Premières en affaires - Juin 2011

Page 1

ÉTÉ 2011

TÉLÉSANTÉ : PIERRE ANGULAIRE DE LA PÉRENNITÉ DU SYSTÈME DE SANTÉ Par Jean-Luc Ostiguy P. 8

LE MARCHÉ DE LA SANTÉ EN INDE

P r e m i è r e s e n a f fa i r e s : : É T É 2 0 11 : : É d i t i o n S A NT É

Par Camille Gagnon P. 10

Édition SANTÉ

VISION 2020 : CINQ NOUVEAUX PILIERS DE L’INNOVATION Par Miriam Pozza P. 12

Un homme et son tableau

ENTREVUE AVEC PIERRE FITZGIBBON P. 60

15,00 $

Patricia Gauthier Directrice générale Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke

FEMME DE CAUSE ET D’ACTION Michèle Boisvert P. 20


UNE TRADITION D’EXCELLENCE, UNE VALEUR QUI SE DISTINGUE.

Lauréats des PRIX BOMA 2011-2012 Place Ville Marie – Édifice de l’année de plus d’un million de pieds carrés Centre CDP Capital – Environnement Édifice Sun Life – Édifice historique

sitq.com


Rédactrice en chef : Michèle Bazin Éditrice :

Geneviève Dufour Responsable de la comptabilité : Sara Lafontaine-Leblanc Directrice abonnés - commandites : Maria Remiggi Responsable du contenu éditorial : Marine Thomas Responsable de la production : Damien Meunier Réviseures : Nouchka Pélichowski Lindy Rouillard

Design : 5 sur 5 Communication Marketing Design des pages (couverture, 20, 21 et 28 à 37) : Gauthier Designers Collaborateurs : Michèle Boisvert Guillaume C. Lemée Amélie Daoust-Boisvert Photographes : SPG LePigeon / studiospg.com Jacques Lafontaine

Pour vous abonner : www.premieresenaffaires.com Postes Canada : Convention 41502021 Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à : Premières en affaires 2015, rue Drummond Bureau 914 Montréal QC H3G 1W7

Édition santé Nous avons hésité à faire une édition sur la santé. Nous avons hésité parce qu’ici, au Québec, la santé c’est la fonction publique et au fil des ans, en écoutant les multiples débats sur le sujet, on s’imagine que la fonction publique n’a comme objectif que de dépenser sur le dos des contribuables. C’est pourquoi nous avons choisi d’aborder ce thème, non pas en énonçant une énième fois tous les problèmes du secteur, mais plutôt en nous intéressant aux solutions qu’offrent notamment l’innovation et les nouvelles technologies. Si les dirigeants des hôpitaux n’ont pas pour objectif de faire des profits, ils ont néanmoins des responsabilités équivalentes aux plus grands gestionnaires du système privé. Prenez comme exemple notre femme en page couverture, Patricia Gauthier. À titre de directrice générale du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke, Patricia Gauthier gère un budget de 400 millions de dollars, deux hôpitaux et plus de 6 000 employés. De plus, elle doit travailler étroitement avec l’Université de Sherbrooke afin de compléter la formation des étudiants en santé. La main-d’œuvre est également un enjeu important. Elle communique donc à la communauté locale les avantages de se joindre aux travailleurs de la santé. Elle relève tous ces défis et le fait en respectant les budgets.

photo Heidi Hollinger

Éditrice adjointe :

M i c h è l e B a zi n

Rédactrice en chef

S PG L e P i g e o n / s t u d i o s p g . c o m

Margarita Lafontaine

Margarita Lafontaine Éditrice

Le secteur de la santé regorge de femmes exceptionnelles qui se démarquent et qui ont à cœur de tout faire pour l’améliorer. Nous vous invitons à en découvrir quelques-unes en feuilletant les pages du magazine mais aussi en visitant notre site Web pour davantage d’histoires et d‘entrevues. Déjà quatre ans de complétés avec ce numéro ! Fidèles à notre habitude, nous vous présenterons des femmes en finance en septembre. Un rendez-vous à ne pas manquer avec Mme Edmée Métivier de la Banque de développement du Canada en page couverture. Bonne lecture !

POUR VOS ESPACES PUBLICITAIRES, COMMUNIQUEZ AVEC maria REMIGGI : 514 876-9777 mremiggi@premieresenaffaires.com é t é 2 011 Premières en affaires 3


Masse

NOUS SOMMES NOMBREUX À CROIRE QUE L’ESPRIT D’ENTREPRISE ET L’INNOVATION MÉRITENT TOUTE NOTRE COOPÉRATION.

desjardins.com


Sommaire

ÉTÉ 2011 volume 4, numéro 4

Patricia Gauthier

Directrice générale Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke

20 Femme de cause et d’action Par Michèle Boisvert

28

ÉDITIOn santé 6 Danielle Pollack : des soins de santé connectés Par Amélie Daoust-Boisvert 8 Télésanté : pierre angulaire de la pérennité du système de santé Par Jean-Luc Ostiguy Samson Bélair / Deloitte & Touche 9 Les technologies médicales : forces de changement Par Diane Côté MEDEC – Les sociétés canadiennes de technologies médicales 10 Le marché de la santé en Inde : une occasion historique d’exportation pour le Québec Par Camille Gagnon Innovitech

Les Incontournables

Portrait de 8 femmes qui s’illustrent dans le domaine de la santé

16 Droit dans le mur Par Marcel Côté SECOR Conseil 18 La santé requiert l’attention des gens d’affaires Par Anna Liachenko Association des femmes d’affaires dans le milieu de la santé droit 39 Vitamines, probiotiques, oméga-3 : comment s’y retrouver ? Par Me Lucie Dufour et Joanie Lapalme Fasken Martineau 40 La propriété intellectuelle de votre entreprise : 10 précautions à prendre Par Me Olga Farman et Me Marie-Ève Clavet Lavery

11 Philanthropie et recherche en santé : 42 Gare à vos licences ! des dons qui font la différence Par Me Annie Gauthier Par Hélène Véronneau Davies Ward Phillips & Vineberg Fondation de l’Institut de recherches cliniques de Montréal 43 Les paliers de gouvernement s’attaquent au SMOG 12 Vision 2020 : cinq nouveaux Par Me Christine Duchaine piliers de l’innovation et Me Vanessa Deschênes Par Miriam Pozza Cabinet juridique Sodavex PwC 15 La bioprospection en haute mer : une mine d’or de molécules Par Me Geneviève Dufour Faculté de droit, Université de Sherbrooke

44 Quelques défis juridiques liés aux technologies dans le domaine de la santé Par Me Marie-Hélène Constantin blakes

45 La procréation assistée et la manipulation génétique : entre crime et encadrement Par Me Dominique E. Gagné Stein Monast finance 47 L’acquisition de votre première entreprise : conseils pratiques Par Julie Côté Financière Banque Nationale 49 Des changements importants aux normes comptables et ce n’est pas tout ! Par Maria Patsios et Martine Quintal Ernst & Young Ressources Humaines 51 Réduire et gérer le stress en milieu de travail Par Johanne Berry Les services de placement Télé-Ressources 58 L’épuisement professionnel : comment agir lorsqu’un arrêt de travail est prescrit ? Par Marie Trillot NGPP, recrutement de personnel 59 Le réseautage : un mode de vie pour les entrepreneurs Par Lise Cardinal Lise Cardinal & Associés Jeunes Premiers 54 Mathieu Cloutier, l’étoile montante de la gastronomie québécoise Par Marine Thomas 56 Portrait de Jeunes Premiers : Ils prennent la relève ! Par Maya Azzi Deloitte U n H o m m e e t s o n Ta b l e a u 60 L’homme d’affaires et le poète Entrevue avec Pierre Fitzgibbon Par Guillaume C. Lemée

é t é 2 011 Premières en affaires 5


P r e m i è r e s e n sant é

Danielle Pollack :

des soins de santé connectés Pa r A m é l i e Dao u s t- B o i sv e r t

cers, de maladies neurodégénératives ou de problèmes de santé mentale. Mais grâce au soutien de cette agence privée qui travaille en complémentarité avec les soins offerts par le CLSC, ils peuvent demeurer à la maison. « Ma mère était atteinte d’un cancer du cerveau et mon père avait choisi de la garder à la maison », explique Mme Pollack, originaire du Royaume-Uni, en passant du français à l’anglais sous le coup de l’émotion. « Il avait engagé une agence. Les infirmières changeaient tout le temps. Le service était épouvantable. » Du Canada, elle tente alors de conseiller son père resté en Europe. Des moments éprouvants qui ont changé le cours de sa vie : « Après la mort de ma mère, à 34 ans, je me suis promis de devenir travailleuse sociale », promesse qu’elle remplira en étudiant à l’Université McGill, puis en fondant une agence de soins de santé pas comme les autres. C’était il y a 12 ans.

Le bourdonnement des employés, la sonnerie du téléphone, le cliquetis des claviers d’ordinateurs : le centre des opérations de Soins de Vie Équinoxe veille jour et nuit. Tracy Heramchuk surveille à distance les signes vitaux de ses patients soignés à la maison. L’un d’entre eux oublie sa médication ? L’alerte retentit et l’infirmière s’empresse de joindre la famille. La coordonnatrice, Denise, s’active au téléphone : elle doit envoyer un préposé chez un patient qui nécessite plus d’heures de soins que prévu. Et pas n’importe quel préposé : celui avec qui la chimie opérera ! L’instigatrice de toute cette animation, la présidente Danielle Pollack, s’étonne encore de diriger 250 employés qui soignent des patients souvent mourants, atteints de can6

é t é 2 011 Premières en affaires

« Quand une personne est malade, c’est toute la famille qui est perturbée », expliquet-elle de son bureau de la rue Sherbrooke à Westmount. Elle prône une approche holistique : « s’occuper de construire une rampe d’accès à la demeure familiale, c’est aussi ça, des soins de santé ! » Un cas vécu. Pour qu’une patiente en convalescence puisse rentrer à la maison après un accident vasculaire cérébral, Mme Pollack et son équipe ont supervisé des travaux pour rendre son duplex accessible. À ses débuts, la gestionnaire a dû affronter les préjugés défavorables entretenus à l’égard des soins de santé privés. « Les gens se méfiaient, explique Mme Pollack. C’était très difficile, mais je suis fière maintenant de dire que nos patients nous sont souvent recommandés par des hôpitaux, des travailleurs sociaux, des CLSC. C’est une collaboration entre le privé et le public. Que le gou-


Répondre à un besoin criant « Pas étonnant que les services d’agences de santé privées soient en demande, et ce, chez la classe moyenne principalement », dit Mme Pollack. Selon la Régie de l’assurance maladie du Québec (« RAMQ »), en 2009-2010, 176 000 personnes ont reçu des soins publics à domicile, pour une maigre moyenne de 6 heures… par année. L’Association québécoise d’établissements de santé et de services sociaux (« AQESSS ») estime que les établissements n’arrivent à prendre en charge que 55 % des aînés qui attendent une place en centre d’hébergement et de soins de longue durée (« CHSLD ») et 77,5 % de ceux qui vivent une convalescence à la maison. Un mince 2 % du budget de la santé au Québec va aux soins prodigués à domicile, qui pourtant coûtent 20 fois moins cher que l’hébergement en CHSLD. En affaires, Danielle Pollack mise sur trois stratégies : des oreilles ouvertes sur les besoins du marché, un service personnalisé — quitte à prendre moins de clients, ditelle — et la technologie. « C’est le futur. On connecte grâce à la technologie, et on connecte en personne », estime-t-elle. Pour cette visionnaire, s’entourer de personnel qualifié et surtout engagé reste la clé. « Ce sont des anges. C’est une vraie vocation pour eux. »

niqué rapidement avec son médecin, qui a ajusté ses médicaments. Je peux faire plus dans une journée sans courir partout ! »

P r e m i è r e s e n sant é

vernement paie pour tout le monde, c’est mon grand rêve, ajoute-t-elle. Mais le système public manque de ressources. Un patient qui nécessite six heures de soins en reçoit parfois deux du CLSC. »

« Tout est dans l’ordinateur… sauf la relation interpersonnelle qu’on développe », ajoute Danielle Pollack en riant.

« Quand une personne est malade, c’est toute la famille qui est perturbée. »

En plus de l’informatisation des dossiers médicaux, Équinoxe s’est doté d’une technologie qui permet aux infirmières de suivre l’état de santé des patients à distance, entre les visites à domicile. « Une nuit, on a vu sur l’écran qu’un patient avait gagné 5 livres d’un coup, raconte Tracy. C’était un problème de rétention d’eau. On a commu-

Élégance et distinction

www.evagdesignfloral.com

514.638.1288 | studio@evagdesignfloral.com EVA-PUB.indd 1

Décorations pour événements corporatifs Cadeaux corporatifs Centres de table, corsages, bouquets décoratifs Paniers-cadeaux et fleurs

Arrangements pour le bureau Décorations florales en soie

é t é 2 011 Premières en18/05/11 affaires 10:50 7 AM


P r e m i è r e s e n sant é

Télésanté : pierre angulaire de la pérennité du système de santé

Pa r J e a n - Lu c Ost i g u y Associé S a mson Bél a ir / D e loitt e & T ouc h e

Les pressions sur le système de soins de santé canadien s’accroissent et tous sont à l’affût de méthodes novatrices pour alléger la hausse insoutenable des coûts. La télésanté est souvent considérée comme un moyen de réaliser des économies et d’améliorer les résultats pour les patients et leur famille. La télésanté : une technologie habilitant les changements de processus La télésanté est l’application de la technologie dans le secteur des soins de santé pour améliorer l’accès, l’efficience, l’efficacité et la qualité des processus cliniques et d’affaires. Bien que l’accent soit surtout mis sur les technologies permettant l’instauration de solutions de télésanté, celles-ci revêtent une importance moindre que les changements aux processus qu’elles facilitent. La télésanté présente comme avantage indéniable l’amélioration de la santé des patients, mais il ne faudrait pas sous-estimer ses retombées directes et indirectes pour les prestataires de soins de santé et le système de santé. Dans l’ensemble, le système de santé devrait progresser sous bon nombre d’aspects, notamment, la diminution des réadmissions dans les hôpitaux compte tenu de la baisse d’événements indésirables, la réduction du temps d’attente grâce à la coordination améliorée et à la dispo8

é t é 2 011 Premières en affaires

nibilité des renseignements, et l’amélioration de la planification du système de santé par l’utilisation secondaire des données. D’après ces types de gains en efficience, Inforoute Santé du Canada a évalué que la mise en œuvre et l’adoption du dossier de santé électronique engendreront des gains de ressources de l’ordre de 6 à 7 milliards de dollars par année. La télésanté : les investissements à jour Jusqu’à maintenant, les principales initiatives de télésanté dans l’ensemble du pays ont ciblé l’infrastructure. Or, bien qu’une infrastructure solide soit nécessaire, les retombées cliniques directes sont rarement prises en compte dans les estimations de la valeur directe. Les initiatives liées à l’infrastructure incluent la mise sur pied de grands laboratoires, d’installations d’imagerie diagnostique et de registres de médicaments ou encore la mise en place de structures de communication pour faire circuler l’information entre les prestataires de soins de santé. Cependant, le client ne constate souvent le rôle et la valeur de la télésanté que lorsque son médecin de famille utilise un ordinateur pour transmettre sur-le-champ une télécopie à un spécialiste ou lorsque le client est admis à l’urgence inconscient, mais qu’on a accès à son dossier indiquant ses allergies aux médicaments. Toutes ces interactions importantes qui concernent le traite-

ment du patient dépendent d’une infrastructure robuste. Pourtant, cet état de fait est rarement reconnu par l’équipe de soins ou le patient. La télésanté : réaliser les bénéfices Manifestement, la télésanté porte ses fruits, mais la réalisation de ses avantages dépend de la maturité de la solution et du taux d’adoption parmi les équipes cliniques. Étant donné le taux d’adoption insuffisant de la télésanté au Canada à ce jour, la pleine valeur des investissements n’a pas été réalisée. Les autorités œuvrant dans le milieu de la santé investissent dans des partenariats et des technologies qui soutiennent, d’une part, le partage des renseignements cliniques et, d’autre part, l’utilisation et le stockage des données sur les médicaments et l’imagerie diagnostique pour appuyer la prise de décision et la gestion des maladies chroniques. Les Canadiens devraient continuer à en tirer profit à mesure que la télésanté fait des avancées et que les changements aux processus et pratiques connexes s’opèrent dans le système de santé. Mais il faudra faire preuve de tolérance, car il s’agit d’un système vaste et complexe composé de millions d’acteurs qui doivent participer activement au processus de changement pour tirer pleinement parti des avantages de la télésanté.


forces de changement Pa r D i a n e C ôt é Vice-présidente MEDEC — Les sociétés canadiennes de technologies médicales

La manchette nous rappelle souvent les défis que notre système de santé doit relever au quotidien. Ces réalités provoquent certainement de nombreuses réflexions quant aux solutions potentielles et il n’y a pas de panacée. Une moyenne de 17 heures d’attente dans les urgences au Québec ; la hausse des maladies chroniques ; 24 % des aînés canadiens souffrent de trois conditions chroniques ou plus et effectuent trois fois plus de visites à l’urgence que ceux qui n’en sont pas atteints ; des pénuries de main-d’œuvre en santé, 15 000 infirmières prenant leur retraite d’ici trois ans… et des contraintes budgétaires de plus en plus importantes.

