Premières en affaires - Mars 2009

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PRINTEMPS 2009

RÉCUPÉRATION DES PNEUS USÉS : MISSION ACCOMPLIE ! Par Caroline Rodgers P. 16

L’ÉNERGIE ÉOLIENNE : UNE SOURCE DE DÉVELOPPEMENT DURABLE Par Julie Boudreau P. 18

ÉDITION ENVIRONNEMENT DANS LA CONCURRENCE POUR LES RESSOURCES LIMITÉES, LE SUCCÈS PASSE PAR LA GESTION DE L’EAU Par Pierre Taillefer et Janice Noronha P. 20

LORSQUE LE RÉCHAUFFEMENT PLANÉTAIRE DONNE LIEU À DES POSSIBILITÉS D’AFFAIRES ! Par Me Geneviève Dufour P. 30

QUAND DÉVELOPPEMENT DURABLE RIME AVEC INNOVATION Par Camille Gagnon P. 34

SUZANNE BLANCHET Présidente et chef de la direction Cascades Groupe Tissu

L’ENVIRONNEMENT DANSMichèle LESBoisvert GÈNES P. 22 Entretien avec Esther Bégin P. 27


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Rédactrice en chef : Michèle Bazin Rédactrice en chef adjointe : Emmanuelle Bureau-Rozec Coéditrices : Margarita Lafontaine Stéphanie Leblanc Éditrice adjointe : Geneviève Dufour Actionnaires minoritaires : Camille Anctil Sara Lafontaine-Leblanc Design graphique : Gauthier Assistante à l’édition : Lindy Rouillard Collaboratrices : Esther Bégin Hélène-Andrée Bizier Michèle Boisvert Solange Casiez Évelyne Fiorenza Martine Letarte Caroline Rodgers Réviseure-correctrice : Sylvie Lacombe Textes IMPEC Réviseure-correctrice des textes en anglais : Tina Verni Photographe : SPG / www.esselab.com Illustrateur : Philippe Béha Caricaturiste : Michel Garneau GARNOTTE Graphiste site Web : Pablo Rodriguez

Pour vous abonner : www.premieresenaffaires.com Poste Canada : Convention 41502021 Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à :

L’ENVIRONNEMENT :

MATIÈRE À RÉFLEXION Protection de l’environnement, développement durable, nouvelles technologies environnementales, voilà des expressions qui nous sont maintenant familières. Se préoccuper et s’occuper d’environnement procurent une certaine satisfaction, donnant ainsi l’impression de participer à un geste plus grand que soi. Mais en même temps, tout cela nous rend un peu anxieux, car on sent bien que certaines choses nous échappent. De toute évidence, on doit l’admettre : on ne possède malheureusement pas toutes les connaissances ni toutes les informations. En conséquence, on vit avec le sentiment de ne jamais en faire assez. Il y a des années, j’ai vu le film américain de science-fiction Waterworld mettant en vedette Kevin Costner. L’histoire racontait le combat de quelques centaines de survivants, en 2500, alors que la Terre avait été complètement submergée par les océans. Une histoire qu’on disait à l’époque complètement farfelue. Il est vrai que n’étant pratiquement pas sensibilisés en 1995 à la donne environnementale, le fait d’être submergé par les eaux nous semblait tiré par les cheveux. Or, depuis que les Al Gore et Suzuki de ce monde nous sensibilisent au réchauffement de la planète, on commence à se poser de sérieuses questions. Waterworld apparaît dès lors davantage visionnaire qu’irréel. Parallèlement, on prend conscience du fait que tout s’avère intimement lié : le recyclage, les déchets, la pollution, les écosystèmes, les eaux usées, les gaz à effet de serre, la fonte des glaces, la biodiversité, la couche d’ozone, les algues bleues, etc. Chaque dossier a sa spécificité et mérite qu’on s’y attarde. Ce n’est pas facile de s’y retrouver et de savoir exactement ce que l’on doit faire pour donner son coup d’épaule, faire en sorte de ne pas empirer la situation, et au mieux, l’améliorer. Il semble pourtant qu’il s’agit là d’un dossier qui en amont relève d’abord de l’État. Sans son intervention, sans réglementation, sans aide, on n’aboutira pas. Recycler, produire son compost, acheter de manière responsable, ne semblent plus suffisant. Il faut renverser la vapeur. L’objectif est de taille et l’enjeu nécessite un projet de société ambitieux. Ce numéro vous renseignera sur l’environnement et sur les nouvelles technologies qui nous permettent aujourd’hui d’espérer. Il vous présentera des gens passionnés qui ont centré leurs activités sur la protection de l’environnement. À leur façon, ils sont certainement des visionnaires. Soyez réceptifs, ces gens nous poussent vers l’avenir.

Premières en affaires 1800, avenue McGill College Bureau 2900 Montréal QC H3A 3J6

PHOTO HEIDI HOLLINGER

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M I C H È L E B AZ I N

Rédactrice en chef

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Les coéditrices Lorsque nous avons discuté du contenu de l’édition d’automne 2008, portant sur la responsabilité sociale des entreprises, nous nous sommes rapidement rendu compte que le STÉPHANIE LEBLANC, CA thème de l’environnement à lui seul Coéditrice méritait qu’un numéro tout entier y soit consacré. En fait, l’environnement touche aujourd’hui à toutes les sphères de notre vie. Il s’immisce partout. En ce sens, les sujets étaient riches et variés. Suzanne Blanchet, présidente de Cascades Groupe Tissu, s’est imposée d’elle-même pour ce numéro. En effet, il nous est paru tout naturel d’honorer la présidente d’une compagnie bien de chez nous, un joyau québécois, qui a misé sur l’environnement avant bien d’autres. C’est avec admiration que nous avons appris qu’elle a entrepris sa carrière chez Cascades il y a 30 ans, gravissant un à un les échelons de l’entreprise et devenant non seulement en 1997 la première femme à occuper la présidence d’une papetière au pays, mais aussi l’une des rares femmes à être le chef d’une entreprise d’envergure. L’équipe de Premières en affaires a eu l’immense plaisir d’accueillir plus de 200 personnes à Premières en entrevue, le 11 février dernier. Je tiens à remercier chaleureusement Suzanne Blanchet qui s’est prêtée au jeu en répondant, devant public, aux questions de Michèle Boisvert, responsable du cahier Affaires de La Presse. Vous trouverez un résumé de cette rencontre dans le présent numéro. Il s’agissait là d’une nouvelle étape dans le cheminement de Premières en affaires. C’est une joie pour nous de partager enfin avec vous ce que nous ressentons lorsque nous rencontrons les différentes invitées du magazine, sources réelles d’inspiration et de motivation. Je termine en rappelant les mots de M. Guy LeBlanc, associé directeur du bureau de PricewaterhouseCoopers à Montréal, notre principal commanditaire de l’événement du 11 février : « Des talents féminins, il y en a beaucoup. La parité hommes/ femmes est cruciale pour la performance de toute entreprise. Je me réjouis du succès du magazine qui porte bien haut les couleurs du leadership féminin. » Je ne pouvais être plus fière d’appartenir à cette équipe qui travaille en prônant les mêmes valeurs qui fondent la raison d’être de Premières en affaires. © SPG LEPIGEON

© SPG LEPIGEON

Premières en affaires held its first information and networking event on February 11th and, based on the comments we received, it was a tremendous success. For those of MARGARITA LAFONTAINE you who missed it, Michèle Boisvert, Co-editor head of the business section at La Presse, interviewed President of Cascades Groupe Tissu Suzanne Blanchet before some 200 guests. Take a look at some pictures of the event on pages 40, 41 and 42. Michèle Boisvert and Suzanne Blanchet discussed Cascades’ impressive growth and the enviable position it has carved out for itself in the pulp and paper industry. It was interesting to hear that Cascades took the green route many years ago not because it was the trendy thing to do, but because it was simply a more affordable and responsible way of doing business. Suzanne Blanchet shared her excitement at joining the Lemaire brothers over thirty years ago and belonging to the small group that through careful and strategic planning was able to grow Cascades to the $4 billion company it is today. The Cascades Groupe Tissu President also spoke about challenges she now faces as she tries to grow her own division from just under $800,000 million dollars in yearly revenue, to the $1 billion mark. And while she is well on her way, the credit crunch resulting from the financial crisis affects her ability to complete more acquisitions. We wish Suzanne Blanchet the best of luck in achieving her objectives! If you missed the event you can view excerpts of the interview on cyberpresse.ca. Thanks to the success of Premières en affaires’s first event, we will be planning many more. The next will coincide with the theme of the next issue of Premières en affaires, Communications, featuring Isabelle Marcoux of Groupe Transcontinental. An interview with Ms. Marcoux will be held on May 12th. Our paid subscribers will be notified first of the event so send in your subscription if you have not done so already. And be sure to reserve your seat well in advance, as we will no doubt be sold out again!

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Sommaire

PRINTEMPS 2009 volume 2, numéro 3

ÉDITION ENVIRONNEMENT 14 Pour une énergie

propre et respectueuse des générations futures

Entretien avec Marie-José Nadeau Vice-présidente exécutive aux affaires corporatives et secrétaire générale, Hydro-Québec Par Évelyne Fiorenza

16 Récupération des pneus

usés : mission accomplie ! Entretien avec Ginette Bureau Présidente-directrice générale Recyc-Québec Par Caroline Rodgers

Suzanne Blanchet Présidente et chef de la direction CASCADES GROUPE TISSU

18 L’énergie éolienne :

une source de développement durable

22 L’environnement

dans les gènes

27

ENTRETIEN

Par Michèle Boisvert Avec Esther Bégin

43

Par Julie Boudreau Directrice – Affaires publiques Innergex Énergie renouvelable

20 Dans la concurrence

pour les ressources limitées, le succès passe par la gestion de l’eau

Les Incontournables Portrait de 8 femmes qui

Par Pierre Taillefer, C.A., C.I.S.A. Associé, PricewaterhouseCoopers et Janice Noronha, C.E.A., M.E.S. Directrice, Développement durable PricewaterhouseCoopers

s’illustrent dans le domaine de l’environnement

12 Transat, leader

du tourisme durable

Entretien avec Lina De Cesare Cofondatrice Présidente, voyagistes Présidente du Comité de direction du tourisme durable, Transat A.T. Par Caroline Rodgers 6

PRINT E MPS 2 0 0 9 Premières en affaires

30 Lorsque le réchauffement

planétaire donne lieu à des possibilités d’affaires ! Par M Geneviève Dufour Professeure en droit international économique, Faculté de droit, Université de Sherbrooke e

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LA RÉDACTRICE EN CHEF LES COÉDITRICES F É L I C I T A T I O N S ! L E C O M I T É C O N S U LT A T I F PREMIÈRES EN ENTREVUE ACTIONNAIRES MINORITAIRES

32 La gestion des matières

résiduelles – Un virage important pour le Québec

Par Me Danielle Ferron et Me Christine Duchaine Associées, Borden Ladner Gervais

34 Quand développement durable rime avec innovation

Par Camille Gagnon, ING. Président et fondateur, Innovitech

36 Matières dangereuses et réglementations : quand le mieux est l’ennemi du bien

Par Nathalie de Marcellis-Warin Chercheuse, CIRANO Professeure, École Polytechnique

38 Environnement :

tendances et innovations

Par Emmanuelle Bureau-Rozec AFFAIRES

10 Une femme

« ÉCOSENSIBILISÉE »

Entretien avec Emmanuelle Géhin Présidente, OZONE Par Hélène-Andrée Bizier


18

30

58

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PORTRAIT D’UNE PREMIÈRE

D R O I T

V O Y A G E

52 Guylaine Leclerc

62 Votre entreprise est-elle

70 Les Pyramides : 5 000 ans

Présidente et fondatrice de Leclerc Juricomptables Par M Geneviève Cadieux e

Associée, Cadieux & Bracaglia

bien assurée pour les dommages que ses activités peuvent causer à l’environnement ? Par Me Marie-Hélène Bétournay

ÉCONOMIE

54 À contre-courant

Une récession : moment clé pour évaluer vos pratiques environnementales Par Edmée Métivier

Vice-présidente exécutive Financement et Consultation Banque de développement du Canada

56 Le mystérieux marché du carbone

Par Me Florence Dagicour Fasken Martineau DuMoulin

FINANCES

57 Évaluation et divulgation de la performance environnementale : une nouvelle réalité

Par Sonia Lacombe, M. Sc., MBA Associée, directrice de projets Genivar – DDH

Associée, Stein Monast s.e.n.c.r.l. E N T R E P R E N E U R S H I P

63 Les femmes et les conseils d’administration : vers une parité essentielle Par Nicole Beaudoin

Présidente et directrice générale Réseau des femmes d’affaires du Québec R E S S O U R C E S H U M A I N E S

65 Recruter des cadres

en 2009 : des stratégies gagnantes Par Stéfanie Rochford, CRHA Associée Rochford Groupe Conseil Recherche de cadres

66 Agences de placement :

l’ACSESS souhaite rétablir la réputation de l’industrie Entretien avec Johanne Berry Présidente, Les services de placement Télé-Ressources Par Martine Letarte

D R O I T

58 À quel point vos voisins sont-ils tolérants ?

Par M Sophie Prégent e

Lavery, de Billy

60 Le virage vert des

entreprises : une vérification de la conformité s’impose !

BIEN-ÊTRE

68 La méditation :

une stratégie pour apaiser notre mental hyperactif Par Lyse Senécal

Psychologue

d’héritage à préserver Par Solange Casiez

M O D E

72 Mariouche Gagné

Harricana – Le manteau de maman se refait une beauté ! Par Michèle Bazin

74 Jean-Claude Poitras se met à table

ART DE VIVRE

75 Priorat et Ribera del

Duero : le nec plus ultra de l’Espagne vinicole ! Par Catherine Périnet Conseillère en vins SAQ Sélection, Kirkland

B I E N FA I SA N C E

76 Entretien avec

Catherine Marquis, déléguée de la Croix-Rouge au Sri Lanka Par Lindy Rouillard

Étudiante à l’École du Barreau du Québec C U LT U R E

78 Diane Juster :

la fée des droits d’auteur Par Michèle Bazin

U N H O M M E E T S O N TA B L E A U

80 Jean Simard

Par Hélène-Andrée Bizier

Par Me Katia Opalka

Blake, Cassels & Graydon PR I NT EM PS 2009 Premières en affaires 7


Félicitations ! Jacynthe Côté

Isabelle Hudon

Depuis le 1er février 2009, Mme Jacynthe Côté assume les responsabilités de chef de la direction de Rio Tinto Alcan. Cette nomination l’a propulsée à la tête de cette multinationale qui emploie plus de 20 000 personnes partout dans le monde.

Premières en affaires tient à souligner la nomination d’Isabelle Hudon à titre de présidente de l’agence de publicité Marketel.

Premières en affaires tient à féliciter Mme Côté et à saluer ses futures réussites !

Toute l’équipe lui souhaite la meilleure des chances quant aux défis qu’elle sera appelée à relever dans l’exercice de ses nouvelles fonctions. Félicitations !

Bravo !

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Le comité consultatif Premières en affaires tient à souligner la précieuse contribution des membres de son comité consultatif. Avec disponibilité et acuité, ils posent un œil critique sur son contenu et l’enrichissent remarquablement par leurs divers conseils. D’origines professionnelles diverses, ils sont nos ambassadeurs au sein du monde des affaires, notre courroie de transmission par excellence. Pour l’hommage qu’ils nous rendent et la confiance qu’ils nous témoignent, nous les remercions.

PAULINE AMOURDON

Directrice principale Services aux entreprises Banque Nationale du Canada

MARCEL CÔTÉ

Associé fondateur SECOR Conseil

CAROLE DIODATI PIERRE ANCTIL, ING.

Productrice, Télévision ZONE3

LUC BEAUREGARD

DANIELLE G. MORIN, FICA

Président du conseil et chef de la direction Groupe conseil RES PUBLICA

MICHEL BOISLARD

Associé Fasken Martineau DuMoulin

Première vice-présidente Distribution et service aux clients Investissements Standard Life

MARIE-HÉLÈNE NOLET, CFA

Vice-présidente adjointe Opérations et initiatives, Capital de risque Banque de développement du Canada

PR I NT EM PS 2009 Premières en affaires 9


AFFAIRES EN PREMIÈRES

Une femme

« ÉCOSENSIBILISÉE » PA R H ÉLÈN E- A N DRÉE B IZI ER

ENTRETIEN AVEC

EMMANUELLE GÉHIN PRÉSIDENTE D’OZONE

Dynamique et volontaire sont les mots qui s’imposent quand Emmanuelle Géhin fait son entrée dans les bureaux du groupe Investissement responsable où notre entrevue doit avoir lieu. Une poignée de main ferme accentue cette impression. Au cours de l’heure qui va suivre, elle ne s’écartera pas du sujet qui nous occupe aujourd’hui, soit OZONE, l’entreprise qu’elle a fondée il y a moins de cinq ans, la seule agence de communication montréalaise entièrement vouée au développement durable. Emmanuelle Géhin est née à Épinal, en France, il y a 40 ans. Sa personnalité énergique s’affirme dès l’âge de 16 ans, quand le réputé Philippe Séguin, maire de la ville, l’invite à faire partie du Conseil des Jeunes qu’il vient de créer. Trois ans plus tard, elle est élue au conseil municipal d’Épinal où elle siège jusqu’à son 10 PRINT E MPS 2 0 0 9 Premières en affaires

entrée au Centre de formation et de perfectionnement des journalistes, à Paris. N’étant plus en mesure de soutenir son engagement envers sa ville natale, elle démissionne. Son passage à l’administration municipale lui a permis de découvrir cette part d’elle-même qui, dans l’avenir, impressionnera ses interlocuteurs : elle peut s’exprimer sur divers problèmes, proposer des solutions et les défendre. Au mois d’avril 1995, le hasard et Cupidon lui font prendre un virage à 90 degrés. Pendant des vacances en mer, elle s’éprend du capitaine du voilier, un Québécois qui, arrivé au terme d’une année sabbatique, s’apprête à rentrer au bercail. L’épisode se transforme en projet de vie commune. De retour à Paris, Emmanuelle Géhin déploie ses antennes et détecte un projet de stage de l’Office franco-québécois pour la jeunesse qui va lui permettre de venir travailler au Québec et, a-t-elle décidé, d’y rester ! C’est ainsi que, moins de quatre mois après avoir rencontré l’amour, elle est déjà installée dans la Vieille Capitale où l’on orchestre le second référendum. Stagiaire auprès de Roger Bertrand, député de Portneuf et président de l’Assemblée nationale, Emmanuelle Géhin est vraiment aux premières loges d’une expérience qui prendra fin en décembre 1995. Elle ne pouvait rêver d’un contexte plus propice à la découverte de son pays d’adoption. Cette période a été « un départ en

feu ! » Elle a vu le Québec en état d’ébullition et compris sa quête identitaire. Elle rejoint son compagnon à Montréal, où le noyau familial se construit. Simultanément, elle trouve sa place dans des agences de communication, de marketing et de management et elle nourrit patiemment un réseau d’alliés appartenant aux milieux de la politique, des communications, de l’énergie et de l’environnement. Cet univers hybride façonne déjà le nouveau profil d’Emmanuelle Géhin. Un séjour de quatre ans chez Marcon, conseillers en management et spécialistes des marchés de l’énergie, l’entraîne vers les technologies vertes où les communicateurs sont rares. Les enjeux énergétiques s’inscrivent en tête de ses préoccupations professionnelles, de sorte qu’elle peut bientôt parler d’éoliennes, de piles incombustibles ou de système de cogénération d’énergie avec la ferveur d’une missionnaire. C’est d’ailleurs ce qu’elle est devenue : une sorte d’apôtre de l’écoresponsabilité. Ses champs d’action semblent illimités. Depuis la fondation d’OZONE, en 2004, Emmanuelle Géhin est appelée au chevet d’entreprises aussi prestigieuses que Liberté et L’Oréal, par exemple. Quelle que soit leur taille, certaines recherchent des outils de communication pouvant mettre en valeur des technologies qu’elles ont développées. Récemment sensibilisées, d’autres industries s’adressent à OZONE parce qu’elles veulent opérer leur


avantageux pour les employés autant que pour les assureurs, les actionnaires et les consommateurs. Au-delà de l’aspect financier, l’entreprise bénéficie d’une notoriété certaine. « S’afficher vert est bien. Je leur dis : “Soyez les premiers ; vous avez tout à y gagner, parce que vous devenez le leader, le modèle. Des tribunes s’ouvrent à vous ; les gens voudront venir vous écouter.” » Emmanuelle Géhin donne des conférences et consolide sa réputation d’experte. En avril 2008, elle a profité d’une formation sur les changements climatiques donnée par Al Gore à 250 personnes. En octobre, elle figurait parmi les finalistes du prix Femmes d’affaires du Québec 2008 dans la catégorie Entrepreneure, petite entreprise. Enfin, elle a du pain sur la planche pour encore longtemps !

AFFAIRES

À ces questions, OZONE et Takt Étik apportent des réponses et des recommandations. Celles qui touchent le fonctionnement s’inspirent fréquemment de solutions préconisées par le personnel de l’entreprise sous examen. « En écoutant ses travailleurs, l’employeur obtient leur adhésion et ils atteignent rapidement les objectifs du plan d’action que nous proposons. Ils y ont gagné, en termes de fierté du personnel, un élément qui semble avoir un impact sur la productivité ainsi que sur la rétention du personnel, ce qui est important à une époque où l’on anticipe une crise de la main-d’oeuvre. » En 2007, le rapport Bourgogne publié par CIRANO confirmait l’intérêt d’une forte majorité de jeunes travailleurs pour des entreprises écoresponsables. Dans bien des cas, la problématique est abordée en matière de coûts. « C’est normal, le client veut savoir combien ça coûte. Je lui réponds : “La bonne question, c’est combien ça rapporte !” Un projet de développement durable ou de responsabilité sociale, ajoute Emmanuelle Géhin, est un projet tout bénéfice. Quand on l’implante, on gagne sur plusieurs plans. » Les économies sont tangibles, les risques sont diminués, ce qui est

EN

virage vert en intégrant des pratiques plus responsables et en réduisant leur impact sur l’environnement. Quand OZONE entre en scène, l’entreprise est radiographiée jusqu’en son squelette par Takt Étik, une société formée d’écoconseillers aguerris. D’où proviennent les matières premières ? Vos mandataires, dans ce pays exotique, respectent-ils leurs ouvriers, les populations, l’environnement ? Quelle quantité d’énergie est injectée dans le transport de ces matières jusqu’à l’usine et, ensuite, dans la distribution du produit fini ? À quelles fins les moteurs de vos camions tournent-ils lorsqu’ils sont à l’arrêt ? Combien de milliers de litres d’eau potable sont utilisés tout au long du processus de transformation ? Dans l’usine, ne peut-on pas optimiser le recours à l’énergie, en éteignant les lumières la nuit et en utilisant de l’éclairage fluo compact le jour ? Dans les communications internes, pourquoi ne pas imprimer vos documents sur les deux faces du papier ? Le recyclage dans l’entreprise, vous le pratiquez comment, sur une base quotidienne ? À propos de vos employés, sont-ils fiers de travailler pour vous ?

