bonnes choses n’ont pas de fin, au contraire, elles s’enchaînent et nous entraînent dans une ronde de plaisirs renouvelés. Il est l’heure, passons au fumoir, tous les éléments dignes d’un soir de fête sont réunis pour que la joie demeure!
En cette fin d’année, les alizés des Caraïbes feront bruisser vos réveillons. Rien de tel qu’un rhum martiniquais corsé J.M Bas-armagnac associé à un cubain racé Cohiba Esplendidos.
Les cigares
Saint Luis Rey Regios Robusto Hermoso n° 4 Diamètre 1,90 cm. Longueur 12,7. Bague 48. Par boîte de 25 cigares Cohiba Esplendidos Churchill Diamètre 1,87 cm. Longueur 17,8. Bague 47. Par boîte de 25 cigares. Dans les bonnes civettes.
pendant huit ans. Élégant et racé, avec son délicat boisé, ses notes de miel, d’abricot confit et de fruits secs, il scelle cette alliance de la façon la plus harmonieuse. POUR LE SECOND DE NOS CIGARES, nous nous sommes laissé tenter par un Cohiba Esplendidos.Ce splendide churchill,à la cape grasse couleur maduro,présente un toucher soyeux et offre une structure aromatique douce.Dès les premières bouffées, on perçoit des tonalités finement boisées accompagnées de touches épicées.La fumée est ample,le tirage confortable. Puis, au fur et à mesure d’une combustion régulière, il évolue vers des
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Les rhums
J.M Cognac (Delamain) Cask Finish J.M Bas-armagnac (Château de Tariquet) Cask Finish Éditions limitées. Origine des fûts, dates vieillissement et mises en bouteilles mentionnées, bouteilles numérotées. www.rhum-j.m.com
arômes cacaotés avec, en filigrane, une note de vanille. Certains vont peut-être penser qu’il manque un peu de complexité aromatique. D’une puissance moyenne, son équilibre délicat balance entre richesse et harmonie. Une rasade de rhum J.M affiné en fûts de 228 litres de bas-armargnac du Château de Tariquet, corsé et complexe, suffit à ranimer sa vigueur et exalter ses arômes.Avec en point d’orgue un fond discret de musique, Rhapsody in Blue de George Gershwin, par exemple,le bonheur est à son comble et c’est toute la magie de Noël qui entre dans la maison… ◆ L’abus d’alcool est dangereux pour la santé,à consommer avec modération.
Tentations LES DOUCEURS DE L’HIVER par
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1. Beurre à la truffe Fleur d’Argent de Petrossian, 28 €la boîte de 40 g, www.petrossian.fr 2. Bûche Pouchkinette de Café Pouchkine, 70 €pour 6 à 8 personnes, cafe-pouchkine.fr 3. Assortiment de chocolat Cyril Lignac, 30 €la boîte de 16 rochers, www.lapatisseriecyrillignac.com 4. Galette des Rois La Maison du Chocolat, 44,50 €pour 6 personnes, à partir du 3 janvier www.lamaisonduchocolat.fr 5. Merveilleux au chocolat d’Aux Merveilleux de Fred, 2,75 €, www.auxmerveilleux.com 6. Coffret cadeau caviar de Sturia, 74 €, sturia.com 7. Foie gras millésimé Lafitte, 31 €, www.lafitte.fr 8. Sirop Donut de Monin, 7,95 €, www.monin.com 9. Thé noir des Indes par Terre d’Oc, 12 €la boîte de 100 g, www.terredoc.com
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À une heure de Paris, une maison de maître du 18ème siècle dans un domaine forestier et agricole de 240 hectares
Ce que nous en pensons À 100 km exactement de Paris-Porte d’Orléans, cette demeure exquise posée à la marge du temps urbain profite d’un atout rare : son silence, d’une qualité qui impose instinctivement le respect. Entièrement restaurée, à la fois discrète et romantique, elle s’impose depuis des générations face aux vieux arbres de notre plus grande forêt domaniale avec une forme de noblesse pleine de retenue. L’immensité du site protégé qui l’environne permet de s’y promener sans limite. Quant au sentier communal qui traverse la propriété, il n’est guère emprunté et ne crée donc aucune nuisance. Ultime politesse, la propriété apporte d’ores et déjà à ses propriétaires des revenus annuels significatifs tirés de l’exploitation de la forêt et des différents loyers perçus. Vente en exclusivité - 2 950 000 €
Île Saint-Louis 18, rue Budé 75004 Paris
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© Julie SALMON
Jean-Marc BODIN Tania BOUCARD Marie-Joëlle CÉDAT Michel CHARRIER Bruno COGNÉE Pierre COUZY Claire CRÉTU Emmanuel CRUYSMANS Marylise FROEHLY Georgine GLAENZER Louise GROUX Philippe GUEGUEN Claudine KANENGIESER Sonia LALIC Géraldine de LAURISTON Sophie MARTIN Isabelle MAURY Christian MERMET MILTHON Hubert PINTRAND Estelle REBOTTARO Aleth de ROMÉMONT-PAULE Axelle SAFRAN Julianna SALMON Marie THYS Valérie VANDEN BULCKE
ANIMAL ART GALLERY PARIS
Rue du Général Baratier (Village Suisse) - Paris 15ème Tel: 06.64.38.10.62 www.animal-art-gallery-paris.com
Du lundi au jeudi: 14h/19h. Du vendredi au dimanche: 10h30/19h
Première galerie exclusivement consacrée à l’art animalier contemporain
Les placements et conseils PHOTOS : EVAN VUCCI/AP/SIPA - LINXEA
“Si Donald Trump parvient à contraindre la politique monétaire de la Fed, nous sortirons de la période de taux bas en vigueur depuis 2003.”
