Portfolio | Youssef Guessous

Formation

Ecole Al Jabr – Casablanca | 2011-2018

Baccalauréat technologique, spécialité Gestion et finance – Niveau Mention Très Bien

– 20/20 à l’épreuve de philosophie

ENSA de Toulouse | 2019-2022

Licence d’Architecture

Expérience

Archidesign | Août 2021

Stage première pratique – Réalisation d’une vidéo architecturale du projet CIH

Playfourty – Rédaction de texte de présentation pour revues d’architectures – Réalisation de PV de chantier

Archidesign | Juillet 2022 – aujourd’hui

Responsable du volet communication –Modélisation et visualisation architecturale

Sutton Immobilier | Juillet 2022 – Aout 2022

Rédaction de lettres officielles – Participation aux études de faisabilité de projets immobiliers

Dalí Universe – Mission | Septembre 2022

Réalisation du texte et de la présentation du futur musée destiné à Salvador

Dalí à Marrakech sous la supervision de Omar Essakalli Architectes

Compétences

Rhinoceros 3D – Grasshopper – V-Ray –

Sketchup - Archicad – Twinmotion – Photoshop – InDesign – Illustrator – Premiere Pro – Cubase

Langues

Français - Anglais - Arabe

Je me présenterai sur la base de deux pans majeurs de mon approche qui représentent ma lecture de toute fin architecturale et des moyens qui y amènent. Le premier pan est l’Esprit , le second est l’Outil.

| Je m’intéresse à l’architecture car j’aime être en contact avec l’infini.

Je pense que cette tradition ancestrale qu’est l’art de bâtir recèle une richesse pour l’âme humaine. Qu’elle soit vécue ou produite, elle puise dans l’immense océan de l’intelligence universelle. Je pense que produire un abri, un logis ou une structure abritant toute institution humaine est un acte demandant une connexion avec cette intelligence. Intelligence vient du latin intellegere qui signifie voir à l’intérieur de , l’architecture est pour moi une abstraction de la matière, et nous sommes des artisans de cette émanation conceptuelle que l’on nomme espace , l’espace prends forme selon la matière qui le délimite, il se transforme avec la qualité des écrans de cette matière, il se transmet par la vision, se vit avec le corps mais s’interprète par l’esprit ; le concevoir revient alors à faire la somme de toutes ses manifestations

sensibles pour aller à son essence, à sa forme substancielle. Je suis passionné par les formes que l’univers peut prendre à partir des essences substantielles dont il procède, je pense qu’être architecte doit se situer entre une conception platonicienne et une méthodologie raisonnée sous forme de déductions syllogistiques pour ne pas dire aristotélicienne. Mon parcours tout au long de ma licence m’a permis de passer par plusieurs étapes que les projets réalisés reflètent, un passage de la révélation de la forme architecturale intuitive à sa résolution rationnelle; le facteur site-programme-moyens ne suffisant pas à restreindre l’immense éventail de probabilités lors de la phase créative, la pertinence de l’architecture se situe dans la saisie de ce certain je ne sais quoi qui structure le lieu du projet, le contexte mais aussi l’âme du réceptacle et de l’artisan. La formalisation, en contraste doit se déduire rationnellement et doit obéir à une structure délibérée et accessible à toute partie prenante du projet. L’on retrouve selon moi cette dualité se dégager de chaque manifestation de l’acte créateur, qui consiste à formaliser l’aforme, à réaliser l’être à partir de ce qui est en puissance.

| Je suis fortement intéressé par le progrès de l’outil et de l’apport de la technologie aux processus conceptuel et constructif.

Au niveau du concept, je porte un intérêt majeur pour l’intégration de l’intelligence artificielle à des outils de formalisation informatique tel que Grasshoppper à l’aide de codes informatiques, j’ai pour ambition de me spécialiser dans l’usage de ces technologies. Au niveau constructif, la computation et l’automate ont produit bon nombre de novations à l’échelle du BTP en général, mais je porte un intérêt tout particulier à l’impression 3D à grande échelle qui est la prochaine grande révolution de l’acte de concevoir et de construire ; j’ai également pour ambition de maitriser l’usage de ces robots. J’aime faire l’analogie entre l’avant-garde que constituent l’IA et la 3DCP pour les architectes de notre époque et le discours de Le Corbusier sur l’évolution de l’Outil dans les années 20 et les transformations que cela a eu par la suite sur la production architecturale de toute une génération, je pense que nous nous situons à un moment similaire mais avec une portée potentiellement plus large et une cause plus

