hommages_temoignages_II

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Archives Mme Danièle Kenfaoui.


Des hommes de théâtre, des amis, des femmes témoignent.

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Tahar Ouaziz : Dramaturge, enseignant universitaire

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Charles Nugue : Animateur culturel et Expert à l'UNESCO (1927 – 2003) Abdessamad Kenfaoui Origine d’une vocation ou portrait de l’auteur dramatique à 25 ans. Dans le fond, il doit être heureux Ŕ bien qu’un peu goguenard Ŕ notre Abdessamad Kenfaoui, de voir que ses pièces de théâtre, plutôt que ses rapports administratifs assument

aujourd’hui la présence écrite de son souvenir. Pour être tout à fait complet (mais pourrait- on jamais l’être avec ce

curieux, gourmand de tout), il faudra aussi éditer un jour ses poèmes, témoignages intimes de sa pudique sensibilité, et surtout les dictons populaires qu’il récoltait soigneusement, comme de précieuses fleurs parfumées de naïve sagesse.

On l’imagine bien à sa table d’auteur dramatique entrain d’inventer les

répliques de ses personnages en s’inspirant du fatalisme d’un proverbe paysan, de l’insolence d’un adage murmuré par une vieille ou de l’audace d’une maxime lancé par un gamin des rues, sans oublier les comptines rythmant la danse des petits enfants. Même les pièces étrangères qu’il traduira ou adaptera seront ainsi souvent imprégnées de cet esprit, plein de bon sens et finesse, qui fut l’un des charmes de son théâtre et de son succès populaire. L’œuvre de Kenfaoui s’inscrit au croisement d’une tradition fondamentale marocaine faite d’une oralité joyeuse impertinente et d’un formalisme reposant sur les habituels ressorts dramatiques occidentaux. Il eut à explorer ces deux pistes dès le début des années 50. Ayant à peine plus de 20 ans, il fut chargé, avec Tahar Waziz et aux cotés d’Andre Voisin, de l’encadrement de stages d’art dramatique se déroulant aux chênes, dans la forêt Maâmora et devant déboucher sur l’émergence d’un théâtre marocain original et moderne. Persuadé qu’il ne saurait y avoir d’avenir sans passé, il eut à cœur de sensibiliser les jeunes stagiaires dont il avait la charge à l’histoire de ces formes, théâtrales avant la lettre, que sont le Bsat, Sultan Tolba et la Halqua. Si cette dernière existe toujours à Marrakech, et continue de réunir autour de conteurs et acrobates d’éternels cercles de badauds, les deux autres ont disparu avec le protectorat. Sultan Tolba donnait aux étudiants de Fez de droit de choisir pour une semaine un roi chargé d’organiser fêtes et concours de poésie où la critique pouvait trouver place. Le Bsat mettait en valeur l’esprit satirique des saltimbanques qui pouvait devant le Roi ridiculiser une fois l’an les mœurs du temps et les personnages en vue. Kenfaoui était plus attiré vers ces origines historiques et contestataires que par le répertoire des troupes existantes, généralement amateurs, oscillant entre les traductions des pièces occidentales et les œuvres des dramaturges du Moyen Orient ou de jeunes auteurs locaux s’inspirant le plus souvent de problèmes familiaux maladroitement traités. S’il put ainsi faire participer les stagiaires à une meilleure approche du théâtre à travers une bonne connaissance de son histoire et une analyse critique de sa situation, il dut ainsi contribuer à leur formation professionnelle de futurs comédiens. Mais il ne se sentait ni compétence, ni attirance pour les arts de la diction et du geste. Son apport consista alors à une recherche de concordances entre les disciplines corporelles et vocales du métier d’acteur et certaines de ces expressions chorégraphiques, musicales et chantées que sont l’aidous, la guedra ou

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l’ahouache. Il fut sensible à la dimension cosmique de ces opéras collectifs, intégrant la respiration des saisons dans le rythme des cérémonies d’une communauté, le rituel ancestral de pas cadencés aux improvisations poétiques issues de l’imaginaire de sociétés encore agro-pastorales. C’est sans doute alors que Kenfaoui le futur dramaturge, né dans le nord, à Larache, découvrit et fit siennes ces traditionnelles et populaires expressions du sud marocain. C’est au cours de ces stages dans la forêt de la Maamora que s’affirma pour Kenfaoui une vocation d’auteur dramatique dont lui même jusqu’alors n’avait peut être pas encore entièrement

conscience. Les cours théoriques sur l’histoire du théâtre et la dramaturgie, les exercices pratiques de formation des comédiens,

devaient trouver leur application, en fin de stage, dans la réalisation de spectacles. Il ne pouvait être question pour André Voisin d’utiliser ni les textes existants en arabe dialectal, souvent de simples pochades, ni les pièces d’auteurs connus du Moyen Orient, ni les traductions en arabe classique d’œuvres européennes. Il fallait donc inventer un répertoire adapté aux compétences des stagiaires et pouvant répondre aux attentes d’un nouveau public dont l’émergence était espérée. Kenfaoui sera l’âme et la cheville ouvrière de ce travail d’imagination et d’écriture. Certes il ne fut pas seul. L’expérience de Tayeb El Alj et la rigueur de Tahar Waziz furent indispensables pour que puissent être rapidement créés des ouvrages aussi divers qu’Ibrahim Ibn Adham, Chams El Doha, Joha ou Maalem Azzuz. Si les deux premiers s’inspirent de l’hagiographie et du légendaire arobomusu lman, les deux autres mêlent à la trame de Molière ou Beaumarchais des situations, constructions et expressions dramatiques spécifiquement marocaines. Puis ce seront des créations plus originales comme les ` les balayeurs ` et les ` Babouches ensorcelées `. Même si elles restent collectives, Abdessamad en fut le jeune maître d’œuvre. La suite confirmera sa vocation d’auteur dramatique et l’originalité de son théâtre à la fois universel et spécifiquement marocain. C’est bien en ce tout début des années 50, singulièrement aux chênes et dans les tournées qu’il accompagna, que se précise sa décision d’écrire pour à la fois faire rire et réfléchir. Son œuvre parlera donc désormais de la vie au Maroc, tout en racontant les aspirations et désillusions, les espoirs et révoltes, les défauts et qualités des hommes de partout et de toujours. Subtile alchimie sachant harmoniser une connaissance des ressorts dramatiques les plus intemporels à une curiosité qui lui fit sans cesse porter un regard aigu sur la société des personnages qui l’entourèrent. Le tout coloré par la tendresse malicieuse, la poésie nostalgique et l’espérance en l’homme qui furent l’essence profonde de Kenfaoui que j’ai connu et aimé. Dès le début des années 1950 Abdessamad Kenfaoui fut chargé de l’encadrement de stages d’art dramatique devant déboucher sur l’émergence d’un théâtre marocain original et moderne ; il a contribué à la formation des futurs comédiens dont Mohamed Afifi, Ait Mouhoub, Hassan Skalli, Fatima Regragui, et d’hommes de théâtre dont Farid Bark De 1952 à 1956, il fut le maître d’œuvre des créations et adaptations collectives de l’Atelier d’auteurs créé par André Voisin. Il a conduit la première troupe marocaine au Théâtre Sarah Bernarhardt à Paris en 1958.

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Saïd Saddiki : Dramaturge, journaliste et poète Les morts, les pauvres morts... Il y a deux ans, jour pour jour, nous quittait, définitivement hélas, Abdessamad Kenfaoui.

Aimé, respecté, estimé, admiré, il incarnait, parmi

nous, la culture, la générosité et l’amour du Maroc et des marocains. Deux ans seulement que Kenfaoui est absent de cette scène que nous appelons vie et pourtant, déjà, autour de son nom et de son œuvre comme un voile d’oubli. Aucune rue, aucune artère de Larache dont il était le fils et qu’il chérissait au-delà de toute expression, ne porte son nom. Les édiles de la ville ont, c’est évident, bien d’autres chats à fouetter. Laissons les morts enterrer les morts… Aucune fédération sportive, aucune équipe Ŕ pas même le Raja Ŕ ne lui ont dédié une coupe, ou seulement une rencontre ; lui qui, depuis les temps lointains de son adolescence s’est dépensé, a dépensé sans compter pour telle ou telle discipline. Il a bu sa « coupe » notre cher Ken. Qu’il en soit remercié. Mais…en silence ! Le théâtre, le théâtre marocain dont il a été peut être le pionnier le plus efficace, aura été le plus ingrat envers lui. Mis à part la commémoration du premier anniversaire de sa mort par Tayeb Saddiki pour lequel il fût l’aîné incomparable, l’initiateur éclairé et l’ami de toujours, aucune rampe au Maroc ne s’est illuminée en son honneur. « Côté jardin », la verdure s’est fanée, les fleurs ont dépéries et les vases, depuis seulement deux ans, ont eu le temps de se fêler . « Côté cour », les comédiens qui oublient tout sauf « la réplique » qui les pose, continuent à faire leur cour aux auteurs à succès qui eux, au moins ont encore l’immense mérite d’être vivants… Pour certains parmi ces « auteurs », ces dramaturges, ces Molière et ces Brecht à la petite semaine, il semblerait qu’ils optent volontairement pour l’oubli. On dirait même qu’ils craignent l’apparition d’un spectre indésirable, tant il est vrai que Abdessamad détestait et rejetait ce qui était

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médiocre, impur, intéressé ou faux. Kenfaoui « dérangeait » les grosses têtes pensantes et les petits cœurs vils et serviles. Kenfaoui continue de déranger. Kenfaoui ne veut pas mourir. Re-tuons-le encore une fois encore, et baissons un lourd rideau sur sa mémoire. Abdessamad, fils de sa ville chérie, sportif homme de culture, homme de théâtre, militant politique et syndicaliste, chantre de l’amitié, oui, il est tout cela à la fois. Mais il était aussi et surtout, le témoin exigeant et sceptique, ironique et lucide de son temps, de son pays, de notre théâtre et de notre culture. Ce témoin, par sa droiture foncière, son honnêteté sans faille, était, est toujours la mauvaise conscience des consciences élastiques. Il aimait Ŕ il aime toujours, j’en suis sûr -- redresser les échines inclinées et les mains tendues. Détestant la flagornerie, il prenait plaisir à faire taire sur les lèvres des faux poètes les mots passe-partout et les strophes malsonnantes. Ah ! Certes, par son exemple, par l’exemple de sa vie d’homme libre, d’homme intègre, Kenfaoui a « dérangé » grandement plus d’un. C’était là sa vertu et sa grandeur. Et c’est notre honneur, nous ses amis, de l’avoir toujours compris et souvent approuvé et suivi. Mais je sais très cher Ken, que toi au moins, tu n’es pas « dérangé » par le grand silence qui, déjà, voile ton nom ! Trop intelligent pour croire à ces marques extérieures de l’humaine gratitude, tu as, une fois de plus, fait fleurir sur tes lèvres gercées le sourire narquois des sages. Que t’importe, là où tu es, une coupe Kenfaoui, une avenue ou une impasse Kenfaoui, une troupe ou un festival Kenfaoui ? Parmi nous, tu aimais d’autres coupes, débordantes celles là du vin de l’amitié et de l’amour ! Tu cheminais apparemment nonchalant, à travers tes rues intérieures et qui donnaient sur de magnifiques jardins de beauté et de rêve. Tes festivals étaient autres ; c’étaient ceux de la haute poésie et de la divine musique. Celles du Coran, par exemple. D’autres amis, non moins chers, ont eu le temps hélas, de te rejoindre, de l’autre côté de la barrière ! Puissent-ils t’avoir transmis notre message et notre souvenir. Ta place est toujours chaude ici, dans les « coins » où nous aimions à nous rencontrer. Sache du moins, nous garder la nôtre auprès de toi. Et prépare pour nous, avec la grâce de Dieu, la coupe immaculée, la fleur idéale et le chant qui fait indicible l’éternelle résurrection.

