Échos du Tout-Monde 2015-2016

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Échos du Tout-Monde

Numéro 1, année 4 • Automne 2015 - Printemps 2016


Échos du Tout-Monde

Numéro 1, année 4 • Automne 2015 - Printemps 2016

Editorial Board of Échos du Tout-Monde 2015-2016 President: Sopiko Svanidze Vice-President: Salome Gurtsishvili Treasurer: Karina Kostenko Secretary: Oliver Peña Editorial Advisors: French Faculty Founder-Editor: Sophie Maríñez Graphic Designer: Yolanda V. Fundora President of the Student Government Association:

ÉCHOS DU TOUT-MONDE MISSION STATEMENT One of the most striking and endearing traits of the student body at BMCC is its incredible diversity. With almost 25,000 students coming from all over the world, and from all types of socio-economic, ethnic, and linguistic backgrounds, it stands as one of the most diverse schools in the city. Not surprisingly, one of its most popular majors is Liberal Arts, which allows students to explore different academic and professional venues while developing a better understanding of the humanities, including history, social sciences, literatures, and foreign languages. Most recently, a growing interest in the French language and literature course offerings at BMCC has emerged, perhaps as a result of the rising presence of French-speaking populations in New York City. In fact, BMCC holds a stunningly high number of students who share some form of French Heritage. We are proud to serve this population by offering a student-led French magazine, titled Échos du ToutMonde, in homage to poet and philosopher from Martinique Édouard Glissant, who dedicated his life to offer an understanding of the world in which one could exchange differences with others, all the while resisting the urge to colonize or dominate them. Thus, we have designed a magazine whose majority of contributions is in French but which includes some texts in English, accessible to those who are considering learning the language in the future. Each issue has a theme and welcomes contributions in texts and images from students at all levels of French. The magazine also includes several fixture sections: Le Coin Littéraire, with relevant literary selections; Le Club du Monde Francophone, with news on events organized by BMCC’s French-Speaking World Club; Le Coin des étudiants, with contributions from students on the issue’s topic; Le Coin des Profs, a section about the French faculty in the Modern Languages Department. For future issues, we invite students of French from other CUNY colleges to contribute pieces for a new section titled Le Coin de CUNY.

Okeema Humphrey Director of Student Activities: Harry Mars

The Editorial Team


TABLE DES MATIÈRES TABLE OF CONTENTS LE FRANÇAIS ET MOI! 2-4 Le Coin littéraire: Écrivains du monde qui écrivent en français 5-11 Le Coin des étudiants: Le rôle du français dans ma vie 12 Le Coin des anciens étudiants: The Alumni Corner 13 Le Coin des profs 14 Study Abroad Program in Montreal 15 Course Offerings in Advanced French Back Cover

New Major in French

IMAGE CREDITS

Cover: Rue Le Regrattier, digital imagery ©2014 Yolanda V. Fundora; www.TowardADigitalAesthetic.com Page 2: Portrait of Sakutarō Hagiwara, woodblock print by Kōshirō Onchi, 1943. Page 3: Emil Cioran - https://latana. wordpress.com/tag/emil-cioran/ Page 3: Mircea Eliade www.romanipentruolume.ro/ Page 4: Samuel Beckett - https:// en.wikipedia.org/wiki/Samuel_Beckett Page 12: Evening in Paris, digital imagery ©2014 Yolanda V. Fundora; www.TowardADigitalAesthetic.com Page 14: Montreal at night / stock photo license; Back Cover: Eiffel Tower / stock photo license

ÉDITORIAL En vue de la nouvelle filière offerte à BMCC en Langues Modernes avec des spécialisations en Français, Espagnol ou Italien, ce numéro d’Échos du Tout-Monde est dédié au rôle de la langue française dans nos vies. C’est ainsi que nous avons demandé à nos étudiants de contribuer des essais, des poèmes, des récits de leurs vies expliquant en quoi le français a été important pour eux. Nous avons pu réunir des contributions extraordinaires d’étudiants venant de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, de la Suisse, de l’île d’Elbe, de France, du Brésil, du Canada et de l’Equateur. Nous avons également invité notre ancienne étudiante, Jessica Watson, qui, après son passage à BMCC, a poursuivi ses études à Hunter College en sciences politiques et droits humains, et qui, dans la section Le coin des anciens étudiants, souligne l’importance du français pour sa carrière. Dans ce contexte, le Coin Littéraire propose des extraits de textes d’écrivains du monde comme Samuel Beckett, Emil Cioran, Mircea Eliade et Sakutaro Hagiwara, qui ont choisi le français comme langue d’expression littéraire. Dans Le Coin des Profs, Professeure Valérie Thiers-Thiam nous fait part de son expérience en tant que française aux Etats-Unis, son parcours professionnel, sa recherche sur la littérature et le cinéma d’expression française et ses conseils aux étudiants qui s’intéressent au français. Enfin, la filière en Langues Modernes-Français, créée en accord avec Hunter College, propose des cours en cinéma et conversation, grammaire avancée et composition, en plus de nos cours en littérature d’expression française pré-moderne et contemporaine. Bonne lecture ! Échos du Tout-Monde • Automne 2015 - Printemps 2016 • 1


Le Coin Littéraire: Écrivains du monde qui écrivent en français

L

a langue française a été très longtemps la langue d’expression littéraire d’écrivains du monde, soit par les liens historiques entre leurs pays et la France (notamment les liens de la colonisation avec Haïti et les pays de l’Afrique francophone), soit pour des raisons culturelles, des raisons pratiques, des circonstances personnelles ou des choix esthétiques. En plus des nombreux écrivains originaires de pays francophones, voici une liste d’autres écrivains qui ont fait du français leur langue de choix: Vassilis Alexakis (Grèce, 1943-) Samuel Beckett (Irlande, 1902-1989, Prix Nobel de Littérature 1969) Hector Bianciotti (Argentine, 1930-2012) François Chen (Chine, 1929-) Emil Cioran (Roumanie, 1911-1995) Mircea Eliade (Roumanie, 1907-1986) Sakutaro Hagiwara (Japon, 1886-1942) Nancy Huston (Canada anglais, 1953-)

Sakutaro Hagiwara (Japon,1886-1942)

Ah! je voudrais aller en France Mais la France est trop loin Avec une veste neuve au moins Partons vers la libre errance. Quand le train passera dans la montagne Appuyé à la fenêtre bleu ciel Seul je penserai à des choses heureuses L’aube d’un matin de mai Suivant les caprices du cœur, pousses d’herbes qui sortent.

