A2010

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ARCHITECTURE PROSPECTIVE

A2010 V.0


Pages de garde (conception/rĂŠalisation): Dina Bennani Mise en pages des images: Dina Bennani, Elnaz Aryan, Lisa Millo, Rosalie Laurin Relecture et corrections: Lisa Millo, Lucie Rieutord


INDEX

Le semestre La question du départ 6,5,4,3,2,1 Références Le travail des étudiants: Audrey Didem Dina Elnaz Lisa Lucie Michael Nicolas Rosalie Stefanos Stéphanie Triana


Livres et Textes(extraits) Hannah Arendt «La condition de l’homme moderne», Georg Simmel, «Pont et Porte» MACBA, «A Theater Without Theater» (2007) Alain Berthoz «Le sens du mouvement», Odile Jacob (1997) Georges Perec, «Espèces d’espaces», Galilée (2000) Jorge Luis Borges, Maria Kodama «Atlas», Gallimard (1988) Elisabeth Grostz, «Architecture from the outside: Essays on Virtual and real Space» (2001) Eric Owen Moss «Who says what architecture is?», SCI-Arc Press (2007) David Sylvester «Entretiens avec Francis Bacon», Skira (2005) Peter Eisenman «The Formal Basis of Modern Architecture», Lars Muller (2006) Donald E. Winnicott «Jeu et réalité, l’espace potentiel», Folio (2004) Films et vidéos

6 5 4 «One Flat Thing Reproduced» William Forsyhte

«Fase» Réalisateur: Thierry de Mey Avec: Anne Teresa de Keersmaeker et Michèle Anne de Mey «Quad l» Samuel Becket

«Remote Controlled Suspension» «Extended Arm» Stelarc


La question du départ Quelle est la représentation de l’espace quand on ne le voit pas? Tel était le point de départ du travail des étudiants du séminaire Architecture Prospective dans cet automne 2010. Il ne s’agit pas de s’intéresser à une architecture pour les personnes non voyantes, un but légitime, mais pas ici, nous voulions plutôt questionner un ordre existant. L’être humain est un animal visuel, en 2010 nos rétines sont toujours avides d’images, mais comme blasées, l’inconnu et la nouveauté semblent s’essouffler devant nos yeux. Quel degré de liberté laisse le partage planétaire d’icônes, des repères visuels et d’interfaces? En absence de la vue, les hiérarchies et les codes habituels n’ont plus de valeur. L’esthétique est à réinventer. Il n’y a plus de paysage, la profondeur de champ et la perspective se vident de sens. L’échelle reste, déformée, l’espace est toujours là, mais son contour est différent, l’ailleurs se rapproche du corps. Le temps de l’instant doit se dérouler et devenir séquence. En se posant en naïfs observateurs sans la vue, nous avons souhaité nous détacher de celle-ci comme interface privilégiée, se poser en spéléologues du “déjà vu”.

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Un lecture inversée des textes comme on remonte une source




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sait ou comme si tout le monde était au courant ils continuent à vivre. Puis le personnage principal est asphyxié dans sa voiture, personne ne réagit - changement brusque de lieu - il s’envole et se retrouve sur une plage, ou plutôt au dessus d’une plage, accroché par un fil comme un cerf volant.

«Le fait de rêver, l’activité onirique», «production psychique survenant pendant le sommeil et pouvant être partiellement mémorisée», «le fait de laisser aller librement son imagination: idée chimérique», «la représentation, plus ou moins idéale ou chimérique, de ce qu’on veut réaliser, de ce qu’on désire».

Dans ce film on peut voir aussi bien des scènes de rêve que des scènes de l’enfance de Guido, parfois se mêlant au rêve. Ces scènes n’ont pas de différence de réalisation. On peut donc dire que, comme expliqué dans le texte précédent, l’héritage, l’organisation de la personnalité, les facteurs introjectés de l’environnement, les facteurs personnels projetés influent sur le rêve.

Quelques répliques de «81/2» «je voudrais faire un film honnête, sans mensonge, sans tricherie» «une tête pleine de confusion» «tu es libre mais il faut faire un choix, vite» «il ne s’agit que d’un film, d’une invention, d’une simple fiction, même si tu as tout mis dedans» «on sent que c’est un film sur l’aliénation mentale» «si on ne peut pas avoir tout, la vrai perfection est le néant» «film personnel, empreintes, catalogues d’erreurs, lambeaux de vie, pâle souvenirs» «cette confusion c’est moi-même, moi tel que je suis et non celui que je voudrais être»

Il y a une très grande confusion qui règne dans le film entre les scènes dites «réelles» et les scènes «rêvées». Un changement de rythme notoire marque tout de même la différence, avec pour les scènes rêvées une diminution voir disparition de la musique, des voix plus douces, semblant étrangères à la scène et une plus grande lenteur dans les déplacements des personnages.

Le rêve est toujours une image mentale, très personnelle et libre. Dans 8 1/2, Federico Fellini nous donne à voir son rêve, et en fait le support de son imagination. Il rêve, imagine et crée. L’espace du rêve est situé entre le «déjà vu» et le «à voir», c’est un espace d’imagination entre la mémoire et la création. Il exploite cet autre «lieu dans lequel nous sommes quand nous vivons» en le représentant, ou en essayant de le représenter. Il y a donc trois espaces dans ce film: celui du rêve du metteur en scène, le film réel et donc celui du rêve de Fellini - le film tel que nous spectateur nous le voyons, le film tel que le réalisateur (Guido) le voit et le film tel que le réalisateur (Guido) l’imagine.

La mise en abîme du film est relayée par la présence de la production, qui apparaît pour marquer le réel dans le film, avec des personnages et des scènes très vives. Le film est autocritiqué par le relais d’un personnage censé être un conseiller pour Guido, qui semble être une sorte d’auto critique de Fellini sur son film.

L’espace du rêve

La première scène du film est très explicite, elle est représentative de ce qui va se passer - Sur la route, toutes les voitures sont arrêtées en file continue, mais les gens semblent ne pas s’en apercevoir - un flou, une ignorance, un rythme normal et absurde comme si personne ne réagis-

Le «soi» Dans ce film, on constate que, comme observé précédemment, l’espace se modifie en fonction du «soi», en fonction des émotions ressenties dans le rêve. Tout au long du film, la caméra suit le personnage principal, Guido et tout ce qui se passe autour semble être directement lié à lui, à ce qu’il pense, ses rêves, son état d’esprit. Il est dans toutes les scènes et parfois c’est de son regard que l’on voit la scène. Les dialogues des personnages semblent être des explicitations de la pensée de Guido. Comme dans un rêve, il n’y a que par «soi» que les


choses existent, rien ne se passe hors de la vue de Guido, rien ne se passe hors de la pensée de Guido et donc de Fellini. Et c’est là que l’on peut faire un lien entre le rêve et la création, l’espace personnel par excellence.

Guido.

Une citation de Stendhal dite par un personnage du film décrit bien l’angoisse créative et donc égocentrique dans lequel il se trouve : « le moi solitaire qui tourne autour de lui-même et se nourrit seulement de lui fini étranglé dans un grand pleur ou dans un grand rire». les «doutes, caprices, hésitations, contradictions» du personnage et donc du film ne sont en fait qu’un juste retour d’un égocentrisme tout puissant dans lequel aucune intervention extérieure ne peut ramener un équilibre ou ordonner le semblant de désordre, car ils font parti du processus solitaire de création.

Le sens moral de Guido est modifié dans ses rêves, les règles ne sont pas les mêmes que dans la vie réelle (très explicite dans les scènes du harem et de l’enterrement de son père).

Espace du rêve Le trait spécifique du lieu du rêve est l’assemblage, désordonné, par la mémoire, des lieux pour répondre à une situation donnée. Ici, il y a plusieurs lieux importants qui sont mis les uns à la suite des autres pour faire évoluer l’histoire : la plage, le centre thermal, la chambre, l’espace abandonné, le lieu dans lequel est construit le décor monumental du film. Réalité et fiction s’emmêlent, on ne sait plus vraiment quand Guido rêve ou quand il vit. Le même lieu pour être un décor pour des scènes n’ayant aucun rapport, mais il sert toujours de support à l’histoire. Ce n’est pas qu’un décor, il a une fonction précise dans le récit: les personnages interagissent avec lui. La notion de temps n’est pas marquée, il n’y a pas d’alternance jour/nuit sauf si cela sert la scène mais il n’y a aucun marqueur de temporalité. Il n’y a pas de notion de distance : les trajets en voiture semblent juste propices au flou et à la rêverie mais aucun parcours. Les conditions météorologiques ne sont pas non plus marquées : cela n’a pas d’importance. L’atmosphère dépend du sentiment ressenti par

Les transitions sont vives, on passe d’un lieu à l’autre, d’un événement à un autre, d’une scène à l’autre.

Lieu du rêve Il est très difficile de parler du lieu du rêve dans un film car les odeurs, le toucher, la température sont difficilement transcriptibles à l’écran. Un kaléidoscope d’images de lieux permet à Fellini de nous faire passer du rêve (succession de différents lieux sans transition) à la réalité dans une sorte de flou puisque les décors servent souvent aux deux. Le contact physique n’est pas quelque chose d’important dans ce film : Guido bien que malade ne semble pas ressentir de douleurs, il est juste épuisé; sa maîtresse est atteinte de fièvre mais aucune douleur physique n’est relevée. Tout est mental, il n’y a pas de choc, de cri, de plainte... tout ce fait dans un espace autre, confus et muet. Comme dans le rêve, le ressenti physique est absent. Le contact, notamment entre les personnages et avec des objets ou de la matière n’est pas non plus représenté. L’environnement connu peut être légèrement modifié lors d’un rêve comme dans la scènes où une dame vient donner de l’eau de la fontaine à Guido. Les contrastes de lumières sont assez fort et dans certaines scènes , le flou, le brouillard est utilisé pour faire disparaître la limite entre rêve et réel (scène du hammam). Rêve et réalité, imagination et création A la cinquantième minute du film, une fille ap-


parait dans ce qui semble être un rêve et dit «je viens pour faire de l’ordre, de la propreté» et le téléphone sonne et il se réveille. Cette phrase est emblématique du film, de cette mise en abîme de l’angoisse de la page blanche qui anéantit Guido, de ces rêves et de ce pouvoir d’imagination qu’il cherche à ordonner, à hiérarchiser pour le transformer en création représentable. Cela parle du passage de l’imagination à la représentation, de la mise en ordre qui semble être un passage obligé mais qui finalement obstine tellement Guido qu’il pense être dans le désordre, perdu. A la fin du film, pendant la conférence de presse, on voit apparaître une résolution du film, un ordre que l’on a cherché en vain pendant tout le film, un moment où le réalisateur exprime ses pensées profondes. Après son suicide on lui explique que c’est mieux comme ça, que cela ne servirait à rien d’ajouter le «désordre au désordre», «une création inutile», «est-ce qu’elle vaudrait la peine» que nous avions un «besoin de propreté et de désinfection». Cela fait bien apparaître ce que Fellini cherche à combattre, l’idée que tout doit avoir un sens, que toute recherche doit aboutir à un résultat et que tout doit être expliqué. Si nous fonctionnions que comme cela, en fonction de la rentabilité, nous ne chercherions que dans certains sens et jamais dans d’autres et ne franchirions jamais de limite ce qui n’aboutirait à aucune innovation ou invention. Le fait même du rêve est donc de se laisser rêver sans n’y trouver sens pour arriver à quelque chose que nous ne connaissons pas encore, que nous n’avons jamais connu (et donc que nous ne pourrions pas espérer dans nos pensées cohérentes et ordonnées par nos connaissances) et qui pourrait amener à du nouveau, à du profond, à une vérité. Le désordre qui apparaît au spectateur du film, la confusion n’existe que si on y cherche un sens. Si le film est accepté tel qu’il est alors le désordre

n’apparaît plus. Le film est simplement ce qu’il est. Et c’est là peut -être un rapport avec le rêve, dont on cherche le sens mais qui n’est en fait qu’une production kaléidoscopique censée être appréciée telle quelle et non pas avoir un sens supérieur et caché. Fellini nous explique ici, par sa mise en abîme que le seul fait de chercher du sens crée le non sens et que la réalisation d’une pensée, d’un rêve et donc l’explicitation de cette pensée ou de se rêve finit par la dénaturer (comme le casting des acteurs du film de sa vie, qui sont censés être les personnages de sa vie mais qui ne sont en fait que des imitations de ces personnages et qui font donc perdre aux personnages leur caractère). La représentation du rêve et donc la réalisation de nos pensées, de notre imaginaire décompose l’espace du rêve, lui fait perdre de son essence. Ce film est une mise en abîme d’un réalisateur qui doit tourner un film. Huit et demi exprime l’angoisse de création : il exprime le désordre. Pourquoi un désordre ? - Car une succession d’idées et de pensées que l’on veut classer, hiérarchiser et à cause de cela, au lieu d’accepter ce foisonnement d’imagination, on essaie de lui trouver un sens et c’est cela, cette non acceptation qui fait de ces bribes d’idées, un désordre. Le désordre n’existe pas tel quel. Il n’existe qu’en comparaison à un ordre irréel que l’on essai d’atteindre. Le désordre se met en place à partir du moment où l’on cherche l’ordre. Fellini réussit ici, en laissant aller ses pensées et grâce à une grande maîtrise du processus créatif à matérialiser son rêve. Pour cela, il lui aura fallu une superposition de plusieurs espaces plus ou moins ancrés dans la réalité et de nombreuses mises en abîme. Bien sûr nous pouvons imaginer que la traduction de cet espace mental en espace réel lui a fait perdre de sa substance, mais nous ne pouvons que le supposer…


De la conscience imageante à la cristallisation de l’imagination 1- Définition du rêve et liste de ses caractéristiques

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L’espace des rêves On trouve plusieurs sens pour le mot rêve, «le fait de rêver, l’activité onirique», «production psychique survenant pendant le sommeil et pouvant être partiellement mémorisée», «le fait de laisser aller librement son imagination : idée chimérique», «la représentation, plus ou moins idéale ou chimérique, de ce qu’on veut réaliser, de ce qu’on désire». Le rêve est donc toujours une image mentale, très personnelle et libre. Le rêve est un autre «lieu dans lequel nous sommes quand nous vivons». C’est un lieu intérieur de l’homme, qui répond aux propriétés personnelles de l’individu.

Quel est cet espace du rêve ? Quel part de la réalité? Liste des éléments de l’espace du rêve - l’espace se modifie en fonction du «soi», en fonction des émotions ressenties dans le rêve. on n’a pas conscience de rêver - on a l’impression que c’est la réalité rêve du faux réveil lieu que «je» ne reconnais pas lieu servant à tout autre chose lieu est un appui de l’histoire lieu est adapté à l’histoire présence de moi en tant que personne extérieur à moi «soi» peu de notion de temps pas de notion de parcours, de distance le temps (temps qu’il fait) n’a pas d’importance l’atmosphère dépend du sentiment ressenti par «moi» et par «soi» pas de température pas de transition pas d’inactivité - succession d’événements et de lieux personnages sans visage, personnages familiers ou inconnus sens moral souvent modifié nouvelles règles - pas la même façon d’agir que dans la réalité on peut se retrouver hors du corps et dans ce cas cela entraîne une distanciation des sentiments peu d’importance accordé aux figurants/ aux non directement concernés par l’histoire

L’héritage, l’organisation de la personnalité, les facteurs introjectés de l’environnement, les facteurs personnels projetés influent sur le rêve.

Liste des éléments des lieux du rêve - le lieu s’adapte aux événements du rêve

Le trait spécifique du lieu du rêve est l’assemblage désordonné par la mémoire de lieux pour répondre à une situation donnée. L’espace du rêve est situé entre le «déjà vu» et le «à voir», c’est un espace d’imagination entre la mémoire et la création.

kaléidoscope d’image venant de différents lieux juxtaposition de lieux - non reconnaissance du lieu pendant le rêve succession de différents lieux sans transition couleur rare ressenti physique: douleur ...


pas de contact avec de la matière impression de lumière vive environnement connu modifié sons vifs peu ou pas d’odeur pas d’humidité 2- Le rêve et la mémoire: le rêve comme un espace de stockage, un site archéologique» de toutes nos pensées et images vues? Un espace très intime mais pourtant universel. Un espace incommunicable, intraduisible sans perdre de sa substance On peut se demander dans ce cas quelles parties de l’espace sont mémorisées et quelles parties sont retranscrites dans le rêve ? Conserve-t-on indéfiniment l’impression d’un souvenir? la possibilité d’un rêve ? Moebius : «Quand on dessine, on laisse une trace mais reste-t-il une trace de nos pensées, une sorte d’archéologie de la pensée?» 3- Le rêve et l’imagination : le rêve et la pensée à la base de la création et du renouvellement - le rêve dans la création d’espaces La représentation du rêve et donc la réalisation de nos pensées, de notre imaginaire décompose l’espace du rêve, lui fait perdre de son essence. Qu’est ce qui différencie le rêve de la réalité, l’imagination de la création ? Pourrions nous créer une sorte de machine à créer nos images mentales ? Serions nous une machine à matérialiser les rêves ? Exemples d’espaces sortant du rêve, de l’imagination Bibliographie «Villes imaginaires» de Alain Pessin et Henri Skoff Torgue « L’imaginaire» de Sartre «L’air et les songes» de Gaston Bachelard «L’eau et ses rêves» de Gaston Bachelard

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Le Louvre sans la vue L’écoute des textes les yeux bandés était assez intéressante, quoique rendue difficile par les bruits des travaux alentours. Bien sûr, avec les yeux ouverts, on aurait à peine remarquer ces bruits de chocs métalliques et de perceuses; mais le fait d’avoir les yeux fermés a contribué à augmenter l’utilisation du sens de l’ouïe, par une plus grande concentration : un report du sens de la vue sur celui de l’ouïe. Les changements de température sont aussi plus perceptibles. Ainsi, quand nous avons dû marcher en ligne droite dans la cour, j’ai remarqué une grande différence de température et d’humidité entre l’espace au soleil et l’espace à l’ombre. Essayer de respecter une trajectoire droite n’a pas été facile - l’appréhension de se cogner nous fait douter - j’ai eu l’impression de marcher droit au moment ou je m’éloignais de la ligne. Là aussi le son est un repère important pour se déplacer: le bruit de nos pas, le bruit des conversations alentours, la voix de ceux qui nous guident. Cependant le bruit entraîne aussi un certain stress, car d’habitude on associe une image aux sons et ici nous ne pouvions le faire. C’est pour cela que l’expérience dans le jardin a été beaucoup plus calme. L’endroit était moins exposé, et les buissons et le jardin semblaient amortir les bruits. Et on se dirigeait seuls, sans attendre d’indication mais en faisant intervenir le toucher, l’ouïe,l’odorat et la mémoire de l’espace qu’on avait pu observer quelques secondes plus tôt. J’ai d’abord essayer de marcher selon une ligne droite: en allant du point de départ, à la haie en


J’ai d’abord essayé de marcher selon une ligne droite: en allant du point de départ, à la haie en face: je me suis très vite retrouvée échouée près d’une statue; j’avais dérivé de 4 mètres au moins en pensant marcher droit. Après cela je marchais en cherchant à trouver le prochain obstacle, à chaque fois: c’est en touchant un objet que l’on se sent rassuré et que l’on sait que l’on est quelque part. Effectivement je cherchais les objets parsemés dans le jardin et essayait d’éviter les autres «aveugles» en me signalant au moindre doute de présence. Il était très difficile de savoir si quelqu’un arrivait parce qu’on entendait pas le bruit des déplacements à cause de la pelouse. On essaie juste de faire attention, la promenade devient une attente d’un prochain obstacle pour qu’il se passe quelque chose - ce coin calme devient vite ennuyeux les yeux bandés. A la 3ème expérience, cela à été plus facile : j’avais suivi Nicolas dans son parcours juste avant et j’ai donc pu faire attention aux détails qui l’avaient gênés. La mémoire et l’ouïe m’ont donc aidé et j’ai pu marcher droit entre les deux fontaines en ayant repérer les bords (sens de l’équilibre, de l’orientation?), me remémorer du nombre et du dessin des colonnes pour raccourcir mon trajet, me souvenir de l’emplacement du banc, me repérer entre les pyramides. Ce parcours fut moins stressant que le premier malgré le passage et le bruit. J’avais l’impression de savoir où j’étais presque tout le temps. Autant la première fois je n’avais fait que faire attention, là j’étais à la recherche de repères, d’indication et de direction. Sur le pont, j’ai essayé de voir si je sentais le relief, la montée. Mais les obstacles crées par les lattes de bois étaient trop important pour pouvoir être sensible à la faible pente. J’ai pu observer que l’on arrive à se recréer une image mentale du lieu et grâce au toucher, aux obstacles, aux repères on peut se repérer et s’orienter. L’augmentation de la sensibilité, de la vulnérabilité due à l’absence du sens de la vue entraine une certaine peur, un stress, une confusion que

j’assimile à un usage plus intense des sens de l’ouïe, de l’équilibre, de la mémoire spatiale. Ceci empêche l’imagination de se développer car on est trop concentré sur l’existant pour pouvoir penser. Cependant, en sortant de cette expérience, on ressent de la fatigue mais aussi un sentiment de calme, de relâchement : comme ci nous sur-utilisions notre sens de la vue habituellement.

