Numéro Finance 2014

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LE

MAGA ZINE

DES

AFFAIRES

AU

FÉMININ

PRÊTS COMMERCIAUX

UNE INDUSTRIE

FAÇON MONOPOLY

ASSURANCES ET CHANGEMENTS CLIMATIQUES, QUELS ENJEUX? ARTS & CULTURE

Danielle Roy Semer la douceur

DANA ADES-LANDY

PREMIERESENAFFAIRES.COM Suivez-nous sur :

f t in

AOÛT-SEPTEMBRE 2014

7,95$

CONVENTION POSTES CANADA 41502021

LA CONFIANCE DE PERSÉVÉRER THE CONFIDENCE TO REACH FOR SUCCESS


Fière de compter dans l’équation La Caisse de dépôt et placement du Québec, active au sein de l’industrie financière d’ici. La Caisse appuie plusieurs initiatives afin d’enrichir l’expertise québécoise. Une collaboration étroite avec les universités du Québec permet de soutenir huit chaires de recherche et initiatives de développement. Aux côtés de Finance Montréal, elle participe à plusieurs chantiers stratégiques. Elle est également partenaire du programme de mentorat de l’Association des femmes en finance du Québec (AFFQ).

La Caisse, bâtisseur de long terme au Québec et dans le monde.

lacaisse.com


MAGAZINE : ÉDITRICE ET RÉDACTRICE EN CHEF : Margarita Lafontaine ÉDITRICE ASSOCIÉE AFFAIRES PUBLIQUES : Liza Frulla DIRECTRICE DE PRODUCTION : Sara Leblanc RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE : Marine Thomas DIRECTEUR ARTISTIQUE : Yannick Jacob COORDONNATRICE, SERVICE CLIENT : Manon Cordeil RÉVISEURS-CORRECTEURS : Vincent Dupuis Sylvie Lamothe Marie-Claude Massé GRILLE GRAPHIQUE : Java Communications PHOTOGRAPHES : Bénédicte Brocard Phil Bernard JOURNALISTES : Mariève K. Desjardins Carine Elkouby Theodora Navarro Stéphane Pageau Marie Pâris Charline-Ève Pilon Takwa Souissi IMPRESSION : Impart Litho Imprimeur

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Margarita Lafontaine

J’

Crédit : MOCAphoto / Vêtements : KAREN PERRY DESIGN à Montréal.

ai appris l’existence de Dana Ades-Landy, le jour où nous avons reçu au magazine le tout premier coupon d’abonnement, il y a de cela huit ans. J’étais intriguée. Qui était cette femme qui se précipitait pour nous connaître? Un jour, lors d’un évènement, sachant qu’elle était dans la salle, je suis allée me présenter. J’ai alors découvert une femme, belle, grande, intelligente et ambitieuse, qui débordait de gentillesse et de générosité. Une femme qui, au cours de sa carrière, a vécu des hauts, des bas, et encore des hauts, ce qui a certainement contribué à la rendre si simple et si accessible. Son histoire ne se résume pas en une ascension en ligne droite sans heurts, mais plutôt en un parcours semé de défis et empreint de persévérance. Comme la majorité d’entre nous? Vous découvrirez Dana dans les pages de ce magazine et vous apprendrez qu’elle est aussi présidente de l’Association des femmes en finance du Québec (AFFQ), une association de 400 femmes parmi les plus influentes dans le domaine de la finance au Québec. Bravo Dana, ça fait longtemps que je souhaitais te rendre hommage!

Nous voilà en septembre et nous reprenons les grands projets qui nous intéressent et nous interpellent. Parmi ceux-ci, la participation des femmes à des conseils d’administration. Plus particulièrement, les mesures à prendre pour décider ou inciter les administrateurs déjà présents à faire de la place aux femmes. Car la question n’est plus de savoir si les femmes peuvent apporter une contribution valable; la preuve en est déjà faite. C’est plutôt de savoir comment arriver à en augmenter le nombre. En Ontario, la OSC (Ontario Securities Commission) devrait instaurer prochainement des règles de gouvernance visant à augmenter la participation des femmes aux conseils d’administration des entreprises cotées en bourse. Le choix est celui de la méthode douce, du Comply or explain, ce qui veut dire : augmentez le pourcentage de femmes sur votre CA ou expliquez pourquoi ça n’a pas été fait. On veut ainsi laisser la liberté à chaque entreprise de grossir ses rangs à sa façon, pourvu qu’il y ait du changement au courant de l’année. Ce qui est intéressant dans l’approche de la OSC, c’est que cette augmentation de la participation des femmes ne s’applique pas seulement aux conseils, mais à la haute direction des entreprises. Question de préparer la relève? En parallèle, l’Autorité des marchés financiers ainsi que toutes les autres organisations provinciales au pays planifient leur propre version de cette règle. Bonne nouvelle pour nous, à condition qu’il y ait un réel changement. Un dossier chaud à suivre... Je vous souhaite une excellente rentrée! Bonne lecture, Margarita

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SOMMAIRE AOÛT-SEPTEMBRE 2014

| VOLUME 7, NUMÉRO 6

20 DANA ADES-LANDY Xxx xxxx xxxxxxx

7 LA CHRONIQUE DE LIZA

2015, une année fédérale

LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES

30

Portrait de 8 femmes de la finance

CONSEILS D’EXPERTS DROIT

10 LA CHRONIQUE DE NORMA

40 Contrats « au noir » : la grande noirceur pour vos droits! Fasken Martineau

Dossier

41 Le marché du carbone, une occasion d’affaires? Sodavex

De l’importance d’oser

FINANCE 12 Prêts commerciaux, une

industrie façon monopoly

17 Assurances et changements

climatiques, quels enjeux?

Carole Chapdelaine

51 L ’ABC des régimes de retraite collectifs Banque Nationale 52 L a promotion des femmes dans l’entreprise : de la parole aux actes Industrielle Alliance

42 Financement et hypothèque parapluie : des précautions afin d’éviter le surendettement Stein Monast

SANTÉ

43 Cryptomonnaie, la fin de la monnaie sonnante et trébuchante? Blakes

DROIT DE LA FAMILLE

44 Négocier son offre de financement : quelques clauses importantes Lavery

54 Probiotiques : le marché de l’équilibre

56 J’ai accumulé un fonds de pension en travaillant, je le conserverai donc si je me sépare !?

COACHING

FINANCE

57 Misez sur vous

45 C omment séduire le capital de risque KPMG

ENTREPRENEURIAT

46 R éflexion d’une société prête à faire une transaction PwC 28 Entrevue avec

50 F onction finances et chaîne d’approvisionnement : dix étapes pour établir un partenariat fructueux EY

58 Angelique Mannella : Decode Global, du virtuel au réel

PHILANTHROPIE 60 Count Me In, stimuler l’entrepreneuriat au féminin

47 L es services bancaires axés sur le client : un nouvel impératif pour les institutions financières Deloitte

ARTS & CULTURE

48 Vain Pursuits : résolument à la poursuite du succès Richter

64 Danielle Roy, semer la douceur

49 L a valeur d’états financiers fiables MNP

62 UN LIVRE, UN LEADER Le choix de Céline Galipeau

66 Les coups de cœur de Michèle Bazin


Quand on est sur la bonne voie, l’avenir semble plus prometteur que jamais. Voyons comment nous pouvons vous aider à avancer vers votre but. ey.com/ca/fr

© 2014 Ernst & Young s.r.l./s.e.n.c.r.l. Tous droits réservés. 1214964

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AOÛT-SEPTEMBRE 2014


LA CHRONIQUE DE LIZA -

2015

UNE ANNÉE FÉDÉRALE

Crédit: Bénédicte Brocard / photo@work.com

Les années passent et se ressemblent. Comme l’année dernière, nous entendrons abondamment parler de politique, de stratégie électorale et de sondages, élections fédérales obligent. Déjà, les rumeurs et les spéculations sur la date précise du scrutin ont commencé. Est-ce que le premier ministre va observer sa loi stipulant des élections à date fixe ou va-t-il trouver une raison pour devancer l’élection au printemps? Vos prédictions sont aussi bonnes que les miennes. On remarque cependant certains indices apparus cet été qui me laissent croire que les élections auront lieu à la date prévue dans la loi, soit le 19 octobre 2015.

PAR LIZA FRULLA, ÉDITRICE ASSOCIÉE, AFFAIRES PUBLIQUES, PREMIÈRES EN AFFAIRES

La stratégie électorale des conservateurs s’appuie sur leur bilan positif de quatre priorités gouvernementales : la croissance économique et l ’emploi, les ententes de libre-échange, la vente du pétrole provenant des sables bitumineux et un budget équilibré, préférablement accompagné de surplus. Puisque trois de ses quatre piliers montrent des signes de faiblesse, il serait risqué pour le gouvernement de se précipiter dans un processus électoral hâtif. Selon le gouverneur de la Banque du Canada, la perspective de croissance économique pour 2015 est stagnante et la création d ’emplois n’est pas au rendezvous. Depuis l ’élection de 2011, le Canada affiche la pire performance de création d ’emplois des pays du G7. Le taux de chômage est de 7,1 %, un point plus élevé que les États-Unis, le Canada n’ayant

réussi qu’à créer 72 000 emplois durant l ’année. Selon le Conference Board, l ’ indice de confiance des consommateurs s’est détérioré au cours du deuxième trimestre. Le manque de confiance des citoyens a pour conséquence de ralentir les dépenses de consommation des ménages, ajoutant une pression supplémentaire sur l ’économie. Le gouvernement qui pensait déclencher des élections en misant, entre autres, sur sa performance en création d ’emplois devra attendre le plus tard possible en espérant une éclaircie, notamment grâce à une hausse du volume des exportations due à la progression de l ’économie américaine et à une croissance des investissements des entreprises. On se souvient qu’en octobre dernier, Stephen Harper annonçait un accord historique de libreéchange avec l ’Union européenne.

« Il serait risqué pour le gouvernement de se précipiter dans un processus électoral hâtif. »

PREMIÈRES EN AFFAIRES

Il qualifiait, avec raison, cet accord de « partenariat commercial le plus ambitieux signé par le Canada ». Il ne restait que la ratification des pays impliqués et certains aspects techniques et juridiques à régler. Or, nous apprenions fin juillet que l ’Allemagne, l ’un des plus importants des 28 partenaires, montrait des réticences profondes quant au processus de règlement des litiges, notamment sur une clause de protection juridique offerte aux investisseurs étrangers. Finalement, les différends se sont réglés et l ’entente s’est ratifiée au début d ’août. Le traité était trop important pour qu’on ne trouve pas une solution, d ’autant plus que cette même clause se retrouve dans celui que négocie l ’Europe avec les ÉtatsUnis. Le succès de l ’entente avec le Canada devenait un pré-requis à la réalisation de l ’entente avec les Américains. Mais il faut du temps. Du temps pour finaliser l ’entente et du temps pour faire réaliser à la population canadienne les bénéfices du traité. Ajoutons l ’accord de libreéchange avec la Corée du sud, en processus de réalisation par le premier ministre, pour permettre l ’accès au marché asiatique, et les négociations d ’un traité commercial avec le Japon et l ’Inde. Celui-ci prendra également du temps pour être ratifié.

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Troisième pilier de la stratégie économique du gouvernement : l’exportation du pétrole vers les ÉtatsUnis par le pipeline Keystone XL et vers l’Asie par le pipeline Northern Gateway. La valse-hésitation du président Obama et de son gouvernement pour le premier et la décision unanime de la Cour suprême du Canada donnant plus de pouvoirs aux groupes autochtones sur leurs territoires, alors que ceux-ci s’opposent à la création de l’oléoduc, sont des embûches majeures pour la réalisation de la stratégie énergétique du gouvernement. Le temps, encore ici, devient un allié important. Reste le dernier volet, soit le retour à l’équilibre budgétaire. À la fin juillet, le ministre des Finances Joe Oliver, dans sa mise à jour économique, semblait avoir bon espoir de pouvoir réaliser cette promesse gouvernementale. Il laissait sous-entendre qu’il pourrait même dégager des surplus, une première depuis 2007-2008. Cette performance économique permettrait au gouvernement de réduire le fardeau fiscal des Canadiens et même de commencer à réinvestir dans des projets soumis par la communauté des affaires, les municipalités ou des organismes sociaux. D’ailleurs, le comité des finances

acceptait durant l’été, des suggestions d’investissements après des années de restrictions budgétaires. Par la suite, celui-ci fera ses recommandations après l’analyse des soumissions. En cette année électorale, le gouvernement pourra non seulement se donner le crédit d’avoir réussi à bien gérer l’économie, mais récoltera aussi les remerciements pour ses largesses provenant des surplus. Considérant le dépôt d’un budget au printemps, pourquoi ne pas prendre le temps de jouir du succès assuré du retour au déficit zéro? Cette analyse me conduit à penser que le gouvernement respectera sa loi électorale et nous amènera en élections en octobre 2015.

« Pourquoi ne pas prendre le temps de jouir du succès assuré du retour au déficit zéro? »

V0u$ ƒinan¢€z? Laissez-nous déchiffrer.

MONTRÉAL

OTTAWA

TORONTO

CALGARY

VANCOUVER

NEW YORK

LONDRES

8

BAHREIN

AL-KHOBAR*

BEIJING

SHANGHAI*

Blake, Cassels & Graydon S.E.N.C.R.L./s.r.l. | blakes.com

* Bureau associé

AOÛT-SEPTEMBRE 2014


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LA CHRONIQUE DE NORMA -

DE L’IMPORTANCE D’OSER À quelques jours de la publication du Bulletin de la prospérité 2014 par le Conseil du patronat du Québec, j’ai choisi de partager avec vous mon point de vue sur l’un des graphiques les plus significatifs de l’étude, soit celui mesurant l’intensité entrepreneuriale. Crédit: Phil Bernard

PAR NORMA KOZHAYA, VICE-PRÉSIDENTE À LA RECHERCHE ET ÉCONOMISTE EN CHEF, CONSEIL DU PATRONAT DU QUÉBEC

Or, selon les plus récentes données présentées dans le graphique suivant, le Québec se situe, encore cette année, en dessous de la moyenne canadienne et au dernier rang des provinces à l’étude, soit l’Ontario, la Colombie-Britannique et l’Alberta, et ce, tant sur le plan du bassin d’entrepreneurs que celui du

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37 38 ALBERTA

COLOMBIE-BRITANNIQUE

ONTARIO

29 29

32 CANADA

QUÉBEC

ALBERTA

COLOMBIE-BRITANNIQUE

ONTARIO

133 152 180 163 QUÉBEC

Au-delà du volet économique, le phénomène entrepreneurial comporte aussi une dimension humaine et sociale. L’entrepreneuriat peut être vu comme un état d’esprit, une culture, une façon d’être et de vivre. Être entrepreneur signifie être capable de se prendre en main, de ne pas attendre que les solutions viennent de l’extérieur, notamment des gouvernements. C’est aussi être disposé à fournir un effort soutenu et à faire preuve de persévérance.

résultat est observé année après année. Il semble exister au Québec une certaine rareté d’entrepreneurs intéressés, motivés et aptes à lancer une nouvelle entreprise ou à prendre la relève d’une entreprise existante. Mais est-ce une fatalité? Sûrement pas. Agir sur l’activité entrepreneuriale exige, selon moi, de travailler sur plusieurs aspects. Tout un chacun doit y contribuer. Tout d’abord, le gouvernement doit s’assurer de créer un environnement fiscal et réglementaire propice qui ne décourage pas la prise de risques par les entrepreneurs.

NOMBRE D’ENTREPRISES PAR 1 000 HABITANT

151

Les entrepreneurs sont des personnes qui innovent, qui conçoivent de nouvelles façons de faire et qui orientent les ressources disponibles vers des usages à haute valeur ajoutée pour répondre aux besoins des consommateurs ou à ceux d’autres producteurs. Ce sont aussi des gens d’affaires qui n’ont pas froid aux yeux et qui osent prendre des risques.

nombre d’entreprises. Ce n’est pas une bonne nouvelle.

CANADA

La preuve n’est plus à faire que l’action entrepreneuriale est au cœur même de la création de la richesse et de la prospérité; elle en est non seulement une condition nécessaire, mais aussi le déclencheur et le catalyseur. Les études économiques montrent, en effet, un lien direct entre la croissance de l’entrepreneuriat et la création d’emplois, la croissance du PIB et la croissance de la productivité à long terme.

NOMBRE DE PROPRIÉTAIRES D’ENTREPRISES ET DE TRAVAILLEURS INDÉPENDANTS PAR 1 000 EMPLOIS

Cette faiblesse sur le plan de l’entrepreneuriat est, par ailleurs, documentée sous d’autres formes par les études de la Fondation de l’entrepreneurship. À titre d’exemple, en 2014, 19,1 % des Québécois affirment avoir l’intention de créer une nouvelle entreprise ou de reprendre une entreprise existante, contre 27,6 % dans le reste du Canada. Ce

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Ensuite, il s’avère aussi essentiel de stimuler en amont la culture entrepreneuriale elle-même, de donner le goût de l’entrepreneuriat et de susciter des vocations. Il s’agit là toutefois d’un travail de longue haleine. On peut s’employer dès maintenant à susciter une passion de l’entrepreneuriat chez les jeunes en les exposant, par exemple, dès l’école primaire, à des modèles de réussite entrepreneuriale. Parallèlement, il faut que la population réalise que les vraies responsables de la création de richesse et de l’amélioration du niveau de vie dans une économie sont les entreprises et les entrepreneurs. Malgré l’imposant secteur public au Québec, sur les 4 millions de travailleurs, 65 % d’entre eux travaillent dans une entreprise du secteur privé, 21 % dans le secteur public et 13 % sont des travailleurs autonomes. Étant donné les différents défis auxquels nous faisons face, que ce soit sur le plan démographique, de la concurrence mondiale ou des finances publiques, la valorisation de l’entrepreneuriat et des entreprises doit absolument figurer à l’ordre du jour et être prioritaire.


Une équipe renforcée à Montréal De nouveaux bureaux à Sherbrooke et Trois-Rivières Près de 100 nouveaux avocats, notaires et employés Une expertise bonifiée en droit des affaires, travail et emploi, litige et santé

VOICI LE NOUVEAU

PREMIÈRES EN AFFAIRES

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PRÊTS COMMERCIAUX, UNE INDUSTRIE FAÇON MONOPOLY

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Finance

Investissements, start-ups, grosses entreprises, mises de fonds... Qui sont les grands joueurs dans l’univers des prêts commerciaux. Dans un contexte d’économie nationale stable, le financement reste la clé pour tout entrepreneur. Passez par la case banque et touchez des milliers de dollars… PAR THEODORA NAVARRO ET MARIE PÂRIS

« Pour croître et progresser plus rapidement, il faut quelquefois qu’une entreprise prenne la décision d’obtenir un prêt commercial pour ensuite pouvoir améliorer la productivité, le service ou l’emplacement géographique. », explique Sophie Boucher, vice-présidente, Services aux entreprises à la Banque Laurentienne. « Les revenus, à eux seuls, ne permettent pas toujours d’apporter de tels changements, mais le prêt permet d’accélérer ces projets. », ajoute-t-elle. Se financer n’est pas gratuit, un risque y est associé. Et comme le souligne Fodil Adjaoud, professeur titulaire à l’École de gestion Telfer de l’Université d’Ottawa, ce risque dépend de l’entreprise, de sa taille et de sa rentabilité. À un moment donné, les dirigeants souhaitent investir et c’est alors que la question du financement se pose. « Certains spécialistes diront que “charité bien ordonnée commence par soi-même” et qu’il est plus judicieux d’utiliser d’abord ses propres fonds, rappelle le professeur Adjaoud. Mais pour d’autres, le prêt commercial reste plus intéressant, car la dette est souvent moins coûteuse! » Et au jeu des prêts commerciaux, les grosses entreprises sont les grandes gagnantes. « Les fonds externes leur sont plus accessibles qu’aux PME », estime le professeur. À montant de prêt égal, les grandes entreprises obtiendraient des taux d’intérêt plus favorables, et c’est là tout l’enjeu de l’investissement par des prêts commerciaux. LE CHOIX DU MOMENT EST IMPORTANT Quelle que soit la motivation d’une entreprise et l’usage auquel elle destine son emprunt, elle doit

respecter le processus et relever le même défi : trouver un prêteur qualifié. Tout dépend alors s’il s’agit d’une entreprise qui se lance en affaires ou d’une entreprise qui a un historique de crédit. « Dans le premier cas, celui d’une start-up, l’entrepreneur se tournera vers des prêteurs participatifs ou des organismes de prêts subventionnés », indique Sophie Boucher. « Tant qu’une compagnie n’a pas un certain succès, sa crédibilité passe par son avoir net, confirme André Petitclerc, directeur chez Investissement Québec, car elle devra prouver au prêteur qu’elle peut rembourser. Nous, on a mis de l’argent dans des fonds qui permettent à l’entrepreneur d’avoir ces preuves. » Dans le cas d’une entreprise ayant quelques années d’exploitation avec bénéfices, les institutions financières seront plus ouvertes à un financement, car la rentabilité peut être démontrée et le risque est moins grand. « En général, ce type d’entreprise a un objectif précis en demandant un prêt commercial, plus communément appelé prêt bancaire, par exemple un projet d’acquisition, un plan de croissance, etc. Toute entreprise souhaite croître, mais choisir le moment propice pour solliciter un prêt bancaire est important afin d’assurer sa croissance et son succès en affaires », continue Sophie Boucher. Un moment qu’André Petitclerc conseille de choisir judicieusement : « Je recommande de nouer de bonnes relations avec les banques et de demander des prêts quand l’entreprise fonctionne bien. Rien de tel que la prévoyance! » Pour lui, les entrepreneurs québécois, comme les particuliers d’ailleurs, sont assez fidèles à leur banque. « Mais aller faire le tour du marché, c’est s’assurer que

PREMIÈRES EN AFFAIRES

sa propre banque offre le meilleur taux possible », rappelle-t-il. QUEL PRÊTEUR? Les grandes entreprises québécoises font majoritairement affaire avec les « Big Six » : Banque Scotia, TD Canada Trust, BMO Groupe Financier, Banque Nationale du Canada, Banque CIBC et Banque Royale du Canada. Richard Côté est vice-président de la division Secteur Diversifié pour la BMO. Leurs prêts offerts aux grandes entreprises s’échelonnent principalement entre 20 et 50 millions, parfois 100 millions. Ils font également des prêts syndiqués en partenariat avec d’autres banques, lorsque le montant du prêt est vraiment important, ou même un consortium pour des prêts d’un montant de 500 millions, par exemple. Le taux d’intérêt appliqué dépend directement de l’entreprise ellemême. « Il n’y a pas de grille de taux d’intérêt standard, nous procédons à l’évaluation des risques inhérents à l’exécution des projets de l’entreprise, proposons des solutions et les produits les plus adaptés. Il n’y a pas de formules magiques non plus, il nous faut rester compétitifs. » Mais comment savoir si la banque est le bon prêteur pour son projet? Certaines banques se spécialisent dans des secteurs d’activités comme les nouvelles technologies. La BMO, elle, privilégie une approche généraliste.