(Haruhisa Kato, «L’image culturelle de la France au Japon», Dialogues et cultures, revue de la Fédération internationale des professeurs de français, n°36, 1992, 39, d’après Anne-Rosine Delbart, “Etre bilingue et écrivain français: les motivations du choix d’une langue d’écriture”)

Emil Cioran

(Roumanie, 1911-1995)

Eugene Ionesco (Roumanie, 1909-1994) Julia Kristeva (Bulgarie, 1941-) Amin Maalouf (Liban, 1949-) Andrei Makine (Russie, 1957-) Eduardo Manet (Cuba, 1930-) Shan Sha (Chine, 1972-) Source : Anne-Rosine Delbart, “Etre bilingue et écrivain français: les motivations du choix d’une langue d’écriture” Bulletin suisse de linguistique appliqué, Institut de linguistique No 76, 2002, 161-178 (https://doc.rero.ch/record/18343/files/19-Delbart.pdf)

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J’ai écrit en roumain jusqu’en 1947. Cette année-là, je me trouvais dans une petite maison près de Dieppe, et je traduisais Mallarmé en roumain. Soudain, je me suis dit: «Quelle absurdité! À quoi bon traduire Mallarmé dans une langue que personne ne


connaît?» Alors j’ai renoncé à ma langue. Je me suis mis à écrire en français, et ce fut très difficile, parce que, par tempérament, la langue française ne me convient pas: il me faut une langue sauvage, une langue d’ivrogne. Le français a été pour moi comme une camisole de force.

Samuel Beckett

(Irlande, 1902-1989, Prix Nobel de Littérature 1969)

(Entretiens. Paris: Gallimard, 1995, 28, d’après Anne-Rosine Delbart, “Etre bilingue et écrivain français: les motivations du choix d’une langue d’écriture”. Bulletin suisse de linguistique appliquée 76 (2002) : 161-78)

Mircea Eliade

(Roumanie, 1907-1986)

En attendant Godot Acte premier

Route à la campagne, avec arbre. Soir.

Estragon, assis sur une pierre, essaie d’enlever sa chaussure. Il s’y acharne des deux mains, en ahanant. Il s’arrête, à bout de forces, se repose en haletant, recommence. Même jeu. Entre Vladimir.

ESTRAGON (renonçant à nouveau). - Rien à faire.

Le grand problème, c’était le travail, et il fallait maintenant écrire en français. Je savais bien que mon français ne serait pas le français parfait de Ionesco ou de Cioran, mais un français analogue au latin du Moyen Âge, ou à la koinè, ce grec qu’on parlait et qu’on écrivait à l’époque hellénistique en Egypte comme en Italie, en Asie mineure comme en Irlande. Je n’avais pas la terreur du style, comme l’avait Cioran, parce qu’il adorait la langue française en elle-même comme un pur chef-d’œuvre, et il ne voulait pas l’humilier ou la blesser, cette langue merveilleuse. Moi, heureusement je n’avais pas ces scrupules, je voulais écrire un français exact et clair, c’est tout (L’épreuve du labyrinthe: Entretiens avec Claude-Henri Rocquet. Paris: Belfond, 1985, 106, d’après Anne-Rosine Delbart, “Etre bilingue et écrivain français: les motivations du choix d’une langue d’écriture”)

VLADIMIR (s’approchant à petits pas raides, les jambes écartées). - Je commence à le croire. (Il s’immobilise.) J’ai longtemps résisté à cette pensée, en me disant, Vladimir, sois raisonnable, tu n’as pas encore tout essayé. Et je reprenais le combat. (Il se recueille, songeant au combat. A Estragon). Alors, te revoilà, toi. ESTRAGON. - Tu crois ?

VLADIMIR. - Je s uis c ontent de te revoir. Je te croyais parti pour toujours. ESTRAGON. - Moi aussi.

VLADIMIR. - Que faire pour fêter cette réunion ? (Il réfléchit.) Lève-toi que je t’embrasse. (Il tend la main à Estragon.) ESTRAGON (avec irritation). - Tout à l’heure, tout à l’heure. Silence.

VLADIMIR (froissé. froidement). Peut-on savoir où monsieur a passé la nuit? ESTRAGON. - Dans un fossé.
 VLADIMIR (épaté). - Un fossé! Où ça ? ESTRAGON (sans geste). - Par là.

VLADIMIR. - Et on ne t’a pas battu? Échos du Tout-Monde • Automne 2015 - Printemps 2016 • 3


ESTRAGON. - Si... Pas trop.

VLADIMIR. - Toujours les mêmes?

ESTRAGON. - Les mêmes ? Je ne sais pas. Silence.

VLADIMIR. - Quand j’y pense… depuis le temps... je me demande. . . ce que tu serais devenu... sans moi... (Avec décision.) Tu ne serais plus qu’un petit tas d’ossements à l’heure qu’il est, pas d’erreur. ESTRAGON (piqué au vif). - Et après?

VLADIMIR (accablé). - C’est trop pour un seul homme. (Un temps. Avec vivacité.) D’un autre côté, à quoi bon se décourager à présent, voilà ce que je me dis. Il fallait y penser il y a une éternité, vers 1900. ESTRAGON. - Assez. Aide-moi à enlever cette saloperie.

VLADIMIR. - La main dans la main on se serait jeté en bas de la tour Eifel, parmi les premiers. On portait beau alors. Maintenant il est trop tard. On ne nous laisserait même pas monter. (Estragon s’acharne sur sa chaussure.) Qu’est-ce que tu fais? ESTRAGON. - Je me déchausse. Ça ne t’est jamais

même. Alors je me sens tout drôle. (Il ôte son chapeau, regarde dedans, y promène sa main, le secoue, le remet.) Comment dire? Soulagé et en même temps... (il cherche) ...épouvanté. (Avec emphase.) E-POU-VANTÉ. (Il ôte à nouveau son chapeau, regarde dedans.) Ça alors! (Il tape dessus comme pour en faire tom­ber quelque chose, regarde à nouveau dedans, le remet.) Enfin... (Estragon, au prix d’un suprême effort, parvient à enlever sa chaussure. Il regarde dedans, y promène sa main, [a retourne, [a secoue, cherche par terre s’il n’en est pas tombé quelque chose, ne trouve rien, passe sa main à nouveau dans sa chaussure, les yeux vagues.) - Alors? ESTRAGON. - Rien.

VLADIMIR. - Fais voir.

ESTRAGON. - Il n’y a rien à voir.

VLADIMIR. - Essaie de la remettre.

ESTRAGON (ayant examiné son pied). - Je vais le laisser respirer un peu.

VLADIMIR. - Depuis le temps que je te dis qu’il faut les enlever tous les jours. Tu ferais mieux de m’écouter.

VLADIMIR. - Voilà l’homme tout entier, s’en prenant à sa chaussure alors que c’est son pied le coupable. (Il enlève encore une fois son chapeau, regarde dedans, y passe la main, le secoue, tape dessus, souffle dedans, le remet.) Ça devient inquiétant. (Silence. Estragon agite son pied, en faisant jouer les orteils, afin que l’air y circule mieux.) Un des larrons fut sauvé. (Un temps.) C’est un pourcentage honnête. (Un temps.) Gogo...

VLADIMIR. - Tu as mal?

