Rapport de stage - Atelier Archiplein

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Atelier Archiplein

Genève, Suisse Rapport de stage Yaëlle Champreux


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Rapport de stage Atelier Archiplein Genève, Suisse

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École Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes 23/08/2021 - 20/02/2022 Yaëlle Champreux


Remerciements

Je souhaite avant tout remercier Marlène Leroux et Francis Jacquier pour m’avoir offert l’opportunité d’effectuer mon stage au sein de leur bureau et d’avoir partagé avec moi leurs connaissances. Je remercie aussi Pietro, Lucille et Arnaud, tous trois collaborateurs de l’Atelier Archiplein, de m’avoir accompagnée durant ces six mois et d’avoir répondu présents à chacune de mes interrogations.



Introduction

p.6-7

présentation de l’agence

P.8-23

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Objectifs et missions P.24-41

Retour Critique P.42-49

Conclusion P.50-51

Sommaire


Les associés p.10 L’équipe p.11 La stratégie économique p.14 Les locaux p.16 La pierre massive p.20

La villa Tali p.26 La médiathèque Alpex p.30 Plan-les-Ouates p.36 La Maison Bel p.38 Autres missions p.40

Le stage p.44 Le métier p.45 La Suisse p.46

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Introduction


Actuellement en deuxième année de master à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes, j’ai fait le choix d’effectuer mon stage de fin d’étude au premier semestre. En effet, à travers ce stage je recherche une évolution de mes compétences que ce soit en ce qui concerne les dessins graphiques, les techniques du bâtiment ou encore l’efficacité et l’organisation de mon travail. Ces apprentissages me permettront, je l’espère, de mener au mieux mon projet de fin d’étude, que j’ai choisi de réaliser pour mon dernier semestre. Pour ce stage, j’ai fait le choix de m’orienter vers deux particularités. La première, intégrer une agence suisse. Ayant vécu une année dans ce pays, et m’y rendant régulièrement pour visiter ma famille, ce pays ne m’est pas si étranger. Depuis mon arrivée à l’école d’architecture de Nantes il y a quatre ans, j’avais cet objectif de découvrir le monde du travail suisse. C’est donc Genève que je désigne comme ville d’accueil pour six mois dans le but d’y découvrir l’architecture suisse et plus précisément genevoise. Ainsi, ce stage m’a permis d’apprendre quelques normes spécifiques à la Suisse ou encore les manières de gérer un chantier – qui ne diffèrent pas tant des chantiers français. La seconde particularité de ce stage est l’utilisation des matériaux bruts. En effet, j’ai choisi cette petite agence parmi deux plus gros bureaux genevois, pour son usage exclusif de la pierre massive et du bois massif. Ainsi, c’est à travers les projets de l’Atelier Archiplein que j’apprends surtout les particularités de la pierre structurelle et les manières de construire avec. C’est donc d’août à février, que j’analyse, que je découvre et que je m’instruis, grâce aux collaborateurs de l’Atelier Archiplein.

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Présentation de l’agence


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Le bureau Archiplein a été fondé par Marlène Leroux et Francis Jacquier en 2008. D’abord basés à Shanghai, les deux associés créent des projets dans toute la Chine. Ce n’est qu’en 2011, qu’ils établissent un bureau à Genève, aujourd’hui seul et unique emplacement de l’Atelier Archiplein. Cette ville est stratégique car elle leur permet de faire des projets en Suisse, mais aussi dans la région RhôneAlpes qui la borde. Pour ce faire, Marlène Leroux est inscrite à l’Ordre des Architectes en France, et est donc responsable des projets français, tandis que Francis Jacquier est inscrit en tant que mandataire professionnellement qualifié sur le canton de Genève (MPQ). Tous les deux sont aussi inscrits à la SIA de Genève (Société Suisse des Ingénieurs et des Architectes).


Les associés

Marlène Leroux et Francis Jacquier, sont tous les deux diplômés de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) mais ont continué chacun leur parcours sur deux chemins différents, qui forgent le caractère de l’agence aujourd’hui. Marlène Leroux est titulaire d’une thèse de doctorat et continue ses recherches sur l’urbanisation des campagnes, plus précisément des campagnes chinoises. Francis Jacquier, quant à lui, est titulaire d’un diplôme d’architecte du patrimoine (DSA) délivré par l’école de Chaillot à Paris. Ces deux parcours orientent leurs projets vers l’urbanisme des villes, davantage suivis par Marlène Leroux, et le patrimoine et l’usage de la pierre structurelle, la spécialité de Francis Jacquier. L’agence est sensible au passé et à la mémoire des lieux. En effet, elle construit en ayant un regard particulier sur les constructions du passé, ce qui l’influence dans ses interventions contemporaines et renforce son engagement pour une construction durable du point de vue environnemental et culturel.

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En parallèle, Francis Jacquier est pilote du recensement architectural du Canton de Genève. Ainsi, l’agence emploie désormais trois collaborateurs architectes, présents au bureau et trois historiens chargés du recensement, que je n’ai pas vu durant mon stage. Les locaux se trouvent dans le complexe nommé les Schtroumpfs, en plein centre de Genève, à deux pas de la gare Cornavin et non loin du lac Léman.


L’Équipe

est constituée des deux associés et de trois collaborateurs. Comme expliqué précédemment, Marlène Leroux est chargée des projets urbanistiques et supervise une partie des chantiers en cours. Elle gère aussi la partie communication de l’Atelier Archiplein via les réseaux sociaux, les journaux mais aussi les publications d’architecture. L’agence a récemment été publiée dans d’a et Werk. De plus, une fois par semaine, elle donne des cours à l’Université de Genève, en tant que coordinatrice scientifique. Francis Jacquier s’occupe des chantiers, notamment ceux construits en pierre structurelle, mais aussi de rechercher en permanence des projets et des concours. Il est lui aussi actuellement professeur à la Haute École de Paysage, d’Ingénierie et d’Architecture (HEPIA) de Genève. Au sein de l’équipe, chaque collaborateur s’occupe d’un projet. Durant mon stage, Arnaud Bandolin se chargeait du chantier de la Coulouvrenière, Lucille Treille de Grandsaigne s’occupait du chantier d’une villa à Annecy et d’un permis de restaurer d’un bâtiment classé, et enfin Pietro Tovaglieri avait une place polyvalente entre les concours et la conception de différents projets. Francis Jacquier supervise les trois collaborateurs et suit de près leurs avancements. Tous les six mois ou tous les ans, l’agence prend sous son aile deux, parfois trois stagiaires, et les forme au métier d’architecte. Nous étions alors deux stagiaires, Gabriel Bonomini, en stage obligatoire de dix mois pour la préparation de son entrée à l’HEPIA et moimême, en stage de master.

