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S O M M A I R E
INTRODUCTION
4
CONCLUSION
82
DÉFINITION
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INSPIRATION ET HÉRITAGE
1920
/ 1980
39
18/34
IMAGES MAQUETTES
48/51
TEXTES 1920
/ 1980
INTERVIEWS NOTES/BIBLIOGRAPHIE 3
10/24
55/72 83/87
INTRODUCTION Avertissements au lecteur Dans ce mémoire, je développe le sujet de l’architecture de papier, comme un rêve et un espoir de réalisation des fantaisies osées.
la plupart des idées créées par l’humanité sont des utopies. Souvent, ces Historiquement,
idées n’ont pas été réalisées. Des contextes particuliers, comme par exemple celui du temps avant la révolution, ont permis l’émergence d’idées visant à améliorer les conditions de vie. Ces idéees s’accumulant en grande quantité, ont amené à une révolution. Les révolutions accomplies font naître De l’anglais utopia, mot inventé, en l’espoir de réaliser les fantaisies les plus 1516, par Thomas MORE dans son livre osées, stimulant encore davantage leur Utopia. Construit avec le préfixe grec οὐ- développement. Des exemples de ces ou- de sens privatif et noté à la latine au situations sont celles des révolutions en moyen de la seule lettre u, et τόπος, tó- France (1789) et en Russie (1917). Ces pos (« lieu »), signifiant donc « (qui deux cas nous montrent la montée des n’est) en aucun lieu »2 esprits créatifs, notamment dans le domaine artistique sous forme de dessin.
Le design est la création d’un projet en vue de la réalisation et de la production d’un objet (produit, espace, service) ou d’un système, qui se situe à la croisée de l’-art, de la technique et de la société.Le design est une activité de création souvent à vocation industrielle ou commerciale, pouvant s’orienter vers les milieux sociaux, politiques, scientifiques et environnementaux. Le but premier du design est d’inventer, d’améliorer ou de faciliter l’usage ou le processus d’un élément ayant à interagir avec un produit ou un service matériel ou virtuel. Un des rôles du design est de répondre à des besoins, de résoudre des problèmes, de proposer des solutions nouvelles ou d’explorer des possibilités pour améliorer la qualité de vie des êtres humains, que ce soit dans les sociétés industrielles occidentales (où le design est né) ou dans les pays en voie de développement (design humanitaire).3 La pluridisciplinarité est au cœur du travail du designer, dont la culture se nourrit aussi bien des arts, des techniques, des sciences humaines ou des sciences de la nature qui sont devenus des précurseurs brillants des révolutions. Plusieurs idées ont été réalisées malgré leur modification. Il faut reconnaitre que la réalisation de ces idées n’était pas parfaite. Mais cet effet donnait naissance à l’espoir de changement pour une vie meilleure, ce que donnait de nouvelles idées. Pendant mes années de séjour et d’étude en Russie, j’ai pu observer la situation décadente du monde d’architectural. J’ai pris connaissance de quelques détails de développement de la pensée architecturale en Russie pendant ce dernier siècle et j’ai pu découvrir beaucoup d’idées et de constructions intéressantes.
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“Quel futur est prévu pour l’architecture russe dans l’avenir proche? Peut-on avoir la renaissance des idées brillantes dans ce domaine (d’architecture)?”La possibilité
Ce que m’a fait penser à une question:
de répondre à ces questions à l’aide des idées et des projets non réalisés à l’époque de l’URSS m’a parut le plus abordable. Pour analyser la situation actuelle, je voudrais étudier plusieurs exemples de l’histoire russe, mais aussi des cas semblables de l’architecture étrangère. Pour une analyse plus approfondie, j’ai pu interviewer quelques architectes de l’époque et d’aujourd’hui. J’ai comparé des liens entre deux éclats de l’idée architecturale à travers l’analyse des maquettes que j’ai pu réaliser. Il s’agit d’un batiment construit et d’une idée non réalisée. Dans cette analyse je me suis appuyée sur plusieurs sources de livres, magazines et sites Internet. Prenant en compte l’état d’esprit pessimiste, globalement installé dans les têtes des architectes pratiquants, qui ne voient pas de progrès ou d’innovation en Russie dans un futur proche, il m’a parut évident de me projeter dans mon futur professionnel. J’aimerais me retrouver sur le chemin de création de mes propres idées et essayer d’éviter la peur d’inutilité et de rester sans acceptation. Je crois que c’est à cause de la peur d’être sans travail, que les architectes font des projets basiques et impersonnels. Puis, les écoles d’architecture ont déjà pris le point de vue de bons ingénieurs, car il y en a assez d’architectes qui créent des chefs d’œuvres. La question qui se pose toujours sur l’architecture de papier (dont les projets n’ont pas été réalisés pour telle ou telle raison) concerne leur utilité: a-t-on besoin de ces projets ? Est-ce juste un divertissement ou une impulsion du progrès de l’architecture qui a dépassé son temps ? Me basant sur plusieurs exemples de réalisation de projets d’architecture je voudrais proposer l’idée que l’architecture
novatrice et les fantaisies des projets d’architecture ne sont pas inutiles et ridicules, mais plutôt des éclairs brillents et qui donnent de l’impulsion en avant. Personnellement, comme jeune architecte, je suis prête à prendre ce chemin.
5
6
DÉFINITIONS ET SOURCES DE L’ARCHITECTURE DE PAPIER. Définition principale.
Le
terme
d’Architecture
de
papier
désigne
projets pas été
les
architecturaux qui n’ont matériellement réalisés que ce soit pour des raisons techniques, économiques ou politiques ou dont l’objet ne vise pas la réalisation mais la création d’un espace de réflexion.
Ce n’est pas un secret que les projets architecturaux ne se réalisent pas tous, mais la différence entre ces projets non réalisés et les projets d’architecture de papier est que les auteurs de ces derniers comprennent tout à fait que leurs projets resteront toujours sur papier. A papier
la
mon plus
avis, précise
la est
définition donnée
de par
l’architecture de Yury Avvakumov:
« Ce sont des projets des projets. Les projets des projets qui pourraient être construits un jour. Les projets se partagent en deux catégories, ceux qui portent un caractère historique (Filippov), et ceux qui ont des propriétés modernes (Youri Kouzin) ». L’architecture de papier est un art utopique. Il reflète
l’imagination infinie de l’auteur, restant le champ de recherche formel du style artistique.
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Exemples historiques. Giovanni Battista Piranesi (1720-1778. Italie) peut être considéré comme le père de cette approche. Durant toute sa vie, il n’a construit qu’une église, mais a créé une très grande série de gravures qui représentaient l’architecture romaine imaginaire. Dans «La première partie des compositions architecturales et des perspectives» du Temple d’antiquité (image 1) qui date de 1740-1750, Giovanni Piranesi a écrit une lettre destinée à son ami, Nicola Gobbe, où il déclare : « J’avoue que ces ruines parlantes remplissent
mon âme par les images que je ne pouvais pas imaginer à l’aide des dessins très précis de ces ruines, faits par l’immortel Palladio, ces images restent toujours devants mes yeux. J’avais une idée de présenter certains de ses tableaux aux gens. Alors il n’y a aucun espoir de voir quelqu’un des architectes modernes capable de créer quelque chose de semblable soit parce que l’architecture a profondément chuté, soit par manque de mécènes de cet art noble, ce qui est prouvé par l’absence de constructions telle le Forum de Neva, le Colisée ou le palais de Néron, aussi que ni la noblesse, ni les gens riches n’ont l’intérêt d’engager de grands dépenses.
Image 1
Moi, comme tous les autres architectes d’aujourd’hui, je n’ai d’autre solution que d’exprimer mes idées architecturales par des dessins ».4 Les approches utopiques sont typiques des pensées néoclassiques et baroques. Les idées sociales et utopiques du siècle des Lumières sont représentées par les activités des architectes majeurs français de la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Après une longue période d’incompréhention et d’oubli, le XXe siècle les a fait sortir de l’ombre. On reconnaît désormais l’importance et l’originalité de créateurs tels que Boullée, Ledoux et Lequeu. On les a longtemps traités d’architectes “maudits”, car seul un petit nombre de leurs oeuvres est parvenu jusqu’a nous. Faute de moyens financiers, certaines sont inachevées ou sont restées à l’état de projets. D’autres ont été inconsidérément détruites lors du percement des nouvelles rues de Paris.5 Étienne-Louis Boullée (1728-1799) qui a créé sur papier une centaine de projets, dont le Cénotaphe de Newton (image 2), son célèbre projet d’une sphère qui représente l’Univers ou la Terre où une pomme de la loi de gravitation et Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806)
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avec son projet de maison du directeur de la source de la Loue, ville de Chaux “Arc-et-Senans” (image 3). Tous deux font partie des architectes qui présentaient des projets des constructions publiques gigantesques qui n’étaient pas nécessairement vouées à être réalisées.
Image 26 Moins importante que l’oeuvres de Boulée et de Ledoux, celle de Jean-Jacques Lequeu (1757-1826) est cependant caractéristique de la tendance imaginative de l’architecture révolutionnaire. Les trois hommes ont puisé à une source commune, celle d’une antiquité recréée par l’imagination. Pour Lequeu, le retour aux origines fut une sorte de retour à l’enfance avec son projet de la maison zoomorphe (Image 4).
Image 37
Image 48
Alors, on voit que la tendance de création de ces projets a pris naissance en Europe. Mais comment ce mouvement s’est-il développé en Russie ? Khan-Magomedov, l`un des plus grands historiens russes du XX siècle rappelle les changements opérés dans l’enseignement architectural: « Je pourrais diviser l’ar-
chitecture russe du XX siècle en trois mouvements esthétiques. Tout d’abord c’est l’avant-garde. En deuxième position se trouve l’empire stalinien. Et finalement, l’architecture de
papier des années 1980. Tout ce que se trouve en dehors de cette classification ne représente aucun intérêt professionnel. » Je suppose que ce point de vue nous dit qu’à part les architectes de papier, il n’y a rien d’intéressant à partir du 1954, dans l’architecture russe. Au vingtième siècle on peut définir deux sursauts d’activités des projets architecturaux qui sont gravés dans l’histoire mais n’ont jamais réalisés. Le premier mouvement date des années 1920 et est lié au régime postrévolutionnaire assez rigoureux. Là, tous les projets étaient soumis à la censure du gouvernement de l’époque. Le rôle principal pendant le premier sursaut était joué par la disparité des points de vue politiques et non pas par la situation économique. Le deuxième sursaut date des années 1980 et ce mouvement sera élaboré en détails dans ce mémoire. Pendant cette période on peut souligner la discrimination des jeunes
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architectes, qui n’avaient pas de possibilité de se manifester dans les projets sérieux. Mais aussi, le gouvernement qui construisait des batiments peu coûteux, avec des projets standardisés. Dans l’histoire moderne, la production des années vingt de la Russie soviétique, pour laquelle l’intérêt ne s’est pas démenti depuis les années 1960, occupe une place particulière. Au-delà des réalisations, au demeurant peu nombreuses, le vaste corpus d’œuvres non réalisées constitue encore aujourd’hui une source importante d’inspiration pour nombre d’architectes contemporains. Dans ce mémoire, je souhaiterais étudier une autre page dans de l’histoire de l’architecture novatrice et non realisée. L’architecture papier dans la Russie soviétique des années 1980 ou ce qui est signifié par ce terme.
VKhOuTEMAS Les élans artistiques n’apparaissent pas d’un seul coup, sans aucune ont raison. Même les plus talentueux des architectes
besoin d’avoir reçu un bon enseignement. En URSS les VKhOuTEMAS, ateliers d’art et de tech-
nique créés en 1920, ont joué ce rôle. Cette école a réuni les architectes les plus talentueux de ce temps, tant du côté du corps enseignant que parmi les étudiants qui en sont issus.
Image 6
Image 5
C’est en partie sur la base de cette école que s’est formée par la suite le MAI, devenu ensuite le MARKhI, Institut d’architecture de Moscou qui existe encore aujourd’hui. Et ce n’est pas un hasard si, malgré le changement de l’enseignement, la génération des architectes de papier va naitre dans cette école durant les années 1980. Mais comme dans chaque processus historique, l’école a eu ses hauts et ses bas. En parlant de l’enseignement dispensé des VKhOuTEMAS, Khan-Magomedov, rappelle des changements opérés dans l’enseignement architectural:
« L’architecture, qui est pourtant l’art le plus stable, a évolué depuis cinquante ans avec une singulière rapidité. L’ère des traditions artistiques qui datait des réformes par lesquelles Pierre 1er avait transformé toute la culture russe, s’est trouvée brusquement interrompue. Une période de recherche et d’inquiétude
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est née, pendant laquelle la Russie a subi tour à tour presque toutes les influences de l’Europe occidentale. Ce furent Vignole, Palladio, Candelieri ; l’engouement pour la Renaissance, introduit par Adams, Thomas de Tamora et le français Ledoux. Le baroque, le classique, le gothique à la manière de Rostopchine, le viennois et le suédois modernes ont été successivement ou simultanément recherchés. La révolution ne bouleversa pas seulement les conditions de la vie économique et de la vie politique ; elle bouleversa les valeurs idéales et mit fin, brusquement, à ce classicisme nouveau. Alors naquit la « Logique constructive ». Une division du travail telle qu’on n’en avait jamais connue fit naître l’art nouveau. L’esprit d’analyse s’ingénia à trouver les bases scientifiques de cet art. On remonta aux éléments premiers. On vit naître une science des masses, des volumes, des rythmes, des proportions ; et l’on chercha à créer des œuvres qui fussent conformes aux exigences des nouveaux matériaux et aux besoins modernes. Fabriques, usines, élévateurs ; on accepta sans réserve les formes nées de la civilisation moderne et on tenta de les exprimer selon les lois de la mécanique pure. »9 Il insiste sur la nouveauté de ce mouvement et le rejet des influences européennes :
« Les créateurs du mouvement nouveau ont compris que toute grande architecture devait délibérément rejeter toute érudition et tout souci des traditions ; que l’œuvre ne pouvait et ne devait être commandée que par l’idée abstraite pure et par les conditions techniques. Ils ont voulu que l’art soit organisation de la vie et non un simple jeu d’ornementation ; et, avec une énergie admirable, ils ont mis leur technique au service de l’évolution nouvelle. » Il montre cependant la coexistence, au sein des VKhOuTEMAS de différentes tendances : les symbolistes, les constructivistes et les rationalistes, mais souligne surtout l’importance des peintres dans le développement des approches et surtout dans le rejet du style : « la formule peut aider à découvrir le style ; elle n’est pas le style » . Enfin, il insiste sur le lien fort que ces oeuvres entretiennent avec la vie contemporaine et leur projection dans l’avenir : « Il y a dans tontes
les oeuvres récentes une sincérité indiscutable et une compréhension certaine des éléments qui constituent la vie d’aujourd’hui et celle de l’avenir. […] L’architecture est un art des rapports abstraits ; elle
est toute proche des mathématiques. Mais elle n’atteint au style qui est l’expression d’une époque, que lorsqu’elle fait sentir la vie à travers l’abstraction. »
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L’ARCHITECTURE IMAGINAIRE DES ANNÉES1920 du XXe SIECLE EN URSS. L’architecture, qui reste une matière très précise et qui n’accepte pas d’erreurs demande la nécessité en imagination libre et courageux. Les dévelop-
pements réels en architecture ont besoin de la «base» artistique de projets pas encore réalisés mais prévus dans le futur. Sinon l’architectire n’aurait plus de progrès. Le discours de l’architecture imaginaire peut commencer par des projets de papier des années 1920. Il s’agit d’une période assez particulière dans l’histoire. Après la révolution de 1917 et le changement de la Monarchie dans Etat Soviétique, les architectes qui étaient toujours sous les classes d’exploiteurs ont pu ressentir pour la première fois la possibilité d’être des architectes de la nouvelle société et de la nouvelle vie.
