Les opérations au Maroc. 1931

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Ecole supérieure de guerre. Les opérations au Maroc.

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Ecole supérieure de guerre. Les opérations au Maroc.. 1930-1931. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. CLIQUER ICI POUR ACCÉDER AUX TARIFS ET À LA LICENCE 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : - des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. - des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter utilisationcommerciale@bnf.fr.


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1930

31

Les Opérations i

MAROC au

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b

1930-31

ECOLE SUPERIEURE DE GUERRE

LES aPERA.TIONS AU MAROC

Général Commandant de

DUFFOUR GOISLARD de MONSABERT


PRELIMINAIRES

Le

France entretient en Afrique du Nord une armée dont

l'effectif est

très strictement inesuré, mais qui lui est indispensable pour y maintenir son prestige et pour parer à un danger d'insurrection toujours prêt à surgir. Ce serait une erreur de croire, que la menace qu'Abd el Krirn a fait peser sur notre Protectorat du Maroc en 1925. ne se peut représenter, et qulil ne reste plus 1\ bas que quelques fractions à soumettre, pour que nous puissions y exercer en paix notre rôle civilisateur, la dissidence a toujours existé du temps des Sultans indépendants. Certaines fractions répugnent davantage à se soumettre au Maghzen qu'à nous-mêmes. le. velléités de rebellion et d'indépendance subsisteront toujours à l'état enpopulations habituées depuis des siècles à une anarchie oui favorisait le vol, le pillage, l'enrichissement au détriment du voisin. démique dans lo fond de

On

ne

saurait oublier

que môme en

Algérie, depuis longtemps soumise,

il y

la grande guerre, des efferves cences ou Ml a fallu calmer par des interventions militaires. L'exemple de l'Angleterre aux Indes nous montre qu'en

a eu, pendant

il

faut être toujours prêt à faire sentir sa force et qu'il y a lieu de la. montrer pour en éviter l'emploi.

pays soumis

Il est

donc indispensable

rations militaires. Ces opérations

't

il

d'être toujours

à nêiie

d'y entreprendre des opé-

faut les préparer. pourtant, combien d'officiers habitués à manier,... sur la carte,...


des corps d'armée modernes, contre un ennemi de

rale, -

quoique imaginaire -

les

Rouges contre

même

valeur n&térielle et

mo-

les Bleus, - seraient tentés de cette étude ; les opérations au

considérer avec un certain mépris le titre de Maroc ! - Peut-être môme seraient-ils tentés de songer à certaine fable du bonhomme La Fontaine et de comparer, - révérence parler, - les chefs de nos forces marocaines à cet ours du fabuliste qui pour écraser une mouche se ser-

vit d'un rocher. Pourtant, lorsqu'un entrefilet de nos très pacifiques journaux rapporte, en quelques lignes tragiques, l'écho d'une scène sanglante sur laquelle le soleil implacable du Maroc vient de se coucher, - quelque chose ne nous dit-il

qu'il n'est point

le gros rocher n'erpéche pas toujours la mouche de porter à l'ours de cruelles piqûres. Aussi celui-là serait bien criminel qui voudrait s'abriter derrière le

pas

d'ennemi méprisable

proverbe, ici défaillant L'armée française ne

:

"Qui peut

s'est

et

que

le plus peut le moins".

pas deshonorée en allant réduire Abd el Krim

après avoir été, - au moins 1 - l'un des principaux artisans de la défaite allemande. Pour vaincre ce ... modeste adversaire africain, après la terrible saignée de 1014-1918, elle a dû faire preuve au contraire d'une admirable

puissance d'effort et d'adaptation.

Il

y a une guerre marocaine,

Or

c'est

- et cette guerre est difficile, en particulier parce qu'elle est faite chichement, et parce qu'on n'a pas le droit d'avoir de pertes aux Colonies. et

de

un incontestable devoir de prendre ce problème

tel qu'il

se pose

le serrer au plus près afin d'atteindre les meilleure résultats aux

frais. Pour ce faire, il est indispensable de s'attacher

moindres

aux caractères

particu-


tiers

la guerre aux T.O.E. L'expérience a prouvé qu'elle demandait une adaptation des chefs et de la troupe. de

Il faut

rechercher ce qui la différencie de la guerre européenne, et pour cela étudier le terrain de la lutte, l'adversaire qui nous y est opposé , les moyens employés., la tactique particulière qui en résulte. donc

Le

Les

Terrain

dernières opérations de quelque envergure au

Maroc ont eu

lieu

en

montagnes,

l'une vers Erfoud, face au Tafilalet, l'autre au Sud-Est du pays Glaoua, enserrent le Haut-Atlas au centre môme du pays : c'est là le théâtre de la lutte. - Quand il s'agira de pousser au Sud de l'anLes deux antennes poussées

ti

Atlas ou vers le Taftlalet) on se trouvera sur un terrain proprement saha-

rien. c'est-à-dire caractérisé

tôt par

1G

Hammada,

sorte

de

non seulement par des dunes de

plateau rocheux entaillé

de

brusques coupures

d'oueds dont les flancs et le fond sont encombrés de rochers. ployer une tactique particulière', qui ne sere pas étudiée

sable, mais plu-

Il

y faudra em-

ici.

et du Haut Allés où l'on se bat rappellent par leur structure les parties les plus élevées de nos hautes montagnes avec un système de plissement asssz comparable à celui du Jura. - &ais c'est en vain que Les régions du Moyen

l'on

v

chercherait les hautes et larges vallées

de nos Pyrénées ou de nos

Al-

est beaucoup plus resserrée, sur d'étroites surfaces couvertes d'une maigre terre végétale. - Par contre; les coupures d'oueds, les ravinaux

pes.

vie

y


creusés par des torrents très temporaires ou par la fonte des neiges, forment un obstacle extrêmement

difficile

que

l'ennemi sait admirablement utiliser.

la plaine marocaine on retrouve ces coupures invisibles de loin et qui révèlent brusquement leurs escarpements rocheux ou leurs pentes vertigi-

Même

dans

neuses aux terres croulantes. Pour toutes c ommun i c at i ons des sentiers de chèvre, que le cavalier indigène lui-même

n'utilise, le plus souvent, qu'à pied, tirant

sa monture par la

bride.

n'est trompeur comme les surfaces que les photos d'avion voire les renseignements, présentent comme des terrains plats. On parla longtemps en 1923 Rien

plateau du Meskedal au coeur du massif le plus élevé du Moyen Atles colonnes qui le traversèrent durent y exécuter d'assez péni-

du magnifique

las.

En 1926

bles marches à travers un pays chaotique. Même lorsque le terrain se présente de loin pente uniforme,

il n'est

comme une

grande surface d'une

le plus souvent qu'un grand dallage soulevé et disjoint,

les cassures des dalles, des broussailles à hauteur d'homme : c'est alors la terre propice aux pires embûches. Les surprises t opographique s bien connues des officiers habitués à manoeuvrer dans nos Alpes, voire dans les Vosges, sont donc particulièrement à craindre dans la montagne marocaine parce que les effets de l'érosion y sont d'une ampleur, d'une complication, d'une brutalité qui défient l'imagination. On ne saurait en outre tabler sur la "loyauté" des communications souvent inexistantes, parfois à peine praticables. En calculer le débit à priori où poussent, dms

serait une

oeuvre vaine.

et les levés d'itinéraires, la connaissance des durées les bases indispensables à toute organisation de mouve-

Les reconnaissances de parcours sont donc


ments de troupes.

L'officier de renseignements ayant le terrain de l'opération dans son ressort, est le spécialiste obligé de ces reconnaissances et de ces calculs : il recrute les guides, et dégrossit la besogne d'exploration à l'aide de son Maghzens de ses

partisans et

a-a

bescin de la cavalerie régulière; les indications

qu'on attend de lui sont celles qui permettent d'orienter les colonnes et de

fixer l'économie

des stationnements.

Le

Climat

fort rude. Les hivers y sont de neige très fréquentes. Les beaux longs avec jours de mai apportent b cette vilaine période l'espoir d'une fin toujours déque. Le 8 juin 1923 sur la haute plaine de l'Oum Jeniba une pluie glaciale coupée de neige et de grêle s'est abattue en ploin combat sur la colonne Theveney, ce dont les dissidents ont immédiatement profité pour se livrer à leur sport favori ; la contre-attaque au couteau. Il faut ajouter à ce tableau peu enchanteur les orages de juin et de fin hospitalier règne des précipitations d'eau et

Sur ce pays peu

un climat

septembre, jetant des trombes d'eau dans le

lit

généralement à sec des oueds,

filet d'eau en un torrent impétueux. Malheur aux nrounds" inexpérimentés, attirés par le calme trompeur et la fraîcheur incertaine de ces retraites ! Les mulets d'une batterie d'artillerie transformant en quelques secondes un mince

à

l'abreuvoir dans l'oued El Mers,

vés

comme

fétus

de

paille par

surpris par un orage, furent enlesubite et durent à cette circonstance

en 1925,

une vague


traverser les premiers la farceuse tache de Taza; lamentables cadavres, est vrai, ballottés par les flots soudain créés de la Seghinade

il

force des pluies torrentielles et la nature du sol sont telles que les pistes restent souvent impraticables pendant plusieurs jours après une chute La

pluie abondante. Les oueds transformés en torrents emportent avec eux pistes, f radiers et ouvrages d'art qui les traversent. de

On

conçoit que de

d'une colonne

comme

tels

éléments soient à considérer pour régler la marche

pour fixer la date d'une opération.

Ajoutons que pendant la plus belle période, des nuits souvent très froides succèdent aux journées de chaleur accablante. Le Maroc a un

climat rude, mais sain.

L'Ennemi

alerte, mobile, garde des troupeaux, les

Notre adversaire du Maroc est un merveilleux fantassin,

tireur, utilisant remarquablement le terrain. La visites aux souks souvent fort éloignés, l'ont entraîné dès l'enfance à la marche, et à la marche rapide, à travers les régions les plus tourmentées. Il s'y est déjà battu d'ailleurs : contre les représentants du Maghzen, pour l'indébon

pendance de ses montagnes; contre

pâturage ou d'un point d'eau.

Il

les tribus voisines pour la possession d'un est né guerrier. - Il n'est pas comme nous a-

lourdi par d'imposants convois, par un harnois compliqué. - Il est très sobre, et d'ailleurs la nuit tombée, sa femme lui portera près de son poste de combat sa kesra et son thé. -

Il

a pour tout équipement,, sur sa rustique toge, sa


djebira contenant ses cartouches, qu'il utilise d'autant mieux et avec ,doutant plus de courage qu'il en a moins à dépenser. Pour tout armement : son fu-

sil et

son couteau.

vie devant de larges horizons, la nécessité de protéger ses troupeaux lui ont appris la valeur de 1* observat ion. - Du haut d'un promontoire il aura La

épié des jours entiers les habitudes de nos postes ou de nos soumis, avant de

risquer un

coup de main presque

d'ailleurs toute facilité pour

il veut

dans nos garnisons de

toujours réussi. Excellent psychologue,

il

a

étudier et nous connaître; il vient comme l'intérieur; aussi sait-il très bien discerner nous

dans nos troupes les signes de fatigue, de lassitude physique ou morale.

peut avoir confiance dans son coup

d'oeil,

comme

dans son coup de

Il

fusil.

il mène le combat pour lui-même» mais la communaucombattants où. il faut et quand il faut. L'unité de doc-

Individualiste, certes,

les

de vues rameute

trine est chez lui affaire d'hérédité. Il accourt fort rapidement au canon. Une affaire commencée à 6 heures du matin contre quelques "salopards" se continue contre des milliers à 6 heures du soir. Il change de terrain d'attaque avec une grande facilité, cherchant le point sensible de nos lourdes colonnes, escomptant l'effet de son tir, à l'affût du trou qu'il va produire dans notre dispositif au moment du déploiement. Alors, choisissant bien son terrain, habile à éviter le tir de notre artillerie, il saura se glisser dans les lentisques et les rochers jusqu'aux petites unités détachées qu'il cherchera à servir au couteau. ^ Cette mort à l'arme blanche, pour lui-même

infamante.

:

il

l'appelle la

qu'il

mort

aime donner,

il la craint par

contre

froide, et chose curieuse, la regarde

comme

'

S'il veille tard,

causant ou rêvant

comme

par brusques lubies, autour du


thé fumant, prêt à repartir à la moindre alerte,

il n'aime guère

lever tôt. Le combat fini, il retournera dans son bled, orgueilleux des dépouilles rapportées, vantant ses exploits en des phrases scandées par l'accompagnement strident des youyous de la gent féminine, entraînant à sa suite pour le coup suivant des combattants des tribus voisines, auxquels

il aura

se

su inculquer

le

mépris, autant que la haine, du Roumi.

adversaire n'est pas seulement le dissident déclaré. Dans tout marocain soumis, il y a un dissident qui sommeille. L'intérêt immédiat, l'intérêt Cet

sous forme tangible, matériel,

l'a fait

le maintient en soul'indépendance, l'espoir de reprendre la vie lise soumettre, ou

mission. - Mais la hantise de bre et de se débarrasser, non pas seulement de notre autorité » mais bien plus encore de celle du Maghzen, peut se

teur

que

l'on croyait loyal,

Il faut

réveiller brusquement et faire d'un servi-

un enneird redoutable.

toujours aux yeux de nos soumis faire preuve de richesse et de

force.