Un mélange bien dosé d’ingrédients puissants et complémentaires peut cependant contribuer à perpétuer l’excellence des soins prodigués aux patients. Les conditions gagnantes : des cliniciens hors pair, des pratiques exemplaires bien intégrées et des technologies médicales de pointe qui exercent un impact positif à la fois quantitatif et qualitatif sur les patients, le personnel soignant et les organisations qui les encadrent. Par technologies médicales, on entend des dispositifs médicaux conçus pour répondre aux besoins de spécialités de soins tels des laparoscopes, des implants orthopédiques ou des implants en cardiologie. Il est question aussi d’outils de diagnostic dont les équipements de laboratoire, d’imagerie médicale ou des solutions de médecine personnalisée. Ces solutions comprennent également des technologies de l’information et des communications appliquées à la santé. Les objectifs de fond visés par leur mise au point : la santé et la sécurité des patients. Quoique le spectre d’application soit large, ces technologies partagent

plusieurs dénominateurs communs : › Elles possèdent généralement un caractère innovant, qu’il soit question d’innovation de rupture ou d’améliorations itératives. › L’accent porte sur la prévention et le diagnostic autant que sur le caractère curatif. › Elles ont la capacité de transformer le système de santé et la façon dont les soins sont prodigués et ce faisant, de soutenir l’efficacité du système. Nous retrouvons de nombreux exemples dans notre quotidien. L’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa indique que le suivi à distance de patients souffrant d’insuffisance cardiaque a permis une diminution des réadmissions de 54 % et des économies moyennes de 20 000 $ par patient. Dès lors, il est possible de libérer des lits ainsi que des ressources en soins critiques. D’un autre côté, selon le Dr JeanBernard Trudeau, ancien président de l’Association médicale du Québec, la multidisciplinarité et un recours accru aux technologies de l’information se traduiraient par un gain

de temps de 20 % pour les médecins. Cela équivaudrait à 250 généralistes de plus. Enfin, Inforoute Santé Canada souligne l’impact du déploiement de solutions d’archivage d’imagerie médicale, entre autres, par une augmentation moyenne de 27 % de productivité des spécialistes, ce qui équivaudrait à l’addition de 450 à 500 radiologistes supplémentaires au Canada, et par des économies de plus de 400 M$ en tests dupliqués et en films éliminés. Évidemment, le succès de ces projets est garant de la complicité de l’ensemble des acteurs : planificateurs, cliniciens, équipes techniques des établissements et industriels. Ils exigent souvent une redéfinition de la pratique clinique et du soutien au patient. Or, qui dit changement dit inconfort, que ce soit pendant la transition ou encore dans l’intégration d’un nouveau plan de soins. L’enjeu est de taille et il doit être relevé par les établissements hospitaliers et les industriels québécois : il en va de la pérennité de notre système de santé. é t é 2 011 Premières en affaires 9

P r e m i è r e s e n sant é

Les technologies médicales :


P r e m i è r e s e n sant é

Le marché de la santé en Inde : une occasion historique d’exportation pour le Québec À l’heure où Montréal aspire à devenir la vitrine de la santé du XXIe siècle en investissant plus de 6 G$ dans ses centres hospitaliers universitaires, l’Inde amorce un vaste chantier pour se doter d’un réseau de santé moderne et accessible à l’ensemble de sa population.

Pa r C a m i l l e G ag n o n Président et fondateur Innovitech

Public vs privé – au cœur du paradoxe indien Avec une population de 1,2 milliard de personnes, les investissements requis pour ce chantier par le gouvernement indien sont gigantesques. Dans ce vaste pays où la pauvreté côtoie les plus grandes richesses du monde, un système public de santé sousfinancé se déploie péniblement en parallèle d’un système privé moderne, acteur majeur du marché mondial du tourisme médical.

L’occasion Le gouvernement indien, appuyé par l’Organisation mondiale de la santé et le G8, de nombreuses ONG et le secteur privé indien se mobilisent pour créer autour de technologies et d’approches innovantes un des plus importants réseaux de santé du monde. C’est en fait l’équivalent de 2 000 CHUM que l’Inde aura besoin d’ajouter à son réseau d’ici 2015.

Les déficiences du système public expliquent, selon les observateurs, la croissance du système privé. Bien que les hôpitaux privés ne représentent que 10 % du total, ils contrôlent près de 80 % des dépenses et plus de 93 % des investissements.

Ce marché – où on retrouve plus de 700 millions de cellulaires – sera propice aussi aux applications technologiques innovantes en santé publique, en télémédecine de première ligne, en formation par simulation et à l’utilisation d’approches de « santé mobile » exploitant les différentes plateformes technologiques grand public.

Rural vs urbain

L’expertise québécoise

Un autre volet de ce défi est le fossé entre les milieux rural et urbain. Il faut souligner qu’environ 70 % de la population indienne vit en zone rurale alors que la majorité des soins est offerte en milieu urbain. Aussi le système de santé en zone rurale en Inde manque cruellement d’infrastructures adaptées et de personnel qualifié, ce qui empêche une grande partie de la population indienne de bénéficier d’une prise en charge minimale en matière de soins et de santé publique.

La mission Québec-Inde, menée en février 2011 par le ministre Clément Gignac, aura permis de faire ressortir les grands secteurs où l’expertise québécoise en santé peut répondre aux besoins de l’Inde. Il s’agit maintenant de s’employer à développer des partenariats commerciaux entre les grands groupes hospitaliers indiens, les hôpitaux universitaires de Montréal, nos centres d’excellence en santé et nos grandes sociétés industrielles, surtout celles déjà présentes en Inde telles que CAE Santé et SNC.

Dans un pays de grande croissance économique, le défi est de corriger par des technologies modernes cet état de fait qui risque de devenir un boulet pour la plus populeuse démocratie du globe.

Verrons-nous bientôt des PPP d’exportations qui feront en sorte que la santé soit perçue aussi comme une possibilité de rayonnement international et de richesse collective ?

10 é t é 2 011 Premières en affaires


des dons qui font la différence AUJOURD’HUI, LES DONATEURS SONT SOLLICITÉS DE TOUTES PARTS ET POUR TOUTES LES CAUSES. CE QUI RESTE CONSTANT, C’EST QUE LEURS DONS FONT ENCORE ET TOUJOURS LA DIFFÉRENCE.

PAR H ÉL È NE VÉRONNEAU Directrice Fondation de l’Institut de recherches cliniques de Montréal

En 2011, on estime que les grandes entreprises recevront quelque 3 000 demandes de dons dans tous les domaines. Même si la recherche en santé et celle liée aux grandes maladies comme le cancer retiennent souvent l’attention, pour être remarqué par des donateurs potentiels, il faut savoir se distinguer et se faire valoir. Des donateurs variés Selon de récentes statistiques, quatre donateurs sur cinq au Canada sont des particuliers. Ils choisissent souvent le don testamentaire pour appuyer une cause qui leur est chère. À titre d’exemple, une patiente de la clinique de l’Institut de recherches cliniques de Montréal a récemment fait un don testamentaire de 775 000 $ dans le but de créer un fonds à sa mémoire afin d’appuyer les recherches consacrées à l’Alzheimer, aux tumeurs du cerveau, à l’arthrose et à l’hypertension. Cette forme de dons, de plus en plus répandue, permet aux particuliers de participer à l’avancement des recherches dans les domaines qu’ils ciblent de leur vivant. Pour les entreprises, appuyer une cause s’inscrit maintenant bien au-delà d’une participation ponctuelle à un événement-bénéfice. Désormais, les grandes entreprises adoptent des politiques de responsabilité sociale et de dons à long terme et ciblent davantage leurs causes et les organismes qu’elles soutiennent.

Des retombées importantes qui se multiplient Tous les dons pour la recherche en santé visent ultimement l’amélioration des soins de santé et le mieux-être de la population. Si c’est vrai dans les hôpitaux, ce l’est aussi dans les centres de recherche. L’innovation est au cœur de la recherche biomédicale et grâce à l’ensemble des ressources, il est possible d’imaginer et de mettre sur pied des projets de recherche et des programmes de formation inédits. Certains projets assurent à une ville comme Montréal une place de premier plan dans la société du savoir international. En contribuant à la recherche biomédicale, les donateurs participent au développement de l’excellence et de l’innovation scientifique et collaborent ainsi au mieux-être de la société. Les dons qui sont faits en recherche en santé deviennent par ailleurs un levier important auprès des principaux organismes subventionnaires qui peuvent remettre jusqu’à quatre fois les montants recueillis. Voilà une force incroyable dont peut tirer profit toute la société.

Abonnez-vous premieresenaffaires.com

é t é 2 011 Premières en affaires 11

P r e m i è r e s e n sant é

Philanthropie et recherche en santé :


P r e m i è r e s e n sant é

Vision 2020 :

cinq nouveaux piliers de l’innovation Pa r M i r i a m P oz z a Associée, Transactions PwC

La manière dont nous déterminons la valeur des technologies médicales change du tout au tout. Il faut dorénavant cibler les besoins des patients, en apportant un soutien qui encourage l’adoption du traitement prescrit, afin d’augmenter les chances d’une meilleure santé. De plus, la nature de l’innovation change à mesure que les pays en développement deviennent les principaux marchés pour des dispositifs plus petits, plus rapides et plus abordables qui permettent la prestation de soins n’importe où et aident à aplanir la courbe des coûts de soins de santé. Une nouvelle dynamique redéfinit l’innovation des technologies médicales Pour mettre au point le type de système de technologie médicale nécessaire en 2020, pays et grandes sociétés devront s’adapter aux cinq nouveaux piliers de l’innovation. Les cinq piliers d’aujourd’hui feront place à ce qui suit : 1. Mesures incitatives orientées vers le système et axées sur la valeur Les puissantes mesures incitatives financières, clé de voûte du système de soins de santé des pays développés, entraveront l’adoption de technologies plus rapides, plus petites, moins onéreuses et meilleures qui représenteront des innovations radicales et révolutionnaires. Au contraire, le manque de ressources financières mène les pays émergents à s’aventurer et à faire l’essai de technologies, procédés, stratégies de distribution et modèles opérationnels plus efficaces. Santé mobile, achats axés sur la valeur et la médecine personnalisée contribueront ensemble à entraîner des initiatives plus rentables et axées sur les résultats, ainsi qu’une collaboration plus étroite entre les payeurs, les fournisseurs et le secteur de la technologie médicale pour mettre au point et apporter des solutions de soins intégraux axé sur les patients. 2. Réseaux mondiaux de centres médicaux universitaires Comme les pays émergents investissent dans des centres médicaux universitaires, 12 é t é 2 011 Premières en affaires

augmentent le financement de recherche et développement, et favorisent le retour de leurs citoyens formés à l’étranger, le leadership universitaire qui a concouru à la recherche novatrice en Occident migre vers l’Asie et l’Amérique du Sud. Des universités et des collèges médicaux aux États-Unis et en Europe ont réagi à cette situation en formant des partenariats à l’étranger afin de réduire le chevauchement concurrentiel et de créer des synergies. D’importants programmes ont été amorcés et, en conjuguant les forces de certains projets, ils ont pu partager les connaissances spécialisées et fonctionner à une échelle encore plus vaste que s’ils étaient restés indépendants. En outre, les partenariats ont généré des emplois et de l’activité économique. 3. Systèmes de réglementation concurrentiels Les citoyens de pays dotés de processus d’approbation réglementaires plus efficaces et moins incertains, moins capricieux et moins compliqués pourront accéder plus rapidement aux nouvelles technologies médicales ; les fournisseurs de ces pays profiteront d’une expérience plus étendue quant à l’utili-


4. Solutions personnalisées et clients sensibles aux prix Les fournisseurs, qui seront plus responsables des effets sur la santé, se tourneront vers des entreprises à l’échelle mondiale pour des solutions technologiques qui offrent des appareils plus intégrés, plus holistiques et plus rentables, en plus de services de gestion du mieux-être et des soins thérapeutiques. Même si les soins axés sur le patient nécessitent des solutions personnalisées, la prestation de ces soins se fait dans le cadre d’un système complexe et adaptable qui intègre dispositifs, services thérapeutiques et technologies de l’information. 5. Marchés financiers mondiaux Les occasions d’investissement se présentent de plus en plus à l’étranger. Par conséquent, les sociétés de capital-risque

s’associeront à des homologues hors du pays, chercheront des possibilités de coinvestissement et détermineront des entreprises cibles dans lesquelles investir à l’étranger. À part le recours au financement privé, certains décideurs ont pris des mesures audacieuses pour encourager l’innovation sur leur territoire, en adoptant des stratégies nationales innovatrices, l’établissement de fonds nationaux de l’innovation et la mise en place de plans coopératifs, comme l’initiative de « grappe » pour privilégier l’innovation dans les domaines des appareils médicaux et des sciences de la vie. Chef de file en technologie médicale Le leadership mondial en technologies médicales est déjà en jeu. Les technologies médicales novatrices qui suivront la nouvelle dynamique de création de valeur mèneront à de meilleurs résultats en matière de santé et à coût moindre pour les citoyens. Les pays qui prendront les rênes de la technologie médicale seront en mesure d’apporter de meilleurs avantages en matière d’emplois et de croissance économique.

Félicitations

Patricia Gauthier, CGA, de mettre vos compétences au bénéfice d’un secteur si vital pour notre société !

www.cga-quebec.org é t é 2 011 Premières en affaires 13

P r e m i è r e s e n sant é

sation de ces nouveaux dispositifs. Les pays où les démarches d’approbation sont longues, compliquées, arbitraires, non transparentes et onéreuses décourageront les entrepreneurs et les investisseurs qui iront ailleurs pour lancer leurs nouveaux produits.


Derrière 3 lettres, un grand nom. Fraser Milner Casgrain devient FMC. Si la nouvelle identité reflète un nouveau souffle et une attitude encore plus dynamique, elle témoigne également de l’expertise et du leadership qui ont fait notre solide réputation.

fmc-avocats.com Fraser Milner Casgrain s.e.n.c.r.l.

www.rfaq.ca

Érik Péladeau, Groupe Lelys et Ruth Vachon, pdg du RFAQ vous invitent au

Tournoi provincial de golf

mixte « homme-femme » du Réseau des Femmes d’affaires du Québec inc.

J’ACHÈTE UN QUATUOR (4) personnes - 500 $ Une (1) ronde de golf, voiturette, dîner à 18 h 30 (4 services) avec encan silencieux, taxes et service inclus, breuvages et spiritueux non inclus.

J’ACHÈTE UN BILLET - 125 $

Une (1) ronde de golf, voiturette, dîner à 18 h 30 (4 services) avec encan silencieux, taxes et service inclus, breuvages et spiritueux non inclus.

REPAS SEULEMENT AVEC ENCAN SILENCIEUX (18 h 30) - 60 $ Taxes et service inclus, breuvages et spiritueux non inclus.

J’ACHÈTE UNE COMMANDITE

Lundi 29 août au Centre de golf Lanaudière/L’Assomption 900, chemin de la Presqu’Ile, L’Assomption (Québec) J5W 3P3

Tarif : Quatuor 500 $ - Billet individuel 125 $ Repas seulement : 60 $ taxes et service inclus Inclus : Ronde de golf, voiturette, boîte à lunch (11 h 30) et souper à 18 h 30, (4 services) taxes et service inclus. Non inclus : Boissons et spiritueux Pour informations : www.rfaq.ca 514 521-2441 poste 114

Un trou sur le parcours - 500 $ (18 trous à commanditer, affiche et/ou kiosque fourni par le commanditaire)

J’offre un prix de présence pour l’événement (valeur minimale de 25 $) Description de l’article : _______________________________________________ J’offre un article à vendre à l’encan silencieux (valeur minimale de 50 $) Description de l’article : _______________________________________________ P. S. : Les prix de présence et les articles pour encan doivent être acheminés au bureau du RFAQ au plus tard le 4 août 2011, midi.

Veuillez compléter les renseignements suivants : Entreprise : Fonction : Adresse : Prénom : Nom : Téléphone : Courriel : Mode de paiement :

Chèque inclu

Visa

Mastercard

Numéro de carte : __________________________ Date d’expiration : ______________

Lors du repas un encan silencieux aura lieu et une partie des recettes sera remise à la Fondation québécoise du cancer et à La rue des femmes.

14 é t é 2 011 Premières en affaires

Le chèque doit être libellé à l’ordre du « Réseau des Femmes d’affaires du Québec inc. » et doit être expédié avec le formulaire d’inscription à l’adresse suivante : 474, rue Trans-Canada, Longueuil (Québec) J4G 1N8. Télécopieur : 514 521-0410


une mine d’or de molécules Pa r M e G e n e v i è v e D u fo u r , P h . D. Professeure en droit international économique Faculté de droit, Université de Sherbrooke

On a longtemps pensé que le fond des océans n’était aucunement intéressant pour ce qui est des ressources naturelles. L’absence de lumière à 6 500 mètres de la surface de la mer, supposait-on, impliquait l’absence de vie. Or, en 1977, des Américains ont envoyé un submersible et ont découvert le contraire : les profondeurs abyssales abritent des formes de vie malgré des conditions extrêmes d’un point de vue de la température, du pH, de la pression, et de la présence de gaz et de métaux. On les appelle les extrémophiles. Certes, ce qui grouille à ces profondeurs n’a rien d’attirant pour le touriste ou le pêcheur. Il en est tout autre pour le chercheur en quête de microorganismes ! En fait, les fonds marins recèlent des trésors vivants. Outre l’intérêt écologique évident qu’ils présentent, ces extrémophiles présentent une mine d’or de molécules originales susceptibles d’entrer dans la composition d’applications industrielles. Pour ajouter au rêve des industriels, les fonds marins situés en haute mer n’appartiennent à aucun pays. Un vide juridique ? S’agit-il pour autant de « territoires » non réglementés susceptibles d’appropriation et ouverts à toute activité de bioprospection ? La réponse n’est pas simple. On définit la bioprospection comme une explo-

ration de la diversité biologique pour son potentiel commercial et comme une recherche de ressources dans le but de développer de nouveaux produits commerciaux. Si le droit international s’intéresse à la question, aucun traité n’existe pour encadrer précisément cette activité. La Convention sur le droit de la mer de 1982 limite l’activité de bioprospection en ce qui concerne les ressources minérales des fonds marins, mais ne s’applique pas aux ressources biologiques. Elle encadre aussi la recherche scientifique en haute mer. Toutefois, la bioprospection n’est généralement pas considérée comme une activité de recherche scientifique puisqu’elle poursuit un objectif économique. D’ailleurs, les industriels eux-mêmes tiennent à préserver cette différence. De cette manière, ils échappent aux obligations de divulgation, d’échanges d’échantillons et de partage d’informations propres aux activités de recherche scientifique ; ils tiennent secrète leur découverte et protègent toute invention qui en découle au moyen du régime des droits de propriété intellectuelle. La Convention sur la diversité biologique, adoptée à Rio en 1992, est aussi applicable. Il s’agit d’un instrument-cadre favorisant la conservation et l’utilisation durable des ressources biologiques d’une manière équitable. Elle enjoint aux États de prendre

des mesures à l’échelle nationale de manière à encadrer les activités susceptibles de causer des dommages à l’environnement. Dès lors, les pays doivent protéger leur territoire et s’assurer que leurs citoyens ne mènent pas d’activités dommageables en zone internationale, ce qui inclut les activités menées en haute mer sur des bateaux enregistrés chez eux. Dès lors, chaque pays est maître dans sa manière de réglementer et aucun organisme international ne surveille précisément les activités de bioprospection en haute mer. En définitive, il existe un vide juridique en ce qui concerne les activités de bioprospection en haute mer. L’idée d’une gestion internationale des fonds marins fait son chemin, mais cette zone est un sujet délicat et est objet de discorde entre les pays développés et les pays en voie de développement depuis longtemps. Rassurons-nous, à 30 000 $ une journée de bioprospection, seule une poignée de multinationales possèdent les moyens techniques et financiers pour mener ce type d’activités. Il n’en demeure pas moins qu’une fois cet obstacle levé, un cadre devra être mis en place afin d’éviter la surexploitation et de permettre un partage équitable des bénéfices découlant de ressources considérées par plusieurs comme faisant partie du patrimoine commun de l’humanité. é t é 2 011 Premières en affaires 15

