Maximes de guerre de Napoléon. 1830

Page 1


BIBLIOTECA

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> B Û3 O,

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]

NAZIONALE

B. Prov.

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V'

A.'

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NAPOLI Digitized by i

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,

HHbÜ0tl)à}ui portait

w

f

no DE

m

L* OFFICIER,a FORMAT IN-32, PAPIER VELIN. la Guerre, poème en six chants, par Fakdéxic-le-Geard, roi de Prusse , ouvrage retouché par Voltaire sous les yeux du monarque, et accompagné d’une Préface, d’ Arguments etde notes, par M. Louis du Bots, membre de plusieurs académies. 2 fr Bossukt. Discourt tur l’Histoire universelle, a vol. pap

L'Art de

vélin. 3 fr Vxutot. Révolution* romaines 4 vol. br. pap. véi. 6 fr Mobtbsquieu. De la Grandeur et de la Décadence des Ro mains, i vol. br. I fr. 50 c t)es »; vol. sont réunis en i seul vol. in- 8 °. 12 fr. f/tje* Commentaires de César, édition de Waîlly , entière ment revue et corrigée, avec une carte des Gaules, J: représentant les noms anciens et modernes, 2 vol. *y $«, <'~'awlio-, br.

V

Stratagèmes militaires

giW»

y

v.

5 fr. Ruses de guerre, tirés des auteurs , tant anciens que ,

et

fatins, françaifcet étrangers

modernes, imprimés par MM. Didot et Rignoux. ‘a-vol. pap. vél., br. 4fr. Or^çnna nce du Roi, portant Règlement sur le service in2 fr. térieur, la pnlicedes troupes, du i3 mai 1818. Instruction provisoire sur les troupes en campagne, du 2 fr. 5 février i8a3, br. Oraonnance pour régler le service dans les places et 2 fr. dans les quartiers, br. Manuel d’ Administration, à l’usage des compagnies ou e I fr. 60 c. escadrons; 3 édit, t vol. in-32. Manuel d? Armement, ou Réunion des Réglements , Instructions, Tarifs relatifs aux réparations, à l’entre-

V

2

tien, 1 vol. iu*3a.

on désire avoir ces ouvrages 60 centimes par volume. Si

reliés

,

fr.

on devra ajouter

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MAXIMES DE GUERRE

DE NAÊOLÉON.

A PARIS, *

CHEZ

ANSKLIN

,

libraire pour l’art »

MILITAIRE, RUE DAUrHIWÇ

.

1830

,

9.

.

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IMPRIMERIE DE K. FIRMIN DIDOT, IMPRIMEUR DU ROI RUE ,

IRCOI», î*°24.


MAXIMES V

J.

jes frontières des états sont, ou de grands

fleuves,

ou des chaînes de montagnes

des déserts.

De

posent à

marche d'une armée ,

ficile

la

ou

gnes viennent ensuite, et

les

montafleuves

n’ont que le troisième rang.

..

..

*

.

'

.

II. .

le plus dif-

les larges

à franchir, c’est le désert;

Un

,

tous ces obstacles, qui s’op-

.

.

v

.

T .

plan de campagne doit avoir prévii tout

ce que l’ennemi peut faire, et contenir eu lui-

même les moyens

de

le déjouer.

Les plans

*

de campagne se modifient à

>

l’infini, sel ondes t

j

Ml

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MAXIMES DE GUERRE

a

circonstances, le génie,du chef, la nature des .

troupes, et la topographie du théâtre de

la

guerre. #

a

*

*

III. »

Une armée '

qui marche à

pays , a ses deux

ailes

la

conquête d’un

appuyées à des pays

neutres, ou à de grands obstacles naturels,

que des fleuves ou des chaînes de mon-

tels

tagnes;

il

seulement ses

deux

cas,

peut arriver qu’une de ses ailes soit

appuyée , ou

ailes à découvert.

un général en chef

même Dans

qu’elle ait le

premier

n’a plus qu’à veiller

à n’ètre point percé sur son front; dans le se-

cond cas,

il

doit s’appuyer à

dans le troisième cas

,

il

l’aile

corps bien appuyés sur son centre

mais s’en séparer

:

car,

soutenue;

doit tenir ses divers

si c’est

,

une

vaincre quet d’avoir deux flancs en

inconvénient double si

on en a six ,

deux ou

trois

si

on en

c’est-à-dire si

et

j

ne ja-

difficulté l’air,

cet

a quatre, triple

on

se divise

en

corps différents. La ligne d’opé-

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DE KAPOLÉOH. ration, dans le premier cas,

3

A

peut appuyer

indifféremment sur la gauche ou sur dans

le

second cas,

soutenue

;

dans

elle doit

droite

;

l’aile

le troisième cas, elle doit être

perpendiculaire sur

marche de

la

appuyer à

le

milieu de

la

ligne de

l'armée. Mais, dans tous les cas • »

ci-dessus mentionnés,

il

faut, tous

les

cinq

ou six jours de marche, avoir une place forte, ou une position retranchée sur la ligne d’opération, pour y réunir des magasins de bouche et de guerre, y organiser les convois, et en faire un centre de mouvement, un point de repaire, qui raccourcisse

la

ligne d’opération

de l’armce. IV,

Quand on marche

à la conquête d’un pays

avec deux ou trois armées qui ont chacune 4

leur ligne d’opération jusqu’à uu point fixe,

elles

doivent se réunir,

il

est de principe,

que la réunion de ces divers cèorps d’armée ne doit jamais 4e faire pré» 'de l’ennemi, parce i

i.

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MAXIMES DE GUERRE

4

quei non-seulement renne mi, en concentrant ses forces, peut

encore

il

peut

empêcher leur jonction, mais les battre

séparément.

*

«

t

V. *

,

.

Toute guerre doit être méthodique, parce

que toute guerre doit avoir un but, aux

règles

et doit

conformément aux principes

être conduite

de

La guerre

l’art.

et

doit être faite

avec des forces proportionnées aux obstacles

,

qu’on aura pu prévoir.

l

Au commencement d’une campague,

il

faut j

si 1*0 n

bien méditer

doit ou

non s’avancer;

mais quand oü a effectué l’offensive, la soutenir

jusqu’à

la

il

faut

dernière extrémité.

Quelle que soit l'habileté des manœuvres dans

.une retraite,

elle affaiblira

toujours le moral

‘de l’armée, puisque, en perdant

de succès, on

les

remet entre

les

les

chances

mains dè

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1


-

T

NAPOLÉON.

'DE

5

*

l'ennemi. Les retraites, d’ailleurs,

beaucoup plus d’hommes

et

coûtent

de matériel que

les affaires les plus sanglantes

;

avec celte dif-

férence que, dans une bataille, l’ennemi perd à peu près autant que vops, tandis que, dans

une

retraite

,

vous perdez sans qu’il perde.

» *

»

VII.

#

,

/

Une armée doit

*

être, tous les jours, toutes'

les nuits, et toutes les

heures, prête à oppo-

ser toute la résistance dont elle est capable

ce qui exige que

ment

leurs

les soldats aient

armes

l’infanterie ait

et leurs

munitions; que

constamment avec

tillerie, sa cavalerie et ses

;

constam-

elle

son ar-

généraux; que

les

diverses divisions de l’armée soient constam*

.

se soutenir ,

et

de se protéger; que dans

les

marches, dans

les

les haltes, les

de s’appuyer camps, dans

troupes soient

toujours dans des positions avantageuses, qui aient les qualités exigées pour bataille; savoir

.

i

ment en mesure de

;

que

les

tolit

'

'

champde

flancs soient bien

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MAXIMES DE GUERRE

6

appuyés, et que toutes

armes de

les

jet puis-

sent être mises en jeu dans les positions qui

leur sont

plus avantageuses. Lorsque Far-

le

inée est en colonne de marche,

faut avoir

il

des avant-gardes, et des flanqueurs qui éclairent en avant, à droite et à gauche, et à des

grandes pour que

distances assez

corps

le

principal de l’armée puisse se déployer et

prendre position. V

«

r

*

iM—

in

.

'

Un

VIII.

général en chef doit se dire plusieurs

ennemie apparais-

fois

par jour

sait-

sur'mon front, sur

ma

gauche, que ferais-je?

et

barrassé, règle,

il

il

doit

:

Si l'armée

est

droite, ou sur s’il

mal posté,

il

se trouve n’est

ma

em-

pas en

y remédier.

IX. La force d’une armée

,

comme

la

quantité

des mouvements dans la mécanique , s’évalue

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*1

-

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DE HAPOCKO». par

masse multipliée par

la

1

Une

la vitesse.*

marche rapide augmente le moral de l’armée, moyens de victoire.

elle accroît ses

A .

.

*

.

9

X. *

*

*

t

•».

,

Avec une armée inférieure en nombre, férieure en cavalerie et en artillerie, éviter

une

bre par

par

d’artillerie

l’infériorité

I

de

nature des manœuvres, à

la-

cavalerie par le choix des

fait

pareille situation, le

*

mo-

beaucoup. +

m

«

des marches, au

la

Dans une

du soldat

ral

nommanque

bataille générale, suppléer au

la rapidité

positions.

in-

faut

il

*

*

'

XI. *

,

Opérer par des directions élpignées entre elles et sans

communications, est une faute

qui ordinairement en ,

fait

commettre une

,

se-

conde. La colonne détachée n’a des- ordres .

que pour pour

le

le .premier

jour ? ses opérations »

secdnd jour , dépendent de' ce qui

est

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MAXIMES

8 arrivé à

Ii

£

GULRRfc

principale colonne; ainsi, selon les circonstances, cette colonne perdra du la

temps pour attendre des ordres, ou bien

On

agira au hasard.

elle

doit donc avoir pour

principe, qu’une armée doit toujours tenir toutes ses colonnes réunies, de manière

que

l’ennemi ne puisse pas s’introduire entre elles lorsque, par des raisons quelconques, on s’é:

carte de celle maxime, il faut que les corps détachés soient indépendants dans leurs opé-

rations;

il

un point nir;

ils

faut

que ces corps

se dirigent vers

fixe, sur lequel ils doivent se réu-

doivent marcher sans hésiter et saus

de nouveaux ordres; enfin, corps soient

le

il faut que ces moins possible exposés à être

attaqués isolément.

Urie armée ne doit avoir qu’une seule ligue d’opération; on doit la couserver avec soin,

.

et

ne l’abandonner que par suite de circon-

stances majeures.

:

.

\

,

g

%

* \ "

»

l

*

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UE NAFOLEOJC. »

...

4

-*'

XIII. Les distances queles corps d’armée doivent mettre entre eux, dans dent des

qu’on

.se

localités,

dépen-

les marche.*,

des circonstances et du but

propose.

«

.

XIV. JIê

Dans

les

montagnes

,

on trouve partout un

grand nombre de positions extrêmement tes

par elles-mêmes,

taquer.

Le génie de

for-

garder d’at-

qu’il faut se

celte guerre consiste à oc-

cuper des camps, ou sur

ou sur

les flancs,

les

derrières de l’ennemi, qui ne lui laissent que

com-

l’alternative d’évacuer ses positions sans

battre, pour en prendre

une en arrière

d’en sortir pour vous attaquer. Dans

de montagne, tage;

même

celui qui attaque a

dans

la

la

,

K

on

guerre

du désavan-

guerre offensive,

l’art

consiste à n’avoir que des combats défensifs, et

«à

V

obliger l’ennemi à attaquer.

-

.

v*

•.

-r

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IO

MAXIMES DE GUERRE

t

XV. La gloire

et l’honneur des

armes

est le pre-

mier devoir qu’un général qui

livre bataille

doit considérer

conservation

des

hommes

;

n’est

le salut et

la

que secondaire; mais

c’est

aussi dans cette audace, dans cette opiniâtreté,

que se trouvent

le salut et la

hommes. Dans% une • des armes

,

conservation des

retraite, outre l’honneur s

on perd souvent plus de inonde

que dans deux

batailles

:

c’est

pourquoi

il

ne

faut jamais désespérer, tant qu’il reste des

braves aux drapeaux

;

par cette conduite, on

obtient et ou mérite d’obtenir *

*

la victoire. 4

*

XVI, .

'*

'

/

Une maxime de de be pas

faire ce

que veut l’ennemi, par

seule raison qu'il le désire éviter le

étudié

;

champ de il

«

guerre bien éprouvée, est

;

ainsi

bataille qu’il a

faut mettre plus

,

la

on doit

reconnu

et

de soins encore à

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^

Ht

11

1

Mj »'

1

DE NAPOLÉON.

IX

éviter celui qu'il a fortifié, et où

tranché.

Une conséquence de

de ne jamais attaquer de qu'on peut obtenir en „

ce principe est

*9

tournant.

la

XVII,

\

«

m

4

Dans une guerre de marches nœuvres, pour éluder une

armée supérieure, les soirs, et

re-

s'est

front uue position

t

»

il

il

et

de mar

une

bataille contre

faut se retrancher tous

se placer toujours dans une bonne *

défensive. Les positions naturelles que l’on

trouve ordinairement ne peuvent pas* mettre

une armée à

mée

l’abri

de

supériorité d'une ar-

la

plus nombreuse,'

sans. les secours de

l’art.

XVIII. 0

0

»

«

Surpris par une armée supérieure, uu gé•

néral ordinaire sition

,

,

occupant une mauvaise po-

cherchera son salut dans

la retraite

mais un grand capitaine paiera d’aqdace

,

;

et

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marchera à

si

rencontre de l’ennemi. Par ce

la

mouvement,

il

déconcerte son adversaire; et

met de

celui-ci

l’irrésolu lion

dans sa mar-

che, un général habile, profitant de ce

ment

victoire,

ou au moins gagner

manœuvrant;

mo-

peut encore espérer

d’indécision,

à la nuit,

il

la

la

journée en

peut se retrancher

ou se replier sur une meilleure position. Par cette conduite hardie,

il

des armes, cette partie

maintient l’honneur si

essentielle

de

la

force d’une armée.

XIX. Le

passage de l’ordre défensif à l’ordre of-

fensif est

de

la

une des opérations

les plus délicates

guerre. «

XX. '

.

Ou

'

'

ne doit point abandonner sa ligne d’o-

pération

:

mais

c’est

une des manœuvres

plus habiles de l’art de la guerre

les

de savoir


DE NAPOLEON. la

changer, lorsqu’on y

ment

esl autorisé

Une armée

circonstances.

sait plus où. sont ses derrières,

points faibles sur lesquels

les

trompe l’ennemi,

sa ligne d’opération

qui ne

par

qui change habile-

il

peut

et les

menacer.

la

%

XXI.

.

« *

»

.

Quand une armée traîne

page de siège et

,

de malades,

à sa suite

équi-

blessés,

ne saurait prendre des

elle

chemins trop courts, pour plus

un

de grands cçnvois de

promptement de

se rapprocher le

ses dépôts.

A.

XXIL# P r

.

.

r

\

*

A

L’art d’asseoir

un camp sur une

n’est autre chose

ligne fet

,

de il

que

l’ar^

de prendre une

bataille sur cettè position.

faut

que toutes

les

4.

position,

4 *cet

machinés de

soient en jeu et favorablement placées; faut choisir et

une position qui ne

soit

ef-

jet il

dominée

qui ne puisse pas être tournée; et, autant

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,

MAXIMES DE GUERRE

14

#

que et

cela est possible,

enveloppe

il

faut qu’elle

domine '

les positions

environnantes. »

XXIII. t

4

Lorsqu’on occupe une position où l'ennemi

menace de vous envelopper, il faut vite rassembler ses forces, et menacer l’ennemi d’un

mouvement

offensif

;

par cette

manœuvre

vous l’empêchez de se dégarnir, et de venir inquiéter vos flancs, dans le cas où vous jugeriez indispensable de battre en retraite.

XXIY. •

*

*

*w

à*

Une maxime de

guerre qu’on ne doit ja-

mais oublier, est qu’il faut rassembler ses

cantonnemëns sur le

le

point le plus éloigné et

plus à l’abri de l'ennemi

,

surtout lorsque

De cette maon aura le temps de réunir toute l'armée avant que l’ennemi puisse attaquer. celui-ci

nière,

paraît à l’improviste.


D

DE

ITA.POLEOW.

I

XXV. Quand deux armées que

i

sont en

bataille et

l’une doit opérer sa retraite sur

un pont,

tandis que l’autre peut se retirer sur tous les

points de

la

circonférence, tous

les

avantages

sont à celte dernière. C’est alors qu’un généêtre audacieux

ral doit

mi

;

la victoire est

tu

;

C’est aller

faire agir

tre

,

frapper de grands

coups, et manœuvrer

les flancs

xxvi.

contre les vrais principes, de

séparément des corps qui n’ont en-

eux aucune communication

année sont

de son enne-

entre ses mains.

,

vis-à-vis

d’une

centralisée et dont les communications

faciles.

XXVII. (lli

;

ftUtfJcHb

Lorsqu’on

est chassé

•*;

f

w >>.

^ d’une première posi-

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maximes

i6 tion,

guerre

î>e

faut rallier ses colonnes assez en ar-

il

t

rière

pour que l’ennemi ne puisse

les

prévenir ;

car ce qui peut arriver de plus fâcheux , c’est

lorsque

colonnes sont attaquées isolément

les

avant leur réunion.

» »

*

*

>

t

.

aucun détachement

bataille, parce

que, dans

des choses peut changer,

l’état

la veille

«

du jour d’une nuit,

'

»

faire

*

*

V

*

*

faut ne ^ ^

Il

XXVIII.

,

#

soit

la

par

des mouvements de retraite de l’ennemi, soit par l’arrivée de grands renforts qui tent’

même

à

de prendre

les dispositions

rendre funestes

que vous avez

et

,

de

prématurées

....

XXIX.

>

met-

le

faites.

i

l’offensive

.4

v

*

Quand on

*

»

«

veut livrer une bataille

il

,

est

de règle générale de rassembler toutes ses ri’eir négliger aucune; un batail-

forces, de .

Ion quelquefois décide dhine journée. «

%

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I)E

¥

-

*.

"r

r

’V

NAPOLEON.

«7

XXX. J

C‘

*

^

I

#'

<

Rien n’est plus téméraire et plus contraire aux principes de la guerre, que de fàire une marche de flanc devant une armée en position, surtout lorsque cette

armée occupe des

hauteurs au pied desquelles on doit »

I

/

•,

XXXI. uA 1 JL* •

f/

V" t

«

défiler.

*.**

*

V'

v y.

f .

w

.

.

»

les

••

4

,

Donnez-vous toutes

é

>

.

4

chances de succès,

lorsque vous projetez de livrer une grande bataille,. surtout

si

vous avez affaire à un

grand capitaine; car,

si

vous êtes battu

,

fus-

siez-vous au milieu de vos magasins, près de

vos places, malheur au vaincu

!

XXXII. Le devoir d’une

avant-garde ne consiste

pas à s’avancer ou à reculer, mais à marnEiivrer. Elle doit être

composée de cavalerie

lé-

2

9

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1

MAXIMES DE GUERRE

8

gère, soutenue d’une réserve de cavalerie de ligne, et

de bataillons d’infanterie ayant aussi

des batteries pour les soutenir.

faut

Il

que

les

troupes d’avapt-garde soient d’élite, et que les

généraux,

officiers et soldats

connaissent

bien leur tactique, chacun selon

de son grade. Une troupe qui ne instruite

ne

serait

les

besoins

serait pas

qu’un objet d’embarras à

l’avant-garde. «

XXXIII. Il est

contraire aux usages de la guerre

de

faire entrer ses parcs et sa grosse artillerie

dans un défilé dont ou n’a pas l’extrémité

opposée; en cas de retraite, ront, et on les perdra. position sous

On

ils

embarrasse-

doit les laisser

en

une escorte convenable, jusqu’à,

ce qu’on soit maître

du débouché.

XXXIV. 1!

faut avoir

pour principe de ne jamais

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OS NAPOLEOIf. v mettre , entre ligne

nemi soit

de

les

19

.

divers corps qui forment la

bataille, des intervalles par

l'en-

puisse pénétrer, à moins que ce ne

pour

l'attirer

dans un piège#

XXXV. J *

Les canfips d’une

même armée

doivent tou

-

jours être placés de manière à pouvoir se *

soutenir. 1

.

XXXVI.

•_

“Lorsque l’armée ennemie

un

est couverte par

fleuve sûr lequel elle a plusieurs têtes de

pont,

il

ne faut pas l’aborder de front; cette

disposition dissémine votre armée, et vous

;

expose à être coupé. la

faut s’appro.cber

Il

de

*

rivière qu’on veut passer, par des colonnes

en échelons

;

seule colonne,

de sorte la

qu’il n’y

plus avancée

puisse attaquer, saus prêter flanc.

Pendant cejemps,

les

,

-ait

qu’une^

que l'ennemi

lui-même son troupes légères2.

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‘20 ,

borderont le

MAXIMES DE GUERRE la rive;

et lorsqu’on sera fixé sur

point où l’on veut passer le fleuve

on

,

portera rapidement et on jettera le pont. doit encore observer

que

le

point de passage

doit toujours être éloigné de l'échelon tète, afin

s’y

On de

de tromper l’ennemi.

XXXVII. Du moment où domine

lion.qui

bien des

l’on est maître

la rive

facilités

pour effectuer

d’une rivière, surtout

d’une posi-

opposée, on acquiert

si

le

passage

cette position a assez

d’étendue pour y placer une nombreuse arCet avantage est moindre si la rivière

tillerie.

a plus

de

trois cents toises

traille n’arrivant

,

parce que

la

mi-

plus sur la rive opposée, les

troupes qui défendent

le

passage, peuvent fa-

cilement se défiler et se mettre à l’abri du feu. Il arrive alors

que

si les

grenadiers char-

gés de passer le fleuve pour protéger la construction

du pont, peuvent atteindre

l’autre

*

rive,

ils

seront écrasés par la mitraille de l’en-

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DE NAPOLÉON. nemi, puisque

ar

leurs batteries placées à

deux

cents toises du débouché du pont, sont à portée de faire un feu très-meurtrier, quoi-

que

éloignés de plus de cinq cents

toises

.

des batteries de l’armée qui veut passer; de sorte que

l’avantage

entier pour

de

l’artillerie

Aussi, dans ce cas,

lui.

est

tout

le

pas-

sage n

est-il possible, que lorsqu’on parvient à surprendre l’ennemi, et qu’on est protégé par une île intermédiaire, ou bien lorsqu’on

profite d’un rentrant très-prononcé qui per-

met

d’établir des batteries croisant leurs feux

sur

la

ment

gorge. Cette

une

alors

donnent

ou ce rentrant,

île,

tête

avantage de

1

for-

de pont naturelle, l’artillerie

et

à l’armée

qui attaque.

Quand une toises, et

rive opposée, 1

rivière a

qu on

a

les

il

la

protection de

l’ar-

se trouvent avoir tant d’avantages,

que, pour peu que trant,

est

.

la

troupes qui sont jetées sur

autre bord étant sous

tillerie,

moins de soixante

un commandement sur

la rivière

-

forme un ren-

impossible à l’ennemi d’empêcber

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MAXIMES DE GUERRE

22

l’établissement

du pont. Dans ce cas,

les plus

habiles généraux, lorsqu’ils ont pu prévoir les projets

leur

de leur ennemi

armée sur

avec

et arriver

,

point du passage, se sont

le

contentés de s’opposer au passage du pont.

Le

pont étant un vrai défilé,

en

il

faut se placer

demi -cercle alentour de son extrémité, du feu de

défiler

la

rive opposée, à

tance de trois ou quatre cents

V

et se

la

dis-

toises.

XXXVIII.

Il est difficile

d’empêcher un ennemi qui de pont, de passer une

a des équipages vière.

Lorsque l’armée qui défend

a pour but de couvrir le général qui la

un

le

siège,- aussitôt

commande aura

la

prendre

nemi

ses

il

doit

mesures pour arriver avant l’en-

à 41 ne position intermédiaire entre la

rivière qu’il défend et la place qu’il

que

certitude

ne peut s’opposer au passage,

qu’il

ri-

passage

couvre. •

.

f

XXXIX.

.

Turenne, dans

a

la

campagne de 1645,

fut


DE KAPOtÈOR.

23

acculé avec son armée, sous Philipsbourg, par

une armée

fort

nombreuse;

pas de pont sur le

ne se trouva

il

Rhin, mais

il

profita

du

terrain entre le fleuve et la place pour y établir son

la

camp. Ceci doit être une leçon pour

officiers

les

du génie, non-seulement pour

construction des places fortes, mais aussi

pour

la

construction des tètes de pont.

faut laisser un espace entre

vière, de manière que,

la

place et

sans entrer dans la

place, ce qui en compromettrait

une armée puisse la

Mayence,

la

sûreté,

se ranger et se rallier entre

place et le pont.

sur

Il

la ri-

Une armée

qui se retire

étant poursuivie, est nécessai-

rement compromise, puisqu’il faut plus d’un jour pour passer

de Cassel

le

pont

est trop petite

,

et

que l’enceinte

pour qu’une armée

puisse y rester sans l’encombrer laisser

Rhin.

deux cents Il

toises entre

est essentiel

que

;

la

il

eut fallu

place et le

les tètes

de pont,

devant Jes grandes rivières, soient tracées d’après ce principe; autrement, elles seront

d’un faible secours pour protéger

le

passage

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,

MAXIMES DE GUERRE

24

d’uue armée eu retraite. Les tètes de pont, telles qu'elles

sont enseignées dans

ne sont bonnes que devant de res

les écoles,

petites riviè-

le défilé n'est pas long.

XL. *

*

Les places fortes sont offensive

comme pour

utiles la

pour

la

guerre

guerre défensive.

Sans doute qu!elles ne peuvent pas seules ar-

pn excellent moyen pour retarder, entraver, affaiblir et inquiéter un ennemi vainqueur.

rêter une armée; mais elles sont

»

*

XL

I.

*

% I

r

> »

Il

n’y a

d’une place

:

l’un,

*

»

que deux moyens d’assurer

le siège

de commencer par battre

l’armée ennemie chargée de couvrir place, l’éloigner du

en jeter

les débris

cle naturel,

tel

graqde rivière

;

champ

cette

d’opération

,

et

au-delà de quelque obsta-

que des montagnes ou une ce premier obstacle vaincu


25

DE NAPOLÉON.

une armée d’observation derrière les tracet obstacle naturel, jusqua ce que faut placer

il

siège soient achevés et la place prise.

vaux du

Mais

si l’on

veut prendre

il

faut être

la

place devant une

sans risquer une bataille,

armée de secours,

pourvu d’un équipage de siège, ses vivres pour le

t

avoir ses munitions et

temps présumé de

mer

ses ligues

la

durée du siège,

de contrevallation

et

et for-

de

cii-

convallation eu s’aidant des localités , telles que hauteurs, bois, marais, inondations.