Le

Front

Pour compléter l'esquisse du cadre dans lequel opèrent nos troupes,

il

faut rappeler qu'au Maroc en guerre" il n'existe pas à proprement parler de front tel que notre expérience européenne peut nous le représenter. Au fur


et à mesure de notre avance en pays dissident, nous plaçons des postes souvent fort éloignés les uns des autres et destinés à couvrir une région plus particulièrement importante : points d'eau, pâturages, zones d'habitat, etc... A l'intérieur de cette zone nos soumis jouissent d'une tranquillité très

relative. Ils sont obligés de se gard*r. - Les troupeaux passent d'un camp dans l'autre par coups de main réciproques. A travers ce réseau de postes très lâche, dissidents et soumis circulent facilement, allant à leurs marchés dans les deux zones, servant souvent deux maîtres : rien ne ressemble tant à un dissident qu'un soumis. - Une liaison avec un poste, - pour le ravitailler par exemplo) nécessite une sécurité qui peut prendre les proportions d'une colonne. On comprend que ce soit une rude épreuve que la vie dans ces postes isolés du monde, dans un es L-ne souvent ou de

sentinelles,

comme

trompeur, en butte aux attaques de corvée d'eau

aux intempéries

les plus dures démolissant la pauvre

l'on s'abrite. Nos troupes aux T.O.E. y sont soumises périodiquement. On devine les difficultés qui en résultent pour l'entraînement physique et moral de notre infanterie. Ajoutons que la ligne des postes ne détermine pas normalement la séparation entre pays soumis et insoumis. Elle est souvent placée dans des zones dont les habitants sont, en grande majorité, partis en dissidence. Les tribus se soumettent rarement d'un seul coup.Le fin du fin pour un grand chef indigène est devoir un pied dans chaque camp. Tel Mohaou Hammou, le grand chef Zaïan, ordonnant à plusieurs de ses fils de faire leur soumission, - ce sont nos auxiliaires d'&ujeurd*hui, - tandis que les autres frères resteraient à la tête des fractions dissidentes. En changeant de camp les Zaîans devaient rester ainsi sens la môme autorité familiale » Je simple aperçu prouve combien il est nécessaire qu'une opération sert bicoque où


préparée par un travail politique de longue haleine.

conçoit en outre que pour une colonne opérant en limite de dissidence, l'ennemi soit partout. On


I.

*

ISS

MOYENS

L'Infanterie

caractérise notre infanterie aux T*O.E. c'est la diversité des éléments qui la composent. On verra que cette diversité est nécessaire à la bonne marche des opérations. Tirailleurs algériens et marocains, légionnaires, Ce

qui

troupes noires, zouaves et coloniaux ; tels sont ces éléments. Le tirailleur algérien ou marocain est un soldat rustique à la condition de ne pas

l'amollir et

de ne pas

le laisser jouir trop longtemps des"délices

de CapoueF.

Excellent marcheur, - pourvu que son entraînement soit entretenu - il doit pouvoir fournir de longues marches, sans souci des haltes horaires.

tirailleurs spécialement entraîné et délesté de réaliser facilement 25 kms en 4 heures et sans pause. Un tel en-

En 1925, un

ses secs a pu

bataillon

de

traînement permet alors au chef de choisir son terrain pour reposer sa troupe

lieu d'accepter bon gré, mel gré; la situation défavorable où peut le mettre l'heure de la pause. Combien de surprises pourraient ainsi être évitées ! La résistance du tirailleur à la fatigue et à la chaleur est également affaire au

de

précaution et d'entraînement,

ravitaillement

sister

en eau, repos

à la faim, mais

roud" et de diète, sa soupe du matin et

il

donc de

propice,

prévisions

etc...

celle

Ainsi préparée une

Mieux que

lui faut l'eau nécessaire.

il mangera en revanche de du

de

la part

du commandement:

le Français,

il peut

Après une journée de

grand coeur, en une seule

ré"ba-

fois,

soir.

telle troupe est légère,

se déplace facilement

et peut


lutter contre cet

si mobile qu'est le marocain. Mais croire qu'on arrive à ce résultat sans précautions et sans entraîneront, c'est commettre l'erreur de nos premiers conducteurs de convois au Maroc, qui, sous prétexte que le chameau est un animal réputé pour sa sobriété et sa résistance à la fatigue, le ennemi

faisaient marcher à l'allure réglementaire de 5 km. à l'heure sans lui laisser le temps de happer au passage le maigre hachich dont il se nourrit. Ils s'étonnaient cependant

de semer

ces dociles vaisseaux du

leur route des carcasses désert.

de

plus en plus nombreuses

de

L'Algérien et le Marocain ne sont pas identiques. Le Marocain généralement d'origine berbère est plus vif, plus "dégourdi". Plus apte à nous comprendre:

il

mais plus impressionnable

il

l'Algérien.

Il

attaque avec coeur et bric, est moins solide dans la défense.

est cependant moins malléable

que

L'Algérien, plus imprégné de sang arabe, est plus fataliste, moins impressionnable, moins émotif, mais il est aussi plus lent et e. moins d'initiative.

Il

est cependant plus impressionnable mais aussi plus alerte

s'est

montré plus

loyaliste

nue l'Européen.

Il

le Marocain en 1925, - sans doute parce que les moins près. que

affaires le touchaient de AU reste, pour les troupes indigènes, quelles qu'elles soient il n'y a qu'un véritable loyalisme i le dévouement aux chefs. Il a bien sa valeur. Toute la solidité d'une troupe indigène réside dans un attachement un peu familial du troupier à ses chefs qu'il leur exprime par le nalt "Tu es comme mon père". Plus encore que la troupe française, la troupe indigène est ce que ses chefs la font. Réunir des Algériens appelés par la conscription, les encadrer, leur faire subir même un entraînement intensif de deux ans ne servira à rien si l'on n'a pas su créer les liens d'attachement de la troupe aux cadres. Il


faut pour cela que troupes et cadres restent ble esprit de corps se crée.

à

la

même

L'indigène est très sensible à l'amour-propre.

On

unité. Alors le véritale-conquiert d'un mot,

il faut

le conduire sans faiblesse; c'est un enfant terrible auquel il ne faut rien passer tout en lui faisant sentir de la sympathie. Alors l'homme est

mais

il rengage, il

officier. Il n'y a de bonnes troupes indigènes que celles ou. la proportion de soldats rengagés est considérable, et où les cadres français restent par goût. Il faudrait donc pouvoir supprimer cette désorganisation... organisée de nos corps d'Afrique, qu'est la relève individuelle. Le légionnaire est le véritable soldat de métier; il a généralement servi dans une armée métropolitaine, son instruction militaire est déjà faite, elle est d'ailleurs complétée en Algérie. C'est presque toujours une forte tête avec tous les défauts du soudard. Mais c'est un merveilleux soldat, extrêmement solidévoué,

sert la personne

de son

il se

distingue par son calme et son courage. Très sûr dans la défense, il ne se laisse pas émouvoir par les cris que le Marocain pousse en venant à l'assaut. Habitué à manoeuvrer à l'européenne, il attaque avec plus de de au feu

ou.

méthode, mais aussi plus de

fois plus

de

pertes, - mais

lenteur

il

que

le

tirailleur,

ce qui

lui attire par-

se défend mieux. Quoique généralement entraîné

par des séjours en Algérie ou au Maroc, il n'a pas la résistance physique de l'indigène, il faut par suite prendre plus de précautions dans les marches qu'on

lui de

impose.

C'est enfin un ouvrier indispensable pour certains travaux un peu délicats pistes ou de postes. Il est extrêmement inventif et débrouillard : une bonne unité de Légion é-

quivaut à une unité du génie, et les preuves qu'en a laissées la Légion sur tou-


tes les

marches marocaines, sont i nnombrables.

Il faut

spécial.

aux légionnaires un encadrement

Le

chef doit s'imposer à

les dirigeant avec un certain doigté. Il règne à la légion une maladie connue, le "cafard"; il faut savoir la comprendre - sans faiblesse. À CE sujet, un principe : on doit toujours régler les affaires de légionnaires entre légionnaires, il faut éviter les heurts, souvent sanglants, avec les autres eux

tout

en

troupes. Le

loyalisme du légionnaire est assez spécial,

une mystique

;

il

religion à lui,

la légion.

Pour souligner ce

trait,

un exemple. - »

:

.istorique.

;

Certain membre d'une famille princière, servant

-

a une

comme

général dans l'armée

la dernière révolution - emprisonné par les Soviets. - Lorsqu'il passa en jugement devant un jury fort bigarré, son affaire était claire : chevalier de St-Georges, général, prince, autant de droits à la palme du martyre.Mais au cours de l'interrogatoire un de ses juges qui ne l'avait pas quitté des yeux et qui fixait depuis longtemps sa médaille militaire française, lui dit à brûle pourpoint ; "Mais tu as servi à la Légion ? - Oui ! - Quand ? Telle date -Ou ? - Telle compagnie." Alors, abandonnant sa place, le juge prit fraternellement sous le bras le prince général; dans la maison voisine, ils vidèrent, à la santé de la Légion, quelques verres de vodka, et le général dut son salut au fait d'avoir été jadis simple légionnaire russe, fut lors

de

4

Se non è

tirailleur Sénégalais

Le

me;

il

que

lui

a une grande

qualité

i

le dévouement, le loyalis-

très grands services dans les postes attaNord de Fez. Il sait la haine et le mépris

a rendu à ce point de vue de

qués par '

vero.........

les Riffains en 1925, au

voue le Marocain. Malheureusement,

insouciant

e

comme un

enfant,

il

se


laisse assez facilement surprendre. En outre, sous le climat très variable des montagnes marocaines, le Sénégalais est peu résistant aux fatigues. - Il n'est pas entraîné à la marche en montagnes, il a besoin de disposer d'énormément d'eau de boisson. - La moindre chute brusque de température amène dans ses rangs des déchets rapides. De cruelles expériences en ont été faites au Maroc. Employé dans les postes, il faut le retirer dès les premières pluies et le ra-

l'intérieur

mener à Les

ou à

la côte.

Sénégalais sont donc normalement employés en réserve du haut

l'arrière,

comman-

constitution des bases, et, pour un temps limité, à l'occupation des postes. ,

dement, aux travaux de

à la

Restent les éléments français effectuant au Maroc leur service à court terme pour avoir du régiment

tiré le

mauvais numéro.

d'infanterie coloniale

d'Afrique généralement employé

Il est

sont les zouaves et les coloniaux

- Je ne parle pas du bataillon dans les postes ou à certains travaux. du Maroc.

évident que les bataillons de zouaves et de coloniaux français

doivent être ménagés; outre

fatigue et à la chaleur des

qu'ils n'ont pas l'endurance, la résistance à la tirailleurs et des légionnaires, il est légitime

réserver ces unités aux travaux l'arrière, à l'organisation des bases, et, pendant la période des opéra-

d'être de

Ce

économe du Bang

français.

On

doit

donc

tions , à l'occupation de certaines garnisons et de certains postes de l'intérieur. Ils sont le réservoir nécessaire des spécialistes entrant dans la composition des petits états-majors de groupes mobiles. - La présence de troupes entièrement françaises au Maroc, est enfin, ne l'oublions pas, une précaution

nécessaire. Elles sont, aux yeux des troupes mercenaires, comme des habitants, la marque de la puissance de la Métropole toujours rête à se manifester. Zouaves et Coloniaux gardent d'ailleurs de leur séjour sur les T.O.E. un souvenir


glorieux, et c.'est de ces souvenirs que se forme une tradition. Organisation des unités d' Infanterie.

L'organisation régimentaire en colonne ne jouissait pas,jusqu'à ces derniers temps,d'un grand crédit au Maroc. Cette mentalité, issue d'un vieux préjugé, subsiste encore, du moins en partie. Elle se fonde sur la nécessité d'amalgamer dans une colonne

les divers éléments

précédemment

étudiés.

verra qu'il est possible de respecter à la fois cette théorie et les liens organi-

ques.

Il

est

évidemment

difficile

de

On

relever toujours à temps les bataillons^

d'un même régiment disséminés dans les postes, pour les envoyer en colonne avec leur chef. Mais peut-être n'a-t-on pas assez voulu trouver une solution. C'est

le cadre du régiment que devraient se régler les possibilités d'instruction et d'entraînement des bataillons. Enfin un régiment, mt-il au Maroc, doit avoir une âme et un esprit de corps. Par contre, il semblerait intéressant, en raison de l'isolement où. ils peuvent se trouver, de donner aux bataillons dans le cadre régimentaire - une autonomie plus grande. C'est ainsi qu'ils pourraient être dotés d'un peloton hors rang comprenant 1 section d'engins et une section de transmission, ainsi que de moyens de transport renforcés. Le régiment, en colonne, doit comprendre ,2.100 homes soit trois bataillons à 650 hommes, et une C.H.R. de 150. En outre, il doit disposer dans sa garnison centrale d'une réserve,de 200 hommes par bataillon et d'une petite rédans

,

serve pour sa C.H.R., soit 3.000

hommes

au

total.

c'est une erreur de vouloir les rendre interchangeables avec ceux de France. Les officiers d'Afrique sont unanimes à réclamer le bataillon à quatre compagnies de- fusiliers voltigeurs ayant chacune une cinquièPour les bataillons,

me

section

;

deux pièces; 1 groupe de

mitrailleuses. cette

est


plus souple et s'adapte mieux à la guerre marocaine. Un bataillon isolé bivouaque en carré pour mettre à l'abri, à l'intérieur de son dispositif, tous ses un groupe de

il

faut une compagnie comrnndée par son chef et deux mitrailleuses. Un bataillon d'aile a généralement besoin d'a-

impedimenta. Sur chaque face,

voir deux compagnies en première ligne, une compagnie échelonnée sur couverte, une compagnie en réserve et protégeant les équipages..... On

dé-

pourrait multiplier les exemples.

Enfin,

il

ne

Maroc, ne met que Le

l'aile

faut pas oublier que, conducteurs déduits, une compagnie, au cent fusils en ligne.

rattachement administratif du groupe de mitrailleuses à une compagnie,

n'implique pas qu'il doive normalement combattre avec cette unité. L'expérience des dernières campagnes a prouvé l'efficacité des mitrailleuses employées par compagnies. Au départ, les sections étaient réunies sous les ordres d'un offi-

cier spécialiste. - En effet contre un ennemi relativement peu armé, le F.H. (et en particulier le F.M. 24) s'est avéré suffisant comme appui immédiat jusqu'à 6 ou 800 mètres. Les mitrailleurs lourdement chargés, ne peuvent pas suivre le train des voltigeurs dana l'assaut d'une crête abrupte, et les mitrailleuses en base de feu sont d'un emploi constant pour appuyer le mouvement. emploi toujours facilité par le terrain de montagnes. La profondeur d'une unit, échelle qu'en France; un chef de bataillon suit toujours de près et à vue le mouvement de ses unités de première ligne. Il a toujours avantage à le faciliter par l'appui de tous ses moyens de feux. L'offi-

au làaroc n'a pas la

môme

mitrailleuses sera, par suite, tout désigné pour commander en même temps la fraction d'engins mise à la disposition du bataillon. A signaler qu'au Maroc, comme en. France, l'attribution d'une lunette de visée aux mitrailleuses permettrait de tirer jusqu'aux grandes distances cier

commandant

le groupement

de


avec chance de toucher un ennemi qui ne se montre qu'à ces

portées.

mitrailleuses par bataillon est suffisant, il est d'ailleurs limité par le nombre de mulets - 60 - qu'il nécessite. Il faut compter en outre un mulet pour deux F.M., - car les hommes ne peuvent faire des marLe

chiffre

de 8

ches en montagne avec les sacs de chargeurs. Soit encore, de ce

6

par compagnie. La consommation moyenne de cartouches avec

faitÍ le fusil M.

