Premières en affaires - Décembre 2009

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HIVER 2009-2010

Dossier Philanthropie PHILANTHROPES MODERNES AU FÉMININ Par Amélie Daoust-Boisvert P. 64

LE RALLYE AÏCHA DES GAZELLES

Par Christiane Bergeron et Hélène Floch P. 70

L’INDUSTRIE DE L’EXTRACTION GAZIÈRE PREND FORME AU QUÉBEC Par François Riverin P. 28

L’INDUSTRIE MINIÈRE : MÉCONNUE MAIS DYNAMIQUE Par Isabelle Cadieux P. 16

PORTRAIT D’UNE INDUSTRIE DANS LA TOURMENTE Par Caroline Rodgers P. 30

UN HOMME ET SON TABLEAU

Entrevue avec Pierre B. Meunier P. 80

ÉDITION RESSOURCES NATURELLES

JACYNTHE CÔTÉ

Chef de la direction de Rio Tinto Alcan

FEMME DE CONVICTION Michèle Boisvert P. 32



Rédactrice en chef : Michèle Bazin Rédactrice en chef adjointe : Emmanuelle Bureau-Rozec Coéditrices : Margarita Lafontaine Stéphanie Leblanc Éditrice adjointe : Geneviève Dufour Actionnaires minoritaires : Camille Anctil Sara Lafontaine-Leblanc Design graphique : Gauthier Assistante à l’édition : Marie-Andrée Denis-Boileau Collaborateurs : Hélène-Andrée Bizier Michèle Boisvert Amélie Daoust-Boisvert Christine Deslandes Pierre Duhamel Jean-Philippe Gagnon Julie Geoffroy Myriam Huzel Martine Letarte François Riverin Caroline Rodgers Fabienne Vinet Réviseure-correctrice : Nouchka Pélichowski Textes IMPEC Réviseure-correctrice des textes en anglais : Tina Verni Photographe : SPG LePigeon / studiospg.com Illustrateur : Philippe Béha

Les Ressources naturelles Quelle année ! Évidemment, du point de vue d’un magazine traitant de thèmes liés aux affaires et à la finance, les sujets n’ont pas manqué. D’ailleurs, tout au long de l’année, nous avons pu remarquer à quel point la crise avait permis de faire le point sur des façons de faire qui semblaient pourtant immuables. Elle a choqué et obligé le monde entier à revoir ses modèles, à devenir plus responsable socialement et à tenter la gestion écologique. Malgré toutes ces avancées forcées, il n’en demeure pas moins que pour ce dernier numéro de 2009, nous avons envie de nous souhaiter une année 2010, disons, plus prévisible. La croissance, en tout cas, semble déjà annoncée. Elle s’amorce différemment selon les secteurs et les régions. Mais, somme toute, cette année 2010 apparaît plus prometteuse et moins chaotique que celle que nous venons de vivre. Ce numéro est consacré aux ressources naturelles. Il nous fait découvrir un pan de la vie économique encore mal connu en nous promenant dans toutes les régions du Québec. Trois volets y sont abordés : les mines, l’énergie et la forêt. Jacynthe Côté, chef de la direction de Rio Tinto Alcan, s’est prêtée au jeu de l’entrevue devant public et nous livre les secrets de son style de gestion. Enfin, à l’approche du temps des fêtes, nous vous offrons un dossier sur la philanthropie. C’est l’occasion de rencontrer des femmes influentes qui ont décidé de s’investir corps et âme dans différentes causes. Bonne lecture et à l’année prochaine !

Design site Internet : Gauthier Pour vous abonner : www.premieresenaffaires.com Poste Canada : Convention 41502021 Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à :

SPG LEPIGEON / STUDIOSPG.COM

M I C H È L E B AZ I N

MARGARITA LAFONTAINE

STÉPHANIE LEBLANC, CA

Rédactrice en chef

Coéditrice

Coéditrice

PHOTO HEIDI HOLLINGER

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HI VER 2009-2010 Premières en affaires 3


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elle a aussi hérité de mon sourire.

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Félicitations ! L’équipe de Premières en affaires tient à féliciter les femmes suivantes pour leur réussite :

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Notre cofondatrice et coéditrice Stéphanie Leblanc, CA, CIRP, promue associée déléguée au sein du groupe Transactions de PricewaterhouseCoopers LLP/s.r.l./s.e.n.c.r.l.

Brigitte Simard, pour son nouveau poste au sein de l’équipe de chasseurs de têtes de Korn/Ferry International

Leslie Quinton,

qui rejoint l’équipe du Groupe SNC-Lavalin inc. à titre de vice-présidente, Communications mondiales d’entreprise

Eleanor Shepherd, pour son poste de directrice Philanthropie de Québec Opportunity International Canada

Avoir une meilleure perspective, c’ est évaluer toutes les options possibles.

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Sommaire

HIVER 2009-2010 volume 3, numéro 2

ÉDITION RESSOURCES NATURELLES

12 Le Québec et ses

ressources naturelles : un espace d’avenir !

Ministère des Ressources naturelles et de la Faune

16 L’industrie minière :

3 9 38 82

Jacynthe Côté Chef de la direction de RIO TINTO ALCAN

18 Osisko : une vraie mine Par Nochane Rousseau et Normand Champigny PricewaterhouseCoopers

32 Femme de conviction Par Michèle Boisvert

Les Incontournables

41

Portrait de 8 femmes qui s’illustrent dans le domaine des ressources naturelles

OPINIONS

14 Retour vers le futur

6

Par Pierre Duhamel

H IV E R 2 0 0 9 -2 0 1 0 Premières en affaires

d’or pour les résidents de Malartic

19 Le Canada : géant

mondial de l’industrie minière Par Me Catherine Isabelle et Me Martin Gagné Fasken Martineau DuMoulin S.E.N.C.R.L., s.r.l.

20 L’ingénierie au service

de nos précieuses richesses

Par Chantal Sorel SNC-Lavalin

L E C O M I T É C O N S U LT A T I F PREMIÈRES EN ENTREVUE ACTIONNAIRES MINORITAIRES

21 Commodities on the

S&P/TSX Composite

Par Charles H. Jenkins Standard Life Investments Inc.

22 Les diamants : des

cailloux bien controversés

méconnue mais dynamique Par Isabelle Cadieux, M. Sc., géologue SIDEX

MOT D’INTRODUCTION

Par Me Geneviève Dufour, Ph. D. Université de Sherbrooke

24 Le Québec : une

source d’énergie Par Myriam Huzel

27 Le gaz naturel au Québec : une énergie avantageuse Par Julie Cusson Gaz Métro

28 L’industrie de l’extraction gazière prend forme au Québec

Par François Riverin

30 Portrait d’une industrie dans la tourmente Par Caroline Rodgers


14

16

AFFAIRES

RESSOURCES HUMAINES

10 Multimétaux

57 La communication :

Entretien avec André Gaumond Mines Virginia Par Hélène-Andrée Bizier

FINANCE

50 Les risques de fraude

en période de difficultés économiques

Par Van Khanh Bui, CA•EJC, CA•IFA Samson Bélair/Deloitte & Touche s.e.n.c.r.l.

51 Nos entreprises sont-elles prêtes pour l’avenir ?

Par Louise Simard Banque Nationale Groupe Financier

ÉCONOMIE

52 Une reprise économique planétaire… fragile et inégale Par Dominique Vachon Économiste conseil

DROIT

54 La conciliation

travail-famille : un avantage pour votre entreprise

Par Me France Legault Lavery

55 Gérer les nouveaux travailleurs de la génération Y

Par Me Virginie Dandurand Fraser Milner Casgrain

70

68 Quand la bonne cause devient le bon emploi

la clé du succès en affaires ! Entretien avec Johanne Berry Les Services de placement Télé-Ressources Par Martine Letarte

58 Créer une véritable

culture d’excellence

Par Stéfanie Rochford, CRHA Rochford Groupe Conseil

59 Ressources naturelles et gestion des talents

Par Catherine Privé, MAP, CRHA Alia Conseil

60 Les femmes et les

conseils d’administration Par Monique Lefebvre, Ph. D., et Michel Nadeau Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques

Entretien avec Johanne Bélisle Centre des femmes de Montréal Par Amélie Daoust-Boisvert

69 Le succès Centraide Par Jean-Philippe Gagnon

70 Le Rallye Aïcha des Gazelles Par Christiane Bergeron et Hélène Floch

DESIGN

72 Quand le design encourage le travail en équipe

Par Martine Letarte SANTÉ

74 L’anorexie et la boulimie Par Michèle Bazin

C U LT U R E

75 La Galerie NuEdge Par Michèle Bazin

PORTRAIT D’UNE PREMIÈRE

62 Me Élise Poisson

La prochaine associée directrice chez Lavery

78 Sophie Lorain : la réalisatrice

Par Julie Geoffroy

Par Caroline Rodgers PHILANTHROPIE

64 Philanthropes modernes au féminin

Par Amélie Daoust-Boisvert

66 La Société de l’arthrite

Par Emmanuelle Bureau-Rozec

67 Pour Gaz Métro, l’avenir se joue… dans la ruelle !

ASIE

76 Taïwan, Corée du Sud et Japon : les femmes s’organisent

Par Christine Deslandes

U N H O M M E E T S O N TA B L E A U

80 Un homme de valeurs

Entrevue avec Pierre B. Meunier Par Hélène-Andrée Bizier

Par Fabienne Vinet

HI VER 2009-2010 Premières en affaires 7


Nathalie Normandeau


Le comité consultatif Premières en affaires tient à souligner la précieuse contribution des membres de son comité consultatif. Avec disponibilité et acuité, ils posent un œil critique sur son contenu et l’enrichissent remarquablement par leurs divers conseils. D’origines professionnelles diverses, ils sont nos ambassadeurs au sein du monde des affaires, notre courroie de transmission par excellence. Pour l’hommage qu’ils nous rendent et la confiance qu’ils nous témoignent, nous les remercions.

LUC BEAUREGARD

MARTINE COULOMBE, MBA

Associé Fasken Martineau DuMoulin S.E.N.C.R.L., s.r.l.

MARCEL CÔTÉ

SPG LEPIGEON / STUDIOSPG.COM

Associé fondateur SECOR Conseil

SPG LEPIGEON / STUDIOSPG.COM

M e MICHEL BOISLARD

Vice-présidente Réseaux alternatifs Banque Nationale du Canada

SPG LEPIGEON / STUDIOSPG.COM

Président du conseil et chef de la direction Groupe conseil RES PUBLICA

DANIELLE G. MORIN, FICA

Première vice-présidente Distribution et service aux clients Investissements Standard Life

MARIE-HÉLÈNE NOLET, CFA

Vice-présidente adjointe Exploitation et initiatives stratégiques Capital de risque Banque de développement du Canada

Premières en affaires remercie Carole Diodati et Pierre Anctil pour leur engagement des deux dernières années au sein du comité consultatif. Sans ces pionniers de la première heure qui ont cru au magazine dès ses débuts, ce projet n’aurait pas remporté tout le succès qu’il a aujourd’hui. Merci de vous être investis autant et bonne continuation !

HI VER 2009-2010 Premières en affaires 9


P R E M I E R E N A F FA I R E S

MULTIMÉTAUX PA R H ÉLÈN E-A N DRÉE B IZI ER

ENTRETIEN AVEC

ANDRÉ GAUMOND PRÉSIDENT ET CHEF DE LA DIRECTION MINES VIRGINIA André Gaumond, président et chef de la direction de Mines Virginia, est un homme gouverné par la raison. Paradoxalement toutefois, les travaux qui lui ont valu une multitude de prix ainsi que l’estime des géologues et des prospecteurs du Canada tout entier relèvent d’une pure passion. Dès l’enfance, il est fasciné par la nature. Amateur de curiosités, il effectue des recherches qui portent sur la palé ontologie et l’archéologie, mais, à l’heure d’entrer à l’Université Laval, il choisit une voie mieux adaptée à l’énergie qui le mobilise : le génie géologique. En 1984, baccalauréat en poche, il s’inscrit à l’École Polytechnique de Montréal où il décroche une maîtrise en géologie économique. On le croirait mûr pour l’exploration in situ, le sac à dos, le pic, la pelle, mais c’est mal connaître celui qui animait 10 H IV E R 2 0 0 9 -2 0 1 0 Premières en affaires

depuis longtemps un petit club d’investissement minier, dont le nom circulait parmi les initiés. En 1987, il quitte l’emploi qu’il occupe dans une société minière des Cantons de l’Est pour devenir analyste financier pour des sociétés de courtage spécialisées établies à Montréal. La fonction est moins lucrative, mais c’est un tremplin pour André Gaumond qui veut absolument atteindre ses objectifs personnels et professionnels : « J’étais très jeune et je cherchais déjà un moyen de créer de la richesse pour le Québec en découvrant une ou plusieurs mines et en fournissant du travail à des centaines de personnes. Je ne voulais pas être venu au monde pour rien. Je voulais pouvoir me dire “J’ai donné. J’ai apporté quelque chose à la société”. »

En 1992, André Gaumond a 31 ans, son réseau est constitué de contacts précieux et il est à la recherche d’une « niche » qui lui permettra de s’introduire dans le cercle restreint des sociétés d’exploration minière. Virginia Gold Mines, « une coquille vide », est à prendre. Il s’en empare, puis il effectue un tour du monde minier qui confirme ses certitudes : le Québec est un territoire extrêmement riche au potentiel sousévalué. Il pense en particulier au nord de l’Abitibi où les ceintures de roches vertes volcaniques vieilles de deux à trois milliards d’années ont produit les plus beaux gisements d’argent, cuivre, uranium, zinc, or, diamants et autres minerais du monde. Ses activités se concentreront donc au Québec, et plus précisément dans

« JE NE VOULAIS PAS ÊTRE VENU AU MONDE POUR RIEN. JE VOULAIS POUVOIR ME DIRE “J’AI DONNÉ. J’AI APPORTÉ QUELQUE CHOSE À LA SOCIÉTÉ”. »

André Gaumond a besoin de temps et de l’appui de sa compagne : « Je lui ai demandé si elle pouvait accepter de manger des croûtes. Elle m’a fait confiance. J’avais besoin de trois ans pour cerner la question du financement des compagnies d’exploration minière. » Il lui en a fallu finalement trois de plus pour maîtriser le fonctionnement interne de ces entreprises.

le pourtour de la baie James. L’expertise d’André Gaumond, de ses associés et du personnel qu’il recrute, confère à Mines Virginia la stature d’expert du Nord. Les partenaires investisseurs s’appuient sur ce savoir-faire pour financer les projets d’exploration qui seront nombreux et rentables. En 2001, Mines Virginia obtient la certitude que des roches sédimentaires du lac Ell, non loin de la centrale hydroélectrique


PRIX REMPORTÉS PAR ANDRÉ GAUMOND 1996-97 Prospecteur de l’année au Québec

LG-4, à la Baie-James, contiennent de l’or. Trois ans plus tard, près de ce lac, ses prospecteurs réalisent une découverte d’envergure : un gros caillou de la taille d’un pupitre. Il contient « de jolies choses » dont de prometteuses traces d’or. Mais d’où vient cette roche ? L’œil expert des géologues sait qu’elle a été détachée de sa source par le mouvement des glaciers. La recherche consiste dès lors à retracer cette source. Elle est découverte 18 mois plus tard et 6 kilomètres plus loin, sous une petite roche de la taille d’une assiette. L’exploration révélera la présence d’un filon d’or toujours plus riche, d’une longueur de 1,9 kilomètre. Cette découverte minière, la plus importante des 20 dernières années au Québec, place Mines Virginia au centre de rumeurs de prises de contrôle

2004

Prospecteur de l’année au Québec (projets Éléonore et Coulon)

2005

Entrepreneur de l’année au Québec (projet Éléonore)

2006

Prospecteur de l’année au Canada

2007

Prix d’Excellence environnementale en exploration de l’Association de l’exploration minière du Québec

2008

Prix E3 (environnement) du Prospectors & Developers Association of Canada

octobre 2009

Prix Summa-Carrière de la Faculté des sciences et de génie de l’Université Laval

hostiles par une bonne douzaine d’entreprises désireuses d’exploiter ce filon. L’entreprise y échappe en vendant le gisement Éléonore à la société Goldcorp pour un montant de 406 M$ qui a été distribué aux actionnaires. La transaction ayant été assortie de redevances, la valeur de la découverte s’établit, en 2009, à plus de 500 M$. Pendant que Goldcorp s’apprêtait à construire les installations qui lui permettront d’extraire le minerai à compter de 2014, Mines Virginia explorait et évaluait le gisement Coulon situé à 500 kilomètres du précédent. Cette seconde découverte d’importance à être effectuée sur un territoire cri illustre l’importance et l’impact des relations établies par l’entreprise avec les Premières Nations : « Quand on veut, comme moi, assurer la pérennité d’une

entreprise, c’est-à-dire sa présence à long terme sur un territoire, il est essentiel de développer de bonnes relations avec les communautés autochtones. Chez nous, ces communautés sont consultées et invitées à participer aux travaux. » Vie quotidienne, activités de chasse et de pêche sont respectées. Près de la moitié des équipes de prospection est constituée de membres des communautés autochtones. Désireux de rétablir la réputation des sociétés minières, André Gaumond est à l’origine du Fonds Restor-Action Nunavik, financé par le gouvernement québécois et par plusieurs grandes sociétés minières. Son action consiste, de concert avec les communautés autochtones, à restaurer des sites abandonnés.


PREMIÈRES EN RESSOURCES NATURELLES

LE QUÉBEC ET SES RESSOURCES NATURELLES : un espace d’avenir ! UN TERRITOIRE IMMENSE, DE NOMBREUX LACS ET RIVIÈRES, DES FORÊTS GRANDIOSES, UN SOUS-SOL AU POTENTIEL INOUÏ, UNE FAUNE DIVERSIFIÉE… LE QUÉBEC POSSÈDE SANS CONTREDIT DE FORMIDABLES RICHESSES NATURELLES QUI MÉRITENT D’ÊTRE MISES EN VALEUR.

M I N I S T È R E D E S R E S S O U R C E S N AT U R E L L E S E T D E L A FA U N E

Le Plan Nord : un grand projet collectif Le territoire au nord du 49e parallèle regorge de ressources naturelles dont le potentiel énergétique, minier, forestier et touristique est énorme. Avec le Plan Nord, le gouvernement du Québec propose un nouvel espace économique qui sera élaboré de façon concertée, intégrée et durable en partenariat avec les communautés, et ce, dans le respect de leur mode de vie et de leurs besoins. Le Plan Nord se veut un grand projet collectif qui suscitera la fierté de tous les Québécois. Le 6 novembre dernier s’est tenue la Rencontre des partenaires du Nord. Suivant cette rencontre, deux Tables des partenaires du Nord ont été créées. Ces tables mobiliseront les acteurs directement interpellés par le Plan Nord. Avec eux, le gouvernement mettra en branle une vaste démarche de concertation pour établir les bases d’un nouveau partenariat avec les communautés du Nord.

12 H IV E R 2 0 0 9 -2 0 1 0 Premières en affaires

Une première table sera composée de représentants du milieu municipal, des communautés autochtones, des domaines économique et environnemental, des milieux scolaire et de la recherche et des ministères et organismes concernés par ce vaste projet. Celle-ci amorcera des travaux pour obtenir l’adhésion des communautés à une vision commune, définir une procédure de travail et déterminer les priorités à mettre en œuvre sur les plans économique et social. La seconde se consacrera spécifiquement aux enjeux autochtones et se déclinera en quatre Tables distinctes, soit une par nation. Les objectifs en sont d’amorcer des travaux pour obtenir l’adhésion des communautés à une vision commune, de définir une procédure de travail et d’élaborer un plan d’action pour les 25 prochaines années.

L’énergie Le Québec a choisi de tabler sur son énergie verte et renouvelable pour préparer et construire son avenir. Déjà

reconnu comme chef de file mondial dans le domaine de l’hydroélectricité, il est parmi les rares sociétés du monde à disposer d’une énergie propre et abondante. Aujourd’hui, le Québec entre dans une nouvelle ère. Sa stratégie énergétique 2006-2015 ouvre la voie à la relance d’un important patrimoine hydroélectrique qu’il s’est engagé à développer de façon durable et responsable, dans le respect des communautés. Leader nord-américain du développement de l’énergie éolienne, le Québec dispose également d’autres atouts qui lui permettront de produire des carburants renouvelables à partir de la biomasse forestière, des résidus agricoles et des déchets urbains. Le gouvernement a mis en place une équipe spéciale, présidée par M. Steven Guilbeault, coordonnateur général adjoint et porte-parole climat et énergie d’Équiterre, chargée de le conseiller sur les énergies vertes et renouvelables à développer au Québec et les moyens à prendre pour y arriver.


Depuis une vingtaine d’années, une panoplie de mesures ont été réalisées pour diversifier les choix de carrière offerts aux femmes. Parmi ces initiatives, le ministère des Ressources naturelles et de la Faune est partenaire du concours Chapeau les filles et du volet Excelle Science. L’objectif est de récompenser les femmes qui osent sortir des sentiers battus. Les bourses offertes permettent de favoriser la variété en emploi, d’encourager les femmes à poursuivre leurs études et d’augmenter leur représentativité dans les métiers traditionnellement masculins. Cette promotion à l’intention des femmes donne des résultats. Le Ministère compte en moyenne un quart de femmes dans chaque corps d’emploi traditionnellement dévolu aux hommes. Elles sont arpenteuses-géomètres (24 % de femmes), biologistes (43 %), ingénieures (24 %), ingénieures forestières (26 %), spécialistes en sciences physiques (15 %), techniciennes de la faune (28 %), techniciennes en foresterie et en gestion du territoire (19 %) ou techniciennes en ressources minérales (25 %).

La forêt Omniprésente et majestueuse, la forêt joue un rôle de premier plan, tant du point de vue économique et social qu’environnemental. Cependant, depuis 2005, les industries du bois, du meuble, des pâtes et papiers, et de l’imprimerie traversent l’une des pires crises de leur histoire. C’est pourquoi le gouvernement du Québec travaille à revoir les fondements du régime forestier. Cet enjeu est une priorité et interpelle l’ensemble de la société québécoise. En ce sens, le projet de loi déposé en juin dernier propose un régime forestier adapté aux réalités du XXIe siècle. Le gouvernement du Québec vise à assurer la pérennité du patrimoine forestier tout en faisant en sorte qu’il demeure un moteur important du développement économique et social du Québec et de ses régions. En plus de gestes concrets pour relancer l’industrie forestière, il déploie des efforts importants afin d’assurer aux travailleurs, à leur famille et à leur communauté un avenir plus prometteur. La faune et le territoire Le Québec, c’est aussi un vaste territoire sur lequel on trouve un demi-million de lacs et des milliers de rivières qui représentent près de 3 % des réserves d’eau douce de toute la planète ! La faune y est très variée, avec 648 espèces de vertébrés. Apport important pour l’économie du Québec, cette diversité faunique permet à près de la moitié de la population québécoise de pratiquer la chasse, la pêche et le piégeage.

Les mines L’industrie minière est une source de développement économique importante pour le Québec et vitale pour ses régions. Elle l’est par les investissements considérables qu’elle suscite, par les produits qu’elle permet de fabriquer et par les emplois qu’elle crée. Le Québec s’est donné pour la première fois de son histoire une stratégie minérale qui a pour but d’assurer l’avenir du secteur minier québécois. La participation des communautés locales et autochtones de même que l’harmonisation des usages et la protection de l’environnement sont à la base de cette stratégie. Les ressources naturelles pour l’avenir du Québec Les ressources naturelles du Québec ont permis à l’ensemble des Québécois d’occuper le territoire tout en profitant d’une foule d’attraits. Elles leur ont aussi permis d’acquérir des connaissances et de développer une expertise dans plusieurs secteurs d’activité. Plus que jamais, les ressources naturelles sont liées aux grands enjeux mondiaux : les changements climatiques, la réduction des gaz à effet de serre, la concurrence internationale, la maind’œuvre, la protection de l’environnement. Leur mise en valeur prend appui sur le savoir-faire des Québécois et sur leur expertise reconnue à l’étranger depuis des générations, et projette la société québécoise dans l’avenir en lui lançant le défi d’une utilisation durable.

Le Québec peut miser sur ses ressources naturelles et compter sur les hommes et les femmes qui y travaillent pour assurer son avenir !

