Extrait "Déperdition de la chaleur humaine"

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BERGSVEINN BIRGIS SON

roman traduit de l’islandais par Catherine Eyjólfsson
Gaïa

Pour S. Ó.

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LE CHAMP DE BATAILLE

Je suis un poisson des profondeurs, repoussé vers les eaux de surface, c’est ce que mon ami m’a dit en dernier, avant de raccrocher. Il est désormais interné à l’hôpital psychiatrique et cette phrase m’a hanté. Que voulait-il dire par là ? La faible clarté de ce matin de décembre filtrait par la fenêtre du salon. Les branches des arbres fléchissaient sous le poids de la neige qui s’y était scellée. L’herbe était parsemée de grésil, les fleurs fanées, brunâtres dans le parterre.

Une grive survint et tenta de happer un fragment de la boule de graisse suspendue qui virevoltait au vent. Mais la boule n’y était plus ; nous l’avions accrochée à l’automne. Je me disais que c’était pourtant maintenant que les petits oiseaux avaient besoin de nourriture. J’observai le filet de plastique vide qui pendouillait. Un filet à attraper le vent, ainsi qu’on a désigné la fiction.

La grive s’était posée au sol et fouillait avec ardeur parmi les feuilles brunes et givrées. Elle crèverait sans doute si elle ne trouvait rien à se mettre dans le bec.

J’ai pensé aux conférences que je devais donner. L’angoisse a commencé à remonter du plexus solaire pour envahir tout le corps, tel un poison paralysant. C’est sacrément inquiétant de sentir ce qui se passe ; on a une pensée et quelques glandes se mettent à sécréter des substances amères par tout le corps. Tous les courriels auxquels je n’ai pas répondu commencent à m’inonder l’esprit. Tout ce que j’avais promis. Et le manuscrit qui a bien l’air de s’être échoué définitivement…

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C’est pourquoi a germé en moi la notion que la vie ne devrait pas être comme ça. Béni soit le bref soulagement qui survient parfois. J’étais un être humain, nom d’un chien. La forme de vie qui était mon lot me parut étrange l’espace d’un instant et il me vint à l’esprit que les gens sont souvent à mi-parcours dans leur existence quand ils traversent leur “enfer”. Mon heure était peut-être venue. La situation était calamiteuse en première mi-temps et s’annonçait mal pour la deuxième. Penser aux conférences me donnait la nausée, l’idée de me tenir devant des gens pour parler de choses auxquelles le cœur ne croyait plus. La création littéraire, pour

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quoi faire ? À quoi servent les histoires au juste ? La fiction n’avait pas réussi à me sauver. J’étais…

Est-ce que tu m’entends au moins ? Ma compagne s’était levée de la table du petit-déjeuner. Tu devrais aller rendre visite à ton ami. Tu n’as qu’à téléphoner à l’université et dire que tu as la grippe ; ça arrive même aux meilleurs. Il a besoin de toi maintenant, et peut-être – elle hésita et s’abstint d’énoncer ce qu’elle avait sur le bout de la langue, soupira par le nez, comme à son habitude, avant d’ajouter : d’une certaine façon… c’est peut-être à toi que cela ferait du bien. Tu es devenu distant, mon ami. Il faut crier tout ce qu’on a à te dire, comme si le poste récepteur était en panne. Nous habitons la même maison. Qu’est-ce qui nous a poussés à y emménager ensemble ? Cette femme bonne, à la voix si douce, vint m’enlacer par-derrière : Où es-tu, mon ami ? Où est passé mon ancien et joyeux compagnon ?

Mon ami avait toujours été dépressif par intermittence, mais cette fois c’était différent, comme si tous les barrages avaient cédé, laissant une substance noire et visqueuse s’engouffrer dans son âme, tel un tourbillon à la rupture des digues. Selon le récit de sa mère, il abandonna la partie, ayant perdu l’envie de vivre plus longtemps. Il cessa de se lever et quand il en arriva au point de ne plus aller faire ses besoins, il fut interné au service psychiatrique.