P r e m i è r e s e n sant é

La bioprospection en haute mer :


P r e m i è r e s e n sant é

Droit dans le mur Les dépenses LIÉES À LA santé représentent aujourd’hui près de 50 % du budget du gouvernement du Québec. Selon une étude récente du Conference Board du Canada, elles devraient continuer d’augmenter de 6 % par année, beaucoup plus que les revenus du gouvernement. Autrement dit, nous allons droit dans le mur avec notre système de santé ! Pa r M a rc e l C ôt é Associé fondateur SECOR Conseil

Deux raisons sont usuellement invoquées pour expliquer la crise du système. D’abord, la population vieillit. Une personne de 80 ans coûte sept fois plus cher en soins de santé qu’un adulte de 40 ans. Mais rien ne justifie que nous ne puissions baisser les coûts des soins des personnes âgées, dont plus de la moitié d’ailleurs sont des coûts d’assistance personnelle, liée à l’âge et non à la santé. L’autre raison est la technologie qui, selon la croyance du système, ferait augmenter les coûts des soins de santé. C’est le seul secteur de l’économie où ce serait le cas, ce qui me laisse très sceptique. Utilisée intelligemment, la technologie augmente la qualité des services et fait baisser les coûts. Notre système de santé a deux problèmes de coûts plus sérieux, soit le gouvernement et son inefficacité bureaucratique et les médecins, avec leur approche d’artisan quant à la prestation de soins de santé. Ces deux failles du système mènent à une inflation constante des coûts et une baisse de la qualité. Le pouvoir des médecins Ce ne sont pas les salaires des médecins qui coûtent cher au système, mais plutôt leurs

16 é t é 2 011 Premières en affaires

décisions. Le médecin n’est pas responsable du coût de ces décisions. Il n’est donc pas surprenant que même les services de moindre qualité coûtent cher. Les médecins demeurent aussi des artisans, chacun maître de ses décisions, et refusant d’être encadré dans des systèmes de décisions, invoquant que chaque patient est un cas particulier. C’est pour cela qu’on pratique deux fois plus de césariennes dans certains hôpitaux que d’autres. Il faut imposer aux médecins les mêmes règles de travail que tous les autres spécialistes dans l’économie : meilleures pratiques, multidisciplinarité, mode de rémunération qui favorise la productivité, respect de l’autorité, etc. Il faut casser ce monopole de caste qu’ils revendiquent. La lourdeur bureaucratique Il faut aussi diminuer le rôle des gouvernements dans la livraison des services. Une première étape est de permettre plus de concurrence du privé dans le système, comme c’est le cas dans la plupart des pays qui disposent d’un meilleur système de santé que le nôtre. Universalité ne rime pas avec système public... L’omniprésence des gouvernements et la culture artisanale de la profession médicale sont probablement les principaux facteurs qui expliquent pourquoi l’utilisation des technologies ne réussit pas à faire diminuer les coûts. Nous n’aurons jamais de gain significatif de productivité si l’on ne s’attaque pas à ces deux failles.


Pour modifier la dynamique de l’évolution du système, voici quatre réformes qui mériteraient d’être prises en considération : • Il faut faire plus de place au secteur privé dans la prestation des soins. La France, dont le système de santé est jugé le meilleur du monde, peut servir de modèle. L’accès y est universel, mais plus de 50 % des soins hospitaliers sont offerts par des cliniques privées. • Il faut universaliser l’utilisation généralisée d’un système de prix dans les hôpitaux et les cabinets médicaux. On peut maintenir le principe de gratuité, mais les bénéficiaires devraient signer des factures comme ils le font avec une carte de crédit. Une telle réforme forcerait les prestataires à comptabiliser le coût des services rendus, une première étape pour s’attaquer à la productivité du système où très peu connaissent les véritables coûts des services rendus.

de bien meilleure qualité et à bien moindres coûts qu’en établissement. Mais ceci ne se fera efficacement que si l’on permet aux entre-prises privées d’offrir ces services et de facturer soit la RAMQ si ce sont des services assurés, soit les patients, si ce n’est pas le cas. • Donner plus de pouvoir aux infirmières et aux pharmaciens. Dans ce cas-ci, l’exemple de la France est éloquent. Pour ce qui est des infirmières, il est grand temps que le gouvernement fasse évoluer leur périmètre de pratique. Ces quatre mesures instaureront une nouvelle dynamique au sein de notre système. Elles y apporteront plus d’argent et plus de créativité. Plus de concurrence réduira l’influence de l’État et des médecins. Modifions le statu quo avant de frapper le mur !

• Il faut promouvoir les services à distance pour le suivi des patients à la sortie de l’hôpital, pour les soins à domicile et pour les malades chroniques. La technologie permet aujourd’hui d’offrir des services à domicile

Abonnez-vous premieresenaffaires.com

NOTRE ÉQUIPE AU FÉMININ : Geneviève Allen Lise Bergeron Marie-Hélène Bétournay Émilie Bilodeau Catherine Cloutier Geneviève Cotnam Karine Dionne Sylvie Drouin Vicky Drouin Dominique E. Gagné Marie-Paule Gagnon Hon. Paule Gauthier Rady Khuong Catherine Langlois Anne-Julie Lapointe Sophie Martin Maud Rivard Odette St-Laurent

Responsabilité civile et assurance Litige et Immobilier Responsabilité civile et assurance Responsabilité civile et assurance Droit du travail et assurance Responsabilité civile et assurance Litige et Immobilier Notaire Transactionnel et Valeurs mobilières Droit de la santé et Responsabilité civile Droit de la santé et Litige commercial Arbitre et Médiatrice en commerce international et sport Travail, Emploi et Accès à l'information Droit corporatif et commercial Financement et Transactionnel Fiscalité Responsabilité civile et assurance Transactionnel et Valeurs mobilières

Édifice Stein Monast 70, rue Dalhousie, bureau 300 Québec QC G1K 4B2 T 418.529.6531 F 418.523.5391 www.steinmonast.ca

é t é 2 011 Premières en affaires 17

P r e m i è r e s e n sant é

Quatre réformes


P r e m i è r e s e n sant é

La santé requiert l’attention des gens d’affaires Pa r A n n a L i ac h e n ko Présidente Association des femmes d’affaires dans le milieu de la santé

Avec le changement de paysage du système de santé canadien, l’apparition de services privés et des efforts tout aussi intensifs pour sauver le système public, que pouvons-nous faire en tant que gens d’affaires et qu’avonsnous à  y gagner ?

1,7 million de Canadiens n’ont pas de médecin de famille L’attente moyenne pour un traitement est de 18 semaines Le temps de disponibilité d’un médecin par patient est en moyenne de 8 minutes

Le système de santé du Canada a été élu à la fois le meilleur et le pire du monde développé. Nous avons de bons médicaments et des équipements sophistiqués, des professionnels hautement qualifiés, mais souvent l’accès demeure difficile. Voici quelques faits : 1,7 million de Canadiens n’ont pas de médecin de famille, l’attente moyenne pour un traitement est de 18 semaines et le temps de disponibilité d’un médecin par patient est en moyenne de 8 minutes, donc les Canadiens obtiennent rarement un soin complet qui inclut une approche personnelle globale, des traitements préventifs et un soutien en santé mentale. Dès lors, la situation crée une occasion immense pour nous, les gens d’affaires. Nous devons nous creuser les méninges et trouver des approches innovatrices pour combler les lacunes, à la fois dans les domaines public et privé. Nous pouvons fournir des solutions d’organisation pour le système public et créer de nouvelles valeurs reposant sur les services

18 é t é 2 011 Premières en affaires

privés. L’occasion est en or : les besoins étant si immenses, la compétition n’est pas à craindre. La santé requiert notre attention et notre leadership. Ces dernières années, de nombreuses organisations partout au Canada ont mis sur pied des forums et des projets visant à évaluer les besoins du système de santé et à y répondre. L’une d’elles est l’Association des femmes d’affaires dans le milieu de la santé du Canada. Cette dernière encourage ses membres à devenir des chefs de file dans le secteur de la santé et les pousse à réfléchir à des manières d’améliorer le système de santé, au Canada et dans le reste du monde. L’Association organise des évènements de développement professionnel, encourage et aide les individus et les entreprises à soutenir les causes liées à la santé au Canada et dans le reste du monde, fournit des occasions d’échanges d’informations et de ressources, et fait la promotion de femmes exceptionnelles qui œuvrent dans cette industrie. Le 14 septembre, ne manquez pas la conférence sur le Leadership qui offrira une journée consacrée à divers thèmes d’intérêt. Pour plus d’informations : www.hbac.ca


20 ans d’innovation Des idées à l’action, une différence qui transforme

innovitech.com Premières en affaires remercie Innovitech de sa fidèle collaboration.

_ Gestionnaire du CRIAQ – Consortium de recherche et d’innovation en aérospatiale au Québec _ Accompagnateur stratégique du Quartier de l’innovation _ Courtier stratège vers l’Inde _ Promoteur du secteur des technologies médicales

é t é 2 011 Premières en affaires 19



Patricia Gauthier

Directrice Générale Centre Hospitalier Universitaire de Sherbrooke

Femme de cause et

d’action

« Dès le début, j’ai senti qu’il y avait un sens à ce que je faisais. On travaille pour une cause qui est des plus nobles et on travaille avec des humains. Le besoin de faire oeuvre utile est un moteur pour moi. »

Pa r M i c hè l e B o i s v e r t PHOTOS : SPG LEPIGEON / STUDIOSPG.COM, Jacques Lafontaine, Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke


patr i c i a g a u th i e r

P

atricia Gauthier Femme de cause et d’action

« La santé, c’est mon milieu. Je trouve qu’on a un travail extraordinaire, parce qu’on a une mission qui est d’aider les gens. » Patricia Gauthier a passé 37 ans de sa vie dans le secteur hospitalier. Âgée de 57 ans, elle compte à son actif neuf postes au sein de six établissements différents. Le dernier en liste, qu’elle occupe depuis août 2004, est celui de directrice générale du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (« CHUS »). Elle y gère 6 000 employés et un budget de 400 millions de dollars. Diplômée en administration de HEC Montréal et détentrice d’un titre professionnel de CGA, Patricia Gauthier a des responsabilités qui s’apparentent à celles des dirigeants de grandes entreprises, sauf qu’elle n’en a pas la reconnaissance. 22 é t é 2 011 Premières en affaires

« Les gens d’affaires pensent que le secteur de la santé est tellement réglementé qu’on n’a pas grand-chose à dire, qu’on n’a qu’à exécuter. Mais, si on faisait ça, je suis sûre qu’on aurait des listes d’attente incroyables. Les budgets seraient probablement respectés, mais la qualité des soins ne serait pas appropriée. Moi, je suis très fière de mon hôpital : c’est un hôpital bien géré et la population en est fière aussi. » Patricia Gauthier est parfaitement consciente de sa valeur et n’est pas du genre à s’en laisser imposer. Tout d’un bloc, franche et généreuse, elle dégage une assurance tranquille. Son timbre de voix est agréable, ses propos convaincants.


quatre ans à l’hôpital Sainte-Justine, elle décide d’aller voir ailleurs. C’est vers l’hôpital Notre-Dame que Patricia Gauthier se tourne. À 24 ans, elle est la seule femme du service des finances de Notre-Dame. « Notre-Dame a été une école extraordinaire. Je regardais les hommes agir en réunion et je me demandais si je devais être comme eux et y aller de coups de poing sur la table. J’ai décidé que j’allais être ce que je suis et que je ne suivrais pas le modèle des hommes. »

C’est en répondant à une annonce publiée dans La Presse qu’elle décroche son premier poste dans le secteur hospitalier. C’est donc un peu par hasard qu’à 20 ans, elle entre au service des finances de l’hôpital Sainte-Justine. S’amorce alors une longue histoire d’amour.

De toute évidence, ça lui a réussi. En trois ans, elle est promue chef de service à la comptabilité, au budget et adjointe au directeur financier. Au même moment, elle était enceinte de son premier enfant. « J’hésitais à tomber enceinte. J’avais peur, car j’embêtais la direction des finances en étant enceinte. »

« J’adore travailler avec les médecins, j’adore travailler avec les chercheurs et j’aime travailler avec des gens qui sont dévoués à une cause, et il n’y a pas de plus belle cause que celle de Sainte-Justine pour amorcer une carrière. »

Il fallait, en effet, tout un cran pour être la seule femme cadre au service des finances d’un grand hôpital en plus de prendre la décision de fonder une famille, à une époque où les modèles étaient rares.

Heureuse de pouvoir enfin mettre en pratique ce qu’elle apprend, notre jeune cadre poursuit ses études à raison de 2 à 3 soirs par semaine. Dotée d’une grande capacité de travail, elle a besoin de relever de nouveaux défis. Après

« Je ne voulais pas apprendre juste la théorie. Je cherchais toujours à la mettre en pratique. »

Lancer un nouvel hôpital À 27 ans, on vient la chercher pour devenir directrice des finances et de l’informatique dans un nouvel établissement de santé qui allait ouvrir un an plus tard. En 1981, Patricia Gauthier devient ainsi la première femme au Québec à occuper le poste de directrice des finances d’un centre hospitalier, en l’occurrence Pierre-Boucher. « Les défis me stimulent. On avait la chance d’ouvrir un hôpital. Les technologies informatiques apparaissaient à ce moment-là. On pouvait engager tout notre personnel. Ça arrive une fois dans une vie une occasion comme celle-là. C’est énorme comme investissement d’énergie, comme travail, mais en

même temps, c’est tellement stimulant parce que c’est ton bébé. On était une petite équipe de gestion, sept ou huit personnes, et on démarrait tout à partir de zéro. » Il faut voir l’étincelle dans les yeux de Patricia Gauthier lorsqu’elle parle de Pierre-Boucher. C’est encore son bébé, un établissement dont elle demeure très fière de la performance. « Le milieu de la santé n’est pas encouragé à faire différemment. Il y a tellement de normes que les gens des finances, à l’époque, disaient “ on va suivre le livre et c’est comme ça ”. Je me suis dit que j’allais m’occuper du livre moimême et j’ai décidé de faire les choses autrement. Je recherchais le fonctionnement le plus optimal. J’ai, par exemple, choisi de ne pas é t é 2 011 Premières en affaires 23

patr i c i a g a u th i e r

Cadette d’une famille de sept enfants, élevée à Montréal par un père ouvrier, qui cumulait plusieurs emplois pour arriver, et une mère qui s’occupait de tout à la maison, la jeune Patricia Gauthier est une enfant curieuse. Douée avec les chiffres, elle s’inscrit en techniques administratives en finance au CEGEP. Meilleure étudiante de son groupe, elle se voit décerner le prix XEROX en 1974. « Je ne voulais pas apprendre juste la théorie. Je cherchais toujours à la mettre en pratique. J’avais le désir d’aller travailler le plus tôt possible. »


patr i c i a g a u th i e r

Elle y restera trois ans à titre de directrice des services financiers. Elle retournera ensuite à Sainte-Justine, son premier amour, dans des fonctions élargies : finances, informatique et services techniques. De 1993 à 2002, Patricia Gauthier occupera le poste de directrice des services administratifs et des partenariats économiques alors que Sainte-Justine pilote des projets de développement importants. Direction Sherbrooke En 2002, un autre défi s’offre à elle, cette fois en région. Elle accepte le poste qu’on lui offre à Sherbrooke, où elle occupe les mêmes fonctions qu’à Sainte-Justine avec le même directeur général. Deux ans plus tard, on lui confie la direction générale du CHUS. « Quand on m’a offert d’être DG à Sherbrooke, je me suis dit, “ ce milieu-là, c’est pour moi ”. À Sherbrooke, j’avais plus de chance de réussir qu’à Montréal, parce qu’on a un personnel qui est plus captif. On a un personnel qui connaît les patients, les patients sont de la région, c’est une petite communauté. J’ai la chance d’avoir un centre hospitalier universitaire, dans une région universitaire, mais une région tout de même. C’est plus facile d’avancer. »

« Dans toute ma carrière, j’ai toujours fonctionné en réseau. J’ai toujours cherché à travailler avec les autres. C’est dans ma nature. » prévoir de stationnement réservé aux médecins ou de cafétéria pour les médecins. C’était un défi de taille de se donner une culture de performance. On osait, on était capable d’être audacieux. Et tant qu’on respectait les budgets et les objectifs, le ministère ne disait rien. » Patricia Gauthier est restée neuf ans à Pierre-Boucher, soit de 1981 à 1990. Neuf années intenses pendant lesquelles en plus de lancer un nouvel hôpital, elle a eu son second enfant, a vécu une séparation, est tombée amoureuse et a amorcé une carrière parallèle dans l’enseignement. « C’est moi », répondra-telle simplement. Après Pierre-Boucher suivra la Cité de la santé de Laval, un établissement devant s’agrandir et dont la gestion était à moderniser. 24 é t é 2 011 Premières en affaires

