La truite de mai en Irlande Bernard Rio
Si la pêche à la mouche est appréciée par de nombreux amoureux de l’Irlande, c’est qu’elle leur permet de s’immerger en profondeur dans un cadre naturel à couper le souffle et de nouer des relations basées sur une passion commune. Chaque année, ils ont rendez-vous avec la mythique mouche de mai.
La saison de la pêche à la truite débute le 15 février et s’achève le 30 septembre. Mais elle commence vraiment à la mi-mars, avec les éclosions des duckfly. Suivent les olives de lac fin avril, les mayfly, les olives à ailes bleues en juillet, les sauterelles d’août, les tipules de septembre… autant d’appâts naturels que les pêcheurs peuvent compléter avec une vaste gamme de mouches artificielles.
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ayfly, dans l’ouest de l’Irlande, équivaut à l’été de la Saint-Michel dans le sud-ouest de la France, une période d’exception où il n’est cependant pas question de palombes mais de truites. Tout commence aux premiers beaux jours de mai, lorsque des millions d’éphémères éclosent à la surface des loughs du Connemara, du Kerry et du Donegal. La larve d’Ephemera danica quitte alors son refuge sous les pierres au fond d’un lac et remonte à la surface de l’eau, où elle mue et donne naissance à un imago ailé. Celui-ci s’envole vers le rivage et achève sa mue dans la végétation buissonnante. La vie de
l’éphémère adulte est courte : vingtquatre heures. Il a juste le temps de se reproduire, ce qu’il se dépêche de faire. L’accouplement de l’imago a lieu en plein vol et dure quelques secondes. Sitôt la ponte effectuée, ces éphémères s’abîment sur le lac où les attendent goulûment leurs prédateurs d’en haut et d’en bas, sternes et truites… Ces dernières sont guettées par des pêcheurs qui tentent, tant bien que mal et avec une patience inouïe, de les leurrer avec d’autres mouches de mai accrochées à leurs hameçons ! Cette occupation saisonnière est beaucoup plus qu’un loisir, c’est d’abord un art de vivre. Pour des dizaines de
milliers d’Irlandais, mai est le mois le plus important de l’année. Les congés y sont posés d’une année sur l’autre. Ainsi pour ces deux frères rencontrés dans un pub d’Oughterard, qui désertent leurs bureaux à Dublin, chaque jeudi de mai, pour quatre jours de pêche non-stop avant de reprendre le collier dans la “city” dublinoise. Une fête pour tous Chaque jour de pêche est comme un jour de fête. Les pique-niques, barbecues et tea breaks, sur les îlots qui parsèment les lacs, sont aussi courus que les troisièmes mi-temps au pub. Les pêcheurs ne dédaignent
semaine, de la saison, de la décennie, du siècle… Bienheureux soit le glorieux pêcheur, car son trophée sera photographié et publié dans la presse locale, puis exposé au pub du coin, où il trônera naturalisé pour un bout d’éternité. Sur les lough de l’ouest, mai est le mois du dapping pour les moucheurs (“to dap” : faire voler l’éphémère sur l’eau), c’est aussi mayfly holidays pour les enfants qui capturent les insectes et les vendent de bon matin aux pêcheurs tombés du lit, c’est encore un temps béni pour les loueurs de bateaux, les hôteliers, les restaurateurs et les bistrotiers… La mouche de mai est, certes, éphémère, mais cause une effervescence dans tout le pays et jusqu’au-delà des mers. Les Irlandais ne sont en effet pas les seuls à priser cette manière de pêcher. Un contingent de continentaux débarque spécialement pour la Mayfly.
pas suspendre leur dérive après quelques heures écoulées à scruter les eaux noires. Ils convergent alors vers l’un de ces havres naturels où ils peuvent allumer le feu de camp pour griller les poissons du matin ou, en cas de bredouille, les entrecôtes de bœuf et les côtelettes d’agneau. Ces pauses rituelles au milieu d’un lough peuvent s’avérer aussi animées que les soirées à “traire the black cow’s milk” (1). Les rencontres sont conviviales, bien que la compétition reste vive entre pêcheurs. C’est à qui attrapera la plus grosse truite du jour, de la (1) Le lait de la vache noire, autrement dit la Guinness !
