Premières en affaires - Mars 2011

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printemps 2011

Le développement immobilier à usage mixte

P r e m i è r e s e n a f fa i r e s : : p r i n t e m p s 2 0 11 : : É d i t i o n i m m o b i l i e r c o m m e r c i a l

Par Me Rita LC De Santis P. 46

Le développement immobilier à Montréal prend un virage vert

Par Christine Duchaine et Vanessa Deschênes P. 48

Jeunes Premiers : Le mentorat, Confiance et disponibilité P. 62

Un homme et son tableau

Entrevue avec Georges Coulombe P. 74

Édition immobilier commercial

Anik Shooner Architecte associée Menkès Shooner Dagenais LeTourneux

L’architecte chef d’orchestre 15,00 $

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Michèle Boisvert P. 20

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Rédactrice en chef : Michèle Bazin Éditrice : Margarita Lafontaine Éditrice adjointe : Geneviève Dufour

Immobilier commercial

Design : 5 sur 5 Communication Marketing Design des pages (couverture, 20, 21 et 28 à 37) : Gauthier Designers Collaborateurs : Michèle Boisvert Guillaume C. Lemée Christine Deslandes Amélie Daoust-Boisvert Marine Thomas Photographe : SPG LePigeon / studiospg.com Illustrateur : Philippe Béha

Pour vous abonner :

Cette année, nous avons décidé d’ouvrir nos horizons et de parler de développement immobilier dans son sens large, que ce soit du secteur du condominium résidentiel, du secteur public ou du commercial. C’est pour cette raison que nous avons choisi de nous entretenir avec l’architecte Anik Shooner. Son bureau, MSDL, est actif dans tous ces secteurs et cette diversité lui a assuré une réussite constante malgré les hauts et les bas des cycles économiques. D’autres articles liés de près ou de loin à la croissance des villes sont aussi présentés. L’article intitulé Économie de la famille porte sur les tendances en matière de croissance démographique et donne un aperçu sociologique des années 2010. Un autre article vous fera découvrir les villes qui affichent les croissances les plus élevées dans le monde. Pour ce qui est de la ville de Montréal, on survole son activité immobilière de la dernière année.

www.premieresenaffaires.com Postes Canada : Convention 41502021 Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à : Premières en affaires 1800, avenue McGill College Bureau 2900 Montréal QC H3A 3J6

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M i c h è l e B a zi n

Rédactrice en chef

S PG L e P i g e o n / s t u d i o s p g . c o m

Sara Lafontaine-Leblanc

photo Heidi Hollinger

Actionnaire minoritaire :

Margarita Lafontaine Éditrice

Dans le numéro de juin, nous revenons sur le thème de la santé. Nous savons tous que le budget de la santé s’effritera si nous ne trouvons pas de solutions à nos problèmes. Dans cette veine, est-il possible que des innovations technologiques viennent changer la donne ? Au Québec, certains projets sont en cours pour alléger l’administration des dossiers et assurer un meilleur suivi des patients. Ailleurs dans le monde, il existe des technologies capables de réduire nos dépenses en équipements et en procédés diagnostiques. Il s’agit maintenant de s’informer et de trouver la façon d’intégrer ces innovations dans notre système de santé. Bonne lecture !

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C’EST EN CONJUGUANT L’AUDACE À LA PASSION QUE L’ON TRACE LA VOIE DE L’INNOVATION.

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Sommaire

printemps 2011 volume 4, numéro 3

Anik Shooner

Architecte associée Menkès Shooner Dagenais LeTourneux

20 L’architecte chef d’orchestre par Michèle Boisvert Anik Shooner

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ÉDITIOn IMMOBILIER COMMERCIAL 8 Regard sur l’immobilier commercial Par Margarita Lafontaine Colliers International (Quebec) Inc. Agence immobilière 11 Le secteur résidentiel : à quoi doit-on s’attendre ? Par Bunny Berke JJ Jacobs Realty Inc., Agence immobilière 12 Terre urbaine Portrait de 5 villes championnes Par Guillaume C. Lemée 15 Économie de la famille Par Christine Deslandes 43 L’évaluation environnementale, outil essentiel de protection des actifs en contexte immobilier Par Valérie Laganière Groupe C. Laganière 52 Au-delà du conventionnel Par Fabienne Benoit FCT 67 La gestion des installations et des propriétés : une industrie en mouvance Par Sonia Trudel SNC-Lavalin Nexacor

Les Incontournables

Portrait de 8 femmes qui s’illustrent dans le domaine de l’immobilier

droit 40 Un cadeau de la Saint-Valentin bien attendu : l’entrée en vigueur de la Loi sur les sociétés par actions Par Me Richard Clare et Me Sonia Rainville Fasken Martineau 42 Nouveau jalon dans la résiliation d’un bail commercial sans poursuite judiciaire Par Me Chantal Joubert Lavery 46 Les développements à usage mixte revitalisent les centres commerciaux ! Par Me Rita LC de Santis Davies Ward Phillips & Vineberg 48 Le développement immobilier à Montréal prend un virage vert Par Me Christine Duchaine et Me Vanessa Deschênes Cabinet juridique Sodavex 55 Bail : stratégies de sortie Par Me Adriana Molluso blakes 58 Le droit de propriété : un gruyère ! Par Me Richard Laflamme Stein Monast finance 44 Gestion des finances personnelles, épargne, placements… Trois étapes pour trouver l’expert qu’il vous faut Par Manon Létourneau Financière Banque Nationale

49 Survivre à une crise économique… Une question de chance ? Par Deborah Conroy Ernst & Young 53 Taxes à la consommation et secteur immobilier : synonymes de complexité et de risques ! Par Josée Lachapelle RSM Richter 68 Cinq décisions à incidence fiscale pour les propriétaires dirigeants d’entreprises Par Isabelle Gagnon PwC R e ss o u r c e s H u m a i n e s 50 Avocate a temps partiel : une nouvelle réalité Par Amélie Daoust-Boisvert 54 Différences entre les baby–boomers et la génération Y Par Nicole Giguère et Marie Trillot NGPP, Recrutement de personnel 57 Les tendances électroniques en recrutement Par Johanne Berry Les Services de placement Télé-Ressources 72 Des différences entrepreneuriales bien féminines Par Ruth Vachon Réseau des femmes d’affaires du Québec Jeunes Premiers 62 Mentorat : la dyade Doire-Pinsonneault, confiance et disponibilité Par Martine Letarte 64 Portraits de Jeunes Premiers Par Maya Azzi Deloitte et Sara Lafontaine Leblanc Premières en affaires U n H o m m e e t s o n Ta b l e a u 74 Georges Coulombe: l’amoureux des vieilles pierres Par Guillaume C. Lemée

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P r e mi è r e s e n immobilier

Un survol du marché de

l’immobilier commercial Pa r M a rg a r i ta L a fo n ta i n e Première vice-présidente Colliers International (Québec) inc., Agence immobilière

La location de bureaux Le secteur de l’immobilier commercial suit de près les cycles et les tendances économiques, ce qui explique sa lenteur ou son manque d’activités au cours des deux dernières années. Les entreprises locataires ont usé de précaution et ont retardé toute prise de décision. Une relocalisation, une expansion ou tout simplement une rénovation de locaux pour bureaux demeure un projet onéreux. Or, certaines transactions récentes nous portent à croire que le marché reprend de la vigueur. Notons, par exemple, les transactions réalisées dans le centre-ville par Hydro-Québec, l’Agence métropolitaine de transport et le cabinet comptable RSM Richter. Ces projets couvrent plus de 250 000 pieds carrés. Dans le Vieux-Montréal, Milgram et compagnie, l’entreprise de jeux vidéo THQ et le créateur de sites Web Ergonet ont contribué à y augmenter la superficie louée de plus de 150 000 pieds carrés. Ce ne sont que les transactions les plus apparentes. La croissance de plusieurs entreprises a réduit une fois de plus l’espace disponible sur le marché. Le taux d’inoccupation n’a pas encore atteint le taux de 2008, mais

Femmes cadres de gestionnaire à leader p r i n t e m p s 2 011 Premières en affaires

Il y a trois ans, toute l’industrie pensait qu’une nouvelle tour de bureaux était sur le point de trouver preneur. En effet, le taux d’inocupation était si bas qu’un utilisateur de taille moyenne ou de grande taille, nécessitant au moins 50 000 pieds carrés, aurait eu un choix très limité en matière d’espace à louer pour relocaliser ses effectifs. La crise financière a freiné de nombreux projets. Elle a, de ce fait, contribué à créer de nouveaux espaces vacants. Aujourd’hui, le manque de grandes surfaces disponibles reste une réalité et certains grands locataires sont présentement à la recherche du projet qui répondra à leurs besoins. Dans un tel contexte, il y a fort à parier qu’une entreprise d’envergure signera un bail qui lui offrira suffisamment d’espace et qu’une nouvelle tour au centre-ville de Montréal sera construite. En effet, il y a plusieurs tours de bureaux sur les planches à dessin. Certains projets ont même reçu leur permis de construction. Ces projets se sont adaptés à la réalité montréalaise. Le promoteur Magil Lauren-

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il s’en rapproche rapidement. Pour ce qui est des loyers, les taux demeurent relativement stables malgré les récentes statistiques qui démontrent une très légère augmentation.

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Chacun offre un produit et un emplacement différents, ainsi qu’une façon unique de structurer la transaction locative de départ susceptible de démarrer son projet. Le locataire doit en échange s’attendre à payer un loyer brut de 55 $ à 60 $ le pied carré. Il doit aussi bien comprendre les risques associés à un projet immobilier d’envergure. Dans cette veine, il doit être prêt à négocier une entente qui le protège financièrement.

Le marché des espaces industriels Le secteur industriel a été encore plus durement frappé lors de cette dernière crise financière. Pourtant là aussi, nous constatons une certaine reprise des activités avec des transactions locatives importantes. Des espaces de 90 000 et de 150 000 pieds carrés ont récemment été loués. Les entreprises qui auraient dû se relocaliser ou prendre de l’expansion, mais qui reportaient leur décision depuis trois ans, signent maintenant des ententes à long terme. Il s’agit là d’entreprises solides qui ont rapidement traversé la crise.

le marché des propriétés multirésidentielles à celui à vocation commerciale qui présente des risques plus élevés. Dans les espaces commerciaux de plus petite taille, le prix recherché par les vendeurs est encore relativement élevé comparativement au prix qu’un acheteur est disposé à accepter. Dans le marché plus important des grandes propriétés de catégorie A recherchées par les acheteurs de type institutionnel, la demande est plus forte que l’offre. Les acheteurs cherchent les bons placements. Récemment, un appel d’offres a généré 19 propositions d’achat.

Le prix de construction Malgré la récession, la construction est demeurée active dans le secteur public. Le prix de construction demeure toutefois extrêmement élevé. Est-ce en raison de la forte demande du secteur public ? Nous constatons que nos clients trouvent difficilement des entrepreneurs prêts à construire ou rénover au prix qu’ils désirent. Soyez vigilant, demandez plusieurs soumissions et négociez. Il serait déplorable que ce facteur vienne ralentir le mouvement des entreprises vers de meilleurs locaux.

L’investissement Le marché de l’investissement est mitigé. Pour ce qui est des propriétés plus petites, nous percevons une activité constante, mais prudente, les investisseurs préférant encore

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tienne a diminué le nombre de pieds carrés du projet qu’il souhaite réaliser au coin d’University et Saint-Jacques, le faisant passer de 700 000 pieds carrés à 400 000 pieds carrés. Le projet à usage mixte de Kevric, au coin de Viger et Square Victoria, pourra accommoder tant un utilisateur désirant 80 000 pieds carrés qu’un utilisateur souhaitant 200 000 pieds carrés.


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Le secteur résidentiel :

à quoi doit-on s’attendre ? Pa r B u n n y B e r k e Courtier immobilier JJ Jacobs Realty Inc., Agence immobilière

Le marché de l’immobilier a toujours été cyclique. Or, depuis peu, il semble que les cycles se soient allongés. En 2010, les acheteurs de résidences ont profité de bas taux d’intérêt. L’année a démarré de manière vigoureuse et la hausse anticipée des taux a encouragé les gens à acheter. Dans certaines régions du Québec, comme Westmount, Outremont, le VieuxMontréal et Ville de Mont-Royal, les prix sont demeurés vigoureux après le redressement des prix fortement gonflés des deux années précédentes.

les couples dont les enfants ont quitté le nid familial en leur offrant des dimensions plus réalistes. Dans ces cas, on construit des unités plus grandes que par le passé, à prix plus élevé le pied carré, dans des secteurs où de telles constructions étaient peu nombreuses. C’est le cas de Westmount et de Ville de Mont-Royal. Les prix en 2011 continueront de s’ajuster et de demeurer stables et forts, ce qui devrait nous valoir un marché vigoureux. Du moins, c’est l’impression générale qui s’en dégage.

Crédit photo : richard deslandes

En 2011, on estime que les transactions bénéficieront d’un marché de l’emploi plus fort et d’une croissance économique plus importante. Dès lors, le marché de la revente sera probablement mieux équilibré entre acheteurs et vendeurs. La reprise économique, des conditions d’emprunt favorables et de fortes migrations devraient aussi alimenter le marché résidentiel québécois. La migration au Québec continuera probablement d’exercer une influence positive sur les marchés de la location et de la revente. De même, la vente de résidences par un nombre croissant de nouveaux retraités et la hausse du taux de natalité devraient motiver les ménages à revoir leurs besoins en habitation. Les ventes de condos, de maisons en rangée et d’appartements devraient participer à cette reprise en 2011, même si les taux hypothécaires augmentent graduellement. Ce marché cherche de plus en plus à satisfaire

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TERRE URBAINE Portrait de 5 villes championnes Pa r G u i ll au m e C. Lem ée Si en 1975 les humains vivant dans des villes atteignaient une proportion de 33 % de la population terrestre, en 2008, cette proportion atteignait le chiffre magique de 50 %. En d’autres mots, depuis 2008, une personne sur deux vit en ville. Bien qu’anodine en apparence, cette statistique des plus simples est aussi des plus lourdes de sens. Elle signifie, entre autres, que la planète sera probablement urbanisée à 75 %, sinon plus, d’ici 2025. L’augmentation est gigantesque. Conséquemment, aujourd’hui, nous sommes forcés de constater que nous vivons une véritable révolution urbaine à l’échelle planétaire bien qu’elle ne se déroule pas forcément chez nous. En effet, les prévisions de croissance d’ici 2025 sont très faibles pour l’Amérique et pratiquement nulles pour l’Europe, et c’est normal, car cette croissance a déjà eu lieu en Occident, entre 1960 et 1990. Là où les prévisions sont carrément énormes, c’est pour l’Afrique et l’Asie. Toutefois, un accroissement de la population des villes ne rime pas forcément avec prospérité économique. Parfois, il révèle même le contraire ! Une ville dont la population connaît un accroissement soudain provoqué par un exode d’une population rurale qui fuit la pauvreté est une ville qui s’appauvrit. En contrepartie, une ville dont la population n’augmente pas peut difficilement connaître une importante croissance économique. C’est un jeu d’équilibre : dans quelle mesure la croissance économique d’une ville peut-elle soutenir les besoins de sa population et dans quelle mesure sa population peut-elle contribuer à sa croissance économique ? Voici cinq villes triées sur le volet, arbitrairement certes, mais pas aveuglément. Elles ont été en effet sélectionnées, non pas pour leur envergure (car les mégapoles sont toutes déjà connues), ni même pour leur croissance brute (car neuf des dix premières positions sont chinoises), mais pour leur croissance relative.

CANTON : AU CARREFOUR DU COMMERCE INTERNATIONAL Quatrième plus grande ville de Chine, Canton (Guangzhou) est la capitale de la province de Guangdong. Sa population a littéralement doublé en sept ans, passant d’environ 7 millions d’habitants en 2001 à plus de 15 millions en 2008. Aujourd’hui, ses innombrables hôtels, restaurants et entreprises de service desservent un tourisme en expansion, attiré par sa gastronomie réputée, ses grands hôtels, ses zoos, ses musées et son climat subtropical particulier qui pousse à confondre patrons et employés, car tous y portent le short et le polo.

Le secteur secondaire, le commerce extérieur (avec entre autres l’une des plus grandes

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foires commerciales du monde qui s’y tient deux fois par an) ainsi qu’un développement notable de l’industrie des véhicules automobiles écologiques ont contribué en 2010 à une croissance économique dépassant les 13,9 %.


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CALGARY : AU PAYS DE L’OR NOIR La ville canadienne de Calgary peut se vanter d’avoir l’économie la plus florissante du pays. Le revenu personnel moyen le plus élevé à l’échelle nationale, l’un des plus bas taux d’imposition, parmi les pouvoirs d’achat les plus grands en Amérique du Nord et le coût de la vie le plus bas en font l’une des cinq premières villes du monde où il fait bon vivre. Calgary a dépassé en 2008 le million d’habitants et sa population se chiffre aujourd’hui à 1,25 million environ. De fortes racines agricoles, une culture western bien implantée, son Folk Music Festival et les rodéos de son Stampede annuel font de Calgary la plus nordique des villes western. Grâce à la toute-puissance de son industrie pétrolière et gazière ainsi qu’à la plus importante croissance économique du

pays, la ville a pu se créer un environnement d’affaires idéal pour le développement d’un grand nombre de secteurs, notamment ceux des entreprises manufacturières dérivées et des entreprises de haute technologie.

