Extrait de "Management Circus" de Jean-Phillipe Desbordes

Né en 1969 à Paris, Jean-Philippe Desbordes a été chargé de cours au pôle audiovisuel Charles-Cros (université de Marne-la-Vallée), puis à Reims. Depuis les années 1990, il est l’auteur d’un grand nombre de documentaires pour la télévision sur le monde du travail, ainsi que sur tout ce qui touche au nucléaire. Auteur de la grande enquête Atomic Park. A la recherche des victimes du nucléaire (Actes Sud, 2006), il est intervenu dans de nombreux colloques et manifestations. Par ailleurs, il a dénoncé le formatage du cerveau des enfants dans son essai Mon enfant n’est pas un cœur de cible (Actes Sud, 2007).

JEAN-PHILIPPE DESBORDES

Si de récentes flambées de suicides au travail ont ému l’opinion publique et suscité des témoignages de toutes sorte, il reste à comprendre qu’elles sont le symptôme d’un dérèglement plus vaste, plus ancien, qui a commencé d’atteindre le métabolisme social dès le début de l’après-guerre pour ne cesser ensuite de se propager dans le contexte des mutations profondes de la postmodernité. Pour autant, on aurait tort de prêter à ce phénomène un caractère involontaire ou accidentel. Partant d’un terrain d’investigation qu’il a longuement étudié – le nucléaire –, Jean-Philippe Desbordes explore les volontés et stratégies managériales qui, depuis près de cinquante ans, ne cessent d’infiltrer le monde de l’entreprise pour mécaniser l’humain et plier ses “ressources” aux exigences d’un économisme de plus en plus prédateur, jusqu’au sein même de la fonction publique, c’est-à-dire de l’Etat. On trouvera donc ici, au-delà des drames singuliers ou des paroles alarmées, une analyse sur le long terme et des clefs essentielles pour comprendre le processus en cours.

Jean-Philippe Desbordes

MANAGEMENT CIRCUS Une critique du management à l’époque postmoderne

MANAGEMENT CIRCUS

MANAGEMENT CIRCUS

ISBN 978-2-7427-9896-4

ACTES SUD DÉP. LÉG. : AVRIL 2012 19,50 e TTC France www.actes-sud.fr

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ACTES SUD

Photographie de couverture : © Miguel Navarro, Getty Images, 2012

ACTES SUD

questions de société

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SOMMAIRE 1. L’homme sans visage ........................................ 13 2. Politiquement incorrect .................................... 17 3. “Bienvenue au travail !” .................................... 23 4. Le nouveau siècle.............................................. 37 5. Le temps postmoderne ..................................... 49 6. Objectiver le management................................ 55 7. Paradoxes de la nouvelle économie.................. 61 8. Organisations du travail ................................... 71 9. Recrutement ...................................................... 77 10. Méthodes de dégraissage ................................ 91 11. Théorie RH et pratiques managériales .......... 101 12. Cibles idéologiques ......................................... 107 13. Leviers ............................................................. 117 14. Critères............................................................ 125

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15. Fonction publique .......................................... 133 16. Mutations........................................................ 141 Bibliographie .......................................................... 145 Remerciements ........................................................ 151

I L’HOMME SANS VISAGE Sur un quai du métro parisien, au petit matin, j’attends.

La prochaine rame pour la Défense arrive dans deux minutes. Nous sommes en décembre ; le froid est arrivé, et je repense malgré moi à ce voyage que j’ai fait à la fin de l’été dernier vers les tours du village mondial en compagnie d’un manager spécialisé dans le “cassage humain”, c’est-à-dire le management par la terreur.

Appelons-le l’homme sans visage puisque je me suis engagé à taire son vrai nom, condition qu’il m’a imposée pour ce dialogue. J’avais fait sa connaissance “par hasard”, si tantôt que celui-ci existe. Et ce dernier fit en sorte que cet homme qui m’avait été décrit comme un “nazi” par ses équipiers accepte de me rencontrer pour parler de son “métier” un brin particulier. Difficile de ne pas porter de jugements de valeur. J’essaie pour ma part de les éviter.