J’avais toujours éprouvé de l’admiration pour cet ami et la nouvelle m’affecta beaucoup. Elle suscita d’abord en moi un mélange de compassion et de curiosité et il se peut qu’elle ait généré aussitôt le désir de lui venir en aide. Un sage a dit qu’il suffit bien de sauver un seul homme et qu’on n’a pas besoin de sauver le monde entier. J’avais eu pas mal de chance ces dernières années. J’avais mis sur pied une activité qui avait l’air de marcher et me permettait de m’en sortir correctement sans

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avoir à travailler du matin au soir, mais sans échapper pour autant à la peur que tout ne s’effondre si je lâchais les rênes. De ce fait, j’étais coincé sans pouvoir me dégager, et la friction constante du stress quotidien sur mon esprit avait fait de moi l’homme creux et sans qualités que j’étais devenu. La prétendue vie de l’âme s’était peu à peu évaporée. Il me sembla qu’étant le mieux placé il m’incombait de consacrer du temps à mon ami qui avait capitulé à mi-parcours. Il disait qu’il fallait agir concrètement et de façon rituelle, pour ne jamais céder au mensonge commun qui professe que le vrai sens de la camaraderie n’existe pas. Il se peut que je nourrisse alors l’espoir de revenir moi-même à la vie et de ressentir des liens non seulement avec mon ami dépressif, mais d’une manière générale avec le groupe, avec la beauté et ce bon vieux moi, si je m’y appliquais avec volonté et conviction. Je décidai donc d’annuler mes conférences sous prétexte de grippe pour aller lui rendre visite et acheter une nouvelle boule de graisse à suspendre dehors pour la grive. Le rituel. Une idée m’était venue à l’esprit : je lui demanderais de me parler de ses sentiments, actuels et passés. Je voulais entendre leur histoire. J’étais sûr que cela l’aiderait à comprendre son propre renoncement et pourrait en outre renforcer nos liens d’amitié. Il dirait tout simplement ce qui lui passerait par la tête, car ce dont on se souvient le mieux est lié à de fortes émotions. Il pourrait évoquer les souvenirs affectifs qui lui viendraient en premier à l’esprit, en escamotant les détails sans importance, comme on se rappelle la répartie cinglante ou le compliment de quelqu’un, le sentiment que cela a fait naître, sans que les chaussures qu’on portait ce jour-là, l’aménagement du logis ou le temps qu’il faisait aient la moindre importance. Je lui dirais que j’en étais venu à détester la tendance littéraire de ceux qui s’escriment à “capturer la réalité” en décrivant comment la lumière d’une ampoule Osram de 60 watts vissée dans un lustre poussiéreux tombe sur la robe grise d’une femme rousse d’âge mûr en créant une ombre

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bleu foncé dans le creux des plis. Pourquoi ne disait-on rien de ce qui comptait vraiment ? Ou alors la blessure existentielle n’était-elle pas matière à création littéraire ? Avais-je mal compris le tout ?

J’avais le trac pour la visite. Et si je devenais dépressif à mon tour à la suite de notre rencontre ? J’imaginais cela en me mettant en route. Je ne pourrais plus payer les traites de la maison. On me confierait de moins en moins de travaux s’il apparaissait que j’étais enclin à la dépression. Les factures s’amoncelleraient. Ma bien-aimée me quitterait. Je serais ruiné. Le fusil de chasse.

Arrivé au moment de faire gicler ma cervelle sur un mur, j’ai ralenti et me suis dit à haute voix : Ça ne va pas. Nom d’un chien, il faut que je me reprenne en main ! J’étais à un feu rouge à ce moment précis, en proie à cette confrontation avec moi-même, quand j’ai jeté un coup d’œil à la voiture d’à côté. Une petite fille était assise à l’arrière. Elle avait les cheveux blonds et les yeux brillants. Elle semblait venue d’un autre monde. Lorsque nos regards se croisèrent, elle me sourit et me fit un signe de la main, baignée des rayons dorés du soleil hivernal. Je ne réussis pas à lui rendre son salut. Les mains sur le volant, je la regardai fixement. Un coup de klaxon derrière moi me ramena à la réalité.