SANTIAGO DE CHILE : REINE LATINE De toute l’Amérique latine, Santiago de Chile est la reine : elle est la troisième ville la plus riche, la septième plus peuplée et surtout la première au chapitre de la qualité de vie. Et puisque le Chili, selon l’OCDE, connaît l’une des plus fortes croissances économiques de son histoire – avec 5,5  % en 2010 et des prévisions encore plus élevées en 2011 –, Santiago grandit à une vitesse fulgurante ; elle ressemble à un gigantesque chantier de construction sans cesse en expansion. Fondée en 1541, cette ville est dotée d’un cachet architectural unique et contient la plus grande concentration d’institutions cul-

turelles du pays avec, entre autres, six universités, deux orchestres symphoniques et quatre musées pour combler ses 7 millions d’habitants. Ce sont les gouvernements démocratiques de centre gauche qui ont poussé l’internationalisation de l’économie de Santiago de Chile dans les années 1990 et 2000. Grâce à cela, plusieurs entreprises ont choisi Santiago comme zone d’insertion dans le marché latino-américain. Aujourd’hui, le PIB métropolitain est constitué à 79  % de revenus provenant du secteur tertiaire dont 26 % des services financiers et 16  % du secteur industriel.

SINGAPOUR : PLUS GRAND PORT D’ASIE Cité-État d’Asie de l’Est, Singapour est une république d’environ 650 km2 construite sur un archipel de 64 îles, dont la principale – Singapour – fait 585 km2. Plaque tournante commerciale et financière densément urbanisée, sa population atteint 5 millions d’habitants dont 77 % sont d’origine chinoise. Singapour a, dans le passé, appartenu à l’empire britannique, a été occupée par le Japon et

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annexée par la Malaisie en 1963. Elle déclara son indépendance en 1964. La ville doit son expansion à sa situation maritime exceptionnelle qui en fait le premier port du monde en matière d’exportations et de trafic maritime. À l’instar de la Suisse (d’où son surnom de Suisse d’Asie), l’économie de Singapour repose sur les services bancaires et financiers auxquels s’ajoutent le commerce, la navigation, le tourisme, les chantiers navals, le

raffinage du pétrole, l’industrie électronique et le secteur de l’armement. Tout cela fait de Singapour un endroit qui dispose d’une économie prospère, d’un environnement sans corruption, de prix stables et du PIB par habitant le plus élevé du monde. En 2010, grâce à une hausse de 29 % de l’exportation de produits électroniques et pharmaceutiques, la croissance économique de Singapour atteignait le taux le plus élevé du monde, soit aux alentours de 15 %.

ISTANBUL : PUISSANT RETOUR DE CRISE À l’extrême nord-ouest de la Turquie se trouve une ville ancienne qu’on appelait Byzance dans l’Antiquité, Constantinople au Moyen-Âge et finalement Istanbul depuis le XVIe siècle. Avec ses 12,7 millions d’habitants (5e ville la plus peuplée du monde), elle est «  à cheval sur deux rives  », soit un pied en Europe et un pied en Orient. Sa position unique – au carrefour de la mer Noire et la mer Méditerranée, les Balkans et l’Asie Mineure – a historiquement déterminé son développement. Aujourd’hui, les deux principales sources de revenus de la ville proviennent des secteurs de l’industrie et du tourisme. En plus des industries de transformation des aliments, de textile, de produits pétroliers, de produits chimiques, de papier et autres matériaux aussi nombreux que diversifiés, Istanbul est située au cœur d’une région agricole prospère

qui produit du coton, des fruits, des olives et du tabac. Principal centre d’import-export, Istanbul est la ville la plus riche de Turquie et se situe au 30e rang des grandes métropoles mondiales. Grandement ébranlée par la crise financière de 2007 – 2008, Istanbul est aujourd’hui en tête de liste de la meilleure reprise économique avec une moyenne annuelle de 5,5 % d’augmentation de revenus en 2009 et 2010.

Bien d’autres villes auraient pu s’ajouter à la longue liste des nouvelles prospérités urbaines. Lorsqu’on fouille un peu, nous découvrons non seulement des cités mondiales qui grandissent à vue d’œil, mais aussi des joyaux d’urbanisme, de géniales idées de développement durable, et des entreprises dynamiques et inventives. Décidément, si les deux tiers de la planète déménagent en ville d’ici 2025, la grande course à la croissance urbaine de qualité est loin d’être terminée.

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Pa r Ch rist i n e Desl a n des Au moment où le vieillissement de la population des pays développés inquiète et où on parle même d’une éventuelle pénurie de main-d’œuvre, des pays émergents où les personnes en âge de travailler abondent, comme Les experts craignent que le vieillissement de la population des pays industrialisés ne nuise à leur croissance. Ils soutiennent aussi que la Chine a une fenêtre de 30 ans en raison de sa politique de limitation des naissances, et entrevoient que l’Inde et l’Amérique latine, où la natalité est plus élevée, la devanceront un jour. Mais quel est réellement l’impact de la famille sur le développement économique ? la Chine et l’Inde, explosent. Ce phénomène, selon toute vraisemblance, tient du fait que les capitaux à la recherche d’une certaine rentabilité délaissent les pays industrialisés, dont la croissance est compromise, pour se réfugier dans des économies émergentes, qui regorgent de main-d’œuvre bon marché et renferment de nombreux débouchés pour leurs produits. Dans le livre intitulé The Age of Aging, George Magnus, auteur et conseiller économique principal de la banque suisse UBS, se penche sur ce phénomène. Il explique comment le taux de natalité faible et la hausse de l’espérance de vie ont conduit à un vieillissement rapide et à une stagnation, voire à une baisse du nombre de per-sonnes en âge de travailler dans les sociétés occidentales. Le Japon, dont le phénomène de vieillissement a débuté il y a 20 ans, est en première position mais il sera bientôt rejoint par d’autres

pays occidentaux et certains pays émergents, dont la Chine. Les statistiques en disent long : d’ici 40 ans, environ 2 milliards d’individus seront âgés d’au moins 60 ans, soit trois fois plus qu’aujourd’hui. En Europe et au Japon, 30 à 40  % de la population se trouvera dans ce groupe. Dans le monde émergent, les 60 ans et plus représenteront 25 à 30  % de la population. À cause de sa politique limitant le nombre de naissances, la Chine ne sera pas épargnée. Ce pays connaît aujourd’hui un ratio démographique favorable avec neuf personnes actives potentielles pour un retraité. Mais ce ratio devrait être divisé par deux d’ici 2030 et se dégrader encore jusqu’en 2050. L’Inde, pour sa part, a un meilleur profil démographique, plus de 50  % de sa population étant sous la barre des 25 ans, et plus de 65  % en dessous de 35 ans. En 2020, l’âge moyen des Indiens sera de 29 ans, contre 37 ans pour la Chine et 48 ans pour le Japon. Dans The Age of Aging, George Magnus parle abondamment des problèmes qu’entraînera ce vieillissement de la population pour la société dans son ensemble et pour les nouvelles générations, c’est-à-dire les enfants des baby-boomers. Ce phénomène démographique va, entre autres, freiner la croissance économique des pays occidentaux, limiter l’appréciap r i n t e m p s 2 011 Premières en affaires 15

P r e mi è r e s e n immobilier illustration philippe beha

Économie de la famille


P r e mi è r e s e n immobilier

tion des actifs, augmenter les dépenses publiques et alourdir la fiscalité. On estime par exemple que, d’ici 10 ans, les dépenses en santé doubleront.

contexte de réchauffement climatique et de raréfaction des ressources, plusieurs s’inquiètent des effets d’une population accrue sur notre planète.

Par chance, l’auteur aborde aussi les solutions potentielles. Indéniablement, les gens n’auront d’autres choix que de travailler passablement plus longtemps qu’ils ne l’avaient anticipé ; un plus grand nombre de femmes devront participer au marché du travail ; des activités continueront de se déplacer vers les pays émergents ; l’immigration des pays en développement vers les pays développés devra être encouragée, et le niveau de productivité de chacun devra augmenter.

Richard Marcoux, professeur titulaire à l’Université Laval et directeur de l’Observatoire démographique et statistique de l’espace francophone (ODSEF), fait partie de ce groupe. « Même si la croissance démographique mondiale ralentit depuis les années 1960, dit-il, la Terre comptera probablement 10 milliards d’humains en 2050 2075, contre environ 6,8 milliards aujourd’hui. » Cette prévision suppose que la croissance de la population des pays développés (17 % de la population mondiale) sera nulle, voire même négative au cours de cette période. Celle de l’Asie (60,5 %) et de l’Amérique latine (8,5 %) se stabilisera. Bref, seule l’Afrique (14 %) continuera de voir sa population progresser.

Pour une augmentation des naissances ? Évidemment, à la lumière des statistiques démographiques, il serait facile de croire que l’accroissement des naissances constitue une solution simple au problème du vieillissement. Mais de nombreux penseurs contemporains s’opposent à cette idée. Car, dans un

« Certains analystes pensent que la croissance démographique anticipée en Afrique sera une catastrophe pour

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ce continent, dit Richard Marcoux. Car comment pourra-t-on produire des aliments en quantité suffisante ? En respectant les écosystèmes ? Et en les distribuant de manière équitable ? » Il va falloir multiplier par deux la production agricole, ce qui ne sera pas simple si les terres entrent en compétition avec celles destinées aux biocarburants. « De mon côté, j’ai tendance à croire que notre planète sera capable de supporter 10 milliards d’individus, mais à condition qu’ils ne consomment pas tous comme l’Américain moyen d’aujourd’hui, dit le démographe. Cela sous-entend qu’il faudra revoir les modes de consommation (transport en commun, compostage, etc.) et que des innovations technologiques viendront réduire l’effet de la population sur l’environnement. »


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Anik Shooner

Architecte associée Menkès Shooner Dagenais Letourneux

chef d’orchestre

L’architecte

« J’ai la chance d’évoluer dans une profession qui me permet de mettre à profit mon amour du beau, de la science et de l’humanité. »

Pa r M i c h è l e B o i s v e r t PHOTOS : SPG LePigeon / studiospg.com


llergique à la hiérarchie, elle perçoit son rôle comme celui d’un chef d’orchestre. » Grande, cheveux courts, regard perçant, Anik Shooner a tout ce qu’il faut pour en imposer à ses interlocuteurs. Une des rares femmes architectes au Québec à avoir le statut d’associée dans une grande société, Mme Shooner a de quoi se pavaner. La firme qu’elle a fondée en 1994 avec René Menkès et Yves Dagenais est aujourd’hui l’une des plus importantes à Montréal. La liste des projets qu’ils ont réalisés au fil des ans est impressionnante. Anik Shooner, 46 ans, n’a pourtant rien de la diva. Cette femme, finalement plutôt discrète, préfère se fondre dans l’ensemble plutôt que d’attirer les projecteurs sur elle.

Crédit : SPG LePigeon / studiospg.com

anik shooner

« A

« Souvent quand on pense à l’architecture, on s’imagine une firme avec son architecte vedette, qu’on perçoit comme un artiste seul devant sa création. Ce n’est tellement pas une seule personne qui fait un projet d’architecture, c’est une équipe. Nous sommes impliqués dans des projets d’envergure et ils ne sont pas le fruit du talent et du travail acharné d’une seule personne, mais bien de toute une équipe dont chaque membre doit parfaitement jouer son rôle. » Anik Shooner aime travailler en collégialité. Allergique à la hiérarchie, elle perçoit son rôle comme celui d’un chef d’orchestre qui dirige son équipe en exerçant son leadership, plutôt qu’en imposant son point de vue. « Plutôt que de donner des ordres, il faut orienter l’équipe en énonçant bien les enjeux. Le leadership pour moi, c’est de recentrer les énergies et d’amener tout le monde dans la même direction, pour que tous travaillent, résolvent, inven-tent avec en tête l’objectif ultime qui est la qualité du projet. Mon ambition, c’est que les gens autour de moi soient heureux. Créer un milieu de travail agréable est extrêmement important pour moi. »

22 p r i n t e m p s 2 011 Premières en affaires


À six ans, Anik Shooner évoque déjà le désir de devenir architecte. Son milieu familial n’y est certainement pas étranger. Son père est dans les affaires et sa mère est pianiste. L’architecture n’est-elle pas, d’une certaine façon, la rencontre du cartésien et de la créativité ? « Je viens d’une famille où les gens sont très ouverts. On m’a inculqué la valeur du travail comme n’étant pas nécessairement une tâche, mais comme un moyen d’accomplissement, d’apprendre, d’être heureux dans la vie et de contribuer à bâtir quelque chose. Pour moi, travailler c’est un plaisir. » Entre l’âge de six ans et son entrée à l’université, elle a évidemment d’autres aspirations que l’architecture. Éprise d’équitation, elle songe à devenir vétérinaire. Passionnée de ski, elle rêve secrètement de tout abandonner, pour ne vivre que sur les pentes. « Je suis toujours revenue à l’architecture. En fait, j’ai hésité entre le génie et l’architecture, car lorsque je suis entrée à l’université, il n’y avait vraiment pas d’emploi en architecture, j’étais vraiment inquiète. Mon père m’a alors conseillé de ne pas choisir en fonction d’un emploi. Je ne l’ai jamais regretté. J’ai la chance d’évoluer dans une profession qui me permet de mettre à profit mon amour du beau, de la science et de l’humanité. » Diplômée de l’École d’architecture de l’Université de Montréal en 1987, Anik Shooner décroche son premier emploi à Toronto dans une grande firme, WZMH, où elle apprend son métier de façon intense, précise-t-elle. Quatre ans plus tard, elle revient à Montréal, toujours au sein de la même firme. C’est le début des années 1990, le bureau montréalais souffre de la récession qui frappe l’économie nordaméricaine. C’est alors que René Menkès, le M de WZMH, lui offre de racheter ce bureau et de fonder avec lui et l’architecte Yves Dagenais une nouvelle firme d’architecture. En 1994, la firme MSD, pour Menkès Shooner Dagenais Architectes, voyait le jour. « J’avais 28 ans, je n’étais pas rendue là. Je travaillais comme une folle sur le projet de

l’Agence spatiale de Saint-Hubert. Pourtant, j’ai dit oui et on a acheté le bureau de Montréal. Je n’avais jamais négocié un prêt à la banque et je me retrouvais copropriétaire d’une firme d’architectes. J’ai mis les bouchées doubles, j’ai tout appris. Il fallait préparer les offres de service, payer les employés, surveiller la comptabilité. Les quatre premières années ont été extrêmement difficiles. »

anik shooner

L’union des arts et des affaires

En 2004, Jean-Pierre LeTourneux se joint à la firme qui devient alors MSDL. Ce bureau compte aujourd’hui une soixantaine d’employés. Pour Anik Shooner, le sentiment d’appartenance à la firme et à son équipe de projet est très important. «  On ne veut pas devenir nécessairement plus gros que ce qu’on est en ce moment. À cette grosseur-là, on est capable de faire des projets de toutes les envergures. On demeure cependant à une échelle où on peut contrôler le produit et continuer comme associé à s’intéresser au projet. J’aime ça rester les mains dans le projet. » Réputée pour la réalisation de nombreux projets certifiés LEED, notamment les pavillons Lassonde de l’École Polytechnique, premier bâtiment d’enseignement certifié LEED au Québec, MSDL se dit résolument engagée sur la voie du développement durable. Anik Shooner est consciente que ce terme a été amplement galvaudé. Pour elle, cependant, cette expression n’est pas vide de sens.

« Créer un milieu de travail agréable est extrêmement important pour moi. » «  Le développement durable, c’est de bâtir dans les zones déjà densifiées, ce n’est pas d’aller occuper la banlieue. Les zones qui sont déjà vertes, on devrait les laisser vertes. Moi, ça m’arrache le cœur quand je vois des projets qui se font en périphérie de Montréal sur des espaces verts, alors qu’il y a un paquet de stationnements de surface en ville qui ne sont pas occupés. Pour moi, l’important, c’est de continuer à densifier la ville et non d’aller occuper des espaces qui pourraient rester verts. »

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anik shooner

Construire en PPP WZMH, l’ancêtre de MDSL, était jadis reconnu pour son expertise dans les gratte-ciels. Ce bureau a notamment participé à la construction de la Tour BNP-Paribas, de la Place de la Cathédrale et de la Tour Scotia. Mais, depuis un moment, les projets de gratte-ciel se font rares à Montréal. Le bureau d’Anik Shooner a donc dû diversifier ses champs d’activité. MDSL réalise aujourd’hui des projets tant dans les domaines institutionnel, d’entreprise que culturel. Son expertise s’étend des ensembles d’habitations aux laboratoires de haute technologie. impliqué, tous les consultants sont là, on est tous dans le même bureau et des fois, c’est difficile d’identifier qui est le responsable dans tout ça. Ce sont des contrats rédigés par les avocats, c’est beaucoup de documentation qu’on doit essayer de comprendre. On apprend ce qu’est un PPP au fur et à mesure. C’est un défi de tous les instants. »

Cette vaste expérience n’est certainement pas étrangère au fait que MDSL a été choisie pour faire partie du consortium qui construira le Centre de recherche du CHUM en partenariat public-privé, un mode de construction décrié par plusieurs.

Afin de s’assurer que toutes ses équipes sont sur la même longueur d’onde et que demeure le sentiment d’appartenance à la firme qui lui est si chère, Anik Shooner et ses associés ont instauré les vendredis MDSL. Tous sont invités à venir prendre un café et un croissant au siège social, rue Sainte-Catherine Ouest, avant le début de leur journée.

