Terre-net Le Magazine n°99

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Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-occasions.fr 2112-6690ISSN N° 99 - JUILLET-AOÛT 2022 - 7 € Une huile de jouvence l’agriculturepour? TOURNESOL DuMÉTHANISATIONgazpourse diversifierSurINNOV-AGRIlamême longueur d’Ondes !LimiterDÉCRYPTAGElerisque incendie Ce magazine contient de la réalité augmentée

En gérant mieux sa ressource en eau grâce aux phytostérols, votre culture exprime tout son potentiel. GAINS JUSQU’ À 200 € /HECTARE Une innovation majeure contre le stress hydrique20100cm- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -Témoins Sécurisez vos e orts ! www.elicit-plant.comwww.elicit-plant.com Découvrez toute l’information sur ENTREPRISE FRANÇAISE Permettez à votre maïs de réduire ses besoins en eau grâce à une réduction de Aidezl’évapotranspiration.votrecultureà stimuler son système racinaire et ainsi à accèder à une plus grande réserve d’eau. 21

Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr Revue éditée par : MEDIA DATA SERVICES Avenue des Censives - TILLE BP 50333 60026 BEAUVAIS Cedex - Tél. : 03 44 06 84 84 www.terre-net.fr et www.web-agri.fr www.facebook.com/terrenet Twitter : @TerrenetFR Linkedin : Terre-net Média ÉDITEUR DÉLÉGUÉ CIP Médias - 8, cité Paradis 75493 PARIS CEDEX 10 Tél. : 01 53 33 82 20 Media Data Services et CIP Médias sont des filiales du groupe NGPA, dirigé par Hervé NOIRET RÉDACTION redaction@terre-net.fr Éditeur du pôle agriculture : Éric MAERTEN Éditeur adjoint du pôle agriculture : Pierre BOITEAU Rédacteur en chef adjoint Terre-net Le Magazine : Sébastien DUQUEF Rédacteur en chef terre-net.fr : Arnaud CARPON Rédactrice en chef web-agri.fr : Delphine SCOHY Secrétaire de rédaction : Adélaïde BEAUDOING-NEGRO Journalistes : Amélie BACHELET (rédactrice en chef adjointe Terre-net.fr), Céline CLÉMENT (installation-transmission), Sophie GUYOMARD (cultures), Delphine JEANNE (économie et politique), Laure SAUVAGE (marchés) Ont participé à ce numéro : Antoine Humeau, Olivier JOLY INFOGRAPHIE, FABRICATION Conception graphique et maquettiste principale : Nathalie JACQUEMIN-MURTIN Responsable fabrication : Vincent TROPAMER assisté de Florian SANDOZ PUBLICITÉ Votre contact p.nom@gfa.fr (ex : Albert Dupuy > a.dupuy) Directeur commercial : Jérôme BUFFARD Directeur commercial adjoint : Christophe CASANOVA Directeurs de clientèle : Isabelle BEAUDOIN, Solène DOMEON, Gaëlle FOUCART, Jonathan HAVART, Lara JABBAR, Benjamin LESOBRE, François LHOMER, Armance POTEL, Ugo RHLIOUCH, Damien ROY, Laurence SYLLA Mise en place : Olivier DUMEY, Meliha ELMAS, Angélique GOUCHET BASES DE DONNÉES & MARKETING DIRECT infohyltel@hyltel.fr Directrice des offres de services : Delphine DUCLOS Directeur du marketing des offres : Mikaël MENAGER Responsable des offres : Christophe SEMONT ANNONCES OCCASIONS contact@terre-net-occasions.fr Directeur commercial régie locale : Laurent GARREZ Responsable directeur de la Hervé NOIRET, directeur général NGPA Imprimé par : RICCOBONO IMPRIMEURS – NEWS PRINT 1, boulevard d’Italie – 77127 LIEUSAINT N° 99 – Juillet-août 2022 Dépôt légal : à parution - Diffusion : 50 000 exemplaires Crédits photos de la couverture : Luc Tiffay/Adobe Stock/GFA/ Terre-net Média Soucieux de la préservation de l’environnement, Terre-net Média sélectionne des fournisseurs engagés dans une démarche environnementale. Ce magazine est imprimé sur du papier 100 % certifié PEFC issu de forêts gérées durablement. Les encres utilisées sont végétales. Tous les produits qui ont servi à la réalisation de ce magazine ont été recyclés ou retraités conformément à la certification IMPRIM’VERT.

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Origine du papier : Suisse - Taux de fibres recyclées : 52 % Certification : 2015-PEFC-SXM-117 « Eutrophisation » : Ptot 0,006 kg/t &AnnonceursAgences Pas publi-informationdedissimuléeÉthique2

JUILLET-AOÛT 2022 / Le Magazine / 3

Mais c’est maintenant le feu qui détruit sur son passage et aggrave la situation…

Sébastien

Un monde effervescence,en une planète qui brûle

Cultiver du tournesol ? Sans doute une idée lumineuse qui devrait aider l’agriculture à redorer son image auprès du grand public. Fleurir les champs tout l’été, ne plus sortir l’épandeur et le pulvérisateur à outrance… sur le papier, la culture de la fleur du soleil semble intéressante ! Certes, cela ne résoudra pas tous les problèmes, mais l’idée pourrait séduire, tant chez les producteurs que les citoyens. Si l’on raisonne à l’échelle nationale, produire davantage de tournesol devrait aussi redonner au pays davantage d’indépendance vis-à-vis de l’huile alimentaire et ainsi éviter de manquer à nouveau. N’oublions pas qu’actuellement, Russie et Ukraine fournissent 80 % de la quantité d’huile de tournesol consommée sur Terre. Si en outre, sa culture s’avère meilleure pour l’atmosphère… lecture ! Duquef

Remise Éthique1certificatsdesd'envoispostaux Lecteurs

Bonne

ÉDITO

A près les records de chaleur relevés cet été, face aux incendies qui ont ravagé des milliers d’hectares, qui peut encore nier que notre planète se réchauffe ? Pour ne pas dire « flambe ». Cependant, même si l’agriculture est souvent pointée du doigt, elle ne peut être tenue pour seule responsable. Sans être alarmiste, il semble que l’heure soit grave, car aucune région du monde n’est épargnée. L’effet de serre qui régule naturellement la planète semble s’être emballé au cours des quatre dernières décennies, dont la dernière est très probablement la plus chaude depuis 100 000 ans. À qui la faute ? Sans surprise, aux êtres humains ! Locataires trop souvent insoucieux de leur niche écologique, crachant du gaz à effet de serre (GES) de manière compulsive. Depuis 1850, quelque 2 400 milliards de tonnes de CO2 se sont envolées dans l’atmosphère. La surchauffe actuelle de la couche basse est inédite par son ampleur et sa rapidité. Les GES s’accumulent avec une efficacité liée à leur longue durée de vie ; ils sont exclusivement imputables aux actions humaines (industrie, transport, agriculture, élevage, production d’énergie, usage des sols, déforestation, etc.). Résultat : la planète brûle ! Et comme si cela ne suffisait pas : pandémie de Coronavirus, guerre en Ukraine… le monde est en effervescence ! Afin d’éviter le pire, des solutions doivent néanmoins être trouvées pour produire toujours plus de nourriture et éviter de nouvelles famines.

SOMMAIRE 46 STOCKADOBE 4 / Le Magazine / JUILLET-AOÛT 2022 N° 99 Juillet-août 2022 REPÈRES 5 Bon à savoir 6 Agenda 12 Décryptage : conseils pratiques pour limiter le risque incendie à la moisson TENEZ-VOUS PRÊT 14 TEMPS FORT La 9e édition d’Innov-Agri espère mettre tout le monde « sur la même longueur d’Ondes » DOSSIER 22 Tournesol : une huile de jouvence pour les agriculteurs ? PARTAGE D’EXPÉRIENCE 32 TEMPS FORT Se diversifier en produisant du gaz 38 Désherbage mécanique : quel système de guidage de précision choisir ? BRÈVES DES CHAMPS 40 La revue des réseaux : début juillet, la récolte a débuté partout dans l’Hexagone 41 Vu sur le Web 42 En photos : les innovations des salons de rentrée 44 Et vous, voulez-vous sous-traiter davantage aux ETA ? 45 Éclairage : sept agriculteurs sur dix comptent sous-traiter davantage 46 Le charbon nu de l’orge se détecte visuellement au moment de l’épiaison ANNONCES D'OCCASION 47 Sélections de matériels de seconde main 1232 38 45 14 Terre-net.fr Web-agri.fr Terre-net-occasions.fr JUILLET-AOÛT Une huile de jouvence l’agriculturepour? DuMÉTHANISATIONgazpourse diversifierSurINNOV-AGRIlamême longueur d’OndesLimiterDÉCRYPTAGElerisque incendie lamagazinecontientréalitéaugmentée P. 7 Adoptez la réalité augmentée ! Mode d’emploi 22 Sont joints à ce numéro, sur la totalité de la diffusion, un encart Agram et un encart Duraplas. Est également joint, sur une partie de la diffusion, un guide Innov-Agri. STOCKADOBE FAIMALICÉDRICADOBESTOCKADOBESTOCKMÉDIATERRE-NETADOBESTOCK

INTENSE Pour Axéréal, coopérative de la région Centre, la moisson 2022 s’est achevée avec deux semaines d’avance. La cadence intense liée au bon temps du mois de juillet a laissé place à des résultats dont la moyenne est correcte et la qualité plutôt très bonne, en phase avec les attentes de la filière française. Les taux de protéines sont satisfaisants (en moyenne à 11,9 pour le blé tendre). Cependant, des hétérogénéités ont été relevées entre les régions. En Centre, les rendements en blé tendre s’échelonnent entre 40 et 100 q/ha. L’orge oscille entre 65 et 85 q/ha, et le blé dur termine à un niveau supérieur à la moyenne (de 50 à 85 q/ha). Côté colza, la régularité permet de rester entre 30 et 50 q/ha.

STOCKADOBE

PIXABAY

40 %

L’Ukraine devrait récolter 50 à 55 Mt de céréales cette année, contre 86 Mt en 2021. En oléagineux, le chiffre chute de 23 à 16 Mt, selon le cabinet UkrAgroConsult. Côté exports, le potentiel sera important en raison des stocks, mais ne pourra se réaliser que de façon limitée si les ports ukrainiens de la mer Noire restent bloqués.

Sans pool de co-réassurance, pas d’assurance pour certains Votée en février, la réforme de l’assurance récolte attend la parution de ses textes d’application pour être mise en œuvre. Et si la consti tution d’un pool de co-réassurance doit normalement en faire par tie, le dernier projet d’ordonnance prévoit pour le moment « une procédure très administrative et très longue » pour sa mise en place, regrette Groupama. Le texte demande en effet aux assureurs de s’organiser afin de présenter un projet de groupement, ce qui a peu de chances d’aboutir, compte tenu des divergences de position entre les assureurs plutôt « agricoles », partisans de cette mutua lisation, et les autres, estime Delphine Létendart, directrice Assurances chez Groupama. Ce pool ne verra donc peut-être jamais le jour, or « sa mise en place participe à la réussite de la loi qui doit développer l’assurance récolte », explique Pascal Viné, directeur des relations institutionnelles de Groupama. Car l’accès à la solidarité nationale n’est pas le même si l’agriculteur est assuré ou non, et c’est de la capacité à mutualiser que dépend la possibilité de pro poser une assurance à tous les exploitants. « Sinon, la démarche de sélection du risque va inévitablement en laisser certains de côté, c’est ce qui se passe depuis quinze ans, et il n’y a aucune raison que ça change tant qu’on n’a pas mutualisé à l’échelle du marché », indiquet-il. Par conséquent, l’absence de pool limiterait l’accès à la solida rité nationale des agriculteurs n’ayant pas pu s’assurer faute d’offre adaptée à leur situation. Avec le changement climatique, les dégâts ont considérablement augmenté. « La sinistralité qu’on a connue ces dernières années dans la branche agricole, on ne pourra plus la soutenir », prévient Delphine Létendart. Aujourd’hui, Groupama s’inscrit de son côté dans une trajectoire de redressement, « avec des réductions de garanties, on ré-augmente les franchises, on retire des garanties optionnelles, on réalise des ajustements tarifaires à la hausse », ajoute-t-elle. L’ordonnance devrait normalement être publiée avant le 2 septembre.

BILAN DE RÉCOLTE UNE MOISSON TRÈS PRÉCOCE

PONCTUÉE PAR UNE CADENCE

REPÈRES Bon à savoir Par la redaction@terre-net-media.frrédaction JUILLET-AOÛT 2022 / Le Magazine / 5 RÉFORME DE L’ASSURANCE RÉCOLTE

Le cours des engrais azotés, propulsé par la flambée du prix du gaz naturel sur le marché européen, a connu une hausse rapide en juillet. Après dix jours de travaux de maintenance, c’est le 21 juillet que le géant russe Gazprom devait redémarrer ses gazoducs de Nord Stream 1, reliant la Russie à l’Allemagne via la mer Baltique et approvisionnant une partie de l’Europe de l’Ouest. Les craintes avaient fait repartir à la hausse le prix du gaz européen. Alors qu’il tournait autour de 135 €/MWh sur le TTF (la place de marché du gaz natu rel des Pays-Bas) fin juin, il a dépassé les 182 €/MWh le 13 juillet. Après une baisse sur quelques jours, il était à nou veau haussier à la mi-journée du 19, avoisinant les 162 €/MWh.

7 au 8 septembre Innov-agri Sud-Ouest à Ondes www.innovagri.com(31) 9 au 11 septembre Les Terres de Jim à Outarville www.lesterresdejim.com(45) 6 au 10 novembre Sima au parc des expositions de Paris Nord-Villepinte www.simaonline.com(93) 30 novembre Les rencontres Oléopro à Paris www.fopoleopro.com/agenda/(75)les-rencontres-oleopro 25 février au 5 mars 2023 Salon international de l’agriculture à Paris Expo Porte de Versailles www.salon-agriculture.com(75) AGENDAREPÈRES Bon à savoir 6 / Le Magazine / JUILLET-AOÛT 2022 ENGRAIS AZOTÉS

LA CITATION

Cette campagne a été difficile pour les producteurs. Début avril, les céréales avaient un très bel état végétatif, après un hiver doux, mais certaines régions au sud de la Loire, en Charente, dans le Centre et l’Est, ont souffert du manque d’eau en mai.

LOISEAU, président d’Intercéréales STOCKADOBE STOCKADOBE

JEAN-FRANÇOIS

La crainte d’une coupure de gaz russe tend le marché des engrais en Europe

d’autres ne le sont peut-être pas autant : la moitié des fermes françaises est pilotée par au moins un exploitant de plus de 55 ans, 54 % en grandes cultures et 52 % en élevage bovin viande. Un quart des structures sont détenues par un agriculteur de plus de 60 ans, soit 104 000 au total, pour 5,1 millions d’hectares. Les exploitations dirigées par au moins un producteur de plus de 55 ans sont en général plus petites, moins converties en agriculture biologique (9 %, contre 19 % chez les moins de 40 ans), et en circuits courts (19 %, contre 31 %).

