No uv eau
Lo ok !
Avril-Mai 2012
L’industrie pharmaceutique
change de cap DrE Northrup une vie consacrée à la santé des femmes
LES ALICAMENTS Se soigner au supermarché Les INCONTOURNABLES de l’industrie de la santé
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Brenda Milner Une scientifique d’exception
An exceptional scientist
INSPIRER LE
SUCCÈS 4-5 JUIN 2012 PALAIS DES CONGRÈS DE MONTRÉAL
LE MOUVEMENT DESJARDINS ET SAMSON BÉLAIR/DELOITTE & TOUCHE UNISSENT LEURS FORCES AFIN DE PRÉSENTER, EN GRANDE PRIMEUR, LE FORUM FEMMES EN MOUVEMENT. Consacré aux femmes, mais ouvert à tous,
VOS HÔTES
le Forum offrira un programme axé sur la réalité des entrepreneures et des femmes d’affaires. Plusieurs personnalités de renom du monde des affaires seront invitées à partager leurs expériences, à dresser un portrait de l’entrepreneuriat actuel et à apporter des pistes de solutions aux défis futurs
MONIQUE F. LEROUX
BRIGITTE VACHON
Présidente et chef de la direction du Mouvement des caisses Desjardins
Associée directrice pour Montréal et Québec Centre des Services aux sociétés privées de Samson Bélair/Deloitte & Touche
PARMI LES INVITÉS DE PRESTIGE, NOUS RECEVRONS
qu’offrira la gestion d’entreprise.
ROSABETH MOSS KANTER
MONIQUE JÉRÔME-FORGET
CHRISTIANE GERMAIN
Professeure en administration des affaires à la chaire Ernest L. Arbuckle de l’Université Harvard
Ex-ministre des Finances et conseillère, Korn Ferry International
Coprésidente, chef de la direction et cofondatrice Groupe Germain Hospitalité
Une présentation de
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Premières en affaires inc. 2015, rue Drummond - bureau 914 Montréal (Québec) H3G 1W7
MAGAZINE : ÉDITRICE : Margarita Lafontaine RÉDACTRICE EN CHEF : Michèle Bazin RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE : Marine Thomas DIRECTEUR, OPÉRATIONS ET MARKETING : Damien Meunier RÉVISEURE-CORRECTRICE : France Bouchard DESIGN : Java Communications PHOTOGRAPHE : Bénédicte Brocard / Photo@Work CHRONIQUEURS : Maxime Boilard Nathalie Francisci Sylvie Mercier JOURNALISTES : Michèle Boisvert Émilie Bourget Véronique Chagnon Stéphane Champagne Mariève K. Desjardins Guillaume C. Lemée Xavier Morand Bock
L’éditorial de
Margarita Lafontaine
I
l me fait plaisir de vous présenter une femme exceptionnelle, un exemple de réussite dans le milieu de la recherche et une source d’inspiration pour nous tous. Combien de fois avons-nous la chance de rencontrer une femme qui, à 93 ans, est encore active professionnellement ? Découvrez Brenda Milner, professeure de neuropsychologie cognitive, dont les découvertes fondamentales ont révolutionné l’étude de la mémoire. Pionnière dans son domaine, elle est à la mémoire ce que Pasteur était à la bactériologie. Elle revient sur son incroyable parcours dans une entrevue exclusive avec Michèle Boisvert. L’industrie pharmaceutique, fleuron de l’économie québécoise, vit une ère de changements sans précédents. Nous avons voulu comprendre quels seront les nouveaux modèles d’affaires du développement du médicament et pourquoi l’arrivée de la médecine personnalisée, qui promet de grandes avancées sur le plan thérapeutique, semble inévitable.
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Maria Remiggi - 514 876 9777 mremiggi@premieresenaffaires.com Catherine Lefoll - 514 876 1335 catherine@premieresenaffaires.com
SERVICE ABONNEMENT : Pour toutes questions relatives aux abonnements/événements communiquez avec : Juliette Jannin - 514 876 0014 juliette@premieresenaffaires.com Distribution : 11 500 copies Postes Canada Convention 41502021 Copyright 2012 - Le contenu du magazine ne peut être reproduit sans autorisation écrite. Dépôt légal - Bibliothèques nationale du Québec. ISSN 1919-4870
Notre événement Première en entrevue du 29 février avec Denise Robert a connu un véritable succès. Vous êtes toujours plus nombreux à assister aux événements de réseautage qui deviennent incontournables dans le milieu des affaires. Grâce à vous, Premières en affaires est aujourd’hui le chef de file des magazines d’affaires au féminin du Québec, et pour rassembler encore davantage et tendre la main aux plus jeunes, nous avons décidé de changer de look : une marque forte pour un magazine qui a de l’impact dans le milieu des affaires, un design plus moderne avec une touche de féminité. Nous espérons que vous l’apprécierez encore plus. Dans le prochain numéro de juin, nous parlerons d’immobilier commercial avec Marie-Andrée Boutin, vice-présidente, Immobilier et planification de magasins du Groupe Aldo. Nous verrons avec elle, quelles sont les nouvelles tendances du commerce de détail et pourquoi cette industrie est toujours aussi forte. Bonne lecture Margarita
Crédit photo : Bénédicte Brocard / photoatwork.com
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Sommaire Avril-Mai 2012
Volume 5, numéro 4
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Brenda Milner
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Professeure de neuropsychologie Institut et hôpital neurologiques de Montréal - Université McGill Une scientifique d’exception
Les Incontournables Portrait de 8 femmes qui s’illustrent dans l’industrie de la santé
CHRONIQUES
Conseils d’experts
JEUNES PREMIERS
Gouvernance en mouvement : Mesdames, à vos marques !
DROIT L’innovation ouverte : la voie de l’avenir pour les grandes compagnies pharmaceutiques ? Davies Ward Phillips & Vineberg
Catherine Dupuis, l’hypnose de la performance
47
57
Les stratégies québécoises gouvernementales en sciences de la vie : catalyseur d’innovation Lavery
Portraits de jeunes premiers
7 Secrets de champion : Santé à votre succès 8
56 Si jeunesse savait…
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49
Confidences d’un patron : « N’abandonnez jamais ! » disait Winston Churchill
FINANCE Variations sur un même thème : le patrimoine familial, 20 ans après Gestion privée 1859 et Trust Banque Nationale
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DOSSIER SANTÉ
Dossier de santé électronique : de beaux défis en perspective PwC
L’industrie pharmaceutique change de cap 12 Médecine personnalisée : sommes-nous prêts ? 18 Les alicaments : se soigner au supermarché 20
51 Secteur canadien des sciences de la vie : les médias sociaux changent la donne Ernst & Young 52
TOP 10 d’Alexandre Bilodeau : Le deuxième est le premier perdant 59
VOYAGES D’AFFAIRES Brésil : quand le défi est une mine d’or 60
DESIGN Structurer le changement en entreprise 62
La stratégie de chaîne d’approvisionnement dans le secteur de la santé Samson Bélair/Deloitte & Touche S.E.N.C.R.L
UN HOMME ET SON TABLEAU
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CULTURE
François Castonguay et Le but vainqueur 64
Gestion des institutions de santé : évaluer, contrôler et gérer adéquatement les risques RSM Richter Chamberland Dre Northrup, une vie consacrée à la santé des femmes 22
55 Les coups de cœurs de Michèle Bazin 66
AU QUÉBEC POUR RÉUSSIR ET GRANDIR Ivanhoé Cambridge est fière d’investir au Québec.
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Gouvernance en mouvement
Chronique
marques ! On ne s’improvise pas dans les lieux de pouvoir. Mieux vaut savoir à quoi s’en tenir ! Selon deux administratrices respectées pour exercer leur talent avec brio autour des tables de conseils d’administration du milieu entrepreneurial ou au sein de grandes institutions publiques, intégrer les cercles de gouvernance se prépare. J’ai rencontré pour vous Paule Doré active au CA de Cogeco, Héroux-Devtek, CGI et l’Institut sur la gouvernance (IGOPP) et, Isabelle Hudon présidente du CA de l’UQAM et administratrice chez Aéroport de Montréal et Hydro-Québec.
par Sylvie MERCIER, Stratège, Économiste, Administrateur de société certifiée (ASC)
PRÉPARATION. ESQUISSE D’UNE CONTRIBUTION e proverbe ancestral « Aidetoi et le ciel t’aidera » s’impose comme le premier jalon pour l’administratrice moderne : comprendre les fondements de la gouvernance, multiplier les apprentissages du travail d’équipe ou du processus décisionnel collectif, autant que de s’associer quelques mentors et un bon réseau d’affaires, sont des investissements qui réservent des bénéfices éprouvés. Si exercer le rôle d’administrateur demande temps et énergie, l’envisager à long terme s’appuie sur une contribution solide et réussie. Savoir qui l’on est, connaître ses talents et ses aspirations permettent d’aborder des défis à sa mesure et de progresser vers des fonctions plus complexes. C’est dire qu’un bilan réfléchi constitue une pièce maîtresse de la préparation. Le lieu de pouvoir collectif qu’est le conseil d’administration s’inscrit dans un univers de complexité où le blanc et le noir n’ont pas leur place, alors que la sagesse et le bon jugement s’imposent. C’est une invitation à cultiver l’art de dire.
L
CRÉDIBILITÉ. RÈGLE CARDINALE Si Paule Doré et Isabelle Hudon ont accédé aux rangs des grandes dames québécoises de la gouvernance, c’est qu’elles inspirent tant pour leur engagement, leur francparler, leur détermination et leur discipline que pour leur jugement nuancé et leur contribution ancrée dans leurs lignes de force. Paule Doré parle ouvertement de la règle cardinale, celle d’asseoir sa crédibilité au sein d’un CA. D’ailleurs, l’une comme
l’autre s’entendent sur cinq clés maîtresses pour établir cette crédibilité. Parlons des « 5C » de la crédibilité. Les Compétences : les indispensables - gouvernance et littératie financière et les distinctives, celles qui forment le socle de la valeur ajoutée propre à l’administrateur et par lesquelles chacun se doit de contribuer avec impact. L’exercice de ses compétences contribue à forger une deuxième clé, à savoir le lien de Confiance. On y travaille patiemment avec un équilibre mesuré entre une participation discrète et assurée. On le cultive avec ses collègues administrateurs, mais aussi, et avec grande considération, auprès de la haute direction de l’organisation. Isabelle Hudon rappelle qu’un CA c’est avant tout une équipe d’élite qui construit ensemble pour le bénéfice de l’organisation. S’il est exaltant d’y participer, il est aussi exigeant de respecter la complémentarité des expertises, tout en exerçant le Courage de ses convictions et celui de questionner le consensus. L’équipe s’appuie sur la fluidité du climat de Collaboration, un contexte empreint de la personnalité du CA. Toutes deux insistent sur l’importance de s’imprégner de la Culture du Conseil pour réussir. À un point tel que le forum mondial de Davos 2012 a nommé le « talentisme » comme enjeu majeur du nouveau contexte économique mondial. La place des femmes aux tables décisionnelles est incontournable parce qu’avec autant de talent féminin, la synergie en lieux de pouvoir s’en trouve renforcée ! Entraînées, clés en main… Mesdames, à vos marques !
Premières en affaires
Passionnée de développement dans un esprit gagnant-gagnant, elle accompagne dirigeants et administrateurs dans la conduite de grands projets de transformation personnel, corporatif et de gouvernance.Reconnue pour sa contribution au développement stratégique du grand Montréal et du Québec, plusieurs fois conférencière, incluant au programme de certification de l’Institut canadien des administrateurs de société, elle maintient un engagement bien ancré dans la communauté. Jusqu’à récemment présidente du Conseil d’administration du Y des femmes de Montréal, elle siège aujourd’hui à ceux de Femmessor Montréal, de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont et de Katimavik.
«
Oui, la gouvernance a ses règles. Explicites ou silencieuses, elles s’exercent implacablement pour tous les joueurs, homme ou femme. Si l’on ne s’improvise pas aux tables des conseils d’administration, jamais l’appel du talent, tout le talent, n’a été plus déterminant au plan économique.
»
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Crédit photo : Bénédicte Brocard / photoatwork.com
Mesdames, à vos
Crédit photo : Bénédicte Brocard / photoatwork.com
Chronique
Secrets de champion
L’olympien Maxime Boilard a fondé CANU L’Excellence à Bord en 2007 pour transformer son expérience sportive en un modèle accessible à ceux qui visent l’excellence. Diplômé de HEC Montréal, il se définit comme un vulgarisateur des dynamiques humaines en contexte de performance. Maxime agit à titre de conférencier-coach en leadership pour ses clients, de même qu’à titre d’analyste à la télévision pendant les Jeux olympiques. Il demeure engagé dans le monde du sport par le mentorat d’athlètes actifs et en transition de carrière.
Santé, à votre succès !
«
Le paradoxe olympique suggère que l’athlète ne devrait avoir aucun regret et être fier de lui s’il perd sachant qu’il a tout donné. C’est par contre ce scénario qui fait prendre conscience qu’on a été battu par plus fort que soi, ce qui peut faire mal à l’ego de ceux qui placent leur estime d’eux-mêmes dans leurs résultats. L’estime de soi doit s’attacher à quelque chose de plus solide qu’un résultat sur lequel on n’a pas le plein contrôle.
»
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Quels liens faire entre santé, victoire et gestion du stress dans la préparation d’une performance ? Prenons un regard sportif à trois mois des Jeux olympiques de Londres. Nos athlètes sont entrés dans un monde où, pour gagner, il faut courir le risque de perdre. Plus ils s’investissent, meilleures sont leurs chances de victoire, mais plus douloureuse pourrait être la défaite.
Maxime Boilard
M
artine Dugrenier, triple championne du monde en lutte olympique, qui en sera à ses deuxièmes et derniers Jeux, approche Londres avec philosophie : « Les gens se rappelleront le point final de la dernière phrase, victoire ou défaite ; moi je me rappellerai de l’ensemble de mon histoire qui a fait en sorte que je suis devenue qui je suis. De toute façon, mon expérience me l’a bien montré : la victoire est savoureuse alors que la défaite est nourrissante. » Quoi qu’il arrive, celle qui a connu ses plus grands moments de motivation au lendemain d’une défaite sait qu’elle sortira grandie de l’expérience. Comment gérez-vous le stress d’une performance dont l’enjeu influencera le cours de votre carrière ? Andréanne Morin en sera, quant à elle, à ses troisièmes et derniers Jeux olympiques à l’épreuve du 8 en aviron. Au sujet de la victoire : « Seul le premier bateau gagne la course. Tu peux montrer ta victoire à tout le monde : c’est une médaille d’or ! Par contre, le succès est plus intime : il s’agit de ton appréciation de ta propre performance. Tu ne contrôles pas tes adversaires ni les conditions du parcours. Tu peux perdre
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tout en connaissant un succès énorme », raconte celle dont l’un des plus grands succès a consisté en une cinquième place au 2 de pointe en 2010, au Championnat du monde. La victoire londonienne ? L’or. Le succès ? La meilleure course de ma vie. Quelles nuances apportez-vous entre victoire et succès ? Et qu’en est-il pour vos équipiers ? Qu’est-ce qui fait qu’en entreprise certaines personnes sont capables de mettre en place un processus sain pour préparer une performance alors que d’autres entraînent systématiquement une nervosité néfaste pour toute l’équipe ? La santé est physique et mentale. En contexte de performance, elle se trouve en valorisant ce sur quoi l’on a personnellement du contrôle. Longtemps après leurs résultats de Londres 2012, il restera aux grandes championnes que sont Martine et Andréanne, la fierté du chemin parcouru avec leurs équipes respectives. Une aventure qui dépasse et de loin les quatre combats de l’une et les quatre kilomètres de régate olympique de l’autre. Qu’est-ce qui fait de vous une Première en affaires ?
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MONTRÉAL
Premières en affaires
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O T TAWA
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Chronique
CONFIDENCES D’UN PATRON
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« N’abandonnez jamais ! » Disait Winston Churchill
Tous les leaders ont un jour traversé des tempêtes. Ceux qui les ont surmontées ont cette force en eux qui les poussent à ne jamais abandonner ; c’est là que l’on mesure leur capacité à rebondir.
Conférencière et chroniqueuse depuis plus de 10 ans, entrepreneure et experte en gestion des talents, Nathalie Francisci met au service des dirigeants et des administrateurs vingt ans expérience qui lui ont valu de devenir une des références au Québec. Finaliste au Concours des Mercuriades en 2001, elle a reçu le Prix « Nouvelle Entrepreneure du Québec » en 2001, celui d’« Entrepreneure – petite entreprise » en 2007 décerné par le RFAQ et elle a remporté le Prix Arista en 2008.Nathalie Francisci est une femme d’affaires engagée qui siège au sein de plusieurs conseils d’administration, dont l’Institut des administrateurs de sociétés, dont elle assume la présidence depuis 2011.
«
Lorsque tout semble converger vers une voie sans issue, les grands leaders redoublent d’énergie pour trouver l’étincelle et l’inspiration.
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Par NATHALIE FRANCISCI, CRHA IAS.a recruteur, conférencière sur le leadership
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ourtant, qui ne s’est jamais senti découragé face à l’adversité ? Le lancement laborieux d’un produit, la perte d’un fournisseur stratégique, une occasion d’acquisition manquée ou encore votre principal collaborateur qui vous fait défaut sont autant de raisons de baisser les bras et de vouloir abandonner. Dans son livre The Dip: A Little Book That Teaches You When to Quit (and When to Stick), Seth Godin mentionne que quitter au pic de la tempête est la pire des décisions. Poursuivre et redoubler d’efforts lorsque tout vous indique de lâcher prise fait aussi mal que d’abdiquer. Généralement c’est l’ego qui en prend pour son rhume. Faire face au regard des autres, j’entends ici, votre comité de direction, le Conseil d’administration, les analystes et les médias, requiert une solide confiance en soi. J’ai rencontré de nombreux cadres qui, dans la confidence, m’ont avoué qu’ils avaient été tentés bien des fois de quitter le bateau. Simon (nom fictif) l’a vécu. PDG d’une petite entreprise publique dont l’action était au plus bas, il se battait quotidiennement avec les opérations à redresser, le Conseil d’administration à convaincre de son plan et les marchés financiers à rassurer sans compter les employés qu’il devait mobiliser pour éviter l’hémorragie. Malgré tout, il était déterminé et il y travaillait avec acharnement. Un vendredi soir, le concurrent direct a frappé avec une offre publique d’achat hostile. Je peux vous garantir que Simon a eu ce
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soir-là le goût de tout balancer. Pourtant, il n’a pas lâché et, il a fait face. Quelques semaines plus tard, il trouvait un nouvel acheteur et retournait la situation à son avantage. Doté d’un optimisme à toute épreuve, il croyait à sa stratégie et il savait que sa vision était la bonne, mais parfois on ne peut pas tout prévoir. La vie professionnelle n’est pas un long fleuve tranquille. Suzanne (nom fictif) a vécu un long processus de redressement quand son entreprise s’est mise sous la protection de la Loi de la faillite. Elle a dû mettre à pied des employés fidèles, couper des projets qui lui tenaient à cœur, négocier serré avec les créanciers. Puis, la lumière au bout du tunnel est arrivée. Belle leçon de courage et d’humilité. Dans les deux cas, c’est leur résilience, leur persistance et leur détermination qui les a guidés. « Never, never, never give up » disait Winston Churchill. Ils n’ont cédé ni à la pression, ni au stress et encore moins au découragement malgré des moments de doutes et d’angoisse (ça, ils ne le partageront qu’en toute intimité). Comme les grands athlètes qui visualisent toujours la victoire malgré leurs souffrances dans l’effort. À l’occasion de cette édition sur la santé, j’aimerais dédier cette chronique à mon amie S. qui se bat contre le cancer, afin qu’elle ne baisse pas les bras. Comme Suzanne et Simon, elle a cette petite flamme qui ne s’éteindra pas.