Prudente, Anik Shooner ne veut pas se prononcer sur la pertinence de ce mode de construction retenu par le gouvernement Charest. « C’est difficile de réagir aujourd’hui sur ce sujet, parce que personne ne sait encore si ça va être un succès ou un échec, puisqu’il n’y a aucun projet en PPP complété actuellement au Québec. »

« C’est un succès et ça permet d’apprendre les dernières nouvelles, de voir ceux qui travaillent dans d’autres endroits et surtout, ça me permet d’entendre ceux et celles que je croise moins souvent me parler de leurs préoccupations. Ainsi, ensemble, on peut viser l’excellence à tous les niveaux. »

À force de la questionner, Mme Shooner élabore davantage sur son expérience de travail en partenariat public-privé. « Ce qui est sûr, c’est que pour un architecte, c’est plus compliqué de travailler dans un contexte de PPP parce qu’on est loin de l’utilisateur. Il y a plusieurs intermédiaires, ce sont des structures énormes. Il y a beaucoup de monde, on est en bureau de projet, il y a le financier qui est

« C’est important pour moi que Menkès Shooner Dagenais LeTourneux Architectes ait une réputation d’excellence et qu’on vise toujours plus haut. Je souhaite aussi la pérennité de la firme. Je veux donner la chance à des jeunes de devenir associés pour ainsi assurer une relève et permettre à des architectes d’ici de poursuivre MDSL après ses fondateurs. Pour moi, c’est important que ça reste québécois. »

24 p r i n t e m p s 2 011 Premières en affaires


anik shooner

« Je veux donner la chance à des jeunes de devenir associés pour ainsi assurer une relève. »

Principaux Projets

Commercial : Casino de Montréal 1, Casino du Mont-Tremblant, Carrefour Desjardins, Newtown, Café des Lettres, Casino et salle de spectacles de Toulouse, Complexe hôtelier du lac Leamy 2 ENTREPRISE : Maison du développement durable, Cité Multimédia phase 8, Tour BNP-Paribas, Tour McGill College, Tour Scotia, Place de la Cathédrale, Place Bonaventure-hall-bureau, 900 de Maisonneuve Ouest Culturel : Espace culturel Ec Georges-Émile-Lapalme, Bibliothèque et Archives nationales du Québec 3, Conservatoire de Québec, Musée régional de Rimouski, Musée du Fjord, Galerie Monopoli

Projets réalisés en consortium avec  Provencher Roy ARCOP/Bernard et Cloutier/Pierre Cayer 3 Patkau/Croft Pelletier 4 Saucier Perrotte 5 Saia Barbarese Topouzanov /Desnoyers Mercure 6 Provencher Roy/Desnoyers Mercure 7 Cimaise 8 Lemay/Jodoin Lamarre Pratte/André Ibghy 9 Lemay 10 NFOE/JLP/Lemay/Parkin 1

2

Habitation : Louis Bohème, Habitations N.O.V.O, 1529 Sherbrooke Ouest, Le Cartier Berri-Bonsecours Institutionnel : Pavillon Coutu, Collège Jean-de-Brébeuf, Faculté de gestion Desautels, Université McGill, École de musique Schulich, Université McGill 4, Pavillons Lassonde, École Polytechnique de Montréal 5, Pavillon Joseph-Armand Bombardier, Université de Montréal et École Polytechnique de Montréal 6 Sciences et technologies : Centre MiQro Innovation 7, Centre universitaire de santé McGill 8, Agence spatiale canadienne 9, Laboratoires, Collège Gérald-Godin, CRCHUM 10, Campus Nortel Networks p r i n t e m p s 2 011 Premières en affaires 25


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Femmes visionnaires, elles allient talent, créativité et détermination pour relever avec enthousiasme les défis que constituent la construction de grands projets, la conclusion de transactions et la satisfaction des clients. Voici ces incontournables de l’immobilier commercial que vous voudrez absolument connaître.

Crédits Photos : SPG LePigeon / studiospg.com I Assistant photographe : Le Pigeon I Maquilleuse : Jennifer Dionne I Coiffeur : Ivan Solchaga Textes : Farah Ateb, Geneviève Dufour et Marine Thomas


L E S I N C O N T O U R N A B L E S d e P r e m i è r e s e n A f f a i r e s p r é sent é es p ar

Me Renée Vézina

vice-présidente, affaires juridiques, Oxford Properties Son succès découle à coup sûr de son enthousiasme et de sa détermination. Que ce soit en famille, en amitié, au travail ou en course à pied, elle s’implique à fond ! Elle se dit très fière de la réputation du service à la clientèle rapide et efficace du département juridique qu’elle a mis sur pied chez Oxford Properties au Québec : « Nous mettons tout en œuvre pour clôturer la transaction. » C’est une idéaliste qui concrétise ses rêves. D’ailleurs, elle a participé à la création de la Fondation immobilière de Montréal pour les jeunes qu’elle préside depuis 2002. Son implication lui a valu, en 2009, le prestigieux prix pro bono de la division québécoise du Barreau canadien. Elle s’implique au jour le jour au sein même de sa profession en accompagnant les jeunes avocats : « J’ai eu l’occasion d’entraîner de jeunes professionnels sensationnels. Après 28 ans de carrière, agir comme mentor est un des rôles les plus gratifiants. »


L E S I N C O N T O U R N A B L E S d e P r e m i è r e s e n A f f a i r e s p r é sent é es p ar

Manon Morin, CA

associée, Groupe Immobilier Certification, Deloitte Manon Morin mène sa carrière chez Deloitte, et ce, depuis la fin de ses études en finance à l’Université du Québec à Montréal. Elle a réussi à faire ses preuves dès le début en dirigeant de grandes équipes pour conclure des transactions importantes avec des clients œuvrant à l’échelle internationale. Cette capacité à relever des défis, elle l’accorde à ses compétences techniques et à sa passion pour le service à la clientèle à valeur ajoutée : « Il faut disposer de solides compétences techniques pour bien cerner les enjeux et proposer des solutions novatrices. » En effet, c’est la diversité et la complexité qui animent cette lucide incontournable : « En travaillant avec des clients mondiaux, nous sommes souvent appelés à diriger des équipes multidisciplinaires, et confrontés à des cultures et approches différentes. Le sentiment d’apprendre tous les jours et de partager son savoir en retour est une grande source de motivation ! »


L E S I N C O N T O U R N A B L E S d e P r e m i è r e s e n A f f a i r e s p r é sent é es p ar

Me Rita-Rose Gagné vice-présidente principale, chef du contentieux, SITQ

Rita-Rose Gagné a pratiqué le droit pendant près de vingt ans au sein des cabinets Bélanger Sauvé et Fasken Martineau, à titre d’associée principale. En 2004, elle a quitté la pratique privée pour œuvrer au sein de la direction d’Hydro-Québec avant de joindre SITQ en mars 2006. C’est grâce à la variété de juridictions et de disciplines qu’impliquent les transactions de SITQ qu’elle trouve son travail très stimulant. Ses transitions de carrière témoignent également de sa grande polyvalence : « J’ai connu de grandes satisfactions à la fois dans l’entreprise comme au sein de la pratique privée, dans le litige comme dans le cadre de transactions. » Elle doit sa réussite professionnelle à sa détermination, sa franchise et son efficacité : « La recette réside dans le travail acharné et une bonne communication des idées. » Elle a également eu la chance d’avoir de bons mentors. Rita-Rose partage ses moments libres entre sa famille, la pratique de sports divers et l’achèvement d’un MBA.


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Lidia Minicucci Architecte, Minicucci Architecte

Voici une architecte courageuse. Il y a 8 ans, Lidia Minicucci décide de jouer le tout pour le tout et d’ouvrir sa propre firme d’architecture. Aujourd’hui, le pari est gagné. La firme Minicucci peut se targuer d’avoir réalisé divers projets au cours des dernières années, dont certains jusqu’à Las Vegas ou San Francisco. Passionnée de création et de design, Lidia Minicucci savait déjà à l’âge de 11 ans qu’elle exercerait ce métier. Inspirée par la grande architecte britanno-irakienne Zara Hadid et fascinée par l’Espagnol Santiago Calatrava, elle arbore un style de design résolument international. Elle profite d’ailleurs de ses vacances pour parcourir le globe et s’offrir le plaisir d’admirer les nouvelles constructions comme les anciennes.


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Nadine Léonard, ing.

Directrice, développement infrastructures publiques, Pomerleau Nadine Léonard est bachelière en génie du bâtiment de l’Université Concordia. Mais c’est surtout grâce à sa persévérance, à sa ténacité et à son mode de gestion transparent que Nadine Léonard se démarque chez Pomerleau depuis maintenant 18 ans. « On ne peut pas tromper nos clients. En construction, la transparence est absolument nécessaire, car les investissements sont énormes. » Elle se dit fière de la construction des Pavillons Jean-Coutu et Marcelle-Coutu de l’Université de Montréal. Ces projets ont impliqué des investissements importants de la part de l’Université et du gouvernement provincial. « Il est très malheureux qu’au Québec, les médias focalisent beaucoup sur les projets non réussis alors qu’il y a beaucoup de savoir-faire. De beaux projets ont été réalisés, mais on en parle à peine. » Elle est également présidente de la section québécoise du Conseil du bâtiment durable du Canada et siège au conseil d’administration de la Coalition BOIS Québec. Passionnée, dites-vous ?


L E S I N C O N T O U R N A B L E S d e P r e m i è r e s e n A f f a i r e s p r é sent é es p ar

Me Nathalie Bédard avocate, Donati Maisonneuve

Nathalie Bédard pratique, entre autres, dans le domaine du droit immobilier depuis 1988. C’est dans un environnement argumentatif qu’elle excelle, en raison de sa force de caractère et de sa facilité à travailler dans des conditions stressantes : « Je prends plaisir à plaider ma cause et je n’ai pas peur de l’adversité. J’ai besoin d’adrénaline pour me garder stimulée. » Elle s’est particulièrement épanouie ces dernières années en développant son leadership grâce à son engagement au sein de CREW Montréal, une organisation vouée à promouvoir le succès des femmes en immobilier commercial. Elle en assume d’ailleurs actuellement la présidence. Sa plus grande fierté demeure évidemment ses deux fils âgés de 14 et 17 ans, des sportifs, dont elle a suivi tous les exploits !


L E S I N C O N T O U R N A B L E S d e P r e m i è r e s e n A f f a i r e s p r é sent é es p ar

Marie-Andrée Boutin

vice-présidente, immobilier et planification de magasins, Groupe Aldo Dotée d’un MBA de l’Université Concordia, Marie-Andrée Boutin œuvre dans le développement immobilier depuis ses débuts. Elle s’est jointe au Groupe Aldo en 1995. Négocier des contrats avec des pays étrangers lui procure le plus grand plaisir, bien que cela représente tout un défi. « Lors de notre expansion aux États-Unis, faire affaire avec 45 États américains a été comme négocier avec 7 pays différents. Ce fut un travail d’équipe extraordinaire ! » Elle accorde ses réussites sur le plan international à la fois à sa capacité d’adaptation et à son intégrité : « Ce que j’ai découvert à travers ces expériences est qu’une dose d’ajustement est requise, mais on est davantage respecté lorsqu’on demeure soi-même. » Dans ses temps libres, Marie-Andrée Boutin lit beaucoup, surtout des biographies. Elle se passionne pour ceux qui marquent l’humanité.


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Francine Perrault

directrice, ventes et commercialisation, True North Properties LTD. Bachelière en administration des affaires de l’Université du Québec à Montréal, Francine Perrault a développé, au cours des dernières années, une solide expérience en marketing et en vente, en développement et en finance immobilière, et ce, plus particulièrement dans le secteur résidentiel de copropriété. « J’essaie toujours de me dépasser. Durant la crise financière de 2008, il a fallu trouver de nouvelles méthodes pour atteindre nos objectifs et nous avons réussi ! » Récipiendaire de plusieurs certificats d’excellence, elle reçoit la reconnaissance de ses collègues et clients pour la qualité de ses services. Le désir de réussir est également reflété dans la vie personnelle de cette fonceuse : Mme Perrault vient de compléter le marathon de Montréal, s’apprête à participer à celui d’Ottawa et vise celui de New York.


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présidente, Cascades Groupe Tissu

coprésidente et chef de la direction, Groupe Germain

présidente et fondatrice, Chez Cora déjeuners

partage ses impressions sur le livre « Gérer (tout simplement) » de Henry Mintzberg Le 17 février à 7 h 30

mènera une discussion sur le livre  « Stratégie Océan Bleu : comment créer de nouveaux espaces stratégiques » de W. Chan Kim et Renée Mauborgne

nous entretient DU livre « Good to great : Comment réussir une percée durable » de James C. Collins Le 14 avril prochain à 7 h 30

Derrière 3 lettres, un grand nom. Le 24 mars à 7 h 30

Ces entretiens seront animés par Margarita Lafontaine, Éditrice de Premières en affaires

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UN CADEAU DE la SAINT-VALENTIN BIEN ATTENDU :

L’ENTRÉE EN VIGUEUR DE LA LOI SUR LES SOCIÉTÉS PAR ACTIONS Pa r m e Ri ch a rd Cl a re et me Sonia Rainville F a s k e n M a rtin e a u l’importance de certaines modifications qui ont un impact sur la pratique immobilière au Québec. VENTE SUBSTANTIELLE DES ACTIFS DE LA COMPAGNIE

Le 14 février dernier nous a apporté un cadeau bien attendu pour la SaintValentin. En effet, à cette date, la législature provinciale a proclamé l’entrée en vigueur de la Loi sur les sociétés par actions (« la Loi »), laquelle modifie complètement le cadre légal des sociétés constituées en vertu de la Partie IA de la Loi sur les compagnies (la «  LCQ  »), puisque celles-ci sont automatiquement continuées sous le régime de la nouvelle Loi. Les compagnies de la Partie I de la LCQ devront pour leur part déposer des statuts de continuation dans les cinq ans suivant l’entrée en vigueur de la Loi et, à défaut, elles seront dissoutes à la fin de ce délai de grâce. Sans entrer dans le détail de toutes les innovations introduites par la Loi quant aux droits des actionnaires, à une gouvernance modernisée et à maintes améliorations techniques et simplifications d’application, nous désirons ici souligner 40 p r i n t e m p s 2 011 Premières en affaires

Sous la LCQ, le conseil d’administration pouvait, sans l’autorisation des actionnaires, aliéner les biens de la société. Or, la nouvelle Loi prévoit dorénavant l’obligation, dans certains cas, d’obtenir une telle autorisation. En effet, la Loi prévoit que l’autorisation des actionnaires par résolution spéciale est requise si la société ne peut pas après l’aliénation anticipée « poursuivre des activités substantielles ». À cette fin, la société est réputée poursuivre des activités substantielles lorsque les activités qu’elle poursuit après une aliénation de ses biens satisfont aux exigences suivantes : • elles nécessitaient l’utilisation d’au moins 25  % de la valeur de l’actif de la société à la date de la fin de l’exercice précédent l’aliénation ; • elles ont généré, au cours de l’exercice précédant l’aliénation, au moins 25  % des produits ou du bénéfice avant impôts de la société. Il est à noter que la résolution spéciale exigera l’approbation des deux tiers des votes exprimés par les détenteurs d’actions votantes. L’autorisation des actionnaires par résolution spéciale de la société n’est pas requise si l’aliénation est faite à une filiale de la société dont celleci est l’unique actionnaire. Ainsi, avant de signer une convention d’achat-vente d’immeuble, dans la mesure où cette vente empêche la société de poursuivre ses « activités substantielles », un acheteur avisé exigerait

l’approbation des actionnaires par résolution spéciale, en plus de la résolution normalement exigée des administrateurs de la société. Il serait prudent que ces approbations soient obtenues avant que l’acheteur dépense des sommes importantes dans la vérification diligente de l’immeuble. Les propriétaires immobiliers prévoyant couramment une structure corporative dans laquelle chaque immeuble est détenu par une entité corporative distincte, il est probable que ces dispositions trouvent fréquemment application. Il est également important de noter que les règles d’autorisation par les actionnaires s’appliquent également à l’échange ou à la location des biens de la société. Une société propriétaire d’un seul immeuble qui le loue en quasitotalité à un seul locataire devra donc, elle aussi, prévoir une résolution de ses actionnaires. VALIDITÉ DE L’AIDE FINANCIÈRE Avant l’entrée en vigueur de la Loi, l’article 123.66 de la Loi sur les compagnies imposait un test comptable qui empêchait qu’une société accorde un prêt, un cautionnement ou toute autre forme d’aide financière à son actionnaire s’il y avait des motifs raisonnables de croire qu’en raison de ce fait : • elle ne pourrait acquitter son passif à l’échéance ; ou • la valeur comptable de son actif serait inférieure au total de son passif et de son compte de capital-actions émis et payé. Ces restrictions sont maintenant grandement allégées. En effet, seul le maintien du test de solvabilité – capacité


Une société pourrait ainsi bénéficier d’une fiscalité plus avantageuse sans devoir payer des droits de mutation ou d’autres taxes qui auraient autrement été applicables à ce transfert. de la société d’acquitter son passif à l’échéance – y est prévu. Les opérations particulièrement visées en la matière sont l’achat ou le rachat d’actions, la réduction de capital, le versement de dividende (autre qu’en action ou en option) et la fusion. CHANGEMENT DE JURIDICTION La Loi permet la continuation de la société sous le régime d’autres juridictions que celle du Québec. Divers motifs, fiscaux ou autres, peuvent amener les actionnaires à considérer qu’il est à l’avantage de la société d’être gouvernée sous une autre juridiction. La Loi prévoit que l’autorisation des actionnaires dans ce cas est donnée par résolution spéciale et que cette résolution peut autoriser un administrateur ou un dirigeant de la société à signer les

NOUVELLES RÈGLES GOUVERNANT LES CONVENTIONS ENTRE ACTIONNAIRES Comme en vertu de la LCQ, les pouvoirs des administrateurs peuvent être restreints par une convention unanime des actionnaires. Il est également possible par une convention unanime des actionnaires d’augmenter le nombre de voix nécessaires à l’adoption de certaines mesures par les administrateurs ou par les actionnaires. Cependant, dans un tel cas, la Loi prévoit une obligation pour la société de déclarer l’existence d’une telle convention au registre des entreprises, ce qui permettra aux tiers (créanciers ou autres) d’identifier l’existence d’une telle convention entre actionnaires, et d’éventuellement pouvoir la consulter.

