Chansons de route - 1915

Page 1

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funding from

University of

Ottawa

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CHANSONS DE RODTE PAR

THÉODORE BOTREL .,

Chansonnier des Armées

PARIS,

PAYOT a

"

C'^





Chansons de Route


DU MEME AUTEUR de Guerre (i" série). LES CHANTS DU Préface de M, Maurice Barbes, de l'Académie française. 50 chansons dont 23 avec la musique de chant, 107 dessins à la plume par Carlêgle et un portrait de Refrains

BIVOUAC.

Un volume

l'auteur par P. Jobert.

in-i8. Prix 3

fr.

50.

EN PREPARATION Refrains

de

Guerre

BATAILLE. Un volume

Tous

(3'

LES CHANTS DE

série).

in-i8. Prix 3

fr.

50.

droits de reproduction, de traduction et d'adaptation réservés

pour tous pays.

Copyright, by Payot

&

C'% 191

5.




REFRAINS DE GUERRE 2 me série.

Chansons de Route (i^^

janvier-3i août 191 5)

PAR

THÉODORE BOTREL Avec une Préface de M. Eugène

113 et

un

dessins à portrait

la

plume de

TARDIEU

CARLÉGLE

photographique de l'auteur.

PARIS

LIBRAIRIE PAYOT ET O^ 106,

boulevard saint-germain, 106 Tous

droits réservés.


^O'^'^

^^^

Il

a été tiré de cet ouvrage

QUINZE EXEMPLAIRES NUMÉROTÉS SUR PAPIER DE HOLLANDE


PRÉFACE



TROIS AUDITOIRES DE BOTREL Dunkerque a reçu en même temps la visite des Taubes et celle du « Chansonnier aux Armées », Théodore Botrel. Celui-ci a fait oublier ceux-là. L'auteur de la célèbre chanson La Paimpolaise, qui est aussi parmi les plus délicats et les plus sensibles des

poètes inspirés par la Bretagne, a accompli, avec

persévérant, une chaleur convaincue,

élan

la

un

mis-

sion que lui a donnée

le ministre de la Guerre, d'alzone des Armées chanter devant les soldats qui partent pour le front ou qui en reviennent, son répertoire patriotique. Chanter... alors que tant d'autres gémissent J'avoue que l'énoncé de ce programme m'avait jeté

ler

dans

la

!

comme un

froid lorsque arriva le poète populaire.

Il

au front, sont aux prises avec la plus formidable des réalités, pour sentir l'abîme qui sépare leurs gestes quotidiens de toute faut avoir

vaine

vu de près ceux

littérature.

Que

peut une chanson sur des dont la raison mystéprofondeurs de l'instinct de la

âmes tendues par un rieuse

est

dans

qui,

les

effort

et de Patrie, d'Héroïsme et de Gloire à des hommes pantelants encore des souffrances endurées aux combats de la veille, résolus en eux-mêmes à y retourner et à lutter jusqu'au bout,

race

?...

Parler

d'Honneur

n'est-ce pas comme une indiscrétion ? Ne risque-t-on pas de froisser des sentiments sacrés qui ne veulent se traduire

que par des actes ou bien de

faire

monter


blasphème sur des lèvres momentanément découNul n'a mieux ni plus puissamment exprimé que notre Maurice Barrés cette espèce de timidité particulière dont souffre l'homme qui a écrit le

ragées?...

pense en présence de celui qui agit et qui est prêt à mourir. Cette timidité-là, il me semblait bien que Botrel ne l'avait pas et j'étais fort curieux de savoir quel accueil allaient lui faire ceux que nous appelons désormais nos « Héros».

et

LES BLESSES

La première

fois, ce fut à l'hôpital

des Dunes.

Un

un vieux collège, aux larges escaliers vermoulus, aux murailles uniformément blanchies d'un lait de chaux, avec une haute plinthe de peinture verte. Une longue salle contient une cinhôpital improvisé dans

quantaine de lits. Il y a là des blessés de toutes les armes, des amputés, des convalescents, des visages imberbes éclairés d'un sjurire où vacille un reste d'adolescence, des faces ravagées de territoriaux hirsutes, renfrognés et soucieux, un nègre hilare aux épaules de cariatide, un Kabyle au teint de bronze clair, à la barbe courte, au crâne rasé. Fiévreux, boudeur, couché en chien de fusil, il remonte ses couvertures, ne veut rien voir, rien entendre. Le « barde» arrive, guêtre, en tenue militaire, sans autre insigne qu'un brassard de soie tricolore. Il monte sur une petite estrade comme on en met sous les pieds des chefs d'orchestre. Dans l'allée du milieu, au bout de la salle, il la domine. Les infirmiers militaires sont rangés au long du mur, les médecins-majors assis sur des chaises deci delà, les dames de la CroixRouge sourient, accoudées au chevet des lits. Botrel parle. D'une voix qui vibre étrangement


1

1

où toujours on parlait bas, il explique un petit laïus fort simple et fort bien tourné sur la guerre et qui rappelle que le soldat français a toujours aimé les chansons. Les visages douloureux se sont tournés vers lui, les patients qui l'ont pu se sont assis dans leurs lits. Tous les yeux le regardaient largement ouverts. Est-ce de lièvre ou d'étonnement ? Un speech, des chansons? pour eux qui viennent de voir la mort de si près et dans

cette salle

ce qu'il vient faire. C'est

qui ont encore rendez-vous avec elle

Une gêne m'envahit. tendu va naître têtu, récite tre

et

ici

des vers,

il

!...

me semble qu'un malen-

Il

grandir. Botrel,

ému, mais

lance ce qu'en argot de théâ-

on appelle «un bon coup de gueule >^. Et puis,

il

chante. Sa voix est chaude, jeune, bien timbrée. Elle caresse et elle entraîne. lie.

Rosalie, c'est

bataille, rose

pier a

la

Il

chante

chanson de Rosa-

encore du sang ennemi

surnommé pour

cela

«Rosalie»

Verse à boire préludé le canon,

et

que

le

la

trou-

:

danse

Elle adore entrer en

Quand pour donner

A

la

baïonnette qui revient de

la

cadence,

!

Buvons donc! assis au pied du lit d'un fusilier marin Dixmude. Son visage émacié s'encadre d'une légère barbe blonde. Avec son cou tendu, sa forte ossature, ses grands yeux bleus, la gravité de toute son attitude, il ressemblait à un Christ qui sortirait d'un rêve. Sa bouche était entr'ouverte, le voilà qui sourit, du rose aux joues et comme Rosalie se chante sur un air de marche, je vois, sous son maillot de laine bleue, le torse du marin qui se balance comme pouc marquer le pas.

Je

suis

blessé à

;


12

A la fin du couplet, il applaudit de toutes ses forces. Dans tous les lits on rit, on applaudit. La glace est rompue. Maintenant, le chanteur attaque la Kaisériole sur l'air de la Ca?'?nagnole, puis Guillaume va-t-en guej^f^e sur l'air de Marlboî^ough, En revenmit de guerre sur l'air de En revenant de noce. Dans la Tranchée, le Paimpolais, etc. Tout cela est gai, bon enfant, héroïque sans emphase. Dans ces chansons-là, on tue, on cogne, on s'excite à l'assaut, on bafoue l'ennemi, on crie vengeance avec simplis'en

cité

:

Nous avons

soif

de vengeance

Rosalie, verse à la France

!

!

Verse à boire!

De

la gloire à

pleins bidons!

Buvons donc Quelle erreur est plus près

mienne Le cœur de Botrel mien de celui de nos Héros. Ces

était la

que

le

!

braves Français aiment

1

les

chansons

et les

grands

mots. Ce sont des mots à leur taille. Ils n'y voient point tant de profondeurs. Ces mots-là expriment bien ce qu'ils sentent, ils les trouvent tout naturels,

comme

leur propre conduite. Notre timidité a tort,

et c'est

notre excès de littérature qui crée en nous-

mêmes

ces

malentendus que nous redoutons.

Le lendemain, Botrel chantait dans un autre hôpiLamartine. Mais ce jour-là, je ne l'entendis pas. J'écrivais dans ma chambre tandis qu'autal, l'hôpital

ma tête régnait un formidable vacarme. Quatre Taubes survolaient Dunkerque et laissaient tomber une vingtaine de bombes sur la ville et les environs. De partout on tirait sur eux à coups de dessus de


i3

canon

et à

morts

et

coups de fusil. Il y eut une vingtaine de quelques dizaines de blessés. A La première explosion, le chansonnier allait monter sur sa petite estrade. Il y eut une stupeur et quelques cris d'effroi, un commencement de panique. La bombe était tombée à quatre mètres de l'hôpital, en en criblant les murs d'éclats de fonte, en en brisant toutes les vitres.

L'ne

Une

deuxième explosion

suivit de près la première.

balle perdue passant à travers les carreaux vint

du poète breton, qui la ramassa, la mit dans sa poche, monta sa marche et dit «On connaît ça! C'est comme au théâtre On frappe au rideau. Au troisième coup, je commence!» Le troisième coup arriva à point, et dans tous les lits rouler aux pieds

:

:

on applaudit.

La séance commença et se poursuivit, une heure durant, dans l'enthousiasme, sous le bruit des bombes et des fusillades.

Depuis, les Taubes et les Aviatiks sont revenus en plus grand nombre, mais le sang-froid des Dunkerquois ne s'est plus démenti.

LES

La deuxième

fois

Kursaal de Malo.

On

POILUS

que j'entendis Botrel ce fut au en avait retiré les banquettes et

les fauteuils, car depuis la guerre il sert d'asile à des soldats qui couchent sur des bottes de paille étendues

dans la vaste salle et sur la scène. La paille retirée, quelques décors rétablis, un bout de rampe allumé, il avait repris un peu de son ancien aspect. Trois mille territoriaux de la région du Nord, revenus depuis quelques jours des tranchées pour une période de repos, se pressaient debout dans la vaste salle. Quel


public

Comment

!

décrire ces capotes fripées, décolo-

déformés, détrempés par les averses, ces faces hirsutes enveloppées de cache-nez de toutes les couleurs et qui portent les traces de tant de souffrances, de luttes courageuses, de dangers courus?... Botrel eut bientôt fait de les inciter à reprendre en choeur au refrain, sa Rosalie fameuse, ses Rouies du Kaiser, son hilarant En passant pa?' ton Berlin, etc. Tassés les uns contre les autres, malgré la diversité des physionomies, quelques-unes béates et qui semblaient boire le chanteur, d'autres soucieuses, harassées, réfractaires, ils semblaient n'avoir qu'une seule àme. Ce chœur à trois mille voix dégageait une singulière puissance d'entraînement mutuel... Cette rées, ces képis

àme

collective avait des accents

ches

;

faisait

par

moments

trembler

la

douloureux et farougrande voix mâle et guerrière

les vitres

du Kursaal, puis

elle traî-

nait sur les finales en lamento. C'est la voix de ceux

qui ont donné leur vie en connaissant toute l'étendue

du

sacrifice...

LES COLS BLEUS le plus beau ce fut quand Botrel chanta pour matelots des navires qui, sous le commandement du capitaine de frégate Richard, ont depuis le commencement de la bataille de l'Yser bombardé la côte belge en deçà et au delà d'Ostende. Dans vingt-cinq

Mais

les

de ces

sorties périlleuses,

nos bateaux ont arrêté, avec

Anglais, la marche des ennemis sur le rivage; le Gouvernement a d'ailleurs adressé à leur chef ses les

pour leur belle conduite. dans le vaste hangar du Grand Port, étages sur des piles de sacs et les montagnes de caisses, dans le plus pittoresque des amphithéâtres. Sur un orand balcon de bois, ils étaient alifélicitations

Je

les

verrai toujours


o gnés comme à un bastingage, nos gars vêtus de blanc, avec leur grand col bleu. Le chanteur n'eut pas besoin de donner un bon «coup de gueule», c'est eux qui l'emportèrent dans le courant d'enthousiasme rieur de leurs le

cœur

âmes

d'enfants.

Ils

ont

vaillant de Jeanne d'Arc, dont

La plupart d'entre eux

couleurs.

la foi ils

naïve et

portent les

étaient

Bretons.

Botrel, en plus de ses habituels refrains, chanta

leur langue

un chant guerrier du pays

fut du délire !... Ne donnent leur vie à

en dispose

Ah

!

il

leur parlez pas de sacrifice la

dans

natal, et ce

F'rance en naissant...

!...

Ils

Qu'EUe

!

faut

long de ses enfants

que

la

France n'oublie jamais qu'au les meilleurs de ses

rivages naissent

!

Eugène Tardieu.



REFRAINS DE GUERRE série.

Ce n'est pas seulement une bataille militaire que nous avons à soutenir contre l'Allemagne, mais aussi une bataille morale. Le militarisme allemand est la tyrannie la plus brutale, la plus répugnante à la conscience humaine, que le Monde ait jamais connue. Il faut l'écraser pour libérer l'esprit humain. La morale allemande est la sophistique la plus impudente et la plus vile «

» » » » »

»

qui ait Jamais osé se faire Jour parmi les hommes. Il faut la noyer dans son ignominie, comme il faut déshonorer le peuple qui la professe. C'est à quoi devraient s'employer, non seulement chez nous, mais chez tous les peuples civilisés, tous ceux qui disposent d'une plume ou d'une chaire pour parler aux

»

autres.

» » » »

»

JULES DELA FOSSE (Député du Caluadosj.

CHANSONS DE ROUTE



CHANTONS LEGEREMENT! Chanson- Préface.

«

Xous vaincrons jacilement le Peuple français les Allemands parce que c'est un

Peuple Or, légers

disaient

!

léger. » c'est

précisément parce

que

balourds

sommes

nous

que nous finirons bien par vous

<r

avoir »,

!

Th. B.



.

*^Jî<»si

CHANTONS LEGEREMENT Sur

de

l'air

Mouvement

«

Ma

tunique a deux boutons. Marchons!...

».

de marche

Chœur

Solo

.

.

fe^^^^^i^^^^p I

Chan-tons com

-

me

nos

-

eux,

fe^^^ •^

eux

^1

::M *

^

lé-gers

et

:?=?^

comme eux, Chan - tons

!

Solo

A fn>^ " r

-

Chœur

Solo

Joy

Chan-tons!

m S -t

1

1 '

'

Chan-tons,

îj"

r /

'\i

1/

1/

-

!

-

j

re,

-

T * lé

-

•- -J

- •

gè-re, Chan-


22

Chœur

r

'

tons

lé -

-

re

-

ment, Chan- tons

j lé -

5 gè

5 -

5 lé -

re,

^^^^^^^m ^

-

re,

X

1

Chan-tons

-

re-ment!

-

I

comme

Chantons

nos Aïeux,

Chantons Joyeux

et légers

Chantons Chantons, '

!

comme

eux.

!

légère, légère,

^

^

'

)

'

Chantons légèrement

[

,.

bis

,

en chœur.

)

!

II

comme Eux

Rions

Rions

Du bon

autrefois,

!

grand Rire gaulois, Rions

!

Rions, légère, légère, ^ Rions légèrement '

'='

) r

'

'

!

,.

.

bis en

chœur.

)

m Et marchons

s'il

Pas relevé, pied

:

!

léger,

Marchons Marchons,

marcher

faut

Marchons

!

légère, légère,

Marchons légèrement

, !

)

^.^

^^ ^^^^^_


23

IV

Chargeons

le

Boche! En avant.

Chargeons

Au

vent,

RosaUe

^

!

!

Au

Chargeons

vent

!

!

Chargeons, légère, légère, Chargeons légèrement

^

)

-^

^^^

^^^^^^.^

^^^

^^^

^^^^^^^

^.^

^^^

^^^^^^,^

)

!

V Et courons, courons aux loups!

Courons

!

Egorgeons-les dans leurs trous

Courons Courons,

!

!

légère, légère,

Courons légèrement

}

)

!

VI S'il

y faut tomber, tombons,

Tombons

!

En tombant, nous sourierons

Tombons Tombons,

:

!

légère, légère,

Tombons

)

légèrement

!

)

Vil ...Mais,

comme nous Dansons

danserons,

!

Quand, vainqueurs, nous reviendrons. Dansons !

Dansons,

légère, légère,

Dansons légèrement 1 Voir dans de Rosalie.

les «

Chants du Bivouac

»

) !

(mêmes

^^^

^^^

^^^^^^.^

)

éditeurs) la

chanson


24 VIII

Jusque-là, Poilus, chantons,

Chantons

A

la

!

barbe des Teutons,

Chantons Chantons,

:

légère, légère. !

Chantons légèrement!

bis

en chœur.


SUR

LES

ROUTES DU KAISER



SUR LES ROUTES DU KAISER Air

:

«

Sur

la

route de Louviers...

Allegretto

Chœur

Solo

i)=*

î^^ Sur

la

rou

-

de

te

Lou- vain, Sur

la

rou

- te

Chœur

^=^

IS=E

^

de Louvain, Devant Lièg' Guillaum' s'en vint, Devant Solo

e

?-f^

i

,

Chœur

rrf: =S33 ^=fc=^=B^z^ï=i^

Lièg' Guillaum' s'en vint. Là, dix-sept jours, Là, dix-sept

Solo

^

jours, s'bat-tit

,

Chœur

Solo

it

^^^=^^--

îi-

les flancs, s'bat-tit les flancs

;

Là, dix-sept


28

$:

f

^— ^—t-j

I

jours, s'bat-tit

en

flancs

les

£

Ir-fr I

res

-

tacomm

Chœur

i

-0^

deux ronds

d'flan! Flan, flan, flan, flan, flan, flan

I

Sur

route de Louvain, {bis)

la

Devant Lièg' Guillaum's'en

vint, (bis)

Là, dix-sept jours, {bis) s'battit les flancs Il

:

(bis)

)

.

)

en resta comm'deux ronds d'flan

Fan,

Chœur

!

flan, flan.

Flan, flan, flan..,

II

Sur

route de Paris, {bis)

la

L'mois suivant, qu'est'-c'-qu'il a pris 11

a pris d'Joffre {bis)

deux uppercuts

Dans

.''

bis :

{bis)

l'occiput et l'Fon d' son Kluck. ^

*^'^^^' kluck, kluck,

)

Kluck, kluck, kluck...

Chœur

III

Sur Il

la

cria

route de :

Nancy

{bis)

«Nancy, c'coup-ci,

«Cette

« faut qu'iu la perdes

L'Grand-Couronné répondit

Chœur

^ (

{bis)

bataille {bis)

:

) !

» {bis

Mange

mange, mange, Mange^ mange, mange !... -^^^"8^'

j i

,.

{bis)


29

IV

Sur Il

route de Calais (bis)

la

dit

«

:

vas bouffer l'Anglais

J'

Mais sur l'Yser, (bis) son coup manque, [bis] I

Le

bloqué sur l'bord du quai

v'ià

^,

Chœur

» (bis)

!

.

,

!

Quai, quai, quai, ^ .' ^ .' ^ Quai, quai, quai...

C <

.'

(

V Sur Il

rout'de Pétrograd (bis)

la

s'avance au pas d'parad'

:

{bis)

L'agence Wolf (bis) qui ne ment point {bis) L'a cancané dans tous les coins

^, Chœur

.

,

} ji

:

Coin, coin, coin.

s

,^

\

.

.

.

,

Coin, coin, coin!...

VI

Sur

rout'de son troupeau {bis)

la

Que nous

Quand

reste-t-il ?

La peau

{bis)

1

Laissons-le paître {bis)

^

nos champs herbus

)

s'ra

il

mort,

il

:

{bis)

n'paîtra plus

i

Plus, plus,

\

Plus, plus. plusj...

.

!

VII

Sur

les

routes

du Kaiser

{bis)

Mettons-nous tous en travers

Son cre

fils

nom

et lui ibis)

nom

de

1

)

{bis)

Les lâch'rons-nous quand nous

Non non non Chœur Wt Non non non ^,

f

!

i

[

1

!

!

!

1

{bis) ,

.

\

les

t'nons

.^


3o VIII

Sur

la

route de Strasbourg (bis)

Poussons-les à notre tour

Nous

(bis)

:

leur ferons (bis)

repasser rRhin, (bis)

Chœur

i

] '

.

S

La « Rosalie» au creux des reins ^^,

,

)

!

Rin, rin, rin, ^.

.

.

Rin, nn, rin

!...

IX Sur

la

route d'Attila (bis)

Quand nous crierons Halte-là Le Monde entier, (bis) :

j

Ivoyant occis

Ne nous ^,

Chœnr

dira-t-il

(Si!

pas

(bis)

Merci

:

!

