CONFERENCES Aux sources de la violence. De l’enfance à l’adolescence, 8, 9 & 10 Octobre 2009, Paris. FFPP
L’APPROCHE GROUPALE DANS LA CLINIQUE DE LA VIOLENCE Claudine Vacheret [claudine.vacheret@orange.fr] Professeure, Université de Lyon Psychanalyste, membre de la SPP et de l’IPA Il nous faut partir de la compréhension de la théorie de la violence fondamentale, élaborée par Jean Bergeret, pour poser les jalons d’une lecture spécifique de la clinique de la violence dans une analyse d’adulte. Il est important de pouvoir penser la dynamique du violent en termes d’auto-conservation, pour un sujet n’ayant aucune jouissance à faire souffrir l’autre. Il s’agit parfois tout simplement de tenter de survivre dans un groupe familial où la violence, et en particulier la violence fondamentale, contamine le niveau de conflit œdipien et ce qui pourrait passer pour de la rivalité. Dans cette présentation étayée sur une clinique de la cure, je mettrai en évidence ce qui apparaît comme la violence de la rivalité entre sœurs pour en dégager de fait les enjeux narcissiques primaires et ce que j’appelle l’emboîtement des niveaux de conflits entre ce registre primitif violent et le conflit œdipien. La spécificité de la clinique du lien entre sœurs sera replacée dans l’ensemble du groupe familial et le conflit fraternel devra être mis en rapport avec la relation et la place des parents et ce qu’ils ont induit dans l’imaginaire des filles. Dans ce contexte groupal, la notion de complexe fraternel développée par René Kaës permettra de comprendre ce qui, du lien entre sœurs, est à travailler en cure individuelle dans une prise en compte de la perspective groupale familiale. En somme, il y a tout intérêt à mettre en lien la théorie de la violence fondamentale avec une théorie du groupe, en particulier du groupe familial, sans doute considéré comme lieu à l’origine de toute forme de violence. Ceci permettrait une lecture différente des processus inconscients. Cette nouvelle façon de penser la clinique permet au processus analytique de se déployer après une première tranche d’analyse quasi muette qui a pourtant duré sept ans, la violence s’y exprimant de cette façon là. Ce type d’analyse nécessite que soient convoquées d’autres approches théoriques que celle de la métapsychologie dans ce qu’elle a de plus classique. C’est l’hypothèse d’une approche nouvelle qui associe la lecture des processus groupaux à la mise en articulation des différents niveaux de conflits, le narcissique violent et l’œdipien, emboîtés l’un dans l’autre, qui va favoriser le déroulement d’une nouvelle tranche à l’issue favorable cette fois. La question posée pourrait être : la clinique de la violence ne nécessite-t-elle pas une approche groupale pour permettre une meilleure prise en compte des processus qu’elle mobilise ? • • • • •
Bergeret, J. (1984). La violence fondamentale. Paris : Dunod. Bergeret, J. (1994). La violence et la vie. Paris : Payot. Bergeret, J. (1994). Une pulsion qui n'en finit pas de mourir. Revue française de psychanalyse, 58, 351. Vacheret, C. (2001). L'emboitement du conflit narcissique et du conflit œdipien. Perspectives psychiatriques, 40, 2. Vacheret, C. (2004). Une fécondation trop violente. In Bergeret, J. & Houser, M. L'héritage reçu du foetus. Les traces inconscientes de la vie psychique primitive. Paris : Dunod.
LES PROBLEMES PSYCHOLOGIQUES ET SOCIAUX DE L’ENFANCE ET DE L’ADOLESCENCE FORMATIONS ENSEIGNEMENTS Association Phymentin www.lecopes.org