«Depuis les premiers jours d’Octobre rouge (1917) on a pu comprend qu’on ne peux plus continuer de travailler comme avant. C’était évident que l’architecture du passé est une entrave dans le travail, il fallait créer une nouvelle - architecture qui pouvait correspondre à la nouvelle époque». écrivait Victor Vesnin(1882-1950) des premiers états d’esprit après la révolution. L’architecture des années 1920 est un mouvement particulier. Ses créateurs comprenaient le devoir de ne pas décorer ou d’embellir, comme les architectes du passé, mais de créer l’urbanisme de la nouvelle société, d’avoir une vision du futur architectural, développer de nouveaux types de bâtiments ou « des condensateurs sociaux de vie » qui n’ont jamais existé. Une maison-commune, un palais de travail, un club de travail, un complexe résidentiel, une cuisine-fabrique ce sont des noms qui donnent l’esprit de l’industrialisation de futur et la recherche du nouveau format de mode de vie.
Le nouveau contenu demandait de nouvelles formes. Mais les innovations n’étaient pas des trucages. Les miracles d’architecture d’aujourd’hui avaient les mêmes qualités, qui avaient été formulés il y a plus de 2 000 ans par Vitruve. Ces qualités sont l’utilité, la solidité et la beauté. Mais , d’abord, l’utilité est devenue utile pour la société entiere, et pas seulement pour une personne ou un groupe restreint d’individus. L’architecture de l’époque se base toujours sur les lois de la théorie des structures. La solidité s’identifie au travail rationnel des constructions. Les synonymes de la beauté deviennent “léger”, “logique”, “véritable”. Pendant ces recherches, il s’est formé l’image et les objectifs de l’architecture soviétique. L’exemple marquant de ces recherches est un projet de monument à la Troisième Internationale, créé par Tatline en 1919 (imag 7a). Le projet était novateur par sa forme et son contenu, et développe l’idée du monument-bâtiment. Evidemment, cette tour de 400 m. (ce qui était projetait par Tatline) ne pouvait pas
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être construite en Russie, déchirée par la guerre civile. Mais l’auteur n’y avait pas pensé. Tatline a fait ce projet comme un monument de futur et comme une place d’installation des institutions législatives, exécutives et informationnelles de la Comité Internationale. C’était une maison des « Députés de Conseil des Travailleurs et des Paysans du Monde Entier ».10 Vladimir Tatline (1885-1953) qui a vu la Révolution d’Octobre comme un mouvement global, donne à sa construction une forme cosmique. L’axe de la tour est inclinée à 66o30’ parallèlement à l’axe de la rotation de la Terre. Les volumes en verre sont à l’intérieur du spiral métallique qui va dans le ciel. Ces volumes devaient tourner séparément. Le cube avec une vitesse d’un tour par an, la pyramide d’un tour par mois, le cylindre d’un tour par jour et la demi-sphère d’un tour par heure. On peut dire que chacun de ces volumes est un bâtiment séparé. La révolution a gagné et des milliers de travailleurs ont commencé à déménager des sous-sols et des quartiers pauvres dans des appartements bourgeois. Les anciens palais sont devenus des clubs et des maisons de repos ou des musées. L’envie de transformer l’ancien environnement le plus vite possible pour donner le caractère du futur socialiste se projette aussi sur le changement des noms des rues et des places. Au début de l’industrialisation on observe deux tendances dans le discours des
villes socialistes (image 7b). Ce sont des urbanistes et désurbanistes. Les
urbanistes étaient pour le développement du réseau des villes serrées avec des populations entre 40 et 100 mille habitants par ville. Ce réseau devait remplir uniformément tout le pays. L’unité résidentielle principale de ce réseau était des complexes aux nombreux étages pour 2-4 mille personnes avec un niveau élevé de la collectivisation de la vie quotidienne. C’était un nouveau type de logement qui est connu comme une maison-commune. Il y avait même des projets de villes communes, où, on appuyait sur « les moments de contact social » des habitants. Cela signifie que c’était d’abord des relations entre groupes de résidences proches; puis des relations entre les collectivités importantes, réunies par des résidences proches; et enfin, des relations entre tous les habitants. Les désurbanistes, comme leurs opposants croyaient que la socialisation est un critère primaire des villes de futur. Ils disaient « que nous n’avons pas besoin des maisons-communes, mais plutôt des communes des maisons. Chaque maison deviendra une manifestation de la personnalité socialiste. Les villes se présentaient comme des formations aux alentours des routes, avec des maisons personnelles d’une surface habitable de 16 m2. On voit très bien l’audace artistique des architectes des années 1920. Par exemple, le projet d’une ville volante de Krutikov (image 7c). Bien sûr, l’architecte qui venait de sortir de l’école n’avait même pas pensé à réaliser son projet à cette époque. Peut-être que c’est pour ca qu’il l’a nommé « La ville du Futur ». La ville était formée par deux parties. La partie qui était placée sur terre était une partie de production. La partie aérienne était destinée aux «résidences d’espaces divisés du travail commun». Chacun des huit bâtiments flottants étaient lié par des bâtiments sociaux en forme de cercle. Chaque bâtiment avait six chambres par étage avec des loges pour faire aborder des cabines volantes meublées pour une personne. Du
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côté technique, ce projet n’avait pas d’explication. Krutikov ne proposait pas de solution car pensait que les descendants résoudront ce problème mieux que lui-même. Son devoir était de montrer la ville du futur, qui sera bâtie par des architectes et ingénieurs de la société de l’Octobre rouge. (Il ne s’est pas trompé à propos des descendants. Plus tard, l’idée de Krutikov fut réalisée pour le projet de la station orbitale « MIR »). Il faudrait dire aussi que malgré tous les projets sublimes des architectes, les communes se créaient toutes seules. Les sociétés résidentielles adaptaient toutes les versions possibles de logement, comme par exemple les anciennes maisons de location. Plus nombreux étaient les grands villages avec leurs habitants, qui n’étaient même pas au courant des changements de vie à venir. C’était la crise du logement. Et beaucoup de gens rêvient d’avoir un boudoir et une salle à manger, mais pas de nouveau type de logement. Pour réaliser la réorganisation globale de vie en 5-8 ans, il était prévu de construire de nombreuses maisons-communes (image 7d). Les maisons-communes n’étaient ni gigantesques ni très collectivistes. Par exemple, l’architecte Leonidov (1902-1959), dans le projet d’une ville linéaire pour Magniotogorsk a développé une maison-commune pour 32 personnes « dans lequel, l’individualité ne se perd pas dans la masse de la société du complexe industriel fréquenté. Mais au contraire, l’individu a la possibilité de s’épanouir personnellement et de vivre en relations avec la nature. 16 capsules résidentielles sont disposées dans les parties angulaires, par 8, sur chaque étage. Au centre de la maison se trouve une salle à manger, sur les côtés des chambres d’hygiène avec des douches, des locaux de sport, de repos et de culture. Les maisons se trouvent dans une zone verte, sont entourées par des jardins et des terrains de sport. Des institutions sociales comme des clubs, des salles etc. se trouvent sur une ligne parallèle à la ligne résidentielle. Mais la réalisation de certains projets de capsules à dormir sans cuisines individuelles, remplaçant les appartements habituels, était pris très négativement par la société. Les bâtiments ne convenaient pas pour se loger et leur construction a été arrêtée. Ces nouveaux types des bâtiments ne se développaient pas seulement pour des logements. Il apparaissait des projets d’entreprises industrielles, de bâtiments culturels et administratifs, de constructions pour la santé et le repos. L’architecte Lazar Lissitzki (1890-1941) a développé le projet d’un gratte ciel horizontal (image 7e). Ce bâtiment se base sur les colonnes-supports, dans lesquelles étaient placées toutes les communications, liées au sol. Déjà à l’époque des années 1920, le principe de placement des immeubles géants autour du Kremlin était en développement (il a été construit pendant les années 1950). Ce projet était souvent appelé ironiquement « Le fer à repasser sous les nuages ». Il portait une nouvelle idée de verticalité dans la ville.² Il s’est formé une nouvelle esthétique de l’architecture. Le pays, qui avait besoin de matériaux de construction, envoyait « dans l’air » du béton armé, essayant de deviner les contours de l’architecture du futur. Dans son projet de la typographie du
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journal « Izvestija » (image 7f), Leonidov utilise un moyen de mise en place des constructions fignolées à l’extérieur. Si ce projet se réalise aujourd’hui, il peut orner n’importe quelle ville. D’ailleurs, quelques projets ont été réalisés. Reconnaissons-nous des traits des projets des années 1920 dans quelques constructions d’aujourd’hui ?
Image 7 a. Vladimir Tatline. “Monument à la Troisième Internationale”. 1919. b. c. d. e. f.
Projet de la ville linéaire. des années 20. Gueorgui Krutikov. “La ville du Futur”. 1928. Projet expérimental de la maison-commune. 1920. Lazar Lissitzki. “Le fer à repasser sous les nuages”. 1923-1925. Ivan Leonidov Projet de la typographie du journal “Izvestija”. 1926.
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IDEE 1930
Projet de concours pour le Palais
de la Culture du quartier des Prolétaires de secteur des activités Moscou,
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sportives, 1930. Extrait de la revue L’Architecture Contemporaine, n° 5, 193011
RÉALISATION 1989
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La pyramide a été conçue par l’architecte sino-américain Ieoh Ming Pei. Elle a été inaugurée le 30 mars 1989 et ouverte au public le 1er avril 1989. Elle est la première grande construction à avoir été réalisée en verre feuilleté.14
coupe15
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IDEE 1930
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RÉALISATION 1989
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URSS DES ANNÉES1920 projets non réalisés CONSTRUCTIVISME
RUSSE
des travaux non réalisés des avant-gardistes des années 1920-1930 des architectes de papier.
1. La vue de la Place Rouge avec le Centre de Narkomtja2. La vue de la Place Suharevskaja avec une gratte ciel envisjprom envisagé, basé sur le projet de l’arch. Leonidov (1934). agé par l’arch. Krymskij (1923).
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URSS DES ANNÉES1920 projets non réalisés Ces grandes lignes mises en évidence dans l’architecture des années 1920-1930 se retouvent dans les idées architecturales des années 1980. Malgré les conditions de vie, les architectes ont trouvé un moyen de rentrer dans le monde des rêves et des fantaisies sans frontières. Les projets non réalisés des années 1920-1930. Prenant l’exemple des projets des architectes avant-gardistes du début de XX siècles, je voudrais montrer la puissance des projets non réalisés. Ces projets étaient intégrés dans l’espace existant.20
3. La vue de la Place Strastnaja avec un batiment de journal Izvestija envisagé et basé sur le projet de l’arch. Leonidov (1924).
4. La pente des montagnes Vorobjevy avec le centre d’Institut de Lenine envisagé et basé sur le projet de l’arch. Leonidov (1927).
5 5. La vue de la Place Manejnaja avec le Palais de Travail envisagé par les arch. frères Vesniny (1923).
6 6. L’aiguille de l’ile Vasileostrovsky avec une construction de monument du Troisième International envisagé par le peintre Tatlin (1920).
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URSS DES ANNÉES1920 projets non réalisés Dans une certaine mesure, les architectes de papier et leur production sont une source d’inspiration pour les architectes et les architectures à venir. De fait, une des particularités de la production de papier est de se trouver en décalage par rapport aux aspirations ou aux possibilités techniques, économiques sous sociales de l’époque. Souvent, ils se trouvent hors compréhension de la nature d’architecture par l’opinion publique. Elles se fondent sur un nouveau regard sur l’espace tout en s’extrayant des contraintes de la réalisation matérielle.19
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7. L’ancien Arbat avec une construction d’Architectone 8. La vue de Portail des Ilyin avec une construction envisagé par le peintre Malevich (Architectone Zeta, 1925). d’Architectone envisagé par le peintre Malevich (Architectone Zeta, 1927).
9 9. La vue de la rue Maroseïka avec une construction de gratte 10. La vue de la rue Volhonka de la maison de Pashkov avec ciel envisagé par l’arch. Sushenkov (VKhOuTEMAS, l’atelier le Palais des Conseils envisagé par les arch. Iofan, Shuko, de Ladovsky, 1922). Gelfpejch (1935).