25 % DES AGRICULTEURS ONT 60 ANS OU PLUS

Les résultats du recensement agricole l’ont confirmé : 100 000 fermes et 108 000 exploitants ont disparu en dix ans. En outre, 43 % des chefs d’exploitation ont plus de 55 ans et 25 % plus de 60 ans. Soit respectivement 7 et 5 points de plus qu’en 2010. L’âge moyen augmente. Il passe de 50,2 à 51,4 ans. Plus de 210 000 agriculteurs devraient ainsi prendre leur retraite dans la prochaine décennie. Les moins de 40 ans restent proches de 20 %. Les chiffres sont globalement plus ou moins connus grâce aux différentes projections, mais

STATISTIQUES

La Cour des comptes a scruté en détail le fonctionnement des chambres régionales d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine, du Centre-Val de Loire et du Grand Est depuis leur création. Ses rapports ont été publiés et plusieurs recommandations ont été faites : mieux promouvoir et soutenir la production bio logique, mieux gérer leur patrimoine immobilier, et surtout, parfaire leur fonctionnement interne.

COMMONSWIKIMÉDIA

FERTILISANTS ET BIOSTIMULANTS CE QUE CHANGE LE RÈGLEMENT

JUILLET-AOÛT 2022 / Le Magazine / 7

Trois leurdoiventrégionaleschambresd’agricultureaméliorerfonctionnement

COUR DES COMPTES

EUROPÉEN N° 2019/1009 La réglementation UE n° 2019/1009 est effective depuis le 16 juillet. Son rôle est d’harmoniser les règles de mises en marché des matières fertilisantes et des biostimulants en Union européenne. Le texte unifie les règles pour chaque pays ; il remplace le règlement CE 2003/2003 qui ne prenait pas en compte les solutions contenant des produits organiques. Toutefois, il n’écrase pas les réglementations nationales existantes. Les deux voies restent possibles. L’accès au marché européen pour les fertilisants et les biostimulants devrait donc être facilité, tout produit constitué d’une matière autorisée et répondant aux fonctions précisées pouvant être homologué en une seule fois pour les 27 États membres. Côté agriculteurs, l’offre devrait par conséquent s’élargir.

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INNOVATION STOCKADOBE

n DES PERSPECTIVES POUR LE FUTUR DU TRAVAIL AUX CHAMPS Et demain ? « Toutes les avancées technologiques peuvent contribuer à davantage d’agro-écologie, même si celles-ci ne se restreignent pas uniquement au domaine de l’agriculture de précision », affirme Frédéric Vigier. Les premiers tracteurs autonomes, pilotables à distance, sont déjà fabriqués et l’aspect réglementaire pour les mettre dans les champs en cours d’étude. « Et cela, ce n’est encore qu’en se projetant avec une mécanisation basée sur l’usage de tracteurs et autres automoteurs agricoles classiques. On peut imaginer d’autres types d’engins permettant d’automatiser ou de robotiser l’ensemble des pratiques sur le terrain : portiques mobiles, engins de petite taille travaillant en troupeau, drones pour la cueillette des fruits… » De la science-fiction ? « Au-delà de leur usage déjà courant pour de l’imagerie par télédétection de proximité, l’utilisation des drones se pratique déjà pendant les moissons pour repérer les animaux sauvages dans les parcelles, rappelle l’expert, plusieurs fois membre du jury et conseiller technologique pour les SIMA Innovation Awards. Le machinisme agricole est un secteur énormément propice aux esprits créatifs. » - EMPREINTE ENVIRONNEMENTALE

n LES MATÉRIELS CONCERNÉS DE PLUS EN PLUS NOMBREUX Les épandeurs d’engrais restent à ce jour les matériels les plus en pointe sur le sujet, suivis par l’ensemble des équipements de protection des cultures. « La tendance s’étend aussi au désherbage mécanique de précision et pour l’application des produits de biocontrôle, ce qui justifie de continuer de travailler sur la pulvérisation », reprend le chercheur. À Montpellier, une équipe de l’Inrae a ainsi mis au point un pulvérisateur innovant baptisé Bliss Ecospray. Utilisé en viticulture, l’appareil met à profit un effet aéraulique pour créer un « mur » d’air et optimiser l’apport de produits phytopharmaceutiques, tout en provoquant une agitation du feuillage permettant de mieux répartir les gouttelettes. « Concernant la protection du sol et sa caractérisation, celle-ci pourra aussi être effectuée directement au niveau des pneumatiques via des capteurs évaluant le niveau de tassement, en plus des images obtenues par satellites ou par drones. L’irrigation intelligente se développe ; on ne la pilote pas encore à l’échelle du goutteur, mais cela viendra. En grandes cultures, piloter l’avancement des canons est possible, sur une rampe ou un pivot, a fortiori équipé de pendillards, on peut arriver à faire du dosage fin comme en pulvérisation. »

Les évolutions du machinisme, utiles pour réduire l’impact environnemental des activités agricoles ?

L’AGRICULTURE DE PRÉCISION, LEVIER DE LA TRANSITION AGRO-ÉCOLOGIQUE

Jour après jour, les innovations font progresser l’agriculture. De la production d’énergie à l’optimisation du temps de travail en passant par la robotique ou l’intelligence embarquée, Terre-Net et le SIMA vous proposent un focus sur quatre thématiques au cœur des enjeux actuels du monde agricole.

Un avant-goût du programme de conférences SIMA TECH, nouvel espace phare du salon dédié aux nouvelles technologies et à l’agriculture de précision, pour apporter des solutions concrètes aux problématiques de l’agriculture d’aujourd’hui et permettre de mieux appréhender les technologies et pratiques de demain.

FOCUS

SIMA 2022 : L’AGRICULTURE EN MOUVEMENT PUBLI-INFORMATION

Frédéric Vigier, expert en agriculture numérique et agroéquipements à l’INRAE l’affirme, « toutes les avancées technologiques peuvent contribuer à davantage d’agroécologie ». Dosage fin des intrants, modulation intraparcellaire, robotisation… décarboner l’agriculture passe aussi par l’utilisation de matériels performants. Pour définir l’agriculture de précision, une formule revient souvent : la bonne dose, au bon endroit, au bon moment. « On parle aussi du triptyque : je mesure, je décide et j’agis », précise Frédéric Vigier, chargé de partenariat et d’innovation agriculture numérique et agroéquipement à l’Inrae, membre du réseau scientifique et technique de l’INRAE (SITMA-FGR). Le chercheur pointe aussi l’impact sur la consommation d’énergie carbonée destinée aux automoteurs (une faible part), mais aussi et surtout à la fabrication des intrants issus de l’industrie pétrochimique.

« En utilisant des moyens de mesure précis à l’échelle de la parcelle, des outils d’aide à la décision et du matériel adapté, vous pouvez aujourd’hui moduler les semis, les engrais, les produits de protection des cultures, l’irrigation… et mieux gérer vos apports pour limiter l’impact sur l’environnement. » Frédéric Vigier, expert en agriculture numérique et agroéquipements - INRAE

Les énergies renouvelables représentent une nouvelle voie à explorer pour les exploitations agricoles. Solaire, biogaz, éolien… tour d’horizon des possibilités avec les acteurs du secteur, présents à la prochaine édition du SIMA.

La méthanisation nécessite des investissements plus élevés. L’étude PRODIGE 2 menée sur 20172020 par le réseau des Chambres d’Agriculture de France a estimé l’investissement moyen à 7 700 €/ kW électrique (cogénération) et 31 500 €/Nm3 (injection). Comme pour le photovoltaïque, les contrats d’achat sont établis sur vingt ans avec un prix garanti. La filière traverse actuellement une crise : les tarifs d’achat ont baissé de 6 % pour les systèmes fonctionnant avec les effluents d’élevage, de 15 % pour ceux fonctionnant avec les Cultures Intermédiaires à Vocation Énergétique, revers auquel il faut ajouter la flambée des coûts de construction et d’exploitation, ainsi qu’une nouvelle réglementation plus contraignante.

Une centrale de 100 kWc nécessite en moyenne 500 m2 de panneaux pour un coût compris entre 0,80 et 1 € par watt installé, hors raccordement. Une dizaine d’années est nécessaire pour amortir une installation standard. « Différentes formules de valorisation de l’électricité produite sont possibles, détaille Isabelle Hascoët, conseillère solaire photovoltaïque pour l’association des Agriculteurs Producteurs d’Électricité PHotovoltaïque Associés (APEPHA). En vente totale, le tarif est actuellement de 0,1003 €/kW pour toutes les installations sur bâtiment à partir de 100 kWc. Cette solution est à privilégier lorsque les besoins électriques de l’exploitation sont peu importants. » « Dans le cas contraire, on peut se tourner vers l’autoconsommation totale, reprend Isabelle Hascoët, qui permet de réaliser des économies sur sa facture d’électricité, protège des augmentations de tarifs et dispense des coûts de raccordement. » La conseillère précise qu’il est aussi possible de « panacher l’autoconsommation avec un contrat de vente en surplus pour valoriser ce que les panneaux produisent en plus de ses besoins. »

#3L’ÉOLIEN

#1PHOTOVOLTAÏQUELE

L’énergie éolienne est le mode de production d’énergies renouvelables le plus coûteux en termes d’investissements, mais aussi celui qui génère les meilleurs revenus. En général, l’agriculteur loue simplement la partie de sa parcelle occupée par l’emprise de l’éolienne (25 à 30 ares), sur la base d’un bail emphytéotique. Le revenu généré peut ainsi aller de 12 000 à 30 000 € par an. « Pour les agriculteurs qui acceptent de mettre à disposition leurs terres, explique Kaspar Pöter, responsable du développement Poitou-Charentes Centre Limousin pour WPD, développeur implanté en France depuis 20 ans, la location est déjà une rémunération importante. Mais nous leur proposons d’aller plus loin en entrant dans le capital du projet de parc éolien. Le plus souvent, ceux qui se lancent se regroupent. » Une éolienne représente un investissement de 5 à 6 millions d’euros, tout compris. Ainsi, 20 % de fonds propres sont nécessaires.

#2MÉTHANISATIONLA

Selon Laurent Pauchard, directeur de Methalac, concepteur et constructeur, et de Biogaz services, mainteneur d’unités de méthanisation agricole : « La filière devrait cependant voir son tarif revalorisé car le biogaz est actuellement plus compétitif que le gaz naturel russe. »

PRODUCTION D’ÉNERGIES, CE QU’IL FAUT SAVOIR AVANT DE SE LANCER

FOCUS - ÉNERGIES

Matthieu Carpentier, Simon Denonnain et Armand Sachot - Fondateurs

n FAIRE LA CHASSE AUX TEMPS DE TRAVAIL NON PRODUCTIF

d’Aptimiz PUBLI-INFORMATION

MIEUX GÉRER SON TEMPS POUR OPTIMISER LA RENTABILITÉ DE L’EXPLOITATION ?

Dans l’industrie, le temps affecté à chaque activité est mesuré avec précision afin de déterminer un coût horaire du travail. « Cette rationalisation peut tout à fait être appliquée au secteur agricole », affirme Simon Denonnain, co-fondateur de l’application Aptimiz, exposant au SIMA 2022. « Lorsque le nombre d’heures consacrées à chaque tâche est connu et mis en perspective avec les résultats comptables, il devient vite plus facile de prendre des décisions en faveur de la rentabilité. »

LA PLUS RENTABLE... Et de citer en exemple le cas de la main-d’œuvre familiale, souvent mal prise en compte dans le fonctionnement des exploitations. « Lorsqu’un aidant familial n’est plus opérationnel, cela peut avoir des conséquences sur l’organisation du quotidien, voire sur le maintien de l’activité. Une telle situation peut arriver sans prévenir. » Comptabiliser les heures effectuées par l’ensemble des forces vives sur la ferme, notamment à l’aide d’un outil automatisé tel qu’Aptimiz, peut permettre de déterminer s’il est plus rentable d’embaucher, de déléguer à un prestataire, d’augmenter le niveau d’équipement ou de redimensionner un atelier.

En lien avec le pilotage des investissements, l’organisation du quotidien et l’ergonomie au travail sont aussi concernés. « Quand on constate qu’on perd tous les jours du temps sur des zones de non-production, par exemple à réparer ou entretenir le parc machine, continue Simon Denonnain, il peut être judicieux de renouveler certains éléments. C’est également vrai pour les trajets. Nous avons suivi grâce à Aptimiz une exploitation sur deux sites de production, dont un n’avait pas accès à l’eau pour remplir le pulvérisateur. À la fin de l’année, le temps passé sur la route représentait 15 000 €. L’agriculteur a donc fait raccorder l’eau. » n DÉTERMINER LA RENTABILITÉ HORAIRE DE CHAQUE PRODUCTION Mesurer son temps de travail représente aussi un moyen de déterminer la rentabilité horaire production par production, en intégrant le temps de travail dans les charges. Il devient ainsi possible de comparer des itinéraires techniques entre eux, ou de fixer des prix de vente plus précis, plus rémunérateurs. « Bien sûr, il faut fixer une valeur à l’heure de travail pour aboutir au coût de la part main-d’œuvre. Elle est connue quand celle-ci concerne un salarié ; si c’est celle du chef d’exploitation, il faut se donner un objectif ou au moins un seuil en dessous duquel ne pas descendre. » Grandes cultures, productions animales, maraîchage, viticulture… mesurer le temps de travail est une démarche applicable à toutes les filières.

FOCUS - TEMPS DE TRAVAIL Un meilleur pilotage de son temps de travail permet-il d’optimiser la rentabilité de l’exploitation ? En agriculture comme ailleurs, la valeur du travail fait partie intégrante des coûts de production. Une connaissance fine du volume horaire consacré à chaque activité sur la ferme aide à arbitrer les décisions stratégiques… « à condition de raisonner dans le vrai », prévient Simon Denonnain, co-fondateur avec Mathieu Carpentier et Armand Sachot d’Aptimiz, une application smartphone de mesure automatique du temps de travail basée sur la géolocalisation. « Quand on essaie d’estimer son temps de travail sans données sur lesquelles s’appuyer, l’écart entre le ressenti et le vérifié peut conduire à faire des choix hasardeux. »

n ARBITRER EN FAVEUR DE LA SOLUTION

« L’innovation telle qu’on la connaît aujourd’hui, à travers le digital ou la robotique, s’inscrit dans le prolongement de cette dynamique », pointe Karine Cailleaux, porteparole de l’association La Ferme Digitale, une des vitrines de l’Agtech hexagonal et partenaire du SIMA. « Les agriculteurs ont toujours su saisir les propositions nouvelles. D’ailleurs, 90 % des start-ups adhérentes de la Ferme Digitale sont portées par des personnes issues du milieu agricole. » n CONFIER LES TÂCHES PÉNIBLES AUX ROBOTS

PÉNIBILITÉ : CES INNOVATIONS QUI DÉCHARGENT Pénible, le métier d’agriculteur ? Physiquement difficile, nerveusement fatigant ? Les conditions de travail en agriculture ont déjà largement bénéficié des avancées de la technologie. Aujourd’hui encore, l’Agtech et la multiplication des innovations contribuent à réduire la difficulté des conditions de travail, tant aux champs, qu’à l’étable, et même au bureau. FOCUS - AGTECH ET SANTÉ

Les agriculteurs doivent aussi supporter une charge mentale de plus en plus importante. Ils font tourner leur outil de production, subissent les caprices de la météo, travaillent avec du vivant, gèrent l’administratif, du personnel, les approvisionnements... À l’ère où le numérique se retrouve dans des applications aussi diverses que la gestion de troupeau, le suivi parcellaire ou l’accès aux cours des céréales, il apparaît comme une solution pour gagner en sérénité et réduire le stress. « Une station météo connectée ne permet pas d’éviter le gel, mais elle vous prévient au bon moment, quand il est encore temps d’anticiper et éventuellement de limiter la casse », cite en exemple Karine Cailleaux. « Attention, on ne vend pas du rêve pour autant, prévient-elle. Un des mots-clés de La Ferme Digitale c’est « pragmatisme ». Les bonnes idées sont celles qui remontent du terrain. » Aurélien Gonnard, arboriculteur et maraîcher à Saint-Cyr (Ardèche) 3 hectares de verger, 2 hectares de légumes plein champ, 2 000 m2 sous serres « J’utilise un robot Oz conçu par Naïo Technologies, notamment pour désherber les poireaux et les choux. Avant, c’était les cultures sur lesquelles je passais le plus de temps en binage, entre autres parce que je ne mets pas de plastique. Je m’en sers aussi pour certains semis. Le robot apporte également une aide précieuse à la récolte en transportant les légumes sur sa remorque. Globalement, j’estime que je gagne une journée de travail par semaine et ça réduit considérablement la pénibilité sur un certain nombre de tâches. »

Le SIMA, salon interna onal des solu ons et technologies pour une agriculture performante et durable, ouvrira ses portes du 6 au 10 novembre 2022 à Paris-Nord Villepinte. Ne manquez pas cette édition centenaire repensée avec un tout nouveau posi onnement, une o re enrichie, de nouveaux espaces, un contenu tourné vers l’innova on, a n de répondre au mieux aux a entes du secteur aujourd’hui et demain.

n LE NUMÉRIQUE POUR GAGNER EN SÉRÉNITÉ

L’histoire de l’agriculture est jalonnée d’inventions audacieuses. Savez-vous que la première machine à traire est l’invention d’une Américaine qui en déposa le brevet en 1879 ? Ou que la mise au point du tout premier logiciel de comptabilité agricole était l’œuvre d’un français ?