Mais, qu’en est-il des listes d’attentes, de la gestion des urgences et de la disponibilité des lits ? On a beau être en région, ça doit somme toute être problématique. Patricia Gauthier ne se laisse pas démonter par l’incrédulité évidente de son interlocutrice. « Au niveau de l’urgence, ça fonctionne beaucoup mieux qu’à Montréal, parce qu’on travaille en réseau, c’est-à-dire avec tous les partenaires de la région et ça, c’est probablement une de mes caractéristiques de gestion. Dans toute ma carrière, j’ai toujours fonctionné en réseau. J’ai toujours cherché à travailler avec les autres. C’est dans ma nature. C’est là qu’on peut augmenter notre performance, c’est là qu’on peut s’assurer que le bon patient va se retrouver au bon endroit, au bon moment, avec le bon intervenant. C’est simple comme principe, mais ça marche ! C’est plus simple en région, mais c’est faisable à Montréal. Si on veut que ça fonctionne, il faut briser les silos entre les partenaires de la santé. On travaille tous pour le même patient. C’est un réseau de la santé. » C’est avec la même vivacité que notre directrice générale décrit sa gestion des 400 millions de dollars de budget alloués par le ministère. Un budget qu’elle a toujours respecté, à l’exception d’une seule année, celle pendant


Après tant d’années, comment définit-elle l’hôpital ? Si sa réponse est venue d’un trait, chaque mot était cependant résolument pesé, afin de décrire avec le plus de justesse possible ce milieu qu’elle aime profondément. « C’est un regroupement de personne, disposées à offrir les meilleurs services en fonction de leurs compétences à des gens qui ont besoin de soutien physique ou mental. Ceux qui viennent à l’hôpital sont malades, ils ont besoin d’être soutenus. Notre rôle, c’est de faire en sorte qu’on puisse améliorer leur état de santé, les guérir si possible. C’est ça un hôpital. »

Le CHUS en chiffres Deux hôpitaux : le CHUS – Hôpital Fleurimont et le CHUS – Hôtel-Dieu Quatrième plus grand centre hospitalier au Québec Budget annuel de 365 M$ 682 lits Près de 9 000 personnes font partie de la communauté hospitalière du CHUS : 5 794 employés 588 médecins et pharmaciens 2 171 étudiants et stagiaires dont 581 en médecine (années 1 à 4) 575 résidents 1 014 bénévoles Soins et services 290 186 interventions et examens d’imagerie médicale 87 970 visites à l’urgence 31 695 hospitalisations 26 301 chirurgies 2 846 accouchements

La retraite peut attendre À 57 ans, notre directrice est visiblement une femme comblée, tant sur le plan professionnel que personnel. Elle est fière de son hôpital tout autant que de la réussite de ses deux enfants. Son garçon et sa fille ont, tout comme leur mère, étudié en administration. Une belle carrière s’offre à eux, son fils chez HydroQuébec, sa fille à la Ville de Montréal. C’est avec émotion que Patricia Gauthier raconte comment sa fille lui a fait un fabuleux cadeau, alors qu’elle lui relatait son entrevue d’embauche. « Lorsqu’on lui a demandé jusqu’à quel point elle était prête à s’investir, elle leur a dit qu’elle avait toujours vu sa mère s’impliquer à fond dans son travail, mais qu’elle n’avait rien manqué, parce que sa mère avait toujours été là pour elle. C’était la meilleure façon de me dire que j’avais été une bonne mère. » Après sept ans à la barre du CHUS, le projet d’agrandissement de l’hôpital terminé avec succès, le temps est-il venu de relever de nouveaux défis ailleurs ? « Je suis encore aussi motivée sept ans plus tard. Je fais un bon boulot, je pense que les gens l’apprécient et tant que je sentirai que je suis utile à l’organisation, je vais y demeurer. Me sentir utile, c’est très important pour moi. » é t é 2 011 Premières en affaires 25

patr i c i a g a u th i e r

laquelle a commencé l’agrandissement du CHUS. Il s’agit là d’un bon exemple d’une gestion capable de sortir du cadre imposé par Québec. « J’ai dit aux gens du conseil d’administration, “ on ne connaît pas le budget qu’on aura, mais si on ne commence pas, on aura des problèmes avec tout le reste du chantier de la rénovation de l’hôpital ”. On a pris le risque, on l’a commencé, mais on n’avait pas le budget, alors on s’est retrouvé avec un déficit. Mais, si c’était à refaire, je le referais parce que l’impact de ne pas commencer était tellement grand ! C’est sûr que ce n’est pas à conseiller, parce qu’on se retrouve en situation déficitaire qu’il faut corriger par la suite, mais il y a des décisions qui doivent être prises. »


Cabinet juridique Sodavex Terrains contaminés – Autorisations – Conformité environnementale – Litiges – Transactions

TOP 5

des boutiques en droit de l’environnement au Canada selon

Canadian Lawyer

édition mai 2010

La fine fleur du droit 4124A Ste-Catherine Ouest, Westmount (Québec) H3Z 1P4

26 é t é 2 011 Premières en affaires

T : 514-989-9119

sodavex.com


premieresenaffaires.com L’actualité des femmes d’affaires du Québec Actualités, Entrevues, Blogues, Evénements, Réseautage, Dossiers, Vidéos… premieresenaffaires.com vous offre encore plus de contenu d’affaires !

POUR LES ABONNÉES* AU MAGAZINE Bénéficiez d’un CONTENU EXCLUSIF : des entrevues, des vidéos avec des femmes d’exception et l’accès à l’intégralité des archives du magazine en format électronique.

VOUS N’ÊTES PAS ABONNÉE ? N’ATTENDEZ PLUS ! ABONNEZ-VOUS DIRECTEMENT EN LIGNE * ABONNÉES = ABONNÉES PAYANT AVEC UN ABONNEMENT EN COURS DE VALIDITÉ

ABONNÉEs : connectez-vous Cliquez sur Connexion en haut à droite penaffaires

Entrez votre identifiant qui se trouve sur l’étiquette-adresse de votre magazine

(identifiant)

Madame P. Enaffaires 1800, avenue McGill College, bureau 2900 Montréal (Québec) H3A 3J6

Vous n’arrivez pas à vous connecter ? Envoyez-nous un courriel à web@premieresenaffaires.com

Suivez-nous également sur LinkedIn, Facebook et Twitter pour tout savoir sur nos événements et nos activités de réseautage !


C l u b d e lecture

Reportage photo CLUB DE LECTURE - Premières en affaires

Cora Tsouflidou nous livre les recettes du succès GOOD TO GREAT : DE LA PERFORMANCE À L’EXCELLENCE de James C. Collins Le 14 avril dernier, lors du dernier CLUB DE DE LECTURE de la saison 2010/2011, plus d’une cinquantaine de personnes sont venues discuter du livre de stratégie « Good to Great : de la performance à l’excellence », de Jim C. Collins, présenté par Cora Tsouflidou - fondatrice de « Chez Cora déjeuners ». Cora est revenue sur son parcours, ses techniques de management, la passation de pouvoir avec son fils, les moyens nécessaires pour exceller et quelles sont les vraies qualités d’un grand leader. Un grand moment que nous souhaitons partager en photos avec vous.

Découvrez les prochaines sessions du Club de Lecture sur premieresenaffaires.com Occasion d’échanges et de rencontres, pause bien méritée dans une vie frénétique, simple motif pour lire davantage... Toutes les raisons sont bonnes pour assister au Club de Lecture de Premières en affaires.

28 é t é 2 011 Premières en affaires


C l u b d e lecture Crédit photos : Bénédicte Brocard / PHOTOATWORK.COM

entretien animé par Margarita Lafontaine, Éditrice de Premières en affaires

Derrière 3 lettres, un grand nom. Fraser Milner Casgrain devient FMC.

Club de lecture

Si la nouvelle identité reflète un nouveau souffle et une attitude encore plus dynamique, elle témoigne également de l’expertise et du leadership qui ont fait notre solide réputation.

fmc-avocats.com

présenté par

en collaboration avec

Fraser Milner Casgrain s.e.n.c.r.l.

é t é 2 011 Premières en affaires 29


pr e m i e r e s e n a f f a i r e s . c o m

Les Chroniques de premieresenaffaires.com Conseils de coach, analyse marketing, études sur le leadership et découverte culturelle : découvrez le meilleur de premieresenaffaires.com, à travers quatre extraits des chroniques de nos blogueuses.

“What else can I do for you?” ou le courage managerial conseils de coach par Frédérique Chatain

« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », nous répétait mon professeur de physique. Les gestionnaires peuvent appliquer cette notion chère à Lavoisier au stress qui, fatalement, fait partie de leur quotidien. Les leaders ont la capacité de s’emparer de la pression et du stress présents dans leur environnement sans les déverser tels quels (souvent amplifiés) sur leurs collaborateurs. Ils ne nient pas le stress, ils ne le fuient pas, ils ne l’enfouissent pas au plus profond de leur être.

rière ont au moins une solution. La gestion a ceci de reposant : nous n’abordons pas des questions de vie ou de mort. − Ne pas endosser la responsabilité de régler seul 100 % des problèmes qui se posent à vous, et ce, quel que soit la nature de vos fonctions. Si vos collaborateurs font partie de la solution, les changements n’en seront que plus rapides, sains et durables.

Pour répercuter votre stress de façon positive, vous devez :

− Vivre en dehors du jugement des autres. Avoir besoin de reconnaissance est normal, humain et nécessaire. Être dans l’attente constante d’un regard bienveillant, c’est se placer en position infantile. Un peu de résistance envers ce penchant vous permettra de maintenir une attitude adulte et mature.

− Accepter que 99 % des problèmes auxquels un gestionnaire fait face dans sa car-

Vous serez surpris de constater à quel point vous allez devenir populaire !

Au contraire, ils l’identifient comme tel pour le transformer en énergie positive.

Commerce de proximité, perdez-vous des parts de marché ? Marketing et tendances par Brigitte Allard

Les grandes chaînes ont modifié les habitudes de consommation et réduit les parts de marché des commerces de proximité. Comment vous adaptez-vous ? Fruiteries et dépanneurs Un commerce de proximité permet la facilité et l’économie de temps. Les grandes chaînes d’épiceries ont compris le rôle important de ce type de commerce. Elles ont créé leur bannière de proximité comme Axep, Bonichoix et Boni-Soir. Vous remarquerez que le choix de nom indique une volonté de positionnement par rapport à leurs supermarchés : le préfix Boni lance le message « pas plus cher que dans un supermarché ». Aujourd’hui, le nom doit graver l’esprit. Mais si vous n’améliorez pas votre offre, le nom ne voudra plus rien dire dans l’esprit trop occupé du consommateur. Couche-tard

30 é t é 2 011 Premières en affaires

était un positionnement clair à l’époque où les heures d’ouvertures n’étaient pas aussi étalées. Mais comme Couche-tard était la première chaîne de dépanneurs d’envergure au Québec, le nom a son impact. Être premier a toujours son avantage. Mais, son président et fondateur M. Bouchard a constamment amélioré son offre et innové dans le marchandisage et les techniques de ventes. Il défend férocement ses parts de marché et démontre un sens aigu de la localisation. Les commerces de proximité n’ont pas le pouvoir d’achat, mais ils ont la proximité. Et aujourd’hui, la proximité a une valeur. Les réseaux sociaux le démontrent bien. Il faut donc viser un positionnement clair pour faire parti du tri du consommateur au moment de prendre sa décision. Vos parts de marché ne tiennent qu’à cette petite décision.


Chroniques sur le Leadership par Édith Luc

À quoi ressemble une équipe mobilisée ? Une équipe où l’on souhaiterait se retrouver chaque jour ! Mais il est plus difficile de répondre à la question suivante : comment en bâtir une ?

collaborateurs. Faites également attention à ne pas avoir au sein de vos équipes un membre dérailleur, du genre tyran qui défait tout initiative, ou un narcissique qui s’accapare à lui seul toutes les réussites.

1. Une mission forte, rappelée dans les prises de décisions. Il est possible même dans les entreprises mues par la profitabilité d’y amalgamer un sens collectif.

3. Une qualité de dialogue entre les personnes. Il se caractérise par l’authenticité dans le respect des personnes tout comme dans la recherche des moyens visant l’accomplissement de leur mission commune.

2. Un tissu social soigné et entretenu. Pour y arriver, les accomplissements de chaque membre sont connus et rappelés. Le leader de l’équipe joue un rôle clé dans la construction d’une confiance collective mais il n’est pas le seul à le faire ; chaque autre personne s’attarde à valoriser les uns et les autres. Pour construire une équipe mobilisée, un grand soin doit être donné au capital social :  s’entourer des bonnes personnes, s’assurer de développer continuellement ses

Une équipe est un être vivant dynamique. Pour la mobiliser, son cœur doit battre au rythme de la même volonté inscrite dans une mission qui fait appel au sens des individus et du bien commun ; son tissu social doit être développé et préservé et enfin ses rapports de communication doivent s’inscrire au plus haut niveau intellectuel dans la recherche d’un futur meilleur.

Au début, il y avait le paysage… Quelques repères historiques concernant le développement des arts visuels, au Québec et ailleurs.

chroniques culturelles par Carole Morin

Dans les années 1910 au Québec Dans les années 1910, une bonne part de la production artistique en peinture au Québec est consacrée à la représentation du territoire. Cette pratique, notamment chez Clarence Gagnon, Marc-Aurèle Fortin et Maurice Cullen, se transforme sous l’influence de l’impressionnisme français. Toutefois, malgré le caractère novateur de la touche, l’importance accordée au sujet peint, à la représentation de la ruralité et au paysage local ralentit l’ouverture à la modernité. Le « régionalisme » tient lieu d’académisme national, encouragé en cela par les élites clérico-nationales. Pendant ce temps en Europe … À partir de 1900, une nouvelle conception de la peinture apparaît, qui conduit à supprimer les présupposés de l’illusionnisme et de la représentation. Cette révolution éclot alors que la technique photographique se perfectionne. C’est ainsi que Picasso et Braque développeront le Cubisme, tandis que d’autres, tels Kandinsky, Mondrian ou Malevitch, se rendront jusqu’à l’abstraction totale.

Marc-Aurèle Fortin Marc-Aurèle Fortin connaît des heures de gloire dans les années 1920-1930. Se réclamant d’une certaine tradition figurative académique, le peintre participe à ce même désir d’affirmation identitaire qui s’est installé ailleurs au Canada, illustré par le Groupe des Sept, entre autres. Dans les années 1940 et 1950, il prend position de façon radicale contre les automatistes et autres non figuratifs « sans métier », cette « avant-garde décadente. » Ce qui lui vaut d’être qualifié de réactionnaire et de vieux jeu. Son œuvre a laissé une profonde empreinte dans notre mémoire collective. Moderne malgré lui, l’artiste continue d’occuper, quarante ans après sa mort, une place des plus enviables auprès du grand public et aussi, des collectionneurs.

Découvrez l’integralité des chroniques sur premieresenaffaires.com é t é 2 011 Premières en affaires 31

pr e m i e r e s e n a f f a i r e s . c o m

À quoi ressemble une équipe mobilisée ?


les incontournables d e P r e m i è r e s e n A f fa i r e s présentées par


PORTRAIT de

HUIT

femmes

Dotées d’un grand sens de la responsabilité sociale, ces gestionnaires planifient, coordonnent et prennent en charge les problématiques complexes d’un secteur en pleine mutation. Constamment à la recherche de solutions innovatrices, oeuvrant dans un cadre législatif rigoureux, elles participent à l’amélioration des services de santé et contribuent au bien-être de la population. Voici ces incontournables de la santé que vous voudrez absolument connaître.

Crédits Photos : SPG LePigeon / studiospg.com Retouche maquillage : Jennifer Dionne Retouche coiffure : Katherine Dionne / Oblic Laval Textes : Marine Thomas


L E S I N C O N T O U R N A B L E S d e P r e m i è r e s e n A f f a i r e s pr é sent é es par

Michèle Beaubien Directrice principale, Affaires gouvernementales et d’entreprise, Roche Diagnostics

Après avoir terminé un MBA en marketing international, cette grande communicatrice a travaillé chez Téléglobe et Télésystème pendant huit ans avant d’intégrer le milieu de la santé, où elle devient responsable des affaires réglementaires et de la qualité ainsi que des communications. Ce qui allume Michèle Beaubien ? Établir une vision et des objectifs clairs, créer des outils de communication différents et se renouveler constamment. « Il est important d’avoir du plaisir à faire ce que l’on fait ! » Cette gestionnaire pétillante travaille avec pour objectif de s’améliorer continuellement. En se servant du rôle stratégique des communications, elle a fait en sorte que son entreprise devienne un joueur clé dans le domaine de la santé personnalisée au Québec. Membre du comité de direction de Roche Diagnostics depuis 2002, elle est présidente du comité Québec de MEDEC et siège également au conseil d’administration de la Chambre de commerce et d’industrie de Laval.


Pr é siden te , Tr iton Phar m a Inc .

Biochimiste de formation, cette visionnaire se passionne pour le marketing. Sybil Dahan mène une carrière internationale à Chicago comme directrice commerciale pour l’Amérique latine et le Canada avant de diriger pendant cinq ans la filiale des Laboratoires Abbott en Suède. Ce qui la motive ? Travailler avec de petites entreprises, les mettre sur la voie de la croissance et instaurer une structure stable et efficace. Elle y injecte ses connaissances du marché et une bonne gestion d’entreprise. En prenant la tête de Triton Pharma, elle a su mobiliser une équipe, lui donner une vision et performer au-delà des attentes. Mais toujours en s’amusant. « Il faut rire », affirme la gestionnaire qui met la transparence et l’écoute au cœur de ses valeurs. La force de son leadership repose sur le jumelage de sa passion scientifique avec l’art du marketing. Son secret ? « Il faut savoir qui on est et ce que l’on veut. Tout est possible si on reste soi-même. »

L E S I N C O N T O U R N A B L E S d e P r e m i è r e s e n A f f a i r e s pr é sent é es par

Sybil Dahan


L E S I N C O N T O U R N A B L E S d e P r e m i è r e s e n A f f a i r e s pr é sent é es par

Sharon Gallant Propr iétair e , Grou pe Ga l l a n t Le a m a n

Après une maîtrise en sciences et en génétique, Sharon Gallant roule sa bosse à New York, à Toronto, puis en Europe. Directrice générale et vice-présidente exécutive chez Publicis Canada, elle quitte tout pour cofonder sa propre entreprise. Passionnée de stratégie, elle est responsable de la commercialisation et du marketing dans le domaine de la santé. Cinq ans après sa création, l’agence compte une quarantaine de collaborateurs et des clients sur chaque continent. Persévérante, celle qui refuse de s’entendre dire « c’est impossible », a su s’entourer d’une équipe exceptionnelle qui compte de jeunes talents. « Pour moi, c’est important de les former et de les aider. » Pleine d’énergie, cette Montréalaise est fière d’avoir fondé une entreprise d’envergure internationale dont le siège social est à Montréal !


