Premières en affaires - Février 2012

Page 1

P r e m i è r e s e n a f fa i r e s : : f é v r i e r 2 0 1 2 : : d o s s i e r d i v e r t i s s e m e n t

Février 2012

Plus qu'un magazine d'affaires

Denise

robert Présidente et productrice Cinémaginaire

L'Art dans la peau | P. 22

Montréal, capitale du divertissement ? | p. 10 Oprah Winfrey, reine des médias | P. 20 Les INCONTOURNABLES de l’industrie du divertissement | P. 30 Un homme et son tableau. Entrevue avec Alain Tascan | P. 62

PREMIEREsENAFFAIRES.COM | 15 $ |

convention postes canada : 41502021


LA CARTE QUI TRANSFORME VOS DÉPENSES EN RÉCOMPENSES

PLATINE AFFAIRES MASTERCARD › Plan récompenses À la carte avec 1,5 point par dollar d’achat › Échange de points pour un crédit au compte : 11 000 points = 100 $ de rabais1 › Remise pouvant aller jusqu’à 2,5 % sur les achats d’essence chez Ultramar2 Adhérez et courez la chance de gagner un crédit au compte de 10 000 $ !*

bnc.ca/platineaffaires 1. Détails disponibles au recompensesbnc.ca. 2. Les remises sur l’essence varient en fonction de vos achats d’essence mensuels et annuels effectués chez Ultramar et apparaissent sous forme de crédit au compte. Certaines conditions s’appliquent. Détails au bnc.ca/platineaffaires. *Aucune adhésion requise. Sous réserve de répondre correctement à une question d’habileté mathématique. Concours ouvert à tout travailleur autonome résidant au Canada ayant l’âge de la majorité dans son lieu de résidence ainsi qu’à toute entreprise dont le siège social est situé au Canada. Une entreprise doit participer par le biais de son représentant autorisé. Le concours débute le 1er février 2012 et se termine le 30 avril 2012. Tirage le 14 mai 2012 d’un seul prix de 10 000 $ remis sous forme de crédit au compte MasterCard. Règlement disponible au bnc.ca/platineaffaires.


L’éditorial de Margarita Lafontaine Ce qui m’a frappé le plus lors de cette incursion dans l’industrie du divertissement, c’est le paradoxe entre la force de Montréal comme centre de création et notre réticence ou notre manque d’enthousiasme à dépenser nos dollars durement acquis pour participer et soutenir ces manifestations culturelles. Connaissez-vous le « syndrome Céline Dion » ? Pour ma part, je n’en n’avais jamais entendu parler. Mais par la suite, j’ai entendu cette expression à de nombreuses reprises au cours de discussions avec les personnalités du secteur. Comme Céline Dion, vous devez d’abord vous faire connaître à l’extérieur du Canada avant d’être reconnu comme il se doit à l’intérieur. Ce numéro pourrait tout aussi bien être l’histoire de nos réussites québécoises sur la scène internationale. Je tiens tout particulièrement à remercier Denise Robert, reconnue dans le monde entier pour son engagement dans le 7e art et femme très sollicitée, de nous avoir accordé autant de son temps. Bravo à nos 8 femmes Incontournables et à toutes les femmes travaillant dans le secteur du divertissement ! Par ailleurs, je suis très fière d’accueillir au sein du magazine deux nouvelles chroniqueuses, Sylvie Mercier et Nathalie Francisci, dont les réflexions vous accompagneront tout au long de l’année. Bienvenue au sein de l’équipe ! Premières en affaires continuera à vous surprendre cette année. Dès le prochain numéro, le magazine fera peau neuve et se présentera sous une nouvelle forme, plus actuelle et plus proche de vous. Le prochain numéro portera sur la santé et je vous garantis que notre femme couverture ne vous laissera pas indifférents. À 93 ans, Brenda Milner, pionnière de la neuropsychologie cognitive, a remporté tous les honneurs et prix existants dans son domaine, sauf le Prix Nobel. Et qui sait ? Elle peut encore le gagner… Restez avec nous, il y a tellement de femmes incroyables à découvrir ! Bonne lecture ! Margarita

Premières en affaires Inc. MAGAZINE : ÉDITRICE : Margarita Lafontaine - RÉDACTRICE EN CHEF : Michèle Bazin - RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE : Marine Thomas - DIRECTEUR, OPÉRATIONS ET MARKETING : Damien Meunier - RÉVISEURE-CORRECTRICE : France Bouchard - DESIGN : 5 sur 5 Communication Marketing - PHOTOGRAPHE : Bénédicte Brocard / Photo@Work - CHRONIQUEUSES : Nathalie Francisci, Sylvie Mercier - JOURNALISTES : Michèle Boisvert, Émilie Bourget, Véronique Chagnon, Stéphane Champagne, Mariève K. Desjardins, Guillaume C. Lemée, Charline-Ève Pilon, Xavier Morand Bock PUBLICITÉ : Pour vos espaces publicitaires, communiquez avec : Maria Remiggi 514 876 9777 mremiggi@premieresenaffaires.com Catherine Lefoll 514 876 1335 catherine@premieresenaffaires.com SERVICE ABONNEMENT : Pour toutes questions relatives aux abonnements/événements communiquez avec : Juliette Jannin 514 876 0014 juliette@premieresenaffaires.com Distribution : 11 500 copies - Postes Canada Convention 41502021 Copyright 2012 - Le contenu du magazine ne peut être reproduit sans autorisation écrite. Premières en affaires inc. 2015, rue Drummond, bureau 914 - Montréal (Québec) H3G 1W7

F É V R I E R 2 012 Premières en affaires 3


INNOVER ET SE DÉPASSER

Place Ville Marie, propriété d’Ivanhoé Cambridge

Nous sommes heureux de souligner la confiance renouvelée de notre locataire, Hatch, un leader mondial dans le domaine du génie-conseil, à Place Ville Marie.

ivanhoecambridge.com


Sommaire FÉVRIER 2012 Volume 5, numéro 3

Denise Robert

Présidente et productrice Cinémaginaire

22 L’Art dans la peau

30

Les Incontournables

Portrait de 8 femmes qui s’illustrent dans l’industrie du divertissement

L es C h roni q u es

DOSSIER DIVERTISSEMENT

7 Confidences d’un patron : Un leader heureux est un leader performant Par Nathalie Francisci

10 Montréal, capitale du divertissement ?

18 O Vertigo : résilience, adaptation et inventivité

16 Les autres villes

20 Oprah Winfrey, reine des médias

9 Gouvernance en mouvement : Place aux femmes ! Par Sylvie Mercier

CONSEILS D’EXPERTS

j e u nes premiers 54 Natalie Chapdelaine, à la croisée des arts et des affaires

droit

55 « Si jeunesse savait… que tout est possible si on y croit »

42 Comprendre et protéger les actifs les plus importants de votre entreprise Davies Ward Phillips & Vineberg 43 Les principaux enjeux de la création collective Stein Monast 44 Peut-on s’instruire et se divertir tout en restant « vert » ? Cabinet juridique Sodavex

48 Le petit coup de pouce qui fait la différence PwC 49 Développement durable et émissions atmosphériques : souriez, on vous regarde ! Ernst & Young 50 L’analytique au service de la créativité Samson Bélair/Deloitte & Touche S.E.N.C.R.L.

45 Droit et jeux vidéo : Une nouvelle frontière ? Blakes

51 Quel financement pour les industries du divertissement ? RSM Richter Chamberland

f in a nce

R E S S O U R C E S HU M A I N E S

47 Marché de l’art contemporain : un mode d’emploi Banque Nationale

52 Du rêve à la réalité Lise Baillargeon Conseils

56 Portraits de jeunes premiers 57 Jeff Stinco : pensées qui guident ma carrière de musicien et mes projets d’affaires f a mille 58 Être parent d’un jeune comédien de talent Banque Laurentienne vo ya g e d ’ a f f a ires 60 Investir au Mexique : entre promesses et dangers u n h omme et son ta b le a u 62 Alain Tascan, pionnier du divertissement interactif DESIGN 64 La maison symphonique de Montréal c u lt u re 66 Les coups de cœurs de Michèle Bazin F É V R I E R 2 012 Premières en affaires 5


Bégin

Nous sommes Nombreux à croire que les eNtreprises coopératives bâtisseNt uN moNde meilleur.


C H R O NI Q U E  : C O N F I D E N C E S D ’ U N PAT R O N

Un leader heureux est un leader performant Pa r Nat halie F r a n ci s c i , CRHA, IAS . A RECRUTEUR, CONFÉRENCIÈRE SUR LE LEADERSHIP

Conférencière et chroniqueuse depuis plus de 10 ans, entrepreneure et experte en gestion des talents, Nathalie Francisci met au service des dirigeants et des administrateurs vingt ans expérience qui lui ont valu de devenir une des références au Québec. Finaliste au Concours des Mercuriades en 2001, elle a reçu le Prix « Nouvelle Entrepreneure du Québec » en 2001, celui d’« Entrepreneure – petite entreprise » en 2007 décerné par le RFAQ et elle a remporté le Prix « Arista » en 2008. Nathalie Francisci est une femme d’affaires engagée qui siège au sein de plusieurs conseils d’administration, notamment l’Institut des administrateurs de sociétés, dont elle assume la présidence depuis 2011.

Un employé ou un collègue, si amical soitet les critères d’évaluation des PDG et On veut des leaders forts, visionnaires il, ne peut remplacer le réseau personnel. ainsi, porter une attention particulière et stratégiques, mais rarement sensibles D’ailleurs, je me demande parfois pourà leur situation tant professionnelle et émotifs. Pourtant nos leaders sont quoi les coachs ont tant de succès et j’en que personnelle et familiale. Les conflits loin d’être des machines, mais bien des viens à la conclusion qu’ils pallient un domestiques ont une incidence et conêtres humains qui ont des sentiments certain vide affectif des dirigeants… Mais ditionnent les comportements et les et leurs émotions, si bien maîtrisées en bon je m’égare… apparence, influencent Un leader heureux géleurs décisions et leur nère un climat de travail style de gestion. « Être un bon patron commence positif où les employés Être attentif à son ensont fiers de leur travail treprise et à ses équipes par être bien dans sa peau. et enclins à l’entraide et exige de savoir prendre Or, combien de PDG travaillent sept à la collaboration. Cela soin de soi (Being the Boss n’empêche pas de respar Linda A. Hill et Kent jours sur sept, négligeant autant leurs sentir de la frustration Lineback - Éditions Harproches qu’eux-mêmes dans leur ou du désarroi à l’occavard). Si le discours sion face à la perte d’un d’avoir une vie équilibrée, recherche de performance ? » employé clé, une maude manger sainement, vaise décision d’affaires, de pratiquer de l’activité l’échec d’un projet. Les physique quotidiennement cicatrices professionnelles et personrelations interpersonnelles avec les pairs vaut pour tous, qu’en est-il réellement des nelles sont nos pires ennemies. et les subordonnés. Quand les PDG dirigeants ? Irene Rosenfeld, PDG de Kraft Celui qui refuse d’en prendre conséprouvent des difficultés, le soutien de la le faisait d’ailleurs très bien remarquer cience se retrouve immanquablement famille et des amis contribue à hauteur de en mentionnant qu’il « est impossible de aux prises avec ses démons intérieurs. 53 % à 79 % à restaurer leur performance prétendre à une vie équilibrée lorsque Finalement, tous les individus, leaders selon une étude de Michael L. McDonald l’on fait partie de l’équipe de direction ». compris, ont leurs limites ; l’enjeu est (Université du Texas) et de James D. Évidemment, c’est une femme qui ose de les reconnaître et de les accepter Westphal (Université du Michigan). Un le dire… afin d’adapter positivement nos comPDG qui n’a plus le temps de voir sa Il est temps pour nos leaders de portements. Un patron averti en vaut famille ou ses amis est donc à risque. Pire, repenser leur façon de travailler et deux ! le solitaire l’est encore plus, car, qui le pour les conseils d’administration de soutiendra lors des moments difficiles ? revoir leur façon de définir les objectifs F É V R I E R 2 012 Premières en affaires 7


8

F É V R I E R 2 012 Premières en affaires


C H R O NI Q U E  : G ouvernance en m ouve m ent

Place aux femmes ! par S y lvie M ERCIER, É conomiste , A dministrateur de société certifiée ( A S C )

Passionnée de développement dans un esprit gagnant-gagnant, Sylvie Mercier accompagne dirigeants et administrateurs dans la conduite de grands projets de transformation personnels, corporatifs et de gouvernance. Reconnue pour sa contribution au développement stratégique du grand Montréal et du Québec, plusieurs fois conférencière, notamment au programme de certification de l’Institut canadien des administrateurs de société, elle maintient un engagement bien ancré dans la communauté. Jusqu’à récemment présidente du Conseil d’administration du Y des femmes de Montréal, elle siège aujourd’hui à ceux de Femmessor Montréal, de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont et de Katimavik.

méthodes utilisées, on s’entend pour pays ont implanté des formules novaOn fait aujourd’hui grand écho à une reconnaître que la présence des femmes trices. Le mentorat de potentielles admiprésence féminine accrue au sein de au sein des CA change la dynamique et nistratrices et la reddition de compte conseils d’administration. Si le visage de enrichit les conversations, en particulier sont les choix de l’Australie. Ce pipeline la gouvernance demeure masculin, les celles reliées à la responsabilité sociale, de candidates a contribué à ce que 40 % nominations de femmes augmentent. En aux valeurs de gestion durable et à la des nominations de 2011 soient des fait, leur arrivée en gouvernance conculture du risque. On fait le pari que la femmes. Elles représentent aujourd’hui corde avec une transformation majeure diversité de pensées et de compétences 19 % aux CA du Top 50 australiennes, des pratiques : imputabilité accrue des présente un avantage éconoconseils, indépendance des mique et sociétal important : administrateurs, professionun conseil diversifié prend nalisation du rôle d’ad« On fait le pari que la diversité des décisions plus avisées et ministrateur, résonnance protège les intérêts à long forte des actionnaires et de pensées et de compétences terme de nos organisations. autres parties prenantes, présente un avantage économique Certains parlent de gougouvernance ouverte et vernance au féminin, d’autransparente... Répondre à et sociétal important. » tres de gouvernance avisée. ce nouvel environnement Dans ces chroniques, nous transforme les façons de faiexplorerons la place des re et une composition diversifemmes en gouvernance et l’émergence cotées en bourse. Un succès éloquent. fiée des CA constitue un premier jalon. de nouveaux enjeux. Nous échangerons Cette mesure incitative est aussi adoptée Plusieurs gouvernements ont établi avec des administrateurs - hommes et par l’Angleterre qui vise 25 % d’ici des mesures pour favoriser l’arrivée femmes – pour découvrir les conditions 2015, alors que la France, à l’instar de la de femmes de talent dans les cercles du succès de l’administrateur « 3.0 ». Norvège et de l’Espagne, opte pour d’administrateurs de sociétés. Le gouLes femmes changent la face de la l’approche coercitive avec la loi Zimmervernement du Québec fait bonne figure gouvernance. Mais, la gouvernance man-Copé. Son objectif est d’atteindre à ce titre. Reconnu pour avoir atteint a-t-elle un sexe ? d’ici 2014, la cible de 20 % de femmes l’équilibre au conseil des ministres et au au sein des CA des sociétés françaises sein des CA des sociétés d’État, le Québec cotées en bourse et d’ainsi faire échec lançait récemment la Table des partenaiau constat de la Commission européres influents chargée de promouvoir la enne, qu’au rythme actuel il faudrait présence des femmes dans les CA et dans plus de 50 ans pour réaliser cet équilibre la haute direction des entreprises privées hommes-femmes. québécoises, cotées en bourse. Si les réactions sont mitigées quant aux Sur la scène internationale, plusieurs F É V R I E R 2 012 Premières en affaires 9


d o ssier d i v e r t i s s e m e n t

Montréal, capitale du divertissement ?

Pa r V ér on iqu e C h a g n o n Divertissement. Le mot défile en lettres lumineuses et pailletées comme le Strip de Vegas. Oser l’associer à une ville paisible comme Montréal, dont l’enseigne la plus éclatante est peut-être celle de Five Roses qui clignote en rouge au-dessus de la métropole ? D’après les bonzes de la culture montréalaise, c’est maintenant possible, et ça ne fait que commencer. Mais il reste encore comme une gêne quand il s’agit de se comparer aux grandes capitales mondiales de la distraction. L’année 2011 a été celle des palmarès pour la métropole québécoise. La ville s’est taillée une place sur les listes les plus prisées du tourisme mondial. Le New York Times la dit « ville hip » pendant que le Lonely Planet la déclare troisième ville d’été au monde derrière Barcelone et Sydney. Chaque fois, les auteurs louangent son côté festif et sa vitalité culturelle. « Du jamais vu en 20 ans », s’exclame Tourisme Montréal. « J’ai passé une bonne soirée quand j’ai appris ça, lance Manuela Goya, secrétaire générale du comité Montréal métropole culturelle, 10 F É V R I E R 2 012 Premières en affaires

un sourire dans la voix. On se dit : Cool, on va continuer à travailler ! » Depuis bientôt cinq ans, Montréal a pris les grands moyens pour mériter d’ici 2017, année du 375e anniversaire de la ville, son titre de « métropole culturelle ». Pour atteindre ce but, les pouvoirs publics des différents paliers gouvernementaux se joignent aux secteurs culturels et privés (voir encadré). Si, comme le montre la succession de palmarès, leurs efforts commencent à payer, il leur reste encore du pain sur la planche avant que l’on affirme sans retenue que Montréal s’est hissée au rang de New York et Paris. Cependant, la conjoncture est bonne. Un peu partout en Europe et à travers le monde, les gouvernements réduisent les investissements en culture en tentant de retrouver l’équilibre devant leur lourde dette. « Au même moment, la culture à Montréal ne subit pas de coupures, on a donc un avantage comparatif pour les prochaines années, se réjouit Simon Brault, président de Culture Montréal. C’est le moment de tirer notre épingle

du jeu. » Mais Montréal a-t-elle la trempe d’une capitale du divertissement ? Les gens du milieu répondent en chœur : « Oui, mais... » « On pourrait penser que le divertissement, c’est surtout dans des villes comme Las Vegas, mais je pense qu’il faut élargir notre définition du divertissement. Pour moi, Montréal est une capitale du divertissement dans le sens où l’on trouve facilement plusieurs réponses à la question : “ Que vais-je faire ce soir ? ” », avance Michel Leblanc, président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM). « C’est certain qu’on ne peut pas se comparer avec des villes comme New York ou Las Vegas, qui ont un bassin touristique exceptionnellement large, admet Élie Farah, vice-président Investissement chez Montréal International, un partenariat public-privé chargé d’attirer les investisseurs dans la métropole. Mais la majorité des spectacles présentés à Vegas sont québécois... » En effet, le divertissement montréalais


d o ssier d i v e r t i s s e m e n t

est remarqué pour sa qualité et son haut niveau artistiques. Influence communication a analysé la présence de la capitale dans les journaux étrangers et a constaté que ce sont les fleurons culturels de la métropole qui retiennent l’attention. « Chaque fois ou presque que l’on parlait de la vie culturelle montréalaise, c’était dans la rubrique Arts et spectacles, et c’était le Cirque du Soleil, l’OSM, Yannick Nézet-Séguin, Arcade Fire... », se souvient Caroline Roy, analyste pour la firme. À Montréal, le divertissement aurait donc quelques paillettes en moins, mais un surplus d’âme. « On a cette réputation d’excellence dans le monde parce que chez nous, le mur entre divertissement et création artistique de haut niveau est très mince. Le Cirque du Soleil en est un bon exemple : il emploie des créateurs comme Robert Lepage et fait des productions beaucoup plus grand public que ce que Lepage fait habituellement, mais toujours avec cette qualité de création. »

En 2007, une pléthore d’intervenants des milieux culturel, politique et économique a convié tout le monde en grandes pompes  au  Rendez-vous :  une plate - forme de discussion pour lancer le Plan d’action 2007-2017 sur le développement culturel de Montréal. 2017, année du 375e anniversaire de Montréal, mais aussi du 150e de la Confédération. Manuela Goya, secrétaire générale du comité Montréal métropole culturelle est catégorique : « On ne pouvait pas ne pas miser sur la culture pour le 375e, parce que la culture est le vecteur qui fait le lien entre le passé, le présent et le futur. » Ça fera cinq ans en novembre 2012. Depuis, il y a eu la construction du Quartier des spectacles, une grande réfection dans les bibliothèques publiques, mais surtout, beaucoup de discussions et une mise en commun des différentes instances de financement qui n’a pas son pareil au Canada. « On s’est dit : à Montréal, on n’est pas assez riches pour se permettre de jouer chacun dans son coin. Réfléchissons ensemble », se souvient Mme Goya. Le comité a encore bien des projets pour les cinq prochaines années, notamment celui de développer la culture propre à chaque quartier de la métropole. Le plus grand défi ? Intéresser les nouveaux arrivants à la culture montréalaise. « On a encore du travail à faire de ce côté. 40 % de la population de la région de Montréal n’est pas née dans la métropole. Comment lui parler, comment l’intéresser », s’interroge Simon Brault, pour que le 375e, mais surtout la vie culturelle, soit l’affaire de tous.

Montréal, une métropole culturelle pour ses 375 ans ?