N’ayant plus alors besoin d’entretenir aucunes communications avec les places de dépôt

n’est

il

,

plus

besoin que de contenir

l’armée de secours; dans ce cas, on forme une armée d’observation qui ne la perd pas

de vue, place

,

flancs

et

qui, lui barrant

le

chemin de

la

a toujours le temps d’arriver sur ses

ou sur

ses derrières,

si

elle lui

déro-

marche; en profitant des lignes de on peut employer une parcontrevallation bait une

,

tie

du corps assiégeant pour

livrer

bataille

assiéger à l’armée de secours. Ainsi, pour

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MAXIMES DÉ GUERRE

26

nue place devant une armée ennemie, en couvrir

vallation. Si l’armée est assez forte

près avoir laissé devant

quadruple de aussi

la

il

faut

par des lignes de circon-

le siège

garnison

la ,

pour qu’a-

place un corps elle

soit

encore

nombreuse que l’armée de secours,

peut s’éloigner de plus d’une marche; reste inférieure après ce

elle

si elle

détachement,

elle

doit se placer à une petite journée de mar-

che du siège, les

afin

lignes, ou

de pouvoir se replier sur

bien recevoir du secours en

cas d’attaque. Si les

deux armées de siège

et

d’observation ensemble ne sont qu’égales à

l’armée de secours, l’armée assiégeante doit tout entière rester dans les lignes ou près

des lignes,

pour

le

et

s'occuper des travaux de siège,

pousser avec toute l’activité possible.

XLII. Feuquières a

dit

qu’on ne doit jamais atten-

dre son ennemi dans lation.,

et

les lignes

de circonval-

qu'on doit en sortir pour iatta-


DE NAFOLFOK. quer.

absolu à

27

dans l’erreur ; rien ne peut être

Il est

guerre, et on ne doit pas pro-

la

ennemi dans

scrire le parti d’attendre son

les

lignes de circonvallation.

X LIII. Ceux qui proscrivent

de circon-

les lignes

que

vallation et tous les secours

l’art

de

l’in-

génieur peut donner, se privent gratuitement

d’une force

et

d’un

moyen

ne

auxiliaire qui

sont jamais nuisibles, presque toujours utiles et

souvent indispensables. Cependant

principes de

besoin d’être améliorés tante de l’art de

progrès depuis

les

la

;

cette partie impor-

guerre n’a

Anciens

:

aucun

fait

elle est

même

jourd’hui au-dessous de ce qu’elle était a deux mille ans.

Il

faut

les

de campagne ont

la fortification

au-

il

donc encourager

y

les

officiers

du génie

de leur

art, et à la porter au niveau des

autres.

à perfectionner cette partie

*

..

XXIV.

.

,

.

.

Les circonstances ne permettant pas de

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,

MAXIMES DE GUERRE laisser

une

une garnison

ville

et des magasins

pour défendre

tadelle à l'abri

on doit au moins employer

,

moyeus

tous les

suffisante

de guerre où Ion aurait un hôpital

pour mettre

possibles

la ci-

d’un coup de main. *

»

a

X L Y.

*

*

•*

*

Une

place de guerre ne peut protéger

une

garnison et arrêter l’ennemi qu’un certain

temps; ce temps écoulé,

et les défenses

de

la place détruites, * la garnison posera les ar-

mes. Tous

lès

peuples civilisés ont été d’ac-

cord sur cet objet;

et

il

n’y a jamais eu

de

discussion que sur le plus ou le moius de défense

que doit

faire

un gouverneur avant de

capituler.

Cependant

Yillars est

de ce nombre, qui pensent qu’un

il

est

des généraux

gouverneur ne doit jamais se rendre la

dernière extrémité,

il

;

mais, à

doit faire sauter les

de l’obscurité pour un passage au travers de l’armée assiégeante. Dans le cas où oh ne peut pas

fortifications, et profiter

se frayer


;

DE NAPOLEON. faire sauter les fortifications,

sortir

*9

on peut toujours

avec sa garnison et sauver

les

hommes.

Les commandants qui ont adopté ce parti, ont rejoint leur armée avec

de leur garnison.

quarts

les trois

*

XL VI. Les

clefs

la liberté

d’une place de guerre valent bien

.

de sa garnison, lorsqu’elle est ré-

solue de n’en sortir que libre

* :

ainsi

il

,

est

toujours plus avantageux d’accorder une capitulation honorable à

montré une vigoureuse

une garnisoq qui a résistance,

que de

courir les chances d’un assaut.

XL VIT. •

.

j

L’infanterie,' la cavalerie et l’artillerie

peuvent pas se passer l’une de

l’autre

:

ne

aussi

.

doiVent-elles être cantonnées de manière à

pouvoir toujours

s’assister,

en cas de surprise.

X LV III. i

L’infanterie ne doit se ranger en ligne que

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MAXIMES DE GUERRE.

sur deux rangs, parce

de

que sur

tirer

connu que

meme

de

serre-file

douze

à

ne permet

En rangeant faut lui

il

est très-

qu’il est nuisible à celui

des deux premiers. sur deux rangs,

le fusil

du troisième rang

le feu

imparfait, et

que

cet ordre, et qu’il est re-

l’infanterie

donner un rang

d’un neuvième, ou un par toise

en arrière des flancs,

toises

il

;

faut

placer une réserve. *

X LIX.

.

La méthode de mêler des pelotons d’infanterie avec la cavalerie est vicieuse;- elle n’a

que des inconvénients. La cavalerie cesse d’être

mobile

mouvements, fanterie

;

elle est

elle

gênée dans tous ses

perd son impulsion

même est compromise

mier mouvement de

la

;

:

l’in-

car, au pre-

cavalerie, elle reste

sans appui. La meilleure manière de protéger cavalerie est d’en

la

appuyer

le flanc.

L. ,

N

Lés. charges de cavalerie sont' également

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DE NAPOLÉON.

3l

bonnes au commencement, au milieu ou à la fin

d’une bataille;

elles

doivent être exé-

cutées toutes les fois qu'elles peuvent se faire

sur

les flancs

celle-ci est

de

l’infanterie, surtout lorsque

engagée de front «

,

LI. C’est à- la cavalerie à poursuivre la vic-

toire, et à Fallier.

empêcher l'ennemi b^ttu de

se

%

LIL *

*

.

.

L’artillerie est plus nécessaire à la cavale-

rie qu’à l'infanterie, puisque la cavalerie

rend pas de feux,

et

ne

ne peut se battre qu’à

l’arme blanche. C’est pour subvenir à ce be-

soin qu’on a créé

l’artillerie à

cheval.

La

ca-

valerie doit donc toujours avoir avec elle ses batteries,, soit qu’elle attaque,

reste

en position

,

soit

quelle

soit qu’elle se rallie. »

liii. •

Eu marche ou

»

en position,

la

plus grande

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MAXIMES

3l partie

de

GUERRE

t>E

l’artillerie doit être

avec

sions d’infanterie et de cavalerie; être placé en réserve.

Une

le

divi-

les

reste doit

pièce de canon

doit avoir avec elle trois cents coups à tirer,

non compris le coffret ; c’est environ sommation de deux batailles.

la

con-

.1 * ,

'*

_

#

«

LIV.

Les batteries doivent être placées dans les positions les plus avantageuses et le plus

en

avant possible des lignes de l’infanterie et de la cavalerie,

batteries la

sans cependant qu’elles puissent

compromises.

se trouver

commandent

hauteur de

la

la

est

Il

bon que

les

campagne de toute

plate-forme

;

il

faut qu’elles

ne soient point masquées de droite

et

de gau-

che, de manière que leurs feux puissent être dirigés dans tous les /

*

ens.

»

LV. .

Un

général doit éviter de mettre son

armée

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DE NAPOLÉON.

33

en quartiers de rafraîchissement, quand a la facilité

il

de réunir des magasins de vivres

de fourrages, et de fournir ainsi au besoin

et

du

soldat.

*

LYI.

Un bon

général, de bons cadres,

organisation, une cipline sévère

,

font

pendamment de se battent.

de

bonne

la

une bonne

instruction

,

une dis-

de bonnes troupes, indécause pour laquelle elles

Cependant

le

fanatisme, l'amour

la patrie, la gloire nationale,

peuvent

aussi

inspirer les jeunes troupes avec avantage. •

#

Quand une

/

nation n'a pas de cadres et un

principe d'organisation militaire,

bien

*

LVII.

difficile d’organiser

il

lui

est

une armée.

LVIII.

La première qualité du

soldat, est la con-

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,

MAXIMES DE GUERRE

34

stance à supporter la fatigue et les privations; la valeur n’est

que

les privations et

bon

la

la

seconde. La pauvreté

misère, sont l'école du

soldat.

LIX. Il

est cinq choses qu’il

ne faut jamais sé-

parer du soldat: son fusil, ses cartouches,

son et

sac, ses vivres

pour au moins quatre jours,

son outil de pionnier. Qu’on réduise son

sac au

moindre volume possible,

nécessaire, mais que le soldat

avec

si

on

l’ait

le

juge

toujours

lûi.

LX. Il’

faut encourager, par tous les

les soldats à rester

obtiendra facilement

,

en témoignant une

grande estime aux vieux soldats. aussi

augmenter

de service

;

car

la il

moyens,

sous les drapeaux; ce qu'on

Il

faudrait

solde en raison des

années

y a une grande injustice à

.Tïgitlzed

E^jôogle


DE NAPOLÉON.

35

ue pas mieux payer un vétéran qu’une recrue.

LXI. Ce ne du

sont pas les harangues au

moment

qui rendent les soldats braves

feu

vieux vétérans

les

:

écoutent à peine, et

les les

recrues

les

oublient au premier coup de ca-

non. Si

les

harangues et

les

raisonnements

sont utiles, c’est dans le courant de

pagne, pour détruire bruits, maintenir et fournir des

les

cam-

la

insinuations, les faux

un bon

esprit dans le

camp,

matériaux aux causeries des bi-

vouacs. L’ordre du jour imprimé doit remplir ces différents buts.

LXII. Les tentes ne sont point saines;

mieux que

le soldat

il^

bivouaque, parce

vaut qu’il

dort les pieds au feu, dont

le voisinage sè-

che promptement

sur lequel

couche

;

le terrain

il

se

quelques planches ou un peu de 3.

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MAXIMES DE GUERRE

36

paille l’abritent est nécessaire

du

pour

vent. Cependant les chefs,

d’écrire et de consulter la carte

en donner aux

officiers

la

tente

qui ont besoin ;

il

faut

donc

supérieurs, et leur

ordonner de ne jamais coucher dans une maison. Les tentes sont un objet d’observation

pour l’état-major ennemi

;

elles lui

des renseignements sur votre

donnent

nombre

et

sur

que vous occupez. Mais une armée, rangée sur deux ou trois lignes de bivouacs, la position

ne

laisse

apercevoir

au loin qu’une fumée

que l’ennemi confond avec l’atmosphère le

;

nombre des

il

est

les brouillards

de

impossible de compter

feux.

LXIII. Les renseignements que l’on obtient des prisonniers doivent être appréciés à leur juste

valeur; un soldat ne voit guère au-delà de sa

compagnie

,

et l’officier

rendre compte de

ments de

la

la

peut tout au plus

position ou des

mouve-

division à laquelle appartient


,

DE

ÏT

son régiment. Ainsi

A F O LEON. le

37

général en chef ne doit

prendre en considération

aveux qu’on ar-

les

rache aux prisonniers, que lorsqu’ils se rencontrent avec les rapports des avant-gardes,

pour

justifier ses conjectures

sur

la position

qu’occupe l’ennemi.

LXIY. Rien

n’est plus

important à

la

guerre que

l’unité dans le

commandement;

on ne

guerre que contre une seule

fait

puissance,

mée,

la il

aussi,

quand

ne faut avoir qu’une seule ar-

n’agissant

que sur une seule ligne,

et

conduite par un seul chef.

LXY. A de

force de disserter, de faire de l’esprit,

tenir des conseils,

arrivé dans tous pareille le

marche ;

il

arrivera ce qui est

les siècles, c’est

qu’on

en suivant une finit

par prendre

plus mauvais parti , qui presque toujours

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,

MAXIMES DE GÜERRE

38 à

guerre

la

,

est le plus pusillanime,

l’on veut, le plus prudent.

pour un général

,

La

ou

,

si

vraie sagesse,

dans une détermination

est

énergique. '

LXVL A

la

guerre

,

le

chef

'seul

comprend

portance de certaines choses; et

par sa volonté et par

ses

il

l’im-

peut seul,

lumières supérieures,

vaincre et surmonter toutes les difficultés.

LXVII. Autoriser les généraux et ser les

à po-

les officiers

armes, en vertu d’une capitulation

particulière, dans toute autre position celle

ils

de guerre,

forment

la

que

garnison d’une place

offre des dangers incontestables.

C’est détruire l’esprit militaire d’une nation

que d’ouvrir cette porte aux lâches, aux

hommes rés.

timides

Dans une

,

ou

même aux

braves éga-

situation extraordinaire,

il

faut

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de WAPOLÉoir.

3g

une résolution extraordinaire ; plus la résistance d’un corps armé sera opiniâtre, plus on aura de chances d’être secouru ou de percer.

Que de choses

paraissaient impossibles, et qui

cependant ont été

faites

par des

hommes

solus qui n’avaient plus d’autre ressource la

ré-

que

mort!

L XVI II. Aucun souverain

,

aucun peuple

général ne peut avoir de garanties ,

que sent

les officiers capitulent les

,

s’il

aucun tolère

en plaine , et po-

armes en vertu d’un contrat favora-

ble aux individus du corps qui le contracte,

mais contraire aux intérêts du reste de

mée. Se soustraire au

péril,

l’ar-

pour rendre

la

position de ses camarades plus dangereuse, est

évidemment une lâcheté; une

pareille con-

duite doit être proscrite, déclarée infâme, et passible de la peine de mort. Les généraux les officiers, les soldats qui, dans

une

,

bataille,

ont sauvé leur vie par une capitulation

,

doi-

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MAXIMES DE GUERRE

vent être décimés; celui qui

rendre

les

armes,

commande de

et ceux qui obéissent, sont

également traîtres, et méritent la peine capitale.

LXIX. Il

n’est

qu’une manière honorable d’être

prisonnier de guerre, c’est detre pris isolément, et lorsqu’on ne peut plus se serfait

vir

de

ses

neur ;

armes

:

alors

il

n’y a pas de condi-

ne saurait y en avoir avec l’honmais on est forcé de se rendre prison-

tions, car

il

nier par une nécessité absolue.

La conduite d’un général , dans un pays conquis, est environnée d’écueils; s’il est dur, il

irrite et accroît le

s’il

est

doux,

il

nombre de ses ennemis ; donne des espérances, qui

font ressortir davantage les abus et les vexa-

tions inévitablement attachés à l’art de la guerre. Un conquérant doit savoir employer

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,

DE NAPOLEON. tour- à-tour soit

4l

la sévérité, la justice et la

pour calmer

les séditions

,

soit

douceur,

pour

les

prévenir.

LXXI. Rien ne peut excuser un général de

profi-

au service de

sa pa-

ter des lumières acquises

trie

,

pour

combattre et en livrer

la

les

bou-

levards aux nations étrangères; ce crime est

réprouvé par la

morale

et

les

principes de la religion

de

,

de l’honneur. »

.•

LXXII. Un

général en chef n’est pas à couvert de

ses fautes à la guerre

,

par un ordre

souverain ou du ministre le

donne

est éloigné

et qu’il connaît

mal

,

quand

de son

celui qui

du champ d’opération ,

ou ne connaît pas du

tout le dernier état des choses. D’où sulte

que tout général en chef qui

se

il

ré-

charge

d’exécuter un plan qu’il trouve mauvais

,

est

Digitized


4‘Jt

MAXIMES DE GUERRE

coupable;

il

sister

doit représenter ses motifs, in-

pour que

donner

sa

plan

le

démission

trument de

la

changé, enfin

soit

plutôt que d’être l’ins-

,

ruine de son armée

néral en chef qui

:

supérieurs, livre une bataille ayant

tude de

la

perdre,

Dans ce dernier qu’un

parce

tout gé-

en conséquence d’ordres

,

est

cas,

ordre

il

la certi-

également coupable. doit refuser d’obéir,

militaire

n’exige

une

obéissance passive que lorsqu’il est donné par

un supérieur qui se trouve présent sur le théâtre de

la

alors

guerre au

moment où

connaissance de

peut écouter

les

il

le

donne ayant ;

des choses,

l’état

il

objections et donner les ex-

plications nécessaires à celui qui doit exécuter l’ordre.

Mais

si

un général en chef

reçoit

un

ordre absolu de son souverain pour livrer une bataille, avec l’injonction

de céder

la

victoire

à son adversaire et de se laisser battre, doitil

obéir ? non. Si le général comprenait l’uti-

lité

d'un ordre aussi étrange,

cuter; mais

s’il

ne

la

il

devrait l'exé-

comprenait pas,

il

doit

refuser d’obéir. 4

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DE NAPOLÉON.

43

L X. X 1 1 1. La première est d’avoir

général en chef,

qualité d’un

une

tête froide

impression juste des objets par

laisser éblouir

les

,

;

qui reçoive une il

ne doit pas

se

bonnes ou mauvaises

nouvelles; les sensations qu’il reçoit succes-

sivement ou simultanément, dans d’une journée

moire

,

le

cours

doivent se classer dans sa mé-

,

de manière à n’occuper que

la place

qu’elles méritent d’occuper: car la raison et le

jugement sont

le résultat

de

la

comparai-

son de plusieurs sensations prises en égale considération.

Il

est des

hommes

qui, par

leur constitution physique et morale

,

de chaque chose un tableau : quelque quelque esprit, quelque courage

bonnes qualités

quelques

qu’ils aient d’ailleurs, la

ture ne les a point appelés au

des armées et à

et

se font savoir,

la

na-

commandement

direction des grandes opé-

rations de la guerre.


MAXIMES DE GUERRE

44

LXXIY. Bien connaître

entendre

la carte,

partie

la

des reconnaissances, soigner l'expédition des ordres, présenter avec simplicité les

ments

les

mouve-

plus composés d’une armée

ce qui doit distinguer

l’officier

,

voilà

appelé au ser-

vice de chef d'état-major.

LXXV. *

Il est

du devoir d’un général

d’artillerie

de

connaître l’ensemble des opérations de l’ar-

mée , et

puisqu’il est obligé

de munitions

elle se

de fournir d’armes

les différentes divisions

compose. Ses relations avec

mandants

d’artillerie

les

dont

com-

qui sont aux avant-pos-

tes, doivent le mettre

au courant de tous

mouvements de l’armée ;

et la conduite

les

de

son grand parc doit dépendre de ces rensei-

gnements.

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I

«DE

WAPODEON.

45

LXXVI. Reconnaître lestement les défilés s’assurer

et les gués,

de guides sûrs, interroger

le

curé et

maître de poste, avoir rapidement des in-

le

telligences avec les habitants, expédier des

espions, saisir les lettres delà poste, les tra-

duire les

,

les analyser

;

répondre enfin à toutes

questions du général en chef, lorsqu’il ar-

rive avec toute l'armée, telles sont les qualités

que doit avoir un bon général d’avant-poste.

LX XVII. Les généraux en chef sont guidés par leur propre expérience ou par leur génie. La tique, les évolutions,

du génie, de

l’officier

s’apprendre dans des

sance de

la

la

tac-

science de l’officier

d’artillerie,

traités

;

mais

la

peuvent connais-

grande tactique ne s’acquiert que

par l’expérience,

et

par l’étude de l’histoire

des campagnes de tous

les

grands capitaines.

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46

MAXIMES DE GUERRE DE NAPOL.

Gustave-Adolphe, Turenne, Frédéric,

Alexandre, Annibal d’après les

mômes

comme

César, ont tous agi

et

principes: tenir ses forces

réunies, n’ètre vulnérable sur aucun point, se porter avec rapidité sur les points importants

,

tels

victoire

sont les principes

inspirer de

;

la

qu»i

assurent la

crainte par la répu-

tation de ses armes, voilà ce qui maintient la fidélité

des alliés et l’obéissance des peuples

conquis.

LXX VIII. Lisez, relisez les campagnes d’Alexandre,

Annibal et

,

César, Gustave, Turenne , Eugène,

de Frédéric

le seul

;

modelez-vous sur eux

moyen de devenir grand

de surprendre

les secrets

;

voilà

capitaine

de l’art de

la

,

et

guerre.

Votre, géuie, éclairé par cette étude, vous

maximes opposées à hommes.

fera rejeter les

ces grands

*

celles

de

>

é

Fin DES MAXIMES.

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NOTES Sü R LES

MAXIMES DE GUERRE EXTRAITES DES MÉMOIRES

DE NAPOLÉON.

En

formant un Recueil des Maximes

de guerre qui ont dirigé militaires

temps modernes, utile

aux jeunes

apprendre

les

du plus grand

l’art

mon

but a été d’être

officiers

de

la

opérations

capitaine des

qui désirent

guerre

,

en médi-

tant sur les nombreuses campagnes de

Gustave- Adolphe, Turenne , Frédéric

et

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N O T JE S.

48

Ces Maximes

Napoléon.

me semblent

être celles qui ont dirigé tous ces grands

hommes;

c’est

donc en

les

appliquant à

la lecture

de leurs campagnes, que

les

militaires

pourront en reconnaître

la

sagesse , et en faire ensuite usage,

avec

le

Ici finie

;

chacun

génie qui lui est particulier.

ma

tâche m’avait d’abord semble'

cependant

en apercevant com-

,

bien ce Recueil est incomplet sayé de suppléer à ce qui fouillant dans les

,

j’ai

es-

manque, en

Mémoires de Monté-

cuculli et l’Instruction de Fre'de'ric à ses ge'néraux. L’analogie de leurs principes

avec ceux de Napoléon m’a convaincu

que

l’art

de

la

guerre est susceptible de

se considérer sous

l’un

,

deux points de vue

qui repose entièrement sur

naissances et le génie

les

:

con-

du général en chef; de détail. Le pre-

l’autre, sur les objets

Digitizecd

by

Google


,

NOTES. mier est

même pour

le

pour tous

les

4g

tous les temps,

peuples, quelles que soient

armes avec lesquelles

les

d’où

il

que

résulte

ont dirigé

les

les

combattent; principes

grands capitaines de tous

de détail, au con-

les siècles: la partie

traire, est sous

de

ils

mêmes

l’esprit des

l’influence des

peuples

et

de

la

temps, qualité

des armes. C’est pour faire sentir rité

de cette remarque, que

cherché des

de et

la

faits

dans

la

vé-

aussi

j’ai

les différents âges

guerre pour appuyer ces Maximes

montrer que rien

dans

l’art

vers

et

de

les

la

n’est

guerre

et

problématique

mais que

les re-

succès dépendent presque

toujours du plus ou naturel

;

du moins de

génie

de connaissances acquises

dans celui qui

la dirige.


NOTES.

s Page

I. JL/ es frontières

i-

des états sont, ou de grand»

ou des chaînes de montagnes, ou des déserts. De tous ces obstacles qui s’opposent à la marche

fleuves,

d’une armée sert; les

,

le

plus difficile à franchir, c’est le dé*

montagnes viennent ensuite,

larges

et les

fleuves n’ont que le troisième rang.

Napoléon, dans sa carrière militaire, semble avoir élé appelé à surmonter toutes les

diffi-

cultés qui peuvent se présenter dans les guerres

d’invasion.

En

Égypte,

vaincu et détruit

les

il

a franchi les déserts,

Mamelouks,

leur adresse et leur courage;

son génie à tous tion lointaine,

les

il

si

vantés par

a su ployer

dangers de cette expédi-

dan» un pays

oit tout se

trou-

Digfes4*y


NOTES. vait étranger

conquérir

5l

aux besoins de son armée. Pour

l’Italie,

il

a franchi deux fois les

Alpes, dans les passages les plus

difficiles, et

dans une saison qui multipliait encore ficultés.

En

bat et

disperse

trois

mois,

quatre armées

Enfin, des rives du

les dif-

passe les Pyrénées,

il

Rhin

espagnoles.

à celles

du Bory-

sthène, aucune barrière naturelle n’a pu arrê-

marche rapide de

ter la

armées victo-

ses

rieuses.

§ II. Page tout ce

inéme

pagne le

I.

Un

plan de campagne doit avoir prévu

que l’ennemi peut les

moyens de

le

génie

du chef,

la

,

selon les circonstances,

nature des troupes et

pographie du théâtre de

On

faire, et contenir en lui-

déjouer. Les plans de cam-

se modifient à l’infini

la

voit quelquefois réussir

pagne hasardeux , cipes de

l’art

de

la

to-

guerre.

un plan de cam-

et qui viole tous les prinla

guerre

;

mais ce succès

dépend ordinairement des caprices de tune ou des fautes que fait l’enuemi 4

la for,

deux

.

Digitized by

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NOTE ».

5a

choses sur lesquelles on ne peut et on ne doit jamais compter.

Quoique basé sur

les vrais principes

de

la

guerre, un plan de campagne arrêté d’avance risque souvent d'échouer,

un adversaire qui

si

l’on a affaire

à

d’abord se tenant sur la

,

défensive, finit par prendre l’initiative, en

improvisant d’habiles manœuvres. Tel fut le plan tracé par

le conseil

aulique , pour

la

cam-

pagne de 1796, commandée par le maréchal Vurmser. La grande supériorité numérique de son armée lui

faisait

espérer l’entière destruc-

tion de l’armée française

couper toute retraite; opérations sur adversaire

,

,

le

à laquelle

la situation

qui, placé sur

la

mée française

voulait

défensive de son ligne de l’Adige,

avait à couvrir le siège de Mantoue, la et la basse Italie.

il

maréchal basait ses

moyenne

Vurmser, supposant donc l’ar-

fixée autour

de Mantoue, forma

son armée en trois corps, qui se mirent en

marche isolément, pour place.

se réunir sur cette

Napoléon ayant deviné

général autrichien

,

du

les projets

sentit tout l’avantage

que

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NOTES.