98 milliards

C’est le montant annuel des prêts commerciaux au Canada. 13


« Toute entreprise souhaite croître, mais choisir le moment propice pour solliciter un prêt bancaire est important afin d’assurer sa croissance et son succès en affaires. »

« Nous avons accès à une vaste gamme de connaissances spécialisées qui nous permet d’avoir une approche sur mesure, souligne Richard Côté. Nous avons cependant deux services qui sont spécialisés : le service financier aux concessionnaires, et le service de financement immobilier, tous deux avec des équipes dédiées. Mais dans l’ensemble, les entreprises qui font appel à nous sont dans des secteurs très diversifiés : manufacture, service de détail, etc. » En outre, si certains entrepreneurs préfèrent faire affaire avec une seule institution financière pour différentes raisons, comme la simplicité, la rapidité et l’efficacité de tout avoir au même endroit, d’autres choisiront d’avoir plusieurs canaux de financement, car ainsi les risques seront répartis entre plusieurs créanciers. D’autres entreprises voudront également diversifier leurs sources de financement à court terme et à long terme dans différentes institutions financières. Il s’agira ensuite pour elles de trouver l’équilibre entre l’endettement – le prêt bancaire pouvant être ainsi considéré sur le bilan de l’entreprise – et les revenus. Mais la plupart des entreprises québécoises optent pour la fidélité. « Certaines entreprises ont commencé avec la division dédiée aux PME et travaillent à présent avec la nôtre », témoigne Richard Côté. Exploiter une entreprise demande donc à la fois des fonds propres et du financement. Au Canada, les prêts commerciaux s’élèvent à 98 milliards de dollars annuellement, et les entreprises destinent généralement ces fonds à l’achat d’immeubles, de marchandises ou d’équipements matériels. MOYENNES ET GRANDES ENTREPRISES, LA CATÉGORIE DE PRÊT EN CROISSANCE « Les entreprises emprunteront auprès d’une institution financière comme la nôtre, car les taux sont moins élevés que ceux des prêteurs participatifs ou de second rang », indique Sophie Boucher, de la Banque Laurentienne. Elle ajoute qu’avec un prêt bancaire, l’entrepreneur conserve entièrement le contrôle de son entreprise, même si celle-ci doit donner certaines garanties au créancier sur ses équipements, ses comptes clients ou ses stocks. Dans certains cas, l’entrepreneur peut aussi être appelé à donner une caution personnelle qui servira en cas de défaut. Le montant d’un prêt? Il varie grandement selon la taille et les revenus de l’entreprise, en fonction de ses besoins et des projets à financer. Selon Statistique Canada, l’encours de crédit

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AOÛT-SEPTEMBRE 2014

total des entreprises nationales avoisine les 600 milliards de dollars; de ceux-ci, 390 milliards sont reliés à des moyennes et grandes entreprises par des prêts de plus de 5 millions de dollars. C’est la catégorie de prêts qui présente la plus grande croissance. RATIOS D’ENDETTEMENT NORMALISÉS Être endetté ne signifie pas pour autant que l’on ne peut plus contracter de prêts, et les prêteurs en ont bien conscience. « Imaginez une entreprise endettée à 30 %, expose le professeur Fodil Adjaoud. Si elle souhaite demander un nouveau prêt et que le ratio d’endettement dans son secteur est d’environ 50 %, elle a donc un peu de marge de manœuvre. Ainsi, elle a plus de chances de trouver un prêteur que dans la situation inverse, c’est-à-dire si elle est endettée à 50 % et que le ratio d’endettement des entreprises de son secteur est de 40 %. » Dans le premier cas, l’entreprise peut compter sur un taux d’intérêt attrayant de la part du prêteur, beaucoup plus que dans le second cas, pour une dette finale équivalente. Le financement des investissements est un système dans lequel les acteurs sont multiples et où chacun cherche à tirer son épingle du jeu. Le prêt commercial est, par ailleurs, l’une des stratégies utilisées par les banques canadiennes pour augmenter leurs marges nettes d’intérêt. Si ce type de prêt est plus risqué, il génère habituellement de plus gros bénéfices et constitue un marché croissant dans un contexte de crédit assez calme et stable. En effet, pour la première fois, les revenus des « Big Six » a excédé en 2014 les 30 milliards de dollars. TRENTE MILLIARDS DE DOLLARS POUR LES « BIG SIX » Les fournisseurs commerciaux de financement – les banques, les coopératives d’épargne et de crédit, les caisses populaires et les sociétés de financement et d’assurances – s’appuient sur un marché canadien très solide, financièrement stable, et même avantageux pour les entreprises. La récente dépréciation du dollar canadien devrait aider à accroître les exportations et générer une confiance dans le marché des affaires et plus d’investissements au Canada, selon le rapport 2014 de PricewaterhouseCoopers (PwC) sur les banques canadiennes. Dans ce contexte d’amélioration de la vitalité des secteurs manufacturiers et de l’export, de nouvelles occasions de prêts commerciaux vont s’offrir aux banques, d’autant plus que le marché national est stable, malgré les sursauts de 2008. « On n’a pas eu de vraie récession,


confirme Jean Brosseau, vice-président principal Financement et investissement chez Desjardins; il y a même eu une augmentation des parts de marché. » Desjardins est l’un des gros joueurs au Québec dans le domaine du prêt commercial. Le groupe financier compte notamment parmi ses clients le Cirque du Soleil et Agropur, et travaille avec des entreprises variées, surtout des PME. « L’avantage de Desjardins? On connaît bien le marché, et on vise la proximité, explique Jean Brosseau. On est présent partout en région, pas seulement à Montréal. On n’a pas perdu nos racines! On accompagne les entreprises tout au long de leur cycle de vie. Certaines institutions financières ont un peu abandonné les petites entreprises… ». TOUS À LA BOURSE Parmi les tendances récentes dans le milieu du prêt commercial : l’importance croissante du marché obligataire. En effet, depuis 2010, le financement des entreprises se fait de plus en plus de façon non traditionnelle – par l’émission d’actions – ce qui représente annuellement un marché de 484 milliards de dollars au Canada. Si la situation des entreprises en bourse est moins stable que celle des entreprises qui choisissent

le prêt traditionnel, les premières trouvent néanmoins leur avantage dans les intérêts, car les rendements y sont beaucoup plus intéressants. Tout dépend, selon André Petitclerc, d’Investissement Québec, du risk/reward (le gain espéré divisé par la perte potentielle) : « Plus le risque est grand, plus tu souhaites que le rendement du capital investi soit important. » Cependant, l’investissement des entreprises est en baisse depuis quelques années (moins 4,7 % en 2013 et moins 4 % en 2014); elles investissent moins, notamment dans l’achat d’équipements, et ce n’est pourtant pas faute de liquidités. « Les gens sont plus prudents, confirme Jean Brosseau, ils attendent de voir, et les négociations sont longues pour racheter une entreprise. » Desjardins accompagne beaucoup d’entreprises qui cherchent à vendre leurs actifs. Les propriétaires baby-boomers partent à la retraite, mais ne trouvent pas de relève : une vraie « préoccupation » pour les banques et leurs clients.

« Plus le risque est grand, plus tu souhaites que le rendement du capital investi soit important. »

En attendant, une reprise des investissements serait attendue pour 2015…

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MAMAN ORGANISÉE Les Fonds Desjardins ne sont pas garantis, leur valeur fluctue fréquemment et leur rendement passé n’est pas indicatif de leur rendement futur. Un placement dans un organisme de placement collectif peut donner lieu à des frais de courtage, des commissions de suivi, des frais de gestion et d’autres frais. Veuillez lire le prospectus avant d’investir. Les Fonds Desjardins sont offerts par des courtiers inscrits dont Desjardins Cabinet de services financiers inc., un courtier en épargne collective appartenant au Mouvement Desjardins, qui distribue les Fonds dans les caisses du Québec et de l’Ontario ainsi qu’au Centre financier Desjardins.


Finance

Les changements climatiques sont aujourd’hui indéniables et les catastrophes naturelles qu’ils provoquent augmentent en nombre et en puissance partout à travers le monde. Pour l’industrie des assurances, cette réalité implique des coûts importants, mais surtout une transformation des modèles mis en place. PAR TAKWA SOUISSI

Vent, grêle, pluies diluviennes : ces phénomènes font désormais partie intégrante du paysage météorologique nord-américain et ils sont loin de vouloir se résorber. Par exemple, selon un rapport préparé par l’Institut de prévention des sinistres catastrophiques, les précipitations abondantes augmenteront d’environ 40 % au cours de la saison estivale et d’environ 17 % au cours de la saison hivernale d’ici 2050 à Montréal. De façon globale, un phénomène météorologique extrême qui se produisait une fois tous les 40 ans survient aujourd’hui environ tous les 7 ans.

« 3,2 milliards ont été versés en indemnités en 2013 au Canada, à la suite de catastrophes naturelles. » Les tendances récentes observées au pays démontrent par ailleurs une augmentation des réclamations d’assurance à la suite de sinistres causés par des phénomènes climatiques.

L’an dernier seulement, l’industrie des assurances canadiennes a dû verser 3,2 milliards de dollars en indemnités à la suite de catastrophes naturelles, un record historique. « On note clairement une augmentation chaque année des indemnités qui sont payées à la suite d’incidents météorologiques », confirme Pierre Davinsky, directeur des communications et des affaires publiques au Bureau d’assurance du Canada (BAC). « S’il est impossible de faire des prévisions précises pour les prochaines années, il est évident que ce phénomène ira en augmentant. » UNE INDUSTRIE QUI S’ADAPTE Contrairement aux primes pour l’assurance automobile, dont les prix diminuent tranquillement au fil du temps, les primes pour l’assurance habitation augmentent partout depuis quelques années, notamment en réaction aux coûts engendrés par les sinistres naturels. « Le défi, c’est d’arriver à s’adapter à ces changements afin de continuer à offrir un produit abordable à nos consommateurs », explique Christine Lefebvre, vice-présidente en assurance des particuliers chez Intact Corporation financière. Selon un sondage mené en 2010 par l’Autorité des marchés financiers auprès des assureurs de dommages exerçant au Québec, la plupart d’entre eux intègrent les changements climatiques dans leur plan

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de gestion des risques et les considèrent dans leur stratégie. Concrètement, en matière d’impacts, on remarque que les compagnies commencent à modifier leur façon de faire des affaires. « C’est certain que ça amène les assureurs à être plus diligents sur le plan de l’évaluation des risques », explique Pierre Davinsky. « Quand ils prennent un nouveau client, ils vont regarder l’historique de plus près et dans certains cas, ils peuvent limiter des couvertures. » En gros, la tarification doit désormais refléter les risques réels. Du côté de la compagnie d’assurances et services financiers La Capitale, on veut éviter que le contrat d’assurance ne se transforme en contrat d’entretien. « On veut protéger contre les événements fortuits, mais le client a aussi sa part de responsabilité », avance François Dumas, vice-président à l’actuariat, assurances et à l’intelligence d’affaires chez La Capitale. C’est pourquoi l’entreprise est désormais un peu plus exigeante envers ses assurés. « On va nécessiter que le toit soit changé s’il est trop vieux, par exemple, ou encourager l’installation d’un clapet », précise-t-il. Chez Intact, on est également plus rigoureux au moment de la souscription aux assurances. « Nous avons ajouté quelques variables dans notre questionnaire de base. Il y a dix ans, on ne demandait pas l’âge de la toiture », explique Christine Lefebvre. Elle ajoute par ailleurs que son entreprise propose

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également des incitatifs positifs afin de miser sur la prévention des sinistres. Par exemple, la compagnie offre à ses clients des rabais sur l’achat d’un système d’alarme avec détecteur de fuite d’eau. Certains systèmes incluent même un « coupeur d’eau », qui arrête l’eau de couler dès qu’il y a signe d’inondation. En adhérant à ces systèmes, les assurés ont également droit à un rabais sur la prime d’assurance habitation. Des rabais sur la prime sont également consentis lorsque la toiture ou le chauffe-eau sont neufs, ou encore lors de l’installation d’un clapet anti-retour. Il faut dire que les sinistres causés par l’eau représentent 40 % des réclamations, ce qui a doublé depuis la dernière décennie. « Ces mesures sont très récentes. Nous tentons de nous adapter aux nouvelles réalités tout en sensibilisant nos clients », explique Christine Lefebvre.

« Les sinistres causés par l’eau représentent 40 % des réclamations. »

OPÉRATION SENSIBILISATION Tous s’entendent pour dire que la première étape demeure justement la sensibilisation auprès des citoyens. « Moins il y a de sinistres, plus on peut garder le coût de l’assurance habitation à un niveau raisonnable », confirme Pierre Davinsky. « La sensibilisation est donc un effort continu à l’avantage de tous. » Le BAC a d’ailleurs mis sur pied un site Internet d’information prodiguant de nombreux conseils pratiques pour se prémunir contre les intempéries. Même son de cloche du côté de La Capitale et d’Intact, qui ont aussi des outils en ligne pour informer les citoyens. « La population est beaucoup plus avisée qu’il y a dix ans, mais il y a encore du chemin à faire », explique François Dumas. Toutefois, ce dernier précise que la population n’est pas la seule à devoir être sensibilisée. Le gouvernement a aussi la responsabilité de mettre en place les modifications nécessaires. « Non seulement il y a de plus en plus de béton et moins d’herbe (qui absorbe l’eau), mais en plus les infrastructures sont désuètes », dit-il. Pierre Davinsky confirme que l’industrie des assurances, de même que les différentes municipalités, veulent encourager le gouvernement à injecter

de l’argent dans les infrastructures souterraines, notamment. « Il y a clairement un retard », affirme-t-il. « Or, une ville dont les égouts sont déficients cause beaucoup d’inconvénients aux citoyens. » Intact Corporation financière est d’ailleurs impliquée dans un vaste projet d’étude sur les changements climatiques, en collaboration avec l’Université Waterloo. Quelque 80 groupes d’experts travaillent sur le Projet d’adaptation aux changements climatiques, incluant les municipalités. « La recherche a deux volets : évaluer les risques futurs et orienter les recherches pour s’y adapter », explique Christine Lefebvre. Parallèlement, la compagnie d’assurance et l’Université de Waterloo ont récemment annoncé le lancement d’une initiative nationale visant la mise en œuvre de 20 projets concrets d’adaptation aux changements climatiques. Ces derniers ont été conçus pour réduire les impacts matériels, financiers et sociaux des événements météorologiques extrêmes. Une chose est sure : les changements climatiques bouleversent les modèles et les structures en place, et il est dans l’intérêt de tous d’y être moins vulnérables.

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RVER : LA SOLUTION ORDINAIRE

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LA RETENUE SUR LE SALAIRE DU FONDS DE SOLIDARITÉ FTQ : LA SOLUTION AU RÉGIME VOLONTAIRE D’ÉPARGNE-RETRAITE. Depuis le 1er juillet 2014, certaines entreprises québécoises doivent se conformer à la Loi sur les RVER afin d’offrir à leurs employés une façon d’épargner en vue de la retraite. Si cette loi vous concerne, optez pour le REER du Fonds avec cotisation par retenue sur le salaire et profitez de ses nombreux avantages : • service gratuit ; • 30 % d’économies d’impôt de plus pour les employés ; • processus simple et adapté, dont 6 500 entreprises d’ici bénéficient déjà ! Découvrez la solution avantageuse du Fonds à fondsftq.com/rver ou communiquez avec nous au 1 855 631-4981.



DANA ADES-LANDY VICE-PRÉSIDENTE RÉGIONALE, QUÉBEC ET L’EST DE L’ONTARIO, SERVICES AUX ENTREPRISES BANQUE SCOTIA

LA CONFIANCE DE PERSÉVÉRER

THE CONFIDENCE TO REACH FOR SUCCESS « J’AIME RÉGLER DES PROBLÈMES, UTILISER MON CERVEAU POUR TROUVER DES SOLUTIONS. » “ LIKE SOLVING PROBLEMS AND WORKING THINGS OUT IN MY HEAD.”. Par Marine Thomas

NOUS TENONS À REMERCIER LES RÉSIDENCES DU RITZ D’AVOIR ACCUEILLI NOTRE ÉQUIPE. Crédits : Photos : Bénédicte Brocard/photoatwork.com ; Assistant photo : Phil Bernard ; Maquillage/Coiffure : Amélie Bertrand; Traduction : Tina Verni

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orsque je retrouve Dana Ades-Landy aux résidences du Ritz pour notre entrevue, ce n’est pas ma première rencontre avec cette grande femme élégante, plutôt réservée. J’ai déjà eu l’occasion de la croiser, davantage grâce à sa position de présidente de l’Association des femmes en finance du Québec (AFFQ), que grâce à celle de vice-présidente régionale, pour le Québec et l’est de l’Ontario, de la Banque Scotia. Pourtant, son implication envers les femmes et son amour pour la finance sont venus tardivement. En effet, cette Montréalaise d’une famille anglophone de trois enfants rêvait de devenir médecin. Après le cégep, elle entre à l’Université McGill pour un baccalauréat en microbiologie-immunologie. Pendant les étés, cette jeune mariée travaille comme caissière à la Banque Royale. Tandis qu’elle perd peu à peu sa passion pour les sciences, le gérant de la succursale lui parle des carrières possibles dans une banque et la convainc d’aller compléter un MBA. « Dès mon premier cours, c’est comme si quelque chose s’était allumé. J’aime régler des problèmes, utiliser mon cerveau pour trouver des solutions. » Pendant deux ans, elle travaille le jour et étudie le soir. Après avoir décroché son diplôme, elle commence par un poste en administration à la Banque Royale et grimpe rapidement les échelons. Lorsqu’elle est enceinte de son premier enfant, en 1984, les femmes au sommet sont encore rares. Celles avec des enfants, encore plus rares. À huit mois et demi de grossesse, on ne lui a toujours pas trouvé de remplaçant, et elle partira à l’hôpital avec son briefcase. Pourtant, son patron ne cesse de lui répéter qu’une fois mère, elle ne retournera jamais au travail, préférant rester à la maison à faire des biscuits. Par peur de ne pas retrouver son poste à son retour, elle ne prendra pas le congé de quatre mois auquel elle a droit

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had already met Dana Ades-Landy, an elegant and demure woman, before meeting her again for our interview at the Ritz residences. Our paths had crossed thanks mostly to her work as president of the Quebec’s women in finance association, the AFFQ, rather than her position as Scotiabank Area Vice-President, Quebec and Eastern Ontario. However, her involvement in women’s leadership initiatives and her passion for finance came to her later in life. In fact, while growing up in a three-child household, this native Montrealer dreamt of becoming a doctor. After completing her CEGEP studies, she enrolled in McGill’s microbiologyimmunology undergraduate program. During the summer, she worked as a teller at the Royal Bank. But just as her love of science began to wane, a manager at the bank urged her to pursue an MBA, explaining that career opportunities in the industry were plentiful. “As soon as I took my first course, it was as if I’d seen the light. I like solving problems and working things out in my head.” She pursued her degree at night while working full-time. After graduating, she started working in administration at the Royal Bank and was soon on her way up the corporate ladder. In 1984, she was expecting her first child. Few women held senior positions in the ‘80s, and of those, fewer still had children. At eight and a half months into her term, the bank had yet to find a replacement.She ended up taking her briefcase to the delivery ward as it were! In spite of this, her boss kept telling her she would decide against returning to work


et retournera travailler seulement six semaines après son accouchement. Sept ans plus tard, elle le fera de nouveau pour son deuxième enfant. Heureusement, elle peut compter sur un soutien sans faille à la maison, entre une gardienne et sa famille, très présentes. TROUVER DES SOLUTIONS En 1993, La Banque Nationale l’approche pour lui offrir un poste en redressement d’entreprises. En plus d’explorer un secteur qu’elle ne connaît pas, cette anglophone doit relever le défi de travailler en français, langue qu’elle parlait très peu à l’époque. Une expérience qu’elle évoque pourtant comme l’une des meilleures de sa vie. « J’ai énormément appris. Le redressement d’entreprises, c’est trouver des solutions pour des compagnies en difficulté. J’avais vraiment trouvé une niche que j’adorais. » Le redressement d’entreprises est un domaine exigeant où très peu de femmes évoluent. « Il s’agit toujours de situations de crise, ce qui demande une disponibilité permanente. Soit tu adores cela, car tu le vois comme un défi, soit tu deviens complètement découragée parce que tu vois souvent des gens qui perdent tout ce qu’ils ont. » Au bout de cinq ans, elle gère le portefeuille du secteur commercial et de l’immobilier au niveau national. En 2002, elle divorce et se lance encore plus dans le travail pour mieux passer à travers cette période difficile. « C’est le travail qui m’a sauvée », confie-t-elle. Après dix ans, la Banque Nationale la pousse à sortir de sa zone de confort et à accepter le poste de vice-présidente, gestion de risque du crédit. Sauf qu’elle déteste ça. Près du burnout, elle démissionne au bout de onze mois, à la surprise générale. Elle se retrouve alors seule à la maison avec deux adolescents de 12 et 18 ans, une lourde hypothèque, beaucoup de dettes et la peur du lendemain. Proche du cabinet KPMG, qu’elle a déja eu l’occasion d’aider, elle y entre un mois plus tard comme Première viceprésidente et associée, Services financiers, Insolvabilité et restructuration. On est en 2004, l’économie va bien et il y a très peu d’entreprises à redresser. Elle doit donc apprendre à faire du développement d’affaires pour aller chercher de nouveaux clients. Sauf qu’après 20 ans de carrière, elle n’a jamais eu à faire de réseautage! « Je n’étais pas à l’aise dans une salle avec des personnes que je ne connaissais pas. J’étais plutôt celle qui reste seule au fond avec son verre », nous raconte-telle. Aujourd’hui, c’est l’un des principaux conseils qu’elle donne aux jeunes filles qu’elle mentore : « Commencez tôt à réseauter! Impliquez-vous et développez votre réseau lorsque vous êtes jeune. Vous serez beaucoup plus à l’aise que moi qui ai dû commencer à 40 ans! »

and opt instead to stay home and bake cookies. She was so worried about losing her job because of motherhood that she felt compelled to go back to work only six weeks after giving birth, rather than using up the full maternity leave, which was four months at the time. When she had her second child seven years later, she did the same thing. Fortunately, she was able to count on the unfailing support of a nanny and the caring presence of her family. FINDING SOLUTIONS The National Bank approached her in 1993 with a job offer in turnaround management. The opportunity posed two big challenges: the field was unfamiliar to her and her knowledge of French back then was limited. As it turned out, the experience would prove to be one of the best of her life. “I learned an awful lot! Turnaround management is an area of banking where we assist struggling companies and find solutions for them. I discovered a niche that I loved.” Very few women are employed in this demanding field. “It meant dealing with crisis situations and basically being available around the clock. You either love it and see it as a challenge, or you become very disheartened because you often see people lose everything they’ve got.” Five years into her position, she was managing the national commercial and real estate division. Then in 2002, she and her husband got divorced; work would help her through that difficult time. “Work saved me,” she reveals. Ten years into her job, the National Bank urged her to get out of her comfort zone and become Vice President, Credit Risk Management for the Corporate, Commercial, Real Estate portfolios.