F É V R I E R 2 012 Premières en affaires 11


d o ssier d i v e r t i s s e m e n t

Le marché montréalais reste trop étroit Si les artistes québécois naviguent entre le divertissement et la création plus pointue, c’est notamment parce que le marché québécois est petit, très petit. Pourtant, Montréal a un bassin bouillonnant de créateurs que tout le monde s’empresse de reconnaître

sans équivoque. Et, contrairement à la croyance populaire, ce bassin créatif rapporte. D’après une étude de la CCMM, la culture a des retombées économiques annuelles de 12 milliards de dollars. En 2008, 96 910 emplois dépendaient de la culture dans la grande région de Montréal, un nombre qui a crû de 4,6 % sur dix ans, pendant que le marché de l’emploi en général n’avançait que de 1,7 %. Un

bassin bouillonnant, disait-on. Comment alors assurer du succès à ce secteur à haute valeur ajoutée si le Québec à lui seul ne peut consommer tout ce qu’il a à offrir ? « Quand on parle de productions de haut calibre, comme celles du Cirque du Soleil par exemple, ça coûte des millions de dollars à produire. Ils n’ont pas le choix de s’exporter pour rentabiliser », rappelle Élie Farah. En effet, alors que Las Vegas accueille sept créations de l’ambassadeur québécois du divertissement, le berceau du grand Cirque du Soleil n’a pas son spectacle permanent. La faute à l’hiver, répond Daniel Lamarre. « Montréal a cependant le meilleur des deux mondes ; on ne fait même pas 10 % de nos revenus ici, mais la ville a 85 % de nos retombées économiques », plaide le président-directeur général de l’organisation qui, en plus de créer ses spectacles dans la métropole, fait appel à d’autres artistes métropolitains dans ses productions et leur permet de s’illustrer dans le monde. « C’est sûr que pour les grosses productions, le marché québécois est trop petit », admet Olivier Goulet, président de Geodezik, une boîte de création multimédia. Ces créateurs montréalais ont notamment travaillé sur le prochain Michel Jackson : The Immortal, produit par le Cirque du Soleil, et compte parmi ses clients les Katy Perry et autres Usher de ce monde. Ils restent pourtant peu connus du public québécois. « Ces organismes-là ne cherchent pas nécessairement de visibilité chez nous parce que le marché est ailleurs », croit Daniel Lamarre. « Mais c’est aussi notre rôle de s’investir dans les projets de la métropole. Nous, par exemple, même si 90 % de nos revenus viennent d’ailleurs, on fait 30 % de nos contrats au Québec. On accepte de travailler ici même si les budgets sont plus petits », ajoute Olivier Goulet. Les fonds en provenance du secteur privé tirent Toronto vers le haut

Cirque du Soleil - Spectacle Totem. Crédit : © Daniel Desmarais

12 F É V R I E R 2 012 Premières en affaires

Pour Simon Brault, c’est justement sa capacité d’exportation qui fait de Montréal la capitale culturelle du Canada, devant Toronto. « Toronto développe sa capacité d’accueil, comme le Festival International du Film de Toronto, et ses musées, qui sont maintenant


d o ssier d i v e r t i s s e m e n t

Festival International de Jazz de Montréal Crédit : © Festival International de Jazz de Montréal, Jean-François Leblanc

plus grands que ceux de Montréal. Mais Montréal s’exporte et acquiert une réputation mondiale, est consacrée à Cannes, aux Grammys... Pour moi, ça ne fait aucun doute que notre niveau de création est le plus élevé. » M. Brault pose pour preuve que Montréal est la métropole canadienne où les pouvoirs publics municipaux investissent le plus d’argent en culture. Officiellement, 55 $ par personne en 2009 selon une étude de Hills Strategies. Vancouver est à 47 $, alors que Toronto est à... 19 $, et arrive dernière des cinq villes à l’étude, après Calgary et Ottawa. Un bémol toutefois. Alors que l’apport du secteur privé se chiffre à 21 % chez les organismes culturels financés par le Conseil des arts de Montréal, à Toronto, bon an mal an, les investissements privés se chiffrent à cinq fois les investissements municipaux, soit près de la totalité des investissements de tout le secteur public confondu. L’étude menée par la CCMM en 2009 reconnaissait cette lacune à Montréal. Michel Leblanc, dont l’équipe devrait mener une nouvelle étude cette année, ne croit pas que les chiffres aient évolué depuis. Ne s’attendrait-on pas à mieux de la part d’une capitale du divertissement ?

Pour Simon Brault, c’est d’abord une affaire de... culture. « C’est un choix de société. On a conscience que la culture est une affaire sociale et les pouvoirs publics prennent des décisions qui sont cohérentes avec ce choix. Les gens du privé voient la culture comme une affaire d’État. Mais, de plus en plus, les individus réalisent que ça ne peut pas être que ça. Et quand on compare à d’autres capitales culturelles dans le monde, le secteur privé est plus important que dans beaucoup de villes européennes. Ici, on est plutôt une hybridation entre les modèles européen et américain. » Mais il n’en reste pas moins un manque à gagner. C’est pourquoi la communauté des affaires ne s’assoie pas sur ses lauriers. À commencer par la CCMM, qui cherche à stimuler la participation des entreprises. Elle s’est donnée pour mission d’aider les petits groupes culturels à trouver du financement pour leurs projets. « Quand ils viennent nous voir parce qu’ils sont par exemple invités à participer à un événement international, et qu’ils n’ont même pas les fonds pour le déplacement, on essaie de les jumeler avec des entreprises qui peuvent aussi y tirer un avantage », explique Michel Leblanc. Même chose au comité

Montréal métropole culturelle, qui a mis sur pied un projet pilote intitulé GO-C.A, à travers lequel des jeunes professionnels d’une firme comptable sont entrés sur les conseils d’administration d’organismes culturels. « Et dans 99 % des cas, les professionnels sont restés après la fin du projet ! On en est à regarder comment on va reproduire l’expérience », se réjouit Manuela Goya. Grâce à un travail de longue haleine, le secteur culturel croit que les mentalités changeront. Car l’engagement du secteur privé est certainement un atout pour les capitales mondiales du divertissement. Évidemment, il y a l’argent, en plus de l’expérience du milieu des affaires. Mais il y a plus. Pour faire de Montréal une métropole culturelle assumée, voire une capitale mondiale du divertissement, le comité assigné à la tâche doit s’assurer que le bassin créatif se renouvelle constamment. Pour ce faire, il doit trouver le moyen d’encourager financièrement les plus petites entités. Pour le moment, 90 % des dons des entreprises vont vers 10 % des organismes culturels (voir encadré). « À Montréal, la création se fait surtout à travers de petites entités, et le système de financement n’est pas adapté pour elles », déplore Simon Brault. Chez MonF É V R I E R 2 012 Premières en affaires 13


d o ssier d i v e r t i s s e m e n t

tréal métropole culturelle, on pense donc à mettre sur pied des outils qui pour-raient s’apparenter au micro financement. « Je pense qu’il y a un intérêt dans le milieu des affaires, un appétit pour le risque. Les gens d’affaires sont intéressés, mais ne savent pas trop comment faire pour participer. » Les Montréalais amateurs de culture, vraiment? Mais l’appui du secteur privé et des divers paliers gouvernementaux ne suffira pas à faire de Montréal une capitale du divertissement de classe mondiale sans celui de la population. Un palmarès de Statistique Canada sur les dépenses des ménages dans le secteur culturel place Montréal en 17e position parmi les autres villes canadiennes. Loin derrière Winnipeg (9e) et Edmonton (7e)... « Il faut tenir compte du coût de la vie culturelle, beaucoup moins élevé à Montréal qu’à Calgary (4e), par exemple, tempère Simon Brault. On profite d’une vie culturelle de haut niveau à bas prix, alors qu’ailleurs, pour avoir la même chose, il faut mettre la main dans le portefeuille. » Tout de même, la ville de Québec fait mieux que la métropole, avec sa 14e place. L’étude précise aussi que seul un Montréalais sur quatre a visité un musée en 2009, contre deux Victoriens (première du classement) sur quatre. La participation de la population à la vie culturelle de la ville est pourtant cruciale, tant pour donner du corps à la prétention au titre de capitale du divertissement que pour attirer plus d’investissements privés. En haut : L’International des Feux Loto-Québec‚ Concours international d’art pyrotechnique de Montréal Crédit : © Tourisme Montréal, Stéphan Poulin En bas : Festival Juste pour Rire Crédit : © Festival Juste pour Rire

Si Montréal investit le plus d’argent au Canada dans le divertissement et la culture, cela ne garantit pas que tous y aient accès. En effet, en dehors des secteurs chouchous, il semble que les plus petits joueurs peinent à recevoir leur part du gâteau, notamment dans le milieu du multimédia. Le secteur des jeux vidéo est depuis une quinzaine d’années une priorité des gouvernements. Et les efforts ont payé, car les gros noms défilent dans la cité : Ubisoft, Warner Brothers, Eidos... « On est en train de dépasser Vancouver, qui était jusque-là la capitale canadienne du jeu vidéo », confirme Élie Farah, vice-président Investissement de Montréal International. Mais à trop concentrer les efforts sur ce domaine, d’autres sous-secteurs porteurs sont laissés pour compte. « C’est certain qu’on profite beaucoup du bassin de designers et de programmeurs que ça apporte, admet Olivier Goulet, président de Geodezik, une boîte de production multimédia qui compte de grands clients internationaux. Mais au-delà de ça, on n’a pas accès à l’argent auquel eux ont droit. Il y a des lacunes dans la façon d’attribuer les investissements. »

Beaucoup d’argent dans peu de poches

14 F É V R I E R 2 012 Premières en affaires


À la recherche d’un avantage mondial? Pour l’emporter sur le marché d’aujourd’hui, il faut faire des affaires partout dans le monde et relever les défis qui se présentent. Notre équipe du Québec peut vous aider. Grâce à notre réseau mondial de 152 000 professionnels de la certification, de la fiscalité, des services transactionnels et des services consultatifs, nous possédons les connaissances locales et la perspective mondiale dont vous avez besoin pour saisir les possibilités d’aujourd’hui. ey.com/ca

© 2011 Ernst & Young s.r.l./s.e.n.c.r.l. Tous droits réservés.

« L’APPORT IMPORTANT DE MON EMPLOYEUR   À LA COLLECTIVITÉ EST VITE DEVENU UNE SOURCE   DE FIERTÉ POUR MOI. » CHRISTINE LENTO, PRÉPOSÉE AU SERVICE À LA CLIENTÈLE

En 2010-2011 seulement, la Société a remis en dividendes au gouvernement du Québec la somme de 1,247 milliard de dollars. En retournant le fruit de ses activités en entier à la collectivité, Loto-Québec représente un important levier économique québécois.

F É V R I E R 2 012 Premières en affaires 15


d o ssier d i v e r t i s s e m e n t

À chaque ville sa spécialité Pa r S t ép han e C h a mpa gn e

Le Canada semble compter, non pas une, mais bien plusieurs capitales culturelles. Montréal est sans doute la Mecque des jeux vidéo et des festivals au Canada. Mais c’est à Toronto qu’il se produit le plus d’émissions de télé et de films au pays. Quant à Vancouver, elle offre la plus importante industrie d’effets spéciaux. Bref, à chaque ville sa spécialité. Cette répartition territoriale de connaissances et de talents, et par conséquent de revenus liés à l’industrie du divertissement, est une bonne chose selon Richard Brownsey, président de BC Film + Media. « Tant mieux si certaines villes sont plus fortes que d’autres dans certains domaines. Mais entre villes, on ne devrait pas chercher à se comparer. On devrait plutôt se féliciter que le Canada soit concurrentiel à l’échelle mondiale. Tout est inter relié dans le divertissement. Chaque nouveau contrat est donc une bonne nouvelle pour l’économie canadienne », dit-il. Au Canada, c’est justement à Vancouver que l’industrie du jeu vidéo s’est développée dans les années 1990. Mais, pour diverses raisons (force du dollar, frais de production trop élevés, congés fiscaux pas assez généreux, etc.), elle a migré vers Montréal. Sur les 16 000 emplois associés à cette industrie au Canada, près de la moitié sont concentrés au Québec (7 000 à Montréal et 1 000 à Québec). Jeux vidéos pour tous Cela n’empêche pas Vancouver, ni même Toronto ou Québec de tirer leur épingle du jeu dans le domaine. À Québec par exemple, on mise sur la concertation pour stimuler l’industrie. Le comité des Arts numériques et du divertissement interactif (ANDI), mis sur pied en 2009, réunit non seulement des représentants des entreprises de jeux vidéo, mais aussi des joueurs issus du monde du spectacle (Productions 10e avenue, Ex Machina, etc.). Idem pour ce qui est de l’École nationale en divertissement interactif (ENDI). Créé en 2008, ce studio de formation réunit l’ensemble des entreprises et des maisons d’enseignement de Québec. « Les autres grandes villes n’ont pas réussi à reproduire ce modèle de concertation. On est regardé par tout le monde. Et ça fonctionne tellement bien que des jeux qui sont produits dans le

cadre des programmes de formation ont connu un succès commercial, comme le Tank Battle, par exemple », explique Thierry Champagne, de l’organisme Québec International. « Il y a une sorte d’effervescence autour des jeux vidéo actuellement à Vancouver. Mais pas pour les jeux destinés aux consoles, qui eux coûtent entre 20 et 30 millions $ à produire. Nous cherchons plutôt à développer des jeux ou des applications pour les téléphones intelligents. Ce marché est en pleine expansion et ça ne prend parfois que deux ou trois personnes pour développer un produit qui sera téléchargé un million de fois », explique Howard Donaldson, président de DigiBC, un organisme qui représente 1 300 entreprises et 22 000 employés britannico-colombiens œuvrant dans le numérique et le sans fil. Effets spéciaux Vancouver a sans doute perdu son titre de capitale du jeu vidéo au Canada. Plutôt que de s’apitoyer sur son sort, elle a inversement fourbi ses armes. Depuis un an et demi, la ville côtière a attiré pas moins de 15 nouvelles entreprises œuvrant dans le secteur des effets spéciaux, dont Sony et Pixar. La ville a bien sûr tablé sur le talent de sa main-d’œuvre, mais aussi sur sa relative proximité d’Hollywood, avec laquelle elle partage le même fu-

Centre-ville de Vancouver

16 F É V R I E R 2 012 Premières en affaires

seau horaire. La visibilité associée aux Jeux olympiques d’hiver 2010 a également contribué à son rayonnement. Si bien que Vancouver se targue dorénavant d’être parmi les leaders mondiaux dans le secteur. À Toronto, six universités et autres collèges travaillent à faire le pont entre l’industrie du divertissement et la jeunesse. Mais au-delà de la préparation d’une main-d’œuvre qui viendra gonfler les effectifs chez les grands donneurs d’ordres, Toronto a mis sur pied des incubateurs – c’est le cas notamment à l’Université Ryerson et au Collège George Brown – où les étudiants sont invités à fonder leur propre entreprise. Toronto, la star Là où Toronto se distingue par rapport aux autres villes canadiennes, c’est en matière de productions télévisuelles et cinématographiques. Selon des chiffres émanant du rapport annuel 2010 de la Canadian Media Production Association, la production de films, de téléséries et autres documentaires a généré des investissements au Canada de près de cinq milliards en 2009-2010. La part du lion revient à l’Ontario avec 1,9 milliard $, suivie de la Colombie-Britannique (1,345 milliard $) et du Québec (1,250 milliard $). Il s’agit là d’une des meilleures années pour Toronto depuis 10 ans, explique Peter


d o ssier d i v e r t i s s e m e n t

des Films de Toronto, l’un des plus importants événements du genre au monde. La planète cinéma, y compris le gratin hollywoodien, se donne rendez-vous à cet événement qui s’est offert un siège social et une salle de diffusion de 100 millions $ l’an dernier. C’est sans parler du Caribana, un carnaval d’été créé en 1967 et qui attire un million de personnes (dont plusieurs Américains) lors de sa grande parade.

Finestone, commissaire aux films à la ville de Toronto. Ce succès est le fruit d’un long processus. Capitale économique du Canada, la Ville Reine est depuis plusieurs années le centre des productions télévisuelles canadiennes, que ce soit pour la CBC, CTV, etc. Et depuis 15 ans, elle compte un bureau de représentation permanent à Los Angeles. En somme, elle fait du lobbying auprès d’Hollywood depuis le début des années 1990. Si

Crédits photos : Sam Santos / WireImage for TIFF

Au cœur de la ville, le bâtiment du Festival du film de Toronto, représente l’histoire d’amour que vit la ville avec le septième art.

désormais Vancouver talonne Toronto, c’est entre autres en raison de l’épisode du SRAS qui, en 2003, a fait fuir plusieurs producteurs qui ont alors découvert Vancouver comme site de tournage, relève M. Finestone. Quant aux festivals, Montréal est peutêtre en bonne posture grâce à son Festival International de Jazz et son Festival Juste pour Rire. Mais Toronto ne donne pas sa place. Notamment grâce à son Festival

Elle compte pour nous. Natalie St-Pierre – Associée Natalie St-Pierre est reconnue pour son approche pragmatique des enjeux fiscaux du monde des affaires et ses relations dans le milieu fiscal. Elle ne craint pas de mettre les bouchées doubles afin de répondre aux plus grandes exigences des entreprises. Chez RSM Richter Chamberland, soutenir l’ascension des femmes d’affaires constitue bien plus qu’une simple stratégie de progrès. C’est une valeur établie sur laquelle toutes peuvent compter.

2985-RSM-PremieresAffaires-NSP.indd 1

12-01-20 17 2:47 PM F É V R I E R 2 012 Premières en affaires


Photo du spectacle « La vie qui bat  »

O Vertigo : résilience, adaptation et inventivité Par Ém i l i e B ou r g e t

En sa trentaine d’années d’existence, la compagnie de danse O Vertigo a contribué à faire de Montréal l’un des points de mire de la danse contemporaine. Premières en affaires a rencontré Ginette Laurin, fondatrice de cette compagnie qui a marqué la scène culturelle montréalaise. Crédit : Monic Richard

« Comme je bougeais sans arrêt, ma mère disait que j’avais le vertigo, une maladie dont les chevaux peuvent être atteints, qui leur fait faire des mouvements désordonnés », raconte Ginette Laurin, directrice artistique et chorégraphe de la compagnie de danse O Vertigo, amusée. Malgré son éternelle envie de bouger, le cheminement dans le domaine de la danse par Mme Laurin a débuté plutôt tardivement. À 15 ans, Ginette Laurin intègre les grands ballets, en classe supérieure, malgré son âge avancé pour le domaine. Au début de la vingtaine, elle découvre la troupe de danse Nouvelle Ère, et s’initie à la danse contemporaine. Quelques années de danseuse pigiste propulsent Ginette Laurin à la co-direction de la compagnie de danse Léveillée-Laurin. En 1984, cette compagnie change de visage alors que 18 F É V R I E R 2 012 Premières en affaires

le partenaire de Mme Laurin quitte la direction de la compagnie. O Vertigo voit le jour. Depuis sa fondation, en 1984, la compagnie O Vertigo se distingue par un style bien à elle. « Les représentations de O Vertigo se caractérisent par une gestuelle dynamique. Plusieurs actions s’opèrent en simultané, ce qui donne un rendu très chargé », explique Mme Laurin. La compagnie O Vertigo, aujourd’hui, c’est une équipe de 15 à 17 personnes lors des tournées, à savoir des danseurs, des techniciens et un directeur de tournée, ainsi qu’un personnel fixe au studio de la Place des Arts de Montréal. Un secteur, des défis « Au début des années 80, il y avait de la place pour de nouvelles troupes. Maintenant, il y a près d’une centaine

de troupes à Montréal seulement. C’est pourquoi il faut toujours se renouveler. Même si notre compagnie a plus de 27 ans, il faut toujours faire ses preuves », souligne la chorégraphe. Ainsi, pour O Vertigo et pour sa directrice artistique, les mots d’ordre sont résilience, adaptation et inventivité, pour faire face à la concurrence sans cesse croissante du milieu. Le contexte économique constitue un défi supplémentaire pour Ginette Laurin et son entreprise. « La crise économique fait en sorte que les réponses de nos diffuseurs arrivent très tard, car leur budget comporte beaucoup d’inconnu et qu’ils ne peuvent pas se permettre de prendre trop de risques. Ainsi, il faut rationaliser en conséquence notre budget de création et nos ressources humaines », explique Mme Laurin. Le désengagement du gouvernement fédéral envers la culture apparaît comme un spectre inquiétant pour    la communauté artistique. O Vertigo n’échappe pas à l’incertitude apportée par le contexte politique, comme en témoigne la chorégraphe : « Comme nous dépendons des subventions selon notre fonctionnement. Mais l’avenir de ces subventions est incertain. Nous sommes


d o ssier d i v e r t i s s e m e n t

chanceux, toutefois, de pouvoir compter sur l’appui du gouvernement provincial et du Conseil des arts et des lettres du Québec. » Pour la nouvelle génération de créateurs, Ginette Laurin y va de quelques conseils. « Il est encore possible d’inventer de nouveaux modèles de création. Par ailleurs, avoir la création comme gagnepain et être toujours dans l’inconnu peut être un piège pour certains. » Si, dans ce contexte économique inquiétant, la directrice artistique encourage la relève à ne pas s’en remettre exclusivement sur la création pour obtenir ses revenus, elle encourage aussi concrètement les troupes émergentes en accordant gratuitement des résidences dans ses studios de la Place des Arts, lors des tournées de O Vertigo. 30 ans et pleine d’avenir Pour se démarquer, la compagnie O Vertigo voit à renouveler son image, en particulier à l’international. « Nous envisageons davantage de tournées, et espérons développer de nouveaux partenariats avec des co-producteurs étrangers qui pourraient investir dans nos représentations », explique Mme Laurin. Afin de rentabiliser un spectacle, il faut en faire beaucoup de représentations. Ainsi, la compagnie entretient des contacts avec deux agents, l’un chargé de la faire connaître en Europe et l’autre, en Amérique du Sud ainsi qu’ailleurs dans le monde. Le marché québécois seul ne suffit pas, ainsi, O Vertigo doit assurer la diffusion de ces spectacles à l’étranger. O Vertigo cherche cependant à se faire connaître sur la scène québécoise. « Le public québécois pour la danse est restreint. Au mieux, nous pouvons faire trois représentations d’un spectacle. Par ailleurs, le nombre de villes dans lesquelles nous pouvons donner nos représentations est limité, au Québec. Nous prévoyons cependant certains projets afin de nous faire connaître, comme une tournée dans les maisons de la culture de Montréal, ce qui nous permet de nous faire connaître au Québec, ou la présence au sein du Festival Trans-Amérique, le plus important festival des arts de la scène à Montréal, où sera présentée la prochaine pièce de la troupe, Khaos. » La présence de la compagnie O Vertigo au festival Madrid en Danza donne aussi une visibilité de la troupe en Espagne. « Nous avons la chance de compter sur différents appuis, tant au Québec qu’à l’étranger, de prestigieux festivals comme de différents

théâtres, tel le théâtre Chaillot à Paris. », explique la directrice artistique. O Vertigo, dans son expansion et sa recherche de renouvellement, entend toutefois conserver son style qui la distingue des autres compagnies. Dans cette perspective, Mme Laurin aspire à donner à la compagnie un avenir aussi brillant que l’est son passé.

