Nelly Pons
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Déclinaison pratique et ludique de son enquête Océan plastique (2020), ce guide est enrichi des incontournables illustrations de Pome Bernos. Nous voilà parés pour faire la guerre au tout-jetable et au tout-plastique ! Née sur un domaine agricole, Nelly Pons a toujours été sensible à son environnement. Diplômée d’un double cursus scientifique et culturel, son parcours allie création et engagement. Elle a notamment coécrit Animal, livre du film éponyme de Cyril Dion (Actes Sud, “Domaine du possible”, 2021). Cet ouvrage est le quatrième qu’elle publie dans la collection “Je passe à l’acte”. Pome Bernos est autrice de bandes dessinées, illustratrice et graphiste. Elle a publié Chroniques d’un pigeon parisien (Emmanuel Proust, 2004) et Les winners, c’est juste des losers qui s’acharnent (avec Aurore Debierre, Ratures, 2015). Contributrice régulière de la collection “Je passe à l’acte”, elle a notamment illustré Débuter son potager en permaculture et Choisir de ralentir de Nelly Pons (2017).
Dép. lég. : mars 2022 10 € TTC France www.actes-sud.fr 978-233-0-16329-7
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DÉPLASTIFIER
SA VIE
je passe à l’acte je passe à l’acte
Sur un ton personnel et non sans une pointe d’humour, Nelly Pons nous révèle quelques secrets pour réduire son empreinte plastique au quotidien, individuellement mais aussi collectivement. Car déplastifier sa vie, ce n’est pas simplement s’appliquer une série d’actions concrètes. C’est aussi poser un regard critique sur la société de consommation, développer une philosophie nouvelle, redéfinir notre place sur cette planète. C’est, en somme, reprendre son pouvoir d’agir et le mettre au service du vivant.
DÉPLASTIFIER SA VIE
e n’est plus un secret pour personne : le plastique n’est pas si fantastique. Selon l’angle depuis lequel on l’observe, il est même plutôt dramatique. Face à la pollution généralisée de l’ensemble des écosystèmes et des organismes vivants, devant cet écocide silencieux qui s’affaire continuellement sous nos yeux, que faire ? Déplastifier sa vie, pardi !
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Vous trouverez plus d’informations sur les notions marquées d’un astérisque dans la rubrique “Pour en savoir plus”, p. 58.
Citation p. 45 : Florian Cézard, Marie Mourad, Steve Joncoux, “Bien-vivre en « Zéro déchet »”, Ademe, 2017, 93 p. L’ouvrage est disponible en ligne sur ademe.fr/mediatheque. Collection dirigée par Françoise Vernet. Ouvrage coordonné par Agnès Galletier. Conception graphique : Anne-Laure Exbrayat, studio graphique d’Actes Sud. © Actes Sud ISBN : 978-2-330-16329-7 actes-sud.fr
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ar une multitude de petites (r)évolutions dans notre quotidien, chacun de nous a le pouvoir de construire le monde de demain. Un monde écologiquement et socialement responsable, équitable, respectueux du Vivant et en symbiose avec lui. Face à l’urgence de cette profonde transition, nous sommes nombreux à vouloir faire notre part, à notre façon, avec nos aspirations et talents multiples, en nous faisant davantage confiance tout en restant reliés aux autres. L’envie est là, le sentiment qu’il n’y a plus de temps à perdre aussi. Oui, mais comment faire ? C’est pour répondre à cette demande d’outils inspirants et pratiques, pour oser passer à l’acte qu’est née cette collection. Elle s’adresse à tous : débutants ou initiés, hésitants ou convaincus. Elle aborde tous les domaines d’action possibles avec un objectif : vivre ce désir de changement, l’étayer et l’aider à aboutir. Tant sur le plan individuel que collectif. En six étapes progressives, les titres “Je passe à l’acte” vous accompagnent vers une présence au monde plus significative et vous guident tout au long de votre propre (r)évolution.
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SOMMAIRE 6
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POURQUOI
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S’ENTOURER
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S’ÉQUIPER
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SE LANCER
43
TENIR BON
51
ET APRÈS
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POUR EN SAVOIR PLUS
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POURQUOI Marseille. Début des années 1990. — Tu t’baignes pas, ma chérie ? — Nan, c’est sale. Cette saynète, issue d’un après-midi ordinaire d’un été tout aussi ordinaire, en dit long sur ma sensibilité à la pollution. Sur cette petite fille qui refusait de se baigner parce qu’un tout petit morceau de plastique blanc flottait là, à ses pieds, dans l’indifférence générale. Trente ans plus tard, ce n’est plus un secret pour personne. Le plastique n’est pas seulement fantastique. Disons que, selon l’angle duquel on l’observe, il est même plutôt dramatique.
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’ai grandi en pleine révolution numérique, euphorie technologique et ivresse du World Wide Web. Incarnation même du progrès, le plastique avait empli nos vies d’électroménager révolutionnaire, d’emballages jetables-qu’il-n’est-plus-besoin-de-laver, de boîtes de conservation légères, incassables et autres réunions Tupperware. En un temps record, il avait allégé voitures et avions, coloré objets, mobilier et vêtements qui, dans un même élan, sont devenus moins chers et facilement remplaçables, à la moindre saute d’humeur. Médical, aéro spatial, agroalimentaire, puériculture… Jusque dans l’intériorité de nos corps, il s’était frayé un chemin, sous forme de prothèse pour hanches vieillissantes, genoux malmenés ou seins de bakélite, dont Gainsbourg chantait les mérites. C’était l’ère post-Sea, Sex and Sun, une société de consommation basée sur le tout-tout-de-suite, le tout-jetable, le tout-pas-cher, et indissociable de l’essor du plastique.