PREMIÈRES

« COMBIEN ÇA COÛTE ? LA BONNE QUESTION, C’EST : COMBIEN ÇA RAPPORTE ! »


PREMIÈRES EN ENVIRONNEMENT

Transat, leader du

tourisme durable

Parmi les milliers de personnes qui se baladent sur la planète, combien d’entre elles prennent le temps de se questionner sur l’impact de leurs activités touristiques ? PA R CA RO LI N E RO DG ERS

ENTRETIEN AVEC

L I N A D E C ES A R E COFONDATRICE PRÉSIDENTE, VOYAGISTES PRÉSIDENTE DU COMITÉ DE DIRECTION DU TOURISME DURABLE TRANSAT A.T.

Transat s’est lancée dans la grande aventure du tourisme durable en 2006, sous la houlette de sa présidente, voyagistes, Lina De Cesare. Un chantier de longue haleine, comportant de nombreux défis auxquels la présidente s’est attaquée de façon méthodique. « D’abord, il fallait définir clairement le concept du tourisme durable qui baignait dans une certaine confusion, de dire Mme De Cesare. Certains le confondaient avec l’écotourisme, alors que c’est tout à fait autre chose. » Le tourisme durable est le pendant du développement durable, mais appliqué à l’industrie touristique. Il s’est traduit concrètement chez Transat par l’instauration depuis 2007 de huit projets de protection de l’environnement et du patrimoine. De la Tunisie au Lac-Saint-Jean

En 2008, l’entreprise a notamment soutenu un projet d’innovation rurale en zone difficile près de Djerba, en Tunisie. Ce programme, qui s’articule 12 PRINT E MPS 2 0 0 9 Premières en affaires

autour du tourisme patrimonial et rural, comporte la mise sur pied du premier réseau de maisons d’hôtes tunisien, la construction d’un centre d’artisanat et la restauration d’un ksar, ancien grenier fortifié. Il permettra de créer des emplois et de stimuler l’économie locale dans ce pays que 130 000 clients de la filiale française de Transat visitent chaque année. D’autres projets sont en cours. À Cuba, Transat appuie la WWF, ONG œuvrant dans le domaine de la protection de la nature, dans le développement d’un système de gestion environnementale. Des projets sont aussi financés au Canada, puisqu’il s’agit aussi d’une destination prisée par la clientèle européenne de Transat. L’entreprise soutient la Seigneurie des Aulnaies, à Saint-Roch-des-Aulnaies, dans la région Chaudière-Appalaches. Ce site touristique a pour vocation de mettre en valeur le patrimoine historique d’une ancienne seigneurie. Transat soutient également l’Échappée bleue,


PREMIÈRES EN ENVIRONNEMENT

Le tourisme durable vise à favoriser le voyage qui génère un développement économique positif pour les populations locales, tout en s’assurant que le patrimoine naturel et culturel des lieux visités est respecté.

coopérative qui met en place un réseau de gîtes écologiques au Lac-SaintJean, ainsi que les Amis du marais de Saint-Antoine-de-Tilly, association qui s’emploie à la conservation des berges du Saint-Laurent. Pour 2009, Transat a annoncé qu’elle poursuivrait sur cette lancée en finançant de nouveaux projets. Un appel de candidatures a été lancé à cet effet dans ses soixante pays de destination. Les projets doivent viser la protection, la con ser vation ou la valorisation d’un site naturel ou d’un écosystème, la mise à niveau environnementale, ou la remise en état d’un site touristique existant. Il peut aussi s’agir d’un projet de restauration ou de mise en valeur

d’un site ou d’un édifice historique, ou encore un projet visant à réduire les effets négatifs liés au tourisme. Autres facettes du tourisme durable

Parmi les impacts négatifs du tourisme, le tourisme sexuel est certainement le plus odieux. Évidemment, pour le voyagiste, une politique de tourisme durable ne saurait aller de pair avec des pratiques aussi inacceptables. « Nous sommes contre, et nous nous efforçons de choisir des destinations et des sites où nous savons qu’il n’y en a pas, affirme Mme De Cesare. On essaie aussi de sensibiliser nos clients à ce problème. »

Par ailleurs, la notion de tourisme durable se déploie également sur le plan local, notamment par une meilleure protection de l’environnement dans tous les bureaux et locaux de l’entreprise. Quand Transat a décidé de s’y lancer en 2006, tout a commencé par un vaste programme de sensibilisation auprès de ses 6 000 employés. « On peut toujours améliorer nos façons de faire, de conclure Mme De Cesare. C’est une entreprise sans fin ! »

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PREMIÈRES EN ENVIRONNEMENT

Pour une ÉNERGIE PROPRE et RESPECTUEUSE des GÉNÉRATIONS FUTURES P A R É V E LY N E F I O R E N Z A

« TOUT EST FAIT AUJOURD’HUI POUR TRANSMETTRE AUX GÉNÉRATIONS À VENIR UNE ENTREPRISE SAINE, FONCTIONNELLE ET LA PLUS ÉCOLOGIQUE POSSIBLE », AFFIRMAIT MME NADEAU DÈS LES PREMIERS INSTANTS DE NOTRE ENTRETIEN QUI ALLAIT PORTER PRINCIPALEMENT SUR LA CONTRIBUTION D’HYDRO-QUÉBEC À RÉDUIRE LES GAZ À EFFET DE SERRE (« GES »). Mme Nadeau défend bien le bilan d’Hydro-Québec : « Quatre-vingt-dix-sept pour cent de l’électricité que nous produisons est d’origine hydraulique, soit une des énergies les plus propres et les plus vertes qui existent actuellement. Même si elle représente 30 % de l’énergie produite à l’échelle canadienne, elle n’est à l’origine que de 1,5 % des GES émis au pays. » Hydro-Québec vise à poursuivre le développement du potentiel hydroélectrique. Le projet Eastmain-1-A-SarcelleRupert à la Baie James est actuellement en chantier. La dérivation Rupert devrait être mise en service d’ici la fin de l’année et les centrales Sarcelle et Eastmain-1-A, en 2011-2012. Quant au projet de la Romaine sur la Côte-Nord, où l’on prévoit construire quatre nouvelles centrales, il est en attente d’autorisation et Hydro-Québec compte amorcer les travaux ce printemps. L’hydroélectricité, une énergie propre, verte et renouvelable, permet non seulement de combler efficacement et durablement les besoins du Québec, mais également, par l’exportation, de contribuer au développement durable en dehors des frontières, tout en assurant des revenus supplémentaires substantiels.

ENTRETIEN AVEC

M A R I E-J OS É N A D E AU VICE-PRÉSIDENTE EXÉCUTIVE AUX AFFAIRES CORPORATIVES ET SECRÉTAIRE GÉNÉRALE HYDRO-QUÉBEC

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L’énergie éolienne : complémentaire à l’hydroélectricité Bien que l’hydroélectricité demeure la filière de base de l’entreprise, Hydro-Québec favorise également le développement de sa filière éolienne pour combler les besoins du Québec. Il semblerait d’ailleurs que le Québec soit, en Amérique du Nord, l’un des endroits les plus prometteurs en


L’énergie verte doit elle aussi être économisée Par son étroite collaboration avec sa clientèle et ses efforts en innovation technologique, Hydro-Québec atteint des résultats appréciables en matière d’efficacité énergétique. « Ce n’est pas parce que nous avons la chance de produire et d’utiliser une énergie verte et renouvelable que nous ne devrons pas faire les efforts requis pour l’économiser », rappelle Mme Nadeau. Par exemple, afin d’aider les clients résidentiels à mieux gérer leur consommation d’électricité, un projet pilote baptisé l’Heure Juste a été mis en place dans quatre villes du Québec (Saint-Jean-sur-Richelieu, Val-d’Or, Trois-Rivières et Sept-Îles). Il est ici question de proposer des tarifs différents selon les moments d’utilisation de l’énergie (pendant les heures creuses par opposition aux heures de pointe et pendant l’été par opposition à l’hiver). L’objectif consiste en une meilleure consommation de l’électricité, des factures mieux contrôlées et un apprentissage de la gestion des ressources. En fonction des résultats sur l’impact de cette tarification sur les habitudes de consommation, qui seront obtenus avant 2011, Hydro-Québec pourrait offrir cette tarification en option à tous les Québécois1. Ce projet pilote s’ajoute aux nombreux programmes mis de l’avant par Hydro-Québec et qui témoignent de l’attention portée par l’entreprise aux besoins des générations actuelles et futures.

UN DÉVELOPPEMENT « HUMAIN » Actuel président de la Conférence régionale des élus de la Côte-Nord, George-Henri Gagné fait affaire avec Hydro-Québec depuis longtemps. Son témoignage sur l’évolution des habitudes de travail de l’entreprise est plutôt encourageant : « Au fil des dernières décennies, Hydro-Québec a progressé dans le respect des populations concernées par ses projets, dans l’écoute de leurs craintes et de leurs réticences. » Il n’est pas rare, en effet, que l’entreprise se conforme aux demandes d’aménagements particuliers qui lui sont soumises. Par exemple, les dérivations partielles effectuées sur la rivière Portneuf en Haute-Côte-Nord faisaient suite aux inquiétudes manifestées par l’Association des canotiers. Également, l’entreprise a pris en considération la demande des associations environnementales d’augmenter le débit de la rivière Toulnoustouc afin de préserver la faune et la flore de la zone. Grâce à une gestion de projet humaine et respectueuse de l’environnement, Hydro-Québec travaille à assurer un développement efficace du capital énergétique du pays et à protéger le bien-être des populations, de la faune et de la flore.

1. Voir le site Web : www.hydroquebec.com/heurejuste/index.html

NOTRE ÉQUIPE AU FÉMININ : Lise Bergeron Marie-Hélène Bétournay Geneviève Cotnam Karine Dionne Sylvie Drouin Vicky Drouin Dominique E. Gagné Marie-Paule Gagnon Hon. Paule Gauthier Rady Khuong Anne-Julie Lapointe Sophie Martin Maud Rivard Odette St-Laurent

Litige et Immobilier Responsabilité civile et assurance Responsabilité civile et assurance Litige et Immobilier Notaire Transactionnel et Valeurs mobilières Droit de la santé et Responsabilité civile Droit de la santé et Litige commercial Arbitre et Médiatrice en commerce international et sport Travail, Emploi et Accès à l'information Financement et Transactionnel Fiscalité Responsabilité civile et assurance Transactionnel et Valeurs mobilières

Édifice Stein Monast 70, rue Dalhousie, bureau 300 Québec QC G1K 4B2 T 418.529.6531 F 418.523.5391 www.steinmonast.ca

PREMIÈRES EN ENVIRONNEMENT

la matière. D’où les projets d’intégration de blocs d’énergie éolienne de 1 000 et 2 000 mégawatts qui représenteront sous peu près de 10 % de la production électrique totale de l’entreprise. « Bien sûr, vu la nature même du vent, l’énergie qui en découle ne peut être aussi constante et fiable que celle produite par l’eau emmagasinée dans nos réservoirs ; c’est pourquoi le développement de l’énergie éolienne doit se faire en complémentarité avec l’hydroélectricité », nous explique Mme Nadeau.


PA R CA RO LI N E RO DG ERS

ENTRETIEN AVEC

GINET TE BUREAU PRÉSIDENTE-DIRECTRICE GÉNÉRALE DE RECYC-QUÉBEC

Quand Ginette Bureau a pris en main le dossier du recyclage des pneus en 2001, 50 millions de pneus usés s’accumulaient dans plus de 700 sites d’entreposage aux quatre coins du Québec. Pour celle qui est devenue la présidente-directrice générale de Recyc-Québec en avril 2008, tout était à faire… Il fallait mettre sur pied le Programme québécois de gestion intégrée des pneus hors d’usage. Ce programme d’une ampleur sans précédent visait à vider ces sites d’entreposage et à gérer les quelques huit millions de nouveaux pneus produits au Québec chaque année. Huit ans plus tard, la mission est accomplie. Depuis le début du programme, 763 petits sites d’entreposage et 11 grands sites ont été vidés. Il n’en reste plus qu’un seul, immense, à Saint-AntoineAbbé, en Montérégie, où l’on estime qu’il reste encore 28 millions de pneus. Jusqu’à maintenant, 59 % de ce dépôt monstre a été vidé. « Le problème avec les pneus, c’est qu’il s’agit d’un produit très solide qui ne se détériore pas rapidement, qui prend beaucoup d’espace et qui s’accumule, explique Ginette Bureau. Ces sites comportaient de grands risques d’incendie, comme celui survenu à Saint-Amable en 1990. » La méthode la plus courante pour disposer de ces vieux pneus entreposés dehors, dont le caoutchouc n’est plus assez bon pour être transformé, est la valorisation énergique. Les grandes cimenteries les utilisent comme combustible pour alimenter leurs fours à haute température au lieu d’un combustible fossile.

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ILLUSTRATION PHILIPPE BÉHA

PREMIÈRES EN ENVIRONNEMENT

Récupération des pneus usés : mission accomplie !

CE PROGRAMME D’UNE AMPLEUR SANS PRÉCÉDENT VISAIT À VIDER CES SITES D’ENTREPOSAGE ET À GÉRER LES QUELQUES HUIT MILLIONS DE NOUVEAUX PNEUS PRODUITS AU QUÉBEC CHAQUE ANNÉE.


Quant aux huit millions de nouveaux pneus produits chaque année, ils prennent différents chemins après leur vie utile. Une partie d’entre eux sont exportés par des entreprises de revente pour être réutilisés en Amérique latine après rechapage. D’autres, après avoir été récupérés chez les détaillants, sont recyclés au Québec et entreprennent une seconde vie sous forme d’objets divers. On en fait notamment des sous-tapis pour les résidences, des tapis pour l’élevage agricole, des pneus remoulés ou des panneaux insonorisants. Alors qu’au départ, le marché était peu développé pour les produits faits de pneus recyclés, les efforts de Recyc-Québec ont contribué à la création d’une véritable industrie employant maintenant 500 personnes. « D’un problème de fin de vie utile d’un produit, on a créé une activité économique avec des entreprises privées qui fonctionnent bien », d’expliquer la PDG. Il va sans dire que cette réussite n’aurait pas été possible sans l’imposition d’un droit de trois dollars par pneu aux consommateurs. « C’est un programme qui s’autofinance, ajoute-t-elle. Il fonctionne selon le principe de l’utilisateur payeur.

Celui qui utilise les pneus assume la responsabilité du produit à la fin de sa vie utile. » Cette prise en charge systématique d’une quantité industrielle de pneus n’avait jamais été réussie à une aussi grande échelle, nulle part ailleurs. « Vider des dépôts de pneus comme on l’a fait ici, ça ne s’était jamais vu. Le programme du Québec a été rapidement reconnu à l’échelle mondiale comme l’un des plus innovateurs », affirme-t-elle. L’approche de Recyc-Québec innovait aussi sur le plan du service à la clientèle. « Alors que dans les autres provinces qui avaient des programmes de récupération, les gens devaient aller porter les pneus eux-mêmes, nous avons décidé de plutôt offrir le service aux clients en allant chercher les pneus sur place, chez les détaillants », dit Mme Bureau. Il est maintenant interdit d’entreposer plus de 2 000 pneus à un même endroit, sauf pour les entreprises ayant un permis de recyclage. L’objectif de Recyc-Québec est de vider le grand site de Saint-Antoine-Abbé avant la fin de 2012. Ce jour-là, les montagnes de pneus du Québec ne seront plus qu’un mauvais souvenir.

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Lucie Bélanger

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PREMIÈRES EN ENVIRONNEMENT

ON EN FAIT NOTAMMENT DES SOUS-TAPIS POUR LES RÉSIDENCES, DES TAPIS POUR L’ÉLEVAGE AGRICOLE, DES PNEUS REMOULÉS OU DES PANNEAUX INSONORISANTS.


SOURCE D’ÉNERGIE PROPRE ET RENOUVELABLE, L’ÉNERGIE ÉOLIENNE SE DÉVELOPPE PARTOUT DANS LE MONDE ET CONTRIBUE À LA LUTTE AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES. LE CANADA DISPOSE D’UNE CAPACITÉ ÉOLIENNE DE PLUS DE 2 000 MÉGAWATTS (« MW ») EN PRODUCTION. UN PARC ÉOLIEN DE 100 MW PRODUIT L’ÉLECTRICITÉ NÉCESSAIRE POUR ALIMENTER ENVIRON 20 000 FOYERS. PA R J U LI E BOU DRE AU DIRECTRICE – AFFAIRES PUBLIQUES INNERGEX ÉNERGIE RENOUVELABLE

© SPG LEPIGEON

PREMIÈRES EN ENVIRONNEMENT

L’ÉNERGIE ÉOLIENNE : UNE SOURCE DE DÉVELOPPEMENT DURABLE

Au Québec, le premier parc éolien a été mis en service en 1999, en Gaspésie. Depuis, d’autres parcs éoliens ont été construits, notamment ceux de Baie-des-Sables (109,5 MW), de L’Anse-àValleau (100,5 MW) et de Carleton (109,5 MW) mis en service en 2006, 2007 et 2008, respectivement. Ces projets, issus du premier appel d’offres d’Hydro-Québec Distribution, s’inscrivent dans le processus de développement durable. Ils ont contribué au développement économique tout en intégrant la protection de l’environnement et le respect des communautés d’accueil. À l’horizon de 2015, la stratégie énergétique du Québec prévoit la production de 4 000 MW d’énergie éolienne. Des projets bien encadrés La réalisation de projets éoliens est rigoureusement encadrée. Les règlements municipaux édictent les distances à respecter. Les projets sont également soumis à la procédure d’évaluation environnementale du gouvernement du Québec, ainsi qu’à un large éventail de normes et de règlements visant la protection de l’environnement.

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Les éoliennes sont implantées de façon à assurer que le bruit perçu par les riverains n’excède pas 40 décibels. Ce niveau sonore est comparable à un chuchotement dans une bibliothèque. D’autres aspects liés à la protection de la faune et des habitats régissent aussi l’implantation d’éoliennes. Sept milliards d’investissement et des retombées pour le Québec Les projets éoliens constituent un formidable levier de développement économique. Entre 2006 et 2015, dans le cadre des deux premiers appels d’offres, les producteurs éoliens privés investiront plus de sept milliards de dollars dans la réalisation de leurs projets. De ce montant, 60 % doit être investi au Québec. Dans cette optique, des usines de fabrication et d’assemblage d’éléments composant les éoliennes ont vu le jour. Ces entre­ prises situées à Gaspé et Matane emploient plus de 500 travailleurs, dans une région où la création d’emplois représente un enjeu majeur. Au-delà des emplois dans les secteurs manufacturier et de la construction, plusieurs entreprises de services


ont vu leur croissance accélérer grâce aux éoliennes. Ainsi, partout au Québec, de nombreux professionnels œuvrent dans les domaines de l’environnement, de l’ingénierie et dans l’analyse des données liées au vent. L’impact socioéconomique et l’acceptabilité sociale Étant donné que les équipements de production d’énergie ne peuvent être taxés par les municipalités, les producteurs ont donc instauré des contributions volontaires qui assurent aux communautés un revenu annuel associé à la présence des parcs éoliens. Ce revenu, combiné aux montants versés aux propriétaires terriens qui ont des éoliennes sur leurs terres, est considérable. Ces fonds bénéficient à l’ensemble des citoyens des municipalités qui accueillent les projets éoliens. Par ailleurs, l’une des données fondamentales qui intervient dans le succès d’un projet éolien est le facteur humain. Les parcs éoliens sont aménagés dans le respect des communautés hôtes. Pour ce faire, tôt dans le processus de développement, les usagers du territoire et les citoyens sont consultés. Les promoteurs ont intérêt à comprendre leurs préoccupations et à tenir compte de l’information transmise par les gens du milieu afin de mieux les intégrer aux projets. En répondant aux enjeux environnementaux, économiques et sociaux, les projets d’énergie éolienne incarnent véritablement l’essence du développement durable.

Découvrir

L’ACCEPTABILITÉ SOCIALE DE L’ÉOLIEN MAURICE GAUTHIER Maurice Gauthier, ancien maire et préfet de Matane, connaît bien le projet éolien de Baie-des-Sables. Il y a 73 éoliennes, réparties dans 2 municipalités, selon des règles bien définies : 500 m d’une éolienne à l’autre, 500 m d’une route secondaire, 500 m d’un bâtiment, 750 m de la route principale. Chaque éolienne fait 80 m de haut et 40 m d’étalement. Plusieurs propriétaires reçoivent une ou deux éoliennes, mais d’autres, qui possèdent de grandes terres, peuvent accueillir 7, 8, parfois 10 éoliennes. Après avoir rencontré chacun de ces propriétaires fonciers, M. Gauthier témoigne : « Tous sont satisfaits, à 95 % ».

