Le Monde illustré du 22/10/1892

Le Monde illustré (1857)

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Le Monde illustré (1857). 1892/10/22.

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source.

- La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service.

CLIQUER ICI POUR ACCÉDER AUX TARIFS ET À LA LICENCE 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques.

3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : - des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits.

- des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation.

4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle.

5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays.

6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978.

7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter reutilisationcommerciale@bnf.fr.

LA VIE A BORD. — LA JOURNÉE

DU MARIN.

— LE

VAGUEMESTRE.

— (Dessin de M. L.

COUTURIER.)

1 1

COURRIER DE PARIS Les grèves voudraient-elles se faire fantaisistes?

Il y aurait à s'en féliciter si elles devaient perdre ainsi leur caractère de gravité menaçante.

Dans tous les cas, les femmes semblent vouloir y jouer un rôle de plus en plus important. les demoiselles de magasin et les cas- Après seuses de sucre, ce sont les demoiselles du ballet qui à l'Opéra ont manifesté des velléités de rébellion.

A dire vrai, ce bataillon-là n'a jamais connu

beaucoup la discipline; mais s'il faut s'en rapporter aux doléances de leur commandant, l'esprit de révolte s'est beaucoup accentué depuis quelque temps. Comment en serait-il autrement, étant donnée la contagion des exemples d'alentour?

Puis ces demoiselles ne sont pas toujours maîtresses de leurs actions si on leur reproche d'être inexactes, elles ont d'illégitimes excuses à faire valoir. Vous comprenez qu'un riche protecteur qui donne le petit hôtel, ou simplement le mobilier suffisamment luxueux, a le droit d'en vouloir pour son argent. Il se fâcherait, ce Mécène, si on le quittait brusquement au milieu du déjeuner. Et alors on arrive en retard à la répétition, ce qui fait pleuvoir les amendes.

Il est vrai — cercle qu'on peut assez justement qualifier de vicieux — que, comme ledit protecteur ne protégerait peut-être pas si la jeune personne n'avait pas l'honneur de trottiner le soir sur les planches de l'Opéra, ce théâtre a bien quelque raison de se montrer partisan d'une discipline relative.

A la demoiselle qui lui dit «Peuh 1 Je me moque pas mal des 100 francs par mois que je gagne ici », il peut répondre : « Pardon, si vous n'étiez pas ici, vous ne gagneriez pas ailleurs de quoi avoir voiture au mois et toilettes tapageuses. » De sorte que l'intérêt commun est de trouver sur ce point un terrain de conciliation.

L'accommodement sera peut-être plus difficile sur la prétention que certaines ballerines ont formulée devant les reporters. Elles se plaignent qu'on ne leur permette pas de causer et de rire en scène.

Nouvelle preuve à l'appui de l'axiome qui prétend quetoute créature humaine a toujours envie de faire ce qui ne concerne pas son état! On est engagée comme mime et l'on tient absolument à parler.

Passerait encore Il est si naturel qu'on soit fière de montrer à une camarade un monsieur de l'orchestre en ajoutant C'est lui. le comte de ***;il est bien,n'est-ce — pas?. et une si jolie barbejjlonde Mais sur la question du rire, l'administration me parait tenue de se montrer plus intransigeante. Il n'est pas conforme à l'illusion scénique de voir cette gaieté se manifester lorsque le corps de ballet doit donner, à propos de quelque épisode dramatique, des preuves de profonde douleur.

Voyons, mesdemoiselles, ne soyez pas trop récalcitrantes. Le mieux est toujours de s'entendre.

;

:

!

:

!

Voyez plutôt la victoire que viennent de remporter les croque-morts.

Elle est partielle, je le reconnais, mais déjà no-

table.

On leur défend toujours de porter la barbe comme les anciens sapeurs, mais on les autorise à se parer d'une moustache, à la relier même aux

favoris.

Conquête à ajouter à toutes celles qui auront illustré ce siècle de progrès.

Il n'y avait d'ailleurs pas de raison pour prolonger une réglementation qu'il serait bien difficile de motiver. On voit à tous les enterrements des fils, des maris, des frères, directement intéressés à la cérémonie, suivre le corbillard avec toutes les sortes d'accessoires barbus. Pourquoi, dès lors, les croque-morts, qui ne sont que figurants dans

mieux mérité la statue dont un comité a pris l'initiative; on n'aura que l'embarras du choix entre les sculpteurs fiers de collaborer à cet acte de haute justice. Quant aux fonds nécessaires, j'estime - assez mern temps, qu'ônxse plaît à décrier outre mesure, pour être convaincu qu'on les trouvera au premier appel.

Heste le choix de l'emplacement.

On a parlé du jardin du Palais-Royal. Il est bien délaissé. De la place. Elle est, je crois, attriT buée déjà à Balzac. Du terre-plein situé devant la Comédie-Française. On a l'intention d'y élever les piédestaux de Racine et de Corneille.

Pourquoi ne placerait-on pas la statue d'Emile A propos des pompes funèbres, un jour- Augier en plein pays latin, sur la place de l'Odéon, nal annonçait l'autre jour, d'après des télégram- devant le théâtre où il remporta son premier sucmes conformes, qu'à Chicago on venait de prendre cès, au milieu de cette jeunesse qu'il a si bien solennellement la décision de ne pas augmenter chantée? le prix des cercueils pendant la durée de l'ExpoEmile Augier serait là bien dans son cadre. Et sition. quel noble modèle à proposer aux générations Ça, c'est gentil! Great attraction nouvelles Un homme de travail, de modestie, de D'autant plus gentil que tous les autres articles .simplicité, qui dédaigna toute sa vie les camarane paraissent pas vouloir imiter ce désintéresse- deries complaisantes et les réclames des sociétés ment et cette modération. Les fiacres notamment d'admiration mutuelle, c'est de plus en plus ont d'ores et déjà décidé que le prix d'un de ces rare. véhicules serait à la journée de centquinze francs.

Là-bas, il aurait l'air de dire aux nouveaux Il n'y aura que les millionnaires qui pourront venus monter en sapin.

Vous voyez qu'on peut arriver sans grosse — Il ne semble pas au surplus que, même en met- caisse. Faites comme moi. C'est toujours le tant à part ces exorbitantes prétentions, la France droit chemin qui est le plus court se dispose à envoyer là-bas de très nombreux touristes, en dehors des exposants et des profesEst-ce encore un effet de l'alliance francosionnels. Le courant n'y est pas.

Dame écoutez donc, nous sortons d'en prendre, russe?

Paris a voulu s'offrir en permanence le plaisir et nous savons d'avance que nous en reprendrons dans sept ans. C'est bien fait, tout cela, pour re- favori de Pétersbourg et de Moscou. Et nous froidir les ardeurs des expositionomanes les plus avons assisté l'autre soir à l'inauguration d'un établissement de patinage sur glace qui s'intitule endurcis.

On se blase même sur l'ineffable bonheur de le Pôle NordTrès luxueusement agencée, cette piste d'un circuler à travers des. couloirs garnis de pièces d'étoffe ou d'armoires à glace internationales. nouveau genre a été fort appréciée. Elle n'a rien Les lacs artificiels) les fontaines lumineuses, de commun avec la tentative impuissante qui fut les bouisbouis à musique et autres accessoires faite, il y a deux ou trois ans, aux arènes Pergoobligés de ces manifestations n'ont pas des séduc- lèse.

Là, on n'arriva qu'à confectionner du sorbet. tions indéfiniment prolongées. Il faudra forcément que la civilisation s'ingénie pour trouver Ici, je le répète, c'est de la glace authentique et autre chose que ces exhibitions sues par cœur et polie.

On va s'y ébattre fort, n'en doutez pas. dont les variantes ne suffisent, en conscience, pas Mais pendant combien de temps? Là-dessus je à varier la monotonie générale. me garderai bien de risquer un pronostic il est si français, le proverbe Tout nouveau, tout beau! vw\ A la bonne heure parlez-moi de l'Acadé- C'est par l'engouement qu'on commence. On mie. Elle innove. finit. par la transformation.

Ne vient-elle pas d'accepter un legs dont elle Voyez les Montagnes russes dont on fut si doit attribuer tous les ans le revenu à l'auteur de avide. C'est fini. L'établissement du boulevard la meilleure chanson? des Capucines, qui s'était placé sous leur patroL'Académie devient fin de siècle à son tour1 nage et qui y gagna plus d'un million, a renoncé Reste à savoir comment elle entendra ce mot à cette attraction démodée. Il est en train d'achechanson. Je suppose que, dans les premiers con- ver une flamboyante installation qui en fera un cours, elle montrera encore quelque prudence théâtre, genre Folies-Bergère. classique, refusant d'aller au delà de Béranger.

De même, le jour où les patins auront cessé de Mais elle aura beau faire, une fois engagée dans plaire, le Pôle Nord deviendra peut-être un jardin cette voie, elle sera entraînée malgré elle et obli- d'hiver. C'est toujours une salle de plus pour le gée de compter avec les refrains de cafés-con- plaisir parisien. certs.

Cela nous promet d'assez réjouissantes surpriAimez-vous le microbe On en met parses. Je crois entendre un rapporteur de l'avenir tout. lire l'exposé des motifs suivants Maintenant c'est le pauvre pavé de bois qui est « Nous avons cru, Messieurs, devoir décerner le prix de chanson à une fantaisie de la plus pi- pris à partie.

Un journal médical de Londres l'accuse de quante audace et intitulée Quand. ma sœur fait le grand écart!. 11 s'agit, vous l'avez deviné, recéler en ses pores et dans ses interstices les d'une étoile du Moulin-Rouge dont les succès germes les plus délétères. Il demande même que donnent un naïf orgueil à un frère qui est dans le l'on renonce sans plus tarder à ce garde-manger des épidémies. mouvement.

Naturellement ici quelques convaincus ont déjà Non moins étonnantes seront les affiches de Ménilmontant-Eden quand elles porteront cette fait chorus.

Je suis moins aisé à persuader et je base mon mention incrédulité sur l'éloquence des chiffres. « Monsieur Pierrotus, notre premier comique, ne Prenez la statistique. Demandez-lui si les malachanfe que des productions primées par l'Acadédies ont, en leur ensemble, exercé plus de ravages mie. » Bah le vingtième siècle en verra bien d'autres! que précédemment dans les villes où le pauvre pavé de bois a été adopté. Elle vous répondra par un non résolu.

J'espère bien qu'on n'attendra pas ce siècle Eh bien, alors?

Nous avons, grand Dieu assez d'autres prétextes encore lointain pour décerner à Emile Augier l'honneur dont il est si digne. à bouleversement, et à fondrières sans y ajouter Nul, par l'accord du caractère et du talent, n'a le repavage de je ne sais combien de rues parile drame, seraient-ils forcés de se raser en signe de deuil?

Si le deuil et le rasoir sont inséparables, il conviendrait d'obliger tous les invités à passer chez le perruquier avant de suivre un convoi. Ce que tout le monde trouveraitparfaitement ridicule.

1 La même qualification s'applique directement aux exigences dont les employés des pompes funèbres étaient victimes, etdont ils viennent d'être en partie délivrés.

Il n'y a que le premier pas qui coûte. La liberté illimitée suivra à brève distance, n'en doutez pas!

-

!

!

:

!

!

;

:

!

:

"-

?

:

»

:

!

-

!

-

siennes. Notre pauvrecapitale en deviendrait inhabitable pour un long. temps, et très certainement ces remuements de boue seraient de beaucoup plus dangereux que l'inoffensif statu quo.

Il ne manquerait plus que de prétendre que le choléra a pour cause non pasl'égout puant et le fleuve pourri, mais le pavé de bois qui n'en peut mais.

Heureusement il est autorisé par les dates à répondre avec le fabuliste

:

!

Paix donc à ce calomnié Nous voilà bien pour courir perpétuellement d'une extrémité à une autre.

Il nous souvient qu'à l'origine du pavé de bois, des médecins le préconisèrent comme un souve rain remède contre les maladies de poitrine, à cause de ses émanations goudronnées. Cham représenta même alors, dans une.de ses réjouissantes caricatures du Charivari, un monsieur qui, pour combattre une bronchite naissante, était descendu de chez lui en robe de chambre et, après s'être mis à genoux, léchait consciencieusement le pavé devant saporte.

Je crois que jamais les cures merveilleusesdont on nous leurra au début ne se sont réalisées, mais je ne crois pas davantage aux meurtrières propriétés du ci-devant curatif.

-

On fera bien aussi de renoncer au méchant -projet de vendre partie de

;

une

ce pauvre parc de

car, le jour où l'on aurait commencé à combler ainsi les déficits des budgets, il n'y aurait plus de raison pour s'arrêter.

On serait capable de lotir la forêt de Meudon et de diviser en terrains à bâtir le jardin des Tuileries lui-même.

Le plus prudent est donc de ne pas commencer.

Au contraire, j'espère qu'on se mettra bientôt à l'œuvre pour la reconstruction de l'Opéra-Comique. Les plans sont à moitié adoptés et déjà publiés. A vrai dire, ils n'ont rien de fascinateur. La façade surtout me paraît d'un antimonumental qui laisse tout désirer.

Mais l'art doit, à ce qu'il paraît, passer après le confort. Pourquoi ne les a-t-on pas conciliés?

