Que ce travail témoigne mes respects À mes chers parents pour leur amour inestimable, leurs sacrifices, et leurs appuis À mon frère et ma sœur pour leur soutient et encouragement À l’hommage de mes chers grands parents pour leur confiance À ma source d’espoir et d’énergie À tous ceux que j’aime Je vous dédie ce travail preuve d’amour
REMERCÎMENT Je tiens à exprimer en premier lieu, à exprimer ma profonde gratitude a mon directeur de mémoire Mme Driss Niaz pour son dévouement, sa patience, et ses précieux conseil tout au long de ce travail. Je dois également remercier Mme Bouajila Cyrine pour ses suggestions avisées qu’ont aidé à mener bien l’ébauche de ce mémoire, aussi qu’a tous mes enseignants à l’ENAU qu’on contribuer dans mon processus de formation. Je présente mes plus sincère remercîments pour toute ma famille et mes amis qui m’ont soutenu de prés ou de loin Merci infiniment
SOMMAIRE
I NT RODUCT I ON PROBL EMAT I QUE MET HODOL OGI E
01 02 03
I NTERSTI CEURBAI N
L ’ ur ba ni s me. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
Del ’ e s pa c e , l i e uàl ape r t e. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 l ’ i nt e r s t i c eur ba i n. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 3
URBANI TED’ I NTERSTI CE
l e se x pe r i e nc e si nt e r s t i t i e l l e s. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 0 ( ha bi t e r l ’ i nha bi t a bl e )
I nt e r s t i c edede ma i n. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 4 ( del ’ a v e r s i onal ’ a t t r a c t i on )
MI SEENCONTEXTE
l av i l l edeS f a x. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 0
L ame di nadeS f a x. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 2 Z oned’ i nt e r v e nt i on. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 8
04 05
ÉTUDEDERÉFÉRENCES
Pa l e yPa r k. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 6 Ci t yT hr e a d. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60. Ré no v a t i onur ba i ne : me di nadeT uni s. . . . . . . 64
SYNTHÉTI SER, I NTERPRÉTER, PROJ ETER
Al ’ e c he l l edel ’ ur ba i n. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 0 Al ’ e c he l l edel az one. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
T ABL EDEMAT I ERE T ABL EAUDEFI GURES BI BL I OGRAPHI E
INTRODUCTION Depuis longtemps, les métropoles contemporaines subissent une expansion incessante, et leur diamètre urbain s’étale, de plus en plus, d’une manière exponentielle. Ce phénomène provoque l’intégration des aires rurales qui se transforment en nouveaux pôles urbains (banlieue, ville dortoir, ville industrielle…) Dans certains cas, cette croissance rapide des villes laisse place à des incohérences territoriales illustrées sous forme d’espaces délaissés, des zones d’abandon et des vides urbains désocialisés. Face à cette insatisfaction urbaine, une conscience environnementale repose la question des capacités des territoires à contrebalancer la croissance accélérée des villes, et de ce fait, la métropole contemporaine tend, dorénavant, à se densifier plutôt qu’à s’étendre tout en revivant leur processus de fabrication interne. La lecture d’un paysage urbain est toujours focalisée sur l’ensemble de faits urbains (bâtiments/rues/ places…) répondant à une certaine tradition esthétique et présentant dans leur union une certaine continuité et succession qui trace les artères principales des villes. Néanmoins, en marge d’un contrôle planificateur, des imperfections urbaines y apparaissent et disparaissent durant des périodes plus ou moins longues sous forme d’espaces dépourvus de toute utilité sociale et économique. Ils sont des lieux polymorphes, hétérogènes, et difficiles à décrire, souvent considérer comme espaces d’aversion et de malaise. Ces derniers représentent aujourd’hui un défi et un enjeu de questionnement pour les responsables du développement urbain (Architectes, urbanistes, et même les citoyens qui s’y intéressent.). Ils considèrent ces espaces comme des opportunités cachées et promotrices dans leurs stratégies de reformes et de régénérations urbaines. Ce travail de mémoire se propose de s’intéresser à ces espace’ dans leur condition de dispersement dans les milieux urbains denses. Il cherche à prospecter le potentiel de ces imperfections comme espaces générateurs de projets d’architecture et d’urbanisme.
PROBLÉMATIQUE De nos jours, les villes sont devenues de plus en plus dense et les initiatives de renouvellement urbain restent en croissances incessantes. Les urbanistes et les architectes d’aujourd’hui s’intéressent de plus en plus à la notion de vide et le contemple comme une forme d’hétérotopie dans la ville contemporaine. Ces villes sont d’aspect homogène, mais tout en s’approfondissant dans leurs tissus, on constate l’omniprésence de nouvelles opportunités encore dans l’ombre sous forme d’espaces vide d’usages à différentes échelles urbaines, allant du macro vide urbain à la micro faille qu’on nommera ‘interstice urbain’ L’interstice est un terme hermétique vu son hétérogénéité, d’où notre but n’est pas de fixer une typologie exhaustive du terme, mais de comprendre en quoi il peut constituer un laboratoire de nouvelles pratiques et modes d’appropriation et de développement urbain afin de lui donner une valeur concrète comme composante urbaine Les initiatives de la réappropriation de ces interstices sont multiples, ils cherchent à extraire ces espaces du cycle d’inaperçu en leur donnant une nouvelle valeur et utilité urbaine transformant ces espaces d’un etat d’aversion en un lieu nouveau tourné vers un dynamisme urbain durable. Et c’est notamment le cas du tissu urbain traditionnel de la ville de Sfax, considérée aujourd’hui comme étant dense et très saturée, laissant peu de place pour l’étalement, mais cherchant toujours à se régénérer à travers ces processus internes.
Qu’est-ce qu’un interstice ? Comment peut-on le mettre en valeur dans un tissu urbain sensible ? Comment peuvent ces espaces être un laboratoire de régénération et d’attraction urbaines ? et quels programmes peuvent-ils accueillir pour garantir leur durabilité ?
MÉTHODOLOGIE Afin de bien cerner notre problématique, une démarche structurée sur cinq parties est suivie comme suite : Dans la première partie, Il s'agit bien de définir et de comprendre le terme de l'interstice urbain’ afin de lui donner une place concrète comme composante urbaine promotrice, cela nécessite, en premier lieu une définition précise de certaines notions évolutives relative à la notion d’interstice (art urbain, d’urbanisme, lieu …) La deuxième partie présente une lecture rétrospective des différentes expériences
interstitielles
élaborées
pour
l’appropriation
de
ces
espaces
abandonnées. Cette présentation est suivie par une perception prospective sur leur devenir et destin La troisième partie, est une mise en contexte à la médina de Sfax, il s’agit de de comprendre son état actuel à travers une analyse perceptuelle du tronçon étudié, cette étude analytique s’inscrit dans une démarche de revitalisation du tissu médinales par ces interstices. Ainsi on a essayé d’identifier et de repérer les espaces interstitiels de ce tronçon. Par la suite, on portera une vision référentielle de différents projets afin d’en conclure les différentes concepts et manières avec lesquelles ils répondent à des problématiques similaires (ou proches) des nôtres. Pour terminer, cette recherche est synthétisée par une traduction architecturale et urbaine sous forme d’une régénération d’un parcours culturel animé par un ensemble d’interstices présents dans la médina de Sfax. L’objectif étant de contribuer à la requalification du tissu médinal par l’aménagement et la réhabilitation de ces interstices.
Ex pos i t i on Ev e ne me n t i e l l e Dé t e n t e
Dès sa naissance, l’être humain cherche toujours
à
aménager
une
atmosphère
adéquate à ses besoins et sa plaisance. Il présente un acteur pratiquant de son droit de vivre dans et avec son entourage qui l’influence et en est influencé. Ces tendances présentent un monde vaste et riche. Il englobe une multiplicité de notions et de termes qui sont utilisés d’une manière générale malgré qu’ils portent chacune un sens sensiblement distinct. L’urbanisme, le lieu et l’interstice, sont des termes évolutifs et interactifs qui introduisent une opportunité pour le développement et la progression des villes d’aujourd’hui.
Chapitre 1 : Interstice
Chapitre 1 : Interstice urbain
L’urbanisme L’art urbain : première approche d’organisation urbaine Dès l’antiquité, l’organisation urbaine a été au centre d’intérêt des concepteurs de villes. Mais cette réflexion reste incomplète si on ne fait pas recours au souci d’embellissement et d’esthétique. De ce fait, L’exigence esthétique a été tôt formulée par le théoricien d’histoire d’urbanisme Léon Battista Alberti 1 dans son livre « l’art d’édifier » (1483). L’ensemble urbain a été tracé par des Architectes-artistes selon des rapports esthétiques bien réfléchis assurant un confort urbain définit par Jean François Tribillon 2 , dans son livre ‘l’urbanisme’, comme un ‘système d’effets plastiques et émotionnels’ : rapport plein vide / justesse de proportions / harmonie …
a. Évolution de l’art urbain Pendant les époques grecques et romaines, l’art urbain avait un intérêt très important dans l’urbanisme. Ceci se manifeste dans l’aspect esthétique que porte leurs tissus urbains basés sur des caractéristiques
esthétiques
de
structuration de l’espace : régularité, orthogonalité du tissu, et omniprésence des éléments esthétiques marquant de chaque tissu (acropole et agora grec / decumanus, cadro et forum romain).
Figure 1 : Exemple d'art urbain antique: tissu urbain grec
Suite à l’expansion économique à l’époque médiévale, Le quadrillage régulier antique est remplacé par des rues étroites autant que tortueuses qui structurent l’ensemble urbain, offrant à leur tour une propre identité d’embellissement. A la renaissance, les villes sont transformées en espaces savants (les réalisations de Brunelleschi à Florence / Bramante à Milan…). Elles portent, ainsi, un Figure 2 : Exemple d'art urbain de renaissance 1 2
aspect radio-centrique avec une parfaite symétrie,
Léon Battista Alberti :Architect, historien qui travaille sur la notion de profondeurs et la construction de perspectives. Jean François Tribillon : Architect français, enseignant et auteur de plusieurs livres sur le domaine d’urbanisme
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Chapitre 1 : Interstice urbain
Révolution industrielle : de l’art urbain à l’urbanisme Entre 1850 et 1940, plusieurs villes assistent à la naissance d’une nouvelle époque nommée l’ère industrielle. En fait “ l’expansion de la société -
industrielle donne naissance à une discipline qui se distingue des arts urbains antérieurs par son caractère réflexif et critique et sa prétention scientifique” 3. De ce fait, La ville industrielle produit ces propres espaces mais, parfois, elle échoue à les aménager ce qu’a créé une insatisfaction urbaine. G Bardet 4 a nommé ce phénomène l’urbanification 5 Cette incertitude urbaine pousse les théoriciens à fonder un nouvel ordre spatial adapté aux nouvelles caractéristiques économiques : l’urbanisme.
Figure 3 : Échelle d'évolution d’art urbain
L’urbanisme Dans son acception originelle, l’urbanisme est “ la pratique sociale spécifique
qui, après la révolution industrielle, cherche à fonder sur un discours scientifique … un ordre spatial adapté à la nouvelle société économique. “
6
Le terme d’urbanisme est inspiré du mot latin ‘urbs’, il est très lourd d’ambiguïté. Selon les divers dictionnaires du XXe siècle, l’urbanisme
est
“ l’organisation
défini
spatiale
comme
des
établissements humains “ 7.
il est, donc, l’action planifiée et réfléchie visant
à
aménager
ou
structurer
concrètement l’espace. Figure 4 : Schéma explicatif de l'urbanisme 3 4 5 6 7
Françoise Choay, L’urbanisme, utopies et réalités. Une anthologie, Paris, Seuil, 1965 Gaston Bardet 1907/1989 : urbaniste, architecte et écrivain français sur la théorie d’urbanisme français L’urbanification : C’est le développement urbain spontané échappant de toute organisation urbaine planifiée et réfléchie Françoise Choay, L’urbanisme, utopies et réalités. Une anthologie, Paris, Seuil, 1965 Françoise Choay/Pierre Merlin, dictionnaire de l’urbanisme et d’aménagements, 2005
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Chapitre 1 : Interstice urbain Selon Françoise Choay, la première utilisation du terme urbanisme était par Cerda y Suner
8
dans son plan d’extension de la ville de Barcelone en 1860.