ANDRÉ DUPUIS André Dupuis, Gaspésien impliqué dans sa communauté, s’occupe présentement de l’implantation du parc éolien de Cartier énergie éolienne à L’Anse-à-Valleau. « Pour réussir un tel projet, il faut inévitablement l’appui de la population, soutient-il. Il faut être transparent envers les citoyens de la région, leur expliquer le projet et la façon dont il sera mis en œuvre. Sans cela, la population risque d’être réfractaire. » Les promoteurs doivent prendre soin d’informer la population en regard de la propriété des terrains, du respect des normes environnementales et de l’intégration architecturale des éoliennes. « À L’Anse-àValleau, le parc ne détériore d’aucune façon la beauté du paysage : il a été construit en forêt et avec l’accord de toute la communauté. »

MICHEL LACROIX Michel Lacroix, maire de Carleton-sur-Mer, avocat, économiste et commerçant de la région, transmet sensiblement le même message : communiquer l’information à la communauté est primordial. « Si le projet de 73 éoliennes à Carleton-sur-Mer a été un succès, c’est que nous avons dit la vérité à la population ; nous lui avons expliqué que le projet avait plus de bénéfices que d’inconvénients. » M.B.

le potentiel énergétique des basses terres du Saint-Laurent


PREMIÈRES EN ENVIRONNEMENT

Dans la concurrence pour les ressources limitées,

LE SUCCÈS passe par LA GESTION DE L’EAU L’ACCROISSEMENT DE LA POPULATION MONDIALE, LES HABITUDES DE CONSOMMATION IRRESPONSABLES ET LES EFFETS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE ONT POUSSÉ LE MONDE ENTIER À RECONNAÎTRE LA MENACE RÉELLE QUI PÈSE SUR LES RÉSERVES D’EAU. PA R P I E R R E TA I L L E F E R , C. A ., C. I .S . A . ASSOCIÉ PRICEWATERHOUSECOOPERS PA R JA N I CE N O RO N H A , C.E. A ., M.E.S. DIRECTRICE, DÉVELOPPEMENT DURABLE PRICEWATERHOUSECOOPERS Dans un contexte de concurrence accrue pour des ressources limitées, les questions liées à l’eau sont en train de devenir bien plus que des enjeux géopolitiques et sociaux : elles représentent aussi un important risque commercial. En décembre 2008, un groupe d’investisseurs européens et institutionnels, dont les actifs représentaient 1,5 trillion de dollars, ont invité 100 des plus grandes sociétés mondiales à participer à l’initiative CEO Water Mandate. Ce projet, déjà adopté par PricewaterhouseCoopers, a été développé en 2007 par des chefs d’entreprises, en collaboration avec le Pacte mondial des Nations Unies1. Il propose un cadre d’intervention pour que les entreprises s’attaquent à la gestion de l’eau. Envisager une stratégie de gestion de l’eau au sein de l’entreprise Les entreprises, grandes ou petites, utilisent l’eau à diverses fins et ce faisant, elles doivent réfléchir sérieusement à l’incidence d’une réduction des réserves d’eau sur leur exploitation. Elles pourront ainsi être assurées d’un approvisionnement en eau, réduire leurs coûts, améliorer leur réputation et générer des revenus au moyen de stratégies novatrices.

1. Établir un bilan de consommation d’eau

L’évaluation de la consommation d’eau est complexe et les entreprises font face à certains 20 PRINT E MPS 2 0 0 9 Premières en affaires

défis lorsqu’elles tentent de quantifier l’eau qu’elles utilisent. C’est pourquoi durant plusieurs années, les entreprises ont géré leur consommation d’eau et le rejet des eaux usées simplement de manière à atteindre leurs objectifs d’exploitation et à respecter la réglementation. Graduellement toutefois, les entreprises prennent conscience qu’un bilan réaliste doit aller au-delà de la consommation directe liée à leur exploitation et doit tenir compte des conséquences de la dépendance à l’eau de leurs chaînes d’approvisionnement et des utilisateurs de leurs produits. Pour relever ce défi, il est possible de tirer profit du travail novateur déjà entrepris par le World Business Council for Sustainable Development, qui a élaboré le Global Water Tool, outil qui permet d’évaluer la consommation d’eau des entreprises.

2. Mettre en place des programmes

de gestion de l’eau Une fois l’évaluation terminée, les données du bilan peuvent servir à mieux comprendre les risques et à mettre en place des programmes de réduction et de compensation de la consommation d’eau. Les entreprises doivent élaborer des programmes axés sur l’innovation, la prévention, la réduction et l’efficience. Il est essentiel qu’elles puissent compter sur des systèmes de gestion des données efficaces et fiables afin de faire le suivi de la performance à l’égard de la

1. Voir notre article décrivant le Pacte mondial, publié dans l’édition automne 2008


Pour élaborer une bonne stratégie de gestion de l’eau, une entreprise doit penser à : 1. établir un bilan de consommation d’eau ; 2. élaborer et mettre en œuvre des programmes de réduction de la consommation d’eau, et 3. communiquer la performance et tirer profit des occasions.

consommation d’eau. De plus, l’intégration de cette performance dans les résultats financiers des entreprises est essentielle pour les investisseurs.

3. Communiquer les résultats de

l’évaluation de la performance et établir un positionnement Les résultats de l’évaluation de la performance en matière de consommation d’eau doivent être communiqués aux acteurs au sein et à l’extérieur de l’entreprise. Commercialement stratégique, cette communication devra porter sur les programmes et les politiques de gestion de l’eau mis en place. La performance en matière de commercialisation est fortement stimulée par la demande croissante de produits qui respectent l’environnement, comme en témoigne la multiplication des programmes d’étiquetage écologique. Par exemple, la US

Environmental Protection Agency a récemment lancé un système d’étiquetage intitulé Water Sense Program qui aide les consommateurs à comparer les produits et les services, et à reconnaître ceux qui favorisent l’économie d’eau. L’Union européenne, qui dispose d’un système d’étiquetage écologique depuis 25 ans, examine présentement une nouvelle méthode permettant d’attribuer des cotes relatives à l’économie d’eau qui soient aussi explicites que les cotes relatives à l’économie d’énergie. Conclusion Dans un monde où les contraintes d’approvisionnement en eau se généralisent, les entreprises feront face à de plus en plus d’incertitudes relativement à leur consommation d’eau. La compréhension et la gestion des ressources en eau deviendront des facteurs importants de la réussite des entreprises au cours des prochaines années.

QUE FONT LES ENTREPRISES LES PLUS PERFORMANTES ? • Coca Cola a établi un objectif de gestion efficace de l’eau qui devrait permettre d’économiser 50 milliards de litres d’eau d’ici 2012. • Nestlé a réduit sa consommation d’eau de 27 % entre 2002 et 2006, ce qui représente une économie de 47 milliards de litres d’eau. • Intel a récupéré plus de 3 milliards de gallons d’eau par année en recueillant et en recyclant les eaux usées et les déchets solides et chimiques. • Proctor & Gamble a récemment lancé un savon dont l’utilisation nécessite moins d’eau que les autres savons.

PR I NT EM PS 2009 Premières en affaires 21

PREMIÈRES EN ENVIRONNEMENT

LES STRATÉGIES DE GESTION DE L’EAU VISENT À RÉSOUDRE LES PROBLÈMES D’APPROVISIONNEMENT, DE QUALITÉ ET D’ACCÈS AU MOYEN DE PRATIQUES NOVATRICES QUI RÉDUISENT LA CONSOMMATION ET AUGMENTENT L’EFFICACITÉ.


Suzanne Blanchet PRÉSIDENTE ET CHEF DE LA DIRECTION CASCADES GROUPE TISSU

L’

ENVIRONNEMENT DANS LES

GÈNES

« LE PLUS DRÔLE, C’EST QU’AU DÉBUT, ON NE SE VANTAIT PAS DE FAIRE DU PAPIER AVEC DES FIBRES RECYCLÉES PARCE QUE CE N’ÉTAIT PAS BIEN VU. AUJOURD’HUI, ON SE FAIT COPIER. »

PA R M I C H ÈL E B O I SV ER T PHOTO SPG / W W W.ESSEL AB.COM


PR I NT EM PS 2009 Premières en affaires 23


BLANCHET SUZANNE

L

e choix de Suzanne Blanchet comme tête d’affiche de ce numéro consacré à l’environnement allait de soi. Présidente et chef de la direction de Cascades Groupe Tissu, elle fait partie de la famille Cascades depuis maintenant plus de 30 ans. L’entreprise fondée par les frères Lemaire est une figure de proue du développement durable au Québec. Ce fleuron bien de chez nous est l’exemple probant qu’environnement et développement économique ne s’excluent pas l’un l’autre. « L’environnement, c’est dans nos gènes. Tellement, qu’on ne réalisait pas au début qu’on faisait du développement durable. On a toujours fait attention aux ressources qu’on a. Cascades a 45 ans ; on a commencé tout petit. On était ce qu’on appelle une PPE ; tu fais attention à tout dans ce temps-là. Ça a longtemps été comme ça

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et ça l’est encore aujourd’hui. On fait toujours attention, il faut calculer nos coûts comme il faut, ménager l’eau, l’énergie qu’on consomme. Ça a été, à mon avis, la clé du succès de Cascades. » La présidente de Cascades Groupe Tissu pourrait très bien profiter de l’immense sympathie dont bénéficie l’entreprise qu’elle dirige pour se lancer dans de grands discours sur l’environnement. Après tout, les papiers tissus qu’elle fabrique sont sans chlore et nécessitent 80 % moins d’eau que la moyenne de l’industrie canadienne. Mais ce serait bien mal la connaître. Directe et franche, Suzanne Blanchet est une femme de terrain qui décrit la réalité telle qu’elle est, sans chercher à l’embellir pour mieux paraître. « C’est d’abord par souci d’économie plutôt que par conscience environnementale que nous avons décidé de réduire notre consommation d’eau. Si tu prends moins d’eau, tu vas garder la


BLANCHET

Embauchée comme commis comptable chez Cascades en mai 1978 à l’âge de 20 ans, cette femme d’action est vite devenue contrôleur des Industries Cascades. Bernard Lemaire, alors grand patron, l’amène partout où il va. « L’entreprise était toute petite. Il n’y avait pas d’ingénieurs. Donc, lorsqu’il achetait de l’équipement, Bernard m’amenait avec lui. J’ai beaucoup appris à force de le suivre de la sorte. » Lorsqu’en 1995, les frères Lemaire achètent Perkins, c’est vers elle qu’ils se tournent pour relancer cette entreprise de papiers tissus alors au bord de la faillite. Persévérante et tenace, elle travaille sans relâche, renégocie les conventions collectives et élimine une centaine d’emplois. « Il y a encore des employés qui me le reprochent, qui me disent que j’ai été dure. Je leur réponds qu’on n’avait pas le choix. C’est sûr que c’est jamais facile, mais il fallait le faire. »

« L’ENTREPRISE ÉTAIT TOUTE PETITE. IL N’Y AVAIT PAS D’INGÉNIEURS. DONC, LORSQU’IL ACHETAIT DE L’ÉQUIPEMENT, BERNARD M’AMENAIT AVEC LUI. J’AI BEAUCOUP APPRIS À FORCE DE LE SUIVRE DE LA SORTE. »

PR I NT EM PS 2009 Premières en affaires 25

SUZANNE

température de ton système plus élevée, ça va être plus efficace, tu vas avoir moins besoin de ta pompe pour tourner. Ça use moins et en même temps ça va mieux produire. Au niveau du blanchiment par contre, on a fait un choix. Ça nous coûtait plus cher. Mais on ne voulait pas prendre de chlore, parce que c’était trop mauvais pour l’environnement. » Non seulement Suzanne Blanchet refuse de se draper inutilement de vert, mais elle admet candidement que le recyclage n’a pas toujours été considéré comme un argument de vente chez Cascades : « Le plus drôle, c’est qu’au début, on ne se vantait pas de faire du papier avec des fibres recyclées parce que ce n’était pas bien vu. Aujourd’hui, on se fait copier. » Bien avant que le développement durable ne devienne un concept à la mode, le recyclage s’est avéré la pierre angulaire du modèle d’affaires développé par les frères Lemaire. Des hommes pour qui Suzanne Blanchet a la plus profonde admiration. « C’est un beau modèle d’affaires lancé par des hommes bons, honnêtes, respectueux des autres et de leur environnement. Ils ont fondé une entreprise qui est partie d’un petit village et qui est rendue aujourd’hui une multinationale dans les pâtes et papier, un secteur où il y avait des entreprises avec de gros moyens financiers. C’est quelque chose partir de rien et grossir comme l’a fait Cascades. Aujourd’hui, chacune des usines du groupe est un centre de profit. Il y a toujours le côté entrepreneurial, les gens se sentent responsables de l’usine et participent au profit lorsqu’il y en a. »


BLANCHET SUZANNE

Un an plus tard, l’entreprise renoue avec les profits. Convaincu par ce redressement, Laurent Lemaire lui cède la direction de l’entreprise le 22 avril 1997. À 39 ans, Suzanne Blanchet devient l’unique femme présidente d’une papetière au pays et encore aujourd’hui l’une des rares femmes à la tête d’une entreprise d’envergure. Au début, la nouvelle présidente ne réalise pas complètement l’impact qu’elle a sur ses employés. « Je me promenais en jupe dans l’usine, jusqu’à ce que je m’aperçoive qu’on m’avait surnommée “les jambes”. Ça n’a pas été long, j’ai adopté les pantalons. » Suzanne Blanchet fait rapidement sa marque dans l’entreprise. Sa grande capacité de travail et sa transparence sont appréciées des employés. « On a toujours un souci de transparence, on a toujours annoncé les résultats dans chacune des usines. J’ai appris à l’école des Lemaire que ce

« TU COMMUNIQUES TOUT LE TEMPS. LA TRANSPARENCE, IL FAUT QUE CE SOIT CONSTANT. ENCORE PLUS EN TEMPS DE CRISE. »

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n’est pas juste quand ça va mal que tu communiques. Tu communiques tout le temps. La transparence, il faut que ce soit constant. Encore plus en temps de crise. » Suzanne Blanchet fait bien sûr référence à la profonde récession qui sévit un peu partout sur la planète. Cela dit, il y a déjà quelques années que la présidente de Cascades Groupe Tissu gère dans des conditions de crise. « Les pâtes et papier, ça fait quelques années qu’elles sont en crise. Alors, on est habitués de surveiller nos coûts. On surveille de très près notre inventaire, nos fonds de roulement, etc. On est là-dessus depuis deux ou trois ans. Est-ce que ça va être encore plus profond en 2009 ? Je pense qu’on a des signes que ça va être quand même assez difficile. » Pour Suzanne Blanchet, cette crise force tout le monde à repenser ses façons de faire. À Laval, par exemple, elle a implanté une nouvelle organisation du travail où les postes sont attribués en fonction de la compétence et non de l’ancienneté. « C’est le résultat de tout un cheminement. C’est un processus qui a été longuement discuté. Mais, il faut le faire si on veut améliorer la performance de nos usines. Il faut que les syndicats s’ouvrent, il faut que les travailleurs s’ouvrent. » Après toutes ces années passées chez Cascades, Suzanne Blanchet ne songe absolument pas à la retraite. Bien au contraire. Elle ne cesse d’apprendre et caresse de nombreux projets, notamment celui d’établir une filiale de Cascades Groupe Tissu en Amérique latine ou en Inde. Notre présidente veut aussi atteindre le milliard de dollars de chiffre d’affaires. « Actuellement, nos revenus tournent autour de 800 millions, il nous en manque 200. » Suzanne Blanchet va mettre tout en œuvre pour y arriver. Les acquisitions seront plus difficiles à réaliser en raison du resserrement du crédit, mais ça ne semble pas l’inquiéter outre mesure. « Il s’agira de mieux préparer nos dossiers pour réussir à convaincre les banquiers qu’il s’agit d’une acquisition rentable pour l’entreprise. Ça nous forcera à être plus vigilants, ce qui n’est pas nécessairement mauvais. On ne l’est jamais trop en affaires. »


ENTRETIEN AVEC

E.B. Vous avez décroché votre tout premier emploi chez Cascades il y a 31 ans et y avez gravi, un à un, tous les échelons jusqu’au sommet. Diriez-vous que vous êtes patiente, persévérante, ambitieuse ou carriériste ? S.B. Ambitieuse ! (rires) C’est probablement le goût du défi. J’étais comptable, mais je ne voulais pas seulement additionner les chiffres. Je m’intéressais aux opérations. J’allais sur le plancher de production. Je voulais voir l’équipement qu’on avait acheté, m’assurer qu’on avait payé le bon prix. Et puis, comme Cascades était toute petite à l’époque, les employés touchaient à tout. Ça m’a beaucoup aidée à apprendre le métier de papetier et développer mon côté « management ». Je me disais : « Je suis capable, je suis capable… ». Alors, oui, je suis ambitieuse ! E.B. Donc 31 ans chez Cascades. Qu’est-ce qui vous plaît tant dans cette entreprise ? S.B. Je sais… ça fait dinosaure ! Souvent les gens me disent « encore là » ! Mais Cascades a vécu pendant ces années une croissance phénoménale. Et moi, en même temps, je décrochais de nouvelles responsabilités. Il faut savoir qu’au départ, Cascades était une petite petite entreprise, une PPE, à Kingsey Falls. Aujourd’hui, c’est une multinationale, un réel « success story ». D’y avoir gravi tous les échelons, c’était enivrant !

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SUZANNE

Esther Bégin : Vous êtes la seule femme présidente d’une papetière au Canada. Vous sentezvous parfois comme une intruse dans le « Old Boys Network » ? Suzanne Blanchet : Des fois, oui ! Sans s’en rendre compte, les gars se regroupent naturellement. Toi, tu ne veux pas être une « tache », mais il faut que tu prennes ta place ! E.B. Vous vous sentez des fois un peu à l’écart ? S.B. Oui. Par exemple, il y a quelques années, après un meeting de la haute direction de Cascades, les gars étaient partis faire du sport ensemble, alors qu’on avait organisé une activité pour leur conjointe. Moi, j’étais entre les deux. Mes collègues m’ont dit : « Tu pourrais aller avec les filles ». J’ai dû leur répondre : « Hé ! Je travaille avec vous les gars ! Je suis dans le Boys Club ! ». (rires) E.B. Vous êtes la seule fille d’une famille de 5 enfants. Est-ce que le fait d’avoir grandi parmi 4 frères vous a préparée au travail que vous faites actuellement ? S.B. C’est sûr ! J’ai grandi sur une ferme. Mon père travaillait avec ses 2 frères et mes 4 frères. J’étais entourée d’hommes ! Lorsque je suis entrée chez Cascades, il y a plus de 30 ans, encore là, il y avait beaucoup d’hommes. Ça m’a aidée à développer une approche directe. Quelques fois, on me dit que je suis trop directe ! E.B. Vous êtes plus directe que dans la dentelle ? S.B. Je ne suis pas du tout dans la dentelle ! C’est probablement le côté manufacturier ! E.B. Vous avez grandi à Tingwick, dans les BoisFrancs. Quelle sorte d’enfance avez-vous eue ? S.B. Une belle enfance ! Vivre sur une ferme, évidemment, c’était beaucoup de travail : l’été, les foins, les jardins… Mais il y avait aussi beaucoup d’entraide. Et puis, la famille était très importante. On était « tissé serré » ! E.B. Vous avez une formation de comptable. Estce que ce sont vos parents qui vous ont poussée vers ce type d’études ? S.B. Indirectement. Étant propriétaire d’une ferme, mon père devait dresser ses états de revenus et dépenses, remplir ses déclarations d’impôt. Et moi, je me suis mise à regarder ses chiffres quand est venu le temps de demander des prêts et bourses pour mes études. Et puis, on vendait des pommes de terre, des carottes, du sirop d’érable… Il y avait tout ce côté mercantile.

BLANCHET

ESTHER BÉGIN


BLANCHET SUZANNE

E.B. Comment qualifieriez-vous votre style de gestion chez Cascades ? S.B. Collégial. J’aime beaucoup avoir le pouls des gens, savoir s’ils sont à l’aise, avant de prendre une décision. On m’a cependant reproché d’être trop près des opérations. La division de Tissu dont je m’occupe est partie de zéro. La bâtir au complet, avec une toute petite équipe au départ, m’a demandé d’être très, très « en charge ». E.B. Vous êtes à la tête de Cascades Tissu, une femme est également chef de la direction de Gaz Métro (Sophie Brochu), et puis une autre tient maintenant les rênes de Rio Tinto (Jacynthe Côté). Comment expliquez-vous cette percée des femmes au sommet des grandes entreprises ? S.B. Ce sont des femmes qui, comme moi, ont gravi tous les échelons. Sophie Brochu œuvre dans l’industrie énergétique depuis plus de 20 ans. Jacynthe Côté a d’abord travaillé chez Alcan, acquise par la suite par Rio Tinto. Ces femmes connaissent tous les rouages de l’entreprise, de la base au sommet. Petit à petit, les femmes ont fait leur entrée dans les grandes entreprises par le biais de postes de comptable, d’ingénieur, et elles ont progressé dans la hiérarchie. E.B. Vous êtes mère d’une fille de 19 ans et d’un garçon de 17 ans. Pour vous, la conciliation travailfamille, ça passe par quoi ? S.B. C’est mon conjoint qui a pris en charge la famille ! De 1995 à 2002, Cascades Tissu a fait beaucoup d’acquisitions aux États-Unis. Il a fallu gérer toute la consolidation. Pour moi, la famille, c’était plutôt les fins de semaine. E.B. Est-ce que la famille a bien vécu cela ? S.B. Ce n’était pas toujours évident. Surtout à l’adolescence de mes enfants. Des fois, mon garçon et ma fille me disaient : « T’es jamais là ! Tu arrives la fin de semaine, tu débarques avec toutes tes règles, alors que tu n’es pas là la semaine ! » Alors, tu t’ajustes à travers tout ça. Mes enfants sont maintenant adultes et n’ont pas décroché. Ça va bien ! E.B. Quel conseil donneriez-vous aux jeunes femmes qui rêvent de devenir un jour chef d’entreprise, comme vous ? S.B. Avoir des enfants, ne pas mettre de côté les projets de famille. À l’époque, mon propre patron, Bernard Lemaire, me l’avait conseillé. Aujourd’hui, la société accepte les mères qui travaillent et il y a plus de moyens en place. 28 PRINT E MPS 2 0 0 9 Premières en affaires

E.B. On dit de vous que vous êtes une « bonne vivante ». Quels sont vos exutoires ? S.B. En effet, ce n’est pas une légende urbaine, je suis une bonne vivante ! J’aime beaucoup les gens ! Que ce soit la famille, les amis, les collègues… J’aime recevoir : à Noël, la famille, la belle-famille, les amis, let’s go… on boit, on mange ! On a du plaisir ! E.B. Quelle est votre plus belle évasion ? S.B. Le ski alpin, le vélo de route. Ce sont des sports qui me permettent de décrocher ainsi que les voyages. E.B. Quel est votre livre de chevet ? S.B. Je viens de terminer le dernier roman de la trilogie Millenium du Suédois Stieg Larsson. J’aime quand l’action se déroule dans plusieurs villes étrangères… C’est une belle façon de voyager ! E.B. Quelle est votre plus grande fierté ? S.B. Mes enfants ! Et en deuxième, Cascades Tissu, là où l’entreprise est rendue aujourd’hui. Nous sommes quatrièmes en Amérique du Nord. Ce n’est pas vilain en soi aux côtés des Procter & Gamble et Kimberly-Clark de ce monde ! E.B. Et si c’était à refaire ? S.B. Je ne regrette jamais le passé. C’est fait, c’est fait ! Sauf que j’ai été souvent patiente. Je suis quelqu’un qui donne des chances. Hum, à bien y penser, peut-être qu’à quelques occasions, j’aurais dû prendre une décision plus vite ! E.B. Mais quand même, la patience, ça semble vous avoir réussi ? S.B. Oui, c’est vrai, ça m’a plutôt réussi ! (rires)


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PREMIÈRES EN ENVIRONNEMENT

Lorsque le RÉCHAUFFEMENT PLANÉTAIRE donne lieu à des possibilités d’affaires ! PA R M E G EN E V I È V E DU FOU R PROFESSEURE EN DROIT INTERNATIONAL ÉCONOMIQUE

©SPG LEPIGEON

FACULTÉ DE DROIT, UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE

LE CANADA DOIT ASSURER SA SOUVERAINETÉ EN ZONE ARCTIQUE L’Arctique attise bien des convoitises. Le réchauffement climatique, qui entraîne de graves incidences dans cette région du globe, pourrait provoquer d’importantes disputes sur la scène internationale. On le sait tous, la planète se réchauffe. Or, ce réchauffement s’amplifie au Pôle Nord. Ainsi, la banquise a beaucoup reculé depuis les dernières années, laissant la mer absorber l’énergie solaire qui autrefois était réfléchie par la glace. Ce cercle vicieux engendrera des conséquences évidentes. Parmi celles-ci, deux semblent faire le bonheur d’une poignée d’armateurs et d’industriels. Le passage du Nord-Ouest À l’été 2008, la banquise a tellement fondu que la route maritime ouverte habituellement une

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quinzaine de jours seulement dans le passage du Nord-Ouest, passage qui relie l’Atlantique au Pacifique en passant entre les îles arctiques du Grand Nord canadien, est restée libre de glace près de 35 jours. Cela laisse croire que, plus rapidement qu’il n’est anticipé, une nouvelle route maritime pourrait être navigable pendant plusieurs mois par année. Une vieille querelle entre le Canada et les États-Unis a aussitôt refait surface. Selon le Canada, ce passage fait partie intégrale du territoire canadien. Les autorités canadiennes seraient ainsi compétentes pour le contrôler et y réglementer le passage des navires. Les États-Unis soutiennent qu’il s’agit plutôt d’une route située en eaux internationales, d’un détroit international, conférant aux autres pays un droit de passage automatique.


