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ACTES SUD
DANS UN MONDE VI(V)ABLE
Né en 1996, Tanguy Descamps est un jeune citoyen convaincu de la nécessité d’une radicalité raisonnable pour faire face à la crise écologique. Riche des connaissances accumulées ces dernières années et de l’aventure La Bascule, il est engagé pour faire advenir ce monde vi(v)able. Il partage son temps entre l’écriture, donnant vie à des récits à même de mobiliser, et la sensibilisation aux enjeux écologiques et de résilience alimentaire. Né en 1996, Maxime Ollivier est un jeune citoyen engagé pour la bascule de notre société. Après avoir milité à Toulouse au sein du mouvement des grèves pour le climat, il a vécu l’aventure La Bascule et coordonné des actions d’Extinction Rebellion à l’international. Au sein de la Primaire populaire, son action immédiate s’applique à faire accéder l’écologie et la justice sociale au pouvoir en 2022.
Illustrations Romane Rostoll
Dép. lég. : avril 2022 / 16,90 € TTC France / www.actes-sud.fr / 978-2-330-16363-1
BASCULONS !
Tanguy Descamps et Maxime Ollivier
BASCULONS !
Cahier militant
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ace à la gravité des crises écologiques et l’accroissement des inégalités, de jeunes citoyens se lèvent. Trente d’entre eux, âgés de 18 à 33 ans, racontent l’histoire de leur bascule. Du lycée à l’agroécologie, des études supérieures aux grèves pour le climat, de Polytechnique aux tiny houses, de la banque aux actions de désobéissance civile, on découvre les prises de conscience, les doutes et les rêves d’une génération happée par les bouleversements du monde et confrontée aux limites planétaires. Tout au long du livre, des députés, agronomes, journalistes et autres acteurs des transitions, plus âgés, portent leurs regards sur ces engagements et tracent des perspectives pour une action intergénérationnelle. Cette génération Bascule, sous les arbres qu’on abat, fait partie de cette forêt qui pousse, bruissante, galopante, bientôt évidente. Il y a forcément un peu d’eux en chacun de nous.
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EN
LE PARTAGE, TERREAU DE L’ENGAGEMENT
Julie Pasquet Tanguy Marret Hélène Binet Constance Gauthey et Thibaut Canova Bastien Boudet Jean-Pierre Goux Nicolas Todorovic Cassandre Bachellier et Audrey Dufils Pascale d’Erm
RENCO N 4 HABITER LA TERRE Léna Lazare Jon Palais Astrid Tarteret Sarah Pétreault Marc Dufumier Melvin Grelier Pauline Magnat Laure Noualhat Aurélie Moy
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EN QUÊTE DE SENS ET D’IMPACT Hugo Viel Damien Carême Caroline Mouille Manon Conquer Dominique Bourg Angel Prieto Hélène Cloître Pablo Servigne Léna Felderhoff Juliette Nouel
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CHANGER LE SYSTÈME, CHANGER DE SYSTÈME Matthieu Astic Jean-Marc Gancille Jérémy Désir-Weber Adrien Biassin Fabrice Bonnifet Maxence Cordiez Marine Calmet Hélène Le Teno Côme Girschig Cédric Ringenbach
O NTRES 5 DEMAIN, L’ÉCOLOGIE AU POUVOIR ? Éloïse Leurette Delphine Batho Romain Olla Maxime de Rostolan Maxime Ollivier Nina Géron Arthur Keller
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Citoyen engagé pour la bascule dans un monde vi(v)able
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... et activiste pour la justice sociale et bioclimatique
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INTRO Par Tanguy Descamps et Maxime Ollivier
“Parce que cette révolte individuelle et collective porte un nom, nous crions ensemble avec rage et envie : Basculons !”