Plus tard, Paul Clerget définit le terme comme une étude systématique pour les outils permettant d’adapter l’habitat urbain aux besoins de ces usagers. Toute intervention urbanistique nécessite un recours à une théorie bien précise basée essentiellement sur les principaux courants originaux.
a. Les théories d’urbanisme La ville industrielle est ressentie, le plus souvent, comme un désordre urbain vu son aspect standardisé. Ce malaise donne, ainsi, naissance à une nouvelle période nommée le pré-urbanisme 9. Elle se caractérise par l’apparition d’une diversité de modelés de réflexions urbaines. Avec l’apparition de l’urbanisme, ces approches théoriques se transforment, en une base de modèles de courants urbains. • Courant progressiste Les théoriciens rationalistes de ce mouvement, comme Tony Garnier, Robert Owen, Charles Fourrier et Etienne Cabet, basent leur planification d’organisation urbaine sur l’adaptation la plus efficace de la ville au concept d’évolution en élaborant une esthétique d’allure utopique assurant l’hygiène et le bienêtre urbain (tel que les cités ouvrières de Krupp à Creusot) Selon Françoise Choay, “Cette pensée optimiste est orientée vers l’avenir,
dominée par l’idée de progrès, la révolution industrielle est l’évènement historique clé qui entrainera le devenir humain et promouvra le bien être. “ 10. • Courant culturiste Ce mouvement se base sur le la nostalgie, le respect des villes et la fidélité de ses traditions. Ses précurseurs, tel John Ruskin et William Morris 11, valorisent le retour vers la belle totalité perdue du passé (l’esthétique médiévale) selon un besoin spirituel majeur. C’est un urbanisme anthropologique ou “ Chaque cité occupe l'espace de
façon différenciée basé sur son histoire et sa mémoire particulière. C’est la conséquence que les culturistes accordent à l'individualité “ 12 8
Cerda y Suner : Architect urbaniste espagnol, fondateur du plan d’exécution de la ville de Barcelone (plan Cerda, 1859) Le pré-urbanisme : la période qui précède l’apparition d’urbanisme, elle est caractérisée par l’apparition de plusieurs courants urbanistiques marquants. 10 Françoise Choay, L’urbanisme, utopies et réalités. Une anthologie, Paris, Seuil, 1965 11 John Ruskin : un écrivain et théoricien qui traite dans ces réalisations l'esthétique et l'histoire de l'art et d’architecture 12 Françoise Choay, L’urbanisme, utopies et réalités. Une anthologie, Paris, Seuil, 1965 9
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Chapitre 1 : Interstice urbain • Courant naturaliste Le courant naturaliste se base sur la réflexion anti-urbanistique qui considère la ville comme une société marquée par une tradition à conserver et à ne pas toucher. Ce mouvement ne considère pas l’industrialisation comme un désordre, mais une étape particulière et ordinaire que subisse une société bien spécifique assurant la stratification et le palimpseste historique. Le précurseur plus important de ce courant est Frank Lloyd Wright. 13
Figure 5 : Les courants théoriques d'urbanisme
b. Application du terme d’urbanisme L’urbanisme est une notion très riche et vague dans son usage, pour cela l’acception de ce terme différencie selon la façon d’agir sur la ville. • Création / restructuration / étalement Ce type d’application agis sur le tissu par une création ou modification profonde dans son ossature structurelle Création : C’est la formation de nouvelles villes sur un territoire entièrement vierge. Cette opération crée de nouvelles métropoles de rien qui obéit à un contexte démographique, économique et sociale bien spécifique. Restructuration : ‘ Restructurer, c’est donner une nouvelle structure, une nouvelle
organisation à quelque chose’
14
C’est une remodélisation, réaménagement et réorganisation d’un espace urbain, cette opération s’attache généralement à une initiative politique, elle renouvelle le tissu en le modifiant dans son ossature et sa globalité.
Figure 7 : Tissu urbain Haussmannien de Paris 13 14
Figure 6 : Tissu urbain de Barcelone (plan Cerda)
Frank Lloyd Wright : le plus grands architecte et concepteur américain, auteur de plus de quatre cents projets réalisés. Définition de restructurer selon Le dictionnaire Larousse Edition 2015
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Chapitre 1 : Interstice urbain Étalement : C’est l’extension des villes autour de leurs pôles. Vu que les centres des villes sont de plus en plus saturés, il s’agit de construire tout autour sur les périphéries, c’est le déploiement des villes au lieu de leur densification
Figure 9 :L’étalement urbain
•
Figure 8 : Schéma explicatif d’étalement urbain
Requalification urbaine :
Vu l’inadaptation de plusieurs villes aux conditions de la vie moderne, les urbanistes cherchent à trouver des solutions nouvelles par agir sur la ville. Rénovation : c’est la modernisation, le changement en mieux et la nouvelle existence d’un ilot défectueux en l’adoptant a des nouvelles conditions d’hygiène. En fait, c’est la démolition d’un ancien bâtiments jugé insalubre et son remplacement par un autre adéquate aux conditions socio-écologiques contemporaines. La réhabilitation : il désigne au sens large ‘‘ le fait de réaménager un local, un bâtiment
ou un lieu Elle consiste à garder l'aspect extérieur du bâtiment et à améliorer le confort intérieur ‘‘ 15 et le traitement du type d’activités et d’usage dans un recyclage fonctionnel. Insertion urbaine:
C’est la construction d’une
nouvelle bâtisse et son insertion dans un tissu
urbain
existant,
cette
opération
nécessite un terrain vide et prêt à accueillir une intervention.
‘‘ Les villes qui sont intéressantes sont un mélange, une collision entre l’ancien et le nouveau ‘‘ 16 Figure 10 : Insertion urbaine 15 16
Wikipédia : réhabilitation urbaine Bernard Tschumi, comment articuler les contours d’un siècle émergeant
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Chapitre 1 : Interstice urbain En fait, l’insertion est l’opération la plus délicate dans la requalification urbaine, puisqu’elle nécessite une connaissance approfondie de toutes les spécificités du lieu d’intervention et une sensibilité envers l’existant vu qu’elle présente un enjeu du couple ‘identité/contexte’
« L’insertion d’un bâtiment dans un site ressemble à l’arrivée d’un être nouveau dans une communauté. Leurs rejets s’apparentent car ils possèdent les mêmes défauts, dont le jugement superficiel sur l’apparent » 17 16F
Figure 11 : Rejet d'insertion nouvelle par l'existant
Toutefois, on ne doit pas tomber dans la monotonie, vu qu’’’ on considère le
mimétisme comme la bonne solution pour une insertion urbaine alors qu’il est au contraire, un blocage de culture, c’est-à-dire, une impossibilité de dialogue car ils sont deux paroles qui disent la même chose, ne discutent pas’’ 18
Conclusion Pour conclure, la requalification urbaine, par ses différentes opérations (insertion, réhabilitation, reconversion), est une procédure de densification et de régénération interne des villes qui cherche à revitaliser le tissu en agissant sur ces composantes déjà existantes. De ce fait, l’urbanisme repose la question d’espace et réétudie le rôle d’usager dans la perception de son entourage vécu.
De l’espace, lieu à la perte L'espace, par sa nature, est en interaction incessante avec diverses disciplines. Il les influence en même temps il en est influencé. Et c’est pareil pour les notions de temps et d’usagers. L'histoire et la théorie d'architecture et d’urbanisme nous montrent les changements de sens et d’importance de ces concepts à la fois complexes et abstraits mais également riches et interconnectés.
17 18
Philippe Madec, L’avenir des lieux le complexe assemblage page-3. Philippe Madec, L’avenir des lieux, Les errements de la culture contemporaine : le goût du même, page 12
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Chapitre 1 : Interstice urbain
L’espace et le temps : créateurs de lieu L’étude de la notion de lieu n'est pas évidente si on ne fait pas appel au deux notions-clés : le temps et l’espace comme étant deux dimensions immatérielles fondamentales de l'existence humaine. En fait, dès la naissance de l’expression ‘espace-temps’ par le physicien Minkowsky
(1908), le facteur temps est présenté comme la quatrième
19
dimension de l’espace qui ne sera plus perçu d’une manière cartésienne. En
effet,
moderniste
la
vitesse
change
la
notion de temps et de distance. Elle affecte, ainsi, la
notion
d'espace
qui
passe en deuxième plan. C’est
« L’annihilation
l'espace par le temps » 20
de Figure 12 : l'espace et le temps créateurs de lieu
Au XXe siècle, De Descartes et Newton à Le Corbusier et Mies van der Rohe, c'est le paradigme fonctionnaliste qui a régi les conceptions du mouvement moderne, L’espace est devenu une étendue objective dont le particulier est éclipsé par l’universel. À vrai dire, la notion d’espace à cédé sa place comme étant le centre de la réflexion et la théorie urbaine à une nouvelle notion de lieu. Dorénavant, les deux notions temps et espace se mêlent l’un avec l’autre pour aboutir à la création du lieu Le temps, ainsi, donne à l’espace un rythme spécifique et ajuste sa relation particulière avec l’individu Cette approche a été initiée par le sociologue Patrick Geddes 21. Selon lui, « le
mouvement vital de la cité se perpétue en modifiant le rythme qu’a donné le génie du lieu, et qu’a repris l’esprit du temps. » 22
19 20 21
22
Hermann Minkowsky : un mathématicien et physicien allemand. Spécialiste dans l’art de la géométrie et l’espace HARVEY David, (La condition postmoderne), Trad. Sungur Savant, Ed. Metis, Istanbul, p. 270, 1997. Patrick Geddes : un biologiste, sociologue britannique, connu comme un précurseur dans de nombreux domaines tel l’éducation, l’économie, l’urbanisme, la géographie, la muséographie et surtout l’écologie. Œuvres philosophiques de Descartes publiées d’après les textes originaux par L Aimé Martin/ P 309
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Chapitre 1 : Interstice urbain
Le lieu « Le lieu et l'espace sont différents en leurs noms, parce que le lieu nous marque plus expressément la situation que la grandeur ou la figure, et qu'au contraire nous pensons plutôt à celles-ci lorsqu'on nous parle de l'espace » 23 Beaucoup de théoriciens du XXème siècle ont approuvé que l’espace devrait toujours être adapté au contexte dans lequel il se trouve (rythme, usagers, environnement…) pour aboutir à la nouvelle notion de lieu Le lieu représente, ainsi, ‘‘ la manifestation concrète du fait d’habiter propre à
l’homme. L’identité de l’homme dépend de l’appartenance aux lieux. […] Le lieu constitue en général une tonalité extensible complexe qui, d’après les circonstances locales, acquiert une identité particulière. » 24 Il ne suffit pas d'être quelque part pour être en un lieu. Ce dernier met l’homme au centre de ces intérêts et étudie sa relation envers son entourage. Il tient sa valeur de la perception de son usager On ne cherche pas à définir ce terme vu qu’il possède des acceptions différentes. Mais on se propose de les présenter selon les diverses disciplines. ‘‘ La structure de l'espace dépend de sa relation avec son caractère’’ 25 D’après Norberg Schulz le lieu est un ensemble
d’éléments
tangibles
possédant
des
caractères
d’ambiances (matière, forme, couleur, rythme…) bien spécifiques. L’identification d’un lieu s’effectue par la
perception
particulière.
de
C’est
son une
caractères fois
cette
identification est réalisée que l’on peut « saisir l’identité du lieu »
Figure 13 : Schéma explicatif de la notion de lieu selon Norberg Schulz
L’architecture, dans ce cas, cherche à extraire les différents potentiels présents dans un lieu, tout en gardant son génie (Genius loci) 26 et sa stabilité dans ce monde dynamique et transformable. 23 24 25 26
http://www.dicocitations.com/citation_littre/16167/Lieu/50.php, 10.11.2009. Norberg Schulz, L’ART DU LIEU architecture et paysage, permanence et mutation 1997 page10 Norberg Schulz, un architecte, historien et théoricien de l'architecture : l’art de lieu (1997) Genius loci : Un concept énoncé par l’architecte Norberg-Schulz. Une conception romaine antique selon laquelle chaque être « indépendant » à son Genius, son esprit gardien. Il présente les spécificités matérielles et immatérielles d’un lieu donné. Elle englobe l’état présent et l’héritage historique du lieu.
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Chapitre 1 : Interstice urbain « Le lieu est bel et bien un espace pratiqué par un usage » 27 Selon Certeau, Le lieu est une portion de l’espace à caractère et a identité prédéfinie. C’est un ensemble d'éléments coexistant dans un certain ordre et un cadre offrant un usage bien déterminé
Figure 14 : La notion de lieu selon Michel De Certeau
« Si un lieu peut se définir comme identitaire, relationnel et historique, un espace qui ne peut se définir ni comme identitaire, ni comme relationnel, ni comme historique définira un non-lieu. »
28
Pour Marc Augé, le lieu est la construction symbolique et concrète de l'espace structuré sur trois notions fondamentales. • L’Identité : ce sont les spécificités matérielles propres à un lieu, et adéquat a son caractère immatériel • La Relation : c’est le lieu de partage présentant un repéré pour ses usagers • L’Histoire : un espace stratifié où les Figure 15 : Schéma explicatif de la notion de lieu selon Marc Augé
prédécesseurs ont laissé des traces marquant la mémoire collective
À cause des évolutions sociales et économiques, certains lieux ont subi un ensemble de perturbations qui ont marqué leur perversion, ils ont affecté la relation interactive entre l’homme et son milieu, c’est la perte de lieu.
Du lieu à la perte Vu que ‘‘l’identité de l’homme est en grande partie fonction des lieux et des
choses ‘‘ 29, plusieurs sociologues sonnent l’alarme face à la globalisation 30 du territoire. Selon Marc Augé la surmodernité
31
est le facteur principal de
l’affectation de certains lieux 27 28 29 30
31
Michel De Certeau, « L’invention du quotidien » Marc Augé, Non-lieux, introduction à une anthropologie de la surmodernité Norberg Schulz, L’ART DU LIEU architecture et paysage, permanence et mutation 1997 La globalisation : intégration des marchés sur le plan mondial et la mise en place de stratégies commerciales internationales menant à un marché mondial unifié. Elle caractérise le développement des échanges sur toute la planète. La Surmodernité : la modernité excessive qui se manifeste dans l’accélération du rythme de vie et le spectaculaire développement des moyens de transport
10 | P a g e
Chapitre 1 : Interstice urbain En effet, la ville d’aujourd’hui admet un mode de vie accéléré au niveau du temps et d’espace. Elle cherche à accroitre une rentabilité économique. Cette uniformisation urbaine amène à « la perte du lieu » Cette perte est poussée par la perte
d’ordre
définie,
selon
Norberg-Schulz, par l’incohérence d’organisation de la ville qui réfère à une non adaptation au contexte naturel et à la fonction qu’elle se veut de remplir.
