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Le Beau Thé une start-up cousue main
from C!mag #30
by 656 Editions
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La jeune équipe aux talents multiples de l’atelier Le Beau Thé occupe un créneau peu exploité sur le marché de l’objet média : les sachets de thé personnalisés. Entre ses créations raffinées, une production intégrée et ses engagements affirmés, l’offre de l’entreprise francilienne séduit de plus en plus les annonceurs.
Tous visuels © Le Beau Thé
L’histoire de l’atelier Le Beau Thé commence dans un appartement de Seine-Saint-Denis. En 2017, Marcellin Pelhate et sa compagne Thuy Vy Do Huynh décident de quitter leurs emplois salariés pour se lancer dans l’entreprenariat. Passionnés de thés et d’infusions, ils lancent une page web rudimentaire, avec quelques lignes invitant à la personnalisation de sachets de thé, accompagnées d’un simple formulaire de contact. L’offre e-commerce est suffisamment spécifique pour émerger sur les moteurs de recherche. « En un mois, nous avons reçu une vingtaine de demandes, explique Marcellin Pelhate, co-fondateur de l’atelier Le Beau Thé. L’aventure était lancée, mais trois ans ont ensuite été nécessaires pour professionnaliser notre activité. »
ENGAGEMENT LOCAL
En quête de sens et d’impact positif, les jeunes entrepreneurs souhaitaient fonder leur activité sur des principes responsables. « Dès l’origine, quatre piliers ont été définis pour régir chaque lancement de produit : l’utilisation de matières premières issues de l’agriculture biologique, une production made in France, une fabrication artisanale et un objectif zéro plastique », énumère le dirigeant. La dimension sociale du projet est par ailleurs essentielle, car Le Beau Thé s’inscrit pleinement dans son territoire. Implantée au cœur de la Cité des 4 000 à la Courneuve (93), au sein d’une pépinière de start-ups, l’entreprise emploie des talents locaux pour assurer son développement. « Le quartier représente un formidable bassin d’emploi, se félicite Marcellin Pelhate. Nos besoins de recrutement sont rapidement comblés, notamment par des personnes connaissant des difficultés pour accéder au marché de l’emploi. » L’atelier Le Beau Thé compte, aujourd’hui, pas moins de 14 collaborateurs, dont sept couturières. Le budget prévisionnel de l’entreprise n’envisageait que deux embauches au cours de l’année 2022, mais portée par son succès grandissant, la start-up a largement étoffé les effectifs de son atelier de production pour répondre aux commandes.
MAÎTRISE TECHNIQUE
Au fil des ans, l’équipe du Beau Thé a développé une solide maîtrise technique pour la production de ses sachets de thé. Toutes les opérations sont réalisées en interne, de l’assemblage des recettes au marquage des emballages, pour maitriser 100 % de la chaîne de valeur. Mais en optant pour des sachets de coton, la start-up n’a pas fait le choix le plus simple à mettre en œuvre. « Les machines existantes pour fabriquer des sachets de thé sont essentiellement dédiées au nylon, au papier ou à l’amidon de maïs, avance Marcellin Pelhate. Le coton est une matière plus difficile à travailler et peu explorée par les fabricants. Nous avons donc conçu une solution de production spécifique et sur-mesure, en collaboration avec deux cabinets d’ingénierie. » L’usage du coton demande par ailleurs une finition particulière : les sachets de thé doivent être cousus à la main. Un processus lourd, adapté aux volumes restreints du Beau Thé, mais qui limite toute velléité industrielle en France ou en Europe - seul le Maroc, avec son savoir-faire historique dans la production de sachets en coton, est en mesure de produire à grande échelle.
EXPERTISE PACKAGING
Si le Beau Thé s’est récemment ouvert au monde du retail, en voyant ses produits distribués dans de grands magasins comme le Printemps, l’entreprise s’est construite grâce au secteur de l’objet publicitaire. Les premières demandes reçues en 2017 émanaient de professionnels : des agences de communication, essentiellement, mais aussi de grandes entreprises comme L’Occitane, qui a fait confiance à la start-up dès ses débuts. Marcellin Pelhate explique ce succès par les caractéristiques intrinsèques des produits : « Nos sachets de thé comprennent une enveloppe en papier, avec une large surface de marquage recto-verso. Cela en fait un support idéal pour toute communication, à la manière d’un flyer. Et il s’agit de produits utiles, possédant un impact sur la durée, car ils sont conservés jusqu’à leur consommation. »
Au-delà de produits à l’unité, le Beau Thé propose une multitude de coffrets incluant plusieurs sachets, conçus pour différentes occasions. L’expertise packaging de l’entreprise, portée par la designer spécialisée Thuy Vy Do Huynh, constitue un atout considérable. Forte d’une solide expérience dans l’industrie du luxe, la directrice artistique a créé une centaine de produits pour l’atelier au cours des deux dernières années. Le start-up capitalise sur sa production intégrée pour procéder à des lancements en petite série, en toute agilité. « Pour chaque nouveau produit, nous lançons quelques exemplaires destinés à tester le marché. On produit uniquement à la demande, donc si l’accueil s’avère positif, nous montons en volume. Et si ce n’est pas le cas, nous développons de nouvelles références », expose Marcellin Pelhate.
PROSPECTION 2.0
Le Beau Thé compte sur son équipe créative pour séduire les revendeurs d’objets média, car aucun commercial n’officie au sein de la start-up. « Notre stratégie tient dans la diffusion de contenus sur les réseaux sociaux, explique l’entrepreneur. On élabore nos posts avec minutie, sur le plan visuel et éditorial, pour créer un univers qui nous est propre. L’objectif étant d’offrir des exemples pertinents d’utilisation de nos produits. » A date, l’entreprise rassemble une soixantaine de revendeurs actifs. Ils représentent un appui de poids pour Le Beau Thé, comme le confirme Marcellin Pelhate : « Ils nous font gagner beaucoup de temps, car ils gèrent la relation commerciale avec les annonceurs. On peut ainsi se concentrer sur la création et la production, deux domaines où nous apportons une valeur ajoutée. » Attirés par l’esthétisme des produits, les secteurs du luxe, de la cosmétique et du prêt-à-porter se montrent particulièrement séduits par la proposition du Beau Thé. Grâce à ses produits abordables, l’entreprise attire également des PME d’horizons divers, officiant dans l’artisanat ou dans le secteur tertiaire. Pour 2022, le chiffre d’affaires de l’atelier devrait s’établir à plus de 600 000 euros. S’il se déclare satisfait du développement de son entreprise, Marcellin Pelhate voit déjà plus loin : « Nous souhaitons, en premier lieu, asseoir notre position à l’échelle nationale, en prouvant qu’il est possible de fabriquer des sachets de thé dans le 93, au sein d’un atelier à fort impact social. Ensuite, notre présence active sur les réseaux sociaux pourrait nous ouvrir les portes de l’international. L’histoire de l’atelier Le Beau Thé ne fait que commencer. »
© Le Beau Thé « Quatre piliers régissent chaque lancement de produit : l’utilisation de matières premières issues de l’agriculture biologique, une production made in France, une fabrication artisanale et un objectif zéro plastique »