Le premier à m’avoir parlé de ce genre de personnage est un médecin du travail d’EDF. Dans la centrale nucléaire où il officie, ce dernier avait sonné l’alerte il y a quelques années déjà, à propos de cas de suicides en série. Les syndicats l’avaient relayé, dénonçant une épidémie suicidaire et l’affaire remonta jusqu’à nous, journalistes de télévision. Trois ici, deux là, trois autres ailleurs, et pour la première fois en France, la reconnaissance par la Sécu d’un cas de suicide classé en “maladie professionnelle”. Point commun selon ces lanceurs d’alerte, entre les cas constatés : le management. L’accusation serait lourde.

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“Difficile d’imaginer cela”, avais-je répondu.

A mes côtés sur le quai du métro, deux hommes costumés l’un en gris et l’autre en marron, cravates assorties, mallette et sac de cuir souple à la main, dress code1 parfait, évoquent certains détails de leur BSC pour l’année à venir, the balanced scorecard de leur entreprise, une notion opaque comme l’anglicisme du même nom. Je tends l’oreille. Le costume gris a l’air anxieux. Nous montons dans la rame.

Quelques corps mal réveillés nous séparent. On roule.

A travers le fracas amorti par le poids du métro je capte un chiffre, comme un indice de performance. “Plus 15 %”, murmure le costume gris. Le deuxième homme opine du bonnet et répond “irréaliste” d’un geste de la main aussi ample que possible dans le wagon bondé où nous sommes entassés. D’autres personnes les observent à la dérobée. Le costume gris fait mine d’ouvrir sa mallette, sans doute pour en sortir un document. L’autre le dissuade d’un regard, mais à travers le rabat entrouvert j’aperçois un logo : celui d’EDF. L’image de cette entreprise me renvoie au souvenir de la discussion estivale avec l’homme sans visage.

“J’ai travaillé en effet pour EDF, m’a-t-il dit d’emblée lorsque nous eûmes établi un embryon de confiance.

Dans cette entreprise que je trouve à la fois détestable et attachante, je fus ce que l’on appelle un profil efficient.

J’ai rempli ma mission. J’ai quitté l’entreprise. Je travaille à présent dans les ressources humaines.

— A quel étage de l’entreprise évoluez-vous aujourd’hui ?

— A celui du Global.

— Que représente pour vous la BSC de votre entreprise ?

— La BSC… Nous vivons au quotidien avec ses exigences, connectés à elle depuis toujours semble-t-il et pour toujours, en attendant l’effondrement éventuel de notre système économique, lequel ne semble pas encore à l’ordre du jour… La BSC est le point cardinal de notre 1. Dress code, anglicisme, litt. : “code vestimentaire d’une classe ou d’une caste sociale”.

L’HOMME SANS VISAGE

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vie quotidienne, la balance régulatrice de nos désirs, de nos objectifs et de nos ambitions, le tableur Excel du rythme cardiaque de l’organisme supposé parfait qu’est notre entreprise puisque nous sommes leaders sur notre marché. Moi, je bosse pour le Global, c’est-à-dire la structure de l’entreprise qui évolue à l’étage du village mondial, connectée à un monde ultra-concurrentiel.

“Notre job, le mien et celui des autres associés du cabinet où je travaille aujourd’hui, est d’appliquer la loi, la leur, celle des actionnaires, celle de la croissance, celle de la performance, que l’on traduit en taux, déclinés ensuite par régions en termes de BSC. Ma spécialité est la mise en adéquation des profils avec les missions, notamment pour ce qui concerne les high pots, les hauts potentiels.

Il y a pas mal de casse à cet étage-là aussi, les ouvriers du bas de l’échelle ne doivent pas croire qu’ils sont les seuls à faire les frais des nouvelles contraintes de la guerre économique mondiale qui dure depuis le début des années 1990.

Même ici, à l’étage des leaders, il y a du cassage humain.

Je suis passé par là, moi aussi. La solution est de rapporter de l’argent à la boîte, beaucoup d’argent, le plus possible. Alors on vous laisse tranquille, disons que le staff n’est pas trop regardant sur vos méthodes.

“Evidemment, les filles des RH sont pétries de bonnes intentions et viennent avec leurs 360 degrés developpementaux, l’air mielleux, vous dire qu’il faudrait arrondir les angles, cesser de traiter les gens comme des entités superflues… J’en ai reçu une dans mon bureau hier. Elle me proposait une sorte de reformatage mental, comme s’il fallait que je reprogramme mon disque dur RH dans le domaine des relations humaines.

