12 minute read

Entreprise

La qualité de l’air intérieur : un enjeu crucial

La crise sanitaire a mis au grand jour le nécessaire besoin de traiter de manière urgente la question de la qualité de l’air intérieur (QAI). Les composés organiques volatils (COV) présents dans de nombreux matériaux du bâtiment et des mobiliers, et le CO2, présentent un risque avéré pour la santé de tous. Tout comme l’éclairage circadien (lire l’article en page 17), son traitement apporte confort et sécurité aux occupants.

Advertisement

▼ Système fermé de purification SteriWhite_Air Q avec technologie UV-C.

▼ Mesure du taux de concentration d’un virus dans une pièce avec ou sans purificateur d’air - Ledvance. «Nous passons près de 90 % de notre temps dans des espaces clos où l’air intérieur est huit fois plus pollué que l’air extérieur», énonce Antoine Vinson, responsable marketing & communication Airina du groupe NEU-JKF. Depuis 1974, le groupe NEU-JKF, plus connu sous le nom DELTA NEU, est spécialisé dans le traitement de l’air, la qualité de l’air en milieux industriels de tous types : métallurgie, agroalimentaire, nucléaire, etc. Partout où le besoin de protéger les hommes et les matériels des poussières et des vapeurs se fait sentir. «Nous travaillons sur des systèmes de traitement de l’air, de filtration, d’aspiration de poussière, de ventilation industrielle, de climatisation ou encore d’aspiration de déchets. Notre expérience est solide à différents niveaux et notamment dans le nucléaire du fait de certains produits nocifs ou de la radioactivité ambiante», précise Antoine Vinson, d’Airina. «Nous avions anticipé la prise de conscience grandissante envers la QAI dans le tertiaire et chez les particuliers. Nous étions confrontés à certaines demandes pouvant répondre aux problématiques liées aux peintures dans les bâtiments, les crèches, les ensembles scolaires et la pollution de l’air dans les villes», ajoute-t-il.

Systèmes portatifs de traitement d’air par rayonnement UV-C

Les nombreux systèmes portatifs ou à fixation murale permettent à l’installateur de proposer différentes solutions. Le rayonnement UV-C (voir Electricien+ n° 85 - page 12) est également un moyen de détruire les bactéries et virus présents dans l’air. Ledvance propose des appareils de traitement de l’air très pratiques et très simples à l’installation avec l’avantage de pouvoir être utilisés en continu, en présence de personnes dans la pièce. «Nous proposons des systèmes fermés qui s’installent dans les bureaux, les hôpitaux, les écoles ou les réfectoires. La gamme SteriWhite traite jusqu’à 900 m3 d’air par heure et est très silencieuse avec seulement 39 décibels. Les systèmes bruyants sont la crainte des clients, cela représente toujours un frein à l’achat», expose PierreYves Monleau, Global KAM de Ledvance. Avec ces types d’appareils, la maintenance est simplifiée et ne nécessite aucune intervention de tech-

▼ Contrôleur VAV connecté ECLYPSE de Distech Controls.

niciens, car ils sont dépourvus de tout système de filtration. Le traitement de l’air d’une pièce dépend de plusieurs paramètres, notamment du nombre de personnes présentes simultanément, du temps d’utilisation de la pièce sans aération, du type d’activité pratiquée, etc. « C’est pour cela que nous faisons des simulations qui permettent d’optimiser le nombre de nos appareils à installer. Notre système est probant car il suffit de le brancher sur une prise secteur. Les appareils existent en différentes tailles pour s’adapter au volume d’air à traiter de la pièce, sur roulettes pour un déplacement aisé ou en fixation murale. Il n’y a aucun rayonnement UV-C vers l’extérieur de l’appareil donc aucun danger pour l’humain», ajoute l’expert de Ledvance. D’autre part, poursuit Pierre-Yves Monleau, « Ledvance a développé un calculateur qui permet de définir le nombre d’appareils nécessaires pour traiter le volume d’air d’une pièce en fonction de son utilisation. Le calculateur indique également à l’utilisateur le pourcentage de risque de contamination avec ou sans appareil de traitement de l’air en place». « Après plusieurs essais et sorties de produits, nous avons lancé Airina, destiné principalement au tertiaire. Cet appareil est capable de traiter des surfaces jusqu’à 200 m2 avec 5 renouvellements complets par heure. La programmation est manuelle, mais ses capteurs embarqués le rendent autonome. Il est sur roulettes, assez compact pour la surface qu’il arrive à traiter : 1,20m de hauteur sur 60 cm de large et il est relativement silencieux, 45 dB», précise Antoine Vinson, d’Airina. Doté de plusieurs étages de filtration, notamment de lampes UV-C (option) en système fermé avec préfiltre d’entrée, d’une filtration HEPA H14 et, en option, d’un filtre à charbon, le système permet d’améliorer en continu la qualité de l’air intérieur sur de larges superficies en détectant et filtrant 99,995 % des particules fines, virus et bactéries, mais aussi les germes, moisissures, COV, allergènes et odeurs. L’air est aspiré par le bas de la machine, passe à travers ce ventilateur, est préfiltré par lampe UV-C, non obligatoire, à la demande du client, pour désinhiber les virus et les bactéries. Puis l’air passe par le filtre HEPA H14 très performant en filtrant 99,995 % des particules, bactéries, virus et COV. Airina indique le taux en temps réel grâce à un capteur de CO2. C’est énormément demandé ces temps-ci, surtout dans les