Et là-dessus nous allons entrer dans les jours noirs. Je veux parler de ceux qui précèdent et suivent la Toussaint'; car la Fête des morts a plusieurs veilles et lendemains.

Les préparatifs sont peut-être la partie la plus curieuse du programme.

Et surtout on entend des fragments de dialogue admirables quandon prête l'oreille-aux conversations échangées entre les marbriers et leurs pratiques désireuses, par amour-propre, quand ce n'est pas par douleur sincère, de faire remettre en état florissant la tombe d'un parent.

C'est dans ces-conjonctures que je recueillis un jour le mot d'un de cesspécialistes conseillant une veuve.

—A la place de madame, disait-il. je ferais mettre sur la tombe une double corbeille de fleurs naturelles. C'est ce qui sera le mieux porté, cette Alas poor Yorick!

Saint-Cloud

à

année.

!

PIEnnE VÉRON.

NOS GRAVURES

:

Beaux-Arts Obsèques d'un fakir à Bénarès, tableau de M. Weeks. — Cette toile originale se fait remarquer par sa couleur chaude et lumineuse, et par l'heureuse ordonnance de la composition.

On sent la chose vue et merveilleusement observée, en étudiant chaque détail de cette scène pittoresque qui s'encadre dans l'étonnant décor de la ville sainte des Indous ville de rêve et de féerie, dont ce seul

:

Le choléra à Budapest. — Des scènes sanglantes se sont produites dans la capitale hongroise et ont eu pour théâtre une sorte de cité composée de neuf maisons et habitée par des ouvriers meuniers. L'un d'eux ayant été atteint du choléra, la police et les membres de la commissiond'hygiène ont voulu pénétrer dans la maison du mort afin de faire tout brû-

ler.

Comment Faurais-je fait, si je n'étais pas né?

-

aspect nous révèle toute la séduisante poésie, et dont le peintre a su fixer l'impression avecun rare bonheur.

Mus par un sentiment de fraternité, et se sentant aussi menacés dans leur propriété, à l'idée de perdre quelques meubles achetés à grand'peine, et au prix de

bien des privations, les voisins se sont rués sur les agents et sur les représentants de la commission, et, dans le tumulte, le sang a coulé. Des femmes, prenant part à la bagarre, versaient de l'eau bouillante par les fenêtres sur la tête des assaillants. Bref, c'était une véritable bataille qui, du moins aura eu un assez heureux résultat, puisque la municipalité a promis d'indemniser les malheureux ouvriers en leur remboursant le prix des mobiliers que l'on jugerait nécessaire d'anéantir.

Depuis lors, on a pris le parti d'assainir et de désinfecter au lieu de brûler.

LAVIEABORD LA JOURNKR DU MARIN.

Illustrations de

— (Suite.)

M. Léon Couturier.

toutes nos provinces maritimes, celle qui fournit à la marine militaire son contingent plus important, est bien sans contredit la Bretagne. C'est une région pauvre, rocailleuse, tourmentée par le vent, peu propre aux exploitations agricoles la mer, en revanche, y creuse de profonds estuaires par où elle vient dans son flux, convier les gens à la pêchE: et aux voyages lointains. La race, sous une apparenceparfois assez d'une remarfrêle, y est d'une étonnante endurance quable énergie. Et, de leurs hameaux sauvages, perdus loin des villes tout le long de cette côte déchiquetée, accourent sur nos navires ces gas taciturnes, le corps amariné déjà, l'âme d'instinct trempée pour la lutte, mais ne possédant pas.le plus infime élément d'instruction. C'est à bord qu'il faut défricher ces incultes cervelles et y semer les premières notions; tous les soirs une classe se forme avec des tables, des De

le

:

et

Course de cavaliers entre Berlin et Vienne. — Cette course a été organisée par les officiers des armées allemandes et autrichiennes, sous le patronage des deux empereurs. Il s'agissait de savoir qui ferait le trajet de Berlin à Vienne, ou de Vienne à Berlin, dans le délai le plus rapide. La distance entre les deux:capitales est de 700 kilomètres.

Des prix de 20.000 marcs, de 10.000 marcs et de 6.000 marcs avaient été institués pour les vainqueurs, et les souverains avaient ajouté un prix d'honneur.

Guillaume II a donné son buste de grandeur naturelle en argent massif, et François-Joseph, une charmante statuette en argent représentant un hussard galopant.

Le premier vainqueur a été le comte de Starhemberg, officier dans l'armée austro-hongroise, qui a fait le trajet de Vienne à Berlin en trois jours soixante et onze heures et trente-quatre minutes. Le prix lui a été disputé énergiquement par le baron Reitzenstein, de l'armée allemande, qui a fourni la même course en soixante-treize heures et six minutes. Le troisième vainqueur a été encore un officier austrohongrois, M. Miklos, avec un record de soixante-quatorze heures et vingt-quatre minutes et demie. En somme, ce sont les Autrichiens qui ont eu l'avantage.

:

administrateur des affaires politiques au Sénégal, puis, successivement, résident et lieutenant gouverneur des établissements français du golfe de Bénin, M. Victor Ballot s'est dévoué depuis plusieurs années à l'organisation administrative et au développement économique de cette colonie naissante qui est devenue pour ainsi dire son œuvre personnelle.

Lors des événements de 1890, tandis que nous avions à lutter une première fois contre les agres-' sions du roi de Dahomey, il-avait déjà pris part, aux côtés du commandant Terrillon, à toutes les rencontres avec l'ennemi, et sa brillante attitude au combat d'Atchoupa n'a pas peu contribué à lui faire décerner, à sa rentrée en France, la croix d'officier de la Légion d'honneur.

Actuellement, M. Ballot donne une nouvelle preuve de son courage et de son dévouement au pays en restant de son plein gré auprès du colonel Dodds, bien que ce dernier concentre provisoirement entre ses mains les pouvoirs civils et militaires au Bénin.

Le commandant supérieur' a su reconnaître cette marque, d'abnégation de la part du lieutenantgouverneur, et il apprécie à toute sa valeur le concours éclairé que ne lui marchande pas M. Ballot.

Cette entente cordiale, assez rare entre nos autorités civiles et militaires aux colonies, constitue un heureux exemple auquel on ne saurait trop applaudir, et qui aura contribué pour une large part au brillant succès de notre petite expédition dahoméenne.

M. Victor Ballot. — Ancien

== ;. ":::I

=--

bancs, des syllabaires pour les commençants, des cahiers d'écriture, de dictées, un tableau noir pour quelques calculs élémentaires à l'usage des matelots un peu dégrossis. L'instituteur est un sous-officier muni d'un brevet spécial. aidé de quelques moniteurs, c'est à lui qu'incombe cette rude besogne apprendre à lire et à écrire à ces hommes aux yeux de bœuf pensif, aux fronts de granit qui si souvent se butent contre les premières difficultés. Quelle peine pour faire entrer en ces -têtes rebelles ces caractères cabalistiques qui sont des lettres, puis pour les leur faire assembler!

Et comme ces bouches habituées à prononcer les mots bretons brefs, heurtés, cliquetants, ont du mal à s'assouplir aux consonances plus molles, aux désinences fuyantes du Français Il faut les écouter épelant, martelant les consonnes, hachant la fin des mots, si drôles avec leurs longs doigts noueux_ livres. Ils suent parfois à malhabiles à manier grosses gouttes, tant est pénible le travail qui se fait en ces cerveaux primitifs, où jusqu'ici flottaient seu-

:

:

!

les

qui s'adresse au chef, ce qui s'adresse à l'homme, tout un paquet dont il a les mains encombrées.

Et après lui, chez les officiers, sur le poht, distribution s'opère chacun va dans son coin son précieux papier à la main.

Moment plein d'émotion,quand on est loin surtout, quand on est resté longtemps sans nouvelles.

En un clin d'œil se déroulent devant vous des événements qui ont mis des mois parfois à se pro• duire; c'est une fièvre, et le bord entier, comme la Belle au Bois dormant, semble s'éveiller d'une longue période de sommeil, d'un temps pendant lequel le reste de l'univers n'existait plus pour lui.

Cependant auprès du cabestan deux matelots sont assis l'un lit une lettre, l'autre écoute ce sont deux Bretons, deux pays, du même village. Les quatre pages sont couvertes d'une grosse écriture gauche, mal assurée et le lecteur va sans se presser l'autre écoute gravement.

Mais voilà qu'on arrive aubout de la missive, et les deux Mathurins restent là, plongés en un silence religieux. Au-dessus d'eux, dans sa splendeur tropicale, le ciel étend sa voute d'un bleu profond, la mer qui les entoure, comme une pierrerie étincelle sous le grand soleil et la molle brise qui vient de terre, qui fait ondoyer là-bas les sommets de ce fouillis de verdure, cette brise est toute tiède, toute chargée de troublants effluves. Mais eux, les deux Bretons, sont bien loin sur les

la

:

::

:

LA LETTRE

LA VIE A BORD. — LA JOURNÉE

DU MARIN.

— UNE

DU PAYS.

BORDÉE AUX CLASSES.

COUTURIER.) — (Dessins de M. L.

BAUDE.)

M.

de (Gravure

WEEKS.

M.

de Tableau

DENAHÈS.

A EAhllt

LN

D OBSEQUES

LES

BEAUX-ARTS.

side, assisté du docteur Thomas, médecin du 2° groupe. Le prisonnier est accroupi et chargé de chaînes. A ses côtés, se tient debout un interprète indigène, et comme cadre à la scène, nous voyons le bivouac de Dangbo, où sous les tentes, les soldats se livrent au repos, tandis que des sentinelles montent la garde.

Une autre de nos illustrations est consacrée au combat de Ta-

Au Dahomey.

D'après les derniers envois de notre correspondant M. Abel Tinayre, nous poursuivons l'historique de cette campagne qui sollicite au plus haut point l'intérêt de tou's. Une de nos gravures représente un interrogatoire à Dangbo. Le commandant Stephani commandant le 2e groupe) préDAHOMEY. — CAMPEMENT PROVISOIRE

SUR L'OUÉMÉ DES HABITANTS DES VILLAGES DECAMÉENS INCENDIÉS ET PILLÉS

kou, où ont -été blessés les commandants Rioux et Lasserre. Un se souvient qu'après avoir bombardé Takou, le colonel Dodds, qui depuis longtemps

DAHOMliY. — LE

Le commandant fut blessé au brâs, et commandant Lasserre (chef du 3e groupe) , arrivé au bruit de la fusillade, fut atteint la jambe gauche. Il y eut encore plusieurs blessés, dont un mourut, quelques heures après. • Dans la nuit, trois alertes se produisirent.

Le lendemain, le colonel, revenant de âakité avec le 2° groupe, fut attaqué à son entréeau camp. M. Bellamy reçut une balle dans l'épaule.

Deux sergents, dont un est le frèredu peintre Clairin, furent blessés très grièvement. Les pertes de l'enftemiimt été insignifiantes.

La sinistre silhouette

entretenait des relations suivies avec le Dahomey, y envoya immédiatement le 1er groupe (commandant Rioux).

PARC DES APPROVISIONNEMENTS A KESOUNOU SUR L'OUEMÉ.

Des guerriers auxiliaires, les Ibadans, pénétrèrent les premiers dans le village incendié. Le combat commença aussitôt. Les Ibadans eurent un tué et plusieurs blessés. I.e commandant Rioux installa sans tarder son groupe au milieu du village. C'est alorsqu'eut lieu la seconde attaque.

PAR LES DAHOMÉENS.

— (Croquis de M.

ABEL TINAYRE,

notre envoyé spécial.)

du supplicié qui figure parmi les dessins de notre envoyé spécial est celle d'un voleur que le roi Toffa fit empaler au début de la campagne, sur la route de Porto-Novo à Adjana. Ce voleur opérait d'une manière assez bizarre.11 jetait la panique dans les villages, en criant « Voici les

:

Dahoméens

le

à

;

!. !Les

Dahoméens arrivent » Chacun s'empressait de

fuir, et pendant ce

temps, le rusé larron, assisté de quelques confrères, dévalisait prestement les habitations.

Pour compléter cette intéressante série d'illustrations, nous montrons en outre à nos lecteurs le parc des approvisionnements de Késonnou, sur l'Ouémé, et les campements provisoires installés sur les bords de ce fleuve par les habitants des villages Décaméens, incendiés et pillés parles Dahoméens.

DAHOMEY. — L'EMPALÉ D'ADJANA. — (D'après le croquis de M. ABEL TINAYRE, notre envoyé spécial.)

—o—

!

L'INCERTITUDE

me trompe Je suis sûr qu'elle me trompe. et la preuve, c'est cette lettre qu'elle refuse de me mon-

trer.

Ta

NOUVELLE

Malgré le beau soleil de cette fin de dimanche,malgré la gaîtéde la rue où s'attardait une foule de promeneurs, les fenêtres du premier étage, chez Monsieur le Premier, étaient hermétiquement closes.

Même les deux hautes fenêtres de son cabinet de travail avaient leurs persiennes fermées. travaille, remarquaient les Dijonnais — M. Menelle qui rentraient dîner.

On connaissait ses habitudes; en plein jour, s'isolant du bruit et de la vie. du dehors, M. Jacques Menelle, premier président de la cour de Dijon, fermait souvent ses lourds rideaux de velours et, dans la pièce haute et sombre, allumait quatre grandes lampes, à la clarté desquelle il aimait à passer de longs instants silencieux et calmes. Il travaillait mieux ainsi, disait-il, ignorant de l'heure, tout à ses dossiers, à sès livres, à ses songeries.