HI VER 2009-2010 Premières en affaires 13

PREMIÈRES EN RESSOURCES NATURELLES

LES FEMMES ET LES RESSOURCES NATURELLES


OPINIONS

RETOUR VERS LE FUTUR

PA R PI ERRE DU H A M EL

COMME ON LE PENSAIT IL Y A QUELQUES GÉNÉRATIONS, C’EST PEUT-ÊTRE DU CÔTÉ DES RESSOURCES NATURELLES QUE VIENDRA NOTRE SALUT. Maurice Duplessis avait peut-être raison quand il affirmait que les ressources naturelles du Grand Nord apporteraient richesse et prospérité au Québec. Dès 1945, le premier ministre mal-aimé a voulu favoriser l’exploitation de ce qu’on appelait alors le « Nouveau Québec ». Les modalités sont, certes, différentes, mais cela ressemble étrangement au Plan Nord de Jean Charest, pour qui l’avenir du Québec se trouve au nord du 49e parallèle, sur un territoire immense qui représente les deux tiers de la superficie de la province. Le gouvernement libéral a déjà commencé la construction du complexe hydroélectrique de la Romaine, un investissement de 6,5 G$. Il bâtira des aéroports et construira des routes 14 H IV E R 2 0 0 9 -2 0 1 0 Premières en affaires

pour rendre le territoire plus accessible. Il favorisera la prospection minière. D’ailleurs, déjà 71 % des nouveaux titres d’exploitation, les claims, délivrés en 2008 se trouvent dans le Nord. On inaugurera cinq parcs nationaux et créera une nouvelle forêt en plantant 100 millions d’arbres. Je ne sais pas si on peut parler d’un véritable plan, mais il y a sans doute là une vraie vision. Ce n’est pas dit ouvertement, mais cette vision s’appuie sur un constat très simple : le marché américain boude nos produits manufacturés, devenus trop chers, alors que la demande mondiale pour les matières premières ne cesse de croître. Tout en défendant ses bastions manufacturiers, le Québec doit se positionner pour soulager l’insatiable appétit des pays émer-

gents pour les minerais et les autres ressources naturelles. En effet, les Chinois ont bien peu à apprendre de nous dans la fabrication d’un avion, mais ils auront toujours besoin de nickel, de zinc et de cuivre pour construire leurs appareils.

Reste à savoir d’où proviendront ces ressources... Le Québec figure parmi les plus importants producteurs miniers mondiaux avec des exportations de 5,5 G$ en 2007. L’industrie minière emploie 18 000 personnes, dont le salaire moyen est le double de ce qui est payé ailleurs dans l’industrie. J’ai cependant été étonné d’apprendre que le Québec ne comptait que 22 mines actives et qu’il faudrait trouver d’autres gisements de cuivre pour alimenter la fonderie Horne, à Rouyn-Noranda. D’où la création du Patrimoine minier de 200 M$ et l’allocation de 120 M$ pour acquérir des données géoscientifiques qui permettront de mieux explorer le sous-sol québécois. Pour prospecter et trouver un gisement rentable, il faut investir davantage


Qui dit aluminium dit électricité. Le Québec est en train de s’imposer comme le principal fournisseur d’énergie renouvelable du nord-est du continent. Hydro-Québec investira 10,4 G$ d’ici 2013 pour augmenter sa production et 7,8 G$ pour bâtir les lignes de transmission qui lui permettront de vendre encore plus d’électricité à nos voisins ontariens et américains. Des investissements de 5,5 G$ permettront de pro duire près de 4 000 mégawatts d’énergie éolienne d’ici 2015. Le Québec, puissance énergétique toutes catégories confondues ? Pourquoi pas ! André Caillé, aujourd’hui président de l’Association pétrolière et gazière du Québec, affirme qu’on exploitera d’ici deux ans du gaz naturel extrait des bassins sédimentaires des rives nord et sud du Saint-Laurent. Ces gisements pourraient recéler jusqu’à 4 000 milliards de pieds cubes de gaz naturel, une valeur s’élevant au-delà de 100 G$. Des sociétés comme Junex, Gastem et Forest Oil ont investi jusqu’à mainte-

nant 150 M$ dans l’exploration de la ressource, un investissement qui pourrait passer bientôt à 350 M$. On espère même trouver du pétrole au Québec. En Gaspésie, Pétrolia a entrepris des activités de forage et rêve de combler d’ici cinq ans 5 % du pétrole consommé au Québec, ce qui représente près de 8 millions de barils. Non seulement les ressources naturelles constituent les plus gros projets de développement du Québec, mais il n’en faudrait pas plus pour qu’elles se retrouvent demain au cœur de sa politique budgétaire. Comme l’Alberta qui perçoit le tiers de ses revenus des redevances pétrolières, gazières et minières, le Québec pourrait compter un jour sur un dividende accru d’HydroQuébec et sur ses propres redevances minières, gazières et pourquoi pas pétrolières pour équilibrer son budget et se mettre à rembourser sa dette. L’Alberta n’est peut-être pas un si mauvais modèle économique après tout !

Le monde est notre sphère d’action

SNC-Lavalin est un chef de file mondial en services-conseil, ainsi qu'en conception, ingénierie et construction d'infrastructures et d'installations de traitement. Elle peut prendre en charge chaque étape d'un projet depuis les études de définition de mandat et de faisabilité, jusqu'à la mise en service, en passant par la construction. Elle a réalisé, en outre, plus de 500 projets dans le monde entier, dont certains figurent parmi les plus importants de toute l'histoire de cette industrie. SNC-Lavalin compte un effectif de près de 20 000 personnes, dont les bureaux sont répartis dans tout le Canada et dans 35 autres pays. Grâce à une équipe de 4 000 spécialistes dans le monde entier qui réalisent des projets dans les secteurs de l'aluminium, de l'alumine, des métaux primaires, de l'or, du nickel et du ferronickel, de la potasse, ainsi que de la fermeture de mines et de la restauration minière, SNC-Lavalin est le chef de file mondial en projets qui regroupent l'ingénierie, l'approvisionnement et la gestion de la construction.

OPINIONS

(1 G$ pour la mine d’or d’Osisko à Malartic), aller de plus en plus loin (la mine Raglan, dans le Nunavik, se trouve à 1 800 kilomètres de Montréal), creuser de plus en plus profondément (jusqu’à 2 kilomètres) et y mettre beaucoup de temps (jusqu’à 10 ans avant la mise en exploitation). Tout vient à point à qui sait attendre ! Le prix de l’or a quadruplé depuis dix ans et certains pensent même qu’il doublera encore au cours des prochaines années, atteignant les 2 000 dollars l’once. L’or s’impose comme valeur refuge face au dollar américain, mais le prix de tous les métaux est poussé vers le haut. Malgré la récession, les prix du nickel et du cuivre ont connu des hausses de 23 % et de 16 % en août dernier. Le prix de l’aluminium, qui a connu une vilaine année en 2008, a crû de 16 % en août et reprend du tonus. Voilà une bonne nouvelle qui rend encore plus pertinents les investissements de 2,1 G$ de Rio Tinto Alcan au Saguenay et de 1,2 G$ d’Alcoa sur la Côte-Nord.


PREMIÈRES EN RESSOURCES NATURELLES

LES MINES

L’INDUSTRIE MINIÈRE : MÉCONNUE MAIS DYNAMIQUE LA VIE MODERNE EST INDISSOCIABLE DES MINÉRAUX ET DES MÉTAUX Les mines contribuent au bien-être économique de la société québécoise, tout en fournissant des substances nécessaires à la vie quotidienne des habitants de toute la planète. La vie moderne est donc indissociable des minéraux et des métaux.

RESSOURCE MINIÈRE MINE ACTIVE MINE FERMÉE Crédit : Ministère des Ressources naturelles et de la Faune

PA R ISA B ELLE CA D I EUX , M.Sc., G ÉO LOG U E CONSEILLÈRE AUX INVESTISSEMENTS, SIDEX PRÉSIDENTE SORTANTE DE L’ORDRE DES GÉOLOGUES DU QUÉBEC

Un moteur économique Les mines se différencient des autres industries : elles ne peuvent être déplacées ni être construites au gré des besoins. De plus, elles s’épuisent. L’industrie doit donc mener sans cesse des activités d’exploration. Ces activités sont prises en charge par des moyennes et des grandes sociétés productrices – qui vont allouer une partie de leurs profits à l’exploration minière – et par de nombreuses petites sociétés, dites juniors. Ces dernières qui n’exploitent pas de gisements, utilisent plutôt des capitaux obtenus sur les marchés boursiers pour financer l’exploration. En 2008, 14,4 G$ ont été investis en exploration à l’échelle mondiale. Cette même année, les investissements en exploration au Québec se sont élevés à 435 M$, alors que la production minière était évaluée à plus de 5 G$. Le capital consacré à l’activité minière représente une part importante des capitaux levés sur la Bourse de Toronto et sur la Bourse de croissance TSX. En 2008, près de 8,3 G$ y étaient levés en financement minier et à la fin de cette 16 H IV E R 2 0 0 9 -2 0 1 0 Premières en affaires

même année, 57 % des sociétés minières mondiales y étaient inscrites, soit 1 427 émetteurs. Leur capitalisation boursière combinée s’élevait à 215 G$.

Un levier pour l’innovation L’industrie minière n’est pas seulement un moteur économique pour le Québec ; elle favorise aussi l’innovation et la mise à niveau des techniques de pointe. Au stade de l’exploration, les géologues utilisent les derniers concepts métallogéniques élaborés de concert avec les universités, les centres de recherche ainsi que les sociétés minières et de services pour les appliquer à des régions connues ou à de nouveaux secteurs. Le travail du détective scientifique, qui localise les nouveaux gisements, fait appel à des techniques toujours plus sophistiquées de géochimie et de géophysique. Les paramètres physiques – magnétiques, radiométriques, électromagnétiques, sismiques, gravimétriques, etc. – sont mesurés à l’aide d’appareils de plus en plus sensibles et performants. L’inter-


prétation se fait au moyen de logiciels qui permettent l’intégration de toutes sortes de données, des visualisations en 3D et des possibilités de requêtes précises. De l’exploration à la mine, les étapes sont multiples et complexes. L’innovation reste de mise : de nouveaux appareils, machines, logiciels, protocoles, techniques d’exploitation, processus métallurgiques, automatisation voient donc le jour afin de répondre à de nouvelles situations ou d’optimiser des processus connus. En Saskatchewan, certaines mines souterraines très riches en uranium sont exploitées à distance par des systèmes robotisés. Rien n’est statique.

Un secteur important pour les régions L’industrie minière est incontestablement cruciale pour l’économie des régions éloignées du Québec. À trop grande distance des marchés, elles ne peuvent concurrencer les grands centres dans la fabrication de biens destinés à l’exportation en raison des coûts de transport élevés. La vitalité de certaines est soutenue par l’exploitation des mines. C’est le cas de la Côte-Nord, avec le fer et le titane, et de l’Abitibi-Témiscamingue, avec ses mines d’or, de cuivre et de zinc. En Abitibi, les mines fournissent, directement et indirectement, 10 % des emplois de la région. Pour les Premières Nations, qui vivent essentiellement sur des territoires reculés, l’activité minière constitue une assise importante de leur essor économique. Les mines peuvent apporter richesse et emplois à des populations qui aspirent à vivre et à se développer près de leur communauté.

Le secteur a considérablement évolué au cours des 20 dernières années. L’industrie se veut responsable et intégrée à son environnement social et physique. Le suivi environnemental est assuré tout au long de l’exploitation et les réhabilitations réussies, une fois les exploitations terminées, sont de plus en plus nombreuses. Les géologues qui cherchent des mines sont des passionnés de nature. L’exploration de nos jours ne crée, à toute fin pratique, aucun dommage sur l’environnement. Même l’empreinte physique d’une mine dans l’immensité du Nord québécois est minime. En somme, l’industrie minière est un domaine passionnant qui n’a rien à voir avec l’idée vé-hiculée d’une industrie arriérée. Elle est dyna-mique, proactive, scientifique et innovatrice. De plus, elle est génératrice de richesse et d’emplois spécialisés. Il ne lui reste qu’à mieux se faire connaître !

LANCEMENT DE LA TOURNÉE LA RUÉE VERS LE NORD 2009 Au mois de septembre dernier, le Comité Action Mines (« CAM ») a lancé une campagne d’envergure visant à recruter, au cours des prochaines années, plus de 1 000 travailleurs pour combler les besoins de main-d’œuvre dans l’industrie minière de la région du Nord-duQuébec. La tournée La ruée vers le Nord 2009 se poursuivra à l’automne 2010, cette fois dans les régions du Bas-Saint-Laurent, de la Côte-Nord, de la Gaspésie et du Centre-du-Québec. Une occasion en or pour les visiteurs d’en savoir plus sur le Nord du Québec et sur les nombreuses possibilités de carrière dans le secteur minier. En plus de la caravane, le CAM a également conçu son propre site Internet qu’on peut consulter à l’adresse www.larueeverslenord.com.


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LES MINES

OSISKO

UNE VRAIE MINE D’OR POUR LES RÉSIDENTS DE MALARTIC

PA R N OCH A N E ROUSSE AU, CA ASSOCIÉ PRICEWATERHOUSECOOPERS

PA R N O R M A N D C H A M P I G N Y, I N G . CONSEILLER PRINCIPAL PRICEWATERHOUSECOOPERS

Nouvel essor pour l’industrie minière au Québec Ordinateurs, BlackBerry, iPod, téléphones mobiles… Ces petits appareils sont omniprésents dans nos vies. Plus d’une trentaine de métaux entrent dans leur fabrication. Par ailleurs, les pays émergents comme la Chine, l’Inde, le Brésil et l’Indonésie se lancent à un rythme vertigineux dans le développement de leur infrastructure. Par conséquent, ils ont un appétit grandissant pour les métaux précieux. L’avenir de l’industrie minière semble pour ainsi dire assuré puisque la demande ne diminuera pas de sitôt. Plus près d’ici, le projet Canadian Malartic de la Corporation minière Osisko, établie à Montréal, a beaucoup fait jaser au cours des derniers mois. En fait, ce projet concerne un gisement situé à proximité de la ville de Malartic, au cœur même du district minier historique de l’Abitibi, à environ 20 kilomètres à l’ouest de Val-d’Or. Voué à un succès considérable, il représente l’une des plus importantes réserves d’or du Canada. En effet, si l’échéancier est respecté, la mine produira, dès le deuxième trimestre de 2011, 600 000 onces d’or par année pendant 10 ans !

Des retombées pour la région Ce projet majeur a exigé la relocalisation d’un quartier tout entier et de ses habitants. Il représente néanmoins des retombées économiques non négligeables pour la région. En effet, on parle d’un investissement de 1 G$ 18 H IV E R 2 0 0 9 -2 0 1 0 Premières en affaires

dont le financement est complété, de la création de 800 nouveaux emplois pendant la construction de la mine et de 450 emplois directs bien rémunérés pour les 10 prochaines années, de la renaissance du camp minier Malartic, y compris les anciens producteurs Canadian Malartic, Barnat-Sladen et East-Malartic – qui ont extrait plus de 5 millions d’onces d’or entre 1935 et 1983 – et d’une prise en charge, de concert avec le gouvernement du Québec, des obligations environnementales de l’ancienne société Mines McWatters qui a déclaré faillite en 2004. Par ailleurs, la région profitera de la mise en place de projets importants : construction d’une école primaire de 15,5 M$, d’un centre de formation pour adultes de 5 M$, d’un centre de la petite enfance de 4 M$, d’un projet d’habitation à loyer modique de 4 M$, d’un centre de soins de longue durée de 17 M$ et d’un centre communautaire de 6 M$.

Souci de développement durable Le projet est soutenu par la formation d’un groupe de consultation de la communauté afin d’être à l’écoute des préoccupations des résidents. De plus, un fonds a été créé afin de favoriser la qualité de vie et l’épanouissement des citoyens de Malartic. Ce fonds de développement durable vise à laisser un héritage aux générations futures. Il s’agit là d’une première dans le monde de l’industrie minière au Canada. Évidemment, ce projet laisse présager un engouement pour le développement minier dans cette région du Québec. De toute évidence, il sera l’occasion d’approfondir un peu plus encore l’expertise québécoise en la matière. Cela pourrait même constituer le tremplin nécessaire pour exporter davantage cette expertise à l’échelle internationale. Au fait, connaissez-vous beaucoup de sociétés ou d’industries qui en font autant pour le Québec en 2009 ? Nous pouvons être fiers des Québécois qui œuvrent dans cette industrie, que ce soit au Québec ou ailleurs dans le monde.


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LES MINES

PA R M E C AT H E R I N E I S A B E L L E ASSOCIÉE, FASKEN MARTINEAU DUMOULIN S.E.N.C.R.L., s.r.l.

PA R M E M A RT I N G AG N É ASSOCIÉ, FASKEN MARTINEAU DUMOULIN S.E.N.C.R.L., s.r.l.

En 2008, 40 G$ du PIB du Canada provenaient de l’industrie minière et plus de 351 000 personnes y travaillaient. Cyclique et volatile en raison du resserrement du crédit et de l’investissement, l’industrie a connu en 2009 une année éprouvante. Le Canada maintient néanmoins sa position dominante dans le secteur et renforce sa stratégie pour en sortir gagnant dès la reprise économique. Présence internationale À l’échelle mondiale, les sociétés minières canadiennes sont des plus actives. En 2008, elles ont participé à 4 600 projets miniers à l’étranger, ce qui représente plus de 110 G$ d’actifs miniers. Elles occupent de loin la plus grande part du marché mondial avec 43 % de tous les programmes d’exploration minérale, dont seulement 21 % sont lancés au Canada. L’Institut Fraser a publié cette année un rapport qui indique que sept provinces canadiennes – dont le Québec en tête de liste pour une deuxième année consécutive – font partie des dix entités les plus attrayantes du monde pour l’exploitation minière. Régime fiscal concurrentiel Le Canada possède l’un des régimes fiscaux les plus concurrentiels du monde industrialisé à cause des diverses mesures incitatives et programmes disponibles. Mentionnons notamment le mécanisme des actions accréditives

nouvellement émises qui permet à une société minière de transférer aux investisseurs, à des taux avantageux, le bénéfice fiscal de certains frais liés à ses activités minières. Les petites sociétés, pour qui l’accès aux déductions fiscales et aux sources de financement est limité, en bénéficient surtout. Aussi, en tenant compte de la conjoncture économique mondiale, le budget fédéral de 2009 a prolongé d’une année le crédit d’impôt temporaire de 15 %, aidant ainsi la mobilisation de capitaux.

Marché mondial du financement minier De 2004 à 2008, 81 % des financements publics dans le secteur minier ont eu lieu par le biais de sociétés inscrites à la Bourse de Toronto (« TSX »), comparativement à 9 % pour chacune des Bourses de l’Australie et de Londres. John S.M. Turner, chef du groupe minier de Fasken Martineau, affirme que la disponibilité accrue de liquidités ainsi que l’excellence des ressources finan-

cières et juridiques expliquent l’attrait de la TSX. La Bourse de croissance TSX offre, quant à elle, un forum unique pour les plus petits financements. Soulignons également le fait que la réglementation canadienne – un modèle à suivre – impose aux sociétés ouvertes des obligations rigoureuses en matière de communication de l’information financière.

Perspectives et défis Les lois et les politiques économiques et fiscales du Canada lui permettent d’occuper une position enviable dans l’industrie minière mondiale. Il devrait continuer à en être ainsi dans les prochaines années. Toutefois, il faut souligner le défi accru auxquelles font face les sociétés minières quant à la problématique de la responsabilité sociale puisqu’en définitive, leurs activités ont des répercussions importantes sur l’environnement et les communautés autochtones.

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L’INGÉNIERIE

AU SERVICE DE NOS PRÉCIEUSES RICHESSES LA NATURE EST L’ALLIÉE ESSENTIELLE DE L’ÊTRE HUMAIN, QUI TIENT GÉNÉRALEMENT POUR ACQUIS L’EXPLOITATION RÉCURRENTE DE SES RESSOURCES.

PA R C H A N TA L S O R E L DIRECTRICE, EXPLOITATION, MINES ET MÉTALLURGIE MONDIALES, SNC-LAVALIN

Aujourd’hui, la demande mondiale de matières premières atteint un seuil très élevé en raison de plusieurs facteurs, notamment la démographie, l’urbanisation des populations rurales de la Chine et de l’Inde, ainsi que le développement d’autres régions du monde, en plus du haut niveau de consommation des pays industrialisés. Heureusement, au cœur de ce processus de croissance, des acteurs issus de différents domaines interviennent sur plusieurs plans pour prévenir, contrôler et minimiser les empreintes laissées sur notre planète. L’ingénierie est une discipline clé dans l’exploitation durable des ressources naturelles puisqu’elle met en œuvre des connaissances et des techniques qui prennent en compte les facteurs environnementaux, économiques et sociaux. Les sociétés de génie-conseil actives dans le secteur des mines et de la métallurgie sont en mesure de fournir des services à toutes les phases du

cycle de vie d’un projet de ressources naturelles impliquant par exemple la bauxite, l’aluminium, le cuivre, les diamants, le fer, le nickel, l’or, la potasse, ainsi que le zinc. Les sociétés de génie-conseil qui participent ainsi à ce type de projets interviennent dès le début en réalisant des études qui prennent en considération les collectivités environnantes ainsi que la durée de vie prévue de l’exploitation de la mine ou des installations. Les ressources naturelles en périphérie font également partie des études. Des moyens pour préserver l’environnement naturel et limiter la dispersion des polluants sont élaborés afin de protéger les populations avoisinantes pendant l’exploitation et après la fermeture des sites. D’ailleurs, la planification de cette phase est maintenant omniprésente dans l’industrie et elle fait même l’objet de réglementations au Canada.

Les entreprises œuvrant dans le secteur minier doivent prévoir la restauration des sites une fois l’exploitation terminée. Récemment au Québec, une équipe a remis en bon état un site à Normétal, au nord de la province. Ce dernier comprenait trois parcs à résidus miniers d’une superficie totale de 57 hectares. Ces travaux ont permis, après trois ans, d’abaisser le niveau de la nappe phréatique dans les résidus recouverts et de faire passer le pH de la rivière située à proximité du site de 3,3 (pH très acide) à 6,0 (pH plus neutre). À toutes les étapes des projets, les actions doivent être orientées selon des standards de santé et sécurité, de qualité et de protection de l’environnement. La mise en commun du savoir-faire des spécialistes de plusieurs domaines et provenant du monde entier rend possible la réalisation de projets qui ont un impact positif réel sur notre milieu de vie.


Commodities on the S&P/TSX Composite BY CHARLES H. JENKINS SENIOR VICE-PRESIDENT OF CANADIAN EQUITIES STANDARD LIFE INVESTMENTS INC.

The materials and energy sectors compose about half the market index on the Toronto Stock Exchange with a market capitalization in excess of $650 billion. Canada is well endowed with natural resources, including large reserves of potash, uranium, iron ore, coal, nickel, copper and oil and gas. Long-term secular demand growth from the emerging markets is expected to continue providing investors with profitable investment opportunities. The last eighteen months have shown the potential for extreme volatility in the stocks and underlying commodities, but at Standard Life Investment, we believe the longer term trend is strong. A key success factor in business is its human capital, and Canada has a talented work force of engineers, geoscientists, technicians and skilled labour able to develop resources opportunities across the globe. The S&P/TSX listed companies are working on projects from Northern Québec to the Democratic Republic of Congo to Mongolia. The industry’s development model has evolved to encompass the concerns of all stakeholders and environmental responsibility. The Canadian equity market is an incubator where resource entrepreneurs from across the world can access capital markets to develop projects. There are success stories in all market capitalization segments, with significant wealth creation for all stakeholders. Large Canadian global companies have grown from humble beginnings dating back more than twenty years. For instance, Barrick Gold, from its beginning at the Camflo Mine in 1984,

has become a global mining house with 26 operating mines, 7.66 million ounces of production and a market capitalization of $34 billion. Canadian Natural Resources Ltd., founded in 1989 with 9 employees and 1,400 boes/d of production, is today a global energy firm with 565,000 boes/d of production and a market capitalization of $42 billion. Another example is Duvernay Oil, going from its IPO at $12 in December 2003 to its acquisition by Shell Oil in 2008 for $83 per share. Duvernay Oil was one of the fastest growing E&P companies in Calgary and one of the key companies which developed the Montney tight gas play in NEBC. Up and coming companies like Consolidated Thomson Iron developing the Bloom Lake iron ore project in Québec, and Osisko Mining developing the Malartic Gold project near Val-d’Or, Québec, could become large capitalized companies in the future. Canadian companies are often acquisition targets because of the quality of the asset base, and because Canada offers a stable political environment and an educated workforce. The recent wave of global consolidation in the mining sector saw household names such as INCO, Falconbridge and Alcan acquired by international competitors. The oil and gas industry has had several waves of foreign acquisition activity, the most recent associated with the large oil sands resource in Northern Alberta. Investing in junior exploration sectors of the market can be like winning the lottery for investors who pick the right company. One example is Diamond Fields’ discovery of the high-

grade Voisey’s Bay nickel deposit in 1993, which was subsequently sold to INCO in 1996 for $4.3 billion. The Canadian diamond industry was developed with risk capital raised by Dia-Met Minerals. This subsequently led to the discovery of what was to become the Ekati Diamond Mine, which generated significant wealth for all stakeholders. The investors in capital markets in Canada are receptive to risk-taking in the resource sectors, providing mining entrepreneurs with capital to fund exploration projects that could turn into an exciting discovery. However, not all stories are successful; one need only to remember the tarnish of the Bre-X Gold scandal of 1997 and the corresponding collapse and delisting of the stock. Regulators have significantly improved processes and controls on the industry in an effort to prevent fraudulent activity. Through their demand for raw materials, the commodity sectors of the Canadian equity market provide investors with the opportunity to participate in the rapid growth of the emerging markets. The commodity sectors can have a good deal of volatility with cyclical downturns within a long-term secular uptrend. Commodity stocks moved steadily higher from 2004 to their peak in June 2008, followed by their sell-off and bottoming in March 2009. The group has been a market leader off the low, as China and other emerging markets restock depleted inventory and accelerate infrastructure spending. The long-term trend seems positive for the commodity stocks, but there will be cyclical corrections along the way. HI VER 2009-2010 Premières en affaires 21

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LES MINES


LES DIAMANTS : DES CAILLOUX BIEN CONTROVERSÉS LES DIAMANTS QUE VOUS PORTEZ ONT-ILS SERVI À FINANCER DES ACTIVITÉS GUERRIÈRES OU À RENVERSER UN GOUVERNEMENT LÉGITIME ?

