Le Figaro. Supplément littéraire du dimanche. 08/11/1884.

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Le Figaro. Supplément littéraire du dimanche

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tion d'un nommé Dumont, de la maison du roi, laquelle association disparut un Les DIRECTEURS DE l'Opéra DEPUIS LULLI JUS- moment pour faire place à l'administration du banquier Guyenet, et reparut qu'à. M. Vatjcorbeil Edouard Noël, quelques années plus tard après la LA REPRISE DES FORÇATS DE l'Honneur: Abraham ruine de ce dernier? Nous ne saurions Dreyfus. le dire au juste. Toujours est-il que, pas Au Tonkin DANS Hanoï Paul Bonnetain. plus que le financier Guyenet, pas plus LE Barbier ROSSINI ET Càstil-Blaze XX. que Dumont, l'écuyer du Dauphin, qu'un CARNET d'un Torpilleur Un Torpilleur. caprice royal lui avait imposé comme LA Semaine financière^ associé, il n'appartenait au monde dés lettres, ou des. arts, et qu'il nous faut ar^ river à Destouches, en 1728, pour retrôiï-. ver un horrïnïe du métier à la tête de LES? l'exploitation de l'Opéra. Cette période vit éclorè ['Europe galante, de Campra, r et si Francine ne se montra pas ingrat envers son beau-père, à qui il devait

après une expérience malheureuse de cien directeur Prancœur céda aux insquatre années, choisit enfin pour gérer, tances de l'architecte Cellerier, qui le d'abord à son profit, une exploitation preSsaitdele seconderdanslatâchê,pourqu'elle n'avait nullement sollicitée, deux tant alors si peu séduisante, d'adminiscompositeurs, Rebel et Prancœur, qui trer notre grande institutionlyrique. Pars'étaient révélés par quelques ouvrages acte en date du 8 mars 1792, tous deux intéressants, écrits en collaboration et devenaient:concessionnaires de l'entrereprésentés sous les directions précé- prise pour une période de trente années, dentes.. a partir du 1er avril suivant. Mais ces Ce n'est qu'en 1757, après un in- deux associés tardèrent pas à porter lerrègne assez court d'ailleurs et en ônibragje à la ne commune, quiy sur les âé~ core plus insignifiant, du .composi- nonciafcions de quelques pensionnaires

Péronis, sous la haute surveillance de A. Dupeuty devenait secrétaire général Papillon de Laferté, titulaire officiel du de la nouvelle direction; Mme Ugalde, privilège. Situation nouvelle, comme* on directrice dés études musicales, et voit, et qui ne devait pas être de longue Edouard Philippe secrétaire de Mme durée. Un viplqniste célèbre, Viotti, le i Ugalde. Pour rendre la prisede possesremplaçà en 1819, et eut lui-même comme sion plus facile, un mandat d'arrêt avait successeur, en 1821, le chef d'orchestre été lancé contre M. Perrin, qui, heureuHalieneck, dont la direction se prolongea sement averti à temps, put quitter Paris jusqu'en. 1824. Jusqu'à la Révolution de avant d'avoir été appréhendé au corps. 1830, deux directions celle de Duplantis Garnier fut présenté personnel le et de Lubbert, devaient encore, toujours 12 mai. Cette comédie au grotesque né desous la surveillance des surintendants vait.pas durer. La prise de Paris par tes teur; Royer, que les mêmes Rebel jaloux et animés d'un \ardent républica- royaux-, voir le jour àrTOpéra. Cette épo- troupes régulières mit. fin à une gestion et Françoeur, décidèrent la ville à leur nisme, décida leur accusation,après quoi que est trop voisine, de. la nôtre, à qui 1/arréstatiori du citoyen Garnier, abandonner, à leurs risques et périls elle choisit pour former une commis-' qu'il soit nécessaire de rappeler icipour mai, ne laissa pas le temps de se macette fois, pour une durée de trente, sion administrative les artistes dont les noms des chefs-d'œuvre acquis à la les 28 nifester.. reannées, l'exploitation d'un privilège qui opinions politiques répondaient le, plus nomméedurant lé cours de cette période commençait à troubler singulièrement. Nous arrivons à l'administration de aux aspirations du mo- mémorable. Ne suffirait-il pas d'évoquer l'obtention'de ce poste envié, il monta l'équilibre de son budget. Ils ne le gar- directement ment. les noms de Rossini etd'Auber, pour re- M. Halanzier, dont l'histoire est trop près cependant quelques ouvrages signés de dèrent cependant pas trente .années et mettre immédiatement en lumière la fa- de nous, pour qu'il ne soit pas inutile I C'est ainsi qu'au citoyen et la Sémicompositeur notamment cédèrent, noms nouveaux, au bout de quelque temps, DEPUIS la rappeler. Si Rochefort, elle adjoignit leicitoyen ténor veur exceptionnelle avec laquelle se pro- administration, discutée qu'ait été cette ramis, de Destouches. leur bail à l'association Berton et Triât, duisirent pour la première fois parmi on ne pourrait sans in- • LILL! jusqu'à M. VALCORBEIL à laquelle vinrent s'adjoindre deux; ans Lays, pour former avec deux chanteurs justice criante, les grands succès de Moïse, de ne pas savoir gré à cet Destouches ne fit que passer à l'Opéra. plus tard, Dauvergne et Joliveau. oubliés, La Suze et Roy, le comité admi- nous Guillaume Tell, du Comte Ory et de la imprésario, d'avoir accepté une gestion Dès 1730, en effet, ce compositeur vennistratif, entre les mains duquel les Muette aussi lourde, à une époque où chacun de Portici? **# destinées de l'Opéra ne devaient pas dait son privilège, moyennant la somme désespérait de l'avenir, de l'avoir conM. Vaucorbeil vient de mourir. Cette mort a de 300,000 francs, à un capitaliste du ### Depuis 1770, la Ville de Paris, éclairée réussir à briller d'un plus vif éclat que servée après l'incendie de la salle de la pris tout de suite les proportions d'un véritable nom de Gruer, à qui la haute, protection par une expérience quotidienne, de la sous les précédentesgestions. Nousn'enrue Le Pelletier, alors que personne ne L'époque qui du treprendons cardinal Pleury prend naissance le ouvrait toutes 2 de à rappeler sujet difficulté pas macs De grance événement. tous les directeurs qui se sont des pour elle, de gérer convena- les anecdotes se présentait pour prendre la charge dei 1831, la direction les du portes cabinet directorial. fameux du docteur II nombre que fit avec naître blement sans les intérêts artistiques de l'A- à l'Opéra, l'intérim à la salle Ventadour, et d'être succédé depuis plus de deux siècles à la tête n'y Véron, est plus à brillante a rien dire de administration Nous ailleurs, l'autocratie encore. son cadémie comme de musique, faisait auprès de burlesque des tyrans la tête du nouvel Opéra, alors de l'administration de l'Académie de musique, -.gui lui échappa d'ailleurs bien loin du temps où l'Opéra demeuréà bout d'une du sommes moment. la au maison du roi d'inutiles démarches compétiteurs calcuque chacun de Lulli et M. Vaucorbeil sont les seuls que la année, à la suite d'une équipée, dont les que celle-ci la débarrassât d'une Des pièces de circonstance,sans lamoin- traînait après lui une situation financière lait avec avidité ses pour mort soit venue surprendre dans l'exercice de annales galantes de l'Académie de mu- aussi chaque iour de plus en plus critique. Le du monument deles chances de 'fortuneoharge. Le roi faisait lui, dre valeur, aus,si bien comme musique Philtre, grosse Charles Garnier, sans leurs fonctions. Il nous a paru intéressant à ce sique ont gardé le souvenir, pour tom- la sourde oreille et Robert le Diable, la Sylphide, la poésie, forment que incomme presque affronter. souciait nullesSi l'Opéra vit encore oser Juive, complètent quelques variablement sujet de rechercher dans l'histoire de l'Opéra ber, on ne sait pourquoi, dans lés mains lement de grever à ne se le années la répertoire courant du en sa cassette théâtre dont l'affiche renouvelle aussi fortune du Bourgeois de Paris, qui, en aujourd'hui, M. Halanzier y est bien pour les ancêtres administratifs de M. Vaucorbèil, inhabiles du comte de Saint-Gille et du particulière au profitnouveau se l'Opéra. de Si, en vite 1835, céde la place à Duponchel et à quelque chose. C'est le plus bel éloge président Lebœuf et aussi le appartenant, souvent que les événements 1776, il premême temps leur influence consentit à le artistique lui reprendre, ce ne en que nous puissions faire de son adm'i-. Edouard Monnais. La prospérité de l'O- que -sUrrléur, époque et spr les progrèsde notre-é.cole mier,. à l'aristocratie, lé second, à la ma- fut pas pour longtemps et la Ville de Pa- euxrmêmes. Jadin et Grétry sont les deux péra nistration. Le -privilège accordé à M. acquis. Elle Halanzier expirait est compositeurs dont !es désormais gistrature, ce qui ne les empêcha pas de se ris dut fait seuls noms pùisun jusqu' en 1780 la resle 31 octobre 1879. M. musicale française.. C'est ce travail, qu'à la Tvoir bientôt l'objet conserver fait croître d'une sent-être avec les grands sucdisgrâceroyale, justement ne exceptés ces que dans ponsabilité administrative et financière Vaucorbeil avait été dès le mois de féveine de la nomination d'un nouveau direcavoir refusé une légère gratifica- le l'Académie de musique, confiée manifestations théâtrales des accès de cès des Huguenots, des Martyrs, de Gi- vrier désigné pour suc- patriotisme de la population parisienne. selle, de la Reine de Chypre, etc.. Mais pour le remplacer, à dater teur de l'Opéra, nous ne croyons pas inutile de tion à une danseuse que le roi honorait îessivement, cette période, pendant l"noyembre.Par suited'arrangements à mettre sous les yeux de nos lecteurs. déjà, nous enjambons par dessus la ges- du de ses faveurs et de sa protection. Les Papillon de Laferté, Meneschal des Enparticuliers, d'entrer en fonctions ### tion de Léon Pillet, qui, inaugurée en le 1" mai. Sonilôbtint malheureux 'avaient de bonnes raisons ielles, de la Touche, Bomboulon, Héadministration a pu être di1841, devait se prolonger jusqu'en 1847, pour ne pas se montrer généreux en cette bert, Buffault, et enfin à la direction resL'Opéra fut ainsi ces administré par jugée. Elle a été celle d'un honc'est-à-dire jusqu'à la rentrée dans le versement circonstance. Ruinés par les dépenses ?onsable de Devismes du Valgay. commissions Bien que nous ayons écrit Je nom de qu'ils nête homme que lespetits côtés étaient arspéciales sans cesse renou- cabinet directorial de Duponchel, avec avaient faites monter pour C'est avec un le mauvais temps pour l'Opéra, velées, jusqu'à l'année 1800, époque à Roqueplan Lulli en tête de cet article, ce n'est pas luxe rivés a absorber aux dépens des grands. inusité associé. Ce de mise scène dernier la Jephté, pour en ne iont la situation toujours précaire ne laquelle Devismes du Valgay, Bonnet de devait Tropsoucieux.tropinquietdeceque pouavec lui que fut inaugurée, le 19 mars de Monteclair, ils tarder à demeurer à seul la tardaient à pas ne à pas en ?arvient maintenir Treiches qu'au 1671, la nouvelle Académie de musique. prix d'énoret Gellerier succédèrent aux tête des affaires de l'Académie de musi- vait penser de lui l'opinion publique il ne se Le privilège en avait été, dès 1669, ac- voir les représentations suspendues par mes sacrifices. Et cependant étaient nés différents comités qui, pendant huit ansutpas fairébon marché des criailleries de Une brouille étant survenue entre quelques-uns du cardinal de Noailles, qu'offus- x la renommée Monsigny, que. nées, Aline, s'étaient cordé à l'abbé Perrin, poète d'un assez ordre la responsabilité les deux associés, Roqueplan n'hésita et s'attacher exclusivement quait, parait-il, dans cet ouvrage l'assi- eine de Golconde Philidor, avec Erne- de la décadencepartagé médiocre talent, dont l'unique mérite milation intérêts morale l'Académie de de l'Académie de musique à de pas à accepter, à avec aux la l'histoire risques de à la et périls sacrée mythoses 'inde; Berton, avec Deucalion et Pyrrha; musique. Ce ne fut que bien plus tard, gestion littéraire, en dehors de quelques poé- logie et, la tête de laquelle l'avaient placé la con. du théâtre l'Opéra, même de qu'il du leur échapper coup, ?iccini, conRoland; Gluck, enfin, avec que le premier consul, justement ému sies peu estimées, consistait surtout à des bénéfices légitimement fiance et l'amitié de M. Jules Ferry. Au* avec jusqu'en Ce 1854. fut pendant escomptés. serva Tphigénie sa Aulide Alceste. de -la et situation introduire les ambassadeurs chez GasIl semlendemain de sa mort, ce n'est pas le moprécaire de l'Opéra et direction et celles de en deux ses ble qu'avec succesla révélation d'Orléans. de gloires ton préoccupé de ses intérêts artistiques noment de juger son administration. Nous ces Ceci se passait en i733. On pouvait de notre histoire lyrique, l'institution Crosnier' Alphonse'Royer, et seurs que Quoiqu'il en soit, l'abbé Perrin, qui croire toirement de souffrance depuis nombre virent le jour, en ne pouvons cependantpas nous empêchei' la scène de l'Opéra: ces tentatives éclaireraient l'Académie de musique ne pouvait que d'années, prit sur avait pourtant toute prête en portefeuille, l'Etat quel'inconvénient à de endroit rappeler que c'est lui qui monta Aida, son une résolu- Jérusalem, le Prophète, le Juif-Errant, qu'il devait y prospérer. Il n'en sur était rien cependant, tion catégorique. Par décret du 25 no- Orfa et la Fronde. Le Tribut de Zamora, Françoise de Rila tragédie lyrique de Pomone, dont il avoir l'Opéra à. recevoir directepour et la roi, -en maison du avait écrit les paroles sur la musique ment rentrant en pos- vembre 1802, il rattacha à sa maison la mini, Henri VIII et que s'il ne fit rien impulsiond'hommes éminents, son session d'un privilège haute qu'elle direction de l'Académie, dont il de Cambert, ne se pressa pas de tirer avait créé Mais si la situation morale de l'Opéra pour entraîner le mouvement artistique doute, mais leurs qualités sans que plus d'un siècle de plaçait auparavant, désormais profit la royale faveur qui venait l'administration sous n'avait fait que s'affirmer tous les jours de l'Opéra, il ne contribua pas peu, en ne devait même semblaient tout naturellement pas retirer une bien grande satisfaction la surveillance lui être libéralement octroyée. Sansécarter directe des préfets du davantage, il n'en était pas de même de tous cas à ne pas l'entraver. Les ouvrade ces fonctions. Il n'en fut rien, matérielle de la direction Dauvergne et palais. Le librettiste Morel, doute l'argent lui nianqua-t-il des le dé- et le chevalier accepte dans la situation administrative de Nestor ges que nous venons de citer en sont de Thuret, capitaine au Gossec qui prolongea jusqu'en 1790, ces conditions de succéderà Cellerier et Roqueplan. Dès 1854, l'Empereur but et son illustre protecteur crut-il de- régiment de Picardie, se avait une preuve. Il ne lui appartenait pas de sollicita et obtint ] signale avoir fourni l'occasion aux voir borner sa générosité- à la. création la non sans son avènement par la mise à l'é- dû faire rentrer ce théâtre dans les dé- faire éclore des musiciens de génie. Ce 1 succession que l'exil des précédents Danatdei, Sah'eri, de \& Caravane tude du à Don Juan, de Mozart, dont les pendances de sa maison: Alphonse Royer n'est pas plus là le rôle d'un directeur du de ce privilège. Il paraît, toutefois, que. directeurs laissa quelque temps désen Caire, de Grétry, et à Y Œdipe à Co- Noces de Figaro et les Mystères d'Isis, avait hérité de cet état de choses de l'idée de l'abbé Perrin n'avait rien que hérence. de l'Opéra que ce n'est le devoir du miCe fut brillante époque 1 et son une lonne, de Sacchini, d'être applaudis par avaient déjà, sur cette même scène, ré- prédécesseurCrosnier et l'avait transmis nistre d'improviser du jour au lendede raisonnable et que l'idée nouvelle ne qui vit naître et développer talent le se devait pas tarder à enthousiasmer le Éde Rameau. Les succès des Indes galan- leurs contemporains avant d'être consa- vélé quelques années auparavant, lé tel quel en 1862, à son successeur, M. main un habileimprésario. C'est cepenpublic du dix-septième siècle. comme chefs-d'œuvre par la posté- nom et le génie, à notre admiration. Emile Perrin, qui devint, en 1866 seule- dant là, à l'heure actuelle, la question ttes, de Castor et Polhix, de Dardanus crés rité. directeur responsable, avec 900,000 brûlante du moment et à la bonne solubien faits jeter l'éclat de En i807, Morel cède la place à l'auteur ment, Dès l'ouverture, en effet, l'opéra réus- sont pour · sur de laquelle s'intéressent tous ceux Nous arrivons à la période révolution- dramatique Picard,, que la faveur impé- francs de subvention, dont 100,000,im- tion 1 gestion de ce gentilhomme, qu'une insit si bien et si vite que l'envie se mit la ont souci de notre école musicale de boudoir amena à préférer le naire. Le 8 avril 1790, par ordre exprès riale appelait à la tête de notre grande putables sur la cassette impériale. Cette qui t bientôt de la partie et Lulli, qui comp- trigue française. direction ne prend fin qu'en 1870, au motait alors parmi les protégés de Mme fsceptre de l'imprésario au sabre de l'of- du roi, et pour la quatrième fois, la Ville institution musicale. C'est le commmen- ment Edouard Noël. de la Révolution du 4 Septembre. de Paris reprenait la direction des af- cement de l'époque dite de Spontini. Sous f de Montespan, se montra des plus acliar- ficier. Onze années d'une administration très faires de l'Opéra. A ce moment, la mu- le règne de Picard, furent en effet re- A elle revient l'honneur d'avoir monté nés à vouloir détrôner l'abbé Perrin. Il mirent du même coup en pé- nicipalité n'était pas sans se demander présentés La Vestale et Pernand Cor- l'Africaine, Don Carlos, Faust etHamlet. fit si bien, qu'avec l'appui de la mal- artistique t la santé et la fortune du chevalier. Il de quelle manière elle allait réorgarniser tez, deux des plus grands succès musiLA REPRISE tresse royale, toute puissante sur l'es- ril 1 *#* dont administration eut le temps elle cependant, avant de une connaissait, caux dont l'histoire de l'Opéra ait lieu de prit du roi, il ne tarda pas à devenir à E encore les mourir, avoir de voir succomber à éprouvés DES la peine déjà, tous les s'enorgueillir. Ce ne fut pas du reste pour L'administration son tour le titulaire heureux de l'entre- I l'Opéra de demeura, prise récemment imaginée. De 1672 à son E successeur, le financier Berger, qui embarras et toutes les difficultés. Sans seulement le nom de Spontini, qui 'ap- bien entendu, sans titulaire désigné, FORÇATSDE L'HONNEUR bien imprudemment abandonné la compter que les circonstances étaient porta quelque lustre à la gestion de l'au- pendant tout le temps 1OS7, l'ancien petit violon de Mlle de avait 0 que dura la guerre. du Dauphiné,*bù il occupait le loin d'être favorables et que le public, teur de La Petite Ville. A ce nom, il faut Des pourparlers étaient ,.Montpensierprésida avec le plus grand province 1 déjà entamés, de receveur général, pour venir agité d'ailleurs par de plus graves pré- joindre ceux de Kreutzer, de Méhul, de sous les auspices de M. Perrin, succès aux destinées de l'Académie poste 1 pour à Paris, en même temps occupations, se détachait chaque jour de Chérubïni', de 'Pérohis, de' Lebrun que rendre cette scène royale, dont le répertoire durant cette compromettre, c public aussitôt au période d'inauguration, se composa ex- fque ses propres intérêts, l'avenir de plus en plus des magnificences artisti- toute cette période ale devoir de reven- après la capitulation de Paris, lorsque l de musique, dont les dettes, ques que le théâtre de l'Opéra était ap- diquer avec quelque fierté. A ce moment, éclata la Commune. Ce gouvernement La reprise de Fualdès donne un piquant caclusivement d'ouvrages dont il avait l'Académie ractère d'actualité à la nouvelle humoristique écrit la musique. aaprès lui, se trouvèrent augmentées de pelé à lui offrir. Aussi, la Villé de Paris en effet, la situation de l'Opéra est deve- passager, de néfaste mémoire, ne crut que nous publions ci-après, plus de 400,000 livres. La faillite, reten- ne trouva t'elle tout d'abord personne nue plus prospère. Faut-il attribuer cet pas devoir laisser vacant sans vouloir, poste un ard'ailleurs, établir aucune assimilation entre le tissante du directeur Trifontaine donna qui consentît à la décharger de ce far- état nouveau à l'habileté du directeur ou demment sollicité à ce moment t tous par 1 l'idée à Louis XV de se débarrasser, au deau, et force lui fut bien, pendant deux à la qualité des ouvrages représentés ?7 les Bohèmes de la musique. En consé- drame dont il est question dans cette fantaisie, uulli avait fait de trop bonnes affaires profit de la Ville de Paris, d'une entre- années, de faire gérer, pour son propre C'èst ce qu'il serait difficile de détermi- quence, le 9 mai 1871; le citoyen Emile et la célèbre pièce qu'on vient de jouer avec à l'Opéra pour que, renonçant à risquer pprise privilégiée qui devenait de jour en compte, l'Opéra, par des commissaires ner exactement. Le mieux est de consta- Perrin était officiellement révoqué p grand succès à l'Ambigu. plus longtemps ce qu'il avait gagné, il jour jl plus onéreuse pour la cassette délégués dont les affaires n'aboutirent ter purement et simplement la chose, arrêté du citoyen Cournet, délégué àpar jamais qu'à de très médiocres résultats. sans chercher trop loin des raisons su- sûreté générale et à l'intérieur, et la ne songeât pas, en véritable Italien qu'il royale. r remétait, à conserver le, privilège dans sa perficielles.. placé citoyen par le Eugène Garnier, C'était à une répétition de la pièce anfamille. C'est pourquoi son gendre lui Il n'y avait pas à décliner cet honneur: Ce n'est qu'en 1792, et après la liquicien artiste des Bouffes-Pari siens. Une nouvelle'qui devait passer « incessamsuccéda en 1687. Qu'était-ce, en dehors 1l'ordre du roi était formel. Le privilège, dation de deux campagnes désastreuses, Picard était demeuré directeur de commission était instituée pour veiller ment » au Théâtre-Populaire. Les aude ce lien de parenté avec l'auteur de de d royal qu'il était depuis l'origine, de- que la Ville de Paris rencontra enfin l'Opéra pendant la première Restauraaux intérêts de Tart musical et des ar- teurs, Robinet et Cerneuil, étaient à Thésée, que ce Francine qui, après avoir venait donc en quelque sorte municipal, deux hommes audacieux pour prendre tion et pendant les Cent-Jours. Le 18 jan- tistes. v Elle se composait des citoyens l'avant-scène, et Stéphane venait de dire administré l'Opéra, seul, pendant onze en e 1749, sous la haute surveillance du à leurs risques et périls, la direction des vier 1816, une ordonnance royale lui as- Cournet, A. Regnard, Lefèvre, Roncier, pour la cinquième fois «Ah! madame. années, dut ensuite accepter l'associa- marquis d'Argenson. La Ville de Paris, affaires de l'Académie de musique. L'an- signait comme successeurs, Choron et Raoul Pugno, E. Levraud n et Felmer. M. fasse. le ciel que je n'arrive pas trop SOMMAIRE DU SUPPLÉMENT