,

{bis) .

)

?

si! si!

l

„.

.

.

\

Si

!

SI

, !

. ,

SI !...

X Sur

de nos foyers

la rout'

{bis)

Alors, couverts de lauriers, {bis)

Quand nous

r'viendrons, {bis)

quels cris! quels bonds!

Pour

les

Chœur

>

vainqueurs y'aura du bon

Bon, bon, bon, ^^^ g^^^ 50^!!! ,

,

,

,

{bis) !

)

)

.


LA PETITE

MAMAN



\^^

LA «PETITE MAMAN» Musique nouvelle de

THÉODORE BOTREL.

^^^^

S:

m^ un

Y'a -vait, chez nous,

p'tit

h^^^^^^^i Et

t

Ion Ion

Ion

laire, et

•-

*-

un

p'tit

Ion

=i!=#^ Y'a-vait chez nous,

la.

^

•-'

gàs,

gâs Qu'aurait vou-lu

se

fair'

w sol-dat...

.0i..

Mais

a

-

vait

peur,

CHANSONS DE ROUTE

en

par- tant,

Et

Ion

Ion 3


34

^^^

0-

Ion

et

laire,

Mais

la.

^^=*

m

vait

peur,

a

-

F^^^^^^^^ =f^

:t:

en

De

par-tant,

Entre

les

man

!

I

Y'avait, chez nous,

Et Ion Ion

un

gâs,

p'tit

laire, et Ion Ion la

Y'avait, chez nous,

un

p'tit

gâs

Qu'aurait voulu se fair'soldat.

.

Mais avait peur, en partant,

Et Ion Ion

laire, et Ion Ion la

Mais avait peur, en partant,

.

De

fair'pleurer sa p'tit'maman

!

II

Elle était

— Et Ion

veuve d'un marin,

Ion

Elle était

laij'e, et

Ion Ion la

veuve d'un marin,

Et n'avait plus que ce gamin.

Ce grand

câlin de seize ans,

Et Ion Ion

Ce grand Qui

laire, et Ion Ion la

câlin de seize ans

l'appelait

:

«Ma

p'tit'

ma-

^^^^

m

±:^-^l=X

sa

Pour

couplets

-^ man

pleurer

fair'

p'tit'maman»

..

!

finir


35

III

L'gàs soupira tant et tant

— Et Ion

Ion laire, et Ion Ion la

L'gàs soupira tant et tant

Dans son

lit-clos,

des nuits durant,

Qu'elle lui dit en souriant,

— Et Ion

Ion laire, et Ion Ion la

Qu'elle lui dit en souriant

:

« Embrass'bien fort ta p'tit'maman

;

»

IV « Embrass'-moi vite et va-t'en,

— Et Ion

Ion laire, et Ion Ion la

Embrass'moi Puisque

la

France, au « front», t'attend

Elle est ta Mère,

vite et va-t'en.

Et Ion Ion

mon

je n'suis

;

enfant,

laire, et Ion Ion la

Elle est ta Mère,

Quand, moi,

mon

enfant.

qu'ta «p'tit'maman»

!



AVEC MES SABOTS



AVEC MES SABOTS Sur

l'air

de

«

C'était

Anne

de Bretagne

».

d^

Chœur

nif Solo

^^^^^^^g^^f^j»^t Ar- pen-tant nos champs, nos grè

/

Solo

=ri:d.j_o:::^gi7

5^=^

mes sa-bots.

vi-vais

Je

Chœur •

A

A

ves

-

-

vec

mes

c

Solo # ^

vec

o

calmes rê-ves ^—

#

t=^-^V-^^.

Au

sa- bols

de

-

pa-ysd'Ille-et

-

Vi-

Chœur

i

=^=5

^^^3=JN=a^

t=jaîzâ

^ lai

-ne,

Ah! ah! ah!

A -vec mes :^=p:

sa -bots,

^E^

don

-

dai

-1—hj

-

ne,

^fej

Vi- vent mes sa -bots de bois!


40 I

Arpentant nos champs, nos grèves

Chœur

Avec mes

:

sabots,

de calmes Rêves

Je vivais

Chœur Avec mes sabots Au Pays d'Iile-et-Vilaine :

Avec mes sabots, dondaine!

Chœur

Ah

{

(

ah

!

ah

!

!

mes sabots de

\'ivent

bois

!

II

Mais

France

la

Chœur

Avec mes

:

Délaissant

Chœur

crie

ma

«

:

Aux Armes

douce

» en larmes.

Avec mes sabots

:

Rennes

Je rallie aussitôt

Avec mes sabots, dondaine!

Chœur

(

:

i (

,,.

Vivent

Ah: ah! ah! mes sabots de .

,

,

bois

III

Au

dos bouclant

Chœur

:

Je vole

Chœur

:

A

la

ma

gamelle

Avec mes sabots. le

Sort m'appelle

Avec mes sabots

:

frontière lointaine

Avec mes sabots, dondaine

Chœur

Ah

!

ah

!

ah

!

!

X'ivent les sabots de bois

!

IV El, depuis,

Chœur Dans

:

la

Chœur

:

dans

!

sabots,

la

tranchée,

Avec mes sabots. boue jamais séchée

Avec mes sabots


J'ai

tenu sans trop de peine sabots, dondaine

Avec mes

Ah

(

Chœur:

ah

!

!

!

sabots de bois

yj^.gj^^ les

j

ail

!

!

V

Un

Boches en nombre

soir, les

Chœur

— Avec

:

mes sabots

Crurent nous cerner dans l'ombre

Avec mes sabots assommai deux douzaines

Chœur J'en

:

Avec mes sabots, dondaine

Chœur:

Ah! ah! ah! yivent mes sabots de

^ ^

bois

!

!

VI

Que sonne l'heure héroïque Chœur Avec mes sabots :

J'arpenterai la Belgique

Chœur

Avec mes sabots

:

Et l'Alsace et

Avec mes

Ah

l

Chœur:

la

Lorraine

sabots,

ah

!

dondaine

ah

!

y^yeni mes sabots de bois

j

!

!

!

Vil Sainte Anne d'Auray me garde Chœur Avec mes sabots :

Et, de sergent, sans qu'il tarde

Chœur

:

Avec mes sabots

Je deviendrai capitaine

Avec mes

Ah

.

Chœur:

^.^^^^^

sabots, dondaine !

^^^

ah

!

ah

!

^^^^^^ ^^

l^^js

!

!

:


42 VIII Puis, vaincue la Prusse

Chœur

:

immonde.

Avec mes sabots

ma

Je reviendrai vers

blonde

Chœur : Avec mes sabots Au pays d'Ille-et-Vilaine Avec mes sabots, dondaine

Chœur

:

j (

Ah! ah! ah! Vivent mes sabots de

bois

!

!

IX Et, par

nos champs

Chœur : Avec mes Je reprendrai

et

nos grèves,

sabots

mes doux Rêves

Chœur Avec mes sabots En chantant à perdre haleine :

Avec mes

Chœur

( /

\'ivent

sabots, dondaine

Ah! ah! ah mes sabots de

<^

:

!

bois

!

»


LE .PETIT

PRINCE SOLDAT

« Le Roi des Belges vient d'enrôler au 12"* de ligne son fils aine, le jeune

Prince Léopold.

»

(Les Journaux.)



LE PETIT PRIiNCE SOLDAT (Ballade.)

Le Roi-Chevalier vient sur Présenter son « Voici, leur

à ses

fils

dit-il,

Il

a de l'ardeur, aussi

que

ma

:

Race

:

en ses poings mignons;

tient l'Avenir

n'a

Grand'Place

l'Espoir de

Il

S'il

la

compagnons

Dites-vous, amis

du courage;

ans d'hier révolus.

treize :

malgré son jeune âge

La Belgique compte un Soldat de plus

!

»

Tout près, sur l'Yser, hurle la bataille; L'Ennemi s'enfuit tout en tiraillant; Mais

Tant

le

jeune « bleu^> redresse sa

ce bruit convient à son

taille

cœur

vaillant.


46

Ah pour !

Quel

joli

ses

«anciens»

!

Comme

frère d'Arme on leur donne un La Belgique compte un Soldat de plus

Va, petit David, prépare

(En

la

Lance

ta

regardant Goliath

Fais-la tournoyer le

caillou

:

Dieu

le

Atteint en plein «front» 11

chancelle, et

tombe

Cours, petit David ...La Belgique

:

à

fronde

gronde

siffle et

guidera le

Géant

demi

yeux profonds,

!

!

s'arrête;

perclus...

tranche-lui

ENVOI tes

!

la tête!...

compte un Soldat de plus

Prince, en regardant la

En

Prince!... !

rira.)

Qu'elle

!

mince

l'orgueil n'est pas

conscrit parmi ces «poilus»

!

:

flamme allumée clairs et résolus.

Sais-tu ce qu'on dit, de Toi, dans l'Armée ? «

La Belgique compte un Vengeur de plus

(Flandre Belge, 7 avril 191 5.)

!

»


LA MESSE AU

CAMP



Au

cher Colonel Porte et à ses vaillayits Marsouins, en souvenir d'une Messe aux tranchées de Fontaine-les-Cappy (2 j juin igi5j.

LA MESSE AU CAMP Chanson dialoguée

sur

l'air

de

La Messe en mer

«

»

1.

Vii'o.

?^

i^r^^

tlt

Mais com-ment

gent,

Dans

le

fe

camp, Mais comment

-

ra

fe -

-

t-on. ser-

ra- t-on, sér-

Largo.

iât :t!2:

gent, 1

•83,

m^f^^^

:^iE^=^=3= Pournousdire

lames

La musique d'accompagnement

Faubourg Saint-Denis,

CHANSONS DE ROUTE

Paris.

est

éditée par

se

?-Demain,di-

^L Georges Ondet,


5o

r^-r'm /{_ w y ?

ff?\'

vl;

K n

_i !•

'^

\ ^ S^ *

——

N^

h J '

' 1

-pant,

ta

1

1

v(D

tien-drai

Je

V

S »*

S!5

<!-

<!

—vN---V-i -"

ma

pro-

s.

S—=it:—

'

^

•^

mes

se

-

-

!

•^

:^^'?-p

VW '^—t

Un

eu

-

vous croy -ez,

ré,

Po!<?' /^n/r

1

T^—-V4 -*-j *—'-^:=:*-^

nj gent, Dans

^-i

U-

1.

Fran I

— Mais

comment Dans

Mais comment

le

fera-t-on, sergent.

camp,

fera-t-on, sergent,

Pour nous dire la messe ? Demain dimanche, huit coups Je tiendrai

ma

tapant,

promesse. II

— Un curé, vous croyez, Dans

Un

curé,

En

sergent.

camp,

le

vous croyez, sergent,

trouver un, peut-être

— Ne sait-on

?

pas, au régiment.

Que moi-même

suis prêtre

?

III

— Sans nappe

et

Dans Sans nappe

et

Comment

sans autel, sergent,

le

camp,

sans autel, sergent, allons-nous faire

?

— Sur un'caiss'd'approvisionn'ment, Un'bâch'fera

l'afîaire.

:z irj ]~

^

\

le

1

1

1

-2

n •

••

Pour suivre

— —#— 1-4——r4^^'^~^—r n

1

« j y

•.

1

manche, hu it coups

—y— n

«

m

ser-


IV

— La Sainte-Table, Dans La Sainte-Table,

En

alors, sergent,

camp,

le

alors, sergent,

plein air sera mise ?

quand l'Airmand

\"\ve le plein air

Bombarde

les églises

!

— Mais comment prévenir, Dans

le

sergent,

camp,

Mais comment prévenir, sergent,

Que

le

bon Dieu s'approche

Pour sonner,

?

bon ralliement

le

Le clairon vaut

la

cloche.

VI

— Mais,

pour l'Elévation, sergent.

Dans

le

camp.

Mais pour l'Elévation, sergent.

trouver

la

clochette ?

— Le « soixant'-quinze » au bon Servira de sonnette

1

moment.


52 VII

A

ce

A

ce

moment chacun,

moment, pas vrai, Dans le camp,

sergent,

sergent,

S'incline vers la terre ?

— Le tYont devant Dieu Se r'dress'mieux à

se courbant. la

guerre

!

VIII

Nous n'avons pas d'orgue, Dans le camp. Nous n'avons pas d'orgue,

sergent,

sergent,

Et cela nous tracasse...

Pour orgue, on aura Qui

le

souffle de l'Alsace

bon vent !

IX

— Nous demand'rons à'Dieu,

sergent.

Dans le camp. Nous demand'rons à Dieu, sergent, La fin de nos souffrances...

J

Ne lui demandez, mes enfants, Que l'Honneur de la France!

\


CRUCIFIÉ!

Les Canadiens se comportent admirablement. Ils sont fous de rage parce qu'ils auraient trouvé un de leurs camarades, un Canadien français, crucifié par les Allemands. Ceci n'est pas un simple racontar, mais un fait réel qu'un ))

général est prêt à

certifier. »

Morning

Post.

— Londres,

5

mai.



CRUCIFIE

!

(Sonnet.)

L'n Canadien-Français, blessé, gisait à terre

bord d'un chemin de halage flamand

Sur

le

Son

flanc,

son front, saignaient;

Ses regards

Il

commençant

râlait!... C'est alors

Sur

On

l'ordre

il

râlait

à s'emplir

que, pour

;

doucement,

de mystère

le faire taire,

d'un brutal feldwebel allemand

le crucifia,

pensant, férocement.

Crucifier, d'un coup, la

F>ance

et l'Angleterre

!

;


56

France Vois

:

!... c'est par l'Amour que tu seras sauvée mourant du bonheur de t'avoir retrouvée,

Tes enfants de Pour que

ta

Le Canada

jadis t'aiment jusqu'à la Croix

!

!

Mission sublime persévère

fidèle est là, sur

Qui tend vers Toi

son Calvaire,

ses bras sanglants...

comme

autrefois!


ITALIE,

ÉCOUTEZ-MOI DONC!


/5S-


à~\ ITALIE, ÉCOUTEZ-MOI ou « La dernière Conversation

»

DONC

(par

!

fil spécial

de l'Agence Wolf). Sur

l'air

de Bruant

i

:

«

Mademoiselle, écoutez-moi donc!

»

E^^i5^^^^=g^^^^s^ I

-

ta

-

lie,

é

-

cou-tez-moi donc, Ne dé-noncez

?=?! pas no-trechèr'Tri-pli-ce,

I

-

ta

- lie,

é

-coutez-moi

ÉË^^i=r=^ig^^^=5i^ donc. Dans votre '

in - té

-

Publié avec son autorisation.

rêt,

changez d'di-rec

-

tion.


t»o

:i!=iî=±=d!|

t rP^i^i^-e Non, Kai

-

ser,

i

non,

je

1

n't'é-cout'pas,

me

Car tu

s

:^=^

dé-

^

^i^iNon, Kaiser, non, je n't'écout'

goùt's, ainsi qu'ton complice,

5e foiiplet

£z£=grjj^=l=^1 pas,J'veuxpasètreen

dans vos

tiers

at-ten-lats!

I

I

écoutez-moi donc,

Italie,

Ne dénoncez pas Dans

notre chèr'Triplice,

écoutez-moi donc

Italie,

:

votre intérêt, changez d'direction

— Non, me

Car tu

!

Kaiser, non, je n't'cout'pas

dégout's ainsi qu'ton complice,

Non,

Kaiser, non, je n't'écout'pas

J'veux pas être en

tiers

dans vos attentas

:

!

II

Italie,

écoutez-moi donc!

Faisons-nous des chos's tell'ment stupéfiantes Italie,

?*

écoutez-moi donc,

Dit's-moi c'qui provoq' votre indignation...

— Non, Kaiser, J'peux pas avaler tes

non,

Non, Kaiser, non, J'peux pas digérer

je

n't'écout'pas,

bomb's asphyxiantes,

le «

je

n't'écout'pas

Lusitania »

:

!

III

Italie,

écoutez-moi donc

!

Ces procédés d'Guerre ont peu d'importance Italie,

Quand

écoutez-moi donc

je s'rai

vainqueur on

;

!

les trouvera

bons

!

-

ta-


6i

Non, Kaiser,

Quand on

a fait

Non,

On

je

n't'écout'pas

Rome, Venise

:

et Florence,

Kaiser, je n't'écout'pas

:

songe à venger Louvain, Reims, Arras

!

IV

Italie,

comm'vous,

J'ai,

Italie,

Ah

écoutez-moi donc le

cœur

écoutez-moi donc

ne doutez pas de

!

— Non, J'sais

!

plein d'délikatesse

mon

;

:

affection

!

Kaiser, non, je n't'écout'pas

:

qu'autour du Pô, tu rôdes sans cesse,

Non, Kaiser, non,

n't'écout'pas

je

me

Va, c'est bien en vain que tu

fais

:

du «plat»

!

V

Italie,

écoutez-moi donc

:

L'Traité Italo-Austro-Germanique, Italie,

A

écoutez-moi donc,

nom

côté des nôtr's, porte votre

— Non,

!...

Kaiser, non, je n't'écout'pas

Ce

«

Ce

« chiffon d'papier », tu

!

chiffon d'papier», comm'celui d'Belgique,

Non,

Kaiser, non, je n't'écout'pas le

déchir'ras

!

!

VI

Italie,

écoutez-moi donc

Atîn d'vous prouver combien Italie,

écoutez-moi donc

!

vous aime,

je :

J'voas donn'rai l'Trentin... et ses environs

— JNon, Quand

je

j'veux quelque chos',

Non, J'ai

Kaiser, non,

!

n't'écout'pas.

je

me

sers

moi-même

Kaiser, non, je n't'écout'pas.

des bons marins et des bons soldats

!


62 VII

Italie,

écoutez-moi donc

Sans vous, j'm'en Italie,

irais

!

d'déveine en déveine,

écoutez-moi donc

:

Avec vous, j'couch'rais sur mes positions !... Non, Kaiser, non, je n't'écout'pas Le lait de la Louve bouillonne en mes veines,

;

Non, La

tille

Kaiser, non, je n't'écout'pas,

de César n'aime pas Attila

!...

VIII

— Je vais

Italie,

écoutez-moi donc

vous passer au Italie,

fil

de

!

l'épée,

écou...

(Le fil

est

coupé.)


RÉSURRECTIONS



RÉSURRECTIONS

!

{So7inet.)

Le Christ

était

cloué sur

le

vieux

En son Geste éperdu de tendre Quand un obus,

A

brisé

Et

le

le

mur

gothique,

affliction,

soudain, perçant

voûte antique

la

Rédemption;

gibet de la

Dieu délivré, dans un grand vol oblique

un rayon,

Semble ascensionner

le

Car

— miracle symbolique —

De

la mitraille

a fait

ce Crucifiement,

CHANSONS DE ROUTE

la

Ciel sur

Résurrection

I


66

O ma

France

Tes bras Et

le

!

tes bras, aussi,

crucifiés

sort de Jésus

La Rage de

la

de l'Alsace à

demain

vont se détendre, la

Flandre,

sera ton sort

Horde en vain sur Toi

;

s'excite

Quand elle croit t'abattre elle te ressuscite Te donnant, comme au Christ, un immortel (Marquevillers (Somme), juin 1915.)

:

essor!


DANS LA «

BOUE...

Le Lokal Anieiger, de Berlin, nous

a sérieuse-

semaine. Il nous a dit Ces pauvres Boches n'ont jamais « nos vérités rien compris et ne comprendront jamais rien. La Guerre ne les changera pas et l'ironie restera toujours pour eux une fée insaisissable. Ne nous étonnons donc pas s'ils n'ont pas goûté « Dans la boue», la gaie chanson de notre collaborateur Théodore Botrel,. ni nos anecdotes qu'ils falsifient d'ailleurs en les traduisant. »

ment

pris à partie, cette ».

(Le

Bullefiii des

Aimées de

la

République,

28-^1 mars 1915.)



DANS LA Sur

l'air

de

«

BOUE...

La brigue don daine

»

Allegretto

Ain -si

a î»^ La

di-gue

^^P^

I

di-gue digu'

la

di-gue di-gue

^^^^^^^ f^=j^—fr-fr

don, Sans rc-pit nous barbotons,

li^^^i^

digu' 1

73,

p'iitscan'-

È=§^*

i

tons,

que des

la

â^^

La di-gue

est

la

di-

^^^Eg

di-gue di-gue don, De-puis

La musique d'accompagnement Faubourg Saint-Martin.

fe^E*

éditée

par

de

lon-

M. Emile Benoit.


70

tz^

m

gués

se-mai

-

nés,

La bri-gue dondai

:fct^

:t

cou-chés

vent

i

la

boue

!

