Le Monde illustré. 21/07/1917

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Le Monde illustré (1857)

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Le Monde illustré (1857). 1917/07/21. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. CLIQUER ICI POUR ACCÉDER AUX TARIFS ET À LA LICENCE 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : - des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. - des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter utilisationcommerciale@bnf.fr.


LE 14 JUILLEF 1917 : LA FÈTE DES DRAPEAUX Napoléon se flattait de donner à Talma un parterre de rois : Paris vient, lui, d'offrir au monde le spectacle autrement plus sublime de quelques-unes de ces légions de Titans qui, depuis trois ans, font de leurs poitrines un rempart à la Civilisation contre les Barbares. L'Histoire gardera un impérissable souvenir de ces soldats du Droit, de la Justice, — de l'Idéal, se répandant par nos rues en de longs fleuves couleur de ciel, en ce jour du 14 Juillet 1917 ! Apothéose qui dépasse en grandeur tout ce que nous en attendions, et qui ne peut cependant, donner qu'une faible idée de ce que sera cette autre : le retour de nos héros. Ce fut la fête des Etendards. Voici, auréolés d'honneur et dentelés par la mitraille, les drapeaux que le Président de la République va décorer. (Voir pages 34, 35, 36, 37.)


CHRONIQUE DE LA SEMAINE FÉES DE FRANCE Dans les premiers jours de la guerre, il y — a un siècle ! — c'est-à-dire au début d'août 1914, un papa et une maman se trouvaient à la gare Montparnasse pour souhaiter bon voyage, heureuse chance et prompt retour à un fils mobilisé. L'encombrement était terrible ; les trains se formaient sans cesse, s'éloignaient bondés ; les quais n'en demeuraient pas moins couverts d'une foule mouvante et toujours aussi compacte. M. et Mme Emile Bayard, pourquoi ne — pas dire le nom de ce ménage parisien ? — après avoir vu disparaître, au premier tournant de la voie, le convoi qui emportait leur enfant vers les grands hasards, remarquèrent avec émotion qu'un certain nombre de soldats qui attendaient l'heure du départ, restaient là, harassés de fatigue, écrasés de chaleur, plantés sur leurs pieds, dans la cohue, le mouvement et le bruit ; si abandonnés, si seuls, si perdus parmi cette foule de gens qui s'embrassaient et se serraient les mains, l'air si las et si dénué, que le cœur maternel de Mme Bayard en fut remué. Une de ses amies, Mme Monmory, l'ayant rencontrée là, dans le tohu-bohu grandissant, ces deux mères de soldats décidèrent tout de suite qu'il fallait découvrir, sous le hall immense et tumultueux, un coin tranquille Ol) les mobilisés de passage, ceux surtout dont la bourse était vide ou peu garnie, pourraient se reposer, trouver une bonne soupe, des boissons saines, le réconfort de bonnes paroles, une poignée de main au départ et, au besoin, un lit pour passer la nuit en attendant les trains de l'aube. Le lendemain, les deux généreuses femmes, assistées de M. Emile Bayard eurent l'intrépidité de revenir à Montparnasse, décidées à agir. Je dis « l'intrépidité », et je pense que le mot ne paraîtra pas exagéré pour qui a vu nos gares parisiennes en ce temps de grands exodes perpétuelles bousculades. A qui s'adreset de Comment parvenir à se faire écouter ? ser ? Au moyen de quel talisman obtenir cinq minutes d'attention de la part d'un chef de gare débordé ou d'un employé sur les dents ? Par quel miracle réussir à ne pas être évincé, remis à plus tard ou poussé vers la porte ? Je ne puis le dire, je sais seulement que le miracle s'accomplit : les deux dames obtinrent sur-le-champ la disposition d'une petite lampisterie munie d'un lourneau à gaz. Sans perdre un instant, elles couvrirent leurs robes d'un large tablier, se procurèrent une bouilloire, et commencèrent a distribuer du café et du thé aux soldats prêts à s'embarquer. L'œuvre de Y Accueil, la première des œuvres de la Croix verte était fondée — fondée par trois personnes. Elle compte aujourd'hui plusieurs milliers d'adhérents et, dans sa première année, la seule cantine de la gare Montparnasse a fourni pour Plus de cent mille francs de rafraîchissements, de collations, de médicaments et d'autres secours aux militaires de passage. De cinq heures du matin à minuit, et plus tard même si le mouvement des trains l'exige, des escouades de huit ou dix dames se succèdent à la cantine. Sur leur blouse blanche elles portent une croix d'un beau vert émeraude. La Société des couvertures et des oreillers leur a cédé une salle transformée en réfectoire. Dans la lampisterie voisine, autour du petit poêle à gaz, les dames vertes qui ont à peine la place de se retourner, épluchent des légumes, coupent des tartines, trempent des bols de soupe et surveillent des marmites. Elles arrivent à servir une moyenne de cinq cents repas par jour. Les commerçants du quartier peuvent revendiquer une part de ce succès, car, dès que le bruit se répandit qu'une cantine était créée pour les soldats, ce fut à qui l'approvisionnerait. Le cœur de Paris est inépuisable. On l'a bien vu quand, à la fin d'août 1914, déferla sur la capitale le premier flot de réfugiés belges. Ils arrivaient par longues caravanes, à pied ou dans de grandes charrettes. Les femmes à peine vêtues, semblaient écroulées de stupeur et d'épouvante. Mais les enfants tendaient vers la grande ville inconnue leurs petites têtes roses et dorées. On dirigea une partie de ces émigrants vers le Cirque de Paris, avenue de la Motte-Picquet. On n'avait rien pu préparer. Cette foule fut d'abord entassée sur la piste et sur les banquettes