Madsen a

au Maroc 1.800 cartouches par jour de combat; avec le F.M. 24

elle est

atteint

mulets

encore plus considérable. Le ravitaillement s'impose donc en cours de journée. Sur les pentes abruptes du Maroc, les grenades à main et à

fusil, les

mortiers, permettent seuls bien souvent d'atteindre un ennemi embusqué derrière un rocher ou à contre-pente. L'objectif atteint, le combat est la plupart du temps à base

encombrant à

d'engins à

prévoir.

tir courbe. Et c'est encore un ravitaillement fort

Les 130 mulets du

bataillon

ne permettent

d'apporter au

combat

le ravitaillement suffisant et les cacolets indispensables qu'en lais-

sant à

l'arrière bien

Ce

des impedimenta.

simple aperçu permet de mesurer combien les équipages alourdissent les

colonnes mais aussi combien que d'aucuns une

ils

sont indispensables

1

Ce

n'est pas sans raison,

voulaient élever sur la principale place du Casablanca Moderne

statue au "Mulet conquérant du Maroc". Puisqu'il est indispensable, il faut en prendre soin, et cela trop

chefs de bataillon l'oublient. Les équipages comme les

hommes

de

ont besoin d'ê-

tre entraînés. C'est là une des instructions les plus difficiles à faire on doit entraîner les conducteurs..... (soins et précautions à prendre, ajustage très exact des harnachements, etc... etc...) et aussi... les jambes et les dos des muleta. C'est de première importance, si l'on veut que les équipages soient susceptibles de suivre une troupe légère comme le doivent être nos unités :

0.


frique. Affaire d'apprentissage et de volonté. Mais ici surgit une difficulté grave : par posent pas pendant les périodes de repos de la

leur

donne

le

complément

C'est une cause Un mot de Le sac

- et dans quel état

1

économiee les régiments ne

totalité

de

dis-

leurs équipages;

on

- à la toute dernière minute.

de bien des désagréments.

l'équipement et de l'habillement »

est à abandonner résolument.

On

le laisse toujours à

l'arrière.

Le

fantassin marche avec son barda roulé dans la toile de tente et la couverture, et porte deux musettes; le sac tyrolien pourrait remplacer avantageusement tout cela. - Le bidon de deux litres est indispensable avec le plein d'eau obligatoire et contrôlé, - refait en cours de route au premier point d'eau rencontré. Le

liers

de

brodequin devrait être doublé d'une paire d'espadrilles et non de sou-

repos.

Pour l'habillement s en colonne, une tenue de de drap, à défaut de

toile complète et la capote

la si pratique djellaba des temps héroïques. Enfin, contre

la fraîcheur des nuits, la ceinture

de

laine.

meilleure coiffure, au moins en montagne, est à coup sûr la chéchia ou le képi doublé du chèche. Par les grandes chaleurs, on roule le chèche autour de La

laissé en couvre-nuque. - Cette coiffure sied parfaitement aux Français et remplace avantageusement l'incommode casque colonial qui ne doit être qu'une coiffure de repos ou de service à l'arrière. Avec son équipement individuel et collectif, son armement, ses deux jours la tête,

de

un pan

vivres » le fantassin porte

l'alléger

chaque

fois

que

la

une charge de 25 kgs.

chose

est possible

en

C'est

donc un

devoir de

constituant des dépôts.

Ce

c'est la qualité essentielle de nos adversaires : la mobilité; c'est vers elle qu'il faut rendre de tous nos effort qui ma.nque le plus à notre armée d'Afrique,


demande-t-on à cette infanterie ? Pour être bref et sûr de ne rien

Que

oublier

on

peut répondre d'un mot

:

Tout

ï

Peut-être faut-il voir là l'origine du fameux "Débrouillez-vous" de l'ancienne armée d'Afrique. Cette théorie a révélé à l'expérience, à côté de quelques avantages, des inconvénients majeurs. Certes, troupes et cadres doi-

il y a

là une heureuse tradition - mais cela la prévision de la part des chefs.

vent être "débrouillards" et

n'exclut pas la nécessité de Savoir se battre est au Maroc la moindre des choses. Une troupe doit pouvoir accomplir par alerte de longues marches de jour et de nuit, souvent à al-

la halte horaire. Elle doit savoir établir un bivouac, t, chose plus difficile le lever, - escorter des convois de composition fort variable, - camions ou mulets, ânes ou chameaux, - créer des pistes, voire des pistes-routes à l'usage du camion, et » Dieu ©ait dans quel terrain ï un bataillon doit pouvoir, en une quinzaine de jours, construire un poste de compagnie avec abris, pour la troupe et les vivres. Bâtir un four et fabriquer du pain, savoir composer des mortiers et choisir le meilleur sable parmi les terrains d'alentour, aménager un point d'eau, faire un lavoir, un abreulure assez vive, et sans souci

de

voir, pour économiser ce liquide précieux, - encore des connaissances indispensables dans le bled. Un modeste officier d'infanterie se verra chargé d'une unité de transport

la responsabilité d'une base avec prise en consigne et gestion munitions, bétail, matériel du génie, etc... etc.,. ou de

On

à

n'enseigne pas tout cela dans les Ecoles

l'Ecole

de Guerre.

de

formation, ni à

de

vivres,

fortiori,


faut

certain apprentissage. "C'est en forgeant qu'on devient forgeron". Les vieux officiers d'autrefois mettaient la main à la pâte et Umon-. traient la manière" à leurs hommes, avec la gaîté du compagnon. XI y

donc un

B.

Il faut

en colonne une

L'Artillerie

artillerie aussi légère, aussi

manoeuvrière que

i?in-

batterie doit pouvoir suivre un bataillon par tous terrains et se prêter sans retard à l'accompagnement iraasédiat. Le matériel est donc nécessairement sur bâts. Le vieu; 65, léger, robuste3 à tir rapide, à grand champ de tir horizontal, remplissait admirablement ces conditions, mais il manquait de portée et son efficacité était médiocre. Le 75 et le 105 Schneider qui remplacent peu à peu ce matériel ont la souplesse du 65 et sont beaucoup plus puissants en efficacité et en portée. La rapidité de mise en batterie ou hors de batterie a une fanterie.

Une

importance considérable. Les occasions sont fugitives, l'heure du décrochage est

pour

il

l'artillerie soit le moins possible une cause de retard 1 'infanterie. Aussi l'artilleur du Maroc doit-il être très entraîné. Le

pénible,

faut

que

personnel Marocain ou Algérien donne d'excellents résultats

comme

conducteurs

affaire d'instruction. Les matériels plus puissants attelés ou tractés ne sont pas inutiles mais c'est l'opportunité et l'économie de leur- emploi qui doivent guider. La grande règle est la suivante : ces matériels ne doivent jamais être une gêne ni une et

même comme

servants

:

cause de retard dans les colonnes, sinon mieux vaut s'en passer. - En revanche quand on

est installé depuis longtemps, le

75 de campagne

et, exceptionnelle-


très efficacement un départ et envoyer dans croit inaccessible des "cartes de visite" terri-

ment. le 155 C. peuvent appuyer

des mechtas où l'ennemi se

fiantes. A

noter eue le

75 de campagne a pu

être

employé dans des

stteiages à 10 et grâce à l'allègement munitionsj ces dernières étant transportées sur bâts. montagneux avec des

G*

La

de

terrains semi la colonne de

Cavalerie

la cavalerie a rendus et rend encore au Maroc, même en montagnes quoiqu'à un degré moindre qu'en plaine. Les unités de spahis algériens ou marocains aux qualités identiques à celles du tirailleur de môme races étaient des unités d'élite fières de leur rôle au On

ne

saurait trop vanter les services

Il

*'baroud".

que

faut qu'elles gardent cet esprit. Leur rôle partout

le terrain forcer le"saoù

n'en niinterdit pas l'emploi est de faire "lever le gibier", de lopard' à se déceler dans sa touffe de lentisques ou dans son nid de rochers. La cavalerie doit créer ainsi l'atmosphère de sécurité pour l'infanterie qui

la suit. Si; ells est précédée elle-même par des partisans, elle doit accourir au premier coup de feu pour les soutenir, puis pour les relever en attendant de

laisser M.ais

sa place aux

fantassins.

les cavalcades de jadis sont passées,

du moins dans

les terrains

que

vite, mais le combat à pied, avec l'appoint des F.M. à la moindre alerte, en liaison aussi étroite que possible avec l'infanterie et l'artillerie. la cavalerie comme les autres armes

nous envisageons. Le cheval oui, pour se déplacer


doit en effet emporter ses morts, ses blessés, ses armes. C'est de l'infanterie montée à laquelle il faut des chevaux ayant du sang, capables de pointes

vitesses, mais vieux de préférence. - Pour de tels rôles, il ne faut pas les alourdir, mais au contraire les alléger par tous les moyens. de

Pas de poursuite hors de vue, l'exemple sanglant de Ksiba en 1913 est là pour le prouver.

Etant donné ce rôle capital, un commandant de colonne se doit de ne pas monnayer sa cavalerie indigène en estafettes et agents de liaison. D'ailleurs

les unités de chasseurs d'Afrique sont là pour ce service et aussi pour fournir de précieux spécialistes. Pendant les opérations de 1923, les pelotons d'antenne que ces dernières ont fournis ont donné de remarquables résultats pour la liaison avec l'avion.

D.

La

Les Chars de Combat

question de l'emploi des chars au Maroc est des plus controversée, mais

il

serait profondément inexact et injuste de nier qu'ils y aient rendu des services. Il ne faut pas vouloir les utiliser à tout prix. Le terrain leur a souvent été contraire, même certains terrains plats, à cause de l'extrême morcellement des sols rocheux. Les ruptures de chenilles y sont plus fréquentes que partout ailleurs. Mais il y a des terrains plus favorables, et avec de bonnes reconnaissances préalables on a pu taire passer des chars en plein paya de montagnes. La première condition d'emploi doit être que cette arme, pas plus qu'aucune

autre,

ne

doit être une cause de retard pour l'infanterie. Or, le succès


dépend presque toujours de

la rapidité

de

l'avance et

de

l'heure

du déclenche -

ment «

les chars ont rendu de grands services dans le nettoyage terrains coupés (oliveraiest palmeraies). Il faut donc employer les chars le genre d'opérations et le terrain s'y prêtent. En revanche

il

ce

~

faudrait un char plus souple, plus TT et qui dans le cas particulier aurait besoin d'être cuirassé beaucoup plus tre les difficultés du sol que contre les projectiles de l 'ennemi. Au Maroc comme

en France

Il

leur suffit là bas

Ce

qu'il faudrait c'est

nous

d * être

i

~ V

à l'épreuve de la balle de fusil,

terrains,, légèrement blindée, puissant, permettant des reprises faciles.

une voiture tous

mais rapide, munie d'un moteur

E.

Les A.M.C.

services au Maroc vieux matériel White à bout d'usure vient d'être remplacé par celui du ty : Les A.M.C. employés judicieusement, ont rendu de grands

Le

et leurs possibilités d'emploi

en sont

accrues. Leur vitesse permet de les employer parfois là oiL on

nouveau,

de

chars,

du moment que

le terrain de

pourrait se servir parcours, et c'est là le point capital è ne

étudier, leur est propice. Employés à

l'avant-garde, en flanc garde,

même

au décrochage,

ils

ont été

très efficaces. Ua1s leur rôle principal c'est de fournir des escortes, des "sécurités", des liaisons. Dans les confins algéro-marocains où le terrain leur est plus fré-


est d'une grande efficacité et d'une grande économie pour ces diverses missions. Il faut leur adjoindre des voitures munies de T.S.F. pour la transmission rapide des renseignements. eueinment

favorable, l'emploi des

A.M.C.

F. L'Aviation

Elle a une place capitale dans la vie courante comme en cours d'opérations aux T.O.E. Grâce à l'isolement des escadrilles dans le bled marocain, auprès des Postes de renseignements et des troupes de l'avant, une liaison, une fra.

ternité d'armes existe là-bas dont on ne saurait trop vanter les bienfaits. La même formation d'aviation remplit au àSaroc toutes les missions : Reconnaissances en liaison avec les renseignements, photographies, préparation de la carte, étude du terrain, accompagnement de l'infanterie, bombardements, intervention dans le combat, liaisons, évacuations sanitaires. Tout cela elle l'accomplit magnifiquement au milieu des plus grands dangers tactiques comme des pires risques techniques. L'accompagnement a une importance d'autant plus grande que seule l'aviation, au prix de missions très risquées arrive à découvrir et à signaler l'ennemi. Ses bombes lancées à propos désigneront l'objectif à l'artillerie et préviendront les fantassins. Puissions-nous retrouver toujours une semblable liaison sur nos champs de bataille de France. D'ailleurs l'aviation est au Maroc l'arme propre du commandant de colonne - quand il en a - comme du commandant de Région. Elle doit travailler sous leurs ordres directs. Avant

toute opération, et de longue main, elle participe à sa préparation


par des reconnaissances de toutes sortes auxquelles les officiers de renseigne

et d'Etat-Major participeront fréquemment comme observateurs., Elle sup-plée à l'insuffisance des cartes par le travail photographique. Dans l'exécution elle fournit l'avion d'accompagnement, l 'avion d'artille-

ruents

rie, et effectue, à la

1 des bombardements, toujours à

demande du commandement

courte portée.

l'hiver

il a

été possible d'effectuer une opération fructueuse avec les seules forces supplétives soutenues par 1 'artilPendant

lerie des postes,

1925-1926, près de Taza,

mais avec le concours d'une aviation importante et grâce à un

système de transmissions bien organisé»

-

A

terterrain d'atterrissage a-

une dizaine de kilomètres du

la lutte, sous la protection des postes, un débondamment pourvu en bombes permit d*établir une véritable Noria d'avion. bit presque continu, dont l'effet, matériel sur les dissidents, moral sur les rain

de

"Î

partisans et les Mais pour de

goums,

fut considérable.

tels emplois

il faut une aviation absolument dans

la

main du

directeur de l'opération. Le

Poste E. 35 permettra de perfectionner encore un

tel

emploi grâce à

la

réception à bord.

il

faut signaler les services rendus par l'avion Hanriot pour les liaisons de commandement et le transport dos blessés. Enfin,

G.

