L’enfant au cœur de nos priorités
L
’adoption, c’est avant tout donner une famille à un enfant qui en est privé, un enfant né ici ou ailleurs, un enfant tel qu’il est dans la réalité de son histoire personnelle, de son état de santé, de ce qu’il a vécu depuis sa naissance. Si l’adoptabilité de l’enfant a été prononcée, c’est que cet enfant a vécu une séparation, celle d’avec sa famille biologique ; son histoire est donc particulière.
A ne pas oublier ! Au-delà de votre projet d’adoption, quelques informations pratiques. Adopter un enfant à l’étranger entraînera des frais importants. Certaines dépenses sont justifiées : les billets d’avion, les frais de passeport et de visa, de traduction et d’apostille, vos frais d’hébergement sur place et le remboursement des frais d’accueil de votre enfant dans l’orphelinat. Les parents peuvent vouloir aider et soutenir l’orphelinat dans lequel leur enfant a séjourné. Tout versement d’argent doit cependant être officiel et ne peut se faire qu’après la procédure d’adoption pour éviter tout lien entre les sommes versées et l’adoption. Si la demande vient de l’orphelinat, les parents doivent pouvoir demander des précisions sur la destination des sommes et une quittance officielle. Il paraît normal aussi de participer aux frais de fonctionnement d’un Organisme Autorisé pour l’Adoption (O.A.A.) ou aux frais de la personne qui traduit et vous aide sur place. Mais attention, certaines demandes excessives et injustifiées ne doivent pas être acceptées, car elles ont des conséquences très graves sur votre enfant et sur l’ensemble de l’adoption dans le pays concerné. En effet, il vous sera impossible, quelques années plus tard, de justifier auprès de votre enfant des dérives non conformes à l’éthique. La culpabilité que ce type de pratiques pourra entraîner chez vous aura aussi un effet très négatif. Des intermédiaires financièrement intéressés pourraient en effet avoir tendance à présenter comme adoptables, des enfants non confiés à l’adoption, parfois non abandonnés ou dont les parents de naissance n’auraient pas bien compris le caractère irréversible de l’adoption. Les adoptions dans des pays ne reconnaissant pas l’adoption dans leur droit, des pays en guerre ou sans état civil, sont très à risques. Votre désir d’enfant ne doit pas vous dispenser d’ignorer ces difficultés. Il est important avant de partir, et avant la rencontre avec un enfant, de se préparer à dire non plutôt que de partir sur de mauvaises bases.
Sommaire De votre projet à la réalité de l’adoption La Le
définition des limites de votre projet d’adoption pays d’origine de votre enfant Les pays ayant ratifié la Convention de La Haye Les pays n’ayant pas ratifié la Convention de La Haye Questions/réponses L’adoption en quelques chiffres
On parle souvent de l’adoption comme d’une “parentalité à risques” L’adoption, une rencontre de deux histoires L’histoire de l’enfant Toute vérité est-elle bonne à dire ? Bibliothèque libre-service Choix du prénom Votre histoire Besoin d’aide ? Préparer l’entourage
La préparation du voyage en cas d’adoption internationale Apprendre à connaître le pays de son enfant Les indispensables du voyage Est-ce que j’emmène l’aîné ? Se protéger, une nécessité ! Son dossier d’adoption Le sac de voyage La trousse médicale, aussi pour vous !
La rencontre de votre enfant
L’apparentement La première rencontre Pour une transition en douceur
Sa santé
Ce qu’on vous en a dit A l’arrivée de l’enfant Et après…
La scolarisation de votre enfant L’attachement
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Quelques idées reçues
“
Mon agrément me donne droit à un enfant… Dans ces pays-là… Ces femmes-là ont tellement d’enfants qu’elles peuvent bien en abandonner… Si cet enfant a été proposé à l’adoption, c’est qu’il est en bonne santé… Avec ces enfants, il y a toujours des problèmes… Avec l’amour tout s’arrange… plus on adopte un enfant jeune, moins il y a de risques… Il y a des millions d’enfants adoptables… Je ne veux pas en faire un moi-même, je préfère adopter un enfant malheureux… Il est trop jeune pour qu’on lui dise qu’il est adopté… Vais-je tirer le bon numéro ?
De votre projet à la réalité de l’adoption La définition des limites de votre projet d’adoption Le projet d’adoption qui s’est profilé au cours de la procédure d’agrément, avec l’encadrement des professionnels, correspond à une étape de la réflexion et de l’imaginaire des futurs adoptants. Il est amené à évoluer en fonction de leur cheminement respectif et commun. Il est important de donner des limites à ce projet, particulièrement en matière d’âge et de santé physique et psychique de l’enfant. En effet, il est essentiel de pouvoir se situer en tant que parent de l’enfant que l’on adoptera et de définir ainsi, notamment, quels types de maladie ou de handicap potentiel peuvent ou non être assumés. Il peut être difficile pour un postulant de s’inscrire comme parent d’un enfant dit “à besoins spécifiques”. Le dossier de l’enfant devra être discuté avant de donner votre accord à l’apparentement. Quel est votre projet ? n Un pupille de l’Etat ou un enfant né à l’étranger ? n Un nourrisson ou un enfant plus grand ? Certains pays d’origine considèrent qu’un enfant est grand au-delà de trois ans. La Colombie, par exemple, propose une grille très précise qui met en parallèle l’âge moyen des parents adoptifs et la classe d’âge des enfants proposés. Au-delà de 40 ans, les postulants se verront confier plus souvent des enfants plus grands. De l’enfant attendu et idéalisé à la réalité de l’enfant adopté, il y a souvent un cheminement à faire, difficile et parfois douloureux. Il faut aussi savoir renoncer à un projet dans lequel on ne s’inscrit pas pleinement, car il s’agit, in fine, de l’avenir et du développement de l’enfant et de sa famille. Un nouvel abandon pourrait compromettre l’avenir de cet enfant. Les enfants “à besoins spécifiques” Le contexte de l’adoption internationale évolue considérablement… et les candidats à l’adoption se voient confrontés à une diminution du nombre d’enfants en bas âge et en bonne santé proposés à l’adoption internationale alors qu’il y a davantage d’enfants grands (plus de 6 ans), en fratries (2 ou 3 enfants, voire plus), ou présentant des problèmes de santé (affections chroniques, troubles du comportement ou handicaps de type et de gravité variables...). Le plus souvent, les candidats à l’adoption souhaitent un enfant en bonne santé, le plus jeune possible et d’une culture proche. Certains, du fait de leur âge, de leur situation matrimoniale, de leurs conditions de vie, se voient plus difficilement proposer des enfants à adopter. Face à cette réalité, leur projet, dans certains cas et dans certaines limites, peut évoluer vers l’accueil d’enfants à besoins spécifiques. Les enfants à besoins spécifiques, bien que juridiquement et psychologiquement adoptables, trouvent plus difficilement une famille adoptive du fait de leur situation personnelle (âge, fratrie, ethnie, histoire stigmatisante, handicap ou état de santé…).
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Il ne s’agit pas d’enfants inaptes à l’adoption car ne pouvant pas ou ne voulant pas vivre dans une nouvelle famille. Tous les enfants adoptables ont souffert de l’abandon, du placement en institution ou en famille de substitution, puis de la séparation et de l’accueil dans la famille adoptive. Ces violences entraînent un retard staturo-pondéral et psychomoteur, des troubles du comportement et du caractère mais on réserve la définition d’enfants à besoins spécifiques à ceux dont l’importance des souffrances vécues impose une préparation spécifique à l’adoption tant de l’enfant que de ses futurs parents. Inutile de souligner l’importance du rapport relatif à l’enfant qui devra être d’autant plus complet et actuel que les besoins de l’enfant sont importants. Il doit permettre aux professionnels en charge de l’apparentement puis aux candidats à l’adoption d’apprécier l’adoptabilité de l’enfant à partir de son histoire, de son dossier médical, de ses conditions de vie actuelles, de ses besoins et, en fonction de son âge, de ses attentes et de son avis. Il ne faut cependant pas méconnaître les risques et, pour limiter les difficultés, sont nécessaires : n une évaluation approfondie de l’adoptabilité psychologique ou de fait des enfants et une préparation spécifique des adoptants, tenant compte de leurs capacités d’accueil en fonction de leur projet, du temps dont ils disposent et de leurs conditions de vie, des facilités d’accès aux professionnels ou institutions (Ex : CAMSP, CMP, CMPP, service pédiatrique spécialisé, classe d’intégration, orthophoniste, psychomotricien, psychologue…), du regard et du soutien de leurs familles et voisins ; n un apparentement effectué conjointement par les équipes qui connaissent les besoins des enfants (dans le pays d’origine) et les capacités des adoptants (dans le pays d’accueil) ; n une demande et une volonté des adoptants qui doivent rester maîtres de leur projet mais aussi des adoptés qui doivent au minimum être informés à tout âge et consultés dès qu’ils sont en âge de comprendre ; n une disponibilité en affection, en temps et en énergie des adoptants pour permettre aux enfants de s’attacher, un suivi personnalisé de l’intégration de l’enfant dans sa nouvelle famille ainsi qu’un soutien des parents ; n un projet de vie et un environnement adapté aux besoins et aux capacités des enfants et pas seulement aux rêves des parents.
Le pays d’origine de votre enfant Vous allez devoir opérer un choix du pays d’origine de votre enfant ! Les pays ayant ratifié la Convention de La Haye La Convention de La Haye du 29 mai 1993 sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption internationale est un traité international relatif à l’adoption qui prévoit une coopération entre les pays d’origine des enfants adoptés et les pays d’accueil des enfants. Ce traité a pour objectif de moraliser l’adoption internationale en organisant la coopération entre pays d’origine et pays d’accueil, sur la base d’une éthique commune. Ainsi l’article 1er dispose que “la présente Convention a pour objet : n d’établir des garanties pour que les adoptions internationales aient lieu dans l’intérêt supérieur de l’enfant et dans le respect des droits fondamentaux qui lui sont reconnus en droit international ; nd ’instaurer un système de coopération entre les Etats contractants pour assurer le respect de ces garanties et prévenir ainsi l’enlèvement, la vente ou la traite d’enfants ; n d’assurer la reconnaissance dans les Etats contractants des adoptions réalisées selon la Convention.” 6
Cette Convention s’inspire directement de la Convention des Nations Unies du 20 novembre 1989 sur les droits de l’enfant, et plus précisément de son article 21, qui prévoit notamment que l’adoption à l’étranger d’un enfant a lieu dans le cas où l’enfant “ne peut, dans son pays d’origine, être placé dans une famille nourricière ou adoptive, ou être convenablement élevé”. L’adoption internationale est donc conçue comme subsidiaire par rapport à l’adoption de l’enfant dans son pays, c’est-à-dire que l’adoption internationale doit être la dernière solution envisageable pour l’enfant. Cette Convention ne lie que les pays qui ont expressément ratifié ce texte ou y ont adhéré. Les pays n’ayant pas ratifié la Convention de La Haye Trois possibilités s’offrent aux candidats à l’adoption : n Soit une démarche strictement individuelle en se tournant directement vers l’étranger, n Soit une démarche accompagnée par un O.A.A. n Soit une démarche accompagnée par l’Agence Française de l’Adoption. Questions/réponses Quelles sont les conséquences de ce texte pour les pays qui n’ont pas encore ratifié la Convention ? > Les adoptions entre ces pays et la France se poursuivront dans les mêmes conditions qu’actuellement, c’est-à-dire dans le respect et la conciliation des règles de droit des deux États concernés par la procédure. Quels sont les effets de ce texte pour les pays ayant ratifié cette Convention ? > La Convention de La Haye repose essentiellement sur la responsabilisation des pays d’accueil et d’origine, ainsi que sur la création d’une autorité de contrôle, ou “Autorité Centrale”, dans chacun d’entre eux. Le pays d’origine a notamment la responsabilité de s’assurer que l’enfant est bien adoptable, que les consentements des parents biologiques de l’enfant, de son représentant légal, ainsi que celui de l’enfant (s’il est en âge de le donner), ont été obtenus et qu’il a été tenu compte des souhaits éventuels de l’enfant. Réciproquement, le pays d’accueil doit s’assurer que les adoptants remplissent toutes les conditions juridiques demandées pour l’adoption, qu’ils ont été entourés des conseils nécessaires et que toutes les mesures seront prises pour que l’enfant soit autorisé à entrer et séjourner de façon permanente sur son sol. Qui est en France l’Autorité Centrale responsable de l’application de la Convention de La Haye ? > L’Autorité Centrale pour l’Adoption internationale est, en France, un service du Ministère des Affaires étrangères et européennes, le Service de l’Adoption internationale (S.A.I.). Ce service est composé de personnes issues des ministères des Affaires étrangères et européennes, de la Famille et de la Justice. Il est dirigé par un Ambassadeur chargé de l’Adoption internationale. Le S.A.I. veille au respect des engagements souscrits par la France dans le cadre de la Convention de La Haye, élabore une stratégie de l’Adoption internationale, assure la régulation et le contrôle des opérateurs et exerce une mission d’expertise et de veille juridique.
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Les organismes autorisés pour l’adoption (O.A.A.) ont-ils des attributions supplémentaires en application de la Convention de La Haye ? >L es organismes autorisés ne prennent en charge que les dossiers des candidats à l’adoption qui se sont adressés à eux, en fonction de leur capacité. La Convention de La Haye délimite clairement leur champ d’action et leurs attributions (cf. article 22), ce qui permet une harmonisation entre les différents pays signataires. L’Agence Française de l’Adoption opère-t-elle une sélection des candidats à l’adoption dans l’un des pays ayant signé la Convention de La Haye ? > Non, dès lors que les candidats à l’adoption sont titulaires d’un agrément délivré par les services de l’aide sociale à l’enfance de leur département, leur dossier est transmis dans le pays d’origine de leur choix, sous réserve qu’ils remplissent les critères retenus par ce pays pour adopter. Les postulants à l’adoption internationale peuvent-ils s’adresser directement aux autorités compétentes de l’Etat d’origine de l’enfant ? > Non, la Convention de La Haye interdit les démarches directes des futurs parents adoptifs auprès de l’Autorité Centrale, de toute autre autorité publique, organisme agréé ou orphelinat de l’Etat d’origine. Les postulants peuvent s’adresser soit à l’Agence Française de l’Adoption (A.F.A.), soit à un O.A.A., autorisé dans leur département et ayant reçu l’habilitation du Ministère des Affaires Étrangères ainsi que l’accréditation du pays d’origine pour travailler spécifiquement dans ledit pays. Quels sont les effets pratiques immédiats de l’entrée en vigueur de la Convention de La Haye ? > Pour toute démarche d’adoption dans l’un des États où la Convention de la Haye est entrée en vigueur (cf. liste sur le site de l’A.F.A.), les adoptants ne peuvent pas faire de démarche individuelle directe auprès des Autorités Centrales de ces pays. Néanmoins, ils ont la possibilité de choisir entre : ffectuer une démarche accompagnée par un Organisme Autorisé pour l’Adoption (O.A.A.) ne Après acceptation de la candidature, l’O.A.A. prend en charge la réalisation du projet d’adoption et tient informés les candidats du déroulement de la procédure. Des frais de suivi administratif sont en général demandés une fois le projet de la famille retenu par l’O.A.A. ne ffectuer une démarche accompagnée par l’A.F.A., qui apporte alors une aide concrète aux candidats à l’adoption, sans contribution financière, sans sélection des dossiers mais sans garantie d’apparentement. Pour les pays où l’A.F.A. est habilitée à intervenir : contacter l’Agence Française de l’Adoption ou le correspondant départemental de l’A.F.A. (département de résidence). L’ouverture progressive de l’Agence dans les différents pays sera annoncée par voie de presse ou sur son site Internet : www.agence-adoption.fr L’adoption en quelques chiffres Les chiffres rappellent l’écart existant entre la demande et le nombre d’enfants légalement adoptables en France et dans le monde. n Nombre d’agréments valides en France : plus de 27.000 n Nombre d’agréments délivrés en France chaque année : entre 7.000 et 8.000 n Environ 700 pupilles sont adoptés chaque année en France. n Plus de 3.000 enfants sont adoptés à l’étranger chaque année. 1) P upilles : l’admission comme pupille de l’Etat ne modifie pas la filiation de l’enfant mais l’exercice de l’autorité parentale à son égard (exercée par une tutelle qui est le préfet, représentant l’Etat dans le département, et le conseil de famille). Le Président du Conseil général assure la prise en charge physique et la surveillance du mineur.
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On parle souvent de l’adoption comme d’une “parentalité à risques” “Le risque est une notion statistique générale et non pas d’ordre individuel, c’est donc la possibilité qu’un événement survienne plus fréquemment qu’à l’habitude dans le reste de la population générale ou bien que la fréquence d’un événement défavorable soit majorée”. De nombreux “facteurs de risques” ont été identifiés par les spécialistes de l’adoption. Ces facteurs sont liés aussi bien à des éléments se rapportant à la première histoire de l’enfant qu’à celle de chacun des deux parents. En voici une liste non exhaustive n Du côté des parents : -U n regard moralisateur ou péjoratif que l’on porte sur le pays d’abandon -C roire que l’on fera mieux que les parents biologiques de l’enfant -L e désir de cacher ou le refus de parler de son histoire à son enfant -L ’adoption dans une famille avec des enfants déjà présents : quelle place va trouver ce nouvel enfant ? Cela est vrai aussi lorsque l’enfant qui arrive est biologique -N e pas prendre suffisamment en compte l’abandon de l’enfant. Or, il porte en lui des traces inconscientes de son abandon qui sont souvent méconnues -L e choix de l’adoption simple ou plénière et ses conséquences dans le futur de l’enfant adopté. -A dopter un enfant non préparé, tout comme ne pas se préparer à adopter - Si l’enfant est un enjeu dans le couple -C e n’est pas vraiment l’enfant rêvé par l’un ou l’autre parent … n Du côté de l’enfant : - Les enfants victimes ou témoins de sévices - Les enfants qui ont une longue et pénible histoire -L ’hospitalisme, quelque soit l’âge (danger important si la durée dépasse plus de 2-3 ans) - Les carences affectives graves…
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Autant de “risques” que l’on peut prévenir : par une bonne préparation à l’adoption, par une meilleure connaissance de l’enfant, de son histoire, de l’organisation de la prise en charge des enfants abandonnés et adoptables dans son pays. Les associations familiales de parents adoptifs, l’Agence Française de l’Adoption et les O.A.A. connaissent bien ce sujet et peuvent vous aider.
L’adoption, une rencontre de deux histoires Ce n’est plus un enfant rêvé, mais un enfant réel. Sachez rechercher les points positifs qui valorisent le pays d’origine de votre enfant. N’imposez pas à tout prix une référence constante au pays d’origine de cet enfant. Laissez-lui la possibilité de choisir s’il veut ou non garder des références sur son pays d’origine, comme mettre à sa disposition une bibliographie en libre service sur son pays. En effet, une pression excessive risquerait de faire vivre à l’enfant un sentiment de rejet et l’interdit de s’intégrer à la culture de ses parents. Vous devrez, aussi, vous faire adopter par votre enfant ! L’enfant a son histoire, vous avez la vôtre.
L’histoire de l’enfant Abandon, souffrance de la séparation chez l’enfant ne doivent pas être négligés. Il est important, si cela est possible, de connaître les raisons de la séparation de l’enfant d’avec sa famille d’origine afin de lui raconter son histoire. Informez-vous sur l’histoire qu’il a vécue et ceci quel que soit son âge (placement familial ou famille d’accueil), ce qui permet de mieux apprécier les différentes ruptures de liens affectifs qu’il a pu avoir au cours de son histoire. Les causes de l’abandon sont multiples : contexte économique, social, politique, religieux, lié aux conflits armés, médical ou culturel. Elles nécessitent une réflexion particulière pour une adaptation spécifique. Plus l’enfant passe de temps en institution, plus il est adopté tard, plus il y a des risques de carences. Pourtant, l’accueil d’un enfant grand pourra être envisagé en fonction de son histoire et des premiers liens d’attachement qu’il aura pu construire. Toute vérité est-elle bonne à dire ? La recherche de ses origines appartient à votre enfant : à lui de la faire si et quand il en éprouve le besoin. A charge pour vous, ses parents, de l’accompagner sans obligation ou interdit. Les réponses des parents aux questions des enfants doivent s’adapter à l’âge qu’ils ont. On doit s’efforcer d’être au plus près de ce que l’on croit savoir, en se rappelant aussi que ce qui vous a été dit peut comporter des incertitudes. Mais s’il faut savoir tout dire, il existe des cas très précis, comme ceux d’un enfant issu d’un viol ou d’un inceste, qui sont beaucoup plus complexes à gérer et pour lesquels un conseil spécialisé peut s’avérer nécessaire. Bibliothèque libre-service A propos de l’histoire antérieure de l’enfant, il n’est pas toujours facile de trouver un juste équilibre entre l’absence ou l’excès de paroles ou d’informations, ni de trouver le bon moment pour en parler. Une bonne solution peut être de créer des passerelles, en laissant à l’enfant le choix de consulter ces informations quand il en a envie. L’enfant doit avoir accès à une bibliothèque contenant des livres adaptés à son âge évoquant l’adoption, ainsi qu’un album de photographies avec des clichés de ses précédents lieux de vie et de son histoire. A ses parents d’être vigilants et de lui proposer des explications lorsque l’enfant consulte ces documents.
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Le choix du prénom Choisir un prénom est une démarche importante dans l’établissement d’une filiation. Quel que soit le mode de filiation, les parents ont longuement mûri ce choix. Il appartient à chaque famille de décider de garder ou non le prénom d’origine de leur enfant, en première ou deuxième position. Doivent entrer en ligne de compte lors de cette réflexion : le fait que c’est ainsi que l’enfant est appelé depuis le début de sa vie, la durée d‘utilisation antérieure de ce prénom, la manière dont il a été attribué (par les parents biologiques ou par une administration à partir d’une liste préétablie), la facilité de l’utiliser en France (il faut se méfier des difficultés à prononcer certains prénoms ou de consonances qui en français sembleraient ridicules), et enfin son appréciation subjective par les parents adoptifs.
Votre histoire L’art d’être parent est un art difficile et délicat. Votre expérience fait référence à votre propre vécu, à votre histoire personnelle au sein de votre famille. Dans l’art d’être parent, le bon sens aide beaucoup. Il peut consister à faire appel à des tiers (professionnels ou non), en cas de difficulté. Ce peut être le cas si l’enfant n’est pas ce que l’on imaginait au départ du projet d’adoption. La reconnaissance de ses propres limites est d’une grande utilité.
Besoin d’aide ? Passé la période de l’agrément souvent stressante car, au bout du tunnel, il y a “le sésame” pour démarrer son projet, la crainte de ne pas être “à la hauteur” apparaît ou réapparaît de nouveau. Cette crainte peut être multiple : n Doutes sur sa propre capacité parentale n Crainte que l’attachement ne soit pas réciproque n Crainte d’être déçu par l’enfant (l’enfant réel est différent de l’enfant imaginé) n Crainte que l’enfant ne soit malade ou traumatisé par son histoire antérieure n Crainte que l’enfant ne soit pas accepté par le cercle familial élargi. Toutes ces craintes sont habituelles et naturelles, mais difficiles à vivre au quotidien si l’on reste replié sur soi-même. Il faut savoir qu’il est possible d’en parler, soit avec d’autres parents adoptifs au sein d’associations, soit avec des professionnels. Le temps ne travaille pas pour vous, tout au contraire !
Préparer l’entourage familial et amical L’adoption engage une communauté familiale, plus particulièrement lorsque l’enfant prendra place auprès de frères ou de sœurs. Il est important de les préparer à l’arrivée de leur frère ou de leur sœur et de leur parler de l’adoption. Les grandsparents aussi doivent être préparés. Ils vont souvent jouer un grand rôle. N’ayant pas pu être préparés comme les futurs parents adoptifs lors de l’agrément, ils ont souvent des idées ou des impressions sur l’adoption datant d’une autre époque. Aux parents de les mettre “à niveau”. Préparez l’adoption dans le cercle de famille élargi. Cet accueil engage la communauté familiale toute entière. Quant aux amis, s’ils le souhaitent, il faut aussi les faire participer à votre cheminement.
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La préparation du voyage Apprendre à connaître le pays de son enfant La France a signé la Convention de La Haye du 29 mai 1993 sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption internationale le 5 avril 1995, l’a ratifiée le 30 juin 1998 et fait entrer en vigueur le 1er octobre 1998. Dans son article 19 au paragraphe 2, il est rappelé que “les Autorités Centrales des deux Etats veillent à ce que ce déplacement s’effectue en toute sécurité, dans des conditions appropriées et, si possible, en compagnie des parents adoptifs ou des futurs parents adoptifs”. Cela signifie qu’il est plus que vivement conseillé aux futurs parents adoptifs de se rendre dans le pays d’origine de leur enfant, ne serait-ce que pour respecter les engagements pris par la France, mais aussi pour mieux s’imprégner du mode de vie et de la culture de son pays. En effet, il est important que les parents aient une représentation de l’environnement dans lequel l’enfant a grandi avant d’être chez eux, afin d’en être le relais et de permettre à l’enfant d’entretenir ses souvenirs et de maintenir ainsi un continuum dans son parcours de vie. Pour l’enfant aussi, être accompagné par ses parents est un moment important de sa nouvelle histoire. En outre, connaître et apprendre à aimer le pays d’origine de son enfant permet de ressentir une plus grande estime envers les origines de celui-ci et se traduit par un meilleur accueil et une meilleure assurance pour l’enfant. Certes, il est parfois difficile d’aimer un pays qui se comporte de façon tatillonne au cours de la procédure d’adoption, mais il faut au moins le respecter. Cela permet aussi de faire face aux réactions xénophobes de certains et de renforcer l’estime de soi que développera votre enfant au cours de son intégration.
Les indispensables du voyage Est-ce que j’emmène l’aîné ? A cette question, il n’y a pas de réponse univoque. Certains enfants adoptés devenus grands ont été déstabilisés au cours du voyage à la rencontre de leur futur frère ou sœur. Pour d’autres, ce fut un voyage merveilleux qui resserra encore plus les liens avec leurs parents adoptifs. Il en est exactement de même avec des enfants biologiques. Alors ne prenez pas de décision sans avoir longuement pesé le pour et le contre avec vos enfants, votre famille proche, voire un professionnel de la santé qui vous connaît bien. Se prémunir d’écueils prévisibles, une nécessité ! Il est fortement conseillé de se positionner, dès le départ, par rapport à d’éventuelles malversations auxquelles on pourrait être confronté afin que l’adoption se réalise dans la plus grande transparence et n’interfère pas plus tard dans les relations entre l’enfant et les parents.
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Son dossier d’adoption Le départ à la rencontre de l’enfant dans son pays doit être bien préparé, afin de laisser le moins de place possible à l’imprévu. Etablissez une liste des documents nécessaires : il convient ainsi de s’assurer qu’aucune pièce administrative ne manque au dossier, pour éviter d’être en difficulté au moment de la finalisation de la procédure d’adoption dans le pays d’origine de l’enfant. Son sac de voyage Le matériel nécessaire à l’enfant sera adapté au pays dans lequel vous vous rendez (cf. brochure par pays), car, en règle générale, vous trouverez sur place les fournitures de base indispensables. Il faut veiller à emporter avec soi le matériel de soins et d’hygiène (savon, couches pour les tout premiers jours, couchage…), quelques vêtements de différentes tailles ainsi que des médicaments adaptés (antiseptique, antidiarrhéique, sachets de réhydratation…) : en effet, les parents pourront être confrontés à des maladies bénignes mais nécessitant un traitement, car parfois contagieuses (gale, teigne, impétigo, poux…). Pour un nourrisson, il est conseillé de prévoir des biberons et aliments de 1er âge parfois difficiles à trouver sur place, si ce n’est en quantité tout au moins en qualité, tout en veillant à respecter l’alimentation à laquelle il est habitué. Emportez des photos de votre environnement qui seront d’utiles repères pour votre enfant à son arrivée dans sa nouvelle maison.
La trousse médicale, aussi pour vous Votre enfant a besoin de parents en bonne forme ! Il est important de veiller à se protéger soi-même afin d’être le plus disponible possible auprès de l’enfant. Il est donc indispensable de prévoir une trousse de médicaments adaptée aux conditions de vie sur place, complétée le cas échéant de vos traitements habituels (par exemple en cas de diabète, asthme ou allergie) en quantité suffisante. Il est vivement conseillé de faire le point suffisamment à l’avance avec votre médecin traitant, afin de procéder avant le départ aux vaccinations obligatoires ou recommandées selon les pays. Toutes les informations sur les conditions sanitaires et de séjour du pays de l’enfant peuvent être notamment consultées sur le site du Ministère des Affaires Étrangères, à la rubrique “conseils aux voyageurs”.
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La rencontre de votre enfant L’apparentement Un moment très particulier au cours duquel on doit pouvoir dire non. L’apparentement, c’est choisir une famille qui correspondra le mieux aux besoins de l’enfant. Il est réalisé, soit uniquement par les responsables ayant en charge l’enfant, soit en lien avec les organismes autorisés pour l’adoption lorsque les candidats se font accompagner dans leur démarche. Avant de donner leur accord, les candidats à l’adoption doivent pouvoir obtenir communication des données médicales les plus précises. S’ils souhaitent que des examens complémentaires soient effectués, ils peuvent prendre l’attache du consulat, de l’ambassade, du correspondant de leur O.A.A. ou de l’Agence Française de l’Adoption, afin d’avoir connaissance du nom et des adresses des établissements les plus fiables. Il faut tenter d’obtenir le plus d’informations possibles sur son état de santé, son histoire, ses habitudes et son mode de vie. Pour les pays ayant signé la Convention de La Haye, l’article 16, dans le paragraphe 1 alinéa “a”, indique que l’Autorité Centrale du pays signataire “établit un rapport contenant des renseignements sur l’identité de l’enfant, son adoptabilité, son milieu social, son évolution personnelle et familiale, son passé médical et celui de sa famille, ainsi que sur ses besoins particuliers”. De la même façon, un pupille de l’Etat français adopté voit son dossier transmis à sa nouvelle famille. Malheureusement, parfois, l’apparentement ne peut aboutir car, soit l’enfant n’est plus adoptable, soit le juge local estime que l’enfant ne veut pas être adopté par la famille choisie, soit la future famille ne se sent pas capable d’adopter l’enfant proposé. Il faut se préparer à cette éventualité car cela engage avant tout l’avenir de l’enfant, mais aussi celui des adoptants.
La première rencontre Un moment chargé d’émotions souvent complexes. Il arrive que ce soit une rencontre exceptionnelle. Il arrive aussi qu’un parent ne ressente pas de tels sentiments, ou même ne ressente rien lors de la rencontre avec l’enfant, et que ceci l’amène à refuser la proposition d’apparentement. Ces différentes situations ne préjugent pas forcément du devenir de l’adoption. Il est parfois utile de donner du temps au temps en restant sur place, afin de voir comment vont évoluer vos sentiments. Il n’y a rien d’anormal à ne rien ressentir quand on vous présente un enfant. Celui-ci peut ne pas ressembler à l’image qu’on s’en était faite. Il ne faut pas oublier que la rencontre peut être aussi difficile et étrange pour l’enfant que pour soi-même. Il aura parfois des réactions inattendues (enfant muet ou au contraire hurlements prolongés, manifestations d’affection au début dirigées vers un seul des parents…).
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Une bonne question à se poser, surtout avant la première rencontre, mais aussi lors de celle-ci : “Qu’est ce que cet enfant va m’apporter, qu’est-ce que je vais moi-même lui apporter ?”
Pour une transition en douceur Les premières rencontres constituent une étape fondamentale et il est important de prendre le temps de faire la connaissance de l’enfant et de son lieu de vie, ainsi que des personnes qui se sont occupées de lui. L’idéal serait que les parents soient suffisamment imprégnés, ou à défaut informés, des “petites habitudes” de l’enfant dans son lieu de vie : n petit nom par lequel on l’appelait, n prénom des personnes qui s’occupaient de lui n rituel du coucher, de l’endormissement, du lever, des repas… n quels sont ses goûts, ses intérêts ? n quelques mots de sa langue maternelle n son objet préféré s’il en avait un, né tait-il pris dans les bras et comment ? (penser qu’il peut être effrayant d’être couvert de baisers pour un enfant qui n’en a jamais reçus). Il peut être favorable de commenter ce que l’on ressent de la situation et d’essayer d’imaginer ce que l’enfant ressent lui-même. Si cette période de transition peut durer suffisamment longtemps, elle permet à l’enfant de partir avec des personnes qui lui sont devenues apprivoisées, familières. De ce fait, il risque moins de se sentir “enlevé” !
Sa santé Ce qu’on vous en a dit Il existe une grande disparité entre les différents pays. N’hésitez pas à demander des informations complémentaires et faites toujours vérifier les informations médicales en cas de doute, en vous faisant conseiller par un professionnel de la santé pour bien comprendre les informations médicales recueillies, soit avant le déplacement à l’étranger, soit sur place y compris à l’extérieur de l’orphelinat. Mais en tout état de cause, la décision de poursuivre le projet restera la vôtre. La situation de l’enfant est singulière et évolutive. Elle varie selon : n Son pays d’origine (situation épidémiologique), n Son histoire (enfant orphelin, abandonné, retiré à ses parents…), son âge au moment de son abandon et de son adoption, n Sa prise en charge (famille d’accueil, pouponnière ou orphelinat, nourrice…), n Son état de santé et celui de sa mère au moment de la grossesse. Tout comme pour les enfants migrants, des pathologies plus fréquentes que chez les enfants résidant en France, ou particulières, peuvent être diagnostiquées chez les enfants adoptés dans des pays étrangers. n Les pays d’Europe de l’Est : des séquelles de fœtopathie de mère alcoolique ou de carence affective peuvent être diagnostiquées ainsi que d’hépatite B, voire de syphilis. n Les pays d’Asie : une vigilance doit être portée sur l’hépatite B. n Les pays d’Amérique du Sud : l’état de santé des enfants est souvent bon, à l’exception d’Haïti, où des séquelles de dénutrition au cours de la 1ère année de vie de l’enfant avec retard important de développement ont pu être constatées, ainsi que des cas de tuberculose. n Les pays d’Afrique : la dénutrition, l’hépatite B et la drépanocytose font partie des facteurs de risque pouvant affecter l’état de santé des enfants. Cependant, les carences nutritives et affectives sont les deux facteurs de risque les plus souvent rencontrés dans le cadre de l’adoption internationale. En dépit des investigations menées, il existe rarement une certitude absolue sur l’état de santé d’un enfant et il faut garder à l’esprit qu’aucun examen clinique ou biologique n’est capable de dépister tous les problèmes de santé d’une personne, ce d’autant qu’en situation d’adoption, les antécédents personnels et familiaux sont peu ou pas connus. Il importe au demeurant de ne pas présumer de ses forces, d’avoir, avant le départ, déterminé ses limites en termes de handicap accepté chez l’enfant qui sera accueilli et, si l’on ne se sent pas capable d’accueillir un enfant pour des raisons de santé physique ou psychique, de ne pas hésiter à dire non et à différer son projet d’adoption.
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Dans l’information médicale délivrée, il convient aussi de prendre en compte le fait que les pratiques et terminologies peuvent être différentes selon les pays et que l’on ne peut pas tout maîtriser en médecine. Les parents adoptants devront, à l’instar des parents biologiques lors d’une grossesse, faire face à leurs inquiétudes et accepter le risque inhérent à l’adoption.
A l’arrivée de l’enfant en France Lors du retour en France, les adoptants doivent informer le service d’aide sociale à l’enfance de leur département, chargé des questions de l’adoption, de l’arrivée de l’enfant au foyer. Le Conseil général renvoie en retour un carnet de santé et une attestation pour la prise en charge de votre enfant par la sécurité sociale. Dans la semaine suivant cette arrivée, il est conseillé de réaliser un bilan de santé approfondi de l’enfant. En effet, les problèmes de santé des enfants adoptés sont relativement fréquents et, pour bon nombre d’entre eux, guérissables. Il est donc important de pouvoir les diagnostiquer rapidement afin de les traiter dans les meilleurs délais. Que votre enfant soit né en France ou à l’étranger, il est conseillé au médecin de famille qui le suivra de vérifier au minimum et systématiquement les résultats sérologiques de l’hépatite B et C, de la syphilis et du sida. Une mise à jour des vaccinations sera effectuée en fonction de ce bilan, des éléments figurant dans le dossier médical de l’enfant quant à sa situation vaccinale et après intradermoréaction à la tuberculine et radiographie thoracique. En l’absence d’informations fiables, reprendre l’ensemble de ses vaccinations n’entraînerait pas d’effet nocif chez un enfant qui aurait été préalablement vacciné. Ce premier contact peut être aussi l’occasion pour les parents de faire part de la façon dont l’intégration de l’enfant s’effectue, de petits traits de la vie quotidienne (agitation, absence de limites, difficultés d’endormissement…), ainsi que de leurs éventuelles inquiétudes. L’arrivée de l’enfant bouleverse votre vie, mais aussi la sienne. Elle le confronte, comme vous, à de délicats problèmes d’ajustement et d’adaptation. Il découvre vos règles de vie, votre environnement. Il perçoit vos attentes, vos valeurs… il doit faire tout un travail personnel pour les adopter, pour vous apprivoiser et pour s’attacher à vous. Pour cela, votre enfant aura besoin de plus ou moins de temps, en particulier, celui nécessaire pour renoncer à tout ou partie de ses repères antérieurs, qu’ils aient été bons ou mauvais. Cela va lui demander au minimum quelques mois, souvent davantage. Le respect de ses possibilités d’adaptation, la patience, la connaissance la plus précise possible de ses repères antérieurs et un climat affectueux ne peuvent qu’aider à une adoption mutuelle. Pour l’accompagner dans ce processus, il est donc important de lui donner du temps et de se rendre disponible pour lui. Le congé d’adoption du père et de la mère a pour objectif de permettre aux parents d’accueillir et d’entourer l’enfant lors de son arrivée.
Et après ? Les risques médicaux de l’adoption Les risques médicaux présentés par les enfants adoptés peuvent être classés en trois principaux types.
