La catastrophe ferroviaire de Marck du 8 juillet 1894

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Sommaire (Le petit Calaisien du 9 Juillet 1894) .................................................................................................... 3 Epouvantable accident sur la ligne de Dunkerque. ............................................................................. 3 (Le petit Calaisien du 10 Juillet 1894) .................................................................................................. 4 La cause de la catastrophe .................................................................................................................. 4 Fatale Modification ............................................................................................................................. 5 Le choc ................................................................................................................................................. 5 La Panique ........................................................................................................................................... 6 Les blessĂŠs ........................................................................................................................................... 7 Descente de Parquet ........................................................................................................................... 9 (Le petit Calaisien du 31 Janvier 1895) .............................................................................................. 10 Chronique Locale ............................................................................................................................... 10 La catastrophe de Marck en Correctionnelle. ................................................................................... 10 (Le petit Calaisien du 2 FĂŠvrier 1895) ................................................................................................ 10 La catastrophe de Marck en correctionnelle. ................................................................................... 10 Epilogue ............................................................................................................................................. 10 Documentation.................................................................................................................................. 11

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(Le petit Calaisien du 9 Juillet 1894) Epouvantable accident sur la ligne de Dunkerque. -La ligne de Dunkerque a été, hier au soir, le théâtre d'un terrible accident qui s'il n'a pas occasionné de mort d'homme.- on n'est pas encore fixé sur ce point -- se solde par une trentaine de blessés dont plusieurs grièvement. Voici, au milieu de l'affolement du personnel de la gare, les renseignements que nous avons pu nous procurer. Le train qui part de Calais pour Dunkerque à 9 heures 10 du soir, allait entrer en gare de Marck vers 9 heures1/2, lorsque, par suite d'une faute d'aiguillage ou d'un fonctionnement défectueux de l'aiguille, il est venu se heurter sur un train de marchandises qui se trouvait sur une voie de garage. Les deux machines se sont tamponnées avec un épouvantable fracas--sans trop se détériorer, semble-t-il et sans que les mécaniciens ou chauffeurs furent blessés. Il n'en a malheureusement pas été de même des tenders et des deux premiers wagons, tant du train de voyageurs que du convoi de marchandises. Les deux premiers fourgons de l'un ont en effet été brisés et jetés hors voie par contre coup et les deux derniers ont eu un sort analogue. Détail horrible: on craignait, à une heure du matin, heure à laquelle seulement on a pu commencer à se rendre un compte relativement exact du sinistre que le corps d'un soldat de ligne ne fut enseveli sous les débris de l'un des wagons démolis. Toujours est-il que l'on a retiré de cet amas de décombres: un ceinturon, un sabre-baïonnette et des débris d'uniforme qui ne paraissaient appartenir à aucun blessé et que nul voyageur n'a réclamé. Le défaut d'appareil de déblai n'avait pas encore, au moment où nous écrivons, permis de soulever de lourdes cloisons qui peut-être pèsent sur cette pauvre dépouille humaine et l'écrasent. On parle de trente blessés. Peut être il ya t-il là quelque exagération ; mais un témoin oculaire en compte au bas mot toujours une vingtaine qui ont été répartis dans un estaminet et dans deux fermes de Marck près de la gare. Plusieurs de ces blessés ont des membres cassés. On compte parmi eux plusieurs militaires - des soldats du 110 e de ligne, notamment. En outre un chef de train, gravement contusionné a été couché chez un employé de la voie. On redoute des complications internes. Une femme- qui parle le flamand-- est restée de longues heures sur des coussins dans la gare de Marck, en attendant qu'elle pût être conduite à l'hôpital de Calais.