Inutile

de

faire

un

les forces supplétives

portrait

complet des

partisans puisqu'on vient

de

voir


celui.....

des dissidents.

Ce

n'est pas parce qi^ils ont

changé de côté

qu'ils

ont entièrement changé d'habitudes» Pourtant certaines différences marquent ce

d'état. Ils ont moins de cran individuel - c'est compréhensible '• ils ne travaillent pas pour eux. - Ils tirent beaucoup plus mal, ils gaspillent sans compter leurs munitions-puisqu'on leur en fournit, Ils ont encore une grande mobili'té;, mais opèrent un peu plus groupés, parce qu'ils sont sous les changement

ordres de leurs chefs indigènes, cheiks ou caïds, - Ces derniers sont eux-mêmes sous la direction d'officiers de renseignements qui peuvent les juger et les

casser aux gages. Aussi, une troupe de partisane rendra-t-elle d'autant mieux que l'officier de renseignements qui la commande est mieux connu d'elle et qu'il a

plus

de

valeur personnelle.

il faut

toujours se rappeler que le partisan est un "civil" levé momentanément pour le "baroud". Il ne faut donc pes lui demander un effort # prolongé ni le garder trop longtemps à la harJca, sinon les effectifs fondent Ceci

dits

rien, Il attaque bien mais il ne tient pas, il doit continuellement être soutenu par des forces régulières à moins de n'être employé qu'à une démonstration. Enfin l'appât du pillage est avec une

vitesse vertigineuse, et la valeur

tombe à

ressort qu'il ne faut pas avoir honte d'employer le cas échéant, pour châtier des tribus rebelles. un

notamment,

police à la disposition du Service. des renseignements qui se recrutent par engagements pour une durée variable. Ce sont en particulier des guides et des agents ds liaison remarquables. Les Goums sont des unités semi-permanentes, partie à pied, partie à cheval, Les Maghzens sont des

forces

de

dotées ds moyens de feux déjà puissants

mitrailleurs Madsen. Ils ont

:

deux

un encadrement en

mitrailleuses et quatre fusils partie français. Ils ont plus de


solidité mais du

les partisans et peuvent recevoir une mission de yourte durée ; fait même de leur renforcement en moyens de feux, en particulier mique

se.

trailleuses, ils ont perdu un Moghazenis

et goumiers vivent

les .populations indigènes les tes d'histoires, voire dans doubles,

Or.

peu de

en

cette mobilité qui leur était si précieufamille. Leurs facilités

de

contact avec

toutes sorsont souvent des agents

amènent trop souvent à tremper dans

le. contrebande

d'ames.

Ce

conçoit qu*il soit nécessaire de les encadrer et de les surveiller

sérieusement. -

tribu d'origine.

Il faut,

autant que possible, les employer en dehors de leur


II.

b

PREPARATION D'UNE OPER.\TION

d' aborder 11 étude de la al se en oeuvre d'une opération au Maroc, il faut bien se pénétrer de cette vérité que la méthode employée en 1926 ne saurait servir de modèle pour les opérations futures. - Il a fallu des circonsAvant

tances exceptionnelles pour amener au Maroc des effectifs et des moyens considérables dont on ne disposera plus. Encore a-t-il été nécessaire que pendant quatre mois, les troupes stationnées au Maroc, "tiennent le coup" avec leurs

effectifs réduits. C'est avec de faibles effectifs et des moyens limités qu'il nous faut à l'époque actuelle continuer notre action. Il va sans dire, qu'on ne pourrait dès lors obtenir, de la

même

façon - ni aussi vite - les résultats acquis pen-

dant la période 1925 - 1926. D'ailleurs, pendant cette période, notre adversaire, pour la première

fois discipliné dans la main d'un chef unique : Abd el Krim, a présenté des caractères particuliers, se prêtant à des méthodes spéciales.

Lg

travail politique. Une

opération au

Maroc ne

s'improvise pas.

les cas de ravitai llememt d'un poste ou d'une colonne de secours, elle est toujours l'aboutissement dlin travail politique. - C'est sa raison d'être. - da va occuper ua centre important, un foyer d'agitation politique Hormis


ou

religieuse, lorsque l'on juge le

moment

propice pour obtenir des soumis-

si on s. La soumission des

but escompté à plus ou moins moyen

d'obtenir

t

ce résultat

le territoire est

effet le longue. échéance. Une opération militaire est un il est presque toujours nécessaire, mais ce n'est

tribus dont

on va occuper

en

pas le seul, et ce n'est pas toujours le meilleur.

l'empire de la nécessité

parfois entreprendre des opérations militaires après une préparation politique sommaire. la plupart du temps, de telles opérations ont été coûteuses, et n'ont pas amené de soumissions. C'est en réalité la dissidence qu'il faut atteindre en mettant les dissiSous

on a dû

y.

dents du

fait

de

notre avance dans des conditions de vie

de

plus en plus pré-

caires. A

cet effet,

il

est nécessaire, avant

de monter une

opération,

.de

bien

connaître les tribus qu'on va combattre, et oelles qui sont susceptibles de les aider - ou de les trahir. Il faut jouer au maximum des rivalités entre tribus,

entre chefs, entre chefs

de guerre

et chefs religieux presque toujours distincts,

souvent rivaux.

C'est de cette étude politique que l'on peut déduire les objectifs généraux \ à atteindre, ainsi que la tactique, voire la stratégie à employer. L'étude géographique et militaire.

cette étude politique ne suffit pas. objectif ne doit être défini, la manière de s'y rendre arrêtée,

Mais Un

que

la question a été Si donc on a été

examinée du point de vue géographique

que

lors-

èt militaire.

à envisager l'occupation de zones d'habitats, de centres religieux, de régions de pâturages, etc... il faut étudier les possibilités amené


vie des troupes qui y seront laissées : (ressources en eau - ressources en vivres - conditions climatériques, eto...); les facilités de ravitaillement,

ds

et par suite d'établisement des pistes aussi sures que possible. Il faut examiner la façon dont la région peut être abordée, les cheminements propices à la ;-arche d'une colonne

tion tactique

du

et

poste,

de ses convois, ou des

e

se rendre compte de

la situa-

postes, qu'il faudra créer. A

i

t

il faut

renseignements.

Il

travail de renseignements extrêmement délicat; - d'autant plus difficile qu'il n'existe pas de cartes et qu'il faut se méfier des dires des indigènes. Ce travail est évidemment la part du service des renseignements. &ais outre qu'il doit être dirigé, il ne suffit pas. Il est indispensable qu'un renseignement soit interprété du point de vue militaire, et cela a été trop y a

un

peuvent oublié.

Pour parer au manque de cartes, vés

d'itinéraires partout

ils

il

faut faire appel,en particulier,aux le-

sont possibles, sinon aux reconnaissances et

L'aviation au Maroc doit travailler en étroite liaison avec le Service des renseignements et les Etats-Majors. Les reconnaissances d'officiers de ces deux services, doivent être très fréquentes et bien préparées.

aux photos d'avion.

bataillon, voire de groupe mobile ont dû se contenter de photos obliques d'avion, pour se diriger et choisir leurs itinéraires; elles ont pu suffire quand les missions photos avaient été bien préparées et bien exécutées, sur des itinéraires bien nets. La région des objectifs doit faire l'objet d'une étude photographique parBien des

fois des

commandants de

ticulière. Grâce à

tout ce travail,

il

sera possible de faire des prévisions sur les


effectifs nécessaires, sur les travaux tion générale

de

de

l'opération, qui doit en

pistes et résulter.

de

postes, sur l'organisa-

L'équipement des

arrières.

Enfin une opération nécessite un équipement complet des arrières. Cet équipement comprend, en

particulier

la création des voies de communications* l'établissement des moyens de liaison, la constitution

de

stocks.

Les voies de communications.

Toutes les voies de communications ont été, à l'origine, l'oeuvre de

troupes, rarement spécialisées, chargées de

gloire qu'il

ne

de

le pacification. C'est un

titre

faut pas leur enlever.

notre avance, nous entrons dans des régions où. il n'existe aucune voie d'accès pour faire passer nos convois et stocker nos ravi tai llements . Mais à chaque pas de

C'est une oeuvre temps.

de longue

haleine qu'il faut, chaque fois, réaliser à

1

fin

raison

du tonnage à

transporter, et

se réserver la

possibilité d'envois rapides

faut disposer

de

On

établit

l'intérêt qu'il peut

de de

renforts

de

y avoir à

toutes sortes ,

il

voies accessibles aux camions. dans ce but

la plupart

du temps,

"des pistes routes", sur les-

quelles les travaux d'art indispensables sont seuls créés, et

la route n'est

les passades sur sol friable ou marécageux; partout ailleurs c'est la piste oit 11 écoulement des «aux est seul assuré. construi. e

que dans


On

conçoit que le tracé de ces pistes, tout en suivant les voies d'accès

naturelles, doive se plier à des contingences militaires, ce qui, joint aux difficultés du terrain, complique singulièrement le problème. Avant les opérations de 1925 des pistes-routes avaient été poussées vers le Riff, aussi loin que possible; des rocades avaient été aménagées. Le déploiement stratégique qui a amené l'effondrement d'Abd el Krim n'aurait pas été possible sans cela. Lorsque ce dernier, après sa capitulation à Targhist, fut amené à Taza, il ne put retenir un signe d'admiration, quand à quelques kilomètres du lieu où

il venait de

grand ruban de de

livrer son dernier combat, il vit se dérouler devant lui le la route militaire, qu'on put lui faire parcourir d' "un tour

volant". Les transmissions.

L'équipement du front et des

arrières

en moyens de transmissions est

d'un intérêt trop évident, d'une pratique trop connue en opérations militaires pour qu'il soit besoin d'en parler. Il faut souligner cependant en passant qu'au Maroc les distances sont longues, les causes de rupture des

liai-

sons téléphoniques fréquentes et que par suite l'établissement d'un réseau de

T.S.F complet s'impose. La

réunion des moyens.

Il

ne

paraît pas nécessaire d'insister sur la réunion des moyens propres à nourrir et à entretenir une opération au Maroc. Cas particulier certes, mais rentrant dans les enseignements généraux de l'Ecole.

Il faut

bien se persuader, en revanche, que par suite du manque

ressources dans les régions

où.

l'on opère,

il

est nécessaire

de

total

de

tout prévoir


à l'avance, avec un délai assez long,

et pour

une période

d'opérations qui

peut être variable. On

n'improvise pas une colonne au Maroc. C'est une lourde mais nécessai-

re servitude. Rien à dire de particulier sur les gares régulatrices, mais,comme elles sont toujours à une grande distance des points où. l'on opère, il faut créer à Les ba- courte

ses.

ravitaillement et d'évacuation. Une copeut opérer d'une façon régulière à plus d'une étape de sa Base.

portée de ceux-ci, des Bases

lonne ne

Suivant

l'idée

de manoeuvre,

de

il faudra une

ou

plusieurs bases, notamment

si plusieurs colonnes opèrent sur des axes différents. Enfin un groupe mobile peut avoir intérêt à changer de base pour être moins esclave de son ravitaillement. Pour les

initiés la

manoeuvre

est

donc

écrite sur le terrain, la surprise

stratégique n'existe pas pour l'ennemi.

est "le réservoir" où aboutissent les apports de l'arrière et qui emmagasine, décante, filtre et redistribue aux troupes les approvisionnements de toutes natures, et qui assure les évacuations sur l'arrière. Il faut donc à la Base des représentants qualifiés et des organismes de tous les services. La Base

Service de l'Intendance : magasins des subsistances avec boulangerie et abattoirs. Magasins d'habillement et campement. Service de

l'Artillerie

:

dépôts de munitions.

Service de la Santé

î

ambulance d'évacuation.

Service Vétérinaire

:

formation d'évacuation et dépôt de remonte mobile.

Service des Transmissions

rière .

Bureau Postal - Trésor.

Î

centre de transmissions, circuits vers Itar-


Service auto

:

dépôt d'essence.

Et les divers qui ne manquent pas de variété

'

Foyer du Soldat, Soukiers qui apportent le superflu Indispensable à la bonne humeur

et,

sans

qu'il soit besoin d'insister

;

B.K.C.

Pour surveiller ces deux derniers éléments qui sont de précieux centres

il faut

de renseignements

une prévôté.

Enfin à la tête de tout cet ensemble,

il faut un chef,

vrsi. A ce chef actif, intelligent, débrouillard, il faut que le 40 Bureau de la région ou du groupement dont il dépend fasse la plus grande confiance. Etant données les distances et les situations imprévues - qui sont de règle, il lui faut en effet beaucoup d'initiative et de décision. Au Maroc moins qu'ailleurs il n'est possible de Le

commander à

un

distance.

choix de l'emplacement d'une base est une chose délicate. Elle doit ê-

tre protégée contre les incursions de l'ennemi, et pourtant peu éloignée du théâtre de la lutte. Il faut qu'elle soit facile à défendre et -condition souvent contradictoire -qu'elle soit à proximité immédiate de l'eau. Une base en consomme beaucoup, ne serait-ce que pour la fabrication du pain. L'emplacement doit être assez vaste pour comprendre, nettement- séparés et facilement abordables,les quartiers des divers services; mais trop étendu,

il

serait difficile à surveiller et à défendre. Ce n'est pas tout, les abords de cette ruche vont être constamment envahis par des milliers d'animaux (chevaux, mulets, bourricots, charleaux) et de véhicules (autos., voitures, arabas). Le campement

~

tenir

des convois doit en

un

tel

ensemble,

il

particulier être nettement séparé

faut une discipline implacable.

de

la


L'approvisionnement de la base doit être réalisa quinze jours au moins avant le début des opérations. Ce n'est pas quand, les troupes viennent s'y ra-

vitailler qu'il faut

penser à le constituer, on n'y parviendrait pas.