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‫قصيدة نهزجال انمغربي انسعيد انصديقي‬ ‫في ذكرى انفنان انراحم عبد انصمد انكنفاوي‬

‫دصخ فسّأا ٔجّح‬ ‫‪ٚ‬دغ‪١‬ح طفــــــاخ‬ ‫تاألٔــــــ‪ٛ‬اس ص٘ــــــاخ‬ ‫‪ٚ‬اصف‪ ِٓ ٝ‬وً ٔسّح‬

‫ض‪ٛ‬اخ ‪ِٚ‬ا ط‪ٛ‬الخ‬ ‫دصخ فظالِٕا دٍّـــــح‬ ‫ِـــــٓ وـــً تسّــــــح‬ ‫٘‪ٙ١‬اخ ٘‪ٙ١‬اخ عٍ‪ ٝ‬اٌثسّاخ‬

‫‪ٚ‬سق عٍ‪ ٝ‬األدالَ اٌضا٘‪١‬ــاخ‬

‫وٕد وٍّح فص‪١‬ذح ‪ٚ‬فىش ف‪ُ١ٙ‬‬

‫‪ٚ‬ف‪ٛ‬جٗ اٌظٍُ صشخح عّ‪١‬مح‬

‫وٕد إدساْ ‪ٔٚ‬ىرـــح ٌط‪١‬فــح‬

‫‪ٚ‬عٍُ وش‪ُ٠‬‬

‫وٕر‪ٔ ٟ‬جّـــح داصخ فسّأــا‬

‫غ‪١‬ش ض‪ٛ‬اخ ‪ٚ‬طفاخ‬ ‫اٌٍ‪ ً١‬اٌٍ‪ ً١‬طاي ‪٠ٚ‬ط‪ٛ‬ي‬

‫‪ِٚ‬ـــــــــــا ط‪ٛ‬الخ‬ ‫‪ٚ‬اٌذضْ ِشاخ ا٘ضَ فشادٕا‬

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‫‪ٚ‬رتً شال أص٘اس ِعطشج تعط‪ٛ‬س ذعطاس‬ ‫‪ٚ‬خٕك ٔش‪١‬ذٔا‬

‫اٌذضْ ِشاخ اجشح ع‪١‬ذٔا‬ ‫ج‪ٛ‬س ‪ٚ‬سط‪ٛ‬ج تذ‪ ْٚ‬فرا‪ٞٚ‬‬

‫سغّ‪ٚ ٟ‬سغّه ‪٠‬ا اٌىٕفا‪ٞٚ‬‬

‫‪ٚ‬إٌج‪ َٛ‬فٍ‪ٍٕ١‬ا س‪١‬اسج‬

‫تذاي تشاسج‬

‫تصثاح اٌخ‪١‬ش اٌّاج‪ٟ‬‬ ‫‪٠‬ا ٔجّح ِضس‪ٚ‬تح‬

‫تاٌصثاح اٌٍ‪٠ ٟ‬فاج‪ٟ‬‬ ‫فسّان ِا ط‪ٛ‬الخ‬ ‫عشفره ‪ِٚ‬ا عشفره‬

‫تعذِا شعـــــــالخ‬ ‫‪ِٚ‬ش‪١‬ر‪ٟ‬‬

‫‪ٔٚ‬ا ته ِأ‪ ٟ‬ساخ‪ٟ‬‬

‫‪ٚ‬س‪ٛ‬اس ٌعش‪٠‬ش دىاخ صشاخ‪ٟ‬‬

‫‪ٚ‬ط‪ٛ١‬س اٌعشا‪٠‬ش ف‪ٛ‬جّح‬

‫ٔساخ إٌغّح‬ ‫ٍِ‪ ٟ‬أد عٕ‪ٙ‬ا غا‪٠‬ة‬

‫‪ٚ‬عشصر‪ ٟ‬جفاذ‪ٙ‬ا ٔساَ ٌعط‪ٛ‬س‬ ‫‪٠‬ا ٌٍ‪ ٟ‬دث‪١‬ر‪ ٟ‬فاٌى‪ ْٛ‬أشجاسٖ ‪ٚ‬أص٘اسٖ‬

‫‪ٔٚ‬ساِٗ ‪ٚ‬ط‪ٛ١‬سٖ‬

‫‪٠‬ا ٌٍ‪ ٟ‬عشمر‪ ٟ‬وً ص‪ِ ٓ٠‬خٍ‪ٛ‬ق‬

‫‪ٚ‬وً سش ِغٍ‪ٛ‬ق‬

‫‪ٚ‬افرذر‪ ٟ‬اٌمٍة ٌىً وٍّح دة‬

‫ٌىً صشخح ِم‪ٛٙ‬س‬

‫‪٠‬ا ٌٍ‪ ٟ‬عشر‪ٌ ٟ‬الخش‪ٚ ٓ٠‬دصخ فسّاُ٘ ٔجّح‬

‫ِصاب و‪ِ ْٛ‬ا وأد ِضس‪ٚ‬تح اصان ‪٠‬اصِأ‪ ِٓ ٟ‬اٌمسا‪ٚ‬ج ‪ٚ‬شذ‪٠‬ذ اٌّىش‬

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‫شال عض‪ٕ٠‬ا ‪ٚ‬ال ذعض‪ٕ٠‬ا‬

‫اصان ِا ذغذس تأعض األص‬ ‫‪ٚ‬شال ِ‪ٛ‬اخ ٌ‪ٕ٘ٚ ٗ١ٙ‬ا فطش‪٠‬ك اٌصثاح اٌٗ‬

‫طاي ٌ‪ِ ً١‬صات‪ٟ‬‬

‫‪ٚ‬ال ‪ٚ‬جذخ فرعزات‪ٟ‬‬

‫‪ٚ‬ال ٔجّح ِضس‪ٚ‬تح‬

‫ذض‪ ٞٛ‬ظالَ أ‪٠‬اِ‪ٟ‬‬

‫‪ٚ‬ال ٔجّح ِ‪ٙ‬ث‪ٛ‬تح‬ ‫تاٌشاط اٌصغ‪١‬ش ص‪ٕ٠‬ر‪ ٟ‬عٍّه‬

‫ذذ‪ ٟ١‬جٕاْ األدالَ‬

‫‪ِٚ‬ش‪١‬ر‪ِ ٟ‬ع إٌاط ‪ٚ‬ت‪ ٓ١‬إٌاط‬

‫‪ٚ‬ششفر‪ ٟ‬فٕه تاٌمٍة اٌىث‪١‬ش‬ ‫تاٌصذق ‪ٚ‬اٌشجاعح‬ ‫‪ٚ‬دع‪١‬د ٌٍّذثح ‪ٚ‬اٌسالَ‬

‫‪ٚ‬سخشخ ِٓ اٌىز‪ٚ‬ب‬ ‫‪ٚ‬عشر‪ ٟ‬وً دل‪١‬مح ِٓ دلا‪٠‬ك د‪١‬اذه‬

‫ِٕساجُ ِع ادالِه‬ ‫‪ٚ‬فاذخ لٍة ِّذ‪ٚ‬د‬ ‫‪ٚ‬ف‪ٙ‬زا اٌّىاْ اٌٍ‪ ٟ‬عشفر‪ٚ ٗ١‬عشف‬ ‫‪ٚ‬طشب تٕغاِه‬

‫ِاد ‪٠‬ذ ِفر‪ٛ‬دح‬ ‫ٌٍٕاط ‪ٌٍٚ‬ض‪ٚ ٓ٠‬هلل‬ ‫ف‪ٙ‬زا اٌّسشح اٌٍ‪ ٟ‬سدد والِه‬ ‫أ‪٠‬اَ وٕد ت‪ٕ١‬ا ٔجّح ‪ٚ‬الذج‬

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‫اسّخ ٌٍزوش‪ ٜ‬ذثًٍ ٌسأ‪ٟ‬‬

‫‪ٔٚ‬سّح تعط‪ٛ‬س٘ا شاخذج‬ ‫‪ٚ‬اعزس ٌفاظ‪ ٟ‬اٌّجش‪ٚ‬دح ‪٠‬اٌٍ‪ٟ‬‬

‫أغالط‪ ٟ‬وأد عٕذٖ ِسّ‪ٛ‬دح‬ ‫‪٠‬ا ٔجّح ض‪ٛ‬اخ ‪ِٚ‬ا ط‪ٛ‬الخ‬

‫‪٠‬ا خٍ‪٠ ٍٟ١‬ا أعض األصذاب‬ ‫‪٠‬ا ٔجّح ِضس‪ٚ‬تح‬

‫اٌذاس اٌث‪١‬ضاء ‪ِ 81‬اسط ‪8711‬‬ ‫اٌّ‪١‬ثاق اٌ‪ٛ‬عٕ‪ ٟ‬اٌثالثاء ‪ٔٛٔ 82‬ثش ‪8792‬‬

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Mohammed Afifi : ComĂŠdien dramaturge

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‫‪Aziz Mouhoub : Dramaturge, metteur en scène‬‬ ‫وبْ ًٌ اٌششف ‪ٚ‬اٌفخش إًٔٔ لّذ ثإخشاج ِسشدٍخ " أِ‪ٛ‬ي ٔ‪ٛ‬ثخ" ٌٍّشد‪ َٛ‬عجذ اٌصّذ اٌىٕفب‪ٚ‬ي اٌىبرت ‪ٚ‬اٌفٕبْ ‪ٚ‬اٌّثمف ‪ٚ‬اٌسٍبسً‪ .‬وبْ سدّٗ اهلل ٌجّع وً ٘زٖ اٌصفبد‪.‬‬ ‫فً أ‪ٚ‬اخش سٕخ ‪ 2792‬وبْ اٌّشد‪ َٛ‬وبْ اٌّشد‪ٌ َٛ‬شغً ِذٌشا ٌذث‪ٛ‬اْ ‪ٚ‬صٌش اٌشجٍجخ ‪ٚ‬اٌشٌبضخ اٌ‪ٛ‬صاسح اٌزً وبٔذ رذزضٓ اٌذشوخ اٌّسشدٍخ فً اٌّغشة أٔزان‪ٚ ،‬سغُ أْ ِٕصجٗ وبْ ٌشًّ عذح‬ ‫لطبعبد إال أٗ ٌُ ٌ‪ٛ‬جٗ ا٘زّبِٗ إٌى اٌّسشح‪ .‬وبٔذ فشلخ اٌّعّ‪ٛ‬سح أٔزان ِضد٘شح ‪ِٚ‬زأٌمخ ‪ٚ‬اصدادد اصد٘بسا ‪ٚ‬رأٌمب فً ع‪ٙ‬ذٖ وبْ ٌسبٔذ٘ب ‪ٌٚ‬ذعّ‪ٙ‬ب‪ِ ِٓٚ ،‬ذبسٓ اٌخذِبد اٌزً لذَ ٌ‪ٙ‬ب‪ ،‬وبْ لذ الزشح‬ ‫لطعخ أسضٍخ فالدٍخ فً غبثخ اٌّعّ‪ٛ‬سح رسزغً فالدٍب ‪ٌٚ‬ى‪ ْٛ‬دخٍ‪ٙ‬ب ٌصبٌخ أفشاد اٌفشلخ‪ٚ .‬وزٌه الزشاح إٔشبء ِىبْ رجبسي ٌزٍّٕخ الزصبد اٌفشلخ ‪ ِٓٚ‬أُ٘ ِب لبَ ثٗ ٘‪ ٛ‬رأسٍس ٌجٕخ لشآح اٌّسشدٍبد‬ ‫الخزٍبس أدسٓ ِسشدٍخ الفززبح اٌّ‪ٛ‬سُ‪ ،‬فً ٘زٖ اٌفز شح اٌزاد ٌّب أز‪ٙ‬ذ ٌجٕخ اٌمشآح ِٓ أعّبٌ‪ٙ‬ب‪ .‬ر٘جذ إٌى اٌسٍذ عٍسى إٌىٓ ‪ٚ‬سئٍس لسُ اٌشجبة ألسئٍخ عٓ إٌزٍجخ لبي ًٌ اٌزذك ثبٌسٍذ اٌىٕفب‪ٚ‬ي أٔٗ‬ ‫ٌشٌذن‪ .‬فٍّب دخٍذ عٍى اٌّشد‪ َٛ‬فً ِىزجٗ ثبدسًٔ ثبٌىالَ‪ .‬اسّع ٌب ِ‪ٛ٘ٛ‬ة اٌّسشدٍخ اٌزً سٍفززخ ث‪ٙ‬ب ٘زا اٌّ‪ٛ‬سُ ً٘ " اِ‪ٛ‬ال ٔ‪ٛ‬ثب" ِسشدٍزً‪ٛٔ ،‬ظشا ٌطّ‪ٛ‬ده ‪ٚ‬اجز‪ٙ‬بدن داخً اٌفشلخ سشذزه ألْ‬ ‫رم‪ َٛ‬ثإخشاج‪ٙ‬ب‪ .‬شعشد ثشعشخ خفٍفخ فً جسًّ ِٓ شذح اٌفشدخ ‪ٚ‬لٍذ ‪ٚ‬أٔب أثذث عٓ رغٍ​ٍش ِٕب دست‪ ،‬أرّٕى اْ أو‪ ْٛ‬عٕذ دسٓ ضٕه فمبي ًٌ ثطشٌمزٗ اٌّع‪ٛٙ‬دح " اٌج‪ "ًٙ‬وٓ عٕذ دسٓ ظٓ‬ ‫اٌجّ‪ٛٙ‬س‪ ،‬خز‪ -‬رٕب‪ٚ‬ي اٌّسشدٍخ أخزر‪ٙ‬ب‪ ٌُٚ ،‬أ ٔبَ رٍه اٌٍ​ٍ​ٍخ دزى لٍبر‪ٙ‬ب ‪ٚ‬أعذد لشائ‪ٙ‬ب ِشاسا دزى رعّمذ فً ظب٘ش٘ب ‪ٚ‬ثبطٕ‪ٙ‬ب‪ ،‬وبْ اٌّشد‪ٌ َٛ‬ىزت ثطشٌمخ ادزشافٍخ عبٌٍخ ثٕبء دساًِ ِذج‪ٛ‬ن‪ِٛ .‬ض‪ٛ‬ع‬ ‫لذٌُ ‪ٚ‬جذٌذ صبسع ثٍٓ ِشع‪ٛ‬دٌٓ ‪ٚ‬سذاج‪ِٛ ،‬ض‪ٛ‬ع ٌٕطجك عٍى جٍّع اٌّجزّعبد ‪ٌٚ‬صٍخ ٌىً صِبْ د‪ٛ‬اس سٍس ثسٍط فً ٔطمٗ ‪ٚ‬عٍّك فً ِعبٔٗ‪ٛٔ ِٓ ،‬ع اٌس‪ ًٙ‬اٌّ​ّزٕع ٌسبعذ اٌّ​ّثً عٍى رجٍ​ٍغٗ‬ ‫ٌصذق ‪ٚ‬ثذ‪ ْٚ‬رىٍف‪ٚ ،‬ثعذ رف‪ٚ ًّٙ‬إٌّبًِ ثبٌّسشدٍخ اخزشد ِٓ أج‪ٛ‬د ِّثًٍ اٌفشلخ ادّذ اٌعٍ‪ٛ‬ي ِذّذ اٌذجشً ِصطفى ٍِٕش ِذّذ اٌىٍٕبًٔ‪ ،‬ثذأٔب اٌج‪ٌٛ‬خ ثبٌعشض اال‪ٚ‬ي ثّذٌٕخ ِشاوش‪ .‬فزذٕب اٌسزبس‬ ‫‪ٚ‬ظ‪ٙ‬ش اٌّ​ّثٍ‪ٚ ْٛ‬ثذأد اٌّسشدٍخ‪ٚ ،‬وبٔذ ٘زٖ اٌجذاٌخ ثّثبثخ اِزذبْ ثبٌٕسجخ ٌٕب‪ ِٓٚ ،‬خالي أدائٕب اٌّش‪ٙ‬ذ األ‪ٚ‬ي لبَ شخص ِٓ ‪ٚ‬سط اٌجّ‪ٛٙ‬س ‪ٚ‬اخزبس فزشح صّذ ‪ٚ‬صبح ثص‪ٛ‬رٗ اٌج‪ٛٙ‬سي " وبٌٕخ‬ ‫اٌّعٕى" أفجش اٌجّ‪ٛٙ‬س ثبٌضذه ‪ٚ‬ثذأ ٌصفك رعجٍشا عٓ إعجبثٗ ‪ٚ‬رمذٌشٖ‪٘ٚ ،‬ىزا اسرفع رصفٍف اٌجّ‪ٛٙ‬س ِٓ ثذاٌخ اٌّسشدٍخ دزى ٔ‪ٙ‬بٌز‪ٙ‬ب ثً ِٓ ثذاٌخ اٌج‪ٌٛ‬خ دزى آخش٘ب‪٘ٚ .‬ىزا أصجذذ ِسشدٍخ "‬ ‫أِ‪ٛ‬ي ٔ‪ٛ‬ثخ" ِٓ أج‪ٛ‬د اٌّسشدٍبد اٌزً لذِذ فشلخ اٌّعّ‪ٛ‬سح ‪ٚ‬اٌزبسٌخ ٌش‪ٙ‬ذ عٍى ٘زا‬