Pure BioAir, la nouvelle lampe d’Olev qui assainit les environnements pour assurer la sécurité et le bien-être des personnes

La technologie BioAir exploite le pouvoir bactéricide de la lumière UV-C, très efficace pour lutter contre la prolifération des virus, des bactéries et des micro-organismes pathogènes : contrairement aux lampes germicides courantes, le Pure BioAir d’Olev est conçu pour dissimuler complètement la source UV-C. Ce choix précis a été dicté par l’analyse d’études scientifiques qui montrent que l’exposition directe aux rayons UV-C sans précautions particulières peut causer des dommages irréversibles aux yeux et à la peau.

© Airina

▼ Écran de contrôle des mesures - Airina.

établissements scolaires et certains bureaux. «Nous proposons une option “charbon actif” pour contrecarrer les odeurs, les allergènes et certaines autres particules. Notre certification permet une utilisation du filtre jusqu’à 2000 heures avant d’être changé. En gros, une fois par an. Il y a bien évidemment une prévention effectuée à 200 heures restantes par sms et par mail afin que le responsable en charge prenne les devants. La machine continuera de fonctionner avec un filtre utilisé au-delà de 2000 h, mais l’efficacité de filtration énoncée ne sera plus garantie», complète Antoine Vinson. Airina propose un contrat de maintenance avec ses

QuosAir lance Lucie, le capteur français écoresponsable qui mesure le CO2 et les COV directement depuis votre smartphone

Ce capteur permet de visualiser immédiatement les seuils de confinement et des polluants d’une pièce directement sur n’importe quel smartphone grâce à son QR code. Avec Lucie, surveiller la qualité de l’air intérieur devient simple et accessible à tous. En effet, le capteur français est équipé d’une cellule photovoltaïque permettant une recharge autonome du capteur qui mesure le CO2 et les COV présents au sein de votre air intérieur. Il suffit de scanner le QR code du capteur et, hop, les mesures peuvent être visualisées directement à l’écran.

Système de surveillance en temps réel des paramètres sensoriels

La solution POD2 développée par Ellona permet un véritable contrôle des conditions sanitaires et de la qualité de l’air. POD2 intègre nativement tout un ensemble de paramètres : température, humidité, concentration de CO2, concentration massique de particules, nombre de particules ou poussières en suspension (PM), COV, niveau d’éclairage, température de lumière, niveau de bruit, niveau de vibration. En option, le système peut inclure une carte de capteur électrochimique de 4 gaz : formaldéhyde, oxyde d’éthylène, dioxyde d’azote et ozone. La plateforme Ellonasoft recense dans des tableaux de bord les indices de confinement, de transmission virale, de confort, de qualité de l’air et d’odeurs. Elle informe l’utilisateur par des alertes en temps réel, avec historisation des données et permet de remédier immédiatement aux incidents grâce à la transmission d’informations précises.

produits qui comprend le changement des consommables, le retrait et le remplacement par du neuf ou tout simplement la livraison de la pièce. Un tuto est disponible pour accompagner les personnes au changement des matériels.

GTB et ventilation pour purifier l’air intérieur

Les systèmes de ventilation et de climatisation des bâtiments proposent de plus en plus des mécanismes qui renouvellent et recyclent l’air. Nathalie Sevaux, ingénieure commerciale chez Distech Controls, précise qu’en tant que spécialiste des systèmes GTB, Distech Controls est de plus en plus consulté par les entreprises. «Il faut combiner économies d’énergie, bien-être des occupants, qualité de l’air intérieur et flexibilité des bâtiments. Notre rôle est de relier les occupants aux bâtiments connectés pour améliorer le bien-être, la gestion des espaces et l’efficacité énergétique. Notre objectif est de rendre les espaces attractifs avec des technologies avancées pour le confort et la performance énergétique. Les contrôleurs ECLYPSE ouverts sous

▼ Simulateur de présence Ledvance pour : 25 personnes présentes dans une pièce durant 4 h. Voir plus haut le résultat simulé de la mesure.

protocole BACnet/IP et RESTful API permettent de créer des synergies entre le monde du bâtiment et l’informatique», précise-t-elle*. Le groupe Viessmann propose, quant à lui, Vitovent, une solution capable de renouveler et de purifier l’air ambiant. «C’est un produit plug & play qui répond aux besoins de salles, bureaux ou espaces jusqu’à 90 m2, et pouvant recevoir jusqu’à 30 personnes, explique Sébastien Siebert, responsable produits de ventilation et connectivité pour Viessmann France. Selon les tests effectués, la filtration et les modes de fonctionnement permettent d’éliminer ainsi 99,99 % des virus, Covid inclus.» Des capteurs automatiques intégrés gèrent une régulation en fonction de la concentration du CO2 dans l’air ambiant. Côté débits, les débits de renouvellement et de recyclage sont asservis par la sonde CO2 avec un débit minimum de 100 m3/h lorsque le taux de CO2 est inférieur à 400 ppm, et une montée progressive jusqu’à 800 m3/h lorsque le taux de ppm est supérieur à 1200. «Il y a donc ainsi une mixité régulée entre apport d’air neuf et air recyclé, et la solution est parfaitement adaptée, soit comme système de renouvellement d’air principal, soit pour pallier l’insuffisance d’un système de ventilation existant», explique l’expert de Viessmann*.