Là, au feu rouge, le rêve que j’avais fait pendant la nuit m’était soudain revenu en mémoire. J’avais eu l’impression d’être au théâtre avec ma compagne et il y avait dans l’air une impatience joyeuse. Le rideau se leva et des danseurs vêtus de gris entrèrent en scène. Ils portaient des cache-sexes exagérément volumineux sous leurs collants, sans doute pour symboliser une virilité débordante. Ils se maintenaient en ligne et formaient un mur ou une palissade en se tenant par la main. Ils firent des pas de côté avec une coordination parfaite, comme un millepattes humain. Cette danse était accompagnée par les coups d’archet endiablés d’un violoncelle. Devant eux sur la scène il y avait un danseur plus petit, vêtu de blanc. Il était agile et

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s’efforçait de se frayer un passage entre les hommes en gris, mais ceux-ci serraient le rang et le repoussaient, sans ménagement, à ce qu’il me sembla. C’était comme s’il n’y avait aucun moyen pour le danseur blanc de passer au travers. Il devint triste et je partageai en rêve son état d’âme. Il faisait pourtant tout ce qu’il pouvait ! Au moment où la partie semblait perdue, une femme vêtue de noir apparut. Le visage blême, l’air sévère, elle avait ces yeux sombres et fixes dans lesquels on ne veut pas plonger les siens. Elle tenait le rideau qu’elle tira derrière elle, cachant la scène où s’ébattaient les danseurs. Ceci fait, elle se tourna vers nous, les spectateurs, et cria : Rentrez chez vous ! Il n’y a rien là-derrière !

Et les gens dans la salle applaudirent avant d’obtempérer ; tous, sauf ma compagne et moi. Nous restâmes assis ; je ne voulais pas croire que ce fût fini. La femme a sorti alors un fusil de chasse qu’elle a braqué sur nous. Je me suis réveillé avec le sentiment que ce n’était pas juste, qu’on nous avait escroqués en nous privant du spectacle qui continuait derrière le rideau, et que le danseur blanc avait peut-être réussi de manière inexplicable à se frayer un passage à travers le mur gris, en leur donnant le change de quelque façon. Je me suis réveillé avec une résonance de compassion pour le danseur blanc au fond de ma conscience. Les sentiments des rêves s’évaporent comme le goût d’un fruit rare, et ils sont des fruits rares – j’ai honte de la négligence que je mets à les consigner. C’était à quatre heures et demie du matin. L’heure où surviennent tous les rêves importants.

J’ai été accueilli au service psychiatrique par un personnel aimable et l’on m’a conduit à la chambre de mon ami. Il était couché et tournait le dos à l’unique siège destiné au visiteur. C’était un fauteuil Ikea, du genre qui me raidit toujours le dos. La fenêtre donnait sur un jardin à l’arrière de l’hôpital, avec

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une pelouse et quelques sorbiers dénudés. Mon ami avait les cheveux en broussaille. Je m’adressais à son dos, ce qui était bizarre : je n’étais pas sûr qu’il enregistrât quoi que ce fût de ce que je disais. Et si c’était le cas, ça ne lui faisait pas spécialement plaisir. Je finis par lui soumettre mon idée : je pourrais venir chaque jour passer quelques heures à l’écouter, s’il voulait parler des sentiments qui l’agitaient, car j’avais envie de l’aider si je pouvais, s’il pensait que cela pourrait lui être utile, je viendrais l’écouter. Aucune réaction de sa part. Je perçus le son d’une petite radio dans un coin de la chambre et me levai pour l’éteindre. C’était une émission sur la mise en musique de poèmes eddiques, et que j’avais déjà entendue dans ma voiture. Au moment où j’allais éteindre, Sveinbjörn Beinteinsson, le grand prêtre des Ases, récitait une strophe du poème Hávamál * qui prodigue des conseils aux humains. Je gardai la main sur le bouton, attendant qu’il la déclame :

Je sais que j’ai été pendu dans le grand arbre du monde neuf nuits entières, transpercé par une lance et sacrifié à Odin, sacrifié à moi-même, dans cet arbre dont nul ne sait où gisent les racines.

Puis j’éteignis. Je plaçai mon portable sur la table près du lit et mis ma veste sur le dossier du fauteuil. Je lui dis que, s’il le souhaitait, je pourrais enregistrer ce qu’il dirait sur le téléphone. Il pourrait même se servir de ces éléments plus

* Les poèmes eddiques dont la tradition orale remonte au ixe siècle, ont été transcrits au xiiie siècle. Ils se réfèrent à la mythologie des pays nordiques. (Toutes les notes sont de la traductrice.)