VLADIMIR. - Si on se repentait ?

VLADIMIR (avec emportement). - Il n’y a jamais que toi qui souffres ! Moi je ne compte pas. Je voudrais pourtant te voir à ma place. Tu m’en dirais des nouvelles.

VLADIMIR. - Eh bien... (Il cherche.) On n’aurait pas besoin d’entrer dans les détails.

VLADIMIR. - Mal! Il me demande si j’ai eu mal!

VLADIMIR. - On n’ose même plus rire.

arrivé, à toi?

ESTRAGON (faiblement). - Aide-moi !

ESTRAGON. – Quoi ?

ESTRAGON. - Mal! Il me demande si j’ai mal!

ESTRAGON. - De quoi ?

ESTRAGON. - Tu as eu mal?

ESTRAGON (pointant l’index). - Ce n’est pas une raison pour ne pas te boutonner.

VLADIMIR (se penchant). - C’est vrai. (Il se boutonne.) Pas de laisser-aller dans les petites choses. ESTRAGON. - Qu’est-ce que tu veux que je te dise, tu attends toujours le dernier moment.

VLADIMIR (rêveusement). - Le dernier moment... (Il médite.) C’est long, mais ce sera bon. Qui disait ça ? ESTRAGON. - Tu ne veux pas m’aider?

VLADIMIR. - Des fois je me dis que ça vient quand

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ESTRAGON. - D’être né ?

Vladimir part d’un bon rire qu’il réprime aussitôt, en portant sa main au pubis, le visage crispé. ESTRAGON. - Tu parles d’une privation.

VLADIMIR. - Seulement sourire. (Son visage se fend dans un sourire maximum qui se fige, dure un bon moment, puis subitement s’éteint.) Ce n’est pas la même chose. Enfin... (Un temps.) Gogo...


Le Coin des étudiants: Le rôle du français dans ma vie Le français et moi : une redécouverte et une nouvelle passion

Lorsque l’on grandit dans un pays francophone, on a souvent tendance à rejeter l’importance des langues que nous parlons. Le fait d’avoir été loin de ma ville natale pendant plus de quatre ans, sans avoir eu la chance de m’exprimer en français m’a permis de réaliser à quel point le français a une importance capitale dans l’éducation que j’ai reçue à l’école et à travers mes parents. Pour la première fois depuis que j’ai quitté Haïti, j’ai l’opportunité de m’exprimer en français. Moi qui pensais avoir oublié tout ce que j’avais appris, un simple cours à l’université m’a permis de savourer la beauté de cette langue que beaucoup aimeraient pouvoir parler. Chaque jour, je profite de cet avantage de pratiquer à nouveau avec mes camarades et mon professeur. Le français relie ceux qui veulent l’apprendre et ceux qui veulent s’en rappeler. De partout où nous venons, une classe et quelques heures de rencontre nous permettent de partager ce qui pour certains est une passion et pour d’autres un objectif. Soudain, cette fierté et cette joie de pouvoir déjà m’exprimer m’a permis de réaliser à quel point je suis chanceuse d’être parmi ceux et celles qui parlent cette langue. Le français peut être un passe-temps pour certains mais pour d’autres elle signifie beaucoup plus. J’espère pouvoir, à mon tour, communiquer ma passion pour cette langue autour de moi. Ephanndie Cesaire, French 200 Prof. Arthur Cain, Spring 2015

Le français pour moi: un atout professionnel

Le français est une langue très importante pour moi. Tout d’abord, je viens d’un pays francophone, la Côte d’Ivoire. On y parle soixante dialectes différents et la langue officielle est le français. Je parle seulement deux de ces dialectes, donc, lorsque j’étais dans mon pays, mon objectif était de savoir m’exprimer correctement car cela me facilitait l’échange avec les autres qui ne parlaient pas les mêmes dialectes que moi. Ce qui m’a le plus motivée et qui continue de me motiver c’est le côté professionnel. J’ai toujours rêvé de travailler pour les Nations Unis, l’UNICEF et d’autres organisations. L’un des plus grands critères pour obtenir un poste dans ces organismes est la maitrise du français et de l’anglais. Pour cela, je dois continuer à perfectionner mon français. Aussi dans l’avenir, je compte faire un stage en Europe, spécialement à Paris ou en Belgique. Pour cela, je dois approfondir mes connaissances de français. Evelyne Kone – French 210 Prof. Sophie Maríñez, Spring 2015

Left: Coat of Arms of Haiti; Top right: Coat of Arms of la Côte d’Ivoire Échos du Tout-Monde • Automne 2015 - Printemps 2016 • 5


l’île d’Elbe

Poème: Ma langue c’est le français Doux comme l’eau des cascades Éblouissant comme des carnavals et parades Je détiens en moi l’élégance de tous les arts Je détiens le doux son des lettres les plus rares Dès le lever du matin, jusqu’au coucher du soir Je m’épanouis sous l’emprise de ma langue noire Dénichant repères et histoires de mon Afrique noire Oh Français, autrement appelé François, tu es riche en histoire. Oui je suis fier de toi ma belle langue française Toi qui me donne réconfort dans le malaise Toi qui m’aide à surmonter l’absence des miens Mais qui, très rapidement, me tiens par la main Toi qui me permets de conserver et imposer Supporter, oppresser, mes sentiments même en étant brisé Oh Français, autrement appelé François, tu es mon passé. Il est dit que toutes les langues sont semblables et égales, Mais, moi je dis le contraire, parce que toi seule contient des fables Toi seule as des récits à me raconter sur le confort chaleureux du sable des plages Sous un coucher de soleil inoubliable Tu murmures des mots qui m’emballent dans un sommeil amical. Radical et esclave de tes mots, je me laisse séduire comme une fleur. Français de mon enfance, tu es mon âme sœur Oh comme j’ai envie de te serrer contre mon cœur et de ne jamais plus t’oublier ou te partager Je veux te graver dans mon cœur à jamais Graver les mélodies que tes mots projettent Tu es ma seule racine et histoire et je suis fier d’être proche de toi Et de toujours te parler dans le monde entier Oh François, langue des nations, tu es mon héritage et je t’aime de tout cœur.