profonde, mon but est de participer à cette révolution qui est aujourd’hui à ses premiers balbutiements. L’Outil reste selon moi le moyen d’expression de la Vérité en soi, j’aime tendre vers le perfectionnement de ce dernier, mais il ne peut rien sans l’esprit qui le façonne. Je pense que la vertu se situe dans un équilibre savant entre ces deux penchants de l’âme humaine. Tantôt l’expression des corps, tantôt la richesse des substances ; nos vies entières recèlent ces dualités à tous les niveaux. Être architecte c’est faire cet effort d’abstraction tout en gardant un pied sur terre, c’est un équilibre vertueux dont j’ignore encore beaucoup mais qui me parait déjà être une tournure d’esprit singulière chez l’Homme. Je tends vers l’apprentissage et l’affinement mais toujours dans un idéal qui ne peut être que Bon, Beau et Juste pour tous et pour toutes. Il s’agit pour moi d’arriver à accomplir et à partager ce désir, et je pense qu’en ce sens cette pratique demande une réelle empathie. J’ai essayé d’illustrer cette composante clé dans mon portfolio et j’espère qu’il vous sera aisé de saisir le sens de chacun des projets. Je vous souhaite une bonne lecture.

Haut-Delà Cristallisation formelle de l’élan de l’élévation intellectuelle

Ordinaire & Supra-Ordinaire Recherche de l’essence de l’acte d’habiter à travers le postulat d’espaces ordinaires englobant un espace de nature Supra-Ordinaire

La Cité Verticale Réflexion personnelle sur le rapport de l’Homme et de la machine dans le monde de demain

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Mission pour Dalí Universe Réalisation de l’approche conceptuelle et de la présentation pour le futur projet de musée dédié à Salvador Dalí à Marrakech

Haut-delà

Localisation : Rabastens, France

Programme : Médiathèque

Semestre : S6

Équipe : Youssef Guessous

Enseignant : Adrienne Costa

| Ce projet est une tentative d’aller Haut-Delà. Nous sommes à Rabastens, une petite commune dans l’aire urbaine de Toulouse qui se caractérise par sa brique, son tissu urbain dense et ses monuments médiévaux. Notre site se situe plus précisément en proue du grand fleuve du Tarn, offrant alors une vue imprenable et un rapport privilégié avec ce dernier. Considèrant le programme qui demandait une médiathèque en ce lieu si particulier , nous y avons perçu sa forme telle la cristallisation d’une volonté profonde d’aller Haut-delà de ce qui nous est perceptible par nos cinq sens, mais d’observer ce que le sixième veut nous dire.

Chaque entité atypique du programme s’insère en une courbe unique

L’élan intellectuel lise en une dalle le Haut

Axonométrie

intellectuel se cristaldalle dilatée vers Haut

Insertion urbaine

Axonométrie

| Haut-Delà se base sur la tension créée par de l’espace qu’elles permettent, le tout dans

Plan RDC

l’inter-disposition de courbes et l’articulation un plan libre structuré par une trame simple.

Coupe AA’

Coupe BB’

| Une médiathèque est une institution humaine où l’on lit, l’on travaille, l’on partage des savoirs et où l’on se cultive. Nous avons alors postulé que le programme consistait en l’établissement d’un lieu encourageant le développement de l’élan intellectuel de l’Homme. L’essence de l’acte intellectuel est la recherche de la substance de ce qui nous entoure, une volonté d’aller Haut-delà des artifices, la dilatation de l’espace vers le ciel cristallise alors cet élan de recherche et de vitalité de l’esprit humain L’élément architectural par excellence représentant cet idéal ne peut être que la nature contingente du Ciel

Nous postulons par ailleurs que la forme de l’espace et son accord avec une partie de la qualité contingente de l’ordre organique affectent fortement le tempérament et la psyché humaine, notre volonté fut de l’affecter dans la direction utilitaire du programme qui appelle à l’effort intellectuel contemplatif Cette abstraction du programme en une forme cristallisée est l’étape structurante du processus de projet tel que nous l’avions concu pour Haut-Delà qui fut le dernier projet de licence, nous estimons que c’est une méthode efficace pour faire dégager le Genius Loci.