DES FEMMES QUI PRENNENT LEUR PLACE.

D’AUTRES AVANTAGES PRÉVUS DANS LA NOUVELLE LOI La Loi n’impose pas de critères de résidence pour les administrateurs. Il faut cependant demeurer prudent quant au recours à cette ouverture, puisque la non-résidence des administrateurs pourrait notamment entraîner des conséquences fiscales ou avoir des conséquences fâcheuses dans le cadre de l’acquisition d’une propriété agricole. Il sera dorénavant possible de créer des comités composés d’administrateurs pouvant notamment former des comités de gérance au sein des entreprises de propriétaires immobiliers. Ce qui précède ne constitue qu’un bref survol des nouvelles dispositions législatives visant à harmoniser la nouvelle loi provinciale avec la loi fédérale et celles des autres provinces. Ces changements représentent très certainement un beau cadeau de la Saint-Valentin puisqu’en modernisant les lois gouvernant les sociétés québécoises, leur compétitivité avec les autres juridictions canadiennes s’en trouvera d’autant améliorée.

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p r i n t e m p s 2 011 Premières en affaires 41

P r e mi è r e s e n droit

documents nécessaires à la continuation, après quoi le Registraire des entreprises établit un certificat de changement de régime. L’avantage de ces nouvelles dispositions réside dans le fait qu’une société peut être ainsi continuée sous une autre juridiction sans nécessiter la formation d’une nouvelle société et le transfert des actifs de la première société à la nouvelle.


P r e mi è r e s e n droit

résiliation d’un BAIL COMMERCIAL Nouveau jalon dans la

sans poursuite judiciaire Pa r M e C h a n ta l J o u b er t Associée Lavery

Le 11 janvier dernier, la Cour supérieure a rendu une décision qui a posé un nouveau jalon dans le processus de résiliation extrajudiciaire d’un bail commercial1. Dans cette affaire, selon le bail conclu, le bailleur pouvait résilier le bail ipso facto en cas de défaut du locataire, et ce, sans avoir à entamer une poursuite judiciaire contre ce dernier au préalable. Au moment du renouvellement, le bailleur a refusé de renouveler le bail en raison de nombreux manquements, notamment des retards fréquents de paiement du loyer. Quelques jours plus tard, le bailleur avisait le locataire qu’il exerçait son droit de mettre fin ipso facto au bail, sans toutefois faire précéder cet avis d’une mise en demeure.

Les principaux cas de mise en demeure de plein droit peuvent se résumer comme suit :

révélé que le bailleur n’avait pas envoyé de mise en demeure formelle au locataire. Dès lors, il convenait d’évaluer si le locataire était en demeure « de plein droit ». Le tribunal a limité les cas de mise en demeure de plein droit aux seuls cas prévus au Code civil du Québec. Le contrat – en l’espèce, le bail – ne pouvait, en prévoir d’autres. Le paiement du loyer en retard de façon répétée pourrait constituer un cas de mise en demeure de plein droit mentionné en (iii) ci-dessous, mais dans le cas précis qui nous concerne, le Tribunal a conclu que le paiement de loyer à une date autre que le premier de chaque mois avait fait l’objet d’une entente avec le bailleur précédent et ne constituait donc pas un défaut. Par cette décision, le Tribunal établit donc les modalités préalables nécessaires à l’exercice du droit à la résiliation extrajudiciaire d’un

(i) lorsque l’obligation ne peut être exécutée utilement par le débiteur que dans un certain temps qu’il a laissé s’écouler ; (ii) lorsqu’il a clairement manifesté au créancier son intention de ne pas exécuter l’obligation ; et (iii) lorsqu’il refuse ou néglige d’exécuter de manière répétée une obligation à exécution successive. Dans ces circonstances, on s’est demandé si le bailleur avait validement exercé son droit à la résiliation du bail sans poursuite judiciaire, comme le lui permettait le bail. À cette question, la Cour a répondu par la négative. Le Code civil du Québec prévoit en effet que le contrat peut être résilié sans procédure judiciaire (i) si, à la suite d’une mise en demeure, le débiteur n’a pas exécuté l’obligation dans le délai imparti ou (ii) si le débiteur est en demeure « de plein droit ». Or, les faits ont 42 p r i n t e m p s 2 011 Premières en affaires

bail commercial : le locataire en défaut doit être en demeure de plein droit au moment de la résiliation ou avoir reçu une mise en demeure formelle. Les diverses stipulations contractuelles qui tentent d’écarter l’une ou l’autre de ces exigences sont sans effets aux fins de la résiliation d’un bail sans poursuite judiciaire.

1

Complex Jean-Talon West Inc. c. 2974100 Canada Inc. C.S.


outil essentiel de protection des actifs

en contexte immobilier

P a r V a l é r i e L a g a n i è r e , MBA Marketing et Développement Groupe C. Laganière

Dans un contexte de vente, d’achat ou de refinancement, la valeur des études à caractère environnemental est encore fortement sous-estimée, et ce, malgré un cadre légal de plus en plus rigide.

surtout, qu’elle croîtra conformément aux attentes ? La qualité environnementale des sols et des eaux souterraines est directement liée au retour sur l’investissement immobilier à l’endroit de la propriété désignée.

valeur nette. Les cas où la valeur des travaux de dépollution recommandés excède la valeur marchande de la propriété ne sont pas un mythe. Certes, ils ne sont pas si fréquents, mais pas si rares non plus.

Tout investisseur ou prêteur immobilier, que ce soit pour des projets de nature résidentielle, commerciale, industrielle ou autre, a intérêt à faire appel à une firme spécialisée en solutions environnementales qui le munira d’un important outil de prévention et protection de la valeur réelle des actifs mobiliers et immobiliers en jeu : les Évaluations Environnementales de Sites.

Lorsque la Phase I ne détecte aucun risque environnemental, l’octroi du financement et la finalisation de la transaction sont grandement facilités. Dans le cas contraire, cependant, les investisseurs et promoteurs avertis voudront investiguer davantage pour estimer l’impact que le risque environnemental décelé peut avoir sur la valeur réelle de leur investissement. Il faut alors procéder à une évaluation environnementale de site – Phase II. Grâce au prélèvement d’échantillons analysés en laboratoire, une validation des conclusions de la Phase I s’imposera et, si le résultat est positif, cela permettra de mieux circonscrire la zone, la nature et l’étendue de la contamination. Dans la plupart des cas, des travaux mineurs, tel le démantèlement d’un vieux réservoir de mazout, réussiront à enrayer le risque ou la source de contamination, alors que dans d’autres cas, un plan complexe de caractérisation et de réhabilitation sera nécessaire afin d’éradiquer la contamination et sa source.

Alors que la législation se resserre rapidement autour de l’importance des études environnementales et que l’on assiste à une certaine conscientisation à cet effet chez les créanciers, promoteurs, agents immobiliers et propriétaires, on ne peut en dire autant du cadre légal entourant les firmes qui offrent ce type de solutions. Il devient donc essentiel de sélectionner judicieusement la firme qui vous fournira ces services spécialisés en établissant des critères de sélection stricts tels l’expérience en environnement, le nombre d’années d’existence de la firme, les assurances professionnelles et les références qu’elle détient, ainsi que son accréditation auprès des institutions financières principales. Cette rigueur vous permettra de mesurer sa compétence et sa crédibilité, souvent variable d’une firme à l’autre : trop de disparité existe encore dans la qualité des études environnementales et des solutions de dépollution disponibles.

Sans évaluation environnementale – Phase I, dont le but est de relever l’existence d’un risque réel ou potentiel de contamination de la propriété, comment s’assurer que la valeur actuelle de ladite propriété est juste et,

Mieux vaut aller jusqu’au bout de la démarche : il est préférable d’acheter ou de financer une propriété « propre » plutôt que d’investir dans une propriété dont le passif environnemental pourrait aller jusqu’à en dépasser la

Si la plupart des institutions financières obligent dorénavant leurs clients du secteur immobilier à fournir une évaluation environnementale de site (Phase I) comme document préalable à l’accord de financement d’un immeuble, il reste que l’impact potentiellement majeur – de ce type d’étude est encore trop peu connu.

En développement immobilier, prioriser l’environnement équivaut à protéger ses actifs tout en préservant les intérêts des générations futures. Qui dit mieux ?

p r i n t e m p s 2 011 Premières en affaires 43

P r e mi è r e s e n immobilier

L’évaluation environnementale,


P r e mi è r e s e n f inance

Gestion des finances personnelles, épargne, placements…

Trois étapes pour trouver l’expert qu’il vous faut ! Pa r M a n o n L é to u r n e a u, P l . f i n . Conseillère en placement Vice-présidente Financière Banque Nationale

Dans la tourmente des dernières années et avec la médiatisation des scandales financiers, il est fort probable que certaines questions se soient enchaînées dans votre esprit par rapport à la gestion de vos finances personnelles. Ai-je fait le bon choix de conseiller ? Ma stratégie d’investissement est-elle véritablement appropriée à ma situation financière ? Afin de vous aider à y voir plus clair, voici un rappel des trois étapes incontournables qui devraient guider toute démarche visant à vous adjoindre les services d’un expert.

Déterminez vos objectifs

Avant toute chose, assurez-vous de faire une évaluation honnête de vos compétences, de votre niveau d’autonomie en matière de gestion des finances personnelles et, surtout, de vos objectifs. Posez-vous les questions suivantes : Comment est-ce que j’envisage mon avenir ? Qu’est-ce que cela implique en

matière d’épargne ou d’investissement ? Quels sont mes moyens ? Les bénéfices que vous tirerez de la gestion de vos finances sont directement liés à votre niveau d’engagement dans la démarche. Faites bien vos devoirs !

Familiarisez-vous avec les intervenants de l’industrie

L’industrie des services financiers compte une vaste gamme d’experts offrant des services différents. Il importe d’y voir clair afin d’être en mesure de choisir le type d’experts

le plus apte à répondre à vos attentes. La grille ci-dessous présente un bref aperçu des principales appellations professionnelles et de leurs caractéristiques.

Appellation

Expertise principale

Services offerts

Représentant en services bancaires, conseiller en finances personnelles ou banquier personnel

Produits et services financiers de base

Compte bancaire, carte de crédit, prêt, marge de crédit, hypothèque, certificat de placement garanti (« CPG »), obligations d’épargne et fonds communs de placement.

Planificateur financier

Optimisation globale de la situation financière et du patrimoine par l’élaboration de stratégies

Plan d’action personnalisé incluant des mesures concrètes touchant tous les aspects de la gestion financière et visant à atteindre des objectifs précis.

Conseiller en placements ou conseiller en valeurs

Valeurs mobilières

Titres cotés en Bourse, obligations gouvernementales et de sociétés, fonds communs de placement, produits dérivés et autres produits financiers.

Conseiller en sécurité financière

Assurance de personnes (assurance vie et invalidité)

Produits et services se rattachant aux assurances vie et invalidité, aux rentes viagères et fonds distincts.

Représentant de courtier ou représentant en épargne collective

Fonds communs de placement

Fonds communs de placement

Ces appellations ne sont pas mutuellement exclusives. Certains intervenants en cumulent plusieurs. 44 p r i n t e m p s 2 011 Premières en affaires


Après avoir clairement défini vos besoins de même que le type d’experts avec lequel vous souhaitez faire affaire, il importe de tout mettre en œuvre pour trouver la perle rare. Pour ce faire, plusieurs stratégies s’offrent à vous. Parmi les plus populaires, on retrouve en tête de liste l’obtention de références auprès de proches. Si vous optez pour ce moyen, soyez conscient que votre situation est unique, et que l’expert de votre meilleur ami ne comblera pas nécessairement vos attentes. Vous aimeriez élargir votre réseau ? Consultez les annuaires des associations professionnelles, disponibles sur Internet. Lors des premiers contacts avec les candidats potentiels, n’hésitez pas à poser toutes les questions qui vous semblent pertinentes. Assurez-vous que la personne qui vous offre ses services est inscrite auprès de l’organisme de surveillance et de réglementation de la province. Informez-vous des formations qu’elle a suivies et de son parcours professionnel. Demandez-lui quels produits elle est en mesure d’offrir, le type de planification

qu’elle recommanderait pour une personne comme vous et sa formule de rémunération. Enfin, ne négligez pas vos affinités naturelles. Vos interactions avec votre expert seront fréquentes. Aussi bien y trouver du plaisir ! Tout au long de votre démarche, gardez en tête le fait que trouver la bonne personne n’est qu’une partie du processus. Quelle que soit votre sélection, il sera toujours important de participer activement au suivi de vos affaires. Lisez les documents qui vous sont acheminés, conservez-les et n’hésitez pas à rencontrer votre expert au moins une fois par année. Discutez honnêtement de vos préoccupations et de vos interrogations – la gêne est un bien mauvais guide quand vient le temps de gérer vos finances ! Qui sait, peut-être vous découvrirez-vous un grand intérêt pour ces questions. Quoi qu’il en soit, vous en retirerez certainement des connaissances fort utiles – qui vous rendront plus autonome en ce qui a trait à la gestion de vos finances personnelles – et, surtout, un plus grand niveau de confiance face à votre avenir. Bonne planification !

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p r i n t e m p s 2 011 Premières en affaires 45

P r e mi è r e s e n f inance

Trouvez la bonne personne


P r e mi è r e s e n droit

LES DÉVELOPPEMENTS À USAGE MIXTE REVITALISENT LES CENTRES COMMERCIAUX !

Les développements de copropriétés résidentielles qui comprennent des unités commerciales sont maintenant monnaie courante. Il peut s’agir de cafés, de dépanneurs ou même de supermarchés, de pharmacies et de banques. On les appelle les développements à usage mixte.

Pa r M e R i ta Lc d e S a n t i s Associée Davies Ward Phillips & Vineberg

Aujourd’hui, les centres commerciaux connaissent de nouvelles transformations : après s’être surtout développés loin des quartiers résidentiels, ils sont réintégrés au sein de la collectivité. La réalisation de ces développements à usage mixte demeure toutefois relativement complexe. De ce fait, les promoteurs et les entrepreneurs combinent leur expertise. Ils doivent faire face à plusieurs obstacles réglementaires – surtout en matière de zonage – et, souvent, au voisinage qui craint que l’apport commercial apporte circulation et bruit.

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Marche à suivre

Prévoir les problèmes

Lorsque des promoteurs désirent mettre de l’avant un développement à usage mixte, il devrait, premièrement, publier un « projet de déclaration de copropriété » initial visant l’ensemble de la propriété. Le projet de déclaration décrit les parties du projet qui seront communes autant pour les unités commerciales que pour les unités résidentielles. Deuxièmement, ils devraient publier une «  déclaration de copropriété résidentielle » visant seulement la partie de la propriété constituée d’unités résidentielles, ainsi qu’une « déclaration de copropriété commerciale » visant seulement la

L’utilisation des espaces de stationnement par les clients des commerces, de même que la signalisation, l’éclairage et les odeurs sont susceptibles de devenir des sources de discordes. Diverses servitudes entre la partie commerciale et la partie résidentielle devront être établies afin de réglementer le partage de certaines zones, de certains services et de certains espaces entre les copropriétaires et leurs invités ou l’utilisation réciproque de ceux-ci. Une attention particulière devra également être portée à la sécurité. Dès lors, il sera important de bien répartir la

responsabilité de chacun et d’assurer en conséquence les lieux et les activités ou services offerts. Les modèles de développements à usage mixte, comme ceux du réaménagement du Ritz-Carlton, du District Griffin et du projet de Cadillac Fairview près de la gare Windsor, varient d’un projet à l’autre. Le défi consiste donc à faire preuve de créativité, tout en demeurant prudent. Lorsque plusieurs types de propriétés sont envisagés pour un même projet, il importe de prendre en considération tous les aspects matériels et juridiques.

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p r i n t e m p s 2 011 Premières en affaires 47

P r e mi è r e s e n droit

partie de la propriété constituée d’unités commerciales. La partie commerciale et la partie résidentielle peuvent partager certains services, des installations et des espaces communs, et chacune des unités résidentielles et des unités commerciales peuvent partager, uniquement entre elles, des services autres, des installations et des espaces communs dans la partie résidentielle et la partie commerciale. La répartition appropriée des frais de service publics et le mode de calcul de ceux-ci doivent être établis tout au début.