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REFUGE TIANZHUSHAN CHINE

IMMEUBLES EN PIERRE MASSIVE PLAN-LES-OUATES, SUISSE


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MAISON DU RENARD FÉLINES, FRANCE

CONCEPTION DE LA PLACE ET DE LA MÉDIATHÈQUE SCIONZIER, FRANCE


LA Stratégie Économique

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de l’agence passe tout d’abord par les concours. Ce qu’elle vise ce sont les procédures sélectives avec des rétributions de défraiement (mais ces primes sont plus faibles que ce que l’on a dans les concours français pour les faire), ce qui correspond en quelques sortes aux concours des appels d’offres. Pour se faire sélectionner, les deux associés comptent sur la particularité de leurs profils. Ils ont tout d’abord la capacité de gérer de grands projets grâce à leurs différentes expériences en Chine. En effet, avant d’avoir leur propre bureau, Marlène Leroux et Francis Jacquier étaient stagiaires dans une grosse structure d’urbanistes de l’État chinois, (environ 500 employés). Dans cette agence, ils gèrent des projets conséquents d’urbanisme avec de grosses responsabilités. Après cela, ils travaillent dans un autre bureau chinois qui leur permet d’accroître leurs compétences. C’est grâce à ces différentes expériences chinoises que leur nom se fait connaître et qui leur permet de décrocher leur premier concours, un grand projet d’urbanisme et d’architecture à Genève. Cela a permis de les lancer sur le marché suisse et de forger davantage la particularité de leurs profils. Ensuite, le fait que Francis Jacquier ait fait l’École de Chaillot ouvre des opportunités. Ce diplôme permet à l’agence de faire des projets patrimoniaux. Ils peuvent intervenir sur des bâtiments classés, à réhabiliter ou des secteurs protégés. Enfin, le travail qu’ils mènent sur la pierre massive les distingue davantage. Leur travail est à la frange entre composition contemporaine et savoirfaire patrimonial. Sur certains gros concours, ils se mettent en collaboration ou en consortium avec une autre agence pour permettre de travailler plus efficacement et d’avoir un soutien en plus. En effet, sur l’un des concours actuel qui se trouve à Massy,


le bureau a proposé à un collaborateur parisien de travailler avec eux afin d’avoir un pied-à-terre non loin, ce qui peut faire peser dans la balance lors du concours. De plus, grâce à son diplôme d’architecte du patrimoine, Francis Jacquier est actuellement chargé du recensement architectural du canton de Genève avec son équipe depuis 8 ans déjà. Cela participe évidemment à l’économie du bureau, d’autant plus qu’ils sont rémunérés par l’État de manière régulière et non négligeable. Enfin, le bureau travaille beaucoup sur des petits projets de villa pour la famille et les amis, mais cela représente une petite partie car ne rapporte pas assez pour rendre une agence pérenne.

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Les locaux de l’Atelier Archiplein

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se situent dans le quartier des Grottes-Saint-Gervais, dans le complexe des Schtroumpfs. Ce complexe d’habitations arbore des formes étonnantes, des murs incurvés et des couleurs surprenantes. Construits entre 1982 et 1984 par les architectes Frei, Hunziker et Berthoud, ces immeubles rappellent les conceptions de l’artiste espagnol Gaudi ou celles du Viennois Hundertwasser : volumes asymétriques, murs courbes, balcons à relief, halls en colimaçons, façades aux couleurs inattendues. Ces bâtiments ont été surnommés les Schtroumpfs de par leur ressemblance avec les habitations des personnages bleus de Peyo. Le lieu est partagé avec l’agence AETC, qui se situe en rez-de-chaussée et l’Atelier Archiplein, qui occupe la mezzanine. A notre niveau se trouve une salle de réunion, les toilettes, la cuisine et la salle à manger. L’agence est équipée d’une imprimante A4 et A3, d’un fil chaud, d’une bibliothèque et d’une matériauthèque, fort orientée vers la pierre massive. Il n’y a pas d’imprimante grand format à disposition, ce qui les oblige à se rendre chez un imprimeur. Il en est de même pour les maquettes, l’atelier maquette étant très réduit, elles sont produites par des maquettistes professionnels pour les concours. Les seules maquettes que nous produisons sont des maquettes d’études en mousse ou en carton.


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LES SCHTROUMPFS


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MON BUREAU

LES LOCAUX


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LA MATERIAUTHEQUE


La Pierre Massive est au

cœur de l’Atelier Archiplein et est ce qui caractérise ce bureau. La construction en pierre massive paraît durable par essence, notamment au regard de l’histoire des villes, par la pérennité même que la pierre propose. De plus, la matière permet une facilité d’adaptabilité, de modification et de transformation. Pour Francis Jacquier, étant convaincu de la pertinence de l’usage de la pierre massive en tant que matériau de construction, c’est une alternative potentielle au béton armé.