Le français et moi : un merveilleux souvenir d’enfance

Bonjour, je m’appelle Giulia et je suis italienne. Je suis née à l’île d’Elbe, en Toscane, Italie. Quand j’étais petite mes parents m’ont appris à parler le portugais et l’allemand, ce qui m’a aidé à comprendre facilement d’autres langues, comme le français. À l’île d’Elbe, il y a beaucoup de touristes français pendant la saison touristique, ce qui m’a motivée à apprendre la langue. Une autre raison pour laquelle j’ai décidé d’apprendre le français est parce que j’ai une tante en France qui a un fils qui ne parle que français. Quand j’allais leur rendre visite à Montpellier, j’avais l’occasion d’entendre et de pratiquer mon français. Je m’asseyais avec mon cousin sur la plage et il m’enseignait les bons et les « gros » mots français et nous riions très souvent. La dernière et la plus importante raison pour laquelle j’ai décidé d’étudier le français est parce que je trouve que c’est une langue fascinante. Depuis mon enfance, je regarde des films en français rien que pour entendre cette langue. Giulia Finetto, French 200 Isle of Elba Prof. Arthur Cain, Spring 2015

Ulrich Mokolo, French 210 Prof. Sophie Maríñez, Spring 2015

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Giulia Finetto


Dominique et Virginia

Mon cher ami Le thème de la langue française me rappelle toujours mon cher ami Dominique. C’est avec lui que j’ai appris le français et la plupart de la culture française. Par contre, pour raconter mon histoire il faut parler de ce qui s’est passé avant ma rencontre avec mon ami. Je suis née au Brésil et quand j’étais petite, ma mère m’emmenait avec elle à son cours de français. Je ne me rappelle pas des détails, mais je me souviens bien de cet événement. C’était, donc, mon premier contact avec la langue française. Depuis, j’avais toujours un désir secret d’apprendre cette langue. Je me souviens aussi, quelques années après, quand je suis devenue adulte, ma chère mère m’a donné le Bescherelle, un livre avec toutes les conjugaisons des verbes en français. Je l’ai gardé avec soin, dans l’espoir de l’étudier, mais pendant longtemps j’avais toujours d’autres priorités dans ma vie. Le livre a été perdu, je ne sais pas quand, mais le désir d’apprendre le français est resté. Quelques années après, en 2007, une proche amie, connaissant mon intérêt pour le français, m’a dit qu’elle avait un ami qui était professeur particulier, qu’il était très gentil, et que je devais le rencontrer. Donc, elle m’a présenté Dominique. Nous sommes devenus amis immédiatement. Il est le genre de personne que tout le monde aime. Il vivait au Brésil depuis dix ans, et donc il parlait le portugais vraiment bien, mais avec un accent français trop mignon. Il m’a dit qu’il était né à Grenoble, en France, et qu’il était tombé amoureux d’un brésilien et du Brésil. Et voilà, il était là !

À partir de ce moment-là, j’ai commencé à étudier le français avec lui. Nous avions des cours une ou deux fois par semaine, et peu à peu le français est devenu une partie de ma vie. Dans notre cours, nous écoutions des chansons françaises, et nous lisions des magazines et des choses simples pour étudier la grammaire. J’ai acheté des livres pour enfants, comme Le petit Nicolas et Le petit Prince, parce qu’ils n’étaient pas trop difficiles à lire, et pour moi, être capable de lire un livre en français était déjà un grand événement. Plus que tout, nous parlions beaucoup dans notre cours, sur tous les sujets. C’était mon moment préféré de la semaine. En plus d’apprendre la langue, avec lui, j’ai connu une culture.

Plus au moins six mois plus tard, je suis allée à Paris pour la première fois. J’ai décidé de parler français autant que possible dans ce voyage, et j’étais étonnée de voir que je pouvais vraiment comprendre les gens et me communiquer avec eux. Je me souviens d’un jour, quand j’étais un peu perdue dans la rue au milieu du « quartier latin », dans le sixième arrondissement, quand un vieil homme très gentil est Échos du Tout-Monde • Automne 2015 - Printemps 2016 • 7


Le Coin des étudiants venu vers moi :

« Est-ce que je peux vous aider, mademoiselle » ?

« Oh ! Oui ! Je pense que je me suis perdue. Je cherche la Rue du Condé ».

Il m’a expliqué comment arriver à ma destination, je l’ai remercié, et je suis partie. Pendant que je marchais dans la rue je pensais que c’était vraiment bizarre que quelques mois avant je ne parlais rien en français. Je me sentais très bien avec moi-même et j’ai ressenti une profonde gratitude envers mon ami Dominique. Lors de ce voyage je suis tombée complètement amoureuse de Paris, de la culture et de la langue française. Pour moi, le français était la plus belle langue du monde. Quelque temps plus tard, j’ai commencé à étudier le français à l’Université de São Paulo. J’ai continué les rendez-vous avec Dominique pendant quelques années, jusqu’au jour où nos vies nous ont conduits vers des chemins différents. Alors que je suis venue à New York, Dominique est reparti en France. La dernière fois que nous nous sommes rencontrés c’était à Paris, dans le beau quartier de Montmartre, d’où on pouvait voir, au pied du Sacré-Cœur, la magnifique vue de toute la cité. Avec d’autres amis, nous avons marché ensemble dans les petites rues, et Dominique nous a montré le vieux Moulin de la galette, et aussi la place où Picasso a peint la célèbre peinture Les Demoiselles d’Avignon, qui ces jours-ci est exposé au MoMA à New York. C’était vraiment une rencontre mémorable avec mon cher ami.

Après, j’ai repris mes études universitaires à New York, et l’été j’ai étudié le français à Montréal dans le cadre d’un séjour d’études à l’étranger organisé par BMCC. C’était une expérience magnifique ! Ça me fait vraiment plaisir de continuer les études de cette langue que j’aime. Aujourd‘hui j’écris tellement plus qu’avant et je lis beaucoup – pas seulement les livres pour les petits, mais aussi pour les grands, bien que Le petit Nicolas est toujours mon préféré – mais je parle moins le français. Pour parler plus, peut-être, il faut avoir un bon ami à côté. Virginia Langham – French 435 Prof. Rachel Corkle, Spring 2015

Le français : une passion dans ma vie

Mon expérience avec le français a commencé quand j’avais dix ans et que j’ai commencé une nouvelle vie avec mes parents à Toronto, Canada. Je suis entrée à l’école primaire et pour la première fois de ma vie j’ai rencontré cette belle langue. Le français est la deuxième langue officielle du Canada, il y a quelques villes où on la parle vraiment, mais Toronto n’est pas une de ces villes. Toronto est en fait une ville anglophone même quand le français est enseigné à l’école.

Mon premier jour à l’école j’ai reçu mon nouveau cahier d’activités. J’étais très contente d’être dans cette classe parce que je pouvais comprendre le français un peu mieux que l’anglais. J’étais nouvelle aux deux langues : l’anglais et le français. Je réussissais à avoir des bonnes notes ; je savais conjuguer les verbes « Avoir » et « Etre » et dire des phrases courtes comme « je m’appelle Sulafa», « peux-j’aller aux toilettes », et « je suis désolée ». Ce n’était pas trop difficile bien que je parlais l’espagnol, mais c’était très amusant de voir les différences entre les deux! A 12 ans, j’étais en 7ème année d’école primaire. Lors d’une réunion avec mes parents, ma professeure de français a animé ma mère à profiter de mon aptitude en langues. Elle lui a dit que je devais prendre 8 • Échos du Tout-Monde • Automne 2015 - Printemps 2016


des cours de français parce que je ne devais pas gaspiller ma facilité d’apprendre cette langue, et elle a suggéré de m’envoyer à « l’Alliance Française ». Mes parents ont décidé de m’inscrire tout de suite, et j’ai pris mon premier cours pendant l’été 2008, à 12 ans. Au début, je détestais aller aux cours. Alors, j’étais jeune et je ne comprenais pas l’importance de l’apprentissage d’une autre langue. Je pensais « pourquoi est-ce que je dois apprendre cette langue, je la comprends déjà un peu mieux que le reste, et je parle déjà l’espagnol et l’anglais, je n’ai pas besoin de ça. Je ne veux pas aller au cours en été, ou les samedis pendant l’année scolaire, je dois jouer… ». Mais, mes parents ne m’écoutaient pas et m’inscrivaient session après session sans s’arrêt.

