Le signe du troisième paradis sur le clocher de la chapelle du Méjan

Page 1


Le signe du troisième paradis sur le clocher de la chapelle du Méjan Premier et deuxième paradis Ce signe, que l’on doit à l’artiste Michelangelo Pistoletto, rappelle au monde qu’un autre monde, justement, est non seulement nécessaire, mais encore possible. Un monde qui a d’abord connu, à travers l’état de nature, un premier paradis dont les hommes, pour la raison qu’ils n’en étaient point les créateurs, attribuèrent la conception à un dieu tout-puissant. Un monde qui accède ensuite à ce deuxième paradis dont la paternité revient à l’homme même, à cette maîtrise qu’il a acquise de la connaissance, laquelle en est venue à exercer sur le monde un pouvoir d’une efficacité telle qu’il met celui-ci en danger. Un pouvoir dont la puissance destructrice contredit l’idée même de paradis. Troisième paradis S’il est évident qu’on ne peut en revenir au stade du premier paradis, il est clair aussi qu’il faut absolument dépasser celui du deuxième, et accéder à un troisième état dans lequel science et nature seraient réconciliées pour éviter que ne s’abîme le vaisseau monde… Mais l’humanité reste encore aux portes de ce troisième paradis, soumise qu’elle est toujours aux arcanes d’un progrès sans limites, dans l’illusion d’une terre aux ressources infinies. Le signe “Il m’a paru nécessaire, explique Michelangelo Pistoletto, de créer un autre symbole – à côté du signe mathématique de l’infini – qui représente la durée, la persistance, la finitude. Donc, la vie… Ce troisième cercle, au centre, incarne une parenthèse dans l’infini, laquelle définit la durée de la vie terrestre. Et ce symbole est pour moi celui du troisième paradis.” Renaissance Symbole du troisième paradis, donc, ce signe est aussi devenu celui des Journées de la Renaissance, organisées chaque année depuis 2012 par de prestigieuses institutions au premier rang desquelles l’Organisation des Nations unies et donnant lieu à des manifestations culturelles d’envergure dans de très nombreuses grandes villes de la planète tout entière, de Copenhague à Marrakech, de Caracas à Pékin, de New York à Berlin, de Moscou à Mumbai, pour n’en citer que quelques-unes… Ainsi voit-on le symbole du troisième paradis apposé sur les plus célèbres monuments, comme, par exemple, la pyramide du Louvre…

Le palimpseste du Méjan Le clocher de la chapelle du Méjan se pare à présent de ce signe fort. Le passé comme le présent et l’avenir de l’édifice font de celui-ci un lieu d’ancrage particulièrement adéquat pour ce symbole. L’architecture du monument, évoquant celle d’un temple romain, rappelle que la cité, devenue colonie romaine sous Jules César, fut partie pre­ nante de l’histoire glorieuse de l’Empire. Ville impériale, séjour d’empereurs, Arles abrita notamment en ses murs le grand Constantin qui régénéra l’Empire, donna son nom à Constantinople et se convertit au christianisme. C’est le culte chrétien qui fut célébré ici pendant plus de mille ans, en l’église Saint-Martin, maintes fois construite et reconstruite, du IXe au XVIIe siècle, aménagée et réaménagée, dotée au XVIe siècle de ce clocher, à présent rehaussé du symbole du troisième paradis. Vendu comme bien national à la Révolution, l’édifice passe entre diverses mains, abritant notamment plu­sieurs décennies durant le Syndicat des éleveurs du mérinos d’Arles dont la raison sociale demeure inscrite dans la pierre du bâtiment. Acquis ensuite par l’Association du Méjan en 1984, le lieu se voue à la culture après l’avoir été au culte et au commerce. Expositions, concerts, conférences trouvent d’emblée leur public en cet écrin chargé d’histoire. Un symbole nouveau Même si quelques nobles blasons furent martelés en leur temps par des révolutionnaires sourcilleux, les murs de la chapelle du Méjan, tel un palimpseste, gardent la marque et les signes de toutes les époques… Au chapiteau romain, à la croix chrétienne, aux inscriptions des éleveurs syndicalistes, vient s’adjoindre un symbole nouveau qui s’accorde au devenir des lieux qui, prochainement, abriteront l’école du Domaine du possible… L’école du Domaine du possible Le très grand artiste qu’est Michelangelo Pistoletto est aussi l’inventeur, on le sait, de Cittadellarte, extraordinaire laboratoire du monde de demain dont les initiatives ont pour objet la mise en œuvre d’interventions artistiques dans toutes les sphères de la société civile. Dans ce contexte, estime-t-il, il est capital que soient repensés les fondements mêmes de la pédagogie et de l’enseignement. On voit, dès lors, le sens que prend ce symbole, surplombant cette école du Domaine du possible, sise dès la rentrée prochaine dans la chapelle du Méjan. École de la bienveillance et de l’apprentissage par le projet, ancrée dans les réalités d’aujourd’hui, elle a pour ambition de donner à l’enfant un environnement et des outils pour lui permettre de devenir un être épanoui, créatif, autonome et libre, ayant acquis la confiance en soi et en l’autre pour agir dans un monde où il aura envie de vivre. Ce monde justement, dont nous entretient Pistoletto et qui devrait permettre à l’homme d’accéder à l’ère de la responsabilité. PHILIPPE CARDINAL