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Ainsi, cela demande davantage de réflexion et de travail quant à la construction du bâtiment. La première étape de la construction en pierre massive est de réaliser le plan de calepinage. C’est un document réalisé par l’Atelier Archiplein lors des phases de projet. Ce dessin de pierre est intimement lié à la nature même de la pierre et aux capacités qu’elle nous offre. Ce plan est fourni aux carriers et sert donc de document d’extraction des blocs de pierre. L’étape première est donc d’extraire le bloc en très grande dimension. Pour ce faire, les carriers insèrent un fil à l’intérieur même de la pierre via deux trous. Puis ce fil vient scier la pierre de sorte à former un bloc. Une fois celui-ci extrait, il est retaillé de manière grossière à même la carrière avant d’être acheminé dans l’usine du site. C’est ici que tous les blocs vont être sciés à l’aide d’énormes scies automatisées. Le très grand nombre de blocs commandés demande un travail fastidieux et précis de la part des carriers et parfois même manuel. En effet, sur certains éléments comme les tablettes de fenêtre ou les corniches, les carriers peuvent se retrouver à faire du taillage de pierre à la main. Cependant, il s’agit là de détail plus que minutieux et pour les éléments de modénatures, ils utilisent plutôt la fraise, qui permet de tailler des objets en trois dimensions. Puis, ces blocs se retrouvent ensuite acheminés jusqu’au chantier par camions. Et finalement, construire en pierre c’est aussi construire selon un circuit court.


Sur le chantier, il s’agit d’une mise en œuvre d’éléments monolithiques de très grandes dimensions. En cela, on se détache de la tradition constructive qui a plutôt recours à de petites pierres manutentionables. Grâce au principe de levage avec une pince spécialisée, la mise en œuvre de pierres d’une telle dimension est facilement permise. Ensuite, un simple lit de mortier entre chaque pierre permet la répartition des charges de manière homogène de la masse de pierre. Et finalement, on procède à l’empilement de pierre pour arriver à la constitution de l’ouvrage. Enfin, vient la phase de jointoiement, qui, une fois réalisée, laisse à voir les variations de la matière, la lecture du temps. Dans ces pierres, il y a aussi l’inclusion de coquillages, volontairement laissés apparents, mais encore la difficulté de manier de si grosses masses, dont résultent des coins cassés, eux aussi laissés apparents ou jointés selon la forme de cassage. L’Atelier Archiplein fait ce choix de conserver l’histoire de la pierre, et cela implique aussi les traces de sciage par exemple.

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LA CARRIÈRE

PREMIER TAILLAGE

SCIAGE EN BLOCS

DESSIN EN 3D DES MODÉNATURES


RANGEMENT DES PIERRES SUR LE CHANTIER

MISE EN ŒUVRE DES PIERRES

POSE DE LA PIERRE GRÂCE A LA PINCE

DÉTAILS DE LA PIERRE

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PLAN DE CALEPINAGE DE PLAN-LES-OUATES

Objectifs et missions


Avant le début de mon stage, les missions annoncées étaient : - participation à des concours - participation à des développements de projets - participation à des chantiers en cours Une fois arrivée, les premiers objectifs demandés ont été de prendre connaissance de la charte graphique et de l’appliquer pour chaque projet, de ne pas hésiter à poser des questions et à proposer des idées de projets. De plus, j’ai été assignée à des « tâches de stagiaire » dès le premier jour dont aller chercher le courrier quotidiennement ou encore veiller à conserver la salle de réunion propre. Dans l’ensemble, je pense avoir répondu aux différents objectifs demandés. En ce qui concerne les missions, je n’aurai participé qu’aux développements de projets et aux chantiers en cours. Je n’ai malheureusement pas eu l’occasion d’aider sur les concours. Durant mon stage, seul un concours intéressait l’agence et les collaborateurs ont travaillé dessus lorsque je me positionnais déjà sur d’autres projets.

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La villa tali

est le projet qui m’a été attribué le premier jour de stage. Il s’agit de la conception d’une villa en pierres structurelles à Excenevex (France) pour la famille Tali. Le projet était au point zéro et je devais donc l’amorcer. Sur ce projet, je me trouvais seule, car de petite ampleur. J’ai donc commencé par éplucher le Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi) afin de connaître chaque règle imposée par la commune. Puis, je me suis rendue sur le terrain afin de mesurer le dénivelé et de pouvoir concevoir en fonction de celui-ci. Durant les premiers mois, Francis Jacquier et moi, avons travaillé sur la forme de la villa et différentes alternatives, jusqu’à ce que le projet rentre dans les conditions communales et qu’il soit accepté par la famille Tali.

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Une fois la villa validée par les clients, j’ai pu commencer le permis de construire. Cette tâche était une première pour moi et m’a demandé beaucoup de travail. Tout d’abord, afin de mettre toutes les chances de notre côté, nous avons fait appel à l’architecte conseil intercommunal. Le rôle de cet architecte est de conseiller au mieux les particuliers, maîtres d’œuvre, et autres professionnels du bâtiment et de leur apporter un avis favorable ou non quant à l’implantation, l’insertion et la conception de la construction. L’avis favorable fait bonne impression auprès de la mairie et permet parfois de faire accepter un permis plus facilement. Malheureusement dans notre cas, le permis a été refusé pour la présence d’une « architecture étrangère, interdite dans la commune ». Comme le montre la première vue en perspective, nous avions tout d’abord opté pour une fenêtre dotée d’une claire-voie. Celle-ci a été assimilée à un moucharabieh marocain, d’où la mention « architecture étrangère ». Je me suis donc remise au travail, dans le but cette fois-ci de faire accepter le permis de construire. Nous avons donc opté pour le retrait de plusieurs éléments dont la fenêtre à claire-voie, comme nous pouvons le comparer sur la seconde image. Nous avons aussi retiré le couvert de voiture pour que le permis ne se concentre que sur la maison. Puis nous avons ajouté un mur en bois à l’étage ainsi qu’une pergola, pour se rapprocher des constructions environnantes.


Pour le moment, nous n’avons pas reçu de réponse de la part de la mairie, mais je travaille tout de même sur le calepinage de la maison. J’espère connaître la réponse avant la fin de mon stage, et pouvoir continuer à travailler sur la suite du projet, si toutefois le permis est accepté.