le

Directeurs ie l'Opéra

de

de

~ARN~T TORPILLEUR D'un

cru'intéressant de les reproduire pour nos lec- champignon, que portent seulement les Tous les Chinois (Pavillons-Noirs ou teurs, en tâchant de leur conserver toute leur Annamites. réguliers) auxquels j'ai eu affaire, étaient couleurlocale. DiCK DE LONLAY. armés du fusil Winschester ou du Re-

I

Pavillons ÏVoipa et chinois Tout d'abord l'ennemi. Je n'ai pas à raconter les origines des Pavillons-

Au-dessus de la ceinture et recouvrant tout le bas de la poitrine est bouclée sur le côté une large cartouchière en peau de chèyre garnie de ses longs poils, à trois rangs superposés, de petites cases où sont renfermées les cartouches métalliques.

Ces volontaires,quittaient le kéo(veste)

rouge d'uniforme portant sur la poitrine le numéro du régiment pour ne pas être reconnus parmi les bandes irrégulières. Aussi peut-on dire que nous avons toujours eu affaire, aux meilleurssoldats.de l'armée chinoise. • Contrairement au Tonkinois et à l'An -» namite, le Pavillon-Noir et le régulier Chinois sont de haute taille, les traits durs, accentués, et présentent le véritable type mongolien nez un peu écrasé, pommettes saillantes, yeux bridés, teint bistré. Tous ont le visage soigneusementrasé. Seuls les. officiers supérieurs, les mandarins, ou tout simplement les individus ayant dépassé la quarantaine, jont le droit de porter la barbe ou les longues moustaches. Le Pavillon-Noir recouvre sa natte, roulée en chignon au sommet de la tête, d'un turban noir, rouge ou vert, et pose sur le tout un large chapeau de bambou tressé, aux bords plats et dont le fond se relève en pointe comme un clo-

cheton de pagode. Tous ont la même coiffure, bien que nos journaux illustrés persistent à>Ies1 coiffer de l'immense salako en forme de^ i

A ce propos, il m'est arrivé le fait suivant

mington à répétition. La baïonnette, sans fourreau, est passée à travers la ceinture à laquelle sont accrochés l'étui contenant la pipe et les,ustensiles nécessaires au fumeur d'opium, ainsi que le couteau à lanie droite qui sert à la fois à faire la barbe, à découper la viande et aussi à trancher la tête de l'ennemi mort ou blessé.

Noirs, détails cent fois répétés dans les journaux: je dirai seulement que les Pavillons-Noirs, au début de la campagne, étaient surtout composés de réguliers Chinois envoyés par les mandales rins.

Depuis longtemps on parle du Tonkin rapports des commandants en chef ont esquissé à grands traits le courage de nos soldats dans les nombreux combats de cette campagne meurtrière plusieurs correspondants ont décrit le paysage tonkinois, les types des habitants, les mœurs, les coutumes, mais jusque-là personne n'avait parlé du côté anecdotique et fait assister le lecteur aux milles péripéties de cette guerre terrible, sans grâce ni merci,l'existence aventureusc de nos soldats et de nos marins, aux traits de bravoure cent fois répétés de ces braves gens, héros inconnus du devoir et de l'honneur.militaire. C'est cette lacune que nous voulons combler aujourd'hui, grâce aux souvenirs d'un jeune chef torpilleur, qui revient du Tonkin où il a passé prés d'une année. Arrivé à Hanoï avec les premiers renforts, vingt jours après la mort de l'infortuné commandant Rivière, il a suivi toutes les péripéties de la campagne, jusqu'auu mois de mars dernier, époque à laquelle il fut blessé en faisant sauter le premier barrage du canal des Bambous, pendant la marche du général de Négrier sur Bac Ninh. En écoutant ce grand garcon, au teint halé par le soleil de l'Annam, aux yeux bleus conservant ce regard triste et doux des gens de mer, nous raconter sans forfanterie, et avec une intarissable bonne humeur les -nombreux souvenirs de sa rude..vie de m^Iot» nous avons..

t. Ofacter allemand

Sous te cnapeau, au lieu d'être coiffé du turban, l'officier couvre sa natte d'une petite calotte sphérique en soie noire avec un bouton rouge. Quant aux officiers supérieurs, qui ont tous le rang de mandarin, ceux-ci portent une profusion de glands d'or et d'argent.. Leur costume est dés plus riches. Ils sont chaussés de larges bottes vernies, et montent' dé petits chevaux cambodgiens ou du Thibet, sur lesquels ils se drapent dans des manteaux aux

Les hommes portent, en outre, un sac en toile blanche, attaché par deux brételjes passant sous les bras et réunies par une autre, bande passant sur la poiArmement, Équipement trine.Ce sac,sauf la couverture en toile ci nuances éclatantes. rée rappelle le moral du soldat espagnol. Tous les officiers sont armés du reLe costume de ces irréguliers se comvolver, quelques-uns y ajoutent le coupose du kéo, ou veste en cotonnade, mulBeaucoup de Chinois s'attachent teau droit passé dans la ceinture. ticolore, au col largement échancré, serré ces Beaucoup de ces officiers sont euroà la taille par une ceinture de même autour du cdti, des amulettes telles que etoffe et se boutonnant par deux tresses griffes de tigre, écailles de caïman, dents péens, principalement anglais, amérinoires. Les manches sont courtes et lais- d'animaux symboles de la force, herbes cains ou allemands. sacrées bénies par les bonzes et renfersent l'avant-bras nu. En décembre 1883, à l'attaque des reLe kekoin ou pantalon de même cou- mées dans de petits sachets, etc. tranchements de Phu-Sa, sous Sontay, leur que le keo, est très j'affirme avoir entendu, au milieu d'un Le jambe est serrée dans une moleLes Officiers tière en peau de chèvre non tannée et groupe d'ennemis, retentir ces mots lacée sur le côté. Le costume des officiers de compagnie dans notre langue En avant en avant! Mort aux Franest identique à celui du soldat. On les distingue seulement à de petits glands çais! 1 en' soie jaune ou rouge fixés à la pointe Du reste, après la prise de la grande de bambou et attachés au pagode de Sontay, nous trouvâmes dans Le pied est nu pour mieux courir sur du chapeaucollier en soie de même cou- une salle les cadavres de trois officiers par un le terrain argileux et détrempé des di- cou européens-: l'un, grâce aux papiers renleur. gues et des rizières. Quelques-uns cefermés dans ses vêtements, fut reconnu pendant sont chaussés du soulier chiLe sous-lieutenant porte un grand au pour un Américain, les deux autres, vu nois en étoffe vernie, à semelle plate et chapeau et un autre au cou; le lieutenant leur type, devaient appartenir à la race éjjaisse.

En novembre 1883, je remontais le canal des Bambous, sur un sampan avec trois matelots français et vingt matelots annamites, afin de vérifier un barrage élevé par l'ennemi. Arrivé près de cet ouvrage, je débarque et monte avec mes hommes sur la digue. Tout à coup des détonations éclatent dans la rizière. C'est une compagnie chinoise qui nous attendait, embusquée dans les hautes herbes et nous canarde à bout portant. Nous ripostons et nous nous jetons à corps perdu sur l'ennemi qui s'enfuit aussitôt de tous côtés comme une volée de pavillons,

ample.

deux: le capitaine trois.

eerj»aniaue..

Subitement, je me trouve face à face avec l'officier commandant ce détachement, un lieutenant, comme l'indiquent les deux glands jaunes de son chapeau. Lés traits du visage sont blancs, réguliers et encadrés d'une longue barbe blonde. Ce doit-être un européen. ` Mon revolver est déchargé. Je me lance sur lui la pointe de mon sabre d'abordage en avant. Sans reculer d'une senielle, mon adversaire me tire dans té visage, deux


tard 1 » lorsque Robinet le pria

de

commencer cette phrase. C'est à ce moment que Saint-Phar

haussa les épaules.

Il faut vous dire qu'il y avait un froid

entre Saint-Phar, l'intelligent directeur du Théâtre-Populaire,et ceux qu'on appelait « les heureux auteurs du Comte

Edouard». Après le vif succès de ce drame à la Renaissance-Historique, Saint-Phar avait demandéune pièce aux heureux auteurs. Ceux-ci la lui avaient promise; ils avaient justement une.idée

admirable. et quel titre! la Ceinture de fer, cinq actes et huit tableaux, avec un rôle magnifique pour Stéphane c'était deux cents représentations assurées avant quinze jours ils auraient, li-

,vré le manuscrit,

etc. Et six mois après

cette promesse, on n'avait pas encore lu les deux derniers actes de la Ceinture de fer, tandis que les trois premiers, pour sans cesse remportés et rapportés ;les changements faits en scène, surexcitaient depuis plusieurs semaines les nerfs des auteurs, des acteurs et du directeur. Le directeur avait pris le parti « de ne plus rien dire ». Il restait à sa place, immobile et muet, se contentant de mordiller le bout de ses doigts et de. (tenir ses yeux fixés sur les toiles du haut, lorsque Robinet se levait pour faire une nouvelle observation. Voilà où en étaient les choses, lorsque de directeur du Théâtre-Populaire se laissa aller au' susdit mouvement d'é-

paules.

Robinetl'avait vu. Il se retourna vivement vers lui Vous dites, monsieur? Il y eut un silence, Saint-Phar, impassible, regardait le plafond. Robinet reprit d'une voix étranglée par l'émotion: Vous m'avez parlé, je crois ?`t Saint-Phar, au temps où il était acteur, avait joué les rôles de dignité. Il excellait dans l'art de se contenir; et c'est avec le plus grand calme, d'un air souverainement poli et froid, qu'il répondit

-Nullement, monsieur. nullement. Robinet, lui, n'était pas calme. Il répliqua C'est qu'il- m'avait semblé. Quoi, monsieur?

Que vous haussiez les épaules. Un imperceptible sourire éclaira les lèvres de Saint-Phar. Robinet n'y tint plus Et je n'aime pas cela, entendezvous. Cerneuil s'était levé. Il avait compris que le moment était venu de soutenir

son collaborateur. -Nous n'aimons pas cela, ajouta-t-il. et nous ne le souffrirons pas I Saint-Phar se leva à son tour Pardon, messieurs, fit-il sans se •– 'départir de sa dignité, je vous ferai observer que vous êtes ici sur mon théâtre et que, sauf moi, personne n'a le droit d'y élever la voix. Allons donc 1

Je dis personnel1 Et sur ce mot personne, accentué nettement, Saint-Phar regarda les auteurs de la Ceinture de fer avec un air ,de suprême autorité. Robinet éclata le premier-: Ah c'est ainsi que vous le prenez ? Eh bien 1 restez-y sur votre théâtre! nous n'y mettrons plus les pieds. Ah mais non, par exemple 1 Dirigez-le comme vous pourrez. -Ce n'est- pas nous qui vous y aiderons

1

Saint-Phar sourit de nouveau et murmura -Je l'espère bien 1 Robinet bondit. <•

Qu'est-ce que vous espérez ?

Que vous ne m'aiderez pas à me

ruiner.

Nous

?

Oui. vous 1 Et comment cela,

s'il vous platt? m'apportant des pièces comme Celles que vous faites. Saint-Phar, si calme d'abord, commençait à s.'échauffer. Il continua Des pièces qu'onrépète pendant un an sans pouvoir en sortir. C'est trop fort1

-En

Oui.c'est tropfort! Direque trente

personnes s'échinent depuis trois mois sur trois malheureux actes auxquels on ne comprend rien. Oh! Vous n'y comprenez rien vous-mêHies. Savez-vous seulement ce que vous roulez? Non, vous ne le savez pas

