NO 1 AOUT 2008
SPORTMODESOCIETE
CLAIRE MERRY
É. CISSÉ EVRA SAGNA GOMIS
PLUS QU’UN PORTEÉTENDARD DE LA MODE BRITANNIQUE
CES BINATIONAUX QUI AURAIENT PU VALOIR DES SATISFACTIONS AU SÉNÉGAL
LE PREMIERSHIP A MOVIDA POUR LE LANCEMENT DE L'EQUIPE ANGLAISE
NICHOLAS ANELKA
ESTELLE
LA NOUVELLE VEDETTE DE LA MUSIQUE ANGLAISE
LE DILEMME ANELKA
RETOUR À GORÉE PAR YOUSSOU N’DOUR
PÉLE
LE LANCEMENT DE L’EQUIPE AU DUPLEX (DAKAR)
LA CHASSE AUX AUTOGRAPHES DU BRÉSIL 1970
Diomansy Kamara Le defi de Diomansy
ZONE CFA - 2000 UK - £2.90
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FRANCE - €3.50 • BELGIQUE - €4.20 CANADA - $C6.50 • US - $6 •
POSTER GRATUIT
• SUISSE - 7,20 FS • LUXEMBOURG - €3.90 MAROC - 45DH • TUNISIE - 7.2 TBN
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modio publishing pour l’equipe anlaise ltd.
77 Beak Street, Soho, London, W1F 9DB REDACTEUR en CHEF et DIRECTION ARTISTIQUE MO ghaly sow mo@lequipeanglaise.com
Bienvenue à L’Equipe Anglaise, une célébration du prestige et du glamour du football de la Premier League et de sa légion de stars internationales.
REDACTION paul joseph, clive morgan, ayo alli
L’influence des joueurs étrangers sur la Premier League grandit chaque année. C’est donc pour nous la saison rêvée pour s’intéresser au football mondial. Car, aux quatre coins de la planète, des talents encore inconnus sont en formation et pourraient bien un jour porter les couleurs de votre club favori.
EDITORIAL ASSISTANT jade bermingham MAQUETTE & INFOGRAPHIE zuki turner zuki@lequipeanglaise.com FASHION cleo davis cleo@lequipeanglaise.com PHOTOGRAPHIE elise dumonnet anna shori paolo regis karina lidia patrick amazing jimmy gricourt DAKAR BUREAU MARKETING & PRESSE gnagna sy gnagna@lequipeanglaise.com CONSULTANT INTERNATIONAL ET COORDINATOR aliou goloko aliou@lequipeanglaise.com DIRECTION COMMERCIALE robert shaffron
Nous voulons vous les faire connaître, au même titre que les stars les plus reconnues. Notre objectif à L’equipe Anglaise est de mettre en avant les joueurs africains et du diaspora évoluant en Premier League anglaise, sur un pied d’égalité avec les représentants du football d’Europe et d’Amérique du Sud, mieux connus du grand public. Vous trouverez dans ce numéro un article complet sur Diomansy Kamara du Fulham F.C., dans lequel il évoque sa conception du jeu et son travail humanitaire en Afrique. Nous vous proposons également un portrait intime de Nicolas Anelka, probablement le joueur le plus énigmatique de sa génération, un entretien avec le couturier ghanéen Ozwald Boateng et un portrait de son compatriote Michael Essien. Enfin, vous pourrez découvrir les photos du lancement de L’equipe Anglaise au Movida de Londres. Nous espérons que vous apprécierez notre nouveau et passionnant magazine, en attendant le retour de la Premiership.
Mo Sow
SPORT, MODE ET SOCIETE
CLAIRE MERRY
É. CISSÉ EVRA SAGNA GOMIS
Plus qu’un porteétendard de la mode Britannique
EVENT & COORDINATION paco jackson thiam paco@lequipeanglaise.com
LE PREMIERSHIP A MOVIDA
CONTRIBUTEUR omar thiam
Le dilemme Anelka
Ces binationaux qui auraient pu valoir des satisfactions au Sénégal
Pour le lancement de L'equipe Anglaise
NICHOLAS ANELKA
ESTELLE
Le nouvelle vedette de la musique Anglaise
RETOUR À GORÉE
PÉLE
Par Youssou N’Dour
La chasse aux autographes du Brésil 1970
GESTION dembo badji IMPRESSION colourhouse UK DISTRIBUTION ADP ADRESSE DAKAR L’equipe Anglaise Almadies route du Méridien président, Ngor BP 6281 Dakar
SUR CETTE PHOTO... DIOMANSY KAMARA PHOTO elise dumonnet
Diomansy Kamara
TOP nike
Le defi de Diomansy
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GROOMING barrie griffith
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Africa Works
TVia son image de marque éTonnanTe eT souVenT polémique, la marque de VêTemenT hauT de gamme BeneTTon s’esT forgée depuis longTemps une répuTaTion d’enTreprise repoussanT les fronTières de la puBliciTé conVenTionnelle.
Vulla conullu ptatem venit nostissed elissenibh erat, quamconsecte feugait vel iureet lumsan ullam zzrilisl dolor iure tat, si. Em quis et in euis ad modo commy nullametue commy num iustrud diamconsed moluptatie conullaor se delisisci tio odoleniam quatuer in hendrem do dui tet lam zzriure delit vel dunt acil utpat lan vel eugait ipis esequis dolor sisisl ut nit, seniam, venim dunt ing eros alisisl ut la feugait do et volenim nonullamet, velis et nostio exer sed elent vulputetummy nim quam quisis ad modo od diat vel ute conse ea feu facidunt prat. Borperos at loreet vullam et el ercidui ssequate dipis alit, volore vercidunt nit wisisisi tisci ex eugait, sum zzriure vel ero odiatis et la feu faciliquis aute dolortion heniatummy nullaor ing ea faccum vulla alit, velit am quat. Ut ad elit loreet et, quatumsan etuer si enim quat. Ad et praessi blandit at wis nos am dolore commy nisci eugiam, vel ulputat ipsusti onsendreetue minibh et luptate tem dignim quis acipsum velisi blan elenibh exerostio et venit ipsummy nibh eu feuguerosto dolestio odiam zzrit lum dit la am, sum dolore dunt num zzrilis essim qui tatummolum vel illa facil eugait incip ea ad eriliquipis nulla consed dit lor sum do del exer si essim zzriure vel ipisi bla facin henim zzrit at, sequatem euip ercilit iriuscilit verciduipis augue core tatue dit lan utatem zzrit non eui blan estie modolor si. Adignibh eum quis at lutat, velisim vel do odip
eugait duis nim eum vero odoless equissecte tin ero conse magna augait veliquam, conum dolobore dolesto erilit landionsed dignis nonsequam zzrit, commy nit am, ver ilit incipsum ipsusci tet, quis et at, quatue ming et autem vel iriliquat wismolore do odolorperit volum zzriliq uisisl er am velent nostin henit accum autet inciliquisi euis nulput lut at. Ut nibh enisci essenisit nim iriusci blandre feui tet nim ad miniscil utatie diat inci bla feugiat nostis exeraes senibh enit utet amet, sum quis non ute eu faccum irillam volore consequisi. Pat, commolo rtissi tisci bla conse ex ent velit ea con henim velis dolesse euguero stisisi tat, suscipisi. Equi tet, commy nulla feugiam ver sectet lum veriuscing etum doluptat iustiss equat. Dunt lummy nonsequisim aut volore mincipit luptat wissequam dolut auguero odi-
Retour à Gorée Nicolas Anelka est une sorte d’énigme. Et pourtant, l’encre a largement coulé sur sa carrière sans parvenir à dévoiler le jardin secret de l’attaquant de Chelsea. Non pas qu’il soit réticent. A vrai dire, sa franchise le met souvent en difficulté avec ses clubs mais aussi les tabloïdes anglais qui n’ont d’ailleurs pas hésité à lui donner le surnom de “Le Sulk” (le boudeur) car il n’hésite jamais à exprimer son désaccord. Mais ce qui laisse perplexes la plupart des observateurs, c’est qu’ils ne savent pas de quoi Anelka est fait. Pourquoi un footballeur au talent si évident n’a-t-il jamais réalisé son potentiel ?
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Anelka est entré dans le livre des records en 2008. Mais certainement pas pour les raisons auxquelles il aurait rêvé quand il était gamin. Il n’a pas marqué un triplé en finale de la Coupe du Monde. Il n’est pas devenu le meilleur buteur de l’équipe de France. Il n’a pas non plus battu le record de buts en Premiership. Non, il a tout simplement battu le record du joueur de football le plus cher du monde après calcul du total de ses indemnités de transfert, soit 87 M£ (environ 108 M€).
Les récents commentaires d’Anelka dans L’Equipe concernant son tir au but repoussé par Edwin Van Der Sar en finale de la Champions League cette année donnent raison à la méfiance de Wenger. « Depuis que je suis arrivé, je n’entre pas en jeu à mon poste. Jamais en neuf et demi, toujours pour jouer à gauche ou à droite. Je ne suis pas venu pour jouer à droite ou à gauche. En Angleterre, je n’ai plus besoin de prouver ce que je vaux dans l’axe », se plaignait-il. « Jusqu’à présent, je ne disais rien. J’étais un nouveau, un joueur qui arrivait de Bolton. Mais à partir de la saison prochaine, je ne serai plus un nouveau, je serai un joueur de Chelsea. » Etant donné les déboires de Drogba en finale à Moscou qui poussent à penser que l’Ivoirien n’évoluera plus à Stamford Bridge la saison prochaine, Anelka pourrait enfin être le choix n°1 en attaque l’année prochaine.
Il ne saute sans doute pas au plafond car ce record illustre le fait que malgré un talent inouï (il était quand même élu Meilleur jeune de l’association professionnelle des footballeurs en 1998/99), il semble être un vrai cauchemar pour les entraîneurs. La preuve : sa longévité dans un seul et même club n’a jamais duré plus de 2 ans et demi. Le manager d’Arsenal, Arsène Wenger, a renforcé l’idée qu’Anelka
En tout cas, une chose est sûre, Anelka est le client parfait pour n’importe quel agent. Rien que les commissions pour ses transferts sont phénoménales et ses agents (ses frères) doivent se frotter les mains sur le chemin de la banque. Cela n’inclut même pas les chèques versés par les sponsors, notamment par Puma qui lui paie ses chaussures. De plus, depuis le départ d’Avram Grant à la tête
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Road movie musical, Retour à Gorée raconte le périple du chanteur sénégalais Youssou N’Dour sur les traces des esclaves et de la musique qu’ils ont inventée, le jazz. Youssou a pour mission de ramener un répertoire de morceaux jazz en Afrique et de les chanter à Gorée, l’île qui symbolise aujourd’hui la traite des noirs, un endroit destiné à rendre hommage à ses victimes. Accompagné du pianiste Moncef Genoud, Youssou parcourt les Etats-Unis et l’Europe. Associés à des musiciens d’exception, ils rencontrent différentes sortes de personnes, ainsi que des personnages célèbres et créent, à travers concerts, rencontres et débats, une musique qui transcende les cultures. D’Atlanta à la Nouvelle-Orléans, de New York à Dakar en passant par le Luxembourg, les chansons se transforment et s’imprègnent de jazz et de gospel. Mais le jour du retour en Afrique arrive à grands pas et les artistes sont loin d’être prêts pour le concert final…
n’était sans doute pas le plus docile des joueurs lorsqu’il a annoncé avoir considéré embaucher Anelka à la place de Thierry Henry lorsque celui-ci quittait les Gunners en 2006. Au lieu de cela, Wenger a préféré signer Eduardo Da Silva et Nicklas Bendtner.
Le lancement d’une récente campagne mettant sous les feux des projecteurs l’Afrique d’entrepreneurs marque le changement d’esprit de la société italienne. “Africa Works”, une campagne de communication mondiale, a pour mission de promouvoir le programme de micro-crédit Birima au Sénégal, une société de crédit coopératif fondée par le chanteur sénégalais Youssou N’Dour. Le slogan de la campagne apparaîtra sur des affiches et dans la presse du monde entier avec en image des travailleurs sénégalais ayant utilisé des micro-crédits pour lancer leur petite entreprise productive. Le photographe James Mollison dresse le portrait de travailleurs arborant les outils de leur métier sur fond neutre, tel qu’un pêcheur, un décorateur, un musicien, un bijoutier, un agriculteur, un tailleur, deux vendeurs de textile et un boxeur. Benetton espère que ces images de la vie de tous les jours deviendront des symboles tangibles d’une Afrique qui se sert du travail et de sa dignité pour lutter contre la pauvreté, promouvoir le développement équitable, optimiser ses ressources et prendre ses responsabilités pour
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créer son propre avenir. “Nous avons décidé de soutenir et de promouvoir cet important projet car, contrairement aux actes de solidarité classiques, il propose un soutien tangible aux petits entrepreneurs locaux à l’aide de microcrédits efficaces”, affirme Alessandro Benetton, vice président exécutif de Benetton Group. “C’est parce qu’il repose sur le talent d’entrepreneur, le dur labeur, l’optimisme et l’intérêt envers l’avenir que ce projet promeut de façon efficace le nouveau visage de l’Afrique.” Youssou N’Dour, l’un des chanteurs les plus célèbres d’Afrique et supporteur de longue date de projets humanitaires, d’ajouter : “Mon expérience personnelle m’a fait remarquer que lorsqu’un prêt, quelle que soit sa taille, est utilisé pour développer une idée ou réaliser un projet, la lutte contre la pauvreté n’en ressort que renforcée.” “C’est la raison pour laquelle tout le monde doit comprendre l’importance du micro-crédit. L’Afrique ne demande pas la charité, mais des fonds remboursables à des taux d’intérêt avantageux.”
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Plus qu’un Porte-étendard
de la mode
britannique
Nou Camp nouvelle vie
le mannequin anglais Claire merry est, d’une Certaine manière, une antiquité : elle aime passionnément la mode, pour l’amour de la mode. a l’oCCasion d’une séanCe photo et d’un entretien, elle dévoile à all aCCess l’un de ses passions de longue date dans sa vie. Entretien: Catherine Sevigny
Les jours de Thierry henry en TanT que supersTar de premiership ne sembLenT pas si LoinTains que ça. mais un TransferT onéreux à barceLone L’éTé dernier marquaiT La fin de son hisToire d’amour avec Le fooTbaLL angLais.
Texte: Paul Joseph
Une éternité semble s’être écoulée depuis que Claire Merry a tapé dans l’œil des téléspectateurs anglais en tant que « Nicole » dans une publicité pour la Renault Clio, célèbre pour son slogan « va va voom » et un certain footballeur jamais nommé. Les années ont passé et nous n’en savons pas beaucoup plus sur la jeune femme de 27 ans native de Croydon dans la banlieue sud de Londres. Elle semble en effet avoir réussi à éviter la notoriété des femmes de footballeurs, un « harem » communément appelé « WAGS » (Wives and girlfriends, les femmes et les copines des footballeurs). En fait, cette publicité automobile lui a permis de savoir comment gérer la notoriété qui est venue à grand pas suite à la diffusion de la publicité mais surtout suite à son mariage avec le footballeur Thierry Henry. Dans la pub, Claire apparaît en un éclair, en une silhouette longiligne, une séquence où l’on ne voit pas son visage. En créant une image de Claire mélangeant à la fois la beauté de la fille ordinaire à une sexualité énigmatique, l’équipe créative de la publicité, dirigée par Gerry Moira et Ira Joseph, a frappé un grand coup. Cette perception a en effet perduré jusqu’à aujourd’hui. Combien de personnes savent qu’elle a joué dans le film hollywoodien Le cinquième élément ? Et alors que les photos d’elles demeurent rares, les paparazzi ont trouvé leur proie idéale. Ce qui prouve bien que devenir de la chair à tabloïde ne va pas que dans un sens. Aujourd’hui, elle continue à choisir ses sorties en public avec un niveau de discrétion auquel vous vous attendez de la part d’une femme en plein divorce avec un sportif de haut niveau. C’était donc avec
demande si je peux envoyer par e-mail les photos à sa fille. La normalité de la demande me choque. Voici peut-être la vérité sur la grandeur de l’homme : plus vous vous en approchez, plus elle devient ordinaire.
délicatesse que All Access approchait Claire pour réaliser une séance photo. Et c’est d’ailleurs la longue amitié que Claire avait lié avec notre rédacteur en chef, Mo Sow, et un amour sans calcul pour la mode qui la persuadaient de participer à cette séance.
LE FOOTBALL, PELÉ ET LES FEMMES Prochain sur notre liste : l’ancien ailier magique à moustache, Rivelino. Mais nous apprenons qu’il aimerait nous rencontrer avant de signer. Il nous propose d’aller dans son bar en fin de soirée pour discuter.
