Tous droits réservés. Collection privée Mme Danielle Kenfaoui
Témoignages presse Les articles que nous avons choisis de reproduire dans ce court dossier de presse, volontairement réduit, datent de 1956 et présentent l’intérêt de retracer le début du théâtre marocain, tant dans les stages fondateurs des « chênes » près de Rabat, que dans les premières représentations au Festival International de Paris. Les succès obtenus à cette occasion, méritent d’autant plus d’être rappelés, qu’ils restent à ce jour, uniques. Ces articles permettent ainsi de retracer l’atmosphère enthousiaste d’une époque dont Abdessamad Kenfaoui aurait espère qu’elle puisse à nouveau renaître.
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À l’issue d’un stage d’une vingtaine de jours
Maroc presse mars 1956
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A l 'issue d'un stage d'une quinzaine de jours un théâtre national marocain va naître aux « Chênes » Ce n'est pas la première fois que nous entretenons nos lecteurs des stages d'art dramatique qui, chaque année, tant à l'intention des Marocains que des Français, ont lieu
aux «Chênes »,
centre éducatif
situé à quelques
kilomètres de Rabat et
dépendant maintenant du Ministère de la Jeunesse et des Sports. Ces stages étaient placés sous la direction du centre Marocain d'Expression (Service de la Jeunesse et des Sports) et ses réalisations, depuis 1951, en langue arabe, comme en langue française, sont loin d'être négligeables. Si nous revenons aujourd'hui sur ce sujet qui, si l'on s'en tient au stade travail est loin d'être... spectaculaire (sans jeu de mots) c’est que, depuis samedi dernier, un nouveau stage s’est ouvert aux «
Chênes ». Il a été organisé pour
les Marocains et, du fait des circonstances, revêt cette année un caractère exceptionnel. Il s'agit en effet d’un stage National à l'issue duquel doit être effectivement créé un Théâtre National Marocain et cela sous le patronage de SAI le prince Moulay Hassan.
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Berrada Mohamed, Amrani Mansouri, Ahmed Abdane, Ouazzani Mohamed, tous comédiens que nous avons déjà eu l'occasion d'applaudir aux « Chênes » à la fin du stage et sur diverses scènes du Maroc. Nous possédons assez peu de détails sur le « curriculum vitae » des responsables marocains du stage actuel. Abdessamad Kenfaoui
est originaire de Larache. Il fréquente une école franco-marocaine de zone espagnole. ll fait ses études secondaires au collège Moulay Youssef à Rabat. Il est bachelier, fait son droit, sans grande conviction. Un visa refusé par les autorités espagnoles pour rentrer à Larache le contraint à rester à Rabat. Il rencontre André Voisin, se laisse entraîner aux «
Chênes » et semble avoir trouvé sa véritable voie. Quant à Tahar Ouaziz, il
est d'une famille d'0ulémas. Son oncle était le directeur de la première école libre du Maroc, la première à utiliser les méthodes modernes de pédagogie occidentale. Il la fréquente, puis se rend à Fès et suit les cours à la Karaouyine. Nommé dans une administration marocaine de Rabat, il rencontre dans la capitale, non seulement André Voisin, mais aussi Abdessamad Kenfaoui. Il est embarqué sur le char de Thespis et il est content de son abri. Bien sûr, le travail qui se fait actuellement aux « Chênes ›› est un travail d'équipe. Mettre quelques-uns en avant n'est pas nécessaire. Mais nous avons tout de même pensé que donner une brève biographie de ceux qui sont actuellement les promoteurs du théâtre national marocain n'était pas superflu.
René Dcrour ,Maroc Presse, mardi 6 man: 1956
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Le théâtre marocain de Rabat au Festival de Paris
Aux sources du théâtre Le Théâtre Marocain de Rabat au Festival de Paris Le théâtre m'a souvent donné de grandes joies, mais rarement une émotion
comparable à celle que
j'ai ressentie
cette
semaine en
assistant aux deux
représentations de la Troupe du Théâtre Marocain de Rabat, dans le cadre du Festival de Paris. Pour essayer de faire comprendre cette émotion à mes lecteurs, je leur dirai simplement : vous, Français de 1956, lettrés et cultivés, héritiers de trois siècles de classicisme, imaginez-vous ramenés en arrière, à l'époque où le théâtre venait tout juste de naître et où le jeune Poquelin le découvrait en flânant devant les bateleurs du Pont-Neuf. Découverte, émerveillement : on se sent une ardeur sans égale pour cet art merveilleux, on l'étudie, on se l'approprie, on en fait un 311 national, et de quelle manière ? 1. - en donnant libre cours au jeu scénique élémentaire, aux ressorts évidents des lames ou du rire. 2. – en prenant sans vergogne les sujets où ils se trouvent, c'est-à-dire chez les Anciens. Telle est exactement la situation de la scène marocaine aujourd'hui : elle boit avidement aux sources du Théâtre et nous sommes ses Anciens - ses Plaute, ses Térence et ses Sophocle.
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Théâtre populaire Ce n'est pas par hasard que j'ai cite Molière. Le premier spectacle
de la Troupe de Rabat s'appelait les Fourberies de Joha. et vous avez tout de suite reconnu sous ce titre, les Fourbeties de Scapin, transplantées au Maroc tout de même que Molière. Jadis. Les avait prises aux Italiens et implantées chez nous. Voici donc ce que nous avons vu : un rideau se levant sur les remparts de Mogador. Un Géronte et un Argente rebaptisés Hadj Mjeddal et Hadj Allah, portant la djellaba et revenant de la mosquée. Une Zerbínette devenue Zineb, et une Hyacinthe devenue Amina : quant au texte, il était facile de comprendre qu'il était resté le même il travers toute les modifications inspirées par le décor, le costume, la religion. les mœurs. Le même, oui, et il soulevait les mêmes rires. Aux mêmes endroits. D'abord parce que c’est un texte eternel. Ensuite parce que la mise en scène de M. André Voisin était excellente, enfin parce que Scapin -- pardon ! Joha – était interprété par un acteur remarquable. M. Tayeb Saddiki. Qui ne le sautait ni ne le dansait exagérément comme on le fait à la Comédie Française ou ailleurs mais le jouait. Et ce fut une soirée fort drôle et combien rafraîchissante ! Le second spectacle, lui, ne devait rien à Molière ni à aucun de nos
classiques traduits ou adaptés. Quatre auteurs de la troupe, MM, Abdessamad Kenfaoui, Tahar Ouazziz, André Voisin et Ahmed El Alj l'avaient tire de leur propre fonds. C'était les Balayeurs, une sorte de fabliau dont l`intrigue assez compliquée -- quoique scéniquement parfaitement claire -- reposait sur ce jeu élémentaire que j'ai évoque tout à l'heure : histoire de doubles (le bon vieux gag éprouvé des Sosies), de trésor volé, perd, retrouvé, passer de main en main, de quiproquos sans tin et de poursuites dignes de Charlot a des premiers Westerns. Que de bonne humeur, que d’ingénuité- dans le meilleur sens.
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Théâtre populaire Mot - et quel évident plaisir de jouer la comédie ! La salle,
composée à peu près également de Français et de Marocains, a fait, comme la veille, une ovation méritée aux acteurs de Rabat. Mais ces acteurs, quels sont-ils et qui les a formés ? Si on a
lu attentivement ce qui précède, On y a trouvé un nom français, celui de M. André Voisin. M. Voisin est en effet, avec
MM. Pierre
Mauduit
et Didier Beraud l'un des
instructeurs français de la scène marocaine. Ce que celle-ci leur doit, un long article ne suffirait pas à le recenser. En un temps et en des circonstances que l'on avouera difficiles et que je n'ai nul besoin de rappeler. Ces trois jeunes animateurs ont, là-bas, dans un climat d’amitié et de travail en commun, imposé et adapté au génie de la race arabe les techniques indispensables au théâtre occidental. Cependant, leur magnifique effort eût été. Il va de soi absolument stérile sans l’immense mouvement qui a porté en trois ans. Le peuple marocain vers l’art dramatique. Dans quelle mesure l’évolution des mœurs et en particulier la « libération » des femmes - a-t-elle contribué à ce mouvement ? Nous laisserons à d`autres le soin de l'étudier et nous nous bornerons à enregistrer le triomphe actuel du Théâtre au Maroc. Ce qui, chez nous, est devenu à peu prés un divertissement plus ou moins «réservé ›› est encore là-bas un an populaire dont témoignent ces photos saisissantes de foules immenses et bigarrées rassemblées en plein air pour Molière, Beaumarchais ou Shakespeare, Songez qu’ on y joue Hamlet intégralement et sans entracte ! Les instructeurs français se félicitent de cet engouement qui est aussi leur œuvre. Ils vantent l’application des acteurs, leur prodigieuse mémoire fumée par la récitation des textes coraniques. Leur intelligence de nos classiques tant admiré, ils ne doutent pas que les auteurs arabes.
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Théâtre populaire Viendront, et peut-être bientôt. En bref, ils ont la fierté
d'avoir
transmis un
flambeau que le Maroc ne laissera pas s'éteindre. D'ores et déjà, en tout cas, le Maroc possède de remarquables comédiens, MM. Aïd
Mouhoub, Tayeb Saddiki, Ahmed El Alaoui, etc.
C'est un théâtre professionnel
parfaitement digne de figurer au festival et qui en constitue une des révélations pour cette année.
Carrefour , 30 mai 1956
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Le Théâtre Marocain Regards et Commentaires sur la troupe La troupe du théâtre marocain, création de la Division de la Jeunesse et des
Sports, est la première et authentique compagnie théâtrale au Maroc. Nous devons ici nous souvenir de son éclatant succès au Festival International de Paris en 1956. Depuis cette haute consécration, la troupe a pu donner une impression de sommeil, mais en voilà
Le
réveil, semble-t-il. Un
stage
d'après «
convalescence » a commencé hier soir, qui durera, en principe, jusqu'au 10 novembre. Du bon travail doit en résulter. Le premier résultat tangible de ce stage — organisé en internat, sous la forme au retour à l'école— doit être un esprit d'équipe plus fort, une mystique du théâtre et du travail bien fait. Le second point sera la mise en répétitions dirigées du programme de la saison du théâtre marocain. « Montserrat» et « Le Malade imaginaire » Nous souhaitons bonne chance à tous et d'avance, nous avons le plaisir de
faire connaître les deux pièces qui entrent en répétitions avant d'affronter le public de tout le Maroc : ce sera tout d'abord, en arabe classique, la traduction de la célèbre œuvre classique qui
pièce de Roblès, « Montserrat », et puis une
fera la Joie des jeunes comme des autres, « Le
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malade imaginaire », de Molière, adapté cette fois en arabe dialectal. Sans aucun doute, « Montserrat »sera présenté en grande première à l'occasion de la Fête du Trône, â Rabat, avant de prendre son essor dans tout le Maroc. Quant â la tournée du «Malade imaginaire», elle partira à la conquête du public vers le mois de janvier. Une grande tournée européenne Au répertoire prévu, une seconde partie forte importante comprend « Hamlet » de William Shakespeare, et une œuvre théâtrale marocaine en dialectal.
Ces deux pièces constitueront le bagage (assuré du succès), d'une tournée à l'étranger en avril et mai. Notons au passage : le Festival de Paris(Théâtre des Nations), l'Exposition internationale de Bruxelles, les grandes capitales européennes, et les centres d'ouvriers nord-africains travaillant en France. Le public marocain n'appliquera ce répertoire de tournées qu'au retour de celles-ci. Et puis... le Théâtre marocain, qui aura bien accompli sa mission tant au Maroc qu'en Europe, fera son stage d'été dans le calme du Centre des Chênes, où il travaillera à l'abri des curiosités (ce qui n'est pas si sûr !). C'est ainsi que l'on fait du bon théâtre avec l'amour de son art, l'esprit d'équipe et une foi entière en son animateur. A bientôt donc, nous vous attendons à l'œuvre. R. du FOURNET Petit Marocain / 20.10.1957
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Grande première « MONTSERRAT » en arabe classique
Albert Botbol, animateur du Théâtre National Marocain Nous parle de la tournée qu’il entreprend avec « Montserrat » Sur une étagère, une maquette reproduisant les décors, grilles,
blason et rideau noir de « Montserrat ». Un magnétophone destiné
au
bruitage, émerge â peine d'un bureau couvert de
documents de toutes sortes : photographies, coupures de presse, comptes financiers, correspondance…C'est le bureau de Direction de
la
la Jeunesse et des Sports où Albert Bot bol, qui
s'occupe du théâtre National Marocain — un Botbol un peu las. Mais rayonnant — nous reçoit.
— Combien de temps vos comédiens resteront-ils en tournée ? — Un mois environ. Mais après avoir donné leurs représentations dans le Nord. Ils repasseront par Rabat avant de « descendre » vers Mazagan et le Sud... De Tanger à Marrakech, en passant par Fès et Oujda, Ils Joueront « Montserrat »dans tout le Maroc.
— Vous débutez à Tanger ? — En effet. La troupe y Jouera dés lundi soir, au cinéma Alhambra, sous la présidence du gouverneur, le Dr Abdellatif Benjelloun. Nous avons voulu que notre passage dans la capitale d'été coïncide avec les fêtes nationales.
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— Trois Jours plus tard. Je crois, vous serez à Meknès ? — Oui, et J'en suis très heureux, car Meknès a beaucoup manqué de spectacles ces derniers temps, et J'espère que l'accueil y sera bon. — Parmi les centres où ils doivent se produire, quel est celui que vos acteurs attendent avec le plus d'impatience ? — Fès, assurément. D'abord, c'est le pays de six d'entre eux. dont Tayeb el HadJ, qui Joue « le comédien » dans Montserrat, et est connu comme le meilleur acteur comique du Maroc. Et puis, Fès est le plus grand centre intellectuel arabe du Maroc, et nous y aurons notre premier contact avec les étudiants de la Garaouyine. Mais, entre temps, nous aurons rencontré un public bien différent, à Boubeker par exemple, où nous Jouerons pour le personnel des mines de Zellidja. J'attends personnellement beaucoup de cette représentation, d'autant plus qu'elle sera l'occasion d'un contact fructueux avec les deux troupes. locales les de langue française et arase, les groupes Jouvet et Molière. Vous reverra-t-on à Rabat ?
— Sans doute au début de décembre. Nous donnerons des représentations privées pour des groupes d'étudiants, et une séance publique.
A Fès pour le Congrès de l'UNESCO Albert Botbol nous apprend d'autre part, qu'après leur tournée qui commence lundi, la troupe du Théâtre National Marocain reviendra à Fès au début de
l'année prochaine. Elle y Jouera de nouveau «Montserrat». Ainsi que « Le Malade Imaginaire» dans l'enceinte du Palais Royal, qui aura été mis, par S.M. le Roi, à la disposition du Congrès International de l'Unesco, prévu pour Janvier prochain.
M. C.
La tournée du T.N.M. au Maroc Voici le programme de la tournée marocaine du T.N.M. : Tanger : Aujourd'hui 18 novembre à 21 heures, cinéma Alhambra: Tétouan : Mardi 19 novembre à 21
heures, cinéma Monumental ; Port Lyautey : Jeudi 21 novembre à 21 heures, cinéma Le Palace : Meknès : Vendredi 22 novembre à 21 heures, cinéma le Régent ; Azrou : Samedi 23 novembre à 21 heures ; Oujda : Lundi 25 novembre à 18 heures 21. Cinéma Le Paris : Boubeker : Mardi 28 novembre â 21 heures ; Fès : Jeudi 28 novembre à 21 h. cinéma Empire ; Mazagan : Samedi 30 novembre à 21 heures. Théâtre Municipal; Louis- Gentil : Lundi 2 décembre à 21 h, salle des fêtes de l'Office Chériflan des Phosphates ; Safi : Mardi 3 décembre à 21 heures, cinéma Le Royal ; Marrakech : Mercredi 4 décembre à 18 h et 21 h.Casablanca : Vendredi 20 décembre, à 17 h. Théâtre Municipal ; Kouribga : Salle des fêtes de l'Office Chériflan des Phosphates. Echo du Maroc /18.11.1957
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GRANDE PREMIERE DE « MONTSERRAT» en arabe classique La troupe du Théâtre National Marocain, qui prépare une tournée dans diverses villes du
Maroc avant de se produire en Europe, donnera s première représentation le 14 novembre, au cinéma Royal de Rabat, de « Montserrat », d'Emmanuel Robles, en arabe classique. La troupe, qui répète actuellement aux Chênes, donnera cette première représentation au profit de l'Entraide Nationale. C’est d'ailleurs aux Chênes que sera donnée, en privé, le 9 novembre, la répétition des Couturiers. Petit Marocain / 17.11.1957
Avec « MONTSERRAT », la troupe de Théâtre National Marocain
a pris jeudi un nouveau et triomphal départ Depuis longtemps déjà, nous vous avions entretenu ici même des efforts soutenus de la Jeune troupe du théâtre marocain, de la Division, de la Jeunesse et des Sports. Jeudi soir, ce fut pour elle, à Rabat, le « lâchez tout » de la présentation en public, avec l'aimable appui de S.A.R. Moula; Hassan et des princesses Lalla Aïcha, Lalla Nzah, Lalla Malika et, un peu plus tard, du prince Moulay Abdallah, venus ouvrir la carrière — qui s’annonce brillante — des comédiens. Un texte dur, direct, dépouillé. Une pièce — sinon à thèse — du moins construite sur un fait d’histoire vécu, que l’écrivain Emmanuel Robles fit représenter à Paris. Un décor, pour les trois actes, parfait de lignes et de sobriété ; des éclairages fort bien réglés ; bruitage et fond sonore, pour quelques incidence voulues, parfaitement adaptés. Les personnages, eux, demandent un«analyse beaucoup plus complète. Ils sont échantillon de l’humain d’une ville. Ils ont noms le potier, le marchand, le comédien, la mère, les amoureux, aux prises avec le milieu militaire en temps de révolution. Je vous dirai leur nom à tous un peu plus loin, mais avant cela, il me plaît de vous définir l’impression quo l’on retire devant le choix des costumes, des couleurs et des attitudes. Le côté très statique qu’a voulu pour ses personnages l’intransigeant metteur par l’éventail coloré qui évolue sur le plateau. A diction (en arabe) des uns et des autres est excellente du fait du choix des registres vocaux ; chacun porte sa raisor d’être dans son timbre de voix d’abord, dans son comportement ensuite.
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La mise en scène
joue un rôle extrêmement important dans le
résultat final qui est une réussite. Sans vouloir faire de peine à Bot- bol, je lui rappelle que la recherche qui a été la sienne, a été le but de ceux des théâtres du Cartel au temps de ma Jeunesse : René Rocher. Dullin Baty, Jouvet. Ils ont créé le théâtre moderne, l’ont sorti des ornières et du conventionnel. Ils ont donné le coup de pioche à un édifice et des matériaux ont refait le théâtre. Botbol qui est jeune, passionné, ardent et dur au travail, pour lui d’abord, pour les autres ensuite, semble dans sa nuise en scène de «Montserrat », être l’héritier direct de ceux du Cartel. C’est un compliment, certes, mais aussi une critique. Pourquoi suivre un chemin déjà tracé par les anciens quand on possède comme lui, le feu sacré ? Jean-Louis Barrault aussi avait été envoûté par les mises en scène puissantes. Sa dernière« officielle » a été, si nos souvenirs sont bons, « Le soulier de satin » et bien qu’aucun rapprochement ne puisse être fait avec « Montserrat », le style-mouvement s’y apparente. Ce : écrit, je cite avec joie Adrienne Moury qui a dessiné les costumes, Michel Aguilar le décor, Lemonnier décorateur. Le décor a été exécuté par les ateliers de la troupe. (Entre parenthèses, ce décor maintenant déplait à Albert Botbol. Mais il a reçu l’entière approbation du public difficile). Il serait agréable de taire en particulier, et à chacun des membres de la troupe, des compliments mérités. Ce n’est guère possible, ils forment un tout d’une telle homogénéité, que les hommages à l’un vont aux autres. Qu’ils sachent simplement tous qu’ils ont bien servi le théâtre, le vrai théâtre en se pliant à des disciplines draconiennes. Seul le résultat compte et il est magnifique : « Montserrat » pour le théâtre marocain est une réussite et une leçon de persévérance et d’amour du métier. Voici la liste des protagonistes par ordre d’entrée en scène :Ben Bareck, Zarki, Skircj (les trois sous officiers) ; Farah (le colonel) ; Dougluni (le père religieux) ; Afifi (Montserrat) ; Alaoui (le potier) ; Tounsi (le marchand) ; Khadija (la mère) ; El Haj (le comédien) ; Fatima Regragui (Eleira) ; Rifi (Ricardo) ; Marrakchi et Tahiri (deux gardes). Metteur en scène, Albert Botbol. Régie générale : Ouazzani. Je crois avoir dit tout ce qui méritait de l’être mais ne puis oublier que cette première représentation au bénéfice de l’entraide avait attiré un nombreux public et de hautes personnalités. RAOUL DU FOURNET. Petit Marocain / 17.11.1957
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Pleins feux sur la rampe L'annone «de la première de « Montserrat », à Rabat (après la générale récemment aux «Chênes») avait attiré, à côté des personnalités officielles qui honorèrent de leur présence la présentation, un publié nombreux. Il s'agissait en effet d'un événement théâtral de première importance. N'ayant pas vu cette pièce à Paris lors de la création il y a quelques années, ne connaissant qu'assez vaguement le sujet et pas du tout la langue arabe, Je comptais assister seulement au premier acte... Je suis resté jusqu'à la fin, enthousiasmé. Cette jeune troupe marocaine peut être fière du travail accompli. Et, après le rodage nécessaire, son actuel spectacle constituera une « pièce de résistance » sûre de son répertoire. L'excellente direction d’A. Botbol, par une stricte observance des lois impérieuses de la rampe et des trouvailles
soniques personnelles, a
évidemment
contribué au succès de l'œuvre de Roblès . Mais le plus avisé des metteurs en scène ne peut créer le tempérament dramatique, pas plus qu'Insuffler la foi à ses acteurs si ces derniers ne la possèdent déjà, incontestablement, il s'agit, dès les premiers contacts, d'une révélation, ne serait-ce qu'au titre de la parfaite coordination d'une équipe déterminée autant que capable de défendre son art. L'incompréhension totale du texte parlé peut-être, m'a aidé à ne plus voir que les gestes, la diction. la justesse des attitudes... Le choix même de la pièce a été on ne peut plus heureux pour un début. Les trois actes se déroulant dans un seul décor, c'est pratiquement une question matérielle résolue Quant au cas de conscience autour duquel l'action se noue, tous les acteurs semblent en avoir pénétré la grandeur, la noblesse. La distribution brille par l'intelligence de son interprétation : Mohamed Afifi, Larbi Doghmi, Mohamed Farrah, Khadija Jamal, pour ne citer que les plus remarqués protagonistes, ont marqué d'une pierre blanche l'histoire théâtrale de Rabat.
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Les costumes et le décor, ainsi que les éclairages et la musique de scène ont solidement encadré soutenu, mis en valeur le texte. Ils ont parfaitement aidé à la création du climat psychologique nécessaire. Il est tout à fait logique d'augurer, pour la troupe du Théâtre Marocain, après la tournée en Europe prévue et l'expérience acquise grâce aux réactions diverses de publiés différents, une série de succès assurant à cette Jeune formation une place intéressante dans l'activité artistique contemporaine. M.O. Echo du Maroc / 17.11.1957 Le Théâtre national marocain donnera « Montserrat » le 28 novembre à Fès RABAT (dncp) — le Théâtre National Marocain, qui vient de remporter un beau succès à Rabat, et présentant «Montserrat », l a pièce d’Emmanuel Prette traduire en arabe classique, va entreprendre dans tout le Maroc une tourné dont voici le programme :Tanger ; 18 novembre au – théâtre Alharnibra ; Tétouan ; 19 nombre au cinéma Monumental ; Port Lyautey ; 21 novembre au cinéma Le Palace ; Meknès 22 novembre au cinéma Le Régent ; Azrou : 23 novembre; Oujda : 25 novembre au cinéma Le Paris ; Boubeker : 26 novembre ; FES : 28 novembre au cinéma Empire ; Mazagan : 30 novembre au théâtre municipal ; Louis Gentil : 2 décembre à la salle des fêtes de l'Office Chértfien des Phosphates ; Safi : 3 décembre au cinéma Le Royal ; Marrakech : 4 décembre ; Casablanca : 20 décembre au théâtre municipal ; Khouribga : salle des fêtes de l'OCP.
Echo du Maroc / 17.11.1957
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Brillante inauguration de la saison du Théâtre National Marocain RABAT (DNCP).— Le Théâtre National Marocain a ouvert hier sa saison 1957-1958 en donnant la première de « Montserrat », d'Emmanuel Robles, traduit en Arabe classique par Souhail Idriss au cinéma Royal de Rabat. LL. AA. RR. Le prince héritier
Moulay
Abdallah, ainsi que les princesses royales
Hassan
et
le prince Moulay
honoraient de leur présence cette
première, qui fut donnée au profit de l'Entraide nationale et obtint un succès mérité. De nombreuses personnalités ont assisté à cette représentation. Nous avons remarqué particulièrement les membres du gouvernement et du corps diplomatique, M. Omar Mezzour, directeur de la division de la Jeunesse et des Sports, S.E. Si Abbès Tazi, gouverneur de Rabat, Mgr Léfèvre, archevêque de Rabat, et de nombreuses autres autorité ainsi que M. Alibert Botbol, animateur du Théâtre National Marocain.