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L’espace des rêves Pour Freud, traduire le rêve, comprendre son sens et le décrire ce sera le «dissiper». Comment faire en sorte de partager ses rêves, ses incursions dans des espaces que chacun vit à sa façon sans passer par les mots et donc par la raison. L’espace du rêve est universel et pourtant incommunicable. Le rêve fait appel à la mémoire : des espaces coupés, raccordés, désordonnés nous apparaissent. Mais en essayant d’interpréter ces événements, ne détruit -on pas ces espaces? L’espace des rêves, ou l’espace de la mémoire et des images qu’elles laissent réapparaître. Quels sont les qualités de ces espaces non vu et invisible pour les autres. La non-représentation garantit -elle une liberté? Dans le rêve, l’espace est perçu en fonction du corps, de ses déplacements, tout se fait en fonction du «soi», l’espace se modifie, change, devient autre pour correspondre aux émotions du rêve. Le lieu est toujours en rapport direct avec ce qui s’y passe, il n’est pas juste un décor, il se


contorsionne en fonction de ce qui s’y passe : le lieu est là pour l’action. On pourrait se demander ce que l’on mémorise de l’espace pour le retranscrire dans le rêve? Quels critères apparaissent dans la représentation mentale de l’espace et quels critères disparaissent ? Ce rapport très intime à l’espace et au temps que nous fait vivre le rêve se traduit comment? Le rêve est -il une réapparition à la surface d’un souvenir enfouie dans notre mémoire? Conserve t-on indéfiniment une impression? Paradoxalement, cette réapparition dans nos rêves de souvenirs nous permet aussi de créer et de nous créer. Ainsi selon Michel Jouvet, c’est justement le rêve qui sert à la différenciation des personnes entres elles. Le rêve un espace de mémoire et de création - un espace créé par la mémoire de la vue et permettant de recréer des choses «à voir» ? Catalogue des caractéristiques qualifiant l’espace des rêves Ouvrages de références : Joseph Delboeoeuf, Le sommeil et les rêves, considérés principalement dans leurs rapports avec les théories de la certitude et de la mémoire (Le principe de la fixation de la force) Pour Michel Jouvet, le rêve sert à la différenciation des personnes entre elles : c’est le contraire d’un caractère héréditaire. Site internet : reves.ca - récits de rêves pour l’étude

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L e rêve Dans le rêve, il n’y a pas une utilisation du sens de la vue pour voir l’espace mais on y est quand même. Ni le toucher, l’ouïe, l’odorat et le goût ne sont utilisés mais on arrive à recréer un espace peut être par un assemblage d’éléments précédemment observés et surtout par des sentiments

qui nous assaillent pendant notre rêve et lui font prendre une tournure particulière. L’espace se déforme en fonction de ce que l’on ressent, on arrive à se recréer des sensations sans l’utilisation des sens. Parfois l’impression de réel est tellement forte que quelques minutes après notre réveil, on ne sait toujours pas si l’on a vécu la situation imaginée. Donc en plus de la vue et de tout les sens que nous utilisons (peu) pour percevoir l’espace, il y a d’autres choses qui interviennent dans la représentation mentale de l’espace, une construction liée à la mémoire, à l’expérience.Ici, l’espace n’est pas vu par l’œil mais on arrive a se le représenter mentalement. En étant éveillé, j’imagine que le mécanisme est assez semblable quand on ne voit pas l’espace qui nous entoure. On utilise la mémoire, le sens et les sentiments pour construire mentalement l’espace. Dans son rapport de stage, Nicolas dit que les aveugles perçoivent mieux le réel que nous car ils font attention au moindre détail, en prenant le temps de le comprendre, le déchiffrer. Peut-être qu’en utilisant que la vue pour percevoir l’espace nous passons à côté d’autres dimensions, qualités de l’espace ? Peut-être qu’en faisant interagir plus de sens et de sentiments pour percevoir l’espace, celui-ci nous apparaitrait avec la même intensité qu’il nous apparait dans nos rêves. La vue fausse-t-elle l’espace?

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L’espace L’espace est l’invisible que l’on meuble de parcs, bâtiments et places en tout genre pour le rendre palpable. C’est un vide fait de luminosité, d’odeurs, d’humidité, de sons, de matières, de chaleur, de sensations et de sentiments ...





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Les limites____| Les barrières qu’on voit; les murs, séparent l’espace, créent l’espace, restreignent l’espace les portes, relient les espaces, limitent l’espace les escalier, coupent l’espaces, assemblent les espaces, portent l’espace les ponts, attachent les espaces... les limites réels contrôlent les comportement. Quand on dessine sur un papier, on peut dessiner n’importe quoi et combien on veut, mais on a toujours un limite de papier. Ce qu’on voit, ils sont les mouvement on fait concrètement. Les barrières qu’on ne voit pas; Est-ce qu’il existe les limites dans les espaces mental? Peut-on dire que c’est la liberté? La liberté, ne pas avoir les limites? Le désert, l’océan, l’univers... La liberté ne veut pas dire sans limites. Quand on pense les espaces sans limites, ces sont les espaces comme infinie. En même temps ils sont qui limitent et qui perdent l’espace. La liberte peut créer entre les limites. Les limites concrets peuvent libérer les espaces mental, l’imagination et l’interaction avec l’espace. On a deux bâtiments avec des différents sortes

de limites. Ces espaces décrivent les limites et la liberté. Beaubourg et Louvre... A Beaubourg le murs relient l’espace intérieur et l’espace extérieur. Les espaces s’engagent avec l’environemet. Le bâtiment donne un occasion de voir l’architecture qui entourent en attirant tous l’attention a son diffèrent architecture. Les limites créent un espace de liberté. Cela veut dire que entre les espaces limitées donnent un occasion d’etre libre. Quand on est dans un espace, on commence a relier avec l’environment. On peut dire que Beaubourg, grace a son different architecture, diffuse dans la ville. Tous les couleurs, les mouvements, les creations sortent de batiment. A Beaubourg on experience d’etre libre dans les limites. On essaie de percevoir la ville. A Louvre éléments coupent l’environement et créent une vie totalement séparée de l’exterieur. Au moment ou on est dans le batiment, on commence a vivre le batiment. On oublie tous ce qui nous entourent. Cela est comme un voyage dans le temps. On temoigne l’histoire. Entre les murs, le batiment libere notre espace mental et offre d’experiencer les differents types d’architecture. A Louvre les limites nous aident de definir la liberte mental et de percevoir l’espace d’un autre perspective.

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Préjury/ Comparaison Louvre -Beaubourg Les expériences les yeux bandées

On ne pense pas beacoup sur l’espace qu’on vit. On passe toujours d’un lieu a l’autre. L’ecole ou on vient tous les jour, on n’entends pas l’espace ou bien on ne voit pas. Un expérience; sLes escaliers devient les pas. On compte. On suivi les


parapet. Toutes est vide. On touche, on sens, on ecoute... Les sentiments revient et on oublie nos habits. On oublie l’espace qu’on a just vu. On fait attention. Cette fois-ci on essaie de comprendre et percevoir les espace qui nous entoure toujours.’arreter pour percevoir les espaces. L’entree de l’ecole, on ecoute le bruit, cette fois on sens l’acoustic de l’espace. Il n’y a pas un description precise de cet espace, notre memoire et reflection de bruit. On devient seule au centre de cet espace. Jardin du Louvre, on ecoute, on marche, on saute, on court... jusqu’on frappe un obstacle. On a peur de percuter quelque parts mais la seul soulagement est de trouver un obstacle. Sentir les limites et continuer. Si on serait seule, comment peut-on ‘voir’ les obstacle? D’etre seule dans le vide. Dans tout les cas on sens dans l’infini, jusqu’on commence a percevoir. Marcher sur le mer. Au moment ou on pense aux limites, on commence a la liberté. Est-ce qu’on est libre seulement dans les espaces mentaux? Les limites et la liberté. la porte le mur l’escalier le pont le foret le riviere l’ocean 2 batiments: Beaubourg et Louvre Beaubourg En approchant a Beaubourg, on marche dans les rue tres etroite, les batiments parisien, classiques. Du coup on apperçoit des different couleur sur un grand batiment. Totalement different echelle. Quand on voit tout le batiment, le place devant s’attire, comme on glisse vers le batiment. Beaubourg en mettant ses parti interne sur sa surface, on peut dire que le batiment soi-meme depasse ses limites. Comme ça, dedans on a seulement des espaces libre.

Beaubourg est totalement opposé de quartier et de ville, il n’est pas isolé d’environnant. C’est un batiment qui forces ses limites pour qu’il s’integre. Le place devient des espaces ouvert de batiment. Les espace interieur et exterieur se coulent et joinnent. On sens les limites invisibles, on les voit; les murs, les portes apres les arbres, les petits obstacles, les rue qui entourent le batiment. Tous ces limites ne donne pas impression des limites concret. On rentre le batiment ce liberté avec les limites invisible continue les espaces dans les espaces, un endroit qui s’engage tous. Selon Rogers, la transparence en architecture « est comparable au concept de transparence dans l’organisation d’une société, donc à la démocratie et à l’ouverture, à la rupture avec les hiérarchies anciennes traditionnellement dissimulées derrière les murs en maçonnerie. » Au moment ou on prend les escalators, chaque etage devient comme un phase de limite. Plus qu’on monte plus on libere. On demarre de pousser nos limites et observer plus. La-haut l’horizon devient notre limites. Malgre qu’on est dans un tube, on sens plus de liberté. Chaque etage donne un autre perception. Le transparence de batiment offre un occasion de percevoir la ville. A Beaubourg on est libre dans nos temps. Tandis qu’on voit les limites, il y a liberte d’espace. Louvre Louvre est construite dans des different siecle. Etape par etape, le batiment est grandi et devenu complexe. Il y a harmonie avec l’environment, ça donne une contuniuté a la ville. Au moment ou on rentre a Louvre, on se coupe de la ville. On sens comme on est dans des differents mondes. Il y a des plusieurs experience grace a la façon de construction. On remarque les epoques. Comme on est isolé de notre temps, le visite devient un voyage dans l’espace du temps. L’interieur de batiment est comme un labirente. On voit et sens les limites. Ces limites separe les visiteurs de l’environement. Cet effets de limites poursuit a l’exterieur de batiment. Quand on sort de batiment et vient a la place pyramide, on sens




les limites qui nous entoure. On passe a la Carre de Louvre, un endroit qui permet d’entrer et sortir comme un passage, mais le cour est un espace fermé et isolé.

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Au Louvre, totalement different. On est strictement limité, mais on est libre dans le temps. Le batiment libere notre espace mentale.

L ouvre blindfolded When you are asleep suddenly you feel like fall down to an emptyness. Then you wake up. That was my experience at the garden of Louvre when I hit the trees. The subject of dreams and spaces -may be- make me think this way. While I’m walking I had this strange fear of crash into somewhere and make myself hurt. I crash into a barrier 2 times and the feeling I had wasn’t more fear or a hurt, it was a big relief. It’s like «oh! finally»...I thought in life that’s why we have physical and emotional boundries to eliminate the effects. It’s so simple. Then an unsighted person, how they are patient, how they are waited to learn the way they live. I’m thinking a baby how he/she touchs, get-up, hold on and finally walk then run. So easy. What about an unsighted baby? totally makes more efforts also more patient to learn. It takes more time. But in the end they both walk. On who’s not afraid to make mistakes, other always carefull about the step that made. Maybe a sighted person doesn’t know or care how to fall and get up from the ground. Also has no ides for a good way to fall and not to be hurt, he/she makes randomly. But in the other hand an unsighted person should know the next move. I think that’s being patient and learning.

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The boundries when we are not seeing.Walls. I describe living eyes closed, like walking on the see with eyes wide open. No limits. Just a fear –when am I going to fall or drown?-. You’re walking on the see, it’s like a miracle and feels like a acrobat which tries not to fall. I relate the fall as a crash into a wall or a physical barrier. And to drown, is like a physical fall down, missing a step or falling down the stairs –something like that. It’s really intresting when I’m think about walking on an endless sea –ocean, in addition to don’t have boundries there is a part of being lost. Just imagine. Suddenly you’re in the middle of nowhere in the sea and no sense of direction, no path.You’re totally lost. I suppose its the same feeling when you’re not seeing at the first time. This is what I think with a one time experience. Then all these thoughts I have made me think much more about other effects from the environment. While you’re not seeing other sense of yours become more sensitive. May be as the time pass by an unsighted person perceive the space like a sighted person. Instead of light reflection he/she comprehend the space with sound reflections or touching or smelling or sensing or whit every sentiments he/she has. So he/she visualize the space in a different way. It seems complicated but really it’s a habit thing. If I go back where I start walking on the sea, it would be same experience, the sun and the stars lead you when you learn how to use it. It’s difficult but it’s a survival issue. To learn and to perceive. The perception is different for everyone even sighted people perceive space differently.


Not because they’re seeing different things, just they sense in a different way. For exemple, a familiar bar for someone can be like a home –a safe space-. But for a person who has never been there can feel like creepy or disteurbing. So then we describe spaces we’ve been with our sentiments. Meanwhile I think that an unsighted person becomes more sensitive in an emotional way like he/she becomes more attentive to physical sentiments. Emotions can informe an unsighted person to understand space. Every little thing that a sighted person thinks unnecessary, is the key points to comprehend space for an unsighted person.

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To understand space we don’t need to have concrete boundries. This is the important thing which separates the space with volume. A space doesn’t need to have any concrete boundries like walls, separators etc. A boundry can be a physical limit for moving or a texture on the ground. All the reflections(light, sound, air, smell) define space. When a person who doesn’t see, can experience the feeling of the space. I think it starts with the surrounding air, like pressure. He/she feels the wind or the density of the space. Then the acoustic of space comes to the picture. The reflection of sound helps to visualize the space. To make it more concrete the reflection of smell gives a clue. As he/she sense the space with 5 sense, the 4th dimension of space –time- makes a little trick to confuse minds. In addition of all sentiments, I think the thing which helps to visualize space is the emotions we have. Fear and confidence are the main emotions for defining of space.

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Space; a void which -mostly- separates a person from the environment and gives an opportunity to continue his/her actions. A space is the product that define architecture. Without having a space we cannot talk about any kind of architecture.




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En fin de ce semestre et après l’évolution de mon travail je me suis laissée guider vers un livre que j’ai trouvé très intéressant et en cohérence avec l’aboutissement final de mon sujet: « La construction du corps, Fabrique de l’architecture. » de Marc Perelman. Marc Perelman est un architecte de formation. Il se dirige alors vers la philosophie et entreprend un doctorat dont les axes principaux se dirigent vers les corrélations du corps et de l’architecture. « Genèse et structure de l’ordre visuel moderne » l’a conduit vers une étude plus approfondie des liens fondamentaux entre l’homme et la fabrique de l’architecture. L’ouvrage étudié est un essai qui tente de mettre au jour une intelligibilité des rapports institués entre le corps et l’architecture. Il œuvre de plus à montrer la protection de la structure corporelle dans l’architecture. Cet essai n’apporte pas une réponse universelle à la nature des relations entre le corps et l’architecture mais apporte une matière , un support de réflexion ; son objectif premier est de faire de l’objet (le corps, l’architecture…) un domaine de la connaissance. L’auteur appui l’importance de ne pas considérer le corps comme une simple masse proportionnée. En effet, la particularité de l’homme est cette sensibilité omniprésente dans son existence, son histoire. De ce fait l’homme ne mesure pas qu’avec sa vue, distances, proportions… mais aussi avec ses autres sens tels que le tactile ou l’ouïe. La mesure du corps ne traite pas seulement des proportions de la musculature, elle passe aussi par la mesure des sens comme par exemple l’ouïe car le plus important dans l’architecture est bien de créer des émotions et celle-ci s’intéressent bien à tout les sens. L’archi-

tecture étant réelle et matérielle elle est vue, touchée et écoutée. Ainsi selon l’auteur, la réduction du corps à ‘une somme quasi arithmétique de proportions’ engendrerait la mise en place d’une architecture totalitaire qui réduit l’homme à une masse de chair mobile mais insensible. En effet, la considération du corps en simple cadavre ramène l’architecture à une vision morbide ; le corps reste coincé entre les masses des édifices urbains. Les normes de constructions sont dictées par l’homme et pour l’homme ; néanmoins, l’identité propre de l’homme, son essence et ses sensations sont laissée pour compte. Ainsi, selon l’auteur, le corps humain doit être considéré dans toutes ses particularités, la mesure du corps doit être non seulement la mesure d’un objet proportionné mais aussi la mesure non matérielle de ses sens. Enfin la dernière partie de l’ouvrage traite de la projection du corps en tant que structure complexe dans la conception du bâtiment. L’architecture contemporaine suit une organisation d’une structure et une enveloppe. Cette démarche montre le fort parallélisme avec l’organisation du corps humain constitué d’un squelette, d’organes organisés qui sont recouverts par la peau , l’épiderme qui ressent. Ce besoin d’assimiler le bâtiment au corps manifeste le désir de faire corps avec l’architecture, faire de l’architecture une œuvres sensible à l’écoute des besoins émotionnels et physiques de l’homme. En conclusion, l’auteur insiste sur le fait que l’architecture est devenu un but en soi, elle est le but ultime de l’existence humaine et cela du fait que l’architecture est la manifestation du corps. Ainsi il n’existerait pas quelque chose de plus lié à l’homme que son architecture : « ils se ressemblent à tout jamais ». Le rapport entre l’architecture et le corps humain se définit enfin comme un rapport engagé de l’un à l’autre. Ils apparaissent alors l’un comme une nécessité de l’autre. A la lecture de cet ouvrage, il me semble tout à fait clair que l’architecture existe pour l’homme grâce à l’homme. En tant que création humaine, la conception architecturale dépend forcément de l’être humain. Néanmoins, le bâti laisse une empreinte dans notre existence, il permet au corps d’avoir un espace propre et une présence matérielle. En ce cas, la présence du corps


dans la nature est renforcée voir recréée grâce à l’architecture. Le rapport du corps et de l’architecture apparaît de ce fait comme un rapport complexe et complet, un dialogue constant, un échange riche et un développement infini. Il ne se définit certainement pas comme un rapport de force mais bien au contraire comme une relation d’altérité. Le corps apparaît donc comme un objet mobile appartenant à un esprit, une âme. Il serait alors un outil générateur de dimensions, de proportions. Ce sont les mesures du corps qui permettent la mise en place de normes constructives, la révélation des qualités spatiales de l’architecture. Quand à la mesure du corps humain en tant que corps sensible, je trouve qu’elle est fondamentale à la création de l’architecture qui se veut créatrice d’émotions, une architecture en dialogue constant avec l’homme. Je pense qu’un rapport incomplet au corps et son utilisation comme masse proportionnée ne crée qu’un rapport fermé avec l’architecture et ne peut aboutir à un projet fini mais bien au contraire à une architecture totalitaire qui retirerait à l’homme son essence, et ses sensations. Enfin, la mesure apparaît comme un outil nécessaire à la conception réelle et matérielle de l’architecture, elle se pose aussi en moyen d’expression sensitive. Ainsi la mesure ne se réduit pas à des normes mais bien au contraire elle se situe dans tout nos sens elle est présente dans notre conscience mais aussi dans notre inconscient. Enfin, l’utilisation de la mesure à tout les niveaux matériels et sensibles permettrait à l’homme de crée non seulement un espace, mais une architecture qui se ferait corps avec lui. «Toute architecture est d’abord une dialectique du corps et d’un projet, la mise en jeu total du corps dans un projet total. Ce projet ne peut prendre appui que sur un rapport entre le corps et l’architecture». (Marc Perelman)