« J’adore la mode et j’aime faire des séances photo comme celles-ci », lance Claire lors d’une pause dans un studio de Shepherd’s Bush dans l’ouest de Londres. « J’adore Mo et j’adore son magazine donc je suis heureuse de faire ça. Il fait des photos de haute fashion, mais également funky et accessibles. »
Assis au coin du bar, situé dans le district Boa Vista de São Paulo, il a tout d’un parrain. Un flot d’habitués s’approche de sa table pour lui glisser quelques mots dans l’oreille ou parfois pour lui serrer la main ou pour lui déposer un baiser sur le front. Je respire un bon coup et je m’approche. Il se montre plutôt distant au premier abord et veut savoir pourquoi nous avons besoin de lui pour un livre sur Pelé. Nous lui expliquons notre souhait de créer un objet de collection pour rendre hommage à cette formidable équipe, ce qui lui rend le sourire. Il dit qu’il serait ravi de le signer plus tard mais qu’il aimerait parler à d’anciens coéquipiers pour s’assurer que tout est en ordre.
Nous acceptons volontiers qu’elle garde le secret sur certains sujets plus sensibles, cela va sans dire. Mais heureusement pour nous, elle n’hésite pas à parler de ses goûts en matière de mode : « J’adore la haute fashion et la mode de tous les jours », explique-t-elle. « Je lis Grazia, Harper’s Bazaar et Vogue, et comme toutes les filles de mon âge, j’ai grandi à force de Just Seventeen. Je pense que les magazines jouent un rôle essentiel dans la vie d’une femme. Ils lui permettent de décider des tendances, des nouveautés, des vêtements hors du commun qui pourraient lui aller. Ils élargissent les horizons de mode en quelque sorte ! »
Une fois les affaires sérieuses réglées, une quantité d’alcool vient soudainement garnir la table. L’ambiance est bonne, nous parlons de football, de Pelé et même de femmes. Alors, avez-vous déjà rencontré des filles depuis votre arrivée au Brésil ?, demande-t-il arborant un regard inquisiteur. Je ramène subtilement la conversation au football et lui demande quels joueurs anglais il apprécie.
« Mes designers préférés sont Azzedine Alaïa, PPQ et pour les accessoires YSL sans conteste. J’adore absolument ces chaussures et ces sacs à main. Marchese a perfectionné ce genre de robes sexy et élégantes, le genre de robes qui vous donnent des formes quand vous n’en avez pas, un peu comme moi ! Balenciaga est incroyable, sexy mais différent. »
Rooney, c’est le meilleur !, se réjouit-il. J’aimerais voir des joueurs comme
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lui au Brésil maintenant. Il a du talent mais c’est également un grand passionné !
Aston MArtin VAntAge rs
text Ben Whitworth
The blood-spitting new Vantage RS is the fastest and hardest Aston Martin to ever take to the road. Somehow, Aston’s go-faster engineers have shoehorned the company’s biggest engine – the snarling 6.0-litre V12 motor from its DBRS9 Le Mans racecar – into the engine bay of the dinky Vantage to create the company’s quickest car ever. And it’s quick with a very big q. That 600bhp powerplant will rocket the allaluminium Aston to 60mph in four seconds dead and onto an effortless 200mph top speed. But this is no simple engine-swapping process. The RS has been painstakingly engineered from the ground up to handle all that muscle. It’s been on a diet to further hone its scalpel-sharp dynamics – the bonnet and boot lid are now made from carbonfibre, rather then aluminium, while the standard steel brake discs are replaced by lightweight carbon-ceramic stoppers. And to ensure the RS and the road stay firmly attached to each other, the Aston is fitted with an aggressive aero kit to enhance high-
Le soir du 17 mai 2006, le départ de Thierry Henry du Stade de France semblait marquer la fin d’une ère. Arsenal venait de perdre la finale de la Champions League face au Barça et pour le club du nord de Londres, la fin de contrat d’Henry venait s’ajouter à la grisaille parisienne.
QUESTION D’ÉTHIQUE Pelé, il n’en a que pour l’argent. Il n’y a que ça qui l’intéresse.
Deux jours plus tard, lors d’une conférence de presse et à la surprise générale, le Français paraphait un nouveau contrat de quatre ans à Highbury. Le meilleur buteur de l’histoire d’Arsenal et son plus grand atout venait de s’engager au club pour le restant de sa carrière.
Ça, c’est l’opinion franche que tient Gérson de Oliveira Nunes, l’ancien milieu de terrain à la patte gauche descendue du ciel. Il la partage avec nous au siège de Projeto Gérson, situé à Niteroi, le quartier le plus calme de Rio, en face de la baie de Guanabara. Projeto Gérson est une œuvre caritative à laquelle Gérson dédie désormais une grande partie de sa vie. Fondée après le décès de sa fille il y a quelques années, elle a permis de créer une école pour 600 enfants défavorisés.
En fait, il ne faisait que repousser l’inévitable. Un an plus tard, le joueur, 28 ans à l’époque, venait de passer une saison cauchemardesque dans le nouveau Emirates Stadium d’Arsenal, incapable d’accrocher le titre en Angleterre et éliminé de la scène européenne assez tôt. Après la défaite face au PSV Eindhoven en Champions League en avril, Henry succombait même à des blessures à l’aine et à l’estomac et ratait la fin de la saison.
Il n’a aucune éthique, poursuit Gérson. L’autre jour, je l’ai vu pleurer à la télé parce que son fils a encore été arrêté. Mais rien de ce qu’il fait n’est sincère ! Je ne l’aiderai pas à s’enrichir.
Trois mois plus tard, il devenait la nouvelle coqueluche du Barça. Après un transfert de 16,1 M£ (20,3 M€), Henry livrait une interview émouvante dans laquelle il s’adressait directement aux supporteurs d’Arsenal, leur affirmant que le club serait « toujours dans mon sang, dans mon cœur ».
Et c’est ainsi que nous devons faire face à notre premier gros problème. À court d’idées, j’appelle notre éditeur qui émet une suggestion formidable qui pourrait bien toucher la corde sensible de Gérson et lui faire oublier ses idées noires concernant Pelé. Et si nous publions un petit livre illustré sur son œuvre caritative ? Ses yeux s’illuminent tout à coup. Bizarrement, après avoir refusé catégoriquement seulement quelques minutes plus tôt, il accepte de signer les photos le lendemain à
Pour les observateurs, et même certains supporteurs d’Arsenal, la décision semblait logique. Chez les Gunners, il exerçait une influence trop négative, son statut étouffant le talent de ses jeunes coéquipiers. Pour sa carrière, c’était sa chance de jouer pour l’une des grosses écuries historiques d’Europe. Arsenal était bien l’équipe du futur, mais Barcelone était déjà dans le coup.
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What’s hot on the road
DE PAUL JoSEPH VETEMENTS PAR ToMMY HILFIGER
Après deux ou trois heures, nous remercions tout le monde et quittons le bar. Rivelino est un hôte de grande classe mais les affaires n’étant pas tout à fait conclues, nous préférons partir sur une bonne note.
the FActs
Engine: 5.5-litre V8 Max Power: 360bhp at 5750rpm Max Torque: 376lb ft at 4000rpm Transmission: Seven-speed automatic, rear wheel drive 0-60mph: 4.9seconds Max Speed: 155mph Price: £51,875
Un sentiment mitigé j’imagine. Pour moi personnellement, cette compétition a été une grande réussite. Pour le pays, pour le Ghana en tant que nation, même si nous ne nous sommes pas qualifiés pour la finale, je pense que nous pouvons être fiers de nos prestations. Surtout si vous repensez aux difficultés auxquelles l’équipe a dû faire face. Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné en demifinale contre le Cameroun [que le Ghana a perdu 1-0] ? Ce jour-là, c’était simplement le destin. Je pense qu’on aurait pu jouer 90 minutes supplémentaires sans jamais marquer. Mais lors des matches précédents, surtout la victoire face au Nigeria, je pense que nous avons été très bons. Mais vous savez, le match de la troisième place contre la Côte d’Ivoire, c’était comme la finale aux yeux de la plupart des Ghanéens. C’était le match que tout le monde voulait voir. Et malgré notre élimination de la compétition, marquer à cette occasion m’a redonné le sourire. Comment décririez-vous l’esprit du groupe ghanéen ?
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Lancé sur la gauche, Henry repiquait au centre dans la surface de réparation avant d’envoyer un magnifique tir brossé du pied droit dans la lucarne. Ce but, il l’avait marqué des centaines de fois à Highbury. Mais Henry ne le voyait pas comme cela : « J’ai déjà entendu ça avant », faisait-il remarquer. « Mais Arsenal, c’est du passé. Maintenant, je marque des buts à la Barcelone. » Henry n’a jamais eu peur de l’autocritique et a toujours aimé étudier le football. Personne n’a besoin de lui dire ce qui ne va pas parce qu’il s’est déjà posé la question 36 fois aujourd’hui. « Je rentre chez moi en pensant aux choses que j’ai mal faites. Je suis comme ça depuis que
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L’ A N G L A I S E
A 28 Ans et déjà une cArrière de grAnd voyAgeur, MAnuel Agogo dit « junior » pense que son heure est Arrivée. trois buts en six rencontres en coupe d’Afrique des nAtions 2008 ont fAit de lui une superstAr du footbAll ghAnéen. MAintenAnt, il n’A qu’un objectif en tête : lA preMier leAgue AnglAise.
Junior, avec le recul, quels souvenirs gardezvous de la CAN ?
the FActs
Henry prenait son pied en marquant un triplé face à Levante mais le titre de Liga et la Champions League ont vite été rayés. Et pourtant, c’est en Europe qu’Henry a livré ses meilleures prestations avec trois buts en dix rencontres, dont un contre le Celtic en seizièmes de finale qui rappelait aux bons souvenirs des jours d’Arsenal.
L’œuvre inachevée
the FActs
Engine: 6.0-litre V12 Max Power: 600bhp at 6250rpm Max Torque: 510lb ft at 5000rpm Transmission: Six-speed manual, rear wheel drive Weight: 11580kg 0-60mph: 4.0seconds Max Speed: 200mph Price: £150,000
Sure, you get that incredibly clever folding roof for four-season motoring at the touch of a button, but dynamically Mercedes’ dinky little SLK has always been a bit soft. Until now. Because there’s something compellingly demonic about its new 55 AMG. Squeezed beneath that stubby bonnet is a hand-assembled all-alloy V8 engine that’s tuned to deliver a punchy 360bhp. Gunned through its sevenspeed paddle-shift box – now recalibrated for quicker red-line shifts – the little coupe-cabriolet rockets to 60mph in under five seconds, and is reeled in at 155mph by its electronic minder. That’s quick enough to kick Porsche’s iconic Boxster right where it hurts. And with its new variable-ratio steering, taut suspension and vast brakes, it’s quick witted enough to breath hot on the collar of far more exotic metal.
Engine: 4.3-litre V8 Max Power: 440bhp at 7100rpm Max Torque: 362lb ft at 4750rpm Transmission: Six-speed semi-automatic, rear-wheel drive 0-60mph: 4.9seconds Top speed: 183mph Price: £90,500
La première saison d’Henry en Catalogne ne s’est cependant pas déroulée comme prévue. Des blessures à répétition l’ont relégué sur le banc alors que le Barça calait en championnat.
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speed stability. There’s a new front splitter (made from carbonfibre, natch) a smooth undertray, a heavily revised rear diffuser and a rear spoiler that rises at speed to boost downforce over the rear axle. Aston claims the RS is still a concept, but don’t believe them – our insiders claim that the company is already working flat out to prepare a production ready model, due to arrive this time next year. Plenty of time to start saving for the coolest Aston yet…
Mercedes-Benz sLK 55 AMg
MAserAti grAnturisMo s It’s only been on the market for a year, but already Maserati has fettled its trouser-tentingly gorgeous GranTurismo coupe to create the more powerful and sharper GranTurismo S. Beneath that runwaylong bonnet sits the same 4.7-litre V8 engine from Alfa’s 8C supercar, hooked up to a fast-shifting semi-automatic MC-Shift six-speed transmission. To handle the power hike – up 40bhp to 440bhp – there are dual-cast Brembo brake discs, while the suspension layout and steering set-up have been tweaked to reduce body roll and enhance driver feedback. The long and low Maserati wraps its sumptuous leather-bound four-seater cabin in some of the sexiest sheetmetal we’ve ever seen, lines complemented by the S’s chunky 20inch alloy wheels, integrated rear spoiler and kerb-kissing side skirts.
Mais il y avait aussi l’attrait vers une institution qui se revendique « plus qu’un club ». Peu de joueurs peuvent refuser l’occasion d’évoluer pour Barcelone. Henry non plus n’en a pas eu la force. « Ici, vous avez le sentiment que vous jouez pour une région, pour un pays », affirmait Henry dans un entretien avec un journal espagnol. « Les supporteurs vous le font ressentir, c’est qu’ils vous demandent dans la rue. C’est très émouvant pour un joueur. »
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L’ambiance y est complètement différente par rapport à Nottingham Forest [où Junior évolue actuellement]. Avec le Ghana, nous vivons une expérience spirituelle. Nous avons l’impression d’être une famille et tout le monde se préoccupe des autres, comme des frères. L’esprit est différent qu’en Europe. Mais ça fait du bien d’être de retour aussi. Votre famille est-elle restée au Ghana ?
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Mon père y est toujours, comme mes demisœurs et mon oncle. Donc quand j’y retourne, c’est sympa de pouvoir les revoir. Une histoire amusante circule sur un homme qui serait venu vous voir à la CAN pour vous proposer sa petite-fille ! Pouvez-vous nous en dire plus ? Cela s’est passé après le match du Nigeria. Nous étions dans les chambres d’hôtel et j’ai reçu un message comme quoi un vieil homme souhaitait me parler dans le hall de l’hôtel. Je suis descendu et il m’a dit vouloir m’offrir sa petite-fille pour me remercier de mes prestations. Je lui ai poliment dit merci, mais non merci. Revenons en arrière, au temps de votre première convocation avec l’équipe du Ghana. Aviez-vous envie d’attendre l’appel de l’Angleterre ou n’avez-vous jamais douté ? J’ai été convoqué pour la première fois au début de ma carrière, lorsque je jouais pour Sheffield Wednesday. Mais pour des raisons différentes, j’ai préféré refuser. Ensuite, j’ai de nouveau été appelé en sélection à l’âge de 26 ans. A ce stade, ma carrière marchait bien et je me suis dit que c’était le bon moment. J’ai sauté sur l’occasion et je ne le regrette pas une minute. Concernant votre carrière en club, vous êtes sans doute l’un des plus grands voyageurs de l’histoire du football. Oui, j’ai joué pour onze ou douze clubs, dont un passage en MLS [Major League Soccer, aux Etats-Unis] où j’ai joué pour trois clubs différents. Ensuite je suis revenu en Angleterre et je suis passé par pas mal de
clubs de divisions inférieures. Je suis une œuvre inachevée. Disons que j’ai bossé dur donc il est maintenant temps d’arriver au sommet.
je retourne chez moi, je cuisine et je me détends. Vous êtes un grand amateur de cinéma ? Oui, je pourrais être critique de film, j’en regarde tellement !
A 28 ans, vous pouvez sincèrement y prétendre. D’ailleurs, vous seriez en contact avec des clubs de Premier League, est-ce une ambition pour vous ? Oh, en tant que joueur de football, vous ne souhaitez qu’une chose : jouer au plus haut niveau. Je surfe sur une vague positive en ce moment car je joue pour mon pays et je marque pour mon pays. Cela prouve bien que j’ai le niveau pour jouer dans l’élite. A l’heure actuelle, je veux marquer des buts pour Nottingham Forest et aider le club à remonter [de la Coca Cola League One, équivalent du National]. Ensuite, je verrai bien ce qui se passe cet été.
Quel est le dernier film que vous êtes allé voir ? Le nouveau Rambo ! Il était pas mal. On sait à quoi s’attendre avec Sylvester Stallone mais je ne pensais vraiment pas qu’il serait si bien. J’ai bien aimé. Concernant la salle de sport, tout le monde connaît vos talents de joueur et l’un d’entre eux est évident rien qu’en vous regardant. Vous êtes un joueur très solide, musculaire. Devez-vous faire attention au travail dans la salle de sport pour éviter de perdre en mobilité ? Ce n’est pas une question d’éviter la salle de sport parce que quand nous y allons, ce n’est pas pour faire de la musculation. Nous nous concentrons sur des exercices de base, des tractions, des choses comme ça. C’est juste que naturellement, je suis imposant. Je n’y peux rien, c’est ma carrure.
Si vous pouviez choisir, pour quelle équipe de Premiership joueriez-vous en ce moment ?
Si vous deviez améliorer un aspect de votre jeu, quel serait-il ?
Je suis supporteur d’Arsenal mais je sais qu’Arsène Wenger aime utiliser de jeunes joueurs donc je sais que ça ne se réalisera jamais ! Mais on ne sait jamais dans le football, il ne faut jamais dire jamais. Je me contente de bien jouer, et je croise les doigts pour recevoir ce coup de fil un jour !
J’aime à croire que je peux encore m’améliorer dans tous les domaines parce que vous pouvez toujours faire mieux. J’apprends tous les jours au contact des entraîneurs. Je dirais que je peux encore m’améliorer partout.
