BIBLIOTECA
PJ
> B Û3 O,
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]
NAZIONALE
B. Prov.
I
H H m
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V'
A.'
*
NAPOLI Digitized by i
,
HHbÜ0tl)à}ui portait
w
f
no DE
m
L* OFFICIER,a FORMAT IN-32, PAPIER VELIN. la Guerre, poème en six chants, par Fakdéxic-le-Geard, roi de Prusse , ouvrage retouché par Voltaire sous les yeux du monarque, et accompagné d’une Préface, d’ Arguments etde notes, par M. Louis du Bots, membre de plusieurs académies. 2 fr Bossukt. Discourt tur l’Histoire universelle, a vol. pap
L'Art de
vélin. 3 fr Vxutot. Révolution* romaines 4 vol. br. pap. véi. 6 fr Mobtbsquieu. De la Grandeur et de la Décadence des Ro mains, i vol. br. I fr. 50 c t)es »; vol. sont réunis en i seul vol. in- 8 °. 12 fr. f/tje* Commentaires de César, édition de Waîlly , entière ment revue et corrigée, avec une carte des Gaules, J: représentant les noms anciens et modernes, 2 vol. *y $«, <'~'awlio-, br.
V
Stratagèmes militaires
giW»
y
v.
5 fr. Ruses de guerre, tirés des auteurs , tant anciens que ,
et
fatins, françaifcet étrangers
modernes, imprimés par MM. Didot et Rignoux. ‘a-vol. pap. vél., br. 4fr. Or^çnna nce du Roi, portant Règlement sur le service in2 fr. térieur, la pnlicedes troupes, du i3 mai 1818. Instruction provisoire sur les troupes en campagne, du 2 fr. 5 février i8a3, br. Oraonnance pour régler le service dans les places et 2 fr. dans les quartiers, br. Manuel d’ Administration, à l’usage des compagnies ou e I fr. 60 c. escadrons; 3 édit, t vol. in-32. Manuel d? Armement, ou Réunion des Réglements , Instructions, Tarifs relatifs aux réparations, à l’entre-
V
’
2
tien, 1 vol. iu*3a.
on désire avoir ces ouvrages 60 centimes par volume. Si
reliés
,
fr.
on devra ajouter
Digitized by
Goç
™
MAXIMES DE GUERRE
DE NAÊOLÉON.
A PARIS, *
CHEZ
ANSKLIN
,
libraire pour l’art »
MILITAIRE, RUE DAUrHIWÇ
.
1830
,
W°
9.
.
Digitized by
IMPRIMERIE DE K. FIRMIN DIDOT, IMPRIMEUR DU ROI RUE ,
IRCOI», î*°24.
MAXIMES V
J.
•
jes frontières des états sont, ou de grands
fleuves,
ou des chaînes de montagnes
des déserts.
De
posent à
marche d'une armée ,
ficile
la
ou
gnes viennent ensuite, et
les
montafleuves
n’ont que le troisième rang.
..
..
*
.
'
.
II. .
le plus dif-
les larges
à franchir, c’est le désert;
Un
,
tous ces obstacles, qui s’op-
.
•
.
—
v
.
T .
plan de campagne doit avoir prévii tout
ce que l’ennemi peut faire, et contenir eu lui-
même les moyens
de
le déjouer.
Les plans
*
de campagne se modifient à
>
l’infini, sel ondes t
j
Ml
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MAXIMES DE GUERRE
a
circonstances, le génie,du chef, la nature des .
troupes, et la topographie du théâtre de
la
guerre. #
a
*
*
III. »
Une armée '
qui marche à
pays , a ses deux
ailes
la
conquête d’un
appuyées à des pays
neutres, ou à de grands obstacles naturels,
que des fleuves ou des chaînes de mon-
tels
tagnes;
il
seulement ses
deux
cas,
peut arriver qu’une de ses ailes soit
appuyée , ou
ailes à découvert.
un général en chef
même Dans
qu’elle ait le
premier
n’a plus qu’à veiller
à n’ètre point percé sur son front; dans le se-
cond cas,
il
doit s’appuyer à
dans le troisième cas
,
il
l’aile
corps bien appuyés sur son centre
mais s’en séparer
:
car,
soutenue;
doit tenir ses divers
si c’est
,
une
vaincre quet d’avoir deux flancs en
inconvénient double si
on en a six ,
deux ou
trois
si
on en
c’est-à-dire si
et
j
ne ja-
difficulté l’air,
cet
a quatre, triple
on
se divise
en
corps différents. La ligne d’opé-
Digitized by
DE KAPOLÉOH. ration, dans le premier cas,
3
A
peut appuyer
indifféremment sur la gauche ou sur dans
le
second cas,
soutenue
;
dans
elle doit
droite
;
l’aile
le troisième cas, elle doit être
perpendiculaire sur
marche de
la
appuyer à
le
milieu de
la
ligne de
l'armée. Mais, dans tous les cas • »
ci-dessus mentionnés,
il
faut, tous
les
cinq
ou six jours de marche, avoir une place forte, ou une position retranchée sur la ligne d’opération, pour y réunir des magasins de bouche et de guerre, y organiser les convois, et en faire un centre de mouvement, un point de repaire, qui raccourcisse
la
ligne d’opération
de l’armce. IV,
Quand on marche
à la conquête d’un pays
avec deux ou trois armées qui ont chacune 4
leur ligne d’opération jusqu’à uu point fixe,
où
elles
doivent se réunir,
il
est de principe,
que la réunion de ces divers cèorps d’armée ne doit jamais 4e faire pré» 'de l’ennemi, parce i
i.
Digitized by
MAXIMES DE GUERRE
4
quei non-seulement renne mi, en concentrant ses forces, peut
encore
il
peut
empêcher leur jonction, mais les battre
séparément.
*
«
t
V. *
,
.
Toute guerre doit être méthodique, parce
que toute guerre doit avoir un but, aux
règles
et doit
conformément aux principes
être conduite
de
La guerre
l’art.
et
doit être faite
avec des forces proportionnées aux obstacles
,
qu’on aura pu prévoir.
l
Au commencement d’une campague,
il
faut j
si 1*0 n
bien méditer
doit ou
non s’avancer;
mais quand oü a effectué l’offensive, la soutenir
jusqu’à
la
il
faut
dernière extrémité.
Quelle que soit l'habileté des manœuvres dans
.une retraite,
elle affaiblira
toujours le moral
‘de l’armée, puisque, en perdant
de succès, on
les
remet entre
les
les
chances
mains dè
Digitized by
1
-
T
NAPOLÉON.
'DE
5
*
l'ennemi. Les retraites, d’ailleurs,
beaucoup plus d’hommes
et
coûtent
de matériel que
les affaires les plus sanglantes
;
avec celte dif-
férence que, dans une bataille, l’ennemi perd à peu près autant que vops, tandis que, dans
une
retraite
,
vous perdez sans qu’il perde.
•
» *
»
VII.
•
#
,
•
/
Une armée doit
*
être, tous les jours, toutes'
les nuits, et toutes les
heures, prête à oppo-
ser toute la résistance dont elle est capable
ce qui exige que
ment
leurs
les soldats aient
armes
l’infanterie ait
et leurs
munitions; que
constamment avec
tillerie, sa cavalerie et ses
;
constam-
elle
son ar-
généraux; que
les
diverses divisions de l’armée soient constam*
.
se soutenir ,
et
de se protéger; que dans
les
marches, dans
les
les haltes, les
de s’appuyer camps, dans
troupes soient
toujours dans des positions avantageuses, qui aient les qualités exigées pour bataille; savoir
.
i
ment en mesure de
;
que
les
tolit
'
'
champde
flancs soient bien
•
Digitized by
MAXIMES DE GUERRE
6
appuyés, et que toutes
armes de
les
jet puis-
sent être mises en jeu dans les positions qui
leur sont
plus avantageuses. Lorsque Far-
le
inée est en colonne de marche,
faut avoir
il
des avant-gardes, et des flanqueurs qui éclairent en avant, à droite et à gauche, et à des
grandes pour que
distances assez
corps
le
principal de l’armée puisse se déployer et
prendre position. V
«
r
*
iM—
in
•
—
.
'
Un
VIII.
général en chef doit se dire plusieurs
ennemie apparais-
fois
par jour
sait-
sur'mon front, sur
ma
gauche, que ferais-je?
et
barrassé, règle,
il
il
doit
:
Si l'armée
est
droite, ou sur s’il
mal posté,
il
se trouve n’est
ma
em-
pas en
y remédier.
IX. La force d’une armée
,
comme
la
quantité
des mouvements dans la mécanique , s’évalue
Digitized by
*1
-
DE HAPOCKO». par
masse multipliée par
la
1
Une
la vitesse.*
marche rapide augmente le moral de l’armée, moyens de victoire.
elle accroît ses
A .
.
*
•
•
.
9
X. *
*
*
t
•».
,
Avec une armée inférieure en nombre, férieure en cavalerie et en artillerie, éviter
une
bre par
par
d’artillerie
l’infériorité
I
de
nature des manœuvres, à
la-
cavalerie par le choix des
fait
pareille situation, le
*
mo-
beaucoup. +
m
«
des marches, au
la
Dans une
du soldat
ral
nommanque
bataille générale, suppléer au
la rapidité
positions.
in-
faut
il
*
*
'
XI. *
,
Opérer par des directions élpignées entre elles et sans
communications, est une faute
qui ordinairement en ,
fait
commettre une
,
se-
conde. La colonne détachée n’a des- ordres .
que pour pour
le
le .premier
jour ? ses opérations »
secdnd jour , dépendent de' ce qui
est
Digitized by
MAXIMES
8 arrivé à
Ii
£
GULRRfc
principale colonne; ainsi, selon les circonstances, cette colonne perdra du la
temps pour attendre des ordres, ou bien
On
agira au hasard.
elle
doit donc avoir pour
principe, qu’une armée doit toujours tenir toutes ses colonnes réunies, de manière
que
l’ennemi ne puisse pas s’introduire entre elles lorsque, par des raisons quelconques, on s’é:
carte de celle maxime, il faut que les corps détachés soient indépendants dans leurs opé-
rations;
il
un point nir;
ils
faut
que ces corps
se dirigent vers
fixe, sur lequel ils doivent se réu-
doivent marcher sans hésiter et saus
de nouveaux ordres; enfin, corps soient
le
il faut que ces moins possible exposés à être
attaqués isolément.
Urie armée ne doit avoir qu’une seule ligue d’opération; on doit la couserver avec soin,
.
et
ne l’abandonner que par suite de circon-
stances majeures.
:
.
\
,
g
%
•
* \ "
»
l
*
•
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by
UE NAFOLEOJC. »
...
4
-*'
XIII. Les distances queles corps d’armée doivent mettre entre eux, dans dent des
qu’on
.se
localités,
dépen-
les marche.*,
des circonstances et du but
propose.
«
.
XIV. JIê
Dans
les
montagnes
,
on trouve partout un
grand nombre de positions extrêmement tes
par elles-mêmes,
taquer.
Le génie de
for-
garder d’at-
qu’il faut se
celte guerre consiste à oc-
cuper des camps, ou sur
ou sur
les flancs,
les
derrières de l’ennemi, qui ne lui laissent que
com-
l’alternative d’évacuer ses positions sans
battre, pour en prendre
une en arrière
d’en sortir pour vous attaquer. Dans
de montagne, tage;
même
celui qui attaque a
dans
la
la
,
K
on
guerre
•
du désavan-
guerre offensive,
l’art
consiste à n’avoir que des combats défensifs, et
«à
V
obliger l’ennemi à attaquer.
-
.
v*
•.
là
-r
ijpfîzed by. Google
IO
MAXIMES DE GUERRE
’
t
XV. La gloire
et l’honneur des
armes
est le pre-
mier devoir qu’un général qui
livre bataille
doit considérer
conservation
des
hommes
;
n’est
le salut et
la
que secondaire; mais
c’est
aussi dans cette audace, dans cette opiniâtreté,
que se trouvent
le salut et la
hommes. Dans% une • des armes
,
conservation des
retraite, outre l’honneur s
on perd souvent plus de inonde
que dans deux
batailles
:
c’est
pourquoi
il
ne
faut jamais désespérer, tant qu’il reste des
braves aux drapeaux
;
par cette conduite, on
obtient et ou mérite d’obtenir *
*
la victoire. 4
*
•
XVI, .
•
'*
'
/
’
Une maxime de de be pas
faire ce
que veut l’ennemi, par
seule raison qu'il le désire éviter le
étudié
;
champ de il
«
guerre bien éprouvée, est
;
ainsi
bataille qu’il a
faut mettre plus
,
la
on doit
reconnu
et
de soins encore à
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^
Ht
11
1
Mj »'
1
DE NAPOLÉON.
IX
éviter celui qu'il a fortifié, et où
tranché.
Une conséquence de
de ne jamais attaquer de qu'on peut obtenir en „
ce principe est
*9
tournant.
la
XVII,
\
«
m
4
Dans une guerre de marches nœuvres, pour éluder une
armée supérieure, les soirs, et
re-
s'est
front uue position
t
»
il
il
et
•
de mar
une
bataille contre
faut se retrancher tous
se placer toujours dans une bonne *
défensive. Les positions naturelles que l’on
trouve ordinairement ne peuvent pas* mettre
une armée à
mée
l’abri
de
supériorité d'une ar-
la
plus nombreuse,'
sans. les secours de
l’art.
XVIII. 0
0
»
«
Surpris par une armée supérieure, uu gé•
néral ordinaire sition
,
,
occupant une mauvaise po-
cherchera son salut dans
la retraite
mais un grand capitaine paiera d’aqdace
,
;
et
Digitized by
marchera à
si
rencontre de l’ennemi. Par ce
la
mouvement,
il
déconcerte son adversaire; et
met de
celui-ci
l’irrésolu lion
dans sa mar-
che, un général habile, profitant de ce
ment
victoire,
ou au moins gagner
manœuvrant;
mo-
peut encore espérer
d’indécision,
à la nuit,
il
la
la
journée en
peut se retrancher
ou se replier sur une meilleure position. Par cette conduite hardie,
il
des armes, cette partie
maintient l’honneur si
essentielle
de
la
force d’une armée.
XIX. Le
passage de l’ordre défensif à l’ordre of-
fensif est
de
la
une des opérations
les plus délicates
guerre. «
XX. '
•
.
Ou
•
'
'
ne doit point abandonner sa ligne d’o-
pération
:
mais
c’est
une des manœuvres
plus habiles de l’art de la guerre
les
de savoir
DE NAPOLEON. la
changer, lorsqu’on y
ment
esl autorisé
Une armée
circonstances.
sait plus où. sont ses derrières,
points faibles sur lesquels
les
trompe l’ennemi,
sa ligne d’opération
qui ne
par
qui change habile-
il
peut
et les
menacer.
la
%
XXI.
.
« *
»
.
Quand une armée traîne
page de siège et
,
de malades,
à sa suite
équi-
blessés,
ne saurait prendre des
elle
chemins trop courts, pour plus
un
de grands cçnvois de
promptement de
se rapprocher le
ses dépôts.
A.
XXIL# P r
.
.
r
\
*
A
L’art d’asseoir
un camp sur une
n’est autre chose
ligne fet
,
de il
que
l’ar^
de prendre une
bataille sur cettè position.
faut
que toutes
les
4.
position,
4 *cet
machinés de
soient en jeu et favorablement placées; faut choisir et
une position qui ne
soit
ef-
jet il
dominée
qui ne puisse pas être tournée; et, autant
Digitized by
,
MAXIMES DE GUERRE
14
#
que et
cela est possible,
enveloppe
il
faut qu’elle
domine '
les positions
environnantes. »
XXIII. t
4
Lorsqu’on occupe une position où l'ennemi
menace de vous envelopper, il faut vite rassembler ses forces, et menacer l’ennemi d’un
mouvement
offensif
;
par cette
manœuvre
vous l’empêchez de se dégarnir, et de venir inquiéter vos flancs, dans le cas où vous jugeriez indispensable de battre en retraite.
XXIY. •
*
*
*w
à*
Une maxime de
guerre qu’on ne doit ja-
mais oublier, est qu’il faut rassembler ses
cantonnemëns sur le
le
point le plus éloigné et
plus à l’abri de l'ennemi
,
surtout lorsque
De cette maon aura le temps de réunir toute l'armée avant que l’ennemi puisse attaquer. celui-ci
nière,
paraît à l’improviste.
D
DE
ITA.POLEOW.
I
XXV. Quand deux armées que
i
sont en
bataille et
l’une doit opérer sa retraite sur
un pont,
tandis que l’autre peut se retirer sur tous les
points de
la
circonférence, tous
les
avantages
sont à celte dernière. C’est alors qu’un généêtre audacieux
ral doit
mi
;
la victoire est
tu
;
C’est aller
faire agir
tre
,
frapper de grands
•
•
coups, et manœuvrer
les flancs
xxvi.
contre les vrais principes, de
séparément des corps qui n’ont en-
eux aucune communication
année sont
de son enne-
entre ses mains.
,
vis-à-vis
d’une
centralisée et dont les communications
faciles.
XXVII. (lli
;
ftUtfJcHb
Lorsqu’on
est chassé
•*;
f
w >>.
^ d’une première posi-
Digitized by
maximes
i6 tion,
guerre
î>e
faut rallier ses colonnes assez en ar-
il
t
rière
pour que l’ennemi ne puisse
les
prévenir ;
car ce qui peut arriver de plus fâcheux , c’est
lorsque
colonnes sont attaquées isolément
les
avant leur réunion.
» »
*
*
>
t
.
aucun détachement
bataille, parce
que, dans
des choses peut changer,
l’état
la veille
«
du jour d’une nuit,
'
»
faire
*
•
*
V
*
*
faut ne ^ ^
Il
XXVIII.
,
•
#
soit
la
par
des mouvements de retraite de l’ennemi, soit par l’arrivée de grands renforts qui tent’
•
même
à
de prendre
les dispositions
rendre funestes
que vous avez
et
,
de
prématurées
•
....
•
XXIX.
•
>
met-
le
faites.
•
i
l’offensive
.4
v
*
•
Quand on
*
»
«
veut livrer une bataille
il
,
est
de règle générale de rassembler toutes ses ri’eir négliger aucune; un batail-
forces, de .
Ion quelquefois décide dhine journée. «
•
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Googl
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-
*.
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NAPOLEON.
«7
XXX. J
C‘
*
^
I
#'
<
Rien n’est plus téméraire et plus contraire aux principes de la guerre, que de fàire une marche de flanc devant une armée en position, surtout lorsque cette
armée occupe des
hauteurs au pied desquelles on doit »
I
/
•,
XXXI. uA 1 JL* •
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V" t
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défiler.
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*
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v y.
f .
•
w
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.
»
les
••
4
,
Donnez-vous toutes
é
>
.
4
chances de succès,
lorsque vous projetez de livrer une grande bataille,. surtout
si
vous avez affaire à un
grand capitaine; car,
si
vous êtes battu
,
fus-
siez-vous au milieu de vos magasins, près de
vos places, malheur au vaincu
!
XXXII. Le devoir d’une
avant-garde ne consiste
pas à s’avancer ou à reculer, mais à marnEiivrer. Elle doit être
composée de cavalerie
lé-
2
9
Digitized by
1
MAXIMES DE GUERRE
8
gère, soutenue d’une réserve de cavalerie de ligne, et
de bataillons d’infanterie ayant aussi
des batteries pour les soutenir.
faut
Il
que
les
troupes d’avapt-garde soient d’élite, et que les
généraux,
officiers et soldats
connaissent
bien leur tactique, chacun selon
de son grade. Une troupe qui ne instruite
ne
serait
les
besoins
serait pas
qu’un objet d’embarras à
l’avant-garde. «
XXXIII. Il est
contraire aux usages de la guerre
de
faire entrer ses parcs et sa grosse artillerie
dans un défilé dont ou n’a pas l’extrémité
opposée; en cas de retraite, ront, et on les perdra. position sous
On
ils
embarrasse-
doit les laisser
en
une escorte convenable, jusqu’à,
ce qu’on soit maître
du débouché.
XXXIV. 1!
faut avoir
pour principe de ne jamais
Digitized by
OS NAPOLEOIf. v mettre , entre ligne
nemi soit
de
les
19
.
divers corps qui forment la
bataille, des intervalles par
où
l'en-
puisse pénétrer, à moins que ce ne
pour
l'attirer
dans un piège#
XXXV. J *
Les canfips d’une
même armée
doivent tou
-
jours être placés de manière à pouvoir se *
soutenir. 1
.
XXXVI.
•_
“Lorsque l’armée ennemie
un
est couverte par
fleuve sûr lequel elle a plusieurs têtes de
pont,
il
ne faut pas l’aborder de front; cette
disposition dissémine votre armée, et vous
;
expose à être coupé. la
faut s’appro.cber
Il
de
*
rivière qu’on veut passer, par des colonnes
en échelons
;
seule colonne,
de sorte la
qu’il n’y
plus avancée
puisse attaquer, saus prêter flanc.
Pendant cejemps,
les
,
-ait
qu’une^
que l'ennemi
lui-même son troupes légères2.
Dlgitized by
‘20 ,
borderont le
MAXIMES DE GUERRE la rive;
et lorsqu’on sera fixé sur
point où l’on veut passer le fleuve
on
,
portera rapidement et on jettera le pont. doit encore observer
que
le
point de passage
doit toujours être éloigné de l'échelon tète, afin
s’y
On de
de tromper l’ennemi.
XXXVII. Du moment où domine
lion.qui
bien des
l’on est maître
la rive
facilités
pour effectuer
d’une rivière, surtout
d’une posi-
opposée, on acquiert
si
le
passage
cette position a assez
d’étendue pour y placer une nombreuse arCet avantage est moindre si la rivière
tillerie.
a plus
de
trois cents toises
traille n’arrivant
,
parce que
la
mi-
plus sur la rive opposée, les
troupes qui défendent
le
passage, peuvent fa-
cilement se défiler et se mettre à l’abri du feu. Il arrive alors
que
si les
grenadiers char-
gés de passer le fleuve pour protéger la construction
du pont, peuvent atteindre
l’autre
*
rive,
ils
seront écrasés par la mitraille de l’en-
Digitized by
DE NAPOLÉON. nemi, puisque
ar
leurs batteries placées à
deux
cents toises du débouché du pont, sont à portée de faire un feu très-meurtrier, quoi-
que
éloignés de plus de cinq cents
toises
.
des batteries de l’armée qui veut passer; de sorte que
l’avantage
entier pour
de
l’artillerie
Aussi, dans ce cas,
lui.
est
tout
le
pas-
sage n
est-il possible, que lorsqu’on parvient à surprendre l’ennemi, et qu’on est protégé par une île intermédiaire, ou bien lorsqu’on
profite d’un rentrant très-prononcé qui per-
met
d’établir des batteries croisant leurs feux
sur
la
ment
gorge. Cette
une
alors
donnent
ou ce rentrant,
île,
tête
avantage de
1
for-
de pont naturelle, l’artillerie
et
à l’armée
qui attaque.
Quand une toises, et
rive opposée, 1
rivière a
qu on
a
les
il
la
protection de
l’ar-
se trouvent avoir tant d’avantages,
que, pour peu que trant,
est
.
la
troupes qui sont jetées sur
autre bord étant sous
tillerie,
moins de soixante
un commandement sur
la rivière
-
forme un ren-
impossible à l’ennemi d’empêcber
Digitized by
MAXIMES DE GUERRE
22
l’établissement
du pont. Dans ce cas,
les plus
habiles généraux, lorsqu’ils ont pu prévoir les projets
leur
de leur ennemi
armée sur
avec
et arriver
,
point du passage, se sont
le
contentés de s’opposer au passage du pont.
Le
pont étant un vrai défilé,
en
il
faut se placer
demi -cercle alentour de son extrémité, du feu de
défiler
la
rive opposée, à
tance de trois ou quatre cents
V
et se
la
dis-
toises.
XXXVIII.
•
•
Il est difficile
d’empêcher un ennemi qui de pont, de passer une
a des équipages vière.
Lorsque l’armée qui défend
a pour but de couvrir le général qui la
un
le
siège,- aussitôt
commande aura
la
prendre
nemi
ses
il
doit
mesures pour arriver avant l’en-
à 41 ne position intermédiaire entre la
rivière qu’il défend et la place qu’il
•
que
certitude
ne peut s’opposer au passage,
qu’il
ri-
passage
•
couvre. •
.
f
XXXIX.
.
•
Turenne, dans
a
la
campagne de 1645,
fut
DE KAPOtÈOR.
23
acculé avec son armée, sous Philipsbourg, par
une armée
fort
nombreuse;
pas de pont sur le
ne se trouva
il
Rhin, mais
il
profita
du
terrain entre le fleuve et la place pour y établir son
la
camp. Ceci doit être une leçon pour
officiers
les
du génie, non-seulement pour
construction des places fortes, mais aussi
pour
la
construction des tètes de pont.
faut laisser un espace entre
vière, de manière que,
la
place et
sans entrer dans la
place, ce qui en compromettrait
une armée puisse la
Mayence,
la
sûreté,
se ranger et se rallier entre
place et le pont.
sur
Il
la ri-
Une armée
qui se retire
étant poursuivie, est nécessai-
rement compromise, puisqu’il faut plus d’un jour pour passer
de Cassel
le
pont
est trop petite
,
et
que l’enceinte
pour qu’une armée
puisse y rester sans l’encombrer laisser
Rhin.
deux cents Il
toises entre
est essentiel
que
;
la
il
eut fallu
place et le
les tètes
de pont,
devant Jes grandes rivières, soient tracées d’après ce principe; autrement, elles seront
d’un faible secours pour protéger
le
passage
Digitized
by
,
MAXIMES DE GUERRE
24
d’uue armée eu retraite. Les tètes de pont, telles qu'elles
sont enseignées dans
ne sont bonnes que devant de res
où
les écoles,
petites riviè-
le défilé n'est pas long.
XL. *
*
Les places fortes sont offensive
comme pour
utiles la
pour
la
guerre
guerre défensive.
Sans doute qu!elles ne peuvent pas seules ar-
pn excellent moyen pour retarder, entraver, affaiblir et inquiéter un ennemi vainqueur.
rêter une armée; mais elles sont
•
»
*
XL
I.