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La ‘MESURE’ du corps Qu’est ce que la mesure à part un terme usuel présent dans tout les domaines ? Pouvons – nous réellement le définir, le renfermer dans une définition universelle ? Le terme mesure paraît certainement aussi flou que la notion d’infini. En effet, dès que l’on traite de la matière, on aboutit inévitablement à la mesure, la quantité… Quantifier, proportionner, mesurer la matière nous permettrait alors dans un sens de ramener l’objet étudié dans une dimension réelle accessible à l’homme ; c’est l’homme lui-même qui a ce besoin imminent de recourir à la mesure. Ce besoin humain de mesurer l’invisible, l’impalpable. La mesure est un outil de matérialisation, permettant le raccord entre une conception intellectuelle et la réalisation d’une réalité concrète, d’un objet, d’un espace ; il me semble tout à fait évident que l’architecture n’est réelle que grâce à la mesure. L’architecture est une création de l’homme pour l’homme ; elle n’a d’existence que grâce aux perceptions de l’être humain, son corps. Mon objet d’étude prendra forme grâce à la nature de ces perceptions. Qu’est-ce qu’un corps, peut-on le réduire à un seul objet matériel dont les proportions sont universelles, liés inévitablement à un environnement ? Ou bien le corps humain est-il beaucoup plus complexe car l’homme est un être sensible, son corps est doté de capacités sensorielles et spécifiques ; la vue, l’ouïe, le toucher, le goût, et l’odorat. Notre rapport au bâtiment diffèrerait sûrement si l’on mesurait trois mètres, si nous étions sourds ou non-voyants .L’architecture s’adapterait à la dimension de l’homme, à ses capacités physiques et psychologiques à communiquer avec le bâti. Il me semble alors tout à fait clair que les sensations, les proportions du




corps humain sont en étroite corrélation avec la fabrique de l’architecture. Dans un premier temps, il est nécessaire de comprendre que l’architecture est naît du désir de l’homme à se sentir en sécurité, créer son espace propre où il se reconnaît. La ville, condensation d’architecture et d’urbanisme permet de ce fait de quadriller le corps, de l’envelopper, l’encadrer. Le corps serait alors soumis à cette architecture. Inversement, le corps est à la base de toute architecture, le bâti est pensé, projeté, construit et même vu en fonction du corps. Le corps apparaît alors comme un mobile générateur de l’architecture. De ce fait, tout le corps se retrouve engagé vers et dans l’architecture. A partir de ce moment, l’architecture se situe bien dans une définition très spéciale « d’un rapport fermé sur le corps et renvoyé perpétuellement de l’un à l’autre ». Il est donc nécessaire de comprendre que le rapport entre le corps et l’architecture est en aucun cas un rapport de force, de domination, mais au contraire un dialogue constant. Ils sont deux entités autonomes qui ne s’opposent pas mais qui ne s’assimilent pas non plus. Comme dirait Marc PERELMAN, « le corps en tant qu’être déjà là, renvoie au sens… Le corps est partout, le champ même de toute chose, la dimension qui mesure tout, la mesure de toutes les dimensions.» Le corps apparaît à première vue comme un objet mobile appartenant à un esprit, une âme. Il serait alors un outil générateur de dimensions, de proportions. Ce sont les mesures du corps qui permettent la mise en place de normes constructives, la révélation des qualités spatiales de l’architecture. L’homme se différencie des animaux par sa raison mais aussi par sa sensibilité. L’assimilation du corps à une structure reviendrait à séparer l’esprit de l’homme, son essence de son corps ; or l’un n’existe pas sans l’autre. Un corps ne

se réduit donc pas à un simple objet matériel, une masse musculaire mobile. L’homme se caractérisant par sa capacité à ressentir, produire des émotions a ce besoin d’être en osmose avec son corps. L’architecture ne doit donc pas être seulement le reflet des proportions du corps, elle doit prendre en considération les sensations de l’homme. « l’élément principal qui nous aide à nous situer dans l’espace, c’est notre corps et pas seulement nos yeux » . En effet l’homme entend, voit, touche, sent. Il ne mesure donc pas qu’avec ses yeux des proportions mais bien au contraire, il écoute le bruit du sol, il caresse l’acier froid, il sent le poids de la dalle. L’architecte mesure alors en quelque sorte le degré de bruit qu’il désire, la brillance du métal… Ainsi la mesure apparaît à tout les niveaux; elles ne se réduit pas au matériel. Elle doit interagir avec l’homme afin d’engendrer des émotions.

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« L’architecture se fait corps, elle prend corps, elle devient corps dans toutes ses dimension » (Heinrich Wolfflin)

Ce jours-là, mardi 21 Septembre 2010, 9h30, RDV à la cour carré du Louvre, on était assis, sur le sol, formant un cercle, pieds croisés, yeux bandés, mais les oreilles bien ouvertes. Après avoir discuté de nos travaux individuels, on a du se lever et c’est là, où tout à commencé; on devait parcourir différents endroits du Louvre, à l’intérieur mais aussi à l’extérieur. A l’intérieur, tout était calme, à peine si on entendait les bruits de talons de certaines personnes qui se dirigeaient autour de nous. A l’extérieur tout était différent.


Chanceux, ce jour-là, il faisait beau et le soleil rayonnait le parc du Louvre. Nous, libres comme des oiseaux, mais les yeux bandés, ont était prêts à risquer, à découvrir et à avancer dans l’inconnu sans savoir, qui ou quel obstacle nous allions traverser. (plan d’eau, personnes, murs, marches, statues …) Ce jour-là, je me suis rendue compte de quelques vérités qui nous échappaient à tous, en tant que personne considérée comme ‘normale’, ayant ce pouvoir ou même dirais-je ce don, de pouvoir voir et écouter. A vrai dire, nous sommes plus que chanceux !!!!! J’ai remarqué qu’en ayant le regard absent, on se dirigeait plutôt vers les endroits où le bruit résonnait, comme si, le chant de la musique dirigeait nos pas peu à peu et illuminait notre chemin vers un monde plus harmonieux que celui que le regard ‘absent’ pourrait percevoir. Plus colorés et plus dynamiques que ce vide, ce néant, cette perception de la vue que le non-voyant ne perçoit pas et ne percevras jamais. Une autre remarque, est lorsqu’on s’amusait à toucher les éléments en face de nous, afin d’essayer de les décrire et leur donner un nom sans voir leur réel visage, étais très délicat, car lorsqu’on a les yeux bandés, on ne s’aperçoit pas de la dimension réelle que cache l’objet et c’est seulement une fois les yeux grands ouverts que l’on aperçoit que cet élément a toute une autre dimension, une différente échelle de ce que l’on croyait avoir touché avec nos mains et imaginé avec nos pensées. (Statues, colonnes, arcades, pyramide en verre...) Une dernière remarque que j’ai ressentie dès le début de ma ‘balade les yeux bandés ‘ ; bizarrement, le soleil me guidait, et je me sentais en confiance dans mes pas, libre dans tous les sens, à ‘gambader’ sur l’herbe mais, soudainement, lorsque je me retrouvais dans l’ombre (sensation du froid), je sentais qu’un obstacle s’offrait à moi quelques pas plus tard, là, une sensation de peur t’envahit sans que tu t’y attendes, c’est assez surprenant. (Cette peur de te faire mal, de te cogner contre une personne, contre un bâtiment, cette peur de tomber, cette peur du ridicule, cette peur de ne pas pouvoir te contrôler, cette peur

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de TOUT finalement…) quelle angoisse, quelle douleur et quelle détresse !!!!!!!!! «

L’idée est de me poser la question de comment une personne non-voyante, pourrait suivre le bon chemin, parmi tant d’autres, dans un espace totalement inconnu, en ayant seulement l’ouïe comme référence. Sans les sens, l’espace n’existerait pas, certes, mais si l’on se focalise sur un seul de nos sens, est-ce que l’espace serait perçu différemment que si l’on possédait tous les sens à la fois. La réponse à cette question parait évidente, mais sans y avoir vraiment réfléchi et ressenti la chose, la vérité serait autre. En parlant de cet espace, je veux revenir à ce terme, que j’ai abordé la semaine dernière ; l’entredeux ; ce vide où cohabitent tous ces éléments physiques dans un volume géométrique. Et ainsi me focaliser sur la notion du ‘vide sonore’ que je développerai par la suite.

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Une fois que nos yeux sont bandés, on a cette sensation de l’interdit, mais aussi une certaine peur t’envahit ; cette peur de l’interdit en soi. On ne voit ni murs en face de nous, ni fenêtre pour contempler les paysages que nous offre la nature, ni prises pour empêcher une électrocution, ni


gaz allumé pour éviter un incendie, ni piéton pour traverser sans danger, ni escaliers, ni pentes pour différencier les dénivellements, ni les yeux de la personne que tu aimes ou que tu pourrais aimer. J’ai trouvé le cours de la semaine dernière très intéressant, surtout, l’expérience que l’on a eue au début du cours en nous bandant les yeux et en parcourant l’école, je crois qu’on n’aurait jamais eu l’occasion de le faire dans l’avenir. Au fait, ce qui m’a le plus interpellé et que j’ai trouvé très important, c’est l’écoute chez une personne non-voyante, c’est cette ‘musique’ de la vi(ll)e qui nous dirige dans l’espace et nous aide à parcourir les lieux, pas à pas, sons par sons, rythme par rythme. L’air, l’humidité, la pluie, le soleil, sont par ailleurs, aussi primordiaux pour situer la personne en question dans un espace précis. En faisant allusion à l’expérience que l’on a fait, et on donnant un exemple ; une fois qu’on a dépassé la porte qui dirigeait vers le jardin, l’ambiance était si différente ; espace ouvert, plus reposant, calme, air qui circule, espace plus grand, aération de l’endroit, lumière naturelle, (on sent qu’elle est beaucoup plus forte que la lumière artificielle), espace où les personnes discutent au loin, des bruits de bavardages, et de rigolades. L’identification de l’espace en question est évidente : GRAND ESPACE PUBLIC. Grâce à cette nos pensées, familier mais, projetés dans univers.

expérience, on a pu dessiner dans un espace qui, peut-être, nous est qui par le toucher et l’ouïe, nous a un parcours ponctué par différents

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En ce qui me concerne, je trouve que l’espace désigne avant tout un ensemble où sont présents des éléments souvent physique dans un volume géométrique. On pourrait aussi parler de l’entre deux, c’est-à-dire, ce vide où cohabitent ces éléments. Comme dirait Philippe Garnier, ‘la maison ce n’est pas les murs, ni le sol, ni le toit, mais c’est le vide entre les éléments parce que c’est là que j’habite’. Il faut donc apprendre à habiter cet espace et se l’approprier. Nous en tant qu’architectes, on a pour but de mettre ces espaces en vie et en toute harmonie.





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Dans ce séminaire sous le nom d’Architecture Prospective je m’approche a une ompréhension plus profond et plus sensible d’espace . Les lignes suivants citent l’approche a cette sensibilité spatiaux . Dans un premier temps , une définition brute de chaque un sur un question de perception personnelle d’espace . Suivi par deux expérience de compréhension d’espace lors qu’on le voie pas . Donc on a vécu l’espace des yeux bandés dans deux diffèrent lieux vue d’avoir la notion , ESA et LOUVRE . Citant des définition spatiaux les plus évidentes de chaque lieux , J’ai rendu compte qu’un moment donné J’aperçois un espace déjà parcouru plus par des éléments physique que sensationnelle et l’inverse , ça veut dire un espace moins connu Je l’aperçois par des éléments sensationnelle que physique ! La suivie du travaille est portée sur un recherche d’analyser mieux ces éléments physiques et sensationnelles , par étudier des formes géométrie les plus simples en cherchant la rapport entre la forme , le sensation et le temps .Une essaye d’illustrer des différents sensation sentis par rapport des différents formes , proportion , position et matériaux . Passons plus loin je me suis intéressé par illustration et littérateur - le façon d’approche minimale en même temps qu’intelligent d’espèce d’espace - une essaye décrire l’espace illustré par des images d’une façonne minimale . Autrement

dit dessiner cet image non-vue dans la tête de lecteur . Google, des images et des images mon choix de lieu est porté sur le Forêt comme lieu de référence et choisissant 3 différents espace illustrée sous différents façon : Peinture , Dessin animé , Photographie . Et voilà l’analyse formele , temporelles et sensationelle suivie des petite conte décrivant chaque images : Premier illustration ( Peinture en Aquarelle ) : Imaginer un cube qui manque le façade au fond, se mettre au bord de cette ouverture et voilà le Cadre à décrire . Le sensation d’être protégé , bien situé sous l’abris d’une cube fermé de cinq cotés et ouvert d’un coté. Orientation vers la scène , offrir une capacité de rester longue temps . Et le sons qui s’est entendu d’image ! Deuxième illustration ( Dessin animé - Avator ) : Une espèce d’impatience , aventure et panic en même temps. Une vrai intermédiaire! Etre suspendu entre des choix , donc une espèce d’insécurité et de risque. Les couleurs qui renforce le panic et aller découvrir! L’absence du son qui permettre à rêver! I’impatience qui empêche à rester longue temps. Troisième illustration ( Photographie ) Se situer au fond d’un cylindre horizontal , sans un cap! Contraste qui jou la musique du scène . Sécurité d’abris qui permet de rester jusqu’au moment de s’ennuyer ! L’image qui bouge invisiblement, Mais écoute bien , Tu l’entendras bouger!


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Sécurité Connaissance , Existence d’un Abris !

Des éléments de sensation que je cherchera à définir Episode 1 Impatience , Temps (déroulement) In puissance de voie à dessiner l’image Insécurité , Pas de confiance aux gens Pas de barriere ou definition spacieux Episode 2 Inconaissance ,Insécurité La vide qui devienne plein Episode 3 Passion, Aventures , Sécurité , Calme Episode 4 Découvrir , Contraste ! Episode 5 Interdiction ! Sans gout , neutre Episode 6 Ailleurs ! Reposant , des gens au lointaine ! légèreté , Vols , Suspension Réveiller après l’opération , Une espèce d’inconscience Episode 7 Repos au fame et on a pris Repos! Insécurité Pas de buanderie! ( sans abris sans protection ) Pas d’espace précise , pas de définition du espace

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Calme Son, Temperateur ,Texture ,Acquantice

Attention! il y’a un prends ma main . 1-2-3...11 1-2-3...11 1-2-3...11 1-2-3 1-2-3...11

marche devante toi!

tiens ,

Une palier , Un petit marche , Et ici il y’a du monde! Prenons quelques temps dire salut à un camarade , discuter en petit peu avec lui , et allors à bien-tot ! l’oedeur du café nous appelle, toujours un petit marche , des bruits plus haut et des gens qui se trouvent plus proche , à quelques pas ,partout... Laisons les gens tranquile , allons vers ecoulement du fraichair qui nous frappe une pausse , respirons plus forte . Une marche et ta peid touche quelque chose qui craque en bougeant derriere . Parfois souple , parfois craquant , Parfois souple , parfois craquant ... 1-2-3...9 deux pas 1-2-3...9 1-2-3...9 deux pas 1-2-3...9



Combien de fois ?! Je ne le sais pas, Car je toiens à toi !

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1-2-3.. 9 deux pas 1-2-3...9 ...

Q ue est ce que c’est un espace?! Tous simplement le sentiment qui est effet direct de proportion , luminosité , Son , odeur ... Je veut bien ajouter le facteur définitif de fonction qui peut changer définition d’un espaces à l’autre en changeant de fonction ou même plus simplement décrire un espace en présence ou bien d’absence d’un fonctionne précise . Décrivant la proportion d’un espace , ça peut devenir évident par des éléments Architectural : Un mur , Une porte , Un toit ... Ou bien des éléments naturelle : Un Arbre , Une vallée , Un rivière , un pierre ... Encore allons plus loin , les éléments qui touchent nos sens : Odeur , Chaleur , Humidité , son , air , souvenir , des sentiments spirituelle ... Donc la perception d’un espace c’est l’effet de l’ensemble de tous ses éléments-là sur nos capteurs plus ou moins sensible .




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CE QUI SE RÉVÈLE “DANS” L’ABSENCE DE LA « VUE » « Observer la rue […] Noter ce que l’on voit. Ce qui se passe de notable. Sait-on voir ce qui est notable ? Y a-t-il quelque chose qui nous frappe ? Rien ne nous frappe. Nous ne savons pas voir.» Georges Perec, « Espèces d’espaces ».

Je me promène, je marche. Je regarde. Je regarde mais ne vois pas. Je vois tout en général, mais rien en particulier. C’est bien là le problème...Que rien ne me frappe. Je prends cette rue chaque matin et ne remarque rien qui diffère d’un jour à l’autre, d’une heure à l’autre, si ce n’est le changement de temps ou la nuit qui tombe. Hélas, je continue à ne rien voir. Soudain, une photo.

vois que le bar qui se trouve à deux pas de chez moi est rouge. Je ne l’avais jamais remarqué. Pourtant.. je prends cette rue chaque matin. Je commence donc à voir… une millième part de tout ce que cette rue pourrait me dévoiler. Finalement, je n’y prête pas plus d’attention. Mais c’est le lendemain matin que je reprends la rue et me rends compte que le bar rouge précède une boutique devant laquelle je m’arrête. Parfois. Je regarde la vitrine. Rien. Je la regarde mieux et vois des lettres. Peu importe. Je m’en éloigne et jette un dernier coup d’œil… mon nom y est inscrit en grand, composé par des lettres jamais remarquées auparavant.

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Pourtant, je prends cette rue chaque matin. J’ai vu maintenant… j’ai vu.

Une photo de cette rue que je prends chaque matin et en y jetant un coup d’œil, « l’habitude » et le mot qui retentit dans mon esprit. L’habitude de voir cette ruelle qui finalement, ne me réjouit pas, ne m’enchante plus comme le jour où L’expérience avec les deux bandés à l’école nous je la découvrais. Car... je crois l’avoir découverte. a permis de faire attention à la forme des gardeMais je me trompe. corps des escaliers qui, sans voir, nous guidaient en les touchant et parcourant. On a ensuite reEn me penchant un peu plus sur cette photo, je gardé combien de marches séparaient le jardin vois que le bar qui se trouve à deux pas de chez du bar, ou le bar du hall, pour essayer de les moi est rouge. mémoriser au cas où l’expérience serait refaite. Alors qu’en temps normal on ne saurait dire s’il y Je ne l’avais jamais remarqué. a une, deux ou trois marches car notre corps et


L’expérience avec les deux bandés à l’école nous a permis de faire attention à la forme des gardecorps des escaliers qui, sans voir, nous guidaient en les touchant et parcourant. On a ensuite regardé combien de marches séparaient le jardin du bar, ou le bar du hall, pour essayer de les mémoriser au cas où l’expérience serait refaite. Alors qu’en temps normal on ne saurait dire s’il y a une, deux ou trois marches car notre corps et nos mouvements s’adaptent avec un seul coup d’œil, sans la vue cela devient beaucoup plus difficile et nécessite d’une analyse de l’espace en question. De même pour l’expérience réalisée au Louvre où l’on a pu constater que la voix et les bruits nous guident d’une manière assez précise, et cela devient indispensable quand le but est de marcher en ligne droite. Certains faisaient confiance à leur intuition, leur corps les guidait. D’autres prêtaient une majeure attention à la texture du sol. Résultat: la plupart qui se guidait grâce aux pavés allait droit, le reste, changeait progressivement de direction o marchaient en diagonale.. Sur l’herbe on a constaté que les bouchons, nous empêchant d’entendre, nous obligeaient également à faire attention aux textures grâce au toucher avec les mains et pieds. _Les distances, les proportions, le temps.. tout cela devient extrêmement subjectif._ Alors qu’on sait pertinemment qu’il n’y a pas d’objet à proximité, le fait de se bander les yeux déclenche une soudaine peur qui nous fait imaginer des obstacles inexistants. Peut être que ces «obstacles » existent, mais lorsqu’on y voit, on ne fait pas attention à eux puisqu’inconsciemment nous les évitons, pour ne pas se cogner. À plusieurs reprises nous nous sommes assis en formant un cercle pour ainsi parler et exposer notre sujet. On a pu constater que certains arrivaient mieux à ce concentrer les yeux bandés que d’autres. Pour ma part, je trouve que regarder la personne qui parle, fait que notre ouïe se concentre mieux sur le bruit émis; elle sélectionne d’une certaine

manière le son à tenir en compte; alors que les yeux bandés, on ne sait plus qui ou quoi écouter puisqu’on entend toute sorte de bruits pouvant nous déconcentrer. La seule piste pouvant nous guider est le bruit le plus fort, qui dans ce cas, était bien évidemment la voix de la personne qui parlait.