Perspective sur l’espace de lecture

O&SO

Localisation : Rabastens, France

Programme : Maisons de Ville

Semestre : S5

Équipe : Youssef Guessous

Enseignant : Christophe Cousy

| O&SO est une tentative de révéler la nature formelle de l’habiter et d’aller à son expression pure et minimale dans un contexte de maison de ville en série au sein de Rabastens. L’archétype de la maison de ville est une forme d’habitation collective que l’on retrouve principalement en Europe, se caractérisant par la mitoyenneté et dont l’échelle peut varier. Nous avons voulu utiliser ce programme et ce contexte pour faire dégager la quiddité de l’acte d’habiter, en formulant une réponse à échelle minimale dont le principe peut s’étendre à toute forme d’habitat en respectant un seul principe.

Nous postulons que pour répondre aux besoins les plus fondamentaux de l’Homme toute habitation doit disposer d’un ensemble d’ espaces de vie Ordinaire et d’un espace de nature Supra-Ordinaire. Les espaces de vie ordinaire remplissent les fonctions les plus élémentaires de la vie quotidienne : manger, boire, dormir et travailler. L’espace de nature Supra-Ordinaire réponds au besoin de connexion métaphysique et de contemplation des essences. La pensée de Tadao Ando a naturellement été d’une grande aide dans l’accomplissement de l’assise conceptuelle de ce projet.

| Insertion urbaine dans un contexte de fort dénivelé. L’ensemble fait front au mail présent au sud arboré de platanes, au nord deux courbes viennent créer un escalier permettant l’accès au niveau 0.00 qui est ramené à +117.00 NGF.

| Formalisation à l’échelle de l’Unité basée sur l’espace de nature Supra-Ordinaire qui se dilate sur une triple hauteur s’ouvrant à l’aide d’une verrière circulaire sur l’élement architectural par excellence qu’est le Ciel.

| L’ensemble forme un tout compact et offre une partie du ciel à chaque usager. Le reste de la parcelle est redonné à la ville sous la forme de jardins publics et de venelles.

Supra-Ordinaire

Ordinaire

Ordinaire

Axonométrie éclatée de l’Unité

| À l’image du corps et de sa subordination à l’esprit ture Supra-Ordinaire en s’imbriquant autour et en cupation supérieure puisse subsister, chaque usager

l’esprit, l’ensemble de l’unité procède de la pièce de naen assurant les fonctions inférieures pour que l’ocusager est invité à vivre cette pièce tel qu’il l’entends.

Espace Supra-Ordinaire

| Nous avons voulu donner à l’habitant une complète expérience de son être à un total aveuglement quant à l’importance du rapport à l’immatériel dans utilitaires d’un espace de vie et d’observer la proéminence et la centralité

La hauteur triple dilate la substance spatiale, élève la vue et inspire l’espri tion et sa contingence infinie permet de créer les effets désirés pour placer bitation individuelle ou collective composé d’espaces de vie ordinaires

L’espace de nature Supra-Ordinaire favorise le lien métaphysique

Élévation côté mail

être. Les mouvances constructivistes du début du siècle dernier ont abouti dans toutes les activités humaines. Il s’agit de voir au-delà des principes centralité de l’individualité unique de l’usager dans son rapport à l’espace. l’esprit. Le Ciel est un objet architectural car il est lui-même une construcplacer l’Homme dans ce certain état Nous affirmons que tout système d’hasera magnifié et complété par un espace de nature Supra-Ordinaire. métaphysique se créant entre l’Homme et l’intellectualité infinie.

Coupe perspective

La Cité Verticale

Type : Réflexion

Stade : Principe conceptuel

Programme : Cité industrielle organisée

Équipe : Youssef Guessous

| La Cité Verticale est une réflexion que j’entretiens sur la question du nouveau monde annoncé par l’actuelle révolution numérique et de toutes ses implications. Ce monde donnera à l’ Outil une place prépondérante dans nos vies et nécessitera une transformation et une adaptation anthropologique majeure. Je fais le postulat simple que l’évolution de l’ Outil représente un bien et une opportunité mais peut aussi engendrer de grands maux si l’on ne prend pas en compte notre nature profonde et que l’on ne considère pas un certain rapport existentiel avec ce dernier.