Sous-ministre associée au Bureau de programme pour l’informatisation du réseau de la santé et des services sociaux

Après une carrière comme gestionnaire de haut niveau au sein d'organisations et d'établissements du réseau de la santé et des services sociaux, Lise Verreault devient la première femme sous-ministre adjointe aux négociations avec le secteur public. Sa détermination et son courage se sont traduits par l'adoption de stratégies novatrices pour faire face au défi de la main-d'œuvre. Comme sous-ministre associée au niveau du financement, du budget, des investissements et des Autochtones, elle doit gérer le plus gros portefeuille du gouvernement dans un ministère, soit 28 milliards de dollars. Cette femme au grand cœur a permis une entente historique avec les Inuits, qui s’est soldée par un montant de 276 millions de dollars accordé par le gouvernement au développement de services de santé et services sociaux sur leur territoire. Avec sa récente nomination, elle devra relever l’un des plus grands défis du secteur : l’informatisation du réseau de la santé, enjeu décisif pour l’avenir de la santé du Québec.

L E S I N C O N T O U R N A B L E S d e P r e m i è r e s e n A f f a i r e s pr é sent é es par

Lise Verreault


L E S I N C O N T O U R N A B L E S d e P r e m i è r e s e n A f f a i r e s pr é sent é es par

Annie Lemieux Présidente, LSR Santé et Vice-présidente développement et partenariat, Groupe LSR

Cette ingénieure de formation rêvait d'une carrière de commentatrice sportive. Aujourd’hui actionnaire du Groupe LSR, Annie Lemieux se passionne à identifier de nouveaux leviers d’investissement et à diriger les phases de développement des projets. Les nouveaux projets sous sa gouverne ? La création de parcs immobiliers dans le domaine de la santé spécialisés pour les aînés. Elle souhaite leur offrir « un milieu de vie supérieur » et espère bien faire éclore une nouvelle tendance dans la société : « prendre davantage soin de nos personnes âgées ». Elle a endossé plusieurs causes philanthropiques dont 7 éditions de la Maison de Rêve, lesquelles ont permis d’amasser 7,5 M$ au profit des enfants malades et défavorisés. Aujourd’hui, elle siège au conseil d’administration du CHU Sainte-Justine et est fondatrice du triathlon d'hiver de l’établissement. Cet été, elle participera au Cyclo-défi Montréal-Québec afin d’appuyer l‘Hôpital général juif sur la recherche pour le cancer. Un principe la guide : « nous sommes plus riches de nos liens que de nos biens ».


Dir ectr ice génér a le , Institu t U niv ersitair e de Gér iatr ie de Mon tr éa l

Après avoir été ergothérapeute, cette leader passionnée a terminé une maîtrise en administration des services de santé. « J’aime rallier les gens et les amener vers l'excellence », explique cette battante qui adore les défis. À la tête d’un établissement, Marie-France Simard n’en manque pas. Elle les relève d’ailleurs avec brio grâce à son expérience clinique concrète et son dynamisme entraînant. Elle a coordonné des équipes, développé des programmes et de nouveaux services. On lui doit d’ailleurs le réseau de traumatologie en Montérégie. Elle se dit fière d’avoir « contribué à améliorer le système de santé ». Issue d’un milieu rural, l’université n’était pas un choix évident pour une femme à son époque. Depuis, elle s’est appliquée à ouvrir la voie pour les générations suivantes : « C'était important d'être capable d'amener des femmes à croire en leur potentiel, à croire qu'elles peuvent le faire. »

L E S I N C O N T O U R N A B L E S d e P r e m i è r e s e n A f f a i r e s pr é sent é es par

Marie-France Simard


L E S I N C O N T O U R N A B L E S d e P r e m i è r e s e n A f f a i r e s pr é sent é es par

Isabèle Chevalier V ice-pr é siden te , affair e s cor por ativ e s, Bio -K Plus In ter nationa l Inc .

C’est après avoir terminé un bac en science politique et une maîtrise en gestion qu’Isabèle Chevalier commence l’aventure chez BioK+, entreprise familiale commercialisant des probiotiques. C’est elle qui prend activement la relève, notamment en matière de gestion et de développement. Au cœur de sa vie : l’équilibre. « J'éprouve une énorme satisfaction à pouvoir allier toutes les sphères de ma vie (maman, femme et carrière). C’est quand il y a un équilibre que tu peux te dépasser. » Sportive et grande voyageuse, cette globetrotteuse a parcouru tous les continents et a même vécu un an à Tokyo. Amoureuse des cultures, des langues et des musiques du monde, celle qui « a la fête dans le cœur » considère que « ce qui mérite d’être fait, mérite d’être bien fait ». Authentique, elle veut avant tout contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des gens. Sa plus grande fierté? Participer à bâtir une entreprise québécoise et la faire devenir mondiale.


Vice-présidente, développement des affaires et commercialisation, Theratechnologies Inc.

Cette pharmacienne de formation a travaillé dans des champs thérapeutiques très différents au cours de sa carrière internationale, notamment en Europe. Aujourd’hui, en charge de la commercialisation et du développement des affaires, Chantal Desrochers continue de s’amuser, passionnée par la nouveauté et la résolution de problèmes. Son moteur ? Relever les défis commerciaux pour donner accès aux patients à de nouveaux médicaments accessibles aux patients. Celle qui rêvait, enfant, de découvrir une plante médicinale magique en Afrique souhaite que son travail améliore le bien-être du plus grand nombre de patients. Cette préoccupation demeure présente au quotidien sous un angle commercial. Avec un médicament dont l’indication est unique, qui a été récemment approuvé aux États-Unis par des ententes et qui fait l’objet d’une commercialisation aux États-Unis, en Europe, en Russie, en Amérique latine et au Moyen-Orient, elle a de quoi être fière !

L E S I N C O N T O U R N A B L E S d e P r e m i è r e s e n A f f a i r e s pr é sent é es par

Chantal Desrochers


12392_Annonce_T-Ressources_Bleu.pdf

1

10-03-25

12:12 PM

Depuis 25 ans et avec plus de 100 000 candidats placés en milieu de travail, Télé-Ressources est le partenaire privilégié d’entreprises désireuses de relever les défis de gestion et de recrutement de talents. Grâce à sa structure dynamique et efficace, Télé-Ressources est en mesure de vous proposer rapidement des solutions de partenariat pertinentes, innovantes, économiques et intégrées.

V

o

t

r

e

p

a

r

t

e

n

a

i

r

e

d

T. 514 842-0066 Client : Date : Annonce No. : Format : Couleur :

Téléressourses 25mars 2010 12392-1F 7.125” x 4.875” CMYK

Média : Parution : Agence :

Placement temporaire Recrutement permanent Placement Rétro-Action 50+ MD Impartition R.H. Gestion à la carte Programme sentinelle

e

l’

e

m

p

l

o

i

teleressources.com

PREMIÈRE EN AFFAIRES 10 mai 2010 Vasco Design 514-284-9696 creation@vascodesign.com

Afin que la médecine personnalisée devienne réalité, il est crucial que la technologie génomique qui permet de détecter et de prédire les particularités de chaque individu soit mise de l’avant. Ceci est le fondement de notre compagnie www.prognomix.com

Trois domaines d’application

Prédiction personnalisée des complications du diabète

42 é t é 2 011 Premières en affaires

Sélection des sujets pour les études cliniques et diagnostic compagnon dans le diabète

Identification de nouvelles voies thérapeutiques


Pa r m e Luci e Du fou r Avoc a t e

Bref aperçu de la réglementation des produits de santé naturels au Canada

F a s k e n M a rtin e a u et J oa n i e L a pa lm e É tudi a nt e

Le marché des produits de santé naturels (les « PSN ») est un de ceux qui connaît les plus fortes croissances dans les pays développés. Le Canada ne fait pas exception à cette tendance. En effet, plus de la moitié des Canadiens utilisent régulièrement des PSN, et le vieillissement de la population ainsi que la valorisation accrue de saines habitudes de vie laissent croire que cette tendance ne fera que s’accentuer. Aussi, les gens s’occupent davantage de leur santé, plutôt que de dépendre exclusivement de professionnels de la médecine traditionnelle. Les PSN deviennent ainsi très attrayants, puisqu’ils permettent aux consommateurs une certaine prise en charge de leur santé. La rÉglementation des produits de santé naturels Cette prise en charge est facilitée depuis l’entrée en vigueur en 2004 du Règlement sur

Vitamine C “Contribue au maintien d’une bonne santé” 90 capsules

NPN 12345678

Depuis 2004, un PSN doit être efficace et de grande qualité. Son innocuité doit avoir été prouvée pour être homologué et mis en marché au Canada. Cette innocuité et cette efficacité doivent être appuyées par des preuves adéquates de façon à ce que Santé Canada et, ultimement, les consommateurs aient l’assurance que les PSN mis en marché ne menacent pas la santé et la sécurité des consommateurs.

L’identification des produits de santé naturels Il est possible de reconnaître les produits homologués grâce à leur étiquette qui porte un numéro de produit naturel (NPN) ou un numéro de remède homéopathique (DIN-HM) de huit chiffres. La présence d’un tel numéro signifie que la vente du produit a été autorisée par Santé Canada. Au début, l’application du Règlement devait s’effectuer par étapes et être finalisée au 31 décembre 2010. À cette date, donc, tout PSN devait soit être homologué soit être retiré des tablettes. Toutefois, Santé Canada, n’ayant pas réussi à évaluer tous les PSN qui ont fait l’objet d’une demande de licence de mise en marché en 2010, a adopté un nouveau règlement en août 2010 qui rend temporairement légale la vente de PSN non homologués pour autant que certaines conditions soient respectées.

Arnica montana Médicaments homéopathiques

les produits de santé naturels, qui est venu encadrer la vente, l’emballage, l’étiquetage, la distribution, la fabrication et la déclaration d’effets indésirables de tous les PSN vendus au Canada. Ce Règlement, dont l’application relève de Santé Canada, vise notamment les vitamines, minéraux, plantes médicinales, remèdes homéopathiques, remèdes traditionnels, probiotiques, acides aminés et acides gras.

DIN-HM 01234567

Bien que ces produits exemptés n’aient pas fait l’objet d’une évaluation exhaustive, Santé Canada les a soumis à une évaluation sommaire pour s’assurer qu’ils se conforment aux exigences du Règlement.

Vous pouvez consulter, sur le site Web de Santé Canada, des banques de données qui contiennent tous les PSN homologués ou tous les PSN exemptés pour obtenir davantage d’information sur un PSN que vous vous apprêtez à utiliser. Bien que l’application du Règlement entraîne des coûts supplémentaires pour les fabricants – coûts qui sont vraisemblablement transférés aux consommateurs –, elle permet également aux consommateurs d’être rassurés sur la nature sécuritaire du PSN qu’ils consomment. é t é 2 011 Premières en affaires 43

P r e m i è r e s e n droit

Vitamines, probiotiques, oméga-3 : comment s’y retrouver ?


P r e m i è r e s e n droit

LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE DE VOTRE ENTREPRISE : 10 PRÉCAUTIONS À PRENDRE Pa r m e O lg a Fa r m a n , M B A e t m e M a r i e - E v e C l a v e t, B . S c . Avoc a t e s , L a v e ry La propriété intellectuelle (la « PI ») est la pierre angulaire d’une entreprise évoluant dans le secteur des sciences de la vie. Accordant tantôt un monopole, tantôt un avantage concurrentiel, elle est une source primaire de revenus. Elle se décline généralement sous forme de brevets, de droits d’auteur, de dessins industriels, de marques de commerce, de topographies de circuits intégrés ou encore de secrets commerciaux. Voici 10 précautions à prendre pour que la propriété intellectuelle de votre entreprise soit adéquatement protégée et exploitée. 1. Sensibilisez vos employés à la protection de la PI. Vos employés doivent comprendre l’importance et la valeur de la PI de votre entreprise, surtout la nécessité de préserver la stricte confidentialité de ses secrets commerciaux. 2. Mettez en place des ententes de confidentialité en amont. Une entente de confidentialité devrait être conclue chaque fois que l’entreprise divulgue de l’information confidentielle à un partenaire commercial. Sans celle-ci, toute personne sera libre d’utiliser l’information transmise. Vos employés devraient également signer une telle entente. 3. Évitez ou encadrez la détention conjointe de la PI. La copropriété d’une invention peut faire naître plusieurs conflits en raison de divergences dans la protection ou la commercialisation de la PI. Mieux vaut prévenir en définissant à l’avance, dans l’accord contractuel, les droits et devoirs des parties. 4. Évaluez la PI détenue pour valoriser et commercialiser celle-ci de façon éclairée. Nul doute que votre entreprise procède à la vérification de ses états financiers. Qu’en est-il de sa PI ? Dressez une liste de ses produits 44 é t é 2 011 Premières en affaires

actuels et de ceux en phase de développement afin d’établir des objectifs de protection, de valorisation et de commercialisation. 5. Obtenez tous les droits de PI de vos partenaires commerciaux. Lors de négociations contractuelles, assurez-vous de ne pas céder vos droits de PI précédents et d’obtenir ceux auxquels vous avez raisonnablement droit par la stipulation de modalités à cet effet. 6. Prévenez toute divulgation publique. Il est impossible de breveter une invention si celle-ci a fait l’objet d’une communication plus d’un an avant son dépôt. Pour ce qui est d’un secret commercial, la divulgation publique lui fait perdre toute sa valeur. Prenez les mesures nécessaires pour éviter une telle divulgation. 7. Tirez le maximum de la concession de licensing. Élaborez une stratégie d’affaires en tenant compte des usages permis, de l’exclusivité, des sous-licences et du territoire visé. 8. Multipliez vos protections. Des protections ou stratégies autres que les brevets s’offrent à votre entreprise. Étant donné que les droits de PI confèrent un monopole de durée limitée, il est souvent préférable d’envisager la combinaison de plusieurs types de protection, y compris les secrets commerciaux. 9. Soyez prudent lorsque vous faites affaire à l’étranger. Avant de conclure une entente avec un partenaire situé à l’extérieur du Québec, portez une attention particulière aux lois applicables et aux effets de la législation étrangère sur vos droits. 10. Investissez dans la protection de la PI. Votre entreprise investit des sommes considérables en R&D et en retire sa principale source de revenus ? Investissez dans la protection de la PI en obtenant les conseils de professionnels compétents.


Un rendez-vous d’affaires à ne pas manquer avec

Entrevue devant public

Le mercredi 14 septembre 2011 à 17 h Au 1000, de la Gauchetière O., 36 E ÉTAGE Michèle Boisvert Responsable du cahier de La Presse Affaires R encontre

edmée métivier Vice-présidente exécutive Financement et Consultation Banque de développement du Canada (BDC)

Édition : finance

75 $

+ taxes pour les abonnés

100 $

+ taxes pour les non-abonnés

pour vous abonner au magazine ou pour vous inscrire à l’événement, communiquez avec Maria Remiggi au 514 876-9777 mremiggi@premieresenaffaires.com

MODALITÉS DE REMBOURSEMENT : Remboursement en totalité des frais d’inscription pour les avis reçus 48 heures avant la date de l’événement. Des frais administratifs de 20 $ sont toutefois exigibles. Aucun remboursement ne sera effectué passé ce délai. Le transfert d’une inscription à un autre participant est accepté sans frais.

Un événement commandité par :

Votre référence en recrutement de personnel administratif

www. ng p p . c a

5 1 4 .9 5 4 . 3883 Équ i té

du

j u m e la g e

D é p a s s e m e nt

Éc o u t e

a c t iv e

Ra p idit é

d’ ex éc u t ion

é t é 2 011 Premières en affaires 45


P r e m i è r e s e n droit

gare à vos licences ! Pa r m e A n n i e G au t h i er Associé e D a vi e s W a rd P h illips & V in e b e rg Qu’en est-il deux ans plus tard ? Ces amendements sont-ils suffisants pour bien protéger les concessionnaires d’une licence ? Avant la réforme

Prenons un exemple typique : la compagnie de biotechnologie A est en phase de développement d’un produit. Elle (le concédant) octroie à la compagnie B (le concessionnaire), une compagnie pharmaceutique, une licence lui donnant le droit de poursuivre le développement et de commercialiser le produit et la propriété intellectuelle sous-jacente. La compagnie de biotechnologie A fait faillite. Qu’advient-il de la licence et des droits concédés à la compagnie B ? La récession a été particulièrement cruelle pour les compagnies de biotechnologie, l’année 2009 ayant été témoin d’un nombre record de débâcles. Leur faillite n’a pas été sans conséquence pour les personnes à qui elles avaient octroyé une licence. L’année 2009 a également vu l’entrée en force de modifications à la Loi sur la faillite et l’insolvabilité (la « LFI ») et à la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (la « LACC »). Ces modifications devaient offrir une certaine protection aux compagnies détentrices d’un droit d’utilisation de la propriété intellectuelle. 46 é t é 2 011 Premières en affaires

Historiquement, aux termes de la LFI et de la LACC, on a reconnu à la personne insolvable le droit de résilier un contrat de licence ou de céder les droits de propriété intellectuelle sous-jacents. Le seul recours du concessionnaire pour les dommages subis à la suite de cette résiliation ou de cette cession de droit était alors de présenter une preuve de réclamation de dommages à titre de créancier ordinaire. Les MODIFICATIONS Les modifications à la LFI et la LACC prévoient maintenant que, si une licence est résiliée dans le cadre d’une faillite ou d’une insolvabilité, le concessionnaire peut continuer d’utiliser le droit de propriété intellectuelle et en faire respecter l’utilisation exclusive tant qu’il respecte ses pro-pres obligations prévues à la licence, et ce, pour la période prévue à la licence et pour toute période additionnelle dont il peut et décide de se prévaloir de son propre gré. Les modifications soulèvent plusieurs interrogations, notamment quant à la portée des termes « utilisation » et « propriété intellectuelle » qui ne sont pas définis dans la LFI ou dans la LACC et pour lesquels il n’existe pas de définition uniforme au

Canada. On peut aussi se questionner sur la signification pratique d’expressions telles que « en faire respecter l’utilisation exclusive » ou « tant qu’il respecte ses propres obligations » et sur la mise en œuvre de tels droits. En outre, les modifications ne semblent viser que la résiliation de la licence et non pas la cession des droits de propriété intellectuelle sousjacents à celle-ci. Par ailleurs, les modifications ne seraient pas applicables dans tous les cas couverts par la LFI ou la LACC, notamment lors de la nomination d’un séquestre intérimaire ou d’un séquestre en vertu de l’article 243 de la LFI. Stratégies Deux ans après l’adoption des modifications à la LFI et à la LACC, aucune décision judiciaire n’est encore venue clarifier la portée de celles-ci. Avec la reprise économique au Canada, de telles décisions pourraient se faire attendre encore quelque temps. À moins bien sûr que le législateur ne décide de reprendre son crayon pour mettre en place un régime convenable pour la gestion des contrats ayant trait à la propriété intellectuelle au Canada en matière de faillite et d’insolvabilité. D’ici là, mieux vaut faire appel aux stratégies développées avant la réforme, qui trouvent toujours application aujourd’hui, afin de se parer à l’éventualité de la faillite ou l’insolvabilité de son cocontractant.