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« Nos sens ne sont pas là uniquement pour recevoir une information mais aussi, et je dirais même surtout, pour ressentir et en tirer quelque chose d’unique à cet espace. » ---> Puisqu’on parle de ressentir, je pense que la vue, dit de manière fortuite, a plus de fonctions que le reste des sens... La vue nous permet d’une certaine manière savoir qu’un bruit ou un son est émis et en tirer plus qu’une image (par exemple lorsque quelqu’un ouvre la bouche et fait une grimace on sait d’avance que s’il n’est pas muet ou fait exprès, il est en train de crier; et par là on peut soudain ressentir une peur sans avoir meme entendu une seule note de ce cri.) --« L’espace est pour moi le vide; non pas le vide insignifiant, sans aucun sens, mais au contraire un vide que l’on peut experimenter grâce à nos sens… » « C’es dans l’espace que tout a lieu » --->La vue /vs/ l’ouïe. Certes, les deux sens sont très importants visà-vis des sensations. Les sens en général nous font percevoir le sens des choses, le sens d’un espace, d’un regard, d’un son ou d’un bruit. Mais en me relisant, je me rends compte que j’ai inconsciemment donné des exemples de « choses » qui peuvent être expérimentés ou vécues grâce à nos deux sens en question = la vue et l’ouïe. Je suis perdue, j’analyse tellement l’utilité et le côté




indispensable de tous nos sens que je n’arrive plus à les classer. Nonobstant, la seule chose que je crois savoir est que le sens le plus important est la vue. Pourquoi ? Je suis déjà allée me promener dans la rue avec des écouteurs qui ne me permettaient pas d’écouter ce qu’il se passait « dehors » d’une certaine manière, car sans l’ouïe on se croirait dans une bulle. On prend peur lorsqu’on voit quelqu’un nous dépasser, on croit que les gens sont ridicules quand ils bougent leur bouche alors qu’aucun son n’en sort, on s’imagine que quelqu’un va nous voler le sac pour la simple raison que l’on entend rien, MAIS…Je n’ose pas faire de même sans voir. Je peux essayer d’imaginer la même expérience sans la vue et je peux facilement dire que cela m’effraie. L’idée me fait peur car on imagine dans notre tête que l’on marche droit alors qu’on pourrait être en train de risquer de se faire écraser par une voiture. On pourrait croire qu’une voiture est juste à côté de nous à cause du bruit de son moteur, alors que quelques mètres nous séparent de celle-ci. De simples bousculades lorsqu’on marche dans une rue affolée, nous paraîtraient des agressions, des coups donnés volontairement. Tout cela n’arriverait pas en voyant. Je continue à analyser les aspects pour lesquels l’ouïe est plus importante que la vue, mais en ce qui concerne l’espace (= la rue, les avenues affolés), la vue reste indispensable et, à mes yeux, plus importante.

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L’espace, lorsqu’on cache nos yeux, on se rend compte qu’il est ressenti par la totalité de nos sens et non pas uniquement vu. J’étais au début moi-même convaincue que l’on pouvait difficile-

ment se repérer dans l’espace sans voir, (certes il est difficile, mais non pas du fait que la vue est ce qui nous manque, plutôt du fait qu’un de nos sens ne peut réaliser sa fonction; ce serait de même si l’on n’avait pas la possibilité d’entendre, de toucher..), cependant grâce aux bruits, au rythme que marquent nos pas lorsqu’on marche ou on monte un escalier, les sons, le vent, les courants d’air lorsqu’on traverse un espace ouvert, la matière ou la texture ressentie en marchant.. tous cela sont des facteurs expérimentés par nos autres sens quand la vue ne nous est pas possible, mais, et je dis bien mais, également lorsqu’on voit. Je veux dire par là que la totalité de nos sens en fonctionnement nous fait parfois perdre conscience de l’unicité et surtout de l’importance de chacun d’entre eux. On pourrait affirmer très superficiellement que le sens le plus indispensable, le plus nécessaire est la vue, comme je l’expliquais avant, mais que serait d’un espace sans la possibilité d’en écouter ou sentir son essence ? Je parle d’essence car un espace n’est pas uniquement un « vide », un interstice que l’on observe ou l’on voit, mais un espace que l’on ressent, un espace que l’on vit, de par l’odeur, le bruit, sa particularité qui le fait être différent des autres et la sensation qu’il nous émet; car nos sens ne sont pas là uniquement pour recevoir une information mais aussi, et je dirais même surtout, pour ressentir et en tirer quelque chose d’unique à cet espace. -Nonobstant, la vue facilite beaucoup la perception d’un espace (même si parfois l’œil, habitué à certaines formes et volumes, peut également être trompé). Suite à un parcours les yeux bandés, on peut dire que l’on se croyait parfois dans un endroit et que finalement on se trompait, ou bien l’on avait l’impression d’aller tout droit mais ce n’était pas vraiment le cas.. -Lorsque nous avons parlé de systèmes de représentation pour communiquer par exemple un projet en tête en l’expliquant à quelqu’un.. il est pratiquement impossible que la personne imagine le même espace ou volume avec le même entourage ou ambiance qu’on lui a attribué dans notre


e tête sans lui montrer d’images. Je le compare à la visite sans possibilité de voir lorsque la personne qui nous accompagnait nous disait le lieu où l’on se trouvait alors qu’on pensait être ailleurs ou qu’on avait même du mal à y croire. Mais plus qu’à la dernière visite, la similitude à l’explication du projet qui se trouve dans la tête de quelqu’un serait encore plus claire lors d’une visite d’un lieu inconnu avec ensuite une description de celui-ci par les deux personnes (qui à mes yeux ne coïncideraient surement pas).

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L’espace est pour moi le vide; non pas un vide insignifiant, sans aucun sens, mais au contraire un vide que l’on peut experimenter grâce à nos sens, que se soit la vue, le toucher.. un vide où les objets nous montrent une échelle, une proportion, une distance, qui font que l’on perçoit plus facilement la dimension de cet espace nouveau, inconnu. Comme disait Louis Kahn “Si hubiera que definir la arquitectura en pocas palabras, se diría que es la ponderadora creación de espacios”. Je veux souligner par là que l’architecture ne se dédie pas uniquement à la création de murs, plafonds etc, (formés par de la masse); elle porte également (pour ne pas dire surtout) une extrême attention aux espaces ouverts, vides pour le dire d’une certaine manière. ..L’espace entre deux murs que l’on croit parfois moins important du fait qu’on ne peut pas le toucher, mais qui est cependant tout aussi important: c’est dans l’espace que tout à lieu.




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Habiter l’ailleurs ----> Contact immatériel En me questionnant sur la représentation de l’espace j’ai pu voir que je ne peux m’empêcher de tourner autour des nouvelles représentations, des nouveaux langages que nous avons aujourd’hui. Je remarquais la dernière fois le rapide développement des espaces virtuels, des simulateurs ou de manière générale toutes sortes d’installations réalisées grâce aux progrès de l’informatique, du numérique. Je crois que ce qui me plaît particulièrement ce n’est pas notre capacité à reproduire partiellement l’espace mais au contraire lui apporter d’autres dimensions. Je ne suis pas certaine de vouloir passer 12h par jour dans un espace virtuel en oubliant l’espace physique qui m’entoure, en revanche j’apprécie l’insertion d’une dimension virtuelle dans l’espace sensible. Ce qui m’intrigue et qui me donne envie de jouer avec c’est le potentiel du numérique pour modifier notre espace physique. Les mondes de l’image et du son sont les plus développés dans ce domaine mais il ne sont pas les seuls à pouvoir nous ouvrir des portes sur d’autres dimensions, sur de nouvelles façons de percevoir l’espace. Un changement transforme particulièrement notre perception de l’espace c’est l’interaction que l’on peut avoir avec lui. On dote aujourd’hui l’espace de capteurs, on lui donne la capacité de voir, de sentir et d’interagir avec nous. On humanise l’espace. Notre interaction avec l’espace physique se fait principalement par contact. Si l’on veut agir sur notre environnement, le modifier, engendrer une réaction, il faut normalement le transformer, le bouger, déplacer certaines choses et donc avoir

un contact avec lui. Contrairement à un humain, un lieu ne comprend a priori pas la parole, le geste. Aujourd’hui et surtout demain, notre environnement devient intelligent, ou avant tout sensible. On peut entrer en contact avec lui sans même le toucher (comme avec une personne). Cette interaction avec l’environnement existe malgré son immatérialité. Il s’agit simplement d’un nouveau rapport basé sur un langage émergent, celui du numérique, de l’électronique. Je ne crois pas que ce soit la perte même du contact mais plutôt du concept que l’on s’en fait. C’est un autre type de contact, un contact immatériel. Lorsque nous avons fait l’expérience de percevoir l’espace les yeux bandés, la représentation habituelle de l’espace était modifiée. L’air même n’avait pas la même consistance, le concept de distance était différent... Comme lorsque je suis passée dans une ombre de quelques centimètres et que je me le représentais épais, d’une certaine consistance. De la même manière, le numérique offre d’autres façons de percevoir l’espace et par là même en modifie notre représentation. Le fait de pouvoir agir avec un objet à distance ou au contraire de ne même pas le voir et de devoir s’approcher pour le toucher modifie notre définition de l’espace. La représentation de l’espace lorsqu’il est non vu est celle d’un espace proche de nous. On le comprend lorsque nous avons eu besoin de le toucher pour se le représenter. Les yeux bandés, mon espace est encore plus réduit. A l’inverse, avec un outil informatique me donnant accès aux caractéristiques d’objets toujours plus éloignés, agissant comme une loupe ou des lunettes améliorées, mon espace est alors encore plus étendu. Que l’on parle d’habiter l’ailleurs ou d’une réalité augmentée, je ne sais pas quel terme est le plus juste, mais en tout cas notre perception, donc notre représentation de l’espace est bien modifiée par les outils que nous pouvons utiliser. Il serait dommage de rejeter les nouvelles possibilités offertes par la technologie sous prétexte qu’elle


nous ferait oublier ou perdre certaines choses comme le toucher. Depuis toujours nous jouons avec la technologie, nous transformons notre espace. Notre environnement évolue constamment que ce soit avec ou sans notre aide. Alors si nous pouvons le transformer de manière à avoir non seulement de nouveaux jouets mais aussi de nouveaux outils, pourquoi refuser?

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P réjury/ Nouvelle conception de l’espace. Vers une perception purement conceptuelle de l’espace? Alors que l’expérimentation sensible de l’espace a tendance à être négligée, la conception de l’espace se développe aujourd’hui au travers de nouveaux outils. Nos sens sont bien sources d’informations sur l’espace qui nous entoure, mais sont-ils les seuls? L’interaction physique entre un objet et un sujet sensible est-elle nécessaire pour que ce dernier en comprennent les caractéristiques? Aujourd’hui, nous pouvons obtenir une quantité formidable d’informations sur quelconques espaces dans lesquels nous n’avons pourtant jamais mis les pieds. S’il paraît évident qu’un certain nombre de caractéristiques peuvent être connues à distance, il paraît tout aussi évident que d’autres caractéristiques restent uniquement perceptibles grâce à l’observation sensible d’un sujet pensant. Il s’agirait donc d’étudier ce que l’on peut connaître d’un ici et d’un ailleurs. En considérant l’espace comme milieu dans lequel l’homme peut se développer, peut habiter, je me demande jusqu’où la notion d’espace reste valable. Autrement dit, est-il possible d’habiter l’ailleurs ou encore dans quelle mesure l’ailleurs fait-il parti de notre espace? Pour arriver à se représenter l’espace, l’homme

utilise avant tout les sens. Notre sensibilité est la porte d’accès à l’information entre soi et l’extérieur. A partir des informations captées par les sens, chacun élabore, construit, sa propre représentation. Le processus n’est pas simple et fait appel à de nombreux facteurs qui influencent notre interprétation. Si l’on peut voir ce procédé comme erroné parce que subjectif (donc non représentatif d’une réalité objective), il nous apparaît encore comme le plus juste, le plus pur pour percevoir l’espace. La fiabilité de notre perception est mise en doute par notre capacité analytique subvertie (ou enrichie) par nos émotions mais surtout parce que nos sens ne sont que des outils parmi d’autres pour comprendre les informations reçues. L’illusion (auditive, visuelle...) est l’exemple même qu’une perception sensible et immédiate peut être erronée. Nous avons tous déjà remarqué l’obscurité subjective d’une pièce après un bain de soleil à l’extérieur. L’influence du vécu sur notre perception est inévitable. Pour autant peut-on parler d’illusion ou de fausse interprétation? On peut se demander si notre perception sensible peut être simulée. Peut-on reconstituer l’ensemble des informations perçues par nos sens? Il faudrait pour cela pouvoir avoir conscience, connaissance, de tous les phénomènes perçus, ce qui est loin d’être le cas. Si le fait de voir une photo n’est pas la même chose que d’être sur place et voir, ressentir l’espace, une photo nous donne un certain nombre d’informations non négligeables. Oui, une photo ne prend en compte que des informations visuelles de l’espace, oui, une photo se limite à l’instant (contrairement à l’observation d’un lieu)... Seulement si j’ai quelqu’un sur place qui observe, et qui me décrit ce qu’il perçoit, j’ai bien encore accès à des informations complémentaires. Si encore, non pas une personne mais plusieurs me donnent leur avis, à quel moment je peux estimer pouvoir me faire une représentation juste de l’environnement en question. Enfin, si finalement je suis directement connectée à un corps sensible capable de reproduire TOUTES (?) mes capacités sensibles.


Technologie, extension de notre sensibilité, extension de notre capacité « intellectuelle » (mémoire...), extension de notre espace... Aujourd’hui, nous sommes sans cesse attaqués par d’innombrables informations, d’ailleurs pas toujours pertinentes. Nous avons accès à d’autres lieux non plus par notre propre représentation (élaborée à partir de notre sensibilité) mais par notre représentation des représentations d’autrui. Interprétation d’interprétations, on peut questionner la fiabilité de ces informations, mais elles nous donnent tout de même accès à ces lieux. Ils font parti de notre espace, nous pouvons interagir avec eux. Je crois que le phénomène actuel d’accès à l’information est riche et peut être très utile. Il agrandit notre espace, réduit les distances et tend vers l’immédiat. La question est de pouvoir analyser ces informations comme il se doit et ne pas oublier non plus que notre perception sensible personnelle reste unique et est source également de nombreuses informations déjà peu comprises. Pour comprendre l’espace il nous faut pouvoir se le représenter. Nous avons besoin d’un langage, ou plutôt de langages. Ils existent différents types d’espaces. On parle d’espace musical, d’espace virtuel, de l’espace des rêves... et chacun d’eux possède son propre langage. En fait je ne crois pas qu’il y a plusieurs espaces distincts mais plutôt que notre espace peut être lu sous différents angles. La musique nous parle d’une certaine manière, elle permet de représenter certaines choses de l’espace qui ne sont pas toujours explicables par les mots. De même l’espace virtuel, nous donne accès à d’autres informations qui permettent de construire notre interprétation, notre compréhension de l’espace. Chaque langage permet de dévoiler une partie du monde qui nous entoure. Il n’y a pas un langage plus ‘vrai’ qu’un autre. Tous se valent, tous nous permettent de percevoir notre environnement. Notre compréhension de l’espace est d’autant plus enrichie si nous l’observons sous différents angles, si nous arrivons à nous le représenter au

Le langage est d’autant plus important qu’il façonne notre perception. Si notre langage évolue c’est parce que notre représentation du monde évolue. Réciproquement notre vision du monde est influencée par le langage (cf. Foucault, Les Mots et les Choses). Si la représentation nous dévoile l’espace, logiquement, elle en limite également notre perception.

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Phénoménologie. Pré-conception.Représentation de l’espace. Naissance de concepts.Représentation subjective/collective; Sensible/conceptuelle.

Le Louvre dans le noir. Où suis-je? Je croyais le savoir... Privée de la vue, l’image que j’avais quelques secondes plus tôt n’est déjà qu’un vague souvenir. Une chose me rassure, mon seul repère, la présence de Maria, mon guide. Mes repères spatiaux ont comme disparu. Je ne perçois plus les distances, je ne sais plus dans quelle direction je vais. Il faut que je redécouvre l’espace pour me reconstruire des repères. Une solution instinctive, je dois parcourir l’espace et le toucher. Très vite, je regarde autrement. Je découvre l’invisible, je reconstruis des repères. En touchant l’espace je perçois des formes, des reliefs, des températures, des rythmes... Caractéristiques physiques visibles ou invisibles,


Caractéristiques physiques visibles ou invisibles, les objets réapparaissent sous un angle nouveau. Le verre de la pyramide n’est plus transparent et générateur de reflets mais lisse et frais.Le marbre n’est plus noir, poli et marqué de motifs mais lisse, doux, et froid. Du contact visuel au contact physique direct, la matière prend de l’importance.Le vide n’est plus simple transparence mais un espace de parcours possible.L’ombre et la lumière, ne sont plus visible mais deviennent palpables. L’ombre n’est plus la marque sombre d’un objet sur une surface.Elle occupe tout l’espace entre cet objet et son ombre visible. Du contact visuel au contact physique direct, l’ombre devient matière. En écoutant l’espace je peux sentir la présence de certains éléments et même estimer des distances.Je ne peux pas toucher la voûte quelques mètres au-dessus de moi et pourtant je sens sa présence. Je ne vois pas la longueur croissante des barreaux mais peux la percevoir en écoutant leur musique. La vue offre une perception ‘immédiate’ d’une distance. On n’a pas besoin de la regarder (l’observer) pour la voir. L’ouïe propose une perception des distances mais au travers de la richesse des échos. L’onde sonore se propageant plus lentement on écoute l’évolution d’un son pour percevoir l’espace. Sans la vue, percevoir des distances, l’espace, c’est aussi associer les éléments perçus entre eux. Une image propose déjà un ensemble d’éléments connectés.

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Nouvelle conception de l’espace. Vers une perception purement conceptuelle de l’espace? Alors que l’expérimentation sensible de l’espace a tendance à être négligée, la conception de l’espace se développe aujourd’hui au travers de nouveaux outils. Nos sens sont bien sources d’informations sur l’espace qui nous entoure, mais sont-ils les seuls? L’interaction physique entre un objet et un sujet sensible est-elle nécessaire pour que ce dernier en comprennent les caractéristiques? Aujourd’hui, nous pouvons obtenir une quantité formidable d’informations sur quelconques espaces dans lesquels nous n’avons pourtant jamais mis les pieds. S’il paraît évident qu’un certain nombre de caractéristiques peuvent être connues à distance, il paraît tout aussi évident que d’autres caractéristiques restent uniquement perceptibles grâce à l’observation sensible d’un sujet pensant.

La découverte progressive de l’espace fait appel à l’esprit pour reconstituer, associer puis mémoriser. La perte de la vue me force à élaborer cette perception en passant par un travail de mémoire. Je recommence à percevoir l’espace, différemment, je peux me le représenter.

Il s’agirait donc d’étudier ce que l’on peut connaître d’un ici et d’un ailleurs. En considérant l’espace comme milieu dans lequel l’homme peut se développer, peut habiter, je me demande jusqu’où la notion d’espace reste valable. Autrement dit, est-il possible d’habiter l’ailleurs ou encore dans quelle mesure l’ailleurs fait-il parti de notre espace?

J’explore d’autres facettes du même lieu, redécouvre autrement. Je comprends et me souviens différemment. Pourtant c’est bien le même espace que je voyais auparavant.

Pistes de recherche: Distinction entre représentation sensible et représentation conceptuelle.Interaction à distance.