Les Bretons prennent la mouche Depuis une vingtaine d’années, Patrick, Pierre, Jean-Yves et leurs copains ne manqueraient pour rien au monde à l’appel de Mayfly. Embarquement à Roscoff, débarquement à Cork et retrouvailles avec Michaël et sa bande au Flaherty’s Pub, “established 1839”, à Oughterard, au nord de Galway. Rien ne compte plus alors que la truite et son environnement : l’éclosion des éphémères, la température de l’eau, la force et l’orientation du vent… Le “beau temps” des pêcheurs est gris, pluvieux et un tantinet venteux. Rien à voir avec ce temps du 10 mai 2009, le premier jour de la pêche, qui va durer huit jours. Ciel bleu, soleil radieux et légère brise d’est : les Bretons sont dépités. “Quand les vents viennent de l’est, va au pub prendre une Guinness”, suggère le dicton. Pour le rendez-vous au pub, ce sera en fin de journée. D’ici là, le beau temps trouble la fête. La journée s’engage mal, mais les pêcheurs veulent y croire. Pierre a déjà pris le chemin du bourg d’Oughterard pour s’approvisionner en mouches auprès des enfants qui assurent leur argent de poche avant d’aller à l’école. Une demi-douzaine de gamins – dont les plus jeunes ne doivent pas
avoir huit ans et les aînés plus de quatorze ans –, sont alignés comme des petits vendeurs au marché. Les tarifs fluctuent selon deux critères : la quantité d’éclosion sur le lac et le nombre d’acheteurs. Pour quelques euros, des douzaines de mayflies changent de mains. Dans les boîtes, on trouve des mouches jaunes (ephemera danica) et noires (ephemera vulgata). Les premières sont bien plus prisées que les secondes. D’une couleur vive, l’ephemera danica est en effet plus appétissante pour le poisson et plus visuelle pour le pêcheur qui la suit du regard. Toute la science du pêcheur est de monter une, deux, voire trois mouches sur l’hameçon, puis de lancer sa ligne à une dizaine de mètres pour les faire voler sur l’eau. Mais entre l’achat des mouches et leur utilisation, il y a une autre étape : la location du bateau pour se rendre sur les lieux de pêche. Car cette pêche à la truite de mai ne se pratique pas au bord des rivières ou des lacs, mais au beau milieu de l’eau. D’une part, les berges tourbeuses et pierreuses des loughs sont peu favorables à la pêche. D’autre part, c’est sur des hauts fonds que les belles truites se cantonnent. La technique du dapping Hormis les riverains qui possèdent leurs propres embarcadères et embarcations, la plupart des pêcheurs accède donc aux zones de pêche en recourant aux services d’un loueur, qui a transformé son jardin au bord de l’eau en hangar à bateaux. Les loueurs monnayent ainsi l’accès au lac. Ils mettent aussi à profit leur connaissance du milieu halieutique en tant que gillies, “guides de pêche”. Les barques sont toutes du même gabarit, d’une longueur de 19 pieds, soit 5,70 mètres. Une, deux ou trois personnes y prennent place. Une fois sur le pool, le moteur coupé, on s’installe pour pêcher, en travers sous le vent, avec des cannes longues de dix à onze pieds (3,50 mètres à 4 mètres). Le montage de la ligne est spécifique au dapping : des soies flottantes et un bas de ligne en nylon d’environ 1,50 mètres, terminé par une ou deux mouches piquées sur un hameçon n° 8 à 10.