*
% I
r
> »
Il
n’y a
d’une place
:
l’un,
*
»
que deux moyens d’assurer
le siège
de commencer par battre
l’armée ennemie chargée de couvrir place, l’éloigner du
en jeter
les débris
cle naturel,
tel
graqde rivière
;
champ
cette
d’opération
,
et
au-delà de quelque obsta-
que des montagnes ou une ce premier obstacle vaincu
25
DE NAPOLÉON.
une armée d’observation derrière les tracet obstacle naturel, jusqua ce que faut placer
il
siège soient achevés et la place prise.
vaux du
Mais
si l’on
veut prendre
il
faut être
la
place devant une
sans risquer une bataille,
armée de secours,
pourvu d’un équipage de siège, ses vivres pour le
t
avoir ses munitions et
temps présumé de
mer
ses ligues
la
durée du siège,
de contrevallation
et
et for-
de
cii-
convallation eu s’aidant des localités , telles que hauteurs, bois, marais, inondations.
N’ayant plus alors besoin d’entretenir aucunes communications avec les places de dépôt
n’est
il
,
plus
besoin que de contenir
l’armée de secours; dans ce cas, on forme une armée d’observation qui ne la perd pas
de vue, place
,
flancs
et
qui, lui barrant
le
chemin de
la
a toujours le temps d’arriver sur ses
ou sur
ses derrières,
si
elle lui
déro-
marche; en profitant des lignes de on peut employer une parcontrevallation bait une
,
tie
du corps assiégeant pour
livrer
bataille
assiéger à l’armée de secours. Ainsi, pour
Digitized by
Googli
MAXIMES DÉ GUERRE
26
nue place devant une armée ennemie, en couvrir
vallation. Si l’armée est assez forte
près avoir laissé devant
quadruple de aussi
la
il
faut
par des lignes de circon-
le siège
garnison
la ,
pour qu’a-
place un corps elle
soit
encore
nombreuse que l’armée de secours,
peut s’éloigner de plus d’une marche; reste inférieure après ce
elle
si elle
détachement,
elle
doit se placer à une petite journée de mar-
che du siège, les
afin
lignes, ou
de pouvoir se replier sur
bien recevoir du secours en
cas d’attaque. Si les
deux armées de siège
et
d’observation ensemble ne sont qu’égales à
l’armée de secours, l’armée assiégeante doit tout entière rester dans les lignes ou près
des lignes,
pour
le
et
s'occuper des travaux de siège,
pousser avec toute l’activité possible.
XLII. Feuquières a
dit
qu’on ne doit jamais atten-
dre son ennemi dans lation.,
et
les lignes
de circonval-
qu'on doit en sortir pour iatta-
DE NAFOLFOK. quer.
absolu à
27
dans l’erreur ; rien ne peut être
Il est
guerre, et on ne doit pas pro-
la
ennemi dans
scrire le parti d’attendre son
les
lignes de circonvallation.
X LIII. Ceux qui proscrivent
de circon-
les lignes
que
vallation et tous les secours
l’art
de
l’in-
génieur peut donner, se privent gratuitement
d’une force
et
d’un
moyen
ne
auxiliaire qui
sont jamais nuisibles, presque toujours utiles et
souvent indispensables. Cependant
principes de
besoin d’être améliorés tante de l’art de
progrès depuis
les
la
;
cette partie impor-
guerre n’a
Anciens
:
aucun
fait
elle est
même
jourd’hui au-dessous de ce qu’elle était a deux mille ans.
Il
faut
les
de campagne ont
la fortification
au-
il
donc encourager
y
les
officiers
du génie
de leur
art, et à la porter au niveau des
autres.
à perfectionner cette partie
*
..
XXIV.
.
,
.
.
Les circonstances ne permettant pas de
Digitized by
,
MAXIMES DE GUERRE laisser
une
une garnison
ville
et des magasins
pour défendre
tadelle à l'abri
on doit au moins employer
,
moyeus
tous les
suffisante
de guerre où Ion aurait un hôpital
pour mettre
possibles
la ci-
d’un coup de main. *
»
a
X L Y.
*
*
•*
*
Une
place de guerre ne peut protéger
une
garnison et arrêter l’ennemi qu’un certain
temps; ce temps écoulé,
et les défenses
de
la place détruites, * la garnison posera les ar-
mes. Tous
lès
peuples civilisés ont été d’ac-
cord sur cet objet;
et
il
n’y a jamais eu
de
discussion que sur le plus ou le moius de défense
que doit
faire
un gouverneur avant de
capituler.
Cependant
Yillars est
de ce nombre, qui pensent qu’un
il
est
des généraux
gouverneur ne doit jamais se rendre la
dernière extrémité,
il
;
mais, à
doit faire sauter les
de l’obscurité pour un passage au travers de l’armée assiégeante. Dans le cas où oh ne peut pas
fortifications, et profiter
se frayer
;
DE NAPOLEON. faire sauter les fortifications,
sortir
*9
on peut toujours
avec sa garnison et sauver
les
hommes.
Les commandants qui ont adopté ce parti, ont rejoint leur armée avec
de leur garnison.
quarts
les trois
•
*
XL VI. Les
clefs
la liberté
d’une place de guerre valent bien
.
de sa garnison, lorsqu’elle est ré-
solue de n’en sortir que libre
* :
ainsi
il
,
est
toujours plus avantageux d’accorder une capitulation honorable à
montré une vigoureuse
une garnisoq qui a résistance,
que de
courir les chances d’un assaut.
XL VIT. •
-»
.
j
L’infanterie,' la cavalerie et l’artillerie
peuvent pas se passer l’une de
l’autre
:
ne
aussi
.
doiVent-elles être cantonnées de manière à
pouvoir toujours
s’assister,
en cas de surprise.
•
X LV III. i
L’infanterie ne doit se ranger en ligne que
Digitized
by
MAXIMES DE GUERRE.
3û
sur deux rangs, parce
de
que sur
tirer
connu que
meme
de
serre-file
douze
à
ne permet
En rangeant faut lui
il
est très-
qu’il est nuisible à celui
des deux premiers. sur deux rangs,
le fusil
du troisième rang
le feu
imparfait, et
que
cet ordre, et qu’il est re-
l’infanterie
donner un rang
d’un neuvième, ou un par toise
en arrière des flancs,
toises
il
;
faut
placer une réserve. *
•
X LIX.
.
•
•
La méthode de mêler des pelotons d’infanterie avec la cavalerie est vicieuse;- elle n’a
que des inconvénients. La cavalerie cesse d’être
mobile
mouvements, fanterie
;
elle est
elle
gênée dans tous ses
perd son impulsion
même est compromise
mier mouvement de
la
;
:
l’in-
car, au pre-
cavalerie, elle reste
sans appui. La meilleure manière de protéger cavalerie est d’en
la
appuyer
le flanc.
L. ,
N
Lés. charges de cavalerie sont' également
Digitized
by
DE NAPOLÉON.
3l
bonnes au commencement, au milieu ou à la fin
d’une bataille;
elles
doivent être exé-
cutées toutes les fois qu'elles peuvent se faire
sur
les flancs
celle-ci est
de
l’infanterie, surtout lorsque
engagée de front «
,
LI. C’est à- la cavalerie à poursuivre la vic-
toire, et à Fallier.
empêcher l'ennemi b^ttu de
se
%
LIL *
*
.
.
L’artillerie est plus nécessaire à la cavale-
rie qu’à l'infanterie, puisque la cavalerie
rend pas de feux,
et
ne
ne peut se battre qu’à
l’arme blanche. C’est pour subvenir à ce be-
soin qu’on a créé
l’artillerie à
cheval.
La
ca-
valerie doit donc toujours avoir avec elle ses batteries,, soit qu’elle attaque,
reste
en position
,
soit
quelle
soit qu’elle se rallie. »
liii. •
Eu marche ou
»
•
en position,
la
plus grande
Digitized by
MAXIMES
3l partie
de
GUERRE
t>E
l’artillerie doit être
avec
sions d’infanterie et de cavalerie; être placé en réserve.
Une
le
divi-
les
reste doit
pièce de canon
doit avoir avec elle trois cents coups à tirer,
non compris le coffret ; c’est environ sommation de deux batailles.
la
con-
.1 * ,
'*
_
#
«
LIV.
•
Les batteries doivent être placées dans les positions les plus avantageuses et le plus
en
avant possible des lignes de l’infanterie et de la cavalerie,
batteries la
sans cependant qu’elles puissent
compromises.
se trouver
commandent
hauteur de
la
la
est
Il
bon que
les
campagne de toute
plate-forme
;
il
faut qu’elles
ne soient point masquées de droite
et
de gau-
che, de manière que leurs feux puissent être dirigés dans tous les /
*
ens.
»
LV. .
Un
•
général doit éviter de mettre son
armée
Digitized
by
DE NAPOLÉON.
33
en quartiers de rafraîchissement, quand a la facilité
il
de réunir des magasins de vivres
de fourrages, et de fournir ainsi au besoin
et
du
soldat.
*
LYI.
Un bon
général, de bons cadres,
organisation, une cipline sévère
,
font
pendamment de se battent.
de
bonne
la
une bonne
instruction
,
une dis-
de bonnes troupes, indécause pour laquelle elles
Cependant
le
fanatisme, l'amour
la patrie, la gloire nationale,
peuvent
aussi
inspirer les jeunes troupes avec avantage. •
#
Quand une
/
nation n'a pas de cadres et un
principe d'organisation militaire,
bien
*
LVII.
difficile d’organiser
il
lui
est
une armée.
LVIII.
La première qualité du
soldat, est la con-
Digitized by
,
MAXIMES DE GUERRE
34
stance à supporter la fatigue et les privations; la valeur n’est
que
les privations et
bon
la
la
seconde. La pauvreté
misère, sont l'école du
soldat.
LIX. Il
est cinq choses qu’il
ne faut jamais sé-
parer du soldat: son fusil, ses cartouches,
son et
sac, ses vivres
pour au moins quatre jours,
son outil de pionnier. Qu’on réduise son
sac au
moindre volume possible,
nécessaire, mais que le soldat
avec
si
on
l’ait
le
juge
toujours
lûi.
•
LX. Il’
faut encourager, par tous les
les soldats à rester
obtiendra facilement
,
en témoignant une
grande estime aux vieux soldats. aussi
augmenter
de service
;
car
la il
moyens,
sous les drapeaux; ce qu'on
Il
faudrait
solde en raison des
années
y a une grande injustice à
.Tïgitlzed
E^jôogle
DE NAPOLÉON.
35
ue pas mieux payer un vétéran qu’une recrue.
LXI. Ce ne du
sont pas les harangues au
moment
qui rendent les soldats braves
feu
vieux vétérans
les
:
écoutent à peine, et
les les
recrues
les
oublient au premier coup de ca-
non. Si
les
harangues et
les
raisonnements
sont utiles, c’est dans le courant de
pagne, pour détruire bruits, maintenir et fournir des
les
cam-
la
insinuations, les faux
un bon
esprit dans le
camp,
matériaux aux causeries des bi-
vouacs. L’ordre du jour imprimé doit remplir ces différents buts.
LXII. Les tentes ne sont point saines;
mieux que
le soldat
il^
bivouaque, parce
vaut qu’il
dort les pieds au feu, dont
le voisinage sè-
che promptement
sur lequel
couche
;
le terrain
il
se
quelques planches ou un peu de 3.
Digitized by
MAXIMES DE GUERRE
36
paille l’abritent est nécessaire
du
pour
vent. Cependant les chefs,
d’écrire et de consulter la carte
en donner aux
officiers
la
tente
qui ont besoin ;
il
faut
donc
supérieurs, et leur
ordonner de ne jamais coucher dans une maison. Les tentes sont un objet d’observation
pour l’état-major ennemi
;
elles lui
des renseignements sur votre
donnent
nombre
et
sur
que vous occupez. Mais une armée, rangée sur deux ou trois lignes de bivouacs, la position
ne
laisse
apercevoir
au loin qu’une fumée
que l’ennemi confond avec l’atmosphère le
;
nombre des
il
est
les brouillards
de
impossible de compter
feux.
LXIII. Les renseignements que l’on obtient des prisonniers doivent être appréciés à leur juste
valeur; un soldat ne voit guère au-delà de sa
compagnie
,
et l’officier
rendre compte de
ments de
la
la
peut tout au plus
position ou des
mouve-
division à laquelle appartient
,
DE
ÏT
son régiment. Ainsi
A F O LEON. le
37
général en chef ne doit
prendre en considération
aveux qu’on ar-
les
rache aux prisonniers, que lorsqu’ils se rencontrent avec les rapports des avant-gardes,
pour
justifier ses conjectures
sur
la position
qu’occupe l’ennemi.
LXIY. Rien
n’est plus
important à
la
guerre que
l’unité dans le
commandement;
on ne
guerre que contre une seule
fait
puissance,
mée,
la il
aussi,
quand
ne faut avoir qu’une seule ar-
n’agissant
que sur une seule ligne,
et
conduite par un seul chef.
LXY. A de
force de disserter, de faire de l’esprit,
tenir des conseils,
arrivé dans tous pareille le
marche ;
il
arrivera ce qui est
les siècles, c’est
qu’on
en suivant une finit
par prendre
plus mauvais parti , qui presque toujours
Digitized
by
,
MAXIMES DE GÜERRE
38 à
guerre
la
,
est le plus pusillanime,
l’on veut, le plus prudent.
pour un général
,
La
ou
,
si
vraie sagesse,
dans une détermination
est
énergique. '
LXVL A
la
guerre
,
le
chef
'seul
comprend
portance de certaines choses; et
par sa volonté et par
ses
il
l’im-
peut seul,
lumières supérieures,
vaincre et surmonter toutes les difficultés.
LXVII. Autoriser les généraux et ser les
à po-
les officiers
armes, en vertu d’une capitulation
particulière, dans toute autre position celle
où
ils
de guerre,
forment
la
que
garnison d’une place
offre des dangers incontestables.
C’est détruire l’esprit militaire d’une nation
que d’ouvrir cette porte aux lâches, aux
hommes rés.
timides
Dans une
,
ou
même aux
braves éga-
situation extraordinaire,
il
faut
Digitized by
de WAPOLÉoir.
3g
une résolution extraordinaire ; plus la résistance d’un corps armé sera opiniâtre, plus on aura de chances d’être secouru ou de percer.
Que de choses
paraissaient impossibles, et qui
cependant ont été
faites
par des
hommes
solus qui n’avaient plus d’autre ressource la
ré-
que
mort!
L XVI II. Aucun souverain
,
aucun peuple
général ne peut avoir de garanties ,
que sent
les officiers capitulent les
,
s’il
aucun tolère
en plaine , et po-
armes en vertu d’un contrat favora-
ble aux individus du corps qui le contracte,
mais contraire aux intérêts du reste de
mée. Se soustraire au
péril,
l’ar-
pour rendre
la
position de ses camarades plus dangereuse, est
évidemment une lâcheté; une
pareille con-
duite doit être proscrite, déclarée infâme, et passible de la peine de mort. Les généraux les officiers, les soldats qui, dans
une
,
bataille,
ont sauvé leur vie par une capitulation
,
doi-
Digitized by
MAXIMES DE GUERRE
4°
vent être décimés; celui qui
rendre
les
armes,
commande de
et ceux qui obéissent, sont
également traîtres, et méritent la peine capitale.
LXIX. Il
n’est
qu’une manière honorable d’être
prisonnier de guerre, c’est detre pris isolément, et lorsqu’on ne peut plus se serfait
vir
de
ses
neur ;
armes
:
alors
il
n’y a pas de condi-
ne saurait y en avoir avec l’honmais on est forcé de se rendre prison-
tions, car
il
nier par une nécessité absolue.
La conduite d’un général , dans un pays conquis, est environnée d’écueils; s’il est dur, il
irrite et accroît le
s’il
est
doux,
il
nombre de ses ennemis ; donne des espérances, qui
font ressortir davantage les abus et les vexa-
tions inévitablement attachés à l’art de la guerre. Un conquérant doit savoir employer
Digitized by
,
DE NAPOLEON. tour- à-tour soit
4l
la sévérité, la justice et la
pour calmer
les séditions
,
soit
douceur,
pour
les
prévenir.
LXXI. Rien ne peut excuser un général de
profi-
au service de
sa pa-
ter des lumières acquises
trie
,
pour
combattre et en livrer
la
les
bou-
levards aux nations étrangères; ce crime est
réprouvé par la
morale
et
les
principes de la religion
de
,
de l’honneur. »
.•
LXXII. Un
général en chef n’est pas à couvert de
ses fautes à la guerre
,
par un ordre
souverain ou du ministre le
donne
est éloigné
et qu’il connaît
mal
,
quand
de son
celui qui
du champ d’opération ,
ou ne connaît pas du
tout le dernier état des choses. D’où sulte
que tout général en chef qui
se
il
ré-
charge
d’exécuter un plan qu’il trouve mauvais
,
est
Digitized
4‘Jt
MAXIMES DE GUERRE
coupable;
il
sister
doit représenter ses motifs, in-
pour que
donner
sa
plan
le
démission
trument de
la
changé, enfin
soit
plutôt que d’être l’ins-
,
ruine de son armée
néral en chef qui
:
supérieurs, livre une bataille ayant
tude de
la
perdre,
Dans ce dernier qu’un
parce
tout gé-
en conséquence d’ordres
,
est
cas,
ordre
il
la certi-
également coupable. doit refuser d’obéir,
militaire
n’exige
une
obéissance passive que lorsqu’il est donné par
un supérieur qui se trouve présent sur le théâtre de
la
alors
guerre au
moment où
connaissance de
peut écouter
les
il
le
donne ayant ;
des choses,
l’état
il
objections et donner les ex-
plications nécessaires à celui qui doit exécuter l’ordre.
Mais
si
un général en chef
reçoit
un
ordre absolu de son souverain pour livrer une bataille, avec l’injonction
de céder
la
victoire
à son adversaire et de se laisser battre, doitil
obéir ? non. Si le général comprenait l’uti-
lité
d'un ordre aussi étrange,
cuter; mais
s’il
ne
la
il
devrait l'exé-
comprenait pas,
il
doit
refuser d’obéir. 4
Digitized
by
DE NAPOLÉON.
43
L X. X 1 1 1. La première est d’avoir
général en chef,
qualité d’un
une
tête froide
impression juste des objets par
laisser éblouir
les
,
;
qui reçoive une il
ne doit pas
se
bonnes ou mauvaises
nouvelles; les sensations qu’il reçoit succes-
sivement ou simultanément, dans d’une journée
moire
,
le
cours
doivent se classer dans sa mé-
,
de manière à n’occuper que
la place
qu’elles méritent d’occuper: car la raison et le
jugement sont
le résultat
de
la
comparai-
son de plusieurs sensations prises en égale considération.
Il
est des
hommes
qui, par
leur constitution physique et morale
,
de chaque chose un tableau : quelque quelque esprit, quelque courage
bonnes qualités
quelques
qu’ils aient d’ailleurs, la
ture ne les a point appelés au
des armées et à
et
se font savoir,
la
na-
commandement
direction des grandes opé-
rations de la guerre.
MAXIMES DE GUERRE
44
LXXIY. Bien connaître
entendre
la carte,
partie
la
des reconnaissances, soigner l'expédition des ordres, présenter avec simplicité les
ments
les
mouve-
plus composés d’une armée
ce qui doit distinguer
l’officier
,
voilà
appelé au ser-
vice de chef d'état-major.
LXXV. *
Il est
du devoir d’un général
d’artillerie
de
connaître l’ensemble des opérations de l’ar-
mée , et
puisqu’il est obligé
de munitions
elle se
de fournir d’armes
les différentes divisions
compose. Ses relations avec
mandants
d’artillerie
les
dont
com-
qui sont aux avant-pos-
tes, doivent le mettre
au courant de tous
mouvements de l’armée ;
et la conduite
les
de
son grand parc doit dépendre de ces rensei-
gnements.
Digitized by
I
«DE
WAPODEON.
45
LXXVI. Reconnaître lestement les défilés s’assurer
et les gués,
de guides sûrs, interroger
le
curé et
maître de poste, avoir rapidement des in-
le
telligences avec les habitants, expédier des
espions, saisir les lettres delà poste, les tra-
duire les
,
les analyser
;
répondre enfin à toutes
questions du général en chef, lorsqu’il ar-
rive avec toute l'armée, telles sont les qualités
que doit avoir un bon général d’avant-poste.
LX XVII. Les généraux en chef sont guidés par leur propre expérience ou par leur génie. La tique, les évolutions,
du génie, de
l’officier
s’apprendre dans des
sance de
la
la
tac-
science de l’officier
d’artillerie,
traités
;
mais
la
peuvent connais-
grande tactique ne s’acquiert que
par l’expérience,
et
par l’étude de l’histoire
des campagnes de tous
les
grands capitaines.
Digitized by
46
MAXIMES DE GUERRE DE NAPOL.
Gustave-Adolphe, Turenne, Frédéric,
Alexandre, Annibal d’après les
mômes
comme
César, ont tous agi
et
principes: tenir ses forces
réunies, n’ètre vulnérable sur aucun point, se porter avec rapidité sur les points importants
,
tels
victoire
sont les principes
inspirer de
;
la
qu»i
assurent la
crainte par la répu-
tation de ses armes, voilà ce qui maintient la fidélité
des alliés et l’obéissance des peuples
conquis.
LXX VIII. Lisez, relisez les campagnes d’Alexandre,
Annibal et
,
César, Gustave, Turenne , Eugène,
de Frédéric
le seul
;
modelez-vous sur eux
moyen de devenir grand
de surprendre
les secrets
;
voilà
capitaine
de l’art de
la
,
et
guerre.
Votre, géuie, éclairé par cette étude, vous
maximes opposées à hommes.
fera rejeter les
ces grands
*
celles
de
>
é
Fin DES MAXIMES.
Digitized by
NOTES Sü R LES
MAXIMES DE GUERRE EXTRAITES DES MÉMOIRES
DE NAPOLÉON.
En
formant un Recueil des Maximes
de guerre qui ont dirigé militaires
temps modernes, utile
aux jeunes
apprendre
les
du plus grand
l’art
mon
but a été d’être
officiers
de
la
opérations
capitaine des
qui désirent
guerre
,
en médi-
tant sur les nombreuses campagnes de
Gustave- Adolphe, Turenne , Frédéric
et
Digitized by
N O T JE S.
48
Ces Maximes
Napoléon.
me semblent
être celles qui ont dirigé tous ces grands
hommes;
c’est
donc en
les
appliquant à
la lecture
de leurs campagnes, que
les
militaires
pourront en reconnaître
la
sagesse , et en faire ensuite usage,
avec
le
Ici finie
;
chacun
génie qui lui est particulier.
ma
tâche m’avait d’abord semble'
cependant
en apercevant com-
,
bien ce Recueil est incomplet sayé de suppléer à ce qui fouillant dans les
,
j’ai
es-
manque, en
Mémoires de Monté-
cuculli et l’Instruction de Fre'de'ric à ses ge'néraux. L’analogie de leurs principes
avec ceux de Napoléon m’a convaincu
que
l’art
de
la
guerre est susceptible de
se considérer sous
l’un
,
deux points de vue
qui repose entièrement sur
naissances et le génie
les
:
con-
du général en chef; de détail. Le pre-
l’autre, sur les objets
Digitizecd
by
,
NOTES. mier est
même pour
le
pour tous
les
4g
tous les temps,
peuples, quelles que soient
armes avec lesquelles
les
d’où
il
que
résulte
ont dirigé
les
les
combattent; principes
grands capitaines de tous
de détail, au con-
les siècles: la partie
traire, est sous
de
ils
mêmes
l’esprit des
l’influence des
peuples
et
de
la
temps, qualité
des armes. C’est pour faire sentir rité
de cette remarque, que
cherché des
de et
la
faits
dans
la
vé-
aussi
j’ai
les différents âges
guerre pour appuyer ces Maximes
montrer que rien
dans
l’art
vers
et
de
les
la
n’est
guerre
et
problématique
mais que
les re-
succès dépendent presque
toujours du plus ou naturel
;
du moins de
génie
de connaissances acquises
dans celui qui
la dirige.
NOTES.
s Page
I. JL/ es frontières
i-
des états sont, ou de grand»
ou des chaînes de montagnes, ou des déserts. De tous ces obstacles qui s’opposent à la marche
fleuves,
d’une armée sert; les
,
le
plus difficile à franchir, c’est le dé*
montagnes viennent ensuite,
larges
et les
fleuves n’ont que le troisième rang.
Napoléon, dans sa carrière militaire, semble avoir élé appelé à surmonter toutes les
diffi-
cultés qui peuvent se présenter dans les guerres
d’invasion.
En
Égypte,
vaincu et détruit
les
il
a franchi les déserts,
Mamelouks,
leur adresse et leur courage;
son génie à tous tion lointaine,
les
il
si
vantés par
a su ployer
dangers de cette expédi-
dan» un pays
oit tout se
trou-
Digfes4*y
NOTES. vait étranger
conquérir
5l
aux besoins de son armée. Pour
l’Italie,
il
a franchi deux fois les
Alpes, dans les passages les plus
difficiles, et
dans une saison qui multipliait encore ficultés.
En
bat et
disperse
trois
mois,
quatre armées
Enfin, des rives du
les dif-
passe les Pyrénées,
il
Rhin
espagnoles.
à celles
du Bory-
sthène, aucune barrière naturelle n’a pu arrê-
marche rapide de
ter la
armées victo-
ses
rieuses.
§ II. Page tout ce
inéme
pagne le
I.
Un
plan de campagne doit avoir prévu
que l’ennemi peut les
moyens de
le
génie
du chef,
la
,
selon les circonstances,
nature des troupes et
pographie du théâtre de
On
faire, et contenir en lui-
déjouer. Les plans de cam-
se modifient à l’infini
la
voit quelquefois réussir
pagne hasardeux , cipes de
l’art
de
la
to-
guerre.
un plan de cam-
et qui viole tous les prinla
guerre
;
mais ce succès
dépend ordinairement des caprices de tune ou des fautes que fait l’enuemi 4
la for,
deux
.
Digitized by
NOTE ».
5a
choses sur lesquelles on ne peut et on ne doit jamais compter.
Quoique basé sur
les vrais principes
de
la
guerre, un plan de campagne arrêté d’avance risque souvent d'échouer,
un adversaire qui
si
l’on a affaire
à
d’abord se tenant sur la
,
défensive, finit par prendre l’initiative, en
improvisant d’habiles manœuvres. Tel fut le plan tracé par
le conseil
aulique , pour
la
cam-
pagne de 1796, commandée par le maréchal Vurmser. La grande supériorité numérique de son armée lui
faisait
espérer l’entière destruc-
tion de l’armée française
couper toute retraite; opérations sur adversaire
,
,
le
à laquelle
la situation
qui, placé sur
la
mée française
voulait
défensive de son ligne de l’Adige,
avait à couvrir le siège de Mantoue, la et la basse Italie.
il
maréchal basait ses
moyenne
Vurmser, supposant donc l’ar-
fixée autour
de Mantoue, forma
son armée en trois corps, qui se mirent en
marche isolément, pour place.
se réunir sur cette
Napoléon ayant deviné
général autrichien
,
du
les projets
sentit tout l’avantage
que
Digitized by
NOTES.