‫عضٌض ِ‪ٛ٘ٛ‬ة‬

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Abdellah Chakroune : Dramaturge, ancien directeur de la RTM C’est Kenfaoui qui était le responsable… Nous étions l’été 1952, à l’époque du premier séminaire organisé au bois de Maâmora près de Rabat, pour les gens de théâtre, techniciens et artistes. L’initiative de cette manifestation venait des services de la Jeunesse et des Sports. Plusieurs jeunes hommes participèrent à ce séminaire et tous étaie- nt enthousiastes. Ce fut le premier rassemblement du genre dans notre pays. Nous étions, peu nombreux, quelques uns à assurer le rôle d’animateurs moniteurs. Parmi nous se trouvaient ceux qui se présentaient comme experts et comptaient sur leur expérience, d’autres qui en hommes cultivés ne tiraient leur action que de leur culture générale et d’autres encore, homme d’administration, qui n’étaient là que pour répondre à une obligation réglementaire, ou appelés à concourir à la réussite de ce cycle d’essai. Accompagné d’autres moniteurs français, André Voisin fut du groupe, ainsi que M. Bensaïd, un jeune homme actif et de vive intelligence et aussi, déjà, un fin connaisseur du monde du théâtre. Vinrent aussi des fonctionnaires de la Jeunesse et des Sports, accoutumés aux rencontres culturelles. Revenu fraîchement de Paris où il fit ses études supérieures, l’auteur de ces lignes eut le privilège de participer à l’événement. Au milieu de ce monde varié et sympathique, j’eus le bonheur de faire la connaissance d’un jeune homme au regard franc etŕtout le laissant devinerŕprofond. Il est, me dit- on, surveillant répétiteur au Collège Moulay Youssef de Rabat en même temps qu’étudiant. On précisa qu’il était aussi un excellent ami de notre distingué frère le Chérif Moulay Tayeb Zidane, un des cadres les plus valables et les plus dynamiques de la Direction de la Jeunesse et des Sports. Ce fut Moulay Tayeb qui, en hommage à sa solide culture et à son sens artistique des plus raffinés, choisit ce jeune homme, universitaire de talent : Abdessamad Kenfaoui. Nous disposions à Maâmora d’une bibliothèque fournie où nous trouvions ce dont nous avions besoin : documents et références. C’est Kenfaoui qui en était le responsable et il y eut tout un éventail d’activités entre autres celle d’assurer la traduction en simultané des interventions techniques, des moniteurs français ; plusieurs membres du séminaire n’entendaient, en effet que l’arabe. Notre cher KEN fut le trait d’union

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idéal et les bilingues parmi nous ne tardèrent pas à découvrir chez lui une vertu complémentaire: son originalité, signe d’une personnalité qui devait par la suite s’imposer comme particulièrement brillante. Ken ne se contentait pas de traduire. Sans jamais rien dénaturer, il se permettait, très sûr de lui, mais à juste titre et à bon droit, d’inclure dans son propos ses remarques à lui, où éclatait une technicité étonnante vu son âge. Tous les stagiaires ne tarissaient pas d’éloges à son endroit. De leur côté, les moniteurs l’admirèrent et le félicitèrent chaudement. Il m’incombait, entre autres responsabilités, d’élaborer la version arabe du texte de la revue théâtrale « Ibrahim ben Adham », ce qui m’amena à passer bien des moments féconds à la bibliothèque du stage, aux côtés d’Abdessamad. Nous discutions et souvent, je m’éclairais de ses avis et conseils toujours pleins de sagesse. Dans un autre ordre d’idées, nous coordonnions en commun le travail quotidien. C’est ainsi que naquit et se développait notre amitié. J’eus l’insigne bonheur de découvrir ses grandes qualités de cœur et ses dons d’homme d’esprit, fin, subtil, prompt à l’intelligence des hommes et des choses. Et, surtout si sensible. Au terme du séminaire, nous mesurions tous deux, les horizons du théâtre et en saisissions l’importance pour l’avenir de notre jeunesse et de la culture nationale. Cette bonne rencontre fut un excellent départ pour une amitié et une réciproque estime qui ne faillirent jamais. Ken, repose en paix, l’âme en joie pure ! Tu as réussi à t’entourer de camarades et d’amis qui perpétuent ton souvenir de camarade attentionné, d’ami sûr, d’homme noble et généreux. Ton cœur pur les inspirera à jamais, Abdessamad. Il n’est pour résumer la considération dont tu jouis que cette unanimité des voix autour de ton nom. On humera longtemps ton doux parfum, celui de l’amitié, celui d’un sourire qui fut ton secret, comme fut ton secret l’Amour que Dieu dans Sa sagesse incommensurable a su en mesurer la dimension et en la belle et dense éternité.

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Mohammed Zniber : Ecrivain, ancien président de l’Association des Ecrivains du Maroc

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Mahjoub Ben Seddik : Secrétaire général de l’UMT Un homme de principes et de luttes Il a laissé un immense vide. Mais sa mémoire, façonnée par son intelligence et sa créativité, invite à l’enthousiasme et à l’espérance qui ont toujours animé cet homme à la vie débordante. Voilà pourquoi l’évocation de Abdessamad Kenfaoui, le témoignage de son sujet, ne peuvent que susciter en moi des émotions et des sentiments contrastés. Tristesse et regret de la perte d’un être qui me fut cher ; en même temps, souvenir vif et chaleureux du personnage et de ses inoubliables qualités. Il était un homme de principes, un homme de lettres et un homme de lutte. Son destin a été celui d’un créateur, d’un militant authentique et d’un fin diplomate. Il a réuni l’amour d’un théâtre de talent, un total engagement envers l’action et l’organisation syndicales ; il était curieux des cultures des autres et ouvert au dialogue avec elles. Il était une personnalité tolérante et agréable. Abdessamad Kenfaoui, c’est une évidence de le dire, avait investi sa créativité personnelle dans le théâtre. Il l’aimait, passionnément. Peut être bien que son œuvre telle qu’on la connaît, d’une qualité exceptionnelle, ne suffit pas à restituer sa relation au théâtre, ni le temps et l’énergie qu’il lui consacrait. Cette passion a eu pour elle la richesse et la diversité culturelles d’un auteur dont l’art s’enracinait dans l’authenticité de sa propre personne. C’est que Abdessamad était un homme à la connaissance plurielle. Et son éclectisme à lui s’est révélé fécond parce que c’était un éclectisme ordonné, ancré au plus profond de sa société et sereinement ouvert à l’intelligence de son temps. Comment ne pas évoquer le théâtre travailliste, cette première et véritable école du théâtre marocain qui a donné une des meilleures générations d’acteurs et de créateurs que notre pays ait connues. Abdessamad avait apporté au théâtre travailliste une contribution des plus précieuses et des plus riches. Je suis certain, qu’à tout jamais, l’histoire du théâtre marocain s’écrira en bonne partie avec le nom de Abdessamad Kenfaoui et avec le théâtre travailliste au chapitre de la reconnaissance. Quant au militant syndicaliste, son action s’est déclenchée au lendemain de la grève de 1961 à la suite de laquelle il n’a pas repris ses fonctions. Abdessamad avait alors choisi d’assumer son sort, digne, et il a rejoint l’Union Marocaine du Travail, abandonnant des années d’une carrière diplomatique.

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En fait il n’était pas tout à fait étranger à la lutte syndicale et il n’a fait qu’y prendre la place qui lui revenait. Au sein comme à l’extérieur de l’Organisation, il aura sans cesse été porté par son sens de l’engagement, de la fidélité aux idéaux et par un souci tout à fait rare de la qualité, du devoir, et du travail bien fait. Abdessamad n’était pas de ces intellectuels cloîtrés dans leur tour, seuls avec leur savoir, imbus parfois de leur production et de leur personne. De tels destins et de telles productions sont sans utilité pour le mouvement social. Il n’était pas non plus de ces opportunistes dont l’âme déserte généralement la plume. Ceux-là considèrent les travailleurs et leurs luttes comme une abstraction utilitaire. On a pu voir combien, inéluctablement, ils sont gommés par le mouvement des choses et de l'histoire. Abdessamad était un intellectuel au sens simple, c'est-à-dire au sens plein ; le verbe, pour lui, était action et l’action pour lui était principe, c'està-dire qu’elle était lutte. Il a observé et compris la fraternité et la communauté d’idéal des hommes et des femmes organisés et agissant pour des principes et des droits. Il les a rejoints et a agi avec eux. Sa force d’abstraction et son intelligence, il les convertissait en humilité pour être chaque jour, avec les autres, comme tous les autres, un militant, un vrai. Quelques mots aussi sur le diplomate. La carrière de Abdessamad Kenfaoui a été brève, certes, mais sans doute est-elle, au moins en partie, à l’origine de ces traits de caractère qui étaient bien à lui : ouvert, disponible, ayant le sens du dialogue, de l’écoute de l’autre, le sens de l’argument. Il était fin, délicat et discret. Aussi brève qu’elle fût, sa carrière aura été intense car vécue durant ce qu’on appelle un moment d’accélération de l’histoire, une phase difficile mais riche en événements. Tel était, à mon sens, et aussi brièvement que possible, Abdessamad Kenfaoui. Une personnalité immensément attachante. Je n’oublie pas notre tristesse à tous quand il nous a quittés. Son souvenir est demeuré parmi nous d’autant plus présent et plus fort, j’allais dire intact, grâce à son œuvre magnifique et à son engagement exemplaire.

1996

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Bachir Aouad : Enseignant à la Sorbonne Nouvelle Paris III et à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales L’initiative de publier les quelques pièces de théâtre du regretté et ami Abdessamad Kenfaoui, dont on a réuni les manuscrits, est le meilleur hommage que l’on puisse rendre à cet auteur dramaturge de talent, disparu avant de parachever une œuvre qui s’annonçait fort prometteuse pour le théâtre maghrébin, à une époque où ce genre était encore à ses premiers balbutiements. Tout le mérite de cette initiative combien heureuse, revient à son épouse Danièle qui n’a cessé de se battre pour que l’œuvre de son mari prenne la place qui lui revient dans le patrimoine culturel de notre pays. Est-il besoin d’ajouter que sa lutte n’avait d’autre but que de témoigner à cet homme tout l’amour et l’admiration qu’elle lui portait. Les quelques pièces qui font l’objet de cette publication sont au nombre de cinq : - A MOULA NOUBA - BOUKTAF EN ARABE - BOUKTAF EN FRANÇAIS - Une adaptation de TARTUFFE : SI TAKI - BARBE BLEUE. Certes, bien avant Abdessamad, quelques auteurs marocains s’étaient essayés dans ce genre avec plus ou moins de bonheur. Celui qui avait réussi à avoir une assez large audience et à toucher le grand public sûrement grâce au choix de la langue utilisée, à savoir le dialectal a été incontestablement Abdallah Chekroun qui occupait un poste de responsabilité à l’Union de la Radio et Télévision Marocaine. Toutes les tentatives ébauchées, une vingtaine d’années environ avant Abdessamad Kenfaoui, étaient conçues pour la radio et à ma connaissance, jamais portées à la scène. C’est à Abdessamad Kenfaoui que le public marocain et international doit les premières représentations d’un théâtre qui se distingue par son authenticité et son originalité quant aux thèmes abordés et à la langue utilisée.