Figure 16 : Schéma explicatif de la perte de lieu
« La perte du lieu est un fait certain qui implique avant tout la perte de son
identité tant du point de vue de ses limites que de son caractère »
32
Ainsi, Le lieu en perte est un espace qui a perdu son caractère spécifique et sa symbolique dans la perception de l’usager, il n’admet aucun génie ou histoire à raconter, l’usager en reste neutre, il ne l’approprie plus
Le Non-Lieu Il est rare de dire qu’un espace est un non-lieu vu la subjectivité de la perception d’usager. Mais dans certains cas, on se trouve devant un espace dépourvu de tout identité, il présente un non-lieu dès sa naissance (les lignes ferroviaires, les espaces de décharge …) Les caractéristiques du non-lieu Un espace qui n’a pas de spécificité : le non-lieu tourne le dos envers l'identité spatiale de l'espace sur lequel il s'implante, il reste indépendant du lieu. Un non-lieu d’anonymat. : Il défavorise les relations entre les individus et leur entourage et présente un paysage triste d’aversion et d’effarouchement. Un non-lieu abstrait : Il présente un paysage indépendant .il ne s'intéresse pas au passé de l'espace. Il est dépourvu d'émotions. À l’égard de ce malaise des lieux en perte et des non lieux, Benoît Goetz 33 propose une stratégie où le destin de ces espaces est la base de la requalification urbaine de demain, Permettant, ainsi, d’établir un nouveau terme dérivé de la notion de lieu nommé le mi-Lieu 32 33
Marc Augé, Non-lieux, introduction à une anthropologie de la surmodernité Benoît Goetz : Professeur français de philosophie, spécialiste de philosophie contemporaine.
11 | P a g e
Chapitre 1 : Interstice urbain
Le mi lieu comme nouvelle approche ‘‘ Le retour au lieu est le recours de celui qui fréquente les non-lieux ‘‘
34
Selon Marc Augé, La notion de mi-lieu est la transformation d'un état à un autre par le changement, la requalification ou la stagnation. C’est l’entité évolutive, l’entre deux et l’intermédiaire entre le lieu et sa perte. Par l’injection de vie dedans, ces espaces se transforment en lieux pratiqués, et l’architecture joue, alors, le rôle d’acteur transformateur d’état.
‘‘ L’architecture
n'existe
qu’à
partir de ces vagues limites. Elle serait le trait d'union et la séparation, l'intermédiaire, elle est une des possibilités du passage d'un état à l'autre, un Figure 17 : Schéma explicatif du Mi-lieu
des devenirs éventuels. ‘‘
35
Conclusion La notion de lieu est la résultante de l’interaction des notions de temps, d’espace et d’usager, elle est très vague, elle englobe diverses acceptions et notions dérivés. Cette diversité met l’accent sur l’importance de l’usager et son interaction avec son entourage Tout tissu est animé essentiellement par ses lieux, néanmoins, par perte d’ordre, certain lieu perd leur géni, ils présentent, ainsi, une pathologie alternant le bon fonctionnement des villes. De ce fait, les concepteurs des villes d’aujourd’hui cherchent à trouver des solutions à travers la création d’un nouveau statut d’etat transitoire, nommé mi-lieu En fait, dans certains cas, l’état et les proportions d’un espace affectent son statut et affirme sa marginalité, c’est le cas Figure 18 : Récapitulation de la notion de lieu et ses dérivés 34 35
des interstices urbains.
Marc Augé, Non-lieux, introduction à une anthropologie de la surmodernité 1992 Berenstein Jacques, 1997
12 | P a g e
Chapitre 1 : Interstice urbain
L’interstice urbain Les espaces abandonnés sont situés généralement en marge du tissu urbain, notamment, les interstices, présentent un enjeu particulièrement intéressant pour les responsables du développement urbain. Ils offrent par leur caractère indéterminé un champ expérimental intéressant.
Définition d’interstice En opposition à toutes les notions urbaines, l’interstice est un terme très complexe et difficile à identifier vu la diversité de ses traductions selon les différentes disciplines spatiales,
sociologiques,
urbaines
et
Figure 19 : Schéma présentant l'interstice
économiques. On se propose, ici, de présenter les différentes acceptions de ce terme. ‘‘ un petit espace entre deux corps, entre les parties d’un tout ‘‘
36
Spatialement, l’interstice peut être défini, selon Jean Dubois, comme un intermédiaire entre deux entités identifiées. Ce sont les‘‘ espaces crées, ou recrées à partir de l’existant, prêts
à accueillir des projets fragiles, amenés à disparaitre ou résistants, des ruses visant à déjouer le système dominant défavorisant des zones marginalisées. ‘‘
37
Nicolas Le Strat 38 définit l’interstice selon une vision sociale, c’est un espace porteur de caractère indéfinie qui tente à faire rupture avec l’ordonnancement classique de la ville il admet un aspect fragile et instable, assurant sa teneur éphémère et temporelle, De point de vu urbanistique, les interstices sont les terrains abandonnés par le développement urbain, résultante d’un parcellement injuste poussé par une surmodernité accélérée. Hélène Hatzfeld les présente comme les ‘’ restes qui
s’échappent de la règlementation générale des villes modernes, des lieux critiques et sensibles porteurs de valeur et mal exploités ‘‘ 36 37 38 39
39
Jean Dubois, dictionnaire du Français contemporain Pascal Nicolas Le Strat : multiplicité interstitielle, hiver 2008, page 236 Pascal Nicolas Le Strat : professeur en sciences de l'éducation. Interessé par le commun comme source de partage Hatzfeld Hélène et Marc, RINGART Nadja, Quand la marge est créatrice, les interstices urbains initiateurs
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Chapitre 1 : Interstice urbain ‘‘ C’est l’opposé des espaces figés par les fonctions et les formes de propriétés de la ville moderne ‘‘ Guillaud
41
40
définit l’interstice selon une
approche fonctionnaliste. C’est l’espace non fonctionnel sans valeur pécuniaire, qui
ne
présente
aucun
rentabilité
économique ou sociale au sein d’un entourage sociabilisé.
Les interstices,
dans ce cas, sont les entre-deux sans usage précise dans l’urbain, immiscé entre des configurations fonctionnelles déterminés.
Figure 21 : interstice : espace anonyme
Figure 20 : Définition de l’interstice selon diverses acceptions
Finalement, les difficultés de définir précisément les interstices ont comme source le manque de données quantitatives fiables. Ce terme appartient à des registres statistiques différents, recensés par des approches variées, appropriés, ayant des buts distincts. Néanmoins, on peut préciser des critères communs qu’aident à identifier l’interstice : L’entre deux : une identité physique d’interstice (vide ou construit) L’état misérable : situation existante de malaise (ruine ou abandon) L’aversion : un statut sociale marginalisé
Contexte d’émergence Le terme interstice existe depuis les années 60 dans les villes postindustrielles mais à faible fréquence. Dans les années 90, ces espaces se développent à forte allure dans les villes en constante évolution. Ces villes subissent une mutation d’espaces et une reconversion de bâtiments assurant une mixité et un métissage stylistique.
40 41
d’emploi, éditions de l’aube, 1998 Clara Guillaud : Interstices urbains et pratiques culturelles Clara Guillaud : Programmatrice responsable des projets culturel et théoricienne en urbanisme.
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Chapitre 1 : Interstice urbain ‘‘ La ville contemporaine est dispersée, fragmentaire, hétérogène, dépourvue de règles facilement reconnaissables, marquée par un mélange d’activités et de sujets qui appartiennent à différentes époques. ‘‘
42
D’autre part, ce phénomène d’interstice est accentué par le changement de perception visionnaire de l’urbain (révolution industrielle, décentralisation…). Les villes changent, ainsi, d’usages, elles perdent leurs caractères innés et portent un aspect fonctionnel injecté. Ces mutations fonctionnelles sont accompagnées par des transformations formelles et la ville contemporaine influe sur sa morphologie comme une machine de création d’interstices Finalement, La ville ne coïncide jamais parfaitement avec elle-même, ses mutations laissent, nécessairement, en arrière-plan plusieurs espaces oubliés, encore non investies appelés interstices
Classification L’interstice est une notion qui change de sens selon plusieurs facteurs :
a. L’état : Initial :
l’interstice qui présente un lieu de perte dès son apparition, il se manifeste généralement sous forme d’ilots vides (dents creuses)
Transformé : c’est le cas d’entre deux ayant été occupé par un usage (lieu) aujourd’hui perdu (perte de lieu) comme les bâtiments en ruine ou délabrés.
b. L’échelle Échelle du bâti : c’est un espace de petite taille entre deux constructions existantes, marqué par une façade réduite sur l’urbain, il marque une discontinuité dans l’alignement urbain Figure 22 : l'interstice à l’échelle du bâti
Échelle de la ville : c’est une échelle plus grande, présentant les ilots vides ou abandonnés situées entre deux autres ilots déjà investis par une fonction précise, elles représentent une emprise importante dans le tissu Figure 23 : l’interstice à l’échelle de la ville 42
Feu Bernardo Secchi : Pratiques interstitielles dans les villes contemporaines : de quoi parle-t-on ? : CITADIVISION
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Chapitre 1 : Interstice urbain
Échelle de la région : ce sont les vastes territoires généralement situés entre deux grandes villes, résultant de l’étalement urbain et l’éclatement des centres villes. Figure 24 : L’interstice à l’échelle de la région
c. Le type Dans son livre ‘interstice urbains, potentiel de développement
43
.Cyrille
Deshusses distingue les différentes typologies d’interstice et précise les diverses formes qu’ils prennent L’empaquetage : C’est une rupture par inclusion appelé aussi empochement,
encaissement,
recouvrement…
Ce type d’interstice présentent un vide voisiné par du plein des trois cotés et ne possède qu’une seule Figure 25 : Type empaquetage d'interstice
façade d’échappée
La coupure : C’est une scinde de part en part présentant deux mitoyens et deux échappées. Généralement, elle présente un passage, notée aussi rupture, césure, fraction… Figure 26 : Type coupure d'interstice
L’endogènes : C’est la formation d’une cellule à l’intérieur d’une autre cellule présentant une enveloppe. Ce type d’interstice réfléchit
était
par
les
généralement constructeurs
structuré
et
(Architecte,
Urbaniste …) sous forme de patio, cour intérieure… Figure 27 : Type endogène d'interstice 43
DESHUSSES : interstices urbains, potentiel de développement EFPL Genève 2011 DESHUSSES : c’est un musicien ingénieur, Diplômé du Conservatoire de Genève, Cyrille est un musicien accompli. Il a conçu et calculé tous les aspects acoustiques et architecturaux de Downtone Studio
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Chapitre 1 : Interstice urbain
Double dimension spatio-temporelle L’interstice porte une double dimension spatio-temporelle puisqu’il constitue un élément de transition séparant deux entités différentes et bien qualifiables de point de vue de l’espace ou du temps. Au niveau spatial, l’interstice est ‘‘ ce qui se tient entre, présentant les restes
d’un découpage urbain qui ne tombe pas juste‘‘ 44, c’est un intermédiaire entre deux entités spatiales bien identifiés Généralement, l’interstice été occupé par une fonction précise aujourd’hui perdu à cause des mutations des villes. Dans le processus de réappropriation de ces espaces, une multiplicité de phases
sont
inévitables
en
amont : conception / validation /intervention...
L’interstice présente, dans ce cas, Figure 28 : Double dimension spatio temporelle d'interstice
une transition temporelle entre deux états, original et future.
Finalement, l’interstice est, bel et bien, l’espace ou le moment de repos affectant la continuité et l’homogénéité dans une ville, mais à la fois présentant un lien d’articulation physique et temporaire.
44
P. Desgeorges & A. Nochy : Pratiques interstitielles dans les villes contemporaines : de quoi parle-t-on ? : CITADIVISION
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Chapitre 1 : Interstice urbain
Conclusion Dès sa création, l’homme cherche toujours à s’intégrer dans son milieu. Il l’affecte et en est affecté. Cette interaction se manifeste, dès l’antiquité, par l’apparition de l’art urbain. L’homme, ainsi, aménage son territoire d’une manière esthétique réfléchie. Poussé par un ensemble de facteurs sociaux et économiques, la notion d’art urbain cède sa place à l’urbanisme et l’approche esthétique est remplacée par une autre sociale et économique Cette nouvelle notion d’urbanisme est très riche, elle englobe une diversité de courants et d’écoles (culturiste, progressiste, naturaliste). Elle agit sur l’urbain par plusieurs manières. (Création, restructuration, requalification…) En fait, l’urbanisme remet en question la notion d’espace tridimensionnel, il intègre le temps comme une quatrième dimension. Ces deux notions se mêlent pour aboutir à la création d’un lieu. Ces lieux sont parfois affectés par le désordre, Ils perdent leur génie et se transforment en espaces résiduels et délaissés. Ils souffrent d’une perte d’identité et de caractère spécifique assurant leur statut social marginalisé. C’est la perte de lieu C’est le cas des interstices urbains considérés comme des imperfections urbaines mais portant des potentiels prometteurs.