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TÉMOIGNAGE

UNE ÉDITION CENTENAIRE POUR UN SIMA RENOUVELÉ

Les nouvelles techniques ont déjà significativement réduit la pénibilité des tâches, d’abord physiques, mais aussi mentales. Si la profession connaît encore une prévalence élevée de troubles musculosquelettiques, le confort est un paramètre désormais systématiquement pris en compte par l’industrie des agro-équipements. L’évolution des matériels de traite dans les élevages laitiers constitue un exemple révélateur : planchers réglables, décrochage automatique, exosquelettes… tout est conçu pour soulager l’opérateur, quand il n’est pas, purement et simplement, remplacé par un ou plusieurs robots. « La robotique est un axe majeur de développement, confirme Karine Cailleaux. Les start-ups de ce domaine s’attellent ainsi d’abord aux tâches difficiles, pénibles et peu gratifiantes. » Si le coût de tels matériels reste conséquent, il devrait baisser à mesure de leur déploiement.

griculteur à Alluyes, au nord de Lamirault(Eure-et-Loir),BonnevalGrégor–quialancé sa chaîne YouTube baptisée « L’Atelier agricole » en janvier 2021 – a accueilli les brigades de sapeurs-pompiers de Bonneval durant deux journées afin qu’ils se forment et effectuent des manœuvres sur l’une de ses parcelles en jachère ayant permis de simuler un feu de cultures. Des points de vigilance existent pour réduire le risque de départ de feu.

AU FEU, LES POMPIERS !

La chaleur et la sécheresse en période de moisson peuvent vite conduire à un départ de feu, qui risque de détruire la récolte et le matériel. Des solutions existent pour limiter le risque.

Le SDIS 28 a mis en place une application smartphone pour indiquer le risque d’incendie sur les zones de son département ; la mise à jour des informations est quotidienne et permet aux agriculteurs d’adapter leur vigilance. Avec les périodes de sécheresse et de fortes températures, le risque de départ d’incendie augmente. Les agriculteurs peuvent agir pour le limiter durant les chantiers de moisson. Grégor Lamirault, agriculteur et youtubeur en Eure-et-Loir, a reçu chez lui les brigades de sapeurs-pompiers de Bonneval. Objectif : que les professionnels se forment et s’exercent à maîtriser rapidement le feu, et ainsi limiter les dégâts pouvant ruiner à la fois le matériel et la récolte. SDIS28

12 / Le Magazine / JUILLET-AOÛT 2022 REPÈRES Décryptage A

Conseils pratiques pour limiter le risque incendie à la moisson

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PIÈCESAGRIGAM

Les caméras de surveillance sont toujours utiles pour garder un œil sur les organes de l’outil et par la même occasion, leurs images peuvent permettre de détecter rapidement un départ de feu. Parfois, en ajouter une au niveau du moteur peut s’avérer utile.

En période de moisson, la chaleur facilite les débuts d’incendie. Les dégâts peuvent être importants, alors mieux vaut s’équiper pour ne pas voir sa récolte de grains et de paille anéantie, ou même son matériel brûler. Le coût de la cuve anti-départ de feu MD15 commercialisée par Gam Agri Pièces s’élève à 3 490 € HT. C’est peu, comparé aux autres systèmes disponibles sur le marché. L’accessoire s’attelle sur le relevage avant du tracteur et permet de lutter rapidement contre la propagation des flammes en cas de départ de feu au moment du pressage ou du battage. La pompe à débit variable délivre jusqu’à 70 L/min. Le système est réglé de manière à garantir quinze minutes d’autonomie en pulvérisant à 4 bar de pression. En version standard, le constructeur installe une lance à jet droit ou conique.

Bien que l’équipement ne soit pas fourni de série, doter sa moissonneuse-batteuse et son tracteur d’extincteurs à proximité des points névralgiques est recommandé. En cas de départ de feu, si l’agriculteur peut intervenir rapidement, il pourra sauver sa machine et son champ.

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STOCKADOBE

1 Entretenir parfaitement la barre de coupe Il s’agit de limiter les points de chauffe quand celle-ci fonctionne. Pour cela, avant de démarrer la saison, bien dégripper et graisser les éléments de la coupe est recommandé. Même sur les modèles les plus larges, la lame de scie doit pouvoir être actionnée à la main, signe que le jeu est suffisant pour ne pas créer des points de chauffe pouvant mettre le feu à la paille.

4 Nettoyer les poussièresd’accumulationzonesdeetdepailles

2 Munir les accessiblesd’extincteursenginsfacilement

Limiter le risque incendie passe aussi par un nettoyage très régulier des zones de la machine dans lesquelles la poussière et la paille s’accumulent. Avec la chaleur dégagée par la rotation des organes, ces particules peuvent s’enflammer à tout instant. Alors inutile de préciser qu’en les éliminant, le risque diminue.

UNE CUVE ANTI-DÉPART DE FEU CHEZ GAM AGRI PIÈCES

Une fois les extincteurs installés, pensez à les faire contrôler pour ne pas être pris au dépourvu en cas d’urgence.

3 Équiper éventuellement la machine de supplémentairescaméras

Avoir toujours un déchaumeur attelé au tracteur En ayant un déchaumeur attelé au tracteur et prêt à l’emploi, l’agriculteur peut intervenir rapidement. L’outil permet de créer des zones coupe-feu qui limiteront l’étendue des dégâts et faciliteront le travail des pompiers. Un véritable atout, en particulier dans les parcelles situées à proximité des habitations.

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Avoir une réserve d’eau à portée Si malgré tous vos efforts, le feu démarre, pulvérisez de l’eau pour circonscrire rapidement les flammes. Des constructeurs proposent des équipements (cuve et pompe) à installer sur le relevage avant du tracteur.

Palpeurs de coupe plastiqués, pierres ramassées Les palpeurs équipant désormais la plupart des barres de coupes pour en réguler la position sont des patins métalliques qui frottent au sol. Autrement dit, de véritables briquets qui, dès qu’ils rencontrent le moindre obstacle, peuvent générer une étincelle. Pour limiter le risque, certains agriculteurs installent une plaque en polyéthylène ou en téflon afin d’éviter le contact direct du métal au sol. La technique est finalement simple et peu coûteuse, tout en permettant d’éviter bien des déboires lors des épisodes chauds et secs, de plus en plus fréquents.

95 % des incendies sont d’origine humaine. Mais leur multiplication est en partie facilitée par le réchauffement climatique, qui assèche la végétation, diminue les précipitations dans certaines zones et vide les nappes phréatiques. Les surfaces incendiées dans le monde représentent chaque année environ six fois la surface de la France, l’équivalent de 350 millions d’hectares ! En trente ans, les surfaces incendiées en Amérique du Nord ont doublé malgré les moyens accrus de lutte. Sans doute le signe d’une fragilisation de l’environnement, plus vulnérable au feu. Selon le WWF, les incendies génèrent environ 20 % des émissions globales de gaz à effets de serre à l’échelle mondiale.

Avoir sous la main un téléphone chargé Bien que cela puisse paraître évident, assurez-vous d’avoir sous la main un téléphone mobile dont la batterie est suffisamment chargée pour alerter les secours si nécessaire. Pour rappel, il faut composer le 18 ou le 112. ■

Par ARNAUD CARPON et SÉBASTIEN DUQUEF acarpon@terre-net-media.fr - sduquef@terre-net-media.fr JUILLET-AOÛT 2022 / Le Magazine / 13 350 000 000 HA BRÛLÉS CHAQUE ANNÉE

La 9e édition espère mettre

tout le monde « sur la même longueur d’Ondes »

14 / Le Magazine / JUILLET-AOÛT 2022 TENEZ-VOUS PRÊT Machninisme

Le slogan d’Innov-Agri Sud-Ouest parle de lui-même. Il s’agit de proposer des solutions aux agriculteurs pour satisfaire les attentes de chacun, grand public comme politiques ou défenseurs de l’environnement. Malgré les difficultés d’approvisionnement en composants et l’explosion du prix des matières premières, les constructeurs dévoileront leurs innovations afin de profiter du dynamisme du salon et montrer les machines en fonctionnement.

INNOV-AGRI

La gamme de décompacteurs Alpego Cracker s’adapte à l’augmentation de la puissance des tracteurs.

Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr JUILLET-AOÛT 2022 / Le Magazine / 15 F

Les capteurs de la herse rotative Toro Isotronic alertent le conducteur à la moindre anomalie pour préserver le matériel. végétales, gestion de l’eau et nouvelles énergies, numérique, contrat de solutions… le menu s’annonce riche et varié ! Chez Maschio Gaspardo, le dernier-né de la gamme herse rotative sera dévoilé, le modèle connecté Toro Isotronic. C’est la première herse rotative compatible Isobus de la marque qui, grâce à ses capteurs, affiche les paramètres de travail directe ment sur le terminal du tracteur. Objectif : allonger la durée de vie de l’équipement. En gardant l’œil sur la puissance absor bée, la température de l’huile des boîtes de vitesses, la vitesse de rotation des rotors, le patinage des arbres des cardans, la pro fondeur de travail exacte, le désalignement des rouleaux, la posi tion des cardans lors de la fermeture ainsi que les heures et les hectares travaillés, l’opérateur peut détecter la moindre anomalie et y remédier aussitôt. Inutile d’attendre l’heure de l’apéro pour passer sur le stand Alpego et déguster ses nouveaux Crackers ! Apparus fin 1970, les outils du constructeur italien n’ont cessé d’évoluer depuis.

Les 7 et 8 septembre, environ 34 000 agriculteurs sont attendus à Ondes, en Haute-Garonne, pour la 9e édition d’Innov-agri, organisée au lycée agricole.

FAIMALICÉDRIC

ort du succès de son édition Restart à Outarville en septembre dernier, Innov-Agri est aussi de retour dans le Sud-Ouest les 7 et 8 septembre prochains. Selon les organisateurs, environ 34 000 agriculteurs sont attendus à l’occasion de cette neuvième rencontre, se déroulant au lycée agricole d’Ondes, près de Toulouse, en Haute-Garonne. Le site de 80 ha promet de réunir près de 400 exposants de la filière agroéquipement. Une nouvelle opportunité pour les constructeurs d’exposer et de mettre à l’épreuve leurs dernières innovations en attendant, début novembre, la grand-messe parisienne au parc des expositions de Villepinte, le Sima. Six villages thématiques L’édition 2022 annonce six villages thématiques pour ten ter de répondre au mieux aux interrogations des produc teurs sur les sujets actuels. Conseil, agroécologie, protéines

ALPEGOGASPARDOMASCHIO à

16 / Le Magazine / JUILLET-AOÛT 2022 TENEZ-VOUS PRÊT Machninisme MÉDIATERRE-NET

Evrard installe des vannes à commande électropneumatique pour gagner en réactivité et en fiabilité.

TECNOMA

Les pulvérisateurs traînés Tecnis l’homologationdorénavantbénéficientdeeuropéenneetsontautorisésàcirculerà40km/hsurleterritoirefrançais.

Conseil, agroécologie, protéines végétales, gestion de l’eau et nouvelles énergies, numérique, contrat de solutions… le menu s’annonce riche et varié

La famille Pegoraro, propriétaire de la marque, termine à peine le renouvellement des décompacteurs fixes et repliables. Elle en a d’ailleurs profité pour doper les puissances admissibles de chaque modèle. Parmi les innovations, citons le montage ultra-rapide et sans outils « AL-Fast » des socs et exploseurs à ailettes. Quelques secondes suffisent pour modifier la configu ration de son outil, de quoi séduire les utilisateurs en Cuma, car chaque adhérent bénéficie de son propre jeu de dents et paie réellement ce qu’il use. Si certains sont sceptiques, rendez-vous sur le stand pour tester en live ! Côté pulvérisation, Evrard déploie sa technologie R-Activ, dévoilée initialement sur son Météor. Le dispositif est proposé aussi sur les automoteurs Alpha. Pour rappel, la réactivité hors pair du système grâce aux vannes pneumatiques constitue le point fort mis en avant par le constructeur. Le design de la calandre avant a, par ailleurs, été revu, il intègre de nouveaux feux à leds et un carénage dont le rôle est de protéger les organes de mise en œuvre et l’incorporateur. Autre nouveauté : l’interface de remplissage à écran couleur baptisée « CommandBox 7 ». Enfin, le cadre LPA6 stabilise la rampe de manière naturelle, avec ou sans les capteurs. Des Sniper pour détruire de manière ultra-localisée Toujours au rayon pulvé, Tecnoma débarque avec son outil traîné homologué pour circuler à 40 km/h à l’échelle européenne.

Il s’agit de l’une des premières marques à proposer l’homologa tion européenne sur ce type d’appareil. Le sésame concerne les gammes Tecnis 3500, 4500 et 6000, et autorise l’opérateur à circuler à cette vitesse en étant à pleine charge en toute sécu rité. À noter qu’un circuit de freinage pneumatique s’avère indispensable, sur un essieu fixe ou suiveur. En outre, un frein de stationnement et un antivol d’attelage font leur apparition sur les machines. Chez le cousin Berthoud, la technologie Sniper doit viser très juste pour convaincre les agriculteurs. La méthode mise sur pied fait le choix de l’ultra-localisé en combinant caméras et intelligence artificielle afin de détecter les adventices et effec tuer de l’intervention sélective. Principaux arguments : une réduction des IFT jusqu’à 80 %, un coût à partir de 1 400 €/m de largeur de rampe et une diminution de la phytotoxicité. De quoi en mettre plein les yeux aux geeks ! Les semoirs gagnent en précision grâce à l’électrique Par ailleurs, les passionnés de nouvelles technologies seront heureux d’apprendre que la liste des exposants laisse à croire que des robots tels que le FD 20 de FarmDroïd devraient être visibles dans les allées et sur la zone de démonstration. L’engin autonome sème et désherbe mécaniquement grâce à son GPS RTK, qui enregistre la position de chaque graine sur le rang à

3 TREMIES 3

JUILLET-AOÛT 2022 / Le Magazine / 17

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BERTHOUD

Troisième trémie additionnelle 110 litres ou 200 litres pour semis à la volée ou en single shoot dans la ligne de semis Dosage séparé et précis des produits, de 0,5 à 400 kg/ha Produits déposés ensemble, en « single shoot » ou de manière séparée, en «double shoot »

Trémie principale 2000 litres compartimentée à souhait : rapport 60/40 ou 70/30

En combinant caméras et intelligence artificielle afin de détecter les adventices, Berthoud annonce être en mesure de diminuer les IFT de 80 %.