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URSS DES ANNÉES1920 projets non réalisés Ce n’est pas en vain que l’histoire se développe en spirale. Totes ces tendances dans l’architecture des années 1920-1930 on peut sans hésitation reporter sur le rejaillissement des idées architecturaux des années 1980. Les deux ont la même base, c’est la même Ecole d’Architecture qui a donné la possibilité de rêver et créer des projets à travers leurs professeurs formidables. Malgré les conditions de vie quotidienne, les architectes ont trouvé un moyen de rentrer dans le monde des rêves et des fantaisies sans frontières. Pendant les années 1970-1980 on a eu un sursaut éclatant des rêves
11 11. La vue de la rue Pushechnaja avec une construction de gratte ciel envisagé par l’arch. Volodko (VKhOuTEMAS, l’atelier de Ladovsky, 1924).
12 12. La vue de la Place de Trubnaja avec une construction de gratte ciel « horizontal » envisagé par El Lissitzky (1924).
13
14
13. La vue de la Place Rouge avec le bâtiment de Narkomtja- 14. La vue de la Place Dubianskaja avec le bâtiment collectif envisagé par l’arch. Ladovskiy (1930). jprom envisagé par l’arch. Melnikov (1934).
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URSS DES ANNÉES1920 projets non réalisés architecturaux, qui ont été nommés par l’architecture de papier. Ces idées brillantes sont des trésors pour un architecte moderne qui cherche de l’inspiration. Les idées des architectes de papier restent actuelles aujourd’hui. Dans le tableau ci-dessus je voudrais présenter comment les idées non-réalisées peuvent participer à la réalisation de projets architecturaux.
15. La structure d’espace au dessus de la structure urbaine envisagée par l’arch. Chedekel (1920).
16. La vue de la rue Iljinka avec le bâtiment de « ARKOS » envisagé par les arch. frères Vesniny (1924).
17. La vue de la quai de Kreml avec le bâtiment du musée de 18. La place Rouge avec le Palais de Travail envisagé par Moscou Rouge envisagé par l’arch. Vegon (1924). l’arch. Teplicky (1926).
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URSS DES ANNÉES1920 projets non réalisés Les Conceptions prometteuses des architectes soviétiques. Les projets ‘‘futurologiques’’ des années 1960-1970.
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L’ARCHITECTURE DE PAPIER EN
RUSSIE SOVIÉTIQUE. L’architecture de papier comme une direction conceptuelle d’architecture.
Une direction conceptuelle d’architecture pendant les années 1980 se développe comme une alternative à l’architecture soviétique officielle. Cette direction apparait avec des jeunes architectes qui commencent à participer aux concours des projets en masses et qui y gagnent des prix. Ces concours sont organisés par des magazines internationaux. Les projets n’existaient qu’en papier Whatman et furent appellés plus tard comme “l’architecture de papier”. Grace à ces concours, les auteurs ont pu se libérer. Les idées qui ne pouvaient pas se réalisér en réalité, étaient abouti comme des œuvres d’art en papier. Les enthousiastes comme Yury Avvakumov (né le 22 juillet 1957), Mikhail Belov (né le 12 juillet 1956), Alexandre Brodsky (né le 9 mai 1955), Totan Kuzenbaev (né en 1953) , Ilya Utkin (né en 1955), Michael Philippov (né le 13 décembre 1954), et plusieurs autres ont inventé leurs propres mondes architecturaux. Les fondateurs sont Alexandre Brodsky, Ilya Utkin, Mikhail Belov et Maxime Kharitonov (né le 4 avril 1962). Tout a commencé en 1982 quand deux architectes moscovites, Mikhail Belov et Maxime Kharitonov reçoivent leur premier prix du concours international « Maison exposée sur le terrain du musée du XX siècle » organisé par le magazine japonais « Japan Architect ». Entre les années 1982-1988 leurs travaux étaient marqués par quelques prix de prestige des concours internationaux. Ce mouvement est apparu avec la montée de l’indépendance d’esprit en URSS, vers la fin du vingtième siècle, quand le régime communiste s’est affaiblit. En 1975 Brodsky et Utkin ont commencé à travailler ensemble sur un projet de troisième année d’études à MARkHI. Dans ce projet ils ont représenté des sketchs dans le style de Bruegel ou Bosch. Plus tard, Brodsky et Utkin ont formé une bonne équipe. Ils ont réalisé tous les concours des années 1970 jusqu’au début des années 1990 dans le style du journal mural. Ils avaient une centaine de version pour chaque concours mais ils n’ont jamais systématisé leur travail. Les auteurs savaient que tous leurs projets ne se jamais réalisés, c’est pourquoi ils s’efforçaient de faire leurs travaux graphiquement jolis. Ilya Utkin disait que la création de leur tandem on peut se diviser en trois période: la période d’enfance, la période des concours japonais et la période des expositions. Les architectes de papier s’inspiraient souvent des images antiques. Ilya Utkin parle aussi des travaux de Rob Krier et Leon Krier. Le terme de « l’architecture de papier » est introduit par Yury Avvakumov. Ilya Utkin pense que cette période d’architecture n’a rien de particulier dans l’histoire de
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l’architecture, mais quelque chose de naturel. Rien de nouveau été créé depuis les années 1920, mais Avvakumov a réussi à réunir tous les dessins et devenu un organisateur des expositions à Moscou, Volgograd, Ljubljana, Milan, Frankfort, Anvers, Cologne, Bruxelles, Zurich, Cambridge, Austin, Nouvelle Orléans, Amherst. En 2000, la Russie n’avait rien à présenter à la Biennale de Venise et il était décidé de présenter les travaux de papier de Ilya Utkin « Les ruines du paradis ». Contre toute attente, le jury lui a accordé le prix spécial « Pour la remarquable
participation à l’exposition du pavillon russe et pour l’expression brillant des ruines abandonnées de l’Utopie ». C’était la première cas qu’un architecte russe qui recevait un prix à la Biennale. Le paradoxe est que l’auteur a imaginé les idées du passé en pensant au futur.21
Image 822
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URSS DES ANNÉES1980
Comment est né le terme “l’architecture de papier”? Tout d’abord, je voudrais éclaircir la situation avec le phénomène de l’architecture de papier des années 1980. Peut-on le nommer comme un mouvement (note : communauté bien unie, qui est un seul organisme) ou pas? A ce sujet, Brodsky, le plus brillant des participants de ce mouvement, dit : “Pendant les années 1980 c’était à la mode, quand les expositions
donnaient l’impression de mouvement, mais ce mouvement n’existait jamais.” Retournons vers le canvas chronologique, comment ce terme est-il né ? Si on se réfère à la mémoire de ses acteurs, le terme serait né de manière fortuite, à l’occasion d’une exposition de jeunes architectes soviétiques qui ont été les premiers à prendre part, de manière informelle, aux concours d’idées organisés par les revues internationales. Comme le raconte l’un des pionniers de ce mouvement, Mikhail Belov: « On s’est rencontré chez moi avec Avvakumov et Kharitonov avant
la première exposition des projets, mais on n’avait pas de nom pour réunir tous nos travaux. Ma mère a proposé de nommer l’exposition « l’architecture de papier », en référence aux projets d’architecture des années 1920 qui sont restés dans les armoires. Et c’est ainsi que nous avons commencé à nous dénommer les architectes de papier ». Un autre acteur majeur de ce mouvement, Iouri Avvakoumov, souligne le glissement de connotation qui s’est opéré dans ce terme entre les années vingt et les années quatre-vingt. Dans sa conférence « Qu’est-ce que l’architecture de papier ?
», Avvakumov souligne que « le terme de l’architecture de papier est né à la fin des années 1920 - début 1930 comme terme négatif, pendant l’époque de la lutte contre les différents groupes des architectes et contre ceux qui se « détachaient de la réalité ». Ce terme était utilisé par Vesnine, pendant l’un des congrès du Parti. A l’institut d’Architecture (jusqu’aux années 1980) ce terme a était également utilisé de manière négative envers les étudiants qui créaient des projets erronés et non réalisables ». A partir de l’exposition susnommée, le terme va désigner non plus une tendance mais un mouvement bien identifié et va perdre, sa connotation péjorative et négative. Dans sa conférence du 20 février 2015, Iouri Avvakumov rappelle que ce terme va désigner « un mouvement des années 1980 qui
représente la création conceptuelle d’architecture par les jeunes architectes à travers les projets des concours des idées architecturales qui ne sont pas destinées à la réalisation, ce qui signifie la libération des participants de toute la dureté des devoirs pratiques ». Ce mouvement va dès lors se développer en genre principal d’art plastique, qui réunit à la fois les formes d’ingénierie architecturale,
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le conceptualisme et le graphisme rural. Pendant la la pérestroïka la production de ce mouvement va connaitre une large visibilité. Les projets des architectes de papier sont ainsi exposés dans diverses galeries de Londres, Paris, Milan, Zurich, Bruxelles, Cologne, Ostin et Nouvelle-Orléans, etc. Aujourd’hui, certains travaux sont exposés au Musée d’Etat National de Moscou , à la Galerie de Tretiakov, au Musée National d’Architecture de Chtchoussev, au Musée d’Art Moderne de New York, au Musée de Victory et Albert, au Musée d’Architecture en Allemagne et plusieurs autres musées. Comme on peut le constater, ce mouvement a laissé sa trace dans l’histoire, mais quelle est la note générale de ce mouvement ? La dominante est une déception : - « Ce style s’est libéré comme le djinn de sa bouteille. » (Ilya Lejava, PK-6) ; - « C’était un sursaut d’une conscience non professionnelle.» (Alexei Bavykin, PK-7) ; - « C’était un remplacement des vides. » (Ilya Utkin, PK-8) ; - « C’est une production assez trivial.» (Michael Philippov, PK-8) ; - « Cette période n’a pas laissé de traces particulières. » (Dmitry Bush, PK-9) ; - « On n’a rien créé de nouveau. » (Totan Kuzenbaev, PK-10) ; - « Je ne vois rien d’exceptionnel dans l’architecture de papier. » (Michael Labazov, PK-11) ; - « Notre appréciation était sous estimée. » (Andrej Savin, PK-11).
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URSS DES ANNÉES1980
Élimination du “rideau de fer”.
(note: direction orientée vers l’isolation du pays, coupant les liens externes) et
la première participation au concours international des idées architecturales. En me basant sur l`interview que j’ai réalisée auprès de l’un des principaux membres du groupement, Yuri Avvakumov, je voudrais retracer toute la difficulté de la situation des concours internationaux pour les jeunes architectes et la manière dont ils ont réussi à lever ce blocage. Ainsi, comme le relate Avvakumov :
« Jusqu’à l’année 1981 on n’avait aucune occasion d’envoyer quoi que ce soit à l’étranger. Mais on avait les concours nationaux, ils n’étaient pas nombreux et les jurys n’étaient pas reconnus parmi les jeunes architectes, et tout le monde savait pourquoi (note : le gouvernement préférait les architectes fidèles, ceux qui ne proposeront jamais quelque chose d’interdit, ou quelque chose qui ne correspond pas à l’idéologie du partie et du budget). Les jurys à l’étranger avaient une très grande
appréciation. Aussi, il faut prendre en compte qu’avant, les mêmes concours, comme par exemple, le concours de Japan Architect de 1963 s’appelait « Le village de 3000 personnes sur une pente d’une montagne », ce qui était ennuyeux et pas très intéressant. En 1975, le magazine a invité Arata Isozaki (né le 23 juillet 1931, imag 9) dans le jury, il était très connu et à la mode tant au Japon, qu’à l’étranger. A l’époque il avait 45 ans et était à la fois peintre, architecte et conceptualiste. Isozaki a tout pris dans ses mains. Et le premier concours qui a radicalement changé le mouvement lent c’était « La maison pour une star ». Plusieurs architectes du même âge qu’Arata ont participé
Image 9. Arata Isozaki.23 Projet “ Cluster en l’Air “24
à ce concours (même si le concours n’avait pas de limitation d’âge). Hans Hollein a envoyé le projet d’un mausolée, il y avait un projet de maison en forme de Harley Davidson. Le premier prix a été reçu par un architecte australien qui est devenu célèbre. Son projet n’avait pas de schéma, ni de plan, il n’y avait rien, que du
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texte, écrit comme une note de cinéma qui parlait d’une star de cinéma Raquel Welch. Et nous (les étudiants de MARKhI) supplions d’ouvrir la boite des rares livres dans laquelle se trouvaient les magazines comme Casabella, Domus, Japan Architecte pour comprendre sans connaître l’anglais pourquoi ce texte a reçu le premier prix au concours d’architecture. Nous étions très loin du reste du monde, on n’avait pas de possibilité de communication car on ne connaissait pas d’autres langues, on ne connaissait pas l’art moderne et on n’avait pas d’expositions d’art moderne, et si quelques expositions ont pu avoir lieu, c’était au pavillon d’apiculture. Tout n’était pas comme aujourd’hui, il nous fallait franchir cet abime de manque de communication en faisant des efforts gigantesques. » Comment, dans ce contexte ont-ils pu réussir à y participer? Avvakoumov relate les stratégies de contournement déployées pour y parvenir :
« Le projet pour le premier concours auenvoyé à moitié quel nous avons participé était légalement. En ce qui concerne mon travail [Avvakoumov], j’ai falsifié les signatures, mais ce n’était pas important car la direction de l’Union des architectes refusait catégoriquement à tout le monde qui venait avec des idées d’envoyer quoi que ce soit à l’étranger. C’était toujours le cas avec nos camarades ainés, qui voulaient fortement participer aux concours mais recevaient toujours des
réponses négatives sans aucune explication.