À 15 ans, j’ai quitté le Canada et avec ma famille, nous sommes rentrés en Équateur. Là-bas la vie est très différente, mais la première chose que mon père a faite a été de trouver des cours de français pour que je puisse continuer mon apprentissage. Je suis restée en Equateur pendant deux ans, et, grâce à mes parents, j’ai continué à apprendre et pratiquer le français dans une petite institution française. C’était un peu compliqué de faire ça en Equateur parce que de temps en temps je confondais l’espagnol et le français. Et même quand les méthodes d’enseignement n’étaient pas les mêmes qu’à l’Alliance, je me suis amusée et j’ai retenu un peu l’habitude d’être immergée dans la langue avec des profs dont le français est la langue maternelle. C’est là que j’ai finalement compris l’importance des cours de français à Toronto parce que, alors que je continuais à apprendre la grammaire et la compréhension orale et écrite, j’ai arrêté de découvrir la culture française. Après un séjour de deux ans en Equateur, je suis venue à New York, et ma première illusion c’était de rentrer à l’Alliance ici. Cependant, cette fois-ci a été plus difficile parce que mon père est resté en Equateur et c’était lui qui avait payé mes cours auparavant. Là j’ai compris l’importance de mon enfance. Ma mère m’a aidé à finir le niveau B1 qui est le niveau « Intermédiaire » à l’Alliance.

Grâce à tout cela, aujourd’hui, étant, à 18 ans, étudiante à Borough of Manhattan Community College, j’ai décidé de suivre un cours de littérature française que j’aime bien même quand c’est vraiment compliqué. Je sais que ça vaut le coup parce que j’apprends quelque chose de nouveau tous les jours. C’est très amusant et le cours m’encourage à continuer à lire et à regarder des films français. Maintenant le français fait partie de ma vie. J’ai grandi avec cette langue et cette culture et je l’adore. J’aime la langue, j’aime écouter des francophones parler rapidement dans la classe ou dans le métro même si je ne comprends pas tout complètement. Je remercie mes parents parce que c’est grâce à eux que maintenant je peux me communiquer dans cette langue.

Le français m’a motivée à aller à l’université et être bonne étudiante. Je veux suivre une filière en « Affaires Internationales » parce que je veux devenir diplomate ou travailler aux Nations Unies. Les Nations Unies utilisent principalement le français, l’espagnol, l’anglais, le chinois, et l’arabe, et moi, je sais déjà parler trois de ces langues. Avant, je ne savais pas ce que je voulais étudier à l’université, de sorte que le français m’a vraiment ouvert les portes pour explorer le champ des affaires internationales.

Je continuerai à apprendre le français toute ma vie car, bien que l’espagnol signifie mes racines et l’anglais ma deuxième vie, le français est devenu ma passion et un monde d’opportunités dans mon avenir. Sulafa Grijalva, French 210 Prof. Sophie Maríñez, Spring 2015

Errata: on our issue #3 of Échos du Tout-Monde, we misspelled the last name of Sulafa, who also contributed a piece on Québec, as Grijalba when it should have read “Grijalva.”

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Le Coin des étudiants

Pourquoi j’étudie le français Je suis née à Zurich, en Suisse, de parents hongrois. Ma mère est professeure d’anglais, de russe et d’allemand et mon père parle également plusieurs langues. Ils m’ont donné la possibilité d’apprendre plusieurs langues. Nous avons voyagé et habité dans de nombreux pays autour du monde. Dès mon enfance, j’ai été en contact avec toutes sortes de langues et de cultures. A l’école, j’ai eu la chance d’être parmi une population multilingue en Suisse, où j’ai appris l’allemand, l’italien, le français et l’anglais. J’aime la sonorité du français, qui maintenant est ma langue préférée. J’ai toujours hâte d’assister à mes cours de français. J’ai commencé à développer une obsession pour les films français ainsi que la culture. Après avoir reçu mon diplôme en arts de la scène, j’ai fait une tournée en Europe avec ma compagnie de danse. J’étais heureuse de pouvoir passer plus de temps en France. Au cours de mes performances à Paris, je suis tombée amoureuse de cette ville magnifique et de sa vie culturelle. Maintenant, près de sept ans plus tard, j’ai commencé mes études d’enseignement bilingue. Je veux transmettre mes connaissances linguistiques à la communauté allemande à New York. Malheureusement, je n’ai pas pris de cours de français depuis le lycée. J’ai oublié beaucoup de vocabulaire et de grammaire, mais à BMCC j’ai l’opportunité d’étudier la plus belle langue du monde. Csilla Horvath, French 200 Prof. Arthur Cain, Spring 2015

Le français et moi: un outil d’expression, de travail et de découverte J’ai été exposée à la langue française dès mon enfance car mon pays, le Burkina Faso est une des anciennes colonies de la France. Le français est la langue officielle et sert d’instrument de communication entre différents groupes ethniques. C’est aussi une langue internationale qui a beaucoup d’avantages pour ceux qui la maitrisent.

Le premier avantage de la langue française est qu’elle nous permet de communiquer avec les gens d’ici et d’ailleurs et de connaître leurs cultures. Connaitre la culture d’autrui, c’est connaitre la personne elle-même. En plus, la maitrise de la langue française est un grand atout et ouvre beaucoup de portes sur le marché d’emploi. C’est un avantage pour une carrière professionnelle. Comme expérience personnelle, mon premier emploi à New York a été dans un restaurant où je travaillais comme hôtesse. Le restaurant attirait beaucoup de touristes parmi lesquels il y avait pas mal de Français. Mais on perdait beaucoup de clients parce qu’on ne parlait pas le français. J’étais la seule à pouvoir le parler. Un jour, un couple français est venu manger et je les ai aidés à faire le choix du menu après leur avoir expliqué le menu en détail. A partir de cet instant on m’a chargée de m’occuper des clients français. Un mois plus tard j’ai eu une promotion comme assistante du chef. Le fait que j’étais bilingue m’a permis d’avancer plus vite que mes camarades de travail qui étaient là bien longtemps avant moi. De nos jours les grandes entreprises embauchent plus les gens qui parlent plusieurs langues que ceux qui ne parlent qu’une seule. Dans les pays anglophones notamment, les gens qui excellent

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en français peuvent travailler comme interprètes dans les grandes structures judiciaires et gouvernementales ou devenir professeurs dans les collèges et universités.