qui l'entourent. Ainsi que toutes les salles de théâtre, le Cirque est obscur pendant le jour : quarante-huit heures durant ce fut, dans cette nuit opaque, un indescriptible désarroi : une impression d'horreur se dégageait de cette multitude gémissante. Dans l'affolement des arrivées continuelles, on n'avait pas pensé au ravitaillement : huit cents malheureux affamés s'agitaient et se heurtaient dans l'ombre, ne sachant même pas où ils étaient, criant d'une voix lamentable : « A manger ! » On courut chercher des vivres. Les charcuteries, les épiceries et les boulangeries du quartier suffirent à peine à calmer la première faim. Un jeune Russe fit apporter des barils de bière, et, pendant trois jours on versa à boire. Quand, un peu refaits, ces désespérés se relevèrent de leurs tas de paille et parurent à la lumière du jour, le spectacle était désolant : beaucoup étaient presque sans vêtements ils les avaient cédés le long de la route éperdue, en échange d'un morceau de pain ou d'une place dans quelque voiture. Parmi ces déguenillés paraissaient des dames de Liége ou de Charleroi, en robes de soie, en costumes de velours, portant sur leurs chapeaux de superbes aigrettes ou des oiseaux de paradis. Elles avaient voulu sauver ce qu'elles avaient de plus beau et gisaient, accablées, sous les ruines de leur garderobe. Là encore la Croix Verte intervint : elle possède en effet un vestiaire installé dans le hall du théâtre du Vieux-Colombier : c'est un vaste magasin où affluent les gilets, les jaquettes, les pantalons, châles, camisoles, corsages, robes, chapeaux dus à la charité parisienne. Mais en quelques semaines le stock fut épuisé : et que de gens, emportés du Nord ou de la Belgique par l'effroyable tempête n'avaient pas de quoi se couvrir. Comment faire ? Acheter du neuf, il n'y fallait pas songer : mais Paris est la ville des prodiges : il recèle des ressources insoupçonnées de ses habitants, et, quelque fureteur que l'on soit, on n'arrive point à sonder les mytères de son ingéniosité. C'est ainsi qu'une des dames, guidée par le fil d'Ariane de la charité, découvrit, au fond d'une vaste cour du faubourg Saint-Antoine, un immense entrepôt de vêtements usagés, épaves du Paris élégant, destinées, en temps ordinaire à être expédiées par gros ballots dans quelque colonie lointaine de l'Afrique ou de l'Asie pour y être vendues aux indigènes comme emblèmes de la civilisation. Ce capharnaûm n'a rien qui rappelle le pittoresque de la vieille brocante : l'esprit scientifique a passé par là L'ordre le plus parfait v règne et, en fait d'odeurs, on n'y respire que celle des désinfectants. On trouve là tous les genres et tous les prix, depuis le pantalon à cinquante-cinq centimes, le gilet à quarante, la jaquette à un franc soixante, — 2 fr. 55 le costume complet, — jusqu'au pardessus, presque neuf, à dix francs, et la redingote en drap fin et de bonne coupe qui coûte cent sous. Les dernières hardes arrivées dans ces Limbes du vêtement, attendent le coup de fer et le dégraissage régénérateurs, pendues à une forêt de portemanteaux. Elles présentent une expression lugubre, n'ayant pas encore eu le temps de perdre la physionomie de la vie : leur déchéance garde la forme et un peu l'allure du corps qu'elles revêtirent, et les smokings y ont un air inquiétant de déclassés. Je feuillette, pour vous conter ces choses, une étude, bien précieuse, qui vient de paraître. C'est un remarquable livre de Mme Marc Hélys, un livre à la fois pittoresque et attendrissant, qui, sous le titre de Cantinière de la Croix-Rouge 1914-1916, nous promène à travers toutes les œuvres que la charité s'ingénia à créer, depuis trois ans bientôt, pour venir en aide aux victimes de la guerre. Il nous apprend comment nos Parisiennes, réputées si frivoles, en quelques semaines, — souvent en quelques jours, — ont improvisé l'impossible ? Songez que, du jour au lendemain, rien que dans la couture, il se trouva, à Paris, quatre cent mille chômeuses, à qui toutes ressources faisaient défaut. Comment nourrir, chauffer, vêtir, occuper ces ouvrières ? Comment leur rendre la confiance et l'espoir ? Et tout de suite, on s'évertue : ici on a l'idée d'utiliser les débris de tapis, qui ne coûtent rien, et d'en faire des chaussons pour les blessés convalescents ; ailleurs, on ramasse tous les vieux gants de peau, des gants usagés, salis, troués, bons à rien ; ils deviennent sous les doigts d'habiles arrangeuses, d'abord des blagues à tabac, qui font fureur au front