De nouvelles sources d’énergie L’Arctique recèlerait le quart des ressources énergétiques mondiales non encore découvertes1. La fonte des glaces permet aujourd’hui de croire que l’exploitation du pétrole et du gaz naturel qui s’y cachent pourrait se faire plus facilement et à moindres coûts que ce qu’on estimait. Or, qui dit pétrole et gaz naturel dit nécessairement visées commerciales. Dans cette optique,

le Canada mène une bataille juridique avec ses voisins nordiques de manière à faire reconnaître sa souveraineté dans certaines parties de l’Arctique. Par exemple, dans la mer de Beaufort, le Canada et les États-Unis doivent s’entendre sur le tracé de la frontière maritime. C’est le pays dont la souveraineté aura été reconnue qui pourra délivrer les permis d’exploitation dans une région concernée et limiter l’impact environnemental de l’activité. On mesure déjà toute l’ampleur du débat et l’importance, pour le Canada, de défendre sa souveraineté en Arctique tant d’un point de vue commercial qu’environnemental et social.

FaskenMartineau_PUB_PREMSenAFFAIRES-mars2009.eps:Layout 1 1. Selon les chiffres d’un rapport présenté en juillet 2008 par l’organisme scientifique américain US Geological Survey.

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11:39 AM

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PREMIÈRES EN ENVIRONNEMENT

Le droit international devra de toute évidence être appliqué de manière à trancher cette épineuse question. Sur cette base, une entente devra être conclue entre les pays intéressés. D’ici là, le Canada doit maintenir une présence continue, contrôler les allées et venues, et faire respecter sa réglementation, entre autres, en matière de pollution, de pêche, d’exploitation, d’utilisation militaire et de droit d’exploitation. À cet effet, la Garde côtière canadienne, dont les effectifs demeurent modestes, ainsi que les Forces canadiennes jouent un rôle de premier plan. L’issue de ce litige aura assurément un impact sur les populations habitant cette région ainsi que sur sa faune, puisqu’en définitive, c’est le territoire canadien qui subira les conséquences directes de l’ouverture d’une nouvelle autoroute maritime.


PREMIÈRES EN ENVIRONNEMENT

LA GESTION DES MATIÈRES RÉSIDUELLES

VIRAGE IMPORTANT POUR LE QUÉBEC UN

PA R M E DA N I ELLE FERRO N ET M E CH RIST I N E DUCH A I N E ASSOCIÉES BORDEN LADNER GERVAIS En janvier 2006, le Règlement sur l’enfouissement et l’incinération des matières résiduelles (le « REIMR EIMR ») a été adopté. Les sites d’enfouissement existants bénéficiaient d’une période d’adaptation de trois ans pour se conformer, entre autres, à des normes portant sur l’étanchéité, le captage des biogaz az et du lixiviat, et le suivi des eaux souterraines qui doivent demeurer potables. Le 19 janvier 2009, se terminait la période de grâce. L’entrée en vigueur de ces dispositions a annoncé la fin d’une ère dans le domaine de la gestion des matières résiduelles. En plus des gains indéniables pour l’environnement, nous avons assisté et assisterons dans l’avenir à un réajustement important des forces du marché et à une diminution du nombre de joueurs impliqués. En effet, déjà plusieurs sites exploités selon les anciennes méthodes ont fermé. Seules les entreprises ayant l’expertise et les moyens financiers pour implanter et exploiter des sites conformes aux nouvelles normes ont survécu. Les dispositions transitoires du REIMR étant par ailleurs complexes, les exploitants sont confrontés à plusieurs ambiguïtés quant à leur interprétation et à leur mise en application. Des divergences d’opinions importantes entre le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs et certains exploitants persistent, notamment, en ce qui a trait aux droits acquis. Certaines ont même déjà donné lieu à des litiges. Tout porte à croire qu’il ne s’agit que d’un début ! Les lieux d’enfouissement techniques devront assumer des coûts d’exploitation considérablement plus élevés, ce qui se traduira inévitablement par une hausse des tarifs d’enfouissement.

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C’est pourquoi d’aucuns sont d’avis que l’entrée en vigueur de ce règlement mettra un terme à la compétition indue des sites non étanches, laquelle maintenait les tarifs d’enfouissement artificiellement bas. Le côté positif ? Puisque le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas, on peut espérer que les efforts de réduction à la source, de re­ cyclage ou de valorisation des matières seront intensifiés. Cela pourrait permettre de réduire la quantité de résidus enfouis annuellement. Il était moins une, pourrait-on dire. Un bilan de la situation au Québec démontre que le retard à adopter ces nouvelles normes a permis à des sites non étanches de demeurer en exploitation pendant plus de 15 ans, détériorant ainsi de façon importante notre environnement. L’ajout des matières résiduelles pendant cette période a donc eu un impact négatif sur l’environnement qui demeurera perceptible pendant encore plusieurs années.


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PREMIÈRES EN ENVIRONNEMENT

Quand développement durable rime avec innovation PA R CA M I LLE G AG N O N, I N G. PRÉSIDENT ET FONDATEUR, INNOVITECH

LA CRISE ACTUELLE DU RECYCLAGE AU QUÉBEC TÉMOIGNE DE LA NÉCESSITÉ D’INNOVER EN MATIÈRE DE DÉVELOPPEMENT DURABLE. Notre réalité moderne est issue d’une révolution technologique progressive dont le mouvement s’est accéléré au cours des dernières décennies. Désormais, nous exigeons des produits à valeur ajoutée de plus en plus spécialisés, et l’innovation transforme la ressource de base en produits sophistiqués. Le développement durable ne fait pas exception à cette règle. Pour intégrer les préoccupations sociales et écologiques à la réalité de la nouvelle économie, il faudra s’investir dans un processus d’évolution et d’innovation technologique ; hélas, les bonnes intentions ne suffiront pas à diminuer notre empreinte sur la planète. Solutions à la crise du recyclage La situation actuelle du recyclage au Québec illustre bien ce défi. Depuis quelques années déjà, 34 PRINT E MPS 2 0 0 9 Premières en affaires

la population est sensibilisée à la nécessité de recycler, et les cueillettes sélectives ont transformé nos habitudes de vie individuelles et collectives. Or, qui dit recyclage dit nécessairement réutilisation efficace de la matière première. À ce titre, la crise actuelle des matières recyclées met en péril tous les progrès accomplis, qui avaient par ailleurs exigé de grands investissements, échelonnés sur plusieurs années. En effet, la récession actuelle a fermé les marchés asiatiques de matières résiduelles dont le Québec dépend pour écouler ses matières recyclées. En découle une chute des prix du verre, du papier, du métal et du plastique et, dès lors, il n’est plus rentable de trier et de recycler. Sans marché, les stocks de matières recyclées s’accumulent dans des entrepôts et sont peut-être destinés, éventuellement, aux sites d’enfouissement. Ironiquement,


PREMIÈRES EN ENVIRONNEMENT ILLUSTRATION PHILIPPE BÉHA

pendant ce temps, nos principales papetières importent du papier recyclé de meilleure qualité pour satisfaire leurs besoins. Le recyclage est donc un marché complexe, qui bénéficierait de l’implantation de nouvelles technologies pour transformer les matières recyclées en fonction de clientèles cibles qui sont souvent locales, moins spéculatives et plus stratégiques. Ce développement de marché exigera des investissements importants et des technologies innovatrices pour améliorer le produit final et le rendre compétitif sur le marché mondial. Cette innovation devra également se déployer à chaque étape du cycle de recyclage afin de produire des impacts significatifs, pérennes et ne dépendant pas des fluctuations de prix contrôlés par des étrangers. Au-delà de l’industrie environnementale, un réajustement s’impose Cette nécessité d’innovation vaut pour toutes les autres formes d’activités liées au développement durable. Les éoliennes devront constamment évoluer pour être à la fois rentables et acceptées par les communautés avoisinantes ; l’industrie de l’éthanol de première génération, avec ses ratés, nous confirme que les bonnes intentions ne suffisent pas. Par ailleurs, les industries non traditionnellement associées au développement durable gagneront à s’inspirer de ces principes, puisque graduellement, le concept d’interdépendance qui

est au coeur du développement durable s’étend aux autres sphères sociale et économique. Les difficultés que vit présentement l’industrie automobile sont largement tributaires d’un laisseraller important en matière d’innovations, notamment à caractère environnemental. À l’autre bout du spectre, la gestion des pneus hors d’usage au Québec s’est faite en harmonie avec les nécessités de développement durable et d’innovation. Recyc-Québec a intégré dans son programme des études de marché et de la recherche et développement afin de développer de nouvelles avenues de recyclage de cette matière première. Résultats : 15 nouvelles entreprises de valorisation créées, 400 emplois générés et, si la tendance se maintient, nous manquerons bientôt de pneus au Québec ! Sur la voie tracée par les écologistes, c’est aujourd’hui aux économistes, ingénieurs et entre­ preneurs à qui il revient de porter le flambeau et de relever les nouveaux défis environnementaux de notre société. Le Québec possède tous les atouts pour devenir un leader du développement durable comme il est devenu la référence mondiale pour l’hydroélectricité, propre et renouvelable, et pour le génie qui y est associé. Place à l’innovation !

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PA R N AT H A L I E D E M A R C E L L I S - WA R I N CHERCHEUSE, CIRANO PROFESSEURE, ÉCOLE POLYTECHNIQUE

© SPG LEPIGEON

PREMIÈRES EN ENVIRONNEMENT

Matières dangereuses et réglementations : quand le mieux est l’ennemi du bien

DANS SA VOLONTÉ DE RÉDUIRE POUR LA SANTÉ ET L’ENVIRONNEMENT LES RISQUES LIÉS AUX MATIÈRES DANGEREUSES, LE LÉGISLATEUR A PU LAISSER SE CRÉER DES ZONES D’INCERTITUDE.

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L’activité industrielle nécessite la production, l’utilisation et le transport de matières dangereuses (« MD »). Le cadre législatif entourant les MD, neuves ou résiduelles, cherche à protéger la santé de la population et des travailleurs ainsi que l’environnement. Ces normes s’adressent non seulement aux entreprises productrices de MD (chimiques, pétrochimiques, gazières, etc.), mais également aux entreprises qui utilisent des MD dans leurs procédés de fabrication ou dans leurs systèmes de refroidissement, comme c’est le cas dans l’industrie alimentaire. Avec un objectif louable, de nombreuses réglementations relatives aux MD ont vu le jour. Chacun voulant agir pour le mieux, la multiplication de normes manquant parfois de coordination peut faire craindre le pire… Un cadre législatif bien garni Tout d’abord, la Loi québécoise sur la qualité de l’environnement définit une MD comme « toute matière qui, en raison de ses propriétés, présente un danger pour la santé ou l’environnement et qui est explosive, gazeuse, inflammable, toxique, radioactive, corrosive, comburante ou lixiviable ». Ce texte législatif interdit aux entreprises de rejeter une MD dans l’environnement (art. 8) et les oblige à prendre des mesures en cas de déversements accidentels (art. 9) ou en cas de

cessation d’activités ou de démantèlement de bâtiments (art. 13). Par ailleurs, certaines activités exigent l’obtention d’un permis et l’obligation de produire une étude d’impact sur l’environnement. Environnement Canada, quant à lui, oblige les entreprises possédant une certaine quantité de MD à les déclarer aux autorités fédérales et à produire un plan d’urgence (au Québec, 759 installations ont été ainsi déclarées). À cela s’ajoutent des obligations plus précises imposées par les ministères de la Santé, de la Sécurité publique et des Transports, en plus des réglementations internationales pour le transport aérien et maritime, des règlements concernant certains produits (pétroliers, explosifs, nucléaires, etc.) et des codes de la sécurité routière ou de la construction. Se conformer à la réglementation : un défi ardu pour les entreprises Bien entendu, les entreprises doivent se conformer à l’ensemble de ces réglementations, ce qui n’est pas chose facile. En effet, certaines définitions et appellations diffèrent selon les réglementations ; ce problème devrait toutefois se résorber avec la mise en place du système général harmonisé de classification et d’étiquetage des produits chimiques de l’Organisation des Nations Unies.


72 heures, alors sa propre réglementation s’applique. Toutefois, selon cette dernière réglementation, les gares de triage ne sont pas considérées comme des installations fixes. Qu’en est-il alors d’un camion restant immobilisé en gare de triage plus de 72 heures ? On se rend bien compte de la complexité pour les entreprises de se conformer aux obligations et aux exceptions des très nombreuses réglementations. En réponse, la plupart des entreprises productrices ou grosses utilisatrices de MD ont mis en place des programmes volontaires de gestion des risques (tels que Gestion Responsable® ou Distribution Responsable®) qui vont au-delà des réglementations en vigueur. Cette solution n’est toutefois que partielle : les entreprises qui mènent leurs activités dans un secteur qui n’est pas identifié comme dangereux, mais qui utilisent, stockent ou transportent des MD doivent néanmoins décoder les réglementations. Même s’il est vrai que les impacts environnementaux sont moindres dans ces secteurs, un manque de

coordination entre les réglementations, laissant ainsi des zones d’incertitude, pourrait ne pas diminuer le risque dans l’ensemble, mais simplement le transférer d’une activité à l’autre. Ces constats font présentement l’objet de discussions entre les différents ministères et les industriels afin de trouver des moyens d’enrayer ces problèmes de coordination et de s’assurer que le contexte législatif pris dans son ensemble conduit réellement à une diminution du risque global sur la chaîne logistique des MD.

PREMIÈRES EN ENVIRONNEMENT

En réponse à la réglementation complexe, les entreprises qui en ont les moyens tentent de diminuer sous les seuils limites les quantités de MD qu’elles conservent en stock. Cette solution, parce qu’elle implique davantage de livraisons juste-àtemps, entraîne un transfert des risques vers le transport. Si elle réduit le risque lié au stockage des MD, elle accroît les risques d’accident et, par le fait même, les risques d’impacts environnementaux. Les entreprises ont donc intérêt à s’assurer de la fiabilité des transporteurs, d’autant plus que, au Canada, selon la Loi sur les transports, une entreprise qui expédie des MD en demeure responsable jusqu’au moment où la livraison est effectuée, même si elle sous-traite son transport. Il faut toutefois constater que plusieurs entreprises ne semblent pas conscientes de cette responsabilité. En parallèle, Transports Canada considère que les opérations d’entreposage effectuées au cours du transport sont toujours du transport et, pour Environnement Canada, si le stockage dépasse


PREMIÈRES EN ENVIRONNEMENT

ENVIRONNEMENT :

TENDANCES ET INNOVATIONS PA R EM M A N U ELLE BU RE AU - ROZEC

TRANSPORT ÉCOLOGIQUE

EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE

Communauto

Consommer plus efficacement

Service d’autopartage offert depuis 1994 et de plus en plus populaire, Communauto permet à ses membres d’emprunter une voiture en tout temps moyennant un tarif fixe à l’année plus des frais au kilométrage. Entre 1995 et 2008, le nombre d’usagers de Communauto est passé de 197 à 17 299. Le service qu’offre Communauto apparaît comme une solution de rechange moins chère que l’achat d’une voiture et plus souple que la location. www.communauto.com

Calfeutrer, installer des thermostats plus performants, changer les vieilles fenêtres, remplacer un vieux réfrigérateur ou privilégier des appareils à faible consommation, voilà autant de possibilités d’économiser de l’énergie. Plusieurs programmes, créés par l’Agence de l’efficacité énergétique et soutenus par des organismes comme Équiterre, proposent au grand public des moyens faciles d’économiser de l’énergie et de l’argent. Ces programmes touchent différents aspects des besoins de la vie courante et visent à conscientiser la population dans le but qu’elle adopte des habitudes de consommation moins énergivores. Ultimement, cela permet de diminuer l’impact que nous avons sur notre écosystème, notamment en réduisant la production de gaz à effet de serre. Pour plus d’informations concernant les programmes de l’Agence, consultez son site Web au www.aee.gouv.qc.ca

Soyons ZENN !

Produire de l’énergie dans son jardin

Lorsqu’on parle de voitures électriques, on s’imagine souvent une voiturette de golf avec un habitacle fermé ! Heureusement, certains visionnaires font fi des préjugés et développent de nouveaux produits, plus performants, agréables à utiliser et mieux adaptés à la vraie vie. C’est le cas de Ian Clifford, natif de Toronto, photographe de profession qui, un jour, voulant s’acheter une voiture entièrement électrique, s’est heurté au manque d’offre. Ce fut suffisant pour qu’il décide de fonder sa propre entreprise destinée à construire une voiture entièrement verte. La ZENN – pour Zéro Emission No Noise – assemblée à Saint-Jérôme, n’est pas une voiture de course (sa vitesse atteint un maximum de 80 km/h) et sa conduite est par conséquent limitée à certaines zones. Toutefois, l’entreprise de Ian Clifford, en collaboration avec la compagnie texane EEStor, travaille d’arrachepied pour concevoir une voiture capable de rouler sur les autoroutes et entièrement rechargeable en moins de 5 h. Cette nouvelle génération CityZENN pourrait voir le jour cette année !

Il est maintenant possible, et ce, depuis plus de deux ans, de produire de l’énergie dans son propre jardin ! Cela permet d’obtenir des crédits sous forme de kilowattheures de la part d’Hydro-Québec. Si la société d’État n’achète pas l’électricité au particulier à proprement parler, elle offre à ses clients d’injecter leur surplus d’électricité autoproduite via l’option tarifaire de mesurage net et d’ainsi voir leur facture d’électricité diminuer. Dans l’optique où l’installation – solaire ou éolienne dans la majorité des cas – ne fournit pas suffisamment d’énergie pour subvenir aux besoins de l’autoproducteur, celui-ci reste branché sur le réseau de la société d’État. Cette manière de faire demeure pour l’heure marginale au Québec. Pourtant, cette tendance est déjà fort populaire en Europe. Force est d’admettre que le prix du kilowattheure influence beaucoup notre engouement à produire nous-même quelques kilowattheures : il atteint presque 25 ¢ de l’autre côté de l’Atlantique, alors que l’on paie encore un maigre 7 ¢ au Québec.

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JOUEZ ! La compagnie pétrolière Chevron, en collaboration avec The Economist Group, nous propose un jeu qui nous oblige à gérer l’apport énergétique d’une ville de 3,9 millions d’habitants. Une façon ludique de voir comment certaines actions influencent l’environnement, l’économie et la sécurité ! www.willyoujoinus.com/energyville


Manger bio : une prise de conscience sur l’environnement Si on insiste souvent sur l’aspect plus sain de l’agriculture biologique, celle-ci respecte aussi davantage l’environnement. Contrairement à l’agriculture intensive, les techniques de production biologique préservent non seulement la fertilité de la terre, mais maintiennent aussi la nappe phréatique. Les structures agricoles biologiques, en refusant de recourir systématiquement aux médicaments, aux herbicides et aux insecticides et en n’utilisant pas d’OGM, protègent l’écosystème.

