En plein feu... Documents vécus réunis pour l'histoire. Tome 4 - 1914

En plein feu... Documents vécus réunis pour l'histoire

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En plein feu... Documents vécus réunis pour l'histoire. 1914/09.

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VERMOT, Éditeur, 6 et 8, Rue Duguay-Trouin,

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Paris,19:6, Copyright byM.Vrbmot,

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Au milieu du mois d'août, la 1rearmée(généralDubaïl) s'était avancée vers le nord, jusqu'à Sarrebourg, en refoulantl'ennemidevant elle.

Lorsqu'elle se trouva entraînée dans la retraite effectuée, après Mohrange, par celle du général de Castelnau, avec laquelle elle se trouvait en liaison, elle dut se replier sur les crêtes qui font saillie entre les vallées-de laMenrtbe et de la Mortagne et sur laMortaçfne.Pendant près de trois semaines, elle opposa auxmassesennemies,sur cette ligne, une résistanceacharnée.Ce furent trois semainesd'une luttegigantesque d'héroïquesetincessantscombats. : L'armée Dubail contint vigoureusement l'ennemi pendant que se déroulait la bataille de la Marne. A l'issue de cette bataille, elle put avancer à son tour et rejeter l'ennemi au delà de la Meurthe. C'est elle qui envahit l'Alsace et conquitles territoiresque nous occupons toujours en Haute-Alsaceet dans les vallées de la Thur et de la Fecht. la France Les services qu'a rendus cette armée sont énormes, n'aura jamais assez d'admiration et de reconnaissancepour les superbes soldats qui la composaient et ceux qui les commandaient.

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LE COL DE

LAtjCHIPOTTE

Pendantprèsde troissemaines,jusqu'au12 septembre1914,le 21ecorpsd'abord,puis une divisionde chasseurset de coloniaux, livrèrent,souslesgrandsarbresde la Chipotte,descombatshéroïqueset sanglants.L'on ne saurait,sans frissonner,se représenter à traversla forêtsombre,alors que les balles,venantonne sait d'où,sifflentde toutesparts,frappantnoshommes le tâtonnement denombreusesvictimes. Notre gravurereprésentedeschasseurstirantd'unetranchéeétablie au hasardet faisantmalheureusement la pente. sur

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RA-ûN-L'ÉTAPE-

Lelundi24août1914,leshabitantsde Raon-l'Étape apprirentqu'unetroupede Bavaroisavaitfranchile Dononet marchaitsur la ville.Cesbanditss'étaientsignaléspar detelsexcèsdansla valléede Cellesquela population de Raon hâtade gagnerles caves.

Bientôt,descoupsde feuéclatèrentdanslesrues desporteset desfenêtresvolèrentenéclats, et, versse le soir,desincendiess'allumèrentsur diverspoints.L'occupation duratroissemaines;ellepeut se résumerainsi incendie,pillage, orgie. Obligésenfin la malheureuse d'abandonner cité,lesAllemands se vengèrentdeleurdéconvenue en luienvoyantdesobus.

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SAINT-RÉMY

Devantla pauvreéglisedu petitvillagede Saint-Rémy,dont les obusont fait une ruinelamentable,nos chasseurssoutiennentune lutteardente.Onvoitdansle lointainles Allemandsavancer,débouchanten massecompactede la routed'Étival,et dirigeantleur

attaquesur eux.Derrièrela murailled'unverger,éventréeçàet là par la mitraille,ils s'accrochent,farouches,à la positionet ne la lâcherontque pourmarcheren avant.

Unefoisde plus,leurhéroïsme tenaceauraeu raisonde larésistancede l'ennemiet de sespuissantsmoyensd'action.Dansle verger,devantles ruinesde la petiteéglise,ils laisserontmalheureusement hélas,quelques-uns desleurs.

SAINT-MICHEL

Surle villagede Saint-Michel, dans unefraîchematinéede septembre,les obustombentsanscesse,écrasantlestoits,trouantles murailles, allumantdesincendiesdonton voitla fuméesur notregravure.Le clocher,commel'onpeut s'enrendrecompte,n'a pas étéépargné.—Nossoldatsse préparentà défendrele villageet à recevoirvigoureusement desmassesallemandesvenantd'Étival quicommencent à être en vue.