Par ailleurs, la langue française facilite l’apprentissage d’autres langues. C’est une langue très compliquée, avec beaucoup de règles grammaticales. Ceux et celles qui arrivent à maitriser cette langue peuvent sans doute exceller dans d’autres langues. De plus, si l’on veut poursuivre des études en Europe, le français doit être un acquis et les étudiants qui ont une maitrise approfondie de la langue peuvent avoir des bourses pour des études plus avancées. Enfin, le français nous permet aussi de voyager et découvrir de nouvelles cultures, de nouvelles valeurs, ce qui nous aide à comprendre les gens autour de nous, à cultiver une tolérance envers autrui et à faciliter l’intégration dans la nouvelle société.

J’aime le français parce qu’elle me permet de développer ma mémoire et m’oblige à réfléchir autrement que dans ma langue maternelle. A travers les jeux de scrabble et de “craques” j’ai appris à résoudre les casse-têtes et à réfléchir vite. Aussi mon intérêt pour cette langue est due au fait que j’aime la cuisine française, le tourisme et l’hôtellerie et je voudrais apprendre l’art culinaire. La connaissance de la langue française me permettra aussi d’avoir accès à la littérature française dans la langue. J’aime aussi cette langue tout simplement pour sa beauté. Le français est une langue mélodieuse et élégante. Je suis fascinée par la façon dont les français s’expriment, et je suis éblouie par les mots comme toujourrrrs. Le fait de parler cette langue me donne un sentiment de fierté. Enfin, c’et une langue qui sert d’outil d’expression, mais c’est aussi une langue de travail, de voyage, d’apprentissage et de découverte.

Une note française sur la vie du jazz Je suis mexicaine, musicienne de jazz, étudiante et amoureuse de la langue française. J’ai grandi en regardant le film La Vie en rose, d’Olivier Dahan et en chantant les chansons d’Edith Piaf sans en comprendre les paroles. C’est ainsi que le français est entré dans ma vie. Plus tard, j’ai découvert le jazz comme choix de vie et j’ai appris que les musiciens qui ont influencé ma façon de chanter étaient d’origine française, comme Vireli Lagrene, Stéphane Grappelli, Michel Petrucciani, Cyrille Aimée, Edith Piaf, Richard Galliano et Michel Legrand. Ces grands musiciens m’ont rapproché au français par la musicalité et la vie reflétée dans leurs chansons. Sans doute, le français m’a séduite par sa qualité sonore. Je suis tombé amoureuse de la langue française grâce à sa musicalité et sa similitude avec l’espagnol. Ces musiciens m’ont aussi aidée à éduquer mon ouïe et élargir mon vocabulaire en français. C’est ainsi que j’ai décidé de m’impliquer davantage dans la langue française. D’autres musiciens de jazz, comme Nina Simone, Sydney Bechet, Django Reinhardt et Claude Bolling ont aussi été influencés par la musique française, et, à un certain moment de leur vie, ont émigré en France. Le jazz s’est développé en France et ses villes. Je suis certaine d’interpréter des chansons en français bientôt. Ce sera le rêve de ma mère et un vœu exaucé. Kimberly Vargas, French 106 Prof. Maríñez, Spring 2016

Bintou Kone, French 210 Prof. Sophie Maríñez, Spring 2015

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Le Coin des anciens étudiants: The Alumni Corner Jessica Watson, former President of the French-Speaking World Club (2012-2013)

I began learning French five years ago during my first semester at BMCC and the language has come to play a significant role in my life, not just academically and professionally, but personally as well. Studying French has been one of the highlights of my academic career. While at BMCC, I took a French course for all but one of my semesters there, courses that ranged from the introductory class, French 101, to classes in French composition and literature taught by professors Thiers-Thiam and Maríňez. In addition, I also participated in the French-Speaking World Club at BMCC, for which I was first the Treasurer and then President. Being a part of the French Club was great because it was there that I met other students who were passionate about the French language and interested in practicing the language and seeking out French culture outside the classroom. Involvement in the French Club was also a great opportunity to build relationships with some of the professors in the department. After graduating from BMCC I transferred to Hunter College where I am currently studying Political Science and Human Rights and am excitedly anticipating graduating this December. For anyone looking to major or minor in French, I would definitely consider Hunter College as it has a great French department and offers various programs that range from an emphasis on translation, to one on culture, or alternatively, literature. Learning French has also meant a lot to me from a professional point of view. As a political science major and human rights minor, much of my interest has been in international politics and many of the jobs that I hope to pursue after graduation either require or strongly prefer proficiency in a second language. In addition, I have also been able to use French to my immediate advantage in terms of work; I was recently hired by a tutoring agency to tutor beginner’s French. French has been really important to me on a more personal level. There are tons of great French movies on Netflix that I watch and French authors that I enjoy attempting to read—not always with success, but there’s always room for improvement! Probably the place where French has played into my personal life the most has been in travel. Studying the language really drove me to want to explore Francophone countries. So far, I have only been to Paris and Montreal, though there are clearly many other French-speaking countries in more diverse parts of the world. Over the past two years I have made several trips to Paris and being able to speak the language was not only really fun and an exciting challenge, but it also added something to my experiences there. I love to travel precisely because it gives me the opportunity to be exposed to new and diverse cultures and meet people from these cultures, something that is greatly facilitated by the ability to speak the local language. Learning French opened many doors for me and made many of my life experiences more fun and dynamic. I’m really happy and grateful to have developed a skill that I genuinely love and enjoy practicing. Jessica Watson, Hunter College

Le Club du Monde Francophone / The French-Speaking World Club The French-Speaking World Club holds weekly meetings Wednesdays from 2:00 to 4:00 pm, in room Fiterman 206. These meetings provide a friendly environment for students to practice their French and to learn about French-speaking cultures. Meetings are open to students of all levels of French, including those who are not currently enrolled in a French class but who have an interest in the language and culture. Activities vary each week and are designed to appeal to students of all levels. We screen French movies—with English subtitles so that all can enjoy!— and listen to French music of all genres and from all corners of the world. We also promote reading in French, through our book discussion. We also share information on French events, art, and learning opportunities accessible in New York City, and discuss suitable events for the club, including trips to museums and film venues, dinners at French restaurants, and Film-Soirées. In the Spring 2016, The French Club took its members to a Speak-Easy French Conversation event at a French restaurant in Brooklyn. For the first time in its history, it also took its members to see Le Cirque du Soleil and the Broadway musical Les Misérables. We welcome everyone to join us, learn, interact, and share their knowledge and interest in the French-Speaking world. 12 • Échos du Tout-Monde • Automne 2015 - Printemps 2016


Le Coin des Profs Interview with Professor Valérie Thiers-Thiam Professeure Valérie Thiers-Thiam has been at BMCC since 2003. Originally from France, she has lived in the United States over 20 years. She earned her Ph.D. in French at New York University, and focuses her research on Francophone African literature and cinema. In this interview with Échos du Tout-Monde she shares some of her experience as an immigrant from France, the reasons that led her to become a professor of French and some advice for students interested in learning French. We kept a bilingual interview, with our questions in English and her answers in French. Bonne lecture!