Saint-Phar avait laissé parler le vieux me à qui elle avait interdit l'entrée des souffleur sans l'interrompre. lien savait coulisses. assez maintenant; le moment était venu Il ne répondit donc pas, et monta vivement l'escalier qui se trouvait devant de reprendre son rang; C'est bien, mon ami, dit-il à Ulric. lui. La concierge, furieuse, s'était élancée j'aviserai. Et il se retira, laissant ses deux em- sur ses pas, et criait Eh monsieur 1 monsieur ployés saisis de crainte et de respect. là-bas Deux jours après, les journaux de vous, Ce tumulte interrompit la répétition. théâtre publiaient la note suivante se leva. Par suite d'arrangements intervenus Saint-Phar Qu'est-ce donc ? fit-il. entre la direction du Théâtre-Populaire La concierge, tout essoufflée, montra et les auteurs de la pièce qui était en Destourville cours de répétitions, la première repréC'est monsieur qui veut forcer sentation de la Ceinturede fer se trouve là consigne.ce indéfinimentajournée: Tout le monde regardait l'auteur des » En attendant la pièce qui devait passer après celle-ci et qui sera signée d'un Forçats de l'honneur. C'était le moment nom cher au public,- M. Saint-Phar va de produire son effet. Je suis M. Destoqrville, dit-il en reprendre un drame de feu Palagniez et Destourville, deux auteurs qui ont eu souriant. •bjLxist. Ah fit Saint-Phar. leur heure de célébrité et qui ont fait ?^Vf-Enattendant, ajouta-t-il, nous re- pleurer bien souvent les hommes de la Et ce fut tout. A peine un léger salut libè'bs notre pièce. s pour marquer que ce nom était connu "'Sut ce mot, Saint-Phar passa de l'in- générationprécédente. du directeur. Quant à la concierge, elle » Les Forçats de l'honneur furent joués Hîgjjation au,ricanement. pour la première fois le 12 avril 1838, au n'avait exprimé aucune confusion, et Âh1! ah fit-il, c'est donc cela! Voilà théâtre des Jeux-Dramatiques et Littés'était contentée de redescendre à sa 'où vous! vouliez en venir ? au retrait de raires, une anciennesalle bâtie sur l'em- loge en grommelant « Trouville! la pièce. Il fallait le dire tout de suite. placement qu'occupent aujourd'hui les Trouville Ce n'est pas une raison pour Vous nous auriez épargné une rude grands magasins du Progrès universel. passer impoliment devant le monde » peine l" H' y eut un moment de silence. La pièce eut cent cinquante représentaNous faisonstoutes nos réserves au tions, ce qui était énorme pour l'époque; Saint-Phar regarda Destourville 1 sujet de l'indemnité. Vous veniez me demander quelq ue elle n'a jamais été reprise -Oui. oui. reprenez votre pièce, depuis chose ?.•' » Le rôle de Gercourt, une des belles allez! C'est ce que vous avez de miteux à créations Moi?. non, fit le bonhomme tout de Fontenoy, sera joué par faire. Stéphane, qui s'y montrera, dit-on, sous troublé. C'est-à-dire. si. Est-ce que. déférerons à la Société des Et nous un jour absolument nouveau Le princi- est-ce qu'il n'y a pas de répétition? auteurs .dramatiques. Saint-Phar le regarda de nouve au. pal rôle de femme, celui d'Emmeline, Touteeque vous voudrez. Allez, mes- créé par Mme Paul, servira aux débuts C'est pour cela que vous venez?. sieurs, allez! je ne vous retiens pas. Il appela le régisseur. de Mlle Cordelia Ruber, la jeune preRoseval, donnez une chaise à monmière qui a obtenu dernièrement tant de succès au Grand-Théâtre de Bruxelles. sieur 1 ainsi congédiés étant parLes auteurs Et se tournant vers Destourville » On voit que la première représenassemblés la répétis, les acteurs pour Excusez-moi, ajouta-t-il, mais nous tation des Forçats de l'honneur, joindra tition ayant disparu à leur tour, il ne au vif attrait d'une résurrection litté- sommes horriblement pressés. restait plus que trois personnes en pré- raire tous les éléments de curiositéqu'on Les acteurs avaient repris leurs plasence le vieux souffleur Ulric, immo- est habitué à rencontrer dans le théâtre ces. La répétition continua.Destourville, bile sur sa chaise; le régisseur Roseval, si intelligemment dirigé par M. Saint- assis près du directeur, écoutait depuis debout, tremblant attendant des or- Phar. » quelques minutes, lorsqu'il fit un souSaint-Phar, arpentant M. la et dres bresaut. scène, sombre, agité, silencieux. Mais c'est le troisième acte que Tout à coup, le directeur s'arrêta et dit Cette note tomba sous les yeux de feu vous jouez là I à haute voix: Destourville. qui n'était pas mort. PaCertainement, répondit Saint-Phar. maintenant? Qu'allons-nous faire, lagniez était seul entré dans l'immorta- Vous voulez qu'on recommence le prolol'habitude Saint-Phar. n'avait pas de lité Destourville vivait encore et portait, gue ? Nous n'avons pas le temps. inférieurs. Cette interroconsulter ses très allègrement ses soixante-dix-neuf Quand jouez-vous donc? i gation ne .s'adressait qu'à lui-même, c'éDans huit jours. •– tait un lambeau de monologue. Il demeurait au cinquième étage d'une Dans huit jours une pièce de cette Pourtant, Roseval pensa qu'il pouvait maison située rue des Moines, aux Bati- importance 1 qui était si difficile à apIl timidement deux répondre. glissa du ces gnolles, habitués et les y square prendre, dont la mise en scène était si mots connaissaient bien ce petit vieillard compliquée 1 On la répétait comme un Une reprise. propret, qui venait s'asseoir tous les acte de revue 1 Une reprise rugit Samt-Pharen se jours à la même place et qui décrivait Le pauvre auteur n'en revenait.pas. tournant brusquement vers le pauvre des cercles sur le sable avec un magnifiEt la répétition continuait toujours. régisseur, mais laquelle? Je vous le de- que jonc à pomme d'or. Stéphane, debout derrière Cordelia Rumande 1 laquelle? Mais ils ignoraient, par exemple, que ber, lui adressait à voix basse des promarcher, NaEt il se remit à comme ce brave homme était l'auteur d'environ pos rapides et entrecoupés. C'était la l'ancien Cirquepièces de dans les poléon soixante drames ou vaudevilles, joués fameuse scène d'amour entre Gercourt Olympique. jadis au boulevard du Temple, et qu'il et" Emmeline, celle que Fontenoyet Mme Ce fut le vieux souffleur qui rompit le avait eu, comme disaient les journaux, Paul jouaient tant de passion, et avec silence Tout le monde ..dont critique avait dit qu'elle était son heure de célébrité. Dites donc, Roseval 1 fit-il en inter- l'ignorait d'ailleurs, sauf trois ou quatre écriteun avec une plume trempée dans l'enpellant son camarade d'un air dégagé, vieux amis de Destourville, anciens au- crier de Shakespeare I vous rappelez-vous les Forçats de l'hon- teurs ou acteurs, aussi inconnus que lui. Ce n'est pas possible, pensa Desneur ? Depuis plus de vingt ans, son répertoire tourville, ils ne jouent pasj ils répètent Cette simple phrase produisit l'effet avait été complètement abandonné les attendu. Le directeur s'arrêta de nou- quelques théâtres de banlieue qui pen- pour la mémoire. Et prenant la parole veau. dant longtemps lui avaient été fidèles ne Les Forçats de l'honneur, murmura- jouaient plus que les drames du jour, et Pardon, monsieur. pardon, madet-il, c'est une pièce qui a eu un grand la province elle-même, convertie à l'opé- moiselle. Vous allez peut-être me trousuccès autrefois. rette, avaitoublié les noms de ses.plus fabien indiscret. mais cette scène est Et qui n'a pas été reprise, ajouta le meux succès -.Paquot et Pâquerette, Pierre ver la scène capitale. je serais très curieux souffleur. Saiht-Elme, Marquis de les le voléur, le de l'entendre, et vous m'obligeriez infiniVous croyez? Nuits du Belvédere, Léontine Bernard, ment en la jouant comme vous la joueJ'en suis sûr. On n'a jamais pu l'Usurier gentilhomme,et son plus grand riez le soir. trouver un acteur pour le rôle de Fonte- titre dp gloire les Forçats-ide l'honneur, Un lapin se présentant seul au milieu noy. avait française l'Académie pièce que une cercle de chasseurs n'aurait pas c'était Fontenoy ?`t Ah failli couronner comme ouvrage utile d'un produit plus d'étonnement. Et Mme Paul. Ils avaient une scène aux mœurs. Je ne comprends pas, dit Stéphane. Vous pensez si Destourville fut surau troisième acte 1. Ah quelle scène 1 Moi non plus, ajouta Saint-Phar. Je n'ai rien vu de plus beau au théâtre. pris en lisant la note du Courrier des Destourville se troublait, rougissait, Et le cinquième acte, donc! Quand M. de Spectacles Surpris et froissé. Certes, il Solange arrivait et disait au banquier avait renoncé à toute prétention, ce pau- perdait pied. Enfin. je veux dire. si vous pouqui croyait l'avoir assassiné Destourville; il savait fort bien que vre « Excusez-moi, monsieur, de vous avoir son temps était passé et que d'autres ré- viez donner un peu plus de voix. Cerfait un peu attendre. » Je vois encore gnaient à leur tour dans les théâtres où tainement, c'est très bien comme cela, Montléry dans ce rôle-là 1 il avait trôné jadis. Mais qu'on allât jus- mais j'aimerais mieux. fit Stéphane en souriant, je Ah Montléry jouait? qu'à le croire mort, comme son collaboJe crois bien c'était son plus beau rateur, non c'était trop fort. Passe en- vois ce que veut monsieur; Monsieur rôle. c'est là-dedans qu'il a débuté. Et core pour feu Palagniez il n'avait plus voudrait m'entendre vibrer? Non pas précisément. mais c'est le père Simonnet, qui figure aujourd'hui le droit de réclamer, celui-là, et puis, il aux Délassements-Lyriques, c'était lui avait si peu travaillé à la pièce. mais une scène de passion; et alors. Alors il faudrait agiter les bras en qui jouait le banquier. Moi, j'ai créé le feu Destourville 1 l'air, rouler des yeux furibonds et pousrôle de l'officier de marine, M. de Versac. Ah 1 c'était le bon temps I ser des soupirs comme un soufflet de Quand a-t-on joué cela ?2 Pendant ce temps, les répétitions de forge ? C'est comme cela, n'est-ce pas, En 38. la pièce se poursuivaient activement. que vous comprenez la passion? Pardon. je. Quarante et un ans La pièce a dû Destourville, après avoir attendu vaiCe n'est pas mon genre, malvieillir. nement durant plusieurs jours un bulleMais non pas trop. vous verre z. tin de convocation, se présenta enfin au heusement mon genre, à moi, c'est l'émotion contenue, l'émotion naturelle, et, Il y a quelques mots à éplucher par-ci Théâtre-Populaire, par-là. des cheveux blancs; mais le La concierge ne voulut pas le laisser permettez-moi de vous lé dire, le public aime assez ce genre-là. fond est très empoignant. passer. Je ne conteste pas. Où allez-vous ? lui cria-t-elle de Qui est-ce qui pourrait jouer cela? Pourtant, si vous pensez que je ne cette voix particulière aux concierges de Croyez-vous que Stéphane. suis pas l'homme du rôle, je suis prêt à Parfaitement, Stéphane sera bon. théâtre. Il n'a pas la chaleur de Fontenoy, il Destourville aurait pu répondre Je renonce Saint-Phar s'était levé, il intervint manque de souffle, il sera gêné dans les suis l'auteur de la pièce qu'on répète en Mais pas du tout 1 Qu'est-ce que passages de force. mais il a du senti- ce moment. Mais il se complaisaitdans ment, de la tenue, et il est surtout très son incognito, comme le petit caporal vous me chantez avec votre rôle! Il vous aimé du public. Pour moi, il peut jouer devant le fameux factionnaire, et il vou- va parfaitement. Est-ce que vous vous le rôle. Dame, ce ne sera pas Fonte- lait jouir de la confusion de la concierge, figurez que je vais le donner à un aulorsqu'elle apprendrait le nom de l'hom- tre noy 1

re- bien

1

Robinet blêmissait; Saint-Phar, rouge

.Comme un coq, allait toujours

Où sont vos deux derniers actes 2? 'Vous deviez les apporter hier. Mais ils »

ne sont pas faits, vous ne les ferez jamais. et il faut que nous soyons là, ac-

teurs, régisseur et directeur, prêts à subir tous vos caprices et obligés de supporter vos ridicules observations ?. Eh

èoups de revolver qui trouent le haut de mon casque, en hurlant un formidable \-DerTeufel! I i, C'est un Allemand. /i?Je vais le percer, quand brusquement n se jette à plat-ventre. Emporté, par mon impulsion, je ne puis m'arrêter, et, -glissant sur le sol vaseux de la rizière, je tombe sur le côté, pendant que mon Allemand se relève et disparaît au milieu d'un massif de paletuviers où il eut été imprudent de le poursuivre.

nonnon!

J'ai trente ans de théâtre, et ce n'est pas après trente ans de théâtre qu'on se laisse conduire par des auteurs tels que vous 1 Ces derniers mots, lancés d'une voix éclatante, avec un geste hautement dédaigneux, allaient produire un 'effet énorme. Cerneuil vit le coup et se précipita devant son ami Tais-toi, dit-il, ne nous commettons pas avec ce monsieur1 Et se tournant vers Saint-Phar, qui se tenait campé, les bras croisés, les yeux fixes, les narines frémissantes. La Société des auteurs dramatiques appréciera l'injure faite à deux de ses membres. jSairit+Phar n'avait pas bougé. jiCerneuiàiéchangeaun regard avec Ronon

ouiî.

1

ans.

•"

r.

?.

chinois dans les combats livrés en rase

campagne.

Assassinat de nos Sentinelles

De préférence, les Chinois attaquent la nuit nos sentinelles avancées. Au nombre de quatre ou cinq hommes, ils glissent avec adresse et souplesse au milieu des lianes et des bambous sans

faire aucun bruit. Rampant comme de vrais tigrés dans la jungle, ils arrivent inaperçus auprès du malheureux factionnaire. L'un d'eux se détache alors, bondit par derrière sur le soldat, et gigantesque vampire, d'un seul coup de dent, lui tranche l'artère carotide. Vers le mois d'octobre 1883, nous avions établi un poste à la.partie nord de la petite ville de Batan qui est située 3L.'Attn<jue sur le Fleuve-Rougeun peu au-dessous Quarid ils sont dirigés par des Euro- de Hanoï. Ce poste était chargé de surpéens, les Chinois se décident à attaquer veiller une grande digue servant de l'ennemi, mais encore montrent-ils la route de Batan à un village ou poste sur 'plus grande répugnance à se porter en le chemin de Hanoï à Bac-Ninh. Le 1er novembre, vers onze heures du avant. deux soldats d'infanterie de marine Tout d'abord, ils s'excitent à grands soir, en faction sur cette digue à envirenforts de gongs, de cornets, de tam- étaient 250 mètres du blockaus, quand ils tams, poussent à pleins poumons leur ron furent surpris par des Annamites ou cri de guerre. Chinois, qui s'étaient probablement Oh où Oh! où! où! où! où!1 des en dedans de la digue, pendant au.! qui retentit lugubrement comme glissés que les sentinelles portaient toute leur la plainte d'un orfraie. au loin. Les grands étendards noirs sont agi- attention Les factionnaires surpris n'eurent pas, îés en tous sens. le temps de décharger leurs armes. Un Ils se présentent alors en masse, com- petit poste de sept hommes commandé menccnt le feu; puis, tandis que nos par un sergent entendit de grands cris soldats se dispersent individuellement mais comme il fallait faire un coude en tirailleurs, les- Chinois se détachent pour passer à ce poste en se retirant sur par paquets de 10 à 15 hommes restant le blockausr le sergent crut que les sentoujours groupés, bien que leurs offi- tinelles s'étaient repliées directement ciers courent d'un groupe à l'autre, et sur le grand poste. Il s'y rendit en toute les bourrent de coups de poing pour les hâte et, constatant:qu'il s'était trompé, revint vers la digue. disperser davantage. Un spectacle terrible l'y attendait. Aussi cette façon de combattre expli- Les corps des deux soldats' gisaient déique-ihelle la disproportion considérable capités, l'un au pied de la digue, ilautre gntre le nombre des" tués français et à quelques mètres du petit poste.

châtimentexemplairefrappa Batan et les villages voisins présumés complices de ce lâche assassinat. Tout porta à croire que ce coup avait été fait, non par les troupes chinoises,mais par une bande d'Annamites, dans le but de vendre les têtes au quartier-général de Bac Ninh, où on payait une tête de soldat français 40 ligatures (40 francs environ).

Les Supplices

Un

Enlèvement des Morts De même que les colonnes françaises,

les troupes chinoises sont toujours suivies de coolies qui, indépendamment des vivres, portent des armes de rechange, telles que lances, piques, coup-coups. Cette dernière arme est un, large coutelas dont le bas de la lame est excessivement épais, le tranchant et la pointe très effilés avec un renfort près de l'emman-

chure.

Dans un engagement, ces coolies servent à enlever les morts et les blessés, car les Chinois se figurent qu'ils seront décapités s'ils tombent au pouvoir des

Français..

Voici comment. opèrent les coolies.

L'imagination peut à peine concevoir le raffinement des supplices que les Chinois ont fait endurer à nos malheureux soldats tombés vivants entre leurs mains. Bien heureux ceux qui étaient aussitôt décapités, sans avoir eu à subir auparavant les hideuses mutilations que ces monstres pratiquent habituellement sur leurs victimes. Pour décoller les têtes, les Chinois se servent du couteau à lame droite qu'ils portent passé dans leur ceinture; seulement, au lieu de trancher par le travers du cou, tantôt ils enlèvent la tête en la découpant sous les maxillaires et la nuque, laissant ainsi le tronc en entier; d'autre fois, ils enlèvent non seulement tout le cou mais encore un large lambeau de la chair des épaules. Dans les pagodes et les citadelles, j'ai vu souvent de larges bancs servant aux supplices, et dont le bois était maculé et noirci .par le sang des victimes. Celles-ci y sont étendues sur le dos les bras et les jambes sont attachés aux pieds du banc qui sont inclinés et saillent en de-

Derrière les combattants ils marchent hors. par deux, portant à l'épaule un long bambou muni de deux courroies en lianes flexibles. Quand un Chinois tombe tué ou blessé, les coolies courent à lui, le roulent dans une natte, puis lui passant la tête et les pieds dans les courroies de leur bambou, ils y attachent le corps et Quand m victime est ainsi attachée, s'éloignent en courant avec leur funèbre les bourreaux lui arrachent' les ongles fardeau. des pieds et des mains, crèvent les yeux, couvrent tout le corps de profondes brûlures à l'aide de fers rouges, et enfin décapitent le corps pantelant. Horrible n'est-ce pas ?

Supplice de la Cage Eh juillet 1883, je remontais le SongK*e

barrages.

Cau ou Fleuve Rouge afin; de reconnaî-

.Si

monsieur Monsieur n'a

estime.