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Le théâtre de Abdessamad Kenfaoui
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Désormais le souvenir de Abdessamad Kenfaoui ne sera plus lié au seul monument qui lui est dédié, la salle qui porte son nom dans les locaux de la jeunesse et sport du parc de la Ligue arabe. Aujourd'hui, le souvenir de ce pionnier hors-pair du théâtre marocain se concrétise également dans la publication de ses œuvres dans un magnifique ouvrage intitulé Théâtre populaire. Titre simple et modeste comme le fut le défunt. Une publication qu'il faut saluer doublement. D'abord parce qu'elle vient réparer une injustice en rendant hommage à feu Abdessamad Kenfaoui qui a consacré sa vie et son action à ses deux amours le Maroc et le théâtre. Aussi bien dans le service public que dans les activités sociales et culturelles, Abdessamad Kenfaoui était porté par le même idéal de justice. C'est en outre une publication qui vient restituer au théâtre marocain une partie de sa mémoire. Les œuvres de Kenfaoui ont marqué leur époque. Elles relèvent d'un patrimoine
authentique restitué
judicieusement
à
l'attention des chercheurs et des jeunes dramaturges pour de nouvelles lectures et interprétations. L'ouvrage est bilingue et comporte dans sa partie française des témoignages, la traduction de La pièce très célèbre Bouktef et un dossier de presse. La lecture de ce dossier est particulièrement significative. C’est un dossier en fait très restreint, un choix volontaire des éditeurs, et qui est consacré exclusivement à 1956, retraçant ainsi les débuts du théâtre marocain. Le premier article (tiré du journal Dimanche- Matin du 3 juin 56) est consacré à la prestation du théâtre marocain au festival international de Paris. La troupe marocaine y a présenté deux pièces, une adaptation des Fourberies de scapin de Molière "Les Fourberies de Joha" et les Balayeurs
Dans les deux travaux, Nous retrouvons la signature de "Ken". Parlant du
personnage de Scapin, l'auteur de l'article note :"Toujours est-il que ses metteurs en scène marocains. MM.Abdessamad Kenfaoui. Tahar Ouaziz, Ahmed El Alj ont manié le personnage avec une sorte de complicité naturelle qui lui a dicté son allégresse et sa virtuosité. Un autre article (Maroc Presse. 6 mars 56) est
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consacré au stage théâtral effectué au centre des "Chênes"(centre de stage qui voit pratiquement l'émergence d'un théâtre national marocain. Là encore, nous retrouvons un travail formidable effectué par Abdessamad Kenfaoui. C'est lui d'abord qui assure la conduite (en collaboration avec Si Tahar Ouaziz) du stage et il est également auteur d'une adaptation en arabe marocain du Barbier de Seville, Maalem Azouz, présentée dans le cadre du programme de la jeune troupe marocaine. L'auteur de l'article, René Déront, parle en ces termes de A. Kenfaoui. "Nous possédons assez peu de détails sur le "curriculum vitae" des responsables marocains du stage actuel. Abdessamad Kenfaoui est originaire de Larache. Il fréquente une école franco marocaine de zone espagnole. Il fait ses études secondaires collège Moulay Youssef à Rabat. Il est bachelier, fait son droit, sans grande conviction. Un visa refusé par les autorités espagnoles pour rentrer à Larache le contraint à rester à Rabat. Il rencontre André Voisin, se laisse entraîner aux Chênes et semble aussi trouver sa véritable voie". En effet, le théâtre fut un choix définitif. Même quand ses tâches administratives étaient importantes. Zakya Daoud rapporte dans son témoignage "Une personnalité riche et complexe". alors même qu'il est secrétaire général de l'OCE (de 1965 à 1970). Il écrit Sultan Tolba et A Moula nouba. C'est aussi en pleine carrière administrative qu'il termine Bouktef. Cette pièce peut passer d'ailleurs pour la figure représentative du théâtre de Abdessamad Kenfaoui. On y retrouve en effet les traits caractéristiques d'une écriture nourrie d'authenticité et d'originalité. Authenticité dans la thématique et la construction des personnages. Des signes ancrés dans leur espace culturel mais repris dans une perspective moderne portée par des idéaux d'humanisme et de liberté. Bouktef qui donne son nom à la pièce est une figure populaire, c'est l'image du prolétariat local. Dans l'imaginaire de l'époque, Bouktef renvoyait à cette nouvelle catégorie sociale qui fit son apparition avec l'industrialisation à savoir l'ouvrier qui ne possède que sa propre sa force de travail qu'il vend au patronat. Kenfaoui récupère cette figure moderne dans un registre symbolique. Il en fait son héros et le titre de sa pièce. C'est un véritable hymne dédié au peuple. D'autres figures symboliques traversent la pièce notamment celle incarnée par Joha. Ce personnage historique tué de la légende populaire est réutilisé dans une autre perspective. Il incarne la conscience éclairée du peuple. C’est lui qui apporte la lumière et par la sagesse de son raisonnement mène le peuple dans sa lutte implacable contre la féodalité et l'oppression. L'enjeu dans la pièce est Hourya (Liberté) fille de Bouktef est objet de convoitises multiples. Elle renvoie en fait à la liberté et à la dignité. L'union du peuple autour de Bouktef sera le moyen efficace pour déjouer toutes les manœuvres visant à les bafouer. C’est donc un théâtre aux intentions clairement affichées. C’est un théâtre politique, aux vertus didactiques indéniables. Il relève d'une entreprise globale qui vise l'émancipation du peuple. Il s'agit donc véritablement d'un théâtre populaire, dans sa forme et dans son contenu. Sa lecture, aujourd'hui dénote la pérennité des valeurs qu'il défend. Le souvenir de Abdessamad Kenfaoui n'en est que plus vivant. Mohammed Bakrim 1996
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ﻣﺴــﺮ ﺡ ﺍﻟﻤﻌﻤــﻮﺭﺓ ﺫﻛﺮﻳـــﺎﺕ ﻭﻭﺛــــﺎﺋﻖ
ﺍﻟﻌﻠــــﻢ/20.07.1997
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ﺩﺍﻧﻴــــﺎﻝ ﺯﻭﺟﺔ ﻋﺒــﺪ ﺍﻟﺼـــﻤﺪ ﺍﻟﻜﻨﻔــــــﺎﻭﻱ
/14.11.1997ﻣﻐﺮﺏ ﺍﻟﻴــــﻮﻡ
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ﻋﺮﺽ ﻛﺘـــﺎﺏ ﻋﺒــﺪ ﺍﻟﺼـــﻤﺪ ﺍﻟﻜﻨﻔــــــﺎﻭﻱ -ﺍﻟﺮﺟــﻞ ﻋﺎﺗﻘﺎﻟـــــﺬﻱ …
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Journée mondiale du Théâtre Le 27 mars de chaque année, le monde entier célèbre la journée mondiale du théâtre. L'avocat ion de cette journée est ponctuée ici par deux rappels : un rappel de la mémoire du 26e anniversaire de
la mort de Abdessamad Kenfaoui, un des
fondateurs du théâtre marocain, et le rappel de l'état d'esprit dans
lequel
le
théâtre
marocain
atteint
cette
journée.
M.S
M.S. Les enseignements de A. Kenfaoui
Cette coïncidence pourrait être riche d'enseignements à tirer du vaste projet énoncé par Kenfaoui et leur extrapolation à l'ensemble de l'expérience ultérieure à lui et à l'expérience en cours aujourd'hui. Cette expérience semble amnésique par rapport au passé et au travail de récupération et de réadaptation qu'impose la prise en charge des précurseurs. Or, tout porte à croire que les " chantiers " ouverts par Kenfaoui n'ont pas été balisés, ni même programmés dans la suite et la poursuite de la pratique théâtrale, excepté deux " héritiers " exceptionnels : Tayeb Seddiki et Tayeb Laâlaj. Le premier a réussi, au fil des expériences, à sculpter un projet esthétique exemplaire, le second a modelé une conception assez singulière d'un théâtre populaire stylisé. Avec le recul, profitant de la célébration du 26e anniversaire de la mort de Kenfaoui, on peut remédier à cette rupture de la mémoire d'un côté par la reconstitution des éléments de son projet et de l'autre par un rappel de ce qui pourrait reconstituer, ensigne-d'hommage, sa mémoire depuis sa disparition le 31 mars 1976. Trois éléments semblent importants à relever:
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1-
La pratique pédagogique, le style et la méthode archéologique de cette pratique, à travers les stages de formation à la Maâmora notamment ouvrent sur une manière appropriée de l'imagination ainsi que la réappropriation de l'imaginaire du quotidien de la vie et de son oralité. Cet exercice lui permettait d'offrir des thèmes de jeu et des canevas dramatiques. Rapproché au type de formation dispensé à l'ISADAC, on pourrait se poser la question de la réorientation vers un apprentissage plus approprié aux modes de production scénique et thématique autochtones.
2- La valeur de la dimension anthropologique du théâtre marocain : cette dimension est articulée aux dons du conteur, aux coutumes chorégraphiques et aux dramatisations sociales et rituelles de la société marocaine. La pièce " Soltan Tolba " que Kenfaoui devait écrire- en collaboration avec T. Saddiki - sur une suggestion de feu Hassan II, focalise jusqu'à aujourd'hui sur une ressource esthétique et thématique encore inépuisable. Rituel d'inversion. Soltan Tolba figure une césure dans le pouvoir, qui donne à voir une projection imaginaire d'une société, où les rôles sont inversés, les hiérarchies sont bouleversées. Ressource fondamentale du comique, de la dérision, elle renvoie à une dimension politique essentielle, invalidant les pratiques sociales déviantes par cette sorte d'exercice de la démocratie populaire et vivante. 3- L'investigation d'un théâtre populaire, tenant compte des disponibilités du public marocain et assurant l'affermissement de ses liens avec la technologie du théâtre. Cette investigation a été malheureusement détournée de ses objectifs vers un théâtre avilissant, et appauvrissant l'expérience esthétique du spectateur marocain. Il serait peut-être vital, en cette occasion d'anniversaire de la mort de Kenfaoui de pensera constituer une association de ses amis prolongeant sa mémoire. On sait qu'en 1976 le ministère de la Jeunesse et des Sports avait donné à la salle du parc de la Ligue arabe le nom de Kenfaoui, qui a besoin d'être. En 1977, Bouktef, son œuvre maîtresse a été jouée à Casa à l'occasion de son premier anniversaire. On peut se référer à son " théâtre populaire " publié en 19%, etc... Aujourd'hui, on souhaite perpétuer son souvenir de la meilleure façon qui soit, à savoir rendre à son œuvre à quoi il la destinait : la représentation théâtrale. Une telle association pour permettre, l'édition et l’ mise en scène de ses
pièces, si possible dans la salle qui porte son nom après sa
restauration rendue nécessaire par son état de grand délabrement, au moment Où la Casablancaise est aujourd'hui en phase de restauration. Il paraît utile de porter à la connaissance
de
la jeunesse marocaine
les qualités du théâtre de Kenfaoui, à savoir les valeurs actuelles de la justice et de la
dignité et de lui sortir de l'oubli, des pièces et des adaptations dont tout un chacun se plaît à décrire la modernité des valeurs, l'universalité des thèmes et la richesse de la langue dialectale . A. KENFAOUI La verité / 04.04.2002
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Hommage
Kenfaoui Un dramaturge fin délicat et discret Il y a vingt six ans - le 31 mars 1976 - s'est éteint à Casablanca Abdessamad Kenfaoui qui a marqué de sa forte empreinte le théâtre marocain naissant. Né à Larache en 1928 où il
fait ses
études primaires, en espagnol, avant de rejoindre le collège Nord
Moulay Youssef à Rabat, ce natif du
va
développer
une
grande
faculté
d'adaptation et une pédagogie sans égales à faire naître chez les autres le pouvoir de création. C’était un
magicien
initiateur,
modeste
et
exigeant
.Passionné de poésie, et féru de lecture, aux talents multiples, Ken, comme l'appelaient ses proches, a privilégié le
théâtre parce que celui-ci échappe
comme disait Antonln Artaud "à la dictature exclusive de la parole" et "doit parier un langage physique et concret". Dans son œuvre théâtrale, Kenfaoui, traite de la dépravation des mœurs, de la corruption
et
autres
maux
qui
rongent la
société."Bouktef, "Ara Lakhour", "Si Taki", "Barberousse", "Soltane Balima","Bd Durand", "Soltane Tolba"," Même la mort" etc...., sont des comédies qui dénoncent l'a maque, la mauvaise foi et la bêtise. Elles s'inspirent du quotidien le plus ordinaire, le plus trivial, adhérent aux réalités de l'être-là dans sa simplicité. Sous le pseudonyme de Atta Wakil, Kenfaoui s'est associé à Ahmed Taïeb Laâlej et Tahar Ouaziz pour adapter des pièces qui ont marqué leur époque
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et contribué à l'éclosion d'un théâtre marocain populaire moderne : "Les fourberies de Joha", "Le malade imaginaire" de Molière, "Maâlem Azzouz" d'après "Le barbier de Sévilles" de Beaumarchais, "Les fusils de la mère Carrare", de Bertold Brecht, etc.... Nul, mieux que Charles Nugue, consultant auprès de l'Unesco, fondateur et directeur d'un centre régional français de théâtre aux "Chênes" à la Maâmora n'a résumé l'apport essentiel de Kenfaoui au théâtre marocain. " Grâce à une heureuse conjonction de sensibilité et de connaissances livresques plus qu'à sa propre expérience (II n'avait pas 25 ans), il proposait les attitudes et gestes susceptibles d'influencer l'esprit et la formalisation des mises en scène en insistant sur leurs spécificités marocaines. Son souci étant toujours de provoquer une enrichissante symbiose entre les situations et les personnages universels du théâtre de tous les temps, et les apports originaux que pouvaient leur amener l'imaginaire, les traditions et usages propres au Maroc. " Je le revois encore nous expliquant et essayant de nous montrer un pas de la danse du sabre où ses qualités physiques n'étaient pas forcément à la hauteur de ses dons de conteur... Mais son enthousiasme, lorsqu'il s'agissait de parier des coutumes chorégraphiques de son pays, suppléait largement au manque de vivacité et de souplesse qu'il devait à ses fâcheuses habitudes de fumeur et noctambule impénitent Enfin Saïd Seddiki, un ami, un compagnon, un complice, parfois un "contradicteur" du défunt, écrivait rendant hommage à Ken : " Mais je sais très cher Ken, que toi au moins, tu n'est pas "dérangé" par le grand silence qui, déjà, voile ton nom I " Trop intelligent pour croire à ces marques extérieures de l'humaine gratitude, tu as, une fois de plus, fait fleurir sur tes lèvres gercées le sourire narquois des sages. " Que t'importent, là où tu es, une coupe Kenfaoui, une avenue ou une Impasse Kenfaoui, une troupe ou un festival kenfaoui ? Parmi nous, tu aimais d'autres coupes, débordantes celles-là du vin de l'amitié et de l'amour ! Tu cheminais apparemment nonchalant, à travers tes rues intérieures et qui donnaient sur de magnifiques jardins de beauté et de rêve. Tes festivals étalent autres ; c'étaient ceux de la haute poésie et de la divine musique. Celles du Coran, par exemple." Ces choses de l'histoire ne peuvent être point gommées. Le Loup Quelquefois au bord d'un sentier Je me sens las et le m'assieds
Pour regarder passer les autres, Les gens heureux... les bons apôtres, Ceux qui
ne portent pas de croix. Les semeurs de règle et de droit... Moi, le damné, le De
leurs larmes et de leurs cris, Je m'assieds
et
le
solitaire. Mol qui suis le dépositaire Des péchés de tous les
proscrits,
les contemple Sans pouvoir suivre leur exemple Et Je me fais la réflexion : Pourquoi...
dans ce monde éphémère Suis-le sorti de ma tanière Pour remettre tout en question... Alors qu'il serait bien moins fou D'aller hurler avec les loups " ! Abdessamad kenfaoui
L’essentiel / 04.2002
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ﺍﻟﻤﻬﺮﺟﺎﻥ ﺍﻟﻮﻁـــﻨﻲ ﺍﻻﻭﻝ ﻟﻤﺴـــﺮﺡ ﺍﻟﻜﻨﻔــــــﺎﻭﻱ ﺑــــــﺎﻟﻌﺮﺍﺋﺶ …
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ﺍﻻﺗﺤــــﺎﺩ ﺍﻻﺳـــــﺒﻮﻋﻲ/ 06.02.2003
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ABDESSAMAD KENFAOUI RESSUSCITÉ Le livre, l'association et le théâtre Cela fait 28 ans qu'il est mort. Un 31 mars. Juste retour des choses, Abdessamad Kenfaoui est tire de l'oubli, cette année. Premier acte, une association d'amis de ce pionnier du théâtre marocain a enfin vu le jour, initiée par sa veuve, Danielle Kenfaoui, finalement devenue dépositaire de l’ensemble de son œuvre. La structure voudrait permettre aux Marocains de découvrir ce haut fonctionnaire de la Jeunes- se et Sports, mentor des hommes de théâtre qui occupent la scène actuellement, comme Tayeb Seddiki et Tayeb Laalej. Deuxième acte, la publication de sa pièce à la dimension
anthropologique, Soltane Tolba, est imminente chez
Tarik Éditions, et sa mise en scène potentiellement acquise. Elle l'a été une fois à la demande de Hassan I I, en 1967. Ali Kadiri, qui a joué alors le rôle principal, se rappelle avec émotion du roi qui voulait que " l'on inverse la structure de la pièce". Troisième acte, celui-là n'est qu'un vœu pieux pour le moment, déjà exprimé en son temps par son ami et complice, feu Saïd Seddiki, ii consiste en la rénovation et la valorisation de la salle de théâtre, sise au Parc de la Ligue arabe à Casablanca, qui porte son nom depuis sa mort en 1976, et qui a été laissée depuis belle lurette à l'abandon.
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Il nous arrive cycliquement de nous rappeler au bon souvenir de cet homme qui vivait mal ses hautes fonctions noyait son chagrin du mieux qu'il Bouktef,
pouvait
Moula nouba. Ce Rit le cas, une
( OCE,
CNSS. diplomaties),
et s'isolait des journées durant pour pondre un texte théâtral à la charge historique année
après
et
qui
culturelle, comme
sa disparition, lorsque Masrah Ennass avait monté Bouktef. Depuis. Saddiki est moins disert
sur les mérites de celui qui l'avait en quelque sorte initié à l'art de la scène. En 1996, pour commémorer le vingtième anniversaire de sa disparition, il y a eu la publication de quatre pièces réunies ( Bouktef, Moula Nouba, Si Taki et L’ homme à la barbe bleue) et la mise en scène d'un florilège de ses œuvres en France. Aujourd'hui, et surtout après des tentatives non abouties de l'ISA- DAC et du FITUC, l'idée de rendre les Marocains plus familiers avec le théâtre Kenfaoui et pourquoi pas avec le nom ? - est à l'ordre du jour. Mieux vaut tara que jamais.
Par Driss Ksekess Telquel / 3-9.04.2004
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Soltan tolba chez Tarik
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La Journée internationale du théâtre coïncide avec l'anniversaire de sa mort Drôlerie et lyrisme font bon ménage entre les lignes de cet auteur qui ne se sera pas contenté d'adapter Molière mais d'en être l'équivalent pour ce théâtre marocain aujourd'hui en perte de vitesse. Devoir de mémoire
Aujourd'hui, l'association qui œuvre à perpétrer le souvenir d'Abdessamad Kenfaoui prépare un site Web qui présentera ses œuvres, sa biographie et quelques témoignages. Il va sans dire que c'est entre les mains de la jeunesse marocaine que la mémoire peut survivre, cette même jeunesse qui ne peut rencontrer Kenfaoui qu'à travers la salle qui porte son nom à Casablanca! De symbole, il est devenu un nom sur une pancarte en désuétude. Pourquoi ne pas en faire alors un lieu de s rendez-vous, de retrouvailles? Kenfaoui, c'est Joha et Scapin réunis autour d'un texte marocain, c'est Molière en«tarbouche», Antar en costume et un drapeau au fond du cœur. C'est cette «darija»qui (aujourd'hui sujet de bien des débats et revendiquée par
tant d’artistes),par sa
plume, vécut des moments de gloire alors que le Maroc faisait ses premiers pas dans le monde d'aujourd’hui. Un exemple à suivre pour tous nos compatriotes et parmi eux les artistes et leur public... Si jamais un jour après ma mort, un homme, un seul, venait à travailler pour pérenniser mon œuvre, cela voudrait dire que je n'aurais pas été sans intérêt dans ce monde».
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Cette phrase de Jean-Pierre Koffel, l'écrivain marocain, me fait penser à un autre grand personnage de l'art marocain, un homme de théâtre, Abdessamad Kenfaoui. C’est toute une association qui est derrière le souvenir de cet homme, des amis nostalgiques qui se battent pour sa postérité, une épouse dépositaire de son œuvre, fidèle à ses convictions, ses idéaux, son art. Selon la formule de Keffel, toutes proportions gardées, Kenfaoui n'est alors pas seulement intéressant mais plutôt important.
Alors que le drame se trouvait dans les rues marocaines, l'ironie du sort voulut que ce pionnier soit appelé à
encadrer un groupe de stagiaire amoureux de théâtre en compagnie de feu Voisin et Charles Nugue. Consultant auprès de l’UNESCO, afin de créer ce qui devait devenir le théâtre marocain. Cependant, Kenfaoui eut plus d'effet sur l'art dramatique marocain derrière sa feuille blanche qu'entouré d'apprenants. Apprenants qui, pourtant, n'étaient pas des moindres. Les Afîfi, Laâlej et Seddiki -l'aîné s'entend- lui sont tributaires de leurs débuts sur les scènes ou dans l'écriture. Ils avouent lui devoir plus que cela même, il était pour une génération d'artistes un maître à penser. Artiste lui-même, il aura écrit quelques-unes des plus brillantes œuvres jamais esquissées dans cette «darija» que l'on confine au rang de dialecte, alors qu'il l'élève au rang de langue par sa poésie subtile et élégante. Drôlerie et lyrisme font bon ménage entre les lignes de cet auteur qui ne se sera pas contenté d'adapter Molière mais d'en être l'équivalent pour ce théâtre marocain aujourd'hui en perte de vitesse. C'est pour la retranscription d'un recueil de proverbes qu'il avait récoltés que j'ai pu découvrir toute la teneur de ce dont m'avait parlé Danièle Kenfaoui. Un enchaînement de mots, un chapelet de poésies qui s'égrène entre sagesse et coquinerie. Une plume d'auteur qui ne peut qu'être admirée du fait de sa fluidité et sa construction. En fond, comme le rayon d'une lueur tamisée, c'est la personnalité d'un homme qui jaillit, sa sagesse, son sérieux, son humour, parfois même sa grossièreté. Un homme avec ses qualités et défauts car en aucun cas il ne se targue d'être un «surhomme». Tout simplement l'un de ses pairs. C'était tout de même un drôle d'homme. Un artiste au talent inné à la cause marocaine. Membre de lit première délégation marocaine en République populaire de Chine, il fit aussi partie de cette troupe qui conquit Paris durant son Festival du théâtre en 1958. Un demi-siècle plus tard, il serait peut-être temps de toucher à nouveau la ville des Lumières par l'éclat du souvenir de cet artiste engagé. Il fut à l'origine d'une acharnée mais lyriquement métaphorique dénonciation de la corruption, pas dans la lâche position de l'opposant, mais dans celle d'un homme qui critique un système dont il est l'un des maillons. Ne pas exiger l'intégrité sans en donner l’exemple. Un artiste comme on n'en faisuit plus au vingtième siècle; plus qu'un marchand de rêves, était un moteur du «meilleur», Un mécène d'idéaux. Chargé d'affaires à l'ambassade marocaine de France, il n'en était pas moins le pionnier de la «darija»artistique. Plus proche des Nass Gihiwan et des Jil Jilala que l'Oum Keltoum, il Etait Marocain avant d'être Arabe, indigène avant d'être «colonisé», Nais aussi Arabe et «colonisé français». Il était tout ce que e carrefour des civilisations que présente ce pays lui imposait l'être dans une grâce flirtant avec l'insolence mais noyée dans l'impressionnant. Par Amine Lagssir
Le matin du Sahara / 27.03.2008
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La sincérité engage l'être dans son intégralité, alors que le commerce des humains voudrait que l'on garde toujours un peu sous le manteau. Abdessamad Kenfaoui aura été au bout de cette
assertion. Un personnage entier qui savait que, par
moments une certaine parcimonie dans les faits et les pensées pourrait s'avérer salvatrice. Il avait cette capacité d'allier deux types d'intelligence, celle du cœur, infaillible, souvent apparenté à l'instinct et son corollaire l'intuition ; et celle de l'esprit qui en a fait le créateur incontesté de la scène marocaine. Oui, Abdessamad Kenfaoui a donné naissance aux planches au Maroc. Il a présidé à la création du Théâtre dans son approche marocaine. Ceci pour l'histoire d'un homme qui, un jour, aux côtés
d'André Voisin (1), lors d'un stage de théâtre, organisé par ce dernier dans la forêt de la Maamora à Rabat en 1952, il a lancé le théâtre populaire
en langue arabe.
Lui,
qui
naviguait entre
le
Français, l'Espagnol (il est né à Lârache) et l'arabe avec une rare aisance. Charlyne Vasseur Fauconnet (2) résume bien le tempérament de Kenfaoui : «Le théâtre est aventure humaine, un
lieu géométrique
où se déroulent des événements, des
combats où les héros sont souvent pris au piège des libertés, et les libertés prises aux pièges des héros. Magnifique échiquier, pour ce cérébral soumis à ses pensées, à ses sentiments, mais parfois isolé au milieu de réalités...Ni homme de parti, ni homme de pouvoir. Il mesurait l'espace qui lui permettait d'agir dans une relation authentique à lui-même.»
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Ceci pour dire que les seuls hommes vrais sont ceux qui peuvent pénétrer en eux-mêmes, les esprits cosmiques capables de descendre assez profond pour
discerner leurs liens avec le grand rythme universel. Kenfaoui aura marché sur ce type de sentier intime. Aura-t-il rencontré quelque reflet de lui-mê-me dans les profondeurs de cette plongée en soi ? Son art seul pourra nous le dire. Un homme dans la foule Théâtre populaire, consécration de la darija, les œuvres d'Abdessamad Kenfaoui sont ancrés dans le cœur même de la vie marocaine. Même quand il transpose les Fourberies de Scapin de Molière en Marocains pour révéler le savait
Fourberies de Joha (pièce jouée par Tayeb Seddiki et Tayeb El
Alj en 1956), il puise dans l'âme des
caché, mettre la lumière sur une époque, rendre compréhensible une lutte, la victoire d'un peuple, l'engagement par la ruse. Il
déjà que quand on est en haut on ne voit pas ceux d'en bas. On ne risque même pas un
regard dans cette direction. On fixe des points toujours
plus haut, on finit par avoir le vertige si on n'a pas l'estomac bien calé. Et souvent on tombe de tout son poids. Occupant des postes de très haut rang, Kenfaoui a su allier entre les deux extrémités d'un seul corps. Le sommet et la base sont une assise mobile sur laquelle, il a bâti son théâtre où l'humain a toujours été l'unique credo. Pour Kenfaoui offrir sa vie était la règle à suivre. Si cette limite n'est pas
franchie, l'art et le théâtre, politique ou social ne seront que fabulation. Savoir se donner aux choses et aux êtres, fait que
l'homme de théâtre peut agir sur le cours de la vie. Tout acte qui n'est pas chronique de l'âme, et rien de plus, n'est que formes dénuées de sens. Ceci Kenfaoui le savait.