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et dans les hôpitaux militaires ; puis on combine des formes nouvelles et voici les gants devenus sacs à main, réticules, bourses, objets de toilette, étuis de tous genres, peints, brodés « ornés de perles de Venise, décorés d'arabesques, de glands, de franges ; ça se vend très cher ; ça s'exporte : on gagne de l'argent qui sert à acheter par milliers des chemises à nos défenseurs : là, comme matière première, rien que des rognures des magasins de couture, ou les échantillons d'étoffes démodées dont les commerçants se débarrassent : que peut-on faire avec cela ? Des poupées — des poupées françaises, sveltes, fines, avec des figures délicates de frais pastels. En quelques mois la ligue du jouet français a vendu onze mille de ces poupées, tant en France qu'à l'étranger ; un seul atelier fait vivre une soixantaine de femmes gagnant 4 francs ou 4 fr. 50 par jour. Et voilà des ouvrières sauvées de la misère ; et voilà l'Allemagne détrônée d'un de ses monopoles, puisqu'elle inondait le monde de ses jouets dont l'exportation se montait à cent millions de francs par année. La Ligue du jouet français a remporté là l'une des belles victoires de la guerre. Et les cantines ! Il a fallu penser à tous et à toutes : à ceux et à celles qui se trouvaient subi tement privés de leur gagne-pain ; aux femmes et aux mères dont les époux et les fils étaient mobilisés et qui restaient sans soutien et sans ressources ; aux midinettes sans emploi ; aux femmes du monde honteuses d'avouer leur détresse imprévue ; aux étudiantes russes et polonaises tout à coup privées de communications avec leurs familles, à tous ceux et à toutes celles qui se cachaient d'avoir faim. 011 a procuré du pain, d'abord, et du travail presque aussitôt, afin que ce pain ne fût pas une aumône. Que de miracles encore ! Par ce temps de vie chère, on arrive à servir, pour dix sous, une soupe exquise aux légumes, un rôti de bœuf, un macaroni au gratin, une compote et une tasse de thé. Encore ne regarde-t-on pas de trop près si, en échange de ce repas, chacun des assistés laisse exactement sa petite pièce blanche sur la nappe. Car il y a une nappe, et des fleurs sur la table, et des friandises de temps à autre ! Et d'autres ont fait mieux encore : on cite des cantines dont le chcf opère quotidiennement des prodiges : plus les clientes affluent, moins le dîner coûte cher : on gagne à donner, pour huit sous, potage, rôti, légumes, dessert, et le bénéfice profite aussitôt au menu suivant, Je sais même un endroit on, chaque homme, après le repas, trouve, auprès de son assiette, une cigarette qu'il va fumer dans un jardin ensoleillé. Mais de toutes ces enquêtes qu'a entreprises Mme Marc Hélys, les plus émouvantes peut-être sont celles qu'elle a suivies auprès des œuvres de secours aux enfants des pays dévastés par l'ennemi. Ils avaient été recueillis un peu partout ; on en avait découvert dans des caves, dans des rues ou les obus pleuvaient et jusque dans les tranchées françaises où les soldats partageaient avec eux leur gamelle. On en ramassa aussi de tout petits, sur les routes, entre les bras raidis de leur mère tuée par une balle ou par un éclat de shrapnell. Tous sont installés maintenant dans des châteaux aux parcs ombreux, dans de belles villas de nos plages élégantes, dans des couvents désaffectés. Tous ont des mines de chérubins, joufflus et rouges comme les pivoines des jardins. Tous ont des maîtres, apprennent un métier ou suivent des cours. Et ce qu'ils racontent ! Et ce qu'ils ont vu ! Voici un gamin de cinq ans que nos zouaves découvrirent dans une chaumière isolée, auprès du cadavre de sa jeune tante qu'il s'efforçait de ranimer. Les soldats l'emmenèrent, le vêtirent d'une veste de zouave qu'on ajusta à sa taille, et il vécut avec eux, pendant six semaines dans la tranchée. Voici une fillette blonde qui, le 17 octobre, vit son village envahi par les Boches. La dévastation et le massacre commençait mais une jeune femme courut avertir les Anglais qui n'étaient pas loin. Et lorsque, après la bataille, les habitants se risquèrent à sortir de leurs caves, où ils s'étaient terrés, ils aperçurent « le pâtissier du village, planté en terre jusqu'aux genoux, encore en vie, mais avec ses dix doigts coupés et semés autour de lui. » Songez-vous à ce qui se passera dans ces petits cœurs quand, la tourmente passée, ils compareront ce qu'a fait pour eux l'Allemagne carnassière, avec ce qu'ils devront à la France maternelle. G. LENOTRE.

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VAILLY (AISNE).

État actuel du village de Vailly. — La lutte d'artillerie se maintient très vive en les différents secteurs du front de l'Aisne. —

doute parce que la bataille ayant été interrompue, et du sang des chefs et des hommes et nous pro avant d'avoir pu donner tous ses fruits, nous met les meilleurs succès de l'avenir comme elle n'avons pas senti assez clairement ce qui pouvait nous eu a valu dans le passé. D Entre ces lignes, transparaît l'aveu, sans doute Ainsi que le faisait observer, ces jours derniers, en découler d'heureux pour la suite de nos opérations. Mais, à présent que la lutte a repris, et fort pénible pour l'amour-propre teuton, de l'unl'un de nos tacticiens les plus avertis, la violence qu'à l'acharnement des adversaires pour reconpuissance à nous vaincre par la force. des attaques allemandes qui se sont multipliées quérir les positions perdues, nous opposons un Que les conditions sont changées depuis 1914, des denlières sesur ce point du front, au cours fois acharnement tout pareil contre les divisions noude plus notre et qui aurait alors jamais pensé qu'un jour vienmaines, ne sert qu'à affirmer une velles qu'ils lancent contre nous et qui prennent la drait où le brutal envahisseur, si sûr de son triomvictoire du printemps dans cette région, et l'inplace de celles qui avaient été épuisées, la fureur phe, se contenterait, d'envisager la perspective déniable importance de ses résultats. de leurs attaques ne fait que démontrer de façon de n'être pas battu ? La course des ambitions Cette victoire, tout d'abord, nous n'en avons éclatante, à quel point ils tiendraient à se revanallemandes en est à la période descendante pas fait état, au point où elle le méritait, sans clier des avantages que nous avons obtenus. Tant d'effort de ieur part demeurant vains, ne témoignent-ils pas. en outre, de la persistante vaillance de nos admirables troupes, et qui pourrait, après cela. mettre en doute la supériorite de nos combattants et la légitime renommée de ceux qui les commandent ? Les faits sont là, d'ailleurs, qui parlent, lorsque, malgré ses tentatives enragées reprendre le terrain conquis, pour nous l'ennemi a fait les pertes les plus sérieuses, et sans profit, du reste, puisqu'il n'a pu parvenir à ses fins. Partout, les vagues ennemies ont été repoussées de nos lignes, ont dû se disperser après avoir été fort éprouvées, et ont laissé, entre nos mains, butin et prisonniers. Il est de toute évidence, à présent, forces que les Allemands ne disposent nécessaires pour les conplus des duire à une décisive victoire ; quant à leurs attaques, si furieuses soient-elles encore, elles ne peuvent plus tendre qu'à améliorer certains points de leur front, mais sans qu'ils puissent pousser au delà. Notre confrère Le Temps a cité certain extrait de la Gazette de Cologne d'après lequel on voit que les armées, du Kaiser sont, à l'avenir, condamnées à la défensive, et qu'elles ne se font plus d'illusion à cet égard. Voici le passage de cet article, formulant le plus récent état d'âme des gens d'outre-Rhin : Si une nouvelle offensive devait se déclencher dans l'ouest, notre commandement suprême est les prêt à y répondre. réserves d'homIl a à sa disposition de matériel nécessaires pour résiset mes FLIREY. — L'église. Les Allemands ont déclanché ter à une attaque. La nouvelle tactique, PRÈS DE PONT-A-MOUSSON. — L'église en ruines d'un village. Un parasol improvisé protège l'autel contre les qui consiste à livrer des batailles défenune inutile attaque contre nos positions au nord de Flirey. intempéries sives est devenue une partie de la_ chair NOTRE OFFENSIVE DANS L'AISNE