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Haie existante parcelle

1269p (06a.19)

regard cuve de rétention

Surface verte en pleine terre totale 368m²

toiture végétalisée substrat 30cm

1000 -0.50 (398.53)

Dallage béton

720

Coupe A

145

145

Surface emprise bâtie 104m²

sortie cheminée

+5.96 EP

sortie ventilation chute

Haie existante

limite de PLUi

-1.58 (397.45)

+0.00 (399.03)

P3

Dallage béton

OGE

Coupe A'

+2.97

EP

P2 +6.09

Surface pour accès et stationnement

Route de Chevilly

P1

Dallage béton

Accès

Clôture existante

1269p (16a.58)

OGE

1269p (07a.91)

30 PLAN DE TOITURE

COUPE LONGITUDINALE Limite de propriété

Substrat terre végétale 30cm

Limite PLUi +7.00

Espace de vie

250

+2.97 (402)

+1.50

-1.50

VILLA TALI DOCUMENTS DU PERMIS DE CONSTRUIRE RENDU DU 22.12.2021

Haie plantée existante

+0.00 (399.03)

-0.50 (398.53)

-0.90 (398.13) 180

TN

Limite de propriété

250

Chambres

Limite PLUi

+6.09 (405.12)

+7.00

Local technique -2.35 (396.68)

-1.58 (397.45)


Toiture végétalisée

Limite PLUi +7.00

Limite de propriété

Limite PLUi

Limite de propriété

+6.09 (405.12) pergola en bois teinte : chêne naturel

180

80 menuiserie bois teinte : chêne naturel

210

100

façade bardage bois teinte : naturel +2.97 (402)

Clôture existante

garde corps métallique teinte : crème

haie existante

400

210

menuiserie coulissant bois teinte : chêne naturel

+0.00 (399.03) -0.70 (398.33)

-0.70 (398.33)

-0.90 (398.13)

TN

ÉLÉVATION SUD-OUEST Limite de propriété

Toiture végétalisée

Limite PLUi +7.00

Limite de propriété

Limite PLUi +6.09 (405.12)

pergola en bois teinte : chêne naturel

180

180

menuiserie coulissant bois teinte : chêne naturel

garde corps métallique teinte : crème

+2.97 (402)

Clôture existante du voisin

400

210

haie existante

210

210

menuiserie bois teinte : chêne naturel

+0.00 (399.03)

-0.50 (398.53)

-0.50 (398.53)

TN

-0.66 (399.37)

ÉLÉVATION NORD-EST

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Toiture végétalisée

Limite de propriété

Limite PLUi +7.00

Limite PLUi

Limite de propriété

+6.09 (405.12)

Clôture existante

120

pergola en bois teinte : chêne naturel

120

pierre calcaire

+2.97 (402)

Haie existante

menuiserie bois teinte : chêne naturel

120

120

+0.00 (399.03)

-0.50 (398.53)

-0.90 (398.13)

TN

-1.58 (397.45)

ÉLÉVATION NORD-OUEST Toiture végétalisée

Limite de propriété

Limite PLUi +7.00

+6.09 (405.12)

pierre calcaire

+2.97 (402) 180

-0.50 (398.53)

TN

Haie plantée existante

Clôture 1.60m

90

210

Entrée 210

menuiserie bois teinte : chêne naturel

Limite de propriété

pergola en bois teinte : chêne naturel

180

150

menuiserie bois teinte : chêne naturel

150

180

Limite PLUi

+0.00 (399.03) -0.90 (398.13) -1.58 (397.45)

ÉLÉVATION SUD-EST

Atelier Archiplein


la médiathèque alpex est un projet que j’ai mené en parallèle

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de la villa Tali. J’ai été chargée de l’aménagement du bâtiment historique Alpex, dans la commune de Scionzier (France). Ce projet est une réhabilitation d’une ancienne usine de décolletage datant de 1913. L’intervention consiste en la mise en valeur du patrimoine bâti par la rénovation complète de l’édifice principal, l’implantation d’une extension qui se glisse le long du bâtiment et celle d’un généreux porche d’entrée composé d’une colonnade en pierre massive. Une fois ce bâtiment restauré, la mairie a fait la demande de concevoir l’intérieur en médiathèque. Il existe actuellement déjà une médiathèque à Scionzier mais elle ne convient plus. Mon rôle principal a été de calculer les mètres linéaires des livres de l’actuelle médiathèque pour savoir exactement le nombre de meubles à commander. Une fois les calculs effectués, il faut concevoir les plans avec les bibliothèques choisies. Par la suite, je me suis chargée des devis du mobilier. Nous avons traité avec le concepteur de meuble BCI mais aussi le menuisier LPS pour produire certains des meubles sur mesure. En effet, de nombreux meubles BCI ne correspondaient pas aux dimensions dont nous avions besoin, notamment pour les bacs à bandes dessinées et albums pour enfants. Ainsi, le rez-de-chaussée est un mixte entre meubles sur mesure et meubles pré-commandés ; et l’étage, dédié à la jeunesse, est entièrement sur mesure, avec des bacs en bois modulables. La commande de meubles est désormais finalisée et sera effectuée fin janvier.


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BD/Comics BD adultes OS + mangas : Romans adultes + jeunes adultes : 000-200 psychologie... : 300 Sc. Po, éco... : 400 Langues : 500 Sc. Nature, écolo... : 600 Sc. Tech, médecine : 700 Arts martiaux : 800 Littérature : 900 Histoire :

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LA MÉDIATHÈQUE ALPEX / CENTRE VILLE AMMEUBLEMENT RENDU DU 15.12.2021

14.4 ml 86.4 ml 10.8 ml 10.8 ml 7.2 ml 10.8 ml 10.8 ml 21.6 ml 14.4 ml 21.6 ml

Livres gros caractères : Biographies/témoignages : Dicos/Encyclopédies : CD DVD et livres audio Presse, journaux

Meubles sur-mesure Meubles UGAP

18 ml 14.4 ml 3.6 ml


Aménagement RDC

Alternatives RDC

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RDC Atelier Archiplein 1/200


