DOSSIER DE PRESENTATION

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Nef du grand quartier, artère de la Maison d’Arrêt. Quelques détenus attendent au niveau du sas l’ouverture des portes, d’autres circulent à l’étage, encadrés par les surveillants. Les portes qui claquent, les bruits de clés résonnent en continu. Sur le mur à gauche, l’affiche des droits de l’homme.

dossier de présentation du projet

ATTENTES

DESINCARCERER LA PRISON ! janvier 2011 francois lecompte


Une expérience d’architecture à la Maison d’Arrêt Charles III de Nancy, de novembre 2005 à juin 2006. Le point de départ est un appel à projet de l’association GENEPI (Groupement Etudiant National d’Enseignement aux Personnes Incarcérées), proposé aux étudiants de l’Ecole d’Architecture de Nancy. Alors étudiant en dernière année, j’ai décidé d’y répondre. J’ai d’abord tenu, une demi-journée par semaine, une permanence au centre de documentation et d’information du quartier scolaire de la Maison Charles III. Cette prison, une des plus anciennes du parc pénitentiaire français, faisait partie du paysage de nombreux nancéens. De visite en visite, j’ai commencé à dessiner ses intérieurs, si inconnus et si fantasmés du grand public. J’ai dessiné pour comprendre, et pour montrer ce monde dans lequel étaient placées quelques trois cents personnes détenues, où travaillaient toute l’année les surveillants et le personnel pénitentiaire. Le fil conducteur a été, par les dessins, de rendre lisible le mécanisme d’enfermement et ses effets sur l’homme emprisonné. Les bâtiments qui composent cette Maison d’Arrêt accueillaient au départ une manufacture à tabac, et les murs ont résisté à l’application des modèles de l’architecture carcérale. On retrouve néanmoins les constantes : le cloisonnement des « prisons dans la prison » et la surveillance, qui produisent un brouillage spatio-temporel, et une attente avilissante. Ma posture de dessinateur a ouvert de nombreux échanges avec ceux qui vivent quotidiennement ces espaces, et leurs témoignages m’ont permis de compléter mes analyses spatiales. L’espace carcéral appelle l’évasion, et ce vieil établissement donnait les moyens d’éprouver ce sentiment d’ouverture, hors des techniques carcérales. Sa situation urbaine, la résistance des locaux, permettaient aux usagers de retrouver certains codes de l’habitation ordinaire. Ce constat a servi de base pour la conception d’un projet « utopique » de restructuration de la prison. En tant qu’architecte, ma stratégie a été de redonner de la place à du vide, à du « non-programmé » à l’intérieur de la prison, pour rendre l’homme acteur. Plusieurs échelles d’intervention ont été envisagées : celle de la cellule, et celle de la prison dans la ville, pour inviter à repenser la conception des espaces carcéraux. Ce travail, qui est devenu projet de fin d’étude, avait vocation à être publié. Les dessins étant la matière principale de ce travail, j’ai donc d’abord conçu une version expo (page 2), en les agrandissant au format raisin. L’exposition a été achetée par l’administration pénitentiaire, pour être installée de façon permanente dans le quartier scolaire de la Maison d’Arrêt de Nancy. Le GENEPI a mis en circulation cinq exemplaires, pour assurer la diffusion de ce travail à l’échelle nationale. Le propos qui accompagnait les dessins, et les projets conçus en réponse à l’état des lieux, me semblaient devoir aussi circuler sous un autre format, et l’idée d’un livre est née. Un livre, projet d’architecture, volontairement à la croisée de plusieurs disciplines, récit essai d’architecture, à caractère sociologique, et très illustré. Son format apparaît inclassable, mais il a convenu à JeanMichel Place et à sa collection « particulière », petit livre coup de poing sur des sujets que l’on n’attend pas (page 3). Diverses personnalités du monde de la justice et de la culture ont témoigné leur soutien à ce projet (page 4), mais pour sa diffusion comme pour son financement, l’édition de ce livre a besoin de l’implication d’institutions reconnues (page 5). Ce travail a été mon projet d’étudiant en fin d’étude, et il reste attaché à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Nancy. J’ai déjà été amené à le présenter dans les cadres les plus divers : table ronde à la Maison d’Arrêt, session de formation sur l’architecture carcérale, ou réunions du Rotary Club. Pour sensibiliser à l’espace carcéral, et par là aux questions d’architecture, j’ai également participé à l’exposition des 40 ans de l’école (page 6), et suis naturellement volontaire à d’autres manifestations, au sein et hors de l’école, pour participer à son rayonnement.


Vernissage de l’exposition à la Maison d’Arrêt de Nancy, février 2007. Une douzaine de dessins de l’intérieur de la prison donnent à voir la vie quotidienne en détention, le mécanisme carcéral et ses effets sur l’homme emprisonné. Cet état des lieux est légendé par les témoignages de personnes détenues, de surveillants et de membres du personnel, rencontrés sur place. La prison de Nancy est dénoncée unanimement pour sa vétusté ; l’exposition présente également un projet de reconversion / détournement du bâtiment existant, qui s’attache, sur quelques situations, à créer les conditions d’une prison moins déshumanisante.


La maquette du livre a été accueilli en juillet 2008 par les nouvelles éditions j pla c. Il intègre la collection particulière, qui compte déjà une centaine d’ouvrages. Singulière dans sa présentation : 62 pages, relié, plein papier, de format 125 x 175 mm, un prix très accessible, 8 €. Plurielle par la diversité des sujets abordés, son ambition est de suivre la préoccupation de ses animateurs et leurs engagements envers l’art contemporain, l’architecture, la signalétique, le design, le graphisme, les arts plastiques, la photographie. extrait du site internet de l'éditeur : www.jmplace.com


Soutiens. Différentes personnalités, du monde de la justice ou de l’architecture, ont déjà exprimé leur soutien à l'égard de ce projet, parmi lesquels Robert Badinter, sénateur des Hauts de Seine, ou Claude Parent, architecte.


Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Nancy Mairie de Nancy Communauté Urbaine du Grand Nancy / Groupe Mémoire Association GENEPI Mécénat Editeur Coût global

1.500 à 2.000 € 1.000 € 2.500 € 2.000 € 2.500 € 5.000 € 15.000 €

Plan de financement. Cet ouvrage a besoin d’être soutenu, pour pallier aux frais de l’édition, comme pour assurer sa bonne diffusion. La diversité des acteurs impliqués dans ce projet devrait lui garantir un large rayonnement.


Faire un livre, c’est penser comment tourne la première page, comment l’ensemble se structure, qu’est ce qui cale les paragraphes, comment donner l’envie de lire, quelle police pour quel propos, quelle marge, quel espace entre les lignes. C’est exprimer quelque chose, c’est s’engager dans une vision de société. (...) Faire ce livre, c’était comme un projet d’architecture. extrait du texte de présentation pour l’exposition des 40 ans de l’ENSAN


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