Agriculture soutenue par la communauté

lotoquebec.com

Au Québec, il est facile de s’associer à une ferme d’agriculture biologique et de recevoir des légumes frais chaque semaine. Le projet d’agriculture soutenue par la communauté, mis sur pied par Équiterre, rassemble plus de 100 fermes et 8 500 familles. Il vise à soutenir le développement des fermes biologiques, à permettre aux citoyens d’avoir un accès direct à leurs produits et à provoquer la rencontre de deux mondes qui ne se côtoient presque plus. Il est possible de consulter la liste des fermes participantes au www.equiterre.org

La « 100-mile diet » Grosso modo, la nourriture voyage entre 2 500 et 4 000 kilo kilomètres avant d’arriver dans notre assiette. C’est donc dire qu’un repas préparé à partir l’étrand’aliments provenant de l’étran ger demande 17 fois plus de dioxyde de carbone qu’un repas préparé à base de produits locaux. Paru en 2007 et écrit par deux Canadiens, le livre The 100mile diet retrace l’aventure des deux auteurs qui se sont astreints, durant une année, à manger de la nourriture produite à moins de 165 kilomètres de chez eux. Alisa Smith et J.B. MacKinnon ont fait cette expérience à Vancouver afin de réduire leur empreinte sur l’environnement. Si tous les deux avouent avoir souffert par moment, notamment lorsque pendant 6 semaines ils n’ont pu avoir accès à des grains pour faire de la farine, ils concluent tout de même sur une note positive. Après cette année de grands défis, les auteurs sont toujours aussi décidés à se nourrir localement, mais avec des règles assouplies. Certains produits comme la bière et le chocolat sont ainsi réapparus dans leur cuisine !

Loto-Québec : une contribution durable

LOTO-QUÉBEC FAVORISE L’ÉCORESPONSABILITÉ : • en assurant l’application de sa politique de développement durable et en

intégrant des actions pour répondre aux attentes de la collectivité; • en instaurant des critères d’approvisionnement responsable et en encourageant

des entreprises d’économie sociale; • en minimisant l’impact de ses activités et de ses infrastructures

sur l’environnement. CANALISER ET ENCADRER L’OFFRE DE JEU AU PROFIT DE LA COLLECTIVITÉ PR I NT EM PS 2009 Premières en affaires 39

PREMIÈRES EN ENVIRONNEMENT

LA NOURRITURE ET L’ENVIRONNEMENT


PREMIÈRES EN ENTREVUE

Suzanne Blanchet, présidente et chef de la direction de Cascades Groupe Tissu, et Michèle Boisvert, responsable du cahier Affaires de La Presse, se sont entretenues devant un public attentif et conquis.

Une première couronnée de succès ! Le 11 février dernier, plus de 200 personnes se sont réunies au 1000, rue De la Gauchetière pour assister à l’entrevue accordée par Suzanne Blanchet, présidente et chef de la direction de Cascades Groupe Tissu, à notre journaliste Michèle Boisvert. PHOTO SPG / W W W.ESSEL AB.COM

Guy LeBlanc, associé directeur du bureau de PricewaterhouseCoopers à Montréal, commanditaire principal de la soirée, a pris la parole et salué le leadership féminin.

Michèle Bazin, rédactrice en chef de Premières en affaires, a souhaité la bienvenue à tout le monde et a lancé la soirée.

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Isabelle Marcoux, vice-présidente du conseil et vice-présidente au développement de la Société, Transcontinental inc.

Eric Bodnar, conseiller en placement, MacDougall, MacDougall & MacTier Inc. a, comme les autres participants, profité de la soirée pour réseauter.

Le cocktail qui a suivi a été l’occasion de rencontres et d’échanges entre les gens d’affaires de Montréal. Plusieurs de nos têtes d’affiche, de nos journalistes et de nos lecteurs étaient au rendez-vous. L’équipe de Premières en affaires tient à remercier tous les amis et collaborateurs du magazine qui ont contribué à la grande réussite de cette soirée mémorable !

Trois de nos Incontournables ont partagé quelques moments ensemble. Isabelle Adjahi, Axcan Pharma inc., Me Dorothée Biron, Agence des partenariats public-privé du Québec et Julie Boudreau, Innergex Énergie renouvelable.

À la suite de l’entrevue, la soirée était loin d’être terminée ! Plusieurs, comme Joanne Boivin de Joanelle et son mari, sont restés pour le cocktail dînatoire.

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PREMIÈRES EN ENTREVUE

Jean Jobin, vice-président, administration et finances, et Mario Sylvain, directeur corporatif, technologies de l’information, Cascades Groupe Tissu.

Christiane Bergevin, vice-présidente principale et directrice générale projets d’entreprise du Groupe SNC-Lavalin inc. Christiane, qui a fait la page couverture du tout premier numéro de Premières en affaires, est fière d’appuyer les femmes en affaires !

LA PROCHAINE ENTREVUE

Michèle Boisvert, responsable du cahier Affaires de La Presse, rencontrera Isabelle Marcoux, vice-présidente du conseil et vice-présidente au développement de la Société, Transcontinental inc., dans le cadre de la grande entrevue du prochain numéro. Une soirée Premières en entrevue à ne pas manquer le 12 mai 2009 à 17 h au 1000, rue De La Gauchetière.


L ES INCONTOURNABLES :

PORTRAIT DE 8 FEMMES ELLES SONT LES PILIERS DU CHANGEMENT, DES VISIONNAIRES QUI PLACENT L’ENVIRONNEMENT AU CŒUR DES GRANDES DÉCISIONS DE DEMAIN. ELLES INCARNENT L’ENGAGEMENT ET SAISISSENT CHAQUE OCCASION POUR FAIRE ÉVOLUER LES MENTALITÉS. VOICI CES INCONTOURNABLES QUE VOUS VOUDREZ ABSOLUMENT CONNAÎTRE.

Crédits Photos : SPG / www.esselab.com Assistant photographe : Le Pigeon Maquilleur : Kiki Style Retouches coiffure : Matthew Waldron Textes : Emmanuelle Bureau-Rozec

PR I NT EM PS 2009 Premières en affaires 43


LAURE WARIDEL SOCIOLOGUE SPÉCIALISÉE EN DÉVELOPPEMENT ET EN ENVIRONNEMENT ET COFONDATRICE DE L’ORGANISME ÉQUITERRE. LAURE WARIDEL EST UNE DES LEADERS DES CAUSES ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE AU QUÉBEC. « FORCE EST DE CONSTATER QU’IL N’Y A PAS D’ÉCONOMIE SANS ÉCOSYSTÈME. LES CRISES ACTUELLES TANT ENVIRONNEMENTALE QU’ÉCONOMIQUE NOUS OBLIGENT À REPLACER L’HUMAIN AU CŒUR DU SYSTÈME ÉCONOMIQUE TOUT EN TENANT COMPTE DES LIMITES DES ÉCOSYSTÈMES. LA COURSE À LA SURCONSOMMATION NOUS MÈNE À UN CUL-DE-SAC. » CETTE JEUNE FEMME CONVAINCUE ET CONVAINCANTE CROIT QU’IL FAUT « PENSER GLOBALEMENT ET AGIR LOCALEMENT ». ELLE LE FAIT À TITRE D’AUTEURE, DE CONFÉRENCIÈRE ET DE PORTE-PAROLE COMME CE MOIS-CI DANS LE CADRE DU FESTIVAL DES FILMS SUR LES DROITS DE LA PERSONNE MONTRÉAL. 44DEPRINT E MPS 2 0 0 9 Premières en affaires


MAHAUT RICCIARDI-RIGAULT VICE-PRÉSIDENTE CHEZ VENTIX ENVIRONNEMENT, COURTIER EN SOLUTIONS ENVIRONNEMENTALES. MAHAUT RICCIARDI-RIGAULT, FORTE DE SON EXPÉRIENCE À TITRE DE CHERCHEUSE ET D’EXPERTE EN ENVIRONNEMENT, TRAVAILLE À INTÉGRER L’ENVIRONNEMENT AU MONDE DES AFFAIRES. « ON DIT QU’ON PARLE BEAUCOUP D’ENVIRONNEMENT MAIS QU’ON AGIT PEU. NOTRE TRAVAIL DE COURTIER CONSISTE JUSTEMENT À SOLLICITER LES ENTREPRISES ET À LEUR OFFRIR DES SOLUTIONS ENVIRONNEMENTALES VARIÉES, TOUJOURS PERTINENTES ET PROFITABLES, À L’AIDE D’UNE VISION HOLISTIQUE ET DURABLE. » CETTE FEMME DYNAMIQUE, MÈRE DE 4 ENFANTS, EN CONNAÎT UN BRIN SUR L’ORGANISATION : « IL FAUT CULTIVER LE PRAGMATISME : PENSER EN TERMES PRATIQUES, AGIR ÉCONOMIQUEMENT, AVANCER PAS À PAS DE LA PETITE À LA GRANDE ÉCHELLE » 2009 Premières en affaires 45 PR I NT EM!PS


LOUISE VANDELAC PROFESSEURE TITULAIRE AU DÉPARTEMENT DE SOCIOLOGIE ET À L’INSTITUT DES SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT DE L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL, CHERCHEUSE AU CINBIOSE ET CORÉDACTRICE DE VERTIGO, PREMIÈRE REVUE SCIENTIFIQUE WEB FRANCOPHONE EN SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT. INTRONISÉE AU CERCLE DES PHÉNIX DE L’ENVIRONNEMENT, LOUISE VANDELAC MULTIPLIE LES HEURES ET LES PROJETS DANS LESQUELS ELLE S’INVESTIT POUR MIEUX COMPRENDRE ET DÉFENDRE L’ENVIRONNEMENT. SES TRAVAUX DANS LES DOMAINES HYDRIQUES, AGROALIMENTAIRES ET TECHNOSCIENTIFIQUES PORTENT SUR LES ENJEUX, LES IMPACTS ET LES POLITIQUES PUBLIQUES RELATIVES AUX OGM, AUX POLLUANTS PERSISTANTS ET AUX NANOTECHNOLOGIES. « QUAND NOTRE SÉCURITÉ BIOLOGIQUE ET CELLE DE LA PLANÈTE SONT MENACÉES, IL EST URGENT DE METTRE L’ÉCOLOGIE AU CŒUR DE L’ÉTAT ET D’AMORCER LE VIRAGE TITANIC ÉCONOMIQUE. » en affaires 46DUPRINT E MPS 2 0 0 9 Premières


ANDRÉE-LISE MÉTHOT DIPLÔMÉE EN GÉNIE GÉOLOGIQUE ET TITULAIRE D’UNE MAÎTRISE SUR LES ÉCOSYSTÈMES PRIMITIFS. ANDRÉE-LISE MÉTHOT A UN PARCOURS QUI TRANSPIRE L’ENGAGEMENT. AUJOURD’HUI FONDATRICE ET ASSOCIÉE PRINCIPALE DE CYCLE CAPITAL, ELLE PRÔNE UNE ÉCONOMIE RÉPONDANT AUX BESOINS ACTUELS SANS QUE NE SOIENT COMPROMIS CEUX DES GÉNÉRATIONS FUTURES. « IL FAUT CONTRIBUER, DONNER DE SOI, DANS TOUT CE QUE L’ON FAIT : EN CUISINE, DANS SON JARDIN e OU ENCORE AU TRAVAIL ! » CONSCIENTE DE LA CHANCE QU’ELLE A D’ÊTRE NÉE AU QUÉBEC AU XX SIÈCLE, ELLE VOUDRAIT QUE SA GÉNÉRATION LÈGUE QUELQUE CHOSE : « POUR ÇA, IL FAUT REPENSER NOS ENTREPRISES ET COMMENCER À BÂTIR MAINTENANT NOTRE AVENIR. » PR I NT EM PS 2009 Premières en affaires 47


JULIE PROULX CONSEILLÈRE PRINCIPALE AUX INVESTISSEMENTS ENVIRONNEMENT AU FONDS DE SOLIDARITÉ DE LA FTQ. JULIE PROULX A PARTICIPÉ AU FINANCEMENT DE PLUSIEURS ENTREPRISES PRIVÉES ET PUBLIQUES ÉVOLUANT DANS DIVERS SECTEURS D’ACTIVITÉ ET SIÈGE À DIFFÉRENTS CONSEILS D’ADMINISTRATION ET COMITÉS STRATÉGIQUES. DÉTENTRICE D’UN MBA EN GESTION INTERNATIONALE ET FINANCE, CETTE JEUNE FEMME QUI ALLIE ENTHOUSIASME, DÉTERMINATION ET PATIENCE VEUT FAIRE AVANCER LES CHOSES : « AU TRAVAIL, JE SUIS TOUJOURS EN MODE SOLUTION. GRÂCE À MA POSITION, JE PEUX REGARDER LES PROBLÉMATIQUES GLOBALEMENT ; C’EST CE QUE J’AIME ! » POUR CETTE PASSIONNÉE DU MONDE DES AFFAIRES, LA CRISE EST UNE OCCASION EN OR DE CHANGER NOTRE VISION DES CHOSES, UN DÉFI QU’IL FAUT ET EN2 0TANT QUE FEMME EN INVESTISSEMENT, DOMAINE ENCORE TRÈS MASCULIN, LES DÉFIS SONT COURANTS ! 48RELEVER. PRINT E MPS 0 9 Premières en affaires


VÉRONIQUE JAMPIERRE DIRECTRICE GÉNÉRALE AU FONDS D’ACTION QUÉBÉCOIS POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE (« FAQDD »). À LA TÊTE DU FAQDD DEPUIS DEUX ANS, VÉRONIQUE JAMPIERRE SOUHAITE QUE CET ORGANISME DEVIENNE UNE INTERFACE DE MANIÈRE À FACILITER LA COLLABORATION ET L’INNOVATION ENTRE LES DIFFÉRENTS INTERVENANTS EN DÉVELOPPEMENT DURABLE AU QUÉBEC. ARRIVÉE DANS LA BELLE PROVINCE IL Y A 10 ANS, CETTE FRANÇAISE D’ORIGINE NE SE DESTINAIT PAS À UNE CARRIÈRE EN ENVIRONNEMENT : « JE SUIS FINALEMENT “TOMBÉE DEDANS” EN TRAVAILLANT AVEC DES PILIERS DE L’ENVIRONNEMENT AU QUÉBEC ET JE ME SUIS TRÈS VITE INTÉRESSÉE À LA PROBLÉMATIQUE. » D’AILLEURS, MME JAMPIERRE SOULIGNE QU’ELLE NE FAIT PAS CE TRAVAIL POUR SON CÔTÉ TENDANCE, MAIS PARCE QUE C’EST UNE ÉVIDENCE : « TRAVAILLER EN DÉVELOPPEMENT DURABLE C’EST TRAVAILLER AU MIEUX VIVRE DE TOUS ! » DIFFICILE, EFFECTIVEMENT, DE S’OBJECTER ! affaires 49 PR I NT EM PS 2009 Premières en


LORRAINE SIMARD EXPERTE-CONSEIL, RESPONSABILITÉ SOCIALE DES ENTREPRISES ET DÉVELOPPEMENT DURABLE, CHEZ ELLIPSOS. LORRAINE SIMARD EST UNE FEMME DÉCIDÉE, LUCIDE, QUI SAIT QU’ON NE PEUT PAS TOUT CHANGER D’UN COUP. C’EST JUSTEMENT POUR CETTE RAISON QU’IL IMPORTE D’AVOIR UNE VISION À LONG TERME, EN ENVIRONNEMENT COMME EN GESTION ! CELLE QUI A RAPIDEMENT CONSTATÉ QU'ELLE AVAIT LA CAPACITÉ DE MOBILISER DE MANIÈRE TRANSVERSALE LA HAUTE DIRECTION ET LES GENS EN ENTREPRISE DANS LA VOIE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE CROIT FERMEMENT QUE L’ON PEUT CHANGER NOTRE FAÇON DE PENSER. POUR Y ARRIVER ET INNOVER, ELLE ENCOURAGE LE MAILLAGE « ENTREPRISE ET ONG ». ELLE FAIT PARTIE DES 50 QUÉBÉCOIS QUI ONT REÇU UNE FORMATION SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES DE L’ANCIEN ET en PRIX NOBEL DE LA PAIX, M. AL GORE. 50VICE-PRÉSIDENT PRINT E MPS 2 0AMÉRICAIN 0 9 Premières affaires


ISABELLE JODOIN VICE-PRÉSIDENTE OPÉRATIONS, ENVIRONNEMENT ET DÉVELOPPEMENT DURABLE CHEZ DESSAU. À LA TÊTE D’UN SERVICE QUI EMPLOIE 275 PERSONNES, ISABELLE JODOIN EST AUX PREMIÈRES LOGES DU BOUILLONNEMENT QUE CRÉE L’ENVIRONNEMENT EN CE MOMENT : « CE QUI ME STIMULE, C’EST DE CONTRIBUER À LA CROISSANCE DE DESSAU, AINSI QU’À SON POSITIONNEMENT DANS LE DOMAINE DE L’ENVIRONNEMENT. » CETTE PASSIONNÉE DE LA GESTION EFFICACE CHERCHE PAR SON TRAVAIL À CHANGER LES MENTALITÉS : « L’ENVIRONNEMENT N’EST PAS UNE CONTRAINTE ; C’EST UNE POSSIBILITÉ DE GAINS ! »

PR I NT EM PS 2009 Premières en affaires 51


LECLERC Présidente et fondatrice de Leclerc Juricomptables

©LOUIS DUCHARME

PORTRAIT D’UNE PREMIÈRE

Guylaine

PA R M E G EN E V I È V E CA D I EUX ASSOCIÉE CADIEUX & BRACAGLIA

N

ative de Sainte-Christine-d’Auvergne, dans la région de Portneuf, où, à l’époque, il n’était pas coutume d’instruire les filles, Guylaine Leclerc a eu la chance d’avoir des parents qui croyaient que le sort des femmes était intimement lié à l’éducation. La bosse des affaires lui a été transmise par sa mère qui était l’âme de la compagnie familiale démarrée par son père, Charbon de Bois Feuilles d’Érable inc. « À cette époque, il n’y avait pas d’hôtels ou de restaurants à Sainte-Christined’Auvergne. Alors, mes parents recevaient chez nous les dirigeants d’entreprises d’envergure telles que CN et IGA (à l’époque Hudon et Daudelin) et j’assistais à ces rencontres d’affaires. »

« ÊTRE GÉNÉREUX DE SES IDÉES AVEC SES COLLÈGUES, SES CLIENTS ET MÊME SES COMPÉTITEURS EST ESSENTIEL AU DÉVELOPPEMENT DE LA PROFESSION ET À SON RAYONNEMENT. » Mme Leclerc ne se souvient pas d’avoir rêvé d’une carrière en comptabilité. Au contraire, « c’est par dépit que je me suis inscrite en administration à l’université, sachant qu’il s’agissait d’un domaine dans lequel il y avait des débouchés ». 52 PRINT E MPS 2 0 0 9 Premières en affaires

Elle s’empresse néanmoins d’ajouter qu’elle n’a jamais regretté son choix d’études. À sa sortie de l’université, elle s’est laissé guider par les opportunités. Elle a d’abord été recrutée par un cabinet de la région de Québec où elle a appris le métier de comptable. Puis, elle a fait le saut dans la fonction publique afin de mettre ses habiletés au profit du Vérificateur général du Québec. Avide de nouveaux défis, elle a ensuite obtenu le poste d’expert-comptable au défunt Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale. « Au début, c’était l’enfer ! Je n’avais pas le profil de l’emploi. J’étais une jeune femme dans un milieu d’hommes aux tempes grisonnantes. Cela faisait en sorte que l’on ne me faisait pas confiance et que l’on ne me donnait aucun dossier. » Loin de se laisser abattre par la situation, Mme Leclerc en a fait sa motivation. Son travail rigoureux et acharné a fini par en faire la coqueluche, non seulement du Laboratoire, mais également du service des crimes économiques de la Sûreté du Québec et de la Gendarmerie Royale du Canada. Elle s’est rapidement positionnée comme étant la référence en matière de fraude et de blanchiment d’argent à cette époque. N’étant toutefois pas du genre à vivre de ses réalisations, Guylaine Leclerc a décidé de tout risquer et de partir son propre cabinet de juricomptabilité. Elle réalisait ainsi un rêve. Son travail et son expérience ont permis à Leclerc Juricomptables de


devenir, en moins de 10 ans, un joueur de premier plan en matière de juricomptabilité et d’enquêtes de nature financière. Le cabinet est désormais impliqué dans tous les dossiers majeurs néces­ sitant les services de juricomptables. Ses clients sont variés : institutions financières, organismes gouvernementaux et cabinets d’avocats. Sa passion pour le métier ne s’est pas éteinte au fil des ans. Au contraire, au quotidien, elle trouve sa motivation dans la complexité des mandats qui lui sont attribués ainsi que dans le fait d’avoir à travailler avec des équipes qu’elle doit amener à se dépasser : « Être généreux de ses idées avec ses collègues, ses clients et même ses compé­ titeurs est essentiel au développement de la profession et à son rayonnement. » Au cours de l’année 2004, l’Ordre des comptables agréés du Québec lui a d’ailleurs décerné le prestigieux titre de Fellow Comptable Agréé (« FCA ») afin de souligner son dévouement au développement de la profession. En ce qui a trait à l’avenir, Guylaine Leclerc ne se contente pas d’y rêver, elle le planifie dès aujourd’hui. D’ailleurs, afin de propulser son entreprise vers de nouveaux marchés, elle a récemment fait en sorte que Leclerc Juricomptables unisse ses forces au groupe Navigant Consulting, une société d’envergure internationale et chef de file

canadien en juricomptabilité. « À l’heure actuelle, à l’échelle mondiale, l’expertise francophone dans le domaine de la juricomptabilité est limitée et en forte demande », explique-t-elle. Mme Leclerc souhaite maintenant développer les marchés de la France et de l’Afrique. « J’aime réaliser des mandats, mais ce qui me stimule pardessus tout, à ce stade-ci de ma carrière, c’est le développement d’affaires. » À travers ses années de labeur, Guylaine Leclerc a tout de même su concilier travail et famille, et considère que la clé du succès à ce niveau est l’organisation et un certain investissement. « Nous n’étions pas riches lorsque les enfants étaient jeunes. Toutefois, nous avons fait certains sacrifices économiques afin de nous assurer que les moments que nous passions en famille étaient des moments de qualité et non des moments à accomplir des tâches quotidiennes comme préparer un pâté chinois. » Détermination, focus, rigueur et honnêteté définissent bien cette femme qui a tout d’une première en affaires !