Romans ados + P.L. : 19.2 ml Romans jeunesse : 17.8ml (D) Manga ados + jeunesse : 16ml BD jeunesse BD ados BD P.L. Albums langues étr. : 3 bacs B Parentalité (1ère tablette module D) Livres jeux : 2 bacs D Albums pour Grands : 10 bacs C

Albums 0-3 ans : 7 bacs B + 1 bac C Albums 3-6 ans : 5 bacs B + 7 bacs C Albums +6 ans : 7 bacs B + 5 bacs C Contes en bacs : 4 bacs B + 4 bacs C Premiers documentaires : 4 bacs B + 1 bac C DVD jeunesse : 4 bacs C CD jeunesse : 4 bacs C Livres CD jeunesse : 10 bacs B Accès des étagères

Place assis

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Module B' 29

x2 0.191m² ep: 2cm

x2 0.154m² ep: 2cm

Module C 12

x2 0.248m² ep: 2cm

x2 0.154m² ep: 2cm

LA MÉDIATHÈQUE ALPEX AMMEUBLEMENT RENDU DU 15.12.2021 x1 0.140m² ep: 2cm

x1 0.194m² ep: 2cm

x1 0.247m² ep: 2cm

Module B'' 23

x2 0.191m² ep: 2cm

x2 0.154m² ep: 2cm

x1 0.167m² ep: 2cm

Module C' 2

x2 0.248m² ep: 2cm

x1 0.154m² ep: 2cm

x1 0.194m² ep: 2cm

x1 0.247m² ep: 2cm

Module B x 66 Module B''' 3

x1 0.191m² ep: 2cm

x2 0.154m² ep: 2cm

x1 0.140m² ep: 2cm

Module C x 54 Module C'' 8

x1 0.248m² ep: 2cm

x2 0.154m² ep: 2cm

x1 0.194m² ep: 2cm

x1 0.247m² ep: 2cm

Module D x 24 Module D 14

x2 0.304m² ep: 2cm

x2 0.154m² ep: 2cm

x1 0.247m² ep: 2cm

Module C''' 8

x2 0.248m² ep: 2cm

x2 0.154m² ep: 2cm

x1 0.194m² ep: 2cm

= 144 modules


Aménagement R+1

se

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Atelier Archiplein


Plan-les-Ouates

ville où l’Atelier Archiplein a remporté le concours de quatre immeubles de logements. Trois d’entre eux sont des immeubles de logements sociaux, l’autre est un immeuble avec des appartements dédiés à la vente.

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A mon arrivée, les trois immeubles de logements sociaux étaient sur le point d’être réceptionnés, je ne m’en suis donc pas occupée. Dans le dernier bâtiment, je me suis chargée des pré-réceptions avec les acquéreurs, et en présence de la cheffe de chantier et de la représentante du promoteur Altarea. A nous trois, nous devions faire le tour de chaque appartement avec les futurs propriétaires et regarder les malfaçons du chantier, poser les dernières réserves en cas de problèmes et vérifier que les meubles installés soient les mêmes que ceux commandés (cuisine, salle de bain, placards). Mon rôle en tant qu’architecte était, normalement, de répondre aux questions concernant les choix architecturaux et les caractéristiques de la pierre massive. J’ai donc dû apprendre très vite les informations sur les matériaux pour pouvoir répondre aux clients. A mon grand étonnement, j’ai entendu beaucoup de propriétaires se plaindre de la pierre, car elle est restée naturelle et présentait des traces ou car cela ne leur plaisait pas tout simplement. Il faut savoir que l’immeuble est majoritairement construit en pierre massive : - la couronne extérieure construite en pierre de Chauvigny Bretigny ; - la couronne intermédiaire, construite en pierre de Migné ; - la couronne autoporteuse, soit le noyau de circulation, construite en pierre de l’estaillade. Ainsi, la majeure partie des demandes d’acquéreurs était un nettoyage supplémentaire de la pierre afin qu’elle ait un aspect plus « propre ».


AXONOMÉTRIE DES COURONNES DE PIERRES

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La Maison Bel est un projet qui

consiste en la réhabilitation d’une maison familiale à Orgelet, anciennement un couvent capucin transformé au XIXe siècle en maison d’habitation puis une nouvelle fois transformée dans ses intérieurs au XXe siècle.

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Pour ce travail, j’ai commencé par reprendre les dessins de façades et les rendre proches de la réalité grâce à Photoshop. Les photographies des lieux m’ont permis d’obtenir un résultat satisfaisant, ressemblant aux façades actuelles. Puis, Pietro et Lucille ont repris la suite avec la conception du projet qui était la rénovation de la terrasse actuelle et le changement de quelques fenêtres. Il était important de représenter l’actuel, avec les dégradations, pour le présenter à l’Architecte des Bâtiments de France. Ainsi, il a pu comparer l’avant et l’après projet, et constater que nos interventions n’étaient pas trop « brutales » et ne dénaturaient pas le bâtiment.

Photo famille Bel, fin XIXe début XXe siècle

Association de Sauvegarde du Patrimoine Historique et naturel d’Orgelet et sa Région www.asphor.org


ELEVATION EST

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ELEVATION NORD

ELEVATION SUD


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Autres missions

Lorsque je ne travaillais pas sur des projets, j’ai dû m’occuper des portfolios de l’agence pour les candidatures et les publications. J’ai repris plusieurs dessins d’architectures, que j’ai simplifiés afin de les rendre esthétiques et simples. Pour la revue Werk, j’ai redessiné les plans, coupes et façades des immeubles de logements à Plan-les-Ouates. Je me suis aussi affairé à dessiner des axonométries constructives pour rendre les projets plus compréhensibles, comme celle ci-contre du projet en construction de la Coulouvrenière.