1 - 2 Photos du spectacle « Khaos » 3 - 4 Photos du spectacle « Onde de Choc  »

1

2

3

4

La naissance d’un spectacle « Quand on commence le processus de création, tout est à créer. On s’attache d’abord à une idée, ou un concept, qui servira de squelette » - Ginette Laurin. Piliers de bois, poutres suspendues, senseurs au sol et capteurs qui adapteront le fond sonore aux mouvements des neuf danseurs qui s’ébattront sous les projecteurs. Voilà le décor démontable de la pièce Khaos, que prépare la compagnie O Vertigo. Ce décor représentant le chaos est toutefois le fruit d’une organisation poussée. La question des accommodements raisonnables, les conflits issus de la disparité dans la société, les tensions sociales constituent les inspirations de Khaos. À partir de cette inspiration, des discussions entre les concepteurs ont découlé. Ces discussions ont permis de déterminer la nature du décor, et de la pièce même, afin de la camper dans le temps et l’espace. Lorsque le concept a été ancré, les prototypes, les accessoires et les éléments scénographiques ont été choisis. La pièce Khaos explore les liens entre le mouvement et le son, par le biais de senseurs au sol et le long du décor. Ces senseurs amplifieront le son et permettront d’exploiter les concepts d’interférence et de discordance. Après le choix du décor, quatre à cinq mois sont consacrés à la recherche et création. La chorégraphie s’élaborera, en présence de la troupe de danseurs. La musique se greffera ensuite à la chorégraphie, spécialement inspirée de la danse et créée par un compositeur qui assistera à l’élaboration de la chorégraphie. Les éclairagistes développeront également un éclairage approprié en fonction de la chorégraphie et de la trame sonore. Les costumes et décors s’ajouteront enfin, pour donner à la représentation son aspect final. Dans les studios de la Place des Arts qu’occupe O Vertigo, assez spacieux et étant dotés d’une technologie adaptée, il est possible d’élaborer toutes les étapes de la création. Après des mois et 150 000 dollars d’investissement sans compter les salaires, la création est prête pour sa première représentation. Après la minutie, l’ordre et le travail acharné, vient le Khaos. F É V R I E R 2 012 Premières en affaires 19


d o ssier d i v e r t i s s e m e n t

OPRAH WINFREY,

REINE DES MÉDIAS

Pa r M a r i è v e K. De sj ar di ns Animatrice et productrice télé, éditrice de magazines, actrice, activiste, philanthrope, Oprah Winfrey collectionne les titres et les succès depuis plus de vingt-cinq ans. Tout ce que touche la vedette du petit écran, qui s’est illustrée avec le célèbre Oprah Winfrey Show, devient or. Rien ne prédestinait pourtant Oprah à devenir l’une des personnalités les plus influentes du monde des médias et la femme afro-américaine la plus riche du vingtième siècle.

Née Orpah Gail Winfrey en 1954 à Kosciusko, quartier pauvre du Mississippi, la jeune Oprah connaît une enfance plutôt difficile. Elle est élevée tour à tour par une grand-mère pieuse et rigide au Wisconsin, une mère domestique souvent absente au Mississippi et un homme qu’elle croit à tort être son père biologique au Tennessee. Dès l’âge de 9 ans, elle est victime de sévices sexuels commis par un oncle, un cousin et un ami de la famille et à 14 ans, elle perd un bébé âgé de quelques semaines seulement suite à une grossesse secrète. En dépit de ce scénario malheureux, la jeune fille est douée. Sachant lire et écrire dès l’âge de trois ans, elle réussit plutôt bien à l’école et se voit octroyer, en 1971, une bourse d’entrée à l’Université du Tennessee, où elle amorce un programme d’arts et de communication. C’est pourtant un concours de beauté, au cours de la même année, qui va changer le cours de la vie d’Oprah à tout jamais. Nommée Nashville’s Miss Fire Prevention, elle se fait offrir un poste à temps partiel comme lectrice de nouvelles par la station de radio WVOL, commanditaire de l’événement. De fil en aiguille, Oprah cumule les contrats similaires pour diverses stations de radio et de télévision de Nashville et de Baltimore, et sa carrière dans les médias prend rapidement le dessus sur ses études. En 1985, elle s’installe à Chicago où elle prend les rênes de l’animation du talk-show A.M. Chicago. Ce dernier voit ses cotes d’écoute augmenter de façon phénoménale suite à l’arrivée d’Oprah, si bien qu’il est rebaptisé The Oprah Winfrey Show l’année suivante. Un monstre est 20 F É V R I E R 2 012 Premières en affaires

créé, avec le succès qu’on lui connaît. Il s’agit du talk-show le plus regardé de l’histoire de la télévision avec une moyenne de 40 millions de téléspectateurs américains à chaque semaine et une distribution dans plus de 150 pays. Le style d’animation unique à Oprah est le fondement de sa réussite, qui lui vaut plus d’une quarantaine de prix Emmy et de nombreuses autres prestigieuses récompenses au fil des ans. Son sens de l’empathie et la grande proximité qu’elle instaure avec ses invités, des plus grandes célébrités aux inconnus les plus éprouvés par la vie, font en sorte qu’ils n’hésitent pas à se livrer devant la caméra. L’épanouissement personnel est le pivot des thématiques abordées dans l’émission. Le modèle d’affaires d’Oprah, unique et inégalé, repose aussi en très grande partie sur sa forte personnalité, forgée par son propre cheminement de vie, qui inspire détermination et accomplissement de soi. Sa bonté, sa compassion et son désir de changer le monde sont également à la source de l’inépuisable admiration que lui voue son fidèle public. Sa légendaire générosité envers l’audience qui assiste à son talk-show, à qui elle distribue voitures, voyages et autres cadeaux, est une façon détournée de vendre des produits auxquels elle s’associe et une fois de plus, son image. Son émission lui sert de vitrine pour stimuler une attention médiatique sans pareil sur les multiples causes humanitaires, sociales et environnementales qu’elle endosse, faisant d’elle l’une des bienfaitrices et activistes les plus influentes sur la planète. En 2011, Oprah


d o ssier d i v e r t i s s e m e n t

se voit décerner le Jean Hersholt Humanitarian Award pour souligner l’ensemble de ses contributions philanthropiques. Son immense popularité et son charisme rassembleur profitent aussi au monde politique. Oprah a notamment été d’un grand soutien dans la campagne présidentielle de Barack Obama. Elle aurait contribué pour beaucoup à l’élection du démocrate en incitant plus d’un million d’électeurs à voter pour son parti en 2008. Au cours des années, l’animatrice étend les tentacules de sa marque, symbole de réussite, dans plusieurs sphères des médias. Sous la bannière Harpo (Oprah à l’envers), la femme crée un véritable empire médiatique dès 1988. En obtenant tous les droits du Oprah Winfrey Show, elle devient la première femme propriétaire et productrice de son propre talk-show. En 1996, un segment de critiques littéraires est intégré à l’émission. Le Oprah’s Book Club est si influent que plusieurs des livres qui y sont présentés deviennent automatiquement des livres à succès. Il s’étend au Web et constitue à ce jour le plus important groupe du genre au monde avec deux millions de membres en ligne. En 1998, Oprah fonde oprah.com, un site complémentaire à son show qui est aujourd’hui visité par plus de 7,5 millions d’internautes mensuellement. En 2000, elle fait davantage ses marques dans le monde de l’édition en lançant, avec Hearst Magazines, O, The Oprah Magazine. Le mensuel, qui présente invariablement la reine des médias en page couverture de chaque numéro, s’écoule à près de 2 350 000 copies par mois durant l’année 2011. Sous Harpo Productions Inc. et Harpo Films Inc., Oprah produit et co-produit aussi plusieurs émissions et séries de télévision comme Dr. Phil, Dr. Oz et Brewster Place, ainsi que de nombreux films tels que Beloved et Precious. Oprah flirte en outre avec le métier d’actrice. Sa prestation remarquable dans The Color Purple, un film dirigé par Steven Spielberg, lui vaut une nomination pour l’Oscar de la meilleure actrice de soutien en 1986. En mai 2011, l’animatrice de 57 ans présente la dernière émission du Oprah Winfrey Show, après plus de vingt-cinq années de succès à l’antenne. Cet achèvement ne sonne toutefois pas le glas pour la carrière télévisuelle d’Oprah. Quelques mois avant, elle prépare sa sortie en mettant en ondes OWN (pour Oprah Winfrey Network, et en collabora-

Studios de Harpo à Chicago.

tion avec Discovery Communications), une chaîne de télévision à son image, au contenu basé sur ses intérêts et pour laquelle elle est évidemment la vedette de plusieurs émissions. « Put your name on nothing that you cannot control  ». C’est le conseil que donne Oprah dans une entrevue accordée à l’éditrice en chef de l’édition de janvier 2011 de son propre magazine, en regard de son expérience dans le monde des médias. Une mise en garde qui semble avoir bien profité à la vedette. En septembre 2011, sa fortune est évaluée à 2,7 milliards de dollars américains par le magazine Forbes qui la nomme alors deuxième célébrité la plus riche et la place en 14e position de sa prestigieuse liste des 100 femmes les plus prospères du monde. Precious, le film aux 13 prix et 18 nominations.

Mais ce qui rend la milliardaire fière et heureuse aujourd’hui, c’est l’Oprah Winfrey Leadership Academy for Girls qu’elle a fondée en 2007 près de Johannesburg, en Afrique du Sud, avec le soutien de Nelson Mandela. L’école vise à offrir un milieu de vie sain et une bonne éducation aux jeunes filles moins bien nanties de la région. En janvier 2012, l’exanimatrice, émue, assiste à la collation des grades des 72 premières diplômées, qu’elle considère comme ses petites-filles. Cet événement lui a sans doute rappelé son propre parcours ; que même en ne partant de presque rien, on peut changer sa destinée, et devenir un leader. O, The Oprah Magazine s’écoule à près de 2 350 000 copies par mois. F É V R I E R 2 012 Premières en affaires 21



DENISE ROBERT P ro d u c t r i c e et p r ési d e n t e CINÉM AG INAIRE

L’art

dans la peau « Il n’y a rien que je n’aime pas. Cela dit, l’étape que je préfère est avant que le film sorte et que le réalisateur te regarde et te dit : j’ai vraiment fait le film que j’ai voulu faire. Ça c’est l’étape que j’aime le plus. » “ There is nothing I dislike about it. That said, the stage of the process I enjoy most is just before the film is released, when the director looks at you and says, I’ve really made the film I wanted to make. That’s what I like most. ”

Pa r M i c h è l e B o i s v e r t

Photo : BÉNÉDICTE BROCARD / PHOTOATWORK.COM ; ASSISTANTE PHOTO : JOSÉE LECOMPTE ; Maquillage/Coiffure : Sophie Manzerolle; Styliste : Marie-France Tremblay / Loft Zenobia; Traduction : Tina Verni

A fascination with art


D enise Rob e r t

«J’

A Ime être dans l’action tout le temps. Je suis incapable de rester tranquille. » L’entrevue s’amorce sur une méprise. Arrivée au siège social de Cinémaginaire, la maison de production qu’ont fondée Daniel Louis et Denise Robert, cette dernière croit que je viens interviewer quelqu’un d’autre. « Vous attendez qui, me demande-t-elle dans un coup de vent ? » Je lui réponds : « vous ! » Denise Robert s’arrête interdite, s’excuse et éclate de rire. Plutôt que de m’offusquer, cette erreur sur la personne me fournit certains indices sur cette femme que je rencontre pour la première fois. Malgré tous les honneurs récoltés au fil des ans et l’influence qu’elle exerce sur le milieu du cinéma québécois, cette jolie blonde aux yeux bleus m’apparaît accessible, plutôt drôle et dotée d’une énergie débordante. Le jour de notre rencontre, Denise Robert tient difficilement en place. Son téléphone sonne constamment. Nous sommes à quelques semaines de Noël et notre productrice est à finaliser l’encan qu’elle organise pour venir en aide aux œuvres du Dr Julien, pédiatre social. Elle récolte des objets fabuleux donnés par des artistes tels que Xavier Dolan, Steven Spielberg, Johnny Hallyday, Céline Dion, Anouk Aimé et plusieurs autres. Des objets qu’elle nous montre fièrement, visiblement satisfaite de la générosité des gens qu’elle a sollicités. Denise Robert a un talent indéniable de rassembleur, qu’elle explique par l’immense plaisir qu’elle éprouve à faire ce genre de choses. « Mon père était un médecin qui faisait un peu de médecine sociale, ce qui me fait penser un peu au Dr Julien. Le temps des Fêtes, il s’occupait de ses familles défavorisées et il m’amenait avec lui. Il préparait des paniers, il préparait plein de choses et on allait passer une soirée avec ces gens-là pour partager un beau moment avec eux. Le sourire dans les yeux de ces gens-là quand mon père arrivait, moi, ça fait partie de mes plus grands moments. »

The interview starts with a misunderstanding. On my arrival at Cinémaginaire, the production company founded by Daniel Louis and Denise Robert, the latter thinks I am here to interview someone else. She immediately asks, “Who are you waiting for?” I said, “You!” Denise Robert stops in her tracks, apologizes and lets out a laugh. Rather than offending me, the mistaken identity offers some clues about the woman I am about to meet. Despite all the accolades over the years, regardless of her influence on the Quebec film community, this pretty blue-eyed blonde seems personable, has a good sense of humour and is gifted with boundless energy.

L’irrésistible attrait des arts

The irresistible call of the arts

Née à Ottawa, d’une famille de huit enfants, Denise Robert rêve d’être une artiste. Elle tombe en amour avec le cinéma et veut devenir actrice après avoir vu Julie Christie dans le film Docteur Jivago. « Il s’est passé quelque chose de très clair dans ma tête lorsque j’ai vu Docteur Jivago. Je me suis dit, je veux faire ça. C’est démesuré, c’est plus

Born in Ottawa, to a family of eight children, Denise Robert dreamt of being an artist. She fell in love with film and wanted to become an actress after seeing Julie Christie in Doctor Zhivago. “When I watched Doctor Zhivago, it triggered something very powerful in my mind. I said to myself this is what I want to do. This is larger than life, it’s greater than oneself, this is a

24 F É V R I E R 2 012 Premières en affaires

On the day of our meeting, Denise Robert cannot keep still. Her phone rings off the hook. Just weeks away from Christmas, this film producer is putting the final touches on an auction she is organizing to support the work of Dr. Julien, a social pediatrician. She has amassed a fabulous collection with objects donated by the likes of Xavier Dolan, Steven Spielberg, Johnny Hallyday, Céline Dion, Anouk Aimée and many others. Objects that she proudly shows off, visibly pleased with the generosity of her donors. Denise Robert has an undeniable talent for bringing people together which she attributes to the immense pleasure she experiences in doing this kind of thing. “My father was a doctor who practiced social medicine, which reminds me a little of Dr. Julien. During the holiday season, he would help needy families and took me along on his visits. He prepared baskets, he prepared a lot of things and we would spend an evening with these people and share some wonderful time together. The smile in the eyes of these people when my father arrived, those are some of my fondest moments.”


« Il y a dans ma vie une grande part de chance et de hasard. Il faut cependant avoir les yeux ouverts pour voir qu’on a ça en soi. » grand que soi, il y a un imaginaire fertile, c’est ce que je veux faire. » Au grand dam de ses parents, pour qui une jeune fille devait faire des études sérieuses, Denise Robert choisit d’aller étudier les beauxarts à Aix-en-Provence. Son père la menace de lui couper les vivres. « Très bien, lui répondra-t-elle, je vais me débrouiller toute seule. » Aussi déterminée soit-elle, la jeune Denise s’aperçoit rapidement qu’elle n’a pas le talent pour être peintre ou sculptrice. Si elle n’a pas ce qu’il faut pour être une artiste, elle demeure néanmoins terriblement attirée par le milieu des arts. De retour à Ottawa, alors qu’elle admire une tapisserie de Laliberté au Centre national des Arts, elle engage une conversation enflammée sur le théâtre et l’opéra avec un homme qu’elle ne connaît pas. Cet homme est Jean Gascon, alors directeur du théâtre du CNA. Visiblement séduit par la fougue de sa jeune interlocutrice, il lui offre de devenir son assistante, ce qu’elle sera de 1978 à 1981. « Je n’avais pas de culture, je n’avais rien, rien. Il m’a pris sous son aile et m’a énormément appris, notamment, la fragilité de la création. Il m’est arrivé d’entrer dans son bureau et de le trouver effondré de douleur, criblé par le doute. C’est lui que je porte en moi. Il a été vraiment formidable. » C’est une autre rencontre, cette fois avec

truly fertile imagination, that’s what I want to do.” Much to the dismay of her parents who expected their daughter to get a formal education, Denise Robert chose to study fine arts at Aix-en-Provence. When her father threatened not to support her, she responded by saying, “Okay, I’ll fend for myself.” Determined as she was, the young Denise soon came to realize she didn’t have the talent to be a painter or a sculptor. And while she didn’t have what it takes to be an artist, she was nevertheless tremendously attracted to the arts.

Back in Ottawa, while admiring a Laliberté tapestry at the National Arts Centre, she initiated what soon became a heated exchange on theatre and opera with a total stranger. The man turned out to be Jean Gascon, then director of the NAC Theatre. Clearly impressed by the enthusiasm of his young interlocutor, he offered her a job as his assistant, a job she held from 1978 to 1981. “I wasn’t cultivated, I had absolutely nothing. He took me under his wing and taught me a great deal, including the fragility of creation. I happened to walk into his office once only to find him painfully riddled with self-doubt. I carry him within me. He was remarkable.” It would be another meeting, this time with Richard Clement, then Minister of Cultural Affairs that would F É V R I E R 2 012 Premières en affaires 25


D enise Rob e r t

Clément Richard, alors ministre des Affaires culturelles, qui l’amène dans le milieu du cinéma. Ce dernier l’invite en effet à venir s’établir à Montréal et à joindre la toute nouvelle Société Générale du Cinéma du Québec, gérée à l’époque par Nicole Boisvert. « J’ai commencé comme ça. J’ai appris très rapidement et j’ai appris le financement de films. J’ai totalement appris sur le tas. J’aime être dans l’action tout le temps. Je suis incapable de rester tranquille », ajoutera-t-elle dans un grand rire. Avec le recul, Denise Robert reconnaît d’emblée que son parcours est inusité, qu’il tient beaucoup plus de la chance que d’une organisation planifiée. « Il y a dans ma vie une grande part de chance et de hasard. Il faut cependant avoir les yeux ouverts pour voir qu’on a ça en soi. » La productrice En 1988, Denise Robert fait le grand saut et fonde Cinémaginaire avec Daniel Louis. Elle produit ses premiers longs métrages avec la cinéaste d’origine suisse Léa Pool. S’amorce ainsi une fructueuse carrière de productrice ponctuée de nombreuses récompenses. Difficile de dissocier Denise Robert de son compagnon de vie, le cinéaste Denys Arcand, un homme qui lui a appris que les grands sont des gens simples, nous confiera-t-elle. Elle produira plusieurs des films du cinéaste notamment Les invasions barbares, un succès international qui recevra l’Oscar du meilleur film en langue étrangère en 2004. Malgré les honneurs et la reconnaissance que confère la statuette dorée, Denise Robert n’a jamais eu envie d’aller travailler ailleurs. C’est d’ailleurs à Los Angeles, dans une fête organisée après la soirée des Oscars, que notre productrice en a la certitude. « Nous étions environ 300. C’était tous de très grandes vedettes, Nicole Kidman et autres. On était les seuls nobody. Il n’y avait personne avec qui on sentait un élan pour aller leur parler. C’est là que j’ai réalisé que je n’avais pas besoin d’être parmi eux, de travailler à l’extérieur. Ce n’est pas notre culture, ils ne nous ressemblent pas. On est bien chez nous. On est des gens qui sont simples, on est ouvert, très accueillant. C’est une culture qui me nourrit et qui me donne envie de travailler ici. » Travailleuse acharnée Denise Robert valorise le travail et l’effort soutenu. Elle hésite un peu lorsqu’on lui demande d’identifier sa plus grande force, puis se lance d’un trait. « C’est d’être passionnée et de croire en quelque chose comme si c’était la dernière chose au monde qu’on va faire. Ça change toute l’approche. Par exemple, pour choisir quel film tu vas faire, je me demande si j’avais à choisir le dernier film que j’ai à faire. C’est comme ça que 26 F É V R I E R 2 012 Premières en affaires

lead to film. He encouraged her to move to Montreal and join the new Société Générale du Cinéma du Québec, managed at the time by Nicole Boisvert. “That’s how I got my start. I learned very quickly and I learned about the financing of movies. I learned entirely on the job. I love being on the go, all the time. I am unable to sit still,” she added with a good laugh. Looking back, Denise Robert readily admits that her career path has been an unusual one, depending more on chance than organized planning. “There has been a great deal of luck and chance in my life. However, you have to be open-minded enough to see that that’s what is inside you.”