NOTRE EXPERTISE

VOS BESOINS

_ Une approche causale globale _ Un regard différent sur vos défis

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de santé _ Une écoute active pour permettre de cibler votre problème _ Plus de 25 ans d’expérience _ Des résultats

« Consacré à l’épanouissement de votre beauté et de votre bien-être physique »

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PORTRAIT D’UNE PREMIÈRE

« À L’HEURE ACTUELLE, À L’ÉCHELLE MONDIALE, L’EXPERTISE FRANCOPHONE DANS LE DOMAINE DE LA JURICOMPTABILITÉ EST LIMITÉE ET EN FORTE DEMANDE. »


PREMIÈRES EN ÉCONOMIE

À CONTRE­COURANT

UNE RÉCESSION :

moment clé pour évaluer vos pratiques environnementales PA R EDM ÉE M ÉT I V I ER

VICE-PRÉSIDENTE EXÉCUTIVE, FINANCEMENT ET CONSULTATION BANQUE DU DÉVELOPPEMENT DU CANADA (« BDC »)

AU CHAPITRE DE NOS PRIORITÉS COLLECTIVES, L’ENVIRONNEMENT TENAIT LE HAUT DU PAVÉ AVANT QUE LA CRISE DU CRÉDIT ET LA RÉCESSION LUI VOLENT LA VEDETTE. MAINTENANT QUE DES PROBLÈMES IMMÉDIATS ONT RELÉGUÉ LES DOSSIERS D’AVENIR AU SECOND PLAN, LES ENTREPRENEURS PEUVENT ÊTRE TENTÉS DE CROIRE QUE LEUR BILAN ENVIRONNEMENTAL A MOINS D’IMPORTANCE. ILS ONT CEPENDANT DEUX BONNES RAISONS DE PENSER AUTREMENT.

D’abord, les entreprises les plus compétitives adoptent une approche « anticyclique » : les profits qu’elles récoltent en période faste, elles les consacrent à des améliorations et à des acquisitions lorsque la conjoncture se détériore et que les prix sont à la baisse. Ensuite, une bonne gestion environnementale est bonne pour les affaires. Il est de plus en plus évident que, dans l’exploitation d’une entreprise, l’efficacité environnementale permet de réduire le gaspillage et les coûts d’exploitation. Pendant des années, les dirigeants d’entreprises ont cru que toute amélioration à ce chapitre exigeait d’importants investissements. Il y a cependant une façon simple d’aborder la gestion environnementale et nombreux sont les entrepreneurs qui sont aujourd’hui convaincus que les coûts d’immobilisations ne sont pas forcément le nerf de la guerre. Ils comprennent notamment que les examens environnementaux proactifs peuvent rapporter de bien des façons. Les principaux enjeux environnementaux pour les PME L’une des plus intéressantes études sur les pratiques environnementales des petites et moyennes entreprises (« PME »)

54 PRINT E MPS 2 0 0 9 Premières en affaires

a été menée en 2007 par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (« FCEI »). Intitulée Objectif écoprospérité : les perspectives des PME sur l’environnement, l’étude a notamment permis de relever les principaux enjeux environnementaux pour les PME. La majorité des 10 826 répondants considère le recyclage de matières comme leur principale priorité (59,8 %). Les priorités suivantes sont la conservation de l’énergie (56,1 %), la gestion de l’eau propre et des eaux usées (50,8 %) et les changements climatiques (46,7 %). Il est intéressant de souligner que les deux priorités en tête de liste exigent tout simplement des changements dans les façons de faire plutôt que de gros investissements. L’attitude des entrepreneurs est l’un des aspects les plus intéressants de cette étude. D’abord, les entrepreneurs estiment en majorité qu’il est possible de faire croître l’économie tout en protégeant l’environnement. Ensuite, ils désirent protéger l’environnement tant par conviction personnelle que par intérêt économique. De plus, au moment de l’étude, la plupart des entrepreneurs avaient déjà adopté des mesures de recyclage et de conservation de l’énergie au sein de leur entreprise.


> le recyclage de matières (59,8 %) > la conservation de l’énergie (56,1 %) > la gestion de l’eau propre et des eaux usées (50,8 %) > les changements climatiques (46,7 %)

Étude de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, 2007

dernières années et dont l’influence augmentera encore plus rapidement au cours des prochaines décennies. • Les consommateurs sont au cœur du mouvement et l’exprimeront davantage par leurs choix économiques dès que la conjoncture s’améliorera. Les produits et les services manifestement écologiques sont déjà en demande croissante, et les entreprises généralement responsables se tailleront aussi une place de choix dans les collectivités. • Les fournisseurs des grandes sociétés devront probablement se doter d’un système de gestion environnementale certifié dans un avenir rapproché, tout comme elles ont dû obtenir leur certification en matière de gestion de la qualité. Toute entreprise soucieuse de la place qu’elle occupe dans la chaîne d’approvisionnement de ses clients d’envergure a donc intérêt à amorcer sa démarche dès maintenant. Bien qu’il puisse paraître étrange d’envisager un examen environnemental en pleine récession, l’idée n’a rien de farfelu. L’amélioration du rendement environnemental permet de déterminer les sources de gaspillage et d’éliminer les coûts inutiles, ce qui est vital en période de ralentissement économique. Elle donne aussi à l’entreprise un avantage concurrentiel à long terme, qui lui rapportera une fois la crise passée. Somme toute, les entreprises ont l’occasion parfaite de nager à contre-courant pour ressortir plus fortes et prêtes à surfer sur la prochaine vague de croissance.

PREMIÈRES EN ÉCONOMIE

Principaux enjeux environnementaux des PME

Changer de perspective En quoi consiste l’examen de l’efficacité environnementale d’une entreprise ? En fait, c’est l’analyse du parcours des matières, qui vise surtout à mesurer les déchets produits (solides, liquides et gazeux) et la consommation d’énergie. Tout comme d’autres techniques de gestion telles que la qualité totale et la méthode Six Sigma, l’examen de l’efficacité environnementale peut amener un changement de perspective et aider tous les intervenants à envisager leur entreprise différemment. Sans avoir à engager des dépenses d’immobilisations importantes, la réévaluation des activités telles que l’approvisionnement (achat de matières biodégradables ou recyclées, meilleures ententes quant à l’approvisionnement en gaz ou en électricité), la production (réduction de la consommation d’eau, recyclage ou même vente des déchets) et la gestion des installations (éclairage plus efficace, meilleur contrôle de la température des immeubles) peut avoir un effet positif tant sur l’environnement que sur la réduction des dépenses. Au-delà des bénéfices liés aux stratégies écoénergétiques, les entrepreneurs doivent envisager d’autres raisons importantes pour effectuer dès maintenant un examen environnemental en vue de préparer l’avenir et l’après-récession. • La conservation des ressources et le développement durable constituent une tendance forte, qui n’a cessé de gagner en importance dans les cinquante


PREMIÈRES EN ÉCONOMIE

mystérieux marché LE

DU

CARBONE

À petits pas mais avec grand bruit, le marché du carbone fait désormais partie du paysage des affaires québécois, canadien et international. Il est la source de changements fondamentaux au sein de nos sociétés occidentales, puisqu’il attribue une valeur à l’utilisation de l’air, encourage le développement technologique et bouleverse nos habitudes de consommation d’énergie et nos politiques d’approvisionnement énergétique. Malheureusement, il demeure encore peu connu et compris des Canadiens. PA R M E FLO REN CE DAG I COU R FASKEN MARTINEAU DUMOULIN Qui peut en bénéficier ? Le marché du carbone s’adresse aux promoteurs de tout projet qui réduit les émissions des gaz à effet de serre (« GES ») suivants : dioxyde de carbone, méthane, oxyde nitreux, perfluorocarbure, hydrofluorocarbure et hexafluorure de soufre. Ainsi, toute entreprise qui, par la mise en place d’un projet, réduit ses propres émissions d’un ou plusieurs de ces GES, peut bénéficier du marché du carbone. Les projets d’énergie renouvelable (biomasse, valorisation des biogaz), d’efficacité énergétique (mise en place de nouvelles technologies, de programmes internes d’audit énergétique) et de transport (utilisation d’une flotte de transport écoénergétique, changement des modes de transport) demeurent les projets les plus populaires. Par conséquent, ce ne sont pas seulement les entreprises ayant des obligations futures de réduire les GES qui sont concernées par le marché du carbone, mais toute entreprise qui a mis ou mettra en place un projet de réduc­ tion de GES. Comment en tirer profit ? Un crédit d’émission est attribué à tout promoteur qui a mis en place son projet, réduit ses émissions de GES et satisfait aux exigences requises. L’attribution d’un crédit d’émission se fait donc en aval et non pas en amont d’un projet.

56 PRINT E MPS 2 0 0 9 Premières en affaires

Mais attention aux pièges ! Plusieurs étapes et procédures doivent être effectuées avec rigueur et de façon stratégique afin d’obtenir et d’optimiser la valeur des crédits d’émission qui résulteront du projet. Il est donc important de s’adjoindre les services de professionnels avertis, puisqu’une compréhension détaillée du marché du carbone est essentielle. Il faut d’abord savoir naviguer à travers les différents marchés du carbone et identifier les occasions d’affaires offertes par chacun d’eux. Par ailleurs, un projet peut être admissible dans le cadre d’un marché du carbone et non dans un autre. Ensuite, il est primordial d’évaluer la meilleure manière d’optimiser le prix des crédits d’émission. Par exemple, le choix des normes de quantification des réductions des émissions de GES est loin d’être anodin, puisqu’il peut influer grandement sur le prix du crédit. Enfin, il importe d’identifier et de négocier la propriété des crédits d’émission de tous les participants au projet par le biais d’ententes contractuelles. Le propriétaire des crédits d’émission pourra alors les vendre avant que les réductions soient vérifiées – on parle alors de ventes à terme (« futures ») – ou lorsque les réductions auront été vérifiées. Ce processus, parfois long, doit donc être analysé stratégiquement dès la phase du développement. Il doit, en outre, être exécuté de façon avertie pour en assurer son succès.


P A R S O N I A L A C O M B E , M. S c . , M B A ASSOCIÉE, DIRECTRICE DE PROJETS GENIVAR – DDH

LA DIVULGATION D’INFORMATIONS RELATIVES À LA PERFORMANCE ENVIRONNEMENTALE DES ENTREPRISES EST DE PLUS EN PLUS EXIGÉE : SIMPLE OBLIGATION OU OCCASION D’AFFAIRES ? RSE, GRI, CDP… Connaissez-vous ces acronymes ? Il s’agit d’outils avec lesquels les entreprises peuvent communiquer leur performance environnementale, et l’intérêt face à ces renseignements ne cesse d’augmenter. L’actualité des derniers mois plutôt houleux d’un point de vue économique et la baisse des coûts de l’énergie ont laissé moins de place aux questions climatiques et environnementales. Néanmoins, la prise de conscience de ces questions ne découle pas d’un intérêt passager, mais d’une réalité bien durable. Il n’y a qu’à regarder les nouveaux modèles de voitures dévoilés dans les récents salons de l’auto : les hybrides dominent ! Le grand public n’est pas le seul à penser vert ; les actionnaires s’intéressent de plus en plus aux performances environnementales des grandes entreprises.

Divulgation financière… Il existe de plus en plus de directives financières ou comptables régissant la manière dont les entreprises doivent incorporer leur performance environnementale dans leur bilan financier. La Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (la « CVMO ») a récemment émis un avis1 voulant que les entreprises inscrites à la Bourse de Toronto améliorent, dès 2009, la qualité de la divulgation de leur performance environnementale. En effet, après avoir remarqué une hausse des questions posées par des actionnaires au 1. OSC Staff Notice 51-716, février 2008

sujet de la performance environnementale de certaines entreprises, la CVMO a effectué une étude qui a mis en évidence la qualité fort variable des informations de cette nature fournies dans les états financiers. Afin d’améliorer la divulgation, des recommandations visant l’amélioration des informations quantitatives et qualitatives ont été émises par la CVMO. Dans cette foulée, l’Institut Canadien des Comptables Agréés a récemment publié un guide sur la manière dont les entreprises devraient quantifier financièrement les aspects liés aux changements climatiques. La discussion devrait porter non seulement sur la quantité de gaz à effet de serre émis par l’entreprise et les stratégies d’affaires qui s’y rapportent, mais également sur l’ensemble des risques (naturels, réglementaires, légaux ou d’atteinte à la réputation) pouvant se rattacher à ces questions. … et non financière À ces outils comptables, s’ajoute une gamme d’outils de divulgation volontaire, dans lesquels les informations non financières peuvent également être communiquées. Les rapports de responsabilité sociale d’entreprise (« RSE »), de plus en plus inspirés des lignes directives du Global Reporting Initiative (« le GRI »), ainsi que les rapports du Carbon Disclosure Project (« le CDP ») traitant des changements climatiques, sont de plus en plus consultés par les diverses parties prenantes. Ces outils permettent de communiquer plus aisément, entre autres, la performance environnementale d’une entreprise aux investisseurs, clients et employés. Saisir les occasions d’affaires Bien plus qu’un outil de gestion du risque, la divulgation de la performance environnementale permet de bien comprendre les occasions qui s’offrent aux entreprises. En effet, une meilleure mesure permet souvent d’identifier des façons de réaliser des économies d’exploitation ou des sources de revenus additionnels. L’amélioration des processus utilisateurs de ressources ou la quantification et l’intégration des crédits de carbone dans la sélection de nouveaux projets peuvent permettre de transformer ces investissements en actif environnemental ! PR I NT EM PS 2009 Premières en affaires 57

FINANCES EN PREMIÈRES

Évaluation et divulgation de la performance environnementale : une nouvelle réalité


PREMIÈRES EN DROIT

À quel point vos voisins sont-ils tolérants ? GENS D’AFFAIRES, PRENEZ GARDE ! BIEN QUE VOUS EXPLOITIEZ VOTRE ENTREPRISE DANS LE RESPECT DES NORMES, DES LOIS ET DES RÈGLEMENTS APPLICABLES, SAVIEZ-VOUS QUE LA RESPONSABILITÉ DE CELLE-CI PEUT ÊTRE RECONNUE SI VOS VOISINS SUBISSENT DES INCONVÉNIENTS ANORMAUX QUI EXCÈDENT LES LIMITES D’UNE TOLÉRANCE RAISONNABLE ?

PA R M E SO PH I E PRÉG EN T LAVERY, DE BILLY En effet, à l’automne 2008, dans le cadre de l’affaire Ciment du Saint-Laurent inc. c. Barette, la Cour suprême du Canada a rendu une décision qui implique des conséquences importantes pour certaines entreprises. Dès le début de l’exploitation de la cimenterie en 1955 à Beauport, les voisins se sont plaints du bruit excessif, de l’accumulation de poussières et d’odeurs désagréables. Au cours des années, Ciment Saint-Laurent avait investi plusieurs millions de dollars dans des travaux de protection de l’environnement, notamment en maintenant des équipements environnementaux efficaces qui respectaient les normes en vigueur. Malgré ces précautions, une requête pour autorisation d’exercer un recours collectif a été déposée en juin 1993. Par ailleurs, la cimenterie a cessé son exploitation en 1997. Nonobstant son caractère apparemment absolu, le droit de propriété comporte des limites : le propriétaire ne peut imposer à

ses voisins de tolérer des inconvénients anormaux ou excessifs. Il s’agit, selon la Cour suprême, d’une limite objective. Elle ne se rattache pas au comportement du propriétaire, mais plutôt aux conséquences de l’usage qu’il fait de sa propriété. Même en l’absence d’une intention malicieuse ou d’un comportement fautif, le propriétaire devra indemniser ses voisins s’il y a présence d’un préjudice anormal ou excessif. La reconnaissance d’une responsabilité sans faute aura un impact majeur sur les entreprises situées à proximité de zones résidentielles. Pour la Cour, cela favorise l’atteinte des objectifs de protection de l’environnement. Pour les entreprises, il n’est plus suffisant de seulement respecter les dispositions législatives et réglementaires ni les conditions de leurs certificats d’autorisation. Il leur faut maintenant jauger les inconvénients causés au voisinage et tenter d’obvier à ceux qui pourront être qualifiés d’anormaux ou d’excessifs. Ainsi naît l’obligation de

LE PROPRIÉTAIRE NE PEUT IMPOSER À SES VOISINS DE TOLÉRER DES INCONVÉNIENTS ANORMAUX OU EXCESSIFS. 58 PRINT E MPS 2 0 0 9 Premières en affaires

s’assurer que les retombées de leurs activités n’excèdent pas la tolérance des voisins, selon la localisation de leurs propriétés ou les usages locaux. Les entreprises ont intérêt à se montrer prévenantes et imaginatives pour entretenir de bons rapports avec leurs voisins. Elles doivent instaurer des mesures suscitant le dialogue et un climat d’échanges, et éviter les confrontations. Soulignons ici la pertinence d’établir un comité de citoyens, procurant ainsi aux voisins l’occasion de se faire entendre et créant la possibilité de tabler de façon concertée sur la recherche de solutions pour réduire les impacts environnementaux. Une ouverture d’esprit est essentielle pour éviter le déclenchement d’interminables et coûteuses procédures judiciaires. Après tout, comme le dit le proverbe, pourquoi couper les ficelles quand on peut défaire les nœuds ?


UN RENDEZ-VOUS D’AFFAIRES À NE PAS MANQUER AVEC

ENTREVUE DEVANT PUBLIC

LE MARDI 12 MAI 2009 À 17 H AU 1000, RUE DE LA GAUCHETIÈRE

Michèle Boisvert

Directrice des pages La Presse Affaires RENCONTRE

ISABELLE MARCOUX V I C E - P R É S I D E N T E D U C O N S E I L E T V I C E - P R É S I D E N T E A U D É V E L O P P E M E N T D E L A S O C I É T É , T R A N S C O N T I N E N T A L I N C .

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PREMIÈRES EN DROIT

LE VIRAGE VERT DES ENTREPRISES :

UNE VÉRIFICATION DE LA CONFORMITÉ S’IMPOSE ! Afin d’éviter que le malaise économique ne mène à une détérioration accrue de la qualité de l’environnement, il se pourrait que la vérification de la conformité doive reprendre le pas sur les approches moins contraignantes. PA R M E K AT I A O PA L K A BLAKE, CASSELS & GRAYDON Les temps étant ce qu’ils sont, l’économie arrive au premier rang des priorités de plusieurs. On estime que les consommateurs doivent acheter, les entreprises doivent produire et le gouvernement doit dépenser. Concernant ce dernier point, de nombreuses idées ont été avancées, mais aucune ne fait l’unanimité. Pourtant, en environnement, une solution potentielle s’annonce depuis quelque temps. Il s’agirait pour le gouvernement de redoubler ses efforts en matière de contrôle de la conformité à la loi. Ceci permettrait de protéger l’environnement, de mettre les entreprises sur un pied d’égalité, et de garantir aux consommateurs que les appellations dites vertes le sont vraiment.

LES ENTREPRISES VERTES SONT AU FAIT QUE LEURS CONCURRENTS NE DÉPLOIENT PAS TOUS DE GRANDS EFFORTS SUR LE PLAN ENVIRONNEMENTAL. Au cours des dernières décennies, les entreprises ont alloué des ressources importantes au virage vert. Elles ont adopté des systèmes de gestion environnementale afin d’être en mesure de connaître et de respecter les règlements parfois très techniques. Elles ont engagé des spécialistes et formé les membres de leur personnel. Ces entreprises ont étudié le cycle de vie de leurs produits et de leurs installations, et ont cherché à consommer moins d’énergie, générer moins de déchets et éviter d’utiliser des produits chimiques toxiques. Enfin, elles ont adhéré à des codes environnementaux et ont encouragé leurs fournisseurs et leurs clients à faire de même. Les entreprises vertes sont au fait que leurs concurrents ne déploient pas tous de grands efforts sur le plan environnemental. Dans la majorité 60 PRINT E MPS 2 0 0 9 Premières en affaires

des cas, la non-conformité n’est pas voulue et elle est ponctuelle. Cependant, certains contour­ nent systématiquement la loi pour réduire leurs dépenses ou éviter d’avoir à payer des amendes. Ils omettent sciemment de rapporter les incidents environnementaux à Urgence-Environnement ; mélangent et éliminent des déchets dangereux avec des déchets domestiques ; abandonnent des terrains qu’ils ont contaminés ; poursuivent des activités polluantes sans obtenir les autorisations requises ; ou diffusent des publicités dans lesquelles ils vantent les bienfaits écologiques de leur produit en sachant qu’il s’agit de prétentions douteuses. Jusqu’à tout récemment, l’économie allait bien et les dépenses environnementales se justifiaient notamment du fait que certains consommateurs étaient prêts à en assumer le prix. Aujourd’hui, ces mêmes consommateurs risquent de remettre en question leurs dépenses. Le souci d’assurer un traitement équitable à tous nécessite que les ministères dont la vocation est de protéger l’environnement aient les effectifs nécessaires pour mener des inspections et des enquêtes sur une base régulière, en ville et en région, ainsi que le dernier mot en ce qui concerne le dépôt des mises en accusation. La logique veut que ce soit le fait de nous savoir surveillé qui nous incite à nous immobiliser aux signaux d’arrêt ; pourquoi en serait-il autrement pour le respect des normes environnementales ? En attendant, sans un resserrement du contrôle, il s’avère de plus en plus difficile de défendre le virage vert sur le plan de la compétitivité.