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«Commencez tôt à réseauter! Impliquez-vous et développez votre réseau lorsque vous êtes jeune. »

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«L’AFFQ m’a vraiment ouvert les yeux, mais aussi des portes. »

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LA FORCE DU RÉSEAUTAGE À la même époque, elle est invitée au gala de l’AFFQ. C’est une révélation! Plutôt isolée pendant sa carrière, Dana avait toujours été entourée d’amies personnelles qui ne travaillaient pas ou de collègues masculins. Engagée dans des associations vouées au redressement d’entreprises, elle n’avait jamais entendu parler de réseaux de femmes d’affaires. « Je ne savais même pas qu’il pouvait y avoir 400 femmes en affaires à Montréal! », se rappelle-t-elle. « L’AFFQ m’a vraiment ouvert les yeux, mais aussi des portes. » Être avec d’autres femmes l’a aidée à se sentir plus à l’aise pour établir des contacts. « Il y avait des femmes avec qui j’avais travaillé à la Banque que je n’avais jamais osé inviter à dîner et, tout à coup, elles étaient assises à la même table que moi, et je me suis rendu compte qu’on vivait les mêmes choses. » Rapidement, elle s’implique dans des comités de l’association et dans la cause des femmes. Même si elle acquiert des compétences de réseautage, trouver de nouveaux clients reste difficile. Après un an, elle a toujours très peu de mandats. « Je continuais à penser que quelqu’un allait entrer un jour dans mon bureau pour dire : “On paye cette fille très cher et elle ne rentre rien.” Et c’était vrai! » Elle décide donc de chercher ailleurs. Par chance, le plus gros mandat qu’elle avait décroché chez KPMG était avec la Banque Laurentienne, dont le PDG l’avait déjà approchée pour lui offrir un poste de Première vice-présidente, Comptes majeurs. Elle a pour mission de développer le mid-market, soit le marché du financement des entreprises d’une valeur de 3 à 25 millions de dollars. Elle mène son équipe, qu’elle a soigneusement choisie, vers une place de choix dans ce marché compétitif. En cinq ans, elle fait passer le nombre d’employés de 4 à 20 et l’actif sous gestion de 220 M$ à près de 600 M$. En 2012, un changement au niveau de la direction modifie la culture de l’entreprise et l’équipe en place. Neuf mois plus tard, Dana se retrouve la dernière de la haute direction à être encore en poste. Finalement, après six ans de bons et loyaux services, elle est remerciée. « Ça a été un gros choc. Je performais, les résultats étaient là. Cette période de ma vie a été très difficile », confie-t-elle. Elle se souvient du déjeuner où elle s’est rendue juste après son congédiement, de son badge qui ne portait pas de nom d’entreprise et des questions des gens présents sur ses fonctions dans la vie : « J’avais envie de pleurer et de partir. J’étais gênée de sortir de chez moi. C’est dur pour ton ego quand du jour au lendemain, tu n’es plus rien. »

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Only problem… she hated it! She was on the verge of a burnout, and resigned less than a year later, to everyone’s surprise. She suddenly found herself a single mother of two teenagers, with a huge mortgage, lots of debt and an uncertain future. She had a close connection with KPMG whom she had assisted in the past and within a month was hired by the firm as a Senior Vice President, Associate on the insolvency and restructuring team . It was 2004 and the economy was doing well, few businesses were failing. She therefore had to expand her client base and develop new business—this was something she had never done before in her 20-year career. “I was uncomfortable walking into a room with people I didn’t know. I was the kind who stands in the corner sipping her drink, not much of a networker,” she admits. Today, her most valuable mentoring advice to young women in the field is the result of that experience: “Start networking early in your career! Get involved, get to know people. You’ll find it much easier than I did when I found myself having to start at 40!” THE POWER OF NETWORKING At around the same time, she received an invitation to the AFFQ gala dinner. It was a revelation! She was accustomed to working mostly on her own; she had many girl friends in her personal life but her business circle consisted primarily of men. Working in turnaround management meant she had little knowledge of the businesswomen’s network. “I didn’t know we even had 400 businesswomen in Montreal! The AFFQ really opened my eyes and lots of doors too,” she explains. She gradually got to know a fair number of businesswomen like herself and felt more at ease networking and making new contacts. “There were women with whom I worked at the bank who I had never dared invite to dinner and suddenly, there we were, sitting at the same table. I realized many of us were going through the same kind of thing.” She soon became involved in the association’s committees and the women’s cause. While she became adept at networking, finding new clients remained a challenge. A year later with still too few clients, she kept thinking, “Someone will walk into the office and say, ‘she earns way too much and brings in way too little,’ and they’d be right!” So she decided to look elsewhere. As fate would have it, the biggest client she won for KPMG was the Laurentian Bank, whose CEO had approached her with a position as Senior Vice President Mid Market. That’s how she got her start in the mid-market sector, i.e., lending to companies valued at three million to 25 million dollars. She led her hand-picked team to carve out a niche in this competitive marketplace: Assets under management soared from


« Je crois qu’on peut tout avoir, mais pas en même temps » Mais Dana n’est pas du genre à se laisser abattre. Malgré les nombreux chasseurs de têtes qui lui affirment qu’elle ne retrouvera jamais un poste d’un tel niveau, elle s’organise cinq rendezvous par jour. « J’étais en action de 8 h à 17 h, tous les jours. Je participais à tous les cocktails, à toutes les réunions et je rencontrais tous les chasseurs de têtes, parce que je voulais travailler. » Heureusement, elle peut compter sur le réseau qu’elle a développé. « C’est sûr qu’à ce moment-là, les membres de l’AFFQ ont fait toute la différence. » Trois mois plus tard, elle reçoit un appel de la Banque Scotia pour un poste. Elle passera douze entrevues dans les trois mois qui suivent, dans l’angoisse et l’incertitude. « C’est très dur sur les nerfs d’être à la merci d’un appel. Honnêtement, c’est un peu comme au lendemain d’une date : tu passes la journée assise avec ton téléphone à la main pour voir si on va t’appeler », raconte-t-elle en riant. LES BÉNÉFICES DE L’EXPÉRIENCE Aujourd’hui vice-présidente, services aux entreprises de la plus internationale des banques canadiennes, avec ses 83 000 employés, elle gère trois secteurs d’activités et une équipe de 75 personnes… et elle est complètement épanouie! Elle relève quotidiennement le défi de renforcer les parts de marché de la Banque Scotia au Québec et s’absorbe complètement dans son travail. Une réalité exigeante qui, reconnaît-elle, n’aurait jamais été possible si elle avait encore des enfants en bas âge. Car si elle se bat au quotidien pour qu’il soit naturel pour la prochaine génération de femmes d’accéder à des postes de haute direction ou à des conseils d’administration, elle n’en croit pas moins qu’elles doivent choisir leurs priorités et faire des compromis. « Je crois qu’on peut tout avoir, mais pas en même temps. » Désormais présidente du conseil d’administration de l’AFFQ, elle est particulièrement fière de la mise en place de son programme de mentorat qui a encadré douze dyades, dès sa

$220 million to almost $600 million within five years, and her team went from four employees to 20. 2012 saw major changes in the bank’s corporate culture and management team. Dana was the last of the senior managers who was still there nine months later. Finally, after six years of loyal service, she was let go. “It was a huge shock. I did a good job and the results showed it. It was a very hard time for me,” she recalls. She remembered going to a luncheon immediately after her dismissal; her name tag didn’t have a company name on it and the other attendees asked her what she did for a living: “I just wanted to cry and run away. I was too embarrassed to leave the house. It’s hard for your ego when suddenly, overnight, you’re a nobody.” But Dana isn’t the type to give up. Despite the many head hunters who said it would be near impossible to find such a high-level position again, she set up five meetings a day. “I took action, from 8 to 5, everyday. I went to cocktails, meetings, interviews with head hunters… I wanted to work!” Fortunately, she was able to count on the network she had developed over time. “Of course at that time, AFFQ members made all the difference.” Three months later, she got a call from Scotiabank for a position. She would have twelve interviews in the three months that followed, which made her feel anxious and uncertain, “It can be very unnerving to be waiting for callbacks. Honestly, it’s a bit like the day after a date: you spend all day hoping for the phone to ring, waiting to see if he’ll call you.”, she recalls laughing. THE BENEFITS OF EXPERIENCE Today, as VP of commercial services at Canada’s most international bank— Scotiabank employs 83,000 people—she manages three business sectors and a team of 75. She feels fulfilled and goes to work everyday to increase Scotiabank’s market share in Quebec, her primary focus. She admits it’s demanding and would never be able to do the job if her children were still toddlers. Because, while she fights every day to ensure the next generation of women become senior managers and board members, she doesn’t believe they can do so without choosing priorities and making concessions. “I think we can have it all, but not all at the same time.”

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« Je suis une femme qui a beaucoup revendiqué, la place des femmes compte énormément pour moi. » première année. En plus de soutenir les plus jeunes dans leur carrière, celle qui est aussi présidente du conseil de faculté du John Molson School of Business s’est fixé une autre mission : soumettre un plan d’action au gouvernement pour augmenter le nombre de femmes dans les conseils d’administration. L’une de ses premières décisions comme présidente a donc été de sonder les membres de l’association afin d’adopter une position officielle sur le sujet. À sa grande surprise, plus de 74 % des membres étaient en faveur des quotas. Même si elle reconnaît que ce n’est pas la seule option, elle souhaite ardemment que l’on dépasse enfin le stade des idées et que l’on passe à des actions concrètes. « Il faut qu’il y ait un plan d’action avec des objectifs, et des conséquences si l’on ne réalise pas ces objectifs. Sans cela, on n’aura toujours pas réussi à avancer dans quinze ans! » Proactive, elle a déjà formé une table ronde pour rassembler plusieurs associations également préoccupées par le sujet. En juin dernier, le ministre des Finances, Carlos Leitão, a demandé à la banquière de siéger à la Commission de l’examen sur la fiscalité québécoise. La Commission examinera l’ensemble des mesures du régime fiscal des particuliers et des sociétés afin d’accroître leur efficacité et de favoriser la croissance économique. Un sujet qui lui tient particulièrement à cœur, tant elle a pu constater des dysfonctionnements durant son parcours professionnel. « Si tu as 75 ans, et que tu vends ta compagnie à un tiers, il bénéficie d’une exemption fiscale. Par contre, si tu le vends à ton fils, il est imposé! Le Québec est une province d’entrepreneurs : il faut les stimuler si nous voulons leur donner une raison de rester ici. » Un rapport d’étape est attendu en octobre 2014, et la Commission devrait remettre son rapport final en décembre 2014. Dana pourra ainsi continuer à faire ce qui lui tient le plus à cœur : faire avancer la société vers plus de justice et d’équité.

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As president of the AFFQ board, she is especially proud of the mentoring program she set up, which paired twelve dyads in its first year. Besides supporting young people in their career path, and chairing the John Molson School of Business advisory board, she has given herself another key mission: develop an action plan for the government to increase the number of women on corporate boards. One of her first actions as association president was to have members adopt an official position on the subject. Much to her surprise, more than 74% were in favour of quotas. And while she acknowledges it may not be the only option, she fervently hopes that the ideas finally materialize and concrete action is taken. “We have to develop an action plan with targets, guidelines and consequences if we fail to reach our goal. Otherwise, we’ll be stuck in the same position fifteen years from now!” She has created a roundtable to gather several other associations that are concerned with the issue. In June, Quebec Minister of Finance Carlos Leitão asked Dana Ades-Landy to sit on the government’s tax commission. The Commission is set to review every aspect of individual and corporate taxation in an effort to make the system more efficient and to foster economic growth. This is an area that is dear to her heart because she has seen some serious dysfunctions during her career. “If you’re 75 and you sell your company to a third party, the buyer gets a tax exemption. However, if you sell it to your son, he is taxed! Quebec is a province of entrepreneurs; we’ve got to find ways to keep them here.” An interim report is expected by October 2014 and the Commission is expected to submit its final report in December 2014. Dana will thus be able to continue doing what she cares for most: moving society forward, towards greater justice and equality.


Le monde des affaires, l’affaire des femmes! KPMG est fier d’encourager les femmes à devenir Premières en affaires, tout au long de leur carrière. kpmg.ca

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Questions & Réponses

ENTREVUE AVEC

CAROLE CHAPDELAINE PREMIÈRE VICE-PRÉSIDENTE, QUÉBEC ET EST DE L’ONTARIO À LA BANQUE SCOTIA

PROPOS RECUEILLIS PAR MARGARITA LAFONTAINE

PEUX-TU NOUS PARLER DE TON RÔLE À LA BANQUE SCOTIA? Je m’occupe de tout le réseau de succursales au Québec et de l’est de l’Ontario. C’est un beau marché, très diversifié, avec 135 succursales en tout : 60 au Québec, 75 dans l’est de l’Ontario. Mon rôle est de bien conseiller nos clients et de développer nos parts de marché afin de mieux les servir avec des gens compétents et mobilisés. QUELLE EST LA DIFFÉRENCE ENTRE TON RÔLE ET CELUI DE DANA? On est dans le même marché, Dana a exactement le même territoire, mais on s’occupe de deux segments de marché différents. Je m’occupe de tous les particuliers et des petites entreprises, tandis que Dana s’occupe des moyennes et des grandes entreprises. Nos clients sont comme une pépinière : dans mon équipe on fait grandir de petites entreprises et, quand elles deviennent assez grandes, on les transplante dans l’équipe de Dana. Et ça va dans l’autre sens aussi puisque nos clients commerciaux nourrissent notre marché de services aux particuliers. Pourquoi? Parce que ces entreprises ont plusieurs employés qui sont déjà nos clients ou qui peuvent le devenir. Alors, c’est comme des vases communicants : mieux on fait notre travail, meilleure est notre performance!

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VOUS DEVEZ DONC TRAVAILLER RÉGULIÈREMENT ENSEMBLE? Oui, et pas seulement avec nos clients, avec nos employés aussi. On les forme d’abord au sein des services aux particuliers, ensuite ils passent au service des petites entreprises. Puis, nous aidons les meilleurs à se dépasser et, finalement, on les envoie dans l’équipe de Dana. TU AS FAIT CARRIÈRE DANS LE MONDE BANCAIRE, SANS AVOIR ÉTUDIÉ DANS CE DOMAINE. AVEC UN PEU DE RECUL, ES-TU SATISFAITE DE TON CHOIX? Mon rêve était de devenir créatrice de mode, mais je ne regrette rien de ces études qui m’ont aidé à voir les choses différemment, à être créative et à penser au-delà des normes. Toutefois j’ai étudié plus tard en finance pour améliorer mes compétences et mes connaissances. Je regarde ce que j’ai la chance d’accomplir maintenant, et j’en suis très fière. J’ai dit à l’une de mes employées : «  Un jour tu vas devenir ma patronne et je vais en être fière. » Ça ne s’est jamais produit, mais j’avais confiance en ses compétences et je la croyais assez intelligente, compétente et bien formée pour accéder à un poste de niveau supérieur. Je suis fière de voir des gens que j’ai coachés dans ma carrière, grandir et accéder à des postes intéressants.

AOÛT-SEPTEMBRE 2014

QUELS CONSEILS DONNERAIS-TU À UNE JEUNE FEMME POUR QU’ELLE ACCÈDE À LA HAUTE DIRECTION? Après trente ans de carrière, j’écoute plus que je ne parle. Le premier conseil que je lui donnerais serait d’écouter et d’avoir l’humilité de poser des questions, de laisser voir qu’elle ne sait pas tout et de chercher l’information dont elle a besoin pour prendre les bonnes décisions. Quand je suis arrivée, il y a trois ans, je ne connaissais pas la culture de l’entreprise; c’était super important d’avoir l’humilité de dire : « Je ne sais pas tout. » Le deuxième conseil serait de ne jamais penser à soi, mais plutôt aux autres. À chaque fois que j’ai aidé les gens qui travaillaient pour moi à devenir meilleurs, j’ai eu de meilleurs résultats. On se demande ce qu’on doit faire pour être meilleurs, alors qu’il faudrait plutôt se demander comment on peut rendre les autres meilleurs.

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LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES

présentées par


PORTRAIT DE 8 FEMMES Ces femmes rigoureuses et bonnes communicatrices connaissent toute la complexité du secteur financier. Elles sont en contact avec des clients très différents les uns des autres et partagent leurs problèmes quotidiens en développant des stratégies commerciales. Très à l’écoute et engagées, elles aiment les défis et possèdent un goût développé pour l’innovation. Voici ces Incontournables de la finance que vous voudrez absolument connaître.

Photos : Bénédicte Brocard/photoatwork.com • Assistant photo : Phil Bernard • Maquillage/Coiffure : Amélie Bertrand • Textes des Incontournables : Charline-Ève Pilon

Retrouvez les 8 incontournables sur notre Web TV http://premieresenaffaires.com/-Web-TV-


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

JOHANNE MULLEN

ASSOCIÉE, TRANSACTIONS MONTRÉAL PWC

Johanne Mullen dirige l’équipe de financement de projets et d’infrastructure de PwC au Canada. Ayant débuté sa carrière au sein d’une institution financière où elle était responsable de la structure de financements d’envergure, elle a fait le saut aux services-conseils lorsqu’elle s’est jointe à PwC en 2000. Elle met ainsi à profit sa connaissance des marchés financiers et de la finance pour aider ses clients à monter et conclure des projets d’infrastructure avec succès. « Notre intervention débute souvent lorsque le projet est embryonnaire. On accompagne nos clients tout au long du montage, du développement et de la structuration du projet. Et de voir ce travail porter fruit, c’est très valorisant. » Au cours de son parcours professionnel de plus de 20 ans, Mme Mullen a travaillé sur plusieurs des plus grands projets

d’infrastructure au Canada dans les secteurs de l’énergie, de la santé et des transports. Pour elle, chaque projet est un nouveau défi pour lequel elle doit faire preuve de créativité et d’innovation afin d’adapter les conseils et les structures aux besoins du client. « Je suis fière de toutes mes réalisations et de l’équipe avec laquelle je travaille. Les liens personnels que j’ai créés au fil des années sont ma grande fierté. » Elle siège sur plusieurs conseils d’administration et conseils consultatifs, notamment le Conseil canadien pour les Partenariats Public-Privé et l’Institut pour le partenariat public-privé au Québec. Ce qui la touche particulièrement, c’est le travail qu’elle fait auprès de la Mosaïque, un organisme de bienfaisance et de charité au service de la population de l’agglomération de Longueuil ainsi que Myélome Canada.