Lorsqu'aux

I

Ainsi que des

Chœur

(

Sans ^

Chœur

(

p'tits

can'tons,

La digue, digue, digue, La digue, digue, don,

^

répit

nous barbotons

La digue, digue, digue, La digue, digue, don,

Depuis de longues semaines,

La brigue dondaine.

Chœur

Plus souvent couchés qu'debout,

Chœur

DansMa boue, Dans la boue

^ (

!

II

Lorsqu'aux tranchées nous allons.

Chœur

^

'

i

^^ ^^^"^' ^'^"^' '^'^"^' La digue, digue, don,

Dans

Chœur

:

^

la

^'^

nuit nous nous coulons.

digue,ldigue, digue,

La digue, digue, don. ( Nous engluant la bedaine. Chœur: La brigue dondaine.

Ou Chœu)

bien glissant jusqu'au cou

Dans Dans

la la

boue boue

!

!

ï-^^

3Et

i^^ji

Dans

boue.

ne, Plus sou-

qu'de-bout

mi-

-?

-

Dans

la


71

III

Chœur

Nous y cassons le croûton, La digue, digue, digue, La digue, digue, don, ^

/

Y dormons à croupetons, La digue, digue, digue, { Chœur La digue, digue, don, '

l

La chose

n'est pas

malsaine

:

La brigue dondaine, Chœur: A Dax, on se baigne itou Dans Dans

(

^^^^''"'

• i

la

boue,

la

boue

!

IV

Chœur

Et c'est ainsi tout le long, L'a digue, digue, digue. \ : ^^ ^.^^^^^ ^-^^^^ ^^„^ ^

Tout Ç

Cho^i^^ l

le

La La

le long du front, digue, digue, digue, digue, digue, don.

long,

Sans jamais reprendre haleine, La brigue dondaine. Chœur: Que nous avons tenu l'coup

Dans ^^^^

(

Chœur

:

|

la

boue.

la

boue

!

V Le Boche en son abjection

Chœur

\ :

^

La ^^

digue, digue, digue, ^.^^^^^ ^^^,^ ^o,^^

Trouv'charmant'la position C La digue, digue, digue, ^^^"'' La digue, digue, don. \ •

Car

il

est,

ce

phénomène.

La brigue dondaine,

Chœur:

Moitié phoque et moitié loup ( Dans la boue,

Chœur

:

Dans

la

boue

!


VI

Quand

Chœur

Au Chœur

^^ La

^

les

soleil

^^^

beaux jours renaîtront,

^^^"^^ ^'^"^' ^'^"^' digue, digue, doji,

nous remont'rons..,

digue, digue, digue,

{ \

Mais

Chœur:

La

digue, digue, don,

la

Boch'rie inhumaine

La brigue dondaine,

Pataugera jusqu'au bout Ch(. 'ur

:

<

DansMa boue. Dans la boue

!


73

VII Et, ^

Chœur

\

quelque jour, nous verronî

La digue, digue, digue, La digue, digue, don,

Sombrer, avec son patron, {

Chœur

}

La digue, digue, digue, La digue, digue, don,

Toute

Chœur Sous

Chœur

i

:

(

(Dans

les

la

Race Germaine,

La brigue dondaine, l'universel dégoût,

Dans Dans

boues héroïques de

la

boue,

la

boue

l'Yser,

!

— Janvier

191 5.)



SI

LE

KRONPRINZ AVAIT VOULU



\

^^/A SI

LE KRONPRIXZ AVAIT VOULU Sur

l'air

de

«

La Garonne

de Xadaud.

»,

I

Si

le

Kronprinz avait voulu, Lanturlu

Evitant

les

!

lenteurs d'un siège

C'est d'assaut qu'il emportait Liège

;

Puis, en quatre jours, ayant pris Lille,

Nancy, Reims

Tout

pliant devant sa vaillance.

Si le

Kronprinz avait voulu,

et Paris,

(L'euss's-tu cru

En

huit jours,

il

prenait

?)

la

France

!


78 II

Kronprinz avait voulu,

Si le

Lanturlu

!

Gallia sous sa botte mise, Il

vous

Cardiff, Il

Tamise

enfilait la

deux jours, prenant London,

Puis, en

Dublin

et allez

avait la Galle et l'Irlande

donc

!

:

Kronprinz avait voulu,

Si le

(L'euss's-tu cru

Albion

Allemande

serait

f) !

III

Kronprinz avait voulu,

Si le

Lanturlu

Revenant chez Il

!

vous dégageait

les

au Tzar

Et, disait

sans épates,

lui,

:

Karpathes « Quèqu'tu m'off' ?

Dans ton palais de PéterhoflF» toi. Grand Duc, dans Rétrograde. .. ;

Et

Kronprinz avait voulu,

Si le

(L'euss's-tu cru ?)

Ah! que

prenais-tu pour ton grade

IV

Kronprinz avait voulu,

Si le

Lanturlu!

Des Balkans, L'Océanie

et

Et, de

là,

Sur

Chine

la

sautait d'un seul et

Possesseur de Si le

gagnait l'Afrique,

il

l'Amérique

sur

la

le

:

Mappemonde,

Kronprinz avait voulu, (L'euss's-tu cru

Il

bond

Japon

serait

l'Empereur du

?)

Monde

!

?


79

V Mais

le

Kronprinz n'a pas voulu, Lanturlu!

Prendre, à « Père, à

lui seul,

vous

toute

dit-il

Gloire

la

:

Victoire

la

» Je préfère rester blotti,

»

Me

faisant petit, tout petit,

» Moi, dans

Non,

le

le

fond de

ma

tannière

Kronprinz n'a pas voulu, (L'euss's-tu cru ?)

Humilier Monsieur son père

!

!,



LES BLEUETS

CHANSONS DE ROUTE



LES «BLEUETS Sur

l'air «

En revenant

^^^^ Les

fiers

de no

?^F^^: p=^

t=^

sol-dats de

France,

^^Ê^ Du

falzard au

ké-

1$^^^^^^^^^^ pi,

ga-ran-ce:

Etaient ja- dis

Ils

Ghœur

J.-^-=^=^

V

'

d'hui! V'ià les

-p

i

es

g

r"

^

'

bleus, Les bleu-ets

i

champs de Fran-ce,

7

'

'

^

'

bleus, les bleus, les

^=d^ bleus

sont bleus aujour-

g

p

g

V'ià

i

bleus,

le

iè^

j

"^=^

bleus, les bleus, Les bleu-ets bleus vie

les

I

i^

-

to

-

ri

-

eux

!


84 I

soldais de France,

Les

fiers

Du

falzard au képi

Etaient jadis garance Ils

:

sont bleus aujourd'hui

Refrain en chœur

!

:

V'ià les bleus, les bleus, les bleus,

Les bleuets bleus des champs de France, V'ià les bleus, les bleus, les bleus.

Les bleuets bleus victorieux

Pour nous rendre Sur

!

invisibles

les lignes de feu

C'est Joffre l'invincible

Qui nous a voués au bleu

!

Via

les bleus...

III

Les Poilus bien en forme.

Nos

« Terribles Toriaux »,

Sont «bleus» sous l'uniforme

Comme

les

Bleus nouveaux

!...

V'ià les bleus...

IV L'Acier des « Rosalie »

Domine

les bleuets

C'est la

moisson

De

:

fleurie

célestes reflets

!

V'ià les bleus...

V Fuyant

à notre approche

Quand nous fondrons sur eux, Eux aussi les sal's Boches En resteront tout bleus !

V'ià les bleus...


85

VI

Avec

le

Belge et l'Russe

L'Anglais alors criera

A

bas

le

:

« Bleu de Prusse»

Le Bleu de France

est là

:

!

l'Và les bleus...

VII

Quand de la Barbarie Nous serons les vainqueurs, Nous verrons la Patrie Nous couronner de fleurs !

V'ià les bleus. VIII

Les fleurs en avalanches Fleuriront nos flingots

:

Les marguerites blanches Et

les

coquelicots

!

V'ià les bleus.

IX Et,

dans

la

jeune Aurore,

Notre Armée en lambeaux Fleurira tricolore

Comme

un

vivant

Drapeau

!.

V'ià les bleus...



LE

SOLDAT-PRETRE



Au lieutenant-abbé L. F. 4^ RégimeJit d'infanterie.

du

LE SOLDAT-PRÊTRE {Sonnet.)

Vicaire en Il

fut

L'œil 11

temps de paix d'un gros bourg de Bretagne

nommé vif,

bientôt sergent, puis lieutenant.

cuir tanné par

le

est le plus

Notre amitié pour

D'un mystique

lui

cependant s'accompagne

respect, chez

Son ascendant moral sur

A

l'heure

un an de campagne

aimé de nos chefs, maintenant.

beaucoup surprenant

ses Poilus y

du danger, sous

le

gagne

canon tonnant;


90

Quand crie En avant sa main, d'un geste large, Nous bénit, nous absout... et nous menons la charge il

!

:

Plus gaiement d'avoir vu ce grand geste indulgent

main tout

à l'heure

bénir, brandit, à présent,

une épée

D'autant mieux que

A nous

Qui, tournoyante, a (Au

la

l'air

occupée

d'un ostensoir d'argent

front, sous Arras, juillet 191 5.)

;

!


A LA CHASSE AUX LOUPS!



'-^

A LA CHASSE AUX LOUPS

;;

!

Chanson-dialoguée dédiée aux Camarades de l'Argonne.

Sur

de

l'air

\m

^

mains,

La chasse aux loups

— Le

»,

de Botrel

*

=^!^=^-

au

sac

par-tez-vousdonc,

m

?=?

^

« Bleus » dans

le

les

dos,

le

vin ?

— Les ^

=j =fet

vous, Tihou hou

!

\

Pour

flingue en

«

:1=:6:

-i^ :

I

É

ë

Poilus» ont pris rendez

hl^—=x

al - 1er

Pr suivre^

Tihou

hou hou hou

1 La musique d'accompagnement bourg Saint-Denis, Paris,

j^

1

:

I

chasse aux

à

la

\

Pour

finir

I

loups...

3tz:

«Anciens», Laissant vos

h

-

^-=x

ra

'.

i:

ï^ #=$

^

«

\

1

hou!

est éditée chez

Hou! M. Ondet,

83, Fau-


94 I

Le sac au dos,

le

tiingue en mains,

partez-vous donc,

les

«Anciens»,

Laissant vos « Bleus » dans

ravin?...

le

Les « Poilus» ont pris rendez-vous

(En cheur, à pleine voix) Pour

aller à la

(En chœur, en écho)

:

:

Tihou hou

!

chasse aux loups...

Tihou hou hou hou hou

!

II

— Pendant votre

heure de repos

Pourquoi donc avez-vous, tantôt. Si bien graissé

vos godillots

Nous aurons

?...

à forcer des loups

Tihou hou

!

Chaussés de bons souliers

à clous...

Tihou hou hou hou hou

!

III

— Courez-vous donc un grand Que, tout à

Nous

a dit

l'heur', notre :

«Veillez et priez... »

C'est qu'avant de traquer les loups

Tihou hou Il

danger,

aumônier

fait

bon

!

se mettre à genoux...

Tihou hou hou hou hou

!

IV

— Mais, en

plus de leurs bons fusils,

Pourquoi tous

les

chasseurs vont-ils

S'embarrasser de leurs outils

?

Puisqu'ils sont terrés dans leurs trous,

Tihou hou

!

Nous allons déterrer les loups... Tihou hou hou hou hou !


95

V

— Au

Et savez-vous combien

du

ils

sont,

ou bien au fond, Vous guettant dans le bois profond ? Leur nombre importe peu pour nous Tihoii hou ! ras

sol

Bon chien de

race vaut dix loups

:

!...

Tihou hou hou hou hou! VI

— Dites-moi, En grand

V « Ancien

»,

Mettre baïonnette au canon

— Ne

pourquoi donc

silence vous fait-on

sais-tu

?...

donc plus que, chez nous.

C'est au couteau qu'on «sert» les loups

Tihou hou hou hou hou

!

Vil

— Bonne chance

!

Allons, ça ira

!...

comme on vous vengera Vainqueurs... comme on vous fêtera

Tombés...

— Quand,

!

la

!

nuit, hurleront les loups,

Tihou hou ! Yaura du bon... pensez à nous Tihou hou hou hou hou ! Hou!... (Tranchées du Four-de-Paris, Argonne).

!

?



PRINTEMPS DE GUERRE

CHANSONS DE ROUTE



^A

PRINTEMPS DE GUERRE {Sonnet.) «

Pas de femmes!... » (Le Petit Duc.)

L'heure n'est pas aux madrigaux, mes camarades, Et l'on sera sévère à ceux-là qui viendront

Chanter, amoroso, de tendres sérénades

Au rythme du canon

farouche

et

du

clairon

;

Mais, sans soupirs amers, mais, sans regrets maussades,

Tous

les Poilus que vous consulterez, diront Que, sans femmes, les jours décidément sont fades Dans les cantonnements évacués du «front».

De

ce Printemps dix-neuf cent quinze

Qu'il lui

De

la

manque

promise,

Mais notre

et

on pourra

dire

à la fois l'élégance et le rire

de l'épouse,

sacrifice est rempli

et

de

la

sœur.

de douceur

:

N'es-tu pas, entre toutes les femmes, chérie

Toi,

la

(Au

Mère,

et

front, 21

l'Epouse, et l'Amante... ô Patrie

mars 191 5.)

?



LE

DRAPEAU

DE JACQUES

BONHOMME



LE DRAPEAU DE JACQUES BONHOMME ^ S,

^

Musique de

dra-peau de

Le

Jac-ques

Ej^zj-^^^ïj-iÇy Ne

da

-

te

pas d'hi

-

^

THÉODORE BOTRELK

er

Bon-hom-me

^ij

:i

vu cent

I

r-r-^-r:r\^^ guer-res

som-me

Et

n'en

est

l'es- pé

est

î que

ia plus

^

i fier; ï

en

ift:

Du bon

peuple

il

Demander raccompagnement pour piano

6, place

Saint-Sulpice, Paris.

à la

«

-

ran -ce,

Bonne Chanson

»


104

^^^^

îj-^r-^ >

N'oubli-onspas ce

Flot-

là!

-

drapeau de Fran-ce,

Jac-ques

t=^^-^

Jacques

^ te, flot- te,

Bonhomme est

^^ Entre

i ^IZl^iA

f

I

$ là.

-

i=£jHPr-r

les

Bonhomme

1=^

Pour

finir

Pour Toi

vivre

mou

et

- rir

!

I

Le Drapeau de Jacques

Ne Il

Bonhomme

date pas d'hier

a vu cent guerres, en

Et n'est que plus

Du bon Peuple

il

:

fut l'Espérance

N'oublions pas cela

!...

drapeau de France

Flotte, flotte,

Jacques

somme,

fier

Bonhomme -

est là

Qui nous

II.

l'ont, autrefois.

Découpé d'un

revers de glaive,

Dans

manteau gaulois

leur

Quelque chef aux Le mit

:

!

ou bien Geneviève

C'est Clotilde

:

larges épaules

à son épieu...

Flotte, flotte,

drapeau des Gaules,

Flotte beau drapeau bleu

!

é

é.

est

^^J-^^^^ I

D. G.

couplets

!


io5

m Puis ce fut l'heure où

Quoi que

Patrie

la

Duguesclin

fit

Vit venir, dolente et meurtrie,

Son funèbre

déclin...

Quand, soudain, Jeanne-la-Revanche La sauva de

la

mort

;

Flotte, flotte, bannière blanche.

Aux

trois fleurs

de

lys d'or

{bis)

!

IV Mais, un jour, d'un élan suprême, Jacques, plein de

Dut défendre Sa jeune

et

fierté.

sauver lui-même

Liberté...

Et, la Marseillaise à la Il

bouche.

passa, tout puissant!

Flotte, flotte,

drapeau farouche.

Rouge de

notre sang

{bis)

I

V C'est ainsi

— que nul

n'en ignore

I

Amis, qu'aux anciens jours Le Drapeau devint tricolore

En sauvant nos Amours Jusqu'au bout, jurons de

Sans crainte d'en Flotte, flotte

!

le

;

suivre

souff"rir...

nous saurons vivre

Et nous saurions mourir

Pour Toi, vivre

et

:

mourir

!



LA VIERGE

DU CLOCHER D'ALBERT



LA VIERGE DU CLOCHER D'ALBERT {Sonnet.) Dédié aux Mères Françaises.

Du sommet du

clocher, dans la lumière blonde, La Vierge rayonnait sur tous les alentours Et nous offrant, de loin, pour le salut du Monde

Son Jésus

bras en croix

— bénissait nos

labours.

Le Vandale arriva soudain sa horde immonde Bombarda nos beffrois, nos clochers et nos tours... Mais la Vierge ô Bonté qui semblait sans seconde En chancelant nous tend son Fils, encor, toujours ;

!

Or, son Geste est

Après

tant, tant

le

vôtre à vous aussi, Françaises

:

de jours cruels, de nuits mauvaises.

Quand même

n'auriez-vous qu'un enfant pour soutien.

Chancelantes,

le

En

lui

Vous

montrant

lui criez

:

cœur

broyé,

le

front sévère.

France en pleurs sur son Calvaire « Va, monte, ô mon fils, et meurs bien » la

(Albert, 14 mai 191 5.)

!

-



IL IL

PLEUT,

PLEUT DES BOMBES!...



PLEUT,

IL

Sur

A

Ma

"

l'air

de

« Il

instants au

;

j'avais les

débris de

d'ange. Car, save':^

aux

héros,

Saint- Jacques,

l'église la

j'ai passé d'inou-

oit

de quelques régiments de

à peu près debout dans

pauvre

cité

cris

de

«

Gott mit uns!

les «

«,

monument

Pour

mutilée.

parmi lesquels, en me retirant, que je me permets de vous offrir.

:

réunis pour

seul

l'autel,

morceau de sculpture

petit

pleut, bergère ».

d'Ypres-Ia-Bomhurdée

je reviens.

milieu

entendre mes humbles chansons, dans hier encore

!...

Denise Cartier.

la petite

chère enfant

hliables

PLEUT DES BOMBES

IL

estrade,

je découvris le

C'est une aile

Barbares

a (et

vous en

quelque chose!) s'amusent à fracasser Us ailes des chérubins.

» Je joins à cette relique dutmnt authentijiée une petite chanson que je vous dédie en témoignage de ma respectueuse admiration pour votre

vaillance et aussi

y

F#«^8

et

surtout

— de ma dévouée

affection.

-*--' -*^^ ' y^F3=?»-^-^'"P3=^, ^

-

\

Il

pleut,

il

pleut des

»

—^T-r-t?-

bom-bes

(Et

i

*

boum!

et

fci:

bon ba !

-

da-boum!

et

bon!)

Il

pleut,

il

pleut des

:fcï

^EE

i bom-bes:

Rentrons à

la

mai

-

son,zonzon!

4-^-->jRen-trons CHANSONS DE ROUTE


114

1

Il

(Et

pleut,

boum Il

1

il

et

pleut,

bombes badaboum et bon pleut des bombes pleut des

bon

il

!

!)

:

Rentrons à

maison

la

Zon, zon

Rentrons à

!

maison...

la

II ...

(Et

Car

boum Car

et

!

bon

!

badaboum

et

bon

!)

Mort qui tombe

c'est la

Du

Mort qui tombe

c'est la

haut des avions...

m ...

(Et

Des avions infâmes

boum!

et

bon

badaboum

!

et

bon

!)

Des avions infâmes

Aux doux noms

de « pigeons»...

IV ...

(Et

les femmes badaboum et bon les femmes

Qui mitraillent

boum

!

et

bon

!

Qui mitraillent

Avec

leurs

enfançons

!)

!...

V (Et

Ah! que veux-tu que dise boum et bon badaboum !

Ah

!

!

et

bon

!)

que veux-tu que dise

Le Jésus tendre

et bon...

VI

En voyant, ma Denise, boum et bon badaboum En voyant, ma Denise, ...

(Et

!

Ta

mutilation

!

?..,

et

bon

!)


ii5

VII Il

(Et

s'écriera

boum Il

!

et

:

«Guillaume,

bon

s'écriera

:

!

badaboum

bon

I)

Royaume badaboum et bon

I)

et

«Guillaume,

» Va-t'en chez

le

Démon

!...

