LA VIOLENCE ENTRE GENERATIONS, ET DONC A L’ECOLE - UN INVARIANT INTEMPOREL DE LA RELATION EDUCATIV

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CONFERENCES Aux sources de la violence. De l’enfance à l’adolescence, 8, 9 & 10 Octobre 2009, Paris. FFPP

LA VIOLENCE ENTRE GENERATIONS, ET DONC A L’ECOLE : UN INVARIANT INTEMPOREL DE LA RELATION EDUCATIVE ET D’ENSEIGNEMENT Claude Lelièvre [claude.gmlelievre@wanadoo.fr] Agrégé de philosophie, Professeur Emérite d’histoire de l’éducation Faculté des sciences humaines et sociales, Université Sorbonne-René Descartes La « violence scolaire » n’est pas - et n’a jamais été - l’apanage des établissements dits « sensibles » ou des milieux « défavorisés » ; la préconisation d’un retour au « sanctuaire scolaire » (qui n’a jamais existé) est une indication vaine. L’investigation historique montre à l’évidence que même les établissements secondaires (qui n’accueillaient pourtant dans le passé qu’à peine 1% d’une classe d’âge) étaient le théâtre d’affrontements physiques parfois d’une grande violence, et cela, aussi bien entre les élèves eux-mêmes (très « féroces ») qu’entre enseignants et éducateurs d’une part et élèves d’autre part (qui pouvaient se livrer, les uns et les autres, à des comportements violents d’une grande intensité physique). Ces « violences normales » d’autrefois (en particulier celles qui étaient exercées par les autorités scolaires), peuvent nous apparaître comme foncièrement intégrées aux mœurs et à l’ère culturelle de leur époque (dont on ne s’étonnait, ni ne s’émouvait guère, et qui n’apparaissaient ni contestées ni interrogées). Doit-on, à partir de là, en conclure à une permanence de la violence de « dressage » d’une génération à l’autre : l’une qui veut « socialiser » et l’autre qui renâcle à se soumettre ? Même si, ces deux derniers siècles s’est produit peu à peu (et avec bien des à coups ou des accrocs) une mutation, puisque les maîtres ou professeurs se savent désormais surveillés et beaucoup plus interdits de toucher, de contenir physiquement un élève. Et cela, même dans le cas où l’adulte concerné se défend et se sent en danger, ou même s’il veut protéger l’élève de sa propre destructivité (car sa parole d’adulte risque de ne pas valoir plus que celle de l’élève, si celuici et sa famille portent plainte). • • • • •

Caron, J.C. (1999). A l’école de la violence ; châtiments et sévices dans l’institution scolaire au 19e siècle. Paris : Aubier. Charlot, B. & Emin, J.C. (1997). Violences à l’école. Etat des savoirs. Paris : Armand Colin. Lelièvre, C., en collaboration avec Lec, F. (2007). Histoires vraies des violences à l’école. Paris : Fayard. Lelièvre, C., en collaboration avec Lec, F. (2005). Les profs, l’école et la sexualité. Paris : Odile Jacob. Merle, P. (2005). L’élève humilié ; l’école, un espace de non-droit ? Paris : PUF.


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