53
sur une armée divisée
lui
donnerait
en
trois corps, qui n’avaient entre
l'initiative
communication siège de
;
il
Mantoue, rassembla toutes
et, par ce
moyen
,
les divisions
le
ses forces,
se trouva partout supérieur
à l’armée impériale, dont
il
attaqua et battit
séparément. Ainsi
Vurmser, qui d’abord fiter
eux aucune
donc de lever
se hâta
le
maréchal
n’avait songé qu’à pro-
d’une victoire qu’il regardait
comme
cer-
taine, se vit forcé, après dix jours de cam-
pagne, de retirer le
les débris
de son armée dans
Tyrol, après avoir perdu vingt-cinq mille
hommes niers
,
tués ou blessés, quinze mille prison-
soixante-dix pièces de canon
,
et
neuf
drapeaux. i
Rien
n’est
donc plus
difficile
que de tracer
d’avance à un général en chef la conduite doit tenir pendant une
que
le succès
qu’il
campagne; car, outre
dépend souvent de circonstances
qui n’ont point été prévues, on étouffe
les in-
du génie, en faisant agir le chef d’une armée d’après une volonté étrangère.
spirations
Digitized by
NOTES.
54
§ in. Page
2.
pays, a
Une armée deux
ses
qui marche à
ailes
conquête d’au
la
appuyées à des pays neutres,
ou à de grands obstacles naturels , tels que des fleuves ou des chaînes de montagnes; il peut arriverjqu’une de ses ait ses
ailes
seulement
deux
soit
appuyée ou même ,
ailes à découvert.
Mais, dans tous
Dans
les cas ci-dessus
le
mentionnés,
tous les cinq ou six jours de marche forte,
,
ou une position retranchée sur
qu’elle
premier cas.
il
.
faut,
avoir une place la ligne
d’opé-
ration
Ces principes généraux de
l’art
talement oubliés ou inconnus dans
du moyen
furent toles
guerres
âge. Les croisés, dans leurs
nom-
breuses incursions en Palestine, semblaient n’avoir pour but que de combattre et vaincre,
tant
de
la
ils
prenaient peu de soin pour profiter
victoire; aussi a-t-on
nombrables
aller périr
vu des armées in-
en Syrie , sans en reti-
ou le moins de momentanés remportés ordinairement
rer d’autre avantage que le plus
succès
ÿ
par leur supériorité numérique.
V^
5
NOTES. C’est aussi par l’oubli
Charles XII
abandonnant
,
sa ligne d’opéra-
communication avec
tion et toute se jeta
55
de ces principes, que
dans l’Ukraine, où
grande partie de son armée
,
la
perdit
il
par
Suède, plus
la
les fatigues
d’une campagne d'hiver, dans un pays désert et
dénué de ressource. Battu à Pultava
réduit à chercher
,
il
un refuge en Turquie
,
fut
en
traversant le Dnieper avec les débris de son
armée, qui millier
11e
se montait guère au-delà d’un
d’hommes.
Gustave- Adolphe
ramené
la
est
premier qui
le
ait
guerre à ses vrais principes; ses
opérations en Allemagne furent hardies, rapides et bien ordonnées
employer
ses succès
d’un revers;
,
;
pour
il
habilement
sut
se mettre à l’abri
et sa ligne d’opération fut éta-
de manière à prévenir toutes les chances, pour maintenir ses communications avec la blie
Suède. C’est de ses campagnes
mence une nouvelle ère pour la
que com-
l'histoire
de
guerre.
* Digitized by
HOTES.
56
§ IV. Page
Quand on marche à
3.
la
conquête d’un pays,
avec deux ou trois armées qui ont chacune leur ligne d’opération jusqu’à un point fixe où elles doivent se réunir
,
il
est
de principo que
réunion de ces divers
la
corps d’armée ne doit jamais se faire près de l’en-
nemi
Dans
la
chant à
la
campagne de 1757 Frédéric, marconquête de la Bohème avec deux ,
armées qui avaient chacune leur ligne d’opération , réussit cependant à les réunir à la vue
du duc de Lorraine, qui couvrait Prague avec l’armée impériale; mais cet exemple n’est pas à suivre.
Le succès de cette marche dépendit
entièrement de l'inaction du duc de Lorraine, qui, avec soixante-dix mille tenta rien pour
hommes, ne
empêcher la jonction des deux
armées prussiennes. 1
’
•
§ v. Page
4.
Tonte guerre doit
être
ce que toute guerre doit avoir
méthodique , par-
un but ,
et doit être
-
'
i">ôgle
^7
NOTES. principes conduite conformément aux
de
et
aux règles
......
l’art.
/«
#*
*
,\t
Le maréchal de
jbs-
Villars a dit
guerre, est exposé à avoir la
il
que , lorsqu’on faut s’informer
du souveexactement du nombre des troupes la faire, parce doit on lequel contre rain sopas possible de faire des projets l’offensive ou la défensive , saus
qu’il n’est
lides
,
pour
qu’on doit une connaissance certaine de ce premiers coups espérer ou craindre. Quand les pas quelle sera de canon sont tirés, ou ne sait
de
la
guerre; aussi faut-il bien y penser
avant de
la
commencer. Cependant , lorsqu on
la fin
est
déterminé à
observe que •
la faire, le
plus hardis sont souvent plus heureux, « ajoute-t-il
maréchal de Villars
plans les plus grands et les
les
les
plus sages et les
Quand on veut faire
encore,
il
la
guerre,
faut la bien faire, et sur-
tout ne pas tâtonner. »
§ VI. Page
4.
d*une campagne ü ou non s'avancer mais
Au commencement
faut bien méditer
ai
l’on doit
,
-,
Digitized by
,
*!
58
IV
quand on .
jusqu’à
OTE s.
a effectué l'offensive,
il
faut la soutenir
dernière extrémité.
la
du maréchal de Saxe
L’avis
est
qu’il
n’y
de belles retraites que celles qui se font
a
devant un ennemi qui poursuit mollement; car,
s’il
poursuit à toute outrance,
se convertira bientôt
mie grande erreur,
en déroute.
retraite
la
« C’est
donc
maréchal, de suivre
dit le
proverbe, qu'il faut faire un pont d'or à
le
puisqu’on est sûr de
l'ennemi
on
le
le
détruire,
charge vigoureusement aussitôt
en retraite.»
•*
V >
.
.
si
qu’il est •
“ •
j
*
•
§ VII. Page
5.
Une armée
les nuits, et toutes les la résistance
dont
doit être tous les jours
heures
elle est
,
,
toutes
prête à opposer toute
capable
•
.«
Les maximes suivantes, extraites des mémoires de Montécuculli ici
,
me semblent
trouver
leur place, pour servir de supplément ayx.
principes
généraux énoncés dans ce para-
graphe.
Digitized by
,,
K OT
Une
qu’on
fois
F.
59
S.
décidé à
est
la
guerre
,
on
ne doit plus écouter ni doutes ni scrupules et supposer que tout le mal qui peut arriver ,
n’arrive pas toujours
:
que
soit
le
détourne, que notre sagesse
la
prudence de l’ennemi ne
la
Providence
l’évite
,
ou que
On
s’en avise pas.
assure le succès d’une campagne en donnant
un seul, parce le commandement en chef que , lorsque l’autorité est partagée , les sen.à
timents sont souvent différents , et tions
manquent d’ensemble.
prise étant regardée
comme une 11e la
comme commune,
et
non
poussons pas avec tant de vigueur.
après qu’on
suivi
s’est
en tout
les règles
de
l’art
convaincu qu’on n’a rien ou-
de ce qui pouvait contribuer à l’heureux
succès d’une entreprise ,
der
opéra-
chose qui nous est propre , nous
Après avoir
blié
les
D’ailleursl’entre-
l’issue
à
la
il
faut
Providence
en repos pour tout ce
,
en recomman-
et avoir l’esprit
qu’il plaira
à Dieu d’en
ordonner.
Digitized
by
,
NOTES.,
6o
Un
général en chef doit, quoi qu’il arrive,
rester fernçie et constant dans ses projets
;
il
doit éviter également de s’enfler dans la prospérité et de s’abattre dans l’adversité
que
,
dans
la
guerre
,
bons et
les
succès se suivent de près
,
et
les
font
,
parce
mauvais
un
flux et
reflux continuel.
2.
Lorsqu’une armée
que
celle
levée
,
est forte et aguerrie, et
de l’ennemi est faible
longue oisiveté,
il
et
par une
faut faire en sorte
de forcer
l’ennemi à livrer bataille. Si
,
au contraire
l’ennemi a l’avantage des troupes, ter
un combat
sement,
de nouvelle
est amollie
ou bien qu’elle
décisif, se
il
faut évi-
camper avantageu-
se fortifier dans les défilés,
contenter d’empêcher ses progrès.
et se
Quand
les
armées sont à peu près de force égale , on ne doit pas éviter le combat, mais chercher à le donner à sou avantage; pour cela,
camper en face de l’ennemi
,
le
il
faut se
côtoyer en
DigilizciTfSy
C&ôgfë
NOTES. marchant par des hauteurs tageux, se
sement dans
et se poster
,
les lieux
où
toujours beaucoup de
quelque chose, de
de rompre progrès
il
et l’exécution.
perdre du temps,
ou d’en retarder
les
une armée
est
Enfin
,
tout-à-fait inférieure à celle
vrer contre
donner
lui
si
de rennemi
,
et
même la possibilité de manœuavec avantage,
campagne
la
avantageu-
doit passer; c’est
l’empêcher de faire
lui faire
ses desseins,
qu’elle n’ait pas
avan-
châteaux et des passages
saisir des
autour de son camp
6l et des lieux
et
il
faut aban-
se retirer dans les
places fortes.
3.
La principale chef, au
attention d’un
moment
général en
d’une bataille, doit être
d’assurer les flancs de son armée. Les situations naturelles peuvent à la vérité assurer les flancs;
mais cette situation n'étant pas mobile,
elle n’est
attendre
avantageuse que pour celui qui veut le
choc de l’ennemi
,
et
non à
celui
Digitized by
NOTES.
62 qui marche à
sa
rencontre. C’est donc par la
disposition des troupes, qu’un général doit se
mettre en mesure de repousser
que son adversaire peut sur le flanc, ou sur Si
un des
flancs
les
les
attaques
faire, sur le front,
derrières de son armée.
de l’armée
est
appuyé par
une rivière ou par un ravin inabordable,
011
peut mettre toute sa cavalerie sur l’autre aile, afin qu’étant fort supérieur
en nombre
,
011
puisse plus facilement envelopper l’ennemi. Si l’ennemi a ses flancs appuyés à des bois, il
faut y
envoyer de
la
cavalerie légère
,
ou
de l'infanterie, pour l’attaquer en flanc ou en
queue dans core,
si la
bagages, Si 011
le fort
chose
de
la bataille;
est faisable,
on peut en-
donner sur
y causer de la confusion. veut, avec son aile droite, battre
ses
et
la
gauche de l’ennemi, ou, au contraire, battre l’aile
droite avec son aile gauche,
il
faut ren-
qui attaque, en y plaçant l’élite des troupes; pour marcher à l’ennemi, 011 forcer
l’aile
refusera tandis
l’aile
que
qui doit éviter de combattre,
l’autre avancera
rapidement,
afin
» Digitîzë<r
by
Cîdôglê
NOTES. de
Quand
le culbuter.
rain le permet,
il
la
63
topographie du ter-
faut s’approcher secrète-
et l’attaquer avant qu’il se soit mis
ment,
défense.
en
.
on aperçoit quelques signes de crainte
Si
parmi l’ennemi, ce qui se connaît lorsque
manœuvres il
faut le poursuivre sur-le-champ
donner
le
temps de
et
,
sans lui
se reconnaître; c’est alors
manœuvrer
qu’il faut faire
couper
ses
se font avec désordre et confusion,
surprendre son
sa cavalerie,
pour
artillerie et ses
ba-
gages. %
4
-
L’ordre de marche doit être subordonné à l’ordre
de
La marche
bataille qu’on s’est tracé d’avance. est
bien ordonnée, quand elle est
réglée sur le chemin qu’on a à faire
temps qu’on a pour
le faire.
On
,
et sur le
étend ou on
resserre le front de la colonne de marche,
selon
la
topographie du pays
,
ayant soin de
faire suivre l’artillerie sur les chaussées.
Quand on
a
une
rivière à passer
,
il
*
.
faut
Digitized by
,
NOTES.
64
’
mettre son artillerie en batterie sur
du point où
vis-à-vis
sera
un grand avantage
rentrant droit
où
,
et
s’il
un
rivière y fait
si la
se trouve
un gué près de
l’en-
A
me-
y
fait
l’on veut effectuer le passage.
sure que le
bord
le
l’on veut traverser; ce
pont se construit
,
on
avancer de l’infanterie, pour tirer de l’autre côté de l’eau, afin de proléger les travailleurs
mais, aussitôt qu'il est achevé, passer
un corps
d’infanterie
et quelques pièces
de
il
est
prudent de se
pour protéger
la rivière,
de
faut la
y
;
faire
cavalerie
de canon. L’infanterie doit
suite se retrancher à
même
,
il
du pont, et
la tète
fortifier le
pont
,
en-deçà de
dans
cas
le
où l’ennemi voudrait tenter un mouvement offensif.
L’avant-garde d’une armée en marche doit avoir des guides sûrs et des compagnies de
pionniers
:
les
premiers, pour indiquer les
passages faciles; et les seconds, pour rendre ces passages praticables. Si l’armée faut
marche par détachements
donner par
écrit
,
,
il
à chaque chef de déta-
4 Digitized
by
,
NOTES. chement,
le
65
poiut de réunion de l’armée; ce
point doit être assez éloigné de l’ennemi pour qu’il
ne puisse venir l’occuper avant
nion de tous
de
est essentiel
la
réu-
détachements. Pour cela,
les
tenir ce point
il
de réunion
secret.
Une armée
doit
marcher dans
ordre qu’on doit combattre, du
le
même
moment qu’on
s'approche de l’ennemi ; quand on a quelque
chose à craindre, on doit redoubler de soins à proportion
grande. les
que
la crainte est
Quand on
passe
un
plus ou moins
défilé
troupes fassent halte au-delà
,
il
faut qtie
du passage,
jusqu'à ce que toute l’armée ait passé le défilé.
Pour cacher il
faut
les
mouvements d’une armée
marcher de nuit, dans
les
bois, les
vallées, rechercher les endroits couverts, et
éviter les lieux habités et
donner
l’ordre
:
ne point faire de feux,
du départ verbalement, sont
encore des précautions à prendre en pareil cas. Lorsque le but de cette marche est d’enlever
un poste, ou de
se jeter
dans une place
assiégée, l’avant-garde doit marcher à portée
NOTES.
66 de
fusil
du détachement, parce
qu'alors
on
doit être déterminé à culbuter tout ce qu’on
pourrait rencontrer.
Quand on marche pour gardé par l’ennemi forcer dans
un
,
il
forcer
un passage
faut feindre de vouloir
endroit, et, par
rapide, passer dans un autre.
une manœuvre
On
réussit
en-
core en faisant semblant de retourner sur ses pas, et, par une brusque contre-marche, on
s’empare du passage avant que l’ennemi
l’ait
occupé. Quelques généraux ont aussi forcé des passages en
nemi pour
ment surprend marche à l’ennemi
che,
,
laisse
manœuvrant auprès de
l’en-
tromper, tandis qu’un détache-
le
le
passage
,
en cachant sa
l’aide des situations
du terrain;
étant occupé à observer votre
à ce détachement la facilité
retrancher dans
le
marde se
poste qu’il a jugé nécessaire
d’occuper. P
5.
On campe que
diversement, suivant les craintes
l’on a, d’aprcs lesquelles
on proportionne
Digitized by
,,
NOTES. ses précautions.
Quand on
67
en pays ami
est
on campe séparément, pour donner plus de
commodité aux soldats; mais
l'ennemi est
si
en présence , on doit camper en faut, autant
bataille. Il
que possible , couvrir un côté du
camp par quelques défenses
naturelles, telles
qu’une rivière, une chaîne de rochers, ou un
que le camp ne commandé, et qu’il 11e s’y trouve point d’obstacle qui rompe la communication ravin;
soit
il
faut aussi observer
pas
des différents quartiers, afin que
les
troupes
soient toujours à portée de se secourir.
Lorsqu’on séjourne dans un camp avoir des provisions de guerre
ou, au moins,
qu’il soit aisé
sûrement; pour
cela,
de
,
et
,
il
faut
de bouche
les
faut bien
il
ligne de communication laisser derrière soi
et
y amener établir sa
prendre garde de
une place ennemie.
Quand une armée
a pris ses quartiers d’hi-
on assure la sécurité des troupes, soit en choisissant un camp qu’on fortifie, et pour ver,
cela
il
faut être rapproché d’une grande ville
marchande, ou d’une
rivière qui puisse faci-
Digitized by
iiter
les
transports; soit en distribuant
les
troupes dans des lieux serrés, de sorte que
cantonnements étant
très -
rapprochés
puissent réciproquement se secourir.
On
,
les ils
cou-
vre encore les quartiers d'hiver, en faisant construire de petits ouvrages fermés sur les
avenues des cantonnements, et en plaçant des avant-postes de cavalerie pour observer
les
mouvements de l’ennemi. 6
On
cherche
.
les batailles,
d’espérer la victoire
,
quand on
ou qu’on
craint
ruiner son armée sans combattre;
a lieu
de voir
quand on
veut secourir une place assiégée, ou prévenir
un renfort qui vient à l’ennemi. Les sont utiles encore
,
d’un avantage qui se présente, saisir
d’un passage
ment où que
la
il
,
vient de
batailles
quand on veut profiter
comme de se
accabler l’ennemi au
mo-
commettre une faute, ou
désunion parmi
les
chefs rend le
mo-
ment favorable pour attaquer.
Digitized by
Gi
,
NOTES.
6q
Si l’enuemi refuse la bataille,
forcer
tance,
soit
,
soit
on peut
en assiégeant une place d’imporen
chargeant à l’improviste
le
ne peut pas facilement opérer
lorsqu’il
l’y
sa re-
traite; soit encore en feignant de se retirer,
puis, par une prompte contre-marche,
l’at-
taquer brusquement et le forcer à combattre.
Les différents cas
,
pour refuser ou éviter
une
bataille, sont:
quand
à la
perdre que de
profil à la gagner;
on
est trop
il
y a plus de mal
inférieur à son
quand
adversaire, ou
qu’on attend du secours; enfin, quand
nemi
l’en-
est posté avantageusement, ou qu’il se
détruit lui-même, soit par un vice dans sa
position
,
soit
par
la
faute ou la division des
chefs.
Pour gagner une bataille, il faut placer chaque arme à son avantage, et se mettre en état de combattre de front et ën flanc , sans cependant négliger d’appuyer ses ailes par des
obstacles naturels, s’il s’en présente, ou même, au besoin, par les ouvrages de l’art. Il faut avoir soin que les troupes puissent se secou-
Digitized
by
NOTES.
70 rir
sans confusion, et que celles qui sont
rompues ne
On
se renversent pas sur les autres.
doit surtout observer
entre
les différents
que
les intervalles
corps ne soient pas assez
larges pour que l'ennemi puisse y pénétrer, parce qu’alors on serait obligé d’y jeter les
réserves, et
La
on
exposé à être enfoncé.
serait
en faisant
victoire s’obtient quelquefois
une diversion au milieu d’une
bataille,
ou
encore en ôtant au soldat tout espoir de retraite,
en
le
soit réduit à
mettant dans une position où
Au commencement d’une aller à
l’ennemi
,
bataille
,
ou doit
bien posté, et que
geusement placée,
il
de pied ferme. Enfin
,
afin
si
l’on
terrain est égal
si le
de donner du courage au soldat; mais est
il
vaincre ou à mourir.
l’artillerie soit
faut attendre il
avanta-
l’ennemi
faut combattre
avec
résolution, secourir à propos ceux qui sont las, et
n’engager
les réserves
qu’à
la
dernière
extrémité, laissant toujours quelque appui les
où
troupes rompues puissent se rallier.
Lorsqu’on
est obligé d’attaquer
avec toutes
L^QQgll
-
1
—g
NOTES* ses forces,
71
combat sur
faut engager le
il
soir, parce qu’alors, quelle la bataille, la
que
soit l’issue
le
de
com-
nuit viendra séparer les
battants avant que vos troupes soient trop fatiguées; par ce lité
d’opérer
moyen, on
la retraite
donne
se
avec ordre,
la faci-
si l’issue
du combat vous y oblige. Pendant une bataille, le général en chef doit occuper un lieu d’où
que
puisse, autant
il
possible, voir toute son armée;
sur-le-champ de
être averti
il
doit
tout ce qui se
divisions; et, de
passe dans
les différentes
son côté,
doit distribuer des secours, afin
de rendre
il
les
j
succès décisifs sur les points où
l’ennemi plie, et renforcer ses troupes aux endroits où elles commencent à céder rain.
Quand l’ennemi
poursuivre sans lier
;
lui
est
donner
battu, le
le ter-
faut
il
temps de
quand, au contraire, on a perdu
pérance de vaincre,
il
le
se rall’es-
faut se retirer avec le
plus d’ordre possible. 7'
C’est un grand talent dans
!
un
,
,
général, de
Digitized by
-,
.LB.
HOTES.
72
combattre des gens préparés contre des
faire
gens qui ne
le sont pas.,
des troupes fraîches
hommes
contre des troupes fatiguées, des
braves et disciplinés contre des recrues.\Il doit aussi être alerte, pour
mée
un corps
sur
de l’enhemi
la piste défilés,
avant
tomber avec
l’ar-
faible et détaché, suivre ,
et le charger
dans les
qu’il ‘puisse faire volte-face et
mettre en bataille.
se
8.
Une position les
est avantageuse, lorsque toutes
armes sont placées de manière qu’elles
puissent faire leur devoir, sans qu’aucune de-
meure
inutile.
les plaines et
est plus fort
On
dans
doit prendre position les
pays découverts,
en cavalerie ; dans
verts et difficiles ,
si
les lieux
cou-
on a plus d’infanterie;
dans
les
pes
et dans les endroits spacieux
;
dans si 011
lieux étroits,
si
on a moins de trou,
si
on
est
supérieur en nombre. Avec une armée toutà-fait inférieure, il faut
difficile
,
rechercher un passage
l’occuper et s’y retrancher.
,
NOTES.
I
73
9*
Pour
il
faut observer
quel on veut
une diversion
ment
,
l’avantage possible d’une
tirer tout
diversion,
et
la
que
le
pays sur
faire soit facile à
le-
envahir
;
doit être exécutée vigoureuse-
dans des lieux où
elle puisse faire le
plus de mal possible à l’ennemi. 10. %
Pour bien
faire la guerre,
il
ne faut donc
jamais s’écarter de ces principes généraux être plus fort le moral
que l’ennemi par
le
nombre
de l’armée ; donner des
:
et
batailles
afin de jeter la terreur dans le pays; et divi-
ser son armée en autant de corps qu’on peut le faire sans risque, afin d’entreprendre plu-
sieurs choses à
se rendent
,
la fois
;
traiter
bien ceux qui
maltraiter ceux qui résistent
surer ses derrières
,
quelque poste, qui
s’établir et s’affermir soit
;
as-
dans
comme un centre fixe,
capable de soutenir tous les mouvements qu’on
Digitized by
,
NOTES.
74
Ou
fait ensuite.
doit aussi se rendre raaitre
des grandes rivières, des passages, et former sa ligne
de communication en s'emparant des
campagne
forteresses par des sièges et de la
par des batailles
;
car c’est un projet chimé-
rique de s’imaginer qu’on peut faire de grandes
conquêtes sans combattre. Enfin tenir ses conquêtes
à propos
la
,
il
,
pour main-
employer
faut savoir
force et la douceur.
§ VIII. Tage fois
mon
0.
Un
par jour
général en cbt-f doit se dire plusieurs :
front, sur
Si l’armée
ma
ennemie apparaissait sur
ma gaucbe, que
droite, ou sur
ferais-je ?
Dans
la
campagne de 1758
la
,
par
les batteries
de l’ennemi
,
de dominée
position
l’armée prussienne à Hohenkireh
,
qui occupait
éminemment
vi-
cieuse; cependant Frédéric, qui voyait
ses
toutes les hauteurs, était
derrières menacés par le corps de resta six jours
dans ce camp
,
Laudon
sans chercher
NOTES. à rectifier sa position.
Il
75
parait
voyait pas tout le danger où
car
même il
qu’il
ne
se trouvait
;
maréchal Dauu, ayant manœuvré toute
le
la nuit
pour attaquer
à la pointe
du jour, sur-
camp avant
prit les Prussiens dans leur
qu’ils
se fussent mis en défense; aussi furent -ils
cernés de tous côtés. Frédéric réussit cepensa retraite avec ordre, mais
dant à opérer
après avoir perdu dix mille sieurs généraux lerie. Si le
,
et
hommes
plu-
,
presque toute son
artil-
maréchal Dauu eut poursuivi ses
succès avec plus d’audace
pu
11’aurait jamais
rallier
,
de Prusse
le roi
son armée
;
sa
bonne
fortune le sauva des dangers auxquels son im-
prévoyance
l’avait
exposé.
Le maréchal de Saxe
a dit
cependant
qu’il
y avait plus d’habileté qu’on ne pense à faire de mauvaises dispositions , si on sait les changer en bonnes rable
;
,
lorsque
le
moment
est favo-
rien n’étonne plus l’ennemi que celte
manœuvre;
il
a
compté sur quelque chose, il et, dans le mo,
arrangé en conséquence
s’est
ment
qu’il attaque,
il
ne
tient plus rien.
«Je
Digitized by
NOTES.
7^ le répète, dit le
maréchal, rien ne déconcerte
autant l’ennemi et ne l’engage plus à faire des fautes; car
il
résulte
ses dispositions,
il
que,
s’il
est battu
,
ne change pas
et
les
s'il
en présence de son adversaire
,
change
l’est
il
en-
core. »
me
Il
poser
le
semble qu’un général qui
ferait re-
succès d’une bataille sur un
tel
prin-
cipe, s’exposerait plus à perdre qu’à gagner; car
s’il
a allai re à
prompt
à
trouver
le
un adversaire habile
et
manœuvrer, celui-ci pourra bien temps de profiter des mauvaises
dispositions qu’on aurait faites avant qu’elles
puissent être rectifiées.