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Le contact : interactions physiques avec le monde qui nous entoure. Le sujet que je dégage du thème de la perception non visuelle de l’architecture apparait dès la deuxième séance lors de l’expérience des jardins du Louvre les yeux bandés. L’expérience elle-même a renversé l’idée que j’avais du rapport au monde sans pouvoir le voir. J’avais dans l’idée, comme la plupart d’entre nous, que traverser un espace sans le voir serait un parcours plein d’obstacles et de heurts et que finalement, le rapport de notre corps aux objets qui nous entourent serait un rapport de peur, de crainte. Avant de me bander les yeux et de traverser ce coin de jardin, j’essaye de mémoriser les limites visibles, une statue, une haie, une marche et les enregistre comme des zones à éviter. Mais une fois aveugle c’est l’espace que je pensais parcourir qui ne m’inspire que de la peur, je suis figé par cette sensation de vide. Et je ne parviens à m’élancer que dans l’objectif de trouver ce qui étaient pour moi des obstacles et des dangers et qui sont maintenant des repères et des accroches. Quand je me cogne, enfin je sais où je suis. C’est grâce à cette approche paradoxale de la frontière que je parviens à dégager une piste pour ce semestre. Nous percevons l’espace de manière presque exclusivement visuel. Ce que nous appelons ‘espace’ est ici la représentation mentale de notre environnement, c’est pourquoi pour former une ‘image’ de ce qui nous entoure nous utilisons nos yeux : il nous manque une mémoire auditive, olfactive, sensorielle performante pour transposer ces sensations qui pourtant nous accablent en spatialisation, pour former une représentation

Nous percevons l’espace de manière presque exclusivement visuel. Ce que nous appelons ‘espace’ est ici la représentation mentale de notre environnement, c’est pourquoi pour former une ‘image’ de ce qui nous entoure nous utilisons nos yeux : il nous manque une mémoire auditive, olfactive, sensorielle performante pour transposer ces sensations qui pourtant nous accablent en spatialisation, pour former une représentation mentale complète de l’espace et ses caractéristiques. Mais il nous manque surtout une proximité avec notre environnement qui rend toute odeur, tout toucher, tout goût trop lointain. Nous vivons l’espace de manière essentiellement visuelle, repoussant les limites – murs, plafonds – à des obstacles inatteignables, pour que notre rapport à l’espace soit libre, désencombré. G. Perec dit que « vivre c’est passer d’un espace à un autre en essayant le plus possible de ne pas se cogner » et J. Nouvel, moins subtilement, « un bel appartement est un grand appartement, un bel espace est un grand espace » L’objet du semestre a été pour moi de souligner notre rapport ambigu face au contact à travers les images premières, primitives de l’habitat. Effectivement, ce désir d’espaces grands et vierges, sans limites est d’autant plus discutable quand on s’intéresse aux images du cocon, du nid et de la cabane. Le cocon c’est l’idée de l’habitat qui épouse le corps. L’habitant grandit avec son cocon, il est partie intégrante du corps et répond de manière physique et psychique aux besoins et désirs. Le cocon est autarcie, c’est un tout hermétique, délocalisé et atemporel. Pour G. Bachelard, retrouver l’habitat du cocon c’est «le bien être animal». Si on cherche dans les espaces qu’on connait l’image du cocon, on les trouve essentiellement dédiés aux enfants. Les jeux d’enfants sont toujours pensés dans un rapport physique au corps : ils sont doux pour amortir ou durs pour s’accrocher. Le parc à bulles représente également pour l’enfant l’immersion dans un espace qui l’enveloppe. En ce sens on peut associer le cocon et le nid. On dit ‘faire son nid’ lorsqu’on implante durablement


un habitat familier et accueillant. Selon Michelet dans L’oiseau « le nid c’est la personne même, sa forme et son effort le plus immédiat ». Il explique que si l’oiseau fait pour ses œufs un refuge de la forme du nid c’est parce qu’il le façonne avec son corps, premièrement parce qu’il ne dispose que de lui comme outil, et deuxièmement parce qu’il reproduit un espace à l’image de l’intérieur de son corps. Cependant, G. Bachelard souligne dans La poétique de l’espace, que cette idée du nid est une « valorisation humaine ». En effet, si on s’intéresse aux fondements du nid de l’oiseau il est tout l’opposé du cocon. Premièrement il est fondamentalement une réponse momentanée et transitoire dans la vie de l’oiseau. Il est surtout ouvert, tant physiquement ouvert vers le ciel que de manière imagée, ouvert puisqu’inévitablement les oiseaux devront quitter le nid. Il se place nécessairement à la base d’une échelle de connaissance (pour l’oiseau : le nid, l’arbre, le jardin, le ciel) ou d’intimité (dans la transposition humaine du nid). Le nid dans ses images simples : rustique et temporaire souligne une seconde conception du contact entre corps et environnement, celui non pas tourné vers l’intérieur comme le cocon mais vers l’extérieur. En ce sens on peut associer le nid à nos cabanes. C’est un refuge dans un environnement inhospitalier. C’est également un lieu d’apprentissage et d’ouverture au-delà de ses limites justement parce que ces limites ne sont pas pour moi une enveloppe. Quand on pense aux images simples des cabanes de notre enfance, on pense d’abord aux échardes ou aux clous, aux marches et aux tranches. C’est un tremplin, qui m’ouvre par la violence de son contact au monde environnant. Si on prend à la suite les trois images du cocon, du nid et de la cabane, on peut tous les lier dans cet enfermement hospitalier et accueillant d’un corps protecteur. Mais si on tient compte de leurs divergences, dans leur conception ainsi que de leurs rôles, on parvient à souligner la polarité de notre rapport physique aux limites qui nous entourent. Le contact est dans un premier temps l’élément rassurant, comme si je venais au mon-

de avec cette peur du vide. A travers l’ambivalence de la définition du nid se dégage la seconde approche : pour quitter le nid et appréhender le monde qui l’entoure il faut visualiser les limites et ses obstacles potentiels et par là, utiliser le contact comme outil d’accroche. Face à cette architecture qui repousse les limites pour libérer l’espace, d’autres tentent des architectures plus primitives, plus corporelles. C’est le cas de la Soft and Hairy House ou la Truss Wall House de Ushida & Findlay. Ce sont des maisons qui ne sont ni douces ni poilues mais qui approchent le corps par la forme de leur courbes. Dans City, Alessandro Barrico dit à propos des mises en scène des Nymphéas que disposés sur des panneaux courbes, les tableaux épousent le mouvement ; et G. Bachelard dit des coupoles qu’elles sont les projections de notre intériorité. Effectivement, les courbes sont souvent employées pour rencontrer ou dialoguer avec le corps, des coupoles de Palladio à l’architecture ‘organique’. François Roche traite également du rapport au corps de manière similaire dans son projet Hypnosis Room, et de manière plus approfondie et certainement plus questionnable dans Architecture des Humeurs. Il propose ici un habitat qui répond de manière physique et psychique au corps en paramétrant l’espace habité avec des données neurologiques récupérées des futurs acheteurs : « permet aux futurs acquéreurs de disposer d’une combinatoire morphologique, aux permutations multiples, issue conjointement de l’émission de leurs désirs avoués et de leur sécrétion indiscrète, biochimique ». Au-delà de la question de la faisabilité (comment traduit-on des données neurologiques en espaces correspondants (et surtout avec quelles correspondances?) se pose une question sur la façon dont on habite nos maison et la façon dont Roche propose qu’on les habite : pourquoi voudrait-on habiter dans des cocons intégraux qui non seulement répondent à toutes mes attentes mais miment mes désirs psychiques ? A ce sujet les artistes Bédaguer et Péjus créent des maisons qui meurent, dont l’aspect est directement lié à l’état de l’habitant, comme aux bulletins de santé par exemple ;


ou encore la Fat House de E. Wurm, maison obèse qui tourne au ridicule cette idée de maisons qui nous ressemblent. On oublie ici une conséquence primordiale qu’implique la notion de contact. Le contact est une interaction réciproque entre mon corps et l’obstacle qu’il heurte. La transposition de cette idée à la façon dont on habite est résumé par Bachelard : « comme un colimaçon prend la forme de sa coquille » ou encore par V. Hugo dans Notre Dame de Paris, à propos de Quasimodo et de la cathédrale : « l’assouplissement singulier, symétrique, immédiat, presque consubstantiel d’un homme et d’un édifice ». Ces images du cocon, du nid et de la cabane n’offrent pas des réponses pour une application immédiate qui serait symbolique, au risque d’occulter une partie intégrante de notre conception de l’habitat. Elles sont nécessairement ancrés dans la façon dont on habite l’espace et, comme bien d’autres images primitives, méritent d’être prises en compte dans l’imaginaire complexe de notre architecture.

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L ouvre et jardins Avant de me jeter les yeux bandés dans un univers obscur, je jauge et calcule les risques et dangers : ici un buisson à contourner, là une marche à éviter. Mais quand je m’élance, l’espace que je pensais parcourir ne m’inspire que de la peur, au point d’en être pétrifié. Ce n’est plus une branche dans la figure ni un coin dans les tibias que je crains mais cet espace que je ne connais plus, que je ne sens plus, qui est infini mais qui pourrait tout autant ne pas être. Alors je me fige. Ce n’est que me souvenant qu’il y a ici un buisson ou là une marche que peux penser l’espace qui m’entoure. Et quand je pars, les bras devant, ce n’est pas pour protéger mon corps, par peur de me cogner mais par besoin de sentir, de m’ac-

crocher à ses repères qui ancrent dans mon interprétation du lieu le point de départ de sa spatialisation. Je me cogne. Et enfin je sais où je suis, je vois où je suis. Ce premier obstacle est mon unique repère alors je le parcours de ma mains pour sentir tous ses recoins. Je repars à nouveau les bras s’agitant pour ne pas rater la prochaine accroche. L’espace que j’ai connu est fait de fragments. Je ne pourrais que vaguement les situer dans un espace global puisque tous rapports de distance sont faussés. Sans voir, mon rapport à l’espace est dans la proximité. Toucher, odorat, même ouïe, opèrent dans l’espace que comprend mon corps : l’obstacle et la frontière sont les fragments d’espace que je connais.

Pourquoi construit-on droit? haut, à angle droit? Ces murs sont des barrières et des obstacles. Pourquoi construit-on lisse? uniforme, sans repères? Pourquoi construit-on large? Loin de moi ces limites qui m’enferment dans le vide. Est-ce cela l’espace qui m’est donné d’habiter : bouger en toute liberté sans peur de me cogner? Je voudrais habiter des espaces qui sont délimités mais qui sont dans les limites, dans les courbes qui épousent mon mouvement et guident mes trajectoires, faits de coins et d’accroches qui accueillent et absorbent. «Vivre c’est passer d’un espace à un autre en essayant le plus possible de ne pas se cogner» Perec, Espèces d’espaces. Je pense à plusieurs architectures qui rendent au corps les limites de ces espaces. Des espaces qui repoussent le danger, ou je n’ai pas peur de


me cogner. - Soft and Hairy House, de Ushida & Findlay - une maison qui n’est pas douce ni poilue mais qui dans ses formes accueille physiquement l’usager et le pousse à l’habiter pleinement. - L’architecture des humeurs, de R&Sie(n) - qui est une utopie folle ou ambitieuse où chaque habitat est façonné en fonction de données physiques de l’usager.

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Je veux travailler sur ces espaces où on peut - on doit - se cogner, se frotter aux limites sans peur de se heurter.

Espace / architecture x, y, z. C’est moins une définition axiomatique de l’univers qu’une tentative de cerner le concept intelligent, humain, de ce que je sais, ce que je perçois de ce qui m’entoure. C’est le maximum que je puisse imaginer pour me l’expliquer : la ligne, surface, espace. x, y, z. C’est la définition de l’espace qui satisfait mon intellect. Mais mes sens connaissent et perçoivent des espaces. Ils connaissent des espaces colorés, des espaces parfumés, des espaces qui résonnent, des espaces humides, des espaces qui font peur, des espaces qui font rêver. Je peux les créer puisque ce ne sont pas des définitions mais des caractéristiques. Je peux les délimiter et les positionner. Et cette perception de l’espace multiple, pluriel, est bien plus en lien avec mon corps que les trois axes qui le définisse. Je peux architecturer cette masse de vide avec des structures et des matériaux. L’espace auquel je pense est un vide infini alors que l’espace que je vis est fait de matières et de frontières que je vois, que je touche, que je sens, que j’entends.




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(version inachévée) Pourquoi l’architecture passe souvent entre graphisme, cinéma, représentation. Car le projet, c’est-à-dire la projection d’un intérieur restreint (individu ou groupe d’individus) est acte de création d’un monde imaginaire (image) et que le dessin, l’image, le son, la maquette sont des éléments formels de la création de ce monde. Mais alors comment voir le monde? I. Une vision du monde, une simplification. Il ne faut pas simplifier la simplification du monde qu’est le besoin de le connaître. Les systèmes de pensées logiques permettant l’établissement d’un continuum intellectuel de ces mêmes pensées. Elles sont une construction mentale correspondant à une matérialité organique de la pensée. Il n’y a donc dans l’acte de pensée une pure matérialité. Le réel simplifié Descartes et le mécanisme du monde La philosophie décrite par des systèmes, des associations logiques. L’invention du concept par Marx. L’ensemble de la philosophie, des sciences humaines, des mathématiques et de la biologie, de l’ethnologie et de la sociologie, des sciences dures et molles tente dans un système commun de logique, c’est à dire de causalité, d’établir une vision des choses qui semble au plus prés de la réalité tout en s’en extrayant par la pensée. C’est un regard autre, extérieur d’une réalité depuis elle-même.

II. La sensibilité au monde. La sensibilité au monde est commune et inhérente au monde, une personne qui vit (on pourrait dire matériellement) est une personne qui est en contact physique avec les choses. Communication interpersonnelle - La lettre : support du langage, maniement de concepts. Association d’idées. - Le télégraphe : utilisation du code morse, transcription en impulsion, en durée du langage écrit. Double imbrication du code. - Le téléphone : utilisation de la parole, langage articulé. - Le morse : - Le braille Communication de masse - Image : - Televidéo : - Film muet : - Film parlant : - Le cinema interactif : - Le cinema 3D : - Le cinéma immersif : sensation du corps - Cinéma : La communication d’une chose entraîne une perte de précision due à la transcription par l’émetteur, au moyen de communication, au support du message, au transport, à la réception et au décodage du récepteur. On peut analyser pour chacun des moyens décrits, les différentes étapes et l’on remarque alors que plus on avance dans le temps, plus l’abstraction du moyen de communication diminue. Il n’est plus question de décrypter un message. Si l’on simplifie la chose, la langue, le codage permet une abstraction de la chose pour s’en abstraire et mieux la comprendre. Or le fait de vouloir recréer un réel n’explique rien sur la chose communiquée puisqu’il n’y à pas d’abstraction par rapport à cette chose. La chose n’entre alors pas une vision conceptuelle des choses mais dans un réel sensible. La difficulté de la chose est qu’à vouloir monter un réel irréel ce n’est pas que l’on trompe le récep-


teur du message en lui faisant croire à quelque chose qui en fait n’est pas intégrée dans un réel c’est à dire qu’il obéi à des règles communes. On ne peut rester dans le phénomène si l’on veut agir intelligemment sur le monde. Le problème n’est pas de dévaloriser la reproduction sensible du réel mais de ne pas en faire l’objet de création. On ne peut connaître que des phénomènes On peut nous expliquer des choses par les images pures mais pourquoi fait on de la construction avec des mathématiques? Par ce qui sont le langage par excellence pour décrire le réel. Pourquoi fait on des schémas pour expliquer le cycle de l’eau en cinquième? C’est parce que regarder cela permet de sortir de sa condition d’humain, comme le point d’appui d’Archimède décrit par Hannah Arendt. Le pensée commune veut que l’on ne peut tromper les sens surtout quand l’on parle de choses telles que l’architecture. La différence s’en verra alors grandie si les outils de représentation de l’architecture s’éloignent de plus en plus des outils de sa conception. Car conception veut le maniement de concepts, c’est-à-dire de noumènes illusoires. Deux marches sont alors visibles dans la démarche progressiste. La première est que les deux outils, de représentation et de conception s’éloignent de plus en plus formant un hiatus qui tendrait à ce que le travail de représentation ne soit plus une monstration d’un processus, n’y d’une pensée, ni d’un concept mais juste une anticipation sensorielle de l’expérience architecturale. La deuxième possibilité est que les outils de conception suivent ceux de la représentation. Ce qui, alors, entraînerai une conception purement sensorielle de l’architecture, comme une machine sensorielle. De plus cette conception entraînerai une dichotomie entre la chose créée et son environnement puisqu’il ni aura plus d’abstraction de la conception à une chose plus grande que les sens.

L’abstraction me permet de saisir une chose dont je ne pourrais faire l’expérience en réalité. La courbure de l’espace temps en présence d’une forte quantité de matière ne peut être une réalité physique pour moi, je ne peux pas en faire l’expérience. Expliquer le pourquoi (il n’y pas d’explications) Que de la sensation I. La compréhension du monde A. L’abstraction comme outil de compréhension B. II. Représentation Communication Approche impressionniste du monde. On peut distinguer deux éléments, deux instants. La compréhension et la monstration du monde. Le problème dans la reproduction d’un imaginaire calqué sur le réel, est que cette tautologie du monde n’amène aucunement à sa compréhension. C’est par le biais de la discrimination, de la dissociation de ce réel et donc d’une prise de recule sur celui-ci que l’on peut le saisir. Le danger que peut amener cette copie est que les moyens de conception qui rejoignent souvent les moyens de représentation vont petit à petit rejoindre les moyens de communication. Ce qui entraîne une conception purement sensible de l’architecture sans pour le moins se préoccuper de la validité dans un système de compréhension. Ma crainte est là, dans le rapprochement inévitable des moyens de communication et de conception. On ne peut pas concevoir que de manière sensible est une création du réel.


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LE LANGAGE Mon point de départ, à été de savoir comment saisir le monde dans le noir. Les aveugles ne peuvent pas manger le monde comme les voyants. Au départ, le monde leur est moins donné qu’aux autres. Pour le nourrisson aveugle l’individuation est plus difficile, il est plus difficile pour lui de ce séparer du monde et c’est par la parole qu’il y arrive. Il doit forcement passer par l’écoute de sa mère et ensuite par la conceptualisation et donc le langage pour le connaître. C’est donc pour cela que j’ai choisi de parler, et c’est la l’ironie de la chose, de la parole, du langage, du discours. Le langage a été et est un sujet philosophique majeur depuis l’antiquité. Mais ce n’est pas sur le plan philosophique que je veux m’y intéresser mais de quelle façon il peut nous donner une image du corps autre que celle qu’on peut en avoir par les sens. Je connais les parties de mon corps, mes mains, mes bras, mon torse, mes fesses, mes jambes, mes pieds, ces mots m’évoque des images mais aussi une suite de conséquences, mes mains me servent à saisir, mes bras à atteindre... ce sont aussi des concepts suggérés par le mot. Je peux donner une fonction aux parties et me définir entièrement. La parole, souvent déterminée comme de distinction entre l’homme et l’animal, elle est un niveau supérieur du ressenti du monde. Il nous permet de passer du ressenti à l’intellectualisation de ce ressenti, du cerveau reptilien au néo-cortex. De plus, ce qui est intéressant est que les pre-

miers symboles linguistique ont servi à la localisation, c’est à dire à la spacialisation du corps dans l’espace, la montagne, le ruisseau, la forêt. Le langage a permit au départ l’interaction du corps avec le monde. Le pictogramme décrit par Pierra Aulagnier ou la trace mnésique par Jean-Pierre Changeux et Antonio Damasio est une mémoire du corps, un souvenir kinesthésique, ce qui est aussi appelé les archaïsmes. On peut le décrire comme des sensations venues de l’extérieur qui deviennent des perceptions corporelles qui correspondes ensuite à des émotions fortes qui sont alors encrées dans notre mémoire ancestrale. C’est souvent sur ces archaïsmes que le psychosomatique agit. J’ai décidé de m’intéresser au pouvoir évocateur du langage et la vision imaginaire d’un corps fantastique. (Je vais maintenant lire un extraire de la quatrième strophe du quatrième chants du livre «Les chants de Maldoror» de Lautréamont.) Je suis sale. Les poux me rongent. Les pourceaux, quand ils me regardent, vomissent. Les croûtes et les escarres de la lèpre ont écaillé ma peau, couverte de pus jaunâtre. Je ne connais pas l’eau des fleuves, ni la rosée des nuages. Sur ma nuque, comme sur un fumier, pousse un énorme champignon, aux pédoncules ombellifères. Assis sur un meuble informe, je n’ai pas bougé mes membres depuis quatre siècles. Mes pieds ont pris racine dans le sol et composent, jusqu’à mon ventre, une sorte de végétation vivace, remplie d’ignobles parasites, qui ne dérive pas encore de la plante, et qui n’est plus de la chair. Cependant mon coeur bat. Mais comment battrait-il, si la pourriture et les exhalaisons de mon cadavre (je n’ose pas dire corps) ne le nourrissaient abondamment? Sous mon aisselle gauche, une famille de crapauds a pris résidence, et, quand l’un d’eux remue, il me fait des chatouilles. Prenez garde qu’il ne s’en échappe un, et ne vienne gratter, avec sa bouche, le dedans de votre oreille: il serait ensuite capable d’entrer dans votre cerveau. Sous mon aisselle droite, il y a un caméléon qui leur fait une chasse perpétuelle, afin de ne pas mourir de faim: il faut que chacun


vive. Mais, quand un parti déjoue complètement les ruses de l’autre, ils ne trouvent rien de mieux que de ne pas se gêner, et sucent la graisse délicate qui couvre mes côtes: j’y suis habitué. Une vipère méchante a dévoré ma verge et a pris sa place: elle m’a rendu eunuque, cette infâme. Oh! si j’avais pu me défendre avec mes bras paralysés; mais, je crois plutôt qu’ils se sont changés en bûches. Quoi qu’il en soit, il importe de constater que le sang ne vient plus y promener sa rougeur. Deux petits hérissons, qui ne croissent plus, ont jeté à un chien, qui n’a pas refusé, l’intérieur de mes testicules: l’épiderme, soigneusement lavé, ils ont logé dedans. L’anus a été intercepté par un crabe; encouragé par mon inertie, il garde l’entrée avec ses pinces, et me fait beaucoup de mal! Deux méduses ont franchi les mers, immédiatement alléchées par un espoir qui ne fut pas trompé. Elles ont regardé avec attention les deux parties charnues qui forment le derrière humain, et, se cramponnant à leur galbe convexe, elles les ont tellement écrasées par une pression constante, que les deux morceaux de chair ont disparu, tandis qu’il est resté deux monstres, sortis du royaume de la viscosité, égaux par la couleur, la forme et la férocité. Ce texte entraîne une multitudes de possibles, le corps est tel qu’il est mais il peut aussi être rêvé. Après cela, je me demande alors si je ne peux pas essayer une architecture imaginaire pour le corps fantastique

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J e ferme les yeux, me lève, marche, je choisis une direction. L’espace devient une infinité de chemins, j’en choisis un. Je fais un choix, un choix aléatoire. Je me laisse porter par mes sentiments, mes intentions propres. L’espace ne m’est pas donné c’est moi qui me donne à l’espace. Je le laisse agir sur moi. Je me cogne à lui, me frotte.