SPG LEPIGEON / STUDIOSPG.COM

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LES MINES

PA R M E G EN E V I È V E D U FO U R , P H . D. PROFESSEURE EN DROIT INTERNATIONAL ÉCONOMIQUE FACULTÉ DE DROIT, UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE

Le commerce international des diamants sous réglementation En mai 2000, les acteurs africains du marché du diamant se sont rencontrés à Kimberly, ville minière sud-africaine, afin de réagir à la pression croissante de la société internationale à l’égard des diamants, trop fréquemment utilisés comme monnaie d’échange par des groupes rebelles. En décembre de la même année, l’Assemblée générale des Nations Unies endossait cette initiative. À l’issue d’une conférence tenue à Genève, le 5 novembre 2002, la Déclaration d’Interlaken était adoptée par plusieurs pays. Ceux-ci s’engageaient à contrôler l’importation et la commercialisation, sur leur territoire, des diamants du sang par le biais d’un système de certification. Le 1er janvier 2003, le Processus de Kimberly entrait officiellement en vigueur.

22 H IV E R 2 0 0 9 -2 0 1 0 Premières en affaires

Ce système regroupe aujourd’hui 74 pays, représentant environ 99,8 % de la production mondiale de diamants bruts. Les représentants de l’industrie, dont le Conseil mondial du diamant, et les représentants de la société civile, comme les ONG Global Witness et Partenariat Afrique Canada, sont également parties au Processus de Kimberly. L’importation de diamants au Canada Sur le plan de la valeur, le Canada occupe le troisième rang dans la production mondiale de diamants, après le Botswana et la Russie. En 2002, il a adopté la Loi sur l’exportation et l’importation des diamants bruts (la « Loi ») pour se conformer à ses obligations internationales. Par conséquent, pour être importés au Canada, les diamants bruts doivent répondre aux critères du Processus de Kimberly. Concrètement,

la Loi prévoit, entre autres, que chaque importation de diamants bruts au Canada doit être accompagnée d’un certificat garantissant qu’ils n’ont pas servi au financement d’activités illégales. De plus, tout diamant doit arriver aux frontières dans un emballage scellé. Ce dernier doit être visé tant par les autorités douanières du pays exportateur que du pays importateur. Évidemment, toute exportation de diamants canadiens doit aussi répondre à ces exigences. Il faut donc en conclure que l’achat de diamants au Canada, même s’ils proviennent de l’étranger, offre en principe une assurance à l’effet que les diamants n’ont pas servi à financer des activités illégales. Une restriction au commerce acceptée par l’OMC Les Accords de l’Organisation mondiale du commerce (« OMC ») ne tolèrent


Les forces et les faiblesses du système Le système instauré à Kimberly n’est évidemment pas parfait. D’abord, il laisse aux États le soin de contrôler eux-mêmes l’importation et l’exportation de diamants bruts. Un gouvernement corrompu pourrait certainement déjouer le système. Ensuite, le système se fie à la bonne foi des pays pour communiquer les statistiques pertinentes, pourtant importantes, afin d’assurer une bonne mise en œuvre du Processus de Kimberly. Enfin, le Processus ne s’attarde pas aux conditions de travail dans lesquelles près d’un million de chercheurs de diamants africains évoluent. La plupart ne touche qu’en moyenne un dollar par jour de durs labeurs... Il n’en demeure pas moins que depuis ses débuts, le Processus de Kimberly a produit un impact non négli geable. Alors qu’on estimait que dans les années 1990 les diamants de la guerre représentaient environ 15 % des échanges internationaux,

ils ne seraient plus qu’un pour cent aujourd’hui à permettre aux groupes rebelles de financer leurs activités guerrières. Le Processus de Kimberly a ainsi permis que ces diamants retrouvent le chemin du marché légal, augmentant de ce fait les recettes des pays en voie de développement dont l’exportation de diamants fournit une ressource importante de revenus. Certes, le bon emploi de ces ressources et la redistribution de ces dernières à la population demeurent tributaires des gouvernements en place qui sont, malheureusement, pour certains encore fortement corrompus. En somme, un encadrement adéquat du commerce international, quel que soit le produit visé, permet de rendre la mondialisation, phénomène aujourd’hui considéré comme inéluctable, plus humaine. L’encadrement du commerce international du diamant s’est soldé et se soldera par des retombées positives en matière de paix et de sécurité internationales, de développement et de démocratie.

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que très difficilement les entraves au commerce international. Or, réglementer, limiter ou interdire l’importation d’un produit en raison du rôle qu’il a pu jouer dans un conflit à l’étranger semble a priori contraire aux principes fondamentaux de l’OMC. C’est d’ailleurs en raison de cette apparente incapacité à appréhender le commerce des produits ou des services en tenant compte des considérations autres que strictement commerciales que l’OMC a fait l’objet de critiques aussi acerbes depuis sa création en 1995. La question des diamants a toutefois reçu un traitement différent au sein de l’enceinte de l’OMC. En effet, les Membres de l’OMC ont reconnu la légitimité de contrôler le marché international du diamant tant à l’égard des États parties au Processus de Kimberly qu’à ceux qui n’y avaient pas encore adhéré. De ce fait, les États peuvent limiter l’importation et l’exportation de diamants sans craindre une poursuite au regard des règles de l’OMC.


PREMIÈRES EN RESSOURCES NATURELLES

L’ÉNERGIE

Le Québec :

une source d’énergie PA R M Y RI A M H UZEL

LE NUCLÉAIRE

: un débat explosif

En 2008, un sondage mené par la firme Angus Reid révélait que près de 62 % des Québécois s’opposaient à de nouveaux investissements dans le nucléaire. Au début du mois d’octobre dernier, Hydro-Québec annonçait pourtant qu’une partie des 25 G$ d’investissement prévus d’ici 2013 irait à la réfection de la centrale nucléaire Gentilly-2. Cette annonce a provoqué un véritable tollé dans la sphère politique et au sein des différentes organisations environnementales. « Hydro-Québec ne fait pas la promotion du nucléaire ; ses axes prioritaires de développement sont l’hydroélectricité en complémentarité avec l’éolien », répond Marie-Élaine Deveault, attachée de presse pour les dossiers de l’environnement chez Hydro-Québec. Elle ajoute qu’en consacrant 1,9 G$ du budget à la réfection de la centrale Gentilly-2, la société d’État pourra poursuivre ses activités jusqu’en 2040. « Nous n’investissons pas dans le nucléaire. Nous investissons dans la seule centrale nucléaire que nous avons choisi de rénover parce qu’elle fonctionne de façon sécuritaire depuis 25 ans et parce qu’elle satisfait à toutes les normes environnementales », d’affirmer Mme Deveault. 24 H IV E R 2 0 0 9 -2 0 1 0 Premières en affaires

Selon Karel Mayrand, directeur général du bureau du Québec de la Fondation David Suzuki, l’investissement d’Hydro-Québec dans le nucléaire est insensé. « Il serait faux de croire que l’investissement dans la centrale Gentilly-2 est seulement prévu pour des travaux de réfection ; il s’agit bien d’une nouvelle centrale, soutient M. Mayrand. Comment peut-on investir dans le nucléaire aujourd’hui compte tenu du fait que le coût de dépassement est de 100 % et que l’enfouissement des déchets radioactifs hypothéquera les générations futures du Québec ? » On le sait, la crise économique actuelle incite le Canada à investir dans l’énergie propre afin de rester concurrentiel et de créer des emplois. Dans un tel contexte, le nucléaire a-t-il encore sa place ? « Hydro-Québec ne prend aucun risque financier en investissant dans la centrale nucléaire, assure Mme Deveault. Il s’agit d’une centrale qui occupe une position stratégique sur le réseau puisqu’elle est située près des grands centres de consommation. Étant donné que les centres de production électrique sont éloignés, à la Baie-James et sur la CôteNord, elle permet de rétablir la tension sur le

PRINCIPALES CENTRALES PAR SOURCE D’ÉNERGIE HYDRAULIQUE THERMIQUE NUCLÉAIRE ÉOLIENNE Source : http://www.mrnf.gouv.qc.ca/ publications/energie/statistiques/ carte_centrales_051231.pdf Données de 2005


SECTEUR ÉOLIEN

Bref, le nucléaire divise. Qu’il soit d’ordre économique ou environnemental, le débat reste explosif. À ce titre, le Québec ne fait pas exception : même dans les pays, comme la France, où on a parié sur cette source d’énergie, le nucléaire ne fait toujours pas l’unanimité.

: le Québec a-t-il le vent dans les voiles?

L’ascension fulgurante du prix du baril de pétrole incite les entreprises et les gouvernements à se tourner vers des technologies « vertes » visant à réduire leur dépendance au pétrole. Un tel contexte favorise le développement du secteur éolien qui présente l’avantage d’être parmi les ressources renouvelables les moins dispendieuses et de n’émettre aucun gaz à effet de serre. Par contre, l’inconvénient principal de cette énergie relève de son incapacité à être stockée. Néanmoins, le Québec possède une force considérable : celle de pouvoir coupler l’énergie éolienne à son hydroélectricité. Karel Mayrand, directeur général du bureau du Québec de la Fondation David Suzuki, déplore que le Québec ne soit pas un leader dans ce domaine : « Au Québec, les projets éoliens sont freinés par les faibles coûts de l’hydroélectricité. En Allemagne, le gouvernement a

L’EXPORTATION DE L’OR BLEU

favorisé l’accès prioritaire aux énergies propres en garantissant un prix supérieur au marché. Ceci a poussé les entreprises à développer ce secteur. » De telles politiques gouvernementales en matière de développement durable ont permis à l’Allemagne de se placer au premier rang mondial des producteurs d’électricité éolienne avec plus de 18 000 mégawatts de puissance éolienne. Ainsi, ce pays comble 6 % de la totalité de ses besoins en électricité en recourant à l’énergie éolienne. Pour suivre cet exemple, le gouvernement du Québec doit se fixer l’objectif de développer une énergie propre de pointe. Dans le contexte de la crise économique, les entreprises québécoises auraient tout intérêt à se tourner vers l’énergie éolienne pour diminuer leurs coûts énergétiques et être, ainsi, plus productives.

: le Québec est-il prêt ?

PA R F R A N Ç O I S -X AV I E R S A L U D E N DOCTORANT EN DROIT, PARIS I SORBONNE

ET MYRIAM HUZEL Le titre ainsi formulé semble doté d’une certaine dimension provocatrice alors que les législations fédérales et québécoises limitent fortement l’exportation massive d’eau douce depuis 1999. Il demeure néanmoins inévitable de poser la question de la sorte pour introduire l’évolution des comportements que nous devrons adopter dans notre rapport à l’utilisation domestique de l’eau. Seulement 0,6 % de l’eau qui colore notre planète bleue peut être utilisée par l’humain. De plus, elle est mal répartie : certaines régions du monde, comme Los Angeles, éprouvent déjà des problèmes de stress hydrique. La situation s’annonce pire d’ici 20 ans. Dès lors, les pays riches en eau sont responsables de préserver cette ressource pour com-

bler les besoins des générations actuelle et futures ; ils ont également intérêt à prévoir les manques, et à élaborer technologies et stratégies qui leur permettront d’intervenir comme de bons gestionnaires des ressources en eau. Comme le relève Marcel Boyer, vice-président et économiste en chef de l’Institut économique de Montréal, et titulaire de la Chaire Bell Canada en économie industrielle de l’Université de Montréal, « le gouvernement doit lancer un chantier national sur l’eau afin d’étudier les technologies qui nous permettront de faire face à d’éventuelles situations de stress hydrique » à l’échelle mondiale. Des politiques courageuses sont nécessaires pour en rationaliser la consommation. Une sensibilisation et une HI VER 2009-2010 Premières en affaires 25

PREMIÈRES EN RESSOURCES NATURELLES

réseau. Le prix de revient de sa réfection se veut très compétitif à 7,2 cents le kilowattheure, comparativement au prix moyen du dernier appel d’offres éolien qui est de 10,5 cents le kilowattheure. »


PREMIÈRES EN RESSOURCES NATURELLES

responsabilisation des citoyens et des entreprises s’avèrent donc une priorité. Pour M. Boyer, ces politiques d’éducation doivent être soutenues par une tarification raisonnable de l’eau, comme l’appuie l’ONU, les doublant ainsi d’un avantage économique. « Selon moi, tous les utilisateurs d’eau devraient payer une redevance, déclare M. Boyer. En réduisant notre consommation de 10 %, nous serions en mesure de vendre ce 10 % aux Américains et en tirer un bénéfice considérable ! » Martine Ouellet, présidente de la Coalition Eau Secours !, croit au contraire que la clef de la sensibilisation auprès de la population passe par la réglementation. « Tarifer l’eau en installant des compteurs d’eau dans les résidences est un subterfuge pour ouvrir la voie aux entreprises privées, dénonce Mme Ouellet. La réglementation touche directement la consommation. Par exemple, 30 % de l’eau est consommée par l’utilisation des toilettes. Qu’attendons-nous

pour suivre l’exemple de l’Ontario et imposer des toilettes plus écologiques ? » Le chantier national de réflexion et d’éducation aurait à coordonner ces idées et à les rendre plus complémentaires qu’antagonistes en ce qu’elles visent différents acteurs de la société civile. Reste aussi à ce que les États autorisent la vente en vrac d’eau douce. Une condition cruciale quand les États du monde multiplient les précautions pour que les quantités massivement transférées ne soient pas analysées comme une simple vente de marchandises ou de services. Certains craignent que les mécanismes des institutions internationales de libreéchange, telles l’OMC et l’ALÉNA, contraignent le Canada à lever les barrières au pompage et à l’exportation de son eau douce. De toute évidence, bien des débats restent à clarifier au sujet de l’or bleu.

Profil type du cadre dans le domaine de la production d’énergie : • • • • • • •

Formation académique d’ingénieur mécanicien ou industriel Expérience démontrée en gestion de projet d’envergure Excellentes aptitudes de gestion de la relation avec les clients Connaissance approfondie de la gestion des coûts par projet et prix de revient Grandes habiletés de négociation Capacité d’établir des relations avec les autorités gouvernementales Expérience internationale souvent souhaitée

PAR GENEVIÈVE FALCONETTO, MBA, ASSOCIÉE DIRECTRICE, ODGERS & BERNDTSON


L’ÉNERGIE

PREMIÈRES EN RESSOURCES NATURELLES

Le gaz naturel au Québec : U N E É N E R G I E AVA N TAG E U S E

PA R J U LI E CUSSO N DIRECTRICE, RELATIONS PUBLIQUES ET COMMUNICATIONS GAZ MÉTRO

Alors que certains ne voient dans les cuisinières ou les foyers au gaz naturel qu’une source de confort, d’autres y voient une source d’énergie supérieure pour le chauffage de l’air et de l’eau. En effet, ce type d’énergie connaît un intérêt croissant au Québec ; une bonne nouvelle pour les partisans de la lutte aux émissions de gaz à effet de serre (« GES »). Le gaz naturel émet 33 % moins de GES que le mazout, et il réduit pratiquement à néant les émissions responsables du smog. Il est donc avantageux pour l’environnement de remplacer une fournaise au mazout par de l’équipement au gaz naturel. De plus, chaque molécule de gaz naturel utilisée au Québec permet de « libérer » de l’électricité qui peut être acheminée chez nos voisins, là où on en tire un meilleur prix. Du coup,

le Québec s’enrichit et permet aux marchés limitrophes d’accéder à une énergie propre. Un autre atout milite en faveur de l’utilisation du gaz naturel : son prix. Depuis plusieurs années, le gaz naturel est plus concurrentiel que l’électricité et le mazout dans le marché commercial. Sa position compétitive et ses attributs ont également attiré l’an dernier un grand nombre de nouveaux utilisateurs dans le marché de la nouvelle construction résidentielle. Aussi, au cours de la dernière année, le prix du gaz naturel a connu une baisse spectaculaire et cette tendance ne semble pas en voie d’être renversée. En effet, avec les nouvelles techniques d’exploitation, il y a de plus en plus de gaz naturel disponible pour répondre à la demande, permettant ainsi aux consommateurs de se le procurer à moindres coûts.

La distribution du gaz naturel est la principale activité de Gaz Métro. L’entreprise offre un service public tout en appartenant à des investisseurs privés. Elle ne fait aucun profit sur la vente du gaz naturel qu’elle refacture à ses clients au prix qu’elle paie aux producteurs. Gaz Métro tire ses revenus des tarifs fixés par la Régie de l’énergie pour le service de distribution qu’elle assure en sol québécois. Au cours des vingt dernières années, la part de marché du gaz naturel dans le bilan énergétique québécois est passée de 7,5 % à 13 %, alors que le réseau de Gaz Métro a triplé sa portée. Il s’étend maintenant sur près de 10 000 kilomètres et dessert plus de 300 municipalités québécoises. D’Amos à Saint-Georges-deBeauce, de Roberval à Huntingdon, de Mont-Tremblant à Cookshire, il permet maintenant à plus de 180 000 clients de profiter de la vie en bleu…

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L’industrie de

L’EXTRACTION GAZIÈRE prend forme au Québec PA R FR A N ÇO IS RI V ERI N

CRÉDITS PHOTOS : PICCINI DA TODI GRAPHIC STUDIO INC.

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L’ÉNERGIE

Ce qui était à peine imaginable il y a quelques années est en voie de devenir une réalité : le Québec produira du gaz naturel en quantité notable d’ici deux à trois ans, et peut-être même du pétrole. Au printemps 2008, la production de gaz naturel au Québec est apparue comme étant non seulement possible, mais probable. L’américaine Forest Oil annonçait alors la présence d’un volume de 4,1 tcf de gaz – 4 100 milliards de pieds cubes – dans des concessions gazières qu’elle partage avec Junex, Gastem et Questerre au Québec. Au prix courant du marché, la valeur brute de ce gaz s’élèverait à près de 22 G$. Par après, Talisman Energy et son partenaire Questerre annonçaient également des tests positifs dans des concessions gazières avoisinantes. Ces deux sociétés possèdent la plus grande superficie de permis au Québec. Depuis, d’autres travaux ont été réalisés et plusieurs forages sont maintenant en cours. Entre-temps, les artisans des industries gazière et pétrolière s’organisent. Un noyau québécois de quelque 200 scientifiques et gestionnaires œuvrent au sein de sociétés comme Junex, Gastem, Pétrolia, Petrolympic, et Ressources & Énergie Squatex. « Si l’exploitation gazière prend son envol comme on l’entrevoit, nous pourrions compter environ 5 000 employés dans notre industrie vers 2015 », prédit André Caillé, président de l’Association pétrolière et gazière du Québec (« APGQ ») et ex-président d’Hydro-Québec. Selon Jean-Yves Lavoie, géologue pétrolier, président et chef de la direction de Junex, la prospection gazière des basses-terres du Saint-Laurent a donné suffisamment de bons résultats pour laisser poindre le début d’une exploitation d’ici deux ans. « Il y a eu à peu près 150 M$ d’investis dans la prospection gazière jusqu’ici. J’estime qu’il faudra un autre 300 M$ pour arriver à l’exploitation commerciale. Il nous faut intéresser aussi d’autres partenaires et attirer des capitaux », soutient-il.

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Le gaz naturel de la plaine du Saint-Laurent est contenu dans un type de schiste appelé « shales de l’Utica ». Ce schiste s’étend principalement de la rive sud du fleuve Saint-Laurent, entre Québec et Montréal, au pied des Appalaches. Sa profondeur varie entre 400 et 2 000 mètres. La présence de grandes quantités de gaz dans les shales de l’Utica était soupçonnée depuis longtemps. Toutefois, l’extraction du gaz de cette roche très peu perméable était impossible avec la technologie classique. La mise au point récente d’une technologie utilisant le forage horizontal et la fracturation de la roche entourant le puits a permis d’en extraire le gaz. Crise financière oblige, Forest Oil a dû diminuer ses investissements dans ses concessions québécoises. Talisman et Questerre ont néanmoins accéléré leurs travaux et pris le leadership des projets gaziers dans la province. Junex, qui dispose de près de 25 M$ et qui n’a aucune dette, continuera, quant à elle, l’exploration par ses propres moyens. Jean-Yves Lavoie cible les zones moins profondes de l’Utica, qui coûtent moins chères à explorer. La courbe d’apprentissage Raymond Savoie, président et chef de la direction de Gastem, est aussi un pionnier et un acteur très important dans l’exploration des shales de l’Utica. Selon lui, l’extraction du gaz provenant du schiste deviendra une réalité. « Avant d’en arriver là, il faut passer par une courbe d’apprentissage obligatoire pour connaître tous les paramètres de l’exploitation. Il faut trouver la bonne recette pour rentabiliser l’extraction », souligne-t-il. Gastem exécute présentement avec Canbriam Energy, son partenaire et gérant des travaux, un important programme d’exploration dans l’Utica du Québec. Un budget de 20 M$ sur deux ans est prévu à cet effet. Canbriam Energy effectuera des essais de fracturation de la roche. Enfin, Gastem a acquis d’importantes concessions gazières terrestres aux Îles-de-laMadeleine. Raymond Savoie croit que sa société y jouera un rôle de pionnier semblable à


Le pétrole du Québec La lourde tâche de faire du Québec un producteur de pétrole repose en grande partie sur André Proulx et la société Pétrolia, dont il est le président et chef de la direction. Cet ethnologue de formation et ancien consultant en environnement a bâti en moins de 10 ans une équipe technique complète et acquis presque tous les permis d’exploration de la Gaspésie et de l’île d’Anticosti. « Notre objectif est de produire 5 % des besoins en pétrole du Québec d’ici quatre à cinq ans. Les gens peuvent y croire ou non. Nous, nous allons nous organiser pour atteindre ce but », explique André Proulx. Les faits parlent d’eux-mêmes : en 2006, au troisième forage pétrolier de son histoire, Pétrolia et son partenaire Junex ont fait jaillir 34 barils de première qualité par jour du puits Haldimand 1, situé tout près de Gaspé. Il s’agit du meilleur résultat de test de puits de l’histoire du Québec. Pétrolia vient de terminer le puits Haldimand 2, qui a aussi détecté des hydrocarbures. Avec ce deuxième puits, la société pourra évaluer si une exploitation rentable du pétrole de ce réservoir est possible. Pour cela, un volume suffisant de pétrole est nécessaire et, surtout, il faut pouvoir circuler au travers de la roche pour le récupérer par des puits. Chaque puits coûte autour de 5 M$. Pétrolia et ses partenaires d’affaires ont prévu des investissements de 10 à 20 M$ d’ici deux ans pour explorer leurs propriétés pétrolières de la Gaspésie. Ce budget pourrait augmenter substantiellement si d’autres partenaires se joignaient à leurs projets. « La Gaspésie est une région de ressources. On y a récolté du bois et extrait des métaux. Maintenant, c’est au tour du pétrole », en conclut André Proulx.

w w w. a e e . g o u v. q c . c a

Programme d’aide à l’utilisation de la biomasse forestière Pour le chauffage (Pilote) réduisez de façon mesurable et durable votre consommation de combustibles fossiles (à l’exception du mazout lourd) et vos émissions de gaz à effet de serre par l’implantation de mesures de conversion vers la biomasse forestière résiduelle et obtenez une aide financière ! ce programme pourrait s’adresser à vous si vous êtes… • gestionnaire d’établissements institutionnels appartenant aux pouvoirs publics • Propriétaire de bâtiments à vocation commerciale ou religieuse • gestionnaire de réseaux de chaleur

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PREMIÈRES EN RESSOURCES NATURELLES

celui qu’il a joué dans l’Utica de la plaine du Saint-Laurent. Il reconnaît que la question environnementale et les relations avec les citoyens sont des questions sensibles pour les futurs exploitants gaziers. Le forage de puits et la fracturation nécessitent l’emploi d’équipements lourds et produisent des effluents liquides qu’il faut absolument traiter. « Notre politique consiste à appliquer les meilleures pratiques actuelles. Nous cherchons également le plus possible à effectuer nos travaux loin des zones habitées », affirme Raymond Savoie.


