Le Figaro. Supplément littéraire du dimanche. 27/12/1884.

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Le Figaro. Supplément littéraire du dimanche

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Le Figaro. Supplément littéraire du dimanche. 27/12/1884. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. CLIQUER ICI POUR ACCÉDER AUX TARIFS ET À LA LICENCE 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : - des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. - des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter utilisationcommerciale@bnf.fr.


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SOMMAIRE DU SUPPLÉMENT Théodora LE

Augustin MarrasU

CADET DELE Ciel

Dans

Caumont Charles de Là Rounat. CJiartes Flammarion.

BASTIEN LEPAGE

LES

.'

André Theuriet.

Tribulations d'un Revenant

Reinhardt,

traduit par Maurice Reynold. MORT DANS SA Crèche Emile Bergeràt.

Suicide Henri Conti. A Travers LES REVUES Auguste Marcade. Un

Caunet d'en Torpilleur LA SEMAINE financière.

Un

Torpilleur.'

THÉODORA Avant d'écrire Théodora, dont tout Paris s'occupe en ce moment, M. Sardou s'est entouré de nombreux ouvrage qui lui ont fourni les renseignements dont il pouvait avoir besoin sur l'Impératrice et sur Justinien. Parmi ces ouvrages, la Vie Byzantine au VIc siècle, de M. Augustin Marrast, neveu, croyons-nous,de l'ancien président de l'Assemblée constituante de 1848, à dû lui être tout particulièrement utile. C'est un'volume très brillamment écrit, en même temps qu'une véritable restitution archéologique. Nous lui empruntons le chapitre dans lequel l'auteur a mis en scène Justinien et Théodora on remarquera sûrement la ressemblance physique qu'il y a, entre le portrait que M. Augustin Marrast a tracé de Théodora et la tragédienne qui la personnifie en ce moment sur la scène de la Porte Saint-Martin.

Sur un lit bas supporté par quatre paons dont le plumage était imite avec des pierres précieuses, repose l'Impératrice Théodora. Un manteau violet semé d'abeilles d'or,, ouvert aux deux côtés, laisse voir la chemise de soie blanche, brodée de perles au col et aux poignets, qui ondule autour de son corps assoupli par le bain. L'Impératrice a la beauté grecque des filles de Chypre, ses compatriotes. Frisés en boucles, ses cheveux d'or recouvrent le front d'une tempe à l'autre, une mode contre laquelle les pères de l'église ont prêché. Les yeux verts sont mi-clos. Sur ses joues d'un rosé maladif, décolorées par des pâleurs subites, descendent des pendeloques circulaires portant d'un côté une ômeraude et. sur le revers l'image de l'Empereur avec ces mots Dieu);'

charis é theouQa. grâce de

.Des tentures de poupre flottent entrée les colonnes d'argent qui soutiennent le plafond où courent des arabesques orientales. Sur le fond de mosaïque d'or des parois se détachent des arbustes en .fleurs. Le sol est pavé de larges plaques de marbre de Caryste dont Jes veines verdâtres reproduisent les couleurs et les ondulations des flots. Au milieu de la chambre une brûleparfum du pays des Sères, posé sùrune table d'argent incrustée de nacre et d'ivoire, jette par filets minces sa vapeur odorante. Un saint Ghrysostôme de bronze, dont on a eu le soin de dorer la bouche, fait face à la statue d'Ariane endormie et semble la regarder d'un air morose. Antonina fille d'une magicienne et d'un cocher, aujourd'hui Patricia à ceinture et femme du général Bélisairc, est assise auprès du lit sur des coussins de soie. Une pélerine toute d'or retombe sur sa robe verte flottante, relevée à la taille, à la manière antique. Bélisaire, le.Mars de l'époque, n'a pas su résister à cette aphrodile déjà mûre, longtemps actrice et hétaïre. Théodora garde de la dignité dans le mariage. Antonina a donné de suite, des rivaux à son mari. C'est une affaire d'état pour l'Empereur et l'Impératrice de rétablir un accord bientôt troublé dans ce ménage d'une courtisane et d'un héros. Mais Bélisaire ne peut se dérober longtemps à l'ascendant de cette femme qui l'enchaîne, dit le peuple,par les artifices magiques dont elle a hérité de sa mère. Souvent rebelle, mais bientôt reconquis, ses colères trop justifiées se terminent toujours par une trêve dont il paie les frais. Cette situation convient à Théodora car Antonina lui répond de Bélisaire l'homme le plus important de l'Empire après l'Empereur. De son côté, Antonina, sortie, comme l'Impératrice de la bohème bysantine, sait qu'elle à tout à perdre à un nouveau règne, et que l'intervention des souverains lui est souvent nécessaire auprès de son mari. Aussi une étroite communauté d'intérêts, aidée par d'inclestructibles souvenirs, unit ces deux femmes, et, triomphe des dessentiments passagers. D'un mouvement rapide Thécdora se lève et marche. Ses yeux réveillés ont lancé ces traits de flamme « auxquels se reconnaissent les enfantsd'Hélios ». Tradition vivante de cet art dont les Paris et les Bathylle furent les dieux idolâtrés de la foule et des Césars, Théodora les rappelait par la diversité merveilleuse et la grâce inépuisable de ses attitudes. Chez cette Iris aux mille nuances, les expressions les plus contraires se succédaient sans effort, et -sés vêtements, aux plis tour à tour orageux et tranquilles, accompagnaient ses gestes comme le son de^la cithare se marie à l'aéde. Agenouillée dans son oratoire, on l'eût prise pour Madeleine en prières. Animée par quelques gouttes de vin de Grèce et chantant les vers de Mim-

la- voix de

nermej c'était l'hétaïre, insoucieuse et Sur le char aux lames d'or mobiles qui l'emporte à travers la foule avide de la contempler, elle montrait la grâce altière d'une porphyrogénèle. IVIais, à ces dons prestigieux, l'Impératrice joignait Un esprit supérieur, d'une

folle.

culture rare à son époque, un caractère audacieux, indomptable. Toujours consultée par Justinien (ce dont lé roi Ghosroès plaisantait volontiers) elle mettait une-ardeur singulière à l'accomplissement des desseins qu'elle avait inspirés. -Prompte à deviner ses adversaires, et pour eux impénétrable dissimulant ses larmes « et s'enyeloppant en elle-même comme le scorpion », il n'était pas d'amie plus sûre, d'ennemie plus impitoyable et tenace. Dans la vie nonchalante que la délicatesse de sa santé lui rendait nécessaire, et qui semblait partagée entre des bains interminables et ce que les Orientaux appellent le Kief, elle trouvait le temps d'intervenir dans toutes les affaires de l'Empire tantôt sérieuse et appliquée, tantôt se plaisant à traiter lès plus grands intérêts comme des futilités, des choses de cirque et de théâtre raillant les sots, tenant tête aux doctes, immolant et dépouillant ses victimes avec le calme superbe d'Appollon écorchantMarsyas. En élevant jusqu'àlui cette Phryné vagabonde, l'orgueilleuxet dévot Justinien avait cédé à l'une de ces passions absolues, particulières aux hommes laborieux et concentrés. L'inévitable Eros, qui sait attendre, arrive à leur décocher à l'improviste sa flèche de feu. La Théologie et les Pandectes ont tort ce jour-là, et cette passion dura toujours. Rien ne semble avoir troublé l'harmonie qui régnait. entre ces époux si dissemblables. Comme un dieu de l'Ùlyinpe.épris d'une mortelle, raùtoerâtûr de Byzarice mettait sa gloire à étaler près de lui sur l'autel cette idole fangeuse, à l'encadrer dans l'or et les pierreries, à là faire adorer. Le chef des ennuques de l'Impératrice dont un poste stationnait toujours dans une pièce voisine, entra dans la chambre. Il apportait la listé des personnes que Théodora devait recevoir ce jour-là en audience particulière. En tête figurait le Patrice Philogène. dit-elle. On déplacerait plu« Encore tôt le mont Ida, qu'on ne se débarrasserait de ce mendiant. J'espère y réussir aujourd'hui. Te ne l'introduiras que le dernier, Calligone Et Théodora ajouta quelques mots à l'oreille du cubica-

laire.

Antonia posa sur la tête de l'Impératrice un léger diadème en filigrane d'or à trois fleurons, orné de cabochons et de reliques de saints, et la prenant par la main, la fit asseoir sur un siège d'or gemmé, à coussin de pourpre, derrière .lequel elle se tint debout. Augustin Marrast.

terre, et le marquis fut ? seul, peut-être, pendant quelques instants sa situation sur l'animalité" entière, et, plus tard, sur dé la cour de France, qui vit parfois sor- (Jans le ciel, m'être orienté moi-même l'humanité elle-même. Le premier assastir l'oreille de l'homme -par quelque d'après les constellations, avoir examiné sin fut le mollusquequi mangea. Ici, on ne mange pas, on n'a jamais les deux satellites et réfléchi à la légèreté accroc faitla peau du roi. I) né'figuraît si brillamment aux qua de mon propre poids, je ne tardai pas mangé, on ne mangera jamais. La créadrilles de la cour, il ne s'était fait con- à être convaincu que je me trouvais sur -tion s'est développée graduellement, panaisseur en pierreries, en parfums, en la planète Mars et que cette charmante cifiquement, noblement, comme etleavait commencé. Les organismes se nourrisétoffes, il ne s'était fait futile et vain, étoile du soir était. LA Tehre. que pour pouvoir céder quelquefois im-

punément aux inspirations chaleureuses dé son cœur. Il n'y céda môme que trop souvent. Aigri par les mesquines taquineries des envieux de sa folle renommée, il ne sut pas toujours résister à la folle tentation de donner des gages de sa valeur réelle chose dangereuse à la cour. Il n'avait que des envieux, dès lors il eut d'implacables ennemis, et les plus grands personnages commencèrent à s'occuper d'un homme dont les femmes, mais toutes les femmes de la avaient seules eu, cour, il est vrai, jusque-là, grand souci. Leroil'avait nommé colonel par caprice, en nargue de Louvois, le même soir qu'il fit une duchesse de la Valliëre, en nargue de la reine et de sa coterie. Lauzun voulut le baptême du feu. I! partit pour l'armée. La cour parut vide les hommes -se battaient les flancs pour être amusants et semblaient stupides^ les femmes poussaient d'énormes et langoureux soupirs, le grand Louis s'ennuyait et pestait de se sentir ennuyeux. Enfin, on parlait tant des prouesses de Lauzun; `

Madame de Sévigné prétend -que la Fortune, qui est une grande folle, n'en a jamais donné tant de preuves que dans la vie du marquis de. Puyguilhcm, le marquis de Puyguilhem, grain de mi! un jour. tombé de Gascogne sur le sol luxuriant de l'hôtel de Soissons, et

qu'on

nomma bientôt Antonin Nompar

de Caumont, comte de Lauzun, en at-

tendant qu'il fût duc et cousin du roi de France.

-.•>

mour

qui serre les fibres

de notre cœur

lorsque notre pensée s'envole vers un être chéri dont une insondable distance nous sépare; je contemplai longuement cette patrie oùtant de sentiments divers se mélangent et se heurtent dans les cofnbats.de la vie. Et je pensais • « Combien n'est-il pas regrettable que les innombrables êtres humains qui habitent en ce petit séjour ne sachent pas où ils sont; Elle est charmante, cette

minuscule terre, ainsi éclairée par le soleil, avec sa lune plus microscopique encore qui semble un point à côté d'elle. Portée dans l'invisible par les lois divines de l'attraction, atome flottant dans l'immense harmonie des cieux, elle occupe sa place et plane là-haut comme une île angélique. Mais ses habitants

l'ignorent -Singulière humanité Elle a

DANS LE CIEL

Je me souviens qu'un jour, vers la fin d'une chaude" journée d'été, je m'étais endormi à la lisière d'un 'bois, sur le versant d'une colline solitaire. Je fus étrangement surpris, en m'éveillant après un instant de somnolence, de ne plus reconnaître le paysage, ni les arbres voisins, ni la rivière qui coulait au pied du coteau, ni la.prairie ondujée qui allait se perdre au loin dans l'horizon. Le soleil se couchait, plus petit que nous n'avons coutume de le voir. L'air frémissait de bruits harmonieux inconnus à la terre, et des insectes grands comme des oiseaux voltigeaient sur des arbres sans feuilles, couverts de gigantesques fleurs rouges. Je me levai, poussé par l'étonnement comme par un ressort, et d'un bond si énergique que je me trouvai subitement debout, me sentant d'une légèreté singulière. A peine avais-je fait quelques pas, que plus de la moitié du poids de mon corps me parut s'être évaporée pendant mon sommeil cette sensation intime me frappa plus profondément encore que la métamorphose de la nature déployée sous mes regards. C'est à peine si j'en croyais mes yeux et mes sens. D'ailleurs, je n'avais plus absolument les mêmes yeux, je n'entendais plus de la même manière et je m'aperçus même dès ces premiers instants que mon organisation était douée, de plusieurs .sens nouveaux, tourtrMérentsde ceux de notre harpe terrestre,

notamment d'un sens magnétique, par

Notre envie naturelle pour tout ce qui lequel on peut se mettre en communicanous dépasse nous a fait inventer cette tion d'un être à l'autre sans qu'il soit

fiction de laFortune. Il nous semble sidur nécessaire de traduire !es pensées par d<yreconnaîtrcleméritedes autres. Ilial- des paroles audigiblcs ce sons rappelle lait bien imaginer laFortune, en manière celui de l'aiguille aimantée qui du fond de transaction, pour ménager notre or- d'une cave de l'Observatoire de Paris gueil blessé. La Fortune, c'est le magné- frissonne et tressaille quand une aurore tisme qu'on exerce sur les hommes et sur boréale s'allume en Suède, et quand une explosion électrique éclate dans le Soleil. les choses on porte la Fortune en soi! L'astre du jour venait de s'éteindre Un soir du commencementde ce grand dans un lac lointain, et les lueurs roses dix-septième siècle, la Fortune, habillée du crépuscule planaient au fond des en marquis de Puyguilhem, prit le bras cieux comme un dernière rêve de la ludu comte de Guiche çt vint danser chez mière. Deux lunes s'allumèrent à diverla nièce d'un cardinal, où dansait aussi ses hauteurs, la première en forme de un jeune homme qui se trouvait être croissant, au-dessus du lac.dans'le sein roi de France et qu'on appelait Louis XIV le solcilavaitdisparu; la seconde, le jeune marquis plut au jeune, roi, qui duquel en forme de premier quartier, beaucoup lui montra ses joujoux et en fit son copùi. plus élevée dans le ciel -et du côté de l'oUn autre eût prêté quelques pistoles à rient. Elles étaient très petites etne rapce cadetde Gascogne lejeuncLouis XIV pelaient que de bien loin l'immense

donna a Puyguilhem le gouvernement du Berry et une compagnie de cent gentilshommes à bec de corbin, qui fut la dernière. –Puis le marquis débaucha son royal compagnon. On grimpa sur les toits et l'on courut sur les gouttières pour aller chez les filles d'honneur. Le roi descendit dans la chambre de mademoiselle d'IIoudancourt, le marquis chez deux sœurs mesdemoiselles de Nemours, dont l'une devint reine de Portugal. Un beau matin que le marquis secouait ses canons et ajustait ses rosettes, il se prit à rêver un galant uniforme, le roi était fanatique de beaux habits, un uniforme sans pareil Mais comment, pourquoi, à quel titre s'en parer ? Puyguilhem hésite, rumine, tout en s'amusant à crever les yeux à un médaillon de sa cousine de Valentinois.Tout àcoup, Puyguilhem se frappe le front, il. vient d'inventer quatre régiments de dragons Hommes et chevaux semblent sortirr de terrre tout équipés, tout vêtus; Puyguilhem crée et organise en maître. Au bout de deux mois, les quatre régiments paradaient à Versailles. Le roi était subjugué, :les vieux généraux confondus, Louvois écumait comme s'il eût assisté à une victoire de Turenne. Puyguilhem. connaissait à fond son Louis XIV, ce grand acteur de majesté, Comme disait un ambassadeur d'Angle-

Mes yeux s'arrêtèrent sur elle, impré/gfiés de ce mélancolique sentiment d'a-

trouvé la terre trop vaste, s'est partagée en troupeaux et passe son temps dans les guerres. Il y a, daus. cette île céleste, autant de soldats que d'habitants ils se qu'un ami lui écrivit « Ne soyez point sont tous armésles uns contre les/autres, si brave, et si- c'est la guerre qu'il, vous quandileutétési simplede vivre tranquilfaut, revenez, vous l'a pourrez faire sans lement, et trouvent glorieux de changer quitter la cour. » de temps en temps les noms des pays et la couleur des drapeaux. C'est là l'occuCharles de La Rounat. pation favorite des nations et l'éducation (Calmajin Lévy, éd.) primordiale des citoyens. Hors de là, ils emploient leur existence à adorer la matière. Ils n'apprécient pas la valeur intellectuelle, restent indifférents aux plus merveilleux problèmes de la création et vivent sans but. Quel dommage! Un habitant de Paris qui n'aurait jamais entendu prononcer le nom de cette cité ni celui de la France ne serait pas plus Nous regrettons que la nouvelle scientifique étranger qu'eux dans leur propre patrie. et littéraire si originale, que nous publions ci- Ah! s'ils pouvaient voir la terre d'ici, dessous, et que nous avions demandée à M. avec quel plaisir ils y reviendraient et Flammarion pour le Figaro illustre, nous soit combien seraient transformées toutes leurs idées générales et particulières. arrivée trop tard pour y être insérée. Mais nos Alors ils connaîtraient au moins le pays lecteurs n'y-perdront rien; ils seront enchantés qu'ils habitent ce serait un commencede faire ici même,en compagnie de l'astronome ment ils étudieraient progressivement philosophe, un voyage dans le ciel, aussi char- les réalités sublimes qui les environnent niant qu'inattendu. au lieu de végéter sous un brouillard sans horizon, et bientôt, ils vivraient de la véritable vie, de la vie intellectuelle. »•

LECADET DECAUMONT M. de La Rounat, qui vient de mourir, ne laisse pas un grosjjagage littéraire. Son principal ouvrage est un volume de nouvelles plein d'humour. De l'une d'elles, qui a pour titre Lé vicomte de Chantilly, M. de La Rounat a tiré récemment un opéra-comique, la Galante aventure, représenté non sans succès au théâtre de larue.Favart. A titre de curiosité et en raison du nom de l'auteur, nous empruntons à un des contes de ce volume un amusant épisode des débuts de Lauzun à la cour de Louis XIV.