Je perds le contrôle sur le « où je vais », « ce que je fais ». Je ne prévois pas, je n’évite pas, je me confronte, il n’y a pas de calcul de prévisions, de scénario de l’espace, juste un «laissé aller», un «on verra bien». Alors comment je découvre cet espace ? Par les bords, les limites, les murs, les haies, les statues, les marches, les lampadaires. L’espace me deviens plus profond. L’essai du parcours que j’entame m’apporte une expérience que je ne prévoyais pas.

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texte sur la représentation Il y a t’il une remise en question du réel dans l’approche de l’architecture aujourd’hui. L’outil informatique qui à fait péricliter tous les autres dans sa rapidité de conception, sa possibilité de faisabilité et son unicité dans l’ensemble des productions, apporte une vision du monde non analytique. Prenons alors les points précédemment énoncés: La rapidité de conception : cela entraîne une recrudescence de l’expérimentation et de l’essai. Le schéma est empirique, la vérification se fait par implantation de la virtualité dans une pseudo-réalité reconstituée. Et c’est par cela que la pensée de l’architecture moderne tombe dans une vision sensorielle, restant au stade de la sensation, de la perception et c’est par cela que ce schéma entraîne une dépréciation de la vision analytique du monde. Le but et le moyen n’étant pas de comprendre le monde comme une abstraction mais comme un ensemble infiniment grand de phénomènes juste appréciable dans leur existence (Kant). Il n’est pas question de systèmes, ni de structure comme une explication simplificatrice d’un réel inaccessible (Lacan) mais d’une implication directe dans l’espace le temps et la causalité (Kant).


Il y a une différence fondamentale qui est celle de l’angle de vision, de la focale et donc de l’échelle de la vision des choses. L’analytique veut élargir le champs pour saisir une globalité inaccessible alors que le sensible (ou l’on peut dire le romantisme) ne reste que dans ce qui est, ce qui est présent et appréciable par les sens. Le romantisme du XVIII et du XIX siècle à aporté cette idée de l’impossibilité de la compréhension du monde dans sa globalité et la seule solution de l’investigation de plus en plus profonde des sensations. Cette idée influença même dans le domaine architectural, les méthodes de représentation et les projets eux mêmes, on peut citer des exemples des architectures de l’absurde qui trouvent une similitude avec les projets modernes du paramétrique où l’échelle, l’usage, la logique ne sont pas un tout mais une somme de parties. On peut alors voir l’outil informatique comme l’objet scientifique qui change la vision du monde (dont parle Hannah Arendt). Mais cet objet, alors outil de compréhension ne se porte pas, malgré sa complexité technique et le flou structurel interne inhérent à son utilisation, reste un moyen d’appréhension sensoriel du monde. Comme je l’ai dit précédemment, l’informatique, par sa pratique et seulement par sa pratique, est un outil rapide d’expérimentation, c’est à dire qu’il devient facile d’essayer un nombre plus ou moins grand de possibilités, des possibles pour un problème donné. Il n’y a pas comme dans le mouvement moderne par exemple, une conception convergente de l’acte de création comme une évidence intellectuelle du bon choix et du bien faire. L’ordinateur a fait du faire un acte de constructiondestruction puisqu’il est possible de revenir en arrière, de refaire cette pseudo-réalité. On peut comparer cela à une maquette d’étude mais la BIM permet de générer, après expérimentation, les représentations elles-même (coupes, plans, images, films). Cela entraîne une unicité dans le processus, la modélisation en trois dimensions permet de concevoir, de vérifier, d’expérimenter, de communiquer. Un seul acte, celui de modéliser permet l’enchaînement dans la procédure du projet des différentes phases de conception (parfois même

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la fabrication directe des pièces modélisées).

Il peut être plein, il peut être vide, infini ou microscopique, privé ou public, parfois suffisant mais souvent nécessaire, de plus en plus publicitaire et de moins en moins invisible, aérien, terrestre ou même sous-marin, cosmique, moléculaire, interstellaire ou cellulaire, interplanétaires et atomique, intensément capitaliste et artificiellement vernaculaire et il peut être infini ou d’un éclair, intemporel ou d’un instant… Il peut être bien d’autres choses et peut être plus mais ne peut jamais être juste lui même. J’ai eu peur un jour du noir et ai peur de trop voir aujourd’hui. L’espace comme un magma de l’existence. Il est ce qui est, sans exister par lui-même. La physique moderne ne comprend pas cette chose qui écarte, éloigne les objets célestes les uns des autres, cette chose qui permet l’expansion de l’univers. Cette matière noire que l’on ne peut voir. Comme une immatérialité qui fait que le monde est possible mais qui n’existe pas sans lui. Mais comme il est difficile de voir le noir car il est absence de lumière, on ne peut pas vraiment comprendre l’espace en essayant de le décrire, de le voir car il est l’objet par lequel je peux voir. C’est un peu comme essayer de regarder ses yeux sans miroir. Mais si on ne peut comprendre l’espace quand il est là, comprenons le quand il n’est pas là. L’esprit, l’imaginaire est un espace sans espace, il ne possède aucune règle prédéfinie, aucunes contraintes. Je peux être ici et là-bas, maintenant et plus tard…


Le noir Comme si le noir était un espace, un espace où je peux tout voir, un espace infini où tout est possible. Mais je ne vois rien, d’où viennent alors ces informations que je peux me représenter. Comment arriver à voir dans le noir ? Comment voir sans les yeux ? Il me suffit de les fermer pour qu’il me vienne des images, des souvenirs. Mais ces images ne sont que représentations du passé, elles me sont présentées, elles me sont rendues présentes mais ne sont pas. L’espace. Qu’est que l’espace ? Quand on dit espace on pense à l’espace, le plus grand des espaces, celui que l’on ne peut appréhender, l’espace de l’univers, l’espace où tout existe. L’espace du vide, celui où je peux me déplacer, c’est l’espace entre les choses. L’espace que je vois, celui qui m’éloigne des choses, c’est ce qui fait la perspective. L’espace que je connais, celui qui m’est le plus proche, c’est l’espace de mon corps. L’espace est inaccessible mais je le connais puisque vie en son sein. L’espace pourrait être pour moi, un a priori du monde. L’espace d’un instant L’espace peut qualifier un ensemble de choses, espace vide. L’endroit, le lieu où il n’y a rien. Mais l’espace n’est pas toujours vide, l’espace contient alors les choses qui le composent, l’espace publicitaire contient alors la publicité elle même. Il ne peut pas être que ce qui écarte mais aussi ce qui est écarté. L’espace est le contenu et le contenant. L’espace peut avoir des dimensions, il peut être grand ou petit, long ou large, étroit ou étendu et chaque espace est différent mais étant différent par sa forme et sa dimension, il est surtout par sa connotation, un espace me donne une émotion. J’aime les grands espace car je m’y abandonne, je n’aime pas les petits espaces car ils m’écrasent. Il me donne une émotion, un ensemble

d’informations, un conglomérat de situations, un ensemble de propositions, il provoque quelque chose en moi, il me donne la clef mais ne m’ouvre pas la porte. Il n’est pas le lieu de mes émotions mais le catalyseur. Je ne sais pas si l’espace peut me donner une sensation pure mais il me donne une vraie émotion. L’espace est le lieu et donc aussi la mémoire des actions (une action n’est possible que dans un espace mais cet espace ne prend sens que lorsqu’il y a action). Il y a l’espace indéfini, non qualifié, ayant des qualités réelles, physiques, espace naturel non produit par l’homme. Mais le propre de l’humain comme homo faber est de construire son monde, son espace. Et cet espace construit par l’homme est alors symbolique, intermédiaire entre l’imaginaire individuel et le réel unique, le lien qui relie les hommes. Cet espace symbolique est celui de la polis, de la politique, de l’organisation humaine. L’espace de l’architecte est à la fois un moyen de servir et d’asservir l’homme. Mais sitôt les élites renversés, les monarchies détrônées, l’espace alors laissé à lui même n’est plus l’expression d’un pouvoir humain mais autre. En dehors de tout control, l’espace n’est plus humain ou même surhumain, il est autre, autre que pensée ou acte, autre que fait et geste, il est un bain du passé. Dans l’architecture, l’homme peut se détacher de sa condition humaine mais cela par procuration de son oeuvre. L’espace est sensoriel car il fait ressortir chez moi des émotions, marqueur d’actions passées mais d’émotions présentes. Il est aussi l’espace symbolique, objet d’organisation d’une socialité, d’une pluralité d’individus, organisateur des sociétés. Il est aussi pur préexistence du monde, à priori de ce monde, sa matérialité, il est le monde dans son immobilité, le terreau de la vie, le corps sans âme, ni esprit. Mais l’espace est surtout un mot, un mot avec différentes définitions, différents sens. Mais d’où viennent ces définitions ? Par quel moyen ai-je tenté de définir ce qui était l’espace pour moi. Je me rends compte qu’alors j’essaye juste de faire rentrer un cube dans un cercle, de trouver des


limites, de contenir une chose à la finitude de ma pensée, comme pour figer un instant, pour prendre un cliché d’une chose que je ne connais pas. Plutôt alors que d’essayer de définir cette chose que l’on nomme espace, je vais essayer de savoir comment on la fait nôtre, comment en se le représente, car ce que je fais depuis tout à l’heure c’est de me représenter l’espace par les concepts du langage, mais ce langage me contraint dans ma définition. Prenons alors le problème à l’envers, au lieu de faire rentrer une définition dans un mot faisons l’inverse, décrivons un mot qui soit la définition. Le mot La représentation, l’exemple, la métaphore. Le langage ne marche pas que par métaphore. Le mot porte une symbolique qui ne m’est pas propre, c’est un consensus. Je voudrais comprendre alors comment on peut passer du réel à l’imaginaire. Quels sont les mécanismes de représentation qui permettent de faire mien, de me représenter une chose extérieure à moi? Comment intervient cette transformation du dehors vers le dedans pour ensuite voir les mécanisme en sens inverse? Car « pour savoir donner il faut apprendre à recevoir »…





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Préalables Aujourd’hui l’architecture a besoin de se tourner vers l’ailleurs. Un ailleurs double, à la fois réel et fictif, à cheval entre ici et là-bas. La dimension réelle de l’ailleurs se ressent dans son «locus». En effet, l’ailleurs se trouve «làbas», et il ne peut être «là-bas» que s’il existe un «ici». L’ailleurs n’existe que parce qu’il est en relation avec le réel. Mais si l’ailleurs appartient au monde réel, il est lointain, dans une strate éloignée du réel. Un endroit un peu flou, ou tout ne serait pas connu ni reconnu. L’ailleurs garde ainsi une part de mystère qui s’apparente à l’irréel, à la fiction. L’esprit s’évade en essayant de voir ce qui se cache dans l’ombre. En architecture, l’unique occasion où il est possible d’ôter la dimension réelle, est lorsqu’on parle d’utopie. Il s’agit alors d’architecture rêvée. Mise à part l’utopie, l’architecture est le domaine du réel, du concret. Il s’agit de créer une construction réelle, dans un monde réel pour des personnes réelles. Cependant, lorsque l’architecte conçoit pour la réalité il est confronté à la question de l’ailleurs. L’architecture doit absolument garder une part de mystère afin de ne pas tout dévoiler au premier regard. L’architecture doit se protéger de la vue qui englobe tout et n’oublie pas. La vue observe et analyse en une seconde l’espace qu’elle perçoit. Une fois comprit l’espace n’a plus rien à offrir, il devient insignifiant et fade. Le mystère nous porte vers d’autres possibles. L’architecture doit faire rêver, elle doit grâce à l’espace réel limité ouvrir

la porte aux lieux fictifs inépuisables. Mais comment? Comment doter l’architecture de rêve, de fiction, d’irréel et d’évasion? Plusieurs réponses ont été apportées. En arpentant un lieu pendant des années on peut arriver à faire abstraction de son aspect physique et mathématique, de ses vides et de ses pleins. Le lieu s’imprime de souvenirs et grâce à ces fils conducteurs une nouvelle dimension se crée, un monde imaginaire où les bribes de souvenir sont complétées par la fiction. Ainsimême un espace connu peut laisser place à l’ailleurs. … L’atmosphère Les yeux fermés, le lieu s’affranchit de toute perception visuelle. Nos autres sens ne nous permettent pas de recréer le monde réel en pensée, leurs perceptions sont réduites. Pour combler le vide, notre pensée devient liquide, elle s’infiltre dans chaque possible, elle s’évade dans le monde du rêve. Sans la vue, l’architecture se métamorphose en ailleurs et l’atmosphère est décuplée. Mais qu’est ce que réellement l’atmosphère? Paul Virilio donne la preuve qu’une atmosphère existe. Il compare l’Europe de la deuxième guerre mondiale à une forteresse sans toit. Il raconte que lors des raids aériens, personne n’était à l’abri, d’où le monde sans toit. Il ajoute que si l’on parle de toit et d’attaques verticales, c’est la preuve de l’existence d’un espace «du dessus», d’un milieu réel et physique dans le ciel. Il en déduit la présence de l’atmosphère. Ici je ne voudrais pas parler de l’atmosphère comme «strate gazeuse» mais comme ambiance d’un lieu, âme d’un milieu. Cette intuition qui, même les yeux fermés, provoque des sentiments de bien-être ou de malaise, de peur ou de sécurité, de stress ou de paix… Texte final Afin de rendre compte de mes recherches dans le domaine de l’atmosphère, j’ai d’abord voulu présenter des photos témoignant de l’impact du visuel sur l’atmosphère et dénonçant la manipulation du réel par la représentation bidimensionnelle. Mais j’ai trouvé dommage de ne pas véritablement parler d’atmosphère. Je voulais


proposer une expérience de l’atmosphère. Donner la possibilité de faire vivre une atmosphère, la possibilité de s’évader quelques minutes dans un ailleurs à la fois réel et fictif. J’ai donc écrit un texte, un récit qui ne parle pas d’atmosphère mais «est» une atmosphère. Récit d’une atmosphère. Elle pousse la porte. Vlam! La rue, la pénombre engloutissante. Elle s’arrête un instant sur le perron pour laisser ses yeux s’accoutumer aux contours sombres de la nuit. Pourquoi je suis descendue déjà? Il faisait trop chaud, la chambre n’était que fournaise. Pourtant ils avaient prévu un refroidissement. Et voilà! A quoi bon prévoir? Ça y est, tout parait moins noir. Elle avance, un pas puis deux. Elle enchaîne, ses jambes se soulèvent suivant le rythme de la marche, automatiquement. Elle ne réfléchit plus. Ensevelit dans l’obscurité environnante, elle se sent protégée. Il lui semble qu’elle voit sans être vue, transparente. Plus loin le halo jaunâtre d’un réverbère éclaire le trottoir. La lumière risquerait de trahir sa présence. Elle contourne le pare-choc défoncé d’une Peugeot grise, enjambe le caniveau, se retrouve sur la chaussée déserte, au centre du paysage monochrome. Demain il fera moins chaud, il le faut. Je ne pourrais supporter un jour de plus. Au journal de 20h, le présentateur en costume - comment font-ils pour supporter une veste par cette température ? - avait laissé tomber le verdict : cinq morts rien que dans Paris intra-muros. Le prix fort. Ensuite le riz avait brûlé et j’avais dû quitter ce cher journaliste dans sa camisole de chaleur. Pourquoi le riz doit-il toujours rester accroché au fond de la casserole ? Les phares d’un scooter la font tressaillir. Elle est à découvert, au centre des projecteurs. Le motard l’évite in extremis et lui lance au passage un jet d’insulte avant de disparaître à nouveau, happée par la nuit. C’que les gens peuvent être agressifs passée une certaine heure de la nuit. Sûrement la hâte de retrouver l’intimité d’un appartement surchauffé. Il faut que je me procure un scooter d’urgence. Je passerais mes journées à tourner en rond sur

le périf à coup d’accélérateur entre deux radars, savourant chaque souffle de vent fétide. Elle tourne à droite rue Frochot. Au bout, les néons de la place Pigalle irradie. Dans la rue cependant, pas un lampadaire n’éclairent le passage. Parfois une porte entre-ouverte laisse échapper un flux de lumière intense, formant au sol un rectangle jaune éblouissant. Des rires étouffés s’échappent de-ci de-là, couvrant la musique lancinante des cabarets. Aux trois quarts de la courte rue, un échafaudage longe les immeubles de droite jusqu’à la place. Abrités sous les arches de métal, trois hommes se tiennent groupé. Ce sont de ces types que l’on n’ose regarder vraiment, que l’on observe du coin de l’œil. On les surveille plutôt qu’on ne les regarde. Il faut que j’atteigne la butte Montmartre, c’est ma seule chance de trouver un peu d’air. Idée folle que de s’élever au dessus de la plaine parisienne en une chaleur pareille. Supplice de l’inatteignable paradis. La pensée des marches à gravir alourdît mon pas. Mais déjà elle arrive à hauteur des hommes. Elle baisse le regard, fixe ses pieds. Elle passe sous l’échafaudage, continue sans hésiter. La confrontation se fait sans effusion. Elle s’éloigne doucement, sans presser le pas. Dans son dos, les hommes ricanent mais cela n’a plus d’importance. Au bout du tunnel de ferraille, la place et son agitation constante. Personne ne se souciera plus d’elle. Plus rien n’aura d’importance hormis sa quête effrénée de fraîcheur. J’ai bien trop chaud...

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Le sens atmosphérique Dans quelles mesures la représentation visuelle freine le processus de déformation de l’espace en lieu ? Espaces et lieux définissent ce qui nous entoure, notre milieu. Nos sens nous donnent les clefs




pour les déchiffrer. Le corps et son milieu sont liés par les lois de la perception.que l’on parle d’espace ou de lieu, ces lois divergent. L’espace est perçu visuellement tandis que le lieu est d’avantage ressenti. En obstruant nos capacités visuelles l’espace s’évanouit, seuls les sentiments en rapport avec le lieu subsistent. Le regard détourne notre attention des sensations qu’évoquent le lieu. Il accapare nos perceptions dans la seule observation des vides et des pleins. On oublie alors de considérer le non vu, la dimension poétique du milieu qu’est le lieu.Cette dimension poétique peut être qualifiée d’atmosphère. Mais qu’est-ce que l’atmosphère? Comment ressentir l’atmosphère? Et surtout comment construire l’atmosphère? En fermant les yeux l’atmosphère est fragile, on ne sait pas bien ni de quoi il s’agit vraiment ni comment la générer. Elle est une intuition, une présence invisible et difficilement descriptible. Elle joue avec nos sens. Lorsque nous lâchons prise et acceptons de vivre un milieu sans la vue, tout est transformé. L’atmosphère nous enveloppe, le lieu apparait au détriment de l’espace. Il ne s’agit plus alors de perceptions mais d’intuitions. La perception est liée à la vue, au physique et à l’espace. L’intuition est en relation avec le sensible, l’immatériel et le lieu. Comment un endroit peut-il nous inspirer confiance ou, au contraire, nous faire fuir alors que nous ne le voyons pas? Comment ressentons nous un lieu si ce n’est pas par la vue? En laissant l’atmosphère nous envahir au travers d’exemples comme les Thermes de Vals de Zumthor ou le Mémorial de Berlin d’Eisenman, Je voudrais vous parler des intuitions déclenchées par l’atmosphère qui émane de ces lieux. Comment le mémorial et les thermes sont deux procédés opposés de production d’atmosphère? Comment ces deux exemples illustrent la possibilité de pénétrer un lieu sans le voir?

Le Louvre les yeux bandés

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Le noir nous envahi, notre vue se heurte à nos paupières. Au-delà c’est l’inconnu qui palpite. Nos yeux sont aveugles, notre esprit s’évade. Il est happé par l’espace. L’espace n’est plus restreint par les dimensions du réel. Il perd ses limites, il est inépuisable. Le poids du ciel au-dessus de nos têtes. L’air est palpable. Le vide se matérialise. Le vide devient bruissement, crissement, chuchotement, déclic, ronflement. L’espace n’est plus figé, il devient mouvement. Le réel ondule, sa géographie est éphémère. Le sol comme topographie, il est discontinu, imprévisible. Mais toujours présent, infini. Le temps s’arrête. L’espace n’est plus fixé, le temps nous échappe. Seul, car plus rien n’existe selon nos références. L’autre est réduit à l’obstacle. Peur de l’autre comme peur d’un mur. Seul face à l’immensité de l’espace qui nous avale.


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Espace VS Lieu

Espace

En y réfléchissant de plus près, je ne suis plus certaine de ma définition d’espace. Les notions de matière et de non matière rentrent toujours en compte mais je doute que celle d’atmosphère en fasse toujours parti.