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Si ma mémoire ne me trahie pas, je dirais que les sketches d’Abdellah Chekroun tournaient sans cesse autour des questions de mariage forcé de nos jeunes filles et de quelques conflits de générations. L’apport nouveau du théâtre Abdessamad Kenfaoui réside dans sa volonté de porter à la scène des pièces traitant des thèmes à caractères universels. A ce propos il ne pouvait mieux choisir que de faire connaître au peuples marocains le grand Molière et ce, en faisant des adaptations notamment de Tartuffe, etc... L’originalité du théâtre de Abdessamad Kenfaoui, c’est aussi de préserver de l’oubli, des traditions on ne peut plus pittoresques, mais du génie de notre peuple. Je veux parler de Soltane Tolba et A Moula Nouba. Rappelant qu’en 1956, il a remporté un immense succès au théâtre des Nations avec une adaptation des Fourberies de Scapin et une pièce originale des Balayeurs avec la première troupe théâtrale professionnelle marocaine, dont il était le fondateur. La chanson « Ana echettab » chantée par les comédiens des Balayeurs fût un véritable tube à l’époque, et fredonnée par la jeunesse marocaine.

1996

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Hamid Triki : Historien

Le solitaire ressuscité

Moi, le damné, le solitaire. Moi qui suis le dépositaire Des péchés de tous les proscrits (...) Je m'assieds et je contemple. Abdessamad Kenfaoui

Mais je sais très cher Ken que toi au moins tu n'es pas » dérangé » par le grand silence qui. déjà, voile ton nom ... Saïd Saddiki ( 1978)

Je me sens d'autant plus mal venu d'affronter cette « préface » que je n'ai point eu la faveur de connaître

personnellement Abdessamad Kenfaoui afin de pouvoir joindre

mon témoignage à celui de

ses

amis. Cependant, aurais-je pu me dérober à la

sollicitation de Madame Danièle Kenfaoui et aux personnes qui, en ce moment même, s'activent à ressusciter la mémoire du dramaturge ? Certes non. Et il est d'autres raisons qui m'invitent à accepter. En premier lieu le respect que nous, marocains, devons à la mémoire de l'auteur de « Soltan Tolba Ne serait-ce pas une manière de nous libérer de cette lourde dette envers l'homme qui consacra le peu d'années actives qui lui furent imparties à l'illustration de notre culture populaire ? Ce fut en un temps - celui de la ferveur des premières années de l'indépendance - alors que la vague de la « modernité » expédiait aux bas-fonds tant de traditions culturelles accumulées des siècles durant, tant de modes d'expression empruntant les voies du Malhoun, des quatrains de al-Majdûb et de ses héritiers les « Hlaïqis » des places publiques...

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Il faut savoir gré à A. Kenfaoui d'avoir audacieusement mis en scène aussi bien les strates enfouies de cette culture populaire que la langue qui les porte. On imagine aisément que cela lui en coûta de nager à contre-courant dans les ténébreux limbes de notre mémoire. Pardonne-nous,

cher

Kenfaoui, si

nous

t'avons

par

deux fois

ensevelies ! Mais, voilà que tu ressuscites : 1994, les œuvres de ton « théâtre populaire » sont enfin publiées, accompagnées de magnifiques témoignages. 1998, sur ton sol natal à Larache, est créé le Prix Abdessamad Kenfaoui et c'est la biographie que t'a consacré Hassan Bahraoui qui en recueillait la primeur. Entre temps, la Faculté des Lettres de Ben Msik à Casablanca t'a dédié son « Sixième Festival International du Théâtre Universitaire ». Ton nom repose enfin paisiblement dans une salle au Parc de la Ligue Arabe. Aujourd'hui, c'est le manuscrit déterré de ton « Soltan Tolba », enfoui depuis les premières représentations en 1967, qui est offert au public. Est-ce le prélude à la reconstitution de notre mémoire estropiée ? Voilà donc la première raison justifiant cette préface. La seconde consisterait, au regard de l'historien que je suis, à aspirer à couvrir autant que possible la pièce de Soltan Tolba d'une sorte de tenture historique. J'avoue que l'entreprise n'est pas exempte d'interprétation comme la nature même de la pièce m'y autoriserait. En effet, entre le scénario théâtral et les événements qui le fondent depuis le XVII siècle, la relation est établie, à quelques nuances près. Du reste, Kenfaoui, dans les manuscrits autographes de cette œuvre a pris soin de mentionner constamment les sources historiques consultées.

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Cependant, il est aussi un fait que le caractère historique de Soltan Tolba ne saurait soustraire à notre vigilance les engagements culturels et politiques de Kenfaoui, les profonds mobiles ayant présidé au choix par lui de ce thème précisément dans l'élan de notre jeunesse des années 1960 : enthousiasme accompagnant la réémergence de notre langue et de notre culture populaire ; tentative de résistance, par cette culture, à la double vague d'acculturation, orientale et occidentale qui planait alors sur nous ; rappel au souvenir d'un passé si proche, aux effets palpables, d'une ancestrale tyrannie ; sans oublier cette ferveur qui saisissait notre jeunesse d'alors... Un sultan des étudiants !

Quelle charge d'illusion cette expression pourrait-elle engendrer en caressant d'un frisson les esprits et les cœurs ! Mais au fait, quel sens attribuer, en profondeur, à cette tradition remontant au XVII siècle et consiste à élire, chaque printemps, un

Soltan Tolba à

la

souveraineté aussi

éphémère

qu'illusoire ? Réjouissances d'étudiants au tempérament naturellement fêtard ? Cela est certes vrai. Mascarade Carnavales que prenant l'étudiant comme pâture et le tournant en dérision ? Cela se dégage clairement des propres propos des tolbas pendant la cérémonie. Prétexte pour parodier le Makhzen, son appareil répressif, la corruption de ses représentants ? C'est manifestement évident à en juger par le cérémonial traditionnel de la fête, au moins tel qu'on en connaît le protocole d'après les descriptions depuis la fin du XIXème siècle et l'iconographie du début du XXème siècle. Encore faudrait-il préciser que ce cérémonial était établi en accord avec le sultan régnant. Cette « complicité » du haut Makhzen était peut-être une manière d'adresser un message déguisé rappelant à l'ordre ses propres agents.

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Reste enfin le non-dit ... Etait-ce le rêve de voir évoluer l'ordre établi que seul le Carnaval était à même d'exprimer dans les sociétés où le pouvoir s'exerçait sans limite ? Pour ne point abuser de la patience du lecteur, je l'invite, s'il le désire, à pénétrer dans l'alcôve historique de Soltan Tolba par l'intermédiaire des documents écrits et iconographiques mis à sa disposition. Ainsi ce serait au lecteur de les interpréter à son tour.

Hamid TRIKI

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‫‪Ziadi Abderrahman : Cadre - Directeur à La CNSS‬‬

‫نضال ف نان‬ ‫مد خم‬ ‫]‪[1‬‬

‫ؾهْ تال‪ ٟ‬فـ‪ٕ١‬ا‬ ‫زَ‬ ‫‪ٚ‬اؽْسَاي ‪ْ َٚ‬‬ ‫]‪[3‬‬ ‫‪ٚ‬ا ٔـد ِـدـا ‪ٚ‬سٌَـال ِـََٕا ٔا‬ ‫‪ ٚ‬تىـٍّا خ ازـٕـ‪١‬ـٕا أتـىـا ن‬ ‫‪ٚ‬زر‪ٌَْٛ ٝ‬عظ اٌؼا ف‪١‬ح ‪٠‬ـرـَثـْـؼه‬ ‫ِىافس‪ِ ٚ ٓ١‬ضس‪ِ ٓ١١‬غ اخ‪ٛ‬ذىُ‪.‬‬

‫‪َ٠‬ـا اٌىـٕفـا ‪ ٞٚ‬ؽْساي ‪ّٚ‬زّـؾـْـرـِٕا‬ ‫زؾْٕان]‪ٚ [2‬ازٕا ف‪ ٟ‬أػـّا ٌـٕـا‬ ‫ذْ‪َ َٛ‬‬ ‫]‪[4‬‬ ‫اٌّشز‪ َٛ‬اٌغؼ‪١‬ذ ػض‪٠‬ض‪ ٞ‬أْٔؼان‬ ‫ص ّذ َلْـر‪ ٛ٘ٚ ٗ١‬دا ئّا ِـّْصَذ ْلَه‬ ‫وـٕـرـُ فـ‪ ٟ‬عـٍـ‪١‬ؼـح صِا ٔـ‬

‫انظرو ف‬ ‫‪ ٝ‬اٌغ‪١‬ذج فاٌغ‪ ٟٔٛ١‬دأـ‪١١‬ـً‬ ‫اذّصٍد تِ َ‬ ‫‪ٔ ٚ‬ـظشا ٌـّصذا لـرـ‪ِ ٟ‬ـغ اٌـشا زـً‬ ‫‪ٚ‬ذمذ‪ ُ٠‬اٌّشز‪٘ٚ َٛ‬زا اٌرشاز اٌ‪ٙ‬ا ئً‬ ‫‪ ٚ‬ذـمـشس ٔـؾـشٖ ف‪ ٟ‬ورـا ب خـّ‪١‬ـً‬ ‫٘زا ذـمـذ ‪٠‬ـُ ٌ‪ٙ‬ا ر اٌشخً اٌؼا د ي‬

‫ص‪ٚ‬خح اٌىٕفا‪ ٞٚ‬اٌفٕاْ إٌّا ضًِ‪.‬‬ ‫عٍثد سأ‪ ٟ٠‬ف‪ ٟ‬ذشخّح األِثا ‪ً٠‬‬ ‫ا ٌـٍ‪ ٟ‬خْـّـَغ ‪ ٚ‬تـْم‪ ٝ‬غ‪ْ١١‬ش وـا ًِ‪.‬‬ ‫ٌسفظٗ ِٓ اٌض‪١‬اع ‪ ٚ‬اٌـرـضٍـ‪١‬ـً‪.‬‬ ‫اٌّؼش‪ٚ‬ف تاٌر‪ٛ‬اضغ ‪ٚ‬اٌفىشاٌؾاًِ‪.‬‬

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‫اندراست و انحياة انمسرحيت‬ ‫]‪[5‬‬

‫ػثذ اٌّصّذ اٌىٕفا‪ ٞٚ‬ف‪ ٟ‬اٌؼشائؼ اصْداد‬ ‫وا ْ ِـؼـؾـ‪ٛ‬ق فـ‪ِ ٟ‬ـذ ‪٠‬ـٕـح األ ِـدا د‬

‫‪ ٚ‬االعرؼـّا س االعثا ٔ‪ ٟ‬زا وُ اٌثالد‬ ‫ذاتغ ف‪ٙ١‬ا اٌذساعح االترذائ‪١‬ح ِغ اال‪ٚ‬الد‬

‫‪ٚ‬ف‪ ٟ‬اٌشتا ط وّ​ّـًْ اٌـذ سا عح اٌـثا ٔـ‪ٞٛ‬‬

‫‪ٚ‬ف‪ ٟ‬اػذاد‪٠‬ح ِ‪ٛ‬ال‪ٛ٠ ٞ‬عف زاص اٌثاواٌ‪ٛ‬س‪٠‬ح‪.‬‬

‫تـؼـذ د سا عـح ا ٌـؼـٍـ‪ َٛ‬ا ٌـمـا ٔـ‪ٔٛ‬ـ‪١‬ـــح‬

‫ذـؼـ‪١‬ـٓ سئـ‪١‬ـظ اٌـؾــؤ‪ ْٚ‬ا ٌـثـمـا فـ‪١‬ـــح‬

‫ف‪ ٟ‬اٌؾث‪١‬ثح ‪ٚ‬اٌش‪٠‬اضح اٌّ​ّصٍسح اٌّشوض‪٠‬ح‬

‫‪ٚ‬ا تـذع تــز وــاء ‪ ٚ‬خـ‪١‬ا ٌـ‪١‬ـح غـٕـ‪١‬ــح‬

‫فـ‪ ٟ‬ذـأ عـ‪١‬ـش ا ٌـرـذاس‪٠‬ـة اٌـّغشزـ‪١‬ـح‬

‫ٌـّصا ٌـر ؽـثـا ب ِـٓ اٌـٕـخـثـح اٌـّغـشت‪١‬ح‪.‬‬

‫اٌـّـمـّص‪ٛ‬د ِـٓ ٘ـا ر ا ٌـرـذ ا س‪٠‬ـــة‬

‫خـٍـك ِـغـشذ ػــّصش‪ٌ ٞ‬ـٍـّـغــشب‪.‬‬

‫ؽـشفـ‪ٛ‬ا ػٍ‪ ٝ‬إٔـؾاء ٘ـا د اٌـفـٓ اٌسـ‪١‬ـ‪ٞٛ‬‬

‫عَا٘ش ‪َٚ‬ػْض‪٠‬ض ‪ ٚ‬ڤْـ‪ٛ‬اصاْ]‪ ٚ[6‬اٌـىـٕـفـا ‪.ٞٚ‬‬

‫‪ ٚ‬ػـضصُ٘ ؽا سي ٔـ‪ٛ‬ن]‪[7‬تـّـمـذ سذــٗ‬

‫‪ ٚ‬اورؾف إتذاع اٌـىـٕـفـا ‪ ٚ ٞٚ‬ػثمش‪٠‬رٗ‪.‬‬

‫ثــال ثـح ؽـش‪ٚ‬ط وـا ٔـد ضـش‪ٚ‬س‪٠‬ــح‬

‫تـا ػ ذـٕـؾـأ زـشوـح ِــغـشزـ‪١‬ــح‬

‫ذـىـ‪٠ٛ‬ـٓ ِـدـّـ‪ٛ‬ػـح د ‪٠‬ـاي اٌـّـّثـٍـ‪ٓ١‬‬

‫‪ ٚ‬ذأ ٌـ‪١‬ـف ِـغـشزـ‪١‬ا خ ٌـٍـّـفـشخ‪١‬ـٓ‬

‫‪Archives Mme Danièle Kenfaoui.‬‬


‫ا ٌـرأ ٌـ‪١‬ـف ‪ ٚ‬اٌّ​ّثـً ‪ ٚ‬اٌـدـّ‪ٙ‬ـــ‪ٛ‬س‬

‫٘ـُ أعـا ط ِـغـشذ اٌدـذ ‪ٚ‬اٌغـش‪ٚ‬س‪.‬‬

‫اخـرـ‪ٙ‬ذ ٌ‪ٙ‬اد اٌـغا ‪٠‬ح اٌثـالث‪ ٟ‬اٌّزو‪ٛ‬س‬

‫ح اٌضخاي اٌّؾ‪ٛٙ‬س‬ ‫‪ٚ‬اٌرسك ت‪ ُٙ‬اٌغَ‪ِ١‬ةْ ٌَ ْؼٍَ ْ‬

‫تذا اال لـرـثا ط ِٓ اٌـرـشاز األخـٕث‪ٟ‬‬

‫‪ ٚ‬ذىـرـثـ‪ٛ‬ا اٌّغشز‪١‬اخ ف‪ ٟ‬لا ٌة ِغـشت‪ٟ‬‬

‫تذا ْ‪ ٚ‬ترأٌ‪١‬ف ِغشز‪١‬ح "ؽّظ اٌضس‪"ٝ‬‬ ‫ػّْا ‪ ًَ٠‬خسا ِٓ ِ‪١١ٌْٛ‬ش ِـمـرـَثـْـغح‬