PREMIÈRES EN RESSOURCES NATURELLES

LA FORÊT

PORTRAIT D’UNE INDUSTRIE DANS LA TOURMENTE

RESSOURCE FORESTIÈRE LIMITE NORD DE LA FORÊT BORÉALE CONTINUE (en révision) LIMITE NORD DES ATTRIBUTIONS FORESTIÈRES (en révision) Crédit : Ministère des Ressources naturelles et de la Faune

PA R CA RO LI N E RO DG ERS Il suffit de jeter un coup d’œil aux chiffres pour comprendre que la forêt joue un rôle crucial dans l’économie du Québec. Encore aujourd’hui, elle représente plus de 80 000 emplois. Si l’on considère le secteur forestier de manière élargie, en incluant l’industrie du meuble en bois et les activités connexes, il s’agit alors de plus de 128 000 emplois directs, ce qui représente une masse salariale annuelle de 5 G$ et une valeur ajoutée de plus de 11 G$ pour la province1. À l’échelle canadienne, l’industrie forestière fournit plus de 825 000 emplois. C’est plus que l’industrie automobile qui compte environ 500 000 travailleurs. Au Québec, les incidences directes et indirectes du secteur forestier se répercutent dans toutes les régions : 209 municipalités dépendent du secteur et pour 140 d’entre elles, ce niveau de dépendance est très élevé. Le déclin Or, depuis 2005, l’industrie a subi de durs coups. La tourmente économique de la dernière année n’a, certes, pas aidé. L’industrie forestière traverse une crise à la fois structurelle et conjoncturelle où même des géants perdent

pied. À titre d’exemple, en septembre dernier, AbitibiBowater annonçait la fermeture de cinq usines, dont deux situées au Québec. Le Québec venait ainsi de perdre 460 emplois... Les spécialistes pointent vers plusieurs directions pour expliquer les déboires des papetières et, dans une moindre mesure, de l’industrie du sciage. Sur le plan structurel, nos usines de pâtes et papiers ne sont plus assez compétitives pour faire face à la concurrence mondiale. « Une usine moderne, située par exemple au Chili ou en Argentine, fonctionne avec 7 personnes plutôt que 60 pour produire l’équivalent de ce que l’on produit ici », explique Raynald Arial, président de la Société de gestion d’actifs forestiers Solifor, société en commandite du Fonds de solidarité de la FTQ. Mais la faible productivité des usines n’est pas seulement la cause. « En Amérique du Sud, les arbres poussent plus vite. Un arbre peut être coupé après quinze ans. Ici, il en faut soixante-dix », dit Frédéric Bouchard, directeur général, Transactions chez PricewaterhouseCoopers et leader du bureau de Montréal en foresterie. 1

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Ajoutez à cela des coûts de transport de plus en plus élevés causés par la flambée du prix de l’essence, des distances plus longues à parcourir pour aller couper les arbres, la rareté de la matière première en raison de la réduction des possibilités de coupe par le gouvernement ; vous obtenez l’équation parfaite pour le problème numéro un : le prix de la fibre québécoise est le plus élevé du monde, selon M. Arial. Pour aggraver les choses, les journaux de la planète traversent une crise depuis la montée d’Internet. Ils réduisent leur utilisation de papier ou passent en format numérique, quand ils ne ferment pas carrément leurs portes. Comme si ce n’était pas assez, depuis un an, la crise économique s’est mise de la partie. Du côté du sciage, la baisse importante des mises en chantier chez nos voisins américains fait mal. « Le nombre de permis aux États-Unis était de 2,2 millions par année. Maintenant il est autour de 500 000, indique Guy Chevrette, président-directeur général du Conseil de l’industrie forestière du Québec. Cela crée tout un impact. Comme nous étions les moins com-

Livre vert du gouvernement du Québec, La forêt, pour construire le Québec de demain, 2008.


Quelques pistes de solutions De l’avis des spécialistes rencontrés, la majorité des emplois perdus dans l’industrie forestière sont véritablement perdus. L’industrie ne sera plus ce qu’elle a déjà été. « Il faut consolider les emplois

qu’il reste et s’assurer qu’on va les garder, déclare Frédéric Bouchard. Si nous sommes incapables d’investir dans des usines efficaces, les emplois continueront de disparaître. » La solution passe donc par une aide gouvernementale, tant pour soutenir l’innovation que pour gérer les problèmes sociaux qui découleront des restructurations, somme toute, inévitables. Quant au bois d’œuvre, il a devant lui des jours meilleurs que le papier journal. « La démographie de nos voisins du Sud fait en sorte qu’environ 20 millions de maisons devront être bâties au cours de la prochaine décennie, explique M. Bouchard. Nous avons des entreprises bien positionnées pour répondre à ce marché quand il va repartir. »

Toutefois, avec moins de papetières, les scieries se retrouvent sans débouchés pour leurs résidus, ce qui risque de leur causer des problèmes de rentabilité, selon Guy Chevrette. Bien que de nouveaux marchés soient prometteurs, notamment du côté du chauffage à la biomasse pour les édifices publics, avec les granules, l’éthanol et autres produits dérivés, la transition n’est pas encore faite et pourrait nécessiter plusieurs années. « Il y a une foule de produits potentiels pour valoriser la fibre et ses composants, affirme Guy Chevrette. Mais encore faut-il développer ces marchés, et que cela soit fait de façon rationnelle et diversifiée. »

LES DIFFÉRENTS USAGES DU BOIS AU QUÉBEC

On distingue deux grands secteurs d’utilisation du bois : les pâtes, papiers et cartons, et le sciage.

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PRODUITS DU BOIS

Emplois directs et indirects (2008) : 32 689 Usines de sciage, de panneaux, de placages et de contre-placages (2007) : 368 PREMIÈRE TRANSFORMATION :

• Produits : bois d’œuvre, panneaux de fibre de basse, moyenne et haute densité, placages et contre-placages, poteaux • Chiffre d’affaires au Québec (2008) : 6,5 G$ DEUXIÈME ET TROISIÈME TRANSFORMATIONS :

• Produits : bois ouvré, bois d’ingénierie d’apparence ou structural, bois pour plancher, bois traité, cadres et moulures, composants de systèmes de construction préfabriqués, composites bois-polymère

2

PÂTES ET PAPIERS

Emplois directs et indirects (2008) : 26 426 Usines de pâtes et papiers (2007) : 55 PREMIÈRE TRANSFORMATION :

• Produits : papier journal, papiers fins, papiers couchés et traités, pâte commerciale, papier hygiénique, papiers de spécialité, cartons • Chiffre d’affaires au Québec (2008) : 10,1 G$ DEUXIÈME ET TROISIÈME TRANSFORMATIONS :

• Produits : articles de papeterie, articles ménagers, boîtes en carton ondulé, boîtes pliantes et montées, contenants en carton, sacs en papier Autres emplois directs et indirects liés à l’exploitation forestière, la foresterie et les activités de soutien (2008) : 14 981 Autres produits forestiers (non ligneux) : alcools, cogénération d’énergie, huiles essentielles, produits pharmaceutiques et nutraceutiques Sources : ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, Conseil de l’industrie forestière du Québec HI VER 2009-2010 Premières en affaires 31

PREMIÈRES EN RESSOURCES NATURELLES

pétitifs, nous avons été les premiers à être touchés. » Ce manque de compétitivité est, entre autres, attribué à un dollar canadien historiquement faible. « Quand notre dollar était à 0,63 $ US, les entreprises faisaient des profits sans être efficaces, souligne Frédéric Bouchard. Lorsqu’il a augmenté, les entrepreneurs ont réussi à s’ajuster en élaborant des programmes d’efficacité. Mais en ce moment, le déclin de la demande est trop prononcé. »


Jacynthe Côté CHEF DE LA DIRECTION DE RIO TINTO ALCAN

FEMME DE

CONVICTION

« C’EST UN PRIVILÈGE D’OCCUPER UN POSTE COMME LE MIEN, DANS UNE ENTREPRISE COMME LA NÔTRE. J’AI PEUT-ÊTRE ÉTÉ SURPRISE PAR LA RAPIDITÉ AVEC LAQUELLE CELA EST ARRIVÉ, MAIS EN MÊME TEMPS HONORÉE. JE L’AI ACCEPTÉ AVEC HUMILITÉ, AVEC QUELQUES PAPILLONS DANS L’ESTOMAC ET EN MÊME TEMPS AVEC UNE TRÈS GRANDE FIERTÉ. »

PA R M I C H È L E B O I S V E R T PHOTOS : SPG LEPIGEON / STUDIOSPG.COM



JACYNTHE CÔTÉ

E

n décembre dernier, alors que l’économie mondiale traversait sa pire récession depuis les années 1930, Jacynthe Côté apprenait qu’elle devenait le successeur de Dick Evans à titre de chef de la direction de Rio Tinto Alcan, leader mondial de l’aluminium dont les revenus dépassent les 23 G$ US. Originaire de Normandin, petite ville au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Jacynthe Côté allait devenir à 50 ans la première femme du monde à diriger une aluminerie de cette envergure. Annoncée en janvier, cette nomination projetait à l’avant-scène une personne peu connue des médias et du monde des affaires.

« C’EST IMPORTANT QUE LES GENS SE RÉALISENT, QU’ILS SOIENT GLOBALEMENT HEUREUX. J’Y CROIS PROFONDÉMENT. »

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Discrète par choix, Jacynthe Côté n’en dégage pas moins une force tranquille. On la sent solide : ses réponses sont claires, directes. De toute évidence, elle connaît à fond l’entreprise qu’on lui a confiée. Chimiste de formation, elle est entrée chez Alcan en 1988 comme analyste de procédés à l’usine Vaudreuil de Saguenay avant de gravir les échelons qui, après 21 ans dans l’entreprise, l’ont conduite jusqu’au sommet : « J’ai eu un plan de carrière tout à fait traditionnel, qui a donné des résultats tout à fait traditionnels. Quand je regarde le développement de carrière de mes prédécesseurs, ceux qui détenaient le poste que j’occupe actuellement, et si je regarde le mien, c’est du copier-coller, mais avec une perspective avant-gardiste : il y a 21 ans, ça ne faisait pas de différence que je sois une femme. C’est rare. » Tout au long de l’entrevue, Jacynthe Côté ne tarira pas d’éloges pour l’entreprise qu’elle dirige, ses employés et la qualité de ses actifs. Elle aime visiblement ce géant de l’aluminium qui compte plus de 25 000 employés, 6 mines et gisements de bauxite dans 4 pays, 10 usines d’alumine dans 5 pays et 23 usines d’électrolyse dans 10 pays. « C’est une entreprise absolument exceptionnelle », dira-t-elle sans hésiter. Pourtant, cette histoire d’amour entre Rio Tinto Alcan et Jacynthe Côté a bien failli ne jamais se concrétiser : « Ce qui est amusant, c’est que la première fois que j’ai postulé pour un poste, c’était un poste plus technique et je n’avais pas le meilleur profil. En fait, je n’ai pas été retenue. Ils m’ont rappelée quelques mois plus tard pour un poste pour lequel je convenais mieux. Mais, je dis souvent, il faut persister. La preuve, je n’ai même pas été retenue à mon premier poste dans l’entreprise. » Jacynthe Côté se définit comme une travailleuse acharnée. « J’aime ça », précisera-telle en riant. Cela dit, la grande patronne n’exige pas que ses employés s’impliquent aussi intensément qu’elle. Le travail est important, certes, mais pour elle, le climat dans lequel il est exécuté l’est encore plus : « C’est important que les gens soient bien. C’est important que les gens se réalisent, qu’ils soient globalement heureux. J’y crois profondément.


JACYNTHE CÔTÉ

Bien sûr je demande à mes gens qu’ils remplissent leurs tâches, mais je me préoccupe davantage de les ralentir et de m’assurer qu’ils prennent soin d’eux que l’inverse. » Une récession brutale Le 20 janvier 2009, avant même la date de son entrée en fonction officielle fixée le 1er février 2009, Jacynthe Côté a eu la tâche délicate d’annoncer aux 220 employés de l’usine d’électrolyse de Beauharnois, près de Valleyfield, qu’ils perdraient leur emploi au cours de l’été. Cette décision difficile ne sera pas la seule que la chef de la direction aura à prendre : « On a fermé deux usines de façon permanente. Ce sont toujours les décisions les plus difficiles à prendre. La journée où je cesserai de trouver ces décisions-là difficiles, je ne serai sûrement plus à ma place. Les décisions difficiles, il faut les prendre en se basant sur les faits. Il faut prendre les décisions qui s’imposent, mais il faut les exécuter avec empathie. » Ces décisions, Jacynthe Côté ne les prend pas seule. Elle favorise le travail d’équipe et choisit ses coéquipiers parmi des gens très forts, qui ne partageront pas nécessairement son point de vue : « Des “yes men”, c’est dangereux dans une équipe. Si les gens ne font qu’accepter ce que tu amènes, tu deviens presque le facteur limitant. » Heureusement qu’elle est bien entourée, car la conjoncture ne lui a laissé aucun répit. En février, explique-t-elle, 75 % des alumineries dans le monde perdaient massivement de

l’argent, alors qu’au cours des récessions précédentes, ce pourcentage se limitait à 20 % ou 30 % : « Quand 75 % de l’industrie perd de l’argent, même une compagnie qui a une qualité d’actifs comme la nôtre n’a pas été épargnée. C’est la récession la plus brutale que j’ai connue. » Aussi brutale qu’elle a pu l’être, la débâcle de l’économie mondiale n’a pas eu le dessus sur Jacynthe Côté. Loin d’avoir l’air abattu, cette femme dégage une énergie incroyable. Affirmant être née du côté des optimistes, elle perçoit donc cette crise comme une occasion exceptionnelle de revoir les façons de faire dans l’entreprise : « Ça crée une capacité à mobiliser les troupes pour transformer l’organisation de façon absolument remarquable. Et c’est ce qu’on vit depuis quatre trimestres ; une série d’efforts déployés pour réduire la structure de coûts, pas juste pour faire face à cette récession-là, mais pour rendre le tout durable. On a ainsi baissé nos coûts de 27 % à la suite d’un ensemble de mesures. » Le pire est derrière De l’avis de tous les experts, la tempête qui a déferlé sur l’industrie de l’aluminium a été sans précédent. En l’espace d’un trimestre et demi, la demande a chuté de 30 %, entraînant ainsi une dégringolade des prix de 70 %. En 21 ans de carrière dans l’aluminium, Jacynthe Côté n’avait jamais rien vu de pareil : « Ce sont les pires changements qu’on a vus dans l’industrie depuis la Seconde Guerre mondiale. »

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JACYNTHE CÔTÉ

Ce scepticisme face à la reprise ne l’empêche pas d’être absolument convaincue que son entreprise sera la mieux positionnée pour profiter du rebond lorsque le ciel sera ré solument dégagé : « Nous avons une qualité d’actifs extraordinaire. On a les meilleures ressources de bauxite du monde. On a une production d’alumine extraordinaire. On a les meilleurs actifs d’aluminerie. On a des actifs hydroélectriques uniques dans l’industrie. On a la meilleure technologie dans l’industrie. Les gens viennent nous voir pour s’associer avec nous. En matière d’employés, nous sommes aussi numéro un ! » Il faut voir l’intensité avec laquelle Jacynthe Côté vante les mérites de l’entreprise qu’elle dirige. Lorsqu’elle énumère les avantages de Rio Tinto Alcan face à la concurrence, il n’y a plus de place pour le doute.

Depuis quelques mois cependant, un certain nombre d’indicateurs pointent vers une embellie. La Chine et son important programme de relance ont permis à l’économie mondiale et au secteur de l’aluminium en particulier de se sortir de la profonde léthargie dans laquelle ils avaient sombré. Les prix se sont un peu redressés. On est encore loin des sommets d’avant la récession, mais le pire semble derrière. Autre signe encourageant, les ÉtatsUnis viennent d’enregistrer un premier trimestre de croissance positive, après quatre trimestres de recul. Chez Rio Tinto Alcan, on respire un peu mieux, mais on reste encore très prudent : « Même si c’est clair que le pire est derrière, la transformation de notre entreprise doit se poursuivre parce qu’on sera extrêmement prudent au cours des 12 à 18 prochains mois. Comme c’est un temps difficile à passer, il faut donc en profiter pour se transformer, pour être encore plus robuste dans l’avenir et pour mieux se positionner pour croître. »

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La place du Québec Rio Tinto Alcan détient la capacité de production d’aluminium la plus importante du monde dans le premier quartile de la courbe des coûts. C’est au Canada, principalement au Québec, que sont concentrées ses usines d’électrolyse. La raison en est fort simple : Rio Tinto Alcan produit ici plus de 80 % de ses besoins en électricité. « C’est un avantage incroyable. C’est pour ça qu’on continue de grossir au Québec », souligne-t-elle. Jacynthe Côté suit évidemment de très près tout le débat sur une hausse éventuelle des tarifs d’électricité, un intrant critique pour les alumineries. Elle ne voit pas d’un très bon œil l’augmentation du coût de cette matière première et n’est vraiment pas à court d’arguments pour défendre son point de vue : « Si on rendait les prix de l’électricité non soutenables pour l’industrie, il faudrait mesurer toutes les conséquences que ça aurait. Les retombées économiques par emploi dans l’aluminium sont très élevées : on parle de trois emplois pour un emploi. Donc, un emploi dans l’aluminium, c’est quatre emplois au total et de bons emplois, bien rémunérés. » La chef de la direction de Rio Tinto Alcan ne se laisse pas démonter lorsqu’on lui fait valoir les arguments de ceux qui déplorent qu’en exportant uniquement des lingots d’aluminium, on fait cadeau à nos clients étrangers de notre électricité à bas prix. Pourquoi ne pas transformer sur place et faire ainsi profiter le Québec des avantages de notre énergie


Enjeu de société Jacynthe Côté reçoit un courriel chaque fois qu’un de ses 25 000 employés a le moindre accident. En plus de se préoccuper de la santé et de la sécurité de ses employés, de voir au développement durable des communautés où Rio Tinto Alcan est implantée et de dégager de la valeur pour ses actionnaires, Jacynthe Côté a aussi une famille dont elle doit s’occuper. Mère de trois adolescents, deux filles et un garçon, sa règle d’or est d’être bien entourée à la maison, comme au travail. Depuis quelques années, son conjoint reste à la maison. Elle se rappelle des années plus difficiles alors qu’elle était jeune mère et en début de carrière : elle était directrice d’usine et le plus vieux de ses trois enfants n’avait que 4 ans. Aujourd’hui, elle a une sympathie particulière pour les jeunes femmes dans le début de la trentaine qui, estime-t-elle, ont un défi plus grand que le sien : « J’ai plus d’aide aujourd’hui, j’ai appris avec les années à déléguer plus. C’est sûr qu’il y a eu des deuils que j’ai dû faire pour choisir les moments les plus importants pour être avec mes enfants. Mais le plus difficile pour moi a été dans la trentaine. » Rio Tinto Alcan encourage de nombreuses causes et parmi celles-ci, le décrochage scolaire est celle qu’elle affectionne le plus. Estce dû au fait qu’elle est mère ? Ou parce que l’éducation a joué un rôle primordial dans la vie de cette femme, élevée sur une ferme avec cinq frères dans un village de 3 500 habitants au nord-ouest du lac Saint-Jean ? Elle se dit extrêmement préoccupée par la grande propor-

tion de garçons qui décrochent : « On mène nos activités dans des pays qui connaissent des degrés différents de développement : c’est évident que la richesse collective est proportionnelle au degré de scolarisation des jeunes. Je regarde chez nous et j’observe une tendance inverse : nos jeunes terminent de moins en moins leurs études. Moins de diplomation, donc moins de capacité d’innover. Notre PIB par habitant ne fera que baisser au moment où les besoins de notre société en raison du vieillissement ne feront qu’augmenter. Il faut se réveiller et ce n’est pas juste un enjeu pour le gouvernement. C’est aussi un enjeu pour les entreprises et pour la société. On ne peut pas laisser une si grande proportion de nos jeunes ne pas se réaliser. » Femme d’action et de conviction, c’est une excellente chose que Jacynthe Côté soit sortie de l’ombre.

« C’EST SÛR QU’IL Y A EU DES DEUILS QUE J’AI DÛ FAIRE POUR CHOISIR LES MOMENTS LES PLUS IMPORTANTS POUR ÊTRE AVEC MES ENFANTS. »

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JACYNTHE CÔTÉ

bon marché ? « On a essayé de faire des parechocs ici et on n’a pas réussi. On a construit une usine ultramoderne et on a dû la fermer. Le produit qu’on transforme devient plus volumineux et donc plus coûteux par tonne à transporter. Ce dont on s’est rendu compte, c’est qu’il y a beaucoup plus d’emplois à créer en amont avec nos fournisseurs. Comme on détient une plate-forme technologique unique, on les invite à venir apprendre à fabriquer certaines pièces critiques dans nos usines. On a ainsi créé plus de 900 emplois dans la chaîne des fournisseurs. Qu’elle soit en amont ou en aval, une job, c’est une job et celles-là, on arrive à les garder. Je suis capable de me tenir debout et dire que notre modèle économique tient la route. »


XXX

PREMIÈRES EN ENTREVUE

Michèle Boisvert et Jacynthe Côté.

Monique Parent et Madeleine Rouleau de Valeurs mobilières Desjardins ainsi que Christiane Beaubien de la Société générale de financement du Québec.

Un succès qui ne se dément pas !

Ils étaient très nombreux en ce jeudi du mois de novembre à s’être déplacés pour l’entrevue qu’a accordée Jacynthe Côté, chef de la direction de Rio Tinto Alcan, à Michèle Boisvert de La Presse Affaires. Des sujets d’actualité traités avec brio par deux femmes de tête, voilà ce que chacun semblait dire lors du cocktail qui a suivi l’entrevue.

Jacques Leblanc de Royal LePage accompagné de Carl Blanchet de Cascades Groupe Tissu. De gauche à droite : Sandrine Pernod, Morency avocats, Élise Gauvreau, Société immobilière Landmark, et Diane Deslauriers.

Les coéditrices Margarita Lafontaine et Stéphanie Leblanc ont présenté les Incontournables du prochain numéro de Premières en affaires. Josée St-Onge, associée au sein des Services-conseils de PricewaterhouseCoopers, a présenté Jacynthe Côté et lui a souhaité la bienvenue.

ERRATUM : Une erreur s’est glissée dans le dernier numéro, Automne 2009, à la page 38. Il aurait fallu lire : Nathalie Demers, Groupe Demers Desaulniers, et Dominique Vachon, économiste conseil. Toutes nos excuses à Mme Vachon. 38 H IV E R 2 0 0 9 -2 0 1 0 Premières en affaires


Louise Proulx, ViroChem Pharma, en compagnie de Catalina Lopez-Correa, Génome Québec.

Andrée Corriveau, présidente de l’Association des femmes en finance du Québec, et Nancy Orr.

Dans l’ordre habituel : Me Isabelle Lamarre, directrice des affaires juridiques et secrétaire adjointe de la Société Transcontinental, Marie-Lyse Bergeron et Martine St-Louis, avocate, McCarthy Tétrault.

Un an plus tard, l’engouement marqué pour ce rassemblement de réseautage est toujours le même ! Nous vous donnons donc rendez-vous pour la prochaine entrevue devant public ! PHOTOS : LEPIGEON / STUDIOSPG.COM

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PREMIÈRES EN DÉTENTE

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CRÉDITS Photos : SPG LePigeon / studiospg.com Assistant photographe : Le Pigeon Maquilleur : Kiki Retouches coiffure : Matthew Waldron Textes : Emmanuelle Bureau-Rozec


DIRECTRICE, AFFAIRES PUBLIQUES ET COMMUNICATIONS, BORALEX D’ABORD FORMÉE COMME AVOCATE, PATRICIA LEMAIRE A RAPIDEMENT RÉALISÉ EN PRATIQUANT DANS LE SECTEUR DES RELATIONS DE TRAVAIL QUE CE QUI L’INTÉRESSAIT PAR-DESSUS TOUT ÉTAIT PLUTÔT LE VOLET RELATIONNEL. ELLE A DONC REPRIS LE CHEMIN DE L’ÉCOLE POUR FAIRE UN DIPLÔME DE DEUXIÈME CYCLE EN RELATIONS PUBLIQUES. AUJOURD’HUI À LA TÊTE DES COMMUNICATIONS CHEZ BORALEX, ME LEMAIRE PEUT S’INVESTIR À FOND DANS DES PROJETS STIMULANTS QUI RESPECTENT SES VALEURS. LA NOUVELLE MAMAN SE DIT CHANCEUSE DE TRAVAILLER DANS UN MILIEU AUSSI MOTIVANT ET AVEC UNE ÉQUIPE À L’IMAGE DE L’INDUSTRIE DES ÉNERGIES RENOUVELABLES : JEUNE, DYNAMIQUE ET PLEINE DE BONNE VOLONTÉ ! LES DÉFIS QU’ELLE ENTREVOIT ? « IL FAUT S’ATTARDER À RESPECTER ET À CONNAÎTRE LES INQUIÉTUDES DES DIFFÉRENTS PUBLICS, EN PARTICULIER DES COMMUNAUTÉS DANS LESQUELLES NOUS NOUS IMPLANTONS. »

PATRICIA LEMAIRE


CHERCHEUSE SCIENTIFIQUE, COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA MARTINE SAVARD A TROUVÉ DANS LA RECHERCHE APPLIQUÉE L’ESPACE OÙ ELLE POUVAIT CRÉER TOUT EN SUIVANT UNE RIGUEUR SCIENTIFIQUE STRICTE. CETTE INTELLECTUELLE SPÉCIALISÉE EN GÉOCHIMIE DES ISOTOPES SE PLAÎT À TRANSMETTRE SON SAVOIR DANS LE DOMAINE DE LA DURABILITÉ ENVIRONNEMENTALE : « AVOIR DES ÉTUDIANTS, C’EST S’ASSURER DE POUSSER LA RECHERCHE ENCORE PLUS LOIN. JE SOUHAITE TOUJOURS QUE MES ÉTUDIANTS ME DÉPASSENT ! » LÉGUER DONC, MAIS AUSSI EXPLIQUER ET VULGARISER SANS JAMAIS DEVENIR SIMPLISTE POUR QUE LE PLUS GRAND NOMBRE D’ENTRE EUX COMPRENNENT LES PROBLÉMATIQUES ENVIRONNEMENTALES COMPLEXES LIÉES AU DÉVELOPPEMENT ET À L’UTILISATION DES RESSOURCES NATURELLES. L’AVENIR POUR MARTINE SAVARD SE PROFILE PAS À PAS : CE SONT LES QUESTIONS SOCIOÉCONOMIQUES COMBINÉES AUX DÉFIS SCIENTIFIQUES QUI AMÈNENT LES MANDATS. « LA SCIENCE DOIT RESTER AU CŒUR DE MA DÉMARCHE PARCE QUE MA MOTIVATION PART DE LÀ ! », EXPLIQUE CETTE SCIENTIFIQUE BÂTISSEUSE ET INNOVATRICE.