Sortons du terrain et parlez-moi d’une journée ordinaire dans la vie de Junior Agogo. En général, nous terminons l’entraînement à 14h. Je rentre chez moi, je promène le chien puis je pars chez Blockbusters pour aller chercher un film. Ensuite je traînasse, je vais sur l’ordinateur pour parler à des amis avant de me rendre à la salle de sport vers 18h. Puis
Existe-t-il un attaquant encore en activité que vous admirez et que vous essayez d’imiter ? Je dirais que je n’essaie d’imiter personne parce que je pense que tout le monde est unique et que vous apportez votre propre style et vos qualités au football. Mais j’aime effectivement le style de certains footballeurs. Nicolas Anelka est un joueur que j’aime regarder jouer. Et il y a quelques années, j’étais un grand admirateur de George Weah.
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SOMMAIRE CONTENTS 10
DIOMANSY KAMARA (la ligne)
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E. CISSÉ, EVRA, SAGNA, GOMIS ces binationaux qui auraient pu valoir des satisfactions au Sénégal
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ESTELLE
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ANELKA le dilemme
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LE PREMIERSHIP A MOVIDA pour le lancement de l’equipe anglaise
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CLAIRE MERRY plus qu’un porte-étendard de la mode Britannique
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OZWALD BOATENG le monde merveilleux du magicien oz
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AFRICA WORKS
PÉLE la chasse aux autographes du Bresil 1970
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RETOUR A GORÉE
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GISELLE BOU-CHIC
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MANUEL AGOGO l’oeuvre inachevée
NE PAS
MANQUER LE PROCHAIN
NUMERO DE
L’EQUIPE
ANGLAISE 3
RUmeURs de
TRANSFERTS par: Paul Joseph
Pour certains supporters, la trêve estivale arrive comme une pause salutaire après dix mois d’action intense. Toutefois, pour les plus passionnés, il n’est pas question de pause. La fin de la saison officielle donne bel et bien le coup d’envoi des rumeurs des transferts.
La campagne 2007/08 n’est plus qu’un souvenir et l’Euro 2008 tombe à pic pour les supporters les plus sevrés de football à l’intersaison. Mais, outre la compétition continentale qui se déroule en Suisse et en Autriche, la frénésie annuelle du mercato d’été apporte elle aussi son lot de frissons. Alors qu’il n’y a jamais eu autant de joueurs africains évoluant en Europe, ce sont logiquement des footballeurs issus du continent noir qui se retrouvent au centre des principales rumeurs de transferts. Pour certains d’entre eux, les spéculations ont même débuté il y a plusieurs mois. Ainsi, la popularité de José Mourinho (presque) unanimement partagée à Chelsea était telle, que son départ, en septembre dernier, a été à l’origine de nombreuses interrogations sur l’avenir de quelques-uns des plus grands noms des Blues. Au premier rang desquels Didier Drogba, dont on pouvait raisonnablement penser que, quelle que soit la destination de Mourinho, il le suivrait aveuglément. Aujourd’hui, alors que le Special One a posé ses valises à l’Inter Milan, les rumeurs insistantes de la saison dernière restent à confirmer. Quoi qu’il arrive, il semble peu probable que l’ancien Marseillais soit toujours à Chelsea la saison prochaine. Si Drogba quittait le club londonien, ce serait certainement le début d’un jeu de chaises musicales européen. Le Barcelonais Samuel Eto’o pourrait en effet le remplacer à Stamford Bridge, même si les deux grands clubs milanais lorgnent également sur le Camerounais. Lui aussi convoité par des clubs transalpins, Emmanuel Adebayor est devenu la saison dernière, grâce à son total impressionnant de 30 buts avec Arsenal, l’un des joueurs les plus courtisés d’Europe. Pour l’heure, l’AC Milan tiendrait la corde, même si Arsène Wenger, le coach des Gunners, a exclu tout départ de l’international togolais, toujours sous contrat à l’Emirates. Héros depuis toujours d’Adebayor et grand artisan du triomphe de Portsmouth en FA Cup, Nwankwu Kanu pourrait lui aussi rester en Angleterre. Le Nigérian n’a toujours pas signé le prolongement de contrat d’un an proposé par ses dirigeants en mai dernier, après la victoire de Portsmouth sur Cardiff en Coupe d’Angleterre. Toutefois, les rumeurs en provenance du club sudiste semblent indiquer que ce n’est plus qu’une question de temps.
Didier Drogba
Samuel Eto’o
José Mourinho
Nwankwu Kanu
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Yaya Touré pourrait lui aussi quitter le FC Barcelone. Le milieu de terrain ivoirien, frère de Kolo qui évolue à Arsenal, a connu une saison mitigée au Camp Nou. Bien noté pour ses prestations individuelles, il a terminé le dernier exercice sans le moindre trophée. Touré (25 ans), qui avait été mis à l’essai par Arsenal en 2002 avant de retourner dans son club de Beveren (Belgique), a récemment déclaré qu’il serait ravi d’évoluer aux côtés de son frère, comme il le fait régulièrement avec les Eléphants en sélection nationale. Ce départ pourrait se concrétiser par un échange avec le Gunner Alexander Hleb, fortement pressenti au club catalan. Concernant le bas de tableau de la Premier League, Diomansy Kamara de Fulham semble avoir l’embarras du choix. Des formations aussi diverses que West Ham, le FC Séville, la Roma et le promu Stoke City sont sur les rangs pour s’attacher ses services. Alors que l’attaquant sénégalais a joué un rôle prépondérant dans la lutte pour le maintien des Cottagers la saison passée, cet ancien buteur de Portsmouth et de West Bromwich devrait tout de même quitter le club. Par ailleurs, Jay Jay Okocha pourrait mettre fin à sa longue et belle carrière. Le Nigérian, âgé de 34 ans, a contribué à la montée dans l’élite de Hull City pour la première fois de son histoire. Mais le club nouvellement promu ne lui a pas proposé de renouveler son contrat, ce qui pourrait amener le talentueux milieu de terrain à raccrocher les crampons.
Emmanuel Adebayor
Alexander Hleb
Diomansy Kamara
Jay Jay Okocha
Moussa Narry
En France, l’Olympique de Marseille serait intéressé par l’international guinéen Moussa Narry. Agé de 22 ans, le milieu de terrain de l’Etoile du Sahel serait une solution possible pour pallier le départ de l’international camerounais Modeste M’Bami. Narry a participé au triomphe de l’Etoile en Ligue de Champions de la CAF au Caire en 2007. Amr Zaki sera quant à lui prêté à Wigan la saison prochaine, si l’on en croit l’agent de la star égyptienne. Zaki, 25 ans, a fait très forte impression avec sa sélection nationale, victorieuse de la Coupe d’Afrique des Nations en janvier dernier. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs attaquants africains évoluant encore sur le continent. Le milieu de terrain ghanéen Anthony Annan a annoncé que Middlesbrough souhaitait l’engager. Le joueur de 21 ans, actuellement pensionnaire de l’IK Start (Norvège), aurait également été recommandé à Chelsea par son coéquipier en sélection, Michael Essien, au début de cette année. Par ailleurs, une ancienne star de Premier League pourrait faire un retour remarqué en tant qu’entraîneur au Nigeria, son pays natal. L’ancien attaquant d’Everton Daniel Amokachi s’apprêterait en effet à retrouver le Nasarawa United de Lafia. Ce mouvement pourrait créer la controverse, du fait de son départ mouvementé du club, à la suite d’une élimination désastreuse lors de la Ligue des Champions de la CAF 2005/06. Mais il se murmure surtout qu’Amokachi, actuel sélectionneur adjoint des Super Eagles, serait en lice pour prendre les rênes de l’équipe nationale.
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Amr Zaki
58 rue de l’arbre sec, 75001
Paris.
metro: louvre rivoli ou chatelet
PUSH IT OR DIE TRYING : CA COÛTE TROP CHER D’ÊTRE PAUVRE!
Le nom ISMAILA NDIAYE AKA IZZO NDIAYE ne vous dit peut être pas quelque chose à l’heure actuelle, mais faite moi confiance, ce talentueux et jeune agent de footballeur n’a certainement pas fini de faire entendre parler lui. Installé à Londres afin de compléter un cursus universitaire en commercialisation et business management, ce jeune ambitieux acquiert de l’expérience en côtoyant quelques footballeurs, leur proposant un service dans le domaine management et commercialisation. Après l’obtention de son diplôme, il rejoint : « Base soccer », une des compagnies d’agents de footballeurs des plus renommé. Audacieux et inventif il ne tardera pas à se faire nommer après seulement quelques mois de travail : Représentant France et Afrique. « Les joueurs africains et français sont ma spécialité » une pensée qui l’amène à développé des partenariats avec des clubs anglais de première et deuxième division mais aussi des clubs en Espagne, Italie et Grèce. Izzo n’est pas seulement un agent prometteur, il a de grands objectifs pour les prochaines années à venir : « Mon objectif est de découvrir et développer les footballeurs de demain ». Chose qu’il ne tardera pas à mettre en place en créant un centre de formation à Dakar avec des associés évoluant dans les championnats anglais et français de division 1 et 2. Ce centre n’aura pas que pour objectif le développement de footballeurs, il offrira aussi l’opportunité à de jeunes sénégalais dynamiques et responsables d’accomplir de solides projets. ‘’ Ce centre de formation à but humanitaire aura pour objectif d’aider les jeunes défavorisés en leur offrant plus de chance de réussir et d’assurer leur avenir’’. Avec toute cette énergie qu’il nous communique nous ne pouvons que lui souhaiter le meilleur pour l’avenir.
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Klash Gabriel aka Chelsea Brown aka Mr Rap star aka appelle moi comme tu veux, mais appelle moi monsieur, Le “King Of England” aka Saga Boy s’y attèle. Producer/artist/songwriter, Saga Boy présente son maxi single prévu dans les bacs en juillet 2008.
soudaine volonté d’aller au bout des choses, de se dire que l’on va y arriver par tous les moyens. C’est un son que j’imagine entendre en pleine circulation dans une voiture avec un Sound system qui fracasse les tympans, une attitude relaxe mais déterminée.
“Push it” reflète son désir de réussir : « ca coute trop cher d’être pauvre de nos jours, financièrement, émotionnellement, on y perd tout.» affirme Saga Boy alors qu’il pianote avec son portable.
Au volant, un regard perçant, l’inspiration dans les yeux, en attendant que le feu passe au vert ; pas un mot, l’attitude dit tout, « c’est bientôt mon tour ».
Bien orchestré et composé, ce morceau nous donne une poussée d’adrénaline, une
‘Push it ‘ est définitivement un ‘must’, Un autre Sénégalais à observer de très près.
Le defi de diomansy par: Paul Joseph
La star sénégalaise a accordé une interview exclusive à L’Equipe Anglaise. Il évoque la CAN 2008 et son père, pour qui il a dit non à la France. Etant né en France, pourquoi avez-vous décidé de jouer pour le Sénégal ? Pour mon père. Il a toujours rêvé de jouer pour son pays. J’ai fait mon choix par rapport à l’amour et au respect que j’ai pour lui. Il m’a toujours poussé, dans le bon sens du terme, à donner le meilleur de moi-même dans tout ce que je fais. Je suis né en France et, ironie du sort, j’ai disputé mon premier match international avec le Sénégal face au Maroc à Paris. Mon père ne s’est donc pas du tout senti exclu. Quels souvenirs gardez-vous de la Coupe d’Afrique des Nations ? J’en garde un mauvais souvenir car tout le monde a été déçu pour nous [le Sénégal a été éliminé lors de la phase de poules]. On avait l’équipe pour gagner mais on a échoué. On a des individualités très fortes car nous jouons tous dans les grandes équipes européennes.
Je pense qu’on a tous une part de responsabilité, l’encadrement comme les joueurs. On a commis trop d’erreurs cette fois. Les méthodes d’entraînement n’étaient pas convaincantes et il n’y avait pas vraiment de complicité entre les joueurs. Globalement, je pense que nous avions une équipe avec de fortes individualités, contrairement à l’Egypte qui s’est appuyée sur son collectif. Quelle est la différence entre l’équipe actuelle du Sénégal et celle de 2002 qui avait atteint les quarts de finale de la Coupe du Monde ? En 2002, personne ne nous attendait, ça a été un avantage. Toute l’équipe était virtuellement inconnue. En plus, l’encadrement avait compris la mentalité des joueurs et il y avait une très forte complicité dans le groupe ; il n’y avait pas de superstars, tous les joueurs se valaient et allaient dans le même sens. On peut parler, pour qui se souvient de l’époque, de l’âge d’or du football sénégalais. Que faut-il faire pour que le Sénégal devienne à nouveau compétitif ?
KAMARA LE CANDIDE Plus motivé que jamais, Diomansy kamara se livre à nous pour nous faire part de ses projets et ambitions. Né en France d’une mère chrétienne et d’un père sénégalais musulman, il ne tardera pas à s’attentionner à la culture africaine. Son voyage au Sénégal lui permet de se rapprocher culturellement de l’islam et lui procure un attachement si fort qui le pousse à s’investir sur tous les fronts. Son premier grand combat : la lutte contre le Paludisme. Une maladie aussi dévastatrice que le SIDA qui tue des millions de personnes par an dont 90% des cas sont recensés dans les zones tropicales. Il décide de s’impliquer et travaille en collaboration avec Seinabou, une jeune sénégalaise qui vend des bracelets sponsoriser par Tigo, parvient à avoir le soutien des joueurs sénégalais et membres du staff qui sont, eux aussi toucher par ce qui se passe en Afrique. Tous ces engagements le sensibilisent davantage à cette maladie et l’amène à aller sur le terrain pour constater par lui-même des dégâts qu’elle engendre. Marié depuis 2ans à ( ) , Diomansy à déjà deux filles se prénommant Nailys Rama et Seina Amina. Ce jeune père de famille ne manque pas d’efforts pour se lier à des projets humanitaires et culturels. Avec sa mère il ouvre un magasin en France de commerce équitable au nom de Kolute qui signifie confiance en wolof proposant la vente de produits africains pour lutter contre la mondialisation. En addition de cela, l’ouverture à Londres du magasin « More Human » « pour que tout ce que l’on entreprend soit plus humain » et d’un magazine (l’equipe anglaise pour la promotion des footballeurs africains qui evoluent en Angleterre en association avec Mo Sow ; journaliste senegalais base a londres sont prévu prochainement. Quant au football, il a eu une saison assez difficile avec Fulham, sa blessure en début de saison l’affecte mais ne l’arrête pas, il a 5 buts à son actif dont un des plus beaux buts sélectionner dans le top des buts africains. N’oublions pas le but bicyclette qu’il inscrira contre Tottenham certainement, un des plus beaux buts de sa carrière, sans oublier les 2 derniers buts inscrits à la fin de saison qui permis à fulham de se sauver. Des propositions de transfert en Espagne et en Italie sont en vues mais il y’a 80% de chance qu’il reste à fulham. « Je me sens bien à Fulham et Londres, de plus je n’ai pas encore montrer le vrai visage déterminant de Diomansy à fulham, j’ai en moi une petite revanche personnelle » Qualifier le Sénégal pour la prochaine coupe d’Afrique et gagner la CAN est un désir qui lui tient à cœur. Diomansy est un homme simple qui aime pendant son temps libre profiter de ses enfants, partager des simples moments de la vie en compagnies de sa femme et amies, son restaurant favori Hakkasan situé à Londres un endroit, à sûrement tester incéssamment.. Un bel exemple de simplicité et de convictions que nous apporte ce joueur d’origine sénégalaise. Avec des projets qui commencent à se concrétiser tout ceci nous semble promettant. C’est en donnant un peu de son temps, en s’impliquant et en se souciant des différences humaines aussi diverses soient-elles, que les choses peuvent un peu avancez.
