TELEPHONIE SOCIALE ET INTERNET SOCIAL - L’AIDE A DISTANCE

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CONFERENCES Aux sources de la violence. De l’enfance à l’adolescence, 8, 9 & 10 Octobre 2009, Paris. FFPP

TELEPHONIE SOCIALE ET INTERNET SOCIAL : L’AIDE A DISTANCE Victor Silberfeld [vsilberfeld@epe-idf.com] Juriste Responsable de secteur téléphonie sociale à l'Ecole des Parents et des Educateurs Île-de-France Contrairement à d’autres structures d’aide, l’aide par téléphone et par internet s’adresse à un public tout-venant. Ces dispositifs se démarquent des structures hospitalières, des CMP, etc., dans la mesure où toute personne qui a besoin de parler de la violence peut être écouté. Ce sont plutôt des filles qui s’adressent aux lignes de téléphonie sociale : elles représentent 56% des appelants sur Jeunes Violences Ecoute. 35% sont des collégiens, 28% des lycéens, 14% des étudiants : la quasitotalité des appelants sont des adolescents. L’âge moyen est de 16 ans et demi et semble stable depuis l’ouverture de la ligne en Septembre 2006. De nombreux jeunes vivent longtemps avec la violence et n’appellent qu’une fois atteint un point de non-retour. Ils parlent souvent « d’en finir », et mettent parfois en échec toutes les possibilités de réaction. Environ 60% des appels émanent de victimes. Les proches et témoins représentent 14% des appels. Du point de vue thématique, les violences physiques (bagarres, passage à tabac) concernent 42,6% des appels des garçons et 32,6% des appels des filles. Les violences verbales (17%) sont en augmentation sur 10 ans, ainsi que le harcèlement (près de 10%). Les violences sexuelles (13%) dont les viols (6,5% des appels), sont en hausse depuis quelques années, et inquiètent fortement, en raison du manque de conscience dont les auteurs semblent faire preuve. Les parents représentent une part croissante des appelants, désormais plus de la moitié. De plus en plus, l’agresseur est connu de la victime (83% en 2006, 94% aujourd’hui). Parmi les spécificités de l’aide à distance, l’anonymat revient à garantir que tout reste entre les mains du jeune appelant ce qui, nous le pensons, rend l’appel plus facile, l’échange sur internet plus fécond. Sur internet, les échanges entre jeunes sont « modérés » ; rien n’est publié sans être lu par un membre de l’équipe. Cette mesure permet d’éviter des contacts directs qui pourraient conduire à des agressions, mais aussi de s’assurer en permanence du respect de la charte du forum. La question de la temporalité est aussi importante. Les questions de violences trouvent d’autant plus une solution qu’elles sont prises en compte tôt. Qu’il s’agisse de l’écoute d’une situation de détresse, avant que cette détresse ne provoque de dommages psychiques graves, ou qu’il s’agisse d’une procédure pénale, l’appelant a toujours intérêt à réagir rapidement. La distance du téléphone, ou encore plus de l’internet, permettent souvent de poser la question au bon moment, au moment où cette question n’est pas encore une priorité, au moment où on n’aurait pas pris le temps de consulter un spécialiste en face à face. Internet permet, par ailleurs, deux services liés : d’une part une information objective, par fiches pratiques, d’autre part une réponse individualisée, par forums ou par mails…

Littérature et bibliographie sur le site www.jeunesviolencesecoute.fr


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