Figure 29 : Conclusion : interstice urbain
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« Une ville est une organisation à buts multiples, toujours changeante, un abri pour de nombreuses fonctions, construite à une vitesse relative par un grand nombre de mains, dont une spécialisation absolue est improbable et indésirable. » Depuis la fin du XIXème siècle, le processus
de
transformation
des
paysages urbains, à l'intérieur comme à la périphérie des villes, s’est accéléré, en
fait,
Les
urbanistes
et
les
architectes agissent souvent sur les villes par diverses opérations internes de
restructuration
ou
de
requalification urbaines, ils cherchent à assurer une adaptation parfaite aux exigences de la ville contemporaine. Comment
les
interstices
peuvent
présenter un outil de développement et de requalification urbaine ?
Chapitre 2 : Urbanité d’interstice
Les Expériences Interstitielles : habiter l’inhabituel « Blanches sur les cartes, ces zones sont en réalité multicolores » 45 Chaque interstice présente une expérience ouverte sur une multiplicité de devenirs. Cette diversité nous invite à déplacer nos regards vers les différents types d’usage et d’expériences au sein de ces espaces.
Le squat comme première approche Vu leur statut juridique évasif, les interstices sont devenus un support d’usages alternatif contournant très souvent les règles dominantes établis. Certains usagers interviennent sur ces non lieux par des insertions illicites comme les graffitis, et toutes les formes d’expressions
murales.
Ces
espaces
servent de terrains d’expérimentations et d’expressions picturales pour les artistes acteurs territoire
et
créateurs d’expression
d’un
nouveau
libre
mais
amplifiant un aspect marginal.
Figure 30 : interstice et expression murale
On parle ici de l’apparition du mouvement du squat artistique 46 dont l’Art est le vecteur d’appropriation d’espace. « Au début des années 80, un groupe
d'artistes ouvrent un squat occupé par des clochards, c'est la naissance d'ArtCloche. Dans cette même période, un autre mouvement est apparu, c’est le mouvement des squats artistiques ne pouvant obéir à aucune règle stable du fait
de
son
instabilité
d'occupation illégale »
originelle
47
Figure 31 : Mur ruiné : graffiti et gravats : fairytale design 45
Philippe Vasset journaliste et écrivain, un livre blanc édition fayard 2007. P47 Les squats artistiques sont des occupations de bâtiments vides depuis de nombreuses années. Leur durée d'occupation éphémère, va de quelques jours à quelques années. Ils permettent à des artistes de trouver un espace de travail et d'expression. Certains mouvements artistiques sont nés de ces expériences et s'y sont développés : street art, graffiti, free party, installation.. 47 Thibaud Grand, Squ'art: Paris 1989-1996, Artension N°7, Sept./Oct.2002 46
20 | P a g e
Chapitre 2 : Urbanité d’interstice D’autre donnent,
part,
les
dans
interstices
certains
cas
l’opportunité à des espaces de refuge pour les plus démunis. Ces usagers, mis à l’écart par l’espace urbain, cherchent un lieu d’abri éphémère invisibles
qui de
les manière
rendent à
les
soustraire au regard de l’urbain.
‘’
Puis
la
lumière
décroît
brutalement, Les allées et venues sont très surveillées.... Derrière le désordre apparent, on pressent une
organisation
presque maniaque’’
Figure 32 : Schéma qui explique le squat
méticuleuse, 48
Ce phénomène de squat devient de plus en plus fréquent dans la société contemporaine, et les squatteurs ont mis naissance à une société dans l’ombre, bien établie et en marge du système.
L’INTERSTICE
« Un groupe d'humains mettent en commun leurs efforts pour réaliser leurs désirs mutuels· soit pour bien manger, trinquer, converser… soit pour créer une œuvre commune, une entraide
Figure 33 : Caricature : Crise, logement, squat
mutuelle » 49
Le citoyen…acteur d’occupation temporaire Les interstices abandonnés en prévision de future opération peuvent bénéficier d’un statut d’espace collectif de partage occupé par les usagers. En effet, les citoyens interviennent sur ces espaces par des structures spécialisées créant des nouvelles formes de vivre ensemble (les marchés spontanés, les kiosques de vente…), cette expérience interstitielle réinvestie ces lieux et donne places à des occasions de rencontre, d’échange et de dynamique sociale. 48 49
Philippe Vasset, un livre blanc, Ed. Fayard, 2007. Hakim Bey, TAZ - Zone Autonome Temporaire, Ed. L'éclat, 1991
21 | P a g e
Chapitre 2 : Urbanité d’interstice « L’expérience
interstitielle
représente la parfaite métaphore de
ce
que
peut
être
le
mouvement de l'antagonisme dans la ville post fordiste : un mouvement qui s'affirme au fur et
à
mesure
de
ce
qu'il
expérimente, monte en intensité grâce aux modalités de vie et de désir qu'il libère, qui s'oppose à la hauteur de ce qu'il est susceptible
Figure 34 : Marché de Zagora : sur la route des marchés
d'inventer et de créer » 50 Ces initiatives d’occupations citoyennes ont comme facteur commun la volonté de partage, mais elles présentent chacune une situation unique basée sur des contextes politiques, intellectuels et sociales singuliers. C’est la territorialisation 51.
« Ces lieux tentent de faire rupture avec l'ordonnancement classique de la ville. Mais ils affrontent également ses propres contraintes quotidiennes ; l'expérience intègre des rythmes, des rituels et des habitudes. L'expérience interstitielle est donc avant tout une Figure 35 : Aquarelle souk spontanée, Sfax
mise en questionnement. » 52
Une nouvelle source d’intérêt pour les investisseurs : Ayant perçu l’engouement des citoyens pour les interstices urbains et les valeurs ajoutées à ces espaces vacants, les grands propriétaires de fonciers publics s’accaparent du sujet. Autrefois mis de côté, ces interstices apportent dorénavant une valeur ajoutée pour ces investisseurs, c’est la naissance de l’urbanisme transitoire. 53 50 51
52 53
Pascal Nicolas-Le Strat, Multiplîdté interstitielle, Multitudes n° 31, Ed. Association Multitudes, 2007 La territorialisation est une approche qui met l'accent sur les spécificités de chaque territoire, elle présente l’identification et l’appartenance à un territoire bien déterminé Pascal Nicolas-Le Strat, Multiplicité interstitielle, Multitudes n° 31, Ed. Association M multitudes, 2007 L’urbanisme transitoire englobe toutes les initiatives qui visent, sur des terrains ou bâtiments inoccupés, à réactiver la vie locale de façon provisoire, lorsque l’usage du site n’est pas encore décidé, ou le temps qu’un projet se réalise.
22 | P a g e
Chapitre 2 : Urbanité d’interstice Bien que ces espaces présentent une source de dépense, ils se révèlent être une grande opportunité rapportant des bénéfices au collectif dit planificateur. Ils Cherchent à survaloriser leurs non-lieux par la « la création de richesses
matérielle à partir d'actifs immatériels » 54 À vrai dire les occupations temporaires illégales crées par les citoyens s’institutionnalisent, et se développent dans la légalité. De ce fait, le terme occupation est
temporaire
remplacé
par
l’urbanisme transitoire et ces
espaces,
jugés
comme
non
rentable,
portent
une
nouvelle
valeur promotrice. Finalement,
bien
l’urbanisme
transitoire
porte
que
un
aspect
économique
profiteur,
ses
expériences
possèdent
plusieurs
avantages,
puisqu’elles
participent à transformer les non lieux en lieux d’experimentation
de
partage et de sociabilité. Au vu de la temporalité courte
qui
régit
ces
projets, il convient de s’interroger sur le devenir de ces derniers, ainsi que sur le réel impact qu'ils ont
sur
leur
environnement urbain et leurs usagers. 54
Figure 36 : schéma explicatif d'urbanisme transitoire
Jaime Lerner, Acupuncture urbaine, Ed. Le harmattan, 2007.
23 | P a g e
Chapitre 2 : Urbanité d’interstice
Interstice de demain : de l’aversion à l’attraction L’interstice : un potentiel urbain dans l’ombre Depuis longtemps, on considère l’interstice comme un défaut de la ville. Mais, sa richesse de devenir met en évidence la question de son urbanité. On le considère dorénavant comme un espace de possibles et d’expériences offrant une opportunité pour concevoir une nouvelle ville contemporaine d’une manière dynamique, et peu conventionnelle. C’est alors qu’il faut y voir un véritable potentiel s’échappant des normes, l’interstice offre une ouverture d’usage d’aspect psychologique, moral et affectif libre et indépendant de son statut juridique évasif. Mais l’interstice implique une relation nécessaire à quelque chose en évoquant la notion d’entre deux. Cela implique son lien a son contexte déjà existant.
« Même si la ville marginalise l’interstice, celle-ci ne peut pas s’en dissocier » 55
L’existant comme support de densification L’expansion territoriale tend toujours à dévaloriser le rôle de l’existant dans le développement urbain, par la création de nouvelle polarités périphériques d’attraction. Néanmoins le centre reste toujours le cœur battant de la ville et l’acteur principal de toute évolution urbaine.
« L’importance de toute ville contemporaine est dépendante de l’attractivité et la vitalité de son centre, » 56 De ce fait, l’architecture cherche toujours à actualiser ses réflexions. En fait, tout développement contemporain se base essentiellement sur les questions d’infrastructure et de flux. Pour cela le centre-ville est le support le plus adéquat pour une densification urbaine vu son génie matériel et immatériel déjà existant. Ces villes seront traitées comme un tout, à travers un ensemble d’interventions adéquates aux disponibilités de leur tissu dense.
Acupuncture urbaine 55 56
SERFATY-GARZON (Perla), « La ville et ses restes » l’aménagement urbain, Institut Québécois de la recherche l991 Richard Florida : The Rise of the Créative Class (2002) Richard Florida : professeur en études urbain et docteur de l'Université Columbia en aménagement urbain. Il a également créé une société de conseil, The Créative Class Group, qui aide les villes et les collectivités territoriales d'Amérique du Nord à renforcer leur attractivité. Son autobiographie intellectuelle se trouve dans l’introduction de Cities and the Créative Class.
24 | P a g e
Chapitre 2 : Urbanité d’interstice Fait son apparition en 2005 par Jaime Lerner
57
dans son livre ‘l’acupuncture
urbaine’, cette notion s’inspire essentiellement du terme thérapeutique de la médecine chinoise, il s’agit de revitaliser l’ensemble en agissant sur des points particuliers et interconnecté.
« Je crois que la magie de la médecine peut et devrait être appliquée aux villes » 58 En fait, l’acupuncture urbaine se traduit par l’insertion d’un ensemble d’interventions injectées, éparpillées dans des points spécifiques d’une ville affectant dans leur ensemble le tissu et assurant l’hygiène de vie.
Dès son apparition, la pensée systémique
59
Figure 37 : Acupuncture
considère la ville comme étant
‘’un organisme doté d'une énergie qui se coule dans un paysage mouvant et qui se transmet à ses habitants »
60
dont « L’acupuncture urbaine est une
manipulation méthodique de l'énergie et du développement de la ville évoquant la possibilité d'aller vers le biourbanisme 61 » 62 Dans notre cas les points d’acupuncture seront les interstices présents dans un tissu urbain. Ils ne seront plus perçus d’une manière isolée dévalorisante. Ils dérivent leur valeur et importance de leur union et leur incorporation. Cette approche nécessite une démarche bien étudiée qui assure le rendement et la rentabilité satisfaisante de ces acuponctures.
Figure 39 : Acupuncture urbaine : union de micro interventions 57 58 59
60 61 62
Figure 38 : Acupuncture urbaine : Casagrande Laboratoire, 2013.
Jaime Lerner est un architecte, un urbaniste et un homme politique brésilien fondateur du concept d’acupuncture. Jaime Lerner, l’acupuncture urbaine : célébrer les ruptures La pensée systémique est un cadre conceptuel qui prend en compte les éléments d'un système complexe, les faits réels, non pas pris isolément mais globalement, en tant que parties intégrantes d'un ensemble dont les différents composants sont dans une relation d'interdépendance. RIMBERT, Sylvie. Les Paysages urbains. 1973. Le Biourbanisme : s'intéresse à l'organisme urbain et la considérant comme un système hyper complexe, CASAGRANDE, Marco. Biourban Acupuncture, Treasure Hill of Taipei to Artena. 2013
25 | P a g e
Chapitre 2 : Urbanité d’interstice
Intensifier, diversifier et habiter pour développer La revitalisation d’une ville impose une étude d’interaction socio psychologique de l’usager avec son espace vécu. Cette étude doit se baser essentiellement sur une approche de réflexion bien spécifique. Jacques Malézieux propose une méthode de programmation portée sur trois axes principaux : intensifier / diversifier / habiter pour développer 63
Figure 40 : Intensifier / Diversifier / Habiter
a. Intensifier Il s’agit de créer des pôles d’attraction et des espaces de rencontres à une échelle réduite, L’intensification d’un site jugé insalubre se fait par Figure 41 : Intensifier : densification des pôles d'attractions
l’insertion d’aménagements spécifiques
assurant
sa
revitalisation C’est une approche de densification et de remise aux plus hauts degrés de rendement. Vu que l’importance d’un tissu est reliée à « son niveau de rayonnement culturel
et intellectuel valorisant les potentiels de créativité de sa population »
64
,
l’intensification se base essentiellement sur la volonté de l’usager d’y participer, les habitants locaux se retrouvent dans l’espace dont ils le réapproprient par des nouveaux pratiques et usages. 63
64
Une méthode de réflexion et de programmation de projet proposé par : Gilles Sénéchal , Jacques Malézieux , Claude Manzagol dans leur ouvrage « Grands projets urbains et requalification » CASAGRANDE, Marco. Biourban Acupuncture, Treasure Hill of Taipei to Artena. 2013
26 | P a g e
Chapitre 2 : Urbanité d’interstice
b. Diversifier L’intensification systématique au sein d’un même projet peut causer une monotonie menaçant sa rentabilité, d’où Jacques Malézieux met l’accent sur l’importance de la diversification des fonctions inscrite comme une solution assurant une robustesse et une durabilité du projet. Cette stratégie assure un espace
animé
et
dynamique de façon à attirer un public de toutes les classes sociales. Elle démontre que le centreville peut être rentabilisé par les citoyens et les visiteurs qui s’y rendent.