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flambeau des nuits terrestres. C'est comme à regret qu'elles donnaient leur vive mais faible lumière. Je les regardais tour à tour avec stupéfaction. Le plus étrange peut-être encore, dans toute l'étrangclé de ce spectacle, c'est que la lune occidentale, qui était environ trois fois plus grosse que sa compagne de l'est,, tout en étant encore cinq fois moins large que notre lune terrestre!, marchaitt dans le-del d'un mouvement très facile à suivre de l'œil, et semblait courir avec vitesse de la droite vers la gauche pour aller rejoindre à l'orient sa céleste sœur. On remarquait encore, dans les dernières lueursdu couchant qui s'éteignait, une troisième lune, ou, pour mieux dire, une brillante étoile. Plus petite que le moindre des deux satellites, elle n'offrait pas de disque sensible; mais sa lumière était éclatante. Elle planait dans le ciel du soir comme Vénus dans notre ciel lorsqu'aux jours de son plus splendide éclat « l'étoile du berger » règne en souveraine sur les indolentes soirées du printemps aux tendres rêves. Déjà les plus brillantes étoiles s'allumaient dans les cieux; on reconnaissait Arcturus aux rayons d'or, "Véga, si blanche et si pure, les sept astres du septentrion, et plusieurs constellations zodiacales. L'étoile du soir, le nouveau Vesper,. rayonnait alors dans la constellation des Poissons. Après avoir étudié:

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.#.

:

Quel honnoujr il lui fait! On croirait vraiment qu'il a laissé des amis dans ce

bagne-là! Je n'avais point parlé. Mais j'entendis fort distinctement cette phrase qui semblait répondre à ma conversationintérieure. Doux habitants de Mars me regardaient, et ils m'avaient compris, en vertu de ce sixième sens de perception magnétique dont il a été question plus haut. Je fus quelque peu surpris, et, l'avouerai-je, sensiblement blessé de l'apostrophe. Après tout, pensai-je, j'aime la Terre, c'est mon pays, et j'ai

sent. autrement dit renouvellent leurs molécules, par une simple respiration, comme le font vos arbres terrestres, dont chaque feuille est un petit estomac. Dans votre chère patrie, vous ne pouvez vivre un seul jour qu'à la condition de tuer. Chez vous, la loi de vie, c'est la loi de mort. Ici, il n'est jamais venu à personne l'idée de tuer .môme un oiseau. Vous êtes tous, plus ou moins, des bouchers. Vous avez les bras pleins de sang. Vos estomacs sont gorgés de victuailles. Comment voulez-vous qu'avec des organismes aussi grossiers que ceux-là vous puissiez avoir des idées saines, pures; élevées, je dirai même (pardonnez ma franchise) des idées propres ? Quelles âmes pourraient habiter de pareils corps ? Réfléchissez donc un instant etne vous bercez plus d'illusions aveugles trop idéales pour un tel monde. Comment! m'écriai-je en l'interrompant, vous me refusez la possibilité d'avoir des idées propres ? Vous prenez les humains pour des animaux? Homère, Platon, Phidias Sénôque Virgile, le Dante, Colomb, Bacon, Galilée, Pascal, Léonard, Raphaël, Mozart, Beethoven, n'ont-ils jamais eu aucune aspiration élevée ? Vous trouvez nos corps grossier,s et repoussants si vous aviez vu passer devant vous Hélène, Phryné, Aspasie, Sapho, Cléopâtre, Lucrèce Borgia, Agnès Sorel, Diane de Poitiers, Marguerite de Valois, Borghèse, Talien, Récamier, Georges et leurs admirables rivales, vous penseriez peut-être d'une façon

males perfectionnées, dont l'intelligence est à peu près du même ordre que celle des humains de la Terre. Les habitants ne vivent que par l'esprit et pour l'esprit; leur système nerveux est arrivÀ' à un tel degré- de développement, que; chacun de ces êtres, à la fois trôs'délieàt; et très fort, semble un appareil électrique, et que leurs impressions les plus sensuelles, ressenties bien plus par leurs âmes que par leurs corps, atteignent ai centuple de toutes celles que nos cinq sens terrestres réunis peuvent jamais nous offrir. Une sorte de palais d'été illuminé par les rayons du soleil levant, s'ouvrait au-dessous de notre gondole aérienne ma voisine, dont les ailes frémissaient d'impatience, posa son pied délicat sur une touffe de fleurs qui s'élevait entre deux jets de parfums. « Retourneras-tu sur la Terre, » dit-elle en me tendant les bras. Jamais m'écriai-je. Et je m'élançai vers elle.

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j

Mais du même coup, je me retrouvai,' solitaire, près de mon bois, sur. le versant de la colline aux pieds de laquelle serpentait la Seine aux replis onduleux. Jamais! répétai-je, cherchant à ressaisir le doux rêve envolé. Où donc étais-je ? C'était beau,;•'• Le soleil venait de.se coucher; et déjà la planète de Mars, alors très éclatante,

T; s'allumait dans le ciel. Ah! fis-je, traversé par une lueur, fu- v gitive, j'étais-là Bercées sur la même attraction les deux planètes voisines se regardent à travers l'espace pur. N'aurions-nous pas dans cette fraternité céleste une première image de l'éternel voyage? La Terre n'est plus seule au monde. Les panoramas de l'infini commencent à s'ouvrir. Que nous habitions différente. Ah 1 cher Martien, à mon ici ou à côté, nous sommes, non les citotour, permettez-moi de regretter que yens d'un pays ou d'un monde, mais, en vous ne connaissiez la Terre que de vérité, les citoyens du Ciel.

loin.

C'est ce qui vous trompe, j'ai habité cinquante ans ce monde-là. Cela m'a suffi, et je vous assure que je n'y retournerai plus. Tout y est manqué, même. ee qui vous paraît le plus charmant. Vous imaginez-vous que sur toutes les terres du ciel les fleurs donnent naissance aux fruits de la même façon? Ne serait-ce pas un peu cruel? Pour moi, j'aime les primevères et les boutons de rose.

Mais, repris-je, cependant, malgré tout, il y a eu de grands esprits sur la Terre, et, vraiment, d'admirables créatures; J'ai l'espérance que la beauté physique et morale ne fera que se perfectionner de plus en plus, comme elle l'a fait jusqu'ici, etque les intelligences s'éclai-rer.ont progressivement. On ne .passe pas tout son temps manger. Les hommes finiront bien, malgré leurs travaux matériels, par consacrer chaque jour quelques heures au développement de leur intelligence. Alors, sans doute, ils ne continueront plus de fabriquer de Detits dieux à. leur image, et peut-être aussi supprimeront-ils leurs puériles frontières pour laisser régner l'harmonie et la fraternité. Non, mon ami-, car, s'ils le voulaient, ils le feraient dès aujourd'hui. Or, ils s'en gardent bien. L'homme terrestre est un petit animal qui, d'une part n'éprouve pas le besoin de penser, n'ayant môme pas l'indépendance de l'âme, et qui; d'autre part, aime se battre et étatablit carrément le droit sur la force. Tel est son bon plaisir et telle est sa nature. Vous ne ferez jamais porter de poches à un buisson d'épines.

Camille Flammarion.

BASTIEN LEPAGE Dans son livre de Sotis Bois, André Theuriet a raconté une excursion faite pendant l'automne 1876, dans la forêt d'Argonne, en compagnie de son ami Bastien Lepage. Il a décrit l'intérieur campagnard où le peintre, qu'il a désigné sous le nom du Primitif, aimait à viNous exvre à .Damvillors son, pays natal. trayons de ce volume les pages, consacrées au grand artiste que la l?rance vient de perdr

De vrai, la chose en valait, la peine. En entrant dans ce rustique jardinet, resserré entre un bout de pré où coule la

Tinte et les vergers des fossés, on avait les yeux en fête. Sur le fond vert des arbres, les notes blanches, rosés, jaspées et violettes d'un épais massif de reinesmarguerites éclataient comme une musique joyeuse à côté, des géraniums faisaient flamberleurs Heurs d'un rougedu patriotisme 1 feu, et de grands fuchsias lançaient au Mes deux voisins rirent cette fois-ci loin comme des fusées leurs branches tous les deux ensemble. flexibles d'où retombait une pluie de Oui, reprit l'un deux avec une bonté clochettes empourprées. Une lumière inattendue, vous avez du patriotisme. finement tamisée par un ciel pommelé On voit bien que vous arrivez de la baignait toutes ces couleurs chantantes Terre. et en faisait valoir les moindres moduEt le plus âgé ajouta lations. Et du milieu de ces fleurs tapaSongez donc que les plus délicieuses geuses se détachait l'originale Laissez-les donc, vos compatriotes, figure du beautés terrestres auxquelles, faijamais ni plus intelligents vous ils ne seront grand-père, promenant lestement ses à allusion tout l'heure, siez sont qu'aujourd'hui. Il aveugles mains ne ni que quatre-vingt-trois ans d'un massif à ya déjà quatre-vingt mille ans qu'ils.sont des monstres grossiers à côté de nos l'autre. Sa toque de velours, crânement là. Et, vous l'avouez vous-même, ils ne aériennes femmes de Mars, qui vivent penchée sur l'oreille, laissait voir à plein sont pas encore capables de penser. de l'air de nos printemps, des parfums son visage socratique a l'expression narVous êtes vraiment admirable de regar- de nos fleurs, et sont si voluptueuses, quoise. Ses yeux bleus pétillaient de le,seul frémissement de leurs ailes, malice; le nez large et retrousse avait un der la Terre avec des yeux aussi atten- dans l'idéal baiser d'une bouche qui ne accent gouailleur que corpigeaient juste dans dris. C'est trop de naïveté. N'avcz-vous pas, cher lecteur, rencon- mangea jamais, que si la Béatrix du à point deux bonnes lèvres spirituelles tré:parfois, sur votre passage, de ces Dante avait été d'unetelle nature, jamais et gourmandes; sa barbe blanche s'étahommes tout remplis d'un noble orgueil l'immortel Florentin n'eût pu écrire deux lait en éventail sur une vieille veste de et qui se croient sincèrement et inébran- chants de sa divine comédie il eût com- chasse aux jolis tons feuille-morte, et lablemcnt supérieurs à tout le reste du mencé par le Paradis et n'en fût jamais ses mains sans cesse en mouvement agimonde'? Lorsque ces fiers personnages descendu. Songez que nos adolescents taient impatiemment les branches d'un de science innée que Pytha- sécateur. C'était un double plaisir de se trouvent en face d'une supériorité, ont autant elle leur* est instantanément antipathi- gore, Archimède, Euclide, Kepler, New- contempler, a côté dé la plantureuse floLaplace et Darwin après toutes leurs raison des massifs, cette verte et sereine que, ils ne la supportent pas et, de ton, même que l'illustre Le Verrier n'entrait laborieuses études: nos douze sens nous vieillesse. jamais à l'Académie sans soulever sa mettent en communication directe avec Quand nous eûmes tout admiré à loisir, lèvre inférieure et hausser d'un petit l'univers nous sentons d'ici, à centmilde Jupiter le Primitif, me montra une étude do coup l'épaule gauche, ils se sentent en- lions de lieues, l'attraction vahis d'un profond mépris pour l'huma- qui passe; nous voyons à l'œil nu les paysanne en plein air, terminée récemune fillette de quatorze ans, nité entière. Eh bien vous concevez anneaux de Saturne; nous devinons l'ar- ment: qu'après le dithyrambe qui précède (et rivée d'une comète, et notre corps est qui revient du bois et se tient immodont vous n'avez eu tout à l'heure qu'une imprégné de l'électricité solaire qui met bile, ado.ssée à un hêtre. C'était bien le pâle traduction), je ma sentais fort su- en vibration toute la nature. Il n'y a ja- type des filles de notre pays meusien périeur à l'humanité terrestre, puisque mais eu ici ni fondateurs d'empires, ni dans toute sa fraîche savaur: le front je la prenais en pitié et invoquais pour `1 divisions internationales, ni guerres; bas, mais intelligent, les yeux aux pauelle de meilleurs jours. Mais quand ces mais, dès ses premiers jours, l'humanité, pières allongées laissant filtrer un regard deux habitants de Mars semblèrent me naturellement pacifique et affranchie de un peu farouche, les pommettes et les prendreen pitié moi-même, etque je crus tout besoin matériel, a vécu indépen- mâchoires saillantes, le menton carré reconnaître en eux une froide supériorité dante de corps et d'esprit,dans une cons- indiquant une race travailleuse et opiniâactivité intellectuelle, s'élevant tre, la bouche grande, aux lèvres entr'ousur moi, mon sang ne fit qu'un tour, et, tante arrêt dans la connaissance de la vertes, sur lesquelles on sentait passer tout en me contenant, j'ouvris la bouche sans vérité. Mais venez plutôt jusqu'ici. Voilà, le soume de la respiration. f: pour leur-dire m'écriai-je, lavraie paysanne tout, dans Après tout, Messieurs, les habil'attitude, >## dans dans les plis le regard, tants de la Terre ne sont pas aussi stufripés du casaquin et de la jupe, dit la* pides que vous paraissez le croire. Je fis quelques pas avec mes interlo- résignation au travail,et le pain gagné Malheureusement, ils ne me laissèrent môme pas commencer ma phrase, at- cuteurs sur le sommet de la montagne, au jour le jour; à la sueur du visage. A tendu «qu'ils l'avaient devinée pendant et arrivant en, vue de l'autre versant la bonne heure, cela me console- des qu'elle se formait par la vibration des j'aperçus une multitude de lumières moissonneuses élégiaques ou des viramoelles de mon cerveau. Laissez-moi de diverses nuances voltigeant dans gos noires et débraillées que j'ai vues vous dire tout de suite, fit le plus jeune, les airs. C'étaient les habitants qui, aux dernières expositions. Et pourtant, répliqua le Primitif, que votre planète est absolument man- la nuit, deviennent lumineux quand ils quée, par suite d'une circonstance qui le veulent. Des chars aériens, paraissant ceux qui les avaient peintes étaient des date d'une dizaine de millions d'années. formés de fleurs phosphorescentes, con- gens très forts, mais ils peignaient avec C'était au temps de la période primaire duisaient des orchestres et des chœurs un parti-pris d'étonner le bourgeois, et de la genèse terrestre. Il y avait déjà des l'un d'eux vint à passer près de nous et non avec la préoccupation d'être vrais. plantes, et même des plantes admira- nous prîmes place au milieu d'un nuage Voyez-vous, l'étude patiente et conscienbles, et dans le fond des mers comme de parfums. Les sensations que j'éprou- cieuse de la nature, il n'y a que cela Le sur les rivages apparaissaient les pre- vais étaient singulièrement étrangères paysan a sa façon à lui d'être joyeux ou miers animaux, les mollusques sans à toutes celles que j'avais goûtées sur la triste, de sentir et de penser; c'est cette tête, sourds muets et dépourvus de Terre, et cette première nuit sur Mars façon d'être particulière qu'il faut chersexe. Vous savez que la respiration suf- passacommeun rôverapide.car àl'aurore cher à deviner. Quand vous l'aurez troufit aux arbres pour leur nourriture com- je me trouvais encore dans le char aérien, vée et rendue, peu importe que vos perplète et que vos chênes les plus robus- discourant avecmes interlocuteurs, leurs sonnages aient des traits irréguliers, tes, vos cèdres les plus gigantesques amis et leurs indéfinissablescompagnes. l'allure gauche et les mains calleuses n'ont jamais rien mangé; ce qui ne les a Quel panoramaau lever du soleil! Fleurs, ils seront beaux, parce qu'ils seront viet pensants. La plupart des têtes pas empêchés de grandir. Ils se nourris- fruits, parfums, palais féeriques s'éle- vants sent par la respiration seule. Le malheur, vaient sur des iles à la végétation oran- de Holbein ne sont pas belles dans le la fatalité a voulu, qu'un premier mol- gée, les eaux s'étendaient en limpides sens plastique du mot, mais elles sont leur lusque eût le corps traversé par une miroirs, et de joyeux couples aériens singulièrement intéressantes sous la pensée goutte d'eau plus épaisse que le milieu descendaient en tourbillonnant sur ces laideur ou leur vulgarité, il y atout. Dans ambiant. Peut-être la trouva-t-il bonne. rivages-enchanteurs.Là,toùs lés travaux et le sentiment qui illuminent d^artisCe fut l'origine du premier tube digeste matériels sont accomplis pardes machi- ce temps-bi, nous sommes. un tas qui devait exercer une motion si- tàfle&t© nes et -dirigés par quelques Fâêes àni* tes très habiles, et, .•jpQ.algré tout .notre