53

sur une armée divisée

lui

donnerait

en

trois corps, qui n’avaient entre

l'initiative

communication siège de

;

il

Mantoue, rassembla toutes

et, par ce

moyen

,

les divisions

le

ses forces,

se trouva partout supérieur

à l’armée impériale, dont

il

attaqua et battit

séparément. Ainsi

Vurmser, qui d’abord fiter

eux aucune

donc de lever

se hâta

le

maréchal

n’avait songé qu’à pro-

d’une victoire qu’il regardait

comme

cer-

taine, se vit forcé, après dix jours de cam-

pagne, de retirer le

les débris

de son armée dans

Tyrol, après avoir perdu vingt-cinq mille

hommes niers

,

tués ou blessés, quinze mille prison-

soixante-dix pièces de canon

,

et

neuf

drapeaux. i

Rien

n’est

donc plus

difficile

que de tracer

d’avance à un général en chef la conduite doit tenir pendant une

que

le succès

qu’il

campagne; car, outre

dépend souvent de circonstances

qui n’ont point été prévues, on étouffe

les in-

du génie, en faisant agir le chef d’une armée d’après une volonté étrangère.

spirations

Digitized by

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NOTES.

54

§ in. Page

2.

pays, a

Une armée deux

ses

qui marche à

ailes

conquête d’au

la

appuyées à des pays neutres,

ou à de grands obstacles naturels , tels que des fleuves ou des chaînes de montagnes; il peut arriverjqu’une de ses ait ses

ailes

seulement

deux

soit

appuyée ou même ,

ailes à découvert.

Mais, dans tous

Dans

les cas ci-dessus

le

mentionnés,

tous les cinq ou six jours de marche forte,

,

ou une position retranchée sur

qu’elle

premier cas.

il

.

faut,

avoir une place la ligne

d’opé-

ration

Ces principes généraux de

l’art

talement oubliés ou inconnus dans

du moyen

furent toles

guerres

âge. Les croisés, dans leurs

nom-

breuses incursions en Palestine, semblaient n’avoir pour but que de combattre et vaincre,

tant

de

la

ils

prenaient peu de soin pour profiter

victoire; aussi a-t-on

nombrables

aller périr

vu des armées in-

en Syrie , sans en reti-

ou le moins de momentanés remportés ordinairement

rer d’autre avantage que le plus

succès

ÿ

par leur supériorité numérique.


V^

5

NOTES. C’est aussi par l’oubli

Charles XII

abandonnant

,

sa ligne d’opéra-

communication avec

tion et toute se jeta

55

de ces principes, que

dans l’Ukraine, où

grande partie de son armée

,

la

perdit

il

par

Suède, plus

la

les fatigues

d’une campagne d'hiver, dans un pays désert et

dénué de ressource. Battu à Pultava

réduit à chercher

,

il

un refuge en Turquie

,

fut

en

traversant le Dnieper avec les débris de son

armée, qui millier

11e

se montait guère au-delà d’un

d’hommes.

Gustave- Adolphe

ramené

la

est

premier qui

le

ait

guerre à ses vrais principes; ses

opérations en Allemagne furent hardies, rapides et bien ordonnées

employer

ses succès

d’un revers;

,

;

pour

il

habilement

sut

se mettre à l’abri

et sa ligne d’opération fut éta-

de manière à prévenir toutes les chances, pour maintenir ses communications avec la blie

Suède. C’est de ses campagnes

mence une nouvelle ère pour la

que com-

l'histoire

de

guerre.

* Digitized by

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HOTES.

56

§ IV. Page

Quand on marche à

3.

la

conquête d’un pays,

avec deux ou trois armées qui ont chacune leur ligne d’opération jusqu’à un point fixe où elles doivent se réunir

,

il

est

de principo que

réunion de ces divers

la

corps d’armée ne doit jamais se faire près de l’en-

nemi

Dans

la

chant à

la

campagne de 1757 Frédéric, marconquête de la Bohème avec deux ,

armées qui avaient chacune leur ligne d’opération , réussit cependant à les réunir à la vue

du duc de Lorraine, qui couvrait Prague avec l’armée impériale; mais cet exemple n’est pas à suivre.

Le succès de cette marche dépendit

entièrement de l'inaction du duc de Lorraine, qui, avec soixante-dix mille tenta rien pour

hommes, ne

empêcher la jonction des deux

armées prussiennes. 1

§ v. Page

4.

Tonte guerre doit

être

ce que toute guerre doit avoir

méthodique , par-

un but ,

et doit être

-

'

i">ôgle


^7

NOTES. principes conduite conformément aux

de

et

aux règles

......

l’art.

#*

*

,\t

Le maréchal de

jbs-

Villars a dit

guerre, est exposé à avoir la

il

que , lorsqu’on faut s’informer

du souveexactement du nombre des troupes la faire, parce doit on lequel contre rain sopas possible de faire des projets l’offensive ou la défensive , saus

qu’il n’est

lides

,

pour

qu’on doit une connaissance certaine de ce premiers coups espérer ou craindre. Quand les pas quelle sera de canon sont tirés, ou ne sait

de

la

guerre; aussi faut-il bien y penser

avant de

la

commencer. Cependant , lorsqu on

la fin

est

déterminé à

observe que •

la faire, le

plus hardis sont souvent plus heureux, « ajoute-t-il

maréchal de Villars

plans les plus grands et les

les

les

plus sages et les

Quand on veut faire

encore,

il

la

guerre,

faut la bien faire, et sur-

tout ne pas tâtonner. »

§ VI. Page

4.

d*une campagne ü ou non s'avancer mais

Au commencement

faut bien méditer

ai

l’on doit

,

-,

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,

*!

58

IV

quand on .

jusqu’à

OTE s.

a effectué l'offensive,

il

faut la soutenir

dernière extrémité.

la

du maréchal de Saxe

L’avis

est

qu’il

n’y

de belles retraites que celles qui se font

a

devant un ennemi qui poursuit mollement; car,

s’il

poursuit à toute outrance,

se convertira bientôt

mie grande erreur,

en déroute.

retraite

la

« C’est

donc

maréchal, de suivre

dit le

proverbe, qu'il faut faire un pont d'or à

le

puisqu’on est sûr de

l'ennemi

on

le

le

détruire,

charge vigoureusement aussitôt

en retraite.»

•*

V >

.

.

si

qu’il est •

“ •

j

*

§ VII. Page

5.

Une armée

les nuits, et toutes les la résistance

dont

doit être tous les jours

heures

elle est

,

,

toutes

prête à opposer toute

capable

Les maximes suivantes, extraites des mémoires de Montécuculli ici

,

me semblent

trouver

leur place, pour servir de supplément ayx.

principes

généraux énoncés dans ce para-

graphe.

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,,

K OT

Une

qu’on

fois

F.

59

S.

décidé à

est

la

guerre

,

on

ne doit plus écouter ni doutes ni scrupules et supposer que tout le mal qui peut arriver ,

n’arrive pas toujours

:

que

soit

le

détourne, que notre sagesse

la

prudence de l’ennemi ne

la

Providence

l’évite

,

ou que

On

s’en avise pas.

assure le succès d’une campagne en donnant

un seul, parce le commandement en chef que , lorsque l’autorité est partagée , les sen.à

timents sont souvent différents , et tions

manquent d’ensemble.

prise étant regardée

comme une 11e la

comme commune,

et

non

poussons pas avec tant de vigueur.

après qu’on

suivi

s’est

en tout

les règles

de

l’art

convaincu qu’on n’a rien ou-

de ce qui pouvait contribuer à l’heureux

succès d’une entreprise ,

der

opéra-

chose qui nous est propre , nous

Après avoir

blié

les

D’ailleursl’entre-

l’issue

à

la

il

faut

Providence

en repos pour tout ce

,

en recomman-

et avoir l’esprit

qu’il plaira

à Dieu d’en

ordonner.

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by

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,

NOTES.,

6o

Un

général en chef doit, quoi qu’il arrive,

rester fernçie et constant dans ses projets

;

il

doit éviter également de s’enfler dans la prospérité et de s’abattre dans l’adversité

que

,

dans

la

guerre

,

bons et

les

succès se suivent de près

,

et

les

font

,

parce

mauvais

un

flux et

reflux continuel.

2.

Lorsqu’une armée

que

celle

levée

,

est forte et aguerrie, et

de l’ennemi est faible

longue oisiveté,

il

et

par une

faut faire en sorte

de forcer

l’ennemi à livrer bataille. Si

,

au contraire

l’ennemi a l’avantage des troupes, ter

un combat

sement,

de nouvelle

est amollie

ou bien qu’elle

décisif, se

il

faut évi-

camper avantageu-

se fortifier dans les défilés,

contenter d’empêcher ses progrès.

et se

Quand

les

armées sont à peu près de force égale , on ne doit pas éviter le combat, mais chercher à le donner à sou avantage; pour cela,

camper en face de l’ennemi

,

le

il

faut se

côtoyer en

DigilizciTfSy

C&ôgfë


NOTES. marchant par des hauteurs tageux, se

sement dans

et se poster

,

les lieux

toujours beaucoup de

quelque chose, de

de rompre progrès

il

et l’exécution.

perdre du temps,

ou d’en retarder

les

une armée

est

Enfin

,

tout-à-fait inférieure à celle

vrer contre

donner

lui

si

de rennemi

,

et

même la possibilité de manœuavec avantage,

campagne

la

avantageu-

doit passer; c’est

l’empêcher de faire

lui faire

ses desseins,

qu’elle n’ait pas

avan-

châteaux et des passages

saisir des

autour de son camp

6l et des lieux

et

il

faut aban-

se retirer dans les

places fortes.

3.

La principale chef, au

attention d’un

moment

général en

d’une bataille, doit être

d’assurer les flancs de son armée. Les situations naturelles peuvent à la vérité assurer les flancs;

mais cette situation n'étant pas mobile,

elle n’est

attendre

avantageuse que pour celui qui veut le

choc de l’ennemi

,

et

non à

celui

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NOTES.

62 qui marche à

sa

rencontre. C’est donc par la

disposition des troupes, qu’un général doit se

mettre en mesure de repousser

que son adversaire peut sur le flanc, ou sur Si

un des

flancs

les

les

attaques

faire, sur le front,

derrières de son armée.

de l’armée

est

appuyé par

une rivière ou par un ravin inabordable,

011

peut mettre toute sa cavalerie sur l’autre aile, afin qu’étant fort supérieur

en nombre

,

011

puisse plus facilement envelopper l’ennemi. Si l’ennemi a ses flancs appuyés à des bois, il

faut y

envoyer de

la

cavalerie légère

,

ou

de l'infanterie, pour l’attaquer en flanc ou en

queue dans core,

si la

bagages, Si 011

le fort

chose

de

la bataille;

est faisable,

on peut en-

donner sur

y causer de la confusion. veut, avec son aile droite, battre

ses

et

la

gauche de l’ennemi, ou, au contraire, battre l’aile

droite avec son aile gauche,

il

faut ren-

qui attaque, en y plaçant l’élite des troupes; pour marcher à l’ennemi, 011 forcer

l’aile

refusera tandis

l’aile

que

qui doit éviter de combattre,

l’autre avancera

rapidement,

afin

» Digitîzë<r

by

Cîdôglê


NOTES. de

Quand

le culbuter.

rain le permet,

il

la

63

topographie du ter-

faut s’approcher secrète-

et l’attaquer avant qu’il se soit mis

ment,

défense.

en

.

on aperçoit quelques signes de crainte

Si

parmi l’ennemi, ce qui se connaît lorsque

manœuvres il

faut le poursuivre sur-le-champ

donner

le

temps de

et

,

sans lui

se reconnaître; c’est alors

manœuvrer

qu’il faut faire

couper

ses

se font avec désordre et confusion,

surprendre son

sa cavalerie,

pour

artillerie et ses

ba-

gages. %

4

-

L’ordre de marche doit être subordonné à l’ordre

de

La marche

bataille qu’on s’est tracé d’avance. est

bien ordonnée, quand elle est

réglée sur le chemin qu’on a à faire

temps qu’on a pour

le faire.

On

,

et sur le

étend ou on

resserre le front de la colonne de marche,

selon

la

topographie du pays

,

ayant soin de

faire suivre l’artillerie sur les chaussées.

Quand on

a

une

rivière à passer

,

il

*

.

faut

Digitized by

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,

NOTES.

64

mettre son artillerie en batterie sur

du point où

vis-à-vis

sera

un grand avantage

rentrant droit

,

et

s’il

un

rivière y fait

si la

se trouve

un gué près de

l’en-

A

me-

y

fait

l’on veut effectuer le passage.

sure que le

bord

le

l’on veut traverser; ce

pont se construit

,

on

avancer de l’infanterie, pour tirer de l’autre côté de l’eau, afin de proléger les travailleurs

mais, aussitôt qu'il est achevé, passer

un corps

d’infanterie

et quelques pièces

de

il

est

prudent de se

pour protéger

la rivière,

de

faut la

y

;

faire

cavalerie

de canon. L’infanterie doit

suite se retrancher à

même

,

il

du pont, et

la tète

fortifier le

pont

,

en-deçà de

dans

cas

le

où l’ennemi voudrait tenter un mouvement offensif.

L’avant-garde d’une armée en marche doit avoir des guides sûrs et des compagnies de

pionniers

:

les

premiers, pour indiquer les

passages faciles; et les seconds, pour rendre ces passages praticables. Si l’armée faut

marche par détachements

donner par

écrit

,

,

il

à chaque chef de déta-

4 Digitized

by

Google


,

NOTES. chement,

le

65

poiut de réunion de l’armée; ce

point doit être assez éloigné de l’ennemi pour qu’il

ne puisse venir l’occuper avant

nion de tous

de

est essentiel

la

réu-

détachements. Pour cela,

les

tenir ce point

il

de réunion

secret.

Une armée

doit

marcher dans

ordre qu’on doit combattre, du

le

même

moment qu’on

s'approche de l’ennemi ; quand on a quelque

chose à craindre, on doit redoubler de soins à proportion

grande. les

que

la crainte est

Quand on

passe

un

plus ou moins

défilé

troupes fassent halte au-delà

,

il

faut qtie

du passage,

jusqu'à ce que toute l’armée ait passé le défilé.

Pour cacher il

faut

les

mouvements d’une armée

marcher de nuit, dans

les

bois, les

vallées, rechercher les endroits couverts, et

éviter les lieux habités et

donner

l’ordre

:

ne point faire de feux,

du départ verbalement, sont

encore des précautions à prendre en pareil cas. Lorsque le but de cette marche est d’enlever

un poste, ou de

se jeter

dans une place

assiégée, l’avant-garde doit marcher à portée


NOTES.

66 de

fusil

du détachement, parce

qu'alors

on

doit être déterminé à culbuter tout ce qu’on

pourrait rencontrer.

Quand on marche pour gardé par l’ennemi forcer dans

un

,

il

forcer

un passage

faut feindre de vouloir

endroit, et, par

rapide, passer dans un autre.

une manœuvre

On

réussit

en-

core en faisant semblant de retourner sur ses pas, et, par une brusque contre-marche, on

s’empare du passage avant que l’ennemi

l’ait

occupé. Quelques généraux ont aussi forcé des passages en

nemi pour

ment surprend marche à l’ennemi

che,

,

laisse

manœuvrant auprès de

l’en-

tromper, tandis qu’un détache-

le

le

passage

,

en cachant sa

l’aide des situations

du terrain;

étant occupé à observer votre

à ce détachement la facilité

retrancher dans

le

marde se

poste qu’il a jugé nécessaire

d’occuper. P

5.

On campe que

diversement, suivant les craintes

l’on a, d’aprcs lesquelles

on proportionne

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,,

NOTES. ses précautions.

Quand on

67

en pays ami

est

on campe séparément, pour donner plus de

commodité aux soldats; mais

l'ennemi est

si

en présence , on doit camper en faut, autant

bataille. Il

que possible , couvrir un côté du

camp par quelques défenses

naturelles, telles

qu’une rivière, une chaîne de rochers, ou un

que le camp ne commandé, et qu’il 11e s’y trouve point d’obstacle qui rompe la communication ravin;

soit

il

faut aussi observer

pas

des différents quartiers, afin que

les

troupes

soient toujours à portée de se secourir.

Lorsqu’on séjourne dans un camp avoir des provisions de guerre

ou, au moins,

qu’il soit aisé

sûrement; pour

cela,

de

,

et

,

il

faut

de bouche

les

faut bien

il

ligne de communication laisser derrière soi

et

y amener établir sa

prendre garde de

une place ennemie.

Quand une armée

a pris ses quartiers d’hi-

on assure la sécurité des troupes, soit en choisissant un camp qu’on fortifie, et pour ver,

cela

il

faut être rapproché d’une grande ville

marchande, ou d’une

rivière qui puisse faci-

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iiter

les

transports; soit en distribuant

les

troupes dans des lieux serrés, de sorte que

cantonnements étant

très -

rapprochés

puissent réciproquement se secourir.

On

,

les ils

cou-

vre encore les quartiers d'hiver, en faisant construire de petits ouvrages fermés sur les

avenues des cantonnements, et en plaçant des avant-postes de cavalerie pour observer

les

mouvements de l’ennemi. 6

On

cherche

.

les batailles,

d’espérer la victoire

,

quand on

ou qu’on

craint

ruiner son armée sans combattre;

a lieu

de voir

quand on

veut secourir une place assiégée, ou prévenir

un renfort qui vient à l’ennemi. Les sont utiles encore

,

d’un avantage qui se présente, saisir

d’un passage

ment où que

la

il

,

vient de

batailles

quand on veut profiter

comme de se

accabler l’ennemi au

mo-

commettre une faute, ou

désunion parmi

les

chefs rend le

mo-

ment favorable pour attaquer.

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Gi


,

NOTES.

6q

Si l’enuemi refuse la bataille,

forcer

tance,

soit

,

soit

on peut

en assiégeant une place d’imporen

chargeant à l’improviste

le

ne peut pas facilement opérer

lorsqu’il

l’y

sa re-

traite; soit encore en feignant de se retirer,

puis, par une prompte contre-marche,

l’at-

taquer brusquement et le forcer à combattre.

Les différents cas

,

pour refuser ou éviter

une

bataille, sont:

quand

à la

perdre que de

profil à la gagner;

on

est trop

il

y a plus de mal

inférieur à son

quand

adversaire, ou

qu’on attend du secours; enfin, quand

nemi

l’en-

est posté avantageusement, ou qu’il se

détruit lui-même, soit par un vice dans sa

position

,

soit

par

la

faute ou la division des

chefs.

Pour gagner une bataille, il faut placer chaque arme à son avantage, et se mettre en état de combattre de front et ën flanc , sans cependant négliger d’appuyer ses ailes par des

obstacles naturels, s’il s’en présente, ou même, au besoin, par les ouvrages de l’art. Il faut avoir soin que les troupes puissent se secou-

Digitized

by

Google


NOTES.

70 rir

sans confusion, et que celles qui sont

rompues ne

On

se renversent pas sur les autres.

doit surtout observer

entre

les différents

que

les intervalles

corps ne soient pas assez

larges pour que l'ennemi puisse y pénétrer, parce qu’alors on serait obligé d’y jeter les

réserves, et

La

on

exposé à être enfoncé.

serait

en faisant

victoire s’obtient quelquefois

une diversion au milieu d’une

bataille,

ou

encore en ôtant au soldat tout espoir de retraite,

en

le

soit réduit à

mettant dans une position où

Au commencement d’une aller à

l’ennemi

,

bataille

,

ou doit

bien posté, et que

geusement placée,

il

de pied ferme. Enfin

,

afin

si

l’on

terrain est égal

si le

de donner du courage au soldat; mais est

il

vaincre ou à mourir.

l’artillerie soit

faut attendre il

avanta-

l’ennemi

faut combattre

avec

résolution, secourir à propos ceux qui sont las, et

n’engager

les réserves

qu’à

la

dernière

extrémité, laissant toujours quelque appui les

troupes rompues puissent se rallier.

Lorsqu’on

est obligé d’attaquer

avec toutes

L^QQgll


-

1

—g

NOTES* ses forces,

71

combat sur

faut engager le

il

soir, parce qu’alors, quelle la bataille, la

que

soit l’issue

le

de

com-

nuit viendra séparer les

battants avant que vos troupes soient trop fatiguées; par ce lité

d’opérer

moyen, on

la retraite

donne

se

avec ordre,

la faci-

si l’issue

du combat vous y oblige. Pendant une bataille, le général en chef doit occuper un lieu d’où

que

puisse, autant

il

possible, voir toute son armée;

sur-le-champ de

être averti

il

doit

tout ce qui se

divisions; et, de

passe dans

les différentes

son côté,

doit distribuer des secours, afin

de rendre

il

les

j

succès décisifs sur les points où

l’ennemi plie, et renforcer ses troupes aux endroits où elles commencent à céder rain.

Quand l’ennemi

poursuivre sans lier

;

lui

est

donner

battu, le

le ter-

faut

il

temps de

quand, au contraire, on a perdu

pérance de vaincre,

il

le

se rall’es-

faut se retirer avec le

plus d’ordre possible. 7'

C’est un grand talent dans

!

un

,

,

général, de

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-,

.LB.

HOTES.

72

combattre des gens préparés contre des

faire

gens qui ne

le sont pas.,

des troupes fraîches

hommes

contre des troupes fatiguées, des

braves et disciplinés contre des recrues.\Il doit aussi être alerte, pour

mée

un corps

sur

de l’enhemi

la piste défilés,

avant

tomber avec

l’ar-

faible et détaché, suivre ,

et le charger

dans les

qu’il ‘puisse faire volte-face et

mettre en bataille.

se

8.

Une position les

est avantageuse, lorsque toutes

armes sont placées de manière qu’elles

puissent faire leur devoir, sans qu’aucune de-

meure

inutile.

les plaines et

est plus fort

On

dans

doit prendre position les

pays découverts,

en cavalerie ; dans

verts et difficiles ,

si

les lieux

cou-

on a plus d’infanterie;

dans

les

pes

et dans les endroits spacieux

;

dans si 011

lieux étroits,

si

on a moins de trou,

si

on

est

supérieur en nombre. Avec une armée toutà-fait inférieure, il faut

difficile

,

rechercher un passage

l’occuper et s’y retrancher.


,

NOTES.

I

73

9*

Pour

il

faut observer

quel on veut

une diversion

ment

,

l’avantage possible d’une

tirer tout

diversion,

et

la

que

le

pays sur

faire soit facile à

le-

envahir

;

doit être exécutée vigoureuse-

dans des lieux où

elle puisse faire le

plus de mal possible à l’ennemi. 10. %

Pour bien

faire la guerre,

il

ne faut donc

jamais s’écarter de ces principes généraux être plus fort le moral

que l’ennemi par

le

nombre

de l’armée ; donner des

:

et

batailles

afin de jeter la terreur dans le pays; et divi-

ser son armée en autant de corps qu’on peut le faire sans risque, afin d’entreprendre plu-

sieurs choses à

se rendent

,

la fois

;

traiter

bien ceux qui

maltraiter ceux qui résistent

surer ses derrières

,

quelque poste, qui

s’établir et s’affermir soit

;

as-

dans

comme un centre fixe,

capable de soutenir tous les mouvements qu’on

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,

NOTES.

74

Ou

fait ensuite.

doit aussi se rendre raaitre

des grandes rivières, des passages, et former sa ligne

de communication en s'emparant des

campagne

forteresses par des sièges et de la

par des batailles

;

car c’est un projet chimé-

rique de s’imaginer qu’on peut faire de grandes

conquêtes sans combattre. Enfin tenir ses conquêtes

à propos

la

,

il

,

pour main-

employer

faut savoir

force et la douceur.

§ VIII. Tage fois

mon

0.

Un

par jour

général en cbt-f doit se dire plusieurs :

front, sur

Si l’armée

ma

ennemie apparaissait sur

ma gaucbe, que

droite, ou sur

ferais-je ?

Dans

la

campagne de 1758

la

,

par

les batteries

de l’ennemi

,

de dominée

position

l’armée prussienne à Hohenkireh

,

qui occupait

éminemment

vi-

cieuse; cependant Frédéric, qui voyait

ses

toutes les hauteurs, était

derrières menacés par le corps de resta six jours

dans ce camp

,

Laudon

sans chercher


NOTES. à rectifier sa position.

Il

75

parait

voyait pas tout le danger où

car

même il

qu’il

ne

se trouvait

;

maréchal Dauu, ayant manœuvré toute

le

la nuit

pour attaquer

à la pointe

du jour, sur-

camp avant

prit les Prussiens dans leur

qu’ils

se fussent mis en défense; aussi furent -ils

cernés de tous côtés. Frédéric réussit cepensa retraite avec ordre, mais

dant à opérer

après avoir perdu dix mille sieurs généraux lerie. Si le

,

et

hommes

plu-

,

presque toute son

artil-

maréchal Dauu eut poursuivi ses

succès avec plus d’audace

pu

11’aurait jamais

rallier

,

de Prusse

le roi

son armée

;

sa

bonne

fortune le sauva des dangers auxquels son im-

prévoyance

l’avait

exposé.

Le maréchal de Saxe

a dit

cependant

qu’il

y avait plus d’habileté qu’on ne pense à faire de mauvaises dispositions , si on sait les changer en bonnes rable

;

,

lorsque

le

moment

est favo-

rien n’étonne plus l’ennemi que celte

manœuvre;

il

a

compté sur quelque chose, il et, dans le mo,

arrangé en conséquence

s’est

ment

qu’il attaque,

il

ne

tient plus rien.

«Je

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NOTES.

7^ le répète, dit le

maréchal, rien ne déconcerte

autant l’ennemi et ne l’engage plus à faire des fautes; car

il

résulte

ses dispositions,

il

que,

s’il

est battu

,

ne change pas

et

les

s'il

en présence de son adversaire

,

change

l’est

il

en-

core. »

me

Il

poser

le

semble qu’un général qui

ferait re-

succès d’une bataille sur un

tel

prin-

cipe, s’exposerait plus à perdre qu’à gagner; car

s’il

a allai re à

prompt

à

trouver

le

un adversaire habile

et

manœuvrer, celui-ci pourra bien temps de profiter des mauvaises

dispositions qu’on aurait faites avant qu’elles

puissent être rectifiées.

§ IX. Page

6.