§ IX. Page
6.
La force d’une année,
des mouvements dans
masse multipliée par
La
vitesse,
la
comme
la
quantité
mécanique, s’évalue par
la
la vitesse
dit Montécuculli
pour maintenir secrètes armée, parce qu’elle ne
les
,
est
bonne
opérations d’une
laisse pas le
temps de
Digitized by
-r
—^
'-'U'
TT
NOTES.
77
du
est
donc
avantageux de courir à l’improviste sur
l’en-
divulguer
les intentions
chef.
Il
nemi qui
n’est pas sur ses gardes
prendre,
et
qu’il ait
vu
gence vous
de
lui faire sentir la
l’éclair.
Mais
si
affaiblit trop, et
et le
le sur-
foudre avant
le
dili-
retard vous
faut peser le
il
mal de chaque côté,
Lê maréchal de
de
une grande
que
enlève l’occasion favorable,
bien
,
et opter.
Villars disait qu’à la guerre
tout dépend d’en imposer à l’ennemi, et, dès
qu’on a gagné ce point, ne plus le
temps de reprendre cœur.
l’exemple au précepte
;
lui
donner
Villars a joint
car ses opérations au-
dacieuses et rapides furent presque toujours
accompagnées du
succès.
L’avis de Frédéric était qu’on devait faire les guerres courtes et rapides, parce
qu’une
longue guerre ralentit insensiblement
la disci-
pline, dépeuple l’état, et épuise les ressources.
§x. Page
7.
!
!
Avec une armée inférieure en nombre,
férieure en cavalerie et en artillerie,
il
in-
faut éviter
N,OTE*.
78 une
bataille générale, suppléer
au nombre par
la ra-
»
pidité des marches,
au manque
nature des manœuvres
par
le
,
par
d’artillerie
à l’infériorité de
la
cavalerie
la
choix des positions
La campagne de 18 14, en France ,
fut ha-
bilement exécutée d’après ces principes. Napoléon, avec une armée inférieure en nombre,
une armée découragée par retraites
encore par
la
etiplus
,
présence de l’ennemi sur
ritoire français, parvint
à son
désastreuses
les
de Moscou et de Léipsick
immense
le ter-
cependant à suppléer
infériorité par des
manœuvres
remMont mirai! à
rapides et bien combinées. Les succès portés à
Champ -Aubert,
Montereau
et à Reiras,
à
,
commençaient à re-
lever le moral de l'armée française; les
breuses recrues dont
elle
était
nom-
formée pre-
naient déjà l’aplomb dont les vieux régiments leur donnaient l’exemple, lorsque
la
prise
de
Paris, et l’étonnante révolution qu’elle opéra,
forcèrent Napoléon à poser les armes. sultat dépendit plutôt
stances
de
la
Ce
ré-
force des circon-
que d’une absolue nécessité; car Na-
Digitized by
NOTES.
79
poléon, en se portant de l’autre côté de
la
Loire, pouvait facilement opérer sa jonction
avec les armées des Alpes et des Pyrénées,
champ de
et reparaître sur le
bataille avec
cent mille combattants. Cette force suffisante
pour rétablir
les
que
les
veur, d’autant plus rains alliés
était
bien
chances en sa
fa-
armées des souve-
manœuvraient sur
le
territoire
français, ayant à dos toutes les places fortes
de France
et d’Italie.
§ XI. Page 7. Opérer par des elles et
directions éloignées entre
sans communications, est une faute qui ordi-
nairement en
fait
commettre une seconde. La colonne
détachée n'a des ordres que pour opérations pour
le
te
premier jour; ses
second jour dépendent de ce qui
est arrivé à la principale colonne
;
ainsi, selon les cir-
constances, cette colonne perdra du temps pour atten-
dre des ordres, ou bien
elle agira
L’armée autrichienne, sous
au hasard
les
ordres du
feld-maréchal Alvinzi, se divisa en deux corps
qui devaient agir indépendamment, pour se
Digitized
by
NOTES.
8o
réunir ensuite devant Manloue. Le premier
de ees corps,
mes,
fort
de quarante-cinq mille hom-
était sous les
ordres d’Alvinzi
;
déboucher par Monte-Baldo, sur tions
il
devait posi-
les
que l’armée française occupait sur l’A-
dii^e.
Le second corps, sous
du
ordres
les
général Provéra, était destiné à agir sur le
bas Adige, pour aller débloquer Mantoue. Napoléon, instruit des mouvements de l’en-
nemi, mais ne comprenant pas encore
ses
projets, se borna à concentrer ses masses, et à
donner l'ordre aux troupes de se tenir prêmanœuvrer. Cependant de nouveaux
tes à
renseignements firent bientôt connaître au général en chef de l’armée française que le
corps qui avait débouché par
Monte-Baldo cherchait à
la
Coronna sur
faire sa jonction
avec sa cavalerie et son artillerie
,
qui
,
après
avoir traversé l’Adige à Dolee, se dirigeaient sur le plateau de Rivoli par
la
chaussée qui
passe àlncauole. Napoléon jugea dès-lors que,
maître du plateau
,
il
pouvait s’opposer à
cette,
jonction, et tourner en sa faveur toutes
1 lu
les
81
N O T B S. chances de
l'initiative;
troupes en marche tin,
,
et, à
occupait cette
il
fit
il
donc
niettrc les
deux heures du ma-
position importante.
Maître du point de réunion des colonnes autrichiennes, le succès répondit à ses dispositions;
repoussa toutes leurs attaques,
il
fit
sept mille prisonniers, prit douze pièces de
canon
et plusieurs
Il était
de Rivoli
drapeaux.
deux heures après midi, était
la bataille
gagnée, lorsque Napoléon ap-
prit que le général Provéra avait passé l’A-
dige à Anghiari, et se dirigeait sur Mantoue; il
abandonne
poursuivre
même jouer
à
ses
lieutenants le soin de
la retraite d’Alvinzi, et se
à la tête d’une division, les projets
rapide,
il
lui-
de Provéra. Par une marche
parvient à s’emparer encore de
l’initiative, et à
toue de
met
pour venir dé-
empêcher
la
garnison de
se réunir avec l’armée
le corps chargé
du blocus,
Man-
de secours; aussi
fier
de combattre
sous les yeux du vainqueur de Rivoli, força la
garnison à rentrer dans
que
la
la place
,
tandis
division Victor, oubliant les fatigues
6
Digitfffb
by
NOTES.
82
d’une marche forcée, aborda avec impétuosité le front
de l’armée de secours, pendant
(pi’une sortie des lignes de Saint-George la pressait en flanc, et
qui avait suivi
la
que
le
corps d’Augereau,
marche du général
autri-
chien, l’attaquait sur ses derrières. Provéra,
cerné de toutes parts
de ces deux mille
capitula.
,
Le
résultat
batailles coûta à l’Autriche trois
hommes
tués
ou blessés, vingt-deux
mille prisonniers, quarante-six pièces de ca-
non
et vingt-quatre
drapeaux.
S x.i
i.
Page 8. Une armée ne doit avoir qu’uue seule ligne ; on doit la conserver avec soin , et ne l’a-
d’opération
bandonner que par Il
faut
de circonstances majeures.
que la ligne de communication d’une
armée
soit
cuculli
;
sûre et bien établie
car toute
ligne d’opération
nir cette voie
assurée,
suite
,
armée qui
,
dit
Monté-
s’éloigne
et qui n’a pas soin
de sa de
de correspondance ouverte
marche sur
le
teet
bord d’un précipice;
Digitized by
NOTES. elle
cherche
83
comme
ruine,
sa
il
paraît par
une infinité d’exemples. En effet, si le chemin par où arrivent les vivres et les secours d’hommes et de munitions n’est pas bien assuré;
si les
naux
et
magasins,
les
hôpitaux,
pour
lieux établis
les
ne sont pas
fixes
situés
et
les
les arse-
marchés
commodément,
non-seulement l’année ne dure guère, mais encore
elle est
exposée aux plus grands mal-
heurs.
§ XIII. Page
9.
Les distances que
mettre entre eux dans
les
les
corps d’armée doivent
marches, dépendent des
calités, des circonstances, et
du but qu’on
lo-
se propose.
Lorsqu’on marche éloigné de l'ennemi, on
peut disposer
ses colonnes sur les chaussées,
de manière
ménager
à
pages de l’armée
combattre,
il
;
faut
équi-
l’artillerie et les
on marche pour
mais
si
que
les différents
corps
d’armée se forment en colonne serrée dans l’ordre de bataille; les généraux doivent en
6
.
Digitized by
NOTES.
84
outre observer que les têtes des colouues qui
doivent attaquer ensemble ne se devancent pas, et qu'en approchant du taille elles
mettent entre
champ de ba-
elles
qu’on
fait
pour
aller
les
distances
Les marches
nécessaires pour se déployer.
combattre demandent
beaucoup de précaution
,
disait
Frédéric; aussi
recommandait-il à ses généraux de se tenir sur leurs gardes, et de reconnaître
le terrain
de distance en distance, afin de prendre nitiative
l'i-
pour s'emparer des positions qui
peuvent favoriser une attaque.
Dans une néraux
est
retraite, l’avis de plusieurs gé-
qu’on doit concentrer ses forces et
marcher en colonne serrée assez fort
pour pouvoir
car, par ce
,
si
on
encore
est
ressaisir l’offeusive;
moyen, on peut facilement
se
former en bataille, lorsqu’on trouve une position favorable,
lorsqu’on attend
quer,
s’il
n’est pas
combat. Telle le
soit
pour arrêter l’ennemi
du secours,
soit
pour
l’atta-
en mesure de recevoir
fut la retraite
le
de Moreau, après
passage de l’Adda par l’armée austro russe.
iifî
85
NOTES. Le général français, après avoir couvert vacuation de Milan entre le Pô et
puyait
le
,
l’é-
vint prendre position
Tanaro son camp ;
,
qui s’ap-
Alexandrie et à Valence, deux pla-
«à
ces de guerre excellentes, avait l’avantage de
couvrir
par où
où
cas
avec
les
il
11e
et
le
réussirait pas à faire sa jonction
corps d’armée de Macdonald
le
ordre de quitter
avait reçu
Naples
routes de Turin et de Sayonne,
pouvait opérer sa retraite, dans
il
le
qui
,
royaume de
de hâter sa marche pour revenir
eu Toscane. Forcé d’abandonner cette position, par suite de l’insurrection du Piémont et
de
la
Toscane, Moreau se relira sur Asti, %
où
il
apprit que sa communication avec
rivière
par
de Gènes venait de
la prise
de Céva. Après d’inutiles
pour reprendre
cette
place,
il
vit
la
coupée
lui être
efforts
qu’il
11e
pouvait espérer de salut qu’en se jetant dans les
montagnes; pour remplir ce but,
marcher tous
les
il
fit
bagages et sa grosse artille-
rie sur la Frauce, par le col de Fenestrelle;
puis, s’ouvrant un passage par le Saint- Ber-
Digitized by
NOTES.
86 nard,
il
gagna Loano avec son
campague
artillerie de
peu d’équipages qu’il avait çonservés. Par cette marche habile, il conet
le
serva sa communication avec trouvait à
même
de l’armée de Naples, tion,
Frauce, et se
la
d’observer les afin
en se portant sur
de
les
mouvements
faciliter sa
jonc-
points nécessaires
avec toutes ses forces réunies. Macdonald,
qui ne pouvait espérer le succès de sa marche
qu’en concentrant sa petite armée, négligea
cependant cette précaution, trois
combats
successifs
bia; ainsi, par
la
du Pô;
les
échouer ses
dans Tréil
Moreau infructueuses,
deux armées dans
et sa retraite,
inutiles efforts
la
lenteur de sa marche,
reudit les mesures de
pour réunir
et fut battu
au passage de
au passage de
les dispositions
les plaines
après de brillants et la
Trébia,
que Moreau avait
fit
pri-
pour venir à son secours. L’inaction du
maréchal Souvarow permit enfin au général français d’opérer sa jonction avec les débris
de l’armée de Naples; concentrée sur l’Apennin
4
,
l’armée française se mit encore en
HOTES. mesure de défendre
de
la
Ligurie,
ces de
la
jusqu’au
guerre
reprendre
a
moment où
les
chan-
moyens de
l’offensive.
perdu son
bataille décisive
elle n’est plus
l’offensive,
ni
une
ar-
équipages, et
artillerie et ses
que par conséquent reprendre
importantes
ouvriraient les
lui
Lorsque après une
mée
87
les positions
même
en état de
de pouvoir
arrêter la poursuite de l’ennemi,
semble
il
alors qu’il est plus avantageux de diviser les
débris de l’armée en plusieurs corps, qui,
par des directions éloignées, se dirigeront sur
pour se jeter dans
la ligne d’opération
teresses. C’est
le seul
moyen de
parce que l’ennemi, incertain sur
de l’armée vaincue
,
ne
sait
abord, quel corps poursuivre, rer avantage de ce
moment
,
et
faciles
que
marche
la
au premier
on peut
ti-
d’indécision pour
gagner une marche. D’ailleurs,
ments d’un
les for-
se sauver,
petit corps étant
les
mouve-
beaucoup plus
celui des grandes masses
,
cette
disposition divergente est tout en faveur de
l’armée qui bat en
retraite.
.> VjOC
-le
.
NOTES.
88
XIY.
§ Page
9.
Dans
les
montagnes, on trouve partout un
grand nombre de positions
,
extrêmement
par
fortes
elles-mêmes, qu'il faut bien se garder d'attaquer. Le
génie de cette guerre consiste à occuper des camps,
ou sur
les flancs
Dans
la
,
ou sur
les derrières
de l’ennemi .
campagne de 1793, dans
maritimes, 1,’armée française, sous
du général Brunet, sible
de
faire
fit
les les
Alpes
ordres
tout ee qu’il était pos-
pour s’emparer, par une atta-
que de front, des camps de Raus
et des
Four-
ches; ses inutiles efforts ne servirent qu’à relever encore le courage des Piémoutais à faire périr
l’élite
républicaine. Les
,
et
des grenadiers de l’armée
manœuvres par
lesquelles
Napoléon força l’ennemi d’évacuer ces positions sans combattre, en faire connaître la vérité
montrant encore qu’à pose autant sur
le
la
1796 , suffisent pour de ces principes, en guerre
le
succès re-
génie du chef que sur
la
valeur du soldat.
h
Digitized by
*
T
HOTES.
§
89
xv.
.
; a
m
m
*
Page 10. La gloire et l'honneur des armes est le premier devoir qu’un général qui livre bataille doit considérer; le salut et
la
En 1645,
l’armée française, sous
du prince de Condé, gen pour en faire le que
conservation des
hommes
que secondaire
n’est
le
les
ordres
se portait vers Nordlinsiège, lorsqu’il s’aperçut
comte de Merci
qui commandait les
,
Bavarois, Pavait prévenu, et se retranchait
dans une forte position qui défendait Nordlingen en couvrant Donawerth. Malgré
la
po-
sition avantageuse
de l’ennemi, Condé or-
donna
combat
l’attaque
l’infanterie
;
le
du centre
et
successivement engagée
de ,
fut terrible; toute la droite
fut
ayant été
mise en déroule
et dispersée, malgré les efforts de la cavalerie et
de
dans
la fuite.
la
réserve, qui furent aussi entraînées
La
bataille était
perdue; Condé,
désespéré, n’ayant plus ni centre ni droite,
rassembla
les
débris de ses bataillons, et se
Digitized by
NOTES.
9°
porta sur sa gauche où combattait encore
renne; une
telle
deur des troupes,
elles
enfoncèrent
l’aile
un changement
droite de l’ennemi, puis, par
de front, Turenne revint attaquer la
Tu-
persévérance ranimant l’ar-
le
centre;
nuit protégeant l’audace du prince de
Con-
dé, un corps entier de Bavarois, qui se croyait surpris, capitula niâtreté
;
et le résultat de cette opi-
du général
victoire lui valut le
que toute
français
et
un grand bavaroise
ennemie
en retraite, et,
battit
le
,
lendemain de
§ 10.
son qu’il
le
désire; ainsi,
bataille qu’il a
C’est ainsi
prenant
V
ba-
XVI.
Une maxime de guerre bien éprouvée
de ne pas faire ce que veut l'ennemi, par
dans
la
Nordlingeu capitula.
taille,
Page
la
bataille, pres-
prisonniers. L’armée
l’artillerie
nombre de
pour obtenir
champ de
la
le
on doit
,
est
la seule rai-
éviter le
champ de
reconnu et étudié
que
le
maréchal de Villeroi, en
commandement de
campagne de 1701,
l’armée d’Italie
fit
attaquer, par
.
’•
N o tes.
gr
une présomption impardonnable,
le
prince
Eugène de Savoie dans son poste retranché de Chiavi, sur l’Oglio. Les et Catinat était
officiers français,
de ce nombre, jugeaient ce
poste inattaquable; cependant Villeroi insista,
de cette bataille insignifiante fut
et le résultat la
perte de
eut
même
efforts
Ce
l’élite
de l’armée française
elle
de Catinat.
fut par l’oubli de ces
que, dans
la
mêmes
campagne de 1644,
de Condé échoua dans toutes contre
;
été plus grande encore, sans les
la
varoise;
comte Merci, qui
le
prince
ses attaques
de l’armée ba-
position retranchée le
principes
la
commandait,
avait habilement placé sa cavalerie dans la
plaine et appuyée à Freybourg, tandis que
son infanterie occupait
la
montagne. Après
d’inutiles efforts, le prince
de Condé, voyant
de déloger l’ennemi
l’impossibilité
mença
à
,
com-
manoeuvrer pour menacer sa ligne
de communication; mais s’en aperçut,
il
leva son
aussitôt
camp
que Merci
et se porta au-
delà des montagnes Noires.
Digitized by
NOTES.
9*
^ Page
Dans une guerre de marches
II.
nœuvres
XVII.
pour éluder une
,
supérieure
il
,
peut recommander,
comme une
sous les ordres
Les deux armées firent
tour de l’Espagne;
manœuvré au
les, elles la finirent
et
en 1706,
elles
campagne près de Badajoz,
cèrent la avoir
fit
du maréchal duc de Renvick,
les Portugais. le
étude
campagne que
l’armée française et espagnole
contre
de ma-
bonne déTensive
intéressante sur ce sujet, la
presque
et
une armée
faut se retrancher' tous les soirs, et se
placer toujours dans une
On
bataille contre
commenet,
après
travers des deux Castil-
aux royaumes de Valence
de Murcie. L’armée du maréchal de Ber-
wick toute
quatre-vingt-cinq camps; et quoique
fit
campagne
la
nérales
,
il
fit
se passa sans actions gé-
à l’ennemi environ dix mille
prisonniers.
Une celle
belle
que
le
campagne de manœuvres, maréchal de Turenne
fit
fut
contre
%
v
Digitized by
NOTES. le
93
comte de Montécuculli en 1675. L’année
impériale ayant ser le
Rhin
fait ses dispositions
pour pas-
Turenne
à Strasbourg,
gence, et, ayant jeté un pont sur
fit
le
dili-
Rhin
près du village d’Ottenlieina, à trois lieues au-dessus de Strasbourg, et
petite ville
de Vilstet,
sition
couvrait
sorte
que, par
coupa saire.
le
il
passa
le
fleuve,
armée camper près de
vint avec son
le
qu’il
la
occupa. Celte po-
pont de Strasbourg, en
cette
manœuvre, Turenne
passage de cette
Montécuculli ayant
ville à fait
son adver-
un mouvement
avec toute son armée, parut vouloir menacer
le
pont d’Ottenheim, par lequel l’armée
française tirait ses vivres de la haute Alsace. Aussitôt
que Turenne eut deviné
tention de l’ennemi,
il
à Vilstet, et se porta
laissa
l’in-
un détachement
rapidement, avec tou-
tes ses forces, sur le village d’Althenheim. les
deux
donnait
la fa-
Celte position intermédiaire, entre
ponts
qu’il voulait
cilité
de secourir
garder, l’un
lui
ou l’autre de ces deux
postes avant que l’ennemi eut
le
temps de
Digitized
by
NOTES.
94
Par cette manœuvre , il déjoua les projets de sou adversaire. Convaincu qu il ne pouvait faire aucune tentative heureuse
les enlever.
contre
les
de passer
Rhin au-dessous de Strasbourg,
pour remplir ce but,
et, sa
deux ponts, Montécuculli résolut le
il
revint prendre
première position à Offenbourg. Le maré-
chal de
Turenne, qui
suivait tous les
vements de l’armée autrichienne* aussi son
armée au camp de
Vilstet.
mou-
ramena Cepen-
dant, cette tentative de l’ennemi ayant
fait
apercevoir au général français le danger auquel l’avait exposé l’éloignement de son pout, il
le fit
afin
rapprocher de celui de Strasbourg
de n’avoir pas un
si
couvrir. Montécuculli ayant
,
grand espace à
commandé un
équipage de pont aux magistrats de Stras-
bourg, se porta à Scherzheim pour voir; mais jets,
Turenne déjoua encore
le
rece-
ses
pro-
en prenant position à Freistett, où
occupa
les îles
du Rhin
,
et
fit
il
de suite con-
une estacade. Enfin dans toute cette campagne, Turenne obligea l’ennemi à suivre
struire
,
V -ld
I
Di
NOTES.
réussit ville il
95
par une marche rapide,
sou initiative;
il
encore à couper Montécuculli de
d’Offenbourg , d’où
aurait
il
la
tirait ses vivres, et
même empêché le général autrichien
d’opérer sa jonction avec le corps de Caprara, lorsqu’un boulet
de ce grand
*'
Page
II.
de canon termina
la vie
homme. § XVIII.
Surpris par une armée supérieure,
un
général ordinaire, occupant une mauvaise position,
cherchera son salut dans
la
un grand
retraite; mais
capitaine paiera d'audace, et marchera à la rencontre
de l’ennemi
En i653,
le
maréchal de Turenne
pris par le prince de
où son armée se vait, la
lut sur-
Condé dans une position
trouvait
compromise;
il
pou-
en battant en retraite, se couvrir par
Somme qu’il
avait la facilité
Péronne, dont
il
de traverser à
n’était éloigné
que d’une
demi-lieue; mais, craignant que ce mouve-
ment de retraite
n’influât sur le
armée, Turenne paya d’audace
moral de son ,
et
marcha
à
Digitized by
96
NOTES.
la
rencontre des enuernis avec des forces bien
inférieures.
Après une
lieue
de marche,
une position avantageuse, où
trouva
mit en disposition d’attendre était trois
Turenne
chements,
les
il
sc il
Espagnols,
les
fatigués, hésitèrent d’attaquer,
nuit,
combat;
le
heures après midi;
il
et,
dans la
s’étant couvert par des retran-
ennemis ne jugèrent plus de-
voir courir les dangers d’une bataille, et
ils
levèrent leur camp.
§ Page
12.
offensif est la
XIX.
Le passage de
l’ordre défensif à l’ordre
une des opérations
les
plus délicates de
guerre.
C’est en étudiant la première
Napoléon en peuvent
le
l’ordre défensif à l’ordre offen-
L’armée des
général Beaulieu
pouvait
la
campagne de
qu’on apprendra ce que
génie et l’audace pour faire passer
une armée de sif.
Italie,
cctalisés ,
était
,
commandée par
munie de
rendre redoutable;
de quatre-vingt mille
hommes
le
tout ce qui
sa force était et
deux cents
\ Digtha
,
NOTES.
-
les
armes
le
faisait
pain
était
hommes
plus de distributions de viande,
même
était
mal habillée;
se trouvait
dans
le
mal assuré; l’infanterie
la cavalerie,
mal montée,
plus mauvais état; tous les
chevaux de
trait avaient
manière que
le service
sait plus'
au plus mener avec
et pouvait
,
pièces de canon. Depuis long-temps
elle trente
on ne
97
au con->
,
comptait à peine trente mille
Iraire,
sous
w
de canon. L’armée française
pièces
de
péri de misère, de l’artillerie
qu’avec des mulets
;
ne se
enfin
il
,
eût
de grands moyens pécuniaires pour re-
fallu
médier à tant de maux, finances était telle
,
que
put donner que deux
pour ouvrir çaise
ne
la
le
fallait
pénurie des
et la
gouvernement ne
mille louis eu espèces
campagne. Ainsi, l’armée
fran-*
pouvait plus vivre ôù elle était, et v
’
il
•’
tage de surprendre l’ennemi
,
dès
le
début de
campagne, par quelque coup décisif, Napoléon commença par retremper le moral du la
soldat
:
dans une proclamation énergique,
fait voir
qu’une mort obscure
les
.
|
aVancer ou reculer. Connaissant l'avau*
leur
•
fai-
il
menace
|
,
98
NOTES.
'
restent sur la défensive; qu’ils n’ont rfen
s’ils
à attendre de la France
de
la victoire.
,
mais tout à espérer
L’abondance
est
dans
leur disait-il
nes fertiles de l’Italie
;
les
plai-
soldats
,
manqueriez-vous de courage ou de constance ? Profitant
du moment d’enthousiasme qu
il
Tient d’inspirer aux troupes, Napoléon conles centre ses forces pour tomber eu masse siir différents corps
de l’armée ennemie. Bientçt
Milleaprès, les batailles de Moutenotte, de confiance simo, de Mondovi , ajoutant à la général en chef, le soldat avait conçue du
que on
.vit
cette
armée qui ,
ravant, campée sur
,
quelques jours aupa-
d’arides rochers, se voyait
la consumer par la misère, ambitionner déjà conquête de l’Italie. Un mois après l’ouverterminé ture de la campagne, Napoléon avait la
guerre avec
tout .
le
le roi
Milanais.
de Sardaigne et conquis
De
riches cantonnements
aux soldats français la misère et les fatigues, suites naturelles de cette marche rapide; tandis qu’une administration du vigilante employait toutes les ressources firent bientôt oublier
NOTES.
.
pays pour organiser
moyens
créer les
nouveaux t
»
99
,
matériel de l’armée, èt
le
nécessaires pour courir à de
succès. “i
*
*
*
>
"I
1
\ J» «,
!•
%
é
.
l
ht
•
*
*
â '
t
”X\ Page
f
s **
”
•
.
.
On ne
12.
d’opération
xx.
;
doit point abandonner sa ligne
mais c’est une des manœuvres
habiles de l’art de
la
guerre
lorsqu'on y est autorisé par
Frédéric
a
de savoir
,
les
plus
changer,
la
les circonstances
changé
quelquefois
ligne
sa
.
d’opération au milieu d’une campagne; mais il
en avait
la facilité ,
manœuvrait
puisqu’il
alors au centre de l’Allemagne, pays abon-
dant, où
il
pouvait partout trouver à fournir
aux besoins de son armée communications avec été coupées.