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PREMIÈRES EN DROIT

Votre entreprise est-elle bien assurée pour les dommages que ses activités peuvent causer à l’environnement ? P A R M E M A R I E - H É L È N E B É T O U R N AY ASSOCIÉE STEIN MONAST S.E.N.C.R.L. Les garanties offertes par les compagnies d’assurance en matière environnementale ont beaucoup évolué depuis 25 ans. En fait, les protections se sont amenuisées au fil des ans. Ce virage a débuté dès 1984 avec la catastrophe industrielle de Bhopal, en Inde, laquelle s’est traduite au Canada par l’introduction de nouvelles exclusions et limitations d’une plus grande portée. Ce virage s’est poursuivi avec l’accroissement des responsabilités environnementales qui incombent aux entreprises notamment par l’introduction de régimes statutaires particuliers contenant des obligations de plus en plus pointues. Il s’est accentué à la suite de l’augmentation du nombre de poursuites civiles contre des entreprises, professionnels ou propriétaires et la montée en flèche des montants réclamés. C’est sans compter la prolifération des recours collectifs. Les conséquences de ce virage sont vite devenues évidentes pour les entreprises dont les activités présentent un risque pour l’environnement. Elles ne peuvent plus se satisfaire des garanties offertes par les contrats standards de responsabilité civile des entreprises ou d’assurance de biens, puisque celles-ci ne couvrent souvent que des risques et dommages limités. Ces entreprises se tournent donc vers un marché conçu pour répondre à leurs besoins précis. Par exemple, les professionnels œuvrant dans le domaine de la construction recherchent une police d’assurance les protégeant contre des réclamations pour dommages corporels, matériels ou environnementaux causés à des tiers du fait de la pollution résultant de l’exécution de leurs travaux. D’autres cherchent à obtenir

une couverture d’assurance spécialisée pour les dommages causés par la moisissure. Pour leur part, les entreprises œuvrant dans le domaine agricole ont intérêt à se renseigner auprès de leur assureur quant aux protections disponibles, car le risque d’accidents environnementaux graves s’avère particulièrement élevé pour celles pratiquant l’élevage intensif ou recourant à l’emploi de produits agrochimiques. Quant aux administrateurs et dirigeants, ils se doivent de connaître les limites de la police d’assurance responsabilité des administrateurs et dirigeants de leur entreprise puisque celle-ci ne couvre habituellement pas la responsabilité découlant d’accidents environnementaux. Les entreprises doivent par ailleurs bien connaître les limites de leur couverture d’assurance et s’assurer qu’elle vise autant les dommages soudains que graduels. Elles devront également se rappeler que le sol n’est généralement pas un bien couvert et qu’à la suite d’un déversement d’hydrocarbures, par exemple, leur police d’assurance « biens standards » ne couvrira habituellement que les dommages à leur bâtiment et non le coût des travaux de réhabilitation du sol. Il importe donc que les entreprises évaluent bien les responsabilités pouvant leur incomber en matière environnementale afin d’établir un plan de gestion de risques et d’évaluer si leur portefeuille d’assurance est suffisant pour faire face adéquatement aux risques auxquels elles s’exposent en exerçant leurs activités. Il leur faudra également se doter d’outils pour empêcher la survenance de réclamations de nature environnementale par l’instauration, par exemple, d’un programme d’inspection de leurs installations, l’implantation de directives régissant leurs activités, la formation de leurs employés et dirigeants et la mise à jour de leurs connaissances des normes applicables en matière environnementale.

« Les entreprises ne peuvent plus se satisfaire des garanties offertes par les contrats standards de responsabilité civile. »


Depuis 28 ans, le Réseau des femmes d’affaires du Québec (« RFAQ ») fait la promotion des femmes d’affaires afin qu’elles puissent jouer un rôle d’influence dans le monde économique du Québec et d’ailleurs. Une manifestation concrète de cette influence se traduit par la présence plus marquée de femmes au sein de divers conseils d’administration.

PA R N I CO LE B E AU DO I N PRÉSIDENTE ET DIRECTRICE GÉNÉRALE RÉSEAU DES FEMMES D’AFFAIRES DU QUÉBEC Aujourd’hui, la présence des femmes au sein des conseils d’administration est plus appréciée, car il existe maintenant des modèles de réussite. Par exemple, la Norvège a récemment adopté une politique visant une participation de 40 % des femmes au conseil d’administration des sociétés. Plus près de nous, le gouvernement du Québec a énoncé une politique visant un taux de participation de 50 % des femmes de 2006 à 2011. Cet exemple de parité devrait influencer le secteur privé. Des études ont été réalisées de par le monde concernant la performance des entreprises dont le conseil d’administration compte un grand nombre de femmes1. Il semble qu’elles apportent une diversité de connaissances et de points de vue, en plus d’être considérées comme très créatives. Des décisions d’importance, ayant un impact considérable sur la société, sont prises au sein des conseils d’administration. Une diversité dans la haute direction d’une entreprise permet de prendre de meilleures décisions.

Le RFAQ continuera d’être un intervenant majeur dans la promotion des femmes d’affaires dans le monde économique au Québec et dans les sphères de pouvoir du monde des affaires. Il est d’ailleurs régulièrement consulté par différentes instances qui souhaitent obtenir une liste de femmes qualifiées pour siéger à des conseils d’administration d’organismes privés et publics. De façon pratique, le Réseau offre à ses membres de faire partie du comité « Femmes aux conseils ». De plus, depuis 2008, en collaboration avec l’Université Laval, le RFAQ offre la formation spécialisée « Femmes et conseils d’administration » pour former les femmes intéressées. Les conseils d’administration sont encore un « Old Boys Club » où il est confortable de siéger. Tout le monde se connaît et se renvoie l’ascenseur. Espérons que cette ère soit sur le point de se terminer ! Ainsi, mettons de l’avant notre slogan « Le génie féminin en action ».

1. Les résultats de ces études peuvent être consultés à l’adresse suivante : catalyst.com

PR I NT EM PS 2009 Premières en affaires 63

PREMIÈRES EN ENTREPRENEURSHIP

femmes ET LES conseils d’administration : VERS UNE parité essentielle LES


Des bijoux de vins, des perles de liqueurs et de spiritueux…

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64 PRINT E MPS 2 0 0 9 Premières en affaires


des stratégies gagnantes

En Amérique du Nord, et particulièrement au Québec, recruter des cadres dans les domaines de la finance et de la comptabilité n’est pas de tout repos. Les cas récents de fraudes comptables et de scandales financiers, ayant impliqué des dirigeants provenant de sociétés internationales importantes, ont contribué à augmenter la demande de ressources dans cette profession. Qui plus est, la situation démographique difficile, définie par un renversement de la pyramide des âges, ainsi que l’exode de nos jeunes diplômés qualifiés rendent la tâche plus ardue. PA R S T É FA N I E R O C H FO R D, C R H A ASSOCIÉE ROCHFORD GROUPE CONSEIL RECHERCHE DE CADRES

© SPG LEPIGEON

Pour recruter, les entreprises doivent se doter de politiques et de programmes qui leur permettent de relever le défi d’identifier et d’attirer les talents. Voici donc quelques stratégies permettant d’optimiser et de rentabiliser à long terme les activités de recrutement. Un candidat intéressant… malgré un manque d’expérience Si, traditionnellement, l’analyse du curriculum vitæ – qui précise des éléments importants tels que le nombre d’années d’expérience et la nature de la formation – occupe une place de choix dans le processus de sélection, d’autres critères ne devraient pas être négligés surtout lorsqu’il est difficile de trouver des candidats dotés d’une riche expérience. Par exemple, les habiletés correspondant aux compétences recherchées devraient

« Il n’y a jamais un candidat qui correspond à tous les critères que l’on recherche. Pourtant, lorsque les intérêts d’une personne et la capacité d’apprentissage sont présents, ce candidat devient très intéressant. » davantage être prises en compte. « Nous avons un grand intérêt à considérer le potentiel du candidat », indique Anne Geneviève Girard, Ph. D., spécialiste en développement organisationnel et en coaching. Malheureusement, les entreprises se montrent souvent très inflexibles face à cette option. « Il n’y a jamais un candidat qui correspond à tous les critères que l’on recherche. Pourtant, lorsque les intérêts d’une personne et la capacité d’apprentissage sont présents, ce candidat devient très intéressant. »

Une entrevue bien structurée et des tests psychométriques permettent habituellement de confirmer le potentiel du candidat malgré son manque d’expérience. Dans le cas de résultats concluants, il s’agit de persévérer de manière à mesurer ses aptitudes réelles et son sens de la gestion. Selon Mme Girard, le test situationnel « in-basket » constitue la méthode la plus efficace permettant d’évaluer le potentiel du candidat à développer ses habiletés de gestion. Repenser la structure et la culture organisationnelles En outre, il importe de créer une culture dynamique et performante en investissant dans un programme de formation continue et en travaillant à identifier les futurs talents qui se trouvent déjà au sein de l’entreprise. Il importe aussi de mettre en place une image d’employeur apte à attirer les meilleurs talents. Elle doit être crédible, comprise et acceptée tant par la haute direction que par les employés afin qu’elle donne les résultats escomptés. Finalement, la mise en place de conditions de travail adaptées aux besoins réels de chaque employé sera récompensée par une satisfaction au travail accrue et influera nécessairement sur la performance et la rétention des employés. De toute évidence, d’ici cinq ans, les entreprises n’auront plus le choix. Elles devront réévaluer leur stratégie de recrutement, mettre en place une planification stratégique en matière de ressources humaines et créer des programmes de rétention efficaces.

PR I NT EM PS 2009 Premières en affaires 65

PREMIÈRES EN RESSOURCES HUMAINES

Recruter des cadres en 2009 :


PREMIÈRES EN RESSOURCES HUMAINES

AGENCES DE PLACEMENT :

l’ACSESS souhaite rétablir rétablir la réputation de l’industrie PA R M A R T I N E L E TA R T E ENTRETIEN AVEC

J O H A N N E B ER RY PRÉSIDENTE LES SERVICES DE PLACEMENT TÉLÉ-RESSOURCES

Bas salaires, pratiques illégales, abus : les agences de placement ont généralement bien mauvaise presse. L’Association nationale des entreprises en recrutement et placement de personnel (l’« ACSESS ») en a assez et réagit vigoureusement. « Nous existons depuis 10 ans et nous avons fait bien des avancées. La seule chose que nous n’avons pas encore réussie, c’est changer la perception des gens », a confié franchement à Premières en affaires Johanne Berry, présidente du conseil exécutif de la division québécoise de l’ACSESS. Un constat qui n’est pas sans irriter l’énergique femme d’affaires qui est également à la tête de Télé-Ressources, une importante agence de placement québécoise : « Les agences de placement sont des employeurs au même titre que

L’ASSOCIATION NATIONALE DES ENTREPRISES EN RECRUTEMENT ET PLACEMENT DE PERSONNEL 66 PRINT E MPS 2 0 0 9 Premières en affaires

toute autre compagnie. Nous devons respecter les mêmes lois, nous sommes responsables des payes et des retenues sur les salaires de nos employés placés chez nos clients, nous nous occupons des réprimandes, du respect des normes de sécurité, de l’intégration de nos employés, de la formation continue, des vacances, des congés parentaux, etc. » Quelques mythes déboulonnés Bien de vilaines choses circulent à propos des agences de placement. Plusieurs personnes croient toujours qu’elles exigent des frais aux candidats pour la recherche d’emploi. « C’est absolument faux », de rétorquer Johanne Berry. D’ailleurs, les 375 membres de l’ACSESS ont un code de déontologie qui stipule que leurs revenus doivent provenir exclusivement de leurs clients. « Évidemment, comme dans toute industrie, il y a des pommes pourries et ce sont ces entreprises qui nuisent à notre réputation. Il faut éduquer la population, expliquer notre rôle. C’est un combat de tous les jours », affirmet-elle.


D’autres croient que les agences souspayent leurs employés puisqu’ils se gardent une partie du salaire versé par le client. « Nous payons nos employés en fonction de leurs compétences. Nous avons bien des règles à respecter, comme les conventions collectives qui déterminent des taux horaires minimaux dans certaines entreprises. Toutefois, c’est évident que les entreprises doivent payer pour les services que nous leur rendons. Ainsi, si nous versons 10 $ l’heure à un employé, nous facturons, par exemple, 15 $ l’heure au client », explique Mme Berry.

Les avantages de l’agence Il coûte donc plus cher l’heure à une entreprise de faire affaire avec une agence. N’empêche, il semble que les nombreuses agences de placement du centre-ville de Montréal ne manquent pas de boulot en ces temps de crise économique. Pourquoi ? « Évidemment, bien des entreprises ne peuvent présentement engager des employés permanents. Ils viennent donc nous voir pour des travailleurs temporaires », indique la présidente et fondatrice de Télé-Ressources. Mais ce n’est pas tout. Pour Johanne Berry, il est maintenant clair que les agences de placement ont développé une expertise réelle et qu’elles peuvent apporter beaucoup aux entreprises. « Les membres de notre personnel sont formés pour sélectionner efficacement des candidats et vérifier leurs antécédents. Ils développent aussi des stratégies avec nos clients, adaptent leur formation selon les besoins et ainsi, peuvent vraiment apporter une valeur ajoutée », croit Mme Berry.

PREMIÈRES EN RESSOURCES HUMAINES

D’après Statistique Canada, l’industrie des services d’emploi est en forte croissance au pays. En 2006 seulement, les revenus d’exploitation ont augmenté de 8,6 % pour atteindre 8 milliards de dollars. En guise de comparaison, la même année, les revenus du secteur des centres d’appels atteignaient 2,7 milliards de dollars.


© SPG LEPIGEON

PREMIÈRES EN BIEN-ÊTRE

LA MÉDITATION : une stratégie pour apaiser notre mental hyperactif

P A R LY S E S E N É C A L PSYCHOLOGUE

Nous vivons dans une ère qui nous stimule de toutes parts. Nos périodes de repos, nécessaires à restaurer nos circuits encombrés, deviennent de plus en plus brèves. Les gens les plus performants ont tendance à développer des traits de déficit d’attention, car les circuits de leur cerveau sont surstimulés et surchargés. L’impact d’un stress continu envoie des signaux à notre corps qui agissent sur nos systèmes endocrinien, respiratoire, cardiovasculaire, musculosquelettique et notre système nerveux. Les risques de maladies ou d’infections deviennent alors plus élevés. Se régénérer Comment prévenir cette détérioration qui peut conduire à l’épuisement psychique et physique ? En prenant soin de notre corps et de 68 PRINT E MPS 2 0 0 9 Premières en affaires

notre cerveau par une saine alimentation, un sommeil de qualité, de l’exercice physique, en côtoyant des personnes sincères et positives, mais également en s’octroyant des moments d’intériorisation. Des preuves scientifiques de plus en plus nombreuses attestent que la pratique quotidienne de la méditation, en plus de détendre, augmente la souplesse mentale, l’enthousiasme, la vitalité, diminue l’irritabilité et renforce le système immunitaire. La méditation permet de relâcher la tension et, de ce fait, augmente les ondes bénéfiques thêta et alpha associées à la créativité, la concentration, le focus et la régénération de notre cerveau. La méditation repose et détend l’esprit. Lorsque l’esprit se calme, le corps en bénéficie et abaisse sa pression artérielle. La détente procurée par la méditation favorise les guérisons psychique, émotionnelle et physique. Le calme retrouvé permet une plus grande capacité d’attention. Cela permet aussi de prendre des décisions plus réfléchies. La sérénité qui découle de la méditation nous permet de mieux réagir aux défis du quotidien et d’affronter les difficultés sans débordement émotif.


Méditer est un état de présence et de légèreté qui provoque des découvertes sur nous-même. un état de liberté intérieure, un moment de retrouvailles avec soi. Elle nous permet de nous connecter à notre source, ce qui amène un état expansif à l’intérieur de soi, un état délicieux de fraîcheur qui nous permet de survoler l’agitation de nos pensées souvent répétitives et nous donne accès à une perspective beaucoup plus large de notre vie. Cela nous permet de rétablir la liste de nos priorités. Pour être pleinement heureux, nous devons porter notre attention sur le présent. La conscience de nous-même et des gens qui nous entourent nous pousse alors à agir dans la réalité et avancer sur la base de la réalité actuelle. Lorsque nous sommes pleinement centré et vigilant, nous utilisons notre plein pouvoir avec discernement. Nous créons notre vie et nous agissons sur la réalité de manière consciente. Ainsi, lorsque nous préparons un repas, il s’agit d’être pleinement présent aux gestes que nous posons, aux parfums qui émanent de la nourriture, ainsi qu’à la beauté de ses couleurs et de ses textures. Nous pouvons ainsi méditer en

cuisinant ! Si l’on fait une promenade dans la nature et que l’on est présent à soi, à nos pas, à notre respiration, tout en étant touché par la vie et ce qui nous entoure, alors, nous méditons tout en marchant. Méditer est un état de présence et de légèreté qui provoque des découvertes sur nous-même. Par où commencer ? Il existe des dizaines de techniques de méditation. Voici la technique la plus classique recommandée pour une pratique quotidienne. Repérez dans votre maison un emplacement propice au calme et à la sérénité. Vous pouvez agrémenter cet espace de fleurs, pierres, images ou photos qui vous inspirent. Puis, vous vous asseyez confortablement sur une chaise ou un coussin, le dos droit pour faciliter une bonne respiration durant 15 minutes, les yeux fermés. Une fois assis et immobile, ayez une attitude d’accueil et de non-jugement face à vous-même, tentez d’être observateur des pensées et sensations qui défilent sans vous y accrocher. Il s’agit de survoler vos pensées. Vous pouvez utiliser la technique du body scan qui consiste à porter attention à chaque partie de votre corps pour le détendre. Vous pouvez également utiliser la technique de la visualisation où vous vous représentez un lieu agréable dans la nature. L’imagination est sans fin ! Au-delà des techniques, au-delà de ses bienfaits sur le stress, la méditation permet de nous brancher sur notre essence qui est sagesse, amour et non-jugement. Cette essence connaît tout de nous, nos talents réels et nos passions. Voilà pourquoi ces 15 minutes d’intériorisation quotidienne sont si précieuses !

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PREMIÈRES EN BIEN-ÊTRE

Qu’est-ce que la méditation ? La méditation est la redécouverte d’un état naturel de bien-être. Cet état, nous le portons en nous depuis notre petite enfance, époque durant laquelle nous avons expérimenté des moments de grâce, de joie profonde, de confiance en soi et en la vie. La méditation est


PREMIÈRES EN VOYAGE

LES PYRAMIDES : 5 000 ans d’héritage à préserver

T E X T E E T P H O T O S PA R S O L A N G E C A S I E Z

Solange Casiez compte plus de 25 ans d’expérience en développement des affaires pour des transactions complexes et en gestion de relation clientèle institutionnelle. Elle a passé les 15 dernières années au sein d’une institution financière internationale en charge de la clientèle stratégique. Elle voyage dans le monde entier tant pour des raisons professionnelles que personnelles. Elle donne régulièrement des conférences sur la gestion de carrière et les questions internationales. Dans ce texte, elle partage avec nous son carnet de voyage, ses impressions et souvenirs de l’Égypte. 70 PRINT E MPS 2 0 0 9 Premières en affaires

Fascinée par la mythologie et par les pharaons qui avaient fait des Pyramides leur tombeau, me rendre sur le Plateau de Gizeh où trônent les majestueuses Khéops, Képhren et Mykérinos gardées par le Sphinx constituait mon objectif premier. L’accès aux trésors de l’Égypte se mérite. Il faut d’abord survivre à la cohue de l’aéroport du Caire. Avec un peu de chance, on trouve un taxi, de préférence réservé par notre agence de voyage, et on se laisse guider dans les dédales de la ville. Le niveau de bruit ainsi que la densité du trafic et des habitants peuvent surprendre. L’Égypte compte 75 millions d’habitants, dont 25 millions résident dans la capitale, Le Caire. À cet égard, le hall de l’hôtel apparaît rapidement comme un havre de paix et de calme. Tôt le lendemain matin, le départ pour les Pyramides s’organise. Bien que j’aie imaginé les Pyramides en plein désert, je suis très surprise de constater qu’en fait, la ville a étendu ses tentacules jusqu’à lui. La visite des Pyramides s’effectue donc avec en toile de fond l’immensité vibrante de la ville.


PREMIÈRES EN VOYAGE

« Du haut de ces pyramides, quarante siècles vous contemplent. » Napoléon Bonaparte

Le paysage est double. D’un côté, les autobus bondés de touristes qui déferlent. De l’autre, les sentinelles éternelles de l’Égypte antique qui s’imposent, offrant aux visiteurs lumière ocre et odeur de sable. On ne peut s’empêcher d’éprouver un sentiment d’éternité. On peut alors faire abstraction de la réalité qui nous entoure pour se plonger dans le passé. Des bédouins sur leur dromadaire, paré de mille couleurs, nous permettent de savourer ce décor de rêve, raison d’être de ce voyage. Devant la contradiction d’un site protégé et d’une ville qui s’étend, je me questionne quant aux chances de survie de cet héritage millénaire : en 2008, 12,8 millions de touristes ont visité l’Égypte. L’industrie touristique a rapporté 11 milliards de dollars pour l’année fiscale 2008, soit 11,1 % du PNB, et emploie 12,6 % de la population active. Cela signifie que l’industrie touristique compte parmi les plus dynamiques, aux côtés de celles du pétrole et du transport via le canal de Suez. Comme dans bien des hauts lieux du tourisme, cette industrie cause des dommages à l’environnement. Le nombre de touristes, seulement au Caire, contribue à générer chaque jour 6 500 tonnes d’ordures. De plus, 2 millions de voitures et 35 000 minibus y circulent. De toute évidence, la pollution urbaine menace les Pyramides et le Sphinx, classés parmi les sept merveilles du monde antique. Y a-t-il une solution ? Le tourisme participe à mettre en danger ces joyaux, mais il offre tout de même à la population de ce pays, dont une grande partie demeure pauvre, une partie de son gagne-pain. Beaucoup de questions restent en suspens. Il n’en demeure pas moins que, comme voyageur, il est possible de minimiser l’impact de notre présence en terre étrangère en choisissant, par exemple, des sites, des activités et des gîtes touristiques dont le respect de l’environnement fait partie des missions premières. Alors, puisque les Pyramides n’ont pas failli à leur tâche de nous émerveiller, engageons-nous à préserver ces 5 000 ans d’héritage. www.solangecasiez.com

PR I NT EM PS 2009 Premières en affaires 71


MODE EN PREMIÈRES

MARIOUCHE GAGNÉ

Le manteau de maman se refait une beauté ! PA R M I CH ÈLE BA ZI N

« À 13 ans, je voulais faire de la politique, changer le monde. J’avais la planète sur les épaules. Je voulais partir pour Washington et aller dire au Président ce que je pensais. Puis, je me suis rendu compte que ce que j’aimais le plus au monde, c’était de grimper aux arbres et de dessiner. »

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En affaires depuis 14 ans, Mariouche Gagné, présidente et designer de Harricana, n’a que 37 ans. Harricana crée, été comme hiver, une collection pour enfants, femmes et hommes, une collection accessoires, une collection sport ainsi qu’une ligne maison. Jeune fille tenace, Mariouche Gagné s’inscrit à l’école de design parce qu’elle réalise qu’en politique, vers quoi elle avait voulu se diriger à 13 ans pour changer le monde, elle ne pourra ni dessiner ni grimper aux arbres, ses deux passions. Par contre, en design, elle pourra dessiner des vêtements de plein air. Cela lui semble un bon compromis. Durant sa première année d’études, elle s’ennuie mortellement. L’été suivant, elle part planter des arbres dans le nord du Québec. Puis, elle gagne un grand prix international en dessinant un manteau d’hiver et s’envole étudier à Paris. C’est une révélation. Créer, faire du rêve devient une nécessité pour Mariouche Gagné qui quitte ensuite Paris pour Milan. Elle étudie à la fameuse Domus Academy, célèbre école où seulement 40 étudiants sur 4 000 sont admis pour étudier le design et l’architecture. En fait,


© FAUBERT VERBERT ©YANICK DERY

elle y est acceptée in extremis : bien qu’elle soit très jeune et que son portfolio ne soit pas très étoffé, un candidat vient d’annuler son inscription lui laissant ainsi sa place. Quand elle manque de fonds pour payer ses très onéreux cours et faire sa maîtrise, elle demande à sa mère de tout vendre ce qu’elle possède, jusqu’à sa machine à coudre. C’est alors que sa mère entend parler du fameux concours La fourrure réinventée du Conseil canadien de la fourrure. Mariouche Gagné remporte le deuxième prix en recyclant le vieux manteau de fourrure de sa mère. La fourrure n’avait pourtant jamais attiré son attention. Elle la trouvait même « démodée ». Elle a changé d’idée depuis, car la fourrure constitue aujourd’hui sa matière première. Depuis peu, Mariouche Gagné recycle aussi les robes de mariée. Elle peut donc être présente sur le marché durant les quatre saisons.