La force d’une année,

des mouvements dans

masse multipliée par

La

vitesse,

la

comme

la

quantité

mécanique, s’évalue par

la

la vitesse

dit Montécuculli

pour maintenir secrètes armée, parce qu’elle ne

les

,

est

bonne

opérations d’une

laisse pas le

temps de

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-r

—^

'-'U'

TT

NOTES.

77

du

est

donc

avantageux de courir à l’improviste sur

l’en-

divulguer

les intentions

chef.

Il

nemi qui

n’est pas sur ses gardes

prendre,

et

qu’il ait

vu

gence vous

de

lui faire sentir la

l’éclair.

Mais

si

affaiblit trop, et

et le

le sur-

foudre avant

le

dili-

retard vous

faut peser le

il

mal de chaque côté,

Lê maréchal de

de

une grande

que

enlève l’occasion favorable,

bien

,

et opter.

Villars disait qu’à la guerre

tout dépend d’en imposer à l’ennemi, et, dès

qu’on a gagné ce point, ne plus le

temps de reprendre cœur.

l’exemple au précepte

;

lui

donner

Villars a joint

car ses opérations au-

dacieuses et rapides furent presque toujours

accompagnées du

succès.

L’avis de Frédéric était qu’on devait faire les guerres courtes et rapides, parce

qu’une

longue guerre ralentit insensiblement

la disci-

pline, dépeuple l’état, et épuise les ressources.

§x. Page

7.

!

!

Avec une armée inférieure en nombre,

férieure en cavalerie et en artillerie,

il

in-

faut éviter


N,OTE*.

78 une

bataille générale, suppléer

au nombre par

la ra-

»

pidité des marches,

au manque

nature des manœuvres

par

le

,

par

d’artillerie

à l’infériorité de

la

cavalerie

la

choix des positions

La campagne de 18 14, en France ,

fut ha-

bilement exécutée d’après ces principes. Napoléon, avec une armée inférieure en nombre,

une armée découragée par retraites

encore par

la

etiplus

,

présence de l’ennemi sur

ritoire français, parvint

à son

désastreuses

les

de Moscou et de Léipsick

immense

le ter-

cependant à suppléer

infériorité par des

manœuvres

remMont mirai! à

rapides et bien combinées. Les succès portés à

Champ -Aubert,

Montereau

et à Reiras,

à

,

commençaient à re-

lever le moral de l'armée française; les

breuses recrues dont

elle

était

nom-

formée pre-

naient déjà l’aplomb dont les vieux régiments leur donnaient l’exemple, lorsque

la

prise

de

Paris, et l’étonnante révolution qu’elle opéra,

forcèrent Napoléon à poser les armes. sultat dépendit plutôt

stances

de

la

Ce

ré-

force des circon-

que d’une absolue nécessité; car Na-

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NOTES.

79

poléon, en se portant de l’autre côté de

la

Loire, pouvait facilement opérer sa jonction

avec les armées des Alpes et des Pyrénées,

champ de

et reparaître sur le

bataille avec

cent mille combattants. Cette force suffisante

pour rétablir

les

que

les

veur, d’autant plus rains alliés

était

bien

chances en sa

fa-

armées des souve-

manœuvraient sur

le

territoire

français, ayant à dos toutes les places fortes

de France

et d’Italie.

§ XI. Page 7. Opérer par des elles et

directions éloignées entre

sans communications, est une faute qui ordi-

nairement en

fait

commettre une seconde. La colonne

détachée n'a des ordres que pour opérations pour

le

te

premier jour; ses

second jour dépendent de ce qui

est arrivé à la principale colonne

;

ainsi, selon les cir-

constances, cette colonne perdra du temps pour atten-

dre des ordres, ou bien

elle agira

L’armée autrichienne, sous

au hasard

les

ordres du

feld-maréchal Alvinzi, se divisa en deux corps

qui devaient agir indépendamment, pour se

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NOTES.

8o

réunir ensuite devant Manloue. Le premier

de ees corps,

mes,

fort

de quarante-cinq mille hom-

était sous les

ordres d’Alvinzi

;

déboucher par Monte-Baldo, sur tions

il

devait posi-

les

que l’armée française occupait sur l’A-

dii^e.

Le second corps, sous

du

ordres

les

général Provéra, était destiné à agir sur le

bas Adige, pour aller débloquer Mantoue. Napoléon, instruit des mouvements de l’en-

nemi, mais ne comprenant pas encore

ses

projets, se borna à concentrer ses masses, et à

donner l'ordre aux troupes de se tenir prêmanœuvrer. Cependant de nouveaux

tes à

renseignements firent bientôt connaître au général en chef de l’armée française que le

corps qui avait débouché par

Monte-Baldo cherchait à

la

Coronna sur

faire sa jonction

avec sa cavalerie et son artillerie

,

qui

,

après

avoir traversé l’Adige à Dolee, se dirigeaient sur le plateau de Rivoli par

la

chaussée qui

passe àlncauole. Napoléon jugea dès-lors que,

maître du plateau

,

il

pouvait s’opposer à

cette,

jonction, et tourner en sa faveur toutes

1 lu

les


81

N O T B S. chances de

l'initiative;

troupes en marche tin,

,

et, à

occupait cette

il

fit

il

donc

niettrc les

deux heures du ma-

position importante.

Maître du point de réunion des colonnes autrichiennes, le succès répondit à ses dispositions;

repoussa toutes leurs attaques,

il

fit

sept mille prisonniers, prit douze pièces de

canon

et plusieurs

Il était

de Rivoli

drapeaux.

deux heures après midi, était

la bataille

gagnée, lorsque Napoléon ap-

prit que le général Provéra avait passé l’A-

dige à Anghiari, et se dirigeait sur Mantoue; il

abandonne

poursuivre

même jouer

à

ses

lieutenants le soin de

la retraite d’Alvinzi, et se

à la tête d’une division, les projets

rapide,

il

lui-

de Provéra. Par une marche

parvient à s’emparer encore de

l’initiative, et à

toue de

met

pour venir dé-

empêcher

la

garnison de

se réunir avec l’armée

le corps chargé

du blocus,

Man-

de secours; aussi

fier

de combattre

sous les yeux du vainqueur de Rivoli, força la

garnison à rentrer dans

que

la

la place

,

tandis

division Victor, oubliant les fatigues

6

Digitfffb

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NOTES.

82

d’une marche forcée, aborda avec impétuosité le front

de l’armée de secours, pendant

(pi’une sortie des lignes de Saint-George la pressait en flanc, et

qui avait suivi

la

que

le

corps d’Augereau,

marche du général

autri-

chien, l’attaquait sur ses derrières. Provéra,

cerné de toutes parts

de ces deux mille

capitula.

,

Le

résultat

batailles coûta à l’Autriche trois

hommes

tués

ou blessés, vingt-deux

mille prisonniers, quarante-six pièces de ca-

non

et vingt-quatre

drapeaux.

S x.i

i.

Page 8. Une armée ne doit avoir qu’uue seule ligne ; on doit la conserver avec soin , et ne l’a-

d’opération

bandonner que par Il

faut

de circonstances majeures.

que la ligne de communication d’une

armée

soit

cuculli

;

sûre et bien établie

car toute

ligne d’opération

nir cette voie

assurée,

suite

,

armée qui

,

dit

Monté-

s’éloigne

et qui n’a pas soin

de sa de

de correspondance ouverte

marche sur

le

teet

bord d’un précipice;

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NOTES. elle

cherche

83

comme

ruine,

sa

il

paraît par

une infinité d’exemples. En effet, si le chemin par où arrivent les vivres et les secours d’hommes et de munitions n’est pas bien assuré;

si les

naux

et

magasins,

les

hôpitaux,

pour

lieux établis

les

ne sont pas

fixes

situés

et

les

les arse-

marchés

commodément,

non-seulement l’année ne dure guère, mais encore

elle est

exposée aux plus grands mal-

heurs.

§ XIII. Page

9.

Les distances que

mettre entre eux dans

les

les

corps d’armée doivent

marches, dépendent des

calités, des circonstances, et

du but qu’on

lo-

se propose.

Lorsqu’on marche éloigné de l'ennemi, on

peut disposer

ses colonnes sur les chaussées,

de manière

ménager

à

pages de l’armée

combattre,

il

;

faut

équi-

l’artillerie et les

on marche pour

mais

si

que

les différents

corps

d’armée se forment en colonne serrée dans l’ordre de bataille; les généraux doivent en

6

.

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NOTES.

84

outre observer que les têtes des colouues qui

doivent attaquer ensemble ne se devancent pas, et qu'en approchant du taille elles

mettent entre

champ de ba-

elles

qu’on

fait

pour

aller

les

distances

Les marches

nécessaires pour se déployer.

combattre demandent

beaucoup de précaution

,

disait

Frédéric; aussi

recommandait-il à ses généraux de se tenir sur leurs gardes, et de reconnaître

le terrain

de distance en distance, afin de prendre nitiative

l'i-

pour s'emparer des positions qui

peuvent favoriser une attaque.

Dans une néraux

est

retraite, l’avis de plusieurs gé-

qu’on doit concentrer ses forces et

marcher en colonne serrée assez fort

pour pouvoir

car, par ce

,

si

on

encore

est

ressaisir l’offeusive;

moyen, on peut facilement

se

former en bataille, lorsqu’on trouve une position favorable,

lorsqu’on attend

quer,

s’il

n’est pas

combat. Telle le

soit

pour arrêter l’ennemi

du secours,

soit

pour

l’atta-

en mesure de recevoir

fut la retraite

le

de Moreau, après

passage de l’Adda par l’armée austro russe.

iifî


85

NOTES. Le général français, après avoir couvert vacuation de Milan entre le Pô et

puyait

le

,

l’é-

vint prendre position

Tanaro son camp ;

,

qui s’ap-

Alexandrie et à Valence, deux pla-

«à

ces de guerre excellentes, avait l’avantage de

couvrir

par où

cas

avec

les

il

11e

et

le

réussirait pas à faire sa jonction

corps d’armée de Macdonald

le

ordre de quitter

avait reçu

Naples

routes de Turin et de Sayonne,

pouvait opérer sa retraite, dans

il

le

qui

,

royaume de

de hâter sa marche pour revenir

eu Toscane. Forcé d’abandonner cette position, par suite de l’insurrection du Piémont et

de

la

Toscane, Moreau se relira sur Asti, %

il

apprit que sa communication avec

rivière

par

de Gènes venait de

la prise

de Céva. Après d’inutiles

pour reprendre

cette

place,

il

vit

la

coupée

lui être

efforts

qu’il

11e

pouvait espérer de salut qu’en se jetant dans les

montagnes; pour remplir ce but,

marcher tous

les

il

fit

bagages et sa grosse artille-

rie sur la Frauce, par le col de Fenestrelle;

puis, s’ouvrant un passage par le Saint- Ber-

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NOTES.

86 nard,

il

gagna Loano avec son

campague

artillerie de

peu d’équipages qu’il avait çonservés. Par cette marche habile, il conet

le

serva sa communication avec trouvait à

même

de l’armée de Naples, tion,

Frauce, et se

la

d’observer les afin

en se portant sur

de

les

mouvements

faciliter sa

jonc-

points nécessaires

avec toutes ses forces réunies. Macdonald,

qui ne pouvait espérer le succès de sa marche

qu’en concentrant sa petite armée, négligea

cependant cette précaution, trois

combats

successifs

bia; ainsi, par

la

du Pô;

les

échouer ses

dans Tréil

Moreau infructueuses,

deux armées dans

et sa retraite,

inutiles efforts

la

lenteur de sa marche,

reudit les mesures de

pour réunir

et fut battu

au passage de

au passage de

les dispositions

les plaines

après de brillants et la

Trébia,

que Moreau avait

fit

pri-

pour venir à son secours. L’inaction du

maréchal Souvarow permit enfin au général français d’opérer sa jonction avec les débris

de l’armée de Naples; concentrée sur l’Apennin

4

,

l’armée française se mit encore en


HOTES. mesure de défendre

de

la

Ligurie,

ces de

la

jusqu’au

guerre

reprendre

a

moment où

les

chan-

moyens de

l’offensive.

perdu son

bataille décisive

elle n’est plus

l’offensive,

ni

une

ar-

équipages, et

artillerie et ses

que par conséquent reprendre

importantes

ouvriraient les

lui

Lorsque après une

mée

87

les positions

même

en état de

de pouvoir

arrêter la poursuite de l’ennemi,

semble

il

alors qu’il est plus avantageux de diviser les

débris de l’armée en plusieurs corps, qui,

par des directions éloignées, se dirigeront sur

pour se jeter dans

la ligne d’opération

teresses. C’est

le seul

moyen de

parce que l’ennemi, incertain sur

de l’armée vaincue

,

ne

sait

abord, quel corps poursuivre, rer avantage de ce

moment

,

et

faciles

que

marche

la

au premier

on peut

ti-

d’indécision pour

gagner une marche. D’ailleurs,

ments d’un

les for-

se sauver,

petit corps étant

les

mouve-

beaucoup plus

celui des grandes masses

,

cette

disposition divergente est tout en faveur de

l’armée qui bat en

retraite.

.> VjOC

-le


.

NOTES.

88

XIY.

§ Page

9.

Dans

les

montagnes, on trouve partout un

grand nombre de positions

,

extrêmement

par

fortes

elles-mêmes, qu'il faut bien se garder d'attaquer. Le

génie de cette guerre consiste à occuper des camps,

ou sur

les flancs

Dans

la

,

ou sur

les derrières

de l’ennemi .

campagne de 1793, dans

maritimes, 1,’armée française, sous

du général Brunet, sible

de

faire

fit

les les

Alpes

ordres

tout ee qu’il était pos-

pour s’emparer, par une atta-

que de front, des camps de Raus

et des

Four-

ches; ses inutiles efforts ne servirent qu’à relever encore le courage des Piémoutais à faire périr

l’élite

républicaine. Les

,

et

des grenadiers de l’armée

manœuvres par

lesquelles

Napoléon força l’ennemi d’évacuer ces positions sans combattre, en faire connaître la vérité

montrant encore qu’à pose autant sur

le

la

1796 , suffisent pour de ces principes, en guerre

le

succès re-

génie du chef que sur

la

valeur du soldat.

h

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*

T

HOTES.

§

89

xv.

.

; a

m

m

*

Page 10. La gloire et l'honneur des armes est le premier devoir qu’un général qui livre bataille doit considérer; le salut et

la

En 1645,

l’armée française, sous

du prince de Condé, gen pour en faire le que

conservation des

hommes

que secondaire

n’est

le

les

ordres

se portait vers Nordlinsiège, lorsqu’il s’aperçut

comte de Merci

qui commandait les

,

Bavarois, Pavait prévenu, et se retranchait

dans une forte position qui défendait Nordlingen en couvrant Donawerth. Malgré

la

po-

sition avantageuse

de l’ennemi, Condé or-

donna

combat

l’attaque

l’infanterie

;

le

du centre

et

successivement engagée

de ,

fut terrible; toute la droite

fut

ayant été

mise en déroule

et dispersée, malgré les efforts de la cavalerie et

de

dans

la fuite.

la

réserve, qui furent aussi entraînées

La

bataille était

perdue; Condé,

désespéré, n’ayant plus ni centre ni droite,

rassembla

les

débris de ses bataillons, et se

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NOTES.

porta sur sa gauche où combattait encore

renne; une

telle

deur des troupes,

elles

enfoncèrent

l’aile

un changement

droite de l’ennemi, puis, par

de front, Turenne revint attaquer la

Tu-

persévérance ranimant l’ar-

le

centre;

nuit protégeant l’audace du prince de

Con-

dé, un corps entier de Bavarois, qui se croyait surpris, capitula niâtreté

;

et le résultat de cette opi-

du général

victoire lui valut le

que toute

français

et

un grand bavaroise

ennemie

en retraite, et,

battit

le

,

lendemain de

§ 10.

son qu’il

le

désire; ainsi,

bataille qu’il a

C’est ainsi

prenant

V

ba-

XVI.

Une maxime de guerre bien éprouvée

de ne pas faire ce que veut l'ennemi, par

dans

la

Nordlingeu capitula.

taille,

Page

la

bataille, pres-

prisonniers. L’armée

l’artillerie

nombre de

pour obtenir

champ de

la

le

on doit

,

est

la seule rai-

éviter le

champ de

reconnu et étudié

que

le

maréchal de Villeroi, en

commandement de

campagne de 1701,

l’armée d’Italie

fit

attaquer, par


.

’•

N o tes.

gr

une présomption impardonnable,

le

prince

Eugène de Savoie dans son poste retranché de Chiavi, sur l’Oglio. Les et Catinat était

officiers français,

de ce nombre, jugeaient ce

poste inattaquable; cependant Villeroi insista,

de cette bataille insignifiante fut

et le résultat la

perte de

eut

même

efforts

Ce

l’élite

de l’armée française

elle

de Catinat.

fut par l’oubli de ces

que, dans

la

mêmes

campagne de 1644,

de Condé échoua dans toutes contre

;

été plus grande encore, sans les

la

varoise;

comte Merci, qui

le

prince

ses attaques

de l’armée ba-

position retranchée le

principes

la

commandait,

avait habilement placé sa cavalerie dans la

plaine et appuyée à Freybourg, tandis que

son infanterie occupait

la

montagne. Après

d’inutiles efforts, le prince

de Condé, voyant

de déloger l’ennemi

l’impossibilité

mença

à

,

com-

manoeuvrer pour menacer sa ligne

de communication; mais s’en aperçut,

il

leva son

aussitôt

camp

que Merci

et se porta au-

delà des montagnes Noires.

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NOTES.

9*

^ Page

Dans une guerre de marches

II.

nœuvres

XVII.

pour éluder une

,

supérieure

il

,

peut recommander,

comme une

sous les ordres

Les deux armées firent

tour de l’Espagne;

manœuvré au

les, elles la finirent

et

en 1706,

elles

campagne près de Badajoz,

cèrent la avoir

fit

du maréchal duc de Renvick,

les Portugais. le

étude

campagne que

l’armée française et espagnole

contre

de ma-

bonne déTensive

intéressante sur ce sujet, la

presque

et

une armée

faut se retrancher' tous les soirs, et se

placer toujours dans une

On

bataille contre

commenet,

après

travers des deux Castil-

aux royaumes de Valence

de Murcie. L’armée du maréchal de Ber-

wick toute

quatre-vingt-cinq camps; et quoique

fit

campagne

la

nérales

,

il

fit

se passa sans actions gé-

à l’ennemi environ dix mille

prisonniers.

Une celle

belle

que

le

campagne de manœuvres, maréchal de Turenne

fit

fut

contre

%

v

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NOTES. le

93

comte de Montécuculli en 1675. L’année

impériale ayant ser le

Rhin

fait ses dispositions

pour pas-

Turenne

à Strasbourg,

gence, et, ayant jeté un pont sur

fit

le

dili-

Rhin

près du village d’Ottenlieina, à trois lieues au-dessus de Strasbourg, et

petite ville

de Vilstet,

sition

couvrait

sorte

que, par

coupa saire.

le

il

passa

le

fleuve,

armée camper près de

vint avec son

le

qu’il

la

occupa. Celte po-

pont de Strasbourg, en

cette

manœuvre, Turenne

passage de cette

Montécuculli ayant

ville à fait

son adver-

un mouvement

avec toute son armée, parut vouloir menacer

le

pont d’Ottenheim, par lequel l’armée

française tirait ses vivres de la haute Alsace. Aussitôt

que Turenne eut deviné

tention de l’ennemi,

il

à Vilstet, et se porta

laissa

l’in-

un détachement

rapidement, avec tou-

tes ses forces, sur le village d’Althenheim. les

deux

donnait

la fa-

Celte position intermédiaire, entre

ponts

qu’il voulait

cilité

de secourir

garder, l’un

lui

ou l’autre de ces deux

postes avant que l’ennemi eut

le

temps de

Digitized

by

Google


NOTES.

94

Par cette manœuvre , il déjoua les projets de sou adversaire. Convaincu qu il ne pouvait faire aucune tentative heureuse

les enlever.

contre

les

de passer

Rhin au-dessous de Strasbourg,

pour remplir ce but,

et, sa

deux ponts, Montécuculli résolut le

il

revint prendre

première position à Offenbourg. Le maré-

chal de

Turenne, qui

suivait tous les

vements de l’armée autrichienne* aussi son

armée au camp de

Vilstet.

mou-

ramena Cepen-

dant, cette tentative de l’ennemi ayant

fait

apercevoir au général français le danger auquel l’avait exposé l’éloignement de son pout, il

le fit

afin

rapprocher de celui de Strasbourg

de n’avoir pas un

si

couvrir. Montécuculli ayant

,

grand espace à

commandé un

équipage de pont aux magistrats de Stras-

bourg, se porta à Scherzheim pour voir; mais jets,

Turenne déjoua encore

le

rece-

ses

pro-

en prenant position à Freistett, où

occupa

les îles

du Rhin

,

et

fit

il

de suite con-

une estacade. Enfin dans toute cette campagne, Turenne obligea l’ennemi à suivre

struire

,

V -ld

I

Di


NOTES.

réussit ville il

95

par une marche rapide,

sou initiative;

il

encore à couper Montécuculli de

d’Offenbourg , d’où

aurait

il

la

tirait ses vivres, et

même empêché le général autrichien

d’opérer sa jonction avec le corps de Caprara, lorsqu’un boulet

de ce grand

*'

Page

II.

de canon termina

la vie

homme. § XVIII.

Surpris par une armée supérieure,

un

général ordinaire, occupant une mauvaise position,

cherchera son salut dans

la

un grand

retraite; mais

capitaine paiera d'audace, et marchera à la rencontre

de l’ennemi

En i653,

le

maréchal de Turenne

pris par le prince de

où son armée se vait, la

lut sur-

Condé dans une position

trouvait

compromise;

il

pou-

en battant en retraite, se couvrir par

Somme qu’il

avait la facilité

Péronne, dont

il

de traverser à

n’était éloigné

que d’une

demi-lieue; mais, craignant que ce mouve-

ment de retraite

n’influât sur le

armée, Turenne paya d’audace

moral de son ,

et

marcha

à

Digitized by

Google


96

NOTES.

la

rencontre des enuernis avec des forces bien

inférieures.

Après une

lieue

de marche,

une position avantageuse, où

trouva

mit en disposition d’attendre était trois

Turenne

chements,

les

il

sc il

Espagnols,

les

fatigués, hésitèrent d’attaquer,

nuit,

combat;

le

heures après midi;

il

et,

dans la

s’étant couvert par des retran-

ennemis ne jugèrent plus de-

voir courir les dangers d’une bataille, et

ils

levèrent leur camp.

§ Page

12.

offensif est la

XIX.

Le passage de

l’ordre défensif à l’ordre

une des opérations

les

plus délicates de

guerre.

C’est en étudiant la première

Napoléon en peuvent

le

l’ordre défensif à l’ordre offen-

L’armée des

général Beaulieu

pouvait

la

campagne de

qu’on apprendra ce que

génie et l’audace pour faire passer

une armée de sif.

Italie,

cctalisés ,

était

,

commandée par

munie de

rendre redoutable;

de quatre-vingt mille

hommes

le

tout ce qui

sa force était et

deux cents

\ Digtha


,

NOTES.

-

les

armes

le

faisait

pain

était

hommes

plus de distributions de viande,

même

était

mal habillée;

se trouvait

dans

le

mal assuré; l’infanterie

la cavalerie,

mal montée,

plus mauvais état; tous les

chevaux de

trait avaient

manière que

le service

sait plus'

au plus mener avec

et pouvait

,

pièces de canon. Depuis long-temps

elle trente

on ne

97

au con->

,

comptait à peine trente mille

Iraire,

sous

w

de canon. L’armée française

pièces

de

péri de misère, de l’artillerie

qu’avec des mulets

;

ne se

enfin

il

,

eût

de grands moyens pécuniaires pour re-

fallu

médier à tant de maux, finances était telle

,

que

put donner que deux

pour ouvrir çaise

ne

la

le

fallait

pénurie des

et la

gouvernement ne

mille louis eu espèces

campagne. Ainsi, l’armée

fran-*

pouvait plus vivre ôù elle était, et v

il

•’

tage de surprendre l’ennemi

,

dès

le

début de

campagne, par quelque coup décisif, Napoléon commença par retremper le moral du la

soldat

:

dans une proclamation énergique,

fait voir

qu’une mort obscure

les

.

|

aVancer ou reculer. Connaissant l'avau*

leur

fai-

il

menace

|


,

98

NOTES.

'

restent sur la défensive; qu’ils n’ont rfen

s’ils

à attendre de la France

de

la victoire.

,

mais tout à espérer

L’abondance

est

dans

leur disait-il

nes fertiles de l’Italie

;

les

plai-

soldats

,

manqueriez-vous de courage ou de constance ? Profitant

du moment d’enthousiasme qu

il

Tient d’inspirer aux troupes, Napoléon conles centre ses forces pour tomber eu masse siir différents corps

de l’armée ennemie. Bientçt

Milleaprès, les batailles de Moutenotte, de confiance simo, de Mondovi , ajoutant à la général en chef, le soldat avait conçue du

que on

.vit

cette

armée qui ,

ravant, campée sur

,

quelques jours aupa-

d’arides rochers, se voyait

la consumer par la misère, ambitionner déjà conquête de l’Italie. Un mois après l’ouverterminé ture de la campagne, Napoléon avait la

guerre avec

tout .

le

le roi

Milanais.

de Sardaigne et conquis

De

riches cantonnements

aux soldats français la misère et les fatigues, suites naturelles de cette marche rapide; tandis qu’une administration du vigilante employait toutes les ressources firent bientôt oublier


NOTES.

.

pays pour organiser

moyens

créer les

nouveaux t

»

99

,

matériel de l’armée, èt

le

nécessaires pour courir à de

succès. “i

*

*

*

>

"I

1

\ J» «,

!•

%

é

.

l

ht

*

*

â '

t

”X\ Page

f

s **

.

.

On ne

12.

d’opération

xx.

;

doit point abandonner sa ligne

mais c’est une des manœuvres

habiles de l’art de

la

guerre

lorsqu'on y est autorisé par

Frédéric

a

de savoir

,

les

plus

changer,

la

les circonstances

changé

quelquefois

ligne

sa

.

d’opération au milieu d’une campagne; mais il

en avait

la facilité ,

manœuvrait

puisqu’il

alors au centre de l’Allemagne, pays abon-

dant, où

il

pouvait partout trouver à fournir

aux besoins de son armée communications avec été coupées.