“J’assume ce que je suis et n’éprouve aucun cas de conscience pour ce que j’ai accompli. J’ai rempli mes missions. J’ai managé par la terreur, j’ai choisi des maillons faibles. Il y a eu des cas de suicides en effet, qu’y puis-je ?

La loi d’aujourd’hui est celle de la survie, que le meilleur gagne. Notre monde est en pleine dérégulation. Il fallait bien que l’ancien monde trépasse afin que nous puissions

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MANAGEMENT CIRCUS

construire celui d’aujourd’hui, adapter notre entreprise aux nouvelles règles du marché. Dans le cas d’EDF, certaines choses ne pouvaient plus durer. J’ai contribué, voilà tout. Ce n’est pas politiquement correct de dire cela, mais autant dire ce qui est1.”

Les deux hommes qui me jouxtent dans l’espace restreint du métro parisien en ce matin de décembre sont en début de cycle. Ne le sommes-nous pas tous, d’ailleurs ?

Voici ce que je saisis de leur verbatim matinal : “15 % cette année, ils sont devenus fous !

— C’est la crise.

— Oui, d’autant qu’en termes industriels, nous ne pouvons guère escompter réaliser plus de deux points, et encore…”

Métro, elliptique abrégé de l’adjectif “métropolitain”, anglicisme dérivé de metropolitain railway, chemin de fer urbain souterrain ou aérien synonyme d’encombrement, “métro, boulot, dodo”. Je repense malgré moi à ceux qui creusèrent jadis ces galeries où circulent aujourd’hui nos rames bondées. Aux heures de pointe, les employés de l’entreprise-système qu’est devenue notre société programmée, s’entassent.

Tandis que nous filons vers la Défense, une femme brune prend des photos avec minutie et régularité. Le vacarme de la rame couvre le silence de son déclencheur.

1. Anonyme, manager senior, entretien avec l’auteur, 1er septembre 2011.

BIBLIOGRAPHIE OUVRAGES GÉNÉRAUX

DICTIONNAIRES

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BATTOUFFLET, M. & HULLIN, Ch., Projet de politique de gestion individualisée des cadres, EDF, Direction de la production et du transport, réf. D 522-BTF/MCP, 31 octobre 1991 : 12 pages, dactyl.

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EMPLOI

Centre d’Analyse stratégique, “Tendances de l’emploi public : où en est-on ?”, fiche de synthèse n° 214, février 2011, services du Premier ministre.

FRANCE-TELECOM/ORANGE

Plainte au pénal, déposée par le syndicat Sud-PTT, 15 décembre 2009, 11 pages (cabinet J.-P. TEISSONNIÈRE, Paris).

Rapport de l’Inspection du travail sur les suicides à France Telecom, par Sylvie CATALA, 4 février 2010, 82 pages.

Observatoire du stress et des mobilités forcées – France Telecom, Orange stressée, agir contre le stress et les mobilités forcées à France Telecom, ouvrage collectif, 2008, 223 pages.

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Technologia, Santé et travail – France Telecom, note d’étape intermédiaire, approche nationale, 5 mars 2010, 22 pages, “confidentiel”.

NOVARTIS PHARMA

Res Euro Conseil, “Rapport d’étude” (suite au suicide de SYLVIE U.), 27 mai 2009, 59 pages.

Novartis, “Commission d’enquête”, 27 mai 2009, 45 pages.

Novartis, Code de conduite, version 2009, 11 pages.