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Il faut s’atteler à un problème de grande envergure. D’abord, l’instruction doit jouer un plus grand rôle dans la formation des joueurs. Ensuite, la complicité est un élément très important car les joueurs doivent se serrer les coudes lors des moments difficiles. Enfin, il faut instaurer un respect de l’institution et mettre en place puis suivre un code de conduite. Ce sont des aspects auxquels le football africain dans son ensemble doit s’atteler. Nous avons de bons joueurs, tout le monde le sait, mais nous n’avons pas la faculté de confirmer notre potentiel. Quel est le meilleur joueur avec qui vous avez évolué ? Sans hésitation [Nwankwu] Kanu, à West Brom. Il m’a vraiment beaucoup impressionné ; son attitude sur et en dehors du terrain est exemplaire. Il a en plus un jeu très fin, très créatif. Il est à la fois lent et rapide. Il est proche de la perfection et pardessus tout c’est quelqu’un qui a su garder les pieds sur terre et qui œuvre beaucoup pour les siens et pour son pays. Diomansy Kamara est un footballeur énigmatique : avec sa rapidité et son talent il a tout pour séduire les plus grands clubs européens. Pourtant, à 27 ans, il se cherche toujours. Lorsque l’attaquant sénégalais Diomansy Kamara a rejeté l’offre de Portsmouth, pour finalement rejoindre Fulham en juillet 2007, l’étonnement fut général. Le club entraîné par Harry Redknapp semblait pourtant être une destination intéressante avec notamment l’arrivée à l’intersaison de grosses pointures comme Sulley Muntari, John Utaka et David Nugent. De plus, sous la houlette du richissime Alexandre Gaydamak, Portsmouth était devenu l’un des plus gros payeurs de la Premiership anglaise. Certes, le club de Fulham, financé par Harrods, n’est pas en reste niveau salaires, mais le doute subsistait : qu’est-ce qui a bien pu attirer Kamara du côté de Craven Cottage ? Les feux de la rampe du sud-ouest londonien ? Pas franchement, quand on sait que la pollution de la capitale peine à atteindre la côte sud. Ou bien le manager de Fulham, Lawrie Sanchez, est-il l’auteur de la blague du siècle quand il a convaincu ce joueur de 27 ans que son club ambitionnait de finir dans les six premiers du championnat ? Encore une fois, c’est un scénario bien improbable pour une formation qui est en perte de vitesse depuis deux ans et qui a flirté cette saison avec la relégation. En fait, le choix de Kamara a été influencé par des critères financiers. Mais à l’origine, l’argent n’était pas l’argument premier. La décision de l’attaquant, né sur le sol français et ayant débuté sa carrière au Red Star 93, remonte à la saison 2004/05, une époque prometteuse pour lui puisqu’il venait de signer le transfert record du club : 3,1 millions d’euros. Vers quelle destination ? Portsmouth. Comme beaucoup d’autres clubs européens, Portsmouth a été séduit par les performances de Kamara dans le club italien de Modène, où il a été régulièrement titularisé pendant quatre saisons. Pour sa première année à Fratton Park, malgré une absence d’un mois en raison d’une blessure, Kamara a disputé 29 matchs en marquant six buts. Mais c’est le choix d’Harry Redknapp, qui refusait de le faire jouer à son poste de prédilection, en pointe, préférant le placer à l’aile, qui a convaincu Kamara que son avenir était ailleurs. Un transfert à West Bromwich Albion, qui évoluait alors en Premiership, offrait une nouvelle chance à Kamara en Angleterre, mais une fois encore on lui demandait d’évoluer à l’aile. Les entraîneurs voulaient utiliser sa vitesse de pointe mais ils n’avaient pas assez confiance en ses qualités face au but pour
en faire un avant-centre. “S’il avait les qualités d’un finisseur, il pèserait 25 millions d’euros”, a affirmé Bryan Robson, son manager à West Brom. Mais on disait la même chose d’un autre attaquant, à la fois rapide et capable d’évoluer sur l’aile : Thierry Henry. Cette saison là, Kamara marqua seulement deux buts et West Brom ne put éviter la relégation. Mais Kamara choisit de rester, peut-être parce qu’il avait confiance en ses capacités de buteur dans une division inférieure moins exigeante que la Premiership. Son optimisme lui a donné raison. Lors de la saison 2006/07, Kamara a marqué 23 buts, toutes compétitions confondues, et un avant-centre était né. “Il m’a fallu du temps pour m’adapter à l’engagement du football anglais”, admet-il. “Et pour ma première année à West Brom, on ne m’a pas fait évoluer au bon poste.” Il attribue également son irrégularité devant le but à une nouvelle arrivée dans la famille Kamara. “En 2005, ma vie de famille était assez agitée parce que je suis devenu père. Je ne dormais pas beaucoup et ça n’a pas été sans conséquences. Mais dès que ma fille a grandi, tout est rentré dans l’ordre.” Avec un Kamara buteur et bien installé, les clubs de Premiership
étaient soudain prêts à se l’arracher. Portsmouth et West Ham semblaient bien placés pour attirer cette perle rajeunie et rapide, mais c’est l’engagement de Laurie Sanchez d’en faire un attaquant qui a décidé Kamara à signer un contrat de 5 ans pour la somme non négligeable de 7,6 millions d’euros. “Le manager de Fulham m’a dit qu’ils allaient évoluer en 4-4-2, la formation qui me correspond le mieux”, a déclaré Kamara après avoir signé. “Je ne suis pas un ailier.” Ses débuts à Fulham ne se sont pas passés comme prévu, le club étant rapidement sous la menace de la relégation, et l’arrivée de l’Américain Eddie Johnson lors du mercato a quelque peu fragilisé sa position en pointe. En janvier, avec un but à son compteur alors que son équipe était éliminée dès la phase de poules, il était l’un des rares joueurs sénégalais à avoir tiré son épingle du jeu à la Coupe d’Afrique des Nations. Désormais, un nouveau transfert semble envisageable, puisqu’à la fois West Ham et la Roma s’intéressent à lui. A 27 ans, Kamara n’est pas loin de son meilleur niveau. Le talent est là – il ne lui manque maintenant qu’une certaine stabilité.
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ÉdoUaRd CissÉ, eVRa, saGna, Gomis…
par: Gackou Saliou
CES BINATIONAUX QUI AURAIENT PU VALOIR DES SATISFACTIONS AU SÉNÉGAL Le Sénégal peut nourrir des regrets aujourd’hui en voyant ses fils survoler le football mondial avec succès sous les couleurs d’un autre pays. La faute à des dirigeants qui n’ont pas eu le flair de dénicher ces talents à temps. Ils ont attendu que les fruits mûrissent pour aller les cueillir mais c’était sans compter avec celle qui les avait entretenus jusqu’ici, la France. Ce Coq qui se nourrit de Lions. Ils ont pour noms : Evra, Sagna…Gomis. Avec la loi sur les binationaux, Edouard Cissé était en 2004 l’un des joueurs franco-sénégalais les plus convoités. Guy Stephan l’avait notamment inscrit en bonne place sur ses tablettes et l’on spéculait déjà sur la place qu’il allait occuper au sein du milieu de terrain des Lions avec la présence des Bouba Diop, Amdy Faye et autres Salif Diao. Les convoitises de Stephan se heurtaient toutefois à la décision tardive du joueur qui n’en avait que jusqu’à la fin de l’année 2004 pour se décider à porter le maillot des Lions. Après qu’il n’était plus possible qu’il choisisse la sélection sénégalaise, il déclare sur son site internet : «Je devais choisir avant décembre 2004. Ce choix n’était pas si évident à faire et il m’aurait fallu plus de temps. N’ayant pas de délai de réflexion suffisamment long, j’ai décidé de « botter en touche ». À ce sujet, je dois dire que je n’ai pas besoin de porter le maillot du Sénégal pour me sentir africain; mon nom de famille et mon “moiintérieur” me le rappellent chaque jour.» Champion d’Angleterre avec Manchester United deux fois d’affilée (en 2007 et 2008), vainqueur de la Ligue des champions (2008) avec le même club, vainqueur de la coupe de la ligue en 2003 sous les couleurs monégasques, Patrice Evra a fait son bonhomme de chemin. Il a tissé sa toile sur le sur le toit de l’Europe où le fils du diplomate sénégalais est arrivé dans les années 80 via Bruxelles. Il a fait ses premiers pas dans le milieu footballistique aux Ulis, mais c’est en Sicile, à Marsala (1998), qu’il a signé son premier contrat professionnel. Avant de se révéler véritablement à Nice en participant à la montée du club en première division après seulement deux années - 2000 à 2002 d’expérience en D2. C’est également avec les Aiglons que l’attaquant
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Patrick Viera ou milieu gauche de formation, Evra, est repositionné en défense au grand bonheur de l’As Monaco. Club avec lequel il a disputé en 20032004 pour la première fois de sa carrière la finale de la ligue des champions. Dans la même lancée, il atterrit en équipe nationale espoirs de la France avant de franchir un autre pallier en retrouvant en 2004 son ami d’enfance Thierry Henry chez les «Bleus» sous la commande de Raymond Domenech. Mais ses prestations en dents-de-scie n’ont pas plaidé en sa faveur, il connaît un passage à vide avant de revenir en sélection pour disputer l’Euro 2008. Au moment où le Sénégal mène une chasse effrénée aux binationaux pour donner un second souffle aux Lions, à la recherche de gloire perdue. Aujourd’hui, le latéral gauche de Manchester est considéré comme l’un des meilleurs à son poste. Sélectionné dans l’équipe-type de la saison du précédent exercice en Angleterre, il constitue en prévision de l’Euro 2008 une très sérieuse menace pour Eric Abidal. Avec le recul, les regrets sont grands pour le Sénégal qui aurait pu s’attacher les services de Patrice Evra. On se rappelle qu’il faisait l’objet d’une cour assidue entre 2003 et 2004 pour qu’il porte le maillot des Lions. Hélas ! Son attachement pour le Sénégal qu’il clame souvent n’a pas pu prendre le dessus sur son projet sportif qui le vit se tracer le chemin de la gloire avec les Bleus, comme un certain Patrick Vieira, capitaine de France né au Sénégal.
Bacary Sagna
Edouard Cisse
Bafétimbi Gomis
Patrice Evra
Ibrahim Ba Bakary Sagna est aussi un autre joueur à qui un avenir en équipe nationale du Sénégal semblait promis. Meilleur latéral droit de France lors de la saison 2005-2006 quand il était à Auxerre sous les ordres de Guy Roux, Sagna a été tout proche de choisir le Sénégal. Il jouait en ce moment avec l’équipe de France Espoirs, mais pouvait bénéficier, à l’instar de Lamine Sakho, de la loi sur les binationaux pour être sélectionné avec l’équipe A du Sénégal. La cour incessante de Guy Stéphan, sélectionneur du Sénégal à cette époque, a failli réussir car le joueur se donnait un temps de réflexion. Jusqu’au moment où il fit l’objet de convoitises de la part d’Arsenal dont le coach, Arsène Wenger, est réputé être un grand dénicheur de jeunes talents. Le bruit de l’intérêt du Sénégal court et Raymond Domenech saisit la balle au rebond pour le convoquer le 24 mai 2007 en équipe de France A contre l’Ukraine, même s’il attendra le 22 août 2007, 40 jours après avoir signé à Arsenal pour 4 ans, pour étrenner sa première sélection avec la France. Contre la Slovaquie, il fête sa première sélection avec la France et le Sénégal perd du coup la possibilité d’enrôler un de ses fils. Dernier sur la liste des “Sénégalais” qui ont opté pour le maillot de la France, Bafétimbi Gomis a longtemps hésité au moment où le Sénégal lui tendait la main. Contre la Gambie en 2003, son arrivée à Dakar était même annoncée avant que l’on évoque une blessure pour justifier sa non-venue. Ce n’est que partie remise, pensait-on. La paire Laye Sarr – Amara Traoré, sur le banc en 2006, ne désespérait pas de le convaincre quand il commençait la cure de jouvence au sein de la Tanière lors de la Can. Leur limogeage juste après eut le don de refroidir le dossier Bafé Gomis. Jusqu’à la saison 2007-2008, pendant laquelle le Stéphanois explose en Ligue 1 avec 16 buts. Après l’échec de Kasperczak qui voulait l’amener à la Can avec le Sénégal, La France du foot réclame sa sélection par Domenech tandis que Lamine Ndiaye fait le tour de France pour le convaincre, lui comme d’autres joueurs (Issiar Dia, Mody Traoré…). Le joueur retarde son choix pour se donner du temps et réfléchir. En fait, il semblait attendre plutôt le coup de fil de la France car dès que Domenech l’appela dans la liste élargie pour l’Euro 2008, il ne se fit pas prier pour rejoindre Clairefontaine. La polémique entre les deux entraîneurs par presse interposée n’y fit rien. Après avoir pris la place d’un certain Trézéguet sur la liste de 30 joueurs convoqués, il pousse Cissé vers la sortie en inscrivant un doublé pour sa première demi-heure de jeu. Gomis le Sénégalais est Français. Suivra-t-il la voie royale tracée par Patrick Vieira ? Se perdra-t-il dans les sentiers épineux battus par Ibrahima Bâ ? L’avenir nous dira. Toujours est-il qu’ils sont des dizaines à avoir opté pour la Tunique bleue au détriment de celle de leur patrie d’origine, et surtout, ils sont des centaines à disputer des matches avec les sélections de jeunes de la France où l’on semble leur apprendre…à devenir Français. À rester Français.
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et l’American Boy Il lui aura fallu une rencontre décisive avec l’un des plus grands producteurs actuels de musique pour voir sa carrière prendre son envol. Aujourd’hui, alors que le public américain tombe littéralement sous son charme, la grande année d’Estelle pourrait s’avérer plus belle encore. Il peut sembler étrange de qualifier Estelle Swaray de « nouvelle venue », alors qu’elle était déjà lauréate en 2004 du prestigieux MOBO Award (“Music Of Black Origin”). Mais la progression dans les classements des ventes de cette artiste britannique de hip-hop a été si fulgurante cette année, que ses réalisations passées semblent reléguées au second plan.
Après avoir occupé le devant de la scène britannique en 2004, grâce aux succès de 1980 (son premier single) et de Free, elle remporte le titre de Meilleur Espoir aux MOBO la même année. Sa carrière semble alors avoir atteint un palier honorable. Mais, un rendezvous fortuit avec le rappeur et producteur de hip-hop américain Kanye West va tout changer. Certes, le décor de cette rencontre est loin de ce que l’on pourrait imaginer pour la réunion inespérée de deux créateurs. C’est un modeste restaurant de Los Angeles (poulet et gaufres au menu) qui a servi de toile de fond à leur premier rendez-vous.
Son single American Boy, écrit par Will.i.am des Black Eyed Peas, avec la participation du rappeur Kanye West, a connu un immense succès, trustant la première place du classement des ventes en Grande-Bretagne entre mars et avril de cette année. Dans la foulée, Estelle s’est envolée pour sa première tournée aux EtatsUnis. Elle passe aujourd’hui une partie de son temps à New York et rêve désormais de réaliser ce qui constitue le Graal de tout artiste : « conquérir » l’Amérique.
Estelle raconte : « Alors que j’étais devant ce restaurant de Los Angeles, je savais que Kanye se trouvait à l’intérieur et j’ai pensé : ‘Pourvu qu’il sorte maintenant’. Et quand c’est arrivé, je me suis dit : ‘Woaw, Jésus est vivant ».
Son parcours est plutôt atypique, loin des success stories habituelles : l’arrivée flamboyante de l’artiste prodige avant l’inévitable chute professionnelle ou, comme souvent, personnelle. Estelle (son premier prénom est Fanta), 27 ans, a pour sa part connu la gloire à un âge relativement avancé.
« Malheureusement, la seule chose que j’avais à lui demander était de savoir où se
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trouvait John Legend. Mais il a fini par m’inviter à les rejoindre, John et lui, dans son studio, pour travailler sur mon album ». Legend, chanteur de soul et songwriter américain, a été déterminant pour l’ascension d’Estelle, depuis ses premiers succès nationaux jusqu’à son éclosion sur la scène internationale. Plus que quiconque, il a contribué à façonner son style si personnel. Il a fait une apparition sur son premier album, 18th day, avant de signer sur son propre label son second opus, Shine. « Nous avons tous les deux exactement la même conception de la musique », dit-elle en évoquant John Legend. « Nous voulons avant tout faire de la bonne musique, plutôt que d’accumuler les titres et les collaborations juste pour le plaisir ».
Toutefois, malgré l’influence de Legend, West et consorts, il est indéniable que la source de son succès est en elle. Née d’une mère sénégalaise et d’un père originaire de la Grenade, Estelle a grandi dans l’est de Londres au sein d’une fratrie de huit enfants. Pour une petite fille élevée dans un environnement où il fallait littéralement se battre pour se faire entendre, le succès de la chanteuse est tout un symbole. De plus, elle a grandi avec la détermination et l’ambition de ceux qui ont connu les difficultés de l’intégration. Elle sait ce qu’elle veut, et son franc-parler l’a souvent placée sur le devant de la scène médiatique, après ses déclarations sur les artistes noirs qui, dit-elle, souffrent toujours de discrimination. Quant à son style, notons qu’elle a toujours refusé de déguiser son accent britannique en accent américain, restant l’une des rares chanteuses du Royaume-Uni à courir ce risque. Sa voix est plus délicate, plus raffinée que le chant âpre d’artistes comme Mary J. Blige, qu’elle cite avec Ella Fitzgerald comme les influences majeures de son enfance. Toutefois, c’est certainement son caractère unique qui est à l’origine de sa popularité. En ce mois de juin, elle est heureuse de revenir en Grande Bretagne pour une nouvelle tournée. Mais Estelle a fait du chemin et, alors que sa cote grandit sans cesse aux Etats-Unis, on peut être sûr que ce retour au pays ne sera que temporaire.
Estelle (afterparty a Movida) Estelle: la nouvelle star anglaise d’origine Senegalaise est numero 1 aux U.K avec son tube American Boy.
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LE LE DiLEMME DiLEMME A ANELk NELkA par: Ayo Alli
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Nicolas Anelka est une sorte d’énigme. Et pourtant, l’encre a largement coulé sur sa carrière sans parvenir à dévoiler le jardin secret de l’attaquant de Chelsea. Non pas qu’il soit réticent. A vrai dire, sa franchise le met souvent en difficulté avec ses clubs mais aussi les tabloïdes anglais qui n’ont d’ailleurs pas hésité à lui donner le surnom de “Le Sulk” (le boudeur) car il n’hésite jamais à exprimer son désaccord. Mais ce qui laisse perplexes la plupart des observateurs, c’est qu’ils ne savent pas de quoi Anelka est fait. Pourquoi un footballeur au talent si évident n’a-t-il jamais réalisé son potentiel ?
n’était sans doute pas le plus docile des joueurs lorsqu’il a annoncé avoir considéré embaucher Anelka à la place de Thierry Henry lorsque celui-ci quittait les Gunners en 2006. Au lieu de cela, Wenger a préféré signer Eduardo Da Silva et Nicklas Bendtner.
