2 minute read
LEO Le Héros de Berlin
Roman traduit de l’allemand par Olivier Mannoni
Michael Hartung, qui tient un des derniers vidéo-clubs de Berlin, reçoit la visite d’un journaliste. Des dossiers exhumés de la Stasi montreraient qu’un jour de juillet 1983 Hartung, à l’époque aiguilleur, aurait organisé l’évasion de 127 personnes vers l’Ouest dans un train de banlieue. L’intéressé nie d’abord catégoriquement mais la tentation d’être un héros est trop belle… Les médias s’emparent de l’histoire, un livre et un film sont en préparation, Hartung est célèbre ! Mais lorsqu’il rencontre Paula, une jeune femme qui était à bord du train détourné, et tombe amoureux d’elle, il comprend qu’il va devoir trouver un moyen de s’extirper du mensonge dans lequel il s’est enferré. S’il est encore temps.
“
Le Héros de Berlin est si absurde, si drôle, si bien construit et raconté qu’on le lit sans jamais cesser de sourire.”
Christine Westermann, wdr 2 Lesen u Histoire d’un Allemand de l’Est : + de 30 000 ex. (AS + Babel)
L’AUTEUR
Maxim Leo, journaliste au Berliner Zeitung, est né à Berlin (Est) en 1970. Il a étudié les sciences politiques à Berlin et à Paris. En 2002, il a reçu le prix FrancoAllemand du Journalisme, et en 2006, le prix Theodor Wolf. Ont paru chez Actes Sud : Histoire d’un Allemand de l’Est (2010, prix du livre européen) et Là où nous sommes chez nous (2021).
Le Héros de Berlin
En septembre 2019, un journaliste passe la porte de “Moviestar”, un vidéo-club berlinois qui périclite gentiment à mesure que les gens se détournent des dvd au profit de Netflix. Derrière le comptoir, Michael Hartung passe le plus clair de son temps à regarder Le Gendarme de Saint-Tropez (son film préféré) en attendant d’hypothétiques clients.
À quelques jours du trentième anniversaire de la chute du Mur de Berlin, Landmann prépare un article sur une spectaculaire évasion de masse, lors de laquelle
127 personnes, un matin de juillet 1983, ont réussi à fuir l’Allemagne de l’Est à bord d’un train de banlieue pour débarquer à l’Ouest, à la gare de Friedrichstrasse.
Le journaliste a exhumé des documents de la Stasi qui montrent que Hartung, à l’époque aiguilleur, est à l’origine de ce haut fait. Hartung dément d’abord formellement, mais après quelques bières il ne voit plus très bien la raison de contredire les conclusions de la Stasi ni de refuser les 2 000 euros proposés par le journaliste en échange de sa confession. Rapidement les médias s’emparent de son histoire, Hartung est reçu par la chancelière, des contrats sont signés pour un livre et un film.
Pour tout le monde, Hartung est un héros. Pour sa fille, qu’il ne voyait plus guère. Pour son ex-femme, qui l’a quitté des années auparavant. Et au premier chef pour Paula, une jeune femme venue un soir lui dire toute sa gratitude. Elle était ce matin-là à bord du train avec ses parents, et sa vie a changé grâce à lui. Lorsqu’il tombe amoureux d’elle, il comprend qu’il va vite devoir trouver le moyen de se dépêtrer de son mensonge. Mais comment faire, alors que le gouvernement attend du héros national qu’il prononce un discours au Bundestag, et que les ex-dignitaires est-allemands sont prêts à tout pour étouffer ce qui s’est réellement passé ?
Dans son nouveau roman, Maxim Leo traite avec humour et facétie de l’insaisissable vérité historique et de la fabrique médiatique des héros. Il brosse aussi au passage le portrait amusé d’une Allemagne réunifiée mais au sein de laquelle une forme d’incompréhension continue de régner entre “Westies” et “Ossies”, source inépuisable de quiproquos et de situations comiques.