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i tu tiens ce livre entre tes mains, c’est sûrement parce que tu te sens concerné. Toi aussi, tu as basculé ; à moins que ce ne soit un ami ou un membre de ta famille. Tu es en train de prendre conscience de l’ampleur des défis écologiques, sociaux et démocratiques de notre époque. Tu as le vertige et tu veux te sentir entouré, outillé, embarqué dans une belle aventure. Ce livre est fait pour toi. Ce recueil est né d’une rencontre entre nous deux, Maxime et Tanguy, et d’une idée semée en août 2019 dans une salle de l’ancienne polyclinique de Pontivy, où nous avions posé nos bagages. Tourmentés par les rapports du Giec et la démission de Nicolas Hulot, encouragés par les discours de Greta Thunberg et des “jeunes pour le climat”, nous nous sommes donné six mois pour faire émerger un “lobby citoyen”. Ce projet, initié par Maxime de Rostolan et porté par des dizaines de jeunes citoyens, s’appelle La Bascule. Ce mot, “bascule”, correspondait très bien à notre état d’esprit. Maxime revenait d’un voyage qui lui avait révélé “l’exploitation incessante de la planète par le capitalisme thermo-industriel”. Quant à moi, Tanguy, si l’étranger m’avait aussi ouvert les yeux sur les défaillances de ce système, je me réfugiais dans des livres et des conférences, dont l’effet premier était d’agrandir une abyssale sensation de vertige, de solitude… et d’impuissance. Face à cela, que faire ? Très vite, nous avons ressenti le besoin d’en parler autour de nous : famille, amis, plus ou moins réceptifs. Puis nous avons eu besoin de nous entourer de semblables. Maxime avait plongé dans le bain de la mobilisation en organisant des grèves pour le climat à Toulouse ; je m’immergeai à mon tour en rejoignant la Bretagne. À Pontivy, entre ces murs qui accueillirent un temps une maternité, nous nous sentions renaître. Réunis dans un jeune collectif résistant aux tempêtes, alignés avec nos convictions, nous faisions le
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constat que nous n’étions pas seuls. Au sein de La Bascule et de l’écosystème des transitions, nous croisions quotidiennement des jeunes habités par l’envie d’agir. Eux aussi vivaient une bascule. Il fallait raconter ces histoires. Durant deux ans, nous avons récolté les témoignages d’une trentaine de jeunes, âgés de 18 à 33 ans. Ils nous disent qui ils sont, d’où ils viennent, ce à quoi ils étaient destinés. Ils nous racontent leurs bascules (en conscience et par l’action), les aventures qui les ont accompagnées, les joies et les peines traversées, les remises en question et les apprentissages. Tous ouvrent leur récit par un appel à l’action destiné aux lecteurs. En parallèle, chacun propose aussi trois ressources qu’il conseillerait à une personne en train de basculer. La jeunesse qui témoigne ici ne représente pas la jeunesse française. Elle est majoritairement issue de classes moyennes et de classes supérieures et a saisi l’occasion de mener des études post-bac. Une jeunesse parmi d’autres, plus chanceuse sûrement, consciente de ses privilèges, d’autant plus responsable. Promise à des postes dans les grandes organisations, elle bascule pour être en cohérence. Sa vocation – notre vocation – sera de combattre l’entre-soi en continuant à s’ouvrir à des personnes de toutes origines sociales. Nous avons tissé leurs récits avec ceux de 17 acteurs et actrices des transitions, engagés depuis longtemps, qui portent leurs regards sur ces parcours et les mettent en miroir de leurs propres vies. Il nous a en effet paru essentiel de faire de ce recueil une conversation. Nous tenons à reconnaître l’héritage de ces défricheurs de l’écologie et pensons que la génération Climat doit désormais réunir tous les âges pour enclencher les bascules qu’elle appelle de ses vœux. Ils sont agronome, directeurs rse dans une entreprise du cac40, écrivaine écoféministe, ingénieure, agitateurs des consciences ou député européen. Ils nous soufflent leur admiration, s’excusent de ne pas s’être engagés plus tôt, nous secouent aussi pour notre manque de radicalité. Leurs réactions, leurs émotions tissent la toile intergénérationnelle dont nous avons tant besoin ! Parce qu’il ne s’agit pas de repartir de zéro, Parce qu’il y en a bien avant nous qui se sont jetés à l’eau, Parce que ce qui nous sauvera, ce sont les liens Qui se tissent entre le vivant et les humains,
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L’humilité d’apprendre des générations précédentes Et l’audace de dénoncer leur attitude dilettante, Parce que cette révolte individuelle et collective porte un nom, Nous crions ensemble avec rage et envie : Basculons !