Voici comment le projet pour le premier concours était envoyé. La mère de mon ami, Andreï Dmitriev, avait une connaissance dans un magazine “La femme soviétique”. Il était distribué internationalement et afin s’assurer la vitesse de communication avait le droit d’envoyer sa correspondance à l’étranger sans censure. Ce qui a été fait. Nous avons mis nos 10 travaux dans un tube et il a été envoyé au Japon dans les délais du concours. » Cette ruse ne suffira pas cependant car c’était sans compter la machine administrative, nourrie par la peur panique du contrôle :
« Mais mon professeur de l’Institut, Victor Georgievitch Lajava, qui a entrainé plusieurs équipes des jeunes architectes pour participer aux concours [par exemple, pour participer aux concours organisés par UNESCO, on pouvait rarement présenter l’Institut] a dit qu’il fallait avoir toutes les autorisations,
malgré que tous les travaux ont été déjà envoyés. Après quoi, il
nous fallait encore 2-3 mois pour obtenir toutes les autorisations. Tout d’abord c’était l’accord de la commission de l’Institut, qui devait
autoriser la publication à l’étranger, après l’accord de MosOblLit[Le Service Littéraire de la Région de Moscou qui s’occupait de la censure], après l’organisation militaire, qui vérifiait si les plans n’étaient pas top secret, puis l’autorisation du KGB, et à la fin c’était la signature et le tampon de Serafimov [du Ministère des Affaires Etrangères]. » Le
retour
du
bâton
ne
se
fit
pas
attendre
longtemps
:
« Deux mois plus tard on a eu un coup de téléphone du cabinet du directeur de l’Institut, qui a reçu le magazine japonais avec le projet de Belov et Kharitonov sur la couverture et le chèque correspondant au prix en yens. Pendant la conversation téléphonique le curateur du KGB a demandé ce que cela voulait dire. Le directeur, Ioury Nickolaevitch
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URSS DES ANNÉES1980
Sokolov a compris qu’il fallait demander à Lejava, qui avait compris que c’était les étudiants qui avaient envoyé leurs travaux au concours secrètement. On m’a demandé, qui m’a autorisé d’envoyer les travaux, j’ai répondu : « Serafimov » et c’était comme un mot de passe. » Il a fallu cette action courageuse pour changer la pratique et entrouvrir « la fenêtre sur l’Europe ». Mais on peut se demander s’il en aurait été ainsi si ces étudiants n’avaient pas remporté le premier prix ? Avvakoumov relate l’ouverture que ce passage en force a constituée : « Après quoi on a cessé d’avoir peur, cela n’était pas si terrible, que des organisations telles que L’Union des Architectes, qui ont eu le courage pouvaient autoriser et envoyer des projets aux concours internationaux par eux-mêmes. A partir du 1982 tout était envoyé légalement. Voilà où on est arrivé. Au milieu de ce mouvement j’avais un paquet de papiers d’autorisations de format « 103m » tamponné et signé par le secrétaire de l’Union, il fallait juste inscrire le numéro de l’adresse postale et le poids. » Il semblerait cependant qu’il s’agissait d’une particularité du monde architectural et que d’autres disciplines ne bénéficiaient pas d’une telle permissivité :
« Malgré cette facilité obtenue dans le domaine architectural les jeunes peintres ont tenté de recevoir l’autorisation au service international où tout était interdit. » me
Avvakoumov relevant à la
fois
interprète ce d’efforts personnels
et
succès d’intérêt
comfinancier :
« Ainsi, tout le succès d’avoir les autorisations est affaire fortuite et des efforts personnels. Je pense que la direction de L’Union des Architectes était contente que les architectes soviétiques reçoivent les prix sur l’arène internationale, malgré la différence des points de vus politiques. » Cependant cette permissivité plus grande dans le monde architectural semble inscrite dans en pratique et une durée plus ancienne. D’une part les architectes, au même titre que les médecins, obligés de travailler ensemble constituent une corporation soudée et forte, contrairement aux autres disciplines artistiques, plus individuelles. D’autre part, comme a pu le montrer E. Essaïan dans sa thèse25, cette inégalité de traitement se lisait déjà durant les années 1930-50, notamment dans le cadre des purges staliniennes où corporation des architectes a été bien plus épargnée que d’autres acteurs du monde artistique et intellectuel. La suite de cette aventure estudiantine a été plus heureuse. Les
architectes ont commencé à gagner des prix dans ces concours des idées d’architecture (plus de 50 prix au total) et, sur ce fond apparait un groupe de jeunes, composé de cinquante de réalispersonnes. N’ayant aucune possibilité er leurs idées, ces architectes ont commencé à créer des projets utopiques et, de ce fait, cela complètement libres. L’un de ces architectes actifs était justement Iouri Avvakoumov.
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Conscient de la valeur des œuvres et du mouvement, c’est lui qui a commencé à réunir tous les travaux, permettant, en 1984, de réaliser une première exposition de sa collection à la rédaction du magazine Ionost (Jeunesse). Cette exposition était nommée « L’architecture de papier », nom dès lors fixé pour ce nouveau mouvement, qui s’est formé en un nouveau genre d’architecture conceptuelle. La durée de vie de ce mouvement fut cependant courte. De fait, la participation active des architectes s’est terminée vers 1987-1988, mais ses expositions se sont poursuivies dans plusieurs villes du monde entier. Aujourd’hui, les projets alternatifs de ces jeunes architectes des années 1980 sont devenus des œuvres classiques. A la fin de 2014,à l’occasion des 25 ans depuis la première exposition qui a eu lieu à Iounost , Iouri Avvakoumov a fait un master class lors duquel il a raconté la naissance de l’architecture de papier, quelle était sa réception et a expliqué l’importance de ce mouvement et annonçait le projet d’un livre comprenant 200-300 des principaux travaux qui en sont issus.
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URSS DES ANNÉES1980
L’exposition au Musée National de Pouchkine à Moscou. Les expositions des projets des architectes de papier ont eu lieu aux galeries et musées de Londres, Paris, Milan, Zurich, Bruxelles, Ljubljana, Cologne, Ostin(USA). Aujourd’hui, ces travaux se trouvent dans les collections des musées du monde entier. L’exposition au Musée National Pouchkine qui s’est ouverte en 20.02.2015 proposait un dialogue entre des projets des conceptualistes soviétiques et des grands classiques d’architecture italienne. Cette exposition incluait 80 travaux graphiques d’architecture des maitres du XVII-XVIIIe siècle, tels Giovanni Baptista Piranesi, Guiseppe Valeriani, Pietro Gonzaga, Francesco Gradici, Jacopo Quarengi, Mateus Kusseil, Guiseppe Bibiena. Mais aussi de grands peintres du conceptualisme d’architecture soviétique comme Iouri Avvakoumov, Mikhail Belov, Alexandre Brodskyi, Ilia Outkine, Dmitri Bush, Totan Kouzenbaev, Iouri Kouzine, Mikhail Lobazov, Viatcheslav Mizine, Viatcheslav Petrenko, Andreï Savine, Vladimir Turin, MikhailPhilippov, Andreï Cheltsov, Serguei et Vera Choukhlov.26 La partie centrale de l’exposition historique était occupée par 14 travaux de Giovanni Baptista Piranesi (1720-1779). Les créations du célèbre maitre de l’imagination architecturale étaient présentées par des séries « La première partie des compositions de perspective et d’architecture » et « Les compositions fantastiques des geôles ». Il semble étonnant que ces travaux de grande tension émotionnelle, n’aient jamais eu de reconnaissance pendant la vie de Piranesi. Or depuis plus que 200 ans ils inspirent de nombreux artistes que ce soit en littérature, en musique, en peinture ou bien sûr en architecture. Dans l’essai du réalisateur russe Serguei Eisenstein « Piranesi ou la fluidité des formes » celui-ci écrit «[…]On ne trouve nulle part la vue de perspective profonde dans les travaux des « Geôles » de Piranesi. Mais plutôt le mouvement de perspective qui commence et qui s’arrête par un pont, un pilier, un arc ou une traversée […] ».27 pier
Ceci pose la question de la temporalité de l’architecture de paet leurs multiples réinterprétations dans des périodes ultérieures.
Les épisodes marquants de l’histoire d’architecture européenne de la fin du XVIIe début XVIIIesiècles étaient présentés par des peintres de théâtre comme Guiseppe Bibiena (1696-1756), Guiseppe Valeriani (1708-1762), Pietro Gonzaga (1751-1831), Francesco Gradici (1729-1793), Jacopo Quarenghi (1744-1817). L’Italie
et
la
Russie
étaient
représentées
en
proportion
égales.
Comme les travaux imaginaires des peintres italiens des XVII-XVIIIe siécles, les travaux conceptuels des auteurs de la deuxième partie du XXesiècles sont devenus des sources d’inspiration pour les architectes des générations ultérieures.
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URSS DES ANNÉES1980
Ces travaux des années 1980 présentent une grande diversité qui s’explique autant par l’aspiration à la liberté que l’intérêt des experts étrangers.« L’un avait un projet qui ressemblait à une mise en scène théâtrale, un autre, une icône révolutionnaire, un troisième, une série d’illustrations de livre.» - commente Iouri Avvakoumov. Le nom d’exposition « L’architecture de papier. La fin d’histoire » est liée avec l’état actuel des projets d’architecture. Les paroles de Yury Avvakumov le soulignent « Le siècle du papier comme matière s’est terminé. A la place de planche à dessin, papier, toile, encre, crayon, tire-ligne, gomme, sont venus les écrans, les souris d’ordinateur et les images de marques. Alors, l’architecture de papier s’est retrouvée à la place ou elle devait être, c’est-à-dire au musée, et non pas au chantier. Symboliquement, son déclin est avivé est arrivé à la fin du siècle et du millénaire.
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URSS DES ANNÉES1980
URSS DES ANNÉES1980 projets des concours ARCHITECTURE DE PAPIER projets pour les concours internationaux Une diréction conceptuelle d’architecture pendant les années 1980 se développe comme une alternative à l’architecture soviétique officielle. Cette direction apparait avec de jeunes architectes qui commencent à participer aux concours des projets en masses et qui y gagnent des prix. Ces concours sont organisés par des magazines internationaux. Les projets n’existaient qu’en papier Whatman et qui fut plus tard appelé “l’architecture de papier”. Grâce à ces concours, les auteurs ont pu se libérer. Les idées qui ne pouvaient pas se réaliser en réalité, étaient aboutis comme des œuvres d’art en papier. Les enthousiastes comme Yury Avvakumov (né le 22 juillet 1957), Mikhail Belov (né le 12 juillet 1956), Alexandre Brodsky (né le 9 mai 1955), Totan Kuzenbaev (né en 1953) , Ilya Utkin (né en 1955), Michael Philippov (né le 13 décembre 1954), et plusieurs autres ont inventé leur propre monde architectural. Y.Avvakumov
I.Utkin
A.Brodsky
Y.Lejava
T.Kuzenbaev M.Belov
M. Philippov
M A T R I O C H K A
17. LA MAISON MATRIOCHKA. 1984. Yury Avvakumov, Igor Pishukevich, Yury Cirulnikov. Sérigraphie, crayon.
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URSS DES ANNÉES1980 projets des concours PONT AVEC UN POINT D’APPUI. Sérigraphie. Ivan Shalmin. L’instabilité de nos relations se transforme en
COLUMBARIUM HABITIBLE. 1989/90. Eau-forte. Alexander Brodsky. Ilya Outkin. Le Columbarium des
DEUXIÈME LOGEMENT DE CITADIN.1985. . L’encre de Chine, crayons. Kaverin Nicolas et Olga. Les nouvelles
GRATTE CIEL Yury Avvakumov.
contacts stables grâce réciproque l’un à l’autre.
à
notre
avancement
impressions de l’espace de maison dans la nature. Les maisons en forme des fleurs et des fruits vont transformer les villages en nature mortes picturales.
maisons qui sont encore vivante, jusqu’au dernier habitant. Des qu’elles vont devenir vides, elles seront détruites. FUNÉRAIRE.1983.Sérigraphie. ColumbariMikhail Belov.
um de la capitale s’élevant comme une réflexion d’intention d’économie d’espace totale.
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URSS DES ANNÉES1980 projets des concours L’OIE. 1984. Sérigraphie. Andrey Chrnov.
LA FAÇADE D’UNE MAISON RÉSIDENTIELLE. 1990. Sérigraphie. Andrei Chernov. Le projet d’urbanisation de
Fragment du plan générale de la construction du village Guselnikovo. Région de Novosibirsk.
Kolkhoz « Bolshevik ». Région de Novosibirsk.
VILLE-CATHEDRALE. 1987. Оffset. Ickander Galimov. Inspiré par Anna Akhmatova “Quatrième élégie du Nord”
Mais passe le temps, se suivent les printemps, Rosit le ciel, des villes le nom change, Et les témoins là ne sont plus. Personne Pour partager pleurs et souvenirs. Et lentement disparaissent les ombres Celles que nous n’invoquons plus, Car leur retour serait pour nous effroi. Un matin, au réveil, nous comprenons Que même le chemin vers la maison isolée Nous l’avons oublié, Et, suffoquant, de honte et de colère, Nous y courons, mais comme dans un rêve Tout diffère là-bas : les hommes, les objets, Les murs, nous sommes devenus des étrangers. Nous nous sommes trompés...
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URSS DES ANNÉES1980 projets des concours LE PONT DE COURSE. 1997. Monotype. Yury Kusin. Toujours Monter, ne pas descendre avec la masse. Tour par
PROFONDUS. 1985. Papier-calque, Dmitry Shelest,Aleksei Shelest.
LA TOUR ROUGE.1986/1994. Monotype . Yury Avvakumov. Dédié à Tatline. L’installation de véri-
PROLETAIRE VOLANT. 1989/1994. Monotype. Yury Avvakumov. Projet dédié à Mayakovsky. La bal-
tour. Croire, qu’e la situation ne changera pas. La liberté sans fin.
fication des dispositifs aériens de type “LETATLINE”
photocopie.
ançoire de compétitions en plein air. Les sièges sont équipées par les ailes pour ‘‘faire monter la balançoire’’.
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URSS DES ANNÉES1980 projets des concours LA PATRIE PLIANTE. 1990. Maquette métal. Dmitry Bush. Alexander Khomyakov. Dmitry Podyapolsky. Logement dans les conditions extrêmes. CATAPULTOWER.1982/2007
MAISON comme un OBJET D’EXPOSITION dans l’espace du musée du XX siècle.1982/2016. Mikhail Belov(projet). Anna Zaytseva (maquette).