lit lis u M*

voici l'aurore, et les blancs Hélas Ce spectre hideux hantait l'esprit des d'ôter son bonnet. Ce mouvement tina ramoneurs ne sont pas venus. Nous conscrits, et, de loin en loin, là^bas, en la blanchisseuse de son immobilité elle sommes toujours. seuls, la mère et moi, arrière, une détonation isolée se perceretomba en arrière sur le propriétaire i devant notre mensonge, un peu honteux vait. C'était un malheureux, meurtri, à et roula avec lui sur les degrés. La bonne de notre allégresse. Car au réveil, les bout, qui, tombé et ne pouvant plus se de la blanchisseuse, qui montait avec pourquoi et les comment vont babiller, relever, laissait passer la colonne et se deux cruches pleines d'eau, fut renversée et de grands yeux clairs et confiants vont faisait sauter le caisson.' du coup, et, au bout de quelques seconfixer sur les nôtres et y chercher la des, le propriétaire, la bonne, sa malA la perception de ces détonations qui, Notre confrère Bergerat a publié, il y a quel- se doit toujours. vérité, qu'on leur gisaient tresse, la lampe et deux cruches ironie cruelle, semblaient des bruits temps déjà, sous le titre Bébé et Cie,un des que jé l'escalier. C'est pourquoi dis que cette veillée d'amorce d'un pistolet d'enfant, une au bas de vieux jours. plus jolis volume qui soient sortis de sa plume. devait les femmes L'homme et deux se re- Cet de Noël m'est amère. Ce siècle de réalité larme parfois coulait. C'était le de proSon erreur ne pas durer longparticuqui d'attirer méritait tout ouvrage et s'enfuirent hors temps, car, dès que son fils eut vingt levèrent prestement nous fait le devoir farouche. L'un des fundis du camarade de route à qui l'on le public n'a l'attention du lièrement criant pas eu de la'maison en plus durs pour les pères inquiets de avait glissé le dernier mot de désespo'r, r ans, l'Etat, qui, jusqu'alors, ne s'était Nous dû. qui lui était trouvons grand succès le spectre 1 » y l'avenir et pour les esprits probes est confié le dernier souvenir pour la mère, guère occupé de lui, le prit pour en faire « Le spectre de époque à celui du respect de l'imagination de l'en- la payse ou la France. Celui-ci, apercevant un bon feu qui un chapitre de circonstance cette un soldat et l'empêcha ainsi de gagner les réfant. Déposséderl'enfant du mythe de le pain du vieux tailleur. brillait à travers la porte ouverte de la l'année. Rien n'est piquant comme Enfin on entendit la sonnerie du Pendant une année, le vieillard sup- chambre de la blanchisseuse, se glissa flexions de ce libre-penseur, la nuit de Noël, la crèche, c'est de l'austérité méchante clairon; puis, répété en écho par les porta courageusement le froid et la dans la pièce. Très inquiet, car il se di- devant le berceau de son bébé endormi. et presque ridicule. Et cependant par quoi le remplacer? Ce serait l'oeuvre des commandants de compagnie, le mot faim, espérant que, à la Noël, son fils sait qu'on pourrait venir le chasser, il poètes, j'imagine, car la fable est'néces- Halte. On s'arrêtait donc, sans avoii obtiendrait un congé de quelques semai- s'introduisait dans la paillasse, sur laavait saire aux petits elle est saine et féconde, atteint l'étape pourtant on n'enmarche. quelle couchait la bonne. Il espérait y nes et viendrait le passer avec lui. trois de heures C'est Ta nuit joyeuse au cœur des chré- ils ont besoin de. peupler l'immensité plus que pour C'était- la veille de Noël. Le tailleur 'pâ'ssèVla nuit dans une chaleur agréable des choses, et d'être soustraits aux mysIl n'y avait plus que trois heures de avait rapporté à la maison un hareng et jouir en même temps de l'odeur du tiens. tout entier. Il avait pelé quelques pom- .punch, car c'était la Saint-Sylvestre, et Ëh bien, depuis.que je suis père, p'est: tères douloureux,de la nature. Ne som- marche., c'était vrai, mais depuis la mes et les avait coupées en petits mor- déjà le rhum, le sucre et les citrons pour moi la nuit la plus triste de l'année, mes nous donc plus capables de justifier soupe d'hier le détachement n'avait pris de étaient préparés sur la table. de fête par quelque conte bleu, que le café à la grand'halte et puis laceaux, ainsi que quelques pommes oiet je né la vois revenir qu'avec une an- d'un jour et la civilisation a-t-elle fait avorter la chaleur et la fatigue étaient maintenant terre, et se préparait à ajouter deux Vers dix heures tous les habitants de goisse affreuse. ,puissance créatrice des crédulités pri- plus meurtrières qu'un engagement. Le gnons à ce plat succulent. Les larmes la maison arrivèrent dans la pièce parregards souper, avec de beaux le Après mitives ? Tu devras cependant nous les commandant avait donc résolu qu'on coulaient, de ses yeux les oignons y mi eux se trouvait le fils de la blanchisplaisir, petit brillants de garçon a remplacer,- science marâtre, ces rêves bivouaquerait jusqu'au soir. Alors, après mon étaient bien pour quelque chose, mais il seuse, armé de son fusil, car il était mis Il est. des religions orientales, et tu ne pourras' la. cheminée. soulier dans son aussi un autre motif. On lui avait garde forestier. avait ce repos, il ferait reprendre la marche y Theuriet. André :•: de minuscule chausson allé chercher le .• • remis de la part du propriétaire un-paOn fit le punch; on oublia le revenant, pas longtemps laisser les mères désar- dans la fraîcheur du crépuscule. Il agismois, et cinq de poupon sœur, un sait ainsi en dépit de l'ordre formel qu'il mées devant les questions de l'enfant. pier timbré (pour lequel il avait dû payer et tout le monde se mit à rire et à chan- sa l'avoir élargi fermé poing sur son Ce n'est pas assez que d'avoir inventé avait reçu. « Coûte que coûte, lui inti-. deux groschen), le menaçant de le met- ter. A minuit, on se souhaita la bonne après à tiedes cendres disposé dans les les Robinsons pour les songeries voya- mait cet ordre, forcez la marche. Mais à la porte s'il ne payait pas son année, et la société se retira. La blan- il l'a Revenanttre Les Noël afin botte, petite côté de que sa chisseuse se mit au lit, tandis que le loyer. geuses des petits hommes en fermenta- la troupe,déjà sur les dents la veille,n'en fala l'augmentation de n'oublie pas Des pas retentirent dans l'escalier. Le garde ôtait ses grandes bottes et s'étenradieux, et tion d'activité. Il y a plus que de traver- pouvait.plus et baste qu'était-ce qu'un Puis couché, il s'est mille. vieillard dirigea ses yeux humides vers ;dait sur le canapé. La bonne se jeta sur ser les mers, c'est le ciel qu'il faut peu- retard de quelques heures 1 Et puis, s'est candide âme suite chère de tout sa PAR REINHARDT pler, le ciel morne, désert, vitreux com- diable, comment la colonne ennemie qui, la porte où son fils allait paraître. la paillasse, à l'intérieur de laquelle le envolée Qu'il dort rêves. des pays Non, c'était le facteur 1 revenant se faisait aussi mince que pos- heureuxau me un grand œil sans prunelle, le ciel il y avait quatre jours, était encore à d'un parti l'heure il est à Tout terrible, que l'oiseau lui-même ne fait K. pouvait-elle être aujourd'hui à ses It apportait une petite lettre sur papier sible. Cependant la servante s'écria, grand éclat de rire dans sommeil. son gris, non affranchie -quatre groschen. après s'être retournée plusieurs fois que traverser, le ciel qui est la première trousses ? Lui, le vieux soldat d'Afrique, lui Noël polichinelle l'ingénieuse idée C'est le proa La Revue britannique a eu que inquiétude de l'enfant, l'horrible azur, n'aurait pu exécuter pareil tour de force, Le tailleur les donna; le facteur s'en alla, récitait, tromper, mis s'il qu'il bien dirait une Je suis sans livraison de se fût-ce avec ses anciens zouaves de nos de consacrer une partie de sa pas perpétuel souci. ne on ce et le vieillard mit ses lunettes. « son là, le grand-père. Il est poésie de son quelque chose dans ma paillasse. glorieuses armées. Allons donc, des mois à la reproduction des contes de Noël les l'enfant aiment Ceux-là seuls qui « II n'aura pas obtenu de congé », y a C'est peut-être me il dressé, et s'est Puis îl polichinelle. a comprendront, et ils savent déjà depuis Arbicots, faire celâtt Le commandant une souris, fit la ,plus connus des différents pays, de l'Angle- murmura-t-il tristement, en ouvrant, la C'est le réveiller. Boum 1 sans crié blanchisseuse, qui se leva et ralluma la se e\ souffre dans son haussait les épaules à cette pensée, cet qu'on longtemps terre, de l'Amérique, du Japon, de Suède, de lettre. ce s'il dp.it lui donner, fusil Noël lampe. ne incrédulité à que bien contraction terrible Il lut une passa prouver son lorsque l'on se pour iRussie, de Pologne, etc. Parmi ces contes, langue. Le fusil est là, un honneur d'honnête père, plus tette Nous voir dit le garde, allons sa fit appeler son fils, jeune homil égard, ça visage. radieux fusil « pour de vrai », un fusil qui part, voit forcé de répondre à l'enfant nous en choisissons un des plus jolis, tra- sur son s'armant du tire-bottes. fraîchement sorti de Saint-Cyr et me .plaisir interroge qui par duit par M. M. Reynold. Sous une forme son sur vous il toujours 1 lequel et La blanchisseuse, munie de la lampe, avec des amorces, avec sera dans une compagnie du « On lui adonné congé pour échappatoire, et de ne rien trouver sous-lieutenant demain le Napoléon d'un Austerlitz de unemoins légère, il contient une critique assez amère cria-t-il avec désespoir il ne lui reste vint examiner de près la paillasse. lui fit céder le cheval à lui dire que ces bataillon, absurde de tout L'auteur, La mère plomb. militaire prussien. mendier !» soldats de qu'à Tiens fit-elle, Reinplus la linge est M. corde au arrange du régime » « baiser « Mon d'une estafette et lui proposa une exexcusés mots, mal un par poupée dans le soulier, cela dans paillasse. Cela m'étonne plus la rie en écrivain une avec wurtembergeois fort dans les environs. -Le. jeune hardt, est un L'administration lui .annonçait sèche- que le petit Jésus est mort dans sa crè- cursion quoique fils, dans déteint puisse qui caoutchouc dormir. tu pas ne » ne pas homme, rompu de fatigue, ac» ment que, huit jours auparavant, son connu. che aussi, elle est » Elle Et, saisissant le bout de la corde, elle le chausson du baby. cepta par amour propre, et l'on: piqua fils (à son poste do sentinelle) avait eu Emile Bergerat. et la bonne complice du doux mensonge, des de^ix. • les deuxmains gelées et qu'il avait fallu tira dessus. Noël de (Frinzino, -Klein oscillant à l'édifice sait éditeurs.) On apporte et Cio, la corde qui formait l'endroit la son que que je suis con- lui amputer les doigts. « Voici donc envoyé les ont amis et les cravate du revenant avait quelpauvresse, encore damné à hanter ?. » murmura une voix Une à une les compagnies s'arrêtaient. lui [d'une extrême ténuité. que consistance; c'était la seule chose leurs, et tout le monde s'emploie à me ` « Un musicien sans doigts 1 II ne Alors, d'un mouvement brusque, fé* qui rattachât le fantôme à la terre, et fausser l'imagination crédule dg mon A vrai dire, l'endroit était fort triste. reste plus qu'à mendier I » brile, accompagné d'un coup d'épaules, petit enfant. Il rêve du petit Jésus. malheureuse était cette corde restée deC'était un grenier, auquel conduisait un les jeunes défaisaient les courroies du Cette pauvre âme, si courageuse, qui hors quand il s'était glissé dans la pailfaisait vermoulu il escalier mauvais y havre-sac, et floc'I sans ménagement, cramponnée pendant longtemps lasse. La blanchisseuse, à force de tirer, Il neige abonsplendide. nuit est La horriblement froid, et la neige y entrait s'était à ce misérable corps, ne put supporter fit sortir le revenant, qui apparut tout damment.. On dirait on le lâchait par terre et l'on se tombait Saint-Pierre du toit. les que crevasses par à côté anéanti. ce dernier coup. aplati, vieille chemise mouilfaire des. anges départ comme une profite du pour Le revenant, qui, assis sur le degré le Le vieux tailleur promena autour de lée. Oui, ils se jetaient là, au rebord do la Depuis le lever de l'aube jusqu'à main- route, carder les matelas du paradis. Car. les ,;plus élevé de l'escalier, venait de pro- lui se glissa hors désespéré. Il regard un Dès que la blanchisseuse reconnut le anges sont en route, paraît-il. Les clo- tenant midi on marchait. D'abord, dans nos jeunes soldats inexpérimentés, était positivement paroles, 'noncer ces de sa chambrette et pénétra chez sa spectre du tailleur, elle jeta la lampe chers des églises carillonnent, et mais quelques loustics et quelques vieux matin du la balsamique et frais l'air ceux gelé. voisine, la blanchisseuse, pour la voler 1 sous le poêle, s'élança dans son lit, se qui croient Malgré la venaient, fouaillant leur amour-propre, taallègrement. vont, les s'en faite s'était route par encore Car il faut savoir que les revenants, de Oui. Il lui déroba un morceau les voilà debout. sa sous les couvertures et se mit à pis de ouate, entendre les trois messes. lassitude de la veille, les refrains solda- et Ils .bien que ne souffrant plus de la faim ni corde à pendre le linge puis, il gravit cacha arrivaient, ces anciens, 'brutaux, crier de toutes forces s'engrivoises voilà à la Me chansonnettes j'y Eh soit! tesques, les bien, ses consens. à l'acde la soif, sont encore sensibles bruit l'escalier, et, se glissant dans gardant par pose le sac aux épaules, sans Au secours! côté du l'obscurité blande chaque fenêtre, plongeant dans cadence volaient « o en la froid de chaleur. tion du et d'ut le coin le plus obscur du grenier, il se guê- feignant d'être alertes, dispos, et, soulevant séraphins la les cherchant des aidant le et che, chemin, pas, yeux Moitié ombre, moitié caoutchouc, ils pendit!1 La bonne imita sa maîtresse, et le porte-joujoux. clairon. ton rude, gouailleur, où perçait l'orgueil de sonnerie tre une comme peuvent se glisser par les trous des serse mit à jurer d'une façon époutorrides du vieux soldat d'Afrique que je dois lian- garde bientôt, les Mais rayons avec rures et par les crevasses des murailles; ter« ?Voici donc l'endroit Comme j'ai cru en vous, moi. aussi, ô du soleil d'Orient, l'atmosphère sèche, 1 Allons., allons, tas de bleus, qu'estregardant vantable, car il mourait de peur. » murmura le revenant, .mais ils ne sauraient traverser directe- la poutre enfantin t Je vous en bouche de fournaise, la poussière, ce qui m'a bâti des feignants pareils, Le fantôme était encore plus effrayé messagers du Verbe à laquelle il s'.était pendu quelment les pierres et le bois. percevais entendais, je jours auparavant. que les autres et parcourait la pièce voyais, je vous d'eau, les bidons taris, toute allons debout, ou basta, pas de frichtis. ques le manque d'hirondelles crocitement était notre revenant L'aspect de que gaîté avait disparu. Ces railleries, cinglant dans le vif assez le pro- comme un fou pour trouver un issue. le joyeux était plus, n'y Son car corps cheminées, de froid l'inquiétude lui faisiez autour Le et 'grotesque. Dans désespoir, il ne put distinguer vous nos l'amour-propre, retrempaient soudain, harassé, moulu, troupeau, se rendant le soir même au le trouson allait On "maison paternelle. en la toits de avaient tellement allongé la figure qu'elle priétaire, les de la serrure, et la corde, qu'il sur comme des secousses électriques, le courroies les endolories épaules les {ressemblait à la caricature qu'on voit grenier, armé d'une lanterne, pour pren- traînait toujours par après lui, renversait Pourquoi ne venez-vous plus sur la ressort amolli de l'énergie. La trempe de l'arbre Noël, avait piédestal de le dre cloaque de dans dos le du sueur, pourtant besoin d'être un sac, quand on se mire dans une cuiller. Il les tasses et les verres, de façon, que le mienne? Elle a était factice, momentanée; mais qu'imépouvanté, et, tout cadavre, le meurtris enflés, pieds les aride, aperçu la l'incrédusuies de les toutes gorge portait des lunettes sur le nez et- sur la avait roulé jusqu'au bas de l'escalier. ramonée, et portait Elle eût suffi pour faire accomvacarme était affreux. et godillots les séché des le cuir (tête un bonnet de coton. Une vieille ched'air conduits de les obstruent lité par mon plir des prodiges. Enfin il trouva sur le parquet une esl'ombre, si je pouvais poussiéreuses fripet chaussettes « Ah reprit voir descenrusses j'aimerais à mise de nuit l'enveloppait à demi; son hanter Que âtre. vous On se levait, ripostant à la blague des pèce de vaste entonnoir et s'y réfugia. chauffée! Aubien une, chambre pées. caleçon troué s'arrêtait à mi-jambe. Il dessus, chez le propriétaire, dre, les ailes reployées, dans les ténèvieux par une bravade Malheureusement lui, c'était dans par exempour présents bleus, faides du les porteurs conscrits surtout, tétait entièrement transparent, de façon bres du foyer, Les Allons donc 1 on va te montrer si la botte du garde qu'il s'était enfoui, Bambino, !» trouveriez accueil plupart d'entre quel La qu'à travers le revenant on pouvait aper- ple et peine. saient vous eux on est un feignant. Et le revenant se glissa le long des juste au moment où celui-ci, qui avait chez moi 1 Certes { ma maison leurs est reconde déposer obtenu cevoir et compter les degrés de l'esbien avaient Et ces meurtris qui, il y avait quelques degrés, afin de rendre visite au maître assez de cette scène, allait se rechausser. naissable entre toutes et vous rie pouvez havre-sacs sur les cacolets à côté des calier. instants, tiraient la jambe, marchant N'eût été cette malheureuse corde, le de la maison. tromper. C'est celle signale d'autant, quoiqueallégés mais, malades, que y Une seule partie de son costume avait abattus, débandés, semblaient allègres: Parvenu au palier, il entendit deux revenant eût encore pu rester blotti entre vous girouette indéfusil bandougrincement d'une chargés seulement du le doux en iplus de consistance que le reste. C'était personnes qui montaient et s'arrêta, car la semelle et le pied du garde mais celuijoyeux, délurés. Comme par enchanteà la cartouchière ballante la terminée. et de lière ment, la fatigue s'était évanouie sous un sa cravate, qui se composaitd'une vieille il avait reconnu la voix du proprié- ci s'aperçut tout de suite de la présence humaibêtes avançaient ils ceinture, en nœud corde à suspendre le linge un J'ôterai, si vous le voulez, le polichitaire. Et le fantôme se souvint qu'il de cette corde révélatriceet la jeta contre coup de fouet. tête tombant, la le dos dociles, nes, coulant la serrait autour de son cou devait encore son dernier terme t Fidèle le mur en jurant. L'infortuné fantôme, nelle, les soldats de plomb et le fusil basse, tirant instinctivement leurs pieds Les uns, le canon d'un fusil ou bien un, l'autre extrémité pendait jusqu'à terre. au caractère qu'il avait eu pendant sa chassé de la botte, s'élança vers la fenê- « qui part », et je laisserai la petite botte l'un bâton passé à travers les anses de bisur l'autre. J'ai connu ce pauvre diable lorsqu'il vie, il se sentit tout honteux de sa dette tre comme un oiseau qui cherche à sortir vide et le petit chausson vide, le pauvre partaient pour l'eau, d'autres s'en ^vivait encore. C'était un vieux tailleur et n'osa avancer. Pourtant ils marcliaient.il le fallait bien! dons de sa cage. Mais elle était fermée, et il petit chausson bleu, qui s'ouvre si fort allaient au bois. Les cuisiniers en second c'était et la route ;qui dut lutter toute sa vie contre le charetard, blottir le fusil Un finit dans du garde, à quelque allumée ressemble à repos sur propriétaire, lampe et un Le dans l'ombre, par se une se montaient avec des pierres des fourgrin, et ne sut jamais payer son loyer au la main, accompagnait la blanchisseuse jugeant qu'on ne penserait pas à le cher- bluet épanoui. Je renverrai la mère, et la mort, et la mort terrible 1 La tête neaux, ou s'en creusaient sous la terre, jour du terme. Pendant des semaines sur l'escalier, car la bonne femme avait cher là. Sa corde l'y suivit et s'enroula nous resterons seuls, vous et moi, et je tranchée après des tortures inouies, des tandis que les chefs épluchaient les léentières, il faisait son apprentissage de peur de monter seule le soir, sa corde comme un ruban autour de l'arme. attendrai jusqu'à l'aurore. Venez, ongles retournés, des dents arrachées gumes ou dépiautaient la maraude. vous revenant en se glissant comme un chat ayant servi au suicide du tailleur. Or le fusil était chargé naturellement, apparition de ma foi passée, venez, vi- et plantées en clous dans la chair, le Pendant ce temps, on dressait les tensur l'escalier, afin de ne pas être aperçu Au moment où elle ouvrait sa porte, le garde marcha sur. la corde, le coup1 sions de ma jeunesse, venez, chérubins crucifîment, l'agonie lente etc. Justement on venait d'ensevelir, il y tes et c'était de grosses saillies soldatespar le propriétaire, qui habitait le pre- elle aperçut le revenant sur l'escalier, partit, et le revenant fut lancé contre led'argent, ô filii et filiœ l Pourquoi restezquolibets mêlés d'argot de camier étage. étendit le bras vers lui et demeura para- mur, où il s'aplatit comme un ballon vous dans le Paradis ? Qui vous dit que avait quatre jours, un sergent-major du ques, des de mots charabia prétendus araje ne croirais pas encore, si vous vous 3m0 bataillon, reconnu à son matricule serne, Il lui fallait fabriquer pour les autres lysée par la peur. Le propriétaire, qui crevé. et prononcés ainsi Béseff, barka, La bonne ouvrit lasfBnêtre et cria manifestiez? Que votre blancheur éclate et retrouvé pendu en croix à un. arbre, bes de bons habits chauds, tandis que, tout se trouvait derrière elle, éleva la arbi, chaîna, kif-kif bourriquot, etc. en bas, la langue, les oreilles, le Ou bien l'hiver, la bise lui glaçait le corps à tra- lampe au-dessus de sa tête et regarda « Au secours » » sur celle de la neige! Que vos flocons se la tête des vantardises de vieux soldats coupées paupières les arrachés, j'ai vidé au flocons Venez, qu'indiquait la direction blanforment de la dans nez mauvaisvêtements.Cependant, Profitant l'occasion; ses de le revenant ;yers ses fiers de leur savoir-faire, des interpellail travailla si bien et avec tant de cou- chisseuse. Dès qu'il aperçut le fantôme, bondit par-dessus la tête de la servante, le petit soulier. Voyez comme sa corolle ras de l'orbite d'où l'œil ressortait tions, des propositions, des réclamairage, qu'il parvint à élever un fils,à qui il se mit à trembler de tous ses mem- fendit l'air, sortit de la ville et finit par» S'ouvre avidement. Entendez comme il comme un blanc d'œuf sanguinolent tions d'objets oubliés, etc., etc. iil fit apprendre la musique, afin qu'il pût bres; les yeux lui sortirent de la tête, se blottir près d'une petite famille de rêve, le cher enfant. Le voilà qui récite dans un coquetier de sang caillé. Le Ah sacré lascar, tu t'y connais toi exposé là, été avait malheureux grandcheveux au s'ouvrit, et rêve dè les dans bouche vie, lieu se son ses le vers hiboux, son dans d'un arbre, il [par ce moyen gagner sa où sa au creux monter une tente! aboule-moi ça ;<l'être obligé de rester les jambes croi-hérissèrent comme les piquants d'un est beaucoup plus heureux que lorsqu'il[ père, sans tetter sa langue. Il s'agite. soleil, et, chose horrible, après ou avant pour qu'on te montre. 11 va se réveiller. Il vous verra. Je croi- ces tortures, il avait été mutilé ignoblesées, comme le vieux tailleur, à côté dei porc-épic. était en vie. Eh I caporal, l'hachette. ment. rai. T Le revenant, pour s'excuser, essaya Maurice Reynold. sa lampe solitaire.