Deux éléments constituent notre milieu, le plein et le vide, la matière et ce que j’appelle par opposition la non-matière. Ce qui est palpable, corporellement appréciable et ce qui est abstrait et que je ramène à l’atmosphère.

La non-matière et la matière sont liées à une observation objective, presque scientifique, de l’espace. Elles ne sont pas rattachées à une émotion.

La matière de l’espace est intelligible visuellement. Il s’agit de toutes les formes physiques extrudées à la surface du globe.

L’atmosphère, elle, est sensible. Elle est associée au caractère abstrait et insaisissable d’une émotion. L’atmosphère n’est pas palpable, elle est invisible et presque inexplicable. L’atmosphère de définit plus l’espace mais fixe le lieu. Là est la différence entre matière et non-matière et atmosphère, entre le lieu et l’espace et c’est cela dont j’ai envie de vous parler. Il ne s’agira pas alors d’expérimenter un espace corporellement mais de ressentir intérieurement un lieu.

La non-matière ou «atmosphère» est accessible uniquement mentalement. On entre dans un endroit, on ressent une émotion. Celle-ci est liée à la dimension personnelle de notre rapport à l’endroit, elle dépend de nos expériences passées, de nos références, de notre humeur, de notre sensibilité… La non-matière est créée par la matière, elle habite les zones interstitielles de la matière. Matière et non-matière sont indissociables, elles forment un tout appelé «espace».




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Instead of saying order and disorder, we could simply say «time» Space and its inhabitation are considered in our époque domains highly valued and potential for future research and analysis. Although, terms used in every day language they accumulate the multiple meaning and result of fields such as sociology, anthropology, aesthetics, art, politics and theory of architecture. This kind of underlying factors, acting simultaneously should at least be needed an order to partially define the so-called «spatial experience» and the relationship between order and disorder. Personally I am more interested and intrigued by the notion of the city. Not only from an urban analysis point of view, but rather from the human scale in this big living organism. In addition, the way cities constantly change or better evolve, or even better die in front of our eyes is something that as architecture students and future designers we should always have in mind. It raises the question of how they do it and if we consciously provoke it. The answer -if ever could be given onelies deep somewhere between the fields of art, architecture, politics, technology and of course mathematics. The pre-defined order of such a structure is hiding numerous spaces considered as «disorder» and this is what makes it such an interesting investigation. We are in an age where what is pre-defined, what can actually be pre-defined and what will follow order are higgle valued topics. This close relationship and exchange between past present and future that the human brain cannot perceive due to our short life span is of a

vital importance for the way we understand and analyze phenomenons of such scale. Quoting Costas Axelos « This city, which I am looking at is slowly dying, but from a child’s point of view it will be paradise» A city does not exist only in place, so that a specific order will be given. Is a blind notion in front of the lieu and non-lieu and does not have only spatial characteristics. A city is filtered by time and inevitably exists in a timeline dimension. From the moment of its creation to its inevitable end/death the city is experiencing an internal wandering. In the same time, we, people are wandering by exploring and taking advantage in an archeological and touristic way the dead cities. Death does not occur in a city only when abandoned. Even when they flourish the most, and a city can be called metropolis they are all in fact deadcities. In a way is totally reasonable; the notion of a city is leading to death, just like birth includes the inevitable end. It is an open wound in the heart of nature. After the foundation of the «polis» has taken place, this living organism develops a second nature, an artificial one mainly created by men and partially by machines. It is the beginning of the «decoration step» since every living or artificial element is used as decoration while giving more strength to the industrial society. This second nature of the city, the artificial one is born out of the decay of modernism, named as dead nature. As a result, is not normal to reserve an obsessive nostalgia for everything that is rural, idyllic provincial and has a kind of fairy character. Time will take care of this matter. (Entropy Saying this I do not want to create a feeling of pessimism since there is tomorrow or better aftermath for our cities. At some point in the future those cities will be ruins, vegetation will take over and by obeying to the 2nd law of thermodynamics, the law of Entropy, they will fall without eve resisting. in the notion of death)

However, a city does not frame only death and is not of course framed only by death. It is also marching towards the rhythm of life. It is like a game, a synthesis game between architecture and urban planning, between the volumes the voids and the light.


Quoting Le Corbusier «The city is like a cancer which is healing itself». So what is urban planning doing? Is it obeying the rhythm of time? We could outline 3 main kinds of urban planning according to time: - urban planing of the past definitely romantic and trying to react to everything new. Its goal is to go against current time flow and promotes as ideal situation the old configuration of small cities and intimate societies. It is a positive thought to flow around but I believe is neglecting the system of factors which define the fate of a city - nowadays urban planning Is the one who strongly believes is «up to date». Blurred by the immediate presence, visibility and ridiculous, felt faint, it ignores the great power of the game of the empty and the absence. - futuristic urban planning, or should it be better called progressive. No, I believe it should be named revolutionary. And, where is this revolution taking place? Everywhere. This kind of urban planning is in a way fed up with every aspect of the current situation and wants to build step by step, from theory to practice, a new state. Despite the fact that has the will of an adolescent and the positive energy needed for such a movement, it raises a lot of questions. ** As mentioned above the constant transition between past present and future is of a vital interest in this case. Just think that the urban planning described as «of the past» was probably a few years ago the «revolutionary» one. No matter which direction a city will choose to follow, in every single one there are located «historical or archaeological» spaces. Those who act as signs for what was there before and do not follow the current living organism’s evolution, although being part of it. The integration of archeological and historical places in modernurban infrastructure is very challenging and in the same timeimportant. We are in a time where the pre-defined order of a city and

its values have to be questioned one more time (spatial qualities, scale, senses and images, experiential memory). Those are elements that cannot be transferred through any digital or electronic mean. So, should we try and find the so called forgotten ethos of a place or not? The problem on interpretation of such a place is mainly the difficulty to understand and perceive that a «topos» is driven by the notion of time. Time, we all agree, accumulates ruins, symbolism, different languages and memories. It is never the same and is impossible to obey to a typology or a typological analysis. A good advice would be for everyone to see the «topos» or lieu as a museum and archive where human actions a stored through time. What is described as «ailleurs» is getting more clear if we examine this relationship between space and time, especially through numerous writers, while trying to describe a familiar city. «It is not the old Paris anymore. The shape of a city, changes even fasterthan the heart beat of a mortal.» Baudelaire «..the inhuman wilderness of the forest, helps me understand in a better way the mental images created by memory. Which will always miss the charm coming from the memory itself and the fact that the event is not anymore included in our senses. The reality I have known and experienced does not exist any more.» Marcel Proust Despite the fact that the understanding of a historical lieu is difficult, its relationship with modern spatial and urban characteristics is a very challenging chapter. The co-existence of two different orders and coating of different nodes within a timeline in the same space is the first step to realize that one order is succeeding the other. An archaeological place within the modern urban model is an example of two different orders, created for different reasons and in different times, living one in connection to the other. Such a place is an «enclosed» and inaccessible one in order to keep safely the memory of civilization. As been proven, is a necessary element of the city which how ever


is not acting or evolving simultaneously with the rest of the urban fabric. This existence of the historical city and the development of the new triggers the fragmentation of time, of different times. This kind of succession of events is creating a system of discontinuity. A system or better a place where time flows differently. Is inevitable at this point, not to mention Michael Foucault in relation to our struggle for definition of a «historical topos».(in connection with his work in heterotopy where museums and cemeteries are included). Historical places are a priori heterotopical ones, especially those located in the centre of cities. What I find interesting is that Foucault is not mentioning them due to the fact that Paris does not accumulate such big archaeological elements in its core urban development. I am not surprised that a whole generation of architects have been intrigued by non-spatial orders in an urban scale and investigated the notion of collective memory. For instance, Aldo Rossi in 1966 wrote «locus solus» in relation to the individuality of urban order through symbolism and time. For Rossi, the city is the collective memory of its citizens and users. Memory is connected with events and places and thus the city is the «locus» of memory. In addition, collective memory is an active factor in reforming space through the action of a social group. Rossi, likes to think of history as a way to investigate the city and as a tool to re-interpret the idea we have for it. Based on this idea collective memory becomes a string passing through and connecting the complex idea of an urban order just as memory runs through the whole life of a man. «Chaos is geometry of love, I was taught my lesson, and this route exists nowhere» Stereo Nova Christos’ work which is characterized as artistic intervention in urban scale is really familiar with this topic. He makes us rethink how we perceive the ordered urban fabric and the numerous predefines spaces around us. The wrapping of the German Parliament Building is a highly symbolic

move with extremely important effect to the city, while creating a new relationship with the immediate surrounding. He is transferring the vibes and the lively part outside from a building with no public character. There is a new event born around the Parliament building. I am intrigued by the way this intervention works in exactly the opposite way that the architect, Mies Van der Rohe, wanted. (it should reveal its internal actions and participate in the city’s urban realm). The wrapped building is now an enclosed body and does not want to interact with anything and anyone. Everything exists except of this. Another example worth-mentioning in connection with order and space is located in Barcelona: The event or performance can definitely create space. When a happening takes place, like climbing up the Communication Tower in Barcelona of Calatrava, a landmark of the city changes and becomes another «topos». This place is able to reverse even for a small period of time the ordered flow events in and out of the tower. In connection with Foucault, an event has value of existence when is not totally following a given order of successive rules but exists through corrosion, collapse, ambiguity and reflection. Finally, a last example communicating the relationship between time and pre-defined ordered is Bernard Tschumi’s follies in Parc de la Villete. Those follies were initially designed and thought of as spaces without any specific usage or function. Form in this case does not follow neither function, nor imagination as the architect likes to say. Those small buildings found their usages through time. Tschumi’s goal was to create new points of activities, in order for them to generate new situations and programs. Those events are the ones who defined the function of the follies. In contrast to the stable and unchanging order, they can at no time change their status, significance, use or even repeal any kind of use. It is a disorder or a new order defined by time. A modern Baudelaire would be able in our time to


virtually parkour not only Paris but every major city in the world and discover the allegory in everyday life he was looking for. This wandering around electronic cities gives another dimension to places since it turns geographical space into time. The only space left as Virilio is writing in «The Overexposed city» is the one between the screen and the user. We are entering the époque where the physical dimensions of space cannot be detached from the speed of transmission. We are entering the époque defined by time. We can still call it order and disorder but those notions will change so fast that they will not anymore respond to spatial and social needs in the future. …to be continued

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Visiting the Louvre with our eyes closed It all starts with the so called “representation” of space. Is it applicable for spaces we cannot see? Visual or not it exists and inevitably we are part of it. On the other hand we are studying architecture; how to represent what is not seen and experienced by the human eye? Or the notion of experience is enough and able to overcome vision? Having those thoughts in mind we visited the surroundings of Louvre in order to experience the place (I am not using the term space at this early point) with our eyes closed. The already dimensions understood by our brain where there. Present and naturally forming spaces in front of our eyes. Even after we placed our blindfolds on they were still around and inevitably we were part of this spatial world of dimensions. And then silence. Or better a different silence.

You can still hear but you focus on different kind of sounds. Some of them you would never expect to notice. Your foot moving in the unconsciously perceived ground floor. The traces of your displacement get generated by sounds. A new vocabulary developed in order to survive and adapt in this new setting of space. Words get more significant especially when related to directions. You suddenly become the centre of the space since you cannot predict what is front of you. Everything is translated in connection with you, your body, your dimensions. The actual body gets redefined. While trying to navigate and physically absorb as many information from the immediate context the brain starts its own journey. The space,”the real one” is defined by architects as formed by axes, geometrical ones in order to form a referential system for the human individual. The mental space is formed in the exactly opposite way. The objects within give the structure and the points of reference are directly connected by individual perception. The brain in this blindfold journey enters a system of reference, which opposes itself to the mathematical idealisation of space-the body or the horizon. The spirit is creating mental spaces in order to allow cerebral perception and action to take place within. In connection with the physical displacement of the body in space, the mental world created by the mind-while walking- is used as stimulation to maintain the trace of this movement and the relationship between place, textures and sounds. The immediate proximity, defined before by vision and touch is breaking down. In order to balance the potential loss in perception the brain struggles to get away from the mental frame of horizontal and vertical axes. A slow passage from place to space takes place while having our eyes closed.




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Is clear I believe, that the notion of time is vital for this change in perception. The ability of our brain to predict short-term and sometimes long-term future is in a way not so useful for this first blind promenade. It was a tool that although extremely important we were not able to use it. Thus, the difficulty and struggle of the body as a notion to adapt was very strong. Specially while walking around the gardens in front of the museum I felt a strong desire. The desire to get integrated with the surrounding nature. It made me think of a quote from Delluze: “Man and nature are together in a process. Man and nature produce each other.” With this twisted notion of time I got confused. Unconsciously even in the most simple displacement of our body there is a starting, a middle and an ending point. You perceive those nodes before realising the actual movement. For instance, while watching “Waiting for Godot” the inherited perception of time is inversed. (I am not going to analyze the piece.) Just stick to the point that in an experience mainly derived by the sequence of time the surprise of its redefinition changes the actual experience from top to bottom. … Le corps utopique proche de celui «sans organe» décrit par Artaud, Deleuze et Guattari, laisse paraître un Foucault intime, sans pathos, interrogeant son corp comme un personnage de Beckett (et c’est dans cette vilaine coquille de ma tête, dans cette cage que je n’ aime pas, qu’il va falloir me montrer et me promener). Finally, in terms of anticipation this kind of interaction with time changes the conséquence of the action. The notion of temporality, like walking from A to B while being able to see B is impossible. Its an inaccessible space although a few meters away. ….

The Mirror Stage/Text after reading «Le rôle de mirror de la mère et de la famille dane le développement de l’enfant» Background information regarding the subject: «The mirror stage» is a term created by Henri Wallon in order to show the importance of the mirror in constructing a child’s psychological profile. The child interacts visually with the «external» image of the mirror, the reflexion, so that he can identify his body; himself. According to Rene Cazzo the process of this activity can be distinguished in 4 steps: -

La reconnaissance de l’image de l’autre L’enfant prend son image pour un autre enfant Malaise devant son reflet Identification de l’enfant a sa propre image

The above mentioned process/test has even been applied to animals and is fairly easy to understand. This topic I believe gets interesting after studying the approaches of both Jacques Lacan and Donald Winnicott. From Lacan’s point of view, this stage, taking place from 6 to 18 months, is responsible for the invention, realization and future use of the notion «I» or «Je» in French. The function is relative and can only be a vivid one if taken place in the presence of the other, «l’autre». why say «I» if there is no one at the opposite side? This notion of the «other» makes the subject a social one, who needs «l’autre» to exist and in a


way survive. To continue with Lacan’s idea, what gets him fascinated in this experiment is that while the young child interacts with his reflection and there is a kind of contemplation taking place, the child himself due to his age is not able to perceive his own body, his own unity. This leads to an identification taking place through reflection. An identification which is nothing more than an imaginary anticipation. Added to this, Lacan has developed an important aspect of the «mirror stage» by introducing a new reflection on «the other’s» role. It is reasonable that in the pure and initial form of the experiment the child is not alone in front of the mirror. In reality in front of the mirror he first perceives the «other», the parent who by saying something like «look is you» makes the child understand the reflection of himself. The vision-look, is a more fundamental concept for Lacan since it allows the identification of similar change. The image of my body goes through the one imagined by other’s vision; something that makes the look a crucial and vital concept for every aspect related to everything I hold. It could even be described as narcissistic. The mirror stage is not a fixed moment in life but rather a very important, permanent structure of subjectivity or a paradigm of imaginary order. The importance of this phenomenon can be distinguished in 2 scales. First of all, the mental development of the infant and secondly, the relationship with the «bodyimage» (term which refers to a person’s perception of his own physical appearance, or the interpretation of the body by the brain). According to Lacan the structural value of the Mirror stage is far more important than the historical one. It is a process which illustrates a «dual relationship» which refers to ego-body (characterized by illusions of similarity and reciprocity) and the notion of imaginary-real. Is important to remember that at six months the

baby still lacks coordination. At the same time he is trying to identify himself in the mirror, he is not even capable of controlling his body movements. He perceives the reflection as a whole and the synthesis of this reflection creates a sense of contrast within the uncoordinated body. Which at this point is perceived as a fragmented body. This contrast is at first felt by the child as a rivalry with its own image since the wholeness of the image threatens it with fragmentation. For this aggression to be resolved, the child identifies with the image and is this initial identification with the counterpart that forms the «Ego». The exact moment of identification is for Lacan a moment which leads to an imaginary sense of mastery. What I find particularly interesting is the fact that Mirror stage shows how «Ego» is the product of a misunderstanding and the place where the subject becomes alienated from itself. On the same time, distinguishing the subject from the «Ego» has been a Lacanian characteristic since his first lecture or so. Is quite important to clarify the distinction. In Lacan’s theory the Ego can only be described as a collection of idealized images which are internalized during the period known as the mirror stage. Before this phase takes place the self, as a unified value, simply does not exist. Coming back to the starting point of this thinking, the «Le rôle de mirror de la mère et de la famille dane le développement de l’enfant.» extract text from «Jeu et lieu» of Donald Winnicott, I discovered that Lesly Caldwell is the person who is trying to bridge the gap between the two psychiatries (Winnicott and Lacan) interested in this theme. In a first attempt to compare and contrast their approaches, she is first based on the Winnicott’s article and considers the face of the mother as the precursor of the mirror while admitting that Lacan’s article «Mirror Stage» acted as a strong point of inspiration. The child must find his way through watching and being watched. «Dans le développement émotionnel de l’individu, le précurseur du miroir, c’est le visage de la mere» wri-


tes Winnicott. He related the act of the child imagining himself to the ability of a mother giving conscious content/meaning and all together to the idea that a self, a body comes from the environmental function of the «other/mother» and its capacity to change from illusion to disillusion. On the same time the notion of the father, while being part of the environment we do not see how he intervenes in the mother - offspring relationship. On the other side Jacques Lacan is not putting on first sight the connection between the face of the mother and the mirror. He is kind of talking more of a stage. A given point which for the future psychic development of the infant is of a vital character. He uses the words «function» and «structure» to define the mirror stage, which reveals the alienation of «me» in connection with my image, and putting the process in context : in a meditation for the desire of the «other». For Winnicott, the mirror stage is no one way road. Is a system which operates since birth and mainly functions around the mother - child relationship. The eye - eye dialogue is an abyme. --->(Connection with Le sens du movement, text from last week.) As mentioned in the introduction Henri Wallon was the one who created the term «Mirror Stage» Wallon was interested in the transitivism of children. It is for him a real capture of the «others» image. For instance, a child who is going to fall down and start crying. This cerebral stimulation from the human form, between six to eighteen months dominates most of children behavior. It is in the «other» that the infant is identified. Just think for a second that even the facial characteristics of the mother can be identified by the newborn a few hours after the birth in the name of desire for interaction. The work of Giacomo Rizzolati on «neurons mirror» is very important in this case and underline the importance of the interaction. Our own ability to understand the emotional reactions of others is associated with a specific set of areas characterized by neurological mirror characteristics.

«Neurons Mirror» are activated both when doing an action and while seeing someone else executing the same move. Like actions, emotions are shared immediately. The invisible strings that attach us to others are so deeply embedded in our social interference that we cannot conceive a self without us. _______________________ --->connection with Dan Graham installations. perceptual pavilion, Heather Rowe’s work «trouble everyday» and Gordon Matta-Clark.splitting (eerm maybe)

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Architectural Anticipation Fact1: Despite the fact that “Le sens du movement” might even change the role of the architect as a designer you will indeed find it under the tab of Neurology in your local library. Fact2: It will not try to transmit you a finished or independent theory. The book consists of a series of work, where different domains such as, physics, biology, humanities, psychology and modelling overlap. However it is worth it since in the end of the story you will at least have a lot of mental stimulating data to think of. Since first year in architecture school I have been told that engineers know everything about nothing and architects know nothing about everything. “Le sens du movement” I believe is based on the same principle. You should not expect to understand how the brain works but you will get the message of the author. Smaller pieces of different sciences coexist in a strangely coherent way and get you to think of the importance of everyday words as “perception”, “emotion” or even “senses”. So simple and profound at the same time.


Is one of those books that you cannot skip entire parts. It’s a well written and structured piece of work that in the end will lead you to our favorite domain of architecture without even noticing. I firmly believe that Berthoz introduces a new point of view on the subject which despite the fact that it has its roots in the past, could be of a vital interest in the near future. The central idea and preoccupation, which constitutes of brain function and perception never leaves the stage while the first thing that is important for Berthoz is how to elucidate the mechanisms of nature. I was almost shocked to find out that the starting point in this journey is the fact that our brain can predict the future. The fascinating example of Rizzolatti and his work is capable of letting us enter this way of thinking. Rizzolatti discovered a new type of neurones which discharge –operate- every time an animal makes or sees another animal making the same move. Based on this finding the Italian biologist was close enough to state that the brain can stimulate different kind of actions and by predicting their consequences, can choose the most appropriate to take place. Even from the above mentioned-simple enoughexample we can understand that Alain Berthoz does not treat the human brain as a calculating machine. His function is more familiar to a prodigious calculator capable of inventing assumptions and projecting them upon the world. For him perception cannot be defined by the simple interpretation of messages given to body sensors. It is an internal stimulation of the action, a judgment and evaluation of decision taking process and an anticipation of the consequences of the action taking place. Definition of anticipation: previous notion, realisation in advance. /Mouvement de la pensée qui imagine d’avance un événement Anticipation is a vital characteristic of the function of senses, while those are by définition not passive captures. Based on this concept Berthoz introduces the idea of «proprioception.»

