Hôtel et qualité environnementale Le sens de l’hospitalité
Bellevue Hôtel, Henke & Schreieck architectes, Zell am See, Autriche
« A Kyoto, lorsque l’on attend un visiteur, le perron est aspergé d’eau et de l’encens est mis à brûler dans l’entrée en fonction de son heure d’arrivée. Il ne faut pas que le perron soit trop mouillé ni trop sec lorsque le visiteur se présente. Et si l’encens est mis à brûler trop tôt, l’odeur disparaît et le geste n’a plus de sens, alors qu’en revanche, s’il se met à fumer, il risque de déranger l’invité. Pour l’un comme pour l’autre de ces préparatifs, l’important, c’est de trouver le bon moment. Tout comme il est important de préparer un bouquet avec les fleurs de la saison et de suspendre une peinture ou une calligraphie faisant référence à la saison, au visiteur ou au propos du jour ». Mayuzumi Madoka(1) (1)
Mayuzumi Madoka est haïjin, auteur de haïku
L’hospitalité durable
L’hospitalité durable, un choix significatif
p. 5
4 enjeux pour un hôtel écoresponsable
p. 7
Sobriété et efficacité énergétique
p. 9
Optimisation de la ressource «eau»
p. 11
Biodiversité et qualité paysagère
p. 13
Traitement des déchets p. 15 Confort, matériaux, risques et santé
p. 17
Certifications environnementales, 1, 2, 3 ?
p. 19
Le Sommer Environnement p. 21 Réalisations hôtels p. 23
Villa Garbald, Miller Maranta architecte, Castasegna, Suisse
L’hospitalité durable, un choix significatif Le thème du développement durable, la durabilité, est devenue aujourd’hui un moteur influençant le contexte de l’industrie touristique en général et de l’hôtellerie en particulier. D’une part, la clientèle aspire à plus d’accueil et d’écoute. Centrée sur des notions cardinales comme l’hospitalité, la bienveillance et le confort, la demande de bien-être est devenue une revendication implicite. Sa reconnaissance s’exprime tout autant par la qualité du service que par une approche sensible et attentionnée des ambiances naturelles et des matériaux. Par ailleurs, face aux enjeux climatiques, à la nécessité d’économiser les ressources naturelles et au souci d’optimiser les coûts du cycle de vie du bâtiment, le thème de la construction durable est devenu aujourd’hui incontournable. Déjà en 2011, une étude réalisée pour Accor pointait que 80 % des clients attendaient de l’hôtellerie un engagement en matière de développement durable. Des labels comme la Clé verte ou l’Ecolabel européen ont contribué à ouvrir la voie, tandis que des certifications de type HQE®, LEED® ou BREEAM® permettent aujourd’hui de soutenir un positionnement environnemental exigeant tout en accordant à cette intention une visibilité internationale. Désormais un bon hôtel doit en même temps bien fonctionner, être agréable à vivre, correctement implanté et favorable à l’environnement, au-delà de ses seules qualités architecturales. Or, c’est dans l’ajustement maîtrisé de ces différents paramètres, cette recherche d’un nouvel équilibre entre contraintes et inspiration, programme et liberté que réside la future expérience du lieu, son attraction et l’argument de sa destination.
Le Sommer Environnement | L’hospitalité durable – p. 5
La politesse des maisons Portes chaleureuses, porches accueillants, escaliers pour grimper et s’asseoir, perrons discrets ou somptueux, balcons fleuris, la maison, dans la ville, s’occupe de l’autre, connu ou inconnu. Renée Gailhoustet(1)
(1)
Renée Gailhoustet est une architecte française née en 1929, célèbre pourwW ses réalisations en matière de logement social et sa collaboration avec Jean Renaudie autour des immeubles à gradins.