‫]‪[8‬‬

‫ػَّ‪ ٟ‬اٌ ْضٌَظ اٌّـغـشز‪١‬ح ا ٌـمـّصـ‪١‬ـشج‬ ‫أِا ٍّ٘‪١‬د ؽىغث‪١‬ش]‪[10‬أٌف‪ٙ‬ا تاالٔدٍ‪١‬ض‪٠‬ح‬ ‫ل ـ فـزل ـت ا ح ـها وو ـ خـجـا ـزب ـ ٍــتل ــمـػ‬

‫‪ٚ‬ػَِّ‪ ٟ‬اٌ ْضٌَظْ ‪ ٚ‬ا ٌْ ّْ َؼٍَ ُْ ػَض‪ٚ‬صْ ‪ٚ‬ػّْا‪ ًِ​ِ٠‬خْسا‬ ‫‪ٚ‬اٌّؼٍُ ػض‪ٚ‬ص ِٓ ت‪ِٛ‬اسؽ‪ِ[9] ٟ‬رشخّح‬ ‫أٌـفـ‪ٙ‬ا ڤْـ‪ٛ‬ا صاْ ‪ ٚ‬ذـشخـّر‪ٙ‬ا اٌّدّ‪ٛ‬ػح‪.‬‬ ‫‪ٚ‬خـٍـ‪١‬ـً ِـغشاْ ذشخّ‪ٙ‬ا ٌـٍؼـشتـ‪١‬ــح‬ ‫دور م ثل وع ف ٍ فً هم ل ٍج ب ا ح خزاف ٍت‬

‫ال مـجـمـىعـت ص ل ـ خـ با ا ٌ ـت ال ـ بـذا ف ً‬

‫ال ـ ىـ صىص مـ شـ كـ لـت حل ال مـطزوحت‬

‫ال م عزوف ت ال مؤل ف ح مىق ا ش كال ٍت وخ لك‬

‫ل ـحـل ب ـ خـ كـزوا وا ال مـخـ لـىل ـت سمت ا أل‬

‫ل ـمـ كـ خـىب ت ا ث ال ـمـ سـزح ٍا ب ـ خـ سجـ ٍـل "ك ٍلو عطا" ا سم ف ً ٌ م ثل" ٌ م ثل اةل مـجـمـىعـ‬

‫‪Archives Mme Danièle Kenfaoui.‬‬


‫ال ـ كا ف ل ـ لـ كـ ىـ فـا وي ا ل ـ مــ لـب‬

‫ال طاء ل لطاهز وعشٌ ش" ال ذماغ ال م ف كز"‬ ‫ا ال م ى ٍز ال م ىذٌ ل ف ىاسان ألو ذري ل ف أل‬ ‫ال ـمـمـ ثــل ح ـ كـىٌ ـه عـ لـى ة د سٌ ا وي ال ـ كـ ىـ فـا‬

‫ك ـ ٍـى ضع ـجـمـ ٍـاال ل ل ـحـىار‬

‫اإلخ ـزاج ع لى وك ـ ٍ سهـز ا أل ص ٍـل وال عـمـل ر ل ـ ىها ب ا ب ال ـ خـمـ شـخـ ٍـز وال ـ لـ ٍـل‬

‫فشلح اٌرّث‪ ً١‬اٌّغشت‪ِٙ ٚ ٟ‬شخاْ ِغشذ األُِ‬ ‫ف‪ ٟ‬تذا‪٠‬ح االعرمالي ذؼ‪ َٓ١‬اٌىـٕـفا ‪ٞٚ‬‬

‫ِـذ ‪٠‬ـش فـشلـح اٌـرـّـثـ‪١‬ـً ا ٌّغــشتـ‪ٟ‬‬

‫‪ ٚ‬ا ؽــشف ػـٍ‪٘ ٝ‬ا د ا ٌـرـغـّـ‪١‬ـح‬

‫اٌغـ‪١‬ـذ ا ٌـفا ضً ا زّذ تـٓ عـ‪ٛ‬د ج‬

‫اٌـٍـ‪ ٟ‬وـا ْ فـ‪٘ ٟ‬ا ر ٖ ا ٌــّـذ ج‬

‫وا ذة اٌذ‪ٌٚ‬ح ف‪ ٟ‬اٌؾث‪١‬ثح ‪ٚ‬اٌـش‪٠‬ا ضح‪.‬‬ ‫]‪[14‬‬

‫‪ ٚ‬ؽاسود ٘ا د اٌفـشلـح تا ٘ـرـّـا َ‬

‫فـ‪ِ ٟ‬ـ‪ٙ‬ــشخـا ْ ِـغــشذ ا أل ِــُ‬

‫تـّـغـشذ عـا سج تــشٔـا س اٌـ‪ٙ‬ــا َ‬

‫ف‪ ٟ‬تاس‪٠‬ض ػـا صّح اٌـفـٓ ‪ٚ‬االػـالَ‪.‬‬

‫غـَا ب‬ ‫ؾّ‬ ‫ؽـا سود تؼـّْا ‪ ًِ٠‬خسا ‪ٚ‬اٌ َ‬

‫‪ ٚ‬أ ؽـشف ػـٍ‪ ٝ‬االخـشا ج فـ‪ٛ‬اصا ْ‬

‫‪Archives Mme Danièle Kenfaoui.‬‬


‫ّصـَ ّذ َ‪٠‬م‪ ٟ‬ا ٌـؾـا ب‬ ‫‪ ٚ‬عاػذٖ اٌغَ‪ِ١‬ة اٌ ّ‬

‫‪ٚ‬فـا ص ا ٌـؼـشض تـٕـدـا ذ ِـض‪٠‬ــا ْ‪.‬‬

‫‪٘ٛٔ ٚ‬د اٌّصسافح اٌفشٔغ‪١‬ح تا ٌـّؾاسوح‬

‫‪ٚ‬سوـض‪ٚ‬اػٍ‪ ٝ‬اٌفـشلح اٌّغشت‪١‬ح اٌّ​ّرا صج‬

‫‪ ٚ‬لـا ٌـ‪ٛ‬ا تا ْ اٌـّ​ّـثـٍـ‪١‬ـٓ ا ٌّغـا ستــح‬

‫ؽخـّص‪ٛ‬ا أ د‪ٚ‬اسُ٘ تّـمـذسج ‪ِٙٚ‬ا سج‪.‬‬

‫أ زـغـٓ ِٓ ِّثٍ‪ ٓ١‬و‪١ِٛ‬ذ‪٠‬ا فـشا ٔغح‬ ‫ف‪" ٟ‬د‪ّ٠‬أؼ ِاذاْ"‬

‫]‪[16‬‬

‫]‪[15‬‬

‫‪ ٚ‬ؽـ‪ٙ‬ـا د اخ ا ٌـدـشا ئـذ تا لا ِـ‪ٛ‬خـ‪ٛ‬د ج‬

‫لاي اٌّصسف‪١١ٍ٘ ٟ‬ش ]‪ [17‬ا ٌـغَـ‪١‬ـِةْ ا ٌـّصـذ ‪٠‬ـم‪ِ ٟ‬ـّـثـً وـثـ‪١‬ــش‬

‫ِـثـً د ‪ٚ‬س عـْىـا تـا ْ خْـسـا تـش‪ٚ‬ػــح وأٗ‬

‫خاسج ِٓ ٌ‪ٛ‬زح اٌشعاَ د‪ٚ‬الوش‪[18].ٚ‬ا‬

‫‪ٚ‬صاد ‪ ٚ‬لاي اٌـّغشب زـا ص االعـرـمـال‬

‫‪ ٚ‬فـشلح اٌّغاستح ِثٍد تىفا ئح ‪ ٚ‬خـّا ي‬

‫‪ ٚ‬أ ذـمـٕـد اٌـذ ‪٠‬ىـ‪ٛ‬س ‪ٚ‬األ داء اٌـؾؼـثـ‪ٟ‬‬

‫‪ٚ‬ألٕؼرٕا تاعرمـال ٌ‪١‬ح اٌـّغشذ اٌّغشت‪.ٟ‬‬

‫‪ ٚ‬ا ٔـرـح اٌىـٕـفـا ‪ ٜٚ‬س‪ٚ‬ا ‪٠‬ا خ ِرٕ‪ٛ‬ػح‬

‫وـٍـ‪ٙ‬ـا ِـىــرـ‪ٛ‬تح تـا ٌـٍغـح اٌـذ ا سخـح‪.‬‬

‫وـــً ِــغــشزــ‪١‬ـح ٌـ‪ٙ‬ــا لـــّصـــح‬

‫فــشضا ذـ‪ٙ‬ـا اٌـظش‪ٚ‬ف ‪ ٚ‬اٌـّــٕـا عـثـح‪.‬‬

‫ِٓ إ تـذاػـٗ ت‪ٛ‬وْـرَـفْ ‪ ٚ‬عٍغاْ اٌغٍثح‬ ‫أ ِا اٌـغِ‪ ٟ‬اٌـرَـا ل‪ ٚ ٟ‬اٌٍَسْـ‪َ١‬ح اٌ َضسْلـا‬

‫]‪[19‬‬

‫‪ ٚ‬عـٍــغـا ْ تـٍـ‪١‬ـّـا ‪ٚ‬أ ِــ‪ٛ‬ال ٔــ‪ٛ‬تــح‪.‬‬ ‫فــّـٓ ا ٌـش‪ٚ‬ا ‪٠‬ـا خ ا ٌّــمــرــثــغــح‪.‬‬

‫‪Archives Mme Danièle Kenfaoui.‬‬


‫‪٘ ٚ‬ا دْ ؽِـ‪ ٟ‬زــمـمـٗ سغـُ اػــّـا ٌـٗ‬

‫‪ٚ‬سغـُ اٌّـضا ‪٠‬ـمـا خ اٌٍ‪ ٝ‬خـٕـمـا ذـٗ‬

‫‪ٚ‬سغُ اٌشلاتح اٌٍ‪ ٝ‬عدٕا خ ػـثمـش‪٠‬رٗ‬

‫‪ٚ‬خـال ذــ‪ ٛ‬وـ‪١‬ـرـأ ٌـُ ِـغ ؽا ػـش‪٠‬ـرـٗ‪.‬‬

‫‪٠‬ــا اٌـــالّ ‪٠‬ـ ُْ ال ذْــٍـ‪ َْٛ‬تـا ٌـثِـٍــْ‪١‬ــَح‬

‫زـر‪ ٝ‬ذْـغَـا ٌَـ ْغ ػٍ‪ِ ٝ‬سا ‪٠‬ـٓ اٌىـِ‪َ١‬ح‪.‬‬

‫لـا ٌـ‪ٙ‬ـا تـ‪ٛ‬وـــْرــَف تـىـً ؽــفـا فـ‪١‬ـح‬

‫ن أَ زـ‪ٛ‬س‪٠‬ح ِسـٕـ‪ٛ‬ن أز‪ٛ‬س‪٠‬ح‪.‬‬ ‫ػـَز ْتـ‪ْ ٛ‬‬

‫ظ ػـٍ‪ ٝ‬اٌـّـَٕا ْ‬ ‫اٌِـٍِ‪٠ ٝ‬ـؼـ‪ّ١‬ـظْ‪٠ ,‬ـؼـ‪َّ١‬ـ ْ‬ ‫‪٠ٚ‬ـّصٍ‪ ٝ‬ػٍ‪ِ ٝ‬ـسـّـذ ‪ٌٚ‬ـذ ػـذ ٔا ْ‬

‫‪٠‬ـسـفـظ اٌـفـٕا ْ ِـٓ اٌـثال ‪ٚ‬اٌسشِاْ‬ ‫وـ‪١‬ـف ؽـ‪ٙ‬ـش ِـسـشَ وـ‪١‬ـف سِضاْ‪.‬‬

‫انمسرح انعماني‪.‬‬ ‫ػ اٌـّـغشذ اٌؼـّا ٌ‪ٟ‬‬ ‫‪ِ ٚ‬ا ْٔغا ‪ْ ْٚ‬‬

‫]‪[20‬‬

‫االذساد اٌّغشت‪ٌٍ ٟ‬ؾغً زمك ٔ‪ٙ‬ضح‬ ‫‪ٚ‬ؽـدـغ ٔـ‪ٙ‬ـضح ِغشذ اٌغٍ‪١‬ؼح‬

‫]‪[21‬‬

‫أ عــش ‪ِ ٚ‬ــّــثــٍـ‪١‬ــٓ وــثـ‪١‬ـــشج‬ ‫‪ ٚ‬واْ وَ‪ْ١‬رْأد‪ ٜ‬ػشض ‪ِ ِٟٛ٠‬مث‪ٛ‬ي‬