savoir-faire, notre peinture n'est le plus souvent qtf amusante, comme on dit à l'atelier. Elle n'empoigne pas, parce que •nous mêmes nous n'avons pas peint avéc conviction. Il faut changer de méthode si nous venions qu'il reste quelque chose de nous. Il faut chercher à voir et à rendre cet intime rayonnement des êtres et des choses, qui est le vrai beau, parce Igu'il est la vie; en un mot, il faut appliquer, les procédés des vieux maîtres peindre avec sincérité et bonne foi. /Tandis que nous causions, .le crépuscule commençait à effacer les couleurs (du petit jardin. Au loin, sur la grise iétendue de la plaine, montaient de svelites filets de fumée bleue indiquant les .feux allumés par les ramasseuses de "gpommes' de terre. Les' trilles grêles et (flûtes des rainettes se faisaient entendre iparmi les, prés, et de lourdes charrettes chargées de gerbes d'avoine roulaient lourdement sur la route.. Sept heures donnèrent à la tour de l'église nous rentrâmes en longeant les maisons du bourg, dont les fenêtres laissaient apercevoir les rouges flambées de l'âtre et les ombres actives des ménagères affairées à préparer le souper de leur homme.

L'enfant souffla bientôt si adroitement dans sa clarinette, que le vieux père en fut tout heureux. Puis son garçon grandit, et fit si vaillamment sa partie dans les concerts en plein air, que le tailleur ne fut. plus en retard que de quelques semaines pour le payement du terme. Pauvre vieux sot Il avait cru élever son fils pour lui servir d'appui dans ses

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Ce bâtiment long d'une cinquantaine avaient les parties sexuelles fortement taques nocturnes, où les pirates s'appe- l'entrée large de 100 mètres environ est de mètres n'est, en réalité, qu'une espèce serrées dans une espèce de pince en taient de tribu en tribu, par de véritables très basse. Au bout de quelques instants, l'avant de coffre de forme oblongue, très relevé bambou, moyen employé par ces pirates cris de bêtes fauves. Par une nuit glaciale de novembre, je de nos canots touche nous sautons sur pour en faire des eunuques. 1 à la poupe ainsi qu'à la proue, bt revêtu Dans la cale sont cachés, sous un amas faisais partie d'une ronde de nuit, com- une petite plage qui s'étend au fond de de couleurs voyantes la muraille est peinte en blanc éclatant et semée de des- de vieilles nattes, plusieurs barils de pou- prenant une vingtained'hommes montés ce souterrain.

TORPILLEUR Capture d'une jonque pûrate novembre, l'aviso le Parseval, venant de Haï-Phong, rentrait à la baie d'Allong, quand, au sortir des passes du Song-Cau, il «perçut à trois ou quatre En

milles une jonque chinoise aux allures suspectes. A notre vue, ce bâtiment hissa à. ses trois mâts toutes ses longues voiles for-

"mées de bandes de nattes et essaya de gagner le large. Le Parseval lui donne aussitôt la chasse et le rejoint rapidement. Un premier coup de canon à poudre

reste sans résultat.

A 400 mètres de distance, unHotchkiss est pointé sur la mâture de la jonque et fait feu. Les six obus éclatent, etbroient le grand mât tout orné de girouettes et de banderoles.' Aussitôt le bâtiment

s'arrête et amène ses pavillons.

Le Parseval stoppe de son côté une chaloupe est armée dix /usiliers marins y embarquent sous tes ordres d'un force de rames enseigne et se dirigent

vers

'àla jonque pirate,

SUICIDE

sins carrés qui pourraient de loin passer dre anglaise, trois canons à volée de 14 centimètres, sans affût, également de pour des sabords. abrication britannique et dix caisses de Remingtons à répétition. La poupe de cette jonque est des plus curieuses. Une espèce de galerie s'élève sur ses côtés, et des drapeaux, des boucliers ronds aux figures grimaçantes essaient avec des hallebardes plantées de distance en distance da donner un air formidable et guerrier à l'innocent navire. .Deu x escaliers avec balustrades peintes et dorées conduisent à un réduit consacré à Tien-Hon, la reine du ciel, patronne spéciale des marins chinois, l'image -dé cette, divinité habillée de satin bleu et hérissée de rubans, est placée dans une espèce d'armoire. Devant elle brûle sans cesse une lampe remplie d'huile de thé, à laquelle on allume les bâtons parfumés faits, de bouse de vache Sur ses extrémités peintes en rouge et de sciure de bois dé santal. Nous transbordâmes les Chinois à vermillon, se détache de chaque bord l'œil caractéristique des navires chinois, bord du Parseval, où ils furent mis aux faute duquel, disent-ils, « la jonque n'y fers. L'aviso prit la jonque à la remorque et la conduisit à Haï-Phong, où les voyant pas ne saurait où aller 1 » Bientôt nous accostons la jonque et femmes et les enfants furent remis en liberté. Quant aux pirates, ils furent eny pénétrons par une double porte peinte voyés à Saïgon et, après jugement, au et dorée comme celle d'une pagode. Sur le pont, l'équipage des pirates, bagne de Poulo-Gondor. composé d'une trentaine de marins chiCombat de RJust nois, à la face cuivrée, vêtus de coton. Les pirates de la baie d'Allong, ne le Tous ont déposé leurs armes, devant eux ils se tiennent agenouillés en nous pro- cèdent en rien comme férocité, à leurs diguant les Tchême! Tchême! Boudha! » frères les Pavillons-Noirs. De haute Nous les garrottons, et pendant que taille, les cheveux flottant sur les épauquatre hommes les gardent à vue, nous les, à peine vêtus d'un caleçon et d'une visitons la jonque. chemise de mauvaise cotonade, ces banA l'avant, dans des compartiments, dits sont armés, de lances, de poignards nous découvrons vingt-cinq femmes et et de vieux fusils rouilles. quarante-cinq enfants que les pirates Leurs nombreuses tribus, loin de vivenaient d'enlever dans les environs de vre en bonne intelligence entre elles, se Nam-Dinh et qu'ils conduisaientà Pakoï livrent souvent des combats acharnés, pour être vendus au grand .marché chi- cherchant:sUrtout à se surprendre pennois de cette ville. dant la nuit. Détail petits f®r$piïs,yQlé*s J'ai été témoin de plusieurs de ces at-

les

Bientôt d'immenses bûchers s'allument à ce dernier endroit et éclairent toute cette partie de la baie qui sembla

teinte de sang.