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Santé
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Santé
L’industrie pharmaceutique change de cap Si l’industrie pharmaceutique était un paquebot, elle serait le Titanic. Mais bonne nouvelle, tout l’équipage est derrière le gouvernail pour effectuer le grand virage qui lui permettra d’éviter l’iceberg qui menaçait depuis une dizaine d’années : la fin des brevets sur les médicaments vedettes et la complexification de la recherche. Tout le monde à bâbord, c’est tout le modèle d’affaires qui y passe.
Par Véronique Chagnon
L
e coup de barre est donné, mais le brouillard n’est toujours pas dissipé. « C’est encore flou. Le type d’appareil qu’on va recréer n’est pas tout fait clair, mais, espère Marc LePage, présidentdirecteur général de Génome Québec, l’organisme privé chargé de distribuer les investissements en génomique dans la province, on est bien positionné pour la reprise. » De 2004 à 2009, l’un des secteurs chouchou de l’économie du savoir québécoise a perdu plus de 3 300 emplois. Et l’eau continue de s’infiltrer depuis. Les grandes pharmaceutiques, jadis attirées par les généreuses politiques du gouvernement du Québec, sabrent particulièrement les dépenses liées à la recherche et au développement (RD). En 2010, la fermeture du laboratoire de recherche de Merck à Kirkland avait secoué le milieu. Déjà, la firme annonçait ses couleurs : dorénavant, elle investirait ses millions dans des projets de recherche en collaboration avec les secteurs académique et biotechnologique. Depuis, les mauvaises nouvelles s’accumulent pour les chercheurs embauchés par les pharmas, la dernière en date étant la
décision de la firme AstraZeneca de fermer son laboratoire de recherche à Montréal, entraînant 132 emplois dans le naufrage. La houle est forte, mais l’avenir n’est pas tout noir. « C’est de bon augure si l’on mesure le changement en termes d’expertise et de possibilité d’innovation », croit Marc-André Gagnon, professeur adjoint à l’École d’administration et de politique publique de l’Université de Carleton. La transformation en cours dans le milieu pharmaceutique pourrait être une occasion en or de faire mieux que par le passé, tant en termes d’investissements publics qu’en termes d’avancées thérapeutiques. Finis les super médicaments, tel l’anticholestérol Lipitor de Pfizer, le médicament le plus vendu au monde, qu’on distribuait à tous les patients. La fin des brevets sur les médicaments vedettes des grandes pharmaceutiques qui annoncent la commercialisation de versions génériques, moitié moins chères, porte un dur coup aux pharmaceutiques axées sur la recherche. Impossible pour elles de mettre sur le marché des molécules destinées à un aussi grand succès. « On a trouvé ce qui était trouvable et là, ça devient plus compliqué », résume Marc LePage.
Premières en affaires
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Santé
Pourquoi la débandade ? Avec la personnalisation de la médecine et les exigences des organes d’évaluation, la RD est plus chère et plus risquée que jamais. « Seuls 40 % des nouveaux médicaments sur le marché sont acceptés pour le remboursement par le régime d’assurance maladie du Québec (RAMQ) », signale M. Gagnon, qui rappelle que les gouvernements ont resserré leurs règles de remboursement afin d’encourager les avancées thérapeutiques considérables. « L’innovation n’était plus nécessaire. La pharmaceutique n’avait qu’à modifier légèrement la molécule pour renouveler son brevet, et on s’est rendu compte que ça coûtait très cher à l’État pour peu d’avancées thérapeutiques. » « Les compagnies pharmaceutiques n’ont simplement plus les moyens de développer tout le médicament jusqu’à sa mise en marché. « Ce n’est pas l’intérêt des pharmas pour les nouveaux médicaments qui s’effrite, croit Diane Gosselin, viceprésidente recherche et développement des affaires au Consortium québécois sur la découverte du médicament. Au contraire, tout le monde reconnaît qu’une nouvelle molécule, c’est un peu le Saint-Graal. » Pour espérer commercialiser un médicament remboursé par le système public de santé, les pharmaceutiques doivent aujourd’hui sortir de leur zone de confort, avec les risques financiers que cela implique. Un nouveau modèle axé sur la collaboration Pour mieux manœuvrer dans l’océan changeant de la pharmaceutique, le paquebot a décidé de voguer plus léger. Alors que dans le passé les pharmas prenaient en charge la presque totalité du développement du médicament, la
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tendance est maintenant à la collaboration. « C’est plus fluide ! Aujourd’hui, l’industrie peut aller chercher le meilleur de tout ce qui se fait dans le monde », se réjouit Russell Williams, président de Rx&D, le lobby canadien qui regroupe les pharmaceutiques orientées vers la recherche. Le modèle imaginé par l’industrie laisse aux laboratoires académiques de recherche et aux entreprises de biotechnologie le soin de développer les molécules et fait intervenir les grandes pharmas à l’étape des essais cliniques. « Il y a toujours eu un problème de communication entre les universités et les pharmaceutiques, se souvient le Dr Michel Maziade, chercheur à l’Institut universitaire en santé mentale de Québec. En raison de leurs missions divergentes, l’université doit découvrir sans penser du tout à la mise en marché alors que l’industrie cherche à transférer la recherche en application. » Plus maintenant. Les pharmaceutiques font aujourd’hui appel aux laboratoires académiques et aux petites entreprises de biotechnologie pour mener les phases préliminaires de développement des molécules. « Elles se rendent compte que les compétences novatrices se trouvent pour la plupart dans le milieu académique », confirme Marc LePage, de Génome Québec. Et le milieu académique s’ouvre à la collaboration. Pour plusieurs, le Québec peut s’enorgueillir de son Consortium québécois sur la découverte du médicament (CQDM), mis sur pied en 2008 à l’initiative du gouvernement du Québec. Au sein de cet organisme novateur, le gouvernement, les pharmas et le milieu académique se parlent afin de créer des appels de projets qui répondent à des critères établis
Santé
par le comité. Depuis 2009, le CQDM a investi 22,5 millions dans 18 projets de recherche. « Les projets peuvent être très larges, mais nous cherchons surtout à ce qu’ils puissent aboutir en une application commercialisable », précise Ghislain Boudreau, vice-président affaires publiques au Canada chez Pfizer. La plus grande pharma du monde considère ce modèle comme le plus prometteur pour la recherche pharmaceutique. « On finance des projets de recherche qui serviront à développer des outils que tout le monde pourra utiliser — le CQDM compte six grandes pharmas parmi ses partenaires — en vue d’améliorer la recherche sur le médicament », explique Diane Gosselin, vice-présidente recherche et développement des affaires. En participant au financement des recherches, les six pharmas achètent l’accès aux plateformes qui seront développées. « Et les chercheurs restent propriétaires de leurs découvertes qu’ils peuvent ensuite commercialiser », ajoute Diane Gosselin. Les chercheurs dont les projets sont sélectionnés par le CQDM sont jumelés à des mentors du milieu. Le Dr Michel Maziade et son équipe ont reçu 2,1 millions $ sur trois ans de la part du Consortium (voir encadré). Ils trouvent la relation avec les mentors de chez Pfizer, Merck et AstraZeneca enrichissante. « C’est intéressant parce qu’ils ont vraiment en tête la transformation en des produits bénéfiques pour le patient. On peut s’ajuster au fur et à mesure à leurs objectifs, tout comme eux s’ajustent à nos recherches. » Le CQDM ne finance aucun projet pour développer de nouveaux ingrédients actifs, mais bien des recherches sur les plateformes qui aideront les chercheurs
« Entre 2008 et 2010, on a perdu la moitié à prévoir la réaction des patients aux des emplois en médicaments selon leur type particulier de maladie. La stratégie est en harmonie biotechnologie avec la médecine personnalisée, la voie d’avenir de la médecine mondiale sur laquelle le Québec est bien engagé. C’est au Québec » en effet là que réside le plus grand potentiel d’avancée thérapeutique. « On va vers des médicaments qui viendront avec des tests diagnostiques dont la base sera une analyse génétique grâce à laquelle on pourra dire comment le patient répondra au médicament avant de lui administrer », résume Marc LePage de Génome Québec, dont l’émule canadienne a aussi lancé son « concours sur la génomique et la santé personnalisée » en partenariat avec les Instituts de recherche en santé du Canada. Il y a là une manne pour les chercheurs du Québec dont l’expertise de pointe est reconnue à travers le monde. Récifs droit devant Même si les observateurs croient que l’industrie a évité l’iceberg, ils mettent en garde contre les écueils à venir. Alors que dans les discours des grandes pharmas, l’externalisation de la recherche est bien entamée, en pratique, les petites biotechs québécoises n’ont toujours pas reçu leur part du gâteau. « Entre 2008 et 2010, on a perdu la moitié des emplois en biotechnologie au Québec », se désole Marc-André Gagnon, qui trouve aussi injuste que tout le risque des premiers développements repose sur les épaules des petites biotechs. Génome Québec espère aussi plus de vigueur de la part des pharmas dans les partenariats de recherche. « Il faudrait que dans 10 ans on ait trois, quatre, cinq fois ce qu’on a comme initiatives aujourd’hui... », estime Marc LePage, de l’espoir dans la voix.
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Les yeux tournés vers les maladies mentales Et si à travers les yeux on pouvait déceler la schizophrénie chez un enfant qui ne l’a pas encore ? C’est ce qu’a réussi à faire l’équipe du Dr Michel Maziade à l’Institut universitaire en santé mentale de Québec, lié à l’Université Laval. « La rétine est un accès direct à ce qui se passe dans le cerveau », rappelle le chercheur qui, en collaboration avec le Dr Marc Hébert et la Dre Chantal Mérette, utilise une technologie (l’électrorétinographie) qui permet de déceler dans la rétine des patients atteints les traces de maladies mentales comme la schizophrénie. Combinée à l’identification de biomarqueurs communs aux malades, la technique pourrait faire de petits miracles pour la prévention. « On peut déjà trouver chez les adolescents et les enfants les biomarqueurs qui indiquent qu’ils risquent de développer la maladie dans la vingtaine. Cela va nous permettre d’agir très tôt pour tenter de contrôler la maladie », explique le Dr Maziade. Dans les prochains mois, les chercheurs tenteront de modifier la trajectoire de développement de ces marqueurs et des neurones dont le malfonctionnement causera la maladie mentale dans quelques années. Les recherches de l’équipe intéressent les pharmaceutiques parce qu’en plus de permettre de développer des médicaments pour traiter la maladie plus tôt, elles permettront de trouver rapidement quel médicament est le plus approprié pour le type de maladie du patient.
« Il va falloir être créatif pour éviter de pelleter plus d’argent dans un modèle qui ne fonctionne plus. » Le professeur Marc-André Gagnon est quant à lui très sceptique. « Selon le modèle de la médecine personnalisée, on va multiplier le nombre de médicaments et chacun aura une plus petite part du marché. En termes d’incitatifs financiers, ce n’est pas comme ça que ça fonctionne. Je ne connais aucune pharmaceutique qui cherche à développer des niches, elles veulent de grands marchés. » Chez Pfizer, on assure pourtant que c’est bel et bien la voie du futur tout en reconnaissant le défi à relever. « C’est sûr que ça va être plus compliqué... », concède Ghislain Boudreau, du bout des lèvres. Et les pays de l’OCDE ne sont plus les seuls à concurrencer pour s’attirer les faveurs des grandes pharmas. « Moi, au sein même de Pfizer je dois rivaliser avec mes collègues en Inde et au Brésil pour obtenir les budgets de recherche... », lance Ghislain Boudreau. C’est que les pays émergents sont très alléchants pour les pharmas. « Dans ces pays, les gouvernements n’ont pas encore relevé les règles d’approbation pour le remboursement des médicaments comme chez nous », explique Marc-André Gagnon. Les pharmas ont ainsi accès aux immenses marchés indiens et chinois qui ont soif de soins de santé à la hauteur de leur titre de puissances montantes. « Il y a trois critères que la compagnie regarde quand il est temps d’attribuer les contrats de recherche : la qualité des données
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recueillies, le coût et la vitesse d’exécution. Sachant cela, le Canada et le Québec peuvent travailler sur chacun d’eux pour conserver leur place », conclut Ghislain Boudreau. Des politiques à réviser Étonnamment, tout le monde, pharmas comprises, parle d’une seule voix pour dire que la politique d’incitatifs mise en place par les gouvernements fédéraux et provinciaux est désuète. Pour les géantes du milieu, il faut entre autres réviser le système de protection des brevets. Elles fondent beaucoup d’espoir sur l’Accord économique et commercial global UE-Canada (AECG) pour leur donner les outils qu’elles attendent, notamment une protection des données sur les nouvelles molécules étendue à 10 ans, plutôt que huit ans actuellement. « Si le Canada relève sa protection des brevets au niveau européen, on peut espérer continuer de croître de belle façon, croit Russell Williams du groupe Rx&D. Sans cet élément, toutes les politiques mises en place au provincial auront moins d’effet. » La protection des brevets n’a cependant pas à elle seule réussi à sauver l’industrie en Europe. Le continent souffre lui aussi de la fuite des investissements. Pour la première fois depuis le début du débat, les pharmas montrent même une ouverture à sacrifier la fameuse règle
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des 15 ans contre laquelle tant de voix se sont élevées. Selon cette règle, le Québec continue d’acheter aux pharmaceutiques novatrices leur médicament d’origine pendant 15 ans, même si le brevet expire avant cette date et qu’une version générique beaucoup moins chère est disponible. En 2005, cette règle coûtait aux Québécois 25 millions $ pour des retombées estimées à 37 millions $. En 2011, le coût avait grimpé à 193 millions $. « Il faut qu’on s’assoie avec tous les paliers gouvernementaux et qu’on s’assure d’avoir une politique d’incitatifs qui récompense l’innovation. On verra après ce qui en découlera au niveau de la politique d’achat... », laisse entrevoir Ghislain Boudreau de Pfizer. « En ce moment, le financement public est en train de prendre le pas sur le financement privé et de là peuvent émerger des structures de recherche plus intéressantes », croit Marc-André Gagnon. Pour les observateurs, il faut trouver le moyen d’offrir des emplois aux cohortes de doctorants en biochimie avant que l’exode des cerveaux n’achève de vider l’expertise québécoise de sa substance. « On a développé de grandes compétences dans ce domaine à haute valeur ajoutée, c’est important de les garder, rappelle Marc-André Gagnon. Il va falloir être créatif pour éviter de pelleter plus d’argent dans un modèle qui ne fonctionne plus. »
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Santé
Médecine personnalisée : sommes-nous prêts ?
Pour tirer des avantages de la médecine personnalisée tout en diminuant les risques d’éclatement des coûts du système de santé, le Québec doit s’adapter. Par Joanne Castonguay, CIRANO et Nathalie de Marcellis-Warin, École Polytechnique de Montréal et CIRANO
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a médecine personnalisée est définie par l’adaptation des traitements médicaux selon les caractéristiques individuelles des patients. Ces derniers étant classés en sous populations selon leur susceptibilité à développer une maladie ou à répondre positivement à un traitement particulier. Son développement est fortement influencé par les découvertes issues de la génomique, la protéomique et la métabolomique. Depuis 2000, le Canada et le Québec ont fortement investi en RD dans ces technologies, tant en regard du développement de plateformes technologiques qu’en ce qui a trait à la génétique. Si bien que nous avons acquis un positionnement enviable sur le plan international au niveau de la découverte dans ce domaine. Il y a de fortes raisons de croire que les avantages de la médecine personnalisée pourraient être considérables, mais ces découvertes doivent maintenant passer au stade de l’innovation pour être utilisées en milieu clinique. Une arrivée inévitable puisqu’il est déjà possible d’obtenir des tests génétiques ou de définir notre génome par le biais d’organisations telles « 23andme ». Toutefois, l’appropriation clinique optimale de ces technologies ne s’effectuera que si les mécanismes de gouverne favorisent la santé et la prévention des maladies. Voici des pistes de transformation qui, à notre avis, faciliteraient l’introduction de la médecine personnalisée tout en diminuant les risques d’éclatement des coûts du système de santé.
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Mettre des incitatifs dans le système liés aux objectifs de santé. Dans un premier temps, il faudrait relier la rémunération des médecins aux objectifs de santé de leurs patients. La rémunération à l’acte, qui représentait 73 % de la rémunération totale des médecins en 2009, ne met pas l’accent sur la qualité des interventions. Un tel mécanisme pourrait ainsi améliorer la qualité des interventions et la prise en charge des patients . Un autre mécanisme incitatif pourrait concerner le mode de financement des hôpitaux. Il n’y a pas vraiment de lien entre le nombre de cas traités dans une organisation donnée et le budget qu’elle reçoit. Le financement par cas serait un moyen efficace pour inciter les prestataires à mieux comprendre l’impact de leurs décisions sur les résultats de santé. Les hôpitaux seraient ainsi incités à intégrer les innovations et les meilleures pratiques qui amélioreraient la valeur de leurs services . Instaurer un mécanisme de gestion du panier de services pour faire plus de place aux pratiques et aux technologies ayant démontré leur impact sur la valeur au patient. Au Québec, il n’y a pas de liste explicite indiquant ce qui fait partie des services couverts par le régime public et ce qui en est exclu. Le panier des services couverts s’élargit au même rythme que les nouvelles technologies sont développées, c’est-à-dire rapidement. En l’absence d’un processus de rationalisation des décisions d’assurabilité des technologies
et des pratiques, les pressions sur les coûts de santé vont s’intensifier avec l’arrivée des technologies de la médecine personnalisée. La médecine personnalisée est déjà presque une réalité et les thérapies ciblées s’inscrivent dans une démarche de « mieux dépenser ». Il faut donc se préparer à faire les changements nécessaires pour en tirer tous les avantages tout en maîtrisant les coûts associés.
« Il y a de fortes raisons de croire que les avantages de la médecine personnalisée pourraient être considérables, mais ces découvertes doivent maintenant passer au stade de l’innovation pour être utilisées en milieu clinique. »
Traduction libre de la définition proposée par le U.S. President’s Council of Advisors on Science and Technology (PCAST) dans « Priorities for Personalized Medicine », septembre 2008. Boulenger, S., Castonguay, J., 2012, Portrait de la rémunération des médecins de 2000 à 2009, Montréal, QC : CIRANO. Godbout, L. Joanis, M., de Marcellis-Warin, N. (ed), 2012, Le Québec économique 2011 ; Un bilan de santé du Québec, chapitres 7 et 8. La valeur des services de santé étant définie comme le ratio des résultats de santé (qualité) sur les dollars dépensés.
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Santé
Femme engagée. Nathalie Tessier, qui compte plus de 20 ans d’expérience en comptabilité et en audit, est également associée adjointe de la gestion des risques et de la qualité pour les bureaux de Deloitte au Canada. Reconnue pour ses habiletés exceptionnelles en résolution de problèmes, elle a fourni à travers les années des services à une variété d’entreprises, privées et ouvertes, petites et grandes. En plus de militer en faveur de la diversité sous toutes ses formes au bureau de Montréal, Nathalie chapeaute le réseau Deloitte au féminin, qui vise à guider les professionnelles de Deloitte vers une carrière fructueuse, tout en maintenant un sain équilibre travail-vie personnelle. « Les femmes transforment visiblement l’image traditionnelle du monde des affaires par leur vision, leurs aptitudes et leurs valeurs, explique-t-elle. La relève a besoin d’inspiration, et de notre soutien! »
www.deloitte.ca Nathalie Tessier, associée chez Deloitte
Félicitations !