C'était, dans la ville, un personnage considérable et que l'on aimait, car il était doux et bon; presque toujours triste aussi. Une légende discrète s'était formée autour de lui Il passait pour être resté, depuis plus de vingt ans, inconsolable de la mort de sa toute jeune femme. En effet, dans son vaste cabinet de travail, meublé d'une façon sévère, garni de trois côtés de rayons surchargés de livres, quelque chose, sur le mur resté libre, attirait immédiatement le regard. C'était un merveilleux portrait d'une femme de vingt-cinq ans, blonde et souriante, vivante dans son cadre d'or et dont la'spirituelle et adorable figure semblait un éblouissant bouquet de joie et de jeunesse. Par la façon dont ce tableau était disposé en la place d'honneur, tous ceux qui pénétraient là devaient comprendre que cette femme avait été adorée, et que son souvenir présidait à l'existence entière de l'homme.qui avait été aimé d'elle. Il la voulait toujours présente, il voulait pouvoir contempler toujours ses traits,et, bien souvent, il devait parler àce portrait, s'entretenir avec lui, comme si l'être dont il était l'image ne l'avait jamais quitté et pouvait l'en-

tendre et lui répondre.

M. le Premier Président Jacques Menelle était un grand vieillard à la figure pâle et fine. Il portait longs ses cheveux blancs et ses favoris de magistrat qu'il tourmentait d'ordinaire de ses doigts nerveux et maigres. 11 avait un bon sourire indulgent ses gestes étaient comme lassés on eût dit quelque philosophe désintéressé et désabusé de toutes choses si l'on n'avait pas remarqué dans ses yeux noirs le constant éveil d'une pensée active et puissante.

En ce moment et pour une semaine encore, le deuxième étage de l'hôtel qu'il habitait rue Berbisey était occupé par son fils et sa belle-fille qui venaient de temps en temps passer quelques jours auprès de lui lorsque les affaires de Louis Menelle le lui permettaient.

C'était un ménage sans enfants; le mari et la femme semblaient bien d'accord. Lui, gros industriel dont l'usine de caoutchouc était la plus importante de Saint-Denis; un homme de trente-cinq ans, de figure énergique et sérieuse, brun, petit, actif, à la parole brève et-précise. Elle mignonne et blonde, très jolie, très délicate, avec une certaine nonchalance de tout son être et, au fond des yeux, le voile constant d'une mélancolie douce, peut-être un peu voulue, car elle la rendait charmante. Thérèse était d'origine noble, étant née de Bérac, mais elle n'avait eu que.

150,000 francs de dot. Louis Menelle, extrêmement riche, avait fait un mariage d'amour.

Or, ce dimanche-là, vers cinq heures, comme le courrier du soir venait d'être distribué, et pendant que M. le Premier, enfermé dans son cabinet, lisait quelques lettres, le bruit d'une discussion très vive parvint jusqu'à lui. C'était au-dessus, dans l'appartement occupé par son fils. Il reconnut fort bien la voix de Louis et la voix de Thérèse, puis il y eut comme une lutte, un cri, un double claquement de portes, une poursuite dans l'escalier et, presque aussitôt, Thérèse se précipitait chez lui et se jetait dans ses bras, en criant tuer.!

Louis veut me — Un revolver au poing, la figure décomposée, Louis Menelle courait en effet derrière Thérèse et pénétrait chez son père.

Comme la pièce se trouvaitdans une obscurité relative, il ne vit plus tout d'abord sa femme qui s'était réfugiée derrière un grand fauteuil tout à fait dans l'ombre et c'est M. Menelle qui se dressa en face de lui, barrant sa route.

Louis es tu fou?

Qu'elle me donne cette lettre? ou je la tue Elle

;

;

:

-- !.

femme est chez moi et tu ne la toucheras pas, reprit sévèrement le vieillard en maintenant avec peine l'homme affolé qui voulait entrer malgré tout.

En ce moment, je n'ai pas à savoir qui de vous deux a tort; je ne comprends rien à ce qui se passe mais tu veux commettre un acte insensé et je ne te laisserai pas faire — Je suis très calme, je saisce que je fais, je veux cette lettre dit Louis Menelle en cherchant à repousser son père et en proie à une surexcitation ex—

!

;

!

!

trême.

— Et c'est moi qui défendrai maintenant à Thérèse de te la montrer.

— Parce que?.

— Parce que tu perds toute dignité, m'entends-tu ? que les moyens que tu emploies sont honteux. Va-

t'en!Laisse-moi seul.

Mais si Louis ne parvenait pas à forcer cette barrière vivante, il ne perdait pas non plus de terrain, et son-père n'arrivait pas à le rejeter derrière la porte.

Même les forces du Président commençaient à l'abandonner; son âge ne lui permettait plusde pareilles

luttes.

!

Louis, blême et tremblant, cria Qu'elle ose te la montrer, — Qu'elle te la montre à toi voix de Thérèse — Oui, oui,.à lui, oui! C'était la cachée derrière le fauteuil et secouée par une terreur folle. Elle promettait au hasard, pour que son mari

!

s'en allât.

laisse-nous. Tu vois bien que tu ne sais pas ce que tu dis, puisque Thérèse ne refuse pas de me montrer cette lettre. la donnera pas continuait Louis Me-— Elle nete nelle, les nerfs toujours tendus, mais commençant à faiblir. Ah! ajouta-t-il les dents serrées, il y a longtemps que je me doute de-quelque chose! il y a longtemps queje cherche à me rendre compte ! Aujourd'hui, mes soupçons se confirment!

Peu à peu se dissipait le trouble extrême qui avait envahi le père de Louis lorsqu'il avait été surpris si inopinément parcedrame. commençait pouvoir raisonner. Si les soupçons de son fils ne se confirmaient, ainsi qu'il le disait, que de ce moment même et parce que Thérèse refusait de lui montrer une lettre, c'est qu'il ne savait rien. Il ignorait ce que contenait cette lettre il fallait gagner du temps tout d'abord.

Laisse-moi parler à Thérèse. Et — Tu ne sais rien! si elle est coupable, je ne la défendrai pas. Mais, pour Dieu, va-t'en Tu es hors d'état de rien juger. réponds pas je — Alors, qu'elle disparaisse, car ne de moi et je ne veux plus la voir!

Et comme un fou, les bras en l'air, il s'échappa en articulant des menaces.

Tout de suite, M. Menelle attira la porte, la ferma à double tour. Un soupir de soulagement partit du coin d'ombre où Thérèse était restée immobile ; tout danger immédiat était passé. Elle sortit aussitôt de-sa retraite et se laissa tomber dans le fauteuil qui l'abritait tout à l'heure.

Le vieillard s'était assis lui-même. En proie, tous les deux, à une émotion -très violente, ils restèrent longtemps sans parler. Pourtant Thérèse rompit enfin le silence. Une explication était inévitable autant commencer le plus vite possible. fou! dit-elle.

— Louis est Et comme M- Menelle, levant la tête, la regardait tout au fond des yeux, elle ajouta en parlant très vite —Je n'ai pas voulu luimontrer ma lettre, simplement parce qu il l'a exigé. C'est une-lettred'une amie à moi, une lettre de Mmc Depréoles. je peux bien recevoir des lettres, n'est-cepas? et les garder. Je ne lis pas ses lettres à lui. Etpuis non, je ne voulais pas qu'illa lût; elle contient des choses que Louis ne doit pas savoir, de petits secrets de femmes qui ne le regardent pas. De ce qu'une amie veut bien me faire des confidences, je ne suis pas forcée de mettre tout le monde au courant.

— Alors,

!

Il

à

;

!

;

:

PIERRE VALDAGNE.

(A suivre.)

VARIÉTÉ Comme quoi Christophe Colomb n'a pas découvert

l'Amérique.

L'aventure la plus extraordinaire qui soit jamais arrivée à un homme est, sans contredit, celle qui advint àChristophe Colomb lematin du 12 octobre 1492.

Dans la nuit qui précéda cette journée à jamais

fameuse,Colomb était sur la dunette de son navire et plongeait les yeux dans le sombre horizon, quand il crut voir briller une lumière dans l'éloignement.

Craignant que ses désirs ne l'abusassent, il appela un de ses seconds, Pedro Guttierez, et l'invita à regarder. Celui-ci vit aussi une lumière. Doutant encore, il appela Hodrigo Sanchez, contrôleur de la flotte, et lui fit la même demande. La lumière avait disparu, mais, comme on regardait toujours dans la même direction, on la revit encore. On eût dit qu'elle était placée dans une barque de pêcheurs ou portée par quelqu'un sur le rivage. Cette lueur était si fugitive que Guttierez et Sanchez yattachèrent peu d'importance. Colomb, au contraire, la regarda comme la première manifestation du monde inconnu qu'il était venu chercher si loin, à travers les océans quatre heures plus tard, un coup de canon, tiré de la Pinta, l'une des caravelles de la flotte, donnait enfin l'heureux signal.

Ce fut un simple matelot, Rodrigo de Triana, qui, le premier, au moment où la lune se leva, aperçut la terre. On voyait distinctement la côte à deux lieues de distance. Etait-ce un pays désert ou une région ferLile Allait-on rencontrer des hommes ou des monstres? Certes, cette nuit-là, personne ne dormit à bord de la petite escadre. Tous attendaient l'aurore dans une anxiété fébrile et presque douloureuse.

Jusqu'au jour où un être humain mettra; 'le premier, le pied sur le sol de la lune ou d'une des mystérieuses planètes qui gravitent dans les espaces infinis, pareille angoisse n'étreindra le cœur d'un mortel.

Il ne faudrait pas croire que Christophe Colombavait quiLté l'Europe au hasard, allant droit devant lui, ne sachant point s'il rencontrerait une terre ou s'il reconnaîtrait que la mer s'étendait à l'infini.

Depuisl'antiquité, noLion d'un continent transatlantique, quoique confuse, ne s'était jamais perdue; à diverses reprises, même, des navigateurs avaient aperçu, dans les eaux européennes, de longues barmontées ques creusées dans des troncs d'arbres, par des rameurs, entièrement nus, à la peau rouge, à la face longue et plate. c'étaient des Américains, arrachés par des Jempêtes ou par des courants, aux rives de leurs mystérieuses contrées et jetés au large.

Le musée du Louvre possède un bronze antique, évidemment antérieur à l'ère chrétienne, et représentant la tête d'un Indien de l'Amérique du Nord.

D'autre part, on trouva, au XVLe siècle, dans une mine américaine, une pièce de monnaie à l'effigie d'Auguste : l'archevêque de Cosenza, Johanne Hufus, l'envoya au Souverain-Pontife. De ces faits et de bien d'autres difficiles ou impossibles à authentifier, il est vrai — on pourrait conclure que les anciens avaient eu quelques relations avec le continent retrouvé par Christophe Colomb. Cette tradition, vieille comme le monde,était d'ailleurs connue de Colomb, et c'est sur ces données qu'il avait basé son inébranlable confiance.

Ce qu'il ignorait probablement, c'est que, cinq cents ans avant lui, des Européens avaient mis le pied en Amérique, y avaient vécu, y avaient fait souche, et avaient laissé, de leurs différentes expéditions, des relations détaillées et d'une authenticité indéniable.

C'est une histoire, peu connue, je crois, et que M. Gaffarel, dans un livre très documenté sur les Précurseursde Colomb (chez Rousseau), a contée d'une façon très complète.

Vers l'an 1000, vivait en Scandinavie un jeuneprince nommé Leif, fils d'Erik Rauda et de Thorilda. De haute taille, beau, robuste, il rêvait, comme les rois de la mer chantés parlès poètes nationaux, d'illustrer son nompar de hardies entreprises. Il partit àla découverte, sur un bateau, en compagnie de trente-cinq matelots et d'un prêtre, sans autre direction que les étoiles du ciel. Ils rencontrèrent, au bout de plusieurs semaines de voyage, une terre, bordée de hauts glaciers et dont le sol était couvert de rocs neigeux.

Leif la nomma Helluland ou pays rocailleux.

Trois jours de navigation le conduisirent ensuite à une autre région couverte de bois qu'il baptisa lIIarkland ou terre des Forêts. Deux jours après, à marée basse, le vaisseau échoua surun promontoire, à l'embouchure d'un fleuve sortant d'un grand lac. Leif et ses hommes débarquèrent, et prirent possession du sol suivant l'usage Scandinave, en allumant un grand feu sur la Gôte. Puis ils construisirent des baraques enbois etse disposèrent à prendre leurs quartiers d'hiver. Larivière et le lac nourrissaient des saumons, le bois était abondant, le climat supportable; dans les jours les plus courts, le soleil se levait à sept heures et demie et se couchait à cinq heures. Comme la vigne croissait là en abondance, Leif y passa une année et donna à la région le nom de Vinland, terre du vin.

Or ce Vinland ne peut être, et tous les savants sont d'accord à ce sujet, qu'une partie des Etats-Unis

;

?

la

et

-

spécial.)

envoyé

notre

YRE,

TIA

ABEL

M.

de croquis

le d'après

TINAYRE),

L. M.

de (Dessin

— DANGBO.