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Mayfly La mouche de mai, mayfly, est un insecte de la famille des ephemeridae. Les éphémères sont les plus primitifs
Le dapping consiste à pêcher avec le vent sur une eau formée. La mouche “danse” littéralement sur les vagues à une dizaine de mètres devant le bateau au gré du vent et des mouvements de poignet du pêcheur. Ni le bas de la ligne en nylon, ni les soies ne reposent sur l’eau, seule la mouche frôle la surface. Le poisson, s’il est là et a faim, n’a a priori aucune raison de se douter que la belle jaune est une tentatrice mortelle. Le but Le pêcheur de truite commence sa journée vers huit heures du matin en achetant des mouches de mai aux enfants. Ceux-ci se rassemblent avec leurs boîtes devant les pubs avant de partir à l’école, comme ici à Oughterard. Les prix de vente fluctuent selon la loi de l’offre (la quantité d’éclosion sur le lac) et la demande (le nombre de pêcheurs).
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des insectes ailés. Les corps des larves et des imagos se terminent par des appendices filamenteux et les ailes ne s’articulent pas encore complètement avec le thorax. La variété aux ailes jaunes recherchée par les pêcheurs irlandais est l’ephemera danica. La Mayfly doit son surnom à l’éclosion de ses larves en mai. Le mâle mesure de 15 à 18 mm et la femelle de 18 à 24 mm. Les mâles volent isolément au-dessus des prairies bordant les lacs et rivières, dans l’après-midi et le soir. Ils s’accouplent en plein vol avec les femelles qui composent des essaims de plusieurs milliers d’insectes au bord des lacs en fin de journée. Les adultes (imagos) vivent environ vingt-quatre heures. Après le dépôt des œufs dans les fonds des rivières et des lacs, le développement des larves dure deux ans.
du pêcheur est de l’exciter pour l’inciter à gober. Sur les barques, chacun scrute silencieusement la surface de l’eau, attentif à la moindre agitation. L’éclosion d’une mouche peut appeler un “gobage” plus ou moins discret, tandis qu’un “bouillon”, un remous, signale la présence d’un poisson affamé qu’il convient d’appâter afin qu’il s’intéresse à la mouche accrochée à l’hameçon plutôt qu’à toutes celles qui dansent libre-
ment autour. Le jeu apparaîtrait particulièrement aléatoire si le pêcheur n’usait pas de son expérience et d’une patience imperturbable en posant et en faisant inlassablement voler sa mouche pour se faire remarquer du prédateur. Pêche discrète et propice à de longs moments d’inactivité qui entraînent les pensées et vident l’esprit, le dapping est une technique qui mêle concentration et légèreté. Comme
la mouche est posée en avant du bateau qui dérive, la truite, qui se trouve au fond du lac, ne distingue pas la barque et remonte contre le courant pour gober la mouche. Sitôt fait, elle redescend avec sa proie pour regagner son poste de guet. Une minuscule seconde d’inattention après une heure sans mouvement suspect, et patatras… Mouche et poisson s’envolent au nez et à la barbe du pêcheur. Attendre le bon moment pour ferrer est un art qui tiendrait autant de l’acquis que de l’inné, à moins que le bon dieu n’intercède pour le pieux pêcheur ? Sentir le poids du poisson au bout de la ligne et relever le poignet avant que la truite ne reparte avec la mouche au fond du lough est encore une question de subtilité. Le vulgaire n’a qu’à se plaindre à lui-même s’il ne mesure pas l’instant et ne dose pas sa force. Il risque en effet de ne pas apercevoir la truite crever la surface de l’eau, mais voir la mouche disparaître avant de sentir le poisson tirer sur le fil ! La réflexion n’a plus lieu d’être, le temps de réaction sélectionne le lauréat. Il y a ceux qui prennent et les autres. Au dapping, mieux vaut être sur la même longueur d’onde que la truite. Combien de fois le pêcheur ne relève-t-il pas sa ligne pour rien, pour ne rien voir au bout, pour ne rien prendre du tout… Il n’y a cependant aucune frustration dans cette pêche précaire, mais une conscience du subtil. L’homme confronté à la nature, au mouvement de l’eau, à la force du vent, à la fugacité de la truite, perçoit sa fragilité et est à même de comprendre la vitalité du monde qui l’entoure. Le dapping est une manière de remettre l’homme impatient à sa place. Une sacrée leçon de philosophie. Du coup, “l’homme tranquille” devient intelligible et l’ondée compassionnelle. Et bien sûr, en Irlande, rien de telle qu’une nuée grise, venteuse et pluvieuse pour que la chance sourie au pêcheur de truite de mai. Le dapping se pratique idéalement par mauvais temps, lorsque des petites vagues ourlent le lac, tandis que le bateau dérive dans le courant. Cette pêche apparemment paisible peut toutefois s’avérer dangereuse pour qui ne connaît pas
EN HAUT, Yves et Bernard ont sorti les deux premières truites de cette semaine de pêche devant l’île Rabbit. AU MILIEU, il faut pêcher avec le vent pour que la mouche soit portée et posée à une dizaine de mètres, tandis que le bateau dérive. EN BAS, pause déjeuner sur un îlot du lough Corrib, Tom prépare le pique-nique à l’irlandaise : saucisses grillées, steaks, pommes de terre, haricots (beans) et champignons.