SAINT-DIÉ, (FAUB. DE LA BÔLLE)

copieux,lesAllemandsfirentleur entréedans Aprèsavoir,le 27aoftt1914, annoncéleurarrivéeà Saint-Dié parun bombardement la villeen s'abritantderrièredescivilsqu'ilspoussaientenavant.Notregravuremontreunepoignéede soldatsfrançais— de héros —qui, souslesobus, s'obstinentàune impossiblerésistance.Dansla nuit du 11 septembre,l'ennemidut évacuerla ville,et,le touchantau délire,nos alpinslatraversèrent.Maissi la cité vosgienneétait débarrassée lendemain,au milieud'unenthousiasme d'hôtesexécrés,ellene se trouvaitpasà l'abrideleursobus quelquesjoursaprès leur départ,le 29et le 30septembre,ellesubit Ellea eu,commeon lesait, à en subirplusieursautresdepuis. deviolentsbombardements.

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TAINTRUX

Lejolivillagede Taintrux,en partiedémolidansun furieuxdueld'artillerie,estdevenuun véritableenfer.Nosfantassins,avecun entrainquisereflètesur leursphysionomies, traversentcet enferpourmarcherà l'ennemi,que leurhéroïqueeffortva chasserdu colduHaut-Jacques, ainsiquede toutesleshauteursenvironnantes, et déciderd'unede nospremièreset historique victoire.

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LA BOURGONCE

Marchant àl'ennemi, un bataillonalpintfavéràeievillagede La Bourgônce.Ces superbessoldatssavent quela mortles attend,et pourtanton croiraitvoirunetroupeen manœuvresdansce villagequine porteaucunetraceapparentede la guerre.Pourcessoldats, quiontlaissébiendesleursdéjà danslessentes desVosges,c'est commeune visiondu villagenatal, — visionbrève,hélas!—qui

s'évanouirabientôtsousles balleset la mitraille.Verssix heuresdu soir, en effet,se faufilantentreles maisonsblanchesdu village,et se ruant dansla directionde La Salle,ces chasseursexécuterontune chargeà la baïonnetteremarquablequiajouteraune belle pageà l'historiquede leur bataillon.Les Allemandss'enfuirentcédantà leur irrésistiblepoussée.

LA SALLE

D'unélanininterrompudepuisLaBourgonce, villagevoisinque représentele panoramaprécédent,nos alpinsmarchentau combat vers lepetitvillagede LaSalle,oùnaissentdesincendiesalluméspar lesobus.Commebeaucoupd'autresdela régionde Saint-Dié, ce village,d'ordinairesipaisible,sera le théâtred'actionshéroïqueset sanglantes.Il faudraitpouvoircitertousles faitsindividuels toujourssibrillantspournos alpins.

SAULCYSUR-MEURTHE

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bombardèrent levillagedeSaulcy-sur-Meurthe, puis,lorsqu'ils deseptembre 1914,lesAllemands purenty pénétrer, Aucommencement immeubles, dont un importanttissage,furentdévoréspar des ils mirentle feuà un certainnombredemaisons quatre-vingt-neuf incendiesalluméssoitpar desobus,soitpar la torchedesbrutesteutonnes.Le 12septembre,dansleurmouvement en avant,nos Toutun état-major allemandfutanéantipar cotreartilleriedanslejolichâteau troupeschassentduvillagelesbarbaresquil'occupent. quel'onaperçoitencoredansun bouquetd'arbres.

ANOZEL

C'estentreTaintruxet Saulcy-sur-Meurthe, tout prèsdu petitvillaged'Anozel,qu'estsitué ce joli vallonencadrépar des sommets boiséssur lesquelsflottentdes vapeurslégèreset transparentes.

La guerreen a faitune véritablefournaiseoùla mortfrappeà coups (LE MAUVAIS CHAMP) redoublés,oùlesruiness'accumulent, où râlentlesmourants,où les blesséscrientleur souffrance.

Admirablescommetoujours,nos

fantassinsse portentrésolument étrange,dénommé Champ». Ils esca!adentles pentessouslesballes versl'Est,traversentcevallonen cetendroit,coïncidence « LeMauvais et lesobus,sanssoucide ceuxquitombentet qu'ilsvengeront bientôt.—En avant,pourla. France!—Etrienn'arrêtecessuperbessoldats,—quela mort.

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ENTRE

DEUX-EAUX

Le2 septembre1914,aprèsavoircopieusement bombardéle villaged'Entre-Deux-Eaux, dont un certainnombredemaisonsfurent détruites,lesBavaroisy firentune entréebrutaleet s'emparèrent du maire,M.Ferry, l'accusantd'avoirfait aux Français,pendant la nuit,dessignauxlumineux.Lemalheureux villageconnutleshorreursdel'occupation jusqu'au12septembre,jour où il fut repris par nostroupes.—Notregravuremontrenossoldatsaucoursde l'actionquiaboutità la délivrancedu village.