Tu l’auras compris, cette jeunesse, cette génération Climat qui est aussi une génération Bascule, c’est moi, c’est toi, c’est nous. Nés à la jonction des millénaires ou enfants du siècle nouveau, nous constatons que l’ancien monde continue de croître, entraînant dans son ascension la chute du vivant. Nous sommes les générations futures que le développement durable a échoué à prémunir des catastrophes bioclimatiques. Pour la plupart, nous arrivons au bout de nos études avec l’amère sensation que ce pour quoi nous avons été formés est obsolète. Outillés pour, dit-on, nous lancer dans la vie professionnelle, nous nous sentons démunis face à notre méconnaissance des dynamiques du vivant. Certains diront que la perte de sens constitue leur unique diplôme. Ainsi, nous partons en quête, sur les routes, dans les arcanes d’Internet, au fond des bibliothèques et dans les champs, pour essayer de comprendre. Peu à peu ou brutalement, nous prenons conscience. Nous prenons conscience des périls écologiques, des injustices criantes et de la dynamique systémique qui, permettant leur conjonction, nous fait déjà traverser des processus d’effondrement (par exemple : pénuries énergétiques, sixième extinction de masse, paupérisation massive, augmentation de la faim en France et dans le monde, etc.). Nous comprenons qu’une croissance
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“Basculons !” : tout est condensé dans cette expression. “Basculons !”, avec un point d’exclamation, pour t’alerter – “Attention !” –, te faire dévier de ta trajectoire initiale – “Par-là !” – et t’amener à notre rencontre – “Hé, toi !”. “Basculons !”, au sens propre, pour passer d’un monde en crise systémique à un monde vi(v)able, et parce que nous avons envie de t’embarquer dans l’aventure de changements radicaux. Notre jeunesse, bien vivante, meurt d’envie de basculer avec toi ! “Basculons !”, à la première personne du pluriel, parce que c’est ensemble que nous y arriverons et qu’il est plus joyeux de s’y projeter et d’y aller à plusieurs. “Basculons !”, comme un tout, un impératif lancé depuis les cœurs qui n’ont pas renoncé à un monde meilleur.
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économique – au sens du pib – infinie est impossible dans un monde aux ressources finies. Nous nous inquiétons, pas tant d’un trop-peu que du trop-plein d’une époque engoncée dans cette fausse abondance, offerte à quelques-uns au détriment des autres. Aussi, nous comprenons que les plus riches seront ceux qui devront fournir le plus d’efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et l’empreinte écologique de l’humanité. Nous observons les absurdités qui, au quotidien, régissent le fonctionnement hors-sol de notre système économique et détruisent l’essentiel pour construire le futile. Nous comprenons que réussir sa vie dans un système qui la détruit n’a aucun sens. En conséquence, nous ressentons une profonde dissonance cognitive entre “ce que je pense” et “ce que je fais”. Les catastrophes nous étourdissent, les sécheresses brûlent nos rêves, et l’extinction des espèces entraîne avec elle nos jeunes certitudes coulées dans le magma de conventions obsolètes. Aussi, la colonisation d’autres planètes comme remède à la catastrophe en cours sur Terre ne parvient pas à nous exciter. Elle nous inquiète plutôt : c’est ici que nous voulons vivre. // 10
C’est d’abord l’indignation qui nous étreint. Nous ne comprenons pas l’indifférence et l’ignorance organisée des fondements physiques, biologiques, climatiques et sociologiques de nos modes de vie. Nous sommes interloqués par la logique desdits pragmatiques, qui ne s’affolent pas tant que cela des trajectoires climatiques à l’œuvre, ni de l’explosion des inégalités entre les plus riches et les centaines de millions de personnes qui ne peuvent se nourrir à leur faim (selon l’onu et la fao, plus de 800 millions de personnes souffrent de la faim et 3 milliards sont incapables de s’offrir un régime alimentaire sain). Dans les entreprises et les institutions, le vernis vert des oxymores échoue à dissimuler la couleur noire des énergies fossiles auxquelles nos économies sont droguées et nous souffrons de constater que les rapports rse, quand ils ne sont pas classés dans l’armoire de la bonne conscience, ne parviennent pas à influencer les stratégies à la hauteur des enjeux. Nous nous demandons pourquoi les décideurs ne font pas des rapports du Giec et de l’ipbes leurs livres de chevet, alors que la trajectoire des émissions de gaz à effet de serre nous mène bien au-delà du 1,5 °C promu par l’accord de Paris, et qu’un quart des espèces sont menacées d’extinction. Nous n’en pouvons plus des excuses procédurales pour
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Bien vite, nos indignations ne suffisent plus. Face aux promesses et croyances en l’avenir, nous ressentons surtout une urgence au présent. Nous ne pouvons rester contestataires stériles. Si nous bifurquons, c’est pour tracer de nouveaux chemins et construire d’autres ports d’attache. Nous devenons révoltés : nos non sont des oui. Armée du courage de la lucidité, l’envie d’agir balaie les pires excuses. Le chemin de l’engagement s’ouvre comme une évidence. Ainsi, nous nous lançons : investissement associatif, grèves pour le climat, ateliers de sensibilisation, tentatives de décarbonation des entreprises, tour de France des écolieux, lettres de démission, formations en agroécologie, influence politique, nous testons tous les leviers. Nous nous égarons parfois, pour reprendre mieux ailleurs. Si nous bouillonnons de cette rage de vivre, c’est parce que nous savons que nous attend à coup sûr, si rien n’est fait, le courage de survivre. Nous nous sentons responsables d’œuvrer pour que le changement climatique ne déferle pas sur des radeaux de fortune mais sur des voiliers apprêtés aux tempêtes. Radicaux, nous aimons prendre l’écologie à la racine pour comprendre les structures et les comportements qui nous gouvernent. Décidés à permettre demain, nous voulons nous émanciper des progrès aveugles et des conservatismes mortifères pour habiter la Terre avec respect, en équilibre. À la logique de l’extraction sans compter, qui destitue le vivant, nous voulons substituer un regain d’attention à l’égard de ce qui nous constitue. Nous voulons incarner ce à quoi nous aspirons, diffuser des solutions alternatives viables et prolonger la colocation de notre espèce avec celles qui peuplent la Terre.