P r e m i è r e s e n droit

Les paliers de gouvernement

s’attaquent au smog P a r m e Ch r i s t i n e D u c h a i n e et m e Va n essa Desch ên es C a b in e t juridi q u e S od a v e x L’été étant à nos portes, nous nous souvenons avec nostalgie du temps très chaud auquel nous avons eu droit l’année dernière. Bien que l’expectative d’une belle saison estivale pour cette année soit plus que légitime à l’issue d’un long hiver, il ne faudrait pas qu’elle occulte l’importance d’unir nos efforts afin d’intervenir rapidement pour réduire un phénomène récurrent, et toujours grandissant, associé à la présence des rayons du soleil et de températures élevées : le smog. Le terme smog est utilisé pour décrire un mélange nocif de gaz et de particules. Tantôt invisible, tantôt sous forme de voile brumeux, le smog est principalement composé de gaz à effet de serre (« GES ») et de particules en suspension. Bien que les épisodes de fortes densités de smog soient souvent associés à la saison estivale, ils peuvent se produire à tout moment durant l’année. En plus d’avoir un impact négatif sur l’environnement, le smog a également des effets nuisibles notables sur la santé. Celui-ci contribue à la détérioration des végétaux et des structures, de même qu’à l’aggravation de maladies respiratoires et cardiovasculaires, allant jusqu’à accroître le nombre de décès prématurés. Les groupes les plus à risque sont les personnes atteintes de maladies pulmonaires ou cardiaques, les enfants, les personnes âgées ainsi que les personnes s’adonnant à de l’activité physique intense. Fait encourageant, plusieurs mesures ont été annoncées récemment, ce qui laisse entrevoir une volonté réelle de s’attaquer au

problème. À ce titre, le Plan de développement durable de la collectivité montréalaise 2010-2015 prévoit une réduction des GES de 30 % d’ici 2020 par rapport à 1990, ce qui constitue l’objectif de réduction le plus ambitieux de l’Amérique du Nord. En mars dernier, le ministre Arcand annonçait qu’en vertu du Plan d’action provincial 2006-2012 sur les changements climatiques, le programme Climat Municipalités recevrait une aide financière additionnelle de près de 1,9 million de dollars afin d’aider la métropole et 13 villes de son agglomération à réduire les GES. Le 18 avril 2011, le MDDEP et le ministère des Transports ont conjointement annoncé qu’une somme de 10 millions de dollars serait allouée à l’AQLAPA pour relancer le programme Faites de l’air proposant la mise au rancart des vieux véhicules. Enfin, le 1er mai 2011, entreront en vigueur les nouvelles normes d’émissions applicables aux véhicules lourds, ce qui devrait permettre une réduction d’environ 50 tonnes de particules respirables et d’environ 25 000 tonnes de CO2/an, soit l’équivalent du retrait de 25 000 véhicules en circulation. En tant que citoyens, nous devons faire notre part pour assainir notre atmosphère en adoptant de nouvelles habitudes visant à réduire notre utilisation de l’automobile, notamment en ayant recours aux transports en commun et alternatifs tels le vélo et le covoiturage. Espérons que la belle saison soit inspirante à ce chapitre !

é t é 2 011 Premières en affaires 47


P r e m i è r e s e n droit

Quelques

défis juridiques

liés aux technologies dans le domaine de la SANTÉ

Pa r M E M a r i e- H él èn e Co n s ta n t i n Associée Blakes

Les technologies dans le domaine de la santé, que ce soit les médicaments, les vaccins ou les instruments médicaux, soulèvent une variété de questions juridiques. Voici quelques-uns des défis juridiques auxquels fait face le fournisseur de technologie. 1. La multiplicité et la complexité des régimes réglementaires applicables. L’évaluation et l’approbation de certaines technologies dans le domaine de la santé se font en vertu d’un régime juridique très complexe. De plus, les produits sont souvent soumis à plus d’un ensemble de règles. Par exemple, un logiciel pourrait être considéré comme un instrument médical soumis à certaines exigences réglementaires. Comme il pourrait aussi être utilisé à des fins de collecte et de gestion de renseignements personnels, son acquisition et son utilisation soulèvent des questions relatives à la protection de ces renseignements en vertu de divers lois, règlements, politiques et lignes directrices. 2. Les contrats dans le domaine public. La fourniture de technologie à des intervenants du système de santé public requiert de comprendre son organisation et d’identifier correctement les interlocuteurs appropriés, qui peuvent parfois être des groupes d’approvisionnement en commun. Il faudra également se conformer aux lois applicables en matière de contrats avec les organismes publics, ce qui peut nécessiter de participer à un processus d’appel d’offres. 3. La responsabilité envers l’utilisateur. Tout fabricant de produits peut encourir une certaine responsabilité quant aux dommages causés par ses produits. Étant donné les 48 é t é 2 011 Premières en affaires

conséquences qui peuvent être particulièrement graves dans le domaine de la santé, le fournisseur devra s’assurer que l’utilisateur est adéquatement informé des risques, que ce soit directement ou par le biais d’un intermédiaire spécialisé. 4. La publicité. En plus des règles générales relatives à la publicité, qui se trouvent dans les lois sur la concurrence et sur la protection des consommateurs, la publicité de certains produits dans le document de la santé peut aussi être assujettie à des restrictions spécifiques. Par exemple, la publicité directe de certains médicaments aux consommateurs est largement régie par la Loi sur les aliments et drogues. 5. La propriété intellectuelle. Enfin, le titulaire des droits de propriété intellectuelle dans un produit ou une technologie utilisée dans le domaine de la santé voudra s’assurer que ses droits sont protégés de façon adéquate par le biais d’un brevet ou d’un droit d’auteur. Il devrait aussi chercher à mettre en place les ententes appropriées avec les distributeurs et les utilisateurs de la technologie ou du produit. Ces quelques exemples montrent comment la santé, la technologie et le droit se rejoignent en diverses matières. Ce n’est qu’en abordant les défis globalement, sous leurs facettes juridique, technologique et médicale, que l’on trouvera une stratégie efficace.


P r e m i è r e s e n droit

La procréation assistée et la manipulation génétique : entre crime et encadrement Pa r M E D o m i n i q u e E . G ag n é Associée Stein Monast

Après des millénaires de conception naturelle, les progrès de la science permettent aujourd’hui des prouesses qui relevaient, il y a quelques décennies, de la pure fiction. Les techniques permettant de prélever ovules et spermatozoïdes et d’en fouiller les noyaux jusqu’aux gènes sont porteuses de grands espoirs, mais également de frissons d’effroi. Il est maintenant possible de permettre à des couples infertiles de donner naissance par fertilisation in vitro. Cela étant, il devient également possible de créer un hybride, cellule humaine fécondée par une autre forme de vie animale, ou une chimère, embryon humain dans lequel est introduite une cellule d’une autre forme de vie. On pourrait craindre aussi les visées commerciales d’un marché potentiellement lucratif où le cours des gamètes fluctuerait en fonction de la disponibilité d’utérus de location. Confronté à ce défi social, le Parlement canadien a crée la Commission royale sur les nouvelles techniques de reproduction qui a suggéré, en 1993, que le Parlement adopte des lois assorties de sanctions pénales interdisant certains aspects des nouvelles techniques de reproduction et qu’il crée un organisme national chargé de réglementer les techniques de reproduction. Après de nombreux projets de loi morts au feuilleton, la Loi sur la procréation assistée (L.C. 2004, c. 2) a été adoptée en 2004. Essentiellement, la Loi sur la procréation assistée définit des « actes interdits » dont la contravention rend passible d’une amende de 500 000 $ et d’un emprisonnement de 10 ans. Elle édicte également une série d’« activités réglementées » pour lesquelles tout contrevenant s’expose à une amende maximale de 250 000 $ et à un emprisonnement de 5 ans.

Les « actes interdits » sont : le clonage d’embryons humains, la création d’embryons in vitro à d’autres fins que la création d’un être humain ou que la recherche, la manipulation d’embryons pour créer des enfants dont les parents n’ont jamais génétiquement existé, la conservation d’embryons en dehors du corps d’une femme après le 14e jour suivant la fécondation, le choix du sexe en fonction de critères non médicaux, la modification du génome d’une cellule de façon à rendre le changement transmissible aux descendants, la formation de chimères ou d’hybrides animal-humain, la conclusion à titre onéreux de contrats de maternité de substitution, l’achat ou la vente d’ovules, de spermatozoïdes ou d’embryons, le prélèvement et l’utilisation du matériel reproductif humain sans consentement, et l’obtention d’un ovule ou d’un spermatozoïde d’un mineur, sauf pour permettre à ce dernier de devenir parent. Quant aux « activités réglementées », elles permettent notamment de modifier ou de manipuler du matériel reproductif humain dans le but de créer un embryon, mais uniquement en conformité avec les règlements et avec une autorisation donnée par l’Agence canadienne de contrôle de la procréation assistée. La Cour suprême a décidé en décembre dernier que plusieurs dispositions de la Loi sur la procréation assistée étaient inconstitutionnelles puisqu’elles empiétaient sur les compétences provinciales en matière de santé et de droit civil. La juridiction fédérale criminelle concernant les « actes interdits » n’a cependant pas été remise en question. Si la fiction d’hier est aujourd’hui réalité et que de nombreux parents en sont heureux, espérerons que les chimères resteront illusions. é t é 2 011 Premières en affaires 49


Abonnez-vous

dès aujourd’hui Recevoir le magazine Premières en affaires gratuitement ne fait pas de vous un abonné…

Abonnez-vous dès aujourd’hui et profitez de RABAIS et de PRIVILÈGES ÉTÉ 2011

(taxes incluses)

Par Camille Gagnon P. 10

VISION 2020 : CINQ NOUVEAUX PILIERS DE L’INNOVATION Par Miriam Pozza P. 12

4 numéros

pour 2 ans

ÉDITION SANTÉ

Un homme et son tableau

ENTREVUE AVEC PIERRE FITZGIBBON P. 60

15,00 $

PATRICIA GAUTHIER

LE DÉVELOPPEMENT IMMOBILIER À USAGE MIXTE

Par Me Rita LC De Santis P. 46

P R E M I È R E S E N A F FA I R E S : : P R I N T E M P S 2 0 11 : : É D I T I O N I M M O B I L I E R C O M M E R C I A L

pour 1 an

72 $

Par Jean-Luc Ostiguy P. 8

LE MARCHÉ DE LA SANTÉ EN INDE

P R E M I È R E S E N A F FA I R E S : : É T É 2 0 11 : : É D I T I O N S A N T É

44 $

PRINTEMPS 2011

TÉLÉSANTÉ : PIERRE ANGULAIRE DE LA PÉRENNITÉ DU SYSTÈME DE SANTÉ

LE DÉVELOPPEMENT IMMOBILIER À MONTRÉAL PREND UN VIRAGE VERT

Par Christine Duchaine et Vanessa Deschênes P. 48

JEUNES PREMIERS : LE MENTORAT, CONFIANCE ET DISPONIBILITÉ P. 62

Un homme et son tableau

ENTREVUE AVEC GEORGES COULOMBE P. 74

(taxes incluses)

-25%

Directrice générale Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke

FEMME DE CAUSE ET D’ACTION Michèle Boisvert P. 20

8 numéros

ÉDITION IMMOBILIER COMMERCIAL

ANIK SHOONER

-40%

Architecte associée Menkès Shooner Dagenais LeTourneux

L’ARCHITECTE CHEF D’ORCHESTRE 15,00 $

Ne manquez pas les chroniques de Premières en affaires, maintenant sur le Web ! 260_030_H10_COVER_vƒ_mod.indd 1

SUR LE PRIX AU NUMÉRO

Michèle Boisvert P. 20

www.premieresenaffaires.com

11-03-10 1:32 PM

SUR LE PRIX AU NUMÉRO

En plus de recevoir le magazine Premières en affaires chaque trimestre, de nombreux privilèges vous sont réservés : + Un accès à du CONTENU EXCLUSIF : des entrevues, des vidéos avec des femmes d’exception et l’accès à l’intégralité des archives du magazine en format électronique. + Profitez d’un RABAIS DE 25% sur tout les événements Premières en affaires. + Recevez des INVITATIONS pour des ÉVÈNEMENTS EXCLUSIFS sur premieresenaffaires.com.

Derrière 3 lettres, un grand nom.

Abonnez-vous dès aujourd’hui sur premieresenaffaires.com Ou contactez Maria Remiggi au 514-876-9777 / mremiggi@premieresenaffaires.com

Club de lecture

raser Milner Casgrain devient FMC.

i la nouvelle identité reflète un nouveau souffle et une attitude ncore plus dynamique, elle témoigne également de l’expertise et u leadership qui ont fait notre solide réputation.

Découvrez les prochaines sessions sur premieresenaffaires.com

mc-avocats.com

ser Milner Casgrain s.e.n.c.r.l.

présenté par

en collaboration avec


P r e m i è r e s e n f inance

L’acquisition de votre première entreprise :

conseils pratiques P a r J u l i e C ô t é , CMA D ir e ctric e , S e rvic e s a u x e ntr e pris e s B a n q u e n a tion a l e

D’ici 2015, plusieurs entreprises spécialisées dans le domaine de la santé seront à vendre. Voici un petit guide qui sera certainement utile si vous planifiez faire une acquisition prochaine et désirez obtenir du financement auprès d’une institution financière. Déterminer le juste prix Il peut sembler complexe de déterminer la valeur des entreprises spécialisées dans le domaine de la santé. Elles sont le fruit d’une expertise et d’un savoir-faire qui peuvent sembler difficiles à évaluer puisque nous nous retrouvons à analyser une chose intangible. Une méthode simple et efficace consiste à analyser le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (« BAIIA »). Un historique de trois ans est idéal. Il permet de faire une moyenne et ainsi d’éviter de baser le prix sur une seule année. La moyenne du BAIIA ainsi obtenue permet de déterminer ce que l’entreprise génère de son exploitation courante. Il permet de savoir ce que l’entreprise pourra générer comme flux de trésorerie. Une transaction dont la valeur représente entre quatre et cinq fois le BAIIA peut être considérée comme acceptable. Si le prix demandé est au-delà de cinq fois le BAIIA, il est possible que le prix soit trop élevé, alors que s’il est en deçà de quatre fois le BAIIA, prenez le temps d’analyser adéquatement la situation ; l’entreprise pourrait cacher quelque chose... Il faut toutefois garder en tête que chaque transaction est unique et que le prix variera selon le potentiel de croissance, la récurrence des revenus ainsi que la marge bénéficiaire.

S’assurer que la transaction est équilibrée Une transaction équilibrée permet le partage des risques entre plusieurs intervenants. D’abord, il faut une mise de fonds. Elle sera perçue comme un engagement de votre part quant au succès de votre nouvelle acquisition. Votre capacité de réinjecter des fonds dans l’entreprise sera aussi étudiée. Vous devrez par ailleurs démontrer une capacité à réinjecter des fonds dans l’entreprise si les résultats réels diffèrent de ce que vous aviez prévu au départ. Ensuite, le vendeur pourra vous accorder le solde du prix de vente. Cela consiste à reporter une portion du prix de vente dans le temps. Ce solde du prix de vente sera accompagné de modalités de remboursement. Il fait normalement partie d’un contrat lorsque le vendeur s’engage aussi à continuer de travailler pour l’entreprise pour une période donnée, favorisant ainsi une meilleure transition avec les employés en place ainsi qu’avec la clientèle. Si le solde du prix de vente n’est pas envisageable, d’autres options sont disponibles telles qu’une dette subordonnée ou une débenture au moyen d’un fonds d’investissement ou autre. En bout de ligne, une institution financière sera en mesure de vous faire un prêt pour la portion restante. Identifier les ratios financiers déterminants Les principaux tests financiers analysés par les institutions financières lorsqu’il s’agit de financer une acquisition basée sur les flux de trésorerie générés sont les suivants : é t é 2 011 Premières en affaires 51


P r e m i è r e s e n f inance

Ratio de la dette portant intérêt sur le BAIIA : Il s’agit d’un ratio de performance qui permet de déterminer le nombre d’années qu’il faudra à l’entreprise pour rembourser en totalité sa dette portant intérêt. Le ratio idéal se situe autour de trois pour un. Ratio de couverture des charges fixes : Il s’agit aussi d’un ratio de performance calculé en divisant le BAIIA moins l’acquisition des actifs non financés, moins les impôts payés, moins les dividendes versés par le service de la dette, soit les intérêts et le capital pour une même période. Le ratio devrait se situer à 1,25 pour un.

Mettre de l’avant ses compétences L’expérience et l’expertise sont des points majeurs. Vos aptitudes sont très importantes lors d’une transaction semblable. Vous devez posséder des qualités d’entrepreneur et des qualifications techniques connexes au domaine d’affaires. Les institutions financières passent beaucoup de temps à analyser les compétences. Le marché et l’industrie entreront aussi en ligne de compte. Heureusement, le domaine de la santé reste favorable et une croissance est attendue pour les prochaines années en raison du vieillissement de la population.

Quoi présenter aux institutions financières? Assurez-vous d’avoir en main les documents suivants : • • • • •

Votre CV décrivant vos compétences et expériences ; Votre bilan personnel avec tous vos actifs et passifs ; Un plan d’affaires détaillé incluant des prévisions financières pour les cinq prochaines années, avec des hypothèses claires ; Les états financiers des trois dernières années de la cible ; L’offre d’achat. Normalement, l’offre d’achat sera conditionnelle à l’obtention du financement requis.