«


Le Kaiser au quartier-général d'Hindenburg (à gauche) avec Ludendorff (à droite). -

L'Empereur et le Kronprinz visitant les troupes allemandes sur le front.

LA CONJURATION PANGERMANISTE M. de Betlunann-Hollweg

est démissionnaire. Selon les Dernières Nouvelles de Munich, l'acte qui décida de la situation du chancelier se produisit au cours d'une réunion des partis centristes et nationauxlibéraux, où furent adoptées deux résolutions qui se prononçaient en ternies particulièrement énergiques contre le maintien de Bethmann à son poste. Les centristes votèrent cet ordre du jour à l'unanimité moins sept voix ; chez les nationaux-libéraux, cette opposition se réduisit à trois voix seulement. La chute du chancelier est, avant tout, une victoire pan germaniste. On connaît, à présent, les auteuis du complot, qui ne sont autres que le Kronpiinz, Hindenburg et Ludendorff, soutenus par le parti conservateur et militaire. Le crime de l'ex-Premier ? Devenu clairvoyant, il était d'avis de jeter du lest ; il se montrait décidé à renoncer aux annexions et à consentir des réformes démocratiques. Programme auquel ne pouvaient évidemment se rallier les pangermanistes. Ils exécutèrent Le conflit menace de s'éterniser. Le Reichstag, qui n'a pas vu sans humeur se faire sans son assentiment la nomination du remplaçant de l' « homme au chiffon de papier a, s'insurge à la seule idée que l'état-major puisse avoir le pas sur lui et se mettre en travers de ses aspirations. Chacun de son côté, Hindenburg et le Reichstag revendiquent la conduite de la guerre. Qui Z, l'emportera ? Toute la question est là. Mais qu'on ne s'y trompe pas. Nos ennemis ne vont M. de Bethmann-Hollweg, point manquer d'exploiter la situation à leur avantage. le chancelier démissionnaire. Dans le but de dissocier les Alliés, de semer le trouble dans l'opinion des peuples de l'Entente, ils la présenteront sous un jour autorisant tous les espoirs. Les gouvernants de la Wilhelmstrasse se diront volontiers submergés sous un flot montant de pacifisme. Nous ne scions pas dupes de la manœuvre. Le baiser — qui observe une prudente réserve — a accepté la démission de Bethmann et désigné comme ZD chancelier le docteur Michaelis. Le docteur Georg Michaelis est né en 1857. Il est entré dans l'administration à vingt-deux ans, en 1879, et y est resté jusqu'en 1885, époque à laquelle il fut chargé de cours à l'Ecole allemande de droit et d'économie politique à Tokio. Il abandonna ces fonctions en 1889, pour rentier dans l'administration prussienne, on il poursuivit sa carrière judiciaire en remplissant successivement les fonctions d'assesseur près du procureur à Sclmeideniuhl, puis de conseiller de préfecture à Tièves et à Augsbourg. En 1900, il remplaça le préfet de Liegnitzet, en 1902, fut nommé préfet de Breslau. Depuis la guerre, le docteur Georg Michaelis a été sous-secrétaire d'Etat au ministèie des finances de Prusse ; en 1916, il a été nommé commissaire prussien pour l'alimentation. Un télégramme de Berlin annonce, en outre, la démission officielle du ministre de la guerre prussien, le lieutenant-général von Stein. C'est le 30 octobre 1916 que le général von Stein avait remplacé le général Wild von Holienhorn à la tête de l'administration de la guerre. Le nouveau ministre revenait du champ de bataille de la Somme, où il avait pu constater l'infériorité du matériel allemand en artillerie et en avions. Aussi bien devait-il s'appliquer surtout à remédier à cet état de choses. Selon une information de la Gazelte de Berlin de Midi, le comte Brockdorff-Rantzau serait nommé secrétaire d'Etat impérial des affaires étrangères en remplacement de M. Zinunermann. Le comte BrockdorffRantzau, qui fut secrétaire, puis conseiller d'ambassade à Vienne, est âgé de 48 ans. Le Berliner Tageblalt affirme qu'il possède la finesse et le tact des courtisans Kronprinz. croquis par un journaliste américain. de la vieille école.

Betlimann.

Le

LA CRISE ALLEMANDE

Le Dr Georg Michaelis,

le

nouveau chancelier allemand.

Le Kronprinz en auto sur le

front.


LE GÉNÉRAL PERSHING SUR LE FRONT FRANÇAIS. — A

la lunette, le général Franchet dEsperey, qui vient d'être promu grand'croix de la Légion d'honneur.