REMERCIEMENTS Ce livre a fait l’objet d’un long travail, au cours duquel j’ai pu bénéficier du concours de plusieurs personnes directement impliquées dans le management à un haut niveau, tant en France qu’à l’international. Toutes ces personnes m’ont demandé expressément de ne pas citer leur nom. L’une d’entre elles me reçut à plusieurs reprises et parfois tardivement chez elle afin de discuter encore et encore de certains aspects complexes du management et des RH à grande échelle. Qu’elle en soit remerciée ainsi que les autres consultants et responsables RH, qui se reconnaîtront. Dans ce monde fermé, seul Olivier Vassal a accepté de parler librement en raison des livres qu’il a lui-même écrits sur ce sujet. Ce travail a également bénéficié d’un accueil favorable auprès des différentes organisations syndicales impliquées dans la lutte contre la souffrance au travail, et parfois chez leurs avocats dans le cas des procédures lourdes, ainsi qu’auprès de plusieurs cabinets spécialisés dans les risques psychosociaux. Je tiens également à souligner qu’à de très rares exceptions, les médecins du travail que j’ai contactés, ainsi que les spécialistes, par exemple les psychiatres du travail, ont accepté de jouer le jeu de cette enquête. Il en fut de même pour la magistrature. Merci également à Gaëlle, à Stéphanie Valois, Thierry Gerber, Me J.-P. Teissonnière et M. Raymond Broner. Ce dernier me fit bénéficier de sa très longue expérience acquise à la direction

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juridique de la SNCF, à la Cob (actuelle AMF) ou dans le cabinet ministériel où il officia. Il décéda avant la fin de cet ouvrage, dont il relut le manuscrit.

ACTES SUD Extrait du catalogue

série “Questions de société” ANALYSES, ENQUÊTES ET RÉVÉLATIONS Donner du sens au flot quotidien de l'actualité, proposer des analyses de fond et des enquêtes originales, démasquer les grands mythes, aller au cœur des conflits, chercher des alternatives – la série “Questions de société” offre un espace d'expression ouvert tant à l'investigation qu'à l'engagement.

Qu'ils abordent les grands enjeux géopolitiques (Inde, Iran, Russie, Afrique), les menaces pesant sur notre santé (surmédicamentation, génétique, sida, cancer) ou les effets collatéraux de certains choix technologiques (nucléaire, RFID, obsession sécuritaire, addiction télévisuelle, complexe agro-alimentaire), nos auteurs s'opposent à la pensée unique et combattent la désinformation.

Pour de plus amples information : la navigation par mot-clé www.actes-sud.fr/rayon/sciences-humaines-et-sociales-sciences DERNIERS OUVRAGES PARUS Oyvind STROMMEN LE RÉSEAU BRUN

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Novembre 2011 / 14,5 x 24 / 288 pages Marie GROSMAN et Roger LENGLET MENACE SUR NOS NEURONES ALZHEIMER, PARKINSON… ET CEUX QUI EN PROFITENT

Septembre 2011 / 14,5 x 24 / 256 pages

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Avril 2011 / 13,5 x 21,5 / 208 pages Anne HEBERLEIN JE NE VEUX PAS MOURIR MAIS EN FINIR AVEC LA VIE EXPÉRIENCE BIPOLAIRE ET SUICIDE

Avril 2011 / 13,5 x 21,5 / 160 pages Christine CASTELAIN MEUNIER et Francis MEUNIER DE QUOI EST FAIT MON PULL ?

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Janvier 2011 / 13,5 x 21,5 / 224 pages Henri, Jean-Louis et Pascal PUJOL QUESTION(S) CANCER

Novembre 2010 / 13,5 x 21,5 /192 pages Hervé BOURGES L'AFRIQUE N'ATTEND PAS

Octobre, 2010 / 13,5 x 21,5 / 192 pages Juli ZEH ATTEINTE À LA LIBERTÉ LES DÉRIVES DE L'OBSESSION SÉCURITAIRE

Septembre 2010 / 12,5 x 19 / 192 pages Werner BOOTE et Gerhard PRETTING PLASTIC PLANET LA FACE CACHÉE DES MATIÈRES SYNTHÉTIQUES

Septembre 2010 / 12,5 x 19 / 254 pages Francesco FORGIONE MAFIA EXPORT COMMENT LES MAFIAS ITALIENNES ONT COLONISÉ LE MONDE

Septembre 2010 /14,5 x 24 / 304 pages Dominique BROMBERGER C'EST ÇA LA RUSSIE

Mai 2010 /14,5 x 24 / 336 pages

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Février 2010 / 12,5 x 19 / 304 pages Francis HALLÉ LA CONDITION TROPICALE UNE HISTOIRE NATURELLE, ÉCONOMIQUE ET SOCIALE DES BASSES LATITUDES