‫ِذسعح اٌر‪ٛ‬ػ‪١‬ح ‪ ٚ‬اٌؼًّ إٌضاٌ‪.ٟ‬‬ ‫ٔ‪ٙ‬ـضح اٌثـما فـح اٌؾؼـثـ‪١‬ح اٌٍّرـضِح‬ ‫‪ ٚ‬ؽشفـ‪ٛ‬ا ػٍ‪٘ ٝ‬زا االخر‪١‬اساخ إٌث‪ٍ١‬ح‬ ‫‪ٚ‬اٌّصذ‪٠‬م‪ ٝ‬ػَ‪ ُْٕٗ١‬ػٍ‪ ٝ‬اٌّصغ‪١‬شج ‪ٚ‬اٌىث‪١‬شج‪.‬‬ ‫ٌّغشز‪١‬ح اٌّفرؼ ( اٌش‪٠‬ف‪١‬ض‪ٚ‬س)ٌڭ‪ٛ‬ڭ‪ٛ‬ي‬

‫‪Archives Mme Danièle Kenfaoui.‬‬

‫]‪[22‬‬


‫‪ٚ‬تـ‪١‬ـٓ ‪٠‬ـ‪ٌٚ َٛ‬ـ‪١‬ـٍـح ٌـرـ‪ٛ‬فـ‪١‬ـك اٌسـىـ‪١‬ـُ‬ ‫د اٌؾث‪١‬ثح اٌؼاٍِح‬ ‫‪ْ ٚ‬ذ َؼشْفَ ْ‬

‫]‪[24‬‬

‫‪ ٚ‬خّؼ‪١‬ح إٌغاء ألس‪٠‬غغ‪ٛ‬فاْ]‪[23‬اٌمذ‪ُ٠‬‬

‫‪ٚ‬اٌـؼـًّ تاٌّغشذ اٌٍّرضَ ]‪ ٚ[25‬تاٌـٕـضا ي اٌـٕـما ت‪ ٟ‬إٌّظُ‪.‬‬

‫انحياة اننقابيت‬ ‫تؼذِا غادس اٌىٕفا‪ٚ ٞٚ‬صاسج اٌخا سخ‪١‬ح‬

‫‪ ٚ‬اٌرسك تاالذساد اٌّغـشت‪ٌ ٟ‬ـٍـؾـغـً‬

‫‪ ٚ‬ذـشن ‪ٚ‬ساء ٖ اٌس‪١‬ا ج اٌذ تٍـ‪ِٛ‬اع‪١‬ح‬

‫ا عـرـمـثـٍــ‪ ٖٛ‬اإلخــ‪ٛ‬ا ْ وـا ٌـثـغـً‬

‫‪ ٚ‬وٍف‪ ٖٛ‬وّغؤ‪ٚ‬ي ػٍ‪ ٝ‬اٌرذاس‪٠‬ة إٌمات‪١‬ح‬

‫]‪[26‬‬

‫‪َِ ٚ‬ثًَ االذساد ف‪ِٙ ٟ‬شاخأاخ د ‪ٌٚ‬ـ‪١‬ـح‬ ‫‪ٚ‬ؽا سن فـ‪ ٟ‬خـش‪٠‬ـذ ج اٌّـسـدـ‪ٛ‬ب‬

‫]‪[28‬‬

‫‪ٚ‬و‪ َْٛ‬خـ‪١‬ـً ِٓ األعش ف‪ ٟ‬اٌـٕـضا ي‬ ‫‪ْ ٚ‬ذؼَ‪ ِٓ١‬خث‪١‬ش ف‪ ٟ‬إٌّظّح اٌذ‪١ٌٚ‬ح]‪ٌٍ[27‬ؼًّ‬ ‫تىٍّاخ ِرماعؼح ]‪[29‬ذذ فـغ ف‪ ٟ‬اٌغش‪ٚ‬ب‬

‫‪ ٚ‬ذـُـٕـؾـش ‪ ٚ‬ذــمـشُأ وــً صـثـــا ذ‬

‫ِـغ ِـمـا الخ اٌـٕـضا ي ‪ٚ‬اٌـىـفـاذ‬

‫ٌمَٓ أفىاس اٌـرـضا ِٓ تاٌىالَ اٌّثـا ذ‬

‫ٌـمـشاء ِغـشب أف‪ٛ‬سِاع‪ ْٛ١‬تـٕدـا ذ‬

‫ؽـشف اٌـدـش‪٠‬ذ ج تـ‪ٙ‬ا را ا ٌـ‪ٛ‬خـ‪ٛ‬د‬

‫‪ ٚ‬صوّ‪ٔ ٝ‬ــضـا ي صوـ‪١‬ـح د ا ‪ٚ ٚ‬د‬

‫‪Archives Mme Danièle Kenfaoui.‬‬

‫]‪[30‬‬


‫اندارجت واألمثال‬ ‫اعرؼًّ اٌىٕفا‪ ٞٚ‬ف‪ ٟ‬اٌّغشذ اٌذاسخح‬

‫‪ٔٚ‬ا ضً تا ػ ذـىـ‪ِ ْٛ‬ـؼـضصج‬

‫صا ‪٠‬ـذ ‪ِ ْٚ‬ا ٔغا ‪ٚ‬ػ تأْ ٘ا را اٌٍغح‬

‫٘ـ‪ٌ ٟ‬ـغـح األَ ‪ٌ ٚ‬ـغح اٌضَْٔمح‬

‫‪ٌٚ‬ـغـح ا ٌـؼـّـا ي ‪ٚ‬ا ٌـٕــمــا تــح‬ ‫‪ٌٚ‬ـغـح ا ٌـّـٍَـْسـ‪ ٚ ْٛ‬ا ٌـؼـَ‪١‬ـْغــَح‬ ‫‪ٌٙ ٚ‬زا ذـىـرـثا خ ٘ا د ا ٌـّـمـذ ِـح‬

‫‪ٌ ٚ‬ـغـح ا ٌـثـ‪١‬ــغ ‪ٚ‬ا ٌــؾــشا‬ ‫‪ٌٚ‬ـغـح ا ٌـثـْغـا ط] ‪ٚ [31‬اٌسـٍَـْمح‬

‫]‪[32‬‬

‫تـٍـغـح ا ألِثـا ‪٠‬ـً ‪ٚ‬ا ٌـسـىـّـح‬

‫اٌٍ‪ ٟ‬ف‪ ُٙ١‬إؽاساخ دا ِغض‪ ٜ‬ذشت‪ٞٛ‬‬

‫ػ َٔثْما ْ‪ ٚ‬خذ‪٠‬ش‪ ٓ٠‬تٕضاي اٌىٕفا‪ٞٚ‬‬ ‫تا ْ‬

‫وا ْ ‪ّ٠‬ىـٓ ٌٍـىـٕـفـا ‪٠ ٞٚ‬ـمـ‪ٛ‬ي‬

‫‪٠ ٚ‬ـض‪٠‬ـذ ‪٠‬ـمـ‪ٛ‬ي ‪٠ ٚ‬ـؼـا ‪ٚ‬د ‪٠‬ـمـ‪ٛ‬ي‬

‫أ ٔـا ِـا وـا ْ ٔـؼــشف ٔــىـ‪ٟ‬‬

‫غــ‪١‬ـش فـ‪ٌ ٟ‬ـغــح أ ِــ‪ٟ‬‬

‫‪ ٚ‬عَـ ْ‪ٌ ٛ‬ـ‪ٛ‬ا اٌـٍِ‪ ٟ‬تْـغـ‪١‬ـرـ‪ٛ‬ا فـ‪ٙ‬ـْـّـ‪ٟ‬‬

‫اٌـٍِ‪ِ ٟ‬ـغـا ٌـؼـ‪١‬ـٓ ػـٍ‪٘ ٝ‬ـّـ‪.ِٟٛ‬‬

‫‪ٚ‬اٌـذا سخـح ٘‪ٌ ٟ‬ـغـح األ ِـثـا ي‬

‫‪ٚ‬اعرؼٍّ‪ ُٙ‬ف‪ ٟ‬اٌّغشذ زغٕاالعرؼّاي‬

‫ف‪ ٟ‬اٌس‪ٛ‬اساعرؼًّ اٌمّصاس‪ٚ‬اٌغ‪ٛ‬اي‬

‫‪ٚ‬ا ٌـذ ٌـ‪١‬ـً ػـٍ‪٘ ٝ‬ـا د األ لـ‪ٛ‬ا ي‬

‫‪Archives Mme Danièle Kenfaoui.‬‬


‫ِا لاٌٗ ت‪ٛ‬ورف ٌٍّذٔ‪ ٟ‬صازة اٌّاي‬ ‫ؾشَ ْج اٌذَا‪ ٚ‬اٌ َثشْدْػَح ا‪ٚ ٚ‬ازذ أد‪ ٜ‬اٌثغً‬ ‫ػْ‬ ‫وـ‪١‬ـف غــا د ‪٠ ٞ‬ـىــ‪ ْٛ‬ا ٌـســً‬

‫زـىـّـ‪ٛ‬ا ػـٍـ‪١‬ـٕـا تـسـىـُ دغـً‬ ‫‪ ٚ‬تـمـ‪ ٝ‬ت‪ٛ‬وـرـف زـ‪١‬ـشاْ و‪١‬رغاءي‬ ‫ِـغ ا ٌـّـذ ٔـ‪ ٟ‬سا ط اٌـدـّـً‪.‬‬

‫ٔـفـظ اٌّغشز‪١‬ح ت‪ٛ‬ورف لـا ي فـ‪ٙ١‬ا‬

‫غٍَ ْم‪َٙ‬ا ال ذْـ‪َٛ‬س‪ٙ٠‬ا دا س تَا٘ا"‬ ‫"اٌٍِ‪ْ ٟ‬ذ َ‬

‫أ ِّـا ا تــشا ٘ــ‪١‬ــُ صا د ػـٍـ‪١‬ـ‪ٙ‬ــا‬

‫" اٌٍِ‪ ٟ‬زْ َفشْ ؽ‪ ٟ‬زَ ْفشَج وَ‪ْ١‬غ‪١‬رْ ف‪ٙ١‬ا"‬

‫ح ػٍْ‪"ٗ١‬‬ ‫زِّ ْ‪ّ١‬شُٖ وَ‪ْ١‬سَ ْ‬ ‫ظ ػٍ‪ْ ٝ‬‬ ‫ػٍِ‪" ٟ‬اٌٍِ‪ ٟ‬ذْىا‪ْ ِ٠‬‬ ‫ف‪ِ ٟ‬غشز‪١‬حب ال ٍما س لطان ]‪ [33‬لاي ْ‬ ‫أُ‪ ٚ‬خا‪ْٚ‬تُ‪ ٛ‬ػثذ اٌشزّاْ ‪ ٚ‬ازرح ػٍ‪ٗ١‬‬ ‫‪ٚ‬لـا ي ػْـٍِـ‪ٌ ٟ‬ـؼـَض‪ٚ‬ص اٌـثـُسـَا عِـ‪ٟ‬‬