4 enjeux pour un hôtel écoresponsable L’ambition de réaliser un hôtel écoresponsable poursuit 4 enjeux stratégiques : 1/ Un bâtiment économe en énergie La neutralité environnementale se traduit par la volonté de réduire au maximum les besoins en énergie primaire non renouvelable pour la construction et l’exploitation du bâtiment (sobriété énergétique, production d’énergie renouvelable, conception bioclimatique, inertie thermique, isolation, etc.). 2/ Un bâtiment qui utilise les ressources de façon économe et favorise leur valorisation par des échanges locaux Cet enjeu vise à favoriser un approvisionnement local, à mettre en pratique des principes de réutilisation, de recyclage et de valorisation sur tout le cycle de vie du bâtiment (construction, exploitation, déconstruction), à privilégier la robustesse des installations et la simplicité des matériaux. 3/ Un bâtiment qui contribue au bien-être et à la santé et vise la qualité paysagère Il s’agit d’un enjeu privilégiant le bien-être des occupants (qualité de l’air intérieur, lumière naturelle, température des locaux, acoustique, etc.) et l’insertion paysagère du projet (consolidation des corridors écologiques, rafraîchissement passif grâce à la densité végétale, gestion hydraulique, etc.). 4/ Un bâtiment ouvert à l’innovation environnementale Tout nouveau projet offre la possibilité de déployer et de tester les solutions environnementales les plus innovantes au service d’une hôtellerie écoresponsable (réduction des déperditions énergétiques, production d’énergie renouvelable et de récupération, systèmes passifs, recyclage des eaux grises, systèmes hydro-économes, qualité des ambiances intérieures, préfabrication, etc.).
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BioH么el dans un verger, Deppisch Architekten, Kansberg, Allemagne
H么tel Chalets de Aiguille Grive, Atelier COS architectes
H么tel B, Alfredo Arribas architecte, Barcelone
Sobriété et efficacité énergétique Si le confort reste le maître mot du secteur hôtelier, cette promesse n’exclut pas celle de la sobriété énergétique. Au niveau du bâtiment, la recherche d’économie d’énergie doit s’inscrire dans une triple logique : 1/ Des systèmes économes et adaptés au climat et aux contraintes de gestion et de maintenance, 2/ Des dispositifs de suivi et de gestion, 3/ Une enveloppe bien isolée et calorifuge. Afin de garantir un confort thermique d’été à faibles dépenses énergétiques, des solutions passives sont recherchées (conception bioclimatique, inertie thermique, ventilation naturelle nocturne, rafraîchissement adiabatique double-flux, puits climatiques, loggias, etc.). Les énergies renouvelables permettent de produire une partie significative de l’énergie utilisée : solaire thermique, photovoltaïque, géothermie, bois énergie, etc. Les cuisines, les douches, les piscines couvertes, les espaces de bien-être, les ascenseurs sont des postes qui génèrent une importante quantité de chaleur. La récupération et la valorisation de cette énergie perdue représente une source d’économie substantielle.
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Optimisation de la ressource «eau» Au-delà de l’installation d’équipements hydro-économes, une réflexion spécifique est attendue sur la problématique de la consommation et la gestion de l’eau potable. Ces réflexions devront non seulement permettre de limiter les consommations d’eau, particulièrement de l’eau chaude sanitaire, mais également promouvoir des comportements plus responsables. Cette ambition peut se décliner autour de 3 axes : 1/ Une gestion intelligente des consommations et du réseau via des compteurs communicants et la mise en œuvre de dispositifs de détection de fuite, 2/ La promotion d’actions économes grâce à la sensibilisation, 3/ La mise en œuvre de solutions innovantes de réutilisation de l’eau via le recyclage des eaux grises et des eaux pluviales (arrosage des espaces verts, usages domestiques, etc.).
Dans un hôtel, le confort des clients est une priorité. Il faut donc adapter ce contexte à la démarche d’amélioration technique d’installation. Les consommations d’eau sont majoritairement liées aux chambres et varient en fonction des équipements en place et du comportement des usagers. Il est simple d’améliorer les installations par des équipements hydro-économes au niveau des toilettes et des lavabos. Pour la douche, il faut trouver le bon compromis entre économie d’eau et confort du client.
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Il Bosco Verticale, Stefano Boeri architecte, Milan
Naman retreat resort, Vo TRong Nghia architecte, Vietnam
Intercontinental Sanya Resort, Woha architects, Chine
Biodiversité et qualité paysagère
Comme le rappelle l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), il existe une forte dépendance entre le tourisme et la biodiversité : l’industrie du tourisme, y compris le secteur de l’accueil, est fortement tributaire d’écosystèmes sains. En effet, ces écosystèmes, la vie sauvage, les habitats, les paysages et les attractions naturelles qui les composent, sont souvent ce qui attire en premier lieu les touristes vers cette destination. De l’offre de restauration en passant par l’utilisation d’écomatériaux, les produits d’accueil dans les chambres et le traitement des espaces extérieurs, les occasions sont nombreuses pour accorder, dans la vie quotidienne d’un hôtel, une place importante à la biodiversité. Cette attention portée à la biodiversité se retrouve à chaque stade du cycle de vie d’un établissement hôtelier : 1/ Au stade de la planification, à travers son implantation et sa conception, les choix des matériaux, de leur provenance, le positionnement de la nature au cœur du projet, 2/ Au stade de la construction, à travers la mise en place de chantiers propres, de choix constructifs adaptés, de la valorisation des aspects paysagers et patrimoniaux, etc. 3/ Au stade de l’exploitation, à travers la préservation de la biodiversité existante, la gestion naturelle des jardins et des espaces plantés, une politique d’achat responsable, la limitation des impacts sur la biodiversité locale.