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

DANIELLE FERRON AVOCATE, ASSOCIÉE LANGLOIS KRONSTRÖM DESJARDINS

Diplômée de l’Université de Montréal et admise au Barreau en 1993, Danielle Ferron possède un cheminement professionnel impressionnant dans le domaine du litige civil et commercial. Elle a œuvré tant du côté des cabinets spécialisés que nationaux et, il y a trois ans, elle s’est ralliée à Langlois Kronström Desjardins comme chef du secteur litige. Sa pratique est axée sur les dossiers de litiges bancaires, les recours collectifs, la fraude et les recours extraordinaires comme les injonctions. Ce qui l’anime particulièrement, c’est l’aspect du service à la clientèle. Prendre une situation problématique en charge et trouver des solutions la passionne. Et lorsque la solution est d’aller à la Cour, elle dit que « le litige, c’est un peu raconter l’histoire du client à un juge qui devra en décider. Chaque

dossier et mandat sont différents. » En 2002, elle a travaillé à un nouveau type de mandat, soit les ordonnances de type Anton Piller (perquisition en matière civile). Sept ans plus tard, elle signait, avec deux confrères, un livre sur les injonctions et les ordonnances Anton Piller, Mareva et Norwich. Pour cette femme d’influence reconnue pour sa contribution à l’avancement des femmes dans le milieu des affaires au Canada, faire sa place dans un milieu dominé par les hommes est toujours d’actualité. « Je remercie les femmes avant nous qui ont placé certains piliers, mais on a encore beaucoup de travail à faire ». Membre de l’Association des femmes en finance du Québec depuis pratiquement sa fondation, elle en a assuré les fonctions de vice-présidente de 2008 jusqu’à tout récemment.


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

NANCY HAMMOND VICE-PRÉSIDENTE, TD ASSURANCE, SEGMENT EMPLOYEUR, CANADA

Détentrice d’un baccalauréat en Commerce avec distinction puis d’un MBA, Nancy Hammond s’est jointe au Groupe Banque TD en 1989. En 25 ans, elle a eu l’occasion d’occuper différents postes de leadership dans le secteur de l’assurance générale et bancaire (marketing, courtage, planification stratégique). Elle supervise en ce moment la gestion de partenariats stratégiques en assurance habitation et automobile auprès de grands groupes d’employeurs au Canada. Leader naturelle, Nancy Hammond aime partager ses expériences à titre de mentor auprès de la relève au sein de l’entreprise. « Un de mes plus grands plaisirs est d’aider mon équipe à grandir. Quand je retrouve plus tard des anciens collègues et que je vois leur cheminement de carrière, je suis

très heureuse pour eux. » L’une de ses plus grandes fiertés aura été de devenir l’une des plus jeunes viceprésidentes de l’histoire de la TD à l’age de 35 ans. Elle n’a jamais senti qu’elle ne méritait pas sa place; bien au contraire. Par ailleurs, le meilleur conseil qu’elle souhaite donner, c’est de tirer plaisir de chaque moment de son existence. « Toutes les bonnes choses vont arriver au bon moment. Aimez chaque jour de votre vie. » Nancy siège actuellement sur le conseil d’administration de la Fondation de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec. Elle s’est aussi impliquée auprès du conseil d’administration de la John Molson School of Business Alumni chapter et de l’Association des anciens de l’Université Concordia.


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

GENEVIÈVE PROVOST

ASSOCIÉE, FISCALITÉ DES ENTREPRISES DELOITTE

Cela fait maintenant 16 ans que Geneviève Provost travaille pour Deloitte. Après un début de carrière en certification, elle s’est spécialisée en fiscalité, un domaine qui l’anime au quotidien. Elle n’avait que 33 ans lorsqu’elle est devenue associée. Accéder à la table des propriétaires de la firme était important pour elle puisqu’elle pouvait ainsi prendre part aux décisions et faire une différence. « On m’a donné plusieurs responsabilités et mon opinion a toujours été prise en considération. Pour moi, il n’y a rien d’impossible. » Possédant une grande capacité d’écoute et d’analyse, elle aime travailler sur des dossiers complexes qui lui demandent de prendre du recul pour trouver des solutions novatrices. Le service à la clientèle et le

travail d’équipe demeurent deux aspects importants. « Être proactif, dépasser les attentes et optimiser une situation fiscale… Ça me passionne d’amener des idées auxquelles les clients n’avaient pas pensé et qui vont procurer de la valeur aux entreprises. » Cette passion, elle la communique et la transmet aux autres au quotidien. Lorsqu’il y a deux ans, on lui a proposé de prendre le leadership du comité Deloitte au féminin, elle n’a pas hésité à accepter. Pour elle, c’est une façon de développer la confiance et le sens des affaires des femmes. Geneviève s’implique aussi beaucoup dans la communauté d’affaires de Montréal. Mère d’un petit garçon de 7 ans et adepte de crossfit et de voyages, elle cultive l’équilibre dans sa vie.


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

CONSTANCE LEMIEUX

PRÉSIDENTE ET CHEF D’EXPLOITATION DU SECTEUR DE DOMMAGES LA CAPITALE ASSURANCES ET SERVICES FINANCIERS

Possédant un baccalauréat en histoire de l’art, Constance Lemieux débute pourtant sa carrière au sein d’une importante institution financière québécoise. Pendant une quinzaine d’années, elle a touché à différents secteurs, soit l’assurance de personnes, le marketing, le service à la clientèle, la distribution, les technologies et les affaires juridiques. En 2008, elle s’est jointe à La Capitale et depuis deux ans, elle dirige les opérations de La Capitale assurances générales et chapeaute tout le secteur Assurance de dommages. Ce qu’elle trouve passionnant dans son travail, c’est de pouvoir faire une différence dans la vie des gens. « Je pense que pour bien gérer, il faut s’intéresser sincèrement aux gens, il faut avoir à cœur de les soutenir dans leur développement professionnel et dans leur évolution. » Forte d’une expérience d’une trentaine d’années,

celle qui a la passion du client carbure aux défis et à l’apprentissage de nouvelles choses. Étant dans une entreprise où le marché est très concurrentiel, les défis de croissance la concernent particulièrement. Fonceuse, elle a toujours pris des risques calculés. Pour elle, une carrière se bâtit sur le principe des pas japonais. « C’est un petit chemin de pierres qui permet de franchir un étang. Quand on regarde son parcours et que l’on choisit un emploi, il faut pouvoir s’appuyer sur du solide. C’est le premier pas. Prendre le risque de changer pour évoluer, c’est le prochain pas. » Tout au long de sa carrière, Constance s’est engagée professionnellement et socialement en siégeant au divers conseils d’administration, notamment le Bureau d’assurances du Canada.


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

ANNE NO

VICE-PRÉSIDENTE SERVICES FINANCIERS COMMERCIAUX RBC BANQUE ROYALE

Arrivée en 1995 au Québec pour un stage de fin d’études en entreprise, Anne No s’est vue offrir un poste grâce à son expertise en génie industriel dans le domaine de l’agroalimentaire. Elle a poursuivi l’aventure pendant deux ans, puis a travaillé pour divers groupes en agroalimentaire et a complété son MBA à HEC Montreal. Elle a intégré RBC Banque Royale en 2002. Après avoir touché des secteurs spécialisés, on lui a proposé en 2010 un poste de directrice principale pour les comptes majeurs et plus récemment, un poste de vice-présidente associée. Depuis mai, elle est vice-présidente Services financiers commerciaux. Fille d’entrepreneur, elle a toujours été fascinée par cet univers. « Quand je rencontre des entrepreneurs, ils ont tous des histoires différentes. Ça m’enrichit, ça

me nourrit et ça me permet de mieux les conseiller aussi avec tout ce que j’ai vu. » Opter pour des secteurs de niches a toujours été une façon de se démarquer. Sa grande ouverture d’esprit et sa facilité à entrer rapidement en relation avec les autres lui permettent de faire la différence. « J’ai appris énormément en étant exposée à divers secteurs, beaucoup plus que si j’étais restée dans ma spécialisation. » Celle qui possède une fibre artistique très développée et qui été clarinettiste en musique classique pendant près de 15 ans, a toujours été stimulée par le milieu des arts. Elle fait partie du conseil d’administration du Circuit-Est Centre chorégraphique, un lieu qui accompagne les professionnels de la danse contemporaine dans leur développement technique.


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

MAURA O’SHEA

VICE-PRÉSIDENTE AMÉLIORATIONS DES PROCESSUS FINANCIERS ET CONTRÔLES BELL CANADA

Maura O’Shea a complété des études à l’Université McGill pour devenir comptable agréée. Après avoir travaillé à Deloitte pendant huit ans, elle est devenue directrice chez Westburne. En 1996, elle est arrivée chez Bell Canada comme Chef divisionnaire adjointe de classification, avant de devenir vice-présidente amélioration des processus financiers et contrôles, dont l’un des principaux mandats est d’assurer le maintien du système de contrôle interne au sein de l’entreprise. Ce qu’elle adore par-dessus tout dans son travail est d’apprendre quelque chose de nouveau et stimulant. Et surtout, elle n’est pas contre les projets qui risquent de lui donner du fil à retordre. « Ce que j’aime faire, c’est de prendre des projets

dont personne ne veut et d’en faire un succès. Mon souhait dans le cadre de mon travail, c’est aussi de former une équipe qui veut aller vers le même but et qui peut répondre à ces besoins. » Elle est d’avis qu’il faut se diversifier et tenter de toucher à toutes sortes de choses, question de découvrir de nouvelles forces intérieures. Bref, ne pas attendre le projet parfait. Cette femme curieuse et avide d’apprentissage croit que c’est lorsque l’on sort de sa zone de confort qu’on apprend davantage et surtout, que l’on grandit le plus. « Prendre le temps de se développer comme personne, c’est ma façon de voir les choses. Il faut aussi prendre le temps de suivre des formations qui vont enrichir son côté leadership. »


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

LOUISE GRENIER

DIRECTRICE PRINCIPALE BANQUIER D’AFFAIRES BANQUE DE DÉVELOPPEMENT DU CANADA

Issue d’une famille d’entrepreneurs, Louise Grenier a occupé plusieurs postes d’importance au sein de l’entreprise familiale avant de faire le choix de réorienter sa carrière. Après avoir complété son MBA, elle s’est jointe à la Banque de développement du Canada où elle évolue depuis maintenant sept ans. Elle a débuté comme Directrice Principale consultation, pour joindre quelques années plus tard la division des services financiers comme Banquier d’affaires. Pour cette passionnée des PME, chaque dossier est un nouveau défi. « Je suis animée par l’idée de faire la différence auprès des entrepreneurs étant très consciente que chacun a des défis différents dans des marchés en constante évolution. Mon rôle de Banquier d’affaires m’amène à leur présenter les différentes options financières et stratégiques

qui s’offrent à eux, en fonction de leur situation spécifique, tout en tenant compte de leurs ambitions de croissance. J’agis donc comme un levier pour faire en sorte que leur vision corporative se concrétise ». Femme de rigueur et de tête, elle est particulièrement fière d’avoir réussi sa réorientation de carrière. Le fait d’avoir été une entrepreneure est un atout et une force pour elle. « Ça me permet d’avoir un discours avec mes clients où on se rejoint. J’ai déjà occupé la chaise sur laquelle ils sont assis. » Mère de trois enfants et récemment grandmère d’une petite fille, Louise n’a jamais hésité à mettre les efforts nécessaires pour atteindre ses objectifs. Énergique et déterminée, son message pour les jeunes est qu’en travaillant fort et en se distinguant, les résultats escomptés arriveront !


CONSEILS D’EXPERTS Droit

Contrats « au noir » :

LA GRANDE NOIRCEUR POUR VOS DROITS! La saison estivale est le moment idéal pour procéder à des rénovations. Un entrepreneur vous propose de payer des travaux d’aménagement paysager comptant, sans taxe de vente? Une offre alléchante qui pourrait s’avérer beaucoup plus chère que prévu.

PAR ÉMILIE THERRIEN AVOCATE FASKEN MARTINEAU etherrien@fasken.com

Un contrat conclu entre deux personnes selon lequel la première fournit un service à la deuxième et dont les paiements sont faits en argent comptant et sans taxe correspond généralement à une entente « au noir ». Un tel contrat est conclu dans le but d’éviter l’application des lois fiscales : le client économise de l’argent, car il n’a pas à payer la taxe de vente, et le fournisseur de services peut éviter de déclarer ce revenu aux autorités fiscales. Le Code civil du Québec prévoit que l’objet d’un contrat ne peut être prohibé par la loi ni contraire à l’ordre public. Conclure un contrat « au noir » contrevient aux lois fiscales applicables et rend le contrat nul, puisqu’il a été convenu contre l’intérêt public vu son caractère illégal. Un tribunal appelé à examiner un tel contrat n’hésitera pas à le déclarer nul. Supposons qu’une personne retienne les services d’un entrepreneur pour procéder à la rénovation du sous-sol de sa résidence, et ce, en vertu d’un contrat verbal « au noir ». L’entrepreneur exécute les travaux et demande le paiement complet du contrat. Le client examine l’état des lieux et se rend compte que non seulement l’entrepreneur a mal exécuté les travaux, mais qu’il a aussi endommagé les fondations de la résidence! Le client

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$ consulte un avocat, qui lui fera part des considérations suivantes. Tout d’abord, bien qu’en principe il ne soit pas très difficile de prouver qu’il existe un contrat, comment peut-on en prouver les détails, soit les tâches exactes demandées, le prix, le paiement, etc., si aucun écrit n’existe entre les parties? Les règles applicables à la preuve ne permettent pas toujours l’utilisation du témoignage pour prouver l’existence d’un contrat. La tâche pourrait donc s’avérer ardue. Ensuite, lors de l’audition de la demande du client, le tribunal jugera que le contrat est nul pour les raisons mentionnées précédemment. Un contrat frappé de nullité est réputé n’avoir jamais existé. En principe, lorsqu’un contrat est nul, chacune des parties est tenue de restituer à l’autre les prestations qu’elle a reçues. Dans les faits, le juge a deux options, dont le choix est à sa seule discrétion, compte tenu des faits et des circonstances propres à chaque cas. La première option permet au juge de tout simplement rejeter les demandes et refuser d’ordonner la restitution des prestations, les parties étant seules responsables de leur sort. « Nul ne peut invoquer sa propre turpitude », dit un adage. « Celui qui viole la loi cherche en

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vain le secours de la loi », en dit un autre! Ainsi, autant le client qui réclame des dommages que l’entrepreneur impayé échoueront à faire valoir leurs droits devant le tribunal, car les deux sont responsables de leur propre situation en ayant voulu éviter l’application de la loi. La deuxième option consiste pour le tribunal à ordonner la restitution des prestations reçues par les parties. En effet, rejeter une demande pourrait parfois avoir comme conséquence d’avantager une partie au détriment de l’autre. Si un client poursuit un entrepreneur qu’il a payé et que ce dernier invoque la nullité de contrat, non seulement ce premier sera doublement floué, mais l’entrepreneur en sera indûment avantagé. Le tribunal a donc la discrétion d’intervenir pour ordonner la restitution de la prestation ainsi que son étendue. Conclure un contrat « au noir » peut certes sembler alléchant, mais ne vous y méprenez pas : les conséquences sont beaucoup plus importantes que l’on pourrait croire de prime abord. Nous espérons donc que vous aurez ces quelques réflexions en tête la prochaine fois que l’on vous offrira de payer comptant!


CONSEILS D’EXPERTS Droit

LE MARCHÉ DU CARBONE, UNE OCCASION D’AFFAIRES? Alors que la protection de l’environnement est au cœur des préoccupations de tous, le nouveau système de plafonnement et d’échange de droits d’émission de gaz à effet de serre québécois (SPEDE), communément appelé « marché du carbone », est à l’avant-garde des initiatives gouvernementales visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Se pose alors la question : comment une entreprise peut-elle tirer profit de ce système et en faire un outil de développement économique? PAR CHRISTINE DUCHAINE AVOCATE, PRÉSIDENTE SODAVEX cduchaine@sodavex.com ET JEAN-PHILIPPE THERRIAULT AVOCAT SODAVEX jptherriault@sodavex.com

Depuis le 1er janvier 2014, certaines entreprises qualifiées de grands émetteurs sont assujetties à l’obligation de se procurer des crédits de carbone pour compenser leurs émissions de GES. Dès le 1er janvier 2015, les distributeurs de carburants deviendront assujettis à la même obligation. Les crédits pour l’année en cours, autant que pour les années à venir, se vendent notamment lors d’enchères organisées par le gouvernement. Ils peuvent également être achetés de gré à gré d’une entreprise qui possède des crédits excédentaires. Les règles typiques d’une bourse entrent donc en jeu, puisqu’il revient aux entreprises de jauger la valeur des unités d’émission dans l’avenir et de payer le prix correspondant, ce qui fait fluctuer la valeur des crédits. Les systèmes québécois et californien sont officiellement liés depuis peu, de sorte que les crédits peuvent se négocier sur les deux marchés. Les entreprises qui ne sont pas assujetties à ces obligations peuvent participer au SPEDE en implantant des projets de réduction de leurs émissions de GES afin d’obtenir des crédits compensatoires, qu’elles peuvent ensuite vendre. Il s’agit d’une occasion intéressante pour une entreprise de générer des revenus, puisque le marché du carbone suscite un tel engouement que la vente d’unités d’émissions, lors des ventes aux enchères, ne suffit pas à la demande des émetteurs assujettis.

Toutefois, afin d’obtenir des crédits compensatoires, le projet de réduction de GES doit être autorisé par un des protocoles visés par le Règlement concernant le SPEDE (RSPEDE). Malheureusement, il existe d’importantes distinctions entre les systèmes québécois et californien en ce qui a trait aux protocoles prévus. En effet, le système californien offre aux participants des protocoles qui sont plus nombreux et plus accessibles. Le Québec, pour sa part, semble réticent à l’idée d’autoriser certains protocoles. Ces derniers sont au nombre de trois et concernent les activités suivantes: • Protocole 1 – Recouvrement d’une fosse à lisier : destruction du méthane provenant du lisier d’une exploitation agricole faisant l’élevage d’espèces spécifiques, telles que le porc et la vache laitière; • Protocole 2 – Lieux d’enfouissement : destruction du méthane capté dans certains lieux de petite envergure; • Protocole 3 – Destruction des substances appauvrissant la couche d’ozone contenues dans des mousses isolantes provenant d’appareils de réfrigération et de congélation récupérés au Canada. Ainsi, seule une infime partie des entreprises québécoises ont

PREMIÈRES EN AFFAIRES

accès aux crédits compensatoires. Non seulement l’attitude de notre gouvernement diffère radicalement de la position adoptée par la Californie, mais encore elle s’avère contraire à l’objectif promu par le SPEDE, soit de favoriser la lutte contre les changements climatiques en encourageant la réduction des GES à la source. D’aucuns prétendent que l’atteinte d’un tel objectif serait accélérée par la multiplication des initiatives. Espérons que nous assisterons bientôt à l’ajout de plusieurs protocoles afin d’élargir la portée du SPEDE. Par ailleurs, l’entreprise qui se qualifie pour l’implantation d’un tel projet doit faire l’objet d’une validation par un vérificateur agréé et tout défaut de conformité par rapport au RSPEDE peut être lourd de conséquences puisque, si les crédits compensatoires s’avèrent inadmissibles selon les critères prévus, le ministre peut exiger que l’entreprise les remplace, à défaut de quoi elle s’expose à la radiation de son projet et à des recours civils et pénaux. Ainsi, en tant qu’entreprise assujettie ou en tant que détenteur de crédits compensatoires, il est possible de tirer profit du marché du carbone, à condition d’en maîtriser les rouages et d’accepter les risques inhérents à ce type d’activités.

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CONSEILS D’EXPERTS Finance Droit

Financement et hypothèque parapluie

DES PRÉCAUTIONS AFIN D’ÉVITER LE SURENDETTEMENT Le processus d’obtention d’un financement hypothécaire nécessite de la part du futur emprunteur maintes recherches, réflexions et analyses. Une opération de séduction résultant de la férocité du marché hypothécaire encourage des taux d’intérêt incroyablement bas et des conditions des plus avantageuses. Toutefois, la fébrilité devant la concrétisation d’un projet immobilier fait en sorte que plusieurs éléments à discuter sont délaissés, voire complètement oubliés, par les consommateurs. PAR YANNIE BORDELEAU NOTAIRE STEIN MONAST S.E.N.C.R.L yannie.bordeleau@steinmonast.ca

L’HYPOTHÈQUE PARAPLUIE ET LES OBLIGATIONS PRÉSENTES ET FUTURES Depuis quelques années, un nouveau produit a fait son entrée sur le marché. Il permet d’emprunter en donnant en garantie un immeuble, mais avec ceci de particulier que l’obligation garantie n’est pas limitée au remboursement du prêt à l’origine de la transaction en cours, mais s’étend aux « obligations présentes et futures » de l’emprunteur. Cette hypothèque, dite « parapluie », garantit ainsi le remboursement des cartes et des marges de crédit, des autres prêts personnels et des cautionnements de l’emprunteur, autant de produits financiers pour lesquels, normalement, aucune garantie n’est accordée au prêteur. Parfois, ces « obligations présentes et futures » visées par l’hypothèque incluent même celles du conjoint si celui-ci s’est engagé aux termes de l’acte d’hypothèque. Au moment de la vente de la propriété, l’emprunteur de ce produit pourrait devoir rembourser ses propres dettes ainsi que celles de son conjoint ayant été contractées envers le prêteur afin d’obtenir la radiation

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de l’hypothèque. Pour éviter cette situation, le consommateur devra alors se tourner vers d’autres institutions financières afin d’obtenir du crédit supplémentaire et ainsi se protéger contre les effets de ce « parapluie ». TRANSMISSION DE L’INFORMATION Force est de constater que très souvent, malheureusement, les consommateurs sont informés de l’étendue de l’acte d’hypothèque seulement au moment où ils s’apprêtent à s’engager lors de la séance de signature avec le notaire. Il est difficile à ce moment d’exiger des explications de la part du prêteur, d’entreprendre des négociations ou de manifester son désaccord en changeant d’institution financière… Certes, il est toujours possible de le faire, mais cela peut s’avérer difficile lorsque la prise de possession de votre nouvelle propriété est prévue dans les jours qui suivent. Découragés devant l’ampleur de la tâche d’avoir à recommencer le processus d’obtention d’un prêt hypothécaire et souvent coincés par le temps, plusieurs acceptent à regret les conditions et engagements exigés par le prêteur.