,
dans
mais
sa ligne de ,
où
ses
auraient
lui
Le maréchal de Turenne, dans la
campagne de 1646, abandonna fait
le cas
Prusse
la
comme
aussi tout-à-
communication aux
Frédéric
,
il
guerre au centre de l’Allemagne, avec toutes ses forces réunies;
et,
il
alliés;
alors la
faisait
marchait
par ;
la prise
V
•
•
Digitized by
,
NOTES.
IOO
de Rain,
il
eul la précaution dç s’assurer
place de dépôt sur laquelle ses opérations.
Par des manœuvres pleines
d’audace et de génie, impériale de
lui
une
pouvait baser
il
il
força ensuite l’armée
abandonner
magasins, et
ses
de rentrer en Autriche pour prendre ses quartiers d’hiver.
me semble
Il
'
cependant que de
exem-
tels
que lorsqu’on conmesure du génie de son adver-
pies ne doivent être imités naît bien la
saire, et surtout lorsqu’on n’a pas à craindre
une insurrection dans théâtre de •
>4
4
la
'
i^
1,
page
pays où l’on porte
le
,
v\
Quand une armée
13.
•
•
.
xxi.
*’
r ;
^
traîne à
*
*
sa suite
équipage de siège, de grands convois de blessés ,
et
on de
t
•
malades
le
'
t
S
#
.
guerre.
^
elle rie saurait
j
prendre des chemins trop
courts pour se rapprocher le plus promptement de .*
ses dépôts. 1
-,
>
f
C’est surtout dans les pays
de montagnes
ou dans ceux qui sont entrecoupés
'y S
*
d!e
bois
'
*
»
t
t
-s
\ Digitized by
Goo§Ie
NOTES. de marais
et
maxime;
cette
car les équipages et les convois
dans
se trouvant arrêtés
en manœuvrant escortes
,
IOI
important d’observer
qu’il est
,
les défilés,
l’ennemi,
peut aisément disperser
,
les
ou attaquer avec un plein succès
Farinée entière, lorsque, par la nature du terrain
trouve obligée de marcher sur
elle se
,
une colonne de longue étendue. '
*
•
.
’
i
\
1
§ é
*
J
\
Puge
13. L’art d’asseoir
n’esl autre chose
que
>
/.
•
' >
.
•''.,«?* *
S
L
% •
xxii.
A.
*'
*
.
*
*
^ un camp sur une
•
,
position,
de prendre une ligne de
l’art
A
bataille sur cette position.
cet effet,
il
faut
que
»
toutes les machines de jet soient en jeu et favorable-
ment
placées
Frédéric a dit que, pour s’assurer
bien placé son camp, petit
mouvement qu’on
nemi d’en
faire
si
on a
faut voir si, par
il
fera
un grand
,
,
ou
ou forcera si
,
un
l’en :
après l’avoir
obligé de rétrograder d’une marche, on peut
de nouveau
le forcer à
rétrograder.
Dans
la
guerre défensive on doit retrancher son camp ,
t
NOTES.
102 »
les ailes
de
occupe, et observer que
la
sur le front et sur
position qu’il
la
communication
sur les derrières soit parfaitement libre. Si
menacé
est
on doit
d’ètre tourné,
on
faire ses
une autre
dispositions d’avance pour prendre
position plus éloignée, de manière à profiter
des défauts que l’ordre de marche peut occasiouer entre les divisions de l’armée ennemie,
pour essayer quelques attaques sur son ou sur
lerie
’•»
•> •
•
.
.
.
.
4.
.
'
'
1
§
v
14.
-
•
*
•
*
.* •
.
*
Page
netni
XXIII.
**
, *
.
•
•
\ •
artil-
V
ses bagages.
. •
>
.
‘
«
Lorsqu’on occupe une position, ou l’en*
menace de tous envelopper,
il
faut vite
rassem-
bler ses forces, et menacer l’ennemi d’un* inouvéuierit offensif.
•
saix
•
manœuvre que fit le général Deen 1798 près de Kastadt. Avec des forces
Ce
fut la
inférieures
,
il
paya d’audace •
*
,
et sé *
•
maintint v
tout le jour en position ^ malgré les attaques
vigoureuses de l’archiduc Charles
le soir, it
,
effectua sa retraite avec ordre, et prit position
en arrière. C’est aussi par suite de ce principe
Moreau
général
par
Noires;
la
le
débouchés des montagnes
les
Peu de jours après
la bataille
que
même campagne
de Biberacli pour assurer sa
livra la bataille
retraite
dans
,
,
il
de Schliengen pour
donna encore
le
même
motif.
Placé dans une bonne position défensive
,
il
menaçait l’archiduc Charles d’un retour offensif, le
pendant que
Rhin sur
ses équipages passaient
pont de Huningue
le
faisait les dispositions nécessaires
,
et qu’il
pour rétro-
grader lui-même au-delà de ce fleuve. J’observerai cependant qu’il faut faire en. sorte d’exécuter ces démonstrations offensives
vers
le soir
afin
,
de ne pas
se
compromettre
en engageant de trop bonne heure un combat qu’on
ne pourrait pas soutenir long-temps
avec succès;
nuit et l’incertitude de l’en-
la
nemi, après une la retraite, si
affaire, serviront à favoriser
on
la
juge nécessaire. Mais,
pour masquer ce mouvement d'une mauière «
m
À *
«
i
%
\
Digitized by
,
NOTES.
104 m
plus sûre,
,
•
r.
%
*
^
faut allumer les leux sur toute la
il
ligne, afin de tromper l’ennemi, et
empêcher
ne s’aperçoive de ce mouvement rétro-
qu’il
grade; car, dans
un grand
les retraites, c’est
avantage de gagner une marche sur son adversaire. *é
•*,
' _
Page 14. Une maxime de guerre qu’on ne doit jamais oublier
,
est qu’il faut rassembler ses canton*
ueraents sur le poiiU le plus éloigné et le plus à «
bri de l'ennemi • l’
Dfins la
'
\
s
.
campagne de 1645,
dç Turenne perdit
pour avoir oublié faire
»*
surtout lorsqde celui-ci paraît à
,
improviste. .......
4e
la bataille
ce'
principe
rassembler
Erbsthausen,
il
ses
eût donué
ment à Mergentheim
,
maréchal
le
de Marienlhal ;
car
si
,
au lieu
cautonnements à le point
derrière la
de
çallie-
Tauber , son
armée eût été réunie beaucoup plus il
l’a*
•
*
tôt
eût résulté, qu’au lieu de trois mille
;
d’où
hommes
seulement que le comte Merci eut à combattre
Digitized
by
Go
,
NOTES. à Erbsthausen, et dont
il
io5 eut
bon compte,
aurait eu toute l’armée française à attaquer
il
dans une position couverte par une rivière.
Quelqu’un ayant indiscrètement demandé au vicomte de Turenne pourquoi
perdu
répondit
le
maréchal ; mais ajouta-t-il , quand,
un homme n'a pas fait de fautes à ne
il
l'a
avait
il
de Marienthal : Par ma faute ,
la bataille
la
guerre ,
pas faite long- temps.
•
'
/
§
XXV,
s
r ’
«
S-
-
.Page 14. Quand deux armées sont en bataille, et
que l’une doit opérer sa
que
l’autre peut
retraite sur
un pont, tandis
se retirer sur tous les points
de
la
circonférence, tous les avantages sont à cette dernière
Telle fut la position de l’armée française à la
fameuse bataille de Léipsick, qui termina ’
d’une manière bien funeste pour Napoléon
campagne de i8i3 ne pouvait
y car le
t
la
combat de Hanau
être d’aucune conséquence, dans la
situation désespérée
où
se trouvait l’armée.
Digitized by
N O T £3.
£«6 Il
me
semble que
où
reille à celle
avant
la bataille
,
dans une situation pa-
se trouva l’armée française
de Léipsick
doit plus
compter sur
que peut
lui
les
,
un général ne
chances heureuses
procurer l’offensive; mais qu’il
doit plutôt chercher à s’assurer
moyens qui peuvent remplir ce but,
il
de tous
faciliter sa retraite.
les
Pour
faudrait de suite se couvrir
par de bons retranchements, afin de contenir les attaques
rieures
,
de l’ennemi avec des forces infé-
taudis que les équipages de l’armée
passeraient le défilé; à mesure que les troupes arriveraient sur l’autre rive, elles occuperaient les positions
qui pourraient protéger
sage de l’arrière-garde
,
de pont lorsque l’armée aurait
dans une
tête
évacué
camp. Pendant
le
volution
,
on a
le pas-
qui se renfermerait
fait
les
guerres de la ré-
trop peu de cas des retran-
chements; aussi a-t-on vu de grandes armées dispersées après
nations bataille.
un
seul revers
compromis par
,
et le sort
les succès
des
d’une seule v,
Page
15. C’est aller contre les vrais principes
faire agir séparément des corps qui n'ont entre
,
de
enx
aucune communication vis-à-vis d’une armée centralisée et dont les communications sont faciles. ,
La
de Holienlinden fui perdue par
bataille
les Autrichiens,
L armée
pour avoir oublié ce principe.
impériale, sous les ordres de l’archi-
duc Jean, se mirent
fut divisée
pour se réunir dans elles
en quatre colonnes, qui
en marche dans une immense
forêt,
plaine d’Anzing, où
la
devaient surprendre
et
attaquer les Fran-
différents corps, qui n’avaient
çais.
Mais ces
pour
ainsi dire
aucune communication entre
eux, se virent forcés de s'engager isolément, contre un ennemi qui avait eu
de concentrer
ses
masses
mouvoir à volonté sur un longue date ,
gagée dans
;
,
la
précaution
et qui pouvait les
terrain
reconnu de
aussi l’armée autrichienne
les défilés
de
la forêt
,
en-
avec tous scs
équipages, fut attaquée sur ses flancs et sur
.
_
>
•
NOTES.
105
•
ses derrières, et l’archiduc
veur de
de
la nuit la possibilité
ssions battues
».
ne dut qu’à
|
la fa-
rallier ses di-
Les trophées de
et dispersées.
immenses pour l’armée
cette victoire furent
française, qui recueillit onze mille prisonniers,
cent pièces de cauon, plusieurs drapeaux, et tous
les
bagages de l’ennemi. Les Autrichiens
laissèrent
environ
champ de
bataille.
La de
bataille
la
sept
mille morts sur
de Hoheulinden décida du sort
campagne de 1800, dont
brillants et
si
mérités placèrent
rang des meilleurs généraux de ce
à
%
9
vjt
Page 15. Lorsqu’on sition,
il
^
Un
|
.
succès
si
Moreau au siècle.
'
est chassé
a d’une première po*
:
fant rallier ses colonnes assez en arrière
pour que l’ennemi ne puisse •
les
XXVII.
§ .4
le
,v •
les
prévenir.
.
.
*
.
.
\
grand avantage qui peut résulter en
ralliant ses colonnes sur
champ de
un point éloigné du
ou de
bataille,
la position
qu’on
occupait f\ c’est que l’ennemi reste incertain V
1
by
,
«OT*S. sur
direction
la
divise ses forces
que vous
IOÇ$
prendre.
allez
pour vous poursuivre,
il
S'il
s’ex-
pose lui-même à voir ses détachements battus isolément, dans le cas où vous auriez
fait dili-
gence, et que vous ayez opéré votre réunion cassez
,
temps pour vous placer entre ses co-
à
lonnes et les disperser l’une après l’autre. C’est
dans
la
par une semblable manœuvre que,
campagne de 1799, en
Italie, le gé-
»
nèral Mêlas gagna la bataille de Gefiola.
Le
Championuet commandait l’armée
général française
il
;
cherchait à couper les
commu-
nications de l’année autrichienne avec Turin
en
faisant agir des corps qui
manœuvraient
isolément pour venir l’attaquer sur ses der-
Mêlas, qui devina ses projets, exécuta
rières.
une marche rétrograde, par
laquelle
il
fit
croire à son adversaire qu’il était eu pleine retraite
;
cependant ce mouvement
pour but que de concentrer
n’avait
ses forces sur le
point de réunion des différents détachements
de l’armée
française
,
qu’il battit et dispersa
l’un après l’autre par sa grande supériorité #
•
y
v
, %
HOTES.
Ito
numérique. Le résultat de cette manœuvre, où le
général autrichien déploya de
de l’aplomb assurer
et
la paisible
C’est aussi
que
mée
le
du coup d’œil,
vigueur
la
pour
suffît
lui
du Piémont.
possession
pour avoir oublié ce principe,
général Beaulieu
austro-sarde dans
,
la
qui commandait
l’ar-
campagne de 1796,
perdit la bataille de Millesimo après celle de
Montenote. Son but, en cherchant à ses différents corps à Millesimo, était vrir les chaussées
Napoléon
,
de Turin
et
rallier
de cou-
de Milan
premier succès
manœuvres,
il
et
,
,
par d’habiles
Elles se retirèrent
plus grand désordre, l’une par
s
lX , Ml
•
v
1
6. Il
le
route de
la
•
-V
.
,
•*
t
V
ne faut faire aucun détachement
du jour d’uue
ar-
dans
par celle de Turin.
vjs-. Page
deux
réussit à séparer les
mées combinées.
et l’autre
pu
l’attaqua avant qu’il eut
,
rassembler ses divisions
• '
mais
par un
nait l’ardeur des troupes, encouragées
Milan,
;
appréciant l’avantage que lui don-
bataille,
parce que
,
dans
la
la veille
nuit
,
l’état
Digitized by
Goygk’
,
NOTEES.
1
lie
des choses peut changer, soit par des mouvements de
de l'ennemi,
retraite
soit par l’arrivée
forts qui le mettent à
de rendre funestes vous avez
même de
les
de grands ren-
prendre l’offensive , et
dispositions prématurées que
faites. _
En 1796, l’armée de Sambre-et-Meuse, commandée par le général Jourdan opérait ,
une
retraite d’autant plus difficile, qu’il avait
perdu
sa ligue
voyant •
de communication
les forces
e
de
;
cependant
l’arcliiduc Charles dissé• Y
l
minees, Jourdan, pour opérer sa retraite sur Eraucfort
,
Vurtzbourg
résolut ,
de s’ouvrir
sions de l’armée autrichienne. aurait encore
la
route de
où étaient seulement deux
pu
divi-
Cs mouvement
s’opérer avec succès,
si
le
général français, qui croyait n’avoir que deux divisions à combattre, n’eut pas
commis
faute de détacher la division Lefebvie laissa à
Schveinfurt
,
pour couvrir
la
,
la
qu’il
seule
communication directe de l’armée avec
sa
base d’opération. Cette première faute, et un
peu de lenteur dans français, assurèrent
la
la
"
marche du général
victoire à l’archiduc,
Digitjf edj>y
üooglij,.
^frnpppi
.
II* »
KDTES.
>
#
'
f
^
qui se hâta de concentrer ses forces; les deux divisions
de Kray
et
de Vartensleben
arrivèrent aussi pendant
même
à
,
la bataille, le
d’opposer cinquante mille
qui
lui
mirent
hommes
à
l’armée française, qui comptait à peine trente mille combattants; aussi fut-elle
battue, et
forcée de continuer sa retraite par les
mon-
tagnes de Fuldcs, où les chemins sont aussi
mauvais que
le
pays est
difficile.
La division
Lefebvre, forte d’environ quatorze mille hom-
mes, aurait bien pu
rétablir les chances
du
succès en faveur du général Jourdan; mais peut-être supposa-t-il mal à propos n'avoir à
que
forcer
les divisions
qui
lui
fermaient
la
route de Vurtzbourg.
§ v
XXIX. .
’ .
•
«
•
Pago
<,
16.
Quand on veut
livrer une. bataille',
de règle générale de rassembler toutes ses
il
forces',
est
de
n’en négliger aucune; un bataillon quelquefois décide 1
j,
.
.
u une journée. h
•
•
,
Je crois
qu’il e$t
qu’il
.
ne sera pas inutile d’obsèrver
prudent de déterminer , en arrière de
,
NOTES. la
de réserve
ligne
,
'
•
/
point où
le
tachements doivent rejoindre
;
Il 3
•
divers dé-
les
parce que
si
par des causes imprévues, ces détachements
n avaient pu rejoindre avant (ment de
la bataille,
commence-
le
ne faut pas
il
<
exposer
les
à donner sur le gros des forces ennemies, dans 4 t
^
le cas
où on aurait
mouvement
rétrograde.
est
Il
laisser ignorer ces renforts
de
s’en servir
sifs.
Un
pour
de
faire
bon
aussi
été obligé
à l’ennemi
,
un de
aGp
porter des coups déci-
lui
secours arrivé à propos
,
a dit Fré-
déric, assure le succès d’une bataille, parce
que l’ennemi
le croira
toujours plus fort qu’il
n’est, et, par cette raison, perdra courage.
§ *
•
•
XXX. %
Page
Rien n’est plus téméraire
16.
aux principes de
la
et plus contraire
guerre que de faire une marche
i
de flanc devant une année en position lorsque cette armée occupe
,
surtout
des hauteurs au pied
desquelles on doit défiler. ’
C’est
fl
A'
*
,
»
*
,<y.
~
y
pour avoir oublié ce principe
Frédéric perdit
la bataille
,
que
de Kollin dans 8
la
A
«4
NOTES.
^ \
première campagne de 1757. Malgré des pro•
diges de valeur , les Prussiens perdirent quinze mille
hommes
tillerie
se
;
tandis
et
une grande
que
la
partie de leur ar-
'
perle des Autrichiens ne
monta pas au-delà de cinq mille hommes.
,Le résultat de cette bataille fut plus malheu-
reux encore •
,
cuer
la
liane
de Prusse fut
le roi
le siège
de Prague
Bohème.
C’est aussi ,
puisque
obligé de lever
*
pour avoir
une marche de
fait
devant l’armée prussienne , que
çais perdirent
la
d'éva-
et
%
les
Fran-
honteuse bataille de Ros-
bach. Cette marche imprudente était d’autant plus répréhensible
,
que
le
prince de
Soubise, qui commandait l’armée française,
manœuvrer en
avait poussé la négligence de
présence de l’ennemi garde, ni flanqueurs
de cinquante mille .
:
,
sans avoir ni avant-
aussi son
hommes
battue
par six bataillons et trente escadrons. Elle
’
perdit sept mille honimés
peaux
non
>
armée, forte
fut-elle
,
;
et les
,
vingt-sept dra-
un grand nombre de
pièces
de ca-
Prussiens n’eurent que trois cents
'
K
-SP ioogle
IO
NOTE S. humilies hors de combat. Ainsi
oublié ce principe faire des
en
qu’on
pour avoir
ne doit jamais
marches de flanc devant une armée
bataille
mée,
,
,
Frédéric à Kollin perdit son ar-
,
Soubise à Rosbach perdit son armée
et
et l’honneur.
w •
^
,
,
i
<
§
*
«,•,
ê
.V.
•
X XXI.
§
I
-
'
.
*•
*
.
.
s '
Page
Donnez-vous toutes
17.
’>
•**
%
les
chances de succès
lorsque vous projetez de livrer une grande bataille, surtout car,
si
si
magasins
On
vous avez
vous êtes battu ,
a dit le
,
un grand capitaine;
fussiez-vous au milieu de vos
près de vos places, malheur au vaincu
doit faire
hasard
affaire à ,
la
!
guerre sans rien donner au
maréchal de Saxe,
et c’est là
surtout qu’on reconnaît l’habileté d’un général
;
une
mais quand ou a bataille
victoire
,
et
voir gagné la *
,
il
fait tant
que de donner
faut savoir tirer parti
de
la
surtout ne pas se contenter d’ale
champ de
bataille,
comme
c’est
louable coutume.
un
G’esl par celte négligence à poursuivre
8
.
»
.
Digitized
by
,
1
HOTM.
16
premier succès, que l’armée autrichienne après avoir gagné
Marengo,
champ de
le
se vit forcée, le
cuer toute
l’Italie.
*
de
lendemain, d’éva-
Le généra) Mêlas, voyant
Français en retraite
les
bataille
,
laissa
>
la direction
des mouvements de l’armée à son chef d’état-
major,
et se retira,à
Alexandrie, pour se re-
poser des fatigues de
la
journée. Le colonel
Zach , non moins convaincu que son général que l’armée française
n’offrait
I
fuyards à poursuivre
colonne de marche
,
,
forma
plus que des
les divisions
en
de manière que l’armée
impériale attendait l’ordre de poursuivre sa
marche
victorieuse dans
n’avait pas Il
était
ral
une disposition qui
moins d’une lieue de profondeur.
près de quatre heures lorsque le géné-
Desaix rejoignit l’armée française avec sa
division
;
sa
présence rétablit un peu l’équi:
cependant Napoléon balança
un instant pour
se décider à reprendre l’of-
libre des forces
fensive
,
ou bien à
utiliser
assurer sa retraite. L’ardeur •es
troupes pour revenir à
pour
ce corps
que montraient la
charge
,
fixa
v by
.
NOTES.
bientôt son irrésolution
dement aux
;
il
parcourut rapi-
front de ses divisions, et s’adressant
le
soldats
:
C'est assez reculer
pour aujour-
d'hui, leur dit-il, vous savez que je couche toujours sur le
champ de
un cri unanime sembla ,
bataille.
lui
Napoléon reprend
la victoire.
l’avant-garde autrichienne à
à
1
,
fait
sordre sur attaquée
l'offensive
saisie
;
et
de terreur
improviste sur un point où peu
d’instants auparavant
fuyards
,
d’une masse formidable qui dé-
l’aspect
bouche
L’armée, par
promettre d’avance
on n’apercevait que des
volte-face et se rejette eu dé-
gros de
le
la
colonue
;
bientôt
avec impétuosité sur son front et
sur ses flancs
,
l’armée autrichienne fut mise
en pleine déroute.
Le maréchal Daun éprouva
même sort que Mêlas, dans
la
à
à peu près le
la bataille
campagne de 1760. La
de Torgau,
position de l’ar-
mée autrichienne
était excellente; elle avait sa
gauche à Torgau
,
sa droite sur le plateau
de
Siptitz , et son front couvert par un grand étang.
Frédéric projeta d’en tourner
la droite
pour
Digitized by
I
l8
NOTES.
,
l’attaquer à revers
et
,
,
sou armée en deux corps dres de Ziethen
,
pour ;
cela
l’un
,
,
divisa
il
sous
les or-
pour attaquer de front en
suivant les bords de l’étang, et, avec l’autre, il
se
mil lui-même en marche pour tourner
droite des Autrichiens.
Mais
le
la
maréchal Daim
ayant eu connaissance des manœuvres de son adversaire
fit
,
un changement de
une contre-marche,
et se
front par
trouva ainsi en me-
sure de repousser les attaques de Frédéric, qu’il força à la retraite.
Ces deux corps de
l’armée prussienne avaient agi sans nication
cependant
;
Ziethen
commu-
entendant
le
bruit s’éloigner, en conclut que le roi avait été battu
,
et
il
commença un mouvement
par sa gauche pour tâcher de
rejoindre.
le
Mais ayant rencontré cinq bataillons de réserve
,
le
général
prussien
renfort pour reprendre l’offensive
mence donc vigoureusement
;
il
l’attaque
la
de ce
profita
recom,
s’em-
pare du plateau de Siptitz, et bientôt après
occupe tout était
le
champ de
couché quand
le roi
bataille.
Le
soleil
de Prusse fut pré-
,
notes,
'
venu de
ri y
heureux événement;
cet
en toute hâte
,
de
profita
la
nuit pour réor-
ganiser les débris de son armée
demain de
la bataille
maréchal Daun recevait
les
et
,
occupa
il
,
revint
i\
,
le lou-
TorgauWP
compliments sur
sa victoire, lorsqu’il apprit le retour offensif
de l’armée prussienne;
il
ordonna du jour,
retraite, et, à la pointe
aussitôt la
Autri-
les
chiens repassèrent l’Elbe, avec perte de douze mille
hommes
,
huit mille prisonniers et qua-
rante-cinq pièces de canon.
Apres
bataille
la
de Marengo
Mêlas quoiqu’au milieu de ,
de
ses places fortes
taille
d’Ulm
,
Mack
sins et leurs réserves
Français
les
débris de son
les
capitula après la ba-
quoiqu’il fût alors au milieu de
son pays. Les Prussiens
Jena,et
le général
se vit contraint à tout
,
abandonner pour sauver armée. Le général
,
ses magasins et
,
,
,
malgré leurs maga-
après
la
bataille
de
après celle de Water-
loo, se virent forcés de poser les armes. D’ôù l’on
due ,
peut conclure qu’après une bataille perle
plus grand mal n’est pas la perte des 4
*
# 9
\
*
^ ,
-
•
.
:r Digltized by
Gc
.
,
ROTES.
I2t>
hommes
du matériel
et
ment qui
,
mais
décourage-
le
d’une défaite. Le cou-
est la suite
îjge et la confiance du vainqueur augmen-
Wm à nue
,
proportion que celui du vaincu dimirésulte
il
que
que soient
quelles
,
les
ressources d’une armée, une retraite sc chan-
gera rapidement en déroute
chef ne la
sait
fermeté à
si le
,
général en
pas réunir le génie à l’audace la
persévérance, pour relever
le
moral de son armée.
'
§
fi
'
,
XXXII. '
M
f
ç
Page 17. Le devoir* d’une avant- garde ne consiste
pas à s’avancer ou à reculer, mais à manœuvrer- Elle doit être
composée de cavalerie légère, soutenue d’une
réserve de cavalerie de ligne, et de bataillons d’infanterie
Ayant aussi des batteries pour les soutenir.
.
L’avis de Frédéric était qu’une avant-garde doit être composée de détachements
de chaque arme;
mande et
il
faut
que
de troupe
celui qui la
com-
sache habilement choisir ses camps
que, par des patrouilles nombreuses,
il
,
soit
à
chaque instant informé do ce qui
dans
camp ennemi. Pendant
le
Ja
se passe
guerre,
le,
devoir d’une avant-garde n’est pas de com-
mais d’observer l’ennemi
afin
dè
couvrir les mouvements de l’armée. Dans
les
battre
,
retraites
,
elle doit
charger avec vigueur
chercher à envelopper
les
les escadrons . 4
*
-
I
pour
aussi,
4
•
4
I
:
de tous
faut-il la renforcer
de cavalerie légère disponible.
ir
,
Page
,
§ v
te
•
j •
•
4M
f
XXXIII. *
18. Il est contraire
*
s
aux usages de
la
guerre
de
faire entrer ses parcs et sa grosse artillerie
un
défilé
de
retraite ils embarrasseront, et
Rien
et
,
équipages et les
corps isolés qu’elle poursuit
remplir ce but
,
dans
dont on n’a pas l’extrémité opposée; en cas
n’est
on
les
perdra. ....
plus gênant, pour la
marche
d’une armée, que de nombreux bagages. Dans la
campagne de 1796, Napoléon abandonna les murs de Man-
son équipage de siège sous toue
,
non
et
après avoir encloué brisé les affûts
;
les pièces
de ca-
par ce sacrifice
,
il
,
V
NOTES.