,

dans

mais

sa ligne de ,

ses

auraient

lui

Le maréchal de Turenne, dans la

campagne de 1646, abandonna fait

le cas

Prusse

la

comme

aussi tout-à-

communication aux

Frédéric

,

il

guerre au centre de l’Allemagne, avec toutes ses forces réunies;

et,

il

alliés;

alors la

faisait

marchait

par ;

la prise

V

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,

NOTES.

IOO

de Rain,

il

eul la précaution dç s’assurer

place de dépôt sur laquelle ses opérations.

Par des manœuvres pleines

d’audace et de génie, impériale de

lui

une

pouvait baser

il

il

força ensuite l’armée

abandonner

magasins, et

ses

de rentrer en Autriche pour prendre ses quartiers d’hiver.

me semble

Il

'

cependant que de

exem-

tels

que lorsqu’on conmesure du génie de son adver-

pies ne doivent être imités naît bien la

saire, et surtout lorsqu’on n’a pas à craindre

une insurrection dans théâtre de •

>4

4

la

'

i^

1,

page

pays où l’on porte

le

,

v\

Quand une armée

13.

.

xxi.

*’

r ;

^

traîne à

*

*

sa suite

équipage de siège, de grands convois de blessés ,

et

on de

t

malades

le

'

t

S

#

.

guerre.

^

elle rie saurait

j

prendre des chemins trop

courts pour se rapprocher le plus promptement de .*

ses dépôts. 1

-,

>

f

C’est surtout dans les pays

de montagnes

ou dans ceux qui sont entrecoupés

'y S

*

d!e

bois

'

*

»

t

t

-s

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Goo§Ie


NOTES. de marais

et

maxime;

cette

car les équipages et les convois

dans

se trouvant arrêtés

en manœuvrant escortes

,

IOI

important d’observer

qu’il est

,

les défilés,

l’ennemi,

peut aisément disperser

,

les

ou attaquer avec un plein succès

Farinée entière, lorsque, par la nature du terrain

trouve obligée de marcher sur

elle se

,

une colonne de longue étendue. '

*

.

i

\

1

§ é

*

J

\

Puge

13. L’art d’asseoir

n’esl autre chose

que

>

/.

' >

.

•''.,«?* *

S

L

% •

xxii.

A.

*'

*

.

*

*

^ un camp sur une

,

position,

de prendre une ligne de

l’art

A

bataille sur cette position.

cet effet,

il

faut

que

»

toutes les machines de jet soient en jeu et favorable-

ment

placées

Frédéric a dit que, pour s’assurer

bien placé son camp, petit

mouvement qu’on

nemi d’en

faire

si

on a

faut voir si, par

il

fera

un grand

,

,

ou

ou forcera si

,

un

l’en :

après l’avoir

obligé de rétrograder d’une marche, on peut

de nouveau

le forcer à

rétrograder.

Dans

la

guerre défensive on doit retrancher son camp ,

t

Google


NOTES.

102 »

les ailes

de

occupe, et observer que

la

sur le front et sur

position qu’il

la

communication

sur les derrières soit parfaitement libre. Si

menacé

est

on doit

d’ètre tourné,

on

faire ses

une autre

dispositions d’avance pour prendre

position plus éloignée, de manière à profiter

des défauts que l’ordre de marche peut occasiouer entre les divisions de l’armée ennemie,

pour essayer quelques attaques sur son ou sur

lerie

’•»

•> •

.

.

.

.

4.

.

'

'

1

§

v

14.

-

*

*

.* •

.

*

Page

netni

XXIII.

**

, *

.

\ •

artil-

V

ses bagages.

. •

>

.

«

Lorsqu’on occupe une position, ou l’en*

menace de tous envelopper,

il

faut vite

rassem-

bler ses forces, et menacer l’ennemi d’un* inouvéuierit offensif.

saix

manœuvre que fit le général Deen 1798 près de Kastadt. Avec des forces

Ce

fut la

inférieures

,

il

paya d’audace •

*

,

et sé *

maintint v

tout le jour en position ^ malgré les attaques

vigoureuses de l’archiduc Charles

le soir, it


,

effectua sa retraite avec ordre, et prit position

en arrière. C’est aussi par suite de ce principe

Moreau

général

par

Noires;

la

le

débouchés des montagnes

les

Peu de jours après

la bataille

que

même campagne

de Biberacli pour assurer sa

livra la bataille

retraite

dans

,

,

il

de Schliengen pour

donna encore

le

même

motif.

Placé dans une bonne position défensive

,

il

menaçait l’archiduc Charles d’un retour offensif, le

pendant que

Rhin sur

ses équipages passaient

pont de Huningue

le

faisait les dispositions nécessaires

,

et qu’il

pour rétro-

grader lui-même au-delà de ce fleuve. J’observerai cependant qu’il faut faire en. sorte d’exécuter ces démonstrations offensives

vers

le soir

afin

,

de ne pas

se

compromettre

en engageant de trop bonne heure un combat qu’on

ne pourrait pas soutenir long-temps

avec succès;

nuit et l’incertitude de l’en-

la

nemi, après une la retraite, si

affaire, serviront à favoriser

on

la

juge nécessaire. Mais,

pour masquer ce mouvement d'une mauière «

m

À *

«

i

%

\

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Google


,

NOTES.

104 m

plus sûre,

,

r.

%

*

^

faut allumer les leux sur toute la

il

ligne, afin de tromper l’ennemi, et

empêcher

ne s’aperçoive de ce mouvement rétro-

qu’il

grade; car, dans

un grand

les retraites, c’est

avantage de gagner une marche sur son adversaire. *é

•*,

' _

Page 14. Une maxime de guerre qu’on ne doit jamais oublier

,

est qu’il faut rassembler ses canton*

ueraents sur le poiiU le plus éloigné et le plus à «

bri de l'ennemi • l’

Dfins la

'

\

s

.

campagne de 1645,

dç Turenne perdit

pour avoir oublié faire

»*

surtout lorsqde celui-ci paraît à

,

improviste. .......

4e

la bataille

ce'

principe

rassembler

Erbsthausen,

il

ses

eût donué

ment à Mergentheim

,

maréchal

le

de Marienlhal ;

car

si

,

au lieu

cautonnements à le point

derrière la

de

çallie-

Tauber , son

armée eût été réunie beaucoup plus il

l’a*

*

tôt

eût résulté, qu’au lieu de trois mille

;

d’où

hommes

seulement que le comte Merci eut à combattre

Digitized

by

Go


,

NOTES. à Erbsthausen, et dont

il

io5 eut

bon compte,

aurait eu toute l’armée française à attaquer

il

dans une position couverte par une rivière.

Quelqu’un ayant indiscrètement demandé au vicomte de Turenne pourquoi

perdu

répondit

le

maréchal ; mais ajouta-t-il , quand,

un homme n'a pas fait de fautes à ne

il

l'a

avait

il

de Marienthal : Par ma faute ,

la bataille

la

guerre ,

pas faite long- temps.

'

/

§

XXV,

s

r ’

«

S-

-

.Page 14. Quand deux armées sont en bataille, et

que l’une doit opérer sa

que

l’autre peut

retraite sur

un pont, tandis

se retirer sur tous les points

de

la

circonférence, tous les avantages sont à cette dernière

Telle fut la position de l’armée française à la

fameuse bataille de Léipsick, qui termina ’

d’une manière bien funeste pour Napoléon

campagne de i8i3 ne pouvait

y car le

t

la

combat de Hanau

être d’aucune conséquence, dans la

situation désespérée

se trouvait l’armée.

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N O T £3.

£«6 Il

me

semble que

reille à celle

avant

la bataille

,

dans une situation pa-

se trouva l’armée française

de Léipsick

doit plus

compter sur

que peut

lui

les

,

un général ne

chances heureuses

procurer l’offensive; mais qu’il

doit plutôt chercher à s’assurer

moyens qui peuvent remplir ce but,

il

de tous

faciliter sa retraite.

les

Pour

faudrait de suite se couvrir

par de bons retranchements, afin de contenir les attaques

rieures

,

de l’ennemi avec des forces infé-

taudis que les équipages de l’armée

passeraient le défilé; à mesure que les troupes arriveraient sur l’autre rive, elles occuperaient les positions

qui pourraient protéger

sage de l’arrière-garde

,

de pont lorsque l’armée aurait

dans une

tête

évacué

camp. Pendant

le

volution

,

on a

le pas-

qui se renfermerait

fait

les

guerres de la ré-

trop peu de cas des retran-

chements; aussi a-t-on vu de grandes armées dispersées après

nations bataille.

un

seul revers

compromis par

,

et le sort

les succès

des

d’une seule v,


Page

15. C’est aller contre les vrais principes

faire agir séparément des corps qui n'ont entre

,

de

enx

aucune communication vis-à-vis d’une armée centralisée et dont les communications sont faciles. ,

La

de Holienlinden fui perdue par

bataille

les Autrichiens,

L armée

pour avoir oublié ce principe.

impériale, sous les ordres de l’archi-

duc Jean, se mirent

fut divisée

pour se réunir dans elles

en quatre colonnes, qui

en marche dans une immense

forêt,

plaine d’Anzing, où

la

devaient surprendre

et

attaquer les Fran-

différents corps, qui n’avaient

çais.

Mais ces

pour

ainsi dire

aucune communication entre

eux, se virent forcés de s'engager isolément, contre un ennemi qui avait eu

de concentrer

ses

masses

mouvoir à volonté sur un longue date ,

gagée dans

;

,

la

précaution

et qui pouvait les

terrain

reconnu de

aussi l’armée autrichienne

les défilés

de

la forêt

,

en-

avec tous scs

équipages, fut attaquée sur ses flancs et sur


.

_

>

NOTES.

105

ses derrières, et l’archiduc

veur de

de

la nuit la possibilité

ssions battues

».

ne dut qu’à

|

la fa-

rallier ses di-

Les trophées de

et dispersées.

immenses pour l’armée

cette victoire furent

française, qui recueillit onze mille prisonniers,

cent pièces de cauon, plusieurs drapeaux, et tous

les

bagages de l’ennemi. Les Autrichiens

laissèrent

environ

champ de

bataille.

La de

bataille

la

sept

mille morts sur

de Hoheulinden décida du sort

campagne de 1800, dont

brillants et

si

mérités placèrent

rang des meilleurs généraux de ce

à

%

9

vjt

Page 15. Lorsqu’on sition,

il

^

Un

|

.

succès

si

Moreau au siècle.

'

est chassé

a d’une première po*

:

fant rallier ses colonnes assez en arrière

pour que l’ennemi ne puisse •

les

XXVII.

§ .4

le

,v •

les

prévenir.

.

.

*

.

.

\

grand avantage qui peut résulter en

ralliant ses colonnes sur

champ de

un point éloigné du

ou de

bataille,

la position

qu’on

occupait f\ c’est que l’ennemi reste incertain V

1

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Google


,

«OT*S. sur

direction

la

divise ses forces

que vous

IOÇ$

prendre.

allez

pour vous poursuivre,

il

S'il

s’ex-

pose lui-même à voir ses détachements battus isolément, dans le cas où vous auriez

fait dili-

gence, et que vous ayez opéré votre réunion cassez

,

temps pour vous placer entre ses co-

à

lonnes et les disperser l’une après l’autre. C’est

dans

la

par une semblable manœuvre que,

campagne de 1799, en

Italie, le gé-

»

nèral Mêlas gagna la bataille de Gefiola.

Le

Championuet commandait l’armée

général française

il

;

cherchait à couper les

commu-

nications de l’année autrichienne avec Turin

en

faisant agir des corps qui

manœuvraient

isolément pour venir l’attaquer sur ses der-

Mêlas, qui devina ses projets, exécuta

rières.

une marche rétrograde, par

laquelle

il

fit

croire à son adversaire qu’il était eu pleine retraite

;

cependant ce mouvement

pour but que de concentrer

n’avait

ses forces sur le

point de réunion des différents détachements

de l’armée

française

,

qu’il battit et dispersa

l’un après l’autre par sa grande supériorité #

y

v


, %

HOTES.

Ito

numérique. Le résultat de cette manœuvre, où le

général autrichien déploya de

de l’aplomb assurer

et

la paisible

C’est aussi

que

mée

le

du coup d’œil,

vigueur

la

pour

suffît

lui

du Piémont.

possession

pour avoir oublié ce principe,

général Beaulieu

austro-sarde dans

,

la

qui commandait

l’ar-

campagne de 1796,

perdit la bataille de Millesimo après celle de

Montenote. Son but, en cherchant à ses différents corps à Millesimo, était vrir les chaussées

Napoléon

,

de Turin

et

rallier

de cou-

de Milan

premier succès

manœuvres,

il

et

,

,

par d’habiles

Elles se retirèrent

plus grand désordre, l’une par

s

lX , Ml

v

1

6. Il

le

route de

la

-V

.

,

•*

t

V

ne faut faire aucun détachement

du jour d’uue

ar-

dans

par celle de Turin.

vjs-. Page

deux

réussit à séparer les

mées combinées.

et l’autre

pu

l’attaqua avant qu’il eut

,

rassembler ses divisions

• '

mais

par un

nait l’ardeur des troupes, encouragées

Milan,

;

appréciant l’avantage que lui don-

bataille,

parce que

,

dans

la

la veille

nuit

,

l’état

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,

NOTEES.

1

lie

des choses peut changer, soit par des mouvements de

de l'ennemi,

retraite

soit par l’arrivée

forts qui le mettent à

de rendre funestes vous avez

même de

les

de grands ren-

prendre l’offensive , et

dispositions prématurées que

faites. _

En 1796, l’armée de Sambre-et-Meuse, commandée par le général Jourdan opérait ,

une

retraite d’autant plus difficile, qu’il avait

perdu

sa ligue

voyant •

de communication

les forces

e

de

;

cependant

l’arcliiduc Charles dissé• Y

l

minees, Jourdan, pour opérer sa retraite sur Eraucfort

,

Vurtzbourg

résolut ,

de s’ouvrir

sions de l’armée autrichienne. aurait encore

la

route de

où étaient seulement deux

pu

divi-

Cs mouvement

s’opérer avec succès,

si

le

général français, qui croyait n’avoir que deux divisions à combattre, n’eut pas

commis

faute de détacher la division Lefebvie laissa à

Schveinfurt

,

pour couvrir

la

,

la

qu’il

seule

communication directe de l’armée avec

sa

base d’opération. Cette première faute, et un

peu de lenteur dans français, assurèrent

la

la

"

marche du général

victoire à l’archiduc,

Digitjf edj>y

üooglij,.


^frnpppi

.

II* »

KDTES.

>

#

'

f

^

qui se hâta de concentrer ses forces; les deux divisions

de Kray

et

de Vartensleben

arrivèrent aussi pendant

même

à

,

la bataille, le

d’opposer cinquante mille

qui

lui

mirent

hommes

à

l’armée française, qui comptait à peine trente mille combattants; aussi fut-elle

battue, et

forcée de continuer sa retraite par les

mon-

tagnes de Fuldcs, où les chemins sont aussi

mauvais que

le

pays est

difficile.

La division

Lefebvre, forte d’environ quatorze mille hom-

mes, aurait bien pu

rétablir les chances

du

succès en faveur du général Jourdan; mais peut-être supposa-t-il mal à propos n'avoir à

que

forcer

les divisions

qui

lui

fermaient

la

route de Vurtzbourg.

§ v

XXIX. .

’ .

«

Pago

<,

16.

Quand on veut

livrer une. bataille',

de règle générale de rassembler toutes ses

il

forces',

est

de

n’en négliger aucune; un bataillon quelquefois décide 1

j,

.

.

u une journée. h

,

Je crois

qu’il e$t

qu’il

.

ne sera pas inutile d’obsèrver

prudent de déterminer , en arrière de


,

NOTES. la

de réserve

ligne

,

'

/

point où

le

tachements doivent rejoindre

;

Il 3

divers dé-

les

parce que

si

par des causes imprévues, ces détachements

n avaient pu rejoindre avant (ment de

la bataille,

commence-

le

ne faut pas

il

<

exposer

les

à donner sur le gros des forces ennemies, dans 4 t

^

le cas

où on aurait

mouvement

rétrograde.

est

Il

laisser ignorer ces renforts

de

s’en servir

sifs.

Un

pour

de

faire

bon

aussi

été obligé

à l’ennemi

,

un de

aGp

porter des coups déci-

lui

secours arrivé à propos

,

a dit Fré-

déric, assure le succès d’une bataille, parce

que l’ennemi

le croira

toujours plus fort qu’il

n’est, et, par cette raison, perdra courage.

§ *

XXX. %

Page

Rien n’est plus téméraire

16.

aux principes de

la

et plus contraire

guerre que de faire une marche

i

de flanc devant une année en position lorsque cette armée occupe

,

surtout

des hauteurs au pied

desquelles on doit défiler. ’

C’est

fl

A'

*

,

»

*

,<y.

~

y

pour avoir oublié ce principe

Frédéric perdit

la bataille

,

que

de Kollin dans 8

la


A

«4

NOTES.

^ \

première campagne de 1757. Malgré des pro•

diges de valeur , les Prussiens perdirent quinze mille

hommes

tillerie

se

;

tandis

et

une grande

que

la

partie de leur ar-

'

perle des Autrichiens ne

monta pas au-delà de cinq mille hommes.

,Le résultat de cette bataille fut plus malheu-

reux encore •

,

cuer

la

liane

de Prusse fut

le roi

le siège

de Prague

Bohème.

C’est aussi ,

puisque

obligé de lever

*

pour avoir

une marche de

fait

devant l’armée prussienne , que

çais perdirent

la

d'éva-

et

%

les

Fran-

honteuse bataille de Ros-

bach. Cette marche imprudente était d’autant plus répréhensible

,

que

le

prince de

Soubise, qui commandait l’armée française,

manœuvrer en

avait poussé la négligence de

présence de l’ennemi garde, ni flanqueurs

de cinquante mille .

:

,

sans avoir ni avant-

aussi son

hommes

battue

par six bataillons et trente escadrons. Elle

perdit sept mille honimés

peaux

non

>

armée, forte

fut-elle

,

;

et les

,

vingt-sept dra-

un grand nombre de

pièces

de ca-

Prussiens n’eurent que trois cents

'

K

-SP ioogle


IO

NOTE S. humilies hors de combat. Ainsi

oublié ce principe faire des

en

qu’on

pour avoir

ne doit jamais

marches de flanc devant une armée

bataille

mée,

,

,

Frédéric à Kollin perdit son ar-

,

Soubise à Rosbach perdit son armée

et

et l’honneur.

w •

^

,

,

i

<

§

*

«,•,

ê

.V.

X XXI.

§

I

-

'

.

*•

*

.

.

s '

Page

Donnez-vous toutes

17.

’>

•**

%

les

chances de succès

lorsque vous projetez de livrer une grande bataille, surtout car,

si

si

magasins

On

vous avez

vous êtes battu ,

a dit le

,

un grand capitaine;

fussiez-vous au milieu de vos

près de vos places, malheur au vaincu

doit faire

hasard

affaire à ,

la

!

guerre sans rien donner au

maréchal de Saxe,

et c’est là

surtout qu’on reconnaît l’habileté d’un général

;

une

mais quand ou a bataille

victoire

,

et

voir gagné la *

,

il

fait tant

que de donner

faut savoir tirer parti

de

la

surtout ne pas se contenter d’ale

champ de

bataille,

comme

c’est

louable coutume.

un

G’esl par celte négligence à poursuivre

8

.

»

.

Digitized

by

Google


,

1

HOTM.

16

premier succès, que l’armée autrichienne après avoir gagné

Marengo,

champ de

le

se vit forcée, le

cuer toute

l’Italie.

*

de

lendemain, d’éva-

Le généra) Mêlas, voyant

Français en retraite

les

bataille

,

laissa

>

la direction

des mouvements de l’armée à son chef d’état-

major,

et se retira,à

Alexandrie, pour se re-

poser des fatigues de

la

journée. Le colonel

Zach , non moins convaincu que son général que l’armée française

n’offrait

I

fuyards à poursuivre

colonne de marche

,

,

forma

plus que des

les divisions

en

de manière que l’armée

impériale attendait l’ordre de poursuivre sa

marche

victorieuse dans

n’avait pas Il

était

ral

une disposition qui

moins d’une lieue de profondeur.

près de quatre heures lorsque le géné-

Desaix rejoignit l’armée française avec sa

division

;

sa

présence rétablit un peu l’équi:

cependant Napoléon balança

un instant pour

se décider à reprendre l’of-

libre des forces

fensive

,

ou bien à

utiliser

assurer sa retraite. L’ardeur •es

troupes pour revenir à

pour

ce corps

que montraient la

charge

,

fixa

v by

Google


.

NOTES.

bientôt son irrésolution

dement aux

;

il

parcourut rapi-

front de ses divisions, et s’adressant

le

soldats

:

C'est assez reculer

pour aujour-

d'hui, leur dit-il, vous savez que je couche toujours sur le

champ de

un cri unanime sembla ,

bataille.

lui

Napoléon reprend

la victoire.

l’avant-garde autrichienne à

à

1

,

fait

sordre sur attaquée

l'offensive

saisie

;

et

de terreur

improviste sur un point où peu

d’instants auparavant

fuyards

,

d’une masse formidable qui dé-

l’aspect

bouche

L’armée, par

promettre d’avance

on n’apercevait que des

volte-face et se rejette eu dé-

gros de

le

la

colonue

;

bientôt

avec impétuosité sur son front et

sur ses flancs

,

l’armée autrichienne fut mise

en pleine déroute.

Le maréchal Daun éprouva

même sort que Mêlas, dans

la

à

à peu près le

la bataille

campagne de 1760. La

de Torgau,

position de l’ar-

mée autrichienne

était excellente; elle avait sa

gauche à Torgau

,

sa droite sur le plateau

de

Siptitz , et son front couvert par un grand étang.

Frédéric projeta d’en tourner

la droite

pour

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I

l8

NOTES.

,

l’attaquer à revers

et

,

,

sou armée en deux corps dres de Ziethen

,

pour ;

cela

l’un

,

,

divisa

il

sous

les or-

pour attaquer de front en

suivant les bords de l’étang, et, avec l’autre, il

se

mil lui-même en marche pour tourner

droite des Autrichiens.

Mais

le

la

maréchal Daim

ayant eu connaissance des manœuvres de son adversaire

fit

,

un changement de

une contre-marche,

et se

front par

trouva ainsi en me-

sure de repousser les attaques de Frédéric, qu’il força à la retraite.

Ces deux corps de

l’armée prussienne avaient agi sans nication

cependant

;

Ziethen

commu-

entendant

le

bruit s’éloigner, en conclut que le roi avait été battu

,

et

il

commença un mouvement

par sa gauche pour tâcher de

rejoindre.

le

Mais ayant rencontré cinq bataillons de réserve

,

le

général

prussien

renfort pour reprendre l’offensive

mence donc vigoureusement

;

il

l’attaque

la

de ce

profita

recom,

s’em-

pare du plateau de Siptitz, et bientôt après

occupe tout était

le

champ de

couché quand

le roi

bataille.

Le

soleil

de Prusse fut pré-

,


notes,

'

venu de

ri y

heureux événement;

cet

en toute hâte

,

de

profita

la

nuit pour réor-

ganiser les débris de son armée

demain de

la bataille

maréchal Daun recevait

les

et

,

occupa

il

,

revint

i\

,

le lou-

TorgauWP

compliments sur

sa victoire, lorsqu’il apprit le retour offensif

de l’armée prussienne;

il

ordonna du jour,

retraite, et, à la pointe

aussitôt la

Autri-

les

chiens repassèrent l’Elbe, avec perte de douze mille

hommes

,

huit mille prisonniers et qua-

rante-cinq pièces de canon.

Apres

bataille

la

de Marengo

Mêlas quoiqu’au milieu de ,

de

ses places fortes

taille

d’Ulm

,

Mack

sins et leurs réserves

Français

les

débris de son

les

capitula après la ba-

quoiqu’il fût alors au milieu de

son pays. Les Prussiens

Jena,et

le général

se vit contraint à tout

,

abandonner pour sauver armée. Le général

,

ses magasins et

,

,

,

malgré leurs maga-

après

la

bataille

de

après celle de Water-

loo, se virent forcés de poser les armes. D’ôù l’on

due ,

peut conclure qu’après une bataille perle

plus grand mal n’est pas la perte des 4

*

# 9

\

*

^ ,

-

.

:r Digltized by

Gc


.

,

ROTES.

I2t>

hommes

du matériel

et

ment qui

,

mais

décourage-

le

d’une défaite. Le cou-

est la suite

îjge et la confiance du vainqueur augmen-

Wm à nue

,

proportion que celui du vaincu dimirésulte

il

que

que soient

quelles

,

les

ressources d’une armée, une retraite sc chan-

gera rapidement en déroute

chef ne la

sait

fermeté à

si le

,

général en

pas réunir le génie à l’audace la

persévérance, pour relever

le

moral de son armée.

'

§

fi

'

,

XXXII. '

M

f

ç

Page 17. Le devoir* d’une avant- garde ne consiste

pas à s’avancer ou à reculer, mais à manœuvrer- Elle doit être

composée de cavalerie légère, soutenue d’une

réserve de cavalerie de ligne, et de bataillons d’infanterie

Ayant aussi des batteries pour les soutenir.

.

L’avis de Frédéric était qu’une avant-garde doit être composée de détachements

de chaque arme;

mande et

il

faut

que

de troupe

celui qui la

com-

sache habilement choisir ses camps

que, par des patrouilles nombreuses,

il

,

soit


à

chaque instant informé do ce qui

dans

camp ennemi. Pendant

le

Ja

se passe

guerre,

le,

devoir d’une avant-garde n’est pas de com-

mais d’observer l’ennemi

afin

couvrir les mouvements de l’armée. Dans

les

battre

,

retraites

,

elle doit

charger avec vigueur

chercher à envelopper

les

les escadrons . 4

*

-

I

pour

aussi,

4

4

I

:

de tous

faut-il la renforcer

de cavalerie légère disponible.

ir

,

Page

,

§ v

te

j •

4M

f

XXXIII. *

18. Il est contraire

*

s

aux usages de

la

guerre

de

faire entrer ses parcs et sa grosse artillerie

un

défilé

de

retraite ils embarrasseront, et

Rien

et

,

équipages et les

corps isolés qu’elle poursuit

remplir ce but

,

dans

dont on n’a pas l’extrémité opposée; en cas

n’est

on

les

perdra. ....

plus gênant, pour la

marche

d’une armée, que de nombreux bagages. Dans la

campagne de 1796, Napoléon abandonna les murs de Man-

son équipage de siège sous toue

,

non

et

après avoir encloué brisé les affûts

;

les pièces

de ca-

par ce sacrifice

,

il


,

V

NOTES.

