Pourquoi ils sont morts ! Pour qu'il y ait encore Une France, Une Liberté, Une Civilisation chrétienne : Discours [...]
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Pourquoi ils sont morts ! Pour qu'il y ait encore Une France, Une Liberté, Une Civilisation chrétienne : Discours Prononcé le 2 Novembre 1917 en l'église Saint-Nicolas. 1917. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. CLIQUER ICI POUR ACCÉDER AUX TARIFS ET À LA LICENCE 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : - des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. - des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter reutilisationcommerciale@bnf.fr.
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Une France, Une Liberté, Une Civilisation chrétienne.
DISCOURS Prononcé le 2 Novembre 1917, en l'église Saint-Nicolas PAR
M.
le Chanoine Ch. ROYER A LA MÉMOIRE DES
DES 37e, 237e D'INFANTERIE
SOLDATS
TERRITORIAL MORTS POUR LA FRANCE & 47e
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Une France, Une Liberté, Une Civilisation chrétienne. -----------
DISCOURS Prononcé le 2 Novembre 1917 en l'église Saint-Nicolas PAR
M.
le Chanoine Ch. ROYER A LA
MÉMOIRE DES SOLDATS
DES 37e, 237e D'INFANTERIE
&
47e
TERRITORIAL
MORTS POUR LA FRANCE
C'est spécialement à la mémoire des officiers et soldats des 37e, 237e régiments d'infanterie et 47° territorial que le présent discours a été prononcé, au service solennel célébré en leur honneur sur l'initiative du Commandant de leur dépôt commun. Il est évident toutefois que ce qui a été dit à ja gloire des soldats de ces régiments d'élite morts tous ceux qui ont au champ d'honneur, s'applique donné leur sang et leur vie pour la défense de ces mêmes et grandes causes : la France, la Liberté et la Civilisation. C'est pourquoi toutes les familles qui ont à pleurer quelqu'un de leurs membres, victimes de la guerre, pourront trouvèr dans la lecture de ces pages le réconfort fondé sur l'Espérance Chrétienne, de par la réponse à cette question pourquoi sontils morts
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2
Novembre 1917.
Pourquoi
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ils sont morts POUR QU'IL
Y AIT
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Une France, Une Liberté, Une Civilisation chrétienne. 1
Messieurs les Officiers et Soldats,
Parents et amis chrétiens,
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Nous étions hier à la quatrième Toussaint de quelle prolongation inattendue de la dure guerre épreuve Toujours plus de tombes prématurément ouvertes, plus de jeunes victimes couchées dans ces vides dans les foyers détombes glacées, plus vastés et par conséquent plus d'angoisses, de deuils et de larmes Pourquoi la multiplicité de ces souffrances et quels intérêts d'une importance inouïe sont donc en jeu qui exigent de tels sacrifices C'est vous qui allez nous donner la réponse nécessaire àcette question troublante, ô nos glorieux morts, dont nous sommes venus célébrer ici pieuchefs et soldats des 37e, 237e sement la mémoire d'infanterie et 47e territorial, qui êtes tombés en si
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grand nombre, je devrais dire presque, tous car, des premiers partis combien en reste-t-il sur les champs- de bataille oùl'ennemi vous a décimés, mais où cependant vous avez fini par lui faire de votre héroïsme et de vos corps meurtris une barrière qu'il n'est pas parvenu à franchir. Quels ont été le but et les conséquences de votre immolation sanglante et des immolations imitées de la vôtre, et de toutes celles que l'implacable guerre exige encore aujourd'hui Répondre à cette question, c'est glorifier nos héros comme ils le méritent, c'est mettre en relief toute la valeur et tout le fruit de leurs souffrances et de leur mort, c'est nous rappeler le devoir que nous avons de tenir, nous aussi, dans l'épreuve, afin que les fruits de leur sang répandu ne soient pas perdus. Car s'ils sont morts, écoutez bien ceci et redites-le à tous pour leur honneur suprême, ce fut afin qu'il y eût encore chez nous une France, dans le monde une Liberté, et dans l'Europe une Civilisation chrétienne.
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L S'ils sont morts nos soldats, nos héros du 37 et de ses compléments, ce fut pour qu'il y eût encore dans le monde une France. De tout temps, c'est-à-dire dès son origine comme nation, la France, avec son territoire providentiellement favorisé, a été la grande convoitise du Germain orgueilleux et rapace. Elle est si belle la France ! Il fait si bon vivre sous son ciel clément. dans ses plaines fertiles, sur ses rivages aux mers grandioses, dans ses provinces qui se complètent J'une l'autre par la variété de leurs produits : huile,
lin, chanvre, blé, vin, forêts, troupeaux ! « Qu'êtesdemandait un évêque vous venu faire chez nous? mérovingien à l'un des chefs des invasions barbares ? — « J'y suis venu, parce qu'il fait bon vivre chez vous. » Les Allemands le savaient par expérience depuis 30 ou 40 ans qu'il faisait bon vivre chez nous ils s'y étaient installés en maîtres, ou, du moins, ils avaient préparé par leurs espions, leurs commerçants, leurs hommes de finance, par des scribeset des politiciens à leur solde, leur installation définitive. Et pendant ce temps-là les gros canons se fondaient à Essen, dans les antres infernaux de Krupp il ne s'agissait plus que d'attendre le signal, le vorwaerts fatal, et alors les bataillons innombrables, les hordes de proie et de mort se thS verseraient, à travers la Belgique violée et dévastée, dans nos provinces les plus riches, dans nos départements marqués d'avance à l'encre rouge sur les cartes des écoles teutonnes, comme devant être la part première de ilà conquête quant au reste, en attendant mieux, on le placerait sous le protectorat de la douce Germanie. Alors les fils de la prolifique Allemagne viendraient peupler nos campagnes trop- dépourvues d'habitants, ses ingénieurs viendraient exploiter à son profit nos mines et nos richesses naturelles, ses docteurs nous inculqueraient sa culture et ses moralistes purifieraient Paris, la Babylone moderne,. au besoin par le fer et par le feu. Puis, après cette formidable épuration, s'il restait encore des Français sur notre sol, ils auraient à choisir se soumettre, tendre le dos à la botte du vainqueur, joiîb bien prendre le chemin de l'exil.
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Il en fut ainsi, ou, du moins, ils purent croire un instant que c'était arrivé. Quand, après Charleroi, Virton, Morhanges, Champenoux, toutes les portes de la frontière pour ainsi dire furent ouNach Paris ! A Paris ! vertes, le cri d'ivresse s'éleva du sein des hordes qui s'avançaient par tous les chemins convergeant vers le cœur de la France et l'on commanda, dit-on, à l'hôtel Astoria, pour le kaiser et sa suite le festin orgiaque de la victoire. Oui, mais il y eut des trouble-fête. Vous, nosmorts, vous, nos soldats du 37e quiêtes tombés devant la Marne et qui avez retardé par votre immolation la marche de l'envahisseur. Vous qui avez obéi à la consigne fameuse « tenir jusqu'au bout et se faire tuer sur place plutôt que decéder d'u «On ne terrain. Vous qui en tombant avez crié passe pas !» et ils n'ont pas passé, et grâce à vous, grâce à vos compagnons, héros et martyrs comme vous, Paris n'a pas été pris et grâce à vous il y a
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encore une France.
II.
Grâce à vous, dans le monde, il y a encore des hommes libres et une Liberté. Dépecer la France et l'asservir, ce n'était que le premier article du programme, car la France, si grande qu'elle soit par sa situation, si lumineux que soit son rayonnement, la France n'est cependant pas tout l'univers et c'est tout l'univers qui doit appartenir à l'Allemagne, subir au moins ses conditions de vie, s'imprégner de sa culture et obéir à ses lois. Il y a en effet, en Allemagne, une doctrine que
-nous autres Français, avec notre légèreté proverbiale, nous croyions être le rêve exceptionnel de quelques cerveaux prussiens exaltés, mais qui était au contraire acceptée dès avant la guerre et l'est encore aujourd'hui par l'immense majorité des intellectuels et des dirigeants allemands : le pangermanisme, d'après lequel, comme le mot l'indique, tout doit être allemand ou le devenir. -. A la vérité, notre résistance inattendue et victorieuse a apporté des atténuations aux rêves fous d'avant-guerre. dis « en apparence car, pour les-pangermains, qui est différé n'est pas perdu. On s'en tiendra pour le moment — etencore laissez le front français fléchir et vous entendrez bien vite une autre chanson — à la formule tout à l'intérêt de l'Allemagne « ni indemnités, ni annexions puisqu'on ne peut mieux faire, mais dans dix ans, dans vingt ans, quand la France, l'Angleterre et nos grands alliés d'outre-mer auront de nouveau oublié le péril et fermé les yeux, le fléau de la guerre sera de nouveau déchaîné pour réparer la partie nulle d'aujourd'hui et restituer à l'Allemagne l'hégémonie compromise. Après comme avant, en effet, si elle n'est point totalement domptée, elle restera l'Allemagne aux vastes appétits, le Deutschtum à qui il faut de l'air et de l'espace pour la domination mondiale et qui, pour se donner cet air et se faire cette place, « a le droit et le devoir de faire la guerre (1). Faut-il prouver ces assertions ? Prenons au hasard entre mille les déclarations d'écrivains et d'hommes politiques qui font là-bas
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autorité. (1) Général prussien Bernardhi.
n'est pas contre notre volonté, avoue « cyniquement le fameux publiciste Maximilien « Harden (1), que nous nous sommes jetés dans nous l'avons voulue, « cette aventure gigantesque devions la vouloir. L'Allemagne ne fait pas « nous « cette guerre pour punir des coupables ou pour Elle la fait eu « libérer des peuples opprimés. « raison de cette conviction immuable que ses la prépondérance « œuvres lui donnent droit « la prépon« dans le monde. »- Et un autre « dérance de l'idée allemande, voilà le bien su«prême du monde dans l'avenir, tant pis si ce « bien ne peut être obtenu que par l'une de ces toute marche en avant « convulsions inséparables «
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Les petits peuples, écrit le député Frymânn, par là même qu'ils sont petits n'ont pas droit à l'existence, ils doivent dans leur intérêtaccepter le joug du plus fort. » D'après cette théorie, s'il faut pour les annexions déchirer les traités, on les déchirera d'un coup d'épée, car, après tout, qu'est-ce qu'un traité sinon un chiffon de papier qu'on respecte, tant, qu'il n'y a pas intérêt à le violer. (Paroles du chancelier Bethmann-Holweg). Tant pis pour ceux qui veulent rester étrangers à la race germanique, ils n'auront toute la valeur d'hommes et n'auront droit à toute liberté que du jour où ils accepteront d'êtreles sujets de cette race, car « l'Allemagne doit être la conscience morale du monde (2) ; elle sewtf p-eut <c
»
(1) Dans la Zukumfi du 22 novembre 1914. (2) Déclaration de M. de Bulow au Reichstag, le 22
janvier
1913.
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l'organe central, le cerveau de l'Europe, car elle seule possède le secretde la culture organisaêtre
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(1). « Les peuples latins sont des peuples ingouvernables, grisés de leur prétendue liberté, s'écrie
l'un des plus fougueux pangermanistes, il faute drait leur apprendre, avec la férule allemande, ce « que c'est qu'une autorité. » De fait, dans les pays conquis, ils ont appris aux populations ce que c'est qu'une autorité l'autorité des emprisonnements, du travail d'esclaves, l'autorité de la terreur, des fusillades et des incendies, de la séparation violente de-s familles et de la déportation des hommes, des jeunes gens et même des jeunes filles, voilà les grands bienfaits et la liberté de l'Allemagne audessus de tout. Dans son ouvrage «l'Alsace française Edmond Shuré écrivait trois ans avant la guerre « de Stras« bourg où je vis, j'étudie le pangermanisme. Je « lisses revues, ses journaux et ses livres. J'y vois « ses officiers, ses hobereaux et ses professeurs « taillader tous les jours sur leurs cartes la France « et l'univers. Je vois par derrière eux la masse « de 70 millions d'hommes, ivres comme eux de enseignements, « force brutale, grisés de leurs « répéter leurs leçons. A les entendre, la civilisa« tion, l'histoire, la religion, l'art, l'humanité, ce sont « eux, rien qu'eux avec leurs canons, avec leurs « machines, avec leurs appétits aussi formidables « que leurs mortiers. C'est là tout leur Kosmos, « il n'existe rien au-delà et M faut détruire tout « ce qui n'est pas cela. Si donc dans la guerre qu'ils «
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(1) Déclaration de M. Wilhelm Ostwald.
préparent et qui éclatera à leur heure* ils ont le France de la fait de et de dessus, c'en est nous, « «la liberté.» ils n'ont pas réussi Ils n'ont pas- eu le dessus leur complot qui était, après avoir violé la libre Belgique et vaincu la France, de réaliser définitivement la mission historique de l'Allemagne, en imposant au monde sa politique et sa culture. C'est grâce à vous qu'ils n'ont pas réussi, ô morts bien aimés pour qui nous prions aujourd'hui, soldats des 37e, 237e et 47", héros du Grand-Couronné, de la «
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Somme, de Beauséjour, de Neuville-Saiut-Vaast et de Verdun et c'est grâce à vous qu'il y a encore dans le monde des hommes libres et une Liberté !
III.
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Grâce à vous, il y aura encore en Europe gardons-en l'espérance, bien que l'horizon demeure encore bien sombre — une Civilisation chrétienne. La civilisation chrétienne est issue tout entière de ce précepte du Christ « Aimez-vous les mis les antres et de cette condamnation portée par dui contre les oppresseurs des petits et des faibles, qui faisaient déjà de son temps consister toute leur religion en des invocations hypocrites et des parades ostentatoires « Vous onlPtfn,. le principal de la loi la justice, la pitié, la droiture (1). A la vérité, l'idéal proposé par le Sauveur n'a jamais été et ne sera jamais complètement réalisé ici-bas,
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(1) « Reliquistis qua gravion sunt legis jndi cilllll et misericordimn el fidem. Matth. XXlll, 23.
»
parce que les passions égoïstes y feront obstacle toujours. Mais pourtant à mesure que le Christianisme s'est implanté plus victorieusement parmi les peuples, on a vu les mœurs s'adoucir, la guerre ellemême devenir moins inhumaine, la Chevalerie imposer son respect des prisonniers, des prêtres, des veuves, des orphelins et une nation noble et belle France, s'ériger en soldat du droit entre toutes, même temps qu'en soldat de Dieu. En conséen quence, n'y avait-il pas lieu d'espérer qu'à mesure que se développerait le progrès matériel dont notre siècle est si fier, les droits des peuples et les lois morales qui doivent présider, aux conflits entre les peuples seraient mieux respectés De fait, si s'appuyant sur la loi d'amour du Christ, les peuples avaient été d'accord pour mettre en eux, en même temps que plus de science, plus de justice, plus de droiture et plus de pitié, quelle ère féconde de prospérité, de concorde et de paix eût brillé sur le monde ! Mais, hélas ceux-là mêmes qui prônaient le plus instamment la paix, la paix quand même, fermant imprudemment les yeux aux préparatifs qui se faisaient de l'autre côté du Rhin, ceuxlà se faisaient la guerre entre eux et faisaient la
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guerre à Dieu. Et de l'autre côté du Rhin on se souciait bien des préceptes du Christ L'amour des hommes entre eux, la fraternitédes hommes, l'égalité des hommes fondée sur le mérite et lavertu, utopies, niaiseries que tout cela Le vieux Dieu allemand, mobilisé comme un simple Feldwebel n'a rien à faire avec le Dieu deschrétiens, qui prêchait l'amour, le renoncement à toute convoitise injuste et annonçait la paixaux hommes de bonne volonté.
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Le vieux Dieu allemand, c'est celui à qui on fait dire ; vous, Allemands, « La force crée le droit vous êtes la race élue, vous avez donc lé droit de
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fouler aux pieds tout ce qui n'est pas allemand. Vous avez la science, vous possédez une chimie puissante, une mécanique incomparable, servezvous en pour faire des sous-marins qui couleront, sans mot dire, au fond des mers, les vaisseaux non armés qui portent des passagers inoffensifs, des femmes et des enfants des avions qui bombardent les villes ouvertes, mitraillent et incendient les hôpitaux et les ambulances des gaz qui asphyxient et des jets de flamme qui brûlent tout vivants envoyez vos gros obussur les églises et lescathédrales que les siècles passés avaient élevées à l'art et à la Foi, et puis chantez d'un cœur léger l'ode triomphale qu'a composée après le sacrilège de Reims l'un de vos poètes
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Les cloches ne sonnent plus (1) Dans le dôme aux deux tours Finie la bénédiction ! Nous avons fermé avec du fer et du plomb, 0 Reims, ton antre de superstition
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Est-ce tout Non, vous inscrirez encore au chapitre de votre culture les enfants mutilés ou tués, les prêtres traînés brutalement sur les chemins, avilis et massacrés les vieillards fusillés en prétendues représailles de quelque coup de fusil isolé, les blessés achevés sans autres raisons que le plaisir d'une tuerie, les otages pris sans motif et (1) Publié
,
Lokal Anzeiger. le par
mis sous un joug sauvage, les femmes et les jeunes filles déshonorées et tant d'autres crimes commis d'après ce principe que «tout moyen est légitime lorsqu'on veut terroriser et vaincre par la terreur même. » Et après cela clamez le cri de votre prière infernale « Gott mit uns. Dieu est avec nous. » La voilà la civilisation allemande, la culture promise au monde subjugué dans son intérêt et pour son bonheur. Et dire qu'il nous eût fallu la subir, ou plutôt il nous eût fallu nous exiler ou mourir, si nous n'avions pas été sauvés par vous, ô nos morts aimés, sur l'œuvre libératrice desquels j'ai tout dit en disant ce que je viens de dire et en faveur desquels je n'ai plus à prononcer pour en obtenir l'effet que ces trois mots amour, reconnaissance et prière. Amour, car ce sont nos compatriotes, nos frères, nos amis reconnaissance, car nous leur devons la sauvegarde de biens plus chers que la vie prière, parce que nous croyons, nous chrétiens, que nous pouvons par nos suffrages aider nos morts à posséder plus tôt Dieu et le Ciel
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Nihilobstat, IMPRIMATUR
7 Novembris1917.
Trcci,die
E. MASSÃ&#x2030;. vic. g., censor.