J’entends par la notion de Vertical la perception du monde selon une ascension de l’âme de sa condition inférieure à sa libération culminante, telle qu’elle fut décrite par toutes les traditions ancestrales, j’entends par la notion d’ Horizontal le schéma d’expansion de l’Homme moderne depuis les récentes découvertes empiriques ayant donné naissance au matérialisme scientifique où tout ce qui ne peut être vu avec les yeux ou appréhendé avec les mains est révoqué en doute; Il s’agit de rechercher l’ équilibre vertueux entre ces deux versants de la nature humaine.

| Il s’agit de planifier une Cité expérimentale, peuplée par les esprits les plus accomplis dans chaque secteur techno-industriel de pointe, magnifiée dans une connaissance et appréciation spirituelle vérace. À l’image de La Cité idéale de Platon , ceux-ci seront les gardiens de cette Cité, et constitueront un exemple de l’intégration de la machine en l’Homme dans un équilibre vertueux.

Axonométrie éclatée

HORIZONTALITE ORGANIQUE

VERTICALITE TRANSCENDANTE

REDRESSEMENT DE L'HORIZONTALITE | La spirale de Fibonacci représente le déploiement horizontal par exellence et puise dans les patterns organiques hérités de l’intelligence universelle, tandis que l’aiguille incarne le lien métaphysique que l’Homme entretient avec cette dernière faisant sa proéminence sur toutes les autres espèces. Ce schème représente la forme substantielle du principe conceptuel de la Cité Verticale.

| Le principe conceptuel immubale a donné lieu par la suite à différentes interperatations et mises en oeuvre. Toutes ces formes restent cependant à l’essence du mouvement de la Cité selon son caractère premier de connexion de l’Homme et de la machine pour une illumination absolue, la manière dont la matière bâtie subalterne viendra s’y accoller n’est pas encore abordée.

Universe - Mission

Dalí Universe à Marrakech

Localisation : Marrakech, Maroc

Programme : Musée

Commanditaire : Dali Universe

Architecte : Omar Essakalli Architectes

Mission : Réalisation d’une présentation écrite et graphique

| Dalí Universe à Marrakech a consisté pour moi en la réalisation du concept, de la présentation et de la mise en page pour le futur musée dédié à l’exposition de la plus grande collection de sculptures de Salvador Dalí, celle de Beniamino Levi, qui se charge depuis des décennies de l’exposer un peu partout dans le monde. La réflexion a été menée de pair avec Omar Essakalli Architectes, la mise en page a pour but de servir de base lors d’une présentation globale du projet à une assemblée chargée de l’octroi du terrain, qui est par ailleurs situé en face du célèbre jardin de Majorelle. Cette expérience fut d’une grande richesse pour ma part car j’ai pu utiliser mes capacités de réflexion et de rédaction pour un projet et un artiste qui me tiennent personnellement à cœur.

MUNICIPALITÉ DE MARRAKECH

OMAR ESSAKALLI ARCHITECTES

UN ART ENGAGÉ

UN ORIENT OCCIDENTAL

Intéressons-nous à une oeuvre caractéristique de cet esprit qu’est la peinture « La bataille de Tétouan » produite en 1962 , représentant la rencontre entre l’armée espagnole et marocaine au XIXe siècle . Le point de vue étant à la première personne, nous y voyons une horde de cavaliers sans visage se ruant sur nous, en haut à gauche un cheval au fusil semble être prêt à nous tomber dessus et sur la droite c’est une main de soldat brandissant une épée très aiguisée qui entoure une armée sortie des nuages. Nous retrouvons au centre, Gala , la fameuse muse de Dalí qui s’apprête à secourir l’armée espagnole telle une vierge immaculée. Sur un premier degré, cette oeuvre aurait pour vocation de témoigner de la victoire factuelle de l’armée espagnole et de la glorifier. Sur des degrés supérieurs, nous savons que l’artiste ne pouvant se défaire de sa sensibilité aux énergies, se retrouve piégé par les atmosphères qu’il dépeint, ici dégagées par la rencontre entre deux armées au carrefour de deux mondes. Cette beauté est celle de l’éternelle friction entre l’orient et l’occident. L’histoire du monde n’a cessé de voir deux civilisations, si différentes, se retrouver pour créer tantôt guerre, tantôt tandem.

?