Figure 42 : Diversifier : combinaison d'usages
c. Habiter La rentabilité d’un projet est liée essentiellement à son acceptation dans son milieu. Ainsi chaque intervention doit être accompagné par une réflexion d’habiter l’espace. Cette interaction positive est assurée par l’intégration du projet dans le quotidien, c’est le fait de ramener l’échelle du projet urbain à l’échelle de l’usager. D’une part, le passant doit être guidé vers une expérience personnelle dans le projet, dont il vie selon ses repères et ses intérêts. Cette méthode transforme l’usager d’un simple passant a un acteur qui occupe l’espace. C’est l’aspect attractive du projet menant à son habitation D’autre part, l’intégration de l’infrastructure existante joue un rôle important dans la revitalisation du projet. Ces espaces se transforment du perçu au vécu.
Figure 43 : Habiter : intégration dans le quotidien 27 | P a g e
Chapitre 2 : Urbanité d’interstice
d. Développer Malézieux structure sa stratégie de réflexion sur un aspect ouvert et libre. Cette flexibilité ouvre la porte devant la créativité et l’innovation et
assure
progression
un
caractère
suggérant
de un
Figure 44 : Développement et durabilité
développement évolutif et durable.
Conclusion Le long de ses perpétuelles transformations, les villes d’aujourd’hui offrent un champ d’experimentation très important. Notamment, les interstices, subissent une diversité d’expériences marquant leurs potentiels encore dans l’ombre (squat, occupation temporaire, urbanisme transitoire) Cette stratégie d’expériences interstitielles est promotrice pour les concepteurs des villes de demain, qui n’ont pas cessé de mettre naissance à des nouvelles méthodes de revitalisation urbaine. En fait, les interstices ne peuvent pas être traités comme des faits isolés, ils tiennent leur valeur de leur union, c’est l’acupuncture urbaine. Cette stratégie doit obéir à une assise réflective bien déterminé, de ce fait, Jacques Malézieux base ses études sur 3 axes principaux de réflexion : intensifier,
diversifier,
habiter pour développer. Cette méthode cherche à créer des micro pôles d’attraction de multiples usages et les intégrer dans
le
quotidien
d’usager afin d’assurer leur Figure 45 : Conclusion : urbanité d'interstice 28 | P a g e
rentabilité
durabilité
et
Sfax, deuxième ville et centre économique de la Tunisie, est connue par son urbanisme très dense. Cette métropole a subi plusieurs mutations à travers l’histoire qui ont marqué son métissage et richesse. Notamment la médina de Sfax a connu plusieurs moments d’évolution qui ont causé la naissance d’une multiplicité d’espaces marginalisés sous forme d’interstices. Ces derniers pourraient, par leur réaménagement et requalification, contribuer à la revitalisation de la médina. En fait, vu son aspect très saturé, laissant peu de place pour s’étaler, la médina ne pourrait évoluer qu’à travers ses processus de fabrication internes.
Chapitre 3 : Mise en contexte
La ville de Sfax Présentation de la ville Sfax, est une ville portuaire de l’est de la Tunisie, située à 270 kilomètres de la capitale. Cette ville s’est
développée
autour
d’une
multiplicité
d’atouts dont elle est dotée, mais elle est soumise à plusieurs contraintes handicapantes. Sa position géographique privilégiée, sa densité démographique (955.500 Habitant), et sa large ouverture sur la mer (235 km) lui donnent un rôle économique très important. Elle présente le premier
port
d’exportation
et
d’échanges
commerciaux du pays.
Figure 46 : Sfax dans la carte de la Tunisie
Cette ville possède, au même temps, une richesse historique et un métissage stylistique très important résultant de la stratification des époques sur ce territoire. De nos jours, Sfax adapte un modèle urbain très équilibré assurant une remarquable complémentarité entre les différentes composantes urbaines : terrains agricoles (jnen), Medina et Mer.
« Elle était l 'exemple même d'un remarquable écosystème, où l'homme vivait en symbiose avec la nature et en équilibre avec le cosmos » (Fendrai, 1983) La ville de Sfax est riche au niveau
de
l’infrastructure.
Malgré qu’elle présente un état marginal, elle englobe une
grande
diversité
d’équipements
éparpillé
autour de la médina. Ils sont d’aspect
administratif
(poste,
Multiplicité…),
éducatif sportif
(lycées,
écoles…),
(stades…)
religieux
(mosquées, cathédrales…), et industrielles (NPK, SIAP…) 30 | P a g e
Figure 47 : les équipements publics de la ville de Sfax
Chapitre 3 : Mise en contexte
Morphogenèse de la ville
Figure 48 : Morphogénèse de la ville Sfax
31 | P a g e
Chapitre 3 : Mise en contexte
La médina de Sfax ‘’Avant d'être à même d'instaurer un nouveau mode d'existence urbaine, ne nous
faut-il
comprendre
la
pas nature
historique de la cité, faire le départ entre le rôle primitif, celui qu'elle fut par la suite amenée à assurer et celui qui pourrait lui revenir plus tard. Ne nous faut-il pas revenir aux plus lointaines perspectives du passé afin
Figure 49 : Photo prise sur les remparts de Sfax en 1994
d'affronter consciemment celles d'un proche avenir » (Lewis Mumford, 1989) Présentation de la médina de Sfax La médina de Sfax est fondée en 849 après J.-C, sous la dynastie aghlabide. Sa construction s’est faite avec des matériaux locaux provenant des ruines romaines de Thyna et de Taphrura. Ses remparts et Sa grande mosquée sont construits entre 850 et 859, assurant son aspect arabo-musulman. À l’époque, la ville s’ouvre directement sur la mer de son côté sud, justifiant ainsi sa robustesse militaire et son importance commerciale maritime.
Figure 50 :Muraille de la médina de Sfax
Figure 51 : La mer épouse la terre 32 | P a g e
Chapitre 3 : Mise en contexte
a. Morphologie :
Figure 52 : Morphogénèse de la médina de Sfax
La médina de Sfax se caractérise par son plan régulier. Elle épouse une forme quadrilatère de 600 m sur 400 m (24 ha de superficie). L’axe principal de la médina localise l’emplacement central de la grande mosquée. Cette médina présente un système polyfonctionnel, la mosquée occupe le centre qui se ramifie par les souks commerciaux, jusqu’aux habitations résidentielles à la périphérie. De nos jours, la médina de Sfax présente un chef d’œuvre d’exception puisqu’elle est la seule ville arabo-musulmane qui garde la totalité de ces remparts de 2750m de longueur et de 7 à 11 m d’hauteur.
Figure 53 : morphologie de la médina de Sfax 33 | P a g e
Chapitre 3 : Mise en contexte
b. Accessibilité : Initialement, la médina de Sfax compte deux portes principales : Beb Jebli : au niveau nord, ouvrant la médina sur la terre (jnen : destination des locaux dans la saison d’été). Il garantit les échanges commerciaux terrestres (agriculture/artisanat…) Beb Diwan : du côté sud, ouvrant sur mer et présentant la porte des dépôts d’échanges commerciaux maritimes. Grace aux augmentations incessantes du nombre des habitants, de nouvelles portes sont percées, durant l’histoire, afin de décongestionner la médina et le rempart comporte aujourd’hui 9 accès (15 portes)
Figure 54 : Accessibilité de la médina de Sfax
34 | P a g e
Chapitre 3 : Mise en contexte
c. Repères et Monuments : La médina de Sfax est en voie d’inscription sur la liste du patrimoine mondiale de l’UNESCO, elle est l’une des meilleures illustrations d’urbanisme des cités musulmanes. Elle comporte plusieurs monuments historiques très importants portant un aspect cultuel, militaire et identitaire. Bien que ces édifices souffrent d’un délaissement et de manque d’entretien, ils gardent leur charme d'authenticité.
Figure 55 : Repères et Monuments dans la médina de Sfax
d. Souks et activités : Les souks de la médina de Sfax sont le cœur battant de la ville, ils présentent à la fois un lieu touristique incontournable et un lieu commercial par excellence.
Figure 56 : Diverses activités médinales
35 | P a g e
Chapitre 3 : Mise en contexte Aujourd’hui, cet espace économique comporte 30 souks spécialisés selon les activités des marchands et des artisans.
Figure 57 : Répartitions des souks dans la médina de Sfax
Ces articles, malgré leurs qualités, risquent de perdre leur potentiels et leur symbolique identitaire en faveur de l’industrialisation des marchandises.
Naissance d’interstice au sein de la médina : La médina de Sfax a subi plusieurs moments d’évolutions à travers l’histoire. Ces mutations ont laissé des traces sur le tissu, par l’apparition de plusieurs espaces touchées par l’abandons sous formes d’interstices. En fait, le développement économique a poussé plusieurs habitants de la médina à quitter leur maisons et espaces de travail qui se transforment en espaces délaissés. À travers le temps, ces espaces portent un aspect marginal par manque d’entretien D’autre part, l’aspect patrimonial implique le respect d’une multiplicité de chartes de protection et de sauvegarde, de ce fait, toute nouvelle insertion obéit à des ordres bien déterminé, elle crée, donc, ces propres espaces inutiles sous forme de retraits. Ces espaces, à leur tour, se transforme par la suite en interstices dépourvus de toute vie. 36 | P a g e
Chapitre 3 : Mise en contexte
Les interstices de la médina : une revitalisation urbaine Les interstices possèdent un potentiel caché et un rôle prometteur important dans la revitalisation et la régénération urbaine. Ces lieux d’aversion peuvent se transformer en un lieu d’attraction générateur de cicatrisation urbaine. De ce fait, la revalorisation de la médina se justifie non seulement par le besoin de sauvegarder son identité, mais aussi par son rôle en tant qu’espace central d’hygiène et de bien être Ainsi, toute intervention sur la médina, n’est qu’une
interaction
entre
trois
approches
principaux (patrimonial, économique et urbain)
Figure 58 : approches de revitalisation urbaine
L’ASM : des tentatives de revitalisation de la médina de Sfax Malgré sa richesse et ses spécificités, la médina de Sfax n’est pas encore inscrite dans la liste du patrimoine mondial. Néanmoins, l’ASM
65
de Sfax lance aujourd’hui,
une tentative d’inscription de la ville au sein d’un projet de sauvegarde, de requalification et de mise en valeur de la ville de Sfax Cette étude cherche à réinvestir les bâtiments ayant une valeur patrimoniale au sein du tissu. Ces constructions actuellement fermées ou mal entretenus, seront réhabilitées et restaurées afin s’assurer : o La sauvegarde patrimoniale de ces bâtiments qui auront l'occasion d'être réaffectés et visités o La dynamisation de la médina à travers des actions ponctuelles adaptées à ce type d'espace historique o L'importance de l'effet d'entraînement que peut procurer cette action dans le reste de l'espace médina. Méthodologiquement, ce projet d’ASM consiste d'abord à la prise en compte du contexte spécifique du projet par l’investigation de tous les documents et les initiatives de cette politique de sauvegarde, ensuite à une étude des différents travaux nécessaires pour la revalorisation de la médina (reconversion des demeures, intégration de monuments,). Cette étude est synthétisée par un ensemble de plans d’actions. 65
ASM : Association de sauvegarde de la médina de Sfax
37 | P a g e
Chapitre 3 : Mise en contexte
Figure 59 : Parcours touristique projeté par l'ASM
Figure 60 : Linéaire à valoriser par l’ASM
Ce mémoire s’inscrit dans les mêmes intérêts de cette initiative de l’ASM. De ce fait, on doit en premier lieu, choisir un tronçon qui sera le support d’intervention.
Zone d’intervention Justification du choix La zone d’intervention est le tronçon sud de la médina ouvrant sur la ville coloniale de Sfax. Ce site d’intervention obéir à plusieurs critères spécifiques qui justifient son choix. Il offre des opportunités de faveur pour notre problématique : Une multiplicité d’interstices présentant une pathologie majeure dans l’urbain : interstices en état d’abandon Accessibilité et flux : le tronçon est accessible par 3 portes principales Des repérés marquants dans le tronçon : une multiplicité de point de repérage (monuments, sites, placettes…) Une interface de transition du tissu colonial au tissu médinal.