The film producer In 1988, Denise Robert took the plunge and founded Cinémaginaire with Daniel Louis. The company produced its first feature film with the Swiss-native filmmaker, Léa Pool. And thus began a successful career as a producer punctuated by numerous awards. It would be difficult to separate Denise Robert from her life partner, filmmaker Denys Arcand, a man who, she reveals, taught her that the great are simple people. She has produced several of his films including The Barbarian Invasions, an international success that was awarded the Academy Award for Best Foreign Language Film in 2004. Despite the honours and recognition conferred by the golden statuette, Denise Robert has never wanted to work elsewhere. It was an Oscars party in Los Angeles, held immediately after the awards ceremony, that convinced her. “We were among about 300 guests, all very big stars, Nicole Kidman and others. We were the only ‘nobodies’.” There was no one whom we had any desire to approach. That’s when I realized that I didn’t need to be among them, that we could work on the outside. We are fine at home, we are a simple, open and welcoming people. This is a culture that nourishes me and one that makes me want to work right here.”

One hard worker Denise Robert values hard work and sustained effort. She hesitates a little when asked to point out her greatest strength, but soon after tells us, «It is to be passionate and believe in something as if it were the last thing on earth that we’ll do. That attitude changes the whole approach. For example, to choose which movie you’ll do. I ask myself, if I had to choose would this be the last movie I’d make. That’s how I choose and I put all my passion into it, I invest 100% of myself.”


« Il y a dans ma vie une grande part de chance et de hasard. Il faut cependant avoir les yeux ouverts pour voir qu’on a ça en soi. »

je les choisis et j’y mets toute ma passion, je m’y investis à 100 %. » Parfois qualifiée de redoutable, Denise Robert a la réputation de ne pas accepter de se faire dire non. Ce trait de personnalité ressort chaque fois que des proches parlent d’elle. Elle sourit lorsqu’on aborde la question, sans toutefois nier les faits. Au contraire, elle nous explique avec une certaine candeur que c’est sans doute en réaction à sa mère qu’elle se cabre lorsqu’elle fait face à un non. « J’ai été élevée dans une famille de huit enfants, cinq garçons, trois filles. Pour ma mère, la façon la plus facile de gérer la personnalité de chacun était de dire non à nos demandes particulières. On mange tous la même chose, on fait tous la même chose, en même temps. Pour faciliter ses lavages et surtout le tri après, on était tous habillés d’une couleur précise. J’ai été habillée des pieds à la tête dans le bleu jusqu’à mes 18 ans. Ça marque la personnalité de quelqu’un ! » À cheval entre le monde des affaires et celui de la création, Denise Robert se sent parfaitement à l’aise dans les deux sphères. Elle se définit comme quelqu’un qui a hérité d’un naturel en affaires, qu’elle met au service de la création. Cette femme, chez qui l’instinct joue un rôle essentiel, aime tout de son métier. « Il n’y a rien que je n’aime pas. Sincèrement, je me sens tellement privilégiée de

Sometimes referred to as formidable, Denise Robert is known as someone who doesn’t accept no for an answer. This particular personality trait emerges when speaking with her family members. She smiles when discussing the issue, without however denying it. Instead, she explains almost innocently that it’s probably as a reaction to her mother that she stands her ground when someone says no. “I was raised in a family of eight children, five boys and three girls. For my mother, the easiest way to manage us individually was to say no to our personal requests. We ate the same thing, did the same thing at the same time. To make the laundry and sorting easy we all wore a given color. I wore blue from head to toe until I was 18. That is sure to mark you as a person!”

« On est bien chez nous. C’est une culture qui me nourrit et qui me donne envie de travailler ici. » Straddling the world of business and of creativity, Denise Robert feels perfectly at home in both spheres. She describes herself as someone who has inherited a natural business sense that she dedicates to creative art. She is in essence an instinctive woman who loves everything about her job. “There is nothing I dislike about it. Honestly, I feel so privileged to be doing this, that it would be unacceptable to find things about it F É V R I E R 2 012 Premières en affaires 27


D enise Rob e r t

faire ça, que ce serait inacceptable de trouver des étapes pas l’fun. Je suis incapable de dire qu’il y a des moments que je n’aime pas. Cela dit, l’étape que je préfère est avant que le film sorte et que le réalisateur te regarde et te dit : j’ai vraiment fait le film que j’ai voulu faire. Ça c’est l’étape que j’aime le plus. » Comme plusieurs personnes de son milieu, Denise Robert déplore le peu de financement accordé par nos gouvernements au secteur culturel, un secteur primordial à ses yeux. « Dans le financement des entreprises culturelles, il y a un sous-financement épouvantable. En cinéma, le financement n’a pas augmenté depuis l’an 2000. Pourtant, il y a beaucoup de grands talents, Denis Côté, Xavier Dolan, Denis Villeneuve, plus les talents confirmés depuis longtemps comme Denys Arcand, Charles Binamé. Ils sont nombreux. » Mère avant tout

« C’est peutêtre le plaisir de faire ça que je suis capable de communiquer »

Le plus grand coup de cœur de Denise Robert n’est ni un cinéaste, ni un film. Il n’a en fait rien à voir avec sa vie professionnelle. Ce qui comble le plus Denise Robert est MingXia, sa fille de 15 ans. Une enfant qu’elle et Denys Arcand ont adoptée par choix. « C’est mon plus grand bonheur, mais c’est en même temps la chose la plus difficile à réussir. C’est un questionnement quotidien. On a la responsabilité d’être là pour sa vie, de l’aimer, de l’encadrer. » Lorsqu’il s’agit de protéger sa fille, d’atténuer pour elle les écueils de la vie, Denise Robert ressemble à toutes les mères de la terre. L’impuissance qu’elle ressent devant certaines difficultés qu’éprouve MingXia la tue, affirme-t-elle. Cela dit, en dehors de sa fille, l’impuissance n’a pas beaucoup de prise sur Denise Robert. Rien ne semble impossible pour cette femme lorsqu’elle décide d’entreprendre un projet. La transformation de la salle d’attente du CHU Sainte-Justine et de son amphithéâtre en est un exemple éloquent. Alors qu’elle était avec MingXia dans la salle d’attente de Sainte-Justine, Denise Robert est ébranlée par l’aspect morne et peu accueillant de l’endroit. Le côté lugubre des lieux n’a rien pour rassurer des enfants déjà inquiets de leur état de santé. L’idée de transformer cet endroit germe alors dans la tête de la mère de l’adolescente. Quelques jours plus tard, elle se retrouve dans les bureaux du Dr Fabrice Brunet, directeur général du CHU Sainte-Justine pour lui soumettre son projet. « J’aimerais redécorer votre urgence, lui ditelle. Vous voulez lever des fonds pour SainteJustine, lui répond le Dr Brunet ? Non, je veux mettre un comité de citoyens, on va se retrousser les manches et on va venir peinturer ça et on va décorer ça. »

28 F É V R I E R 2 012 Premières en affaires

that aren’t fun. I can’t say there are times I don’t like it. That said, the stage of the process I enjoy most is just before the film is released, when the director looks at you and says, I’ve really made ​​the film I wanted to make. That’s what I like most.”

Like many people in the community, Denise Robert deplores the lack of funding by our government to the cultural sector, an area that’s very important to her. “Cultural organizations are terribly underfunded. In cinema, funding has not increased since 2000. Yet there are many great talents, Denis Côté, Xavier Dolan, Denis Villeneuve, along with long known talents like Denys Arcand, Charles Binamé. They are many.”

A mother above all else What is dearest to the heart of Denise Robert is neither a filmmaker nor a film. It has nothing to do with her professional life. What fulfills her most is Mingxia, her 15-year old daughter. A child she and Denys Arcand adopted by choice. “She is my greatest source of happiness, but at the same time it is the hardest thing to achieve. I am filled with self-doubt every day. We have the responsability to be there in her life, to love and support her.” When it comes to protecting her daughter, to helping her with the pitfalls of her life, Denise Robert is just like every mother on earth. The powerlessness she feels towards some of the challenges that Mingxia has had to face is like a stab to the heart, she says. However, besides her daughter, impotence has little control over Denise Robert. Nothing seems impossible for this woman when she decides to undertake a project. The transformation of the waiting room of the Sainte-Justine hospital and its amphitheater is a prime example. She was once with Mingxia in the waiting room at Sainte-Justine, feeling disheartened by the gloomy and unwelcoming surroundings. The dreary premises could do little to comfort children already worried about their health. That experience planted a seed in the mind of this teenager’s mom. A few days later, Denise Robert would find herself in the office of the hospital’s director general, Dr. Fabrice Brunet, to submit her proposal.

“I want to redecorate your emergency area,” she said. “You want to raise money for Sainte-Justine?” he asked. “No, I want to put together a citizens’ group, we’ll roll up our sleeves and paint it, we will come here and redecorate.”


« Dans le financement des entreprises culturelles, il y a un sous-financement épouvantable. En cinéma, le financement n’a pas augmenté depuis l’an 2000. Pourtant, il y a beaucoup de grands talents. » Denise Robert réussira à convaincre des citoyens, des entreprises et les syndicats de l’hôpital de mettre la main à la pâte et de travailler bénévolement à ce qu’elle appelle une transformation extrême qui se tiendra les 29, 30, 31 mars et 1er avril prochains. « C’est peut-être le plaisir de faire ça que je suis capable de communiquer », donnera-t-elle comme explication lorsqu’on lui demande comment elle s’y prend pour mener à bien une opération de cette envergure. Une fois le projet de Sainte-Justine terminé, notre productrice ne sera pas à court de défis. Elle vient en effet d’acquérir les droits d’une pièce de théâtre qu’elle a vue récemment à New York et qu’elle compte monter l’été prochain. Ce sera la première fois qu’elle produira une pièce de théâtre. À l’entendre en parler, il est clair que cette incursion théâtrale la stimule au plus haut point. Denise Robert est, de son propre aveu, une femme comblée. On la croit sur parole. Cette femme mord dans la vie avec un plaisir qui n’a absolument rien de coupable. « Je me lève le matin et je dis merci mon Dieu, merci, j’ai encore une autre journée, qu’est-ce que je vais faire avec. » Denise Robert n’a pas fini de nous surprendre.

Denise Robert succeeded in convincing citizens, businesses and unions from the hospital to volunteer, hands-on, in what she calls an extreme makeover to be held this spring, from March 29 to April 1.

“Maybe it’s the joy I feel in doing this that makes it easy for me to communicate,” she explains when asked how she manages to successfully take on a feat of this magnitude. Once the Sainte-Justine initiative is completed, the producer has another item on her slate. She has just acquired the rights to a play she recently saw in New York and plans to have it up by next summer. It’s the first time she will produce a play. Judging by her comments, it’s clear she finds this theatrical debut extremely stimulating.

Denise Robert is, by her own admission, a woman fulfilled. We can take her word for it. She bites into life with pure, unapologetic joy. “I get up in the morning and I say thank you God, thank you, I have yet another day, what will I do with it?” Denise Robert has many other surprises in store for us.

F É V R I E R 2 012 Premières en affaires 29


les incontournables de P r e m i è r e s e n A f f a i r e s présentées par / PRESENTED BY


Portrait

de

femmes

Ces femmes passionnées œuvrent dans l’ombre pour faire rayonner le talent des artistes québécois. Créatives, inspirées et INNOVATRICES, elles jonglent avec la gestion, les opérations et la recherche de financement afin d’offrir le plus beau des spectacles. Voici ces Incontournables de l’industrie du divertissement que vous voudrez absolument connaître.

A Portrait of 8 women These are all passionate women, working behind the scenes to highlight and promote the talents of Quebec artists. They are creative, inspired and innovative as they juggle with management, operations and funding to give public the best in entertainment. They are the who’s who of show business that you absolutely should know.

Crédits Photos : Bénédicte Brocard / photoatwork.com ; Assitante photos : Josée Lecompte ; Maquillage/Coiffure : Sophie Manzerolle ; Textes : Marine Thomas ; Traduction : Tina Verni


Directrice générale et administrative / General Manager ENCORE Spectacles et Télévision

L E S I N C O N T O U R N A B L E S de P r e m i è r e s e n A f f a i r e s p r é sent é es p ar

Dominique Simard

Cette femme dynamique issue du monde de la gestion a près de trente ans d’expertise dans le milieu culturel. Elle a œuvré au sein d’entreprises privées des secteurs de la production et de la distribution télévisuelle, du spectacle vivant, de la gérance et de la représentation d’artistes. Elle a travaillé pendant 17 ans au Groupe Juste pour Rire notamment à titre de directrice générale. Dernièrement, elle a collaboré à la mise sur pied d’un Carnaval citoyen à Montréal, événement de médiation culturelle qui met en valeur la créativité des montréalais. « La créativité de Montréal ne vient pas uniquement de ses artistes, elle fait partie intégrante de ses citoyens grâce à ce mélange de culture et d’ouverture qui est unique à notre ville. » This dynamic woman from the world of management has almost thirty years of experience in the cultural community. She has worked for private companies in television production and distribution, live performance, management and as a talent agent. She worked for Just For Laughs Group for 17 years, most of which as Executive Director. Recently, she helped create a Montreal Citizens Carnival, a cultural mediation event that showcases the creativity of Montrealers. “The creativity of Montreal does not only come from its artists, it is an integral part of its citizens through a mix of culture and openness that is unique to our city.”


Vice-présidente programmation, marques et contenus / Vice President Programming, Branded & Content Groupe TVA inc.

L E S I N C O N T O U R N A B L E S de P r e m i è r e s e n A f f a i r e s p r é sent é es p ar

France Lauzière

En vingt-cinq ans de carrière, cette gestionnaire rassembleuse n’a jamais cessé d’innover. D’abord à la direction du département de production de Juste pour rire, elle fonde et dirige l’association derrière le gala Les Olivier. Puis, en 2001, c’est le coup de foudre pour l’univers de la télévision qui l’amène aujourd’hui à gérer l’ensemble de la stratégie de programmation du Réseau TVA, à diriger TVA Productions ainsi que la division TVA Création qu’elle a mise sur pied.« Nous devons écouter les gens si nous voulons leur proposer une programmation qui les touchera. C’est un défi extraordinaire ». Enfin, la dernière invitation lancée à sa créativité aura été l’avènement du numérique. « C’est un immense privilège de participer à cette refonte de l’audiovisuel ». In her twenty-five year career, this team-building manager has never stopped innovating. After heading the Just For Laughs production department, she founded and headed the association behind Les Olivier galas. Then in 2001, she experienced a coup de foudre, a new-found passion for the world of television which has led to her current role: managing overall programming strategy at Réseau TVA and running TVA Productions as well as TVA Création, a division she herself set up. “We have to listen to people if we want to deliver programming that speaks to them. This is an extraordinary challenge.” And finally, the advent of digital technology will prove to be the most recent invitation to stimulate her creativity. “It is a great privilege to participate in the overhaul of audiovisuals.”


Présidente et chef de la direction / President and Chief Executive Officer Mediabiz International

L E S I N C O N T O U R N A B L E S de P r e m i è r e s e n A f f a i r e s p r é sent é es p ar

karine martin

Cette avocate de formation en droit commercial a travaillé à Los Angeles pendant deux ans comme vice-présidente, affaires légales et commerciales, pour une boîte de production et de distribution avant de cofonder Mediabiz International en 2000. Entreprise de gestion et de financement international pour des projets cinématographiques d’envergure provenant de tous les continents au cours de ses 10 premières années d’existence, elle comprend maintenant deux nouvelles sociétés affiliées, un fonds de dette (Mediabiz Capital) et une maison de production (Mediamax). « J’aime bâtir. La création me stimule, que ce soit pour nos produits audiovisuels ou la création de valeur ». Pour cette femme d’affaires résolue productrice ou financière de plus de 30 projets télévisuels et cinématographiques, « il faut savoir créer des relations de confiance et développer un réseau. » With a specialization in business law, this lawyer worked in Los Angeles for two years, as vice-president of business and legal affairs for a production and distribution company. She then went on to co-found Mediabiz International in 2000, a management and international financing company for major film projects from the four corners of the earth in the first ten years of its existence. The company has now two affiliates, a debt fund (MediaCapital) and a production company (MediaMax). “I like to build. Creating stimulates me, whether it’s for our audio-visual products or value creation.” For this strong-minded businesswoman, an executive or financial producer of more than 30 television and film projects, “you have to know how to build trust and develop a network.”


Présidente et fondatrice / President and Founder Skeye Inflight Entertainment

L E S I N C O N T O U R N A B L E S de P r e m i è r e s e n A f f a i r e s p r é sent é es p ar

Isabelle Bégin

Spécialisée dans le divertissement en vol, cette ancienne agente de bord a travaillé près de 15 ans dans le secteur des acquisitions (Air Canada) et dans la vente internationale pour la télévision, d’abord chez Juste pour Rire puis chez Cité-Amérique. Elle a ensuite créé la seule entreprise canadienne exclusivement dédiée à la distribution de films et d’émissions de télévision pour les 200 compagnies aériennes dans le monde. Spécialisée en cinéma français, l’entreprise a récemment ouvert un bureau à Paris et s’est positionnée comme le leader mondial dans ce créneau. « J’ai compris avec mon entreprise que c’était payant d’être patient et persévérant dans la vie. Finalement, tout est possible et tout est à notre portée si l’on est suffisamment déterminé. » Specialized in inflight entertainment, this former flight attendant worked in acquisitions (Air Canada) and international television sales, first at Just for Laughs then Cité-Amérique, for nearly 15 years. She then launched the only Canadian company dedicated to the distribution of film and television programs to the 200 airline companies in the world. With a focus on French cinema, the firm recently opened an office in Paris and has positioned itself as the world leader in this niche market. “I have come to realize through my company that it pays to be patient and persistent in life. Everything is possible and within our reach if one is determined enough. “


Vice-présidente, Affaires juridiques et commerciales / Vice President, Business and Legal Affairs Attraction Média

L E S I N C O N T O U R N A B L E S de P r e m i è r e s e n A f f a i r e s p r é sent é es p ar

Ginette Gaulin

Cette avocate passionnée de culture est spécialisée en droit du divertissement, financement d’entreprises, investissements et propriété intellectuelle. « L’administrateur au secteur culturel n’est pas juste un leveur de fonds. L’avocat est celui qui trouve des solutions légales et viables pour que les projets se fassent ». Directrice affaires juridiques du Groupe Vidéotron et Quebecor Media, puis vice-présidente affaires juridiques du Groupe Juste pour rire, elle a aussi été consultante juridique en financement culturel, notamment auprès du Fonds de solidarité FTQ. Elle s’est jointe dernièrement à Attraction Média, une société participative dans des entreprises de télévision, cinéma et publicité. Très engagée, elle siège sur de nombreux conseils d’administration notamment FCTNM. Elle est récipiendaire de la bourse 2011 du Collège des administrateurs de sociétés de l’Université Laval. This lawyer and culture enthusiast specializes in entertainment law, corporate finance, investment and intellectual property. “An administrator in the field of culture is is not simply a fundraiser. The lawyer is the one who finds legal and viable solutions to get the projects done.” As Director of Legal Affairs at Quebecor Media and Videotron Group, and Vice-President of Legal Affairs for the Just For Laughs Group, she has also acted as a legal consultant in cultural funding for the Fonds de solidarité FTQ. She recently joined Attraction Media, a firm in joint ventures with television, film and advertising companies. Actively involved in the community, she serves on numerous boards including WIFT. She is the 2011 scholarship recipient awarded by the Collège des administrateurs de sociétés de l’Université Laval (University of Laval Corporate Directors College).


Chef de la direction / Chief Executive Officer Centre Segal des arts de la scène

L E S I N C O N T O U R N A B L E S de P r e m i è r e s e n A f f a i r e s p r é sent é es p ar

Manon Gauthier

Cette femme déterminée s’engage à faire rayonner la créativité grâce à une approche innovatrice des différents arts et une vision globale de la culture, ouverte sur le monde et accessible à tous. Forte d’une expérience dans des postes de direction dans le milieu des affaires, elle tente aujourd’hui de bâtir des ponts avec la communauté pour aborder l’enjeu majeur du financement, puisque « c’est l’interdépendance entre les arts, les affaires et la philanthropie qui détermine la viabilité du secteur culturel et du divertissement ». Elle est membre de nombreuses associations professionnelles et administratrice de multiples organisations sans but lucratif, dont Culture Montréal et La Vitrine culturelle. En 2010, elle fait partie du Top 100 des femmes les plus influentes au Canada. This is a determined woman who takes an innovative approach to showcasing creativity through various art forms. Her vision of culture is open to the world and accessible to all. Having acquired extensive management experience in the private business sector, she is now engaged in building bridges with the community to address the major issue of funding, since “it is the interdependence of the arts, business and philanthropy that determines the viability of the cultural and the entertainment sectors.“ Manon Gauthier is a member of numerous professional associations and director on the boards of of many non-profit organizations, including Culture Montreal and La Vitrine culturelle. In 2010, she was among the Canada’s Top 100 Most Powerful Women.