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adame Patricia Gauthier, directrice générale du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS), a reçu le prix d’excellence Raymond-Carignan de l’Association des directeurs généraux des services de santé et des services sociaux du Québec. Madame Gauthier s’est particulièrement démarquée par la qualité exceptionnelle de l’ensemble de sa carrière (37 ans en gestion hospitalière dans six établissements de soins spécialisés et universitaires) et par ses réalisations significatives au sein du réseau québécois de la santé et des services sociaux.
Cet hommage s’est tenu en mars dernier lors du rendez-vous annuel de l’Association qui réunissait plus de 200 personnes au Hilton Bonaventure de Montréal. En plus de ce prix unique, une chaleureuse ovation par ses pairs et un superbe bronze ont grandement ému cette admirable personne qui faisait la une du magazine Premières en affaires à l’été 2011.
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Santé
LES ALICAMENTS :
Se soigner au supermarché Vers 400 ans avant Jésus-Christ, Hippocrate déclarait : « Que ton aliment soit ton médicament ». Cette citation du célèbre médecin grec trouve plus que jamais écho au XXIe siècle. Non seulement auprès des consommateurs, mais également parmi les entreprises agroalimentaires de la planète. Depuis une dizaine d’années, les produits de santé naturels et autres aliments fonctionnels se multiplient dans les supermarchés et les magasins spécialisés. On nous propose désormais des aliments à valeur ajoutée qui nous aideront à réduire notre taux de cholestérol, renforcer notre système immunitaire, nous protéger contre le cancer, etc. Panacée ou stratégie de marketing ?
Par Stéphane Champagne
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ufs, pain, lait ou margarine enrichis aux oméga-3 pour améliorer la santé cardiovasculaire. Soupes contenant des antioxydants pour prendre soin de nos cellules. Jus de fruits qui réduisent le mauvais cholestérol dans le sang. Biscuits contenant du resvératrol, une molécule présente en abondance dans le vin rouge. Yogourts qui renforcent le système immunitaire. Tous ces produits agroalimentaires sont ce qu’il est convenu d’appeler des aliments fonctionnels, également connus sous les vocables alicaments ou nutraceutiques. Ils sont censés nous aider à être en meilleure santé. Mais est-ce bien le cas ? La multinationale Nestlé annonçait récemment qu’elle allait investir 500 millions de dollars dans la recherche sur les aliments fonctionnels afin de lutter contre l’obésité, le diabète et l’Alzheimer. De ce côté-ci de l’Atlantique, les projets de recherches vont bon train. Plus particulièrement à l’INAF (Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels). Affilié à l’Université Laval, l’INAF se présente comme « le plus important regroupement de chercheurs au Canada à se consacrer entièrement aux interactions complexes entre les aliments,
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leurs composantes, la nutrition et la santé ». L’INAF compte une centaine de partenaires industriels. Ses secteurs d’expertise sont les antioxydants, les oméga-3, les phytostérols, les probiotiques, de même que les fibres. « On cherche à appliquer ces éléments dans la prévention des diverses maladies (diabète, obésité, etc.), mais aussi avec tout ce qui a un lien avec le déclin cognitif. En 2050, une personne sur cinq aura 60 ans et plus, soit près de deux milliards d’individus. Ce sera un marché très porteur », explique Renée Michaud, directrice exécutive. Selon elle, la majorité des effets bénéfiques des aliments fonctionnels sont documentés. Les cas d’abus ou de publicités mensongères ne seraient donc pas légion. Du moins, pas au Canada. Louise Lambert-Lagacé, l’une des plus éminentes diététistes au Québec, croit que les aliments fonctionnels ont du bon. Mais il est faux de croire, dit-elle, qu’ils peuvent se substituer à une alimentation équilibrée. « Le lait enrichi de vitamine D dans les années 1950 a aidé à réduire le taux de rachitisme chez les bébés. C’était en quelque sorte l’ancêtre des aliments fonctionnels. Même chose pour les pâtes et les farines enrichies d’acide folique dans les années 1990 qui ont aidé à réduire les cas de spina bifida chez les nouveaux-nés », explique-t-elle.
Santé
« Vous savez, les fruits et légumes font un très bon travail, mais ils n’ont pas d’étiquette pour vanter leurs vertus » Mais de là à s’en remettre à du jus de fruits pour augmenter sa consommation de phytostérols ou d’oméga-3, il y a une ligne que Mme Lambert-Lagacé n’est pas prête à franchir. « J’aime encore mieux manger du poisson », laisse-t-elle tomber. Cela dit, il ne faut pas balayer du revers de la main tous les aliments fonctionnels. Car certains d’entre eux… fonctionnent ! Cette idée d’enrichir les aliments est devenue en vogue il y a 20 ans lorsque les scientifiques ont découvert les substances bioactives dans les aliments, notamment le licopène, le bêtacarotène, les antioxydants, les oméga-3. Or, comme la grande majorité de ces substances bioactives sont dans les végétaux (que nous ne mangeons pas en quantité suffisante), l’industrie a jugé qu’il serait bon de les ajouter à d’autres d’aliments. Les résultats sont parfois discutables. Prenons le cas des bactéries probiotiques. Elles font partie de la catégorie des aliments enrichis la plus vendue au monde. Or, cette industrie serait en péril. Les vertus pour la santé des yogourts aux probiotiques seraient les premières remises en doute. L’Autorité européenne de sécurité des aliments, de même que la Food and Drug Administration aux États-Unis ne sont pas convaincues de leurs bienfaits. « Les probiotiques sont à mon avis
un champ d’études très complexe où nous n’avons pas encore trouvé toutes les réponses », explique Bernard Lavallée, diététiste et candidat à la maîtrise en nutrition à Extenso, le centre de référence sur la nutrition humaine de l’Université de Montréal. Ce dernier voit d’un bon œil l’existence des aliments fonctionnels qu’il considère comme un complément. « Mais j’espère que nous n’assistons pas à une médicalisation des aliments. Certains produits donnent l’impression de faire des miracles. Mais un aliment est composé de tellement de molécules, qu’on se demande parfois si l’impact des aliments fonctionnels est réel. Et si ces produits sont consommés par les personnes qui en ont le plus besoin. Vous savez, les fruits et légumes font un très bon travail, mais ils n’ont pas d’étiquette pour vanter leurs vertus », dit-il. Les chiffres et autres statistiques sur le marché des aliments fonctionnels sont plutôt difficiles à obtenir. En 2009, Agriculture et Agroalimentaire Canada révélait que ce marché connaissait une croissance annuelle de 8 % à 14 % et qu’il représentait à l’échelle mondiale un marché entre 7 et 167 milliards de dollars. Idem au MAPAQ, où la porteparole Caroline Fraser affirme qu’il n’existe actuellement aucune donnée sur les ventes
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d’aliments fonctionnels au Québec. Toutefois, ce segment de marché est clairement sur une lancée. Geneviève Grégoire, porte-parole pour les supermarchés Metro, le confirme. « À l’exception des yogourts probiotiques Activia, qui connaissent un plateau, on observe une augmentation des ventes pour ce type de produits », dit-elle. Même chose du côté des Industries Lassonde. La PME québécoise, championne canadienne dans la production de jus, ne cesse d’augmenter le nombre d’aliments fonctionnels sur les tablettes des supermarchés. Tous formats et toutes saveurs confondus, elle compte près de 30 jus fonctionnels. Et depuis un an, Lassonde commercialise des soupes, sous la marque Canton, dont une crème de champignons avec calcium, une soupe minestrone avec fibres, de même qu’une soupe poulet et nouilles avec ImmuniforceMC (pour renforcer le système immunitaire). Les aliments fonctionnels répondent certes à un besoin, car plus que jamais les consommateurs font le lien entre alimentation et bonne santé. Le Collège des médecins n’a pas de position précise sur le sujet. Il recommande plutôt aux Québécois de s’en remettre à ce bon vieux Guide alimentaire canadien s’ils veulent prendre leur santé en main.
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DrE Northrup : une vie consacrée à la santé des femmes Femme d’affaires, docteure, ancienne chirurgienne, mère, écrivaine et conférencière, Dre Christiane Northrup s’efforce de véhiculer ses valeurs auprès de ses lectrices et auditrices. Elle promeut un épanouissement personnel libre de même qu’un équilibre émotionnel qui contribuera à l’accomplissement des femmes qui l’écoutent. Par Émilie Bourget
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Crédit photo : (c) Charles Bush Photography
l y a 37 ans, Christiane Northrup obtenait son diplôme de l’École médicale de Dartmouth, après avoir obtenu son diplôme de la Case Western Reserve University avec une majeure en biologie. Suite à ses études, elle pratique dans le Maine, où elle cofonde, en 1984, la Women to Women Clinic. Située dans la ville de Yarmouth, cette clinique fondée par des femmes et destinée aux femmes offre une combinaison de traitements traditionnels et alternatifs aux milliers de patientes qui la fréquentent chaque année. La clinique traite non seulement des Américaines, mais aussi des femmes venues de partout dans le monde. La Women to Women Clinic se spécialise principalement dans les cas de débalancements hormonaux, la dépression, les symptômes de la ménopause, les problèmes digestifs, les cas gynécologiques et le surpoids. Christiane Northrup est considérée comme une pionnière, puisqu’elle a suggéré très tôt des méthodes alternatives de traitement. Après avoir pratiqué pendant 25 ans comme gynécologue et médecin spécialiste en obstétrique, Christiane Northrup a décidé de se lancer dans l’écriture. À l’image de sa carrière, ses livres sont consacrés à la santé des femmes. Elle publie son premier livre, intitulé Women’s Bodies, Women’s Wisdom, en 1994. Le livre est rapidement reconnu comme un livre à succès par le New York Times. Ce premier livre a pour objectif de « créer un contexte émotionnel et physique pour guérir, et rester en santé », pour les femmes. En 2001, elle publie un second livre intitulé The Wisdom of Menopause. De grandes figures, comme Oprah Winfrey, en font l’apologie. Christiane Northrup brisait alors le tabou de la ménopause, en présentant le phénomène non pas comme un amalgame de symptômes physiques, mais une véritable révolution du corps et de l’esprit, à travers laquelle une femme pouvait s’accomplir. Les épreuves personnelles qu’a vécues la Dre Northrup
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« elle se montre sévère envers les antidépresseurs qu’elle considère comme des béquilles chimiques superflues » ont influencé sa rédaction. Au début de sa cinquantaine, Christiane Northrup a dû faire face à son divorce avec un conjoint rencontré à l’école médicale, au départ de ses deux filles du domicile familial et au développement d’une tumeur fibroïde. Elle a alors rédigé cet ouvrage dans la perspective que les femmes ménopausées ne doivent pas se sentir pas victimisées par leurs corps. Christiane Northrup a fait paraître son troisième livre en 2005, intitulé Mother-Daughter Wisdom. Cet ouvrage aura obtenu la première place des votes sur Amazon, dans le domaine des relations parentales ainsi que dans le domaine de la santé physique et mentale. Ce livre a également été nominé pour les Quill Awards, décerné par les lecteurs. La docteure Northrup a récemment fait paraître deux ouvrages, respectivement en 2008 et 2009 : The Secret Pleasures of Menopause et The Secret Pleasures of Menopause Playbook. Elle y souligne le lien entre la santé et le plaisir, qu’elle juge non négligeable. La docteure cherche à prouver à ses lectrices qu’il y a une vie après la ménopause, en s’appuyant sur certains exemples, dont un qui lui est particulièrement proche. Elle y évoque le cas de sa mère octogénaire, une randonneuse et alpiniste toujours active malgré son âge. En 2010, elle a fait paraître une réédition révisée de son premier livre, Women’s Bodies, Women’s Wisdom. Elle y encourage les femmes à reposer sur elles-mêmes, à se sentir complètes sans la présence d’un homme dans leur entourage. La docteure Northrup réitère aussi que si prendre de l’âge est inéluctable, vieillir n’en tient qu’à la perception personnelle. Elle se fait un point d’honneur de souligner qu’il faut être artisan de son propre plaisir, apprendre à se connaître, et s’ouvrir aux nouvelles choses
pour s’éviter de vieillir prématurément. Dans l’ensemble de ses livres, dont elle a vendu près de 3 millions d’exemplaires, elle souligne l’importance des choix et des relations d’une femme, qui contribuent à son bien-être tant psychologique que physiologique. Selon la docteure, les émotions et l’état psychologique influent directement sur l’état de santé. Elle incite ses lectrices et auditrices à focaliser sur les aspects positifs de leur état physique ou moral. Elle leur suggère, par exemple, de prendre un repas en focalisant sur ce qu’elles mangent et en le savourant, un plaisir bon pour le moral qui leur permettrait également d’être sensibles aux signaux de satiété que leur corps envoie. Christiane Northrup voit, dans l’apparition d’un cancer, le besoin de grandir sur un aspect personnel. Comme elle le souligne en entrevue avec le Dr Pat Baccili, elle voit son propre cancer comme la manifestation du besoin qu’elle avait de s’ouvrir à elle-même, et de se doter d’une capacité à recevoir. Dans une entrevue avec Phil Cartwright, Christiane Northrup mentionnait que 90 % des maladies sont issues, à long terme, de besoins inassouvis. Si les thèses de Mme Northrup ne sont pas acclamées par ses collègues-médecins, elles ne sont pourtant pas rejetées par la communauté médicale. Ses idées ne font pas toujours l’unanimité, puisqu’elle se montre sévère envers les antidépresseurs qu’elle considère comme des béquilles chimiques superflues, et qu’elle décrie certains vaccins. Sa conception différente de la médecine, alliant les méthodes traditionnelles et alternatives, ne laisse pas sans réaction. Ses livres ont été traduits en près de 20 langues. Elle diffuse également son message à travers ses conférences et lors de son émission hebdomadaire sur les ondes de la Hay House Radio,
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Flourish ! Adepte des médias sociaux comme Facebook ou Twitter, elle reste aussi en contact avec les préoccupations des femmes qui l’écoutent ou lisent ses ouvrages, notamment grâce à la messagerie de son site Internet. Dans ses entretiens avec les médias, bien qu’elle cite certaines situations de sa vie, elle fait peu de cas de ses succès qui l’ont amenée sur les plateaux prestigieux comme celui d’Oprah. Malgré sa modestie quant à ses succès d’affaires, la docteure Northrup gère un chiffre d’affaires annuel important, estimé entre 500 000 et un million de dollars américains. Ses approches alternatives ont été récompensées par de nombreux prix de son champ d’expertise, comme le Labor of Love Award décerné en 2011, ou le Pioneer in Functional Medicine Award, décerné en 2010. À 62 ans, elle prêche par l’exemple, et mène une vie bien remplie comme conférencière, animatrice radiophonique et auteure de livres traitant d’épanouissement personnel. La danse prend une grande place dans ses passions personnelles, en particulier le tango argentin. Lors de ses interventions, elle se cite souvent elle-même en exemple, pour avoir osé entreprendre des cours de danse après avoir passé le cap de la ménopause. Cette sexagénaire dynamique entend bien poursuivre son mandat pour la cause féminine aussi longtemps qu’elle le pourra : « I dedicated the first half of my life studying all that can go wrong with the female body—and learning how to fix it. I’m devoting the second half of my life to illuminating all that can go right. »
Le livre La sagesse de la ménopause s’est vendu à plus de 1 million d’exemplaires dans 15 langues et primé comme livre à succès par le New York Times pendant plus de 15 semaines...
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Brenda Milner professeure de neuropsychologie Institut et hôpital neurologiqueS de Montréal Université McGill
Une scientifique d’exception An exceptional scientist « À 18 ans, je savais que je pouvais faire quelque chose de bien pour le monde. J’ai toujours su que je pouvais faire une différence. » “I knew at 18 that I could do some good in this world. I’ve always known I could make a difference”
Par Michèle Boisvert
Crédits Photos : Bénédicte Brocard / photoatwork.com ; Assistante photo : Josée Lecompte ; Maquillage/Coiffure : Amélie Bertrand ; Traduction : Tina Verni
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Brenda Milner
« J’ai toujours dit que j’ai eu beaucoup de chance. Je dis ça continuellement à mes élèves, il faut reconnaître la chance et la prendre. Parce que ça passe… il y a le moment, l’occasion et il faut saisir, sinon il est trop tard. »
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orsqu’en 2000, il reçoit le Nobel de médecine pour ses travaux sur la mémoire, le Dr Eric Kandel, professeur de biochimie et de biophysique à l’Université Columbia de New York, mentionne élégamment l’apport magistral des travaux d’une de ses collègues. Cette collègue est la Dre Brenda Milner, chercheuse maintenant âgée de 93 ans, toujours active à l’Institut et Hôpital neurologiques de Montréal, de l’Université McGill. Pour Eric Kandel, Brenda Milner est l’une des pionnières de la neuropsychologie cognitive, un domaine qui combine le cerveau et le comportement. Le lauréat du prestigieux Nobel attribue à Mme Milner le fait d’avoir franchi l’étape critique de la neurobiologie et de la psychologie. Les travaux de cette dernière ont radicalement modifié notre perception de la mémoire. « On dit ça, effectivement », reconnaît Brenda Milner avec un rire un peu gêné. Toute petite, très élégante dans son tailleur, les yeux pétillants d’intelligence, Brenda Milner nous a livré, pendant plus d’une heure, le parcours exceptionnel de sa carrière de chercheur. Modeste, comme le sont les plus grands, elle considère que la chance a joué un rôle primordial dans sa vie.« J’ai toujours dit que j’ai eu beaucoup de chance. Je dis ça continuellement à mes élèves, il faut reconnaître la chance et la prendre. Parce que ça passe… il y a le moment, l`occasion et il faut saisir, sinon il est trop tard. »
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hen he won the 2000 Nobel Prize in medicine for his work on memory, Dr. Eric Kandel, professor of biochemistry and biophysics at New York’s Columbia University, cited the trailblazing work of a fellow scientist. He was referring to Brenda Milner, a researcher at McGill University’s Montreal Neurological Institute where today, at 93, she remains active. For the Nobel Laureate, Dr. Milner is a pioneer of cognitive neuropsychology, a field that links behaviour to the brain. Kandel credits Milner with taking the critical step of merging neurobiology and psychology. Her work has radically altered our understanding of memory. “Yes, that’s what they say.” Dr. Milner laughs it off shyly. Petite, elegant in her prim suit, with bright, intelligent eyes Brenda Milner walked us through her illustrious career for more than an hour, attributing much of her success to luck. Humble as great people often are, she claims, “I’ve been lucky, I’ve always said that. I tell my students that you have to recognize and grasp the opportunity when it presents itself, because it’s fleeting. You have to seize the moment, otherwise it’s too late.”