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Les recherches artistiques des années 1920-1930 étaient complexes et multiformes, bien que les processus des formations artistiques se passaient dans le contexte d’organisation de la nouvelle architecture. Malgré toutes les complexités et contradictions, les explorations artistiques et les écoles d’architecture étaient nécessaires pour leur développement. Par cette raison, le mouvement de constructivisme était un résultat important de l’avant-garde du début de XX siècle. Le constructivisme n’était jamais vu comme la suprématie de construction dans l’architecture soviétique. C’était une nouvelle méthode d’établissement des projets. Le célèbre théoricien d’architecture et de design, Khan-Magomedov écrit : « ce terme (constructivisme) ne peut pas avoir qu’un sens de style ou, littéralement, de dévoiler des constructions ». Le développement du
constructivisme était une étape importante dans l’histoire d’architecture, qui a influencé toute l’architecture et le design moderne, malgré le fait que la
plupart de ces travaux n’ont pas été réalisés. Même aujourd’hui, les principes de l’art constructiviste restent très attractifs pour les architectes russes et internationaux, peintres, historiens et les critiques d’art. L’influence du constructivisme à la formation de l’espace architectural devient de plus en plus visible. Les idées des
constructivistes sont des sources d’inspiration pour les architectes de déconstructivisme, comme Peter Eisenman, Daniel Libeskind, Bernard Tschumi, Zaha Hadid, Rem Koolhaas et Frank Gehry.
La déconstructivisme est un mouvement artistique, particulier à l’architecture, qui a trouvé son nom dans celui du mouvement littéraire de la déconstruction dont l’universitaire Jacques Derrida fut le théoricien et la figure de proue. Son nom se réfère aussi au mouvement du Constructivisme russe des années 1920 dont il reprend certaines des inspirations formelles.
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INSPIRATION e tt e HÉRITAGE
Inspiration et héritage.
Ivan Ilitch Leonidov, né le 9 février 1902 dans l’oblast de Tver et mort le 6 novembre 1959 à Moscou, est un architecte russe constructiviste, urbaniste, peintre et enseignant. Ivan Leonidov grandit dans une ferme isolée de l’oblast de Tver. Fils d’un garde forestier, au sortir de l’« école de quatre ans» il travaille comme ouvrier saisonnier dans les chantiers navals de Pétrograd. Le peintre d’icônes du village remarque ses talents de dessinateur, et l’engage comme apprenti. En 1919, la Révolution lui ouvre les portes des ateliers artistiques libres de Tver. En 1921, il entre au VkHOUTEMAS de Moscou où, influencé par Alexandre Vesnine qui dirige la section architecture, Leonidov travaille durant un an dans son atelier. Sa motivation première pour la peinture se déporte alors vers l’architecture. Il prend part au mouvement constructiviste, ralliant le groupe de l’OSA (Union des architectes contemporains) qui considère les solutions fonctionnelles en architecture, primordiales, présentant en 1926 un projet pour la typographie des journaux Izvestia. Entre 1925 et 1926, il est récompensé pour sa participation à certains projets d’amélioration de l’habitat : les maisons de paysans, les
maisons pour ouvriers et employés ; ainsi qu’au projet d’une université du Peuple à Minsk et du « Club des travailleurs ». Pour son sujet de diplôme, l’institut Lénine (un institut des sciences bibliographiques) à Moscou en 1927, il imagine une composition qui met en rapport une tour, des mâts et une sphère de verre reliés ensemble par des câbles, recourant au « verre, métal, béton armé ». Ce projet lui procure la reconnaissance internationale d’un maître de l’avant-garde qui dès lors affirme sa propre voix; ses dessins présents à la prééminente exposition d’architecture contemporaine de Moscou, puis ses propres projets, sont publiés dès 1926 dans la revue du groupe OSA, Sovremmennaia Arkhitektura (L’Architecture Moderne). La période entre 1927 et 1930 est la plus féconde et créative de son activité d’architecte. Il participe activement à l’association des architectes contemporains (groupe OSA), tient des conférences, répond à une multitude de concours et entame en 1928 une carrière de pédagogue. Entre 1929 et 1930, ses travaux sont violemment critiqués dans le journal “L’Art dans les masses” qui titre l’un de ses articles « Les dégâts de Leonidov ». À travers OSA dont il préside le conseil de rédaction, Leonidov donne réponse à cette critique. Le journal doit fermer et Leonidov est obligé de quitter sa fonction d’enseignant. En 1931, il participe au projet de l’Institut pour le peuple (Giprogor) et passe six mois à Igarka. À son retour, il élabore une proposition de reconstruction de Moscou avec la participation de ses anciens élèves. Entre 1932 et 1933, il dirige l’atelier Mosproekt, puis de 1934 à 1941, il collabore à l’atelier de Moisei Ginzbourg. Son projet de 1934 pour le Commissariat du peuple à l’industrie lourde, le Narkomtiajprom, est resté célèbre. Après la guerre, on le charge de l’organisation d’expositions. Impressionné par les
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INSPIRATION e tt e HÉRITAGE
Ivan Leonidov
Ivan Leonidov meurt le 6 novembre 1959, atteint d’une crise cardiaque, sur les marches d’un célèbre grand magasin moscovite VoenTorg. La pierre tombale, de forme cubique, indique sobrement « Architecte Ivan Leonidov ».
seul réalisé est Le
projet
de
Leonidov
à
avoir
l’escalier à Kislovodsk
été en 1938.
En 2007, la Triennale de Milan présente l’exposition « Una città possibile : architetture di Ivan Leonidov, 1926-1934 ». En 2010, la Ringturm de Vienne organise l’exposition « Leonidov 1926–1934, ein russischer Konstruktivist ».
I. Leonidov — Ville du Soleil. 1943—1959. “Pagode”. Москва
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INSPIRATION e tt e HÉRITAGE
horreurs de la guerre, il s’investit dans le projet de la Ville du Soleil qui fait du bien-être des gens le thème principal.
Constantin Stepanovitch Melnikov (1890-1974) était un architecte et un peintre russe puis soviétique. Son œuvre architecturale, malgré sa brièveté (une décennie, de 1923 à 1933), l’a placé comme une figure majeure de la fin de architecturale russe. Bien qu’associé aux l’avant-garde constructivistes, Melnikov était un artiste indépendant, sans attache contraignante à aucun mouvement artistique. Dans les années 1930, refusant de se conformer à l’architecture stalinienne montante, il se retira de la pratique et travailla en tant que portraitiste et enseignant jusqu’à la fin de sa vie. Sa première réussite en architecture fut sa réponse en 1922 à un concours d’habitat ouvrier. Sous le nom d’Atom, le projet de Melnikov était une en dent de scie, disposition d’éléments marque de fabrique. ce qui allait devenir sa En 1925 Melnikov dessina et construisit le pavillon soviétique de l’Exposition des Arts décoratifs de Paris. Il fut accueilli comme l’une des réalisations les plus novatrices de l’Exposition. À la différence des autres pavillons de Paris, il fut achevé en moins d’un mois, ne nécessitant pas plus de dix ouvriers. À Paris où il vint superviser la fin des travaux de son pavillon, il eut l’opportunité de rencontrer certaines des figures occidentales de l’architecture d’avant-garde. Il connut Le Corbusier qui l’emmena en automobile faire le tour de chacune de ses œuvres. Il se lia d’amitié avec Robert Mallet-Stevens. Il reçut une commande de la préfecture de Paris pour la réalisation d’un projet de garage pour 1 000 voitures. Melnikov réalisa une première version sur la Seine, puis une seconde constituée d’un prisme régulier de 50 mètres de côté. Mais finalement aucune des deux n’éveilla un quelconque intérêt des autorités municipales. Garage pour 1000 Voitures. Paris. 1925. Melnicov
Garage-Pont sur la Seine. 1925. Paris. Melnicov
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INSPIRATION e tt e HÉRITAGE
Constantin Melnikov
La bibliothèque nationale de France. 1989. Paris. OMA
De retour à Moscou, Melnikov remarqua un terrain à Zamoskvorechye où des bus étaient stationnés en désordre, et il proposa immédiatement son idée à la ville. Le résultat, le dépôt de bus de Bakhmétevsky, pouvait accueillir 104 bus sur un terrain de 8 500 m² dont la forme en parallélogramme aurait pu sembler difficile, et était surmonté d’une toiture.
Dépôt de bus de Bakhmétevsky. 1926-1927. Moscou
Pour Melnikov, ce projet représente le « début de [s]es années dorées. » Le garage Bakhmetevsky, parfois considéré à tort comme un projet-phare du Constructivisme, faisait preuve d’un style peu démonstratif, avec ses briques rouges vaguement industrielles. En revanche les garages qui feront suite afficheront au contraire un style clairement avant-gardiste. Le bâtiment le plus emblématique de l’œuvre de Melnikov est peut-être sa propre maison, allée Krivoarbatsky à Moscou, bâtie en 1927-1929, qui se résume à deux tours cylindriques emboîtées et percées d’un motif régulier de jours hexagonaux. L’afflux de commandes entre 1926 et 1927 lui permit de financer la maison sur trois niveaux de ses rêves. À cette époque beaucoup de Russes aisés avaient envie de se faire construire une maison de ville ; Melnikov fut l’un de ceux qui arriva à garder son bien après la fin de la NEP. Sa demande d’acquisition du terrain de (790 m²) avait peu de chance d’être acceptée par la commission de quartier mais, à sa grande surprise, un commissionnaire du peuple le soutint, argumentant que « nous pouvons construire des bâtiments publics tout le temps
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INSPIRATION e tt e HÉRITAGE
La seconde version de ce projet a, selon l’analyse d’Andrés Jaque, beaucoup influencé les architectes contemporains comme Rem Koolhaas, notamment pour son projet de la bibliothèque nationale de France ou le terminal des douanes de Yokohama. Quoi qu’il en fût, Melnikov trouva là un modèle pratique pour disposer des voitures dans un garage (encore une fois une disposition en dent de scie) où les voitures pouvaient se garer ou s’en aller sans marche arrière.
Melnikov préféra travailler chez lui, et désira toujours une résidence spacieuse qui pouvait être son foyer en même temps que son atelier pour peindre et faire de l’architecture. Selon une expression russe, il dessina la maison à partir du foyer ; le four blanc se trouvant dans le salon date au moins de ses esquisses de 192014. Le rez-de-chaussée évolua d’un carré à un cercle puis une forme ovoïde sans prêter beaucoup d’attention aux finitions extérieures. Melnikov développa son idée de cylindres se coupant entre 1925 et 1926 lors de la préparation du projet du club Zuev (qu’il perdit face à Ilya Golossov). Le plan en double cercle fut approuvé par la ville en juin 1927 et fut révisé durant la construction. De 1933 à 1937, Melnikov, nommé dirigeant de la commission du septième plan du s’engagea dans des projets de planification urbaine du secteur sud de Moscou (Place Arbat et l’arrondissement Khamovniki); aucun ne fut réalisé. Bien sûr cette affectation montre en quelle grande estime était tenu son talent, mais elle a de fait éloigné Melnikov de la pratique architecturale concrète.
Mossovet,
Sa dernière apparition publique fut sa participation en 1936 au concours du palais soviétique de l’Exposition internationale de Paris ; il perdit face à Boris Iofane. Dès 1937 la montée des critiques contre le formalisme amena une excommunication virtuelle de Melnikov. Il ne sera pas tout à fait oublié, au contraire son club Roussakov et la villa Arbat seront reproduits dans beaucoup de manuels soviétiques comme exemples de formalisme. En dépit de son statut accablant d’artiste aliéné, Melnikov conserva sa villa Arbat et y vécut avec sa famille, en sécurité, jusqu’à sa mort. Il retourna à la peinture de portraits et donna des conférences dans des écoles d’ingénieurs. Melnikov a aussi dessiné des commandes privées de moindre importance – des résidences d’été, des aménagements de boutiques – certaines se sont réalisées, d’autres pas. Dans les années 1960 l’architecture de Melnikov connut un bref regain d’intérêt. Son 75e anniversaire (en 1965) fut célébré officiellement par la Maison des architectes à Moscou ; en 1967 et en 1972 il fut récompensé des titres honorifiques de Docteur en architecture et Architecte méritoire.
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et n’importe où, mais nous ne verrons jamais une maison originale si nous rejetons Melnikov. » La ville approuva le projet de Melnikov, le considérant comme expérimental.
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Melnikov mourut à 84 ans et fut inhumé au cimetière de la Présentation du quartier Lefortovo de Moscou. Son fils, Victor, lui aussi peintre, a vécu et travaillé dans la villa Arbat, et il dut se battre pour en faire un musée jusqu’à sa mort en février 2006. La date d’ouverture du musée de la Maison de Melnikov est le 3 décembre 2014. L’objet principal d’exposition est la maison-atelier expérimentale de Constantin Melnikov. La villa contient une part importante des archives de l’architecte.
Remment Lucas Koolhaas, plus connu sous le nom de Rem Koolhaas (né le 17 novembre 1944 à Rotterdam, Pays-Bas) est un architecte, théoricien de l’architecture, et urbaniste néerlandais. Il occupe aussi le poste de professeur en architecture et design urbain à la Harvard Graduate School of Design, USA. Rem Koolhaas a étudié à la Netherlands Film and Television Academy basée à Amsterdam, à l’Architectural Association School of Architecture de Londres, ainsi qu’à l’université Cornell d’Ithaca. Ses premiers projets imaginés pour des grattes ciels à New York sont créatifs et pittoresques, reflétant un nouvel intérêt pour La démarche se le constructivisme russe. traduit par l’usage d’un même répertoire de formes non conventionnelles et déstabilisantes aux frontières du mouvement Post-Moderne, empruntant la géométrie au Constructivisme. L’architecte utilise, à l’instar des artistes russes, les procédés de distorsion, de dislocation ou de rupture sur les structures, essentiellement pour s’opposer à la rationalité méthodique et ordonnée de l’architecture Moderne. Il fonde en 1975 à Londres, l’Office for Metropolitan Architecture (OMA soit « bureau pour une architecture métropolitaine »), avec Elia et Zoe Zenghelis, et Madelon Vriesendorp. L’objet de ce bureau d’architectes est « de définir de nouveaux types de relations théoriques et pratiques entre l’architecture et la situation culturelle contemporaine ». En 2000, Rem Koolhaas reçoit le prix Pritzker. En 2008, alors que le Time dresse le top 100 des personnalités les plus influentes dans le monde, Koolhaas apparaît aux côtés de Steve Jobs (Apple), Karl Lagerfeld ou encore Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook. Enfin, à la 12e Biennale de Venise, le lion d’or lui a été remis par Kazuyo Sejima pour l’ensemble de son œuvre. En 2014, il fut directeur de la Biennale d’architecture de Venise.