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tard dans sa future autobiographie, ou les foutre en l’air s’il voulait. Je lui enverrais l’enregistrement avant de l’effacer. Ça pourrait l’aider à se voir de l’extérieur, s’il écoutait son propre discours et, qui sait, contribuer à sa compréhension et à son rétablissement.

Au bout d’un bon moment, il se retourna vers moi avec un grand soupir. J’ai eu un choc en voyant sa figure. Il n’était déjà pas le plus beau des hommes, mon ami dépressif. Il était tout enflé, les gros sourcils proéminents à la base du front et les pommettes très accentuées, tout comme les maxillaires qui ressortaient – il avait un visage masculin. Les yeux étaient injectés de sang, mais noirs aussi de souffrance. Il avait des sécrétions au coin des paupières et de la bave à la commissure des lèvres du côté droit, qui avait reposé sur l’oreiller. Sa barbe avait poussé, maigre et négligée sur un visage blême. Il avait des poches bleuâtres sous les yeux et des pattes-d’oie qui s’étiraient jusqu’aux oreilles. Il ressemblait à une pierre blanche tombée du ciel.

Il me regarda. Puis baissa les yeux et dit : Tu ne crois plus à la poésie. Bien que tu sois pendu dans un arbre comme Odin, l’acquisition de la sagesse ne t’intéresse pas. Tu es devenu un pauvre diable aux yeux vides.

Ça m’a fait un coup. Je me suis efforcé de faire bonne figure en disant : Eh ben, joyeux Noël à toi aussi ! Ajoutant qu’il savait pertinemment que je lui voulais du bien et que je venais en ami. J’ai repris mon portable sur la table de nuit entre nous. Elle était recouverte d’une nappe de Noël rouge, brodée de clochettes dorées surmontées de feuilles vertes et de baies noires de genévrier. Je m’en souviens précisément parce que j’étais ému.

Il a crié pour me demander si je ne voyais pas que le sentier qui nous reliait autrefois avait disparu sous les herbes folles ! C’était à l’image de nos relations ces derniers temps. Est-ce que je croyais vraiment qu’en débarquant soudainement, tout serait au top ? Je fis “quoi ?” sans savoir quoi répondre.

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Après cela, ce fut comme si toute raison avait disparu de son discours et il se mit à débiter que je la draguais, que je flirtais avec elle. Je ne comprenais rien à ce qu’il voulait dire et quand il a élevé la voix et s’est mis à hurler, une infirmière a fait irruption et appelé de l’aide avant de se coucher sur le malade pour l’immobiliser. Elle avait un écouteur à l’oreille et a ameuté l’équipe de garde en commandant “des calmants pour la 14”. Il y a eu un gargouillement en guise de réponse, ce qui indiquait qu’il s’agissait d’un système radio interne plutôt que du téléphone.

Il se mit à crier encore plus fort. Je craignais qu’on ne l’entendît dans le couloir et que tout cela ne fût ma faute. L’infirmière lui faisait “chut !” en essayant de le calmer. Elle avait l’air étonnamment costaud et le contenait de toutes ses forces.

C’était dur de voir la maladie mentale s’emparer de mon ami. Un autre membre du personnel apparut, muni d’une seringue, retourna le corps sur le côté pour la lui planter dans la fesse. Mon ami dépressif s’affaissa. Ça faisait mal de l’observer bouger un peu au début, puis, toute résistance évanouie, laisser sa tête pendre de côté, comme s’il l’avait “perdue”. Je fus bouleversé d’être le témoin d’un traitement aussi brutal sur mon ami et je leur demandai carrément si c’était permis de nos jours ?