Anelka est entré dans le livre des records en 2008. Mais certainement pas pour les raisons auxquelles il aurait rêvé quand il était gamin. Il n’a pas marqué un triplé en finale de la Coupe du Monde. Il n’est pas devenu le meilleur buteur de l’équipe de France. Il n’a pas non plus battu le record de buts en Premiership. Non, il a tout simplement battu le record du joueur de football le plus cher du monde après calcul du total de ses indemnités de transfert, soit 87 M£ (environ 108 M€).
Les récents commentaires d’Anelka dans L’Equipe concernant son tir au but repoussé par Edwin Van Der Sar en finale de la Champions League cette année donnent raison à la méfiance de Wenger. « Depuis que je suis arrivé, je n’entre pas en jeu à mon poste. Jamais en neuf et demi, toujours pour jouer à gauche ou à droite. Je ne suis pas venu pour jouer à droite ou à gauche. En Angleterre, je n’ai plus besoin de prouver ce que je vaux dans l’axe », se plaignait-il. « Jusqu’à présent, je ne disais rien. J’étais un nouveau, un joueur qui arrivait de Bolton. Mais à partir de la saison prochaine, je ne serai plus un nouveau, je serai un joueur de Chelsea. » Etant donné les déboires de Drogba en finale à Moscou qui poussent à penser que l’Ivoirien n’évoluera plus à Stamford Bridge la saison prochaine, Anelka pourrait enfin être le choix n°1 en attaque l’année prochaine.
Il ne saute sans doute pas au plafond car ce record illustre le fait que malgré un talent inouï (il était quand même élu Meilleur jeune de l’association professionnelle des footballeurs en 1998/99), il semble être un vrai cauchemar pour les entraîneurs. La preuve : sa longévité dans un seul et même club n’a jamais duré plus de 2 ans et demi. Le manager d’Arsenal, Arsène Wenger, a renforcé l’idée qu’Anelka
En tout cas, une chose est sûre, Anelka est le client parfait pour n’importe quel agent. Rien que les commissions pour ses transferts sont phénoménales et ses agents (ses frères) doivent se frotter les mains sur le chemin de la banque. Cela n’inclut même pas les chèques versés par les sponsors, notamment par Puma qui lui paie ses chaussures. De plus, depuis le départ d’Avram Grant à la tête
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Le champioNNat d’europe 2008 et La coupe du moNde 2010 eN afrique soNt ses seuLes occasioNs d’écrire
soN Nom eN Lettre d’or daNs L’histoire du footBaLL moNdiaL. de Chelsea, Anelka pourrait très bien être sur le départ au mercato (tout dépend du prochain manager de Chelsea et de son entente avec l’enfant terrible, un gros point d’interrogation). En fait, les rumeurs ont toujours fait partir Anelka de Stamford Bridge même avant la fin de la saison en mai. Et pourtant, Anelka a annoncé qu’il aimerait terminer sa carrière Chelsea. Nicolas Anelka est né à Versailles en 1979 de parents originaires de la Martinique. Il débute sa carrière au grand Paris Saint-Germain en 1995, et malgré son « grand potentiel » ne dispute qu’une seule rencontre. Son potentiel, toutefois, Arsène Wenger le reconnaît. L’Alsacien embauche Anelka en 1997 pour 500 000 £ (625 000 €, une bagatelle). A Arsenal, il devient un attaquant de grande classe. En 90 matches, il marque 28 buts et aide les Gunners à remporter le doublé Coupe de la ligue et FA Cup en 1997/98. Ensuite, en 1999, arrive le Real Madrid et ses 22,3 M£ (27,8 M€) qu’Arsenal ne peut refuser. Même s’il permet au Real de remporter la Champions League 1999/2000, Anelka est prié de rechercher un nouveau club. C’est vraiment en 2000 que commence le petit manège. En huit ans, Anelka connaît six clubs différents (le PSG, Liverpool, Manchester City, Fenerbahçe, Bolton Wanderers et enfin Chelsea). Anelka peut être agréable à regarder. Sa vitesse et sa technique sont impressionnantes et sa finition plus qu’impeccable, divine. En fait, Arsène Wenger, qui a entraîné certains des plus grands attaquants au monde, décrit Anelka comme le meilleur finisseur avec qui il n’ait jamais eu à travailler. Il n’y a pas mieux comme compliment. Anelka semble voler au-dessus de la pelouse sans effort, faisant des appels intelligents et parvenant à semer ses défenseurs. Le problème, c’est qu’on a l’impression qu’il joue toujours à 80 % de sa capacité. Son langage corporel semble suggérer une certaine indifférence, voire un certain ennui. une statistique ne ment pas en tout cas. Tout au long de sa carrière, il a inscrit 147 buts en 446 matches (environ un tous les trois matches). Bien peu pour un joueur qui a coûté 87 M£ au fil des ans. La carrière internationale d’Anelka reflète en grande partie celle en club : un grand potentiel mais peu de résultats. Il fait partie de l’équipe
de France qui remporte l’Euro 2000 mais ne marque aucun but dans la compétition. Et en Coupe du Monde 2006, lorsque Djibril Cissé doit déclarer forfait après sa fracture de la jambe, Anelka est cette fois complètement ignoré au profit de Sidney Govou. Sa déception est palpable. Toutefois, étant donné les faibles prestations de la France, Anelka est rapidement rappelé dans le groupe. Il fait désormais bel et bien partie de l’attaque française, aux côtés de Thierry Henry, une association terrible. Ainsi, Anelka devrait jouer un rôle important à l’Euro 2008 cet été. Côté personnel, Anelka ne correspond pas à l’image de footballeur vedette qui est aujourd’hui la norme. Il est musulman (à vrai dire, il s’est récemment converti à l’islam) et en tant que tel ne passe pas ses week-ends à boire et à courser les Londoniennes « disponibles » dans les boîtes de nuit. Il s’est marié avec Barbara Tausia, un danseuse et chorégraphe belge, l’année dernière à Marrakech (il a même payé le voyage à 25 de ses coéquipiers de Bolton afin qu’ils y assistent, ce qui ne colle pas à la réputation d’un homme soi-disant distant). Bien entendu, il travaille dans le monde du football donc on lui a prêté une multitude d’aventures avec différentes femmes, notamment l’année dernière où il aurait eu une aventure extraconjugale et échangé des textos érotiques le jour de son mariage. Ses deux frères, Claude et Didier, sont ses agents. Et si l’on en croit les rumeurs, ils exercent une mauvaise influence sur le joueur. Ils seraient responsables pour sa non signature définitive à Liverpool (il était simplement prêté aux Reds). Mais une rumeur footballistique est ce qu’elle est, à prendre avec des pincettes. La question est : quel Anelka verra-t-on cet été et la saison prochaine? Réalisera-t-il enfin tout son potentiel ou sera-t-il à nouveau décevant? A 28 ans, il approche de la fin et il ne lui reste plus beaucoup de grandes compétitions dans lesquelles briller. Le Championnat d’Europe 2008 et la Coupe du Monde 2010 en Afrique sont ses seules occasions d’écrire son nom en lettre d’or dans l’histoire du football mondial. Nicolas Anelka, on l’espère pour lui, parviendra peut-être à passer une étape et à faire ses adieux à l’onéreux nomade du football.
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Le Lancement de L’equipe Anglaise avec les montres Jacob Le Premiership Anglais a Movida Dimenche 11th Mai, exclusivement pour le lancement de L’equipe Anglaise.
Sei Moon et friends
Jay Sean
Collins John et Hameur Bouazza Aaron Lennon
Jacob & Co
Claude Makalele et friend
Mo et Didier Drogba
Alicia, Anara
Bacary Sagna et Alexander Hleb
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DJ Jasmin
Michael Essien Saif et Flemini
The Flawless Crew
Valery, Mo et Diomansy K
Flemini, DJ Ricardo et William Gallas
Alicia et Zues
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L’ A N G L A I S E
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“Les Noirs américains dépensent 900 milliards $ pour l’économie américaine mais ne dépensent pas un centime pour l’Afrique. Ce n’est pas par manque d’envie mais simplement parce qu’ils ne savent pas comment s’y prendre. Les Africains ne leur fournissent pas les moyens ou la confiance pour le faire.”
Le Monde Merveilleux du Magicien
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OZWALD BOATENG EST uN PHéNOMÈNE À LuI TOuT SEuL. APRÈS AVOIR DéMARRé SA CARRIÈRE À L’ÂGE DE 16 ANS SEuLEMENT, CE SOI-DISANT MODERNISTE EST LE PREMIER CRéATEuR NOIR ET LE PLuS JEuNE TAILLEuR À OuVRIR uNE BOuTIQuE SuR LE LéGENDAIRE SAVILLE ROW DE LONDRES. ALORS QuE SON NOuVEAu MAGASIN LONDONIEN EST SuR LE POINT D’OuVRIR SES PORTES, LE DESIGNER GHANéEN CéLÈBRE DE PAR LE MONDE CONTINuE D’INJECTER SON MéLANGE DISTINCTIF DE COuLEuRS ET DE FuNK DANS LE MONDE DE LA MODE. AVEC CLIVE MORGAN, IL DISCuTE DE SES CLIENTS DE PRESTIGE, DE SON APPROCHE uNIQuE EN MATIÈRE DE MODE ET DE SES PROJETS POuR uNE MEILLEuRE AFRIQuE. interview: Clive Morgan
clive morgan. Votre clientèle comprend notamment Will Smith, Samuel L. Jackson et certains des meilleurs footballeurs au monde. Qu’est-ce qui vous distingue des autres créateurs ? ozwald Boateng. Je pense adopter une approche très distincte. Lorsque vous voyez quelqu’un porter mes vêtements, vous savez que c’est moi qui les ai créés. Je pense qu’en tant que créateur, il est très important d’avoir une identité claire, nette et précise. De plus, j’ai réussi à fusionner deux mondes : le monde de la mode et le monde traditionnel, une chose véritablement unique. Comme tout le monde le sait, je fais des défilés de mode à Paris, à Milan, à New York et à Londres. J’ai remporté de nombreux prix dans ce domaine car j’ai su fusionner deux aspects de l’habillage pour homme, chose qui n’avait jamais été tentée auparavant. Ainsi, je me suis fait un nom et créé une marque solide, ce qui représente beaucoup. Vous avez habillé Michael Essien exclusivement pour L’Equipe Anglaise. Avez-vous des projets pour d’autres joueurs de football ? A vrai dire, j’ai déjà habillé beaucoup de footballeurs. Patrick Vieira fait partie de ma clientèle. Mais aucune d’équipe complète. Je pense que je devrais habiller toutes les équipes africaines pour la Coupe du Monde 2010 [en Afrique du Sud]. C’est une chose que je cherche à faire parce qu’ils ont besoin d’être resplendissants lorsqu’ils entrent sur le terrain afin d’émerveiller tout le monde. En tant que Ghanéen, votre pays serait-il votre premier port d’attache ? Absolument. Nous avons essayé de le faire pour la dernière Coupe du Monde mais nous avons rencontré un problème logistique. Je suis très motivé à l’idée de le faire pour la prochaine. Nous savons bien que tout fonctionne à un certain rythme en Afrique donc nous devons éviter les problèmes qui ont ralenti le processus dans le passé de façon à offrir aux Black Stars l’occasion d’être fabuleux. Et j’aimerais offrir mes compétences à tous les autres pays africains qui se qualifient. Je pense qu’il s’agit [la prochaine Coupe du Monde] d’une véritable occasion pour promouvoir l’Afrique. Cela permettra de changer les clichés sur notre continent. Nous devons montrer que les équipes africaines peuvent se serrer les coudes. Nous pouvons accomplir beaucoup de choses lors de cette Coupe du Monde et d’une certaine manière, la Coupe d’Afrique des Nations en est un tremplin. Etes-vous loin d’être considéré comme le plus grand créateur au monde ? J’ai reçu énormément de reconnaissance pour tout ce que j’ai accompli en tant que créateur. Et maintenant, il me suffit d’accroître mes activités de façon à ce qu’elles correspondent à la marque. Et pour cela, il faut ouvrir de nouvelles boutiques. Après tout ce que vous avez accompli et obtenu, notamment un OBE (Chevalier de l’Ordre de l’Empire britannique) et une exposition au Victoria & Albert Museum, quelles sont vos ambitions ? Personnellement, je pense que j’ai encore beaucoup à faire. Par rapport à l’endroit où j’aimerais me trouver, je n’ai fait que gratter la surface pour l’instant. J’ai été nominé Jeune leader mondial au Forum économique mondial. Et j’ai beaucoup de projets pour l’Afrique, beaucoup de choses à accomplir là-bas.
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Comme quoi par exemple ? Ce dont l’Afrique a besoin à l’heure actuelle, ce sont des héros. Moi, j’aimerais sensibiliser les gens à ces héros de façon à ce que tout le monde les soutienne. Le public doit savoir que tout ce que les héros ont accompli, ils peuvent le faire aussi. Par exemple, Michael Essien est un héros. Ce n’est pas juste une question de jouer au football, c’est une question de savoir comment il est parti de là [son enfance à Accra] pour arriver là [footballeur de classe internationale] et de créer une icône internationale. Ce message est important. Beaucoup d’Africains connaissent la réussite de par le monde entier, mais nous ne les connaissons pas. Prenons l’exemple d’un Italien qui réussit. Où qu’ils se trouvent, les Italiens le soutiendront. En Afrique, nous n’avons pas cette mentalité. Nous adulons un héros et un seul, Nelson Mandela. une fois que nous aurons perdu cet homme, que se passera-t-il ?
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L’Afrique dispose d’énormément de terres qui ne sont pas utilisées. Si elles l’étaient, nous pourrions résoudre tous les problèmes d’environnement de la planète. De nombreuses raisons nous poussent donc à aider l’Afrique à réussir. Et il est très important de créer les héros adéquats pour nous faire avancer. Quel serait votre rôle au sein du Forum économique mondial ? J’ai établi une mission pour l’Afrique, c’est mon objectif personnel en quelque sorte. Je pense que la diaspora africaine est très importante. Les Noirs américains dépensent 900 milliards $ pour l’économie américaine mais ne dépensent pas un centime pour l’Afrique. Ce n’est pas par manque d’envie mais simplement parce qu’ils ne savent pas comment s’y prendre. Les Africains ne leur fournissent pas les moyens ou la confiance pour le faire. Pour que le continent africain connaisse le succès, nous devons célébrer ce qu’il a déjà accompli.
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Africa Works
Via son image de marque étonnante et souvent polémique, la marque de vêtement haut de gamme Benetton s’est forgée depuis longtemps une réputation d’entreprise repoussant les frontières de la publicité conventionnelle.