Vouloir faire sa marque Née le 15 juillet 1918 à Manchester en Angleterre, Brenda Langford grandit dans une famille valorisant les arts, la culture et les langues. Son père est critique musical et professeur de piano. Sa mère a dû abandonner ses études à l’âge de 14 ans, mais voue une passion pour les langues. Lorsque vient le temps d’entrer à l’école, la jeune Brenda reste à la maison. C’est son père qui est son professeur. Il lui enseigne notamment l’allemand, la musique de même qu’il l’initie à Shakespeare. « Mon père méprisait les écoles typiques. Il disait que ça détruisait la créativité. » Brenda Milner raconte qu’un jour un inspecteur est venu frapper à la porte de la maison familiale, pour s’enquérir des raisons pour lesquelles elle n’était pas à l’école, comme les autres jeunes de son âge. Elle est donc allée voir son père qui était à l’étage. Ce dernier lui a suggéré de demander à l’inspecteur s’il parlait allemand. Ce dernier a répondu par la négative. « Tu vois, m’a dit mon père, c’est lui qui devrait aller à l’école, pas toi. Je me souviens très bien de ça. » Son père décède alors qu’elle n’a que
Making her mark Brenda Milner nee Langford was born on July 15, 1918, in Manchester, England, to a family that valued the arts, culture and languages. Her father was a music critic and piano teacher while her mother had to give up school at 14, but had a passion for languages. When it came time to start school, young Brenda stayed home. Her father home-schooled her instead and taught her German, music and Shakespeare. “My father hated formal education and said it suppressed the creative spirit.” Brenda Milner tells us that, one day, a school inspector knocked at their door to ask why she wasn’t in school like other children her age. She went to see her father who suggested she ask the gentleman if he spoke German. The man said no. “You see, my father said, he’s the one who should go to school, not you. I’ll never forget that.” But when she was just 8, her father died. She was enrolled in school and fell in love with mathematics, somewhat surprising for a child immersed in languages and culture.
« J’ai toujours eu ce talent d’observer les curiosités dans le comportement des autres, même jeune. Voilà pourquoi j’ai été si à l’aise en psychologie expérimentale. »
huit ans. C’est à ce moment qu’elle entre à l’école où elle tombe en amour avec les mathématiques. Ce qui étonne quand même chez une enfant qui a toujours baigné dans la culture et les langues. « J’adore la logique et la beauté des mathématiques. Je me suis toujours dit qu’on peut étudier la littérature et les langues pour soi-même, mais quand on abandonne la science, on l’abandonne complètement. Je me suis fait une
“I love the logic and the beauty of mathematics. I believed and still believe that you can keep up with literature and languages on your own. If you give up science, however, you give it up completely. When I went on to study mathematics at Cambridge, I promised myself I would only read in French, that way I wouldn’t lose it. I kept that promise. I always love a challenge!” The gifted student excelled in her
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promesse quand je suis allée à Cambridge, en mathématiques. Pour le plaisir, je n’allais lire qu’en français, parce que je ne voulais pas perdre mon français. J’ai tenu ma promesse. J’aime les défis. » Très douée, elle obtient d’excellentes notes à l’université. Mais ce n’est pas suffisant pour cette jeune femme qui veut accomplir de grandes choses. Elle abandonne donc les mathématiques, convaincue que ce n’est pas sa voie. « À 18 ans, je savais que je pouvais faire quelque chose de bien pour le monde.
studies but it wasn’t enough for her. She was meant for greater things and decided to drop math, convinced it wasn’t for her. Dr. Milner goes on to say, “I knew at 18 that I could do some good in this world. I’ve always known I could make a difference and I knew I didn’t want to become a mediocre math teacher. Something had to change. I considered philosophy, the idea of thought and logic appealed to me.” But her friends and professors advised her otherwise, warning her that she could hardly earn a living as a philosopher.
« La mémoire motrice est différente de la mémoire immédiate. C’est très important cette idée de différentes formes de mémoire dans le cerveau. »
J’ai toujours su que je pouvais faire une différence. Je ne voulais pas être une mauvaise maîtresse d’école en mathématiques. Il fallait changer. J’ai pensé alors à la philosophie. J’adore l’idée de la logique et tout ça. » Mais de l’avis de ses amis et professeurs, la philosophie est loin d’être le choix idéal. On craint qu’elle ne puisse gagner sa vie en étant philosophe. « Ce qui était vrai à ce moment-là », précise la neuropsychologue. Elle opte donc pour la psychologie, une discipline dont elle ne connaissait strictement rien, mais qui lui sied immédiatement comme un gant. « J’ai toujours eu ce talent d’observer les curiosités dans le comportement des autres, même jeune. Je pensais que tout le monde était comme ça, c’est tellement fascinant. Mais, ce n’est pas vrai. C’est quelque chose où j’avais une certaine aptitude. Voilà pourquoi j’ai été si à l’aise en psychologie expérimentale. » Elle obtient sa maîtrise en 1939, alors qu’éclate la Deuxième Guerre mondiale. En guise de contribution à l’effort de guerre, le gouvernement britannique lui demande d’aller travailler dans un laboratoire de radar. C’est là qu’elle y rencontre son futur mari, Peter Milner, ingénieur électrique. C’est avec lui qu’elle traverse l’Atlantique, pour venir s’installer au Canada. Fière et indépendante, Brenda Milner rectifie rapidement le tir lorsqu’en cours d’entrevue, j’insinue qu’elle est venue au Canada par amour.
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“Which was certainly true at the time,” she admits. The young student decided to switch to psychology, a completely new discipline, and one she knew nothing about. But it fit like a glove. “I’ve always had a knack for observing people, always wondered why people behave the way they do. And I was curious even at a very young age. I thought everyone was like that. It’s fascinating, but not true. I discovered it was gift, I was very good at it and that’s why I felt comfortable about switching to experimental psychology.” Milner completed her master’s degree in 1939, at the outbreak of World War II. She was soon asked by the British government to work in a radar laboratory as part of the war effort. That’s where she met her future husband, an electrical engineer named Peter Milner. Together, they crossed the Atlantic and moved to Canada. Ever proud and independent, Milner swiftly corrected me when at one point during the interview, I suggested she came to Canada for love. “I never wanted to marry and I always said I didn’t want children. A great professor from Cambridge was putting together a team of scientists to do research on atomic energy in Montreal. We decided to go so we got married because, in 1944, that’s what you had to do to leave the country as a couple. Brenda Milner landed in Montreal with intending to return to England a year later. She never left.
« Je ne voulais pas me marier et j’ai toujours dit que je ne voulais pas avoir d’enfant. Il y avait un grand professeur à Cambridge qui allait conduire un groupe de scientifiques au Canada pour entreprendre un travail sur l’énergie atomique, ici à Montréal. On a décidé d’y aller et on s’est marié, parce qu’en 1944, il fallait se marier pour partir ensemble. » Brenda Milner débarque donc à Montréal avec l’idée de retourner en Angleterre un an plus tard. Elle n’est jamais repartie. La cartographie du cerveau À son arrivée, elle décroche un poste de professeur chercheur en psychologie à l’Université de Montréal. Elle y restera sept ans. Ce travail la ravit d’autant que ça lui permet d’améliorer son français, langue qu’elle maîtrise aujourd’hui parfaitement. Tout en continuant d’enseigner, elle entreprend son doctorat en psychophysiologie à McGill, sous la direction du Dr Donald Hebb. Lorsqu’on lui demande de nommer les personnes déterminantes dans sa carrière, Donald Hebb vient en tête de liste. « Hebb a beaucoup insisté sur le lien entre les comportements et le cerveau. Il a écrit un livre important : The organisation of behaviour. » Une promesse faite au professeur Hebb par le Dr Wilder Penfield, fondateur de l’Institut neurologique de Montréal, transformera la vie de Mme Milner. Le grand neurochirurgien s’était en effet engagé à accueillir à l’Institut neurologique des étudiants du Dr Hebb. C’est évidemment à la très brillante Brenda qu’on offre de travailler avec le fameux Dr Penfield. Une collaboration absolument fascinante, dira-t-elle. « C’était vraiment un travail de pionnier pour les cas très spéciaux de l’épilepsie focale, surtout dans le lobe temporal. Les gens venaient de partout dans le monde, parce que c’était vraiment nouveau. Il faisait ses interventions sous anesthésie locale et parlait avec les malades, stimulant le cerveau. J’avais la possibilité d’étudier ces individus avant et après l’intervention. » Elle suit notamment deux patients du Dr Penfield qui, contre toute attente, sont frappés d’amnésie après une intervention de routine pour enrayer leur épilepsie. « Je n’avais pas idée de travailler sur la mémoire quand je suis venue travailler à l’Institut. Mais quand des malades dans la vingtaine nous disent qu’ils ont perdu la mémoire, il faut les écouter. C’est grâce aux malades que j’ai commencé à étudier la mémoire. » Dans le cas de ces deux patients, un seul des deux lobes temporaux a été touché lors de l’intervention. Brenda Milner fait l’hypothèse que si l’hémisphère intact ne peut prendre la relève, c’est qu’il doit être également endommagé.
Mapping the brain Soon after her arrival, she got her first job teaching and doing research at the University of Montreal, where she worked for seven years. During that time, she was thrilled to be working in French and mastering the language. She continued working while pursuing a PhD in psychophysiology at McGill with Dr. Donald Hebb. When she is asked to name the most influential people in her career, Donald Hebb tops the list. “Hebb was very insistent about the link between behaviour and the brain. He wrote a very important book on the subject, The organization of behaviour.” Then, a promise made to Professor Hebb by Dr. Wilder Penfield, founder of the Montreal Neurological Institute, transformed Milner’s life forever. The great neurosurgeon told Hebb that the Institute would accept some of his students. The brilliant graduate, Brenda Milner, was singled out to go and work with the famous Dr. Penfield. A collaboration she calls absolutely fascinating. “It truly was pioneering work with patients suffering from focal epilepsy, above all in the temporal lobe. People came from all over the world, because it was truly innovative. Dr. Penfield performed these operations under local anaesthesia and talked to the patients to stimulate their brain. I studied these patients before and after the surgery. Milner began following two of Dr. Penfield’s patients who unexpectedly developed amnesia after undergoing routine surgery to relieve epilepsy. “I didn’t expect to work on memory when I first joined the Institute. But when young patients in their twenties tell you they’ve lost their memory, you have to listen. They are the reason why I began my work on memory.” In both cases, the surgery involved only one of the temporal lobes, leading Dr. Milner to hypothesize that if the other hemisphere could not compensate, it too might be damaged. “You could make a mistake and treat the wrong side. Maybe in both these cases, the brain atrophy actually was on the other side.” Milner’s observations captivated the
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« Je n’avais pas idée de travailler sur la mémoire quand je suis venue travailler à l’Institut. Mais quand des malades dans la vingtaine nous disent qu’ils ont perdu la mémoire, il faut les écouter. C’est grâce aux malades que j’ai commencé à étudier la mémoire. »
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« On peut se tromper de côté. Peutêtre que dans ces deux cas d’amnésie, les problèmes d’atrophie étaient de l’autre côté. » La justesse des observations de Brenda Milner ébranle le célèbre neurochirurgien. « M. Penfield était un homme autoritaire, qui ne croyait pas vraiment à la psychologie. Il invitait plein de gens à l’Institut, mais se croyait tout à fait capable de faire tout ça lui-même. Subitement, il se trouve en face de quelque chose où il se sent un peu perdu. C’est alors qu’il m’a dit : on a besoin de vous. Que le grand M. Penfield me dise, on a besoin de vous, c’était inespéré ! »
celebrated neurosurgeon. “Dr. Penfield was an authoritarian who didn’t really believe in psychology. He invited many scientists to the institute, but inherently believed he could do it all on his own. Suddenly, he was faced with something that escaped him. That’s when he said, ‘I need you.’ The great Dr. Penfield told me, he needed me. It was more than I could hope for!”
L’expérience de l’étoile Les docteurs Milner et Penfield présenteront les conclusions de leurs observations sur les deux cas d’amnésie à l’Association américaine de neurologie à Chicago. L’impact est tel qu’on invite Brenda Milner à visiter un patient opéré pour une épilepsie grave, par un chirurgien du Connecticut. Ce patient est surnommé H.M. pour protéger son identité. Il n’a que 27 ans au moment de l’opération et 29 lorsque Brenda Milner le rencontre pour la première fois en 1955. H.M. souffre d’une profonde amnésie. À force d’examens, Mme Milner constate que la mémoire immédiate de H.M. est intacte, puisqu’il est capable de retenir une courte série de chiffres pour environ quinze minutes. Le jeune homme est cependant incapable de transformer cette mémoire immédiate en mémoire à plus long terme. D’une journée à l’autre, non seulement il ne se rappelle plus la séquence de chiffres, mais il ne reconnaît même pas la Dre Milner. Même si son travail est à Montréal avec le Dr Penfield, Brenda Milner prend régulièrement le train pour aller voir H.M. à Hartford, au Connecticut. S’amorce alors une relation qui s’échelonnera sur une trentaine d’années. « Je crois vraiment que j’observe bien. J’ai beaucoup de patience, il faut être capable de prendre beaucoup de mesures. On ne fait pas des découvertes chaque année. Ce n’est pas une vertu, on est persévérante ou on ne l’est pas. » C’est avec H.M. que Brenda Milner réalisera ce qu’elle considère comme étant sa plus grande découverte. Elle avait déjà établi que l’intelligence de son jeune patient était excellente, mais qu’il ne pouvait pas transformer sa mémoire immédiate en mémoire à plus long terme. « Ça, c’était classique à ce moment-là. La question était de savoir, qu’est-ce qu’il peut apprendre ? » À force de chercher, Brenda Milner découvre un test d’apprentissage sensorimoteur. Il s’agit de tracer les contours d’une étoile à cinq branches, un test qui comporte un certain degré de difficulté. Pendant trois jours, elle voit à ce
The star experiment Doctors Milner and Penfield presented their observations of the two amnesia patients to the American Association of Neurology in Chicago. The impact was such that the association invited Milner to visit a patient who had been treated for severe epilepsy by a Connecticutbased surgeon. The patient was referred to as H.M. to protect his identity. He was 27 at the time of the surgery and 29 when Milner first met him in 1955. H.M. was suffering from deep amnesia. After a series of tests, Dr. Milner noticed that the patient’s immediate memory was intact, because he was able to retain a short sequence of numbers for about 15 minutes. However, the young man could not transform that ability into longerterm memory. Not only did he forget the numbers from one day to the next, he did not recognize his doctor either. Brenda Milner soon took to travelling to Hartford, Connecticut, by train on a regular basis. Thus began a relationship that would span more than thirty years. “I truly believe that I am observant. I am very patient and able to take one step at a time. You don’t make discoveries every year. It’s not a virtue, you are either persistent or you’re not. Her work with H.M. led to what Brenda Milner considers her greatest discovery. She had already established that the young man’s intelligence was excellent but that he could not turn his immediate memory into longer-term memory. “That was understood. The question instead was what could he learn?” Through extensive research, Milner discovered a sensorimotor learning test. It involved tracing a five-point star, not an easy task. Dr. Milner had H.M. repeat the drawing ten times a day for three days. To her great delight, she observed that, while her patient could not remember doing the earlier exercise, he was nonetheless capable of retaining the progress made from one drawing to the other. “He stood up, having just completed a perfect drawing. He looked at it and said, ‘that’s strange, I thought it would be
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que H.M. s’exerce à raison de dix tracés par jour. À son grand bonheur, la Dre Milner constate que même si H.M. ne se souvient pas d’avoir fait l’exercice auparavant, il enregistre des progrès d’une fois à l’autre. « Il était debout et venait de faire un tracé parfait. Il regardait et disait, ‘’ c’est étrange parce que je pensais que ce serait difficile, mais j’ai bien réussi ‘’. Il ne se souvenait pas du tout qu’il ait répété ça 30 fois en trois jours. Il était très fier de lui, car il croyait qu’il venait de réussir pour la première fois. J’étais très émue. C’était vraiment un moment très important, parce que c’était l’une des premières démonstrations qu’il y a plusieurs formes de la mémoire. La mémoire motrice est différente de la mémoire immédiate. C’est très important cette idée de différentes formes de mémoire dans le cerveau. »
harder to do, but I managed.’ He could not remember the 30 odd times he repeated the task over three days. He was very proud of himself, because he thought he managed to get it done on the first try. I was very moved. It was an important event because for the first time we were able to prove that there are different types of memory. Motor memory is different from immediate memory. The idea that the brain has different types of memory is hugely important.”
La recherche pure Les travaux de Brenda Milner ont permis de créer une meilleure carte du cerveau qui se révélera fort précieuse pour les neurochirurgiens. Ses recherches ont été couronnées de nombreux prix. Partout où elle va donner des conférences, elle est accueillie comme une rock star, ce qui l’étonne au plus haut point. « Il y a une chose maintenant à laquelle je ne m’attendais pas du tout. Je suis un role model surtout pour les femmes. Je trouve ça très curieux, des femmes scientifiques, des jeunes neurologues qui veulent se faire prendre en photo avec moi. Comme je n’ai jamais fait attention à la différence homme-femme, je trouve ça encore plus curieux. » Brenda Milner n’a jamais été intéressée par la pratique en cabinet. Pas qu’elle ne trouve pas la chose importante, simplement parce que c’est la recherche pure qui la passionne. « Je pense que la meilleure recherche se fait quand on suit sa curiosité. Mais, de plus en plus, les politiciens veulent qu’il y ait ce qu’on appelle la recherche qui se transforme en applications tout de suite. Si on cherche l’application trop vite, on ne fait pas nécessairement de la bonne recherche. » La Dre Brenda Milner parle en connaissance de cause. Au fait, le prix Nobel, c’est pour quand ?
Pure scientific research Brenda Milner’s work helped advance brain mapping which would prove highly valuable for neurosurgeons. Her research has won her many awards. She is greeted like a rock star wherever she is invited to speak, something that never ceases to amaze her. “There is one thing I never expected would happen… that I would become a role model for women. I find it amusing that women scientists, young neurologists want to have their pictures taken with me. I never really paid attention to the difference between men and women so I find it all quite interesting.” Brenda Milner was never attracted to office work. Her passion lies in pure scientific research. “I believe the best research is done when we let our curiosity guide us. But more and more, government is calling for research that can be applied immediately. If we try developing practical applications too quickly, it could affect the quality of the research.” Dr. Brenda Milner knows whereof she speaks. Now, about that Nobel Prize…
« Je pense que la meilleure recherche se fait quand on suit sa curiosité. Mais, de plus en plus, les politiciens veulent qu’il y ait ce qu’on appelle la recherche qui se transforme en applications tout de suite. Si on cherche l’application trop vite, on ne fait pas nécessairement de la bonne recherche. »
Événements
Première en entrevue Coup de projecteur sur un événement placé sous le signe du Divertissement
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e 29 février dernier au théâtre Symposia du centre MontRoyal, le magazine organisait l’événement Première en entrevue, à l’occasion de la sortie de son numéro sur le divertissement. Présentées par Bell, les huit femmes incontournables de l’industrie du divertissement étaient révélées et récompensées. Denise Robert, productrice et présidente de Cinémaginaire s’est confiée à notre journaliste Michèle Boisvert. Cette femme inspirante a retracé le parcours d’une carrière extraordinaire, son irrésistible attrait pour les arts, le cinéma, et les enjeux du financement des entreprises culturelles. Nos 350 invités ont pu se rencontrer, échanger, et réseauter durant cet événement qui s’est tenu à guichet fermé ! Pour participer à nos prochains événements, rendez-vous sur PREMIERESENAFFAIRES.COM
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Crédit photos : Bénédicte Brocard / photoatwork.com
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Événements 1 De gauche à droite : Margarita Lafontaine, éditrice de Premières en affaires accompagnée de Michèle Boisvert, directrice du cahier Affaires de La Presse et Denise Robert, productrice et présidente de Cinémaginaire. 2 Me Franziska Ruf, associée, Davies Ward Phillips & Vineberg, l’Incontournable Ginette Gaulin, vice-présidente, Affaires juridiques et commerciales, Attraction Média et Me Alida Gualtireri, directrice, Relations clients, Davies Ward Phillips & Vineberg.