LA CROIX-AUX

MINES

Précédéspar lesobusde notreartillerie,nosalpins,avecleurfouguecoutumière,descendentvers le coquetvillagede La Croix-auxMines,dontilschasseront l'ennemi,commeilsl'ontfaitpartoutoùilsse sontmesurés avec lui,pourle refoulerensuiteversla frontière, pourle «bouterhorsde France». Et lesregardsdecesbravesse portentverslessommetsbleuâtresau delàdesquelsils saventqu'est la terred'Alsace.

LE CHIPAL

Nichéaucreuxd'unevalléepittoresque, nonloinde la Croix-aux-Mines, au tournantd'uneroutebienconnuedestouristes,dansun cadreunpeusévèredontnotreremarquable et douce,le hameauvosgiendu Chipai gravureévoquela poésieà la foismélancolique semblaitdevoirjouir d'unepaixéternelle.Maisles barbares,que nullepoésien'émeut,ont franchiles monts et nousvoyonsle hameau,sur lequelils se sontacharnés,flambersouslesobus. malheureux

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1 LE COL

DES

JOURNAUX

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-,,99 généreuxle conquis.

Parbonds,noschasseurs,danslesboisquel'onvoit,déchiquetés le longdela routeravinéepar lesobus par la mitraille,progressent et balayéepar lesballes ilsarriventau sommetdu ColdesJournaux.Laluttey est d'uneâpretéfarouche.LesAllemands, quel'on distinguederrièreles cadavresdesleurs,s'accrochent désespérément, maisà chaquepousséelesnôtresavancent,quelques-uns d'entre se relèventpas mortsoublessés,ils jalonnantle,cheminglorieux qui mèneleursfrèresà la victoire, a rrosantdeleur euxne sang .généreuxJe 1 Ï--;

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SAINT-LÉONARD

refoulantla hordequi s'estabattuesur cettepartiedes Vosges.

Unà un,nostroupesdégagentlesvillagesdela régionde Saint-Dié, la Meurthe,d'oùpart un feunourriauquelnosvaillants lesbordsd'undesbrasde Lesvoicidevantle villagede Saint-Léonard, sur approchantpar bondssuccessifs des maisonsblanchesqui,devant eux,bordentla routede chasseursrépondentvigoureusement,

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Saint-Dié.

A droite,uneimportanteusineestcomplètement détruitepar le feuet le canon onen voitl'outillageamonceléen ferraille.Les chasseursne s'occupentpas de la rivièreet la traversentsans plus de souciqu'uneroute.Danslesgrandsmontsqui, au loin,soulèventleursforêtsde sapins,roulentd'échoen échole fracasdescanons et le crépitement dela fusillade.

MANDRAY

Dansle cimetièredu villagede Mandray,une partied'unbataillondechasseursde la régionsoutientune lutte farouchesousles balleset la mitraille.Ce n'est, pources vaillantssoldats,qu'uneétape glorieusedans leur marchehéroïquevers les colsdes Vosges,d'oùils chasserontl'envahisseur.

Onpeutjugerde l'intensitéde la lutte enexaminantles tracesde balles que révèlele monumentfunéraire.

LE COL DU HAUT-JACQUES

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Refoulantdevanteuxl'envahisseur, nosvaillantsalpinsse dirigentverslaterred'Alsace,quetous,hélas,n'atteindrontpas.La mort, pas elleestembusquée partout,surla routeetdanslesboisépaisquisemblentmonterune gardefarouche en effet,lesguetteà chaque auxcolsdes Vosges.Maisrien ne peutavoirraisondeleurhéroïsme sur le Haut-Jacques, commeailleurs,ilspassèrent.On peut distinguersur la photographie la silhouettedesderniersAllemands quiluttentencoreen se retirant.

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LA

CROIX-IDOUX

clairière,oùle syndicatd'initiativedes Vosgesavaitfaitédifierun charmantpavillonde repos,quel'on voit Danscettedélicieuse encoreauprèsde la modestecroixquimetcommeune notedetendressedansl'âprepoésiede la forêtsombre,une lutteacharnéeeut lieu.Les Allemandsavaientétabliderrièrela croixde véritablesouvragesfortifiésprotégésde filsde fer.Defurieuxcorpsà corps marquèrentla prisede ce carrefour,maisrien ne résistaà nos alpinsqui,alertes,baïonnettesen avant, nettoyèrentla positionet firentpayercherà l'ennemileursinfortunéscamaradesquela fatalitéavaitprivésdejouirdu triomphe.

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L'Album N° 5 contiendra

NOTRE ENTRÉE EN ALSACE -

COL DU BONHOMME FELRINGE COL DULOUTCHPACK WESSERLING LAC BLANC SAINT-AMARIN COL DE LA SCHLUCHT MOOSCH SULTZEREN WEILER BITSCHWILLER COL DE BUSSANG URBEIS THANN

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ETC., ETC.,