1 minute read
POURQUOI RENDRE VISIBLES LES MOUVEMENTS URBAINS DES CARREFOURS?
from Mix Urbains
1 « Le nombre de voitures, leur vitesse et le gigantisme des infrastructures routières ont fait perdre aux gens toute notion d’échelle humaine. L’architecture à 60 km/h est devenue dominante, alors que les villes avaient été façonnées jusque là par une architecture à 5km/h ». Jan Gehl, interview de midionze. com du 23 Avril 2013.
2 Aimsun est un logiciel de simulation de trafic français.
Advertisement
3 Une animation du programme de recherche dirigé par Carlo Ratti Drivewave/Senseable City Lab/MIT, en 2016, présente la fin des feux de circulation en proposant un carrefour avec un mouvement continu de voitures dans un quartier urbain de Boston, en oubliant les passages piétons.
Après les révolutions énergétique et automobile qui ont provoqué un étalement des villes et la désarticulation des espaces urbains1, la pandémie renforce les mises à distance. Cependant l’augmentation de la population urbaine et globale, ainsi que les distances entre les habitats et les polarités métropolitaines, intensifient les déplacements et la saturation des métropoles dans le monde. La crise des énergies fossiles encourage aux déplacement courts. Un resserrement des parcours s’engage avec des contraintes de plus en plus complexes. Des places historiques, issues des villes pré-industrielles pour le piéton et le cheval, nous sommes passés à des carrefours distendus avec de fortes fréquentations et une multiplication des modes de déplacement, avec et sans moteur. Ainsi la nécessité de se croiser augmente, mais les logiques techniques de séparation et d’optimisation des flux ne sont pas suffisantes pour endiguer les congestions et les sentiments d’insécurité et d’isolement. L’oubli fréquent du multimodal dans la représentation des projets de gestion des carrefours urbains le confirme, que ce soient les derniers logiciels de gestion de flux comme Aimsun©2 ou les laboratoires de recherche comme le MIT32 . C'est aussi souvent le cas dans la mise au point des véhicules autonomes qui trouvent des limites dans les premières expérimentations in situ. Après le retour du piéton et du vélo dans la hiérachie des carrefours, il s’agit d’intégrer la diversité des modes de déplacement et des mobilités augmentées. La proposition est d’intégrer une plus grande diversité de modes de déplacement en identifiant des principes qui permettent la co-présence et plus seulement une hiérarchie des modes.
Depuis plusieurs décennies, l’approche des sociologues met en avant le besoin des habitants de se rencontrer. Les spécialistes des mobilités ont bien identifié l’importance des gares, lieux de croisement et des changements de modes de déplacement. Le traitement des croisements appelle une attention à l’échelle humaine afin de permettre la co-présence et la rencontre, et pas seulement la fluidité des masses pour faire ville. La conception des mouvements permet d’intégrer la possibilité de se croiser, ou non, selon les pratiques locales et selon les fréquentations. Il s’agit donc d’un nouvel indicateur de qualité. Plus la diversité des croisements est importante, plus l'échange est favorisé.3