Le mensuel / Avril 2008
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Aussi. C'est dans le discours, le propos, les situations que l'on ressent le vrai du faux ; c'est dans le frottement avec le réel que l'art de faire illusion comme un prestidigitateur se dévoile. Cela aussi Kenfaoui le savait. Car le mot est une figure de destin qui se révèle comme une forme de confession, que confirment la sincérité et l'authenticité de la personne qui le dit. Dans ce sens, ce qui vient des tripes n'a pas à se chercher des formes. Il est la vérité, même du moment, mais une vérité solide qui instaure ses règles, impose sa vision, crée son univers indéfectible. C'était cela le théâtre de Kenfaoui que l'on découvre aujourd'hui dans ses œuvres, ses écrits posthumes, ses notes, ses archives, tous ses cahiers d'écoliers où il a couché quelques pans de son histoire. Le sens de l'histoire On le sait qu'il est presque toujours impossible de savoir aujourd'hui ce qui sera considéré comme élevé et grave demain, ou comme insignifiant et ridicule après coup. Nous n'avons que des approches mutilées de ce que nous vivons. Nous n'avons pas cette faculté d'embrasser d'un seul regard tous les angles qui forment un événement de la rie. Il est même possible que cette vie que nous acceptons sans mot dire paraisse un jour étrange, stupide, malhonnête, peut-être même coupable. Comment Kenfaoui a eu cette acuité du sentiment pour voir en visionnaire ce que sera l'avenir. Lisez Sultan Tolba ou Sultan Balima, il n'y a pas
plus Actuel
dans toute
la littérature marocaine.
L'historien, le militant à l'UMT, le poète, toutes ses facettes de la personne de Kenfaoui ont su éviter le ressac du flou. On se rend tous compte au bout d'une bonne lecture de Kenfaoui que les hommes moyens dont l'esprit est surexcité, mais incapable de se libérer dans la création, éprouvent toujours le désir de se donner.
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En spectacle. Malgré des années difficiles, entre la fin des années cinquante et la moitié des années soixantedix, Kenfaoui, plongé dans une époque qui n'était pas celle du rêve pas plus qu'elle n'était celle de l'illusion béate, il a su garder son autonomie. Une indépendance à toute épreuve. Une liberté de citoyen, d'homme de parole qui savait aussi se jouer des apparences, biaiser avec les partis pris et faire des pieds de nez aux acquis des autres. Tout son théâtre est un réquisitoire sous des allures d'histoire, contre la supercherie, le mensonge, la vacuité, l'injustice et la mort de l'âme. En définitive, l'art d'Abdessamad Kenfaoui n'est pas uniquement cet engagement sincère à la fois politique, culturel, social et humain, mais celui d'un grand monsieur qui a toujours dit que le but de la vie sur terre n'est peut- être rien de plus que de découvrir son être véritable... et de vivre en accord avec lui, et peu importe le drapeau qui pourrait flotter sur nos têtes pourvu que l'on soit en règle avec qui nous sommes. Amen. (1) André Voisin était un animateur culturel au service de la Jeunesse et des Sports dans les années cinquante. Il devient rapidement critique de la politique culturelle de la France au Maroc. Il développe sa propre analyse de la situation du peuple marocain et de son théâtre, ainsi que celles des troupes et de leur public. (2) Charlyne Vasseur Fauconnet est psychanalyste et Directrice de collection aux Editions de l'Harmattan)
Le mensuel / Avril 2008
Tous droits réservés. Collection privée Mme Danielle Kenfaoui
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Ponsabilité des écoles de formation syndicale de l’ UMT. Quatre années plutard, il accède au
poste
de secrétaire général de l'Office de
commercialisation des exportations (OCE), un des fiefs du syndicat. « Il était un homme de principes , homme de luttes et un homme de lettres .Sondestin a été celui d’un créateur , d’un militant authentique et
d’un
fin
diplomate » dira de lui Mahjoub Benseddik. En 1959 il est membre de la première délégation marocaine gouvernementale à se rendre en Chine. Il fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille .L’homme est résolument engagé fidèle , aux idéaux de l’époque. Bourré de paradoxes, de ce natif Larache fait pourtant une carrière francophone.
Aujourd'hui, c'est son aime théâtrale que ses amis, réunis au sein de l’association créée en 2002. Veulent ressusciter. Danièle, la présidente d’honneur de l'association. veut surtout «que l’on rende à l'homme de théâtre son mérite»,Kenfaoui , mémoire bafouée, personnage oublié ?Pas vraiment. Plusieurs salles, dont celle du
Parc
de
Ligue
arabe
à
Casablanca, portent son nom. En 2004. Soltan Tolba une de ses œuvres les plus connues, est édité en arabe dialectal, la pièce est mise en scène en 2006 Soltan Balima devrait être édité en français et en arabe dialectal. Ses pièces pourraient également être à nouveau jouées à Paris. I e plus bel hommage que Ton puisse rendre à ce passionné qui conduisait déjà le théâtre marocain, à Paris, à l'aube de l'indépendance. Amale daoud
Le journal /Mai 200
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Kenfaoui ou le théâtre militant
Plus de trois décennies après sa mort, l'Association Kenfaoui, créé à l'effigie de l'homme de théâtre Abdessamad Kenfaoui, tente de faire revivre ses œuvres. Abdesamad Kenfaoui n'a pas cessé d'écrire poèma, pitta de théâtre proverbes, critiques littéraires et mots croisés, sans chercher, dans sa grande humilité, à pire public ses manuscrits». Près de trente années après sa mort, les amis d'Abdessamad Kenfaoui. -Ken. Comme beaucoup d'entre eux aimaient à le surnommer- évoquent encore cette grande humilité qui caractérisait cet tomme, sans nul doute une des plus grandes figures du théâtre marocain. Bouktef. A Moula Nouba ou Sultan Tolba sont quelques-unes de ces œuvres. C’est lui qui conduit en 1958, à Paris, La première troupe marocaine au théâtre
Sarah
Bemhardt .Il adapte le Barbier de Séville au théâtre marocain. Il conduit également Maalem Azrouz. Jouée en 1956 par Tayeb laàlej. Les célèbres Fourberies de Scapin deviennent Les Fourberies de Joha . Interprétées cette fois par Tayeb Seddiki. Toujours en 1956. C'est d'ailleurs auprès de Kenfaoui que ce dernier fait ses premiers pas dans la vie d'artiste. Tout comme Tayeb laalej et Mohamed Afifi Pour eux. il s'agit carrément d'un »maitre à penser». Kenfaoui est aussi un pionnier de la darija.
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Il ai«ce don de passer du Français à la darija et vice
versa avec
une aisance hors du commun». raconte un de ses compagnons de route. C'est sans doute ce qui
l'aida à adapter de grandes comédies françaises au théâtre marocain. Mais ce n'es! pas uniquement l'humilité qui est évoquée. Un touche-à-tout. Abdssamad Kenfaoui cet «homme hors du commun», est d'abord «un homme à plusieurs talents». témoigne Abdellah Sîouky. Homme de théâtre. Écrivain et fenil de l'expression populaire. Kenfaoui était aussi un juriste. Cela fait peut-être beaucoup, mais c'est vrai, il était tout cela à la fois». Il touchera également à la politique. Danièle, son épouse, dépositaire de son œuvre depuis sa mort en 1976, dira plutôt qu'il «aimait son pays». Au tout début des années 60. amour du pays rimait avec engagement politique. À cette époque, il s'engage aux cotés d'Abdallah Ibrahim et bien d'autres au sein de l'Union nationale des forces populaires (UNFP) puis de l'Union marocaine du travail (UMT). Mahjoub Benseddik secrétaire général de l'UMT véritable force politique du Maroc de l’après indépendance, lui confie, en 1961. Le Journal Hebdomadaire du 3 au 9 mai 2008
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Abdessamad kenfaoui pour que persiste la mémoire
Le 14 mai. Le Maroc célébrera la journée nationale du théâtre. Pour l'occasion, quelques « artiste » Fêteront cet événement. Mais que célèbre-t-on au juste? Un art tombe en désuétude, (les artistes laissés pour compte, des salles vouées à la démolition ? Pour cette journée du théâtre, chez Ousra magazine, nous avons décidé de célébrer Abdessamad Kenfaoui, le Molière, L’Edemond Rostand…En un mot : Le père fondateur de l'art scénique au Maroc !
Il est parti tôt, trop tôt, comme tous les meilleurs (19281976) laissant derrière lui un héritage que nous nous devons de sauvegarder tel un trésor national. Kenfaoui a interprété à sa façon
Molière. Gogol.... Rassemblé des dictons populaires,
recherché les origines des fables... Il a même conduit la première troupe marocaine au théâtre Sarah Bernhardt (Paris. 1958). Sultan Tolba : Et si on « jouait » la réalité ?
Kenfaoui s'est inspire de la réalité marocaine de l'époque pour
construire
un
univers
où le drame coexistait
avec
l'ironie. C'est à lui que Feu le Roi Hassan II avait demandé une pièce de théâtre qui incarnerait la culture et les traditions du Maroc. C'est ainsi que « Sultan Tolba » vit le jour, un grand succès et surtout, une pièce qui est devenue un chef d'œuvre. Ali Kadiri. qui a joué Sultan Tolba. Se souvient avec émotion de ce grand moment inoubliable où Feu Hassan II est monté sur scène pour féliciter la troupe.
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Dans « Sultan Tolba », ouvrage édité A la mémoire de Kenfaoui, publié chez Tarik Edition, Ali Kadiri reprend la phrase dite par Hassan II à l'un de ses ministres, Majid Ben Jelloun : « Si Majid, essayez de faire de cette pièce...Un film. Voyez avec Sam Spiegel. par exemple. Même si ça coûte six ou sept cents millions, ce n'est pas grave. Pourvu qu'on sache ce qu'est le Maroc. » Pour l'Histoire :
Pour écrire Sultan Tolba, Kenfaoui s'est inspiré d'une fête instaurée par le sultan alaouite Moulay Er-Rachid (1664 1672). Ousra / Mai 2008
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A célébrer Aussi le Maroc est en train de fêter les 12 siècles de la fondation de la ville de Fès. La pièce de théâtre < Sultan Tolba > Fait partie intégrante de l'histoire de la ville. Et pour cet anniversaire, le Maroc a programmé pleins de festivités a l'honneur du < grand évènement> Remarque : Sultan Tol- ba ne figure pas sur le programme des manifestations culturelles !
brail une période où le Makhzen et les étudiants de Fès et de Marrakech partageaient le pouvoir. Chaque printemps, les « Tolba » des medersas de Fès et de Marrakech organisaient une « Nzaha » (un pique-nique) durant la quelle était nommé, parmi les étudiants, un sultan des tolbas qui constituait son propre Makhzen et formulait un vœu que le vrai sultan se devait d'exaucer ! Toutefois, l'œuvre de Kenfaoui ne se résume pas à Sultan Tolba. Il a écrit et réalisé les «Fourberies de joha,
Maàlem
Azzouz, le malade
imaginaire. A
Moula Nouba, Sultan Balima, Bouktef, Tartuffe ...Et bien d'autres projets que la mort l'a empêché de mettre en scène.
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Association Kenfaoui : Pour la mémoire collective :
L'association Abdessamad Kenfaoui est née du désir de ses proches et ses amis de continuer à faire vivre sa mémoire. L'objectif, poursuivre l'édition de ses œuvres et les mettre en scène, au Maroc et à l'étranger. Et même s'il est de plus en plus difficile pour l'association de subvenir à ses besoins, Danièle Kenfaoui (épouse du défunt) et dépositaire de l'œuvre de Kenfaoui, ne compte pas baisser les bras. La mémoire du père du théâtre se doit d'être respectée, défendue et sauvegardée. Une conviction à laquelle tiennent tous les membres de l'association : De Danièle Kenfaoui à Odile Suire, (amie d'Abdessamad Kenfaoui et directrice de l'école Al Jabr en passant par le docteur Aguezenay; Marie Louise Belarbi et M. André Azoulay, membre d'honneur de l'association. La mémoire collective nous concerne tous et l'on se doit de la protéger. D'une manière ou d'une autre chacun a sa part de responsabilité dans le maintien et la sauvegarde de l'œuve d'Abdessamad Kenfaoui. Vous pouvez aussi aider Danièle Kenfaoui à faire revivre cet héritage national, en contactant l'association Abdessamad Kenfaoui au : 321, route d'i Jadida, Appartement '213, Casablanca. Tel. : 0222.59007. akenfaoui@yahoo.fr Ousra / Mai 2008
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Hommage à l’homme de théâtre
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Je voudrais faire découvrir aux jeunes générations la place que Kenfaoui a su donner au théâtre marocain, par la richesse de ses
créations, de ses adaptations et de ses
traductio-ns»: plus de trois décennies après la mort d'un des plus grands hommes
de théâtre marocain, l'Association
Kenfaoui, créée à son effigie, veut faire revivre les œuvres de l'artiste. Abdessamad Kenfaoui, connu aussi bien pour sa paspassion du théâtre et de la littérature que par son parcours militant-il a longtemps été aux côtés de Mahjoub Benseddik a d'abord été attiré par la politique. Dès les années 60, il rejoint
un des
leaders de l'époque
au
sein
de l'Union
nationale des forces populaires, Abdellah Ibrahim. Puis il se range aux côtés de l'Union marocaine du travail dont il dirige les éco-les de formation. Il accède quelques années plus tard au poste
de
directeur général de l'Office de
commercialisation et d'exportation (OCE), un des fiefs du syndicat. Il sillonne le monde avec des délégations syndicales marocaines. Il fait d'ailleurs partie de la première délégation syndicale marocaine à se rendre en Chine. Tout au long de son existence, il restera éperdument poète, romancier et surtout homme de théâtre. «Bouktef», «A Moula Nouba» ou«Soltan Tolba» ne sont que quelques-unes de ses Tuvres. En 1958 déjà, il conduisait la première Troupe de théâtre à Paris. Elle est accueillie au théâtre de Sarah Bernardi. Il est à l'époque attaché culturel et chargé d'Affaires de l'Ambassade du Maroc à Paris.
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L'homme de théâtre, qui est aussi un féru de littérature et un excellent critique littéraire, est également un passionné de proverbes et de prose. «Le barbier de Séville» est adapté au théâtre marocain et devient «Maâlem Azzouz». Les célèbres«Fourberies de Scapin» deviennent «Les fourberies de Joha»interprétées par Tayeb Seddiki en 1956. Ken est le maître de Seddiki, Tayeb Laâlej et de Mohamed Afifi, eux aussi de grands noms du théâtre marocain. Four eux, il s'agit carrément d'un «maître à penser». Aujourd'hui, ses amis et fans réunis au sein de l'Association veulent qu'un hommage lui soit rendu. «L'association fait l'inventaire de toutes ses oeuvres, inachevées, publiées et non encore publiées, et projette de les faire connaître aux jeunes metteurs
en scène et
comédiens ( universités, lycées,
Instituts francais», explique Danièle Kenfaoui, son épouse qui est aussi dépositaire de son oeuvre. Ses pièces pourraient aujourd'hui être jouées à Paris. «Certaines de ses pièces, écrites en arabe dialectal, pourraient être jouées à Paris, vu l'importance de la communauté marocaine en France», souhaite Danièle. L’association va également faire éditer certaines de ses œuvres.
Bledmag / Déc 2008
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Un dramaturge de génie
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est aventure humaine, un lieu géométrique où se déroulent des événements, des combats où les héros sont souvent pris au piège des libertés, et les libertés prises aux pièges des héros. Magnifique échiquer, pour ce cérébral soumis à ses pensées, à ses sentiments, mais parfois isolé au milieu des réalités. . . Ni homme de parti, ni homme de pouvoir Il mesurait l 'espace qui lui permettait d'agir dans une relation authentique à lui-même».Ceci pour dire que les seuls hommes vrais sont ceux qui peuvent pénétrer en
eux-mêmes, les
esprits cosmiques capables de descendre assez
profond pour
discerner leurs liens avec le grand rythme universel. Kenfaoui aura marché
sur ce type
de sente intime. Aura-t-il rencontré
quelque reflet de lui-même dans les profondeurs de cette plongée en soi ? Son art seul pourra nous le dire. Un homme dans la foule
Théâtre populaire, consécration de la darija, les œuvres d'Abdessamad Kenfaoui sont ancrés dans le cœur même de la vie marocaine. Même quand il transpose les Fourberies de Scapin de Molière en Fourberies de Joha (pièce jouée par Tayeb Seddiki et Tayeb El Alj en 1956), il puise dans l'âme
des Marocains pour
révéler le caché, mettre la lumière sur une époque, rendre compréhensible une lutte, la victoire d'un peuple, l’engagement par la ruse. ll savait déjà que quand
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on est en haut on ne voit pas ceux d'en bas. On ne risque même p un regard dans cette direction. On fixe des points toujours plus hauts, on finit par avoir le vertige si on n'a pas l'estomac bien calé. Et souvent on tombe de tout son poids. Occupant des postes de très haut rang. Kenfaoui a su allier entre les deux extrémités d'un seul corps. Le sommet et la base sont une assise mobile sur laquelle, il a bâti son théâtre où l’humain a toujours été l'unique credo. Pour Kenfaoui offrir sa vie était la règle à suivre. Si cette limite n'est pas franchie, l'art et le théâtre, politique ou social ne seront que fabulation. Savoir se donner aux choses et aux êtres, fait que l'homme de théâtre peut agir sur le cours de la vie. Tout acte qui n'est pas chronique de l’âme, et rien de plus, n'est que formes dénuées de sens. Ceci Kenfaoui le savait aussi. C’est dans le discours, le propos, les situations que l'on ressent le vrai du faux ; c'est dans le forttement avec le réel que l'art de faire illusion comme un prestidigitateur se dévoile. Cela aussi Kenfaoui le savait. Car le mot est une figure de destin qui se révèle comme une forme de confession, que confirment la sincérité et l'authenticité de la personne qui le dit. Dans ce sens, ce qui vient des tripes n'a pas à se chercher des formes. ll est la vérité, même du moment, mais une vérité solide qui instaure ses règles, impose sa vision, crée son univers indéfectible. C'était cela le théâtre de Kenfaoui que l'on découvre aujourd’hui dans ses œuvres, ses écrits posthumes, ses notes, ses archives, tous ses cahiers d’écoliers où il a couché quelques pans de son histoire. Le sens de l'histoire
On le sait qu'il est presque toujours impossible de savoir aujourd'hui ce qui sera considéré comme élevé et grave demain, ou comme insignifiant et ridicule après coup. Nous n'avons que des approches mutilées de ce que nous vivons. Nous n'avons pas cette faculté d'embrasser d'un seul regard tous les angles qui forment un événement de la vie. Il est même possible que cette vie que nous acceptons sans mot dire paraisse un jour étrange, stupide, malhonnête, peut- être même coupable. Comment Kenfaoui a eu cette acuité du sentiment pour voir en visionnaire ce que sera l'avenir, Lise , Sultan Tolba ou Sultan Balima, il n'y a pas plus actuel dans toute la littérature marocaine. L'historien, le militant à l'UMT, le poète, toutes ses facettes de la personne de Kenfaoui ont su éviter le ressac du flou. On se rend tous compte au bout d'une bonne lecture de Kenfaoui que les hommes moyens dont l'esprit est surexcité, mais incapable de se libérer dans la création, éprouvent toujours le désir de se donner en spectacle. Malgré des années difficiles, entre la fin des années cinquante et la moitié des années soixante-dix, Kenfaoui, plongé dans une époque qui n'était pas celle du rêve pas plus qu'elle n'était celle de l'illusion béate, il a su garder son
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autonomie. Une indépendance à toute épreuve. Une liberté de citoyen, d'homme de parole qui savait aussi se jouer des apparences, biaiser avec les partis pris et faire des pieds de nez aux acquis des autres. Tout son théâtre est un réquisitoire sous des allures d'histoire, contre la supercherie, le mensonge, la vacuité, l'injustice et la mort de l'âme. En définitive, l'art d'Abdessamad Kenfaoui n'est pas uniquement cet engagement sincère à la fois politique, culturel, social et humain, mais celui d'un grand monsieur qui a toujours dit que le but de la vie sur terre n'est peut-être rien de plus que de découvrir son être véritable... et de vivre en accord avec lui, et peu importe le drapeau qui pourrait flotter sur nos têtes pourvu que l'on soit en règle avec qui nous sommes. Amen. (1)André Voisin était un animateur culturel au service de la Jeunesse et des Sports dans les années cinquante. Il devient rapidement critique de la politique culturelle de la France au Maroc. Il développe sa propre analyse de la situation du peuple marocain et de son théâtre, ainsi que celles des troupes et de leur public. (2)Charlyne Vasseur Fauconnet est psychanalyste et Directrice de collection aux Editions de l'Harmattan)
La vérité / 16.04.2009
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Théâtre en quête d'auteurs
ll est incontestable que le théâtre marocain traverse une crise de création. ll est légitime de s'en inquiéter d'autant plus qu'il n'est pas né d'hier et qu'il a eu un passé glorieux. Il n'est que de se remémorer les lendemains de l’indépendance. La troupe de la Maâmora avait participé au Théâtre des Nations â Paris avec «Les fourberies de
Scapin›› de
Molière et «Les balayeurs››, imagerie populaire particulier
à feu Abdessamad
Kenfaoui
due en
que secondaient
Pierre Lucas puis Albert Botbol. La troupe de la Maâmora effectuait un travail collectif d'où émergeait Ahmed Tayeb El Alj adaptateur des «Fourberies››. Tout le public français ainsi que la critique avaient accueilli ces deux spectacles avec un rare enthousiasme, soulignant la performance
de Tayeb
Saddiki dans le rôle de Scapin. On peut affirmer qu'à l'occasion du Théâtre des Nations, le théâtre marocain avait marqué sa naissance de belle manière. Quelque temps plus tard, feu Abdessamad Kenfaoui allait écrire «Bouktef et Ahmed Tayeb El Alj adapter «Le Tartuffe» de Molière, rebaptisé «Walyou Allah», mettant en scène les faux dévots. Cette pièce qui reste d'une actualité brûlante, si l'on peut dire, avait été filmée par la RTM Auparavant, un comédien exceptionnel, Mohamed Said Afifi, allait éclater dans «Monsserat»d’Emmanuel Roblès. Outre son talent, ce comédien était doué d'une grande générosité puisqu'il allait quelques années plus tard former une troupe composée de malvoyants.
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((On peut se demander comment et pourquoi le théâtre marocain est actuellement aride alors qu'il| avait débuté par un coup d'éclat à Paris. au théâtre des Nations.))
Après la disparition de la troupe de la Maâmora, certains des acteurs devenaient des animateurs et avaient constitué des troupes. C’est ainsi qu'une expérience
exceptionnelle avait vu le jour à Casablanca. plus précisément au port. Encouragé par l'UMT, Tayeb Saddiki s'était installé dans un hangar, transformé en salle de théâtre pour y installer le «théâtre travailliste». La troupe allait y jouer « L’assemblée des femmes» d'Aristophane et «Le revisor» de Nicolas Gogol devant un nombreux public et avec un grand succès à chaque représentation. L’expérience avait été stoppée brutalement. Pour des raisons mystérieuses. Le même Tayeb Saddlki allait plus tard adapter «En attendant godot» de Samuel Becket rebaptisée «Fintidar Mabrouk»puis «Amédée ou comment s’en débarrasser» d'Eugène lonesco devenue « Moumou bou khorça ». Plus tard encore ce sera «Le Maroc est un», grand spectacle accueilli par les défuntes arènes de Casablanca. De leur côté, les frères Badaoui, avant et après leur séparation, ont écrit de nombreuses pièces dont « Almaslaha al amma » (l'intérêt général). Le théâtre
arabe n'était pas absent puisqu'ils ont fait jouer «Ahl al kahf» de Tawfik Al Hakim. Il faut préciser que les frères Badaoui avaient débuté leur carrière théâtrale avant l’indépendance. Ce long chemin a abouti, il y a peu, à l’adaptation par Abdelkader Badaoui, d'une pièce en un acte d’Anton Tchélthov, «L’ourss», diffusée par 2M. Si on ne trouve pas de chronologie dans tout cela, c'est que ce n'est pas l’objectif. Il est surtout important de montrer que le théâtre marocain a un répertoire, à
l'instar de tous les théâtres du monde. Ce répertoire
est composé de créations nationales et d'adaptations d'auteurs étrangers. «Mesure pour mesure» de
Berthold Brecht avait été adaptée et jouée par Mohamed Khalfi et sa troupe. Ce répertoire existe donc mais sommeille. Y est inscrit «Al Harraz» et «Albdemhmane Belmejdoub» de Tayeb Saddiki, le plus prolifique des auteurs dramatiques marocains, et dont les travaux
rappellent que le regretté Saïd Seddiki n'était pas loin. Ce répertoire est enrichi aussi par l'expérience solitaire de Zerouali, et les pièces de Berrechid.On le répète, il ne s'agit ni d'une chronologie et encore moins d'un palmarès. On peut se demander comment et pourquoi le théâtre marocain est actuellement aride alors qu'il avait débuté par un coup d'éclat à Paris, au théâtre des Nations. Travail pour un sociologue à coup sûr. Ce qu’on souligne avec insistance c'est l'existence d'un large répertoire qui sommeille. il n'empêche qu'il est vivant. Et que des troupes peuvent s'en nourrir. ll faut ajouter qu'un répertoire n'est pas un
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musée qu'un visite nonchalamment. Une pièce de théâtre est toujours d'actualité. Il est donc impératif que les générations nouvelles connaissent ce répertoire sur scène et non par ouï-dire. Elles poseront alors la question pourquoi hier et pas aujourd'hui.
Challenge / 24.10.2009
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BOUKTEF, un souffle de jeunesse Pour ceux qui ont vécu les moments forts du mouvement national comme pour les générations d’après l’indépendance la pièce de Abdessamad Kenfaoui, BOUKTEF[1] restitue avec une fraîcheur totale l’esprit de ce progressisme qui, jusqu’au milieu des années 60, anima cette vision du monde quelque peu simpliste mais résolue et cette sensibilité exaltée par un optimisme historique ayant valeur d’absolu. Sous les ponts de l’Histoire, bien de l’eau à coulé et dans BOUKTEF c’est un souffle de jeunesse confiante (contrastant avec l’amertume et le scepticisme accumulés depuis) qui nous revient. C’est ce qui fait que cette pièce est si émouvante et que tout y coule de source : et la sobriété des moyens et la simplicité si dense de la langue. Le populisme de Kenfaoui n’a pas le goût ranci des écrits populistes d’aujourd’hui. On adhère volontiers aux prototypes de sa pièce car ils ne prétendent pas tant fixer la réalité que susciter le changement au nom des valeurs premières qui ont nom justice et dignité. Tout ce qui est « le peuple » est certes sublimé : la sagesse rusée de Joha, (conscience et avant-garde du peuple travailleur porteur d’une justice immanente qui vient à bout de l’Exploitation et galvanise les esprits), l’obstination de BOUKTEF malgré ses chaînes, la prompte solidarité des gens simples n’empêche, cela a un accent d’authenticité (celle là qui convie aux lendemains rénovés, non pas au repli passéiste. BOUKTEF, c’est aussi, c’est surtout cette langue dialectale riche, alerte, aux litotes poétiques et inattendues mais cependant si familière et si proche, ce qui nous repose du sabir grimaçant de tant de « dramaturges. Masrah Annass est resté fidèle à la ferveur qu’évoque la pièce, par un souci de sobriété extrême dans la mise en scène, excluant toute fioriture. On ne pouvait rendre meilleur hommage à Kénfaoui. Pièce donnée en représentation au théâtre municipal de Casablanca le 31/03/1977 et le 1ere et 2 Avril 1977. Diffusée sur la chaine 2M en Février 2003
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Si Taki
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Témoignages écrits
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Hassan Mnii : Professeur universitaire
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Abdelouahed Ouzri : Docteur en Arts de spectacle de l'Université Paris X à Nanterre
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Bahraoui : Professeur, chercheur
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Souad Rezok : Cadre au Ministère de la Jeunesse et des Sports
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3/Le recrutement des comédiens :
En pratique, A.Voisin recrutait ses comédiens au cours des stages d'art dramatique que le Service de la Jeunesse et des Sports organisait au centre des "Chênes"(1). C'est ainsi que furent recrutés, outre M.Affifi et L.Doghmi déjà cités, Tayeb Saddiki, Mustapha Amai, Mohamed Lazrak, Larbi Yakoubi, Fatima Regragui, Fatima Amai, etc.. Du côté français Claude Nahon (plus connu aujourd'hui à la télévision française sous le nom de Claude-Jean Philippe, animateur d'émissions de cinéma), Saddy Rebbot, Rose Thierry, Charlyn£Fauconnet, Gilbert Lévy... 4/ Autour d'André Voisin : Avant d'aborder l'activité des Centres d'expression dramatique, il faut signaler que leur réalisation est l'œuvre de toute une équipe. En effet, pour leur mise en place artistique, administrative et technique, A.Voisin était entouré d'une équipe franco-marocaine qui a travaillé dans un climat d'amitié, dans un esprit de collaboration et dans une même ambition et perspective, celle de doter le Maroc d'un théâtre national. Mettre en avant certains serait une injustice pour les autres. Néanmoins, nous nous devons de citer ici, ceux d'entre eux qui furent en première ligne et dont nous retrouverons les noms tout au long de cette étude. Du côté marocain, on notera dans un premier temps la présence aux côtés d'André Voisin de deux jeunes intellectuels: Si Tahar Waziz et Abdessamad Kenfaoui. Bien qu'ils n'avaient au départ aucune expérience théâtrale, ils deviendront très vite des assistants-instructeurs efficaces, et le trait d'union idéal entre les apprentis comédiens marocains et lui, qui connaissait mal le milieu marocain malgré ses "premières approches". Supérieures Modernes de philosophie. C'est là qu'il rencontre A.Voisin et Abdessamad Kenfaoui.
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Il sera l'un des premiers cadres marocains à travailler au Service de la Jeunesse et des Sports pendant les années cinquante. Très actif dans l'encadrement des stages dramatiques aux Chênes, il collabore principalement au travail littéraire de la troupe. Sa parfaite connaissance de la tradition arabe et musulmane sera très précieuse à l'Atelier d' Auteurs, ainsi que son trilinguisme (arabe, français, anglais). Il sera le premier, dans le monde arabe, à traduire intégralement Hamlet en arabe classique, en 1955.(1)
Abdessamad Kenfaoui (1928-1976), est originaire de Larache, petit port du Nord du Maroc. Il fréquente une école franco-marocaine de la zone espagnole. Il fait ses études secondaires à Rabat, au Collège Moulay Youssef, puis prépare son droit, sans grande conviction.
(1) Seuls quelques extraits de cette pièce de Shakespeare avaient été traduits auparavant, notamment par Khalil Matran au Liban, qui a traduit les trois premiers actes. Un visa refusé par les autorités espagnoles pour rentrer à Larache le contraint à rester à Rabat. Il rencontre A.Voisin qui lui propose et le convaincu, malgré ses réticences, de participer au premier stage de théâtre qu'il organise en 1952. Il deviendra rapidement son assistant. Dans un premier temps, il s'occupe da la bibliothèque du Centre éducatif des "Chênes" et assure la traduction en simultané des interventions techniques des moniteurs français, plusieurs membres du stage n'entendaient que 1'arabe. "Mais Kenfaoui ne se contentait pas de traduire. Sans jamais rien dénaturer, il se permettait, très sûr de lui mais à juste titre et à bon endroit; d'inclure dans ses propos ses remarques à lui, où éclatait une technicité étonnante vu son âge " écrira à son propos Abdallah Chakroun(1). L'éventail de ses activités va, très vite, s'élargir. Moulay Tayeb Ben Zidane, l'un des responsables de la direction de la Jeunesse et des Sports, le nommera directeur technique et culturel au sein de son service. Il participe à la fondation de la première troupe professionnelle marocaine, il en sera le co-directeur avec A.Voisin quand celle-ci participe au Festival de Paris en 1956. Il conduira la même troupe, en 1958, en Belgique à l'Exposition Internationale. (1) A. Chakroun, in Programme de la soirée organisée pour le premier anniversaire de la mort d'A.Kenkaoui, le 31 mars 1977, au Théâtre Municipal de Casablanca.
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Comme auteur dramatique, il participe aux créations collectives de l'atelier d'auteurs, qui constitue la base du premier répertoire artistique marocain (Chems ed Doha, Les babouches ensorcelées, Les Balayeurs. . . ). De même qu'il traduit et adapte, en collaboration avec Si Tahar Waziz et Ahmed Tayeb el Alg, des pièces françaises (Le Barbier de Séville, Les Fourberies de Scapin...) A ses condisciples de l'époque, il laissera le souvenir d'une personnalité inoubliable. A.Kenfaoui était un personnage à multiples facettes: homme de théâtre, diplomate, militant syndicaliste, chercheur: il a traduit des films, organisé des festivals, recueilli plus de vingt mille dictons populaires , auteur dramatique et plus secrètement poète. Didier Béraud (1) nous dira à son propos: "J'étais ébloui par ce garçon, non seulement pour ses connaissances mais pour les analyses qu'il avait sur les situations vécues dans son pays et dans le monde, j'adorais l'écouter et m'instruire (...) il m'a offert une ouverture sur le monde et surtout sur la différence (
) c'était un ami fraternel mais aussi un maître ( . . . ). Je crois sincèrement que quelques soient les qualités immenses de Voisin, il
n'aurait pas réussi au point où il a réussi sans Kenfaoui, qui était pour tous les jeunes marocains le pôle. (1) Didier Béraud, que nous retrouverons plus loin, nous a accordé plusieurs entretiens dont nous avons extrait ces propos. qu'ils se tournaient, c'est lui qui les incarnait le mieux, c'était lui leur emblème."
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Ziati Abdelmoula : Comédien, dramaturge
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Témoignages amis
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Des hommes de théâtre, des amis, des femmes témoignent.
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Tahar Ouaziz :Dramaturge, enseignant universitaire
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Charles Nugue : Animateur culturel et Expert à l'UNESCO (1927 – 2003) Abdessamad Kenfaoui Origine d’une vocation ou portrait de l’auteur dramatique à 25 ans. Dans le fond, il doit être heureux – bien qu’un peu goguenard – notre Abdessamad Kenfaoui, de voir que ses pièces de théâtre, plutôt que ses rapports administratifs assument aujourd’hui la présence écrite de son souvenir. Pour être tout à fait complet (mais pourrait- on jamais l’être avec ce curieux, gourmand de tout), il faudra aussi éditer un jour ses poèmes, témoignages intimes de sa pudique sensibilité, et surtout les dictons populaires qu’il récoltait soigneusement, comme de précieuses fleurs parfumées de naïve sagesse. On l’imagine bien à sa table d’auteur dramatique entrain d’inventer les répliques de ses personnages en s’inspirant du fatalisme d’un proverbe paysan, de l’insolence d’un adage murmuré par une vieille ou de l’audace d’une maxime lancé par un gamin des rues, sans oublier les comptines rythmant la danse des petits enfants. Même les pièces étrangères qu’il traduira ou adaptera seront ainsi souvent imprégnées de cet esprit, plein de bon sens et finesse, qui fut l’un des charmes de son théâtre et de son succès populaire. L’œuvre de Kenfaoui s’inscrit au croisement d’une tradition fondamentale marocaine faite d’une oralité joyeuse impertinente et d’un formalisme reposant sur les habituels ressorts dramatiques occidentaux. Il eut à explorer ces deux pistes dès le début des années 50. Ayant à peine plus de 20 ans, il fut chargé, avec Tahar Waziz et aux cotés d’Andre Voisin, de l’encadrement de stages d’art dramatique se déroulant aux chênes, dans la forêt Maâmora et devant déboucher sur l’émergence d’un théâtre marocain original et moderne. Persuadé qu’il ne saurait y avoir d’avenir sans passé, il eut à cœur de sensibiliser les jeunes stagiaires dont il avait la charge à l’histoire de ces formes, théâtrales avant la lettre, que sont le Bsat, Sultan Tolba et la Halqua. Si cette dernière existe toujours à Marrakech, et continue de réunir autour de conteurs et acrobates d’éternels cercles de badauds, les deux autres ont disparu avec le protectorat. Sultan Tolba donnait aux étudiants de Fez de droit de choisir pour une semaine un roi chargé d’organiser fêtes et concours de poésie où la critique pouvait trouver place. Le Bsat mettait en valeur l’esprit satirique des saltimbanques qui pouvait devant le Roi ridiculiser une fois l’an les mœurs du temps et les personnages en vue. Kenfaoui était plus attiré vers ces origines historiques et contestataires que par le répertoire des troupes existantes, généralement amateurs, oscillant entre les traductions des pièces occidentales et les œuvres des dramaturges du Moyen Orient ou de jeunes auteurs locaux s’inspirant le plus souvent de problèmes familiaux maladroitement traités. S’il put ainsi faire participer les stagiaires à une meilleure approche du théâtre à travers une bonne connaissance de son histoire et une analyse critique de sa situation, il dut ainsi contribuer à leur formation professionnelle de futurs comédiens. Mais il ne se sentait ni compétence, ni attirance pour les arts de la diction et du geste. Son apport consista alors à une recherche de concordances entre les disciplines corporelles et vocales du métier d’acteur et certaines de ces expressions
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chorégraphiques, musicales et chantées que sont l’aidous, la guedra ou l’ahouache. Il fut sensible à la dimension cosmique de ces opéras collectifs, intégrant la respiration des saisons dans le rythme des cérémonies d’une communauté, le rituel ancestral de pas cadencés aux improvisations poétiques issues de l’imaginaire de sociétés encore agro-pastorales. C’est
sans doute alors que Kenfaoui le futur dramaturge, né dans le nord, à Larache, découvrit et fit siennes ces
traditionnelles et populaires expressions du sud marocain. C’est au cours de ces stages dans la forêt de la Maamora que s’affirma pour Kenfaoui une vocation d’auteur dramatique dont lui même jusqu’alors n’avait peut être pas encore entièrement
conscience. Les cours théoriques sur l’histoire du théâtre et la
dramaturgie, les exercices pratiques de formation des comédiens, devaient trouver leur application, en fin de stage, dans la réalisation de spectacles. Il ne pouvait être question pour André Voisin d’utiliser ni les textes existants en arabe dialectal, souvent de simples pochades, ni les pièces d’auteurs connus du Moyen Orient, ni les traductions en arabe classique d’œuvres européennes. Il fallait donc inventer un répertoire adapté aux compétences des stagiaires et pouvant répondre aux attentes d’un nouveau public dont l’émergence était espérée. Kenfaoui sera l’âme et la cheville ouvrière de ce travail d’imagination et d’écriture. Certes il ne fut pas seul. L’expérience de Tayeb El Alj et la rigueur de Tahar Waziz furent indispensables pour que puissent être rapidement créés des ouvrages aussi divers que Ibrahim Ibn Adham, Chams El Doha, Joha ou Maalem Azzuz. Si les deux premiers s’inspirent de l’hagiographie et du légendaire arobomusu lman, les deux autres mêlent à la trame de Molière ou Beaumarchais des situations, constructions et expressions dramatiques spécifiquement marocaines. Puis ce seront des créations plus originales comme les ` les balayeurs ` et les ` Babouches ensorcelées `. Même si elles restent collectives, Abdessamad en fut le jeune maître d’œuvre. La suite confirmera sa vocation d’auteur dramatique et l’originalité de son théâtre à la fois universel et spécifiquement marocain. C’est bien en ce tout début des années 50, singulièrement aux chênes et dans les tournées qu’il accompagna, que se précise sa décision d’écrire pour à la fois faire rire et réfléchir. Son œuvre parlera donc désormais de la vie au Maroc, tout en racontant les aspirations et désillusions, les espoirs et révoltes, les défauts et qualités des hommes de partout et de toujours. Subtile alchimie sachant harmoniser une connaissance des ressorts dramatiques les plus intemporels à une curiosité qui lui fit sans cesse porter un regard aigu sur la société des personnages qui l’entourèrent. Le tout coloré par la tendresse malicieuse, la poésie nostalgique et l’espérance en l’homme qui furent l’essence profonde de Kenfaoui que j’ai connu et aimé. Dès le début des années 1950 Abdessamad Kenfaoui fut chargé de l’encadrement de stages d’art dramatique devant déboucher sur l’émergence d’un théâtre marocain original et moderne ; il a contribué à la formation des futurs comédiens dont Mohamed Afifi, Ait Mouhoub, Hassan Skalli, Fatima Regragui, et d’hommes de théâtre dont Farid Bark De 1952 à 1956, il fut le maître d’œuvre des créations et adaptations collectives de l’Atelier d’auteurs créé par André Voisin. Il a conduit la première troupe marocaine au Théâtre Sarah Bernarhardt à Paris en 1958.
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Saïd Saddiki : Dramaturge, journaliste et poète Les morts, les pauvres morts... Il y a deux ans, jour pour jour, nous quittait, définitivement hélas, Abdessamad Kenfaoui. Aimé, respecté, estimé, admiré, il incarnait, parmi nous, la culture, la générosité et l’amour du Maroc et des marocains. Deux ans seulement que Kenfaoui est absent de cette scène que nous appelons vie et pourtant, déjà, autour de son nom et de son œuvre comme un voile d’oubli. Aucune rue, aucune artère de Larache dont il était le fils et qu’il chérissait au-delà de toute expression, ne porte son nom. Les édiles de la ville ont, c’est évident, bien d’autres chats à fouetter. Laissons les morts enterrer les morts… Aucune fédération sportive, aucune équipe – pas même le Raja – ne lui ont dédié une coupe, ou seulement une rencontre ; lui qui, depuis les temps lointains de son adolescence s’est dépensé, a dépensé sans compter pour telle ou telle discipline. Il a bu sa « coupe » notre cher Ken. Qu’il en soit remercié. Mais…en silence ! Le théâtre, le théâtre marocain dont il a été peut être le pionnier le plus efficace, aura été le plus ingrat envers lui. Mis à part la commémoration du premier anniversaire de sa mort par Tayeb Saddiki pour lequel il fût l’aîné incomparable, l’initiateur éclairé et l’ami de toujours, aucune rampe au Maroc ne s’est illuminée en son honneur. « Côté jardin », la verdure s’est fanée, les fleurs ont dépéries et les vases, depuis seulement deux ans, ont eu le temps de se fêler . « Côté cour », les comédiens qui oublient tout sauf « la réplique » qui les pose, continuent à faire leur cour aux auteurs à succès qui eux, au moins ont encore l’immense mérite d’être vivants… Pour certains parmi ces « auteurs », ces dramaturges, ces Molière et ces Brecht à la petite semaine, il semblerait qu’ils optent volontairement pour l’oubli. On dirait même qu’ils craignent l’apparition d’un spectre indésirable, tant il est vrai que Abdessamad détestait et rejetait ce qui était médiocre,
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impur, intéressé ou faux. Kenfaoui « dérangeait » les grosses têtes pensantes et les petits cœurs vils et serviles. Kenfaoui continue de déranger. Kenfaoui ne veut pas mourir. Re-tuons-le encore une fois encore, et baissons un lourd rideau sur sa mémoire. Abdessamad, fils de sa ville chérie, sportif homme de culture, homme de théâtre, militant politique et syndicaliste, chantre de l’amitié, oui, il est tout cela à la fois. Mais il était aussi et surtout, le témoin exigeant et sceptique, ironique et lucide de son temps, de son pays, de notre théâtre et de notre culture. Ce témoin, par sa droiture foncière, son honnêteté sans faille, était, est toujours la mauvaise conscience des consciences élastiques. Il aimait – il aime toujours, j’en suis sûr -- redresser les échines inclinées et les mains tendues. Détestant la flagornerie, il prenait plaisir à faire taire sur les lèvres des faux poètes les mots passe-partout et les strophes malsonnantes. Ah ! Certes, par son exemple, par l’exemple de sa vie d’homme libre, d’homme intègre, Kenfaoui a « dérangé » grandement plus d’un. C’était là sa vertu et sa grandeur. Et c’est notre honneur, nous ses amis, de l’avoir toujours compris et souvent approuvé et suivi. Mais je sais très cher Ken, que toi au moins, tu n’es pas « dérangé » par le grand silence qui, déjà, voile ton nom ! Trop intelligent pour croire à ces marques extérieures de l’humaine gratitude, tu as, une fois de plus, fait fleurir sur tes lèvres gercées le sourire narquois des sages. Que t’importe, là où tu es, une coupe Kenfaoui, une avenue ou une impasse Kenfaoui, une troupe ou un festival Kenfaoui ? Parmi nous, tu aimais d’autres coupes, débordantes celles là du vin de l’amitié et de l’amour ! Tu cheminais apparemment nonchalant, à travers tes rues intérieures et qui donnaient sur de magnifiques jardins de beauté et de rêve. Tes festivals étaient autres ; c’étaient ceux de la haute poésie et de la divine musique. Celles du Coran, par exemple. D’autres amis, non moins chers, ont eu le temps hélas, de te rejoindre, de l’autre côté de la barrière ! Puissent-ils t’avoir transmis notre message et notre souvenir. Ta place est toujours chaude ici, dans les « coins » où nous aimions à nous rencontrer. Sache du moins, nous garder la nôtre auprès de toi. Et prépare pour nous, avec la grâce de Dieu, la coupe immaculée, la fleur idéale et le chant qui fait indicible l’éternelle résurrection. 1997
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ﻗﺼﻴﺪﺓ ﻟﻠﺰﺟﺎﻝ ﺍﻟﻤﻐﺮﺑﻲ ﺍﻟﺴﻌﻴﺪ ﺍﻟﺼﺪﻳﻘﻲ ﻓﻲ ﺫﻛﺮﻯ ﺍﻟﻔﻨﺎﻥ ﺍﻟﺮﺍﺣﻞ ﻋﺒﺪ ﺍﻟﺼﻤﺪ ﺍﻟﻜﻨﻔﺎﻭﻱ
ﺩﺯﺕ ﻓﺴﻤﺎﻧﺎ ﻧﺠﻤﺔ ﻭﺩﻏﻴﺔ ﻁﻔــــــﺎﺕ ﺑﺎﻷﻧــــــﻮﺍﺭ ﺯﻫــــــﺎﺕ ﻭﺍﺻﻔﻰ ﻣﻦ ﻛﻞ ﻧﺴﻤﺔ
ﺿﻮﺍﺕ ﻭﻣﺎ ﻁﻮﻻﺕ ﺩﺯﺕ ﻓﻈﻼﻣﻨﺎ ﺣﻠﻤـــــﺔ ﻣـــــﻦ ﻛـــﻞ ﺑﺴﻤــــــﺔ ﻫﻴﻪﺎﺕ ﻫﻴﻪﺎﺕ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﺒﺴﻤﺎﺕ
ﻭﺭﻕ ﻋﻠﻰ ﺍﻷﺣﻼﻡ ﺍﻟﺰﺍﻫﻴــﺎﺕ
ﻛﻨﺖ ﻛﻠﻤﺔ ﻓﺼﻴﺤﺔ ﻭﻓﻜﺮ ﻓﻪﻴﻢ
ﻭﻓﻮﺟﻪ ﺍﻟﻈﻠﻢ ﺻﺮﺧﺔ ﻋﻤﻴﻘﺔ
ﻛﻨﺖ ﺇﺣﺴﺎﻥ ﻭﻧﻜﺘـــﺔ ﻟﻄﻴﻔــﺔ
ﻭﻋﻠﻢ ﻛﺮﻳﻢ
ﻛﻨﺘﻲ ﻧﺠﻤـــﺔ ﺩﺍﺯﺕ ﻓﺴﻤﺎﻧــﺎ
ﻏﻴﺮ ﺿﻮﺍﺕ ﻭﻁﻔﺎﺕ ﺍﻟﻠﻴﻞ ﺍﻟﻠﻴﻞ ﻁﺎﻝ ﻭﻳﻄﻮﻝ
ﻭﻣـــــــــــﺎ ﻁﻮﻻﺕ ﻭﺍﻟﺤﺰﻥ ﻣﺮﺍﺕ ﺍﻫﺰﻡ ﻓﺮﺍﺣﻨﺎ
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ﻭﺫﺑﻞ ﺷﻼ ﺃﺯﻫﺎﺭ ﻣﻌﻄﺮﺓ ﺑﻌﻄﻮﺭ ﺗﻌﻄﺎﺭ ﻭﺧﻨﻖ ﻧﺸﻴﺪﻧﺎ
ﺍﻟﺤﺰﻥ ﻣﺮﺍﺕ ﺍﺟﺮﺡ ﻋﻴﺪﻧﺎ ﺟﻮﺭ ﻭﺳﻄﻮﺓ ﺑﺪﻭﻥ ﻓﺘﺎﻭﻱ
ﺭﻏﻤﻲ ﻭﺭﻏﻤﻚ ﻳﺎ ﺍﻟﻜﻨﻔﺎﻭﻱ
ﻭﺍﻟﻨﺠﻮﻡ ﻓﻠﻴﻠﻨﺎ ﺳﻴﺎﺭﺓ
ﺑﺤﺎﻝ ﺑﺸﺎﺭﺓ
ﺑﺼﺒﺎﺡ ﺍﻟﺨﻴﺮ ﺍﻟﻤﺎﺟﻲ ﻳﺎ ﻧﺠﻤﺔ ﻣﺰﺭﻭﺑﺔ
ﺑﺎﻟﺼﺒﺎﺡ ﺍﻟﻠﻲ ﻳﻔﺎﺟﻲ ﻓﺴﻤﺎﻙ ﻣﺎ ﻁﻮﻻﺕ ﻋﺮﻓﺘﻚ ﻭﻣﺎ ﻋﺮﻓﺘﻚ
ﺑﻌﺪﻣﺎ ﺷﻌـــــــﻼﺕ ﻭﻣﺸﻴﺘﻲ
ﻭﻧﺎ ﺑﻚ ﻣﺎﻧﻲ ﺳﺎﺧﻲ
ﻭﺳﻮﺍﺭ ﻟﻌﺮﻳﺶ ﺣﻜﺎﺕ ﺻﺮﺍﺧﻲ
ﻭﻁﻴﻮﺭ ﺍﻟﻌﺮﺍﻳﺶ ﻓﻮﺟﻤﺔ
ﻧﺴﺎﺕ ﺍﻟﻨﻐﻤﺔ ﻣﻠﻲ ﺍﻧﺖ ﻋﻨﻪﺎ ﻏﺎﻳﺐ
ﻭﻋﺮﺻﺘﻲ ﺟﻔﺎﺗﻪﺎ ﻧﺴﺎﻡ ﻟﻌﻄﻮﺭ ﻳﺎ ﻟﻠﻲ ﺣﺒﻴﺘﻲ ﻓﺎﻟﻜﻮﻥ ﺃﺷﺠﺎﺭﻩ ﻭﺃﺯﻫﺎﺭﻩ
ﻭﻧﺴﺎﻣﻪ ﻭﻁﻴﻮﺭﻩ
ﻳﺎ ﻟﻠﻲ ﻋﺸﻘﺘﻲ ﻛﻞ ﺯﻳﻦ ﻣﺨﻠﻮﻕ
ﻭﻛﻞ ﺳﺮ ﻣﻐﻠﻮﻕ
ﻭﺍﻓﺘﺤﺘﻲ ﺍﻟﻘﻠﺐ ﻟﻜﻞ ﻛﻠﻤﺔ ﺣﺐ
ﻟﻜﻞ ﺻﺮﺧﺔ ﻣﻘﻪﻮﺭ
ﻳﺎ ﻟﻠﻲ ﻋﺸﺘﻲ ﻟﻼﺧﺮﻳﻦ ﻭﺩﺯﺕ ﻓﺴﻤﺎﻫﻢ ﻧﺠﻤﺔ
ﻣﺼﺎﺏ ﻛﻮﻥ ﻣﺎ ﻛﺎﻧﺖ ﻣﺰﺭﻭﺑﺔ ﺍﺯﺍﻙ ﻳﺎﺯﻣﺎﻧﻲ ﻣﻦ ﺍﻟﻘﺴﺎﻭﺓ ﻭﺷﺪﻳﺪ ﺍﻟﻤﻜﺮ
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ﺷﻼ ﻋﺰﻳﻨﺎ ﻭﻻ ﺗﻌﺰﻳﻨﺎ
ﺍﺯﺍﻙ ﻣﺎ ﺗﻐﺪﺭ ﺑﺄﻋﺰ ﺍﻷﺹ ﻭﺷﻼ ﻣﻮﺍﺕ ﻟﻪﻴﻪ ﻭﻫﻨﺎ ﻓﻄﺮﻳﻖ ﺍﻟﺼﺒﺎﺡ ﺍﻟﻪ
ﻁﺎﻝ ﻟﻴﻞ ﻣﺼﺎﺑﻲ
ﻭﻻ ﻭﺟﺪﺕ ﻓﺘﻌﺬﺍﺑﻲ
ﻭﻻ ﻧﺠﻤﺔ ﻣﺰﺭﻭﺑﺔ
ﺗﻀﻮﻱ ﻅﻼﻡ ﺃﻳﺎﻣﻲ
ﻭﻻ ﻧﺠﻤﺔ ﻣﻪﺒﻮﺑﺔ ﺑﺎﻟﺮﺍﺱ ﺍﻟﺼﻐﻴﺮ ﺯﻳﻨﺘﻲ ﻋﻠﻤﻚ
ﺗﺤﻴﻲ ﺟﻨﺎﻥ ﺍﻷﺣﻼﻡ
ﻭﻣﺸﻴﺘﻲ ﻣﻊ ﺍﻟﻨﺎﺱ ﻭﺑﻴﻦ ﺍﻟﻨﺎﺱ
ﻭﺷﺮﻓﺘﻲ ﻓﻨﻚ ﺑﺎﻟﻘﻠﺐ ﺍﻟﻜﺒﻴﺮ ﺑﺎﻟﺼﺪﻕ ﻭﺍﻟﺸﺠﺎﻋﺔ ﻭﺩﻋﻴﺖ ﻟﻠﻤﺤﺒﺔ ﻭﺍﻟﺴﻼﻡ
ﻭﺳﺨﺮﺕ ﻣﻦ ﺍﻟﻜﺬﻭﺏ ﻭﻋﺸﺘﻲ ﻛﻞ ﺩﻗﻴﻘﺔ ﻣﻦ ﺩﻗﺎﻳﻖ ﺣﻴﺎﺗﻚ
ﻣﻨﺴﺎﺟﻢ ﻣﻊ ﺍﺣﻼﻣﻚ
ﻣﺎﺩ ﻳﺪ ﻣﻔﺘﻮﺣﺔ
ﻭﻓﺎﺗﺢ ﻗﻠﺐ ﻣﻤﺪﻭﺩ ﻭﻓﻪﺬﺍ ﺍﻟﻤﻜﺎﻥ ﺍﻟﻠﻲ ﻋﺮﻓﺘﻴﻪ ﻭﻋﺮﻑ ﻭﻁﺮﺏ ﺑﻨﻐﺎﻣﻚ
ﻓﻪﺬﺍ ﺍﻟﻤﺴﺮﺡ ﺍﻟﻠﻲ ﺭﺩﺩ ﻛﻼﻣﻚ ﺃﻳﺎﻡ ﻛﻨﺖ ﺑﻴﻨﺎ ﻧﺠﻤﺔ ﻭﺍﻗﺪﺓ
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ﺍﺳﻤﺢ ﻟﻠﺬﻛﺮﻯ ﺗﺒﻠﻞ ﻟﺴﺎﻧﻲ
ﻭﻧﺴﻤﺔ ﺑﻌﻄﻮﺭﻫﺎ ﺷﺎﺧﺪﺓ ﻭﺍﻋﺬﺭ ﻟﻔﺎﻅﻲ ﺍﻟﻤﺠﺮﻭﺣﺔ ﻳﺎﻟﻠﻲ
ﺃﻏﻼﻁﻲ ﻛﺎﻧﺖ ﻋﻨﺪﻩ ﻣﺴﻤﻮﺣﺔ ﻳﺎ ﻧﺠﻤﺔ ﺿﻮﺍﺕ ﻭﻣﺎ ﻁﻮﻻﺕ
ﻳﺎ ﺧﻠﻴﻠﻲ ﻳﺎ ﺃﻋﺰ ﺍﻷﺻﺤﺎﺏ ﻳﺎ ﻧﺠﻤﺔ ﻣﺰﺭﻭﺑﺔ
ﺍﻟﺪﺍﺭ ﺍﻟﺒﻴﻀﺎء 18ﻣﺎﺭﺱ 1977 ﺍﻟﻤﻴﺜﺎﻕ ﺍﻟﻮﻁﻨﻲ ﺍﻟﺜﻼﺛﺎء 28ﻧﻮﻧﺒﺮ 1978
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Mohammed Afifi : Comédien dramaturge
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Aziz Mouhoub : Dramaturge, metteur en scène ﻛﺎﻥ ﻟﻲ ﺍﻟﺷﺭﻑ ﻭﺍﻟﻔﺧﺭ ﺃﻧﻧﻲ ﻗﻣﺕ ﺑﺈﺧﺭﺍﺝ ﻣﺳﺭﺣﻳﺔ " ﺃﻣﻭﻝ ﻧﻭﺑﺔ" ﻟﻠﻣﺭﺣﻭﻡ ﻋﺑﺩ ﺍﻟﺻﻣﺩ ﺍﻟﻛﻧﻔﺎﻭﻱ ﺍﻟﻛﺎﺗﺏ ﻭﺍﻟﻔﻧﺎﻥ ﻭﺍﻟﻣﺛﻘﻑ ﻭﺍﻟﺳﻳﺎﺳﻲ .ﻛﺎﻥ ﺭﺣﻣﻪ ﷲ ﻳﺟﻣﻊ ﻛﻝ ﻫﺫﻩ ﺍﻟﺻﻔﺎﺕ. ﻓﻲ ﺃﻭﺍﺧﺭ ﺳﻧﺔ 1972ﻛﺎﻥ ﺍﻟﻣﺭﺣﻭﻡ ﻛﺎﻥ ﺍﻟﻣﺭﺣﻭﻡ ﻳﺷﻐﻝ ﻣﺩﻳﺭﺍ ﻟﺩﺑﻭﺍﻥ ﻭﺯﻳﺭ ﺍﻟﺷﺑﻳﺑﺔ ﻭﺍﻟﺭﻳﺎﺿﺔ ﺍﻟﻭﺯﺍﺭﺓ ﺍﻟﺗﻲ ﻛﺎﻧﺕ ﺗﺣﺗﺿﻥ ﺍﻟﺣﺭﻛﺔ ﺍﻟﻣﺳﺭﺣﻳﺔ ﻓﻲ ﺍﻟﻣﻐﺭﺏ ﺃﻧﺫﺍﻙ ،ﻭﺭﻏﻡ ﺃﻥ ﻣﻧﺻﺑﻪ ﻛﺎﻥ ﻳﺷﻣﻝ ﻋﺩﺓ ﻗﻁﺎﻋﺎﺕ ﺇﻻ ﺍﻧﻪ ﻟﻡ ﻳﻭﺟﻪ ﺍﻫﺗﻣﺎﻣﻪ ﺇﻟﻰ ﺍﻟﻣﺳﺭﺡ .ﻛﺎﻧﺕ ﻓﺭﻗﺔ ﺍﻟﻣﻌﻣﻭﺭﺓ ﺃﻧﺫﺍﻙ ﻣﺯﺩﻫﺭﺓ ﻭﻣﺗﺄﻟﻘﺔ ﻭﺍﺯﺩﺍﺩﺕ ﺍﺯﺩﻫﺎﺭﺍ ﻭﺗﺄﻟﻘﺎ ﻓﻲ ﻋﻬﺩﻩ ﻛﺎﻥ ﻳﺳﺎﻧﺩﻫﺎ ﻭﻳﺩﻋﻣﻬﺎ ،ﻭﻣﻥ ﻣﺣﺎﺳﻥ ﺍﻟﺧﺩﻣﺎﺕ ﺍﻟﺗﻲ ﻗﺩﻡ ﻟﻬﺎ ،ﻛﺎﻥ ﻗﺩ ﺍﻗﺗﺭﺡ ﻗﻁﻌﺔ ﺃﺭﺿﻳﺔ ﻓﻼﺣﻳﺔ ﻓﻲ ﻏﺎﺑﺔ ﺍﻟﻣﻌﻣﻭﺭﺓ ﺗﺳﺗﻐﻝ ﻓﻼﺣﻳﺎ ﻭﻳﻛﻭﻥ ﺩﺧﻠﻬﺎ ﻟﺻﺎﻟﺢ ﺃﻓﺭﺍﺩ ﺍﻟﻔﺭﻗﺔ .ﻭﻛﺫﻟﻙ ﺍﻗﺗﺭﺍﺡ ﺇﻧﺷﺎء ﻣﻛﺎﻥ ﺗﺟﺎﺭﻱ ﻟﺗﻧﻣﻳﺔ ﺍﻗﺗﺻﺎﺩ ﺍﻟﻔﺭﻗﺔ ﻭﻣﻥ ﺃﻫﻡ ﻣﺎ ﻗﺎﻡ ﺑﻪ ﻫﻭ ﺗﺄﺳﻳﺱ ﻟﺟﻧﺔ ﻗﺭﺁﺓ ﺍﻟﻣﺳﺭﺣﻳﺎﺕ ﻻﺧﺗﻳﺎﺭ ﺃﺣﺳﻥ ﻣﺳﺭﺣﻳﺔ ﻻﻓﺗﺗﺎﺡ ﺍﻟﻣﻭﺳﻡ ،ﻓﻲ ﻫﺫﻩ ﺍﻟﻔﺗﺭﺓ ﺍﻟﺫﺍﺕ ﻟﻣﺎ ﺍﻧﺗﻬﺕ ﻟﺟﻧﺔ ﺍﻟﻘﺭﺁﺓ ﻣﻥ ﺃﻋﻣﺎﻟﻬﺎ .ﺫﻫﺑﺕ ﺇﻟﻰ ﺍﻟﺳﻳﺩ ﻋﻳﺳﻰ ﺇﻳﻛﻥ ﻭﺭﺋﻳﺱ ﻗﺳﻡ ﺍﻟﺷﺑﺎﺏ ﻷﺳﺋﻠﺔ ﻋﻥ ﺍﻟﻧﺗﻳﺟﺔ ﻗﺎﻝ ﻟﻲ ﺍﻟﺗﺣﻕ ﺑﺎﻟﺳﻳﺩ ﺍﻟﻛﻧﻔﺎﻭﻱ ﺃﻧﻪ ﻳﺭﻳﺩﻙ .ﻓﻠﻣﺎ ﺩﺧﻠﺕ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﻣﺭﺣﻭﻡ ﻓﻲ ﻣﻛﺗﺑﻪ ﺑﺎﺩﺭﻧﻲ ﺑﺎﻟﻛﻼﻡ .ﺍﺳﻣﻊ ﻳﺎ ﻣﻭﻫﻭﺏ ﺍﻟﻣﺳﺭﺣﻳﺔ ﺍﻟﺗﻲ ﺳﻳﻔﺗﺗﺢ ﺑﻬﺎ ﻫﺫﺍ ﺍﻟﻣﻭﺳﻡ ﻫﻲ " ﺍﻣﻭﻻ ﻧﻭﺑﺎ" ﻣﺳﺭﺣﻳﺗﻲ ،ﻧﻭﻅﺭﺍ ﻟﻁﻣﻭﺣﻙ ﻭﺍﺟﺗﻬﺎﺩﻙ ﺩﺍﺧﻝ ﺍﻟﻔﺭﻗﺔ ﺭﺷﺣﺗﻙ ﻷﻥ ﺗﻘﻭﻡ ﺑﺈﺧﺭﺍﺟﻬﺎ .ﺷﻌﺭﺕ ﺑﺭﻋﺷﺔ ﺧﻔﻳﻔﺔ ﻓﻲ ﺟﺳﻣﻲ ﻣﻥ ﺷﺩﺓ ﺍﻟﻔﺭﺣ ﺔ ﻭﻗﻠﺕ ﻭﺃﻧﺎ ﺃﺑﺣﺙ ﻋﻥ ﺗﻐﻳﻳﺭ ﻣﻧﺎ ﺣﺳﺏ ،ﺃﺗﻣﻧﻰ ﺍﻥ ﺃﻛﻭﻥ ﻋﻧﺩ ﺣﺳﻥ ﺿﻧﻙ ﻓﻘﺎﻝ ﻟﻲ ﺑﻁﺭﻳﻘﺗﻪ ﺍﻟﻣﻌﻬﻭﺩﺓ " ﺍﻟﺑﻬﻝ" ﻛﻥ ﻋﻧﺩ ﺣﺳﻥ ﻅﻥ ﺍﻟﺟﻣﻬﻭﺭ ،ﺧﺫ -ﺗﻧﺎﻭﻝ ﺍﻟﻣﺳﺭﺣﻳﺔ ﺃﺧﺫﺗﻬﺎ ،ﻭﻟﻡ ﺃﻧﺎﻡ ﺗﻠﻙ ﺍﻟﻠﻳﻠﺔ ﺣﺗﻰ ﻗٍﺎﺗﻬﺎ ﻭﺃﻋﺩﺕ ﻗﺭﺍﺋﻬﺎ ﻣﺭﺍﺭﺍ ﺣﺗﻰ ﺗﻌﻣﻘﺕ ﻓﻲ ﻅﺎﻫﺭﻫﺎ ﻭﺑﺎﻁﻧﻬﺎ ،ﻛﺎﻥ ﺍﻟﻣﺭﺣﻭﻡ ﻳﻛﺗﺏ ﺑﻁﺭﻳﻘﺔ ﺍﺣﺗﺭﺍﻓﻳﺔ ﻋﺎﻟﻳﺔ ﺑﻧﺎء ﺩﺭﺍﻣﻲ ﻣﺣﺑﻭﻙ .ﻣﻭﺿﻭﻉ ﻗﺩﻳﻡ ﻭﺟﺩﻳﺩ ﺻﺎﺭﻉ ﺑﻳﻥ ﻣﺷﻌﻭﺩﻳﻥ ﻭﺳﺩﺍﺝ ،ﻣﻭﺿﻭﻉ ﻳﻧﻁﺑﻕ ﻋﻠﻰ ﺟﻣﻳﻊ ﺍﻟﻣﺟﺗﻣﻌﺎﺕ ﻭﻳﺻﻠﺢ ﻟﻛﻝ ﺯﻣﺎﻥ ﺣﻭﺍﺭ ﺳﻠﺱ ﺑﺳﻳﻁ ﻓﻲ ﻧﻁﻘﻪ ﻭﻋﻣﻳﻕ ﻓﻲ ﻣﻌﺎﻧﻪ ،ﻣﻥ ﻧﻭﻉ ﺍﻟﺳﻬﻝ ﺍﻟﻣﻣﺗﻧﻊ ﻳﺳﺎﻋﺩ ﺍﻟﻣﻣﺛﻝ ﻋﻠﻰ ﺗﺑﻠﻳﻐﻪ ﻳﺻﺩﻕ ﻭﺑﺩﻭﻥ ﺗﻛﻠﻑ ،ﻭﺑﻌﺩ ﺗﻔﻬﻣﻲ ﻭﺇﻟﻣﺎﻣﻲ ﺑﺎﻟﻣﺳﺭﺣﻳﺔ ﺍﺧﺗﺭﺕ ﻣﻥ ﺃﺟﻭﺩ ﻣ ﻣﺛﻠﻲ ﺍﻟﻔﺭﻗﺔ ﺍﺣﻣﺩ ﺍﻟﻌﻠﻭﻱ ﻣﺣﻣﺩ ﺍﻟﺣﺑﺷﻲ ﻣﺻﻁﻔﻰ ﻣﻧﻳﺭ ﻣﺣﻣﺩ ﺍﻟﻛﻳﻧﺎﻧﻲ ،ﺑﺩﺃﻧﺎ ﺍﻟﺟﻭﻟﺔ ﺑﺎﻟﻌﺭﺽ ﺍﻻﻭﻝ ﺑﻣﺩﻳﻧﺔ ﻣﺭﺍﻛﺵ .ﻓﺗﺣﻧﺎ ﺍﻟﺳﺗﺎﺭ ﻭﻅﻬﺭ ﺍﻟﻣﻣﺛﻠﻭﻥ ﻭﺑﺩﺃﺕ ﺍﻟﻣﺳﺭﺣﻳﺔ ،ﻭﻛﺎﻧﺕ ﻫﺫﻩ ﺍﻟﺑﺩﺍﻳﺔ ﺑﻣﺛﺎﺑﺔ ﺍﻣﺗﺣﺎﻥ ﺑﺎﻟﻧﺳﺑﺔ ﻟﻧﺎ ،ﻭﻣﻥ ﺧﻼﻝ ﺃﺩﺍﺋﻧﺎ ﺍﻟﻣﺷﻬﺩ ﺍﻷﻭﻝ ﻗﺎﻡ ﺷﺧﺹ ﻣﻥ ﻭﺳﻁ ﺍﻟﺟﻣﻬﻭﺭ ﻭﺍﺧﺗﺎﺭ ﻓﺗﺭﺓ ﺻﻣﺕ ﻭﺻﺎﺡ ﺑﺻﻭﺗﻪ ﺍﻟﺟﻬﻭﺭﻱ " ﻛﺎﻳﻧﺔ ﺍﻟﻣﻌﻧﻰ" ﺍﻧﻔﺟﺭ ﺍﻟﺟﻣﻬﻭﺭ ﺑﺎﻟﺿﺣﻙ ﻭﺑﺩﺃ ﻳﺻﻔﻕ ﺗﻌﺑﻳﺭﺍ ﻋﻥ ﺇﻋﺟﺎﺑﻪ ﻭﺗﻘﺩﻳﺭﻩ ،ﻭﻫﻛﺫﺍ ﺍﺭﺗﻔﻊ ﺗﺻﻔﻳﻑ ﺍﻟﺟﻣﻬﻭﺭ ﻣﻥ ﺑﺩﺍﻳﺔ ﺍﻟﻣﺳﺭﺣﻳﺔ ﺣﺗﻰ ﻧﻬﺎﻳﺗﻬﺎ ﺑﻝ ﻣﻥ ﺑﺩﺍﻳﺔ ﺍﻟﺟﻭﻟﺔ ﺣﺗﻰ ﺁﺧﺭﻫﺎ .ﻭﻫﻛﺫﺍ ﺃﺻﺑﺣﺕ ﻣﺳﺭﺣﻳﺔ " ﺃﻣﻭﻝ ﻧﻭﺑﺔ" ﻣﻥ ﺃﺟﻭﺩ ﺍﻟﻣﺳﺭﺣﻳﺎﺕ ﺍﻟﺗﻲ ﻗﺩﻣﺕ ﻓﺭﻗﺔ ﺍﻟﻣﻌﻣﻭﺭﺓ ﻭﺍﻟﺗﺎﺭﻳﺦ ﻳﺷﻬﺩ ﻋﻠﻰ ﻫﺫﺍ
ﻋﺯﻳﺯ ﻣﻭﻫﻭﺏ
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Abdellah Chakroune : Dramaturge, ancien directeur de la RTM C’est Kenfaoui qui était le responsable… Nous étions l’été 1952, à l’époque du premier séminaire organisé au bois de Maâmora près de Rabat, pour les gens de théâtre, techniciens et artistes. L’initiative de cette manifestation venait des services de la Jeunesse et des Sports. Plusieurs jeunes hommes participèrent à ce séminaire et tous étaie- nt enthousiastes. Ce fut le premier rassemblement du genre dans notre pays. Nous étions, peu nombreux, quelques uns à assurer le rôle d’animateurs moniteurs. Parmi nous se trouvaient ceux qui se présentaient comme experts et comptaient sur leur expérience, d’autres qui en hommes cultivés ne tiraient leur action que de leur culture générale et d’autres encore, homme d’administration, qui n’étaient là que pour répondre à une obligation réglementaire, ou appelés à concourir à la réussite de ce cycle d’essai. Accompagné d’autres moniteurs français, André Voisin fut du groupe, ainsi que M. Bensaïd, un jeune homme actif et de vive intelligence et aussi, déjà, un fin connaisseur du monde du théâtre.Vinrent aussi des fonctionnaires de la Jeunesse et des Sports, accoutumés aux rencontres culturelles. Revenu fraîchement de Paris où il fit ses études supérieures, l’auteur de ces lignes eut le privilège de participer à l’événement. Au milieu de ce monde varié et sympathique, j’eus le bonheur de faire la connaissance d’un jeune homme au regard franc et—tout le laissant deviner— profond. Il est, me dit- on, surveillant répétiteur au Collège Moulay Youssef de Rabat en même temps qu’étudiant. On précisa qu’il était aussi un excellent ami de notre distingué frère le Chérif Moulay Tayeb Zidane, un des cadres les plus valables et les plus dynamiques de la Direction de la Jeunesse et des Sports. Ce fut Moulay Tayeb qui, en hommage à sa solide culture et à son sens artistique des plus raffinés, choisit ce jeune homme, universitaire de talent : Abdessamad Kenfaoui. Nous disposions à Maâmora d’une bibliothèque fournie où nous trouvions ce dont nous avions besoin : documents et références. C’est Kenfaoui qui en était le responsable et il y eut tout un éventail d’activités entre autres celle d’assurer la traduction en simultané des interventions techniques, des moniteurs français ; plusieurs membres du séminaire n’entendaient, en effet que l’arabe. Notre cher KEN fut le trait d’union idéal et les bilingues
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parmi nous ne tardèrent pas à découvrir chez lui une vertu complémentaire: son originalité, signe d’une personnalité qui devait par la suite s’imposer comme particulièrement brillante. Ken ne se contentait pas de traduire. Sans jamais rien dénaturer, il se permettait, très sûr de lui, mais à juste titre et à bon droit, d’inclure dans son propos ses remarques à lui, où éclatait une technicité étonnante vu son âge. Tous les stagiaires ne tarissaient pas d’éloges à son endroit. De leur côté, les moniteurs l’admirèrent et le félicitèrent chaudement. Il m’incombait, entre autres responsabilités, d’élaborer la version arabe du texte de la revue théâtrale « Ibrahim ben Adham », ce qui m’amena à passer bien des moments féconds à la bibliothèque du stage, aux côtés d’Abdessamad. Nous discutions et souvent, je m’éclairais de ses avis et conseils toujours pleins de sagesse. Dans un autre ordre d’idées, nous coordonnions en commun le travail quotidien. C’est ainsi que naquit et se développait notre amitié. J’eus l’insigne bonheur de découvrir ses grandes qualités de cœur et ses dons d’homme d’esprit, fin, subtil, prompt à l’intelligence des hommes et des choses. Et, surtout si sensible. Au terme du séminaire, nous mesurions tous deux, les horizons du théâtre et en saisissions l’importance pour l’avenir de notre jeunesse et de la culture nationale. Cette bonne rencontre fut un excellent départ pour une amitié et une réciproque estime qui ne faillirent jamais. Ken, repose en paix, l’âme en joie pure ! Tu as réussi à t’entourer de camarades et d’amis qui perpétuent ton souvenir de camarade attentionné, d’ami sûr, d’homme noble et généreux. Ton cœur pur les inspirera à jamais, Abdessamad. Il n’est pour résumer la considération dont tu jouis que cette unanimité des voix autour de ton nom. On humera longtemps ton doux parfum, celui de l’amitié, celui d’un sourire qui fut ton secret, comme fut ton secret l’Amour que Dieu dans Sa sagesse incommensurable a su en mesurer la dimension et en la belle et dense éternité.
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Mohammed Zniber : Ecrivain, ancien président de l’Association des Ecrivains du Maroc
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Mahjoub Ben Seddik : Secrétaire général de l’UMT
Un homme de principes et de luttes Il a laissé un immense vide. Mais sa mémoire, façonnée par son intelligence et sa créativité, invite à l’enthousiasme et à l’espérance qui ont toujours animé cet homme à la vie débordante. Voilà pourquoi l’évocation de Abdessamad Kenfaoui, le témoignage de son sujet, ne peuvent que susciter en moi des émotions et des sentiments contrastés. Tristesse et regret de la perte d’un être qui me fut cher ; en même temps, souvenir vif et chaleureux du personnage et de ses inoubliables qualités. Il était un homme de principes, un homme de lettres et un homme de lutte. Son destin a été celui d’un créateur, d’un militant authentique et d’un fin diplomate. Il a réuni l’amour d’un théâtre de talent, un total engagement envers l’action et l’organisation syndicales ; il était curieux des cultures des autres et ouvert au dialogue avec elles. Il était une personnalité tolérante et agréable. Abdessamad Kenfaoui, c’est une évidence de le dire, avait investi sa créativité personnelle dans le théâtre. Il l’aimait, passionnément. Peut être bien que son œuvre telle qu’on la connaît, d’une qualité exceptionnelle, ne suffit pas à restituer sa relation au théâtre, ni le temps et l’énergie qu’il lui consacrait. Cette passion a eu pour elle la richesse et la diversité culturelles d’un auteur dont l’art s’enracinait dans l’authenticité de sa propre personne. C’est que Abdessamad était un homme à la connaissance plurielle. Et son éclectisme à lui s’est révélé fécond parce que c’était un éclectisme ordonné, ancré au plus profond de sa société et sereinement ouvert à l’intelligence de son temps. Comment ne pas évoquer le théâtre travailliste, cette première et véritable école du théâtre marocain qui a donné une des meilleures générations d’acteurs et de créateurs que notre pays ait connues. Abdessamad avait apporté au théâtre travailliste une contribution des plus précieuses et des plus riches. Je suis certain, qu’à tout jamais, l’histoire du théâtre marocain s’écrira en bonne partie avec le nom de Abdessamad Kenfaoui et avec le théâtre travailliste au chapitre de la reconnaissance. Quant au militant syndicaliste, son action s’est déclenchée au lendemain de la grève de 1961 à la suite de laquelle il n’a pas repris ses fonctions. Abdessamad avait alors choisi d’assumer son sort, digne, et il a rejoint l’Union Marocaine du Travail, abandonnant des années d’une carrière diplomatique.
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En fait il n’était pas tout à fait étranger à la lutte syndicale et il n’a fait qu’y prendre la place qui lui revenait. Au sein comme à l’extérieur de l’Organisation, il aura sans cesse été porté par son sens de l’engagement, de la fidélité aux idéaux et par un souci tout à fait rare de la qualité, du devoir, et du travail bien fait. Abdessamad n’était pas de ces intellectuels cloîtrés dans leur tour, seuls avec leur savoir, imbus parfois de leur production et de leur personne. De tels destins et de telles productions sont sans utilité pour le mouvement social. Il n’était pas non plus de ces opportunistes dont l’âme déserte généralement la plume. Ceux-là considèrent les travailleurs et leurs luttes comme une abstraction utilitaire. On a pu voir combien, inéluctablement, ils sont gommés par le mouvement des choses et de l'histoire. Abdessamad était un intellectuel au sens simple, c'est-à-dire au sens plein ; le verbe, pour lui, était action et l’action pour lui était principe, c'est-àdire qu’elle était lutte. Il a observé et compris la fraternité et la communauté d’idéal des hommes et des femmes organisés et agissant pour des principes et des droits. Il les a rejoints et a agi avec eux. Sa force d’abstraction et son intelligence, il les convertissait en humilité pour être chaque jour, avec les autres, comme tous les autres, un militant, un vrai. Quelques mots aussi sur le diplomate. La carrière de Abdessamad Kenfaoui a été brève, certes, mais sans doute est-elle, au moins en partie, à l’origine de ces traits de caractère qui étaient bien à lui : ouvert, disponible, ayant le sens du dialogue, de l’écoute de l’autre, le sens de l’argument. Il était fin, délicat et discret. Aussi brève qu’elle fût, sa carrière aura été intense car vécue durant ce qu’on appelle un moment d’accélération de l’histoire, une phase difficile mais riche en événements. Tel était, à mon sens, et aussi brièvement que possible, Abdessamad Kenfaoui. Une personnalité immensément attachante. Je n’oublie pas notre tristesse à tous quand il nous a quittés. Son souvenir est demeuré parmi nous d’autant plus présent et plus fort, j’allais dire intact, grâce à son œuvre magnifique et à son engagement exemplaire.
1996
Tous droits réservés. Collection privée Mme Danielle Kenfaoui
Bachir Aouad : Enseignant à la Sorbonne Nouvelle Paris III et à l’Institut National des Langueset Civilisations Orientales L’initiative de publier les quelques pièces de théâtre du regretté et ami Abdessamad Kenfaoui, dont on a réuni les manuscrits, est le meilleur hommage que l’on puisse rendre à cet auteur dramaturge de talent, disparu avant de parachever une œuvre qui s’annonçait fort prometteuse pour le théâtre maghrébin, à une époque où ce genre était encore à ses premiers balbutiements. Tout le mérite de cette initiative combien heureuse, revient à son épouse Danièle qui n’a cessé de se battre pour que l’œuvre de son mari prenne la place qui lui revient dans le patrimoine culturel de notre pays. Est-il besoin d’ajouter que sa lutte n’avait d’autre but que de témoigner à cet homme tout l’amour et l’admiration qu’elle lui portait. Les quelques pièces qui font l’objet de cette publication sont au nombre de cinq : - A MOULA NOUBA - BOUKTAF EN ARABE - BOUKTAF EN FRANÇAIS - Une adaptation de TARTUFFE : SI TAKI - BARBE BLEUE. Certes, bien avant Abdessamad, quelques auteurs marocains s’étaient essayés dans ce genre avec plus ou moins de bonheur. Celui qui avait réussi à avoir une assez large audience et à toucher le grand public sûrement grâce au choix de la langue utilisée, à savoir le dialectal a été incontestablement Abdallah Chekroun qui occupait un poste de responsabilité à l’Union de la Radio et Télévision Marocaine. Toutes les tentatives ébauchées, une vingtaine d’années environ avant Abdessamad Kenfaoui, étaient conçues pour la radio et à ma connaissance, jamais portées à la scène. C’est à Abdessamad Kenfaoui que le public marocain et international doit les premières représentations d’un théâtre qui se distingue par son authenticité et son originalité quant aux thèmes abordés et à la langue utilisée.
Tous droits réservés. Collection privée Mme Danielle Kenfaoui
Si ma mémoire ne me trahie pas, je dirais que les sketches d’Abdellah Chekroun tournaient sans cesse autour des questions de mariage forcé de nos jeunes filles et de quelques conflits de générations. L’apport nouveau du théâtre Abdessamad Kenfaoui réside dans sa volonté de porter à la scène des pièces traitant des thèmes à caractères universels. A ce propos il ne pouvait mieux choisir que de faire connaître au peuples marocains le grand Molière et ce, en faisant des adaptations notamment de Tartuffe, etc... L’originalité du théâtre de Abdessamad Kenfaoui, c’est aussi de préserver de l’oubli, des traditions on ne peut plus pittoresques, mais du génie de notre peuple. Je veux parler de Soltane Tolba et A Moula Nouba. Rappelant qu’en 1956, il a remporté un immense succès au théâtre des Nations avec une adaptation des Fourberies de Scapin et une pièce originale des Balayeurs avec la première troupe théâtrale professionnelle marocaine, dont il était le fondateur. La chanson « Ana echettab » chantée par les comédiens des Balayeurs fût un véritable tube à l’époque, et fredonnée par la jeunesse marocaine.
1996
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Hamid Triki : Historien
Le solitaire ressuscité
Moi, le damné, le solitaire. Moi qui suis le dépositaire Des péchés de tous les proscrits (...) Je m'assieds et je contemple. Abdessamad Kenfaoui
Mais je sais très cher Ken que toi au moins tu n'es pas » dérangé » par le grand silence qui. déjà, voile ton nom ... Saïd Saddiki ( 1978)
Je me sens d'autant plus mal venu d'affronter cette « préface » que je n'ai point eu la faveur de connaître
personnellement Abdessamad Kenfaoui afin de pouvoir joindre
mon témoignage à celui de
ses
amis. Cependant, aurais-je pu me dérober à la
sollicitation de Madame Danièle Kenfaoui et aux personnes qui, en ce moment même, s'activent à ressusciter la mémoire du dramaturge ? Certes non. Et il est d'autres raisons qui m'invitent à accepter. En premier lieu le respect que nous, marocains, devons à la mémoire de l'auteur de « Soltan Tolba Ne serait-ce pas une manière de nous libérer de cette lourde dette envers l'homme qui consacra le peu d'années actives qui lui furent imparties à l'illustration de notre culture populaire ? Ce fut en un temps - celui de la ferveur des premières années de l'indépendance - alors que la vague de la « modernité » expédiait aux bas-fonds tant de traditions culturelles accumulées des siècles durant, tant de modes d'expression empruntant les voies du Malhoun, des quatrains de al-Majdûb et de ses héritiers les « Hlaïqi-s » des places publiques...
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Il faut savoir gré à A. Kenfaoui d'avoir audacieusement mis en scène aussi bien les strates enfouies de cette culture populaire que la langue qui les porte. On imagine aisément que cela lui en coûta de nager à contre-courant dans les ténébreux limbes de notre mémoire. Pardonne-nous,
cher
Kenfaoui, si
nous
t'avons
par
deux fois
ensevelies ! Mais, voilà que tu ressuscites : 1994, les œuvres de ton « théâtre populaire » sont enfin publiées, accompagnées de magnifiques témoignages. 1998, sur ton sol natal à Larache, est créé le Prix Abdessamad Kenfaoui et c'est la biographie que t'a consacré Hassan Bahraoui qui en recueillait la primeur. Entre temps, la Faculté des Lettres de Ben Msik à Casablanca t'a dédié son « Sixième Festival International du Théâtre Universitaire ». Ton nom repose enfin paisiblement dans une salle au Parc de la Ligue Arabe. Aujourd'hui, c'est le manuscrit déterré de ton « Soltan Tolba », enfoui depuis les premières représentations en 1967, qui est offert au public. Est-ce le prélude à la reconstitution de notre mémoire estropiée ? Voilà donc la première raison justifiant cette préface. La seconde consisterait, au regard de l'historien que je suis, à aspirer à couvrir autant que possible la pièce de Soltan Tolba d'une sorte de tenture historique. J'avoue que l'entreprise n'est pas exempte d'interprétation comme la nature même de la pièce m'y autoriserait. En effet, entre le scénario théâtral et les événements qui le fondent depuis le XVII siècle, la relation est établie, à quelques nuances près. Du reste, Kenfaoui, dans les manuscrits autographes de cette œuvre a pris soin de mentionner constamment les sources historiques consultées.
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Cependant, il est aussi un fait que le caractère historique de Soltan Tolba ne saurait soustraire à notre vigilance les engagements culturels et politiques de Kenfaoui, les profonds mobiles ayant présidé au choix par lui de ce thème précisément dans l'élan de notre jeunesse des années 1960 : enthousiasme accompagnant la réémergence de notre langue et de notre culture populaire ; tentative de résistance, par cette culture, à la double vague d'acculturation, orientale et occidentale qui planait alors sur nous ; rappel au souvenir d'un passé si proche, aux effets palpables, d'une ancestrale tyrannie ; sans oublier cette ferveur qui saisissait notre jeunesse d'alors... Un sultan des étudiants !
Quelle charge d'illusion cette expression pourrait-elle engendrer en caressant d'un frisson les esprits et les cœurs ! Mais au fait, quel sens attribuer, en profondeur, à cette tradition remontant au XVII siècle et consiste à élire, chaque printemps, un
Soltan Tolba à
la
souveraineté aussi
éphémère
qu'illusoire ? Réjouissances d'étudiants au tempérament naturellement fêtard ? Cela est certes vrai. Mascarade Carnavales que prenant l'étudiant comme pâture et le tournant en dérision ? Cela se dégage clairement des propres propos des tolbas pendant la cérémonie. Prétexte pour parodier le Makhzen, son appareil répressif, la corruption de ses représentants ? C'est manifestement évident à en juger par le cérémonial traditionnel de la fête, au moins tel qu'on en connaît le protocole d'après les descriptions depuis la fin du XIXème siècle et l'iconographie du début du XXème siècle. Encore faudrait-il préciser que ce cérémonial était établi en accord avec le sultan régnant. Cette « complicité » du haut Makhzen était peut-être une manière d'adresser un message déguisé rappelant à l'ordre ses propres agents.
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Reste enfin le non-dit ... Etait-ce le rêve de voir évoluer l'ordre établi que seul le Carnaval était à même d'exprimer dans les sociétés où le pouvoir s'exerçait sans limite ? Pour ne point abuser de la patience du lecteur, je l'invite, s'il le désire, à pénétrer dans l'alcôve historique de Soltan Tolba par l'intermédiaire des documents écrits et iconographiques mis à sa disposition. Ainsi ce serait au lecteur de les interpréter à son tour.
Hamid TRIKI
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Ziadi Abderrahman : Cadre - Directeur à La CNSS
ﻧﻀﺎﻝ ﻓﻨــــﺎﻥ ﻣﺪ ﺧﻞ ][1
ﻳَـﺎ ﺍﻟﻜـﻨﻔـﺎ ﻭﻱ ﺷ ْﺤﺎﻝ ﻭ ّ ﺣ ّـﺸـْـﺘـ ِﻨﺎ ﺗْﻮ ﱠ◌ َ ﺣ َ ﺸ ْﻨﺎﻙ] [2ﻭﺍﺣﻨﺎ ﻓﻲ ﺃﻋـﻤﺎ ﻟـﻨـﺎ ﺍﻟﻤﺮﺣﻮﻡ ﺍﻟﺴﻌﻴﺪ ﻋﺰﻳﺰﻱ][4ﺃﻧْﻌﺎﻙ ﺻﺪ ّ َﻗْـﺘﻴﻪ ﻭﻫﻮ ﺩﺍ ﺋﻤﺎ ﻣـْﺼ ﱠﺪ ْﻗَﻚ ﻛـﻨـﺘـﻢ ﻓـﻲ ﻁـﻠـﻴﻌـﺔ ﺯﻣﺎ ﻧـ
ﺍﺷﻭْﺤ َ ﺎﻝ ﻭ َ ﺣ ْ ﺸ َﻚ ْ ﺑﺎﻗﻲ ﻓـﻴﻨﺎ ][3 ﻭﺍ ﻧـﺖ ﻣـﺠـﺎ ﻭﺭﻟَـﻼ ﻣـَﻨﱠﺎ ﻧﺎ ﻭ ﺑﻜـﻠﻤﺎ ﺕ ﺍﺣـﻨـﻴـﻨﺎ ﺃﺑـﻜـﺎ ﻙ ﻭﺣﺘﻰ ﻟْﻮ َﺳﻂ ﺍﻟﻌﺎ ﻓﻴﺔ ﻳـﺘـ َ ﺒـْـﻌﻚ ﻣﻜﺎﻓﺤﻴﻦ ﻭ ﻣﻀﺤﻴﻴﻦ ﻣﻊ ﺍﺧﻮﺗﻜﻢ. ﺍﻟﻈﺮﻭ ﻑ
ﺍﺗﺼﻠﺖ ﺑِﻰ َ ﺍﻟﺴﻴﺪﺓ ﻓﺎﻟﺴﻴﻮﻧﻲ ﺩﺍﻧـﻴﻴـﻞ ﻭ ﻧـﻈﺮﺍ ﻟـﺼﺪﺍ ﻗـﺘـﻲ ﻣـﻊ ﺍﻟـﺮﺍ ﺣـﻞ ﻭﺗﻘﺪﻳﻢ ﺍﻟﻤﺮﺣﻮﻡ ﻭﻫﺬﺍ ﺍﻟﺘﺮﺍﺙ ﺍﻟﻬﺎ ﺋﻞ ﻭ ﺗـﻘـﺮﺭ ﻧـﺸـﺮﻩ ﻓﻲ ﻛﺘـﺎ ﺏ ﺟـﻤﻴـﻞ ﻫﺬﺍ ﺗـﻘـﺪ ﻳـﻢ ﻟﻬﺎ ﺫ ﺍﻟﺮﺟﻞ ﺍﻟﻌﺎ ﺩ ﻝ
ﺯﻭﺟﺔ ﺍﻟﻜﻨﻔﺎﻭﻱ ﺍﻟﻔﻨﺎﻥ ﺍﻟﻤﻨﺎ ﺿ ِ ﻞ. ﻁﻠﺒﺖ ﺭﺃﻳﻲ ﻓﻲ ﺗﺮﺟﻤﺔ ﺍﻷﻣﺜﺎ ﻳﻞ ﺍ ﻟـﻠﻲ ﺟ ْ ـﻤـ َﻊ ﻭ ﺑـْﻘﻰ ﻏﻴﻴْﺮ ﻛـﺎ ﻣﻞ. ﻟﺤﻔﻈﻪ ﻣﻦ ﺍﻟﻀﻴﺎﻉ ﻭ ﺍﻟـﺘـﻀﻠـﻴـﻞ. ﺍﻟﻤﻌﺮﻭﻑ ﺑﺎﻟﺘﻮﺍﺿﻊ ﻭﺍﻟﻔﻜﺮﺍﻟﺸﺎﻣﻞ.
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ﺍﻟﺪﺭﺍﺳﺔ ﻭ ﺍﻟﺤﻴﺎﺓ ﺍﻟﻤﺴﺮﺣﻴﺔ ][5
ﻋﺒﺪ ﺍﻟﺼﻤﺪ ﺍﻟﻜﻨﻔﺎﻭﻱ ﻓﻲ ﺍﻟﻌﺮﺍﺋﺶ ﺍﺯ ْ ﺩﺍﺩ ﻛﺎ ﻥ ﻣـﻌـﺸـﻮﻕ ﻓـﻲ ﻣـﺪ ﻳـﻨـﺔ ﺍﻷ ﻣـﺠﺎ ﺩ
ﻭ ﺍﻻﺳﺘﻌـﻤﺎ ﺭ ﺍﻻﺳﺒﺎ ﻧﻲ ﺣﺎ ﻛﻢ ﺍﻟﺒﻼﺩ ﺗﺎﺑﻊ ﻓﻴﻬﺎ ﺍﻟﺪﺭﺍﺳﺔ ﺍﻻﺑﺘﺪﺍﺋﻴﺔ ﻣﻊ ﺍﻻﻭﻻﺩ
ﻭﻓﻲ ﺍﻟﺮﺑﺎ ﻁﻛﻤـ ّﻞ ْ ﺍﻟـﺪ ﺭﺍ ﺳﺔ ﺍﻟـﺜﺎ ﻧـﻮﻱ
ﻭﻓﻲ ﺍﻋﺪﺍﺩﻳﺔ ﻣﻮﻻﻱ ﻳﻮﺳﻒ ﺣﺎﺯ ﺍﻟﺒﺎﻛﺎﻟﻮﺭﻳﺔ.
ﺑـﻌـﺪ ﺩ ﺭﺍ ﺳـﺔ ﺍ ﻟـﻌـﻠـﻮﻡ ﺍ ﻟـﻘـﺎ ﻧـﻮﻧـﻴـــﺔ
ﺗـﻌـﻴـﻦ ﺭﺋـﻴـﺲ ﺍﻟـﺸــﺆﻭﻥ ﺍ ﻟـﺜـﻘـﺎ ﻓـﻴـــﺔ
ﻓﻲ ﺍﻟﺸﺒﻴﺒﺔ ﻭﺍﻟﺮﻳﺎﺿﺔ ﺍﻟﻤﺼﻠﺤﺔ ﺍﻟﻤﺮﻛﺰﻳﺔ
ﻭﺍ ﺑـﺪﻉ ﺑــﺬ ﻛــﺎء ﻭ ﺧـﻴﺎ ﻟـﻴـﺔ ﻏـﻨـﻴــﺔ
ﻓـﻲ ﺗـﺄ ﻁـﻴـﺮ ﺍ ﻟـﺘـﺪﺍﺭﻳـﺐ ﺍﻟـﻤﺴﺮﺣـﻴـﺔ
ﻟـﺼﺎ ﻟـﺢ ﺷـﺒـﺎ ﺏ ﻣـﻦ ﺍﻟـﻨـﺨـﺒـﺔ ﺍﻟـﻤﻐـﺮﺑﻴﺔ.
ﺍﻟـﻤـﻘـﺼﻮﺩ ﻣـﻦ ﻫـﺎ ﺫ ﺍ ﻟـﺘـﺪ ﺍ ﺭﻳـــﺐ
ﺧـﻠـﻖ ﻣـﺴـﺮﺡ ﻋــﺼﺮﻱ ﻟـﻠـﻤـﻐــﺮﺏ.
ﺷـﺮﻓـﻮﺍ ﻋﻠﻰ ﺇﻧـﺸﺎء ﻫـﺎ ﺩ ﺍﻟـﻔـﻦ ﺍﻟﺤـﻴـﻮﻱ ﻁﱠﺎﻫﺮ ﻭ َ ﻋ ْﺰﻳﺰ ﻭ ﭬْـﻮﺍﺯﺍﻥ][6ﻭ ﺍﻟـﻜـﻨـﻔـﺎ ﻭﻱ. ﻭ ﻋـﺰﺯﻫﻢ ﺷﺎ ﺭﻝ ﻧـﻮﻙ][7ﺑـﻤـﻘـﺪ ﺭﺗــﻪ
ﻭ ﺍﻛﺘﺸﻒ ﺇﺑﺪﺍﻉ ﺍﻟـﻜـﻨـﻔـﺎ ﻭﻱ ﻭ ﻋﺒﻘﺮﻳﺘﻪ.
ﺛــﻼ ﺛـﺔ ﺷـﺮﻭﻁ ﻛـﺎ ﻧـﺖ ﺿـﺮﻭﺭﻳــﺔ
ﺑـﺎ ﺵ ﺗـﻨـﺸـﺄ ﺣـﺮﻛـﺔ ﻣــﺴـﺮﺣـﻴــﺔ
ﺗـﻜـﻮﻳـﻦ ﻣـﺠـﻤـﻮﻋـﺔ ﺩ ﻳـﺎﻝ ﺍﻟـﻤـﻤﺜـﻠـﻴﻦ
ﻭ ﺗﺄ ﻟـﻴـﻒ ﻣـﺴـﺮﺣـﻴﺎ ﺕ ﻟـﻠـﻤـﻔـﺮﺟﻴـﻦ
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ﺍ ﻟـﺘﺄ ﻟـﻴـﻒ ﻭ ﺍﻟﻤﻤﺜـﻞ ﻭ ﺍﻟـﺠـﻤﻬـــﻮﺭ
ﻫـﻢ ﺃﺳـﺎ ﺱ ﻣـﺴـﺮﺡ ﺍﻟﺠـﺪ ﻭﺍﻟﺴـﺮﻭﺭ.
ﺍﺟـﺘـﻬﺪ ﻟﻬﺎﺩ ﺍﻟـﻐﺎ ﻳﺔ ﺍﻟﺜـﻼﺛﻲ ﺍﻟﻤﺬﻛﻮﺭ
ﻭﺍﻟﺘﺤﻖ ﺑﻬﻢ ﺍﻟﻄﱠﻴﱢﺐ ْ ﻟَﻌ ْ ﻠَﺞ ْ ﺍﻟﺰﺟﺎﻝ ﺍﻟﻤﺸﻬﻮﺭ
ﺑﺪﺍ ﺍﻻ ﻗـﺘـﺒﺎ ﺱ ﻣﻦ ﺍﻟـﺘـﺮﺍﺙ ﺍﻷﺟـﻨﺒﻲ
ﻭ ﺗﻜـﺘـﺒـﻮﺍ ﺍﻟﻤﺴﺮﺣﻴﺎﺕ ﻓﻲ ﻗﺎ ﻟﺐ ﻣﻐـﺮﺑﻲ
َﺰﻭﺯ ْﻋ ْﻤﺎﻱ ِ ◌ ِ ﻝ ﺟ ْ ﺤﺎ ﺑﺪﺍﻭ ْ ﺑﺘﺄﻟﻴﻒ ﻣﺴﺮﺣﻴﺔ "ﺷﻤﺲ ﺍﻟﻀﺤﻰﻭ"ﻋ َ ﻤ ﱢﻲ ﺍﻟﺰ ْ ﻟَﻂْ ﻭ ﺍﻟْﻤ ْ ﻌ َ ﻠﱠﻢ ْ ﻋ ﻭ ﻋ ْﻤﺎ ﻳَﻞ ﺟﺤﺎ ﻣﻦ ﻣﻮﻟْﻴﻴﺮ ﻣـﻘـﺘـ َﺒـْـﺴﺔ
][8
ﻋﻤ ﱠﻲ ﺍﻟﺰ ْ ﻟَﻂ ﺍﻟﻤـﺴـﺮﺣﻴﺔ ﺍ ﻟـﻘـﺼـﻴـﺮﺓ ﺃﻣﺎ ﻫﻤﻠﻴﺖ ﺷﻜﺴﺒﻴﺮ][10ﺃﻟﻔﻬﺎ ﺑﺎﻻﻧﺠﻠﻴﺰﻳﺔ ﻭﻧـﺘـﺠـــــﺎ ﺗـــــﻬﺎ ﺍ ﻟـﻔـﺮﻗـــــﺔ ـﺮﺑـﻴــــــﺔﻟــﻤـــﻎ
ﻭﺍﻟﻤﻌﻠﻢ ﻋﺰﻭﺯ ﻣﻦ ﺑﻮﻣﺎﺭﺷﻲ ][9ﻣﺘﺮﺟﻤﺔ ﺃﻟـﻔـﻬﺎ ﭬْـﻮﺍ ﺯﺍﻥ ﻭ ﺗـﺮﺟـﻤﺘﻬﺎ ﺍﻟﻤﺠﻤﻮﻋﺔ. ﻭﺧـﻠـﻴـﻞ ﻣـﻄﺮﺍﻥ ﺗﺮﺟﻤﻬﺎ ﻟـﻠﻌـﺮﺑـﻴــﺔ ﻭﻋﻔﻴﻔـــــﻲ ﻣﺜـــــﻞ ﺩﻭﺭ ﻫﻤﻠﻴـــﺖ ﺑـــﺎ ﺣﺘﺮﺍﻓﻴـــــــﺔ
ﻓـــﻲ ﺍﻟـﺒــــﺪﺍ ﻳــــﺔ ﺍ ﻗـﺘــــﺒﺎ ﺱ ﺍﻟﻤـﺠـﻤـﻮﻋــــﺔ
ﺣـــﻞ ﻣـﺸـﻜـﻠــــﺔ ﺍﻟـﻨــــﺼﻮﺹ ﺍﻟﻤ ـﻄﺮﻭﺣﺔ
ﻭﺧﻠـــﻖ ﺍﺷـــﻜﺎﻟﻴﺔ ﺣﻘــــﻮﻕ ﺍﻟﻤﺆﻟــــﻒ ﺍﻟﻤﻌﺮﻭﻓــــﺔ
ﻭﺍ ﺑـﺘـﻜـــــﺮﻭﺍ ﻟـﺤـــــﻞ ﺍﻷ ﺯﻣــﺔ ﺍﻟﻤـﺨـﻠـﻮﻗـــﺔ
ﺑـﺘـﺴﺠـﻴــــــــﻞ ﺍﻟـﻤـﺴــــــــﺮﺣﻴﺎ ﺕ ﺍ ﻟـﻤـﻜـﺘــــــــﻮﺑﺔ "ﻛﻴـــﻞﻳﻤﺜــﻞ ﻓــﻲ ﺍﺳــﻢ "ﻋﻄــﺎ ﻭ" ﻳﻣﺛــــﻝ ﺍﺓﻟﻣـﺟـﻣـﻭﻋــ
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ﺍﻟﻁــﺎء ﻟﻠﻁــﺎﻫﺭ ﻭﻋــﺯﻳﺯ" ﺍﻟــﺫﻣﺎﻍ ﺍﻟﻣﻔﻛـــــﺭ" ﺍ ﻷ ﻟــــﻒ ﻷﻧــــﺪﺭﻱ ﻓــــﻮﺍﺯﺍﻥ ﺍﻟﻘﻨــــﺪﻳﻞ ﺍﻟﻤﻨــــﻴﺮ
ﺍﻟــــﻛﺎ ﻑ ﻟـﻠـﻛـﻧـﻔـــــــــﺎ ﻭﻱ ﺍ ﻟـﻘــﻠــــــﺏ ﻭﺍﻟﻼﻡ ﻝ ِ ﻟَﻌ ّ ﻠَﺞ ْ ﺍﻟﻜﻠﻤﺔ ﺍﻟﻄﻴﺒﺔ ﻭ ﺍﻟﻮﺟﻪ ﺍﻟﺨ َ ﻴـ ﱢﺮ ْ
ﺯﻳـــﺎ ﺩ ﺓ ﻋـﻠــــﻰ ﺗـﻜـﻮﻳــــﻦ ﺍﻟـﻤـﻤـﺜـــــﻞ ﺍﻟـﻜـﻨـﻔــــــــﺎ ﻭﻱ
ﻛـﻳــــــﻭﺿﻊ ـﺟـﻣـﻳـــﺎﺍﻟــﻝ ﻟـﺣـــﻭﺍﺭ
ﻭﻛـﻴﺴﻬــــﺮ ﻋﻠـــﻰ ﺍﻹﺧــــﺮﺍﺝ ﻷﺻﻴـــــﻞ ﺍ ﻭﺍﻟﻌـﻤـــﻞ ﻭﺍﻟـﻠـﻴــــــﻞ ﺑﺎﻟـﺘـﻤـﺸـﺨـﻴــــــﺮ ﺑـــــﺎ ﻟــــــﻨﻬﺎ ﺭ
ﻓﺮﻗﺔ ﺍﻟﺘﻤﺜﻴﻞ ﺍﻟﻤﻐﺮﺑﻲ ﻭ ﻣﻬﺮﺟﺎﻥ ﻣﺴﺮﺡ ﺍﻷﻣﻢ ﻓﻲ ﺑﺪﺍﻳﺔ ﺍﻻﺳﺘﻘﻼﻝ ﺗﻌﻴﱠﻦ ﺍﻟﻜـﻨـﻔﺎ ﻭﻱ
ﻣـﺪ ﻳـﺮ ﻓـﺮﻗـﺔ ﺍﻟـﺘـﻤـﺜـﻴـﻞ ﺍ ﻟﻤﻐــﺮﺑـﻲ
ﻭ ﺍ ﺷــﺮﻑ ﻋـﻠﻰ ﻫﺎ ﺩ ﺍ ﻟـﺘـﺴـﻤـﻴـﺔ
ﺍﻟﺴـﻴـﺪ ﺍ ﻟـﻔﺎ ﺿﻞ ﺍ ﺣﻤﺪ ﺑـﻦ ﺳـﻮﺩ ﺓ
ﺍﻟـﻠـﻲ ﻛـﺎ ﻥ ﻓـﻲ ﻫﺎ ﺫ ﻩ ﺍ ﻟــﻤـﺪ ﺓ
ﻛﺎ ﺗﺐ ﺍﻟﺪﻭﻟﺔ ﻓﻲ ﺍﻟﺸﺒﻴﺒﺔ ﻭﺍﻟـﺮﻳﺎ ﺿﺔ. ][14
ﻭ ﺷﺎﺭﻛﺖ ﻫﺎ ﺩ ﺍﻟﻔـﺮﻗـﺔ ﺑﺎ ﻫـﺘـﻤـﺎ ﻡ
ﻓـﻲ ﻣـﻬــﺮﺟـﺎ ﻥ ﻣـﺴــﺮﺡ ﺍ ﻷ ﻣــﻢ
ﺑـﻤـﺴـﺮﺡ ﺳـﺎ ﺭﺓ ﺑــﺮﻧـﺎ ﺭ ﺍﻟـﻬــﺎ ﻡ
ﻓﻲ ﺑﺎﺭﻳﺰ ﻋـﺎ ﺻﻤﺔ ﺍﻟـﻔـﻦ ﻭﺍﻻﻋـﻼﻡ.
ﺷـﺎ ﺭﻛﺖ ﺑﻌـْﻤﺎ ﻳِﻞ ﺟﺤﺎ ﻭﺍﻟﺸ ﱠ ﻄّـ َﺎ ﺏ
ﻭ ﺃ ﺷـﺮﻑ ﻋـﻠﻰ ﺍﻻﺧـﺮﺍ ﺝ ﻓـﻮﺍﺯﺍ ﻥ
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ﻭ ﺳﺎﻋﺪﻩ ﺍﻟﻄﱠﻴﱢﺐ ﺍﻟﺼ ّ ـَﺪ ّ َﻳﻘﻲ ﺍ ﻟـﺸـﺎ ﺏ
ﻭﻓـﺎ ﺯ ﺍ ﻟـﻌـﺮﺽ ﺑـﻨـﺠـﺎ ﺡ ﻣـﺰﻳــﺎ ﻥ.
ﻭ ﻧﻮﻫﺖ ﺍﻟﺼﺤﺎﻓﺔ ﺍﻟﻔﺮﻧﺴﻴﺔ ﺑﺎ ﻟـﻤﺸﺎﺭﻛﺔ
ﻭﺭﻛـﺰﻭﺍﻋﻠﻰ ﺍﻟﻔـﺮﻗﺔ ﺍﻟﻤﻐﺮﺑﻴﺔ ﺍﻟﻤﻤﺘﺎ ﺯﺓ
ﻭ ﻗـﺎ ﻟـﻮﺍ ﺑﺎ ﻥ ﺍﻟـﻤﻤـﺜـﻠـﻴـﻦ ﺍ ﻟﻤﻐـﺎ ﺭﺑــﺔ
ﺷﺨـﺼﻮﺍ ﺃ ﺩﻭﺍﺭﻫﻢ ﺑﻤـﻘـﺪﺭﺓ ﻭﻣﻬﺎ ﺭﺓ.
ﺃ ﺣـﺴـﻦ ﻣﻦ ﻣﻤﺜﻠﻴﻦ ﻛﻮﻣﻴﺪﻳﺎ ﻓـﺮﺍ ﻧﺴﺔ ][16
ﻓﻲ "ﺩﻳﻤﺎﻧﺶ ﻣﺎﺗﺎﻥ"
][15
ﻭ ﺷـﻬـﺎ ﺩ ﺍﺕ ﺍ ﻟـﺠـﺮﺍ ﺋـﺪ ﺑﺎ ﻗﺎ ﻣـﻮﺟـﻮﺩ ﺓ
ﻗﺎﻝ ﺍﻟﺼﺤﻔﻲ ﻫﻠﻴﻴﺮ ] [17ﺍ ﻟـﻄﱠـﻴـ ﱢﺐ ْ ﺍ ﻟـﺼـﺪ ﻳـﻘﻲ ﻣـﻤـﺜـﻞ ﻛـﺒـﻴــﺮ
ﻣـﺜـﻞ ﺩ ﻭﺭ ﺳـْﻜـﺎ ﺑـﺎ ﻥ ﺟ ْ ـﺤـﺎ ﺑـﺮﻭﻋــﺔ ﻛﺎﻧﻪ
ﺧﺎﺭﺝ ﻣﻦ ﻟﻮﺣﺔ ﺍﻟﺮﺳﺎﻡ ﺩﻭﻻﻛﺮﻭ[18].ﺍ
ﻭﺯﺍﺩ ﻭ ﻗﺎﻝ ﺍﻟـﻤﻐﺮﺏ ﺣـﺎ ﺯ ﺍﻻﺳـﺘـﻘـﻼ
ﻭ ﻓـﺮﻗﺔ ﺍﻟﻤﻐﺎﺭﺑﺔ ﻣﺜﻠﺖ ﺑﻜﻔﺎ ﺋﺔ ﻭ ﺟـﻤﺎ ﻝ
ﻭ ﺃ ﺗـﻘـﻨـﺖ ﺍﻟـﺪ ﻳﻜـﻮﺭ ﻭﺍﻷ ﺩﺍء ﺍﻟـﺸﻌـﺒـﻲ
ﻭﺃﻗﻨﻌﺘﻨﺎ ﺑﺎﺳﺘﻘـﻼ ﻟﻴﺔ ﺍﻟـﻤﺴﺮﺡ ﺍﻟﻤﻐﺮﺑﻲ.
ﻭ ﺍ ﻧـﺘـﺞ ﺍﻟﻜـﻨـﻔـﺎ ﻭﻯ ﺭﻭﺍ ﻳﺎ ﺕ ﻣﺘﻨﻮﻋﺔ
ﻛـﻠـﻬـﺎ ﻣـﻜــﺘـﻮﺑﺔ ﺑـﺎ ﻟـﻠﻐـﺔ ﺍﻟـﺪ ﺍ ﺭﺟـﺔ.
ﻛـــﻞ ﻣــﺴــﺮﺣــﻴـﺔ ﻟـﻬــﺎ ﻗـــﺼـــﺔ
ﻓــﺮﺿﺎ ﺗـﻬـﺎ ﺍﻟـﻈﺮﻭﻑ ﻭ ﺍﻟـﻤــﻨـﺎ ﺳـﺒـﺔ. ][19
ﻣﻦ ﺇ ﺑـﺪﺍﻋـﻪ ﺑﻮﻛ ْـﺘَـﻒ ْ ﻭ ﺳﻠﻄﺎﻥ ﺍﻟﻄﻠﺒﺔ ﺃ ﻣﺎ ﺍﻟـﺴ ﱢﻲ ﺍﻟـﺘﱠـﺎ ﻗﻲ ﻭ ﺍﻟﻠﱠﺤ ْ ـﻴَﺔ ﺍﻟﺰ ﱠﺭ ْ ﻗـﺎ
ﻭ ﺳـﻠــﻄـﺎ ﻥ ﺑـﻠـﻴـﻤـﺎ ﻭﺃ ﻣــﻮﻻ ﻧــﻮﺑــﺔ. ﻓــﻤـﻦ ﺍ ﻟـﺮﻭﺍ ﻳـﺎ ﺕ ﺍ ﻟﻤــﻘــﺘــﺒــﺴــﺔ.
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ﻭ ﻫﺎ ﺩ ْ ﺷ ِ ـﻲ ﺣــﻘـﻘـﻪ ﺭﻏـﻢ ﺍﻋــﻤـﺎ ﻟـﻪ
ﻭﺭﻏـﻢ ﺍﻟﻤـﻀﺎ ﻳـﻘـﺎ ﺕ ﺍﻟﻠﻰ ﺧـﻨـﻘـﺎ ﺗـﻪ
ﻭﺭﻏﻢ ﺍﻟﺮﻗﺎﺑﺔ ﺍﻟﻠﻰ ﺳﺠﻨﺎ ﺕ ﻋـﺒﻘـﺮﻳﺘﻪ
ﻭﺧـﻼ ﺗــﻮ ﻛـﻴـﺘـﺄ ﻟـﻢ ﻣـﻊ ﺷﺎ ﻋـﺮﻳـﺘـﻪ.
ﻳــﺎ ﺍﻟـــﻼّ ﻳـﻢ ْ ﻻ ﺗْــﻠـﻮﻡ ْ ﺑـﺎ ﻟـﺒِـﻠــْﻴــ َﺔ
ﺣـﺘﻰ ﺗْـﻄَـﺎ َﻟـﻊ ْ ﻋﻠﻰ ﻣﺤﺎ ﻳـﻦ ﺍﻟﻜـِﻴﱠﺔ.
ﻗـﺎ ﻟـﻬـﺎ ﺑـﻮﻛـــْﺘــ َﻒ ﺑـﻜـﻞ ﺷــﻔـﺎ ﻓـﻴـﺔ ﺍﻟﱢـﻠِﻰ ﻳـﻌـﻴـّﻂْ,ﻳـﻌـﻲ َ◌ َ ◌ ّ ـﻂْ ﻋـﻠﻰ ﺍﻟـﻤـﻨﱠﺎ ﻥ ﻭﻳـﺼﻠﻰ ﻋﻠﻰ ﻣـﺤـﻤـﺪ ﻭﻟـﺪ ﻋـﺪ ﻧﺎ ﻥ
ﻋـ َﺬ ْﺑـﻮﻙ ْ ﺃَ◌ َ ﺣـﻮﺭﻳﺔ ﻣﺤـﻨـﻮﻙ ﺃﺣﻮﺭﻳﺔ. ﻳـﺤـﻔـﻆ ﺍﻟـﻔـﻨﺎ ﻥ ﻣـﻦ ﺍﻟـﺒﻼ ﻭﺍﻟﺤﺮﻣﺎﻥ ﻛـﻴـﻒ ﺷـﻬـﺮ ﻣـﺤـﺮﻡ ﻛـﻴـﻒ ﺭﻣﻀﺎﻥ.
ﺍﻟﻤﺴﺮﺡ ﺍﻟﻌﻤﺎﻟﻲ. ][20
ﻭ ﻣﺎﻧْﺴﺎ ﻭ ْ ﺵ ْ ﺍﻟـﻤـﺴﺮﺡ ﺍﻟﻌـﻤﺎ ﻟﻲ
ﺍﻻﺗﺤﺎﺩ ﺍﻟﻤﻐﺮﺑﻲ ﻟﻠﺸﻐﻞ ﺣﻘﻖ ﻧﻬﻀﺔ ﻭﺷـﺠـﻊ ﻧـﻬـﻀﺔ ﻣﺴﺮﺡ ﺍﻟﻄﻠﻴﻌﺔ
][21
ﺃ ﻁــﺮ ﻭ ﻣــﻤــﺜــﻠـﻴــﻦ ﻛــﺜـﻴـــﺮﺓ ﻭ ﻛﺎﻥ ﻛ َ ﻴْﺘْﺄﺩﻯ ﻋﺮﺽ ﻳﻮﻣﻲ ﻣﻘﺒﻮﻝ
ﻣﺪﺭﺳﺔ ﺍﻟﺘﻮﻋﻴﺔ ﻭ ﺍﻟﻌﻤﻞ ﺍﻟﻨﻀﺎﻟﻲ. ﻧﻬـﻀﺔ ﺍﻟﺜـﻘﺎ ﻓـﺔ ﺍﻟﺸﻌـﺒـﻴﺔ ﺍﻟﻤﻠﺘـﺰﻣﺔ ﻭ ﺷﺮﻓـﻮﺍ ﻋﻠﻰ ﻫﺬﺍ ﺍﻻﺧﺘﻴﺎﺭﺍﺕ ﺍﻟﻨﺒﻴﻠﺔ ﻭﺍﻟﺼﺪﻳﻘﻰ ﻋ َ ﻴْﻨُﻪ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﺼﻐﻴﺮﺓ ﻭﺍﻟﻜﺒﻴﺮﺓ. ﻟﻤﺴﺮﺣﻴﺔ ﺍﻟﻤﻔﺘﺶ ) ﺍﻟﺮﻳﻔﻴﺰﻭﺭ(ﻟﯖﻮﯕﻮﻝ
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][22
ﻭﺑـﻴـﻦ ﻳـﻮﻡ ﻭﻟـﻴـﻠـﺔ ﻟـﺘـﻮﻓـﻴـﻖ ﺍﻟﺤـﻜـﻴـﻢ ﻭ ﺗْﻌ َﺮ ْ ﻓَﺖ ْ ﺍﻟﺸﺒﻴﺒﺔ ﺍﻟﻌﺎﻣﻠﺔ
][24
ﻭ ﺟﻤﻌﻴﺔ ﺍﻟﻨﺴﺎء ﻷﺭﻳﺴﻄﻮﻓﺎﻥ][23ﺍﻟﻘﺪﻳﻢ
ﻭﺍﻟـﻌـﻤﻞ ﺑﺎﻟﻤﺴﺮﺡ ﺍﻟﻤﻠﺘﺰﻡ ][25ﻭ ﺑﺎﻟـﻨـﻀﺎ ﻝ ﺍﻟـﻨـﻘﺎ ﺑﻲ ﺍﻟﻤﻨﻈﻢ.
ﺍﻟﺤﻴﺎﺓ ﺍﻟﻨﻘﺎﺑﻴﺔ ﺑﻌﺪﻣﺎ ﻏﺎﺩﺭ ﺍﻟﻜﻨﻔﺎﻭﻱ ﻭﺯﺍﺭﺓ ﺍﻟﺨﺎ ﺭﺟﻴﺔ
ﻭ ﺍﻟﺘﺤﻖ ﺑﺎﻻﺗﺤﺎﺩ ﺍﻟﻤﻐـﺮﺑﻲ ﻟـﻠـﺸـﻐـﻞ
ﻭ ﺗـﺮﻙ ﻭﺭﺍء ﻩ ﺍﻟﺤﻴﺎ ﺓ ﺍﻟﺪ ﺑﻠـﻮﻣﺎﺳﻴﺔ
ﺍ ﺳـﺘـﻘـﺒـﻠــﻮﻩ ﺍﻹﺧــﻮﺍ ﻥ ﻛـﺎ ﻟـﺒـﻄـﻞ
][26
ﻭ ﻛﻠﻔﻮﻩ ﻛﻤﺴﺆﻭﻝ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﺘﺪﺍﺭﻳﺐ ﺍﻟﻨﻘﺎﺑﻴﺔ
ﻭ ﻣ َ ﺜﱠﻞ ﺍﻻﺗﺤﺎﺩ ﻓﻲ ﻣﻬﺮﺍﺟﺎﻧﺎﺕ ﺩ ﻭﻟـﻴـﺔ ﻭﺷﺎ ﺭﻙ ﻓـﻲ ﺟـﺮﻳـﺪ ﺓ ﺍﻟﻤـﺤـﺠـﻮﺏ
][28
ﻭﻛﻮ ﱠﻥ ﺟـﻴـﻞ ﻣﻦ ﺍﻷﻁﺮ ﻓﻲ ﺍﻟـﻨـﻀﺎ ﻝ ﻭﺗْﻌ َ ﻴﱢﻦ ﺧﺒﻴﺮ ﻓﻲ ﺍﻟﻤﻨﻈﻤﺔ ﺍﻟﺪﻭﻟﻴﺔ][27ﻟﻠﻌﻤﻞ ﺑﻜﻠﻤﺎﺕ ﻣﺘﻘﺎﻁﻌﺔ ][29ﺗﺪ ﻓـﻊ ﻓﻲ ﺍﻟﻐﺮﻭﺏ
ﻭ ﺗـ ُـﻨـﺸـﺮ ﻭ ﺗــﻘـﺮﺃُ ﻛــﻞ ﺻـﺒـــﺎ ﺡ
ﻣـﻊ ﻣـﻘـﺎ ﻻﺕ ﺍﻟـﻨـﻀﺎ ﻝ ﻭﺍﻟـﻜـﻔـﺎﺡ
ﻟﻘﱠﻦ ﺃﻓﻜﺎﺭ ﺍﻟـﺘـﻀﺎ ﻣﻦ ﺑﺎﻟﻜﻼﻡ ﺍﻟﻤﺒـﺎ ﺡ
ﻟـﻘـﺮﺍء ﻣﻐـﺮﺏ ﺍﻧﻔﻮﺭﻣﺎﺳﻴﻮﻥ ﺑـﻨﺠـﺎ ﺡ
ﺷـﺮﻑ ﺍﻟـﺠـﺮﻳﺪ ﺓ ﺑـﻬﺎ ﺫﺍ ﺍ ﻟـﻮﺟـﻮﺩ
ﻭ ﺯﻛ ّﻰ ﻧــﻀـﺎ ﻝ ﺯﻛـﻴـﺔ ﺩ ﺍ ﻭ ﻭﺩ
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][30
ﺍﻟﺪﺍﺭﺟﺔ ﻭﺍﻷﻣﺜﺎﻝ ﺍﺳﺘﻌﻤﻞ ﺍﻟﻜﻨﻔﺎﻭﻱ ﻓﻲ ﺍﻟﻤﺴﺮﺡ ﺍﻟﺪﺍﺭﺟﺔ
ﻭﻧﺎ ﺿﻞ ﺑﺎ ﺵ ﺗـﻜـﻮﻥ ﻣـﻌـﺰﺯﺓ
ﺯﺍ ﻳـﺪ ﻭﻥ ﻣﺎ ﻧﺴﺎ ﻭﺵ ﺑﺄﻥ ﻫﺎ ﺫﺍ ﺍﻟﻠﻐﺔ
ﻫـﻲ ﻟـﻐـﺔ ﺍﻷﻡ ﻭ ﻟـﻐﺔ ﺍﻟﺰ ﱠ ﻧْﻘﺔ
ﻭﻟـﻐـﺔ ﺍ ﻟـﻌـﻤـﺎ ﻝ ﻭﺍ ﻟـﻨــﻘــﺎ ﺑــﺔ ﻭﻟـﻐـﺔ ﺍ ﻟـﻤـ َﻠـْﺤـﻮﻥ ﻭ ﺍ ﻟـﻌـ َﻴـْﻄــ َﺔ ﻭ ﻟﻬﺬﺍ ﺗـﻜـﺘـﺒﺎ ﺕ ﻫﺎ ﺩ ﺍ ﻟـﻤـﻘـﺪ ﻣـﺔ
ﻭ ﻟـﻐـﺔ ﺍ ﻟـﺒـﻴــﻊ ﻭﺍ ﻟــﺸــﺮﺍ ﻭﻟـﻐـﺔ ﺍ ﻟـﺒـْﺴـﺎ ﻁ] [31ﻭﺍﻟﺤـ َﻠـْﻘﺔ
][32
ﺑـﻠـﻐـﺔ ﺍ ﻷﻣﺜـﺎ ﻳـﻞ ﻭﺍ ﻟـﺤـﻜـﻤـﺔ
ﺍﻟﻠﻲ ﻓﻴﻬﻢ ﺇﺷﺎﺭﺍﺕ ﺩﺍ ﻣﻐﺰﻯ ﺗﺮﺑﻮﻱ
ﺑﺎﺵ ْ ﻧَﺒْﻘﺎﻭ ْ ﺟﺪﻳﺮﻳﻦ ﺑﻨﻀﺎﻝ ﺍﻟﻜﻨﻔﺎﻭﻱ
ﻛﺎ ﻥ ﻳﻤﻜـﻦ ﻟﻠـﻜـﻨـﻔـﺎ ﻭﻱ ﻳـﻘـﻮﻝ
ﻭ ﻳـﺰﻳـﺪ ﻳـﻘـﻮﻝ ﻭ ﻳـﻌـﺎ ﻭﺩ ﻳـﻘـﻮﻝ
ﺃ ﻧـﺎ ﻣـﺎ ﻛـﺎ ﻥ ﻧـﻌــﺮﻑ ﻧــﻜـﻲ
ﻏــﻴـﺮ ﻓـﻲ ﻟـﻐــﺔ ﺃ ﻣــﻲ
ﻭ ﺳ َـﻮ ْ ﻟـﻮﺍ ﺍﻟـﻠﱢﻲ ﺑْـﻐـﻴـﺘـﻮﺍ ﻓـﻬـْـﻤـﻲ
ﺍﻟـﻠﱢﻲ ﻣـﻄـﺎ ﻟـﻌـﻴـﻦ ﻋـﻠﻰ ﻫـﻤـﻮﻣﻲ.
ﻭﺍﻟـﺪﺍ ﺭﺟـﺔ ﻫﻲ ﻟـﻐـﺔ ﺍﻷ ﻣـﺜـﺎ ﻝ
ﻭﺍﺳﺘﻌﻤﻠﻬﻢ ﻓﻲ ﺍﻟﻤﺴﺮﺡ ﺣﺴﻨﺎﻻﺳﺘﻌﻤﺎﻝ
ﻓﻲ ﺍﻟﺤﻮﺍﺭﺍﺳﺘﻌﻤﻞ ﺍﻟﻘﺼﺎﺭﻭﺍﻟﻄﻮﺍﻝ
ﻭﺍ ﻟـﺪ ﻟـﻴـﻞ ﻋـﻠﻰ ﻫـﺎ ﺩ ﺍﻷ ﻗـﻮﺍ ﻝ
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ﻣﺎ ﻗﺎﻟﻪ ﺑﻮﻛﺘﻒ ﻟﻠﻤﺪﻧﻲ ﺻﺎﺣﺐ ﺍﻟﻤﺎﻝ
ﺣـﻜـﻤـﻮﺍ ﻋـﻠـﻴـﻨـﺎ ﺑـﺤـﻜـﻢ ﺩﻏـﻞ
ﻋﺸ ْﺮ َ ﺓْ ﺍﻟﺪ ﱠﺍﻭ ﺍﻟﺒَﺮ ْ ﺩ ْ ﻋ َﺔ ﺍﻭ ﻭﺍﺣﺪ ﺃﺩﻯ ﺍﻟﺒﻐﻞ
ﻭ ﺑـﻘـﻰ ﺑﻮﻛـﺘـﻒ ﺣـﻴـﺮﺍﻥ ﻛﻴﺘﺴﺎءﻝ
ﻛـﻴـﻒ ﻏــﺎ ﺩ ﻱ ﻳـﻜــﻮﻥ ﺍ ﻟـﺤــﻞ
ﻣـﻊ ﺍ ﻟـﻤـﺪ ﻧـﻲ ﺭﺍ ﺱ ﺍﻟـﺠـﻤـﻞ.
ﻧـﻔـﺲ ﺍﻟﻤﺴﺮﺣﻴﺔ ﺑﻮﻛﺘﻒ ﻗـﺎ ﻝ ﻓـﻴﻬﺎ
"ﺍﻟﻠﱢﻲ ﺗْﻄَﻠﱠﻘْﻬَﺎ ﻻ ﺗْـﻮ ﱠﺭﻳﻬﺎ ﺩﺍ ﺭ ﺑﱠﺎﻫﺎ"
ﺃ ﻣ ّـﺎ ﺍ ﺑــﺮﺍ ﻫــﻴــﻢ ﺯﺍ ﺩ ﻋـﻠـﻴـﻬــﺎ
ﺍﻟﻠ "ﱢﻲ ﺣ ْ ﻔَﺮ ْ ﺷﻲ ﺣ َ ﻔْﺮ َ ﺓ ﻛ َ ﻴْﻄﻴﺢ ْ ﻓﻴﻬﺎ"
ﻓﻲ ﻣﺴﺮﺣﻴﺔﺳـــﻠﻁﺎﻥﺑﺎﻟﻳﻣــــــﺎ ] [33ﻗﺎﻝ ﺍﻟﻠﻋ ْ ﻠﱢﻲِﻲﺗْﻜﺎﻳ"ِﺲ ْ ﻋﻠﻰ ﺣ ْ ﻤ ِ ﻲ ّ◌ ّ ◌ ْ ﺭ ُﻩ ﻛ َ ﻴْﺤ َﺞ ْ ﻋ ْﻠﻴﻪ" ﺃُﻭ ﺟﺎﻭ ْ ﺑُﻮ ﻋﺒﺪ ﺍﻟﺮﺣﻤﺎﻥ ﻭ ﺍﺣﺘﺞ ﻋﻠﻴﻪ ﻭﻗـﺎ ﻝ ﻋ ْـﻠِـﻲ ﻟـﻌـ َﺰﻭﺯ ﺍﻟـﺒـ ُﺤـ َﺎ ﻁ ِ ـﻲ
][34
"ﺑْﺪﻳﺖِ ﺑﻬﺪﺍ ﺍﻟﻤﺜﺎ ﻳﻞ ﻋﻨﺪ ﻙ ﺛﺎ ﻧﻲ"
ﺇﻟﻰ ﺃﻋ ْ ﻄَﺎﻙ ْ ﺍﻟْﻌ َﺎﻁ ِ ﻲ ﻣﺎ ﺗَﺤ ْ ﺮ َﺙ ْ ﻣﺎﺗْﻮ َ ﺍﻁ ِﻲ
ﻭﺑﺎﻗﻲ ﺍﻟﻜﺜﻴﺮﻣﻦ ﺍﻷﻣﺜﺎﻝ ﻓﻲ ﻣﺴﺮﺣﻴﺎﺗﻪ
ﺍ ﻟـﻠـ ِﻲ ﻣـﺎ ﻣ َـﺬ ْﻛـﻮﺭﻳﻨْـﺶ ْ ﻓﻲ ﻛـﺘﺎ ﺑﻪ.
ﻭ ﺍﻻﻣﺜﺎﻝ ﺟﺰء ﻣﻦ ﺣﻀﺎﺭﺗﻨﺎ ﺍﻷﺻﻴﻠﺔ
ﻭ ﻛـﻴـْﻌ ّ ـ َﺮ ْ ﻓـ ُ ﻮﺍ ﺑﺎ ﻟـﻌـﻘـﻠـﻴﺔ ﺍﻟﻤﻐـﺮﺑـﻴـﺔ.
ﻻﺑﺪ ﻧﺤﺎﻓﻈﻮﺍ ﻋﻠﻰ ﺛـﻘﺎ ﻓـﺘـﻨﺎ ﺍﻟﺸﻌـﺒـﻴﺔ
ﺑﺎ ﻟــﻨـﻀﺎ ﻝ ﻭﺍ ﻟﻌـﺰ ﻭﺍﻟـﻤـﺴـﺆﻭﻟـﻴـﺔ.
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ﺍ ﻟـﺰﻭﺟـﺔ ﺍﻟـﻤﻨـﺎ ﺿﻠـﺔ
ﺗﺰﻭﺟﺖ ﺩﺍﻧﻴﻴﻞ ﺑﻌﺒﺪﺍﻟﺼﻤﺪ ﻭﺍﺣﺘﺮﻣﺖ ﺣﺒﺎﺑﻪ
ﻭﺻﺒﺮﺕ ﺻﺎﺏ ﺍﻟﻌﻴﺶ ﻭﻻ ﻣﺎ ﺻﺎﺑﻪ.
ﺍﻟﻤﺤﺠﻮﺏ ﺑـﻦ ﺍﻟﺼﺪﻳﻖ ﺃﺣﻤﺎﻫﺎ ﺑﺤﺠﺎ ﺑﻪ
ﻭ ﺩﻋ ّﻤﻬﺎ ﻫـﻮ ﻭﻋﺎ ﺋـﻠـﺘـﻪ ﻭﺍ ﺻﺤﺎ ﺑـﻪ.
ﺍﻟﺮﻓﻴﻖ ﻣﺤﻤﺪ ﻋـﺒـﺪ ﺍﻟﺮﺯﺍﻕ ﻣﻦ ﻧﻮﺍﺑﻪ
ﺩﺍ ﺋـﻤﺎ ﻣـﻮﺟﻮﺩ ﺇﻟَﻰ ﺍﻵُﺧـﺮﻳـﻦ ﻏ َـﺎ ﺑُﻮ.
ﺟـْﺮ َ ﺍ ﺕ ﺣـﺘـﻰ ﻁَـﺒـْﻌــ َﺖ ْ ﻛـﺘــﻮﺑــﻪ
ﻭ ﻋﺰﺯﺗﻬﻢ ﺑـﺸـﻬـﺎ ﺩ ﺍ ﺕ ﺃ ﺣـﺒـﺎ ﺑـﻪ.
ﻭ ﺑﺎ ﻗﻲ ﻛــ َﺘــ ﱢﺪ ﻳـﺮ ْ ﻣـﺠـﻬــﻮﺩ ﻛـﺒــﻴــﺮ
ﻟـﺘـﻜـﻤـﻴـﻞ ﺍ ﻟـﻠﱢﻲ ﺑـﺎ ﻗـﻰ ﺑـﻼ ﻧـْﺸـ ِﻴــﺮ.
ﻭﺳﻌﺪﺍﺗﻬﺎ ﻓﻰ ﻫﺎﺩ ﺍﻟﻤﻴﺪﺍﻥ ﻣﺸﺠﻌﺔ ﺍﻟﻜﺘﺎﺏِ
ﺍ ﻟـﺴـﻴـﺪ ﺓ ﻣـﺎ ﺭﻯ ﻟــﻮﻳــﺰﺑـﻠـﻠﻌـﺮﺑـﻰ.
ﺗـﺴـﺘـﺤـﻘـﺎ ﻥ ﺍ ﻟـﺘـﻨـﻮﻳـﻪ ﻭﻛــﻞ ﺧــﻴــﺮ
ﻋـﻠـﻰ ﻫـﺎ ﺩ ﺍ ﻟـﻌــﻤـﻞ ﺍ ﻟـﻤــﻨـﻴــﺮ .
ﻭﻛﺘﻌـﺘﺮﻑ ﻟﻼﺗﺤﺎﺩ ﻭﻣﻨﺎﺿﻠﻴﻪ ﺑﺎﻟﺠﻤﻴﻞ ﺑﻌﺪ ﻣﺎ ﺗﻜﻔﻞ ﺑﻤﺼﺎﺭﻑ ﻣﺮﺽ ﺍﻟﺮﺍ ﺣﻞ ﺃ ﺭﺳـﻞ ﺍﻟﻤﻐـﻔـﻮﺭ ﻟﻪ ﺍ ﻟـﻤﻠـﻚ ﺍﻟﺠـﻠـﻴـﻞ
][35
ﻟـﺘـﻘـﺪ ﻳـﻢ ﺍﻟـﺘـﻌـﺎ ﺯﻱ ﻟﻠـﺴـﻴـﺪﺓ ﺩﺍﻧﻴـﻴـﻞ
ﻋﻠﻰ ﺃﻋﻤﺎﻟﻬﻢ ﻭﻋﻠﻰ ﻣﻮﻗﻔﻬﻢ ﺍ ﻟـﻨـﺒـﻴـﻞ. ﺳﻮﺍء ً ﺗـﻌـﺎ ﻟـﺞ ﻓﻰ ﺍﻟﺨﺎﺭﺝ ﺃﻭ ﺍﻟﺪﺍﺧﻞ ﺍ ﻟـﺴـﻴـﺪ ﺍﺑـﻦ ﺳﻮﺩﺓ ﺍﻟﻤﺴﺘـﺸﺎﺭ ﺍﻟﻤﺜـﻴـﻞ ﻭ ﻷ ﻓـﺮﺍﺩ ﺃﺳﺮﺓ ﺍﻟﻌـﺮﺍ ﻳـﺸﻲ ﺍﻷﺻﻴـﻞ.
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][36
ﻭﺍ ﻧـﺼـﺮ ﺍ ﻟـﻠـﻬــﻢ ﻣـﻮﻻ ﻧـﺎ ﺍﻻ ٕ ﻣــﺎ ﻡ
ﺍﻟﻠﻬﻢ ﺍﻏـﻔـﺮ ﻟـﻔـﻘـﺒـﺪﺍﻟﻌﺮﻭﺑﺔ ﻭﺍﻻ ٕ ﺳﻼﻡ
.ﻭﺍﺭﺯﻗﻪ ﺍﻟﻠﻬﻢ ﺍﻟﺼﺤﺔ ﻭﺍﻟﻌﺎﻓﻴﺔ ﻭﺍﻟﺴﻼﻡ
ﺟﻼﻟﺔ ﺍﻟﻤﻠﻚ ﻣﺤـﻤـﺪ ﺍﻟﺴﺎﺩﺱ ﺍﻟـﻬـﻤـﺎ ﻡ
ﻭ ﻋــﻠـﻰ ﺁ ﻝ ﺳــﻴــﺪ ﻧــﺎ ﻣــﺤــﻤــــﺪ
ﻭ ﺻﻠﻲ ﺍﻟـﻠـﻬـﻢ ﻋﻠﻰ ﺳـﻴـﺪ ﻧـﺎ ﻣـﺤـﻤـﺪ
.ﻭﻋـﻠﻰ ﺁ ﻟــﻪ ﻭ ﺻـﺤـﺒـﻪ ﺍﻷ ﻋــﻴـﺎ ﻥ
ﺳــــﻴــــﺪ ﻭ ﻟــــﺪ ﻋـــــﺪ ﻧـــــــﺎ ﻥ
Les amis intimes de Kenfaoui l’appelaient aussi Wahch. [2]
Comprendre par twahchnak et wahchak : tu nous manques. Lalla Mannana est un cimetière de Larache. [4] Il s’agit de feu Saïd Saddequi (frère aîné de Si Tayyeb) poète, journaliste et aussi militant à l’UMT. [5] 1928 ﺍﺯﺩﺍﺩ ﻓﻰ ﺳﻨﺔ [6] André Voisin a été engagé par les services de la Jeunesse et des Sports en 1950 en tant qu’ «expert culturel » pour encadrer les troupes du théâtre amateur. Voir note n°13 [7] Charles Nugue, instructeur d’art dramatique au service de la Jeunesse et des Spotrs en 1952. Après l’indépendance ,, il est engagé par L’Ambassade de France au Maroc comme conseiller artistique. [8] Molière [9] Beaumarchais [10] Shakespeare [11] Mohamed Afifi homme de théâtre et comédien de grand talent. Il a fait, lors de l’émission Hodor en 1977 à la TVM un brillant et original parallèle entre Kenfaoui et Stanislavski. [12] Hamlet [13] ATA WAKIL , ce pseudonyme comporte les initiales des quatre auteurs : André Voisin , Tahar Waâziz, Kenfaoui et Laâlej. Cinq pièces théâtrales sont produites par cette création collective : Brahim Ibn Adham, Ammi Zlat, les Babouches ensorcelées, les Balayeurs et le Malade imaginaire. André Voisin en désaccord avec la politique culturelle de la France au Maroc a pu convaincre ses supérieurs de la nécessité de promouvoir « Les Ateliers d’Auteurs » , solution idoine pour créer un répertoire marocain adapté à la situation du Maroc à cette époque. [14] Théâtre des Nations (festival de Paris) [15] Comédie Française [16] Dimanche Matin du 3 juin 1956 (journal) [17] Georges Hilaire journaliste [18] Delacroix peintre français. [19] « Soltan Tolba » Tarik éditions 2004 : Carrefour du Livre. [3]
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Sotan Tolba était un spectacle initié par le Sultan Moulay Errachid (1664-1672) qui a été soutenu par les étudiants contre son adversaire Ben Mechâal.( Voir détails de la préface et de la présentation réalisées par l’ historien Hamid Triki) [20]
Théâtre travailliste (union marocaine du travail) Théâtre d’avant garde [22] Le Revizor de Nicolaï Gogol [23] L’Assemblée des femmes d’Aristophane (auteur dramatique athénien 450 avant JC) [24] Jeunesse ouvrière marocaine (JOM), organisation des jeunes travailleurs de l’UMT reconnue sur le plan national et international. [25] Théâtre engagé [26] Ecole de formation syndicale [27] Expert auprès de l’Organisation Internationale du Travail [28] M Mahjoub Benseddiq secrétaire général de l’UMT. Il s’agit du journal Maghreb Informations [29] Mots croisés [30] Zakia Daoud, journaliste à Maghreb Informations et auteur de plusieurs livres dontAbdelkrim une épopée d’or et de sang (Séguier) et Les années Lamalif (Tariq éditions fevrier 2007) : carrefour du Livre. [31] Le bsat était un spectacle annuel qui se prod0.uisait à la cour en présence du Roi, des membres du gouvernement et des notables du royaume. Les représentations produites, outre leur caractère burlesque étaient satiriques ; tout le monde y passait. [32] Halqa est un spectacle populaire produit en plein air. Les représentations de la halqa sont très variées : halqa de musiques populaires, danses folkloriques, gnaouas, acrobates, prestidigitateurs, petits sketchs improvisés…… [33] Soltane Balima est en cours d’édition chez Tarik éditions [34] Réplique de Abderrahmane employeur de Ali dans Soltane Balima [35] Feu SM HassanII bien sûr. [36] Décès à Casa le 31 mars 1976 [21]
ﻋﺒﺪ ﺍﻟﺮﺣﻤﺎﻥ ﺍﻟﺰﻳﺎﺩﻱ
Tous droits réservés. Collection privée Mme Danielle Kenfaoui
Danièle Kenfaoui Remerciments à l’occasion de l’édition de la nouvelle collection théâtre ( en 2010) Durant toutes ces années pendant lesquelles jʼai partagé sa vie... «Une vie de gueux faite à deux», comme il aimait le répéter... Abdessamad Kenfaoui nʼa pas cessé de dénoncer à travers ses choix dure, ses écrits et tout son oeuvre de théâtre, proverbes, critiques littéraires et mots croisés, l’injustice , la corruption et la tartufferie, sans chercher dans sa grande humilité, à faire publier ses manuscrits. C’est pourquoi quand la mort lʼa surpris, je m suis retrouvée en face dʼune œuvre importante, parfois inachevée, sans savoir sʼil aurait vraiment souhaité quʼelle fût publiée. En cette année 2009, à un moment charnière entre mémoire et histoire, me voici arrivée au terme de la tâche que je mettais fixée : rassembler et publier son oeuvre, en arabe dialectal et en français, dans une nouvelle collection en six volumes. Toutes les actions menées ont pu être réalisées, grâce à des amitiés fidèles à sa mémoire, convaincues de son talent et de lʼimportance du rôle quʼil a joué, en fervent défenseur de la tradition et de la modernité, dans lʼenrichissement de la culture de son pays, durant une période des plus cruciales de lʼhistoire du Maroc. Collection inachevée : dʼAphorismes
Je remercie aujourd’hui toutes les personnes qui mʼont aidée, de près ou de loin à faire éditer son oeuvre et en particulier ses «fidèles», Mmes Marie Louise Belarbi, Leila Messaoudi, Odile Suire Sinaceur, MM Abderrahman Ziadi, Boubker Monkachi, Reda Barrada, Mohamed Berrada, Hamid Oudgghiri et le Dr Mustapha Agueznay, la plupart dʼêtre eux membres fondateurs de lʼAssociation Abdessamad Kenfaoui. Mes remerciements, vont particulièrement à Monsieur Mohamed Mʼjid, humaniste convaincu et sincère, qui malgré ses activités multiples et prenantes mʼa consacré beaucoup de son temps, ainsi qu’à Monsieur Abbas El Fassi, Premier Ministre et Député de Larache, Monsieur André Azoulay, Conseiller de Sa Majesté le Roi, pour leur aide précieuse et leur sensibilité, relative à la sauvegarde du patrimoine culturel marocain, fidèles en cela à lʼestime et à lʼamitié qui les liaient au défunt. Enfin jʼexprime toute ma gratitude à lʼégard de MM. Abid Kabadi, Abdelkader Boukhriss, Abed El Maallem, le Pr Hamid Triki et le Dr Noureddine Bouchareb pour le soutien quʼils ont apporté à lʼAssociation depuis sa création en 2002. Que ses amis le retrouvent dans ses écrits, que les jeunes générations le découvrent sur le
site Web qui lui sera
consacré, et quʼon lui rende la place quʼil mérite dans lʼhistoire du théâtre marocain, demeure mon vœu le plus cher.
Danièle Kenfaoui
Tous droits réservés. Collection privée Mme Danielle Kenfaoui
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Marie Louise Belarbi :Libraire éditeur
A l’occasion de la publication de la pièce de théâtre : Soltan Tolba Tarik Editions, existe depuis juin 2000 et s’est fixé comme objectifs, non seulement la publication de témoignages de l’histoire vécue et non encore révélée du Maroc récent et contemporain, mais aussi de rééditer les œuvres des plus grands écrivains marocains tombés dans l’oubli ou tout simplement publiés à l’étranger, ainsi pour Mohamed Khair-Eddine dont nous avons réédité six titres et aujourd’hui enfin, pour Abdessamad Kenfaoui. Nous souhaitons rendre au Maroc ce qui constitue son patrimoine culturel. Pour notre ami « Ken », la tâche n’a pas été facile ! Cela fait plus de dix ans que Danièle, son épouse, travaille à rassembler ses œuvres éparpillées au gré des
lectures que « Ken » confiait à ses amis : poèmes, œuvres théâtrales, proverbes, critiques littéraires et même mots croisés , en français ou en arabe dialectal…et il en manque encore !…Mais aujourd’hui grâce à la création de l’Association Abdessamad Kenfaoui regroupant ses plus fidèles amis, l’œuvre, entière pourra être rassemblée, déposée, protégée, mise en scène et éditée, car comme vous le savez, Danièle a rejoint dès sa création, l’équipe de Tarik Editions. La Salle Kenfaoui , rénovée, reprendra du service pour donner un nouvel essor au théâtre populaire marocain, et faire connaitre aux jeunes troupes et à la
jeunesse marocaine, ces œuvres qui leur étaient au fond, destinées ; elles n’ont rien perdu de leur actualité, de leur humour ! « Très cher Ken, permets-moi aujourd’hui de t’interpeller, car je sais que tu es là ce soir, tu ne nous as jamais quittés ; je te vois, penché vers nous, sur les balcons du ciel, avec ton sourire narquois de sage et ton œil malicieux et tendre. Ben oui ! Je suis sûre que tu n’en reviens pas, toi qui de ton vivant ne t’es jamais préoccupé de ta notoriété : tu vois, Danièle a accompli, avec l’aide précieuse de ses garçons et demoiselles d’honneur, la mission dont elle se sentait investie : Abdessamad Kenfaoui est de retour dans l’aventure du théâtre marocain ! » Marie Louise Belarbi – Tarik éditions – Oct 2004 A l’occasion de la publication de la pièce de théâtre : Soltan Tolba
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Leila Ben Allal Messaoudi :Ecrivain
Préface de Messaoudi Leïla Mon cher Ken, J’ai fait ta connaissance avant même de t’avoir jamais vu, toi pour qui le théâtre a tant compté, m’en voudras-tu si je cède à la tentation d’évoquer les étapes de
nos rencontres sur le rythme d’une pièce en 3 actes ? Acte A l’occasion d’une rentrée scolaire, après les vacances d’été, une camarade de classe me fait le compte-rendu de son séjour en « métropole ». Partie avec un
groupe envoyé en colonies par le service de la Jeunesse et des Sports de l’époque, elle, française du Maroc, découvrait la France pour la 1ére fois. De retour, elle voulait tout me raconter de ce pays, que pour ma part je connaissais alors à travers les leçons apprises quasi par cœur. Bien que mes ancêtres n’aient pas été gaulois, j’avais quand même eu le privilège, parmi mes camarades qui eux en descendaient en
droite ligne, d’accéder à toutes ses ressources,
architecturales, agricoles, viticoles…Les moindres affluents de chacun de ses fleuves, les points culminants de ses chaînes montagneuses, son relief côtier et même son découpage départemental n’avaient effectivement aucun secret pour moi. Enthousiaste, mon amie me décrit tout ce qui a trouvé grâce à ses yeux. Parmi les meilleurs souvenirs rapportés, elle évoque la présence dans le groupe d’un « Marocain » d’une grande finesse d’esprit, avec un sens de la répartie et une verve sans pareils et cerise sur le gâteau : « ce garçon est cultivé, aimable, courtois, si bien élevé… » Nous vivions alors la dernière année du protectorat français au Maroc et autant d’éloges à l’adresse d’un « marocain » en cette période de préjugés, de défiance, de rancoeurs, de la part dune communauté à l’égard de l’autre, ne pouvaient être que remarquables. Je découvris par la suite que ce « Marocain » si particulier, c’était toi.
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Acte II Tu étais conseiller culturel à l’Ambassade du Maroc à Paris, j’étais au Ministère des Affaires Etrangères à Rabat. Le Ministre de notre département commun, t’avait fait rentrer au Maroc pour une consultation dans le cadre de ta fonction. Oui, mais voilà que cette rencontre avec le Ministre qui semblait présenter un caractère d’urgence impérieux, se fait attendre indéfiniment, d’autres urgences avaient pris le pas sans doute. Pour tuer le temps, tu te mis alors à rendre visite aux différents membres du « service Central » encore assez embryonnaire en ce début d’indépendance de notre pays. Je te voyais pour la 1ére fois.
Charlyne Vasseur Fauconnet (Psychanalyste à Paris et Directrice de Collection aux Editions l’Harmattan)
"L’AMI aux talents multiples" « Ce que j’ai appris, je l’ai oublié ; Ce que je sais, je l’ai inventé ». Chamfort Je me souviens de Abdessamad KENFAOUI, cet ami aux talents multiples, homme de théâtre, chercheur, écrivain, poète visionnaire, militant …Nous nous sommes rencontrés dans les années cinquante [1], années charnières entre le protectorat et l’indépendance ; malgré la complexité politique, il essayait de concilier la vie, avec la réalité incertaine de cette période historique. Né à Larache, il se situait à la croisée des langues arabe, française et espagnole. Il connaissait admirablement bien l’âme marocaine, et son pays.
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Aux côtés d’André Voisin[2], il fut le promoteur d’un théâtre populaire de langue arabe. Il s’engagea dans cette aventure qui lui permettait de repenser le monde, et de faire prendre consciences à la jeune génération marocaine de leur individualité, et de la richesse de leur culture. Le théâtre est aventure humaine, un lieu géométrique où se déroulent des événements, des combats où les héros sont souvent pris au piège des libertés, et les libertés prises aux pièges des héros. Magnifique échiquier, pour ce cérébral soumis à ses pensées, à ses sentiments, mais parfois isolé au milieu des réalités. Ni homme de parti, ni homme de pouvoir. Il mesurait l’espace qui lui permettait d’agir dans une relation, authentique à lui-même. Il lui fallait être juste avant d’être généreux. Il n’était point bavard, mais observateur ; et derrière l’acuité de son regard et la distance de son sourire réservé, il y avait une véritable écoute de l’autre. Dans ce cahier retrouvé après sa mort, il avait consigné des pensées, des images, autant d’amorces propres à stimuler l’imagination, favoriser des processus de métamorphose, à engendrer de nouvelles énonciations. Il usait volontiers des aphorismes, comme de petites étincelles d’esprit ou de sagesse – et la sagesse prête main forte à l’homme pour affronter les contradictions de l’existence. Elle a participé en 1952 au stage fondateur du théâtre marocain à la MAAMORA.
Tous droits réservés. Collection privée Mme Danielle Kenfaoui
Odile Suire Sinaceur : Directrice de l'école El Jabr
En 1958, à Paris, des étudiants maghrébins m'ont présenté Abdessamad, alors attaché culturel à l'Ambassade du Maroc. En France la situation politique était plus que précaire pour tous ces étudiants et particulièrement les Algériens qui ne pouvaient rester indifférents à la guerre qui sévissait dans leur pays, (le seul pays du Maghreb qui n'avait pas encore recouvré son indépendance.) Dès lors, nombreux d'entre eux furent arrêtés, condamnés à diverses peines de prison, à l'issue desquelles, il y avait souvent des mesures d'internement administratif. Beaucoup ont réussi à quitter le territoire pour échapper à cette deuxième peine restrictive de liberté. Abdessamad n'y était pas étranger et son aide leur fut précieuse. C'est donc, avant l'auteur, l'homme à l'écoute des autres, sensibilisé à leurs difficultés, que j'ai d'abord connu. Mais sa personnalité ne pouvait que rendre curieux de son oeuvre qui est malheureusement restée trop longtemps ignorée du grand public. Aujourd'hui, la réédition de l'ensemble de ses pièces, n'est que justice rendue !
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Dominique Caubet :Professeur à l’INALCO Sorbonne ABDESSAMAD KENFAOUI, PIONNIER DU THÉÂTRE MAROCAIN, MORT PRÉMATURÉMENT... Voilà tout ce que je savais il y a peu, d'Abdessamad Kenfaoui que je n'ai pas connu personnellement ; je l'ai découvert un jour dans les années quatre vingt dix, au Carrefour des Livres, la librairie de Casablanca créée par Marie-Louise Belarbi, alors que je faisais le tour des librairies marocaines à la recherche d'ouvrages publiés en arabe marocain. Le livre était empilé là : Kenfaoui Abdessamad, Théâtre Populaire : Œuvres, Horizons Maghrébins, Casablanca, 1994 ; préface de Danièle Kenfaoui 262 p. (ISBN 9981-34-006-5)… Je me suis réjouie de trouver plusieurs pièces dans leur intégralité : Bouktef, Si Taki (adaptation de Tartuffe), A Moula Nouba (Chacun son tour) et Barbe Bleue…A l'époque les ouvrages de prose en darija étaient rares. J'étais déjà contente d'avoir déniché les recueils de zajal de Ahmed Lemsyeh (Chkoun trez el ma ? ou Dell errouh'), qui travaillait à faire revivre ce genre poétique. Pour ce qui est de Kenfaoui, sa carrière à l'UMT ou de haut fonctionnaire au Maroc ou à l'étranger, ses activités militantes me sont inconnues jusqu'à ce jour. C'est l'homme de théâtre qui est aujourd'hui presque oublié de la jeunesse marocaine que j'ai découvert avec émerveillement. Le seul écho qui sonne familier, c'est à Casa, la "Salle Abdessamad Kenfaoui" située dans le Parc de La Ligue Arabe, récemment restaurée et qui abrite rencontres et spectacles. Mais qui connaît Abdessamad Kenfaoui et son œuvre ? Pourtant, son théâtre est profondément ancré dans la société marocaine, par les thèmes qu'il fait vivre ou revivre dans ses pièces, et surtout par la langue qu'il utilise et qui le pose de plein pied dans sa société : la darija. Aujourd'hui que la darija commence à faire parler d'elle, on ne réalise peut-être pas que dans les années cinquante-soixante (et encore dans certains milieux de nos jours !), en plein mouvement d'indépendance, l'arabe "dialectal" - comme on le
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nommait à l'époque - était totalement décrié ; il était plutôt considéré comme "ringard", synonyme d'arriération et d'analphabétisme, et regardé avec le mépris qu'on attachait aux choses trop populaires. Finalement, et si l'on se situe au niveau de tout le Maghreb, on s'aperçoit que, dix à quinze ans avant Kateb Yacine, Kenfaoui a eu cette intuition que le théâtre populaire (dans son sens le plus noble) ne pouvait s'écrire que dans la langue du peuple. C'est sans doute aussi parce que, en ce temps-là, le théâtre maghrébin existait et les tournées se faisaient du Maroc à la Tunisie, en passant par l'Algérie ; Kenfaoui a organisé de tels périples et en particulier avec les Nass El Ghiwane débutants. Kenfaoui ne s'est jamais posé la question de savoir dans quelle langue écrire : d'emblée c'est la darija dont il va se saisir; et c'est cette même darija que l'on retrouve ici dans ces aphorismes qu'il aimait collecter. Kenfaoui était comme la plupart des Marocains, grand amateur des quatrains d'Abderrahmane El Mejdoub homme/héros légendaire du 16ème siècle, si lié au Nord du Maroc, dont lui-même était originaire (Larache) : El Mejdoub qui se raconte encore chez les Masmouda et les quatrains devenus sagesse populaire marocaine par excellence. Kenfaoui
affectionnait également les histoires de Jha, patrimoine méditerranéen s'il en est ! C'est ainsi que l'adaptation de
Molière est devenue tout
naturellement Les fourberies de Joha qui sera mis en scène par André Voisin et joué par les jeunes Tayeb Saddiqi et Ahmed Tayeb Lâalej en 1956, année le l'indépendance du Maroc. Pour ce qui est de la forme, au-delà de l'adaptation du théâtre occidental de Molière à Brecht, en passant par Beaumarchais, c'est en revisitant les formes traditionnelles du "Bsat" (genre satirique) et de la "Halqa" (cercle des conteurs sur les places), qu'est né le théâtre marocain dont Kenfaoui est l'un des fondateurs. Il a permis que s'invente un répertoire marocain, et que cela se fasse en marocain (darija). On est là dans la gestation d'un genre théatral nouveau qui sera poursuivi et repris, chacun à leur manière, par Tayeb Saddiqi, Ahmed T. Laâlej et d'autres à leur suite… Le nom de Kenfaoui évoque aussi des lieux: le Théâtre Municipal de Casa, malheureusement détruit depuis plus de 25 ans. En 1967, c'est là qu'il y crée sa pièce Soltan Tolba qui reprend une vieille tradition du monde étudiant marocain: ils élisaient leur sultan qui régnait pendant une semaine et avait l'occasion d'exprimer toutes leurs revendications et leurs critiques. Juste en face, naguère haut lieu de la culture aujourd'hui redevenu assommoir, le café "La Comédie" a vu se croiser hommes et femmes de théâtre, de musique et plasticiens. Il a vu s'y retrouver Kenfaoui et Saïd Saddiqi, grand frère de Tayeb, les Ghiwane et autres Jil Jilala…
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Ces dernières années, on a commencé à reparler de Kenfaoui en 2005, lors de la publication de la pièce Soltan Tolba chez Tarik Editions ; tant d'autres textes restent inédits, dont il faudrait entreprendre la publication. Pourquoi enfin, ne pas monter et filmer ces pièces pour la télévision afin que les Marocains puissent avoir accès à ces textes que l'on devrait considérer comme une richesse du patrimoine théâtral marocain ?
2009 Mohamed Jibril
Pour ceux qui ont vécu les moments forts du mouvement national comme pour les générations d’après l’indépendance, la pièce maitresse de Abdessamad Kenfaoui,«Bouktef», restitue avec une fraîcheur totale, l’esprit de ce progressisme qui, jusqu’au milieu des années 70, anima cette vision du monde quelque peu simpliste mais résolue, et cette sensibilité exaltée par un optimisme historique ayant valeur d’absolu» Le populisme de Kenfaoui n’a pas le goût ranci des écrits populistes d’aujourd’hui. On adhère volontiers aux prototypes de sa pièce, car ils ne prétendent pas tant fixer la réalité, que susciter le changement au nom de valeurs premières, qui ont nom justice et dignité» Bouktef, c’est surtout cette langue dialectale riche, alerte, aux litotes poétiques et inattendue. Mais cependant si familière et si proche., il a lui-même traduit « Bouktef » en français .
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Fin
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