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Hôtel Bikini, Berlin
Métabolisme urbain et boucle circulaire, © Except
Fireclay tile, carreaux de verre recyclés à partir d’écrans de télévision et d’ordinateur.
Traitement des déchets
Tout déchet engendre un impact environnement et un coût global importants. Il s’avère donc stratégique d’optimiser le réemploi et le recyclage durant l’entier du cycle de vie d’un hôtel. 1/ Au stade de la planification, à travers les choix de matériaux et de principes de constructions robustes et faciles de maintenance (fiabilité, maintenabilité, disponibilité), l’utilisation de matériaux recyclés, ou le réemploi de matériaux existants dans le cadre d’une réhabilitation, etc. 2/ Au stade de la construction, à travers la mise en place de chantiers propres, d’un plan de gestion des déchets de chantier adossé à un diagnostic préalable, etc. 3/ Au stade de l’exploitation, à travers le réemploi ou le recyclage des déchets d’activité (éco-digesteur ou compostage pour les biodéchets, collecte sélective pour les emballages, collecte des huiles de cuisson et des graisses alimentaires, recyclage ou réemploi du mobilier, etc.)
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Programme mixte hôtel & bureaux, Clichy-Batignolles, © Laisné-Roussel architectes
Programme mixte hôtel & bureaux, © Laisné-Roussel archiectes
Programme mixte hôtel & bureaux, © Laisné-Roussel archiectes
Confort, matériaux, risque et santé Par sa fonction d’accueil, le secteur hôtelier porte nécessairement les valeurs du bien-être et de la santé. Il est donc naturel qu’il trouve auprès des enjeux du développement durable les arguments pour renforcer cette orientation, notamment par son attention en faveur de la qualité de l’air intérieur, l’acoustique, l’utilisation de matériaux faiblement émissifs, les problèmes de surchauffe estivale, les ambiances climatiques et thermiques extérieures et intérieures, etc. Les éléments à considérer pour garantir le bien-être, le confort et la santé des occupants mais aussi des salariés portent sur un ensemble de points de vigilance comme : >> Les conditions climatiques et l’orientation du bâtiment, >> Les dispositifs constructifs les masques, les protections solaires, les matériaux, les isolants, >> Les systèmes de production et de distribution de la chaleur et du froid, les régulations, les systèmes de ventilation, >> Les apports internes, >> La maîtrise de l’éclairage naturel, >> Etc.
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Maison atelier de Pierre Soulages, Sète, 1959
Certifications environnementales, une, deux, trois ? Pour lutter contre le réchauffement climatique, l’usure de la biodiversité, la raréfaction des ressources, le secteur de la construction s’est organisé pour réduire son empreinte environnementale. Depuis une quinzaine d’année, on assiste sur le plan mondial à la mise en œuvre d’outils de management visant à accélérer la transformation des pratiques de l’acte de construction : les certifications environnementales. Pour un sur-investissement des travaux de 3 à 5% (études de conception comprise), les démarches de certification permettent une valorisation complémentaire de l’actif de 10 à 15%. Le temps de retour sur les investissements «énergie» sont de l’ordre de 5 ans. Parmi l’ensemble des certifications apparues sur le plan international, trois se distinguent : HQE®, BREEAM®, LEED®. Ces certifications ont permis des transformations profondes de concevoir et de produire des bâtiments par des mécanismes de valorisation des performances environnementales et énergétiques dépassant les réglementations en vigueur. La multi-certification présente l’intérêt suivant : >> Une visibilité et une reconnaissance plus large voire mondiale, un argument important pour les investisseurs qui ne veulent pas se limiter à une visibilité nationale et souhaitent se différencier dans un marché concurrentiel. >> Une complémentarité entre les différentes approches. Le confort, la santé, l’intégration urbaine au contexte sont mieux pris en compte dans la certification HQE®, tandis que la mise en exploitation est plus approfondie dans les certifications anglo-saxonnes BREEAM® et LEED®. >> Lorsque qu’une certification HQE® est menée, il est plus facile d’aborder une certification BREEAM® ou LEED® (thèmes similaires avec une approche et des indicateurs différents).
