Extrait de "La Valise mexicaine"

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054 cHIM • Bilbao, Elgeta  et Eibar • janvier 1937 Reportage au Pays basque

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Devant l’église San Vicente à Bilbao, Chim photographie les nouvelles recrues, prêtes à marcher vers le front après avoir assisté à la messe, coiffant leur txapela, le béret basque. La croix gammée qu’un jeune soldat arbore sur son béret peut se lire comme une provocation envers l’ennemi ou comme un rappel de la proximité de l’armée allemande. L’image d’un milicien achetant le journal à un kiosque de fortune parut dans Regards du 28 janvier 1937. La vue pittoresque qui suit, prise au village d’Elgeta, au sud-est de Bilbao dans la province de Guipuzcoa, parut quelques mois plus tard dans le Weekly Illustrated du 24 avril 1937. A Eibar, juste au nord d’Elgeta, Chim photographie les ruines de bâtiments vraisemblablement bombardés lors des raids nationalistes de la fin 1936, et note non sans ironie l’enseigne d’une société britannique d’assurances contre l’incendie ; ces images parurent elles aussi dans Regards du 28 janvier 1937 et dans le Weekly Illustrated du 24 avril.

Elgeta • Eibar

bande image

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L’église San Vicente à Bilbao.

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L’église d’Elgeta.

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Enseigne accrochée à l’immeuble :

sun, Cnía Inglesa de Seguros Contra

Incendios Delegación (sun, Société anglaise d’assurances contre l’incendie, succursale).

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Enseigne sur l’immeuble : Fabrica de grabados a l’arrañaga Briet 12, rue du Bourg-l’Abbé, Paris (Atelier de gravure Briet).

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Plaque apposée sur l’immeuble : En memoria des insigne artista D. Placido Zuloaga, gloria de Eibar. El pueblo hizo colocar esta lapida en la casa en que vivió 1850 a 1908 (En souvenir du grand artiste D. Placido Zuloaga, gloire d’Eibar, le peuple fit poser cette pierre sur la demeure où il vécut de 1850 à 1908).

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054 cHIM • Bilbao, Elgeta  et Eibar • janvier 1937 Reportage au Pays basque

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Devant l’église San Vicente à Bilbao, Chim photographie les nouvelles recrues, prêtes à marcher vers le front après avoir assisté à la messe, coiffant leur txapela, le béret basque. La croix gammée qu’un jeune soldat arbore sur son béret peut se lire comme une provocation envers l’ennemi ou comme un rappel de la proximité de l’armée allemande. L’image d’un milicien achetant le journal à un kiosque de fortune parut dans Regards du 28 janvier 1937. La vue pittoresque qui suit, prise au village d’Elgeta, au sud-est de Bilbao dans la province de Guipuzcoa, parut quelques mois plus tard dans le Weekly Illustrated du 24 avril 1937. A Eibar, juste au nord d’Elgeta, Chim photographie les ruines de bâtiments vraisemblablement bombardés lors des raids nationalistes de la fin 1936, et note non sans ironie l’enseigne d’une société britannique d’assurances contre l’incendie ; ces images parurent elles aussi dans Regards du 28 janvier 1937 et dans le Weekly Illustrated du 24 avril.

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L’église San Vicente à Bilbao.

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L’église d’Elgeta.

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Enseigne accrochée à l’immeuble :

sun, Cnía Inglesa de Seguros Contra

Incendios Delegación (sun, Société anglaise d’assurances contre l’incendie, succursale).

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Enseigne sur l’immeuble : Fabrica de grabados a l’arrañaga Briet 12, rue du Bourg-l’Abbé, Paris (Atelier de gravure Briet).

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Plaque apposée sur l’immeuble : En memoria des insigne artista D. Placido Zuloaga, gloria de Eibar. El pueblo hizo colocar esta lapida en la casa en que vivió 1850 a 1908 (En souvenir du grand artiste D. Placido Zuloaga, gloire d’Eibar, le peuple fit poser cette pierre sur la demeure où il vécut de 1850 à 1908).

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068 capa • Madrid • février 1937 Le parc royal (Parque del Oeste)

VM 53

On retrouve ici nombre des scènes photographiées par Taro dans le film précédent, y compris la plus étrange de toutes, où l’on voit deux soldats discuter en riant, apparemment indifférents au gros ours qui, juste derrière eux, tente de déchirer un sac à dos ! (Bande 5, image 1.) Où Taro filme la colonne de soldats selon des angles impersonnels, d’inspiration constructiviste, Capa recourt à une perspective surbaissée, jusqu’à laisser les pieds des soldats de tête sortir du champ, comme s’ils débouchaient dans l’espace du spectateur. Comme Taro, il évoque la vie des tranchées : les appels au

téléphone, les excavations, les canons, les mortiers, l’épuisement. Deux de ces images parurent dans Ce soir le 11 mars 1937 (voir p. 165) et une autre dans le numéro du 3 mai.