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éviter d’agir. Nous sentons qu’il s’agirait d’être sérieux et que le business as usual rend cette ambition impossible. Pas à pas, nous comprenons les limites de la pensée en silo et faisons de la systémique notre cadre de réflexion et d’action : tout est lié.
Tout cela, nous revendiquons de le faire dans la joie et la camaraderie. Réunis par quelque chose de plus grand, nous construisons en commun. Un élan de vie nous habite, une flamme, une ferveur, au cœur de cette danse dont nous faisons notre sens. Bien évidemment, nous ne sommes pas exempts de reproches. Pétris d’incohérences comme chacun, nous tentons de les accueillir et de les gouverner pour tendre vers la justesse. Nous privilégions la
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sincérité et l’écoute active, voyant dans l’aveu de faiblesse une force, à même de bâtir la confiance et les actes sensés. Basculer n’est pas toujours facile : questionner le système implique souvent une pression économique non négligeable, ainsi qu’une pression sociale, qui peut créer des ruptures et amène à chercher le besoin de reconnaissance dans de nouvelles rencontres. Ce n’est pas une solution miracle que nous te proposons ici, mais des voies à ouvrir pour grandir.
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Pour t’aider à emprunter ces chemins de traverse, nous avons réparti les témoignages des jeunes et les textes des acteurs et actrices des transitions en cinq chapitres, qui disent la diversité de leurs approches, concentrées sur le même essentiel : 1) Le partage, terreau de l’engagement. Face aux vertiges de la prise de conscience écologique et à la solitude que tu peux connaître, le partage est le terreau de l’engagement. Parles-en, entoure-toi pour agir, forme un collectif et demande à ton école d’étudier pour le monde qui vient – qui est déjà là. Tu verras que la coopération fait des merveilles. 2) En quête de sens et d’impact. La bascule est un chemin, plus ou moins long selon les personnes, et jamais définitif. C’est un processus qui nous invite à l’humilité, à l’action lucide et à l’engagement sincère. Cette quête de sens et d’impact connaît ses obstacles et ses joies, toujours accompagnés d’apprentissages. 3) Changer le système, changer de système. Entre ces deux options, il existe une multitude de visions et autant de moyens d’action. Nous ne pouvons que t’encourager à identifier les stratégies à même de permettre des bascules structurelles et de faire passer les biens communs avant les biens. L’essentiel, au fond, reste de trouver sa place pour rester engagé sur le long terme. 4) Habiter la Terre. La crise systémique que nous traversons nous oblige à mieux habiter la Terre pour la mettre au service du vivant dont nous faisons partie. Prends le temps de rencontrer les acteurs des transitions et de partir sur le terrain expérimenter le fameux triptyque tête-cœur-corps. Rien de mieux que les semaines de wwoofing, les formations pratiques ou une installation en tant qu’agriculteur pour renouer avec la sensibilité – qui n’est pas la sensiblerie – et s’ancrer dans un territoire. 5) Demain, l’écologie au pouvoir. Nous sommes persuadés que la bascule écologique, solidaire et démocratique est une question politique. Les conclusions de la Convention citoyenne pour le climat
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Au diapason de l’époque, ce livre est grave et joyeux. Il constate les dégâts et annonce le regain. Coulé dans les images d’inondations, brûlé aux flammes des mégafeux et des procès en immaturité, il dit les troubles, la rage de vivre et l’envie d’agir pour le vivant et la dignité des hommes d’une génération épaulée par ses aînées. Ce livre renonce autant à l’irresponsable fatalisme qu’à l’optimisme incantatoire. Il ambitionne plutôt d’ancrer le message d’une responsabilité joyeuse, d’un engagement lucide, concentré sur l’essentiel et attentif aux complexités. Face aux effondrements en cours, nous ravivons humblement. Humblement, c’est-à-dire avec le surplus d’amour auquel invite la considération. Aujourd’hui, nous sommes des centaines, des milliers, à emprunter ce chemin. Nous sommes Julie, Tanguy, Hélène, Constance, Thibaut, Bastien, Jean-Pierre, Nicolas, Cassandre, Audrey, Pascale, Hugo, Damien, Caroline, Manon, Dominique, Angel, Hélène, Pablo, Léna, Juliette, Matthieu, Jean-Marc, Jérémy, Adrien, Fabrice, Maxence, Marine, Hélène, Côme, Cédric, Léna, Jon, Astrid, Sarah, Marc, Melvin, Pauline, Laure, Aurélie, Éloïse, Delphine, Romain, Maxime, Nina, Arthur, Maxime, Tanguy. Serons-nous, demain, des millions à nous lancer dans cette bascule ?