Ce sujet

dégagea clairement

se-

au tout. cond acte. seLes Forçats de l'honneur Il vous fait les observations qui lui plai- étaient les fil$ 'd'un banquier qui avait sent, vous jouez le rôle comme vous l'en- détourné la fortune d'un de ses clients; tendez, et tout le monde est d'accord. pour réparer le crime de leur père, 'sans Et se tournant vers Destourville: être obligés de le dénoncer, ils s'étaient Je vous demande pardon, cher expatriés, avaient endossé la blouse de monsieur. mais vous comprenez? si « l'artisan » et entrepris une vie de lutnous nous arrêtons à chaque instant, il tes et de travail. n'y a plus de répétition possible. On applaudit plusieurs fois et assez L'auteur ne pouvait pas se tenir pour vivement. C'est à peine si quelques soubattu. Il répliqua d'un air pincé rires se dessinèrent, sur les lèvres des' artisJe croyais rendre service aux spectateurs, exhortés par Stéphane à tradition. leur indiquant la tes en marcher, comme lui, « à la conquête de

rien à estimer

du

Oui. oui. c'est convenu, fit Saint- l'honneur! »

Phar. Je la connais aussi, la tradition. Je l'ai jouée dans le temps. Mais elle n'est plus de mode aujourd'hui, et il faut suivre la mode. Allez, Stéphane!1 Destourvillese rassit sans répondre et écouta, d'un air navré, la fin de sa scène d'amour. Tous les effets sur lesquels il avait compté, tous ces mots à panache que Fontenoy lançait jadis de sa voix puissante, se noyaient dans la diction sourde et monotone qui caractérisait ce que Stéphane appelait son «émotion contenue ». Il y avait une phrase, pourtant, dont l'éclat ne,pouvait être amorti, une phrase que tous les jeunes gens de 1838 avaient apprise par cœur et qui faisait .courir des frissons dans la salle, lorsque Fontenoy la disait à l'oreille de Mme Paul. C'étanVcelle-ci « Je <su.is.de ces hommes qui portent

La salle était visiblement sympathique. On éprouvait le besoin de réparer l'injuste oubli dans lequel le. répertoire de Destourvitle avait été laissé si longtemps,et l'on ne demandait « qu'à faire un succès » aux Forçats de l'honneur. L'occasion, d'ailleurs, 'était excellente) pour réagir contre les tendances dites naturalistes qui se manifestaient déjà dans les pièces du jour, et le public, agacé' de tapage que. faisaient les coryphées de la nouvelle école, se promettait, d'accueillir chaleureusement tout ce qui appartiendrait, suivant l'expression de ces messieurs, au « tralala de la friperie romantique. » Le second acte finit donc sur une salve d'applaudissements, et le courant de sympathie qui avait gagné presque tous les spectateurs se répandit dans les couloirs pendant l'entr'actel Debout contre la porte d'une loge, en. touré d'un petit cercle de journalistes, le grand critique qui avait excusé tout à. l'heure les lenteurs de l'exposition capstatait maintenant l'effet de cette action si péniblement engagée. Eh bien 1 voilà, disait-il, c'est du théâtre, çal C'est le vieux jeu, c'est poncif, c'est tout ce que vous voudrez; il ya des phrases à couper au couteau. mais ça empoigne, enfln c'est du théâtre 1 Et tout le monde de répéter autour

un monde dans leur poitrine et-qui étreignent leur amante avec des bras dont la morsure ne s'efface pas 1 » Destourvilleattendit cette phrase. Elle ne vint pas. On passa à la scène suivante. Pour le coup, le pauvre auteur n'y tint plus. Il se leva tremblant. Mais la phrase? dit-il. Vous passez la phrase 1 Quelle phrase? fit Saint-Phar. « Je suis de ces hommes qui. » Ah! oui. les cheveux blancs?Nous de lui Evidemment. c'est du théâtre! les avons coupés. Destourville, en passant devant les **# recueillait directement ces té* Destourville pâlit; puis, d'une voix groupes, moignages d'admiration dont il avait qu'il s'efforçait de rendre calme et s'en nourrissait C'est bien. dit-il. Je vois que ma perdu l'habitude, comme d'une manne réconfortante. présence ici est inutile. je m'en vais. A la bonne heure! pensait-il. La Et il partit, sans que personne fît un public comprend encore, lui I II est me blasé, On était retenir. le au pas pour plus intelligent que MM. Saint-Phar et Théâtre-Populaire, sur l'amour-propre Stéphane. Et l'on dit que le goût a chandes auteurs qui ne pouvaient pas sup- gé 1. Ce n'est pas vrai! Le goût du puporter une observation. blic est toujours le même. Ce sont les Destourville, rentré chez lui, se de- acteurs qui changent. manda s'il ne devait pas protester publiLe vieil auteur se réjouissait aussi de qùement par une lettre adressée à tous pouvoir garder l'incognito. Si sa figure les journaux. Mais non onjne le com- avait été connue, il n'aurait pas pu cirprendrait pas, on se moquerait encore culer dans les couloirs comme il le faide lui. Il valait mièux ne rien dire et sait, et il ne se serait pas rendu compte protester par son absence, en n'assistant par lui-même de la bonne impression pas à la représentation. que sa pièce avait produite. C'est pourquoi, le soir de la première Il se complaisait dans ces réflexions, étant arrivé, Destourville se dirigea vers lorsqu'un jeune homme s'approcha de le Théâtre-Populaire. ° et, souriant d'un air moitié aimable, Il avait réfléchi. Ne pas aller aux ré- lui pétitions, c'était bien; sa dignité lui en moitiéEhgoguenard bien monsieur Destourvillefaisait un devoir; mais ne pas assister à êtes content? la première représentation, c'eût été vous Destourville voulut saluer. trop. En somme, il ne risquait rien; perNon non! fit le jeune homme, ressonne ne le verrait; il se tiendrait caché tez couvert. Je n'ai que quelques petits dans la salle, et il n'irait sur le théâtre renseignements à vous demander. D'aque si la pièce avait un grand succès, bord, quel âge avez-vous? ce qui, après tout, était possible. Destourville crut avoir mal entendu. Il Ce qui était même probable il n'osait mit la main à oreille. son lui-même, mais la à l'avouer conpas se Je vous demande, dit le jeune fiance lui était revenue et il commençait homme sur un ton plus haut, si vous à croire q,ue les changements faits à sa quatre-vingt-deux ou quatre-vingtp'ièce ne lui nuiraient pas autant qu'il avez ans. On pariait devant moi pour l'avait craint. Les journaux annonçaient trois quatre-vingt-trois. que la répétition générale avait marché J'en ai soixantë-dix-nuit,murmura admirablement; on parlait d'une mise Destourville en rougissant, mais je ne en scène magnifique Saint-Phar s'était vois pas l'intérêt. surpassé et il y avait au quatrième acte C'est juste. Vous ne me connaissez un clou qui ferait courir tout Paris. pas. Voici ma carte. Ce clou avait intrigué Destourville. Et le jeune homme tendit au vieillard Qu'est-ce que ce peut-être? pen- une carte ainsi disposée sait-il. Le quatrième acte, c'est l'acte de la diligence. Il n'y avait pas de**clou. Enfin, nous verrons bien; puisque la répétition générale a eu du succès, la reOCTAVE FLÉCHINOT présentation peut réussir également.

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(ABIELl

C'est dans ces dispositions qu'il arriva au théâtre, où ces mots, Les Forçats de l'honneur, resplendissaient en lettres de feu. Destourville prit une stalle de parterre et alla se placer au dernier rang, devant une baignoire inoccupée. l'affiOn commença à huit heures, che disait 7 heures 1/4 très précises, devant une salle à moitié vide. Elle se garnit pendant le premier acte, au bruit des petits bancs, des portes s'ouvrant et se fermant avec fracas, des « chut! » et des « taisez-vous donc! » Ce premier acte s'acheva sans encombre. L'expositionparut un peu traînante; on ne voyait pas encore où l'auteur voulait aller, mais comme le disait un grand critique à son voisin de l'orchestre, ces prologues laborieux étaient du goût de nos pères, qui avaient besoin de bien connaître le sujet avant de se décider à le suivre.

edaetcur au

PARIS-CASCADE

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Destourville jeta les yeux sur la carteAh! très bien, fit-il, vous êtes jour naliste?. Je comprends. Mais, à la vérité, il ne comprenait pas du tout. Pourquoi ce jeune homme tenait-il à savoir son âge ? J'ai l'intention de vous consacrer ma « soirée », dit Fléchinot. stupeurDestourville le regarda avec

Votre soirée ? Oui, reprit le journaliste, je parle-

rai de vous. Il faut donc que vous me donniez des détails. des anecdotes, surtout. Vous devez en avoir de drôles 1 -Sur quoi? Sur n'importe quoi. Parlez-moi de votre jeune temps. Vous avez été très' lié avec MlleMars, me dit-on?

billé en Chinois et accompagné seule- tout mouvementetles empêcher de se rement du fameux pilote annamite Bah, tenir contre les parois en lianes. qui, depuis de longues, années, est au service de la France et connaît, comme pas un, toutes les rivières et les côtes du Delta.' En arrivant à Phu-Binh, je fus reçu par le Thondoc (maire), qui m'annonça qu'une bande de Pavillons Noirs avait quitté seulement la veille ce village, après avoir incendié la moitié des cagnas (cases en bambous). Me conduisant dans une pagode au toit rongé par les flammes et consacrée, à un dieu ayant un corps humain,, que surmontait une tête de porc, cet indigène me fit voir deux longues caisses en forme de cercueil. Le malheureux condamné, après avoii Chose étrange, au lieu d'être couchées été enferme dans cette cage, est abanen long sur les dalles, ces caisses ou donné au supplice atroce qui l'attend. plutôt ces cages étaient placées en hau- Ne recevant aucune nourriture, le somteur. Je m'approchai et à travers des meil s'empare bientôt de lui. Il veut réécorces de lianes qui en fermaient lès sister à cet accablement, mais, hélas il parois, j'aperçus des corps humains, coupeut se retenir contre les parois, ses verts de sang, à moitié décomposés et ne membres liés l'en empêchent. Impossiexhalant une odeur infecte. ble de s'accroupir sur les piquets da Ce sont deux tirailleurs annamites fond de la cage. à qui les Pavillons Noirs ont fait subir Le vacille à droite, à gauche, et corps le supplice de la cage me dit le tombe chaque fois sur les milliers de Thondoc. acérés des montants qui déchirent* Il faut toute la barbarie d'un Chinois dards les chairs. Ce supplice peut durer plupour avoir inventé cet atroce supplice, sieurs jours, et la victime expire plutôt dont voici la description par le manque de sommeil que par les Le prisonnier, entièrementnu.est placé piqûres de ces bambous aiguisés. dans cette cage qui mesuré la hauteur Je fis retirer de ces cages les mald'un homme et est juste assez large tirailleurs annamites, dont les pour qu'il puisse y entrer. Elle est for- heureux mée de huit gros montants en rotins, corps, lardés de milliers de btessawes, reliés entre eux par des lianes flexibles furent enterrés par les Tonkinois daas le cimetière de Phu-Binh. formant paroi et laissant passer l'air. Intérieurement, ces montants sont garLe lendemain,en arrivante Tbàa-Binh, nis, sur toute leur longueur, de milliers je trouvai également dans une pagod&.lo de pointes en bambou aiguisées au feu cadavre d'un troisième tirailleur, enet faisant saillie en dedans. En outre, le fermé dans une cage où il avait subi le fond de la cage est hérissé de pieux acé- même supplice. rés, laissant place pour poser les pieds Vu Torpjjleur. de la victime. Ceux-ci sont enchaînés,