Les approvisionnements peuvent 1°)

Constitution d'un certain

être constitués par

nombre de

deux procédés

""jours de groupe-type"

:

tel

que

celui envisagé dans ce travail. 2°) Approvisionnement d'après un plan de ravitaillement établi par l'intendance et approuvé par le commandement d'après les effectifs, la durée probable des opérations et le nombre de postes à créer. La deuxième

solution qui risque moins

de

produire des "invendus" est

meilleure lorsque l'on peut tabler sur des prévisions très précises, mais ce n'est pas toujours possible.

Inutile d'insister sur l'équipement téléphonique et télégraphique d'une base. Il faut prévoir largement le nombre de circuits nécessaires. Au Maroc on correspond surtout par télégrammes et coups de téléphone. L'arrière lui-même doit avoir des décisions rapides.


III.

L'UNITE TACTIQUE

et dépourvus de réseau routier, la combinaison élémentaire des armes terrestres est de l'ordre de grandeur de cinq à six bataillons d'infanterie, deux à trois batteries, deux escadrons; il y faut ajouter les forces supplétives et si possible une escadrille. Cette unité tactique, c'est le groupe mobile, appelée aussi brigade de marche ou brigade mixte depuis la campagne de 1925. Lorsque plusieurs groupes mobiles opèrent sur un môme théâtre, un commandant de groupement d'opérations est chargé de coordonner leur action, de régler Dans

leurs

le bled marocain,

mouvements dans

laissant

une large

comme

le temps,

de

initiative. Il

des bases, de la construction des

en tous pays montagneux

leur donner leurs objectifs, mais en leur doit en outre s'occuper de l'établissement

pates et

par dessus tout régler la question

ravitaillement rendue extrêmement difficile par le manque de communications. Indiquons seulement en passant ces problèmes qui ne sont pas spéciaux au itooc, mais qui, du fait de la nature du pays, du climat et du manque de routes, prédu

sente des difficultés particulières.

Chef. Ses attributions. Le

la tête de cette unité il faut un chef disposant de l'autorité politique et militaire. Dans la vie courante au Maroc, il y a trop souvent une cloison étanche entre troupes et affaires indigènes. En colonne cela n'est pas admissible. Le môme chef doit diriger le service des renseignements, le travail poliA


tique, la

Il

doit exercer à la fois le commandement des forces supplétives et des troupes régulières. C'est une vérité qui n'a pas été marchè des

opérations.

toujours admise au Maroo, au grand détriment des résultats à obtenir. Au contraire, la réunion dans la môme main des pouvoirs politique et militaire a été pour beaucoup dans le succès rapide des opérations contre Abd

el

ICrim.

L'objectif d'une opération est, - on vient de le voir, - un objectif géographique déterminé par un souci politique, fruit d'un travail politique qui conçoit que charger un chef de réaliser cet objectif sans mettre à ses ordres le personnel chargé du travail politique normal c'est courir à continue.

On

des heurts certains, s'appuyer sur des efforts divergents, risquer parfois le

désastre. Le

fois

service des renseignements est auprès du

un deuxième bureau Deuxième bureau

Avec ce

dernier

directives

:

et une

arme comme une

il renseigne le

la colonne à la

autre.

chef sur le terrain, et sur l'ennemi.

il continue les pourparlers en cours d'opérations, d'après les

du chef: -

le travail politique ne cesse pas avec le déclenchement est l'intermédiaire indispensable auprès des populations

hostilités. - Il soumises, il sait les corvées que l'on peut leur tisans qu'on peut y faire. des

commandant de

demander,

les levées

de

par-

service des renseignements dirige également une arme indispensable à toute action : les forces supplétives. L'emploi de ces troupes est indispensaLe

ble au môme titre qu'infanterie, artillerie, cavalerie : elles ont leur rôle dans le déroulement des opérations - et concourent au même but. - Dans ces côté, se trouvent d'ailleurs les chefs indigènes dont la coopération est nécessaire.

troupes

ou à

Un Commandant de groupe mobile

aura donc sous ses ordres les officiers de


renseignements

travaillant normalement dans la région où il agit et

connu des

Indigènes soumis et dissidents. Ce

chef devra être jeune, actif, audacieux, ne pas craindre les responsa-

bilités et

même

le risque, mais

à une

condition expresse

qu'il connaisse à

fond le pays et ses habitants. L'étude de la tactique à employer montrera la.

nécessité pour le chef de voir et de" se décider vjte : les combats au Maroc rappellent les luttes de nos pères; le "coup d'oeil" qui faisait jadis les grands capitaines y joue un rôle de premier* plan. Le chef y a toujours en ef-

fet

entier - ou presque - sous les yeux. Enfin, il ne faut pas avoir honte de le dire, il faut au chef de guerre au Maroc, un peu de l'âme du capitaine du Moyen-Age et l'amour de la vie errante par les journées torrides, sur un sol desséché, comme par le charme féérique des belles nuits lunaires. A ses côtés, il faut des officiers d'état-major vigoureux de corps et son combat tout

"-

d'esprit et

montant énergiquement à cheval, car sur un champ de

peu d'étendue ou tout doit se décider à vue,

et

et rapidement exécutées,'il faut des aides

des

des à transmettre.

se de

bataille

de

traiter, par décisions rapicamp habiles à saisir, rapi„

Composition du groupe mobile»

Il -

doit comprendre

un état-major

;

réduit;

- des forces supplétives : goums, maghzens» partisans locaux; - la valeur de deux régiments d'infanterie à base de tirailleurs et de légionnaires aux qualités complémentaires (les Sénégalais, zouaves et coloniaux constituent,

on

l'a

vu, des réserves à la disposition du haut commandement) ;


un groupe de 3

-

batteries

de 75 ou de 105

sur bâts;

deux escadrons de spahis;

- une escadrille;

- un escadron d'A.M.C.; éventuellement des chars; - des transmissions comprenant en particulier un peloton d'antenne

à deux

équipes; - enfin, comme services, une ambulance, un C.V.A.D. de tion de munitions de 100 mulets un parc;

t

total

au

6

000 hommes

et

3G0

mulets, une sec-

£<500 animaux.

Plus étoffé le groupe mobile serait trop lourd,

il l'est

déjà suffisamment.

tout un groupe mobile doit- être mobile pour rivaliser de légèreté avec l'adversaire. - Tout le matériel, d'ailleurs réduit au strict nécessaire, Avant

est

à dcs de mulet. Im

longueur des convois qui en résulte est une source d'allongement de co-

lonne de y

nombre

lourdeur * - Il faut y parer en ne menant au combat que le de mulets nécessaires. Il ne faut pas, à cet effet, dépasser la

retard,

strict

de

proportion d'un mulet pour 3 fantassins, ce qui donne pour une brigade, telle eu1 elle a été envisagée ci-dessus, 1.350 mulets environ répartis comme suit : Etat-Major du groupe Mobile (avec son équipe de transmissions) Détachement

radiotélé grap.hique...............

22

26

Equipages des

2

régiments d * infanterie

846

Equipages des

3

batteries.

270

Equipages des 2 escadrons. «

munitions100

Equipages de l'ambulance (2 équipages

Section de

36

..

légers)................

50

1344


muletière en ordre de marche rigoureux occupe de 4 à 5 mètres par mulet 3 soit une longueur moyenne de 6 kilomètres pour les seule équipages de la brigade du type défini ci-dessus. Il s'ensuit qu'un cerEn montagne une colonne

tain nombre

bataillons n'est "capable" que d'une certaine quantité d'artillerie bâtée; une batterie par couple de bataillons est un maximum. - Par exemple si on lance en pays hostile un groupe de deux ou trois bataillons avec deux ou trois batteries on peut être assuré que cette force manquera d'agilité et qu'il lui sera généralement difficile de bivouaquer en toute sécurité. Ce convoi doit donc au combat être réduit au strict minimum, sinon laissé à

de

l'arrière. Il rejoindra une fois le résultat acquis.

La.

colonne doit marcher

sans sacs et sans bagages avec deux jours de vivre sur l'nomme et avec les T.C. au

collet Elle peut ainsi faire

vrer

*

combat sans dése'nparer.

des marches d'approche de 30 à 40 km. et

li-

C'est la tactique des harkas adverses, c'est celle

qui s t. impose à nous. Une

seule condition est nécessaire

:

l'échelonnement des bases, sur le

front d'action. Elles devront être approvisionnées et de trois jours de feu. ses d'opérations.

Au Maroc

il

de

huit à dix jours de vivres

faut pouvoir changer brusquement

de ba-


IV.

Là TACTIQUE

AU MAROC

principes généraux de la tactique s'appliquent aux T.O.E. comme en Europe,... mais c'est bien l'occasion de dire que si les principes sont simLes

ples et immuables, "l'art est tout dtapplication". Leur application est en effet, au Maroc, très particulière : - terrain, ennemi, moyens, tout y est spécial.

Ici

comme

ailleurs,

il faut un commandement prévoyant et actif,

té rigoureuse, un appui réciproque décision par la manoeuvre.

du feu

et

du mouvement ; une

Une

sûre-

recherche de la

Sûreté. à l'affût de la moindre négligence, la sûreté est d'une obligation stricte, mais ici elle doit être à courte portée. Pas de petits déAvec un ennemi

tachements, de patrouilles, de reconnaissances, de ces

petits paquets qui sont

la proie désignée des assassins des broussailles. traîne avec elle un poids lourd dont la protection est particulièrement difficile : le'convoi. Enfin eu Maroc l'ennemi est partout, s'il se révèle tout à coup à l'avant, La colonne

il

sera tout à l'heure sur les flancs ou sur les arrières, cherchant à dissocier nos éléments. On devine les difficultés qui en résultent, et on comprend

la position délicate de tels de nos groupes mobiles de 1925 brusquement pris à partie sur le chemin du retour par des tribun depuis longtemps soumises et qui partaient

en

dissidence. les fusils jaillissaient

on ne

sait

d'où.

!


La

surprise. La «

trait

recherche de la surprise est encore un —

commun

avec

les opéra-

~~

tiens européennes. L'adversaire ne dispose pas de tous nos moyens d'investigationt mais il en a de bien meilleurs, ne serait-ce que la trahison qui est constante;. On a toujours avantage, quand la chose est possible-, à effectuer nuit, et à attaquer au petit jour, à l'heure o& le marocain est rentre dans ses mechtas, sous la protection de quelques vagues ~maintenus sur les pitons. Par contre il n'est jamais indiqua d' attaquer d's nuit parce que. ce faisant, en ne pourrait utiliser lespuissants moyens la

marche d'approche de

dont nou^ disposons et aussi parce que dans le déserdro f-ui pourrait en résul-

ter,

au

petit jour, l'ennemi prévenu aurait trop

beau

jeu.

préparation détailiée à effectuer par les troupes et par le service des renseignements - des guides - et surtout une troupe disciplinée et entraînée. La marche de

nuit

demande

;

une

Formations. Le groupe

mobile a longtemps opéré dans une formation dérivée du losange

carré, les faces couvrant le convoi rassemblé à l'intérieur. C'était la

ou du

fameuse formation en fltêts de porc"

l'Isly,était rentré

dans

grâce à laque lle le Maréchal Bugeoud, à

les bandes indigènes

"comme dans du

vrai beurre"

suivant sa pittoresque expression. Mais, dans ces ter.ps heureux, on opérait en l'ennemi se livrait,d'une façon fort chevaleresque, à des chevauchées plaine,

et

épiques, dignes du pinceau d'un Vernet. Maintenant, on opère en montagnes, con-

dissidents égaillés

les crcux de rochers, ou tapis dans des coupe-gorges. la formation du. groupe mobile est obligée de se plier aux accidenta du sol. Dès icrw il faut s 1articuler suivant le terrain et

tre

de

la poussière

de

dans


Il

résulte certes une grande fatigue pour les que si elles avaient c on t i nuellement à traverser ces innombrables ravins à pic qui coupent les pentes les plus douces. Le groupe mobile devra donc souvent se fractionner en plusieurs colonnes,marchant par des crêtes parallèles, reliées entre elles et couvertes par des forces supplétives. Le convoi, d'ailleurs réduit au strict minimum, suivra une des crêtes ou un couloir nettoyé sous une protection immédiate suffisante. Il faut en outre que le coisnanderaent disposè toujours d*une forte réserve. La sécurité des flancs sera autant que possible assurée par des flancsgardes fixes, car le rôle de flancs-gardes mobiles est trop fatigant en montagnes pour des troupes régulières; dans certains cas on a pu faire remplir cet office par des partisans ou des gouras, le plus souvent à cheval, quTune unité désignée se tenait prête à soutenir le cas échéant. Ces forces supplétives peuvent d'ailleurs traverser des terrains,où des troupes régulières ne sauprogresser par les crêtes» troupes, moindre cependant

an

raient se risquer.

Les procédés

Il faut mener les

offensifs

attaques rondement et largement, ce qui implique départ adroit (déboucher par surprise en principe); — un - un dispositif étalé;

:

- des ailes bien étayées;

-

mitrailleuses et d"artillerie. LespaysdelaMontagneMaocaine,parce qu'ils sont fortement vertébrés, offrent

une mise en oeuvre massive des feux de


deux avantages au point de vue de

la tactique offensive

:

on

peut y développer

ses actions de force dans des compartiments naturels que l'oeil embrasse d'un regard; .on y peut exécuter en grand le tir par dessus les troupes amies. Un commandant de

groupe mobile ayant reçu un ou plusieurs objectifs géo-

graphiques - on n'en trouve guère d'autres - cherchera donc à déterminer le compartiment ou les compartiments de terrain qu'il faut traverser et., par sui-

te, maîtriser pour atteindre ces objectifs;

il

en

fera le

champ

clos,

ou

les

clos successifs de sa manoeuvre, en y distribuant et faisant progresser judicieusement ses forces - infanterie, cavalerie, goumiers, partisans - et en

champs

y promenant ses

trajectoires.