122

manœuvrer

acquit la facilité de faire

ment

armée,

sa petite

rapide-

afin d’avoir partout

sur

l’initiative et la supériorité

les forces

En 1799

ser.

général

,

dans sa retraite en

Moreau

,

nom-

Wurm-

breuses, mais divisées, du maréchal

Italie

,

ayant à manœuvrer par

le les

montagnes, préféra se séparer de tout son parc de réserve, qu’il dirigea sur la France par

le col

de Fenestrelle, plutôt que d’entra-

ver sa marche en gardant avec

lui ses équi-

pages.

De

par

rapidité des marches et la facilité de

la

tels

exemples sont à suivre

concentrer ses forces sur

on obtient

mée est

la

la

au contraire, on

retraite

,

les

abandonner

à

temps

sent servi qu’à augmenter

l’ennemi.

il

eut été

de sauver ses équipages, et on

doit se féliciter lorsqu’on a eu la

de

si

les points décisifs,

est bientôt rétabli; si,

difficile

car

victoire, le matériel d’une ar-

vaincu et forcé à

bien

;

,

prudence

puisqu’ils n’eusles

trophées de


,

/

NOTÉS.

Page

18.

faut avoir

Il

que

J

pour principe de ne jamais

divers corps qui forment la ligne de

les

bataille des intervalles par

à moins

à H

XXXIV.

§

mettre entre

12

ce ne soit

où l’ennemi puisse pénétrer,

pour

l’attirer

dans un piège. r

\ i\

Dans

campagne de 1757,

la

le

prince de }

Lorraine

qui couvrait Prague avec l’armée

,

autrichienne

s’aperçut

,

que

les

s

Am

Prussiens

cherchaient à déborder son aile droite pour *

de

il

cette aile

rière

,

fit

aussitôt faire à l'infanterie

un changement de front en

de manière à

l’extrémité

«I

’t

le tourner;

du

se

centre.

1

ar-

former en équerre sur

Mais

cette

marche

exécutée en présence de l’ennemi, ne se fit pas sans quelques désordres ; les têtes de colonnes ayant marché trop rapidement s’alongèrent la

droite

,

,

et s’étant ensuite

elles laissèrent

,

elles

formées par

un grand

intervalle

près de l’angle saillant. Frédéric, s’étant aper-

çu de cette faute, se hâta d’en profiter;

ordonna au corps du centre

,

commandé

il

par

t .

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.•» *

2T0TES.

124 le

duc de Bevern

,

se jeter dafts ce vide

de

,

manœuvre il décida du succès battu bataille. Le prince de Lorraine

et par cette

de

la

et

poursuivi, se retira dans Prague, avec

,

perte de seize mille

hommes

et

deux cents

pièces de canon.

On

doit

remarquer cependant

dans

se jeter

armée en

les intervalles

bataille

,

qu’il

que lorsqu’on

est

au moins

d’égale force et qu’on peut déborder flancs ,

ue faut

que présente une

un des

de l'ennemi; car alors seulement on

peut espérer découper l’armée par son centre

pour combattre isolément si

on

est

inférieur en

chance d’être arrêté par par

les ailes

ses

deux

ailes.

Mais

nombre, on court les

de l’ennemi

,

la

réserves et écrasé

qui peut alors se

déployer sur vos flancs pour vous envelopper. C’est par cette

manœuvre que

chal de Berwick gagna

dans

mée

la

la bataille

le

maré-

d’Almanza

campagne de 1707 en Espagne. L’ar-

anglo-portugaise, sous les ordres de mi-

lord Galloway, vint mettre le siège devant

yillena

;

mais le maréchal de Berwick,

qui

.


NOTES.

125

commandait l’armée, française

camp de Montalegre

quitta son

espagnole,

et ,

et se dirigea

sur cetle ville pour en faire lever

son approche,

le général anglais,

était la

A

le siège.

dont

le désir *

I

*

de livrer bataille, se porta en avant pour

recevoir dans les plaines d’Almanza. %

^

* i

>

*

Le

9

t

succès fut long-temps douteux; cependant la

première ligne du corps commandé par

duc de Popoli ayant lier d’Asfeld

,

le

été enfoncée, le cheva-

qui commandait

seconde*,

la

disposa ses masses.de manière à former des intervalles entre elles; et lorsque les Anglais

qui poursuivaient

la

rent sur ses réserves,

ils

et

il

se trouvaient défit

leà

première ligne il

,

,

arrivè-

profita de la confusion

pour

les

attaquer en flanc,

entièrement. Le maréchal de

Berwick s’apercevant de l’heureux succès de ,

cette

de

manœuvre, ouvre

bataille

l’ennemi

,

,

le front

de sa ligne

et se déployant sur les flancs

tandis

que

les

l’attaque sur le front et

de

réserves soutenaient

que

la cavalerie

nœuvrait sur leurs derrières,

il

obtint

maun

succès complet. Milord Galloway, blessé et


1

HOTES.

12Ô poursuivi

ne rassembla qu’avec peine

i

débris de son année qu’il place de ïdrtose.

.

t

-

XXXV.

§ v

Page

Les camps d'ane même année doivent tou-

8.

1

*jours''êlre placés 4

^ '

*« t

A

»

,

le

de manière à pouvoir se soutenir. s «q

/

la bataille

de t8(3

la

*

v'

1

les

entrer dans

fit

de Dresde, dans

camp des

alliés

sur

la

la

campagne

rive gauche

de l'Elbe, quoique avantageusement placé sur tes hauteurs, était tout*à-fait défectueux, puisqu’il se trouvait

un ravin gauche .

tre et

çoupé transversalement par

très-escarpé;* en

sorte

que

se trouvait entièrement isolée

de

la droite.

cen-

Cette disposition vicieuse

Ai 'échappa point à' l’œil .pénétrant dé “

l’aile

du

Napo-

léon, qui porté aussitôt toute sa cavalerie

deux corps

d’infauterie sur

,

et

cette i gauche

,

l’attaque avec des forces supérieures, la ren-

verse et lui

fait

(Jix

mille prisonniers sans

qù’elle puisse ét re.secQurue.

*

i

C

l'-ized

by

Googl


,

NOTES.

s*

§ Page

un

19.

XXXVI

Lorsqae l'armée ennemie est couverte par elle a plusieurs têtes

fleuve sur lequel

de pont,

il

ne faut pas l’aborder de front; cette disposition dis*

sémine votre armée, Si

la rive il

est

ville

ou un

.

village sur

opposée à celle où se trouve l’ennemi

avantageux de choisir cet endroit pour

le point

de passage

,

parce qu’il est plus fa-

•*.'**

0

,

cile

vous expose à être coupc.

et

on occupe une

de couvrir

le

pages de l'armée, et masquer

pont dans une C’est aussi

parc de réserve, les équi-

ville

travaux

les

du

qifen pleine campagne.

un grand avantage

,

d’effectuer le

passage d’une rivière vis-à-vis d’un village, lorsqu’il

n’est

que faiblement occupé

par

.

l’ennemi, parce qu’aussitôt que l’avant-garde

a débouché sur l’autre rive, ver ce poste

s’y loger

,

vrages défensifs tète

de pont

;

reste de l’armée

,

le

,

et

,

peut enle-

elle

par quelques ou

convertir lestement en

par ce

moyen on

la facilité

assure au

d’exccuter

sage. *

.

le

pas-

.*


f

4

>

XXXVII.

§ Page

13.

sitiou qui

Du moment où domine

la

surtout

si

cer une

passage d’une rivière,

le

artillerie.

Frédéric a dit que

.

.

pour y

pla-

......

passage des grands

le

fleuves, en présence de

pn-

on acquiert bien

,

cette position a assez d’étendue

nombreuse

d’une

l’on est maître

rive opposée

des facilités pour effectuer

;

rennemf,

une des

est

opérations les plus délicates de la guerre. Le succès, en pareil cas, repose sur .. «

sur '•

rapidité des

la

manœuvres •

t»*

tion

.

,

,

secret,

le 1

,

et sur

Vexécu-

m

'

*

ponctuelle des ordres donnés pour

les

mouvements de chaque division; car, pour franchir cet obstacle en présence de l’ennemi

*

et à

son insu

,

il

faut

non seulement que

dispositions soient bien prises, -

qu’elles soient exécutées sans confusion.

Page 21. Quand une toises

,

et

rivière a

les

mais encore 1

moins de soixante,

qu’on a un commandement snr

In

rive op-

posée, les troupes qui sont jetées suvPautre

bord

«

1


-

NOTES. étant sous

la

I2()

protection de l’artillerie, se trouvent

avoir tant d’avantages

forme un rentrant,

,

que

est

il

pour peu que

,

la rivière

impossible à l’ennemi d’em-

pêcher l’établissement du pont

Dans

campagne de

la

en

l’joS

prince Eugène de Savoie

Italie, le

voulant se porter

,

au secours du prince de Piémont, cherchait

un point favorable pour forcer de l’Adda

,

mandée par choisi

le

duc de Vendôme. Après avoir

une position avantageuse

Eugène

fit

passage

le

gardé par l’armée française, com-

,

prince

le

une batterie

dresser

de vingt

pièces de canon sur une position qui

mandait toute

la

retranchements parallèles

qu’il

la pente de cettp éminence

,

terie à couvert vaillait

il

le

à

la

jugea

la

la

On

tra-

du

duc de Vendôme parut

avec toute son armée

il

élever sur

construction

:

voulut d’abord

il

s’opposer aux travaux du pont

avoir examiné

fit

mit son infan-

du feu de l’ennemi.

avec ardeur

pont, lorsque

com-

rive opposée, ét, par des

position

;

mais

,

après

du prince Eugène,

chose impossible

:

c’est

pourquoi

9

Digitized

Google


NOTES.

i3o il

plaça son armée hors de

teries

deux

portée des bat-

la

du prince Eugène, en appuyant

ses

à la rivière de manière à former

ailes

un arc dont l’Adda

était la corde.

Le maré-

chal ayant couvert sa position par des retranet des abattis

chements

colonnes à mesure

,

pouvait charger les

déboucheraient

qu’elles

du pont, et les battre Eugène ayant reconnu

ainsi successivement. la

position des Fran-

çais, jugea le passage impossible, et, dans

nuit,

la

il

leva son

camp, après avoir

fait

retirer le pont.

Ce les

aussi

fut

par celte

manœuvre que,

campagne de 1809, l’archiduc Charforça l’armée française à rentrer dans l*ile

dans

la

de Lobau

,

après avoir débouché sur la rive

gauche du Danube. La marche de l’archiduc était tout-à-fait, concentrique ; il menaçait d’attaquer Gros-Aspern par sa droite

,

Esling

par son centre, et Enzersdorf par sa gauche;

son armée ayant ses deux

Danube, autour

formait

d’Esling.

ailes

appuyées au

une demi- circonférence Napoléon

fit

attaquer

le


,

NOTES. de

centre

chiens,

la

qu’il

de

ligne

mais,

enfonça;

forcé leur première ligne

par

les

parcs

,

d’artillerie

,

Autri-

après se

il

Les ponts sur

réserves.

venaient d’èlre rompus les

l3l

des

bataille

vit

avoir arreté

Danube

le

plusieurs corps et

étaient encore sur la

rive droite, et ce contre-temps, joint à

la

position avantageuse de l’armée autrichienne,

décidèrent Napoléon à ordonner

sur

l’ile

de Lobau

;

cette île

,

la il

retraite

avait fait

construire plusieurs ouvrages de campagne présentait tous les avantages d’un excellent

camp

retranché.

§ Page 21

.

XXXVIII.

Il est difficile

d’empêcher un ennemi qui

une rivière. Lors* que l’armée qui défend le passage a pour but de couvrir un siège, aussitôt que le général qui la commande a des équipages de pont de passer

t

aura il

la

certitude qu’il ne peut s’opposer au passage,

doit prendre ses mesures pour arriver avant l’en-

nemi à une position intermédiaire entre

la rivière

qu’il défend et la place qu’il couvre.

On

peut encore observer que cette posi8

.

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NOTES.

l3ü

lion intermédiaire doit être recounue d’a-

vance , ou mieux encore retranchée ; car

nemi ne pourra

faire

un mouvement

l’en-

offensif,

corps destiné aux travaux du siège,

sur

le

que

lorsqu’il

vation

qui

,

attendre

le

aura battu cette armée d’obser,

à

de son camp

l’abri

moment

,

peut

favorable pour attaquer

en flanc ou à revers. Cette armée, ainsi retranchée, a encore l’avantage d’être concentrée

;

tandis que l’ennemi doit faire des dé-

tachements

,

surveiller les

servation

,

veut couvrir son pont et

s’il

mouvements de l’armée d’ob-

pour attaquer l’armée de siège

dans ses lignes, sans être exposé à être pris à revers ou à voir son pont menacé.

§ Page 22. Turenne

,

XXXIX. dans

la

campagne de 1645, une

acculé avec son armée sous Philipsbourg par

mée

fort

nombreuse

te

Rhin

la

place pour

,

mais

il

y

;

il

profita

établir

Le maréchal de

fut ar-

ne se trouva pas de pont sur

du

terrain entre le fleuve et

son camp .Saxe, dans la

campagne

i

by

Google


NOTES. de 1741, ayant passé

hommes

Prague la

,

se

qui venaient pour se jeter dans

laissa mille

hommes

Moldaw avec ordre de

une hauteur qui tête

i33

Moldaw pour

détachement de quatorze

porter contre un mille

la

d’infanterie sur

se retrancher sur

de

se trouvait vis-à-vis

chal assurait sa retraite

,

la

le

maré-

et la facilité

de re-

de pont. Par cette précaution,

passer le pont sans désordre, en ralliant sa division entre cette hauteur retranchée et la

tète de pont.

De

tels

exemples

ont-ils été in-

connus aux généraux des temps modernes,

ou bien

ont-ils jugé ces précautions super-

flues ?

§ Page 23. Les places offensive

XL.

fortes sont utiles

comme pour

la

pour ta guerre

guerre défensive. Sans doute

qu’elles ne peuvent pas seules arrêter une armée elles sont

affaiblir et inquiéter

Les

dans

;

mais

un excellent moyen pour retarder, entraver,

un ennemi vainqueur.

brillants succès des puissances alliées, la

campagne de 1814» ont donné

à

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NOTES.

i34

beaucoup de militaires une fausse idée de la valeur réelle des places fortes.

formidables qui franchirent le

Alpes à cette époque

,

Les masses

Rhin

permirent de

et

les

faire les

nombreux détachements qui bloquèrent

les

places fortes qui couvrent les frontières de

France

la

sur

rique

,

sans que l'armée qui marchait

capitale perdît sa supériorité

la :

aussi cette

armée

numé-

put-elle agir saus

craindre de voir sa retraite menacée. Mais

dans aucune guerre

,

on

époque

n’a

vu

les

de

la

armées de toutes

les

de

l’histoire

puissances de l’Europe marcher combinées et

animées d’un

résultat

unique;

entoure

la

le

désir

pour obtenir un

cordon de forteresses qui

France devait donc jouer le rôle

passif qu’il a eu

me

même

pendant cette campagne.

Il

semble très-imprudent de croire qu’on

peut franchir impunément une frontière gar-

dée par de nombreuses places de guerre,

et

combattre avec ces places à dos sans les avoir ,

préalablement assiégées ou au moins investies avec des forces suffisantes.


,

NOTES.

i35

§ XLl, Page 24.

Il

n'y a que deux

siège d’une place

t

moyens d’assurer

l'armée ennemie chargée de couvrir cette place, loigner dn champ d’opération

,

et

en jeter

au-delà de quelque obstacle naturel,

tagnes ou une grande rivière

Quand on cuculli,

assiège

tel

une place

vis-à-vis l'endroit le plus faible

établir son

le

point

le

l’é-

les débris

que des mon-

*

,

dit

on ne doit pas chercher à

mais bien sur

le

de commencer par battre

l’un,

de

Monté-

se placer la

place

plus favorable pour

camp et exécuter les desseins qu’on maxime est aussi celle du ma-

a formés. Cette

réchal de Berwick. Envoyé à Nice, en 1706,

pour en

faire le siège,

il

se

quer du côté de Montalban

de Vauban

et

même malgré

détermina à atta,

contre

les ordres

les avis

du

roi.

N’ayant à sa disposition qu'une très-petite

armée

camp

, :

il

dut commencer par assurer son

ce qu’il

doutes sur

les

fit

en construisant des re-

hauteurs

,

de manière à barrer

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NOTE

i36

compris entre

l’espace

S.

le

Var

et le Paillon

qui appuyaient ses flancs. Par ce

mit à couvert d’une surprise Savoie ayant la

il

se

car le duc de

;

de déboucher à l’im-

facilité

Ténde

proviste par le col de le

moyen

il

,

que

fallait

maréchal pût rassembler ses forces pour

se porter

nemi

,

rapidement à

et le

la

rencontre de l’en-

combattre avant

qu’il eût pris

position; autrement l’infériorité de ses forces l’aurait obligé

de lever

le siège.

Le maréchal de Saxe , avec vingt -huit mille

assiégeant Bruxelles

hommes seulement,

contre une garnison de douze mille avis

que

le prince

,

reçut

de Valdeck rassemblait

cantonnements pour

faire

lever

le

ses

siège.

N’étant pas assez fort pour former une ar-

mée

d’observation

,

le

maréchal vint recon-

un champ de bataille sur le ruisseau de Voluwe , et il fit toutes les dispositions

naître

nécessaires pour s’y porter rapidement cas

que l’ennemi s’approèhât

ainsi à

même

;

il

de recevoir l’ennemi , sans

continuer les travaux du siège.

,

en

se mettait dis-

.


KOTBS. § X.LI

137

I. •

t

Page 26. Feuquières a

dit

qu’on ne doit jamais

at-

tendre son ennemi dans les lignes de circonvallation, et

Ilest dans

qu'on doit en sortir pour l'attaquer.

l'erreur

Pendant

le siège

de Mons en 1691 ,

d'Orange rassembla son armée jusqu’à Notre-Dame-de-Hall tention

de secourir

,

le

prince

et s’avança

,

montrant

la place.

l’in-

Louis XIV,

qui commandait ce siège en personne, as-

sembla un conseil de guerre pour délibérer sur ce qu’il y aurait à faire dans le cas où le prince d’Orange s’approcherait; l’avis du ma-

Luxembourg

réchal de

adopté.

de rester dans

fut

lignes de circonvallation

;

et

cet

avis

Le maréchal donnait pour principe,

que lorsque l’armée assiégeante n’est 'pas forte

pour garder tout

vallation

,

il

le

tour de

faut sortir des lignes

,

assez

la circon-

pour

combattre l’ennemi ; mais lorsqu’on fort

les

fut

aller

est assez

pour camper sur deux lignes autour de

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,

W OTES.

i38 la

place

vaut mieux profiter d’uu

il

,

bon

re-

tranchement; d'autant plusque, par ce moyen, point interrompu.

le siège n’est

Eli i658

le

,

maréchal de Turenne , assié-

geant Dunkerque, avait déjà

chée

,

Don Juan, Condé

dres de

parut à

la

Dunes

l’assiégeant,

Turenne

nombre tages

,

le

pour lui

tillerie

,

,

cependant

mais

;

et

,

,

tran-

la

sous les or-

d’Hocquincourt

vue de Dunkerque,

tion sur les

lignes

ouvert

lorsque l’armée espagnole

et prit posi-

à une lieue des lignes de avait la supériorité

il

du

se décida à sortir des

maréchal avait tous

les

avan-

car l’ennemi n’avait pas d’ar-

en cavalerie de-

et leur supériorité

venait inutile pour eux, puisque le terrain n’était pas favorable à celte

arme

;

était

il

donc important de battre l’armée espagnole, avant qu’elle eût le temps de se retrancher et

de recevoir son

portée par tifia

les

La

artillerie.

victoire

rem-

Français à cette bataille jus-

toutes les combinaisons

du maréchal de

Turenne.

Le maréchal de Berwick

,

assiégeant Phi-

b.

X

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NOTES.

1^9

lipsbourg en 1733, avait à craindre que

le

priuce Eugène de Savoie ne vînt l'attaquer

avant

du

la fin

sicge

avec toutes

,

les forces

les

tinées au siège, le maréchal

forma, avec

armée

reste de son

,

destiné à faire tète qu’il

voulût faire une diversion sur la

Moselle ou sur

le

haut Rhin. Le prince Eu-

gène s’étant présenté devant l’armée geante, quelques officiers généraux d’attendre

point d’avis lignes

,

mais

l’attaquer. ,

d’aller

pensait, ,

le

il

lui

les

pour

maréchal de Ber-

comme M.

le

duc de

qu’une armée qui peut garnir

d’ètre

ses lignes.

tait aussi le

assié-

furent

l’ennemi dans

partout de bons retranchements susceptible

11e

au-devant de

Cependant

qui

Luxembourg

dans

le

un corps d’observation au prince Eugène, soit

voulût attaquer l’armée dans ses lignes,

soit qu’il

wick

de

troupes des-

l’Empire; après avoir disposé

forcée

,

pas

11’est

persista à rester

L’expérience prouva que c’é-

sentiment du prince Eugène; car

n’osa pas attaquer les retranchements

qu’il n’eût pas

manqué de

faire,

s’il

ce

,

avait

eu

l’espérance de les forcer.

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.

MOT ES.

140

*§ XLIÏI. Ceux qui proscrivent les lignes de circonque l'art de l'ingénieur

l'age 2ü.

vallation

,

et tous les secours

peut donner

,

moyen

d'un

sc privent gratuitement d'une force et

auxiliaire qui ne sont jamais nuisibles

presque toujours

on

Si

utiles, et

souvent indispensables.

est inférieur

en nombre

,

.

a dit le

,

maréchal de Saxe , on ne tiendra pas derrière des retranchements, où l’ennemi porte toutes ses forces

on

pour forcer sur quelques points

est égal

en force

on

,

est supérieur*

si

soin

pourquoi donc se donner

Cependant

faire ? les

,

la

retranchements sont inutiles ,

En

1797,

siège

,

les

peine d’en

malgré cette opinion que

de Saxe en a souvent

zollern

si

on n’en a pas be-

plus ; :

;

on n’y tiendra pas non

généraux Provera

s’étant présentés

de Mantoue , où

le

maréchal

fait usage.

pour

était

et

Hoben-

faire lever le

renfermé

le

ma-

réchal Vurmser, furent arrêtés par les lignes

de contrevallation de Saint-Georges

;

ce léger

- .

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,

NOTES. obstacle suffît pour

douuer

* 4 *.

le

temps à Napo-

léon d’arriver de Rivoli pour faire échouer leur entreprise.

Il

pensait encore que c’était

pour avoir négligé de lignes

,

se retrancher par des

qu’on fut obligé de lever

le siège

dans

campagne précédente.

la

§

XL IV.

%

«

Page 27* Les circonstances ne permettant pas de laisser

une garnison suffisante pour défendre une ville

de guerre où l’on aurait un hôpital

on doit au moins employer tous

pour mettre

la citadelle

les

et des magasins,

moyens possibles

à l’abri d’un coup de main.

Quelques bataillons , épars dans une

ville

,

n’inspirent aucune craiuîe; mais renfermés

dans l’enceinte plus étroite d’une citadelle cette précaution

me

semble nécessaire, non seulement dans

les

ils

en imposent. Ainsi

places de

guerre,

formé des dépôts de à

,

mais partout où l’on a blessés et des magasins

défaut de citadelle, on doit choisir

quartier de la

ville

favorable pour

la

;

un

défen-

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.

NOTES.

I 42

sive

,

et s’y retrancher

opposer

le

de manière à pouvoir

plus de résistance possible.

§

XLV.

«

Page 27. Une place de guerre ne peut protéger

la

garnison et arrêter l’ennemi qu’un certain temps; ce

temps écoule,

et les défenses

garnison posera

les

de

armes. Tous

la place détruites, la

de discussion que sur

que doit

faire

le

plus

ou

peuples civilisés

les

ont été d'accord sur cet objet, et le

il

n’y a jamais eu

moins de défense

un gouverneur avant de capituler.

.

En 1705, les Français, assiégés dans Haguenau par le comte de Thungen , se voyaient hors d’état de soutenir l’assaut. Le gouver-

neur Péri

,

qui

s’était

distingué par une vigou-

reuse défense, ne pouvant espérer d’obtenir capitulation

guerre la

,

main pour

le secret

sans

se

rendre prisonnier de

se décida à se faire jour les sortir

de

la place.

armes

à

Afin d’assurer

de son entreprise, tromper l’ennemi

et connaître

en

même

ciers subalternes,

temps

l’esprit

Péri assemble

des

offi-

un conseil

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NOTES. annonce

de guerre, où

il

mourir sur

la

brèche

l’extrémité

011 se

la

;

143

qu’il est

puis

,

trouve,

déterminé à

sous prétexte de tenir toute

fait

il

garnison sous les armes, et à

nuit

la

,

après

avoir laissé seulement quelques tirailleurs sur la

brèche

,

ordonne à

il

garnison de se

la

mettre en marche, et sort en silence de Ha-

guenau. Le succès couronna celte audacieuse résolution

éprouvé fenses

,

,

la

Saverne sans avoir

et Péri arriva à

moindre

dans

les

perte.

Deux

du général Masséna à Gènes, à Saragosse.

Le premier

bagages et tous

et

les

celles

de Palafox

armes

sort avec

honneurs de

les

après avoir refusé toutes s'ètre

belles dé-

temps modernes, sont

sommations

défendu jusqu’à ce que

la

et

guerre,

la

famine

et le

force à capituler; le second ne se rend qu’a-

près avoir enseveli sa garnison sous

combres de

la villè

,

qu’il

en maison jusqu’au moment où

mort dre. çais

lui

Ce

les

dé-

défend de maison la

faim

et la

font une absolue nécessité de se rensiège, aussi honorable

que pour

les

pour

les

Fran-

Espagnols, est un des plus


NOTES.