DE BIVOUAC

AU ITERROGATOIRE

UN DAHOMEY.

spécial.

envoyé

notre

TINAYRE,

ABEL

M.

de croquis

le d'après

GÉRARDIN,

M.

de (Dessin

— TAKOU.

DE COMBAT

— DAHOMEY.

N

actuels. C'est en effet dans les Etats de New-York et de New-Jersey que le soleil ne reste à l'horizon que neuf heures dans les jours les plus courts. La côte décrite par Leif s'accorde parfaitement avec la côte américaine depuis le cap Sable jusqu'au cap Rod; et par une singulière coïncidence, le campement de Leif et de ses compagnons, aurait été bâti, à la place même où s'élève aujourd'hui la moderne capitale des EtatsUnis, New-York.

Leif revint en Suède Tannée suivante et ne reprit plus la mer, mais en l'an 1006, son frère Thorstein se disposa à partir à son tour, et il embarqua avec lui vingt-cinq hommes et safemme Gudrida. L'expédition ne réussit pas; Thorstein mourut sans avoir atteint le but rêvé; Gudrida rentra seule en Europe. Sa haute naissance, sa beauté, son courage, le souvenir des dangers qu'elle avait courus, lui donnaient un prestige extraordinaire. Un chef norvégien, Thorfinn, en devint amoureux et obtint sa main. Dès lors Gudrida ne cessa d'encourager son nouvel époux à tenter un Thorfmn y consentit, équipa voyage au Vinland trois navires et partit, guidé par son héroïque épouse.

L'expédition comptait cent soixante passagers; Gudrida, qui en était le véritable chef, retrouvasans peine le campement de Leif, et y fit élever de nouvelles baraques en bois; quinze jours après leur arrivée, les Européens aperçurent un matin le fleuve couvert de barques; les hommes qui les conduisaient avaient le teint foncé, de grands yeux. et la face large ils débarquèrent un instant, mais après avoir bien examiné les Northmans, montèrent de nouveau sur leurs canots et s'éloignèrent en ramant versle sud.

Ils reparurent au printemps suivant (1008);laface était toute noire de canots, comme si l'on eût semé.du charbon. Cette fois, indigènes et Européens entrèrent en relations; les naturels montraient une grande prédilection pour les étoffes rouges qu'ils roulaient autour de leur tête. Ils cédaient, en échange, de précieuses épées. ILs auraient aussi voulu des piques et des épées, mais Gudrida défendit de leur en vendre.

Ces bonsprocédés ne durèrent pas longtemps trois semaines après on se battait les indigènes se servaient adroitement de frondes qui rendaient inutiles les épées des Scandinaves. Gudrida fit des prodiges de valeur bien qu'en état de grossesse avancée, elle saisit unejrique, et, le sein nu, les cheveux épars, elle parvint à rallier sa petite troupe, et tua de sa main cinq de ses compagnons qu'elle accusait de l'avoir trahie. Sa sœur Syasi, qui faisait, elle aussi partie de l'expédition, resta sur le champ de bataille et les Northmans, avant de reprendre la mer pour regagner l'Europe, lui élevèrent un tombeau.

Voilà, n.'est-ce pas? une histoire qui ressemble bien à une épopée primitive, et cette Gudrida pourrait à bon droit passer pour une de ces héroïques Walkyries, chantées par les bardes. Mais un épilogue inattendu est venu, en ce siècle, donner à ce légendaire récit, une authenticité indiscutable.

Le 26 avril 1831, à l'extrémité méridionale du FallRiver, dans le Massachusetts, à l'endroit même où Leif avait, suivant la tradition, établi son campement, on trouva divers squelettes avec des armures de poitrine en bronze, des fers de lance et divers instruments semblables à ceux dont se servaient les Northmans au x° siècle, car le bronze a été analysé et contient les mêmes éléments que le bronze des objets similaires .trouvés enJutland ces corps étaient ceux combattant des compagnons de Gudrida, tombés Bien plus, le 28 juin 1857, contre les Américains.

Haffinson découvrit, à trois kilomètres environ audessus de Washington, une inscriptionrunique. Cette inscription avait été protégée par la voûte que forme en dessus le rocher nommé Arrow-head (tête deflèche) et par le voisinage d'un antique sapin au tronc tordu.

Elle se composait de caractères de trois pouces de haut, les uns très peu profonds, les autres, au contraire, creusés jusqu'à un huitième de pouce. Elle fut ainsi traduite : « Ici repose Syasi la blonde, de l'Islande orientale, veuve de Iijoldr, sœur de Thogrpar son père, âgée de 25 ans. Que Dieu lui fassegrâce. » Les heureux archéologues fouillèrent ensuite le sol au-dessous de l'inscription. Ils trouvèrent quelques ossements qui tombèrent aussitôt en poussière, trois objets de toilette en bronze tout à fait informes et deux monnaies européennes, datant du XIe siècle.

Tous ces objets sont déposés aujourd'hui au musée Smithsonien Washington.

Gudrida donna naisAj outons encore un détail sance, en Amérique, à un filsqui fut baptisé Snorro.

De ce premier Européen qui soit né dans le nouveau monde, descendirent des évêques, des jurisconsultes, des savants l'illustre sculpteur Thorwaldsen était de sa race.

:

:

:

:

:

:

à

en

:

:

G. LENOTRE.

THÉATRES Le Roi Midas, comédie en

acte en vers de un Reprise M. Ernest 'd'Ervilly. — PALAIS-BOYAL : de Bébé, vaudeville en trois actes de Hennequin et deMajac. — PortTE-SAINT-MARTIN : Le maître d'armes, drame en cinq actes et neuf tableaux, de MM. Jules Mary et Georges Grisier. — CLUNY La Tournée Ernestin, comédie-vaudeville en trois actes, de M. Léon Gandillot.

Ilne me restait plus assez de place, la semaine dernière, pour vous parler du lioi Midas, de M. Ernest d'Hervilly. Je tiens cependant à dire tout le plaisir que j'ai goûté à l'audition de ce petit acte délicieux écrit en vers alertes et pimpants, d'un esprit et d'un tour si français! Voilà une jolie langue souple et claire, à la fois précise et facile comme celle des maîtres du XVIIIe siècle. M. d'Hervilly, en littérature, n'est point un novateur et, du moins en ce qui le concerne, il a parfaitement raison, car il dit fort bien ce qu'il veut dire dans le vieux style de nos pères.

Sa comédie est une satire de la musique savante, un peu réactionnaire, mais finement présentée. C'est la réhabilitation du pauvre roi Midas, affublé méchamment par Apollon d'une paire d'oreilles d'âne parce qu'il avait préféré, aux accords compliqués de la lyre du divin virtuose, les accents rustiques de la flûte de Pan. L'aventure est ingénieusement mise en scène.

Le roi Phrygien n'est plus le type de l'ignorant riche et sans goût tel qu'il nous a été transmis par la légende. C'est un roi philosophe, à l'âme douce et sincère, désabusé des mensonges de l'imagination et revenu, depuis son bain dans le Pactole, aux joies simples de la bonne nature. La vengeance si mesquine du dieu le trouve résigné et souriant. Une seule chose l'inquiète, c'est que sa- femme Lydia, l'ayant vu ridicule, cesse de l'aimer.. Lydia accourt, informée par les roseaux auxquels le barbier du roi à confié le terrible secret. Malgré la résistance de Midas, elle parvient à lui enlever le bonnet ii Ce n'est pas beau, s'écria-t-elle, mais ce n'est pas triste! » Et elle lui prodigue gaiement les plus délicates consolations.

Midas, rassuré, nargueavec elle le dieu vindicatif, — ignorant ou dédaigneux des forces de la nature, trompé par son art jusque dans sa vengeance, — qui n'a pas compris que l'amour sincère triomphe même

ODÉON

:

:

:

du ridicule.

Le Roi Midas est

a

interprété d'une façon charmante par les artistes de l'Odéon. M. Duard fait du roi phrygien une création tout à fait remarquable. Par son excellente tenue, par sa diction fine et spirituelle, M. Duard s'est montré dans ce rôle comédien très distingué et très sûr. Mlle Marcya, sous les traits de la reine Lydia, lui d-onne la répliqueavec beaucoup de

grâce. Enfin, M. Paumier.prête une physionomie comique fort amusante au barbier de Midas, cet ancêtre de Figaro, dont les roseaux symboliques répètent les indiscrétions. * * ¥ célèbre Au Palais-Royal, brillantereprise de Bébé, vaudeville d'Hennequin et de Najac. M. Saint-Germain a retrouvé dans le personnage de Pétillon, dont il a fait une figure inoubliable, le succès triomphal qu'il obtient à chaque reprise. 11 est impossible, je crois, de pousser plus loin l'art de la composition caricaturale,-j'entends avec toute l'ampleur et toute la finesse de la grande caricature. Son Pétillon est un Daumier qui marche et qui parle. A ce degré de science et de perfection, 1 interprétation devient une véritable collaboration.

Il faut citer aussi M. Milher qui dessine d'un trait. un peu lourdement appuyé, mais singulièrement M»e Laexpressif, la grotesque silhouette du laron; vigne, d'une fantaisie toujours désopilante Mlle Diony, très gaie et très capiteuse dans le rôle épisodique d'une des cocotes, et enfin M. Dubosc, un débutant qui a fort bien réussi dans le rôle de Bébé, créé par Achard.

le

;

* * *

la Porte-Saint-Martin a en lieu la première représentation duMaître d'armes, drame en cinq.actes et neuf tableaux de MM.llules Mary et Georges Grisier.

Les auteurs ont déjà remporté à l'Ambigu de grands succès avec Roger la Honte et le lïégiment. L'accueil fait au Maître d'armes le soir de la première représentation, permet de croire que leur nouveau drame ne sera pas moins longuement applaudi par le public habituel de la Porte-Saint-Martin.

Les deux premiers tableaux du Maître d'armes exposent une situation qui évoque le souvenir du classique drame de Frédéric Soulié, la Closerie Catherine Vibrac est la fille d'un des Genêts vieux maître d'armes, très en renom, qui dirige la salle descrime d'un des grands cercles parisiens.

Un des élèves de Vibrac, M. de Rochefière, a séduit Catherine en lui promettant le mariage pendant une absence du père. Un enfant est né ; Catherine le A

:

fait élever très mystérieusement au Pollet. Quant au séducteur, il est parti à bord de son yacht, pour faire le tour du monde avanfiaiiaissance de l'enfant, bien décidé à ne point tenir\sapromesse. Ce n'est point lui d'ailleurs que Catherineaime au fond de son cœur, c'est son frère de lait, le pilote Jean Holgant un sauveteur très médaillé, le type de l'honneur et du courage. Comment a-t elle cédé à Rochefière? Il paraît qu'il a usé vis-à-vis d'elle de la violence plutôt que de lapersuasion. Mais ce point reste assez obscur.

Une circonstance fortuite, une maladie de l'enfant dévoile au malheureux maître d'armes le déshonneur de sa fille. Il 'tombe-frappé de paralysie, en pleine fête, au moment où il va prendre part à un assaut dans une séance d'escrime donnée par son cercle.

Un jeune officier de marine, ami d'Holgant, ayant entendu Rochefière tenir des propos outrageants sur sur le compte de Catherine, a provoqué le lâche séducteur. Dans le. duel qui suit la provocation, Rochefière tue l'officier par un coup dont la loyauté parait contestable. Des poursuites sont dirigées contre lui. Le paralytique qui aforcé safille à lui révéler le nom de celui quil'adéshonorée,voit dansleprocès delacourd'assises un moyen de se venger. Par un effort surhumain de volonté, dans sa passion de vengeancé, il triomphe de la maladie et parvient à se mettre debout. Il a obtenu du président des assises l'autorisationd'être entendu comme, expert. Il se présente à l'audience. « Rlon élève, dit-il, a été parfaitement loyal dans le duel et je vais le démontrer. Pour que messieurs les jurés comprennent bien le coup, nous allons le reconstituer devant eux. » Sur l'invitation du président, Rochefière quitte le banc des accusés et descend à la barre. Vibrac saisit alors sur la table des pièces à conviction les épées qui ont servi au combat. Il en tend une à Rochefière en lui disant à voix basse « Défends-toi, misérable! car c'est un combat sérieux.

Je sais tout. Je viens venger l'honneur de ma fille. » Rochefière essaie vainement"de se défendre. Après quelques passes il tombe mortellement -frappé. Au milieu de la stupeur générale, le président prononce ces simples paroles « Greffier, inscrivez Accident. » Et le rideautombe sur ce dénouement dramatique.

Il y bien des épisodes que j'ai passés sous silence dans cette rapide analyse, le baptême d'un bateau, et l'émouvant sauvetage de Rochefière et de Catherine par Holgantau milieu d'une tempête, etc. Comment Catherine se trouvait-elle en danger en même temps que son séducteur? C'est qu'après le duel, Rochefière avait tenté de se dérober aux poursuites en fuyant sur son yacht. Catherine l'avait rejoiut au moment où il levait l'ancre pour tenter auprès de lui une suprême démarche, décidée à se donner la mort s'il repoussait ses prières. Je n'ai point parlé non plus d'une scène qui est certainement la plus belle de l'ouvrage: Vibrac est cloué par la paralysie sur son fauteuil, incapable d'articuler une parole, proférant seulement quelques sons incompréhensibles. Son œil seul reste vivant, avec une intensité d'expression parfois terrifiante. Il s'est aperçu de l'amour d'Holgant pour l'indigne Catherine. Son honnêteté se révolte à l'idée que sa fille pourrait abuser de la confiance du brave pilote et se faire épouser par lui. Par la seule puissance de sa mimique, devant le marin interdit, il oblige la malheureuse Catherine à confesser sa faute. La scène est d'un très grand effet, elle a été admirablementjouée par M. Taillade et par Mlle Leconte. Enfin il y a encore un tableau très spécial, celui de la salle d'escrime du cercle où nous voyons ferrailler quantité de professeurs et d'amateurs dont la série présente à peu près tous les types connus d'escrimeurs.