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Afin de garantir ces « obligations présentes et futures », le montant de l’hypothèque sera généralement plus élevé que le montant du prêt contracté permettant l’achat d’un immeuble. Effectivement, le prêteur exigera une garantie largement supérieure pouvant couvrir toutes les dettes présentes qu’a envers lui l’emprunteur et son conjoint, ainsi que celles qu’ils contracteront dans les années à venir. Un autre élément qui surprend presque toujours lors de la séance de signature! QUESTIONNEZ ! Au moment où vous négociez les modalités de votre prêt hypothécaire et avant de conclure une entente avec une institution financière eu égard aux taux d’intérêt alléchants, il est primordial de poser des questions relatives aux stipulations contenues dans l’acte d’hypothèque et de questionner le représentant sur le montant indiqué à l’acte, la pénalité exigée en cas de remboursement anticipé, l’obtention d’une carte de crédit offerte, son lien avec la garantie hypothécaire, etc. Le consommateur a un pouvoir de négociation réel sous-utilisé. N’hésitez pas à vous servir du vôtre.


CONSEILS D’EXPERTS Droit

Cryptomonnaie,

LA FIN DE LA MONNAIE SONNANTE ET TRÉBUCHANTE?

PAR AUDE GODFROY AVOCATE BLAKES aude.godfroy@blakes.com

Selon une définition proposée par la Banque centrale européenne, une monnaie virtuelle est une « monnaie numérique non réglementée qui est émise et généralement contrôlée par ses développeurs, et qui est utilisée et acceptée parmi les membres d’une communauté virtuelle spécifique ». Trois systèmes de monnaies virtuelles existent : le système fermé, qui n’a pratiquement aucun lien avec l’économie réelle, comme l’or virtuel dans les jeux vidéo; le système ayant un flux unidirectionnel, qui permet l’achat de la monnaie virtuelle en utilisant la monnaie fiduciaire à un taux de change spécifique mais ne permet pas la conversion inverse (par exemple, des points Nintendo); et le système ayant un flux bidirectionnel. C’est ce dernier système qui a le plus de liens avec l’économie réelle et qui se rapproche le plus de la définition de la monnaie fiduciaire, car les monnaies peuvent être achetées et vendues au taux de change en vigueur et utilisées pour acheter des biens et services réels et virtuels. Créé en 2009 par un informaticien anonyme, Bitcoin est une cryptomonnaie indépendante de toute autorité centrale ou

En octobre dernier, la presse annonçait l’installation du premier guichet automatique à bitcoins au monde dans la ville de Vancouver. Quelques mois plus tard, la monnaie virtuelle défrayait à nouveau les journaux lorsque Mt. Gox, une plateforme d’échange de la monnaie virtuelle, s’effondrait brutalement. Une chose est certaine, les monnaies virtuelles font de plus en plus parler d’elles et sont là pour rester. Mais d’où viennentelles, comment se distinguent-elles des systèmes monétaires existants et, surtout, quels avantages et risques présentent-elles?

institution financière. Les bitcoins sont générés mathématiquement à l’aide d’ordinateurs connectés de pair à pair lors d’un procédé appelé « minage ». Grâce à la puissance de calcul des ordinateurs des « mineurs », les transactions sont enregistrées et validées afin d’assurer leur intégrité. En contrepartie de la validation des transactions, les mineurs reçoivent de nouveaux bitcoins. Le système est conçu pour générer un nombre décroissant de bitcoins jusqu’à ce que 21 millions de bitcoins aient été mis en circulation. Depuis Bitcoin, d’autres cryptomonnaies ont été développées, comme Litecoin. Plusieurs avantages ont été évoqués à propos de Bitcoin, notamment son caractère anonyme et confidentiel. La monnaie est décentralisée, sans chambre de compensation centrale ni intermédiaire, ce qui permet un faible coût de transaction. Bitcoin n’est pas inflationniste, étant donné le nombre limité d’unités de compte. Il peut être utilisé comme réserve d’achat à condition que le vendeur accepte ce moyen de paiement. Néanmoins, Bitcoin n’est pas parfait : les cryptomonnaies échappant

PREMIÈRES EN AFFAIRES

aux autorités réglementaires, les utilisateurs doivent assumer seuls les risques. Il n’est pas possible d’annuler une transaction en bitcoins et les recours juridiques en la matière seront difficiles, notamment à cause du manque de protection du consommateur, comme en témoignent les recours intentés contre la plateforme d’échange Mt. Gox à la suite de son récent effondrement. En outre, par son caractère anonyme, la cryptomonnaie peut favoriser le contournement des règles relatives à la lutte contre le blanchiment d’argent, au financement du terrorisme ainsi qu’à l’évasion fiscale ou aux activités illégales. La multiplication des cryptomonnaies peut également être problématique, entre autres à cause des risques liés à la volatilité des cours et du fait qu’elles sont assujetties à des bulles spéculatives. Les monnaies fiduciaires nationales ont donc encore de beaux jours devant elles. Cependant, les autorités sont conscientes qu’elles doivent se pencher sur le développement des cryptomonnaies afin d’encadrer les flux financiers, et ce, avant que ces cryptomonnaies deviennent... monnaie courante.

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CONSEILS D’EXPERTS Droit

Négocier son offre de financement :

QUELQUES CLAUSES IMPORTANTES Une fois acceptée, l’offre de financement est un contrat qui lie les parties. Il est donc primordial que l’entreprise négocie les conditions d’affaires du financement à cette étape. Nous relevons ici quelques éléments dont il faut tenir compte.

PAR DOMINIQUE BÉLISLE ASSOCIÉE LAVERY dbelisle@lavery.ca

La nature du crédit est importante, et ce, à plusieurs égards. Par exemple, lorsque l’entreprise veut financer ses opérations courantes, un crédit rotatif (marge de crédit) est généralement obtenu. Le crédit rotatif peut être soit « à demande » ou soit à terme fixe pouvant s’échelonner sur une période de 364 jours à cinq ans. Lorsque le crédit est « à demande », le créancier peut en réclamer le remboursement en tout temps, même avant défaut. Dans ce cas, le créancier peut modifier le taux d’intérêt et les autres conditions du financement lorsqu’il le juge opportun. De plus, le crédit fera l’objet d’une révision annuelle et des frais de révision peuvent alors être facturés au débiteur. Par ailleurs, ce type de crédit permet l’octroi de conditions plus avantageuses, tel un meilleur taux d’intérêt, puisque le créancier n’est pas engagé pour une période fixe. Lorsque le crédit rotatif est consenti pour une période déterminée, le créancier impose généralement des frais d’attente (stand-by fee) sur la portion non utilisée. Ces frais assurent au créancier un certain rendement sur cette portion engagée. En effet,

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quand un terme est fixé, le créancier a des obligations de maintien de capital même si le crédit est inutilisé. Les sections portant sur les représentations et les engagements requièrent également une attention particulière puisqu’elles s’attachent directement aux activités de l’entreprise. Afin de prévenir toute fausse déclaration, ces sections devraient être revues attentivement par la personne au sein de l’entreprise qui en connaît le plus les opérations. Il est sage d’ajouter un concept de « matérialité » ou d’effet défavorable important à la plupart des représentations et engagements pour éviter qu’un défaut, même mineur, ne vienne engendrer un défaut aux crédits. Dans la section des défauts, il convient habituellement de prévoir des délais de grâce pour permettre à l’entreprise d’y remédier, sans quoi un simple défaut technique pourrait être invoqué sans que l’entreprise n’ait eu l’occasion de le corriger. Le délai de grâce accordé en cas de défaut de paiement du capital et des intérêts est relativement court, mais il permet de pallier un retard de paiement dû à une défaillance technique. Pour ce qui

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est des défauts non financiers, il est coutume de stipuler que l’entreprise bénéficie d’un délai après la réception d’un avis transmis par le créancier pour y remédier. Cela permet notamment à l’entreprise de remédier à un oubli involontaire. Dans la section des définitions, certains termes à saveur comptable sont utilisés tant pour le calcul de ratios financiers que pour les clauses d’engagements restrictifs. Les gens d’affaires ont parfois tendance à les interpréter selon leur sens comptable, alors que la convention en élargit souvent le sens. Notamment, le terme « dette » aura la plupart du temps une portée plus étendue que celle de « passif ». À titre d’exemple, cette définition inclura les cautionnements alors que ceux-ci ne sont pas portés au bilan. Dans ce cas, il serait sans doute avisé de prévoir deux définitions distinctes pour le calcul du ratio financier et pour la clause de défaut croisé, puisque le but recherché diffère. Ce ne sont là que quelques exemples de clauses à examiner avec soin. Il est alors judicieux de consulter ses conseillers financiers et juridiques dès cette étape.


CONSEILS D’EXPERTS Finance

COMMENT SÉDUIRE LE CAPITAL DE RISQUE Vous êtes une jeune entrepreneure ou une équipe de jeunes entrepreneures regroupées autour d’un projet d’entreprise, ou encore vous êtes une entreprise qui fait ses premiers pas. Il vous faut du financement et vous songez aux entreprises de capital de risque. Comment les persuader de vous accorder du financement? Voici quelques règles simples à observer.

PAR MARTIN-PIERRE ROUSSEL ASSOCIÉ LEADER POUR LE QUÉBEC GROUPE TRANSACTIONS ET RESTRUCTURATION KPMG mroussel@kpmg.ca

La règle de toutes les règles, c’est que la victoire s’obtient, pour l’essentiel, avant même le début du combat. Autrement dit : préparez-vous, préparez-vous, préparez-vous. Et tout le reste est littérature disait Verlaine. Pensez que, lors d’un premier contact, vous n’aurez souvent qu’une dizaine de minutes pour présenter votre projet Pour bien commencer, il vous faut connaître vos interlocuteurs, c’est-à-dire, vous adresser à des investisseurs qui correspondent à vos besoins, avec un projet qui correspond à leurs critères. Si vous faites bien vos devoirs sur ce point, vous augmenterez vos chances tout en économisant vos énergies et celles des autres. Les investisseurs en capital de risque fondent leur stratégie d’investissement sur un certain nombre de critères, parmi lesquels : • le degré de maturité du projet (phase d’amorçage, de lancement ou de développement), • la capacité d’intervention (en centaines de milliers de dollars ou en millions), • la stratégie sectorielle (biotechnologies, technologies de l’information et de la communication, industries, énergies nouvelles, etc.), • l’horizon de sortie envisagé, • la rentabilité prévue, • la crédibilité de l’individu et son parcours (track record). Renseignez-vous le plus possible sur ces différents points, évaluez lucidement ce que représente votre projet par rapport à

ces critères et cela vous aidera à frapper à la bonne porte. Connaitre vos interlocuteurs, c’est aussi comprendre qu’étant donné le flux de propositions qu’ils reçoivent (le deal flow dans leur jargon), leur priorité est de se débarrasser des dossiers qui risquent de leur faire perdre du temps. C’est pour cela que vous devez être d’une rigueur absolue envers vous-mêmes dans la préparation des documents ou des rencontres qui constituent les trois étapes essentielles de votre recherche de financement. 1. LE SOMMAIRE EXÉCUTIF C’est l’argumentaire éclair (elevator pitch) que vous enverrez à l’investisseur sans, peut-être, ne l’avoir jamais rencontré. Dans ce document, vous donnez les grandes lignes de votre projet, la nature de l’activité et le besoin auquel il répond. Insistez sur les perspectives de croissance dans le marché considéré, sur les barrières à l’entrée qui pourraient être une protection. Essayez de montrer pourquoi votre équipe est capable de réussir et comment elle est organisée pour le faire. Expliquez ensuite la nature de votre besoin en financement en donnant à ceux qui vous liront une idée très claire de la façon dont ce financement sera utilisé. Vous avez deux pages pour le faire. Si vous n’y arrivez pas, c’est que vous n’avez pas encore bien compris vous-mêmes les éléments décisifs et distinctifs de votre projet.

PREMIÈRES EN AFFAIRES

2. LA PREMIÈRE PRÉSENTATION Prévoyez une présentation qui ne comporte pas plus de dix diapositives (un message clé par diapositive : énoncé de mission, équipe, besoin des clients, marché potentiel, vision, modèle d’affaires, financement recherché, etc.) et organisez-vous pour qu’elle ne dure pas plus de 20 minutes. Gardez 40 minutes pour les questions, pour communiquer par votre langage verbal autant que corporel. Si vos chiffres et votre méthodologie ne sont pas bons, vous ne gagnerez pas. Mais si votre dossier est aussi bon que celui d’autres candidats, il deviendra peut-être le meilleur grâce à votre prestation. 3. LE PLAN D’AFFAIRES À supposer que vous ne l’ayez pas déjà fait parvenir aux investisseurs qui ont accepté de vous recevoir, laissez votre plan d’affaires en partant. Tout ce dont nous venons de traiter correspondait à la partie émergée de l’iceberg; le plan d’affaires, c’est sa partie immergée, soit 90 % du tout. Prenez soin de conclure une entente de confidentialité avec les investisseurs à qui vous présenterez votre projet : tous les « anges » ne sont pas innocents. Il faut rester prudent. Préparation, répétition, approfondissement de votre projet, afin de dégager ses forces en quelques mots : voilà qui devrait vous aider à séduire les anges financiers.

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CONSEILS D’EXPERTS Finance

RÉFLEXION D’UNE SOCIÉTÉ PRÊTE À FAIRE UNE TRANSACTION Votre société envisage de faire une transaction? Avant de vous permettre d’entamer un nouveau chapitre, une réflexion s’impose. Un regard sur le contexte économique, sur les dynamiques du marché ciblé et sur la santé financière est essentiel à votre prise de décision.

PAR MIRIAM POZZA ASSOCIÉE, LEADER TRANSACTIONS – QUÉBEC PwC miriam.pozza@ca.pwc.com

LE CONTEXTE : VUE D’ENSEMBLE Le contexte économique canadien est actuellement en meilleure posture que celui de plusieurs pays développés. Le marché des fusions et des acquisitions annonce des signes de résilience pour la prochaine année, avec un nombre de transactions s’élevant à 679 pour un total de 41,6 milliards de dollars. Ce qui représente une baisse de 5% par rapport au trimestre précédent, mais une augmentation substantielle de 20% par rapport à pareille date l’an passé. Les secteurs de l’énergie, des assurances, de l’alimentation et des sciences de la vie sont ceux qui montrent une croissance importante en ce qui concerne la valeur des transactions, alors que le secteur minier regagne du terrain à la fois en valeur et en volume*. Le dollar canadien a connu une baisse un peu plus marquée que prévu en 2014, provoquée par des commentaires selon lesquels la banque centrale pourrait être amenée à resserrer certaines politiques monétaires. Les gagnants à court terme sont les industries de la technologie, des services financiers et de l’énergie, car ils sont des exportateurs de services, tandis que les entreprises manufacturières locales et les compagnies aériennes sont perdantes à court terme.

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LES DYNAMIQUES DU MARCHÉ Vendre sa société, au même titre que faire une acquisition, demande de bien comprendre les dynamiques propres au marché dans lequel la société exerce ses activités et de poser les bonnes questions qui guideront la prise de décision. De prime abord, les avantages concurrentiels de l’entreprise doivent être validés en considérant les autres acteurs du secteur. Un regard au-delà des chiffres s’impose, et il faut se poser, entres autres, les questions suivantes : • Quels sont les moteurs de la croissance du marché? • Quelles sont les prévisions de croissance? • Le marché est-il résilient par rapport à la crise? • Le modèle économique est-il viable à long terme? • En quoi l’entreprise est-elle menacée par de nouveaux concurrents? • Quelle est la santé financière des principaux clients? • Quelle est la compétence de l’équipe de gestion?

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UNE SOCIÉTÉ EN BONNE SANTÉ Par la suite, il faut comprendre différents aspects qui concernent la performance de l’entreprise. Savoir quels sont les points forts et les points faibles du bilan financier et être en mesure de les comparer avec ceux des compétiteurs est un atout certain pour valoriser l’entreprise, comme connaître la qualité des actifs et les ratios de liquidité et d’endettement optimal. De plus, avoir un niveau de capitalisation balancé est aussi un élément qu’il faut garder en tête en prévision d’une transaction de vente ou d’achat. Une stabilité du revenu et de la profitabilité, qui se traduit par de faibles fluctuations au cours des dernières années malgré un contexte économique difficile, démontre qu’il y aura un rendement du capital investi sans trop de risque. Finalement, pour une mise en œuvre réussie, gardez en tête que la vision stratégique de l’entreprise permet de choisir le moteur de croissance approprié et l’option de sortie éventuelle qui en maximisera la valeur.


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Les services bancaires axés sur le client :

UN NOUVEL IMPÉRATIF POUR LES INSTITUTIONS FINANCIÈRES

PAR SHAWNA KAUFMAN DIRECTRICE PRINCIPALE, MONITOR DELOITTE shakaufman@deloitte.ca

LES BANQUES DOIVENT RÉDUIRE AU MINIMUM LES TRACAS ET LES REDONDANCES QUI ENNUIENT LEURS CLIENTS De nombreuses banques ont tenté de s’adapter à l’impératif de l’omnicanal en concevant des applications et des sites Web. Ces portails continuent toutefois d’offrir des services dans des emballages axés sur les produits et sont soutenus par des spécialistes également axés sur les produits. Un client qui détient un compte d’épargne dans une succursale doit encore saisir tous ses renseignements financiers lorsqu’il fait une demande de prêt hypothécaire en ligne, ce qui démontre clairement que les solutions actuelles sont inadéquates. Les banques ne pourront pas respecter une promesse d’omnicanal tant que les clients ne pourront pas commencer un processus dans un canal et le terminer dans un autre, et ce, en important l’information qu’ils ont déjà communiquée pour un produit afin d’accélérer le processus d’acquisition d’autres produits. Le tout devra être soutenu par des systèmes qui exploitent un dépôt d’archivage commun pour les renseignements. LES BANQUES DOIVENT ADOPTER UNE APPROCHE PLUS APPROFONDIE ET SYSTÉMATIQUE DES RENSEIGNEMENTS SUR LES CLIENTS Les marques les plus appréciées n’obtiennent pas l’affection des clients

Parmi les six sociétés ouvertes les plus importantes au Canada, cinq sont des banques. Pourtant, aucun de ces géants n’apparaît sur la liste des 40 marques les plus appréciées des Canadiens. Une institution financière ne peut vraisemblablement pas s’attendre à faire partie d’une liste où se retrouvent des marques de dessins animés, de chocolat et de gadgets. Ce ne sont pas des entreprises que les banques canadiennes voient habituellement comme des concurrents. Cependant, comme les trois quarts des Canadiens affirment qu’ils préféreraient acheter des services financiers d’une entreprise comme Apple plutôt que de leur banque, et que l’option s’offre de plus en plus à eux, l’orientation axée sur le client rattrape finalement les banques canadiennes. Pour relever ce défi, celles-ci devront revoir trois aspects de leurs activités.

en agissant contre leurs attentes : elles y parviennent en les surprenant et en leur faisant plaisir. Aucune banque canadienne ne suscite ce genre d’engagement émotif, ce qui signifie qu’elles doivent investir davantage pour comprendre leurs clients. Ce n’est pas la même chose que de surveiller la perception d’une marque ou de sonder l’opinion des clients pour connaître leurs préférences. Les banques doivent exploiter les techniques novatrices, comme la recherche immersive et ethnographique, pour mieux comprendre ce qui stimule leurs clients, y compris leur environnement, leurs désirs, leurs croyances, leurs associations et leurs influences. Il est encore plus important qu’elles intègrent systématiquement ces renseignements dans leur façon d’élaborer et de soutenir leurs services, ce qui leur permettra de satisfaire des besoins dont les clients ignoraient même l’existence. LE DÉFI LE PLUS IMPORTANT À RELEVER SERA CELUI DU CLOISONNEMENT DES PRODUITS QUI CARACTÉRISE LES BANQUES Ces structures organisationnelles et les paramètres, les processus et les comportements inhérents nuiront à une orientation dirigée vers le client tant qu’elles existeront. De nos jours, les banques demandent à leurs employés de réfléchir à un produit en particulier (par exemple : cartes de crédit, prêts

PREMIÈRES EN AFFAIRES

hypothécaires, comptes chèques) et de maximiser ses résultats, sans prendre en considération son importance ou son rôle pour un client donné. Les employés des succursales sont incités à proposer les produits dont la vente est inférieure aux prévisions du mois; les clients sont ciblés à des moments isolés dans le temps plutôt que grâce à une approche intégrée tout au long du cycle de vie de la relation. Les banques ne pourront pas répondre aux besoins des clients actuels tant que leurs équipes ne seront pas démantelées et remplacées par des équipes structurées en fonction des segments clients, permettant ainsi aux banques d’adopter une approche cohérente à long terme pour comprendre les besoins des clients et dépasser leurs attentes. Les banques canadiennes ont l’habitude de se contenter de regarder les autres entreprises établir des relations solides avec leurs clients. Cette approche était appropriée lorsque les murs séparant les banques des sociétés de produits de consommation étaient fortifiés. Maintenant que des entreprises, des détaillants aux géants de technologie, commencent à offrir des services financiers, les banques doivent comprendre que leurs services sont également des « produits de consommation » et qu’elles doivent placer le client au centre de toutes leurs activités.