tre les 1 J'étais parti ,en samjjan d'Hanoï, ha- ainsi çnje

les

maj&s^naHrleur

iaterdix^

j~M;~re~


Les rois Lê dont la civilisation sut Ceinture dé fer, momentanément suspendues pour cause d'indisposition., al- transporter, de la baie de Touràne à des Mais, monsieur. Oh fit le jeune homme en riant, il laient être reprises au Théâtre-Populaire centaines de lieues, cea.matériauxgigantesques, n'ont pas semé d'autres souveSn'y a plus d'indiscrétion maintenant Je avec la plus grande activité. après,Destourville nirs le curieux qui s'en étonne ne trouve Et quinze jours ne vous demande, bien entendu, que ce avait repris sa place accoutumée au rien dans les temples qui l'en puisse que le public peut savoir. Puis, prenant son carnet square des Batignolles. Il s'amusait consoler; ou bien, s'il fait quelque, intéVoyons, nous disons soixante-dix- comme d'habitude à tracer des cercles ressante découverte, se rebute vite, fuhuit ans; a connu mademoiselle Mars. sur le sable, et saluait toujours d'un air rieux de n'en pas obtenir l'explication. Vous avez été aussi garde du corps, je gracieux les personnes qui passaient «•* crois Ah! tiens! « garde du corps » près de lui; mais on remarqua que sa C'est un mot. Je le mettrai. Et où de- figure souriante s'assombrissait de Au coin du grand lac et d'un bastion meurez-vous ? Commentvivez-vous?. temps en temps il lui arrivait de brande la citadelle, à l'extrémité nord dir menacer un sa canne comme pour L'auteur des Forçats de Phonneùr ennemi invisible,et quelqu'un l'entendit d'Hanoï, une pagode existe où nous enComprit alors ce que M. Fléchinot en- s'écrier un jour avec colère: S'ils avaient trons à chacune de nos chasses. Le site tendait par cette « soirée » qu'il voulait dit la phrase, encore S'ils avaient dit est beau, d'ailleurs, et veut qu'on l'adlui consacrer. C'était un de ces articles la phrase! mire en ce pays des laideurs plates. avait à parisien mis chroniqueur qu'un Aussi bien, ce n'est pas du sol qu'il tire Abraham Dreyfus. l'accométaient devenus mode qui la et sa grâce, mais du lac prochain et des pagnement obligé de tous les comptes Scènes de la vie de théâtre (Calmann-Lévy,éd.) arbres. Ceux-ci sont énormes, et raprendus de théâtre. On demandait aux pellent leurs frères, les manguiers de la chargeaient beaujournalistes qni s'en Martinique. coup d'esprit ou beaucoup de détails. Superbement touffus, ils étalent et T.ÔNKI~1' •Et Octave Fléchinot y mettait ce qu'il confondent sur des troncs monstrueux psavait se procurer le plus facilement. des dômes de feuilles d'un vert sombre Destourvillé, ayant répondu de son que la lumière, en filtrant, métallisépar ïinieuxaux questions du jeune « indiscréplaces. Des branches rampent au milieu, tionniste », rentra dans la salle pour en tous sens entrecroisées, semblables écouter son troisième acte, le plus beau, à de gigantesques serpents rugueux. Au[Suivant lui, l'acte de la scène d'amour. dessous, une ombre règne, éternelle, Si le public était toujours aussi bien dishumide, très fraîche. Il en tombe ce reposé, l'effet allait être énorme. cueillementqu'ont les vieilles solitudes enfants, nourris le fils aîné du des poésies mortes, Dans cet acte, Gercourt, Sous ce titre AuTonkin, notre collaboraLanquier infidèle, venaittravailler comme teur M. Paul Bonnetain fait paraître le 12, nous. nous imaginions les bois sacrés :maçon chez le frère de l'homme que son chez l'éditeur Victor Havard, les notes qu'il a plantés pareillement.. père avait dépouillé, et s'y rencontrait recueillies durant son voyage en Indo-Chine, 'Ainsi, sous certains aspects, le sol avec la fille de celui-ci, Emmeline, qui où le Figaro l'avait envoyé. exhale une religiosité- inconsciente et avait été son amie d'enfance, et qui, en à laquelle le rêveur se prend en le retrouvant sous ce nouveau costume, Ce livre, dédié à M. Francis Magnard, fera vague, pays. A la sentir par des climats ïs'éloignait avec dédain. Gercourt la re- quelque bruit dans le Landerneau politique, tous divers on s'explique sans effort le peu tenait par un mot suppliant, et c'est mais il n'en aura' pas moins de retentissement de dissemblance des cultes. Quel que ialors que commençait la grande scène et de succès dans le monde des lettres. A l'en- soit lé dieu que l'on prie, on lui veut un d'amour. contre, en effet, de la plupart dès voyageurs, cadre conçu d'après son idéal humain. i Il sembla à Destourville que le public M. Paul Bonnetain a observé et rendu ses im- Sous toutes les latitudes, à tous les sièétait toile froid. La lemontrait plus se cles, l'arbre, étant cher à l'homme, sempressions en artiste. /vée depuis un quart d'heure et on n'avait Nos lecteurs se rappellent, sans doute, son ble agréable à la divinité. Egôïsmé im)pas encore applaudi. Quand Gercourt mortel de la brute que nous sommes, s'était jeté aux pieds d' Emmeline en Fumeur d'opium, que nous avons publié cet asservissement béni de nos poésies lacriant « Ah ne craignez pas de frôler été, et que MM. Edmond de Goncourt et Al- tentes au sol d'où nous sortons et où icette blouse elle est le symbole du tra- phonse Daudet qualifièrent de petit chef-d'œu- nour irons dormir! L'arbre reste saint, vail! », l'auteur avait cru percevoir quel- vre. Voici, pris au hasard dans les bonnes pa- la forêt demeure/ adorée. ques rires étouffés.'mais il n'en était pas ges que l'éditeur nous communique, un morLes croyances d'antan ne promènent )sùr; la baignoire placée derrière lui ve- ceau non moins remarquable comme chaleur plus à leur ombre leurs théories saninait de s'ouvrir, et les deux dames qui et comme coloris. glantes ou puériles, mais poète et pen'l'occupaient, avec .deux messieurs craseur y viennent encore, panthéistes 'vatés de blanc, riaient, chuchotaient,, pieux comme Laprade, pessimistes at.parlaient haut; il n'y avait plus moyen Malgré ses neuf kilomètres de tour, tristés comme la plupart des fils de ce d'entendre la pièce. I La scène d'amour passa inaperçue. Hanoï est vite vu, sinon vite décrit. Dé- siècle, et tous y goûtent la mélancolie jStéphane, fidèle à sa théorie de « l'émo- sillusionnant avec cela, comme le reste. reposante que verse à notre petitesse jtion contenue », la murmura plutôt qu'il On viendra chercher la fortune ea ce l'indifférence grandiosement-sereine des ne la joua. Les propos brûlants qu'il de- pays, et, par,l'intelligence et le travail, choses inanimées. vait adresser à Cordelia Ruber restèrent beaucoup l'y trouveront; mais je doute connus d'elle seule; et lorsque la claque fort qu'il prenne jamais fantaisie aux ar•lui répondit par une bordée d'applaudis- tistes d'y poursuivre, soit dans l'œuvre Le lac s'étend au pied de la digue que isements, le public témoigna par son des indigènes, soit dans les choses de couronnent, son dernier angle, près de {abstention qu'il entendait rester étran- nature, le beau qui console ou le pitto- la citadelle etàde la route, ces manguiers iger aux confidences du Forçat de Vhon- resque qui distrait. vénérables. Adossé à leurs troncs, on bâtardise ici cette noie dans Tout meur. se l'aperçoit entre les feuilles, une }'" C'est bien ce que je craignais, pensa dont le poids écrase l'Annam. C'est le échappée, qui, en rapetissant le par tableau, (Destourville. La scène n'a pas porté. triomphe de la grisaille et d'un art incoallonge la perpective, et en fait étran{Comment porterait-elle, jouée de cette loreà force d'être transitoire. Ce n'est en gement saillir les détails. De l'eau simli'açon?. Si encore ils avaient dit la plus l'Inde, et ce n'est point la Chine en- plement, avec des joncs de zinc luisant, c'était un effet considérable. core. L'inoriginalitédu ciel déteint sur les des iris lancéolés, des nénuphars et des (phrase choseset sur les gens, dans une uniforme victoria-regina aux larges fleurs de neiLe troisième acte s'acheva tant bien couléede banalités monotones. D'aucuns, ge, aux feuilles en bateau, sur lesquels que mal au milieu de l'indifférence géné- il est vrai, de mes nouveaux amis, offi- volent, posent, et s'envolent encore, rale. La claque rappela néanmoins les ciers ou fonctionnaires, reprochent à dans se fuite qui chatoie, des martinsune artistes: mais ceux-ci mirent un certain mon dépit ses sévérités de jugement. pêcheurs De l'eau simplemulticolores. (temps à répondre à cet appel. Cordelia, Pour la saison prochaine, tous me proéblouissant glacis srestée au fond du théâtre, faisait des si- mettent un ciel débarbouillédont l'indi- ment, mais avec undes teintes moirées gnes désespérés à Stéphane qui se re- go radieux prêtera au pays des aspects d'argent au large et les bords. Le ciel y reflète la blanche fusait à venir en scène. Enfin, le grand neufs qui, du tout au tout, disent-ils, sur comédien se présenta et salua le public changeront mon impression première. promenade de ses nuages cotonneux, ses bleus aveuglants,ou son miavec un de ces gestes d'abattement qui Je les veux croire, bien qu'orfèvres, et comme de mercure. Parveulent dire « Vous savez, j'ai soutenu quoique, en tous pays, les exilés de roitement embruméride, sampan grêle, une barque la l'auteur tant que j'ai pu. mais vrai- France se plaisent à vanter leur résiden- fois, qu'on prendrait pour un tronc d'arbre. ment, avec cette pièce-là, il n'y a pas ce aux compatriotes qu'ils hébergent. A son extrémité, un champignon se moyen de faire mieux! » serai-je ici au prochain renou- dresse Mais dont l'ombrelle flambe au soleil Dans les couloirs, les spectateurs se veau ? Et puis, j'ai promis justement de une pêcheuse qui, sous son chapeau communiquaient des impressions fà- noter, telles quelles, au hasard des c'est immense, guette l'eau patiemment. Plus feuillets et des jours, mes impressions loin, ou bien à droite, des îlots surgisCe n'est pas bien gai, disait l'un. primitives, dans la fraîcheur toute vi- sent, ceints de bambous éûlorés que Un peu long, répondait un autre. encore de leur sincérité. C'est vert-de-griss la lumière. D'entre les fines Trop de maçonnerieajoutait un brante bien assez d'être contraint, au mépris dentelures de leurs branches en éventroisième. de mes convictions esthétiques, d'in- tail, palpitantes sous un souffle, des toits Et l'opinion générale se résuma dans troduire mon moi dans mes récits, sans s'élèvent, dentelés sur le faite de chiGontran Souchard, du jeune mot ce fausser mes tableaux avec l'improbable mères de faïence, et relevés aux coins de membre du cercle des Balanceurs et puéril espoir que, généralisés, ils pa- gueules apocalyptiques. C'est crevant! à toutes les saisons. Quelques âmes compatissantes es- raltrontexacts Sur les tuiles imbriquées," des flamants Je ne suis ni un savant, ni un géograsayèrent de combattre cette impression. phe, politicien et de ce, qui s'enlèvent, plâtreux, puis, au-dessus, ni même Le grand critique s'évertuait à défen- pis est, je n'ai un pas l'ombre d'un regret. profilés alors sur le ciel, se rosent brusdre Destourville quement. Nimbant la nappe d'eau, c'est dit une fois pour toutes. Oui. j'en conviens c'est assez en- Ceci A défaut de l'artiste, l'historien se ré- une transparence baignée de lumière. plus l'est qu'une Mais ça ne pas nuyeux. Il à Hanoï? Peut-être encore lui On compterait les joncs, les herbes et opérette. y a quelques situations, au créerait-il faudrait-il le génie synthétique d'un Cu- jusqu'aux grands cercles concentriques moins! Maintenant, c'est si mal joué! vier archéologue, car les souvenirs des qu'y ouvrent les départs ou les fuites des Que voulez-vous? ces jeunes gens n'ont temps morts sont rares, rares les monu- canards sauvages sans cesse égrenés du l'on ments,rares rplus la tradition du drame. Ah surtout les documents écrits. lac à l'horizon." La brume, même à l'aube 'se remettait à jouer des drames! et même a la vesprée, ne quitte point les Les farceurs faisaient des mots. #*• rives. Le centre demeure pur, criblé d'éComme on demandait au critique s'il toiles, poudré de soleil, et le regard comptait rester -jusqu'à la fin de la pièce Etre superficiel aux vertus négatives et qui s'y ou entre deux clignotements, Parblou! fit quelqu'un. Vous sa- aux vices vulgaires, l'Annamite n'a retrouveperd, à l'extrémité, loin, bien loin, vez bien qu'il est le forçat de l'honneur 1 guère plus de conscience politique que d'autres toits, d'autres bambous qui deconsciencemorale. L'abrutissement de semblent proches et qui coulent sans un On sonna pour le quatrième acte. traditionnels esclavages, et les lois bris de la ligne jusqu'au point où le bleu ses Destourville regagna sa place en es- d'hérédité sociale ont obnubilé la méle vert des feuilles s'adoucissayant de maîtriser l'inquiétude- qui le moire de ce paria d'Asie. Vivace cepen- du ciel etmêlent, et meurent. gagnait. et fécond, par la prédominance sent, se dant Après tout, pensait-il, il n'y a que même de ses instincts matériels et les le troisième acte qui ait mal marché. le ressources de son sol aquatique, cet quatrième tableau peut tout remettre ichthyophage qui supplée par le phos- Cependant, parune exception heureuse, (Sur pied. puisque c'est là qu'ils ont phore aux globules sanguins et aux nerfs la pagode que cachent les manguiers et [placé leur fameux clou. qui lui manquent, est fatalement mar- que précède le lac, n'est point indigne de La toile se releva. Mais, aux pre- qué pour la domestication.Non suffisamleurs splendeurs. La porte franchie, on mier^ mots dits par Stéphane d'un air ment sauvage pour disparaître sous l'in- découvre, entre des murs très vieux, une irechigné, on vit bien que le public n'é- vasion européenne, comme les êtres de cour pavée où la mousse et les herbes tait plus avec lui. Le murmure des con- race absolument inférieure, il n'a pas grasses disputent les dalles à cette huversations devenait de plus en plus non plus l'énergie dont, ailleurs, avant mide lèpre, spéciale aux caves ou aux bruyant; les spectateurs se retournaient de céder, les autochtones au sang pur cimetières abandonnés. Au fond, le tempour causer avec leurs voisins; on se s'inspirent pourd'inutiles mais héroïques ple se carre, décrépit, ordinaire, mais mouchait, on toussait. il était clair que résistances. qui frappe par sa vieillesse même.; la soirée allait mal finir. servitudes, Aussi, familier des se Le silence, le délabrement, et l'ombre, Cependant, le clou pouvait tout rac- courbe-t-il -déjà sous notre domination, ayant qu'on ne pénètre dans l'édifice, crocher. et se multiplie-t-il à notre ombre, tout vous jettent aux épaules leur froide senHélas! c'était un triste cloul Il consis- heureux de ce que le hasard, lui donnant sation de cloître, puis oublie cela, tait dans la substitution d'une vraie lo- des blancs d'Europe pour nouveaux maî- soudain noyé dans les on ténèbres, et la comotive, avec de vrais rails et de la tres, lui ait amené ces Français, pitoya- porte du sanctuaire refermée sur vous. /vraie vapeur, à la diligence tradition- bles aux longues infortunes et prodigues Alors, à l'aide de falottes lueurs d'allunelle que des malfaiteurs, conduits par de leur force, qui ne dédaignent pas, mettes, distingue on peu à peu une statue jle banquier, devaient attaquer sur une régénérer les espèsoleil, de aucun monstrueuse, dont le bronze plein rend frande route. On n'attaquait plus la di- sous souvent passagères, alliances par des gence on faisait dérailler la locomo- ces son grave. C'est un guerrier chinois un productivestoujours. gigantesque, colossal, effrayant presque. ,tive. tantôt souhaité l'historien Certes, ne On le considère stupéfait, habitué que au lendemain injuste, de l'on est aux difformités annamites, aux trouverait pas Saint-Phar n'avait trouvé rien de cmieux pour rajeunir le drame de Pala- sa venue, ce jugement sur l'Annamite. petitesses religieuses des chapelles vigniez et Destourviile. C'était ce qu'il ap- Animal immusclé, sans dignité et sans des. • passé. pelait « donner la note moderne ». Et courage, le misérable ignore son Quel dieu représente ce chef-d'œuyre fouiller connaître, faudrait, le Il en pour moderne, note cette il accentuer pour sinon de la statuaire asiatique, du moins Chine les vieilles bibliothèques fermées de avait modifié le dialogue. Au-lieu de ? Nul ne le sait, Car le sol ne com- nulla fonte indo-chinoise savants. à encore nos des à tête chevaux la le Jetez-vous « » n'a déchiffré l'inscription du socle et pense point cette absence de livres ou nul aussi ne s'en inquiète. L'envie vous banquier devait dire à ses complices de poèmes nationaux. Les monuments y prend de flamber la pagode pour voir « Jetez-vous à la. tête du chauffeur » sont peu fréquents, les monuments re- resplendir le monstre dans le soleil. 'Mais, dans le feu de la bataille, l'acteur perdit la mémoire et s'écria « Jetez- marquables du moins. Les pagodes sont A côté, dans les mêmes ténèbres de des rez-de-chausséesans style, des kiosivous à la tête de lalocomotive! ï» Ce fut le signal de la débâcle. On se ques vagues, tous copiés sur un patron cave, une autre statue, de pierre celle-là, bois dont elles sont bâties a s'accroupit, énorme encore, bien que remit à imiter le sifflet de la locomotive; unique. Lesilencieuse. La pierre qui parle présentant un homme d'ordinaire taille. vétusté jun titi cria lâchez la vapeur! La claque la d'Ang- 1511e est expressive, presque belle, mais /eut la bêtise d'applaudir à tout rompre, s i éloquemment sur l'emplacementnoyées dans ces plaines on n'a pas le temps de l'examiner les ïe public se joignit à elle, ce fut une joie kor est inconnue Toile dans toute la salle, et le pauvre et c'est avec surprise qu'on a découvert, alluméttes s'usent vite, ou bien c'est un Destourville, pâle, hébété, trempé de en pleine rizière, sur de minuscules ar- autre chasseur, parfois un boy, qui, par kueur, n'entendit que ces mots, sortis de royos, quelques ponts de marbre formés ,1 mégarde, voire par plaisanterie, heurte de larges, dalles noires qui, sans garde un gong immense pendu à l'un des pila baignoire: Non! Henri. tais-toi! je ris fous, branlaient sur des fûts grossiers tiers. taillés en ce même marbre indes- Sous tes voûtes qui le répercutent, en Jrop. je t'en prie. tais-toi! de l'honneur s'é- tructible. Avec quelques statues d'élé- ie grossissant démesurément de leurs [ L'auteur des Forçats échos précipités, le son déroule, du dzing phants d'animaux chimériques chappa comme un fou. ils forment le bilan de ce qu'ont primitif et strident à sa vibration dersurlendemain, le Courrier des Spec- laissé, dans le Delta, les siècles, dé- nière, un chapelet de sonorités mugisfacles annonça aue lès répétitions de la funts. santes, dont les. ondes assourdies s'éloi-

Le vieillard balbutia

?.

j~'u'

DANS HANOI

1.

,cheuses.

si

.

Xe

ou

gnent en, bourdon grave et meurent comme un glas. Le noir de poix qui nous baigne les rend étranges, comme surnaturelles, et, la première fois, d'aucuns sursautent encore dans la surprise de leur tympan, quand, la porte rouverte, le demi-jour pénètre, louche et gris, salué d'un vivat tout de même. Paul Bonnetain.

programmé

et, quand le jeune

'•

homme que lejtemps n'a point démentis ses articles sur tes Premières de la Muette, de

eut fini. A- merveille monsieur, vous avez idée, et je ne demande pas mieux une de que vousaider à,,réussïf. Seulement, je vous préviens que chez nous. il faut savoir écrire c'est de tradition. Essayez-, je vous donne trois mois. Huit jours après, paraissait au Journal des Débats, le premier feuileton signé XXX., et le trimestre était loin d'être écoulé, que déjà le Tout-Paris musical ne jurait que par la parole de

LE BARBIER Castil-Blaze.. ROSSINI ET CASTIL-BLAZE

La reprise du Barbier de Séville a lieu aujourd'hui, à l'Opéra-Comique. Voici, sur la pièce, un très curieux article que nous communique un' des plus proche parents du librettiste on y trouvera d'intéressantsdétails sur la façon dont Castil Blaze entra au Journal des Débats, où il rédigea la chronique théâtrale d'une manière des plus érudites et des plus piquantes, pendant une quinzaine d'années.

En avril 1816, éclatait à Naples, l'incendie da San Carlo et Rossini dont les engagements avec l'illustrissime imprésario Barbaja se trouvaient ainsi suspendus, profita de sa liberté provisoire pour se rendre à Rome où il écrivit Torvaldo et Dorliska qu'il donna au théâtre Valle. Le succès fut très vif et dès le lendemain accourait le directeur de l'Argentina, sollicitant à son tour un nouvel opéra. Très volontiers, dit Rossini, avezvous un librettoi -J'en ai dix, mais la censure m'empêche de les jouer, à cause des allusions qu'elle flaire partout. V Cherchez 'alors parmi les pièces

déjà représentées. J'y ai pensé, mais je crains que le titre que je vais vous proposer ne vous agrée v Dites toujours.

point.

Le Barbier de

Séville

Paisiello. Ua déjà mis en musique. Raison de plus on voudra compa'rer nous aurons des Gluckistes et des polémiques, antagonisPiccinnistes mes, guerre de coteries, tenez maître, je vous parie une chose. Laquelle ?

C'est que vous allez faire un chefd'oeuvre et que bientôt, il ne sera plus question du Barbier de Paisiello. » On a mainte fois signalé le tour de force dont Rossini donna l'exemple à cette occasion; le Barbier de Séville fut écrit en treize jours. «Un membre de l'Académie française disaitMontesquieu, écrit comme on écrit, un homme d'esprit écrit comme il écrit» mot charmant dont cette merveilleuse partition confirme la justese. Il s'en fallut pourtant que le succès se déclarât du premier coup, le public de Rome fut déconcerté. Accoutumé au bouffe modéré, au pathétique de Cimarosa, cette musique qui faisait sauter le bouchon lui parut trop française,ajoutez à ses dispositions déjà peu favorables, une foule de mésaventures que Stendhal a contées ,et qui décidèrent du mauvais sort de la soirée Rossini avait mis un habit vigogne et lorsqu'il parut à l'orchestre, cette couleur excita une hilarité générale.Garcia, qui jouait Almaviva, arrive avec sa guitare pour chanter sous les fenêtres de Rosine; au premier accord, toutes les cordes de sa guitare se cassent à la fois, les huées et la gaîté du parterre recommencent ce jour-là,il était plein d'abbés. Figaro (Zamboni) paraît à son tour avec sa mandoline; à peine l'a-t-il touchée, que toutes les cordes se brisent. Basile arrive sur la scène, il se laisse tomber sur le nez, le sang coule à grands flots sur son rabat; le malheureux subalterne qui faisait Basile a l'idée d'essuyer son sang avec sa robe, à cette vue, les trépignements, les cris, les sillets couvrent l'orchestre et les voix; Rossini quitte le piano et court s'enfermer chez lui.

'~tt La traduction représentée^. l'OpéraComique est celle de Castil-Blaze, bonne ou mauvaise, Rossini n'en voulut jamais d'autre et le mieux qu'on en puisse dire, c'est qu'elle fut le trait d'union entre ces deux hommes qui, depuis, ne se sont plus quittés. Castil-Blaze occupait alors le feuilleton du Journal des Débats, où son activité militante battait son plein. Comment il était arrivé là et s'y était fait une place qui fut sur-le-champ la première, l'histoire vaut la peine d'être contée, en ce qu'elle nous montre à quel point il était facile, à- cette époque, de réussir tout de suite avec du talent. Un matin, un très jeune homme se présente chez M. Bertin et, sans autre

préambule,l'entreprend sur une réforme radicale dont le besoin se fait sentir dans son journal. Critiquer le Journal des Débats à la barbe de Bertin l'aîné, il faut remonter le cours des âges pour comprendre ce qu'une pareille audace avait d'insolite de la part d'un "nouveau venu. M. Bertin se contenta de sourire

-Fort bien, dit-il

ainsi, monsieur, le Journal des 'Débats ne vous plaît point? Je l'estime au contraire le premier journal du monde, voilà pourquoi je souhaiterais qu'il fût complet.. Et, selon vous, que pour être complet ?T

lui manque-t-il

feuilleton. Je vous comprends; nous n'avons plus Geoffroy et vous voulez remplacer Un.

Duvicquet. Je ne veux remplacer personne je veux créer, fonder un art nouveau, la critique musicale, et comme j'ai besoin d'une tribune d'où l'on m'entende de partout, j'ai choisi le Journal des Dé-

qats,

Le vieux Bertin était un de ces maî-

tres journalistes dont la race s'est con-

Guillaume Tell, de Robert le Diablef semblent d'hier et nous y voyons qua pour dénoncer Herold à la postérité, il n'avait même pas eu besoin d'attendra. Zampa et le Pré aux Clercs; dès Marie et le Muletier, il avait deviné l'homme de génie. Ses livres, trop nombreux et touffus, sont des répertoires, on lés consulte, on les pille et puis après on les renie en les déclarant bons à mettre au cabinet et

pourtant; dans ce fatras d'anecdotes, de Le Rossinisme emplissait alors l'Eu- curiosités, de menus faits, que de perrope, tirant aux quatre coins ses feux ceptions inventives et critiques qui, le d'artifice. Nos musiciens, Boieldieu, He- goût aidant, eussent aisément tourné à rold, Auber en rafolaient, et le feuilleton la haute érudition 1 La science l'ennuyait, des Débats dirigeait l'orchestre. Quand elle avait d'ailleurs à côté de lui son rel'auteur du Barbier vint à Paris, sa pre- représentant en Fétis. Stendhal, très

mière visite fut pour Castil-Blaze, qui tout de suite le conduisitchez les Bertin. Il y eut même à cette occasion une soirée où l'on entendit à la fois Victor Hugo dire des vers et Rossini chanter l'air de Figaro. La fête eut lieu à la campagne, dans cette hospitalière maison des Roches, si célèbre parmi les contemporains, Rossini, parait-il, y fut splendide, et comme convive et comme chanteur; une voix, une verve, un brio à tout enlever. Eugène Delacroix se rappelait cette soirée avec admiration « Il chantait d'abondance et de si belle humeur, me disait-il, vous sentiez que ça l'amusait et qu'il devait composerainsi » Le morceau fini, on voulait le reentendre, Rossini s'excusa net, et comme Stendhal insistait « Non bis in idem, répliqua le jeune maître, en lui frappant sur le ventre, mais si vous tenez tant à la cavatine, dites à Castil-Blaze de vous la chanter en provençal. » Comment, s'écria M, Bertin, il vous a traduit aussi en Avignonnais, dans la langue de Trestaillon 1 Qui, ne vous en déplaise, fut aussi la langue de Pétrarque, répondit CastilBlaze en se mettant au piano, et, l'entrain du moment, l'originalité de la circonstance, lui valurent à son tour un grand succès. Il avait une voix de baryton-ténor, dans le genre de celle de Rossini; il la menait rondement, à l'italienne ferré, agile, adneit, très musicien et se souvenant partout de Méhulquî'f ut son maître et son ami. Chose étrange Gel homme d'esprit qui, théoriquement, soutenait que les mauvais vers étaient les seuls qui convinssent à la musique et dont la pratique répondait si bien à la théorie, il lui suffisait de toucher à l'idiome natal pour s'improviser poète. Il avait alors des trouvailles à la Ronsard et jusqu'à des coups d'ailes; on ne le reconnaissait plus.