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3 Monette Maleski, présidente, Groupe M Bacal accompagnée de l’Incontournable Manon Gauthier, chef de la direction, Centre Segal des arts de la scène. 4 Josée St-Onge, associée, groupe Conseils, PwC annonce l’entrevue devant public qui va suivre. 5 L’Incontournable Karine Martin, présidente et chef de la direction de Mediabiz International.
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6 Les 8 Incontournables de l’industrie du divertissement lors de la remise des prix. 7 Caroline Codsi, vice-présidente, Solutions de carrière - Est du Canada, Knightsbridge et Sylvie Mercier, économiste, administrateur de société certifié (ASC) et chroniqueuse de Premières en affaires. 8 L’Incontournable Dominique Simard, directrice générale et administrative, Encore spectacles et télévision accompagnée de Marie-Cécile Tremblay et de Hélène Demers, directrice générale et co-fondatrice, Scène Éthique inc. 9 Stéphane Pipon, directeur, développement des affaires, Fujitsu Conseil Canada inc., Tina Poitras, présidente de Namasté Leadership, Nathalie Bibeau, présidente de Nata PR et Esther Jean, présidente de Jala Communication.
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10 L’Incontournable Murielle Cantin, vice-présidente principale, Opérations créatives et artistiques, Cirque du Soleil accompagnée de Fabienne Marier, Cirque du soleil. 11 Johanne Morency, designer et chroniqueuse Chez soi, Claire Leboeuf, travailleuse sociale, Protection de la Jeunesse, l’Incontournable Sylvie Talbot, directrice des communications, Hybride Technologies et Pauline Leboeuf. 12 Margarita Lafontaine, éditrice de Premières en affaires et Lucie Dutil, vice-présidente, Ressources humaines, Bell Canada et membre du comité consultatif de Premières en affaires. 13 Andrée Corriveau, présidente et fondatrice de l’Association des femmes en finance du Québec accompagnée de Danielle Roy, présidente et directrice générale, DRCE. 14 Marie-Odile Demay, présidente et fondatrice, MoDemay international et l’Incontournable Isabelle Bégin, présidente et fondatrice, Skeye Inflight Entertainment.
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Un événement commandité par :
15 L’entrevue devant public avec Denise Robert, animée par Michèle Boisvert. 16 Anne Boyer, productrice de Duo Productions, France Lauzière, vice-présidente Programmation, marques et contenus, Groupe TVA Inc., Sophie Pellerin et Sylvie Gaudreault, productrices chez Sphère Média et Ginette Viens, directrice générale, TVA Création. 17 François Vaqué, directeur, Marketing et développement des affaires, Davies Ward Phillips &Vineberg et Luc Beauregard, président du conseil et chef de la direction, Groupe conseil RES PUBLICA et membre du comité consultatif de Premières en affaires.
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Les Incontournables de Premières en affaires
présentées par / presented by
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Portrait de 8 femmes Ces femmes innovantes révolutionnent l’organisation du secteur de la santé grâce à la mise en place de changements stratégiques. Visionnaires, elles modernisent l’industrie tout en améliorant l’efficacité et la qualité des processus de soin. Voici ces 8 femmes Incontournables du secteur de la santé que vous voudrez absolument connaître. A Portrait of 8 women They are innovative, inspiring trailblazers on the frontlines of strategic change in healthcare. They are visionaries working to modernize the industry, by improving efficiency and enhancing quality of care. They are the who’s who of the healthcare sector, fascinating women you need to know.
Crédits Photos : Bénédicte Brocard / photoatwork.com ; Assitante photo : Josée Lecompte ; Maquillage/Coiffure : Sophie Manzerolle ; Textes : Marine Thomas ; Traduction : Tina Verni
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Anne Lemay Directrice Performance et qualité
Director, Quality and Performance AQESSS
Détentrice d’une maîtrise en économie de la santé ainsi que d’un doctorat en santé publique, cette gestionnaire rigoureuse cumule près de 20 ans d’expérience dans le réseau. Elle a notamment œuvré à l’Association des hôpitaux du Québec avant de devenir directrice de la gestion de l’information et de la qualité performance au CHUM puis directrice performance, support décisionnel et dirigeante principale à la vie privée à l’Hôpital Montfort à Ottawa. Grâce à son expertise en économie de la santé, elle a su y créer des outils de gestion pour améliorer le système de santé au Québec et en Ontario et « changer certaines croyances concernant la performance pour amener les gens à la voir non pas comme un contrôle des dépenses, mais comme un moyen de mieux utiliser les ressources. » With a master’s degree in health economics and a doctorate in public health, Anne Lemay is a decisive and experienced manager who has worked in the field for some 20 years. She launched her career in the healthcare industry at the association of Quebec hospitals, then moved on to become Director, Information Management, Quality and Performance at CHUM and director of performance, decision-making support and head officer of the protection of privacy at Montfort Hospital in Ottawa. Thanks to her expertise in health economics, she has created tools aimed at improving the health system in both Québec and Ontario and, as she states, “changing certain beliefs regarding performance, so that people would view it as an efficient use of resources rather than a management of expenses.”
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LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR
Diane Côté Vice-présidente, Québec
Vice President, Québec MEDEC
Cette femme visionnaire a su placer l’innovation au centre de sa carrière. Directrice de mise en marché puis des communications chez IBM, elle devient associée chez Innovitech. Par la suite, elle prend la tête d’une compagnie en technologie de la santé. En 2009, elle se joint à l’équipe de MEDEC, l’association nationale porte-parole de l’industrie des technologies médicales. Orientée vers les solutions, elle souhaite être une « facilitatrice du changement » en soutenant toujours la qualité des soins pour les patients. Passionnée et enthousiaste, elle sait mobiliser les différents acteurs des organisations pour y intégrer la technologie et ainsi améliorer le système de santé. « C’est fascinant de voir comment l’innovation peut changer la vie des patients et des cliniciens qui utilisent ces outils ». Innovation is at the heart of this visionary’s career. After holding management positions at IBM, first in marketing and then communications, she become a partner at Innovitech. Subsequently, she took the helm of a medical technology company. In 2009, she joined MEDEC, the national advocacy association for the medical devices technology sector. A solutionsdriven professional, she aspires to being a “facilitator of change” in support of quality care for patients. Thanks to her passion and enthusiasm, she engages the different stakeholders in integrating technology to improve the health system. “It’s fascinating to see how innovation can change the lives of patients and clinicians who use these tools.”
LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR
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Geneviève Biron Présidente et chef de la direction
President and Chief Executive Officer Imagix
Après avoir étudié à HEC Montréal, cette gestionnaire dynamique travaille dans l’entreprise familiale Biron Groupe Santé où elle occupe les postes de directrice des ressources humaines puis vice-présidente des opérations. « Je suis une personne qui peut se lasser rapidement de toujours faire la même chose. Je suis à la recherche du changement. » En 2005, elle décide donc de se lancer dans un nouveau projet : la mise en réseau de cliniques de radiologie existantes réunies sous une même bannière et leur passage à l’ère numérique. Avec une croissance moyenne de 40 % durant les premières années, l’entreprise compte aujourd’hui 240 employés et 13 cliniques dans la grande région métropolitaine de Montréal. Son secret de réussite ? « Même quand il y a des obstacles, j’essaie de voir le côté positif des choses. » Following her studies at HEC Montréal, this dynamic manager began working at the family business, Biron Groupe Santé as human resources manager and then vice president of operations. “I am someone who tires of doing the same thing for too long. I look for change.” That’s why in 2005 she decided to undertake a whole new project: developing a website that brings together all the X-ray clinics under the same banner as they make their foray into the digital world. With a 40% growth in its first few years, the company now boasts 240 employees and 13 clinics in the greater Montreal area. The secret of her success? “I try to stay positive, even when there are obstacles in the way.”
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LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR
Line Provencher
MBA
Associée Responsable de la pratique de Performance opérationnelle Groupe-conseil stratégie et performance Associate Head of Operational Performance Strategy and Performance Consulting Group Raymond Chabot Grant Thornton
Cette experte cumule plus de 20 ans d’expérience en transformation organisationnelle et en optimisation de la performance. Ces dernières années, cette conseillère stratégique a travaillé avec tous les grands centres hospitaliers de Montréal et des régions pour déployer des programmes d’excellence opérationnelle et d’amélioration continue selon les principes du Lean Six Sigma. « C’est un voyage sans fin où il faut voir l’organisation et toutes ses composantes comme un système intégré, sans vases clos. » Avec l’introduction de ces nouvelles pratiques, il a été possible d’améliorer la performance des établissements ainsi que l’accessibilité aux services. Grâce à sa capacité d’adaptation et son approche participative, elle a su rallier les équipes sur le terrain vers des objectifs communs. Femme engagée, elle siège sur le Conseil d’administration du Mouvement québécois de la qualité. This expert in her field has acquired more than 20 years’ experience in organizational transformation and performance optimization. In recent years, she has worked as a strategic advisor with all the major health care centres in Montreal and beyond, implementing operational excellence and continuous improvement programs based on the principles of Lean Six Sigma. “It’s a long-term undertaking where you have to consider the organization and all its components as a single integrated system, and not independent silos.” The introduction of such new practices has helped these establishments improve performance and make services more accessible. Thanks to her ability to adapt and her hands-on approach, she has rallied the teams towards shared objectives. Actively involved in the community, she chairs the board of the Mouvement québécois de la qualité, dedicated to performance optimization among member organizations.
LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR
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Michelle Savoie Directrice générale
Chief Executive Officer Montréal InVivo
Après des études de biochimie à l’Université Laval, cette originaire de la Gaspésie complète un MBA (Université d’Ottawa), une maîtrise en santé publique (Boston University), un doctorat en sciences biomédicales (Université de Montréal) et une maîtrise en droit et politiques santé (Université de Sherbrooke). Elle travaille pendant quinze ans dans l’industrie pharmaceutique avant de se découvrir une passion pour l’enseignement en 2004. « J’ai le privilège de travailler aux deux extrémités du spectrum. D’un côté je prépare la relève et de l’autre je stimule le développement du secteur des sciences de la vie pour qu’il soit dynamique. » Avec la création du Consortium québécois sur la découverte du médicament et une nouvelle stratégie pour la médecine personnalisée, elle s’emploie à « créer des projets structurants pour que le Québec reste concurrentiel sur la scène internationale ». After studying biochemistry at Université Laval, the Gaspé native went on to obtain an MBA (University of Ottawa), a Masters in Public Health (Boston University), a PhD in biomedical sciences (Université de Montréal) as well as a Masters in Law and Health Policy (Université de Sherbrook). She worked in the pharmaceutical industry for 15 years, before discovering a passion for teaching in 2004. “I am privileged to work at both ends of the spectrum. On the one hand, I help prepare the next generation of scientists and on the other I help stimulate development in the field of life sciences, to make it more dynamic.” With the creation of the Quebec Consortium for Drug Discovery as well as the Quebec Personalized Health Care Strategy, she is committed to “creating structuring projects to ensure that Quebec stays competitive on the international scene.”
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LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR
Dre Nada Jabado Hématologue - Oncologue Professeure agrégée de pédiatrie et chercheuse
Hematologist Oncologist Associate Professor of Pediatrics and Researcher Hôpital de Montréal pour enfants du Centre universitaire de santé McGill
Spécialisée en cancer du cerveau infantile, cette femme déterminée s’est lancée dans la recherche avec l’espoir de pouvoir aider différemment ses patients. « La recherche me permet de continuer de rêver, c’est la possibilité que demain je puisse avoir une réponse à chacune des maladies que l’on rencontre », explique-t-elle. Un rêve qui pourrait très bien devenir réalité puisqu’il y a quelques mois, elle a réalisé une percée majeure : la découverte du gène derrière deux tumeurs inopérables. « On a enfin quelque chose de tangible sur laquelle on va pouvoir agir et qui va très certainement améliorer la prise en charge de ces enfants. Pour le moment, ce qui me fait avancer, c’est la volonté d’accompagner ces familles, même quand il n’y a plus rien à faire sur le plan thérapeutique. » Dr. Jabado is a specialist in childhood brain cancer. She launched her career as a researcher, determined and hopeful that she could make a difference in the care of her patients. “Research helps me keep the dream alive, the chance that one day I’ll have an answer for every illness we encounter,” she explains. A dream that could soon become a reality, considering a major breakthrough she made a few months ago: the discovery of a gene responsible for two inoperable tumours. “We finally have something tangible that we can work on. This will certainly improve treatment for these children. For the time being though, what keeps me going is the guidance I can offer these families even when all else fails in terms of therapy.”
LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR
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Patricia O’Connor RN, MScInf, CHE, FCCLS Directrice des soins infirmiers Professeure adjointe, École des Sciences infirmières, McGill Director of Nursing & Chief Nursing Officer Assistant Professor, School of Nursing, McGill University Centre universitaire de santé McGill
Cette infirmière a été une pionnière dans la mise en œuvre de programmes visant à améliorer la sécurité des patients et la qualité des soins. À la tête des six hôpitaux du CUSM, elle a introduit des rôles de pratique avancée pour les infirmières, a codirigé un programme en matière de pratiques exemplaires et a transformé les soins au chevet en impliquant les patients et le personnel de première ligne. En 2008-09, Patricia a été l’une des 15 personnes choisies parmi six pays pour le U.S. Commonwealth Fund Harkness Fellowship Program in Health Policy and Practice. Elle a reçu le « Lifetime Achievement Award » de l’Institut et hôpital neurologiques de Montréal en 2009, et le « prix d’excellence Valerie Shannon » du CUSM pour le leadership novateur en soins infirmiers en 2008. Patricia O’Connor is a pioneer in implementing programs to improve patient safety and quality of care. As Director of Nursing at the six MUHC hospitals, she has introduced advanced practice roles for nurses, co-lead a best practices program and transformed care at the bedside by engaging patients and frontline staff. In 2008-09, Patricia was one of 15 persons chosen from 6 countries for the U.S. Commonwealth Fund Harkness Fellowship Program in Health Policy and Practice. She received the Montreal Neurological Institute and Hospital’s Lifetime Achievement Award in 2009 and the MUHC Valerie Shannon Award for Innovative Leadership for excellence in nursing in 2008.
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LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR
Sylvie Bertrand Directrice générale Canada Canada General Manager BSN Medical
Après une maîtrise en immunologie à l’Université McGill, elle évolue rapidement à un poste de directrice marketing Amérique du Nord chez EG&G (aujourd’hui PerkinElmer). Toujours prête à relever de nouveaux défis, elle n’hésite pas à partir en Finlande, le siège social, pour y superviser la division diagnostique de dépistage clinique, puis en France afin de mettre sur pied la division médicale française. « C’est pour moi une fierté d’avoir su travailler dans une autre culture, m’adapter et laisser ma marque. » Appréciée pour sa vision stratégique, elle travaille comme directrice marketing pour MDS Pharma Services avant de prendre la direction au Canada de BSN medical, chef de file dans les domaines de l’orthopédie, des soins de plaies et de la compression médicale. « J’aime trouver des solutions, un problème cache toujours une opportunité. » After completing her Master’s Degree in Immunology at McGill University, Sylvie Bertrand kicked off her career at EG&G (now PerkinElmer), where she quickly rose to the position of marketing director for North America. Eager to take on new challenges, she later moved to the company’s head office in Finland, where she supervised the clinical diagnostics division, then on to France to set up the French medical division. “It’s a source of pride for me to have worked in a different culture, where I was able to adapt and leave my mark.” Appreciated for her strategic vision, she became marketing director at MDS Pharma Services before taking the helm as general manager at BSN Medical Canada, global leader in in the areas of orthopedics, compression therapy, and wound care. “I like looking for solutions, for every problem there is an opportunity.”
LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR
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Elle compte pour nous. Paule Bouchard, FCA – Associée Services conseils en présentation de l’information financière Souvent appelée à titre de témoin expert dans les mandats d’assistance en matière de litiges financiers, Paule Bouchard cumule plus de 25 ans d’expérience en certification et en comptabilité. Mme Bouchard dirige l’équipe des Services conseils en présentation de l’information financière. Elle est aussi responsable du contrôle de qualité au sein du cabinet et de tous les programmes de formation professionnelle. Chez RSM Richter Chamberland, soutenir l’ascension des femmes d’affaires constitue bien plus qu’une simple stratégie de progrès. C’est une valeur établie sur laquelle toutes peuvent compter.
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Droit
L’innovation ouverte : la voie de l’avenir pour les grandes compagnies pharmaceutiques ?
Par Me Annie Gauthier ASSOCIÉE Davies Ward Phillips & Vineberg
La viabilité du modèle d’affaires qui a fait le succès des grandes compagnies pharmaceutiques depuis les dernières décennies est remise en cause. Ce modèle est centré sur la mise en marché de nouvelles molécules développées à l’interne et répondant à un problème de santé majeur touchant des dizaines de millions de personnes. Depuis 2010 et dans les prochaines années, plusieurs brevets protégeant ces molécules expireront ou viendront à échéance ouvrant la voie, pour les compagnies génériques, aux marchés très lucratifs de ces produits-vedettes.
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r, la panoplie des maladies touchant les masses et pour lesquelles aucun médicament efficace et sûr n’est offert s’amenuise et les grandes pharmaceutiques doivent faire face à la musique. C’est alors que le modèle d’innovation ouverte qui a porté ses fruits dans plusieurs secteurs devient peut-être l’une des pistes de solution envisagées par l’industrie pharmaceutique.
Qu’est-ce que l’innovation ouverte ? Par opposition au modèle d’innovation traditionnelle, les prémisses de l’innovation ouverte sont la collaboration et le partage. Le savoir se crée donc aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des murs de l’entreprise. Il ne faut pas confondre innovation ouverte (open innovation) et licence ouverte (open source). La seconde est une forme de la première, mais en matière d’innovation ouverte, le cadre contractuel diffère d’une collaboration à l’autre et contrairement à la licence ouverte, l’innovation ouverte n’est habituellement pas à titre gratuit. Il est donc primordial de bien définir les conditions régissant l’innovation ouverte au cas par cas, notamment au niveau de
la propriété des droits dans l’innovation, les droits d’utilisation de celle-ci, l’apport en nature et la contribution financière des parties, le cas échéant. L’innovation ouverte peut prendre différentes formes : de la collaboration avec une institution d’enseignement, de la plateforme d’échange et de développement entre différents intervenants de l’industrie à un appel au public afin de soumettre de nouvelles idées. À titre d’exemple, on peut citer la plateforme Connect & Develop de Procter&Gamble qui est considérée comme étant un précurseur de l’innovation ouverte, ou plus près de nous cette fois, le Consortium québécois sur la découverte du médicament qui a pour mission de financer des projets de recherche biopharmaceutique en partenariat avec le secteur public des milieux universitaire et hospitalier et le secteur privé de l’industrie pharmaceutique et des biotechnologies. Les défis de l’innovation ouverte L’innovation ouverte semble présenter une solution intéressante aux problèmes auxquels font face les compagnies pharmaceutiques en rendant le processus de recherche, de développement et de mise en marché de nouveaux produits plus efficace et en se donnant accès à l’expertise et au savoir externe. Mais
Premières en affaires
celle-ci présente tout de même des défis de taille à commencer par la culture des entreprises qui ne sont pas nécessairement sensibilisées à la reconnaissance des opportunités qu’offre l’innovation ouverte. Par ailleurs, si l’amélioration de l’efficacité des outils de découverte de nouveaux médicaments semble bien se prêter à l’innovation ouverte, à d’autres égards, l’innovation ouverte ne semble pas être une option viable. Par exemple, le développement de nouveaux produits semble moins bien convenir au concept d’innovation ouverte. En effet, les grandes compagnies pharmaceutiques sont, à tort ou à raison, peu enclines à partager avec un ou plusieurs compétiteurs un marché déjà en régression. L’innovation ouverte n’est pas sans danger, plus particulièrement dans une situation où les parties concernées négligeraient de bien définir les conditions de leur collaboration. Par ailleurs, le nouveau modèle d’affaire des compagnies pharmaceutiques ne peut se reposer entièrement sur l’innovation ouverte comme voie du futur. Il demeure que peu importe l’industrie, chacun gagne à avoir des secrets afin de demeurer concurrentiel.