Nous apercevons alors trois grosses jonques armées de caronades, ancrées Bien que transpercés, nous n'allu- contre une muraille de rochers, et qui sur une chaloupe à vapeur et un canotmajor, le premier armé à l'arrière d'un mons aucun feu, afin de ne pas être re- répondent par le cri rauque du tigre ei canon-obusier de 4 le second, de deux connus, et nous nous étendons sur le une sonnerie de tamtams. Hotchkiss placés à ses deux extrémités. sable, le Krompatchek(fusil à répétition de la marine) à portée de la main. Il y avait près de trois quarts d'heure

que nous nous reposions et nous allions bientôt repartir, quand tout à coup, nous entendons des sifflements aigus retentir sur un pic en forme d'aiguille, qui s'élève au milieu de la baie, à 200 mètres de notre caverne. Ce pic, dont la base mesure une cinquantaine de mètres environ de diamètre, est entouré d'une petite plageotte, sur laquelle nous voyons au bout de quelques minutes s'allumer

Vers minuit, nous nous trouvions à deux heures ét demie de marche du mouillage de l'escadre, quand nous fumes assaillis par une succession de

grains et de rafales. A ce moment, nous étions dans un cirque de rochers escarpés.Avisant à notre gauche un énorme quartier de roc qui surplombait la mer, nous poussons de ce côté, afin de nous abriter de la pluie torrentielle qui nous glace jusqu'aux os.

En arrivant sous cetx escarpement, nous pénétrons dans une caverne dont

Ce sont deux tribus de-pirates qui se sept ou huit feux. tancent leurs cris de guerre et vont en Nous regardons. Les rafales viennent venir aux mains. de cesser, la nuit est étoilée; il règne Les pirates des cinq petites jonques N.-N.-E. brise de terre, embarquent aussitôt et se dirigent, touune petite Bientôt, une jonque d'un très faible tes voiles dehors,sur les grosses jonques tonnage sort de la nuit, ses voiles de qui attendent à leur mouillage et accueilris déployés, et vient accoster contre le lent les assaillants à coups de fusil pic. Ceux-ci ripostent. Un combat acharné, mêlé de cris, de L'aspirant qui nous commande fait cacher les feux de notre chaloupe à va- vociférations, s'engage. Outre la mousqueterie, les Chinois se lancent une grêle peur, et nous attendons ce qui va se de bambous chargés de poudre et de passer. Un instant après, survient une deuxième mitraille,qui éclatent de tous côtés dans jonque: mêmes cris, mêmes signaux; la nuit, comme de véritables gerbes d'arpuis une troisième, une quatrième et en- tifice. L'exaspérationdes combattants est si fin une cinquième. qu'ils ne s'aperçoivent pas que Aussitôt, ces cinq navires réunis, les grande, nous embarquons et que nos canots sor200 à 250 pirates qui les montent, des- tent de la caverne pour les attaquer. cendent sur la plage, qui se couvre de Nous arrivons ainsi être- aperçus, nombreux brasiers. Sur le fond des jusqu'à une distance sans de 20 mètres et leur flammes, nous voyons les noires sil- envoyons à bout portant une décharge houettes des Chinois s'agiter en tous de notre obusieretde nos hotchkiss, qui sens. Les sifflements aigus imitant le leur cause de grands ravages. bôlement de la chèvre recommencent. Malgré cette terrible bordée, les piraC'est, paraît-il, le cri de guerre de cette tes ne font pas attention à nous, ne se tribu, doutent même pas que ces projectiles Ce charivari épouvantabledurait à peu viennent d'un nouvel ennemi. L'aspirant fait alors siffler à toute vaprès depuis une»denii-heure, quand une lueur rougeâtreapparaît sur notredroite, peur notre chaloupe, et ce sifflement, répercuté par i'éeho des rochers, produit à 800 mètres au delà du pic.


Au centre d'un carré formé par tous Brigout, amène donc ici la viande. Eh! 1 là-bas, passez la gamelle. ses hommes, le commandant seul, tout resté à cheval. Froid, glacial, Faisons-nous une salade? trois seul, est la tête haute, la voix tonnante, il comQui qui paie un litre ? je mets méthodiquement,comme à l'exersous. milieu de cette blague, de cette mande Feu cice A douze cents mètres Joue Et au

désinvolture française, vive, vantarde, tintait soudain le clairon égrenant une -sonnerie par coups de langue détachés, nets et clairs. On entendait alors des appels, des ordres, des réprimandes, etc. Ici le caporal de garde soufflait le mot d'ordre à l'oreille d'un factionnaire, lentement, bien saccadé, par syllabes

Mat ceau, avez-vous compris ?

Oui, caporal. Répétez.

Morceau. Sacré animal, va 1 Marr Marr ceau.

Oui, caporal, Marr r ceau. Plus loin, le vieux capitaine Magloire, ;Ie plus. ancien du bataillon, qui commandait en l'absence du commandant, s'inservice brièvement, en vieille 'culotte de peau,' qui ne connaît que la

du consigne.

Sergent Brignolet Mon cap'taine ?

1

Vous ferez placer la sentinelle làbas sur le tertre et de trois cents, pas en trois cents pas vous établirez un relais. Oui, mon cap'taine. Et surtout pas de blague, hein! Pas d'exception de service ou j.e coffre.. Oui, moncap'taine..

Ah! j'oubliais, vous allez me flan-

quer deux jours de consigne au caporal ;Chalumet, pour avoir exempté Dartois 'de corvée. Oui, mon cap'taine. Et Dartois, vous me le mettrez vingt-quatre heures à la garde du camp, pour lui apprendre à payer des litres. Oui, mon cap'taine. Vous i avez compris, hein?1 Oui, mon cap'taine. Bien. Vous pouvez rompre. j Peu à peu, ce brouhaha do ruche humaine s'éteignit. Le camp faisait la sieste. Sous la tente, avec la réaction dé l'aimour-propre évanouie, la lassitude avait repris le dessus. Maintenant tous, jeu[nes et anciens, étaient là, côte à côte, jétendant avec une âpre volupté leurs nerf s;raides, douloureux. > I .Ils sommeillaient, couchés tout au long, sur le- dos, sur le ventre, les pieds us, un morceau de soie ou de laine passé 'à travers les ampoules pour sucer la mucosité, un mouchoir mouillé sur la figure. La chaleur était torride, accablante, sèche, de plomb. On n'entendait pas un bruit, rien, rien Seulement, à intervalles égaux, le cliquetis d'un faisceau d'armes dérangé par un homme de garde. Tout dormait, hommes et bêtes, jusqu'à la nature assoupie sous son

Chargez

Une décharge de mousqueterie s'envole en roulant, l'atmosphère se ouate de fumée, et là-bas, un hourra terrible, sauvage, poussé par des milliers de poitrines répond. En faisant tournoyer en moulinets dans des éclairs d'acier leurs moukalahs et leurs piques, les arabes avancent au galop furieux de leurs chevaux. Mais notre feu régulier^ nourri, les décime, les hache. A mi-route les fanatiques seuls tiennent encore bon, les autres ont tourné bride. Le trépignement des chevaux se rapproche, le sol tremble, ébranlé comme un tremplin on entend une voix de titan, commander: « Croisez.ette » et en avalanche humaine, sur le buisson de fer et de feu du carré françaiss'abat le tronçon de la charge arabe.» Des têtes d'hommes éclaboussent,

broyées, aplaties sous les sabots, des poitrines sont trouées par des pointes de fer; des jets de sang, aveuglantles yeux, maculant les. vêtements, sortent chauds du poitrail éventré des chevaux gui, les entrailles au vent, cabrés, fous, se renversent ou jettent par-dessus tête leurs cavaliers. Et alors, encore, 1$ voix terri-

tache noire dans des tourbillons de poussière:, c'est la colonne arabe. Elle n'est pas encore à portée on attend. A quinze cents mètres Joue Feu Chargez! Mais, cette fois, malgré les balles tombant en averse, la colonne avance en rangs serrés, compacts,.hurlant des hourras de délire; elle est si sûre de vaincre C'est une trombe humaine qui va nous écraser. Non là-bas, en arrière la voix du canon tonne, un

grondement sourd se perçoit. le bruit approche, grandit, se clarifie. ce sont des caissonsroulant à fond de train, des caissons français! Devant l'héroïque carré on place maintenant les canons, les voici en batterie. ils crachent des boîtes à mitraille, la bataille est gagnée Il était temps L'ennemi est si proche qu'avec une jumelle on peut distinguer les traits. Depuis quelques instants le commandant regarde d'une manière intense. Toutàcoup il blémit, il chancelle, il tombe. Là-bas au bout d'une pique il vient de reconnaître la tête de son en-

TRAVERS

a faits prisonniers, lui et son fils. Lui, ils l'ont laissé partir; mais auparavant, il a fallu promettre qu'il se rendrait avec le camp, qu'il serait traître, lâche. Il appuie sur ce mot lâche d'une manière étrange, qui fait mal. Chacun se reigarde, mais personne n'ose interroger. On comprend maintenant la pâleur du vieux brave on ne la comprend que Le fils va être sacrifié à la patrop trie Pauvre père Héroïque soldat 4

1.

Après quelques instants d'un silence lourd, pénible, le commandant reprend la parole qu'une j « Messieurs, nous n'avons » seule chose à faire nous défendre jus|» qu'à l'arrivée du renfort. La cavalerie M ennemie ne nous barrera la route que » d'ici à vingt minutes, dans ce moment» ci elle opère son mouvement tournant. yf Quant au noyau de la colonne d'infan''» terie, il est à nos trousses, mais il » ne sera pas à portée avant une heure » ou une heure et demie. Je viens d'en» voyer trois estafettes au quartier géné» rai, la route étant encore libre; dans » deux heures d'ici nous aurons du ren» fort. C'est donc un choc de cavalerie à >> subir et une demi-heure de lutte con» tre l'infanterie; formons-nous en carré, »

et résistons. »

un tel fracas que le combat s'arrête aussitôt, comme par enchantement. Se voyant -surpris, les pirates cherchent à prendre la fuite. Les trois grosses jonques coupent leurs ancres et filent à toutes voiles. Nous nous lançons X leur poursuite, laissant de côté les cinq petites jonques, qui ont été désemparées par nos hotchkiss. Nous ouvrons le feu de chasse. Bientôt •ane des grosses jonques percée à jour par nos obus, s'arrête à une demi-encàblure de nous, et tourne sur elle même. Un craquement sinistre se fait entendre et ce bâtiment disparaît sous les flots, comme un décor de féerie. Quoique bons nageurs, la plupart des pirates sont en-

traînés dans le tourbillon. A peine une

dizaine de ces malheureux peuvent-ils gagner à la nage la plage qui s'étend à 30 mètres de Nous voudrions continuer la poursuite mais nous sommés obligés de stopper,

nous.

pour o^e pas être

emportés dans le re-

mous que vient de creuser la jonque en coulant à pic. Nous commençons alors un feu de mousqueterie, auquel les Chinois ne répondent même pas, occupés qu'ils sont à s'éloigner au plus vite.

.

A son arrivée à Alger, en 1837-, il de-, On a appris; depuis que je mets en ble du coroïnandant Joue Feu vait entrer aux chasseurs d'Afrique ordre ces notes de voyage, l'incendie de Chargez Mais maintenant le feu de pe- quelques jours avant de signer son en- l'Acmeria-Réal mais on assure que la loton, ne troue que le dos de quelques gagement, il était au cercle de la Colonie plupart dès richesses de cette collection épargnés qui fuient. où se réunissaient» les officiers supé'- ont été sauvées. On reverra la Çotada, rieurs, les hauts fonctionnaires et les l'épée du Cid Campéador, l'épée de Boabs'est passée. hâte Une heure A la on a grands colons, parmi lesquels je citerai dil, celle de Gonzalve de Cordoue, l'effidécrassé les canons de fusils, et tout au- MM. de Franclieu, le baron de Vialar et gie de celle de François Ier. Napoléon Ior tour du carré des cadavres de chevaux Cabasson. Ce dernier, un tout petit a réclamé et fait rendre à la France l'ésont massés en barricades. A l'horizon, homme, eut une discussion plus que pée véritable, remise après Pavie, et ce comme tout à l'heure, on aperçoit une vive avec le chef d'escadron Yusuf, et fut en grande cérémonie que la restitu-

dôme embrasé. Tout à coup, au milieu de ce silence fant.Docteur appelle de vide, retentit, poussé par une voix-de commandant est blessé.un lieutenant, le tonnerre, un cri d'alarme repercuté ausLe major s'approche, défait la tunique sitôt par les sentinelles trouée au coeur, se penche, examine la Aux armes l blessure « Mais, sacrédieu, s'écrie-t-il Ce cri, c'était le commandantqui ve- avec un haut le corps de stupéfaction, c'est un trou de balle de revolver, ça » » nait de le jeter. Le vieux soldat est seul; il est pâle, Henri Conti. itrès. pâle, et dans ses yeux il y a une angoisse terrible. Il ordonne une sonnerie au clairon immédiatement les officiers s'assemblent autour de leur chef. En A. quelques mots brefs, incisifs, il explique la situation. On est cerné. Là-bas, derrière le mamelon, l'avant-garde ennemie lIes

commandant supérieur d'Orléansville, lets de loterie, qui tend de l'eau à boire celui-ci noustraitatfoHimedes sauveurs à tous les cochers de bonne maison, se nous apportions des vivres frais, du ta- met en branle; quand ces équipages élégants, ces mules qu'on attelle, à quatre bac et des bœufs.; Voici quinze jours, dit Saint-Ar- ou à six, pouremporter deux voyageurs, naud, que nous vivons de Cachasse de secouent leurs grelots à travers ce cliFleury, nous en sommes à la centième quetis des voix; quand ce désir d'amuperdrix et au douzième sanglier. Ces sement mêlé à une certaine indolence diables de Kabyles ne laissent rien der- qui explique tant de révolutions et tant rière eux et nous commencions à être de contre-révolutions se manifeste (surlas de gibier. tout les jours de taureaux) quand ces ` cafés dont quelques-uns mériteraient Le lendemain, j'accompagnai le capi- une description spéciale s'allument dans taine Fleury, qui était chargé d'éclairer la rue d'Alcala, montrant attablés les la colonne; comme le général Margue- paysans, les muletiers, les toreros, les ritte, il tirait., à cheval sans jamais per- magistrats du plus haut grade quand on dre un seul coup, et le soir, à l'arrivée flâne dans ce milieu.queparfume légèreau bivouac, sans avoir dévié de sa route, ment la cigarette, dont les éventails font il avait abattu dix-sept perdreaux, si je la brise; quand on coudoie. ces hommes me souviens bien. Il tirait avec un calme en manteaux, ces femmes en mantilles, étonnant, saris se presser, et à grande ces prêtres aux allures gaios_, on se sent distance le gibier tombait toujours. Je pris, d'un tressaillemefit joyeux qui finit n'ai connu que deux chasseurs algériens par tour ner bientôt en mélancolie, comme qui lui fussent supérieurs comme jus- tout spectacle brillant" de l'insouciance tesse de tir: le général Margueritte et humaine. M. Roman de Jus de Retz de Gondy, qui **# tirait, à balle, les cygnes du lac Halloula, et les atteignait à la tête pour ne pas L'écrivain qui Et l'épée de François ler? abîmer la. peau. Cet hommage rendu au disciple de apporte les soins les plus méticuleux à ses Saint-Hubert, il me sera permis de ra- récits, a raconté avec quelle solennité fut conter dans quelles circonstances le gé- faite à là. France la restitution du trophée de <• néral Fleury s'engageaaux spahis. Pavie.