Ceprintemps,uneaprês-midi,jereçois

sympathique,à sa nature,l'enchantait de ses griseries rossiniennes; mais Stendhal ne savait rien de la musique et n'était que ce que les Italiens appellent un Orechiante. Castil-Blaze vit sa place marquée entre les deux et rêva cet idéal, que personne, excepté Rousseau, n'avail,

jsavant usqu'alorsentrevu,d'être en musique ua

sans pédantisme, comme qui dirait un homme d'esprit sachant à fond son affaire et philosophant à l'aventure. Si ses livres ne se lisent plus, la faute en est à Pantagruel. Il était avec Nodier un des Rabelaisiens les plus forts de son

temps et lorsqu'ils se retrouvaient, ou n'en finissait point sur ce chapitre, si bien, qu'un jour qu'ils s'étaient rencontrés place Royale, ils voyagèrent, de citation en citation, jusqu'à l'Odéon, où Castil-Blaze allait faire rêpèierRobindes Bois, dont le poète de Smarra eut ainsi, par la circonstance^ sa première et unique révélation. Mais Nodier avait pour se défendre les glaces de son tempérament et de son ironie, tandis que, chez Castil-Blaze, la fougue du Provençal franchissait les barrières, incapable de jamais se modérer. De tant d'ouvrages qu'il a écrits, plusieurs son Molière musicien, ses diverses histoires de l'Opéra, en France, en Italie, etc., ne demanderaient qu'à revivre, mais il faudrait beaucoup remanier, rétrancher, écheniller, grave besogne où peu se sentent appelés, surtout quand il s'agit d'un caractère aussi réfractaire aux amendements,aussi entier que celui-là. « J'aime mes mauvaises pensées », me disait jadis une très honnête femme; Castil-Blaze, lui, ne se contentait pas de les aimer, il en était entiché. C'est pourquoi ses ouvrages, en dépit des qualités qui les recommandent,ne se

sont pas réimpriméset semblent destinés à disparaître sous la dent vorace des rongeurs de bibliothèques qui les expurgent en se les assimilant. Il en est deux pourtant, plus châtiés, qui mériteraient de revoir la lumière, l'un s'appelle la Chapelle-musique des rois de France, et l'autre a pour titre la Danse et les ballets depuis Bacchus, publiés chez Sautelet, vers 1833; ils eurent, coup sur coup, nombre d'éditions; si mes souvenirs ne me trompent; ils appartiendraient à cette catégorie d'aimables raretés que les Quantin, les Lemerre et les Jouaust donnent sous la rubrique de petits chefs-

la visite de Mistral et, naturellement, nous causons Provence et félibrisme nous en étions à nous émerveiller des trésors de littérature enfouis depuis Pétrarque et Bertrand de Born, dans cette langue prétendue morte et qui, toujours s'entête à refleurir. Nous comptions ses rapsodes grands et petits, et comme je vantais ceux de la renaissance actuelle, voilà mon poète qui se dresse et se met à me réciter des vers superbes à ce point que,lorsqu'il se tut, je le priai de recommencer, ce qu'il fit, de sa belle voix so- d'œuvre. nore et, chaude, l'œil éclatant et sympa-

Polémiste et traducteur i mperturbable, thique, le front haut, l'air d'un inspiré, puis se rasseyant après m'avoir serré la il s'était imposé la double tâche de faire triompher chaque soir devant le public main. Vous admirez, n'est-ce pas? Ces de l'Odéon les principes qu'il avait souvers-là sont de Castil-Blaze et là-bas, tenus le matin dans le journal. A ce compte, la Conférence que nous nous les savons tous par cœur. IL en a fait ainsi des centaines qu'il semait sur avons inventée depuis daterait de lui. les chemins sans les écrire. Aubanel, Mozart, Rossini, Weber, tous y passèRoumanille et moi, nous en avons re- rent Mozart avec Don Juan et les Nocsb, cueilli tout ce que nous pouvions; le de Figaro, Rossini avec cet immortel renouveau dont vous me parlez vient Barbier, Otello et la Pie voleuse, Weber de lui, et sa popularité va croissant avec le Freischütz et ses trois cents représentations, et, tout cela, de primeparmi nous; c'est le grand Ancêtre. » ° saut, avant que personne s'en fût jamais avisé. Je ne sais, mais il me r encore semble que l'homme d'une pareille iniCe mot de Mistral contient la vérité tiative n'était pourtant pas le premier sur Castil-Blaze « II sema sa vie sur venu. les chemins ». Le génie, en effet, le traL'histoire de la traduction du Barbier vaillait, il le sentait en lui quelque part, et, peut-être qu'il- y était, mais jamais est un joyeux chapitre de la vie d'arlà où il le cherchait. Conçoit-on cette tiste rapports courtois et familiers dès rage qui le prit sur le tard de composer le début, et, par la suite, amitié de frèdes opéras après avoir, pendant trente res quel brave homme que ce Rossini, ans, critiqué, houspillé ceux des autres. d'accueil ouvert, de mœurs faciles, bon C'était aller au devant des tempêtes, et enfant, bon vivant, bienveillant même Berlioz le lui fit bien voir lorsque, à son en son ironie, et qui, par dispositions tour, embusqué dans ce même feuilleton dernières, léguait à sa femme, avec tout des Débats, il déchargea, son escopette son avoir, le soin de choisir un endroit sur le rieur acerbe d'autrefois! Seuls, commode pour leur sépulture à tous les Meyerbeer et Rossini le. d^éfejidirent, et deux, mettant ainsi la robe de chambre cependant Meyerbeer n'était pas sans et les pantoufles^ jusque dans la mort!1 avoir reçu mainte écorniflure, mais sa Quand je le connus, il y avait déjà bel politique, en pareil cas, était de ne se âge que Figaro ne logeait plus chez lui, souvenir de rien. Tout le monde ignore c'était plutôt monsieur Argante, mais de. que l'idée première de l'Africaine appar- si belle humeur et si paterne que soutient à Castil-Blaze sa pièce était inti- vent encore il m'arrive en allant au Bois1 tulée l'Arbre de Mort, il l'avait donnée à de m'arrêter devant sa maison (la maiVéron qui la jugeait excellente, tout en son à la lyre), comme pour lui donner le se refusant absolument à le laisser en bonjour. Une charge de Dantan représentait écrire la musique. A la fin, après de Castil-Blaze chevauchant sur le dos de longues discussions: Rossini Joyeux départ pour la postéVoulez-vous que j'en parle à Meyer- rité, disait« le traducteur, où le cavalier beer ? lui dit le directeur de l'Opéra. risque fort de rester en chemin » » A Meyerbeer répliqua Castil-Blaze, Sachant très bien ce qu'il valait, pergâche ma besogne? Au- sonne moins que lui ne s'en faisait acpour qu'il me feu tant vaut la jeter au croire original, parfois même excentri» Meyerbeer connut cette boutade et que, indépendant toujours, il gardait ses n'en retint qu'une chose, l'idée d'un bouffées d'amour propre pour les en-; opéra à faire avec Scribe sur le sujet. vieux qui ne lui pardonnaient ni ses Sans être ce que l'on appelle un homme succès ni sa fortune, mais comme il riait de théâtre, Castil-Blaze aimait à remuer, de tout cela, comme il s'en moquait 1 Un à tripoter des idées dramatiques, très jour qu'on dînait entre amis Voyons, répertoires les versé dans étrangers, lui disait Janin, fais-nous tes comptes. l'esprit d'autrui servait souvent au sien Est-ce vrai que ton Barbier de Séville, de complément. Scribe, quand ils firent dont les paroles sont de Beaumarchais ensemble la Marquise de Brinvilliers, et la musique de Rossini, t'a déjà valu s'étonnait de son expérience et Boïel- plus de cent mille francs dé droits d'audieu, travaillant ans. Deux Nuits, venait teur ? Et votre Robin des Bois, cher à chaque instant lui demander des con- maître, continuait Désiré Nisard, qui seils et des variantes où Castil-Blaze faisait alors'de brillants débuts au Jours'ingéniait de son mieux. Convaincu nal dés Débats, est-ce vrai que les fameux d'ailleurs qu'en un pareilsujet les mo- vers du chœur des chasseurs vous ont difications et les retouches étaient du rapporté mille écus la pièce? temps perdu, il n'en aida pas moins son Oh ceci, répondait Castil-Blaze, illustre ami, remaniant l'action, ravau- c'est une autre histoire que celle du dant les hémistiches; trois ou quatre Barbier, une tragédie après la comédie, morceaux sont entièrement de sa main, et je puis vous la raconter. les paroles de l'air de Gholët au premier 1 acte furent écrites sur son piano, lui, dictant, Boïeldieu crayonnant, détail Nous aussi nous,y reviendrons peut-toujours ignoré, auteurs ont de les que être quelque jour si l'occasion nous y même que plus tard, Scribe ignora ou convie en attendant, nous tfavions cette feignit d'ignorer les visites clandestines fois affaire qu'au Barbier, il est grand de Meyerbeer à Emile Deschamps qui, temps de nous en souvenir. d'une répétition à l'autre, s'escrimait à XX mettre en poésie les vers des Huguenots.

?.

tinuée depuis dans Buloz, Girardin et Villemessant, un de ces hommes toujours sur le qui-vive, difficiles au vul••* gaire, souvent brutaux, mais que toute force vraie peut aborder et manier imC'est dans les quinze années de sa punément. Vous connaissez le portrait d'Ingres solidement campé en avant collaboration au Journal des Débats, dans son fauteuil, ses deux larges qu'il faut parcourir Castil-Blaze, période mains ouvertes sur ses cuisses, M. Ber- guerroyante et triomphante, où parmi tia laissa le visiteur développer son pro- les airs de clairon se rencontrent des gramme narquois d'abord et presque morceaux d'une émotion charmante et dur, il s'humanisaitpeu à peu,' encoura- souvent cités* le feuilleton sur -la, mort geant maintenant d'un ceil paterne; celui de Boïeldieu par exemple. Il éttt sur qije. son premier r&gard n'avait pas- eu presque toutce qui se produisit au cbui* de cette riche période, des jugements le-don d'intimider. développer Il laissa le visiteur son à la française el de première impulsion

L'abondance des matières nous oblige a remettre à la semaine prochaine, la publication de notre article habituel A Travers les Revues.

Le aérant

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Paris

D. CAssraNEud, imprimear, 2Q, rue Drouo (Imprimerie du Figaro) EncreLoftiixEUX

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LA SITUATION

lation faiblit, par suite les opérations de banque [F deviennent plus difficiles et il faut augmenter

La spéculation ne paraît guère profiter des leçons quilui ont été infligées depuis plusieurs mois. A peine la liquidation est-elle terrninéè, que l'on s'emprétextes presse de chercher tous les possibles pour peser sur les cours et ébranler le marché. Ces réactions sont de courte durée et ne sont dues, on l'a bien vu, qu'aux efforts d'un découvert qui essaie chaque mois de créer une occasion de se racheter. Il est évident, en effet, que la lutte devient impossible et qu'il faudra tôt ou tard en arriver à une liquidation générale, retardée autant que l'on peut, mais inévitable, puisqtfil est décidé emprunt est reculé, tout au moins après les élections; Il "ne faut pas croire que l'élévation du taux de l'escompte doive absolument changer le prix de l'argent. Il n'y a le plus souvent et c'est le cas actuellement dans les modifications du taux de l'escompte que des causes monétaires et non pas insuffisance de capitaux. Aussi la spéculation peut bien, comme le mois dernier, provoquer un mouvement de réaction à tel ou tel moment, sous tel ou tel prétexte, elle ne s'en trouvera pas moins à l'approche de la 'iquidation dans la même situation que les mois précédents. Le titre ne sera pas venu et il faudra passer sous les fourches caudines de l'acheteur. Que peut-on redouter, en effet? On a trop parlé médiation depuis quelque temps pour qu'il n'y ait pas quelque chose de vrai dans les bruits mis en circulation, et si même il s'est produit un temps d'arrêt dans les négociations en cours, il est plus que probable que la Chambre prendra une telle attitude dans ta discussion des crédits pour le Tonkin chinois compren-que le gouvernement dra enfin l'inutilité d'une plus;longue ré-

que

l'escompte, afin de les restreindre. On voit quelle est l'importance pour la Banque d'Angleterre de défendre son encaisse. 11 n'en est pas de même chez nous, et la Banque de France est beaucoup plus libre de ses mouvements. Son pouvoir d'émission" est encore limité par la loi, mais il n'a qu'un rapport arbitraire avec le. stock métallique.. Rien en principe ne nous arrête pour répondre aux demandes d escompte, il nous faut seulement prendre conseil de nos ressources. A l'heure actuelle, la situation commerciale est malheureusement telle que nous n'avons pas a demande de l'escompte, nous défendre contre la présent Mais faut-il dès à songer à. préserver de l'or à Lonl'exportation notre encaisse contre dres ?7

Sans entrer ici dans l'explication du mécanisme des changes, nous pouvons répondre que le change que l'exportation de sur Londres est à 2o 26 et banquier le que lorsque l'or n'est avantageuse pour lé chaïigeftèst "à 25-'36. et les'•' Certes,ee' poursdu chance; est. mo.m.l«\'iïT-i

est

ciréonstance^peuvent le faire monter dans quelest possible aussi que les meil ques jours, mais par là Banque d'Angleterre arrêtent sures prises n aurait

centaines de kilomètres, et impossimontant des réserves inscrites au bi- nue. L'exploitation a été faite par l'Etat et les détermibases de la cession sont parfaitement ble d'atteindre Algecerez ou Tarifa sans leu? 327,248.654 40 lan. 1884, années. nées payer tribut. expérience de longues par,une l'actif sont Les de autres chapitres sainement Enfin, Constatons, en finissant, que de toutes les Le mouvement des on veut apprécier établis dans ce même esprit de prudence la valeurquand il entreprises de chemins de fer internatioitaliens, actuelle Méridionaux des comptes-courants a -été 713,237,820 02 presque excessive. C'est,un bilan-lingot ne faut pas perdre de vuequ'àcejourle coupon nales,la Compagnie du Nord de l'Espagne est actionfois cette celui présenté aux que semestriel de Î2fr. 50 et le dividende de celle qui a déjà donné les résultats les plus Il avait été en 1882dé10 francs de l'exercice sont presque intégrale- remarquables et qui paraît devoir donnôi; 496,908,022 11 naires de la Banque parisienne. jLa 1883 de monstration en est facile. Nous la com- ment acquis. L'acheteur d'une action à 565 dans l'avenir les plus fortes recettes et les pléterons un autre jour. ou 570 a donc à défalquer de son prix les plus gros dividendes. Augmentation en 188322 fr. 5Q auquel il va avoir droit d'ici à un Le Gaz de Madrid, création du Crédit Mo216,329,797 91 Cette institution de crédit aborde donc mois et demi. bilier Espagnol, est devenu à son tour une En résumé, l'action des Chemins méridio- société puissante. Les actions et les obligaun nouvel exercice dans'des conditions lies prêts sur titres excellentes. Son capital de 25 millions naux de l'Italie est destinée à conquérir en tions de cette société constituent aujouront donné lieu à un de francs est non seulement intact, mais Italie la place et la grande situation des ac- d'hui un placement de premier ordre. 62,985! 641 21 d'affaires chiffre de. Cette affaire est du reste administrée avec de nos principaleslignes. Comme elles, grande partie disponible. Ses ré- tions en longue brillante elle caret un soin tout particulier, par des hommes qui Ces courtes indications démontrent la serves chiffrées ajoutent à ce capital un parcourra une d'être mais elle a sur elles cet avantage ont fait leurs preuves, et qui ont donné des réelle activité de l'établissement. appoint de 210/0. Les réserves non chif- rière, ded;avoir carrière débuts de et cette gages multiples de leur esprit d'initiative et • Dans une prochaine étude, nous ana- frées, résultat d'estimations pour mé- aux dividende prudence,deux qualités cependant rarevant elle vaste avenir, 'de beaux lyserons le compte de Profits et Pertes, moire d'un grand nombre de valeurs, des et de un jplus-valuea croissantes. L'épargne ment réunies. Les cours des actions, sont astrès- détaillé, soldant par 2.025.745 fr.25. les unes en plçin produit, les autres TFÏtnçaise: trouverait difficilement,.parmi les sez rarement cotés, -rrla. valeuç?«3«st'éviW Oh verra que les sources de produit,, susceptibles de rendements élevés dans valeurs étrangères ,X une valeur, réalisant, demment ni travaillée- ni; surveillée,y Le Phénix Espagnol, la meilleure et la plus divisées- en onze branches, présentent les années^subséquentes; lui constituent mieux que les. Méridionaux italiens, :lès coriditions de sécurité, de rendement et de ma- forte par son crédit, par son capital, par sesun caractère" de normalité très rassu- une fortune suffisante pour parer, à. joration qu'elle recherche. réserves et par son portefeuille de toutes les toutes les éventualités. De grandes afSociétés espagnoles, a été aussi créé, transVoici le bilan de la Banque parisienne. faires, en plus d'un courant régulier de formé et relancé par le Crédit Mobilier Es-< au 30 juin dernier, tel qu'il a été approuvé solides opérations, sont en voie d'achèpagriol. par l'assemblée annuelle des action- vement et de réalisation. L'administra- LE MOBILIER ESPAGNOL Tout le monde, à la Bourse, sait que lea naires tion s'est Complétée par la nomination titres de cette Société, qui se sont longtemps CRÉATIONS de deux administra- teurs dont l'expénégociés au-dessus de 900, mériteraient,vauWe SES ACTIF draient des prix certainementsupérieurs aux rience et l'honorabilité sont bien établies » 50 Fonds de à la Bourse de Paris et dans le monde cours de 415 ou 430 fr.; qui s'inscrivent irréEspèces en caisse et dans les Ban-, les cotes Augmentation en 1883-

`

1884. rant.

le retrait de l'or de ses caisses, et elle pas besoin alors de venir chercher le métal chez nous. t t Ces considérations ont donc permis justement d'attendre pour encore au conseil de Regence prendre une décision à laquelle il n'était pas force et qui est toujours nuisible au commerce auquel il doit portér secours et non obstacle. Enfin, il n'est pas mauvais de comparer la situation de la Banque aujourd'hui avec celle qui existait en 1881. Quand elle fut forcée de suivra ques la Banque d'Angleterre dans la voie de l'élévation Effets à Coupons en du taux de l'escompte.

commerce

caisse Portefeuille recevoir

Quelques chiures seulement 6 nov. 1884

Encaisse or

argent..