Le signe du troisième paradis sur le clocher de la chapelle du Méjan Premier et deuxième paradis Ce signe, que l’on doit à l’artiste Michelangelo Pistoletto, rappelle au monde qu’un autre monde, justement, est non seulement nécessaire, mais encore possible. Un monde qui a d’abord connu, à travers l’état de nature, un premier paradis dont les hommes, pour la raison qu’ils n’en étaient point les créateurs, attribuèrent la conception à un dieu tout-puissant. Un monde qui accède ensuite à ce deuxième paradis dont la paternité revient à l’homme même, à cette maîtrise qu’il a acquise de la connaissance, laquelle en est venue à exercer sur le monde un pouvoir d’une efficacité telle qu’il met celui-ci en danger. Un pouvoir dont la puissance destructrice contredit l’idée même de paradis. Troisième paradis S’il est évident qu’on ne peut en revenir au stade du premier paradis, il est clair aussi qu’il faut absolument dépasser celui du deuxième, et accéder à un troisième état dans lequel science et nature seraient réconciliées pour éviter que ne s’abîme le vaisseau monde… Mais l’humanité reste encore aux portes de ce troisième paradis, soumise qu’elle est toujours aux arcanes d’un progrès sans limites, dans l’illusion d’une terre aux ressources infinies. Le signe “Il m’a paru nécessaire, explique Michelangelo Pistoletto, de créer un autre symbole – à côté du signe mathématique de l’infini – qui représente la durée, la persistance, la finitude. Donc, la vie… Ce troisième cercle, au centre, incarne une parenthèse dans l’infini, laquelle définit la durée de la vie terrestre. Et ce symbole est pour moi celui du troisième paradis.” Renaissance Symbole du troisième paradis, donc, ce signe est aussi devenu celui des Journées de la Renaissance, organisées chaque année depuis 2012 par de prestigieuses institutions au premier rang desquelles l’Organisation des Nations unies et donnant lieu à des manifestations culturelles d’envergure dans de très nombreuses grandes villes de la planète tout entière, de Copenhague à Marrakech, de Caracas à Pékin, de New York à Berlin, de Moscou à Mumbai, pour n’en citer que quelques-unes… Ainsi voit-on le symbole du troisième paradis apposé sur les plus célèbres monuments, comme, par exemple, la pyramide du Louvre…

Le palimpseste du Méjan Le clocher de la chapelle du Méjan se pare à présent de ce signe fort. Le passé comme le présent et l’avenir de l’édifice font de celui-ci un lieu d’ancrage particulièrement adéquat pour ce symbole. L’architecture du monument, évoquant celle d’un temple romain, rappelle que la cité, devenue colonie romaine sous Jules César, fut partie pre­ nante de l’histoire glorieuse de l’Empire. Ville impériale, séjour d’empereurs, Arles abrita notamment en ses murs le grand Constantin qui régénéra l’Empire, donna son nom à Constantinople et se convertit au christianisme. C’est le culte chrétien qui fut célébré ici pendant plus de mille ans, en l’église Saint-Martin, maintes fois construite et reconstruite, du IXe au XVIIe siècle, aménagée et réaménagée, dotée au XVIe siècle de ce clocher, à présent rehaussé du symbole du troisième paradis. Vendu comme bien national à la Révolution, l’édifice passe entre diverses mains, abritant notamment plu­sieurs décennies durant le Syndicat des éleveurs du mérinos d’Arles dont la raison sociale demeure inscrite dans la pierre du bâtiment. Acquis ensuite par l’Association du Méjan en 1984, le lieu se voue à la culture après l’avoir été au culte et au commerce. Expositions, concerts, conférences trouvent d’emblée leur public en cet écrin chargé d’histoire. Un symbole nouveau Même si quelques nobles blasons furent martelés en leur temps par des révolutionnaires sourcilleux, les murs de la chapelle du Méjan, tel un palimpseste, gardent la marque et les signes de toutes les époques… Au chapiteau romain, à la croix chrétienne, aux inscriptions des éleveurs syndicalistes, vient s’adjoindre un symbole nouveau qui s’accorde au devenir des lieux qui, prochainement, abriteront l’école du Domaine du possible… L’école du Domaine du possible Le très grand artiste qu’est Michelangelo Pistoletto est aussi l’inventeur, on le sait, de Cittadellarte, extraordinaire laboratoire du monde de demain dont les initiatives ont pour objet la mise en œuvre d’interventions artistiques dans toutes les sphères de la société civile. Dans ce contexte, estime-t-il, il est capital que soient repensés les fondements mêmes de la pédagogie et de l’enseignement. On voit, dès lors, le sens que prend ce symbole, surplombant cette école du Domaine du possible, sise dès la rentrée prochaine dans la chapelle du Méjan. École de la bienveillance et de l’apprentissage par le projet, ancrée dans les réalités d’aujourd’hui, elle a pour ambition de donner à l’enfant un environnement et des outils pour lui permettre de devenir un être épanoui, créatif, autonome et libre, ayant acquis la confiance en soi et en l’autre pour agir dans un monde où il aura envie de vivre. Ce monde justement, dont nous entretient Pistoletto et qui devrait permettre à l’homme d’accéder à l’ère de la responsabilité. PHILIPPE CARDINAL


Les éditions Actes Sud et l’Association du Méjan ont le plaisir de vous convier à l’inauguration du clocher du Méjan en présence de

Michelangelo Pistoletto et Edgar Morin présentation de leur ouvrage

impliquons nous le lundi 6 juillet 2015 à 18 h 30 sur les terrasses du Méjan entrée par la librairie Actes Sud place Nina-Berberova, Arles


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.