P r e mi è r e s e n droit

Le développement immobilier à Montréal prend un

virage vert

Pa r m e Ch rist i n e Duch a i n e et m e Va n essa Desch ên es C a b in e t j u ridiq u e S o d a v e x

Développement durable, changements climatiques, îlots de chaleur, toits verts, LEED, voilà autant d’expressions qui ont fait leur apparition dans le vocable populaire comme technique au cours des dernières années. Ainsi, assiste-t-on actuellement à l’apparition de mesures visant à répondre aux préoccupations environnementales exprimées par la population. Dans ce contexte, force est de conclure que le rôle des municipalités ne pourra que s’accroître. Dans le domaine du développement immobilier, cela se traduira essentiellement par l’adoption de normes visant à réduire la consommation d’énergie et à limiter les impacts sur l’environnement des nouvelles constructions. Avec son Plan de développement durable de la collectivité montréalaise 2010–2015, adopté en octobre dernier, la Ville de Montréal n’est pas en reste. Elle y confirme son engagement à faire du développement durable l’assise sur laquelle doit se construire la métropole. Les neuf objectifs et les 37 actions du Plan auront sans contredit un impact sur les projets immobiliers. Par exemple, la Ville vise à réduire de 30 % les émissions de gaz à effet de serre de la collectivité montréalaise d’ici 2020 par rapport à 1990. Pour y arriver, Montréal s’assurera que les grands projets de développement seront novateurs et répondront à ses exigences en matière d’efficacité énergétique. Elle renforcera également les exigences des programmes de subventions à la rénovation et à la construction résidentielle rela-tivement à l’efficacité énergétique. 48 p r i n t e m p s 2 011 Premières en affaires

La Ville souhaite également adopter des outils réglementaires et des critères d’aménagement de manière à maximiser le verdissement et à réduire les îlots de chaleur. Montréal désire entre autres améliorer les infrastructures vertes en faisant passer la canopée – ensemble des cimes des arbres – de 20 à 25 % d’ici 2025 par rapport à 2007. Or, un des moyens pour ce faire dans les secteurs densément construits, tel le centre-ville, consiste à favoriser les infrastructures comme les toitures et les murs végétalisés. Des actions concrètes ont d’ailleurs déjà été proposées par l’arrondissement RosemontLa-Petite-Patrie afin de lutter contre les îlots de chaleur. Il fut proposé de modifier le Règlement d’urbanisme afin d’exiger qu’au moins 20 % de la superficie du terrain sur lequel sera érigée une nouvelle construction soit aménagée avec des plantes, arbres ou arbustes en pleine terre. De plus, si la construction est munie d’un toit plat, seuls seront autorisés les toits verts, blancs ou dont l’indice de réflectance sera d’au moins 78. Finalement, l’aménagement de stationnements intérieurs sera obligatoire pour tout nouveau bâtiment de plus de huit logements. Ces nouvelles normes de même que celles qui seront adoptées à l’avenir s’imposeront comme des incontournables pour tout promoteur immobilier qui souhaite réussir son projet. En effet, ce qui était jusqu’à tout récemment encore considéré comme des fantaisies d’écologistes a été adopté par une majorité d’acheteurs et est devenu, depuis, l’apanage des projets immobiliers sérieux. Tout promoteur avisé devra donc être conscient de ces nouvelles préoccupations et des nouvelles normes, de même que du fait que l’approbation d’un projet immobilier pourra dépendre de l’inclusion de ces éléments.


à une crise économique…

une question de chance ? Malgré les nombreux signes indiquant que la reprise économique est sur les rails, nous n’avons D’autre choix que de rester au fait de la santé financière de nos clients, car ils ne sont pas encore nécessairement tirés d’affaire.

P a r D e b o r a h C o n r o y, CA , CIR P S e rvic e s c o ns u lt a tifs tr a ns a cti o nn e ls Ernst & Y o u ng

Quelle que soit la conjoncture économique, bon nombre d’indicateurs qui rendent compte des problèmes des clients n’ont pas changé au fil des ans. La surutilisation ou l’épuisement continuel des ressources financières disponibles, des problèmes de gestion de la trésorerie, une dépendance économique à l’égard d’un groupe très restreint de clients ou de fournisseurs, des stocks excédentaires, des résultats ou des ratios financiers inexpliqués ou inhabituels, un fort taux de roulement de l’effectif, ou des délais dans la production de l’information financière sont autant de symptômes inquiétants pouvant indiquer, entre autres, une direction déficiente ou la nécessité d’une restructuration globale. Outre ces indices bien connus de possibles difficultés financières, nous devons aussi surveiller les changements importants qui se produisent sur les marchés internationaux et leur incidence sur nos clients. Par exemple, l’appréciation du dollar canadien par rapport au dollar amé-

ricain a une incidence considérable sur les fabricants, les importateurs et les exportateurs. Il est utopique de croire que tous sont prêts à y faire face. Un autre exemple est l’impact des changements technologiques qui se succèdent à un rythme effréné. Certaines entreprises ont des défis importants à surmonter pour se convertir aux nouvelles façons de faire, ou y sont réfractaires. Aucun de ces indicateurs potentiels ne risque en soi de mener une entreprise à sa perte. Par contre, ils agissent à titre d’avertissements. Malgré la reprise économique, nous devrions examiner attentivement la situation de nos clients et nous demander s’ils évaluent adéquatement ces risques potentiels. Interviennent-ils comme il se doit ? Ne doivent-ils qu’à la chance le fait d’avoir survécu à la crise économique des dernières années ? Ces entreprises qui ont réussi à se tirer d’affaire tant bien que mal ont probablement épuisé leurs réserves et pourraient bien se trouver maintenant en situation d’équilibre précaire, tandis que le péril qui les guette pourrait être écarté. Les possibilités de situations gagnant-gagnant abondent. Les entreprises conscientes des économies de coûts à long terme que permet une gestion efficace de la trésorerie et des capitaux sont plus disposées à recourir à des consultants capables de

cerner leurs lacunes et de leur proposer des solutions efficaces qui répondent à leurs besoins. Celles qui ont l’ouverture nécessaire pour discuter avec leurs bailleurs de fonds de questions qu’ils perçoivent comme des difficultés en apprendront probablement sur de nouvelles solutions de financement permettant d’améliorer leur situation, avec en prime une relation plus forte reposant sur une confiance accrue. Celles qui sont aux prises avec des problèmes financiers, qui se demandent s’il existe une issue possible et qui cherchent à se dépêtrer de leur situation de surendettement peuvent se tourner vers des conseillers en restructuration d’entreprise spécialisés dans le sauvetage d’entreprises viables en difficulté. En définitive, le moment n’est pas encore venu de pousser un grand soupir de soulagement. La conjoncture des dernières années a ébranlé bon nombre d’entreprises. Plusieurs se sont contentées de sabrer leurs dépenses pour survivre, sans s’appuyer sur une réelle stratégie de redressement. Le résultat ? Aujourd’hui, elles sont désavantagées. Bref, plus que jamais, les difficultés persistent et, dans ce contexte, nous devons saisir l’occasion d’aider nos clients.

p r i n t e m p s 2 011 Premières en affaires 49

P r e mi è r e s e n f inance

Survivre


premières en ressources humaines

Avocate à temps partiel :

Une nouvelle réalité Pa r A m é l i e D a o u s t- B o i s v e r t En pratique privée, pendant que les avocates mères de jeunes enfants facturent environ 200 heures de moins que les célibataires, les nouveaux pères en facturent… une centaine de plus ! Une différence se chiffrant à plus de 100 000 $ pour l’employeur, précise la sociologue Jean Wallace de l’Université de l’Alberta dans une de ses plus récentes études sur le monde du droit, qu’elle scrute depuis de nombreuses années. Ses données proviennent d’une enquête auprès d’avocates et d’avocat albertains. Mais attention : les femmes de loi sans responsabilités familiales et celles qui ont des ados sont aussi, sinon plus, productives que leurs collègues portant la cravate.

« Nos résultats suggèrent qu’elles sont moins productives tout simplement parce qu’elles passent plus de temps aux tâches ménagères et parentales que les pères et travaillent un peu moins », écrit Jean Wallace. Une tendance également observée dans la société en général. Bosser moins pour savourer l’enfance de son fils, quel mal à ça ? s’est dit Me Aldona Gudas, avocate à la division montréalaise du grand cabinet Blakes. « Je me suis dit : ça pourrait être le seul, alors j’en profite ! », racontet-elle lors de notre rencontre dans les bureaux montréalais de la firme. Rentrant au Québec

50 p r i n t e m p s 2 011 Premières en affaires

après plusieurs années de pratique à Vancouver, Me Gudas a été la première avocate oeuvrant au bureau de Montréal à négocier un horaire réduit, confirme sa chef de département Natalie Bussière. Les avocates portent en moyenne leur premier – et souvent seul – enfant à 35 ans, note la sociologue Jean Wallace. Les Québécoises en général mettent un premier bébé au monde à 29 ans. Travailler quatre jours sur cinq rime avec salaire réduit. « Je voulais prendre un peu moins d’engagements, mais ceux que je prends je les respecte à 100 %, dit Me Gudas. À temps plein, on dit rarement non. » Même aujourd’hui, son horaire ne s’apparente pas à du 9 à 5, du lundi au jeudi. « Nos clients sont un peu partout dans le monde, ce ne sont pas des choses qu’on contrôle : c’est le défi particulier du droit », expose Natalie Bussière. Quand un appel ou un courriel fait vibrer le BlackBerry de Me Gudas, elle est au poste : la technologie la libère du bureau, quitte à se reconnecter à distance une fois son fils au lit. À l’université, en stages et en entrevues pour des emplois, les femmes sont maintenant majoritaires, dit Me Bussière. « Ça change la culture d’entreprise, on est intéressé à ce que les femmes travaillent et restent chez nous ! » C’est pourquoi les firmes se demandent de plus en plus comment accommoder des femmes talentueuses qui veulent des enfants, dans un métier particulièrement accaparant, où « ce sont les clients qui contrôlent nos horaires », dit Me Bussière.


mis en place par les firmes de droit permettent aux femmes de passer plus de temps avec leurs enfants… et aux pères de profiter de davantage de loisirs !

« C’est du nouveau pour notre profession qui est assez conservatrice », concède Me Gudas.

En fait, pendant que les pères jouent avec les bambins, mêlant ainsi loisirs et responsabilités parentales, les mères font encore le lavage, le souper, le ménage ou les lunchs… avance la sociologue.

« Trois années de congé de maternité, réparties sur 20 ans et plus de pratique, ce n’est pas la fin du monde. Les cabinets s’en rendent compte », observe-t-elle. « Le progrès majeur est dans l’attitude, note Me Bussière. On est aussi de moins en moins surpris que des hommes prennent des congés parentaux. » Dans une de ses plus récentes études, la sociologue Jean Wallace observe, non sans étonnement, que les aménagements familiaux

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p r i n t e m p s 2 011 Premières en affaires 51

premières en ressources humaines

Ici, les clients peuvent avoir besoin de services 24 heures sur 24. Travailler moins ? Oui. Se débrancher et ne pas répondre aux besoins des clients ? Impossible !


P r e mi è r e s e n immobilier

AU-DELÀ du CONVENTIONNEL P a r Fa b i e n n e B e n o i t D ir e ctric e , D ivisi o n c o mm e rci a l e FCT

Un grand nombre de propriétaires immobiliers et leurs prêteurs croit que l’assurance titres ne sert qu’à assurer des propriétés dites conventionnelles. Parmi celles-ci, nous retrouvons des commerces, des immeubles de bureaux, des maisons, des propriétés multirésidentielles et des usines, sans compter l’acquisition de vastes portefeuilles de certains de ces actifs ou des actions des sociétés qui les détiennent. Certes, l’émission de polices d’assurance titres pour ces transactions immobilières augmente constamment malgré le ralentissement économique des dernières années. Un des facteurs est sans doute la notoriété sans cesse croissante des couvertures offertes. De surcroît, ce contexte économique a incité plusieurs prêteurs hypothécaires à adopter de plus grandes règles de prudence et ainsi à mieux protéger leurs créances par le biais de ce type de protection. Naturellement, les couvertures palliant des irrégularités de titres, des empiétements, des questionnements liés au zonage municipal et d’autres problèmes divulgués par les certificats de localisation demeurent très demandées. 52 p r i n t e m p s 2 011 Premières en affaires

Pourtant, bien au-delà de ces transactions usuelles, nous assurons aussi sur une base régulière des clients à travers le Canada dont les dossiers sont liés aux financements et aux acquisitions de parcs éoliens, de chemins de fer, de barrages, de lignes de transmission, de centrales hydroélectriques, de réseaux de fibres optiques, de terres forestières et même de sites miniers. Ces projets seront situés tantôt sur des terres privées (souvent non encore rénovées), tantôt sur des terres du domaine de l’État (en territoire cadastré ou non cadastré) ou même encore un mélange des deux et pourront traverser de multiples circonscriptions foncières. Il va sans dire que la plupart des recherches immobilières entourant ces transactions s’avèrent généralement très longues et très onéreuses, sans compter la responsabilité accrue pour les juristes. Sous réserve du mandat octroyé, de la nature du projet et du territoire visé, des recherches additionnelles au registre minier ou en vertu du droit autochtone peuvent aussi s’avérer nécessaires. Notre mode de consommation rapide ne permet souvent plus d’effectuer un aussi long travail préparatoire. Et que dire des erreurs qui peuvent se glisser aisément en raison notamment de la multitude de documents qui assaillent ces experts en immobilier ? Personne n’est à l’abri de ces omissions et nous sommes bien placés pour le savoir en raison des réclamations que nous traitons quotidiennement. Prenons un cas d’espèce. Vous êtes sur le point de signer une convention de prêt hypothécaire d’envergure avec une entreprise qui détient plusieurs

actifs dont une ligne de chemin de fer inutilisée depuis fort longtemps. Cette ligne ferroviaire est cependant essentielle à la réalisation du projet de ce client potentiel. Ce dernier veut par ailleurs obtenir son financement rapidement, mais il ne possède ni certificat de localisation ni opinion sur les titres. Votre service de crédit exige ces documents, mais vos conseillers juridiques externes ainsi que les arpenteurs-géomètres réclament des délais additionnels. Que faire ? Sous réserve de l’étude du dossier par l’assureur titres et de l’obtention de certaines informations complémentaires, tels un échantillonnage sur les titres, une déclaration solennelle du propriétaire de ce chemin, certains plans ou photographies aériennes ou peut-être même une vidéo, il y a de fortes chances pour que l’assureur accepte de couvrir l’absence du certificat de localisation et de l’opinion sur les titres. Rien ne vous empêchera, si vous le souhaitez, de requérir ces derniers documents, même plusieurs mois après la clôture de la transaction. L’assurance titres a pris naissance aux États-Unis au XIXe siècle. Elle ne servait alors principalement qu’à payer les frais liés à la défense des titres d’une propriété immobilière. Aujourd’hui, non seulement est-elle utilisée dans de nombreux pays dont le Canada, mais ce qu’elle couvre dépasse sans contredit cette couverture de défense. En effet, elle s’étend maintenant à de nombreux autres risques, et ce, tant pour des immeubles qualifiés comme conventionnels que ceux classifiés comme étant non conventionnels.


synonymes de complexité et de risques ! Bien que d’apparence simple, les règles régissant les taxes à la consommation applicables au domaine des transactions immobilières et de l’exploitation d’immeubles commerciaux et résidentiels sont souvent très complexes. Pa r J osée L ach a pelle D . D . N . , M . F isc . R S M ric h t e r

Détention et exploitation d’un immeuble : attention requise La structure légale de détention d’un immeuble ainsi que les modalités de son exploitation ont un impact important sur la gestion des taxes à la consommation. La situation d’un propriétaire unique qui exploite lui-même son immeuble est la situation la plus simple en matière de TPS/TVH et de TVQ. Cependant, dans le monde actuel des affaires, cette situation se fait rarissime. Il n’est pas inhabituel de détenir un immeuble commercial en copropriété ou par voie de démembrement du droit de propriété. Cette détention peut s’effectuer par l’entremise de différentes structures comme des sociétés, des sociétés de personnes, des fiducies, des coentreprises ou des prêtenoms. En matière de TPS/TVH et de TVQ, chacune de ces situations comporte des particularités et des problématiques connexes. Les principaux enjeux sont liés à l’entité devant remettre les taxes et à celle admissible à la réclamation des taxes payées sur les dépenses : propriétaire, gestionnaire, prête-nom. Dans le secteur résidentiel, les risques fiscaux s’avèrent plus élevés pour les constructeurs et exploitants d’immeubles locatifs, telles les résidences pour personnes âgées et les maisons de soins infirmiers. Ainsi, lors de la construction du bâtiment, les taxes de vente sont généralement remboursées, mais lors de son occupation résidentielle, les constructeurs et exploitants doivent remettre les taxes sur la juste valeur marchande de l’immeuble et, à compter de ce moment, les taxes de vente constituent généralement un coût d’exploitation.

Bonification du remboursement de TVQ pour les immeubles d’habitation neufs Saviez-vous que la bonification du remboursement de TVQ pour les immeubles d’habitation neufs, qui est en vigueur depuis le 1er janvier 2011, est limitée à certaines situations seulement ? En effet, cette bonification ne s’applique pas si l’acquéreur de l’immeuble n’est pas un particulier ou s’il s’agit d’un immeuble locatif. Cette bonification ne vise que les particuliers qui font l’acquisition d’un immeuble d’habitation à logement unique, y compris un duplex, ou d’un logement en copropriété. Dans ce cas, le taux de remboursement a été haussé de 36 % à 50 % et le seuil au-delà duquel aucun remboursement de TVQ n’est accordé est passé de 225 000 $ à 300 000 $. En définitive, il importe de savoir si vous avez correctement examiné votre situation fiscale et celle de vos partenaires immobiliers afin de vous assurer que le traitement que vous avez adopté est adéquat. Finalement, il ne faut pas perdre de vue qu’une approche stratégique de la gestion des taxes de vente vous aidera à maximiser votre investissement en ciblant les occasions qui s’offrent à votre entreprise tout en minimisant les risques fiscaux particuliers auxquels cette dernière est exposée.