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AXONOMÉTRIE CONSTRUCTIVE DE LA COULOUVRENIERE


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Retour critique


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Le stage de six mois m’a permis d’accroître mes

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compétences dans bien des domaines. Le premier que je constate est cette maîtrise plus aisée des logiciels. Dans ce bureau, tout le monde travaille sur Autocad, Rhinocéros, Photoshop, Illustrator et Indesign. Je maîtrisais déjà bien Autocad, Photoshop et Indesign mais les collaborateurs m’ont apporté une méthode de travail organisée et facile à communiquer lorsque l’on travaille en équipe. En ce qui concerne Rhinocéros, j’ai totalement réappris le logiciel et je peux désormais travailler dessus avec facilité et rapidité. Je n’ai pas appris de nouveau logiciel, mais j’ai pu perfectionner ceux appris durant mes études d’architecture. Au-delà du dessin et de l’architecture, les projets qui m’ont été confiés m’ont permis de prendre de l’assurance en ce qui concerne le contact avec les clients et les mandataires grâce aux appels téléphoniques et mails. Pour le projet de la villa Tali, j’ai souvent dû appeler la mairie d’Excenevex, le géomètre chargé du plan de division ou encore les agences de bilan thermique. Pour la médiathèque, le contact était encore plus poussé car j’ai travaillé via des appels téléphoniques avec la responsable de BCI. Ces expériences m’ont permis de prendre confiance en moi et en mon travail et m’ont permis de me rendre compte de ma légitimité au sein de l’équipe. Ce stage a été ma première longue expérience et qui plus est, la première au sein d’un bureau d’architecture, les deux précédents étant exclusivement liés au chantier. J’ai énormément appris, notamment durant le projet de la villa car je suis allée jusqu’à la phase du Permis de Construire, quelque chose que l’on n’aborde pas dans les études. J’ai également pu comprendre l’écart que nous avons entre l’école et le métier d’architecte. La conception de projet est davantage contraignante lorsque l’on est confronté aux contraintes du terrain mais aussi et surtout à celles du client et parfois de la commune. Je me suis rendue compte de l’importance de rigueur sur les dessins. Le moindre détail ou le moindre oubli peut engendrer d’importantes conséquences. Les erreurs ne sont pas négligeables et peuvent faire perdre du temps dans le cas d’une demande de permis, ou faire perdre de l’argent en ce qui concerne les dessins d’exécution et donc les chantiers. Ce que je regrette durant ce stage, c’est de ne pas avoir pu travailler en équipe. En tant que stagiaire, il est évident que nous apprenons tout des autres collaborateurs et les


échanges au sein d’un projet peuvent amener de nombreuses connaissances. Malheureusement, le fonctionnement de ce bureau d’architecture était très individuel, et je n’ai jamais pu approfondir les discussions avec les autres. Les questions que je posais étaient souvent liées au projet en cours et d’ordre constructif ou réglementaire. Il me semble que le travail en équipe permet d’apprendre de l’autre et est stimulant, il est donc dommage de ne pas avoir pu en profiter davantage.

Le métier

me semble bien différent de ce que l’on apprend à l’école d’architecture. Cette expérience m’a fait me rendre compte de la distance entre les études et le métier. De nombreux témoignages m’avaient préalablement informé de la difficulté du travail. En effet, les professeurs de l’ENSA, les diplômés ou les architectes eux-mêmes me dépeignent un métier fatigant, très prenant, une vie 100 % architecture et rien d’autre. Alors à travers ce stage, je cherchais une expérience professionnelle probante. L’école c’est exaltant, stimulant et aussi très créatif, et bien évidemment qu’en tant que future architecte junior, je n’aurai pas de suite des projets à ma charge. Cependant, j’ai été agréablement surprise par ce stage et je me suis rassurée quant au métier. Durant six mois, je n’ai abordé qu’une petite partie du métier, mais j’aurai découvert les complexités de la partie conception, les difficultés des papiers officiels comme le permis de construire et le côté relationnel. Quand bien même le métier est rigoureux et exigeant, j’ai expérimenté dans une agence organisée. En effet, on nous parle depuis toujours de la culture charrette, que je sais présente dans bien des agences et que je redoute forcément. Cette culture qui est prétendue inévitable, ne l’est apparemment pas partout. Je ne pense pas que la petite taille du bureau y soit pour quelque chose. Chez Archiplein, je remarque que mes collaborateurs sont efficaces et organisés, même sur les plus gros concours. C’est ce que je retire le plus de cette expérience : efficacité et organisation. Enfin, je constate que le métier d’architecte est un métier de passion. Mes collaborateurs échangent constamment sur leurs travaux en cours, se donnent parfois des idées à la pause déjeuner. Les discussions tournent autour de l’art, de l’architecture, de la culture. Être apprentie dans un bureau d’architecture c’est être plongée dans le métier et découvrir en permanence, même lorsque l’on ne travaille pas.

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La Suisse

est un petit pays de 8 millions d’habitants. Il est entouré de quatre grands pays : la France, l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie ; ce qui lui donne la particularité d’avoir trois langues courantes. Le pays est donc divisé entre la Suisse romande qui utilise le français, la Suisse alémanique où l’on parle l’allemand et la Suisse italienne avec une pratique de la langue italienne. La Suisse est organisée, non pas par régions et départements, mais par cantons (26 cantons aujourd’hui). Ainsi chaque canton impose ses lois, ses revenus salariaux, ses périodes de vacances et même ses jours fériés. La convention d’architecte est donc différente selon notre situation géographique en Suisse. A Genève, la Société Suisse des Ingénieurs et des Architectes (plus communément appelé SIA) gère la pratique architecturale.