2011 - Premières en affaires - Ad - pas Immobilier commercial Outlined.pdf 1 2/16/2011 2:36:46 PM nécessaires. N’hésitez à consulter un expert afin d’obtenir l’aide et le soutien

C

M

Y

CM

MY

CY

CMY

K

52 é t é 2 011 Premières en affaires


Et ce n’est pas tout !

P a r M a r i a P at s i o s e t M a r t i n e Q u i n ta l Associé e s C e rtific ation pour l e s institutions fin a nci è r e s Ernst & Y oung

Ces changements comptables toucheront les priorités stratégiques communes à la plupart des sociétés, de la croissance des ventes au renforcement du contrôle interne en passant par la gestion des risques. Que peut faire votre société pour s’y préparer ?

Les sociétés ouvertes, dont la fin d’exercice se termine le 31 décembre, ont récemment présenté leurs états financiers trimestriels élaborés pour la première fois selon les normes internationales d’information financière, plus connues sous le vocable anglais International Financial Reporting Standards (« IFRS »). Les chefs du G20 ont demandé plus d’efforts afin d’accélérer la convergence mondiale des normes comptables d’ici la fin de 2011. Les avantages d’avoir des normes à l’échelle mondiale sont évidents, mais de nombreux changements sont encore à venir. Il est prévu que plusieurs projets d’envergure, dont la comptabilisation des produits, les contrats de location et les instruments financiers, seront finalisés en 2011. Les sociétés doivent comprendre les propositions et en évaluer les effets possibles.

› Lire les exposés-sondages et les documents connexes afin de comprendre les changements proposés. › Comprendre comment les membres de votre industrie abordent les propositions, les problèmes qu’ils ont éprouvés et les solutions qu’ils ont élaborées. › Évaluer l’incidence des changements comptables sur les décisions d’affaires stratégiques, les transactions prévues, les principaux ratios financiers et les mesures du rendement. › Évaluer les processus opérationnels de collecte de données, des contrôles internes et des systèmes de TI. › Analyser les positions et incidences fiscales découlant de l’adoption de la nouvelle proposition. › Mettre sur pied un plan de communications et des ébauches de communications relativement aux effets de l’adoption et informer les membres des comités d’audit des impacts potentiels sur l’information financière de la société. De plus, le débat sur la norme relative aux sociétés d’assurance se poursuit. Le but des travaux d’harmonisation qui sont en cours est d’assurer une uniformité et une transparence accrues de l’information financière contenue dans les contrats d’assu-

rance, mais cela aura des répercussions importantes qui dépassent la comptabilité. Les modèles d’évaluation proposés pour les passifs d’assurance intègrent les estimations des flux de trésorerie actualisés mesurés à nouveau lors de chaque date de clôture. La norme proposée pourrait entraîner de graves incidences sur les affaires, notamment  : › une possibilité de volatilité importante du bénéfice ; › des revenus tirés des primes et frais de sinistres non inscrits au compte de résultat ; › des changements à la comptabilité des coûts d’acquisition influant sur les profits et les pertes. Les sociétés d’assurance doivent maintenant se poser les questions suivantes : › Quels changements devront être apportés aux contrôles, aux processus et à la gestion des données ? › Quel sera l’impact sur le capital réglementaire ? › Quelle approche doit être suivie afin d’analyser et expliquer le rendement ? › Quels systèmes, processus et contrôles seront nécessaires pour bien faire le suivi et classer les coûts d’acquisition ? › Quels seront les besoins en ressources, compétences recherchées, formation, etc. ? Bref, êtes-vous préparé à cette nouvelle vague de normes comptables ? é t é 2 011 Premières en affaires 53

P r e m i è r e s e n f inance

Des changements importants aux normes comptables


Une vision professionnelle pour des affaires en santé

7645D_PA_F_Insti copy.pdf 1 01/03/11 5:43 PM

DONNEZ UN NOUVEL ÉLAN À VOS

AFFAIRES

ON S’AFFAIRE À VOTRE RÉUSSITE

VISEZ CE CODE À MATRICE AVEC VOTRE TÉLÉPHONE INTELLIGENT OU VISITEZ NOTRE SITE INTERNET.

1 75 avocats LAVERY, DE BILLY, S.E.N.C.R.L.

54 é t é 2 011 Premières en affaires

AVOCATS

MONTRÉAL

lavery.ca QUÉBEC

O T TAWA


premières en ressources humaines

Réduire et gérer le stress en milieu de travail Pa r J o h a n n e B erry Présidente Les Services de placement Télé-Ressources

Votre capacité de gérer le stress en milieu de travail peut faire la différence entre le succès ou l’échec professionnel. Comme les émotions sont contagieuses, votre niveau de stress a un impact sur la qualité de vos interactions avec les autres. Une bonne gestion de votre stress aura un impact positif sur votre entourage et vous évitera d’être contaminé par le stress des autres. Le stress peut entraîner une perte de confiance en soi et rendre irritable et solitaire. Il diminue l’efficacité et la productivité, rendant de fait le travail moins valorisant. Si les signes précurseurs du stress au travail sont ignorés, ils peuvent conduire à des problèmes plus graves. En plus de nuire au rendement et à la satisfaction personnelle, le stress chronique ou excessif peut entraîner des problèmes de santé physique et émotionnelle. Les signes et symptômes du stress excessif

• Sentiment d’anxiété, d’irritabilité ou de déprime • Perte d’intérêt dans le travail • Problèmes de sommeil • Difficultés de concentration • Tension musculaire ou maux de tête • Maux d’estomac • Retrait social • Consommation d’alcool ou de drogues

Réduire le stress en prenant soin de vous Il existe une variété de mesures que vous pouvez prendre pour réduire à la fois votre

stress général et le stress que vous vivez au travail. Il s’agit notamment de : • • • •

maintenir une bonne santé physique et psychique ; identifier les mauvais réflexes et attitudes négatives qui accroissent le stress que vous vivez ; rechercher des formations en communication pour améliorer vos relations avec la direction et avec vos collègues ; vous offrir des moments juste pour vous, des petites gâteries.

Quand le stress nuit à votre capacité de travailler, il est temps de passer à l’action ! Commencez par porter une attention particulière à votre santé physique et émotionnelle. Lorsque vos besoins primaires sont satisfaits, vous êtes plus résistant au stress et plus apte à le gérer sans vous laisser submerger. Prendre soin de vous ne signifie pas nécessairement une refonte totale de votre vie. Même de petites choses peuvent remonter votre moral, augmenter votre énergie et vous permettre de reprendre le contrôle. Prenez les choses une étape à la fois et adoptez une attitude positive. Vous remarquerez très vite une différence notable dans votre niveau de stress, à la fois à la maison et au travail. Adaptation et traduction d’un article de Jeanne Segal, Ph.D., Laura Horwitz, Ellen Jaffe-Gill, M.A., Melinda Smith, M.A., et Robert Segal, M.A. é t é 2 011 Premières en affaires 55


pr e m i è r e s e n f amille

S’investir peut mener loin :

Exemple de parents impliqués P a r M a r i n e Th o m a s

56 é t é 2 011 Premières en affaires


vrais taxis ! », dit-elle en riant. Comme bien des femmes, Jacinte Bleau doit gérer sa vie professionnelle de présidente d’un laboratoire orthopédique et une vie familiale bien remplie. Mère de cinq enfants, elle veille à leur épanouissement et tient à ce qu’ils pratiquent des activités sportives et culturelles. « Mes cinq enfants ont tous eu la même obligation d’apprendre la musique, de suivre des cours de danse et de pratiquer un sport d’équipe. C’était ce qui complétait le mieux leur formation et leur développement », explique-t-elle. Comme toute la tribu, Lysandre Ménard, la troisième de la famille, a pratiqué au plus haut niveau du piano, du violon, de la gymnastique et du soccer. Mais c’est le piano qui restera sa vraie passion et dont elle choisira de faire son métier. Tout a commencé à un concert de son frère et sa soeur à Noël : « Lysandre avait 4 ans et n’avait jamais pris de cours, raconte sa mère. Elle s’est juste levée et s’est mise à jouer. Elle avait déjà un don particulier. Dès l’âge de 5 ans, elle m’a dit que le piano ferait toujours partie de sa vie. C’est un message que j’ai su entendre. Après, je n’ai fait que l’encourager, lui permettre de poursuivre sa passion. »

En plus de pratiquer le piano tous les jours de la semaine, Lysandre étudie au collège Vincent-d’Indy en musique, est claviériste dans un groupe de musique alternative et trouve le temps de s’entraîner quatre heures par semaine à la danse et de jouer au soccer pendant l’été. « Quand il y a de la performance au plus haut niveau, l’équilibre est essentiel. C’est mon plus grand défi pour ma fille. Et puis, Il faut s’assurer que son estime de soi est bien développé. C’est encore plus difficile pour un artiste, car il se fait juger, avec parfois des choses dures à entendre. Il faut savoir lui dire de prendre ce qui est bon pour elle et de continuer à avancer. » Pleines de nouveaux projets, Lysandre prend actuellement des leçons de piano à Vienne dans une classe de maître et espère obtenir une bourse pour aller étudier la musique en Californie l’année prochaine. Mais pour sa mère, « le plus important, c’est qu’elle soit épanouie dans ce qu’elle fait ».

Aujourd’hui, la jeune pianiste a 17 ans et déjà un beau palmarès derrière elle. Au fil des années, Lysandre a remporté d’innombrables prix, joué avec l’Orchestre symphonique pop de Montréal et participé à un concert présenté au prestigieux Carnegie Hall, à New York. Comment expliquer un tel succès ? « Sa persévérance, sa capacité à l’effort et sa grande compétitivité, décrit Jacinte Bleau. Sa plus grande qualité c’est d’être généreuse quand elle joue. Elle interprète plus que juste des notes, elle est fougueuse, elle crée l’atmosphère. » Pour permettre à sa fille de poursuivre son rêve et la soutenir à chaque concert, Jacinte a dû s’organiser : « Il faut savoir gérer son temps et ses émotions. Il faut

é t é 2 011 Premières en affaires 57

pr e m i è r e s e n f amille

La Banque Laurentienne salue ces parents être capable d’être dans le moment présent. Quand je suis à un concert et que ma fille joue, qui rendent je l’écoute vraiment. Mais juste avant, je remplissais des papiers que j’avais apportés possible le rêve pour le travail ! Mon mari participe aussi, de leurs enfants. notamment pour les transports, on est des


p o rtr a i t d e jeunes premiers

Mathieu Cloutier,

l’étoile montante de la gastronomie québécoise P a r M a r i n e Th o m a s

Avec deux restaurants, un titre de champion culinaire canadien 2010 et une émission télévisée « Ça va chauffer », Mathieu Cloutier est un chef cuisinier comblé. Mais derrière le tablier se cache aussi un homme d’affaires réfléchi et persévérant. Si ses talents culinaires sont bien connus, les recettes de son succès le sont moins. Avec simplicité, il a accepté de nous dévoiler les dessous de la restauration et les débuts de son parcours de jeune entrepreneur.

vite compte que ce succès n’est pas dû au hasard, malgré certaines erreurs : « La plus grosse erreur qu’on a faite côté affaires, c’est le manque d’investissement. Au début, on n’avait vraiment pas d’argent, alors on essayait d’économiser le plus possible. C’est sûr qu’un coussin en restauration, c’est toujours important, mais il faut faire attention aussi de bien réinvestir son argent. » C’est ce qu’ils font après un an lorsqu’ils achètent deux restaurants à très bas prix. Ils y appliquent les ingrédients du succès du premier avant de le revendre avec un bon profit. « On peut dire que notre investissement de base nous a rapporté vraiment beaucoup », reconnaît Mathieu Cloutier. Cependant, si le cadre et le contenu restent les mêmes, pas question de laisser le nom. « En restauration, un nom c’est fragile, ça se perd rapidement, pour nous c’est important de garder notre marque et notre image », explique-t-il.

Diplômé en gestion des services alimentaires et de restauration à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec en poche, Mathieu Cloutier fait ses débuts culinaires en France, en Angleterre et en Australie. Mais c’est à Montréal qu’il décide de réaliser son rêve et d’ouvrir un restaurant. En 2007, avec la complicité d’un ami chef cuisinier, Jean-Philippe St-Denis, il ouvre le premier Kitchen Galerie sur Jean-Talon. Un petit bistro à l’ambiance chaleureuse avec une cuisine ouverte sur la salle, et pour tout personnel, les chefs eux-mêmes, aux fourneaux comme au service. Des recettes originales avec des ingrédients frais et de saison, un menu qui change tous les jours, à des prix raisonnables. Le succès est immédiat.

D’où la création d’un second restaurant il y a moins d’un an, sous le nom de Kitchen Galerie Poisson. Si celui-ci se spécialise en produits de la mer, l’idée reste la même. « La marque Kitchen Galerie, c’est une restauration axée sur le client. » Mais comment garder la proximité, au cœur du concept, lorsque l’on fait salle comble tous les soirs dans deux restaurants à différents endroits de la ville ? C’est sûr que le temps de seulement deux chefs-à-tout-faire est bien révolu. « L’investissement dans plusieurs entreprises, ça nécessite des employés. Parfois, on hésite à payer les employés un peu plus, mais ce sont eux qui sont la clé. »

Quand on rencontre Mathieu Cloutier, l’homme est à l’image de sa cuisine : simple, convivial et sans prétention. Mais on se rend

Ayant participé à la mise sur pied de quatre restaurants en quatre ans, le jeune chef ne compte pas ses heures. Mathieu Cloutier le

58 é t é 2 011 Premières en affaires


reconnaît lui-même, il travaille en moyenne 90 heures par semaine, véritable « chaos organisé ». Du mardi au samedi, il partage son temps entre les deux restaurants. Arrivé dès 7 h du matin au Kitchen Galerie Poisson, il y fait la gestion, la cuisine et le service du midi, avant de se diriger vers 14 h au Kitchen Galerie de Jean-Talon où il fait les mêmes tâches pour le service du soir jusqu’à minuit environ. Le lundi, il s’occupe de toute la gestion et de la comptabilité. Jusqu’à présent, c’était Jean-Philippe St-Denis et Axel Mevel (troisième comparse qui s’est joint à l’aventure) qui étaient sur le devant de la scène. Mathieu Cloutier était heureux de gérer tout ce qui se passait en arrière-plan. Car il le reconnaît lui-même, sa plus grande faiblesse

Une situation qui semble plus difficile à maintenir alors que son nom et son image deviennent davantage associés à ses restaurants. Car à l’automne 2010, c’est la consécration. En novembre, sept des meilleurs chefs du Canada sont réunis à Vancouver pour la finale Des chefs en or des Championnats culinaires canadiens. Au terme de deux jours d’une compétition des plus féroces, c’est Mathieu Cloutier qui décroche la médaille d’or du Championnat culinaire canadien 2010. À la même période, il devient juge dans l’émission hebdomadaire de télé-réalité consacrée à la cuisine «  Ça va chauffer  ». S’il admet aimer que les gens le reconnaissent, il tient à garder la mainmise sur la cuisine et la gestion : «  Souvent quand on est l’image du produit, on a tendance à se détacher du côté paperasse, du côté plus tangible de l’entreprise ; moi c’est le contraire.  »

Découvrez la vidéo de l’entrevue sur premieresenaffaires.com

Découvrir

le potentiel énergétique des basses terres du Saint-Laurent

é t é 2 011 Premières en affaires 59

i n n o v at e u r s , i n s p i r a n t s , i dé a l i s t e s  !

en tant qu’homme d’affaires, c’est sûrement cette volonté de tout vouloir contrôler. «  Je ne laisse pas beaucoup de place à mes employés, j’aime avoir le contrôle de mes entreprises. Souvent, je ne vais pas être au premier plan. Ce sont mes associés qui vont être devant et serrer des mains. Moi, je serai la personne derrière en train de tirer les ficelles.  »


p o rtr a i t d e jeunes premiers

Ils prennent la relève ! p a r MAYA A z ZI

Ils sont jeunes, dynamiques, ambitieux et ils ont surtout un point en commun : ils ont su relever le défi de reprendre l’entreprise familiale. Avec de l’innovation, de l’inspiration et un brin d’idéalisme, ils sont su imposer leur leadership dans le milieu de la mode ou de l’industrie. Pour Premières en affaires, ils se dévoilent et révèlent les clés de leur réussite.

Deloitte

Cristelle Basmaji Follow your bliss

Maya Azzi (M.A.) : Vous avez été responsable de la campagne-concours Jacob sur les médias sociaux. Qu’est-ce qui, selon vous, explique votre succès ?

Après avoir étudié le marketing, les relations publiques et travaillé trois ans chez National, Cristelle devient directrice, Marketing et communications chez JACOB, chef de file de l’industrie de la mode féminine au Canada. Elle a réussi à donner aux 130 magasins canadiens, une plus grande visibilité médiatique enviée par les plus grandes marques.

Cristelle Basmaji (C.B.) : Mon succès est certainement dû à l’extraordinaire équipe qui m’a soutenue dans la réalisation de cette campagne : l’agence Youville Communauté Créative, Cri Agence et mon équipe chez JACOB avec qui j’ai le grand plaisir de collaborer chaque jour. M.A. : Quel a été votre plus beau succès en tant que femme d’affaires ? C.B. : La première année, mon équipe a réussi à obtenir plus de 300 mentions pour la marque et nos produits dans les médias canadiens. L’année suivante, le nombre de mentions a doublé et la qualité de notre couverture de presse aussi. Mon rôle de porte-parole est celui dont je suis le plus fière et celui qui me passionne plus que tout autre aspect de mon travail.

M.A. : Quels sont vos projets futurs ? C.B. : Je prépare le lancement de nouveaux produits de beauté pour la rentrée, ce qui est très stimulant. Bien que je ne puisse pas divulguer les détails de ces produits, je peux vous dire qu’ils seront parfaitement en lien avec les couleurs de notre collection d’automne. M.A. : Quel conseil donneriez-vous à un jeune entrepreneur ? C.B. : Ce que j’ai appris au cours des dernières années au travail, c’est que les relations interpersonnelles et le réseau de soutien personnel et professionnel sont ce qu’il y a de plus précieux pour réussir. M.A. : Qui est la personne qui vous inspire au quotidien ? C.B. : Mes parents. Au-delà de leur succès en affaires, soit plus de 100 boutiques partout au Canada et une des marques de vêtements féminins les plus reconnues au pays, ils m’inspirent surtout par leurs valeurs de passion, de respect, d’intégrité et d’esprit d’équipe.