Polaris fait lui aussi le choix de l’électrique sur sa gamme de véhicules SSV, grâce à son partenariat avec Zero Motorcy cles. Nom de code de l’engin : Ranger XP Kinetic. Le couple Le panneau photovoltaïque installé sur le robot FD 20 de FarmDroïd fournit l’énergie nécessaire pour fonctionner 24 h/24. L’engin produit et stocke l’électricité durant le jour, et s’en sert pour travailler la nuit.

Pour Serge Bouscatel, président de la chambre d’agriculture de la Haute-Garonne, Innov-Agri constitue « un concentré d’innovations et de techniques dédiées à l’ensemble des productions végétales en grandes cultures et polycultureélevage. » 34 000 visiteurs sont attendus dans le Sud-Ouest les 7 et 8 septembre pour la neuvième édition du salon. Ils pourront découvrir les dernières nouveautés en termes de matériels, techniques et technologies. L’occasion pour tous les agriculteurs présents de se former et d’acquérir de nouvelles compétences, tout en se rapprochant des fournisseurs de la filière. « La chambre d’agriculture de la Haute-Garonne s’associe aux instituts techniques et à diverses organisations agricoles pour proposer son village conseils avec 17 structures représentées, indique Serge Bouscatel. Une opportunité de faire le point avec les techniciens et conseillers sur les sujets d’actualité. » Ce sera aussi l’occasion de rencontrer un conseiller spécialisé afin d’échanger sur la Pac 2023 ou le Conseil stratégique phytosanitaire (CSP). Plusieurs autres thématiques à la pointe de l’actualité seront présentées, ainsi que des sujets plus larges tels que l’emploi, la formation ou encore la sécurité au travail.

L'AVIS DE L'EXPERT Serge Bouscatel, président de la chambre d’agriculture de la Haute-Garonne Innov-Agri : une chance pour l’agriculture !

Polaris fait lui aussi le choix de l’électrique pour son Ranger XP Kinetic. Au programme : couple important, contrôle plus précis, coûts de maintenance restreints… et silence ! à POLARIS

au moment de la mise en terre. Résultat : il élimine les adven tices entre rangs et intra rang grâce à sa connaissance précise de la position des plantes. Et plus besoin de recharger l’outil durant des heures, le panneau photovoltaïque offre la possibi lité de fonctionner 24 h/24. Il produit et stocke l’énergie durant la journée, puis l’utilise dès que la lumière n’est plus suffisante. Le semoir de précision MS9100 Front Folding, équipé de l’élé ment de semis MS9000, est le modèle traîné de MaterMacc à châssis repliable hydrauliquement vers l’avant. La pression éle vée sur l’élément garantit la qualité du travail, même pour un semis direct. De plus, la machine est désormais 100 % électrique. La technologie Easy-Set, de son côté, lui permet de passer d’un interrang à l’autre facilement. La conception compacte autorise une utilisation par des tracteurs plus petits et plus légers. Plus besoin de sortir l’artillerie lourde pour semer ! Monosem franchit également le cap de l’électrique et dévoile le benjamin de sa gamme de semoirs monograines, fonctionnant grâce à ses 56 V. La tension pilote chaque organe indépendam ment et augmente la vitesse de semis de 2 km/h sans dégrader la régularité d’implantation. Ce qui permet aussi de moduler la dose et de gérer les tronçons, soit de réaliser une économie de l’ordre de 7 % en matière d’intrants.

FARMDROÏD

56 V alimentent le dernier semoir monograine de Monosem et pilotent chaque organe indépendamment pour finalement augmenter la vitesse de semis de 2 km/h sans dégrader la régularité d’implantation.

TENEZ-VOUS PRÊT Machninisme 18 / Le Magazine / JUILLET-AOÛT 2022

MONOSEM

UNE RÉCOLTE RÉUSSIE EST AUSSI UNE QUESTION DE TEMPS MOISSONNEUSES-BATTEUSES NEW HOLLAND www.newholland.com ANTICIPEZ VOTRE MOISSON 2023, COMMANDEZ VOTRE MACHINE NEW HOLLAND MAINTENANT ! PROFITEZ DE NOS OFFRES SPÉCIALES 2023 : 3 ans de garantie Support Uptime 24/7 Escompte New Holland btsadv.com préconiseHollandNewleslubrifiants

Le binage mécanique se développe grâce à d’importantes avancées technologiques telles que l’intelligence artificielle ou la pulvérisation ultra-localisée important renforce la capacité de traction et de chargement de la machine, et le contrôle s’avère plus précis pour tracter de lourdes charges. Question transmission, l’installation dénombre moins de pièces en mouvements, et donc des coûts de mainte nance plus restreints. Autre avantage : le silence offert par son mode de fonctionnement ! Enfin, la batterie bénéficie d’environ 129 km d’autonomie, de quoi tenir la journée sur une exploita tion agricole sans devoir recharger. 40 à 60 % de produits phytosanitaires en moins Le binage mécanique semble bénéficier des avancées techno logiques importantes et se développer. Steketee, marque du groupe Lemken, propose sa solution de désherbage mécanique entre les rangs couplé à de la pulvérisation sur le rang via l’ajout de la cuve frontale SprayHub. La connexion entre la bineuse et la cuve s’effectue grâce au module SprayKit. La substance est pul vérisée uniquement sur le rang, ce qui permettrait d’économiser 40 à 60 % de produits phytosanitaires. Bilanciai Pesage, enfin, a mis au point son application pour smartphone Android. Quel rapport entre le pesage et un LE JOB DATING DES MÉTIERS DE LA FILIÈRE AGRICOLE Le monde agricole dans son intégralité peine à recruter, c’est une réalité. Et ceci quel que soit le niveau de qualification. Ouvrier, soudeur, développeur, ingénieur… la filière manque de tout pour répondre aux enjeux actuels. Elle a du mal à séduire les jeunes, ce qui a conduit les organisateurs d’Innov-Agri à prévoir un job dating. Ce sont plus exactement les équipes Jobagri et Apecita qui coorganiseront les rencontres. Que vous représentiez une entreprise ou que vous ayez des besoins en recrutement, en apprentissage, stage, emploi, etc., l’espace Job Dating installé au cœur du salon vous proposera des rendez-vous avec des candidats. Il suffit de s’inscrire en amont sur la plateforme dédiée. Idem pour les candidats, même s’ils ont simplement besoin d’informations sur la filière, une entreprise ou encore un métier… téléphone, me direz-vous ? Eh bien, plus besoin de descendre de son véhicule pour connaître sa charge. Le système GPB3 Android-nomade permet de peser le véhicule, de choisir son contenu et d’afficher le poids directement sur son écran de smartphone. En clair, l’appli est connectée au logiciel GPB3 Sta tion PC de l’ordinateur, lui-même connecté à l’indicateur de poids du pont-bascule. Ceux ayant besoin de la version papier du ticket de pesée pourront l’imprimer sur l’imprimante connec tée. Le logiciel GPB3 station PC génère un QR Code autorisant le téléphone à se connecter. En arrivant à la coopérative, ce dernier envoie la demande de pesée. Celle-ci s’effectue en arrière-plan et enregistre les données sans perturber le logiciel.

Lemken propose de désherber mécaniquement entre les rangs et de coupler un système de pulvérisation sur le rang via l’ajout de la cuve frontale SprayHub.

PESAGEBILANCIAI

LEMKEN

L’application deAndroid-nomadeGPB3BilanciaiPesage

se connecte au logiciel GPB3 Station PC de l’ordinateur, lui-même connecté à l’indicateur de poids du pont-bascule.

20 / Le Magazine / JUILLET-AOÛT 2022 TENEZ-VOUS PRÊT Machninisme

Pour toutes questions concernant nos offres ou nos produits, vous pouvez contacter notre service clients au 0800 22 73 44 00 (appel gratuit), disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 SERVICE CLIENTS 00 800 22 73 44 00 APPEL GRATUIT L’armeAXIAL-FLOW®absoluepour récolterjusqu’à 130 cultures différentes grâce à ses réglages rapides et intuitifs, mondialement reconnue par les semenciers. La preuve par la récolte Les exigences du Maïs Popcorn ? Très compliqué à battre « grain cassant et difficile à décrocher de la rafle » Rendement moyen en Bio 52,5 Qtx/ha sec Humidité Rentabilité23,5%(450 €/T conventionnel ; 1 000 €/T Bio) Objectif : ne pas dépasser 0,5% au Maximum de casse de grain Résultat : l’Axial-Flow® obtient largement cet objectif avec moins de 0,1% de casse UNE QUALITÉ DE GRAIN IMBATTABLE

22 / Le Magazine / JUILLET-AOÛT 2022 DOSSIER

JUILLET-AOÛT 2022 / Le Magazine / 23 UNE HUILE DE JOUVENCE POUR L’AGRICULTURE ?

Choix variétal adapté, besoin restreint en eau, indépendance en huile alimentaire… le tournesol apparaît comme une culture intéressante aussi bien d’un point de vue agronomique qu’environnemental ou sociétal. Qui plus est, depuis que la guerre a éclaté entre les deux principaux producteurs mondiaux, cultiver du tournesol pourrait raviver les couleurs du monde agricole. TOURNESOL

TIFFAYLUC

La valeur de la tonne de tournesol a doublé depuis un an, passant de 550 € à plus de 1 000 €/t depuis le début de la russo-ukrainienne.guerre

Le tournesol semble avoir le vent en poupe dans l’Hexagone, cette année. Sans doute les perturbations que rencontrent les marchés agricoles depuis le début de la guerre en Ukraine n’y sont-elles pas pour rien… N’oublions pas qu’il s’agit du princi pal pays producteur en Union euro péenne. À elle seule, l’Ukraine fournit plus de la moitié de l’huile de tournesol commercialisée sur la planète. En y ajoutant la production russe, le volume atteint 80 %. De fait, le cours du tournesol s’est embrasé jusqu’à dépasser les 1 000 €/t rendu Saint-Nazaire. Il y a un an, la tonne s’échangeait autour de 550 €. 350 en 2019. C’est probablement en raison de cette montée du prix que certains sont allés jusqu’à retourner des parcelles déjà implantées pour y cultiver ce nouvel or noir ( lire l’article sur Terre-net.fr). Attention au stade de récolte Si le prix est attractif, mieux vaut raison garder, car l’itinéraire cultural de la plante peut parfois s’avérer difficile pour les non-initiés, particuliè rement au moment de la récolte. En effet, pour ne pas entamer son potentiel de rendement, il convient de viser juste côté interventions et donc, de savoir reconnaître le stade idéal. Inter venir trop tôt peut être préjudiciable, l’agricul teur pourrait voir sa marge brute fondre comme beurre au soleil. À l’inverse, récolter trop tard, c’est risquer de voir s’envoler les quintaux à cause de l’égrenage, des maladies de fin de cycle voire de la verse tardive. Le tournesol récolté prématurément engendre des frais de séchage afin de ramener son taux d’humidité à la norme (9 %). D’après les chiffres publiés par LG Seeds dans un livre blanc, la facture peut vite s’envoler. Le coût du séchage dépend du rendement et de la quantité d’eau à éliminer. Par exemple, du tournesol à 20 q/ha de moyenne coûte autour de 13 €/ha s’il a été battu à 10 %. Si le rendement est de 30 q/ha et que le taux d’humidité se situe à 18 %, les chiffres s’envolent pour atteindre 148 €/ha de séchage (prix calculés avec du tournesol valorisé à 350 €/t). Par ailleurs, trois autres risques majeurs existent si le producteur récolte trop tôt : un battage difficile, DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr

une augmentation de l’acidité de l’huile et un taux d’impuretés qui décolle.

Par SÉBASTIEN

Gare aux maladies de fin de cycle Mieux vaut donc, parfois, être patient, quelques jours de plus peuvent changer la donne. Cepen dant, attendre trop revient à risquer de voir la culture s’égrener. Vent, oiseaux, orages… les causes sont multiples et c’est directement le potentiel qui s’effondre en même temps que les capitules. Pru dence, aussi, avec les maladies de fin cycle. Le sclérotinia du capitule et le botrytis, par exemple, constituent des maladies redoutables. À cause d’elles, dès que la barre de coupe touche la tige, la Le stade préconisé pour récolter le tournesol se révèle être quand le capitule garde du jaune en son centre, alors que les feuilles du bas et médianes sont sèches. En haut, certaines peuvent être encore vertes.

TOURNESOLDOSSIER 24 / Le Magazine / JUILLET-AOÛT 2022

L’ESSENTIEL DE L’ACTUALITÉ traité en continu par nos journalistes spécialisés.

STOCKADOBESTOCKADOBE àwww.terre-net.fr

JUILLET-AOÛT 2022 / Le Magazine / 25 à

Toutes les informations agricoles professionnelles sur un seul site ! récolte vole en éclat et les graines finissent à terre. Dans d’autres cas, la récolte n’a même pas besoin du contact avec la machine, la plante abîmée se délite sous le poids des graines. À considérer également : le risque de verse tardive. À maturité, la tige des plantes sèche et risque de plier au moindre coup de vent. Une fois au sol, les tournesols ne peuvent plus être récoltés par la machine. La couleur du dos du capitule s’avère un bon indi cateur de la maturité et du taux d’humidité des grains. S’il est jaune, que des tiges et des feuilles médianes et supérieures sont encore vertes… lais sez la moissonneuse-batteuse sous le hangar, c’est trop tôt ! L’humidimètre devrait afficher une

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Choix variétal et date de semis La précocité de la variété et sa date de semis sont évidemment à prendre en compte. Semée le 1er avril, la variété précoce devrait être récoltable entre le 20 et le 25 août. Avec une variété mi-précoce, ce sera plutôt à battre entre le 25 août et le 4 septembre.

Les besoins en eau d’irrigation du tournesol étant inférieurs à ceux du maïs, moins de tours d’eau seront nécessaires. La sensibilité au stress hydrique est différente, les apports doivent être desindépendammentprogrammésdelaconduiteautresculturesirriguées. 2022 à valeur comprise entre 20 et 25 %. En revanche, si le capitule a le dos brun noir, il est sans doute déjà trop tard et son taux d’humidité s’approche de 6 %. Le stade préconisé pour envoyer la machine est plu tôt quand le capitule garde du jaune en son centre, avec les feuilles du bas et du centre sèches. En haut, certaines peuvent être encore vertes.

Petit conseil simple pour estimer la date de récolte : prendre la date de maturité physiologique et y ajou ter dix jours. Certains semenciers fournissent un outil de pilotage de la culture, tel LG Vision Récolte.

L’application a pour objectif d’accroître le rende ment en évitant la perte de 2 à 6 q/ha juste en rai son d’un mauvais choix de date de récolte.