Le lancement d’une récente campagne mettant sous les feux des projecteurs l’Afrique d’entrepreneurs marque le changement d’esprit de la société italienne. “Africa Works”, une campagne de communication mondiale, a pour mission de promouvoir le programme de micro-crédit Birima au Sénégal, une société de crédit coopératif fondée par le chanteur sénégalais Youssou N’Dour. Le slogan de la campagne apparaîtra sur des affiches et dans la presse du monde entier avec en image des travailleurs sénégalais ayant utilisé des micro-crédits pour lancer leur petite entreprise productive. Le photographe James Mollison dresse le portrait de travailleurs arborant les outils de leur métier sur fond neutre, tel qu’un pêcheur, un décorateur, un musicien, un bijoutier, un agriculteur, un tailleur, deux vendeurs de textile et un boxeur. Benetton espère que ces images de la vie de tous les jours deviendront des symboles tangibles d’une Afrique qui se sert du travail et de sa dignité pour lutter contre la pauvreté, promouvoir le développement équitable, optimiser ses ressources et prendre ses responsabilités pour
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créer son propre avenir. “Nous avons décidé de soutenir et de promouvoir cet important projet car, contrairement aux actes de solidarité classiques, il propose un soutien tangible aux petits entrepreneurs locaux à l’aide de microcrédits efficaces”, affirme Alessandro Benetton, vice président exécutif de Benetton Group. “C’est parce qu’il repose sur le talent d’entrepreneur, le dur labeur, l’optimisme et l’intérêt envers l’avenir que ce projet promeut de façon efficace le nouveau visage de l’Afrique.” Youssou N’Dour, l’un des chanteurs les plus célèbres d’Afrique et supporteur de longue date de projets humanitaires, d’ajouter : “Mon expérience personnelle m’a fait remarquer que lorsqu’un prêt, quelle que soit sa taille, est utilisé pour développer une idée ou réaliser un projet, la lutte contre la pauvreté n’en ressort que renforcée.” “C’est la raison pour laquelle tout le monde doit comprendre l’importance du micro-crédit. L’Afrique ne demande pas la charité, mais des fonds remboursables à des taux d’intérêt avantageux.”
rETOUr À GOrÉE Road movie musical, Retour à Gorée raconte le périple du chanteur sénégalais Youssou N’Dour sur les traces des esclaves et de la musique qu’ils ont inventée, le jazz. Youssou a pour mission de ramener un répertoire de morceaux jazz en Afrique et de les chanter à Gorée, l’île qui symbolise aujourd’hui la traite des noirs, un endroit destiné à rendre hommage à ses victimes. Accompagné du pianiste Moncef Genoud, Youssou parcourt les Etats-unis et l’Europe. Associés à des musiciens d’exception, ils rencontrent différentes sortes de personnes, ainsi que des personnages célèbres et créent, à travers concerts, rencontres et débats, une musique qui transcende les cultures. D’Atlanta à la Nouvelle-Orléans, de New York à Dakar en passant par le Luxembourg, les chansons se transforment et s’imprègnent de jazz et de gospel. Mais le jour du retour en Afrique arrive à grands pas et les artistes sont loin d’être prêts pour le concert final…
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PLUS QU’UN POrTE-ÉTENDarD
de La mode BriTaNNiQUE
Le maNNequiN aNgLais cLaire merry est, d’uNe certaiNe maNière, uNe aNtiquité : eLLe aime passioNNémeNt La mode, pour L’amour de La mode. a L’occasioN d’uNe séaNce photo et d’uN eNtretieN, eLLe dévoiLe À aLL access L’uN de ses passioNs de LoNgue date daNs sa vie. Entretien: Catherine Sevigny Texte: Paul Joseph
Une éternité semble s’être écoulée depuis que Claire Merry a tapé dans l’œil des téléspectateurs anglais en tant que « Nicole » dans une publicité pour la Renault Clio, célèbre pour son slogan « va va voom » et un certain footballeur jamais nommé. Les années ont passé et nous n’en savons pas beaucoup plus sur la jeune femme de 27 ans native de Croydon dans la banlieue sud de Londres. Elle semble en effet avoir réussi à éviter la notoriété des femmes de footballeurs, un « harem » communément appelé « WAGS » (Wives and girlfriends, les femmes et les copines des footballeurs). En fait, cette publicité automobile lui a permis de savoir comment gérer la notoriété qui est venue à grand pas suite à la diffusion de la publicité mais surtout suite à son mariage avec le footballeur Thierry Henry. Dans la pub, Claire apparaît en un éclair, en une silhouette longiligne, une séquence où l’on ne voit pas son visage. En créant une image de Claire mélangeant à la fois la beauté de la fille ordinaire à une sexualité énigmatique, l’équipe créative de la publicité, dirigée par Gerry Moira et Ira Joseph, a frappé un grand coup. Cette perception a en effet perduré jusqu’à aujourd’hui. Combien de personnes savent qu’elle a joué dans le film hollywoodien Le cinquième élément ? Et alors que les photos d’elles demeurent rares, les paparazzi ont trouvé leur proie idéale. Ce qui prouve bien que devenir de la chair à tabloïde ne va pas que dans un sens. Aujourd’hui, elle continue à choisir ses sorties en public avec un niveau de discrétion auquel vous vous attendez de la part d’une femme en plein divorce avec un sportif de haut niveau. C’était donc avec
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délicatesse que All Access approchait Claire pour réaliser une séance photo. Et c’est d’ailleurs la longue amitié que Claire avait lié avec notre rédacteur en chef, Mo Sow, et un amour sans calcul pour la mode qui la persuadaient de participer à cette séance. « J’adore la mode et j’aime faire des séances photo comme celles-ci », lance Claire lors d’une pause dans un studio de Shepherd’s Bush dans l’ouest de Londres. « J’adore Mo et j’adore son magazine donc je suis heureuse de faire ça. Il fait des photos de haute fashion, mais également funky et accessibles. » Nous acceptons volontiers qu’elle garde le secret sur certains sujets plus sensibles, cela va sans dire. Mais heureusement pour nous, elle n’hésite pas à parler de ses goûts en matière de mode : « J’adore la haute fashion et la mode de tous les jours », explique-t-elle. « Je lis Grazia, Harper’s Bazaar et Vogue, et comme toutes les filles de mon âge, j’ai grandi à force de Just Seventeen. Je pense que les magazines jouent un rôle essentiel dans la vie d’une femme. Ils lui permettent de décider des tendances, des nouveautés, des vêtements hors du commun qui pourraient lui aller. Ils élargissent les horizons de mode en quelque sorte ! » « Mes designers préférés sont Azzedine Alaïa, PPQ et pour les accessoires YSL sans conteste. J’adore absolument ces chaussures et ces sacs à main. Marchese a perfectionné ce genre de robes sexy et élégantes, le genre de robes qui vous donnent des formes quand vous n’en avez pas, un peu comme moi ! Balenciaga est incroyable, sexy mais différent. »
FEATURE
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De Naomi Campbell, née à Peckham, à Kate Moss, une autre fille de Croydon, le sud de Londres a été une terre fertile pour l’industrie de la mode ces dernières décennies. Mais Claire refuse d’admettre que son code postal a eu une grande influence sur son image. « J’ai toujours arboré mon propre style et je voulais toujours m’habiller différemment. Quand j’étais ado, je passais ma vie dans les magasins de fripes à choisir des robes pour quelques pièces. Même maintenant, mon magasin préféré de Londres s’appelle Relic dans l’ouest de Londres. Ils ont les vêtements les plus vintage et d’occasion possibles. Vous pourriez y passer des jours. En fait, j’y ai encore acheté un ensemble l’autre jour. Il est noir et plus « Eighties » tu meurs ! Je l’adore. » Malgré une silhouette qu’une de ses amies présente lors de la séance photo décrit comme inchangée depuis son adolescence, Claire pense que ses jours de mannequin sont terminés : « Je suis maman maintenant et ma fille requiert toute mon attention et mon énergie. » « Le conseil fashion le plus important qu’une mère peut donner à sa fille est le suivant : porte ce que tu veux ! », dit-elle avant d’ajouter : « Du moment qu’elle est heureuse, alors moi aussi. Même si elle déteste totalement la mode ! »
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En ce qui concerne la mode de la taille zéro, Claire a déjà choisi ses mannequins fétiches : « Lily Cole est ma préférée parmi toutes les nouvelles filles. Non seulement elle est belle mais elle a quelque chose de différent et ça me plaît. » « Le concept même de la taille zéro est très difficile : j’ai été mannequin pendant des années et j’ai rencontré des dizaines de filles qui étaient naturellement minces. Elles pouvaient manger toute la journée et ne jamais prendre un gramme. Mais il y avait aussi des filles qui se laissaient mourir de faim. Parfois, c’était impossible de faire la différence. » Poser devant la croix de Saint-Georges (le drapeau de l’Angleterre) pour notre séance photo semble tout à fait naturel pour une femme qui représente la beauté et l’élégance anglaises classiques. Et pourtant, pour elle, la scène britannique permet non seulement de représenter une culture mais également de briser le moule. « La mode britannique est différente, poussée à l’extrême », expliquet-elle. « Elle est plus courageuse, drôlement plus ouverte. Je pense que nous sommes les meilleurs designers, cela ne fait aucun doute. » Pour une femme qui considère la mode comme une représentation de la féminité, plutôt qu’un tremplin pour la célébrité, elle se sent bien dans ses pompes british.
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L’Anniversaire de DJ Ricardo a Peckham
Parmis les invites Kabul, Henry Kamara, Diomansy Kamara, Pascal Chimbonda, Emmanuel Adebayor et Valery Mezague
DJ Ricardo et le staff du Griffe Peckham
DJ Ricardo
DJ Ricardo et amis
Marc Gradel
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Zita Wilks, DJ Ricardo et Radia Labed DJ Ricardo et Petit Jesus
Valery Mezague et Andre Bike
Marc Gradel, Adebayor, DJ Ricardo
Adebayor
Marc Gradel, Adebayor, DJ Ricardo et Diomansy3
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La chasse aux autographes DU BRÉSIL 1970 L’ÉQUIPE NATIONALE DU BRÉSIL, VAINQUEUR DE LA COUPE DU MONDE EN 1970, EST CONSIDÉRÉE PAR CERTAINS COMME LA MEILLEURE ÉQUIPE DE L’HISTOIRE DU FOOTBALL, ET LA PLUS POPULAIRE. EN 2006, DANS LE CADRE D’UN PROJET AUDACIEUX ET JAMAIS TENTÉ AUPARAVANT, JE ME SUIS RENDU AU BRÉSIL POUR RETROUVER LES DIX MEMBRES SURVIVANTS DE CETTE ÉQUIPE, AINSI QUE LE SÉLECTIONNEUR MÁRIO ZAGALLO. MA MISSION : LEUR FAIRE SIGNER UNE PHOTO SPÉCIALE QUI SERA GLISSÉE DANS LA VERSION CARNAVAL, ÉDITION LIMITÉE DU LIVRE PELÉ, TIRÉ EN TAILLE GÉANTE. DE PAUL JOSEPH
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Parcourant près de 65 000 kilomètres, je n’ai pas arrêté de faire l’aller-retour au-dessus de l’Atlantique alors qu’une ribambelle d’événements fortuits venait menacer l’ensemble de notre projet. Nous avons dépensé des dizaines de milliers de dollars, passé des appels interminables en pleine nuit, sans parler des amis que nous avons failli perdre. Mais le sésame qui nous attendait nous força à ne pas baisser les bras. Un succès nous permettrait de créer une collection impressionnante et lucrative de souvenirs footballistiques, chaque ensemble livre/photo étant vendu pour 4 000 £ (5 000 €). De plus, c’était pour moi, le malade de foot, une occasion unique de rencontrer quelques-uns des plus grands joueurs de la planète. Mais mon but suprême était d’obtenir ces autographes. LA NOSTALGIE DES HÉROS Je dois en signer combien ? Oh la la ! Je vais bien dormir ce soir ! Nous nous retrouvons dans la grandiose demeure de Carlos Alberto Torres à Rio de Janeiro et alors que le capitaine de la plus grande équipe de football de l’histoire attrape son crayon, je me permets de tester davantage sa patience.
Les joueurs gagnent trop d’argent , affirme-t-il. Regardez Thierry Henry. Avec le talent qu’il a, ce devrait être le meilleur joueur du monde. Mais quand il joue, on a l’impression qu’il fait une faveur à son équipe . Plus tard, il demande à jeter un coup d’œil à PELÉ, notre monstre de livre que nous avons emmené en voyage avec nous. Et alors qu’il feuillette les pages, il s’arrête à toutes les photos de lui avec un enthousiasme de jeune débutant. Le souvenir de ses heures de joueur est bel et bien présent. Comment puis-je me procurer un de ces livres ?, demande-t-il. Il est génial! Mais nous ne sommes pas là pour faire de la vente donc avec la deuxième signature en poche (Pelé a déjà signé les photos dans le cadre de son contrat avec notre société) et un avion à prendre à São Paulo, nous lui donnons son argent, le remercions pour son hospitalité et nous partons.
Comment réagirait-il à cette remarque impertinente ? Un dieu du football n’a-t-il jamais les doigts légèrement crasseux et des tâches remontant à un déjeuner copieux ?
Quelques heures plus tard, dans le hall du majestueux hôtel Della Volpe en plein centre-ville de São Paulo armés de nos mallettes noires, l’ambiance est très KGB. L’illusion disparaît rapidement à l’approche de Felix, le gardien de but du Brésil de 1970. Si quelqu’un devait dessiner le prototype d’un gagnant de la Coupe du Monde, je ne pense pas que Felix servirait de modèle. Petit, trapu et un dos si courbé qu’un chiropracteur ne saurait par où commencer, il est difficile d’imaginer qu’il constituait la dernière ligne de défense de la meilleure équipe de l’histoire du football.
Il lève les yeux, marque un temps d’arrêt et sourit. D’accord, mais vous d’abord ! La veille, le Brésil se faisait éliminer de la Coupe du Monde en Allemagne et au pays, le deuil avait déjà commencé. Il ne faisait pas bon être en ville pour un gringo comme moi. Alors qu’il signe les photos montrant les équipes du Brésil et de l’Italie avant la finale de la Coupe du Monde 1970, il discute des maux du football moderne.
Nous nous serrons la main avant de nous installer dans des canapés en attendant l’arrivée de Clodoaldo, l’ami de Felix et ancien coéquipier du Brésil qui doit également signer les photos aujourd’hui. Je demande à Felix s’il a pardonné à Franny Lee de lui avoir donné un coup de pied dans la tête lors de la rencontre entre le Brésil et l’Angleterre en phase finale du tournoi de 1970. Un signe de la tête obscur trahit une rancune persistante.
Excusez-moi mais pourriez-vous vous laver les mains s’il vous plaît ?, demande-je.
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Clodoaldo, dont la course incroyable amorçait le mouvement qui finissait par le célèbre but de Carlos Alberto en finale, arrive quelque peu après. Cet homme à l’apparence frappante et aux traits de star de cinéma (je pense tout de suite à Antonio Banderas dans quelques années) est aussi gracieux aujourd’hui qu’il l’était sur le terrain. Nous sortons les photos et au lieu de se plaindre du volume, les deux hommes se remémorent le bon vieux temps. Pendant cinq minutes, ils pointent du doigt et méditent, éprouvant quelques difficultés à identifier certains joueurs du onze de départ. C’est qui lui déjà ? C’est Pelé ? Mais non, c’est Everaldo [décédé dans un accident de voiture en 1974]. Là, c’est Pelé, regarde. Il n’était déjà plus très mince, tu ne crois pas ?
Nous, nous voulons qu’ils commencent à signer les photos mais il s’avère difficile de les arracher à leur nostalgie. Et puis il faut aussi régler la question de leurs honoraires alors que des travellers cheques, blottis au fond de ma poche prennent leur mal en patience. Ils commencent enfin à signer quand je pars à la banque. À mon retour, je suis tout proche de la crise cardiaque. Les précieuses photos sont éparpillées dans le hall de l’hôtel. Les clients ont été attirés par la présence de deux anciennes gloires brésiliennes et bon nombre d’entre eux s’intéresse aux photos. Tel un instituteur rétablissant l’ordre dans une classe désobéissante, je récupère les photos éparpillées et je montre la sortie à notre public bien intentionné mais pas invité. Une fois le calme recouvré, les deux hommes remplissent leur devoir. Après une petite pause photo avec les imprimés et le livre, Felix me
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demande si je peux envoyer par e-mail les photos à sa fille. La normalité de la demande me choque. Voici peut-être la vérité sur la grandeur de l’homme : plus vous vous en approchez, plus elle devient ordinaire. LE FOOTBALL, PELÉ ET LES FEMMES Prochain sur notre liste : l’ancien ailier magique à moustache, Rivelino. Mais nous apprenons qu’il aimerait nous rencontrer avant de signer. Il nous propose d’aller dans son bar en fin de soirée pour discuter. Assis au coin du bar, situé dans le district Boa Vista de São Paulo, il a tout d’un parrain. Un flot d’habitués s’approche de sa table pour lui glisser quelques mots dans l’oreille ou parfois pour lui serrer la main ou pour lui déposer un baiser sur le front. Je respire un bon coup et je m’approche. Il se montre plutôt distant au premier abord et veut savoir pourquoi nous avons besoin de lui pour un livre sur Pelé. Nous lui expliquons notre souhait de créer un objet de collection pour rendre hommage à cette formidable équipe, ce qui lui rend le sourire. Il dit qu’il serait ravi de le signer plus tard mais qu’il aimerait parler à d’anciens coéquipiers pour s’assurer que tout est en ordre. Une fois les affaires sérieuses réglées, une quantité d’alcool vient soudainement garnir la table. L’ambiance est bonne, nous parlons de football, de Pelé et même de femmes. Alors, avez-vous déjà rencontré des filles depuis votre arrivée au Brésil ?, demande-t-il arborant un regard inquisiteur. Je ramène subtilement la conversation au football et lui demande quels joueurs anglais il apprécie. Rooney, c’est le meilleur !, se réjouit-il. J’aimerais voir des joueurs comme
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lui au Brésil maintenant. Il a du talent mais c’est également un grand passionné ! Après deux ou trois heures, nous remercions tout le monde et quittons le bar. Rivelino est un hôte de grande classe mais les affaires n’étant pas tout à fait conclues, nous préférons partir sur une bonne note. QUESTION DʼÉTHIQUE Pelé, il n’en a que pour l’argent. Il n’y a que ça qui l’intéresse. Ça, c’est l’opinion franche que tient Gérson de Oliveira Nunes, l’ancien milieu de terrain à la patte gauche descendue du ciel. Il la partage avec nous au siège de Projeto Gérson, situé à Niteroi, le quartier le plus calme de Rio, en face de la baie de Guanabara. Projeto Gérson est une œuvre caritative à laquelle Gérson dédie désormais une grande partie de sa vie. Fondée après le décès de sa fille il y a quelques années, elle a permis de créer une école pour 600 enfants défavorisés. Il n’a aucune éthique, poursuit Gérson. L’autre jour, je l’ai vu pleurer à la télé parce que son fils a encore été arrêté. Mais rien de ce qu’il fait n’est sincère ! Je ne l’aiderai pas à s’enrichir. Et c’est ainsi que nous devons faire face à notre premier gros problème. À court d’idées, j’appelle notre éditeur qui émet une suggestion formidable qui pourrait bien toucher la corde sensible de Gérson et lui faire oublier ses idées noires concernant Pelé. Et si nous publions un petit livre illustré sur son œuvre caritative ? Ses yeux s’illuminent tout à coup. Bizarrement, après avoir refusé catégoriquement seulement quelques minutes plus tôt, il accepte de signer les photos le lendemain à
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condition, bien entendu, qu’un contrat sur le livre soit prêt dès le matin. J’appelle de nouveau mon chef en Angleterre, où il est déjà 2h du matin, et il me promet d’avoir envoyé par e-mail le contrat d’ici le lendemain matin. Et alors que je m’enfonce dans un sommeil profond, j’imagine mon patron sur son ordinateur portable jusqu’au petit matin. Réveillé tôt le lendemain matin, je jette un coup d’œil sur mes e-mails parmi lesquels une bonne nouvelle du patron. De retour à l’Institut, un interprète traduit le contrat à Gérson en portugais. Tout est en ordre et il commence à signer les photos. Alors que les premières gouttes d’encre effleurent les photos, je ressens une grande satisfaction. Le premier obstacle depuis notre arrivée est désormais derrière nous. Le lendemain matin, notre bonne humeur en prend un coup lorsque nous apprenons que Mário Zagallo, le sélectionneur en 1970 et grandpère du football brésilien, est tellement déprimé depuis l’élimination du Brésil en Coupe du Monde, qu’il veut passer du temps seul. On nous dit qu’il n’est pas encore prêt à signer. Pour couronner le tout, une autre mauvaise nouvelle nous tombe dessus car Rivelino réclame plus d’argent. Je connais ma valeur marchande, insiste-t-il auprès de notre intermédiaire. Mes autographes valent plus que ce que vous proposez.