Patrick Elfassy

Detailed to perfection !

Maya Azzi (M.A.) : Avocat de formation, vous avez quitté les grands bureaux d’avocats pour l’entreprise familiale. Pourquoi ? Cet ancien avocat quitte tout pour suivre ses trois frères dans l’aventure de Mackage, marque montréalaise incontournable qui a révolutionné le monde du manteau.

Patrick Elfassy (P.E.) : Bien que j’ai adoré ma pratique en droit des affaires, je suis en fin de compte un entrepreneur dans l’âme. Donc après six ans dans un grand cabinet, j’ai décidé qu’il était temps pour moi de faire le saut dans mon habitat naturel où j’ai baigné durant mon enfance. Je me souviens encore des soupers de famille, où mes frères, qui ont fondé l’entreprise,

60 é t é 2 011 Premières en affaires

discutaient de mode, de défis, de stratégie de croissance... M.A. : Quelle est la réalisation de Mackage dont vous êtes le plus fier ? P.E. : Je suis particulièrement fier de nos six derniers mois qui ont été remplis de projets grandioses. Nous avons ouvert une nouvelle boutique à New York en plus de déménager et de construire notre nouveau siège social à Montréal, qui est maintenant quatre fois plus grand que l’ancien. En parallèle, nous avons


créé un nouveau centre de distribution à Miami et une salle d’exposition à Manhattan. M.A. : Quelle est la clé de votre succès ? P.E. : Nous travaillons très fort. Avantgardistes, nous avons réussi à développer une marque forte grâce à notre innovation dans le design de nos produits et une qualité impeccable. Nous sommes très soucieux de créer des manteaux absolument parfaits d’où notre slogan « Detailed to perfection ». La clé du succès réside donc dans la volonté d’être les meilleurs dans notre industrie. M.A. : Quels sont vos projets ? P.E. : Nous aimons surprendre ! Nous aimons les défis et les nouveaux projets et donc nous avons toujours quelque chose qui mijote. Nous

prévoyons continuer d’élargir notre réseau de distribution (nos produits sont distribués dans quelques dizaines de pays), d’ouvrir des magasins et finalement, de développer d’autres produits. M.A. : Quel conseil donneriez-vous à un jeune entrepreneur ? P.E. : Être fidèle à son objectif et déployer tous les efforts nécessaires pour l’atteindre. M.A. : Qui est votre inspiration ? P.E. : Les meilleurs m’inspirent. Les gens d’affaires qui ont créé des empires à partir de rien me passionnent. J’aime m’informer sur ces histoires à succès, afin d’y dégager les meilleures pratiques.

Zara-Emmanuelle Villani Ce qui mérite d’être fait mérite d’être bien fait.

Après une formation en droit, cette jeune femme d’affaires active s’investit dans le domaine de la fabrication et de l’impression d’enveloppes. Vice-présidente, Développement des affaires et affaires juridiques chez Enveloppe Concept Inc., entreprise créée par ses parents, elle développe les stratégies de négociations et l’administration des relations contractuelles.

Maya Azzi (M.A.) : Pourquoi avoir choisi de vous joindre à Enveloppe Concept Inc., l’entreprise familiale, alors que plusieurs jeunes ne sont aucunement intéressés à suivre les traces de leurs parents ? Zara-Emmanuelle Villani (Z.-E. V.) : La passion sans limites que mon père, Alexandre Villani, voue à son travail est contagieuse. Le fait que nous sommes très proches m’a permis de ne jamais douter de mon choix. M.A. : Qui est votre modèle, la personne qui vous inspire ? Z.-E. V. : Une femme d’affaires qui m’inspire et aux côtés de laquelle j’apprends énormément est Sylvie Voghel, ma mère. Non seulement elle a un parcours professionnel très impressionnant, mais grâce à sa rigueur, son leadership et ses valeurs, elle s’est toujours impliquée dans la société et dans sa famille. M.A. : Dans quels projets vous impliquez-vous ?

leaders (Réseau des femmes) de la Jeune chambre de commerce de Montréal et du Cercle de la relève des entreprises familiales, qui est un sous-groupe du Centre international des familles en affaires. Ce sont deux groupes exceptionnels. Je les recommande à quiconque souhaite s’impliquer dans son entreprise familiale. M.A. : Quels sont, selon vous, les principaux défis de la relève ? Z.-E. V. : Le défi principal d’une relève est sans conteste la réussite de la transition d’une génération à l’autre, car selon les statistiques, seulement une transition sur trois réussit. M.A. : Quels sont vos projets à long terme ? Z.-E. V. : Je souhaite à présent compléter ma formation en droit avec celle du MBA. Mon but premier est d’enrichir mes connaissances dans le domaine de la gestion des activités et dans celui des ressources humaines.

Z.-E. V. : Je fais partie d’un des Clubs jeunes

Chaque semaine, découvrez l’entrevue d’un JEUNE PREMIER sur premieresenaffaires.com é t é 2 011 Premières en affaires 61

i n n o v at e u r s , i n s p i r a n t s , i dé a l i s t e s  !

Entrepreneur dans l’âme, il devient vice-président et conseiller juridique général, et participe à faire de l’entreprise une référence internationale.


premières en ressources humaines

L’ÉPUISEMENT PROFESSIONNEL : COMMENT AGIR LORSQU’UN ARRÊT DE TRAVAIL EST PRESCRIT ? pa r M a ri e T ri llot NGPP, Recrutement de personnel

L’épuisement professionnel, plus connu sous le terme anglais « burn-out », est devenu LE congé de maladie de longue durée le plus fréquent. Il compte maintenant pour 40 à 60 % des prestations d‘invalidité. Les employés et employeurs ont tous une connaissance sommaire de l’épuisement professionnel : sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail. Toutefois, peu d’entre eux savent réellement comment agir lorsque l’on reçoit le fameux billet du médecin.

Que faire lorsqu’un arrêt de travail est prescrit ?

C’est souvent après plusieurs mois de symptômes physiques et psychologiques persistants que l’employé se résigne à consulter un médecin. Le verdict tombe rapidement : « épuisement professionnel, arrêt de travail de 3 à 6 mois ». L’expérience montre toutefois que, pour certains employés, l’arrêt total de travail est symbole d’échec et mène tout droit à une dépression plus grave. S’il faut que le corps et l’âme se reposent, il faut aussi que l’employé se connaisse suffisamment pour savoir ce qui l’aidera à guérir. L’arrêt complet de travail n’est pas toujours la meilleure solution. Selon une étude menée par le magazine Les Affaires, 80 % des employés souffrant d’épuisement professionnel restent à leur emploi grâce à la relation qu’ils ont avec leur supérieur immédiat. Celui-ci devient donc un élément clé dans le rétablissement de l’employé. Souvent, la solution qui est la meilleure pour l’employé deviendra aussi la meilleure pour l’entreprise. Un « burn-out » engendre des coûts considérables pour celle-ci, que ce soit en matière de remplacement, de formation, de retour au travail progressif ou de coûts d’assurances. Il faut examiner les options les plus avantageuses pour les deux parties, par exemple, la possibilité de travailler à temps

62 é t é 2 011 Premières en affaires

partiel, de faire du télétravail ou profiter d’un horaire plus flexible. Il faut aussi évaluer les conditions qui auraient pu engendrer l’épuisement et travailler à les enrayer. Cette période sera également une période d’apprentissage pour l’employé. C’est souvent au fil de cette expérience qu’il découvrira sa capacité à gérer son stress, qu’il redéfinira sa relation avec son supérieur et qu’il prendra le recul nécessaire afin de gérer les situations délicates. Grâce à une communication franche et directe, les deux parties ne se sentiront pas acculées au pied du mur et un partenariat se développera entre elles. Même s’il est évident que les recommandations du médecin sont précieuses, l’arrêt de travail complet n’est pas la seule façon pour l’employé de retrouver son équilibre physique et psychologique en milieu de travail. Enfin, il faut savoir que 80 % des congés d’invalidité de longue durée liés à l’épuisement professionnel pourraient être évités ou mieux gérer.

Abonnez-vous premieresenaffaires.com


un mode de vie pour les entrepreneurs pa r Lise Ca rdi n a l Présidente de Lise Cardinal et associés cabinet-conseil en réseautage responsable et durable Membre du Réseau des femmes d’affaires du Québec Je fréquente des gens d’affaires depuis une trentaine d’années et j’ai dû me rendre à l’évidence : les entrepreneurs ne sont pas très portés sur le réseautage. En fait, nombreux sont ceux qui estiment qu’il s’agit là d’une perte de temps. On pousse même l’ironie jusqu’à affubler la pratique de cette compétence essentielle de l’expression « faire du social ». Le réseautage : un incontournable Dans le cadre de mes ateliers et de mes conférences, les rencontres que j’ai eues avec de nombreux hauts gestionnaires m’ont permis de constater que plusieurs ne se sentent pas très à l’aise à l’extérieur de leur bureau. La phrase typique – « je rapporte davantage à l’entreprise en restant au bureau qu’en allant serrer des mains dans un cocktail » – devient alors le rempart idéal contre la création de liens solides.

Règle numéro un : n’hésitez pas à vous manifester à vos interlocuteurs. Pour ce faire, établissez un lien avec votre dernière conversation. Par exemple, dites : « Je sais que ça fait déjà un bon moment, mais nous nous sommes rencontrés à telle occasion. » Faites en sorte que la personne que vous avez devant vous ne se sente pas mal à l’aise de ne plus se souvenir de vous. Aidez-la ! De même, rappelez tous ceux et celles qui vous laissent des messages dans les 24 heures. Au besoin, demandez à votre adjoint de le faire pour vous. Enfin, n’oubliez pas qu’on a tendance à « acheter la personne » avant son produit ou son service. Soyez donc présente, active et donnez des nouvelles de temps à autre, avant qu’on croie que vous êtes « disparue de la circulation ». Autrefois, c’était ce que l’on connaissait qui était important  ; c’est maintenant qui vous connaît qui fait la différence. Il est faux de croire que seuls ceux qui ont quelque chose à vendre ont besoin d’un réseau. En conclusion, le réseautage est comme la danse : on l’apprend en le pratiquant. Le plus intéressant, c’est que vous pourriez bien avoir du plaisir tout au long du processus, autant dans votre vie sociale que professionnelle.

Le réseautage, c’est la façon moderne de pratiquer l’échange d’information utile en partant du principe que les gens aiment s’entraider. Il est donc important d’identifier rapidement les individus qui ont ce goût du partage et de se rappeler que pour obtenir de l’information, il faut être disposé à en fournir. Pour être efficace, le réseautage doit être pratiqué de façon constante, devenir un mode de vie. De l’utile à l’agréable Selon notre façon de les aborder, les événements de réseautage peuvent devenir de magnifiques occasions de développement des affaires… ou une formidable perte de temps. Avec un peu de savoir-faire, on peut à la fois se divertir et faire des rencontres productives. En acquérant le « réflexe » du réseautage, vous pourrez aisément engager la conversation avec des étrangers et les renseigner efficacement sur ce que vous faites pour gagner votre vie. Vous parviendrez aussi à é t é 2 011 Premières en affaires 63

premières en ressources humaines

Le réseautage :

explorer rapidement ce que vous pourriez faire ensemble et ce qui vous serait mutuellement bénéfique.


un h omme et son tableau

L’homme d’affaires et le poète Entrevue avec Pierre Fitzgibbon, Président-directeur général d’Atrium Innovations inc. Pa r G u i ll au m e C. Lem ée

Pierre Fitzgibbon compte plus de 20 ans d’expérience en développement d’affaires, de stratégies et de marchés internationaux. Pierre Fitzgibbon, homme d’affaires On le dit doté d’une rigueur financière exceptionnelle, d’une générosité, d’une patience et d’une écoute remarquées au sein de son équipe. Il n’y a d’ailleurs pas que les affaires qui comptent pour lui. Il prône un style de vie équilibré, où il prend du temps pour lui, pour se tenir en santé ou pour apprécier l’art et les relations humaines. De toute façon, les affaires ne font-elles pas partie de la vie ? M. Fitzgibbon a l’habilité de mettre rapidement à l’aise ses interlocuteurs. Lorsqu’on se présente à lui pour la première fois, comme c’était mon cas pour les besoins de cette entrevue, il va droit au but, sans être brusque. Son langage est limpide, sa bonne humeur et son dynamisme sont contagieux. Contrairement au cliché de l’homme d’affaires sérieux, M. Fitzgibbon sait faire sourire par sa douceur et son humour. Certains diraient que c’est un art rare ! Pierre Fitzgibbon admire les choses bien exécutées, dans la passion et la rigueur. C’est dans cet esprit qu’il a approché Atrium pour proposer ses services lorsque le poste de directeur général s’est libéré en 2007. Il éprouvait beaucoup d’admiration pour cette entreprise, non seulement pour la mission qu’elle s’était donnée, mais aussi pour le développement exceptionnel qu’elle était en train de connaître. 64 é t é 2 011 Premières en affaires

Atrium Innovations inc. se spécialise dans la production et la distribution de produits naturels et, au moment de mettre sous presse, la société annonçait une hausse de 19,7 % de ses revenus au dernier trimestre, comme quoi M. Fitzgibbon est à la hauteur de sa réputation. « On essaie de se comporter à la hauteur de notre nom. Chaque année, l’entreprise réinvestit 10 % de ses bénéfices nets dans la recherche, explique-t-il. Nous sommes très préoccupés par la recherche et, d’ailleurs, nous venons d’annoncer la mise sur pied d’un programme de recherche conjoint avec l’Université Laval. Nous allons collaborer avec l’Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels, chaire de l’Université qui se spécialise dans l’étude des produits naturels. Notre groupe de recherche se concentrera sur le syndrome métabolique (inflammation du corps, obésité, diabète, etc.) que certains produits naturels permettent d’alléger. » Claude Péloquin, poète Lorsque vient le temps de nous présenter l’œuvre d’art qu’il a choisie, M. Fitzgibbon est très fier de nommer le poète Claude Péloquin. Les Québécois connaissent surtout ce poète pour les chansons qu’il a écrites dans les années 1960 et 1970, comme Monsieur l’Indien ou Lindberg interprétées par Robert Charlebois et Louise Forestier.


un h omme et son tableau

Provocateur, contestataire et grand amoureux de la vie, c’était l’homme idéal, selon M. Fitzgibbon, pour représenter son entreprise. Il nous présente donc un poème original de Claude Péloquin, calligraphié sur un parchemin par l’auteur lui-même et encadré pour l’occasion. « Il sera suspendu au siège social à Québec et tous les employés pourront le lire, explique-t-il. Et ce n’est pas une œuvre ordinaire, car je l’ai commandée à Claude Péloquin expressément pour Atrium Innovations. Je lui ai donné le mandat d’écrire sur Atrium. Quelques dirigeants et moi l’avons rencontré pour lui présenter l’entreprise. Puis, il a écrit ce poème, qui décrit bien le mandat que s’est donné Atrium. Nous sommes dans une période de grande évolution en matière de santé. Les gens comprennent qu’ils doivent s’occuper eux-mêmes de leur santé, autant mentale que physique. Ils veulent se prendre en main. M. Péloquin a bien saisi notre mission, non pas de rallonger la vie, mais d’en hausser la qualité. »

é t é 2 011 Premières en affaires 65


pr e m i è r e s e n culture

Festival International de Jazz de Montréal :

C’est avec fierté que PwC appuie, de bien des façons, le secteur de la santé

32e édition pa r da m i en m eu n i er

Nommé Festival de l’année par la Canadian Music and Broadcast Industry, la 32e édition du Festival International de Jazz de Montréal aura lieu du samedi 25 juin au lundi 4 juillet 2011. Le plus grand festival de jazz du monde vous offrira, bien sûr, le meilleur du jazz, mais s’ouvrira également à toutes les splendides musiques qui s’y apparentent. Comme toujours, le Festival sait faire rimer qualité et diversité : on verra cet été aussi bien le célèbre Monsieur Led Zeppelin, Robert Plant, et la merveilleuse Diana Krall en solo que le grand retour de Sade au Centre Bell, le concert célébration 85e anniversaire du père des festivals, George Wein, ou la venue de Paco de Lucía après 10 ans d’absence. La musique canadienne et québécoise couvre elle aussi très large en genres et en générations avec Blue Rodeo, Jean Pierre Zanella, k.d. lang, Emilie-Claire Barlow, Ron Sexsmith, Holly Cole, Colin James, Oliver Jones, Champion et ses G-Strings ou encore l’improbable retour de Men Without Hats ou Nikki Yanofsky qui, découverte au Festival en 2006 alors qu’elle n’avait que 12 ans, fait un retour en grand avec l’Orchestre Métropolitain.

Les profits de cet événement seront remis à l’Institut RaymondDewar, à la Fondation l’air d’aller, à l’Institut de recherches cliniques de Montréal et à la Fondation de l’Orchestre symphonique de Longueuil.

Sous la présidence de

Eve-Lyne Biron Présidente et chef de la direction Biron Groupe Santé inc. Inscription : contacter Danièle Davidson – 514 205-5185

Un festival à ne pas manquer ! Pour plus de renseignements : www.montrealjazzfest.com

66 é t é 2 011 Premières en affaires

© 2011 PricewaterhouseCoopers LLP/s.r.l./s.e.n.c.r.l. Tous droits réservés. « PwC » s’entend de PricewaterhouseCoopers LLP/s.r.l./s.e.n.c.r.l., une société à responsabilité limitée de l’Ontario, membre de PricewaterhouseCoopers International Limited, chacune étant une entité distincte sur le plan juridique.


Aucune plume n'a autant de poids

MONTRÉAL NEW YORK * Bureau associé

CHICAGO

LONDRES

OTTAWA BAHREIN

TORONTO

CALGARY

AL-KHOBAR*

VANCOUVER

BEIJING

SHANGHAI*

blakes.com

Blake, Cassels & Graydon S.E.N.C.R.L./s.r.l.


68 é t é 2 011 Premières en affaires


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.