Figure 61 : Zone d'intervention 38 | P a g e
Chapitre 3 : Mise en contexte
Analyse du tronçon En se basant sur l’emplacement des accès Le tronçon sera divisé en trois zones
Figure 62 : Zoning du tronçon analysé
39 | P a g e
Chapitre 3 : Mise en contexte
|Page Figure 63 : Les trois zones du tronçon41étudié
Chapitre 3 : Mise en contexte
a. Le parcours :
Figure 64 : Représentation du parcours
Ce tronçon allonge toute la façade sud de la médina elle présente une richesse en termes de monuments marquants, de typologie et d’échelle (rue, ruelle, placette…). Néanmoins, ce parcours n’est pas mis en valeur. Comme étant l’interface de la médina et le premier contact du visiteur avec le tissu médinal, ce parcours présente une variété de flux marquant les activités quotidiennes des Sfaxiens. Le flux reste important au niveau des accès et devient faible vers les périphéries. Zone 1 : a
b
Figure 65 : Séquence 1 .1
c
Figure 66 : Séquence 1.2
L’accès au parcours se fait à travers une chicane. Ce
premier
parcours
se
caractérise par la diversité de largeurs
(divergence
et
convergence) assurée par des obstacles visuels qui guident le visiteur Figure 67 : Séquence 1 .3 42 | P a g e
et
assurent
intime du tissu médinal
l’aspect
Chapitre 3 : Mise en contexte Zone 2 : e
d
Figure 69 : Séquence 2.1
Figure 68 : Séquence 2.2
Ce parcours offre un champ visuel très large grâce à la placette centrale. Cette placette est caractérisée par plusieurs de cadrages de vue et de percées assurant sa centralité. L’élément végétal est présent. Plusieurs arbres offrent de l’ombre et animent cette place. Zone 3 : g
f
Figure 70 : Séquence 3.1
Ce parcours offre une perspective continue de largeur presque constante (4 m) Il est accessible, aussi, par un passage couvert menant à la porte de borj ennar
Figure 71 : Séquence 3.2 43 | P a g e
Chapitre 3 : Mise en contexte
b. Les interstices : Par le relevé sur site, une étude de l’état des lieux est faite afin d’identifier l’ensemble des interstices existants dans chaque zone du tronçon. Une analyse perceptuelle et séquentielle nous a permis en deuxième lieu à repérer les potentialités de ces espaces abandonnées.
Zone 1 :
Cette zone est accessible par la porte la plus importante de la médina (beb Diwan). Elle subit le flux le plus important et joue le rôle de frontière entre la ville coloniale et le tissu médinal
Figure 72 : Zone intermédiaire entre deux tissus
44 | P a g e
Chapitre 3 : Mise en contexte Interstice 1 : C’est
un
stockages
ensemble vides
de et
locaux
de
abandonnés
résultante de la migration des artisans de la médina. Ils sont accessibles à travers un passage délaissé et marginalisé.
Café Diwan Figure 74 : Plan interstice 1 zone 1
Figure 76 : Prises interstice 1 zone 1
Figure 75 : Façade interstice 1 zone 1
À l’époque, ces locaux étaient occupés par les artisans de chaussures traditionnelles. Ils couvrent 7.5 m² de superficie, De nos jours, ces espaces perdent leur rôle économique, ils sont abandonnés et fermés. 45 | P a g e
Chapitre 3 : Mise en contexte Interstice 2 : À l’origine, on devrait s’implanter en retrait par rapport à l’enceinte de la médina. Aujourd’hui ces espaces de retrait sont laissés pour compte. Ils offrent un interstice à récupérer
Figure 78 : Plan interstice 2 zone 1
Figure 80 : Prises sur interstices 2 zone 1
Par effet de temps et de manque d’entretien, ces espaces sont presque délabrés, ces
Aujourd’hui,
interstices
occupés
par
sont les
squatteurs ils perdent ainsi Figure 77 : Plan détail 1 interstice 2 zone 1 46 | P a g e
leur
sécuritaire
aspect Figure 79 : Plan détail 2 interstice 2 zone 1
Chapitre 3 : Mise en contexte Zone 2 : Cette zone est caractérisée par une multiplicité de points de
repères
marquants
l’histoire de la médina Elle se compose de deux interstices sous forme de bâtiments délaissé, organisé autour d’une grande place mal
exploitée
et
mal
aménagée.
Figure 81 : collage : placette beb el Kasbah
47 | P a g e
Chapitre 3 : Mise en contexte La Placette Cette placette est un repère marquant de la médina de Sfax, présentant le point de convergence de plusieurs artères principales. Elle est bornée par plusieurs monuments historiques (musée, mosquée, école…). Cet espace est accessible Beb Kasbah,
sa
morphologie
est
marquée par des gradins en forme circulaire
marquant
un
changement de niveau de 80 cm. Figure 82 : Coupe perspective place
1
2 Figure 83 : Prises sur place
Figure 85 : Vue A de la placette
Figure 84 : Vue B de la placette
Malgré son statut très important, cet espace présente un lieu mal animé : -souk spontané non organisé
-gradins mal exploités et non fréquentés - une grande parcelle non aménagée
48 | P a g e
Interstice 1 : Cet interstice se compose de deux bâtiments délaissés et d’une série de boutiques en ruine. Ces espaces
sont
Jonctionnés
par
une
placette
marginalisée. Ils présentent des valeurs patrimoniales hiérarchiques Elle est constituée d’une série de kiosques sous forme de locaux de stockage pour les artisans. Ces espaces n’ont conservé que leur ossature. Ils sont tombés en ruine g Cette construction était une maison traditionnelle a patio abandonnée depuis des années à cause de son état risqué de ruine Ce bâtiment ne porte pas une grande valeur patrimoniale. Il était
une
boulangerie
traditionnelle, de nos jours, il est fermé et laissée à l’abandon
Chapitre 3 : Mise en contexte
Figure 90 : Prises 2 sur interstice 1 zone 2
Figure 89 : Prises 3 sur interstice 1 zone 2
Story-board :
Souk
Figure 91 : PrĂŠsentation story bordĂŠe de la zone 2 50 | P a g e
Chapitre 3 : Mise en contexte Interstice 2: Cet interstice était à l’époque une maison traditionnelle. De nos jours, cet espace est squatté,
les
nouveaux
occupants
approprient l’espace et l’aménagent selon leurs besoins. Il se constitue d’une bâtisse délaissée accessible à travers une petite placette extérieure abandonnée.
Figure 93 : Plan interstice 2 zone 2
Figure 92 : Prises sur interstice 2 zone 2
Figure 94 : façade interstice 2 zone 2
Façade
51 | P a g e
Chapitre 3 : Mise en contexte Zone 3: Cette zone possède à l’époque un rôle militaire primordial marqué par la présence de ‘bordj ennar’. Aujourd’hui cette zone garde son rôle administratif,
elle
englobe
les
constructions administratives de la médina (municipalité, ASM.,) Cette zone présente une densité de flux très limitée vu son rôle purement résidentiel
et
administratif
(non
économique)
Interstice 1 : Tout près du local de la municipalité de la médina, cet interstice est la résultante d’un morcellement qui ne tombe pas juste. Vu ses dimensions, cet espace ne porte aucune vocation. Il se transforme aujourd’hui en un espace de décharge enclavé. R+2
Voisinage Résidentiel R+2
R+1
Figure 96 : Prises sur interstice 3.1
Figure 95 : Plan interstice 1 zone 3
Façade 52 | P a g e
Figure 97: Façade interstice 1 zone 3
Chapitre 3 : Mise en contexte Interstice 2: À la périphérie Est de la médina, cet interstice s’est transformé en un espace de décharge. Il est borné par l’enceinte de la médina et les nouvelles constructions. Vu son emplacement périphérique résidentielle, cet interstice présente un flux très faible. Figure 99 : Plan interstice 2 zone 3
Figure 100 : Prises sur interstice 2 zone 3
Façade
Figure 98 : Façade interstice 2 zone 3
Interstice 3 : Cet interstice est la résultante d’un (lotissement injuste). Il présente le reste d’un morcellement non étudié. Morphologiquement, il est de forme presque carré, accessible des deux côtés, et borné par des murets pour des raisons de sécurité
Figure 102 : Prises sur interstice 3.3 Figure 101 : Plan interstice 3 zone 3 53 | P a g e
Chapitre 3 : Mise en contexte
Pathologies et solutions D’après les analyses précédentes on constate que la ville de Sfax souffre d’une multiplicité de problèmes qui doivent être résolus : L’héritage matériel et immatériel de la ville est poussé vers l’abandon La médina porte un caractère atelier menant à un malaise urbain. Elle ne sert qu’à un territoire de travail. La rentabilité de la médina se limite au jours du souk, elle perd ainsi sa sécurité dans le reste des jours. Cette attitude a comme origine la dominance des commerces et des locaux économique unifonctionels D’autre part la médina offre une diversité d’espaces en attente d’intervention, ces interstices sont soit des espaces vides en abandon, soit des bâtiments en ruine, qui offrent des champs de possibles
Conclusion Sfax, la capitale du sud, est la deuxième ville de la république tunisienne, elle présente le cœur battant de l’économie du pays grâce à son aspect purement industriel. D’autre part cette ville possède une richesse historique matérielle et immatérielle très importante présente essentiellement dans son tissu médinal, mais cet héritage souffre d’abandon et d’oubli. Le tissu de la médina de Sfax est considéré comme dense et saturé, néanmoins, il englobe une réserve promotrice encore non investies sous forme d’une multiplicité d’interstices, une fois récupéré, capable de revitaliser ce tissu médinal. Le tissu choisi pour cette étude de mémoire se localise dans le côté sud de la médina, contenant plusieurs types d’interstices et une infrastructure très importante Quels sont les problèmes présents dans ce tissu ? et quels types de fonctions peut-on introduire afin de garantir sa revitalisation ?
54 | P a g e
Afin de bien répondre à la problématique posée, notre choix référentiel s’est basé sur trois projets : Le
premier
apporte
une
réponse
intéressante en termes de réaménagement d’un interstice abandonné en plein ville de New York Le 2éme projet est une sorte d’installation fluide allongeant un interstice délaissé et assuré sa revitalisation. Le 3éme est une perception de la stratégie suivie par l’ASM de Tunis, dans la revitalisation et la régénération de la médina de Tunis
Chapitre 4 : Étude de références
Chapitre 4 : Étude de références
Paley park : Présentation Paley park est un projet de réaménagement d’un interstice situé en plein ville de New York Cet entre-deux était un espace délaissé dépourvu de tout usage. William Paley, le propriétaire d’espace a recommandé de réaménager cet interstice en tant que mémorial à son père. Cette dent creuse se transforme par la suite en un jardin de poche Malgré son atmosphère d’aspect solitaire et intime, Paley park reste un espace urbain par excellence.
Figure 103 : Fiche présentatrice 'Paley Park'
Espace polyfonctionnel Paley Park ne tente pas d’être un espace multifonctionnel. C’est un espace de rencontre, de consommation et de détente. L’espace est aménagé d’une manière fluide et changeante par des chaises et des tables de café mobiles, de façon que les occupants peuvent disposer les sièges à leur guise,
Figure 104 : Plan Paley Park
56 | P a g e
Une succession de séquences Afin d’assurer le passage d’usage de la rue extérieur vers le projet, Paley Park offre plusieurs niveaux de transitions qui se manifeste dans la différenciation de niveau, le changement de calpinage et le rétrécissement d’accès. Ces outils permettent de créer un intérieur urbain plus privatif.
La nature influence l’architecture Paley park accentue le rôle des éléments naturels dans l’aménagement d’espace. En fait, les parois latérales sont couvertes de lierre, le mur arrière est une cascade de 20 pieds de hauteur et l’espace est rythmé par des arbres acacias. Ce type d’arbres garde toujours ces feuilles offrant un aspect esthétique et climatique apaisant. Ces éléments forment une limite acoustique et une couverture végétale diminuant la hauteur du projet et amenant l’espace à l’échelle de son utilisateur.
Chapitre 4 : Étude de références
Coupe B-B
Coupe A-A Figure 106 : Coupes Paley Park
Conclure
Pour conclure, il existe plusieurs espaces interstitiels délaissés qui pèsent négativement sur l’usage, ces espaces présentent dans la plupart des cas des zones d’aversion et de malaise. Le réaménagement de ces espaces leur redonne vie, améliore l’atmosphère urbain et tend vers la convivialité en ville. Notamment Paley park, prouve que La rentabilité d’espace n’est plus reliée à son expansion, l’Architect utilise un petit terrain pour créer un cadre très intime, grâce à une multiplicité d’outils : cascade d’eau, les éléments végétaux, il crée un intérieur urbain facile à s’approprie
Figure 107 : ambiance et composantes : Paley park 58 | P a g e
Chapitre 4 : Étude de références Concepts retenus :
Figure 108 : Concepts retenus Paley Park
59 | P a g e
Chapitre 4 : Étude de références
City Thread Présentation
’ Être en chemin est un processus compliqué qui inclut aussi bien la route que les régions traversées ’’ 66 En fait, l’être humain étant souvent en déplacement dans ces activités, ce que se déroule en route peut être, parfois, plus important que le but assigné.