LES ÉTATS-UNIS ET LES' NEUTRES

n'est pas d'aujourd'hui que l'opinion se préoccupe et s'énerve du tôle de contrebandiers complaisants que jouent impudemment et impunément certains neutres au profit des empires du centre. Que ces neutres, arguant de leur neutralité, en profitent pour ravitailler nos ennemis, voilà qui surpasse l'idée que nous nous faisons de la neutralité même, et nous nous prenons à nous demander ce qu'il convient alors d'appeler de la complicité ! Nous nous indignons que, dans un souci de correction qui ressemble à s'y méprendre à de la pusillanimité, les gouvernements alliés aient si longtemps toléré l'exode en Allemagne de denrées qui n'eussent jamais dû passer les frontières scandinaves, néerlandaises ou suisses. Les Améiicains, qui sont gens pratiques, entendent ne point jouer le tôle de dupes que les Alliés n'ont que trop longtemps assumé. Ayant remaiqué que certains neutres importaient dix fois plus de denrées comestibles qu'ils n'en achetaient avant 1914, ils en ont judicieusement conclu que ces deniées étaient, pour la majeure partie, dirigées sur l'Allemagne, et ils ont pris sans délai des mesures contre un déplorable état de choses qui menace de prolonger la guerre en fournissant à nos ennemis les moyens de tenir plus longtemps. M. Wilson a suspendu radicalement — naturellement sous réserve d'autorisations spéciales — la sortie de tous les produits alimentaires mesure qui aura pour premiers

résultats de permettre une coopération efficace des Alliés en matière alimentaire et d'intensifier le blocus des empires centraux. Et les criailleries de s'élever. Tous les pays neutres d'Europe, la Suisse exceptée, se sont unis pour protester contre la sévère mesure que M. Wilson a piise. Mais on peut compter que le gouvernement de Washington ne s'en laissera pas imposer. Il maintient fermement sa décision que pas une once de nourriture, pas une tonne de matéiiel de guerre ne passera en Allemagne par des voies détournées. Mesure parfaitement logique et conforme au Droit international, si l'on veut bien considérer qu'un intérêt — la fin, le plus rapidement possible, de la guerre — domine tous les autres, ceux des nations belligérantes aussi bien que des neutres. Ceux-ci objectent pour leur défense que l'ennemi exerce sur eux un abominable chantage. Si l'Allemagne promet à la Suisse du charbon et du fer en échange de métaux et de bétail ; si elle met les Pays-Bas en demeure de lui livrer toutes les pommes de terre dont, aux tenues de conventions passées avec la Grande-Bretagne, eux seuls eussent dû avoir la disponibilité, qu'y pouvons-nous ? Rien. Ou plutôt si. L'Amérique, du moins, peut, elle a le devoir de rendre impossibles de pareilles tractations en empêchant les Etats neutres de compter sur elle pour combler leur déficit

Ce

alimentaire.

La police militaire américaine dans l'un de nos ports. Elle est armée de matraques.

La complaisance de certains non-belligérants est une violation cynique de leur neutralité. Elle justifie amplement les mesures qu'a prises la Président Wilson.


Le Président de la République procède à la remise des décorations: Il remet la grand'croix de la Légion d'honneur aux généraux Percin. Franchet d'Esperey et Muteau: la croix de grand officier aux généraux Belin, Eydoux, Hirschauer, de Lartigues, Scheitzer, au médecin inspecteur Paulin. On peut voir le ministre de la guerre félicitant un général.

Les fusiliers marins, prestigieux héros de l'Yser, défilent dans une tempête de hourras.

M. Poincaré, qu'accompagnent M. Antonin Dubost. président du Sénat, M. Deschanel. président de la Chambre, M. Ribot président du Conseil. M. Painlevé. ministre de la Guerre, l'amiral Lacaze, ministre de la Marine, et le maréchal Joffre, remet la fourragère aux couleurs jaune et verte de la médaille militaire à la délégation du régiment de marche de la Légion étrangère, lieutenant-colonel Rollet.

La remise de décorations aux « diables bleus», qui ont conquis les premiers lambeaux de l'Alsace. VISIONS D'ÉPOPÉE LA REVUE ET LE DÉFILÉ

:

La délégation du régiment colonial du Maroc. Une Parisienne lui apporte une gerbe

de fburs.


COURS DE VINCENNES, AVANT LA REVUE.

— L'arrivée du général Dubail

et du général Pollachi.

.puis de la daumont présidentielle amenant, avec M. Poincaré, M. Painlevé, le général Duparge et le général Foch.

LA JOURNÉE DES DRAPEAUX 14 JUILLET 1917

LE DÉFILÉ. -

-

Le

drapeau des Chasseurs à pied.

Le drapeau de la Légion étrangère.

Les fanions des groupes

d'artillerie.

Les grandes, les inoubliables heures, enthousiastes i à la fois et recueillies, que nous venons de vivre ! De quel cœur éperdu d'admiration et de gratitude Paris a fêté nos prestigieuses légions, en ce jour du 14 juillet 1917, qui s'inscrit dans nos fastes en lettres d'or ! Jamais on n'avait vu jusqu'ici foule aussi considérable. Disons tout de suite que le défilé s'effectua selon une ordonnance parfaite qui fait le plus grand honneur au général Dubail, gouverneur de Paris, ainsi qu'au général Pollaclii, son adjoint. Au cours de Vincennes, la foule avait pris position bien avant 6 heures du matin, bien que le temps fût gris, la pluie menaçante. C'est par rangs de dix, de vingt personnes, qu'elle s'étagc sur la" place de la Nation. Des grappes humaines s'accrochent partout, aux socles des colonnes, aux fenêtres et jusqu'aux toits des maisons. Il est 7 heures 15 quand arrivent les premières délégations de troupes. Les tribunes se garnissent. A huit heures précises tandis que la sonnerie aux champs attelée retentit, paraît la daumont présidentielle à six et conduite par des artilleurs. Le général Dubail, à cheval, suivi de son étatmajor, salue le président. La Marseillaise retentit et la revue s'accomplit. Après les salutations protocolaires à ses invités, le président, nu-tête, accompagné par MM. Autonin Dubost, président du Sénat ; Paul Deschanel, président de la Chambre des députés : Ribot, président du Conseil des ministres ; Painlevé, ministre de la Guerre ; l'amiral Lacaze et le maréchal J offre, va procéder à la remise de la fourragère aux couleurs jaune et verte de la médaille militaire à la Légion étrangère et au 152e régiment d'infanterie. Le président accroche successivement la tresse glorieuse à l'épaule du colonel Rollet, de la légion, puis de chaque soldat et leur donne l'accolade. Devant la légion étrangère viennent ensuite s'aligner iin groupe d'officiers. Au premier rang se trouvent les généraux Percin, Franchet d'Esperey et Muteau, auxquels le président remet l'écliarpe de grand'croix de la Légion d'honneur. M. Poincaré distribue ensuite un certain nombre de croix de chevaliers et d'officiers. Les généraux Pollaclii, Parreau, Brissaud-Desmaillet ont également procédé à la remise de décorations, et cette cérémonie s'est achevée à 8 h. 45. Puis le Président prend place sur l'estrade, entouré

Le drapeau de l'Aviation. LE 14 JUILLET

: PARIS ACCLAME


Les Chasseurs à pied, troupes glorieuses entre toutes.