Les habitués des salles d'armes trouveront, certainement à cette exhibition un charme et un intérêt tout particulier.

L'interprétation du Maître d'armes mérite les plus grands éloges M. Taillade prête au personnage de Vibrac l'autorité magistrale de son talent etlascience merveilleuse de son jeu si remarquable par la simplicité des moyens et par l'énergie des effets.

Mlle Leconte a fait une excellente création du rôle de Catherine Vibrac. Elle y met une poésie touchante, d'unegrâce et d'un charme infinis, grâce à la sincérité de l'émotion et à la justesse impeccable de sa diction. Elle n'a pas ungeste, pas une intonation qui ne soit dans le caractère du personnage ou qui ne convienne parfaitement à la situation. Mlle Leconte est une artiste classée maintenant' au tout premier rang. Mentionnons encore le bon Dailly,très comique dans un rôle de second plan, M.. Romain qui joue Holgant, Mme France et MM. Gravier, Rosny, Péricaud et Nougaud. * * * Le théâtre Cluny, avec la Tournée Emeslin. de M.Léon Gandillot, tient un franc succès auquel on peut prédire dès aujourd'hui une durée exception-

:

:

a

:

la recommandation de Kléber, son ami et nelle. J'avoue qu'il y avait longtemps, pour ma part, son compagnon d'armes, qu'il fut nommé que je n'avais ri d'aussi bon cœur au théâtre. Je vais général. Grâce à des marches savantes, essayer de vous indiquer brièvement le sujet de ce il fit essuyer les plus grands revers aux vandeville, mais j'ai bien peur de ne pas arriver à vous armées vendéennes et sut mettre fin à une rendre exactement l'impression de la représentation.

L'idée de la pièce n'est qu'accessoire pour ainsi dire. guerre qui menaçait de s'éterniser. KléElle est originale, mais plus invraisemblable encore ber qui combattait avec lui, rend, dans plusieurs lettres, hommage à ses audaces et qu'originale. Nous sommes en pleine fantaisie incoà ses habiletés stratégiques. Marceau dans hérente et la fable qu'on nous met sous les yeux défie cette guerre de la Vendée eut aussi à tenir toute discussion, précisément à cause du parti pris évident de l'auteur de nous déconcerter tout d'abord tête à certains personnages, tel que Turreau, agent du comité de salut public et par l'insanité voulue de la situation.Jugez-en plutôt. ami de Carrier, de Nantes, qui interprétait La fille d'un membre de l'Institut, Lucette, épouse malles intentions de la Convention. Il le Gaston, l'héritier d'un gros épicier. A la soirée de fit aux applaudissements de tous ses concontrat, on a invité deux célébrités de café-concert, citoyens.

Ernestin, le grand Ernestin, l'émule de Paulus et de Kam-Hill, et Mlle Nelly Rosier, l'Yvette à la mode.

Pendant la période. révolutionnaire, les Dans un entr'acte, pendant que tout le monde commandements d'armées n'étaient pas au buffet, les deux fiancés se font leurs confidences. Ils des sinécures. A peine la guerre de Vendée est-elle terminée que Marceau est ne s'aiment pas du tout et ils ont sur la vie des idées très baroques, surtout chez lajeune fille. Ils voudraient envoyé dans l'Est, à l'armée de Sambre-etfaire la noce, mais pas la leur. Lucette avoue qu'elle -Meuse, où il retrouve Kléber et Jourdan.

Il prend part à la bataille de Fleurus, et est follement éprise d'Ernestin et Gaston se déclare amoureux de Nelly Rosier. Justement les deux arse couvre toujours de gloire. Il est blessé.

Sa guérison arrivée, Carnot communique tistes partent le lendemain pour faire une tournée à la Convention la dépêche suivante en Amérique, la tournée Ernestin. Si, au lieu de se marier, on pouvait partir avec eux, comme ce serait « Scherer, Marceau, Bonnet ont traamusant La fille du membre de l'Institut se décide « versé la Meuse à Namur. Ils forcent aussitôt la baïonnette) et « Enlevez-moi, dit-elle à son fiancé. Nous « tous les passages à filons au Havre demain nous nous faisons engager « emportent les camps ennemis au pas tous les deux dans la tournée Ernestin. » Et Gaston « de charge. » n'hésite pas davantage. Les voilà partis. Lorsque les La campagne de l'Est se poursuit et invités rentrent avec le notaire qui va faire la lecture voit le théâtre de la guerre piétiné par on du contrat, on cherche vainement les fiancés. Plus Jourdan, Kléber, Bernadotte, celui qui de fiancés! devait régner sur la Suède.

Alors commence leur roman comique, oh! oui, Nous sommes en septembre 1796. Les comique, avec la tournée Ernestin. Gaston essaie armées francaises et autrichiennes sont en vainement de se rapprocher de Nelly Rosier qui le présence, et une bataille est imminente. dédaigne et tlirteavec tous les nobles indigènes des Marceau marche en tête de ses troupes et l'on traverse. D'autre part, Ernestin ne fait pays que dans une reconnaissance près d'Altenkiraucune attention à Lucette qui lui prodigue pourtant GÉNÉRAL MARCEAU chen il est rencontré par un hussard tyrolien qui lui LE les avances, mais des avances timides et chastes, de feu.La balle avait percé les chairs porte un coup comme il convient à la fille d'un membre de l'Instidu bras droit au-dessus du coude et était entrée auSA VIE CIVILE ET SA VIE, MILiTAIREplus péripéties Les les tut. extravagantes se sucdessous des dernières côtes. Le blessé fut porté au cèdent. La tournée se trouve à San-Baccara au moPar M.Noël Parfait, député d'Eure-et-Loir. milieu des troupes de Bernadette. ment où éclate la révolution périodique qu'amène A la nouvelle de sa mort la consternation fut généenviron tous les deux mois la rivalité du parti civil rale. Avant de rendre le dernier soupir, Marceau s'enet du parti militaire. Cette fois les deux partis se sont En 1890, la Chambre des députés décida que le tretint quelques instants avec Jourdan, avec Kléber et réunis. Ou élève Ernestin à la présidence de la RéBernadotte. publique. Puis une nouvelle révolution le renverse gouvernement enverrait chercher à l'étranger les en- avec Il faut remonter le cours des siècles pour assister à morts fants qui étaient glorieusement de France sur presque immédiatement. spectacle pareil à celui qui se préparait. On se un bataille dépouilles seraient les champs de leurs et que L'imprésario a profité du bouleversement pour filer rappelle qu'à la mort du connétable Duguesclin en Conformément à résoiuhumées Panthéon. cette au avec la caisse. La tournée disloquée échoue dans contre les Anglais, on vit le Prince Noir qui les guerre alla chercher le général et Latour lution, Marceau on une ville de l'Amérique du Nord. Les pauvres cabots, commandait venir prier sur le corps du connétable. d'Auvergne. dépenaillés, mourant de faim, grelottant sous leurs Les généraux autrichiens, le général Kray en tête, d'Eure-et-Loir, deParfait, fut Noël député M. Ce loques, errent mélancoliquement. Ils ont été séparés imitèrent cet exemple et vinrent presser les mains de qui fut chargé de s'en aller à plus de vingt puis les uns des autres dans le tohu-b-ohu. Lucette est ans, Marceau jusqu'à ce qu'il eut rendu l'âme. L'archiduc enfant les cendres de Altenkirchen chercher Marceau, restée dans le groupe d'Ernestin et assiste navrée à Charles d'Autriche vint aussi accompagné de plusieurs de Chartres la ville de l'effondrement de son grand homme qui ne montre généraux. Il fut convenu qu'il y aurait suspension écriainsi M. Noël Parfait, qui C'est est que un aucune énergie pour lutter contre la.misère. Lors- vain d'armes le jour des funérailles, afin que les officiers Méry d'Alexandistingué, ami intime de très et qu'elle se retrouve avec Gaston, également lassé par assister.

Ces funérailles eurent autrichiens pussent y du géfut amené écrire histoire cette les rigueurs de la coquetterie perfide de Nelly, leurs dre Dumas, lieu le 24 septembre. En l'absence de Jourdan qui néral Marceau. yeux se dessillent à tous deux. s'était retiré malade à Cologne, ce fut BeurnonvilLe glorieuse général vie du Marceau La est trop connue qui eut l'honneur de présider cette imposante céréIls n'aimaient pas ces fantoches, ce sont eux qu'ils ce qui monie. L'inhumation aiment et c'est en vrais fiancés, réconciliés avec les pour qu'il soit nécessaire de la raconter, mais Parfait fit au bruit du canon des se les détails M. Noël moins l'est sont que ce joies saines du mariage qu'ils retourneront à Paris des cloches dans le fort de Patersberg armées deux et claire développe d'une façon si fournit et nous auprès de leurs parents qui les attendent pour signer nous Coblentz. si attachante. Il importe de rappeler qu'on trouve- près et le contrat.

Un peu plus tard, Kléber qui n'avait pu assister aux rait dans l'histoire universelle peu d'existences plus Voilà à peu près l'argument de la pièce. Mais ce glorieuses, plus poétiques et plus obsèques de Marceau, ne voulant pas que le corps de romanesques que que je ne vous ai pas rendu, c'est l'intensité comique celle de Marceau. On peut dire qu'il fut un héros aur ce brillant capitaine fût mangé par les vers, fit brûler des situations, c'est la gaîté, la verve du dialogue quel il restes. Ses cendres furent recueillies, une partie ses lui la science du rien.

Il eut pour de sa famille et le reste relevé à tout bout de phrase d'un mot d'observation, général,nelamanqua jeunesse, puisqu'il fut tué à vingt-six ans, fut distribuée aux membres presque toujours d'une ironie comique irrésistible la beauté qui charmait les hommes auxquels il com- placé sous la petite pyramide qu'on lui éleva aux et parfois d'un sentiment très délicat. Ainsi l'au- mandait et les femmes qui le voyaient passer. 11 était portes de Coblentz et où M. Noël Parfait alla les cherteur, avec une habileté extrême, dans ce milieu inter- délicat de sa personne, ce qui ne l'empêchait pas cher. Disons que cescendres avaient été profanées et lope de coulisses ambulantes, a su conserver autour d'être d'une bravoure poussée jusqu'à la témérité. qu'on ne put jamais découvrir les coupables. de la figure de la petite extravagante une atmosphère Pour Ce monument de Marceau, avait été visité par tous il faudrait lire faire ce idée de Marceau, se une l'Europe. A côté d'inscripde grands les de pureté et de chasteté d'une limpidité parfaite. C'est personnages d'Alcibiade les historiens de l'antiquité ont dit que tions assez inutiles qu'on avait cru devoir graver sur le adroitement très fait et il se dégage de cette situation qui savait tout à la fois étonner les Spartiates par sa socle, lord Byron dans son poème de Childe Harold piquante un charme très particulier. frugalité et les satrapes de l'Asie par sa magnifiL'excellentetroupe de Cluny, dont j'ai souvent cence. se bornait à dire L'armée de Sambre-et-Meuse au gévanté la cohésion et l'entrain, interprète la Tournée Nous avons des portraits authentiques de Marceau. néral Marceau.

Cette vie de Marceau telle que M. Noël Parfait l'a Ernestin d'une façon très remarquable. Il faut tirer Il était beau comme une femme et dut faire des pashors de pair le couple des fiancés que M. Legallo et sions. Une figure comme la sienne se payerait cher écrite, mériterait qu'on en parlât plus longuement elle est intéressante et présentée avec clarté. tant Mlle Doriel représentent avec une grâce, une gentill'emploi du tenir des théâtre Gymnase amou- Nous la signalons à l'attentionde tous pour qui sont lesse, une mesure et un tact exquis. M. Legallo a un au ceux Ce là, dira-t-on, les petits de côtés sont sa friands de lectures instructives et attachantes. jeu naturel et franc qui conquiert d'abord la sympa- reux grandeur et de son mérite. Son portrait dans les thie du public et Mllo Doriel fait valoir, par son ingé- musées fait encore et fera toujours des conquêtes. M. Noël Parfait — on ne saurait lui faire un plus beau nuité espiègle, les plus délicates nuances de son rôle. Impossible de rêver une physionomie plus délicate et complimeiit a su écrire une histoire digne du héros Il faut citer aussi M. Lureau, d'un comique très plus expressive que celle que la mort vint glacer dans dont il chantait la gloire. solide bien qu'un peu lourd. Mlle Aciana, dont la l'apogée de. sa beauté. beauté convient admirablement au rôle de Nelly RoEn lisant son intéressant livre, on sent qu'à chaque GUSTAVE CLAUDIN. sier; l'amusante duègne Mme Cuinet, M. Allart et ligne M. Noël Parfait se préoccupait de la valeur déM. Leroux qui s'est taillé unjoli succès personnel dans licate du héros.dont il écrivait la courte et glorieuse le petit rôle du cabotin Adolphe (de la Porte-Saint- existence. Marceau passa comme un météore. A son y-H*-?* cr Martin) HIPPOLYTE Lemaire, début dans la guerre de Vendée, en 1793, ce fut sur

est

!:

et

à

:

-

—-

»

BUDA-PESTH. —

ALLEMAGNE. — LES

ÉPIDÉMIE

CHOLÉRIQUE.UNE

-

RIXE DANS UNE CITÉ OUVRIÈFE

CONCURRENTS DE LA COURSE DE BERLIN A VIENNE SE

de

— (Dessin

RENCONTRANT EN ROUTE.