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n Les problèmes non spécifiques Ce sont des pathologies aussi fréquentes en France que dans les pays étrangers. Il est toutefois nécessaire de connaître deux particularités : - D ’une part, plusieurs maladies potentiellement graves sont dépistées de manière systématique en France pendant la grossesse ou peu après la naissance, ce qui n’est pas toujours le cas dans les pays d’origine qui n’ont pas les mêmes moyens de santé publique. Il faut penser à rechercher ces pathologies peu après l’arrivée de l’enfant, en tenant compte, cependant, de son âge. Les maladies transmissibles pendant la grossesse Trois maladies sont notamment dépistées en France de façon systématique chez la femme enceinte : la toxoplasmose, la rubéole et l’hépatite B. Les examens biologiques de dépistage En France actuellement, les dépistages néonatals sont au nombre de cinq : np hénylcétonurie, hyperplasie congénitale des surrénales et hypothyroïdie : dépistage systématique pour chaque nouveau-né nd répanocytose : dépistage ciblé pour chaque nouveau-né originaire des départements d’outre-mer, d’Afrique, du pourtour méditerranéen, du Moyen Orient, d’Asie… nm ucoviscidose : test particulier qui s’effectue après recueil du consentement écrit des parents. -D ’autre part, l’étiquette “enfant adopté”, qui est trop souvent mise en avant, peut nuire au raisonnement médical et faire différer des diagnostics qui auraient semblé évidents chez d’autres enfants. n Les pathologies en relation avec l’origine géographique Chaque enfant, de par son origine, son histoire et ses caractéristiques propres est un cas particulier. Il peut être dangereux de faire un catalogue des maladies en fonction des pays d’origine, mais il est toutefois bon de noter que les risques ne sont pas identiques dans chaque région. Plus dépendants des moyens financiers et du niveau d’hygiène que de la latitude, la dénutrition et les infections intestinales dues à des parasites se retrouvent pratiquement dans tous les pays d’origine. C’est aussi le cas de l’hépatite B, favorisée par la promiscuité. L’hospitalisme, les troubles de l’attachement et les séquelles de carence affective sont directement liés à la vie antérieure de l’enfant, aux maltraitances qu’il a pu subir ou aux orphelinats dénués de chaleur humaine où il a dû séjourner. De telles conditions se retrouvent principalement en Amérique latine ou en Europe de l’Est. L’alcoolisme pendant la grossesse et les graves malformations qu’il peut entraîner se retrouvent surtout en Europe. Le rachitisme est lié à une carence en vitamine D ou au niveau d’ensoleillement. Les infections sexuellement transmissibles (syphilis, sida et surtout hépatite B) peuvent être présentes dans tous les pays, avec une prévalence plus importante en Asie du Sud-Est et en Afrique. La drépanocytose qui, dans sa forme homozygote, est une grave malformation de l’hémoglobine, se retrouve principalement dans les populations africaines et leur descendance (cf. encadré ci-dessus). Le paludisme et, dans certains pays, le saturnisme ne devront pas être oubliés.
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n Les maladies en relation avec l’adoption Le grand bouleversement qu’est l’adoption, changement de famille et de milieu, peut entraîner par lui-même des perturbations. Que ce soit sur le plan psychologique (cf. infra), mais aussi, par exemple, sur le plan de la croissance. Il est nécessaire de suivre celle-ci de près, car les diagnostics et les prises en charge sont très différents selon les situations : erreur d’âge, puberté précoce, correction d’un retard dû à une dénutrition ou à une carence affective.
La surveillance staturo-pondérale Le poids et la taille doivent faire l’objet d’une surveillance régulière, en moyenne tous les deux mois (tous les mois chez l’enfant de moins de 2 ans), durant les deux premières années suivant l’arrivée en France. Il est important également, chez un enfant de plus de deux ans, d’effectuer dès son arrivée une radiographie de la main et du poignet (“un âge osseux”). Cet examen servira de référence par la suite : en cas d’accélération de la croissance, voire d’apparition de manifestations pubertaires, un contrôle de l’âge osseux permettra de vérifier que celui-ci ne subit pas de variation trop rapide, reflet d’une possible puberté précoce. Ce trouble, constaté chez un certain nombre de petites filles adoptées entre 4 et 10 ans, bénéficiera alors d’un traitement freinateur efficace, qui évitera la complication redoutée de petite taille définitive.
Il est donc important que chaque enfant soit examiné peu après son arrivée par le médecin traitant du choix de ses parents. Le recueil des antécédents, un examen clinique complet comportant notamment les mesures des poids, taille, périmètre crânien et les dépistages sensoriels seront suivis des examens complémentaires, bilans biologiques et radiologiques nécessaires.
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La scolarisation de votre enfant Votre enfant a besoin de se familiariser à son nouveau mode de vie, de profiter de vous au maximum pour pouvoir, en confiance, aller s’affronter à ce monde nouveau que représente l’école. Outre ce délai de préparation, il est souhaitable qu’ultérieurement, l’un des parents puisse lui-même le conduire à l’école et l’accueillir à son retour s’il ne peut aller le chercher. Il faut se rappeler que l’âge réel de l’enfant ne correspond pas toujours à ce qu’on pourrait attendre de lui, autant sur le plan psychoaffectif que sur le plan des apprentissages. Les deux étant souvent liés. Les difficultés qu’il peut rencontrer sont de deux sortes : - difficultés d’intégration - ou difficultés des apprentissages. Les difficultés d’intégration peuvent être dues à une méconnaissance du monde scolaire et de ses règles, à sa difficulté à vous quitter, à aller à la rencontre des autres enfants et des adultes du fait de son histoire personnelle … Les difficultés d’apprentissage peuvent aussi être liées à des causes différentes, à commencer par une non scolarisation antérieure et la découverte de sa nouvelle langue, à des causes médicales ou psychologiques, par exemple difficulté de concentration ou agitation liées à l’anxiété,… mais l’on peut aussi retrouver toutes les autres causes qui sont celles de n’importe quel enfant. Toutes ces difficultés nécessitent de prendre le temps de comprendre ce qui se passe pour votre enfant et, parfois, de faire appel à d’autres professionnels, psychologue, pédopsychiatre, orthophoniste, psychomotricien, que ce soit pour faire un bilan ou pour aider votre enfant. Il est nécessaire d’être, alors, en confiance avec les différents intervenants, pour que leur intervention soit la plus efficace possible. Mais toute difficulté demande aussi aux parents d’être tolérants, compréhensifs, confiants dans la capacité de l’enfant à progresser à son rythme, même si ce n’est pas celui des autres. C’est entouré de cette attention que lui portent les adultes et dont les exigences restent compatibles avec son degré de développement personnel que votre enfant pourra découvrir et expérimenter le désir d’apprendre, de comprendre le monde et ainsi de s’intégrer au mieux là où il vit à présent. nV otre enfant est âgé de plus de deux ou trois ans, mais de moins de six ans L’accueil se fait à l’école maternelle. La mairie reçoit les demandes des familles et délivre le certificat d’inscription, au vu duquel le directeur d’école procède à l’admission de l’enfant.
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n Votre enfant est âgé de plus de six ans L’enfant, à partir de six ans, entre dans le champ de la scolarité obligatoire. La procédure d’inscription est la même que pour l’école maternelle. Si l’enfant ne parle pas la langue française, il peut momentanément être intégré dans une classe d’initiation (CLIN) pour un enseignement progressif des matières d’enseignement général mais aussi du français langue seconde, quotidiennement et pour un temps variable (révisable dans la durée). L’objectif est qu’il puisse au plus vite suivre l’intégralité des enseignements dans une classe de cursus ordinaire. L’inspecteur de l’Education nationale chargé de la circonscription de premier degré peut être un bon interlocuteur, le cas échéant, pour vous conseiller et vous aider, par exemple s’il apparaît souhaitable de donner du temps à votre enfant et d’envisager un passage par la maternelle (cf. avis du médecin traitant).