122
manœuvrer
acquit la facilité de faire
ment
armée,
sa petite
rapide-
afin d’avoir partout
sur
l’initiative et la supériorité
les forces
En 1799
ser.
général
,
dans sa retraite en
Moreau
,
nom-
Wurm-
breuses, mais divisées, du maréchal
Italie
,
ayant à manœuvrer par
le les
montagnes, préféra se séparer de tout son parc de réserve, qu’il dirigea sur la France par
le col
de Fenestrelle, plutôt que d’entra-
ver sa marche en gardant avec
lui ses équi-
pages.
De
par
rapidité des marches et la facilité de
la
tels
exemples sont à suivre
concentrer ses forces sur
on obtient
mée est
la
la
au contraire, on
retraite
,
les
abandonner
à
temps
sent servi qu’à augmenter
l’ennemi.
il
eut été
de sauver ses équipages, et on
doit se féliciter lorsqu’on a eu la
de
si
les points décisifs,
est bientôt rétabli; si,
difficile
car
victoire, le matériel d’une ar-
vaincu et forcé à
bien
;
,
prudence
puisqu’ils n’eusles
trophées de
,
•
/
NOTÉS.
Page
18.
faut avoir
Il
que
J
pour principe de ne jamais
divers corps qui forment la ligne de
les
bataille des intervalles par
à moins
à H
XXXIV.
§
mettre entre
12
ce ne soit
où l’ennemi puisse pénétrer,
pour
l’attirer
dans un piège. r
\ i\
Dans
campagne de 1757,
la
le
prince de }
Lorraine
qui couvrait Prague avec l’armée
,
autrichienne
s’aperçut
,
que
les
s
Am
Prussiens
cherchaient à déborder son aile droite pour *
de
il
cette aile
rière
,
fit
aussitôt faire à l'infanterie
un changement de front en
de manière à
l’extrémité
«I
’t
le tourner;
du
se
centre.
1
ar-
former en équerre sur
Mais
cette
marche
exécutée en présence de l’ennemi, ne se fit pas sans quelques désordres ; les têtes de colonnes ayant marché trop rapidement s’alongèrent la
droite
,
,
et s’étant ensuite
elles laissèrent
,
elles
formées par
un grand
intervalle
près de l’angle saillant. Frédéric, s’étant aper-
çu de cette faute, se hâta d’en profiter;
ordonna au corps du centre
,
commandé
il
par
t .
Digitized by
.•» *
2T0TES.
124 le
duc de Bevern
,
se jeter dafts ce vide
de
,
manœuvre il décida du succès battu bataille. Le prince de Lorraine
et par cette
de
la
et
poursuivi, se retira dans Prague, avec
,
perte de seize mille
hommes
et
deux cents
pièces de canon.
On
doit
remarquer cependant
dans
se jeter
armée en
les intervalles
bataille
,
qu’il
que lorsqu’on
est
au moins
d’égale force et qu’on peut déborder flancs ,
ue faut
que présente une
un des
de l'ennemi; car alors seulement on
peut espérer découper l’armée par son centre
pour combattre isolément si
on
est
inférieur en
chance d’être arrêté par par
les ailes
ses
deux
ailes.
Mais
nombre, on court les
de l’ennemi
,
la
réserves et écrasé
qui peut alors se
déployer sur vos flancs pour vous envelopper. C’est par cette
manœuvre que
chal de Berwick gagna
dans
mée
la
la bataille
le
maré-
d’Almanza
campagne de 1707 en Espagne. L’ar-
anglo-portugaise, sous les ordres de mi-
lord Galloway, vint mettre le siège devant
yillena
;
mais le maréchal de Berwick,
qui
.
NOTES.
125
commandait l’armée, française
camp de Montalegre
quitta son
espagnole,
et ,
et se dirigea
sur cetle ville pour en faire lever
son approche,
le général anglais,
•
était la
A
le siège.
dont
le désir *
I
•
*
de livrer bataille, se porta en avant pour
recevoir dans les plaines d’Almanza. %
^
* i
>
*
Le
9
t
succès fut long-temps douteux; cependant la
première ligne du corps commandé par
duc de Popoli ayant lier d’Asfeld
,
le
•
été enfoncée, le cheva-
qui commandait
seconde*,
la
disposa ses masses.de manière à former des intervalles entre elles; et lorsque les Anglais
qui poursuivaient
la
rent sur ses réserves,
où
ils
et
il
se trouvaient défit
leà
première ligne il
,
•
,
arrivè-
profita de la confusion
pour
les
attaquer en flanc,
entièrement. Le maréchal de
Berwick s’apercevant de l’heureux succès de ,
cette
de
manœuvre, ouvre
bataille
l’ennemi
,
,
le front
de sa ligne
et se déployant sur les flancs
tandis
que
les
l’attaque sur le front et
de
réserves soutenaient
que
la cavalerie
nœuvrait sur leurs derrières,
il
obtint
maun
succès complet. Milord Galloway, blessé et
1
HOTES.
12Ô poursuivi
ne rassembla qu’avec peine
i
débris de son année qu’il place de ïdrtose.
•
.
t
-
XXXV.
§ v
Page
Les camps d'ane même année doivent tou-
8.
1
*jours''êlre placés 4
^ '
*« t
A
»
,
le
de manière à pouvoir se soutenir. s «q
/
la bataille
de t8(3
la
*
v'
1
les
entrer dans
fit
de Dresde, dans
camp des
alliés
sur
la
la
campagne
rive gauche
de l'Elbe, quoique avantageusement placé sur tes hauteurs, était tout*à-fait défectueux, puisqu’il se trouvait
un ravin gauche .
tre et
çoupé transversalement par
très-escarpé;* en
sorte
que
se trouvait entièrement isolée
de
la droite.
cen-
Cette disposition vicieuse
Ai 'échappa point à' l’œil .pénétrant dé “
l’aile
du
Napo-
léon, qui porté aussitôt toute sa cavalerie
deux corps
d’infauterie sur
,
et
cette i gauche
,
l’attaque avec des forces supérieures, la ren-
verse et lui
fait
(Jix
mille prisonniers sans
qù’elle puisse ét re.secQurue.
*
i
—
C
l'-ized
by
Googl
,
NOTES.
s*
§ Page
un
19.
XXXVI
Lorsqae l'armée ennemie est couverte par elle a plusieurs têtes
fleuve sur lequel
de pont,
il
ne faut pas l’aborder de front; cette disposition dis*
sémine votre armée, Si
la rive il
est
ville
ou un
.
village sur
opposée à celle où se trouve l’ennemi
avantageux de choisir cet endroit pour
le point
de passage
,
parce qu’il est plus fa-
•*.'**
0
,
cile
vous expose à être coupc.
et
on occupe une
de couvrir
le
pages de l'armée, et masquer
pont dans une C’est aussi
•
parc de réserve, les équi-
ville
travaux
les
du
qifen pleine campagne.
un grand avantage
,
d’effectuer le
passage d’une rivière vis-à-vis d’un village, lorsqu’il
n’est
que faiblement occupé
par
.
l’ennemi, parce qu’aussitôt que l’avant-garde
a débouché sur l’autre rive, ver ce poste
s’y loger
,
vrages défensifs tète
de pont
;
reste de l’armée
,
le
,
et
,
peut enle-
elle
par quelques ou
•
convertir lestement en
par ce
moyen on
la facilité
assure au
d’exccuter
sage. *
.
le
pas-
.*
f
4
>
XXXVII.
§ Page
13.
sitiou qui
Du moment où domine
la
surtout
si
cer une
passage d’une rivière,
le
artillerie.
Frédéric a dit que
.
.
pour y
pla-
......
passage des grands
le
fleuves, en présence de
pn-
on acquiert bien
,
cette position a assez d’étendue
nombreuse
d’une
l’on est maître
rive opposée
des facilités pour effectuer
;
rennemf,
une des
est
opérations les plus délicates de la guerre. Le succès, en pareil cas, repose sur .. «
sur '•
rapidité des
la
manœuvres •
t»*
tion
.
,
,
secret,
le 1
,
et sur
Vexécu-
m
'
*
ponctuelle des ordres donnés pour
les
mouvements de chaque division; car, pour franchir cet obstacle en présence de l’ennemi
*
et à
son insu
,
il
faut
non seulement que
dispositions soient bien prises, -
qu’elles soient exécutées sans confusion.
Page 21. Quand une toises
,
et
rivière a
les
mais encore 1
moins de soixante,
qu’on a un commandement snr
In
rive op-
posée, les troupes qui sont jetées suvPautre
bord
«
1
-
NOTES. étant sous
la
I2()
protection de l’artillerie, se trouvent
avoir tant d’avantages
forme un rentrant,
,
que
est
il
pour peu que
,
la rivière
impossible à l’ennemi d’em-
pêcher l’établissement du pont
Dans
campagne de
la
en
l’joS
prince Eugène de Savoie
Italie, le
voulant se porter
,
au secours du prince de Piémont, cherchait
un point favorable pour forcer de l’Adda
,
mandée par choisi
le
duc de Vendôme. Après avoir
une position avantageuse
Eugène
fit
passage
le
gardé par l’armée française, com-
,
prince
le
une batterie
dresser
de vingt
pièces de canon sur une position qui
mandait toute
la
retranchements parallèles
qu’il
la pente de cettp éminence
,
terie à couvert vaillait
il
le
à
la
jugea
la
la
On
tra-
du
duc de Vendôme parut
avec toute son armée
il
élever sur
construction
:
voulut d’abord
il
s’opposer aux travaux du pont
avoir examiné
fit
mit son infan-
du feu de l’ennemi.
avec ardeur
pont, lorsque
com-
rive opposée, ét, par des
position
;
mais
,
après
du prince Eugène,
chose impossible
:
c’est
pourquoi
9
Digitized
NOTES.
i3o il
plaça son armée hors de
teries
deux
portée des bat-
la
du prince Eugène, en appuyant
ses
à la rivière de manière à former
ailes
un arc dont l’Adda
était la corde.
Le maré-
chal ayant couvert sa position par des retranet des abattis
chements
colonnes à mesure
,
pouvait charger les
déboucheraient
qu’elles
du pont, et les battre Eugène ayant reconnu
ainsi successivement. la
position des Fran-
çais, jugea le passage impossible, et, dans
nuit,
la
il
leva son
camp, après avoir
fait
retirer le pont.
Ce les
aussi
fut
par celte
manœuvre que,
campagne de 1809, l’archiduc Charforça l’armée française à rentrer dans l*ile
dans
la
de Lobau
,
après avoir débouché sur la rive
gauche du Danube. La marche de l’archiduc était tout-à-fait, concentrique ; il menaçait d’attaquer Gros-Aspern par sa droite
,
Esling
par son centre, et Enzersdorf par sa gauche;
son armée ayant ses deux
Danube, autour
formait
d’Esling.
ailes
appuyées au
une demi- circonférence Napoléon
fit
attaquer
le
,
NOTES. de
centre
chiens,
la
qu’il
de
ligne
mais,
enfonça;
forcé leur première ligne
par
les
parcs
,
d’artillerie
,
Autri-
après se
il
Les ponts sur
réserves.
venaient d’èlre rompus les
l3l
des
bataille
vit
avoir arreté
Danube
le
plusieurs corps et
étaient encore sur la
rive droite, et ce contre-temps, joint à
la
position avantageuse de l’armée autrichienne,
décidèrent Napoléon à ordonner
sur
l’ile
de Lobau
;
cette île
où
,
la il
retraite
avait fait
construire plusieurs ouvrages de campagne présentait tous les avantages d’un excellent
camp
retranché.
§ Page 21
.
XXXVIII.
Il est difficile
d’empêcher un ennemi qui
une rivière. Lors* que l’armée qui défend le passage a pour but de couvrir un siège, aussitôt que le général qui la commande a des équipages de pont de passer
t
aura il
la
certitude qu’il ne peut s’opposer au passage,
doit prendre ses mesures pour arriver avant l’en-
nemi à une position intermédiaire entre
la rivière
qu’il défend et la place qu’il couvre.
On
peut encore observer que cette posi8
.
Digitized by
NOTES.
l3ü
lion intermédiaire doit être recounue d’a-
vance , ou mieux encore retranchée ; car
nemi ne pourra
faire
un mouvement
l’en-
offensif,
corps destiné aux travaux du siège,
sur
le
que
lorsqu’il
vation
qui
,
attendre
le
aura battu cette armée d’obser,
à
de son camp
l’abri
moment
,
peut
favorable pour attaquer
en flanc ou à revers. Cette armée, ainsi retranchée, a encore l’avantage d’être concentrée
;
tandis que l’ennemi doit faire des dé-
tachements
,
surveiller les
servation
,
veut couvrir son pont et
s’il
mouvements de l’armée d’ob-
pour attaquer l’armée de siège
dans ses lignes, sans être exposé à être pris à revers ou à voir son pont menacé.
§ Page 22. Turenne
,
XXXIX. dans
la
campagne de 1645, une
acculé avec son armée sous Philipsbourg par
mée
fort
nombreuse
te
Rhin
la
place pour
,
mais
il
y
;
il
profita
établir
Le maréchal de
fut ar-
ne se trouva pas de pont sur
du
terrain entre le fleuve et
son camp .Saxe, dans la
campagne
i
by
NOTES. de 1741, ayant passé
hommes
Prague la
,
se
qui venaient pour se jeter dans
laissa mille
hommes
Moldaw avec ordre de
une hauteur qui tête
i33
Moldaw pour
détachement de quatorze
porter contre un mille
la
d’infanterie sur
se retrancher sur
de
se trouvait vis-à-vis
chal assurait sa retraite
,
la
le
maré-
et la facilité
de re-
de pont. Par cette précaution,
passer le pont sans désordre, en ralliant sa division entre cette hauteur retranchée et la
tète de pont.
De
tels
exemples
ont-ils été in-
connus aux généraux des temps modernes,
ou bien
ont-ils jugé ces précautions super-
flues ?
§ Page 23. Les places offensive
XL.
fortes sont utiles
comme pour
la
pour ta guerre
guerre défensive. Sans doute
qu’elles ne peuvent pas seules arrêter une armée elles sont
affaiblir et inquiéter
Les
dans
;
mais
un excellent moyen pour retarder, entraver,
un ennemi vainqueur.
brillants succès des puissances alliées, la
campagne de 1814» ont donné
à
Digitized
by
NOTES.
i34
beaucoup de militaires une fausse idée de la valeur réelle des places fortes.
formidables qui franchirent le
Alpes à cette époque
,
Les masses
Rhin
permirent de
et
les
faire les
nombreux détachements qui bloquèrent
les
places fortes qui couvrent les frontières de
France
la
sur
rique
,
sans que l'armée qui marchait
capitale perdît sa supériorité
la :
aussi cette
armée
numé-
put-elle agir saus
craindre de voir sa retraite menacée. Mais
dans aucune guerre
,
on
époque
n’a
vu
les
de
la
armées de toutes
les
de
l’histoire
puissances de l’Europe marcher combinées et
animées d’un
résultat
unique;
entoure
la
le
désir
pour obtenir un
cordon de forteresses qui
France devait donc jouer le rôle
passif qu’il a eu
me
même
pendant cette campagne.
Il
semble très-imprudent de croire qu’on
peut franchir impunément une frontière gar-
dée par de nombreuses places de guerre,
et
combattre avec ces places à dos sans les avoir ,
préalablement assiégées ou au moins investies avec des forces suffisantes.
,
NOTES.
i35
§ XLl, Page 24.
Il
n'y a que deux
siège d’une place
t
moyens d’assurer
l'armée ennemie chargée de couvrir cette place, loigner dn champ d’opération
,
et
en jeter
au-delà de quelque obstacle naturel,
tagnes ou une grande rivière
Quand on cuculli,
assiège
tel
une place
vis-à-vis l'endroit le plus faible
établir son
le
point
le
l’é-
les débris
que des mon-
*
,
dit
on ne doit pas chercher à
mais bien sur
le
de commencer par battre
l’un,
de
Monté-
se placer la
place
plus favorable pour
camp et exécuter les desseins qu’on maxime est aussi celle du ma-
a formés. Cette
réchal de Berwick. Envoyé à Nice, en 1706,
pour en
faire le siège,
il
se
quer du côté de Montalban
de Vauban
et
même malgré
détermina à atta,
contre
les ordres
les avis
du
roi.
N’ayant à sa disposition qu'une très-petite
armée
camp
, :
il
dut commencer par assurer son
ce qu’il
doutes sur
les
fit
en construisant des re-
hauteurs
,
de manière à barrer
Digitized by
NOTE
i36
compris entre
l’espace
S.
le
Var
et le Paillon
qui appuyaient ses flancs. Par ce
mit à couvert d’une surprise Savoie ayant la
il
se
car le duc de
;
de déboucher à l’im-
facilité
Ténde
proviste par le col de le
moyen
il
,
que
fallait
maréchal pût rassembler ses forces pour
se porter
nemi
,
rapidement à
et le
la
rencontre de l’en-
combattre avant
qu’il eût pris
position; autrement l’infériorité de ses forces l’aurait obligé
de lever
le siège.
Le maréchal de Saxe , avec vingt -huit mille
assiégeant Bruxelles
hommes seulement,
contre une garnison de douze mille avis
que
le prince
,
reçut
de Valdeck rassemblait
cantonnements pour
faire
lever
le
ses
siège.
N’étant pas assez fort pour former une ar-
mée
d’observation
,
le
maréchal vint recon-
un champ de bataille sur le ruisseau de Voluwe , et il fit toutes les dispositions
naître
nécessaires pour s’y porter rapidement cas
que l’ennemi s’approèhât
ainsi à
même
;
il
de recevoir l’ennemi , sans
continuer les travaux du siège.
,
en
se mettait dis-
.
KOTBS. § X.LI
137
I. •
t
Page 26. Feuquières a
dit
qu’on ne doit jamais
at-
tendre son ennemi dans les lignes de circonvallation, et
Ilest dans
qu'on doit en sortir pour l'attaquer.
l'erreur
Pendant
le siège
de Mons en 1691 ,
d'Orange rassembla son armée jusqu’à Notre-Dame-de-Hall tention
de secourir
,
le
prince
et s’avança
,
montrant
la place.
l’in-
Louis XIV,
qui commandait ce siège en personne, as-
sembla un conseil de guerre pour délibérer sur ce qu’il y aurait à faire dans le cas où le prince d’Orange s’approcherait; l’avis du ma-
Luxembourg
réchal de
adopté.
de rester dans
fut
lignes de circonvallation
;
et
cet
avis
Le maréchal donnait pour principe,
que lorsque l’armée assiégeante n’est 'pas forte
pour garder tout
vallation
,
il
le
tour de
faut sortir des lignes
,
assez
la circon-
pour
combattre l’ennemi ; mais lorsqu’on fort
les
fut
aller
est assez
pour camper sur deux lignes autour de
Digitized by
,
W OTES.
i38 la
place
vaut mieux profiter d’uu
il
,
bon
re-
tranchement; d'autant plusque, par ce moyen, point interrompu.
le siège n’est
Eli i658
le
,
maréchal de Turenne , assié-
geant Dunkerque, avait déjà
chée
,
Don Juan, Condé
dres de
parut à
la
Dunes
l’assiégeant,
Turenne
nombre tages
,
le
pour lui
tillerie
,
,
cependant
mais
;
et
,
,
tran-
la
sous les or-
d’Hocquincourt
vue de Dunkerque,
tion sur les
lignes
ouvert
lorsque l’armée espagnole
et prit posi-
à une lieue des lignes de avait la supériorité
il
du
se décida à sortir des
maréchal avait tous
les
avan-
car l’ennemi n’avait pas d’ar-
en cavalerie de-
et leur supériorité
venait inutile pour eux, puisque le terrain n’était pas favorable à celte
arme
;
était
il
donc important de battre l’armée espagnole, avant qu’elle eût le temps de se retrancher et
de recevoir son
portée par tifia
les
La
artillerie.
victoire
rem-
Français à cette bataille jus-
toutes les combinaisons
du maréchal de
Turenne.
Le maréchal de Berwick
,
assiégeant Phi-
b.
X
Digitized by
GoogI
NOTES.
1^9
lipsbourg en 1733, avait à craindre que
le
priuce Eugène de Savoie ne vînt l'attaquer
avant
du
la fin
sicge
avec toutes
,
les forces
les
tinées au siège, le maréchal
forma, avec
armée
reste de son
,
destiné à faire tète qu’il
voulût faire une diversion sur la
Moselle ou sur
le
haut Rhin. Le prince Eu-
gène s’étant présenté devant l’armée geante, quelques officiers généraux d’attendre
point d’avis lignes
,
mais
l’attaquer. ,
d’aller
pensait, ,
le
il
lui
les
pour
maréchal de Ber-
comme M.
le
duc de
qu’une armée qui peut garnir
d’ètre
ses lignes.
tait aussi le
assié-
furent
l’ennemi dans
partout de bons retranchements susceptible
11e
au-devant de
Cependant
qui
Luxembourg
dans
le
un corps d’observation au prince Eugène, soit
voulût attaquer l’armée dans ses lignes,
soit qu’il
wick
de
troupes des-
l’Empire; après avoir disposé
forcée
,
pas
11’est
persista à rester
L’expérience prouva que c’é-
sentiment du prince Eugène; car
n’osa pas attaquer les retranchements
qu’il n’eût pas
manqué de
faire,
s’il
ce
,
avait
eu
l’espérance de les forcer.
Digitized
by
Googli
.
MOT ES.
140
*§ XLIÏI. Ceux qui proscrivent les lignes de circonque l'art de l'ingénieur
l'age 2ü.
vallation
,
et tous les secours
peut donner
,
moyen
d'un
sc privent gratuitement d'une force et
auxiliaire qui ne sont jamais nuisibles
presque toujours
on
Si
utiles, et
souvent indispensables.
est inférieur
en nombre
,
.
a dit le
,
maréchal de Saxe , on ne tiendra pas derrière des retranchements, où l’ennemi porte toutes ses forces
on
pour forcer sur quelques points
est égal
en force
on
,
est supérieur*
si
soin
pourquoi donc se donner
Cependant
faire ? les
,
la
retranchements sont inutiles ,
En
1797,
siège
,
les
peine d’en
malgré cette opinion que
de Saxe en a souvent
zollern
si
on n’en a pas be-
plus ; :
;
on n’y tiendra pas non
généraux Provera
s’étant présentés
de Mantoue , où
le
maréchal
fait usage.
pour
était
et
Hoben-
faire lever le
renfermé
le
ma-
réchal Vurmser, furent arrêtés par les lignes
de contrevallation de Saint-Georges
;
ce léger
- .
Digitized by
,
NOTES. obstacle suffît pour
douuer
* 4 *.
le
temps à Napo-
léon d’arriver de Rivoli pour faire échouer leur entreprise.
Il
pensait encore que c’était
pour avoir négligé de lignes
,
se retrancher par des
qu’on fut obligé de lever
le siège
dans
campagne précédente.
la
§
XL IV.
%
«
Page 27* Les circonstances ne permettant pas de laisser
une garnison suffisante pour défendre une ville
de guerre où l’on aurait un hôpital
on doit au moins employer tous
pour mettre
la citadelle
les
et des magasins,
moyens possibles
à l’abri d’un coup de main.
Quelques bataillons , épars dans une
ville
,
n’inspirent aucune craiuîe; mais renfermés
dans l’enceinte plus étroite d’une citadelle cette précaution
me
semble nécessaire, non seulement dans
les
ils
en imposent. Ainsi
places de
guerre,
formé des dépôts de à
,
mais partout où l’on a blessés et des magasins
défaut de citadelle, on doit choisir
quartier de la
ville
favorable pour
la
;
un
défen-
Digitized by
.
NOTES.
I 42
sive
,
et s’y retrancher
opposer
le
de manière à pouvoir
plus de résistance possible.
§
XLV.
«
Page 27. Une place de guerre ne peut protéger
la
garnison et arrêter l’ennemi qu’un certain temps; ce
temps écoule,
et les défenses
garnison posera
les
de
armes. Tous
la place détruites, la
de discussion que sur
que doit
faire
le
plus
ou
peuples civilisés
les
ont été d'accord sur cet objet, et le
il
n’y a jamais eu
moins de défense
un gouverneur avant de capituler.
.
En 1705, les Français, assiégés dans Haguenau par le comte de Thungen , se voyaient hors d’état de soutenir l’assaut. Le gouver-
neur Péri
,
qui
s’était
distingué par une vigou-
reuse défense, ne pouvant espérer d’obtenir capitulation
guerre la
,
main pour
le secret
sans
se
rendre prisonnier de
se décida à se faire jour les sortir
de
la place.
armes
à
Afin d’assurer
de son entreprise, tromper l’ennemi
et connaître
en
même
ciers subalternes,
temps
l’esprit
Péri assemble
des
offi-
un conseil
Digitized by
NOTES. annonce
de guerre, où
il
mourir sur
la
brèche
l’extrémité
où
011 se
la
;
143
qu’il est
puis
,
trouve,
déterminé à
sous prétexte de tenir toute
fait
il
garnison sous les armes, et à
nuit
la
,
après
avoir laissé seulement quelques tirailleurs sur la
brèche
,
ordonne à
il
garnison de se
la
mettre en marche, et sort en silence de Ha-
guenau. Le succès couronna celte audacieuse résolution
éprouvé fenses
,
,
la
Saverne sans avoir
et Péri arriva à
moindre
dans
les
perte.
Deux
du général Masséna à Gènes, à Saragosse.
Le premier
bagages et tous
et
les
celles
de Palafox
armes
sort avec
honneurs de
les
après avoir refusé toutes s'ètre
belles dé-
temps modernes, sont
sommations
défendu jusqu’à ce que
la
et
guerre,
la
famine
et le
force à capituler; le second ne se rend qu’a-
près avoir enseveli sa garnison sous
combres de
la villè
,
qu’il
en maison jusqu’au moment où
mort dre. çais
lui
Ce
les
dé-
défend de maison la
faim
et la
font une absolue nécessité de se rensiège, aussi honorable
que pour
les
pour
les
Fran-
Espagnols, est un des plus
NOTES.