Face aux défis sociétaux et environnementaux, les agriculteurs en recherche d’alternatives devraient voir en la culture de tournesol une opportunité. Elle s’adapte plutôt bien au changement climatique et surtout, demeure peu exigeante qu’il s’agisse des intrants ou des besoins hydriques. En 2018, au moment du démarrage de l’étude visant à ana lyser le possible développement du tournesol en zone nord, la sole nationale s’érodait. Les années suivantes, les surfaces ont progressé de 40 % en France, passant de 553 850 ha en 2018 à 774 641 ha

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1 911 367

FranceAgriMer estime la production française de tournesol à 1,911 million de tonnes pour la récolte 2022. Pour atteindre ce résultat, 698 330 ha ont été emblavés. C’est 10,19 % de moins qu’en 2021. Mais le rendement moyen, estimé à 27,4 q/ha, connaît une hausse significative de 33,21 %. Exprimée en volume ou en surface, la région Nouvelle-Aquitaine domine la production, suivie d’assez près par l’Occitanie. Autre évolution notable : la surface cultivée dans les Hauts-de-France a plus que doublé en 2022. Elle est passée de 2 742 ha à 6 058. Un bond de 221 %.

Pour produire davantage, rééquilibrer les surfaces est nécessaire : diminuer là où la culture revient trop fréquemment pour intensifier là où le tournesol est encore peu présent en 2020. C’est dans le Nord que la progression a été la plus importante, avec + 150 %. Néanmoins, pour l’heure, la culture n’y est toujours pas très dévelop pée. Elle occupe 13 % de la surface, contre 47 % pour la zone centre-ouest et 40 % pour la zone sud. Afin de produire davantage, rééquilibrer les surfaces des bassins de production semble indispensable.

STOCKADOBE

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Les attaques de sclérotinia sur capitule ont lieu pendant la floraison, favorisées par des périodes pluvieuses. La contamination intervient dès que les premiers cercles de fleurons s’épanouissent. Le champignon envahit peu à peu le tissu spongieux, provoquant l’apparition de taches de pourriture molle beige clair au dos du capitule.

Le Sclerotinia sclerotiorum est une maladie commune à de nombreuses cultures oléo-protéagineuses (tournesol, colza, pois, féverole, lupin, lentille, pois chiche et soja). Elle provoque un dessèchement prématuré des tissus s’accompagnant de l’apparition de mycélium. Des sclérotes apparaissent dans les tissus, qui finissent par tomber au sol. Ce sont les organes de reproduction du champignon ; ils se conservent jusqu’à dix ans en terre. Leur formation a lieu dans divers organes (tiges et capitule du tournesol) et ils se retrouvent aussi dans la récolte. À noter que ces sclérotes n’ont rien à voir avec ceux du Claviceps purpurea ; l’ergot du seigle est hautement toxique, ce qui n’est pas le cas des sclérotes issus de Sclerotinia sclerotiorum. Au printemps 2021, l’humidité et la douceur ont été favorables au développement de la maladie sur les cultures oléo-protéagineuses. Il n’existe pas de seuil réglementaire pour la présence de ces sclérotes, puisqu’ils ne sont pas toxiques. Cependant, ils sont considérés comme des impuretés. Lors de l’analyse d’un échantillon, ils sont décomptés à la pince (analyse physique selon la norme NF EN ISO 658 ou méthode interne) et s’ajoutent aux autres impuretés. En cas de taux trop élevé de ces dernières, un lot peut être refusé par l’acheteur. À la trituration, les sclérotes peuvent en outre gêner le passage des graines au niveau des aplatisseurs. Contourner le problème est possible en effectuant un pré-broyage avec un broyeur à cylindres, mais toutes les usines n’en sont pas équipées. Dans le cas d’une trituration avec décorticage, les sclérotes peuvent s’avérer difficiles à séparer des produits décortiqués et diminuent la valeur protéique du tourteau. Mieux vaut donc limiter le nombre de sclérotes en utilisant un nettoyeur-séparateur.

LA

SCLEROTINIA SCLEROTIORUM : MALADIE DES OLÉAGINEUX QUI PEUT FAIRE REFUSER LE LOT

INOVIATERRES

TOURNESOLDOSSIER 28 / Le Magazine / JUILLET-AOÛT 2022

pour vérifier qu’elle pourra se faire avant les périodes fraîches et humides de l’automne, et que l’implan tation de la céréale suivante ne sera pas gênée, au risque de compromettre la culture). Côté chaleur, la somme des températures quotidiennes doit rester au-dessus de 4,8 °C entre le semis et la maturité. La durée du cycle dépend des besoins en chaleur de la variété. Les besoins thermiques sont calculés à partir d’essais conduits par Terres Inovia. Chaque variété est ensuite positionnée dans l’un des cinq groupes de précocités (très précoce, précoce, mi-précoce, mi-tardive et tardive). Pour le groupe précoce, les besoins thermiques sont évalués à 1 781 °C/jour. Pour le groupe mi-précoce, ils sont de 1 841 °C/jour. Estimer la durée du cycle (du semis à la maturité 14 %) n’est pas chose simple, car la date optimale de récolte est conditionnée aux conditions clima tiques. S’il fait chaud et sec, le desséchement est rapide. S’il pleut, les graines se réhumidifient et le délai augmente. 30 ans de progrès génétique Le tournesol bénéficie d’une trentaine d’années de sélection variétale, ce qui lui permet de s’intégrer assez facilement quel que soit le système de pro duction, tant du point de vue rendement, teneur en huile que comportement face aux maladies et aux parasites. Depuis 2006, alors que les rendements au champ sont stables en tendance, ceux des essais variétaux de Terres Inovia montrent une progression de + 0,1 q/ha/an. Idem en ce qui concerne la teneur en huile, celle-ci a augmenté en tendance de près de 0,2 Bienpoint/an.quel’itinéraire cultural paraisse facile, atten tion de ne négliger aucune intervention pour valori ser au mieux le potentiel des variétés. Implantation, fertilisation, désherbage… tout est important ! C’est sans doute un des leviers de progrès majeur pour l’espèce, trop souvent considérée comme secon daire. Autre avantage : la répartition de la charge de STOCKADOBE

VRAI FAUXou VRAI

Dès le début de la guerre en Ukraine, l’entreprise a décidé de réorienter toute sa production d’huile de tournesol vers le marché alimentaire afin d’assurer la continuité d’approvisionnement des industriels, et notamment Lesieur.

➜ Le sol doit être suffisamment réchauffé pour favoriser la levée. Le tournesol apprécie les sols affinés, bien structurés, avec un lit de semence réchauffé. Attendre un réchauffement du sol suffisant est conseillé pour assurer une levée et un début de croissance rapides.

La recherche génétique sur le tournesol depuis trente ans a favorisé le rendement, la teneur en huile et la tolérance aux maladies et aux parasites. La plante est cultivable quel que soit le système de production. Autrement dit, il faut réduire là où le tournesol revient trop fréquemment (un an sur deux), pour intensifier là où il est encore peu présent. Sans compter que l’introduction d’une culture d’été dans la rotation améliore le potentiel économique des cultures d’hiver. Cependant, l’argument majeur reste sans conteste la gestion de la flore adventice ! Le producteur doit tenir compte de trois éléments avant de se lancer : le réchauffement de la terre (envi ron 8 °C à 5 cm de profondeur), le choix variétal et la date de semis (estimation de la période de récolte ➜ La guerre en Ukraine bouleverse le marché mondial des huiles végétales. Tous les marchés des oléagineux font face à une hausse vertigineuse de leurs cours. L’huile de soja a augmenté de 16,5 % depuis le début du mois d’avril sur le marché américain. Le colza dépasse les 1 000 € la tonne, un record historique.

➜ La culture du tournesol nécessite beaucoup d’eau. La plante répond bien à une irrigation modérée en quantité, surtout si sa croissance végétative est limitée avant la floraison. L’eau d’irrigation est particulièrement bien valorisée entre le tout début de floraison et la fin du remplissage des graines, lorsque la réserve en eau du sol est en phase d’épuisement. Il faut souvent moins de 100 mm d’irrigation.

➜ Saipol a réorienté le tournesol destiné aux biocarburants vers la filière alimentaire.

VRAIVRAIFAUX

BULLETIN D’ABONNEMENT à nous retourner, accompagné de votre règlement à : La Pomme de terre française LIBRE RÉPONSE 52769 - 75482 PARIS CEDEX 10 travail. Le calendrier d’intervention est complémen taire de celui des cultures d’hiver, ce qui simplifie l’or ganisation et la répartition du travail durant l’année. Celui-ci se concentre sur quelques périodes, avec un nombre de passages limité. Au total, sept à huit inter ventions sont nécessaires, de la préparation du sol à la récolte. Question équipement, nul besoin de maté riel particulier excepté la barre de coupe. Le cultiva teur doit soit adapter des plateaux sur la coupe à céréales, soit investir dans un cueilleur spécifique. Au semis, l’utilisation d’un semoir monograine est tout de même recommandée. Il améliore la qualité du travail, et donc la levée. Avec une meilleure gestion de la densité, le peuplement se retrouve optimisé. Une tête de rotation intéressante Agronomiquement, les techniciens s’accordent à dire que le tournesol constitue une bonne tête de rotation et un précédent intéressant pour du blé. Son cycle végétatif étant court, il occupe peu de temps le sol. La longue interculture permet de décompacter dans des conditions optimales. Avec un enracinement correct, le système

Une revue du groupe

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GERINGHOFF

JUILLET-AOÛT 2022 / Le Magazine / 29 à L’un des seuls équipements nécessaires à la culture du tournesol est le cueilleur ou l’équipement de la coupe à céréales avec des plateaux. Attention de ne négliger aucune intervention afin de valoriser au mieux le potentiel des variétés Faites-vous accompagner par le magazine de la filière pourDÉVELOPPER votre activité ! POG:graphiqueCréation À partir de 54seulement€/an! ABONNEZ-VOUS SANS PLUS ATTENDRE ! L’actualité de la filière de la production à la transformation. L’enquête de la rédaction sur un sujet majeur pour votre activité. Les sujets techniques pour vous faire gagner en productivité. Un cahier dédié au plant pour mieux maîtriser ce secteur. TOUS LES 2 MOIS, retrouvez : Abonnement sur Internet avec paiement sécurisé www.boutique-cip.com Je souhaite recevoir une facture Je joins mon règlement par chèque OUI, je m’abonne à La Pomme de terre française 1 an / 6 n° pour 54 € (étranger : 64 €) 2 ans / 12 n° pour 94 € (étranger : 114 €) Offre valable jusqu’au 30/06/2023 pour tout nouvel abonnement. Conformément à la loi informatique et libertés du 6/01/1978 modifiée, vous pouvez exercer votre droit d’accès aux données vous concernant et les faire rectifier ou supprimer, en nous contactant par mail : abo@cipmedias.com. Notre politique de confidentialité des données est accessible sur simple demande. A-PDT/2022-2023

PEUT-ON ÉVITER UNE NOUVELLE PÉNURIE D’HUILE DE TOURNESOL ?

Avec 1,7 million de tonnes collectées, la France se place dans le peloton de tête des pays producteurs de tournesol en Union européenne. 120 000 t d’huile de tournesol sont pourtant importées, en provenance d’Ukraine (le premier producteur et exportateur mondial). Les graines importées sont destinées aux huiles de marque distributeur, à la restauration hors foyer et aux industriels agroalimentaires. 750 000 t sont produites en France et pourraient suffire à alimenter le marché. Dès le déclenchement de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, la filière a basculé la fraction d’huile utilisée dans la fabrication de biocarburants vers l’alimentation pour ne pas générer davantage de tension sur le marché. Entre perspective de prix rémunérateurs et nécessité stratégique de combler les lacunes en termes de souveraineté alimentaire, la filière a dopé sa production. Pour 2023, l’objectif est d’atteindre 900 000 ha, une hausse de 30 % par rapport à 2021. Les 120 000 producteurs recensés répondent présents, motivés par les cours actuels ayant fait « fois deux » en un an. La tonne de tournesol s’échange autour de 850 €. À souligner aussi : l’intérêt agronomique que représente la culture, peu gourmande en engrais et en eau. Enfin, question trituration, le groupe Avril, propriétaire de la marque Lesieur, souhaite augmenter sa capacité industrielle de 700 000 à 1,1 million de tonnes (+ 30 %).

La phase de sensibilité s’échelonne du semis à la première paire de feuilles pour les corvidés, et de la levée à la première paire de feuilles pour les pigeons. Une levée rapide et dynamique limite la période de sensibilité aux ravageurs.

STOCKADOBE racinaire de la plante contribue aussi à améliorer la structure du sol. Par ailleurs, en comparaison aux autres cultures d’été, le tournesol ne laisse pas une quantité importante de déchets. En outre, argument sup plémentaire en sa faveur, les conditions sèches à la récolte préservent le sol du tassement. Que l’agriculteur soit en conventionnel, en bio ou en semis direct, la culture suivante bénéficie de conditions de semis idéales. Et ce n’est pas tout ! Son rôle est important dans la gestion des adven tices et il casse le cycle des maladies des céréales telles que la fusariose ou le piétin. En moyenne, le bénéfice du précédent tournesol est palpable : on observe + 15 % de rendement sur une parcelle de blé. Limiter les dégâts d’oiseaux Les parcelles à proximité de colonies de corbeaux freux ou celles situées en zone périurbaine, habitat privilégié des pigeons ramiers, se révèlent plus à même de rencontrer les dépré dateurs. Afin de limiter le risque, mieux vaut éviter les parcelles trop exposées. Autre stratégie envisageable : se coordonner avec les semis voisins (et donc se concerter en amont) pour maximiser la surface de tournesol consommable au même moment, de manière à diluer les populations d’oiseaux et leurs impacts sur une surface plus importante. De fait, cela diminue l’ampleur des dégâts sur l’ensemble du bassin de production. ■

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STOCKADOBE

MÉTHANISATION

Certains agriculteurs se diversifient grâce à la production de méthane par fermentation de biodéchets. Prudence : un tel projet suppose de bien dimensionner son outil et de sécuriser les approvisionnements. L’investissement s’élève souvent à plusieurs millions d’euros !

Par OLIVIER JOLY redaction@terre-net-media.frPARTAGE D'EXPÉRIENCE Énergies renouvelables 32 / Le Magazine / JUILLET-AOÛT 2022

Se diversifier en produisant du gaz

« JUILLET-AOÛT 2022 / Le Magazine / 33 I

Quatre années de démarches

JOLYOLIVIERPHOTOS

Monter son projet de méthanisation demande environ quatre années de démarches. « La première étape consiste à bétonner le gisement », indique Christophe Beaujouan. L’alimentation du dispo sitif en matière de production agricole peut être complétée grâce aux biodéchets issus de collectivités locales, d’industries agroali mentaires, de paysagistes… À noter « qu’un tiers du contenu de nos poubelles est composé de matières organiques partant à l’incinération. Prochainement, les collectivités locales auront l’obligation de trier la part fermentescible des déchets, une source potentielle supplémentaire », ajoute le conseiller. De là, l’exploitant doit constituer sa structure juridique. En pratique, il convient de transformer l’association en société. « Cela crédibilise le projet », commente le référent de la chambre d’agriculture. Ques tion : les porteurs de celui-ci sont-ils exclusivement des agriculteurs ou bien des partenaires extérieurs peuvent-ils s’associer à eux ? Réponse : parfois, les collectivités locales occupent un siège dans les instances qui sont mises en place. La troisième étape concerne l’étude de faisabilité. Collectivement, le montant de l’investissement varie entre 3 et 6 M€. Pour emprun ter de l’argent, autant dire que le prix de rachat du gaz garanti pen dant quinze ans rassure les organismes financiers. Reste ensuite à finaliser le dossier administratif (étude d’impact, risque d’explo sion, permis de construire et plan d’épandage). L’administration publique met parfois entre six mois et un an pour répondre, sur tout si une enquête publique est nécessaire. « Installer une unité de méthanisation risque de faire oublier le monde agricole au profit de l’industrie », explique notre interlocuteur. Enfin, la construction de l’installation prend six mois.