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CONSEILS D’EXPERTS Finance

Financement de start-up

VAIN PURSUITS : RÉSOLUMENT À LA POURSUITE DU SUCCÈS Certaines entrepreneures témoignent d’une conviction si marquée quant au futur succès de leur start-up que rien ne semble pouvoir les arrêter. Mais si elles sont sûres d’elles, elles ne sont pas forcément sans peur; elles ne laissent simplement pas leurs doutes les paralyser. Et plus le projet est fou, plus leur confiance semble exacerbée. Cheryl Tom, fondatrice et chef de la direction de l’entreprise Vain Pursuits, fait partie de ces entrepreneures à la détermination inoxydable. PAR MARIE-CLAUDE FRIGON CPA AUDITRICE, CA ASSOCIÉE, CERTIFICATION RICHTER mfrigon@richter.ca

UNE APPROCHE HOLISTIQUE C’est l’approche de service qui distingue largement Vain Pursuits des autres entreprises offrant des produits de soins de la peau. Comme chaque femme a une qualité de peau qui lui est propre, l’entreprise propose de lui concocter la crème correspondant à son identité dermatologique. Sur la base d’un questionnaire où sont abordés dans le détail autant les habitudes de vie de la cliente que le type de climat dans lequel elle vit en passant par la qualité intrinsèque de sa peau, Vain Pursuits prépare trois échantillons à mettre à l’essai. Si ces derniers se révèlent satisfaisants, alors une commande sera passée (entre 45 et 80 $ pour un grand format) et les 20 $ qu’il en aura coûté pour préparer les échantillons seront déduits du prix de cette commande. Tous naturels et faits à Montréal, les produits proposés par Vain Pursuits sont constitués d’ingrédients végétaux, sont exempts de colorants, de sulfates et de parfums de synthèse, et ne sont pas testés sur les animaux. BIZARRE, LE « 9 À 5 »… En matière de démarrage d ’entreprise, Cheryl Tom n’en est pas à ses premières armes. Il y a dix ans déjà, elle a lancé Humble Bubble, une société elle aussi spécialisée en produits de soins de la peau. Depuis, la jeune femme collectionne les reconnaissances et les distinctions liées à l ’entrepreneuriat, en plus

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d ’avoir participé au programme FounderFuel, un accélérateur d ’entreprises montréalais qui remporte un franc succès depuis son lancement en 2011. Issue d ’une famille d ’entrepreneurs (ses deux frères ont eux aussi chacun leur entreprise à San Francisco), Cheryl trouverait bizarre d ’avoir un emploi standard, avec un horaire de « 9 à 5 », comme occupe la majorité de la population. Sans conteste, elle préfère les incertitudes et les nombreuses heures de travail inhérentes au démarrage de son entreprise à la sécurité d ’un emploi régulier, car elles sont liées directement à la satisfaction et au sentiment de liberté que lui procure le fait de lancer sa société. Ingénieure de formation, Cheryl fait preuve d ’une confiance en soi quasi inébranlable. « Durant plusieurs années, j’ai été gymnaste de compétition, explique-t-elle. La discipline et la résilience que l ’on exige des sportifs me sont aujourd ’ hui d ’une grande utilité. » Tant et si bien que, alors qu’elle forme actuellement le noyau de son équipe de direction, elle est particulièrement sensible aux candidats anciennement sportifs. Sa confiance en soi lui vient également du fait qu’elle a rencontré des embûches et qu’elle s’en est relevée. « Chaque obstacle surmonté nous donne la force de surmonter le suivant », souligne-t-elle.

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FINANCEMENT : ADAPTER SON LANGAGE POUR CONVAINCRE LES INVESTISSEURS Grâce à sa participation au programme FounderFuel, Vain Pursuits jouit du soutien financier de la Banque de développement du Canada (BDC). L’entreprise souhaite également rallier des investisseurs et c’est d’ailleurs dans ce domaine que Cheryl Tom s’est heurtée à quelques difficultés : « Une rencontre avec des investisseurs potentiels se concentre essentiellement sur la stratégie d’affaires, les résultats, les chiffres… Difficile de piquer l’intérêt d’anges financiers masculins avec les qualités indéniables d’une riche crème de nuit ultra hydratante! », lance-t-elle dans un éclat de rire. Elle précise que, pour augmenter les chances de réussir son démarrage d’entreprise, il est aussi important de fréquenter le monde des start-ups, de se tisser un solide réseau de relations, de maintenir un dialogue constant avec des confrères, d’être sans cesse à l’affût des nouvelles tendances et de dévorer quantité de livres-guides. « Monter son entreprise, ça ne se fait pas seul », précise-t-elle. Pour faire connaître sa marque, Vain Pursuits misera sur le bouche-àoreille ainsi que sur la force des réseaux sociaux et professionnels. Si la clientèle de l’entreprise semblait attirer les 20-25 ans à ses débuts, c’est désormais une clientèle plus élargie (18-35 ans) qui fait appel à ses services aujourd’hui. Et c’est 22 000 personnes que Vain Pursuits souhaite toucher durant les prochains mois. Trop ambitieux? « Jamais! » assure Cheryl, un sourire confiant aux lèvres.


CONSEILS D’EXPERTS Finance

LA VALEUR D’ÉTATS FINANCIERS FIABLES Les états financiers sont utiles à plusieurs égards. Ils servent à la gestion interne ou à exposer à un intervenant externe la situation financière d’une société. Dans tous les cas, ils sont conçus de manière à fournir de l’information utile aux entreprises. Il est donc essentiel qu’ils soient préparés correctement. La préparation d’états financiers requiert plusieurs étapes qui doivent être cohérentes et complémentaires afin d’assurer la fiabilité de l’information financière. PAR JO-ANN LEMPERT CPA, CA ASSOCIÉE, CERTIFICATION MNP jo-ann.lempert@mnp.ca

La première étape consiste à recueillir les données transactionnelles. Si le système n’est pas convivial ou s’il est difficile à utiliser, le risque d’obtenir des données incomplètes ou erronées est plus élevé. La deuxième étape est de codifier les données transactionnelles. Sont-elles présentées au bon endroit? Dans la négative, des renseignements inexacts peuvent entraîner la prise de mauvaises décisions. La troisième étape est de s’assurer que la personne qui examine les données est en mesure de valider que tout soit correctement comptabilisé et que rien ne manque. Si celle-ci ne détient pas la formation ou l’expérience nécessaire, elle peut entraver le processus de collecte d’informations exactes. Enfin, la quatrième étape est de s’informer de la présence (ou de l’absence) d’un comptable professionnel externe. Cette étape est cruciale afin de valider le processus; elle comprend les dernières vérifications qui permettent d’attester que les étapes précédentes ont été réalisées correctement. À quel point un jeu d’états financiers est-il utile si aucun comptable qualifié

n’a participé à sa préparation? Un comptable professionnel agréé (CPA) doit avoir suivi une formation qui comprend de nombreuses années d’études techniques et posséder une certaine expérience pratique afin d’obtenir sa licence d’exercice à titre d’expert-comptable. Par conséquent, il détient une formation à la fois théorique et pratique afin de pouvoir être en mesure de contribuer à la crédibilité des états financiers et d’attester leur exactitude et leur fiabilité. De plus, les CPA sont tenus de suivre un certain nombre d’heures de formation chaque année afin de maintenir leurs connaissances à jour et d’être toujours au fait des nouveautés techniques du secteur. La contribution des CPA dans le processus de présentation de l’information financière permet à ceux qui l’utilisent, par exemple une personne tentée par l’acquisition d’une société ou un investisseur envisageant une participation dans une entreprise, d’obtenir l’assurance que l’information qu’ils consultent et analysent est fiable. Qui pourrait envisager de prendre une importante décision en matière d’investissement ou de prêt sans détenir une telle assurance?

PREMIÈRES EN AFFAIRES

Un CPA offre cette assurance en matière d’états financiers, soit en participant à l’interne à la collecte d’informations et lors du processus d’examen, soit en donnant son opinion en tant qu’intervenant externe. Les rapports font état du degré d’assurance à l’égard des états financiers. Un rapport de l’auditeur fournit une conclusion de forme positive à l’issue des procédures d’audit réalisées sur l’information financière, tandis que dans le rapport de mission d’examen, le comptable fournira une conclusion de forme négative. La différence entre ces deux opinions a principalement trait au degré de fiabilité. Si un auditeur conclut de façon positive à la conformité à un référentiel, un comptable conclura, dans le rapport de mission d’examen, qu’il n’a été informé de rien qui peut laisser croire que les états financiers ne sont pas conformes à un référentiel particulier. Par conséquent, le rapport d’audit offre un plus grand degré de fiabilité. La participation d’un CPA dans le processus est cruciale : elle permet d’assurer la conformité de l’information financière, peu importe l’utilisation des états financiers.

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CONSEILS D’EXPERTS Finance

Fonction finances et chaîne d’approvisionnement :

DIX ÉTAPES POUR ÉTABLIR UN PARTENARIAT FRUCTUEUX Lorsque les réductions de coûts se sont hissées en tête de liste des priorités des entreprises, au plus fort de la crise financière, la chaîne d’approvisionnement a été l’une des premières cibles vers lesquelles se sont tournés les chefs des finances. Aujourd’hui, tandis que les entreprises cherchent à stimuler la croissance, la chaîne d’approvisionnement reste une importante source d’avantages concurrentiels. PAR LINDA WILLIAMS ASSOCIÉE, SERVICES CONSULTATIFS EY linda.williams@ca.ey.com

Selon une étude récente d’EY, presque la moitié des entreprises dont le chef des finances a réussi à établir un solide partenariat avec la chaîne d’approvisionnement ont bénéficié d’une croissance de plus de 5 % au cours de la dernière année, tandis que seulement 22 % des entreprises connaissant une relation financière plus traditionnelle ont affiché une pareille croissance.

4. S’APPROPRIER LES DONNÉES DE L’ENTREPRISE En favorisant l’élimination des silos d’information découlant de multiples sources de données, les chefs des finances peuvent fournir une version unique plus cohérente de l’information à communiquer et ainsi favoriser l’établissement d’échanges plus constructifs.

Connaissez-vous bien votre chaîne d’approvisionnement? Les présentes étapes aideront les chefs des finances à inscrire la collaboration au cœur de cette relation afin de fournir un rendement supérieur :

5. PARTICIPER À L’ENSEMBLE DU CYCLE D’INVESTISSEMENT Ne se limitant pas à l’exercice des responsabilités financières traditionnelles, les chefs des finances contribuent à la consolidation des analyses de rentabilisation des investissements, explorent l’éventail des possibilités offertes entre la décision d’opter pour le « faire soi-même » ou celle de privilégier le « faire faire » et sensibilisent leurs partenaires dans la chaîne d’approvisionnement sur la façon de faire des choix plus efficaces. 6. CONTRIBUER À L’ÉTABLISSEMENT D’UN MODÈLE OPÉRATIONNEL INTÉGRÉ Dans la conception d’un modèle opérationnel axé sur l’amélioration de la performance, le chef des finances et le leader de la chaîne d’approvisionnement ont l’occasion d’établir une structure intégrée, efficace.

1. CONSACRER DU TEMPS À LA CHAÎNE D’APPROVISIONNEMENT Les chefs des finances sondés passent en moyenne 25 % de leur temps à travailler avec des composantes de la chaîne d’approvisionnement. 2. AFFECTER DES PROFESSIONNELS DES FINANCES À LA CHAÎNE D’APPROVISIONNEMENT Un modèle répandu consiste à intégrer à la chaîne d’approvisionnement les partenaires financiers, lesquels relèvent directement de la fonction finances. 3. PARTICIPER AU PROCESSUS DE PLANIFICATION DES VENTES ET DES ACTIVITÉS Les chefs des finances devraient avoir l’occasion de fournir leur point de vue dans le cadre du processus, de façon à assurer une plus grande harmonisation entre les diverses fonctions et la stratégie générale de l’entreprise.

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7. ORIENTER LA CHAÎNE D’APPROVISIONNEMENT VERS LES PARAMÈTRES D’ÉVALUATION QUI IMPORTENT Les chefs des finances peuvent jouer un rôle important en simplifiant la structure de gestion et en réduisant la quantité d’indicateurs clés de la performance.

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8. REPÉRER LES PROBLÈMES DE DÉSALIGNEMENT DES INCITATIFS À LA PERFORMANCE Un chef des finances peut proposer certains incitatifs qui, tout en contribuant à l’amélioration de la performance, peuvent parfois avoir des effets indésirables ailleurs dans la chaîne d’approvisionnement. Les chefs des finances peuvent jouer un rôle important en anticipant et en évitant de tels effets. 9. ENVISAGER LA POSSIBILITÉ DE CENTRALISER LES FONCTIONS DE L’ENTREPRISE Les chefs des finances devraient donner leur avis quant au modèle opérationnel qui convient pour la chaîne d’approvisionnement. L’application d’un modèle plus centralisé permet aux entreprises de faire des économies d’échelle. 10. EXAMINEZ EN PROFONDEUR LA CHAÎNE D’APPROVISIONNEMENT POUR Y REPÉRER LES RISQUES En collaboration avec les leaders de la chaîne d’approvisionnement, les chefs des finances devraient se concentrer sur l’accroissement de la visibilité des strates secondaires et tertiaires. Les risques qui s’y trouvent sont plus difficiles à gérer, mais ils peuvent se révéler tout aussi dommageables. Bref, les chefs des finances devraient développer une approche en vue de l’établissement d’un partenariat fructueux avec la chaîne d’approvisionnement de leur entreprise, de façon à favoriser la consolidation de la performance financière et la réalisation de la valeur cachée qui s’y rattache.


CONSEILS D’EXPERTS Finance

L’ABC DES RÉGIMES DE RETRAITE COLLECTIFS De nos jours, offrir un régime de retraite qui répond aux besoins spécifiques des employés peut rehausser l’image de la compagnie, mais constituer un défi de taille pour les entreprises. Quel type de régime choisir ? Avant d’amorcer vos recherches, prenez le temps de connaître les principales formes de régimes proposées aux PME.

ABC

PAR MANON DESMARAIS VICE-PRÉSIDENTE, MARCHÉS SERVICES AUX ENTREPRISES ET INDUSTRIES SPÉCIALISÉES, PRODUITS ENTREPRISES ET INTERNATIONAL, BANQUE NATIONALE manon.desmarais@bnc.ca

REER COLLECTIF Le REER collectif facilite l’épargne et offre une grande flexibilité aux participants : • L’épargne est prélevée à la source et la discipline d’épargne s’installe beaucoup plus facilement; • Il n’y a aucune cotisation minimale et celle-ci peut-être modifiée en tout temps; • Toutes les cotisations versées au REER collectif appartiennent au participant; •

l’employeur peut verser, à la demande de l’employé, des cotisations additionnelles, comme lorsqu’un boni est accordé ou que des heures supplémentaires sont payées.

RPDB Le régime de participation différée aux bénéfices (RPDB) permet à un employeur de distribuer une partie des bénéfices de son entreprise à certains ou à tous ses salariés. Le RPDB présente de nombreux avantages pour les employeurs :

que l’employeur peut décider de réduire le délai d’acquisition.

Quant à l’employé, il y trouve également son compte :

Parmi les avantages pour les employés :

• Les cotisations de l’employeur lui appartiennent dès leur versement;

• Les cotisations versées en leur nom ne sont pas imposables et offrent des rendement à l’abri de l’impôt; •

Les sommes ne sont pas immobilisées en vue de la retraite et si le régime le permet, elles peuvent être retirées en tout ou en partie une fois acquises par le participant, selon les règles du régime.

RRS Le régime de retraite simplifié (RRS) est un régime de retraite dans lequel l’employeur, et la plupart du temps l’employé, verse une cotisation dans un compte au nom du participant. Voici trois importants avantages du RRS pour les employeurs : • Les coûts d’administration sont réduits, parce qu’il s’agit d’un régime auquel plusieurs entreprises peuvent adhérer;

• Le participant profite du remboursement d’impôt immédiat pour ses cotisations salariales, s’il y a lieu. RVER Le régime volontaire d’épargne-retraite (RVER) est un nouveau régime de retraite collectif créé par le gouvernement du Québec pour aider les Québécois à épargner pour la retraite. Il est entré en vigueur le 1er juillet 2014 et est accessible aux travailleurs autonomes, aux propriétaires d’entreprises et aux associés. Ce régime de retraite collectif est avantageux pour les employeurs, notamment parce que sa mise en place est simple et rapide. Le faible coût du RVER représente quant à lui un grand avantage pour les employés, mais ce n’est pas le seul : il est facile d’y adhérer et on peut continuer à y contribuer, à l’abri de l’impôt, même si l’on quitte son emploi.

• Il est peu coûteux; • Les cotisations sont déductibles d’impôt et ne sont pas considérées comme un avantage imposable; •

Les cotisations versées dans un RPDB sont pleinement acquises des participants après une période maximale de deux ans de participation au régime. À noter

Les cotisations de l’employeur ne sont pas considérées comme une augmentation de salaire. Par conséquent, elles n’entrent pas dans le calcul des charges sociales;

• Les cotisations et les frais d’administration sont déductibles d’impôt pour l’employeur.

PREMIÈRES EN AFFAIRES

INFORMEZ-VOUS Pour choisir le régime de retraite collectif approprié, il faut bien évaluer les besoins de votre entreprise. N’hésitez pas à demander l’aide d’un professionnel, notamment de votre conseiller, pour choisir et mettre en place votre régime de retraite. Les informations présentées dans cet article le sont à titre informatif seulement.

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CONSEILS D’EXPERTS Finance

La promotion des femmes dans l’entreprise :

DE LA PAROLE AUX ACTES

PAR YVON CHAREST PRÉSIDENT ET CHEF DE LA DIRECTION DE L’INDUSTRIELLE ALLIANCE, ASSURANCE ET SERVICES FINANCIERS

On peut sans doute répondre par l’affirmative à cette question, tout en se gardant une certaine dose de retenue, car la marche est vraiment haute. En 2011, les femmes n’occupaient que 14,5 % des sièges dans les C.A. au Canada et 17,2 % au Québec. Dans le secteur de l’assurance et des services financiers, cette proportion était un peu plus élevée et s’établissait à 22,2 %, notamment grâce au leadership exercé par les institutions bancaires en matière de diversité des genres. Avant de participer aux travaux de la Table des partenaires influents, coprésidée par Mme Monique Jérôme-Forget et M. Guy Saint-Pierre, je pensais bien candidement que le passage du temps réglerait de luimême la question. Au fil des années, la représentation féminine allait augmenter d’elle-même pour atteindre la parité souhaitée par tout un chacun. PLUS QU’UNE QUESTION D’ÉGALITÉ Les discussions auxquelles j’ai pris part et les lectures que j’ai effectuées sur le sujet m’amènent aujourd’hui à conclure que le temps seul n’arrangera rien. Il faut passer

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L’année dernière, la Table des partenaires influents, dont j’ai eu l’honneur de faire partie, recommandait au gouvernement du Québec que les sociétés cotées en Bourse prennent des engagements fermes afin de favoriser une meilleure représentation des femmes dans leur conseil d’administration et dans leur haute direction. Cette année, ce fut au tour de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario de demander aux sociétés publiques de rendre des comptes à ce chapitre. Le vent est-il en train de tourner en faveur d’une plus grande présence des femmes dans ces hautes sphères?

à l’action si nous voulons réellement accroître de façon significative et durable la représentation féminine dans la haute direction et les conseils d’administration des entreprises. Dans cette démarche, le fardeau de la preuve reposera sur les organisations elles-mêmes. La pression pour orchestrer un véritable changement de culture devrait essentiellement être dirigée vers les entreprises. C’est à elles que reviendra le devoir de réviser en profondeur les traditionnels critères de compétences et de miser plutôt sur une diversité intelligente des genres. Je m’explique. La diversité intelligente des genres fait appel à la valorisation des différences entre hommes et femmes dans une même organisation, un principe qui va bien au-delà de la simple égalité numérique. Cette approche met à profit les différences notamment en matière d’attitudes et de façons de faire, ainsi que les talents naturels et les forces complémentaires que les hommes et les femmes apportent au succès d’une entreprise.

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LES FEMMES ONT LEUR PART À FAIRE Pendant que les sociétés opéreront graduellement ce changement, les femmes elles-mêmes auront un devoir fondamental à accomplir : celui de mieux se faire valoir et de faire leur propre promotion à l’intérieur de leur organisation respective. J’entends par là l’importance, entre autres, de faire connaître leurs réalisations, de travailler avec un mentor de haut niveau hiérarchique, de conquérir le feedback et de se donner des défis toujours plus grands; bref, d’oser plus. Le philosophe français Jean Guitton a écrit que « sans le courage, les autres vertus pâlissent et bientôt s’éteignent ». Force est aujourd’hui de reconnaître que le courage, qui a toujours été une qualité reconnue des femmes, devra aussi en devenir une pour les entreprises. Ces dernières auront maintenant à passer de la parole aux actes. À commencer, bien entendu, par celle que je dirige. Nous sommes à l’aube d’un changement structurel nécessaire, mais des plus positifs.