Le défilé des Polytechniciens.

des ministres ; le général Dubail passe devant la tribune, salue et vient se placer de l'autre côté de l'avenue, face à l'enceinte officielle, La Garde attaque le Chant dit Départ, et le défilé commence, guidé par le général Polacchi.

Ce fut une minute impressionnante lorsqu'aux

accents de l'hymne patriotique, s'éleva de la foule une acclamation spontanée. Les régiments défilent par deux sections, en colonnes, par quatre de front. En avant de chaque section, les drapeaux défilent deux par deux : ceux des 21e, 37e, 67e, XIO", 114e, 203e. 207e, etc. d'infanterie ; ceux des zouaves ; ceux des infanteries métropolitaines et coloniales, des tirailleurs sénégalais, des fusiliers marins, héros, à jamais célèbres, de Dixmude et de l'Yser ; ceux des chasseurs alpins, les invincibles combattants des Vosges, de l'Yser et de Craonne. Si quelques-uns de ces étendards sont presque entiers encore, d'autres ne sont plus, si l'on peut dire que des spectres de drapeaux, mais d'autant plus glorieux. Cette magnifique apothéose se terminait avec le défilé de nos brancardiers, de l'artillerie de campagne. de l'artillerie lourde d'Afrique, des 7e hussards. 1 1 (@chasseurs, soit, près de huit mille hommes, en tout. et cent trente-quatre drapeaux dont douze décorés de la Légion d'honneur tous de la croix de guerre beaucoup de la médaille militaire et de la fourragère. Après la revue ce fut à travers la ville sur un parcours de huit kilomètres, de la place de la Nation au Lion de Belfort, le spectacle le plus admirable lorsque tout un peuple délirant d'enthousiasme patriotique accalma ces glorieux ( délégués du tront » qui sous les Heurs et les applaudissements nous donnaient déjà la vision du retour définitif par l'Arc de Triomphe. P. M: C.

Un glorieux mutilé

Le 13me bataillon de Chasseurs alpins. LES «

AS

» DU DÉFILÉ

: le

drapeau des Chasseurs. Place de la Nation des troupes.

La cavalerie : le

:

7me

la foule massée sur le parcours

Hussards.


Le 20 J uin, au matin, le général Sarrail arrivait à Larissa, pour présider à un examen de la situation militaire. Devant l'hôtel de la Division, une foule énorme a acclamé la France et le général Sarrail. M. Sapozakis, président du ccmité exécutif, qui représente la nouvelle municipalilé, et l'archimandrite Dimitrios ont prononcé de chaleureuses allocutions. Le général Sarrail est allé ensuite saluer les tombes des officiers et des soldats français victimes de l'attentat du 12 Juin. Puis il partait pour Volo, où l'attendait un accueil aussi enthousiaste. Tout le long du trajet, et, notamment, aux stations de Tsoular et de Volestino, la population des villages s'était portée à la rencontre du commandant en chef de l'Armée d'Orient. Voyage triomphal qui a démontré heureusement le loyalisme de la Grèce nouvelle.

qui

A LARISSA.

Dimitrios au général Sarrail, — -Le discours de l'archimandrite se trouve au balcon du cercle militaire.

général Sarrail se fait au milieu d'ovations indescriptibles On crie: « Vive notre libérateur! »

A TRIKHALA—

L'arrivée 'du

Sur la place

«

Sarrail », la musique militaire donne un festival en l'honneur du commandant en chef de l'armée d'Orient.

A KALABAKA.

LE GÉNÉRAL SARRAIL EN THESSALIE

Même accueil. La foule a offert des gerbes de fleurs — au général Sarrail, qu'on voit ici tête nue.


M. Kerensky

saluant le drapeau rouge révolutionnaire qui vient d'être remis à chacun des régiments dits

« du

1®*

juilleh.

Avant la victorieuse offensive de l'armée Kornilof, le ministre de la guerre, M. Kerensky, visita les régiments qui devaient attaquer et les harangua en termes émouvants. Des blessés et leurs infirmières — glorieux exemples donnés aux troupes — assistaient aux revues passées par le ministre. AVANT LA PERCÉE RUSSE DU FRONT YAMNITZA-ZAGVOZD


1er juillet, la 7eme armée russe attaquait sur un front d'une trentaine de kilomètres, entre Brzezany et Zborov. Elle enlevait au centre et à droite la première position ennemie, dont faisaient partie plusieurs villages. — L'un de ces villages, que les Austro-Allemands ont incendié avant leur retraite.