Donald Trump et l’argent entretien avec Antoine Delon
président de LinXea
L’élection de Donald Trump ouvre une nouvelle ère sur les marchés. Les conseils du fondateur de LinXea pour fructifier son capital. pr o po s r ecueillis pa r M ar i e de G r e e f - M ade l i n
◆ La finance mondiale entre-t-elle dans une nouvelle ère avec l’élection de Donald Trump? Donald Trump a souvent critiqué la politique de Janet Yellen [la présidente de la Fed],en l’accusant de pénaliser les épargnants avec des taux trop bas.S’il parvient à contraindre la politique monétaire de cette institution indépendante,nous entrerons dans une nouvelle ère monétaire,sortant de la“période considérable”de taux bas annoncée par la Réserve fédérale en 2003. ◆ Êtes-vous inquiet sur l’évolution de la Bourse de Paris? Depuis le début de l’année,les investisseurs ont retiré 200 milliards de dollars des fonds actions,un volume jamais vu depuis 2011. La valorisation relative des actions européennes est aujourd’hui revenue à des points bas.Les cours semblent anticiper un contexte très défavorable.Pour
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imaginer un contexte plus défavorable au Cac 40, il faudrait pronostiquer le pire pour les prochaines échéances électorales importantes en Europe (référendum italien en décembre,élections allemandes et françaises en 2017) et que Donald Trump exécute les lignes dures de sa campagne,entraînant le reste du monde dans l’isolationnisme et la“démondialisation”. ◆ Faut-il craindre une bulle obligataire? Sur les obligations, la situation est très différente.Le marché européen est toujours dirigé par la Banque centrale européenne, qui achète 80 milliards d’euros d’obligations par mois sans considération de prix,tirant les rendements vers le bas.
Jours de C HASSE ◆
HIVER 2016
L’investisseur s’expose à une faible espérance de gain,mais un fort potentiel de baisse en cas de tensions intra-européennes, de reprise de l’inflation,ou simplement d’arrêt du programme de rachat de la BCE. Il ne faut pas se laisser leurrer par les performances exceptionnelles des fonds obligataires survenues les années passées: elles ne se reproduiront pas de sitôt, les rendements doivent d’abord remonter et donc les cours baisser. En Europe comme aux États-Unis,les actions offrent un meilleur rapport qualité-prix que les obligations. ◆ Comment peut-on protéger au mieux son portefeuille? La meilleure protection pour un épargnant c’est la diversification.Certes les fonds en euros offrent une garantie du capital et un rendement toujours attrayant (2.50 % en moyenne en 2015),mais les conditions d’accès se durcissent et les rendements 2016 vont fortement baisser. La solution est alors de combiner des supports de nature différente et nos contrats d’assurance vie ont régulièrement évolué pour offrir une large palette de solutions d’investissements: immobilier (SCPI,OPCI),fonds actions, fonds diversifiés, gestion alternative, produits structurés… ◆ Quelle est la meilleure composition selon vous d’un contrat d’assurance vie? Sur un horizon de cinq à dix ans, il semble judicieux de diversifier les capitaux investis au sein de votre contrat d’assurance vie tout en restant en ligne avec votre profil d’investisseur. Si vous êtes prudent,optez pour des fonds défensifs.Sélectionnez des fonds flexibles avec une faible volatilité,des supports immobiliers avec un historique solide et bien sûr un bon fonds en euros, certains assureurs vont rester compétitifs dans ce domaine.Vous pouvez aussi opter pour des produits structurés à capital protégé, bâtis pour offrir un rendement dans un marché incertain.Dans tous les cas, choisissez des produits simples dont vous comprenez le fonctionnement.