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ont renforcé notre croyance en l’intelligence collective pour proposer des chemins vers une écologie populaire et la décarbonation de nos modes de vie. Leur ignorance quasi complète par le gouvernement qui avait permis la tenue d’une telle innovation démocratique a achevé de nous convaincre des blocages institutionnels, politiques, et du cynisme qui en haut lieu tient trop souvent lieu de vision. Pour “agir dans la cité” à la hauteur des enjeux, nous devons prendre le pouvoir et le transformer. Si ce n’est pas maintenant, alors quand ? Si ce n’est pas nous, alors qui ? Nous sommes celles et ceux que nous attendions.
Nous nous battons pour quelque chose de plus grand, si tangible pourtant. Maintenant, tout de suite, c’est en train d’arriver. Aux générations qui ont voulu refaire le monde, puis empêcher qu’il ne se défasse, succèdent celles qui veulent le faire atterrir. Nous en sommes ! Et toi ?
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Parce qu’il s’agit d’enclencher une bascule Qui s’étend du plus profond de nos cellules Jusqu’aux confins de nos deux hémisphères, Parce que nous acceptons les contraintes du système-Terre. Parce que cette révolte individuelle et collective porte un nom, // 14
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DANS UN MONDE VI(V)ABLE
Né en 1996, Tanguy Descamps est un jeune citoyen convaincu de la nécessité d’une radicalité raisonnable pour faire face à la crise écologique. Riche des connaissances accumulées ces dernières années et de l’aventure La Bascule, il est engagé pour faire advenir ce monde vi(v)able. Il partage son temps entre l’écriture, donnant vie à des récits à même de mobiliser, et la sensibilisation aux enjeux écologiques et de résilience alimentaire. Né en 1996, Maxime Ollivier est un jeune citoyen engagé pour la bascule de notre société. Après avoir milité à Toulouse au sein du mouvement des grèves pour le climat, il a vécu l’aventure La Bascule et coordonné des actions d’Extinction Rebellion à l’international. Au sein de la Primaire populaire, son action immédiate s’applique à faire accéder l’écologie et la justice sociale au pouvoir en 2022.
Illustrations Romane Rostoll
Dép. lég. : avril 2022 / 16,90 € TTC France / www.actes-sud.fr / 978-2-330-16363-1
BASCULONS !
Tanguy Descamps et Maxime Ollivier
BASCULONS !
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ace à la gravité des crises écologiques et l’accroissement des inégalités, de jeunes citoyens se lèvent. Trente d’entre eux, âgés de 18 à 33 ans, racontent l’histoire de leur bascule. Du lycée à l’agroécologie, des études supérieures aux grèves pour le climat, de Polytechnique aux tiny houses, de la banque aux actions de désobéissance civile, on découvre les prises de conscience, les doutes et les rêves d’une génération happée par les bouleversements du monde et confrontée aux limites planétaires. Tout au long du livre, des députés, agronomes, journalistes et autres acteurs des transitions, plus âgés, portent leurs regards sur ces engagements et tracent des perspectives pour une action intergénérationnelle. Cette génération Bascule, sous les arbres qu’on abat, fait partie de cette forêt qui pousse, bruissante, galopante, bientôt évidente. Il y a forcément un peu d’eux en chacun de nous.
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