L’attachement1 Le “petit d’homme” ne peut survivre en l’absence de liens affectifs. Le bébé naît avec des compétences (sourire, pleurs, cris, appel…) censées susciter chez les grandes personnes qui l’entourent, et en particulier chez le “personnage maternel”, des réponses visant à lui procurer apaisement, réconfort et protection. C’est à partir de ce lien sécurisant, tissé simultanément de l’enfant vers l’adulte et de l’adulte vers l’enfant, que ce dernier va pouvoir se construire psychiquement. Ce lien, fondé sur une confiance mutuelle, conduira ses parents à lui déléguer progressivement de petites responsabilités croissantes. La répétition des expériences qu’il lui est donné de faire dans le cadre de ses échanges corporels et affectifs, lui permet de se construire une représentation de lui-même, de l’autre et des relations dans lesquelles il peut s’impliquer. L’adoption, cette rencontre parfois “éblouissante”, parfois lente, donne une chance à la reprise de ces processus d’attachement fondamentaux. On entend parfois parler de “troubles de l’attachement” chez certains enfants adoptés. Ce que ces enfants ont eu à vivre (notamment discontinuité et/ou inadaptation des réponses de l’entourage à leur besoin précoce de liens affectifs significatifs) a pu, en effet, susciter chez eux un sentiment général d’insécurité et une absence de confiance en soi, en l’autre et en la valeur de la relation. Il peut en résulter des troubles relationnels et/ou comportementaux venant gêner le tissage des liens entre l’enfant et sa famille adoptive. Par ailleurs, les difficultés relationnelles que recouvre le terme de “troubles de l’attachement” peuvent aussi être un des modes d’expression de la rencontre de deux histoires : celle de l’enfant certes, mais aussi celle du parent. Ces difficultés peuvent se manifester dès l’arrivée de l’enfant ou plus tard, par de l’agitation, des angoisses de séparation, des troubles du sommeil ou de l’alimentation, une relation complexe ou indifférenciée, une tristesse ou des cauchemars durables, des difficultés d’apprentissage, etc. Si elles sont prises en compte suffisamment tôt, ces difficultés sont habituellement mobilisables et évolutives. Il est conseillé pour cela de s’appuyer sur un accompagnement par des professionnels. En effet, l’expérience clinique a largement démontré que des modifications de l’environnement, de même que des interventions psychothérapeutiques, peuvent permettre une reprise favorable du processus d’attachement et des modes de relation, tant chez l’enfant que chez l’adulte.
1) A ttachement : processus complexe, plein de potentialités, au cours duquel rien n’est joué, en raison d’une grande plasticité de l’enfant
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Adresses et sites utiles Agence Française de l’Adoption : www.agence-adoption.fr 1) Sur l’Adoption n
Portail gouvernemental : www.adoption.gouv.frr
n
Le Service de l’Adoption Internationale (S.A.I.) : www.diplomatie.gouv.fr
Autres sites sur l’adoption n
L’UNICEF : www.unicef.asso.fr
n
Maison des Français de l’étranger : www.expatries.diplomatie.gouv.fr
n
Enfant en recherche de famille : www.adoptionefa.org
n
Site québécois : www.meanomadis.com
n
Site genevois : www.espace-adoption.ch
2) Sur la santé des voyageurs n
n
Le Ministère des Affaires Étrangères et Européennes “conseils aux voyageurs” : www.diplomatie.gouv.fr Le Ministère du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité : www.sante.gouv.fr
Autres sites sur la santé n n
L’Institut Pasteur : www.pasteur.fr Vaccinations internationales Air France : www.airfrance.com, www.chu-rouen.fr, www.cdc.gov/travel
3) Livres n “ Adopter
un enfant” - guide pratique à l’usage des futurs adoptants (guide remis par le service d’aide sociale à l’enfance en début de procédure d’agrément)
n “Le
guide de l’adoption” - Marielle de Béchillon et Dr Jean-Jacques Choulot. Editions Odile Jacob (nouvelle édition)
n n
“Naître là-bas, grandir ici” - Jean-Vital de Monléon “ L’enfant adopté dans le monde en 15 chapitres et demi” Jean-François Chicoine, Patricia Germain et Joanne Lemieux. Edition de l’hôpital Sainte-Justine.
n “ Le
guide Marabout de l’adoption” – Janice Peyré
n
“Enfances et psy” Ed. érès n°29 dossier : “L’enfant dans l’adoption”
n
“L’adoption” - Fanny Cohen Herlem. Edition Cavalier bleu
n“ Le
guide du bébé : bien accompagner bébé de 0 à 1 an” Dr Bernard Topuz
n “ L’enfant n
du 1er âge” - Le livre bleu du Comité national de l’enfance www.chez.com/enfants/
“ La petite enfance, de la naissance à 3 ans” : guide de l’alimentation de l’enfant (Programme National Nutrition Santé) : www.mangerbouger.fr/pnns/index.php
4) Contacts avec adresses et téléphones n
es consultations d’adoption (Coca), ayant une spécificité reconnue auprès des D enfants adoptés, se sont ouvertes en France dans une vingtaine de centres hospitaliers. Nous vous invitons à les contacter en cas de besoin. Vous pourrez trouver leurs coordonnées auprès du correspondant départemental de l’agence de votre département de résidence.
n L es
autres services Des consultations de protection maternelle et infantile (P.M.I.) sont ouvertes dans tous les départements pour les moins de 6 ans et ont une bonne connaissance des enfants migrants. Les centres d’action médico-sociale précoce (C.A.M.S.P.) sont un lieu de dépistage et de prise en charge pour les enfants de moins de 6 ans.
Personnalités ayant accepté soit de rédiger soit de relire la brochure
Agence Française de l‛Adoption 19, boulevard Henri IV - 75004 Paris Tél. 01 44 78 61 40 - Fax 01 44 78 61 41 www.agence-adoption.fr
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Madame Béatrice BOISSEAU-MERIEAU (DGS – Ministère du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité) Dr. Jean-Jacques CHOULOT (Pau) Dr. Fanny COHEN-HERLEM (association ENTER) Dr. Guy DOUFFET (A.F.A.) Dr. Dominique de GALARD (M.A.I. – Ministère des Affaires Étrangères et Européennes) Dr. Jean-Vital de MONLEON (Dijon) Dr. Anne de TRUCHIS (Versailles) Dr. Daniel GORANS (Nantes) Madame Laure NELIAZ (DGAS - Ministère du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité) Dr. Jean-Philippe RAYNAUD (Toulouse) Dr. Martine ZEISSER (EFA) Dr. Catherine DARTIGUENAVE (A.F.A.) Dr. Sixte BLANCHY (A.F.A.) Madame Brigitte BIGNON (A.F.A.) Madame Chantal CRANSAC (A.F.A.) M. Pascal RICHARD (association ENTER)