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Mary-ann Bell à la tête du conseil d’adMinistration de l’inrs Grâce à sa vision et à ses qualités communicationnelles, cette femme au leadership remarquable a su accompagner la direction de l’INRS en matière de gouvernance, de gestion des risques et d’audit interne.
Le directeur général de l’INRS, monsieur Daniel Coderre, est heureux d’annoncer la nomination de madame Mary-Ann Bell à titre de présidente du conseil d’administration de cette université. Première vice-présidente Québec et Ontario pour Bell Aliant Communications régionales et diplômée du Collège des administrateurs de sociétés du Québec, madame Bell possède une vaste expertise comme dirigeante et administratrice de grandes sociétés. Madame Bell entame son mandat à la tête d’un conseil d’administration renouvelé, composé d’autant de femmes que d’hommes et comptant deux tiers de membres indépendants de grande qualité provenant des milieux gouvernemental, scientifique, culturel et socioéconomique. Les nouveaux membres sont mesdames Carole Boisvert et Suzanne Masson, administratrices de sociétés, Linda Labbé de la Fédération des caisses Desjardins du Québec, Monique Laliberté de la Caisse de dépôt et placement du Québec, messieurs Christian-Yves Côté d’Axis-Photonique, Luc Sirois de Nightingale Informatix Corporation, Louis-Philippe Vézina de Medicago, et les professeurs Claude Boucher et Albert Descoteaux de l’INRS.
Pour consulter la liste des membres du conseil d’administration :
inrs.ca/ca
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Droit
LES STRATÉGIES QUÉBÉCOISES GOUVERNEMENTALES EN SCIENCES DE LA VIE :
CATALYSEUR D’INNOVATION L’industrie biopharmaceutique est en pleine mouvance et restructuration et doit faire face à de nombreux défis. Le gouvernement québécois, par l’entremise de diverses stratégies et politiques, contribue, quant à lui, à maintenir la place du Québec sur l’échiquier mondial dans le secteur des sciences de la vie. Par Me Olga Farman, MBA et Me Marie-Ève Clavet, B.Sc. Avocates Lavery
L
e ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation (MDEIE) dévoilait en 2009, sa Stratégie biopharmaceutique québécoise, dans la foulée de la Stratégie québécoise de la recherche et de l’innovation (SQRI), mise à jour pour la période 2010-2013, de même que la Politique du médicament. Depuis, le MDEIE collabore avec les différents intervenants afin de déployer les axes d’intervention ciblés (voir encadré). Nous croyons utile, étant donné les efforts gouvernementaux, de rappeler les enjeux et les actions mises de l’avant pour assurer la pérennité, et surtout la prospérité, de l’industrie biopharmaceutique au Québec.
Pour les centres de recherche universitaires, les principales mesures de ces stratégies visent à : - Appuyer financièrement le Consortium québécois sur la découverte du médicament (CQDM) et Génome Québec afin de stimuler la collaboration entre les établissements et l’entreprise privée et ainsi d’augmenter les retombées associées. - Valoriser davantage les résultats des investissements du Québec en recherche publique biomédicale, notamment en aidant les bureaux de liaison entreprisesuniversités (BLEU) à mieux cerner les occasions de valorisation et en appuyant l’amorçage d’entreprise dérivée à fort potentiel de commercialisation. - Appuyer financièrement le Fonds de recherche Québec–Santé (FRQ-S) afin de
soutenir le développement de noyaux d’excellence en recherche clinique, le regroupement de chercheurs ainsi que les nouveaux projets de recherche. - Fournir un appui financier pour la modernisation, l’acquisition et la mise en place d’infrastructures de recherche et en supporter les coûts d’exploitation et d’entretien. - Financer un projet mobilisateur en soins de santé personnalisés, chapeauté par l’Initiative québécoise en soins de santé personnalisés (SSP). - Consolider les regroupements de recherche les plus performants dans les domaines prioritaires pour le Québec et créer de nouveaux regroupements. Pour les entreprises, les principales mesures de ces stratégies se déclinent comme suit : - Exonération d’impôt de 10 ans pour les sociétés qui commercialisent des produits mis au point par les universités et les centres de recherche publics québécois. - Remboursement trimestriel des crédits d’impôt pour la RS-DE des entreprises de biotechnologie liées à la santé. - Prospection et attraction, au Québec, d’investissements d’envergure en haute technologie. - Mécanisme de rétablissement de la
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durée des brevets biopharmaceutiques dans le cadre du régime canadien de délivrance de brevets. - Congé fiscal pour chercheurs et experts étrangers accordant une exemption d’impôt au Québec pour une période maximale continue de cinq ans. - Soutien aux sociétés de valorisation universitaire et création des « bons d’incubation ». Les axes d’intervention de la Stratégie biopharmaceutique québécoise : 1. Accentuer le développement et les retombées de la recherche. 2. Soutenir le développement des entreprises de biotechnologie. 3. Appuyer le développement des grandes sociétés biopharmaceutiques. 4. Assurer le maintien d’une main-d’œuvre répondant aux besoins de l’industrie. 5. Promouvoir l’image du Québec biopharmaceutique dans le monde. Les axes d’intervention de la Stratégie québécoise de la recherche et de l’innovation : 1. Une recherche plus compétitive et reconnue à l’international. 2. Une population plus créative et entreprenante. 3. Un accroissement de notre productivité. et de notre compétitivité par l’innovation 4. De grands projets mobilisateurs.
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Finance
Variations sur un même thème :
le patrimoine familial, 20 ans après
Par Sophie Ducharme Vice-présidente Fiducie et service conseil Gestion privée 1859 et Trust Banque Nationale
QUAND ON AIME, ON A TOUJOURS 20 ANS ! Beaucoup d’eau sous les ponts et combien d’encre ont coulé depuis la mise en vigueur, voilà plus de vingt ans déjà, des dispositions relatives au patrimoine familial auxquelles sont assujettis tous les couples mariés ou unis civilement, domiciliés au Québec. Au cours de ces années, les clients nous ont régulièrement posé la question suivante : est-il vrai que, depuis l’entrée en vigueur de ces dispositions, en 1989, le contrat de mariage soit devenu désuet ? La réponse est non.
Le contrat de mariage a première bonne raison d’aller voir son notaire (puisque le contrat doit obligatoirement être notarié) demeure assurément de s’informer des conséquences légales et matérielles de la célébration qui approche. Cette rencontre permettra également de choisir, selon nos valeurs et nos aspirations, les règles qui gouverneront nos rapports financiers : pensons aux régimes de séparation de biens ou de sociétés d’acquêts et, par conséquent, à la façon dont nos biens seront répartis à la dissolution du mariage, soit en cas de divorce, de séparation de corps légale ou de décès. Il est important, également, de se rappeler que le patrimoine familial ne vise que quelques biens précis : les résidences principale et secondaires, les meubles qui les garnissent, les véhicules servant aux déplacements de la famille ainsi que certains régimes de retraite (REER, fonds de pension, etc.). Le choix éclairé d’un régime matrimonial régira alors tout le reste des biens acquis pendant le mariage ou l’union civile. Quelle belle occasion aussi, lors de la signature de notre contrat, d’y annexer le bilan de chacun démontrant ainsi clairement la propriété des actifs détenus avant le mariage qui demeurera sans équivoque non partageable. De plus, un testament approprié à notre situation personnelle ainsi qu’un mandat en cas d’inaptitude devraient compléter une planification adéquate.
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Patrimoine familial, régime matrimonial et décès : rappel On doit toujours garder à l’esprit que les droits de l’époux survivant tirent leur origine de trois sources possibles : les règles du patrimoine familial, les règles du régime matrimonial et enfin celles du droit successoral. Or, ces droits sont cumulatifs. Encore une fois, les époux prudents prendront soin de consulter un spécialiste afin de s’assurer de prévoir avantageusement leurs legs en conséquence de ces droits prioritaires. L’affaire Éric et Lola : aucune incidence sur l’application des règles du patrimoine familial. La querelle juridique québécoise qui oppose une femme à son ex-conjoint de fait milliardaire maintient les juristes et la population en haleine depuis 2008. Le 3 novembre 2010, la Cour d’appel du Québec a accédé à la demande de Madame en lui accordant le droit de réclamer de Monsieur une pension alimentaire pour elle-même, en plus de celle accordée aux enfants. Il importe de préciser que seul le droit, pour le conjoint de fait, de réclamer des aliments demeure remis en cause. Le patrimoine familial continuera donc de s’appliquer seulement aux conjoints légalement mariés ou unis civilement dans notre société, et ce, qu’on le veuille ou non !
Finance
Dossier de santé électronique :
de beaux défis en perspective
Favoriser l’amélioration de la qualité, de la sécurité et de l’efficacité des soins de santé, voilà la visée ambitieuse derrière l’instauration du dossier de santé électronique (le « DSÉ »). Il s’agit d’un dossier virtuel, sécurisé et complet qui centralise les principaux antécédents médicaux de chaque usager du réseau de la santé. Son contenu peut être consulté et enrichi par les différents professionnels de la santé qui interviennent dans le cheminement clinique du patient. Par Robert Caron directeur principal, Conseils en technologie PwC
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ctuellement, la médecine se pratique de plus en plus sous forme entrepreneuriale ; des cliniques regroupent des professionnels tels qu’omnipraticiens, médecins de famille et médecins spécialistes. Ces professionnels dirigent régulièrement leurs patients vers d’autres organismes ou services comme les hôpitaux, les cliniques, les services de diagnostic en laboratoire et en radiologie, les centres locaux de services communautaires, etc. Dans ce contexte de travail en réseau, les intervenants sont nombreux et le dossier de santé électronique prend tout son sens. En favorisant la disponibilité et le partage de l’information, le dossier de santé électronique permet d’instaurer des pratiques de travail basées sur une information clinique accessible de bonne qualité, ce qui optimise l’efficacité et accroît le nombre de patients desservis, la qualité des services offerts et ultimement, la rentabilité pour ces nouveaux entrepreneurs de la santé.
À bien des égards, le dossier de santé électronique semble donc répondre à certains des enjeux du système de santé : il permet de diminuer les redoublements d’examens, de traiter de manière rapide et efficace les patients, de réduire les coûts et ainsi, de désengorger le système et de favoriser une meilleure accessibilité aux soins. Les avantages du dossier électronique de santé sont indéniables, bien au-delà d’une simple informatisation des données. Mais pour atteindre son plein potentiel, le dossier de santé électronique doit dépasser les cliniques pour s’étendre à l’ensemble du réseau de la santé et répondre aux besoins du patient, peu importe l’endroit où celui-ci est dirigé ou encore l’endroit où il choisit d’obtenir un service. C’est là que les avantages se feront vraiment sentir, dans cette valeur ajoutée centrée sur la cohérence, le partage, l’efficacité et la qualité des soins. Alors que cette approche offrirait plus d’avantages au patient et au réseau de la santé à long terme, l’atteinte de ce niveau
Premières en affaires
d’informatisation engendre à court terme des coûts additionnels pour chaque niveau de pratique. Cette situation constitue un frein important, particulièrement dans un contexte de contrainte budgétaire dans le secteur public ou de gestion de la rentabilité dans le secteur privé. Pour que le dossier de santé électronique réponde pleinement aux attentes, il est nécessaire que les principaux agents payeurs, comme les compagnies et programmes d’assurances publics ou privés, adaptent leurs modes de financement et leurs incitatifs afin d’encourager l’informatisation, mais aussi et surtout l’échange d’informations entre les organisations. Il s’agit là d’une dimension incontournable des défis associés à l’informatisation, à la fois pour le dossier de santé électronique et pour les systèmes de santé public et privé.
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Finance
Secteur canadien des sciences de la vie
Les médias sociaux changent la donne
Des pressions croissantes continuent de s’exercer sur le système de santé mondial, forçant les payeurs dans de nombreux marchés – gouvernements, compagnies d’assurance, consommateurs – à se concentrer davantage sur les résultats en matière de santé pour guider le choix de leur mode de consommation. Par Lara Iob associée Services de certification, Ernst & Young
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arallèlement, les grandes transformations technologiques arrivent à maturité. Les données numériques et les dossiers de santé électroniques, les nouvelles technologies mobiles et les plateformes de médias sociaux pour le partage d’information sont en voie de donner naissance à un secteur de la santé orienté sur les résultats – du jamais vu. Le croisement de ces deux tendances importantes représente un virage incroyable dans notre façon de penser et offre une occasion unique au secteur des sciences de la vie, plus particulièrement aux entreprises canadiennes. Si les sociétés canadiennes se positionnent maintenant efficacement, elles seront prêtes à jouer un rôle déterminant sur la scène mondiale au cours des années à venir. Alors que nous nous dirigeons vers ce que l’on pourrait désigner comme l’époque du « Pharma 3.0 », nos recherches démontrent que les investissements dans des applications pour téléphones intelligents, des sites Web éducatifs, des plateformes de médias sociaux, des appareils sans fil et d’autres programmes ont augmenté de façon considérable. Le secteur misera sur ces nouvelles méthodes pour offrir des services en santé qui améliorent les résultats de santé globaux par la gestion de la maladie, la coordination des soins et une expansion dans les différentes étapes du traitement. Toutefois, l’investissement dans la technologie ne suffit pas à lui seul à assurer
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au secteur un rôle prédominant dans l’avenir. Voici les quatre questions qui doivent retenir l’attention : 1. Revoir les politiques Les sociétés qui veulent prospérer doivent s’atteler à la tâche. Il est maintenant temps d’établir des politiques intérieures pour encourager l’innovation, créatrice d’emplois. Une foule de gens compétents sont disponibles dans ce pays. 2. Démontrer des résultats durables pour la santé Dans le contexte actuel, les soins de santé se doivent d’être plus durables, et les nouvelles technologies créent justement des occasions pour atteindre cet objectif. Les prestataires de soins de santé tout comme les patients modifieront leur comportement et s’attendront à ce que les autres agissent de la même façon. Les entreprises devront prouver qu’elles peuvent faire davantage ; elles ont besoin de contribuer à l’amélioration des résultats pour la santé, et elles ont besoin d’en faire la démonstration auprès des organismes de réglementation, des investisseurs et des consommateurs. 3. Aligner le Canada sur le reste du monde et stimuler la recherche et le développement L’établissement de règlements canadiens rigoureux en matière d’innovation et d’exploitation dans le secteur des sciences de la santé est crucial. Toutefois, ces
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règlements doivent mieux s’aligner sur ceux d’autres marchés développés (depuis l’Europe jusqu’aux États-Unis) si nous voulons conserver notre avantage concurrentiel. De plus, pour être considérées comme les moteurs de l’innovation, les sociétés canadiennes ont besoin de gestionnaires de marque chevronnés et d’un apport massif de capitaux. 4. Protéger la propriété intellectuelle Un régime de propriété intellectuelle fiable, stable et concurrentiel est essentiel à la réussite du secteur. Le Canada doit continuer à s’efforcer de mieux protéger la propriété intellectuelle au pays. La capacité du secteur des sciences de la vie de rivaliser dans ce nouveau contexte des soins de santé dépend essentiellement de cette condition. Bref, s’attaquer à ces quatre défis exigera un engagement solide de la part des nombreuses parties prenantes, notamment les associations sectorielles, les gouvernements, les sociétés pharmaceutiques et les autres sociétés œuvrant dans le secteur des sciences de la vie. Cependant, affronter ces défis constitue la première étape critique qui permettra au secteur canadien non seulement de prospérer ici et à l’étranger, mais de modifier profondément la médecine moderne pour les patients partout dans le monde.
Finance
La stratégie de chaîne d’approvisionnement dans le secteur de la santé Une approche efficace pour l’amélioration des soins aux patients
Par Geneviève Giguère, b. ing., MBA Directrice, Chaîne d’approvisionnement Consultation Deloitte
Depuis les cinq dernières années, les organismes de soins de santé à travers l’Amérique du Nord font face à des enjeux et des défis importants, à savoir : le déficit budgétaire croissant, l’impératif de réduction des dépenses, le manque de capital, de ressources et d’espace, le vieillissement de la population, l’évolution constante de la réglementation ainsi que l’importance grandissante de la gestion des risques. Tous ces facteurs ont contribué à créer une pression importante sur le système de santé et à entraîner des inquiétudes croissantes au sein de la population. Les organismes du secteur public qui ne s’adaptent pas à ce contexte s’exposent à d’importantes restructurations, pendant que les citoyens se demandent s’ils recevront les soins dont ils auront besoin.
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a question cruciale à laquelle nous devons maintenant répondre est : comment améliorer les soins aux patients tout en réduisant les coûts et tout en respectant les impératifs de réduction des dépenses du gouvernement ? Le tout se résume à : comment faire plus avec moins ? L’analyse des dépenses dans le secteur de la santé se lit comme suit : les fournitures représentent environ 25 pour cent du budget d’exploitation d’une organisation de soins de santé. Ajoutez la main-d’œuvre, la logistique ainsi que les coûts du matériel et de l’équipement à cette équation et le coût total augmente à 35 ou 45 pour cent . En prenant ces chiffres comme base de réflexion, il ressort de cela que la chaîne d’approvisionnement des soins de santé représente une source importante d’économies potentielles. Cependant, l’occasion à saisir va au-delà de l’économie de coûts, et a des répercussions positives sur le patient, puisque les activités de la chaîne d’approvisionnement ont une incidence directe sur l’offre de soins grâce aux services essentiels, aux cliniciens et aux utilisateurs dans l’ensemble de l’organisation.
Bien que l’amélioration de la performance de la chaîne d’approvisionnement soit une initiative reconnue dans les organisations privées (les entreprises manufacturières par exemple), les études révèlent que « la gestion de la chaîne d’approvisionnement est grandement négligée dans le secteur de la santé même si le potentiel d’économies directes, de même que la réduction des risques et l’amélioration des soins aux patients sont significatifs » . Les organisations devront donc modifier le rôle de leur chaîne d’approvisionnement, en passant d’un rôle transactionnel vers un rôle stratégique, afin que tous les avantages associés à l’optimisation de cette fonction puissent se concrétiser. Pour ce faire, les services chargés de l’approvisionnement, de la logistique et de la distribution au sein des organismes publics doivent être reconnus comme des centres d’excellence par la direction de ces organisations. Afin de réussir cette transformation, l’implantation d’initiatives d’amélioration ponctuelles n’est plus suffisante. Une initiative individuelle peut fournir des avantages appréciables dans un secteur précis, mais un cadre stratégique
Premières en affaires
comprenant des initiatives touchant l’ensemble de la chaîne est susceptible d’apporter en plus des bénéfices organisationnels. Quelques organisations au Canada ont réussi cette transition en définissant une stratégie de chaîne d’approvisionnement harmonisée avec les objectifs corporatifs de l’organisation, lesquels ont permis d’atteindre des bénéfices importants, notamment la réduction des coûts, l’amélioration des services, de l’accessibilité et de la rapidité d’exécution, la réduction des risques, la conformité des opérations ainsi que la production d’informations plus exactes. En bref, devoir faire plus avec moins est possible et cela passe par une stratégie de chaîne d’approvisionnement efficace et axée sur l’amélioration de la qualité, de la sécurité et de l’accessibilité des soins aux patients.