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P r e mi è r e s e n f inance

Taxes à la consommation et secteur immobilier :


premières en ressources humaines

Différences entre les

baby-boomers et la génération Y Pa r N i co le G i g u ère et M a ri e T ri llot NGPP Recrutement de personnel

« S’associer avec quelqu’un est déjà un défi, mais avec quelqu’un de plus jeune, c’est un défi de taille, car on se frotte automatiquement aux conflits de générations. Si nous avons réussi, toutes les deux, à travailler ensemble pour faire un succès de notre entreprise, c’est que nous avons mis le temps pour comprendre comment fonctionne l’autre génération. C’est très exigeant au départ, mais cela nous a stimulées et fortifiées en tant qu’équipe. C’est avec plaisir que nous vous révélons nos secrets. » Nicole G. et Marie T.

Génération Y veut « tout tout de suite » :

Génération Y (16 –29 ans) : • Forte estime de soi avec un sentiment de pouvoir ; • Exige de recevoir avant de donner, démontre peu de respect de la hiérarchie ; • Téméraire ; • Loyal par intérêt; • Déteste le long terme; • Hyperconsommation et hypersexualisation ; • Grande mobilité sur le plan international.

Génération Y aime : • Les choses matérielles ; • Vivre dans l’immédiat ; • Un coach plutôt qu’un patron ; • Travailler rapidement et en équipe ; • Être impliquée dans un projet ; • Bénéficier d’horaires flexibles ; • Les services et les produits à la mode ; • La présentation et le look attirants.

Baby-boomers (45 – 64 ans) : Système de valeurs : • Travail qui procure pouvoir d’achat et statut social ; • Respect de l’autorité et de la hiérarchie ; • Loyauté ; • Stabilité, structure, encadrement dans le milieu de travail ; • Éducation stricte et punitive ; • Traditions familiales ; • Déchirement entre la satisfaction du moi et les valeurs parentales. Caractéristiques : • Vieillissent avec l’obligation de s’adapter constamment – et souvent difficilement – aux nouvelles technologies ; • Très peu mobiles sur le plan international ; • Communication préférée : téléphone et courriel.

• Plaisir en travaillant ; • Rémunération selon la charge de travail et plus ; • Climat agréable en milieu de travail ; • Flexibilité sur les heures ; • Avoir des choix ; • Comparer avec le reste de la planète.

Génération Y et les NTI, une quasi-dépendance : • Mode de communication préféré, utilisation constante : cellulaire, messages textes, courriel, les réseaux sociaux : Facebook, Linkedin, MSN, Twitter ; • Veut l’information à portée de main : Google ; • Se méfie de l’expertise, des spécialistes, préfère se fier aux réseaux.

Génération Y et l’argent : • Aidée par les parents (études, déménagements) ; • Souvent stressée par leur situation financière : tombe facilement dans le déni (REER-Placements) ; • Mauvais gestionnaires de l’argent ; • Gestion à court terme. *

Résultat d’une conférence donnée par Marie Trillot en décembre 2009 à un groupe de conseillers financiers dans le domaine de la santé.

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P r e mi è r e s e n droit

Bail : stratégies de sortie Lorsque les besoins changent, il faut parfois user d’astuces pour mettre fin au bail ou réduire les coûts reliés au bail. P a r m e Ad r i a n a M o l l u s o blakes Dans une conjoncture économique difficile, les entreprises vont bien souvent revoir leurs plans stratégiques, restructurer leurs effectifs et, dans une tentative désespérée de réduire leurs coûts, diminuer la superficie des biens immobiliers loués. Voici quelques trucs et astuces pour les locataires qui prévoient louer moins d’espace ou réduire leurs coûts. Première étape : Consultez votre bail. Il régit les relations entre les deux parties. Il importe donc de prendre le temps de le lire avant d’entreprendre toute autre démarche. Deuxième étape : Explorez les options qui s’offrent à vous aux termes du bail. Le transfert de bail (la cession ou la souslocation) : Pour se sortir d’un bail, les locataires ont le plus souvent recours à la sous-location ou à la cession de bail. Ces options requièrent habituellement le consentement préalable du locateur, lequel ne peut le refuser sans motif valable. Toutefois, la sous-location n’entraîne généralement pas l’extinction des obligations prévues aux termes du bail pour le locataire. Le rachat de location : Un paiement forfaitaire à votre locateur vous permettrait de résilier votre bail. En plus de fournir une solution économique pour vous – la somme forfaitaire est normalement inférieure aux paiements de loyer à verser jusqu’à la fin du bail –, il s’agit là d’une excellente option qui coupe définitivement les liens entre les deux parties. Toutefois, sachez que les locateurs sont souvent peu disposés à accepter une telle offre. L’arrêt des opérations : Lorsqu’un locataire met fin à ses opérations, il cesse toute activité, mais continue de payer son loyer. Avant d’envisager cette stratégie, un locataire doit, là encore, consulter son bail. S’il contient une clause d’exploitation continue lui interdisant d’occuper les lieux sans poursuivre le cours normal de ses activités, cette option ne devrait

pas être considérée, à moins que le locateur n’accepte de modifier le bail ou ne permette au locataire de cesser ses activités. Sachez toutefois qu’il est rare qu’un bail de détail permette à un locataire de mettre fin à ses activités puisqu’un local laissé vacant dans un centre commercial peut engendrer un effet domino sur les autres commerçants et sérieusement ternir l’image du centre, en plus de nuire à ses revenus. L’abandon total des lieux : Si vous songez à quitter vos locaux et à cesser d’acquitter votre loyer avant l’échéance du bail, vous serez considéré comme ayant manqué à vos obligations aux termes du bail et vous risquez d’engager votre responsabilité. Cette option est très risquée, et vous ne devriez jamais l’envisager sans avoir d’abord consulté un conseiller juridique. Troisième étape : Après avoir analysé toutes vos options, discutez avec votre locateur des possibilités envisageables afin d’en arriver à une solution à l’amiable. N’oubliez jamais que d’excellents rapports peuvent vous être profitables. Avoir recours aux services d’un avocat spécialisé en droit immobilier au moment de la signature du bail peut considérablement aider un locataire à inclure dans le bail diverses options en sa faveur et ainsi éviter de nombreux écueils. Pour ceux qui n’ont pas fait examiner leur bail par un professionnel avant de le signer, il n’est pas trop tard. Certaines des stratégies mentionnées ci-dessus peuvent quand même avoir été prévues. Dans le cas contraire, pensez à demander une réduction de loyer temporaire à votre locateur. Lorsque les temps sont durs, un locateur préférera toujours louer à moindre coût plutôt que de ne pas louer du tout. p r i n t e m p s 2 011 Premières en affaires 55


ÉVALUER LA QUALITÉ ENVIRONNEMENTALE DE SITES (PHASES I, II ET III) DÉPLOYER DES SOLUTIONS DE DÉPOLLUTION DURABLE CONVERTIR UN PASSIF ENVIRONNEMENTAL EN UN ACTIF PROFITABLE

Revalorisation de propriétés Unlocking property value

gr-laganiere.com

« L’apport important de mon empLoyeur  à La coLLectivité est vite devenu une source   de fierté pour moi. » Christine Lento, préposée au serviCe à La CLientèLe

en 2009-2010 seulement, la société a remis en dividendes au gouvernement du Québec la somme de 1,252 milliard de dollars. en retournant le fruit de ses activités en entier à la collectivité, Loto-Québec représente un important levier économique québécois.

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premières en ressources humaines

Les tendances

électroniques en recrutement

Pa r J o h a n n e B erry Présidente Les Services de placement Télé-Ressources

Avec le ralentissement économique qui tire à sa fin, plusieurs entreprises recrutent. Toutefois, le monde du recrutement s’est transformé. On assiste, entre autres, à un revirement majeur : l’employeur n’est plus seul à tenir les rênes. En effet, les candidats détiennent le pouvoir : ils choisissent leur futur emploi. Voici donc les grandes tendances 2011 dans le monde du recrutement !

Mobilité – Mobilité – Mobilité !

Les « Apps »

Dans une société toujours en mouvement, la mobilité prend tout son sens lorsqu’on parle de recrutement. Ce virage s’avère même incontournable. Les recruteurs doivent utiliser une interface conviviale. Les candidats doivent être en mesure de parcourir les offres actuelles, faire des recherches pour un poste et, ultimement, postuler directement à partir de leur mobile !

Le nombre d’applications pour appareils mobiles, communément appelées « Apps », croît à une vitesse fulgurante ! Bien que certaines d’entre elles s’avèrent d’une grande utilité, on se demande la raison d’être de certaines autres, d’autant plus que l’on doit parfois payer pour les télécharger. En matière de recrutement, elles ne sont ni plus ni moins qu’une version téléchargeable d’un site d’emploi. Les amateurs du genre y trouveront leur compte, tandis que les autres préféreront naviguer directement sur Internet. Question de goût et de style. À chacun sa méthode !

La vidéo

La centralisation

La vidéo en ligne, autrefois strictement ludique, s’est taillé une place dans le monde des affaires et du recrutement ! Certaines entreprises ont recours à ce moyen pour tenter d’attirer un plus grand nombre de candidats. On n’a qu’à penser aux lip dubs ou clip-promo qui sont apparus au cours des dernières années. Ces vidéos présentent, le temps d’une chanson, l’environnement de travail et les employés de l’entreprise se trémoussant sur un air connu ! En partageant ces vidéos sur You Tube, par exemple, les entreprises profitent d’une bonne visibilité et reçoivent, de ce fait, de nombreuses candidatures. De plus, bien que le phénomène soit un peu plus répandu en Europe qu’en Amérique du Nord, plusieurs candidats produisent maintenant un curriculum vitæ vidéo, offrant ainsi une première impression rapide pour l’employeur.

Grâce à la variété des canaux de diffusion, l’affichage de postes à combler peut s’avérer ardu et gruger du temps précieux. De plus en plus d’outils font leur apparition afin de minimiser les efforts des gestionnaires pour afficher leurs offres d’emploi. Ces outils permettent de diffuser, en une seule opération, des offres sur un ensemble de canaux, que ce soit les sites d’emplois, les médias sociaux et même le site Web de l’entreprise. Ils permettent aussi de surveiller le rendement à partir d’une seule et même console. Toutefois, la plupart de ceux-ci ne sont encore offerts qu’en anglais et plusieurs ne couvrent que les États-Unis. Il n’en demeure pas moins que la tendance est bien là, et la fin justifie les moyens… À surveiller !

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premières en droit

LE DROIT DE PROPRIÉTÉ :

UN GRUYÈRE !

Depuis l’avènement des chartes des droits et libertés, certains pourraient croire que le propriétaire d’un immeuble jouit d’une protection accrue contre les interventions de l’État. Il s’agit là d’une fausse perception.

Pa r M e Ri ch a rd L a fl a m m e Associé Stein Monast

La protection accordée par les chartes ne met pas le droit de propriété à l’abri des interventions de l’État lorsqu’elles sont justifiées par une législation ou une réglementation valide. Que ce soit en raison de la réglementation ou de la législation en matière d’urbanisme, de protection de l’environnement ou d’expropriation, l’usage et la jouissance du droit de propriété demeurent à la merci des contraintes de plus en plus nombreuses. Le zonage municipal En matière d’aménagement et d’urbanisme, les instances municipales déterminent les usages autorisés d’un immeuble. Des contraintes de dimension, de densité, de hauteur, voire des exigences architecturales, peuvent restreindre l’usage principal d’un immeuble jusqu’à lui faire perdre sa vocation première. Si normalement les modifications des normes existantes sont sujettes à des assemblées de consultation, il pourra survenir à

Découvrir

l’occasion d’une refonte que le processus d’approbation référendaire soit évité, empêchant les citoyens concernés d’intervenir efficacement. La protection de l’environnement Le gouvernement du Québec a adopté par décret, en 2005, la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables. Bien que le législateur délègue aux municipalités la tâche de procéder à l’application de cette

le potentiel énergétique des basses terres du Saint-Laurent

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de deux ans, cette propriété ne pourra être développée ni améliorée, sauf en ce qui concerne les travaux nécessaires au maintien des lieux en état. Cette réserve peut être renouvelée pour deux autres années. Dans chacun des cas susmentionnés, aucune indemnisation ne sera allouée au propriétaire, à moins de mauvaise foi ou d’appropriation illégale. Comme le gruyère, donc, le droit de propriété est plein de trous. Reste à voir s’ils en augmentent la valeur…

La réserve À DES fins publiques Toute entité publique disposant de pouvoirs d’expropriation dans sa loi constitutive peut réserver la propriété d’un immeuble en procédant à l’émission d’un avis de réserve. Cet avis permet à un corps public de prohiber le développement d’un immeuble pendant qu’il prépare ou étudie la faisabilité d’un projet quelconque. Pendant une première période

p r i n t e m p s 2 011 Premières en affaires 59

premières en droit

Politique, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs intervient, particulièrement dans le cadre de l’obtention de certaines autorisations requises en vertu de la Loi sur la qualité de l’environnement. Ainsi, une propriété située en bordure d’un cours d’eau ou d’un lac ne peut être aujourd’hui aménagée de la même façon qu’elle l’aurait été au siècle dernier. Aucun empiètement n’est toléré sur la berge, voire à l’intérieur de la ligne des hautes eaux. Au-delà de ce point, des mesures de protection et de maintien de la végétation naturelle sont obligatoires. Le traitement des eaux usées domestiques est de mise et les installations de traitement sont assujetties à une kyrielle de normes. De plus, les promoteurs immobiliers doivent obtenir le fameux certificat d’autorisation nécessaire à l’ouverture des rues, à l’implantation des services et, ultérieurement, au lotissement projeté. La protection des milieux humides constitue l’élément de vérification ultime des représentants du ministère.


pr e mi è r e s e n f amille

S’investir peut mener loin :

Exemple de parents impliqués Pa r G u i ll au m e C. Lem ée

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Certains diraient qu’être parent d’adolescents est un travail à temps plein. Mais, pour Robert Topping, c’est une véritable entreprise. Non, sa fille Rachel n’est pas difficile à élever, au contraire ! Elle est disciplinée, endurante, persévérante et acharnée, car c’est une athlète de niveau élite. « J’ai 15 ans, je fais du ski alpin de compétition depuis l’âge de 7 ans. Je suis membre de l’équipe de zone Skibec alpin (Capitale Nationale/Chaudière-Appalaches) et la prochaine étape pour moi c’est, je l’espère, une sélection pour l’équipe du Québec, nous raconte-t-elle. Ma mère et mon père ont toujours été là pour moi, autant lorsqu’il m’arrive des choses positives que négatives. Ils me suivent et ils m’encouragent. »

Les parents de Rachel investissent beaucoup d’énergie dans la carrière sportive de leur fille. Pour eux, sa passion est naturellement devenue la leur. Les week-ends passés à l’extérieur pour les compétitions ne se comptent plus, mais la joie de voir leur fille se dépasser, croire de plus en plus en ellemême et bâtir jour après jour sa détermination sont leur plus belle récompense. « Je suis content que Rachel vive cela, car de tels engagements durant la jeunesse font des adultes matures qui ont des visions d’avenir et qui sont capables de s’ajuster à toutes sortes de situations. C’est notre rôle de parent de permettre à nos enfants de déployer leurs talents. »

« Cette année, Rachel s’est blessée, explique Robert Topping, père de Rachel et ingénieur de métier. Alors, c’est une année plus tranquille. Mais une année typique comprend quelque 120 jours de ski. Faites le calcul et ajoutez à cela les jours d’école et vous allez voir que c’est tout un boulot ! Durant la saison hivernale, Rachel va à l’école à temps partiel. Par la suite, elle a du rattrapage à faire, mais elle parvient à garder un bon rendement scolaire. Elle sait qu’il serait hors de question de continuer à cette cadence si ses études devaient en souffrir. Je connais beaucoup ma fille et le fait de l’avoir suivie toutes ces années dans son sport nous a vraiment rapprochés. » Rachel fréquente l’école Cardinal Roy à Québec où un programme sport-études lui permet de bien synchroniser ses études et sa passion pour le ski. « Je veux étudier en droit,

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pr e mi è r e s e n f amille

La Banque Laurentienne salue ces parents qui rendent nous dit Rachel. Je veux devenir avocate. Si je possible le rêve ne suis pas sélectionnée dans l’équipe du Québec, je veux joindre les rangs du Rouge et de leurs enfants. Or de l’Université Laval. »


p o r t rai t d e j eunes premiers

Mentorat : la dyade Doire-Pinsonneault

Confiance et disponibilité

Chaque dyade mentor/mentoré a sa propre dynamique. Intrusion dans celle développée par Denis Pinsonneault, chef expérience client, chez Via Rail, et Alexandre Doire, conseiller AU SEIN DE la firme de recrutement Korn Ferry. Pa r M a r t i n e L e ta r t e

Il y a environ un an, Alexandre Doire traversait un moment charnière dans sa carrière : alors vice-président de la Jeune Chambre de commerce de Montréal (« JCCM »), il devait décider s’il se présenterait à la présidence. Pour l’aider à peser le pour et le contre, il a pu compter sur son mentor, Denis Pinsonneault. « Devenir président allait avoir un impact significatif sur ma vie, donc je voulais m’assurer de prendre la bonne décision. C’était un grand avantage de pouvoir profiter de la sagesse de quelqu’un comme lui », explique Alexandre Doire qui est finalement devenu président de la JCCM en juin dernier. Il précise toutefois que la décision est venue de lui. 62 p r i n t e m p s 2 011 Premières en affaires

« Je n’ai pas demandé à mon mentor de prendre la décision ! Il m’a plutôt fait voir des facettes que je n’aurais peut-être pas vues sans lui. Il a alimenté ma réflexion. » « Alexandre a énormément de talent, il est en début de carrière et il a des attentes très élevées. Je suis un accompagnateur dans l’atteinte de ses objectifs », affirme Denis Pinsonneault, en précisant être privilégié de pouvoir vivre cette expérience. Établir la structure Concrètement, comment deux personnes avec des emplois du temps bien remplis, mais qui ne travaillent pas ensemble, s’organisent-


« Pour moi, la structure doit être imposée par le mentoré. C’est lui qui détermine la fréquence des rencontres, après avoir pris le temps, bien sûr, de voir si on allait être capable de développer une relation riche », explique Denis Pinsonneault qui n’en est pas à sa première expérience de mentorat. La dyade Doire-Pinsonneault a choisi de toujours prendre au moins un petit-déjeuner ensemble chaque mois. « C’est prévu à notre agenda, précise M. Pinsonneault, mais bien sûr, ma porte lui est toujours ouverte. On peut se rencontrer rapidement s’il veut discuter de quelque chose, ou avoir de petites discussions téléphoniques. Je crois d’ailleurs que ce qui fait la qualité d’un mentor, c’est sa disponibilité. Il faut être là lorsque le mentoré a besoin de parler à quelqu’un, sinon on perd la complicité et c’est la base du mentorat. » Le duo précise que la complicité s’est d’ailleurs rapidement installée entre eux. « Je dirais que le tournant a été lorsque j’ai eu mon mandat comme président. M. Pinsonneault a été l’une des personnes importantes à qui j’ai demandé l’avis, donc ça a fait en sorte que par la suite, notre relation a pris de l’ampleur en même temps que mon rôle s’accentuait à la Chambre », explique celui qui a d’ailleurs rencontré son mentor grâce au programme de mentorat de la JCCM qui forme plus de 120 dyades chaque année.