Échos du Tout-Monde: Can you tell us about your life in France? Where are you from and how was life in your home town?

Professeure Thiers-Thiam: Je viens d’un petit village du centre de la France, une région célèbre pour ses fromages et ses volcans. Billom, mon village, a 5000 habitants et date du IXe siècle. Au XIIe siècle, la quatrième université de France y est fondée. Billom est aujourd’hui la capitale de l’ail, et j’en mange beaucoup. Il y a même un festival annuel de l’ail en août. J’ai commencé mes études universitaires à Clermont-Ferrand, la capitale de cette région, où j’ai obtenu une maîtrise en Communication et Langues appliquées à la Science et à la Technologie. Clermont est le siège de Michelin, le fabricant de pneus.

EDTM: Eventually you decided to come to the United States. What made you make that decision and how was your life as an immigrant at first?

Professeure Thiers-Thiam: J’étudiais les langues à l’université et, chaque année, je partais étudier dans un pays différent. Durant ma troisième année, un nouveau programme d’études à l’université d’Oklahoma (OU) a ouvert, et je suis partie. Je pensais partir pour 6 mois. C’était en 1989. J’ai adoré le campus magnifique de O.U. et j’ai pu visiter tous les états du Midwest. J’ai beaucoup aimé le Nouveau Mexique. La vie à O.U. était formidable. Je pouvais choisir mes cours, voir des matchs de football dans un stade de

70000 places, et découvrir ‘’the American way of life’’. Après 1 an, l’université m’a offert un poste de ‘’Teaching Assistant’’ si j’acceptais de rester pour faire un Master d’allemand (j’étudiais l’anglais, l’allemand et le chinois à l’époque). Je suis donc restée et j’ai étudié gratuitement, en plus en étant payée! J’ai découvert que l’enseignement me plaisait beaucoup. Je ne voulais plus retourner en France, à part pour les vacances. J’ai donc décidé de continuer mes études et de faire un doctorat. Mon mineur de Master était en littérature française, et j’ai voulu continuer sur cette voie. J’étais une passionnée de cinéma, et j’ai fait mes demandes de programmes de doctorat dans des universités qui avaient un bon département de cinéma. J’ai accepté l’offre de NYU. Je suis arrivée à NY en 1992 et j’ai commencé à enseigner le français. New York m’a plu immédiatement. J’habitais dans Alphabet City et la vie était intense.

EDTM: Your research focuses on Francophone African literature. What motivated you to do this work and what is your current project about?

Professeure Thiers-Thiam: L’année où je suis arrivée à NYU, un nouveau département a été créé: Africana Studies. Comme je m’intéressais beaucoup à la culture et en particulier à la musique d’Afrique de l’ouest, j’ai pris des cours de littérature dans ce département et j’ai rencontré mon mentor. Professeur Diawara, du Mali, m’a inspirée et est devenu mon directeur de thèse. Je prenais

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mes cours dans trois départements à la fois: Français, Cinéma, et Études Africaines. Aucune université en France ne pouvait m’offrir un tel choix. J’ai donc obtenu un doctorat triple, avec une spécialisation en littérature et cinéma d’Afrique de l’ouest. Chaque année je voyageais dans un pays africain pour rencontrer des artistes et des écrivains.

Ma recherche actuelle porte sur la littérature francophone écrite par des femmes. Ces écrivaines viennent du Québec, du Vietnam, du Cameroun, de France, d’Algérie, etc. Je m’intéresse au concept de la résilience chez les personnages féminins. Comment ces femmes développent-elles leur résilience? Quels sont leurs tuteurs de résilience? Les étudiants de BMCC ont eux aussi une résilience exceptionnelle, et ils m’ont donc influencée dans le choix de ma nouvelle recherche.

EDTM: Will your students see some of this in your next literature class? What can they expect? Professeure Thiers-Thiam. Oui, c’est un thème qui sera développé dans mon cours ‘‘African Literature and Cinema’’ que je vais offrir au printemps.

EDTM: As to the students who are at the beginning and intermediate levels of French, what do you recommend they do to make the most of their learning experience? Professeure Thiers-Thiam: Profitez des programmes d’études à l’étranger! Vous savez quand vous partez, mais vous ne savez pas toujours quand vous reviendrez. C’est une expérience qui peut changer votre vie.

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Study Abroad Program in Montréal This summer 2016, BMCC will offer again the Study Abroad Program in Montréal, the urban center of French-speaking Canada. Living and studying at the prestigious Université de Montréal, students will have the opportunity to live life in French! Selected students spend four weeks from June 13 to July 10, in the lively, international city of Montréal, where they benefit from intensive courses in French language, culture and literature. Course assignments help students navigate the city. The program also includes trips to the historic Québec City, which features an impressive European architecture, and to the region of Victoriaville for a day of agro-tourism and food—a visit to a duck farm and to a cheese production facility. Students live on the Université de Montréal campus, eat their meals in the cafeteria with students from around the globe and have the chance to take advantage of the Montréal summer festivals, most notably the Festival International de Jazz de Montréal, one of the biggest Jazz festivals in the world. For approximately $1,200 (plus tuition for a 3-credit course), the program covers airfare, accommodations, three meals/day, unlimited-ride metro cards, and the organized trips. It is a great opportunity to learn and live in an exciting French-speaking city. Applications for summer 2016 are available at http://www.bmcc.cuny.edu/studyabroad/page. jsp?pid=1044&n=Forms . Feel free to download them or contact Deborah Stengle, the Study Abroad Program Manager, at dstengle@bmcc.cuny.edu.


Advanced Course Offerings in French Fall 2016 NEW

FRN 311: FRENCH FILM AND CONVERSATION Hybrid course with meetings on Mondays, 2:00 to 3:15 pm Prof. Sophie Maríñez Improve your French by watching French movies and talking about them! This course involves intensive discussions of cultural, social and political issues as they appear in French films. This semester, we will discuss Ridicule (Patrice Leconte, 1996), La belle et la bête (Jean Cocteau, 1946), Rue des Cases-Nègres (Euzhan Palcy, 1983), Indigènes (Rachid Bouchareb, 2007) and La haine (Matthieu Kassovit, 1995), among others. Films will be discussed within their historical and cultural context. Students will make several presentations on French and/ or Francophone films of their own choice.

Pre-requisite: French 200 or Placement Test in French taken in the Modern Languages Department.

Spring 2016

For more information, contact Prof. Sophie Maríñez at smarinez@bmcc.cuny.edu.