20

oct. i88i

598 511 418 1 051 995 025 8b9 327 193 1027 791 766 1

"TÔTiTTfiëlsi 1 798 380 745 453 millions d'or en plus. 172 millions d'argent en moins. 6 nov. 1884

20

oct.

1881

Trésor,

Prêts sur titres

Reports Participations financières Comptes cour, débiteurs garantis Agents (titres à Bureaux auxiliaires Agences en Impôts et transmission à recouvrer sur Immeubles 930 487 25 Rue Chauchat,no

livrer)

province.

actions 5 n°7.

3.688.63242 3.688.632 42

4 314 969 01 86 084 62 7 340 164 80 7 983 293 30 2 407 146 55 3 274 953 » 2 883.280 21 1 594

i

078

»

259 275 55 396 860 17 45 519 30

financier. L'agglomération de valeurs connue en Les actionnaires de la Banque pari- Bourse sous le nom de Groupe du Crédit sienne peuvent, nous en sommes ferme- Mobilier Espagnol végète dans une immobilité ment convaincus, envisager l'avenir en absolue. L'indifférencedu public monte et-l'envetoute confiance. loppe de tous côtés. Ce n'est plus un groupe dé forces assemblées, c'est un tas de choses inertes, aux ressorts détendus, mais non LE S %_ITÀLIEN brisés.

La marche progressive du 5 0/0 Italien, de-

puis quelques années, tient à des causes

L'action de jouissance qu'on s'arrachait à 900 fr. est à 130. Voilà ce que deviennent aujourd'hui les légendes Et certes les faveurs, le goût, les ardeurs du public, de la spéculation et de l'épargne, des grands et des petits restèrent longtemps fidèles. Par quelle singulière fortune des choses

gulièrementet douteusement sur du marché en banque. Mais le Crédit Mobilier Espagnol, qui est réputé posséder une très grande quantité de ces actions, s'occupe â. peine de défendre, de maintenir, de faire con'naître et apprécier l'une des meilleures valeurs de son portefeuille, la seule de cette qualité qui existe peut-être en vrai nombre dans son portefeuille.

-Nous ne parlons

pas de la Compagnie

des paquebots Transatlantiques. Elle n'est plus sous la main du Crédit mobilier espagnol. C'était cependant une bien puissante entreprise, l'une des plus glorieuses créations de M. Pereire.Une de ces affaires enfin qu'un grand établissement, soucieux d'étendre et de maintenir son influence et son crédit, doit garder sous sa main; M. Isaac Pereire l'avait bien senti. 'Le monde de la Bourse se rappelle encore quelle passion, quelle ûpreté, quel héroïsme pendant les mauvais jours il apporta à la défense, à la conservation, la consolidation de son oeuvre. Nous n'oublions pas la Société des Tabacs des Philippines, affaire faite en participation avec la banquede Paris et la banque Hispanocoloniale, deux grands établissements au-» jourd'hui un peu descendus aussi du socle élevé où les avait hissés, juchés la faveur changeante du public. Mais cette affaire, qui marche bien, assuret-on, est encore dans la période d'établissesement, de mise en fonctionnement, et la Mobilier Espagnol n'y est pas le maître.