M. Louis TINAYRE.)

— (Dessin de M. KNOTEL.)

NADIIERNY.)

M.

de (Dessin

— PORTE-SAINT-MARTIN.

LA

A REPRÉSENTÉ

GRISIER,

ET MARY

JULES

MM.

DE DRAME

D'ARMES,

MAITRE

LE

— ILLUSTRÉ.

THÉATRE

LES VRAIS TALISMANS DE BEAUTÉ

à des

LaPoudrecongolaiseestlaseulequiadhrrebien

l'épiderme, la seule qui n'altère pas le tissu délicat joues; l'Eau de toilette du Congo n'a pas d'égale pour donner au teint blancheur et pureté l'Extrait du COllflo, essence concentrée de fleurs fraîches, embaume délicieusement le linge et le mouchoir. — En vente à Paris, en pro4, place de l'Opéra, Parfumerie Victor Vaissier vince chez vos fournisseurs habituels; défaut adresser à Paris en envoyant mandat-poste.

;

:; s

a

CHRONIQUE MUSICALE

OpHHA

:

Faust et les débuts de M. Fournets dans le rôle de Méphistophéles.

avant tout, au tableau de la Kermesse et à celui du Duel.

Jamais, au grand jamais, pareil encombrement ne s'est vu aux abords de l'église, pour assister à la sortie de l'oflice, dans une petite ville d'Allemagne.

Que l'on aille donc voir à Trêves, à Brunswick, à nothenbourg, à Bamberg, à Ratisbonne, ou à Nuremberg, si les jolis coins pittoresques qui y abondent ne forment pas toujours un cadre étroit et comme intime, où un groupe de cinquante personnes suffirait à constituer une foule.

Oh ce fond de ville, vue du pied des remparts, dans l'acte qui, là-bas, correspond à celui de la Kermesse!. Comme il est nature, et quel délicieux effet, lorsqu'aux derniers feux du couchant, les toits et les pignons se dorent, tandis que les vitres des vieilles maisons reflètent l'éclat des rayons mou-

!

rants

!.

Comment ne pas sourire en revanche, lorsque chez L'ancien pensionnaire de l'Opéra-Comique vient de nous, au moment où Yalentin tombe frappé à mort, faire à l'Opéra un début remarqUt, et cela n'a causé une armée de figurants surgit en même temps de de surprise à aucun de ceux qui ont suivi le jeune derrière le même portant, juste par le côté où se sauartiste dans les différents rôles où jusqu'à présent sa vent à toutes jambes Faust et Méphistophélès, et se voix belle et bien timbrée l'atoujours bien servi. On range en cercle, avec placidité, fort loin du blessé, lui redemandé Rondeduveau et l'accueil en criant à tue-tête, mais sans en rien faire flatteur fait par le public au sympathique interprète, Vite, approchons. il faut le secourir » « lui a prouvé que dès ce jour on le considérait comme A supposar que des gens se soient battus la nuit de la maison. dans le carrefour d'une vieille ville allemande, c'est représentation, Au lendemain de cette on annonce tout plus si quelques habitants du quartier, les au l'intention à plutôt, que on recommence annoncer ou voisins immédiats, et deux ou trois passants attardés, de M. Bertrand est de remonter à neuf le célèbre ouse seraient montrés. A l'Opéra, on a l'impression que Gounod. de vrage le peuple de la ville accourt, ni plus ni moins Certes, il y a beau jour que l'on aurait du s'en tout s'il s'agissait d'une calamité publique. Cette cohue aviser, car les décors de cet opéra sont, depuis plus que maladroite rend d'ailleurs les groupements difficiles, de dix ans, dans un état de délabrement positivement car il faut renoncer, lamentable. L'occasion serait bonne, — et tant pis si pour ne pas dire impossibles, chez nous du moins, à régler d'une façon juste et pitqu'on lui cheveu l'unique saisit la conpas par on ne les attitudes de tant de gens. C'est, au denaît, — pour modifier de fond en comble le cadre de toresque l'on a fait, en raison du mauvais meurant, ce que si populaire. cette œuvre vouloir de nos figurants, qui considéreraient comme musique, l'Académie de de directeur effet, le A cet indigne d'eux de paraître s'intéresser à l'action. cherallé, dit-on, il de Baireutli est oit en revenant Là-bas, au milieu d'un groupe assez clairsemé, cher la Lune, aurait bien du s'arranger pour pousser jusqu'à Berlin. Nul doute qu'il n'ait fait son profitdes mais d'une rare justesse d'etfet, Valentin expire sur représentations du Faust (drame), données à la fin les marches delà fontaine qui occupe le centre de la place et dont le murmure accompagne toutela scène. d'août au Schauspiel de la capitale allemande.

Cela valait certes un détour, car en dépit d'une Le caractère du décor est, du reste, bien allemand, scène de médiocre étendue et de décors d'une plan- et les maisons qui s'y voient n'ont garde d'atteindre tation restreinte, le spectateur éprouvait une sensa- les proportions hors mesure des édifices gigantesques, tion de vérité et de grandeur, que rien ne nous pro- des portes monumentales et des tours énormes qui s'entassent à profusion dans la décoration de fantail'Opéra. à cure Nous ne pouvons,laplacenousétantlimitée,indiquer sie de l'opéra.

Nous renoncons à relever toutes les autres erreurs toutes les modifications qui s'imposeraient pour améliorer le Faust français; nous nous bornerons donc à qui nous frappent encore. Ces exemples doivent sufsignaler deux mises en scène défectueuses au delà de fire. Toutefois, avant de terminer, comment ne pas ce qu'on peut imaginer, et qu'il importe de changer s'insurger contre la physionomie conventionnelle des

a

la

d'or,

!

:

=':"s::,;:';}'-<l=<::::-;'::; :.==: MARCHÉ eV-lm n'thtF~~tE~t EMB! AU t 9 BON

personnages du livret de M. Barbier, si peu pareils aux personnages originaux? Que dire de ce Fausttroubadour, ridicule et prétentieux, avec sa toque empanachée et ses cheveux trop soigneusement calamistrés; de ce Méphistophélès, pareil à une écrevisse en rupture de buisson; de ce Siébel si particulièrement grotesque toujours, avec son corsage féminin mais surtout de cette fille et ses bottes masculines si « comme il faut », en robe de princesse, que l'on veut à tort nous faire prendre pour Gretchen? Pourquoi ce luxe insolite, et cette coupe de vêtement particulière qui change du tout au tout le caractère de l'humble fille que le poète a placée dans la condition la plus modeste, et dont la jupe courte, pareille à celle des humbles' ménagères, n'a jamais balayé si pompeusement le sol?

Après de semblables fautes, dont le public ne se montre point offusqué, c'est une prétention peu justifiée de déclarer que les Parisiens sont les arbitres du goût européen, et que tout ce qui se fait en France doit servir de type et de modèle aux autres nations, On a la partie belle pour présenter l'œuvre sous son vrai jour, en en évinçant soigneusement tout ce qui la rend trop solennelle et en la ramenant, avec d'intelligentes modifications de décors et de costumes, à l'initiale simplicité de sa première apparition sur la scène du Théâtre-Lyrique, tout en s'inquiétant davantage du côté pittoresque dont nous avons un excellent modèle à Berlin.

Libre ensuite à la direction d'accumuler toute la fantaisie qui lui plaira à l'acte du ballet. Aussi bien il y a lieu de le remettre entièrement en scène, si l'on tient à nous donner l'idée approximative de la véritable nuit de Valpnrgis.

M. Bertrand ne saurait trouver de meilleure occasion pour utiliser sa nouvelle Lune.

;

A. BOISARD.

P. S. — Un compositeur de mérite dont tous les pianistes ont apprécié les délicates et gracieuses inspirations, M. Henry Eymieu, vient de faire paraître sous ce titre Etudes et Biographies musicales, de judicieuses appréciations sur quelques œuvres modernes, et des portraits très agréablement tracés de nos plus célèbres musiciens, compositeurs ou exécutants.

Une curieuse étude sur les origines et l'harmonisation du plain-chant, écri'te en collaboration avec M. Emery-Uesbrousses, accompagne le volume que précède une charmante préface du poète Auguste Dorchain. Toute bibliothèque musicale devra s'enrichir de ce livre intéressant où l'érudition évidente de l'auteur se fait aimable et accessible, et captive au lieu de rebuter.

:

AMARYLLISDUJAPON SOCIÉTÉN

::,:=:=,::--:"'2.l:,

MAISON ARISTIDE

PARIS

Lundi

24

A.UT

BOUOIC

PARIS

Octobre et jours suivants

EXPOSITION SPÉCIALE DES

TOILETTES D'HIVER

-

POUR DAMES, HOMMES ET ENFANTS

Robes, Manteaux, Modes, Fourrures, Jupes, Peignoirs IATnÉEs,

VETEMENTS, CHAPEAUX, CIIAUSSl.'RES, PELISSES A DOUILLETTES

DERNIÈRES NOUVEAUTÉS Grande Mise en Vente des

AFFAIRES hors ligne et OCCASIONS remarquables en Soieries, Velours,

Peluches, Lainages, Étoffes nouvelles, Draperies, Couvertures, Bonneterie. Parapluies, etc.

à

La Maison du lîO\ M.MSCHK s'applique constamment à offrir sa Clientèle les plus belles Nouveautés eu Etoffes pour Robes ainsi qu'en Objets confectionnés créés dans ses Ateliers et dont la bonne exécution nelaisserien désirer.

.::..:

à

-.:::.::':V

"-':':::

:::"b'",,--;,:::::.,.,'-:.,

=-=-:7':::::::

:::'3<

,

I

PARFUM NOUVEAU adoptépar la HAUTE DELETTREZ,FarfrBté R"s desd'Enghten.

Italiens. : :5, B*

Jg;:I¿ -- 1

f

VIN DEVIAL

a

I I

M

N

1 I I tt

AU

QUlNA, SUC de

VIANDE et PHOSPHATE de CHAUX

Le plus ÉNERGIQUE et le plus COMPLET des RECONSTITUANTS VIAL, 14, rue Victor-Hugo, LYON, et toutes Pharmacies

~t&

PÂTEDENTIFRICE

JC.

GLYCÉRINE

S'en servir uue fois c'est Vadopter*.

DELLE

FRÈRES

I Avenue de l'Opéra

fj ~i}~y I

IFJL3RÏS Exposition universelle Paris 1889

HORS

•

-

CONCOURS

MALLES AIGUISES SACS GARNIS & TROUSSES

IYIOYMAT tWNW *

111

N du CataJofa* UHmtré.

Envol franco am.. CIMil. -Theât~-FfMMMUMttA~M~rMN

5.

Plaoe du

EAUDES U DES mEmAmm

r

la jeunesse perpétuelle F EES CC9 pour duCheveux.43. RICHE. RUE

lC'EHxtEraVitEUX

GLAIRSEMÉSnffftsr lllj NE TEIGunIJ 1LiullUu PAS au

!

l'Extrait capillaire des Bénédictins du Mont-

laPoudre Capillus. ParfumerieNinon, 31, ruedu4-Septembre.

Majella, qui arrête aussi la chute et retarde la décoloration.

E. SENET, administl'atr, 35, rue du 4-Septembre, Paris.

POUDRE OPHELIA

ff<<?<?A5}flV* t-I

mrnnm ill PAUIU

Pour chaussures, harnais,

V

PSIDIUM

/g

032d SE TROUVENTCHEZ TOUS

w

1-4

'°

T~~PHARMACIENS LES PARFUMEURS ET

En Vente Pai,tout.

Eviter les Imitations.

23, rne d'Hauteville, Paris.

ue

Pour

CDO. I

de

Gants

Peau, Mai~o~uin~,rie.

du DOCTEUR KNOBU

PourlesChaussuresetHarnaisi HOTDF MOSCOVITE LUOI HE ITlUùbUll I E

Fabriquée à. CREIL (Oise) SPfCiriQUE DES MIGRAINESETNEVRALGIES

en CUIR JAUNE demanderle

>< t k,§Sojjj»*Sh;§|l:2 ~.J~ i

tt

)

~M

etiEVEUX9

plus efficacepour rendre aux cheveux gris ou blanchis, la couleur et la beauté naturelles. Il fortifie et em..

Ils (|"'

js

R é geneYat e uy Universel des

bellit la chevelure.