VII » Je maudis ton (Et

boum » Je

!

et

bon

!

maudis ton Royaume,

» Roi cynique et fripon...

IX » Et ta

(Et

boum

!

Race cruelle et

bon

!

badaboum

et

bon

!)

» Et ta Race cruelle »

Qui massacre en

mon Nom...

X » Et mutile les ailes...

(Et

boum

!

et

bon

!

badaboum

et

» Et mutile les ailes

»

r^-

De mes Anges mignons

I

»

)*'^>>C^^

bon

1)



JEAN-SAC-AU-DOS



JEAX-SAC-AU-DOS THÉODORE BOTREL

Musique de

\

Bien décidé.

fe^^a=i^ Quel

^^=^-^^ Qui

est

i^--

donc ion nom, joy-eux

-

dril

le,

|-^l=?^^3=^^ pars au «front » leste

et dis

-

Rose

pos.

ai-ec

^=j3^^,^^:e^ )0 -

et

Il

comme

u

-

-^^^^^^

n'ai

plus de I

dernier

nom

^

de

fa

:^E5^

ne

^=i^--

-

— Je

til

^^^^^^ mil

-

le

;

Je n'ai

qu'un

nom

coupU-t

:4—1>— Jean Sac-au

feu

Dos!

Jean Sac-au

-

^=1^=

Dos!

CODA

^

dernier coiiplel

?eS

^^^^^^^ Au-

Dos,

La musique d'accompagiienient bourg Saint-Denis, Paris. '

Jean Sac- au est éditée par

Dos

G. Ondet, 83, Fau-


I20

I

donc ton nom, joyeux

« Quel est

drille

Qui pars au « front leste et dispos. Rose et joli comme une fille ? •>

— Je

n'ai

Je n'ai

nom

plus de

qu'un

nom

:

de famille Jean-Sac-au-dos ;

!

»

II

—« Au Tu

Ayant du bleuet

nuance,

la

milieu des coquelicots

semblés une

immense.

fleur

— Je suis fleur du Jardin

de France

M'a répondu Jean-Sac-au-dos

!

»

!

m —« Tu

Songeant

dois avoir

à ta le

mère chérie

cœur

bien gros

Et l'âme tout endolorie

?

Ma

mère à moi, c'est la Patrie M'a répondu Jean-Sac-au-dos

!

»

!

IV

« Je

Au

t'ai

vu

la tète

baissée

milieu des joyeux propos,

Songeant

à

quelque délaissée

P...

— C'est Victoire ma fiancée, » M'a répondu Jean-Sac-au-dos

!

V

—«

Guillaume noUs nargue et nous Des insultes dans ses journaux

jette

;

Et sa voix est pointue et nette... Pas autant que ma baïonnette

M'a répondu Jean-Sac-au-dos

!

»

!

VI

« Certes,

mon

gàs, la

France

Qu'il faut aimer sans nul repos

est Celle :

veux vivre pour La voir belle Moi, je voudrais mourir pour M'a répondu Jean-Sac-au-dos

Je

!

!

Elle

!

»


LA

MARCHE DES POILUS



LA MARCHE DES Sur

des

l'air

Mouvement

«

Les Français

Chœur

b^=^-f-/ -

lus,

en

De 1

guer-re Sont de

Solo

lÔ:

^t=^ Poi-lus,

La

Pa-trie

Chœur

fe^

'.

ii=^

yhzfc

Poi

d'Antonin Louis

»,

de marche.

î=::=];

vrais

POILUS»

«

Pioupious d"Auvergne

iiii±=^

ses chers Poi

-

i^=^

Solo

^EE

lus, Poi -lus.

Joubert, éditeur, 25, rue d'Hautcville, Paris.

Le

est

fié

-

re

_

:fc=-^

Bo-che

re-


124

^ eu

- le.

flHŒUR

Sachant bien

Solo

Costauds

qu'ils soni, qu'ils sont,

Ch(i:i R^ -p

k

'-

^^

^ Comme Her REFRAIN

eu

(eu

-

com-me Sam-son Samson

Et

le

chœur)

!

!

très résolumenl.

:i^=fe^

fe

V'ià

lesPoi-lus qui vont sau- ver

i

bons Poi- lus,

Fiers et

se

-

-

la

France, V'ià

Bra-vant

lus,

les

la

^^3^^^ mort

et

narguant

la

souf-fran-ce. Les temps ré- vo-

^H

H?=P^ lus,

Rien

n'ar

-

-

tVa plus

Les

Foi

-

lus!

1

Les Français, en guerre,

Sont de

Chœur

:

vrais poilus.

Poilus

La Patrie

De

!

est tière

ses chers Poilus.

Chœur

: Poilus l Le Boche recule,

Sachant bien qu'ils sont Costauds comme Hercule Et

comme Samson. Chœur

\''là les

:

Poilus qui vont sauver la France V'ià les bons Poilus, Fiers et résolus

!

!


125

Bravant

la

Mort

narguant

et

Souffrance,

la

Les temps révolus, Rien n'arrêt'ra plus

Les Poilus

!

il

Leurs fameux Ancêtres Etaient des poilus, Poilus

Tout autant

!

peut-être

Mais pas plus poilus. Poilus!

A Ils

l'heure suprême.

prouv'ront, demain,

Qu'aucun d'eux, quand même, N'a d'poil dans la main !

V'ià les Poilus

Les «bleus» se désolent De n'pas êtr'poilus, Poilus

Mais

!.

III

.

!

qu'ils se consolent,

Ces futurs Poilus, Poilus! Les Conscrits imberbes,

Dans

six

mois, seront

Des Poilus superbes •

Quand

ils

reviendront

!

Vlà

les

Poilus

!.

IV Mais,

la

Ohé!

les

Hors de

boue séchée. Poilus! Poilus!

tranchée

la

Sautez, les Poilus

!

Poilus

!

Le « Garde-à-vous» sonne, L'drapeau

flotte

au vent,

Et Joffre en personne

Vous

crie

:

En Avant

!

V'ià les Poilus!.


26

Après

la Victoire,

Ah mes !

bons Poilus

!

Poilus!

Quell's heures de Gloire

Vivront

Même Ne

leurs belles

les r'connaiss'nt

« Soyez

Tous

Poilus!

les Poilus!...

si

plus

:

— diront-elles —

les bien velus

Dernier refrain « V'ià les Poilus qui ont sauvé

!

»

:

la

France

!

* V'ià les chers Poilus « Fiers et résolus

« Narguant

la

Mort

et

;

bravant

la

Souffrance,

« Les temps révolus « Rien n'arrêta plus les Poilus

1

»


LES

MAINS BÉNIES



A

710S

vaillantes et dévouées Ambulancières.

LES MAINS BÉNIES Musique

N3-=feÈ^ Comme

=^: nous

^

^ï=iï:

-

es.

Quand

A

;—f t^-yH-.'!— tijfc-f—

j^

1

85, sur

de

es

!

mains De

-

^

-#i

?

^

Comme mè

^^

nos

tue-

si

A-

e/i^r^ les

-. ^ ^

1-1

*— ^ -^^' B-

D)

«

J.

J

f^

»

doux, Vos mains d'a-mi

res

!

La musique d'accompagnement est en vente à Faubourg Saint-Denis. (Ces couplets peuvent l'air des « Petits Chagrins », de Delmet.)

CHANSONS DE ROUTE

Qui

s'empres-sent vers nous

— — — —— ^

^^^m

pgijqzg^

el - les

vecdes frô- lements

-

len

K

^ -

fcp=t):

ri

ANDRÉ COLOMB

sont dou -ces vos mains

el - les

soi-gnent aux

*

h:

\)

d'

Lyre bretonne », chanter également

la «

se


i3o

Comme

elles sont

douces vos mains

Qui nous soignent aux lendemains

De nos

Quand

tueries

s'empressent vers nous

elles

Avec des frôlements

doux,

si

Vos mains d'amies

Gommes Et

si

elles

!

sont fines aussi

blanches, toutes, et Patriciennes

Comme

elles

Courageux,

si

!

ont de petits doigts

vifs,

malins, adroits,

Vos mains de reines

!

Qu'elles sont bonnes quand,

Nos

plaintes

montant dans

le soir.

le

noir

Mal étou filées Et qu'avec des gestes

jolis

Elles bordent nos petits

Vos mains de

lits,

fées

!

Et qu'elles sont tendres encor

Quand, nous disputant

Mort

à la

Et de sang teintes, Elles refont Si

un pansement.

doucement...

si

Vos mains de ...

Et

c'est

.

tendrement... saintes

!...

pourquoi tant de nos gâs.

Se croyant revenus, là-bas,

Dans

leurs chaumières,

S'endorment en disant

:

«

Maman

...Tout en serrant, dévotement.

Vos mains de mères!

»


LE PAIN K K



LE PAIN K K Sur

S^EE

l'air

de

l.i

^=fï: #

-^

«

Chanson des Pommes de

terre

lirl.

Au dé- jeu-ner,

pre-mier re

-

pas. Le Kai-ser

Ch<i:ur

*

^ iiche

^

_i

un peud'mo-ka,

^

:ft=i5=:t^:t5=q ^ ^

,^

Au

-

jeu-ner, premier re-

^^^ii^^s

SF=:Û=i:

feS

———

ï=3t=|t:

pas, Le Kai-ser

Iiche

un peud'mo

-

k:a;Mais

^ê^Ê^ du boutd'sa

cuii

-

1er,

Va,

va!

Qu'y trem-pe


.34

S

#

-ia

Kai-ser?Un

le

git=J)=fi=?>=J)=:^-»— du boutd'sacuil

>

Ya,

- 1er,

Kai

-

Un

ser ?

Mais

#

£E#

:

Qu'y irem-pe

va

^1

^

Eè le

K!

boutd'painK

p'tit

p'tit

boutd'pain

K

K.

!

I

Au

déjeuner, premier repas, '

bis en

chœur

bis en

chœur

Le Kaiser liche un peu d'moka Mais, du boutd'sa cuiller,

Ya ya Qu'y trempe

Un

p'tit

!

/

Kaiser?

le

bout d'pain

K.

i

k

!

II

Puis au dîner, second repas,

Du

«

Et,

chotodon » dans un

quand vient Ya ya

Que mange

Un

p'tit

le

p'tit

)

plat

j

dessert, /

bis. le

Kaiser

?

K K

bout d'pain

i

!...

III

Quand

Un

vient Tsouper, dernier repas,

bouillon maigre

il

s'enverra

Après ce bouillon d'Kulture,

Ya Il

ya

I

s'mettra la ceinture

Pour un boutd'pain

K K!

)

bis.


i33

\\ <.<

»

Des pomm's de lerr'pour

les

cochons

;

)

bis,

Les épluchur's pour leurs patrons. » Voilà ce que Guillaume,

Y a va

)

^

!

bis.

Dispense à son royaume...

Avec du pain

K.

K.

!

;

\

Chez nous, Français, pendant c'temps-là

Tous

bis. les civils,

tous

les soldats

S'envoient au nez des Boches, Va, va

\ ^

!

bis.

De la bonne bidoche Avec du pain pollca

!

y

VI

Mais

les Alliés, si

bons copains,

)

Donn'ront aux Boch's quelques bons pains

:

bis.

)

Quelques bons pains exquis, Bien cuits

Des

:

bis. p'tits

pains de Paris

Avec des pains Kakis

!

^f-àim 7 nu

f(

2^^-u'

T


*


LA DOULEUR DU DRAPEAU



39

LA DOULEUR DU DRAPEAU Mnsiijiic

d'ÉMlLE SPEXCEK

i.

Andantino Moderato. -5'

^i^i^^^^^te

:fc=^:

moi qui por

C'est

1=* e

*

:fc

Pour

lui

li-gne:

la

peau Sans

^=*

semble Qu'il

-

si-

^-^j^-g-^J^

au premier si-gne. ..Depuis quelque temps

^^

^

n'est plus

si

il

me

——— rail.

i~~m

^ni

lier

ad

donc no-tre drapeau? On I

H

1^-^^ ma

ris-que-rais

je

-t=^

,,

le

-

i=t

drapeau D'un vieux ré- gi-ment de

ter,

::fi:

m

lt=± si

beau...Maisqu'a-t-il

libitum i",

2' et 3'

di-rait qu'il

trem

couplet

ble!

4« couplet

-^=^ peau

?

Il

veut qu'on

^4-^-

ven

le

;e!

I

C'est

moi qui porte

le

Drapeau

D'un vieux régiment de

1

Pour

lui, je

Sans

hésiter,

risquerais

:

peau,

au premier signe.

La musique d'accompaguement

vard Magenta.

la ligne

ma

est éditée par

M.

EveilLird,

Boule-


140

Depuis quelques temps Qu'il n'est plus

Mais

beau...

si

donc notre Drapeau

qu'a-t-il

On

me semble

il

her, ni

si

dirait qu'il

tremble

?

!

I!

Lorsqu'au-dessus du Régiment 11

plane, ange de laTatrie,

Dans

moment,

sa grande aile, par

L'ouragan souffle avec

furie

Et Ton croit entendre à

la

;

ronde

Des voix qui sortent du tombeau... Mais

donc, notre Drapeau?

qu'a-t-il

On

dirait qu'il

gronde

!

III

Riants

et

chantants nos Poilus

Affrontent, gaiement,

Mais l'étendard ne

On

tempête...

la

plus

flotte

dirait qu'il baisse la tête

:

!

Sur mes doigts que sa frange Je sens

Mais

tomber des gouttes

donc notre Drapeau

qu'a-t-il

On

effleure

d'eau...

dirait qu'il pleure

!

IV

Moi qui l'ai connu triomphant, Son désespoir me désespère :

mon enfant trahirais mon père

Je l'aime plus

Pour

lui, je

Aussi, dans J'ai

confessé

que

un langage le

Il

veut qu'on

le

le

Drapeau venge

!

étrange,

cher lambeau...

Je sais ce qu'il a

;

!

:

?


DES CHACALS?...

NON: DES LIONS!



Au

Lieutenant Cro^et, qui réclamait, pour lui Zouares, le rieux surjiom de « Chacals ». et ses raillants

DES CHACALS?... NON

DES LIONS

:

N'en déplaise à Lamoricière Vous, les amants de la Lumière,

Champions des

clairs idéals,

N'en déplaise à Lamoricière,

Non, vous

Vous

n'êtes pas des chacals

êtes des lions splendides.

Fiers, et généreux, et rapides.

Et superbement rugissants

:

Vous êtes des lions splendides Et non des chacals glapissants

!

!


'44

Honneur aux

A

la crinière

Les

fiers

fiers

lions d'Afrique

magnifique,

zouaves rĂŠsolus

Honneur aux

fiers lions

Ces poilus entre

les

:

d'Afrique

Poilus

!

Gloire aux lions! Gloire aux zouaves

Pareillement souples

et

braves

(Le Boche est au chacal pareil Gloire aux lions

Ces

!

libres enfants

il

!)

Gloire aux zouaves

du

soleil

!


LA VICTOIRE DOUBLE, DOUBLE.

CHANSONS DE ROUTE



LA VICTOIRE DOUBLE, DOUBLE. Sur

l'air

de

La Violette double, double...

«

».

533 &-^I^J=^ a=^^—f=^t::*=P^P ^^j — Gais«Poi

lus

-

v>,

vite à

l'ou

vra-ge

-

^

Quand

le

Chœur

^^^^^^m beau temps

re

-

vien

dra!Gais«Poi

-

lus», vite

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^gî^^^^S

î^::=?=1:

à

Tou

-

vra- ge

Quand

—SOLO

^e

:t/

dra!

^.

-l?'

cœur bon-dit

t=^

f

:f

itznft

de

ra

ge

-

Le cou-

:

^ — A-

Chœur

i

:tï=Ù:

:f5=i?:

-t-

.•

rage en dou-ble

-J^_^ é

ê-

^^=i=ê dou-ble... Le

-

.

ir

Le cou"- rage

ra,

11

beau temps re-vien-

^t=t=^ti

P^

— Xo-tre

le

4^

É

en

dou

ble.

^^*^s .

cou-rage

-^

en

-X

A

dou-ble

-

ra

!


148 I

_ Gais « Poilus Quand

le

l'ouvrage

», vite à

^.^

j

beau temps reviendra

— Notre cœur bondit de rage

\...

^,^^

^^^^^^^.^

)

:

Le courage en doublera... ...Le

courage en double, double...

Le courage en doublera

!

)

^n chœur.

)

II

C'est

une rude besogne

^

}

Que l'on vous ordonnera!... Bah nous avons rude poigne

-^

^^^ ^f^^^^^.

)

^

:

!

La besogne on doublera... ...La besogne on double, double...

La besogne on doublera

!

^^^

\

chœur.

J

III

Ce seront des marches dures Que l'on vous demandera !...

Les étap's on ...Les étap's

Les étap's

^^^

chœur

^

graisserons nos chaussures

Nous

^.^

)

:

doublera...

on double, double...

on doublera

\

^^^

chœur.

S

!

IV

Mais, avant que de se rendre

L'Ennemi

— Les

Bah

!

de l'Alsace à

bataill's

^.^

^,^

^^^^^^.

bataill's

la

Flandre,

on doublera...

...Les bataill's

Les

j

se défendra!...

on double, double

on doublera

en chieur.

!

V

— Mais

le

Boche,

Deux contre un Prononcer pognc.

à votre

approche,

s'élancera!...

^/.v

en chœur.


«49

Un

Français vaut bien deux Boches

:

Les « pruneaux » l'on doublera...

.,.Les«pruneaux»

l'on double, double...

en

chœur

Les «pruneaux» l'on doublera...

VI

Mais, hélas

I

par monts et plaines bis

en chœur

Plus d'un de vous tombera'....

Si

nous avons double peine

Ls Victoire en doublera... ...La Victoire en double, double...

^

La Victoire en doublera

)

!

en chœur.

VII

Après ces

Comme

l'on

luttes cruelles

bis en

chœur

nous aimera!...

— Pour indemniser nos

belles,

Les baisers l'on doublera... ...Les baisers

Ton double, double..

Les baisers l'on doublera

en

chœur

!

VIII

Et, vaincue la Prusse

La

Patrie

Pour couronner

Le laurier

immonde,

vous couronn'ra toul

le

chœur

monde,

se doublera...

...Le laurier se double, double...

Le laurier

bis en

!...

se

doublera

!

en chœur


(/^î/^C\-^^

'^^'

m-<^


LA GROSSE BERTHA



LA|G ROSSE BERTHA ...Car c'est

de ce

quement, baptisé Sur

l'air

du

«

nom que Krupp

sa Kolossale pièce

Concierge complaisant

»,

a,

poéti

de 420.

de G. Tierc}'

'.

Maestoso Marcato

CODA FIN

1^

*

2

^

Bertha, for-te chanteuse, est na

d'Essen. ..ne. Mais

el-le

veut bril-

1er

ti -

ve

un' plus vas-

sur

i^^g^^^=^^^^^ le

scè-ne,

Ah badaboum badaboum ba-daboum !

Sa voix de-vant cou-vrir, 1

!

dit-elle, et

!

fai - re

G. Ondet, éditeur, 83, Faubourg Saint-Denis, Paris.

tai-re

!


i54

tà:^^-.'^^Èp^fR^j=^ Tou

-

les

voix d'Belgique

les

etd'Franceet d'An-

i^^g^^^^^^^t^ gle-ter-re

Ah badaboum badaboum badaboum

:

!

!

!

!

I

Bertha, forte chanteuse, est native d'Essen...ne,

Mais

veut briller sur un'plus vaste scène...

elle

Ah badaboum badaboum badaboum !

!

Toutes

les

Ah

dit-elle, et faire taire

voix d'Belgique, et d'France, et d'Angleterre

badaboum

!

!

!

Sa voix devant couvrir,

!

badaboum

!

badaboum

:

!

II

C'est

Son

Kaiser,

le

Lui-Même, qui

l'a

ointe et bénite

Fils, qui la soutient, l'appell' « sa

Ah

badaboum

!

Vrai, d'orgueil

Quand

la

»

;

badaboum de quoi roter... et, dame!

!

y a

il

badaboum

;

gross'marmite

!

!

Gross'Berlha rote on l'entend d'Rotterdam...me

Ah badaboum !

!

badaboum

!

badaboum

1

111

La déflagration des gaz

est sans pareille

:

Y a pas, faut s'boucher l'nez, le bec et les Ah badaboum badaboum badaboum I

Mais

l'air et la

Puisque

Ah

oreilles

chanson, entre nous, tout s'explique

un «Fon d'Kroupp» qui fournit badaboum badaboum badaboum

c'est I

:

!

