Extrait "Le studio d'Yves Saint Laurent"

J. S.

JÉROMINE SAVIGNON

Le studio d’Yves Saint Laurent Miroir et Secrets

Le studio d’Yves Saint Laurent

Il est de ces lieux forts, lourds d’émotions et de passions secrètes, qui envoûtent par leur étrange pouvoir de raconter, au plus intime, ceux qui les habitèrent et de dire leur vérité. Le studio d’Yves Saint Laurent est de ceux-là. Il suffit de pousser la porte de cet insondable sanctuaire de l’Œuvre et du mythe “YSL” pour que nous saisisse l’éloquence des murs et du grand miroir, comme une irrésistible invitation à rejoindre Yves Saint Laurent au cœur du mystère de sa création.

Dépôt légal : septembre 2014 ISBN : 978-2-330-03410-8 18e TTC France www.actes-sud.fr

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ACTES SUD

ACTES SUD FONDATION PIERRE BERGÉ - YVES SAINT LAURENT

“C’est un métier où l’on n’est pas libre. Vous pouvez faire un dessin très beau qui peut être trahi. Par la première d’atelier, par le mannequin, par le tissu.”

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1964. Rue Spontini. Yves Saint Laurent dessinant à sa table de travail. Photographie Marc Riboud.

“Le plus grand changement était la découverte de mon propre style, sans l’influence des autres. C’était le smoking et la blouse transparente. C’est là que j’ai entamé un dialogue avec les femmes et commencé à comprendre ce qu’est une femme moderne.”

Croquis extrait de la “bible”, un classeur de travail constitué, pour chaque collection, de fiches reproduisant les croquis des modèles avec indication du tissu, des accessoires et des fournisseurs. Smoking-bermuda d’alpaga et blouse de cigaline noire portés par Danielle. Collection haute couture printemps-été 1968.

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Veste, pantalon de gabardine grise rayée, blouse d’organdi rose, cravate marine. Entre “Secret et Luxure”, un avant-goût de la célèbre photographie d’Helmut Newton, rue Aubriot. Extrait de la “bible”. Collection haute couture printemps-été 1967.

“L’angoisse, ce n’est pas de s’interroger sur la place des poches, de la ceinture ou sur le volume, l’angoisse c’est face au tissu et à la couleur. Et c’est la matière qu’il faut soumettre, pour qu’une robe corresponde à ce que vous imaginez.” 1975, le studio. Yves Saint Laurent et la badine de Christian Dior, ses deux vestales, Loulou de La Falaise à gauche, Anne-Marie Muñoz, au fond, et Jean-Louis Moncé, assistant de studio. De l’importance du tissu… Photographie Robert Alan Clayton.

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“Pierre Bergé sert de rempart, de protecteur, repousse les mauvais éléments et va jusqu’au bout des choses.”

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1977, dans les affres de la préparation d’une collection, Loulou de La Falaise et Pierre Bergé. Photographie André Perlstein.

“J’essaie de traduire une attitude corporelle et, en fin de compte, une attitude morale : la disponibilité et la liberté de la femme. C’est le résultat d’observations de gens que je connais, avec qui je sors, d’autres que je ne connais pas, des filles que je vois vivre, qui m’imposent leurs goûts, leurs idées, qui m’influencent.”

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1er février 1969. Pour Paris Match, Yves Saint Laurent ouvre les portes de son studio de la rue Spontini et dévoile la bombe qu’il s’apprête à lancer : la robe à vingt-cinq centimètres du sol ; un vrai new look au temps de la minijupe. La robe se porte sans bijoux et sans soutien-gorge. Photographie Claude Azoulay.