144
mémorables de l’histoire de
la
guerre. Palafox
a dévoilé, pendant ce siège, tout ce qu'on
peut attendre de l’opiniâtreté et du courage
pour prolonger
La
la
défense d’une place forte.
vraie force est dans la volonté
crois
doit
que
,
dans
:
aussi je
choix d’un gouverneur, on
le
moins avoir égard à
ses talents qu’à son
caractère; car ses qualités les plus essentielles
courage
doivent être
le
dévouement
; il
la
,
persévérance et
le
doit surtout posséder le talent
d’exalter non-seulement la garnison, mais en-
population entière de
core
la
faut
de quoi, quel que
on aura multiplié
la
soit l’art
place
;
à dé-
avec lequel
ouvrages défensifs
les
,
la
garnison sera réduite à capituler, après avoir essuyé
le
premier ou, tout au plus, lesecond
assaut.
§ Page 28. Les la liberté 11 'en
clefs
XLVI.
d’ane place de guerre valent bien
de sa garnison
sortir
que
,
libre; ainsi
lorsqu'elle est résolue de ,
il
est loujours
plus avan-
tageux d’accorder une capitulation honorable à une
Qjpitizad
by-Csegle
,
.
mnu^ït.
JfOTES,
145
qui a montré une vigoureuse résistance
garnison
que de courir
les
chances d’un assaut. 4
Le maréchal de
que
Villars a dit
le
gou-
verneur d’une place de gueçre ne doit jamais
donner pour excuse de sa capitulation veut conserver
les troupes,
nison qui marquera de
du
roi.
fermeté
la
pas prisonnière de guerre ; car
de général qui d’assaut
,
,
il
,
qu'il
Toute gar,
ue sera
n’y a poiut
assuré d’emporter une place
n’aime miette donner capitulation,
que de hasarder de perdre mille hommes pour forcer des gens
obstinés..
§ XLVII. Page 29. L'infanterie, la cavalerie peuvent pas se passer l’une de elles être
s’assister
Un
et l'artillerie
l'autre
;
ne
aussi doivent*
cantonnées de manière à pouvoir toujours en cas de surprise.
général, a dit Frédéric, doit mettre
toute son attention pour assurer la tranquillité
de ses cantonnements,
afin
que
le soldat ."io
Digitized by
,
U»!WI
-
de
de toute inquiétude
ses fatigues.
observer que
l
1 1
-
les
,
puisse se reposer
Pour remplir ce but
les
se former sur
que
j
NOTES.
146 libre
1
on doit
troupes puissent rapidement
un
reconnu d’avance
terrain
;
généraux soient avec leurs divisions
ou leurs brigades, et que
le service se
fasse
partout avec exactitude.
Le maréchal de Saxe
qu’on ne
est d’avis
doit pas se hâter de sortir de ses cantonne-
ments
;
mais
qu’il faut
attendre que l’ennemi
se soit ruiné par des marches, afin
de tomber
sur lui avec des troupes fraîches, lorsque les '
siennes sont déjà fatiguées. Je crois cepen-
dant qu’il serait dangereux de regarder son avis
comme une maxime
;
car
il
est
beaucoup
de circonstances où tout l’avantage l'initiative
,
forcé d’étendre ses la
dans
cantonnements à cause de
rareté des subsistances
avant qu’il
est
surtout quand l’ennemi ayant été
ait
eu
le
,
on peut l’attaquer
temps de concentrer
ses
forces.
Digitized by
.
U-*, ..
NOTES. §
» »«
«U
.
147
XLVIII.
Page 29. L’infanterie nedoitse ranger ey ligne que sur deux rangs, parce que
que sur
le fusil
ne permet de tirer
reconnu que
cet ordre, el'qu’il est
troisième rang est très-imparfait, et nuisible à celui des
feu
du
qu’il est
deux premiers.
me semble que
Il
le
même
si les
circonstances exi-
gent qu’une ligne d’infauterie se forme en carré, l’ordre sur deu^ rangs sera bien mince
pour
résister
inutile les feux
au choc de
que paraisse de
file
pour remplacer au premier
et
,
il
la
cavalerie
;
quelque
le
troisième rang pour
est
cependant nécessaire
les
hommes
au second rang
sera obligé de serrer les
.
files
qui tomberont ;
,
autrement ou et
de
laisser
alors des intervalles entre les pelotons dont
ne manquera pas de
profiter. Il
semble encore que, lorsque
l’infanterie
la cavalerie
me
sera placée sur deux rangs, les colonnes se
trouveront bien allongées lorsqu’on sera eu
marche par
le flanc.
Derrière
les
retranche10.
Digitized by
ET
NOTES.
l4$
meuts,
si
on trouve plus avantageux de pla-
cer l’infanterie sur deux rangs
,
il
faut placer
troisième en réserve; pour l’utiliser,
le
l’enverra*
remplacer
le
premier rang
,
on
quand
commencera à manque de vivacité. Je
celui-ci sera fatigué et qu’011
remarquer que
me
ne
permets
vations lente terie,
,
,
au resie
que parce que
,
j’ai
de
faire ces obser-
lu dans
brochure ayant pour
une excelde C Infan-
titre
qu'on propose l’ordre sur deux rangs
comme le vrai
le feu
meilleur
l’auteur le prouve,
:
il
est
par une infinité de raisons excellentes,
niais insuffisantes
pour répondre à toutes
les
objections qu’on pourrait lui opposer.
§
LX IX.
Page 30. La méthode de mêler des pelotons d'infanterie avec la cavalerie est vicieuse
;
elle n'a
que des
inconvénients. La cavalerie cesse d’être mobile; elle est
gênée dans tous ses mouvcmcnls,
elle
perd son
impulsion
C’est aussi l’avis faiblesse
du maréchal de Saxe : la dit-il, suffit seule pour
de cet ordre
,
Digitized by
NOTES.
qu’ils
I4p
pelotons d’infanterie
intimider ces
sentent qu’ils sont perdus
est battue
si la
cavalerie
cavalerie qui s’est flattée
la
;
parce
,
secours de l’infanterie qu’elle aura fait
ne
,
la
du
voyant plus dès
un mouvement un peu brus-
que, restera déconcertée. Le maréchal deTu-
renne
et les
quefois
que
ne
cela
teur
généraux de son temps ont quel-
employé
moderne
geux dans
cet ordre; mais
à le
il
me
semble
pas pour engager un au-
suffisait
présenter
comme
avanta-
ses Considérations sur l'art
de la
guerre. Depuis long-temps cet ordre n’est plus
en usage légère
de
le
,
il
;
et
me
depuis
la
création de l’artillerie
paraît qu’il est
devenu ridicule
proposer.
§ L. Page 30. Les charges de cavalerie sont également bonnes on commencement, an milieu, ou à la fin d’une bataille; elles doivent être exécutées toutes les fois
qu’elles peuvent se faire sur les flancs de l’infanterie,
surtout lorsque
celle>ci est
engagée de front.
L’archiduc Charles, en parlant de
la
cava-
NOTES.
r.jo
recommande de
lerie,
la
porter en masse sur
momcut de
le point décisif,
lorsque le
liser est arrivé
c’est-à-dire lorsqu’elle peut
,
l’uli-
attaquer avec certitude du succès. La vivacité
de son
allure permettant à la cavalerie d’opé-
rer sur toute le
la
général qui
possible
,
ter d’en
même journée,
doit
autant que
,
de trop nombreux détache-
faire
d’employer , il
une
commande
réunir en grandes masses et évi-
la
ments. Quand
la ligne
ligne dans la
la
nature du terrain permet
la eavàleriè sur tous les points
avantageux de
est alors
la
de
former
en colonne derrière l’infanterie , dans une position
où
elle puisse
facilement se porter par-
tout où le cas l’exigera. Si la cavalerie doit
couvrir une position assez en arrière
,
elle doit
être placée
pour atteindre en carrière
les
troupes qui viendraient attaquer cette position. Si elle est destinée à couvrir le flanc l’in fan terie
tif
,
elle doit aussi
,
par
le
même
de
rho-
être placée en arrière. L’effet de la cava-
lerie étant
de
,
la
purement
offensif,
former à une distance
il
est
suffisante
de règle du point
Digitized
by
,
N O T E S.
l5l •
où
elle
•
doit s’engager, pour quelle puisse
prendre carrière et y arriver avec la plus graude impulsion possible. Relativement à réserve de cavalerie , elle ne doit être
la
ployée qu’à
la fin
d’une bataille
em-
pour
soit
,
opérer un syccès décisif, soit pour protéger
nn mouvement de retraite. Napoléon observe qua la bataille de Waterloo la Cavalerie de ,
garde qui formait sa réserve, fut engagée
la
contre ses ordres;
il
se plaint d’avoir été pri-
vé, dès cinq heures, de cette réserve de cavalerie, qui, bien employée, lui avait
souvent assuré
la victoire
!
si
.
S LI. PageSI.
C’est à la cavalerie à poursuivre la vic-
toire, et à empêcher l’ennemi battu de se rallier.
.
Vainqueur ou vaincu
,
il
est
du plus grand
avantage d’avoir des escadrons de cavalerie
en
réserve
,
soit
pour profiter de
la victoire
soit pour assurer la retraite; car
vent vu des
on a sou-
batailles décisives devenir
de peu
-Diqilized by
J-
«otés. d’importance pour
le
vainqueur, parce
qu’il
manquait de cavalerie pour poursuivre x
bilité
Ôase
armée en
Lorsqu’on poursuit une
rallier.
retraite
,
c’est
surtout sur ses flancs
qu’on doit porter les masses de cavalerie
de
retraite.
’
§
.
.
Page 31. lerie
LU.
L'artillerie est plus nécessaire à la cava-
qu’à l’Infanterie, puisque
pas de feux
che
a
si
,
trouvent suffisantes pour couper sa
elles se
ligne
ses
et enlever à son adversaire la possi-
succès
,
et rie
la cavalerie
ne rend
peut se battre qu’à l'arme blan-
•
L’artillerie légère est
une création de Fré-
déric; l’Autriche ne tarda pas à l’introduire
dans ses armées, mais d’une manière imparfaite.
Ce
n’est
qu’en 179a que cette
adoptée en France
,
où
elle fut
arme
fut
rapidement
portée au point de perfeotiou où elle se trouve
maintenant.
Les services que cette
rendus pendant
les
arme
a
guerres de la révolution
Digitized by
,
NOTES.
.
ï53 '
sont immenses
;
sorte qu’elle a changé la tactique
par sa mobilité
permet de
elle
pidement sur tous
dit
,
outre que
le
domine et bat l’ennemi
,
la victoire
légère
l’artillerie
pour assurer parer
décisif.
pept décider
,
se porter ra-
dans ses Mémoires, qu’une
batterie qui prolonge
en écharpe
les flancs
de
;
ainsi
nécessaire
est
la cavalerie et pré-
succès d’une charge par
mitraille, ces
,
püisque
points où l’artillerie
les
peut avoir un succès
Napoléon a
»
Ton peut dire en quelque
et
l’effet
de
ensemble pour se porter rapidement sur points où teries.
il
La
est
blissement
,
dans ce cas
l’artillerie ,
les
avantageux d’établir des bat-
cavalerie
marche de
la
deux armes doivent encore être
et la
;
elle
,
masque
en protège
la
l’éta-
couvre des attaques de l’en-
nemi.
§ liii.
Page 31.
En marche on
grande partie de
l'artillerie
en position,
ta
plus
doit être avec les diri-
Digitized
•
by
.
NOTEES.
li>4
sions d'infanterie et de cavalerie
placé en réserve.
.
do
le reste
;
Plus l’infanterie est
bonne
,
plus
est
il
portant de l’appuyer par des batteries
de
la
ménager
l’artillerie
it
être
.
il
:
est
im-
,
afin
nécessaire, aussi
que
attachée aux divisions marche en
avant, parce t^ue cela influe sur le moral du soldat, qui attaque avec plus d’assurance lorsqu’il est sûr
que
couverts par
l'artillerie.
les flancs
de
là
colonne sont
La réserve
doit être employée dans
et en grande masse, parce qu’alors cile
d’artillerie
un moment il
décisif
est diffi-
que l’ennemi ose rien entreprendre con-
tre ‘elle; car
il
n’y a presque pas d’exemple
qu’une batterie de soixante pièces de canon ait été
emportée
pai*
une charge d’infanterie
ou de cavalerie, à moins
ment appuyée
et
dans
qu’elle
le
ne
fût nulle-
cas d’être facile-
ment tournée. § LIV. Page 32.
Les batteries doivent être placées dans
les positions les
plus avantageuses
,
et
le
plus en
«
V
Digitized by
NOTES.
i55
avant possible des lignes de l'infanterie et de
la
ca-
cependant qu’elles puissent se trouver
valerie, sans
compromises.
La
batterie de dix-huit pièces de
qui couvrait bataille
la
Moskowa (Borodino), peut
comme un
citée
sur
de
la
être
exemple. Son emplacement
un mamelon arrondi
dans tous
canon,
centre de l’armée russe à
le
qui commandait
les
sens, lui donnait une force telle,
qu’elle suffit
pendant long-temps pour rendre
indécise l'attaque vigoureuse que les Français firent par leur droite.
Deux
fois
enfoncée
,
la
gauche de l’armée russe pivotait sur cette liatterie et
sition.
reprit
deux
fois sa
première po-
Attaquée à plusieurs reprises avec une
rare intrépidité, cette batterie fut enfin
portée par
les
Français
perdu des corps
brun
et
,
d’élite et les
Caulaincourt;
em-
mais après y avoir
généraux Mont-
sa prise décida
du
mouvement rétrograde de la gauche de l’armée russe. On peut encore citer, dans la campagne de 1809, l’effet terrible que produisirent les cent pièces de canon de la garde
Digitized by
NOTES.
i56
que
le
géuéral Lauriston dirigea à
de Wagram
contre
,
la bataille
droite de l’armée au-
la
trichienne. '
S LV. Page 32. Un général doit
éviter de mettre son
en quartiers de rafraîchissement, quand
de réunir des magasins de vivres
et
il
armée
a la facilité
de fonrrages, et
de fonrnir ainsi aux besoins du soldat. *
*
Un
grand avantage qui résulte lorsqu’on
dans uu camp
tient l’armée
bien plus
maintenir
la discipline.
livre avec joie et craint
d’en
facile
c’est qu’il est
,
diriger l’esprit et d’y
Le
au repos
;
il
finit
de rentrer en campagne
a lieu dans
un camp, où
cantonné se
soldat
par :
s’y plaire
le contraire
l’ennui et
une -disci-
pline plus sévère lui font désirer de voir bientôt la
campagne
l’uniformité
du
que présente
la
s’ouvrir, afin d’interrompre
service par les chances variées
guerre.
Une armée campée
est d’ailleurs bien plus à l’abri d’une surprise
que dans des cantonnements
,
dont
le défaut
NOTES. est
terrain trop étendu.
Dans
recommande de la
ligne
troupes
,
sera forcé de prendre
le
marquis de Feuquières
choisir
un camp sur pour
soit à l’improviste
avec vigilance
le service se fait
,
le front
souvent
d’y rassembler
et
,
»
où on
le cas
des cantonnements,
de
l57
presque toujours d'occuper un espace de
les
vérifier
si
dans
le
soit
seul but de réunir les différents corps.
S LVI. Un bon
Page 33.
bonne organisation
général
la
de bons cadres
une bonne instruction
,
cipline sévère, font de
ment de
,
v
•
Ceci
me
une dis-
bonnes tronpes, indépendam»
•
semble plus applicable aux soldats
officiers; car la
guerre n’étant pas une
chose naturelle à l’homme qui en raisonnent
les
,
enthousiasme chef qui
et
la
il
faut
que ceux
causes y soient conduits
par une passion quelconque.
le
,
une
cause pour laquelle elles se battent %
qu’aux
,
Il
faut
un grand
un grand dévouement pour
commande
,
pour qu’une
ar-
Digitized by
NOTES.
i58
mée où
fasse
elle
de grandes chose dans une guerre
ne met aucun intérêt
prouvé par
la
ordinairement
:
ceci est assez
mollesse avec laquelle agissent les
troupes auxiliaires, lors-
ne sont pas elles-mêmes entraînées
qu'elles
par leur chef.
§ L VII. Page 33. Quand une nation n’a pas de cadres et un principe d'organisation militaire, il lai est bien difficile
C’est
d’organiser une armée.
une vérité incontestable, surtout une
armée destinée à combattre d’après
où
le
principalement sur l’ordre,
la
des guerres modernes
rapidité des
,
le
système
succès repose précision et
§
L VIII.
Page 33- La première qualité du soldat
est la cou*
stance à supporter la fatigue et les privations leur n’est et la
que
la
manœuvres.
la
%
la va-
seconde. La pauvreté, les privations
misère sont l’école du bon soldat.
La valeur appartient
aussi bien
au jeune
Digitized
by
,
NOTES. soldat qu’au vétéran
mentanée c’est
:
c’est
mais
,
i5y elle est plus
mo-
par l’habitude du service,
après plusieurs campagnes que le soldat
acquiert le courage moral qui fait supporter sans se plaindre la fatigue et les privations la
guerre
;
suppléer à ce qui lui
de ce
que
le
qu’il
de
l’expérience lui apprend alors à
manque;
il
se contente
peut se procurer, parce qu’il sait
succès ne s’obtient que par une persé-
vérance soutenue. Napoléon pouvait dire avec raison
que
la
misère est l’école du bon soldat,
puisque rien ne peut être comparé au dénû-
ment de l’armée des Alpes le
à
commandement comparer aux
avec cette
campagne
,
,
d’Italie.
Arcole
aussi rien n’est
brillants succès qu’il obtint
même armée
dans sa première
Les troupes qui
quirent à Montenolte
Bassano
en prit
lorsqu’il
comme
Lodi
,
et Rivoli
,
,
vain-
Castiglione,
quelques mois
auparavant voyaient des bataillons entiers couverts de lambeaux
manquaient de
,
déserter parce qu’ils *
vivres.
*
*v
Digitized by
m «OTES.
l6o
S LIX. V
Page 35.
cinq 'choses qu’il ne faut jamais
11 est
séparer du soldat
:
son fusil
,
ses cartouches
pour au moins quatre jours,
ses vivres
et
,
son
son
sac,
outil
de pionnier %
heureux que Napoléon
Il est
l’avantage de ''soldats
donner un
outil
le ridicule
qu’on a cherché de jeter
gênera sûrement pas plus
que le sabre
côté
,
et lui sera
distribue par
on
fait
le soldat d’infaute-
qu’il porte inutilement à
bieu plus
compagnie ,
porter par des
utile. Celles
et
du bois ments la
du
est-il
et
souvent fort
nécessaires.
,
,
corvée, ne
lorsqu'il faut
difficile
de
faire
de baraquer, par mauque d’instru-
hache comme soldat
son
qcftm
qu’en campagne
hommes de
tardent pas à se perdre; aussi
camper,
•
Une hache ne
sur ceux qui l’ont proposé.
,
reconnu
car son autorité servira peut-être à
;
combattre
rie
ait
de pionnier aux
il
En donnant, au contraire,
faisant partie
de l’armement
sera toujours obligé de l’avoir
V Digitized by
1
NOTES. avec
lui
et
;
,
161
soit qu’il veuille se
dans un
village
un camp
,
retrancher
ou établir des baraques dans
un chef de corps ne tardera pas à
s’apercevoir des. avantages cette innovation.
Une
que. procurerait
fois. la
peut-être sentira-t-on aussi
donner des pioches compagnies,
hache adoptée, nécessité de
la
et des pelles à
et surtout l’avantage
quelques
de se re-
trancher pins souvent. C’est
particulièrement
dans
les
retraites
important de se retrancher, Iprsqu on parvenu à atteindre une bonne position ;
qu’il est
est
car un a une
camp retranché non-seulement facilite les moyens de se ral-
armee pqursuivie
lier,
mais encore
qu’il
puisse paraître douteux à l’ennemi de
s’il
est
tellement fortifié
l’attaquer avec succès ,'cela ne
de rétablir
le
manquera pas
moral des troupes en retraite
et
de donner au général eu chef des ressources pour reprendre l’offensive en profitant des premières dispositions vicieuses
prendre à son adversaire.
campagne de 1761
,
On
sait
qu’il
verra
que dans
Frédéric, cerilé par .
la
les
1
Digitized
by
,
WOTK«.
tfl*
deux fermées russe
et autrichienne»,
•
dont
les
•
_
forces réunies étaient quadruples des tiennes saiiva
cependant son armée en se retranchant
au camp de Quntælvitz. '•
s
:
11 '
lx
t
.
*
:
fbût éneourager
,
par tous les moyens
passible#, les solda ts'à rester sotis les drapeaux
;
ce
qu'on obtiendra facilement, en témoignant une grande estime aux vipnx. soldats
•
•
«
Quelques écrivains modernes ont proposé, feu
éoîntraire, 'd’abréger la durée
dfii
service,
afin de' faire passer successivement tonte la
jeunesse sous les drapeaux ;
ce
moyen
4
ils
prétendent par
obtenir des levées en niasse toutes
exercées, et capables de repousser avec succès
une guerre
d’iûyasioh.
Quelque
paraisse au premier abord
de
forces* militaires
est trés-fqctle <fe
,
ra pas
et
brillant
que
pareil système
jç crois cependant qu’il
le'
combattre
ineitt le soldat, fatigué
ne garnison
un
:
premièqk-
du service minutieux
du joug de
ta discipline
grande envie dè recommencer
,
n’ au-
aussitôt
Digitized by
i
NOTES.
qu’ayant servi
1
d’autant’ plus
temps prescrit,
le
croira
il
avoir rempli les devoirs que tout citoyen doit à sa patrie; rentré dans ses foyers, rie
,
prend un
militaire,
guerre. ,
i
i63
son congé;
aura reçu
qu’il
Au
ejt
élat
ma-
l’esprit
devient bientôt iqhabile pour
contraire
;
il
comme
oublie le joug de
pline, s’habitue aux privations et finit
,
la
4e soldat qui sert Iong-
,
temps, s'attache à son régiment nouvelle famille
pose son état
se
il
perd rapidement
,
que
à
une
la disci-
lui
im-
par trouver Son exis-
l
tènee agréable.
Il
est
peu
d’officiers qui aient
i
(
guerre,
fait la
qui ne connaissent * + r
t
diffé-
la
4
•
rence qu’il y a entre les vieux ou les jeunes soldats, soit pour supporter la fatigue d’une
I
longue campagne,
soit
pour attaquer avec
sang-froid qui distingue lé vrai courage rallier
quand on a
ou
,
le
se
été repoussé en désordre.
,
Montecuculli a dit
:
\
qu’il
pour discipliner une armée f
l’aguerrir,
et
,
du temps
faut
encore plus pour
beaucoup plus pour
vieilles troupes.
Aussi
il
faire
recommande de
grand cas des vieux guerriers
,
qu’il
de
faire
faut.
Digitized
by
NOTES.
l64
conserver avec soin et en avoir tou-
dit-il,
jours un
donc
bon nombre sur pied.
qu’il n’est
ter la paie
même
pas
Il
suffisant
me
semble
d’augmen-
du soldat en raison des années de
service, mais qu’il faudrait en outre lui don-
ner une marque de distinction qui
rager à à y j
vieillir
vieillir
sous les drapeaux
avec honneur.
et surtout
,
»,
.
lui assu-
de l’encou-
rerait des privilèges susceptibles
•
».
LXI.
§
Page 34. Ce ne sont pas les harangues au moment du feu qui rendent les soldats braves: les vieux vétérans les écoutent à peine, et •
,
i
les
recrues les oublient
•
,
nu premier coup de canon. ...*.. *
•
La pensée du général en chef exprimée .
d’une njanière énergique
est
cependant d’une
grande influence sur Je moral du soldat En
1703, a d'attaque de Hornbec , le maréchal Villars, voyant que les troupes ayauçaient
de
mollement,, s’élance •
Eh quoi
lui
-même
*
•
à leur tète. *
J leur dit-il, faudra-t-il donc que
moi , maréchal de France
,
jp monte le pre -
Digitizec
.
I
NOTES. mier à l'escalade ,
Ce peu de mots
si
l65
je veux qu'on attaque
réveilla leur
courage
ciers et soldats s’élancèrent à l’envi sur les
parts
pour aujourd’hui , vous
C'est assez reculer
au moment où
,
l’offensive à la bataille
de mots
journée
il
lui faire
les
voulut reprendre
de Marengo: Ce peu
pour ranimer
suffirent
et
,
champ de
le
Napoléon en parcourant
bataille ! disait
soldat
rem-
et la ville fut prise d’assaut sans perte.
,
savez que je couche toujours sur
rangs
.*
offi-
;
oublier
l’ardeifr
la fatigue
du
d’une
où presque toutes les troupes avaient
,
déjà combattu.
§ LX.I
I.
l*age 35. Les tentes ne sont point saines
mieux que
le soldat
pieds au feu
,
dont
terrain sur lequel
un peu de
le il
il
vaut les
voisinage sèche promptement se couche; quelques planches
paille l’abritent •
;
bivouaque, parce qu’il dort
du vent.
•
.
;
.
.
le
ou
.
a
,
L’avantage reconnu de bivoua’quer est uij
motif de plus pour ajouter uü outil de pion* nier à l’armement
moyen de
fa
du
hache
et
soldat
de
;
parce que4, au
fa pelîe
,
if
pourra
Digitized by
,
plus facilement se baraquer.^ J’ai vu des ba-
raques faites avec des branches d’arbre
où Ton
couvertes en gazons
,
ment
pluie et
dans
à l’abri la
de
là
re-
,
était parfaite-
du
frôid
,
même
plus mauvaise saison. «
§ 1XIII. Page 36. Les renseignements qne
l’on obtient des
prisonniers doivent être appréciés à leur juste valeur;
un soldat ne l'officier
voit guère au-delà de sa
compagnie,
peut tout au plus rendre compte de
tion ou des
mouvements
et
la posi-
de*la division à laquelle ap-
partient son régiment. ......
Montecuculli observe avec sagacité que prisonniers
ment
,
afin
les
doivent être interrogés séparé-
de reconnaître par
de leurs réponses
s’ils
la
coïncidence
né cherchent pas à
tromper par de faux rapports. £^n général,
les
renseignements qu’on obtient des officiers prisonniers
doivent surtout être dirigés à
faire connaître .les ressources de.
l’ennemi
et quelquefois des details sur les localités.
Frédéric .recommande de# menacer
les-
pri-
/
Digitized by
GoogI
NOTES. son ni ers d’être passés par
>Ô7 les
armes
,
l'on
si
s’aperçoit qu'ils out l’kiteutiou de faire *
faux rapports,
§
*
IAIV.