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Les concours d’excellence : un puissant outil de marketing de soi Les nominations et les prix gagnés aux concours qui reconnaissent l’excellence individuelle demeurent de puissants outils de marketing de soi. Mais comme à la loterie, pour gagner il faut participer. Avez-vous déjà pensé à vous présenter? « Préparer un dossier, vous croyez que j'ai le temps? Et les moyens? » « C’est prétentieux, en quoi suis-je meilleure que mes collègues ou mes concurrents? » Les excuses foisonnent pour demeurer dans l'anonymat. Heureusement, certains osent se présenter à ces concours d’excellence ou dédiés à la relève et investissent « personnellement » dans leur visibilité. Initiative unique créée en 2001 par le Réseau des Femmes d’affaires du Québec, le concours Prix Femmes d’affaires du Québec a reconnu depuis l’excellence de 271 finalistes et, parmi elles, 101 lauréates. Sans compter son prix Réalisations octroyé à 11 femmes émérites. À l’instar des autres concours, les Prix valorisent fièrement leurs finalistes et leurs lauréates de diverses façons. Visibilité médiatique, remise de trophées lors d’un gala, captation vidéo et recommandations n’en sont que les plus utilisées… et les plus profitables.
Tout est dans la préparation Inutile de courir tous les concours, il faut choisir le « bon ». Celui où vous avez les meilleures chances de gagner. gagne C’est l’objectif ultime! Soyons clair, la préparation d’un dossier de candidature exige des efforts, du temps et une bonne dose d’honnêteté sur qui vous êtes et ce en quoi vous vous démarquez. Êtes-vous votre pire ennemi quand vient le temps de sortir du lot « publiquement »? Faites appel à vos collègues et aux membres de votre réseau; ils vous voient plus objectivement, ont votre réussite à coeur... et sont plus généreux que vous pensez. Les cinq conseils suivants ont fait leur preuve dans la préparation d’un dossier. Connaissance du concours. Chaque concours vise un public cible, a ses objectifs et ses règlements. Étudiez bien ces éléments pour déterminer s’il s’adresse à vous et quelle valeur il ajouterait à votre stratégie marketing. Dans le cas des Prix, c’est le parcours exceptionnel de la femme d’affaires qui est reconnu. Planification selon le « contenu du dossier ». Une fois la catégorie appropriée choisie, le contenu du dossier demeure l’outil avec lequel déterminer l’aide externe et planifier la production des documents requis, correctement complétés et à temps. Réponse stratégique aux questions. Les réponses aux questions sont au coeur du dossier de candidature. C’est ce qu’analysent les jurés, il importe de faciliter leur travail. Répondez à chacune des questions clairement et précisément, concentrez-vous sur les points les plus évocateurs et renforcez-les par des faits, respectez le format demandé. Validez votre texte avec vos objectifs promotionnels. Accent sur l’image de marque. L’image de marque personnelle et organisationnelle doit se refléter dans tous les éléments du dossier. Pas question de luxe dans le contenant, mais plutôt des documents bien rédigés, du matériel impeccable et un montage ordonné. Respect des délais. Les délais sont toujours trop courts. Par contre, grâce à une planification suivie incluant des jours de précaution pour les contretemps, un dossier conforme remis dans les délais ne risque pas d’être rejeté. Les gagnants en font foi. La reconnaissance publique crée un levier stratégique et puissant de marketing de soi et organisationnel. Tant ses retombées profitables et gratuites que son rayonnement à long terme sont précieux pour qui ose se présenter. Les femmes d’affaires du Québec ont du 30 avril au 20 juin pour soumettre leur dossier aux Prix Femmes d’affaires du Québec 2012 (www.prix.rfaq.com). Que vous soyez R membre ou non-membre du RFAQ, inscrivez-vous ou encouragez une femme remarquable à le faire.
Roxane Duhamel Organisatrice des Prix Femmes d’affaires du Québec et membres du RFAQ Présidente de RDMARCOM 54
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Finance
Gestion des institutions de santé :
évaluer, contrôler et gérer adéquatement les risques Par Corinne Zagury, CA Directrice, certification RSM Richter Chamberland et Philippe Ricart, MBA, CISA Directeur principal, services conseils en gestion des risques RSM Richter Chamberland
Hautement compétitif et en constante évolution, le domaine de la santé présente de nombreux défis en matière de gestion opérationnelle et financière. Les institutions de santé sont soumises à des lois et règlements particuliers liés à la nature de leurs activités et à leur importance au sein d’un système sociétal. Elles font face à des risques qui doivent être évalués, contrôlés et gérés adéquatement. De la gestion appropriée d’un grand nombre de méthodes, procédés, pratiques, opérations, etc. dépendent la viabilité et la réputation de chaque institution, tributaire des subsides gouvernementaux.
L
es risques auxquels font face les institutions de santé sont nombreux, et les activités de suivi et de contrôle qui y sont liées s’exercent sur plusieurs plans :
1) Contrôle des budgets : au Québec, les institutions de santé sont largement soutenues par les subsides financiers gouvernementaux. Chacune d’entre elles doit donc lister ses activités, les documenter et en rendre compte au gouvernement sur demande. C’est sur cette base statistique que seront allouées les différentes aides financières.
2) Contrôle des coûts : les achats et les salaires comptent pour la grande majorité des dépenses d’une institution de santé. Ils doivent être précisément documentés, suivis et contrôlés. De la même façon, les détails des coûts liés à des projets de rénovation ou de construction (par exemple, édification d’un nouveau pavillon) doit être tenu avec rigueur, les instances gouvernementales étant susceptibles de réclamer en tout temps un suivi des dépenses effectuées. 3) Contrôle technologique : en ce qui concerne la technologie de l’information, il y a également lieu d’exercer un contrôle serré des accès et des différentes informations circulantes. Le contrôle
technologique permet, entre autres, de gérer la sécurité des accès (notamment à la pharmacie et aux laboratoires), ainsi que la sécurisation de la confidentialité des données sensibles (dossiers des patients et du personnel soignant, dossiers de projets de recherche, etc.). 4) Contrôles internes : suivi du patient (contrôle et suivi des entrées et des sorties), chaîne d’approvisionnement du matériel, roulement, disponibilité et rétention du personnel, gestion des horaires de travail, gestion des normes liées aux conditions de travail, contrôle éthique (code de conduite des employés), contrôle du contexte réglementaire, etc. Pour les gestionnaires d’institutions de santé, il est parfois difficile de rester au fait des sources de risques existantes et émergentes tout en exerçant une administration efficace de la stratégie organisationnelle. Il est donc important d’identifier et d’évaluer adéquatement les risques pouvant avoir une incidence sur l’organisation, afin de pouvoir ensuite assurer une gestion adéquate, établie en fonction de la stratégie et de la mission de l’institution. Les activités de gestion des risques dans ce domaine comportent quatre étapes essentielles : recensement et évaluation complète des risques,
Premières en affaires
développement d’un plan d’audit annuel, élaboration et mise en œuvre du programme d’audit, et production de rapports de recommandations. L’audit est réalisé sur les différents systèmes de contrôle mis en place, et ce, tant sur les plans financier, réglementaire que technologique. Il permettra d’obtenir des données et des statistiques précises, qui seront déterminantes lors de la demande de nouveaux subsides gouvernementaux. Si les activités de gestion des risques ont pour objet de cumuler des données et des statistiques liées aux opérations de l’institution, elles visent également l’amélioration de la performance, l’agilité organisationnelle et l’optimisation de nombreux autres éléments : utilisation des places (lits et chambres), gestion et suivi du recrutement du personnel y compris les différents spécialistes, gestion de la visibilité de l’institution, suivi des tendances dans le domaine, gestion de la réputation de l’institution, etc. Les opérations de gestion des risques accompagnent étroitement les dirigeants en leur fournissant un portrait clair des institutions qu’ils dirigent, tout en leur fournissant les outils et les conseils stratégiques essentiels à une gestion éclairée, présente et future.
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Jeunes premiers
CATHERINE DUPUIS, L’HYPNOSE DE LA PERFORMANCE En raison de sa quasi-surdité et de son côté intellectuel particulièrement développé, Catherine Dupuis se rappelle avoir été ostracisée par les jeunes de son âge durant son enfance. Difficile à croire quand on rencontre cette hypnothérapeute dynamique et extravertie. De toute évidence, elle a su tirer profit de sa marginalité. Retour sur son parcours singulier qui a fait d’elle une entrepreneure accomplie dans le domaine de la santé.
Par Mariève K. Desjardins
S « Dès l’âge de sept ans, elle développe un intérêt marqué pour la santé, particulièrement pour les médecines parallèles et le fonctionnement du cerveau humain. »
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elon Catherine Dupuis, c’est une méningite contractée à l’âge de cinq ans qui a influencé tout le cours de son existence. La bactérie l’ayant rendue presque totalement sourde, la fillette est contrainte, dans les cinq années qui suivent, à séjourner souvent à l’hôpital, où elle subit une trentaine d’opérations pour récupérer le peu d’ouïe qui lui reste à l’oreille droite. Confinée à sa chambre, elle se met intensivement à la lecture pour tuer l’ennui, si bien qu’à l’âge de 10 ans, elle lit déjà Nietzsche ! Dès l’âge de sept ans, elle développe aussi un intérêt marqué pour la santé, particulièrement pour les médecines parallèles et le fonctionnement du cerveau humain. « C’est une passion qui m’a habitée toute ma vie », affirme Catherine. Dolfino Media le confirme. L’entreprise, que dirigent actuellement la femme de 38 ans et son conjoint Éric Chagnon, repose globalement sur le développement des facultés cérébrales pour renforcer la santé, la performance et la créativité, principalement par l’hypnose thérapeutique que Catherine pratique depuis une quinzaine d’années. Dans une optique éducative, leur projet est né il y a trois ans d’une initiative d’offrir des outils pratiques pour récupérer son pouvoir sur son bien-être et son développement personnel. Les techniques simples et
Avril — Mai 2012
accessibles mises de l’avant par le couple et réalisées au moyen de l’autohypnose, que tout un chacun peut pratiquer, visent par exemple la diminution de la douleur et du stress, le développement de la concentration et de la mémoire ainsi que l’apprentissage accéléré. Avide de perfectionnement, le couple voyage régulièrement avec leur fils de sept ans aux quatre coins de la planète, de la Mongolie à l’Amérique du Sud, pour découvrir de nouvelles techniques d’hypnose. Le succès de Dolfino est tangible. S’adressant à un vaste public (étudiants, sportifs de haut niveau, thérapeutes, professionnels, etc.), les différentes formations en autohypnose que Catherine et Éric donnent partout au Québec, et ponctuellement à Paris, font salle comble chaque semaine. Le cours portant exclusivement sur la performance en entreprise est quant à lui prisé par les dirigeants du monde des affaires désirant optimiser leur rendement de gestionnaire. Plus de 3 000 personnes se connectent aussi tous les mercredis soirs pour suivre en direct sur Internet les conférences présentées par le couple et offertes gratuitement, tout comme le sont leurs livres électroniques, des milliers de fois téléchargés. C’est au terme d’études universitaires
Jeunes premiers
en chimie, et après avoir exercé comme naturopathe, que Catherine rencontre Éric, alors ingénieur en informatique. Ensemble, ils fondent d’abord Laboratoires Mauves, une biotech s’appuyant sur la recherche et le développement, la fabrication à façon et une ligne de produits naturels, pour la plupart standardisés. Ces derniers sont fabriqués à partir d’un procédé inédit d’extraction à froid des actifs des plantes médicinales permettant d’obtenir des résultats extrêmement concentrés. L’entreprise met à profit cette innovation technologique pour notamment créer une populaire gamme de préparations liquides destinées à la santé mentale et des boissons énergisantes, vendues à une cinquantaine de compagnies au Québec et à l’international. Les valeurs éthiques sont au centre des préoccupations des Laboratoires Mauves. La biotech s’associe à une coopérative de développement en Amérique du Sud où elle fait pousser ses plantes pour éviter les coupes à blanc. Le couple est également consciencieux du bon traitement de leurs 25 employés qui bénéficient d’un lieu de travail harmonieux, où des salles dédiées à la détente (avec chaises de massage) et aux jeux sont mises à leur disposition. Pour ses qualités de gestionnaire et sa conscience environnementale, Laboratoires Mauves récolte une myriade de récompenses dont le Prix aux jeunes entrepreneurs de la Banque de développement du Canada – BDC (2005) et le Prix Québec-Amérique. Catherine est notamment nommée Lauréate de la catégorie « Nouvelle entrepreneure » du concours Prix Femmes d’affaires du Québec (2005) incluant la bourse de l’Ordre des administrateurs agréés du Québec. Avec l’atteinte d’un chiffre d’affaires de deux millions de dollars, l’entreprise constitue un réel succès, si bien que le couple ne compte plus les heures qu’il y investit. « Nos objectifs d’affaires étaient excessivement précis, mais notre erreur a été de nous oublier personnellement », explique Catherine. Après huit ans, exténués, Éric et elle prennent alors la décision de vendre Laboratoires Mauves à Atrium Biotech et de repenser leur avenir professionnel. « On avait envie de changer les mentalités », explique-t-elle. L’idée de Dolfino s’est alors rapidement dessinée. Pour l’heure, Catherine et Éric visent à développer davantage cette entreprise. Sur l’immense terrain qu’ils viennent tout juste d’acquérir dans la région de Lanaudière, ils projettent, d’ici trois à cinq ans, l’ouverture d’un centre de santé et d’apprentissage éco-responsable où ils aimeraient offrir de nouvelles formations. Un projet à suivre…
Si jeunesse savait… Que la chance compte pour beaucoup dans la vie. C’est pourquoi il faut toujours être très éveillé aux bonnes occasions. N’ayez pas peur de changer de carrière, il faut avoir le courage de suivre le chemin qui nous appelle.
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pprenez beaucoup de langues, au minimum deux. C’est très bon pour le cerveau et c’est une source de plaisir qui permet de belles expériences de vie. C’est une richesse de vivre au Québec où le bilinguisme nous donne cette possibilité au quotidien. Soyez curieux et ouvert d’esprits, voyagez dès que vous en avez la chance. On ne connaît jamais vraiment son propre milieu si on ne peut pas voir comment les autres se comportent. Ne vous attendez pas à quelque chose de merveilleux tous les jours ou toutes les semaines, c’est encore plus vrai en science. Il faut être capable d’être patient. Cultivez la différence et fréquentez des personnes plus âgées. Le mélange des générations apporte beaucoup de diversité dans les idées. C’est pourquoi je continue à travailler, cela me plaît de travailler avec des gens beaucoup plus jeunes. J’ai confiance dans la jeunesse pour trouver le bon chemin. Amicalement, Brenda
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Jeunes premiers
Portrait de jeunes premiers par xavier morand bock
Voir différemment Marie-Ève Ducharme Directrice générale Nüvü Caméras inc.
L’art de conjuguer Annie Saumier Directrice générale et artistique Société pour les arts en milieux de santé
Pharmacienne jusqu’à la moelle Marie-Christine Anctil Administratrice de l’Estrie Ordre des pharmaciens du Québec
Cette passionnée du travail et de la technologie a su innover avec son entreprise Nüvü Caméras inc. Ces caméras scientifiques reconnues comme les plus sensibles au monde, suscitent l’intérêt de la NASA et pourraient permettre d’énormes percées dans le domaine biomédical.
Conjuguer les affaires, les arts et la santé peut apparaître comme un défi titanesque, voire irréalisable pour Annie Saumier qui a accepté de diriger la Société pour les arts en milieux de santé (SAMS).
Siéger au conseil d’administration de l’Ordre des pharmaciens à 28 ans est une réussite impressionnante. Le faire tout en enseignant à l’université et en pratiquant la pharmacie communautaire relève presque de l’inconcevable. C’est pourtant le quotidien de cette jeune pharmacienne passionnée.
Comment es-tu arrivée à ton poste ?
Comment es-tu arrivée à ton poste ?
J’ai un baccalauréat en physique de l’Université de Montréal, un DESS en gestion aux HEC Montréal et une spécialisation en gestion de l’innovation à l’École de technologie supérieure. Parallèlement à mes études en gestion, j’ai contribué au démarrage d’une autre entreprise en imagerie scientifique. Ayant vécu les maillages de la création d’une compagnie de haute technologie, je me sentais outillée pour saisir l’opportunité de fonder Nüvü Caméras avec mon associé Olivier Daigle, l’inventeur de notre caméra ultra-sensible. Quelle est ta motivation dans ton emploi ?
L’espoir de contribuer à remédier au cancer grâce aux innovations que rendent possibles nos caméras. Quelle est ta passion, et pourquoi ?
Découvrir avec nos clients les différentes possibilités qu’ils auraient d’innover avec l’aide de Nüvü Caméras. Comme physicienne et professionnelle de la gestion de l’innovation, j’adore faire bénéficier les autres de notre technologie, par exemple les aider à détecter des cellules cancéreuses ou à mieux comprendre le fonctionnement de l’univers. J’adore repousser les limites de l’observable. As-tu un conseil à donner aux jeunes en affaires ?
Ne jamais se décourager. Jamais. Quelle est ta plus belle expérience ?
Nüvü Caméras est ma plus belle expérience. D’autant plus que son marché est international, ce qui nous donne la chance de parcourir la planète.
Après mon baccalauréat, j’ai complété un diplôme d’études supérieures spécialisées en gestion d’organismes culturels à HEC Montréal. En 2007, après avoir travaillé au sein des Jeunesses musicales du Canada, j’ai décidé de m’inscrire à un MBA intensif à HEC Montréal. Après ce MBA, les fondateurs de la SAMS m’ont approchée pour m’offrir la direction de l’organisme. Comme je voulais travailler pour un organisme qui avait une double mission artistique et sociale, j’ai tout de suite accepté! Quelle est ta motivation dans ton emploi ?
Au cours de ma carrière, j’ai toujours travaillé dans un même objectif, soit de rendre la culture, et plus précisément la musique, plus accessible à l’ensemble de la population. La mission de la SAMS, qui est d’offrir des concerts professionnels aux résidents et patients des milieux de santé, m’interpelle donc directement. Mettre sur pied un nouvel organisme est très enrichissant. As-tu un conseil à donner aux jeunes en affaires ?
J’ai eu la chance inestimable d’être entourée de personnes qui croyaient en moi et qui m’ont encouragée, conseillée et soutenue dans les différentes étapes de ma carrière. Mon conseil serait donc de commencer très tôt à trouver des « personnes ressources » qui peuvent les aider dans le développement de leur carrière.
Comment es-tu arrivée à ton poste ?
Suite à l’obtention de mon baccalauréat en pharmacie en 2005, j’ai décroché une maîtrise en droit et politiques de la santé de l’Université de Sherbrooke. Je complète aussi actuellement un microprogramme de 3e cycle en pédagogie de l’enseignement supérieur. Cela m’a permis de développer et d’assurer la prestation de cours pour l’Université de Montréal. Quelle est ta motivation dans ton emploi ?
De savoir à quel point les pharmaciens jouent un rôle important sur le terrain. Les pharmaciens contribuent aux soins de première ligne en assumant un rôle de triage des affections et en recommandant des produits offerts en automédication. Quelle a été ta plus grande fierté ?
Je me suis fixée un objectif de carrière : je souhaitais être sur le conseil d’administration de l’Ordre des pharmaciens du Québec ou enseigner à l’université avant d’avoir 30 ans. Je me plais maintenant à dire que j’ai réussi mes deux objectifs avec deux ans d’avance! As-tu un conseil à donner aux jeunes en affaires ?