‫د ت‪ٙ‬ذا اٌّثا ‪ ً٠‬ػٕذ ن ثا ٔ‪"ٟ‬‬ ‫"تْذ‪ِ ٠‬‬

‫]‪[34‬‬

‫ز ِاذْ‪َٛ‬اعِ‪ٟ‬‬ ‫سشَ ْ‬ ‫ن ا ٌْؼَاعِ‪ِ ٟ‬ا ذَ ْ‬ ‫ػغَا ْ‬ ‫إٌ‪ ٝ‬أ ْ‬

‫‪ٚ‬تال‪ ٟ‬اٌىث‪١‬شِٓ األِثاي ف‪ِ ٟ‬غشز‪١‬اذٗ‬

‫ؼ ف‪ ٟ‬وـرا تٗ‪.‬‬ ‫ا ٌـٍـِ‪ِ ٟ‬ـا َِـز ْوـ‪ٛ‬س‪ْٕ٠‬ـ ْ‬

‫‪ ٚ‬االِثاي خضء ِٓ زضاسذٕا األص‪ٍ١‬ح‬

‫‪ ٚ‬وـ‪ْ ١‬ـ ّؼَـشْفـُ‪ٛ‬ا تا ٌـؼـمـٍـ‪١‬ح اٌّغـشتـ‪١‬ـح‪.‬‬

‫التذ ٔسافظ‪ٛ‬ا ػٍ‪ ٝ‬ثـما فـرـٕا اٌؾؼـثـ‪١‬ح‬

‫تا ٌــٕـضا ي ‪ٚ‬ا ٌؼـض ‪ٚ‬اٌـّـغـؤ‪ٌٚ‬ـ‪١‬ـح‪.‬‬

‫‪Archives Mme Danièle Kenfaoui.‬‬


‫ا نـزوجـت انـمنـا ضهـت‬

‫ذض‪ٚ‬خد دأ‪ ً١١‬تؼثذاٌّصّذ ‪ٚ‬ازرشِد زثاتٗ‬

‫‪ٚ‬صثشخ صاب اٌؼ‪١‬ؼ ‪ٚ‬ال ِا صاتٗ‪.‬‬

‫اٌّسد‪ٛ‬ب تـٓ اٌّصذ‪٠‬ك أزّا٘ا تسدا تٗ‬

‫‪ ٚ‬دػّ​ّ‪ٙ‬ا ٘ـ‪ٚ ٛ‬ػا ئـٍـرـٗ ‪ٚ‬ا صسا تـٗ‪.‬‬

‫اٌشف‪١‬ك ِسّذ ػـثـذ اٌشصاق ِٓ ٔ‪ٛ‬اتٗ‬

‫دا ئـّا ِـ‪ٛ‬خ‪ٛ‬د إٌَ‪ ٝ‬ا‪ُ٢‬خـش‪٠‬ـٓ غَـا تُ‪.ٛ‬‬

‫خ ْـشَا خ زـرـ‪ ٝ‬عَـثـْؼــَدْ وـرــ‪ٛ‬تــٗ‬

‫‪ ٚ‬ػضصذ‪ ُٙ‬تـؾـ‪ٙ‬ـا د ا خ أ زـثـا تـٗ‪.‬‬

‫‪ ٚ‬تا ل‪ ٟ‬وــَرــِذ ‪٠‬ـ ْش ِـدـ‪ٙ‬ــ‪ٛ‬د وـثــ‪١‬ــش‬

‫ٌـرـىـّـ‪١‬ـً ا ٌـٍِ‪ ٟ‬تـا لـ‪ ٝ‬تـال ٔـْؾـِ‪١‬ــش‪.‬‬

‫‪ٚ‬عؼذاذ‪ٙ‬ا ف‪٘ ٝ‬اد اٌّ‪١‬ذاْ ِؾدؼح اٌىرابِ‬

‫ا ٌـغـ‪١‬ـذ ج ِـا س‪ٌ ٜ‬ــ‪٠ٛ‬ــضتـٍـٍؼـشتـ‪.ٝ‬‬

‫ذـغـرـسـمـا ْ ا ٌـرـٕـ‪٠ٛ‬ـٗ ‪ٚ‬وــً خــ‪١‬ــش‬

‫ػـٍـ‪٘ ٝ‬ـا د ا ٌـؼــّـً ا ٌـّــٕـ‪١‬ــش ‪.‬‬

‫‪ٚ‬ورؼـرشف ٌالذساد ‪ِٕٚ‬اضٍ‪ ٗ١‬تاٌدّ‪ً١‬‬ ‫تؼذ ِا ذىفً تّ​ّصاسف ِشض اٌشا زً‬ ‫أ سعـً اٌّغـفـ‪ٛ‬س ٌٗ ا ٌـٍّـه اٌدـٍـ‪١‬ـً‬

‫]‪[35‬‬

‫ٌـرـمـذ ‪٠‬ـُ اٌـرـؼـا ص‪ٌٍ ٞ‬ـغـ‪١‬ـذج دأ‪١‬ـ‪١‬ـً‬

‫ػٍ‪ ٝ‬أػّاٌ‪ٚ ُٙ‬ػٍ‪ِٛ ٝ‬لف‪ ُٙ‬ا ٌـٕـثـ‪١‬ـً‪.‬‬ ‫ع‪ٛ‬اءً ذـؼـا ٌـح ف‪ ٝ‬اٌخاسج أ‪ ٚ‬اٌذاخً‬ ‫ا ٌـغـ‪١‬ـذ اتـٓ ع‪ٛ‬دج اٌّغرـؾاس اٌّثـ‪١‬ـً‬ ‫‪ ٚ‬أل فـشاد أعشج اٌؼـشا ‪٠‬ـؾ‪ ٟ‬األص‪١‬ـً‪.‬‬

‫‪Archives Mme Danièle Kenfaoui.‬‬

‫]‪[36‬‬


َ ‫ال ِــا‬ ٕ ‫ال ٔـا ا‬ٛ‫ــُ ِـ‬ٙ‫ا ٔـّصـش ا ٌـٍـ‬ٚ

َ‫االٕعال‬ٚ ‫تح‬ٚ‫ُ اغـفـش ٌـفـمـثـذ اٌؼش‬ٌٍٙ‫ا‬

.َ‫اٌغال‬ٚ ‫ح‬١‫اٌؼاف‬ٚ ‫ُ اٌّصسح‬ٌٍٙ‫اسصلٗ ا‬ٚ

َ ‫ـّـا‬ٙ‫خالٌح اٌٍّه ِسـّـذ اٌغادط اٌـ‬

‫ــذ ٔــا ِــســّــــذ‬١‫ آ ي عــ‬ٝ‫ ػــٍـ‬ٚ

‫ـذ ٔـا ِـسـّـذ‬١‫ عـ‬ٍٝ‫ـُ ػ‬ٙ‫ اٌـٍـ‬ٍٟ‫ ص‬ٚ

.ْ ‫ـا‬١‫ صـسـثـٗ األ ػــ‬ٚ ٗ‫ آ ٌــ‬ٍٝ‫ػـ‬ٚ

ْ ‫ ٌــــذ ػـــــذ ٔـــــــا‬ٚ ‫ــــذ‬١‫عــــ‬

Les amis intimes de Kenfaoui l’appelaient aussi Wahch. [2]

Comprendre par twahchnak et wahchak : tu nous manques.

[3]

Lalla Mannana est un cimetière de Larache.

[4]

Il s’agit de feu Saïd Saddequi (frère aîné de Si Tayyeb) poète, journaliste et aussi militant à l’UMT.

[5]

8782 ‫ عٕح‬ٝ‫اصداد ف‬

[6]

André Voisin a été engagé par les services de la Jeunesse et des Sports en 1950 en tant qu’ «expert culturel » pour encadrer les troupes du théâtre amateur. Voir note n°13

[7]

Charles Nugue, instructeur d’art dramatique au service de la Jeunesse et des Spotrs en 1952. Après l’indépendance, il est engagé par L’Ambassade de France au Maroc comme conseiller artistique. [8]

Molière

[9]

Beaumarchais

[10]

Shakespeare

Archives Mme Danièle Kenfaoui.


[11]

Mohamed Afifi homme de théâtre et comédien de grand talent. Il a fait, lors de l’émission Hodor en 1977 à la TVM un brillant et original parallèle entre Kenfaoui et Stanislavski. [12]

Hamlet

[13]

ATA WAKIL , ce pseudonyme comporte les initiales des quatre auteurs : André Voisin , Tahar Waâziz, Kenfaoui et Laâlej. Cinq pièces théâtrales sont produites par cette création collective : Brahim Ibn Adham, Ammi Zlat, les Babouches ensorcelées, les Balayeurs et le Malade imaginaire. André Voisin en désaccord avec la politique culturelle de la France au Maroc a pu convaincre ses supérieurs de la nécessité de promouvoir « Les Ateliers d’Auteurs » , solution idoine pour créer un répertoire marocain adapté à la situation du Maroc à cette époque. [14]

Théâtre des Nations (festival de Paris)

[15]

Comédie Française

[16]

Dimanche Matin du 3 juin 1956 (journal)

[17]

Georges Hilaire journaliste

[18]

Delacroix peintre français.

[19]

« Soltan Tolba » Tarik éditions 2004 : Carrefour du Livre.

Sotan Tolba était un spectacle initié par le Sultan Moulay Errachid (1664-1672) qui a été soutenu par les étudiants contre son adversaire Ben Mechâal.( Voir détails de la préface et de la présentation réalisées par l’ historien Hamid Triki) [20]

Théâtre travailliste (union marocaine du travail)

[21]

Théâtre d’avant-garde

[22]

Le Revizor de Nicolaï Gogol

[23]

L’Assemblée des femmes d’Aristophane (auteur dramatique athénien 450 avant JC)

[24]

Jeunesse ouvrière marocaine (JOM), organisation des jeunes travailleurs de l’UMT reconnue sur le plan national et international.

[25]

Théâtre engagé

[26]

Ecole de formation syndicale

Archives Mme Danièle Kenfaoui.


[27]

Expert auprès de l’Organisation Internationale du Travail

[28]

M Mahjoub Benseddiq secrétaire général de l’UMT. Il s’agit du journal Maghreb Informations

[29]

Mots croisés

[30]

Zakia Daoud, journaliste à Maghreb Informations et auteur de plusieurs livres dontAbdelkrim une épopée d’or et de sang (Séguier) et Les années Lamalif (Tariq éditions fevrier 2007) : carrefour du Livre. [31]

Le bsat était un spectacle annuel qui se prod0.uisait à la cour en présence du Roi, des membres du gouvernement et des notables du royaume. Les représentations produites, outre leur caractère burlesque étaient satiriques ; tout le monde y passait. [32]

Halqa est un spectacle populaire produit en plein air. Les représentations de la halqa sont très variées : halqa de musiques populaires, danses folkloriques, gnaouas, acrobates, prestidigitateurs, petits sketchs improvisés…… [33]

Soltane Balima est en cours d’édition chez Tarik éditions

[34]

Réplique de Abderrahmane employeur de Ali dans Soltane Balima

[35]

Feu SM HassanII bien sûr.

[36]

Décès à Casa le 31 mars 1976

ٞ‫اد‬٠‫ػثذ اٌشزّاْ اٌض‬

Archives Mme Danièle Kenfaoui.


Mohamed Jibril

Pour ceux qui ont vécu les moments forts du mouvement national comme pour les générations d’après l’indépendance, la pièce maitresse de Abdessamad Kenfaoui,«Bouktef», restitue avec une fraîcheur totale, l’esprit de ce progressisme qui, jusqu’au milieu des années 70, anima cette vision du monde quelque peu simpliste mais résolue, et cette sensibilité exaltée par un optimisme historique ayant valeur d’absolu» Le populisme de Kenfaoui n’a pas le goût ranci des écrits populistes d’aujourd’hui. On adhère volontiers aux prototypes de sa pièce, car ils ne prétendent pas tant fixer la réalité, que susciter le changement au nom de valeurs premières, qui ont nom justice et dignité» Bouktef, c’est surtout cette langue dialectale riche, alerte, aux litotes poétiques et inattendue. Mais cependant si familière et si proche., il a lui-même traduit « Bouktef » en français . Pièce donnée en représentation au théâtre municipal de Casablanca le 31/03/1977 et le 1ere et 2 Avril 1977. Diffusée sur la chaine 2M en Février 2003

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Danièle Kenfaoui Remerciements à l’occasion de l’édition de la nouvelle collection théâtre (en 2010) Durant toutes ces années pendant lesquelles j’ai partagé sa vie... «Une vie de gueux faite à deux», comme il aimait le répéter... Abdessamad Kenfaoui n’a pas cessé de dénoncer à travers ses choix dure, ses écrits et tout son œuvre de théâtre, proverbes, critiques littéraires et mots croisés, l’injustice , la corruption et la tartufferie, sans chercher dans sa grande humilité, à faire publier ses manuscrits. C’est pourquoi quand la mort lʼa surpris, je m suis retrouvée en face dʼune œuvre importante, parfois inachevée, sans savoir sʼil aurait vraiment souhaité quʼelle fût publiée. En cette année 2009, à un moment charnière entre mémoire et histoire, me voici arrivée au terme de la tâche que je mettais fixée : rassembler et publier son œuvre, en arabe dialectal et en français, dans une nouvelle collection en six volumes. Toutes les actions menées ont pu être réalisées, grâce à des amitiés fidèles à sa mémoire, convaincues de son talent et de lʼimportance du rôle quʼil a joué, en fervent défenseur de la tradition et de la modernité, dans lʼenrichissement de la culture de son pays, durant une période des plus cruciales de lʼhistoire du Maroc. Je remercie aujourd’hui toutes les personnes qui mʼont aidée, de près ou de loin à faire éditer son oeuvre et en particulier ses «fidèles», Mmes Marie Louise Belarbi, Leila Messaoudi, Odile Suire Sinaceur, MM Abderrahman Ziadi, Boubker Monkachi, Reda Barrada, Mohamed Berrada, Hamid Oudgghiri et le Dr Mustapha Agueznay, la plupart dʼêtre eux membres fondateurs de lʼAssociation Abdessamad Kenfaoui. Mes remerciements, vont particulièrement à Monsieur Mohamed Mʼjid, humaniste convaincu et sincère, qui malgré ses activités multiples et prenantes mʼa consacré beaucoup de son temps, ainsi qu’à Monsieur Abbas El Fassi, Premier Ministre et Député de Larache, Monsieur André Azoulay, Conseiller de Sa Majesté le Roi, pour leur aide précieuse et leur sensibilité, relative à la sauvegarde du patrimoine culturel marocain, fidèles en cela à lʼestime et à lʼamitié qui les liaient au défunt. Enfin jʼexprime toute ma gratitude à lʼégard de MM. Abid Kabadi, Abdelkader Boukhriss, Abed El Maallem, le Pr Hamid Triki et le Dr Noureddine Bouchareb pour le soutien quʼils ont apporté à lʼAssociation depuis sa création en 2002. Que ses amis le retrouvent dans ses écrits, que les jeunes générations le découvrent sur le site Web qui lui sera consacré, et quʼon lui rende la place quʼil mérite dans lʼhistoire du théâtre marocain, demeure mon vœu le plus cher.

Danièle Kenfaoui

Archives Mme Danièle Kenfaoui.


Archives Mme Danièle Kenfaoui.