Biogaz Beauce : un outil sur mesure L’unité Biogaz Beauce, implantée à Varize (Eure-et-Loir), a été mise en service en 2021 à l’initiative de deux céréaliers, Rémi Baudrin et Adrien Guyard. Coût de l’installation : 5 M€ ! Le gisement de matière organique dont bénéficient les producteurs compte 11 000 t de « Installer un méthaniseur à l’échelle d’une seule exploitation est quasi-mission impossible, tant l’investissement est important » CHRISTOPHE BEAUJOUAN, conseiller énergie à la chambre d’agriculture du Loir-et-Cher à

CRÉDIT

ne pas y implanter des intercultures servant à capter les nitrates et répondant en outre à la réglementation ? « En clair, les Cipan évo luent en Cive. Dans ce cas, fertiliser devient possible, car cela permet d’exporter entre 6 et 10 t de matière sèche par hectare, sous forme d’en silage de céréales immatures telles que du seigle en vert. Cela ne bou leverse pas l’assolement initial », conclut l’ingénieur agronome. Et de poursuivre : « Les Cive d’hiver sont compatibles avec les pratiques agroécologiques, puisqu’elles laissent le sol couvert en permanence. » Avoine et triticale constituent deux possibilités parmi d’autres.

nstaller un méthaniseur à l’échelle d’une seule exploitation est quasi-mission impossible, tant l’investissement est impor tant », déclare Christophe Beaujouan, conseiller énergie à la chambre d’agriculture du Loir-et-Cher. Dans un système en injection directe, le seuil de rentabilité est de l’ordre de 80 m3/h de gaz. Pour alimenter le digesteur, il faut disposer de 25 000 t de fumier, ou 8 000 t de cultures intermédiaires à vocation énergétique (Cive). Le technicien souligne que « la méthanisation est souvent une aven ture collective. Par exemple, en regroupant 10 exploitations de 150 ha. » Dans le cadre d’un assolement blé-maïs-orge-colza, le maïs est implanté en avril et récolté en octobre. Entre la fin des moissons et les semis de maïs, le sol reste nu pendant neuf mois. Donc pourquoi La matière organique ingérée demande 120 jours pour être décomposée par le digesteur et le post-digesteur.

PARTAGE D’EXPÉRIENCE Énergies renouvelables 34 / Le Magazine / JUILLET-AOÛT 2022

BIORET MÉTHA

L’unité injecte 125 Nm3/h de gaz dans le réseau exploité par GRDF ; il sera consommé localement, le produit étant racheté par Engie au prix contractualisé pour quinze ans. « Avec les producteurs de légumes et de pommes de terre, nous travaillons ensemble depuis longtemps : le facteur humain n’est pas un problème », témoignent les intéressés. Pendant plusieurs années, ils ont rencontré beaucoup d’acteurs de la filière : agriculteursinjecteurs, constructeurs… Un ROI de huit ans Le projet nécessitait une déclaration simple, ce qui a facilité les démarches administratives. Le retour sur investissement est estimé à huit ans ! « Nous maîtrisons les charges (approvisionnements, maintenance et électricité) grâce à des panneaux photovoltaïques installés sur le toit du hangar. 140 kW sont auto-consommés par la ferme, précisent nos interlocuteurs. L’outil est installé de façon à ne pas gêner le voisinage, ce qui a facilité l’acceptation du projet. » Autre intérêt : les paysans, qui exploitent 480 ha, sont autonomes vis-à-vis des approvisionnements en engrais. « La couverture hivernale des sols apporte aussi un bénéfice agronomique, expliquent-ils. Le méthaniseur a donc été conçu en fonction de la taille de nos exploitations. » Le projet participatif Bioret Métha À Nort-sur-Erdre (Loire-Atlantique), Bioret Métha injecte du gaz dans le réseau depuis le 26 avril dernier. Bruno Bioret, président de la SAS et agriculteur, déclare : « Le syndicat d’eau demandait de supprimer les traitements de synthèse et le labour à proximité des points de captage, et l’implantation de cultures pérennes pour éviter le lessivage. J’espère que la méthanisation compensera l’impact économique du changement d’assolement. » Jusqu’en 2020, Bruno exploitait 240 ha en grandes cultures (blé, orge, colza et maïs)

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Le biogaz traverse l’épurateur, dont le rôle est de supprimer le dioxyde de carbone, la vapeur d’eau et l’hydrogène sulfuré qu’il contient. Pour répondre à la norme, la teneur en méthane doit être supérieure à 97 %, condition indispensable pour être injecté dans le réseau. Après avoir été épuré, le gaz est analysé. S’il répond à la norme, il est odorisé grâce à du tétrahydrothiophène (THT) à l’odeur soufrée nauséabonde avant d’intégrer le circuit GRDF.

L’objectif de l’importante pompe est de transférer la matière d’une cuve à l’autre. Chaque jour, entre 25 et 32 t de nourriture ravitaillent l’incorporateur. La matière est stockée dans des silos sous bâche hors d’air pour une conservation optimale.

La SAS Bioret Métha compte 23 associés. Sa capacité d’injection est de 150 Nm3/h. 11 000 t d’approvisionnement sont nécessaires chaque année, dont 65 % de Cive d’hiver (seigle) et 25 % de Cive d’été (10 % de sorgho et 15 % de mélange seigle de printemps et tournesol). Le reste est constitué de silphie, une culture pérenne ne demandant ni labour ni traitement phytosanitaire. Pour épandre son digestat, l’exploitation bénéficie de 480 ha. matière par an. Celui-ci comprend 4 000 t de Cive d’hiver (triticale et orge), 3 000 t de Cive d’été (maïs et sorgho) et 2 000 t de pulpe de betterave. Sans oublier les radicelles en provenance des silos Axéréal, des rebuts de stocks d’oignons et de pommes de terre ainsi que des résidus agroalimentaires.

JOLYOLIVIERPHOTOS à

Cela faisait longtemps que nous avions demandé à Bernard Gibert de nous offrir un tour du monde des plus beaux tracteurs anciens (en réalité, nous l’avons souvent supplié de le faire) : nous voulions qu’il nous présente ses modèles préférés, ceux qui l’ont fait rêver quand il était enfant et qu’il aidait déjà ses parents à la ferme puis lorsqu’il est devenu agriculteur à son tour. UN TOUR DU MONDE DES PLUS BEAUX TRACTEURS ANCIENS Bernard Gibert I Les éditions France Agricole présentent I Tome 1 2022 - 278 pages 21 x 29,7 cm - 35,00 ¤ Réf. : 923027 Tome 2 2022 - 328 pages 21 x 29,7 cm - 35,00 ¤ Réf. : 923028 BON DE COMMANDE 01 40 22 79 85 (lundi au vendredi : 9h à 17h) Éditions France Agricole 8 cité Paradis 75010 PARIS Site internet (paiement 100% sécurisé) Retrouvez et commandez tous nos articles sur www.editions-france-agricole.fr Photos et couleurs non contractuelles. Dans la limite des stocks disponibles. Les renseignements demandés ici sont nécessaires au traitement de votre commande, et réservés aux services concernés du Groupe France Agricole. Conformément à la loi Informatique et Libertés du 6/01/1978 modifiée, vous pouvez exercer votre droit d’accès aux données vous concernant et les faire rectifier ou supprimer, en nous contactant par mail : abos@gfa.fr Notre politique de confidentialité des données est accessible sur notre site. Pour toute question concernant votre commande, nos conseillères sont à votre écoute du lundi au vendredi de 9h à 17h au 01 40 22 79 85. Les délais de livraison sont compris entre 3 à 7 jours ouvrés à compter de la date d’enregistrement de la commande, sous réserve de disponibilité des produits. En cas de rupture de stock, nous pourrons être amenés à scinder la commande, en effectuant une livraison des produits disponibles immédiatement, et le solde, dès disponibilité du reste de la commande. Avec votre commande, vous recevrez une facture acquittée. Les Editions France Agricole sont une marque du : Groupe France Agricole - 8 Cité Paradis 75493 Paris cedex 10 - S.A.S au capital de 10 479 460 € - B 479 989 188 RCS Paris - Conception : Pole Graphique GFA AIN22 MIEUX VOUS CONNAÎTRE SAU de l’exploitation prod. animale mères bovins lait bovins viande prod. végétale ha autre activité (précisez) Inscrivez votre n° d’abonné CodeAdresseGAECPrénomNom/sociétépostal Commune Tél. E-mail (Indiquez B.P. et cedex, s’il y a lieu) www.editions-france-agricole.fr Désignation Référence unitairePrix Qté Total Inoubliables tracteurs du mondeTome 1 de Agrip à Lanz 923027 35,00 € Inoubliables tracteurs du mondeTome 2 de Man à Zettelmeyer 923028 35,00 € Frais d’expédition 5,90 € PAIEMENT OBLIGATOIRE À LA COMMANDE TOTAL GÉNÉRAL Je vous règle un montant total de € TTC par : Chèque à l’ordre des Éditions France Agricole Longtemps, il a refusé parce que choisir, c’était renoncer à des modèles auxquels il tenait aussi. Un matin, il nous a appelé : « Ok, je vais vous le faire. Mais j’ai besoin de deux volumes. Sinon, je n’aurai jamais assez de place. » Voilà, vous tenez entre les mains les deux tomes qui présente les modèles de tracteurs des marques de A à L et dans le tome 2 ceux des marques de M à Z. Nous rêvions depuis longtemps de publier cela pour vous. Nous espérons de tout cœur que vous les aimerez autant que ce que nous avons aimé imaginer et réaliser (enfin !) ces deux ouvrages.

Située en Investissement80etMoratin,d’éleveurs.àmiseMéthanergieSaône-et-Loire,Cielaétéenserviceen2019l’initiatived’unedizaineJean-LouissonfrèreJean-PaulsonneveuLoïcpossèdent%despartsdelasociété.total:6M€, dont 28 % de subventions, pour une capacité de production de 200 Nm3/h. 30 000 t de déchets fermentescibles sont ingérées chaque année par l’installation, provenant pour 80 % de fumier et de lisier, 12 % de Cive d’hiver (céréales immatures – orge, seigle et triticale –, pois et vesce), 4 % de déchets de céréales et 4 % de déchets agroalimentaires. Les agriculteurs disposent de 1 400 ha pour épandre le digestat. Selon Jean-Louis Moratin, « l’outil est rentable et le ROI est de huit ans. Ce qui n’est pas négligeable. À souligner aussi que la consommation d’engrais chimiques a chuté de 70 % ! Question nuisances, le digestat ne génère aucune odeur. Seul bémol, il faut s’équiper en conséquence pour l’épandre au champ. » Et de poursuivre : « Désormais, nous sommes des agriculteurs ayant en parallèle une activité industrielle. Il faut cependant rester sensé et ne pas ensiler des cultures à 85 km. La question du bilan carbone doit prépondérer. Je pense que la méthanisation et le revenu qu’elle permet de dégager doivent rester dans les exploitations agricoles, et ne pas partir aux mains de groupes financiers ! » Méthanergie Ciel a été le premier méthaniseur bourguignon installé en injection directe. Son financement fut complexe à monter, mais les porteurs du projet avaient déjà fait leurs preuves dans le photovoltaïque. Ce qui a rassuré le partenaire. « En 2021, le prix de rachat du gaz vert a diminué, indique Jean-Louis Moratin. En revanche, le coût de la construction a augmenté ! Sans oublier que les normes de sécurité environnementale sont de plus en plus draconiennes alors que par ailleurs, les subventions accordées diminuent. L’avenir de la filière paraît incertain en l’état. Les unités en cours de construction ont contractualisé leur tarif de rachat en amont, mais pour les suivantes… » et 120 ha de légumes. Depuis, les premières ont été réduites à 160 ha au profit des seconds. Des apports de 500 à 300 000 € « Les banques ont demandé un apport de 20 % du montant total, soit plus de 6 M€. Notre apport n’étant pas suffisant, j’ai lancé une campagne de financement participatif. Une vingtaine de particuliers ont donc mis entre 500 et 300 000 € chacun ! C’est une aventure humaine. Ceux qui nous soutiennent deviennent acteurs du projet, d’autant que le gaz produit est consommé localement. Le droit à l’erreur n’existe pas à partir du moment où l’on embarque des gens avec nous ! » relate le producteur. Et de continuer : « Les énergies alternatives répondent à un double enjeu : l’indépendance énergétique et la fin des énergies fossile ! » Du digestat utilisable en agriculture biologique L’agriculteur nortais couvre 80 % des besoins de sa ferme sur le plan de l’alimentation. Des collègues lui fournissent le reste. « En l’absence de déchets industriels, le digestat peut être utilisé en agriculture biologique », souligne-t-il. Et pour rendre la pareille à ses voisins, Bruno Bioret épand du digestat sur leurs parcelles. « Nous rendons ce que nous recevons », précise-t-il. À long terme, l’idée est de pouvoir rembourser les associés de la structure, d’aller plus loin en installant des panneaux photovoltaïques sur les silos de stockage et, pourquoi pas, de liquéfier du CO2. L’objectif serait de le vendre à des maraî chers nantais, en clair, de développer une économie circulaire. « Mon exploitation est certifiée HVE [Haute valeur environnementale] et je réfléchis à la convertir en biologique si le modèle économique est viable », conclut Bruno Bioret. ■ « L’outil est installé de façon à ne pas gêner le voisinage, ce qui a facilité l’acceptation du projet » RÉMI BAUDRIN et ADRIEN GUYARD, céréaliers en Eure-et-Loir

MÉTHANERGIE CIEL, UN OUTIL RENTABLE

La silphie est une culture ne demandant pas de travail du sol ni d’applications de produits phytosanitaires. Elle est ensilée et alimente ensuite le digesteur. Les déchets de céréales sont utilisés pour produire du méthane à hauteur de 4 % de la ration des installations Méthanergie Ciel.