144

mémorables de l’histoire de

la

guerre. Palafox

a dévoilé, pendant ce siège, tout ce qu'on

peut attendre de l’opiniâtreté et du courage

pour prolonger

La

la

défense d’une place forte.

vraie force est dans la volonté

crois

doit

que

,

dans

:

aussi je

choix d’un gouverneur, on

le

moins avoir égard à

ses talents qu’à son

caractère; car ses qualités les plus essentielles

courage

doivent être

le

dévouement

; il

la

,

persévérance et

le

doit surtout posséder le talent

d’exalter non-seulement la garnison, mais en-

population entière de

core

la

faut

de quoi, quel que

on aura multiplié

la

soit l’art

place

;

à dé-

avec lequel

ouvrages défensifs

les

,

la

garnison sera réduite à capituler, après avoir essuyé

le

premier ou, tout au plus, lesecond

assaut.

§ Page 28. Les la liberté 11 'en

clefs

XLVI.

d’ane place de guerre valent bien

de sa garnison

sortir

que

,

libre; ainsi

lorsqu'elle est résolue de ,

il

est loujours

plus avan-

tageux d’accorder une capitulation honorable à une

Qjpitizad

by-Csegle


,

.

mnu^ït.

JfOTES,

145

qui a montré une vigoureuse résistance

garnison

que de courir

les

chances d’un assaut. 4

Le maréchal de

que

Villars a dit

le

gou-

verneur d’une place de gueçre ne doit jamais

donner pour excuse de sa capitulation veut conserver

les troupes,

nison qui marquera de

du

roi.

fermeté

la

pas prisonnière de guerre ; car

de général qui d’assaut

,

,

il

,

qu'il

Toute gar,

ue sera

n’y a poiut

assuré d’emporter une place

n’aime miette donner capitulation,

que de hasarder de perdre mille hommes pour forcer des gens

obstinés..

§ XLVII. Page 29. L'infanterie, la cavalerie peuvent pas se passer l’une de elles être

s’assister

Un

et l'artillerie

l'autre

;

ne

aussi doivent*

cantonnées de manière à pouvoir toujours en cas de surprise.

général, a dit Frédéric, doit mettre

toute son attention pour assurer la tranquillité

de ses cantonnements,

afin

que

le soldat ."io

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,

U»!WI

-

de

de toute inquiétude

ses fatigues.

observer que

l

1 1

-

les

,

puisse se reposer

Pour remplir ce but

les

se former sur

que

j

NOTES.

146 libre

1

on doit

troupes puissent rapidement

un

reconnu d’avance

terrain

;

généraux soient avec leurs divisions

ou leurs brigades, et que

le service se

fasse

partout avec exactitude.

Le maréchal de Saxe

qu’on ne

est d’avis

doit pas se hâter de sortir de ses cantonne-

ments

;

mais

qu’il faut

attendre que l’ennemi

se soit ruiné par des marches, afin

de tomber

sur lui avec des troupes fraîches, lorsque les '

siennes sont déjà fatiguées. Je crois cepen-

dant qu’il serait dangereux de regarder son avis

comme une maxime

;

car

il

est

beaucoup

de circonstances où tout l’avantage l'initiative

,

forcé d’étendre ses la

dans

cantonnements à cause de

rareté des subsistances

avant qu’il

est

surtout quand l’ennemi ayant été

ait

eu

le

,

on peut l’attaquer

temps de concentrer

ses

forces.

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.

U-*, ..

NOTES. §

» »«

«U

.

147

XLVIII.

Page 29. L’infanterie nedoitse ranger ey ligne que sur deux rangs, parce que

que sur

le fusil

ne permet de tirer

reconnu que

cet ordre, el'qu’il est

troisième rang est très-imparfait, et nuisible à celui des

feu

du

qu’il est

deux premiers.

me semble que

Il

le

même

si les

circonstances exi-

gent qu’une ligne d’infauterie se forme en carré, l’ordre sur deu^ rangs sera bien mince

pour

résister

inutile les feux

au choc de

que paraisse de

file

pour remplacer au premier

et

,

il

la

cavalerie

;

quelque

le

troisième rang pour

est

cependant nécessaire

les

hommes

au second rang

sera obligé de serrer les

.

files

qui tomberont ;

,

autrement ou et

de

laisser

alors des intervalles entre les pelotons dont

ne manquera pas de

profiter. Il

semble encore que, lorsque

l’infanterie

la cavalerie

me

sera placée sur deux rangs, les colonnes se

trouveront bien allongées lorsqu’on sera eu

marche par

le flanc.

Derrière

les

retranche10.

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ET

Google


NOTES.

l4$

meuts,

si

on trouve plus avantageux de pla-

cer l’infanterie sur deux rangs

,

il

faut placer

troisième en réserve; pour l’utiliser,

le

l’enverra*

remplacer

le

premier rang

,

on

quand

commencera à manque de vivacité. Je

celui-ci sera fatigué et qu’011

remarquer que

me

ne

permets

vations lente terie,

,

,

au resie

que parce que

,

j’ai

de

faire ces obser-

lu dans

brochure ayant pour

une excelde C Infan-

titre

qu'on propose l’ordre sur deux rangs

comme le vrai

le feu

meilleur

l’auteur le prouve,

:

il

est

par une infinité de raisons excellentes,

niais insuffisantes

pour répondre à toutes

les

objections qu’on pourrait lui opposer.

§

LX IX.

Page 30. La méthode de mêler des pelotons d'infanterie avec la cavalerie est vicieuse

;

elle n'a

que des

inconvénients. La cavalerie cesse d’être mobile; elle est

gênée dans tous ses mouvcmcnls,

elle

perd son

impulsion

C’est aussi l’avis faiblesse

du maréchal de Saxe : la dit-il, suffit seule pour

de cet ordre

,

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NOTES.

qu’ils

I4p

pelotons d’infanterie

intimider ces

sentent qu’ils sont perdus

est battue

si la

cavalerie

cavalerie qui s’est flattée

la

;

parce

,

secours de l’infanterie qu’elle aura fait

ne

,

la

du

voyant plus dès

un mouvement un peu brus-

que, restera déconcertée. Le maréchal deTu-

renne

et les

quefois

que

ne

cela

teur

généraux de son temps ont quel-

employé

moderne

geux dans

cet ordre; mais

à le

il

me

semble

pas pour engager un au-

suffisait

présenter

comme

avanta-

ses Considérations sur l'art

de la

guerre. Depuis long-temps cet ordre n’est plus

en usage légère

de

le

,

il

;

et

me

depuis

la

création de l’artillerie

paraît qu’il est

devenu ridicule

proposer.

§ L. Page 30. Les charges de cavalerie sont également bonnes on commencement, an milieu, ou à la fin d’une bataille; elles doivent être exécutées toutes les fois

qu’elles peuvent se faire sur les flancs de l’infanterie,

surtout lorsque

celle>ci est

engagée de front.

L’archiduc Charles, en parlant de

la

cava-


NOTES.

r.jo

recommande de

lerie,

la

porter en masse sur

momcut de

le point décisif,

lorsque le

liser est arrivé

c’est-à-dire lorsqu’elle peut

,

l’uli-

attaquer avec certitude du succès. La vivacité

de son

allure permettant à la cavalerie d’opé-

rer sur toute le

la

général qui

possible

,

ter d’en

même journée,

doit

autant que

,

de trop nombreux détache-

faire

d’employer , il

une

commande

réunir en grandes masses et évi-

la

ments. Quand

la ligne

ligne dans la

la

nature du terrain permet

la eavàleriè sur tous les points

avantageux de

est alors

la

de

former

en colonne derrière l’infanterie , dans une position

elle puisse

facilement se porter par-

tout où le cas l’exigera. Si la cavalerie doit

couvrir une position assez en arrière

,

elle doit

être placée

pour atteindre en carrière

les

troupes qui viendraient attaquer cette position. Si elle est destinée à couvrir le flanc l’in fan terie

tif

,

elle doit aussi

,

par

le

même

de

rho-

être placée en arrière. L’effet de la cava-

lerie étant

de

,

la

purement

offensif,

former à une distance

il

est

suffisante

de règle du point

Digitized

by

Google


,

N O T E S.

l5l •

elle

doit s’engager, pour quelle puisse

prendre carrière et y arriver avec la plus graude impulsion possible. Relativement à réserve de cavalerie , elle ne doit être

la

ployée qu’à

la fin

d’une bataille

em-

pour

soit

,

opérer un syccès décisif, soit pour protéger

nn mouvement de retraite. Napoléon observe qua la bataille de Waterloo la Cavalerie de ,

garde qui formait sa réserve, fut engagée

la

contre ses ordres;

il

se plaint d’avoir été pri-

vé, dès cinq heures, de cette réserve de cavalerie, qui, bien employée, lui avait

souvent assuré

la victoire

!

si

.

S LI. PageSI.

C’est à la cavalerie à poursuivre la vic-

toire, et à empêcher l’ennemi battu de se rallier.

.

Vainqueur ou vaincu

,

il

est

du plus grand

avantage d’avoir des escadrons de cavalerie

en

réserve

,

soit

pour profiter de

la victoire

soit pour assurer la retraite; car

vent vu des

on a sou-

batailles décisives devenir

de peu

-Diqilized by

J-

Google


«otés. d’importance pour

le

vainqueur, parce

qu’il

manquait de cavalerie pour poursuivre x

bilité

Ôase

armée en

Lorsqu’on poursuit une

rallier.

retraite

,

c’est

surtout sur ses flancs

qu’on doit porter les masses de cavalerie

de

retraite.

§

.

.

Page 31. lerie

LU.

L'artillerie est plus nécessaire à la cava-

qu’à l’Infanterie, puisque

pas de feux

che

a

si

,

trouvent suffisantes pour couper sa

elles se

ligne

ses

et enlever à son adversaire la possi-

succès

,

et rie

la cavalerie

ne rend

peut se battre qu’à l'arme blan-

L’artillerie légère est

une création de Fré-

déric; l’Autriche ne tarda pas à l’introduire

dans ses armées, mais d’une manière imparfaite.

Ce

n’est

qu’en 179a que cette

adoptée en France

,

elle fut

arme

fut

rapidement

portée au point de perfeotiou où elle se trouve

maintenant.

Les services que cette

rendus pendant

les

arme

a

guerres de la révolution

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,

NOTES.

.

ï53 '

sont immenses

;

sorte qu’elle a changé la tactique

par sa mobilité

permet de

elle

pidement sur tous

dit

,

outre que

le

domine et bat l’ennemi

,

la victoire

légère

l’artillerie

pour assurer parer

décisif.

pept décider

,

se porter ra-

dans ses Mémoires, qu’une

batterie qui prolonge

en écharpe

les flancs

de

;

ainsi

nécessaire

est

la cavalerie et pré-

succès d’une charge par

mitraille, ces

,

püisque

points où l’artillerie

les

peut avoir un succès

Napoléon a

»

Ton peut dire en quelque

et

l’effet

de

ensemble pour se porter rapidement sur points où teries.

il

La

est

blissement

,

dans ce cas

l’artillerie ,

les

avantageux d’établir des bat-

cavalerie

marche de

la

deux armes doivent encore être

et la

;

elle

,

masque

en protège

la

l’éta-

couvre des attaques de l’en-

nemi.

§ liii.

Page 31.

En marche on

grande partie de

l'artillerie

en position,

ta

plus

doit être avec les diri-

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by

Google


.

NOTEES.

li>4

sions d'infanterie et de cavalerie

placé en réserve.

.

do

le reste

;

Plus l’infanterie est

bonne

,

plus

est

il

portant de l’appuyer par des batteries

de

la

ménager

l’artillerie

it

être

.

il

:

est

im-

,

afin

nécessaire, aussi

que

attachée aux divisions marche en

avant, parce t^ue cela influe sur le moral du soldat, qui attaque avec plus d’assurance lorsqu’il est sûr

que

couverts par

l'artillerie.

les flancs

de

colonne sont

La réserve

doit être employée dans

et en grande masse, parce qu’alors cile

d’artillerie

un moment il

décisif

est diffi-

que l’ennemi ose rien entreprendre con-

tre ‘elle; car

il

n’y a presque pas d’exemple

qu’une batterie de soixante pièces de canon ait été

emportée

pai*

une charge d’infanterie

ou de cavalerie, à moins

ment appuyée

et

dans

qu’elle

le

ne

fût nulle-

cas d’être facile-

ment tournée. § LIV. Page 32.

Les batteries doivent être placées dans

les positions les

plus avantageuses

,

et

le

plus en

«

V

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NOTES.

i55

avant possible des lignes de l'infanterie et de

la

ca-

cependant qu’elles puissent se trouver

valerie, sans

compromises.

La

batterie de dix-huit pièces de

qui couvrait bataille

la

Moskowa (Borodino), peut

comme un

citée

sur

de

la

être

exemple. Son emplacement

un mamelon arrondi

dans tous

canon,

centre de l’armée russe à

le

qui commandait

les

sens, lui donnait une force telle,

qu’elle suffit

pendant long-temps pour rendre

indécise l'attaque vigoureuse que les Français firent par leur droite.

Deux

fois

enfoncée

,

la

gauche de l’armée russe pivotait sur cette liatterie et

sition.

reprit

deux

fois sa

première po-

Attaquée à plusieurs reprises avec une

rare intrépidité, cette batterie fut enfin

portée par

les

Français

perdu des corps

brun

et

,

d’élite et les

Caulaincourt;

em-

mais après y avoir

généraux Mont-

sa prise décida

du

mouvement rétrograde de la gauche de l’armée russe. On peut encore citer, dans la campagne de 1809, l’effet terrible que produisirent les cent pièces de canon de la garde

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NOTES.

i56

que

le

géuéral Lauriston dirigea à

de Wagram

contre

,

la bataille

droite de l’armée au-

la

trichienne. '

S LV. Page 32. Un général doit

éviter de mettre son

en quartiers de rafraîchissement, quand

de réunir des magasins de vivres

et

il

armée

a la facilité

de fonrrages, et

de fonrnir ainsi aux besoins du soldat. *

*

Un

grand avantage qui résulte lorsqu’on

dans uu camp

tient l’armée

bien plus

maintenir

la discipline.

livre avec joie et craint

d’en

facile

c’est qu’il est

,

diriger l’esprit et d’y

Le

au repos

;

il

finit

de rentrer en campagne

a lieu dans

un camp, où

cantonné se

soldat

par :

s’y plaire

le contraire

l’ennui et

une -disci-

pline plus sévère lui font désirer de voir bientôt la

campagne

l’uniformité

du

que présente

la

s’ouvrir, afin d’interrompre

service par les chances variées

guerre.

Une armée campée

est d’ailleurs bien plus à l’abri d’une surprise

que dans des cantonnements

,

dont

le défaut


NOTES. est

terrain trop étendu.

Dans

recommande de la

ligne

troupes

,

sera forcé de prendre

le

marquis de Feuquières

choisir

un camp sur pour

soit à l’improviste

avec vigilance

le service se fait

,

le front

souvent

d’y rassembler

et

,

»

où on

le cas

des cantonnements,

de

l57

presque toujours d'occuper un espace de

les

vérifier

si

dans

le

soit

seul but de réunir les différents corps.

S LVI. Un bon

Page 33.

bonne organisation

général

la

de bons cadres

une bonne instruction

,

cipline sévère, font de

ment de

,

v

Ceci

me

une dis-

bonnes tronpes, indépendam»

semble plus applicable aux soldats

officiers; car la

guerre n’étant pas une

chose naturelle à l’homme qui en raisonnent

les

,

enthousiasme chef qui

et

la

il

faut

que ceux

causes y soient conduits

par une passion quelconque.

le

,

une

cause pour laquelle elles se battent %

qu’aux

,

Il

faut

un grand

un grand dévouement pour

commande

,

pour qu’une

ar-

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NOTES.

i58

mée où

fasse

elle

de grandes chose dans une guerre

ne met aucun intérêt

prouvé par

la

ordinairement

:

ceci est assez

mollesse avec laquelle agissent les

troupes auxiliaires, lors-

ne sont pas elles-mêmes entraînées

qu'elles

par leur chef.

§ L VII. Page 33. Quand une nation n’a pas de cadres et un principe d'organisation militaire, il lai est bien difficile

C’est

d’organiser une armée.

une vérité incontestable, surtout une

armée destinée à combattre d’après

le

principalement sur l’ordre,

la

des guerres modernes

rapidité des

,

le

système

succès repose précision et

§

L VIII.

Page 33- La première qualité du soldat

est la cou*

stance à supporter la fatigue et les privations leur n’est et la

que

la

manœuvres.

la

%

la va-

seconde. La pauvreté, les privations

misère sont l’école du bon soldat.

La valeur appartient

aussi bien

au jeune

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,

NOTES. soldat qu’au vétéran

mentanée c’est

:

c’est

mais

,

i5y elle est plus

mo-

par l’habitude du service,

après plusieurs campagnes que le soldat

acquiert le courage moral qui fait supporter sans se plaindre la fatigue et les privations la

guerre

;

suppléer à ce qui lui

de ce

que

le

qu’il

de

l’expérience lui apprend alors à

manque;

il

se contente

peut se procurer, parce qu’il sait

succès ne s’obtient que par une persé-

vérance soutenue. Napoléon pouvait dire avec raison

que

la

misère est l’école du bon soldat,

puisque rien ne peut être comparé au dénû-

ment de l’armée des Alpes le

à

commandement comparer aux

avec cette

campagne

,

,

d’Italie.

Arcole

aussi rien n’est

brillants succès qu’il obtint

même armée

dans sa première

Les troupes qui

quirent à Montenolte

Bassano

en prit

lorsqu’il

comme

Lodi

,

et Rivoli

,

,

vain-

Castiglione,

quelques mois

auparavant voyaient des bataillons entiers couverts de lambeaux

manquaient de

,

déserter parce qu’ils *

vivres.

*

*v

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m «OTES.

l6o

S LIX. V

Page 35.

cinq 'choses qu’il ne faut jamais

11 est

séparer du soldat

:

son fusil

,

ses cartouches

pour au moins quatre jours,

ses vivres

et

,

son

son

sac,

outil

de pionnier %

heureux que Napoléon

Il est

l’avantage de ''soldats

donner un

outil

le ridicule

qu’on a cherché de jeter

gênera sûrement pas plus

que le sabre

côté

,

et lui sera

distribue par

on

fait

le soldat d’infaute-

qu’il porte inutilement à

bieu plus

compagnie ,

porter par des

utile. Celles

et

du bois ments la

du

est-il

et

souvent fort

nécessaires.

,

,

corvée, ne

lorsqu'il faut

difficile

de

faire

de baraquer, par mauque d’instru-

hache comme soldat

son

qcftm

qu’en campagne

hommes de

tardent pas à se perdre; aussi

camper,

Une hache ne

sur ceux qui l’ont proposé.

,

reconnu

car son autorité servira peut-être à

;

combattre

rie

ait

de pionnier aux

il

En donnant, au contraire,

faisant partie

de l’armement

sera toujours obligé de l’avoir

V Digitized by

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1

NOTES. avec

lui

et

;

,

161

soit qu’il veuille se

dans un

village

un camp

,

retrancher

ou établir des baraques dans

un chef de corps ne tardera pas à

s’apercevoir des. avantages cette innovation.

Une

que. procurerait

fois. la

peut-être sentira-t-on aussi

donner des pioches compagnies,

hache adoptée, nécessité de

la

et des pelles à

et surtout l’avantage

quelques

de se re-

trancher pins souvent. C’est

particulièrement

dans

les

retraites

important de se retrancher, Iprsqu on parvenu à atteindre une bonne position ;

qu’il est

est

car un a une

camp retranché non-seulement facilite les moyens de se ral-

armee pqursuivie

lier,

mais encore

qu’il

puisse paraître douteux à l’ennemi de

s’il

est

tellement fortifié

l’attaquer avec succès ,'cela ne

de rétablir

le

manquera pas

moral des troupes en retraite

et

de donner au général eu chef des ressources pour reprendre l’offensive en profitant des premières dispositions vicieuses

prendre à son adversaire.

campagne de 1761

,

On

sait

qu’il

verra

que dans

Frédéric, cerilé par .

la

les

1

Digitized

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,

WOTK«.

tfl*

deux fermées russe

et autrichienne»,

dont

les

_

forces réunies étaient quadruples des tiennes saiiva

cependant son armée en se retranchant

au camp de Quntælvitz. '•

s

:

11 '

lx

t

.

*

:

fbût éneourager

,

par tous les moyens

passible#, les solda ts'à rester sotis les drapeaux

;

ce

qu'on obtiendra facilement, en témoignant une grande estime aux vipnx. soldats

«

Quelques écrivains modernes ont proposé, feu

éoîntraire, 'd’abréger la durée

dfii

service,

afin de' faire passer successivement tonte la

jeunesse sous les drapeaux ;

ce

moyen

4

ils

prétendent par

obtenir des levées en niasse toutes

exercées, et capables de repousser avec succès

une guerre

d’iûyasioh.

Quelque

paraisse au premier abord

de

forces* militaires

est trés-fqctle <fe

,

ra pas

et

brillant

que

pareil système

jç crois cependant qu’il

le'

combattre

ineitt le soldat, fatigué

ne garnison

un

:

premièqk-

du service minutieux

du joug de

ta discipline

grande envie dè recommencer

,

n’ au-

aussitôt

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i

NOTES.

qu’ayant servi

1

d’autant’ plus

temps prescrit,

le

croira

il

avoir rempli les devoirs que tout citoyen doit à sa patrie; rentré dans ses foyers, rie

,

prend un

militaire,

guerre. ,

i

i63

son congé;

aura reçu

qu’il

Au

ejt

élat

ma-

l’esprit

devient bientôt iqhabile pour

contraire

;

il

comme

oublie le joug de

pline, s’habitue aux privations et finit

,

la

4e soldat qui sert Iong-

,

temps, s'attache à son régiment nouvelle famille

pose son état

se

il

perd rapidement

,

que

à

une

la disci-

lui

im-

par trouver Son exis-

l

tènee agréable.

Il

est

peu

d’officiers qui aient

i

(

guerre,

fait la

qui ne connaissent * + r

t

diffé-

la

4

rence qu’il y a entre les vieux ou les jeunes soldats, soit pour supporter la fatigue d’une

I

longue campagne,

soit

pour attaquer avec

sang-froid qui distingue lé vrai courage rallier

quand on a

ou

,

le

se

été repoussé en désordre.

,

Montecuculli a dit

:

\

qu’il

pour discipliner une armée f

l’aguerrir,

et

,

du temps

faut

encore plus pour

beaucoup plus pour

vieilles troupes.

Aussi

il

faire

recommande de

grand cas des vieux guerriers

,

qu’il

de

faire

faut.

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NOTES.

l64

conserver avec soin et en avoir tou-

dit-il,

jours un

donc

bon nombre sur pied.

qu’il n’est

ter la paie

même

pas

Il

suffisant

me

semble

d’augmen-

du soldat en raison des années de

service, mais qu’il faudrait en outre lui don-

ner une marque de distinction qui

rager à à y j

vieillir

vieillir

sous les drapeaux

avec honneur.

et surtout

,

»,

.

lui assu-

de l’encou-

rerait des privilèges susceptibles

».

LXI.

§

Page 34. Ce ne sont pas les harangues au moment du feu qui rendent les soldats braves: les vieux vétérans les écoutent à peine, et •

,

i

les

recrues les oublient

,

nu premier coup de canon. ...*.. *

La pensée du général en chef exprimée .

d’une njanière énergique

est

cependant d’une

grande influence sur Je moral du soldat En

1703, a d'attaque de Hornbec , le maréchal Villars, voyant que les troupes ayauçaient

de

mollement,, s’élance •

Eh quoi

lui

-même

*

à leur tète. *

J leur dit-il, faudra-t-il donc que

moi , maréchal de France

,

jp monte le pre -

Digitizec


.

I

NOTES. mier à l'escalade ,

Ce peu de mots

si

l65

je veux qu'on attaque

réveilla leur

courage

ciers et soldats s’élancèrent à l’envi sur les

parts

pour aujourd’hui , vous

C'est assez reculer

au moment où

,

l’offensive à la bataille

de mots

journée

il

lui faire

les

voulut reprendre

de Marengo: Ce peu

pour ranimer

suffirent

et

,

champ de

le

Napoléon en parcourant

bataille ! disait

soldat

rem-

et la ville fut prise d’assaut sans perte.

,

savez que je couche toujours sur

rangs

.*

offi-

;

oublier

l’ardeifr

la fatigue

du

d’une

où presque toutes les troupes avaient

,

déjà combattu.

§ LX.I

I.

l*age 35. Les tentes ne sont point saines

mieux que

le soldat

pieds au feu

,

dont

terrain sur lequel

un peu de

le il

il

vaut les

voisinage sèche promptement se couche; quelques planches

paille l’abritent •

;

bivouaque, parce qu’il dort

du vent.

.

;

.

.

le

ou

.

a

,

L’avantage reconnu de bivoua’quer est uij

motif de plus pour ajouter uü outil de pion* nier à l’armement

moyen de

fa

du

hache

et

soldat

de

;

parce que4, au

fa pelîe

,

if

pourra

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,

plus facilement se baraquer.^ J’ai vu des ba-

raques faites avec des branches d’arbre

où Ton

couvertes en gazons

,

ment

pluie et

dans

à l’abri la

de

re-

,

était parfaite-

du

frôid

,

même

plus mauvaise saison. «

§ 1XIII. Page 36. Les renseignements qne

l’on obtient des

prisonniers doivent être appréciés à leur juste valeur;

un soldat ne l'officier

voit guère au-delà de sa

compagnie,

peut tout au plus rendre compte de

tion ou des

mouvements

et

la posi-

de*la division à laquelle ap-

partient son régiment. ......

Montecuculli observe avec sagacité que prisonniers

ment

,

afin

les

doivent être interrogés séparé-

de reconnaître par

de leurs réponses

s’ils

la

coïncidence

né cherchent pas à

tromper par de faux rapports. £^n général,

les

renseignements qu’on obtient des officiers prisonniers

doivent surtout être dirigés à

faire connaître .les ressources de.

l’ennemi

et quelquefois des details sur les localités.

Frédéric .recommande de# menacer

les-

pri-

/

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NOTES. son ni ers d’être passés par

>Ô7 les

armes

,

l'on

si

s’aperçoit qu'ils out l’kiteutiou de faire *

faux rapports,

§

*

IAIV.

