A La Mala - Erenati-Aquilina - Invitation fête humanité

À LA MALA Quel futur pour le quartier de la maladrerie?

Invitation à une table ronde le dimanche 13 septembre à 10h30 au stand de Aubervilliers de la Fête de l’humanité.

Nous sommes deux étudiants en architecture qui avons choisi la Maladrerie comme terre d’accueil pour notre travail de diplôme. Nos expériences et engagements personnels nous encouragent à réfléchir aux méthodes de fabrication de la ville : l’habitant y est trop souvent silencieux.

En questionnant le métier d’architecte, nous proposons une méthode d’approche du quartier par des rencontres avec les acteurs du territoire : des habitants, d’abord, puis des associations et des institutions administratives, locales, communales et départementales. Nous avons essayé d’en rencontrer le plus grand nombre.

Présentation d’un projet de fin d’études en architecture Mars - Juillet 2015 AQUILINA Clément ERENATI Abigail Enseignants : Patrick Leitner et David Fagart

AVANT-PROPOS Le quartier de la Maladrerie à Aubervilliers est une des réalisations atypiques de logements sociaux publics conçus par l’architecte Renée Gailhoustet dans les années 70.

Cette initiative architecturale est une expérimentation bâtie porteuse de valeurs humanistes: des logements tous différents car chacun des locataires est unique et une terrasse à tous les étages, pour apporter la végétation au quotidien urbain.

Elle se place en complète opposition avec la production massive et normalisée des trente glorieuses. Avec les constructions de Jean Renaudie, elles demeurent des utopies construites, symboles d’une alternative à une époque de construction de masse.

C’est parce que le quartier est séléctionné comme future opération de l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine (ANRU) en 2014 que nous intervenons sur ce site.

Vers un scénario de réhabilitation Au terme de ce travail de diplôme nous présentons un « scénario de rénovation », proposant aux acteurs publics de sortir des sentiers battus et de tenter l’expérience d’une démocratie participative appliquée ayant pour noyau dur, comme il se doit, les habitants.

Aujourd’hui l’état de délabrement de la Maladrerie met en danger les édifices. L’arrivée de l’ANRU, si elle apporte une solution pour rénover les bâtiments, risque de transformer irrémédiablement l’idée sociale portée à l’initiation du projet.

Qui plus est, sans une transformation de la gestion et un accompagnement de l’appropriation du bâti par les habitants, le bâti retombera rapidement dans l’insalubrité et les infiltrations dangereuses. Le bilan de la participation n’est positif qu’à l’échelle micro-locale. Au-delà, « les effets sont limités lorsque la participation ne s’articule pas avec un processus de modernisation interne de l’administration »1 notamment pour les stratégies plus larges. C’est pourquoi déjà à l’échelle d’un quartier comme celui de la Maladrerie, la nécessité d’une refonte de la gestion administrative de l’OPH est indispensable : un bâti aussi atypique appelle une gérance adaptée et en dehors des critères administratifs existants et inadaptés.

1/ BACQUÉ Marie-Hélène, REY Henri, SINTOMER Yves, Gestion de proximité et démocratie participative. La Découverte, Recherches. 2005.

« On ne remettra pas d’aplomb ces banlieues, telles qu’elles ont été construites, par un acte technique d’architecture, mais par un acte de culture et de démocratie »2.

Patrick Bouchain La spécificité de la Maladrerie, donne sens à cette phrase : ni la table rase, ni la rénovation technique ne suffiront à réhabiliter en profondeur la Maladrerie et sa dynamique sociale initiale.

Entre la complexité du bâti portée par les valeurs d’origine, ses nouvelles problématiques sociales, techniques et patrimoniales, comment (re) assembler les différentes pièces du puzzle ? Par où aborder ce site pour que notre projet ait du sens ?

La réhabilitation de la Maladrerie doit être résolue à la manière d’un rubik’s cube : faire glisser les faces, mettre en relation les couleurs, retourner le problème. Maladrerik’s cube est une forme de casse-tête géométrique à trois dimensions, qui ne se résout pas quand il est figé mais qui continue à se renouveler dans toutes les possibilités offertes de combinaisons.

Parvenir à une rénovation doit inclure les problématiques et temporalités de l’ANRU, garder dans les axes les habitants tout le temps du jeu, et articuler les associations et autres acteurs du quartier.

Quelle méthode propose une telle démarche architecturale ?

Quel scénario pour le futur de la « Mala » ?

2/ BOUCHAIN Patrick, dans un entretien avec ‘A’A’, n°387, janvier - février 2012.

Pour en savoir plus Nos écrits en ligne : http://issuu.com/a-la-mala/docs Quelques ouvrages de référence : - BOUCHAIN Patrick (sous la direction de), Construire Ensemble le Grand Ensemble, Actes Sud Beaux-Arts, collection L’Impensé, 2010 - BACQUÉ Marie-Hélène, REY Henri, SINTOMER Yves, Gestion de proximité et démocratie participative. La Découverte, Recherches. 2005.

- HARVEY David, Le capitalisme contre le droit à la ville, Amsterdam Eds, 2011