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Pour nous, il est important et juste que tout le monde reçoive le même montant et cela nous reste en travers de la gorge de voir un homme qui a si bien réussi dans la vie après sa carrière de joueur, avec son centre de formation notamment, ne pas respecter ce principe. Hércules Brito Ruas, tout l’opposé, n’a aucune intention de nous faire chanter. L’ancien défenseur, connu sous le nom de Brito, appelle notre intermédiaire tous les jours pour lui demander quand il peut signer les photos. Apparemment, il a besoin d’argent. Alors que Zagallo piétinne toujours et que Rivelino joue au plus dur, nous partons en direction de la banlieue de Rio pour rencontrer Brito. Le lendemain, Wilson de Silva Piazza, un autre défenseur de 1970, signe aussi nos photos. Ça y est, la machine est lancée, mais il nous reste quelques obstacles à surmonter. Avec quatre autographes manquants et alors que Zagallo est toujours incommunicado, le patron décide de nous rapatrier à la maison pour faire le point. De retour en Angleterre, anxieux par rapport à notre engagement envers nos clients qui ont déjà commandé les livres, il accepte à contrecœur de proposer des honoraires plus élevés aux joueurs récalcitrants. Notre intermédiaire contacte Rivelino et Jairzinho, auteur du but de la victoire contre l’Angleterre en 1970, qui réclame également plus d’argent, et ils acceptent environ le double de ce que les autres joueurs
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ont reçu. Pendant ce temps-là, Zagallo est enfin sorti de sa solitude et accepte de signer pour un montant relativement minime. (Notre pensée est qu’en tant que sélectionneur, il ne fait pas partie intégrale du projet ; de plus, il est déjà plutôt aisé). Une semaine plus tard, nous retournons au Brésil et les trois séances d’autographes se font sans encombre. Un problème persiste cependant, problème qui donnera à notre aventure une dernière touche dramatique. LʼERMITE DE BELO HORIZONTE Parmi tous les joueurs de l’équipe de 1970, le personnage le plus énigmatique et le plus complexe de tous est sans aucun doute Dr Eduardo Gonçalves de Andrade, connu depuis son enfance sous le nom de Tostão. Sa vie d’après football consiste en deux carrières : l’une en tant que médecin qualifié et l’autre, plus récente, en tant qu’éditorialiste sur le football national au Brésil. Il se détache particulièrement du monde du business et protège sa vie privée. Nous faisons l’erreur d’essayer de le rencontrer via les intermédiaires habituels et ses anciens collègues. Loin d’être convaincu, il rejette le projet, agacé, et refuse tout contact avec nous. C’est bien notre vaine.
“ANDY WARHOL ONCE SAID THAT PELÉ WOULD DEFY HIS 15 MINUTES OF FAME THEORY AND WOULD INSTEAD ENJOY 15 CENTURIES.”
Pour la énième fois, ça devient ridicule, nous nous retrouvons à bord d’un avion en partance pour l’Angleterre sans notre coffret complet de signatures. Notre éditeur passe le week-end à écrire une lettre de huit pages à Tostão. En gros, j’imagine qu’il lui dit que sans lui, le projet tombe à l’eau. Nous faisons appel aux services de José Werneck, l’éminent commentateur d’ESPN qui l’appelle une semaine plus tard. Après un coup de fil amical, il ne souhaite plus évoquer le sujet. Refus absolu. Sa résistance est claire. Après des années passées à assister à la mania pour l’équipe de 1970, cela ne l’intéresse aucunement d’être un autre maillon de la chaîne des collections de souvenirs sportifs, et ne veut rien avoir à faire avec le projet. Nous savons que Tostão est un homme logique donc nous décidons de prendre une autre direction : les mathématiques. Et pourquoi ne pas calculer le prorata des bénéfices reçus pour les photos, puis la valeur de la portion qui serait destinée à Tostão et ensuite verser à l’avance toute cette portion à une œuvre caritative ? Nous essayons à nouveau d’approcher l’homme à Belo Horizonte ; nous en sommes désormais réduits à envoyer des lettres formelles, écrites en anglais et traduites en temps réel dans un portugais sérieux (il a clairement fait savoir à José Werneck : pas d’appel, pas d’e-mail, plus jamais personne à ma porte). Nous attendons deux semaines : aucun signe de vie. Maintenant, nous n’espérons plus de réponse. Mais, un lundi, nous en recevons une, par email depuis une adresse électronique d’un certain E Andrade. D’accord, je vais signer vos photos. Avec les conditions suivantes : que vous versiez tous mes honoraires (et les bénéfices à mon nom) à cinq œuvres caritatives brésiliennes, et que nous décidions d’une date et d’une heure précise pour signer les photos mais seulement après que vous avez versé l’argent aux œuvres caritatives. Ensuite, venez dans ma ville. Je peux rencontrer votre émissaire uniquement pour récupérer les photos et pas pour discuter. Les photos seront signées puis vous seront renvoyées. Tostão. Notre éditeur construit alors une sorte de rapport formel électronique à distance avec Tostão qui prouve que c’est lui qui décide des choses, quand
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il le souhaite et selon ses propres conditions. Toutefois, il présente également un sens extraordinaire du bien et du mal, et n’introduit aucune ambiguïté quant à sa prise de position. Les œuvres caritatives qu’il choisit sont les suivantes : l’Instituto Canhotinas de Ouro de Gérson, l’APAE de São Paulo (l’association des parents et amis des Handicapés), la Fundação Gol de Letra (créée par les anciens joueurs brésiliens Rai et Leonardo), l’Hospital Mária Pena dans la ville natale de Tostão (qui traite les patients souffrant de cancers, trop pauvres pour se payer un traitement ordinaire) et la Fundação Cafu, créée par la vedette brésilienne Cafu, à São Paulo. Donc pour la troisième fois, nous effectuons le voyage de 16 heures au-dessus de l’Atlantique jusqu’à São Paulo, puis nous prenons un vol domestique pour Belo Horizonte. Nous énonçons ensuite notre destination au chauffeur de taxi qui semble perplexe. Apparemment, le domicile de Tostão n’est pas une adresse familière. Enfin, carte en main, nous commençons notre ascension spectaculaire dans les collines entourant Belo Horizonte. Plus nous montons, plus l’image d’ermite de Tostão se confirme. Après avoir passé plusieurs barrières de sécurité surveillées, nous atteignons enfin la maison de
Tostão. Nous frappons à la porte où nous nous attendons à voir une femme de chambre ou un membre de la famille. À notre plus grande surprise, c’est Tostão qui ouvre la porte et encore plus prodigieux, il sourit. Il nous invite à l’intérieur et avant toute chose, nous lui remettons les reçus rédigés par les œuvres caritatives. Depuis sa blessure à la rétine qui mit fin à sa carrière, Tostão louche légèrement. De plus, sa bedaine et ses cheveux crépus sel et poivre lui donnent l’apparence d’un grand-père sympathique. Il s’assoie pour signer les photos tandis que je repense à la grandeur de son geste. En refusant un chèque en blanc qui lui était destiné, il a fait preuve d’un rare exemple de bonté humaine. Trente minutes plus tard, l’encre sèche sur la dernière photo et j’envoie à mon chef le texto tant attendu depuis près de trois mois : « signées, scellées, livrées ». Alors que nous partons avec nos précieuses photos, il ne nous reste plus qu’à remercier Tostão : pour avoir la main sur le cœur et pour mettre un terme, non sans suspense, à une aventure extraordinaire.
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LeS BeLLeS De LA ROUTe
texte: Ben Whitworth
MASERATI GRANTURISMO S Elle n’est sur le marché que depuis un an mais Maserati a déjà réussi à transformer sa GranTurismo coupé, magnifique comme une belle blonde, pour créer la GranTurismo S, plus puissante, plus précise. Sous le capot long comme une piste de décollage se trouve le même moteur V8 4,7 litres de la supercar 8C d’Alfa relié à une transmission MC-shift rapide à six vitesses semi-automatique. Pour encaisser la résurgence de puissance, qui passe de 40 à 440 puissance au frein, la voiture est équipée de disques de frein Brembo à double moule, tandis que l’installation de suspension et d’embrayage a été peaufinée pour réduire le basculement de la carrosserie et améliorer la conduite. La somptueuse cabine à quatre places en cuir de la Maserati longue et basse est enveloppée de la carrosserie la plus sexy qu’on ait jamais vue. Ses lignes sont agrémentées de jantes en alliage 20 pouces à croquer, un aileron arrière intégré et des jupes latérales qui frôlent le trottoir. EN BREF
Moteur : V8 4,3 litres Puissance maxi : 440 puissance au frein à 7 100 tr/min Puissance réelle maxi : 362 lb-ft à 4 750 tr/min Transmission : semi-automatique à six vitesses, traction arrière 0-100 km/h : 4,9 secondes Vitesse maximale : 294 km/h Prix : 90 500 £ (114 000 )
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MERCEDES-BENZ SLK 55 AMG Oui, vous pouvez faire joujou avec le toit décapotable extrêmement intelligent pour rouler à toutes les saisons en un seul petit clic, mais dynamiquement, la petite SLK de Mercedes a toujours été un peu légère. Jusqu’à présent. Parce que la nouvelle 55 AMG est démoniaque. Coincé sous ce capot aux formes généreuses se trouve un moteur V8 en alliage monté à la main conçu pour vous fournir une excellente puissance au frein de 360. Boosté par son boîtier à sept vitesses, désormais recalibré pour des vitesses de ligne rouge plus rapides, le petit coupé-cabriolet s’envole à 100 km/h en moins de cinq secondes et est rappelé à l’ordre à 250 km/h par son boîtier électronique intelligent. Cela est suffisamment rapide pour donner un coup où ça fait mal à la légendaire Boxster de Porsche. Et avec sa direction à rapports variables, une suspension serrée et de larges freins, la voiture peut rattraper bien d’autres véhicules plus exotiques. EN BREF
Moteur : V8 5,5 litres Puissance maxi : 360 puissance au frein à 5 750 tr/min Puissance réelle maxi : 376 lb-ft à 4 000 tr/min Transmission : automatique à sept vitesses, traction arrière 0-100 km/h : 4,9 secondes Vitesse maximale : 250 km/h Prix : 51 875 £ (65 540 )
ASTON MARTIN VANTAGE RS Le nouveau Vantage RS avide de sang est l’Aston Martin la plus rapide et la plus puissante à jamais faire chauffer le tarmac. Les ingénieurs d’Aston sont parvenus à introduire le plus gros moteur de l’entreprise, le V12 6 litres de sa voiture de course du Mans DBRS9, dans la baie moteur du Vantage pour créer la voiture la plus rapide de l’entreprise. Et on peut vous dire qu’elle est rapide. Cette centrale électrique de 600 puissance au frein permet à l’Aston en aluminium de passer à 100 km/h en quatre secondes, jusqu’à une vitesse maximale de 321 km/h. Mais le changement de moteur n’a pas suffi à accomplir ces prouesses. La RS a suivi un régime draconien pour adoucir ses lignes précises, le capot et le couvercle de coffre sont désormais fabriqués en fibres de carbone plutôt qu’en aluminium, tandis que les disques de frein standard en acier ont été remplacés par des disques carbonecéramique ultralégers. Et pour assurer l’adhérence de la RS à la route, l’Aston est équipée d’un kit aérodynamique agressif pour renforcer la stabilité à grande vitesse. Ont été installés un groupe intermédiaire avant (en fibres de
carbone), un passage de roue léger, un diffuseur arrière largement révisé et un aileron arrière qui se lève à grande vitesse pour renforcer la force vers le bas sur l’essieu arrière. Aston affirme haut et fort que la RS n’est qu’au stade de prototype mais ne les croyez pas. Nos observateurs affirment que l’entreprise travaille déjà nuit et jour à la préparation d’un modèle de production qui devrait arriver dans le courant de l’année prochaine. Cela vous donne le temps de commencer à économiser pour l’Aston la plus cool à ce jour… EN BREF
Moteur : V12 6 litres Puissance maxi : 600 puissance au frein à 6 250 tr/min Puissance réelle maxi : 510 lb-ft à 5 000 tr/min Transmission : manuelle à six vitesses, traction arrière Poids : 11 580 kg 0-100 km/h : 4,0 secondes Vitesse maximale : 321 km/h Prix : 150 000 £ (190 000 )
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NOU CAmP Nouvelle vie
LES JOURS DE THIERRY HENRY EN TANT QUE SUPERSTAR DE PREMIERSHIP NE SEMBLENT PAS SI LOINTAINS QUE ÇA. MAIS UN TRANSFERT ONÉREUX À BARCELONE L’ÉTÉ DERNIER MARQUAIT LA FIN DE SON HISTOIRE D’AMOUR AVEC LE FOOTBALL ANGLAIS. DE PAUL JOSEPH VETEMENTS PAR TOMMY HILFIGER
Le soir du 17 mai 2006, le départ de Thierry Henry du Stade de France semblait marquer la fin d’une ère. Arsenal venait de perdre la finale de la Champions League face au Barça et pour le club du nord de Londres, la fin de contrat d’Henry venait s’ajouter à la grisaille parisienne. Deux jours plus tard, lors d’une conférence de presse et à la surprise générale, le Français paraphait un nouveau contrat de quatre ans à Highbury. Le meilleur buteur de l’histoire d’Arsenal et son plus grand atout venait de s’engager au club pour le restant de sa carrière. En fait, il ne faisait que repousser l’inévitable. Un an plus tard, le joueur, 28 ans à l’époque, venait de passer une saison cauchemardesque dans le nouveau Emirates Stadium d’Arsenal, incapable d’accrocher le titre en Angleterre et éliminé de la scène européenne assez tôt. Après la défaite face au PSV Eindhoven en Champions League en avril, Henry succombait même à des blessures à l’aine et à l’estomac et ratait la fin de la saison. Trois mois plus tard, il devenait la nouvelle coqueluche du Barça. Après un transfert de 16,1 M£ (20,3 M ), Henry livrait une interview émouvante dans laquelle il s’adressait directement aux supporteurs d’Arsenal, leur affirmant que le club serait « toujours dans mon sang, dans mon cœur ». Pour les observateurs, et même certains supporteurs d’Arsenal, la décision semblait logique. Chez les Gunners, il exerçait une influence trop négative, son statut étouffant le talent de ses jeunes coéquipiers. Pour sa carrière, c’était sa chance de jouer pour l’une des grosses écuries historiques d’Europe. Arsenal était bien l’équipe du futur, mais Barcelone était déjà dans le coup.