Directrice des communications / Director of Communications Hybride Technologies

L E S I N C O N T O U R N A B L E S de P r e m i è r e s e n A f f a i r e s p r é sent é es p ar

Sylvie Talbot

Dotée d’un riche parcours dans le domaine télévisuel et d’une réputation d’avant-gardiste en infographie, elle cofonde en 1991 le premier studio de création numérique au Québec. Son expertise en création artistique l’amène progressivement à prendre en charge l’ensemble des activités de communication de l’entreprise. Filiale d’Ubisoft depuis 2008, Hybride est aujourd’hui reconnue à l’échelle internationale pour ses effets visuels numériques et son animation 3D de haut niveau. La collaboration d’Hybride à plus de 1 000 publicités, plusieurs séries télé et une cinquantaine de films dont Avatar, 300 et Sin City, lui ont valu de nombreuses reconnaissances internationales. Femme d’équipe, Sylvie Talbot aime par-dessus tout être entourée d’un réseau de collaborateurs qui partagent cette passion commune pour l’inovation et la créativité. With a rich background in television and a reputation as an artist in avant-garde computer graphics, in 1991, she co-founded the first digital creation studio in Quebec. Thanks to her expertise in artistic creation, she eventually took the helm of the company’s overall communication activities. A subsidiary of Ubisoft since 2008, Hybrid is now internationally recognized for its delivery of outstanding visual effects and 3D animation. Hybrid’s contribution to 1,000 commercials, several TV shows and fifty films including Avatar, 300 and Sin City, has earned it many international awards. Sylvie Talbot is a team player who loves nothing more than to be surrounded by a network of people that share her passion for innovation and creativity.


Vice-présidente principale, Contenu créatif / Senior Vice-President, Creative Content Cirque du Soleil

L E S I N C O N T O U R N A B L E S de P r e m i è r e s e n A f f a i r e s p r é sent é es p ar

Murielle Cantin

Cette ancienne réalisatrice de Radio-Canada contribue depuis quinze ans à faire du Cirque du Soleil l’un des divertissements québécois les plus connus à l’international. Directrice du casting puis Vice-présidente Intégrité et qualité des spectacles, elle a aujourd’hui pour mission de « faire vibrer le Cirque du Soleil au momentum de la créativité » et de s’assurer que les 22 spectacles soient à la hauteur de leur réputation. Les ingrédients du succès ? « De la beauté, du rêve et une performance exceptionnelle » des artistes venus de tous les pays, qu’elle réussit à rassembler en se servant de l’art comme langage commun. Pour cette globetrotteuse au grand sens de l’écoute : « Tant qu’il y aura des artistes, il y aura de l’espoir dans le monde. » For the past fifteen years, this former Radio-Canada director has contributed to making the Cirque du Soleil one of the most internationally renowned entertainment ventures from Quebec. As casting director and show integrity and quality vice-president, her current mission is to “make the Cirque du Soleil vibrate to the momentum of creativity” and ensure that its 22 shows live up to their reputation. What are the ingredients of success? “Beauty, dreams and the outstanding performance” by artists from countries around the globe whom she brings together using art as the universal language.For this globetrotter who is a great listener, “As long as there are artists, there is hope in the world.“


Une comptable hors norme. Comptant parmi ses clients des entreprises prestigieuses issues du milieu du spectacle et du divertissement, Lucie Lazar se passionne pour le domaine et se décrit elle-même comme une grande consommatrice de ce type de produits : « Que ce soit pour mon divertissement ou ma culture personnelle et ceux de mes enfants, pour approfondir mes relations d’affaires ou pour partager des moments précieux avec mes équipes et mes clients, les spectacles figurent en tête de mes activités favorites ! » Cette leader en matière de comptabilité complexe possède 20 ans d’expérience chez Deloitte, dont deux passées aux États-Unis et de nombreux mandats à l’étranger notamment en Amérique du Sud. « En plus d’être trilingue, je maîtrise aussi le langage des normes comptables internationales (les « IFRS »), ainsi que celui des normes comptables canadiennes et américaines », précise-t-elle avec humour.

www.deloitte.ca Lucie Lazar, Associée déléguée, Deloitte

© Samson Bélair/Deloitte & Touche s.e.n.c.r.l. et ses sociétés affiliées.

40 F É V R I E R 2 012 Premières en affaires


F É V R I E R 2 012 Premières en affaires 41


Droit

FINANCE

RESSOURCES HUMAINES

comprendre et protéger les actifs les plus importants de votre entreprise Pa r M e C a r a C a m e r o n A ssociée du g roupe de prati q ue en liti g e D avies W ard P hillips & V ineber g trôler l’utilisation et la reproduction de leurs œuvres artistiques originales et leur assure la reconnaissance pour celles-ci. Il protège une création originale contre la reproduction de la totalité ou d’une partie importante de celle-ci par un tiers. Le droit d’auteur canadien protège également les logiciels, la prestation d’un artiste-interprète, ainsi que certains droits des producteurs et des radiodiffuseurs quant aux œuvres originales. Aucune formalité administrative n’est requise pour faire apparaître le droit d’auteur et, dans la plupart des cas, l’enregistrement du droit d’auteur offre relativement peu d’avantages à un auteur. Par conséquent, les intervenants dans l’industrie du divertissement ont de bonnes raisons de porter une attention particulière aux autres moyens qui s’offrent à eux pour protéger leur propriété intellectuelle, notamment les marques de commerce et, dans certains cas, les brevets.

Les entreprises accordent de plus en plus d’importance à la propriété intellectuelle, et c’est particulièrement le cas dans l’industrie du divertissement. Il devient primordial de penser aux actifs qui pourraient être protégés par le droit de la propriété intellectuelle et aux étapes à franchir pour bénéficier pleinement de cette protection. Le droit d’auteur Il confère aux auteurs le droit de con42 F É V R I E R 2 012 Premières en affaires

La marque de commerce En règle générale, elle est employée pour distinguer les marchandises ou les services fabriqués, vendus, donnés à bail ou loués ou exécutés par d’autres. Ainsi, le nom d’une marque commerciale, un slogan publicitaire et un logo commercial peuvent tous être protégés par une marque de commerce. Les titres d’œuvres protégées par un droit d’auteur pourraient également être protégés par une marque de commerce dans des circonstances exceptionnelles, notamment si ces titres font partie d’une série utilisant le même nom, s’ils sont en soi très distinctifs ou s’ils sont devenus distinctifs grâce à l’usage, par exemple le titre d’un livre, d’un film ou d’une émission de télévision qui est utilisé pour produire des marchandises sous licence.

Une marque de commerce enregistrée confère à son titulaire l’emploi exclusif de la marque de commerce dans tout le Canada relativement aux marchandises et services à l’égard desquels la marque a été enregistrée. Si les marques de commerce ne sont pas enregistrées, les droits à l’emploi de celles-ci existent tout de même en vertu de la common law du fait du simple usage de celles-ci. Toutefois, dans un tel cas ces droits seront limités au territoire géographique où l’achalandage rattaché à la marque est établi. Les brevets Ils n’existent que dans la mesure où ils sont enregistrés. Dans la Loi sur les brevets, l’invention est définie comme étant toute réalisation, tout procédé, toute machine, fabrication ou composition de matières, ainsi que tout perfectionnement de l’un d’eux, présentant le caractère de la nouveauté et de l’utilité. Bien que les brevets ne protègent pas les œuvres artistiques, on fait de plus en plus appel à eux pour protéger le médium par l’intermédiaire duquel l’œuvre est présentée et consommée. Nous avons assisté récemment à de nombreux progrès dans ce domaine, par exemple les jeux vidéo ainsi que la télévision et les films en haute définition et à trois dimensions. Si votre entreprise produit un contenu faisant appel à une technologie innovatrice qui est brevetable et que  vous ne faites pas enregistrer un brevet sur celle-ci, il y a de bonnes chances que vous ne pourrez pas protéger votre droit à l’emploi exclusif de cette technologie. Loi sur le droit d’auteur, L.R.C. 1985, c. C-42, art. 2, 21. Telle que définie dans la Loi sur les marques de commerce, L.R.C. 1985, c. T-13. Vever, supra p. 51. Loi sur les marques de commerce, art. 9. Loi sur les brevets, art. 2.


Droit

FINANCE

RESSOURCES HUMAINES

Les PRINCIPAUX ENJEUX de la CRÉATION COLLECTIVE P a r M e JACQUES COSSETTE - LESAGE A ssocié STEIN MONAST L’écrivain et humoriste français Tristan Bernard (1866-1947) a écrit que « Beaucoup de divorces sont nés de malentendus. Beaucoup de mariages aussi. » Afin d’éviter que cette citation s’applique à un projet de création collective ou de création en collaboration, tous les participants à celle-ci devraient bien cerner et encadrer les enjeux d’une telle création. NOM Lorsque plusieurs personnes souhaitent créer et exploiter une œuvre collective, elles le feront souvent sous un nom commun, notamment, au niveau de la musique. En plus de s’entendre sur le choix du nom, les participants devraient également prévoir qui est le propriétaire du nom, comment celui-ci peut être utilisé et l’utilisation de celui-ci advenant que leur partenariat prenne fin. PROPRIÉTÉ DE LA CRÉATION Une création en collaboration appartient, en règle générale, à chacun des auteurs y ayant participé, l’article 1030 du Code civil du Québec prévoyant cependant que « nul n’est tenu de demeurer dans l’indivision ». Il est toutefois possible, voire essentiel, de prévoir des règles différentes. Par exemple, dans le cadre d’un groupe de musique, il est possible de prévoir quel autre participant, le cas échéant, sera propriétaire des droits sur la musique et quel auteur sera propriétaire des droits sur les paroles d’une pièce. Il est également possible de prévoir un cadre relativement à l’interprétation de ces pièces advenant, notamment, qu’un des membres quitte le groupe. Il peut également y avoir lieu d’encadrer l’octroi de droits aux fins de la création de produits dérivés à partir de

l’œuvre. En effet, bien que les produits dérivés puissent être une source intéressante de revenus pour certains auteurs, ceux-ci auraient quand même intérêt à garder un certain droit de regard sur les produits dérivés afin de pouvoir maintenir le contrôle sur leur œuvre.

notamment possible de prévoir qu’en cas de différend entre certains membres d’un groupe, le litige est soumis soit à une tierce personne en qui chacun des membres du groupe a confiance ou, dans certains, au gérant ou autre représentant des participants.

PRISE DE DÉCISION Il existe deux causes principales de litige dans le cadre de tout partenariat, à savoir : l’argent et la prise de décision. Toute entente relative à une création

CONCLUSION Force est de constater que la création collective, tout comme tout autre partenariat d’affaires, doit faire l’objet d’un cadre juridique compris et accepté de

collective devrait donc prévoir un mécanisme de répartition des revenus parmi les auteurs de l’œuvre (y compris les revenus découlant de tout produit dérivé) et un mécanisme de règlement des différends, surtout dans les situations où le nombre de participants ou d’auteurs est pair. Dans ce cas, il est

tous les participants afin que la relation soit et demeure la plus harmonieuse possible. Bien que Oscar Wilde ait écrit « Le mariage est la cause principale de divorce », une création collective bien encadrée peut être un succès si celle-ci est en effet… bien encadrée !

F É V R I E R 2 012 Premières en affaires 43


Droit

FINANCE

RESSOURCES HUMAINES

Peut-on s’instruire et se divertir tout en restant « vert » ? Pa r M e C h r i s t i n e D u c h a i n e CABINET JURIDIQUE SODAVEX Signe évident que les temps changent : il n’y a pas si longtemps, le but de toute personne ambitieuse était de laisser sa trace alors que maintenant, il est bien vu de tout faire pour ne pas laisser d’empreinte… Cet exercice devient ardu lorsqu’il est question d’événements sociaux, qu’il

écologique de ces événements de même que des mesures à mettre en place afin de réduire cette empreinte. D’où l’émergence du phénomène d’événements écoresponsables. Ces événements se déclinent sous différents vocables. Un événement carboneutre consiste à réduire les émissions

Palais des congrès à Montréal.

s’agisse de tournées de spectacles et autres divertissements de même nature ou de rencontres d’affaires telles des colloques, des formations ou des réunions associatives ou d’entreprises. La tenue de tels événements comporte son lot d’impacts sur l’environnement, qu’il suffise de nommer les gaz à effet de serre émis par le déplacement des participants et du matériel, les ressources naturelles utilisées pour la préparation de la documentation et les matières résiduelles générées par les participants. Des entreprises ont donc développé des méthodes pour calculer l’empreinte 44 F É V R I E R 2 012 Premières en affaires

de gaz à effet de serre et à compenser, par des crédits de carbone, les émissions émises, tandis qu’un événement zéro déchet zéro carbone tentera de réduire aussi la quantité de matières résiduelles générées. Certains organisateurs vont se préoccuper de l’événement en tant que tel tandis que d’autres vont tenter d’inciter les participants à adopter certaines mesures afin de limiter l’empreinte des aspects liés au déplacement des personnes qui y assisteront. À titre d’exemple, le Festival du canal Rideau, à Ottawa a opté pour un événement sans empreinte écologique

depuis sa toute première édition en 2008. Pour sa part, notre ministre de l’environnement, Pierre Arcand, annonçait le 31 octobre dernier que les émissions liées à ses déplacements seraient désormais compensées par l’achat de crédits carbone volontaires grâce à la mise sur pied d’un projet de plantation d’arbres réalisé au parc Les Salines, à SaintHyacinthe, par l’entreprise ZÉROCO2. Concrètement, l’organisation d’événements écoresponsables suit le principe des 3RVE, soit la Réduction, le Réemploi, le Recyclage et la Valorisation. La première étape de toute planification est d’arrêter l’objectif : événement zéro déchet zéro carbone (représenté par le symbole ØØ), réduction des émissions de carbone ou tout simplement sensibilisation des participants. Pour y parvenir, plusieurs ressources existent, dont le Conseil québécois des événements écoresponsables (CQEER), présent dans toutes les régions du Québec, qui assiste les organisateurs afin de trouver des fournisseurs « verts » et à identifier les mesures appropriées pour atteindre les objectifs. Sachez qu’il existe même des établissements certifiés verts comme le Palais des congrès de Montréal, reconnu comme un chef de file en matière de gestion environnementale depuis 2002, ou l’hôtel Sheraton à Laval. Des prix sont même remis par divers organismes pour récompenser la tenue de tels événements. Force est de conclure que les solutions sont à la portée de tous, que l’on soit l’organisateur d’un événement ou simplement un spectateur ou un participant. Puisque dans le domaine environnemental, chaque geste compte, souhaitons que la popularité de ce phénomène continue de croître à l’avenir.


FINANCE

RESSOURCES HUMAINES

Droit et jeux vidéo : Une nouvelle frontière ? P a r M e J o a nn a M y s z k a AVOCATE BLAKES

e t A l e x a nd r a C a r o l i n e T r e mb l ay sta g iaire en droit

Grâce à des incitations gouvernementales importantes et des ressources de haut calibre, le Québec est devenu la destination première en ce qui a trait à la création de jeux vidéo interactifs. L’article tend à fournir un aperçu général du modèle d’entreprise ainsi que des différentes questions de droit reliées à l’industrie des jeux vidéo. 1. Modèle d’entreprise et relations contractuelles De façon générale, les compagnies de jeux vidéo s’organisent autour de trois principaux types d’entreprises, soit les compagnies qui créent les plateformes de jeux, celles qui procèdent au développement des jeux et celles qui opèrent au niveau de leur mise en marché. L’industrie des jeux vidéo est jeune et il n’y a encore aucun standard de termes contractuels réglementant les relations entre les parties. Une première relation s’établit entre le développeur et l’éditeur

où le développeur conçoit une idée de jeu ou l’éditeur approche le développeur afin de développer un jeu. Dans le cadre de cette relation, le développeur recevra une compensation sous forme d’avances reliées à des résultats attendus à différentes étapes du développement du jeu jusqu’à ce qu’une version finale soit remise. Par la suite, les compagnies de plateformes accorderont un accès à leurs plateformes à des logiciels tiers en échange de redevances. 2. Propriété intellectuelle Les jeux vidéo comportent d’importantes considérations au niveau des droits reliés à la propriété intellectuelle. En effet, le droit d’auteur permet à son propriétaire de prévenir que de tierces parties ne copient, traduisent, convertissent et affichent publiquement l’œuvre du propriétaire. Dans le cadre de l’industrie des jeux vidéo, on reconnaît la création d’un droit

d’auteur dans la mesure où celui-ci comporte un niveau suffisant de créativité. Cependant, le droit d’auteur ne s’applique pas aux idées. Ainsi, plusieurs compagnies de développement peuvent créer des jeux à partir d’une même idée, mais doivent cependant l’exécuter de façon différente en créant des versions comportant des symboles, des mouvements et des sons différents. Les marques de commerce constituent également un élément essentiel de la mise en marché des jeux vidéo puisque celles-ci véhiculent un message important au consommateur en ce qui concerne les produits et les services de l’entreprise, créant ainsi une reconnaissance et une réputation sur le marché. 3. Convergence Présentement, les jeux vidéo ne sont pas soumis aux mêmes règles et restrictions que les modes reconnus de radiodiffusion. La définition de « radiodiffusion » s’articule autour du terme « émission » qui, selon le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), ne s’applique pas au contenu « personnalisable », soit un contenu qui permet aux utilisateurs d’avoir une expérience individuelle leur permettant de créer un contenu qui leur est propre. La question demeure donc si le CRTC continuera à considérer que l’utilisateur d’un jeu crée une expérience individuelle qui constituerait une personnalisation suffisante afin de soustraire les jeux de la définition d’« émission » et par le fait même de « radiodiffusion ». F É V R I E R 2 012 Premières en affaires 45

Bureau d’Ubisoft Canada à Montréal.

Droit


Abonnez-vous à Privilèges réservés aux abonnés : RABAIS jusqu’à 60  % sur les prix au numéro RABAIS jusqu’à 25  % sur les événements réseautage contenu exclusif sur le site d’actualité premieresenaffaires.com accès auX archives du magazine en format éléctronique

(plus taxes)

6 numéros Février 2012

Plus qu'un magazine d'affaires

Denise

robert Présidente et productrice Cinémaginaire

L'Art dans la peau | P. 22

mOnTréaL, capitale du divertissement ? | P. 10 Oprah Winfrey, reine des médias | P. 20

-50%

72 $ P R E M I È R E S E N A F FA I R E S : : D É C E M B R E 2 0 11 : : D O S S I E R I N T E R N AT I O N A L

P r e m i è r e s e n a f fa i r e s : : f é v r i e r 2 0 1 2 : : d o s s i e r d i v e r t i s s e m e n t

44 $

pour 1 an

12 numéros

TOP 20 DES FEMMES D'AFFAIRES LES PLUS PUISSANTES DU MONDE | P.21

DÉCEMBRE 2011

Plus qu'un magazine d'affaires

-60%

DOSSIER INTERNATIONAL LE QUÉBEC CHERCHE SA PLACE SUR LES MARCHÉS ÉMERGENTS | P. 10 LE PLAN NORD, OU COMMENT FAIRE DES AFFAIRES LOCALES À L’INTERNATIONAL | P. 54

SUR LE PRIX AU NUMÉRO

UN HOMME ET SON TABLEAU Entrevue avec Gilbert Rozon | P. 70

Les inCOnTOUrnaBLeS de l’industrie du divertissement | P. 30

SUR LE PRIX AU NUMÉRO

ZOË YUJNOVICH Présidente et chef de la direction Compagnie minière IOC

Un hOmme eT SOn TaBLeaU. Entrevue avec Alain Tascan | P. 62

PREMIEREsENAFFAIREs.COM | 15 $ |

pour 2 ans (plus taxes)

L’ASCENSION D’UNE FEMME REMARQUABLE | P. 26

PREMIERESENAFFAIRES.COM | 15 $ |

CONvENtION POstEs CANAdA : 41502021

CONVENTION POSTES CANADA : 41502021

premieresenaffaires.com / abonnement Service abonnement

514 876 0014

abonnement@premieresenaffaires.com

NOTRE ÉQUIPE AU FÉMININ : Geneviève Allen Lise Bergeron, Ad. E. Marie-Hélène Bétournay Émilie Bilodeau Catherine Cloutier Geneviève Cotnam Andrée-Anne Daigle Karine Dionne Sylvie Drouin Vicky Drouin Dominique E. Gagné Marie-Paule Gagnon Hon. Paule Gauthier Rady Khuong Catherine Langlois Anne-Julie Lapointe Sophie Martin Maud Rivard Odette St-Laurent

Responsabilité civile et assurance Litige et Immobilier Responsabilité civile et assurance Responsabilité civile et assurance Droit du travail et assurance Responsabilité civile et assurance Litige et Immobilier Litige et Immobilier Notaire Transactionnel et Valeurs mobilières Droit de la santé et Responsabilité civile Droit de la santé et Litige commercial Arbitre et Médiatrice en commerce international et sport Travail, Emploi et Accès à l'information Droit corporatif et commercial Financement et Transactionnel Fiscalité Responsabilité civile et assurance Transactionnel et Valeurs mobilières

46 F É V R I E R 2 012 Premières en affaires

Édifice Stein Monast 70, rue Dalhousie, bureau 300 Québec QC G1K 4B2 T 418.529.6531 F 418.523.5391 www.steinmonast.ca


D roit

finance

RESSOURCES HUMAINES

Marché de l’art contemporain Un mode d’emploi P a r J o - Ann K a n e C onservatrice de la collection d ’ œ uvres d ’ art B an q ue N ationale

Base de données qui enregistre toutes les ventes publiques d’œuvres d’art au monde.