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On retrouve ici nombre des scènes photographiées par Taro dans le film précédent, y compris la plus étrange de toutes, où l’on voit deux soldats discuter en riant, apparemment indifférents au gros ours qui, juste derrière eux, tente de déchirer un sac à dos ! (Bande 5, image 1.) Où Taro filme la colonne de soldats selon des angles impersonnels, d’inspiration constructiviste, Capa recourt à une perspective surbaissée, jusqu’à laisser les pieds des soldats de tête sortir du champ, comme s’ils débouchaient dans l’espace du spectateur. Comme Taro, il évoque la vie des tranchées : les appels au

téléphone, les excavations, les canons, les mortiers, l’épuisement. Deux de ces images parurent dans Ce soir le 11 mars 1937 (voir p. 165) et une autre dans le numéro du 3 mai.

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999 Ce soir • 31 mars 1937

dossier

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bande image

069 capa • Madrid • février 1937 Ruines après le bombardement

VM 54

Ce film et le suivant, dus à nouveau à Capa et Taro respectivement, montrent les ruines d’immeubles d’habitation madrilènes après un raid aérien nationaliste. Les façades se projetant vers le ciel se transforment en monuments à des vies perdues. Un montage de plusieurs images provenant des deux films parut dans Ce soir le 31 mars 1937 (voir ci-contre).

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Ce film et le suivant, dus à nouveau à Capa et Taro respectivement, montrent les ruines d’immeubles d’habitation madrilènes après un raid aérien nationaliste. Les façades se projetant vers le ciel se transforment en monuments à des vies perdues. Un montage de plusieurs images provenant des deux films parut dans Ce soir le 31 mars 1937 (voir ci-contre).

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096 TARO • environs de Peñarroya (front de Cordoue) • juin 1937 Le bataillon Chapaïev

VM 64

Le film, enchaînant sur le dernier film de Taro, s’ouvre sur des images de soldats récoltant le blé dans un champ proche du camp. Puis elle revient sur les hommes occupés à actionner un canon camouflé, ou terrés dans les tranchées. Vers la fin du film, un soldat fait la sieste, blotti dans la tranchée avec son journal en polonais posé à côté. 5

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Le film, enchaînant sur le dernier film de Taro, s’ouvre sur des images de soldats récoltant le blé dans un champ proche du camp. Puis elle revient sur les hommes occupés à actionner un canon camouflé, ou terrés dans les tranchées. Vers la fin du film, un soldat fait la sieste, blotti dans la tranchée avec son journal en polonais posé à côté. 5

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9 782742 797950

Dépôt légal : juillet 2011 84 € TTC France Les deux volumes ne peuvent être vendus séparément. www.actes-sud.fr

Pour les volumes 1 et 2 ISBN : 978-2-7427-9795-0

ACTES SUD

ACTES SUD Les négatifs retrouvés de la guerre civile espagnole

CAPA, CHIM & TARO

l a valis e mexicaine

la valise mexicaine

“En 1940, devant l’avance des armées allemandes, mon frère, Robert Capa, donna à l’un de ses amis une valise entière de négatifs et de documents. Celui-ci, en route pour Marseille, la confia à un ancien combattant de la guerre d’Espagne qui devait la cacher dans les caves d’un consulat latino-américain. L’histoire s’arrête ici. La valise ne fut jamais retrouvée malgré les recherches entreprises. Alors, un miracle reste possible. Que tous ceux qui auraient des informations sur cette valise me contactent et soient bénis d’avance.” (Cornell Capa, appel lancé dans le magazine français Photo en août 1979.)

Carte de presse de Chim, Barcelone, 6 octobre 1938, collection Ben Shneiderman.

“New York, janvier 2008. C’était comme un film – mes yeux parcouraient une image après l’autre tandis que je déroulais les négatifs des célèbres photographies de Capa, Chim et Taro : le camion en feu à Brunete, les soldats qui chargent à La Granjuela, une Basque en train de pêcher et une messe en plein air avant la bataille, les cadavres à Teruel, les exilés républicains dans les camps d’internement français. (…) C’étaient les négatifs originaux qui étaient restés perdus durant près de soixante-dix ans, perdus dans la panique quand on avait fui Vichy, en France. Mais qu’allaient nous dire ces négatifs et que contenaient-ils au juste ?” (Cynthia Young, conservatrice des Archives Robert et Cornell Capa, ICP.) Carte de presse de Robert Capa, Barcelone, 8 janvier 1939, collection ICP.

ACTES SUD INTERNATIONAL CENTER of PHOTOGRAPHY, New York

Télégramme du chef de la 39e division, Madrid, au bureau de Ce soir, Paris, 30 juillet 1937, collection ICP. (En couverture : Boîte verte de la Valise mexicaine, collection ICP.) (DOS : Portraits d’Asturiens, Oviedo, Espagne, février 1937. Photographies de Chim)


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