L’essentiel, c’est de saisir les opportunités, d’être à l’affût et de ne pas hésiter. Certains jeunes entrepreneurs ont tendance à douter d’eux-mêmes, souvent à cause de leur jeune âge. De notre jeune âge se dégagent des forces importantes !
Vous voulez être un Jeune Premier ou vous en connaissez un ? Soumettez-nous le nom et une courte description à sara@premieresenaffaires.com 58
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Jeunes premiers
TOP 10 d’Alexandre Bilodeau Le deuxième est le premier perdant En collaboration avec Maya Azzi
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lexandre Bilodeau n’était pas un nom nécessairement connu de tous à l’aube des Jeux olympiques de Vancouver. Le jeune athlète natif de Rosemère avait pourtant déjà fait sa marque dans le monde du ski à bosses, et détenait même alors le titre de champion du monde dans cette catégorie. Or, après avoir dominé avec une aisance exceptionnelle le parcours de sa ronde ultime lors des Jeux olympiques de Vancouver en 2010, après avoir été le premier Canadien à remporter une glorieuse médaille d’or chez lui, c’est un peuple en entier qui célébrait son nom. D’un bout à l’autre du pays, il a soulevé la fierté et la passion. Alexandre Bilodeau n’est pas de ceux qui abandonnent facilement. Dans la vie comme dans les bosses, il attaque chaque difficulté avec aplomb et créativité. Pour lui, le deuxième arrivé est le premier perdant. Le ski n’est d’ailleurs qu’un aspect de sa personnalité, lui qui étudie en finances à l’Université Concordia et entretient l’ambition de faire un jour carrière dans le monde des affaires. Il partage ici les réflexions qui l’ont mené à dominer sa discipline, et qui, saiton jamais, le guideront peut-être d’ici peu vers d’autres sommets dans le monde de la finance.
Crédit photo : Martin Girard
1 À la base de tout, il y a le travail. Sans travail, sans effort, sans sacrifice, rien n’est possible. On n’arrive à rien en comptant les heures. 2 Personne ne peut prétendre seul à l’atteinte de ses objectifs. D’où l’importance de bien s’entourer, que ce soit d’entraîneurs, de collègues, d’associés ou même d’amis. 3 Il est rare que tout aille comme sur des roulettes. La persévérance est capitale. 4 Sur cette même idée, savoir s’ajuster et s’adapter rapidement est nécessairement très bénéfique dans tout ce que vous entreprendrez. 5 Pour mieux avancer, il faut toujours regarder en avant, savoir innover. 6 Tous ont déjà reçu de l’aide, à un moment ou à un autre de leur cheminement, il est donc important d’aider quelqu’un à notre tour. 7 Ne perdez pas d’énergie sur ce que vous ne contrôlez pas et placez vos efforts dans ce qui est de votre ressort. Évidemment, c’est bien plus facile à dire qu’à faire, mais c’est un précepte qu’il ne faut pas perdre de vue. 8 Gardez la tête haute dans les moments plus difficiles ainsi que la confiance en votre travail, en vos efforts et en vos réalisations. 9 À l’opposé, dans les moments forts, gardez les pieds sur terre et continuez d’avancer vers vos objectifs. 10 Être toujours passionné par ce que l’on fait.
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Quand le défi est une mine d’or…
Le Brésil occupe une position de choix en Amérique du Sud, partageant des frontières avec plusieurs pays latins. Avec ses quelque 193 millions d’habitants dont plus de 20 % viennent tout juste d’accéder à la classe moyenne, le Brésilien type est décrit comme un consommateur compulsif par nature. Avec les récentes récessions dans les pays d’Europe et d’Amérique du Nord, le Brésil est actuellement l’option du moment. Sa langue officielle est le portugais, sa monnaie le réal (1 CAD = 1,70 réal) et ses importations au Canada se font principalement dans le domaine des produits chimiques, des minéraux et de l’alimentation.
Par GUILLAUME C. LEMÉE
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lus importante économie d’Amérique latine en 2010, le Brésil est autosuffisant à presque tous les niveaux et regorge d’opportunités en raison de la croissance exponentielle que connaît son marché interne. Il concentre actuellement ses efforts de développement dans des domaines comme les services financiers, les services logistiques, l’agriculture, l’exploitation et la transformation des ressources minières ; ces secteurs sont reconnus comme étant complémentaires aux expériences canadiennes. Un traité contre la double taxation avec le Canada y est en vigueur depuis 1984 et un accord de libre transport aérien (de type à « ciel ouvert ») a été signé l’an dernier par Stephen Harper. Lorsque vient le temps d’exporter leurs produits, les entrepreneurs brésiliens pensent d’abord à l’Europe et aux États-Unis, laissant encore bien du terrain en friche au Canada. Le Brésil est un pays qui jouit d’une stabilité économique assez solide pour lui avoir permis de traverser les récentes crises économiques et financières sans trop de difficulté.
ÉTIQUETTE D’AFFAIRES Au niveau de l’étiquette, les affaires brésiliennes, à l’instar de plusieurs pays, sont très sociales ; vos partenaires voudront en savoir plus sur vous et votre famille, Avril — Mai 2012
car ils privilégient les contacts avec des gens qu’ils estiment bien connaître. On y préfère toujours les communications en personne, et exprimer sa pensée librement est bien vu de même que couper la parole peut être jugé comme un geste acceptable. Si la distance entre deux interlocuteurs varie entre 45 cm et 60 cm au Canada, il n’est pas rare qu’au Brésil on vous parle à 30 cm du visage. En effet, la bulle d’intimité individuelle varie d’un pays à l’autre : dans ce cas, reculer pourrait alors être perçu comme un geste de dégoût. Les Brésiliens sont très fiers, ainsi les mettre dans l’embarras pourrait vous faire perdre des opportunités. Évitez l’humour si vous n’êtes pas assuré de son effet : les sujets drôles ou amusants diffèrent d’une région à l’autre. Certains sujets sont tabous. Par exemple, il serait malaisé de critiquer ouvertement quelqu’un ou de parler de la violence dans les rues ou encore de la corruption. Et surtout, évitez de situer le Brésil dans le tiers monde ! Quand vient le temps de parler affaires, attendez-vous à de multiples questions sur votre entreprise. Ne vous étonnez pas que vos homologues brésiliens abordent les questions financières avant que vous ne le fassiez ; se bâtir une relation d’affaires peut être long et laborieux. Si vous ne maîtrisez pas le portugais, ayez recours à un interprète ; c’est vital.
Voyage d’affaires
« Plus importante économie d’Amérique latine en 2010, le Brésil est autosuffisant à presque tous les niveaux et regorge d’opportunités en raison de la croissance exponentielle que connaît son marché interne. »
LA PLACE DE LA FEMME Bien que dans les esprits brésiliens, l’homme soit traditionnellement perçu comme le patriarche et la femme davantage comme une maîtresse de maison, il existe – en ce qui a trait aux affaires – un respect automatique des gens d’affaires sans égard à leur sexe. Toutefois, les hommes comme les femmes devront respecter un code vestimentaire sobre et la femme devra porter une attention toute particulière à ne pas trop dévisager son interlocuteur masculin, car la ligne séparant les relations cordiales du flirt y est relativement mince. LES OBSTACLES Trois dangers principaux menacent l’investisseur peu informé qui désire se lancer en affaires au Brésil : le protectionnisme, la corruption et la criminalité très élevée. En ce qui a trait au protectionnisme, des barrières peuvent s’élever soudainement. Par exemple, le pays a récemment instauré une taxe de 6 % sur les investissements et a augmenté de 230 % les frais d’importation de voitures finies , et ce sans préavis ! Faire des affaires dans ce pays est une chose complexe. L’État semble se positionner contre les entrepreneurs, le système d’imposition y est illogique et
la Banque mondiale a récemment classé le Brésil à la 129e place (sur 183) quant à l’aisance d’y faire des affaires. Tous ces obstacles mènent à une corruption omniprésente. Si l’illicite est à la base de bien des succès locaux et si près de deux milliards de dollars canadiens se retrouvent empochés directement ou indirectement par les chefs de police et les hommes politiques sous forme de potsde-vin, les entrepreneurs devront d’abord prendre conscience que s’ils veulent faire des affaires au Brésil, ils seront peut-être obligés de tourner le dos à leurs précieuses valeurs. De plus, en 2010, 50 000 meurtres ont été perpétrés au pays seulement. Cette guerre civile entre les gangs criminalisées et les autorités n’est évidemment pas annoncée au monde.
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V O YA G E D ’A F FA I R E S
Design
Structurer le changement gérera les rendez-vous et bien sûr, de s’armer de patience. De plus, ne soyez pas surpris si on vous invite à un mariage ou si on vous questionne sur votre vie et vos croyances personnelles, car les affaires au Mexique se brassent exclusivement dans un contexte de confiance et la confiance passe toujours par des liens personnels.
L’envers du décor : corruption et criminaLité Même si les organismes chargés d’aider les entreprises dans leurs affaires au Mexique s’entendent pour dire que cela vaut la peine de le faire, il serait malhonnête de garder sous silence la triste réalité du taux élevé de criminalité au pays. Certaines provinces du pays, comme le Sinaloa et le Chihuahua, sont carrément déconseillées par certaines personnes puisqu’elles sont le théâtre de la violence et de guerres entre trafiquants de drogue. En général, au Mexique, investir dans la sécurité est une obligation pour tout entrepreneur qui compte hez les employés, leséviter les mauvaises surprises. Des firmes sécurité canadiennes incidences tantde sociologiques que psychologiques se spécialisent dans cette question et peuvent
en entreprise
À un moment ou à un autre, chaque organisation doit faire face à des changements majeurs liés à Quartier financier de Mexico City ses activités commerciales. conseiller les entreprises sur les risques qu’elles
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Par GINA IAQUINTA Vice-présidente, nécessitent alors des Développement procédures d’attention des affaires Aménagement personnalisée afin de les amener à corporatif accepter cette évolution. La technologie, ædifica
les espaces de travail réduits au minimum et les nouveaux modèles d’affaires métamorphosent l’environnement de travail. En lui-même le changement est déstabilisant, alors ajoutez-y les incertitudes de stabilité d’emploi et il en résulte un manque de motivation, du désintérêt ou d’insatisfaction de la part des employés. À défaut d’aborder correctement Tour de la bourse du Mexique la situation, une spirale négative s’infiltre insidieusement dans la productivité.
courent et les mesures à prendre. Le statut de La femme Le statut de la femme mariée au Mexique n’est pas des plus reluisants : la violence, les abus et le manque de reconnaissance sont monnaie courante comme dans beaucoup de sociétés latinoaméricaines. Néanmoins, il règne au Mexique une sorte de respect très latin de la femme et il semblerait que la femme d’affaires puisse y trouver une place confortable. Bien sûr, une représentation mixte au sein de votre équipe d’affaires limitera les risques de subir certains comportements qui demeurent très rares, à en croire la plupart des commentaires à ce sujet.
Crédit photo : Marc Cramer
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Design
Or, l’environnement de travail demeure un outil fondamental pour permettre de mieux intégrer les changements amorcés par l’entreprise. Déménager les bureaux ou encore rénover les locaux existants permet une réflexion, un changement d’image et donne un élan aux nouvelles activités commerciales. Chaque entreprise doit élaborer et mettre en œuvre ses propres méthodes dans l’adoption de ce processus. Par exemple, l’équipe de communication peut concevoir des sites Web interactifs afin que les employés soient bien informés à chaque étape du processus. Des présentations visuelles bien ficelées, une information concise de même que la transparence feront disparaître l’angoisse que peut entraîner la nouveauté et aident les employés à adopter positivement ces changements. Il peut s’avérer utile de consulter des spécialistes qui, de concert avec le client et l’équipe de conception, participeront à la gestion de ces changements.
Crédit photo : David Kudish
Voici quelques suggestions qui ont prouvé leur efficacité : F ormer des comités pour concevoir des programmes sur mesure afin d’atteindre les étapes-clés ensibiliser les dirigeants et extraire l’ADN de l’entreprise S aux fins d’assurer le succès du nouveau modèle d’affaires Créer des présentations visuelles pour les différents groupes rganiser des visites sur l’emplacement choisi avant O le déménagement btenir l’acceptation des employés pour ces nouveaux O espaces de travail grâce à des maquettes F ormer les employés aux nouvelles technologies et sur la façon dont celles-ci influenceront dorénavant l’environnement de travail et le nouveau modèle d’affaires révoir des séances de réflexion sur la façon de travailler P efficacement au sein des aires de collaboration
Crédit photo : Innova Design
Promouvoir l’éthique de travail de l’entreprise
Expérience nordique et massothérapie
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Premières en affaires
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Un homme et son tableau
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François Castonguay et Le but vainqueur Par Marine Thomas
Président et chef de la direction du Groupe Uniprix, François Castonguay est un homme d’affaires qui a su mener son entreprise au sommet grâce à une valeur-clé : le dépassement de soi. Ce goût de la performance, il la retrouve dans son œuvre préférée, Le but vainqueur du caricaturiste québécois Normand Hudon.
A « Le but vainqueur, c’est vouloir s’améliorer, performer et gagner. »
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près des études universitaires en administration et finance à Montréal, François Castonguay est engagé en 1984 par City Bank Canada, pour travailler dans la division médicale Medident. Là, il se familiarise avec le milieu des hôpitaux, des cliniques, des équipements et… de la pharmacie. En 1989, soit la même année que la création de la toile tient-il à préciser, il créé le financement d’achalandage de pharmacies. Une idée qui le plonge définitivement dans le milieu de la pharmacie. Six ans plus tard, conquis, il quitte le secteur bancaire pour se joindre à Uniprix à titre de vice-président exécutif. Depuis, l’homme d’affaires accumule les réussites. Le Groupe, qui comptait 145 pharmacies à son arrivée, en compte aujourd’hui 375, le positionnant numéro un dans cette catégorie. Avec 25 % des parts de marché sur l’échiquier québécois, le premier regroupement de pharmaciens indépendants au Québec a également vu son chiffre d’affaires grimper de 400 millions de dollars à 1,7 milliard pour l’année 2011. Une réussite reconnue par la population : l’année dernière, Uniprix
Avril — Mai 2012
se classait 9e au rang des 150 entreprises les plus admirées au Québec. Son arme secrète ? Le service à la clientèle. « En pharmacie, on vend tous les mêmes produits. Il faut donc se différencier pour pouvoir gagner des parts de marché. » Mais pour arriver à ces résultats spectaculaires, là, il n’y a pas de secret. « Cela prend une somme de travail considérable. Il y a seulement dans le dictionnaire que le mot succès vient avant le mot travail ! », explique-t-il. Dans sa grande maison de Saint-Brunode-Montarville, les murs du salon sont ornés des petites toiles encadrées qu’il collectionne, chacune des œuvres du caricaturiste québécois Normand Hudon. « Il a fait des choses extraordinaires. C’est coloré, c’est bien articulé et en même temps, chacune des toiles a une histoire ». Des avocats, mais aussi, des frères et des sœurs qui jouent, des petits enfants qui rentrent de l’école. Sa préférée est Le but vainqueur qui représente la joie d’un petit joueur de hockey après avoir marqué un but. « C’est une toile de petits joueurs de hockey, mais je pense que cette victoire s’applique très bien dans toutes les sphères de la société. » En effet, cette
Un homme et son tableau
peinture incarne sa vision de la réussite. « Le but vainqueur, c’est vouloir s’améliorer, performer et gagner. Cela veut dire que si tu travailles fort, tu réussis et tu croîs. Tu vas de l’avant et tu peux gagner des parts de marché, tu peux gagner des nouvelles pharmacies, mais aussi gagner la confiance de la clientèle et le respect de tes pairs. Mais c’est aussi de se différencier des autres parce que tu peux avoir dix équipes, mais il y en a qu’une seule qui va gagner. » Et François Castonguay applique cette philosophie dans toutes les sphères de sa vie. « Je donne tout à 100 %, autant dans ma vie professionnelle que ma vie personnelle. C’est important de vivre dans la société, mais pas nécessairement comme la société. On a le goût de se dépasser puis d’accomplir quelque chose que peut-être les autres n’accomplissent pas. Normand Hudon, lui aussi, c’est quelqu’un qui se dépassait dans ses caricatures. » Accrochée en face de lui, l’œuvre lui rappelle sans cesse que tous les efforts sont récompensés. « Des fois, je suis assis ici en train de lire et puis je m’arrête quelques secondes et je la regarde, et c’est tout ça qui me passe dans ma tête… cela donne le goût de gagner ! » Le but vainqueur, Normand Hudon, 1989
Premières en affaires
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Culture
Les
Coups de cœur de Michèle Bazin
En pointillé de Diane Tell irée de son album Rideau vert, voilà une autre chanson à télécharger. « Je t’aime en continu, tu m’aimes en pointillé ». Charmant ! À écouter le matin, le midi, le soir et les fins de semaine…
T
Crédit photo : Sarah Scott
Une vie pour deux (La chair et autres fragments de l’amour) Même mortes elles l’attirent. Le cadavre d’une femme sur la plage et c’en est fait de mes vacances. Elle vaut quand même moins que moi, puisqu’elle est morte. » Simone. Le texte est d’Évelyne de la Chenelière, la même qui a écrit Baschir Lazhar dont Falardeau a su tirer Monsieur Lazhar mis en nomination aux Oscars. Elle a écrit la pièce Une vie pour deux à partir du roman de Marie Cardinal. Du 24 avril au 19 mai 2012, au Théâtre ESPACE GO
« © Carl Lessard
Le Grand Carnaval de Feininger our les nostalgiques du Carnaval de Rio, pour ceux et celles qui aiment la couleur et l’intensité, pour aller dans un autre monde, pour se laisser transporter très loin, de Manhattan au Bauhaus, il ne faut pas rater cette exposition. Au Musée des beaux-arts de Montréal jusqu’au 13 mai.
P Lyonel Feininger The Kin-der-Kids The Chicago Sunday Tribune, 1906 © Succession Lyonel Feininger / SODRAC (2011) Digital Image © The Museum of Modern Art/Licensed by SCALA / Art Resource, NY
© tuta music inc
Mon corps d’Ariane Moffatt n single que l’on transporte sur son iPod pour se le faire chanter ou le chanter à tout âge. « Quoi faire avec mon corps ? L’exciter, lui faire faire du sport, le coucher, le calmer ». On la dit au sommet de son art sur son nouvel album MA. Et c’est vrai ! Ce qu’elle chante est bien de notre temps. À acheter sur iTunes.
U © Audiogram – Sony Music
Bonheur es-tu là ? de Francine Ruel e dernier d’une trilogie à lire pour se faire plaisir ou se faire du bien. À lire absolument. Chez Libre Expression.
L
15 femmes chefs de Richard Bizier et Roch Nadeau oici un livre exceptionnel simplement intitulé 15 femmes chefs. Richard Bizier et Roch Nadeau, auteurs de nombreux livres à succès, dont Les grandes dames de la cuisine au Québec, ont voulu rendre hommage aux femmes qui pimentent la cuisine du XXIe siècle. Restauratrices ou traiteurs, ces passionnées ont fondé leur réputation sur une cuisine originale et de grande qualité. Elles livrent dans cet ouvrage un peu d’elles-mêmes, les recettes qui ont fait leur renommée, et de généreux coups de cœur pour les meilleurs fournisseurs de produits frais ou artisanaux du Québec. Comme le souligne Louise Latraverse dans la préface, « ces femmes contribuent activement au renouveau de la cuisine d’ici et on peut en être fiers ».
V © Édition Amérik Média
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Avril — Mai 2012
© Édition Libre Expression
Tellement mieux
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