I

!

la

musique

!

!

!

IV Blufîarde, ell'nous envoie des

Supposant que son

Ah badaboum I

bluff à la !

pruneaux d'une tonne mod'nous étonne

badaboum

:

!

badaboum

!


i55

«

Un «entonnoir»

C'est

pour

la

de plus? s'écrient nos Poilus, chouette!

canarder un'tranchée toute

faite

Ah badaboum badaboum badaboum !

!

!

!

»

!

V Parfois, elle délire

Walkirie,

et, folle

Elle essaie d'imiter

Wagner en

sa furie

:

Ah badaboum badaboum badaboum !

Ah

!

!

quel chambard, alors

!

Et soign'ta maladie

si

!

Ferme

ça,

!

phénomène

wagnérienne!

qu'elle est

Ah! badaboum! badaboum! badaboum! VI Mais, à chanter

Faut

si fort,

elle s'use et

s'déforme

:

r'blinder l'gosier, r'bétonner sa plat'-forme,

lui

Ah! badaboum Pour couvrir Elle crach'ses

la

badaboum

!

!

badaboum

!

chanson de nos pièces de Marine

poumons et f... l'camp d'ia poitrine badaboum badaboum

Ah! badaboum

!

!

!

!

VII

Un d'nos obus, un soir, lui fêlera la gueule... A moins qu'elle n'éclate, un matin, toute seule Ah badaboum badaboum badaboum! !

Lors, Bertha remettra son

Ame

musicienne

Aux mains du «vieux bon dieu» de la Race Ah badaboum badaboum badaboum !

:

!

!

!

!

prussienne

!

VIII

Sur

le

bloc de béton qui s'ra sa pierr'tombale,

L'Europ'fera graver en lettres Colossales

:

Ah badaboum badaboum badaboum !

!

!

« Ci-gît la gross'Bertha qui

mourut

!

poitrinaire

» D'avoir voulu... chanter plus haut que son derrière.»

Ah! badaboum! badaboum

!

badaboum

!

:


V

§\^y r

ThT»

-^d


AROK, BRETONED!...



ri

AROK, BRETONED

!...

Kan-bale neve, savet ha kanet gant Botrel d'hon Kenvroïz a zo d'an (War don « Saô Breiz-Izel )),eus a Taldiri.)

m/

Tann

Soi.o

^

^^^^. A-rôk. potred gant !

«

Ro-za

ru

li»

-

ziet

/ Chœur

m

M^^. Gantgoad

i

ar

« Bo-ched » mi

#

:| tred

!

gant «

Ro-za

- li

# -

li

»

ru

1

A

!

mi

-

li

-

Leun

get!

La musique d'accompagnement

Carhaix (Finistère).

rôk, po-

est

ar

Solo

fe

t ^>

-

Gantgoad

ziet

S Bo-ched

get

^^3 -

mf

î

-

éditée

a

gou

par F.

- raj,

JafFrennou,

à


i6o

^=i-_ -

la

ji I

ji.i4jt=j:_irjii

j

va-romp, la-ouen:

Frans da

Vir

-

vi-

/ Chœur

i

^ ken! Frans da Vi

m va-romp,

i

i

=fs:

ken

!

Frans da

-

vir-ken

È

!

Leun

sou -rai.

a

3^3

la-ouen

^

3i

3EÈEe

Frans da

^

Vir

vi-

J=£5=E|^ Vir

-

vi

ken

!

Arôk, potred, gant « Rozali » ruziet dioii

Gant goad

-

ar «

Boched »

miliget

Leun a gouraj, lavaromp, laouen

wech

S

;

:

)

Frans da Virviken

!

Frans da Virviken

!

[

diou wech

II

Ar

Bleizi lous

zo guzet n'o zoullou

Arôk ebars o «zranchéou»

Tann ha Kurun war

:

!

o c'iiein melen

Frans da Virviken

Frans da Virviken

!

!

!

III

An Tour d'Auvergne

O

nijal

ha Gwesklin zo aman

ûs hor Rejiman

Evit voue' hal, ive, d'o mipien

Frans da Virviken

!

Frans da Virviken

!

:


[6i

Gant pebez

joa

— achu

mad

Ni adwello hon Breiz-Izel

ar Brezel

!

Ni gano c'hoas, «euz a bouez hon fenn Breiz da \'irviken

Breiz da X'irviken

TRADICTION

:

!

!

»

I

EX AVANT, BRETONS!... Qiant de marche nouveau,

chanté par Botrel à nos compatriotes

levé, et

qui sont au Feu.

(Sur

l'air

«

Sao, Breiz-Izel

1

»

de Taldir.)

I

En des

«

— dans

avant, les gàs, avec « Rosalie » rougie

Boches >^ maudits

joyeux

:

France

(bisj

France

à jamais!

le

sang

Pleins de courage, disons, à

jamais

!

[bis]

II

Les sales

loups sont cachés dans leurs trous

avant dans leurs tranchées! échine jaune

!

Feu

France à jamais

France

!

:

En

tonnerre sur leur

et

à jamais

!

111

La Tour d'Auvergne

et

Dugesclin sont

France à jamais

!

ici

— pour crier aussi

au-dessus de notre Régiment

France à jamais

planant

à leurs rils

:

!

IV

Avec quelle

joie,

bien tinie

la

Guerre,

notre Basse-Bretagne

« Bretagne à jamais

Bretagne à jamais

!

CHANSONS DE ROUTE

et

— Nous

reverrons

rechanterons encore à tue-téte !

»

II

:


"^'^S

/%^


LE

SOURIRE DE MIREILLE

«

Toutes

"

Ont

les petites patries

fait

leur devoir.

'>

A. Lefèvre



LE SOURIRE DE MIREILLE Dans

la

montagne

et la plaine,

Gités sous les noirs sapins,

vu notre Alsace pleine

J'ai

De joyeux Chasseurs-Alpins.

Zou

quand

!...

il

faut

que

l'on

Au

cours de rudes assauts,

Ils

font gaiement leur besogne

Nos «diables bleus Sur

l'Yser,

parmi

De Ronarc'h J'ai

vu

rire

Le gai «

braves

marin,

aux heures graves

moco»

Zou!... Vive

Qui déride

Provençaux

»

les

le fier

le

la

plein d'entrain.

«galéjade»

Breton

!

un fameux camarade Le fusilier de Toulon!

C'est

cogne

!


lÔO Fils des Côtes provençales.

C'est l'écho de vos Étés, C'est la

chanson des

cigales

Zou!... que vous nous apportez

C'est,

descendu des Alpilles

Sur un

souffle

du

mistral.

La Gaieté des Roumanilles, Des Daudets... ...

C'est

le

et

de Mistral

;

Rire dont Mireille

Saluera son beau Vincent

Quand, Il

le

béret sur l'oreille,

s'en viendra, rougissant.

D'une main robuste Et brunie à

l'air

Recevoir, d'Elle,

Qui

fleurit

et

calme

des camps la

oalme

aux Alyscamps

!


LES

A...

É...

OU...

US?



LES Sur

de

l'air

«

A...

E...

US?

OU...

As-tu vu Bismarck.. .e, sous

les

murs de

Chdtilloii

:^

1^^=^=^ ^-

£1*:

As-tu vuFon Kluc.ke A-vec

ses

yeux a-hu-ris,

ï^m^m Comme Parlé

Tous

:

:

Mon

—Ei^e;

-9

il

re

te

— L'a... —

i

lu

-

-que,

é... ou...

11

Mon

jo

?

Qui ça ?

Kluck

!

As-tu vu Fon

Avec

ses

Comme Mon

Ivluc...

yeux ahuris il

joli

te

reluque

Paris ?

ke

-

Il

-N

Pa

^P - ris ?


(70 L'a...

é...

Qui ça

ou.

r-

Guillaume

!

As-tu vu Guillaume

Menaçant

Nancy,

l'exquis

N'y gagnant, l'pauvre

Qu'une esquinancie

homme, ?

L'a... é... ou... u...

Qui ça ? L'Kronprin^

!

As-tu vu l'Kronprin... ze

Déboulant dans son

terriei

Dès que l'soixant'-quinze S'permet d'aboyer

?*

L'a... é... ou.

Qui ça ? Joseph

!

As-tu vu Joseph... S'écriant,

vaseux

e

:

« N'yen gna,

N'yen gna plus bézé... phe

De mes

fiers

soldats P»

L'a... é... ou...

— Qui ça — Hindenbourg .^

!

Vis-tu l'Hindenbou... gre

Comme Devant

il

les

Du duc

se

dékarpatha

grands bougres Nicolas

?


17'

L'a... é..

Qui ça Tirpit-;

.-

!

As-tu vu Tirpit... ze Pleurant dans l'canal de kiel

Comm'le Man-ken-pi...

ze

Pleure dans Bruxelles

L'a... é... ou..-

Qui ça

!

Il

.^

Wurtemberg

!

As-tu Ml... rtember... que S'enlyser jusqu'aux mollets

Un

œil sur

Dunkerque,

L'autre sur Calais!

Les

a... é... ou...

Qui ça

us

^

Les Boches

.^

Va-t'en voir les Boches Si tu ne les as pas

Car

les

vus

temps sont proches

OiJ n'v en aura plus

!



DANS LA HOULE DES BLÉS



;f

M

11

I

I

:.;:^r

I

,

DANS LA HOULE DES BLÉS Musique nouvelle de

Andantino quasi

$

^^î^

-B

N-

Dans

:^

vent

ca

-

BOTREL

allegretto

la

hou-le

des

blés,

que »

3ÉrzÉ: res-se, Les

deux bras

é -

ten-dus

grand

le

— m'avance

je

oidez un peu

f5::zi5=zi&=zii;

i à

pas lents, Sans fou-ler

un

j^

NiziÉî é

-

f^

->-

sous mes pieds

pi

adagio

—=Z.

i

N

vi-gi-lants: Dans 1

r

la

», 6,

les

Itizt^t

hou-le

La musique d'accompagnemeni

Bonne Chanson

Entre

"^^f;

"O— '^^îr—• s

est

des blés

éditée

Place Saint-Sulpice.

par

la

je

rame

Librairie

ade

la


lyô

couplets

=1= vec

finir

i^l^^^M ton dra-peau,

-vres-se!

i

Pour

\

T~r-w^

ma Fran-ce

!

I

Dans

houle des blés, que

la

Les deux bras étendus,

Sans fouler un

Dans

épi sous

houle des blés

la

je

le

grand vent caresse.

m'avance à pas

lents,

mes pieds vigilants je rame avec ivresse

:

!

11

Dans

houle des blés, un vieux refrain m'enchante

la

C'est la rude

Chanson des aïeux

les

Dans

houle des

la

obstinés.

premiers champs ont été retournés

Par qui

blés la vieille

Gaule chante

:

î

111

Dans Oii

houle des

la

les

blés,

des grands villages proches,

plus tristes fronts se sont

un peu

Le deuxième Angélus égrène ses Avés

Dans

la

levés.

:

houle des blés j'entends prier des cloches

!

IV

Dans Le

la

houle des blés, pour

soleil cuit

déjà

le

Sans qui l'Humanité

les

pain blanc,

gueux le

disparaîtrait

et les riches.

bon pain

demain

:

Dans

la

houle des blés monte l'odeur des miches!

Dans

la

houle des blés, près du pavot garance,

provoquants un peu,

Se dressent, cocardiers

et

La pâquerette blanche

et le tin

Dans

la

houle des blés

rit

bluet bleu

ton Drapeau,

:

ma

France!


SI JE

CHANSONS DE ROUTE

MEURS

ICI.

I3



SI

Si je

JE

meurs

MEURS pour

ici

Mes amis, ne me Car jamais

je

mon

France,

plaignez pas

n'eus l'espérance

D'un aussi glorieux Prenez

la

ICI...

trépas.

rosaire en

ma

poche

mes poings... Si la bombe ou l'obus du Boche Me les ont respectés, du moins

Afin d'en encercler

;

Qu'à côté de moi « Rosalie »

Repose en

sa jupe d'airain.

L'arme noble,

Dont

j'ai

et claire, et jolie

l'heur d'être

le

parrain

;


i8o

Dites à

Que

ma

douce compagne

Là-haut

«,

Où nous

»

Mais

Dans

ma

croix de Guerre

donnant,

il

il

la

Elus,

ne nous quitterons plus

la lui

« Hier,

les

dans une autre Bretagne »

Remettez-lui

En

chez

je l'attends

dites-lui

;

;

:

méritait guère

ne

la

l'a

gagnée aujourd'hui. »

bonne Glèbe natale quand vous le pourrez

Mettez-moi...

Après quoi, sur

De

«

mon humble

granit gris, vous graverez

Dans son dernier

lit-clos

dalle :

de chêne,

» Poète et soldat tour à tour,

»

Ici gît

un

crieur de Haine

» Qui n'avait rêvé que l'Amour. »

(Arras, juillet 1915.)


AU FRONT

!



C\:.^^

AU FRQNT! Musique

d'

ANDRÉ COLOMB

K

Allegretto

^-^-

i>

r-J-i—(S

1

:4=l=i=-A h *l/

11

n'a-vait

que

1=^: Quand

î

fut

en

-

va

hi

-

=f-^-=P-

^

ans

pei

seize

t^=X

^^^

itzzif:

F=V=^=

pa

le

-

à

/ -

:^=i=

cœur bien en

pei

-

ne

Qu'il

Et

vs,

ce

:fe=

fut

le

-^ 1

em

-

bar

-

qua tous

fx?T^7^^^|^^=Êg r=t mon a-mis...«

Bah

!

dit-il,

ne

t=i^J

*

ic

ses

r

'

mal-gré

jeune â

-

ge,

ZW:^jk-j^E^feidz=fa==r^ Les "•

re -

cru-teurs m'en

Musique d'accompagnement

Saint-Denis, Paris.

à la

-

«

-

le -

Lyre bretonne

ront!. »,

83,

Faubourg


^m

* Et

l'en-fant

bai-ser de

Pour

sa

-

son

ta

mère au

la - ge,

vil

Au

front...

front!

finir

# ^m I

quit

^

Au

front.

front

!

I

Il

que

n'avait

Quand

ans à peine

seize

fut envahi

Pays,

le

cœur bien en peine Qu'il embarqua tous ses amis... dit-il - malgré mon jeune Bah Et ce fut

<•<

le

!

Les recruteurs m'enrôleront

!...

»

Et l'enfant quitta son village.

Le baiser de sa mère au

Au

front

front...

!

II

Vers Il

la \'ille,

s'en allait

Quand

sa «

à travers la plaine,

d'un pas

altier.

promise» Madeleine

Parut au détour d'un sentier «

Adieu

»

Que

te

!

lui dit la

:

bien-aimée

;

garde ton samt Patron

!

»

Et Jean rallia notre Armée,

Le baiser de sa «douce» au

Au

front

!

front...

âge,

Le


i85

III

l'oul un hiver, dans la tranchée, II

rongea son

Quand, II

frein nuit et jour

enfin, la terre asséchée,

put voir

Boche à son tour cambrant la taille. amis vous le diront

le

:

C'est en chantant,

— Tous

les

Qu'il reçut, en pleine bataille,

Le baiser de

la

Au

Mort au front

front...

!

IV

Grâce à

lui, la

«

Charge» lancée

Fit triomphantes nos couleurs...

Sa tombe, par l'obus creusée, Fut, par nous, couverte de fleurs. qui, nimbés de gloire. tombant, recevront. Au clair matin d'une Victoire, Le baiser de la France au front... Au « Front »

Heureux ceux

Comme

lui

!

.

'

^

I

""r^

——û -:

:

-V—



DUNKERQUE APRÈS

REIMS!,



Au

vaillant confrère Dunkerquois, Francis Carlier

DUNKERQUE APRÈS REIMS

De

Lutèce,

le

Hun

recule

Elle est sauve encore Attila

II

venge

s'en

Le baptistère de nos

Un

siècle d'Art à

Se craquelé,

Avec un

une

et

fois

;

brûle

rois.

chaque bombe

s'effrite et

râle, et

:

tombe

tout d'un coup

...Mais dans la Ville ruinée,

Par l'incendie illuminée,

Jeanne d'Arc

est

encor debout!

î


igo

II

Puis

De De

le

Barbare en sa colère

se voir barrer Calais... et

chemin

le

de l'Angleterre,

Bombarde Dunlcerque, de

loin.

Tel un brick battu par

la

houle,

A chaque obus

« roule »

Durant des

la Ville

nuits,

durant des jours

...Mais, riant de ces

A

son « banc de quart

Jean-Bart

veille,

des Arcades

»

debout toujours

!

m Le passé triomphal nous garde Et chaque Ancêtre en nous revit;

Et c'est Lui qui monte

Quand

le

la

garde

sommeil nous envahit!

Kaiser-Moloch, Kaiser-Vampire,

Demain croulera ton Empire

Au

son vengeur des clairons d'or

Sonnant enfin notre Victoire;

Debout sur vingt Vois

:

la

France

;

canonnades

siècles

de Gloire,

est vivante encor!


LE

CONVOI DE RAVITAILLEMENT



**

Maréchal-des-Logis du Train A. -H. Chauvin

Ail

LE CONVOI DE RAVITAILLEMENT Chanson

roulante, sur

l'air

du

«

Fiacre

»,

de Xanrof

'.

Chœur

Solo i^

^-

^

au loin,qu'est-c' qu'on voit

Là-bas.

-

ha,

hue!

dia,

qu'est-c'

là!

Là-

bas,

CHANSONS DE ROUTE

au

loin

^^^^^m

qu'on voit? Qu'est-ce donc que ce

La musique d'accompagnement Faubourg Saint-Denis, Paris. ï

hin,

t=^=

hop-

F:^

Ca-

Solo

m ca

?

est

éditée

par

con

-

voi ?

M. G. Ondet, 13

8j,


194

Là-bas, au loin, qu'esl-c'qu'on voit

?

(Cahin-caha, hu dia, hop-là!) Là-bas, au loin, qu'est-c' qu'on voit ? Qu'est-ce

Qui

donc que

ce

Convoi

se déroule et se tord

(Cahin-caha, hu dia, hop-là!)

Qui

se déroule et se tord

Comme un C'est

boa constrictor

?

rConvoi d'Ravitaill'ment,

(Cahin-caha, hu dia, hop-là!) C'est

En

rConvoi d'RavitaiU'ment

v'ià

:

pour deux heur's seul'ment!

Si tu n'es pas trop pressé,

(Cahin-caha, hu dia, hop-là!) Si tu n'es pas trop pressé,

Assieds-toi, ça va passer

Admire un peu

:

les tringlots,

(Cahin-caha, hu-dia, hop-là!)

Admire un peu Leurs mulets

les tringlots,

et leurs

chevaux

Leurs « voitur's de livraison

;

»^

(Cahin-caha, hu dia, hop-là!)

Leurs

« voitur's

de livraison

Sortant des meilleur's Maisons;

Pige-moi leurs omnibus, (Cahin-caha, hu dia, hop-là!)


195

Pige-moi leurs omnibus Et leurs camions-autobus

Yen

!

a de toul's dimensions,

(Cahin-caha, hu dia, hop-là!)

Y

en a de tout's dimensions

Et de toutes

les

régions

:

du Poitou, hop là!) Ceux d'Bretagne et du Poitou, Ont des airs naifs comm'tout

Ceux d'Bretagne (Cahin-caha, hu

et

dia,

;

Ceux de Nice

et

de Menton

(Cahin-caha, hu dia, hop-là!)

Ceux de Nice Sent'nt

le

Ceux de

et

de Menton

mimosa, dit-on

;

Marseille et de Lyon,

(Cahin-caha, hu dia, hop-là

Ceux de

Marseille et de

Embaument

l'ail

!)

Lyon

et l'oignon

;

(Cahin-caha, hu dia, hop-là!)

Ceux d'Auvergne et du Berry Ont l'air encore ahuri ;

Ceux de

Paris, plus fringants,

(Cahin-caha, hu dia, hop-là!)

Ceux de Ont des

Paris, plus fringants. p'tits airs

arrogants...


196

Pourtant, ceux du

Bon-Marché

(Cahin-caha, hu dia, hop-là!) Pourtant, ceux du Bon-Marché,

Sont des

étals

de boucher

;

Cependant, ceux du Printemps, (Cahin-caha, hu dia, hop-là!)

Cependant, ceux du Printemps

Sont remplis d'haricots blancs

;

Pourtant ceux du Louvre sont... (Cahin-caha, hu dia, hop-là!)