Marie Louise Belarbi : Libraire-éditeur

A l’occasion de la publication de la pièce de théâtre : Soltan Tolba (2004) Tarik Editions, existe depuis juin 2000 et s’est fixé comme objectifs, non seulement la publication de témoignages de l’histoire vécue et non encore révélée du Maroc récent et contemporain, mais aussi de rééditer les œuvres des plus grands écrivains marocains tombés dans l’oubli ou tout simplement publiés à l’étranger, ainsi pour Mohamed Khair-Eddine dont nous avons réédité six titres et aujourd’hui enfin, pour Abdessamad Kenfaoui. Nous souhaitons rendre au Maroc ce qui constitue son patrimoine culturel. Pour notre ami « Ken », la tâche n’a pas été facile ! Cela fait plus de dix ans que Danièle, son épouse, travaille à rassembler ses œuvres éparpillées au gré

des lectures que « Ken » confiait à ses amis : poèmes, œuvres théâtrales, proverbes, critiques littéraires et même mots croisés , en français ou en arabe dialectal…et il en manque encore !…Mais aujourd’hui grâce à la création de l’Association Abdessamad Kenfaoui regroupant ses plus fidèles amis, l’œuvre, entière pourra être rassemblée, déposée, protégée, mise en scène et éditée, car comme vous le savez, Danièle a rejoint dès sa création, l’équipe de Tarik Editions. La Salle Kenfaoui , rénovée, reprendra du service pour donner un nouvel essor au théâtre populaire marocain, et faire connaitre aux jeunes troupes et à la

jeunesse marocaine, ces œuvres qui leur étaient au fond, destinées ; elles n’ont rien perdu de leur actualité, de leur humour ! « Très cher Ken, permets-moi aujourd’hui de t’interpeller, car je sais que tu es là ce soir, tu ne nous as jamais quittés ; je te vois, penché vers nous, sur les balcons du ciel, avec ton sourire narquois de sage et ton œil malicieux et tendre. Ben oui ! Je suis sûre que tu n’en reviens pas, toi qui de ton vivant ne t’es jamais préoccupé de ta notoriété : tu vois, Danièle a accompli, avec l’aide précieuse de ses garçons et demoiselles d’honneur, la mission dont elle se sentait investie : Abdessamad Kenfaoui est de retour dans l’aventure du théâtre marocain ! » Marie Louise Belarbi – Tarik éditions – Oct 2004 A l’occasion de la publication de la pièce de théâtre : Soltan Tolba

Archives Mme Danièle Kenfaoui.


Charlyne vasseur fauconnet (psychologue, directrice de collection chez l’Harmattan)

"L’AMI aux talents multiples" « Ce que j’ai appris, je l’ai oublié ; Ce que je sais, je l’ai inventé ». Chamfort Je me souviens de Abdessamad KENFAOUI, cet ami aux talents multiples, homme de théâtre, chercheur, écrivain, poète visionnaire, militant …Nous nous sommes rencontrés dans les années cinquante [1], années charnières entre le protectorat et l’indépendance ; malgré la complexité politique, il essayait de concilier la vie, avec la réalité incertaine de cette période historique. Né à Larache, il se situait à la croisée des langues arabe, française et espagnole. Il connaissait admirablement bien l’âme marocaine, et son pays. Aux côtés d’André Voisin [2], il fut le promoteur d’un théâtre populaire de langue arabe. Il s’engagea dans cette aventure qui lui permettait de repenser le monde, et de faire prendre consciences à la jeune génération marocaine de leur individualité, et de la richesse de leur culture. Le théâtre est aventure humaine, un lieu géométrique où se déroulent des événements, des combats où les héros sont souvent pris au piège des libertés, et les libertés prises aux pièges des héros. Magnifique échiquier, pour ce cérébral soumis à ses pensées, à ses sentiments, mais parfois isolé au milieu des réalités. Ni homme de parti, ni homme de pouvoir. Il mesurait l’espace qui lui permettait d’agir dans une relation, authentique à lui-même. Il lui fallait être juste avant d’être généreux. Il n’était point bavard, mais observateur ; et derrière l’acuité de son regard et la distance de son sourire réservé, il y avait une véritable écoute de l’autre.

Archives Mme Danièle Kenfaoui.


Dans ce cahier retrouvé après sa mort, il avait consigné des pensées, des images, autant d’amorces propres à stimuler l’imagination, favoriser des processus de métamorphose, à engendrer de nouvelles énonciations. Il usait volontiers des aphorismes, comme de petites étincelles d’esprit ou de sagesse Ŕ et la sagesse prête main forte à l’homme pour affronter les contradictions de l’existence. Elle a participé en 1952 au stage fondateur du théâtre marocain à la MAAMORA

Archives Mme Danièle Kenfaoui.


Leila Ben Allal Messaoudi : Ecrivain Mon cher Ken, J’ai fait ta connaissance avant même de t’avoir jamais vu, toi pour qui le théâtre a tant compté, m’en voudras-tu si je cède à la tentation d’évoquer les étapes

de nos rencontres sur le rythme d’une pièce en 3 actes ? Acte A l’occasion d’une rentrée scolaire, après les vacances d’été, une camarade de classe me fait le compte-rendu de son séjour en « métropole ». Partie avec

un groupe envoyé en colonies par le service de la Jeunesse et des Sports de l’époque, elle, française du Maroc, découvrait la France pour la 1ére fois. De retour, elle voulait tout me raconter de ce pays, que pour ma part je connaissais alors à travers les leçons apprises quasi par cœur. Bien que mes ancêtres n’aient pas été gaulois, j’avais quand même eu le privilège, parmi mes camarades qui eux en descendaient en droite ligne, d’accéder à toutes ses ressources, architecturales, agricoles, viticoles…Les moindres affluents de chacun de ses fleuves, les points culminants de ses chaînes montagneuses, son relief côtier et même son découpage départemental n’avaient effectivement aucun secret pour moi. Enthousiaste, mon amie me décrit tout ce qui a trouvé grâce à ses yeux. Parmi les meilleurs souvenirs rapportés, elle évoque la présence dans le groupe d’un « Marocain » d’une grande finesse d’esprit, avec un sens de la répartie et une verve sans pareils et cerise sur le gâteau : « ce garçon est cultivé, aimable, courtois, si bien élevé… » Nous vivions alors la dernière année du protectorat français au Maroc et autant d’éloges à l’adresse d’un « marocain » en cette période de préjugés, de défiance, de rancœurs, de la part dune communauté à l’égard de l’autre, ne pouvaient être que remarquables. Je découvris par la suite que ce « Marocain » si particulier, c’était toi. Acte II

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Tu étais conseiller culturel à l’Ambassade du Maroc à Paris, j’étais au Ministère des Affaires Etrangères à Rabat. Le Ministre de notre département commun, t’avait fait rentrer au Maroc pour une consultation dans le cadre de ta fonction. Oui, mais voilà que cette rencontre avec le Ministre qui semblait présenter un caractère d’urgence impérieux, se fait attendre indéfiniment, d’autres urgences avaient pris le pas sans doute. Pour tuer le temps, tu te mis alors à rendre visite aux différents membres du « service Central » encore assez embryonnaire en ce début d’indépendance de notre pays. Je te voyais pour la 1ére fois.

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Odile Suire Sinaceur : Directrice de l'école El Jabr

En 1958, à Paris, des étudiants maghrébins m'ont présenté Abdessamad, alors attaché culturel à l'Ambassade du Maroc. En France la situation politique était plus que précaire pour tous ces étudiants et particulièrement les Algériens qui ne pouvaient rester indifférents à la guerre qui sévissait dans leur pays, (le seul pays du Maghreb qui n'avait pas encore recouvré son indépendance.)

Dès lors, nombreux d'entre

eux

furent arrêtés, condamnés à diverses peines de prison, à l'issue desquelles, il y avait souvent des mesures

d'internement administratif. Beaucoup ont réussi à quitter le territoire pour échapper à cette deuxième peine restrictive de liberté. Abdessamad n'y était pas étranger et son aide leur fut précieuse. C'est donc, avant l'auteur, l'homme à l'écoute des autres, sensibilisé à leurs difficultés, que j'ai d'abord connu. Mais sa personnalité ne pouvait que rendre curieux de son oeuvre qui est malheureusement restée trop longtemps ignorée du grand public. Aujourd'hui, la réédition de l'ensemble de ses pièces, n'est que justice rendue !

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Dominique Caubet : Professeur à l’INALCO Sorbonne ABDESSAMAD KENFAOUI, PIONNIER DU THÉÂTRE MAROCAIN, MORT PRÉMATURÉMENT... Voilà tout ce que je savais il y a peu, d'Abdessamad Kenfaoui que je n'ai pas connu personnellement ; je l'ai découvert un jour dans les années quatre vingt dix, au Carrefour des Livres, la librairie de Casablanca créée par Marie-Louise Belarbi, alors que je faisais le tour des librairies marocaines à la recherche d'ouvrages publiés en arabe marocain. Le livre était empilé là : Kenfaoui Abdessamad, Théâtre Populaire : Œuvres, Horizons Maghrébins, Casablanca, 1994 ; préface de Danièle Kenfaoui 262 p. (ISBN 9981-34-006-5)… Je me suis réjouie de trouver plusieurs pièces dans leur intégralité : Bouktef, Si Taki (adaptation de Tartuffe), A Moula Nouba (Chacun son tour) et Barbe Bleue…A l'époque les ouvrages de prose en darija étaient rares. J'étais déjà contente d'avoir déniché les recueils de zajal de Ahmed Lemsyeh (Chkoun trez el ma ? ou Dell errouh'), qui travaillait à faire revivre ce genre poétique. Pour ce qui est de Kenfaoui, sa carrière à l'UMT ou de haut fonctionnaire au Maroc ou à l'étranger, ses activités militantes me sont inconnues jusqu'à ce jour. C'est l'homme de théâtre qui est aujourd'hui presque oublié de la jeunesse marocaine que j'ai découvert avec émerveillement. Le seul écho qui sonne familier, c'est à Casa, la "Salle Abdessamad Kenfaoui" située dans le Parc de La Ligue Arabe, récemment restaurée et qui abrite rencontres et spectacles. Mais qui connaît Abdessamad Kenfaoui et son œuvre ? Pourtant, son théâtre est profondément ancré dans la société marocaine, par les thèmes qu'il fait vivre ou revivre dans ses pièces, et surtout par la langue qu'il utilise et qui le pose de plein pied dans sa société : la darija. Aujourd'hui que la darija commence à faire parler d'elle, on ne réalise peut-être pas que dans les années cinquante-soixante (et encore dans certains milieux de nos jours !), en plein mouvement d'indépendance, l'arabe "dialectal" - comme on le nommait à l'époque - était totalement décrié ; il était plutôt considéré comme "ringard", synonyme d'arriération et d'analphabétisme, et regardé avec le mépris qu'on attachait aux choses trop populaires.

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Finalement, et si l'on se situe au niveau de tout le Maghreb, on s'aperçoit que, dix à quinze ans avant Kateb Yacine, Kenfaoui a eu cette intuition que le théâtre populaire (dans son sens le plus noble) ne pouvait s'écrire que dans la langue du peuple. C'est sans doute aussi parce que, en ce temps-là, le théâtre maghrébin existait et les tournées se faisaient du Maroc à la Tunisie, en passant par l'Algérie ; Kenfaoui a organisé de tels périples et en particulier avec les Nass El Ghiwane débutants. Kenfaoui ne s'est jamais posé la question de savoir dans quelle langue écrire : d'emblée c'est la darija dont il va se saisir; et c'est cette même darija que l'on retrouve ici dans ces aphorismes qu'il aimait collecter. Kenfaoui était comme la plupart des Marocains, grand amateur des quatrains d'Abderrahmane El Mejdoub homme/héros légendaire du 16ème siècle, si lié au Nord du Maroc, dont lui-même était originaire (Larache) : El Mejdoub qui se raconte encore chez les Masmouda et les quatrains devenus sagesse populaire marocaine par excellence. Kenfaoui affectionnait également les histoires de Jha, patrimoine méditerranéen s'il en est ! C'est ainsi que l'adaptation de Molière est devenue tout naturellement Les fourberies de Joha qui sera mis en scène par André Voisin et joué par les jeunes Tayeb Saddiqi et Ahmed Tayeb Lâalej en 1956, année le l'indépendance du Maroc. Pour ce qui est de la forme, au-delà de l'adaptation du théâtre occidental de Molière à Brecht, en passant par Beaumarchais, c'est en revisitant les formes traditionnelles du "Bsat" (genre satirique) et de la "Halqa" (cercle des conteurs sur les places), qu'est né le théâtre marocain dont Kenfaoui est l'un des fondateurs. Il a permis que s'invente un répertoire marocain, et que cela se fasse en marocain (darija). On est là dans la gestation d'un genre théatral nouveau qui sera poursuivi et repris, chacun à leur manière, par Tayeb Saddiqi, Ahmed T. Laâlej et d'autres à leur suite… Le nom de Kenfaoui évoque aussi des lieux: le Théâtre Municipal de Casa, malheureusement détruit depuis plus de 25 ans. En 1967, c'est là qu'il y crée sa pièce Soltan Tolba qui reprend une vieille tradition du monde étudiant marocain: ils élisaient leur sultan qui régnait pendant une semaine et avait l'occasion d'exprimer toutes leurs revendications et leurs critiques. Juste en face, naguère haut lieu de la culture aujourd'hui redevenu assommoir, le café "La Comédie" a vu se croiser hommes et femmes de théâtre, de musique et plasticiens. Il a vu s'y retrouver Kenfaoui et Saïd Saddiqi, grand frère de Tayeb, les Ghiwane et autres Jil Jilala… Ces dernières années, on a commencé à reparler de Kenfaoui en 2005, lors de la publication de la pièce Soltan Tolba chez Tarik Editions ; tant d'autres textes restent inédits, dont il faudrait entreprendre la publication.

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Pourquoi enfin, ne pas monter et filmer ces pièces pour la télévision afin que les Marocains puissent avoir accès à ces textes que l'on devrait considérer comme une richesse du patrimoine théâtral marocain ?

2009

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Fin

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