Vous détendre dans une atmosphère intime tout en améliorant votre capacité de performer… en affaires, ça sonne bien à vos oreilles ?* Alors, ce concert d’Arion Orchestre Baroque est tout indiqué pour vous !

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PROBIOTIQUES

LE MARCHÉ DE L’ÉQUILIBRE Depuis une quinzaine d’années, les probiotiques ont envahi les étagères des pharmacies et des épiceries spécialisées. On les trouve sous forme de compléments alimentaires, en capsule, mais aussi dans des yogourts enrichis et d’autres aliments moins connus du grand public. Comme ils sont réputés pour leurs vertus thérapeutiques, certains médecins les ajoutent de plus en plus à leurs ordonnances. Qu’en est-il de leur efficacité et que représente le marché de ces bactéries qui nous veulent du bien?

+

PAR CARINE ELKOUBY

C’est une armée de l’ombre qui opère en silence au plus profond de notre organisme. Tapies dans notre tube digestif, 100 000 milliards de bactéries assurent l’équilibre de notre flore intestinale et participent ainsi au maintien de notre santé. Quand un déséquilibre se produit, à la suite d’une infection qui a nécessité un traitement antibiotique, ou d’une diarrhée, par exemple, les probiotiques, « bactériesamies », constituent une aide précieuse pour retrouver l’équilibre. Si l’on prend la définition de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les probiotiques sont des microorganismes vivants qui, administrés en quantité suffisante, confèrent un bénéfice sur la santé de l’être. En venant coloniser notre intestin, qui contient près de 75 % des cellules immunitaires de l’organisme, ces micro-organismes nous aident à digérer et produisent des substances qui stimulent notre système immunitaire. Depuis quelques années, les chercheurs fabriquent des probiotiques en laboratoire. Ils sont intégrés dans des produits laitiers ou vendus en suppléments alimentaires. Il existe énormément de souches différentes, donc de familles différentes de bactéries probiotiques. Et pratiquement chaque souche a des effets spécifiques sur la santé. Certaines améliorent le transit; d’autres permettent de récupérer

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après une infection ou en période de convalescence pour renforcer le système immunitaire; d’autres, encore, utilisées à titre préventif, aident à se prémunir contre les dérèglements qui peuvent causer des infections à levure, comme les candidoses, ou même des infections urinaires. À une époque où le bien-être est central dans nos modes de vie, plusieurs industriels de l’agroalimentaire ont vu dans les dernières études menées sur les probiotiques par la communauté scientifique mondiale une occasion de développer un marché, en unissant alimentation et bénéfices santé sous une même étiquette. ALICAMENT Au début des années 2000, les probiotiques sont apparus comme une poule aux œufs d’or aux yeux de plusieurs entreprises du secteur agroalimentaire. Ces dernières ont développé une offre variée, du complément alimentaire sous forme de gélules aux produits laitiers enrichis ou encore ajoutés à des jus de fruits ou des céréales. Profitant du flou entourant les études réalisées à ce jour, colossales et bien souvent subventionnées par les industriels eux-mêmes, les grandes marques ont sauté sur l’occasion pour vendre, en plus de leurs produits, des promesses d’amélioration de l’état de santé, conditionnée à une

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consommation régulière. Un « coup marketing » indiscutable et la mise en place d’un concept, l’alicament, c’est-àdire un aliment qui aurait des propriétés thérapeutiques. Au Québec, plusieurs marques ont su se distinguer en mettant sur le marché différents types de produit. On les retrouve dans les épiceries, les magasins d’aliments naturels et les pharmacies. L’un d’entre eux se vend même à travers toute l’Amérique, une réussite qui dénote que le secteur est en expansion. En février dernier, lors de la conférence internationale Probotia qui s’est tenue à Amsterdam, les industriels et la communauté scientifique estimaient le marché des probiotiques à près de 34 milliards de dollars canadiens en 2013. Un chiffre qui pourrait atteindre les 52 milliards en 2018, selon la même source. Le géant de l’agroalimentaire Nestlé a senti l’aubaine. En 2007, il rachète pour 2,5 milliards d’euros la division de la nutrition médicale de Novartis. Cette acquisition permet à Nestlé de devenir du jour au lendemain le numéro deux mondial du secteur des alicaments, dont font partie les probiotiques, avec des revenus annuels de 1,25 milliard d’euros. Trois ans plus tard, la multinationale décide même de créer un centre de recherche dédié aux aliments potentiellement bénéfiques pour la santé. Tout récemment, une


Santé

52 MILLIARDS

c’est le chiffre que pourrait atteindre le marché des probiotiques en 2018.

équipe de chercheurs de ce centre, à laquelle s’est joint le professeur Angelo Tremblay de la Faculté de médecine de l’Université Laval, a publié dans la revue British Journal of Nutrition une étude sur une souche de probiotique qui pourrait aider à lutter contre l’obésité. Cette souche appartient à la compagnie Nestlé. Alors que le surpoids est un des

enjeux majeurs de santé publique en Amérique du Nord, on imagine donc la manne potentielle pour Nestlé. Le géant de l’agroalimentaire tente actuellement de faire reconnaître cette découverte afin de pouvoir commercialiser cette nouvelle souche de probiotique avec une allégation santé.

CONTROVERSE Si le marché est en plein essor en Amérique latine et en Asie du SudEst, c’est l’inverse en Europe. En cause : une nouvelle réglementation européenne (Règlement N°1924/2006, 1er juillet 2007) qui impose que toutes les allégations santé sur un produit soient évaluées scientifiquement par des laboratoires indépendants afin d’éviter les abus. Les fabricants de probiotiques ne peuvent plus jouer sur les effets bénéfiques sur l’organisme pour vendre. « Le marché des probiotiques est à un tournant stratégique. Face au contexte réglementaire qui se durcit, les industriels devront redoubler d’effort pour leurs prochains lancements. On

peut aussi se poser la question de la répercussion sur les prix et donc, sur le consommateur », conclut Marion Meslin, responsable de mission chez Alcimed, une société de conseils en innovation et développement de nouveaux marchés. Dans ce contexte, les industriels du secteur cherchent donc à engager un dialogue avec l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) pour revoir cette réglementation, comme cela a été le cas avec la Natural Health Products Directorate, l’équivalent de l’EFSA au Canada, qui a autorisé les allégations de santé en mars 2013. L’opération séduction continue donc. Elle est à la mesure de l’enjeu financier que représente le marché.

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PREMIÈRES EN AFFAIRES

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Droit de la famille

« J’AI ACCUMULÉ UN FONDS DE PENSION EN TRAVAILLANT, JE LE CONSERVERAI DONC SI JE ME SÉPARE !? » Suis-je obligé de partager mon fonds de pension avec mon conjoint de fait, mon mari ou la personne avec laquelle je suis unie civilement ? PAR ME BRIGITTE GAUTHIER, AVOCATE ET MÉDIATRICE EN COLLABORATION AVEC ME MAXIME ALEPIN – ALEPIN GAUTHIER AVOCATS INC.

LA RÉPONSE À CETTE QUESTION DIFFÈRE SELON LE TYPE D’UNION, NOUS LA TRAITERONS DONC EN TROIS TEMPS. 1. Marié ou uni civilement Les conjoints mariés ou unis civilement (ci-après, « conjoint M ou UC ») ont les mêmes droits et obligations lors d’une rupture quant au fonds de pension. Le droit civil québécois prévoit une protection spéciale pour certains biens de la famille, se regroupant dans une catégorie appelée le patrimoine familial. Mis à part quelques exceptions, tous les conjoints M ou UC sont automatiquement assujettis au patrimoine familial. Le patrimoine familial est composé des biens suivants : I. Les résidences de la famille ou les droits qui en confèrent l’usage; II. Les meubles des résidences qui servent à l’usage de la famille; III. Les véhicules automobiles utilisés pour les déplacements de la famille; IV. Les régimes de retraite; V. Les gains accumulés en application de la Loi sur le régime des rentes du Québec ou des programmes équivalents. Afin de déterminer la valeur du patrimoine familial partageable au moment de la rupture, nous devons soustraire la valeur des fonds de pension accumulés avant le mariage. Les biens prévus au point IV, les régimes de retraite, englobent mis à part quelques exceptions les fonds de pension accumulés auprès d’employeurs privés ou publics, qu’ils soient à cotisations déterminées ou à prestations déterminées. Les conjoints M ou UC devant partager leur patrimoine familial en cas de rupture devront donc inclure dans ce calcul la valeur actuarielle de leur fonds de pension durant le mariage ou l’union civile, le tout conformément à la Loi sur les régimes supplémentaires de retraite.

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2. Conjoint de fait Les conjoints de fait ne sont pas assujettis aux mêmes règles de droit civil québécois que les conjoints M ou UC. Ils n’ont aucune obligation de partager leur fonds de pension accumulé avant ou pendant l’union. 3. Cas pratique Mario et Julie sont mariés depuis le 1er juin 2000, mais ont cessé de faire vie commune le 1er juin 2014. Par la suite, des procédures en divorce ont été introduites par Julie. Mario a le même emploi depuis 1995, où il a accumulé un fonds de pension d’une valeur de 200 000 $ en date du 1er juin 2014, dont la portion accumulée avant le mariage représente 50 000 $. Julie a le même emploi depuis 1990, où elle a accumulé un fonds de pension de 300 000 $ en date du 1er juin 2014, dont la portion accumulée avant le mariage représente 100 000 $. Mario devra considérer le 150 000 $ de fonds de pension accumulé durant le mariage dans la valeur partageable du patrimoine familial, tandis que Julie devra partager le 200 000 $ qu’elle a accumulé. Une compensation pourra être calculée entre ce que chacun se doit, de sorte que Julie n’aura qu’à partager une somme de 50 000 $ de son fonds de pension. 50 000 $ / 2 = 25 000 $ Julie et 25 000 $ Mario Dans un cas comme celui-ci, si Mario et Julie avaient été conjoints de fait, leurs fonds de pension ne seraient pas partageables et Julie aurait conservé 100 % de son 300 000 $.

4. Mythe Les sommes accumulées lors du mariage ou de l’union civile en tant que fonds de pension seront partageables lors de la rupture de cette union. Bien sûr, la valeur des fonds de pension accumulés avant le mariage sera soustraite.

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Coaching

MISEZ SUR VOUS Comment miser quotidiennement sur vos forces pour vous mettre en valeur, obtenir satisfaction au travail et vous démarquer? PAR CHERINE ZANANIRI, VICE-PRÉSIDENTE, OPTIMUM TALENT RECHERCHE DE CADRES ET CHARGÉE DE COURS EN RESSOURCES HUMAINES ET COMPORTEMENT ORGANISATIONNEL À L’ÉCOLE DE GESTION JOHN-MOLSON.

I

l vous suffit de définir votre avantage stratégique, à travers votre style, vos compétences, vos connaissances, vos champs d’intérêt et vos valeurs. Cet exercice en est un d’introspection, de précision et d’évaluation objective de vos compétences; vous ne pouvez donc pas l’effectuer sur un coin de table. Il s’agit plutôt de prendre le temps d’examiner comment chaque aspect se rapporte à vous et de verbaliser votre marque personnelle. Permettez-moi de vous guider tout au long de cet exercice... Quel est votre style personnel? Êtes-vous stratégique, créatif, ingénieux, original ou énergique? Êtes-vous plutôt du genre à ne rien laisser au hasard? Vous inspirez la confiance; vous êtes pragmatique et réfléchi; vous avez plutôt une approche posée et calme? Comme il s’agit de votre style, vous êtes le mieux placé pour le définir!

Dressez la liste de vos compétences. Quelles sont vos forces? Est-ce le recrutement stratégique, le coaching d’équipe, le leadership participatif, la communication ou êtes-vous un excellent formateur, capable de vulgariser des concepts complexes en les adaptant à son auditoire? Peut-être êtes-vous apte à gérer des équipes multidisciplinaires en conjuguant les efforts de tous afin d’atteindre les résultats escomptés? Êtes-vous plutôt un gestionnaire en comptabilité doté d’une perspective globale, capable de saisir les enjeux et de traduire la vision du secteur en plan stratégique pour son équipe? Où se situent vos connaissances? Est-ce dans l’immobilier, les services financiers, l’hôtellerie, le recrutement de talents, le développement du leadership, la création de partenariats, la littérature, les sciences humaines? Quels sont vos principaux champs d’intérêt? Est-ce la veille stratégique,

les médias sociaux, la psychologie, les voyages, la musique, les arts, le bénévolat, le soutien aux femmes? Quelles valeurs vous décrivent le mieux? Vous voulez avoir l’occasion d’effectuer un changement dans l’entreprise; de résoudre des problèmes nouveaux et complexes qui mettent au défi votre raisonnement et font appel à vos compétences; d’obtenir la reconnaissance de vos pairs? Maintenant que vous avez fait cet inventaire et défini votre avantage personnel stratégique, vous pouvez prendre plus efficacement en main votre carrière, bâtir votre avenir, éviter les stéréotypes, recenser des organisations, des associations ou des causes qui vous tiennent à cœur et vous permettront de jouer un rôle de premier plan. Votre travail vous passionnera et vous serez certain que ce que vous faites s’intègre à ce que vous êtes.

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IQUES BOUT DROIT DE

EN EMENT L’ENVIRONN

20 13 -1 4

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Créatrice

D’ICI -Angelique Mannella-

Decode Global, du virtuel au réel Créée en 2012 par Angelique Mannella, la compagnie Decode Global fait partie de ces entreprises multimédias qui fleurissent à Montréal. Spécialisée dans la conception de jeux vidéo, Decode Global tient son originalité de son leadership féminin, rare dans ce domaine, et de la mission qui l’anime : sensibiliser la population aux enjeux globaux. Organisme à but non lucratif au départ, Decode Global est maintenant une entreprise sociale dont l’objectif n’est pas uniquement la rentabilité, mais aussi d’être le moteur de changements sociaux à l’échelle planétaire. PAR STÉPHANE PAGEAU

F

emme inspirante et inspirée, Angelique Mannella n’a pas un parcours classique. Passionnée par les nouvelles technologies, elle quitte son Ontario natal et s’engage dans un cursus d’études qui combine une formation en génie à l’Université McGill, en sciences sociales à Londres et en administration des affaires en France. Une dizaine d’années d’études qui l’ont amené à voyager et à forger son idée d’une compagnie de jeux vidéo à vocation sociale. « Il a toujours été important pour moi d’élargir ma vision en m’ouvrant à plusieurs disciplines », se souvient-elle. C’est en Finlande, chez Nokia, qu’elle fait ses premières armes professionnelles dans le milieu du jeu vidéo. La compagnie propose un programme de subvention auquel la jeune femme pose sa candidature. Elle soumet son projet et reçoit en 2012 une mise de fonds de 30 000 euros, une occasion qui lui permet de se lancer en affaires avec une idée bien précise née de ses observations. Angelique Mannella remarque que le marché des jeux vidéo sur appareil mobile ne s’intéresse pas suffisamment aux jeunes enfants, que les jeux sont trop violents et que leur potentiel

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éducatif est négligé. La créatrice décide alors d’orienter sa compagnie pour pallier ce vide des jeux éducatifs adressés aux jeunes enfants. La volonté d’avoir « un impact social », comme elle aime à le répéter, l’a poussé à créer un organisme à but non lucratif, un statut légal qui a rapidement engendré des difficultés administratives et fiscales. En 2013, elle transfère ainsi le volet création de ses activités dans une entreprise plus classique. Ce changement ne se fait pas sans heurts. « Les banques canadiennes comprennent très bien le système économique des entreprises physiques, telles que les restaurants et les cafés, par exemple. Mais, elles ont beaucoup de difficultés à comprendre les besoins de compagnies dont les produits sont virtuels et associés aux nouvelles technologies », diagnostique Angelique Mannella. « J’ai eu beaucoup de difficulté à obtenir une carte de crédit d’entreprise alors que dans ce secteur d’activités, tout se passe sur internet. » Malgré ces difficultés, la jeune entrepreneure s’installe à Montréal et lance ses activités. « J’ai choisi Montréal pour l’industrie créative et la quantité de gens intéressés par les sciences sociales »,

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précise Angelique Mannela. Ce choix a été profitable puisque Decode Global bénéficie aujourd’hui de plusieurs partenariats avec des centres de recherche, mais également avec des organismes tels que Femmessor, avec qui elle vient de signer une entente de financement. Des coopérations qui permettent à la compagnie de développer ses activités. PREMIER SUCCÈS Depuis sa création, Decode Global cherche à s’entourer de passionnés. L’entreprise offre des ateliers destinés à des créateurs de jeux vidéo cherchant à intégrer un aspect social aux produits qu’ils développent. L’idée est de provoquer des rencontres entre jeunes talents. C’est dans cette dynamique qu’à l’hiver 2013, Decode Global lance son premier jeu vidéo, Get water, dans lequel on suit la jeune Maya qui adore aller à l’école, mais dont les besoins en eau de sa famille la force à abandonner ses cours. Elle doit alors distribuer de l’eau partout sur la planète. Le joueur aide Maya à remplir sa gourde avec de l’eau tout en évitant les obstacles et l’eau polluée. Chez les initiés, le jeu est décrit comme un « endless runner », un jeu où le personnage principal court sans fin. Un genre qui a la faveur des plus jeunes.


Entrepreneuriat

Et c’est là tout l’enjeu pour Decode Global. L’entreprise cherche en effet à sensibiliser avec ce jeu les enfants de 9 à 11 ans à la rareté de l’eau potable. D’autres enjeux comme l’éducation et l’égalité des sexes sont aussi abordés. Jusqu’à maintenant, l’application a été téléchargée plus de 400 000 fois, au coût de deux dollars. Souvent sélectionné dans les palmarès du meilleur jeu, Get water a aussi été remarqué dans plusieurs publications prestigieuses, notamment Forbes. Malgré le succès d’entreprise et la popularité du jeu, Angelique Mannella est aussi soucieuse de l’efficacité du point de vue social. Pour avoir une idée plus juste de son influence, Decode Global subventionne

des études cherchant à mesurer l’impact social de ses créations. Des chercheurs s’y penchent actuellement en analysant les données disponibles selon différents critères. Les résultats de l’étude ne sont pas encore connus, mais Decode Global compte bien s’en inspirer pour développer son prochain jeu. « GIRL GEEK » Forte de ce premier succès, Angelique Mannella est confiante pour l’avenir. La jeune femme qui se définit elle-même comme une « girl geek », c’est-à-dire une femme ayant des connaissances extrêmement pointues dans le domaine des jeux vidéo et des nouvelles

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technologies, estime avoir bâti son entreprise sur des fondations solides. Issue d’une génération de femmes qui n’a pas froid aux yeux, elle a investi avec toute son audace le monde des affaires et celui des jeux vidéo, souvent décrits comme des mondes d’hommes. Angelique a toujours mesuré ce présupposé, mais ne s’y est jamais arrêté : « Je préfère me concentrer sur ce que ça pourrait être, plutôt que sur ce que c’est présentement », souligne-t-elle. En créant sa propre compagnie, elle a pu contourner ces difficultés, installer une ambiance plus proche de sa personnalité et en faire un atout pour se distinguer et s’imposer sur le marché. Alors qu’il existe énormément de compétition dans le milieu de la création de jeux vidéo, Decode Global s’est campé dans une démarche éducative. Angelique Mannella est convaincue qu’être une femme lui apporte une « perspective différente » dans cette niche qu’est le jeu vidéo éducatif. Aux futures entrepreneures, la fondatrice de Decode Global conseille « d’y aller » et de ne pas attendre le « moment idéal ». C’est dans cet état d’esprit qu’elle envisage de sortir un nouveau jeu au début de l’année 2015. Le thème en sera les changements climatiques, un dossier qui lui tient à cœur. Son histoire dit clairement qu’investir dans ses propres passions et que bâtir un projet selon ses engagements personnels sont pour elle la recette du succès et de l’épanouissement.