L’Espagne moderne en elle-même est née sur les cendres de sept siècles de présence arabo-musulmane, c’était l’émirat andalous. Ces deux mondes, disions-nous, ne sont pas si éloignés que cela lorsqu’on est debout en présence du Loci typologique oriental de l’Afrique du Nord.

C’est cette émotion particulière qui se dégage du tableau. Les couleurs chaudes et ternes du ciel méditerranéen, les chevaux noirs et les sabres reluisants des cavaliers musulmans. Pour retrouver au centre un symbole catholique, occidental, qu’est la vierge Marie incarnée par sa muse Gala C’est cette rencontre si pertinemment représentée par Dalí que nous lisons dans la dimension supérieure de l’oeuvre, et qui matérialise et miroite l’énergie métaphysique à la source des hommes et du Lieu

ersées dans l’océan infini de l’âme, imaginons que les beautés recelées dans l’un des plus grands esprits puissent se matérialiser en un seul et unique endroit. Cet endroit serait plein de grâce et de mérite, magnifiant lui-même l’expression infinie du génie artistique. Peu d’endroits offrent pareilles conditions, car peu de lieux ont la capacité d’englober en leur sein la complexité du dialogue éternel entre l’art et le monde des hommes. L’art provient du monde des idées C’est un monde au-delà de la matière, un monde que nos ancêtres ont arpenté sans fin, en créant des modèles et des idoles pour le déchiffrer. Certains lieux, plus que d’autres, font jaillir cette énergie des entraves de l’âme humaine. Poètes, peintres, artistes et érudits partagent tous un lien sensible avec la dimension supranaturelle que recèlent nos perceptions. Mais en réalité, peu d’entre eux ont pu retranscrire l’essence de l’inspiration quel que soit leur mode d’expression. Un artiste en particulier a su créer toiles, sculptures et interprétations riches de ce monde, Salvador Domingo Felipe Jacinto Dalí.

Nous connaissons tous Dalí pour son oeuvre marquante ayant changé l’histoire de l’art par sa découverte, disons-le, d’approches révolutionnaires faisant surgir cette énergie créatrice sous des formes nouvelles et uniques. Son étude approfondie de la psychanalyse et des théories freudiennes lui ont permis de dialoguer, plus que quiconque, avec cette énergie. Sa proximité aussi, vers la fin de sa carrière d’un certain occultisme, lui a permis de se rapprocher des mystères de l’intangible.

Son amour pour la nation espagnole, son histoire et ses artistes est avérée. Une majeure partie des oeuvres et prises de positions de Dalí sont marquées par un attachement à la grandeur d’une Espagne se détachant à l’époque de son épopée coloniale. Mais il insistait toujours sur l’interprétation que l’on devait faire de ses idées. Il soutenait la théorie de ce qu’il appelait la monarchie cosmique plutôt que d’un impérialisme franciste, ce qui ne voulait pas réellement dire la même chose. Dalí était finalement pris par sa recherche de l’essence des choses, quelles qu’elles soient. La matière pour lui était une illusion, tant qu’on ne considérait pas sa dimension métaphysique. Ses oeuvres, même les plus engagées, avaient toujours une incidence sur une haute dimension inaccessible aux profanes.

MARRAKECH, LE GENIUS LOCI

L’ESPRIT EST MAITRE DU LIEU

Quel espace incarnerait mieux cette rencontre que la ville de Marrakech bien connue par son histoire de symbiose entre différentes cultures. Plusieurs artistes l’ont convoitée pour tout ce que ses plaines arides et ses murailles rouges ocres ont à raconter. L’ouverture de l’hôtel « La Mamounia » en 1929 , incita la venue de tout un aéropage de célébrités en pleine période des années folles. Au fil des années Marrakech devint l’écrin envoutant d’atmosphères propices au monde des arts, et le lieu de rencontre entre l’artiste et l’intelligence infinie dont provient son inspiration. Après le peintre Henri Matisse ou l’anglais James Mac B., Jacques Majorelle y posa son atelier. Colette, pour qui la ville était « sensuelle et chaleureuse », y séjourna régulièrement, tout comme Maurice Chevalier, Joséphine Baker, Edith Piaf, Marguerite Yourcenar ou encore l’écrivain et poète Georges Duhamel qui décrivait Marrakech comme la « capitale de la lumière ».