Février 2010 /14,5 x 24 / 576 pages Pavan K. VARMA LA CLASSE MOYENNE EN INDE NAISSANCE D'UNE NOUVELLE CASTE

Novembre 2009 / 12,5 x 19 / 320 pages Georges LE GUELTE LES ARMES NUCLEAIRES MYTHES ET RÉALITÉS

Mars 2009 /14,5 x 24 / 400 pages Valery PANIOUCHKINE et Mikhaïl ZYGAR GAZPROM L'ARME DE LA RUSSIE

Octobre 2008 / 14,5 x 24 / 368 pages Jeremy SCAHILL BLACKWATER L'ASCENSION DE L'ARMÉE PRIVÉE LA PLUS PUISSANTE DU MONDE

Octobre 2008 / 14,5 x 24 / 400 pages François CUSSET CONTRE-DISCOURS DE MAI CE QU'EMBAUMEURS ET FOSSOYEURS DE 68 NE DISENT PAS À SES HÉRITIERS

Mai 2008 / 12,5 x 19 / 176 pages Naomi KLEIN LA STRATÉGIE DU CHOC LA MONTÉE D'UN CAPITALISME DU DÉSASTRE

Mai 2008 /14,5 x 24 / 672 pages

Jane GOODALL NOUS SOMMES CE QUE NOUS MANGEONS

Février 2008 / 12,5 x 19 / 288 pages Jean-Pierre BÉDÉÏ L'INFO-POUVOIR MANIPULATION DE L'OPINION SOUS LA Ve RÉPUBLIQUE

Février 2008 / 12,5x 19 / 336 pages Lorraine MILLOT LA RUSSIE NOUVELLE

Février 2008 / 12,5 x 19 / 320 pages Serge POIGNANT PROF TOI-MÊME !

Février 2008 / 12,5 x 19 / 192 pages Mira KAMDAR PLANET INDIA L'ASCENSION TURBULENTE D'UN GÉANT DÉMOCRATIQUE

Janvier 2008 /14,5 x 24 / 336 pages Stephanie NOLEN 28 TÉMOINS DU SIDA EN AFRIQUE

Janvier 2008 / 14,5 x 24 / 416 pages Jean-Philippe DESBORDES MON ENFANT N'EST PAS UN CŒUR DE CIBLE TÉLÉVISION, MARKETING ET ALIÉNATION

Novembre 2007 / 12,5 x 19 / 224 pages Bahman NIRUMAND IRAN – VERS LE DÉSASTRE ?

Octobre 2007 / 12,5 x 19 / 384 pages Imre VON DER HEYDT UNE CIGARETTE ?

DÉFENSE LUCIDE D'UNE PASSION

Avril 2007 / 12,5 x 19 / 256 pages

Erwin WAGENHOFER et Max ANNAS LE MARCHÉ DE LA FAIM LE LIVRE DU FILM WE FEED THE WORLD

Avril 2007 / 12,5 x 19 / 192 pages Michel ALBERGANTI SOUS L'ŒIL DES PUCES LA RFID ET LA DÉMOCRATIE

Mars 2007 / 12,5 x 19 / 272 pages Hermann SCHEER L'AUTONOMIE ÉNERGÉTIQUE UNE NOUVELLE POLITIQUE POUR LES ÉNERGIES RENOUVELABLES

Mars 2007 / 12,5 x 19 / 272 pages Jörg BLECH CES TRAITEMENTS DONT IL FAUT SE MÉFIER

Février 2007 / 12,5 x 19 / 272 pages Mikel DUNHAM LES GUERRIERS DE BOUDDHA HISTOIRE DE L'INVASION DU TIBET PAR LA CHINE

Janvier 2007 / 14,5 x 24 / 448 pages Stephen LEWIS CONTRE LA MONTRE COMBATTRE LE SIDA EN AFRIQUE

Janvier 2007 / 12,5 x 19 / 248 pages Rebecca SOLNIT GARDER L'ESPOIR AUTRES HISTOIRES, AUTRES POSSIBLES

Octobre 2006 / 12,5 x 19 / 160 pages Yulia YUZIK REQUIEM POUR BESLAN

Septembre 2006 / 12,5 x 19 / 240 pages

Wladimir TCHERTKOFF LE CRIME DE TCHERNOBYL LE GOULAG NUCLÉAIRE

Avril 2006 / 14,5 x 24 / 720 pages Jean-Philippe DESBORDES ATOMIC PARK À LA RECHERCHE DES VICTIMES DU NUCLÉAIRE

Février 2006 / 12,5 x 19 / 526 pages Charles PILET L'ANIMAL MÉDECIN OGM ET NOUVEAUX MÉDICAMENTS, GREFFES, VACHE FOLLE, GRIPPE AVIAIRE...