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Le Sommer Environnement
Le Sommer Environnement est un bureau de conseil et d’études indépendant créé en 2002, qui comprend 15 collaborateurs répartis dans 3 agences : Paris (siège social), Rennes et Bordeaux. Engagé depuis 14 ans dans la qualité environnementale du bâti et du cadre bâti, Le Sommer Environnement intègre cette dimension transversalement à toutes ses missions, en impliquant l’ensemble de ses compétences par : >> Une approche élargie de l’ingénierie au regard du développement durable, >> Une aide à la décision pour favoriser des projets à haute performance environnementale, >> Un recours aux outils de simulation numérique, >> Un pilotage des projets par l’innovation. Ses domaines d’intervention en France et à l’international : >> Bâtiments (construction et rénovation), aménagement urbain (ZAC, écoquartier, espaces publics), >> Maîtrise d’œuvre & assistance à maîtrise d’ouvrage, >> Accompagnement à la certification (HQE®, LEED®, BREEAM®, DGNB®). Ses outils : >> Système de management environnemental, >> Études aérauliques, thermiques, facteurs lumière jour, scénarios énergétiques, etc, >> Bilan carbone , analyse du cycle de vie, >> Mesures de champs électromagnétiques et de qualité de l’air intérieur.
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Réalisés
Hôtel Les Chalets de l’Aiguille Grive, 4 étoiles, Bourg-Saint-Maurice (73) Atelier Cos architectes, Label BBC, NF Bâtiments Tertiaires
Hôtel B&B Porte des Lilas Paris (75) Dominique Perrault architectes Bâtiment basse consommation
En cours
Hôtel Samaritaine Cheval Blanc LVMH Paris (75) Maison Edouard François Architecte LEED Gold, BREEAM Very Good, HQE Excellent, Label BBC
Le Sommer Environnement
Parce que la qualité environnementale est un levier important pour la transition énergétique et écologique des villes et des entreprises, Le Sommer Environnement accompagne ses clients dans l’optimisation des performances environnementales de leurs projets immobiliers ou urbains, sur l’ensemble des thématiques concernées : conception et aménagement bioclimatique, conception passive, efficacité énergétique, confort et santé des occupants, éclairage naturel, réutilisation et transformation des bâtiments existants, gestion et maintenance des bâtiments , cycle des matières et revalorisation des ressources, approche environnementale de l’urbanisme, bâtiment biosourcé, etc. Le Sommer Environnement est membre de : >> Advancity, le pôle de compétitivité de la ville durable en France, >> AdivBois, l’association pour le Développement des Immeubles à Vivre Bois, >> Le Vivant et la ville, la grappe d’entreprises pour les services écosystémiques urbains, >> L’ICEB, Institut pour la conception écoresponsable du bâti, >> Le laboratoire d’urbanisme agricole. La démarche engagée par Le Sommer Environnement bénéficie d’une triple qualification OPQIBI : >> Qualification 0110 : AMO en Qualité Environnementale des Opérations (QEO), >> Qualification 0106 : AMO en Développement Durable, >> Qualification 1905RGE : audit énergétique des bâtiments.
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En cours
Hôtel du golf de Mérignes, Mérignes (59) Atelier Cos architectes, HQE et BREEAM niveau exceptionnel
Hôtel de Paris, Monaco Société des Bains de Mer, BREEAM Very Good
Hôtel Roissy Pôle Roissy Charles de Gaulle, Arte Charpentier Architectes Certification HQE
Novotel Coeur d’Orly Mérignes (59) Pierre & Cédric Vigneron HQE très bon niveau
Novotel Bab Ezzouar Alger Groupe Accor HQE International Cerway Niveau Très bon
Concours
Programme mixte - Hôtel + bureaux Clichy-Batignolles - Projet finaliste Ré-inventer Paris Laisné-Roussel Architectes Certification HQE
39, boulevard Beaumarchais 75003 Paris T + 33 1 77 45 36 50 F + 33 1 40 29 43 85 contact@lesommer.fr www.lesommer.fr Siret 443 265 467 RCS Paris TVA FR 36443265467 APE 742 C
Membre de : l’ICEB, l’institut pour la conception écoresponsable du bâti, Le Vivant et la Ville, la nouvelle filière francilienne au service des écosystèmes en milieu urbain Le Laboratoire d’urbanisme agricole