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elle avait une jambe, la jambe gauche, littéralement écrasée entre la cheville et le genou et une blessure à la tête. Il faudra certainement lui amputer la Jambe. Son mari, ouvrier, était auprès d'elle. Cette infortunée a, ainsi que les autres blessés, reçu un peu après minuit et demi, les soins deMM. les docteurs Vetu et Deroide, de Calais, ainsi que ceux de M. Allard, médecin à Marck, que l'on était allé quérir en toute hâte en voiture. M. Allard était assisté de sa jeune femme. Nous croyons savoir qu'un enfant -- le fils de la malheureuse qui précède--aurait aussi de très graves blessures aux jambes. Un chef de train, collègue de celui dont il est parlé ci-dessus, serait lui aussi assez grièvement atteint. Un train de secours expédié de Calais vers minuit avec une équipe sous les ordres de M. Bandeau, sous chef de gare; a pu expédier vert une heure un quart sur Calais, après déblaiement partiel d'une voie de garage à intersection le train parti de Dunkerque à 9 heures19 et qui est entré en gare centrale à une heure et demie du matin, alors qu'il y devait arriver à dix heures 50. A demain, des détails certains et complémentaires sur ce douloureux événement qui constitue, quoiqu'il en puisse être, une épouvantable catastrophe.

(Le petit Calaisien du 10 Juillet 1894) Ce titre, n'est hélas! on peut l'affirmer à présent, empreint d'aucune exagération. La rencontre de trains dont nous entretenions hier matin nos lecteurs, n'est en effet pas seulement un accident grave mais bien une terrible catastrophe. on en sera aisément convaincu, lorsque nous aurons dit que, contrairement aux prévisions relativement optimistes dont nous nous faisions l'écho dans notre précédent numéro, les blessés connus de ce triste événement sont, officiellement, au nombre de vingt sept et que ce chiffre serait à coup sûr beaucoup plus élevé si on tenait compte des victimes qui, plus ou moins atteintes, ont regagné leur domicile ou leur garnison sans se faire connaître. On arriverait, s'il était possible de faire le compte certain de tous ces malheureux plus ou moins éclopés à un effectif trés probablement au moins double de celui dont on trouvera plus loin l'affligeant détail. Mais reprenons le récit des événements.

La cause de la catastrophe C'est bien, ainsi que nous le disions hier, dans une faute d'aiguillage qu'il faut chercher la cause de la catastrophe. Nos lecteurs apprécieront à qui doit incomber la responsabilité. La Catastrophe ferroviaire de MARCK du 8 Juillet 1894

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La gare de Marck possède comme personnel... un chef de gare. Cet employé doit assurer quotidiennement le passage et le service de vingt-neuf trains et a pour mission de faire successivement et sous sa seule responsabilité de six heures du matin à onze heures du soir, c'est à dire pendant dix sept heures consécutives : le factage, la distribution des billets, l'aiguillage, la comptabilité de gare, la correspondance, la télégraphie, - en un mot, le service entier de la gare de Marck. Ce fonctionnaire Maître Jacques n'a pas moins de cinq cents mètre de voie à parcourir pour assurer son service, dans lequel se trouvent, en tant qu'aiguillage, cinq aiguilles de manœuvres. Dimanche, sa charge se trouvait encore augmentée en raison des courses du Beau-Marais, des trains de plaisir organisés sur Dunkerque et de l'affluence plus grande des voyageurs les jours fériés, un aide lui avait exceptionnellement été adjoint pendant quelques heures dans la journée. cet aide était parti depuis quelque temps déjà, au moment de la catastrophe.

Fatale Modification Vendredi ou samedi, une modification de nature à faciliter le passage des express, avait été apportée aux aiguilles de la gare. Du fait de cette opération, l'une des cinq aiguilles se trouvait, avoir son poids placé du côté de la voie opposé aux rails, alors que, ainsi que cela avait toujours existé, les quatre autres se trouvaient du côté de ceux-ci. C'est de là qu'est venu tout le mal. en effet, un peu avant neuf heures dix, du soir, le malheureux employé, qui tombait littéralement de fatigue, oublia la transformation que nous venons de décrire et aiguilla par inadvertance, en vertu d'une vieille habitude, le train de voyageurs 2111 sur une voie d'évitement sur laquelle se trouvait stationné le convoi de marchandises n° 8016, au lieu de le lancer sur la voie normale. On sait quelles devaient être les épouvantables conséquences de cette erreur terrible mais plus qu'explicable, plus que pardonnable et très compréhensible.

Le choc C'est exactement à 9 h. 45 du soir, que le choc se produisit entre les deux machines. Il fut épouvantable. La machine du 2111 s'emboîta littéralement dans celle du 8016, dont les tampons furent pour ainsi dire arrachés. Cependant les cylindres de l'une et de l'autre locomotive ne souffrirent, fort heureusement pas.