Quant à

la faculté

de

tirer par dessus les trou-

elle conduit à l'emploi systématique des bases des bataillons (mitrailleuses et engins) comme de la part

pes amies,

pe mobile

(position

de feux de

la part

du commandant de grou-

d'artillerie).

L'attaque doit déboucher adroitement disons-nous.

Ce

débouché comporte

sortir des bivouacs, occuper et quitter la base de départ. L'une et l'autre demandent à être minutieusemènt réglées; la plupart du temps, d'ailleurs, elles auront lieu de nuit ou à la pointe du jour. Il faut, en tous cas, que les itinéraires vers la base de départ aient été reconnus ou jalonnés, que des points initiaux et des heures de passage en ces en général deux opérations

:

points aient été fixés avec précision. En outre, quand des partisans coopèrent, il est essentiel de canaliser exactement leur entrée en ligne, si l'on ne veut courir le risque de les voir empiéter tout de suite sur les zones d'actions des troupes régulières; marchant plus vite, ils peuvent d'ailleurs rejoindre plus tard.

Le 26

août 1925, jour de la reprise de l'Amseft (pays Branès), le

d'attaque principal fut retardé d'une grande demi-heure à la sortie de Bab-Morouj par une horde de partisans auxquels il avait été laissé

groupe

du

camp

li-


bre carrière pour la traversée de ce camp. La 18 octobre suivant, deux bataillons de Légion, chargés de se porter du camp de Souk es Sebt d 'Ain Amar au devant du gros de la

84

Brigade de marche descendant du massif de Bou Inour,

étaient arrêtés pendant trois quarts d'heure au collet de Tizougarine - sortie Ouest de ce camp - par un flot de »;oumiers algériens auxquels on s'était confixer l'heure du boute-selle, sans régler les conditions de leur accès et leur passage au dit collet. Parfois la base de départ sera prise chez l'ennemi, ou du moins au delà de la zone des postes avancés; on a tout intérêt alors à traiter l'affaire de nuit, de manière à être en possession de la base au petit jour. C'est un coup de main, qu'on exécute en silence, prestement, sans tirer; mais qui doit être suivi sans tarder du débouché même de l'attaque, et comporter l'organisation préalable d'utenté

de

ne base de

feu, prête à fonctionner au bénéfice

de ce débouché.

dispositif d'attaque prennent appui sur les accidents de terrain qui constituent les limites latérales du compartiment tactique; elles sont articulées en profondeur. Si l'on estime pouvoir y employer des partisans, ce sera toujours avec la précaution de faire suivre ceux-ci par un goum éprouvé ou par des troupes régulières. Les circonstances, cependant, peuvent être telles que les flancs du compartiment deviennent les inévitables condensateurs du dispositif, en ce sens que tout commande de manoeuvrer par ces flancs avec le maximum de moyens; il importe, dans ce cas, d'affecter des forces au nettoyage intéLes

rieur

ailes

du

du compartiment; des goumiers ou des

partisans conviendront

quand

le net-

toyage impliquera une razzia. Les

et à

actions de feux incombent principalement aux unités de mitrailleuses

l'artillerie; elles forment,

fondamental de la manoeuvre.

non moins qu'en guerre européenne, un

acte


L'artillerie doit agir en masse, sous l'impulsion du commandant du groupe mobile qui se tient près d'elle au débouché de l'attacue, et marche ensuite avec l échelon de tête si elle se déplace par échelons. Certaines contingences d'ordre topographique ou tactique peuvent militer pour l'attribution à un groupe de bataillons ou à un régiment. Il peut être notamment nécessaire d'affecter une batterie à un élément ayant une mission importante et dont le commandant du groupe mobile ne pourra suivre à -de

sections

vue

de 65 ou de 75 C.

Il n'y faut toutefois sacrifier qu'avec mesure, parce que l'artillerie dans les combats du Maroc vaut surtout par la

les évolutions.

l'intervention

de

promptitude et la masse. La nature du pays

facilite d'ailleurs l'appui à

vue.

C'est en disposant ses batteries sur des positions d'où elles puissent, par des concentrations instantanées, maîtriser les zones où progresse l'infanterie que

le

sir

pour postes de commandement

commandant de Brigade met

le sceau à sa manoeuvre : il doit donc choisuccessifs,, les observatoires qui vivifient ces

positions maîtresses. Enfin dans le champ d'action restreint des colonnes du Maroc,

est suffisamment proche

de

l'artillerie

l'infanterie pour pouvoir s'adapter rapidement à des

missions d'accompagnement immédiat. i

Mécanisme de

l'attaque. De jour, tant

que l'ennemi ne

s'est

pas révélé t

..

le- colonnes doivent

être précédées à courte distance de c.avaliers, de goums, exceptionnellement de partisans, largement étalés. Il faut toujours opérer sur le plus grand front possible. Ces'fourrageurs sont chargés de faire "lever le gibier". Cette mission remplie, l'infanterie doit intervenir dans le plus bref délai. Le parti-


san ne "tient" pas.

On

peut lui demander un effort de courte durée, à la con-

dition qu'il se sente immédiatement soutenu. Une fois l'ennemi révélé, l'attaque doit suivre au plus tôt. Elle demande donc de la part du chef un coup d'oeil sûr, une décision rapide. Elle est menée généralement par l'avant-garde sur un front aussi large que possible, prolongé

sur chaque flanc par l'action des forces supplétives.

L'attaque doit être appuyée par toute l'artillerie, et par le plus grand nombre possible de mitrailleuses. Cet appui, facilité par la nature du terrain,

est toujours fait à vue, de crête à crête. Au Maroc, la marche de règle; l'emploi des bases de feux est constant.

du Perroquet

est

principe les mitrailleuses doivent donc demeurer organes de bataillon, dans le bataillon du type Maroc. Elles pourront produire ainsi des effets

En même

et ne seront pas exposées aux dangers d'abordage de la première ligne contre lequel elles sont impuissantes. Elles pourront souvent tirer ainsi affût dressé, ce qui donnera plus d'efficacité à leur tir. de masse

Leurs positions de

tirs

successives matérialisent et scandent l'action di-

rectrice du chef de bataillon, laquelle s'exerce vre de la section d'engins et par les mouvements

la mise en oeuaux unités de fusi-

en outre, par imprimés

liers réservées. L'infanterie de l'attaque doit marcher déployée, les groupes en petites colonnes marchant à peu d'intervalle les unes des autres. Sur la première ligne, pas de trous, pas de parties du terrain cachées entre voisins, pas d'angles morts, de ravineaux, de broussailles suspects et non visités. Il faut marcher soudés, avec cohésion, chaque unité bien dans la main du chef.

réserve, marchant d'ailleurs à distance

A

chaque échelon

l'échelon précédent, prête à se déployer et à se porter, à la baïonnette,au secours d'une unité attaquée

une

/

de vue de


au corps à corps.

Cette réserve doit également pouvoir boucher un trou créé par le terrain.

unités d'aile marchent toujours échelonnées vers le côté découvert et dans la même formation élémentaire< La compagnie de réserve du bataillon couvre les

Les

équipages.

est souvent obligé de lutter pour faire comprendre aux cadres inférieurs cette nécessité des réserves, elle est pourtant primordiale. Un autre écueil à éviter c'est la trop grande densité du premier échelon. Il ne faut jamais dépasser la densité d-un homme par deux mètres de front, si l'on ne veut pas s'exposer à des pertes faciles et inutiles. On

unités d'attaque

Les

ne

atteindre au plus tôt l'angle nort est vite atteint,

doivent avoir qu'une idée

:

l'objectif, même si l'ennemi tire. Kn montagne;, et d'ailleurs, les mitrailleuses des bataillons d'assaut réunies chef de bataillon se tiendront prêtes

à

en jeu à Le

hauteur du

raettre en batterie au plus vite pour

prendre à partie un ennemi qui se révélerait. Enfin la base

trera

à

di] fe.ux

arrière en-

la première alerte.

premier rang doit donc

aller vite et chercher

C"est souvent avec lui une véritable course au clocher

mier. C'est pour cette raison que

à surprendre

l'ennemi.

il

faut arriver preles troupes indigènes sont supérieures dans où.

l'assaut. Bien

allure et quand l'affaiveulent plus entendre parler d'autre façon de

entrainées, elles enlèvent les pitons

à vive

re a réussi une fois, elles ne procéder. Nos bataillons de 1925 s'en sont bien rendu compte. Mais pour de tels résultats, il faut de la cohésion dans la troupe et des cadres qui en veulent. Un peu

au canon

et

avant la crête on se remet rapidement en ordre, on met baïonnette on

franchit le dernier

bond au plus

vite et très soudé.

Le

crête


présence d'un adversaire que l'on prétend surprendre, puis gagner de vitesse, l'ouverture du feu d'artillerie ne doit pas être décidée sans motif En

impérieux, car les coups de canon sonnent le ralliement des harkas dissidentes avec autant

d'efficacité

que

les plus pressants appels d' "acès". C'est dire


fait

qu'on ne

nécessité

précéder l'attaque d'une préparation

dûment reconnue

:

d'artillerie

qu'en cas de ennemi en position, fortement retranché maître de

ses feux.

1

La manoeuvre.

but final d'une opération une fois fixé,

il

faut généralement pour l'atteindre, opérer par objectifs limités, d'horizon visible en horizon visir ble. A chaque arrêt, le chef combinera sa marche ou sa manoeuvre pour conqueLe

rir l'objectif On

suivant.

voit quel rôle jouent là-bas le

coup

d'oeil

du chef

et son esprit

de

décision. plus souvent, si la marche d'approche a été bien étudiée, l'attaque de l'avant-garde permettra au commandant du groupe mobile de disposer des obserLe

vatoires d'où

il pourra monter sa manoeuvre.

Les premières

réactions

de

l'en-

lui auront donné les indications nécessaires. D'après les circonstances, il fera une nouvelle attaque dans l'axe de marche, ou cherchera à étendre son front. Si le terrain le permet, il devra s'efforcer de menacer la ligne de retraite de l'ennemi. Cette manoeuvre est irrésistible. Le Marocain la craint bien plus que notre feu qui ne ltatteint que rarement, tant le terrain et la connaissance qu'il en a, lui sont propices. Si pour obtenir ce résultat, la manoeuvre devait entraîner trop loin nos forces régulières, il ne faudrait pas hésiter à en confier l'exécution aux forces supplétives à condition de pouvoir nemi

les soutenir ultérieurement. Ce qui complique le rôle du commandement, c'est l'obligation de surveiller les flancs, les arrières,et ce précieux convoi dont les déplacements sont si


longs, si lourds, si

biles prêtes

difficiles.

On

conçoit l'importance de réserves très mo-

à boucher un trou dont l'ennemi voudrait

profiter.

La

cavalerie

peut rendre à cet égard, de précieux services.

l'aide des réserves dépendra souvent de l'initiative des chefs subalternes. Aussi chaque unité réservée doit-elle avoir sa consigne La parade à

:

protection éventuelle d'un flanc, ou du convoi, arrière-garde, eto.,. etc... Dans chaque cas : décision vite prise, objectif nettement fixé, exécution rapide et ordonnée.

Place du Commandant du Groupe mobile dans la Progression offensive.

La

conduite d'une action offensive au Maroc ne saurait reposer sur le

fonctionnement méthodique des postes de commandement

le réalise en guerre européenne, où ennemi que par

la complexité des

il

est

tel

qu'on le conçoit et

tant par les effets du feu jeu. Cette conduite doit s'ins-

imposé

moyens mis en

d'être non seulement difou tâtonnante, mais absolument aveugle Ï cela résulte, d'une part, de l'allure rapide qu'affectent les engagements avec un adversaire généralement dépourvu d'artillerie et foncièrement mobile; d'autre part, des difficultés de terrain qui font qu'un chef ne peut pas laisser prendre beaucoup de champ à sa troupe sans perdre bientôt toute liaison avec elle. Nous notions précédemment que la manoeuvre offensive doit savoir tirer parti, pour son processus comme pour sa sûreté, de la structure compartimentée pirer d'une ficultueuse

vue immédiate des événements sous peine

du pays Nord-Marocain

:

mais cela implique que le chef sache présider lui-même,


en temps

utile,

aux réajustements de

dispositifs et

de

feux qu'exige cette ma-

noeuvre chaque fois qu'elle quitte un compartiïaont pour en aborder un autre.

effet, les cartes topographiques ne donnent pas » et sans doute ne donneront' jamais - une représentation du terrain assez exacte pour qu'il soit possible au chef de régler, d'après elles, le développement de l'action au delà du premier horizon visible. Le Chef doit donc atteindre cet horizon, de sa personne, assez à temps pour arrêter, de visu, les conditions dans lesquelles il poussera derechef ses forces en avant, c'est-à-dire les fera manoeuvrer dans le nouveau compartirent qui s'ouvre à elles. En définitive, il faut que le chef : En

1")

fasse choix d'un axe de déplacement jalonné par des observatoires qui

lui livrent

les parties successives de son champ d'action; 2°) outille cet axe et ces observatoires de telle sorte qu'ils puissent remplir, toutes proportions gardées » un rôle analogue à celui de l'axe des transde proche en proche

missions et des postes de commandement dans la guerre d'Europe - ce qui comporte non point le déroulement d'un fil téléphonique, mais l'emploi d'agents de

transmission, d'observateurs et de signaleurs pour communiquer avec les troupes; d'antennes et de panneaux pour communiquer avec l'avion.

Bref, un

commandant de groupe mobile soucieux

d'animer lui-même sa manoeu-

la livrer aux hasards du terrain ni aux improvisations de subordonnés aventurés, doit coller aux troupes qui forment l'échelon principal de son dispositif. Il reste ainsi en contact avec les chefs qui dirigent cet échelon, et il précède ses réserves qu'il peut engager à bon escient. Bien entendu,

vre,

il

se

de ne pas

fait

accompagner du commandant de son

nécessaires.

Les phases ou bonds de

artillerie et

des agents de liaison

l'offensive correspondent és lors

lisation progressive d'un terrain a t te n t ivemen t scruta

:

Ils

à

l'ut1-

aont marqués dans


les ordres par la désignation d'objectifs bien apparents.

La

Au moment de

parler

de

Défensive

la défenset

il

faut ouvrir une parenthèse.