Zaha Hadid Zaha Hadid (née le 31 octobre 1950 à Bagdad (Irak) et morte le 31 mars 2016 à Miami (États-Unis), est une architecte urbaniste irako-britannique, figure du mouvement déconstructiviste. Née à Bagdad en 1950, Zaha Hadid quitte l’Irak en 1972 pour venir étudier l’architecture à Londres, dans la prestigieuse Architectural Association. Elle y est particulièrement influencée par l’enseignement d’Elia Zenghelis et de Rem Koolhaas, et débute sa carrière en devenant, en 1977, leur partenaire au sein de l’agence O.M.A. Ses premières recherches se sont en effet appuyées sur une réinterprétation du travail de Kasimir Malévitch sur la tectonique (lien entre l’aspect formel et l’aspect idéologique du projet). Si ses réalisations se situent plutôt du côté du constructivisme russe que du fonctionnalisme allemand, donnant plus d’importance à l’esthétique qu’à la fonction, elles incarnent l’idée que de nouvelles formes entraînent de nouvelles façons de vivre.
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INSPIRATION e tt e HÉRITAGE
Rem Koolhaas
BELOV 1982
PROJET
MAISON
jeu des volumes, fausse perspective, création des illusions de perception
AMBASZ 1975 PROJET
-
2005
RÉALISATION
Casa
DEL RETIRO
ESPIRITUAL
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BELOV AMBASZ
dans L’ESPACE DU musée du XX siècle D’EXPOSITION
MAQUETTES
COMME UN OBJET
Mikhail Belov des visiteurs de la maison exposée (1982). Les
impressions
En me rapprochant, j’ai compris que je peux rentrer dedans. En rentrant, je me suis retrouvé sur la rue, avec la même maison au bout de la rue.
J’ai commencé à marcher. Quand je me suis approché la deuxième fois, j’avais l’impression d’être un géant.
Je suis rentré à la maison avec une grande difficulté. L’escalier en colimaçon descendait et j’ai vu la maison une troisième fois où je suis déjà rentré deux fois. Maintenant, je suis devenu un nain. Les cubes d’enfant se trouvaient autour de moi. RDC haut
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BELOV
Tout d’abord j’ai vu une maison dans un cadre.
J’ai commencé à courir et je suis parvenu à la maison pour la troisième fois, c’était un long couloir noir. Au bout du couloir il y avait un passage en haut. J’étais au même endroit ou j’ai commencé mon parcours.
Le récit des propriétaires de la maison exposé. Les visiteurs éventuels qui ne savent pas comment fonctionne la maison, pour eux c’est une composition des attractions spatiales incompréhensibles. Pour nous, c’est une maison résidentielle, très confortable, qui n’est pas très grande, avec deux rangées de fenêtres. On a trois chambres, une cuisine/salle à manger, un salon à mezzanine, une salle de projection et même on a une piscine avec un tremplin. Les hôtes mal venus pensent que ce tremplin est un cadre. Ils se baladent dans la maison et ne savent pas comment elle est aménagée. Mais on s’est habitué à cela et on essaie de ne pas les tomber sous les yeux. Comme vous voyez, ce n’est pas très compliqué. Ces deux description étaient mises sur la page de titre du projet de Mikhail Belov et Maxime Kharitonov. Le projet de la maison est représenté en forme de trapèze. Les plans, les façades et les coupes de cette maison à deux étages sont suivis par des têtes surréalistes. Le scénario pour les visiteurs qu’on vient de mentionner est accompagné par un personnage qui fait son parcours incompréhensible. De coté droite de la composition suit une explication. RDC bas.
échelle 1:300
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BELOV
Devant moi s’est élevée la maison dans le cadre, où je suis rentré trois fois. Je crois que je ne suis jamais rentré dans cette maison.
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BELOV
Emilio Ambasz.
Emilio Ambasz est né le 13 juin 1943 en ARGENTINE, c’est un designer industriel, Emilio Ambasz est également titulaire d’un Master d’art de l’Université de Princeton, obtenu en 1967. Il était professeur à Princeton, ainsi qu’à la Hochschule für Gestaltung de Ulm en Allemagne. Il a été conservateur du département d’architecture au Museum of Modern Art de New York durant les années 1970, et organisa notamment les expositions Italy: The New Domestic Landscape et The Architecture of Luis Barragan. En 1976, il créé l’agence d’architecture Ambasz & Associates, basée à New York et à Bologne1 Ambasz Design a reçu plusieurs prix IDEA, remis par la Société américaine des designers industriels (IDSA), vers 1980.36 L’idée principale des travaux est une interprétation artistique des espaces. La nature rentre dans ces espaces, créés par un homme. Dans leur travaux on peut remarquer la préference est de coté de la nature vivante. Ambasz parle de la nature: si elle est parfaite, elle n’a plus besoin d’architecture à cet endroit. Avec toute la diversité des directions artistiques, l’architecte a toujours un seul devoir. C’est de mettre une émotion poétique dans une forme rationnelle.
Casa
del
Retiro
Espiritual
a été
construit en 2005, mais son projet a été conçu en 1975. Il est intéressant que cette maison a été construit en Espagne à 40 km de Séville. La maison est construite d’une manière surprenante mais harmonieuse. Elle est située au pied d’une montagne Sierra Morena avec une vue magnifique de la place panoramique qui se trouve entre deux murs et aussi il y a une place terrestre unique.37
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AMBASZ
Casa del Retiro Espiritual
Casa del Retiro Espiritual. Plans . a-2000; c-1975.
19 m
Casa del Retiro Espiritual. Coupes 1-1, 2-2
AMBASZ
1-1
De l’extérieur, le batiment se ressemble à un complexe de monuments ou un musée. La géometrie rigoureuse, les grandes surfaces et la couleur blanche pure sont en contraste avec le chaos du désordre du paysage, mais aussi avec la plasticité de l’intérieur. L’intérieur peut étonner par son nouveau contraste des espaces publics rigoureux et par des éclats vifs des espaces résidentielles. Le dernier coup est destiné aux beaux paysages qui sont vu par de petites fenêtres, qui rappellent les tableaux hyperréalistes en volume.38
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AMBASZ En nuit, le batiment ne se perd pas. Il est vu par ces détails éclairés, qui se réunissent en composition cosmique.
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AMBASZ JEU DES ÉCHELLES
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L’interview avec Brodsky Le 3 mars 2015
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BRODSKY SKOURATOV
Alexander Brodsky a fait ses études à l’Institut d’Architecture de Moscou (MARkHI). Il a été diplômé en 1978 . La première rencontre de Brodsky avec l’œil du public était à la fin des années 1970. Il était un membre clé des architectes de papier (d’architecture visionnaire), et, en outre, a travaillé aux côtés d’Ilya Outkine dans ses gravures de paysages urbains déformés. L’architecture de papier était une réponse à l’état sanctionné architecture qui est composée de bâtiments standardisés et souvent mal construits, qui imprègnent leur environnement d’une esthétique communiste. Une telle réponse a permis aux architectes de papier de se retirer dans leur imagination et défier l’architecture soviétique uniforme à travers les représentations vives du constructivisme, du déconstructivisme et du postmodernisme. 40
INTERVIEWS
Alexandre Savvich Brodsky (né le 9 mai 1955) – architecte russe et soviétique, peintre. Son père, Savva Brodsky est reconnu comme l’un des fondateurs du mouvement de l’architecture de papier.39
1. Comment nait la création et l’ardeur artistiques ? Comme je l’ai vu avec mon propre exemple, la plupart des professeurs de MARHI préparent des traceurs à partir de la troisième année d’études. Ils essaient de vider l’imagination des étudiants qui ont fait ces deux premières années et ont commencé à rêver du futur artistique. Cela amène vers la subordination totale et vers la mentalité collective à la sixième année d’études, car tous les étudiants veulent avoir leur diplôme. -Il m’est difficile de parler de MARHI, car j’ai fait mon diplôme en 1978. Tout était autrement. Tout ce qui se passe là bas maintenant m’est inconnu, parce que je ne passe pas là bas. Pour cette raison il m’est difficile de comparer le passé et le présent. Pourquoi y a-t-il tant de mécontentement aujourd’hui ? A l’époque des années 70 on était très heureux de faire nos études à MARHI, on n’avait pas de mécontentement massif, et maintenant j’entends beacoup parler d’étudiants mécontents de MARkHI, ils disent que c’est ennuyeux et pas très intéressant. Je ne sais pas, mais la seule chose que je peux imaginer est qu’à
mon époque on n’avait pas du tout cette veine commerciale d’aujourd’hui. C’était les années 1970, on ne pouvait même pas
mal d’un coté, de l’autre coté, à l’Institut, il n’y avait pas de gens qui travaillaient en faisant leurs études, s’il y en avait, c’était des unités. On avait plus de temps pour inventer et imaginer. Aujourd’hui, la majorité des anciens travaillent et moi, je ne reste pas indifférent. D’un coté c’est bien. Quand j’ai terminé l’institut, par exemple, j’avais 22 ans, j’ai fait mon diplôme et j’étais très loin de l’activité pratique. Ca veut dire que tout ce que j’ai appris c’était de la créativité, l’envie d’imaginer et de faire quelque chose. Tout ce que j’apprenais là bas, ne m’est pas rentré dans la tête, dans le sens pratique, je ne connaissais pas de constructions, ni de matériaux, je n’ai pas travaillé comme architecte pendant presque 20 ans. Quand je me suis retrouvé face à ça et j’avais la possibilité de construire quelques choses, il me fallait tout réapprendre à partir de zéro. Il s’est écoulé beaucoup de temps après mes études, et toutes les connaissances ont disparu. Ce n’était pas facile. Quand je vois les jeunes qui peuvent aujourd’hui construire quelque chose et qui peuvent agir, je suis heureux de voir ca, car c’est plus simple pour eux, ils peuvent commencer à construire tout de suite et à faire quelque chose de sérieux, tout d’abord commencer par un petit objet etc. C’est formidable! Mais de l’autre côté, quand un étudiant en troisième année d’études comprend qu’il peut gagner et bien gagner sa vie, alors cette envie de gagner coupe parfois tout le reste, ce n’est pas pour tout le monde, bien sûr. Et nous, on n’avait rien. On ne gagnait jamais rien, on se rencontrait devant un verre et inventait. Quand on a eu la possibilité
de participer aux concours japonais, pour nous c’était un miracle, car on avait beaucoup d’imagination et tout le monde
à commencéà faire ca (participer aux concours). Ça a fait du bien. Et maintenant, il était impossible à l’époque (les années 1980) de surprendre quelqu’un aller à l’étranger, c’était un voyage de toute une vie, et pendant les années 1970 ce n’était même pas possible. Aujourd’hui, un étudiant de troisième année voyage où il veut. Ca veut dire qu’on ne peut pas comparer ces deux époques, un autre temps, une autre psychologie.
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BRODSKY
penser de pratiquer d’une manière privée²c’était très
2. Comment avez-vous réussi à garder cette veine créative ? Il est possible qu’au MARkHI des années 1970-80 tout était différent. Est-ce que vos professeurs, vous ont donné le goût de la liberté pendant la période de vos études ou c’était “la deuxième vie”. Il fallait tout faire dans l’ordre à l’Institut et au travail et que pendant les concours, de se liberer pour s’en voler. Quelles étaient vos sources d’inspirations ? -Tout cela est très individuel, et il n’y a pas de recette. Personnellement, je peux dire que j’avais toujours la priorité de faire quelque choses d’intéressant pour moi-même. Plus important
que l’argent, plus important que tout le reste.
Ce sentiment, l’aviez-vous déjà au tout début de votre arrivée à l’Institut ? -Je suis venu et je ne savais pas ou je me suis retrouvé. Je ne crois pas que je voulais être un architecte depuis le début. Mon père était architecte et c’était une tradition familiale, je suis allé à l’Institut par son conseil. Mais aussi ce qui était agréable c’est l’ambiance de l’Institut des années 1970, les hippies, les différents concerts, rock-n-roll, c’était le meilleur temps de MARkHI. Après cette joie a disparu. Et puis c’est mon caractère
sensation de liberté et d’indépendance est plus importante que le reste. Ca veut dire que pendant plusieurs années j’ai travaillé juste pour faire ces projets gratuitement, particulier. La
et je n’avais pas l’habitude de
déterminer le prix.
-Peut-être. Quand j’ai commencé à travailler comme architecte d’âge mûr (note: 45 ans), le plus difficile pour moi a été de parler de ce côté commercial, déterminer le prix, rédiger les contrats. Je n’ai jamais appris ces choses. Maintenant tout cela est très facile. Je ne veux pas dire que c’était bien ou pas. C’était mon trait personnel et celui de mes amis, de ma génération. On était prêt à travailler pour trois fois rien.
Vos n’est
travaux, que n’a pas été
j’ai fait
pu voir, donnent pour l’argent mais
le sentiment que cela dans un but artistique.
