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La troisième : protéger la santé humaine
Les émissions liées à la combustion d'énergies fossiles - par exemple les oxydes de soufre (SOx) et les oxydes d'azote (NOXx) - sont souvent à l'origine de maladies, voire de décès. La pollution de l'air écourte la vie d'un européen de 8,6 mois, causant chaque année la mort prématurée de 310 000 personnes. D'après l'organisation mondiale de la santé, trois millions de personnes meurent chaque année à travers le monde du fait de la pollution de l'air extérieur. Les personnes en bonne santé ne remarquent pas forcément l'effet qu'a sur elles l'air pollué, mais il en est autrement pour celles souffrant de maladies pulmonaires ou de problèmes cardiaques. La pollution est omniprésente : elle est issue des véhicules, des centrales électriques et des usines. Mais elle touche aussi le monde naturel, par le biais des pluies acides et des nuages de pollution. Le marathonien Haïle Gebreselassie a refusé de concourir aux Jeux olympiques de 2008, déclarant que la pollution de Pékin, entièrement due aux combustibles fossiles, était trop dangereuse pour sa santé.
La quatrième : stimuler l'économie
Pour chaque individu, réduire sa consommation d'énergie et ainsi son impact sur le climat, permet également d'économiser de l'argent. D'un point de vue macro-économique, les mesures destinées à réduire les GES créent des opportunités économiques : l'isolation des bâtiments, par exemple, ne permet pas seulement de faire des économies en matière de consommation d'énergie, il peut également permettre de relancer significativement le secteur du bâtiment en créant des emplois. Si certains secteurs risquent de souffrir de la hausse des prix, bien d'autres y verront l'occasion d'innover et de devancer leurs concurrents en s'adaptant aux nouvelles conditions du marché.
Atténuer le changement climatique aurait une incidence sur tous ces facteurs - directement ou indirectement
Parmi toutes les raisons pour lesquelles nous devons réduire notre empreinte, la plus urgente est sans aucun doute la perspective d'un changement climatique : il sera à l'origine de bouleversements très importants, non seulement sur les hommes mais aussi sur les écosystèmes dont dépend notre bien-être. Le quatrième rapport d'évaluation du GIEC, paru en 2007, décrit en détail dif. férents scénarios d'émissions et pour chacun, les impacts liés à la hausse de la température.
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L'une des conclusions du GIEC est que le réchauffement provoqué par les activités humaines pourrait avoir des impacts abrupts ou irréversibles . Les scientifiques nous avertissent qu'avec le changement climatique, le monde pourrait ne pas suivre un processus linéaire régulier en se réchauffant peu à peu, progressivement, mais plutôt connaître une série de soubresauts, avec des basculements d'un climat stable à un autre, radicalement différent. Les carottes glaciaires montrent que cela s'est déjà produit dans un lointain passé, parfois en l'espace de dix ans seulement. Le climat peut se modifier très rapidement ; de nombreux climatologues affirment que la vitesse de ce changement est déjà bien plus élevée qu'ils ne le croyaient il y a dix ans.
Dans cette perspective, le changement climatique est tout aussi alarmant que n'importe laquelle des menaces auxquelles est confrontée l'humanité, et probablement plus alarmant que la plupart d'entre elles, car, sans une réaction vigoureuse, ses impacts semblent certains.
Le changement climatique et ses effets sont foncièrement l'affaire de tous il n'est question ni de notre confort, ni de notre mode de vie, mais de notre survie. Notre sécurité alimentaire est en jeu, les réfugiés climatiques risquent d accentuer les conflits migratoires et de générer des replis sécuritaires et des changements encore plus pénibles mettront l'humanité à rude épreuve. Les scientifiques n'ont jamais cherché à cacher la réalité mise à jour par leurs recherches. Le danger qui menace la Terre n'a jamais été un secret bien gardé. Ils ont essayé sans relâche de faire passer leur message, de toutes les manières possibles, y compris par le biais des médias.
Pendant longtemps, même si ce message était aussi clair que possible, le public est n'a pas été réceptif. Mais peu à peu, les efforts employés pour propager les avertissements de la science commencent à payer. L'apathie et la résistance catégorique commencent à s'effriter, et le message des climatologues parvient désormais à un grand nombre de personnes. Depuis la création du GIEC en 1988, la preuve d'un changement climatique provoqué par l'homme n'a cessé de se renforcer. Aujourd'hui, le GIEC déclare que la probabilité que les hommes soient responsables de la plus grande partie de la hausse des températures de la planète est de 90%, et que le réchauffement climatique va plus vite que cela n'était prévu dans les premiers rapports.
Nous voilà peut-être au début d un changement dont la planète a besoin.