1

Depuis quelques années, la flambée des prix ainsi que l’engouement pour le marché de l’art, et plus précisément celui de l’art contemporain, ont fait la une des journaux à travers le monde. Cette attention des grands médias pourrait indiquer que nous assistons en ce moment à un profond bouleversement dans l’histoire du marché de l’art, sinon dans l’histoire de l’art elle-même. De façon générale, le marché de l’art a connu une hausse constante depuis le début des années 1990. Selon Art Price1, il ne s’est jamais vendu autant d’art contemporain aux enchères qu’en 2010. Plus de 30 300 coups de marteau ont rythmé les ventes contemporaines à l’encan, pour un volume d’affaires de quelque 600 millions de dollars canadiens. Ainsi, la cote de l’art contemporain est à la hausse, mais comment trouver ses repères dans ce vaste marché comme dans celui de l’art en général ? Bien qu’il puisse représenter un bon moyen de diversifier un portefeuille, l’art ne constitue pas un investissement traditionnel. À l’instar des actions cotées en bourse, le marché de l’art n’est pas un placement de tout repos et ne peut représenter un terrain de jeu que pour les amoureux de l’art que le risque n’effraie pas. Que vous soyez déjà collectionneur d’art ou que vous songiez seulement à le devenir, il est important

Avec plus de 7000 œuvres originales, la collection Banque Nationale est l’une des plus importantes collections d’entreprise au Québec. Source : Christian Perrault, photographe

de comprendre les différents intervenants et concepts qui influencent ce milieu. Le petit lexique qui suit vous donnera des clefs pour comprendre les mécanismes internes du marché. Monde de l’art : L’ensemble des acteurs (conservateurs, commissaires, galeristes, collectionneurs, critiques, commissaires-priseurs, etc.) qui organise la diffusion ainsi que la circulation des œuvres et en définit la cote. Marché de l’art : Utilisé jadis pour désigner l’endroit où se rencontraient vendeurs et acheteurs, le marché de l’art englobe aujourd’hui l’ensemble des transactions impliquant des œuvres, qu’il s’agisse, par exemple, des ventes en galerie ou aux enchères. Le marché est également segmenté en périodes et en secteurs. Parmi les plus fréquemment cités, on retrouve l’art historique, l’art moderne, l’art contemporain et l’art actuel, présentés plus loin. Marché primaire : Regroupe les œuvres vendues pour la première fois, par une galerie ou directement par l’artiste. Marché secondaire : Regroupe les œuvres écoulées en ventes publiques et en galeries qui ont été vendues plus d’une fois. Art historique : L’ensemble de l’art qui a été créé entre 1850 et 1945. Art moderne : Période de l’histoire de l’art qui concerne la première moitié du XXe siècle. Elle regroupe différents mouvements et débute avec Les demoiselles d’Avignon de Pablo Picasso en 1907 (qui est aussi le point de départ du cubisme). Elle s’achève avec le début de l’art contemporain. L’art moderne englobe des courants de pensée avant-gardistes tels que le fauvisme, le futurisme, le constructivisme, l’expressionnisme, le dadaïsme ou encore, le surréalisme. Art contemporain : Souvent confondu avec l’art moderne, l’art contemporain désigne de façon générale l’ensemble des œuvres produites après la Seconde Guerre mondiale et au cours des décennies qui ont suivi. Il se différencie de l’art moderne, car il invente des pratiques, explore de nouveaux territoires ou réinvente des formules déjà éprouvées. Art actuel : L’art actuel est l’art produit depuis les dix dernières années. F É V R I E R 2 012 Premières en affaires 47


D roit

finance

RESSOURCES HUMAINES

Pa r L u c i e B é l a n g e r A ssociée délé g uée , S ervices fiscaux PwC

et Karine Martin P résidente M ediabi z I nternational

Le petit coup de pouce qui fait la différence Demandez à un chef d’entreprise, il vous le dira : le nerf de la guerre, c’est le financement. L’industrie du divertissement ne fait pas exception. Le Québec tire son épingle du jeu dans ce secteur qui regroupe des professionnels du cinéma, de la télévision, des jeux électroniques, des technologies de l’information et du multimédia, pour n’en citer que quelques-uns. Nos productions cinématographiques et télévisuelles made in Québec sont reconnues et s’exportent. Le domaine des jeux électroniques et du développement numérique multimédia a connu une croissance de plus de 700 % depuis 2003 au Québec1. On y retrouve plusieurs entreprises chefs de file et pionnières telles qu’Ubisoft, Eidos, WB Games, Behaviour Interactive et Electronic Arts (EA). En technologies de l’information, le Québec fait figure de marché de talents, grâce à une main-d’œuvre abondante, créative et très qualifiée2. Mais le talent créatif ne fait pas tout. De généreux programmes gouvernementaux participent à offrir des coûts d’exploitation parmi les plus bas d’Amérique du Nord, inférieurs de 21 % à ceux des États-Unis, 23 % par rapport à l’Europe, et 30 % en comparaison avec le Japon3 dans le cas du divertissement numérique. Ils encouragent la création de nouveaux projets, favorisent l’embauche, l’innovation et la créativité en plus de dynamiser l’industrie du divertissement en général. 48 F É V R I E R 2 012 Premières en affaires

Prenons l’exemple du crédit d’impôt remboursable pour la production de titres multimédias. Il soutient la production de produits multimédias au Québec4 , et ce n’est pas le seul avantage : • Les titres multimédias produits à des fins d’exploitation commerciale sont admissibles ; • Pour les titres de la catégorie 1, l’aide gouvernementale peut représenter jusqu’à 37,5 % des coûts de main-d’œuvre admissibles : 30 % de crédit de base ainsi que 7,5 % de prime au français pour une production offerte dans cette langue ; • La période d’admissibilité des travaux de production est de 36 mois suivant la date de mise au point d’une version finale ; • Le crédit d’impôt est soit déduit des impôts dus par la société soit versé à l’entreprise. Dans le domaine du cinéma et de la télévision, le financement d’un projet attribuable aux différents fonds publics canadiens peut représenter jusqu’à 100 % du coût de production d’un projet. Des programmes de crédits d’impôt remboursables variés sont disponibles, avec certains points communs : ils existent depuis plusieurs années, visent des contenus canadiens ou des dépenses canadiennes et l’interprétation de leurs textes est stable. Dans un secteur où les sommes engagées sont telles que la coproduction

internationale est très répandue, le Canada offre un environnement stable et compétitif. Il s’affiche comme un partenaire de choix, ce qui favorise les producteurs et distributeurs locaux. Téléfilm Canada a ainsi signé cinquantecinq traités internationaux5 qui assurent aux coproductions de bénéficier des avantages fiscaux de chacun des pays partenaires. Autre effet : les projets bénéficient d’un traitement national, facilitant les ventes dans les pays coproducteurs, autre part importante du financement des projets télévisés et cinématographiques. Bien plus qu’un petit coup de pouce au monde de la création, les crédits d’impôt applicables à l’industrie du divertissement permettent aux artisans du secteur de se concentrer sur ce qu’ils font le mieux : créer, pour notre plus grand plaisir.

Source : Investissement Québec, Gaming 2011, pages 2 et 3 Source : Investissement Québec, site Internet 3 Source : Investissement Québec, Gaming 2011, page 4 4 Source : Investissement Québec, Crédit d’impôt remboursable pour la production de titres multimédias – Volet général 5 Source : Téléfilm Canada, site Internet 1

2


D roit

finance

RESSOURCES HUMAINES

Développement durable et émissions atmosphériques Souriez, on vous regarde !

P a r L i ly Ad a m , associée des S ervices de certification E rnst & Y oun g

De plus en plus d’entreprises sont sensibles à leur empreinte sur l’environnement et à leur image en matière de responsabilité sociale. Au cours des dernières années, les attentes se sont accrues à l’égard de la responsabilité des entreprises en ce qui a trait à la protection de l’environnement et de leur contribution au bien-être du milieu dans lequel elles évoluent. Les actionnaires, par exemple, questionnent davantage les choix écoresponsables des dirigeants, ont des attentes par rapport aux initiatives de nature sociale et mettent au défi les choix de leurs partenaires d’affaires. Démontrer plus de rigueur sur le plan de la responsabilité sociale est une préoccupation de plus en plus importante pour les entreprises québécoises, plus particulièrement celles provenant des secteurs manufacturiers, des mines et du transport, qui sont considérées comme étant de grands émetteurs d’émissions atmosphériques. Une nouvelle tendance observée est la préparation de rapports de développement durable et des émissions atmosphériques ainsi que l’audit de tels rapports par un cabinet externe. L’année 2012 comportera son lot de défis en la matière, et tout particulièrement pour les entreprises québécoises, en raison de la nouvelle réglementation en matière d’émissions atmosphériques. En effet, le 15 décembre dernier, le

Québec est officiellement entré « dans l’ère du marché du carbone » avec l’adoption du nouveau système de plafonnement et d’échange de droits d’émission de gaz à effet de serre (GES). Quelles en sont les conséquences ? De nouveaux risques juridiques et financiers découlent de ce système, mais il offre aussi de nouvelles possibilités. Les pré-audits, maintenant critiques pour une centaine d’émetteurs québécois de GES, représentent une solution efficace pour gérer les risques. Tout comme pour les marchés financiers traditionnels, les audits sont la clé pour garantir l’intégrité d’un tel système et assurer la crédibilité des données pour les émetteurs, les acheteurs et les vendeurs de droits d’émission. Or, le système de plafonnement et d’échange de droits d’émission de GES du Québec se déploiera selon un échéancier serré, laissant peu de temps aux entreprises pour revoir les contrôles requis. Il s’agit donc d’une annonce positive pour l’environnement et les générations à venir, mais qui, à court terme, représente une complexité administrative accrue et des coûts supplémentaires pour les établissements dont les émissions annuelles de GES égalent ou excèdent le seuil annuel de 25 kt éq. CO2. Le plafonnement et la réduction des émissions de GES débuteront le 1er janvier 2013. Voici quelques pistes de réflexion

pour les émetteurs assujettis : • Chaque type d’établissement requiert une méthode différente de calcul des émissions. Assurez-vous de choisir dès maintenant celle qui convient et de définir les bons processus de saisie des données et de calcul des émissions. • Dans le cas où le règlement ne prescrit aucune méthode pour un type d’établissement donné, les émetteurs sont responsables d’en élaborer une en collaboration avec le Ministère et d’en obtenir l’approbation. • Certains établissements peuvent bénéficier de crédits pour réductions hâtives. Une évaluation devrait être faite en ce sens afin de faire la demande avant la fin de l’année 2012 et de profiter ainsi de cet avantage. Au-delà des informations financières, le poids des attestations des données « non financières », comme celles figurant dans un rapport de développement durable et des émissions atmosphériques, sera appelé à augmenter dans les rapports annuels ou autres documents publics des sociétés. L’audit par une tierce partie est la meilleure façon de mesurer les écarts et de les régler avant qu’ils ne deviennent problématiques.

F É V R I E R 2 012 Premières en affaires 49


D roit

finance

RESSOURCES HUMAINES

L’analytique au service de la créativité Pa r C a r o l i n e P e i k a , M . S c . D irectrice | J uricomptabilité et en q u ê tes | T echnolo g ie analyti q ue et juricomptable S amson B élair / D eloitte & T ouche s . e . n . c . r . l .

« LA CONCEPTION DU JEU EST FONDÉE DE PLUS EN PLUS SUR DES ANALYSES ET DES MODÈLES STATISTIQUES, PUISÉS À MÊME LES COMPORTEMENTS DES JOUEURS EN LIGNE. » Chaque mois, les jeux vidéo de l’entreprise Zynga attirent en moyenne 227 millions de joueurs, tandis que le jeu League of Legends, de l’entreprise Riot Games, attire plus de 11,5 millions d’adeptes. Quelle caractéristique les distingue des autres jeux offerts sur le marché, à part, bien sûr, leur succès sans équivoque  ? Ces jeux en ligne sont absolument gratuits  ! Malgré cela, ils génèrent chacun des profits considérables. Une contradiction ? Certainement  ! Derrière cette réussite se cache une stratégie inusitée pour l’industrie du jeu vidéo : l’utilisation de l’analytique pour guider le développement du jeu en continu, pour augmenter le taux de rétention des joueurs et pour optimiser la profitabilité du jeu en favorisant les dépenses des joueurs en ligne.

cycle de vie de la marque dépend ainsi du succès financier du jeu à court terme. Toutefois, on privilégie de plus en plus une nouvelle stratégie de production de jeux vidéo. Dite « évolutive » (game as a service), cette stratégie permet de créer, de renouveler et de personnaliser continuellement le contenu en ligne. Concrètement, il s’agit de créer un jeu sans fin véritable et pouvant être modifié rapidement pour s’adapter aux besoins et au taux de satisfaction des joueurs. Parallèlement à ce phénomène, l’avènement des jeux gratuits ou à prix modique en ligne ou sur les plateformes mobiles a introduit une nouveauté dans le modèle d’affaires bien rodé de l’industrie du jeu vidéo : l’importance de

rentabiliser le jeu au maximum, parfois après avoir déjà fidélisé une clientèle en le distribuant gratuitement. En d’autres termes, on cherche à maximiser les profits en investissant là où les joueurs sont prêts à payer, tout en minimisant les coûts de production. Pour atteindre ces objectifs, la conception du jeu est fondée de plus en plus sur des analyses et des modèles statistiques, puisés à même les comportements des joueurs en ligne. L’utilisation judicieuse de méthodes statistiques éprouvées est également largement répandue dans plusieurs domaines, tels que les télécommunications et la fidélisation, permettant ainsi aux sociétés de jeux vidéo de maximiser leur profitabilité et de se distinguer avantageusement de leurs concurrents. En passant du design de l’économie à l’intérieur d’un jeu à la monétisation, de la satisfaction du joueur à des promotions personnalisées lancées par l’entremise de plusieurs canaux marketing (y compris à l’intérieur même du jeu), l’analytique est omniprésente afin de soutenir le modèle de profitabilité du jeu qui oriente le développement créatif du jeu à long terme. Les décisions prises en matière de design et la création de jeux vidéo reposent de plus en plus sur l’analyse de bases de données ; la profitabilité dépend ici de l’art et de la statistique. Comme l’affirmait Albert Einstein, « le principe fondamentalement créateur se trouve dans la mathématique » !

Selon les experts du domaine, la majorité des productions de jeux vidéo suivent encore le modèle classique, soit la création d’un jeu ayant une finalité. Que ce soit pour un jeu avec ou sans composantes Web, ou pour un jeu à abonnement payant ou non, le contenu s’en trouve prédéfini et ne peut être altéré en cours de déroulement. Par conséquent, les profits générés par un jeu vidéo sont encore principalement liés au nombre d’exemplaires du jeu vendus durant les premières semaines suivant son lancement et, pour certains jeux, au nombre de joueurs qui souscrivent en ligne. C’est le succès commercial du jeu qui dictera, s’il y a lieu, la création d’une suite, sous la forme d’une expansion du jeu ou d’un jeu entièrement nouveau. Le 50 F É V R I E R 2 012 Premières en affaires

Mark Pincus est le fondateur de la société de jeux sur Facebook et sur Myspace qui se nomme Zynga. Selon le magazine Forbes, sa fortune est évaluée à 2 milliards de dollars.


D roit

finance

RESSOURCES HUMAINES

Quel financement pour les industries du divertissement ? Pa r S t é p h a n e L a u z o n C A , M . F isc . , associé , fiscalité R S M R ichter C hamberland

La culture représente, au sens large, un vecteur considérable de créativité, de cohésion sociale et de renforcement des identités. Elle porte les couleurs de chaque pays, elle représente son peuple et est indissociable de son patrimoine. Les industries du divertissement comptent pour une grande part dans la culture et elles incluent notamment le cinéma, la télévision, la musique, l’édition, les arts de la scène, etc. Ces formes de divertissement participent ensemble à la vitalité culturelle de toute société, en plus de contribuer activement à l’économie et à la création d’emplois. Le rôle du gouvernement en matière culturelle est primordial. Son engagement et sa contribution dans ce domaine assurent l’enrichissement continu de la culture et participent à sa pérennité. Au Québec et au Canada, le financement public des entreprises culturelles est largement soutenu par les gouvernements. Les principaux organismes de financement concernés incluent, entre autres, la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC), le Conseil des Arts du Canada, le Conseil des arts et des lettres du Québec, et le Conseil des arts de Montréal. Chacune de ces entités propose différents outils et programmes financiers soutenant à la fois les projets et les entreprises à vocation culturelle, et ce, à tous les niveaux : création, développement, production, diffusion et exportation. L’aide fournie se présente sous la forme d’investissements, de subventions, de bourses ou d’aides remboursables. Certains de ces organismes publics offrent des services financiers incluant le prêt, la garantie de prêt et l’investissement direct dans les projets et les entreprises. Les institutions financières peuvent également apporter un soutien complémentaire, en plus de travailler conjointement avec les différents organismes de financement gouvernementaux. Les crédits d’impôt remboursables constituent une source très importante de financement des

différentes industries du divertissement au Québec et au Canada. Sans cette mesure fiscale, nombre de projets ne trouveraient pas réalisation. Ils peuvent s’appliquer à plusieurs domaines d’intervention incluant le cinéma, la télévision, l’édition de livres, les enregistrements et les spectacles, selon qu’il s’agisse du palier fédéral ou provincial. Le gouvernement fédéral propose deux programmes de crédits d’impôt dans le domaine de la production cinématographique ou magnétoscopique, qui sont administrés tous deux par le Bureau de certification des produits audiovisuels canadiens (BCPAC). Le gouvernement du Québec, quant à lui, par la voie de la SODEC, administre des programmes de crédits d’impôt disponibles pour différents domaines incluant notamment le cinéma, la télévision, l’édition de livres et l’enregistrement sonore, pour ne mentionner que ceux-là. L’admissibilité à ces programmes peut concerner l’un ou l’autre palier gouvernemental, ou les deux. Le financement privé est également possible ; il peut être réalisé par des investisseurs (individus ou sociétés). Dans plusieurs cas, ceux-ci visent prioritairement la rentabilité, qu’ils évaluent sur les mêmes bases que celles de tout autre investissement. Au-delà de leur contribution financière, et parce qu’ils disposent d’une bonne connaissance des affaires, ces investisseurs peuvent également dispenser des conseils constituant une valeur ajoutée et pouvant représenter une contribution non négligeable. Par contre, il est important de souligner que le financement privé dans le domaine de la culture peut également être réalisé sans objectif unique de profitabilité commerciale ; en effet, nombre de contributions sont de nature philanthropique, émanant d’individus amoureux des arts, et elles viennent en soutien à des initiatives et à des projets originaux, dont la valeur culturelle se distingue. Quel que soit le type de projet ou d’entreprise de divertissement concerné, il existe un ou des types de financement appropriés. Les conseils d’experts spécialisés sont alors recommandés afin de pouvoir orienter, dès le début, l’ensemble des démarches à entreprendre et ainsi obtenir les solutions les mieux adaptées. F É V R I E R 2 012 Premières en affaires 51


D roit

finance

RESS O U RCES H U MAINES

Du rêve à la réalité Pa r L i s e B a i l l a r g e o n C onsultante et coach en g estion d ’ h ô tel et de restaurant M embre du R éseau des F emmes d ’ affaires du Québec L ise B aillar g eon conseils Qui n’a jamais rêvé d’ouvrir un gîte, un restaurant ou un centre de santé ? Travailler dans le domaine du tourisme est certes très invitant (sites exceptionnels, peu de formation nécessaire, investissement à la portée de tous…) et c’est d’ailleurs un secteur où il y a beaucoup de projets, mais où, en réalité, peu conduisent au succès escompté. Pour augmenter ses chances de réussite, il vaut mieux prendre le temps de comprendre les règles de cette industrie, d’évaluer ses chances de succès et sa capacité à répondre aux exigences du métier. Prenons pour exemple le secteur de la restauration. Selon les données de Statistique Canada (2007), la répartition des dépenses des entreprises de restauration, toutes catégories confondues, est la suivante : coût des biens vendus (35,3 %), main-d’œuvre (35,4 %), tous les autres frais d’exploitation et de gestion (25,5 %). La marge bénéficiaire est de 3,8 %. Il ne suffit pas de vendre 20 $ une assiette dont le coût est de 7,06 $ pour atteindre la rentabilité. Encore faut-il atteindre le volume suffisant de ventes pour couvrir tous les frais. Combien de plats de repas à 20 $ devriez-vous vendre pour couvrir vos frais et dégager un mince profit si les frais variables s’élèvent à 10 000 $ ? Dans ce cas hypothétique, il vous faudra 1 950 repas (ou 65 par jour) pour couvrir tous les coûts mensuels. Et ceci, sans compter les inévitables imprévus reliés à la perte de nourriture, à un surplus de personnel, à des réparations imprévues. 52 F É V R I E R 2 012 Premières en affaires

Le client recherche maintenant une expérience, en plus de la qualité du service. C’est dans le monde du client que s’évalue la qualité de l’expérience. Comme on ne peut satisfaire tout le monde en même temps, il vous faudra dans un premier temps cibler la clientèle visée et identifier ce « petit plus » qui fera la différence pour la séduire, celui qui vous distinguera de la concurrence. Votre offre de produits et services, celui qui fera la signature de votre établissement, sera entièrement orientée à séduire cette clientèle. Comme le marché du tourisme en général est très dépendant des facteurs de l’environnement externe pour lesquels on n’a aucun contrôle, il vous faudra garder le cap à l’aide d’un tableau de bord. Vous aurez besoin de certaines données quotidiennes (chiffre d’affaires, nombre d’unités vendues, prix moyen de vente, coût de maind’œuvre, nombre de réservations). Tout cela pour vous assurer de maintenir le cap et d’apporter les correctifs le plus rapidement possible. D’autres données plus stratégiques seront analysées sur une base périodique. Loin de moi l’idée de vous décourager à travailler dans ce secteur d’activité si attirant, et combien passionnant. Mais pour éviter que votre rêve ne se transforme en cauchemar, prenez le temps d’évaluer les risques d’affaires et votre capacité à être au service de vos clients avant, pendant et après leur passage dans votre entreprise. Cet exercice contribuera à accroître vos chances pour la réalisation de votre rêve.