‘ Être en route n’implique pas nécessairement que l’on vise un but.’ 67 Dans ce contexte, les architectes Greg Corso et Mally Hunker agissent sur un interstice non fréquenté à Chattanooga par l’insertion artistique
d’une
installation
allongeant
sa
profondeur. Le projet est constitué d'un serpentin linéaire et continu, construit d'une série de tubes d'acier assemblés
Figure 109 : Fiche présentatrice : City Thread
Figure 110 : Axonométrie City Thread 66 67
L’art de lieu : Architecture et paysage, permanence et mutation : Christian Norberg Schulz : p35 L’art de lieu : Architecture et paysage, permanence et mutation : Christian Norberg Schulz : p35
60 | P a g e
Chapitre 4 : Étude de références Parcours a divers usages
Plan RDC Figure 111 : Divers usages City Thread
Cette infrastructure artistique décomposant l'espace global en série d'espaces fonctionnelles polyvalents Elle présente un lien social multidisciplinaire offrant des espaces a divers usages
Coupe A-A
61 | P a g e
Chapitre 4 : Étude de références Conclure :
Figure 112 : Ambiance et composantes : City Thread
La conception vise à permettre aux piétons de vivre leur trajet d’une manière sensible et dynamique. Cette expérience interstitielle met en valeur le parcours, et transforme un interstice mal fréquenté en un lieu d’activités d’échange et d’expression Le parcours se transforme du perçu au vécu
62 | P a g e
Chapitre 4 : Étude de références Concepts retenus :
Figure 113 : Concepts retenus City Thread
63 | P a g e
Chapitre 4 : Étude de références
Rénovation urbaine de la médina de Tunis : Suite à la dégradation d’etat de plusieurs
bâtiments,
la
surdensification, et l’occupation anarchique
de
plusieurs
monuments délaissé l’ASM de Tunis ne cesse pas de réaliser des opérations de réhabilitation de la médina. En fait, « Ils ont
réussi
à
transformer
sensiblement le quartier, en augmenter l’attrait économique et touristique, et améliorer la qualité
de
vie
des
populations » 68 Ces opérations sont d’aspect urbain et architectural
Figure 114 : Fiche présentatrice : reconversion de la médina de Tunis
Interventions urbaines : Poussé par un diagnostic d’un paysage fortement degradé, l’ASM tend a mettre en valeur la médina a travers un projet de restauration
et
d’embellissement
de
deux
parcours urbain de part et d’autre du pôle central de la médina mettent
(la
mosquée),
ils
valeur
un
en
patrimoine qui avait presque été oublié : le quartier de la rue Figure 115 : Plan des deux parcours urbains
Dar-el-JED, au nord, et celui des Andalous, au sud.
68
Zoubeïr Moulhi, ancien directeur de l’ASM.
64 | P a g e
Chapitre 4 : Étude de références Quelques opérations urbaines :
Revêtement du sol (pavage défectueux)
Restauration des façades
Entretient des réseaux (câblage qui adhère l’esthétique des façades)
Insertion d’aménagements urbains
Ambiances résultantes
Figure 116 : Intervention architecturale ASM
Cette stratégie de requalification urbaine donne naissance à des espaces d’usage culturel et artistique, et la médina est réanimée par ses usagers.
65 | P a g e
Chapitre 4 : Étude de références Interventions Architecturales : Au niveau architectural, l’ASM s’intéresse à toute bâtisse porteuse de potentiel et de valeur. De ce fait, plusieurs demeures qui souffrent d’abandon et d’oubli sont entretenu. Elles sont devenues prêtes à accueillir des fonctions culturelles et artistiques (madrasa, maisons d’hôte, musée…). Quelques opérations architecturales :
Une madrasa délaissée réhabilité en crèche en faveur de la municipalité L’école Montacyria
Restauration et mise en valeur des églises et mosquées présentes dans les parcours Mosquée Zitouna et église Notre dame de rosaire
Restauration du palais Khair Eddin Bêcha et sa reconversion en un musée de la ville de Tunis Palais Khair Eddin
Restauration et reconversion de maisons privées en hôtels de charme Dar Bel Hassen
66 | P a g e
Chapitre 4 : Étude de références Conclusion L’ASM cherche à assurer une gentrification du tissu médinales de Tunis à travers une série d’action qui touchent à la fois le coté urbain et architectural de la médina. Cette stratégie se base sur la restauration, reconversion et réhabilitation des faits urbains présentant un etat d’abandon. Ces actions s’inscrivent dans le cadre d’une vision globale et justifiée de réhabilitation de la médina de Tunis. Revitalisation des points de repères : création des haltes
Valorisation du patrimoine : restauration et entretien des édifices
Figure 117 : Intervention ASM de Tunis
Insertion de circuit touristique : animation socio-économique de la trajectoire
Entretien des bâtiments risqués de ruine : façade/ structure…
Concepts retenus
Figure 118 : Concepts retenus intervention ASM Tunis
67 | P a g e
Chapitre 4 : Étude de références
68 | P a g e
Chapitre 5 : Synthétiser, Interpréter, Projeter
Pour Tschumi Bernard, l’architecture ne peut jamais être « sans événement, sans activité, sans
fonction ; l’architecture doit être considérée comme la combinaison d’espaces, d’événements et de mouvements, sans préséance ni hiérarchie entre ces termes ». (2000) Cette combinaison nous guide à revoir la question du rapport entre l’architecture bâti, l’évènementielle et le dynamique dans toute programmation
fonctionnelle
architectural et urbain
d’un
projet
Chapitre 5 : Synthétiser, Interpréter, Projeter
À l’échelle de l’urbain Programmation fonctionnelle Le programme fonctionnel de notre projet s’inscrit aux mêmes objectifs de l’ASM qui cherche à revitaliser la médina de Sfax en travaillant sur un nouveau parcours animé par ses vides urbains (interstices). Ces dents creuses doivent ‘’tenir compte du tangible et préserver l'intangible, il faut garder les souvenirs’’ (DaouJatli 2010). Cet acte doit garantir un dialogue harmonieux entre l’aspect patrimonial de la médina, la mémoire des locaux et les besoins socio-économiques actuels. On opte ainsi à créer des espaces d’interaction, d’échange et de rencontre entre différents intervenants (Homme, espace, temps) qui cherchent dans leur totalité à cicatriser les pathologies déjà identifiés. •
L’héritage matériel et immatériel oublié : une sensibilisation au richesse cachées de la médina par son exposition aux visiteurs
•
Le caractère atelier de la médina : injection d’activités de plaisance et de bien être
•
La rentabilité et la sécurité : insertion d’activités évènementielles dynamiques
La médina se transforme d’un espace d’aversion a un espace d’attraction de divers usagers
Figure 119 : 3 entités types d'activités inscrites
70 | P a g e
Chapitre 5 : Synthétiser, Interpréter, Projeter
L’exposition : Par des galeries d’art et d’espaces d’exposition, il s’agit de sensibiliser les visiteurs aussi bien les locaux à l’empreinte identitaire de la médina et de mettre en valeur la mémoire collective des Sfaxiens Figure 120 : muséification
La détente : On cherche à transformer les limites et les barrières d’aversion
en
une
ambiance
séquentielle
intergénérationnelle attractive ce qui génère une revitalisation urbaine. La médina ainsi porte un nouvel aspect de plaisance et de satisfaction aux besoins de détente et de relaxation.
Figure 121 : Détente
L’évènementiel À travers l’appropriation de l'espace par des installations spécifiques, nous essayons de mette naissance à un lieu qui redéfini l’interaction entre le visiteur et son espace dont L'évènement cherche à reconquérir l’existant d’une manière Figure 122 : Évènementiel
créative, ludique, dynamique et évolutive
Les Intentions Cette intervention urbaine se manifeste dans la requalification d’un circuit touristique et culturel par l’intermédiaire d’une série d’actions sur le tronçon. La mise en valeur des repères marquants du tronçon et leur intégration dans le quotidien d’usagers (Musée d’art contemporain / café Diwan / tour ennar) Figure 123 : Mise en valeur
Par des petites interventions, nous visons la régénération et la réhabilitation d’un parcours culturel. Il s’agit également d’insérer de nouvelles fonctions par la récupération d’interstices présents Figure 124 : Régénération parcours 71 | P a g e
Chapitre 5 : SynthĂŠtiser, InterprĂŠter, Projeter
Figure 125 : Dispatching 73 | Pdes a gfonctions e
Zone 1 Orientation : Sud de la mÊdina Accès : les 4 portes de Bed Diwan
Figure 126 : Intentions zone 1
76 | P a g e
Zone2 Orientation : Sud-Ouest de la mÊdina Accès : la porte de Beb Kasbah
Figure 127 : Intentions zone 2
78 | P a g e
Zone 3 Orientation : Sud-Est de la mÊdina Accès : la porte de Borj ennar
Figure 128 : Intentions zone 3
À l’échelle d’interstices 1 ère esquisse (La zone 2)
80 | P a g e
- Difficulté d’identification de la place en tant qu’interstice (elle possède aujourd’hui un vécu bien déterminé) - L’échelle de la place estompe les interventions interstitielles
- Se focalisé sur les espaces identifiés en tant qu’interstices - Intervenir
sur
des
interstices
ponctuels étalés sur tout le parcours
2 . Es qui s s ef i na l e
Une ns e mbl ed’ a c t i o nsa s s ur a ntl ar e qua l i f i c a t i o n, l ’ e nt r e t i e ne tl a
1 2
PLANMASSE 2
I ns e r t i o nd’ uns e r po nt i nbl a ncqui s ec o nt r a s t ea v e cl apa l e t t edec o ul e ur d e to f f r e , a ume met e mps , undi v e r so ppo r t uni
l ar e v a l o r i s a t i o ndut r a nç o nmé di na l e t udi é
3
r del amé di na . Ceg e s t emo de r nea s s ur el ’ uni f i c a t i o ndel ’ i nt e r v e nt i o n ni t é sd’ us a g e se td’ a ppr o pr i a t i o nd’ e s pa c e
CONCLUSION GÉNÉRALE Les villes sont en perpétuelle évolution, elles cherchent à s’étaler autour de leur centre. Aujourd’hui, cette stratégie d’étalement marque ses limites d’incohérence territoriale.et les villes tendent à se densifier plutôt qu’à s’étendre, aussi bien par la restructuration, la réhabilitation, la reconversion ou encore la requalification de ces processus internes. L’interstice, reconnu comme étant un entre deux dépourvu de toute valeur socioéconomique, présente une imperfection urbaine affectant l’homogénéité des villes, en contrepartie, cet espace offre des opportunités encore non investies dans la régénération urbaine. En fait, l’histoire d’urbanisme a marqué une série d’expériences d’appropriation interstitielles (squat/occupation temporaire/urbanisme transitoire…) De ce fait, ces délaissés de l’urbanisme ne seront plus perçu comme des défauts urbains, ils seront, dorénavant, des lieux de possibles. Ils offrent par l’acupuncture urbaine un support prometteur pour une nouvelle régénération urbaine. La médina de Sfax, est un tissu riche et très saturé laissant peu de place pour s’étaler, mais cherchant à se développer par la revitalisation de ses processus de fabrication internes notamment, les interstices. Notre projet de mémoire se propose d’intervenir sur ce tissu par la requalification et la réhabilitation d’un parcours culturel à travers une régénération des interstices qui s’y trouvent. Ces derniers se transforment ainsi d’espaces d’aversion et de malaise en de nouveaux lieux d’attraction et de partage.
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TABLE DE MATIÈRE REMERCÎMENT .......................................................................................................................... INTRODUCTION.......................................................................................................................... PROBLÉMATIQUE ...................................................................................................................... MÉTHODOLOGIE ........................................................................................................................
Chapitre 1 : Interstice urbain
1
L’urbanisme ................................................................................................... 2 A.
É VOLUTION DE L’ ART URBAIN .............................................................................................................................................................. 2
A.
L ES THÉ ORIES D’ URBANISME ................................................................................................................................................................ 4 B. APPLICATION DU TERME D’ URBANISME ...................................................................................................................................... 5 CONCLUSION ..............................................................................................................................................................................................................7
De l’espace, lieu à la perte ........................................................................ 7
CONCLUSION ............................................................................................................................................................................................................12
L’interstice urbain ...................................................................................... 13
A.
L’ É TAT : .................................................................................................................................................................................................................15 L’ É CHELLE ..........................................................................................................................................................................................................15 C. L E TYPE ................................................................................................................................................................................................................ 16 B.
85 | P a g e
Chapitre 2 : Urbanité d’interstice
19
Les Expériences Interstitielles : habiter l’inhabituel ..................... 20
Interstice de demain : de l’aversion à l’attraction ..........................24
A.
I NTENSIFIER ......................................................................................................................................................................................................26 DIVERSIFIER ......................................................................................................................................................................................................27 C. H ABITER ..............................................................................................................................................................................................................27 D. D É VELOPPER...................................................................................................................................................................................................28 B.
Chapitre 3 : Mise en contexte
29
La ville de Sfax .......................................................................................... 30
La médina de Sfax.....................................................................................32 A.
M ORPHOLOGIE : ...........................................................................................................................................................................................33 ACCESSIBILITÉ : .............................................................................................................................................................................................34 C. REPÈ RES ET M ONUMENTS : ...............................................................................................................................................................35 D. SOUKS ET ACTIVITÉ S : ..............................................................................................................................................................................35 B.
Zone d’intervention...................................................................................38
A.
L E PARCOURS : ..............................................................................................................................................................................................42 B. L ES INTERSTICES : .......................................................................................................................................................................................44
Chapitre 4 : Étude de références
86 | Page
55
Chapitre 5 : Synthétiser, Interpréter, Projeter
69
À l’échelle de l’urbain............................................................................... 70
À l’échelle d’interstices ........................................................................... 80
A.