les passes et les courants. Dans le lough Corrib comme dans le lough Mask, des roches affleurent et, si l’on n’y prend garde, la barque peut s’échouer et les pêcheurs se trouver en péril. Quelques coups de rame suffisent fort heureusement à éviter ces affleurements rocheux. Tout en
gardant un œil sur cet environnement maillé d’écueils, il faut avoir le second rivé au bout de la ligne. Une difficulté majeure consiste à ne surtout pas mouiller sa mouche. Le leurre doit en effet demeurer aérien. Aucune truite, même suicidaire, ne toucherait une “serpillière” – c’est
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ainsi qu’on surnomme les mouches si mouillées qu’elles ne sont bonnes à rien. L’usage est aussi de ne pas utiliser de mouches sèches artificielles (dry flies de type Teal & Yellow ou Golden Olive) comme sur les rivières. L’enjeu n’est pas d’attraper à tout prix une truite, mais de la duper dans les règles de l’art irlandais : illusion et virtuosité ! Jeu stupide et pari impossible feraient remarquer des hommes pressés qui préfèrent pêcher au fouet Les barques pour pêcher sur le lough sont toutes du même gabarit, d’une longueur de 19 pieds, soit 5,70 mètres. Canne à pêche et boîte à mouches sur le bateau, Patrick sonne un air de bombarde avant de repartir pêcher sur le lough Corrib.
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avec une lligne plongeante. Pourtant, pêche cette pê êc traditionnelle conserve peu enclins ses iinconditionnels n à ““rentabiliser” le temps qui passe. On estime à plus de p cinq mille le nombre de truites pêchées chaque année au dapping dans les loughs de l’ouest. Et il ne s’agit pas de n’importe quelles truites : la taille limite de capture est de 14 pouces, soit 35 centimètres. Au premier jour de notre pêche sur le lough Corrib, pêê nos trois équipages rentrent bredouilles. Au deuxième jour, bredouiil trois “pe “petites” truites, dont l’une e de d 30 centimètres remise illico à l’eau, réjouissent les fanfarons d’une seule barque. L’espoir d’une pêche miraculeuse renaît. Au troisième jour, cinq poissons apparaissent au bout des lignes, dont une truite de 30 centimètres – la même que la veille ? – et un petit saumon de printemps qui repartent d’où ils sont venus. Ce sont les copains irlandais qui assurent les trois autres poissons et paieront la tournée vespérale chez O’Flaherty. À midi, Tom, Jimmy et Michaël ont réalisé leur quota devant Inish Garaun. Le
lough Corrib étincelle sous le soleil qui nargue les Bretons. Les éphémères volent au-dessus des aubépines en fleurs. Au pique-nique, il est question de défis pendant que les entrecôtes grillent sur les braises d’ajoncs. L’après-midi sera finalement d’un calme plat et le score du matin ne bougera pas d’un pouce. Un état d’esprit L’essentiel de la pêche n’est pas dans le nombre de prises ; il réside dans le plaisir de se retrouver sur le lough. La rencontre de ces Bretons et de leurs amis irlandais remonte à 1988, une sinistre année où les pêcheurs du cru firent grève et bloquèrent tous les accès aux lacs pour protester contre la “Rod licence”, un projet de loi du Fianna Fail visant à restreindre les droits de pêche (lire ArMen n°34). Mal informée des enjeux économiques et politiques locaux, l’équipe des Bretons avait alors vainement tenté d’embarquer sur le Corrib avant d’être cernée par des dizaines d’Irlandais en colère. “Nous avons compris qu’il valait mieux se faire discret et laisser les Irlandais régler leurs problèmes entre eux”, explique Jean-Yves. “Le blocus était nécessaire pour conserver notre liberté de pêcher sans