-Oui, je voulais faire quelque chose, il y avait beaucoup de cadeaux et ça prenait des semaines et des mois. Quelques jobs qui rapportaient de l’argent étaient des cas très rares. Après l’Institut, quand on a travaillé pendant 3 ans, on ne voulait pas y aller mais on était obligé. La paye était misérable, même à cette époque, on commençait avec 105 roubles et sortait avec 110. Mais la liberté et la possibilité de faire quelque chose d’intéressant, c’était le plus important. Je ne pouvais pas me forcer à faire ce qui ne me plaisait pas, peut être que ce n’était pas correct non plus. Peut-être faut-il toujours trouver quelque chose d’intéressant dans des tâches ennuyeuses pour en profiter. Je n’utilisais pas beaucoup cette méthode, si je sentais
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BRODSKY
Cette liberté n’est-elle partagée qu’avec la perception du monde russe?
que c’etait vraiment pour moi, c’était vraiment intéressant pour moi. Si je sentais une choes différent par sa nature, je le rejetais, au lieu d’en tirer du profit. Comme résultat, j’avais des soucis, mais malgré cela, la volonté de se développer et de faire des choses personnelles à tout prix était très positif. S’il y a une base et des choses à dire, il faut aspirer à le faire.
Est-ce qu’il y a des architectes qui gardent leurspropres idées ?
parmi
les
représentants
modernes
-Je crois que le projet « Meganom » et Yury Grigorian est un exemple due travail acharné aussi que de mouvement envers un but précis. Il est remarquable pour son application et son professionnalisme. Il y a aussi des jeunes gens comme Fedor Dubinnikov. Beaucoup de gens qui sortent des études expérimentales de Evgeny Ass.
3.Comment
avez-vous réussi à sentir la liberté dans la création ? Comment était-ce au MARkHI des années 1970-80 ?
Il est possible que ce fussent vos professeurs qui vous ont donné le goût de la liberté, déjà, pendant vos études. Ou avez-vous mené une double vie ? A l’Institut et au travail vous avez suivi les règles et aux concours vous avez pu vous réaliser? Quelles étaient vos sources d’inspiration? -Evidemment,
tout
était
autrement
à
MARHI.
Alexandrovich, qui travaillait depuis les années 1920 avec des constructivistes. Quand il faisait les cours pour ma génération il avait 90 ans. Il était impressionnant, on était des amis avec lui. Il avait sa propre vision philosophique et globale sur tout. Juste par sa personnalité, il transmettait quelque chose d’important et grandiose. Après, c’était Barsh Michael Osipovich le classique de l’architecture, qui, malheureusement est décédé très rapidement. Les deux me donnaient beaucoup de liberté. Ils aimaient quelque chose dans mes travaux, quand ils les ne mettaient jamais la pression. voyaient, ils D’un côté, la vie double était partout pendant l’époque soviétique. On pense une chose, on dit une autre, c’est dans notre esprit. Les jeunes d’aujourd’hui ne peuvent pas comprendre cet esprit de l’époque. C’était l’idéologie et la politique de l’Etat et il fallait tout le temps contrôler ce qu’on pourrait dire, et ce qui était interdit. De l’autre coté, on n’avait pas cette double vie dans le sens de créativité. Tout se faisait à l’Institut et après au travail. A l’institut, on faisait avec beaucoup d’intérêt. Tous les projets, du début à la fin, étaient très intéressants. Bien sur, on imitait beaucoup les autres, tout d’abord c’était Piranesi. Quand on a commencé à travailler en groupes, on s’inspirait de magazines étrangers, et après, on s’inspirait d’architectes qui étaient à la mode. C’était intéressant.
4. Vous avez beaucoup voyagé pour plusieurs expositions et des cours. Comment les gens percevaient-ils le mouvement des architectes de papier des années 1980 et connaissent-ils ce mouvement maintenant ?
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BRODSKY
J’avais la chance d’avoir les meilleurs Tout d’abord, c’était Turkus Michael professeurs.
-On avait quelques grandes expositions, organisées par Avvakumov, on a visité quelques pays avec des expositions à Paris, Londres et Boston. C’était à la fin des années 1980. C’était fantastique, Paris était fabuleux. L’architecture des papiers était très bien reçue. Pendant les années 1990, quand l’architecture de papier faisait déjà partie du passé, moi et Ilya Utkin organisions souvent des voyages avec des cours de nos projets. Et ceci continue encore, j’ai commencé à présenter mes propres travaux. Par exemple, je viens de revenir de Florence, où je faisais le cursus pour parler d’eau-forte, de son impression et de mes connaissances d’eau-forte. Cette invitation est venue des professeurs de l’Université qui ont vu nos projets et ils étaient inspirés par ses travaux. En ce moment j’observe une deuxième vague d’intérêt. Pendant les années 1980 c’était à la mode, quand les expositions donnaient une impression de mouvement, mais ce mouvement n’existait jamais. Pendant les années 1990 l’intérêt envers l’architecture de papier s’éteignait petit à petit. Et au début des années 2000 tout le monde a oublié l’architecture de papier. Et tout d’un coup, pendant les 5-7 dernières années on a vu l’intérêt renaître. Il y a eu de nouveau des demandes d’exposition de présentation de nos créations. La deuxième vague a rendu actuel ce mouvement, mais j’avais l’impression que c’est resté dans le passé. Ça veut dire qu’il y a une valeur de l’architecture de papier. A New-York on prépare la troisième édition de nos travaux, les deux premières ont été complètement vendues. Mais en Russie, on n’avait pas de publication unie, on a eu des images qui étaient publié 2-3 fois dans des magazines, et c’était pendant les années 1980. On a jamais fait d’exposition complète de nos eaux-fortes, mais quelques travaux sont présentés au musée de Pushkine (à Moscou).
5.La
fre
créativité de l’architecture russe soufdes problèmes politiques et économiques. Ou peut-être
-Il est évident que Moscou gère une énorme quantité d’argent, et souvent, la créativité se casse à cause de cette raison. Les nombreux architectes veulent juste gagner plus d’argent et sacrifient la créativité. Soit ils détruisent quelque chose de joli, soit ils sont menés par les clients et font les projets contre leur volonté. Mais il n’y a rien de nouveau, et c’est très dommage.
Est-ce que vos installations et vos projets architecturaux correspondent à vos envies? Ressentez-vous le manque de quelques choses, ou peut-être y-a-t-il des facteurs qui vous empêchent de créer? -C’est une question de multiforme. D’un côté, j’étais très heureux de créer quelque chose qui m’est cher, peu importe le domaine. C’était avant que j’aie la possibilité de pratiquer les projets d’architecture. J’ai fait du graphisme, de la sculpture et des installations pendant 20 ans. Je ne peux pas dire que j’étais malheureux. Puis, quand j’ai eu la possibilité de faire l’architecture, j’ai eu une très forte envie de construire
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est-ce que juste la nouvelle génération n’est pas prête à créer des projets extraordinaires pour laisser une trace dans l’histoire de l’architecture mondiale.
quelque chose. À mon âge, je devais décider et comprendre, si j’en étais suis capable ou pas. J’ai pensé que c’était trop tard. Quand on est jeune, on commence à faire des projets sans hésitation, et moi, j’avais déjà beaucoup vécu. Mais j’ai décidé de tenter ma chance et j’ai réussi. Et j’ai assez réussi dans le domaine des petits projets. En gros, je suis content, mais je voudrais toujours construire quelque chose d’autre, en dehors des villas. Qui sait ?
Ca
veut
dire
qu’e
dès
le
début
vous
vouliez
construire?
-Au début j’étais prêt à construire n’importe quoi, même les wc, j’avais beaucoup d’intérêt pour la construction, pour que je puisse comprendre l’architecture en pratique, et pas en papier. Comment mettre en parallèle le dessin et le volume réel, comment former l’espace. C’est pour ca que je n’étais pas très ambitieux pour construire les grattes ciels, et ils ne sont pas apparus. Peut-être que c’est un peu ennuyeux de ne construire que des maisons et des intérieures. Je voudrais essayer de construire quelque choses, mais je comme je me retrouve en dehors du cercle, on peut dire que je suis outsider par ma propre initiative. Je ne veux rien détruire et je n’aime pas les directeurs et les obtentions les d’accords, les conseils d’architecture et de la ville etc. Sans tout cela, il est impossible de construire quelque chose, surtout à Moscou. J’ai l’habitude de vivre libre-
ment, et je n’accuse personne, sauf le système.
Si j’avais vraiment envie de construire quelque chose de grand, je pouvais le faire il y a longtemps. Peut-être, dans le futur, aurai-je encore des occasions. J’ai toujours cet espoir.
pensé
à
un
autre
destin
à
l’étranger
?
-Bien sûr, j’y ai pensé, et probablement je pouvais l’avoir. J’y ai pensé plusieurs fois et j’ai eu la possibilité de partir à plusieurs endroits. Mais j’aimais toujours Moscou et c’était plus important pour moi. Mais une fois, je suis parti à New-York pour 4 ans, on est parti avec ma famille. Pendant ces 4 ans j’avais beaucoup de travail, j’ai fait beaucoup de choses mais pas dans l’architecture, plus dans l’art, des installations et des grandes expositions. Ce n’était pas une perte de temps. Je doute qu’ici, en Russie, j’aurais pu faire la même chose. J’avais beaucoup de propositions à New-York, mais je voulais toujours revenir à Moscou, finalement nous sommes revenus. Je ne peux pas dire que c’était pareil ici, on partait, et on n’avait pas de travail pendant les années 1990. Quand je suis revenu, j’ai fondé le bureau d’architecture, c’était en 2000. J’ai reçu quelques commandes, et j’ai décidé de foncer tête baissée dans cette affaire. J’ai pensé que si je partais quelque part pour toujours, il serait possible de faire beaucoup de choses, et je pouvais monter très haut, et peut-être le contraire. Pendant mon séjour à l’étranger, je ne pouvais pas construire sans licence. Il était très dur de l’avoir pour moi cette époque, avec expérience que j’avais. Si j’étais resté là-bas pour toujours, peut-être aureis-je pu obtenir des licences et commencer à construire quelque chose. J’ai choisi de revenir, au début, je faisais des installations. Et après, j’ai réussi à avoir la licence, ce qui était beaucoup plus simple.
Avez-vous
pensé
de
partager
votre
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expérience
en
Russie?
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Avez-vous
BRODSKY
Je n’y ai jamais pensé et ai toujours répondu que je vais commencerai cette pratique vers 85 ans. Mais j’ai cédé beaucoup plus tôt. Malgré cela, je n’ai pas été professeur pour une longue durée. J’ai fait 100 conférences de mon travail autour du monde entier, dans plusieurs pays, iles, continents. Mais je n’étais jamais invité comme professeur, je venais avec mes travaux et je les commentais. On me disait que ca fait de l’effet sur les étudiants. Et quand je les rencontrais après plusieurs années, ils me disaient, qu’ils se rappellaient encore des conférences qui dataient de 10 ans. Puis, j’ai essayé quelque chose qui ressemblait plus à l’enseignement. C’était des workshops. Après, j’ai été professeur dans une école d’architecture, à Paris, ou j’étais invité par la directrice pour un semestre. Même pendant cette période, je faisais des allers-retours chaque semaine, pour revenir dans ma famille, et au travail. Je m’inquiète toujours et sais que ce sera très dur quand je reçois ce genre de proposition, mais chaque fois je les accepte. Moi aussi, j’ai appris quelques des choses de EvgenyAss, j’ai essayé de donner des cours à l’Ecole « Marsh »(à Moscou), et je crois que j’ai réussi. J’ai beaucoup de propositions et même moi, je ne sais d’où elles viennent, malgré mes refus fréquents.
MONTAGNE avec un trou. Eau-forte, 1987,
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LE PALAIS en CRISTAL, Eau-Forte, 1989-1990
UTKIN
MUSEE d’ARCHITECTURE. Eau-Forte, 1988-1990
m LA RIVIERE ANONYME. Eau-Forte, 1986
ET
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СOLUMBARIUM d’ARCHITECTURE. Eau-Forte, 1984
UTKIN
L’ILE de STABILITE. Eau-Forte, 1989
m LA MAISON de POUPEE. Eau-Forte, 1990
LE PONT du FOSSE. Eau-Forte, 1987
ET
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LA TOUR EN VERRE. Eau-Forte, 1987
UTKIN
LE MONUMENT DES ANNEES 2000
m
ET
UTKIN 65
BRODSKY
LE THEATRE, Eau-Forte, 1979
LA TOUR EN VERRE, Eau-Forte, 1984-1990
m
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ET
UTKIN
LE BATEAU des FOUS. Eau-Forte, 1988
m
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ET
UTKIN
LA TORTUE. Eau-Forte, 1984
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DIFFUSION DE L’ARCHITECTURE DE PAPIER. Pour mieux visualiser l’echelle de diffusion de l’architecture de papier russe, j’ai choisie le plus remarquable représentant de ce mouvement, c’est Alexandre Brodsky. J’ai pu analyser la chronologie de ses expositions individuelles et collectives. Ci dessous se trouvent les données concernant cette information. EXPOSITIONS INDIVIDUELLES
Moscou 14/ Perm 1/ Milan 3/ Venise 1/ Berlin 2/ New York 4/ Pittsburgh 1/ Vienne 1
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EXPOSITIONS COLLECTIVES
Russie: Moscou 9/ Italie: Milan 4/ Venise 1/ Turin 1// États-Unis : New York 9/ Durham 1/ Seattle 3/ Saint Louis1/ Santa Clara1/Bronx1/ Charlottesville1 / Portland1/ Paradise1/ Tucson1/ Knoxville1/ Des Moines1/ San Francisco1/ Omaha1/ New Brunswick2/ Cambridge1/ Tacoma 1/ San Diego1// Espagne: Barcelone1/ Bilbao1// Suède : Boden1Boden1// France : Paris4// Brésil : Paulo1// Monténégro1// Angletterre: Southampton-1// Japon: Tokyo1// Australie: Sydney- 1// Belgique :Bruxelles1 // Anvers1// Allemagne: Francfort1, Berlin1// Pays-Bas: Fort Lerdo1// Finlande: Helsinki1// Yougoslavie :Ljubljana1
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Malgré la reconnaissance mondiale, on n’a pas encore vu d’exposition d’architecture de papier complète en Russie. Ce projet dont Alexandre Brodsky rève toujours.