2012 - Premières en affaires - Ad - Entertainment OTL.pdf

1

2/3/2012

10:47:43 AM

C

M

Y

CM

MY

CY

CMY

K

www.pwc.com/ca/fr/entertainment-media/

Vous êtes uniques. Nous aussi. Des fournisseurs d’accès Internet aux concepteurs d’effets spéciaux, l’industrie du divertissement ne ressemble à aucune autre. Notre équipe est aussi remarquable que nos clients : elle apporte ses conseils et son savoir-faire aux artisans du divertissement pour qu’ils créent la tête tranquille. Leader

Michael A. Cogan Audit et Certification

514 205-5048

Lucie Bélanger

Charles Godbout

Andrea Kanngiesser

Denis Langelier

Services fiscaux

Transactions

Transactions

Services fiscaux

514 205-5439

Michel Larouche Audit et Certification

514 205-5239

514 205-5020

514 205-5446

Andrew Popliger

Christine Pouliot

Josée St-Onge

Transactions

Conseils

Audit et Certification

514 205-5181

514 205-5123

514 205-5270

514 205-5159

ProfessionnELLES PwC – Une stratégie d’affaires, donc l’affaire de tous. © 2012 PricewaterhouseCoopers LLP/s.r.l./s.e.n.c.r.l. Tous droits réservés. « PwC » s’entend de PricewaterhouseCoopers LLP/s.r.l./s.e.n.c.r.l., une société à responsabilité limitée de l’Ontario, membre de PricewaterhouseCoopers International Limited, chacune étant une entité distincte sur le plan juridique.

F É V R I E R 2 012 Premières en affaires 53


je u nes p r e m i e r s

Natalie Chapdelaine, À la croisée des arts et des affaires Pa r M a r i è v e K . D e s j a r d i n s

Natalie Chapdelaine a contribué à la création et à la réalisation de plusieurs projets d’envergure qui, en conjuguant arts et affaires, ont suscité de réels impacts dans chacun de ces milieux. Rencontre avec une jeune femme engagée qui ne manque pas d’idées.

« Sortez, achetez des billets de spectacles, et laissez-vous séduire et toucher par les arts. Vous comprendrez bien assez vite ce que ça peut vous apporter ! » Venant d’une titulaire d’une maîtrise en administration publique de l’ENAP et d’un baccalauréat en administration des affaires de l’UQAM, une telle recommandation peut surprendre. Mais l’art est une véritable vocation pour Natalie Chapdelaine, au même titre que la gestion. La jeune femme de 32 ans se fait d’ailleurs un véritable devoir de mobiliser les gens de la communauté d’affaires, particulièrement les néophytes, autour de l’importance des arts. C’est lors d’un stage au Conseil des arts de Montréal que Natalie a pris conscience qu’elle souhaitait contribuer à rapprocher les mondes des arts et des affaires. Quelques années plus tard, elle se voyait offrir un poste, taillé sur mesure pour elle, au sein de l’organisme : chargée de projets arts-affaires. Un travail qui, depuis quatre ans, allie ses deux passions. « J’ai le sentiment que j’aide à faire découvrir les arts et leurs richesses aux gens d’affaires et inversement, je soutiens des organismes artistiques à parfaire leur plan d’affaires et à développer la façon dont ils entrent en contact avec les gens d’affaires », explique-t-elle. Une de ses nombreuses initiatives professionnelles est le projet Arrimages, qu’elle a développé en collaboration avec la Jeune chambre de commerce de Montréal. L’idée est née d’un constat : le manque flagrant de connaissances 54 F É V R I E R 2 012 Premières en affaires

générales liées aux arts chez les jeunes professionnels du milieu des affaires, dont l’éducation artistique s’est souvent arrêtée très tôt. Pour combler cette lacune, Arrimages leur propose un parcours en six étapes qui consiste en des sorties culturelles de groupe. L’objectif est de développer chez eux un intérêt pérenne pour les arts et de leur faire découvrir des pratiques artistiques exploratoires qui s’éloignent de la culture populaire qui leur est familière, tels que des expositions d’arts médiatiques ou des spectacles de musique électro-acoustique. Au terme de l’expérience, les frais de participation demandés à chacun sont remis sous forme de bourse à un organisme artistique déterminé par le groupe. Arrimages désire ainsi du même coup initier les

participants au geste philanthropique. Selon Natalie Chapdelaine, la philanthropie est malheureusement méconnue dans notre société. Elle souhaite montrer que cette démarche dépasse les questions d’argent et qu’il s’agit plutôt d’une façon de créer un impact important dans son milieu. C’est pourquoi, en marge de son travail, elle a contribué à la mise sur pied d’artsScène Montréal (BFTA), un projet ayant pour mission, grâce à différentes activités, de mettre les jeunes professionnels en lien avec le monde des arts et d’encourager une relève de philanthropes. En moins de trois ans, les résultats sont déjà au rendezvous. L’équipe est passée de six à trente bénévoles et l’organisme a déjà réussi à toucher plus de 700 personnes en plus de faciliter l’implication de plusieurs d’entre eux au sein d’organismes artistiques. « Je trouve inspirant de voir que plusieurs jeunes gens d’affaires se passionnent pour les arts et désirent à leur tour faire connaître le milieu artistique montréalais ! », se réjouit Natalie, qui est actuellement coprésidente du comité exécutif d’artsScène Montréal. L’engagement est d’ailleurs une seconde nature chez la jeune femme qui, depuis dix ans, s’investit régulièrement dans diverses associations et conseils d’administration, pas toujours connexes avec son travail. Il s’agit pour elle


je u nes p r e m i e r s

« Si Jeunesse Savait… que tout est possible si on y croit »

d’occasions d’élargir son champ de connaissances, d’acquérir des compétences et expertises nouvelles et de côtoyer des personnes qui se situent hors de son réseau professionnel. Ce désir d’implication l’a notamment menée, lors d’un séjour de deux ans en France, à intégrer le projet de Simulation du Parlement européen Canada-QuébecEurope (SPECQUE), dans lequel elle a pu s’initier aux rouages de la politique européenne. Elle a été présidente de la 10e édition qui a eu lieu à Paris en 2007. Pour l’heure, Natalie siège au conseil d’administration de l’organisme Dr. Clown, une façon pour elle de s’ouvrir aux problématiques issues du milieu de la santé. La jeune femme termine aussi son expérience de près d’un an au sein d’Action Canada, un programme visant à créer un réseau de jeunes leaders solidaires. En compagnie d’une quinzaine d’autres participants, des fellows, elle a sillonné le Canada d’un océan à l’autre pour démystifier les politiques publiques et ainsi mieux penser l’avenir du pays. Le rapport final de son groupe de travail propose une réflexion sur la créativité comme moteur de développement des entreprises, un sujet qui anime la jeune femme et qu’elle aimerait approfondir davantage. Parions qu’un autre grand projet en émergera… En attendant, le Conseil des arts de Montréal et ses partenaires s’affairent à mettre la touche finale à un portail Internet où chacun pourra découvrir de quelles façons il peut s’impliquer dans les arts. Rendez-vous sur le Web au printemps 2012 !

Ce qui est très important, c’est que les jeunes se fassent confiance, qu’ils fassent confiance à leur intuition et à ce qu’ils ont dans leur cœur. Tout est possible si on y croit, il s’agit juste d’y croire. Lorsque quelqu’un vous dit que vous n’êtes pas bon dans quelque chose, ne le prenez pas comme étant un fait. Quand quelqu’un vous dit non, il ne faut pas accepter cela comme étant une interdiction, mais plutôt comme un défi pour accéder d’une meilleure façon à ce que l’on veut. Quant à l’échec que l’on peut subir en cours de route, il ne faut pas le regarder comme un échec, mais plutôt comme un apprentissage pour devenir encore meilleur. Souvent quand on veut réaliser nos rêves, il ne revient qu’à nous de travailler pour les réaliser. Si on nous donne la possibilité de rêver, c’est que ces rêves sont accessibles.

Crédit : Sylvain Leclerc

Amicalement, Denise

F É V R I E R 2 012 Premières en affaires 55


je u nes p r e m i e r s

Portraits de Jeunes Premiers P a r X a v i e r M o r a nd B o c k

And r éan e m eu n i e r

k i m m a roi s

Gu i l l au me Dé z i e l

P roductrice online

C hef de secteur en publicité et développement

Gérant

U bisoft M ontréal

Groupe M isteur V alaire

C anadiens de M ontréal Andréane Meunier est titulaire d’un diplôme en ingénierie informatique de l’École Polytechnique de Montréal. En 2003, elle se joint à Ubisoft Montréal en tant que programmeuse avant de faire le saut en gestion. Elle a contribué à plusieurs jeux phares tels que Prince of Persia, Assassin’s Creed et Splinter Cell. Aujourd’hui, elle est productrice Online pour la marque Assassin’s Creed. Quelle est ta motivation dans ton emploi actuel ? Comme j’ai la chance de travailler avec des graphistes, des musiciens, des programmeurs, etc., je suis motivée par mon devoir de leur faciliter la vie, de m’assurer qu’ils ont tous les outils nécessaires pour rendre le jeu optimal. Je me vois un peu comme le chef d’orchestre qui lie les différents éléments d’un jeu afin qu’ils forment un tout cohérent. Quel a été ton plus gros défi ? Il y a plus d’un an, j’ai entrepris de faire du bénévolat auprès d’enfants malades ou handicapés à la Maison André-Gratton du Phare. J’avais de nombreuses appréhensions, mais le bonheur des enfants nous fait oublier leur maladie. C’est une belle leçon d’humilité qui nous rappelle que nos problèmes du quotidien sont souvent futiles. As-tu un conseil à donner aux jeunes en affaires ? Prendre le temps de se faire une place avant d’essayer de gravir les échelons dans une entreprise. En prenant davantage de temps, on se sent plus en sécurité et plus en confiance par rapport à nos compétences et à nos connaissances. J’admire les gens qui obtiennent des postes de cadres rapidement, mais ils ont tendance à y demeurer moins longtemps. Quel a été ton plus beau voyage ? Mon travail m’offre l’occasion de voyager dans plusieurs pays. Toutefois, mes plus beaux voyages demeurent ceux que j’ai vécus avec ma famille, étant enfant. Ces voyages me rappellent qu’il faut un équilibre entre les vies professionnelle et personnelle. 56 F É V R I E R 2 012 Premières en affaires

Bachelière en marketing du HEC Montréal, Kim Marois est aujourd’hui chef de secteur en publicité et développement partisans pour les Canadiens de Montréal. Comment es-tu arrivée à ton poste actuel ? À ma deuxième année de baccalauréat, j’ai intégré l’Association étudiante des élèves au baccalauréat du HEC Montréal. Cette vitrine m’a permis de rencontrer, entre autres, Ray Lalonde, à l’époque vice-président marketing du Club de hockey Canadien. J’ai donc su, dès l’université, établir des liens avec le domaine du marketing sportif, au sein duquel j’avais l’objectif très précis de faire carrière. Ma personnalité rigoureuse et planificatrice a aussi dicté où je suis aujourd’hui ! Quelle est ta motivation dans ton emploi ? Avoir la chance de pouvoir travailler en équipe est essentiel pour moi. Il est évident qu’une plateforme marketing ne se développe pas en solo : c’est primordial d’être entouré de collègues inspirants. Il est aussi essentiel pour moi d’être passionnée du produit pour lequel je travaille. Dans mon cas, le sport, en particulier le hockey et les Canadiens de Montréal, sont de véritables passions pour moi. Quel a été ton plus gros défi ? Le Centenaire des Canadiens de Montréal a certainement représenté un grand défi, tant au niveau de la qualité que de la quantité des initiatives à livrer. Avec du recul, je peux dire que les heures et les efforts consacrés ont grandement valu la peine ! Aussi, il ne faut pas en faire un drame au quotidien, mais il est vrai qu’être une femme dans un milieu d’hommes comporte son lot de défis. Si tu avais une cause à laquelle te dévouer, quelle serait-elle ? Récemment, j’ai voulu donner de mon temps à une cause pour laquelle je pourrais faire une différence, c’est-à-dire la CroixRouge canadienne et sa nouvelle initiative de Relève d’affaires. Vous en saurez davantage sous peu !

Après avoir obtenu son DEC en musique, Guillaume Déziel s’est tracé un parcours autodidacte en bourlinguant entre l’enregistrement studio, le droit des affaires, l’entrepreneuriat, la gérance et l’édition. Il explore aujourd’hui de nouvelles façons de commercialiser la musique, présentant d’ailleurs des résultats éloquents avec le groupe Misteur Valaire. Comment es-tu arrivé à ton poste actuel ? Par un concours de circonstances. Après mes études, j’ai travaillé un peu dans le monde du spectacle et de la vente de musique en ligne, obtenant ainsi le privilège de travailler avec l’ensemble des maisons de disques et distributeurs du Québec. En 2005, mon frère m’a fait écouter le démo de son obscur groupe au nom bizarre : Misteur Valaire. J’ai alors choisi de l’accompagner, lui et ses quatre comparses, jusqu’à ce jour de janvier 2010 alors que j’ai été officiellement invité à devenir leur gérant. Quelle est ta motivation dans ton emploi actuel ? Le jamais vu, l’imprévu, le « tout à bâtir ». Je me considère privilégié d’assister et de participer à cette époque unique dans l’histoire de la musique. Moi qui croyais être arrivé « trop tard » dans cette industrie, j’arrive en plein cœur d’une révolution où j’ai l’immense chance d’être un acteur important. Quel a été le plus gros risque que tu as pris ? Mon plus gros risque a été d’embrasser la réalité du Web à contre-courant. À l’époque où mes confrères de l’industrie se battaient contre les changements qu’imposait l’arrivée du Web et résistaient pour maintenir leur modèle économique (désuet) en place, j’ai plutôt respecté le nouveau comportement des consommateurs, et ce, malgré les possibles pertes de revenus à court terme. As-tu un conseil à donner aux jeunes en affaires ? L’argent ne doit jamais être une fin. Aussi, apprendre le mandarin…


je u nes p r e m i e r s

TOP 10 de Jeff Stinco Pensées qui guident ma carrière de musicien et mes projets d’affaires. Après trois albums studio, deux albums de scène, des tournées partout à travers le globe, une foule de spectacles à guichets fermés aux États-Unis et au Canada et plus de sept millions et demi d’albums vendus, le groupe Simple Plan n’a plus besoin de présentation. Reste que rares sont les groupes de musique québécois qui ont non seulement percé sur la scène internationale, mais qui trônent à ces sommets et de si belle façon. Jeff Stinco, guitariste et membre fondateur du groupe, nous dévoile ses secrets.

1

Sachez bien vous entourer ; j’ai fondé Simple Plan avec trois de mes meilleurs amis du secondaire et nous sommes encore ensemble 12 ans plus tard. J’ai préféré m’entourer d’amis proches, de personnes qui partageaient ma vision, mes valeurs et mes ambitions plutôt que de choisir les meilleurs musiciens en ville, mais avec qui je n’aurais sûrement pas eu la même chimie.

2

Faites ce qui vous passionne et vous ne compterez pas les heures ; vous serez motivés et vous développerez plus facilement les aptitudes nécessaires à faire ce que vous avez à faire. Il s’agit juste de trouver un angle unique, non pas de réinventer la roue, et de travailler très fort pour réaliser de grandes choses.

3

J’aime voir un « non » comme un « je ne suis pas la bonne personne avec qui vous devriez collaborer » plutôt que comme un refus définitif ou une porte fermée. Tout est question de timing  et de perspective. Si quelqu’un ne voit pas le potentiel d’une de vos idées, quelqu’un d’autre le verra ; il s’agit de continuer à chercher (par contre, il faut que vous soyez complètement convaincu de la qualité de vos idées, sinon elles seront inévitablement remises en question).

4 Petit, mon père me disait toujours : « Faire et refaire, c’est toujours faire ». Si une réalisation n’est pas au niveau de votre vision initiale, mieux vaut recommencer jusqu’à ce qu’elle le soit. 5 Une bonne transaction profite également à toutes les parties en négociation. En affaires, un pont brûlé peut finir par coûter beaucoup plus cher qu’une transaction dans laquelle vous faites de légères concessions. 6 Information is Power. Faites vos devoirs, lisez, analysez, faites de la recherche, connaissez de fond en comble l’univers dans lequel vous évoluez et vous aurez une meilleure chance de vous distinguer par rapport à vos concurrents. 7 La visualisation a certes une petite connotation nouvel âge. Pourtant, de grands musiciens, athlètes et gens d’affaires la prati quent fréquemment. Ne sous-estimez pas le pouvoir de cette pratique. De toute manière, personne ne vous voit la pratiquer. 8 « Parfois, lorsqu’aucune solution à un problème ne semble exister, il vaut mieux s’asseoir et attendre aussi longtemps qu’il ne le faut pour qu’une occasion se présente d’elle-même », disait Arnold Rothstein, un des personnages colorés de la série télévisée Boardwalk Empire. 9 Votre parole est d’or. Les individus qui respectent leurs engagements sont rapidement reconnus comme étant fiables tandis que ceux qui ne le font pas sont encore plus rapidement étiquetés comme non crédibles. 10 En acceptant de vivre en collectivité, on doit aussi accepter de se responsabiliser face à celle-ci. L’individu se doit de contribuer positivement à sa communauté : œuvres de bienfaisance, dons, implication sociale, conscience environnementale, etc., sont des moyens de rehausser la qualité de la société dans laquelle on vit. Vos proches et vous bénéficierez directement ou indirec tement des gestes que vous poserez. Écoutez Simple Plan, c’est bon pour l’âme. F É V R I E R 2 012 Premières en affaires 57


Être parent d’un jeune comédien de talent

Crédit casting : Maxime Tremblay.

Pa r Ch a rli n e- È v e Pi lon

Alexis Plante dans la pièce de théâtre Contre le temps, dans laquelle il a joué au Théâtre d’Aujourd’hui à l’automne. Sur la première photo (de gauche à droite) : Frédéric Paquet, Alexis Plante, Benoît Drouin-Germain et Monique Spaziani. Sur la 2e (de gauche à droite) : Benoit Gouin, Bruno Marcil, Alexis Plante et Monique Spaziani. Crédit photo : Valérie Remise.

S’investir peut mener loin : La Banque Laurentienne salue ces parents qui rendent possibles les rêves de leurs enfants. 58 F É V R I E R 2 012 Premières en affaires


fa m i ll e

Déjà à l’école primaire, Alexis Plante avait manifesté un intérêt pour la scène. Sa mère, Maryse Pagé avait alors décidé d’encourager ce goût naissant en l’inscrivant à des ateliers. Cette initiative a rapidement porté ses fruits. Aujourd’hui âgé de 13 ans, le jeune comédien fait tranquillement son chemin en cumulant les expériences en doublage pour le cinéma, en animation, en surimpression vocale pour la télé ainsi qu’au théâtre. Tout ça, grâce à l’aide de sa mère, qui a réussi à concilier la passion de son fils à un horaire de vie très chargé. « Je l’ai tellement attendu ! », s’exclame Maryse Pagé, en faisant référence aux nombreuses fois où elle est allée reconduire son garçon aux quatre coins de la métropole pour des contrats et des auditions. Une fois, elle a fait jusqu’à 11 allers-retours durant la même semaine. « Il faut dire qu’on habite en banlieue et tous les contrats auxquels participe Alexis sont à Montréal. J’ai commencé un jour à écrire sur mon ordinateur portable, en l’attendant. J’ai fini par écrire un livre ! Mais depuis cet été, il a commencé à prendre l’autobus et le métro dans le jour. Ça aide un peu. » J’aurais voulu être un artiste Lorsqu’Alexis a émis le souhait de devenir comédien, sa mère l’a tout de suite encouragé à poursuivre son rêve. Seulement, elle lui a donné l’heure juste. « Je l’ai sensibilisé au fait qu’il y a des comédiens qui crèvent de faim, mais qu’il y en a aussi qui gagnent bien leur vie. Il est très conscient de cette réalité. Il a même parlé d’un plan B dans le cas où une carrière comme comédien ne fonctionnerait pas. » Malgré les embûches que le métier peut représenter, le jeune interprète en aime tous les aspects. « Je trouve ça l’fun d’être sur une scène devant des gens. J’aime faire des personnages, être quelqu’un d’autre. J’aime vraiment tout, en fait. » Après avoir suivi un cours en doublage au printemps 2010, il a commencé à faire ses classes. Il a notamment fait une apparition dans la nouvelle saison de la série télévisuelle Trauma, a été de la distribution de la pièce Contre le temps, à l’automne au Théâtre d’Aujourd’hui, a doublé la voix de l’acteur Tye Sheridan dans la version française de The Tree of Life, et plus récemment, il a doublé en français la voix de Colin Ford dans le film We Bought a Zoo.

