Rothko

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Fondation Louis Vuitton

Président

Bernard Arnault

Conseiller du président, administrateur

Jean-Paul Claverie

Directrice artistique

Suzanne Pagé

Directrice déléguée

Sophie Durrleman

Exposition

Commissariat

Suzanne Pagé et Christopher Rothko

avec François Michaud et Ludovic Delalande, Claudia Buizza, Magdalena Gemra, Cordélia de Brosses

Production de l’exposition, Fondation Louis Vuitton

Production culturelle

xxxxxxx

Direction administrative et financière

xxxxxxx

Direction juridique

xxxxxxx

Presse et communication, Fondation Louis Vuitton

Directrice de la communication

Isabella Capece Galeota

Responsable de la communication

Sébastien Bizet,

Chargé de communication digitale

Nicolas Alpach

Chargée des relations presse et publiques

Caroline Cadinot

Cheffe de projet web

Tatiana Sanichanh,

Joonam Partners

Roya Nasser, directrice, et Alix Roché

Catalogue

Direction d’ouvrage

Suzanne Pagé et Christopher Rothko

Coordination : Ludovic Delalande

Comité scientifique

Suzanne Pagé, Christopher Rothko, François Michaud, Ludovic Delalande, Claudia Buizza, Magdalena Gemra, Cordélia de Brosses

Éditions de la Fondation Louis Vuitton

Directeur des éditions et des ressources documentaires

Raphaël Chamak

Media manager et iconographe

Gaëlle Perroteau

Responsable de la documentation

Olivia Jacquinot

Éditions Citadelles xxxxxxx

Conception graphique

Studio Marie Lusa

Fabrication

Traductions

Scénographie

Agence Bodin & Associés

Directeur

Jean-François Bodin

Architecte DESA

Hélène Roncerel, avec Anne Gratadour, scénographe associée

Agence Arter

Directeur

Renaud Sabari

Cheffe de projet

Coralie Goyard

Manon Darphin

Chargée de coordination

Marianne Mazet

Signalétique

Yan Stive

Éclairage

Laurent Escaffre, Ingélux

Restauration et conservation des œuvres

Restaurateur du patrimoine pour le musée

Marmottan Rothko

Christian Chatellier

Restaurateur des œuvres de la collection, Fondation Louis Vuitton

Benoît Dagron

Administratrice des œuvres de la collection, Fondation Louis Vuitton

Delphine Davenier

Transport et accrochage

Lp ART Transport d’œuvres d’art

Président

Jean-Michel Floret

Coordinatrice des expositions

Marie-Cécile Roques,

Responsable commercial

Nicolas de Tudert

Remerciements xxxxxxx

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xxxxxxx
Relecture
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Avant-propos

Bernard Arnault, Président de la Fondation Louis Vuitton

Introductions

Préface

Suzanne Pagé, Directrice artistique de la Fondation Louis Vuitton

Not Nothing

Christopher Rothko

À fleur de peau. Figurer le drame humain

Riccardo Venturi

Catalogue des oeuvres exposées

Oeuvres du début (1930–1940), Ludovic Delalande

« Une robe couleur safran » Mythologie et néo-surréalisme (1940–1946), François Michaud

Rothko’s Multiforms (1946–1949), Harry Cooper

Mark Rothko’s Classic Paintings: Theatres of the Mind (1949–1967), Nancy Spector

Weights and Measures, Black and Grays (1969–1970), Jeffrey Weiss

Addenda

Vivre le déracinement : l’artiste, ses recherches, ses frontières

Annie Cohen-Solal

Chronologie, Claudia Buizza focus

293 Collection Phillips, Cordélia de Brosses

293 Seagrams, Magdalena Gemra

293 Chapelle Houston, Cordélia de Brosses

293 Commande Unesco avec Giacometti, Claudia Buizza

Liste des œuvres exposées

Bibliographie

En résonance

Des artistes contemporains en conversation avec Hans-Ulrich Obrist

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Christopher
Not Nothing »
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fig. 1 Untitled [Woman Arranging Flowers], 1935 Oil on canvas; 22 13/16 x 26 11/16 in. (57.9 x 67.8 cm.); National Gallery of Art, Washington Fig. 5 Street Scene, 1935 Oil on canvas, 22 13/16 x 26 11/16 in. (57.9 x 67.8 cm.) National Gallery of Art, Washington CR 113 Fig. 5 Untitled [Woman Arranging Flowers], 1935 Oil on canvas, 22 13/16 x 26 11/16 in. (57.9 x 67.8 cm.) National Gallery of Art, Washington CR 769 Fig. 5 Untitled [Woman Arranging Flowers], 1935 Oil on canvas, 22 13/16 x 26 11/16 in. (57.9 x 67.8 cm.) National Gallery of Art, Washington CR 108

1 Mark Rothko, The Artist’s Reality, éd. Christopher Rothko, New Haven et Londres, Yale University Press, 2004, p. 28 ; éd. française, La Réalité de l’artiste, trad. Pierre-Emmanuel Dauzat, Paris, Flammarion, coll. « Champs », 2015, p 00 (réf. à compléter).

2 Notes issues d’une conversation avec Selden Rodman, 1956, dans Mark Rothko, Writings on Art, éd. Miguel Lopez-Remiro, New Haven et Londres, Yale University Press, 2006, p. 119 ; éd. française, Mark Rothko, Écrits sur l’art, trad. Claude Bondy, Paris, Flammarion, coll. « Champs », 2005 et 2007, p. 189-190.