La confiance De quoi parle-t-on dans des rencontres de mentorat ? Denis Pinsonneault est prêt à aborder pratiquement n’importe quelle question. « Ça va selon les besoins de la personne et selon l’expérience qu’on peut apporter. On peut toujours revenir sur des expériences antérieures et discuter de ce qui a bien marché, de ce qui a moins bien marché et de ce qu’on ferait si on avait la chance de recommencer », explique-t-il. « C’est super important d’être à l’aise d’aller au fond des choses, car c’est comme ça qu’on peut vraiment avancer. Pour ça, il faut qu’on ait une assurance de confidentialité. C’est la base de la relation. Parce qu’on ne veut pas nécessairement que nos expériences difficiles fassent la première page des journaux ! », affirme M. Pinsonneault. « La confiance permet à la relation de se bâtir et d’ailleurs, après un an, je vois l’évolution. C’est pour ça que maintenant, c’est rendu très facile pour moi de contacter M. Pinsonneault de façon spontanée pour avoir son avis sur quelque chose alors qu’avant, j’étais beaucoup plus réservé », affirme Alexandre Doire. Il semble qu’une relation mentor/mentoré ait toutefois une date de péremption. « Lorsqu’il n’y a plus de valeur ajoutée aux rencontres, il faut arrêter ! Le mentor donne ce qu’il peut donner et ensuite, le mentoré va compléter ailleurs. »

Comment bien réussir sa dyade ? Le conseil du mentoré : « Il faut éviter de voir son mentor comme un consultant qui prendra des décisions à sa place. Il faut faire un travail de cheminement. » Le conseil du mentor : « Il faut avoir le goût de partager et bien choisir la personne avec qui on le fait. »

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i n n o v at e u r , i n s pira n t, idéa l i s t e  !

elles pour se construire une relation mentor/ mentoré ?


p o r t rai t d e j eunes premiers

P a r M aya A z z i deloitte e t S a r a L a fo n ta i n e L e b l a n c Premières en affaires

Arnaud Ferrand,

vedette du Vieux-Port

Rise and Rise... Again and Again ... until Lambs become Lions. – Eric Thomas et Billy Cox Arnaud Ferrand est un des fondateurs d’Ateliers & Saveurs dans le Vieux-Montréal. D’origine italienne, il arrive à Montréal en 1999 pour terminer ses études en aviation. Toutefois, animé par une inextinguible soif de découverte et de partage, Arnaud Ferrand se lance en restauration. Désormais, il raconte le vin lors d’ateliers de dégustation où se mêlent convivialité, accessibilité et bonne ambiance.

Quelle est l’expérience Ateliers & Saveurs ? Ateliers & Saveurs est la première école de Montréal à vous proposer des ateliers de cuisine, cocktails et vin, grand public. Le but est d’initier les convives aux plaisirs de la table. Nous offrons aussi des ateliers de perfectionnement. Quel est le meilleur aspect de votre travail ? La gratitude et le sourire des clients pendant et surtout après les ateliers ! Comment encourager l’entrepreneuriat au Québec ? L’entrepreneuriat consiste en la capacité d’estimer sans arrêt les conditions et les circonstances économiques afin de percevoir des occasions d’affaires et de proposer de nouveaux produits et services, de meilleure qualité et moins chers. Les entrepreneurs réorganisent les ressources économiques vers des usages à valeur ajoutée. Ils innovent en cherchant de meilleurs processus de production et des façons de réduire les coûts. Le marché québécois peut sembler difficile par rapport aux autres marchés nord-américains, en raison de motifs comme la législation, la fiscalité et le ralentissement de la croissance démographique. Il reste toutefois accessible

aux personnes ambitieuses, déterminées et rigoureuses. Une idée doit se concrétiser en projet, un projet en plan d’affaires, un plan d’affaires en entreprise. De nombreuses subventions et aides sont disponibles. Mon conseil :  impliquez-vous ! Faites vos recherches vous-même, montez votre plan d’affaires vousmême, afin de maîtriser au mieux votre projet et d’en cerner avec précision les enjeux et les aboutissements. Êtes-vous impliqué bénévolement ? Avec mon équipe, je travaille actuellement à un projet intitulé « Cooking with the Stars ». Le concept tourne autour de l’idée de faire participer vingt vedettes et animateurs du téléthon Opération Enfant Soleil à des cours de cuisine grand public et d’en faire un livre de recettes dont les profits seront intégralement reversés à la Fondation Opération Enfant Soleil. Toute une aventure culinaire vous attend ! Quel est votre vin préféré ? En vin rouge :  le Polvere di Stelle (Poudre d’étoiles) de la maison Umberto Cesari (Emilie Romagne en Italie). En vin blanc : le vin liquoreux Passito di Pantelleria Ben Ryé de la maison Donnafugata (Sicile en Italie).

Carlo Boutagy, la perfection à haute vitesse If you do not enjoy your job and feel wonderful when you wake up in the morning, you will never be successful.  Carlo Boutagy est né pour régner. Ayant eu le sens des affaires dès un jeune âge, il effectue en 2009 d’habiles négociations avec le grand patron de la Formule 1, Bernie Ecclestone. Il réussit donc à cofonder et diriger F1 Fanzone ; l’expérience

Comment avez-vous eu cette idée de créer F1 Fanzone ? Mon père est un mordu de la Formule 1. Grâce à lui, j’ai eu la chance de visiter tous les Grands Prix du monde à partir de l’âge de 8 ans. À Montréal, je dînais sur la rue Crescent pendant les festivités et je me suis dit en regardant la foule : «  ça prend un écran géant ici ;  il faut trouver un moyen de diffuser la course  ». Ensuite, nous avons travaillé fort pour créer le

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concept F1 Fanzone, soit la tenue d’événements urbains à grande échelle. Des milliers de personnes peuvent donc se réunir dans le but de célébrer l’enthousiasme qu’ils partagent pour la F1. Pour avoir donc couru tous les Grands Prix du monde, lequel est votre préféré ? Le Grand Prix du Canada à Montréal ! C’est le seul endroit où toute la ville se transforme. Il y a une magie inexplicable qui s’installe. J’apprécie beaucoup.


Les Jeunes Premiers vous présentent en primeur cette entrevue exclusive à l’approche du Grand Prix du Canada.

Quelle est votre meilleure expérience personnelle F1 Fanzone ? Je n’oublierai jamais le lancement de F1 Fanzone à Abu Dhabi en novembre 2009. C’est le moment où tu constates qu’il est possible de rêver, qu’il est possible d’avoir une idée et de la vivre pleinement. Comment vous percevez-vous en tant que chef ? Je suis minutieux à l’extrême et très exigeant envers mon équipe. La notion de temps est très importante pour moi. C’est pourquoi je suis d’avis que si tu veux accomplir quelque chose, réalisele parfaitement ou ne le fais pas du tout ! Quel est ton modèle à suivre ? La personne qui t’inspire le plus ? Pour avoir travaillé étroitement avec Bernie Ecclestone, je peux vous dire que je l’admire énormément. Un homme heureux, intelligent et doté d’un instinct des affaires extraordinaire.

Par exemple, lorsqu’il y a eu l’incident à Londres en novembre dernier où il a été agressé, au lieu de fuir le public, il a participé à la création d’une publicité-choc pour la marque Hublot. Il a envoyé une photo de lui-même, amoché, à Jean-Claude Biver, chef de la direction chez Hublot en indiquant :  « See what people will do for a Hublot ». La campagne fut un grand succès ! C’est l’art de transformer toute situation à son avantage. Un conseil pour un jeune entrepreneur ? Savoir s’entourer ! Je ne peux assez répéter à quel point un réseau d’affaires est crucial au succès de toute entreprise. Que nous réservez-vous pour 2011 ? Je dois bien sûr vous inviter à surveiller toutes les festivités de F1 Fanzone au prochain Grand Prix du Canada les 10, 11 et 12 juin prochains. Nous vous réservons de grandes surprises !

Mary-Ann Keverian, l’enfant terrible Full of work and full of play – I dropped the worry on the way and God was good to me everyday – J. Rockefeller. Même si votre siège social est à Montréal, vous voyagez énormément de par le monde Mary-Ann Keverian est la directrice de la création chez Miss Mak Designs, une entreprise montréalaise qui sculpte et déploie des sacs à main et accessoires en cuir très novateurs. Diplômée de la célèbre école de mode Ars Sutoria de Milan, cette jeune femme ne cesse de conquérir le cœur des fashionistas !

Je voyage beaucoup puisque je participe à de nombreux événements et expositions pour rencontrer des clients. Depuis janvier 2011, j’ai présenté mes collections à New York, Las Vegas, Toronto et Vancouver ! Je vais également avoir la chance de visiter la Chine en avril grâce à une mission commerciale organisée par le Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (« RJCCQ »). Par ailleurs, toujours avec le RJCCQ, j’ai eu l’occasion de faire des rencontres d’affaires à Londres et Bruxelles lors d’un voyage organisé en octobre dernier. Ce fut une expérience si riche en apprentissages. Je suis choyée ! Qu’est-ce qui vous anime durant vos voyages ? J’aime la culture, les arts et les musées. Alors, c’est génial de continuellement s’imprégner dans un univers artistique international ! Disons que ça me procure beaucoup d’énergie positive et d’inspiration ! Quel est votre endroit fétiche ? Je ne peux répondre à cette question, il y a encore des milliers d’endroits à découvrir. Je veux me rendre prochainement en Russie et au Japon avec un arrêt à Abu Dhabi (rires)… à suivre !

mon produit sont plus informées, plus conscientes de leurs achats et surtout très exigeantes. Par exemple, pour le cuir que j’incorpore dans les accessoires, je n’utilise que la peau d’animaux recyclée. Cela rassure les nombreuses femmes comme moi préoccupées par les droits des animaux. De plus, l’indicateur prix est plus important pour les Montréalais versus mes clients acheteurs dans l’Ouest canadien. La recherche de l’excellence vous correspond énormément L’excellence, c’est innover, c’est réussir, c’est être intelligemment actif. Surtout dans l’industrie de la mode, l’offre est si variée et la compétition très présente, l’excellence doit être la première valeur d’une entreprise. Si vous avez la chance de participer à la Semaine de la mode de Montréal, vous allez constater que mode et excellence vont de pair. Un atout incontournable ! Votre moment favori de la journée ? La soirée! Je suis un oiseau nocturne et j’ai tendance à être plus créative la nuit alors que mon esprit n’est pas préoccupé par les tâches quotidiennes et routières de mon emploi. Aussi, en soirée, je prends le temps de dessiner et peindre, mon autre côté de designer !

En quoi le marché montréalais diffère-t-il des autres villes? Le marché montréalais a des consommateurs précis. Dans mon cas, les femmes qui achètent p r i n t e m p s 2 011 Premières en affaires 65

i n n o v at e u r , i n s pira n t, idéa l i s t e  !

de divertissement officielle de cette discipline reine du sport automobile partout dans le monde.


Un rendez-vous d’affaires à ne pas manquer avec

Entrevue devant public

Le mardi 14 juin 2011 à 17 h Au 1000, de la Gauchetière O., 36 E ÉTAGE

Michèle Boisvert

Responsable du cahier de La Presse Affaires R e n c o n t re

pat r i c ia g au t h i e r

di r e c t r ic e g é n é r al e du c h us ( s h e r b r o o k e ) Édition : La Santé

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pour vous abonner au magazine ou pour vous inscrire à l’événement, communiquez avec Maria Remiggi au 514 876-9777 mremiggi@premieresenaffaires.com

MODALITÉS DE REMBOURSEMENT : Remboursement en totalité des frais d’inscription pour les avis reçus 48 heures avant la date de l’événement. Des frais administratifs de 20 $ sont toutefois exigibles. Aucun remboursement ne sera effectué passé ce délai. Le transfert d’une inscription à un autre participant est accepté sans frais.

Un événement commandité par :

66 p r i n t e m p s 2 011 Premières en affaires


P r e mi è r e s e n immobilier

La gestion des installations et des propriétés :

une industrie en mouvance Pa r S o n i a T r u d el Directrice générale SNC-Lavalin Nexacor

Au cours des 20 dernières années, la gestion d’installations et de propriétés a subi d’importants changements, tant du point de vue des clients que de celui des fournisseurs de services. L’industrie répond ainsi à la tendance amorcée par les entreprises de soustraiter à des tiers fournisseurs de services les fonctions de gestion de leurs installations et propriétés. Nombre de ces sous-traitants sont apparus du jour au lendemain, tandis que d’autres ont diversifié leur panier de services pour s’insérer dans un marché apparemment fort lucratif. Bien que ces contrats aient été rentables à l’origine pour les bons modèles de prestation de services, l’industrie a depuis fait face à certains changements radicaux. La compétition s’étant renforcée dans l’industrie, les fournisseurs offrent leurs services à des tarifs de plus en plus concurrentiels. Inévitablement, cela a conduit à des avancées technologiques et à des contrôles de coûts plus rigoureux qui, dans les deux cas, se sont révélés avantageux pour les clients. Toutefois, alors que le marché pousse à une plus grande efficacité sur divers plans de la part des fournisseurs de services, les clients détenteurs des plus importants portefeuilles d’impartition resserrent leurs exigences au chapitre des coûts pour faire face à l’évolution de leurs propres marchés. Ces pressions accrues forcent les fournisseurs à rechercher d’autres moyens que la réduction des coûts, et à trouver d’autres méthodes de prestations de services pour offrir à leurs clients les résultats attendus tout en continuant à baisser les coûts.

Pour plusieurs, ce contexte a favorisé des relations plus transparentes avec les clients et l’établissement d’objectifs communs de réussite. Tout le monde sait que la réussite d’un fournisseur de services est intimement liée à celle de ses clients. La compréhension mutuelle des défis auxquels fait face chacune des parties est une composante essentielle de cette réussite. Cet aspect revêt une importance particulière si l’on considère la longévité possible de certains partenariats. Et bien que les partenariats à long terme soient courants dans l’industrie, tant les clients que les fournisseurs de services doivent maintenir un équilibre de compréhension mutuelle pour que chacun puisse distinguer les défis changeants de l’autre partie et, ultimement, travailler en collaboration au développement de plans contribuant à leur réussite mutuelle. L’industrie a certainement évolué et ne présente aucun indice de ralentissement quant à cette évolution. Le défi ne sera pas de savoir qui réussit, mais comment il réussit. Dans cette industrie de services régie par des contrats à long terme, les communications, le respect mutuel et la compréhension des priorités et des objectifs de chacun seront les catalyseurs de la prochaine phase d’évolution. En définitive, dans une industrie où la frontière est si ténue et parfois indistincte aux yeux du public entre le client et le fournisseur de services, la réussite mutuelle devrait mener à des partenariats aussi sains que durables.

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pr e mi è r e s e n f inance

5 décisions à incidence fiscale

1. Achat d’un bien pour usage personnel D’un point de vue légal, rien n’empêche la compagnie d’acquérir un bien, tels un véhicule ou une propriété. Par contre, le fait pour un actionnaire d’utiliser pour son usage personnel un bien de la compagnie a des conséquences fiscales qu’il faut bien évaluer. En effet, un avantage imposable doit être calculé et ajouté au revenu de l’actionnaire. Les méthodes utilisées par les autorités fiscales dans le calcul des avantages imposables peuvent être pénalisantes. Les avantages devraient donc être évalués avant d’acquérir un bien par le biais de la société, et ce, peu importe le type de bien (voiture, chalet, bateau, condo ou autre).

pour les propriétaires dirigeants d’entreprises

2. Assurance-vie Pa r I s a b el l e G ag n o n , CA Associée déléguée, Services fiscaux PRICEWATERHOUSECOOPERS

Les actionnaires et dirigeants de sociétés exploitant une entreprise portent toujours deux chapeaux et la conciliation de certaines décisions n’est pas toujours facile. Certaines décisions d’affaires ont un impact positif sur l’actionnaire, mais peuvent affaiblir la position de l’entreprise. Le choix entre un salaire et un dividende comme moyen de rémunération de l’actionnaire dirigeant en est un exemple. Voici cinq exemples de situations comportant un impact fiscal.