Jongler avec les horaires Accepter des contrats de doublage tout en fréquentant une institution secondaire à temps plein est tout un défi auquel doivent faire face Alexis… et sa mère. Parce que la chose la plus importante pour Mme Pagé, demeure l’école. Chaque fois qu’on offre un contrat à son fils, elle doit valider auprès de l’école pour s’assurer que la proposition ne mettra pas en péril ses résultats scolaires. Heureusement, Alexis

dans la mesure où il y retire une grande satisfaction. Celle qui travaille comme chef recherchiste à la télévision en a vu passer des parents qui poussaient leurs enfants à continuer malgré une certaine démotivation. « Je ne ferais jamais ça, précise-t-elle. Tant qu’il aimera ça, je vais l’encourager. Mais la minute où il en aura assez, je ne pousserai pas plus loin. » Pour l’instant du moins, il semble évoluer dans ce domaine avec l’aisance d’un poisson dans l’eau et un plaisir évident. « Le poids sur les épaules, c’est moi qui l’ai, indique Mme Pagé. Les seules fois où il est stressé, c’est lorsqu’il doit passer des auditions. Même un professeur au conservatoire a déjà dit qu’Alexis était fait pour devenir comédien. Il a une facilité incroyable pour apprendre des textes

Maryse Pagé et son fils Alexis Plante

a d’excellentes notes ce qui donne plus de latitude, tant du côté de l’établissement scolaire, que des parents. « Ça demande beaucoup de logistique, de temps et d’énergie, mais ça se fait, note-t-elle. On a dû le changer d’école parce que la première n’était pas ouverte à ce qu’Alexis manque quelques périodes de cours. Il va maintenant à l’école publique, il a de très bons résultats et jusqu’à maintenant, tout se passe bien. »

et une très grande patience. » Ce que Mme Pagé souhaite pour son fils, c’est qu’il développe sa polyvalence, un outil essentiel dans le métier. « Si on prend par exemple l’animateur Sébastien Benoît. Il a étudié tout d’abord en droit, a ensuite été chroniqueur. Il fait maintenant de l’animation. Les gens spécialisés sont confinés à une seule chose et ça devient plus difficile. Je souhaite que mon fils soit bien outillé. Comme ça, il ne manquera jamais de travail. »

Respecter  son  choix Pour Mme Pagé, l’idée que son fils évolue dans le milieu théâtral est louable

F É V R I E R 2 012 Premières en affaires 59


V O YA G E D ’AFFAIRES

INVESTIR AU MEXIQUE : entre promesses et dangers Pa r G u i l l a u m e C . L e m é e Le Mexique est un pays plein de promesses et de dangers. Victime d’une grave crise économique en 1994, sauvé de la faillite par l’injection de fonds américains et canadiens la même année, s’ensuit une constante croissance jusqu’en 2004 où il affiche une économie qui se classe 14e au monde. En 2008, sa prospérité et sa croissance culminent ; le secteur automobile dépasse même, cette annéelà, celui du Canada. Ébranlé, comme tous, par la crise de 2009, il n’en reste pas moins qu’en 2010 et 2011, le Mexique est le premier partenaire du Québec avec 3,7 $ milliards en échanges commerciaux. Le Mexique c’est 112 millions d’habitants et un PIB dépassant les mille milliards de dollars US en 2010 ; toujours 14e au monde et 2e en Amérique latine. Grâce à de nombreux accords commerciaux internationaux, dont le plus important, l’ALENA, qui le lie depuis 1994 dans un libre échange avec les États-Unis et le Canada, le Mexique peut très bien devenir une manne importante autant qu’un lieu de développement intéressant pour les entreprises d’ici. Toutefois, certains points sont à prendre en compte sérieusement.

Des secteurs prometteurs Un secteur où les opportunités d’affaires sont très riches est celui de l’aéronautique et plusieurs entreprises en ont fait leur source en composantes secondaires grâce aux coûts d’exploitation modérés doublés d’un bon niveau d’éducation, d’une infrastructure avancée et d’un cadre légal favorable. L’agriculture fait aussi figure de secteur intéressant si l’on considère qu’il est en importance le quatrième marché d’exportation 60 F É V R I E R 2 012 Premières en affaires

au pays. À cela, rajoutons les secteurs de l’automobile, de l’énergie, des technologies environnementales, des technologies de l’information et des communications (où beaucoup de rattrapage est à faire : seul un tiers des PME mexicaines utilisent l’informatique !), des infrastructures, des industries légères (opérations d’assemblage facilitées par une main-d’œuvre de qualité et des coûts encore une fois concurrentiels), des installations médicales (grâce à la prolifération de nouveaux hôpitaux) et des ressources naturelles. Comment aborder les affaires D’un point de vue strictement d’affaires, aborder le Mexique doit se faire de façon intelligente. Plusieurs femmes et hommes d’affaires à succès s’entendent à peu près pour dire la même chose. Les entreprises intéressées doivent, avant toute tentative à l’étranger, s’assurer d’être rentables chez eux ; mettre l’accent sur la question du prix (donnée primordiale pour les Mexicains); orchestrer des rencontres en personnes avec leurs partenaires mexicains (le face à face est pour eux essentiel) ; envoyer des cadres de l’entreprise comme émissaires (signe de respect et de sérieux); profiter des missions commerciales nationales (avec l’ALENA, plusieurs programmes sont ouverts) et finalement planifier à long terme, car brasser des affaires à la hâte au Mexique n’est pas une option valable : il faut y investir temps et argent. Des coutumes à comprendre et respecter La première impression, comme dans bien d’autres pays d’Amérique latine, est essentielle pour les Mexicains il est donc très important de choisir d’emblée un habillement formel et surtout de ne pas se formaliser des retards. En effet, la coutume « du retardataire » bien connue nommée mañana n’est pas un mythe au Mexique, c’est une réalité. La ponctualité n’y est pas une priorité et il y est d’usage d’avoir un retard de 15 à 30 minutes aussi bien que de confirmer un rendez-vous la veille ou le matin même du rendez-vous. Il est conseillé par plusieurs observateurs de se doter d’un agent local qui


V O YA G E D ’AFFAIRES

gérera les rendez-vous et bien sûr, de s’armer de patience. De plus, ne soyez pas surpris si on vous invite à un mariage ou si on vous questionne sur votre vie et vos croyances personnelles, car les affaires au Mexique se brassent exclusivement dans un contexte de confiance et la confiance passe toujours par des liens personnels. L’envers du décor : corruption et criminalité Même si les organismes chargés d’aider les entreprises dans leurs affaires au Mexique s’entendent pour dire que cela vaut la peine de le faire, il serait malhonnête de garder sous silence la triste réalité du taux élevé de criminalité au pays. Certaines provinces du pays, comme le Sinaloa et le Chihuahua, sont carrément déconseillées par certaines personnes puisqu’elles sont le théâtre de la violence et de guerres entre trafiquants de drogue. En général, au Mexique, investir dans la sécurité est une obligation pour tout entrepreneur qui compte éviter les mauvaises surprises. Des firmes de sécurité canadiennes se spécialisent dans cette question et peuvent

Tour de la bourse du Mexique

Quartier financier de Mexico City

conseiller les entreprises sur les risques qu’elles courent et les mesures à prendre. Le statut de la femme Le statut de la femme mariée au Mexique n’est pas des plus reluisants : la violence, les abus et le manque de reconnaissance sont monnaie courante comme dans beaucoup de sociétés latinoaméricaines. Néanmoins, il règne au Mexique une sorte de respect très latin de la femme et il semblerait que la femme d’affaires puisse y trouver une place confortable. Bien sûr, une représentation mixte au sein de votre équipe d’affaires limitera les risques de subir certains comportements qui demeurent très rares, à en croire la plupart des commentaires à ce sujet.

Services commerciaux Services de Titres FCT est le chef de file canadien de l’assurance titres commerciale au Québec et au Canada. Les Services commerciaux de Services de Titres FCT ont assuré plus de transactions commerciales que n’importe quel autre assureur de titres au Canada. En effet, notre vaste expérience nous a permis d’assurer tant des propriétés commerciales et industrielles que des immeubles à usages mixtes et des terrains vacants. Pour savoir comment l’assurance titres peut vous être bénéfique lors de votre prochaine transaction commerciale, veuillez communiquer avec nous au 1 866 744-1962 ou : Robert Mariani Directeur, développement des affaires Division commerciale (514) 744-8952

Fabienne Benoit Directeur, souscription Division commerciale (514) 744-8961

www.servicesdetitresfct.com

Assurance par Compagnie d’assurances FCT Ltée, à l’exception des polices commerciales de Compagnie d’assurance titres First American. Services par Compagnie de titres First Canadian Limitée. Ce document n’a pour but que de fournir des renseignements généraux. Pour connaître la couverture et les exclusions exactes, reportez-vous à la police. Exemplaires fournis sur demande. Certains produits et services peuvent varier selon la province. Les prix et les produits peuvent changer sans préavis. MD Marque déposée de The First American Corporation.

F É V R I E R 2 012 Premières en affaires 61


« Ce qu’il y a de magique dans le divertissement, c’est qu’en essayant de comprendre les autres et ce qui va leur plaire, on arrive parfois à mieux se comprendre. »

Alain Tascan,

pionnier du divertissement interactif Pa r Mar in e T h o m a s

Crédits photos : Bénédicte Brocard / Photo@Work

Troisième pôle en importance dans le monde, l’industrie du jeu vidéo emploie 8 000 personnes à Montréal seulement. Cofondateur du premier studio Ubisoft à Montréal, vice-président et directeur général à Montréal d’Electronics Art pendant sept ans, Alain Tascan a directement contribué à l’implantation et à la croissance du jeu vidéo à Montréal. En mai dernier, il a lancé son propre studio indépendant, Sava Transmédia, qui se concentrera sur un marché prometteur, le jeu vidéo social et mobile. Le sourire franc et les yeux rieurs, Alain Tascan est un homme simple et authentique. Patron des temps modernes, son bureau est au milieu de ses 38 employés, dans le grand open space que Sava Transmédia occupe depuis le début de l’été. L’ambiance y est décontractée bien que sérieuse. Dans les locaux aux colonnes violettes, les salles de réunion consistent en de petites pièces lumineuses avec pour tout agencement des bean bags colorés et une table basse. Un coin salon regroupe de nombreuses consoles traditionnelles dont la première Nintendo. Il y a même une salle de hot yoga ! « Les valeurs de l’entreprise, c’est 62 F É V R I E R 2 012 Premières en affaires

faire des choses sociales et l’fun, à l’intérieur comme à l’extérieur. On ne peut pas concevoir des jeux sociaux si nous on ne s’amuse pas et si on n’aime pas ça » explique le Rêveur en chef, titre que l’on trouve sur le site Internet de la compagnie. Un pionnier du jeu vidéo à Montréal À l’origine de ce rêve, il y a l’arrivée de l’entreprise française Ubisoft en 1998 qui marque la naissance de toute l’industrie du jeu vidéo au Québec. Ce Niçois d’origine se rappelle : « On est arrivé ici avec un billet simple et une valise sans être jamais venu auparavant, il n’y avait pas eu de repérage, rien. C’était les bonnes vieilles

méthodes d’entrepreneurs bretons, mais ça a marché. On est venu ici et on a recruté 250 personnes la première année. » Le studio compte aujourd’hui plus de 2 000 employés. Alain Tascan part travailler un temps aux États-Unis puis revient au Québec en 2004 et fonde le studio montréalais du géant américain Electronic Arts qu’il va diriger pendant sept ans. Comment explique-t-il l’attrait de l’industrie mondiale pour le talent québécois ? « Ce qu’on retrouve dans les jeux qui viennent de Montréal, c’est cette compréhension des rouages du divertissement de grande audience à l’américaine avec un twist d’originalité et de sophistication ». Les jeux sociaux, un nouveau modèle Ces dernières années, le divertissement interactif a considérablement évolué grâce à la plateforme sociale Facebook et l’utilisation du mobile. Appuyé par des investisseurs canadiens, Alain Tascan décide de se lancer dans l’aventure et de se concentrer uniquement sur ce marché novateur. « C’est enivrant d’être du côté des pionniers. On revient dans le laboratoire de recherche, il y a pleins de choses à inventer encore. » Dans cette nouvelle ère du jeu vidéo, le jeu est moins important que l’interaction qu’ont les gens pendant qu’ils jouent. « Cela devient avant tout une plateforme de communication, en phase avec quelque chose qui est très important dans la société d’aujourd’hui, le partage. » Loin d’être réservés aux adolescents, les jeux sociaux sont joués en majorité par…  des femmes de plus de quarante ans ! Un modèle qui se transforme donc et fait évoluer l’industrie elle-même. Sava compte en effet 45 % d’employées. « Un


u n h o mme et s o n ta bl e a u

Lithographies, Sam Francis

changement de fond qui correspond à des tendances sociales lourdes  », selon lui. « Ce qu’il y a de magique dans le divertissement, c’est qu’en essayant de comprendre les autres et ce qui va leur plaire, on arrive parfois à mieux se comprendre. »

La joie des couleurs L’homme d’affaires partage enfin avec nous ses deux œuvres d’art préférées : deux lithographies de Sam Francis, peintre expressionniste américain qu’il découvre dans un musée de San Francisco à vingt ans. «  À l’époque j’étais étudiant

et j’avais trouvé ça formidable ! Pour moi c’était vraiment l’Amérique : l’énergie très positive, les couleurs, l’utilisation de l’espace. C’était jubilant de voir ça. » De retour à Paris, il ne peut seulement que s’offrir des posters de ces compositions « d’Action painting en plus poétique  ». Mais rapidement, il commence à travailler et « lorsque que j’ai eu mon premier chèque de paye, j’ai trouvé ces deux lithographies dans une galerie. » Il les achète et depuis elles ne le quittent plus, le suivant de la France, au Canada aux États-Unis puis de nouveau au Canada. Elles sont une commémoration de « la joie qu’elles m’ont apporté au moment où j’ai pu en faire l’acquisition. » Mais surtout, lorsque ses yeux se posent dessus dans l’entrée de chez lui, elles lui « rappellent que l’argent n’est pas une fin en soi mais un moyen. Les avoir près de moi, cela me rappelle les efforts que l’on fait professionnellement qui sont justifiés par le fait de se faire plaisir avant tout. »

tr en e d’ is pr

www.fondsftq.com

es pr it

e

bâtir l’avenir aujourd’hui et demain ! Le Fonds de solidarité FTQ est fier de s’associer au magazine Premières en affaires afin de soutenir les femmes d’affaires et

Faire tourner l’économie d’ici.

F É V R I E R 2 012 Premières en affaires 63


design

LA MAISON SYMPHONIQUE DE MONTRÉAL

P a r G i n a I a q u i n ta V ice - présidente , développement des affaires A ména g ement corporatif Æ difica Au cours des soixante-quinze dernières années, l’Orchestre symphonique de Montréal a été acclamé sur la scène internationale pour son esprit d’innovation et son engagement envers l’excellence artistique. Sa nouvelle résidence, la Maison symphonique de Montréal, possède les qualités des plus grandes salles de concert que l’on retrouve à travers le monde, avec des lignes de vues magnifiques, une atmosphère intimiste et une acoustique supérieure. La transparence de la façade joue un rôle primordial dans le succès du concept architectural de cette maison de la musique, conçue pour rendre accessible un art considéré par plus d’un comme étant élitiste. Les passants sont appelés à faire partie de l’expérience alors que l’ouverture du bâtiment, tant au sens littéral que figuré, contribue à une dynamique entre le milieu urbain et les mélomanes. L’auditorium peut accueillir jusqu’à 2 100 spectateurs, 200 choristes et 120 musiciens. Il faut imaginer un écrin où le joyau que constitue l’auditorium est serti dans une énorme coquille de bois faite de pièces planes qui s’imbriquent les unes dans les autres dans un léger ondoiement. Cette coquille répond aux objectifs tant acoustiques que visuels et elle permet la réflexion et la diffusion du son en plus de conférer une dimension humaine à la salle. Recouverte de hêtre du Québec, le bois enveloppe l’auditoire, et les espaces sculptés par les pans de bois imbriqués ornent les entrées, camouflent les rideaux et ajoutent du relief aux grandes surfaces murales. Matériau durable, le bois est privilégié en musique pour sa résonance ; il est « vivant », « organique », pour reprendre les termes du maestro Kent Nagano, comparant sa nouvelle salle à un instrument de musique dont il faudra apprendre à jouer. La Maison symphonique de Montréal est une réalisation du Diamond Schmit et Aedifica Architectes

64 F É V R I E R 2 012 Premières en affaires


É V É NEMEN T S

Premières en entrevue

crédit Photos  : Bénédicte Brocard / photoatwork.com

Le 28 novembre dernier, le magazine organisait son traditionnel cocktail dînatoire, à l’occasion de la sortie de son numéro sur l’International. Présentées par Bell, les huit femmes incontournables de l’international étaient révélées et récompensées. Devant plus de 250 personnes, Zoë Yujnovich présidente et chef de la direction de la Compagnie minière IOC, s’est confiée à la journaliste Michèle Boisvert. Pour en savoir plus sur nos prochains événements, rendez-vous sur PREMIERESENAFFAIRES.COM

Club de lecture

Diane Giard Première vice-présidente, Marketing, Banque Nationale

« The monk who sold his Ferrari » de Robin S. Sharma Le jeudi 22 mars à 7h30

Derrière 3 lettres, Procurez-vous le livre et un grand nom. venez en discuter !

Cet entretien sera animé par Margarita Lafontaine, Éditrice de Premières en affaires

Fraser MilnerLieu : Casgrain devient FMC.marie, 39ème étage, montréal (qc) h3b 4m7 1, place ville Inscription : 45 $ abonnés, non-abonnés Si la nouvelle identité reflète un nouveau souffle55 $ et une attitude encore plus dynamique, elle témoigne également de l’expertise et Nombre limité de places. N’attendez pas pour vous inscrire ! du leadership qui ont fait notre solide réputation. Contactez-nous au (514) 876-0014 ou juliette@premieresenaffaires.com

Cet événement est commandité par : fmc-avocats.com Fraser Milner Casgrain s.e.n.c.r.l.

F É V R I E R 2 012 Premières en affaires 65


c ultu r e

Crédit photo : Sarah Scott

de Michèle Bazin

Plongez-vous dans l’univers de notre rédactrice en chef, découvrez avec elle des artistes, des livres ou des activités culturelles à ne pas manquer. BLONDE de Béatrice Martin (Cœur de pirate) Avec sa voix d’enfant, ses mots d’amour et son charme, elle séduit encore plus que lors de son premier album, vendu à 600 000 exemplaires. Un délice de l’écouter dans le bain, en cuisinant, en relaxant ou dans Crédit photo : Grosse Boite la voiture ou dans les transports en commun. Sur ce nouvel album, on comprend mieux les mots et les expressions qu’elle lance avec plus de détermination. Elle part en tournée, les délégations du Québec à l’étranger l’invitent dans les villes stratégiques où il y a des francophones ou francophiles. Une belle valeur bien de chez nous. Celle qui participait en février au festival MONTRÉAL EN LUMIÈRE, est la petite-fille de l’ancien journaliste Louis Martin, mais elle s’est taillé sa propre place comme son oncle Alexis.

Terez Montcalm pour son CD hommage à Shirley Horne : une soie

« Rien à cacher (…) » questionne l’imagerie et les clichés. Une démarche délirante et désespérément optimiste, pour combattre l’amnésie qui menace toute entreprise militante minoritaire. À découvrir au Musée de la femme du 1er mars au 17 septembre 2012.

Les Belles-Sœurs de Michel Tremblay

Crédit photo : Musée de la femme

À Paris au Théâtre du Rond-Point du 8 mars au 7 avril et ensuite au Monument-National du 20 au 29 septembre 2012. La pièce québécoise la plus jouée sur la planète avec 425 productions dans plus de 20 langues et plus de 25 pays avec la nouvelle mouture musicale, mise en scène, livret et paroles de René-Richard Cyr et la musique de Daniel Bélanger.

Quelle belle idée ! Je n’en dis pas plus. Allez tenter votre oreille sur iTunes. Ça vaut le 0,99 $ pour n’importe quelle balade. Je n’avais jamais entendu Terez Moncalm aussi… calme !

L’exposition « Rien à cacher Féminisme : État des lieux ! » Une exposition bouée, une immersion du bain du conformisme ambiant du politically correct, sur la condition des femmes. Sous un féminisme militantiste fait d’humour et d’activisme, Crédit photo : Valérie Remise

Steve Jobs de Walter Isaackson Un livre fascinant à bien des égards. Steve Jobs demeure un demi-dieu ou un génie pour plusieurs. Il savait mettre en marché les produits que ses équipes mettaient au point avec lui. Pas toujours facile, il savait ce qu’il voulait et ce qu’il valait. Chacun a sa théorie et tire sa leçon quand il referme le bouquin. Pour les uns, le secret est dans la confiance en soi et le timing. Pour d’autres, c’est de se conforter de ne plus être capable de supporter la bêtise humaine et l’incompétence. Pour certains, c’est de ne pas trop se fier aux aliments naturels quand on a un cancer déclaré. Pour d’autres encore, ce serait d’être aimable avec ses collègues de travail. En lisant un livre portant sur un génie, il ne faudrait pas se mettre à croire que l’on est génial parce que l’on a mauvais caractère. Un livre des plus intéressants où il y a beaucoup à apprendre. Un livre très inspirant surtout quand on utilise le produit Apple. Crédit photo : JC Latès

66 F É V R I E R 2 012 Premières en affaires


Tellement mieux

Audi A4 2012

1917 Boulevard Wilfrid-Laurier | Saint-Bruno Route 116 450.653.7553 | niquet.com

Niquet


Aucune plume n'a autant de poids

MONTRÉAL NEW YORK * Bureau associé

CHICAGO

LONDRES

OTTAWA BAHREIN

TORONTO

CALGARY

AL-KHOBAR*

VANCOUVER

BEIJING

SHANGHAI*

blakes.com

Blake, Cassels & Graydon S.E.N.C.R.L./s.r.l.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.