J SSITIi produit expérimentépar lei sommités médicales du

monde entier, ayant, SEUL, toutes les garanties de pureté.

le Médecinpourles do'eàprendre) M

aB TROUVE DANS TOUTJUIJ LU PHARMACIES

(Consulter

^VIANDE,FERETQUINt

sui^ <Hl

Le

|^;\£bK Jw

CEATAIN

j

S=cS" 5

Ï5

demadan-ie

Chez les Coiffeurs et

parfumeurs. Fabrique^26RiieEtienn^Iarcçl|PMis^

L'aliment uni aux toniques les plus répaiateurs

'~t FERRUGINEUX AROUD Vi:B<J

au

--fc-.

:

il

;

(rlioulàlàes Livomennes *• •

IF

s~~ OONTHE

GRAINE DE LIN TARIN PHAmCBf

4

CONSTIPATION. DIARRHÉE.—

Les Kodilks s'emploient avec Ja pellicule transparente, en bobine ou couple, ou avec des glaces sèches. permettent de faire jusqu'à cent négatives sans rentrer chambre noire.

Jtdj/Bf dans Janouveaux Les KODAKS A.B.C. se chargent en pleinjour. Ë^ÊÈÈÊBÊÊffa/® Ecrivez-nous et vous recevrez aussitÓt, gratis et franco, tous nos manuels et catalogues illustl'és.

PLACE"VJEITID HVLIE, MATERIALS .A-IRIS CI LD

-4:,

VIANDE

le tonique est excellence, réveille J?ar l'appétit et facilite les digestions il convient à tous les tempéraments affaiblis. Paris, 378, rue Saint-Honoré.

J

^»* ^B*

THEEASTMANPHOTOGRAPHIe

et aux principes solubles de la

S'éGUIN LE L6 VIN DE G SEGUIN Du G.

K0[:)AK

g,^^|pp

QUIHA

RÉGÉNÉRATEUR DU SANG Guérit sûrement Chlorose, Flueurs blanches, ÍlIuisements, AppauvrisemtouAltérationduSang.

Sfr.-Dépôt G»1:J. FERRÉ, suerdeAroud, ~M 102,rue Richelieu, et toutes pharmacies.

Sans aucune notion de la photographie, tout le monde peut se servir avec succès du KODAK.

B|sB|iir^BB^^sâg|F_

Antipyrine

Pour Chaussures (Je Dames,

â

g

Risques de Guerre, Voyages, Duel, Prospectus et renseignements envoyés gratis et franco.

i

DËPÓT CENTRAL:

H N SMBAY.MORAi. GIOSS Chaussures Dames,

14

2 6

etgarantit les Suicide.

VIAGÈRES

N ecce :II.IÈ y* -

FRANGIPANNI

30, Rue de Provence.

traite toutes les Opérations d'ASSURANCES et de

d

y?

1WT Ain NI AIR

Établie en 1854,

-e7

équipements militaires, sacs voyage et tous articles en cuir noir.

4î{Jrd

de prove ance

GRESHAMCied'AssurancessurlaVie RENTES /<~ à Paris,

BROSSER

rn...,

JAMES

parles portes et croisées, pose de BOURRELETS INVISIBLES et de PLINTHES. Jaccoux, 37, rue de l'Echiquier.

sans

k J. a <¡::, a

îf EXQUIS PARFUMS LOXOTIS-OPOPONAX

B0DBISARTt19,Paub.St-Honor«.

Sr deproveance S authentIque

Plantations de St-James, sevend exclusivementen bouteilles carrées.

SjEMPLOIE rq RAGEN gow.~iM

PERFUMES dJ

-

AVISRHUM

vos cheveux ayec des eaux, mais recolorez-lesàsec avec

tz.

30 la Bollo-

Fruit laxatif rafraîchissant

TAMAR TA M A R -

très agréable contre à prendre CONSTIPATION

"™"";

1NDManque 1EN Hémorrhoïdes, Bile, d'appétit, I 11 U I baI Embarras gastrique et intestin al, migraine srsvenant.

PuPnRlILI ~~t 23-ni s~ £

auDEomu2liff Pri,p. g[ ^^PIT

O

LONDRES, 115, Oxford Street.

LOUNN

ROCHESTER, N. Y.

-

~<M

:

L'un des Gérants

E ParfUmerie-Oriza, 1 N Ch Teinture Inoffensive et Instantanée. Toutes nuances. _0 R 1 Z A L 11^1 O RIZAL L. LEQUAND,11, Place de la Madeleine.

—

H ~t-V t *

E. GRILLON 1-3, rue Grammont; Parts Boite i a.M.

QUENTIN.

HENRI

Paris. — Imprimerie Henri Quentin, 13, quai Voltaire

au BIS.IB VE^^1^1 OUTINE parCfetelFAY, 9, rue Mise : t : meublé10»os rae de la Paix, Paris

parfumeur,

ANNONCES

DE MM. LES OFFICIERS

Aux

1

MINISTÉRIELS

fIlIAUTIIGI1!L20ansd'existence.

1011

Batignolles Bonne clientè'e d'employés, mobilier en parfait état.

Atf. 7,000 pouvant doubler. Prix 12,000 (fortune).

Banque PETITJEAN, 12, Montmartre, 40°iinnée.

r.

28

ADJ°:!' l'étu,-I, deMol~lPingucL, not. à Paris, lo ; en rélu:lde ADJD' en lot.-, de diverses li., en 2 lots, octobre 1892, à 2 h., flD^'Alt rU'C dépendant de la liquidàL, de la Société LllEifllvljuÙ

dite G"nrp:l.nic Française des Moulins à vapeur d'Anvers et du Havre, et paraissant s'élever à 783,507 fr. 75. M. à p. pouvant être baL-s. 3,000 fr. et 500 fr. Gonsig, pr enchérir. S'ad. à M. Lougarre, administrateur de Sociétés, 10, r. Caumartin, etau not.

VILLE

DEPARIS

ench. ch. des not. de Paris, 8 novembre V2, IMMEUBLE à PARIS, Avenue Henri-Martin et IDIUkIIuLEi Boulevard Lannes (angle). Superficie 540 m. environ. Mise à prix 150,000 fr. S'ad. à M" Dclorrnc, rue Auber, 11 et Mahot de la Quérantonniis, 14, rue des Pyramides, dép. de lVnclière.

Adjon s.

1

VILLEDEPARIS

nionmême sr une enchère en la chambre des de Paris, le 8 novembre 1892, d'un WDDDJUIU lftKnAlllNeuilly, avenue de l:t Grande-Arnuc

notaires

à

et rond-poinldelaPoite-Miiilhit. Conl.

1,124m46. M." à prix (I-o fr. le m.) 44,078 fr. 40. S'ad. à M" Mahot de la Qu^rantonnais, 14, rue des Pyramides et Delorme, r. Auber, 11, dép. de l'enchère.

cn

l'élude de

munirATinmtaire Paris, noAlJJlUllialIUll le 21 novembre à 1892,à1heure,de 6.G(MAA OÂWIUlIlS de500 porteur, libérées 6 800 au francs, 1 lITIONS M°

Dufour,

MAISON CLER 49.

C8

à

414 m. Rev. br. 7,750 fr.

80,000

prix

fr.Adj011

ench. ch. des not.de Paris, le 8 novembre 1892.

S'ad. à M. Mégret, notaire, rue Richelieu, 45.

de la Socipté Platrières réunies du Bassin de Paris, près Cormatin (SaÓne-e:-J.oire), lots. prix (pouvant être baissée): cn PROPRIÓTÓ de Produit et d'Agrément, maison 2<.par2.6670BLtGlT(0S lot Odes rrlots.01g 111 faculté de réunion mlltre, vignes, prc, terres, dos

17

6,000 fr

la

SociétédesPlatrièresréuniesduBassinde de Paris, en 27 lots, avec faculté de réunion, Mi,c à prix (pGuvant être baissée) 27,500 francs par lot de 100obligations Faculté de réunion de ces actions et obligations des Platrières. l.OOO 190K IfimiAMtl au porteur, libérées de

LI.

500 francs de la Com-

pagnie des Chemins de fer à voie étroite de SaintEtienne, Firminy, Rive-de-Gier et extensions, en 28 lots, avec faculté de réunion. Mise à prix (pouvant être baissée' 25,000 francs par lot de 50 actions. porteur, libérées de C7AUrTIAY'fl 670 4cat.

500 francs de la Société Meiderich, des Houillères de en 7 lots, avec l'acuité de réunion. Mise à prix (pouvant être baissée) 15,000 francs par lot de 100 actions. tOOlIT 8.17 BONS do Dividende de la Compagnie de Navigation du 8°" Havre à Paris et Lyon, en 12 lots, avec faculté de réunion.Mise aprix (pouvant être baissée): 10,000 fr. par lot de 500 bons.

Les 6enl. TDIDKAUlITliS DRO]TS de li. liquidation dit Crédit Général Français dans la Société anglaise Les TheAlabàma, Ni'W-Orloans, Texasand Pacific

:

11au

5

1

n

AMEUGNY,

Mise à avec

3"i

s.

:

iIjUliij j

à prix Pour chaque lot,

JunclionRailwnys CompanyLimited.Mise (pouvant être baissée) 300,000 fr.

consignation préalable pour enchérir.

de

îJS ug->r A~'1 îfiS

Paul Salat, avoué à Paris, rue Saint-Martin, 359.

1711hmp au Palais de Justice à Paris, le jeu4i lulVlCi 3 novembre 1892, à 2 heures.

En deux lots etjardin 10 MAISON av c Cour IVay Etude de

:à

: A 2° : prix.

(Seine) ; rue du Parc, nO 19.

Contenance 235 mètres.

Mise à prix 12,000 francs.

79 hectares à vendre à l'amiable.

S'adresser à Mc Goupil, notaire, 23, quai Voltaire, à Paris, et à M* Bouchird, notaire à Cormatin.

TERRAIN

VICTOIRE, iS

HOTEL

ch. des not. 15 nov. 92. Ce 1,161"90 l'nv. Mise à prix 400,000 fr. S'ad. à M. Bnuthier, arch., r. Fourcroy, 4,etàM" Olagnicr,not 27,bddeItaliens,p.p.vis.

,

BMlICAYC IMilJlMo

à PARIS (18'arr1), rue de Panama, 13. C' 292m20. Rev. 14,780 fr. Mise à prix 180,000 fr.; rue des Poissonniers, 22. Ce 70m44; Rev9,385 Mise prix100,000 deSuez,23.

C' 928-54. Hev. 14,200 fr. Mise à prix 170,000 fr.

A adj. s.1 ench. ch. des not. de Paris, 8 novemb. 92.

S'ad. à M0 Cocteau, nut., bd Saint-Germain, 242.

fr.

fr.;r.

à

i

àParis,

E'udedoMeFromageot,avoué

Me

(Seine)

IVRY

rue du Château non numéroté.

Contenance 235 mètres.

3,000 francs.

S'adresser audit Me Salats et sur les lieux.

Mise à

à Paris, r. Geoffroy-l'Asnier, 12. CI1-271.

Rev. br. évalué5,45S fr. M. à p. 65,000 f.

A adj. s. 1 eneh.'ch. des not. de Paris, 8 novemb, 92.

S'ad. à M" Tansard, not. Paris, r. Turbigo, 65.

MAISON JMldUll

à

Fris de

ninnAtlCIIliin UAnnUMSlKn

9, bd St-Michel, le

àParis, bdMontparnasse,

no20.Aadj.ét.Lindet,not.,

no-

26octob. 2 h. M. a p. pouvant êlre baiss. 10,000 fr. Loyer à remb. 2,500 fr. S'ad. M6 Ilochette, synd 12, place Dauphine et audit notaire.

env. Revenu net approx. 33,000 fr.

Mise àprix 250.000 francs.

S'aùresser audit MedeFromageot et à Me Delapalme, notaire la Chaussée-d'Antin, 15. à Paris, rue

Les annonces et iusertions sent reçues chez MM. AUDBOURG et C", 10, place de la Boursi et dans les bureaux du jonal..

-

nvembre ail

28,rueJoubert.

PaJais de Justice à Paris, le 1892, à 2 heures, d'une MAISON A PARIS

VVNTE

:

Superficie

4iiOm

:

rue de Lille,

3

57.

à

,

; ;

CHRONIQUE DU SPORT

Gouverneur a fait le jeu, emmenant tout le peloton dans un train d'enfer au bout de 5,000 mètres, la Fille d'Energy s'arrêtait épuisée Lord-Euvre, qui -avait fait tout le jeu avec champion de M. Blanc, semblait gagner, quand il étaittaqué à l'entrée de la ligne droite par la pouliche dde ichel Ephrussi, qui le battait après une jolie lutte. En dehors de l'allocation de 25,000 francs, le vainqueur a gagné un magnifique

Il n'a manqué que le soleil, dimanche, à Longchamps, pour que la réunion fût complète.

Beaucoup de monde, public très élégant qui a quitté la campagne etles plaisirs de la villégiature pour assister à cette dernière journée du meeting automnal. Champs très nombreux, épreuves très intéressantes, arrivées palpitantes, que pouvait-on demander de plus, et ne voilà-t-il pas de quoi satisfaire même les plus exigeants? Dans la tribune du comité, j'aperçois : la duchesse de Feltre, la comtesse de Montgomery, la marquise de laRochefontenilles, la vicomtesse de Dampierre, la comtesse de la Redorte, la vicomtesse dHarcourt, la marquise de Saint-Sauveur, etc., etc.