Pourtant ceux du Loiivrt sont

Remplis de boules de son

Ceux de

la

;

Place Clichy

(Cahin-caha, hu dia, hop-là!)

Ceux de

la

Place Clichy

Sont pleins de macaroni

;


Ceux du Petit-Saint-Tkomas... (Cahin-caha, hu dia, hop-là !) Ceux du Petit-Saini-Tliomas De

boîtes de

Ceux de

la

<<

singe», en tas

;

maison Damoy,

Cahin-caha, hu dia, hop-là!)

Ceux de

la

maison

Damoy

Sont pleins d'excellent « kahoua

En

v'ià

même un

des GaTries

(Cahin-caha, hu dia, hop-là

En

v'ià

même un

Qu'est plein de poudre

En

v'ià

deux

d'ia

et

de

v'ià

deux

d'ia

riz

Ménagère,

(Cahin-caha, hu dia, hop-là

En

!)

des GaTries

!

Ménagère

Pleins de fromag's de Gruvère

;

;


198

.

.

.Mais, tout à coup, patatras

!

(Cahin-caha, hu dia, hop-là!) Mais, tout à coup, patatras! V'ià l'Convoi

dans l'embarras

:

D'un camion de chez Potin, (Cahin-caha, hu dia, hop-là !j

D'un camion de chez Potin La roue casse avec potin

Un camion

;

des Trois-Quartiers,

(Cahin-caha, hu dia, hop-là!)

Un camion

des Trois-Quartiers

Se brise en quatre quartiers

Un

de

la

;

BeirJardinière,

(Cahin-caha, hu dia, hop-là!)

Un

de

la Bell'Jardinière,

S'enlize au fond d'une ornière

La Samaritaine

— aïe

donc

!

(Cahin-caha, hu dia, hop-là!)

La Samaritaine

aïe

donc!

S'emboutit dans Pygmalion

;

;


199

Un

vieux

PontSeuf

âplâùl,

(Cahin-caha, hu dia, hop-là!)

Un vieux Pont-Neuf aiplâùi Un malheureux Gagn'-Petit On

!...

répare... et l'on repart

(Cahin-caha, hu dia, hop-là!)

On

répare... et l'on repart

Avec une heur'de

retard

Malgré

le

la

pluie et

;

vent,

(Cahin-caha, hu dia, hop-là!)

Malgré

la

La boue,

pluie et la neige,

le

vent,

en avant!...

Roulant, sacrant, nuit

et jour,

(Cahin-caha, hu dia, hop-là

!)

Roulant, sacrant, nuit et jour.

Le bon tringlot va toujours

Pour que

les

«gâs des tranchées

(Cahin-caha, hu dia, hop-là!)

Pour que

les

Aient à boire

«gâs des tranchées et à

Aussi, crions,

manger...

mes amis,

(Cahin-caha, hu-dia, hop-là!) Aussi, crions, éblouis « Vive

le

:

Royal-Cambouis!

»


r^


LA CRÈVE-AUX-BOCHES



f^^ LA CREVE-AUX-BOCHES Sur

le

populaire de

vieil air

« La Vigne au vin Vigne »

La

:

voilà, la Jolie

!

Moderato :*:

3

•O'

Solo

fÈ^m

t=d.

0,

1^-

^

Dans

{^^^^

^

1

La

tran-chée...

la

voi-

Chœur

«i=?Ç:=^

-i—j-^^i là,

-

jo -

la

li'

5E^^-^;

Bo-che; La

le

—p

tran-che:Tranchi, trancho, tran-

^^^^k chons

r

î=î^=T-:

voi

-

là,

1 jo

la

"^^^^^^^^^ tranche aux I

Pour

le.<

Bo-ches, La voi couplets

\

Pour

finir

\

:33

±E3 tran-che

^

- là,

I

la

^

\

i

jo

-

li'

-

li"


204 I

Dans la tranchée... La voilà, la joli" tranche Tranchi, trancho, tranchons

La

voilà, la joli'

La

:

Boche

le

tranche aux Boches,

tranche

voilà, la jolT

!

II

...Je

Le

prends

mon

flingue...

voilà, le joli flingue

Flingui, flinguo, flinguons

Le

voilà,

Le

:

Boche

le

flingue aux Boches.

le joli

voilà, le joli flingue

!

III

Je vise et tire

La

Tiri, tiro, tirons le

La

!...

voilà, la joli' tire

aux Boches

voilà, la joli' tire

La

:

Boche;

voilà, la joli' tire

;

!

IV

fauche

Mitraille,

La

voilà, la joli'

!...

fauche

Fauchi, faucho, fauchons

La

voilà, la joli'

La

:

Boche

le

voilà, la joli'

fauche!

V Grenade, roule

La

!...

voilà, la joli' roule

:

Boche

Rouli, roulo, roulons

le

La

aux Boches,

voilà, la joli' roule

La

voilà, la joli' roule

!

VI Cisaille,

La

;

fauche aux Boches,

coupe

!...

voilà, la joli'

coupe

:

;

:


2ÛD

Coupi, coupo, coupons

La

voilà la

La

joli'

le

Boche;

coupe aux Boches,

voilà la

joli'

coupe

!

VII Rosalie, charge!...

La

charge

voilà, la joli'

Chargi, chargeo, chargeons

La

voilà, la joli'

La

:

Boche

le

charge aux Boches, charge!

voilà, la joli'

Vlll Je pare et pointe... voilà, la joli' pointe

La

Pointi, pointo, pointons

La

:

Boche

le

;

aux Boches,

voilà, la joli' pointe

voilà, la joli' pointe!

La

IX Je pousse et perce... voilà, la joli' perce

La

Perci, perço, perçons

La

le

voilà, la joli' perce

La

:

Boche

;

aux Boches,

voilà, la joli' perce!

X Il

gueule

et

tombe...

La voilà, la joli' tombe Tombi, tombo, tombons le Boche La voilà, la joli' tombe aux Boches, .

;

La

voilà, la

joli'

tombe!

XI

ma

Tu

veux

La

voilà, la joli'

Terre

Terri, terro, terrons

La

voilà, la joli'

La

le

P

Terre

Boche

:

;

Terre aux Boches,

voilà, la joli' Terre!

;


2O0 XII

Que La

tous en bouffent...

voilà, la joli' bouffe

Bouffi, bouffo, bouffons

La

:

Boche

;

aux Boches,

voilà, la joli' bouffe

La

le

voilà, la joli' bouffe

!

XIII ...

Et qu'ils en crèvent!..

La

voilà, la joli'crève

Crevi, crevo, crevons

La

voilà, la joli'

La

le

:

Boche

;

Crève-aux-Boches,

voilà, la joli'

Crève!


LE REFRAIN

DU

41""^



iW^'-O

^zLM=t^'^^:L

Q

r^^'iX:^'^=^^fi

^;

r^

/<\ LE «REFRAIN»

DL' 41 «

»

On m'assassine. Ma p'tit'cousinc Au s'cours Au s'cours » »

:

!

!

!

.

(Refrain du 41""".)

Mu siquc

Allegro marziale

jtW-^—^

THÉODORE BOTRE L

fleu

de

- ris

la

\'i

Jus- qu'à

i:

tm.

Co

-

laine

et -

qui

-

dan,

Nous

pi -

vo-

^^^m^^^

tions gaiment, Quand

Musique d'accompagnement

Saint-Denis, Paris.

CH.A.NSONS DE

-

i^

^

ïfe

K

M

1^^^?? Des bords

1

de

ROUTE

la à

France, à tra -vers la

«

Lyre bretonne

»,

la

83,

plaine,

Faubourg


w-^^

i:=t=^-=^-

Nous

cri

-

je

On

meurs!

m'assas

^

si

-

ne

!

- si

———

3=^=p:

Har-di,

ï^

les

aux com-bats!>

secours!

ne!

-

On

m'assas-

;^

gàs Vail-lants S()l-dats,tous !

N

;fe*

ifi

«Au

^

REFRAIN

ou

en pleurs:

toute

a,

.

-

E^

:

Quand, par

— ^/—V—^ Quand ,par

b^

la

-

vil

A

e.

-fr =*==^zrjiiz

^—— =^=

U :t=

--t=± -

un

qui

Des bords

ten

^1^^ le!

de

la

Vilaine

Jusqu'à Coëtquidan

Nous pivotions gaiement Quand la France, à travers la plaine Nous cria, toute en pleurs :

«

Au •»

»

secours, ou

On On

je

meurs

m'assassine!

m'assassine!

ce

Le quarante-

fleuris

ti

di-====->^-^

On dit:Voi-là

re-frain-ià,

et

-

re

!


^ Hardi, les gàs

!

Vaillants soldats,

Tous au combat Quand parla Ville, Quand parla \'ille,

^

A

!n>

retenti ce refrain-là,

On

dit

Le 41 qui

Voilà

:

détile

!

II

Et ce fut

le

départ de Rennes

Dans

les

Tous

les fusils fleuris

chants

et les cris.

Durant qu'en Alsace, en Lorraine, La France, hélas toujours !

Nous

criait

On On

v>

^>

:

«

Au

secours

!

m'assassine!

m'assassine

!

» Hardi, les gàs! Vaillants soldats,

Tous aux combats! Quand dans l'espace. Quand dans l'espace

»

A

>•>

retenti ce refrain-là,

On Le

dit

:

Voilà

41 qui passe

!

111

Puis ce fut

la

La Marne

<^

La Sambre

Ce

fut

Reims,

Charge

et les

et ses

Arras « •»

et

brouillards

et ce fut

Et Neuville,

Craonne.

et l'Yser,

Chantecler

On On

qui sonne,

•»

Essards,

!

m'assassine!

m'asîassine

!

»

;


212

La France

a dit

:

Merci,

«

mes bons

» Soldats bretons

»

!

>

D'un

souffle large,

»

D'un

souffle large,

Quand

retentit ce refrain-là,

«

J'ai dit

Voilà

:

» Le 41 qui charge

!

»

I\'

Lorsque

finira la

campagne

(Boches boutés dehors. Bien vengés tous nos morts)

Nous

rallierons notre Bretagne,

Fourbus, mais pleins d'entrain

En chantant

ce refrain

:

Ma p'tit' cousine, » Ma p'tit' cousine, toi, ma femme, et vous, mes «

» Et

»

Soyez heureux

vieux,

:

» C'est la Victoire,

» C'est

la

Victoire,

lambeaux

»

Que vous

»

De son Drapeau, Le Régiment couvert de Gloire!

rapporte en

les

»

(Wanquetin, sous Arras,

le

25 avril 191

5.)

»


LE

«

KAMARAD

»



LE «KAMARAD» Sur

l'air

de

"

BriquemoUe

et

son camarade

»

*.

Rentrant de patrouill', l'aurore

é

^^^m^^m pro-che.

Jem'trouv'n ez

à

nez

a

-

un grand

vec

'^^^^^^^^m

^

Boche. ..J'fustell'mentsai-si

que

j'en

^^^=T-

Le «ka-ma-rad»fit

ri^=ti la

res-

tai

coi:

^IfH

mêni'chos'que moi

E. Benoit, éditeur. Faubourg Saint-Martin. Paris.

tant

!


2I<>

« Rentrant de patrouiU', l'aurore étant proche,

m' trouv' nez à nez avee un grand Boche...

Je J'

que

fus teH'ment saisi

Le «Kamarad»

Comm' ,(0h

j'

!

je

ne suis pas un foudre de guerre je n' les

mis à trembler de crainte

Le « Kamarad

Pour bien

:

chos' que moi!

crains pas les coups, mais

me m'

Je

j'en restai coi

mêm'

la

fit

lui

»

mêm'

la

fit

montrer qu'

aime guère

et d'effroi

chos' que moi

!>

:

!

pacifique

j'étais

poing d'un geste héroïque

J'étendis

le

Lançant

mon

«

deux

pétoir^ » à

Le « Kamarad »

mêm'

fit la

mètr's...

ou

moi

chos' que

trois

:

!

mon heure dernière moment venu de fair' ma prière

Voyant s'approcher J'

crus r

En Le

levant aux cieux «;

Kamarad

»

Mais rémotion Avisant un'

ma

J' fis,

foi, c'

Le cœur plus Lui tournant

de

qu'on fit

dans ce

fait

j'

filai

p'tit

V'ià-z-un prisonnier

«

11

n' veut pas

Puis,

1

endroit

je

tournai d'

«Kamarad»

Fusil.

m'

fit

que

je crie

lâcher... alors... l'œil la

:

y

mêm'

:

airs dignes,

mes talons marchant au pas d' Kamarad » fit la mêm' chos' que moi

<i

Le

:

vers nos lignes...

Mais, sur

Le

:

!

chos' que moi!

gardant mes

dos,

bras droit

chos' que moi

un' tranchée

mêm'

la

1'

«feuillée»

petit'

léger, le

mêm'

me donne

sort'

Le «Kamarad»

la

fit

bras gauche et

1'

avait-il

l'oie, !

— Capitaine! j'

vous l'amène.^

pas de d' quoi

chos' que moi.

f


217

Quand, près de mon Boch',

On m'

félicita

sur

Tout r mond'

fit

pareille affair'

P't' être

Fit

un

que

1'

«

mém'

la

a la Croix d' Fer!

Un'

je r'pris

j'

;

pleurai d'émoi

chos'

Pour qu'on

:

que moi. lui

confère

quoi qu'il a pu faire?

Kamarad

prisonnier... la

>5

connaissance

grand' vaillance

rigolait; moi,

Le «Kamarad »

Il

ma

»,

mém'

pour avoir

c'te

chos' que moi!

Croix



LETTRE A LAMBULANCIERE



LETTRE A L'AMBULANCIERE Sur

l'air

de

«

La Lettre du Sero^ent aux Gardes

»

'.

Andantino adaçio.

ad

lib.

^3!Z=^^^E^=IJI^

i!2zr4

«Ma

-

d?

me,

-

^je:-,^_^eh^e^ mi

Lais

mi •

-

se

Que

pour mort

je

vous

é

-

cris

pour un

c'est

a-

l'en

cet

-

te

Georges Ondct, éditeur, 83, Faubourg Saint-Denis,

-

ne-

let-tre.

Paris.


222

*^f

# Par-don

ma main tremble un

si

peu, Mais

s'a-

il

^^^f^

WI

=^=:k- :i^iiË^=*^-^_^^ d'un

'it

veu

a

tel

va

Qu'il

vols

m of

-

fen

mi, dès

ser peut

-

è

-

-

tre

Mon

:

pauvre

a-

dé -but De l'a-tro-ce guerre, a -yant

le

eu

Le

d'un coup de

front meur-tri

^#=^^=^^IÊ^Z^^:«^=^f=ir=^ff= ZZ^ g^^z=Eg^^^.i lan

S'est

é

-

doux^Ma-da- me, d'une

a

-

ce,

pris

mie

-

jo

yeux

A

les t-oujilets

-

bu

-

lan

I

«

lis

vous...

à

Entre

-

ë^M^^^^= I

2=tii 'am

des

Madame,

C'est

pour un ami,

Laissé pour mort à l'ennemi.

Que

je

Pardon

Mais

il

vous si

écris cette lettre.

ma main

s'agit

d'un

tremble un peu,

tel

aveu,

Qu'il va vous offenser, peut-être

:


Mon De

pauvre ami, dès

le

début

ayant eu

l'atroce guerre,

Le front meurtri d'un coup de lance. S'est épris des jolis

yeux doux,

Madame, d'une amie

à vous...

...A l'ambulance!

II

Comme

«

Que

il

n'était

qu'humble

sergent,

ses pauvres galons d'argent.

Guéri,

le

replongeaient dans l'ombre.

Soutirant encor, sans dire un mot,

Sur 11

demande, au

sa

s'en alla,

depuis

Et,

le

cœur

lors,

« iront», là-haut,

bien sombre

;

au premier rang,

Tour à tour riant et pleurant. Ne voulant songer qu'à la France, Il songeait à sa « dame » encor. En n'espérant que de la Mort, La délivrance. 111

Et

la

Mort l'exauçant

A Dixmude, hier, Un obus rétendit Et

le

Qui

voici, près

enfin,

au matin. à terre...

de mourir,

rêve, oublieux de souffrir,

A

la

Il

est là, souriant toujours,

mignonne Ambulancière

;

Refusant tous soins, tous secours,

Tout

près d'entrer en agonie.

Et baisant trois brins de jasmin Qu'il reçut

un

jour de

De... votre

amie

la !

main


Î24

IV « Mais voici

pauvre garçon,

le

Tout secoué d'un grand Sa voix tremble

— Allons!...

et

c'est la fin... Vite,

Pour moi, quelquefois, Je

meurs

content... vivez heureuse...

le

blessé jadis guéri

Est

le

même

Son chaste la

Dont

adieu!

priez Dieu.

Car

Et

frisson.

son œil se creuse...

qui vous décrit

sanglant petit drame.

et

«dame

»

je baise,

pour qui

je

en mourant,

C'est vous.

meurs. les fleurs,

Madame!... »


LES

«

CHANSONS DE ROUTE

SIX

JOURS

»

^5



^.

âflèàiù LES «SIX JOURS» Sur

l'air

des

Cinq sous

c

»

de

la

Grâce df Dieu.

^

Alleo-retto

i^^m^: On

vient d'nous ap-prendre à

1=*

^JH n ^

ire

Que

^l^ëE

Jof-fre

ï^.

six

jours de con

-

ïi^^^^^^^, of

-

fre

Par

ce

-

—— —

r-M

r

-r Ep—J—-x-.^ jours,

qu'il

six

est

con-tent d'nous.

six

Six

r- —0—^—^r-^ -f^f

Moi qui demeure à Roscof... fre,

jours!

jours

nous

F-l!-- J-^-s-^-^-i^-t^-

;S^È jours,

no-

i)=i:

:6:

^.^^^^-

.

bon pa-pa

tous

:

Ça

s'ra p't'être

six

iS un

p'tit

peu court


228

I

On

vient d'

Que

nous apprendre

«Papa

notre bon

à tous

Joffre»

Six jours de congé nous offre

Parce qu'il est content Six jours

Moi qui demeure p't'

un

être

:

!

à Roscoff... re

Six jours Six jours

Ça sTa

nous

d'

Six jours

!

:

peu court!

p'tit

II

D'autant que pour

A

la belle

Va-z-en

Six jours

coiffeur!

1'

Six jours!

!

«dépoiler» en conscience,

s'

Six jours

Ça

lionneur

un' séance,

falloir

Préliminair' chez

Pour

faire

Armée de France

Six jours

!

un

s'ra p't' être

:

peu court!

p'tit

III

Dame,

oui,

— Ça,

je

De

revoir

Que

j'ai

j'

heureux comm' tout

s'rais

l'avoue sans ment'rie

ma

p'tit'

Marie

pas vue d' puis

Six jours! Six jours

Pour embrasser Six jours

Ça

ma un

s'ra p't' être

1'

mois d'août

!

chérie.

Six jours

!

p'tit

:

peu court!

IV

Mais son

billet

de log'ment

Est, à présent, chez sa mère,

Avec qui que

j'

suis en guerre

Presqu'autant qu'avec l'AU'mand

!

:


239 Six jours

Six jours

!

Pour «grignoter» Six jours

Ça

ma

I

beir-mére,

Six jours

!

un

s"ra p't' être

peu court

p'tit

!

V Et pour pas

Faudra J'en

ai

de jaloux,

fair'

voir la parentée

une

toute

!

tripotée

:

Somm's-nous pas cousins Six jours

Pour

tertous f

!

licher trois cents « bolées »

Six jours

Ça

Six jours

!

Six jours

!

un

s'ra p't' être

:

peu court

p'tit

!

VI

Ah

n'

!

faudra pas, sur

le

zinc,

Oublier d' mettre à l'étude

(Tâche à

la fois

La future

douce

Class' 35

et rude)

;

Six jours! Six jours

Quand on

Six jours

Ça

!

n'a plus l'habitude, !

s'ra p't' être

Six jours

un

p'tit

:

peu court!

VII Puis,

nous quittions nos «pat'lins»

Pressés

De

— soit dit sans reproches —

r'voir les tranchées, les

Boches,

« Rosalie» et les copains

Six jours

— Ne

le dit's

!

Six jours

pas à

Six jours! Six jours ...Ça n'

!

mes proches

!

:

m'a pas paru trop court

!


.^i-


UNE CROIX DANS LA TRANCHEE



Au

Capitaine de Goulaine.