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Devenir architecte en Suisse diffère quelque peu de nos études françaises. Il existe trois types d’écoles qui forment les architectes. Les Hautes Écoles Supérieures d’Architecture (HES), les Écoles Polytechniques Fédérales (EPF) et les Certificats Fédérales de Capacité (CFC), plutôt destiné aux dessinateurs. Les écoles polytechniques fédérales sont les plus connues et forment des architectes désormais connus dans le monde. L’école polytechnique de Lausanne et celle de Zurich sont les deux plus prestigieuses du pays et attirent des étudiants du monde entier. De plus, la Suisse est un pays de référence en architecture, notamment pour ses nombreux architectes de renoms. Pays natal du Corbusier, architecte célèbre du XXe siècle mais aussi de Christian Kerez, Peter Zumthor, Bernard Tschumi, Mario Botta, Herzog & de Meuron ou encore Marc J. Saugey. Ce pays, qui attire beaucoup d’étrangers, cherche donc à réglementer la profession d’architecte mais chaque canton gère différemment. Dans le canton de Genève, un architecte doit détenir un bachelor (soit quatre années d’études) ou un master (deux années en plus du bachelor) venant d’une HES ou d’une EPF. Par la suite, une inscription au registre A, B ou C est requise pour pouvoir exercer et signer les projets et les permis de construire. Cette inscription est payante. D’autres cantons, comme celui de Lucerne par exemple, ne demande aucune inscription pour signer tous types de projets mis à part détenir minimum un bachelor en architecture. Dans les autres cantons que ceux évoqués, la profession d’architecte n’est pas réglementée. Cela signifie que l’architecte étranger n’a pas l’obligation de faire reconnaître ses qualifications professionnelles et peut travailler directement avec son diplôme étranger. Ceci peut s’avérer très pratique car la Suisse fait partie des derniers pays à proposer des concours ouverts à tout le monde.


Entre la Suisse et la France par exemple, la structure d’accès au marché public est très différente. Les concours suisses ont été pendant très longtemps totalement ouverts à tout le monde selon les accords de l’Europe. Chaque étranger peut venir travailler en Suisse mais il y a eu beaucoup de débordements. Des projets ont été gagnés par des architectes étrangers grâce à l’anonymat. Ainsi, certains sélectionnés remportaient des concours sans même connaître la langue du canton et qui n’ont pas les mêmes manières de construire ou de vivre, ce qui a amené à des problèmes. Désormais, la structure est resserrée, il y a de plus en plus de concours sur sélection, car la Suisse reste l’un des seuls pays où n’importe qui peut accéder aux concours ouverts. Quelques années auparavant, les concours ouverts ne comptaient qu’une quinzaine de participants, aujourd’hui le nombre est multiplié par dix. Donc cela coûte plus cher à organiser car on mobilise le jury pendant plus longtemps et on arrive à un résultat incertain. Donc le maître d’ouvrage commence à prendre le pli « à la française » en appliquant une sélection. Toutefois, à la différence de la France où l’on est sélectionné puis on crée le projet, en Suisse, lorsqu’ils sélectionnent les dix participants, cela repart sur un concours anonyme. En Suisse, les architectes juniors – soit les architectes fraîchement diplômés – sont très appréciés dans les entreprises. Il me paraît plus facile de trouver un travail en Suisse qu’en France, en sortant des études. Premièrement, former un architecte selon les méthodes de travail de l’entreprise est plus simple par la suite pour travailler avec les collaborateurs. Deuxièmement, il est plus avantageux pour les entreprises d’embaucher les débutants premièrement d’un point de vue financier. En effet, le salaire suisse augmente avec les années d’expérience, un architecte junior est donc rémunéré au salaire minimum suisse la première année, rarement plus. Par la suite, son salaire augmente au sein de l’entreprise chaque année. De plus, à Genève, les architectes français sont d’autant plus appréciés car ils se complaisent d’un salaire minimum et ne cherchent pour la plupart pas à demander davantage. Ce que j’ai pu découvrir durant ce stage, c’est la difficulté de travailler avec des matériaux bruts en Suisse. Effectivement, la Suisse est un pays où le béton prime sur les constructions en pierre. Et de manière générale, la pierre est rarement utilisée dans les constructions de tous les jours, car elle coûte plus cher que le béton par exemple. Ce matériau se retrouve habituellement dans des bâtiments recevant du public, des constructions bénéficiant en général d’un gros budget ou des constructions privées. Parmi les plus connus, on retrouve le conservatoire de Musique du Pradet, construit par Boris Bouchet

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Architectes et Studio 1984, nominée à l’Équerre d’Argent 2020. Les constructions de Perraudin Architectes sont aussi très réputées pour l’utilisation de la pierre massive. Cependant, étant donné que la main d’œuvre est très coûteuse en Suisse, les bureaux d’architectures ont tendance à privilégier le béton dans leurs constructions. L’Atelier Archiplein a remporté deux concours à Genève de logements sociaux en pierre massive et, il faut le dire, c’est assez exceptionnel. Lorsque les logements sociaux français sont construits avec très peu de moyens, la Suisse doit financer la qualité et la durabilité. Il est facile de comparer. Parmi ces logements, certains sont proposés à l’achat et ils sont construits de la même manière, logements sociaux ou à l’acquisition, aucune distinction n’est faite. Dans ce pays, toute la construction est liée à une structure bancaire et financière qui fait que les bâtiments doivent être durables pour être rentables. Par exemple, ce n’est qu’au bout de 40 ans que les transformations ou ravalement de façades sont prévus. Les maîtres d’ouvrage investissent donc beaucoup dans les bâtiments car le retour sur investissement est beaucoup plus long qu’en France.

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Ainsi, pour certains, il est très avantageux de venir installer un bureau en Suisse, notamment en ce qui concerne la rémunération. En comparaison avec la France, mon pays de référence, en Suisse, il y a un pourcentage d’honoraires par rapport au coût de l’ouvrage, qui est supérieur au pourcentage français. De plus, ce sont des bâtiments qui coûtent plus cher qu’en France, comme on vient de le voir. Ces deux faits réunis font que les honoraires suisses peuvent s’élever jusqu’à quatre fois plus que les honoraires français pour un ouvrage équivalent. Pour en revenir aux logements, la recherche de logements et de nouvelles formes est très présente en Suisse. D’ailleurs les projets réalisés en studio d’architecture dans les différentes écoles de Suisse sont très orientés sur le logement. Il faut savoir qu’en Suisse et plus particulièrement à Genève les logements sont calculés par nombre de pièces. C’est-à-dire que par exemple un 5 pièces à Genève équivaut à un logement avec 1 cuisine, 1 salon et 3 chambres. En ce qui concerne la recherche de nouvelles typologies et formes de logement, la Suisse est l’un des pays les plus progressistes en termes de logement. C’est surtout à Zurich que cette question a été étudiée, l’habitat coopératif a vu le jour il y a plus de cent ans, mais il reste marginal en France. En acquérant des parts sociales d’une coopérative, les résidents participent activement aux décisions d’investissement nécessaires à toute opération immobilière, comme en témoignent ses cent ans d’existence. Les coopératives d’habitation de Zurich existent depuis 1907 et possèdent aujourd’hui environ un tiers du parc de logements