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Tout autre fut le sort des tenders et des voitures qui les suivaient. Tandis que ceux-ci étaient mis en miettes, le fourgon de choc du 8016 et celui chargé de laine, qui lui faisait suite furent brisés, éventrés et jetés hors voie, et le fourgon de tête et les deux premières voitures, des wagons de troisième classe, du 2111 furent pour ainsi dire réduits en miettes. La machine de ce convoi a, elle aussi, beaucoup plus souffert que celle du 8016. D'autres wagons de ce train ont été, de par le choc, déplacés de près d'un mètre dans le sens de la marche de leur « train de roulage ». Nous ne reprendrons pas la description du spectacle que présentait, hier, en jour, le théâtre du sinistre. Les travaux de déblaiement lui avaient, en grande partie, ôté son aspect terrifiant. Très nombreuses sont, au surplus, ceux de nos concitoyens qui ont eu, hier, toute la journée, la curiosité d'aller s'en rendre compte de visu soit à pied, soit en voiture, en chemin de fer ou en bicyclette.

La Panique C'est en pleine gaieté que les infortunées victimes de la catastrophe ont été atteintes. Le train 2111 contenait un grand nombre de soldats permissionnaires qui regagnaient leur garnison. Les braves garçons chantaient à tue-tête des refrains plus ou moins harmonieux, lorsque la rencontre s'est produite : 150 mètres avant la gare. Aussitôt les cris de douleur et d'horreur succédèrent aux chants joyeux. Ceux des voyageurs qui n'avaient point été atteints ou qui conservaient l'intégrité de leurs membres, ouvrir les portières, affolés, et s'enfuirent à travers champs en brisant les barrières enfermant la voie. Le caporal Leclercq du 110eme de ligne, celui-là même que l'on croyait enseveli sous un wagon et dont le sabre-baïonnette et le ceinturon avaient été ramassés au milieu des débris, avait été de ce nombre. Il s'est sauvé nu pieds et est revenu à Calais sans trop savoir comment. M. Leclercq est le fils d'un représentant de brasserie bien connu sur place. Il est en détachement à Gravelines où il retournait. Un monsieur et une dame de Dunkerque M. Rahon, père du propriétaire du Café du Commerce et Madame Fiquet sa tante, ont eux aussi quitté le convoi de la même façon et ont été assez heureux pour rencontrer à Marck une voiture qui les a ramené à Calais. Le soldat Danel, fils d'un charcutier de la Rue Victor Hugo, était tellement émotionné qu'après avoir eu la présence d'esprit d'enlever du compartiment dans lequel il se trouvait la malheureuse femme qui avait la jambe gauche écrasée, de laquelle nous entretenions, hier, nos lecteurs, et l'avoir déposée dans la salle des bagages de la gare, il est parti à toutes jambes en dépit de quelques blessures légères. La Catastrophe ferroviaire de MARCK du 8 Juillet 1894

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Ce brave garçon a, fort heureusement rencontré en chemin son père, qui, à la nouvelle de la catastrophe avait pris une voiture à Calais et était accouru à Marck pour avoir des nouvelles de son fils. Nous pourrions multiplier les exemples de ce genre.

Les blessés Les blessés officiellement connus sont, ainsi que nous le disions plus haut, au nombre de vingt sept. Treize d'entre eux, douze appartenant au 110e de ligne et l'autre au 1er escadron du train des équipages, ont été conduits à l'hôpital militaire par les soins de M. le médecin-major Lebastard, accouru à Marck au milieu de la nuit avec deux voitures d'ambulance et des infirmiers militaires. Les autres sont où chez eux où à l'hôpital Saint Pierre. Voici, au surplus, avec leurs noms, la description de leurs blessures. Les blessés militaires sont: MM, 1er Hennuyer Edouard, caporal au 110e de ligne, natif de Boulogne, fracture de la jambe droite, état incertain. 2e Leclercq Eugène, caporal au 110e de ligne, en détachement à Gravelines, venu à Calais pour rendre visite à ses parents habitants rue Gambetta, 133, contusions aux jambes, lésions internes à redouter. 3e Briez Gaston, soldat au 110e de ligne, contusion au genou droit. 4e Douzinel Joseph, soldat au 110e de ligne, fracture de la cuisse droite. 5e Corrion Edmond, clairon au 110e de ligne, contusions aux deux jambes. 6e Hamy Gaston, soldat au 110e de ligne, contusion au genou gauche. 7e Descasteker Léon, soldat au 110e de ligne, contusions à la jambe droite et à la face. 8e Morgan Louis, soldat au 110e de ligne, contusions multiples de la face et des membres-état sans gravité. 9e Thomas Henri,soldat au 110e, contusions aux bras et aux jambes-état sans gravité. 10e Imbert Edouard, soldat au 110e, contusions des deux jambes. 11e Bernier Léon, soldat 1107, contusions au corps et au genou gauche. 12e Leblond Louis, soldat au 110e,(section hors rang),contusions sur différentes parties du corps. Philippo Louis, cavalier au 1er escadron du train des équipages détaché à Dunkerque, venu à Calais pour rendre visite à un camarade: Fracture de la jambe droite.