Truite brune et truite de mer La truite fario brune et la truite de mer font partie de l’espèce salmo trutta. Si la truite de mer salmo trutta trutta est migratrice et remonte les rivières entre mai et janvier, la truite commune salmo trutta fario, également appelée brown trout, truite brune, est sédentaire et vit dans les lacs. On a recensé une douzaine de variétés de truites brunes en Irlande dont la truite ferox, la plus convoitée par les pêcheurs irlandais. Il s’agit d’une truite de grande taille, qui peut atteindre un poids de vingt livres et vivre quinze ans. Elle est aussi reconnaissable à sa grosse tête. Pêchée dans les loughs Corrib, Mask, Conn, Ree, Derg, Melvin, et dans les lacs de Killarney, cette espèce serait présente dans les lacs irlandais depuis 10 000 ans et daterait de 50 000 ans. La truite sonaghen, originaire du lough Melvin (comté de Leitrim) date de la dernière glaciation, il y a environ treize mille ans. Sa robe varie du brun clair à l’argenté, avec de grosses taches noires et parfois des petites taches rouges dans la partie postérieure. Son poids moyen est d’une livre. Sa durée de vie varie de quatre à cinq ans. Cette variété très combative se pêche dans des eaux assez profondes. La truite gillaroo, également originaire du lough Melvin,
permis sur nos lacs et nos rivières”, ajoute Michaël. Cette année-là, Jean-Yves, Patrick, Pierre et Yvonig ont replié leurs gaules et fait la connaissance de Michaël. L’amitié est ainsi née d’un conflit qui dépassait les Bretons et d’une solidarité entre pêcheurs. Il fallut deux ans de grève pour faire plier le gouvernement. En mai 1990, les Bretons étaient de retour en Irlande pour une semaine de dapping. Depuis, il n’y a pas eu une année sans que les uns traversent la Manche pour retrouver les autres au paradis. La pêche à la mouche de mai n’est possible que dans un écosystème préservé. Les truites sauvages se gavent d’éphémères, les pêcheurs prélèvent les truites sauvages dans des lacs aux fonds calcaires où reposent des centaines de millions d’œufs d’éphémères. La chaîne alimentaire fonctionne. Alors que l’habitat naturel de la truite sauvage est fortement dégradé sur le continent, l’Irlande a conservé des biotopes exempts de pollution. Le conflit des pêcheurs opposé à la Rod
est localisée dans les loughs Neagh, Conn, Mask et Corrib. Elle est reconnaissable à sa robe très jaune avec des taches rouges orangées. Elle se pêche sur des petits fonds enrochés autour des îlots. La truite croneen, originaire du lough Derg, remonterait à environ treize mille ans. Elle peut atteindre un poids de quatre livres. C’est l’espèce la plus proche de la truite de mer. Elle possède une robe argentée avec des taches noires et se pêche au crépuscule, lorsqu’elle vient s’alimenter en surface.
licence a certes permis de sauvegarder des libertés ancestrales, mais il a également été l’occasion pour les Irlandais de prendre conscience de
la richesse de leur patrimoine naturel. Moralité : tant qu’il y aura des pêcheurs, il y aura des truites dans les loughs d’Irlande. ■
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