L’infirmière m’accompagna dans le couloir et me dit qu’il pourrait s’avérer difficile de communiquer avec lui, qu’il avait manifesté dernièrement une tendance à la violence. Cela m’a paru vouloir justifier la piqûre et me faire comprendre qu’ils agissaient de leur plein droit. Tandis qu’elle parlait, son visage demeurait singulièrement inexpressif, tout comme il l’avait été au plus fort de la crise. Selon elle, je devais essayer d’envisager la vie sans lui pour un bon bout de temps. Ils ne savaient pas encore grand-chose car le malade était toujours en observation mais tout indiquait une schizophrénie sévère outre une psychose maniacodépressive accentuée qui s’était manifestement développée depuis si longtemps qu’elle avait

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abouti à une symbiose avec la personnalité. Les troubles de la personnalité peuvent être graves, ajouta-t-elle à voix basse, comme s’ils l’étaient trop pour pouvoir les énoncer tout haut.

Une fois rentré à la maison et prêt à me mettre au travail, je n’ai pas pu chasser de mon esprit les cris de mon ami hurlant que tout était ma faute, non plus que son évocation du sentier devenu impraticable entre nous. C’est alors que j’ai commencé à me rendre compte de la situation dans laquelle il s’était enlisé. Je trouvais très dérangeante la façon dont l’infirmière parlait de lui au passé – à quel point il y avait peu d’espoir de guérison pour lui, et je ressentais l’injustice dont elle faisait preuve en considérant mon ami paisible et poète comme un individu enclin à la violence. Je comprends bien que le personnel des hôpitaux doive se garder d’éveiller de faux espoirs, mais à en juger par le discours qu’elle avait tenu, il s’agissait ici de démolition pure et simple.

Le soir, je me suis mis à feuilleter le premier manuel au monde sur la dépression, que j’avais acheté un jour au cours d’un voyage : L’Anatomie de la mélancolie de Robert Burton. Je trouvais cette maudite infirmière aussi encourageante que Burton lorsqu’il évoque en 1621 ceux qui ont la mélancolie chevillée au corps : “S’ils entendent, lisent ou voient quelque chose d’horrible, cela s’attache à eux, ils redoutent la mort tout en étant las de la vie, dans leur mécontentement ils se querellent avec le monde entier… et du fait qu’ils ne peuvent manifester leurs passions autrement, ni corriger ce qui va de travers à leur avis, ils finiront punis par une mort douloureuse.”

J’ai laissé mon ami tranquille pendant quelque temps. Chaque fois que son visage enflé et ses remarques blessantes me revenaient en mémoire, je m’appliquais à les chasser de mon esprit. Je ressentais pourtant une certaine tristesse à la pensée que notre amitié pourrait finir par se rompre. Je trouvais l’idée

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Deux amis d’enfance cabossés par la vie se lancent à travers les grandes étendues islandaises à la recherche des sentiments perdus. L’un s’est évadé d’un hôpital psychiatrique, l’autre se remet difficilement d’un divorce douloureux et ne ressent plus rien. Ce road trip salutaire devrait leur permettre de faire le point, peut-être même de retrouver le sens de l’existence. Mais très vite, les deux hommes réalisent que leur fugue n’est pas passée inaperçue. L’infirmière endiablée en charge du patient dépressif est à leur poursuite, bien décidée à ramener le “malade” au bercail et à mettre un terme à leur expédition. Et rien ne saura la faire fléchir… Portrait touchant de la dépression et critique acerbe d’un monde en perdition, Déperdition de la chaleur humaine est un hymne aussi poétique que politique à l’amitié et à la solidarité. À l’heure du changement climatique, Bergsveinn Birgisson nous invite à réfléchir aux métamorphoses qui s’opèrent dans le cœur de l’être humain et signe un roman divertissant qui, sous ses faux airs d’aventure rocambolesque, touche les cordes les plus sensibles.

Né à Reykjavík en 1971, Bergsveinn Birgisson est l’auteur de trois recueils de poésie et de six romans, dont La Lettre à Helga (Zulma, 2013), best-seller international traduit dans une douzaine de pays et adapté au théâtre. Chercheur dans l’âme, il a passé sa vie à étudier la langue et la transmission orale et lyrique du folklore scandinave. Il est titulaire d’un doctorat en philologie nordique. Son premier roman, Du temps qu’il fait, a paru chez Gaïa en 2020.

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DÉP. LÉG. : JANVIER 2023 22 € TTC FRANCE ISBN 978-2-330-17354-8
Illustration de couverture
Kjartan Hallur éditeurs associés

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