FRN 446 LITERATURE AND CINEMA FROM WEST AFRICA Prof. Valérie Thiers-Thiam This course introduces students to literature and cinema from French-speaking West African countries. We will study various works from the 1950’s up to the present through five major themes: oral tradition, cultural alienation, social and political criticism, women’s condition and the old/ new generation conflict. Documents studied will include novels, documentaries, fiction, films and songs. Some of the authors to be considered may include: D.T. Niane, Camara Laye, Ahmadou Kourouma, Sembene Ousmane, Djirbril Diop Mambety, Maraima Ba and Safi Faye.

Pre-requisite: French 210 or Placement Test in French taken in the Modern Languages Department

Above: L’ENFANT NOIR de Laurent Chevallier 1995 d’aprés le roman de Camara Laye Source: http://www.filmsduparadoxe.com/enfant.html

Right: Rue Cases-Nègres, Euzhan Palcy, 1983 Source: http://fornowweseethroughaglassdarkly.over-blog.com/ruecases-nègres-euzhan-palcy-1983

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French 430: Survey in French Literature I Designing Women: Palaces, Power, and Writings in Early Modern France Prof. Sophie Maríñez Monday and Wednesday 4:00-5:15 L’amour, le mariage, la maternité, mais aussi les questions de liberté et d’égalité des sexes sont des sujets qui ont attiré l’attention des femmes depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. Lors de la pré-modernité en particulier, beaucoup d’entre elles avaient accès à un niveau d’éducation et de pouvoir qui leur permettait de s’exprimer à travers la littérature et la commande d’œuvres d’art et d’architecture. Un grand nombre de ces femmes de lettres ont donc écrit des poèmes, des contes de fées, des nouvelles, des romans et des mémoires pour exprimer leurs désirs et pour imaginer des mondes utopiques où les femmes se libèrent des contraintes de la cour et du mariage. Certaines d’entre elles se sont même essayées à la philosophie pour aborder la question de l’égalité des sexes dans des textes réutilisés plus tard par les féministes modernes. Enfin, d’autres dames, plus avantagées financièrement, avaient les moyens de commanditer des projets d’architecture (châteaux, palais, églises) destinés à incarner des désirs de liberté et à projeter des images de pouvoir. Dans ce cours, nous étudierons des extraits des ouvrages de ces femmes de lettres ainsi que le caractère symbolique de cette architecture-rêve des châteaux et palais commandités par les reines, princesses, et femmes de la noblesse et de la bourgeoisie de la fin du Moyen Age au début de la Révolution de 1789.

Love, marriage, motherhood, but also questions of freedom and gender equality are subjects that have raised women’s attention since Antiquity. Especially during the early modern period, some of them had access to a certain level of education and power that allowed them to express themselves through literature and the patronage of art and architecture. A great number of women of letters wrote poetry, fairy tales, fiction, and memoirs through which to convey their yearnings and imagine utopian worlds in which women could free themselves from the constraints of marriage and life at court. Some of them became philosophers who discussed gender equality in essays that later on became fundamental to modern feminists. Other financially privileged ladies had the means to commission the construction of architectural projects (palaces, castles, churches, schools) that aimed to convey their image, status and vision of the world. In this course, we will study these women’s writings as well as the symbolic character of the dream-like architecture of castles and palaces built by queens, princesses and noblewomen from the late Middle Ages through the French Revolution of 1789.

Readings, course work and class discussion in FRENCH. Course pre-requisite: FRN 210 or placement test in French taken in the Modern Languages Department. On this page: Images from Christine de Pizan, Le Livre de la Cité des Dames, France, c. 1405.

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Spring 2017 FRN 435: SURVEY IN FRENCH LITERATURE II Sex, Love, Marriage and the French Revolution Prof. Rachel Corkle This course will examine how sex, love and marriage is portrayed in French literature before and after the 1789 French Revolution. In reading libertine literature such as the famous Les Liaisons dangereuses (Choderlos de Laclos, 1782), novels of education by George Sand, Stendhal and Flaubert along with the Romantic and Symbolist poets, students will explore the politics and poetics of sexual identity and sexual relationships at the turn of the nineteenth century. Written and oral reports are required.

Prerequisite: FRN 210 or departmental approval, or any 400 level course

Choderlos de Laclos. Les liaisons dangereuses. Illustrations en couleurs de George Barbier. Paris: le Vasseur éditeurs, 1934..

Source: http://book-graphics.blogspot.com/2013/05/les-liaisonsdangereuses-george-barbier.html

George Sand, by Delacroix. 79cm x 57cm. Ordrupgaard Museum, Copenhagen

FRN 455: ADVANCED FRENCH GRAMMAR AND COMPOSITION I This course reviews advanced grammar and syntax, and includes composition exercises with emphasis on developing advanced oral and written proficiency in French. Through the close analysis of texts on a wide range of cultural and social issues, students will also learn strategies for writing organized, compelling essays. Students are expected to complete extensive grammar exercises, participate in discussions in class, and write short essays.

Pre-requisite: French 210 or departmental approval.

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New Major in French!!

THE DEPARTMENT IN MODERN LANGUAGES IS EXCITED TO OFFER ITS NEW MAJOR IN MODERN LANGUAGES WITH SPECIALIZATIONS IN FRENCH, SPANISH, AND ITALIAN. The Specialization in French has been designed for those interested in perfecting their command of French and eventually use it to work in such professional areas as international business, the food, wine, travel and hospitality industries, the healthrelated professions, social work, and K-12 bilingual education. Fluency in French also opens doors at non-profit and/or humanitarian international organizations, corporate international communications, and even government foreign policy agencies. Those interested in specializing in French are welcome to contact the French faculty or the chair of the Department to find out more about its requirements. Some of the new courses offered include FRN 311 French Film and Conversation, FRN 455 Advanced French Grammar and Composition, FRN 456 Advanced French Composition, FRN 470 French Modern Civilization, as well as our catalogue courses in Francophone African and Caribbean literatures, early modern and contemporary French literature. All of these courses have been developed in articulation with Hunter College to allow for a smooth transfer, should students decide to pursue a B.A. in French within the CUNY system. Students who pursue a Major in French automatically become members of an exciting, small community of like-minded individuals, interested in all things French. They are encouraged to serve as officers of the French-Speaking World Club, in which they can develop skills in leadership and community service (with credit in the co-curricular transcript from BMCC). They can also contribute essays, short stories and poems to Echos du Tout-Monde, participate in the annual Colloquium offered by the Modern Languages Department, receive updates on current French-related events in the city, and in general develop their professional and academic network through the MLD Advisory Board, French faculty, students, and alumni. Interested? Come to the Department of Modern Languages and ask to speak with one of our French professors or visit our website http://www.bmcc.cuny.edu/languages/

Borough of Manhattan Community College The City University of New York 199 Chambers St. New York, NY 10007


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