Dans le cas où le propriétaire souhaite augmenter sa couverture d’assurance-vie, la compagnie peut souscrire à la nouvelle police d’assurance-vie et payer les primes. Il faut par contre savoir que, sauf dans certaines circonstances, les primes d’assurance-vie ne peuvent en général être déduites du revenu de la société. De plus, il faut être prudent lors de l’établissement du contrat d’assurancevie, car le choix des bénéficiaires peut également avoir des conséquences fiscales. Mais lorsque la planification est adéquate, il peut être avantageux de faire payer les primes par la société, même si cette dernière ne bénéficie pas d’une déduction, car son taux d’imposition est en général moins élevé que celui de l’actionnaire. Le montant net d’impôts

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D é p a s s e m ent

Éc o u t e

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Ra p idit é

d’ ex éc u t i on


3. Émission d’actions à des employés Le fait d’inclure de nouveaux actionnaires dans la société, pour récompenser et fidéliser certains employés clés, est une décision importante qui mérite réflexion. Les actionnaires, même minoritaires, ont des droits et des obligations, et ce type de partenariat engage grandement les intervenants. Il existe toutefois une série de régimes d’options d’achat d’actions ou de participation aux bénéfices qui peuvent être envisagés et qui, sans impliquer les mêmes entraves qu’un ajout à l’actionnariat, permettent, dans certaines circonstances, d’obtenir les mêmes résultats quant à la motivation et la rétention des employés. 4. Programmes d’épargne-retraite Il est bon de savoir qu’en plus du REER et du CELI, qui sont relativement connus, il existe un régime de retraite destiné aux propriétaires d’entreprises nommé Régime de retraite individuel ou RRI. Ce régime peut être mis en place pour les propriétaires dirigeants et est en général destiné à un actionnaire d’environ 50 à 55 ans qui songe à se retirer vers 60 ou 65 ans. Le RRI est particulièrement intéressant lorsque la société paie des impôts au taux supérieur, donc lorsque son revenu imposable excède 500 000 $. Les cotisations au régime seront payées par la compagnie et

pourront être déduites par celle-ci. Toutefois, elles réduiront le montant de déduction au REER pour l’actionnaire. Il est donc important d’effectuer un certain nombre de calculs afin de s’assurer que ce choix est avantageux. 5. Rémunération : dividende vs salaire Le taux d’impôt marginal supérieur d’un dividende (36,35 %) est inférieur à celui d’un salaire (48,22 %). Par contre, comme le traitement fiscal dans la société est différent, le dividende n’étant pas une dépense déductible pour la société, il faut être prudent avant d’affirmer que, dans tous les cas, le dividende est plus avantageux. L’idéal est d’effectuer les calculs d’optimisation de la rémunération avec les données réelles de l’entreprise et de son actionnaire, de façon à arriver à un mixte salaire-dividende qui permet de minimiser les impôts de manière globale. D’autres considérations entrent également en ligne de compte, comme le fait qu’un dividende ne permet pas d’accumuler des déductions au titre du REER, ni de cotiser au RRQ.

Ces cinq exemples ne sont qu’un échantillon de certains événements de la vie d’une entreprise. Ils démontrent bien les enjeux fiscaux sous-jacents et mettent aussi en évidence l’importance de réfléchir à la fiscalité avant de prendre une décision.

NOTRE ÉQUIPE AU FÉMININ : Geneviève Allen Lise Bergeron Marie-Hélène Bétournay Émilie Bilodeau Catherine Cloutier Geneviève Cotnam Karine Dionne Sylvie Drouin Vicky Drouin Dominique E. Gagné Marie-Paule Gagnon Hon. Paule Gauthier Rady Khuong Catherine Langlois Anne-Julie Lapointe Sophie Martin Maud Rivard Odette St-Laurent

Responsabilité civile et assurance Litige et Immobilier Responsabilité civile et assurance Responsabilité civile et assurance Droit du travail et assurance Responsabilité civile et assurance Litige et Immobilier Notaire Transactionnel et Valeurs mobilières Droit de la santé et Responsabilité civile Droit de la santé et Litige commercial Arbitre et Médiatrice en commerce international et sport Travail, Emploi et Accès à l'information Droit corporatif et commercial Financement et Transactionnel Fiscalité Responsabilité civile et assurance Transactionnel et Valeurs mobilières

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pr e mi è r e s e n f inance

nécessaire au paiement des primes serait donc plus élevé si l’actionnaire devait se verser la somme à même les revenus de la société.


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by s a n d r a n e i l l designer partner lemay associates [architecture, design]

Changes in physical space should be used as a “tactic” towards organizational change.

strategists and consider their vision about how space should be adapted to today’s new work methods.

Tangible real estate issues such as square footage optimization, schedules and budgets can sometimes make us lose sight of how important attracting, encouraging and preserving social assets are to our business’ functionality. Talent, cooperation, teamwork, involvement and commitment are crucial to any organization’s solid foundation.

Studies show that 80 % of today’s workforce spends only 40 % of their day at their desk. Traveling, meetings, training, and more social activities are what take up most of their time. It has also been proven that people can learn and make decisions more quickly while working as a team and that ad hoc meetings are beneficial to readily finding solutions. Managers need to focus on space as a mechanism that would enable employees to discover how they would like to evolve within the company and devise strategies to attain its goals. Space can also see to creating a workplace that is authentic to culture and brand.

The cost of space appears expensive when we do not even have a proper measure for its genuine value. In actual fact, human capital is the biggest expenditure and this reality is what most fail to recognize. Therefore, space is too often viewed as an expense rather than as a tool that increases productivity and employee motivation. I suggest we listen more closely to designers and workplace

Moreover, working on human performance with the use of measures such as time/task and sick days/year will

make for greater rewards than saving xx amount of square feet/person over the term of a lease. Increasing productivity can start with simple sustainable strategies such as: ............................................................... 1. Granting everyone access to natural light by moving offices away from the outside windows and lowering the height of workstation dividing panels. 2. Benching, for example, as a furniture arrangement that would allow people to sit side-by-side and engage in problem-solving together. 3. Creating brainstorming areas equipped with audio-visual tools that would include writable surfaces and WiFi connectivity close to workgroups. A mix of both formal and informal meeting areas should be established near the workgroups. 4. Hotelling or reserving shared workspace in advance for both workstations and offices for short, medium and longer stays. 5. Establishing quiet areas for work requiring concentration or private time upon request. 6. Developing social settings such as cafés and lounges that encourage cooperation. ............................................................... Work environments that answer to the new networking approaches of today’s workforce widen individual spatial boundaries and dilute hierarchy to favour teamwork. A shift from hierarchy to the user’s needs is a workplace that creates a community comprised of various neighbourhoods and deepens involvement within groups while producing higher levels of positive experiences for everyone. There is no singular approach to using space as a means to increase positive organizational change. Based on a proper analysis of the coherence between people, place and performance, designers and workplace strategists are setting a new time/cost/ quality relationship in the way organizations look at the workspace. In improving human performance, space acts as a strategic tool for transformation, hence “spaces into places”. p r i n t e m p s 2 011 Premières en affaires 71

pr e mi è r e s e n design

TRANSFORMING SPACES INTO PLACES


premières en ressources humaines

Des différences entrepreneuriales

bien féminines Pa r Ru t h Vach o n P r é sid e nt e - dir e ctric e g é n é r a l e R é s e a u d e s f e mm e s d ’ a ff a ir e s d u Q u é b e c

Il existe une multitude d’études et de données statistiques sur ce phénomène mondial qu’est l’entrepreneuriat féminin. On y fait ressortir, notamment, les ratios des femmes entrepreneures, leur taux de croissance par rapport à leurs confrères et les secteurs d’activité où elles se concentrent habituellement. Cependant, l’entrepreneuriat féminin possède un volet bien à lui, celui des valeurs. Certaines valeurs sont communes aux entrepreneurs. C’est le cas du respect mutuel, de l’intégrité et de la créativité. Pour la femme, souvent, sa réussite est de plus subordonnée à sa capacité à jumeler les exigences de sa vie professionnelle, ses responsabilités familiales et ses engagements personnels. Les femmes ne se gênent pas pour parler de « passion » avec assurance. Qui plus est, la mobilisation de leur équipe occupe une place de choix dans leur style de gestion. La notion de « plaisir » demeure intimement liée à l’atteinte de leurs objectifs. Comme pour les hommes, la femme d’affaires entretient le goût du dépassement. Mais, contrairement aux hommes, la femme utilise plus l’intuition. Ce trait influe davantage sur leur plan de carrière et joue un rôle important dans leur cheminement.

72 p r i n t e m p s 2 011 Premières en affaires

Bien que la situation se soit améliorée, les rapports de la femme avec l’argent demeurent difficiles. Une implication excessive dans certaines activités administratives leur fait parfois oublier la notion de résultats et de rentabilité. Quant à l’accès au financement, on peut encore dire sans se tromper qu’il reste du chemin à faire en la matière. Statistiquement, la contribution des entreprises appartenant à des femmes au développement socioéconomique est significative et largement documentée. En effet, près du tiers des membres du Réseau des femmes d’affaires du Québec sont des entrepreneures présentes non seulement dans la production de services, mais aussi de biens. Souvent, les femmes font preuve d’une trop grande modestie à l’égard de leur parcours et de leurs réalisations. Le Réseau l’a bien compris et leur fournit des moyens et des occasions de cerner leur identité et de mettre en lumière leur potentiel. Aussi, trop peu de femmes sont habiles pour réseauter. Heureusement, elles sont de plus en plus nombreuses à réaliser le pouvoir du réseautage dans la réussite professionnelle et à adhérer à des réseaux diversifiés.

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Danse Danse Pa r m a ri n e t h o m as

Linda Beauparlant

Lucie Bélanger Services fiscaux

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Services linguistiques

Lyne Dufresne

Caroline Émond

Chantal Farrell-Carter

Isabelle Gagnon

Stéphanie Leblanc

Johanne Mullen

Miriam Pozza

Audit et Certification

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Conseils

Transactions

Sonia Boisvert

Services fiscaux

Transactions

Josée St-Onge Conseils

Betty Cohen

Organisme à but non lucratif, Danse Danse s’est donné pour mission l’avancement et le rayonnement de la danse contemporaine. Depuis déjà treize saisons, Danse Danse contribue au développement de l’art chorégraphique, favorise la création d’œuvres originales et présente un vibrant panorama de la danse actuelle, de compagnies d’ici et d’ailleurs.

Transactions

«  Source de sensations inédites, la danse s’insinue dans le corps et stimule l’esprit. Elle surprend, ravit, choque, éveille des souvenirs. Mais avant tout, la danse nous ancre dans une profonde humanité, un vécu charnel qui résonne au-delà des âges et des frontières  », expliquent ainsi Clothilde Cardinal et Pierre Des Marais, codirecteurs artistiques.

Norah Taylor

En avril, Danse Danse célèbre les 20 ans de la Compagnie Marie Chouinard, en proposant trois spectacles exceptionnels. Comme toujours, la créatrice montréalaise nous offre des chorégraphies audacieuses, charnelles et spirituelles. À ne pas manquer !

Services fiscaux

Audit et Certification

Claire van der Tol Services fiscaux

© 2011 PricewaterhouseCoopers LLP/s.r.l./s.e.n.c.r.l. Tous droits réservés. « PwC » s’entend de PricewaterhouseCoopers LLP/s.r.l./s.e.n.c.r.l., une société à responsabilité limitée de l’Ontario, membre de PricewaterhouseCoopers International Limited, chacune étant une entité distincte sur le plan juridique.

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pr è mi e r e s e n culture

À vos côtés dans l’élaboration et la construction de votre stratégie d’entreprise.


un h omme et son tableau

Georges Coulombe L’amoureux des vieilles pierres

Pa r G u i ll au m e C. Lem ée

Saguenéen d’origine, autodidacte en architecture, amoureux d’art, d’histoire et de vieilles pierres, Georges Coulombe démarre dans la vie comme employé d’Alcan. Au milieu des années 1970, à l’âge de 32 ans, il quitte les services graphiques d’Alcan et plonge dans le monde des affaires. Il démarre sa propre boîte de communications et achète une bâtisse délabrée du VieuxMontréal. Il la retape et la loue. « À cette époque, le Vieux-Montréal est en état de sérieuse décrépitude », nous dit-il. C’est le début de l’aventure. Aujourd’hui, Georges Coulombe est propriétaire du groupe immobilier Gestion Georges Coulombe, qui possède, restaure et gère plusieurs dizaines d’immeubles situés en partie dans le VieuxMontréal. M. Coulombe est aussi présidentfondateur de la SDC du Vieux-Montréal Quartier historique et vice-président de Quartier international de Montréal. Fidèle à ses passions, il siège aux conseils d’administration de plusieurs fondations et musées, dont le musée Pointe-à-Callière, le musée du Haut-Richelieu et la Fondation de l’Hôpital du Haut-Richelieu. D’une humilité aussi grande que sa gentillesse, Georges Coulombe brise lui-même la glace en entrevue pour y aller d’une précision importante : « Je ne suis pas tellement préoccupé par ma biographie ou ce qu’on pourrait dire de moi. Mes fonctions m’ont appris à rester au service des gens. Ce qui m’importe, c’est ce que je fais. Et ce que je fais, ce n’est pas seulement de la gestion d’immeuble, c’est d’abord et avant tout de la protection du 74 p r i n t e m p s 2 011 Premières en affaires

patrimoine. » Et il dit vrai ! Quand il voit un vieil immeuble, s’il l’aime, il a tout de suite le goût de le restaurer. « La grosse majorité des bâtiments que je possède est classée comme faisant partie du patrimoine, explique-t-il. Ça veut dire, entre autres, que je ne peux pas les restaurer n’importe comment. C’est un processus long et délicat. Et puis les institutions financières ont peur de la restauration et sont réticentes à prêter de l’argent ; il faut tout avancer. Il faut respecter les matériaux de l’époque, refaire comme à l’origine en recourant parfois même à des méthodes artisanales. Je pense, entre autres, à une corniche toute en cuivre que j’ai dû faire refaire sur le bâtiment de La Sauvegarde au 152 Notre-Dame. Ça a pris un temps fou et ça a coûté pas loin de 700 000 $ seulement pour la corniche ! Quand je dis que ça prend beaucoup de temps, voyez : on vient de terminer la restauration de la bâtisse American Can (une ancienne usine de conserves), au coin des rues Ontario et Pie IX, et ça aura pris 10 ans. Ce sont des projets de longue haleine. » Une fois rénovés, ces immeubles aux charmes architecturaux renouvelés deviennent non seulement des espaces commerciaux qui contribuent à la santé financière du quartier où ils sont situés, mais aussi des bijoux esthétiques qui ajoutent au cachet historique des lieux. Lors du Gala de la Société de l’Ordre du Bleuet de juin 2010, à l’occasion duquel Georges Coulombe a été admis, Christiane Laforge l’a décrit en ces termes élogieux : « Fils d’une terre de forêts sur lesquelles souffle l’esprit du Fjord, époux d’Angèle Hébert de Port-Alfred, arrière-petite-fille du célèbre sculpteur Louis-Philippe Hébert, Georges Coulombe est la somme de nombreuses passions. Il a dans le sang la fièvre des pionniers bâtisseurs, dans la tête l’esprit curieux et créateur des artistes et dans le cœur


Georges Coulombe a été honoré par l’Opération Patrimoine Architectural de Montréal en 2008 et a reçu le Prix d’excellence SITQ pour sa contribution exceptionnelle à la préservation du patrimoine montréalais. De plus, l’an dernier, pour l’ensemble de son œuvre de restauration, Georges Coulombe a été l’un des deux lauréats du Prix Hommage 35e anniversaire d’Héritage Montréal, un organisme voué à la sauvegarde du patrimoine montréalais.

un h omme et son tableau

Ainsi, quand est venu le temps de choisir une œuvre d’art à présenter aux lecteurs de Premières en affaires, Georges Coulombe a arrêté son choix sur une sculpture de LouisPhilippe Hébert, non pas par favoritisme, mais bien par souci de pertinence. En effet, le sculpteur Louis-Philippe Hébert est présent dans tout le quartier du Vieux-Montréal. Entre autres, son monument de bronze dédié à Paul Chomedey, sieur de Maisonneuve, considéré comme son chef-d’œuvre, occupe une place centrale sur la Place d’Armes, au cœur du Vieux-Montréal. « On dit d’Hébert qu’il a écrit l’histoire du Canada dans le bronze, commente monsieur Coulombe. La sculpture que j’ai choisie s’appelle Fleur des bois. C’est un bronze d’une vingtaine de pouces qui date du XIXe siècle et représente une Amérindienne. J’aime cette sculpture. Elle parle. Elle t’ouvre à un monde inconnu, un mystère. À l’époque, les Amérindiens représentaient tout ce qui était mystique. Ce sont des choses que l’on perçoit dans l’œuvre. » L’artiste luimême semble aussi plaire à M. Coulombe ; sa résilience, son cheminement. « À 20 ans, c’était un parfait inconnu, ajoute-t-il. Il est parti de son village, de rien pour ainsi dire, et il est devenu un très grand sculpteur. C’est cette

audace qu’il faut saluer. Ici en Amérique, il n’y avait pas de vraies fon-deries pour le bronze et Hébert a dû se rendre à Paris. Pour quelqu’un qui n’est rien, ça prend beaucoup de courage. »

Crédit : SPG LePigeon / studiospg.com

un amour fou des vieilles pierres, dressées dans nos villes pour nous rappeler un passé impétueux. »

« Il a dans le sang la fièvre des pionniers bâtisseurs, dans la tête l’esprit curieux et créateur des artistes et dans le cœur un amour fou des vieilles pierres. » « Fleur des bois », sculpture réalisée par : Louis-Philippe Hébert

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