diverses qu'il est bon, de rappeler, autant pour justifier la hausse du passé que pour Haussmann, n° 50 Encore pourrait-on retrancher du portefeuille Bdetr.de faire pressentir cello de l'avenir, Provence, 93. 1424 306 40 98 millions représentés par des obligations du Propriétéà Dinard 36 381 95 La Rente italienne a étéserviè tout d'abord telle déchéance a-t-elle pu se produire, une d'Etat. Le fonds des générale faveur par la 2,716 millions, 3*142 952 15. était 1881 de circulation La Môbilier en 3.142 052 35 35 crédit de tous les Etats a profité largement et comment expliquer, accepter, sans espoir elle ne s'élève aujourd'hui que de 2,890 millions. Mobilier 95 106 retour, un effondrement, aussi écrasant Dé cette comparaison il ressort que là nécessité Acompte (répartition 1883-1884). 1 500 000 60» de cette faveur et nous lui devons le relève- d'un puissance qui fut si réelle, d'un presabsolue d'élever le taux- do l'escompte n'existe pas ment des fonds russes, autrichiens, hongrois d'une tige fut si complètement subi ? qui et que, s'il faut un jour défendre l'encaisse méespagnols. sistance^•--•' 40 022 31618 et Cependant, les valeurs qui composaient le tallique, on ne devra se résoudre [qu'à la derque. l'Italie, qui a tojude'surprenant Rien lord Nprthbroock financier.de plan debout et bien vivantes les nière extrémité à prendre une mesure toujours PASSIF l'amélio- groupe sont .v spéciales de raisons pour tes sortes complètel'Egypte n'est 'préjudiciable pas encore Chemins Autrichiens sont restés une société pour au commerce. 25 000 000 » ration de conquis dans crédit, ait une son 2 500 000 » puissante; mais la spéculation s'en est éloiment connu, mais il est à croire que les l'éparde préférences les large plus mesure Réserve extraordinaire 4.875 000 » gnée et très complètementdésintéressée. Anglais, à même d'être bien renseignés, BANQUE effet, oublier, On peut pays que ce en ne gne. 1 090 939 04 de chèques Comptes Avec la mort de M. Pereire, qui avait fait estiment qu'il sera assez satisfaisant depuis les rapports transformé tous s'est sous créditeurs 3 188 195 66 Comptes courants du poste de président du comité de Paris le 839 011 55 dix-huit ans. Au point de vue budgétaire, ses Agents (titres à pour les porteurs de Fonds égyptiens Cette société de crédit appelle l'atten- Effets siège d'un pouvoir dictatorial, les derniers de l'Europe progression 971 130 46 La de éclatants. consentement à payer été progrès le ont que pour Autrichiens 511 000 » ses recettes d'impôts a été merveilleuse. En liens se rompirent,et les chemins a échéance lui soit acquis. Le mouvement de hausse tion des capitalistes par son activité Bons d'action sphère à la fait à 2 009 51 1866^ les recettes étaient de 617 millions con- échappèrent tout de des Fonds égyptiens a été provoqué., en croissante, par la netteté de sa situation, Caisse espagnol. Caisse d'épargne du personnel (Solde 1338 millions et demi. Au- du Mobilier dépense succès de tre une probabilités de Londres,et les de ses demandes le pas416002 les effet, de par M. Joubert succéda à M. Pereire par non en excédent. Dans le budget jourd'hui est en sociale qui l'année 1040 869 94 pendant Coupons à payer opérations si longautrichien, cela est assez significatif. sif à l'actif et le comité industriel, même commercial transet l'ordre La conférence de Berlin pour régler prendra fin le 30 juin 1885. temps soumis à l'impulsion de la Direction importations les les et heureuse 022 310 18 formation 40 le le maitreréel. L'assemblée extraordinaire, tenue #*# certains points de droit international au même temps, de Paris, redevintNord progressé exportations ont en l'Espagnesont, de du chemins Abstraction passifs au faite des comptes réduit définitiveLes et sujet des colonies -montrera l'accord 30 octobre dernier, a mais les secondes dans une proportion dou- contraire, restés sous la main du Crédit momillions contre-partie, même la à vingt-cinq qui ont leur capital sous complet des puissances européennes, ment fixé le ble des premières. On le voit par rémunération rapide que il n'en règle plus automais espagnol, bilier à Banque parisienne s'ajoutent la l'actif, la chiffre rubrique, auquel suivi chancelier des'Chemins francs, de fer ont de Les recettes venons d'en faire, les valeurs qui fornous les car on ne peut douter que le ni l'administration ni moucruuquement, marche ascendante,à ment le groupe du Crédit Mobilier Espagnol. de l'Allemagne ait pris toutes ses pré- réserve légale montant à 2,500,000 fr. et n'est comptable vis-à-vis de tiers que de tout naturellement unel'agriculture bourse. vements en elles relèvent et de l'indes progrès de Espagnols en- sont vivantes, bien vivantes, cautions à l'avance, afin de s'assurer une réserve extraordinairede2,750,000fr. 3,600,000 francs environ, somme infé- raison les fallu compter Il avec a L'épargne nationale a grandi peu à trés toutes d'entreprises en grande prospérité, la la valeur, dans contre un- insuccès comme celui de la -Après répartition de deux coupons de rieure au montant des espèces en caisse dustrie. point consous masse en dé dépasser le milliard en dé-, duite du célèbre M. Lopez. appelées à un grand avenir, jouissant d'un 6 fr. 25 chacun, dont un est mis en au jour de l'arrêté du bilan. Voilà pour peu, au caisses conférence de Londres. d'épargne. En l'Italie grand et juste crédit, suscepti^Je, comme la pôt aux un mot, direcvaillantes, mains des une Pour pour Quant au budget, on sait maintenant paiement depuis le 1" courant et dont le passif. travaille, économise et accumule ses épargnes tion résolue à l'observation d'une tradition Gaz de Madrid, le Nord de l'Espagne et le solidité janvier 1885, Quant à l'actif, défie toutes payable le 1" brillant l'autre certainesa Pas très qu'il sera sera. ce Phénix Espagnol, d'une extension sinon indésous toutes les formes. espagnols intérêts l'intervention des établie, donnerons s'élevant à critiques. Nous n'en les des voilà donc et aud'attente, ressources ment, mais c'est un budget Ce spectacle a frappé les. yeux des moins n'était pas une cause d'affaiblissement finie, du moins assez étendue pour suffire à jourd'hui cinquante mille qu'un exemple saillant. fortune de la clairvoyants et peu à peu la lumière s'est "bien les moyens de trésorerie mêmes aux- trente millions deux cent pré- l'activité, à l'initiative et Espagnol. c'était apport contraire, un au Leportefeuillefigurepour7,340,164f.80. grande plus la Mobilier faite sur la valeur du 5 0A) italien, qui est société mère, le quels on a 'recours montrent assez la francs,: maintenues pour auxiliaire. cieux, un rexpressionlinancièredecettetransformaiion. a d'administration l'expanrapport du conseil Enfin, existe-t-il donc à Paris un établisse-' quifavorisent Le partie disponibles, puissance du crédit dé l'Etat. compromis, et le jour oÇt n'est encore Rien indiscutables de hausse ayant sous la main le manieA ces causes sion des affaires et du crédit de cet éta- fournitla nomenclature complète des tiil lui sera ment de crédit, bien, espagnol le voudra Mobilier le de valeurs, plus accepensemble se joindre des wuosa secondaires ment d'un blissement, plein tres. C'est un procédé qui ne tardera pas viennent impulsive. force facile de ressaisir la téés, plus ancrées à là Bourse? ont leur importance. C'est d'abord le vote LE TMX BEI/ESCOMPTE Le rapport présenté à l'assemblée or- à' s'imposer à toutes les banques, et qui grande devenu une Nord-Espagne est Le et aujourd'hui assuré des conven- Société, ses obligations sont classées solide- Les choses, étant ainsi, et elles sont telles, dinaire, tenue le même jour, 30 octobre dont nous ne saurions assez féliciter prochain avec les chemins de fer. Le Parlement ment et justement cotées a de hautscours. Ses comment expliquer les cours du Mobilier dernier, fait ressortir l'accroissement celle qui fait l'objet de ce rapide examen. tions réunira le 24 novembre et il résultera de Espagnol, son inertie absolue ? se prix. Le de vils à trainent mouveactions encaissé l'année bientôt des Le pendant revenu se depuis continu, onze ans, l'exposé financier de M. Magliani ce que S'il agit, ou s'il a agi, opérant sur un eiiLa Banque d'Angleterre vient d'élever successiayant été frappé momenta- semble vement le taux de son escompte de 3 à £ 0/0 et opérations courantes de la Banque pa- sur ces titres s'élève "à 479,933 fr. 25, soit le ministre des finances italien a déjà dé- ment des recettes de valeurs ne relevant que de lui, ridicules de l'établissement par ces nément de 4 à 5 0/0. La Banque de France n'a pas suivi risienne. Nous nous bornerons à citer à plus de 6 1/2 0/0 du capital engagé. claré à plusieurs reprises que le vote des quarantaines terrestres imaginées par le ca- c'est-à-dire sur ses propres valeurs, comment cet exemple et l'écart reste actuellement de 2 0/0. quelques chiffres concluants Toutes les cotées, à conventions va fermer pour de longues an- j binet Canovas. concevoir qu'il ait pu perdre?- S'il est valeurs montant On se demande si cette situation pourra se propublique,l'Etat' dette resté inerte, se bornant k régir un portefeuille 5,064,014 fr. 80, sont portées au cours de nées le grand livre de la qu'un longer et si nous ne sommes pas exposés à voir n'auront temps, entraves la ». Mais mouvement de Le ces Compagnies 180 millions excellent, il n'a eu qu'à encaisser ses coula cote officielle du 30 juin dernier, à ayant à recevoir des l'escompte s'élever aussi rapidement sur notre caisse été seraient rétablies 071,335,982 qu'elles même ces lors 20 pons matériel roulant qu'il leur le a environ pour et les commissions octroyées par la place. opédiminutions l'exception de larges l'intention prête jours-ci, au en on comme expliIl n'avait été en 1882Nous ne voulons pas entrer ici dans une cède. Banque d'Espagneou parle gouvernementesElles formeront des espagnol. l'estimation titres dans cotés rées gouvernement ne 1 esde 688,087,945 80 cation par trop technique du mécanisme Ce n'est pas tout le gouvernement italien pagnol. 1883 que dont la Banque possédait une quantité tient compte, mais essayer seulement de faire comen somme qu'un épisode, intéressant seuleplus 0/0 possible 5 à assimiler le à Tout le monde sait que le Mobilier Espason d'un résultats semestre. les prendre i nos lecteurs qu'il n'y a pas lieu de s'inment les facultés présentes d'abdépassant 4 1/2 0/0. Aussi s'occupe-t-il de rendre gnol a tour à tour tenté de fusionner ou loin d'êespagnols fer sont de quiéter des mesures prises par la Banque d'An- Augmentationen 1883-84 303,248,036 40 sorption du marché de Paris, en une notre chemins Les profit des de se faire absorber par des banques le coupon trimestriel au grand mieux pe- tre trafic telle gleterre et que, vraisemblablement, nous n'aurons de arrivés à somme une avec la encore opérations Les seule bourse. tits capitaux, et..d'obtenir à la Bourse de par la Banque de annuel ne puisse plus espagnoles, puis enfin pas a imiter. l'accroissement que n'ont eu de France Ce combinaisons liquidation mensuelle. toutes Banque Fescompte seule se Toutes les valeurs non cotées, à l'ex- Paris une Paris. Toutes ces sur Le parallélisme du taux de insignifiant. tantième d'un être que l'expédes autrefois, mais 50 1 curieux, 403,207,010 spéculation règle et sont là des avantages que la résultat que de mettre des les places était dequ'il sont élevées ception de la Société des actions ferpour Nord déjà de fer du est Le chemin posen nécessaire et n'était plus rience a démontré courant des af? Ellesne montaient, en' mière du Grand-Hôtel, affaire florissante, l'épargne sauront apprécier. 33,-114[ indifférents ou des jaloux au kilométrique de d'une recette session qu'il pouvait parfois être nuisible. Espagnol, Mobilier rente italienne la :Crédit N'oublions pas enfin que intimes du faires 274,872,739 477 figurant au pair, et d'actions de la Finandéveloptient du si l'on compte piécettes; La constitution de la Banque d'Angleterre est1882-1883, qu'à or, devenue une véritable valeur internatioà faciliter peut-être ainsi les jeux à la position géode réseau, complètement différente de celle de la Banque de comptées à 100 francs l'une, sont, est ciére, de sa pement son nale, se négociant sur les marchés de Paris, graphique, de la population etdes forces pro- baisse. France. 1883Augmentation en uniformément chiffrées à franc et 1 de Londres, de Berlin et des principales villes ductrices des régions qu'il traverse et de Il faut remarquer, en 'effet, que l'avilisseEn Angleterre, on n'élève lescompte que parce 1884. 30 comme pour mémoire. 128,424,301 jouissance date ment des cours de l'action ded'absorption, de l'Italie. qu'on n'a pas assez do billets. internatiod'échange d'instrument rôle na qu'on son Existe-t-il Sociétés de qui l'élève beaucoup par a que parce En Franco, on ne Dans ces conditions générales de présent nal, il est facile de se convaincre qu'il doit, de l'époque où tout projet Le mouvement des d'argent. abandonné. d'avoir été pourraient 5 0/0 est loin Paris, faire autant? Italien atle Banque de d'avenir, a pas assez et en effets (France et Etranen quelques années, atteindre un produit kiLa Banque d'Angleterre, par Vact de 1884 est eni ger) été de de Il rapporte net niveau ainsi le Banque parisienne possède teint La ses cours. 619,239,437 61 l lomôtrique de 50,000 francs, sans que pour t a effet en quelquesorte scindée en deux départeLe crédit de l'Italie vaut pair. 4 34 0/0 à 14,400 titres, l'actif au comptés l'émission, et de 1882-1883 pour ceIl n'était en Le département cela il ait besoin d'autre chose que de la paix ments la Belgique, dont celui de aujourd'hui bien diminue le l'encaisse lui de l'escompte. Si 291,990,783 2it 14,400 francs, qui- forment une réserve que de des deux côtés des Pyrénées et de la contiC'est évidemment 106. 0/0 à 4 est le aux enpouvoir d'émission diminue en même temps, la considérablement destinée à grossir 1è en Espagne d'une politique commerla valeur nuation virons de ce cours que se"*place cette différence'entre le pouvoir d'émission et la circuprudemment libérale. actuelle de la Rente italienne, et con- ciale Les premiers progrès ont été lents à s'acplus acceptable qu'à d'autant 5 o clusion est ce DennM à S Premier FrécM. dans la Péninsule. Tout était à créer, "|5Sft|»> Precét!. Demies |s[jS| torse Jn7.ltoveB.ke BourseJmia 7KoTObre n< T N.M Premter nernxt Les actions de Rio-Tinto se maintiennent m mois et demi à peine nous sépare complir jour, un la production. Auconsommation comme la environs de 365 francs. C'est là un beau e: "'l aux du détachement du coupon semestriel de jourd'hui, marche de géant à et, le pays pas prix de près de 100 francs au-dessus du pair, 2 fr. 17. d'outre-mer, chacontrées les dans comme certainement de beaucoup supérieur enet OBLIGATIONS de nouvelles s'ouvrent de «CTiONS sources de préque jour core aux cours qu'il est raisonnable rfNO!0'ETAT années ainsi quelques qu'en rrNDS 0'ETAT C'est l'année richesses. critiquait Oh délai. voir à bref nous (Sllil«J tSUile) MÉRIDIONAUX ITALIENS LES successivement le secréer comnousavons vu Ii'> dernière, lorsque, examinant les causes de Paris-Tra1Dw.-Norcl.. J55 ~5 150.. I~I 2:' des fruits celui ordinaires et ..IRypotb,:Eta\ serba. 3G9 ïa ~1~ 3~¡' ;¡~ merce des vins baisse ou de reprise du Rio-Tinto, nous nous .sg.gen.FranooAJg,cpt i21 l2 i8 ~;1¡2 t0 ·, Ea oz obl.1~ 50 terue 73 70. 78 minerais de l'exploitation des primeurs, et efforcions de mettre les porteurs en garde 50D 0 51t ~'S soit Rio-Tinto, de Qneept G de ~e~anag un com- contre une dépréciation inévitable' des cours, .«> L'action des Méridionaux italiens est pres- Bilbao et 400ceux :«: «U de francs près calculée sur le mouvement des prix du cuimillions de et de Central Suisso 1"),0.. nouvelle venue sur le marché de Pa- merce 1750 Gazde.adrid,cpt u 95~"u.. 4S fl`2 010· .·tarme terme 1;8 t0i 9D,. PekitesYottures.ept une que de anc.rés.9·é.j2°bYP millions tonnes. W y.hyp.n.lit8U3,D83 3W" 3-x:: ris, mais il faut reconnaître qu'elle y a fait de 5 Depuis cette époque, la baisse a fait de vre. .73 d'intuiPour notre part, nous apercevons bien grands progrès, et cependant on peut de mois elle ¡~ 4 1,20/C1M8.cpt.)uSO~tu7':0..)07M. OEtabÎ!MM).Bcvajt.cpt mnibus.cpt 1;~03' u.803,Wù r 9ï141i6. i 25 une entrée trioThphante. En peu terme ['('4112 ~,0 7~ !b,0 développement seul fait du le nortion, témérité aucune, prévoir à bref par progressé de plus de cent francs, et cette sans encore, IU,80~ )07 M.. 'a7~)/~ a Pénin4<5 4.0 g productive de la capacité ~7(1.. mal de la 8énédic.Abbayt Fécamp ~7~ "UJ.. !.08 délai des dépréciations nouvelles. Le cuivre aD8 ~7'~ Obi. du Trésor 1689cpt hausse est loin d'avoir dit son dernier mot. é.111.lroh.n.làœ,OOO ,1.O'Lcmbardes300.06..0 Bons Nord s'éleréseau du apt Ü!18nciere. du 510 1907 As:ar. recettes ?t~ les 51:). sule, Obl.. ne faudrait pas croire que cette marche baisse toujours. Dans ces conditions, il est Il rembc,,2.500lr.cPt da ilq:(dép.150,OcPt 5t! 75.. 52t 5;G Í11rl \031~ convain300,sérieX à 50,000 7.1 30.:J 3D2 90 vant francs,et ItaliensO¡u.cpt 25 1875 PetitJonrnai.10~0.. lOb!).. nous sommes probable que le dividende sera sensiblement due à des circonstances passarapide est 9ri ïD". as 50. au 5';iJ^ .3tO NOrddol'Esp.30/0,I"S. 3li3.. 3W;.0 f01; 50 to~¡).. la 101~ ¡'O approfondie de qu'une étude ques- inférieurà celui de l'année dernière. Il est ·· :`t/2 term(t D69: dG 60. 5b aSi ,7 1~0 LeFj"aro gères. Elle tient à des causes permanentes cus Ptmpelane, 1™ l>yp. 3J7 5U précision déterminer, pourrait avec une tion probable aussi que la concurrence formidaK7 -23 pouvons résumer. nous que laquelle hypothèse cette date à tlUIGATIO?** Andalous 3 Portugais33W JOI 300.. La Compagnie des chemins de fer méridio- suffisante, la ACTIONS ble de la production américaine, cette année, réalisera. m Compta** MiBeïra-Alta l*< W J37 Gp naux de l'Italie a été administrée, depuis sa se sera plus pesante à supporter.à fh et (a de l'Est..ept î81 2b !b -M r3 r»0 fer européens, chemins de De tous les »:1;9.. Nous n'avons rien à ajouter ce que nous ceux terllle 7~6:lb ¡,o gara ossc3 D/0 création, avec un admirable esprit d'ordre et B:: 'bgar.i13 qui le ont d'économie, par les représentants des pre- d'Espagne sont certainement ceux avons déjà écrit sur le Rio, si ce n'est que :.1D 578 y,d 3 i 5;G 518 7.: 5U JÔ Gh6fer ^iotor-Ëmmi.. 307.. «B*Hoid ternie "S IIW.. ?'V' «»•• m* 30iiî0 mières sociétés de crédit. Dans son conseil plus d'avenir, d'abord parce qu'ils ont eu le la mine Anaconda est une menace perma637 'Ô II~~ blô LU :S: ,0 8^SW.V«A Î8 figurent des financiers bien moins de passé, et ensuite parce que, dans nente pour les hauts cours du cuivre. ISÎÎÎ :· n « w:: d'administration 50 ™* ë ^re8 ÎR:: asffsffifc&nî préCette mine, dont l'importance avait été connus, Bastoggi et Balduino. La direction un temps que l'on peut dès aujourd'hui It10 a0 de l'Gaest vpt 1311 flO L~813 ~0750 40,0~ MX.. 6V8 5U7_ ,1 f !aM(Co~p.gen.)300 sentinelles pressentie par un ingénieur français, alors 3~1 ~ü =51 .0 50 W F.enclères 30/0~7 3,1 S· appartient à M. Borgnini, ancien collabora- voir, l'Espagne et le Portugal,l'ancien, Gu. de Borileaux à 0,0 O 51 t eV'W 82[. 820.. tKO.. 3*; g Sanale»M,0 879 448.. de- qu'elle ne faisait que commencer à s'ou4« monde .1 « C«Paris"<dn Cai60 0 m i.00 5«J ?S teur du célèbre Bona; qui fut ministre des avancées du vieux sur /cttzit'l.-M. eut ,? ? S imo l:0âïi. ~ËS~tM30.0iS!iO 30,018'S 4&1 4iJ 43'J M(E£Z (C'centr.<lu),50,0 ?.0i 304 10 i! 0 Foncttïes ~¡j 1~ tCl'uiJ.L..)I. c IJt m5 l2 publics sous,Cavour. M. Borgnini a vront accaparer le transit par voies rapides vrir, a été, croyons-nous, offerte à la So. 1i15": l:D; 4-.8..e 4~a~C.&an<.dm,M.O 3~'ô tO 447 travaux et à Londres. M Gai général 5'2 liO EcneàGueiinacpir iS'i l$o formé un personnel que toutes les autres de l'Europe avec les régions équatoriales et ciété de Rio-Tinto, à Paris ` Eaest-âjkcri.ncpt ',Û Fooeicre» 30.0188J 355.. Si'i .S Z australes. Mais les capitalistes d'Europe trop scepti3W iO ïti'-1 50Ô iïyes-MUe li 0 ,0 Ut 50 4».. compagnies de l'Italie lui envient. tMM6erie:mar.&0,0 B~nq.hypotl1.deFranoe 3?~ ,9.úO;, :1: EM.. 5'tJ l'utr¡;aI5. MS7& Lorsque le canal de Panama sera ouvert à ques au sujet des richesses du Nbuveau• 2¡ •• RoSum;cptcptR 7 ab V"I lîrttS*0'0" H5" ^H 13B '• La Société des Méridionaux Italiens a mar6!8 Omnibus 6 0/0. M7 devoir contracter alliancpt \Û ôÓù "<5 -?! ,(¡ 40L: !>«<!> ~I? il, ~!I) 60, m -S.I8j~75 ~5 ï& Voit, ac l'"ris'ô:Ô:: Paris 5 0,0.. ~ù:: 606 if¡ sagement. Jusqu'en 1882, elle n'a servi à la navigation, il est évident que le point le Monde,n'ont pas cruqui.sontiaujourd'hui Volt.dc 4Uü '¡i iôi 506 25 ché kaclr~da.llar.cpt :H¿ Z kSidaSar. MrddVrSsp. 4>' 40.d~ ^9? leur '-Sr "5- S.Im 1867 4 0 0 ÏA. «0.. C<6"Transatlant.50/0 480. 480,. 5 0/0 sur plus rapproche auquel les bateauxpourrontt ce avec ces mines, intérêt de qu'un actionnaires ses .1\:0.. ~¡;87à In M -51d-.r s.tmmoM).P&ris30.0 '5U8v.: AL~teus cptaS :ce: âutrlah,· c t t 5 ?7~0 l'action libérée" de 500 fr. En 1883, elle a dis- toucher en Europe sera Vigo, qui deviendra principal concurrent sur le marché du cui ~tG 'S16 5U50 Vu7 5ü f8bo: 4U3 3f6 18ro. 010. 51tJ 567 5Vi ¡'07'O' 50 Suez Autrloh.. lj'17 ¡,O tee. tJ9'0 60 station maritime de premier vre. En effet, cette mine a expédié, pendant dividende dans -? «-Î? Sg l'intérêt, de une SS de "a'iï&S&iw outre ce cas 7a 8 v69 Ihô 31?:: tribué, un ~"S°~A)~ en tt) V6S = c7, ¡¡onsdec.i.ÕiÕ 4 ~.(, BoMdec.a.,50~ 60 fois les voyageurs et le dernier trimestre, 10,000 tonnes de mine304.. 9J5 30~ 187). 1811.· 510.. 5Q 3n J.I. 3~5.. M Mt75 90 5U U l.olllbard&(:3.A.)cpt dl5 313 ja JI'l 7 fr. 50. En 1884, ce dividende s'élèvera à ordre où afflueront à la -2" 4217b 511 6l'¡"" ~ô 511 5üJ L0 2j Pnname 5 tbb" 1 ~~5est(j .s") cpt 6bO.' (J'.à rai riche (contenant 40 à 50 0/0 de cuivre) en 50 J .le choléra, car les recettes, les marchandises. malgré 513 10 ° ff f87ô. 511 511 terne 1. ••••••• iÂctiouu«icpt \z D'autre part, les récentes,entreprises euro- Angleterre, et, dans le même espace de f i::EoBSfleHq»wjt«>»m?. valeurs en banque moment affaiblies,ont repris leur marche un ~5 7S Ylll t de 1 9 oofBtA 3~ ,ti6 3~~ péennes sur la côte occidentale d'Afrique von t temps, elle a accumulé une réserve de ;?"Bt.)H06~tr.Me..<;pt; t!9W«atiM progressive. wod Biarseiiîe «îuo 3bs de deuxième »à ,é •• »• *o • terme t-î-o \l& l«t "b Bordeaux 47U lî nf ir»ni .u Jd •A total de 35 francs justifie, à lui déterminer, avec ces pays aujourd'hui aban- 50,000 tonnes de20 minerai 4:5 30/0Con»lidesansi. 100 Le W 475.. revenu Ci«ditFcneier.cpt^£-' de cuivre). Ces ré.~M ,3e/CMer.ËspagM~ t5 OlO lnter.Bspaguole., )64.. IO~ tU3 lüS 50 105 supérieur à celui d'au- donnés et le continent européen, un courant classe (contenant 0/0 Mtet860. l:Ule 181iS. )0&t.O t.O bien seul, '?~n terme I~S3 cours "M75 7a un 50 1287 » 'ifo 2 13"0 'fS2 à plus de a maintenant le ï? (..itntUrcdeFrancecpt IG 25 5a 1/lG 18(i> 4<t qui s'élèvent «I» •• J0J •• considérabledont le port de Lisbonne sera 1/15 4 OyO Extérieure dans LesMéridionauxItalienssont, serves, •• 'S jourd'hui. 6 Bo<t<Mtï. bientôt mi46 !0 .6 ¡O tridit 150,000 tonnes au moins, seront -• ••io.. l0 •• tSeMobüitr. de Paris eut 2;5 ÏÛ" ni" mm Est a»6érien 3 ° ° 3^ •• 3-8 cit H 2:0 v" 3>» &0 6 0/0 Hongrois or t03 lî. tO3 15 l'ordre des chemins de fer et eu égard à la premier à profiter. .5 ••> i!wuo transïtiwit. cit ?i? Enfin, il est impossible que la France ne ses en traitement dans les usines que l'on est rente italienne, ce que sont les actions de nos b'i Cuestalgéritua 0/0. m 50 5U 3j| 7iJ 3'4 3,4 5U i$ jA407 50 •• •• S dl&coœpte. cïJ S >5ni ?S=0 t i A brésiliens 5 «7 15 3a7 50 -Mi. 337.. 40/0 Autndiienor s'aperçoive pas que la voie Valence, Denia, en train de construire. Alors, l'Anaconda Rente. a par rapport notre lignes grandes •;B*B4tt vtomè H? 6 0/0 Susse 18?; 953-4 «0.. 403 7V 3'4 à une extraction psrisienne,t.p"ptbJÀ *» Ion Kst 52-fc4-vO 5 0. 0. 405.. l'action des grandes lignes Cartagène ou Pacoto, est la plus courte pour sera en mesure de fournir ~5 » • 15A K llo France, O.OÏurc Or, 8 1er 50? m 'M <>iJU>0 5V en à 80,000 ton60,000 m ucilireéaéraie. cî.t f?n Egypte. Ublig. « 0,0.. 33437 3î) ii 460 ï" •'«•• -3 3 0,0 -Z 371 vO SJ5 capitalise le revenu à moins gagner l'Algérie, et qu'il ne s'organise de de minerais représen'Ant di4 3i qui un prix à est 88 C6l.0ttoiMBesi873.. 44 75 cpt À** S««; 5M7s «87 de 4 1/2 0/0, malgré le poids des dernières nouveaux services pour l'utiliser. 0/0 nouveau 3ïi 75 3;G par an. nes de cuivre métallique 5 ûtdWtïoSs! •• uttït d'ÈsaoBipte..ci» U* 'û «55 310 75 CUeDuasottomaas. 44 W) écraserait le cours 370.. 45 V5 "i Ardènnes 3 309 production civiliUne pareille biïltsrtC^Ëow'i c{.t ?,?? Enfin aussi, il est impossible que la Ce des la diminution recettes. Banque.ottomïi» 6S0 «5 conventionset truideCeiataredeParis 3ii» mÏ -i 310 6J 5 62 • fils ïi cette mine *74 tiJdit industriel. cpt st'ininiCTe Alpesaut. 11375 Irjo faire une part trop large aux sation continue à s'accroîtreà 12 kilomètres du cuivre, et nous pensonsleque certes n'est pas marché tS 75 dettio-ïtoto. 357 M) 338 751 372 50 37'; M 3 0/° 1855, S73 •••-«2tLuqltaaco-Êgjpt de la pointe d'Europe et que le Maroc ne su- se restreindra à verser surseulement 25,000 certain cpt #? ?ô Kkh avenir 548 'û 75 italiens leur à SnetoMeïiwècpt Ht U} 5*7 et Méridionaux i CaBal de^nama 48S. Boortoanais 3 0 0 km rs 37i 373.. cuivre par an. lrCdit.(nc.agric.AIg,CI,t frtât ¿oAlgérien.cpt pas une transformation qui permette à 30,000 tonnes demine acnwe iLyon so 430 371.. 373.. 373.. 10 toionet PteaUespag. 410.. 4C0.. que de fixer à 4 1/2 0/0 le taux de capitalisa- bisse inéRio-Tinto est de à En résumé, la chemin de fer deCeuta ^oKédierraSeSO^ «?W S^iSr^-cp't .8150 *g50 5«490.. 4^:> 18ifl. 3i?iô 3ti8.. 3iO~/¡ 25 p?*: 48â.. 2 tion de leur revenu. Sur ce pied, le revenu la constructiond'un lié à intimement i« C««*mI de Tetuan a Nemours, qui, conti- puisable mais son sort est et valeur Tetuan actuelle de" l'acla francs porte 35 de baisse. ¡¡.Hi) l'ari~-L.O 0 (fus.A.) 3j~ 5D 3'1f. gs:; 3i1 50 itd? :i^pKrY8f6Tbo|ruii)jP:? en «" i^ÈSJSSSBaïlff:^ ¡'¡"l1q"c Yays-Laugr. cpt 3~b:: nué ensuite de Tunis à Tripoli et de Tripoli la cote du cuivre, et celle-ciduest 770 francs. tion à Rio-Tinto est l3 •"IrtdumSresp: iîXlMeièreT Parts lonOateur 14.. H.. Caire, donnerait la ligne la plus rapide de La dépréciation des cours serait t «7 'ô V% bQ 35î &ô 5 Victor-Emaan'30ï018tiï 368.. Ï68 incontestables éléments au à ajoute œ*> Si l'on ces relèveson "»^to ïe^- «g ». mii la perspective des profits que la Compagnie Londres à Bombay. donc justifiée, ainsi que le ««» •• :• cuivre du se relevaient z ltX»uken:^ 2ÏU ••••: Or, le jour où ces désiderata se réaliseront, ment si les cours l'Etat avec î conventions pour des retirer H doit • de l'Adriatique, c'est le Nord est, de tous les chemins de fer espa- l réseau du l'exploitation Boarboule lUblJ.. ticrd-Bst3 en profitera le plus longue31J, .343.. 345» "Im tcru'e ut* IS1J5««0 'SVl lui' iô 1Î5 I i0 Criéans liss .~¡¡4 0/6 37, 1 H55 <P,5 10 »?«-B?B^ftff?' à- •% 800 et plus que vaut réellement -l'action desj gnols, celui qui impossible d'arriver à Vigo 290 délégations, cpt -05 137 I. -1'* 50' tlir\f l»»*-°eP-.flama's775 3775 l'an510nd.QeP-~aaUla'SÎÎS l'on? trent..,CI)t cpt 37 •• ••j-J^y» .rODS La Ftaanci8re, 0,0 374.. 373., 3775. Méridionaux. Cette conclusion, est d'autant ment, car il est, b0 37i.. 3,3.= ~O t IrClJ,t.. H7. 50 Grand-Eentra3 i0S ',5 ,f¡ ,13. 1 impossible de Î05.. -toSSoi*. ,1 0O1K5 3» ^I^urisiennei f&ïKtovA'.c] réseau, soumise Koc civile), cpt l'<i0 1U'5 »tïO ï "l'i «r> Ouest 'S73 iQ convention son sur S passer 373 •"• "•> I •_ dans la sans 037 [0 373 fO 373 5) 10 lePru^mps Faubourg Montmartre. plus vraie que, «> rue du voies dulonger 37Î 75 800.. •t 3!0 Zoslonne ses sans d'inconpasser Parlement, il n'y -> 3 U/0 nouvelles.. [ 3SÎ -iï {.{“ ,,l*V*tft»s tt«it-U6ai»,«l du pas a "Î8 "iBcetsèeJtaïSciUo.citj &«* la sanction Vf), 2&J 367 iO [ 307 00 to

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