Les deux épreuves principales la Handicap libre et le prix Gladiateur ont tenu tout ce qu'elles promettaient. La première est échue à un outsider,Lausanne, à M. Aumont. qui a gagné bien aisément, grâce à son poids de plume et au terrain détrempé, battant des chevaux de bon ordre tels que Saint-Pair-duMont, Acoli, Amadis II, lequel n'a pu prendre que la troisièmeplace derrière Cabochon.

Sept chevaux se sont présentés dans le prix Gladiateur; la faveur du public se portait sur les représentants des écuries Michel Ephrussi et de Saint-Alary.

e.

service.à thé en vermeil.

Les jeunes chevaux Charles VII et Andalouse ont remporté les deux prix d'automne, battant leurs aînés. Cette et Cigare ont gagné les deux premières épreuves.

ARCHIDUC.

BIBLIOGRAPHIE

:

Bis

dit qui cito dit

BALLOT,

M. DES

LIEUTENANT-GOUVERNEUR

ÉTABLISSEMENTS DU

»

GOLFE DU

;

; ;

;

; ; ; ; ; ; ;; ; ; ; ;

Noirs

iD.prD Si1F.prD Si1F.de2Tjoue Si F.de4Cjoue Si1P.prF Si1C.de7Tjoue Si1C.de5Cjoue Si1P.5FR

i

;

;

;

;

;

;

à

;

;

;

;

Noirs

Blancs

M.Basarow.

M.Blake.

M.Basarow.

;

1P.4R 2C.3FD 3PprP 4PprP

5PprP(b) 6P.3D(c) 7C.3TR(d) 8F.2R Position après le

9P.3TR 10C.5D 11D.2D

T 13F.3C 12C.4

14C.3R

15P4FR

R

16TD.1 16B

coup des noirs.

Noirs

M.Blake.

9Roq 10R.1T 11P.3F 12C.4R 13P.3FD 14D.1R 15CD.2F 16F.1D

If) 18CprP 19DprC 20PprF 21R.1T (h) 22 D. 4 23-C.3F 24DprP 25TprF 26DprPF 270.2F 28F.4D(i) 29P.5R 30PprP 31C.5CR 17C.4FD

CD

32T.1D

33D.2R 34R.2T 35D.3D

17F.3R(g)

(j)

18CprC

19FprF

t

20F.3Céch 21TD: D 22 D. 4 TR 23F.4TD 24FprT 25T.1CD 26TprP 27T.2C 28C.1C 29D.2F 30CprP 31D.2D 32T.1FD

36-D.5FR 37F.5R 38Fpr 39C.6R

T

40T.1FD 41T.5 42T.5R

F

43T.3R

44D.5R

P.5F 46TprD 47T.5TD 48C.4D 45

;

Partie nulle.

;

NOTES

;

; ;

Blancs

1P.4R 2C.3FR 3P.4D 4P.3F(a) 5F.4FD 6FDprP 7Roq 8C.3FD(e)

;

;

;;

Ganhit écossais.

; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ;; ; ; ; à ; ; ; ; ; ;

;;

Jouée par correspondance dans le deuxième tournoi international du Monde Illustré entre MM. le capitaine Basarow et Blake.

SOLUTIONS JUSTES N,, 1420 et 1421. MM. Ch. Erbart; les Amateurs du Grand Café, à Chambéry Louis Plambock, à Genève les Amateurs du Grand Café des Allées, à Cannes; E. Renard, à Mézières ; Henri Richer A. Berthault, à Ajaccio ; Grand café Glacier, à Alger Ch. Le Charpentier, à Etampes Léon Guinet, à Lyon ; les Amateurs du Café de la Régence les Amateurs du Grand Café de la Gaîté Montparnasse les Amateurs du grand Cercle des échecs de Paris Caze ; Mllo Munoz ; Dez H. Reinach Cercle conservateur, à l'Isle-sur-Ie-Doubs ; le commandant Bell, à Saint-Malo ; A. Bregas, à Marseille Bourdin, à Nantes ; Cercle des Echecs, à Reims Louis de Bellerive, à Montauban ; Corner, à Barcelone Wallet, à Bourges Thionville de Madrazzo A. Bourguet Emile Frau, à Lyon Simon et Etienne, A. Gouyer G.-T. D., à Verdun à Pr6aux ; Gaston, à Beauvais Ernest Singer Croze, Marseille Clerfeuille, à Orléans Coutelier ; Cochet, à Saint-Malo Boutigny les Amateurs du café de la Paix, à Toulouse; Cap. Auclaire, à ClermontFerrand ; Cercle des Echecs à Narbonne Félix et Hippolyte Gilon Trouche, à Marseille Juvin, à Grenoble ; E. Morfaux; Quelques amateurs de la Société des échecs de Besançon ; Charles A.; Daliphard, à Rouen ; Nirol E. Jarry, à Mâcon ; les Amateurs de Veloz-Club, à Madrid; Ed. Rouyer; Cercle des Echecs du café LaFontaine; A. de Quillacq; les Amateurs du Café Inglés, à Barcelone (Espagne); L. Rérolle, à Nice; Mme Jules Schlœsing ; E. Rosset, à Reims De la Perche Les Amateurs

-

;;

PARTIE No 419

2D.4Rmat

;

;J.

à

SOLUTION DU PROBLÈME No 1421

2D.ouFfuitmat

;

;

Les blancs joueul et fout mat en deux coups.

2D.3FDmat

;

; ; ;;

;

iD.6FD 2C.prPmat 2G.2Rmat 2D.faitmat 2D.prDouDprFmat 2C.prPmat

BÉNIN.

;

;

Blancs

Cent gravures, des vues panoramiques et sept cartes coloriées accompagnent ce livre, très artistement édité et que s'arracheront tous les excursionnistes. (A. Hennuyer.)

Très utile et trèsintéressant pour tous ceux qui ont besoin de renseignements complets et précis, YAnnuaire des décorations françaises pour 1892, que M. A. La Fare vient defaire paraître d'après les documents officiels.

(A. La Fare, édit.)

du Café Cardinal, à Bordeaux Grand Café Glacier, à Béziers Joseph Brannshofer, à Nancy Viollet, à Nice G. Guyard ; Cercle Fraysse, à Castres Henry Simoneau ; J. E. L., à Colmar Antonin Estève, grand café Monte-Carlo, à Marseille Café des Argentiers, à Bordeaux Café Astrie, à Toulouse Frédéric Audap ; les Amateurs, Hôtel d'Or, à Marcins (Belgique) ; J. T. D., à Verdun Dastarac, café Abadie, à Mirande; André Barrau, Bordeaux C. Sprengers Normande Répond, à Fribourg (Suisse) le Cercle de Noyon Café de. l'Harmonie, à Roubaix Ch. Sallter, à Fribourg (Suisse) A. Cortada, à Barcelone (Espagne) Emile Baudin, à Lille; P. Maraval, à Enghien-les-Bains G. Duché; Mlle Talbotier Horrie Carpentier, Nouveau Cercle, à Lille Balix, à Versailles les Amateurs du cercle de la Régence, à Marseille les Amateurs du café Mansel, à Gallargues (Gard) ; Maboulard, à Rennes P. Riera, à Barcelone (Espagne); Charlot; Eug. Amey, à Mollen, (Suisse) ; Comte J. de Gabriac les Amateurs du café du Boulevard, à Lille E. Préfontaine, à Haui ; A. Ferreira (Brésil) ; Union des étudiants de l'Etat, à Lille G. Duché Grand Cercle du Progrès, à Angers Valery Blanc, à Alger Darro Galvao (Brésil) ; Mignod Mestre,café du Grand-Hôtel (Bruxelles) les Amateurs du café des Voyageurs, à Grasse (Alpes-Maritimes); les Amateurs du café d'Apollon, à Alger; Grand Café, à Nantes Café du Commerce, à Calais ; F. Aune, à Alger A. C. du cercle Puget II. Rusenacht, à Bienne (Suisse) le grand cercle du Progrès, à Angers Léonard Raemy, à Fribourg Mourillon, a Toulon les Amateurs du café du Commerce, à Cilais Réunion des joueurs d'échecs du café de la Bourse, à Marseille Duc Dartilleur (Castres) ; Jules Paillet, à Bordeaux Alexandre Taneff, Jules Paillet, à Birdeaux; Les Amateurs du Café du Casino à Lausanne (Suisse); H. de L., à Melun le Cercle littéraire de Saint-Amand-MontRond Cercle des Intimes (Pyrénées-Orientales) Schal'iro ; comte de Roquette-BuisJ. Delsart, à Valencienncs Grand Café de la paix, à Toulon; son Kaddour-ben-Fribourg Sahuqué et Gauverit, du café Barrié, à Toulouse V. Delaunay, à Lagny (Seine-et-Marne) les Amateurs du café ; de Zaccharotosa, à Athènes; Valay; Campy, Salon (Bouches-duRhône) ; Café Saint-Roche Gabriel Gorse, à Toulouse L. Louyat Café Jacques Amiot, à Melun; J. Longueneau; Juan Guasot, à Barcelone (Espagne); Roger Marvaise ; Maurice Clément, Lycée Condorcet Juan Guasch, olfic:er, à Barcelone les Amateurs du café Albrighi, à Tou louse les Amateurs du café Martet, à Gallargues (Gard) ; les Amateurs du café de France, à Tunis Dr 0. D. Johnton, Léon Bernard, à Mons (Belgique) ; Wolff, à Bergen (Belgique) ; Babelette, à Saint-Rémy Les Amateurs du Café Frappet à St-Nazaire ; A. Grevenna, à Milan (Italie); MmaRebel. Bruxelles;Mme OlgaWoïnova, à Sairtt-Pétersbourg Je Amateurs du café de la Marine, à Toulon.

PROBLÈME No 1425 «

Paris.

; ; ; ; ; ; ; ; à; ; ; :

ÉCHECS

Deiise

:

Sous ce titre Les Étapes d'un touriste en France, M. Alexis Martin nous donne une série de volumes fort appréciés, qui vient de s'enrichir d'un nouveau tome avec ses Promenades et excursions dans les environs de

;

33Tde2Cà2FD 34D.2R 35T.2D(k) 3CTde2Dà2FD 37P.3TR(l) 38TprF 39T.2D 40D. R 41R.1C 42T.2R 43D.2D 44D.4D 45DprDéch 46C.2D 47C.3C 48T.2D

i

(a) Nous désapprouvons le coup du texte; la meilleure continuation est 4 C pr P (les blancs peuvent égalementjouer 4 F 4 FD — F 4 FD 5 P 3 FD — C. 3 FR Céch7 2D etc.) — CprC5D prG—G FR6P5Retc. (b) La meilleure continuation était 5 — C 3 FR 6 C pr P (si 6 Roq — P3D7CprP — F2R suivi de Roq etc. mieux) — F 5 CD 7 Roq — Roq 8 C 5 CR (si 8P5R—FprC9PprF— etc. mieux) — P 3D9P4FR —P.3TR mieux. (c) Nous aurions préféré 6 — F 5 C éch 7 C 3 FD (si7CD2D C. FR8C CR — Roqetc. mieux) R etc.

— C. 3 FR 8 Roq — Roq 9 C5 CR — D mieux.

F

6 PprP-F5 3

P4D

etc.

- 3

5

-

2

-

-D2

(d)Si7 F3R8FprF PprF9D3C

etc. mieux. (e) Nous aurions préféré 8 P 3 TR afin d'empêcher aux noirs de sortir leur FR et par conséquent il leur sera difficile de roquer d'un côté ou de l'autre. (f) Les blancs laissent échapper le gain de la partie, le coup juste était 17 C de 3 R à 5 FR F 2 FD (si — 17 — F pr C 18 P pr F — D 2 D 19 F 6 R — D 2 FD 20 P 4 CR suivi de P 5 CR etc. et gagnent et si 17 — CprC18P C D D19F6 suivi de P CR etc. et gagnent) 18 P 5 R — PD pr P (si 18 — C pr C 19 Gpr C —F C20 Ppr suivi de PprPécn et gagnent) 19PprP—Fpr 20 F 3 TD —T CR 21 C 7 R — T. 1 FR 22 C de 7 R à 6 C éch — P pr C 23 C pr P éch suivi de C pr T etc. et gagnent.

D 10 C 5 CR

pr pr -F

2

R

P P

P R-

4

1

19PprP-

(g)Si 17 PprPD 2 FD 18 5 Fpr P 20 F 3 T — T 1 CR 21 C 6 D — C pr C 22 F pr T — C pr 23 F pr F etc. mieux. (h) Une faute qui devait compromettre la partie comme l'on verra par la suite, le seul coup était 22 D

F

etc. (i) Le coup du texte est un temps perdu, 28 P 5 R valait mieux. (j) Si 34 F pT C — D pr T éch 35 D pr D — T 8 FD etc. et gagnent. (k) Nous désapprouvons le coup du texte, la suite correcte était 35 — T. 8 FD 36 F pr C — P pr F suivi de T pr T et gagnent.

(I) Le coup du texte est forcé si 37 T 8 F 38 F pr — C — P pr F 39 T 7 D et gagnent.

Et si 37 — T 4 FD 38 C 6 R T de 4 F à 3 F 39 C — pr P — Dpr C (il est évident que si 39 — R pr C 40 T 7 D etgagnent) 40 T 6 D T 7 FD (si 40 T pr T 41 — — D pr T éch et gagnent) 41 D pr T éch T pr D 42 F — pr C. et gagnent.

3 TD

S. ROSENTHAL.

-