MARTINE SAVARD


AVOCATE, BLAKES, CASSEL & GRAYDON POUR ME KATIA OPALKA, LE BONHEUR C’EST DE SE SAVOIR INDISPENSABLE, TANT AU TRAVAIL QU’À LA MAISON. SPÉCIALISTE EN DROIT DE L’ENVIRONNEMENT, ELLE A TRAVAILLÉ À L’ALÉNA PENDANT PLUSIEURS ANNÉES AVANT DE RÉINTÉGRER LE SECTEUR PRIVÉ. « LES GRANDS PROJETS D’EXPLOITATION DES RESSOURCES NATURELLES ME PASSIONNENT, AFFIRME-T-ELLE. MON CLIENT EST UN EXPLORATEUR ET JE SUIS SON GUIDE. IL A L’INSTINCT DES AFFAIRES ET MOI, JE CONNAIS LE DROIT. » SELON ELLE, LA CONSERVATION DE L’ENVIRONNEMENT NE PASSE PAS PAR UNE CONDUITE MORALISATRICE. C’EST D’AILLEURS CE QU’ELLE ENSEIGNE À SES DEUX FILLES : IL FAUT PRÊCHER PAR L’EXEMPLE ET POSER DES GESTES CONCRETS QUI SONT LE REFLET DE NOS VALEURS : « LORSQU’ON TRAITE D’UN SUJET ESSENTIELLEMENT SCIENTIFIQUE, ON GAGNE À ASSUMER UNE ATTITUDE SCIENTIFIQUE, C’EST-À-DIRE, GARDER L’ESPRIT OUVERT ET ÊTRE À L’ÉCOUTE DES AUTRES. »

KATIA OPALKA


VICE-PRÉSIDENTE AFFAIRES JURIDIQUES, ABITIBIBOWATER APRÈS AVOIR ÉTUDIÉ ET TRAVAILLÉ À NEW YORK PUIS À PARIS, ME STÉPHANIE LECLAIRE S’EST JOINTE À L’ÉQUIPE D’ABITIBIBOWATER, ENTREPRISE QUI LUI PERMET AUJOURD’HUI DE PRATIQUER LE DROIT QUÉBÉCOIS ET LE DROIT AMÉRICAIN. CELLE QUI, EN PLEIN MILIEU DE LA FUSION, A PRIS LES RÊNES DE L’ÉQUIPE JURIDIQUE N’A PAS PEUR DE RELEVER DES DÉFIS ET APPRÉCIE PAR-DESSUS TOUT GÉRER DES DOSSIERS COMPLEXES. LA JEUNE FEMME SAIT PAR AILLEURS QUE SON TRAVAIL EST POSSIBLE GRÂCE À SON ÉQUIPE : « C’EST UN VIRAGE COMPLEXE QUE NOUS NÉGOCIONS EN CE MOMENT, MAIS NOUS ARRIVERONS AU FIL D’ARRIVÉE PLUS FORTS ET AVEC UNE ÉQUIPE PLUS SOUDÉE ! » COMMENT CETTE MAMAN DE TROIS ENFANTS – DONT DES JUMEAUX – FAIT-ELLE POUR ARRIVER AU BOUT DE SES JOURNÉES ? GRÂCE À L’ORGANISATION ET L’AMOUR DU MÉTIER !

STÉPHANIE LECLAIRE


VICE-PRÉSIDENTE ET DIRECTRICE FINANCIÈRE, SFK PÂTES PATSIE DUCHARME A PRESQUE TOUJOURS TRAVAILLÉ DANS LE MILIEU DU BOIS ET DES PÂTES ET PAPIERS. CETTE NATIVE DU TÉMISCAMINGUE  AIME CETTE INDUS­ TRIE ET CROIT QUE MALGRÉ LES DIFFICULTÉS QU’ELLE TRAVERSE, ELLE EST EN PLEIN CHANGEMENT DE STRUCTURE, CE QUI LUI PERMETTRA DE SORTIR PLUS FORTE ET DAVANTAGE ORGANISÉE. PATSIE DUCHARME DIVISE SON TEMPS ENTRE SES RESPONSABILITÉS COMME DIRECTRICE FINANCIÈRE DE SFK PÂTES À MONTRÉAL, QUI DÉTIENT DES USINES AU QUÉBEC ET AUX ÉTATS-UNIS, ET SON RÔLE DE MÈRE. ELLE JURE QUE CE QUI LUI PERMET D’ARRIVER À TOUT FAIRE EST L’ORGANISATION DANS TOUTES LES SPHÈRES DE SA VIE ! « JE VEUX PARTICIPER À LA CROISSANCE DE MON ENTREPRISE ET DE MON SECTEUR TOUT EN PASSANT DU TEMPS DE QUALITÉ AVEC MON FILS. CE QUI ME PERMET D’ÊTRE PERFORMANTE DANS TOUTES CES SPHÈRES, C’EST MA RIGUEUR DE COMPTABLE ! »

PATSIE DUCHARME


INGÉNIEURE GÉOLOGUE, JUNEX ENFANT, VALÉRIE LAVOIE EST VÉRITABLEMENT TOMBÉE DANS LA MARMITE DE L’INGÉNIERIE GÉOLOGIQUE. LORSQU’ELLE SE SOUVIENT DU TEMPS OÙ ELLE MONTAIT À BORD DE LA FOREUSE MANŒUVRÉE PAR SON PÈRE, UN SOURIRE ILLUMINE SON VISAGE ET ON SENT QUE L’AMOUR DU MÉTIER A GERMÉ TRÈS TÔT. CE QUI L’ALLUME PLUS QUE TOUT DANS SA PROFESSION ? « POUVOIR, COMME GÉOLOGUE, COMPRENDRE LE SOL ET LES ROCHES, MAIS SURTOUT, EN TANT QU’INGÉNIEURE, RÉSOUDRE DES PROBLÈMES. » CELLE QUI A BEAUCOUP TRAVAILLÉ SUR LE TERRAIN À SES DÉBUTS CHEZ JUNEX DOIT MAINTENANT METTRE LA PÉDALE DOUCE ; AVEC UNE FAMILLE QUI S’AGRANDIT RAPIDEMENT, VALÉRIE LAVOIE TRAVAILLE À TEMPS PARTIEL AU BUREAU ET À TEMPS PLEIN À LA MAISON. PARIONS QU’ELLE AUSSI S’APPLIQUE À TRANSMETTRE SA PASSION !

VALÉRIE LAVOIE


AVOCATE-CONSEIL, BORDEN LADNER GERVAIS S.R.L., S.E.N.C.R.L. AVOCATE, CETTE PIONNIÈRE A AUSSI OBTENU UN DOCTORAT EN DROIT DE L’UNIVERSITÉ McGILL EN 1977. AYANT ŒUVRÉ PLUS DE 14 ANS AU SEIN DU CONTENTIEUX D’HYDRO-QUÉBEC, ME PIERRETTE SINCLAIR A ENSUITE ASSURÉ LA PRÉSIDENCE DE LA RÉGIE DU GAZ NATUREL AVANT DE REVENIR DANS LE SECTEUR PRIVÉ. LA SPÉCIALISTE DU DROIT DE L’ÉNERGIE S’INTÉRESSE SURTOUT AUX PROBLÉMATIQUES LIÉES AUX ÉNERGIES RENOUVELABLES AINSI QU’À L’EAU : « ÊTRE AU CŒUR DU CHANGEMENT ET CONTRIBUER À LA SOCIÉTÉ SONT DEUX CHOSES PRIMORDIALES POUR MOI. J’AI LA CHANCE DE PRATIQUER DANS UN DOMAINE QUE J’AIME. JE LE FAIS AVEC PASSION ET J’AI L’OCCASION DE PARTAGER MON EXPÉRIENCE ET MES CONNAISSANCES. »

PIERRETTE SINCLAIR


DIRECTRICE DE PROJET ENVIRONNEMENT, INNERGEX ÉNERGIE RENOUVELABLE NÉE AU SAGUENAY, CETTE INGÉNIEURE FORESTIÈRE DE FORMATION SAISIT TOUTES LES OCCASIONS ET BÂTIT SA CARRIÈRE SELON DES VALEURS PERSONNELLES BIEN ANCRÉES TELLES QUE LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT. APRÈS UN DÉBUT DE CARRIÈRE EN GASPÉSIE, JEANNE GAUDREAULT DÉMÉNAGE AVEC ÉPOUX ET ENFANTS DANS LA GRANDE RÉGION DE MONTRÉAL POUR RELEVER LE DÉFI ÉOLIEN : « CE QUI EST IMPORTANT DANS MON TRAVAIL, C’EST D’ALLER AU-DELÀ DE LA RÉGLEMENTATION POUR M’ASSURER QUE L’ÉNERGIE RENOUVELABLE EST EXPLOITÉE DANS LES MEILLEURES CONDITIONS ENVIRONNEMENTALES. » LES DÉFIS QUI L’ATTENDENT SE RATTACHENT BEAUCOUP AUX COMMUNAUTÉS AVEC QUI IL FAUT CRÉER UN LIEN DE CONFIANCE : « IL NE FAUT PAS AVOIR PEUR DE DÉMYSTIFIER LES PROJETS. IL FAUT COMPRENDRE LES PRÉOCCUPATIONS DES GENS ET LES PRENDRE EN COMPTE DANS LE DÉVELOPPEMENT DES PROJETS. »

JEANNE GAUDREAULT


PREMIÈRES EN FINANCE

LES RISQUES DE en période de difficultés économiques PA R VA N K H A N H B U I , C A •E J C, C A •I FA DIRECTRICE PRINCIPALE, CONSEILS FINANCIERS SAMSON BÉLAIR/DELOITTE & TOUCHE S.E.N.C.R.L.

Les scandales financiers ne cessent de faire les manchettes. Les effets de la crise économique se font ressentir dans le domaine financier, tant pour les investisseurs que pour les entreprises. Quand tout va bien, nous accordons moins d’importance à l’application des contrôles financiers. Or, lorsqu’une entreprise connaît des difficultés financières, elle resserre ses contrôles financiers et recherche les liquidités disponibles. Par le fait même, elle peut affaiblir ses contrôles internes s’il y a une réduction de personnel et s’il n’y a plus de séparation de tâches. Les investisseurs et les créanciers sont préoccupés de l’état de leurs investissements et les surveillent donc de plus près. C’est à ce moment que se dévoilent les fraudes ou que celles-ci débutent. Face à un marché volatil, les in­ vestisseurs des fonds de placement s’inquiètent et perdent confiance. Ils désirent alors liquider leurs place­ ments ou simplement ne pas investir. Dans les cas de liquidation, les fonds de placement doivent trouver les liquidités nécessaires afin de rembourser l’investisseur. Si cette recherche s’avère difficile, il peut être tentant de recourir à des méthodes non louables, telle l’utilisation des liquidités provenant des nouveaux investisseurs au lieu d’investir l’argent, comme requis. On comprend que dans le cas d’un stratagème d’investissement à la Ponzi, l’absence de nouveaux investisseurs provoquerait l’écroulement de la pyramide en raison du manque de nouveaux fonds nécessaires au remboursement des investisseurs précédents. Lorsque l’économie est précaire et que les entreprises vivent des dif­ ficultés financières, les créanciers 50 H IV E R 2 0 0 9 -2 0 1 0 Premières en affaires

sont soucieux de la capacité des entreprises de rembourser leurs prêts. De plus, les créanciers sont plus réticents à accorder de nouveaux prêts et imposent des conditions plus strictes. Dans le cas des prêts existants, ils assurent un suivi plus serré afin d’être en mesure de rappeler leur prêt dès qu’une condition n’est pas respectée. Dans ces circonstances, une entreprise ayant des difficultés de trésorerie peut être tentée d’améliorer son bilan financier afin d’obtenir du financement supplémentaire ou de maintenir son financement actuel. De plus, pour améliorer son image, l’entreprise peut vouloir gonfler la valeur de ses actifs en émettant des notes de crédit et de nouvelles factures de manière à rajeunir les comptes clients. Ainsi, les états financiers présentent une valeur de garantie pour une marge de crédit ou autres prêts plus élevée qu’elle ne l’est en réalité. De plus, en gonflant la valeur des actifs, l’entreprise améliore divers ratios financiers, tel le ratio de liquidité. Par le fait même, les états financiers indiquent que l’entreprise respecte bel et bien les conditions de prêt exigées par les créanciers actuels, évitant ainsi son rappel. L’incidence d’une économie pré­ caire sur les risques de fraude est bien plus importante que nous pou­ vons l’imaginer. Les créanciers et les investisseurs ne sont pas les seules victimes potentielles de fraudes dans une économie incertaine. Les problèmes financiers auxquels font face les entreprises ont des répercussions sur le potentiel de fraude au sein de leur propre entreprise. Une entreprise en difficulté financière resserrera les liens de sa bourse. Certaines politiques seront

modifiées, l’utilisation des ressources sera revue et maximisée, les primes seront supprimées et les augmentations salariales seront minimes ou nulles. Puisque le marché est difficile, les gestionnaires auront plus de difficulté à atteindre les objectifs établis. Dans un environnement de travail où la pression se fait davantage sentir et où la demande de performance est forte pour une rémunération moindre, les cadres pourraient être tentés de modifier les résultats financiers de l’entreprise ou de leur service afin de répondre aux objectifs pour ainsi assurer leur emploi ou obtenir leur prime. Ne pouvant se fier sur une prime ou une augmentation salariale et face au risque de perdre son emploi, un employé pourrait, quant à lui, être tenté de s’approprier des actifs de l’entreprise, tels des fonds ou de la marchandise. Les risques de fraude sont, par conséquent, plus élevés et si les contrôles et les suivis en place sont insuffisants, alors le résultat pourrait être catastrophique. Dans une économie stable, il est plus facile de cacher la fraude. Par contre, lorsque nous cherchons les pièces de monnaie égarées dans le canapé, les pièces trouvées ne sont pas nécessairement suffisantes pour combler les besoins financiers. Peu importe la situation économique, l’investisseur, le créancier ou l’entreprise qui ne désire pas être victime de fraude devrait effectuer un contrôle diligent avant d’investir de l’argent ou d’embaucher du personnel. Par la suite, il devrait maintenir les contrôles adéquats et se tenir informé sur une base régulière afin de réviser de tels contrôles, au besoin.


NOS ENTREPRISES

PREMIÈRES EN FINANCE

SONT­ELLES ELLES PRÊTES POUR L’AVENIR ? PA R LOU ISE SI M A RD VICE-PRÉSIDENTE, SERVICES AUX ENTREPRISES – MONTÉRÉGIE ET CENTRE-DU-QUÉBEC BANQUE NATIONALE GROUPE FINANCIER

Réalisé par Léger Marketing, le sondage a été effectué du 21 août au 25 septembre 2009 auprès de 703 dirigeants de moyennes et grandes entreprises du Québec de 25 employés et plus. La marge d’erreur maximale est de 3,7 %, 19 fois sur 20. Le sondage a été réalisé pour le compte de Banque Nationale Groupe financier et de la Fédération des chambres de commerce du Québec.

Un vaste sondage révèle plusieurs défis d’affaires à relever Vous croyez que c’est le ralentissement économique aux États-Unis qui donne des maux de tête aux dirigeants d’icii ? Qu’ils se font du mauvais sang à propos du cours du dollar américain ? Détrompez-vous ! Un sondage Léger Marketing mené auprès de 700 dirigeants d’entreprises québécoises en conclut que leurs sources de tracas sont tout autres : ce sont plutôt les questions de main-d’œuvre qui occupent leur esprit. En effet, le sondage démontre que les chefs d’entreprises d’ici seraient tous habités par la même obsession : attirer, mobiliser et garder les employés compétents. Ainsi, 88 % des dirigeants croient que le recrutement constituera un enjeu de taille au cours des trois prochaines années. La motivation et la rétention (87 %), l’accès à une main-d’œuvre qualifiée (81 %) de même que la conciliation travail-famille (71 %) se talonnent dans le palmarès des préoccupations. Par ailleurs, il est surprenant de constater que la question de l’embauche de travailleurs immigrants vient en queue de peloton, alors qu’il s’agit d’une solution concrète aux problèmes de pénurie de main-d’œuvre. Le sondage fait également état d’un certain nombre d’enjeux d’affaires jugés importants. Parmi ceux-ci, on retrouve l’augmentation de la compétition (71 %), la variation des frais d’opération (70 %) de même que l’innovation (68 %). Malgré tout, un peu plus de la moitié des entreprises sondées (52 %) affirment ne pas avoir l’intention d’organiser des activités

de recherche et développement au cours des trois prochaines années. Un constat étonnant, surtout si l’on considère que de telles activités jouent un rôle de premier plan dans la croissance et la prospérité des entreprises.

Les leviers de développement Sur une note plus encourageante, soulignons que l’éthique et la responsabilité sociale ainsi que le développement durable sont cruciaux aux yeux des dirigeants d’entreprises québécoises. En effet, la majorité des répondants sont d’avis que d’être un bon citoyen corporatif (73 %) et d’intégrer des pratiques de développement durable (62 %) constitueront des enjeux majeurs pour la croissance de leur entreprise. Il est également rassurant de constater que 65 % des organisations sondées ont profité de la crise économique pour revoir leurs stratégies d’affaires. Enfin, le sondage indique que les dirigeants envisagent l’avenir avec optimisme. En effet, 77 % d’entre eux sont d’avis que leur entreprise se portera mieux d’ici 3 à 5 ans. Cet optimisme ne pourra qu’être bénéfique pour les entreprises québécoises, surtout si, ce faisant, elles n’omettent pas de se préparer à faire face aux défis de l’époque actuelle, qu’il s’agisse de la mondialisation des marchés ou du déploiement d’une économie davantage axée sur le savoir. Ces questions essentielles auront un impact déterminant non seulement sur le dynamisme de la province, mais également sur la richesse collective de tous les Québécois. HI VER 2009-2010 Premières en affaires 51


PREMIÈRES EN ÉCONOMIE

UNE REPRISE

ÉCONOMIQUE PLANÉTAIRE… FRAGILE ET INÉGALE

Une reprise économique à l’échelle du globe s’est pointée cet automne. Elle demeure cependant fragile et inégale selon les régions. Le point fort du renouement avec la croissance économique après le recul vertigineux de toutes les économies se situe en Asie où le rebond est des plus spectaculaires. PA R DO M I N I QU E VACH O N ÉCONOMISTE CONSEIL

Le FMI optimiste en Asie Tout récemment, le Fonds monétaire international (« FMI ») a revu de façon importante les prévisions de croissance économique de cette région pour l’année en cours et l’an prochain. En quelques mois seulement, le FMI a plus que doublé ses prévisions de 2010 pour certains pays ! À titre d’exemple, la croissance prévue de la Corée du Sud est dorénavant de 3,6 % au lieu de 1,6 %, celle de la Chine est passée de 7,5 % à 9 %, tandis que celle de l’Inde, de 5,6 % à 6,4 %. Plus timide, la croissance prévue du Japon est néanmoins de 1,7 % au lieu du maigre demi-point de pourcentage prévu il y a à peine quelques mois. Ainsi, les pays émergents de l’Asie reprennent à nouveau le collier et redeviennent le puissant moteur de la croissance mondiale qu’ils ont déjà été. Certes, là aussi, la croissance est dopée par les plans titanesques de stimulation budgétaire dont les effets ne pourront que s’estomper au cours des prochaines années. Par ailleurs, les exportations ont retrouvé leur dynamisme malgré une reprise plus terne de leurs partenaires commerciaux hors Asie. Morosité en Europe L’Union européenne peine à retrouver un sentier de croissance suffisamment dynamique pour enrayer l’inexorable montée du 52 H IV E R 2 0 0 9 -2 0 1 0 Premières en affaires

chômage, tandis que les déficits budgétaires explosent. On estime que le déficit budgétaire du Royaume-Uni représentera 15 % de son PIB cette année. Par ailleurs, la restructuration de son système financier tarde. Le Premier ministre britannique avait pourtant vanté haut et fort les bénéfices d’une prise de contrôle momentanée des banques par le gouvernement. Malgré le feu vert à la mise en branle du Traité de Lisbonne qui se veut la pièce maîtresse de la réorganisation institutionnelle de l’Union européenne, les défis économiques de cette grande région restent entiers et sont depuis trop longtemps occultés par les batailles issues du besoin d’une reconnaissance politique. Pourtant ces défis sont de taille : marché du travail sclérosé, faible productivité, fiscalité décourageant l’investissement et le travail, faible taux d’innovation et d’entrepreneuriat… La reprise n’en sera que plus morose.

La croissance américaine surprend mais le cynisme s’installe… il s’estompera L’économie américaine a crû de 3,5 % au troisième trimestre de 2009, surpassant les attentes de nombre d’analystes. Certes, comme partout ailleurs, les efforts de stimulations monétaire et budgétaire sans précédent depuis la Grande Dépression ont ravivé les chiffres de croissance. Pensons notamment au programme


d’aide financière de remplacement des véhicules âgés et au programme d’aide fiscale pour l’achat d’une première maison. On peut vivement critiquer l’acuité de ces programmes : ils constituent une ponction injustifiée dans les poches de l’ensemble des contribuables américains et alimentent le cynisme à l’égard de la capacité de l’administration Obama à trouver des solutions réalistes pour un retour à une croissance viable. De plus, combiné à l’agressivité de la politique monétaire, ce recours inhabituel aux dépenses publiques a probablement sauvé l’économie américaine d’une grave dépression à court terme, mais fait craindre que tout cela ne génère une crise financière encore plus profonde dans l’avenir. Derrière l’incertitude quant à la pérennité de cette reprise économique se profile tout de même une rare solidité des entreprises. Au troisième trimestre de cette année, la productivité des entreprises américaines a bondi de 9,5 %, faisant suite à une croissance de 6,9 % au trimestre précédent. Les coûts unitaires de main-d’œuvre, qui prennent en compte les gains de productivité, ont fléchi de 5,2 %, soit la plus forte baisse depuis 1948. Ainsi, pour les six premiers mois de l’année, les profits des en-

treprises ont fortement été à la hausse. Certes, cela se fait au détriment de la création d’emplois, mais la rapidité du processus d’ajustement des entreprises créera indubitablement un rebond sous peu. En effet, considérant la faiblesse marquée du dollar américain et la croissance solide de la région de l’Asie, tout porte à croire que les exportations augmenteront et rassureront les consommateurs soucieux de reconstruire leur épargne.

Le Canada déçoit De son côté, le Canada déçoit. Son troisième trimestre s’est mal engagé. Les deux premiers mois ont été médiocres malgré ses généreux plans de relance. Les gains de productivité sont inexistants au Canada et l’écart avec les États-Unis ne cesse de se creuser. De 2000 à 2008, la productivité des entreprises a progressé à un rythme équivalent à moins du tiers de celle des États-Unis. Cela donne l’impression qu’à l’instar de l’Europe, le Canada connaîtra une période de morosité économique amplifiée par l’explosion des déficits. Somme toute, c’est peut-être ici que rien n’a changé !

Quels choix s’offrent à vous lorsque les marchés sont volatiles ? PA R N AT H A L I E D E M E RS, M B A C O N S E I L L È R E E N P L A C E M E N T, G R O U P E D E M E R S D E S A U L N I E R S VALEURS MOBILIÈRES DESJARDINS

• Revoyez la pondération des différentes catégories d’actif de votre portefeuille. • Évaluez la qualité et la propriété des titres de votre portefeuille. • Convertissez vos pertes en économie d’impôts. • Tirez profit des occasions.

• Échangez les placements à faible rendement contre des placements plus performants. • Rééquilibrez votre portefeuille régulièrement. • Soyez conscient des coûts. • Comprenez l’effet de la monnaie.

Le contexte historique actuel vous oblige à prendre le temps d’évaluer la pertinence de votre stratégie de placement. Cette réflexion est essentielle : ne pas détenir les bons chevaux de course dans son portefeuille pourrait se traduire par une importante perte de rendement.