C’est au tour de Beniamino Levi expert en art, collectionneur et surtout grand ami et conseiller de Dalí de poser les pieds à Marrakech et de se rendre compte, encore une fois, de la coexistence multiculturelle et multi-ethnique qui s’y trouve.

LE DALÍ UNIVERSE

DALÍ DANS LA TROISIÈME DIMENSION

Dans les années 60, Beniamino Levi a organisé une exposition surréaliste dans sa galerie où il rencontra pour la première fois Dalí B.Levi fut rapidement fasciné par certaines des premières sculptures que Dalí commençait à peine à produire à cette époque. Il encouragea alors le maître surréaliste à exprimer son inspiration sous des formes sculpturales, en devenant le premier éditeur d’une série de sculptures de bronze basées sur les images surréalistes les plus célèbres de l’artiste. Le reste appartient à l’histoire… Il rassemblera la plus grande collection de sculptures de Dalí au monde, s’élargissant de jour en jour avec l’introduction de pièces nouvellement acquises. La collection se compose essentiellement de scuplutures monumentales, de sculptures muséales, d’oeuvres d’or, de «daums», de «tarots universels», d’estampes, de sculptures ornées de bijoux et de quelques peintures.

Aujourd’hui B.Levi fait vivre la mémoire de Dalí à travers une chaine de musée créée à cet effet «The Dalí Universe». Plusieurs grandes villes ont accueilli ses musées et expositions telles que Melbourne, Pékin, Sydney, Singapour, Shangaï ou encore Paris. Mais c’est à Marrakech que B.Levi a décidé de jeter son dévolu et de sublimer son oeuvre ultime en mariant le génie universel de Dalí aux atmosphères envoutantes de la ville rouge. Ainsi Marrakech se verra dotée d’une oeuvre magistrale, théâtrale à la hauteur de l’évènement. Le musée sera une première mondiale dans son programme et dans les dispositifs qu’il sera en capacité d’accueillir. La première spécificité réside dans sa situation géographique. Il s’agissait de trouver l’évidence dans sa localisation, et où pouvions-nous le mettre si ce n’était en face du mythique Jardin Majorelle et Musée Yves Saint Laurent ? Nous n’aurions pu penser autrement. Pour placer le décor adéquat à l’expression de l’univers dallien, nous établissons alors un dialogue symbolique entre deux grandes figures de l’art moderne.

LE PROJET

UNE LUMIÈRE À MARRAKECH

L’histoire commence sur la voie liant le jardin Majorelle à notre parcelle. Cette voie mènera en premier lieu vers « La forêt des Dalí de Bronze » : une promenade autour des sculptures monumentales de Dalí qui s’intégreront et dialogueront avec la nature environnante. Les visiteurs se retrouveront plongés dans l’univers de l’artiste à travers un parcours organisé autour de ses oeuvres avant même d’accéder au musée. Cette promenade débouchera vers une agora centrale et circulaire qui distribuera les principales fonctions du programme. C’est à partir de l’agora que trois directions s’offrent au visiteur : un chemin de gauche menant vers des cafés et restaurants , une voie à droite menant vers la partie hôtel et une voie centrale menant vers la partie couverte du musée . L’hôtel sera doté de 100 chambres, le restaurant/café de 400 places et l’espace muséal couvert sera de 2000 m2. Le musée intérieur se consacrera à l’exposition des sculptures muséales de plus petite taille, des « oeuvres d’or », des « Daums » de quelques peintures et d’estampes. Des hologrammes et dispositifs immersifs novateurs sont prévus pour la visualisation de certaines oeuvres. Le musée disposera pour finir d’une boutique et d’une bibliothèque autour de l’art moderne et de monographies de Dalí 9

Le complexe sera doté d’un parking pour autocars et voitures sur l’accès nord (côté Majorelle). Le projet a été confié à Omar Essakalli Architectes. Cet ensemble muséal est un hommage à la mémoire de Dalí , à sa passion pour le dessous des choses, à sa poésie autour de l’essence de l’âme. Marrakech se veut comme le dernier joyau de l’écrin du Dalí Universe . L’espace idéal où il sera possible de générer cette atmosphère, propice aux réalisations et au dialogue avec notre moi intérieur car qu’est ce que le génie de Dalí , si ce n’est le même qui sommeille en chaque Homme et qu’il suffit d’apercevoir la lumière pour le découvrir ? 10