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Philanthropie

Count Me In

STIMULER L’ENTREPRENEURIAT AU FÉMININ

Créée en 1999 par Nell Merlino, Count Me In For Women’s Economic Independance sert de levier à bon nombre de femmes d’affaires américaines. Grâce à une pléiade de programmes et d’activités, l’organisation à but non lucratif accompagne des femmes dans le développement de leur entreprise. Après quinze ans d’existence, Count Me In emploie désormais plus de dix personnes et négocie des millions de dollars avec des empires aussi puissants qu’American Express et Capital One. PAR STÉPHANE PAGEAU

Nell Merlino est une source d’inspiration pour bon nombre de femmes d’affaires aux États-Unis. La fondatrice ne s’est pas limitée à créer un club classique de réseautage entre gens d’affaires. Son organisation s’est bâtie autour d’une vocation : permettre aux femmes d’exceller dans le milieu économique. « Les modèles féminins en affaires étaient peu nombreux en 1999 », précise Nell Merlino dans un entretien donné au magazine Entrepreneur en 2012. « Plus je parlais à des femmes et des organisations, plus s’imposait la nécessité d’une organisation qui viendrait en aide aux femmes pour faire grandir leur entreprise », ajoute-t-elle. Instigatrice du Take Your Daughter to Work Day en 1993, sa carrière a toujours eu un accent militant. Count Me In a pris la couleur de ce militantisme diffus dans chacun des programmes offerts par l’organisation. WOMEN VETERAN ENTREPRENEUR CORPS Le programme Women Veteran Entrepreneur Corps (WBEC) dispose

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d’une ressource financière de 800 000 dollars investie par Capital One. Il offre des services d’accompagnement, de consultation et de réseautage à des femmes retraitées de l’armée. En raison d’un taux de chômage plus élevé chez les vétéranes que chez les vétérans, un grand nombre d’entre elles décide de devenir leur propre patronne, car le leadership développé dans leur vie militaire est un avantage en affaires. Count Me In l’a bien compris et c’est la raison pour laquelle le programme mise sur les atouts de leur expérience. « Les aptitudes et les qualités qui ont fait de ces femmes d’exceptionnelles militaires, comme un grand sens de l’éthique, de la discipline et de la créativité pour surmonter les obstacles, sont précisément les qualités qui peuvent se transposer en succès d’entreprise », affirme Tatiana Steed, vétérane et viceprésidente aux affaires corporatives de Capital One dans un entretien donné au Wall Street Journal le 23 avril 2013. Certaines vétéranes ont la volonté et la détermination nécessaires à la création

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d’une entreprise. Le coup de pouce consiste à offrir les outils nécessaires pour concrétiser leur projet. Un défi de taille, comme le rappelle Lisa Rosser dans une entrevue au Washington Post : « Les militaires ont tendance à être confiants dans leurs secteurs d’expertise, mais on n’enseigne pas les affaires dans l’armée. » Ex-lieutenante-colonelle et fondatrice de The Value of Veteran, une firme de recrutement, cette dernière a été sélectionnée avec 47 autres femmes pour bénéficier de services offerts par le programme.

26% des entrepreneures qui reçoivent son soutien atteignent le millon de dollars de revenu.


Philanthropie

ONE MILLION DOLLAR LADIES L’aspect militant se reflète également dans les autres programmes qu’offre l’organisation. Chacun d’entre eux vise à répondre à une dynamique précise liée aux entrepreneures. Aux ÉtatsUnis, par exemple, seulement 2,6 % des entreprises possédées par des femmes atteignent le million de dollars de chiffre d’affaires. C’est 6 % chez les hommes. Count Me In a donc développé un programme, Make Mine a Million $ Business, pour s’attaquer à ce problème. Chaque année, l’organisme sélectionne une trentaine de femmes propriétaires d’entreprises avec l’objectif de les aider à atteindre le million de dollars de chiffre d’affaires. Les candidates doivent être déjà entrepreneures, avoir un plan d’affaires et convaincre l’organisation de leur capacité à atteindre leur objectif. Pour ce, elles ont à discourir de leur projet deux minutes lors d’un évènement annuel de Count Me In. Le programme se présente ainsi comme une forme de concours où les meilleures sont sélectionnées.

« Les femmes ont craqué le plafond de verre, il faut maintenant élever le toit.  » Les résultats sont au rendez-vous. L’organisation s’enorgueillit que 26 % des entrepreneures qui reçoivent son soutien atteignent le million de dollars de revenu. Un taux plus de vingt fois supérieur à celui de l’ensemble

des entrepreneures. Et celles dont le million leur échappe ne sont pas en reste. En moyenne, les participantes au programme augmentent de 30 % les revenus de leur entreprise avec ce programme. Avec ce succès, Make Mine a Million $ Business veut proposer une formule qui peut propulser un projet vers les sommets. C’est le cas, par exemple, de Theresa Alfaro Daytner, dont la compagnie, Daytner Construction Group, est passée d’un revenu de 100 000 $ en 2005 à 17 millions en 2010. RÉUSSIR EN BEAUTÉ Jennifer McKinley est une femme d’affaires prospère. Née sous le soleil de la Nouvelle-Zélande dans une famille d’entrepreneurs, elle fait une brillante carrière dans le milieu des affaires au service de sociétés telles qu’IBM et Monster. En 2004, elle cofonde Plank LCC, une compagnie spécialisée dans la vente de produits de yoga. Trois ans plus tard, en 2007, Jennifer McKinley est sélectionnée par Count Me In pour participer au programme Make Mine a Million $ Business. La collaboration a été très profitable et lui a permis de poursuivre son essor. En 2008, Jennifer McKinley vend ses parts de Plank LCC et se lance seule dans la création d’une autre compagnie, de produits de beauté cette fois, Cor Silver, un projet dont elle rêvait depuis plusieurs années. Dans sa trentaine, Jennifer McKinley développe une forme d’acné au bas du visage et ne trouve pas sur le marché un produit adapté et efficace pour soigner son problème. Alors qu’elle fait un voyage en Corée, elle découvre le produit « miracle ». Une formule qui repose sur la technologie nano-argent

NELL MERLINO, fondatrice de Count Me In et ses applications dans les produits de beauté. Forte de sa participation au programme Make Mine a Million $ Business, elle décide de commercialiser sa découverte. Aujourd’hui, Cor Silver est une compagnie fleurissante présente dans plusieurs pays et Jennifer McKinley est devenue un exemple de femme qui a su saisir les opportunités offertes par Count Me In. Des parcours comme celui de Jennifer McKinley, couronnés de succès, Count Me In en dénombre plus d’une centaine par année. Même si l’organisation est fière de les mettre en avant, elle souhaite aussi dépasser le caractère exceptionnel de ces réussites. Faire en sorte que les femmes aient les mêmes possibilités de succès que les hommes en affaires est au cœur de la démarche future de Nell Merlino : « Les femmes ont craqué le plafond de verre, il faut maintenant élever le toit », titraitelle l’une de ses conférences en 2013. Elle soulignait ainsi la valeur collective du succès individuel.

NOTRE ÉQUIPE AU FÉMININ : Geneviève Allen Marie-Hélène Bétournay Émilie Bilodeau Yannie Bordeleau Catherine Cloutier Geneviève Cotnam, Ad. E. Karine Dionne Sylvie Drouin Vicky Drouin Sophie Dubé Dominique E. Gagné Marie-Paule Gagnon Hon. Paule Gauthier Caroline Gravel Rady Khuong Anne-Julie Lapointe Sophie Martin Maud Rivard Odette St-Laurent Caroline Tardif Sophie Vachon-Therrien

Responsabilité civile et assurance Responsabilité civile et assurance Responsabilité civile et assurance Notaire Responsabilité civile, Travail et Emploi Responsabilité civile et assurance Litige et Immobilier Notaire Transactionnel et Valeurs mobilières Éthique des affaires et risque pénal Droit de la santé et Responsabilité civile Droit de la santé et Litige commercial Arbitre et Médiatrice en commerce international et sport Éthique des affaires et risque pénal Travail, Emploi et Accès à l'information Financement et Transactionnel Fiscalité Responsabilité civile et assurance Transactionnel et Valeurs mobilières Litige commercial Immobilier, Droit corporatif et commercial

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Arts & Culture

UN LIVRE, UN LEADER

LE CHOIX DE CÉLINE GALIPEAU Photo : Ici Radio-Canada

Après avoir publié, Womenomics, Claire Shipman et Katty Kay reviennent avec un nouveau livre à succès : The Confidence Code. Dans ce livre, les deux journalistes analysent les nombreuses raisons pour lesquelles les femmes manquent souvent de confiance en elles. Voici ce qu’en a retenu la journaliste et chef d’antenne d’Ici Radio-Canada. PROPOS RECUEILLIS PAR MARINE THOMAS

LE CHOIX DU LIVRE J’ai vécu toute ma vie avec ce doute typiquement féminin : « Est-ce que je suis capable? Est-ce que je suis assez bonne? » Certes, cela ne m’a pas empêchée d’avancer dans la vie mais aujourd’hui, je suis capable de dire : « Oui, j’ai eu des moments de doute, et je pense que cela m’a un peu nui ». Quand j’ai vu ce livre, il m’a également intéressée parce que je connais l’une des deux journalistes. Tout à coup, de lire qu’une des plus grandes journalistes de ABC News et l’une des grandes journalistes de BBC que j’admire profondément avaient elles aussi des doutes, c’est venu me chercher. INNÉ OU ACQUIS? Les auteures ont décortiqué la confiance en soi pour comprendre d’où elle vient. Est-ce l’influence génétique, la façon différente dont le cerveau fonctionne chez les hommes et les femmes? Ou est-ce l’influence sociale? Elles se penchent, par exemple, sur la façon dont on élève les petites filles dans la société. On leur enseigne, très jeunes, à être bonnes à l’école, à être sages et obéissantes. Cela fonctionne très bien à l’école mais quand elles arrivent dans la vie professionnelle, ce n’est pas toujours cela qui est valorisé. Cela a donc des répercussions importantes dans le reste de leur vie. Les auteures affirment que le manque de confiance de beaucoup de femmes les empêche parfois d’avancer et d’agir. Elles citent plusieurs études très sérieuses qui ont été faites. Dans une faculté d’administration anglaise, où les femmes réussissent mieux que les hommes, les femmes évaluent leurs futurs salaires 20 % plus bas que les hommes. C’est intéressant de comprendre que les femmes, encore aujourd’hui, ne vont pas postuler parce qu’elles ne pensent

pas qu’elles ont toutes les compétences, alors que les hommes, même s’ils n’en possèdent que 50-60 %, sont convaincus qu’ils vont être capables de le faire. ACCEPTER LA POSSIBILITÉ DE L’ÉCHEC Dans le livre, plusieurs femmes puissantes sont interviewées. Les auteures ont notamment discuté avec Christine Lagarde qui en parle beaucoup et aide quantité de femmes à se faire davantage confiance. On apprend ainsi que, dans les grandes occasions, elles se rencontrent avec Angela Merkel et se préparent davantage que ne le font les hommes. Les femmes ont tendance à se préparer de façon beaucoup plus systématique que leurs collègues masculins, certes, mais elles s’encouragent les unes et les autres à le faire. UNE NOUVELLE GÉNÉRATION C’est un livre qui fait du bien aux jeunes. J’avais toujours pensé que ma génération était parmi les premières dans ce monde à réussir et donc qu’on était un peu les seules à être condamnées à vivre avec ces doutes, mais que cela serait naturel pour les plus jeunes. Mais lorsque j’ai parlé de ce livre à de jeunes collègues, elles se sentaient tout aussi concernées par le sujet. Cela m’a prouvé qu’on a encore besoin d’en parler. C’est d’ailleurs récent, cette envie que j’ai d’en parler. Mais je pense qu’il faut dire aux jeunes femmes : oui, même quand on doute, on est capable. Les auteures terminent quand même avec un espoir : finalement, la confiance en soi, cela s’apprend. Il faut essayer de réaliser des défis, avec les risques que cela comporte, c’est-à-dire la possibilité d’un échec. Nous, les filles, on n’aime pas beaucoup échouer. Il faut donc apprendre que parfois, cela peut ou ne peut pas marcher.

Venez écouter Céline Galipeau parler du livre The Confidence Code dans le cadre des Lunchs Conférences : Un Livre, un Leader, le 18 septembre 2014 à 11h45 à Montréal. POUR RÉSERVER VOTRE PLACE : 514 876 0014

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ANIMÉ PAR LIZA FRULLA


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9:42 AM

Ayant franchi le cap de la troisième génération, Les Services Ménagers Roy célèbrent leur 60e anniversaire sous le signe de la réussite et de la continuité. MERCI À NOS EMPLOYÉS DE LEUR ENGAGEMENT ET MERCI À NOS CLIENTS POUR LEUR FIDÉLITÉ ET LEUR CONFIANCE.

www.groupeSMR.com

Nos plus sincères félicitations à Nancy Hammond pour sa nomination par le magazine Premières en Affaires à titre de femme Incontournable de la Finance! Madame Hammond est Vice-présidente, TD Assurance, Segment employeur, Canada. La TD est très fière de recruter des talents qui affichent de grandes qualités de leadership et de contribuer à leur développement.

Une femme Incontournable!

MD

Le logo TD et les autres marques de commerce sont la propriété de La Banque Toronto-Dominion ou d’une filiale en propriété exclusive au Canada et(ou) dans d’autres pays.

PREMIÈRES EN AFFAIRES Projet : Annonce MMI 2014

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Épreuve # : 4


Arts & Culture

Danielle Roy

Semer la douceur « J’aime quand les choses sont douces, mais c’est difficile de parler de douceur et que ça soit aussi intéressant que le malheur », affirme Danielle Roy. Pourtant, l’artiste parvient à en injecter une importante dose dans ses tableaux, spectacles et défilés, qui n’en fascinent pas moins le public, et ce, sans jamais sombrer dans le genre fleur bleue, qu’elle veut à tout prix éviter. Entretien avec une femme sensible et tournée vers les autres.

PAR MARIÈVE K. DESJARDINS

UNE FLEUR = UN ÊTRE HUMAIN C’est au chic Ritz-Carlton de Montréal où, du 5 juin au 5 septembre 2014, était diffusée son exposition Une fleur = être humain, que me donne rendez-vous Danielle Roy. L’artiste se réjouit que la direction de l’hôtel l’ait invitée à y accrocher ses toiles, qui mettent en scène des gens de la rue. « C’est à la fois très osé de sa part et très touchant qu’elle ait eu la délicatesse de les présenter, car c’est justement tout mon propos. Dans ces lieuxlà, où on côtoie davantage la richesse, on ne prend pas beaucoup de temps pour penser aux gens qui sont dans la rue. » Ce projet artistique, aussi présenté à la Galerie Art Mûr en 2010 (sous le titre La Nature croît en moi) ainsi qu’au Musée des beaux-arts de Montréal en 2012, naît lors d’un séjour à Paris au début des années 2000. Le nombre élevé d’itinérants qu’elle y croise secoue Danielle Roy. Au cours de promenades dans le magnifique parc de Bagatelle, une question la tiraille constamment : pourquoi prend-on le temps de poser nos yeux sur une fleur et d’admirer sa beauté, alors que nous détournons systématiquement notre regard d’un sans-abri? « Une fleur, c’est super joli. Un être humain aussi. » me ditelle avec conviction.

« J’aimerais apporter un peu de douceur dans la société. »

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C’est en réunissant fleurs et marginaux de la rue – gitans, mendiants, prostituées, itinérants, etc. – sur un même plan, selon un procédé amalgamant photographie et peinture, que l’artiste désire rediriger notre regard vers ces derniers. À travers ses toiles invitant à l’ouverture aux autres, l’artiste fait refleurir la dignité du sage Wo, de Calin et Félicia, des hommes du Bois de Boulogne, de la danseuse russe et de tous ces autres êtres humains au destin moins heureux de la Ville lumière qu’elle aura pris le temps de nommer et de connaître.

À partir de cette œuvre, Danielle Roy présente le Défilé de la nature… la nature humaine! sur le parvis du Palais de Tokyo de Paris en 2005. « Une expérience humaine très intéressante », selon ses mots. Au son de doux poèmes, écrits en collaboration avec Lolita Séchan – fille du chanteur Renaud –, narrés par Vanessa Paradis et qui relatent l’histoire particulière de chaque protagoniste les tableaux de l’artiste défilent, portés par

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des chanteurs de la chorale de l’association La Mie de Pain – l’équivalent français de la Chorale de l’Accueil Bonneau. L’artiste m’avoue que mettre en mouvement les images de son conte urbain était un réel besoin pour elle. LES IMAGES QUI DÉFILENT Cet intérêt marqué pour les images qui défilent, lequel teinte d’ailleurs toute sa carrière, lui vient de son enfance, durant laquelle son père, caméraman et réalisateur à l’ONF, lui fit découvrir le département d’animation. Passionnée de dessins animés et ayant conçu son premier storyboard à 12 ans, Mme Roy entame sa carrière dans la célèbre institution quelques années plus tard, où elle assiste notamment Gerald Potterton – entre autres reconnu pour avoir animé le film Yellow Submarine. La jeune femme bifurque toutefois vers le design graphique, discipline dans laquelle elle a été formée et excelle. Avec ses affiches, signatures et rapports annuels d’entreprises à la touche originale, elle fait sa marque ici comme en France et aux ÉtatsUnis, comptant parmi les meilleurs créateurs de sa génération. À la fin des années 1980, lauréate d’une bourse du gouvernement québécois, Danielle Roy a le privilège d’aller parfaire son art à New York auprès de Milton Glaser, célèbre designer graphique à l’origine du


Arts & Culture

la lune (2002), un projets de la célèbre boîte Dragone. Chez nous, elle assume la part créative des fêtes entourant le 400e anniversaire de la ville de Québec. Depuis 2008, elle porte les chapeaux de directrice artistique et de metteure en scène du Terra Karnaval, un défilé qui, chaque été, prend des airs de « fête urbaine contemporaine » au cœur de la métropole montréalaise. En 2013, lors de la dernière édition présentée par Juste pour rire, pas moins de 1 000 citoyens participent au cortège présenté devant plus de 250 000 spectateurs. Depuis 2014, l’évènement est assuré par la boîte de Danielle Roy, Roy Box. L’artiste aime ces manifestations artistiques à grand déploiement qui sont le fruit d’efforts collectifs. « C’est le contraire de la guerre, mais, en même temps, ça implique une discipline similaire à celle de l’armée. Tout le monde est habillé de la même façon, on a des chorégraphies, on se dirige ensemble vers un but. Mais le but, c’est la fête. Cette idée de camaraderie, ça apporte beaucoup aux êtres humains. »

logo I Love New York. Les sept mois passés dans son atelier lui inspirent la conception de l’affiche de la tournée de Charles Trenet, qui se classe parmi les dix meilleures campagnes d’affichage en Europe. Tombée sous le charme de la Grosse Pomme, l’artiste me confie qu’elle s’y serait probablement installée. « La personne qui a fait que je ne suis pas restée à New York, c’est Gilbert », précise-t-elle. Ce Gilbert, c’est nul autre que Gilbert Rozon, son amoureux qui l’attend patiemment au Québec et avec qui elle a cofondé le Festival Juste pour rire quelques années plus tôt. RASSEMBLER LA COMMUNAUTÉ La dame – qui, depuis, a eu trois garçons avec le grand manitou du rire – revient au pays avec l’envie de se consacrer davantage aux arts visuels. « Je voulais laisser une trace plus importante, j’imagine. » Cette trace, elle la laissera notamment en peinture, l’un de ses médiums de prédilection, mais également au sein du volet « Arts de la rue » qu’elle met en place dans le cadre du Festival Juste pour rire. Au cours des années, elle est d’ailleurs passée maître dans l’art d’imaginer des spectacles de rue et des évènements artistiques et urbains grandioses, et ce, dans différents contextes. Ses projets ont tous comme point de départ ses esquisses et storyboards, semblables à ceux qu’elle réalise depuis son plus jeune âge, qu’elle transforme en de véritables tableaux vivants. En Europe, elle fait équipe avec Luc Petit pour concevoir et assurer la direction artistique de la Disney Cinema Parade et créer et mettre en scène l’opéra urbain Décrocher

UNE ARTISTE SENSIBLE Peu importe ses projets artistiques, l’angle d’approche de Danielle Roy reste essentiellement le même : célébrer la beauté humaine et susciter le rapprochement de la communauté. Compte tenu de la portée sociale positive de ses œuvres, se considère-t-elle comme une artiste engagée? Plutôt comme une personne « touchée » par les gens qui l’entourent, me répond-elle. « Je pense que l’être humain m’inspire beaucoup. J’aimerais apporter un peu de douceur dans la société. » Que la dame soit rassurée. Par le biais de ses œuvres, elle imprègne la société la même douceur que celle qu’elle retrouve dans les fleurs du parc de Bagatelle.

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PREMIÈRES EN AFFAIRES

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Arts & Culture

LES COUPS

DE CŒUR DE MICHÈLE BAZIN

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Crédit photo : Sarah Scott

L’INSTINCT DE LA RÉUSSITE ndreea Vanacker vous révèle dix secrets : ceux de la réussite. C’est un livre sur l’attitude. Examinez la vôtre. Osez, visez l’excellence, soyez créatives et passionnées, dépassezvous! « Un livre qui vous donne des ailes », comme on peut le lire sur la quatrième de couverture. Pour redémarrer l’année en beauté. Aux éditions Transcontinental.

A

communication orangetango Jean-François Gratton

MOMMY est en septembre, tout de suite après le Festival des films de Toronto, que revient au Québec le film de Xavier Dolan, Mommy, avec les deux merveilleuses comédiennes du premier long métrage de Dolan, mais surtout avec l’attachant, le fabuleux, l’ineffable Antoine-Olivier Pilon.

C’

présente

Verdi

Nabucco 20 au 27 sep. 2014

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BEING AT HOME WITH CLAUDE ne pièce qui 30 ans après sa création vient encore nous hanter. La pièce raconte les sentiments exacerbés d’un jeune prostitué qui a assassiné son amant et dont le duel de mots avec l’inspecteur dans le bureau du juge donnera des frissons. Pour les passionnés. Au Théâtre du Nouveau Monde.

NABUCCO DE VERDI n opéra de trois heures en quatre actes pour les vrais amateurs. C’est cet opéra, dans lequel la soif de pouvoir, de liberté et d’amour est au programme, qui a consacré Verdi comme un des grands maîtres de l’opéra, avec des airs comme Va, pensiero, que tous connaissent sans même savoir qu’il appartient au Chœur des Hébreux de Nabucco. À l’Opéra de Montréal.

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Affiche : Les Films Séville

CAUDALIE es produits de beauté faits à partir de raisins. Au DIX-30, vous découvrirez ce petit spa refuge où vous pourrez humer toutes les fragrances. Les effluves qui se dégagent de tous ces mélanges sont de la pure grâce.

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