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Viennent ensuite les blessés appartenant au personnel de la Compagnie du Nord. Ils sont au nombre de quatre. M. Charles Leprand, conducteur du train de marchandises, 46 ans, marié père de deux enfants; blessures à la tête et à la poitrine; celle de la tête trés grave, contusions multiples. M. Leprand, qui demeure à Calais, rue des Jardiniers, a été ramené chez lui hier matin par le train de 10 heures 08. Il avait été ramassé sous les décombres du premier fourgon du train 8016.c'est le seul blessé de ce convoi. M. Denaes Henri, 34 ans, marié sans enfants, conducteur du train 2111, a été ramassé lui aussi sous les débris du fourgon qu'il occupait au moment de la catastrophe -c'est lui qui a passé la nuit chez un employé de la voie où il avait, ainsi que nous le disions hier, été conduit par deux témoins de l'accident. Il n'a aucun membre cassé et ses blessures apparentes sont nulles. Seules des lésions internes peuvent être à redouter. ce blessé a été conduit à Coudekerque-Branche où il habite, hier matin. Enfin le mécanicien et le chauffeur du train 2111 qui ont été quelque peu contusionnés. Viennent ensuite les blessés qui ont été admis à l'hôpital Saint Pierre, où nous avons fait prendre de leurs nouvelles. Ce sont: 1e r Madame Mélanie Sophie Ooghe, 40 ans, habitant Petite Synthe; elle a une fracture de l'os frontal et la jambe gauche horriblement écrasée entre la cheville et le genou. Nous avons entretenu nos lecteurs dans notre précédent numéro. Ainsi que nous le faisions prévoir dès hier, Madame Ooghe a dû être amputée du membre blessé. Son état est plus que grave. 2e Caeton Alfred, 3 ans, petit fils de la précédente; jambe gauche cassée, état grave. 3e Réveillon Joséphine, de Calais : contusions à l’ oeil droit et à la cuisse gauche; état sans gravité. D'autres blessés ont été conduits et soignés un peu partout, après que les premiers soins leur eurent été prodigués dans diverses habitations de Marck et notamment au café de la gare tenu par M.Antoine et chez M. Stival, cultivateur. Voici leurs noms: M. Delaporte Delaporte, de Vieille Eglise, jambe gauche cassée, contusions au côté gauche. Les membres d'une même famille, dont le vétéran, M. Chatillier, instituteur retraité à Oye, a été particulièrement éprouvé. Les Chatillier avaient pris place dans la première voiture. M. Chatillier père, âgé de 60 ans, a eu la tête déchirée par des éclats de verre étant tombé la tête en avant dans une portière. Transporté chez M. Noël, cafetier à Marck, il est rentré à Oye hier matin en voiture. La Catastrophe ferroviaire de MARCK du 8 Juillet 1894