LES REVUES

une rencontre au sabre de cavalerie fut convenue. En Algérie, à cette époque, on ne renvoyait jamais au lendemain ces sortes de parties. M. Cabasson choisit pour témoins M. Fleury et mon père, et Yusuf, M. de Saint-Hilaireet un autre officier dont j'ai oublié le nom. On alla, séance tenante, s'aligner derrière les moulins de Babel-Oued. Les adversaires étaient nus jusqu'à la ceinture, mais Yusuf avait, par oubli, conservé son turban. Le combat s'engagea et M. Cabasson, portant un coup de tête vigoureux, entama le cachemire de Yusuf.. Les témoins arrêtèrent le combat, le jeune et beau commandant de spahis jeta son turban, indigné de son oubli on allait se remettre en garde, lorsque M. Fleury intervint et fut assez éloquent pour amener une réconciliation sur le terrain. Comme on le pense, l'affaire se termina àjable. Renoncez aux chasseurs d'Afrique, dit Yusuf, l'avancement y est plus lent qu'aux spahis que je suis en train d'organiser. M. Fleury se laissa persuader, et voilà comment il fit sa brillante carrière aux spahis au lieu de la faire aux chasseurs d'Afrique.

L'Epée de Erançois

Ie*

Les récits de M. Louis Ulbach sur l'Espagne et le Portugal que publie la Revue liolitiquc ont été signalés à.plusieurs reprises aux lecteurs du supplément littéraire. Je n'ai rien

lu, pour ma part, de M. Ulbach, 'écrivain fécond, dont la carrière parcourue est déjà longue, qui m'ait autant captivité et charmé. On sent qu'il attache un certain prix à la perfection de son œuvre et il la publie avec lenteur, Les Chasses du général Fleury à son temps, après mur examen. La Revue politique en a commencé la publication, il y a II y a eu un concert touchant d'éloges sur un an et demi, en juin 1883. Le dernier chala tombe du général Fleury. Pépublicains et pitre paru est consacré à Madrid, a. la ville la conservateurs ont loué à l'envi son patrio- moins pittoresque d'Espagne.» tisme, sa modération, l'étendue de son esLa vie intense n'est pas là et la capiprit, sa claire et calmo vision des choses. Le public a appris aussi avec plaisir que l'ami tale est la moins espagnole des villes du de l'Empereur Napoléon III était un lettré et royaume. Les légendes y sont rares; les monuments sont des bâtisses relativequ'il lirait prochainement ses mémoires. les ruines sont récenNotre collaborateur Florian Pharaon a ment modernes tes les Arabes ont mis leur empreinte connu le grand écuyer M. le Grand, comme à côté, à Tolède, et, sans l'incomparable on eût dit dans l'ancienne Cour en 184G, musée qui vaut, à lui seul, le voyage, en Algérie, alors qu'il était capitaine, com- l'art ri'auraiUpas plus que la grande actimandant l'escadron de Spahis d'Orléansville. vité industrielle, rien à montrer dans ce C'est dans la dernière livraison de la Gazette centre Une seule chose émeut vraiment c'est des Chasseurs qu'il raconte les prouesses léle Musée. Une seule chose amuse c'est gendaires du tireur. le bruit, l'activité, le pâpillotage de la

Sol.

diplomatique.

La première fois que je le vis en chas- Puerla del Ne cherchez pas la porté qui a donné seur, c'étaitdans une jonction de colonne chez les Zatima le commandant Sou- son nom, comme la Puerto, del Sol der main, parti de -ChercheU, venait ravitail- Tolède. Il n'y a pas de porte. Maisvj:[uand ler la colonne du lieutenant-colonel de le soleil se montre et s'égrène dans les Saint-Arnaud, qui opérait dans le mas- gouttes sonores du bassin de la fontaine, quand cette population pittoresque, sif de la petite Kabylie. Le soir, au dîner, sous la tente du bruyante, qui crie les journaux, les bil-

Une Visite Un matin, par une brume d'octobre, le vaisseau-amiral le Bayard, ordonna au torpilleur 45, d'allumer ses feux et de

gode isolée, en avant des premiers forts de Bac-Ninh. Un arroyo large d'une trentaine de mitres sépare les Chinois de nos troupes. Par bonheur une petite passerelle très faire chasse à de nombreuses jonques étroite sans rampe, ni parapet reste dequi passaient au large du mouillage. Le feu de l'ennemi la balaie comUne demi-heure après avoir reçu cet bout. plètement.

ordre, notre bâtiment appareillait et nous mettions le cap dans l'entrée de la grande passe appelée Fietz-Long. Notre commandent, M. Latour, fait alors prendre là grande vitesse. Effrayées à la vue du torpilleur qui vient sur elles avec la rapidité de l'éclair, les jonques mouillent aussitôt. Réquisitionnant alors le sampan de l'une d'elles, M. Latour s'y embarque et avec le plus grand sang-froid, visite toutes ces jonques une à une, accompagné seulement d'un marin. Ces bâtiments n'étaient montés que par de malheureux pêcheurs qui faisaient le commerce de poisson sec cependant il s'en trouva plusieurs sans permis de navigation de la marine de Haï-Phong ou de Saïgon.

Aussi notre commandant ordonnant à1 son matelot de les surveiller pour empêcher un nouvel appareillage, continua seul sa visite. Quand il eut terminé il revint vers le mouillage de l'escadre, poussant devant lui dix jonques. Une fois dans la baie d'Allong et après avoir reconnu qu'il avait bien affaire à d'honnêtes pêcheurs, et non à des pirates, l'amiral Courbet les effraya en les gardant quelques heures contre son puis les congédia avec un permis Unedes deux jonques,dématée par nos bord, obus, ne manœuvre plus que difficile- et l'ordre de faire route dans l'Est jment et s'engagedans un étroit défilé. M. OlivScri à Bac-TVinfi Nos hommes veulent aller s'en empaJrer, mais ces parages nous sont peu Pendant la marche de la colonne du ponnus, la marée baisse et peut nous tî1 jurera la merci des pirates, si nous spm- générai dé Négrier sur Bâe-Ninh, M. Oli&es surpris et échoués sur ce dédale de vieri, enseigne de vaisseau du Boyard bas-fonds et d'écueilsv se distingua particulièrement fie 8 mars.

hectares sont d'origine ecclésiastique. Le reste provient de réunions de territoires ou d'acquisitions postérieures à la Révolution française. Aux financiers ndvices

tentés de jeter un,

regard de convoitise sur ce domaine, M. Henry de Venel oppose les exemples de la Restauration, du gouvernement de Juillet, de l'empire qui ont aliéné à eux trois, 353,000 hectares. Tous frais déduits, ces ventes n'ont pro-

duit que 306 millions. Difficilement donc, at-

teindrait-on 1,000 francs à l'hectare. Maigre ressource, on.le voit, pour des budgets en

détresae.

La Société de Vienne

deux tiers; ,1e dernier tiers se partage entre

les communes qui ont un peu moins de deux millions d'hectares et l'Etat qui en a un peu plus d'un million. Tous ces chaires éloquents sont* donnés par M. -Henry de Veiiël, ancien conservateur des forêts, dans la livraison du Correspondant du 10 décembre. Et en lisant ce travail d'un homme com-

pétent qui s'adresse surtout aux pouvoirs publics, on se demande de quelle intelligence surnaturelle devraient être ornés les députés que nous connaissons, pour remplir en conscience leur mandat II serait nécessaire qu'ils eussent même des clartés sur l'aménagement des bois, sur la sylviculture. Dans l'administration des forêts de l'Etat, ils n^ont vu comme partout, qu'un moyen de satisfaire des clients besogneux, des quémandeurs de places, n'importe lesquelles. Un décret du 15 décembre 1877 transféra du ministère des finances, auquel il çessortissait depuis 1791, le service des forêts, au ministère de l'agriculture. Simple tracasserie de démocrates. Ce n'est pas qu'il y eût à reprendre, à la gestion de nos bois; ils avaient rapportépendant le dernier exercice, en 1876, 38 millions, soit 40 francs l'hectare, 15 francs de plus que le revenu moyen des forêts en France. A quel titre l'Etat détient-il un million d'hectares de forêts?

nipotencedes financiers, des Juifs, des bourgeois. Elle n'a pu se risquer à saluer le chapeau de Gessler de la démocratie triomphante.

Elle eût consenti volontiers à se faire voir au peuple dans l'apparat des fêtes; traditionnelles si-elle avait cru le peuplé encore respectueuxde ses princes. Mais elle sait que le caractère sacré des usages primitifs a disparu, qu'il n'en reste plus que le spectacle et, chose étrange, cette princesse qui ne dédaigne pas d'être l'amie des écuyères, a l'horreur de se montrer en représentation. Cependant le culte catholique prêta merveilleusement aux mises en scène. Deux fois par an, la famille impériale et le peuple sont appelés à se trouver ep présence l'un de l'autre, et la royauté peut se montrer dans tout son éclat aux. processions de la Résurrection et de 1^

Fête-Dieu.

Chaque année, les Viennois se réjouissent à l'avance du magnifique spectacle que peut leur offrir la souveraine suivant à pied les processions, accompagnée des dames de la cour, toutes, escortées de pages portant la traîne des robes. Mais chaque année, régulièrement, les Viennois apprennent la veille de la cérémonie, que Sa Majesté l'Im. pératrice a été prise d'une indisposition 'subite ou qu'elle respiré l'air de la cam-

La curiosité publique n'eut pas, il y a deux ans, le dernier mot du mystère dont s'enveloppait l'auteur de la ,Société à Berlin. Voilà' que l'écrivain masqué reparait' dans « la Nouvelle Revue » avec d'autres tableaux pris, pagne. ¡ cette (ois," dans la "capitale de l'Autriche. L& J C'est à rendre républicains les bourW comte Paul Vasili (?) enhardi par le succès de geois les plus conservateurs de l'agf'

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ses premières indiscrétions, s'est décidé à vider ses carnets de notes et de souvenirs sur la société de Vienne, et il'nous annonce que Londres, Madrid auront un jour le même sort. Le comte Paul Vasili se donne pour un vieux diplomate; la passion d'écrire l'a pris sur le tion s'opéra.tard. Il a adopté pour ses tableaux la forme On porta l'épée jadis vaincue, mais épistolaire. Les quatre premières lettres soudain victorieuse, de l'Armeria, qui adressées à « un jeune .ami sont remplies confine au palais des rois d'Espagne, au par des réflexions palais du Prince de la Paix, occupé par mille impériale. sur l'Empereur et la faMurat. Elle était seule, dans un carrosse Ce ne sont pas, à proprement parler, des de la cour, sur un coussin de velours. Le marquis d'Astorga et le comte d'Alta- portraits. Le comte Vasili écrit pour un pumira se tenaient à cheval aux portières. blic déjà fort renseigné sur les personnages La voilure était précédée et suivie de dont il parle, et il se contente de lui faire détachements des gardes du corps; sur part de ses impressions personnelles, forson passage, là garnison de Madrid for- mulées souvent avec un certain bonheur, mait la haie et rendait à l'épée de François Ier les mêmes honneurs qu'au roi ainsi, quand il représente François-Joseph, dans son isolément olympien, acceptant d'Espagne. Napoléon voulut garder auprès de lui, « simplement, tristement, comme un devoir, une discipline » le rôle de souverain aux Tuileries, -pour la mesurer souvent, comme sans doute, à l'épée d'Austerlitz, celte constitutionnel que lui imposèrent les revers arme du roi chevalier. En 1815, elle fut successifs de 1859 et 1866. placée dans le Musée d'artillerie. Il avait trente-six ans, à cette dernière date, et, depuis lors, il n'a pas essayé de se soustraire à une situation qu'il a été le premier de sa race à subir et qui contraste si fort Les Forêts en France avec la brillante autocratie de ses prédécesElles occupent la dixième partie du sol, seurs. dont elles sont l'ornementet aussi la richesse. L'Empereur signe, depuis cinq heures Il n'est pas de région en Russie, la contrée du matin, les pièces qu'on lui soumet; la plus boisée de l'Europe, qui soit aussi cou- il en discute avec. ses ministres, mais verte du manteau des forêts que les Landes sans passion. Il lit quelques journaux, parcourt une Revue de la Presse qu'on et le Var. Nos forêts s'étendent sur neuf millions rédige tous les jours à son usage au bude la presse cisleithane et qui le d'hectares. Les particuliers en possèdent les reau met au courant des exigences de l'opi-

nion publique dont il a toujours paternellement tenu compte; aussi est-il trèspopulaire, aussi bien à Vienne que dans les différentes provinces autrichiennes.

cienne résidence impériale, ces grands enfants qu'on appelle les habitants d'uap capitale pardonnent au souverain uj^ crime plus volontiers que la perte d'ûa spectacle pompeux.

Si les chapitres suivants de M. le comlô Paul Vasili apportent avec eux autant d'inlô?( rêt que le premier, il peut compter sur un lé-r

gitime succès. Sa revue dés membres de la famille impériale, des soixante-six archiducs et archiduchesses qui forment, autour' du trône des' Habsbourg-Lorraine, comme une tribu de* princes,est L'oeuvre d'un homme indépendant *• et bien renseigné.

Auguste Marcade. Lt Gérant

ANDRÉ PIQEONNAT

ALMANACHDU FIGARO

ISS 5 Joli petit volume de 144 pages, imprimé par ta maison Firmin Didot. Texte de Louise d'Alq, Albert Bataille, Ernesti BcUocroix, Charles Canivet, Jules Claretie, Louis Dépret, Philippe (Mlle, Arsène Houssaye, René Martin, Robert Milton, Jean Nicolaï, Quatrellos, Jules Richard, etc. Prédiction ou TEMPS, pour chacun des joura; de l'année 1885; par le capitaine Delauney, professeur à l'Ecole polytechnique. FélicJic-polha,par Desormes lHorèa, M usiquk Guiuand, musique de Francis d'fi. romance Thomé; Nocturtic, de Delioux. Dessins 25 grandes compositions par Bellscroix, F. Desmoulins, Henri Pille, e%o.

Les questions militaires ont seules le don de le passionner, et il a résisté de toute son énergie à livrer l'armée aux hasards de la vie

parlementaire. A part cela, François-Josephest un modèle de monarque constitutionnel, si bien qu'un jour, sous l'Empire, on put entendre réclamer au Corps-Législatiffrançais « la liberté comme en Autriche ». Il l'est sans aucun enthousiasme. Rien ne montrerait mieux le détachement de son esprit que son mot vrai ou supposé au comte Andrassy.

Je suis très heureux que ceux qui ont été condamnés à mort pour trahison contre moi n'aient pas tous été exécutés, parce que plus tard j'ai pu en faire mes

premiers ministres.

4

«

Un très petit nombre de personnes, à

Vienne, peuvent se vanter de connaître l'Impératrice, dit le comte Vasili. » La cause de ce dédain du peuple et de la popularité, il faut la chercher non seulement, comme le voudrait l'écrivain, dans un attachement inviolable aux pures traditions monarchiques, mais dams le manque de résignation de la princesse. Elle n'a pu incliner sa fierté devant La plus grande part (479,485 hectares) les faits accomplis, ni reconnaître la transforest l'héritage de l'ancien domaine royal, mation qui s'est faite dans le monde l'om-

Aussi, l'aspirant, résistant à l'entraî- Ce jour-là cet officier qui commandait rivé, traverse le pont en rampant et va nement général, ordonne la retraite; et un détachement de soixante fusiliers rejoindre M. Olivieri et ses huit homau matin, sans aucun nouvel incident, marins fut chargé de déloger une bande mes une forte nous regagnons le mouillage de l'es- de Chinois retranchée derrière palissade protégée par un fossé. cadre. Cet ouvrage était situé près d'une pa-

de celui que l'ordonnance de Moulins avait déclaré inaliénable; une seconde partie (154,376 hectares) est la conséquence des réunions à la France opérées; depuis l'ordonnance de 1669. De ces. deux sources viennent donc plus de 600,000 hectares, les deux tiers du domaine forestier de l'Etat. 200,000

être entraîné par le courant, je m'efforce La plupart de ces engins passent à trade gagner, le centre de cet ouvrage. vers les intervalles des pieux: quelquesJ'avance péniblement quand des Chi- uns arrêtés par les obstacles éclatent nois postés sur les collines de la rive autour de moi, comme de véritables droite m'aperçoivent et me fusillent à chandelles romaines, et me font sauter une distance de quatre à cinq cents mè- des gerbes d'eau par-dessus la tête. tres. Un détachement d'infanterie de marine qui chemine en tirailleurs du même côté du canal, leur répond aussitôt. De nombreuses balles viennent fouetter l'eau autour de moi ou .briser les bambous dujjarrage.