UNE CROIX DANS LA TRANCHÉE Nous

suivions

Silencieux,

Et

la

tranchée à vingt mètres des Boches,

dos voûté,

canons tapaient,

les

Que

le

le

pied glissant, près de nous,

là,

si

proches

vent des obus nous fouettait en passant;

le

Nous voyions, à travers les créneaux, La Son petit cimetière et son ilôt brumeux

Boisselle,

:

Paysage banal qu'un

A

fait

sublime

Nous bonjourions

les

de ton

frôlis

ô Gloire

!

et

aile

pour jamais fameux

;

gàs bretons du « 19""»,

A leurs postes d'écoute au bout des longs boyaux On se disait deux mots — « Brezonnek »^, parfois, même — ;

Les « tiens bon » se croisaient avec !

Quand, tout

Une

à coup,

je vis,

petite croix faite avec et

les

'

En Langue

-

Adieux.

bretonne.

au ras de

«

la

Kénavos»

-

tranchée

deux roseaux.

sans nom, timidement cachée

Croix sans date

Comme

en font

les

enfants sur

les

:

tombes d'oiseaux.

;


234

Qui donc Il

était

était ce

mort?*

Et qui devant

les

Si

ne dérange pas salue,

on

le

pic,,

un

soir,

bien qu'il reste encor,

Et devant l'humble croix

me

?...

Mystère!

terre

sont reparus

corps du camarade

là,

sous

sentis jaloux de ce

saisi

;

:

reprend

se signe et le travail

Soldat jusqu'au-delà du tombeau

Je

tomba-t-il

yeux des remueurs de

Sous un coup de leur

On On

Quand

de ceux-là qu'on note «disparus»

la fusillade. :

dans

le

rang!

d'un trouble étrange.

mort radieux

Qui, face à l'Ennemi, dans son linceul de fange,

Dormait

le

grand sommeil des Héros

TLa Boissellc, 13 mai 191

5.)

et

des Dieux

!


LES

CUISTOTS



A mon

« ?natelot » Jobic Maini^uv.

LES CUISTOTS Sur

de

l'air

^

Cadet-Rousselle

«

».

Allegro

^

5

^^ Quand

les «

cuis

-

Chœur

u

,

:

Quand

les

«cuistot

iv>

;^=4:

aux tran-chées,

tots » sont

fe3=^

sont aux tranchlées,

Sur nos der-

Chœur

tfe»-

rièr"s

ils

sont

,'

.

i" ^

ni-chés, Sur nos derrièr's

Solo

u

=^'

y chés.

Dans des

cui

S^*^ ..

-

ma-gni

si-nes

?^^

Pré-his-to tt

?lf^

^—y-

^—r^F *i

w -f-i— ———f^rr •^^—n*d&=i=H^ =3

.,

^

Solo

f)-T

É.

« cuistots »

Les Cuisiniers.

-

ri-ques ^

:

Ah

I

ah

sontni-

ils

^1

V—^-^ fiques,

-

:Î5:

!

1

A

Tins-tar

:i&=6:

ah oui, vraiment. Les !

!

/

Ch.kur

-ft—ft sont de bons enfants

1

Ah

!

ah

!

ah

!

:

oui, vrai-


238

dt)—i)-^:^ mentJLes «cuis-tots

»

u

^

«

sont

de

bons

'-

en

-

fants

!

I

Quand

«cuistots» sont aux tranchées Sur nos « derrières» ils sont nichés (bis)

(bis)

les

Dans des cuisines magnifiques...

A

l'instar

des préhistoriques

Ah ah !

!

ah

:

oui vraiment

!

Les « cuistots » sont de bons enfants! II

Leur matériel qui

n'est brillant

(bis)

Que par son absence souvent (bis) Est noir comme le cœur du Kaiser.. .re

Ou

« celui » de

Ah

!

ah

!

la

cantinière

ah

!

:

oui vraiment

Les « cuistots » sont de bons enfants

!

III

Le bon bouillon, le bon rata (bis) Jamais l'un d'eux ne les rata; {bis) Quant aux menus, dame !... et pour cause Plus ça chang', plus c'est la mêm' chose Ah ah ah oui vraiment Les « cuistots » sont de bons enfants!

!

!

!

!

!

IV Les « cuistots» sont des rigolos

Qui vous dégèl'nt par

leurs

(bis)

bons mots

:

C'est peut-être ainsi qu'est dég'lée

Par eux

la

Ah

!

viand' frigorifiée!..,

ah

!

ah

!

oui vraiment

Les «cuistots » sont de bons enfants

V

Comm'

la

premier' des qualités

Les force à soigner leur santé

(bisj

(bis)

!

{bis)


2^9 Ils

s'envoient

Ah

ah

!

ah

!

sans reproche

soit dit

Les meilleurs morceaux d' T bidoche

* :

oui vraiment

!

Les « cuistots » sont de bons enfants

!

VI

que l'heure est venue (bis) D' porter la « tambouille»- aux poilus L'un va devant, l'autre à la suite Kntre eux se balanc' la marmite!... Ah ah ah oui vraiment Les « cuistots» sont de bons enfants Mais

voici

{bis)

:

;

!

!

!

!

VII

Une

heure, au moins, dans les boyaux

Vont baladant Pas moyen

leurs aloyaux

au pas d' charge mais la rout' pas large ah ah oui vraiment cuistots » sont de bons enfants d'aller

:

L'air est pur...

Ah Les

«

!

(bis)

{bis)

!

!

!

!

VJIl

Les obus pleuv'nt un tantinet

Mais S'il

les «

marmit's » ça

leur survient

Les Poilus

s'

!

{bis)

une aventure

mettront

Ah! ah

{bis)

les connaît...

la

ceinture

!

ah! oui vraiment

Les « cuistots » sont de bons enfants

!

IX

Dans Ils

«

les

et les «

gourbis »

sont accueillis par ces cris

Via

Au

«cagnas »

les «

vent

les

cuistots»

quarts et

Ah! ah! ah!

:

La

les

{bis)

{bis)

:

vie est belle!

gamelles

!

oui vraiment

Les «cuistots» sont de bons enfants! » ï

Je n'en pense pas

amis 2

La

un mot, mais

il

faut bien

taquiner

un peu

ses

Th. B.

!

mantreaille.


240

— — Et

^<

Adieu « cuistots

Adieu, les

les

»! bonsoir

« pott' »

^

«cuistots» sous

S'en retourn'nt

Ah! ah

!

1'

!

!

»

»

nez des Boch's

mains dans

les

chez vous

et gar' là-dessous

leurs poches!

ah! oui vraiment

Les «cuistots» sont de bons enfants!

XI

Comme,

entre nous, les brav's «cuistots»

(bis)

Sont des manièr's de p'tits héros, (bis) Au lieu du cordon bleu d' naguère Qu'on leur donn' celui d' la croix d' guerre! Ah ah ah oui vraiment Les «cuistots» sont de bons enfants! !

1

Les

«

poteaux

»

:

les

!

!

amis.

=if»r-f<^^

«ii


LE

RETOUR DU ROI-HÉROS Poésie dite par l'auteur au cours de ses auditions

cantonnements belges Furnes, Elsendamme, Alveriughem, Adinkerque, La Panne, etc., etc.

à travers les

CHANSONS DE ROUTE

:

l6



243

A

M.

S.

le

Roi des Belges.

LE RETOUR DU ROI-HÉROS terminée

Sire, la voici

et nous allons deuxième année

L'Année atroce

Au

cours de

Mordre

la

l'agresseur

Sire, espérez

Dieu va

aux talons

l'Aube

:

son

crier

s'éclaire

halte-là

:

;

!

!

Et laisser tomber sa Colère

Sur

le

dernier des Attila

L'Heure, par

Destin fixée,

le

Va sonner au cadran

la

;

fatal

Famille dispersée

Ralliera

le

Foyer natal

;

Ses murs sont branlants... mais qu'importe! retrouvera, joyeux,

Chacun

Debout sur

L'Ame

le

fidèle

Si, carte

seuil

en main,

Quelqu'un

de sa porte,

des Aïeux

dit

:

la

la

!

voyant fondre.

Belgique meurt...

Plaignons ceux qui peuvent confondre L'étendue avec

Un

la

Grandeur

:

Pays jamais ne succombe

Tant

qu'il lui reste, après l'assaut.

combattant sur une tombe. Une mère auprès d'un berceau

Un

;


244 Car, dans

Tout

le

le

vieux tombeau, sommeille

grand Passé triomphant.

Pendant qu'en son berceau

s'éveille

Et sourit l'Avenir enfant!

Courage, Sire! L'Heure approche

Où, d'Anvers jusqu'à Charleroi L'écho pourra, de proche en proche.

Annoncer

le

retour

du Roi

!

Dans Bruxelles, Namur et Liège, Dans Louvain je vous vois rentrer, Avec l'Ange qui vous protège!... J'entends votre Peuple vibrer Et, rugissant la «

Escorter

le

Brabançonne»,

Sauveur aimé,

Doux vainqueur d'une Cause bonne. Fier vengeur

du Droit opprimé;

Je vois votre fidèle

— Cavaliers,

Armée

lignards, artilleurs

Ainsi que vous. Sire, acclamée,

Comme Et,

vous couverte de

fleurs

;

dans chaque Cité martyre,

Planant sur

les

Je vois tous les

Héros vivants. Morts vous sourire,

Fiers d'être, par vous, triomphants Et, Il

dans un grand envol magique,

me

Tous

semble entendre déjà les carillons

de Belgique

Lancer à Dieu leur Hosannah

!

;


«

JEAN GOUIN

«

Faites-nous

une

»

marche en

l'honneur

nous manque

»

fusiliers-marins

»

que vous n'est qualifié pour chanter

»

de

i)

préfère.

»

» a «

«

elle

;

Jean Gouin

j.

Car

c'est

et

des

nul plus

les

exploits

notre

surnom

En patrouille, pour iwus faire reconau cri de « Qui vive ? » on répond « Jean Gouin ! » ; avant 'de charger, nos officiers eux-mêmes , ne nous disent -ils pas : Allons-y, les « Jean Gouin » 1 naître,

,

(Extrait

d'une

lettre

Albert Menguy, du

du

fusilier-marin

2^ Bataillon.)



A

r Amiral

Ronarch

et à sa Brigade héroïque, à jamais iminortelle.

«JEAN GOUIN»! Chanson des fusiliers-marins. populaire dans la Marine ont bien bourlingué trois ans Sur le bâtiment sans se reconnaître. »

Sur

le vieil air si

«

:

Ils

Allegro

Solo

jj

y

1

*^

-^ '

ih

'

Jean Gouin

a

-^-0I—h-=^

^-

é

mis

le

-j^=^ Poural-ler sau-ver Nieuport

-ifc¥-d

J^

Gouin Du

breton

a

:

^^ ^. j^*-J^^ r^;

,

=f=^*=*^-*- -

mis

j>

le

cap au Nord

Yann-Guinn

(Jean-le-Vin).

Dix-mu

et

.

^ ^

,

Pour

al

1

' 1

U

;

-

Nord Chœur

au

cap

^

M

1

â

^

de, Jean

?—f^^ ^

- 1er

sau-


248

y-

m

td^^E£tt=t Dixmude

ver

i

=pr

Là, JeanGouin, en-

Nieuport!

et

!=?=£ lant

-

Vie

la

-

toi

en

Est

- re,

-

tout

tré

i r^^^ i*t:

vi-vantdansl'His-toi

^^

:Ô:

Chez

re,

-^A

-^—t±=t

re-vien-dra,

Il

se soû-le

-

re

!

Chez

lui, lorsqu'il s'en

*«=&:

Du

vin

de

la

Gloire

\

re

aller

Pour

aller

soû

-

vien-dra,

le

- le

-

ra

cap au Nord

sauver

le

cap ^ au Nord

Dixmude

et

Nieuport;

la Victoire,

Est entré, tout vivant, dans l'Histoire

Chez 11

\

lui, lorsqu'il s'en

se soûlera

Chez

^

Du

du

la

reviendra

vin de la Gloire

lui lorsqu'il s'en

vin de

!

sauver Nieuport et Dixmude,

Là, Jean Gouin, enjôlant

Chœur

la

ï)=ï=

se

il

Jean Gouin a mis

\

\

de

f=r=^^

Jean Gouin a mis

Pour •

vin

^-

:t=t-

Chœur

du

ra

-

Chœur

-%é=^

^,

lors-qu'il s'en

lui

:S=za:

:]=P

Gloi

-

Gloire,

il

reviendra

se soûlera!

:

i


249 II

Jean Gouin a cogné tout THiver

Au

bord de l'Yser ou bien sur

Dune,

la

Jean Gouin a cogné tout l'Hiver

Au

bord de

Dans

la

Dune ou

la

boue,

Sut toujours

A

terre,

terre,

Jean Gouin

bien sur l'Yser

neige ou

la

:

poussière

s'y bien tirer d'affaire

:

avec un chef aimé,

Ainsi que sur

A

la

Jean Gouin

sait

y faire,

avec un chef aimé, sait y faire ainsi

que sur Mé.

III

Sans peur, Jean Gouin court au Pruscot

Au

bout du

flingot,

Sans peur, Jean Gouin court au Pruscot Il

du

a « Rosalie » au bout

Contre dix Il

est seul

Arôk!

En

*

et

même

dans

hardi

!

Comme

!

hardi

tlingot.

davantage

l'horrible carnage

:

souquons dedans

comme

grinçant des dents,

Arôk

à l'abordage,

souquons dedans

!

à l'abordage, en grinçant des dents

IV Jean Gouin a signé, pour

le

sûr.

Avec son sang pur l'Entente Cordiale, Jean Gouin a signé, pour le sûr, L'Entente Cordiale avec son sang pur;

Loup de mer

A Tommy

se faisant

disant

:

«

je

loup de

terre,

suis ton frère »

Lui qui, jadis, battit l'Anglais,

En sauvant

Calais sauva l'Angleterre,

Lui qui, jadis,

battit l'Anglais,

Sauva l'Angleterre en sauvant Calais! 1

En avant

!

;

a « Rosalie »

il

\

:


25o

Honneur Endormis en

à vous, les braves gâs tas entre

Honneur Entre Ypre

Quant J'ai

et

si je

Porter

!

un gros

et

!

reviens de Guerre,

ma bonne

pieds nus

grand'mère

moi

Sainte Ann' d'Auray porter D'aller

Saint-George

et

Saint-George endormis en tas

à moi,

promis à

D'aller

A

et

Ypre

à vous, les braves gâs

j'irai

un gros

pieds nus moi

cierge à Sainte

j'irai

cierge,

Anne d'Auray!


L^HORATIUS COCLÈS BRETON



A

la

raillante

Divan)

mémoire du Capitaine Le

même

Goa:iioit

romain au pont de Suhlicius, mourut en défendant celui (de

qui,

de

que

le

héros

de Stenslraete.

L'HORATIUS COCLES BRETOiN Dans un décor sinistre où notre œil ne distingue Que des morts dans la fange et des logis sans toits C'est

Que

au bord de je vis le

Oh qu'il Un ruban !

Et

je

Son ï

l'Yser,

en face de Bœsinghe

Héros pour

était

la

^,

dernière fois.

encor d'allure jeune

el svelte

!

glorieux ensanglantait son coeur;

voyais briller dans son œil clair de Celte invincible Espoir en l'Avenir vainqueur.

Prononcer

:

Bousinsfue.


254 J'avais chanté

Et

Car, depuis,

j'ai

L'accent dont

Ah

!

devant son Bataillon,

l'entends toujours

je

il

ne

si je

mon

gardé, vibrant à

me

dit

criait

il

:

«Debout

Et pour vaincre ce Preux sans peur

Stoïque fallut

Il

et résolu,

toujours

Tous

:

:

«Arok! S>

sans reproche,

et

défiant.

le

hommes

ses

lui le

gaz asphyxiant

tombés, sur

le

Devant mille démons masqués, suffoque,

Il

peine

que, sournois, l'infâme et lâche Boche

ramper jusqu'à

Fît

la

tous répondaient

»,

1

»

tous, en plein roc!

lui taillés,

Aussi nul ne boudait, en revanche, à

Quand

!

brave capitaine.

c'est qu'il les aimait, le

Ses gâs, ainsi que

oreille,

pour mes Poilus

« Merci...

:

la veille

vois plus,

le

il

il

!

pont de Stenstraete est

debout

^

:

chancelle... et pourtant rien n'arrête

L'Horatius Codés breton. Le Goaziou.

Prenant son revolver,

De

le

vise

il

:

il

a la joie

ennemis tomber; puis, ferme encor. son sabre

tire alors

Il

Et Il

voir six

;

et le glaive

Héros têtu frappe jusqu'à

croule enfin

— ton

la

Nom, douce

tournoie

;

mort! France, à

la

bouche

Le crâne ouvert, mais beau toujours, mais triomphant.

Ayant tenu, jusques au bout, Breton farouche. Le serment que « jamais

ils

Dors, ô Le Goaziou! Dors, Là-haut, parmi

Beaumanoir

1

En

Prononcer

avant

les

!

:

mon bon camarade!

Preux où tu viens

Guesclin

te

amis jurent de

Ici-bas, tes

2

et

ne l'auraient vivant

Schtenstrette.

te

ranger,

donnent l'accolade te

venger!

:

».


NOËL A JEANNE

!



nir ^^

/>

~

<p?->~-

NOËL A JEANNE! Miisi.iue de

THÉODORE BOTREL

'.

Mouvement de marche

^^iS^^^^^û=* Qui donc

m

La vier-ge

:i=ô: ^

de-hors

phan ï

-

l'en

douce

si

— — -ne mi ï^î

te.

et

g^==^

-

Plus

dit qu'elle é-tait

a

?

ra

La musique d'accompagnement

for-te

si

-

;£f mor- te

Quibou-ta

JM^—Ml|=jr=j^ J--

Lavoi-ci

ve-nir, tri-om-

^:^

di

-

euse

est éditée à la

et

* plus

vi-

Lyre hrelonne, 83, Fau-

bours; Saint-Denis, Paris.

CHANSONS DE ROUTE

17


258

±=T-

-^^t^^ z^in:

van j.

-

Qu'à son ma-

te

Chœur ^s

de

^

s

Dom-ré

-

^.-4^

1^

!f

-n Tous

tin

my

5^^^ ir

u

nis,

-

^— -•-

-f-ft' V mus et

un chœur im-men

dans

-N0-^

i

^^

'^

t-

J

^

d'amour. De noble or-gueil

cri

=^-7 g— No

:

Entre

et

Pour

finir

'/^

Fran

ce!

I

Qui donc

a dit qu'elle était

La

si

et

si

voici venir,

Plus radieuse

morte

forte

Qui bouta dehors l'Ennemi

La

?

triomphante.

et

Jean-ne! Gloire à

à

- ël

les couplets

douce

J-

d'es-pé-

-#

—?sis

vierge

je-

-

D=:^

-

#

H

Vce

E

se,

Aux ci eux

tour.

a

-

:?=^:

s^

n-î

f

)oy-eux tour

tons ce

r Fran

!

plus vivante

Qu'à son matin de Domrémy!

ce!

?#la


259

Chœur Tous

:

un chœur immense.

unis, dans

Emus et joyeux tour à tour, Aux Cieux jetons ce Cri d'Amour, De noble Orgueil «

Noël à Jeanne

!

et

d'Espérance

:

Gloire à la France! » II

Au

milieu de ses gens de guerre

que naguère Des Voix que nous n'entendons pas Bannière au poing, le casque en tête, Nous la devinons toujours prête A nous guider aux bons combats Elle écoute ainsi

;

!

m La glorieuse

et sainte

Tous

unis,

Tous

unis.

Jeanne

Est toujours l'humble paysanne,

La pastourelle d'autrefois... Et c'est pourquoi tenant le glaive Sa main protectrice se lève Sur les sillons des champs gaulois! IV

En songeant que Par

la faulx, la

vivait

houe

son père

et l'araire,

Elle bénit nos forgerons

;

Songeant aux pampres de Lorraine Couvrant les coteaux et la plaine.

Tous

V Jadis, la

France à l'agonie

En Jeanne incarna son Génie Pour mieux se battre et vaincre mieux Et, par Jeanne, aujourd'hui la

Nous prépare encore en

France

silence

Des Lendemains plus Glorieux!

unis.


2bo

Chœur Tous

:

un chœur immense,

unis, dans

Emus et joyeux tour à tour. Aux Cieux jetons ce cri d'Amour, De noble Orgueil

et

« Noël à Jeanne

Gloire à

!

d'Espérance la

:

France

«

!