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Son fils Jules, âgé de 30ans, électricien, domicilié à Verdun, s'en est tiré avec quelques égratignures. Quant à sa femme, née Robinet Mathilde, âgée de 20ans, elle a la jambe gauche cassée et se ressent de fortes douleurs internes; elle a également été transportée à Oye hier matin. La femme de M. Chatillier père a réussi, quoi qu'ayant perdue ses souliers et son chapeau, à se tirer d'affaire avec seulement de légères contusions aux jambes. Sa fille Félicie, âgée de 23 ans, moins heureuse que sa mère a eu, elle, le bras gauche démis. Enfin, sa tante, madame veuve Davrou, demeurant à Calais, rue Chantilly, n° 7, a été retirée des décombres par un artilleur. Elle a l’oeil droit fortement contusionné et se plaint de douleurs au côté droit. Transporté chez M. Masset, cafetier, elle y resta alitée hier toute la journée. Pour clore ce martyrologue, une autre famille de trois personnes, des bateliers de Dunkerque, les époux et le fils Duchâteau ont été plus ou moins contusionnés et M. Duchâteau père a eu les jambes atteintes sans rien de cassé toutefois. Sept des blessés dont on vient de lire les noms donnent de très sérieuses inquiétudes et il est à craindre que l'on ait a enregistrer avant longtemps la mort de deux d'entre eux, du décès desquels le bruit avait déjà couru hier : Madame Ooghe et son petit fils, le jeune Caeton.

Descente de Parquet Télégraphiquement avisé de la catastrophe au cours de la nuit de dimanche à lundi, le parquet de Boulogne ( M. le Procureur Bossus, M. L'Eleu, juge d'instruction et un greffier) sont venus procéder hier à une enquête sur place. Arrivés à Calais par le train de midi 16 ces messieurs se sont rendus à Marck par le train de 1h.05. Il sont rentrés à Calais par le train de 2 h 28, ramenant avec eux le chef de gare de Marck, M. Walet, dont l'arrestation paraît devoir être maintenu -- encore que l'opinion publique lui soit plus que favorable à Marck, où il est depuis dix ans et où il jouit d'une estime largement méritée. M. wallet est âgé de 45 ans. Il est le père de 5 enfants.... Et nous en aurons fini pour aujourd'hui avec ce douloureux récit, lorsque nous aurons dit que, dès hier au soir, le déblaiement des voies, très peu endommagées, nous le disions dans notre premier article, était presque entièrement terminé. Il a été très activement poussé par une équipe de vingt ouvriers spéciaux sous les ordres de M. Guillemain, inspecteur divisionnaire de la Compagnie du Nord à Dunkerque.

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(Le petit Calaisien du 31 Janvier 1895)

Chronique Locale

La catastrophe de Marck en Correctionnelle. - Nos lecteurs se souviennent de la terrible catastrophe survenue en gare de Marck, le 8 Juillet dernier. Nous avons donné en son temps les détails de cet affreux accident, où vingt-sept voyageurs furent grièvement blessés, entr’ autres un certain nombre de militaires revenant de permission. Cette affaire, où était cité le chef de gare de Marck pour blessures par imprudence, est venue, hier après-midi, devant le tribunal correctionnel de Boulogne. Les mécaniciens des deux trains étaient appelés comme témoins. Après plaidoirie de Me Baudelocque et après délibération du tribunal le jugement a été remis à Vendredi. Nous tiendrons nos lecteurs au courant.

(Le petit Calaisien du 2 Février 1895) La catastrophe de Marck en correctionnelle. - Ainsi que nous l'avons annoncé à nos lecteurs dans notre numéro de jeudi dernier, le tribunal avait remis le jugement de cette affaire à Vendredi. Le jugement a été rendu, hier après-midi, à 2 heures. M. Wallet, chef de gare à Marck, reconnu coupable de blessures par imprudence, est condamné à 4 mois d'emprisonnement, avec application de la loi Bérenger et à 200 fr. d'amende.

Epilogue Cette catastrophe suivie le 9 Septembre 1894 par celle du Paris-Cologne conduisit le ministre des travaux publics, Louis Barthou, à promulguer une circulaire réglementant le service des chefs de station.

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Documentation La Section Patrimoine de la Médiathèque de Calais Le Petit Calaisien Année 1894 Le Petit Calaisien Année 1895 Les syndicats dans les chemins de Fer en France 1890-1910 Par Elie Fruit

Éditions ouvrières, 1976 - 216 pages

Quelques liens à explorer : Loi Bérenger http://criminocorpus.revues.org/132 Inspection du Travail http://www.sante.gouv.fr/bulletins-de-l-inspection-du-travail-et-de-l-hygiene-industrielle-de-1893-a1936.html Association pour l'Histoire des chemins de Fer http://www.ahicf.com/

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