N'importe: nos marins doivent enlever Tous alors se lèvent et partent au pas l'ouvrage. ils l'enlèveront. Prenant avec lui, huit hommes, M. de course sur la palissade que les ChiOlivieri part au pas de course, arrive, à nois terrifiés abandonnent au plus vite. la passerelle et la traverse suivi à la file indienne par ses mathurins. Destruction d'un BSnrrnge Ce même jour, notre flotille s'apprêtait à remonter le canal des Rapides. J'avais En même temps, l'ennemi lance dans été chargé de faire sauter le premier bar- le fleuve dgs pétards flottants. G0 $ont rage qui nous faisait obstacle. Je me des morceaux de gros bambous longs trouvais avec quinze hommes à bord environ d'un mètre l'intérieur, dont les d'un sampan qui transportait mes appa- deux extrémités sont hermétiquement reils de destruction. bouchées avec de la cire, est divisé en Nous remontons le courant en côtoyant deux compartiments le plus grand, la rive gauche bientôt nous apercevons chargé de poudre, de ferraille, voire le barrage qui forme estacade. Les Chi- même de cailloux: le second contient nois l'ont construit, en coulant de vieilles un morceau d'amadou imbibé de calcium jonques remplies de pierres et en enfon- 'ou de pétrole auquel on met le feu, et L'arroyo franchi, nos neuf volontaires çant des pieux en bambous entre les qui est calculé pour brûler certain vont avec la plus grande audace s'em- intervalles. Des fascines remplie s de laps de temps avant d'arriver àun la poudre. busquer en tirailleurs à cent mètres seu- terre complètent cet ouvrage qui s'élève Cette mèehe allumée, le bambou est lement de la palissade et s'abritant der- à un mètre au-dessus de l'eau. lancé au fil de l'eau qui le portera contre Mon sampan s'arrête à deux cents les canonnières, rière quelques broussailles ouvrent le et les sampans aux mètres de l'estacade, et se met à l'abri flancs desquels il s'arrêtera et fera explofeu sur les Chinois. Ceux-ci ripostent avec leurs armes à derrière un talus. Je débarque suivi ci'un sion. Ajoutons que ces machines inferrépétition. Le casque blanc de M. Oli- annamite porteur de la bobine du fil élec- nales sont particulièrement inoffensives vieri leur sert de point de mire. B^ux trique, et nous glissant à travers les pour nos canonnières et endommagent balles enlèvent le haut de cette coiffure. bambous et les roseaux, nous arrivons faiblement les sampans. Voyant cela, l'enseigne plante en terre auprès du barrage. Néanmoins ces engins sont meurtriers Le difficile est de placer" la cartouche quand ils sont lancés contre son bâton et place au haut son casque. homme L'ennemi continue à tirer avec rage sur de dynamite. On pourrait, à la rigueur, à découvert comme je l'étais. un v cette malheureuse coiffure qui n'en peut la fixer à l'une des extrémités, mais l'efBientôt, en effet, je vois arriver de mais et est bientôt trouée comme une fet de l 'explosion serait presque nul. écumoire aux grands éclats de rire des C'est au milieu même du fleuve qu'il faut gros bambous flottants, au-dessus desmatelots. quels. s'élève en tourbillonnant un petit la placer. Inattention Pendant que de l'ennemi J'entre dans l'eau qui me monte jus- nuage noirâtre c'est la fumée de la mèest entièrement concentrée sur ce point, qu'à hx poitrine, etmecrajjrpOnnantd'une che qui sort par un petit trou pratiqué à le détachement qui est resté sur l'autre main aux pieux du barrage, pour ne pas la partie supérieure du bambou.

Je me dépêche au plus vite. Enfin ma cartouche de dynamite est fixée au barrage le fil est tendu, je vais regagner la rive pour donner le'signal de l'explosion quand un de ces bambous éclate à une distance de deux Je reçois un coup violent au-dessus de la hanche droite je regarde^Un éclat; de ce bambou est venu, comme une véritable flècheys'enfoncerdans mon côté, mon sang coule abondamment, mes forces faiblissent? Néanmoins je parviens à regagner la rive là, je retire le morceau de bambou, de ma plaie je vacille comme un homme ivre, tout tourne autour de moi. Néanmoins»! je puis donner encore te signal le sol tremble sous mes pieds une explosion formidable retentit et je tombe à terre, privé de sentiment. Quand je revins à nioi, mes matelots m'avaient transporté à bord du sampan. Le barrage était ouvert, et nos canonnières venaient d'engager le feu avec les ouvrages chinois. Ma campagne était finie. Pendant que nos troupes marchaient sur Bac-Ninh, j'étais transporté à l'ambulance où ma convalescence exigea de longs mois, qui m'empêchèrent de prendre part à- la bataille de Fou-Tchéou, où mon vaillant commandant M. Latouretmes braves camarades du Torpilleur 45 se sont cou. verts de gloire..

mètres.

Un Torpilleur.

{Ifotès recueillies Par Dick de Lohlà» FIN


~EMAINE SEMAINE .18.80IÈ.8 FIN ANCIEBE

LA1

Tous les partis, toutes les nuances il lus? Nous ne saurions le dire; mais de l'importance de cette concession par le fonctionnement des conventions de un des plus Londres, le Suezii'a plus en face de lui ces d'opinion, toutes les fractions qui comce qu'on nous a affirmé, c'est que, des le qui-lui a laissé en main modernes perspectives éblouissantes, ces horizons posentle cabinetlibéral de M. Gladstone, premier jour, il avait résolu de n'adop- grands pouvoirs des temps immenses d'une hausse qui semblait tous les organes de la presse anglaise, ter,qu'une mesure qui serait conseillée les chemins de fer 1 Des fautes ont donc été commises de sans fin; l'aléa qui faisait sa séduction, sans exception, sont unanimes à proclapar ceux qui avaient, en tout temps, fourni des preuves de capacité et qui, part et d'autre. Il faut en arrêter les fâ- sa légende, a disparu; le Suez est re- mer qu'il n'y a pas à espérer de gade plus, avaient réussi. Il fit une chose cheuses conséquences par les moyens devenu, par le fait des conventions, une rantie. C'est déjà une garantie très réelle, simple; tout le monde y gagna et pen- qui se dégagent tout naturellement de valeur industrielle peut-être meilleure qu'une autre mais une valeur indus- disent-ils, que d'occuper l'Egypte, que dant dix ans la hausse des fonds publies^ ce que nous venons d'exposer. de nous mêler de son administration, Le public, qui en est aujourd'hui la trielle comme une autre. prouva, à la France et au monde, que le Le Suez devra se capitaliser désormais que d'y donner nos soins et que de vouvictime, sera le premier à applaudir aux vieillard avait eu raison. d'où qu'ils vien^ comme une valeur industrielle de pre- loir bien, au milieu du désordre égypDe notre temps, tout est changé. Non résultats heureux tien, chercher de quoi garantir, au nom mière qualité, à 5 ou G 0/0. seulement les finances publiques ne Par suite, les cours devront chercher de l'Egypte, l'emprunt qu'exige le paieAvis à-celui qui sera le mieux inssont pas souvent dans les mains des fileur niveau et leur fixité autour de prix ment de l'indemnité d'Alexandrie. nanciers, mais on ne les consulte même piré J Evidemment, depuis la mission de réglés sur un taux de capitalisation étapas lorsqu'on veut entreprendre une bli sur la moyenne des revenus à espé- lord Norbthrook,l'axe de la politique.angrande glaise ce qui a trait à l'Egypte a eu FRANCE rer.Ces revenus sont aujourd'hui limi- à subirpour BANQUE un déplacement nécessaire.

LA SITUATION '

y.

Afin de faire comprendre toute l'im-

portance qui s'attache à-la reprise des "affaires, que nous recommandons depuis deux mois, nous avons cru devoir expoa conser les causes de cette crise qui vitalité du de la duit le public à douter marché de Paris. Nous avons réagi contre ces défaitlances. Nous combattons surtout la pensée que la place de Berlin puisse être substituée à la nôtre. Les' nouvelles qui bous parviennent de Berlin ou de Vienne dénotent déjà une certaine lassitude de la spéculation, car il y a surtout des spéculateurs à Berlin et non point un

nent.

opération.

public pour le placement. Tandis que ce beau feu commence à se calmer à Berlin. la Bourse de Paris a dénoté, cette semaine, une grande activité que l'examen de la cote démontre

suffisamment.

"•

Le public, quoique peu nombreux, a manifesté une certaine velléité de faire

quelquechose et poux» la première fois, depuis huit ans, nous avons vu de la hausse sur une institution de crédit. Quelles que soient les raisons de la reprise,nous devons féliciter ceux qui en ont pris l'initiative -car c'est de bon augure pour l'année qui va commencer. Nous l'avons dit attendre tout du temps et du bon sens public, c'est vouloir sécher sur pied. Il faut que les volontés- individuelles se fassent sentir, et alors nous ne verrons plus des valeurs de premier ordre ,offertes en tas sans trouver preneurs. Mais la hausse ne sera véritablement assise que lorsque tous les groupes se seront mis en mouvement, Toutefois, nous le répétons, la semaine est±>orïne-wet nous saluons avec joie ce premier beau jour, après un long et triste hiver. Ceci dit, nous continuerons nos essais sur les causes de la crise, car nous pen-

sons que la partie financière d'un journal aussi considérable que le Figaro doit exposer bien nettement ses principes, avant d'aborder le travail quotidien.

DE

Le Krach, ce nom maudit, qui nous vient d'un pays dont nous ne parlons pas la langue et n'aimons pas les moaurs Tout était' venait à peine d'éclater. bouleversé. La Compagnie des Agents de change payait son honneur par le sacrifice de cent millions. Enfin, on paraissait sorti d'un affreux cauchemar. Les éclopés croyaient voir renaître une résurrection on espérait c'était l'an dernier; lorsque tout à coup on entend parler de conversion. Qui de nous a jamais douté un instant des droits absolus de l'Etat à faire une telle opération ? Mais en bonne conscience, le moment était-il bien choisi pour l'entreprendre ? Un budget qui dépasse trois milliards avait-il donc un si pressant besoin de se procurer une économie de 3i millions par ce moyen-là? Telles furent les réflexions qui vinrent a l'esprit de tous les hommes de bon sens, des hommes pratiques, mais l'opération fut accomplie. Elle eut un plein succès. Il ne pouvait en être autrement. Les porteurs de pour cent vinrent tranquillement échanger leurs inscriptions contre du 4 et demi, un farceur excepté, qui a voulu voir son nom inscrit sur les registres des remboursements au pair. Imitant en cela M. dc'Giroud, qui sous Louis-Philippe, ne payait jamais ses impositions qu'après saisie pratiquée sur son mobilier. L'opération a donc admirablement réussi, mais le 5 0/0 qui était à 116 et qui aurait pu êtreàl20 se traîna pendant 18 mois entre 101 et 106.

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verses catégories. Le -i 1/2 0/0 a monté de 105 à 109 l'Amortissable, de 77 65 à 81 le 3 0/0 s'est élevé de 75 60 à 78 60; l'Italien de 91 50 à 99. Les Obligations du Nord ont progressé de 359 à 391 celles du Lyon, de 353 ;\375; celles de l'Orléans, de 355 à 378 celles du Midi, de 355 a 375; celles de l'Est, de 350 à 372; celles de l'Ouest, de 355 à 381. Faveur un peu moins grande pour les obligations du Crédit Foncier; elle est cependant notable. Les Foncières de 1879 se sont avancées de 433 à Wt, et celles de 1883 de M2 a 359 les Communales '1879 ont monté de 433 à 448, et celles de 1880 de 433 à 446 fr. Il y a tout lieu de croire que, pendant l'année 18S5 qui va commencer, une plus large amélioration proportionnelle se produira sur les obligations foncières et communales. Elles absorberont une grande partie des disponibilités, qui ne se porteront plus sur les valeurs arrivées à des prix très élevés, et qui ne rapportent plus que 3 60 0/0 net. Il est probable que, pendant quelque temps encore, la tendance actuelle des capitaux se maintiendra et se portera sur ies obligations de toute sécurité. Celles du Crédit Foncier, qui n'ont pas encore profité d'une plus-value aussi large que celles des chemins français, suivre la même voie. ne tarderont pas a hebdomadaire du 24 déDans sa séance d'administration du CréConseil cembre, le 5,721,000 fr. de dit Foncier a autorisé pour prêts nouveaux, dont 4,401,000 fr. en prêts fonciers, et 1,320,000 fr. en prêts communaux.

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de variations dans les cours. Hausse et baisse éprouvent une égale "résistance. La baisse vient se briser contre la forcede certaines positions pride certains ses dès longtemps en vueréalisés. faits qui ne se sont pas Les velléités de hausse viennent échouer sur la triste réalité des faits ac608 6)0 610 d' d'05 05 quis. Il faudrait une foi bien robustefpour 606 60a d' 10 croire aujourd'hui à la garantie de l'And'25 830. dr50 gleterre»

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dant l'année -1884, plus particulièrement sur les Rentes Françaises, la Reutc Italienne, les Obligations des Chemins de fer français elles Obligations Foncières et Communales des di-