Un business pour les installateurs

«Il y a un gros travail d’accompagnement à faire auprès des installateurs. Nous avons conscience qu’il y a une crainte envers les UV-C et une impression de complexité et de technicité, mais elles n’ont pas lieu d’être, pointe Pierre-Yves Monleau. Aujourd’hui, c’est un business additionnel pour l’installateur. Et pour les entreprises, il faut voir au-delà du Covid. Lorsque l’on regarde le coût pour une entreprise des arrêts de travail, des jours d’absence, des frais de santé grandissants, nous nous disons que nos systèmes et cette technologie aideront», conclut-il. • * Propos recueillis pour J3e en février 2022.

DOMOTIQUE

Le Grand Palais éphémère mis en lumière par SBE

Christophe Lavergne, bien connu des spécialistes du protocole KNX, est également intégrateur de la réalisation du bâtiment intelligent, depuis la conception jusqu’à la mise en service. SBE est un centre de formation reconnu pour les certifications KNX et est présent en Espagne, Suisse, Guinée, République du Congo, au Cameroun et en Côte d’Ivoire. Christophe Lavergne intervient aussi bien en hôtellerie que chez les particuliers. Il est membre du réseau d’intégrateurs du bâtiment connecté Smart Green Execution. Il a notamment mis en lumière le Grand Palais éphémère.

La SNEF a sollicité Christophe Lavergne pour la gestion de l’éclairage d’ambiance d’environ 500 luminaires, pour l’ensemble des locaux du Grand Palais éphémère, aussi bien pour les espaces d’expositions que tous les extérieurs. La grande particularité de ce lieu est que le grand espace événementiel est divisible et doit pouvoir bénéficier de la même optimisation lumineuse. «Compte tenu de la taille du bâtiment, je suis parti sur le protocole KNX associé à Dali pour la gestion des éclairages. J’ai été missionné pour scénariser l’éclairage d’ambiance. Je n’ai pas été sollicité pour le GTB ou l’efficacité énergétique par exemple», décrit Christophe Lavergne. Le projet a duré plus de 10 mois. La première phase d’étude a été déclenchée en août 2020 et la mise en service de Dali a été faite en juillet 2021.

Le projet

La mission principale reposait sur deux grandes phases. La première, avant-projet, a consisté à travailler sur l’interdimensionnement de la partie Dali. «Comment allions-nous répartir tous ces luminaires pour ne pas dépasser les 64 éclairages au maximum pour les 16 passerelles? Les répartir sur les 4 tableaux divisionnaires du site», pose Christophe Lavergne. Les

© DR

ambiances sont faites avec des préréglages sur l’intensité des éclairages blancs. Il n’y a pas de jeu sur les chauds-froids ni de RVB, uniquement sur l’intensité. «La deuxième phase, et non des moindres, a été la mise en service. Cela n’a pas été une mince affaire, car l’architecte voulait tout connaître et valider l’éclairage final avant la mise en service définitive. Nous avons donc effectué ces phases en deux temps afin de réajuster l’installation selon les desiderata», explique Christophe. Le KNX n’est pas rattaché à la GTB. Tout est contrôlé par une application dédiée. L’ensemble est donc piloté par des boutons KNX et par une tablette tactile dotée d’une supervision. Il y a une dizaine de pages permettant le contrôle des plus de 20 zones lumineuses en variation, avec visualisation des états. Les commandes sont de type On/Off, des sliders pour envoyer des valeurs de luminosité, et des boutons permettant d’envoyer directement des valeurs de luminosité de 10 à 100 % avec des incréments de 10 à chaque fois. «Malgré un projet 100 % éclairage, nous n’avons pas mis un full Dali par souci de gestion. Nous n’aurions pas eu la maîtrise totale des éléments. C’est pourquoi nous avons préféré associer KNX et Dali pour la récupération et la gestion des scénarios et des données», confirme-t-il.

Complexité, contraintes, problèmes

La contrainte principale était la hauteur. Dès qu’un luminaire était à reparamétrer ou tombait en panne, il fallait faire appel à la nacelle pour changer l’élément, voire appeler un cordiste. Cela prenait au minimum 2 heures. Ensuite, le planning était très serré, surtout pour la phase 2, d’autant que les délais ont été considérablement réduits. SBE a dû travailler de nuit pour pouvoir tenir les délais et faire face aux différents problèmes rencontrés. •

Intégrateur :

SBE - Christophe Lavergne c.lavergne@s-b-e.org MEI - 2 bis, rue Alfred Nobel 77420 Champs-sur-Marne Architecte : Cabinet Wilmotte Électricien : SNEF

This article is from: