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dialogue 0212 Le magazine Swisscom pour grandes entreprises | www.swisscom.ch/dialogue

Accès privé au réseau Le BYOD avec un bon concept et des règles claires Des infos plein les yeux Les lunettes de Terminator pour Noël

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Processus mobiles Une app pour chaque situation

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Sommaire

Petites et incontournables Le nombre d’apps dans les entreprises reste encore limité. Mais les choses évoluent vite. Si d’ici quatre ans, deux fois plus d’appareils mobiles que de PC sont utilisés, l’architecture de logiciels va aussi s’adapter. Pour maîtriser le nombre croissant de ces miniapplications et pouvoir se servir des divers systèmes d’exploitation, une plate-forme est requise. Elle permet notamment de réduire les frais de développement en partie encore élevés aujourd’hui.

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Endiguer le flot d’e-mails grâce à de bons exemples Volkswagen souhaite réduire le nombre d’e-mails des collaborateurs en interdisant les messages après la journée de travail. L’économie mondialisée et les modèles flexibles de temps de travail font douter de la praticabilité de cette mesure. L’expérience a montré que c’est lorsque le chef montre l’exemple que l’effet est le plus durable.

Etre proche du client avec l’iPad Pour les départements techniques, les apps sont un outil idéal permettant de mettre à la disposition de certains groupes d’utilisateurs des prestations et processus sous forme mobile. En atteste parfaitement la nouvelle app mySales de Swisscom Grandes Entreprises réalisée par Mobile App Services dans le cadre d’un projet pilote. D’une part, cette appli iPad offre au service marketing une coordination rapide des campagnes de vente et un contrôle du résultat. D’autre part, les vendeurs peuvent présenter de nouveaux produits avec leur tablette de façon bien plus intuitive et fiable dans le dialogue personnel avec le client.

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01-11-759860 myclimate.org

15 Dans l’ascenseur avec

Sur le bureau de Monika Ribar, cheffe de l’entreprise de transport et de logistique Panalpina, des montagnes de papier s’amoncèlent. Mais cela pourrait bientôt être terminé grâce à l’introduction d’iPad lors des réunions du groupe. Cette utilisatrice enthousiaste de l’iPhone a tapé son mémoire de diplôme à la machine à écrire. Elle évite les réseaux sociaux – par la force des choses.


Sur le thème

Interview «Il est extrêmement difficile de se faire remarquer dans le store» Selon Christoph Lüscher, le rapport coût-profit des apps publicitaires n’est souvent pas étudié à fond.

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Thème App-up your business! Bientôt, la majorité des logiciels professionnelles seront développés sous forme d’apps. La mobilisation de processus proche de l’utilisateur devrait toutefois coûter cher.

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Des stores internes pour plus de sécurité et de concurrence Les App Stores d’entreprise aident à garder le contrôle.

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«S’il faut une formation, c’est qu’il y a un problème» Les éditeurs ERP traditionnels ont encore du mal avec le nouveau principe de l’application, constate Eric Scherer.

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Global Valeurs ajoutées au-delà des frontières Grâce à des alliances stratégiques, des sociétés de télécom répondent aux besoins d’entreprises actives sur le plan international.

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Tendances Accès privé au réseau Le «bring your own device» nécessite davantage que l’octroi d’un accès au réseau d’entreprise.

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Pratique Petites applications, grand effet Une app de tablette illustre comment les processus sont rendus mobiles.

Monde du travail Pour rien, mais pas gratuit L’interdiction n’est pas un moyen probant contre le flot d’e-mails.

14 «Le travail d’adaptation diminue à 20-30%» Les managed app services basés sur une plate-forme sont rentables dès la deuxième à troisième miniapplication. Dans l’ascenseur avec 15 Monika Ribar, CEO Panalpina Le bref tech talk en dit plus sur l’interviewée.

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Wolf teste Les formats tablettes en test pratique Petite, grande ou moyenne tablette? La fin détermine le format.

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Trend scout Des infos plein les yeux Les lunettes à écran Google attendues pour Noël marquent le début d’une nouvelle utilisation de l’ordinateur.

En bref Swisscom News Actualités: applications, manifestations et offres.

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Les collaborateurs prennent les

commandes Sur le marché des utilisateurs finaux, l’adjectif «professionnel» signalise traditionnellement une supériorité technique. Dans notre économie mondialisée, cette hiérarchie disparaît peu à peu. La «consumerization» – l’entrée de gadgets de consommateurs dans le monde professionnel – devient le gage d’innovations technologiques. Les smartphones, tablettes et les apps illustrent au mieux la façon dont le marché mondial des consommateurs finaux, avec ses échelles considérablement plus grandes et ses cycles de renouvellement nettement plus courts, fait naître une dynamique de développement bien supérieure à celle du marché professionnel. Les innovations technologiques ne vont plus du secteur professionnel exigeant vers le marché de masse. C’est bien au contraire ce dernier qui déferle sur le monde des affaires plutôt inerte. Le phénomène n’est nullement nouveau. Comme l’iPhone et l’iPad aujourd’hui, c’est le développement du premier PC par Ed Roberts puis par Steve Wozniak au milieu des années 1970 qui ont bouleversé le traitement de données sur cartes perforées, jusqu’alors limité à des champs d’application réduits. Véritables phénomènes de masse, les ordinateurs ont été de moins en moins chers et de plus en plus puissants. Des millions de personnes accédant tout d’un coup à des outils de développement de logiciels, la variété des applications a également bondi très rapidement. A l’instar de cette évolution, la vague actuelle de consumerization rencontrée dans l’informatique mobile accélère non seulement le développement des appareils mais aussi celui des applications. Les fabricants d’applis n’ont plus face à eux un marché de quelques centaines de milliers d’entreprises dans le monde, les miniapplications sont achetées par des millions d’utilisateurs de smartphones. La qualité des logiciels s’en trouve aussi changée, car sur le marché des utilisateurs finaux, la facilité d’utilisation n’est plus un aspect parmi d’autres mais le b.a.-ba. Au sein de l’informatique des entreprises, cette primauté des utilisateurs engendre une véritable révolution des applications. Ce sont les collaborateurs et non les analystes business et les ingénieurs en logiciels qui prennent les commandes du développement des apps. Et c’est bien comme cela. Car finalement, ce sont eux qui savent ce qu’il leur faut pour travailler. De plus, l’intégration accrue des collaborateurs va libérer de forts potentiels d’amélioration au niveau des processus également. La rédaction de dialogue

IMPRESSUM: Editeur Swisscom (Suisse) SA, Grandes Entreprises, Marketing Communications, 3050 Berne Contact/abonnement 0800 800 900 (gratuit), www.swisscom.ch/abonner-magazine Direction Beatrice Häusler, Communication Grandes Entreprises Concept Swisscom (Suisse) SA, Grandes Entreprises, et inhalte.ch GmbH, 8004 Zurich Rédaction Daniel Meierhans et Claudia Bardola, inhalte.ch GmbH, www.inhalte.ch Auteurs Claudia Bardola, Beatrice Häusler, Beat Hochuli, Daniel Meierhans, Boris Schneider, Urs Binder, Peter Wolf Direction artistique et mise en page plan b, 8003 Zurich Gestion de la production Ratundtat GmbH, www.ratundtat.ch Traduction Inter-Translations SA, www.itsa.ch Impression Birkhäuser+GBC, 4153 Reinach, www.birki.ch Tirage et parution «dialogue», édition juin 2012, paraît trois fois par an en allemand, français et italien avec un tirage de 20 000 exemplaires Photos Nik Hunger (couverture, pp. 2, 5, 12, 15), iStockphoto (pp. 2, 4, 11), Getty Images (p. 13), Fotolia (pp. 4, 16, 18), intelligent systems solutions (p. 9), Swisscom (Suisse) SA (pp. 10, 14, 19), Vodafone Allemagne (p. 10) Illustrations Getty images (pp. 2, 6, 8 ), Keecee Illustrators (p. 17), toute reproduction n’est autorisée qu’avec l’accord exprès de l’éditeur et de la rédaction.

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Brèves

il y a 41 ans

Le sandwich touch original En 1971, les travaux de recherche du physicien Sam Hurst, de l’Université du Kentucky, sont au point mort: il aurait besoin de deux bons mois pour entrer un grand nombre de mesures spectrométriques dans son ordinateur. Hurst a alors une idée de génie: il prend deux lames conductrices et les sépare par une couche isolante. En exerçant une pression sur ce sandwich, les deux couches conductrices entrent en contact. Le scientifique peut ainsi suivre les graphes avec une aiguille et saisir leur progression de façon électronique grâce au changement de tension. Avec cette invention qu’il baptise «électro-

Comportement d’utilisation

Des utilisateurs de tablettes impatients Les utilisateurs de tablettes font manifestement partie d’une catégorie très impatiente. D’après une étude mondiale du spécialiste en performance Compuware, près de 70% d’entre eux s’attendent à ce que le site consulté s’affiche en deux secondes. Passé ce délai, les opérateurs de sites risquent de voir la relation client mise à mal: 46% des utilisateurs de tablettes passent presque instantanément à la page d’un concurrent s’ils sont déçus par la vitesse d’accès. Près d’un tiers indique même qu’il ne ferait alors plus d’achat auprès de cette entreprise. Selon les auteurs de l’étude, ces attentes élevées s’expliquent par le fait que les utilisateurs ont l’habitude d’utiliser des PC très performants. De plus, les sites vraiment rapides tels que ceux de Google ou d’Amazon tirent les attentes vers le haut. Dans les faits, la patience des utilisateurs d’iPad et Cie est encore souvent mise à l’épreuve aujourd’hui: la lenteur des sites Web figure en tête de liste des contrariétés, citée par 66% des interrogés.

graphe», Hurst jette les bases de l’actuelle technologie «touch». Sa véritable percée a lieu deux ans plus tard avec un système transparent dédié à la saisie directe sur un écran, ou le premier écran tactile résistif, qui réagit à la pression. Depuis longtemps déjà, nous utilisons les smartphones, tablettes, GPS, distributeurs de billets ou cuisinières par simple actionnement tactile. On dénombre aujourd’hui près de vingt technologies différentes, des champs électriques à la détection d’image optique, en passant par les barrières infrarouges et les ondes ultrasons. Mais c’est toujours le procédé original développé par Sam Hurst

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qui est le plus fréquemment utilisé.

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Effet secondaire des apps

Les fonctions inutiles mettent les accus à plat Même gratuites, les apps de smartphone ont un prix. Le tracking permanent et autres activités de collecte de données des opérateurs ne posent donc pas seulement problème du point de vue de la vie privée. Des fonctions inutiles mettent aussi à plat les accus des portables. Abhinav Pasthak, de la Purdue University américaine, a étudié des applis gratuites populaires telles que Free Chess, la version gratuite du jeu Angry Birds ou celle du «New York Times». Il a ainsi découvert que seuls 10 à 30% de

l’énergie consommée par les apps étaient réellement utilisés pour les fonctions en tant que telles. Près de 50% servent à la comparaison permanente des données GPS et à l’affichage de publicité spécifique au lieu. En outre, de nombreuses apps gaspillent jusqu’à 30% de l’énergie en restant connectées au réseau pendant un bon moment après la fermeture de l’application. Certaines applications peuvent ainsi vider entièrement les accus en seulement 90 minutes, précise le chercheur.


Interview

«Il est extrêmement difficile de se faire remarquer dans le store.» Les apps sont l’instrument à la mode, dans la communication clientèle également. Christoph Lüscher, spécialiste des médias en ligne chez Information Architects Zurich, relativise les attentes. D’après son expérience, le rapport coût-profit n’est souvent pas étudié suffisamment.

Monsieur Lüscher, que jugez-vous le plus adapté pour la publicité et le marketing, un site Web mobile ou une app native? Je ne peux pas répondre globalement à cette question. Si l’application requiert une logique complexe, des aptitudes très spéciales des utilisateurs, une sauvegarde offline ou une grande capacité graphique, tels qu’un jeu, l’app est certainement le bon choix. Mais s’il s’agit principalement de transporter des textes, des images ou des vidéos, l’investissement bien supérieur n’en vaut souvent pas la chandelle. Beaucoup d’apps publicitaires relèvent avant tout du souhait de faire acte de présence. Le coût et le profit ne sont fréquemment pas étudiés à fond. Ne peut-on pas atteindre un public bien plus large avec une app proposée dans le store qu’avec le Web ou l’e-mail? Il est très difficile d’être remarqué parmi les centaines de milliers d’applications du store. On n’y arrive qu’au prix de fortes dépenses publicitaires ou

qu’avec une application très convoitée. Et ce n’est pas parce que les utilisateurs ont été incités à télécharger une app via un concours qu’ils vont forcément l’utiliser plus tard. Mais quand on télécharge mon appli, n’ai-je pas gagné? Je suis sur l’écran de démarrage de mon client! Pas tout à fait. N’y figurent que les apps qui sont vraiment utilisées. Les autres glissent dans les tréfonds du smartphone, sont oubliées et supprimées tôt ou tard. La plupart des utilisateurs de smartphones n’utilisent qu’un petit nombre d’apps, généralement des aides pratiques telles que les horaires des CFF, l’annuaire, Facebook, Whats-App ou les jeux préférés. Les applis publicitaires ne peuvent guère faire le poids. Maintenant que la plupart des maisons d’édition ont fait créer des apps pour leurs publications, nombre d’entreprises lorgnent aussi du côté d’un appazine pour proposer une revue à la clientèle. La voie médiatique numérique passe-t-elle inéluctablement par les apps?

Aujourd’hui, la majorité des maisons d’édition ont retrouvé le sol des réalités. Le nombre d’utilisateurs des applis médias – même celles des publications étendards telles que le fanzine technologique américain «Wired» – ne représente en général qu’un faible pourcentage des accès au site Web mobile. De plus, un nombre croissant de platesformes doit être géré. Les maisons d’édition misent donc de plus en plus sur les sites Web mobiles, que l’on peut optimiser automatiquement à chaque format de terminal. Dès lors qu’un utilisateur a téléchargé l’app d’un magazine client, l’entreprise peut lui envoyer des contenus ciblés sur son smartphone. N’est-ce pas très porteur? Oui, c’est vraiment intéressant mais aussi très délicat. Celui qui envoie des contenus doit aussi proposer une véritable valeur ajoutée au client, sinon ce dernier va vite désinstaller l’application. Boris Schneider

La définition

«BYOD» des fins professionnelles. Sachant que cette consumerization de l’IT ne peut guère être endiguée, beaucoup d’entreprises adoptent à présent des concepts BYOD («bring your own device»), avec lesquels elles intègrent la jungle d’appareils privés dans leur propre environnement. L’IT homogène et standardisée cède donc le pas et la complexité augmente. En contrepartie, satisfaction et productivité des utilisateurs s’accroissent, car chacun peut travailler avec les appareils et les réglages qui lui conviennent.

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Un nombre croissant d’employés souhaite utiliser ses smartphones, tablettes ou notebooks personnels à

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App-up

your business!

Le principe de l’application gagne l’informatique d’entreprise par le biais des smartphones et tablettes. Clés d’une mobilisation de processus proche de l’utilisateur, ces miniapplications peu onéreuses peuvent coûter cher au final. Une mobile enterprise application platform peut y remédier.


Les applications prennent quasiment d’assaut les entreprises. Aucune technologie d’utilisateur final ne s’était encore propagée aussi vite dans les milieux professionnels que les miniapplications pour smartphones et tablettes à la finalité unique. Les chercheurs d’IDC prévoient que les deux tiers des applications programmées cette année accéderont à des données d’entreprise. Cinq ans après l’introduction de l’iPhone, les business apps devanceront ainsi les applications grand public et généreront plus de chiffre d’affaires que les logiciels pour gros ordinateurs. Les raisons à ce succès foudroyant sont nombreuses. D’une part, les collaborateurs insistent, à l’heure du «bring your own device», pour pouvoir utiliser au travail leur téléphone mobile privé avec accès à Internet, y compris ses miniprogrammes pratiques. D’autre part, les entreprises veulent se positionner de façon moderne et dynamique en introduisant des apps. Les faibles coûts d’une simple application test encouragent les entreprises à franchir le pas plus facilement. Mobilisation sans frontières – Le modèle app permet avant tout une mobilisation des processus commerciaux très proche de l’utilisateur. Il n’est plus nécessaire d’intégrer un maximum d’exigences dans une application traditionnelle qui devra profiter à un maximum d’utilisateurs. Au lieu de cela, les petites applications permettent de mettre en œuvre de façon économique des fonctionnalités ciblées pour un groupe d’utilisateurs limité. En plus de la mobilisation sur mesure de fonctions ERP traditionnelles comme le rapport des heures, la saisie des frais ou les consultations du stock, les possibilités techniques des smartphones et des tablettes autorisent des processus totalement inédits. L’appareil photo intégré et le micro permettent par exemple de documenter immédiatement des déclarations de sinistre. Le GPS fournit automatiquement des coordonnées géographiques précises, par exemple pour la coordination actualisée d’équipes de service. D’autres instruments de mesure viendront bientôt s’ajouter aux capteurs actuels de luminosité, d’accélération et d’approche, par exemple pour la température, l’humidité ou les battements de cœur. Le meilleur moyen pour une entreprise de mettre en œuvre efficacement ces possibilités quasi illimitées, c’est de faire appel à ses propres collaborateurs. Non seulement, ce sont eux qui connaissent le mieux leurs besoins professionnels, mais en plus, comme ils utilisent beaucoup leur smartphone dans le privé, ils maîtrisent les possibilités actuelles des techniques mieux que n’importe quel consultant. La Suisse à l’avant-garde – Fief mondial de l’iPhone, la Suisse est prédestinée à jouer un rôle de pionnier en matière d’applications professionnelles. D’après «Accen-

Thème

stores internes pour plus › Des de sécurité et de concurrence D’ici à quelques années, avoir son propre App Store fera partie de l’infrastructure TIC normale d’une entreprise. L’App Store n’est pas innocent au succès de l’iPhone. Sans ce moyen remarquablement simple de trouver, télécharger, payer et d’installer des miniapplications utiles ou divertissantes, la moitié de la Suisse, de l’ado au grand-père, en passant par la femme d’affaires, n’aurait pas un iPhone bourré d’applications ni un quart de la population un smartphone Android. Et bientôt Monsieur et Madame Tout-le-monde ne farfouilleront plus seulement dans l’App Store ou Google play à la recherche de compléments de logiciel et de passe-temps, car leur employeur tiendra lui aussi très certainement son propre App Store. Le store interne à l’entreprise est une conséquence logique de l’utilisation d’applications au sein des entreprises. Il permettra d’implémenter une distribution efficace des logiciels en self-service tout en garantissant le contrôle des utilisateurs et de l’utilisation faite des apps dans l’entreprise. Le principal argument en faveur de la mise en place de stores d’entreprise est le renforcement de la sécurité dans l’environnement mobile. Les analystes de Gartner estiment que, d’ici à 2014 au plus tard, des incidents très sérieux contraindront les entreprises à mieux contrôler les logiciels qui tournent sur les smartphones de leurs collaborateurs. L’entreprise qui n’aura pas son propre store proposant toutes les applications internes et externes autorisées courra le risque que son personnel, à la recherche d’utilitaires de travail, télécharge des logiciels problématiques dans les Consumer App Stores. Effet secondaire positif de l’App Store, il stimule la concurrence entre développeurs et services spécialisés responsables des différentes applications. De nombreux téléchargements et commentaires positifs des utilisateurs leur donnent une reconnaissance directe de leur travail qui n’était guère possible dans cette ampleur jusqu’à présent.

ture Mobile Web Watch 2012», déjà 33% des actifs suisses utilisent un téléphone portable avec accès Internet au quotidien dans leur entreprise et 56% téléchargent des apps à des fins professionnelles, avec ou sans l’accord de leur supérieur. «Nous enregistrons une forte hausse des demandes d’applications venant d’entreprises», constate Jürg Luthiger de l’Institut für Mobile und Verteilte Systeme (Fachhochschule Nordwestschweiz). La situation évolue lentement: «Alors qu’avant il s’agissait principalement de fonctions isolées que l’on voulait mettre rapidement à la disposition des collaborateurs mobiles par le biais d’un smartphone ou d’une tablette, les réflexions stratégiques gagnent du terrain. Certaines entreprises prévoient d’appliquer la technologie app, et elle seule, à leur accès mobile.» Les analystes de Gartner vont même plus loin: de nombreux processus n’exigent même plus de solution PC. Dès 2015, on devrait donc recenser quatre fois plus de projets de développement sur base app que sur base PC. Les chiffres sur l’utilisation des systèmes d’exploitation témoignent de cette percée. Depuis l’apparition il y a quelques années de l’iPhone et de son clone Android, Windows a perdu sa suprématie incontestée jusque-là. Le système d’exploitation Microsoft

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Les applis permettent de reproduire dans des logiciels des étapes de travail spécifiques sur mesure pour chaque groupe d’utilisateurs.

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n’équipe plus que 36% des clients. 30% utilisent Android et 15% sont des appareils iOS d’Apple. D’après IDC, la part de Windows va baisser à 25% d’ici 2016, tandis qu’Android progressera à 31% et iOS à 17% qui, ainsi réunis, seront deux fois plus forts que l’univers PC de Microsoft. De l’innovation à la productivité – Les possibilités des applications sont en train de passer du stade des premiers tests à celui d’outil productif pour tous les jours. La focalisation sur les coûts évolue en parallèle, comme le souligne Thomas Walter du centre de compétence Mobile Business de l’Université de Saint-Gall: «Jusqu’à présent, les réflexions sur la rentabilité étaient secondaires. Les projets étaient largement financés par les budgets d’innovation. Si les applications s’établissent maintenant comme instruments de productivité, il faudra prouver leur utilité. En outre, les entreprises devront traiter le sujet de façon beaucoup plus stratégique afin d’éviter une prolifération coûteuse.» Le secteur marketing, où les applis sont tendance depuis longtemps déjà et servent de plates-formes publicitaires pour clients finaux, permet de se faire une petite idée de ces coûts. «Dans la branche automobile, certains constructeurs proposent déjà plus d’une centaine d’applis», explique M. Walter. «Chaque responsable de produit emploie sa propre agence pour le graphisme, des designers 3D pour une présentation visuelle efficace et une entreprise de développement pour la mise en œuvre technologique. Quand des changements sont nécessaires, de telles chaînes de livraison multifournisseurs font exploser les coûts.» Ces solutions isolées non connectées empêchent l’exploitation de synergies.

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Des différences de prix énormes – Une enquête du portail de branche allemand iBusiness.de de l’été dernier montre que si les applis sont peu onéreuses au début, elles peuvent finir par coûter cher. Pour des applications simples développées par un prestataire, les prix peuvent varier de 760 à 100 000 euros, pour des applications complexes, de 6000 à 520 000 euros.

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Sur les 23 000 euros que coûte une application moyenne, 9000 seulement sont induits par la programmation (front end, back end et serveur) et le reste par les travaux de conception et de planification. Ces chiffres révèlent un énorme potentiel d’économie. Celui-ci s’accentue encore plus quand on garde à l’esprit que les applis sont principalement des produits de masse. La demi-vie des miniapplications est d’un an environ seulement, et souvent la taille des écrans des téléphones mobiles rend nécessaires des variantes dédiées pour plusieurs groupes d’utilisateurs. Plates-formes d’administration – Pour développer plus avantageusement le nombre sans cesse croissant d’applis et surtout pouvoir les administrer sur le long terme, Gartner recommande une stratégie de plate-forme. Une mobile enterprise application platform (MEAP) centralise les outils nécessaires au développement cohérent, à la distribution efficace, à l’exploitation sûre et au life cycle management sur le long terme des miniapplications. La programmation pour les différents systèmes d’exploitation de smartphones et de tablettes peut être standardisée en grande partie sur cette base, ce qui réduit considérablement les travaux d’ajustement pour les appareils supplémentaires. Le logiciel intermédiaire de la plateforme permet l’accès sûr et standard pour les collaborateurs tout en favorisant l’intégration avec les systèmes source de l’entreprise. Du point de vue stratégique, une MEAP est un bon moyen pour transférer à l’éditeur de la plate-forme les risques élevés de migrations de technologie au sein de l’environnement mobile qui évolue très rapidement. Mais son fonctionnement exige la constitution d’un savoir-faire technique très spécifique. A moins de souscrire à des mobile application services gérés sur la base d’une MEAP. Priorité à l’utilité – En exploitation propre ou en managed services, les apps exigent de revoir notre mode de pensée. Gartner explique que les entreprises doivent passer de la conception d’application axée sur


Thème

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Point de vue

«S’il faut une formation, c’est qu’il y a un problème»

L’expert ERP Eric Scherer accompagne, en tant que directeur de l’entreprise de conseil intelligent systems solutions (i2s), des projets de logiciels d’entreprise dans différents secteurs d’activité et est chargé de cours à l’ETH de Zurich. Il a lancé entre autre l’étude de satisfaction ERP internationale ERP-Z.

un ordinateur à celle axée sur un mobile. «L’utilité est la clé du succès de l’application», M. Luthiger en est convaincu. «Quand une application doit répondre à beaucoup d’exigences, son utilité pour une personne en particulier en souffre.» Le plus important pour lui est donc de définir les objectifs au préalable: «Pour pouvoir restreindre la fonctionnalité à un minimum, il faut savoir clairement ce que l’on attend précisément de l’appli.» L’analyse du groupe cible et de ses besoins spécifiques dès le départ est décisive. Et c’est plus complexe que ce que l’on a l’habitude de faire pour les ordinateurs, telle est l’expérience du spécialiste du développement d’applications entreprise mobiles.

Les utilisateurs gagnent toujours – Il est tout aussi clair aujourd’hui qu’à l’avenir, tous les chemins passeront par le principe de l’application, car la consumerization gagne toujours, comme le remarquent les analystes de Gartner de façon lapidaire.

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Un potentiel inexploité – Le fait que la plupart des miniapplications actuelles n’exploitent pas tout le potentiel technique des smartphones et qu’elles sont de simples traductions d’applications Web existantes témoigne que le développement des applis n’en est qu’à son tout début. Les possibilités supplémentaires qu’offrent la fonction appareil photo ou les données GPS sont encore rarement utilisées. Le spécialiste du mobile business est en outre convaincu que les applications mobiles traditionnelles existeront encore longtemps parallèlement aux applis. «Ces dernières années, l’industrie a mobilisé de nombreux processus avec l’aide d’appareils spéciaux. Les processus de scannage de codes-barres sont par exemple dignes de confiance aujourd’hui. On ne jettera pas par-dessus bord ces investissements ni cette fiabilité pour une simple mode», explique M. Walter.

Grâce aux apps, les logiciels sont enfin développés de façon proche des besoins des utilisateurs, commente Eric Scherer, expert en logiciels d’entreprise. Mais les éditeurs ERP traditionnels ont encore du mal avec le nouveau principe de l’application. Monsieur Scherer, depuis des années, vous accompagnez les entreprises dans leurs projets de logiciels commerciaux. Les apps ne sont-elles qu’un client mobile supplémentaire ou les miniapplications transforment-elles plus que le mode d’utilisation du terminal? A mon avis, les apps sont bien plus qu’un client mobile supplémentaire. Elles chamboulent toute la gouvernance informatique et modifient fondamentalement les processus de développement. La restriction à une seule finalité permet des cycles de développement beaucoup plus rapides. De nombreuses étapes du processus traditionnel comme le requirement engineering sont réduites à un minimum ou sont totalement supprimées, parce qu’il n’est plus nécessaire de concilier une centaine d’exigences. Les services peuvent définir eux-mêmes en grande partie la fonctionnalité simple, car c’est eux qui connaissent le mieux les possibilités de par leurs expériences d’utilisation privées. Les utilisateurs s’impliquent davantage dans le développement? C’est d’après moi l’élément le plus positif du modèle app. Le développement se rapproche enfin des utilisateurs. Des mots à la mode depuis longtemps tels qu’orientation service et business alignment deviennent réalité. Un exemple concret: le fabricant d’articles tendance Freitag est sans cesse à la recherche de nouveaux emplacements pour ses magasins. Grâce à une app, les collaborateurs en déplacement peuvent prendre en photo des lieux intéressants, ajouter un commentaire et les enregistrer directement dans la base de données correspondante. Les informations géographiques sont ajoutées automatiquement. Une telle appli peut être créée pour quelques milliers de francs à l’aide de composants standards et est d’une grande utilité. Quels sont les obstacles majeurs au sein des entreprises? Avec les apps, on doit revoir sa façon de penser. Les réflexions classiques sur le ROI (return on investment) ne fonctionnent plus, car le cycle de vie des miniapplications est beaucoup trop court. D’un autre côté, le développement d’une seule app ne coûte pas très cher. Ce qui veut dire que l’on peut se permettre des procédures trial and error beaucoup plus souples que lorsque des applications complètes doivent être mises en œuvre, associées à des coûts de projets globaux élevés. Et comment les éditeurs de logiciels d’entreprise abordent-ils le sujet? Les éditeurs ERP ont tendance à gonfler leurs applications encore simples dans une première version avec de plus en plus de fonctions. Le principe de l’app perd ses grands avantages et on revient aux applications mobiles traditionnelles. Tant et si bien que des formations aux apps sont proposées. Pour moi, c’est une aberration! Quand une application ne s’explique pas d’elle-même, c’est qu’il y a un problème quelque part.

Daniel Meierhans

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Global

Valeur ajoutée sans frontières Selon Jan Geldmacher, responsable Gestion clientèle entreprise Vodafone Allemagne, et Urs Schaeppi, responsable Grandes Entreprises Swisscom, les clients internationaux des entreprises de télécom peuvent aujourd’hui être servis uniquement grâce à des partenariats stratégiques. Messieurs, dans quel climat économique agissent aujourd’hui vos clients et qu’exigent-ils de leur prestataire télécom? M. Geldmacher: L’internationalisation des marchés rend dynamique la concurrence autour des entreprises, avec une pression croissante en termes de temps et de coûts. De plus, leurs collaborateurs sont plus mobiles que jamais, et se réunissent selon les besoins dans des équipes de projets disséminées aux quatre coins du globe. C’est pourquoi nos clients demandent aujourd’hui des infrastructures de communication flexibles, ultraprofessionnelles et qui franchissent bien sûr – comme eux – les frontières nationales. M. Schaeppi: L’attente de nos clients dépasse nettement le cadre des simples services de communication. Avec nos prestations internationales, nous devons générer pour eux une valeur ajoutée clairement mesurable. Comment les entreprises de télécom répondent-elles à ces exigences? M. Schaeppi: Les plus gros défis sont souvent aussi nos meilleures chances. Nous offrons aujourd’hui des prestations qui étaient inconcevables il y a encore quelques années, par exemple les cloud services pour les extensions infrastructurelles rapides si besoin, ou les solutions security, qui vont de l’assessment au propre SOC (security operation center). Des managed services ou des solutions M2M (machine to machine) nous aident aussi à rester proches des chaînes de création de valeur à l’échelle mondiale. M. Geldmacher: Dans ce contexte, le nouveau turboInternet LTE, qui permet à des régions agricoles de devenir des centres de flux de données internationaux, est important. Mais il est clair aussi que, outre une flexibilité marquée et la volonté de trouver des solutions spécifiques pour chaque client, des partenariats stratégiques sont également décisifs. Nous misons là

où nous ne pouvons pas être présents nous-mêmes, sur de puissants partenaires nationaux – en Suisse, sur Swisscom. Comment les clients profitent-ils concrètement de ces alliances? M. Geldmacher: Par exemple avec des standards techniques uniformes, et une transparence totale des coûts grâce à des processus d’itinérance strictement standardisés. M. Schaeppi: De plus, ces partenariats permettent d’optimiser toute la chaîne de création de valeur au profit de nos clients: des communautés d’achat internationales (p. ex. pour des téléphones mobiles ou des solutions logicielles) à des services à valeur ajoutée audelà des entreprises et des pays comme expense ou order management, en passant par le développement commun de produits et de services. Dans les autres pays, les conditions cadres juridiques et techniques changent autant que les cultures d’entreprise. M. Geldmacher: Les conditions cadres nous concernent nous, mais aussi nos concurrents. Il ne faut donc pas les voir comme un inconvénient mais comme un défi. Et pour ce qui est de la philosophie: il existe ici beaucoup de similitudes entre Swisscom et Vodafone; notamment dans les domaines de la force d’innovation et la qualité des prestations de services. Le modèle de coopération sur le marché de télécom a-t-il des perspectives? M. Schaeppi: A l’avenir, produits et services devront arriver encore plus vite sur le marché. Chaque fournisseur se pose ici la question du «make or buy». Les alliances comme celle qui nous unit à Vodafone nous permettent de tirer le meilleur de nos propres qualités et des compétences des partenaires.

Jan Geldmacher et Urs Schaeppi sont d’accord: les partenariats stratégiques optimisent toute la chaîne de création de valeur au profit des clients.

Indication en ligne Lisez l’interview complète sur www.swisscom.ch/ dialogue-global


Monde du travail

Pour rien, mais pas

gratuit

La folie des e-mails engloutit des sommes faramineuses dans les entreprises. Volkswagen tente de l’endiguer en interdisant les messages après la journée de travail. Pour Stephan Schillerwein, expert en gestion de l’information, ce n’est que de la poudre aux yeux.

Une protection lourde de conséquences – «Dans la communication interne, l’e-mail est utilisé à l’excès, à tort et à travers», confirme M. Schillerwein, Director of Research chez Infocentric Research AG à Baden, entreprise de recherche et de conseil dans le domaine de la gestion de l’information. Parmi les mauvaises habitudes qui font exploser le trafic numérique, l’utilisation inflationniste du champ CC est montrée du doigt. De nombreux collaborateurs inscrivent des services entiers dans «copie», souvent pour se couvrir le plus largement possible. Les discussions par mail de plusieurs pages sur des faits complexes ou les échanges façon «RE: Re: RE: Re: date de la réunion» sont tout aussi superflus et prennent beaucoup de temps.

Fin de la journée de travail pour les serveurs de messagerie – De plus en plus d’entreprises ont pris conscience du problème. Il y a quelques années, certaines avaient proclamé le «no-e-mail Friday». Aujourd’hui, c’est VW qui tente de contenir le flot des e-mails au moins à la fin de la journée de travail en bloquant les serveurs Blackberry qui transmettent les e-mails aux smartphones des collaborateurs. Donner l’exemple – M. Schillerwein fait peu de cas de telles interdictions: «Ce qui, à première vue, semble être une règlementation favorable aux collaborateurs n’est que l’expression du désarroi des entreprises face au chaos d’informations et à la surcharge de travail.» Car d’une part, la charge de travail ne fait qu’être reportée à plus tard. Et d’autre part, une telle interdiction n’est guère défendable face à la mondialisation et aux nouveaux modèles flexibles de temps de travail. Pour revenir à une gestion efficace du courrier électronique, il est préférable de faire évoluer la culture d’entreprise. M. Schillerwein recommande une approche du haut vers le bas: «D’après notre expérience, on obtient de bons résultats quand les cadres donnent l’exemple.» Lorsque les managers utilisent judicieusement l’e-mail, par exemple en choisissant correctement le cercle des destinataires, en notant un objet parlant, en évitant les discussions stériles par e-mail et en formulant clai-

rement leurs préoccupations, la situation évolue vite positivement. Il est également important de ne plus soumettre les collaborateurs à l’obligation d’être atteignables 24 heures sur 24. Pour leur supérieur, cela signifie ne pas envoyer d’e-mails à des heures indues ni les week-ends. Mix global – Atos, prestataire informatique français, a opté pour la radicalisation: en 2013, il souhaite réduire à zéro son trafic interne d’e-mails. Ses 80 000 collaborateurs devront recourir à des plates-formes de collaboration, des réseaux sociaux internes, des wikis, des blogs ou des discussions personnelles. Un mix dont M. Schillerwein approuve le principe. Mais il trouve l’adieu aux messages électroniques prématuré: «L’e-mail se justifie toujours dès lors qu’il est utilisé correctement dans un contexte de gestion globale de l’information, parallèlement à d’autres outils de communication et de collaboration.» Claudia Bardola

Améliorer son utilisation des e-mails Sur sa page Web, la fondation Produktive Schweiz propose différents tests pour analyser son utilisation de l’e-mail. www.produktive-schweiz.ch/Tests.aspx

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200 e-mails: c’est à peu près ce que reçoit en moyenne chaque jour l’employé de bureau moderne d’une grande entreprise, d’après Iron Mountain, spécialiste de la gestion de l’information. Et ce n’est plus la faute des spams, mais des messages internes que lui envoient ses collègues et supérieurs. Quasiment 60% de ces messages lui sont parfaitement inutiles. C’est le résultat d’une étude de l’Université britannique de Loughborough et de l’Université australienne de Deakin. Ces mails inutiles ont un prix: ils coûteraient à l’entreprise plus de 10 000 francs par an et par collaborateur en moyenne.

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Tendances

Accès privé au réseau

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Que font un iPhone et un Galaxy Tab personnels ou un portable privé dans le réseau d’entreprise? Beaucoup, si le «bring your own device» est bien conçu et que l’on définit des règles claires, nous explique Jürg Hurter. Il ne suffit donc pas d’autoriser l’utilisation de l’iPhone ou du portable privé au bureau? En aucun cas. Les clients intéressés constatent vite qu’il ne suffit pas de donner accès au réseau d’entreprise. Nous recommandons de procéder par étapes et de commencer avec un petit groupe d’utilisateurs pour acquérir de l’expérience. Alors seulement on peut envisager le déploiement à grande échelle. Une action réfléchie et ciblée est toujours préférable à un acte précipité pouvant s’avérer coûteux et nuire au goodwill. Quelles peuvent être les restrictions? Les collaborateurs comptent bien entendu disposer du même accès depuis leur terminal qu’avec le PC de l’entreprise. Mais ce n’est souvent pas conseillé, ou même techniquement impossible. Deux exemples: pour utiliser des applications d’entreprise sur des mobiles, l’une des solutions consiste à mettre en place un poste de travail virtuel sur la base de technologies telles que Citrix, VMware ou Terminal Server. Nombre d’entreprises disposent néanmoins de logiciels spécifiques ou développés en mains propres, qui ne se prêtent pas aux postes de travail virtuels. Autre exemple: la plupart des entreprises veulent au début offrir un accès le plus large possible. Plus tard, elles prennent conscience que certaines données ne devraient pas se retrouver sur les terminaux privés, pour des raisons de sécurité notamment. En cas de perte, un blocage par commande à distance peut être engagé. Mais que se passe-t-il si le voleur change la carte SIM et accède quand même au contenu de la mémoire? Comment y remédier? Aujourd’hui, le BYOD est adopté même par des clients très soucieux de sécurité, comme les banques. Une solution «sandbox» est alors souvent utilisée: l’utilisateur mobile a accès – uniquement quand il est connecté au réseau d’entreprise – aux principales fonctions basées sur le serveur, comme l’e-mail et le calendrier. Aucune donnée commerciale n’est enregistrée localement sur l’appareil. Le scepticisme demeure également pour la protection des données? C’est exact, l’entreprise pénètre aussi dans la sphère privée des collaborateurs. Cela doit être dit clairement et règlementé. Pour sa part, le collaborateur endosse également une grande responsabilité. Sur son terminal privé, il a toujours avec lui une partie de l’entreprise. Il existe des solutions logicielles de séparation des données privées et professionnelles sur le mobile, mais elles ne sont pas encore totalement au point. Le marché va toutefois certainement évoluer au cours des prochains mois.

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Urs Binder

BYOD dans la pratique Des entreprises nous font découvrir leurs stratégies et expériences: interviews au sujet via le code QR ou à l’adresse www.swisscom.ch/ dialogue-byod

Selon le principe «bring your own device» (BYOD), un nombre croissant d’entreprises autorisent leurs collaborateurs à se servir de leur propre smartphone, tablette ou notebook au travail et à y utiliser les données et applications dans le réseau. Mais cette pratique recèle aussi des embûches et des risques. Monsieur Hurter, le BYOD révèle-t-il un réel besoin ou plutôt un engouement médiatique? Je relève un intérêt croissant parmi nos clients qui y voient comme avantage de devoir moins investir dans les appareils de l’entreprise, et permettent à leurs collaborateurs de travailler dans leur environnement personnel habituel. Ils en espèrent des employés motivés et au final plus productifs, ce qui est certainement le cas. Le BYOD est aussi un moyen de soigner son image de marque: en interne et en externe, on se positionne ainsi comme une entreprise avant-gardiste. Le BYOD fait-il vraiment gagner de l’argent? Pour être franc, une partie des investissements évités dans le matériel est dépensée ailleurs: il faut des logiciels pour assurer une connexion sûre des terminaux privés au réseau d’entreprise, et le travail de gestion est aussi important qu’avec les propres appareils de l’entreprise. Les utilisateurs veulent aussi bénéficier d’une assistance. Tout cela a un prix.

Le spécialiste en solutions Jürg Hurter, responsable du centre de compétence Mobile Business, tient les rênes du consulting pour les mobile solutions de Swisscom. Ce spécialiste chevronné se consacre, depuis maintenant plus de 8 ans, à diverses fonctions, aux différents aspects du Mobile Business.


Pratique

Petites applications,

grand effet

Une app permet à des départements techniques de «mobiliser» certaines étapes de processus. Avec une miniapplication pour tablette, Swisscom Grandes Entreprises pratique ainsi des campagnes de vente coordonnées, avec un contrôle du résultat. L’app mySales est un projet pilote des nouveaux mobile app services.

nibilités des stocks, statut de commande, informations sur les produits, calculateurs, saisie des frais, rapport des heures, workflows, rapports de projet, collaboration, rapports d’événements, formulaires de demande, tâches de surveillance ou transactions: chaque étape de processus pratiquement peut être convertie rapidement en une miniapplication et être ainsi aisément à la disposition des collaborateurs mobiles. Des entretiens de vente plus directs par tablette – A l’automne dernier, le secteur Grandes Entreprises de Swisscom a équipé d’un iPad près de 140 collaborateurs des ventes. «L’IPad est un instrument presales idéal», selon M. Kaufmann. «Il permet de présenter de nouvelles offres de façon rapide et intuitive dans la communication directe. Il donne lieu à des discussions bien plus personnelles que quand le client doit regarder faire le vendeur quand il utilise son ordinateur portable avec le clavier.» Outre les présentations et les vidéos de démos, les possibilités de la plate-forme de communication Microsoft Office Lync ou de la solution de visioconférence WebEx de Cisco peuvent ainsi être détaillées au sein d’un dialogue partagé. Développée spécialement pour l’iPad, l’app mySales native

Des app services sur mesure Les mobile app services de Swisscom épaulent de A à Z les entreprises pour les apps natives et Web, en fonction des besoins, du conseil et de la conception à l’exploitation sûre, l’analyse d’utilisation et le life cycle management sur le long terme en passant par le développement, l’intégration dans les systèmes back-end et distribution via des app shops internes. www.swisscom.ch/mas

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Lorsque le vendeur allume son iPad le matin, l’icône de l’app mySales clignote, indiquant de nouveaux contenus disponibles. «Avec mySales, nous pouvons proposer directement sur l’iPad à nos vendeurs les instruments actuels de conseil et donc optimiser l’interface fondamentale entre le marketing et la vente», explique Diego Kaufmann, chargé du projet mySales au sein du service marketing de Swisscom Grandes Entreprises. Cette app illustre parfaitement la façon dont les organisations peuvent rendre mobiles certaines étapes de processus, et pour peu de travail. Aucune ressource interne supplémentaire n’est nécessaire. La conception concrète, la mise en œuvre technique et l’exploitation sûre peuvent être obtenues sous forme de managed services. Les mobile app services de Swisscom aident les entreprises dans toutes les activités se rapportant aux apps, du conseil stratégique et de la conception à la diffusion via un Enterprise App Store privé, la gestion des releases, l’exploitation et les analyses détaillées de l’utilisation, en passant par le développement et l’intégration dans les systèmes backend. Dans l’environnement de l’entreprise, les domaines d’utilisation des apps sont quasiment illimités. Dispo-

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Pratique

Le spécialiste mobile

«Le travail d’adaptation diminue à 20-30%»

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On se contente rarement d’une seule app. Deux ou trois de ces petites applications pour smartphones et tablettes peuvent déjà justifier le recours à un managed service, d’autant qu’il faut régulièrement intégrer de nouveaux types d’appareils, nous explique Adrian Bisaz. Quand est-il intéressant pour une entreprise d’obtenir le développement et l’exploitation d’apps en tant que service intégral? Une entreprise peut certainement gérer elle-même une unique application. Mais dès la deuxième à troisième app, le travail est tel qu’une standardisation du développement, de la sécurité et de l’entretien sur une mobile enterprise application platform (MEAP) homogène en vaut la peine. Il ne faut pas oublier qu’une app est aussi une application commerciale dont les interfaces avec les systèmes back-end et les terminaux doivent être entretenues en continu et dont la sécurité doit être assurée. Dans l’environnement smartphone en particulier, les exigences de sécurité et de governance sont encore plus fortes, car un nombre croissant d’usagers utilisent le même appareil à des fins privées et professionnelles. Les entreprises ne peuvent-elles pas exploiter elles-mêmes une telle plate-forme centrale d’app? Le grand défi du secteur mobile réside dans la vitesse du progrès technologique. Il n’y a que cinq ans que l’iPhone a été lancé. Le smartphone Android n’a même pas quatre ans. Aujourd’hui, il existe aussi des tablettes dans toutes les variantes et des lunettes de données sont annoncées pour la fin d’année. Le travail demandé pour rester au niveau de ces évolutions est en croissance exponentielle. En tant que prestataires de services, nous sommes spécialisés dans ces tâches. Notre centre de compétence en applications réunit le savoir-faire pratique de développeurs de mobiles et de spécialistes en processus qui non seulement connaissent parfaitement les différents systèmes back-end mais disposent également d’une connaissance très vaste de la branche. Vous préconisez une approche de développement sous la devise «Build once, run anywhere». Quelle part du développement d’app peut être standardisée aujourd’hui pour tous les systèmes d’exploitation et appareils? 70 à 80% de la logique d’entreprise et surtout la sécurité n’ont besoin d’être développés qu’une seule fois. Le travail d’adaptation diminue ainsi à 20 à 30%. L’ajout d’un type d’appareil ou le changement de matériel revient alors à moins cher. Mais dans ce domaine, des adaptations seront régulièrement nécessaires, car les apps ne fonctionnent que si elles remplissent une tâche définie pour un utilisateur précis avec la plus grande efficience. Cela signifie en pratique que même les apps proposées par des fabricants ERP doivent presque toujours être adaptées à la situation spécifique de l’entreprise et aux différents groupes d’utilisateurs.

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Adrian Bisaz est responsable mobile services du domaine Grandes Entreprises de Swisscom. Ce naturaliste formé et business manager dispose d’une large expérience dans les thèmes de la mobilité et formule des idées business innovantes. Il a notamment créé plusieurs start-up aux EtatsUnis et en Europe.

offre une réponse parfaitement adaptée aux besoins des vendeurs pour accéder au content management system spécifique. Comme de nombreuses apps, elle repose sur les éléments d’affichage standard des tablettes Apple tels qu’un mininavigateur, un lecteur PDF et un lecteur multimédia. L’utilisateur peut donc démarrer directement dans l’app les présentations, sites, documents, vidéos et fichiers audio archivés dans le système. Pour une plus grande homogénéité, l’interface utilisateur a été adaptée à la corporate identity de Swisscom. «Du fait de l’utilisation d’éléments standards, le travail de développement des apps est très réduit», souligne M. Kaufmann. Gestion de campagne et contrôle du résultat – Cette app offre deux grands avantages au niveau marketing. D’une part, elle permet d’envoyer de façon simple, coordonnée et rapide des contenus aux iPads des vendeurs. Jusqu’ici, ces derniers devaient chercher et télécharger eux-mêmes les contenus depuis l’Intranet. De nouveaux sujets d’annonces, des démos, des annonces d’événements ou de produits sont donc immédiatement disponibles. D’autre part, la plateforme sur laquelle repose les services d’app propose des outils d’analyse au moyen desquels on peut voir quels instruments ont le mieux marché auprès des vendeurs et lesquels ne répondent manifestement pas aux besoins. L’aide de l’app peut donc être améliorée de façon ciblée, sans pour cela devoir réaliser un sondage dont la mise en œuvre est relativement plus lourde. Les vendeurs profitent quant à eux d’un instrument de communication moderne qu’ils peuvent utiliser offline. Limité à l’essentiel – Pour garantir une fonctionnalité optimale, M. Kaufmann a optimisé le premier prototype conçu par son équipe en dialogue direct avec les vendeurs. Il s’agissait quasiment de trouver le plus petit commun multiple. «La fonctionnalité d’une app ne peut correspondre aux attentes des 140 utilisateurs, précise M. Kaufmann, elle doit rester simple pour fonctionner.» Au besoin, il est préférable de créer une deuxième app plutôt que de nuire à la facilité d’utilisation du fait d’un trop grand nombre de fonctionnalités. mySales intègre ici le souhait de pouvoir adapter les contenus multimédias individuellement,


Dans l’ascenseur avec

Le moins de travail possible – Pour tous les aspects techniques, le marketing s’en remet aux spécialistes des mobile app services. «Pour nous, le développement au sein du service et surtout l’entretien sur le long terme et l’exploitation sûre auraient été un trop gros challenge, d’autant qu’après mySales nous voulons encore lancer plusieurs autres apps», objecte M. Kaufmann. Comme les apps sont disponibles de A à Z sous forme de managed services, il est en outre garanti que toutes les miniapplications sont cohérentes et que les changements technologiques éventuellement nécessaires à l’avenir – par exemple à l’apparition d’un nouveau type d’appareil ou d’un autre fabricant – puissent être réalisés avec le moins de travail possible. Les mobile app services de Swisscom reposent sur une mobile enterprise application platform (MEAP) centrale qui peut traduire la logique d’entreprise en grande partie automatiquement pour les différents systèmes d’exploitation tels que iOS, Android, Blackberry ou Windows. Le travail d’adaptation ne représente donc plus que 20 à 30%. La plate-forme centrale réglemente aussi l’accès et veille à une mise en œuvre homogène des directives de sécurité. Elle propose également un «App Store» interne à l’entreprise dans lequel les collaborateurs peuvent trouver et télécharger directement les apps dont ils ont besoin. Ce selfservice simplifie et accélère considérablement le déploiement. Une vente bilatérale complète par iPad – Dans les prochains mois, la plate-forme sur tablette des vendeurs devrait être complétée d’autres apps telles que des configurateurs de solutions. Diego Kaufmann annonce: «A l’avenir, nos sales doivent pouvoir mener leurs entretiens clientèle bilatéraux exclusivement avec la tablette.» L’ordinateur portable sera alors uniquement utilisé pour les présentations d’une certaine envergure avec plusieurs participants. Daniel Meierhans

Monika Ribar, CEO Panalpina

iPhone, smartphone Android, BlackBerry ou portable hypernormal – votre favori? Pour certaines tâches professionnelles, j’ai besoin d’un BlackBerry, mais c’est mon iPhone qui me fascine le plus. De quelles apps ne pouvez-vous plus vous passer? Mon appli météo. Elle m’indique toujours s’il vaut la peine d’aller dans ma maison secondaire dans le sud de la France. Sinon, j’aime beaucoup les apps de news pour rester informée durant mes déplacements professionnels. Quand avez-vous fait l’acquisition de votre premier ordinateur? Assez tard, il y a environ 17 ans. Imaginez-vous, j’ai tapé mon mémoire de diplôme sur une machine à écrire! La dernière fois que vous avez été sans téléphonie mobile ni Internet pendant une journée? Cela ne fait pas si longtemps. ll y a six mois environ, j’ai traversé la Birmanie – et presque aucune communication ne passait. Mais mon assistante avait mon itinéraire en tête et aurait pu me joindre au besoin dans les hôtels où je descendais. Les réseaux sociaux: utilisatrice passionnée ou non-adepte? Une non-adepte presque par la force des choses. Un essai sur LinkedIn a rapidement échoué car tous les collaborateurs voulaient se mettre en réseau avec moi – quel dilemme! Quand l’utilisation d’un appareil ou d’un programme vous a-t-elle poussée au désespoir pour la dernière fois? Ça fait longtemps que cela ne m’est pas arrivé. Peut-être parce qu’en matière de technique, j’adopte une stratégie simple: ne rien changer tant que tout fonctionne. A quoi reconnaît-on votre bureau? Aux gigantesques montagnes de papier. Mais cela s’améliore: la dernière réunion du groupe s’est tenue pour la première fois sans le moindre papier – tous les documents étaient disponibles sur iPad. Comment décririez-vous votre style de management? J’ai de fortes attentes envers moi-même et mon entourage. Ma devise, c’est toutefois de toujours travailler avec les personnes et non pas contre elles.

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par exemple en fonction des clients. Pour ne pas surcharger la mémoire de l’iPad et faire exploser le système avec le temps, chaque vendeur dispose dans son secteur d’un emplacement pour cinq contenus de son cru qu’il peut télécharger et supprimer.

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Appareils

Wolf

teste Les formats tablettes en test pratique

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La taille de l’écran détermine son utilisation. Ainsi, un téléviseur est si volumineux qu’il doit rester là où on l’a installé. A l’inverse, le petit écran du portable peut être emporté partout avec soi. On s’accommode de sa taille minuscule tant que l’on n’est pas à proximité d’un écran plus grand. La question «Quel format de tablette dois-je acheter?» ne peut donc être abordée que lorsque l’on sait ce que l’on souhaite faire avec cet appareil.

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L’iPad aux toilettes, des tailles intermédiaires dans les transports – De nombreuses études montrent que l’iPad est principalement utilisé à domicile. Dans la salle de séjour, aux toilettes et au lit. Une raison à cela: il faut s’asseoir pour bien le manipuler. Deux mains sont requises et il faut aussi plus de deux minutes. C’est pourquoi on voit peu d’iPads dans le tram ou le bus. Dans les transports en commun urbains – surtout lorsqu’il faut rester debout – les tablettes ont fait leur preuve, car elles s’utilisent d’une seule main. Il peut s’agir d’un smartphone géant comme le Samsung Galaxy Note ou d’une petite tablette dotée d’une diagonale d’écran de 7 pouces, telle que le HTC Flyer. Les tailles intermédiaires entrent de plus dans la poche revolver d’un jeans normal ou dans la poche intérieure d’une veste. A chaque instant, elles sont donc vite à disposition. Une tablette de la taille d’un iPad requiert en revanche une housse de transport. Boutons, touch, repliable ou enroulable – Les divers Kindles d’Amazon présentent des dimensions similaires, ils se prennent bien en main et peuvent parfai-

tement être utilisés dans la foule. Les versions à écran tactile se sont révélées moins pratiques pour la lecture pure, car il faut tourner la page à chaque fois avec sa deuxième main, alors que l’on devrait l’utiliser pour se tenir quelque part. Il est plus pratique de pouvoir effleurer rapidement la touche Feuilleter du pouce de la main gauche ou droite. Ce qui serait extrêmement pratique, ce serait de pouvoir replier simplement un grand appareil en son milieu pour profiter ainsi du meilleur des deux mondes. En fait, ce concept existe depuis longtemps déjà sur les consoles de jeu repliables Nintendo-DS et ses deux écrans. Dans le domaine des tablettes, aucun fournisseur sérieux n’a toutefois émergé jusqu’à présent. Repliée, la Tablet P de Sony est aussi compacte qu’un grand mobile, mais ouverte, le plaisir de la tablette n’y est pas. Son utilisation est laborieuse et un bord épais sépare les deux moitiés. Pour un écran plus grand que l’habillage, il y aurait une autre possibilité: un écran enroulable. Malheureusement, je n’ai vu de tels écrans que sous forme de prototypes (certes fonctionnels) et sous forme de journal électronique en noir et blanc. Transformer en raccordant – Le concept consistant à agrandir au besoin la taille d’un écran de smartphone en branchant simplement le mobile sur un écran est bien plus avancé. Le grand écran est alors piloté par le petit terminal. L’Asus PadFone en est un exemple, permettant de transformer un écran de 4,3 pouces en 10,1 pouces. Si l’on ajoute encore un clavier, on obtient un ordinateur portable fonctionnel. Ou bien on arrive à un ordinateur portable, qui peut se débarrasser au besoin de son clavier et dont le moniteur se transforme alors en tablette, par exemple l’Asus Eepad Transformer. Lorsque vous en savez plus sur l’emploi prévu de l’appareil et sur la taille optimale en résultant, vous pouvez vous poser la question du système d’exploitation: doit-il venir de la famille Apple, de Google, de Microsoft ou doit-il s’agir d’une tablette BlackBerry? Et si vous ne savez plus où donner de la tête, attendez encore un peu que le problème se résolve de lui-même et que nous ayons des lunettes à écran incorporé. Ou des lentilles de contact. Et au lieu de taper sur le clavier, nous n’aurons plus qu’à penser notre texte ou notre geste! Peter Wolf est trend scout multimedia et rédacteur chez Ringier.

Tests actuels d’appareils Que valent les smartphones, pads, netbooks, notebooks et readers très tendances? Retrouvez les tests pratiques sur www.swisscom.ch/dialogue-tests


Trend scout

Des infos plein les yeux Les nouvelles technologies d’écran en «augmented reality» envahiront bientôt notre quotidien. Google devrait lancer dès cette année ses lunettes «Terminator», peut-être même dotées d’un virtual retina display.

Des goggles à Noël – Selon la rumeur, des chercheurs et développeurs du légendaire car très secret Google-X-Labor planchent en effet assidûment sur des lunettes numériques à «augmented reality» (AR), qui devraient être disponibles dès la fin de l’année. Dans la pure tradition Google, la réalité sera enrichie d’informations locales sur les rues, bâtiments et éventuellement aussi les personnes. L’entreprise garde encore le silence sur la technologie employée appelée «Google Glass Project». Mais ce qui est d’ores et déjà certain, c’est qu’un «petit écran» de quelques centimètres sera intégré devant les yeux dans les lunettes, de même qu’une caméra qui balaie l’environnement et que sur la base des données de la caméra, des informations supplémentaires localisées seront envoyées sur l’écran via le réseau mobile depuis les parcs de serveurs de Google.

Un laser inoffensif – Impossible de savoir jusqu’ici comment fonctionne exactement cet affichage – sous forme de petit écran LCD discret, avec des diodes lumineuses (OLED) ou d’un virtual retina display (VRD) projetant un rayon laser faible mais précis sur la rétine? Le fait est que l’entreprise américaine MicroVision, qui produisait jusqu’ici surtout pour l’armée des technologies AR optiques numériques, travaille sérieusement sur un produit VRD pour l’usage quotidien. La rapidité avec laquelle le VRD va s’imposer auprès des utilisateurs ne dépend toutefois pas seulement de la technologie en tant que telle mais aussi de son acceptation. Beaucoup devraient être effrayés à l’idée de voir leur rétine directement traversée par des lasers. Les scientifiques assurent cependant que les valeurs de rayonnement se situeraient bien au-dessous du seuil nuisible pour l’œil. Reconnaissance faciale à la volée – L’utilisation massive des lunettes Google devrait se heurter à des difficultés d’une bien autre nature. Le problème réside ici, comme souvent chez Google, de la protection de la personnalité. D’un point de vue purement technique, l’opérateur de moteur de recherche n’aurait en effet aucune difficulté à afficher à l’écran des données concrètes sur des individus. Des analyses faciales de milliards de photos Internet le permettent. Lors d’une fête, cela peut être très amusant – quand un visage vous dit quelque chose par exemple, mais que vous ne remettez pas la personne. Mais plus

généralement, l’espionnage des individus n’aura alors plus de limite, d’autant que les lunettes devraient disposer d’un appareil photo permettant de tout photographier par mimique, sans être remarqué. Des lunettes aux lentilles – Quoi qu’il en soit, les lunettes de données ouvriront d’innombrables champs d’application. Elles seront inévitablement suivies de lentilles de contact AR, comme le montre le projet de recherche de l’entreprise US Innovega. Cette dernière est convaincue de pouvoir proposer de tels produits en 2014 et elle prévoit déjà le développement de lentilles AR implantables, comme des opérations de la cataracte. Travailler les mains libres – Les technologies AR offrent une pléiade d’applications dans l’industrie et la médecine. Les chirurgiens peuvent ainsi renoncer en grande partie aux moniteurs dans la salle d’opération et se faire afficher toutes les informations utiles dans leur champ de vision. Dans l’industrie des produits finis, ingénieurs ou mécaniciens ont les mains libres pour travailler et n’ont plus besoin de revenir sans cesse à leur ordinateur ou au manuel. Beat Hochuli est journaliste indépendant spécialiste TIC. Il vit à Kota Kinabalu, en Malaisie.

Technologies de lunettes sur le net www.microvision.com http://innovega-inc.com

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Qui ne souhaiterait voir le monde comme en son temps Terminator, alias Arnold Schwarzenegger? La réalité normale enrichie d’une foule d’informations pratiques, affichées en bordure du champ de vision, sans devoir se reporter sans cesse à des petits écrans portables? Ce qui semble encore futuriste aujourd’hui deviendra très bientôt réalité. Bill Gates, fondateur de Microsoft, l’a insinué il y a peu lors d’une intervention à l’Université de Washington. «La prochaine génération d’écrans consistera probablement dans une projection directe sur la rétine. A terme, les gens se moqueront d’objets si bizarres que les écrans», prophétise-t-il.

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En bref

Sauvegarde dynamique De la mémoire sûre et ultradisponible pour les données d’entreprise. Données de capteurs, transactions en ligne, posts de réseaux sociaux: selon une étude de l’IDC, le volume de données double tous les deux ans. Le «big data» est réalité. Autrefois, c’étaient les supports de données qui faisaient grimper les coûts de conservation. Aujourd’hui, ce sont les énormes quantités de données, souvent réparties sur différents outils de sauvegarde, qui sont synonymes de coûts et de travail pour leur gestion. L’alternative? Le cloud storage: grâce à son architecture modulaire, il constitue dans le «nuage Swisscom» un complément sûr et adapté à l’enregistrement local. Avec les économies d’échelle, il permet en outre d’économiser jusqu’à 40% des coûts. www.swisscom.ch/storage

Equilibré Avec «20 minutes», Swisscom a interrogé les Suissesses et les Suisses à propos de l’équilibre vie privée et professionnelle. D’abord le positif: trois quarts des interrogés se sont jugés en bonne voire très bonne forme physique et psychique. Plus de la moitié a indiqué rester atteignable hors des heures de travail, mais sans préjudice sur le bien-être. Ceci alors que la majorité estime que la séparation entre vie professionnelle et privée est «en fait» importante. La Suisse, un pays d’infatigables travailleurs? Vous trouverez d’autres résultats de l’étude sur notre site Web. Vous y apprendrez également de quel type de communication vous relevez et quelles solutions Swisscom peuvent vous faciliter la vie dans la jungle d’informations. Accès via le code QR ci-contre (p. 19) ou www.swisscom.ch/lifebalance

Tarifs vacances

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Les e-books en librairie

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Orell Füssli fait installer le PWLAN dans 8 succursales par Swisscom. Le public wireless LAN permet aux clients de se connecter à l’Internet et surtout d’accéder à la gamme d’e-books de la plus grande librairie suisse. Récemment encore, celle-ci considérait l’e-reading comme une menace latente. Aujourd’hui, les ouvrages sur supports électroniques et tablettes sont aussi un domaine d’activité pour la librairie. Andràs Németh, membre de la direction d’Orell Füssli, s’exprime sur les dessous de la solution et l’ouverture de la première boutique d’e-books HTML5 en Suisse: www.swisscom.ch/dialogue-of

Au 1er juillet 2012, de nouvelles conditions de roaming s’appliquent. Les appels en Europe baissent de 5 centimes, l’envoi de mails et le surf sur Internet sont plus avantageux avec la prolongation à sept jours de la durée de validité du paquet 50 Mo. Les nouvelles conditions en un coup d’œil: www.swisscom.ch/business-roaming


Managed

5e Swiss Dialogue Arena Pour la 5e fois, Swisscom invite à un échange sur les tendances TIC et les solutions novatrices, tout comme à la remise des Business Awards. Inscrivez-vous maintenant! Les finalistes sont connus, la course pour le convoité Swisscom Business Award peut commencer (plus d’infos sur les finalistes via le code QR ci-dessous). La remise de cette distinction récompensant des solutions TIC particulièrement novatrices est l’un des temps forts de la Swiss Dialogue Arena du 6 septembre 2012, au Hallenstadion de Zurich. Diverses «Sessions» seront également l’occasion d’un échange entre clients et experts. Interventions prévues: Carsten Schloter sur le thème «Découvrir aujourd’hui les chances de demain» et le chercheur en tendances Sebastian Rassmann sur «Le monde en 2021». Inscrivez-vous maintenant sous www.swisscom.ch/arena

Services

Des visioconférences sans infrastructure Toute entreprise peut organiser des visioconférences. Même sans sa propre infrastructure. Les visioconférences sont une forme de collaboration rapide et écologique qui s’impose de plus en plus. Swisscom propose désormais des conférences modulaires issues du cloud. Avec la «Video Exchange Platform», la communication visuelle est ainsi accessible au plan interentreprise et international. Selon l’infrastructure en place, les entreprises peuvent demander à Swisscom le seul accès à la plate-forme (Trunk) ou aussi des terminaux (managed services). www.swisscom.ch/videoconferencing

Des mobiles entre des mains d’experts Un pool d’appareils géré encore plus aisément. Désormais, les mobile device services sont aussi disponibles pour la gestion efficiente de mobiles, smartphones et tablettes sous forme de managed services. Localisée dans un centre informatique de Swisscom, l’infrastructure de serveurs est entretenue par des experts mobile, et votre entreprise est ainsi soulagée de l’exploitation et de la mise en place d’un savoir-faire supplémentaire (Mobileiron). www.swisscom.ch/mds

De la compétence contre les cyberattaques

dialogue online dialogue vous informe régulièrement sur des thèmes concernant la communication, les tendances en matière de TIC, les produits et les solutions. Vous trouverez sur notre plate-forme Internet d’autres actualités, tests d’appareils, rapports pratiques et articles de fond. Vous pouvez vous abonner au magazine et à la lettre d’information électronique, commenter les articles et discuter des développements actuels avec des experts sur les blogs. www.swisscom.ch/dialogue-news

Une seule identité mobile Un appareil, un log-in: Mobile ID maintenant disponible pour une authentification aisée. Avec la solution Swisscom pour l’authentification mobile, les innombrables noms d’utilisateur, mots de passe, tokens de log-in, les outils et les processus complexes de gestion des accès sont superflus. L’identifiant, c’est la carte SIM du portable qui assure d’ores et déjà l’accès au réseau de téléphonie mobile. Sur la base de ce système de sécurité éprouvé, Mobile ID est donc très facile à gérer et à utiliser. www.swisscom.ch/mobile-id

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dialogue Mobile Le code QR vous permet d’obtenir les articles, vidéos et informations complémentaires de votre choix sur votre smartphone.

Au Security Operation Center (SOC), des spécialistes de Swisscom luttent quotidiennement contre les cyberattaques et autres menaces pour protéger vos données. Les attaques contre les données d’entreprise sont en hausse exponentielle. Pour les entreprises utilisant un managed security service de Swisscom et faisant surveiller leur trafic de données par le SOC, de tels événements sont sans conséquences. Mais écoutez donc toute l’histoire: visionnez la vidéo sur dialogue mobile via le code QR ci-dessous ou à l’adresse www.swisscom.ch/security

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