La

su-

prématie de l'offensive est, on le sait, un principe absolu, mais qui, sur les théâtres d'opérations extérieurs, s'applique avec une particulière vérité. "Opération défensive" est un non-sens dans des pays où une seule chose compte pour l'indigène ; la force, - et où cette force n'existe, qu'à la condition de

les résultats acquis, c'est, en tout. pays musulman, faire preuve de faiblesse, s'attirer des incursions de plus en plus nombreuses en territoire soumis, provoquer des départs en dissidence. Ne se montrer. Rester sur place, maintenir

pas avancer, c'est reculer. Pendant la période tragique de 1925,

d'avril

à

juillet, tant

qu'on dut se

loin, nos postes encerclés,les tribus les plus anciennement soumises partirent en dissidence, au grand étonnement de certains. Du jour où nous reprîmes la marche en avant, les soumissions affluèrent. Les gens partis la veille rentrèrent le lendemain sans aucune espèce de contenter

honte; joué

de

soutenir, souvent

ils s'étaient

la règle

du

jeu.

de

continuellement mis du côté du plus fort;

Il

y a

un loyalisme comme un

ils

autre, et dont

avaient

il

faut

savoir se contenter. Il est donc nécessaire de montrer souvent sa puissance. En cours d'opération'laisser échapper une occasion favorable d'exploiter un succès,

c'est faire preuve d'une faiblesse

dont

l'adversaire profitera

à

le


première occasion. Le mot

défense s'applique donc ici simplement à l'unité momentanément ar-

rêtée en cours d'attaque ou au bivouac. Quelle que soit la raison de l'arrêt, une unité ne doit jamais être arrêtée, - à moins d'être couverte, - en une position telle qu'elle puisse être do-

fusil.

est même vrai des postes, et c'est pourquoi, les possibilités de ravitaillement en eau assurées, les postes de pitons, en ftpots de fleurs", suivant l'expression consacrée, - sont souvent les meilleurs, mais il leur faut une garnison suffisante pour assurer leur vie quotidienne : au mi-

minée à portée de

Ceci

nimum une compagnie.

L'expérience de 1925 a Ce

fait revenir des postes

n'est pas toujours chose facile

que

de

vallée.

d'exiger d'une troupe qui vient

d'accomplir des prodiges d'endurance physique,par la chaleur et par la soif , en des pays chaotiques, - l'effort supplémentaire indispensable pour la mettre en

situation propice, la plupart du temps sur une crête aux pentes abruptes : il faut savoir l'exiger et payer de sa personne. Il faut lutter contre la fatigue, la mauvaise humeur, la lassitude I On a vu quelles précautions devait prendre une troupe accédant à un piton ou à une crête ; tirs de F.M., nettoyage à la grenade et au V.B. Ce sont déjà des précautions défensives. Mais l'occupation d'un point est malgré tout faite hâtivement; le tir ennemi, à courte portée, rend les reconnaissances très difficiles; aussi bien est-ce le moment ott l'on a le plus de pertes par le feu. Les flanquements sont presque impossibles à réaliser du premier coup à une

cause des rochers et des broussailles. Le retour offensif de l'ennemi est tou-

jours à craindre.

fût

du moindre

Comment

bruit.

A

y parer ?

la

moindre

Il faut

des grenadiers aux aguets; à

l'af-

alerte le nettoyage des abords à la grenade.


être repris. Enfin on ne saurait trop le répéter, il faut par compagnie et par bataillon une réserve bien en main, qui, au moindre cri de l'ennemi, partira baïonnette haute, en muraille. Lorsque l'ennemi s'est risqué au combat rapproché et qu'il a été reçu de telle sorte, il n'insiste pas et l'on jouit généralement d'une période de calme à la suite de cet incident. Par contre, après de telles actions, l'infanterie ne doit jamais poursuivre que par le feu et la cavalerie ne doit en aucun cas se laisser entraîner dans une exploitation qui la conduirait sûrement dans une embuscade.. aux V.B., aux mortiers Stockes doit

Le

stationnement

L'installation d'un bivouac est une opération fort délicate; elle demande de la part du chef une grande habitude du pays et de la décision. C'est l'heure propice entre toutes aux harcèlements d'un ennemi agressif. Il faut généralement protéger cette installation par l'occupation provisoire de certains points. On y consacrera des détachements dont l'effectif ne devra pas être inférieur à un bataillon appuyé par de l'artillerie, ce qui ne les empêchera d'ailleurs pas d'être l'objet des tentatives de l'ennemi. En 1923, au Bou Khamoudj, un bataillon de tirailleurs marocains est mis en protection du bivouac sur un terrain que la photo d'avion semble indiquer, bien à tort, comme uniforme et dénudé. Poussé trop loin, mal soutenu par les troupes du bivouac et l'artillerie, il est brusquement attaqué par une centaine de dissidents fanatisés par le fameux Sidi Raho, cependant que d'autres dissidents tiennent sous le feu, la face du bivouac orientée vers le détachement. - Repoussés, les dissi-


dénts reviennent par trois fois, pénètrent à

l'intérieur

bataillon, se mêlent aux unités pour les empêcher de se servir de leurs feux et les forcent à la retraite, servent au couteau tous les traînards Un bataillon de tirailleurs algériens doit être engagé pour rétablir la situation. Il subit lui-même deux assauts dont il ne vient à bout que par une charge à la baïonnette en masse. L'artillerie n'a pour ainsi dire pas pu intervenir. On conçoit que sous de telles menaces la durée de l'installation de la colonne au bivouac doit être réduite au temps strictement indispensable. Or ce du

«

n'est pas petite chose que de décider de l'emplacement, de répartir le bivouac entre les unités, et de parquer à l'intérieur, dans un ordre relatif, la masse du convoi. Les reconnaissances doivent être faites à l'avance sous la protection

du combat lui-même.

précaution fructueuse consiste à grouper auprès du commandant du groupe mobile pendant la dernière phase de la marche ou du mouvement offensif un officier monté par bataillon, escadron, batterie et services, officiers qui acUne

l'état-major de la brigade dans la reconnaissance des emplacements de bivouac et en recevront sur place les données relatives à l'installation de leur unité. tTn bon emplacement de bivouac ne doit pas être dominé et doit cependant permettre d'assurer le ravitaillement en eau; conditions généralement contradiccompagneront

toires dans un pays de montagnes où l'eau est rare. On est conduit parfois à articuler le dispositif en bivouacs séparés, - d'autant plus que la possession des observatoires importants est indispensable pour la conduite ultérieure de l'opération, et pour assurer à la. brigade sa sphère d'action extérieure en ou-

tillant l'artillerie et le service des transmissions optiques. Mais un tel dispositif ne peut pas toujours être pris en fin

de combat,


en pleine zone insoumise, faute de temps

et

de recormaissance

suffisante. Les

bivouacs séparés doivent en effet être suffisamment proches pour croiser leurs

feux, suffisamment éloignés pour ne pas se tirer de nuit les uns sur les autres au cours du "hourvari" produit presque infailliblement par quelques salopards habiles à se glisser impunément entre les bivouacs pour en énerver les occupants.

alors pour chaque bivouac; il est indispensable que les corvées d'eau soient efficacement protégées. Le dispositif articulé ne devra donc être pris qu'à bon escient, après re-

d'ailleurs la question d'eau

Et

se pose

connaissances .précises, étude détaillée du ravitaillement en eau de chaque bivouac, et de son plan de feux.

Il

ne peut

être pris qu'avec des troupes déjà entraînées

aux

surprises ma-

rocaines. Enfin chacun de ces bivouacs ne devra pas comprendre moins d'un bataillon. Faut-il ou non proscrire l'emploi de grand'gardes ? Cas d'espèces. - C'est encore le terrain qui pourra les rendre nécessaires pour ne pas étendre outre mesure le bivouac.

- Fortes

au minimum d'une compagnie, ces grand'gardes tien-

nent généralement un piton où elles se cerclent; elles ne détachent bien entendu aucun

poste en avant d'elles.

Chaque

face du bivouac doit être protégée suivant le terrain par une tran-

chée, ou par une murette, continue, sauf aux points de passage indispensables

réseau Brun porté par les mulets de compagnie, en nombre forcément restreint, protégera les points les plus

dont

la défense sera particulièrement assurée.

Le

importants ou les plus difficiles à défendre. Enfin le débroussaillement autour

doit suivre immédiatement la construction de la murette, condition essentielle pour pouvoir placer des armes de flancuement efficaces.

du camp

Inutile d'insister sur la nécessité d'un service

de garde

et

de ronde

ri-


goureux. En

cas d'attaque, seuls les organes de flanquement de la face intéressée

doivent intervenir. - Les chefs de section prescriront les lancements de gre* nades nécessaires. Les faces non attaquées, et à plus forte raison tout ce qui se trouve à

c'est

l'intérieur

aux réserves de

Il faut

ne

doit pas bouger. Si l'ennemi pénètre dans le bivouac

régler l'affaire

à la baïonnette.

l'intérieur du camp une discipline rigoureuse, une répartition du bivouac très stricte, de façon à ménager les avenues nécessaires aux divers mouvements et en particulier à celui des réserves. Tout cela demande, on le à

conçoit, de la part de la troupe entraînement, calme et discipline.

est un mouvement difficile. C'est là surtout qu'il faut des troupes entraînées et des cadres énergiques car le désordre et le bruit sont à éviter à tout prix. Déjà compliquée de jour, cette opération l'est dix fois plus de nuit. Or c'est de nuit que la plupart du temps elle doit avoir lieu. Elle doit être faite Lever le bivouac

en ordre, sans

bruit, sans feu, sans lumière et

ne pas demander plus d'une heure

et demie, rassemblement des troupes compris.

Les "Décrochages"

Si la défensive est à proscrire au Maroc, le décrochage est par contre une

opération courante. Ravitaillement de postes avancés, rupture du combat en période offensive le soir pour former le bivouac, départ d'un bivouac, autant d'occasions ca l'on peut avoir à se décrocher.


C'est une opération des plus délicates qui se complique encore de la nécessité de ne laisser aux mains des dissidents ni blessé qu'il pourrait achever, ni même cadavre dont il se ferait un trophée. - Il y a là aux colonies une question d'honneur

demi-tour est attendue et surveillée par l'ennemi; tapi dans les broussailles, à proximité de la ligne, il attend cette heure propice à sa tactique préférée : la brusque irruption au couteau. On ne se croit pas touOr

l'heure

militaire.

du

jours accroché alors que le dissident est à trente mètres de soi. L'adhérence du Chleuh est telle que si l'on n'obtient pas la rupture du combat par

la surprise

ou

par la ruse seule on doit se l'assurer de vive force

par la manoeuvre. La manoeuvre,

- soustraire sont

ici, consiste essentiellement en

constamment aux coups de l'ennemi

deux

opérations

les organes

de

:

la brigade qui

:

soit incapables soit inaptes au

de combattre; combat rapproché;

- obliger l'ennemi à décoller en lui opposant des barrages de feux successifs qui brisent progressivement son élan et l'empêchent lui-même de manoeuvrer. On a pu éviter les inconvénients du décrochage en bivouaquant sur place et en n'entamant le repli que de nuit ou au point du jour. Cette tactique a fréquemment réussi en 1925 et permis d'effectuer en toute tranquillité des replis délicats. C'est une tactique à employer chaque fois que la chose est possible. Les éléments à mettre

ainsi hors d'atteinte se rangent, par ordre d'urgen-

ce, en trois catégories. 10 Les impedimenta

20 Les

:

convois et trains régimentaires.

formations qui remplissent> au combat, un rôle technique indispensa-


ble sans y prendre part : équipe de transmission, détachement radio, ambulance. 30 Les unités inaptes au combat rapproché : batteries d'artillerie compagnies de mitrailleuses et sections d'engins. Ceux de

la première catégorie sont, chaque fois qu'il se peut, diriges

d'emblée sous escorte vers une zone sûre

postes permanents. Pour les autres,

:

base; position de recueil, ligne de

il s'agit

seulement de leur faire prendre,

les armes du combat rapproché - infanterie et cavalerie « l'avance qui garantira leur liberté d'action. L'opération de décrochage doit se faire ici comme partout par replis successifs, mais à courte portée. Après avoir bien assuré la protection de ses flancs, le commandant de la colonne commencera donc par faire replier ses convois avec leur escorte. Il fera établir à la crête suivante, en tous cas à portée de mitrailleuses, une solide base de feux comprenant toute l'artillerie et toutes les mitrailleuses disponibles. Un signal fera connaître que l'échelon de repli est en place prêt immédiatement sur

à

tirer. A

le chef restera avec ses éléments arrière. C'est surtout crise que l'exemple est nécessaire. Il y a donc là pour lui un

chaque échelon

à ces moments de

devoir absolu. De

son P.C. avancé, le commandant de la colonne

nant l'ordre de repli aux derniers bataillons.

fera partir le signal don-

Ce mouvement commencera

par les

repli du dernier échelon se fera sur un signal des chefs de bataillon intéressés. Parfois ce dernier mouvement sera précédé d'un rapide nettoyage à la grenade et au V.B. qui d'ailleurs préviendra l'échelon arrière. Les dernières sections partiront alors en ligne, les groupes en petites colonnes, les gradés en arrière. Au moindre incident toute la ligne équipages, mitrailleuses comprises.