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PREMIÈRES EN ÉCONOMIE

Ainsi, les pays émergents de l’Asie reprennent à nouveau le collier et redeviennent le puissant moteur de la croissance mondiale qu’ils ont déjà été.


PREMIÈRES EN DROIT

La conciliation travail-famille : UN AVANTAGE POUR VOTRE ENTREPRISE Un nombre important de recherches concluent que la conciliation travail-famille est bonne pour les affaires1.

P A R M E F R A N C E L E G A U LT AVOCATE, LAVERY

On constate, depuis quelques années, une féminisation de la main-d’œuvre québécoise. Elle est désormais composée de presque autant de femmes que d’hommes, souvent parents de jeunes enfants ou proches aidants. Dans un tel contexte, les entreprises doivent se montrer proactives sur le plan du recrutement et de la fidélisation de leur main-d’œuvre.

Des mesures qui rapportent La conciliation travail-famille constitue un moyen efficace de s’assurer que l’entreprise jouit d’un personnel compétent, dans un marché du travail où la concurrence est accrue. Des mesures de conciliation travail-famille peuvent en effet s’avérer avantageuses pour les entreprises qui les mettent en place : meilleure image organisationnelle, amélioration de la rétention des employés et accroissement de la productivité.

La Conciliation travail-vie : une bonne affaire, bâtir un dossier de rentabilité, Ressources humaines et Développement des compétences Canada, 4 mars 2005. 1

Un nouveau programme gouvernemental Pourtant, peu d’entreprises proposent des mesures concrètes qui favorisent la conciliation entre le travail et la famille. Pour encourager celles-ci à revoir leurs pratiques de gestion, le gouvernement québécois a mis sur pied le Programme de soutien financier aux milieux de travail en matière de conciliation travail-famille. En effet, en mars 2009, le ministère de la Famille et des Aînés annonçait la création de ce nouveau programme doté d’un budget de 2,3 M$. Ce programme vise à favoriser la mise en place de solutions en matière de conciliation travail-famille applicables dans les différents milieux de travail et à permettre aux PME de planifier, d’élaborer et d’implanter des pratiques et des mesures de conciliation travailfamille qui répondent à la fois aux besoins des employeurs et à ceux des employés.

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Les projets présentés doivent notamment avoir comme objectif la mise sur pied d’un comité conjoint chargé de promouvoir une culture organisationnelle ouverte à la conciliation travail-famille. Par l’intermédiaire de ce programme, le ministère de la Famille et des Aînés accorde un soutien financier pouvant atteindre 10 000 $ pour les entreprises et 50 000 $ pour les associations. Toute PME de 250 employés ou moins, ce qui inclut les organisations à but non lucratif, est admissible au volet entreprise. Selon le volet, différentes dépenses peuvent être admissibles telles que les honoraires, les dépenses liées à la conception d’outils spécialisés, les dépenses liées à la formation et les salaires, ainsi que les avantages sociaux des employés participant au projet. Il existe en fait une panoplie de mesures pouvant favoriser la conciliation travail-famille. L’objectif est de trouver celle qui convient aux besoins de l’entreprise et de ses employés. Il appartient évidemment à chaque organisation de déterminer la marge de manœuvre dont elle dispose, suivant le profil de celle-ci et de sa main-d’œuvre. De toute évidence, l’implantation de mesures de conciliation travail-famille efficaces implique un changement de mentalité et de culture organisationnelle. Il ne fait aucun doute qu’avec l’arrivée massive des femmes sur le marché du travail et le vieillissement de la population, la conciliation travail-famille demeurera un sujet d’actualité qui fera couler encore beaucoup d’encre.


GÉRER LES NOUVEAUX TRAVAILLEURS DE LA PREMIÈRES EN DROIT

GÉNÉRATION La génération Y regroupe les jeunes nés entre 1978 et 1994. Ses représentants sont apparus depuis quelques années sur le marché du travail. Très différents de la génération X qui les précède, ces nouveaux travailleurs nécessitent un type de gestion adaptée à leurs caractéristiques.

PA R M E V I RG I N I E DA N DU R A N D FRASER MILNER CASGRAIN

Qui sont-ils et que cherchent-ils ? Reconnus comme individualistes, impatients, inventifs, les jeunes de la génération Y sont toutefois ambitieux et confiants en leurs capacités. Pour ces jeunes qui ont été élevés par des parents qui les ont toujours traités en adulte, la valeur n’attend pas le nombre des années. Ils veulent des responsabilités et de l’autonomie. Habitués à utiliser les blogues et les sites de réseautage, ils favorisent les rapports sociaux au travail et privilégient la collaboration aux rapports d’autorité. Ces jeunes travailleurs ne cherchent pas seulement un emploi : ils souhaitent contribuer à la société par leur travail. Très ouverts au multiculturalisme, ils ont, de plus, une forte conscience sociale et écologique. Ceci les pousse d’ailleurs à se tourner vers des entreprises qui prônent des valeurs profondes dans ces domaines. Enfin, la génération Y est disposée à travailler fort, mais ne désire pas être récompensée que d’une façon monétaire. Savoir les recruter et les retenir Les membres de la génération Y ont grandi avec Internet et les nouveaux moyens de communication. Pour eux, naviguer sur Internet ou utiliser les réseaux sociaux pour trouver un emploi est une pratique normale. Un site Web accueillant et convivial constitue un atout pour l’entreprise qui recrute. La génération Y a par ailleurs besoin que l’employeur définisse clairement ses attentes. Il faut donc que le recruteur décrive de façon précise le poste et ses fonctions, ainsi que les avantages et les inconvénients qui y sont liés.

Fidèles à une équipe plutôt qu’à une organisation, ces jeunes travailleurs n’hésiteront pas à changer d’employeur si leurs attentes ne sont pas comblées. Il est donc nécessaire de mettre en place de nouvelles méthodes de gestion pour les retenir au sein d’une entreprise. Aménager des horaires flexibles, favoriser l’échange, la communication et la collaboration, mettre en place des équipes de travail dynamiques, les intégrer dans des comités, les encourager pour qu’ils améliorent leur rendement, assurer un suivi, leur offrir des possibilités de développer de nouvelles compétences et de se perfectionner, et prendre en compte leurs idées sont autant de techniques de gestion qui aideront les entreprises à retenir les jeunes de la génération Y.

... ils favorisent les rapports sociaux au travail et privilégient la collaboration aux rapports d’autorité. Plus près des baby-boomers que de la génération X Selon une étude récente de la Harvard Business Review, les baby-boomers et la génération Y auraient les mêmes attentes quant à la flexibilité de leur horaire professionnel, à leur besoin de contribuer à la société par leur travail et à la valorisation des rapports sociaux au travail. La gestion de la génération Y constituerait donc un défi plus grand pour la génération X, coincée entre ses aînés et la génération Y, que pour les baby-boomers.

L’auteure tient à remercier Me Sandrine Thomas pour sa collaboration à la rédaction de cet article.

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UN RENDEZ-VOUS D’AFFAIRES À NE PAS MANQUER AVEC

ENTREVUE DEVANT PUBLIC

LE JEUDI 18 FÉVRIER 2010 À 17 H AU 1000, RUE DE LA GAUCHETIÈRE O., 5 E ÉTAGE

Michèle Boisvert

Responsable du cahier de La Presse Affaires RENCONTRE

RENÉE DAOUST ARCHITECTE ET DESIGNER URBAIN A S S O C I É E P R I N C I PA L E , D A O U S T L E S TA G E I N C . L’agence Daoust Lestage : de l’urbain à l’objet À la tête de plusieurs projets d’envergure tels le centre CDP Capital, le projet de redéveloppement urbain du site de Radio-Canada et les projets institutionnels à Toronto pour l’Université York et l’Université Ryerson, Renée Daoust, de concert avec son associé Réal Lestage et une équipe solidement établie, ont conçu et dirigé le Quartier international de Montréal et travaillent actuellement au projet du Quartier des spectacles. Rencontre avec Renée Daoust, une passionnée d’architecture et de design urbain.

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LA CLÉ DU SUCCÈS EN AFFAIRES ! PA R M A R T I N E L E TA R T E

ENTRETIEN AVEC

J O H A N N E B ER RY PRÉSIDENTE LES SERVICES DE PLACEMENT TÉLÉ-RESSOURCES

À la tête de l’importante agence de recrutement et de placement Télé-Ressources, Johanne Berry est en contact avec toutes sortes d’entreprises. Certaines vont bien, d’autres moins, mais partout, une chose demeure : l’année 2009 est franchement turbulente avec la crise économique, qui fait encore des ravages, et la grippe A(H1N1), qui cause bien des inquiétudes. « En ces temps de grande insécurité, la communication est très importante pour tous les types d’entreprises », affirme-t-elle. Lorsque Mme Berry parle de communication, elle ne fait pas seulement allusion aux paroles. « En fait, les mots comptent seulement pour 7 % du message qui est envoyé ; 38 % du message se retrouve dans le ton et 55 %, dans le langage corporel », expliquet-elle. Il s’agit là d’une donnée de base à considérer au moment de passer un message cohérent. « Il ne faut pas négliger non plus l’importance de l’écoute lorsqu’on veut bien communiquer, remarque Johanne Berry qui est également conseillère agréée en relations industrielles. On n’écoute pas assez ! Tout le monde va vite, surtout les patrons, et personne ne prend le temps d’écouter les employés. Certains sont très inquiets, d’autres sont plus confiants. Toutefois, chacun est différent et si on n’en tient pas compte, de gros problèmes peuvent surgir », indique-t-elle. D’ailleurs, en ces temps troubles, le leadership est très important dans les entreprises. « Mais pour qu’un cadre développe un bon sens du leadership, il doit d’abord apprendre à écouter. Il doit être capable de se faire dire les vraies choses, alors que plusieurs ont peur de la transparence », remarque Mme Berry.

Quelle personne les patrons devraient-ils écouter davantage ? « La ou le réceptionniste, affirme Mme Berry. Cette personne a un poste névralgique. Elle sait tout ce qui se passe dans l’entreprise et en plus, elle a un contact direct avec les clients et les partenaires. Les cadres n’utilisent pas suffisamment le potentiel de cette personne », explique-t-elle.

Passer à l’action Développer un bon sens de l’écoute et apprendre à communiquer sont des éléments essentiels pour bâtir une relation de confiance avec le personnel. « C’est ainsi qu’on suscite l’engagement des employés dans l’entreprise et qu’on réussit à les mobiliser. La bonne communication est aussi une façon d’améliorer la rétention du personnel, un élément directement lié au succès d’une entreprise, surtout ces temps-ci, alors que plusieurs baby-boomers se préparent à prendre leur retraite », ajoute-t-elle. Par contre, une fois que les cadres ont bien communiqué avec leurs employés, ils ne doivent pas pour autant s’asseoir sur leurs lauriers ! « Une fois qu’on sait ce qui va bien et ce qui va moins bien, il faut agir ! Développer une bonne communication n’efface pas le besoin de poser des gestes concrets pour améliorer le cours des choses. En suivant ou en recommençant à suivre ces règles de base, la majorité des entreprises arriveront à traverser cette période difficile », indique cette femme qui est dans les affaires depuis bientôt 25 ans. HI VER 2009-2010 Premières en affaires 57

PREMIÈRES EN RESSOURCES HUMAINES

La communication :


P A R S T É FA N I E R O C H F O R D, C R H A ASSOCIÉE ROCHFORD GROUPE CONSEIL SPG LEPIGEON / STUDIOSPG.COM

PREMIÈRES EN RESSOURCES HUMAINES

CRÉER UNE VÉRITABLE CULTURE D’EXCELLENCE RECHERCHE DE CADRES Nos modèles de gestion doivent se transformer afin de s’adapter à la mondialisation et à un contexte socioéconomique et technologique qui évolue à un rythme effréné. Ils doivent également s’acclimater à un capitalisme financier qui cause d’importants ravages économiques et humains.

Selon Omar Aktouf, professeur titulaire aux HEC et auteur du livre Halte au gâchis, le capitalisme américain est un système en faillite qui affiche une culture du mépris. Tout porte à croire que sa manière de faire ne mène pas à l’excellence.

Selon le professeur Aktouf, certaines conditions doivent être respectées pour atteindre une « véritable culture d’excellence » : une communication ouverte, le partage des informations et la transparence la gestion de la reconnaissance le respect de l’employé une hiérarchie aplanie et moins lourde une rémunération équitable entre la haute direction et les employés une politique de qualité définie par la formation continue et l’excellence du service à la clientèle Réussir à accroître le rendement, la compétence et l’éthique est, certes, un défi de taille. Le rôle des leaders « transformationnels » dans cette évolution est donc primordial, mais renverser des valeurs déjà bien établies relève parfois du miracle ! Pub FRDJ 1:Pub JDRF

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P A R C A T H E R I N E P R I V É , M A P, C R H A PRÉSIDENTE ALIA CONSEIL

Qu’entend-on par ressources naturelles lorsque l’on traite de ressources humaines ? Ce parallèle fixe les notions de talents et de compétences comme étant les matières premières d’une organisation. Chaque personne dispose de forces spécifiques qui l’amènent à exceller naturellement dans certaines situations. Malheureusement, plusieurs employés occupent des postes qui ne leur permettent pas d’exploiter l’ensemble de leurs forces. De même, il n’est pas rare que certaines compétences « cachées » d’une personne ne soient guère exploitées dans une fonction donnée. Dès lors, il convient de se demander si les organisations d’aujourd’hui sont prêtes à promouvoir les talents de leurs employés.

... la définition des postes de travail, les règles de fonctionnement et les conventions collectives freinent couramment les efforts investis dans l’implantation de pratiques liées à la gestion des talents. Il est fréquent d’entendre parler de la promotion des talents ou de la formation de la main-d’œuvre. Or, les conditions de succès pour appliquer de telles pratiques ne sont pas toujours présentes dans nos organisations. La gestion des talents requiert une grande souplesse dans la réalisation du travail. À l’heure actuelle, certaines contraintes organisationnelles font ombrage au tableau ; la définition des postes de travail, les règles de fonctionnement et les conventions collectives freinent couramment les efforts investis dans l’implantation de pratiques liées à la gestion des talents. Pour remédier à ces contraintes, les entreprises devront s’ouvrir à des critères d’embauche plus élargis laissant ainsi une plus grande place aux connaissances, aux aptitudes, au potentiel, à l’autonomie, à l’initiative, à l’imagination et à l’esprit créateur du candidat.

Les leviers de la gestion des talents Pour promouvoir la culture des talents, certaines conditions de succès sont incontournables. Dans un premier temps, la culture organisationnelle doit valoriser le partage et le développement. Cette condition constitue la pierre angulaire de la démarche. Dans cette culture, le travail d’équipe, les communautés de pratique – le partage des connaissances sur différents sujets pour développer du matériel et faire évoluer la pratique –, l’amélioration du milieu de travail, la communication et la collaboration sont encouragés. La formation et le perfectionnement reposent sur les compétences et les forces à acquérir chez les employés plutôt que sur une description rationnelle des besoins de l’organisation. Il est également important d’avoir une compréhension fine des forces et des caractéristiques des ressources qui composent l’organisation. Par la suite, les gestionnaires doivent faire preuve d’ouverture au moment de réaliser le travail. Les objectifs à atteindre doivent être clairement définis, mais les étapes de réalisation peuvent être dictées par les membres de l’équipe. Ainsi, être autonome, participer à la prise de décision, sortir des sentiers battus et utiliser ses forces pour faire la différence sont encouragés. Reconnaître la contribution de tous et mettre en valeur le jugement de chacun constituent également des conditions de succès. Enfin, l’organisation est tenue d’être ouverte à sa propre remise en cause et à l’application des meilleures pratiques ; elle doit être capable de transformer les expériences vécues en connaissances acquises et être en mesure de s’adapter aux changements. C’est dans ce type d’organisation qu’il sera possible de faire vivre la gestion des talents, et d’ainsi réussir à mobiliser tout un chacun pour qu’il mette à contribution ses forces naturelles. HI VER 2009-2010 Premières en affaires 59

PREMIÈRES EN RESSOURCES HUMAINES

ET SI UTILISATION DES RESSOURCES NATURELLES RIMAIT AVEC GESTION DES TALENTS ?


PREMIÈRES EN RESSOURCES HUMAINES

LES FEMMES ET LES CONSEILS D’ADMINISTRATION : DES MESURES POUR FAIRE BOUGER LES ENTREPRISES DANS LE MONDE FEUTRÉ DES CONSEILS D’ADMINISTRATION DES GRANDES ENTREPRISES, LA STATISTIQUE EST PLUTÔT EMBARRASSANTE : DEPUIS 1990, EN AMÉRIQUE DU NORD, LE POIDS DES FEMMES SIÉGEANT À UN CONSEIL D’ADMINISTRATION D’UNE ENTREPRISE COTÉE EN BOURSE STAGNE AUTOUR DE 15 %. PA R M O N I Q U E L EF EB V R E , P H . D. PRÉSIDENTE DU GROUPE DE TRAVAIL SUR LA MIXITÉ DES CONSEILS INSTITUT SUR LA GOUVERNANCE D’ORGANISATIONS PRIVÉES ET PUBLIQUES PSYCHOLOGUE EN COACHING EXÉCUTIF ET ADMINISTRATRICE DE SOCIÉTÉS

PA R M I CH EL N A DE AU DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’INSTITUT SUR LA GOUVERNANCE D’ORGANISATIONS PRIVÉES ET PUBLIQUES

1 Le rapport final du Groupe de travail sur la mixité des conseils peut être consulté sur le site Web de l’IGOPP à l’adresse suivante : www.igopp.org.

Toutes sortes de raisons peuvent expliquer la situation, mais la raison essentielle tient probablement au fait qu’on ne perçoit pas toujours la valeur ajoutée pour une entreprise d’une plus grande diversité dans la composition de son conseil. Cela s’explique aussi par le fait que la présence accrue de femmes qualifiées ne représente ni une priorité ni même une préoccupation pour la plupart des entreprises. « Ce taux de participation reste faible bien que s’estompent les raisons, naguère plausibles, pour expliquer ce phénomène. Elles apparaissent maintenant comme des excuses et des faux-fuyants », affirmait récemment le professeur Yvan Allaire, président du conseil de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (« IGOPP »). Selon le rapport qu’il vient de publier, l’IGOPP estime que les organisations qui ont peu de femmes au sein de leur conseil se privent de talents précieux et de points de vue différents. L’IGOPP propose que les entreprises atteignent une masse critique minimale de 40 % de représentants de femmes et d’hommes selon un échéancier ajusté au rythme du renouvellement de leur conseil. Comme le soulignaient les membres du Conference Board du Canada dans un rapport publié en mai 20021 : « When all board members are “cut from the same cloth”, the board can become an old boys network ». La présence de femmes a généralement, selon eux, un effet notable sur le fonctionnement du conseil pendant les réunions : les sujets abordés sont plus larges et davantage représentatifs de tous les aspects liés à la bonne gouvernance.

60 H IV E R 2 0 0 9 -2 0 1 0 Premières en affaires

L’IGOPP s’est donné comme objectif de proposer aux entreprises des moyens efficaces, incitatifs et faciles à implanter à court terme pour hausser le taux de participation des femmes sans recourir à l’arbitraire ou à la coercition. Ce renforcement de la présence des femmes ne vise pas à contourner la recherche de compétences, qui demeure le critère numéro un pour accéder à un conseil d’administration. Une des façons de faire bouger les choses est d’exiger des entreprises qu’elles prennent des engagements clairs et qu’elles divulguent de quelles façons elles comptent intégrer davantage de femmes qualifiées pour rehausser le profil de compétences de leur conseil.

Plus précisément, chaque conseil devrait tenir compte des cinq mesures suivantes pour corriger la situation :

1

UN OBJECTIF DE 40 % DE MIXITÉ AU SEIN DES CONSEILS D’ADMINISTRATION

Cet objectif nous paraît beaucoup plus approprié à la diversité des organisations et des secteurs d’affaires que la parité stricte mise de l’avant par certains gouvernements. L’objectif proposé par le Groupe s’inspire partiellement de l’approche adoptée par plusieurs pays, dont la Norvège qui impose depuis le 1er janvier 2008 à ses sociétés ouvertes une présence féminine d’au moins 40 % au sein de leur conseil. L’Espagne a aussi adopté une loi obligeant une présence féminine de 40 % au sein des conseils d’ici 2011. L’objectif d’obtenir au plus 60 % de membres du conseil provenant d’un genre s’applique évidemment à l’autre genre.


UNE INTÉGRATION DU VOLET DIVERSITÉ ET MIXITÉ DANS LA STRATÉGIE GLOBALE DE L’ENTREPRISE

L’entreprise devrait demander au comité de nomination et de gouvernance de mettre en place des processus visant à inclure systématiquement des candidatures féminines dans la liste de candidats lors du remplacement des administrateurs sortants. Le comité de nomination et le conseil sont en effet appelés à identifier les profils de compétences requis pour que le conseil puisse ajouter véritablement de la valeur et contribuer à la mise en place de la stratégie appropriée à ses enjeux et défis.

3

UNE PROFESSIONNALISATION DU PROCESSUS DE RECRUTEMENT

Il faut privilégier une approche graduelle et incitative, mais qui comporte cependant l’engagement clair des entreprises à accélérer la progression du nombre de femmes siégeant à leur conseil. Il ne s’agit pas d’imposer une féminisation des conseils d’administration, mais plutôt d’inciter les entreprises à découvrir les avantages que représente, en matière de gouvernance, une plus grande diversité d’expériences et de perspectives.

En moyenne, au sein d’un conseil d’administration, seulement 3 membres sur 20 sont des femmes.

Le comité de nomination devrait dans la mesure du possible viser à inclure des noms de candidates crédibles et compétentes dans la liste des candidats aptes à remplacer les administrateurs sortants. Pour ce faire, l’entreprise devrait professionnaliser son processus de recrutement. Notamment, les descriptions des tâches des administrateurs devraient correspondre autant que faire se peut au profil et aux responsabilités recherchés. L’entreprise devrait également élargir le recrutement au-delà du bassin des chefs de la direction ou des administrateurs déjà en place dans les autres grandes entreprises.

4

LA DIVULGATION

Le Groupe propose que les entreprises s’engagent à mesurer et à communiquer de la façon la plus étendue possible les progrès réalisés en matière de mixité. Chaque conseil devrait établir un plan de succession sur plusieurs années et arrimer cette volonté d’accroître la diversité au rythme des changements prévus dans la composition du conseil et des profils de compétences recherchés. Le rapport annuel de l’entreprise devrait faire état des stratégies adoptées pour hausser le nombre de femmes siégeant au conseil ainsi que des réalisations à ce titre au cours de l’année écoulée.

5

LE MENTORAT

Le Groupe suggère enfin que le président du conseil ou un administrateur chevronné accompagne les nouveaux administrateurs, y compris les membres féminins du conseil, afin d’assurer leur intégration rapide et leur familiarisation avec la dynamique et la culture particulières à chaque conseil d’administration.

UN PROJET DE LOI FÉDÉRAL POUR LA PARITÉ HOMMES-FEMMES AU SEIN DES CONSEILS D’ADMINISTRATION PAR MICHÈLE BAZIN

« Attendre que la situation se corrige d’elle-même relève de l’utopie. » L’honorable Céline Hervieux-Payette Le 2 juin dernier, la sénatrice libérale Céline Hervieux-Payette a déposé un projet de loi visant la parité hommes-femmes au sein des conseils d’administration de toutes les entreprises relevant de la juridiction fédérale, des sociétés cotées en Bourse et des institutions financières. Depuis 2006, le Québec impose aussi une telle exigence. En Europe, la Norvège et l’Espagne ont déjà adopté une politique exigeant une masse critique de 40 % de femmes administratrices au sein des conseils d’administration. « Attendre que la situation se corrige d’elle-même relève de l’utopie, et la lenteur des progrès dans la parité de représentation est là pour le prouver. Voilà pourquoi je veux rendre justice à la contribution des femmes dans la société et le monde des affaires », a fait valoir Mme Hervieux-Payette dans une lettre ouverte au quotidien Le Devoir. Membre du Comité permanent des banques et du commerce depuis plus de 10 ans et présentement sa vice-présidente, la sénatrice Céline Hervieux-Payette a contribué notamment à la réforme majeure de la Loi sur les banques en 1997.