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Pour toute insertion dans cette rubrique, contactez Hubert de Cerval au 07 81 09 93 41 / hdecerval@gmail.com
Forum PAROLES DE LECTEURS
L’art de vivre de la Beretta Gallery
De la chemise à la carabine
de Chasse, je saisis mon iPad, temps moderne oblige, pour saluer le soin que vous apporter, au-delà de l’écriture, de l’iconographie et des sujets abordés,à défendre le style vestimentaire des disciples de Saint-Hubert.Et, il me plaît de vous dire que les pages Tentations sont un bonheur. C’est ainsi que j’ai poussé la porte des boutiques de référence à Paris. Et la Beretta Gallery,rue Pierre-Charron dans le VIIIe, est de celles-là. Le sportsman et les Diane chasseresses y sont chez eux. À la beauté générale, à la qualité des produits et à leur mise en scène, il faut ajouter l’excellence du conseil.
du tissu à la poudre après avoir acquis quelques actions dans la Volcanic Repeating Arms Company qui venait de se créer.Aucun lien, seule unité le sens des affaires et de l’aventure comme l’a si bien indiqué Vincent Piednoir dans votre dernière mouture.Une fois propriétaire de la maison et au-delà de la réalisation de modèles performants et innovants,il sut très vite qu’il devait le faire savoir. Et la peinture de Philip R.Goodwinn devint bientôt un logo et une marque de fabrique. L’histoire de la Conquête de l’Ouest fit le reste. Ou comment le talent d’un homme et la destinée d’un pays conduisirent à la naissance d’une maison qui a aujourd’hui 150 ans… François Ribeau
◆ Lecteur assidu de Jours
Richard Malmaison
Précision
◆ Nous avons mentionné par
erreur dans notre dernier numéro que la zone d’Alain Lefol qui fait l’objet de notre article“Les Brutes de la Vovodo”se situe au sud-ouest de la RCA.Il s’agit bien évidemment du sud-est de la République centrafricaine, et nous prions Alain Lefol et nos lecteurs de bien vouloir accepter nos excuses pour cette regrettable méprise.
◆ Entrepreneur et visionnaire,Oliver Fischer Winchester passa
Léo de Mallet, le Viking
◆ Un grand merci à Alain Teulère pour son portrait de Léo de Mallet (dans votre dernier numéro),propriétaire du Château La Gaffelière à Saint-Émilion,et veneur averti.Votre reporter a brossé un portrait très imagé de lui comme si nous visionnions un documentaire sur un personnage étonnant.Voilà un homme qui marie les passions, le vin, la chasse à courre et les Bugatti avec une élégance naturelle.Ce doit être cela l’art de vivre à la française. Classique et enjoué. Est-ce en raison de sa nature très indépendante? D’un caractère bien trempé comme beaucoup en témoignent? Ou le sang viking qui coule dans ses veines? Ses 50 chutes,9 côtes cassées, 2 clavicules et ses 2 hanches artificielles me conduisent à penser que Léo de Mallet,en plus de la qualité de son jugement, est quelqu’un prêt à“l’épreuve du feu”pour obtenir ce qu’il convoite. Ce jour-là, un chevreuil… Jean-Marc Philias
Paul Jouve et son trait magistral ◆ Quel artiste! Je connaissais les panthères noires et félines aux pattes
lourdes mais non dénuées de majesté de Paul Jouve mais la découverte de la Tête de lion passée sous le marteau chez Cornette de Saint Cyr en avril dernier (voir Jours de Chasse n° 63), encre sur papier, est proprement « magistrale », comme vous le dites. Ce maître animalier nous a légué un témoignage unique de la force, de l’observation et de la puissance du monde sauvage.Pour la plus grande joie des amateurs et certainement des artistes animaliers d’aujourd’hui. Guillaume Maistre
REMÈDE CONTRE LA FUITE DU TEMPS
◆ Voilà une chasse comme je les aime. Des grands espaces,ceux de Laponie (voir Jours de
Chasse n° 64), des chiens bien mis, deux setters dont un rouge et blanc, des oiseaux sauvages, lagopèdes des saules,une nature rougie par l’automne et trois amis qui contrôlent la fuite du temps.Car la chasse stoppe la course à toujours plus de modernisme.Oui,quoi qu’en disent nos détracteurs,nous chasseurs connaissons les bénéfices de la nature,ce besoin de“se frotter”à elle pour aiguiser nos sens et observer l’invariabilité de la sauvagerie.Seul point cardinal de nos évasions ponctuelles et finalement pas si ravageuses. Diane Bergman
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Jours de C HASSE ◆
HIVER 2016
Cinquante-deux minutes de bonheur…
◆ Cinquante-deux minutes,
c’est encore trop court… À la suite de votre article sur le DVD Au bon poste édité par Seasons (voir Jours de Chasse n° 64),mon épouse a eu la très bonne idée de me l’offrir. Ce qu’il y a d’agréable avec les films réalisés par Seasons, c’est qu’il n’y a pas de place à la mise en scène, à des musiques de fond orchestrées avec lourdeur et tant d’autres choses que j’abhorre. La musique de fond est le bruit de la nature,la voix des chiens ou le claquement mat des fusils; la mise en scène, l’expérience de ceux qui mettent tout en œuvre pour qu’au poste surgisse le fruit de leur quête. Un ragot déboulant avec furie d’un layon ou la majesté d’un cerf suivi de la harde qu’il a“fidélisée”. Et la vertu de ce DVD sur ces chasses au poste qui demandent passion et patience est de ne rien nous cacher: du tir maladroit à la justesse d’une diane qui préfère regarder la beauté sauvage plutôt que blessé l’animal par pur aveuglement… Jean-Gabriel Pérarnaud
Vous voulez réagir
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