Moins de cent ans après son invention, le plastique est le 3e matériau le plus fabriqué au monde, après le ciment et l’acier1.
1. Angèle Préville et Philippe Bolo, “Pollution plastique : une bombe à retardement ?”, Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, Sénat-Assemblée nationale, rapport no 217, 2020.
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Jusqu’à l’aube du xxie siècle, pourtant, nous n’avons rien soupçonné, ou si peu. Dans les années 1960-1970, quelques journalistes avaient certes pointé du doigt de trop nombreux déchets abandonnés dans la nature, une poignée de scientifiques avaient mentionné des cas d’oiseaux en ayant ingurgité, mais globalement, on ne se doutait encore de rien. Le plastique était bel et bien ce matériau miracle sur lequel nous pouvions asseoir sereinement notre soif de consommation. Il était là, partout, et c’était bien ainsi. QUE SONT DEVENUS NOS PLASTIQUES ? Sur les 8,3 milliards de tonnes de plastiques produites depuis 1950, les trois quarts sont devenues des déchets1. Arrosoirs, couches, emballages, stylos, figurines…
9 % ont été recyclés, 12 % incinérés et 79 % se sont accumulés dans des décharges ou éparpillés dans la nature, ce qui revient à peu près au même. 1. Jenna R. Jambeck et al., “Production, Use and Fate of All Plastics Ever Made”, Science Advances, vol. III, no 7, 2017.
C’est au milieu des années 1990 que le vent a tourné. Des premiers lanceurs d’alerte se sont manifestés et nous avons doucement commencé à nous inquiéter. Alors qu’en 1994 l’Ifremer livrait une première cartographie de la pollution marine, en 1998 le fameux “continent” de plastique était découvert, bousculant nos certitudes, jetant un grand pavé dans la joyeuse mare du tout-synthétique. À partir de là, la recherche s’est accélérée. Les scientifiques ont découvert l’existence des microplastiques, particules inférieures à 5 milli mètres de diamètre qu’ils ont peu à peu décelées dans tous les océans du monde. De l’Arctique à l’Antarctique, en passant par les gyres, les fonds et les fosses les plus éloignés de toute civilisation, le plastique fragilise cet écosystème primordial* qui régule le climat, absorbe un tiers des émissions de CO2 que nous produisons, fournit la moitié de l’oxygène que nous respirons, toute l’eau que nous buvons… Et auquel nous devons, tout simplement, notre survie.
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Aujourd’hui, plus de 150 millions de tonnes de plastiques se trouvent dans les océans2, à la surface desquels flottent plus de 24 000 milliards de microparticules3. C’est plus que ce que notre galaxie compte d’étoiles. Cent vingt fois plus. Alors que l’équivalent d’un camion-benne de plastique pénètre chaque minute dans l’environnement marin4, une question brûlante s’impose à nous : Et maintenant, que fait-on ?
En 2050, si nous ne faisons rien, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans5.
POURQUOI ON NE POURRA PAS NETTOYER LES OCÉANS Les fameux “continents” de plastique ne sont pas les grands amas de déchets flottants que nous avons longtemps imaginés. Ce sont plutôt de vastes soupes de microparticules étendues jusqu’à 30 mètres de profondeur, invisibles à l’œil nu, et strictement incollectables. Seul 1 % du plastique océanique flotte à la surface1.
Le reste coule, rejaillit sur les côtes ou se délite. C’est pourquoi il est impossible de nettoyer les océans. Les solutions se trouvent en amont, à terre, aux portes de nos industries, de nos magasins et de nos maisons, au détour de nos habitudes de production et de consommation. 1. Erik Van Sebille et al., “A Global Inventory of Small Floating Plastic Debris”, Environmental Research Letters, no 10, 2015.
2. Rapport “Pollution plastique en Méditerranée. Sortons du piège !”, WWF, 2018. 3. Atsuhiko Isobe et al., "A Multilevel Dataset of Microplastic Abundance in the World’s upper Ocean and the Laurentian Great Lakes", Microplastics and Nanoplastics, 2021. 4. Jenna R. Jambeck et al., “Plastic Waste Inputs from Land into the Ocean”, Marine Pollution, vol. CCCXLVII, no 6223, 2015. 5. “Pour une nouvelle économie des plastiques”, Fondation Ellen MacArthur, 2017.
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Dép. lég. : mars 2022 10 € TTC France www.actes-sud.fr 978-233-0-16329-7
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SA VIE
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Sur un ton personnel et non sans une pointe d’humour, Nelly Pons nous révèle quelques secrets pour réduire son empreinte plastique au quotidien, individuellement mais aussi collectivement. Car déplastifier sa vie, ce n’est pas simplement s’appliquer une série d’actions concrètes. C’est aussi poser un regard critique sur la société de consommation, développer une philosophie nouvelle, redéfinir notre place sur cette planète. C’est, en somme, reprendre son pouvoir d’agir et le mettre au service du vivant.
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e n’est plus un secret pour personne : le plastique n’est pas si fantastique. Selon l’angle depuis lequel on l’observe, il est même plutôt dramatique. Face à la pollution généralisée de l’ensemble des écosystèmes et des organismes vivants, devant cet écocide silencieux qui s’affaire continuellement sous nos yeux, que faire ? Déplastifier sa vie, pardi !
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