An interesting example to familiarise oursleves with this concept is the following : Install a small vibrator of around 50-100Hz on your arm which will ideally oscilate in miscroseconds. Your arm will almost instantly be perceived by your brain as being in another place and moving. This illusion of movement is connected with mus cular activity. The opposite muscle -also defined as antagonist- is triggered by the vibrator to start moving as the whole of the arm is in action. What is really happening is that the brain activâtes the muscle which moves due to the vibrator. It is a question of perception and not only of sensation given by the capteurs which make this contradiction even more important. Inevitably the question of which mechanism is responsible of this illusion of the arm movement raises at this point. In reality the intellectual-associated with the brain-cortex gets a specific amount of data\information according to the new vibration on the arm. The interpetation given is the same as the arm was normally moving since the vocabulary used in this situation is the muscular vibration and only. Thus, the perception of moving, or better deplacing, is on and activates the muscle wich corresponds to the specific area of the system. What is important to remeber out of the previous example is that the same vibration and oscillation is applicable on the same muscle in two totally different contexts. However when talking about more complex moves like jumping or running the human brain is obliged to understand the relationship between the body and the space. As a result, nature has given us the opportunity to take advantage of data imputed by the sensors of inertia which operate by measuring the invisible forces acting on a body and their result based on inertia. They are the “capteurs vestibulaires”. The fact that our vision can stabilize is a result of those diagrams. For instance if ourworld seems stable while moving is due to the reflexes based


on “capteurs vestibulaires� which have the ability to stabilize the image on the retina of the eye. In this scenario the perception of movement changes. You lose the sensation of the movement. We get the illusion of not moving in front of a world, which is heading towards our place. It’s when the so-called perception gets inverted. Human brain cannot process the change of the retina as a result of natural displacement. *Note: it is a true decision of the brain based on perception and not a situation where perception is lost.

Coming back to the idea of the brain predicting the future we are now able to say that he can definitely measure speed, acceleration and the change of forces and pressure acting on a given body. When this amount of information is filtered though sensual receptors the brain gets a predictive character. In addition, according to Berthoz, there is also the ability of unconscious selection. This means that the brain stores data that will probably be useful in the future. Based on this concept the fact that it can stimulate the movement without the body to execute it is fully justified. The perception is thus an active exploration. It is in a way a question interrogating the immediate context around; the world (capacity of predicting the trajectory movement of objects while movement. Important notion on the survival of species in the evolution history) Since mentioning the term survival and evolution is difficult not to think of adaptation. As expected one of the main functions of human brain is to adapt. This notion is based mainly on three functions which seem very normal on first sight. The first one is the decrease of an action through time. For instance the tactile sensors stop signalling the brain about the pressure of the chair to the body after we sit for a long period of time. The second one is the manipulation of intensity or the speed of elements passing through the human eye. Its properties are closely connected with the distance of objects we look at. If I want to stare at a tree far away there has to be a movement of the eye in connection with the distance of the tree

and contrary to those of my head. The third one could be called the strategy. In a bus for example if there is a slight break you would contradict it with a muscular move of your legs. However, if the break is more intense you might as well move your legs in a more proper position to avoid falling. The well-known term of illusions is also a very important chapter in the understanding of human perception. For the author, illusions of perception are in reality a kind of solution generated by the brain when the information coming from the sen sors is ambiguous or contradictory. It is a method of adaptation and not an error of sentiment. While there are scientists that treat the illusion as the best hypothesis possible, Berthoz defines the brain as a hypothesis generator. Although the term hypothesis is getting misunderstood nowadays, Krechevsky defines it as a state or a situation where the animal (rats in his case) has the following characteristiscs: - It is systematic, - Orientated towards one goal, - Has a certain level of abstraction. - Does not depend totally on the immediate context/environment. He sums up by saying that is an interpretation for the individual of the data and not a phenomenon which created data for itself. --After getting bombarded by several different fragments from diverse fields of knowledge regarding human perception it is inevitable not to jump up to a larger scale. The natural world has been replaced by cities, trains and artificial elements invading the given surrounding. And is this new shaped surrounding that interacts with our vision, becomes the world we move through and the surfaces we touch and experience. It is thus an obligation for the architect to design a space, world or environment to be convenient for our brain. Unfortunately, the author describes the existing setting as very unpleasant for our emotions and very discouraging regarding the happiness of movement.


Acting all together they form a kind of game for the brain and in the same time the nature appearance. However, among all different kind of designers, architects are the ones who have completely neglected their importance.Except few examples such as Oscar Niemeyer or Ricardo Porro they have forgotten the importance of movement. “I am not attracted to the straight angles, or to the straight line hard and inflexible created by man. I am attracted to the free-flowing sensual curves. The curves that I find in the mountains of my country, in the sinuousness of its rivers, in the waves of the ocean and the body of the beloved woman. Curve makes up the entire Universe, the curved Universe of Einstein,� Oscar Niemeyer By ignoring those elements they give us monoty and spaces where the pleasure of the form is completely deteriorated. They have forgot the women, the fruits and all the variations that seduce the vision. An important point to note is that artists who are really preoccupied by this matter use the frame around their creations, which consists of a vertical and horizontal axis as a reference point for the human vision. Our vision is imprisoned in those prisons of lines which instead to play with each other, they meet in this particular way and angle that will never allow them to be something more than an accident. The right angle. He continues by accusing modern architects for melancholy and criminal treatment of the biological brain with their creations. Although the notion of proportion, scale and harmony in synthesis was common and much appreciated in early years, Berthoz is mentioning that modern design is getting worst and less sensually interacting. Worth mentioning example, the one of Bauhaus where all the objects created are a combination of three pre-existing forms. The circle, the square and the triangle. What a boring shape, the circle is, if it does not become an ellipsis and placed in context with other volumes.. However, for the author, up to date architects are not even close enough to play with volume. The same ideas and

principles coming up in the 50s by Jean Prouve concerning glass and transparent surfaces are getting recycled by modern architects like Nouvel in his building in boulevard Raspail. The only thing the current generation of architects are able to do is reflect the architecture of the past. Which is very sad and pessimistic if you read it while studying architecture. The notion of typology has a significant importance in this case. It is not a matter of creativity. Nor that architects of the past were more talented. The evolution in our domain goes slower and slower while our close relationship with the past leave no space for development. Who could imagine that Paris is a prison? A repetitive system, which the brain hates. The absence of diversity and variation in forms make the city highly predictable even for first time visitors.




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NOUVEAU monde Dimension de vie, d’échange , de passage de transition de collaboration, de cohabitation Atmosphère impalpable, intemporelle, sensible,infini, illimité, imaginaire Environnement, d’ appropriation physique; sols, murs, plafond. bruit, son , odeur Personnalisation, par la présence perte des repères Sentiment d’inconfort, Face à soi même rattachement à ses sens Concentration essentielle, Conscience de péril Approche nouvelle S’enquérir et sensation moi comme repère principal dimension temporelle grandit; Nouvel rapport à l’espace Réel utilité des sens tels qui soient révélations fortes: nouvelles sensations rapport inédits aux autres et à l’environnement : variation du sol sous les pas, caresse des vents, frais, chaud, humide sur le corps, la joue angoisse à la traduction des bruits: usuels (voitures) et non usuels résonance des sons , des univers distincts


perception des âmes plus ou moins proche Ordre visuel remis en cause nouvel ordre établi de cet nouvel univers perte de la représentation de l’espace Naissance d’un monde mental Un monde nouveaux Monde NOUVEAU Demeure de l’ombre à la recherche du murmure de la lumière. Nouveau lieu d’échange ,de vie, de transition, cohabitation. Dimension à la voix humaine qui brille au détriment de celle du jour. Comme la naissance présente insistante d’une crise à l’ atmosphère impalpable, intemporelle, sensible, désorienté et infini. L’extinction d’un monde vers l’ouverture d’un autre. Il est né un récent environnent, nécessitant une forte appropriation par le touché, le sol, les murs, les bruits, les sons et les odeurs. Tel est le premier temps d’une opposition relative entre lumière et obscurité. L’alternance entre le vu et non vu, noirceur marqué par la perte de ses repères. Le sentiment d’inconfort , face à soi même et la conscience naissance de son extrême vulnérabilité. L’ignorant tombe dans un lieu d’appel de direction , de besoin de s’enquérir, de besoin de devenir son propre repère en ce monde, La scène principale se voit dans une tonalité autrement perturbante. la crucial utilité des sens, face aux sensations inédites aux autres et au cosmos. La perturbation de l’environnement changeant sous les pas, la caresse du vent sur la joue, et la résonance des univers distincts. Le froid troublant ressentit derrière le passage des âmes , êtres ou choses... Exposé à l’angoisse et à la dépression, le ciel n’est plus éclairé, il est lieu d’obscurité et d’inconnu; d’ordre visuel remis en cause adaptation plus mentale que physique. OBSCURITE Tout homme plongé dans l’obscurité écarquille les paupières comme si de plus de ténèbres absorbées pouvait naître la lumière. René Barjavel Toutes les couleurs s’accordent dans l’obscurité. Francis Bacon Le silence est énorme et l’obscurité, à quelques pas, est si compacte, si coagulée, si poisseuse, que le soleil s’y éteindrait. La Femme pauvre (1887) - Léon Bloy Deux sortes d’esprit: diurnes et nocturnes. Ils n’ont ni la même méthode ni la même éthique. En plein jour, on se surveille; dans l’obscurité, on dit tout. E.M.Cioran


Monde NOUVEAU Le ciel n’est plus, il est lieu d’obscurité et d’inconnu. Une dimension à la voix humaine qui brille au détriment de celle du jour. Je pénètre dans la demeure de l’ombre à la recherche du murmure de la lumière. L’ambiance est étonnante virant de l’extinction d’un monde à celui d’un autre. Comme la naissance présente et insistante d’une crise à l’atmosphère. Un lieu palpable, intemporel, désorienté et infini. Vie, échange, cohabitation, rencontre, collaboration subissent-ils ? de quelle manière? Je découvre une alternance marquante entre le vu et le non vu , cette noirceur profonde qui n’en finit point. Ce grand manque de repères, ce sentiment d’inconfort qui croit en moi au fur et à mesure me perturbe et me laisse perplexe. Soudain, dans mon mon cheminement, le sol craque sous mes pas, ma marche est rompue. Je trésaillis, qu’est ce que c’est? J’entame le premier pas, cadence ralentit, avancer, rebrousser chemin? Je suis face à moi même , prenant conscience de mon extreme vulnérabilité, je suis tombé dans un lieu d’appel de direction, qui requièrent mes sens en éveil. L’espace devient sensible, je rentre un peu plus en relation avec le milieux. Je ressens la caresse du vent sur les joues, l’espace s’ouvre, l’air devient plus humide et froid. Un vent frais troublant m’envahit , j’avance d’un pas saccadé , je trébuche, je suis mal à l’aise , mes poils s’irissent. je ressent le passage âmes à la fraîcheur haletante. Serais - ce des hommes, des femmes des fantômes? Je suis éprise d’angoisse, non d’une très grande angoisse , je suis perdue , je veux sortir , quel est ce monde?



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Dimension de vie, d’échange , de passage de transition de collaboration, de cohabitation Atmosphère impalpable, intemporelle, sensible,infini, illimité, imaginaire Environnement, d’appropriation physique; sols, murs, plafonds. bruit, son , odeur Personnalisation, par la présence perte des repères Sentiment d’inconfort, Face à soi-même rattachement à ses sens Concentration essentielle, Conscience de péril Approche nouvelle S’enquérir et sensation moi comme repère principal dimension temporelle grandit; Nouvel rapport à l’espace Réel utilité des sens tels qui soient révélations fortes: nouvelles sensations rapport inédits aux autres et à l’environnement : variation du sol sous les pas, caresse des vents, frais, chaud, humide sur le corps, la joue angoisse à la traduction des bruits: usuels (voitures) et non usuels résonance des sons, des univers distincts perception des âmes plus ou moins proches


perception des âmes plus ou moins proches Ordre visuel remis en cause nouvel ordre établi de cet nouvel univers perte de la représentation de l’espace Naissance d’un monde mental Un monde nouveau MONDE NOUVEAU Demeure de l’ombre à la recherche du murmure de la lumière. Nouveau lieu d’échange, de vie, de transition, cohabitation. Dimension à la voix humaine qui brille au détriment de celle du jour. Comme la naissance présente insistante d’une crise à l’atmosphère impalpable, intemporelle, sensible, désorienté et infini. L’extinction d’un monde vers l’ouverture d’un autre. Il est né un récent environnent, nécessitant une forte appropriation par le toucher, le sol, les murs, les bruits, les sons et les odeurs. Tel est le premier temps d’une opposition relative entre lumière et obscurité. L’alternance entre le vu et le non vu, noirceur marquée par la perte de ses repères. Le sentiment d’inconfort , face à soi-même et la conscience naissante de son extrême vulnérabilité. L’ignorant tombe dans un lieu d’appel de direction, de besoin de s’enquérir, de besoin de devenir son propre repère en ce monde. La scène principale se voit dans une tonalité autrement perturbante. La cruciale utilité des sens, face aux sensations inédites aux autres et au cosmos. La perturbation de l’environnement changeant sous les pas, la caresse du vent sur la joue, et la résonance des univers distincts. Le froid troublant ressentit derrière le passage des âmes, êtres ou choses... Exposé à l’angoisse et à la dépression, le ciel n’est plus éclairé, il est lieu d’obscurité et d’inconnu; d’ordre visuel remis en cause adaptation plus mentale que physique.

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E SPACE Dimension réelle, vivante , morte? Lieu de vie, d’échange , de passage de transition de collaboration,


de cohabitation Atmosphère impalpable, intemporelle, sensible,infini , illimité, l’univers d’un imaginaire Un environnement , que l’on essai de créer, de s’approprier au moyen de sols, murs, plafonds. un bruit, un son, une musique à travers le temps. une odeur, un toucher. Personnalisation, par la présence la Perte de repères et le besoin de se rattacher à tes sens pour exister. Que dégage ce monde? Ce qui en ressort de ce cosmos Ce cosmos? Sentiment d’inconfort, Face à moi même besoin de concentration, conscience de péril Approche nouvelle Comment l’aborder? Manière de l’aborder moi comme repère principal temporalité utile pour un meilleur rapport à l’espace. utilité des sens tels qui soient révélations face à de nouvelles sensations rapport inédits aux autres et à l’environnement : variation du sol sous les pas, caresse du vent, frais, chaud ou humide sur la joue angoisse à la traduction des bruits: usuels (voitures) et non usuels résonance des sons , des univers distincts perception des âmes proches de moi quelle angoisse? est-ce un homme, une femme, un enfant ou même un chien?





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Une simple porte, cache parfois plus que quelques secrets. Au lieu de rentrer, on sort. Je ne suis pas sûre de ce que je cherche exactement. Sans chercher, il m’a trouvé. J’y suis arrivée. Peu de monde dans la rue, il est probablement trop tôt, les éboueurs chargent leur camion et s’en vont rapidement continuer leur tournée. Des poubelles fraîchement dépouillées jaillissent deux énormes rats qui s’engouffrent par-dessous une entrée. La porte est entrouverte, ils ont sûrement oublié de la refermer. Curieuse, je sors. C’est une allée, la rosée humidifie l’atmosphère étrange qui émane de ces habitations. Le soleil est bien là, mais je ne le sens pas, cette rangée d’atelier est telle une bibliothèque, chacun semble appartenir à son propre monde, certains se réveillent alors que d’autres vont se coucher. Je passe devant une série de nus, mais un vieil homme suspicieux me regarde. Je continue. La dernière façade s’inscrit presque intégralement dans la nature. Nous ne sommes plus en ville. Soudain, ma cadence est ralentie, je butte dans un tronc d’arbre. Des rails émergent petit a petit du gravier. L’allée de tout à l’heure est à présent bien loin et de haut mur de pierre se dessine sur les côtés. J’ai peur, l’endroit semble désaffecté, ailleurs on utilisait sûrement cet espace pour irriguer la ville. Mon parcours est une succession d’ombre et de lumière, l’enfoncement de cet espace le rend glacial, sous la surface, nombreux sont ceux qui ont marqué leur territoire, ces murs brillent de couleurs. Jusqu’à présent j’avançais de manière linéaire, mais me voilà à une intersection. Les voies se séparent, le soleil est monté dans le ciel et frappe ma nuque, je sors à gauche.

Voilà plusieurs minutes que je gravis ces marches, la surface n’est pas loin et j’aperçois les klaxons et le vacarme de la ville. Où suis-je ? Qui avait-il à droite ? Peu importe, j’avance. Autour de moi les constructions se densifient, je sors de l’artère principale, l’îlot est percé, j’entre. Le son de l’eau résonne, le ciel me regarde mais cette clairière cache quelque chose. Je traverse la végétation et me voila nez a nez avec un mur, cet espace est clos, le mur y court tout le long, je suis dans un aquarium. Ce square me paraît verticalement infini. Je cherche une porte, elle me trouve. Une, deux, trois portes, nazdrovia !!! L’îlot est vraiment profond, je me sens saoule. Sur fond de musique orthodoxe j’aperçois une petite maison. L’ambiance est irréelle, des sapins, le chant des oiseaux, le zinc du toit qui fait rayonner le dôme bleu. La porte est ouverte, des cierges sont disposés ici et là, la pièce est vide, je m’assieds et m’assoupis. Lorsque je reprends connaissance, une petite silhouette s’échappe par la porte, je la suis, je ne peux pas la rattraper, elle semble connaître les lieux par coeur je me perds. Des gouttes de sueurs dégoulinent sur ma peau, il fait lourd, les odeurs d’épices s’intensifient, des silhouettes, beaucoup de monde, des couleurs, des cris, de l’agitation, tchai tchai massala tchai !!! La tranquillité de l’église de campagne a laissé place au fourmillement d’une agglomération agitée. Je passe par là tous les jours, ailleurs j’expérimente de nouveaux espaces, je sors des cheminements battus et laisse courir mon imagination.

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Ce que l’on a experimenté au Louvre était composé de différentes sensations, c’était comme avoir le vertige même si l’on sait qu’il n’y a pas de trou noir. Pour moi c’est aussi un question personelle, comment se laisser porter par nous mêmes, se faire confiance et ainsi se laisser perdre. S’af-


franchir de la peur. Avant de fermer les yeux, on analyse le terrain et on commence à voir les “dimensions”, et on percoit toujours le mur comme une limite. En réalisant cet exercice je me suis rendu compte que c’est comme ça dans la vie, dans une ville. On voit la porte, le mur comme des limites, mais qu’est-ce qui ce passe derriere tout ça? Tout ce que l’on ne voit pas, ça n’existe pas, c’est interdit? Comment experimenter les mêmes sensations mais avec les yeux ouverts?

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E space non-vu L’espace non-vu peut être un espace que l’on perçoit différemment que par la vue, comme nous avons pu l’expérimenter en cours, seulement une minorité de personnes expérimentent l’urbain de cette manière. Pour moi le thème d’espace nonvu m’interroge plutôt sur mon environnement quotidien. Au sein d’une ville comme Paris, je pense qu’il y a déjà une quantité innombrable d’espaces non-vus. L’espace public est finalement le seul espace vu par tous. C’est l’espace de la rue, par exemple ou celui du touriste. Cependant, les îlots parisiens sont tous percés de cours ou de jardins intérieurs qui à certains endroits se laissent entrevoir et dans d’autres sont complètement caches. Ces jardins cachés et ces espaces insolites font la richesse spatiale de la ville. Cette richesse intérieure est ce qui rend un parcours en ville différent et réellement passionnant, les changements sonores, les variations de lumière qui créent alors des dilatations de l’espace. C’est finalement les seuls espaces d’appropriation sur l’urbain de ses habitants, étant donné que Paris est une ville ou les codes urbanistiques trop présent les empêchent d’intervenir sur l’espace vu. Inventorier ces espaces qui sont les vrais espaces de vies de la ville serait un sujet inté-

ressant. Comment pourrions-nous nous perdre en ville comme dans un bazar indien ou un zouk marocain et réellement expérimenter les espaces non-vus de Paris, ainsi comment pourrions-nous retrouver le toucher, l’ouie mais aussi le goût de Paris ? Comment se réapproprier ces espaces sans pour autant qu’ils perdent leur force et leur caracteristique principale ?







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