Le

é


doit stopper et si nécessaire repartir à la baïonnette. Aussitôt abandonnée, la crête doit fumer sous le feu des mitrailleuses arrières et de l'artillerie, déclenché instantanément sur un signal déterminé. Cette r;anoeuvre sera répétée jus eu a ce que l'ennemi décolle. *

c'est l'ordre, la deuxième la rapidité. Cette dernière est fonction du degré d'instruction et de discipline de la troupe; preuve encore qu'une troupe risque d'autant moins qu'elle est mieux instruite. Dans le décrochage, comme .dans l'attaque, cette rapidité dans la manoeuvre est un gros facteur de succès aux moindres pertes. Mais elle exige elle-même une grande résistance à la fatigue. Dans ce genre d'opérations les tirailleurs bien entraînés sont de premier ordre. Dans un combat prolongé, dif. ficile, pendant les arrêts, les légionnaires sont supérieurs. la valeur particulière de chaque bataillon ne manque pas d'importance. La

Au

première condition dans le repli

bout de peu de temps les dissidents arrivent à la connaître,

"coups"

qu'ils

ru manquer

de

ne

risqueront

que

il y a

des

sur une unité qui leur aura précédemment pa-

cran, de cohésion, d*instruction.

opérations d'aller et retour ne sont pas moins épineuses que les décrochages : elles exigent le même esprit de prévision et plus de prudence encore. On ne s'y engagera qu'avec des forces très légères, dotées du minimum d'éLes

quipages muletiers

:

la proportion entre le

nombre de

mulets bâtés et le nombre

fantassins - de quoi dépend essentiellement la mobilité d'une colonne - doit faire alors l'objet d'une décision mûrie. Une attention égale sera donnée au de

qu'il faut différents à l'aller et au retour. Enfin, la nuit sera méthodiquement mise à profit, dans ces opérations pour tromper ou choix des itinéraires,


.

surprendre la vigilance des observateurs ennemis.

Il

faut d'ailleurs bien s'entendre sur le sens de ces opérations : elles sont nécessaires pour ravitailler un poste, opérer une razzia, faire une reconnaissance, - mais elles ne doivent jamais être appliquées à une incursion en zone prête à se soumettre.

"C'est un pays où. il ne faudrait pas être obligé de s'en aller. C'est par excellence le pays à engrenage. L'histoire de nos campagnes de Berberie en fait à nouveau

tre

la preuve. Et

chose encore que

il y a,

dans

cette manière d'agir des montagnards, au-

l'irrésistible plaisir

de

reconduire à coups de fusils des

gêneurs. Une tribu, en effet, qui aura accueilli pacifiquement une troupe de conquérants sera irrémédiablement prise à partie et mangée par les autres tri-

l'étranger s'en ira. Il lui faut donc donner des gages en attaquant ceux qui la quittent, guider même le rameutage acharné des hordes voisines, et cela explique tout le danger qu'il y a pour une colonne au moindre recul, même momentané. Cela fait comprendre aussi.cette condition qui paraît étrange, mais si souvent posée par les Djemaas dans les palabrer politiques : "Nous voulons bien vous accueillir en tel point, rais si vous y arrivez il ne faudra plus bus quand

vous en

aller."

(Le

Glay).


V.

Le groupe

RAVITAILLEMENT DU GROUPE MOBIIE

mobile emporte avec lui 4 jours de vivres, deux sur l'homme

dont un de réserve, 2 sur les T.R.

et un jour d'orge aux T.R. Mais c'est un fait qu'avec les pertes inévitables en animaux on n'est jamais si riche. Les animaux ont un ou deux jours d'orge

Les animaux du T.R. ne peuvent, on

le conçoit, aller bien loin chercher

les vivres. Il leur faut du repos. Les jours de baroud ils suivent ou rejoignent la troupe. La distance entre le groupe et la base est bien vite trop grande pour eux. Il faut alors ravitailler la colonne au moyen de convois. Ceux-ci sont de trois sortes ; Convois militaires : compagnies du train, convois auxiliaires ou compagnies de conducteurs utilisant des mulets de bât ou des arabes.

civils réquisitionnés dont les animaux en cas yés par l'Etat. Convois civils loués dont le prix est plus élevé mais est seul responsable des pertes. Convois

Les munitions sont, bien entendu, confiées aux convois

forment en

particulier les sections

de

pertes sont pa-

le propriétaire

militaires. Ils

tonnelets d'eau sont Génie et les vivres qui tentent

de munitions. Les

transportés par les C.V.A.X. - Le matériel du moins l'indigène sont confiés aux convois civils. Un /

animal portant en moyenne de 60 à 80 kilogs et le jour de vivres et

de feu du groupe type

représentant

65

tonnes, on voit

qu'il faut

un

millier


d'animaux pour le réapprovisionner.

C'est avec ces moyens, répartis par le 40 Bureau de l'E.M. supérieur que le Commandant du Groupe mobile va jouer entre la base et son camp. Or les communications sont plus que précaires. En 1926 elles ont été parfois totalement inéxistantes.

Il a fallu'les créer.

Et ce n'a pas été sans peines ni sans heurts

Il lui faut vers l'arrière.

dans le ravitaillement. Le chef a là de graves décisions à prendre. mesurer ses prétentions à ses possibilités tant vers l'avant que

Enfin

l'autorité dont il

dépend

vois, soit la constitution

de

doit prévoir à

bases avancées.

temps

Il est

soit le

doublement des con-

nécessaire pour cela que

les officiers du 40 Bureau de région ou de groupement viennent fréquemment sur le terrain de l'action, pour renseigner leur chef à temps afin qu'il puisse commander c'est-à-dire, avoir prévu. - Le Maroc est la terre d'élection des gens ac-

tifs.

mes

le ravitaillement en viande, les exécutants sont unanià demander la gestion directe, avec un troupeau suivant le G.M. : la viande

est

dure, mais

En ce qui concerne

elle existe, tandis qutavec le

système des marchés

préférés des

représentants de l'Intendance parce que plus avantageux pour l'Etat, parfois que le soldat s'en passe complètement.

il

arrive

Il existe

enfin deux compléments aux ravitaillements réguliers qui ne sont pas négligeables : les soukiers et les prises au combat. Les soukiers (vendeurs civils accrédités auprès des bataillons) sont un mal

nécessaire.

Ce

sont des ravitailleurs, de moral par le liquide et le tabac,

et par les mille riens dont on manque toujours. Ils sont fort habiles à assurer eux-mêmes leur ravitaillement à travers les pires 'dangers, grâce le plus souvent, à des compromissions qu'il faut surveiller. Mais le métier est bon si l'on


est au départ, assailli. Il faut en profiter pour renvoyer impitoyablement les exploiteurs par trop cyniques. en juge par

le

nombre de demandes dont on

prises de guerre il faut bien reconnaître que l'administration a commis à leur sujet une faute de psychologie énorme quand elle a décidé que les prises revenaient à l'Etat par l'intermédiaire de l'Intendance. A ce compte là il n'y aurait plus de "razzieurs". Or la prise, quand elle est justifiée, est un puissant moyen d'émulation. Les rois de la première race partageaient du moins avec leurs soldats, je ne crois pas que l'on puisse faire différemment, môme aujourd'hui. Quant aux


VI.

LES

POSTES

retenir ces deux axiomes : 1°) Une opération militaire au Maroc doit avoir pour but et conclusion l'occupation d'un objectif géographique - 20) Il est inutile, il est dangereux, d'aller quelque part si l'on n'est pas décidé à y rester. Le signe sensible et durable de cette occupation c'est le poste (1). Le choix de l'emplacement d'un poste est une affaire de commandement et surtout de commandement régional, car c'est lui qui sera appelé à en assurer la vie et éventuellement à en faciliter la défense, le groupe mobile parti. C'est lui encore qui par son service de renseignements, sait d'où. le poste remplira le mieux son rôle : marquer l'emprise du vainqueur, protéger un De

ce qui précède on a pu

souk, un futur bureau de renseignements, un point d'eau indispensable. Enfin un poste

c'est aussi

un canon placé de

et moralement sur des oeuvres vives terrain de pâturage.

lement ou

telle sorte qu'il puisse agir matériel-

Ces

de

l'adversaire - mechtas, tentes

conditions tactiques et politiques ae renferment pas tout le problème:

iL faut aussi que la garnison du poste puisse vivre,

même

Il

au milieu d'une

ré-

faut notamment qu'elle puisse assurer son ravitaillement en eau, or c'est là la difficulté. On a calculé que pour certains postes de l'Ouergha le ravitaillement en .eau eoütait un homme pour 10 gion hostile ou qui peut le devenir.

(1) Commandant de Boisboissel

:

les opérations

au Maroc.


litres d'eau. poste ne peut généralement avoir d'eau sans être dominé à courte distance, solution qui ne saurait être adoptée à quelque prix En pays montagneux un

soit. On est alors obligé d'établir soit un système de postes entourant le point d'eau, soit un poste si important qu'il contienne une garnison susceptible de faire colonne pour aller à l'eau, Mais la pénurie d'effectifs écarte d'emblée cette dernière solution, Gros problème auquel il faut réfléchir. que ce

Lorsque le poste unique

n'est pas possible., l'idéal

semble

être le

groupe

l'effectif total d'une compagnie, postes si rapprochés qu'on puisfacilement aller de l'un à l'autre et que par suite le commandement de l'en-

postes à

de

se

semble y

soit toujours possible.

"Le poste à

construire doit être

de défense

aisée, voir ses voisins et les

flanquer dans la mesure du possiblef tenir (sinon contenir son eau, commander " le pays soumis à protéger, avoir des vues et des feux sur des points vitaux " en dissidence (et non pas sur un no'man's land). Le plan des feux du nouveau w

"

poste (armes automatiques et

w

tionner le tracé.-* (1)

artillerie

de

position) doit en précéder et condi-

défense propre du poste doit être assurée par des armes automatiques de flanquement et par des Stockes et V.B. largement approvisionnés. Le canon, aLa

vons-nous

dit,

a un but plus éloigné.

Il

doit être en mesure en particulier,

d'appuyer un élément mobile, forces supplétives ou colonne, venant ou

ravitailler

opérer à proximité.

ravitaillement des postes et l'établissement des pistes nécessaires pour les transports qu'ils exigent demandent une étude détaillée, du temps, des Le

(1) Commandant

,de

Boisboissei

:

Les

opérations au Maroc.


troupes*

obligation qui pèse lourdement sur les possibilités d'emploi des forces mobiles soit dans le territoire, soit à l'extérieur. Ce problème

C'est

une

pèse donc sur l'ensemble de l'économie des forces du pays.


CONCLUSION

telle tactique peut paraître bien

faite de bien petites recettes. Elle nécessite cependant beaucoup d'instruction et d'entraînement de la part de la troupe; de caractère, de volonté, de décision, de coeur,de la part des cadres. On ne fait bien que ce qu'on fait avec goût. Une

mesquine et

Il

est nécessaire d'avoir au Maroc l'instrument sans lequel toute expédition coloniale est coûteuse. - Avec une troupe non instruite, la misérable tactique

l'on vient d'exposer est déjà trop savante.

que

Avec des

chefs sans

enthousiasme, on court au Maroc aux pires catastrophes et voilà pourquoi on y a

fait, trop souvent hélas Le Maroc

et

la.

1' "experimentum in anima

!

vili".

Syrie sont un merveilleux terrain d'entraînement pour nos

troupes indigènes, et

même

pour nos troupes françaises, zouaves et coloniaux.

C'est à la tradition formée, aux efforts accumulés depuis 1907 dans le bled ma-. rocain que l'on doit les magnifiques pages écrites par les troupes d'Afrique dans la dernière guerre. T.O.E.,

il

utiliser avec fruit

sur le front de France nos unités des faudra faire subir un apprentissage, une mise au point à tous leurs

Certes pour

cadres. Mais, l'adaption

facile

que

celle

de

de

Il

nous

de campagne

sera cent fois plus

notre armée à service à court terme. Elle apportera à cette

armée mobilisée ce qu'on ne

à la marche, le

la troupe à la vie peut,

de prime

abord, en attendre

résistance à la fatigue et la pratique

appartient

donc de

du

:

tir de

tout mettre en oeuvre pour faire

l'entraînement combat. de nos

troupes


sera possible si nous savons attirer nos cadres en Afrique et si nous pouvons supprimer définitivement cette relève individuelle, qui réglemente la dissolution de nos unités de tirailleurs. indigènes une véritable armée de métier.

Ce

Enfin la guerre sur les T.O.E. développe chez les chefs

l'initiative, la

volonté, le goût des responsabilités, qualités également excellentes en France. Pour s'adapter,

il

leur suffira d'avoir cette qualité qu'on ne saurait trop

la souplesse d'esprit. "L'art est tout d'application".

préconiser

:


Table des photographiée

1....... Type

terrain - relativement plat ~ raviné par les pluies (Pays Alt Bazza - colonne de 1922 au Sud de la Tache de Taza). Terrain ravine par les pluies (Vallée de la Seghina - colonne de

2.

de

1923 au Sud de

Tache de Tâza).

la

profondément entaillé - cuvette formée par effondrement (colonne de 1923 chez les Ait Seghrouchen - Tache de Taza)

terrain

3

Exemple de

4

Plateau d'Ari et vallée du Meskedal - Moyen Atlas (terrain parcouru par nos colonnes en 1926 dans la tache de Taza).

5.......

Massif du Bou Hleme et forêt de Taffert colonnes en 1926 dans la tache de Taza.

6».

Moyen

?.. 8 et

Haute vallée dans

10

Atlas à l'Est

de Kasbah

terrain parcouru par nos

Tadla.

l'Atlas.

9. Montagnes au Nord de Taza parcourues par nos colonnes en 1925 en rection du Djebel Nador.

et 11. Région

de

la haute vallée

du N'Kour dans

colonnes en 1926.

di-

le Riff parcourue par nos

12, 13, 14. Pays Art Yacoub et Ait Haddidou au Sud de l*Aïachi (affaire des Aît Yacoub 1929). 15

et 16. Vallée

du Ziz peu avant son

et

entrée en plainb.

17

Bou Denib Oasis

18

Partisans à cheval - colonne d'El Mers 1923. Partisans à pied - colonne d'El mers 1923. Campement de partisans - colonne d'El Mers 1923.

19 20

21 23

et 22.

Camp de

la colonne

Hammada.

Theveney

- El

Mers 1923.

....... Camp du groupe mobile de Taza 1925.


el

Abd

25

Retour de

26

Murs,

27

et son "Ministre de la Guerre" après leur capture. "coup de main" - Tirailleurs et femmes indigènes après

Krim

24

razzia.

tours - bastion - maçonnés construits par le

Tirailleurs en

et 28. Construction

29.......

1914.

Bataillon

du

:

poste de l'Oum Jeniba en 1923. Poste de l'Oum Jeniba terminé. du

Terrain à travers lequel a été construite la piste - reliant les c< lonnes venues de Fez - et celles venues de Midelt à travers le Moj Atlas - colonnes de 1923 chez les AIt Seghrouchen.

30

.......

31

....... Convois de

location ravitaillant une base - Boured - 1926.














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