Page 37.

n’est pins important

commandement

la gUerre

qq* quand on ne

l’unité'

dans

fait la

guerre que contre une seule puissance

le

»

;

aussi

,

ilote

,

*

faut avoir qu'une seule

uoe

armée, n’agissent que sur

seule ligne, et cnndoite

*

par un seul chef /

* «

Les sucrés

dit

,

à ^ l’archiduc' Cbâries

a

,

ne *

s’obtiennent que par des effort» simultanés

un

vers

même

point, des résolutions éner-

giques et une grande promptitude d’exécution. Il est rare

que plusieurs hommes

,

qui

même

but , .se

trouvent parfaitement d'accord sur les

moyens

veulent cependant arrivera»

à prendre pour y parvenir; et si la volonté, d’un seul ne l'emporte*, ils manqueront d'en-

semble dans l’e&écution de ^eurs opérations, et n’atteindront

pas

le*

inutile d’appuyer cetfe

pies

*,

but proposé.

H

esr

maxime par désexem*

qui ne sê trouvent que trop fréquem-


*

£1

KOTfcs.

l68

ment dans

même dans

l’histoire

Eugène

:

et

Marlborough

n’auraient peut-être pas été

campagnes

les

concert

,

si

qu’ils

si

heureux

ont dirigées

de

l’intrigue et la divergence d’opi-

nion n'avaient pas constamment désorganisé

armées qui leur étaient opposées.

les

»

§ L J

'

XV.

-

Page 37.

A

force,

de disserter, de faire de l’esprit,

de tenir des conseils, il arrivera ce qui

est arrivé

dans

marche

c’est

tous les siècles, en suivant utie pareille

qu’on

finit

par prendre

le

plus mauvais parti, qui

guerre, est

presque toujours, à

la

ou, si l’ou veut,

plus prudent.

Le

prinfce

de guçrre

11e

le

Eugène

le plus

pusillanime,

disait

que

les

rien entreprendre.

aussi l'avis .de Villars. LJn général

donc

conseils

sont bons que lorsqu’on veut

une excuse pour ne doit

;

éviter d’assembler

un

C’est

en chef

conseil dans

les*

occasions •périlleuses, mais se borner à

consulter séparément ses officiers généraux les v

plus expérimentés, afin de s’éclairer de

leurs conseils; et se décider ensuite d’après ses propres vues.

Par ce moyen

il

devient.

•ifcoogle


NOTES. il

est

vrai

,

prendre; mais sa

a l’avantage d’agir d’après

il

propre conviction

et d’ètre sûr

,

secret de ses opérations

comme

rôy

responsable du parti qu’il va

que

le

ne sera pas divulgué,

cela arrive ordinairement lorsqu'elles

sont discutées dans un conseil de guerre. * *

§ Page 37. A

la

LX "V I.

guerre, le chef seul

portance de certaines choses

;

et

il

comprend

volonté et par ses lumières supérieures

surmonter toutes

,

vaincre et

les difficultés. *

qui obéit

mandenient qui

J

*

.

L’homme

l'im-

peut seul, par sa

quel que soit

,

lui est confié

à couvert de ses fautes,

s’il

,

le corn-

sera toujours

a exécuté les* ort

dres qui

même le

lui

ont été donnés.

n’en est pas de

du général en chef, sur qui reposent

salut de l’armée et

pagne

Il

;

le

succès de la cam-

occupé sans relâche à observer, mé-

diter et prévoir,

il

est

concevable qu’il doit

acquérir une solidité de jugement qui

lui fera

toujours apercevoir l’état des choses sous un

point de vue plus vaste et plus vrai que ses

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.

NOTES.

I^O

généraux subalternes. Le maréchal de Villars, dans toutes ses campagnes , a presque toujours agi contre

de

l’avis

ses

généraux, et

presque toujours été heureux

qu’un général qui se sent

vrai

commander une armée, pres inspirations,

tant

:

la

il

a

est

il

force de

doit suivre ses pro-

veut obtenir des succès.

s’il

LXVIL

§ Page 38. Autoriser

les

généraux

et tes officiers à

armes, en vertu d’une capitulation particulière, dans toute autre position que celle où ils poser

les

forment

la

garnison d’une place de guerre, offre des

dangers incontestables. C’est détruire

d’une nation, que d’ouvrir cette

hommes

timides, ou

Dans tacha

la

lés

de

aux lâches, aux

braves égaies.

campagne de 1759

,

général Fink avec dix

le

hommes

même aux

l'esprit militaire

portfc

sur

la

Max en

Bohème

,

à

afin de

.

.

Frédéric dé-

huit mille

couper

les déli-

l’armée autrichienne

;

cerne par des forces doubles, après un combat assez vif, le général torze mille

hommes

Fink capitula, et qua-

posèrent

les

armes. Cette

défection est d’autant plus honteuse

,

que

lu


NOTES. général

V tuich

,

I7 1

qui commandait

ayant réussi à se faire jour, tout capitulation

cette

Fiuk, qui

de guerre

fut ^

la

cavalerie

le

retomba sur

,

blâme de général

le

depuis traduit devant un conseil

cassé de ses dignités militaires, et

condamné à deux ans de campagne d’Italie, en 1796,

Dans

prison. le

la

général autri-

chien Provera capitula avec deux mille hom-

mes au

cliàteaü

bataille

de

pitula avec

mes.

On

la

de Cossaria

Favorite, ce

;

plus tard

même

un corps déplus de six

n’ose presque pas citer

,

à. la

général camille la

hom-

honteuse

du général Mark à la capitulation campagne de i8o5, ou trente mille

défection'

d’Ulm

,

Autrichiens mirent bas

les

qu’on a vu

guerres de

lution

,

,

pendant

tant de

les

armes;

tandis la

révo-

généraux se faire jour par

une détermination vigoureuse avec quelques ,

bataillons seulement. ' ..

§

LX VIII.

Page 39. Aucun souverain, aucun peuple, aucun général ne peut avoir de garanties, officiers capitulent en plaine

,

et

s’il

tolère

que

les

posent les armes eu

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,

7

“I

NOTES.

1^2

vertu d’un contrat favorable aux individus du corps

qui

le

contracte

,

mais contraire aux intérêts du reste

de l’armée

,

*.

«

;

Les soldats

ignorant presque toujours les

desseins de leur chef, ne peuvent pas être

responsables de sa conduite;

poser

les

armes

,

de manquer aux nécessaires à une

d’hommes. les

Il

me

doivent

ils

lois

de

s’il

ordonne de

le faire

,

armée que quelques parait

à

moins plus

la discipline,

milliers

donc qu’en pareil cas

chefs seuls doivent être responsables

subir la peine due à leur lâcheté

;

car

il

,

et

n’y

a pas d’exemples

que

leur devoir dans

une situation désespérée,

lorsqu’ils

courageux

conduits

étaient

fait

par des officiers

Il

n’est

LXIX.'

qu’une manière honorable d’être

prisonnier de guerre, c’est d’être pris isolément

et lorsqu’on il

n’aient fait

et résolus.

§ Page 39.

les soldats

ne peut plus se servir de ses armes

avec l’honneur; mais

:

alors

ne saurait y en avoir on est forcé de se rendre pri-

n’y a pas de conditions, car

il

sonnier par une nécessité absolue.

“On

a toujours le

temps de

se

fendre pri-

k

rGsogle


NOTES.

I7

3

sonnier, aussi ne doit-on le faire qu’à la der-

extrémité. Je

nière

me

permettrai de citer

un exemple d’une' rare opiniâtreté à

ici

défendre

,

Le capitaine de grenadiers Du-

oculaires.

breuil

du 3 7

,

se.

qui m’a été attesté par des témoins e

régiment de ligue, ayant été

envoyé en détachement avec

sa

compagnie,

*

dans sa marche par un gros parti

fut arrêté

de Cosaques, qui l’entourèrent de tout côté.

Ce

capitaine forme aussitôt sa

en carré

,

et

cherche à gagner

petite troupe la lisière

d’un

bois qui se trouvait à quelques portées de fusil

de l’endroit où

et

arrivèrent à portée du bois avec peu de

ils

ils

avaient été attaqués,

perte; mais aussitôt que

pouvaient

qu’ils

assuré

dans

,

le

ils

se

y.

les

grenadiers virent

trouver un refuge presque

débandèrent

et

se

ques braves qui n’avaient pas voulu à la

sauvèrent

bois, laissant leur capitaine et quel-

merci de

la cavalerie.

le quitter,

Ralliés dans lepais-

seur du bois, les grenadiers, honteux d’avoir

abandonné leur capitaine, prennent

la

cou-,

rageuse résolution d’aller l’arracher à l’ennerni

s’il

est prisonnier,

ou au moins d’en-

Digitized

by


NOTES.

174 lever son cadavre

formés sur

a succombé.

s’il

du bois,

la lisière

s’ouvrent un passage à vers de

cavalerie

la

capitaine, qui

,

ils

'

dans

désirer

à

tra-

se

l’entourent aussitôt

et

exemples ne sont pas rares

tels

guerres de

les

baïonnette au

la

pénètrent jusqu’à leur

sans éprouver beaucoup de

le bois

De

perte.

s’être

grenadiers

malgré dix-sept blessures,

défendait encore:

regagnent

et

,

Après

les

la

révolution

fussent

qu’ils

serait

il

;

par des

recueillis

hommes contemporains, pour apprendre aux militaires tout ce qu’on peut obtenir à

la

guerre

par une volonté et une résolution énergiques.

Page40. La conduite d’un générât connais, est environnée d’écueils ^

abus

l’art

de

Chez

guerre.

les

Romains

,

les

il ir-

ressortir

est doux,

davantage attachés à

généraux ne parve-

commandement

f>res avoir,

exercé ;

un pays

..'s.

naient au

magistrature

s’il

vexations inévitablement

et les

la

dans

est 'dur,

de ses ennemis;

donne des espérances, qui font

les

,

s’il

*

rite et accroît le pointure il

:

1

^

des armées qù’a-

les différentes

ainsi

,

places

de

la

par leurs connaissances

Digitized t


NOTES.

175

administratives, leurs généraux se trouvaient à

même

avec

de gouverner

nouveau

,

provinces conquises

soutenu par une force arbitraire.

Aujourd’hui taires

les

prévoyance que nécessite un pouvoir

la

,

d’après les institutions mili-

modernes,

les

généraux

,

lement dans ce qui concerne

de stratégie

et

de lactique

,

ment

,

opérations

sont obligés de

confier la partie administrative

à des employés, qui

instruits seu-

les

de

la

guerre

ne^ faisant pas précisé-

partie de l’armée

,

rendent plus appa-

rents encore les abus et les vexations qui sont

une

suite,

presque inévitable de

Celte observation que je ne veler,

me semble

:

pour

les

la

guerre.

la

que renou-

cependant digne d’une

tention particulière

diplomatie

donne aux

fais

car

si

l’on

loisirs

officiers supérieurs

;

ployait aux différentes légations

que si

at-

employait la

on

que

les les

paix

emsou-

verains envoient dans les cours étrangères, ils

apprendraient à connaître

prit des

ter

gouvernements où

un jour

le

ils

les lois et l’es-

devraient por-

théâtre de la guerre

;

ils

ap-

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GoogI


N O T E S.

I76

prendraient aussi à distinguer

les intérêts

lesquels doivent reposer les traités qui

vent

une

terminer avantageusement

A

pagne.

l’aide

de ces connaissances

sur

peucamun

,

général en chef obtiendrait des succès bien plus sûrs et plus positifs

,

puisque tous

les

ressorts de la guerre se trouveraient entre ses

mains.

On

a vu

le

prince Eugène et le maré-

chal de Villars remplir avec une égale habileté la

charge de général en chef et celle de

négociateur.

.

\

.

1

Lorsque l’armée qui occupe une province conquise observe bien

la

discipline

presque pas d’exemples que

le

,

il

n’est

peuple de ces

provinces se soulève; à moins que cette sédition

ne

soit

provoquée par

les

exactions des

employés aux administrations des armées

,

ce

qui n’arrive que trop souvent. C’est donc

principalement sur cette partie que

en chef doit porter son attention

,

le

général

afin d’exi-

ger que la levée des contributions imposées

ponr

les

justice

,

besoins de l’armée soit répartie avec et surtout qu’elle soit

employée à

sa

k,


,

NOTES. vraie destination les

employés

au

,

lieu

comme

,

*77

de servir à enrichir

cela se pratique ordi-

nairement. *

.

-

LXXI.

§

Page 40. Rien ne peut excuser un général de profiter des lumières acquises au service de sa patrie, pour la combattre et en livrer tes boulevards aux nations étrangères; ce crime est réprouvé par les principes de la religion

,

de

la

)

Les ambitieux sions

,

autres

arment ,

général,

car

sous

me

morale

,

les

cjui

de l'honneur. 4

^4

j *

‘ -

*.

.

I*

I

,

» •

obéissant à leurs pas-

citoyens les uns contre les

voile

le

*

V

trompeur de

l’intérêt

semblent encore plus coupables;

quel que soit l’arbitraire d’un gouverne-

,

ment

,

ses institutions consolidées par le

sont toujours préférables à

aux

et

lois

la

temps

guerre civile,

et

est obligée

de

anarchiques qu’elle

créer pour justifier les crimes qui en sont une suite naturelle. Être fidèle à son souverain et respecter le

sont

les

distinguer

gouvernement

qualités

qui doivent

établi

telles

,

spécialement

l'homme de. guerre. I

2

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,

LXXII.

§ Page 41.

Un

général en chef n’est pas à couvert de

ses fautes à la guerre, par

ou du ministre

,

quand

un ordre de son souverain

celui qui le »

du champ d’opération '

connaît pas du tout .

Dans

gène

fit

la

le

,

et qu’il

donne est éloigné mal ou ne

connaît

dernier état des choses ....

campagne de-iÔQ?

,

ïe

prince Eu-

retenir le courrier qui lui apportait

des ordres de l’empereur pour lui défendre

de hasarder une au contraire

,

faire son devoir

pereur ; et

bataille

pour

la

:

il

en éludant

la victoire

avait tout prévu

rendre décisive les

il

;

crut

ôrdres de l’em-

de Zanta , où

quatre mille prisonniers, fut

les

Turcs

hommes

perdirent environ trente mille le

et

succès qui

couronna son audace. Cependant, malgré

les

avantages immenses que cette victoire procura à l’armée impériale, le prince

gracié en arrivant à Vienne.

néral

Eugène

fut dis-

Eu 1793 ,

le gé-

Hoche ayant reçu ordre de marcher

sur

Trêves j avec une armée.harassée par des marches multipliées au milieu d’un pays monta-

gneux

et difficile

,

refusa d’obéir

;

il

observait

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L

.

,

.

NOTES. avec raison gnifiante Il lit

,

I

que pour gagner une place

79

insi-

on l’exposait à perdre son armée.

,

rentrer ses troupes en quartier d’hiver

et préféra le salut

dépendait

le

de son armée

succès de la

à sa propre conservation

;

,

de laquelle

campagne suivante, car

,

appelé à Paris

y fut jeté dans un cachot, d’où il ne sortit qu’après la chute de Robespierre. Je n’oserai il

pas décider il

de

si

tels

paraît

neuve

et

exemples sont à suivre;

que cette question

serait à desirer

,

qui

me

d’une haute importance, fût

hommes

discutée par des

capables de

l’é-

claircir. *

§

L XX »

II

'

*

i

Page 42. La première qualité d’un général enThef, est d’avoir une tète froide, qui reçoive une impression juste des objets; les

il

ne doit pas se laisser éblouir par

bonnes ou mauvaises nouvelles;

qu’il reçoit successivement le

cours d'une journée

,

les

sensations

ou simuitânémeni

,

dans

doivent se classer dans sa

mémoire, de manière à n’occuper quelq place qu’elles méritent d’occuper.

.

La première qualité d’un général en chef, 12

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,,

N OTES.

x8o

une grande connaissance

dit Montecuculli, est

guerre

de

la

et

non pas

taine

,

on

:

elle est

infuse

;

acquise par i’expérience

on ne

car

le devient.

Ne

pas capi-

naît

point se troubler,

avoir toujours l’esprit libre , ne rien confondre

dans

commandement ne

le

,

jamais pa-

laisser

raître d’altération sur son visage

,

donner

ses

ordres au milieu d’une bataille avec autant de tranquillité que s’il était en plein repos sont des preuves de

Encourager

bre des braves

,

valeur d’un général.

la

timides

les

,

sant, rallier les troupes la

grossir le petit

ranimer

le

rompues, ramener

charge celles qui ont été repoussées

blir l’avantage des

armes dans une

désespérées, se perdre enfin,

sauver l’État

,

s’il

pour

guerre.

employer chacun daus

de

les

est

appelé par son caractère. disait le

le

,

on peut

hommes

et

poste où

il

ajouter le talent de distinguer les

,

à

réta-

situation

le faut,

qualités ci-dessus énoncées

tention

,

sont des actions qui honorent

éminemment l’homme de

Aux

nom-

combat languis-

"Ma

grande

maréchal de Villars,

at-

était

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vm

>

NOTES.

,

de bien connaître mes

l8l

officiers

généraux su-

balternes ; tel , par un esprit audacieux , est propre à conduire une tête de colonne qui doit attaquer; tel autre, par

un génie porté

naturellement aux précautions, sans d’ailleurs

manquer de courage, répondra de

la

défense d’un pays.

Ce

plus facilement

n’est qu’en appli-

quant à propos ces différentes qualités personnelles que l’on peut se procurer et presque ,

s’assurer de grands succès.

§

LX XIV.

l’age 34. Bien connaître la carte, entendre la partie

des reconnaissances, soigner l’expédition des ordres,

présenter avec simplicité les mouvements les plus compliqués d’une armée, voilà ce qui doit distinguer ficier

l’of-

appelé au service de chef d’état-major.

Autrefois les attributions de chef d’état

major

se bornaient à la préparation

de tout

ce qui avait rapport à l’exécution des plans

de campagne, et des opérations résolues par le général en chef; dans une bataille , ils étaient seulement employés à ordres de

la

mouvement, dont

veiller l’exécution.

transmission ils

Mais dans

des

devaient surles

dernières

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,

NOTES.

l8a

guerres, les officiers detat-major ont souvent été chargés

de commander une colonne

d’at-

taque ou de gros détachements, lorsque

le

général en chef craignait de compromettre secret par

le

d’instructions.

une transmission d’ordres Il

et

de grands avan-

est résulté

tages de cette innovation long-temps repous-

sée

à

;

puisque par ce moyen on met les

même

de perfectionner

pratique

,

et qu’en outre

time du soldat

de

et

la ils

officiers

théorie par

acquièrent

la

l’es-

subalterne des

l’officier

troupes de ligne, qui sont faciles à juger dé-

favorablement des

officiers

n ont jamais vus au rang

supérieurs

qu’ils

des combattants. Les

généraux qui ont été employés avec succès dans

le

pendant

poste les

difficile

guerres de

déjà presque tous

fait

de chef d’état-major la

révolution

connaître dans

,

s’étaient le

service

des différentes armes.

Le maréchal Berthier, qui manière

si

brillante la place

major de Napoléon

et brillante

,

d’état-

possédait les qualités

un général

plus essentielles à

calme

,

a rempli d’une

de chef

:

les

une valeur

un excellent jugement

Dtyitiz<

et

A


,

NOTES. une longue expérience.

Il

dant un demi-siècle,

fit

quatre parties du

i83

porta les armes pen-

monde

guerre dans

la ,

les

ouvrit et termina

trente-deux campagnes. Dans son enfance acquit

,

sous les yeux de son père

ingénieur-géographe plans et de

les

le

,

de lever

talent

dessiner avec goût

,

,

il

ancien

,

ainsi

les

que

connaissances préliminaires pour devenir

les

Admis par M.

officier d’état-major.

prince

le

de Lambesc dans son régiment de dragons il

y acquit l’avantage

pour un

essentiel

si

homme de guerre, de

manier avec adresse son

cheval et ses armes

attaché ensuite à l’état-

;

major du comte de Rochambeau

,

mière campagne en Amérique, où

commença

à se faire distinguer par son activité leur et ses talents.

dans par

du

le

le

roi

Devenu

sa pre-

il fit il

officier

,

sa va-

supérieur,

corps de l’état-major-général formé

maréchal de Ségur

de Prusse,

fonctions

et

,

il

visita les

camps

remplit en 1789

de chef d’état-major sous

le

les

haron

de Bezenval. Pendant dix-neuf années remplies

par seize tampagnes

du maréchal Berthier

,

11’est

l’histoire

de

la vie

autre que celle des

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NOTES.

l84

guerres de Napoléon détails d’exécution

,

,

dont

soit

dirigea tous les

il

dans

cabinet

le

,

soit

sur le terrain. Étranger aux intrigues politi-

ques

,

il

travaillait

avec une activité infatiga-

ble, saisissait avec promptitude et sagacité

les

vues générales, et donnait ensuite tous

les

ordres d’exécution avec prévoyance, clarté et concision. Discret, impénétrable, modeste, était

il

exact, juste et sévère pour tout ce

qui touchait au service; mais jours lui-mème l'exemple du

donnait tou-

il

zèle et

de

la

vigilance, et savait maintenir la discipline et faire respecter l’autorité qui lui était confiée,

tous ses subordonnés, quels

à

que

fussent

leur rang et leur grade.

$.LXXV. f

.

*

de

Page 48.

Il

est

du devoir d’un général

d*arlillerie

connaître l'ensemble des opérations de l’armée,

puisqu'il est obligé de fournir d'armes et de munitions les différentes divisions

dont elle se compose »

Après avoir reconnu l’avantage de charger

un corps militaire del'approvisionnement des armes

et

munitions de guerre d’une armée,

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NOTES. ii

me

i85

semble qu'on aurait déjà du sentir l’im-

portance de confier aussi l’approvisionnement des vivres et fourrages à un corps tout-àfait

militaire

séparée,

,

non pas

et

comme

une administration

à

cela s’est pratiqué jusqu’à ce

jour. Les administrations civiles attachées

aux

armées, presque toujours formées au moment

l’on

commence

la

guerre, sont composées

d’employés étrangers aux n’observent point

qu’ils

timés du militaire

,

lois

de

ils

;

la

discipline,

sont peu es-

parce qu’ils ne servent que

pour s’enrichir, n’importe par quels moyens; enfin lier

,

ils 11e

mettent que leur intérêt particu-

dans un service où

ils

sont étrangers à la

gloire de l’armée, bien qu’une partie

du suc-

cès repose souvent sur leur zèle. Les désor-

dres et

les

dilapidations, qui sont ordinaires

à cette administration si les

,

cesseraient sûrement,

emplois en étaient confiés à des

sortis des rangs

de l’armée,

et qui ,

de. leurs travaux, partageraient frères d’armes la gloire

hommes

pour prix

avec leurs

du succès.

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NOTES.

l8fi

§

LXXVI.

v

Page44. Reconnaître lestement les défilés et les s'assurer de guides sûrs

,

gués,

interroger le curé et le maître

de poste, avoir rapidement des intelligences avec habitants

,

les

•expédier des espions, saisir les lettres de

répondre

la poste, les traduire, les analyser;

toutes les questions

du général en

rive avec toute l’armée

;

telles

enfin à

chef, lorsqu’il ar-

sont les qualités quç

doit avoir un bon général d’avant-poste.

Les fourrages qui se faisaient avec de

petits

détachements, qui étaient ordinairement confiés

à

à

de jeuues

officiers

former de bons

mais aujourd’hui que

servaient autrefois

,

officiers les

d’avant-poste;

approvisionnements

de l’armée se font au moyen de contributions régulières, c’est seulement dans la guerre de

partisans qu’on peut encore acquérir l’expé-

rience nécessaire pour remplir ce poste avec succès.

Un

chef de partisans, en quelque sorte

indépendant de l’armée, dont vivres

,

il

ne reçoit

ni

ni solde, et très-rarement des secours,

se trouve

,

donné aux

pendant toute

la

campagne , aban-

seules ressources qu’il peut se pro-

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.

NOTES. curer.,

prudence à l’audace butin

187

doit joindre la ruse à la valeur, la

Il

,

veut recueillir du

s’il

sans exposer sa petite troupe à se

,

me-

surer avec des forces supérieures. Toujours inquiet

toujours environné de dangers qu’il

,

doit prévoir et surmonter, le chef de partisans

acquiert en peu de

temps une expérience

des détails de

la

ment

de troupes de ligne

l’officier

guerre

,

qu’obtiendra rare;

parce que

celui-ci est presque toujours sous l’influence

d’une autorité supérieure, qui dirige tous ses

mouvements. §

LXXVII.

Page 44. Les généraux en chef sont guidés par leur propre expérience ou par leur génie. La tactique ,les évolutions

,

la

science de l’officier du génie, de

cier d’artillerie,

mais

connaissance de

la

quiert

,

campagnes de tous

l’offi-

traités;

grande tactique ne

la

que par l’expérience

toire des

On

peuvent s’apprendre dans des

s’ac-

et

par l’étude de

les

grands capitaines.

l’his-

ne devient grand capitaine qu’avec une

longue expérience et

la

dit l’archiduc Charles. Il

passion de l’étude, a

ne

suffit

point de ce

qu’on a vu soi-méme; car quelle

est la vie

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N OTES.

x88

de l’homme assez féconde eu événements pour

donner une expérience universelle

?

C’est

donc en augmentant son propre savoir des connaissances d’autrui, en appréciant les re-

cherches de ses prédécesseurs, et en prenant

pour terme de comparaison litaires et

les

les exploits

événements à grands

que nous fournit

mi-

résultats

l’histoire des guerres,

qu’on

peut devenir un général habile.

§ Page 45. Lisez, Annibal,

César,

LXXVIII. campagnes d'Alexandre,

relisez les

Gustave

,

Turenne

de devenir grand capitaine,

et

,

Ko gène

et

de

voilà le seul

moyen

de surprendre

les se-

Frédéric; modelez-vous sur eux

;

crets de Part de la guerre

C’est en quelque sorte

étude que

pour

faciliter celte

rédigé ce recueil;

j’ai

c’est après

avoir lu et médité l’histoire des guerres mo-

dernes, que j’ai essayé de faire apercevoir, par des exemples,

comment on peut appliquera

cette lecture les

maximes d’un

capitaine célè-

.

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—

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