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PREMIÈRES EN RESSOURCES HUMAINES

2


RENCONTRE AVEC PORTRAIT D’UNE PREMIÈRE

M Élise Poisson e

LA PROCHAINE ASSOCIÉE DIRECTRICE CHEZ LAVERY

PA R CA RO LI N E RO DG ERS Dans quelques mois, Me Élise Poisson deviendra associée directrice au sein du cabinet qui l’a vue commencer en tant qu’avocate : Lavery. Après 23 ans de pratique en litige commercial et contractuel, elle s’apprête à devenir l’une des rares femmes au Canada à occuper un tel poste. Cette réussite est le résultat d’un long parcours professionnel. Après des études en droit à l’Université de Montréal, elle fait son stage chez Lavery et devient membre du Barreau du Québec en 1986. Elle est plus tard promue au rang d’associé et cumule plusieurs années de pratique active. Avec le temps, Me Poisson a constaté qu’elle appréciait la gestion et a donc

souhaité explorer cette branche. On lui a progressivement confié des tâches administratives : elle a d’abord été responsable d’un groupe de pratique, pour ensuite siéger au conseil d’administration de l’entreprise pendant 5 ans. « J’ai appris avec l’appui de mon entourage professionnel, en progressant au point de me sentir à l’aise dans un rôle de gestion », affirme-t-elle aujourd’hui. Cette formation sur le terrain l’a bien préparée à assumer son nouveau rôle, très différent de la pratique. « L’associé directeur est celui qui donne la direction dans le cabinet. C’est un rôle administratif, dont l’objectif est de gérer le cabinet au bénéfice de l’ensemble de la société », explique Me Poisson.

Ses débuts Deux éléments l’ont attirée vers le droit : « En sortant du cégep, plusieurs avenues étaient possibles. Personne dans ma famille n’était avocat et je n’étais jamais allée à la Cour. Le droit me semblait intéressant parce que j’aimais beaucoup lire et je sentais que la lecture occuperait une place importante dans cette profession. De plus, j’aimais travailler avec les gens. » À ses débuts, elle a vite constaté qu’il lui faudrait faire preuve de curiosité et aimer apprendre tout au long de sa carrière : « Quand on termine des études, on s’imagine que l’on est rendu à destination. La dure réalité nous frappe toutefois bien rapidement ; on ne fait que commencer. En travaillant


Nouveaux défis En tant qu’associée directrice, Me Élise Poisson s’apprête à relever de nouveaux défis. À cet effet, elle compte bien mettre ses valeurs les plus importantes, soit la probité et la générosité, au cœur de son mandat : « Dans un contexte de gestion, nous sommes au service des gens. Comme ils nous confient les rênes, il faut donc bâtir notre propre crédibilité pour donner une direction claire. Cette crédibilité

se construit au quotidien par les relations avec les clients, les avocats et le personnel qui travaille avec nous. » Plusieurs tâches l’attendent. D’abord, préserver les acquis de sa société : « Nous nous sommes donné comme règle de conduite d’avoir une très grande rigueur à l’égard de la gestion et de la gouvernance. » Elle a aussi à cœur de faire en sorte que le cabinet puisse transférer ses connaissances à ceux qui forment la relève : « C’est très important dans un cabinet d’avocats d’assurer la stabilité de la relève et de la former adéquatement. En ce moment, nous avons trois générations, avec différentes façons de faire. C’est un défi de s’assurer que tout le monde y trouve son compte et travaille en équipe. Les cabinets qui seront capables de relever ce défi seront les plus efficaces auprès de leur clientèle. »

Femme et avocate Élise Poisson n’aime pas la notion du « plafond de verre », celui qui empêcherait les femmes d’accéder aux échelons supérieurs. « J’ai lu sur le plafond de verre et je trouve cela déprimant, avoue-t-elle. J’aime mieux la notion du labyrinthe, qui permet à chaque individu de trouver son chemin et d’ouvrir des portes. Il nous donne un contrôle sur notre vie que le plafond de verre ne nous donne pas. » Elle ajoute que si elle a éprouvé, comme tout professionnel, des difficultés de parcours, celles-ci n’étaient pas liées au fait qu’elle est une femme : « Je crois que je suis une personne foncièrement positive et décidée. J’aime mieux trouver la bonne façon d’y arriver que des milliers de façons de ne pas y arriver. Cette façon de voir les choses m’a bien servie dans ma pratique. »

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PORTRAIT D’UNE PREMIÈRE

avec des gens plus expérimentés que moi, j’ai constaté que j’avais encore beaucoup de choses à apprendre. » Elle a aussi découvert avec plaisir que le droit permettait beaucoup plus de créativité qu’il n’y paraît : « Il faut constamment innover pour appliquer les règles de droit afin d’accompagner le client dans la solution qu’il recherche. »


PREMIÈRES EN PHILANTHROPIE

Philanthropes modernes au féminin UNE AVOCATE, M e VALÉRIE BEAUDIN, ET UNE GESTIONNAIRE, MAARIKA PAUL, PÉDALENT POUR LA BONNE CAUSE !

P A R A M É L I E D A O U S T- B O I S V E R T

Alors que la première représente l’entreprise de télécommunications la plus importante du pays dans les cas de litige les plus épineux, l’autre, à titre de première-vice présidente des services généraux, en gère, entre autres, le parc immobilier. Pourtant, quand vient le temps de pédaler ensemble, elles font du surplace… pour la bonne cause ! Valérie Beaudin nous rejoint dans le vaste bureau de Maarika Paul. La fougue de l’avocate contraste avec le calme de la gestionnaire, mais leur complémentarité saute aux yeux. Si cet atout sert certainement l’entreprise, les deux femmes l’ont surtout mis au service des causes qui leur tiennent à cœur, dont le marathon de vélo stationnaire pour la Fondation de la recherche sur le diabète juvénile.

Philanthropie 101 pour femmes de carrière « Combiner la philanthropie, les causes qui nous touchent, une activité sportive et du réseautage, non seulement ça nous attire, mais ça s’appelle tout simplement survie ! », résume Valérie Beaudin, chef adjointe du service juridique, groupe litige et droit de l’emploi chez Bell Canada.

Valérie Beaudin représente Bell dans ses causes les plus complexes et guide l’équipe d’avocats en litige. Femme directe et décidée au regard clair et franc, mère de quatre enfants et citée parmi les meilleurs avocats de moins de 40 ans, elle marche pour Jeunesse j’écoute, pédale pour la lutte au diabète juvénile et fournit son expertise aux causes auxquelles elle ne peut résister : celles qui touchent les enfants. Comment accomplir autant de choses en une seule année ? En combinant ! Quant à Maarika Paul, son mentor au sein de l’entreprise et complice dans la philanthropie, elle accumule les heures sans compter pour Centraide, l’Hôpital de Montréal pour enfants ou la Fondation de recherche sur le diabète juvénile. Dans le cadre de ses fonctions, Mme Paul gère près de 250 employés, 3 000 immeubles et un parc automobile imposant. Qui plus est, les

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ll.m.

projets se succèdent. C’est le cas du tout nouvel édifice de l’Île-des-Sœurs dans lequel nous nous rencontrons. Elle en a piloté la construction et l’intégration des employés. Leur réputation de philanthropes les précède. « Il y a beaucoup de gens qui nous approchent, il y a beaucoup de bonnes causes, dit Me Beaudin. Souvent, je ne peux pas résister, mais des fois je dis non, car le panier n’est pas sans fond ! » Une de ces causes qui les unit ? La lutte au diabète juvénile, dont le fils de Maarika Paul est atteint. « Alex avait 11 ans, on était en vacances, racontet-elle. Il dormait tout le temps. On l’a amené à l’urgence et en deux heures, sa vie a changé ; il vivait avec le diabète. » Après cet épisode, alors qu’elle s’impliquait déjà dans plusieurs organismes, elle s’est mise à pédaler pour la Fondation qui organise chaque année


la campagne de financement Roulons pour le diabète. « J’ai tout de suite pensé que Valérie, avec son dynamisme, suivrait », affirme-t-elle. Elles le concèdent, elles se sont lancées dans une aventure qui ne jouit pas encore d’une aussi grande popularité qu’elles le souhaiteraient dans les milieux d’affaires québécois. Première douche froide de réalité ? L’implication de Valérie au sein de la fondation de l’école privée de ses enfants. « Tu te compares avec le milieu anglophone et tu vois la pente à re-

monter… C’est dur la sollicitation, ça devrait toucher les parents davantage. Les anglophones le font plus spontanément, comme une tradition. » « Mais ça change ! », réplique joyeusement sa collègue. « Ça va s’améliorer si chaque personne se responsabilise, de répondre l’avocate. Quand on m’appelle, je me dis, si je ne le fais pas, qui va le faire ? »

Utiliser son titre comme tremplin Selon les deux femmes, les postes d’influence qu’elles occupent favori-

PREMIÈRES EN PHILANTHROPIE

sent leur succès philanthropique. « Ma position me donne un tremplin pour approcher des gens ; ça m’aide, c’est clair », avoue Me Beaudin, qui exploite sans rougir son réseau professionnel forgé au cours de ses 14 ans de pratique privée en cabinet d’avocats. La règle d’or : travailler avec le même professionnalisme que dans ses fonctions habituelles. « Si tu t’engages, tu livres, sinon, tu es mieux de dire non. Il n’y a rien de pire que de ne pas faire ce que tu as promis ; ça peut même nuire à ta vie professionnelle, conseille Maarika Paul. S’impliquer, c’est bien, mais il faut le faire par passion, par conviction et surtout, tenir ses promesses. La clé, c’est de trouver quelque chose qui nous touche personnellement. C’est plus agréable et tu peux mieux convaincre les gens. » Outre un sentiment d’accomplissement « différent de celui du travail », leur implication les aide en affaires. « On bâtit un réseau distinct et on apprend à se connaître d’une autre façon », explique Maarika Paul. Pour Valérie Beaudin, « ça humanise le réseau de contacts. Tu rencontres les gens et ce n’est plus seulement un titre sur une carte d’affaires ! » Toutes deux ont aussi approfondi leurs relations avec leurs employés. « Dans mon équipe, relate Maarika Paul, j’ai découvert des gens qui ont le diabète et qui ne l’avaient jamais dit. L’un d’eux m’a envoyé une longue note. Ça me dit que ça vaut la peine. »


PREMIÈRES EN PHILANTHROPIE

UNE SOIRÉE HAUTE EN COULEUR

POUR APPUYER LA RECHERCHE SUR L’ARTHRITE

PA R EM M A N U ELLE BU RE AU - ROZEC À la fin du mois d’octobre dernier, 300 personnes étaient réunies pour appuyer la recherche sur l’arthrite. Maladie méconnue et associée, à tort, au troisième âge, l’arthrite touche 1 personne sur 6 au Québec dont la majorité se situe entre 20 et 60 ans. La soirée Femmes et 7 mouvements était intitulée de la sorte pour faire remarquer que 64 % des personnes attein-

tes d’arthrite sont des femmes et que cette maladie les limite grandement dans leurs mouvements. Bien que la présidente d’honneur de l’événement, la présidente-directrice générale d’Imagix Image Médical inc. Geneviève Biron, ne souffre pas d’arthrite, l’histoire de ces milliers de femmes l’a tout de même profondément touchée : « C’est primordial de redonner à

Dans l’ordre habituel : Grâce à la troupe Les 7 doigts de la main, le mouvement a été à l’honneur pendant toute la soirée ; Toute l’équipe de la Société de l’arthrite ; Geneviève Biron, présidente d’honneur de l’événement, et Gilles Lamontagne, directeur général de la Société de l’arthrite. PHOTOS : MICHEL GAGNÉ

Annie Boivin, directrice régionale des services consultatifs de gestion de patrimoine pour Gestion privée de patrimoine CIBC et membre du CA de la Société de l’arthrite, nous présente trois façons de donner : Le don d’argent Le don sans doute le plus commun qui donne droit à des crédits d’impôt selon le montant donné. Si vous voulez vendre certains de vos investissements pour réaliser un 66 H IV E R 2 0 0 9 -2 0 1 0 Premières en affaires

don, consultez pour en connaître les avantages. À titre d’exemple, un don de titres, tels que des actions, est plus avantageux d’un point de vue fiscal que de liquider votre portefeuille pour ensuite en donner le produit. Le don par testament Par un legs testamentaire, vous pouvez donner le solde de votre REER ou FERR, une somme fixe ou un bien en particulier au moment de votre décès. Le crédit d’impôt pour don servira ainsi à réduire vos impôts exigibles

la communauté par le biais de l’engagement social. La Société de l’arthrite m’a approchée et j’avoue que le fait de m’associer à une cause méconnue m’a beaucoup motivée. » L’arthrite est une maladie qui, selon sa forme, touche l’appareil locomoteur, notamment les os, les articulations, les muscles et leurs tendons. « Une soirée comme celle de ce soir est importante parce que non seulement nous amassons des fonds pour la recherche, mais en plus nous sensibilisons la communauté d’affaires ! », explique Mme Biron. Tous les participants semblaient ravis d’en apprendre davantage sur la maladie tout en assistant à différents numéros présentés par la troupe de cirque montréalaise Les 7 doigts de la main qui, elle aussi, soulignait l’importance du mouvement tantôt en se déplaçant difficilement, tantôt avec beaucoup d’aisance et de grâce. Une soirée haute en couleur, donc, pour une cause qui gagne à être connue !

laissant un héritage plus important à vos proches tout en faisant bénéficier de votre générosité un organisme de charité dûment enregistré. Le don par rente de bienfaisance Vous désirez conserver des revenus fixes, mais aimeriez réduire votre facture fiscale ? Une rente de bienfaisance pourrait bien être la solution tout indiquée. Selon votre âge, une partie ou la totalité du revenu de placement généré par la rente pourrait être exonérée d’impôt.


PREMIÈRES EN PHILANTHROPIE

POUR GAZ MÉTRO,

l’avenir se joue… dans la ruelle ! « Ce qu’on fait ici, c’est une question de justice. On veut donner à tous les enfants la même chance de développer leur potentiel. » PA R FA B I E N N E V I N E T 80, ruelle de l’Avenir Dès son arrivée à la tête de Gaz Métro en 2007, Sophie Brochu a voulu engager l’entreprise dans un projet phare. C’est en réfléchissant et en rêvant de concert avec l’organisme Projet 80 qu’a jailli l’idée du 80, ruelle de l’Avenir, lieu d’apprentissage unique pour lutter différemment contre le décrochage scolaire. D’un pas dynamique, la présidente et directrice générale de Gaz Métro nous guide à travers les locaux ultramodernes de l’organisme. Le 80, ruelle de l’Avenir est né, il y a tout juste un an, d’un mariage improbable entre le secteur privé et les milieux communautaire et scolaire. Improbable, peutêtre, mais dans le cadre de ce projet, tous ont le même objectif, les mêmes valeurs fondamentales. Contrer le décrochage scolaire Ces valeurs communes, ce sont d’abord la justice et l’équité sociale. Dans certains quartiers de Montréal, où la concentration de gens vivant sous le seuil de la pauvreté est l’une des plus élevées du pays, les besoins sont criants. « Le taux de décrochage

scolaire frise même les 70 % », souligne Sophie Aubin, directrice adjointe du Projet 80. Grâce à sa programmation riche et variée, le 80, ruelle de l’Avenir permet aux enfants des quartiers Centre-Sud Ville-Marie et Hochelaga-Maisonneuve de développer de nouvelles compétences dès le primaire. Radio, cuisine, jardinage, entre autres, sont au menu. Depuis un an, plus de mille jeunes de six écoles du secteur ont eu l’occasion de fréquenter l’organisme niché dans une aile de l’école Garneau. « Au passage, l’enfant va développer l’estime de soi, le respect de lui-même et des autres, et il va vivre des expériences qui sont, habituellement, hors de sa portée », précise Sophie Brochu. Choc de cultures « On voulait, comme entreprise, aborder notre implication sociale et communautaire, notre contribution caritative à la société, avec la même rigueur que celle avec laquelle on aborde un plan d’affaires. » Pour y arriver, Projet 80 et Gaz Métro ont dû apprendre à parler le même langage. « Ça a été un peu comme un choc culturel »,

résume Sophie Aubin du Projet 80. « Il y a deux univers qui apprennent à se côtoyer : le monde des affaires, avec toute la bonne volonté des gens impliqués et leurs sous, et les gens qui sont sur le terrain et qui connaissent les vrais besoins. Ces deux univers doivent réussir à se comprendre », complète Sophie Brochu. Un véritable défi que la femme d’affaires compare à une fusion d’entreprises. Il s’agit d’une expérience plus riche que prévu : « On était là au départ pour contribuer, mais en fin de compte, nous aussi on apprend. » Après une première année bien remplie, le 80, ruelle de l’Avenir regarde devant avec optimisme. Si la lutte au décrochage scolaire se joue au quotidien, les résultats, eux, ne pourront être mesurés qu’au bout de plusieurs années. Malgré tout, l’expérience est déjà formatrice et pourrait même éventuellement servir d’exemple. Sophie Brochu est optimiste : « Quand notre modèle sera bien implanté, on sera capable d’aider un autre organisme avec une idée aussi innovatrice dans un autre quartier qui en aura peut-être besoin. »

ÉRIC BODNAR , LL.B. 514 284-8500 eric_bodnar@canaccord.com

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PREMIÈRES EN PHILANTHROPIE

QUAND LA

bonne cause bon emploi DEVIENT LE

P A R A M É L I E D A O U S T- B O I S V E R T

ENTRETIEN AVEC

J O H A N N E B ÉL I S L E DIRECTRICE CENTRE DES FEMMES DE MONTRÉAL

Alors que certaines gestionnaires consacrent leur temps libre à une cause qui les interpelle, d’autres y consacrent… toute leur carrière. Johanne Bélisle dirige le Centre des femmes de Montréal depuis 1994. « Un gestionnaire touche peut-être un plus gros salaire au privé que dans le communautaire, concède-t-elle, mais une femme que vous avez aidée à se trouver un emploi, qui revient avec le sourire en criant “je l’ai !”, ça vaut une mine d’or ! » Arrivée au Centre un peu par hasard en 1987, la diplômée en travail social explique que sa propre enfance a tissé le fil qui la relie à la cause des femmes : « Ma grand-mère a élevé une famille nombreuse avec un mari malade. Ma mère est devenue veuve alors que j’avais deux ans. Leur courage m’a vraiment marquée. » Au fil des ans, les batailles du Centre pour aider les femmes en difficulté se sont pour-

suivies grâce, entre autres, à l’appui du milieu des affaires. « La contribution est exceptionnelle !, explique Johanne Bélisle. Par exemple, les rénovations du Centre au coût de 3,5 M$ ont été financées à 50 % par des investissements privés et, malgré la crise économique, le financement se maintient. » Elle surveille toutefois de près la collecte de Noël qui s’annonce être tout un défi : « Huit cents familles à soutenir, ça va être un vrai test ! » L’implication humaine demeure donc essentielle à la bonne marche du Centre. Les bienfaitrices sont des femmes occupées, certes, mais engagées. Elles arrivent au Centre grâce au bouche à oreille. Cela révèle toute l’importance d’un réseau de liens tissés étroitement entre les femmes de tous les milieux.


CHANGER LE MONDE UN DON À LA FOIS PA R J E A N - PH I LI PPE G AG N O N Automne 2009, fin de la crise éconoL’aide financière de Centraide vise mique, Centraide du Grand Montréal les gens dans le besoin, mais aussi une Marche Centraide aux 1 000 parapluies panoplie d’investissements dans la demeure fidèle au poste et garde le cap. L’objectif est de récolter 54 M$ communauté afin de bâtir un tissu so« L’intelligence Centraide » se déploie par l’entremise de sa campagne annuelle cial autonome. L’impact se concrétise via un réseau animé par une armée… de financement sous la coprésidence fondamentalement par une maîtrise de volontaires. Rien n’est possible sans de Réal Raymond et Jeffrey Orr. du milieu, de ses enjeux et de ses bebénévoles : 23 000 sollicitent les dons soins. Centraide et ses organismes Comment bien gérer un tel soutien pendant la campagne en milieu de trafinancier accordé à 360 organismes partenaires travaillent en concertavail, 62 allouent les fonds amassés, une qui ont un réel impact sur près de tion : services d’allocations, tables de trentaine forment le Conseil d’adminis500 000 personnes à Montréal ? Voilà quartier et processus de suivi. Cette tration et on compte 50 000 bénévoles l’engagement et le génie de Centraide. structure de connaissance du terrain dans les organismes concernés. « Son action est très pertinente. est un actif important et permet de Le sceau Centraide est un gage de Centraide a une belle vision pour ce qui chapeauter adéquatement les projets qualité. Il constitue surtout une preuve locaux. est de développer des ressources afin que l’engagement bénévole et l’entraide que la communauté vive d’elle-même », Selon Mme Dufort, l’impact de Centraide sociale sont des valeurs de société qui, est majeur : « Au niveau financier, c’est affirme Marie-Pierre Dufort, cofondatridiscrètement, changent le monde. ce qui nous a permis de voir le jour. ce de Bénévoles d’affaires, organisation Chaque année, Centraide révise l’efappuyée par Centraide et dont la mission www.centraide-mtl.org ficacité de notre organisme. Nous deest de jumeler des gens d’affaires à des www.benevolesdaffaires.org vons lui présenter nos états financiers organismes communautaires et culturels FaskenMartineau_PremiereEnAffaire_mai09:Layout 1 2009-05-14 16:44 Page 1 et notre rapport d’activités. » afin de contribuer à leur éclosion.

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LE SUCCÈS CENTRAIDE :


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PA R CH RIST I A N E B ERG ERO N ET H ÉLÈN E FLOCH

QUI NE RÊVE PAS, UNE FOIS DANS SA VIE, DE FAIRE D’UNE PIERRE DEUX COUPS ? CETTE OCCASION S’EST PRÉSENTÉE : NOUS AVONS DÉCIDÉ DE RELEVER NOS MANCHES ET DE LA SAISIR À DEUX – OU À QUATRE ! – MAINS. NOUS NOUS SOMMES INSCRITES AU RALLYE AÏCHA DES GAZELLES QUI CÉLÉBRERA, EN 2010, SON 20E ANNIVERSAIRE. Un rallye aux défis multiples Ce Rallye, 100 % féminin, est une aventure internationale et humaine qui, depuis sa création, a rassemblé dans le désert marocain des femmes de 18 à 65 ans provenant de 33 pays différents. Le Rallye Aïcha des Gazelles présente une autre vision de la compétition automobile : sans vitesse ni GPS, on y privilégie une navigation à l’ancienne, hors-piste. Chaque équipage des Gazelles est composé de deux partenaires : une navigatrice et une pilote. Dans l’insolite univers du désert marocain, les participantes construisent une histoire forte et durable : elles partagent de vraies valeurs de vie comme le courage, la solidarité, l’entraide, le respect et l’estime de soi. Le défi est téméraire : neuf jours dans le désert pour parcourir près de 2 500 km. Les journées peuvent être très longues si la voiture s’enlise ou si les balises, qui doivent être repérées pour accumuler des points, ne sont pas trouvées aussi vite que souhaité ! Une traversée avant le désert Le défi commence bien avant le désert. Les participantes doivent trouver des commandites pour couvrir leurs frais de participation et faire preuve de détermination pour arriver au but. Toutefois, le jeu en vaut la chandelle. Notre participation au Rallye nous permettra non seulement de mettre à l’épreuve nos forces et nos faiblesses et de dépasser nos limites, mais con70 H IV E R 2 0 0 9 -2 0 1 0 Premières en affaires

tribuera également à financer une cause qui doit son existence et sa survie au Rallye, soit l’association Cœur de Gazelles qui existe depuis 2001.

Une bonne cause Cœur de Gazelles travaille en collaboration avec le gouvernement marocain sur des projets dont les besoins ont été évalués. Ainsi, l’aide prend plusieurs formes. Pendant le Rallye, grâce au mécénat de solidarité du groupe énergétique TOTAL et à la logistique du Rallye, une caravane médicale composée de plusieurs médecins, pharmaciens et infirmières réconforte et soigne la population des régions reculées du Maroc. En 2009, la caravane médicale a fait plus de 4 582 interventions. De plus, pour permettre aux enfants de se rendre plus facilement à l’école, l’association leur donne un moyen de transport individuel et durable : un picala, c’est-à-dire un vélo en berbère. Enfin, un orphelinat a été créé à Essaouira. Il recueille les enfants en bas âge abandonnés dans les services hospitaliers et héberge les enfants de la rue. Soixante enfants, dont vingt-deux nourrissons, vivent dans ce centre. Enthousiasmées par le fait que notre participation au Rallye nous permettra non seulement de nous développer personnellement, mais aussi de faire une contribution philanthropique, nous avons décidé de pousser l’expérience un peu plus loin en nous engageant à verser au Centre Philou, centre de répit

pour enfants lourdement handicapés situé à Montréal et desservant tout le Québec, la totalité de nos commandites, déduction faite de celles nécessaires pour couvrir les frais de notre participation au Rallye. Si le défi que nous aurons à relever dans le désert repose entièrement sur nos épaules, celui auquel nous faisons face pour nous y rendre dépend de l’aide que nous recevrons de ceux qui sont aussi emballés que nous par ce projet aux nombreuses retombées. www.rallyeaichadesgazelles.com www.centrephilou.org hfloch@videotron.ca christianeberg@videotron.ca

Christiane Bergeron (architecte et gestionnaire) et Hélène Floch (avocate) ont, au cours de leur carrière professionnelle, relevé de nombreux défis. Au début de la cinquantaine, ces deux mamans (respectivement de trois et de deux garçons dans la vingtaine) sont toujours à l’affût de nouveaux défis : elles connaissent la valeur des mots « mission accomplie ».