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PARTAGE D’EXPÉRIENCE Énergies renouvelables 36 / Le Magazine / JUILLET-AOÛT 2022

Conception : Pole Graphique GFA AL 925022 MIEUX VOUS CONNAÎTRE SAU de l’exploitation prod. animale mères bovins lait bovins viande prod. végétale ha autre activité (précisez) Inscrivez votre n° d’abonné CodeAdresseGAECPrénomNom/sociétépostal Commune Tél. E-mail (Indiquez B.P. et cedex, s’il y a lieu) www.editions-france-agricole.fr Désignation Référence unitairePrix Qté Total Gestion du sol et machinisme2ème édition 925022 35,00 € Frais d’expédition 5,90 € PAIEMENT OBLIGATOIRE À LA COMMANDE TOTAL GÉNÉRAL Je vous règle un montant total de € TTC par : Chèque à l’ordre des Éditions France Agricole

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Dans

Le travail du sol pèse lourd dans les performances économiques des exploitations : les opérations, surtout celles de travail profond, sont coûteuses en énergie et en charges de mécanisation. Par ailleurs, le travail du sol impacte considérablement, à certaines périodes, l’organisation du travail. Enfin, il est un levier important pour mettre en œuvre de nouvelles manières de produire. Ainsi, les choix en matière de préparation des sols sont, dans une exploitation agricole, déterminants sur les plans économique, agronomique et environnemental. Dans une première partie, cet ouvrage présente le rôle du travail du sol pour relever les défis de la baisse des charges, de la réduction des impacts environnementaux, de la contribution à la diminution des émissions de 23 35,00 ¤

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jour, sont listées et décrites l’ensemble des machines agricoles en plus de trente types, permettant de répondre aux objectifs de gestion du sol de chaque exploitation. ation carbone. Réf. : 925022 BON DE COMMANDE 01 40 22 79 85 (lundi au vendredi : 9h à 17h) Éditions France Agricole 8 cité Paradis 75010 PARIS Site internet (paiement 100% sécurisé) Retrouvez et commandez tous nos articles sur www.editions-france-agricole.fr Photos

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Jean-Paul Daouze et Jean Roger-Estrade LES AUTEURS I Les éditions France Agricole présentent I

On y trouvera des repères intéressant les systèmes de culture nouveaux, aussi bien que les systèmes plus Ilconventionnels.présentelese du travail sol le fonctionnement des cultures, les états du milieu cultivé de références aux aspects climatiques et techniques, comme les besoins en puissance par exemple. une seconde partie mise à et couleurs non contractuelles. Dans la limite des stocks disponibles. Les renseignements demandés ici sont nécessaires au traitement de votre commande, et réservés aux services concernés du Groupe France Agricole. Conformément à la loi Informatique et Libertés du 6/01/1978 modifiée, vous pouvez exercer votre droit d’accès aux données vous concernant et les faire rectifier ou supprimer, en nous contactant par mail : abos@gfa.fr Notre politique de confidentialité des données est accessible sur notre site. Pour toute question concernant votre commande, nos conseillères sont à votre écoute du lundi au vendredi de 9h à 17h au 01 40 22 79 85. Les délais de livraison sont compris entre 3 à 7 jours ouvrés à compter de la date d’enregistrement de la commande, sous réserve de disponibilité des produits. En cas de rupture de stock, nous pourrons être amenés à scinder la commande, en effectuant une livraison des produits disponibles immédiatement, et le solde, dès disponibilité du reste de la commande. Avec votre commande, vous recevrez une facture acquittée. Les Editions France Agricole sont une marque cedex - au -

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Par ailleurs, si la distance entre l’antenne (sur le tracteur) et les pièces travaillantes (élé ments semeurs, lames de la bineuse) varie d’un chantier à l’autre, cela peut engendrer des décalages. Attention, également, aux dénivelés, « si le champ est en pente, le RTK peut se tromper, on peut avoir de l’écart », avertit Damien Legault, cultivateur bio à Vritz (Vallons-de-L’Erdre, Loire-Atlantique).

L a correction RTK (real time kinema tic) constitue le seul système GPS capable d’atteindre la précision cen timétrique et de mémoriser la posi tion de chaque passage. Il peut se montrer intéressant pour des travaux à la herse étrille ou à la houe rotative afin d’éviter les chevau chements, mais c’est surtout en binage qu’il est précieux. Principal avantage : son signal permet de travailler de jour comme de nuit. Le RTK apporte également de la souplesse. Avec un semoir six rangs, biner en six rangs s’avère normalement indispensable. L’équi pement RTK permet de s’affranchir de cette contrainte, travailler avec une bineuse quatre rangs même si le semis a été fait en six ou huit rangs devient possible. Les lignes de semis ayant été enregistrées, le système de guidage se recale automatiquement au moment du

Quel système de guidage de précision choisir ?

Les systèmes d’autoguidage par GPS RTK ou par caméra apportent à la fois confort de travail et précision, avec chacun leurs atouts et inconvénients. Les deux s’avèrent cependant très onéreux, et d’autres systèmes existent.

Des dispositifs de compensations existent : caméra ou second GPS sur la bineuse. Atten tion, aussi, de ne pas perdre le signal, car cela peut engendrer de mauvaises surprises.

HERVÉ MASSEROT, conseiller machinisme à la FRcuma de l’Ouest. Outre le guidage GPS RTK et les caméras, d’autres solutions existent pour le binage.

Généralement les boîtiers GPS calculent

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Par ANTOINE HUMEAU redaction@terre-net-media.fr 38 / Le Magazine / JUILLET-AOÛT 2022 PARTAGE D’EXPÉRIENCE Machinisme

binage. « Souvent, on s’aperçoit que les réglages ne sont pas bons, soit sur le semoir, soit sur la bineuse, témoigne Hervé Masserot, conseil ler machinisme à la Fédération régionale (FR) des cuma de l’Ouest. Cela peut aller jusqu’à 2 ou 3 cm d’erreur, et cela décale tout. » Disposer d’un RTK ne suffit pas si les réglages

DÉSHERBAGE MÉCANIQUE

n’ont pas été contrôlés au préalable. « Biner avec le même tracteur qu’au semis se révèle aussi préférable, la précision augmente », complète Stéphane Volant, expert nouvelles technologies à la FRcuma de l’Ouest.

STOCKADOBE

3. Godin frères a développé une interface capable de détecter les plantes grâce à un capteur. Installée entre le tracteur et l’outil, elle s’utilise facilement, mais n’est pas fiable à 100 %.

L’interface se place entre le tracteur et la bineuse. Deux cellules détectent les pieds de culture et actionnent au besoin le châs sis coulissant. La précision annoncée est de 2 cm. « C’est très simple d’utilisation, car il y a peu de réglages à faire, met en avant Armand Briand, technico-commercial chez Godin frères. On boulonne les photocellules avec la clé de 19, c’est tout. » Bémols : la culture doit être suffisamment développée – entre 5 à 10 cm –, et la tech nologie ne distingue pas les adventices. Question coût, il faut compter 11 300 € pour une interface adaptée aux bineuses de moins d’une tonne. Autre solution : le sys tème de détection de la distance par ultra sons. Il connaît les mêmes avantages, et les mêmes limites.

Les palpeurs sont souvent utilisés en com plément de la caméra pour intervenir dans les situations plus difficiles, lorsqu’on arrive au stade 8-10 feuilles du maïs, par exemple, ou quand le vent fait bouger le feuillage. Des tiges métalliques pilotent le vérin hydrau lique du double châssis dès qu’une pres sion est exercée par le pied de la plante. Le coût de l’installation avoisine 7 000 €, il se révèle donc bien moins élevé que celui des GPS RTK ou des caméras, mais le disposi tif trouve ses limites si le maïs n’est pas suf fisamment développé et rigide, entre autres.

Au-delà de tous ces équipements de pré cision, un élément, en particulier, est à ne pas sous-estimer : la disponibilité immé diate. « Je préfère que les gars aient leur ensemble prêt à démarrer, un tracteur pour la saison avec la bineuse attelée et bien réglée, plutôt que de tout miser sur leur terminal GPS, indique le conseiller machinisme à la FRcuma de l’Ouest. Quand on n’est pas habi tué au boîtier, on peut vite faire des erreurs. » ■

La société Godin frères, à La Pommeraye (Mauges-sur-Loire, Maine-et-Loire), a développé le dispositif Précizo de guidage de précision avec cellules photoélectriques.

JUILLET-AOÛT 2022 / Le Magazine / 39 1 2 3

MÉDIATERRE-NETGODINFRÈRES

1. Principal avantage du guidage au GPS RTK par rapport aux autres méthodes : il permet de travailler de jour comme de nuit.

2. La caméra, équipement très onéreux, permet de désherber jusqu’au stade 8-10 feuilles. Elle n’aime pas les ombres, mais avec le développement de l’intelligence artificielle, ses défauts s’estompent progressivement.

Les cellules photoélectriques et les ultrasons : simple mais moins précis Différents systèmes de détection par cap teurs (cellules photoélectriques) existent.

La bineuse frontale : rustique, mais pratique La bineuse frontale facilite le guidage, « c’est une option intéressante qui ne coûte pas cher et offre davantage de confort à l’opérateur », glisse Hervé Masserot. C’est le choix qu’a fait Damien Legault, cultiva teur bio en Loire-Atlantique. Il dispose en revanche d’un GPS RTK pour semer. Le gui dage se fait par la direction du tracteur, d’où le gain en précision, mais qui exige beau coup d’attention du chauffeur.

La caméra est l’outil de guidage le plus coûteux, entre 15 000 et 25 000 €

STEKETEE pour garder la ligne, à condition que la perte du signal ne dure pas trop longtemps. Enfin, le coût du matériel suppose de bien raisonner l’investissement : minimum 10 000 € côté tracteur et entre 5 000 et 10 000 € côté outils. Sans oublier le coût de l’abonnement, de plusieurs centaines d’eu ros par an. En clair, pour Hervé Masserot, « si c’est juste une aide à la conduite en maïs, cela ne présente aucun intérêt ». La caméra : fiable mais chère La caméra constitue l’outil de guidage le plus coûteux, entre 15 000 et 25 000 €. « Au final, l’équipement double le prix de la bineuse », résume Hervé Masserot. Il est utile essen tiellement pour les grandes exploitations, vu les surfaces à biner en un temps restreint. La bineuse bénéficie d’un double châssis et la caméra est installée sur la partie fixe. Les images guident les mouvements gauchedroite de la zone mobile de manière à suivre le rang. « L’aide à la conduite est intéressante et rassure le conducteur », remarque l’expert. La caméra est notamment précieuse aux stades précoces de développement cultural : elle offre précision et débit de chantier élevé. À souligner qu’elle n’aime pas les ombres et qu’à partir du stade 8-10 feuilles, elle ne fonc tionne plus. De même, en cas de reflets pro noncés du soleil sur sols secs, la luminosité sature la caméra et l’empêche d’identifier les nuances. Un éclairage d’appoint, souvent à leds, est généralement installé sur la bineuse pour garantir la constance de la lumière. Aujourd’hui, beaucoup de caméras dis tinguent les couleurs ; certaines permettent d’identifier les adventices ! L’évolution technologique est très rapide grâce à l’in telligence artificielle qui agit tant sur la résolution que le traitement des données. Les défauts sont donc progressivement cor rigés. C’est ainsi que le mode 3D, qui a fait son apparition, peut se révéler utile lorsque le sol est jonché d’adventices.

Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr 40 / Le Magazine / JUILLET-AOÛT 2022 BRÈVES DES CHAMPS Online Début juillet, la récolte a débuté partout dans l’Hexagone Un peu en avance, avec d’importantes hétérogénéités… qu’importe, la moisson a bel et bien démarré dans de bonnes conditions cette année. Le beau temps était de mise, et la qualité des grains et de la paille semble pour l’heure préservée. Sur Facebook, les agriculteurs exposent leurs photos de machines toutes plus grosses les unes que les autres. Une récolte 2022 vite pliée ! LA REVUE DES RÉSEAUX

Par la redaction@terre-net-media.frrédaction JUILLET-AOÛT 2022 / Le Magazine / 41 BRÈVES DES CHAMPS Vu sur le Web

BAILLETTHIERRY

➜ À VOIR SUR YOUTUBE Les 10 ans du groupe Dephy grandes cultures de l’Yonne Le groupe Dephy de l’Yonne compte 13 exploitations (grandes cultures et polyculture-élevage), soit plus de 2 500 ha. Après dix ans de travail sur la diminution du recours aux produits phytosanitaires, les agriculteurs engagés font le point et donnent les perspectives pour les années à venir. En moyenne, ils ont réduit l’indice de fréquence de traitement (IFT) de 46 % pour le groupe. En ôtant les conversions à l’agriculture biologique, cette diminution est de 37 %. Voir la vidéo en réalité augmentée. ➜ À VOIR SUR YOUTUBE Un air de Provence dans les champs beaucerons Clarisse a introduit une nouvelle culture sur l’exploitation familiale, à côté du blé tendre, du blé dur, du maïs grain, de l’orge, des pommes de terre et des betteraves sucrières : le lavandin. L’agricultrice cherchait à se diversifier et a répondu à l’appel de sa coopérative. Il y a deux ans, la Scael a lancé son projet de distillerie de lavandin à Orgères-enBeauce. La coop souhaitait proposer aux adhérents une culture à haute valeur ajoutée, via la production d’huile destinée à l’industrie cosmétique. En savoir plus grâce à la réalité augmentée. ➜ À VOIR SUR YOUTUBE Du champ de pommes de terre à la bouteille de vodka Paul-Henri Leluc fait pousser des pommes de terre vendues en France et en Espagne principalement pour faire des frites et de la purée. Mais ce ne sont pas les seuls débouchés du tubercule… Avec son épouse, Paul-Henri fabrique de la vodka, de l’eau-de-vie et du gin ! L’agriculteur est passionné de spiritueux depuis longtemps, mais il ne pensait pas en produire en pleine Beauce ! Lors d’un séjour en Finlande, il a eu le déclic après avoir visité une distillerie. Avec l’envie de bien faire, le couple s’est lancé dans le projet. Découvrir l’exploitation en réalité augmentée.

BAILLETTHIERRY

CONÇU ET FABRIQUÉ EN YONNEDEPHY

Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr 42 / Le Magazine / JUILLET-AOÛT 2022

GRIMME MÉDIATERRE-NET ROUSSEAU

SALONS DE RENTRÉE

Après la pulvérisation, c’est désormais la fertilisation qui bénéficie de davantage de précision. Kverneland a développé une solution déposant une gerbe d’engrais sous chaque graine. C’est 25 % d’économie sur la quantité épandue, et ce sans nuire au potentiel de rendement de la culture. Tout cela à 15 km/h en conditions de semis de maïs. Amazone : le Smart Sprayer combine trois technologies Fin juin, Amazone a dévoilé son pulvérisateur Smart Sprayer à Auneau, en Eure-et-Loir. Grâce à une collaboration avec BASF et Bosch, l’appareil combine trois technologies dont l’objectif est de traiter de manière ultra-localisée.

À l’approche du Sima, les constructeurs commencent à dévoiler leurs innovations. Même en période de crise mondiale – qui, certes, retarde les livraisons de machines chez certains –, la technologie progresse pour faire face aux enjeux et pallier le manque de main-d’œuvre en agriculture en augmentant toujours plus la productivité des engins.

Grimme : une 3e génération en 2023 pour la Varitron 470 La troisième génération de l’automotrice Grimme Varitron 470 fait l’objet d’une grosse mise à jour. Il ne s’agit pas d’un simple relooking, mais d’une série d’évolutions en vue d’augmenter la polyvalence de l’arracheuse de pommes de terre, rehausser le confort et la sécurité de l’opérateur, et améliorer le débit de chantier.

BRÈVES DES CHAMPS En photos

Kverneland : 25 % d’engrais économisé grâce à Pudama

MÉDIATERRE-NET

The show must go on!

Rousseau : une gamme d’épareuses électriques plus complète Rousseau fait un pas de plus en matière de transition énergétique en complétant sa gamme d‘épareuses électriques grâce à l’EThenor 615 SPA. D’après le constructeur, la consommation moyenne de carburant diminue de 35 %. Gage d’engagement supplémentaire : la marque contribue au fonds Plantons pour l'avenir à chaque unité vendue.

JUILLET-AOÛT 2022 / Le Magazine / 43

FERGUSONMASSEY HORSCH FERGUSONMASSEY VALTRA

Valtra : un nouveau Q Drôle de nom pour la gamme de tracteurs finlandais intégrant le catalogue entre les séries T et S. La série Q compte cinq modèles de 230 à 305 ch de puissance, recevant un 6-cylindres Agco Power de 7,4 L de cylindrée. Couple maximal délivré entre 1 000 et 1 500 tr/min, transmission à variation continue Agco CVT, 9,2 t de poids à vide et 16 t de PTAC, cabine et essieu avant suspendus… en clair, le petit dernier s’adresse davantage aux utilisations intensives. Notons aussi la technologie Valtra, intégralement cessible via ce modèle. Disponibilité annoncée : octobre 2022.

Massey Ferguson : où est donc passé le volant de la MF Ideal ? Massey Ferguson a carrément supprimé colonne de direction et volant sur ses moissonneuses-batteuses Ideal des séries 7, 8 et 9 TrakRide. Les machines se conduisent grâce à un joystick installé à gauche du siège. La technologie IdealDrive augmente la productivité de 6 % et réduit la fatigue de 65 %.