•
Page 37.
n’est pins important
commandement
•
la gUerre
qq* quand on ne
l’unité'
dans
fait la
guerre que contre une seule puissance
le
dé
»
;
aussi
,
ilote
,
*
faut avoir qu'une seule
uoe
armée, n’agissent que sur
seule ligne, et cnndoite
*
par un seul chef /
* «
Les sucrés
dit
,
à ^ l’archiduc' Cbâries
a
,
ne *
s’obtiennent que par des effort» simultanés
un
vers
même
point, des résolutions éner-
giques et une grande promptitude d’exécution. Il est rare
que plusieurs hommes
,
qui
même
but , .se
trouvent parfaitement d'accord sur les
moyens
veulent cependant arrivera»
à prendre pour y parvenir; et si la volonté, d’un seul ne l'emporte*, ils manqueront d'en-
semble dans l’e&écution de ^eurs opérations, et n’atteindront
pas
le*
inutile d’appuyer cetfe
pies
*,
but proposé.
H
esr
maxime par désexem*
qui ne sê trouvent que trop fréquem-
*
£1
KOTfcs.
l68
ment dans
même dans
l’histoire
Eugène
:
et
Marlborough
n’auraient peut-être pas été
campagnes
les
concert
,
si
qu’ils
si
heureux
ont dirigées
de
l’intrigue et la divergence d’opi-
nion n'avaient pas constamment désorganisé
armées qui leur étaient opposées.
les
»
§ L J
'
XV.
-
Page 37.
A
force,
de disserter, de faire de l’esprit,
de tenir des conseils, il arrivera ce qui
est arrivé
dans
marche
c’est
tous les siècles, en suivant utie pareille
qu’on
finit
par prendre
le
plus mauvais parti, qui
guerre, est
presque toujours, à
la
ou, si l’ou veut,
plus prudent.
•
Le
prinfce
de guçrre
11e
le
Eugène
le plus
pusillanime,
•
disait
que
les
rien entreprendre.
aussi l'avis .de Villars. LJn général
donc
conseils
sont bons que lorsqu’on veut
une excuse pour ne doit
;
éviter d’assembler
un
C’est
en chef
conseil dans
•
les*
occasions •périlleuses, mais se borner à
consulter séparément ses officiers généraux les v
plus expérimentés, afin de s’éclairer de
leurs conseils; et se décider ensuite d’après ses propres vues.
Par ce moyen
il
devient.
•ifcoogle
NOTES. il
est
vrai
,
prendre; mais sa
a l’avantage d’agir d’après
il
propre conviction
et d’ètre sûr
,
secret de ses opérations
comme
rôy
responsable du parti qu’il va
que
le
ne sera pas divulgué,
cela arrive ordinairement lorsqu'elles
sont discutées dans un conseil de guerre. * *
§ Page 37. A
la
LX "V I.
guerre, le chef seul
portance de certaines choses
;
et
il
comprend
volonté et par ses lumières supérieures
surmonter toutes
,
vaincre et
les difficultés. *
’
qui obéit
mandenient qui
J
*
.
L’homme
l'im-
peut seul, par sa
quel que soit
,
lui est confié
à couvert de ses fautes,
s’il
,
le corn-
sera toujours
a exécuté les* ort
dres qui
même le
lui
ont été donnés.
n’en est pas de
du général en chef, sur qui reposent
salut de l’armée et
pagne
Il
;
le
succès de la cam-
occupé sans relâche à observer, mé-
diter et prévoir,
il
est
concevable qu’il doit
acquérir une solidité de jugement qui
lui fera
toujours apercevoir l’état des choses sous un
point de vue plus vaste et plus vrai que ses
Digitized
by
.
NOTES.
I^O
généraux subalternes. Le maréchal de Villars, dans toutes ses campagnes , a presque toujours agi contre
de
l’avis
ses
généraux, et
presque toujours été heureux
qu’un général qui se sent
vrai
commander une armée, pres inspirations,
tant
:
la
il
a
est
il
force de
doit suivre ses pro-
veut obtenir des succès.
s’il
LXVIL
§ Page 38. Autoriser
les
généraux
et tes officiers à
armes, en vertu d’une capitulation particulière, dans toute autre position que celle où ils poser
les
forment
la
garnison d’une place de guerre, offre des
dangers incontestables. C’est détruire
d’une nation, que d’ouvrir cette
hommes
timides, ou
Dans tacha
la
lés
de
aux lâches, aux
braves égaies.
campagne de 1759
,
général Fink avec dix
le
hommes
même aux
l'esprit militaire
portfc
sur
la
Max en
Bohème
,
à
afin de
.
.
Frédéric dé-
huit mille
couper
les déli-
l’armée autrichienne
;
cerne par des forces doubles, après un combat assez vif, le général torze mille
hommes
Fink capitula, et qua-
posèrent
les
armes. Cette
défection est d’autant plus honteuse
,
que
lu
NOTES. général
V tuich
,
I7 1
qui commandait
ayant réussi à se faire jour, tout capitulation
cette
Fiuk, qui
de guerre
fut ^
la
cavalerie
le
retomba sur
,
blâme de général
le
depuis traduit devant un conseil
cassé de ses dignités militaires, et
condamné à deux ans de campagne d’Italie, en 1796,
Dans
prison. le
la
général autri-
chien Provera capitula avec deux mille hom-
mes au
cliàteaü
bataille
de
pitula avec
mes.
On
la
de Cossaria
Favorite, ce
;
plus tard
même
un corps déplus de six
n’ose presque pas citer
,
à. la
général camille la
hom-
honteuse
du général Mark à la capitulation campagne de i8o5, ou trente mille
défection'
d’Ulm
,
Autrichiens mirent bas
les
qu’on a vu
guerres de
lution
,
,
pendant
tant de
les
armes;
tandis la
révo-
généraux se faire jour par
une détermination vigoureuse avec quelques ,
bataillons seulement. ' ..
§
LX VIII.
Page 39. Aucun souverain, aucun peuple, aucun général ne peut avoir de garanties, officiers capitulent en plaine
,
et
s’il
tolère
que
les
posent les armes eu
Digitized
by
,
7
“I
NOTES.
1^2
vertu d’un contrat favorable aux individus du corps
qui
le
contracte
,
mais contraire aux intérêts du reste
de l’armée
-»
,
*.
«
;
Les soldats
ignorant presque toujours les
desseins de leur chef, ne peuvent pas être
responsables de sa conduite;
poser
les
armes
,
de manquer aux nécessaires à une
d’hommes. les
Il
me
doivent
ils
lois
de
s’il
ordonne de
le faire
,
armée que quelques parait
à
moins plus
la discipline,
milliers
donc qu’en pareil cas
chefs seuls doivent être responsables
subir la peine due à leur lâcheté
;
car
il
,
et
n’y
a pas d’exemples
que
leur devoir dans
une situation désespérée,
lorsqu’ils
courageux
conduits
étaient
fait
par des officiers
Il
n’est
LXIX.'
qu’une manière honorable d’être
prisonnier de guerre, c’est d’être pris isolément
et lorsqu’on il
n’aient fait
et résolus.
§ Page 39.
les soldats
ne peut plus se servir de ses armes
avec l’honneur; mais
:
alors
ne saurait y en avoir on est forcé de se rendre pri-
n’y a pas de conditions, car
il
sonnier par une nécessité absolue.
“On
a toujours le
temps de
se
fendre pri-
k
rGsogle
NOTES.
I7
3
sonnier, aussi ne doit-on le faire qu’à la der-
extrémité. Je
nière
me
permettrai de citer
un exemple d’une' rare opiniâtreté à
ici
défendre
,
Le capitaine de grenadiers Du-
oculaires.
breuil
du 3 7
,
se.
qui m’a été attesté par des témoins e
régiment de ligue, ayant été
envoyé en détachement avec
sa
compagnie,
*
dans sa marche par un gros parti
fut arrêté
de Cosaques, qui l’entourèrent de tout côté.
Ce
capitaine forme aussitôt sa
en carré
,
et
cherche à gagner
petite troupe la lisière
d’un
bois qui se trouvait à quelques portées de fusil
de l’endroit où
et
arrivèrent à portée du bois avec peu de
ils
ils
avaient été attaqués,
perte; mais aussitôt que
pouvaient
qu’ils
assuré
dans
,
le
ils
se
y.
les
grenadiers virent
trouver un refuge presque
débandèrent
et
se
ques braves qui n’avaient pas voulu à la
sauvèrent
bois, laissant leur capitaine et quel-
merci de
la cavalerie.
le quitter,
Ralliés dans lepais-
seur du bois, les grenadiers, honteux d’avoir
abandonné leur capitaine, prennent
la
cou-,
rageuse résolution d’aller l’arracher à l’ennerni
s’il
est prisonnier,
ou au moins d’en-
Digitized
by
NOTES.
174 lever son cadavre
formés sur
a succombé.
s’il
du bois,
la lisière
s’ouvrent un passage à vers de
cavalerie
la
capitaine, qui
,
ils
'
dans
désirer
à
tra-
se
l’entourent aussitôt
et
exemples ne sont pas rares
tels
guerres de
les
baïonnette au
la
pénètrent jusqu’à leur
sans éprouver beaucoup de
le bois
De
perte.
s’être
grenadiers
malgré dix-sept blessures,
défendait encore:
regagnent
et
,
Après
les
la
révolution
fussent
qu’ils
serait
il
;
par des
recueillis
hommes contemporains, pour apprendre aux militaires tout ce qu’on peut obtenir à
la
guerre
par une volonté et une résolution énergiques.
Page40. La conduite d’un générât connais, est environnée d’écueils ^
abus
l’art
de
Chez
guerre.
les
Romains
,
les
il ir-
ressortir
est doux,
davantage attachés à
généraux ne parve-
commandement
f>res avoir,
exercé ;
un pays
..'s.
naient au
magistrature
s’il
vexations inévitablement
et les
la
dans
est 'dur,
de ses ennemis;
donne des espérances, qui font
les
,
s’il
*
rite et accroît le pointure il
:
1
^
des armées qù’a-
les différentes
ainsi
,
places
de
la
par leurs connaissances
Digitized t
NOTES.
175
administratives, leurs généraux se trouvaient à
même
avec
de gouverner
nouveau
,
provinces conquises
soutenu par une force arbitraire.
Aujourd’hui taires
les
prévoyance que nécessite un pouvoir
la
,
d’après les institutions mili-
modernes,
les
généraux
,
lement dans ce qui concerne
de stratégie
et
de lactique
,
ment
,
opérations
sont obligés de
confier la partie administrative
à des employés, qui
instruits seu-
les
de
la
guerre
ne^ faisant pas précisé-
partie de l’armée
,
rendent plus appa-
rents encore les abus et les vexations qui sont
une
suite,
presque inévitable de
Celte observation que je ne veler,
me semble
:
pour
les
la
guerre.
la
que renou-
cependant digne d’une
tention particulière
diplomatie
donne aux
fais
car
si
l’on
loisirs
officiers supérieurs
;
ployait aux différentes légations
que si
at-
employait la
on
que
les les
paix
emsou-
verains envoient dans les cours étrangères, ils
apprendraient à connaître
prit des
ter
gouvernements où
un jour
le
ils
les lois et l’es-
devraient por-
théâtre de la guerre
;
ils
ap-
Digitized
by
GoogI
N O T E S.
I76
prendraient aussi à distinguer
les intérêts
lesquels doivent reposer les traités qui
vent
une
terminer avantageusement
A
pagne.
l’aide
de ces connaissances
sur
peucamun
,
général en chef obtiendrait des succès bien plus sûrs et plus positifs
,
puisque tous
les
ressorts de la guerre se trouveraient entre ses
mains.
On
a vu
le
prince Eugène et le maré-
chal de Villars remplir avec une égale habileté la
charge de général en chef et celle de
négociateur.
.
\
.
1
Lorsque l’armée qui occupe une province conquise observe bien
la
discipline
presque pas d’exemples que
le
,
il
n’est
peuple de ces
provinces se soulève; à moins que cette sédition
ne
soit
provoquée par
les
exactions des
employés aux administrations des armées
,
ce
qui n’arrive que trop souvent. C’est donc
principalement sur cette partie que
en chef doit porter son attention
,
le
général
afin d’exi-
ger que la levée des contributions imposées
ponr
les
justice
,
besoins de l’armée soit répartie avec et surtout qu’elle soit
employée à
sa
k,
,
NOTES. vraie destination les
employés
au
,
lieu
comme
,
*77
de servir à enrichir
cela se pratique ordi-
nairement. *
.
„
-
LXXI.
§
Page 40. Rien ne peut excuser un général de profiter des lumières acquises au service de sa patrie, pour la combattre et en livrer tes boulevards aux nations étrangères; ce crime est réprouvé par les principes de la religion
,
de
la
•
)
Les ambitieux sions
,
autres
arment ,
général,
car
sous
me
morale
,
les
cjui
de l'honneur. 4
^4
•
j *
‘ -
*.
.
I*
I
,
» •
obéissant à leurs pas-
citoyens les uns contre les
voile
le
*
V
trompeur de
l’intérêt
semblent encore plus coupables;
quel que soit l’arbitraire d’un gouverne-
,
ment
,
ses institutions consolidées par le
sont toujours préférables à
aux
et
•
•
lois
la
temps
guerre civile,
et
est obligée
de
anarchiques qu’elle
créer pour justifier les crimes qui en sont une suite naturelle. Être fidèle à son souverain et respecter le
sont
les
distinguer
gouvernement
qualités
qui doivent
établi
telles
,
spécialement
l'homme de. guerre. I
2
Digitized
by
,
LXXII.
§ Page 41.
Un
général en chef n’est pas à couvert de
ses fautes à la guerre, par
ou du ministre
,
quand
un ordre de son souverain
celui qui le »
du champ d’opération '
connaît pas du tout .
Dans
gène
fit
la
le
,
et qu’il
donne est éloigné mal ou ne
connaît
dernier état des choses ....
campagne de-iÔQ?
,
ïe
prince Eu-
retenir le courrier qui lui apportait
des ordres de l’empereur pour lui défendre
de hasarder une au contraire
,
faire son devoir
pereur ; et
bataille
pour
la
:
il
en éludant
la victoire
avait tout prévu
rendre décisive les
il
;
crut
ôrdres de l’em-
de Zanta , où
quatre mille prisonniers, fut
les
Turcs
hommes
perdirent environ trente mille le
et
succès qui
couronna son audace. Cependant, malgré
les
avantages immenses que cette victoire procura à l’armée impériale, le prince
gracié en arrivant à Vienne.
néral
Eugène
fut dis-
Eu 1793 ,
le gé-
Hoche ayant reçu ordre de marcher
sur
Trêves j avec une armée.harassée par des marches multipliées au milieu d’un pays monta-
gneux
et difficile
,
refusa d’obéir
;
il
observait
Digitized by
L
.
,
.
NOTES. avec raison gnifiante Il lit
,
I
que pour gagner une place
79
insi-
on l’exposait à perdre son armée.
,
rentrer ses troupes en quartier d’hiver
et préféra le salut
dépendait
le
de son armée
succès de la
à sa propre conservation
;
,
de laquelle
campagne suivante, car
,
appelé à Paris
y fut jeté dans un cachot, d’où il ne sortit qu’après la chute de Robespierre. Je n’oserai il
pas décider il
de
si
tels
paraît
neuve
et
exemples sont à suivre;
que cette question
serait à desirer
,
qui
me
d’une haute importance, fût
hommes
discutée par des
capables de
l’é-
claircir. *
•
§
L XX »
II
'
*
i
•
Page 42. La première qualité d’un général enThef, est d’avoir une tète froide, qui reçoive une impression juste des objets; les
il
ne doit pas se laisser éblouir par
bonnes ou mauvaises nouvelles;
qu’il reçoit successivement le
cours d'une journée
,
les
sensations
ou simuitânémeni
,
dans
doivent se classer dans sa
mémoire, de manière à n’occuper quelq place qu’elles méritent d’occuper.
.
La première qualité d’un général en chef, 12
Digilized
by
,,
N OTES.
x8o
une grande connaissance
dit Montecuculli, est
guerre
de
la
et
non pas
taine
,
on
:
elle est
infuse
;
acquise par i’expérience
on ne
car
le devient.
Ne
pas capi-
naît
point se troubler,
avoir toujours l’esprit libre , ne rien confondre
dans
commandement ne
le
,
jamais pa-
laisser
raître d’altération sur son visage
,
donner
ses
ordres au milieu d’une bataille avec autant de tranquillité que s’il était en plein repos sont des preuves de
Encourager
bre des braves
,
valeur d’un général.
la
timides
les
,
sant, rallier les troupes la
grossir le petit
ranimer
le
rompues, ramener
charge celles qui ont été repoussées
blir l’avantage des
armes dans une
désespérées, se perdre enfin,
sauver l’État
,
s’il
pour
guerre.
employer chacun daus
de
les
est
appelé par son caractère. disait le
le
,
on peut
hommes
et
poste où
il
ajouter le talent de distinguer les
,
à
réta-
situation
le faut,
qualités ci-dessus énoncées
tention
,
sont des actions qui honorent
éminemment l’homme de
Aux
nom-
combat languis-
"Ma
grande
maréchal de Villars,
at-
était
Digitized
by
—
vm
>
NOTES.
,
de bien connaître mes
l8l
officiers
généraux su-
balternes ; tel , par un esprit audacieux , est propre à conduire une tête de colonne qui doit attaquer; tel autre, par
un génie porté
naturellement aux précautions, sans d’ailleurs
manquer de courage, répondra de
la
défense d’un pays.
Ce
plus facilement
n’est qu’en appli-
quant à propos ces différentes qualités personnelles que l’on peut se procurer et presque ,
s’assurer de grands succès.
§
LX XIV.
l’age 34. Bien connaître la carte, entendre la partie
des reconnaissances, soigner l’expédition des ordres,
présenter avec simplicité les mouvements les plus compliqués d’une armée, voilà ce qui doit distinguer ficier
l’of-
appelé au service de chef d’état-major.
Autrefois les attributions de chef d’état
major
se bornaient à la préparation
de tout
ce qui avait rapport à l’exécution des plans
de campagne, et des opérations résolues par le général en chef; dans une bataille , ils étaient seulement employés à ordres de
la
mouvement, dont
veiller l’exécution.
transmission ils
Mais dans
des
devaient surles
dernières
Digitized by
,
NOTES.
l8a
guerres, les officiers detat-major ont souvent été chargés
de commander une colonne
d’at-
taque ou de gros détachements, lorsque
le
général en chef craignait de compromettre secret par
le
d’instructions.
une transmission d’ordres Il
et
de grands avan-
est résulté
tages de cette innovation long-temps repous-
sée
à
;
puisque par ce moyen on met les
même
de perfectionner
pratique
,
et qu’en outre
time du soldat
de
et
la ils
officiers
théorie par
acquièrent
la
l’es-
subalterne des
l’officier
troupes de ligne, qui sont faciles à juger dé-
favorablement des
officiers
n ont jamais vus au rang
supérieurs
qu’ils
des combattants. Les
généraux qui ont été employés avec succès dans
le
pendant
poste les
difficile
guerres de
déjà presque tous
fait
de chef d’état-major la
révolution
connaître dans
,
s’étaient le
service
des différentes armes.
Le maréchal Berthier, qui manière
si
brillante la place
major de Napoléon
et brillante
,
d’état-
possédait les qualités
un général
plus essentielles à
calme
,
a rempli d’une
de chef
:
les
une valeur
un excellent jugement
—
Dtyitiz<
et
A
,
NOTES. une longue expérience.
Il
dant un demi-siècle,
fit
quatre parties du
i83
porta les armes pen-
monde
guerre dans
la ,
les
ouvrit et termina
trente-deux campagnes. Dans son enfance acquit
,
sous les yeux de son père
ingénieur-géographe plans et de
les
le
,
de lever
talent
dessiner avec goût
,
,
il
ancien
,
ainsi
les
que
connaissances préliminaires pour devenir
les
Admis par M.
officier d’état-major.
prince
le
de Lambesc dans son régiment de dragons il
y acquit l’avantage
pour un
essentiel
si
homme de guerre, de
manier avec adresse son
cheval et ses armes
attaché ensuite à l’état-
;
major du comte de Rochambeau
,
mière campagne en Amérique, où
commença
à se faire distinguer par son activité leur et ses talents.
dans par
du
le
le
roi
Devenu
sa pre-
il fit il
officier
,
sa va-
supérieur,
corps de l’état-major-général formé
maréchal de Ségur
de Prusse,
fonctions
et
,
il
visita les
camps
remplit en 1789
de chef d’état-major sous
le
les
haron
de Bezenval. Pendant dix-neuf années remplies
par seize tampagnes
du maréchal Berthier
,
11’est
l’histoire
de
la vie
autre que celle des
Digitized
by
NOTES.
l84
guerres de Napoléon détails d’exécution
,
,
dont
soit
dirigea tous les
il
dans
cabinet
le
,
soit
sur le terrain. Étranger aux intrigues politi-
ques
,
il
travaillait
avec une activité infatiga-
ble, saisissait avec promptitude et sagacité
les
vues générales, et donnait ensuite tous
les
ordres d’exécution avec prévoyance, clarté et concision. Discret, impénétrable, modeste, était
il
exact, juste et sévère pour tout ce
qui touchait au service; mais jours lui-mème l'exemple du
donnait tou-
il
zèle et
de
la
vigilance, et savait maintenir la discipline et faire respecter l’autorité qui lui était confiée,
tous ses subordonnés, quels
à
que
fussent
leur rang et leur grade.
$.LXXV. f
.
*
de
Page 48.
Il
est
du devoir d’un général
d*arlillerie
connaître l'ensemble des opérations de l’armée,
puisqu'il est obligé de fournir d'armes et de munitions les différentes divisions
dont elle se compose »
Après avoir reconnu l’avantage de charger
un corps militaire del'approvisionnement des armes
et
munitions de guerre d’une armée,
Digitized by
NOTES. ii
me
i85
semble qu'on aurait déjà du sentir l’im-
portance de confier aussi l’approvisionnement des vivres et fourrages à un corps tout-àfait
militaire
séparée,
,
non pas
et
comme
une administration
à
cela s’est pratiqué jusqu’à ce
jour. Les administrations civiles attachées
aux
armées, presque toujours formées au moment
où
l’on
commence
la
guerre, sont composées
d’employés étrangers aux n’observent point
qu’ils
timés du militaire
,
lois
de
ils
;
la
discipline,
sont peu es-
parce qu’ils ne servent que
pour s’enrichir, n’importe par quels moyens; enfin lier
,
ils 11e
mettent que leur intérêt particu-
dans un service où
ils
sont étrangers à la
gloire de l’armée, bien qu’une partie
du suc-
cès repose souvent sur leur zèle. Les désor-
dres et
les
dilapidations, qui sont ordinaires
à cette administration si les
,
cesseraient sûrement,
emplois en étaient confiés à des
sortis des rangs
de l’armée,
et qui ,
de. leurs travaux, partageraient frères d’armes la gloire
hommes
pour prix
avec leurs
du succès.
Digitized by
NOTES.
l8fi
§
LXXVI.
v
Page44. Reconnaître lestement les défilés et les s'assurer de guides sûrs
,
gués,
interroger le curé et le maître
de poste, avoir rapidement des intelligences avec habitants
,
les
•expédier des espions, saisir les lettres de
répondre
la poste, les traduire, les analyser;
toutes les questions
du général en
rive avec toute l’armée
;
telles
enfin à
chef, lorsqu’il ar-
sont les qualités quç
doit avoir un bon général d’avant-poste.
Les fourrages qui se faisaient avec de
petits
détachements, qui étaient ordinairement confiés
à
à
de jeuues
officiers
former de bons
mais aujourd’hui que
servaient autrefois
,
officiers les
d’avant-poste;
approvisionnements
de l’armée se font au moyen de contributions régulières, c’est seulement dans la guerre de
partisans qu’on peut encore acquérir l’expé-
rience nécessaire pour remplir ce poste avec succès.
Un
chef de partisans, en quelque sorte
indépendant de l’armée, dont vivres
,
il
ne reçoit
ni
ni solde, et très-rarement des secours,
se trouve
,
donné aux
pendant toute
la
campagne , aban-
seules ressources qu’il peut se pro-
Digitized by
.
NOTES. curer.,
prudence à l’audace butin
187
doit joindre la ruse à la valeur, la
Il
,
veut recueillir du
s’il
sans exposer sa petite troupe à se
,
me-
surer avec des forces supérieures. Toujours inquiet
toujours environné de dangers qu’il
,
doit prévoir et surmonter, le chef de partisans
acquiert en peu de
temps une expérience
des détails de
la
ment
de troupes de ligne
l’officier
guerre
,
qu’obtiendra rare;
parce que
celui-ci est presque toujours sous l’influence
d’une autorité supérieure, qui dirige tous ses
mouvements. §
LXXVII.
Page 44. Les généraux en chef sont guidés par leur propre expérience ou par leur génie. La tactique ,les évolutions
,
la
science de l’officier du génie, de
cier d’artillerie,
mais
connaissance de
la
quiert
,
campagnes de tous
l’offi-
traités;
grande tactique ne
la
que par l’expérience
toire des
On
peuvent s’apprendre dans des
s’ac-
et
par l’étude de
les
grands capitaines.
l’his-
ne devient grand capitaine qu’avec une
longue expérience et
la
dit l’archiduc Charles. Il
passion de l’étude, a
ne
suffit
point de ce
qu’on a vu soi-méme; car quelle
est la vie
Digitized
by
N OTES.
x88
de l’homme assez féconde eu événements pour
donner une expérience universelle
?
C’est
donc en augmentant son propre savoir des connaissances d’autrui, en appréciant les re-
cherches de ses prédécesseurs, et en prenant
pour terme de comparaison litaires et
les
les exploits
événements à grands
que nous fournit
mi-
résultats
l’histoire des guerres,
qu’on
peut devenir un général habile.
§ Page 45. Lisez, Annibal,
César,
LXXVIII. campagnes d'Alexandre,
relisez les
Gustave
,
Turenne
de devenir grand capitaine,
et
,
Ko gène
et
de
voilà le seul
moyen
de surprendre
les se-
Frédéric; modelez-vous sur eux
;
crets de Part de la guerre
C’est en quelque sorte
étude que
pour
faciliter celte
rédigé ce recueil;
j’ai
c’est après
avoir lu et médité l’histoire des guerres mo-
dernes, que j’ai essayé de faire apercevoir, par des exemples,
comment on peut appliquera
cette lecture les
maximes d’un
capitaine célè-
.
•
Digitized by
-j
Digitized by
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â&#x20AC;&#x201D;
Bigitized
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