Prélude : tabula rasa

Tabula rasa. Faire table rase, prendre un nouveau départ, tout recommencer. Se dépouiller de l’ancien pour mieux observer le nouveau ; se libérer de ses chaînes, de ses biais, se désencombrer, se sentir non redevable de ce qui a précédé. C’est ce type d’image qui vient à l’esprit lorsqu’on pense aux champs colorés abstraits de Mark Rothko des années 1950 et 1960 : de vastes surfaces unies et sans défaut, de couleur presque informe, libres de toute figure immédiatement reconnaissable, de marques apparentes et d’éléments perturbants. Libres de tout contenu ? Ce n’est certainement pas à cela que pensait Rothko. Tabula rasa. Vers 1947-1950, ce fut sans doute l’effet produit par les nouvelles abstractions marquantes des artistes de l’école de New York, enfin reconnus. Ils apportaient un souffle nouveau qui balayait la scène artistique new-yorkaise ; Mark Rothko était au cœur de cette turbulence. Pinceaux dans une main et manifestes philosophiques dans l’autre, les peintres du champ coloré – Gottlieb, Motherwell, Newman, Rothko, Still et bien d’autres – attaquaient frontalement la pertinence de la peinture figurative et de toute production teintée d’académisme ou de sentimentalité. S’affirmant par leurs formes larges, souvent puissantes, leurs œuvres repoussaient les limites de l’espace pictural plein des générations précédentes. Tout recul était impossible, il fallait avancer.

Tabula rasa. C’est cette image de table rase qui vient à l’esprit lorsqu’on imagine l’effet produit par ces peintres sur la scène artistique de leur temps et, plus largement, sur l’histoire de l’art. L’audace de leurs (non-)gestes résonna dans le milieu de l’art établi, exigeant l’attention et la défense de formes artistiques dépourvues de ce modernisme pionnier qui les caractérisait. Avant tout, cette nouvelle esthétique effaçait la figuration du débat. L’abstraction n’était plus seulement un sujet parmi d’autres, elle s’affirmait comme le thème obligé. Et pourtant, dans les années 1930, alors que les figures étaient encore très présentes dans ses œuvres, Rothko insistait sur l’abstraction de ses peintures1. De même, dans les années 1950, alors que ses œuvres devenaient manifestement abstraites, il proclamait qu’il n’était pas un peintre abstrait2. La tabula rasa n’était pas nécessairement ce qu’il avait en tête.

Et l’ardoise de Rothko – que contenait-elle ? Rappelons d’abord qu’il n’est pas question ici de page vierge. La tabula rasa renvoie à l’effacement d’une ardoise. Dans un monde où il n’y a rien de nouveau, comme mon père n’aurait pas manqué de le rappeler, cette différence d’interprétation est considérable. À un certain niveau, l’histoire est ineffaçable, en art peut-être plus encore que dans d’autres domaines. L’histoire ne renvoie pas seulement à des marques, elle renvoie aussi aux gestes qui les ont tracées, au souvenir de les avoir faites, au simple fait de les voir. Quelle que soit la vigueur de l’effacement, des vestiges persistent, à la fois obscurément sur l’ardoise et, dans des degrés de netteté divers, dans la mémoire – la mémoire personnelle comme la mémoire culturelle. Que le processus de recouvrement soit de nature archéologique, anthropologique ou psychanalytique, ces actions et ces pensées antérieures peuvent toujours remonter à la surface – de façon fragmentaire, distordue ou transformée, mais toujours avec une résonance insistante. Ces souvenirs archivés et exhumés perdurent au niveau sociétal comme individuel. Le résidu crayeux sur l’ardoise renvoie à la fois à l’inconscient collectif jungien et à l’inconscient individuel – deux aspects que, dans leurs œuvres, ces

29 « n ot n othing »
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Movie Palace, 1934-1935. Huile sur toile, 64,8 × 82,2 cm. Collection Christopher Rothko
cat. XX Movie Palace, 1934-1935. Huile sur toile, 64,8 × 82,2 cm. Collection Christopher Rothko cat. XX Untitled, 1948, Huile et charbon sur toile, 136,8 × 78,4 cm, Collection of Christopher Rothko
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Rothko, Untitled, 1948, Huile et charbon sur toile, 136,8 × 78,4 cm, Collection of Christopher Rothko
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cat. XX Mark Rothko, Untitled, 1948, Huile et charbon sur toile, 136,8 × 78,4 cm, Collection of Christopher Rothko cat. XX Mark Rothko, Untitled, 1948, Huile et charbon sur toile, 136,8 × 78,4 cm, Collection of Christopher Rothko
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Rothko, Untitled, 1948, Huile et charbon sur toile, 136,8 × 78,4 cm, Collection of Christopher Rothko cat. XX Mark Rothko, Untitled, 1948, Huile et charbon sur toile, 136,8 × 78,4 cm, Collection of Christopher Rothko
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Rothko, Untitled, 1948, Huile et charbon sur toile, 136,8 × 78,4 cm, Collection of Christopher Rothko
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Rothko, Untitled, 1948, Huile et charbon sur toile, 136,8 × 78,4 cm, Collection of Christopher Rothko
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Rothko, Untitled, 1948, Huile et charbon sur toile, 136,8 × 78,4 cm, Collection of Christopher Rothko
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Rothko, Untitled, 1948, Huile et charbon sur toile, 136,8 × 78,4 cm, Collection of Christopher Rothko
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Rothko, Untitled, 1948, Huile et charbon sur toile, 136,8 × 78,4 cm, Collection of Christopher Rothko
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Rothko, Untitled, 1948, Huile et charbon sur toile, 136,8 × 78,4 cm, Collection of Christopher Rothko cat. XX Mark Rothko, Untitled, 1948, Huile et charbon sur toile, 136,8 × 78,4 cm, Collection of Christopher Rothko
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Rothko, Untitled, 1948, Huile et charbon sur toile, 136,8 × 78,4 cm, Collection of Christopher Rothko

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