I NTERSTICE 1 : CAFÉ TÉ RIA................................................................................................................................................................... 83 B. I NTERSTICE 2 : E XPOSITION ET GALERIE .................................................................................................................................. 83
CONCLUSION GÉNÉRALE.................................................................................................... 84 TABLE DE MATIÈRE .............................................................................................................. 85
TABLEAU DE FIGURES......................................................................................................... 88 BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................... 92
87 | P a g e
TABLEAU DE FIGURES
88 | Page
TITRE FIGURE Exemple d'art urbain antique: tissu urbain grec
SOURCE
P
Figure 1 :
Gravure de J. Buhlmann modifié par auteur
2
Figure 2 :
Exemple d'art urbain de renaissance
2
Figure 3 :
Échelle d'évolution d’art urbain
L’urbanisme avant la lettre : de l’Antiquité au XIXe siècle Personelle
Figure 4 :
Schéma explicatif de l'urbanisme
Personelle
3
Figure 5 :
Les courants théoriques d'urbanisme
Personelle
5
Figure 6 :
Tissu urbain de Barcelone (plan Cerda)
Plan cerda modifié par auteur
5
Figure 7 :
Tissu urbain Haussmannien de Paris
Plan Cerda mocifié par auteur
5
Figure 8 :
Schéma explicatif d’étalement urbain
Personelle
6
Figure 9 :
L’etalement urbain
Philippe Tastet (dessinateur de presse)
6
Figure 10 :
Insertion urbaine
Maquette ville modifié par auteur
6
Figure 11 :
Rejet d'insertion nouvelle par l'existant
Maquette ville modifié par auteur
7
Figure 12 :
l'espace et le temps créateurs de lieu
Personelle
8
Figure 13 :
La notion de lieu selon Norberg Schulz
Personelle
9
Figure 14 :
La notion de lieu selon Michel De Certeau
Personelle
10
Figure 15 :
La notion de lieu selon Marc Augé
Personelle
10
Figure 16 :
Schéma explicatif de la perte de lieu
Personelle
11
Figure 17 :
Schéma explicatif du Mi-lieu
Personelle
12
Figure 18 :
Récapitulation de la notion de lieu et ses dérivés
Personelle
12
Figure 19 :
Schéma présentant l'interstice
Personelle
13
Figure 20 :
Définition de l’interstice selon diverses acceptions
Personelle
14
Figure 21 :
L’interstice : espace anonyme
Personelle
14
Figure 22 :
L'interstice à l’échelle du bâti
Personelle
15
Figure 23 :
L’interstice à l’échelle de la ville
Personelle
15
Figure 24 :
L’interstice à l’échelle de la région
Personelle
16
Figure 25 :
Type empaquetage d'interstice
Floor plan modifié par auteur
16
Figure 26 :
Type coupure d'interstice
Floor plan modifié par auteur
16
Figure 27 :
Type endogène d'interstice
Floor plan modifié par auteur
16
Figure 28 :
Double dimension spatio temporelle d'interstice
Personelle
17
Figure 29 :
Conclusion : interstice urbain
Personelle
18
Figure 30 :
interstice et expression murale
Ruined wall with graffiti and rubble
20
Figure 31 :
Mur ruiné : graffiti et gravats : fairytale design
Old ruined building interior with graffiti
20
Figure 32 :
Schéma qui explique le squat
21
Figure 33 :
Caricature : Crise, logement, squat
Le mal-logement et les exclusions en France modifié par auteur Personelle
3
21
Figure 34 :
Occupation temporaire d’espace
Figure 35 :
Aquarelle souk spontanée, Sfax
Marché de Zagora : sur la route marchés Sur la route des marchés
des
Figure 36 :
Schéma explicatif d'urbanisme transitoire
Networks of Urban Acupuncture
23
Figure 37 :
Interconnexion et complémentarité
Personelle
25
Figure 38 :
Acupuncture urbaine
Casagrande Laboratoire, 2013
25
Figure 39 :
Acupuncture urbaine union de micro interventions
Personelle
25
Figure 40 :
Intensifier / Diversifier / Habiter
Personelle
26
Figure 41 :
Intensifier : densification des pôles d'attractions
Personelle
26
Figure 42 :
Diversifier : combinaison d'usages
Personelle
27
Figure 43 :
Habiter : intégration dans le quotidien
Personelle
27
Figure 44 :
Développement et durabilité
Personelle
28
Figure 45 :
Conclusion : urbanité d'interstice
Personelle
28
Figure 46 :
Sfax dans la carte de la Tunisie
Google earth
30
Figure 47 :
Les équipements publics de la ville de Sfax
30
Figure 48 :
Morphogénèse de la ville Sfax
De la Médina à la Mer - Réaménagement du Port de Sfax Personelle
31
Figure 49 :
Photo prise sur les remparts de Sfax en 1994
Les remparts LL 94
32
Figure 50 :
Muraille de la médina de Sfax
Personelle
32
Figure 51 :
La mer épouse la terre
Personelle
32
Figure 52 :
Morphogénèse de la médina de Sfax
ASM de Sfax modifié par auteur
33
Figure 53 :
Morphologie de la médina de Sfax
Personelle
33
Figure 54 :
Accessibilité de la médina de Sfax
Personelle
34
Figure 55 :
Repères et Monuments dans la médina de Sfax
Personelle
35
Figure 56 :
Diverses activités médinales
Collage personel
35
Figure 57 :
Répartitions des souks dans la médina de Sfax
Personelle
36
Figure 58 :
Approches de revitalisation urbaine
Personelle
37
Figure 59 :
Parcours touristique projeté par l'ASM
ASM de Sfax
38
Figure 60 :
Linéaire à valoriser par l’ASM
ASM de Sfax
38
Figure 61 :
Zone d'intervention
Personelle
38
Figure 62 :
Zoning du tronçon analysé
Personelle
39
Figure 63 :
Les trois zones du tronçon étudié
Personelle
41
Figure 64 :
Représentation du parcours
Personelle
42
Figure 65 :
Séquence 1 . 1
Photos Auteur
42
Figure 66 :
Séquence 1 . 2
Photos Auteur
42
Figure 67 :
Séquence 1 . 3
Photos Auteur
42
Figure 68 :
Séquence 2 . 1
Photos Auteur
43
Figure 69 :
Séquence 2 . 2
Personelle
43
Figure 70 :
Séquence 3 . 1
Photos Auteur
43
Figure 71 :
Séquence 3 . 2
Photos Auteur
43
Figure 72 :
Zone intermédiaire entre deux tissus
Collage personel
44
89 | P a g e
22 22
90 | Page
Figure 73 :
Collage placette beb Diwan
Collage personel
44
Figure 74 :
Plan interstice 1 zone 1
Relevé sur site personel
45
Figure 75 :
Façade interstice 1 zone 1
Relevé sur site personel
45
Figure 76 :
Prises interstice 1 zone 1
Photos Auteur
45
Figure 77 :
Plan interstice 2 zone 1
Relevé sur site personel
46
Figure 78 :
Plan détail 1 interstice 2 zone 1
Relevé sur site personel
46
Figure 79 :
Plan détail 2 interstice 2 zone 1
Relevé sur site personel
46
Figure 80 :
Prises sur interstices 2 zone 1
Photos Auteur
46
Figure 81 :
Collage : placette beb el Kasbah
Collage personel
47
Figure 82 :
Coupe perspective place
Personelle
48
Figure 83 :
Prises sur place
Photos Auteur
48
Figure 84 :
Vue B de la placette
Collage personel
48
Figure 85 :
Vue A de la placette
Collage personel
48
Figure 86 :
Axonométrie interstice 1 zone 2
Personelle
49
Figure 87 :
Éléments graphiques interstice 1 zone 2
Relevé sur site personel
49
Figure 88 :
Prises 1 sur interstice 1 zone 2
Photos Auteur
49
Figure 89 :
Prises 2 sur interstice 1 zone 2
Photos Auteur
50
Figure 90 :
Prises 3 sur interstice 1 zone 2
Photos Auteur
50
Figure 91 :
Présentation story bordée de la zone 2
Personelle
50
Figure 92 :
Prises sur interstice 2 zone 2
Photos Auteur
51
Figure 93 :
Plan interstice 2 zone 2
Relevé sur site personel
51
Figure 94 :
Façade interstice 2 zone 2
Relevé sur site personel
51
Figure 95 :
Plan interstice 1 zone 3
Relevé sur site personel
52
Figure 96 :
Prises sur interstice 3.1
Photos Auteur
52
Figure 97 :
Façade interstice 1 zone 3
Relevé sur site personel
52
Figure 98 :
Façade interstice 2 zone 3
Relevé sur site personel
53
Figure 99 :
Plan interstice 2 zone 3
Relevé sur site personel
53
Figure 100 :
Prises sur interstice 2 zone 3
Photos Auteur
53
Figure 101 :
Plan interstice 3 zone 3
Relevé sur site personel
53
Figure 102 :
Prises sur interstice 3.3
Photos Auteur
53
Figure 103 :
Fiche présentatrice 'Paley Park'
Archdaily modifié par auteur
56
Figure 104 :
Plan Paley Park
Archdaily modifié par auteur
56
Figure 105 :
Coupe urbaine Paley Park
Archdaily
57
Figure 106 :
Coupes Paley Park
Archdaily
58
Figure 107 :
Ambiance et composantes : Paley park
Archdaily
58
Figure 108 :
Concepts retenus Paley Park
Personelle
59
Figure 109 :
Fiche présentatrice : City Thread
Archdaily
60
Figure 110 :
Axonométrie City Thread
Archdaily
60
Figure 111 :
Divers usages City Thread
Archdaily
61
Figure 112 :
Ambiance et composantes : City Thread
Archdaily
62
Figure 113 :
Concepts retenus City Thread
Personelle
63
Figure 114 :
Fiche présentatrice : reconversion de la médina
ASM de Tunis modifié par auteur
64
de Tunis Figure 115 :
Plan des deux parcours urbains
ASM de Tunis
64
Figure 116 :
Intervention architecturale ASM
ASM de Tunis
65
Figure 117 :
Intervention ASM de Tunis
Personelle
67
Figure 118 :
Concepts retenus intervention ASM Tunis
Personelle
67
Figure 119 :
3 types d'activités inscrites
Personelle
70
Figure 120 :
Exposition
Personelle
71
Figure 121 :
Détente
Personelle
71
Figure 122 :
Évènementiel
Personelle
71
Figure 123 :
Mise en valeur
Personelle
71
Figure 124 :
Régénération parcours
Personelle
71
Figure 125 :
Dispatching des fonctions
Personelle
73
Figure 126 :
Intentions zone 1
Personelle
75
Figure 127 :
Intentions zone 2
Personelle
77
Figure 128 :
Intentions zone 3
Personelle
79
Figure 129 :
Esquisse 1 Zone 2
Personelle
81
91 | P a g e
BIBLIOGRAPHIE Livres : Espaces publics : idéal, revitalisation et acupuncture urbaine : Quentin Lefèvre L’art de lieu : Norberg Schulz 1981 Non-lieux : introduction à une anthropologie de la surmodernité : Marc Augé Bâb Bhar à Sfax : Histoire. Mémoire. Identité : Ridha Kallel Medina immutable ? Elsa Coslado / Justin McGuinness / Catherine Miller Architecture vernaculaire et nature : comment intégrer la modernité dans le respect de la tradition Le M’Zab une leçon d’architecture : André Ravéreau / préface Hassan Fathi Médina de Tunis : intégration des aspects sociaux dans les projets de rénovation urbaine Tunis 1800-1950 : Portrait architectural et urbain ASM Réhabilitation de la médina : projet pilote Hafsia- Kherba
Mémoires : Tissu urbain : La requalification du boulevard 1er mai pour une réconciliation urbaine entre passé et présent : Cas d’étude : la ville d’Ain T’émouchent Le Vide. Nouvelle stratégie urbaine et outil architectural. Les interstices du centre-ville de Tunis : Rania Zribi : ENAU Juin 2016 L’interstice urbain : un lieu potentiel de la ville contemporaine : Godefroy rivière Intervention ponctuelle dans un milieu urbain ancien : le centre-ville de Tunis : Adnan Abassi : ENAU 2009 Le vide…une stratégie : Mohamed amine Chekli NON-LIEU : vecteur de liberté : Alexandre Simard 2011 Composer dans l’incertitude : urbanisme transitoire : Rémi Bestoquet Fragment urbain : Anouar Hajjar. Février 2018 Réinsertion d’une fabrique oubliée : Hayfa Taboubi Les sous ponts : Mahdi Ouennich (juin 2018) Vers une approche soutenable : Mariam Dachraoui (juin 2018)
92 | Page
Sites : Carfree.fr : L’urbanisme totalitaire de Le Corbusier Citadivision : Pratiques interstitielles dans les villes contemporaines (3 articles) Art espaces publique : habiter les interstices des villes L’art de l’espace public : Esthétiques et politiques de l’art urbain
Articles : L’échelle urbaine et architecturale : François Dufaux Clara Guillaud : Interstices urbains et pratiques culturelles Demain la ville : Soigner la ville par l’acupuncture urbaine L’avenir des lieux : Philippe Madec Architecture tunisienne entre vernaculaire et contemporain : Wahid Tayari Tunis Patrimoine vivant : conservation et créativité (Zouhaier moulhi et Faika Bejaoui) Insertion urbaine : comment respecter le tissu urbain existant Medina de Tunis : intégration des aspects sociaux dans les projets de rénovation urbaine
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