0^3 ^.£2p5'^^


SALUT A TOI,

MON

RÉGIMENT!...



263

SALUT A

MON RÉGIMENT!,

TOI,

Salut à

mon

toi,

Quarante

Régiment,

unième de Ligne

et

!

Je réclame l'honneur insigne

De te chanter, bien que, vraiment, Moi qui te sers si pauvrement, D'un

tel

Salut à

honneur

mon

toi,

je sois

mon

Salut à vous,

indigne

!...

Régiment! Colonel,

Fier jouteur aux Vertus antiques.

Vous dont

Gestes héroïques

les

Vous auront

fait

un renom

tel

Qu'il va resplendir, immortel.

Près de ceux de nos Preux antiques Salut à vous,

mon

Colonel

!...

!

Salut à vous, beaux officiers

Qui, braves entre

Hors de vos

les

abris,

plus braves.

poudreux, hâves,

Avant-hier encor bondissiez, Et, pointant vos

lames

d'acier,

Voliez aux postes les plus graves!...

Salut à vous, beaux officiers Salut à

toi,

Dont l'àme

!

porte-Drapeau, est

de

si

bonne trempe!

Ces Couleurs qui frôlent

ta

tempe

Brandis-les, haut, toujours plus haut...

Car

c'est notre Espoir fier et

Qui frissonne au bout de Salut à

toi,

porte-Drapeau

ta !

beau hampe!...


264

mes Compagnons,

Salut à vous,

Duguesclins de petite Si forts,

si

taille.

grands dans

En courant

sus aux

vils

la mitraille.

Teutons

Grincez des dents, mes Loups bretons. Et vous gagnerez Salut à vous,

la bataille!...

mes compagnons

Salut, brancardier

Dont

Des Blessés

doux

et

et sainte

!

moindre plainte

Attentif à la

Tu

calme

tâche est sublime

la

!

terrés

en leurs trous,

vas à ton Devoir, sans crainte!...

Salut, brancardier

calme

doux

et

!

Salut à vous, nos Morts d'hier

Aux champs Héros

et

de Belgique

et

martyrs, patience

de France

:

Morts de la Marne et de l'Yser De Neuville et de Chantecler Nous préparons votre Vengeance!... Salut à vous, nos Morts d'hier

Salut aux Vengeurs de demain

Voyez

:

!

!

sortant de leur nuit noire.

Les Morts tout rayonnants de Gloire

Vous montrent, de Le

leur pâle main,

pur chemin Qui mène à l'ultime Victoire large, et rouge, et

:

Salut, les Vainqueurs de (Rebreuviette (Pas-de-Calais)

le

Demain

12 juillet 1915.)

!

!


LE

«

LUSITANIA

»



LE «LUSITANIA» Sur

l'air

de

En ramant

«

»

de Désiré Dihau

'.

Tranquille

^

#-

f—r-^:=f: u

r

i

Sur

mer

la

-

li

-

ne

-

tit,

^

Le voi

i

\

-

par-

main

di-

-

=&:

i 13^3^^

Enorme

tlt,

pe

et

Dans

la

^"5=s:

i VI

m

-

ne.

Lu

-

si

-

ta

-

ni

-

iJN

s

^-"^

a

Te

giiet

a »,

-

te

-

bas.

La

•-

Ger-

.0±

ma -

^_^.^__.

t=t -

ni-

las!

Georges Ondet, éditeur, 83, Faubourg Saint-Denis, Paris.


208

I

Sur

Mer

la

Le voilà

Enorme...

Dans

câline

parti et petit

main

la

divine.

« Lusitania »,

La Germania

Te

guette, là-bas.

Hélas

!

II

Sur

Mer qui chante

la

La Chanson de Mai, Il

embaumé.

vole,

Vers

Mort méchante

la

!

« Lusitania III

Sur Il

la

va,

Mer

jolie

triomphant

De femmes, Sa coque

;

d'enfants

est

remplie

!

Lusitania

IV

Sur

la

Mer sans

ride

Vers l'insoucieux S'élança, visqueux,

Le requin rapide

!

Lusitania

V Sur

Du

la

Mer

sereine.

pauvre bateau

Torpillé bientôt, S'ouvrit

la

carène

I

« Lusitania

»,.


269

VI

Sur

la

Mer

qui roule,

Avec quinze cents Martyrs innocents,

H

s'incline et coule

!

« Liisitania

VII

Sur

la

Mer immense

Le bon Géant meurt Jetant sa clameur

Au Dieu

de Clémence

!

« Liisitania VIII «

Sur Terre

et

»

Battant

Germain

le

sur l'Onde

» Libérons, demain, »

L'Europe

Monde

et le

» Lusitania »,

» L'heure

du combat

» Qui te vengera, » X'iendra

!

»

(10 mai 191 5.)

^>4^

:

»,



LES

GAS ASPHYXIANTS



t/=S

LES GAS ASPHYXIANTS {Ballade.)

au poing, l'adversaire

Jadis, l'arme

Vous

livrait

de loyaux combats;

Aujourd'hui, Il

c'est

une autre

affaire

vous empoisonne à cent pas

Sournoisement,

Un nuage

Ah Car

il

:

;

vous décoche

stupéfiant

!...

méfions-nous du gâs boche

!

un gàs asphyxiant

c'est

Sa louche

et

!

froussarde tactique

L'obligeant à vivre terré.

Comme

un sanglier domestique

Dans son ordure

il

est vautré

:

Lorsque de sa bauge on s'approche Qu'est-ce qu'avec son nez l'on prend

...Ah

Car

!

?...

méfions-nous du gâs boche

c'est

un gâs asphyxiant!

CHANSONS DE ROUTE

i8


274

Quant

à sec chefs, c'est

Chez nous,

les

encor pire

:

cyniques sagouins,

Princes et Barons de l'Empire,

Vont s'oubliant dans tous les coins Après leurs ignobles bamboches

Nous en

:

faut des désinfectants!...

...Ah! métions-nous des gâs boches

Ce sont des gâs asphyxiants Et ça veut imposer au

:

!

Monde

Sa Kulture avec un grand Kl D'y songer Et

la

Monde

le

nausée abonde a crié

:

«

Raca

« Mais regarde-toi donc,

Ton

culot est déconcertant

...Ah

Car

!

!

Trop-Moche !

1

»

méfions-nous du gâs boche

c'est

un gâs asphyxiant! Envoi

Princes, Neutres lointains

Notez ces

:

ou proches,

faits édifiants...

Et méfiez-vous des gâs boches

Ce sont des gâs asphyxiants!

:


DU RHIN

LES VINS

« il il

faut la frontière du Rhin, Il nous nous faut nos frontières naturelles nous faut les clés de notre maison.» :

Maurice Barrks.



A Maurice

Barres.

LES VINS DU RHIN Musique de

P

^fe5=-t^i11/

*

EMILE SPENCER.

5

1/

Har-di!

gâs! car l'heure est pro-che

les

i:

i nous

Ions clou

al -•

-

»

-

er

-.

ï

ri tiè -

re

de

ja

-

le

i^-^-^

Bo-che Sur

e= — r.

<

:—

'.

sa

i

dis; Droit de-vant nous s'ouvre

-

te,

Gagnons

le

tla

Rhincoù-te que coù-te. Car Orchestre. REFRAIN

im^^m^m c'est

fron-

^

^-r rou

la

clef

du vieux

lo

gis.

±=t^=^ Quand nous

se-


278

—i

^^^

^=fiiiz{^=fz:r::

rons au bord du

Nouschan-te

Rhin.

r— iF=r=r

rons

-

le

r-i-^=4=i&=:j^— j)-j

gai

Qui mène

re - frain

¥=¥^

à

Quand nous

re,

j^—

^

l'ul -

-

ti

me

1^

se -rons

au bord du Rhin,

ii=t5:3=tt

ttz :t:.

Le vin d'orgueil nous pourrons boi

^

?E^S

ï=t:

-

reQuand

SgEH

nous serons, quand nous serons au Rhin au Rhin !

1

Hardi

les

Où nous

gâs

!

car l'Heure est proche

allons clouer

Sur sa frontière de

le

Boche

jadis...

Droit devant nous s'ouvre

Gagnons Car

vie-

^^^^

:p=î:i

toi

s^=^

^=

le

la

route

:

Rhin, coûte que coûte,

c'est la clé

du vieux

logis.

Quand nous serons au bord du Rhin Nous chanterons le gai refrain Qui mène à l'ultime Victoire... Quand nous serons au bord du Rhin Le Vin d'Orgueil nous^pourrons

Quand nous

serons au Rhin

!

boire.

!


2

II

Quarante

et

cinq ans dans

L'Alsace en deuil

et la

peine,

la

Lorraine

Ont espéré notre Retour Nous chanterons un beau Dimanche, Le Te Deum de la Revanche Dans ta Cathédrale, ô Strasbourg :

!

Quand nous

serons au bord du Rhin

Le Martyre alsacien-lorrain Sera rayé de notre Histoire...

Quand nous

serons au bord du Rhin

Le Vin d'Oubli nous pourrons

Quand nous

serons au Rhin

boire...

!

III

Puis, déposant, alors, nos Glaives,

Nous reprendrons nos tendres Rêves De Paix et de Fraternité :

Terrassés

A

la

le

Mal

et la

Haine,

grande Famille humaine

Nous donnerons

la

Liberté!

Quand nous serons au bord du Rhin, Quand l'Aigle noire au bec d'airain Sera sombrée en

la

nuit noire,

Quand nous serons au bord du Rhin Le Vin d'Amour nous pourrons boire!. Quand nous serons au Rhin !..

Au Rhin

!

79



NOUS PLEURERONS NOS MORTS, DEMAIN!...



NOUS PLEURERONS NOS MORTS, DEMAIN

!

I

Nous sommes toujours en

pleine bataille

N'amollissons pas encore nos coeurs

Haussons notre

front,

:

;

cambrons notre

taille

Ainsi qu'il convient aux futurs vainqueurs.

De Joie et d'Orgueil ayons l'âme pleine! Que notre gaieté glace le Germain!... Comptons nos Héros couchés dans la plaine Nous compterons nos Morts, demain !

Ah le beau trépas que celui des braves Tombés en chantant, face aux Enijemis !

Ils

!

sont délivrés de nos pensers graves

Eux

qui, fous d'Espoir, se sont

endormis.

:


284 Ainsi que des Preux, jeunes, purs, superbes,

ont trépassé, le glaive à la main !... Chantons nos Héros couchés sous les herbes Nous pleurerons nos Morts, demain! Ils

III

Des palmes, un jour, leur seront tressées D'olivier, de chêne et de laurier d'or... Epouses et sœurs, mères, fiancées.

Ne

leur cueillez pas l'immortelle encor

Effeuillez sur

eux aux

soirs

:

de Victoire

La rose orgueilleuse et le gai jasmin!... Fêtez vos Héros couchés dans la Gloire Vous pleurerez vos Morts, demain

:

!


EN PASSANT PAR

TON

BERLIN



EN PASSANT PAR TON BERLIN Sur Tair de

la

chanson de route

«

En

'

passant par ton moulin

».

Allegretto quasi allegro

¥=^

mîSE^

Kai-

ser,

Kai

-

0*

m—

~§^

-~4-^~i ser,

«

tu

ser,

Kai

même, un

jour,

s=; tai

-

tu

ser,

-

ne.

r— es

f=3 ^ ^

per- du!

tu.

f.

per

es

Et

?^

7

tm

Rai_•>

^

^A tz4=

Nous di-rons

ru, et

ru ton-

I

-•-•

En

pas-sant par

ton Ber-lin, Et

^

FIN

rm

du,

-

tin

!

La guerre

a

* L'accompagnement se trouve chez Georges Ondet, éditeur, 83, Faubourg Saint-Denis, Paris.


288

I

Kaiser, Kaiser, lu es perdu,

Nous dirons mĂŞme, un Et ru,

En passant

{bis)

jour f...tu

ru tontaine,

et

par ton Berlin,

Et rin

tin tin

!

II

La Guerre

Nous

atroc' tu Tas

t'en f'rons

goĂťter

voulue les

:

{bis)

vertus

Et ru, et ru tontaine,

En passant

par ton Berlin,

Et rin

tin tin!

III

Nous prendrons ton casque pointu

{bis)

Et nous t'empalerons dessus

Et ru,

et ru tontaine.

En passant par Et rin

ton Berlin,

tin tin

!

IV

Ton Kron de Prinz toujours battu Nous lui refouelt'rons le tutu Et ru,

ru tontaine.

et

En passant Et rin

par ton Berlin^ tin tin

!

V Nous enverrons

tout' ta tribu

RĂŠgner sur l'Empir' des Ubus Et ru, et ru tontaine,

En passant par ton

Berlin,

Et rin tin tin!

{bis)

{bis)


28oVI

Nos Et

cinq milliards nous s'rons rendus...

Et ru,

En passant

(bis)

en surplus

les intérêts

ru tontaine.

et

par ton Berlin,

Et rin

tin tin

!

VII

Tes

palais tocs de parvenu,

Devront s'attendre à Et ru,

En

[bis)

l'imprévu

d'

et ru tontaine.

passant par ton Berlin, Et rin

tin tin

!

VIII -Mais tes Eglis's par nos obus

Ne

(bis)

seront jamais abattues

Et ru,

ru tontaine,

et

En passant par ton Et rin

Berlin,

tin tin

!

IX Mais

Ne

tes

vieux Boch's demi perclus, (bis)

pendus

s'ront ni brûlés, ni

Et ru,

et

ru tontaine,

En passant par Et rin

ton Berlin,

tin tin

!

X Tes p'tits Pruscots blonds et dodus Ne s'ront pas massacrés non plus Et ru,

En

et

(bis)

ru tontaine,

passant par ton Berlin, Et rin tin tin

•CHASSONS DE ROUTE

!

19


2Û0

XI

Mais

tes soldats

Nous ne

(bis)

toi, vois-tu,

{bis)

pauvres vaincus!

ferons pas co...rnus

les

Et ru,

et

En passant

ru tontaine,

par ton Berlin.

Et rin tin

tin

!

XII

Nous

n'

voulons pas, chez

Laisser d'

la

bonn' grain' de « poilus »

Et ru, et ru tontaine,

En passant par ton

Berlin,

Et rin tin tin

!

XIII

D'autant qu'nos

qui compt'nt dessus,

bell's,

Pleureraient ces baisers perdus

Et ru,

et

En passant

ru tontaine,

par ton Berlin,

Et rin tin tin

!

XIV Nous

r'viendrons

Du Monde

vit', tiers

assurer

Et ru,

En passant

et

le

d'avoir

Salut

ru tontaine,

par ton Berlin,

Et rin

tin tin

!

pu

{bis)

{bis)


TANT

PIS

POUR EUX

!...

J'ai vécu, j 'ai chanté, j'aimais. Fou de joie, ivre d'espérance, Sans chercher ce qu'était la France, Sans savoir si j'étais Français, J'ai vécu, j'ai chanté, j'aimais.

J'ai vécu, j'ai souffert, je hais. Enrôlé pour sa délivrance, Je sais que la France est ma France; Je suis sûr que je suis Français... ...

J'ai vécu, j'ai souffert, je hais

!

Paul Déroulède.



TANT

POIR

PIS

(fc

EUX!...

Œil pour

oeil,

désormais, dent pour

dent, Science pour Science

!...

»

{Les Journaux)

Nous chantions ...et,

!...

souvent, nous dansions en chantant

Des valses de chez eux, berceuses

et lascives.

Durant que ces bandits, dans l'ombre nous guettant,

Ne

songeaient qu'à nous vaincre aux heures décisives.

...Mais, se resaisissant, et bouclant à leur taille

L'Epée, avec, déjà, des regards glorieux. Et jurant de leur rendre entaille pour entaille.

Nos fils n'entonnent plus que des chants belliqueux. Nous chantions !... Tant

pis

pour eux


294 II

Nous

rêvions

!...

chez nous,

(...Et,

les

Qui déclaraient, ingénument,

rêveurs sont sacrés

Paix au Monde) Pendant que, ricanants, ces chacals exécrés Tendaient vers Toi, déjà, France leur mufle immonde! la

!

où sont

...Mais,

leurs élans farouches de naguère ?

Depuis des mois, Ils

ils

sont terrés, mornes, peureux

menaçaient, hier:

Tant

Nous

ils

ils

nous sentent

;

ne l'osent plus guère

prêts, et forts, et

courageux.

rêvions!... ...Ces gens-là

nous ont appris leur Guerre

Tant

pis

pour eux!

Tant

pis

pour eux

:

!

III

Nous aimions

!...

...et

De tous

les

pour

aimés à notre tour.

être

cœurs nous entamions

N'esquissaient ...Et ce fut la

un

baiser

tendre siège

le

Alors que ces Judas, bafouant notre

Amour,

que pour nous tendre un piège.

Ruée, enfin, à perdre haleine,

Le Massacre féroce

et le Viol

Louvain, Senlis, Arras,

hideux;

Champagne et Lorraine; Albert, Reims... Ah! les gueux!!-

Flandre, Artois, Picardie,

et

Nous aimions!... nous ont appris la Haine: pour eux! TANT PIS POUR EUX!!

...Ces gens-là

Tant

pis

(31 août 191 5.)

N. D. E. sous

le titre

— La 3"* série des :

«

Chants de Bataille.

Refrains de Guerre

»

de Botrel paraîtra




TABLE DES MATIÈRES



TABLE DES MATIÈRES

Préface

« Trois auditoires

:

de Botrel

»

{Eugène Tardieu). Pages

2.

Chantons légèrement! Chanson-Préface Sur les routes du Kaiser

3.

La

1.

« petite

maman

.

.

»

21

27

33

Avec mes sabots Le petit prince soldat

39

5.

6.

La

49

7.

Crucifié!

8.

Italie^ écoutez-moi

9.

Résurrections!

4.

45

messe au camp

55

donc!

59 65

10.

Dans la boue

11.

Si LE

Kronprinz avait voulu

12.

Les

BLEUETS

13.

Le soldat-prêtre

«

69 77

»

83

89

14.

La chasse au loup

15.

Printemps de guerre

16.

Le drapeau de Jacques Bonhomme

17.

La

18.

Il

19.

Jean-Sac- au-dos

20.

La marche

21.

Les mains bénies

vierge du clocher d'Albert pleut,

il

pleut des bombes des

99 103

109 113

123 129

24. 25.

La

23.

.

!

.... ....

119

Poilus »

«

Le pain K K La douleur du drapeau Des chacals, non des lions

22.

93

!

.

133

.

victoire double, double

139 !

143 147


300 Pages 26.

La grosse Bertha

27.

Arock, Bretonel!

159

28.

161

29.

En avant, Bretons! Le sourire de Mireille

30.

Les

31.

Dans la houle des blés

32.

Si je

33.

Au

34. 35.

36.

a... E... Ou...

meurs FRONT

153

Us?

ici

165

169 175

179 183

DUNKERQUE, APRÈS ReIMS Le CONVOI de ravitaillement La crève-aux-Boches

189 192

203

41.

Le & REFRAIN » DU 4I® Le « Kamarad » Lettre a l'ambulancière Les « quatre jours » Une croix dans la tranchée

233

42.

Les cuistots

237

43.

Le retour du roi-héros

243

44.

Jean Gouin » L'Horatius Coclès Breton

253

37.

38. 39. 40.

45.

46. 47. 48.

49. 50. 51. 52. 53.

«

Noël a Jeanne Salut a toi, mon régiment! Le « Lusitania » Les gas axphyxiants Les vins du Rhin Nous pleurerons nos morts^ demain! En passant par ton Berlin Tant pis pour eux !

LAUSANNE.

IMPRIMERIES RÉUNIES.

209 215 221

227

247

257

263 267

273 277

283 287

293



LIBRAIRIE PAYOT &

C'%

PARIS

REFRAINS DE GUERRE Première

i

Us

es

août-31

de""

série.

du Bivouac

décembre 1914)

PAR

THÉODORE BOTREL Avec une Préface de M. MAURICE

BARRÉS

de l'Académie française.

IC17

et

un

Un volume

dessins à la plume de

CARLÈGLE

portrait de l'auteur par

Paul JOBERT

in-i8,

avec couverture

illustrée,

3

fr.

50.





University of Califomia

91:'7"^"'*' REGIONAL LIBRARY FACILITY 405 Hiigard Avenue, Los Angeles, CA ..nf

Retum

90024-1388

this materlal to the library

from which

it

was borrowed.

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(Sf


UC SOUTHERN REGIONAL LIBRARY FACILITY

A

000 683 187

9



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