COP YRIGHT MAÏENGA

PREMIÈRES EN PHILANTHROPIE

LE RALLYE AÏCHA DES GAZELLES


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PREMIÈRES EN DESIGN

LES TOUT NOUVEAUX BUREAUX DE BRISTOL-MYERS SQUIBB

QUAND LE DESIGN ENCOURAGE LE TRAVAIL EN ÉQUIPE

PA R M A R T I N E L E TA R T E Les tout nouveaux bureaux du siège social canadien de Bristol-Myers Squibb, situés au Technoparc Montréal, dans l’arrondissement Saint-Laurent, frappent par leur décor ultradesign : réception vitrée, murs gris argenté, comptoir d’accueil rouge vif et motifs géométriques lumineux rappelant le logo de la multinationale. Bristol-Myers Squibb est traditionnellement associée au bleu. Pourtant, Gina Iaquinta, designer à la tête du projet et associée principale chez Innova, a proposé le rouge. L’idée a emballé Murielle Lortie, comptable agréée et vice-présidente finances chez BristolMyers Squibb. « C’est vrai que le rouge, c’est la couleur du cœur, du sang, de la vie ! Comme plusieurs de nos médicaments prolongent et améliorent la vie de gens atteints du cancer et du VIH, le rouge m’a semblé très approprié », indique-t-elle. L’entreprise a choisi un environnement à aires ouvertes pour faciliter le travail d’équipe. Gina Iaquinta a d’ailleurs reçu le mandat d’opter pour du mobilier de bureau facilement modulable de manière à ce qu’il puisse satisfaire les besoins des équipes qui se forment et se déforment. C’est ainsi que le décor est agrémenté de tables et de classeurs d’une blancheur immaculée surplombés d’étagères de bois qui ajoutent une touche apaisante. Les employés profitent également d’une luminosité hors du commun grâce à la fenestration qui illumine l’aire de 50 000 pieds carrés, et peuvent se reposer dans le lounge où sont dispersés des sofas aux fines rayures multicolores.

72 H IV E R 2 0 0 9 -2 0 1 0 Premières en affaires

Les salles de conférence sont nombreuses. D’ailleurs, si, auparavant, le président et les vice-présidents disposaient de leur propre salle de réunion annexée à leur bureau, ces salles sont maintenant accessibles du corridor. Cela permet aux employés de les utiliser lorsqu’elles sont libres. « C’est très utile d’avoir plusieurs salles de conférence modulables parce que nous travaillons de plus en plus sur des projets en consortium avec d’autres sociétés pharmaceutiques ; les réunions sont donc fréquentes », précise Mme Lortie. Changement majeur Pour les employés, le changement est radical. En effet, leurs bureaux étaient auparavant situés dans l’ancienne usine de l’entreprise. « L’immeuble était industriel. Il n’y avait donc pas de fenêtres, pas de lumière et tout le monde était séparé. C’était très difficile de travailler en équipe », souligne Mme Lortie. Le grand déménagement a eu lieu en mars dernier. Certaines personnes craignaient de ne pas arriver à se concentrer et à travailler efficacement dans un espace ouvert. « Finalement, les gens se sont habitués très rapidement et plusieurs m’ont dit qu’ils ne pourraient plus jamais retourner en arrière », indique Mme Lortie. Évidemment, l’espace a été aménagé de façon à limiter le bruit. Par exemple, des carreaux qui absorbent le son ont été installés au plafond. Certains éléments appréciés des anciens bureaux ont tout de même été conservés


Trop dispendieux tout ça ? Détrompez-vous ! « En fait, avec nos nouveaux bureaux flambant neufs et conviviaux où l’espace est utilisé de façon judicieuse, nous économiserons plus d’un million de dollars par année », précise la viceprésidente finances, toujours près de ses chiffres même lorsqu’il est question de design !

Un investissement rentable Pour une entreprise, l’immobilier représente généralement la dépense la plus importante après les salaires. Ses bureaux reflètent sans équivoque l’image qu’elle projette. Les dirigeants de Bristol-Myers Squibb en étaient bien conscients lorsqu’ils ont décidé d’engager des spécialistes de l’immobilier pour leur déménagement. « Nous avons choisi Broccolini Construction pour concevoir notre projet et le construire. Aussi, nous louons maintenant nos bureaux ; nous ne voulons plus être propriétaires parce que nous voulons nous concentrer sur notre force : la biopharmaceutique », indique Murielle Lortie.

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dans le nouvel espace de travail. C’est le cas de la salle de conditionnement physique. « Dès qu’on a commencé à parler de déménagement, les employés demandaient s’il y aurait un gym dans les nouveaux bureaux. Comme ils y tenaient, on a décidé d’en refaire un ici », indique la vice-présidente finances.


PREMIÈRES EN SANTÉ

L’anorexie et la boulimie

PLUS DE 65 000 FILLES ET JEUNES FEMMES ÂGÉES ENTRE 12 ET 30 ANS SOUFFRENT D’ANOREXIE XIE OU DE BOULIMIE AU QUÉBEC.

PA R M I CH ÈLE BA ZI N

« Elles souffrent et pour elles, contrôler la nourriture que leur corps ingurgite, ou contrôler leur corps, c’est une drogue. » Danielle Taddeo est pédiatre en médecine de l’adolescence au Centre hospitalier universitaire de Sainte-Justine, professeure adjointe au Département de pédiatrie de l’Université de Montréal et présidente du conseil d’administration de l’ANEB Québec, l’Association québécoise d’aide aux personnes souffrant d’anorexie nerveuse et de boulimie. Dès que la Dre Taddeo parle des jeunes filles qui souffrent de troubles alimentaires, elle s’anime. Elle voudrait les guérir. Toutes. Quand elles arrivent dans son bureau, elle met cependant des gants blancs : « Il faut y aller délicatement pour briser le cercle vicieux. Il faut dédramatiser parce que pour elles, tout est souvent noir ou blanc. Souvent, elles nient le problème. Quelques fois, elles

veulent s’en sortir tout de suite. Il faut leur faire comprendre que la rechute peut faire partie du processus de guérison. Sinon, elles risquent de se décourager et de se laisser glisser dans leurs vieilles habitudes. » Comment se rend-on compte que notre fille ou notre amie souffre d’anorexie ou de boulimie ? Plusieurs indices peuvent nous conduire à un tel diagnostic : si elle porte une attention démesurée à l’alimentation, chipote et décortique sa nourriture pour passer le temps, n’ingurgite que des miettes, donne toutes les raisons du monde pour éviter de manger, s’entraîne beaucoup trop, devient irritable quand on lui parle de nourriture, s’isole des autres et se referme sur elle-même, n’a plus de menstruations, s’empiffre à outrance ou encore, se fait vomir. Les troubles de l’alimentation constituent la troisième maladie chronique en importance chez les adolescentes, après l’obésité et l’asthme. Ces der-

VaNCOuVeR

CaLgaRy

TORONTO

nières sont vulnérables. Par ailleurs, les personnes anxieuses et perfectionnistes sont aussi plus sensibles. Le désordre alimentaire est multifactoriel et peut être lié à un problème d’identité. Plusieurs jeunes filles ont un problème de distorsion de leur image : elles se voient grosses même si elles sont maigres. Souvent, elles n’entretiennent pas une haute estime d’elles-mêmes. C’est pourquoi avoir le contrôle sur la nourriture leur procure un sentiment de réussite et d’accomplissement. On ne peut passer sous silence que l’anorexie et la boulimie indiquent une dépendance affective ; tant les parents que les malades ont besoin de soutien pour traverser cette dure épreuve et en guérir.

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EXPOSE LA NOUVELLE VAGUE D’ARTISTES CONTEMPORAINS LOCAUX ET INTERNATIONAUX PA R M I CH ÈLE BA ZI N Amel Chamandy est une visionnaire mordue d’art contemporain. Le gouvernement du Québec s’en est aperçu : il l’a nommée, en juin dernier, au conseil d’administration du Musée des beaux-arts de Montréal. Elle était alors déjà fiduciaire pour la Fondation du Musée depuis 2006 et membre du comité consultatif des Amis du Musée. Elle-même artiste et marchande d’œuvres d’art, Amel Chamandy assume les fonctions de présidente et chef de la direction de la Galerie NuEdge, Fine Arts International, une des galeries d’art les plus avant-gardistes de Montréal. Cette renommée d’avant-gardisme, la Galerie NuEdge la doit non seulement à ce qu’elle propose en tant que panorama artistique et œuvres d’art, mais aussi à son design intérieur. La présidente de la Galerie se rend chaque année aux foires de Bâle et à celles de Miami, à la Frieze de Londres, à la FIAC de Paris, et à New York afin de trouver des morceaux susceptibles d’enrichir sa collection. La collectionneuse a même été invitée à se joindre à l’équipe du Musée des beaux-arts de Montréal à la Biennale de Venise. Elle est également active au sein du comité consultatif de la Faculté des arts et sciences de l’Université McGill et est très impliquée dans le groupe artScene Montréal, qui a été créé par l’association Le monde des affaires pour les arts. La Galerie NuEdge expose les œuvres des artistes contemporains les plus en vue, tant sur le marché local qu’international. Diverses formes d’art y sont à l’honneur : multimédia, sculpture, peinture, photographie et installation. Une galerie qui en vaut bien le détour !

Galerie NuEdge 1480, rue Sherbrooke Ouest Quartier du Musée

« CE QUI ME PASSIONNE MAINTENANT, C’EST D’EXPOSER L’ART CONTEMPORAIN, D’EN APPRÉCIER LA VALEUR ET DE PARTICIPER À SON ÉVOLUTION. »

La propriétaire Amel Chamandy

HI VER 2009-2010 Premières en affaires 75

P R E M I È R E S E N C U LT U R E

LA GALERIE NuEdge


PREMIÈRES EN ASIE

Taïwan, Corée du Sud et Japon : les femmes s’organisent À L’AUTRE BOUT DU MONDE, DES FEMMES DE CARRIÈRE CHERCHENT À CRÉER DES RÉSEAUX ET À ENCOURAGER LES JEUNES DIPLÔMÉES.

PA R CH RIST I N E DESL A N DES

Taïwan : les femmes défendent leurs droits Le gouvernement taïwanais finance des initiatives qui favorisent la défense des droits de la femme et l’entraide entre les femmes. Parmi cellesci, on compte la mise sur pied de la Commission pour la défense des droits de la femme composée uniquement de femmes influentes appelées à proposer de nouvelles mesures pour protéger les femmes, ainsi que celle de la Fondation pour la promotion et le développement

des droits des femmes, qui informe le gouvernement sur la situation des femmes. De plus, il existe plusieurs autres organismes comme la Flying Goose Association for Women Entrepreneur, le Consulting Committee of Women Enterprise et l’Alliance nationale des associations de femmes taïwanaises (www.natwa.org.tw).

Corée du Sud : réseautage et mentorat sont à la mode En Corée du Sud, les femmes de tête

commencent à s’organiser. On y trouve des associations comme Femmes en innovation (www.win.or.kr), la Fédération coréenne des femmes d’affaires et des professionnelles (www.bpw.or.kr) et l’Association des femmes coréennes en capital de risque (www.kovwa.or.kr). Curieusement, des Canadiens membres de la Chambre de commerce canadienne en Corée du Sud ont participé à cette éclosion en organisant une fois l’an des séminaires lors desquels des femmes coréennes ont témoigné

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Hiroko Machida, présidente de l’Académie Hiroko Machida

de leur succès professionnel dans le but d’en inspirer d’autres. Mathieu Lupien, directeur des finances chez LG-Nortel, a participé à l’organisation de ces séminaires et a même poussé son engagement un peu plus loin en 2009 en créant l’Association des femmes en finance de la Corée du Sud. « Je suis le mentor d’une vingtaine de femmes en finance, dit-il. Mais mon but premier est qu’elles deviennent autonomes le plus rapidement possible. »

Japon : les femmes sont encore mal orchestrées Il existe très peu d’associations strictement féminines au Japon. Lorsqu’elles existent, comme c’est le cas de la Fondation de la société des femmes japonaises (www.jwsf.org/commservice/), elles servent plutôt à permettre aux femmes de socialiser et d’échanger sur les meilleures boutiques ou les meilleurs restaurants à fréquenter plutôt que d’établir un réel réseau d’affaires. Toutefois, plusieurs associations d’affaires masculines intègrent les

femmes dans leurs rangs. C’est le cas, par exemple, du Club Rotary de Tokyo (www.tokyo-rc.gr.jp), de l’Association japonaise des dirigeants d’entreprises (www.doyukai.or.jp) et de la Chambre de commerce et d’industrie de Tokyo (www.tokyo-cci.or.jp). Cependant, selon Hiroko Machida, fondatrice d’une école de design d’intérieur et membre de la Chambre de commerce, les femmes qu’on y rencontre sont davantage des héritières aux commandes de l’entreprise fondée par leur père ou leur époux que des bâtisseuses.

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droit des affaires

PREMIÈRES EN ASIE

Mathieu Lupien, directeur des finances chez LG-Nortel, a participé à la création de l’Association des femmes en finance de la Corée du Sud.


LA RÉALISATRICE

CRÉDIT : FILMS SÉVILLE

P R E M I È R E S E N C U LT U R E

SOPHIE LORAIN :

Sophie Lorain lors du tournage du film Les Grandes Chaleurs.

PA R J U L I E G EO F F ROY

« On dit que c’est en s’imposant de grands défis que l’on se forge et se découvre ! »

le rôle de la comédienne – on se rappelle sa célèbre interprétation d’Anne Fortier dans la télésérie Fortier –, d’actrice – Maman Last Call, Miss Météo – tantôt celui de la réalisatrice. C’est à elle d’ailleurs qu’on doit la réalisation de plusieurs épisodes de la série télévisée La Galère, série savourée par plusieurs téléspectateurs chaque lundi de l’automne dernier. Elle a aussi réalisé le long métrage Les Grandes Chaleurs,

Sophie Lorain a étudié à la Webber Douglas Academy of Dramatic Arts de Londres. Loin de son contexte familial et de ses racines, elle y a appris les rudiments de son métier d’actrice. Son cheminement professionnel demeure très diversifié. Tantôt elle campe

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une adaptation de la pièce de théâtre signée Michel Marc Bouchard, qui est sorti en DVD le 24 novembre dernier. Ce film, mettant en vedette MarieThérèse Fortier, raconte l’histoire d’une femme dans la cinquantaine qui, lorsqu’elle apprend que son mari l’a trompée pendant des années, change sa manière de voir la vie.

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La réalisatrice Évidemment, le métier de réalisatrice est techniquement différent de celui de comédienne ou d’actrice. Il n’en demeure pas moins que chacun d’eux exige que le scénario soit interprété et traduit en images. Ainsi, tel un chef d’orchestre, Sophie Lorain a dû réunir plusieurs artisans pour réaliser Les Grandes Chaleurs. D’un point de vue d’affaires, cet exercice pourrait être assimilé à la formation d’une « équipe provisoire hautement performante » devant accomplir un mandat précis. L’efficience de chaque membre du groupe est, de plus, indispensable à la qualité du résultat final. Pour que Les Grandes Chaleurs voie le jour, Sophie a dû mettre à profit ses habiles talents de communicatrice. Bien se faire comprendre est une qualité essentielle lorsqu’on dirige une équipe de cette envergure. Donner le ton juste au film, sa couleur, c’est aussi pour la réalisatrice,

donner un peu d’elle-même, de sa propre essence. En plus de raconter une histoire de passion, Les Grandes Chaleurs livre ce côté pragmatique et efficace que possède Sophie Lorain. Du droit au but.

La femme Entreprenante et articulée, Sophie Lorain est une femme de tête d’une intelligence remarquable. Dotée d’une ouverture d’esprit qui facilite le travail d’équipe, elle s’abstient religieusement de juger les membres de son entourage. Elle laisse ainsi libre cours à la découverte de ce qui est bon ou non pour chacun d’eux. Les deux pieds bien sur terre, elle est consciente du fait que le monde de la réalisation en demeure un typiquement masculin. La crédibilité des femmes en tant que réalisatrices est encore à bâtir. Elle s’avère l’une de ces pionnières qui laisseront leur empreinte et marqueront le cinéma québécois.

Les Grandes Chaleurs, maintenant disponible en DVD.

Créatrice d’opportunités, Sophie ne se contente pas de regarder les bateaux passer. Loin d’elle, « l’envie d’attendre d’être dans les yeux de quelqu’un », assure-t-elle. Allumée et la tête remplie de projets, elle est née pour le succès.


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U N H O M M E E T S O N TA B L E A U

Un homme de

ENTREVUE AVEC

PIERRE B. MEUNIER ASSOCIÉ FASKEN MARTINEAU DUMOULIN S.E.N.C.R .L., s.r.l. PAR HÉLÈNE-ANDRÉE BIZIER

Au printemps 2006, le Musée McCord d’histoire canadienne présentait l’exposition Au seuil de l’abstraction de l’artiste haïda Robert Davidson. L’objectif du sculpteur visait et vise encore à épurer l’art hérité de ses ancêtres afin qu’il puisse transcender le temps et traverser les générations. Lors de l’inauguration, la commissaire Karen Duffek attribua au mot « seuil » le sens de lieu de changement « où l’ancien et le nouveau s’unissent, où une compréhension nouvelle naît d’une ancienne ». Cette notion illustre bien le cheminement de Pierre B. Meunier, avocat spécialisé en environnement qui préside le conseil d’administration de la Fondation des Muséums nature de Montréal. Son implication dans cette institution, qui regroupe le Jardin botanique, l’Insectarium, le Biodôme et le Planétarium, couronne une carrière où la collectivité et l’environnement ont été intimement associés. Rien n’est distinct dans les questions environnementales, mais il est possible d’intervenir et de réunir les plus jeunes autour d’un projet d’avenir collectif. « Il ne faut pas occulter les impacts négatifs de l’homme sur l’environnement, mais, pour inciter les gens à poser des gestes responsables en matière de développement durable, il faut protéger ce qu’on a de beau et le montrer. » Les Muséums nature jettent donc un pont entre la nature qu’il faut préserver et les 1 500 visiteurs qui s’arrêtent chaque année dans ce qu’il décrit comme le plus grand complexe lié aux sciences de la nature du Canada et l’un des plus prestigieux en Occident : « On en parle partout. C’est bon pour la ville comme pour la grande région de Montréal, le Québec et pour tous. »

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S’il ne dirige pas ces musées, Pierre B. Meunier recherche du financement pour leurs activités et il endosse leurs objectifs. La Palme verte est un concours conçu pour les élèves des écoles primaires et secondaires du Québec qui sont invités à soumettre des projets qui amélioreront l’environnement dans leur milieu. Les projets retenus seront financés. Ce concours leur fait également connaître ces musées. Les classes gagnantes passeront une nuit blanche au Biodôme. Pour les jeunes venus de régions aussi favorisées sur le plan de la nature que la Côte-Nord, ces voyages sont formateurs. Selon les enseignants, ces activités stimulent les élèves qui auraient peut-être décroché. Le voyage ne leur permet pas seulement de découvrir la ville et de prendre le métro ; il les sensibilise à la richesse comme à la fragilité d’un patrimoine qui, même s’il leur est parfois familier, a néanmoins besoin d’être protégé. Originaire de Saint-Jean-d’Iberville, Pierre B. Meunier est étudiant et journaliste à l’hebdomadaire régional La Voix de l’Est quand il milite en faveur du changement de nom de la ville, qui deviendra Saint-Jean-sur-Richelieu. En 1970, il a 27 ans et pratique depuis trois ans le droit. Il entre en scène comme procureur de la Couronne dans l’enquête publique sur la corruption municipale dans Ville d’Anjou. Les portes s’ouvrent. Commence alors une prestigieuse carrière dans les officines gouvernementales du Québec. Il participe à la création de la Commission des services juridiques dont il sera le viceprésident avant de diriger le Centre communautaire juridique de Montréal. En 1975, cette aptitude à pourvoir ses concitoyens d’instru-


ments de défense le conduit au ministère des Consommateurs, coopératives et institutions financières, puis à la présidence de l’Office de la protection du consommateur. Il y transformera une petite brochure mal conçue en un magazine moderne : le Protégez-vous. Sous sa direction jusqu’au début des années 1980, le tirage de ce mensuel gratuit atteint les 250 000 exemplaires. La publication se compare alors aux autres magazines et les tests effectués pour le bénéfice des lecteurs rendent sa consultation inestimable. En 1981, Pierre B. Meunier devient sous-ministre en titre du ministère de l’Habitation et de la protection du consommateur. Il organise et coordonne la mise sur pied du programme Corvée Habitation qui relance la construction domiciliaire qui passe de 15 000 unités, en 1981, à 45 000 l’année suivante. En 1982, dernière étape dans sa carrière de serviteur de l’État, il devient sous-ministre en titre au ministère de l’Environnement. Il s’oriente principalement vers la question de l’eau et de la récupération des canettes d’aluminium dont le recyclage représente une dépense en énergie équivalente à 5 % de celle qui est injectée dans la fabrication d’un produit neuf. En 1989, trois ans après un retour à la pratique privée, Pierre B. Meunier est recruté par le cabinet d’avocats Martineau Walker – aujourd’hui Fasken Martineau – pour sa grande connaissance des questions environnementales. Devenu une référence dans un univers qui, il n’y a pas si longtemps, ignorait le sens du mot environnement, il défriche, cherche et trouve. Il sera le premier à intervenir dans un dossier d’installation d’éoliennes au Québec. Presque tous les dossiers qu’il défend ont des répercussions sur l’environnement et sur le développement durable. Pendant que certains préféraient l’af-

... IL FAUT PROTÉGER CE QU’ON A DE BEAU ET LE MONTRER. frontement, cet avocat-citoyen a plutôt préconisé la civilité dans les rapports entre promoteurs et citoyens. À ce chapitre, le montage du dossier des usines Angus, dans le quartier Rosemont, à Montréal, a permis à ce projet domiciliaire et commercial d’évoluer dans un climat harmonieux. De site désaffecté, contaminé, clôturé et voué à l’oubli, l’ex-atelier ferroviaire est devenu un quartier où rien ne manque. Pour les siens, le sculpteur Robert Davidson est « l’aigle de l’aurore ». Son œuvre, qui l’a rendu célèbre, a touché en plein cœur sa communauté qui s’y est reconnue. L’action de l’artiste et des membres de la communauté haïda de l’archipel des îles de la Reine-Charlotte pour la reconnaissance de leur histoire et de leurs droits territoriaux conduira peut-être au retour du nom d’origine de ces îles : Haida Gwaii.

PR O F I L E N C È D R E E T ACRYLIQUE RÉALISÉ EN 2003 PA R R O B E RT D AV I D S O N E T I N T I T U L É W AT C H M A N . ŒU V R E E X P O S É E A U MUSÉE McCORD EN 2006.


A C T I O N N A I R E S M I N O R I TA I R E S

L’EAU EMBOUTEILLÉE : EST­CE VRAIMENT NÉCESSAIRE ? PA R SA R A ET A N N I CK

Sara Lafontaine-Leblanc est étudiante en finance à l’Université de Sherbrooke et actionnaire minoritaire de Premières en affaires. Elle a écrit son article en compagnie d’Annick Décarie, étudiante en science politique à l’Université de Montréal.

Étant donné que ce numéro porte sur les ressources naturelles, nous avons décidé d’aborder le sujet de l’eau, en particulier celui de l’eau embouteillée. L’être humain ne peut survivre sans eau. Malgré les vastes ressources d’eau sur la planète, seule l’eau douce peut être bue par l’humain. Or, moins de 1 % de l’eau sur notre planète est de l’eau « douce », donc une eau accessible à la consommation de l’être humain. Le marché de l’eau embouteillée est de plus en plus important et nous nous questionnons sur la pertinence et la fiabilité de cette industrie. En effet, différentes entreprises se spécialisent dans divers types d’eau : minérale, de source, potable ou gazéifiée. On a vraiment l’embarras du choix. Notre inquiétude sur la pertinence d’embouteiller l’eau concerne différents aspects du problème, incluant ce qui est souvent soulevé par les médias à l’effet que certaines entreprises embouteillent l’eau qui coule du robinet.

Ces entreprises, peu honnêtes, comptent sur la naïveté du consommateur et sur le fait qu’ici, au Canada, l’eau potable est de très bonne qualité. Il est donc important de s’interroger avant d’acheter ce produit puisque cette ressource est facilement accessible à tous au Canada.

... moins de 1 % de l’eau sur notre planète est de l’eau « douce » Un autre aspect à considérer avant d’acheter de l’eau embouteillée est que la petite bouteille de plastique ne fait qu’empirer la situation environnementale à laquelle nous sommes confrontés tous les jours. Que peuton faire en matière de gestion des déchets ou de gestion du plastique déjà utilisé ? Par ailleurs, ceux qui utilisent les bouteilles d’eau à plusieurs reprises et croient ainsi faire preuve d’une meilleure conscience environnementale s’exposent à d’autres problèmes. Une multitude de bactéries s’accumulent dans ces bouteilles dès la toute première utilisation. En raison de la minceur du plastique, tout ce qui entre en contact avec celui-ci peut pénétrer dans la bouteille et risque éventuellement de la contaminer, et donc de contaminer l’eau qu’elle contient. Il est impératif de remettre en question nos habitudes et nos petits gestes du quotidien : ils ont un impact capital sur l’avenir de notre planète. Sara et Annick


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