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Mais il y avait aussi l’attrait vers une institution qui se revendique « plus qu’un club ». Peu de joueurs peuvent refuser l’occasion d’évoluer pour Barcelone. Henry non plus n’en a pas eu la force. « Ici, vous avez le sentiment que vous jouez pour une région, pour un pays », affirmait Henry dans un entretien avec un journal espagnol. « Les supporteurs vous le font ressentir, c’est qu’ils vous demandent dans la rue. C’est très émouvant pour un joueur. » La première saison d’Henry en Catalogne ne s’est cependant pas déroulée comme prévue. Des blessures à répétition l’ont relégué sur le banc alors que le Barça calait en championnat. Henry prenait son pied en marquant un triplé face à Levante mais le titre de Liga et la Champions League ont vite été rayés. Et pourtant, c’est en Europe qu’Henry a livré ses meilleures prestations avec trois buts en dix rencontres, dont un contre le Celtic en seizièmes de finale qui rappelait aux bons souvenirs des jours d’Arsenal. Lancé sur la gauche, Henry repiquait au centre dans la surface de réparation avant d’envoyer un magnifique tir brossé du pied droit dans la lucarne. Ce but, il l’avait marqué des centaines de fois à Highbury. Mais Henry ne le voyait pas comme cela : « J’ai déjà entendu ça avant », faisait-il remarquer. « Mais Arsenal, c’est du passé. Maintenant, je marque des buts à la Barcelone. » Henry n’a jamais eu peur de l’autocritique et a toujours aimé étudier le football. Personne n’a besoin de lui dire ce qui ne va pas parce qu’il s’est déjà posé la question 36 fois aujourd’hui. « Je rentre chez moi en pensant aux choses que j’ai mal faites. Je suis comme ça depuis que
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L’ A N G L A I S E
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“HENRY N’A JAMAIS EU PEUR DE L’AUTOCRITIQUE ET A TOUJOURS AIMÉ ÉTUDIER LE FOOTBALL. PERSONNE N’A BESOIN DE LUI DIRE CE QUI NE VA PAS PARCE QU’IL S’EST DÉJÀ POSÉ LA QUESTION 36 FOIS AUJOURD’HUI.” je suis gamin », explique-t-il. « Je ne suis jamais content à la fin d’un match, même si j’ai gagné la finale de la Coupe du Monde. J’ai juste été élevé comme ça. » Toutefois, au terme d’une saison morose, les rumeurs battent leur plein sur la possibilité de départ d’Henry, seulement un an après son arrivée à Barcelone, notamment à Chelsea et Newcastle qui affirment vouloir le ramener en Angleterre où sa fille vit avec son ex-femme. Un directeur de Barcelone affirmait que s’ils avaient été au courant des problèmes de santé d’Henry, ils n’auraient pas payé autant. Les supporteurs, eux, pensent que le club a investi dans un joueur dont les beaux jours sont derrière lui. Toutefois, d’un point de vue technique au moins, Henry est excellent pour un trentenaire. Son ancien entraîneur à Arsenal, Arsène Wenger, déclarait que plus il vieillissait, plus Henry devrait prendre un rôle d’attaquant de l’ombre, auparavant occupé à Highbury par Dennis Bergkamp et Robin Van Persie. A l’heure actuelle, le Barça l’emploie sur la gauche d’une attaque à trois, lui permettant de repiquer au centre comme contre le Celtic. Mais alors que les blessures se font plus présentes et que sa vitesse et sa condition
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physique commencent à l’abandonner, Henry devra puiser dans ses réserves qu’il considérait auparavant comme acquises. Il a toujours été ce genre d’attaquant qui peut marquer et créer. Peut-être que dans un avenir proche, il devra se concentrer sur cette première qualité. L’avenir du Brésilien Ronaldinho très incertain au Camp Nou et le départ de l’entraîneur Frank Rijkaard acquis, il pense impensable que le Barça veuille se débarrasser d’un tel atout cet été. La « marque » Barcelone joue sur sa capacité à attirer les superstars mondiales au club. Si un le quitte, un autre doit arriver. Et maintenant, où Barcelona pourrait-il trouver un remplaçant à Henry ou Ronaldinho ? Kaka, Fàbregas, Ronaldo semblent tous très loin du club en ce moment, car trop dévoués à leurs clubs actuels soit au niveau contractuel ou émotionnel. Le Barça dispose bien évidemment de l’Argentin Lionel Messi, un joueur extrêmement talentueux mais qui ne propose par l’attrait commercial des joueurs précédemment mentionnés. Il est donc fort probable qu’Henry reste à Barcelone après cette saison. A 29 ans, il est encore temps pour lui de se faire une place dans l’histoire du Camp Nou. Il doit simplement garder la forme et bien entendu inscrire d’autres « buts à la Barcelone ».
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POUR Homme 1
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1: Dark brown ostrich holdall £2,140 by Paul Smith. 2: Pendant crafted in sterling silver with woven leather cord, designed by Andreas Mikkelsen, £165 for Georg Jensen. 3:Brown tan leather holdall with gold button studs £poa Emanuel Ungaro. 4:Damier graphite i-phone holder €150 by Louis Vuitton. 5:Half Hunter pocket watch £126.50 (with Albert Chain- £157) by Dalvey. 6:Red mock croc holdall £495 by Paul Smith. 7:L.U.C 18-carat rose gold watch £5,480 by Chopard. 8:Bangle crafted in sterling silver £220 by Georg Jensen. 9:Emanuel Ungaro.
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POUR Femme 1
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1: DVF Talisman charm £poa by H Stern. 2: Metallic multi strap shoes £575 by Salvatore Ferragamo. 3:Black and brown leather bowling bag £770 by Miu Miu. 4:Amethyst joker ring with pivoting crown of ruby, garnet, fire opal, black onyx, blue topaz, kunzite, amethyst flanked by dangling baubles of caviar black onyx £11,500 by Avakian. 5:DVF gold sutra bracelet £poa by H Stern. 6:Long box chain necklace with circle pendant in gold £270 by Mawi. 7:Alligator CHARLIZE bag £580 by Paul Smith. 8:Silver multi-chain choker with jewels £880 by Chanel. 9: DVF rock crystal earrings £poa by H Stern. 10: Cuff with hammered boxes and giant crystals £270 by Mawi
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GISeLLA
BOUTIQUe :
L’AFRIQUe, C’eST CHIC De l’extérieur, la boutique de Gisella ressemble à n’importe quelle autre magasin de vêtements de la rue commerçante du quartier londonien de Peckham, semblant attendre la visite de clients en quête de bonnes affaires. Mais à l’intérieur, on trouve un tout autre type de clientèle, sensible à la finesse de vêtements coupés dans les meilleurs tissus. Que fait donc une ligne de vêtements couture et de robes haut de gamme au beau milieu de la place du marché de Peckham ? Cleo Davis a mené l’enquète... Gisella Boutique est créée en 1991, lorsque Gisella Asante, d’origine tanzanienne, décide de mettre en pratique la formation de styliste qu’elle a suivie au London College of Fashion. Elle ouvre alors une boutique conseil, « sur rendez-vous uniquement », spécialisée dans les vêtements d’inspiration africaine, qu’elle conçoit et réalise ellemême. La fille de Gisella, Janet (diplômée de littérature américaine), décide de suivre les pas de sa mère et d’intégrer à son tour le monde de la mode. Elle débute alors comme apprentie et, rapidement, fait preuve d’une inspiration et d’un talent naturels pour les choses de la mode et commence à créer des vêtements couture aux côtés de sa mère. Plusieurs défilés plus tard, Gisella Boutique attire de nombreux clients célèbres. Un partenariat unique et couronné de succès : Gisella est propriétaire et gérante, alors que Janet conçoit les vêtements et codirige la société. « Nous fonctionnons en binôme. A nous deux, nous faisons tout : le conseil et le design, la recherche des tissus et la fabrication des vêtements. » « Des créations artistiques, originales et portables, coupées dans de merveilleux tissus
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en provenance des quatre coins du monde. » Voilà comment le duo définit son travail. Elles conçoivent et réalisent tous types de modèles : vêtements de jour, de soirée, ou plus occasionnels comme des robes de mariée. Un seul mot d’ordre : ne travailler qu’avec des tissus de grande qualité. Les racines tanzaniennes de Gisella et la culture ghanéenne que Jan a reçue de son père placent évidement l’inspiration africaine au centre de leurs collections, et déterminent leurs choix de tissus : kenté, bogolan, aso oke... « En tant que créatrices d’origine africaine, nous avons toujours privilégié l’emploi d’authentiques textiles de qualité en provenance de tout le continent africain. Notre conception de la mode est à la fois contemporaine et classique. » On peut le constater avec le design des vêtements utilisés pour la séance photo ; la robe tulipe verte reste en effet un classique pour les couturiers internationaux, comme on a pu le voir cette saison dans la collection Lanvin. Alors que leurs motifs et leurs imprimés ont envahi les podiums de défilés de Londres, les tissus africains, traditionnellement appelés « Ankaras », ont tout naturellement séduit les passionnés de mode. Le créateur français Oscar de la Renta a lui-même introduit la tendance tribale dans sa collection Printemps 2008, avec des motifs géométriques d’inspiration ethnique, des imprimés tribaux et des t-line tops. Gisella et Jan sont bien conscientes de l’importance d’intégrer l’industrie de la haute couture. Elles ont ainsi présenté une exposition à succès au V&A (le grand musée londonien), à laquelle ont notamment assisté le créateur Ozwald Boateng et la top-modèle Naomi Campbell. Les collections Gisella Couture et Gisella-B sont en vente exclusivement chez Gisella Boutique, à Peckham, South East London. Pour tout renseignement, rendez-vous sur
www.gisellaboutique.net
Silk-screen printed satin kimono from V&A Catwalk Collection, £990 Gisella Boutique Gold choker £14 Accessorize Belt stylist’s own
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Red paisley dress and bangles stylist’s own
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Batik chiffon and silk skirt and top from Gisella’s debut collection at The V&A, £575 Gisella Boutique Gold oval bracelet worn as armlet £195 Anna E Alex at www.kabiri.com Belt stylist’s own
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Black and white monochrome dress from Gisella’s Metallic collection, £450 Gisella Boutique Gold slinky knot necklace worn as headband £12 Accessorize
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Neon lime and emerald green tie-dye silk chiffon mini dress from Gisella’s Summer ’08 collection, £450 Gisella Boutique Green and blue pyramid bangle £72 Kenneth Jay Lane at www.kabiri.com
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La prestation de Kelly Rowland Durant la festival de Cannes 2008 avec Dom Perignon
Hofit Golau
Andrea
Sophia, Megan, Anna and Mary Kelly Rowland
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L’œuvre
inachevée
A 28 ans et déjà une carrière de grand voyageur, Manuel Agogo dit « Junior » pense que son heure est arrivée. Trois buts en six rencontres en Coupe d’Afrique des Nations 2008 ont fait de lui une superstar du football ghanéen. Maintenant, il n’a qu’un objectif en tête : la Premier League anglaise.
Junior, avec le recul, quels souvenirs gardezvous de la CAN ? Un sentiment mitigé j’imagine. Pour moi personnellement, cette compétition a été une grande réussite. Pour le pays, pour le Ghana en tant que nation, même si nous ne nous sommes pas qualifiés pour la finale, je pense que nous pouvons être fiers de nos prestations. Surtout si vous repensez aux difficultés auxquelles l’équipe a dû faire face. Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné en demifinale contre le Cameroun [que le Ghana a perdu 1-0] ? Ce jour-là, c’était simplement le destin. Je pense qu’on aurait pu jouer 90 minutes supplémentaires sans jamais marquer. Mais lors des matches précédents, surtout la victoire face au Nigeria, je pense que nous avons été très bons. Mais vous savez, le match de la troisième place contre la Côte d’Ivoire, c’était comme la finale aux yeux de la plupart des Ghanéens. C’était le match que tout le monde voulait voir. Et malgré notre élimination de la compétition, marquer à cette occasion m’a redonné le sourire. Comment décririez-vous l’esprit du groupe ghanéen ? L’ambiance y est complètement différente par rapport à Nottingham Forest [où Junior évolue actuellement]. Avec le Ghana, nous vivons une expérience spirituelle. Nous avons l’impression d’être une famille et tout le monde se préoccupe des autres, comme des frères. L’esprit est différent qu’en Europe. Mais ça fait du bien d’être de retour aussi. Votre famille est-elle restée au Ghana ?
Mon père y est toujours, comme mes demisœurs et mon oncle. Donc quand j’y retourne, c’est sympa de pouvoir les revoir. Une histoire amusante circule sur un homme qui serait venu vous voir à la CAN pour vous proposer sa petite-fille ! Pouvez-vous nous en dire plus ? Cela s’est passé après le match du Nigeria. Nous étions dans les chambres d’hôtel et j’ai reçu un message comme quoi un vieil homme souhaitait me parler dans le hall de l’hôtel. Je suis descendu et il m’a dit vouloir m’offrir sa petite-fille pour me remercier de mes prestations. Je lui ai poliment dit merci, mais non merci. Revenons en arrière, au temps de votre première convocation avec l’équipe du Ghana. Aviez-vous envie d’attendre l’appel de l’Angleterre ou n’avez-vous jamais douté ? J’ai été convoqué pour la première fois au début de ma carrière, lorsque je jouais pour Sheffield Wednesday. Mais pour des raisons différentes, j’ai préféré refuser. Ensuite, j’ai de nouveau été appelé en sélection à l’âge de 26 ans. A ce stade, ma carrière marchait bien et je me suis dit que c’était le bon moment. J’ai sauté sur l’occasion et je ne le regrette pas une minute. Concernant votre carrière en club, vous êtes sans doute l’un des plus grands voyageurs de l’histoire du football. Oui, j’ai joué pour onze ou douze clubs, dont un passage en MLS [Major League Soccer, aux Etats-Unis] où j’ai joué pour trois clubs différents. Ensuite je suis revenu en Angleterre et je suis passé par pas mal de
clubs de divisions inférieures. Je suis une œuvre inachevée. Disons que j’ai bossé dur donc il est maintenant temps d’arriver au sommet. A 28 ans, vous pouvez sincèrement y prétendre. D’ailleurs, vous seriez en contact avec des clubs de Premier League, est-ce une ambition pour vous ? Oh, en tant que joueur de football, vous ne souhaitez qu’une chose : jouer au plus haut niveau. Je surfe sur une vague positive en ce moment car je joue pour mon pays et je marque pour mon pays. Cela prouve bien que j’ai le niveau pour jouer dans l’élite. A l’heure actuelle, je veux marquer des buts pour Nottingham Forest et aider le club à remonter [de la Coca Cola League One, équivalent du National]. Ensuite, je verrai bien ce qui se passe cet été. Si vous pouviez choisir, pour quelle équipe de Premiership joueriez-vous en ce moment ? Je suis supporteur d’Arsenal mais je sais qu’Arsène Wenger aime utiliser de jeunes joueurs donc je sais que ça ne se réalisera jamais ! Mais on ne sait jamais dans le football, il ne faut jamais dire jamais. Je me contente de bien jouer, et je croise les doigts pour recevoir ce coup de fil un jour ! Sortons du terrain et parlez-moi d’une journée ordinaire dans la vie de Junior Agogo. En général, nous terminons l’entraînement à 14h. Je rentre chez moi, je promène le chien puis je pars chez Blockbusters pour aller chercher un film. Ensuite je traînasse, je vais sur l’ordinateur pour parler à des amis avant de me rendre à la salle de sport vers 18h. Puis
je retourne chez moi, je cuisine et je me détends. Vous êtes un grand amateur de cinéma ? Oui, je pourrais être critique de film, j’en regarde tellement ! Quel est le dernier film que vous êtes allé voir ? Le nouveau Rambo ! Il était pas mal. On sait à quoi s’attendre avec Sylvester Stallone mais je ne pensais vraiment pas qu’il serait si bien. J’ai bien aimé. Concernant la salle de sport, tout le monde connaît vos talents de joueur et l’un d’entre eux est évident rien qu’en vous regardant. Vous êtes un joueur très solide, musculaire. Devez-vous faire attention au travail dans la salle de sport pour éviter de perdre en mobilité ? Ce n’est pas une question d’éviter la salle de sport parce que quand nous y allons, ce n’est pas pour faire de la musculation. Nous nous concentrons sur des exercices de base, des tractions, des choses comme ça. C’est juste que naturellement, je suis imposant. Je n’y peux rien, c’est ma carrure. Si vous deviez améliorer un aspect de votre jeu, quel serait-il ? J’aime à croire que je peux encore m’améliorer dans tous les domaines parce que vous pouvez toujours faire mieux. J’apprends tous les jours au contact des entraîneurs. Je dirais que je peux encore m’améliorer partout. Existe-t-il un attaquant encore en activité que vous admirez et que vous essayez d’imiter ? Je dirais que je n’essaie d’imiter personne parce que je pense que tout le monde est unique et que vous apportez votre propre style et vos qualités au football. Mais j’aime effectivement le style de certains footballeurs. Nicolas Anelka est un joueur que j’aime regarder jouer. Et il y a quelques années, j’étais un grand admirateur de George Weah.
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Lancement de L’Equipe Anglaise a Dakar Le Cocktail Party durant la rencontre Senegal Liberia ( Dakar )
Gnagna et les Hotesses
Dembo Gnagna et une amie Zam et Paco Jackson
Le Ministre du sport Mr. Bacar Dia
Day et Gnagna M’Baye Diouf Dia
Sindiely Wade
Fazila, Dembo, Coraline, Jade et Day Etienne Mendy
Coraline et Mo
Paco et Malikou
Ferdinand Coly, Mo, Diomansy Kamara et Kalilou Fadiga
Afterparty au Duplex Dakar
Diomansy et les Hotesses
El-Hadji Diouf
Diomansy Kamara, Ferdinand Coly et Kalilou Fadiga
Fazila, Caroline, Malikou, Diomansy et Issar Mo et les Hotesses
Fazila et Diomansy
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