« Si j’avais un conseil à donner à quelqu’un qui commence, ce serait d’aller travailler pour d’autres avant d’ouvrir sa propre business parce que moi, je n’allais pas plus vite, je devais tout apprendre toute seule. »

PR I NT EM PS 2009 Premières en affaires 73


MODE EN

DAVID CURLEIGH

PREMIÈRES

Jean-Claude Poitras se met à table DOLCE VITA, sa sensibilisation à l’environnement avec HORIZON et son histoire d’amour avec la mode avec ROBE DU SOIR. Sa griffe reconnaissable entre toutes est ici bien mise en valeur par une porcelaine de magnifique qualité provenant de Pologne à prix accessible. C’est la maison Formenton qui fabrique et distribue cette collection au charme irrésistible. Jean-Claude Poitras recrée ainsi pour nous la magie à table afin que chaque jour revête des allures de soir de fête. Pour connaître les points de vente : formenton.com 514 321-8484

STÉPHANIE LEFEBVRE

Artiste incontournable et véritable figure de proue du design canadien depuis plus de 35 ans, Jean-Claude Poitras n’en finit plus d’innover hors des sentiers battus. Il nous propose, cette fois-ci, sa vision unique d’un art de vivre qui continue chaque fois de nous éblouir. Après avoir habillé les femmes et les hommes de ses vêtements de prêt-à-porter très stylés, puis nos intérieurs depuis près de 10 ans, le voilà qu’il se consacre à réinventer l’univers des arts de la table avec une collection de vaisselle et de porcelaine qui a tout pour séduire. On retrouve désormais à table les principales caractéristiques qui ont toujours marqué la signature Poitras : pureté des lignes, équilibre des formes, raffinement des couleurs et beauté intemporelle des dessins, mêlant savamment audace, originalité et avant-gardisme. Ce gourmand, gourmet, épicurien, passionné de beau et de bon, nous entraîne avec cette première collection complète un peu plus loin dans son monde créatif toujours en évolution. La ligne 2009 se décline en 4 séries : son clin d’œil à la danse avec BALLERINE, sa passion pour le voyage avec

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Le Priorat est une magnifique région catalane nichée au nord-est de l’Espagne. Un terroir caractérisé par un sol des plus particuliers appelé lliquorella et composé de schistes d’origine volcanique. Ce type de sol marque le goût du vin en lui conférant des notes de minéralité.

Poursuivons avec la Ribera del Duero, aire viticole qui s’étend sur les deux rives du Douro, dans la région la plus vaste de l’Espagne, la Castille-León. On y cultive majoritairement le Tempranillo, appelé localement tinta del país, mais aussi le Grenache, le Cabernet Sauvignon, le Merlot et le Malbec. On y produit des vins fruités, tanniques et à la robe sombre qui s’avèrent d’excellents vins de garde.

Ce vin d’exception provient des cépages cultivés dans les vignobles de La Giberga et d’El Lloar. La cuvée 2006 est élaborée à base de Grenache, de Syrah, de Carignan et de Cabernet Sauvignon. La fermentation s’effectue en cuve d’acier inoxydable thermorégulée et l’élevage se poursuit en barrique de chêne français 100 % neuf. Le vin arbore une robe sombre aux reflets violacés. Des arômes complexes de réglisse, de cacao et de torréfaction côtoient les notes de cerise noire et de prune. On décèle une bonne dose de minéralité rappelant la saveur du graphite. En bouche, le vin est puissant et complexe, d’une concentration inouïe. Des notes épicées d’anis, de cacao et de café moka fraternisent avec la cerise noire. Les tanins sont présents, mais sans dureté. Le boisé est fort bien intégré et le vin est doté d’une bonne persistance en bouche. Finesse et élégance sont au rendez-vous ! Prenez soin de mettre ce vin en carafe quelques heures avant de le déguster.

Produite par le réputé Alejandro Fernández, cette cuvée spéciale diffère des vins habituellement produits par la Bodegas Condado de Haza, puisqu’elle séjourne exclusivement dans des barriques de chêne français provenant de la forêt de l’Allier et non pas dans des barriques de chêne américain généralement utilisées par la Bodegas. La cuvée 2001 est élaborée à 100 % de Tempranillo. L’élevage s’effectue en fût de chêne français neuf durant 22 mois. Il est suivi d’un élevage en bouteille, dans les caves du domaine, pour une période de 14 mois supplémentaires avant que le vin soit commercialisé. Robe rubis sombre et dense comme de l’encre. Au nez, le vin exhale des effluves de cuir, de tabac blond, de bois de cèdre et de menthol. Les notes épicées s’expriment avec intensité rappelant l’anis et la muscade, accompagnées de saveurs de cassis et de mûre. En bouche, le vin est très concentré avec des notes de venaison et de cuir mouillé. Les tanins sont bien présents et laissent présager un avenir des plus prometteurs. Le boisé est marqué, mais bien intégré et laisse la place aux notes de fruits noirs qui s’expriment avec brio. Les notes épicées d’anis et de clou de girofle se démarquent en fin de bouche et côtoient les notes de torréfaction. On remarque une étonnante fraîcheur qui se dégage du vin et qui laisse une sensation de finesse et d’élégance hors du commun. Ce flacon sera à son apogée dans une dizaine d’années. Bonne dégustation ! c.perinet@saq.qc.ca PR I NT EM PS 2009 Premières en affaires 75

PREMIÈRES EN ART DE VIVRE

PRIORAT et RIBERA DEL DUERO : LE NEC PLUS ULTRA DE L’ESPAGNE VINICOLE !


P R E M I È R E S E N B I E N FA I S A N C E

Entretien avec

CATHERINE MARQUIS, DÉLÉGUÉE DE LA CROIX-ROUGE AU SRI LANKA PA R L I N DY RO U I L L A R D ÉTUDIANTE À L’ÉCOLE DU BARREAU DU QUÉBEC

FRAPPÉS PAR UN TSUNAMI IL Y A QUELQUES ANNÉES, LES SRI-LANKAIS SAVENT MIEUX QUE QUICONQUE QUE LA NATURE COMPORTE DES RISQUES IMPRÉVISIBLES. CATHERINE MARQUIS TRAVAILLE AVEC EUX AFIN D’ESTOMPER LEUR VULNÉRABILITÉ. Avec en poche un baccalauréat en kinanthropologie et une maîtrise en administration de la santé, Catherine Marquis a décroché un emploi à la Croix-Rouge canadienne. Depuis avril 2008, elle est déléguée au Sri Lanka où elle travaille à l’implantation d’un programme de préparation aux catastrophes naturelles. Ce programme, piloté par la Croix-Rouge américaine, a été mis en place dans plus de 300 communautés et écoles sri-lankaises en réponse au tsunami de 2004 qui avait ravagé le pays. Son but est d’améliorer la capacité des plus vulnérables à répondre à d’éventuelles catastrophes naturelles.

LA CROIX-ROUGE FORME LES VILLAGEOIS, LES ÉCOLIERS ET LES PROFESSEURS POUR QU’ILS SACHENT COMMENT SE METTRE À L’ABRI DANS DE TELLES CIRCONSTANCES.

76 PRINT E MPS 2 0 0 9 Premières en affaires

Pour ce faire, la Croix-Rouge forme les villageois, les écoliers et les professeurs pour qu’ils sachent comment se mettre à l’abri dans de telles circonstances en plus de financer des projets de prévention et de rénovation d’infrastructures essentielles tels que les puits, les sites d’évacuation, les digues contre les inondations et les clôtures qui protègent des attaques de crocodiles ou d’éléphants. Mme Marquis travaille principalement dans les communautés rurales de deux provinces au centre du pays, entourée d’une cinquantaine de jeunes employés sri-lankais. Un boulot principalement de terrain qui lui permet de mesurer au jour le jour l’impact de ses actions. « J’ai besoin de sentir que mes actes apportent un peu de réconfort dans la vie des personnes que j’aide. Quoique ça puisse sembler très altruiste comme vision, c’est aussi un peu égoïste. La satisfaction personnelle que je retire de mon travail est probablement aussi grande que l’impact de mes gestes sur la vie d’autrui. » Si le métier de délégué de la Croix-Rouge au Sri Lanka en est un de voyages, de nouvelles découvertes et de défis quotidiens, il exige également flexibilité et diplomatie : « Je travaille dans des contextes variés, je fais constamment face à des situations éclectiques, parfois très difficiles, et qui m’entraînent hors de ma zone de confort. » Appelée quotidiennement à braver les différences culturelles, Mme Marquis rappelle qu’il faut se garder de tomber dans les préjugés. Bien que les gens qu’elle aide ne vivent avec presque rien, ils sont, la plupart du temps, vulnérables, mais


P R E M I È R E S E N B I E N FA I S A N C E

CATHERINE MARQUIS ENTOURÉE DE PE TITES SRI-L ANK AISES

loin d’être victimes. La différence est subtile, mais très importante pour Mme Marquis : « J’apprends beaucoup d’eux, probablement davantage que ce qu’ils retirent de moi. Leur sens de la commu-

nauté, de la famille et de l’entraide me bouleverse. Au fond, en leur apportant de l’aide, on ne veut combler que leurs lacunes matérielles. Les vraies choses de la vie, ils les ont déjà ! »


P R E M I È R E S E N C U LT U R E

Diane Juster :

la fée des droits d’auteur PA R M I CH ÈLE BA ZI N Bien qu’on ne voie plus beaucoup Diane Juster sur scène, elle ne chôme pas pour autant. Il est vrai qu’on ne l’a pas souvent vue en spectacle, en de rares occasions peut-être. D’ailleurs, elle avoue ne pas aimer être à l’avant-scène. Le talent, l’humilité et la prévenance sont sans doute les plus grandes qualités de cette grande poétesse, vêtue comme une princesse, dont le sourire émane tant des yeux que des lèvres. Si on voit moins Diane Juster, c’est qu’elle se consacre à sa passion première : la reconnaissance financière des droits d’auteur. Vingthuit ans d’efforts auront réussi à faire avancer la cause de ce qui était considéré comme une maigre redevance versée aux créateurs dont les chansons faisaient pourtant battre les cœurs.

... des mélodies et des chansons sont nées, au fil des émotions, à la suite de rencontres avec d’autres artistes, musiciens et paroliers. 78 PRINT E MPS 2 0 0 9 Premières en affaires

C’est au début des années 1980 que le mouvement a débuté. La tâche était colossale et il fallait la persévérance et la vision de Diane Juster pour l’accomplir. Dans sa cuisine, une poignée d’artistes conscientisés se sont réunis. De leurs efforts concertés est née la Société professionnelle des auteurs et compositeurs québécois (« SPACQ ») et la Société de perception de droits de reproduction (« SODRAC »). Diane Juster présidera, tour à tour, ces deux organismes. Tout au long de ce combat pour la reconnaissance des droits d’auteur, des mélodies et des chansons sont nées, au fil des émotions, à la suite de rencontres avec d’autres artistes, musiciens et paroliers. Elle a ainsi collaboré avec Eddy Marnay, Françoise Hayward et Pierre Grosz en France ; Luc Plamondon, Robert Charlebois, Paul Baillargeon et Norman Racicot au Québec. Elle a aussi écrit plusieurs chansons pour Ginette Reno, Céline Dion, Dalida et Johanne Blouin. C’est huit ans après avoir obtenu son baccalauréat ès arts, en 1973, qu’elle lance son premier album, « Mélancolie ». Suivent, en 1975, « M’aimerastu demain » et, en 1978, « Regarde-moi ». « Je ne suis qu’une chanson », qu’elle a composée pour Ginette Reno, obtient le trophée Félix en 1980 alors que « Tu as laissé passer l’amour » est lancée en 1981.


La Société professionnelle des auteurs et des compositeurs du Québec (« SPACQ ») a été créée par Luc Plamondon, Diane Juster et Lise Aubut en mai 1981 afin que soient protégés les intérêts moraux, économiques et professionnels des auteurs de chansons. Le premier conseil d’administration comptait, entre autres, François Cousineau, Stéphane Venne et Gilles Vigneault. Ils sont maintenant environ 500 membres à bénéficier quotidiennement des services offerts par la SPACQ. Ainsi, les auteurscompositeurs qui résident au Québec peuvent compter sur l’appui de cet organisme pour les représenter auprès des producteurs et des diffuseurs. En 1985, la SPACQ, de concert avec la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (« SACEM »), a fondé la Société du droit de reproduction des auteurs, compositeurs et éditeurs au Canada (« SODRAC »). Cette dernière gère les droits de reproduction des œuvres de plus de 5 000 créateurs et éditeurs canadiens.

JEAN-FRANÇOIS BÉRUBÉ

C’est aussi grâce aux multiples interventions de la SPACQ auprès du CRTC que les radios ont dû diffuser un plus grand nombre de chansons francophones sur leurs ondes.

Avec Luc Plamondon, elle fonde en 1982 la SPACQ et en assume la vice-présidence depuis ses débuts. Parallèlement, elle lance quatre autres disques : « Rien qu’amoureuse » (1984), « J’ai besoin de parler » (1988), « Diane Juster à Prague » (1992) et « Je suis venue vous dire » (2002). Chaque année, à son initiative et de concert avec la Banque Nationale, elle organise la remise des prix de la Fondation de la SPACQ. Un hommage est ainsi rendu aux auteurs-compositeurs-interprètes. Dix

œuvres sont choisies par un jury de pairs et alors récompensées grâce à de généreuses donations. Très active, elle n’arrête pas et demeure toujours aussi engagée. Elle chante encore pour ses amis et compose toujours. Sa cuisine demeure un lieu de rencontre où se côtoient monde artistique, milieu des affaires et personnages politiques.

Abonnez-vous !

44 $ 72 $ POUR QUATRE NUMÉROS (1 AN)

POUR HUIT NUMÉROS (2 ANS)

Premières en affaires / 1800, avenue McGill College, bureau 2900, Montréal, QC H3A 3J6 / 514 963-7320 W W W. P R E M I E R E S E N A F F A I R E S . C O M

P R E M I È R E S E N C U LT U R E

LA SPACQ VEILLE AU GRAIN DEPUIS PLUS DE 25 ANS


ENTREVUE AVEC

JEAN SIMARD PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL ASSOCIATION DE L’ALUMINIUM DU CANADA

PAR HÉLÈNE-ANDRÉE BIZIER

Le moins que l’on puisse dire de Jean Simard, le nouveau pdg de l’Association de l’aluminium du Canada, est qu’il ne correspond pas au profil du gestionnaire pressé. Souriant, coiffé librement, vêtu de tweed et de flanelle, on le dirait tout droit sorti d’une galerie d’art ou d’une classe d’histoire de l’art. L’ex-rebelle, qui fuyait les contraintes du Collège Jean-de-Brébeuf, a finalement trouvé une voie endurable en science politique, puis en droit. Il a ensuite navigué dans les officines politiques trans-outaouaises avant de jeter l’ancre, il y a près de 30 ans, dans l’univers des communications où son style, son entregent, sa limpidité particulière et son carnet d’adresses valaient et valent encore de l’or. Jean Simard est déjà passé maître au rayon des affaires publiques quand, en 1992, il introduit une dimension porteuse à sa carrière, soit l’environnement. Il participe alors à la fondation du groupe Consensus, aussi appelé Centre de médiation environnementale et sociale du Québec. On le rencontre ensuite chez HKDP, cabinet conseil en communication et affaires publiques, puis chez Gaz Métro où il occupe les postes de viceprésident, affaires publiques et gouvernementales et, enfin, de vice-président, développement durable et affaires gouvernementales. L’Association de l’aluminium du Canada vient de le recruter 80 PRINT E MPS 2 0 0 9 Premières en affaires

© SPG LEPIGEON

UN HO M M E ET S O N TA B L EA U

Vous avez dit atypique ?

pour qu’il veille à la réputation de bon citoyen de cette industrie, tant en matière de capital humain que d’environnement. Le tableau présenté dans cette page est associé à l’enfance de Jean Simard. Né à Montréal, fils d’un entrepreneur en construction épris d’agriculture, il grandit dans un verger de Frelighsburg et fréquente l’école bilingue de Cowansville. Entre en scène une grand-mère atypique, la Gaspésienne Blanche LeBlanc, qui multipliera les prétextes pour le rapprocher d’elle. Blanche a été mariée à Jules Simard, son grand-père. Avec lui, elle a vécu dans un beau quartier jusqu’au jour où la maladie de Jules l’obligea à subvenir aux besoins de leurs enfants. De petites économies en petites économies, elle achète une première maison de chambre, puis une deuxième.


JEAN DE SMET LY N D O N B A I N E S J O H N S O N

Jules mourut. Ses enfants s’établirent et Blanche continua de faire rouler son petit commerce jusqu’à ce jour du début des années 1960 où elle les convoqua pour leur présenter son amoureux. D’origine belge, il s’appelait Jean de Smet. Militaire de carrière, il avait pris ses distances avec les valeurs de ce milieu et quitté les Vieux Pays pour le Nouveau Monde. De 20 ans son cadet, l’homme était flamboyant, grand, cultivé et talentueux. De son côté, Blanche n’était ni la plus grande ni la plus jolie ni la plus jeune des femmes qu’il avait croisées, mais c’est elle qu’il aimait. Elle leur annonça sur-le-champ que non seulement ils cohabiteraient sans se marier, mais qu’ils

UN HO M M E ET S O N TA B L EA U

s’établiraient à Miami Beach où ils venaient d’acquérir un motel situé au 9224, Collins Avenue. L’adresse s’imposera parmi les Canadiens français fortunés qui devaient s’y faire voir chaque hiver. Le petit Jean Simard passa du temps parmi eux à Miami en hiver. Il se sent redevable à Jean de Smet d’une part de lui-même. Il aimait l’écouter, lui parler et le regarder peindre. Il peignait, à la manière de Magritte, des tableaux à l’huile sur aggloméré dont plusieurs s’inspiraient de l’actualité américaine. Celui qu’il vient d’accrocher dans son bureau représente Lyndon Baines Johnson qui succéda au président John Fitzgerald Kennedy dans les heures qui suivirent son décès, le 22 novembre 1963. En insérant une pomme, élément insolite au centre de ce tableau, Jean de Smet voulait illustrer la patiente marche du 36e président des États-Unis vers l’atteinte de son but. Jean Simard a récupéré plus de 70 tableaux signés par son grand-père d’adoption qui, devenu allergique aux mondanités, ne les exposa jamais. Et tous avaient été peints auprès de sa blonde, sur la fameuse et mythique « Collins » !


A CT I O NNA I RES M I NO RI TA I RES

Végétation menacée : végétation déplacée ! PA R C A MIL L E E T S A R A Certains disent que c’est le devoir de tous et chacun d’être responsable. Premières en affaires vous donne l’exemple de deux jeunes hommes conscientisés qui tentent tant bien que mal de faire une différence. Jean-Guy Paquette et Daniel Duperron ont fondé, il y a quelques années, l’Union pour les droits de la nature (l’« UPDN »), organisme sans but lucratif, afin de diminuer les conséquences de l’urbanisation sur la flore. Le principe est simple : il déplace la végétation menacée ! Ainsi, ensemble, ils replacent la flore où cette dernière est davantage susceptible de croître dans le secteur urbain de Montréal et ses environs. En vélo, suivi d’une petite remorque à roulettes qui contient les plantes et les arbres, ils roulent au secours des plantes menacées par les projets de construction. Évidemment, afin de demeurer écologiques, Jean-Guy Paquette et Daniel Duperron n’utilisent pas d’engrais. Ils suivent des méthodes respectueuses de la nature. La plantation se fait suivant le modèle « orée de forêt », qui consiste non seulement à assurer la survie des plantes, mais surtout le développement d’une forêt saine dans laquelle les plantes pourront continuer de grandir. La réimplantation de la végétation suit deux étapes de base. Tout d’abord, les arbres et les plantes sont retirés de leur milieu avant l’arrivée des machines. Ensuite, le tout est replanté à des endroits « sans vocation ». Durant ces étapes, le transport se fait à vélo et la plantation, à la main, afin de minimiser les émissions de CO2.

En 2008, l’UPDN s’est rendue à l’Assemblée nationale du Québec dans le cadre du concours Les Phénix de l’environnement. L’organisme a été finaliste dans la catégorie Protection, restauration ou mise en valeur du milieu naturel et de la biodiversité ; une nomination tout à fait justifiée ! De plus, en novembre dernier, les deux fondateurs ont gagné le concours Caméra verte organisé par Parole Citoyenne en collaboration avec l’Office national du film. Leur vidéo « Je suis petit, mais je peux servir à de grandes choses » a remporté le prix du court métrage ayant laissé la plus petite empreinte écologique.

VOICI DONC UN CAS INSPIRANT QUI NOUS FAIT RÉFLÉCHIR AU FAIT QUE CHAQUE GESTE COMPTE. IL Y A UN ESPOIR POUR NOTRE BELLE PLANÈTE ! À bientôt ! Camille et Sara

Pour plus d’informations sur l’UPDN, vous pouvez visiter sa page sur Facebook (UPDN) ou son site Web : http://updn.site.voila.fr/ Pour visionner le court métrage du concours Caméra verte : http://www.cameraverte.org/fr/gagnants.php

82 PRINT E MPS 2 0 0 9 Premières en affaires

DANIEL DUPERRON E T JE AN-GU Y PAQUE T TE


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PR I NT EM PS 2009 Premières en affaires 83


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