Horsch : le dernier Maestro donne le tempo

Massey Ferguson : une série S en édition limitée pour les 175 ans Les tracteurs de la série S de Massey Ferguson seront disponibles en quantité limitée à l’occasion du 175e anniversaire du constructeur qui, comme avec ses précédents modèles emblématiques, mise sur le succès de ces engins et espère qu’ils seront prisés des collectionneurs. Tous les modèles de forte puissance de la gamme S sont accessibles en Europe et au Moyen-Orient. La finition « Exclusive » sera de série, avec le capot et les ailes de couleur rouge, et les capots latéraux amovibles revêtus du gris du célèbre « Petit Gris » TE20. Le look exclusif embarquera aussi le logo « 175 Limited Edition » en chromé métallique 3D.

Les semoirs monograines Maestro RV et RX peuvent bénéficier d’une trémie additionnelle baptisée MiniDrill. Sa capacité de 400 L est taillée pour l’incorporation de microgranulés et devrait permettre d’incorporer aussi de l’engrais. Afin de bien doser le produit, des rotors spécifiques sont disponibles (en option) pour les microgranulés. La tête de répartition associée gère également le dépôt du produit directement dans la ligne de semis. Pour un engrais starter ou un insecticide, la proximité de la graine est un argument essentiel.

Rebelle : « Dans les ETA, il y a de tout […]. Le souci : elles sont de moins en moins nom breuses et les pro ont six mois de travail d’avance ! Par contre, le prix du maté riel agricole n’est pas justifié. Un Valtra de 6 ans, par exemple, paie un Kubota neuf de puissance égale et garanti cinq ans. Mais ce n’est qu’un Kubota… » Momo : « […] un tracteur c’est 150 000 balles, une batteuse ou ensileuse 350 000, etc. Beaucoup d’exploitants ont recours aux ETA faute de moyens pour s’équiper ou parce qu’ils ne trouvent pas de machine dont la taille et le prix correspondent à leur exploitation. Les ETA touchent 40 % d’aide à l’investissement et nous, rien. Les gammes moyennes ont disparu, ou sont réservées à l’exportation [..] » Nico : « [...] on peut trouver des tracteurs, des moiss-batt, des outils de travail du sol de milieu de gamme. Les marchands [...] et les centres de gestion bourrent le crâne des exploitants en leur disant d’investir pour ne pas payer d’impôts. [...] » ■ D’après une enquête Datagri menée pour la Fédération nationale entrepreneurs des territoires, près de sept agriculteurs sur dix comptent avoir davantage recours aux ETA (voir page ci-contre). Certains lecteurs de Terrenet semblent, eux, plutôt réticents, en particulier pour la moisson. D’autres craignent que les exploitants deviennent « hors sol ». Mais vu le prix exorbitant du matériel agricole, le partager se révèle de plus en plus indispensable… « [...] un tracteur c'est 150 000 balles, une batteuse ou ensileuse 350 000, etc. Beaucoup d'exploitants ont recours aux ETA faute de moyens pour s'équiper ou parce qu'ils ne trouvent pas de machine dont la taille et le prix correspondent à leur exploitation. » MOMO

No : « Un paysan doit faire son travail luimême, à part pour les chantiers vraiment spécifiques. Certains devraient chan ger de calculatrice. L'ETA revient plus cher. Elles achètent du matériel surdi mensionné pour épater la galerie, ce n’est pas rentable. »

Par CÉLINE CLÉMENT ceclement@terre-net-media.fr 44 / Le Magazine / JUILLET-AOÛT 2022 BRÈVES DES CHAMPS Paroles de lecteurs Et vous, auxsous-traitervoulez-vousdavantageETA?

Agrifatigue : « À voir le retard que les ETA prennent dans les travaux, il faut bien réfléchir. Et accepter qu’avec une moisson très très compliquée comme l’an dernier, elles arrivent trop tard la plupart du temps. En plus, elles ont aussi souvent des (grandes) exploitations qu’elles font passer en premier. […] » DaSa : « Totalement d’accord ! On va bientôt voir que ça, des agriculteurs qui travaillent à l’extérieur et cultivent leurs terres à façon. C’est triste... Le métier d’agri culteur est avant tout une passion. »

Grochat : « […] j’ai une moissonneuse cabriolet qui sert à faire des échantillons, le pre mier tour et les fourrières en attendant que la grosse machine arrive. Si elle tarde trop et que la météo est incertaine, je moissonne tout avec la mienne. »

Très drôle : « Si votre passion est de conduire un tracteur, vous êtes chauffeur d’engins agricoles, pas agriculteur ! Un agricul teur gère une entreprise pour qu’elle soit rentable. Et la rentabilité s'articule autour des ventes, des achats et de la performance agronomique. […] » Bibi : « Le mieux est de réunir le savoir-faire sur le terrain et une gestion comptable minu tieuse. L'un sans l'autre donne souvent des résultats moyens. Un comptable n'a jamais fait un bon agri et un chauffeur acharné non plus. Donc, selon moi, le recours aux ETA reste un non-sens. »

Total64 : « Je ne sollicite les ETA que pour les récoltes d’automne “compliquées” nécessitant des chenilles, pour les maïs entre autres. Sinon, maTX65 de 97 avec 5 000 h tourne comme une montre et ne coûte pas grand-chose. »

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TRAVAUX AGRICOLES

interrogésagriculteursindiquentvouloirsous-traiterdavantage

« 97,4 % des agriculteurs sont satisfaits de leurs ETA, ce qui est à souligner, car c’est un taux exceptionnel », s’est félicité Gérard Napias, le président de la FNEDT, dans un communiqué. % des

algré les aléas climatiques et économiques, la soustraitance des travaux agri coles par des ETA se porte bien. Selon une enquête menée par Datagri pour la FNEDT, 86 % des agriculteurs ont recours à la sous-traitance. Et la plupart – 78 % – se tournent vers les ETA pour déléguer leurs travaux, contre 48 % ayant recours à une Cuma et près de 40 % privilé giant l’entraide entre collègues. Entre 2000 et 2016, le nombre d’ETA a été multiplié par deux. Les 21 000 entreprises recen sées en 2020 gèrent désormais un marché estimé à 4 Md€. « 97,4 % des agriculteurs sont satisfaits de leurs ETA, ce qui est à sou ligner, car c’est un taux exceptionnel », s’est félicité Gérard Napias, le président de la FNEDT, dans un communiqué. Les agriculteurs ayant recours à une ou plusieurs ETA ont, selon l’étude, trois moti vations principales. Déléguer des travaux à une entreprise permet, selon 34 % d’entre eux, d’avoir accès à du matériel qu’ils n’ont pas en propriété. Pour 27 %, le recours à une ETA permettrait de faire des économies. Et pour 15 % des répondants, les ETA offrent un gain de temps.

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Bénéficiant d’un taux de satisfaction exceptionnel, les ETA voient leur activité augmenter années après années. Selon une enquête conduite par Datagri pour la Fédération nationale entrepreneurs des territoires (FNEDT), près de sept agriculteurs sur dix comptent déléguer davantage dans les trois ans qui viennent. De quoi booster encore un marché de la sous-traitance estimé à 4 Md€.

Par ARNAUD CARPON acarpon@terre-net-media.fr JUILLET-AOÛT 2022 / Le Magazine / 45 BRÈVES DES CHAMPS Éclairage

Près de sept agriculteurs sur dix comptent sous-traiter davantage à une ETA

Une sous-traitance agricole reconnue qui se structure « L’étude Datagri montre que les ETA ont gagné leur place dans tous les systèmes agri coles, qu’ils soient spécialisés ou diversifiés et quel que soit leur choix de production », explique Gérard Napias. Et le recours aux ETA devrait progresser dans les prochaines années. 60 % des agriculteurs interrogés indiquent vouloir sous-traiter davantage. Et 8 % envisagent même de déléguer inté gralement leurs travaux. Le poids croissant de cette filière de sous-traitance agricole a d’ailleurs permis à la FNEDT d’obtenir l’éligibilité des ETA à plusieurs mesures du plan de relance. Gérard Napias y voit « une reconnaissance historique » du rôle des entrepreneurs dans le secteur agricole. Sur le plan social, le secteur dispose désormais d’une conven tion collective, conclue le 8 octobre 2021 et publiée au Journal officiel du 16 février 2022, applicable à 105 000 salariés. Selon la FNEDT, les deux tiers des entrepre neurs interrogés par Datagri se déclarent confiants dans l’avenir de leur métier, mal gré des préoccupations récurrentes. Parmi elles, « le poids des investissements », « la réglementation » et « la qualification de la main-d’œuvre ». En outre, depuis ces der niers mois, les coûts du carburant et des intrants sont venus s’ajouter à la liste.

Lutte préventive « Pour lutter contre le charbon nu, le traitement des semences reste l’unique méthode efficace en agriculture conventionnelle », précise Arvalis-Institut du végétal, qui met en place des essais sur le sujet depuis plusieurs années. En agriculture biologique, il n’existe à ce jour aucun moyen de lutte efficace. La protection doit s’appuyer sur des mesures préventives, comme « ne pas semer de graines issues d'une parcelle atteinte, et s'assurer de l'état sanitaire du lot de semences par une analyse en laboratoire ». Cette mesure vaut, bien sûr, aussi en agriculture conventionnelle. « Si des épis charbonnés sont observés dans une parcelle, il ne faut pas utiliser la récolte pour en faire de la semence », ajoute l'institut. À noter que les spores peuvent se propager à quelques centaines de mètres, mieux vaut donc surveiller les récoltes voisines !

STOCKADOBE Au printemps, le champignon se multiplie dans la gaine et sur les futurs épis, pour former un amas de spores.

Les pertes de rendement proviennent des dégâts sur épis. Le plus souvent, il faut compter 2 %, mais parfois, la valeur grimpe à 20 % voire 50. La qualité de la récolte n’en est que plus dépréciée. ■

L e charbon du blé et de l’orge, causé par Ustilago tritici et nuda, est une maladie transmise par la semence. Le champignon responsable se conserve dans l’embryon pour se développer l’année suivante et se propager dans les cultures. Les pertes de récolte engendrées par le charbon nu peuvent atteindre 50 % dans certaines situations. Pour en détec ter la présence, il faut repérer les « masses noires pulvérulentes au niveau des épis », explique Arvalis-Institut du végétal.

Cycle de contamination du charbon nu Rien ne distingue une semence charbonnée d’une saine : le cham pignon pathogène se conserve dans l’embryon et seule une obser vation en laboratoire peut le détecter. Les plantules infectées présentent un taux de levée et une croissance réduits. Leur sys tème radiculaire se développe moins, le tallage prend du retard, tout comme la taille de la plante. Les symptômes ne sont pas flagrants et peuvent passer inaperçus. Ce n’est qu’à l’épiaison que le charbon nu se dévoile de manière caractéristique. Toutes les pièces florales, y compris les glumes, prennent une couleur brun noirâtre. Une enveloppe gris blanchâtre les recouvre, avant de se déchirer et libérer un amas de spores noires. Les épis charbonnés sont entièrement détruits, nus, d’où le nom de « charbon nu ». Seul persiste le rachis. « À la floraison, les spores se disséminent grâce au vent, puis se déposent sur les épis à proximité pour contaminer les grains au niveau de l’embryon et ensuite se mettre au repos une fois le grain mûr, détaille l’institut. Une fois en terre, les spores germent et se développent dans la graine. Au printemps suivant, le champignon n’a plus qu’à se mul tiplier dans la gaine et sur les futurs épis, pour former un amas de spores. Le développement de la plante d’orge se poursuit normale ment et, à l’épiaison, produit des épis contaminés. Tous ceux d’une plante sont contaminés. Puis un nouveau cycle démarre. »

Le charbon nu de l’orge se détecte visuellement au moment de l’épiaison

C’est à l’épiaison de l’orge que s’apercevoir de la présence de charbon nu dans sa parcelle devient possible. L’occasion de rappeler le cycle de contamination du pathogène et les moyens à disposition pour lutter contre la maladie transmise par les semences.

Par SOPHIE GUYOMARD sguyomard@terre-net-media.fr 46 / Le Magazine / JUILLET-AOÛT 2022 BRÈVES DES CHAMPS Le saviez-vous ?

MALADIE

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JUILLET - AOÛT 2022 / LE MAGAZINE / 49 1273224001auÉlodieContactez?iciannoncesvosapparaîtrefairesouhaitezvousaussi,Vous www.terre-net-occasions.fr JUILLET - AOÛT 2022 / LE MAGAZINE / 49 1273224001auÉlodieContactez?iciannoncesvosapparaîtrefairesouhaitezvousaussi,Vous www.terre-net-occasions.fr DEUTZ C9306 TSB 4X4 2020 BALANCE - 900HM - 560HB Coupe BISO 7.50M EVRARD ALPHA EGVO - 2021214H 5000 LITRES / 36M ENSILEUSE J DEERE 8400i 2015 3020HM - 1920HB 4RM Harvest Lab MB J DEERE 9660WTS HM 2006 - 2500HM/1700HB - 6.70M SEMOIR J DEERE 750A 2014 - 6M CASE OPTUM 250CVX 2019950H REL AVT Jérémy CLAIR - jeremy.clair@terrea-sas.fr Port. : 07 85 16 73 84 CASE PUMA 160 CVX - 2013 5550H J DEERE 6195R - DD - 2019 1000H J DEERE 7230R - 2014 5400H J DEERE 6110R - 2016 - 5500H J DEERE 6130M - 2017 - 2950H J DEERE 6130R - 2019 - 750H J DEERE 6145R - 2019 - 1450H J DEERE 6155R - 2019 - 1200H J DEERE 7250R - 2018 - 4900H FENDT 824 - 2017 - 2350H VALTRA N101 - 2010 - 7500H KRONE V180 - 2016 - 12 950 bottes J DEERE 7230R - 2012 - 3500H - AP J DEERE 7215R - 2012 - 5000H - AP VALTRA T163 VERSU - 2013 - 5400H KUBOTA M7171 - 2019 - 1600H - Chargeur FENDT 720 PROFI - 2013 - 3900H PRESSE JD 461M - 2020 - 8500 Bottes AUTOMOTEUR MATROT XENON 2012 - 3200L - 42M PULVE CARUELLE OLYMPIA 400S 2013 - 4000L - 36M ROTATIVE POTTINGER LION 6000 - 2017 - 6M Benoit BILLY - occasions@agri86.com Port. : 06 87 59 39 33 Clément CHEVALIER - occasion@agricentre36.fr Port. : 06 23 02 52 99 DANS RÉGIONSLES 08 - 10 - 18 36 - 45 - 51 52 - 54 - 55 58 - 77- 79 86 - 89 - 91 J DEERE 7230R - 2015 - 4480H Autopower Rel av Freins pn J DEERE 6135R - 2017 - 2890H AQ Eco Itec 3 DE Coupe JD 630X - 2016 - Chariot - Scies Colza Coupe JD 640D - Chariot - Scies Colza J DEERE 990 HC - 2017 - 12622BF + SAMEFicelleDORADO S70 - 2008 - 1950H 4RM - Cab Clim SEMOIR HORSCH PRONTO 6AS - 2013 Vis remplissage Hydro COMBINE KUHN - SEMOIR VENTA AL 4M - 2003 - Herse HR404D - 2010 PULVE BERTHOUD TRACKER - 2011 3200L - 28M - DPAE www.agriteam.frESSIONS MEILLEUR DE L’OCCASION

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