Novembre 2005 / 12,5 x 19 / 288 pages Pavan K. VARMA LE DÉFI INDIEN POURQUOI LE XXIe SIÈCLE SERA LE SIÈCLE DE L'INDE

Novembre 2005 / 12,5 x 19 / 368 pages Silvia PÉREZ-VITORIA LES PAYSANS SONT DE RETOUR

Septembre 2005 / 12,5 x 19 / 272 pages Roy BURDON MENACE SUR NOS GÈNES UN ENVIRONNEMENT CANCÉRIGÈNE ?

Septembre 2005 / 12,5 x 19 / 336 pages Jörg BLECH LES INVENTEURS DE MALADIES MANŒUVRES ET MANIPULATIONS DE L'INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE

Mai 2005 / 12,5 x 19 / 288 pages Sébastien DARSY LE TEMPS DE L'ANTIPUB L'EMPRISE DE LA PUBLICITÉ ET CEUX QUI LA COMBATTENT

Mai 2005 / 12,5 x 19 / 240 pages

Composé par Nord Compo Multimédia 7, rue de Fives, 59650 Villeneuve-d’Ascq Achevé d’imprimer en mars 2012 par Normandie Roto Impression s.a.s. 61250 Lonrai pour le compte des Editions Actes Sud, Le Méjan, Place Nina-Berberova 13200 Arles

Dépôt légal : avril 2012 N° d’impression : (Imprimé en France)

Né en 1969 à Paris, Jean-Philippe Desbordes a été chargé de cours au pôle audiovisuel Charles-Cros (université de Marne-la-Vallée), puis à Reims. Depuis les années 1990, il est l’auteur d’un grand nombre de documentaires pour la télévision sur le monde du travail, ainsi que sur tout ce qui touche au nucléaire. Auteur de la grande enquête Atomic Park. A la recherche des victimes du nucléaire (Actes Sud, 2006), il est intervenu dans de nombreux colloques et manifestations. Par ailleurs, il a dénoncé le formatage du cerveau des enfants dans son essai Mon enfant n’est pas un cœur de cible (Actes Sud, 2007).

JEAN-PHILIPPE DESBORDES

Si de récentes flambées de suicides au travail ont ému l’opinion publique et suscité des témoignages de toutes sorte, il reste à comprendre qu’elles sont le symptôme d’un dérèglement plus vaste, plus ancien, qui a commencé d’atteindre le métabolisme social dès le début de l’après-guerre pour ne cesser ensuite de se propager dans le contexte des mutations profondes de la postmodernité. Pour autant, on aurait tort de prêter à ce phénomène un caractère involontaire ou accidentel. Partant d’un terrain d’investigation qu’il a longuement étudié – le nucléaire –, Jean-Philippe Desbordes explore les volontés et stratégies managériales qui, depuis près de cinquante ans, ne cessent d’infiltrer le monde de l’entreprise pour mécaniser l’humain et plier ses “ressources” aux exigences d’un économisme de plus en plus prédateur, jusqu’au sein même de la fonction publique, c’est-à-dire de l’Etat. On trouvera donc ici, au-delà des drames singuliers ou des paroles alarmées, une analyse sur le long terme et des clefs essentielles pour comprendre le processus en cours.

Jean-Philippe Desbordes

MANAGEMENT CIRCUS Une critique du management à l’époque postmoderne

MANAGEMENT CIRCUS

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ISBN 978-2-7427-9896-4

ACTES SUD DÉP. LÉG. : AVRIL 2012 19,50 e TTC France www.actes-sud.fr

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Photographie de couverture : © Miguel Navarro, Getty Images, 2012

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questions de société

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