LE RÉVEIL DU FRONT D'ORIENT,

Le

L'AVIATION MILITAIRE AUX ETATS-UNIS Leur activité, leur esprit de décision, leur audace réfléchie — toutes caractéristiques de l'esprit national américain — devaient porter nos nouveaux alliés des Etats-Unis à faire de l'aviation leur amie de prédilection. Il est de fait qu'outre-Atlantique il n'est pas jusqu'aux femmes — nos photographies en témoignent — qui ne brûlent de se distinguer à l'exemple de nos « as ». Nos « as », c'est à eux qu'échoit l'honneur de former, là-bas, des élèves. A la fin de juin, en effet, le lieutenant aviateur français Delagrange du mission, inspirée la arrivait à New-York, avec

projet du gouvernement américain, de créer une immense flotte aérienne. Le lieutenant Delagrange estime que l'Allemagne possède, sur le front occidental. environ quatre mille aéroplanes. Chiffre évidemment impour peu qu'ils sachent posant ; mais les Etats-Unis.les dont ils mettre en œuvre toutes ressources disposent, seront à même d'assurer, dans le domaine des airs, une supériorité écrasante aux Alliés. On peut s'en remettre au gouvernement de Washington du soin de pousser activement les choses, et sur une échelle qui dépasse tout ce que Qu'on en juge : le nous étions en droit d'espérer. l'aviation, projet gouvernemental pour que le ministre de la guerre a remis au président de la commission de l'armée de la Chambre, propose la

construction immédiate de 22.625 appareils ! Ni plus. ni moins. D'autre part, M. Biolling, ui'jniVe du Board of Production de l'aviation à Washi igUri. vient d'arriver à Paris, où il est aecompag lé du commandant Tulasme, lequel fait partie du hautcommissariat de France aux Etats-Unis. M. Bolling est à la tête d'une mission industrielle chargée d'étudier la mise en train de la production, tant en France qu'en Amérique, des avions et moteurs destinés aux corps aériens américains. Il est luimême à la fois un homme d'affaires d'une extraordinaire compétence et un aviateur possédant une pratique right place de plusieurs années. « The right 111:111 in the ». l'homme qu'il faut à la place qu'il faut. Qu'on médite, chez nous, l'exemple. Au reste, chacunsait que les aviateurs américains

Nombreuses sont les femmes qui, aux États-Unis, font leur apprentissage d'aviatrices dans des école? spéciales.


Le lieutenant aviateur français Delagrange, qui a été chargé de créer,

aux États-Unis, une immense flotte aérienne, est arrivé à New-York.

Il

est accompagné d" « as » français qui formeront, la-bas, des pibtes. Nos photographies les montrent visitant un camp d'aviation américain.

Les appareils rangés en ligne sur un immense plateau, au camp d'aviation américain qu'ont visité les officiers instructeurs français.

n'ont point attendu si longtemps pour se manifester. C'est depuis 1915 qu'elle combat dans nos rangs, cette escadrille La Fayette, composée de pilotes, engagés volontaires dans l'armée française. et qui vient de recevoir officiellement son drapeau des mains du commandant en chef du personnel naviguant, agissant au nom de M. Daniel Vincent, sous-secrétaire d'Etat à l'aviation. Et il est sévère. le tribut qu'ont payé, dans le domaine des airs, à la cause de la Liberté et du Droit, les courageux fils de notre grande sœur transatlantique. Un exemple : sait-on que le lieutenant T., qui a- reçu précisément le drapeau de l'escadrille La Fayette

LES MODES DE GUERRE, AUX ETATS-UNIS.

est l'un des quatre survivants — des quatre survivants, vous avez bien lu — des premiers aviateurs engagés en 1915 ? Quatre pilotes, voilà tout ce qui reste de la petite pnalange aérienne qui accourut des la première heure à notre défense contre l'agresseur teuton ! Ah 1 oui. nous pouvons faire confiance à nos nouveaux alliés. Mesurez le chemin par eux parcouru depuis la fin de mai. date à laquelle étaient données par le gouvernement de Washington les instructions en vue de l'envoi en France d'un premier corps expéditionnaire appartenant aux troupes régulières, sous le commandement du général

John J. Pershing. Juin n'était pas encore entièrement écoulé, que l'année régulière américaine voyait déjà doublés ses effectifs, qui passaient de 327.000 hommes à 712.000 ! Et il n'est pas de jour qui ne nous apporte l'écho de la formidable activité guertière dont retentissent les arsenaux et les usines de l'oncle Sam. Hier encore, ne nous annonçait-on pas que le ministre de la marine prenait des mesures pour accélérer la construction de centaines de nouveaux contre-sous-mariivs, la première de ces unités ayant subi avec un plein succès ses épreuves d'essai ? X.

— A l'exemple des Parisiennes, dont la toilette s'adorne olontiers d'attributs militaires, les Américaines ont leurs modes de guerre.


ÉCHOS AUTOMOBILES DE LAUNAY-B ELLE VILLE

La Société Anonyme des Automobiles Dclaunay-Belleville procède au placement de 30.000 obligations 60/0 de 500 francs créées en vertu de la délibération prise par l'Assemblée Générale extraordinaire des Actionnaires du 8 juin 1917. Ces Obligations, nominatives ou au porteur, seront amortissables en I5 années à partir du Ier juillet 1927 :

Présidente de la commission franco-américaine de l'œuvre du Secours de Guerre installée au grand séminaire de SaintSulpice. Plus de 3.000 réfugiés belges et français y trouvent le logement et la nourriture. (Dessin de Micheline Resco).

Président du comité central de secours américain, délégué officiel de la CroixRouge américaine en France, qui vient d'être décoré de la croix de guerre, avec ce motif : «. Pour services particulièrementdistingués en trois occasions à Verdun (Dessin de Micheline Resco).

LA FEMME FRANÇAISE

ces jours derniers, à l'église Sainl-François-Xavier. Ce service, de toute simplicité, a consisté en une messe

Mmc

CHARLES PRINCE,

Son activité pendant la guerre,

M.

par MARIE DE LA HIRE

r. Cc

livre répond à une véritable curiosité de lecture dans un moment où rien de ce qui paraît ne peut rester étranger soit à l'action des militaires, soit à la vie intense d'une nation qui lutte pour sa liberté. L'ouvrage de Marie de La Hire se divise en plusieurs parties consacrées aux différentes formes de l'activité féminine. Après une étude générale, La Femme française, voici un chapitre intitulé : Son activité pendant la guerre, qui nous présente successivement le travail des femmes Dans les campagnes, A l'arrière du front, Dans les hôpitaux, A l'œuvre sociale, Dans la famille et enfin A l'usine da guerre où l'auteur nous conduit à travers la forêt mouvante des courroies, d'atelier en atelier, pour nous montrer à quels travaux de force et d'ingéniosité les femmes ont pu s'adapter après un court apprentissage et de quelle importance devient la main-d'oeuvrc féminine. Marie de La Hire ne s'est pas attardée à cette utilisation exclusive d'un capital de travail sans étudier

morale.