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26 DÉCEMBB.E 1884

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La situation des revenus ne résulte de la pas seulement de la limitation des pro- protectorat entraînait la garantie Le Conseil général de la Banque de France duits elle est l'essence, l'esprit, la con- dette égyptienne. Mais il serait déraidividende du second vient de fixer sonnable de penser que l'occupation semestre de 1884 îi 103 09 brut et a 100 fr. dition essentielle des conventions de pure et simple,plus ou moins prolongée, net; le dividende brut du premier semestre Londres., soit compatible avec une garantie quel220 55 brut. L'application des détaxes npuvelles à_ 1884 a été de 117 52. Ensemble Les répartitions se sont élevées, en 1883, partir du 1er janvier, l'accroissement des conque. Seul, en outre, le protectorat n'était à 232 98 en 1882, à 208 96 en 1881, a 257 72: dépenses par l'élargissement, du canal en 1880, à 154 63. coïncident fâcheusement avec le ralen- pas compatible avec la réduction de l'inde la 1880, actions les fin décembre A tissement des affaires du monde entier; térêt de la dette égyptienne. Banque de France se traitaient à 3,750 fr.; tout cela Le protectorat admis, la garantie acexercera sur les produits du en 1881, à 6,180 fr.; en 1882, it 5,400 fr.; en trafic cordée, la responsabilité de l'Angleterre une influence incontestable. 1883, à 5,220 fr.; aujourd'hui à 5,170 fr. Mais, tout cela était à prévoir, et a si était là pour combler le déficit, quel Le bilan affiché aujourd'hui constate encore qu'il l'occupation simun léger amoindrissement de l'or et une di- bien été prévu, que la grande spécula- ple, ilfût. Avecautrement. pure et en sera minution assez sensible dans le portefeuille. tion et les grandes positions sur le Suez Dès aujourd'hui, on peut dire que la Voici les principales différences entre le sont toutes,ou à peu près toutes, depuis réduction de l'intérêt devient un fait acbilan de la semaine passée et celui de ce longtemps liquidées. jour La résistance très nette des actions de quis. La puissance qui tient en main L'encaisse métallique est descendu de Panama contraste singulièrement avec l'administration de l'Egypte en a fait la 2,050,378,898 fr. à 2,048,840,884 fr. proposition à l'Europe et, d'autre part, L'or a fléchi de 1,017,589,019 fr. à la faiblesse des titres de Suez. public la il n'est pas douteux que, lorsqu'on sera Vainement on raconte au 1,014,449,038 fr. Le stock argent a augmentéde 1,032,789,879 marche lente, onéreuse, difficile des à la recherche des voies et moyens pour fr. à 1,034,391,845 fr. travaux ou les compétitions et les in- gager l'emprunt de l'indemnité d'ARéduction des billets en circulation de trigues des Américains et des Anglais. lexandrie dont l'Allemagne réclame ins2,863,425,240 fr. a 2,858,539,355 fr. Vainement les journaux d'Amérique et tamment le paiement, il n'y aura guère Diminution du' portefeuille- de 893,159,777 fr, du continent cherchent à épouvanter les de choix à faire* Pour l'Egyptienne Unià 877,822,857 fr. actionnaires par les récits exagérés, fan- fiée, là réduction du demi pour cent vauAugmentation des avances sur titres et tastiques des prétendues difficultés que dra peut-être encore mieux que la diseffets publics de- 292,622,291 fr., à 293,705,468 -rencontrerait l'entreprise. Vainement on tribution qui pourait lui être imposée et francs. l'autre Les bénéfices de la semaine ont été de parle concurrence du Nicaragua, des que l'on voit poindre déjà comme l'Angleterre chances de l'adoption par les Etats-Unis terme de l'alternative que 869,902 fr., et les dépenses de 132,451 fr. Les cinq dernières années ont fourni, dans du projet de traité recommandé par le formule dans ce dilemme ou réduction leur intégralité, les bénéfices suivants président Arthur. Rien de tout cela d'un demi ou prorata. Si l'obscurité qui enveloppe déjà la n'émeut les actionnaires. 1880 19 419 905 fr. Les quelques francs de baisse labo- marche, la direction, les solutions possi1881 44 794 315 fr. rieusement arrachés par les vendeurs à bles de la question égyptienne s'épaissit 1882 44 511 458 fr. découvert pendant l'intervalle de deux encore, la spéculation n'aura rien de •1883 29.240.491 fr. liquidations sont réparés sans le moin- mieux a faire qu'à plier- bagage. On ne 1884 27 199 593.fr. peut batailler dans le brouillard on dre effort à chaque liquidation. Cette solidité du Panama tient à deux ne peut escompter l'énigme des Sphinx. choses, l'une dépendant de l'autre LES TITRES DU CANAL DE SUEZ 1°. Au bon classement du titre, on calculait que ce classement se répartis-sait à raison de 6 à 10 titres par personne. Cela n'est plus exact, paraît-il. L'année dernière, à pareille époque, et La Compagnie estime que ce classement sous l'influence des polémiques ouver- s'est modifié, et qu'il faut aujourd'hui le est lourd. Il a dans l'aile. tes à l'occasion des conventions de Lon- calculer à raison de 4 "à 5 titres par ac- le L'Espagnol plomb des billets de La Chîttre que le dres, nous écrivions ici que la consé- tionnaire. gouvernement espagnol semble avoir 2° A la confiance imperturbable des imaginés quence immédiate, inflexible de ces conpour que les difficultés finanventions, si elles étaient adoptées, se- actionnaires en M. de Lesseps. cières de Cuba ne soient plus un secret. rait la baisse lente ou violente, mais la M. de Lesseps a promis solennelleA la rigueur, on conçoit que les évébaisse certaine des actions et parts ci- ment que l'ouverture du canal aurait nements, que l'imprévu, déterminent viles de Suez, et par voie de conséquence, lieu en 1888, à la date fixée par les ingé- des difficultés dans les budgets les la modification radicale du taux de capi- nieurs. mieux établis. Cela se voit tous les talisation de ces titres. Les actionnaires s'en tiennent à ces jours en tous pays. On a recours alors Les conventions de Londres ont été déclarations.*> jeu de la trésorerie qui a été signées, puis soumises aux délibérations Ils se rappellent par quelles effroya- au créée dans ce but. Mais ce que l'on ne saudes actionnaires qui les ont approuvées bles variations de cours le Suez a passé rait quelques comprendre, c'est que avec acclamation. avant d'arriver à ces cours de '-3,500 si millions dont on a besoin,pour on s'en aille Le temps a marché. Les titres de brutalement cassés par les conventions. et tambours à la recherche, Suez se sont successivement abaissés Ils espèrent obtenir sur le Panama de avec fifres sur les principales places de l'Europe, de de 2,300 à 2,000. Actuellement, on cote plus brillants résultats, et se promet- quelques millions. les actions 1,850, et la part civile est à tent de ne jamais lâcher prise. cette circonstanceaggravante et 1,140. Rien ne saurait ébranler leur con- quiPuis, est de nature à engager la responsaA en juger par la renteur avec la- fiance, leur foi, ni diminuer leur fanabilité du cabinet de Madrid: c'est que quelle se sont accomplies ces évolu- tisme. l'on publie la pénurie du trésor de Cuba tions successives des prix des différents Si le canal de Panama doit, comme alors qu'il intérêt à n'en pas titres du canal de Suez, et si on tient beaucoup de gens très compétents le parler. Celay aurait en face des Américains qui, compte de leur stabilité relative sur les soutiennent, coûter 10 ans et 2 milliards, ne ratifiant pas le traité de commerce, semblerait que la ils attendront et paieront, car ils sont en cours du mpment,– a même de faire le plus grand tortt question du nouveau taux de capitalisa- prêts à tous les retards, à tous les sacri- sontcrédit de l'Espagne. au tion, à appliquer aux titres de Suez, n'ait fices. ce qui a trait à la Bourse, on a point encore fait un pas décisif dans Tous se souviennent des fortunes réa- étéPour surpris d'apprendre que le gouverl'esprit des porteurs de titres.' lisées par les actionnaires de Suez de la nement espagnol était obligé, pour se Le temps des perplexités est cepen- première heure, qui sont restés fidèles procurer dix millions, de payer des indant bien passé et chacun peut au- à M. de Lesseps, confiants en son térêts à raison de 0, 10 et 11 0/0. jourd'hui se rendre mieux compte des étoile. C'est, dit-on, parce que l'emprunteur faits accomplis et cbiflïer, tout au moins A la Compagnie, on partage ce calme est le trésor de Cuba. Mais on ne s'expliapproximativement,leurs conséquences et cette parfaite confiance des actionnaipas alors pourquoi on n'a pas probables. res, et beaucoup parmi ceux qui tou- que pour compte du trésor de la Dans les conditions spéciales, et très chent le plus près aux travaux de Pa- emprunté dont la signature se négocie, nettement délimitées, qui lui sont faites nama, croient aujourd'hui qu'en 18SG métropole paraît-il, ù six, à Madrid. l'eau eoulera d'une mer dans l'autre. Conçoit-on que l'on paie 11 0/0 'pour ne donner que la signature du ministre des colonies, alors que l'on» peut avoir de l'argent à six en donnant la signaOBLIGATIONS DU CRÉDIT FONCIER

le

En commençant par retracer une histoire rétrospective, nous ferons plus aisément comprendre le but que nous vouLe Trésor, qui avait placé antérieureIons atteindre; nos lecteurs voudront ment son amortissable à 85, dut le dondonc bien nous accorder encore quelque répit avant d'aborder le terrain brûlant, nerLeà 76. Crédit Foncier dut émettre des du jour. à 330 et ainsi de suite. Dans le numéro du 20 décembre, nous obligations Actuellement, ces titres sont à de meilavons démontré que l'entrée dansja ges- leurs cours, grâce à l'abondance de l'étion des Banques de fonctionnaires dispargne et à la campagne faite en faveur graciés avait été fatale aux affaires. de fonds garantis par le gouvernement. L'absence de grands financiers dans les Mais il est bien évident que toutes les conseils du gouvernement a été plus fa- émissions effeçtuées pendant dix-huit tale encore, car elle les a conduits à une mois ont subi de la conabstention dont les conséquences sont version, soit les conséquences pour l'Etat, les Compagnies plus graves encore. chemins de fer et le Foncier des pertes Cette abstention n'a pas été précisé- de considérables. Inutile de démontrer ceci ment volontaire au début du moins car nous écrimais elle l'est devenue, lorsqu'on a vu le par d'autres arguments pour ceux qui savent compter. gouvernement entrer dans une voie éco- vons La conversion de la Rente 5 0/0, faite nomique tout à fait contraireaux usages dans dés moments de prospérité et de pratiqués en tout temps. aurait été accueillie comme La haute banque a boudé lorsqu'elle confiance, opération toute naturelle, et n'aurait a vu les grands travaux entrepris sans une produit un fâcheux efïet. lui demander conseil. Elle a cru peut-^ pas Exécutée dans un moment difficile, être que le mal serait plus grand encore elle service à la qu'il n'a été effectivement et la crainte placea renduelleunestmauvaisaccentuer une venue l'a rendue timide et réservée et, plus crise quicar semblait à terme. toucher son tard, presque hostile. Doit-on louer ou blâmer la haute banque? Ni l'un ni l'autre mais on ne doit point dissimuler Il est juste de reconnaître que, depuis qu'un grand pays ne peut pas dédaigner cotte force, qui est en somme le résultat cette opération, le gouvernement a donné des prouves non équivoques de son dédu travail accumulé. Tous les grands Etats s'appuient sur sir de s'appuyer sur la haute financeelle et la forme du gouvernement /ne témoin les conventions avec les grandes Compagnies de chemins de fer. peut pas être une cause d'exclusion. Ces conventions,dont les conséquenLa force que donne le capital uni à l'expérience ne doit donc pas être consi- ces ne peuvent pas se dégager encore à dérée comme une quantité négligeable. cause de la crise commerciale, constiM. Thiers*, qui n'a pas, pour bien des tuent de la part du ministère actuel un raisons, la sympathie de tout le monde, véritable abandon des principes économais dont le bon sens était rare, a reçu miques du parti républicain. La haute après la guerre des milliers de projets- banque serait donc bien mal inspirée si pour la libération du territoire. Les a-t- elle ne savait; pas lui tenir compte

BOURSE

Le rêve du protectorat s'est dissipé au souffle puissant de 3\£ de Bismarck. Le

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ture d'un autre ministre? La ligne de démarcation, plus ou moins arbitraire et de convention, qui sépare, en Espagne, l'administration coloniale de l'administration espagnole, ne serait certes pas un obstacle à un prêt direct que le Trésor de Madrid voudrait faire au trésor de Cuba. On est donc amené à se demander quel a été le but d'une si grande bizarrerie. Pourquoi ne sur les lieux mêmes, à pas se procurer, la somme mià Barcelone, Madrid ou nime dont on avait besoin ? Pourquoi ne pas offrir, pour l'avoir, la signature qui pouvait en assurer l'encaissement immédiat au meilleur marché possible ? Pourquoi étaler aux yeux des principales places des besoins si minimes ? Autant de questions auxquelles on ne peut répondre. En tout état de choses, un gouvernement_Européen, même le gouvernement

BBIRA^AI/riA y

Le Conseil d'administration informe les obligataires de cette Compagnie qu'à patrir du 31 décembre courant, il sera payé, sur le coupon n° 10, un troisième acompte de 2 francs. Le paiement s'effectuera contre présentation dudit coupon qui sera revêtu d'une nouvelle estampille. Le coupon estampillé sera rendu au porteur pour être représenté à l'époque où le complément dudit coupon sera mis en paiement. Du 1" janvier au 25 novembre 1884, les recettes du chemin de fer de la Beïra-Alta se sont élevées à 1,134,991.fr..4S centimes,en augmentation de 116,634 f 29 centimes sur la période correspondante de l'année passée.

.•

TÉLÉGRAPHE DE PARISA NEW-YORK

On discute toujours assez activement

j) sur

les conséquences de l'entrée en fonction du nouveau câble Bemiet-Mackay et sur l'influence éventuellede sa concurrenceà l'égard des recettes du télégraphe de Paris à NeyYork. Il semble que la spéculationexagère un peu

toutes les circonstances et oublie l'histoire du passé. Au premier abord, il se pourra faire qu'une minime portion delà clientèledes Compagnies existantes aille à lanouvélle Compagnie, dans l'espérance que, l'encombrement étant moins considérable leurs communications seront plus Mais, en matierede_ correspondance loin taine par les moyens- scientifiques, une expérieiice faite depuis longtemps démontre que la création de nouveaux traits d'union, loin de déplacer les clientèles, les crée et les multiplie. Il en sera ainsi pour le nouveau câble dont

rapides..

on -s'occupe, jusqu'au moment oit

naîtront,

si elles peuvent naître, les concurrences do tarifs. Néanmoins, ce côté de la question ne nous parait pas devoir être sérieusement discutable la nouvelle ligne télégraphique a un objectif bien connu qui lui donne un fonctionnement presque spécial pour les journaux. Il est inévitable que les informations do journaux auront toujours le pas sur les com-

munications particulières, et que ces dernières m»; seront recherchées que dans le but d'atténuer les frais de l'exploitation principale dans ces conditions, l'équilibre ne tardera pas à se faire sans aucun préjudice pour les câbles existants. • II n'y aura donc aucun motif pour que la dividende que distribuera en 1884 la Compagnie française du Télégraphe de Paris à New-York soit inférieur ù celui de l'exercice précédent. L'acompte qui sera payé en janvier sera do 10 fr., comme précédemment,et le dividende total sera de 20 fr. comme l'année précédente. L'année sociale est assez avancée pour quo l'on puisse se rendre compte que la légère diminution des recettes ne saurait influer sur, le dividende. Vingt francs par action supposent un total de 1,680,000 fr. Le solde reporté de l'exercice passé dépasse 240,000 fr. et, pour toucher au divi-

dende, il faudrait que le produit net fût de• beaucoup inféri eur'à 2 millions. On est actuellement certain du contraire. La Compagnie exploite à raison de 25 0/0 de ses recettes, eHc est, comme on sait, dans un puissant syndicat d'exploitation et elle a une force acquise qui la met, selon nous, à l'abri de tout mécompte.

COMPAGNIEFONCIÈRE (T FRANCE La Compagnie Foncière de Franco a fléchi depuis quelque temps de 430 à 410, à partie l'annonce d'un acompte de 5 fr. sur le dividende. La modération de cet acompte s'explique pourtant par des circonstancestelles que le choiera, qui ont momentanément nui a la location des maisons; mais c'est la un.

fait passager dont l'effet est déjà en partie réparé et qui n'atteint nullement l'avenir de la Compagnie de sorte que la réaction des cours peut être mise à profit par qui veut entrer dans cette valeur. On connaît les principes de prudence qui président à l'administrationde la Société; ils ont peut-ôtre, sur la fixation des dividendes, une influence plus grande encore que les événements. Les actionnaires ne doivent pas s'en plaindre.

AVIS AUX ACTIONNAIRES

MM. les actionnaires de la Banque. aujourd'hui,laisEspagnol, ne peut plus Parisienne sont informés de la mise en souffrance. signature en paiement dit coupon ni 20, à partir dit, ser sa Il peut se faire prier pour payer, janvier^ 18 85 comme suit mais finalement, il paiera. Par suite les prêteurs auront donc en Titres mixtes net d'impôts. G » tout cas fait une opération excellente, et 5 7 au porteur placé temporairement à 9 10 ou 11 0/0. Ce qui est incontestablementmagnifique. Le Conseil d'administration a l'honLe gouvernement Espagnol aurait pu neur de rappeler à MM. lés actionnaires éviter tout cela, en engageant comme que, par suite de la décision de l'Assemnous le disions plus haut, la signature lée générale extraordinaire du 30 ocdu ministre des finances Espagnoles, au tobre dernier, leurs titres doivent être, lieu de celle du ministre des Colonies. munis de l'estampille indiquaiit la réCette distinction ne pèsera d'aucun duction du capital de 30,000,000 ci poids, sur les prêteurs, le jour de l'é- .25,000.000 de francs; que ces titres ne chéance. seront plus négociables à partir du 3 1, janvier 188,5 sans être munis de ladite mention de réduction du capital. conséquence, il les engage à profiter BANQUE D'ESCOMPTE deEn la mise en paiementdu coupon ?i° 20 pour faire estampiller leurs titres aux guichets de la Société. Le gros événement de la semaine est la hausse de la Banque d'escompte, qui a monté Pour la Revue générale des Valeurs, le de 30 francs. journal LE CAPITALISTE est signalé au Cette amélioration est bien naturelle après lecteur. une aussi belle campagne poursuivie par cet

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La Financière, établissement sur la rente italienne qui, en 5, rue Chauchat. deux ans, a gagné 15 francs de 84 à 99. La hausse de titres de cet établissement itft^^WfWri^oaot D. C ASSïGNEUiL, produira sûrement un effet analogue sur les Paris FigartS^-J^rehoRi^ (Imprimerie du autres institutions de crédit -dont beaucoup eSgéaliyja ffiftt «M Imprimé spr_ler_igaçliiB ne sont pas à leur prix. y

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