locatifs. Leur objectif est de rendre le logement abordable sans recourir à la logique traditionnelle de subvention, qui a changé avec l’évolution des modes de vie et des questions environnementales. Les logements coopératifs abordables favorisent non seulement la durabilité, mais créent également un sentiment de solidarité communautaire parmi leurs résidents en fournissant une infrastructure pour les personnes qui sont en mesure de contribuer plus que de l’argent ou du travail (par exemple, la garde d’enfants). Les efforts déployés par ces propriétaires d’immeubles créent une forme d’art qui accepte le changement tout en conservant leurs valeurs fondamentales : accessibilité financière, équité entre les membres, coexistence entre la nature et la ville. Depuis près de deux décennies, le renouvellement du parc immobilier des coopératives zurichoises a été l’occasion pour les maîtres d’ouvrage et les architectes de repenser ce que signifient les modes de vie d’aujourd’hui en termes de nouvelles typologies. En conséquence, nous assistons à une prolifération non seulement de différentes solutions architecturales mais aussi de divers modes de conception des bâtiments : des structures à usage mixte avec des espaces de travail ainsi que des espaces de vie ; des projets de cohabitation qui permettent à des personnes d’horizons divers de vivre ensemble tout en préservant leur intimité. Cependant, on est encore loin de ce que l’on peut trouver en France où les méthodes de production conduisent à une standardisation des appartements aux niveaux T1-T5 qui permettent à la fois de louer des biens ou d’y accéder. La façon dont les gens vivent leur vie a radicalement changé au cours des deux dernières décennies. Ce changement de mode de vie implique que les logements doivent être plus flexibles et adaptables que jamais. À Zurich, cette demande a conduit les architectes à expérimenter différents styles d’habitation tout en créant des logements adaptés à notre monde moderne. Les appartements classiques traditionnels T1-T5 sont considérés comme trop rigides lorsqu’il s’agit d’accueillir la population diversifiée d’aujourd’hui ; cependant, ils peuvent encore offrir une option pour ceux qui désirent une telle simplicité ou qui ont certaines exigences comme des besoins d’accessibilité qui rendraient ces bâtiments idéaux. Les architectes de Zurich sont connus pour leurs conceptions innovantes et créatives. L’esprit de système se manifeste dans les aménagements, les circulations ou les espaces communs mais rien ne freine la créativité en matière de logement : programmes mixtes, formes urbaines variées avec des distributions généreuses et des espaces partagés. Les typologies peuvent être aussi flexibles, voire plus, qu’elles ne le sont déjà, avec des innovations qui font que ces logements ne ressemblent à aucun autre !

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En conclusion

le métier d’architecte n’était pas inné depuis mon enfance comme pour certains. L’idée de devenir architecte a grandi en moi selon mes trajectoires de vie et mes choix. Le passage à l’école d’architecture a été pour moi une confirmation : je souhaite devenir architecte. Mais l’école est loin de la pratique du métier et ce stage de six mois est, selon moi, très important pour forger tous les étudiants à la réalité du monde du travail. Cela nous sort de notre zone de confort que sont la création et le projet.

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J’ai effectué ce stage lors de ma cinquième et dernière année d’études. Cette expérience m’a apporté beaucoup de réalité parmi les cours que j’ai reçus et m’a montré un autre aspect du métier d’architecte. Rigueur et exigence règne. Les bureaux accordent une confiance totale en leurs collaborateurs et au sein d’Archiplein, je me suis vue accorder une certaine confiance lors des projets. C’est ainsi que je me suis rendue compte de l’importance de ces deux mots. Le métier d’architecte est vaste, pluridisciplinaire et demande des compétences en finance, gestion, direction de travaux, pré-exécution. Nous faisons face aussi à des enjeux importants, chaque erreur entraîne des pertes considérables de temps ou d’argent. Lors de ce stage, je n’aurai pas tout abordé mais j’ai pu voir chacun des aspects du métier à travers le travail de mes collaborateurs. Le choix d’effectuer ce stage lors de mon neuvième semestre m’a permis d’acquérir efficacité et organisation, notamment dans le but de mieux préparer mon projet de fin d’études et c’est désormais sereine que j’aborde ce dernier semestre et le plus important. Il me reste encore deux mois à effectuer au sein de l’équipe d’Archiplein, lors desquels je peux continuer à suivre les projets en cours et en apprendre davantage sur le métier.


Pour la suite, il est difficile d’exprimer avec certitude mon projet futur mais je compte continuer dans ce métier d’architecte, en apprendre davantage et aborder les aspects que je n’ai pas vus durant ce stage. Mon premier souhait était de continuer avec l’Atelier Archiplein car je m’y plais et que j’apprends énormément. Malheureusement, le bureau ne recrute personne et la seule proposition qu’ils m’ont faite était de prolonger mon stage de six mois. Proposition soulevée plusieurs fois mais que je n’ai pu accepter. Alors après le PFE, je pense tenter ma chance avec d’autres bureaux d’architectures qui me plaisaient déjà lors de ma recherche de stage. J’imagine continuer d’explorer les méthodes de travail suisses et en tirer avantage. Je suis une personne qui aime les expériences à l’étranger et après un Erasmus à Hambourg, un stage à Genève, je souhaite continuer sur cette lancée. Si ce n’est pas la Suisse et Genève, je suis ouverte à d’autres pays, avec cette soif de découvertes toujours en moi. Je ne saurai définir exactement où je souhaite aller, ce que je souhaite faire avec précision plus tard car mon projet professionnel n’est jamais fixe et évolue constamment.

Genève

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