]

qui, au cours d'un raid de nos escadrilles sur l'Allemagne, poussa jusqu'à Essen et jeta des projectiles sur les bâtiments de l'usine Krupp, réalisant un voyage de sept cents kilomètres. Parti à 21 h. 20, le maréchal des logis Gallois était de retour à 4 h. 15. ( Photo Manuel ) LE MARÉCHAL DES LOGIS GALLOIS,

le prix d'émission est fixe à 485 francs, jouissance du

Ier juillet 1917 ; les demandes sont reçues aux guichets de la Banque de Paris et des Pays-Bas ; de la Banque Française pour le Commerce et l'Industrie ; de la Banque Nationale de Crédit ; de la Banque Privée. ; elles seront servies au fur et à mesure de leur inscription jusqu'à concurrence du montant disponible. L'émission d'Obligations à laquelle il est actuellement procédé a pour objet de pourvoir à l'agrandissement des ateliers et à l'augmentation des moyens de production de la Société Anonyme des Automobiles

H. HARJES,

basse, sans chants. La messe a été dite par l'abbé Angée ; l'absoute a été donnée par un vicaire, l'abbé Chazal. La famille — la duchesse de Rohan étant absente — était représentée par la duchesse de Rohan douairière, la princesse Lucien Murat et la comtesse Charles de Caraman, mère et sœurs du glorieux défunt ; la baronne de Saint-Joseph, sa grand'tante ; la duchesse de Caylus, la princesse de La Tour d'Auvergne douairière, ses tantes ; la comtesse du Hamel de Breuil et la baronne de Bastard, ses cousines. Un certain nombre d'amis fidèles au souvenir de l'héroïque officier s'étaient donné rendez-vous à l'église, à l'effet d'apporter à sa famille l'hommagede leurs sympathies attristées et le tribut de leurs regrets. MUSIQUE

M. Gabriel Willaurac clôturait vendredi la série des auditions hebdomadaires de la rue Daru, que ses causeries rendent si attrayantes.

développement intellectuel et pratique des femmes Cette dernière était en même temps une première : Camille Saint-Saens avait tenu à venir, en voisin, et parallèlement leur éducation Delaunay-Belleville. donner à nos officiers aveugles la primeur d'une La seconde partie offre un exposé parfait du fémiLes formalités prescrites par les dispositions légisnisme en France et de l'action des Sociétés féministes. œuvre composée à leur intention. latives en vigueur, notamment par la loi du 31 mai Puis ce sont les travaux de ces dernières qui sont étuSur un poème de Paul Fournier « les Victoires » à 1916, ont été dûment accomplies. diés avec un programme de lutte et d'idées. Droits de la mémoire de Galliéni, dit par Madeleine Roch, le La notice a paru dans le Bulletin des Annonces légales revendications pour une amélioration de la femme maître avait écrit une adaptation pour harpe et viodit 2 juillet 1917. lon ; l'effet fut saisissant. son sort dans la famille comme dans l'activité indusCARNEL DE DEUIL trielle ; réformes obtenues et progrès en cours ; étude Puis le maître, très en verve, se mit au piano : Un service funèbre pour le repos de l'âme du regretté des lois féministes en instance au Parlement ou ayant Mlle J. Boyer, de l'Opéra, chanta, Paul Fournier et duc de Rohan, députe, capitaine d'infanterie, tombé Madeleine Roch se prodiguèrent et ce fut exquis. abouti. Esquisse d'un parti féministe qui englobe l'imglorieusement l'an dernier à l'ennemi, a été célébré Aussi les bans traditionnels éclataient-ils particuportante question du suffrage des femmes et l'éventualité d'une représentation fémilièremcnt nourris — et rennine à la Chambre des Députés. dez-vous fut pris pour la renCette étude motivait queltrée des vacances. ques pages sur le féminisme à M. JACOB. l'étranger, l'auteur l'a compris et le coup d'œil rapide jeté sur UN BON CONSEIL A SUIVRE le mouvement féministe uniPour avoir toujours de longs versel et son action depuis la cils, d'épais et sombres sourguerre fait de ce livre une cils, le Sourcilium de la Parfuœuvre complète dont l'intérêt merie Exotique, 26, rue du 4 se soutient jusqu'à la dernière Septembre, Paris, est d'une page. efficacité certaine, il donne aux Et cette dernière page. Nayeux beaucoup de brillant et tionalisme ou Internationalisme ? d'éclat. Pour avoir le teint pose nettement la question du frais, la peau duvetée, un patriotisme des femmes. C'est soupçon de l'impalpable Duvet une conclusion sans opinion de Ninon est incomparable ; il personnelle émanant des faits. adoucit, rafraîchit, conserve la Les femmes, féministes ou non, peau, donne au teint une déliamies du pacifisme et solidaires cate fraîcheur. Pour avoir le des efforts qui conduiront les véritable il faut le prendre à nations aux solutions d'arbila Parfumerie Ninon, 31, rue trage, les femmes françaises, du 4-Septembre, Paris. patriotes de cœur et de caractère sont par .leurs sentiments de fidélité à la -Patrie les dignes compagnes de ceux qui défendent notre sol de leur vie. SITUATION D'AVENIR Un beau volume in-18 jésus, Brochure envoyée gratuiprix 3 tr. 50. — Société d'Editions et de Publications, Libraitement sur demande adressée rie Jules Tallandier, 75, rue SUR LA RIVE GAUCHE DE LA MEUSE. — Quelques-uns des prisonniers faits par nos troupes à l'Ecole Pigier. 19 boulelors de la prise par elles d'un saillant à l'ouest du Mort-Homme. vard Poissonnière,_Paris. Dareau, Paris (14e). le

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