2014 - “Mainstream” galerie “Triumph”, Moscou, Russie 2013 - “Façade”, la galerie “Triumph”, Moscou, Russie 2012 - «Chambre blanche / chambre noire», Londres, Grande Bretagne - «Chambre grise», Berlin, Allemagne 2011 - “Refuges” Institut “Arrow”, Moscou, Russie - “Tank», galerie Collector, Moscou, Russie - «Il me surprend toujours que je suis devenu un architecte», Architekturzentrum, Vienne, Autriche 2010 - «Installation», le Musée d’Art Moderne PERMM, Perm, Russie 2009 - “La Nuit Avant l’avènement», Biennale de Moscou III, Centre d’Art Contemporain Winery, Moscou, Russie - “Windows et usines”, Galerie M. et J. Gelman, Moscou, Russie 2008 - «Alexander Brodsky», Ronald Feldman Fine Arts, New York, États-Unis 2006 - «Tre tavoli», Galleria Milano, Milan, Italie - «Localita Abitata», l’installation dans le pavillon russe de la Biennale d’Architecture de Venise, Venise, Italie - «Punti Di Fuga», Galleria Nina Lumier, Milan, Italie 2005 - “Bureau du Futur”, Octobre Rouge, Moscou, Russie - “L’exposition», Lisa Plavinskaya Gallery, Moscou, Russie 2004 - Ouverture Lisa Galerie Plavinskaya, Moscou, Russie 2002 - «L’Ultima Stanza», Galleria Milano, Milan, Italie - «Eine Installation», Aedes Pavilion Extension Est, Berlin, Allemagne 2000 - “Voyage Notes», Galerie de projets OGI, Moscou, Russie - “Coma”, Guelman Gallery, Moscou, Russie 1999 - «Grey Matter», Ronald Feldman Fine Arts, New York, États-Unis - «Palazzo» Nudo, installations urbaines, Pittsburgh, Etats-Unis 1997 - “Le point de départ”, le Musée d’Architecture. Shchusev, Moscou, Russie - «Futurofobia», Guelman Gallery, Moscou, Russie 1996 - «Les parties visibles», Ronald Feldman Fine Arts, New York, États-Unis - «Projet de métro de Canal Street», New York, États-Unis 1995 - «Fuite utopique” Galerie “Regina”, Moscou, Russie EXPOSITIONS COLLECTIVES 2012 - Museo del Novecento, Milan, Italie - «Dans un désordre total» Santa Monica, Barcelone, Espagne 2011 - «Materia prima. Russkoe Bednoe - l’arte povera en Russie », Padiglione d’arte contemporanea, Milan, Italie 2010 - «Ryssen kommer», Havremagasinet, Boden, Suède - «Contrepoint, l’art contemporain russe», Louvre, Paris, France 2009 - “20 bennes à ordures,” l’exposition principale de la Biennale de Moscou III, Moscou, Russie 2008 - «BornHouse» dans le programme de la Biennale d’Architecture de Venise, Venise, Italie - “Persimfans” pavillon de la Russie (Muar), Moscou Biennale d’Architecture, Moscou, Russie - «YouPrison», Fondazione Sandretto, Turin, Italie 2007 - “BornHouse” Vhutemas Gallery, Moscou, Russie - «Moscopolis», Espace Loius Vuitton, Paris, France
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EXPOSITIONS INDIVIDUELLES
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- «Moscopolis», Espace Loius Vuitton, Paris, France 2006 - “! Russie”, Le Musée Guggenheim, Bilbao, Espagne 2005 - ARCH Moscou 10, Moscou, Russie 2004 - 9 ARCH Moscou, Moscou, Russie 2003 - 8 ARCH Moscou, Moscou, Russie 2002 - La 25e Biennale de Sao Paulo, Brésil - «Utopie Quotidiane», Pavillon d’art contemporain, Milan, Italie 2001 - La 4e Biennale de Cetinje, Cetinje, au Monténégro 2001 - «Milano Europa 2000», Palazzo Della Triennale de Milan, Italie 1997 - «Ponts revivre», la galerie Tretiakov, Moscou, Russie 1996 - «L’art conceptuel russe des années 1980: La collection du Musée de l’Université Duke of Art», le Musée d’Art à l’Université Duke, Durham, Etats-Unis - «Retrait», Ronald Feldman Fine Arts, New York, États-Unis - «Souffle Art prestations», la Fondation X-Art, New York, États-Unis - «Ailleurs», John Galerie Hansard, Université de Southampton, Southampton, Royaume-Uni - «Brodsky & Outkine», David Winton Bell Gallery, Providence, États-Unis - «Archéologie du futur», le Musée d’art moderne de Tokyo 1995 - «La place pour Trestles», Seafirst Gallery, Seattle, Etats-Unis - «Romantique Visions», Wessel & Lieberman Livres, Seattle, Etats-Unis 1994 - «Brodsky & Outkine» Papier Architecture, Galerie 210, Université de Missouri, Saint Louis, États-Unis - «Idéal Paysages: Artistes de l’ex-Union soviétique», De Saisset Museum, Université de Santa Clara, Santa Clara, ÉtatsUnis - «Universalisme et particularisme: Le monde russe en transition», Lehman College Art Gallery, Bronx, Etats-Unis 1993 - «Brodsky & Outkine: Sculptures et gravures de Deux Visionary russes Architectes», Bayly Art Museum, University of Virginia, Charlottesville, Etats-Unis - «Brodsky & Outkine: Papier architecture dans un monde réel», Portland Museum of Art, Portland, États-Unis - «Du chaos à la création: L’art russe, 1972-1992», Le Rye Arts Center, Paradise, États-Unis 1992 - «Alexander Brodsky & Ilya Outkine: Projets», Musée d’Art de l’Université d’Arizona, Tucson, Etats-Unis - «Current / Courants», Galerie Ewing, de l’Université du Tennessee, Knoxville, États-Unis - «Travail d’équipe», Lintas Corporation, New York, États-Unis 1991 - «Entre le printemps et l’été: Art conceptuel soviétique à l’ère de la fin du communisme», Art Center de Des Moines, Des Moines, États-Unis - «Avvakumov / Brodsky / Outkine: conceptuel soviétique Architecture», Spectrum Gallery, San Francisco, États-Unis - «Dead Heroes, défiguré Amour», Lorence Monk Gallery, New York, États-Unis - «Dessins d’architecture par Alexander Brodsky & Ilya Outkine», Galerie 72, Omaha, États-Unis - «Après la Perestroïka», Irving Galeries, Sydney, Australie 1990 - «Livre Architecture», Fondation verser I’Architecture, Bruxelles, Belgique - «Brodsky et Outkine», Linda Farris Gallery, Seattle, Etats-Unis - «Intaglio Printing dans les années 1980», Jane Voorhees Zimmerli Art Museum, Université Rutgers, New Brunswick, États-Unis - «Livre Architecture: Nouveaux projets de l’Union soviétique», Massachusetts Institute of Technology, Cambridge, Etats-Unis - «Entre le printemps et l’été: Art conceptuel soviétique à l’ère de la fin du communisme», Tacoma Art Museum, Tacoma, États-Unis 1989 - «Livre Architecture: Nouveaux projets de l’Union soviétique», Deutsches Architekturmuseum, Francfort, Allemagne - «Alexander Brodsky et Ilya Outkine», University Art Gallery de l’Université de San Diego, San Diego, Etats-Unis - «Exposition Diomède», Le Clocktower, New York, États-Unis - «Festival des Arts soviétique», La Jolla Museum of Contemporary Art, San Diego, Etats-Unis - «Architecture et Imagination», De Tien van Asperen, Fort Lerdo, Pays-Bas - «Concepts de l’architecture soviétique: 1917-1988», Berlin, Allemagne - «Architecture de papier», Anvers, Belgique - «East meets West en design», Jacob K. Javits Convention Center, New York, États-Unis - «Inventor’89», Paris, France 1988 - «Architecture de Papier d’URSS», La Grande Halle de La Villette, Paris, France - «Architecture soviétique: 1917-1988», le Musée de l’architecture finlandaise, Helsinki, Finlande - «La ville du monde et l’avenir de la métropole», 17ème Triennale de Milan, Italie - «Les tensions actuelles: 25 ans d’irrévérence en architecture», Le Clocktower, New York, États-Unis - «Nostalgie de la Culture», Architectural Association, Londres, Angletterre 1987 - XVIII Exposition junior, Manège, Moscou, Russie 1986 - «Architecture de papier», SKVC Galerie, Ljubljana, Yougoslavie - XVII Exposition de la Jeunesse, Maison des Artistes sur Kuznetsky plus, Moscou, Russie
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SKOURATOV
Skuratov Sergei Alexandrovich (né en 1955 à Moscou), architecte, urbaniste et designer, a fondé son agence, “Sergei Skuratov Architects”, en 2002 (http://www.skuratov-arch.ru). Il a fait ses études à l’Institut d’Architecture de Moscou (MARkHI). Skuratov est un membre du directoire de Union des Architectes de Moscou, l’architecte honorable de Moscou, le professeur de L’Académie de l’Architecture Internationale. Leur travaux, qui ont remporté de nombreux prix du concours russe et internationaux.
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?
... CONCLUSION Après l’analyse des sursauts dans l’histoire d’architecture soviétique et mondial, j’ai pu voir les influences des faits historiques sur le développement des idées architecturaux en réalité et en papier. On peut dire que les architectes de papier sont des prophètes de la nouvelle architecture. Souvent, ils se trouvent hors compréhension de la nature d’architecture par l’opinion publique. Ses œuvres ont une base particulière, certes on n’est pas habitué à voir des choses sous cet angle. L’essentiel de cette base est un nouveau regard sur l’espace, la perception dépendante de l’architecte. L’architecture de papier a toujours une nuance de paradoxe. Pour l’architecte, la construction en papier est un moyen d’utilisation maximale des idées et des élaborations théoriques, sans faire attention aux contraintes matérielles. Concluant cette analyse, on peut dire que sans l’architecture de papier il est difficile d’imaginer le développement d’architecture moderne. Si l’architecture de papier a inspiré la génération moderne, quelles seront les sources d’inspiration d’architecture du futur?
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NOTES 1
KOPP, Anatole. Architecture et urbanisme soviétiques des années vingt, deuxième édition, Antbropos, Paris, 1969, p. 9
2
https://fr.wiktionary.org/wiki/utopie (date de consultation: 11 mars 2016)
3
https://fr.wikipedia.org/wiki/Design (date de consultation: 11 mars 2016)
4
Traduction de la lettre de PIRANESI à GOBBE, trad. du russe ‘L’image de la Rome, crée par Piranesi’.
5
Daniel Le Comte, Boullée Ledoux Lequeu Les architectes révolutionnaires, Éditions du Sénevé, 1969, Paris. p. 2.
6
Op. cit., p.9.
7
Op. cit., p.23.
8
Op. cit., p.29.
9
KHAN-MAGOMETOV S. : VHUTEMAS Moscou 1920-1930, Volume 2, Paris, Editions du Regard, 1990, p. 6.
-
10
-
Техника-молодёжи 1988, №2. “Время голубых городов”, p.33 – La technique de jeunesse 1988, №2. « Le temps des villes bleues », p.33.
11
-
KHAN-MAGOMETOV S. : VHUTEMAS Moscou 1920-1930, Volume 2, Paris, Editions du Regard, 1990, p. 149.
12
-
http://drawing-technique.blogspot.fr/2011/11/i-m-pei-pt-3.html (date de consulta tion:26 mars 2013).
13
-
http://www.archi.ru/uar/event_2786.html (date de consultation: 26 mars 2013).
14
-
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pyramide_du_Louvre#Une_id.C3.A9e_datant_du_ XVIIIe. C2.A0si.C3.A8cle (date de consultation: 26 avril 2013).
15
-
http://www.archsociety.com/e107_plugins/content/content.php?content.14 (date de consultation: 26 mars 2013).
16
-
KHAN-MAGOMETOV S. : VHUTEMAS Moscou 1920-1930, Volume 2, Paris, Editions du Regard, 1990, p. 68.
17
-
Op. cit., p.98.
18
-
http://definitelyfilipino.com/blog/wp-content/uploads/2011/02/Burj-Khalifa.jpg (date de consultation: 26 mars 2012, image à gauche), http://novosti.prodom. ru/1767.html (date de consultation: 26 mars 2012, image à droite), http://fr.wikipedia.org/wiki/Burj_Khalifa (date de consultation: 26 mars 2012,texte).
19
-
http://archvuz.ru/2005_2/28 (date de consultation: 2 février 2015).
20
-
JEAN BADOVICI. L’ARCHITECTURE RUSSE EN URSS 1ème SERIE. Editions Albert Morancé.
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21
-
https://ru.wikipedia.org/wiki/Бумажная_архитектура (date de consultation: 12 mai 2015)
22
-
http://bg.ru/city/arhitektory_bolshogo_goroda_ilja_utkin-17035/ (date de consulta tion: 03 mars 2016)
23
-
http://archi.ru/projects/world/6135/biblioteka-mabic (date de consultation: 22 juin 2015)
24
-
http://enacit3srv5.epfl.ch/WP_2013_SA/meystre/?cat=14 (date de consultation: 02 mars 2016)
25
-
ESSAÏAN, Elisabeth ‘Le plan général de reconstruction de Moscou de 1935 : la ville, l’architecte et le politique : héritages culturels et pragmatisme économique’ soutenue en 2006 à Paris 8.
26
-
AVVAKOUMOV Iouri, Conférence au musée des Beaux Arts, Moscou, 20 fév. 2015.
27
-
http://snob.ru/selected/entry/18867 (date de consultation: 6 avril 2015)
28
-
http://www.egodesign.ca/fr/article_print.php?article_id=634 (date de consultation: 26 avril 2013)
29
-
http://www.archsociety.com/e107_plugins/content/content.php?content.14 (date de consultation: 26 avril 2013)
30
-
http://drawing-technique.blogspot.fr/2011/11/i-m-pei-pt-3.html (date de consulta tion: 26 avril 2013)
31
-
http://www.archi.ru/uar/event_2786.html (date de consultation: 26 avril 2013)
32
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-
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-
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